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MODULE 12:

BASES DE CALCUL
DES STRUCTURES SELON LES
EUROCODES

2020/2021 M. EL YAMOUNI Bouraida


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Plan général

CHAP 1 : Présentation des Eurocodes.

CHAP 2 : EC 0 – bases de calcul des structures

CHAP 3 : EC 1 – actions sur les structures

CHAP 4 : EC 1 – actions du vent

CHAP 5: EC 1 – charges de neige

CHAP 6 : EC 1 – Actions sur les structures


exposées au feu Page 2
CHAPITRE 4:
Actions du vent

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SOMMAIRE

1. Introduction générale

2. Actions du vent

3. Vitesse du vent

4. Cas d’ouvrages fermés

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1. Introduction générale
 Le vent, agissant sur une structure, engendre une
déformée, éventuellement un arrachement d’éléments
Par conséquent, il provoque des efforts sur les
différentes parois qu’il rencontre.
 Ce cours à pour objet de modéliser cette action sous
forme de chargements (force ponctuelle, charge
linéique, charge surfacique).
 Cet effort fait partie des charges variables, et plus
particulièrement des charges dites climatiques.

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2. Action du vent
 L'effet du vent est une action très complexe. Il est
donc indispensable de prendre des hypothèses
simplificatrices, sans trop s'éloigner des
phénomènes réels.
a. Cas d'un mur isolé:
 Le vent bute sur la face qu'il rencontre (face au vent) ;
 Puis passe au dessus de l'obstacle.
 Des tourbillons se forment de l'autre coté du mur (face
sous le vent).
 Ce filet de vent provoque des pressions ou
dépressions très aléatoires (forces surfaciques
normales aux parois).
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2. Action du vent

 L'effet du vent est dynamique. Il varie d'intensité au


cours du temps

 Mais par souci de simplification, nous nous


rapprocherons d'un effort statique, constant par zone,
et qui soit sécuritaire (plus défavorable). Page 7
2. Action du vent

 Lorsque le vent agit latéralement sur la paroi, des


forces de frottement se développent.

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2. Action du vent
 Généralement, le vent souffle selon une direction
quelconque. Cependant, nous pouvons considérer que
les effets les plus défavorables sont obtenus lorsqu'il
suit les directions principales de l'ouvrage.

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2. Action du vent
b. Cas d'un bâtiment fermé:
 Le vent arrivant sur la première face est chassé
latéralement ou dévié au dessus de l'ouvrage. Des
turbulences sont ainsi engendrées.

 En fonction de la position horizontale et verticale de la


paroi, les pressions du vent peuvent varier.
 Un phénomène de pression ou dépression intérieure
se superpose à ces efforts extérieurs (forces normales
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et frottements).
2. Action du vent

 Si les ouvertures sont majoritairement au vent, le vent


s'engouffre dans la construction. Une surpression se
forme à l'intérieur de l'ouvrage.

 Si les ouvertures sont majoritairement sous le vent,


l'air à l'intérieur de la construction est aspiré. Le
bâtiment se met alors en dépression.
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2. Action du vent
 L'effet du vent est une action très complexe. Il est
donc indispensable de prendre des hypothèses
simplificatrices, sans trop s'éloigner des
phénomènes réels.
 Les effets du vent ont pour base la mécanique des
fluides. Cette action climatique engendre
principalement des efforts de surpression et
dépression.
 Elle fait partie des actions variables (dans le
temps) et fixes (dans l'espace), ce qui peut
provoquer parfois un effet très défavorable de
résonance de la structure (pont Tacoma, 1940).
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2. Action du vent
 Plus la vitesse du vent sera importante, plus l'effort
sur l'ouvrage sera élevé.

 Cette vitesse est fonction :


 Du lieu de l'ouvrage ;
 Du temps de retour (durée pour laquelle le
bâtiment est calculé) ;
 De la direction (orientation – près des côtes, le
vent provenant de la mer a une intensité plus
élevée que le vent en provenance des terres) ; 13
Page
2. Action du vent

 De la saison ;
 Du relief aux alentours (frottement du vent sur le
sol , rugosité du sol);
 De la hauteur de l'élément ;
 Des masques aux alentours;
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2. Action du vent

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2. Action du vent
 D'autres paramètres influencent l'effet de cette
charge climatique sur l'ouvrage. On peut noter :
 La vitesse moyenne du vent et sa turbulence
(irrégularité de la vitesse) ;
 La fréquence de vibration de la structure ;
 L'étendue de la surface sur laquelle le vent agit
 La forme de l'ouvrage et ses dimensions ;
 La perméabilité ;

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2. Action du vent

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3. Vitesse du vent
 Les actions engendrées par le vent sur l'ouvrage
sont directement proportionnelles à la vitesse du
vent. Sa valeur est naturellement définie de façon
réglementaire selon le EN 1991-1-4.
 Le vent à :
 Une partie constante (vitesse moyenne) ;
 Et une partie variable (turbulence).
 La valeur moyenne de la vitesse du vent s'obtient
par une série de calculs successifs. Le premier
consiste à déterminer la vitesse de base du vent ,
notée vb,0 , agissant près de l'ouvrage étudié.
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3. Vitesse du vent
 La valeur de base du vent, notée vb,0, correspond
à la vitesse moyenne sur 10 minutes observée à
10 m au dessus du sol en terrain dégagé
(maximum observé tous les 50 ans).

 Elle n'est fonction que de l'emplacement de


l'ouvrage, on la lit simplement sur une carte.

 La durée de retour de la valeur vb,0 est par défaut


de 50 ans. Si le maître d'ouvrage indique une autre
période, on devra multiplier la valeur vb,0 par le
coefficient cprob. Page 19
3. Vitesse du vent

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3. Vitesse du vent
 La vitesse de référence du vent observable en
rase campagne à 10 m de hauteur dépend, entre
autre, de deux paramètres : la saison et la
direction
Vb(z=10 m) = vb,0.cdir.cseason
 La vitesse de référence du vent se distingue de la
vitesse de base par la prise en compte de ces
deux phénomènes :
a. Le coefficient de direction cdir permet de minorer
jusqu'à 30% la vitesse du vent. Cette minoration est
fonction de l'emplacement de l'ouvrage afin de tenir
compte de l'orientation des directions principales du
vent Page 21
3. Vitesse du vent

b. Le coefficient de saison cseason permet de minorer


jusqu'à 20 % la vitesse de référence du vent .

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3. Vitesse du vent

c. En plus, le coefficient de probabilité cprob doit être pris


en compte dans le cas où la durée de vie de l'ouvrage
n'est pas de 50 ans.
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3. Vitesse du vent
 En effet, plus la durée de vie d'un ouvrage est longue,
plus il risque de rencontrer une tempête
exceptionnelle. Or, le risque d'effondrement de cet
ouvrage ne peut être raisonnablement plus élevé que
celui d'un ouvrage temporaire.
 Il est donc nécessaire de tenir compte d'un effort de
vent plus important si l'on souhaite que ce bâtiment
résiste longtemps.
 La durée de retour de la valeur vb,0 est par défaut de
50 ans. Si le maître d'ouvrage indique une autre
période, on devra multiplier la valeur vb par le
coefficient cprob tel que :
𝒏
𝟏 − 𝑲 𝒍𝒏(− 𝒍𝒏 𝟏 − 𝑷 )
𝒄𝒑𝒓𝒐𝒃 =
𝟏 − 𝑲 𝒍𝒏(− 𝒍𝒏 𝟎, 𝟗𝟖 ) Page 24
3. Vitesse du vent
 Avec:
• K : paramètre de forme dépendant du coefficient de
variation de la loi des valeurs extrêmes = 0,15 ;
• n: est l'exposant = 0,5 ;
• P : probabilité de dépassement (= 1/durée de retour).
• Le tableau ci-dessous récapitule les valeurs obtenues
pour les périodes de retour courantes des ouvrages de
génie civil :

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3. Vitesse du vent
 La vitesse moyenne du vent est celle qui sera
observée sur la construction étudiée. Elle doit donc
tenir compte de l'environnement de la construction,
c'est-à-dire des turbulences observées à la
hauteur (z) de l'élément recevant le vent. Elle sera
notée vm(z) tel que :
vm(z) = vb.cr(z).co(z)

 Le coefficient de rugosité cr(z) tient compte de


l'état de surface du site ainsi que de la hauteur au
dessus du sol, de la facette recevant le vent :

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3. Vitesse du vent
z
Cr(z) = kr. ln( ), pour zmin ≤ z ≤ zmax= 200 m
ቐ z0
Cr(z) =Cr(zmin), pour z ≤ zmin
z0
Avec kr= 0,19. ( ) 0,07
𝑧0,𝐼𝐼

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3. Vitesse du vent

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3. Vitesse du vent
 Le coefficient orographique co(z) est là pour
ajuster la vitesse du vent en fonction des obstacles
aux alentours de l'ouvrage. En effet, ces obstacles
peuvent avoir un effet d'accélération.

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3. Vitesse du vent
 Lorsque le vent agit, sa vitesse varie d'un instant à
l'autre (bourrasques plus ou moins intenses).

 Les irrégularités du site et la rugosité engendrent


des tourbillons qui provoquent des turbulences.
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3. Vitesse du vent
 L'écart type de ces turbulences suit la loi suivante :
σv = vb.kr. kI
 Le facteur du terrain kr a déjà été défini dans un
paragraphe précédent
 Le coefficient de turbulence kI :

 L'intensité de la turbulence de la vitesse du vent


correspond à l'écart type de la vitesse du vent ramené
à une vitesse unitaire. Page 31
3. Vitesse du vent
 Équation de la turbulence du vent:
σv k𝐼
Iv(z) = = z , pour zmin≤ z ≤ zmax= 200 m
vm (z) C z .ln( )
0 z0

Iv(z) =Iv(zmin), pour z ≤ zmin

 Pour une vitesse moyenne vm d'un fluide de masse


volumique ρ, Bernoulli défini la pression de cet
élément sur une paroi telle que :
1
p= . 𝝆. vm2
2
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3. Vitesse du vent
 Le règlement EN 1991 a adapté cette loi dans le
cas d'un fluide (ou plutôt l'air) n'ayant pas une
vitesse constante. L'effet de la fluctuation de
pression de ce vent, observé à une hauteur z,
amène une pression supplémentaire qui est
estimée être 7 fois plus importante :
1
∆p= (7. Iv(z)). . 𝝆. vm2
2
 Ainsi, par addition des constatations ci-dessus,
l'EC1-4 retient la formule de pression dynamique
de pointe suivante :
1
qp(z)=[1+7. Iv(z)]. . 𝛒. vm2 (𝐳)
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3. Vitesse du vent
 ρ : masse volumique de l'air prise égale à 1,225
kg/m3 (quelque soit le taux d'humidité et la
température).

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4. Cas d’ouvrages fermés
 De nombreux ouvrages sont concernés par les
effets du vent :
 Ouvrages de génie civil ;
 Ouvrages d'art ;
 Bâtiments.
 Nous distinguons :
a. Les ouvrages fermés (bâtiments perméables ou
non: cpi et cpe) ;

b. Les ouvrages sans intérieur (exemple : acrotères,


auvents, murs isolés, clôtures ... - cpnet).
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4. Cas d’ouvrages fermés
 Le vent est une action d'intensité aléatoire. Elle varie
dans le temps et dans l'espace.
 A un même instant t, sur deux facettes différentes, la
fréquence du vent peut être différente voire
déphasée.
 Il y a donc lieu de tenir compte de cet effet favorable
par un coefficient de dimension noté cs. Cet effet
sera d'autant plus favorable que le bâtiment est
grand.

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4. Cas d’ouvrages fermés
 De même, cd est un coefficient dit dynamique. Il
tient compte de la mise en vibration de la structure
engendrée par la turbulence.

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4. Cas d’ouvrages fermés

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4. Cas d’ouvrages fermés
 l'Eurocode 1 (chapitre 4, parag. 6.3) précise les
modalités de calcul du produits des 2 coefficients
structuraux cs.cd en fonction de paramètres
vibratoires de la structure.
 Nous retiendrons les cas suivants:

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4. Cas d’ouvrages fermés
 Pour les bâtiments en acier et ceux en béton à
base rectangulaire, les coefficients peuvent se lire
sur l'un des abaques ci-dessous

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4. Cas d’ouvrages fermés
 Un mur possède deux faces. L'une est exposée à
l'extérieur, et l'autre est à l'intérieur.
 Le vent souffle directement sur la face extérieure,
mais crée aussi une surpression (ou
éventuellement une dépression) dans le bâtiment
qui aura tendance à augmenter ou à diminuer
l'effet du vent sur l'ouvrage.
 Il est donc nécessaire de déterminer ces deux
effets.
 cpe est le coefficient permettant l'évaluation de
l'effort du vent sur la paroi extérieure,
 cpi est celui qui permet de déterminer l'effet du
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vent sur une paroi à l'intérieur du bâtiment.
4. Cas d’ouvrages fermés
 Par convention, nous prendrons les surpressions
positives et les dépressions négatives (schéma ci-
dessous).

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4. Cas d’ouvrages fermés
I. Coefficient de pression extérieur:
 Le coefficient de pression extérieure cpe est
fonction de :
 L'étendue de la surface recevant le vent ;

 Sa position (au vent, sous le vent ... et l'altitude).

 Inclinaison de la surface recevant le vent

a. Influence de la surface: cpe dépendent de la


surface sur laquelle le vent souffle (aire de
l'élément calculé). Page 43
4. Cas d’ouvrages fermés

 Les valeurs du coefficient cpe sont données en


fonctions des coefficients. cpe,1 et cpe,10 comme
suit:
cpe=cpe,1 , A<1 m2
c
൞ pe=cpe,1−( cpe c
,1− pe,10).log 10(A), 1 m2 <A <10 m2

cpe=cpe,10 , A>10 m2 Page 44


4. Cas d’ouvrages fermés
b. Influence de la position pour une paroi verticale:
 Selon la position de la facette recevant le vent, la
pression sera plus ou moins importante.
i. Position verticale de la facette recevant le vent
(face au vent) : la décomposition se fera en
fonction du rapport h/b :

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4. Cas d’ouvrages fermés

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4. Cas d’ouvrages fermés
ii. Position verticale des facettes ne recevant pas le
vent (faces sous le vent) : on ne décomposera pas
en tranches comme pour les faces au vent. Une
seule pression sera calculée qp(z) =qp(h), avec h =
hauteur de la construction (et non pas de la façade
considérée).

iii. Position horizontale de la facette recevant le vent:

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4. Cas d’ouvrages fermés

Page 48
4. Cas d’ouvrages fermés
• Une fois localisé l'élément calculé (zone A, B, C, D
ou E), on extrapolera la valeur de cpe à partir du
tableau suivant :

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4. Cas d’ouvrages fermés
b. Influence de la position pour une paroi
horizontale:
 On place dans cette catégorie les toitures et
terrasses formants un angle par rapport à
l'horizontale inférieur à 5°.

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4. Cas d’ouvrages fermés

c. Influence de la position pour une paroi inclinée à


1 versant:

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4. Cas d’ouvrages fermés

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4. Cas d’ouvrages fermés

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4. Cas d’ouvrages fermés
II. Coefficient de pression intérieur:
 Selon la position des ouvertures sur l'ouvrage,
le vent peut s'engouffrer plus ou moins à
l'intérieur et créer des surpressions intérieures
importantes (ou dépressions).
 On distingue la méthodologie de détermination
des coefficients de pression intérieure selon si
le bâtiment possède ou non une face
dominante.
 On compte comme ouvertures les surfaces
susceptibles de rester ouvertes lors de grands
vents. Page 54
4. Cas d’ouvrages fermés
 On appelle face dominante, la façade (ou le
pignon) de l'ouvrage qui possède une surface
d'ouvertures au moins égal au double de la
surface des ouvertures des autres faces
réunies.

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4. Cas d’ouvrages fermés
a. Cas où le bâtiment ne possède pas de face
dominante:
 on extrapole la valeur de cpi à l'aide de l'abaque
suivant lorsque les ouvertures sont
uniformément réparties.
 Avec h : hauteur du bâtiment ; et d :
profondeur du bâtiment.

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4. Cas d’ouvrages fermés
a. Cas où le bâtiment possède une face
dominante:
Le coefficient de pression intérieure se
détermine à l'aide des formules ci-dessous :

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4. Cas d’ouvrages fermés
III. Pression aérodynamique sur les bâtiments:
 Les pressions aérodynamiques sont les
charges surfaciques agissantes sur les parois.
a. Pression aérodynamique agissant sur les faces
extérieures:
we = qp(ze). cpe

Avec :
qp(ze) : pression dynamique de pointe ;
ze : hauteur de référence extérieure ;
cpe : coefficient de pression pour les faces
extérieures.
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4. Cas d’ouvrages fermés
b. Pression aérodynamique agissant sur les faces
intérieures:
wi = qp(zi). cpi

Avec :

qp(zi) : pression dynamique de pointe ;


zi : hauteur de référence intérieure – on prend
généralement cette valeur égale à ze ;
cpi : coefficient de pression pour les faces
intérieures.

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4. Cas d’ouvrages fermés
III. Force normale exercée par le vent sur un
élément:
 Équation vectorielle de l'ajout des forces
intérieures et extérieures dues au vent
Fw= Fw,e+ Fw,i

 Formule algébrique de l'addition des effets des


pressions extérieures et intérieures
Fw= Fw,e- Fw,i
Avec
Fw,e= cs.cd.σsurface we .𝐴ref
Fw,i= σsurface wi .𝐴ref Page 61
5. Organigrammes

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5. Organigrammes

Page 63
Merci de votre attention

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