Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Pr Toussaint SOHOU
20 Août 2021
1.1. Distances
1.1.1. Définition : Soit E un ensemble non vide. On appelle distance sur E, toute
application d : E × E → R+ vérifiant les conditions suivantes :
i) ∀ (x, y) ∈ E × E, d (x, y) = 0 ⇐⇒ x = y
ii) ∀ (x, y) ∈ E × E, d (x, y) = d (y, x) (symétrie)
iii) ∀ (x, y, z) ∈ E 3 , d (x, z) ≤ d (x, y) + d (y, z) (inégalité triangulaire).
1.1.2. Définition : On appelle espace métrique, tout ensemble E muni d’une distance
d.
Exemples :
1) Sur R (respectivement C), l’application d définie par d (x, y) = |x − y| est une distance
appelée la distance usuelle de R (respectivement C).
Alors d est une distance sur E. Cette distance est appelée la distance discrète.
Preuve :
d (x, z) ≤ d (x, y) + d (y, z) =⇒ d (x, z) − d (y, z) ≤ d (x, y)
d (y, z) ≤ d (y, x) + d (x, z) =⇒ d (y, z) − d (x, z) ≤ d (y, x) . Or d (x, y) = d (y, x) .
Alors |d (x, z) − d (y, z)| ≤ d (x, y) .
Définition : Deux distances d1 et d2 sur un ensemble E sont dites équivalentes s’il existe
α, β ∈ R∗+ tels que ∀ (x, y) ∈ E × E
1
Remarque : De l’inégalité précédente on déduit que ∀ (x, y) ∈ E × E
1 1
d2 (x, y) ≤ d1 (x, y) ≤ d2 (x, y) .
β α
1.1.5. Sous-espaces métriques
Définition : Soit F une partie non vide d’un espace métrique (E, d) . La restriction
dF = d|F ×F de la distance d à F × F est une distance sur F et (F, dF ) est un espace métrique
appelé sous-espace métrique de (E, d) .
1.2. Normes
1.2.1. Définition : Soit E un espace vectoriel sur K = R ou C. On appelle norme sur
E toute application k k : E → R+ vérifiant les conditions suivantes :
(i) ∀x ∈ E, kxk = 0 ⇐⇒ x = 0
2
(ii) ∀λ ∈ K, ∀x ∈ E, kλxk = |λ| kxk
(iii) ∀x, y ∈ E, kx + yk ≤ kxk + kyk .
1.2.2. Définition : On appelle espace vectoriel normé, tout espace vectoriel muni d’une
norme.
Preuve :
x = (x − y) + y. Alors kxk ≤ kx − yk + kyk . Donc kxk − kyk ≤ kx − yk .
De même kyk − kxk ≤ ky − xk . Et comme kx − yk = ky − xk , on conclut que
|kxk − kyk| ≤ kx − yk .
1.2.4. Définition : Soit E un espace vectoriel. Deux normes N1 et N2 sur E sont dites
équivalentes s’il existe α, β ∈ R∗+ tels que ∀x ∈ E
1.2.5. Exemples
1) Sur E = R ou C, l’application x ∈ E 7−→ |x| ∈ R+ est une norme appelée la norme
usuelle de R ou C.
2) Soit E un espace vectoriel de dimension n sur K = R ou C. Soit (e1 , ..., en ) une base
n
P
de E. Soient ν∞ , ν1 et ν2 définies sur E par ∀x = xi ei , où xi ∈ K, ∀i = 1, ..., n
i=1
1.2.6. Proposition et définition : Soit (E, k.k) un espace vectoriel normé. On définit
une distance d sur E en posant
∀ (x, y) ∈ E × E, d (x, y) = kx − yk .
Cette distance d est appelée la distance associée à la norme k.k (ou distance induite par la
norme k.k).
1.2.7. Remarques :
3
1) Tout espace vectoriel normé est un espace métrique. Mais une distance n’induit pas
nécessairement une norme.
2) Deux normes sont équivalentes si et seulement si les distances associées sont équivalentes.
Bf (a, r) = {x ∈ E / d (a, x) ≤ r} .
S (a, r) = {x ∈ E / d (a, x) = r} .
4
1.3.1.2. Remarque : Si r = 0, alors B (a, r) = ∅ , Bf (a, r) = {a} , S (a, r) = {a} .
1.3.2.1. Définition : Soit A une partie non vide d’un espace métrique (E, d) .
On appelle diamètre de A, et on note δ (A), l’élément de R+ ∪ {+∞} défini par
δ (A) = sup {d (x, y) / (x, y) ∈ A × A} .
On dit que A est bornée si δ (A) est fini.
1.3.2.3. Proposition : Soit A une partie non vide d’un espace métrique (E, d) .
A est bornée si et seulement si A est contenue dans une boule (ouverte ou fermée) de
(E, d) .
Preuve :
CN : Supposons A bornée. Alors δ (A) ∈ R+ . Soit a ∈ A. Alors, pour tout x ∈ A,
d (a, x) ≤ δ (A) .
Donc A ⊂ Bf (a, δ (A)) .
Alors d∞ est une distance sur Fb (X, E) appelée la distance de la convergence uniforme.
5
Alors
sup d(f (x), g(x)) ≤ r1 + r2 + d(y1 , y2 ).
x∈X
1.3.3.1. Définition : Soit (E, d) un espace métrique. On dit qu’une partie O de E est
un ouvert de (E, d) si pour tout a ∈ O, il existe une boule ouverte de centre a et de rayon
r > 0 contenue dans O.
On dit qu’une partie F de E est un fermé de (E, d) si son complémentaire dans E est
un ouvert de (E, d).
Un ouvert est aussi appelé une partie ouverte. Un fermé est aussi appelé une partie
fermée.
1.3.3.2. Proposition : Soit (E, d) un espace métrique. Alors E et ∅ sont des ouverts
de (E, d).
1.3.3.3. Corollaire : Soit (E, d) un espace métrique. Alors E et ∅ sont des fermés de
(E, d).
1.3.3.4. Proposition : Toute boule ouverte d’un espace métrique (E, d) est un ouvert
de (E, d).
1.3.3.5. Proposition : Toute boule fermée d’un espace métrique (E, d) est un fermé
de (E, d).
6
B (a,r) B (a,r)
Par conséquent B (x, ) ⊂ CE f . Alors CE f est ouvert. Donc Bf (a, r) est un fermé.
1.3.3.6. Remarque : Nous venons de montrer que tout singleton {a} d’un espace
métrique (E, d) est un fermé de (E, d).
Exemple : Dans un espace métrique (E, d), E et ∅ sont à la fois ouverts et fermés.
Preuve : Soit
S (Oi )i∈I une famille quelconque d’ouverts d’un espace métrique (E, d).
Posons O = Oi . Si O = ∅ alors c’est un ouvert.
i∈I
Si O 6= ∅, soit x ∈ O. Alors ∃i ∈ I tel que x ∈ Oi . Comme Oi est un ouvert, ∃r > 0 tel
que B (x, r) ⊂ Oi .
Alors B (x, r) ⊂ O. Donc O est un ouvert.
1.3.4.2. Corollaire : Dans un espace métrique (E, d), la sphère S (a, r) est un fermé.
7
S(a,r) B (a,r)
Preuve : CE = B (a, r) ∪ CE f qui est un ouvert car réunion d’ouverts.
Donc S (a, r) est un fermé.
Preuve : Soient O1 , ..., On un nombre fini d’ouverts d’un espace métrique (E, d).
n
T
Posons O = Oi . Si O = ∅ alors c’est un ouvert.
i=1
Si O 6= ∅, soit x ∈ O. Alors x ∈ Oi , ∀i = 1, ..., n. Comme Oi est ouvert, ∃ri > 0 tel que
B (x, ri ) ⊂ Oi .
Posons r = min ri . Alors r > 0 et B (x, r) ⊂ Oi , ∀i = 1, ..., n. Donc B (x, r) ⊂ O. Par
1≤i≤n
conséquent O est un ouvert.
on obtient :
1.3.4.5. Proposition :
(i) L’intersection d’une famille quelconque de fermés est un fermé.
1.3.4.6. Remarque : Nous avons vu les trois propriétés fondamentales suivantes des
ouverts d’un espace métrique (E, d) :
1) E et ∅ sont des ouverts.
2) Toute réunion d’ouverts est un ouvert.
3) Toute intersection finie d’ouverts est un ouvert.
Pour ces trois propriétés, on dit que l’ensemble O des ouverts d’un espace métrique (E, d)
définit une topologie sur E ou que (E, O) est un espace topologique.
8
1) E et ∅ sont des éléments de T .
2) Toute réunion d’éléments de T est un élément de T .
3) Toute intersection finie d’éléments de T est un élément de T .
On dit que T définit une topologie sur E ou que (E, T ) est un espace topologique.
1.3.5.2. Proposition : Soit (E, d) un espace métrique et soit a ∈ E. Soit V une partie
de E.
V est un voisinage de a si et seulement si il existe un ouvert O de E tel que a ∈ O ⊂ V .
Preuve :
CN : Si V est un voisinage de a, alors il existe r > 0 tel que B (a, r) ⊂ V . Comme
B (a, r) est un ouvert, alors en prenant O = B (a, r), on a bien a ∈ O ⊂ V .
CS : S’il existe un ouvert O de E tel que a ∈ O ⊂ V , alors il existe r > 0 tel que
B (a, r) ⊂ O. Donc B (a, r) ⊂ V . Par conséquent V est un voisinage de a.
Preuve :
(i) Vraie par définition d’un voisinage.
(ii) Si V ∈ V (a) alors il existe r > 0 tel que B (a, r) ⊂ V . Si V ⊂ W , alors B (a, r) ⊂ W .
Donc W est un voisinage de a.
(iii) Soient V1 , ..., Vn un nombre fini de voisinages de a.
Alors il existe ri > 0 tel que B (a, ri ) ⊂ Vi , ∀i = 1, ..., n.
Posons r = min ri . Alors r > 0 et B (a, r) ⊂ B (a, ri ) ⊂ Vi , ∀i = 1, ..., n.
1≤i≤n
9
n
T n
T
Donc B (a, r) ⊂ Vi . Par conséquent Vi est un voisinage de a.
i=1 i=1
(iv) Soient a, b ∈ E tels que a 6= b. Alors d (a, b) > 0. Posons r = 13 d (a, b).
Alors B (a, r) est un voisinage de a et B (b, r) est un voisinage de b.
Supposons qu’il existe x ∈ B (a, r) ∩ B (b, r).
Alors 3r = d (a, b) ≤ d (a, x) + d (x, b) < 2r. Contradiction.
Par conséquent B (a, r) ∩ B (b, r) = ∅.
1.3.5.4. Proposition : Soit O une partie d’un espace métrique (E, d).
O est un ouvert si et seulement si O est un voisinage de chacun de ses points.
Preuve :
CN : Si O est un ouvert, alors ∀x ∈ O, il existe r > 0 tel que B (x, r) ⊂ O. Donc O est
un voisinage de x, ∀x ∈ O.
CS : Si O est un voisinage de chacun de ses points, alors ∀x ∈ O, il existe r > 0 tel que
B (x, r) ⊂ O. Donc O est un ouvert.
Preuve◦ :
- ∀x ∈ A, il existe r > 0 tel que B (x, r) ⊂ A. ∀y ∈ B (x, r), on a y ∈ B (x, r) ⊂ A. Alors
◦ ◦
A est un voisinage de chacun des points de B (x, r). Donc B (x, r) ⊂ A. Par conséquent A
est un ◦ouvert.
- A ⊂ A.
- Soit O un ouvert de E contenu dans A. ∀x ∈ O, il existe r > 0 tel que B (x, r) ⊂ O.
◦ ◦
Alors B (x, r) ⊂ A. Donc A est un voisinage de x. Alors x ∈ A. Par conséquent O ⊂ A.
◦
1.4.1.3. Corollaire : A est un ouvert si et seulement si A = A.
Preuve :
- Si A est un ouvert alors dans ce cas le plus grand ouvert de E contenu dans A est A.
◦
Donc A = A.
10
◦ ◦
- Si A = A, alors A est un ouvert car A est un ouvert.
Remarque : A ⊂ A.
Preuve :
CN : Supposons que x ∈ A. Soit V un voisinage de x. Alors ∃r > 0 tel que B (x, r) ⊂ V .
Comme x ∈ A, B (x, r) ∩ A 6= ∅. Donc V ∩ A 6= ∅.
1.4.2.3. Proposition : Soit (E, d) un espace métrique et soit A une partie de E. Alors
◦
z}|{
{A
E = {A
E
Preuve :
x ∈ {A
E ⇐⇒ ∃r > 0 tel que B (x, r) ∩ A = ∅
⇐⇒ ∃r > 0 tel que B (x, r) ⊂ {AE
⇐⇒ {AE est un voisinage de x
◦
z}|{
⇐⇒ x ∈ {A E
1.4.2.4. Proposition : Soit (E, d) un espace métrique et soit A une partie de E. Alors
Ā est un fermé et c’est le plus petit fermé de (E,d) qui contient A.
◦
z}|{
A
Preuve : * On a : {Ā Ā
E = {E . Donc {E est un ouvert. Par conséquent Ā est un
fermé.
* A⊂A.
◦ ◦
z}|{ z}|{
F A
* Soit F un fermé de (E, d) tel que A ⊂ F . Alors {FE ⊂ {A E . Donc {E ⊂ {E .
◦
z}|{
Or {FE est un ouvert et {ĀE = {A F Ā
E . Alors {E ⊂ {E . Donc A ⊂ F .
11
Par conséquent Ā est le plus petit fermé de E contenant A.
1.4.3.2. Exemple :
Dans R muni de la distance usuelle, si A= [1, 5[ alors Fr (A) = [1, 5] ∩ (] − ∞, 1] ∪ [5, +∞[)
Fr (A) = {1, 5}.
1.5.1.2. Proposition : Soient (E, d) un espace métrique, A une partie non vide de E
et dA = d|A×A .
Soient a ∈ A et r ∈ R+ . Posons BA (a, r) = {x ∈ A / dA (a, x) < r}. Alors
i) BA (a, r) = A ∩ B (a, r)
12
Preuve :
i) Soit x ∈ E.
n
Y
B δ∞ (a, r) = BEi (ai , r)
i=1
où BEi (ai , r) est la boule ouverte de centre ai et de rayon r dans (Ei , di ).
13
n
1.5.2.3. Définition : Pour l’égalité B δ∞ (a, r) = BEi (ai , r), on dit que B δ∞ (a, r) est
Q
i=1
un ouvert élémentaire pour la topologie produit.
Plus généralement, on appelle ouvert élémentaire de E = E1 × ... × En tout ouvert Ω de
E de la forme n
Y
Ω= ωi
i=1
2.1. Limites
2.1.1. Définition : Soient (E, dE ) et (F, dF ) deux espaces métriques.
Soient f : (E, dE ) → (F, dF ) une application, x0 ∈ E, et l ∈ F .
On dit que f (x) tend vers l lorsque x tend vers x0 , si pour tout voisinage V de l, il existe
un voisinage U de x0 tel que f (U ) ⊂ V.
et donc à
l = lim f (x).
x→x0
14
Preuve : Supposons que f (x) tend vers l et l0 lorsque x tend vers x0 , avec l 6= l0 .
Comme(F, dF ) est séparé et l 6= l0 , ∃V ∈ V(l), ∃V 0 ∈ V(l0 ) tels que V ∩ V 0 = ∅ .
Comme f (x) tend vers l lorsque x tend vers x0 et que V ∈ V(l),
∃U ∈ V(x0 ) tel que f (U ) ⊂ V .
De même, ∃U 0 ∈ V(x0 ) tel que f (U 0 ) ⊂ V 0 .
Alors U ∩ U 0 ∈ V(x0 ) et donc x0 ∈ U ∩ U 0 .
Par conséquent f (x0 ) ∈ V ∩ V 0 . Contradiction car V ∩ V 0 = ∅.
Dans ce cas, on dit que f (x) tend vers l lorsque x tend vers x0 sur A.
Ce point l est unique et on note
lim f (x) = l.
x→x 0
x∈A
lim f (x) = l.
x→x0
x6=x0
Cas particuliers : Dans R muni de la distance usuelle, s’il existe > 0 tel que :
A =]x0 , x0 + [∩Df , la limite s’écrit x→x
lim f (x) ;
0
x>x0
2.2. Continuité
2.2.1. Définition : Soit f : (E, dE ) → (F, dF ) une application. Soit x0 ∈ E.
On dit que f est continue au point x0 si
15
Ce qui est équivalent à :
Cas particulier :
Une application f : (R, | . |) → (R, | . |) est continue en un point x0 si
pri : Rn → R
x = (x1 , ..., xn ) 7→ xi
2.2.2. Proposition :
Soient E, F, G trois espaces métriques, f : E → F et g : F → G deux applications et x0 ∈ E.
Si lim f (x) = l1 et si lim g(y) = l2 , alors lim (g ◦ f )(x) = l2 .
x→x0 y→l1 x→x0
Si f est continue sur E et si g est continue sur F , alors g ◦ f est continue sur E.
2.2.3. Proposition :
Soit (E, d) un espace métrique. Soit (F, k k) un espace vectoriel normé sur R.
Soient f, g : E → F deux applications. Soit a ∈ E.
Si f et g sont continues en a, alors ∀α, β ∈ R, αf + βg est continue en a.
2.2.4. Proposition :
Soit (E, d) un espace métrique. Soient f, g : E → R deux applications. Soit a ∈ E.
16
4. Toute fonction polynôme de n variables réelles est continue sur Rn .
Toute fonction rationnelle de n variables réelles est continue en chaque point de son
ensemble de définition.
∀V ∈ V [f (a)] , f −1 (V ) ∈ V (a) .
Preuve :
- CN :
Si f est continue en a, alors ∀V ∈ V [f (a)] , ∃U ∈ V(a) tel que f (U ) ⊂ V . Or
f (U ) ⊂ V ⇒ f −1 [f (U )] ⊂ f −1 (V )
⇒ U ⊂ f −1 [f (U )] ⊂ f −1 (V ) .
- CS :
Si ∀V ∈ V [f (a)], f −1 (V ) ∈ V (a), en posant U = f −1 (V ), on a
f (U ) = f [f −1 (V )] ⊂ V et U ∈ V (a). Donc f est continue en a.
Preuve :
- CN : Soit Ω un ouvert de F .
Si f −1 (Ω) = ∅ alors c’est un ouvert de E.
Si f −1 (Ω) 6= ∅, soit x ∈ f −1 (Ω). Alors f (x) ∈ Ω, donc Ω ∈ V [f (x)]. Comme f est
continue en x, f −1 (Ω) ∈ V (x). Par conséquent f −1 (Ω) est un ouvert car voisinage de chacun
de ses points.
- CS : Soit a ∈ E.
Pour tout V ∈ V [f (a)], il existe un ouvert Ω de F tel que f (a) ∈ Ω ⊂ V . Alors
a ∈ f −1 (Ω) ⊂ f −1 (V ) et f −1 (Ω) est ouvert par hypothèse, donc f −1 (V ) ∈ V (a). Par
conséquent, f est continue en a.
17
Si f est continue en a et si g est continue en f (a), alors g ◦ f est continue en a.
Par conséquent si f est continue sur E et si g est continue sur F , alors g ◦ f est continue
sur E.
Preuve : Soit V ∈ V [(g ◦ f ) (a)] = V [g (f (a))]. Comme g est continue en f (a), alors
−1
g (V ) est un voisinage de f (a).
Comme f est continue en a, alors f −1 [g −1 (V )] = (g ◦ f )−1 (V ) est un voisinage de a.
Donc g ◦ f est continue en a.
2.2.9. Homéomorphismes
2.2.9.1. Définition : Soient E et F deux espaces métriques. Soit f : E → F une
application.
On dit que f est un homéomorphisme de E sur F si f est une bijection et si f et f −1
sont continues.
On dit que E et F sont homéomorphes s’il existe un homéomorphisme de E sur F .
pi : E → Ei
x = (xi )1≤i≤n 7→ xi
est continue.
Donc
∃η = > 0 tel que δ∞ (x, a) < η ⇒ di (pi (x), pi (a)) < .
Par conséquent pi est continue au point a. Comme a est quelconque dans E, pi est continue
sur E.
n
Q
2.2.11. Proposition : Soit E un espace métrique et soit Fi un espace métrique
i=1
produit. Soit
n
Q
f: E → Fi
i=1
x 7→ f (x) = (f1 (x) , f2 (x) , ..., fn (x))
une application. Alors
f est continue si et seulement si chaque application composante fi de f est continue.
Preuve :
18
- CN : Supposons f continue. Alors ∀i = 1, ..., n, fi = pi ◦ f est continue.
∃ηi > 0 tel que ∀x ∈ E, d(x, a) < ηi ⇒ di (fi (x), fi (a)) < .
Donc
d(x, a) < η ⇒ δ∞ (f (x), f (a)) < .
Par conséquent f est continue au point a. Comme a est quelconque dans E, f est continue
sur E.
n
Q
2.2.12. Proposition : Soit E = Ei un espace métrique produit. Soit F un espace
i=1
métrique.
n
Q
Si f : E = Ei → F est une application continue en a = (ai )1≤i≤n ∈ E, alors ∀i =
i=1
1, ..., n, sa ième application partielle en a :
ϕi : Ei → F
xi 7→ f (a1 , ..., ai−1 , xi , ai+1 , ..., an )
est continue en ai .
∀ > 0, ∃η > 0 tel que ∀(x, y) ∈ E 2 , dE (x, y) < η ⇒ dF (f (x), f (y)) < .
19
2.3.2. Proposition : Toute application uniformément continue est continue.
Exemple : L’application
f :R → R
x 7→ x2
Preuve : ∀ > 0, ∃η = k > 0 tel que ∀x, y ∈ E, dE (x, y) < η ⇒ dF (f (x), f (y)) < .
Donc f est uniformément continue.
3.1. Convergence
3.1.1 Définition :
Soit (xn )n∈N une suite de points d’un espace métrique (E,d).
On dit que (xn )n∈N converge vers un point x ∈ E si :
Ce qui revient à dire que la suite de nombres réels (αn )n∈N définie par αn = d(x, xn ) tend
vers 0 dans R.
20
3.1.2 Proposition :
Si une suite (xn )n∈N de points d’un espace métrique (E, d) converge vers un point x ∈ E,
alors x est unique.
On l’appelle la limite de (xn )n∈N et on note :
lim xn = x.
n→+∞
Proof. Supposons que (xn )n∈N converge vers x et x0 avec x 6= x0 . Comme (E, d) est séparé,
il existe V ∈ V(x) et V 0 ∈ V(x0 ) tels que V ∩ V 0 = ∅.
Alors ∃N ∈ N tel que ∀n ≥ N, xn ∈ V .
De même, ∃N 0 ∈ N tel que ∀n ≥ N 0 , xn ∈ V 0 .
Donc ∀n ≥ max{N, N 0 }, xn ∈ V ∩ V 0 . Contradiction.
3.1.3. Proposition : Soit (xn )n∈N une suite de points d’un espace métrique produit
k
Ei avec xn = (x1n , x2n , · · · , xkn ).
Q
E=
i=1
La suite (xn )n∈N converge vers l = (l1 , l2 , · · · , lk ) dans E ssi la suite (xin )n∈N converge vers li
dans (Ei , di ), ∀i = 1, ..., k.
Proof.
CN : Supposons que (xn )n∈N converge vers l = (l1 , l2 , · · · , lk ) dans E. Considérons sur
E la distance δ∞ = sup di . Alors
1≤i≤k
21
Alors lim d(an , x) = 0. Donc (an )n∈N∗ converge vers x.
n→+∞
CS : Supposons qu’il existe une suite (an )n∈N de points de A qui converge vers x.
Alors ∀ V ∈ V(x), ∃N ∈ N tel que n ≥ N ⇒ an ∈ V.
Donc ∀ V ∈ V(x), V ∩ A 6= ∅. Alors x ∈ Ā.
Proof.
1
∃V ∈ V[f (x)] : ∀n ∈ N∗ , ∃xn ∈ B(x, ) : f (xn ) 6∈ V.
n
Donc on obtient une suite (xn )n∈N∗ qui converge vers x car 0 ≤ dE (x, xn ) < n1 . Mais la suite
(f (xn ))n∈N∗ ne converge pas vers f (x).
3.3.1. Définition :
Soit (E, d) un espace métrique. Soit (xn )n∈N une suite de points de E.
On dit qu’un point a ∈ E est une valeur d’adhérence de la suite (xn )n∈N ssi pour tout
voisinage V de a, l’ensemble {n ∈ N / xn ∈ V } est infini.
Ou ssi ∀V ∈ V(a), ∀N ∈ N, ∃n ≥ N tel que xn ∈ V.
Ou encore ssi ∀ > 0, ∀N ∈ N, ∃n ≥ N tel que d(xn , a) < .
3.3.2. Proposition : Dans un espace métrique (E,d) si une suite (xn )n∈N de points de
E converge, alors elle possède une seule valeur d’adhérence qui est sa limite.
Preuve :
Soit (xn )n∈N une suite de points de E qui converge vers a. Alors a est une valeur
d’adhérence de (xn )n∈N .
Supposons que (xn )n∈N possède une autre valeur d’adhérence b 6= a.
22
Alors il existe un voisinage V de a et un voisinage V 0 de b tels que V ∩ V 0 = ∅ car (E, d) est
séparé. Comme (xn )n∈N converge vers a et V ∈ V(a),
∃N1 ∈ N tel que n ≥ N1 ⇒ xn ∈ V.
Comme b est une valeur d’adhérence de (xn )n∈N et V 0 ∈ V(b), et de plus N1 ∈ N
alors il existe n1 ≥ N1 tel que xn1 ∈ V 0 .
Comme n1 ≥ N1 alors xn1 ∈ V ∩ V 0 . Contradiction car V ∩ V 0 = ∅.
3.3.3. Proposition :
Si x est une valeur d’adhérence d’une suite de points de A alors x ∈ Ā.
Preuve :
Supposons que x est une valeur d’adhérence d’une suite (an )n∈N de points de A. Alors
∀V ∈ V(x), ∀N ∈ N, ∃n ≥ N tel que an ∈ V .
Comme an ∈ A et an ∈ V, alors V ∩ A 6= ∅ .
Donc ∀V ∈ V(x), V ∩ A 6= ∅. Par conséquent x ∈ Ā.
3.3.4. Théorème :
Soient (E, d) un espace métrique, (xn )n∈N une suite de points de E et x ∈ E.
x est une valeur d’adhérence de la suite (xn )n∈N ssi il existe une sous-suite de la suite (xn )n∈N
qui converge vers x.
Preuve :
CN : Supposons que x est une valeur d’adhérence de la suite (xn )n∈N . Alors pour :
• ···
∃nk ≥ nk−1 + 1 > nk−1 tel que d(x, xnk ) < k1 .
Alors il existe une sous-suite (xnk )k∈N∗ de la suite (xn )n∈N telle que :
∀k ∈ N∗ , 0 ≤ d(x, xnk ) < k1 .
Comme lim k1 = 0 alors lim d(x, xnk ) = 0.
k→+∞ k→+∞
Donc (xnk )k∈N∗ converge vers x.
CS : S’il existe une sous-suite (xnk )k∈N de (xn )n∈N qui converge vers x, alors x est une
valeur d’adhérence de (xnk )k∈N et donc de (xn )n∈N .
3.3.5. Exemple :
Dans R muni de la distance usuelle, soit xn = (−1)n , ∀n ∈ N.
La suite (xn )n∈N ne converge pas.
Or ∀p ∈ N,
x2p = 1
x2p+1 = −1.
23
Alors −1 et 1 sont des valeurs d’adhérence de (xn )n∈N . Les sous-suites (x2p )p∈N et (x2p+1 )p∈N
convergent respectivement vers 1 et −1.
3.3.6. Théorème : Soient (E, d) un espace métrique et (xn )n∈N une suite de points de
E. Notons Adh(xn ) l’ensemble des valeurs d’adhérence de la suite (xn )n∈N et ∀n ∈ N, posons
Xn = {xp : p ≥ n}. Alors \
Adh(xn ) = Xn .
n∈N
Preuve :
x ∈ Adh(xn ) ⇔ ∀V ∈ V(x), ∀N ∈ N, ∃n ≥ N : xn ∈ V
⇔ ∀V ∈ V(x), ∀N ∈ N, V ∩ XN 6= ∅
⇔ ∀N ∈
T N, x ∈ XN
⇔ x ∈ N ∈N XN
3.4.1 Définition :
Soit (E,d) un espace métrique. On dit qu’une suite (xn )n∈N de points de E est une suite
de Cauchy si
∀ > 0, ∃N ∈ N tel que p, q > N ⇒ d(xp , xq ) < .
3.4.2 Proposition :
Toute suite convergente de points d’un espace métrique est de Cauchy.
Preuve :
Soit (xn )n∈N une suite de points de (E,d) qui converge vers x ∈ E.
Alors ∀ > 0, ∃N ∈ N tel que n > N ⇒ d(xn , x) < 2 .
Si p, q > N , alors d(xp , xq ) ≤ d(xp , x) + d(x, xq ) < .
Donc (xn )n∈N est de Cauchy.
3.4.3. Remarque :
La réciproque est fausse.
3.4.4. Proposition :
Toute suite de Cauchy est bornée.
Preuve :
Soit (xn )n∈N une suite de Cauchy, alors pour = 1
24
Donc ∀n > N, xn ∈ B(xp , 1).
Posons r = 1 + max d(xp , xn ). Alors ∀n ∈ N, d(xp , xn ) < r.
0≤n≤N
Donc ∀n ∈ N, xn ∈ B(xp , r). Par conséquent (xn )n∈N est bornée.
3.4.5. Corollaire :
Toute suite convergente de points d’un espace métrique est bornée.
3.4.6. Proposition :
Soit (xn )n∈N une suite de points d’un espace métrique (E, d).
Si (xn )n∈N est de Cauchy et si elle admet une valeur d’adhérence x, alors elle converge vers
cette valeur d’adhérence x.
3.5.1. Définition :
On dit qu’un espace métrique (E, d) est complet si toute suite de Cauchy de (E, d)
converge dans (E, d).
Rappel :
3.5.3 Corollaire :
R muni de la distance usuelle est complet.
Preuve :
Soit (xn )n∈N une suite de Cauchy de (R, | |). Alors (xn )n∈N est bornée. D’après le
théorème de Bolzano-Weirstrass, (xn )n∈N admet au moins une valeur d’adhérence a.
Comme (xn )n∈N est de Cauchy et admet une valeur d’adhérence a, alors (xn )n∈N converge
vers a.
25
3.5.4 Théorème :
Soient (E1 , d1 ), · · · , (Ek , dk ) des espaces métriques complets. Alors l’espace métrique
produit E = E1 × · · · × Ek est complet.
Preuve :
Soit (xn )n∈N une suite de Cauchy de E.
Posons : xn = (x1n , x2n , · · · , xkn ) et prenons sur E la distance δ∞ .
Alors ∀ > 0, ∃N ∈ N tel que ∀p, q > N, δ∞ (xp , xq ) < .
Donc sup di (xip , xiq ) < .
1≤i≤k
Alors di (xip , xiq ) ≤ sup di (xip , xiq ) < .
1≤i≤k
Donc di (xip , xiq ) < ∀i ∈ {1, · · · , k}.
Alors (xin )n∈N est de Cauchy dans (Ei , di ). Comme (Ei , di ) est complet,
alors (xin ) converge vers li ∈ Ei .
Posons l = (l1 , · · · , lk ). Alors (xn )n∈N converge vers l.
3.5.5. Corollaire :
Rn muni de l’une des trois distances usuelles δ1 , δ2 , δ∞ est complet.
Preuve : Soit (fn )n∈N une suite de Cauchy de (Fb (X, E), d∞ ). Alors
∀ > 0, ∃N ∈ N : ∀p, q ≥ N, supx∈X d(fp (x), fq (x)) < .
Donc d(fp (x), fq (x)) < , ∀x ∈ X.
Alors, (fn (x))n∈N est une suite de Cauchy dans (E, d).
Comme (E, d) est complet, elle converge vers y ∈ E. On définit ainsi une application
f : X → E qui à x ∈ X associe y.
Montrons que f est bornée.
Pour = 1, ∃N1 ∈ N : ∀p, q ≥ N1 , d(fp (x), fq (x)) < 1. Fixons q = N1 . Alors
∀p ≥ N1 , d(fp (x), fN1 (x)) < 1, ∀x ∈ X.
Soit y0 ∈ E fixé et soit g : X → E définie par g(x) = y0 , ∀x ∈ X. Alors
Donc
d(g(x), fp (x)) < d(g(x), fN1 (x)) + 1 ≤ d∞ (g, fN1 ) + 1.
Lorsque p → +∞, on a : d(g(x), f (x)) ≤ d∞ (g, fN1 ) + 1. Donc ∀x ∈ X,
26
Donc
∀ > 0, ∃N ∈ N : ∀p ≥ N, d∞ (fp , f ) ≤ .
Alors la suite (fn )n∈N converge vers f dans (Fb (X, E), d∞ ). Donc (Fb (X, E), d∞ ) est complet.
Preuve :
Existence : Soit x0 ∈ E.
Montrons que la suite (xn )n∈N définie par xn+1 = f (xn ), ∀n ∈ N est de Cauchy.
Soit k le rapport de la contraction f .
∀m, n ∈ N∗ tels que m ≥ n,
27
Par conséquent
kn
d(xn , xm ) ≤ d(x0 , x1 ).
1−k
kn
Or limn→+∞ 1−k = 0 car 0 < k < 1.
Alors la suite (xn )n∈N est de Cauchy. Comme (E, d) est complet, (xn )n∈N converge vers
x ∈ E.
De plus f est continue, alors
4.1. Définitions
On appelle recouvrement ouvert de A, tout recouvrement (Oi )i∈I de A tel que Oi est un
ouvert de (E, d) ∀i ∈ I.
4.1.2. Définition : On dit qu’un espace métrique (E, d) est compact si de tout recou-
vrement ouvert de E, on peut extraire un recouvrement fini de E.
4.1.4. Exemple : TouteSpartie finie A d’un espace métrique (E,d) est compacte.
Si A = {a1 , · · · , an }, et A ⊂ Oi
i∈I
n
S
alors ∀j = 1, · · · , n, ∃ij ∈ I tel que aj ∈ Oij . Alors A ⊂ Oij donc A est compacte.
j=1
4.2. Propriétés
4.2.1. Proposition : Toute partie compacte d’un espace métrique est bornée.
28
Preuve
S : Soit K une partie compacte de (E,d), on a :
K⊂ B(x, 1).
x∈K
n
S
Comme K est compacte, ∃x1 , · · · , xn ∈ K tel que K ⊂ B(xi , 1).
i=1
∀x ∈ K, ∃j ∈ {1, · · · , n} tel que x ∈ B(xj , 1).
Alors
d(x, x1 ) ≤ d(x, xj ) + d(xj , x1 ) < 1 + d(xj , x1 ).
Donc d(x, x1 ) < 1 + max d(x1 , xi ).
1≤i≤n
4.2.2. Corollaire :
(R, | |) n’est pas compact car non bornée.
4.2.3. Proposition : Toute partie compacte d’un espace métrique (E,d) est fermée.
Alors a ∈
/ Bf (xi , rxi ), ∀i = 1, · · · , n.
Donc n
S
Bf (xi ,rxi )
a ∈ {E i=1
⊂ {K
E
alors {K K
E ∈ V(a), ∀a ∈ {E .
Donc {K
E est un ouvert, par conséquent K est un fermé.
4.2.4. Proposition : Si E est compact alors toute partie fermée F de E est compacte.
29
S
Preuve : Supposons que F ⊂ Oi où Oi est un ouvert de E, ∀i ∈ I. Alors
i∈I
" #
[
E= {FE ∪F ⊂ {FE ∪( Oi )
i∈I
4.3.2. Corollaire : Dans R muni de la distance usuelle, les parties compactes sont les
parties fermées et bornées c’est-à-dire une partie K de R est compacte ssi K est fermée et
bornée.
Preuve :
CN : Si K est compacte, alors K est fermée et bornée.
30
CS : Soit K une partie fermée et bornée de R. Alors ∃a, b ∈ R tels que K ⊂ [a, b].
Or [a, b] est compact et K est fermée donc K est compacte.
Exemple :
[−1, 1] ∪ [3, 4] est compact dans R car fermé et borné dans R.
4.3.3. Théorème : Soient (E1 , d1 ), · · · , (Ek , dk ) des espaces métriques compacts, alors
l’espace métrique produit E = E1 × · · · × Ek est compact.
Preuve : Dans le cas de deux espaces métriques compacts (E1 , d1 ) et (E2 , d2 ).
Sur E = E1 × E2 prenons la distance δ∞ = max(d1 , d2 ).
Soit a = (a1 , a2 ) ∈ E et r > 0, alors B(a, r) = B(a1 , r) × B(a2 , r).
Considérons un recouvrement ouvert de E par des boules ouvertes : Bi1 , Bij2 i∈I .
j∈J
Alors (Bi1 )i∈I est un recouvement ouvert de E1S.
Comme E1 est compact, ∃I1 f ini tel que I1 ⊂ Bi1 .
i∈I1
∀i ∈ I1 , Bij2 j∈J est un recouvrement ouvert de E2 .
S 2
Comme E2 est compact, ∃J2 f ini ⊂ J tel que E2 ⊂ Bij .
j∈J2
!
S 1
Bi × Bij2 .
S
Alors(E1 × E2 ) ⊂
i∈I1 j∈J2
Donc E1 × E2 est compact.
4.3.4. Corollaire : Dans Rn muni de l’une des distances δ∞ , δ1 , δ2 , les parties compactes
sont les parties fermées et bornées.
C’est-à-dire une partie K de Rn est compacte ssi K est fermée et bornée.
Preuve :
CN : Si K est compact, alors K est fermée et bornée.
CS : Supposons K fermée et bornée.
Comme K est bornée, K ⊂ Bf (α, r).
n n
En prenant sur Rn la distance δ∞ , Bf (α, r) =
Q Q
Bf (αi , r) = [ai , bi ].
i=1 i=1
n
Q
Comme K est fermée et [ai , bi ] est compact, alors K est compacte.
i=1
Preuve : T
- Supposons (E, d) compact. Soit (Fi )i∈I une famille de fermés de (E, d) telle que Fi = ∅.
T i∈I
Fi
i∈I
{FEi qui est un recouvrement ouvert de E. Comme E est compact, il
S
Alors E = {E =
i∈I T
Fi
{FEi i∈J
S T
existe une partie finie J de I telle que E = = {E . Donc Fi = ∅.
i∈J i∈J
31
S
- Réciproquement : Soit (Oi )i∈I un recouvrement ouvert de E. Alors E = Oi .
S i∈I
Oi
i∈I
{O
T
Donc ∅ = {E = E .
i
i∈I S
Oi
{O i∈J
T
Par conséquent, il existe une partie finie J de I telle que ∅ = E
i
= {E .
S i∈J
Alors E = Oi . Donc E est compact.
i∈J
4.4.2. Corollaire : Dans un espace métrique compact (E, d), si (Fn )n∈N estTune suite
décroissante de fermés non vides de E, (i.e. Fn+1 ⊂ Fn , et Fn 6= ∅, ∀n ∈ N), alors Fn 6= ∅.
n∈N
T
Preuve : Supposons que Fn = ∅. L’espace métrique (E, d) étant compact, il existe
n∈N T
une partie finie J de N telle que Fn = ∅.
T n∈J
Soit m = max J. Alors Fn = Fm . Donc Fm = ∅. Contradiction.
n∈J
4.5.1. Théorème : Dans un espace métrique compact (E, d), toute suite (xn )n∈N de
points de E admet au-moins une valeur d’adhérence dans E.
4.5.2. Corollaire 1 : Dans un espace métrique compact (E, d), de toute suite (xn )n∈N
de points, on peut extraire une sous-suite convergente dans E.
Preuve : Soit (xn )n∈N une suite bornée de nombres réels. Alors il existe a, b ∈ R tels
que xn ∈ [a, b], ∀n ∈ N. Comme [a, b] est compact, (xn )n∈N admet au moins une sous-suite
convergente d’après le théorème précédent.
Preuve : Soient (E, d) un espace métrique compact et (xn )n∈N une suite de Cauchy de
points de E.
Alors d’après le théorème précédent, (xn )n∈N admet au-moins une valeur d’adhérence x ∈ E.
On en déduit qu’elle converge vers x. Donc (E, d) est complet.
32
4.5.5. Lemme 1 : Soient (E, d) un espace métrique et K une partie de E.
Supposons que toute suite de points de K admet au moins une valeur d’adhérence dans K.
Alors pour tout > 0, il existe un recouvrement de K par un nombre fini de boules ouvertes
de rayon .
Preuve :
CN : Déjà vue.
CS : Soit (Oi )i∈I un recouvrement ouvert de K.
D’après le lemme 2, il existe > 0 tel que pour tout x ∈ K, il existe k ∈ I tel que
B(x, ) ⊂ Ok .
n
S
D’après le lemme 1, K ⊂ B(xj , ) où xj ∈ K pour tout j = 1, ..., n.
j=1
Alors pour tout j = 1, ..., n, il existe kj ∈ I tel que B(xj , ) ∈ Okj .
Sn
Donc K ⊂ Okj . Par conséquent K est compact.
j=1
4.6.1. Rappel :
33
Soit f : (E, dE ) → (F, dF ) une application. On dit que f est bornée si f (E) est une
partie bornée de F . On dit que f est bornée sur une partie A de E si f (A) est une partie
bornée de F .
4.6.2. Théorème : Soit f : (E, dE ) → (F, dF ) une application. Soit A une partie de E.
Si f est continue sur A et si A est compacte dans E, alors f (A) est compacte dans F .
En particulier, si f est continue sur E et si E est compact, alors f (E) est compacte dans F .
Preuve :
K étant compacte et f continue sur K, alors f (K) est une partie compacte de R. Donc
f (K) est une partie bornée et fermée de R. Alors sup f (K) et inf f (K) existent et sup f (K),
inf f (K) ∈ f (K) = f (K) car f (K) fermée.
Donc ∃α ∈ K tel que f (α) = inf f (x) et ∃β ∈ K tel que f (β) = sup f (x).
x∈K x∈K
34
η
et, dE (ai , y) ≤ dE (ai , x) + dE (x, y) < 2ai + η ≤ ηai . (2)
D’après (1), dF (f (ai ), f (x)) < 2 .
D’après (2), dF (f (ai ), f (y)) < 2 .
Alors
dF (f (x), f (y)) ≤ dF (f (x), f (ai )) + dF (f (ai ), f (y)) < .
5.1. Définition-Propriétés
5.1.1. Définition : Un espace métrique (E, d) est dit connexe s’il n’existe aucune
partition de E en deux ouverts non vides.
5.1.2. Proposition : Soit (E, d) un espace métrique. Les assertions suivantes sont
équivalentes :
(i) E est connexe.
(ii) Les seules parties de E à la fois ouvertes et fermées sont E et ∅.
(iii) Il n’existe aucune partition de E en deux fermés non vides.
5.1.3. Proposition : Soit (E, d) un espace métrique. Considérons la paire {0, 1} munie
de la distance discrète.
E est connexe si et seulement si toute application continue f : E → {0, 1} est constante.
Preuve :
- Par contraposée : supposons qu’il existe une application continue f : E → {0, 1} non
constante. Alors U = f −1 (0) et V = f −1 (1) sont des ouverts non vides qui forment une
partition de E. Donc E n’est pas connexe.
- Par contraposée : supposons que E n’est pas connexe. Alors il existe U et V deux
ouverts non vides qui forment une partition de E. Considérons l’application f : E → {0, 1}
définie par f (x) = 0 si x ∈ U et f (x) = 1 si x ∈ V . Alors f est continue et non constante.
5.2.2.
Exemple
√ de√
partie non connexe : Dans R munie de la distance usuelle,
Q = −∞, 2 ∩ Q ∪ 2, +∞ ∩ Q . Donc Q n’est pas connexe.
5.2.3. Proposition : Soit (E, d) un espace métrique et soit (Ai )i∈I une famille de
parties connexes de E.
35
S
Si pour tous i, j ∈ I, Ai ∩ Aj 6= ∅, alors Ai est connexe.
i∈I
S
Preuve : Soit f : Ai → {0, 1} une application continue. Alors f est continue sur
i∈I
chaque Ai . Comme Ai est connexe, il existe une constante ci ∈ {0, 1} telle que f (Ai ) = {ci }.
∀i, j ∈ I, comme Ai ∩ Aj 6= ∅, ∃tij ∈ AiS∩ Aj . Alors ∀i, j ∈ I, ci = f (tij ) = cj .
Donc f est constante. Par conséquent Ai est connexe.
i∈I
5.2.4. Corollaire : Soit (E, d) un espace métrique et soit (Ai )i∈I une famille de parties
connexes
T de E. S
Si Ai 6= ∅, alors Ai est connexe.
i∈I i∈I
Preuve : Soit f : B → {0, 1} une application continue. Alors f est continue sur A.
Comme A est connexe, f est constante sur A. Alors ∃c ∈ {0, 1} tel que ∀a ∈ A, f (a) = c.
Soit x ∈ B. Alors x ∈ A. Donc il existe une suite (xn ) d’éléments de A qui converge vers x.
Alors f (x) = f (limxn ) = limf (xn ) car f est continue. Donc f (x) = c. Ainsi f est constante.
Par conséquent B est connexe.
36
Si E est connexe et si f est continue, alors f (E) est connexe.
Preuve : Soit ϕ : f (E) → {0, 1} une application continue. Alors ϕ ◦ f : E → {0, 1} est
continue. Comme E est connexe, ϕ ◦ f est constante. Donc ϕ est constante sur f (E).
Par conséquent f (E) est connexe.
Théorème : L’espace métrique produit d’une famille finie d’espaces métriques est con-
nexe si et seulement si chacun de ces espaces est connexe.
ψ2 : E2 → {x1 } × E2
y 7→ (x1 , y)
5.5.2. Définition : On dit qu’un espace métrique (E, d) est connexe par arcs si pour
tous a, b ∈ E, il existe un chemin joignant a et b.
5.5.3. Exemple : Rn est connexe par arcs (pour la distance induite par l’une de ses
trois normes usuelles équivalentes).
En effet, ∀a, b ∈ Rn , l’application
f : [0, 1] → Rn
t 7→ (1 − t) a + tb
37
5.5.4. Théorème : Tout espace métrique (E, d) connexe par arcs est connexe.
6.1. Généralités
Preuve :
Continuité de s :
Pour tous (x, y), (x0 , y 0 ) ∈ E × E, on a :
Continuité de p :
Soit (λ0 , x0 ) ∈ K × E. Pour tout (λ, x) ∈ K × E, on a :
k p(λ, x)−p(λ0 , x0 k=k λx−λ0 x0 k=k λx−λ0 x+λ0 x−λ0 x0 k≤ |λ−λ0 | k x k +|λ0 | k x−x0 k .
k λx − λ0 x0 k≤ |λ − λ0 | k x − x0 k +|λ − λ0 | k x0 k +|λ0 | k x − x0 k
38
Or d’après le calcul précédent,
sup(|λ − λ0 |, k x − x0 k) < η ⇒k λx − λ0 x0 k< η 2 + (k x0 k +|λ0 |)η.
Il suffit alors que η 2 + (k x0 k +|λ0 |)η < . C’est-à-dire η 2 + (k x0 k +|λ0 |)η − < 0.
Le discriminant de cette équation est ∆ = (k x0 k +|λ0 |)2 + 4 > 0. Donc η existe.
Ainsi ∀ > 0, ∃η > 0 tel que ∀(λ, x) ∈ K × E,
6.2.1. Définition : Soit X un ensemble. Soit (E, k . k) un espace vectoriel normé sur
K = R ou C. Sur Fb (X, E) l’espace des applications bornées de X dans E, on définit la
norme de la convergence uniforme en posant ∀f ∈ Fb (X, E),
k f k∞ = sup k f (x) k .
x∈X
6.2.2. Théorème : Soit X un ensemble. Soit (E, k . k) un espace vectoriel normé sur
K = R ou C.
Si (E, k . k) est complet, alors (Fb (X, E), k . k∞ ) est complet.
6.3.1. Définition : Soient (E, k kE ) et (F, k kF ) deux espaces vectoriels normés sur
K = R ou C.
Une application f de E dans F est dite linéaire continue si f est une application linéaire de
E dans F et si f est continue de (E, dE ) dans (F, dF ) où dE est la distance associée à k kE
et dF la distance associée à k kF .
6.3.2. Théorème : Soient (E, k kE ) et (F, k kF ) deux espaces vectoriels normés sur
K = R ou C.
Soit f une application linéaire de E dans F . Les assertions suivantes sont équivalentes :
39
Proof.
i)⇒ii) Si f est continue sur E, alors f est continue en 0E .
6.3.3. Proposition : Soient (E, k kE ) et (F, k kF ) deux espaces vectoriels normés sur
K = R ou C.
Sur L(E, F ), on définit une norme en posant ∀f ∈ L(E, F ),
k f (x) kF
k f k= sup .
x∈E k x kE
x6=0
Et on a ∀f ∈ L(E, F ),
k f k= sup k f (x) kF .
kxk=1
40
Alors f est continue. Et
f (Bf (0Rn , 1)) = Bf (0E , 1).
Or Bf (0Rn , 1) est compacte. Donc Bf (0E , 1) est compacte.
41
i) f est continue sur E1 × E2 .
6.5.3. Proposition : Soient (E1 , k kE1 ), ..., (En , k kEn ) et (F, k kF ) des espaces vectoriels
normés sur K = R ou C. Soit f : E1 × ... × En → F une application multilinéaire.
Sont équivalentes :
iii) Il existe une constante k > 0 telle que : ∀(x1 , ..., xn ) ∈ E1 × E2 × ... × En ,
kf (x1 , ..., xn )kF ≤ kkx1 kE1 × kx2 kE2 × ... × kxn kEn .
Proof.
i) ⇒ ii) : Immédiat.
ii) ⇒ iii) : Supposons f est continue en 0E1 ×E2 ×...×En . Considérons sur E1 × E2 × ... × En
la norme k k∞ définie par ∀x = (x1 , ..., xn ) ∈ E1 × E2 × ... × En ,
η 1
kf (x1 , ..., xn )kF ≤ 1
2 kx1 kE1 × ... × kxn kEn
42
iii) ⇒ i) : Supposons qu’il existe K > 0 tel que ∀(x1 , ..., xn ) ∈ E1 × E2 × ... × En ,
f (x)−f (a) = f (x1 −a1 , x2 , ..., xn )+f (a1 , x2 −a2 , x3 , ..., xn )+f (a1 , a2 , x3 −a3 , x4 , ..., xn )+...
+ f (a1 , ..., an−1 , xn − an ). Donc
kf (x) − f (a)kF ≤ Kkx1 − a1 kkx2 k...kxn k + Kka1 kkx2 − a2 kkx3 k...kxn k + ...
+ Kka1 k...kan−1 kkxn − an k.
6.6.3. Proposition : Soit X un ensemble. Soit (E, k kE ) un espace vectoriel normé sur
K = R ou C.
Si (E, k kE ) est espace de Banach, alors (Fb (X, E), k k∞ ) est un espace de Banach,
où k k∞ est la norme de la convergence uniforme.
6.6.4. Théorème : Soient (E, k kE ) et (F, k kF ) deux espaces vectoriels normés sur
K = R ou C.
Si (F, k kF ) est espace de Banach, alors (L(E, F ), k kL(E,F ) ) est espace de Banach,
où ∀f ∈ L(E, F ),
k f (x) kF
k f kL(E,F ) = sup .
x∈E k x kE
x6=0
6.6.5. Définition : Soient (E, k kE ) et (F, k kF ) deux espaces vectoriels normés sur
K = R ou C.
43
On dit qu’une application f : (E, k kE ) → (F, k kF ) est un isomorphisme d’espaces vectoriels
normés si
i) f est linéaire
6.6.7. Théorème et définition : Soit (E, k kE ) un espace de Banach. Soit f ∈ L(E, E).
Alors la série X 1
fn
n≥0
n!
1
Proof. On a kf n k ≤ kf kn et la série kf kn
P
n!
converge de somme
n≥0
+∞
X 1
exp(kf k) = kf kn .
n=0
n!
Donc la série X 1
fn
n≥0
n!
converge normalement.
6.6.8. Théorème : Soit (E, k kE ) un espace de Banach. Soit u ∈ L(E, E) tel que
kuk < 1.
Alors IdE − u est inversible dans L(E, E).
44
P n
Proof. La série u converge normalement car kun k ≤ kukn et la série géométrique
n≥0
kukn converge car kuk < 1.
P
n≥0
+∞
un la somme de la série un . Alors
P P
Soit v =
n=0 n≥0
+∞
X
u◦v =v◦u= un = v − IdE .
n=1
Proof.
i) Soit u0 ∈ Isom(E, F ). Soit u ∈ L(E, F ). Posons
v = IdE − (u−1 −1
0 ) ◦ u = (u0 ) ◦ (u0 − u).
1
Donc si ku − u0 k < ku−1
alors kvk < 1. Donc IdE − v est inversible.
0 k
Dans ce cas, (u−1
◦ u = IdE − v est inversible. Alors (u−1
0 ) 0 ) ◦ u ∈ Isom(E, E). Donc
u ∈ Isom(E, F ). Ainsi
1
B(u0 , −1 ) ⊂ Isom(E, F ).
ku0 k
Donc Isom(E, F ) est un ouvert.
1
ii) Avec les notations du i) si ku − u0 k < ku−1
alors u = u0 ◦ (IdE − v).
0 k
Donc u−1 = (IdE − v)−1 ◦ u−1
0 . Par conséquent
u−1 − u−1
0 = [(IdE − v)
−1
− IdE ] ◦ u−1
0 .
Donc
+∞
−1
X kvk
k(IdE − v) − IdE k ≤ kvkn = .
n=1
1 − kvk
45
kvk
Alors ku−1 − u−1 −1
0 k ≤ ku0 k 1−kvk .
6.7.4. Définition : On appelle espace de Hilbert réel, tout espace préhilbertien réel
(H, < ., . >) qui est complet pour la norme associée au produit scalaire.
Un espace de Hilbert réel est donc un espace de Banach réel dont la norme est une norme
associée à un produit scalaire.
6.7.5. Exemple : Sur Rn , le produit scalaire canonique est défini par ∀x, y ∈ Rn ,
n
X
< x, y >= xi yi .
i=1
46
La norme associée est définie par ∀x ∈ Rn ,
v
u n
uX
kxk = t x2i = kxk2 .
i=1
Donc (Rn , < ., . >) est un espace de Hilbert réel car (Rn , k k2 ) est complet.
47