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1 Espaces Métriques 2
1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Distance sur un espace produit . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Notions d’ouvert et fermé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.4 Topologie sur un ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.5 Notions de point intérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.6 Notions de suites convergentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.7 Valeur d’adhérence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.8 Sous espaces métriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.9 Applications continues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.9.1 Homéomorphismes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.9.2 Limite d’une application en un point . . . . . . . . . . 21
1.10 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
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Chapitre 1
Espaces Métriques
1.1 Définitions
Soit E un ensemble non vide
Définition 1.1.2 Un ensemble non vide E muni d’une distance d est appelé
espace métrique et on note le (E, d).
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7. Il y a une distance discrète défini par
0 si x = y
d(x, y) = (1.1)
6 y
1 si x =
k · k : E −→ R+
x 7−→ kxk
k · k vérifie les trois axiomes suivants
— kxk = 0 ⇐⇒ x = 0
— kλxk = |λ|kxk ∀λ ∈ K, ∀x ∈ E
— kx + yk ≤ kxk + kyk ∀x, y ∈ E
On dit que (E, k · k) est un espace vectoriel normé.
Le espaces vectoriels normés fournissent des exemple très importants
d’espaces métriques. En fait si on a une norme alors on a une distance
qui lui est associée. Cette distance d est définie par
d : E × E −→ R+
d(x, y) = kx − yk
9. Si f ∈ C([0, 1], C) alors la norme kf k∞ = supx∈[0,1] |f (x)|
3
où
δ∞ , δ1 , δ2 : E × E −→ R
2. δ∞ (x, y) = 0 ⇐⇒ x = y
δ∞ (x, y) = supi∈{1,2,...,p} di (xi , yi ) = 0, ∀j ∈ {1, . . . , p}, 0 ≤ dj (xj , yj ) ≤
supi∈{1,2,...,p} di (xi , yi ) = δ∞ (x, y) = 0 par hypothèse =⇒ dj (xj , yj ) =
0 ∀j ∈ {1, 2, . . . , p}
⇐⇒ xj = yj ∀j = 1, . . . , p =⇒ x = y
δ∞ (x, y) = 0 =⇒ x = y
Réciproquement
sup di (xi , yi ) ≤ sup{di (xi , zi )+di (zi , yi )} ≤ sup di (xi , zi )+sup di (zi , yi ), i ∈ {1, . . . , p}
4
Exercice 1 Montrer que δ1 et δ∞ sont des distances définies sur E × E.
En effet
p
nX o 12 n o 21
d2i (xi , yi ) = d21 (x1 , y1 )+d22 (x2 , y2 )+. . .+d2j0 (xj0 , yj0 )+. . .+d2p (xp , yp )
i=1
p io 21
n h 1 X
= d2j0 (xj0 , yj0 ) 1 + d2i (xi , yi )
d2j0 (xj0 , yj0 ) i, i6= j
p io 21
h 1 X
= dj0 (xj0 , yj0 ) 1 + d2i (xi , yi )
d2j0 (xj0 , yj0 ) i, i6= j
5
Donc p
X
di (xi , yi ) ≤ pδ2 (x, y) =⇒ δ1 ≤ pδ2
i=1
√
Montrons que δ2 ≤ p(x, y)δ∞ (x, y)
On a p
nX o 21
δ2 = d2i (xi , yi )
i=1
√
Remarque 1.2.2 δ∞ ≤ δ1 , δ1 ≤ pδ2 , δ2 ≤ pδ∞
√
δ∞ ≤ δ1 ≤ pδ2 ≤ p pδ∞
√
δ∞ ≤ δ1 ≤ pδ2 ≤ p pδ∞
1 √ √
δ ≤ δ2 ≤ pδ∞ ≤ pδ1 .
p 1
On dit que les trois normes sont équivalentes.
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2. E = R2 , d(x, y) = d2 (x, y)
B(0, 1) = {(x1 , x2 ) ∈ R2 : x21 + x22 < 1}.
3. E = R2 , d(x, y) = d∞ (x, y)
B(0, 1) = {(x1 , x2 ) ∈ R2 : sup(|x1 | + |x2 | < 1}.
Proposition 1.3.3 Soit (E, d) un epace métrique. Une boule ouverte B(a, r)
est un ouvert de (E, d). Une boule fermée est un fermé de (E, d).
Proof. B(a, r) = {x ∈ E : d(x, a) < r} Soit x ∈ B(a, r), soit = r − d(x, a).
> 0 car x ∈ B(a, r). Montrons que B(x, ) ⊂ B(a, r). ∀y ∈ B(x, ), on a
d(a, y) ≤ d(a, x) + d(x, y) < d(a, x) + (car y ∈ B(x, )) i.e. d(a, y) < r.
Donc y ∈ B(a, r).
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Définition 1.3.6 Voisinages
Soit A ⊂ E, A 6= ∅. On dit que A est un voisinage de a ∈ E s’il existe un
ouvert O de (E, d) tel que a ∈ O et O ⊂ A.
x ∈ A alors d(x, A) = 0.
Si d(x, A) = 0 cela n’implique pas forcément que x ∈ A.
On appelle diamètre de A et on note
3. E et ∅ ∈ O.
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Exemple 1.4.1 1. Soit E un ensemble. Alors O = {∅; E} est une topo-
logie sur E, parfois appelée topologie grossière.
2. Si l’ on prend pour O l’ ensemble de toutes les parties de E, on obtient
également une topologie, appelée topologie discrète.
3. Soit (E, d) un espace métrique. L’ ensemble des ouverts de E pour la
métrique d est une topologie :
L’ensemble T ou Td des sous ensembles ouverts de (E, d) s’appelle la
topologie associée à (E, d), ou induite par d sur E.
Définition 1.4.4 On dit qu’un espace topologique (E, O) est séparé si pour
tout couple (x, y) de points distincts de E, il existe un voisinage V de x et
un voisinage V de y tels que V ∩ U = ∅.
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Remarque 1.4.7 Attention : A ⊂ E mais OA ⊂ OE . en général. Autrement
dit, il y a des ouverts de A qui ne sont pas des ouverts de E. On a OA ⊂ OE
si et seulement si A est un ouvert de E.
Exemple 1.4.2 ([0, 1], O[0,1] ) ,→ (R, OR ), mais les ouverts de [0, 1] contiennent
(entre autres) les intervalles de types [0, α[ et ]β, 1] qui ne sont pas des ouverts
de R.
Exercice 3 (E, d) espace métrique. Les ouverts de O sont obtenus par réunion
dans les boules ouvertes de E.
Exemple 1.5.1 Si E = R et A = Q, Å = ∅.
10
2. A ⊂ B =⇒ Å ⊂ B 0 .
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Unicité de la limite
On suppose xn → x et xn → y donc 0 ≤ d(x, y) ≤ d(x, xn ) + d(xn , y) donc
d(x, y) = 0 ⇐⇒ x = y.
2. A ⊂ B =⇒ A ⊂ B.
3. A ∪ B = A ∪ B
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4. Ā = ∩F fermé, A⊂F F
Proposition 1.7.8 Soit (E, d) un espace métrique et soit (xn ) une suite
dans E. a est une valeur d’adhérence de (xn ) ⇐⇒ il existe une suite extraite
(xϕ(n) ) qui converge vers a.
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r = 1, n = 1, , ∃p1 ≥ 1 tq d(a, xp1 ) ≤ 1;
r = 12 , n = 2 ∃p2 ≥ p1 + 1, d(a, xp2 ) ≤ 21 ϕ(2) = p2 .
r = n1 , ∃pn ≥ pn−1 , d(a, xpn ) ≤ n1 ϕ(n) = pn
1 1
r = n+1 , ∃pn+1 ≥ pn + 1, d(a, xpn+1 ) ≤ n+1 ϕ(n + 1) = pn+1 .
1
ϕ strictement croissante, d(a, xϕ(n) ) < n .
Remarque 1.7.9 Si (xn ) est une suite convergente, elle admet une seule
valeur d’adhérence. (La réciproque est fausse).
dans R.
→
−
xn a une valeur d’adhérence qui est 1. Si on est dans R xn a deux valeurs
d’adhérence 1 et ∞.
Visite chez les suites réelles
Soit (xn ) une suite de réels, soit l = limn→+∞ sup xn , l ∈ R.
On va montrer que l est la plus grande valeur d’adhérence de (xn ) dans R.
α, β ∈ R avec l ∈]α, β[ avec xn < β pour n ≥ n0 et xn > α pour une infinité
d’indices.
Donc ∀n, ∃pn ≥ n tel que xpn ∈]α, β[ donc l est une valeur d’adhérence. Soit
l0 ∈ R, l0 > l. On suppose que l0 est valeur d’adhérence de la suite (xn ).
Soit l < α0 < l0 < β 0 , xn ≥ α0 pour un nombre fini d’indices.
C’est une contradiction avec le fait que l’on suppose l0 être une valeur d’adhérence.
Donc l ne peut pas être une valeur d’adhérence.
Pour les suites réelles : il y a éventuellement deux valeurs d’adhérence qui
sont lim sup xn et lim inf xn et ensuite il faut en chercher s’il existe entre
lim sup xn et lim inf xn .
limn→+∞ inf xn est la plus petite valeur d’adhérence. Si xn → a alors et
limn→+∞ sup xn = limn→+∞ inf xn .
Si limn→+∞ sup xn = limn→+∞ inf xn = l alors xn → l lorsque n → +∞.
En effet ∀ > 0, l − < xn < l + pour n ≥ n0 =⇒ |xn − l| < pour
n ≥ max{n0 , n}.
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Rappel : Limite supérieure, limite inférieure
Soit (un ), un ∈ R. Soit
Un = sup uk = sup{uk : k ≥ n}
k≥n
Vn = inf uk = inf{uk : k ≥ n}
k≥n
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donc U est un ouvert.
Commentaire
Soit F ouvert dans E,
U ouvert dans F =⇒ U ouvert dans E
m
∃A ouvert de E tel que U = A ∩ F =⇒ U ouvert dans E.
On n’a pas F ouvert dans E et U ouvert dans F, U peut ne pas être ouvert
dans E.
Exemple 1.8.1 E = R, F = Z,
U = {n0 } est un ouvert dans Z, en effet {n0 } = BR (n0 , 21 ) ∩ Z; U est un
fermé de R.
Proof. exercice
Commentaire
(H1) V fermé dans F
(H2) F fermé dans E
Alors V est fermé dans E.
Exemples de représentations de boules
E = R2
B1 (0, 1) = {x ∈ E : δ1 < 1}, δ1 (x) = 2i=1 |xi |, x = (x1 , x2 ).
P
P2 1
2 2
B2 (0, 1) = {x ∈ E : δ2 < 1}, δ2 (x) = i=1 |x i | , x = (x1 , x2 ).
B∞ (0, 1) = {x ∈ E : δ∞ < 1}, δ∞ (x) = sup(|x1 |, |x2 |).
Représentation de B2 (0, 1)
q
δ2 (x) = 1 ←→ x21 + x22 = 1
Représentation de B1 (0, 1)
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Représentation de B∞ (0, 1)
t−1 −1
a (∪i∈I ]αi , βi [) = ∪i∈I ta (]αi , βi [) = ∪i∈I ]αi − a, βi − a[.
Ainsi, t−1
a (O) ∈ Tu et ta continue.
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Définition 1.9.3 On dira que f est continue en a ∈ E si pour tout voisinage
ouvert U 1 de f (a) ∈ E 0 , il existe U voisinage ouvert de a dans E tel que
f (U ) ⊂ U 0 .
Définition 1.9.4 ∀ > 0, ∃α > 0 tel que ∀x : d(x, a) < α =⇒ d0 (f (x), f (a)) <
ie f (BE (a, α)) ⊂ BE 0 (f (a), ).
Propriété fondamentale
f est continue en a ∈ E ⇐⇒ pour toute suite (xn ) qui converge vers a alors
(f (xn )) converge vers f (a).
Proof. =⇒) , xn → a d’aprés la definition précedente ∃n0 tel que ∀n ≥
n0 , , d(xn , a) < α =⇒ d0 (f (xn ), f (a)) < donc f (xn ) → f (a).
⇔) Par l’absurde ∃U 0 voisinage de f (a) tel que ∀U voisinage ouvert de
a, f (U ) ⊂ U 0 .
Soit U = B(a, n1 ) alors ∃xn ∈ U tel que f (xn ) n’appartient pas à U
d(a, xn ) < n1 donc xn → a et f (xn ) ∈ CE U 0 qui est fermé dans E 0 , or
f (xn ) → f (a).
Comme CE U 0 est ouvert donc f (a) ∈ CE U 0 ce qui est impossible.
Contre exemple
E = E 0 = R, U =] − 1, 1[, , f (x) = x2 .
f (U ) = [0, 1[ qui est ni ouvert ni fermé.
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Exemple 1.9.2 E = E 0 = R,
1 , Si x ∈ Q
f (x) = (1.3)
0 si x ∈ R\Q
Application
f, g : E → E 0 continues F = {x ∈ E : f (x) = g(x)}, F est fermé dans E.
Si ∃A sous ensemble dense dans E tel que f (x) = g(x)
x ∈ A =⇒ f (x) = g(x), ∀x ∈ E.
f, g : E → R
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Soient f et g des fonctions continues alors gof est continue
Soit f : E → E 0
f est uniformément continue si
1.9.1 Homéomorphismes
Soit f : E → E 0 une application.
I : (E, d1 ) → (E, d2 )
x→x
Si I est bicontinue, les distances d1 et d2 sont équivalentes ; (E, d1 ) et (E, d2 )
ont les mêmes ouverts en d’autres termes ils définissent la même topologie.
Toute suite ((xn ) de E qui converge au sens de d1 converge au sens de d2 et
inversement.
Si d1 est une distance sur E
d1 (x, y)
d2 (x, y) =
1 + d1 (x, y)
d1 et d2 sont équivalentes.
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1.9.2 Limite d’une application en un point
Définition 1.9.10 Soient (E, O1 ) et (F, O2 ) deux espaces topologiques, A
une partie de E et f une application de A dans F/ Soient a ∈ Ā et l ∈ F.
On dit que f a pour limite l lorsque x tend vers a au point a, si pour tout
voisinage V de l il existe un voisinage U de a dans E tel que f (A ∩ U ) ⊂ V.
Lorsque la limite existe et est unique, on note limx→a f (x) = l.
1.10 Exercices
Espaces topologiques
Exercice 1.10.1 1)
Enumérer les topologies de l’ensemble E = {a, b}. Lesquelles sont séparées ?
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3. Est-ce que les topologies définies en 1. et 2. sont les mêmes ? Y’en-a-t-il
une plus fine que l’autre ?
4. Y-a-t-il un ouvert usuel de R2 qui ne soit pas de la forme U × V où U et
V sont des ouverts de R (c’est àa dire une réunion d’intervalles ouverts) ?
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et montrer que la première inclusion peut être stricte.
2. Que peut on dire de Å ∪ B 0 ?
3. On note u(A) = (A)0 et v(A) = A0 .
a) Calculer u(A) et v(A) pour E = R (avec la topologie usuelle) et A =]0; 2]
et A = Q.
b) Comparer A, Å, u(A) et v(A).
c) Montrer que u2 = u et v 2 = v.
4. Soit Y un espace topologique et C ⊂ Y. On munit X × Y de la topologie
produit.
Montrer que A × C = A × C et (A ×0 C) = A0 × B 0 .
A = {x ∈ X : f (x) = g(x)}
Espaces métriques
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Exercice 1.10.11 Soit (Ei , di )1≤i≤n une famille d’espaces métriques. Mon-
trer que
n
X n
X 1/2
D1 = sup {di (xi , yi )}, D2 = di (xi , yi ), D3 = d2i (xi , yi )
1≤i≤n
i=1 i=1
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Exercice 1.10.14 Soit (E, d) un espace métrique et A une partie (non vide
) de E. Etant donné x ∈ E, on définit ”la distance de x à A” par la formule
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