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Programme

I Elements d'espaces métriques.


II Fonctions numériques de plusieurs variables.
III Calcul intégral.
IV Systèmes d'équations dierentielles.

Bibliographie
1. J. Dixier, Cours de mathématiques du 1er cycle, 2me année, Gauthier-
Villars.
2. R.Cauty et J.Ezra.
3. Guinin, Aubonnet, Joppin précis de mathématiques, Analyse 2, Bréal.
...

1
Chapitre 1

Eléments d'espaces métriques

1.1 Généralités

Les concepts d'espaces vectoriels, de normes et d'applications linéaires sont


supposés connus et doivent être revisés.
Nous vérions en exercices que dans Rn , les applications notées k.ke , k.ks et
k.k∞ dénies par :
1
Pn Pn
Pour x = (x1 , x2 , ..., xn ), kxke = ( i=1 x2i ) 2 , kxks = ( i=1 | xi |) et
kxk∞ = (sup1≤i≤n | xi |) sont des normes sur Rn .

NB k.ke ≡ norme euclidienne et k.k∞ ≡ norme de la convergence uniforme.


Notons par C ([a,b]) l'ensemble des fonctions numériques continues sur un seg-
ment [a,b], a,b ∈ R tels que a < b.
En posant pour f ∈ C ([a,b]), kf k1 = (supx∈[a,b] | f (x) |) et kf k2 = a f (t)dt,
Rb

k.k1 et k.k2 sont des normes sur C ([a,b]).


k.k1 est habituellement appelée norme de la convergence uniforme.

1.1.1 Notion de distances et de boules


Notion de distance
Dénition 1.1 Soit E un ensemble non vide et d : E ∗ E → R
une application. On dit que d est une distance (ou une métrique) lorsque les
axiomes ci-dessous sont vériés :
(i) ∀ x,y ∈ E, d(x,y) ≥ 0 (positivité)
(ii) ∀ x,y ∈ E, d(x,y) = 0 (séparation)
(iii) ∀ x,y ∈ E, d(x,y) = d(y,x) (symétrie)
(iv) ∀x, y, z ∈ E, d(x,y)≤ d(x,z) + d(z,y) (Inégalité triangulaire ou de
MINKOWSKI)

1
CHAPITRE 1. ELÉMENTS D'ESPACES MÉTRIQUES 2

Exemple a) Montrer que :


d:R∗R→R
(x, y) 7→ d(x, y) = kx − yk
et d : C ∗ C → R
(z1 , z2 ) 7→ d(z1 , z2 ) = kz1 − z2 k
sont des distances sur R et C respectivement.
b) Soit E un espace vectoriel normé. On note k.k sa norme. Montrer que
d:E∗E →R
(x, y) 7→ kx − yk est une distance.
On dit que c'est la distance associée à cette norme. Dans la suite, sauf men-
tion expresse du contraire tout espace vectoriel normé sera muni de cette
distance.
En outre, montrer que cette distance vérie les propriétés ci-dessous :
(P1) : ∀ x,y,z ∈ E, ∀ λ ∈ R, d(λ x, λ y) = |λ| d(x,y)
(P2) : ∀x, y, z ∈ E d(x+z,y+z) = d(x,y)
Exercice Soit d une distance sur un ensemble E.
Montrer que : ∀ x,y,z ∈ E, |d(x,y)-d(y,z)| ≤ d(x,z).
Soit x,y,z ∈ E, on a :
* d(x,y) ≤ d(x,y)+d(y,z) =⇒ d(x,y)-d(y,z) ≤ d(x,z) (i)
* d(y,z) ≤ d(y,x)+d(x,z) =⇒ d(y,z)-d(x,y) ≤ d(x,z)
=⇒ -d(x,z) ≤ d(x,y)-d(y,z) (ii)
(i) et (ii) =⇒ -d(x,z) ≤ d(x,y)-d(y,z) ≤ d(x,z).
| d(x,y)-d(y,z) | ≤ d(x,z).
Dénition 1.2 On appelle espace métrique, tout couple (E,d) où E est un
ensemble non vide et d une distance sur E.

Notions de boules
Dénition 1.3 Soit (E,d) un espace métrique, a ∈ E et r ∈ R+ . On appelle :

1. boule ouverte de centre a et de rayon r, l'ensemble noté B(a,r) déni


par : B(a,r) = {x ∈ E, d(a, x) < r} .
2. boule fermée de centre a et de rayon r, l'ensemble noté B'(a,r) déni
par : B'(a,r) = {x ∈ E, d(a, x) ≤ r} .
3. sphère de centre a et de rayon r, l'ensemble noté S(a,r) déni par :
S(a,r) = {x ∈ E, d(a, x) = r}.

Constatsp C1 : Si on prend E = R3 et d dénie par :


d(x,y) = (x1 − y1 )2 + (x2 − y2 )2 + (x3 − y3 )2
la notion de sphère coincide avec celle qu'on connait habituellement, la boule
est alors délimitée par la sphère. Lorsque la sphère y est incluse, on obtient la
boule fermée et dans le cas contraire, on obtient la boule ouverte.
CHAPITRE 1. ELÉMENTS D'ESPACES MÉTRIQUES 3

C2 :
- B(a,r) = ∅ ⇐⇒ r = 0.
- ∀ r ∈ R+ , B'(a,r) 6= ∅ car a ∈ B'(a,r).
- On ne peut pas armer de facon systématique que la sphère est vide ou non.

Observation f : I ⊂ R −→ R
(limx→x0 f (x) = l) ⇐⇒ (∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ Df , | x − x0 |< η ⇒| f (x) − l |< ε)

ceci devient :
(limx→x0 f (x) = l) ⇐⇒ (∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ Df , d(x−x0 ) < η ⇒ d(f (x)−l) <
ε)

Distances et normes équivalentes


Dénition 1.4 Soit E un ensemble non vide. Si et d et d' sont deux distances
sur E, on dit que d et d' sont topologiquement équivalentes lorsque la pro-
priété ci-dessous est satisfaite :
∀ a ∈ E, ∀ r > 0, ∃ r1 , r2 > 0, Bd (a, r1 ) ⊂ Bd (a, r) ⊂ Bd (a, r2 ) ceci revient à
dire que toute boule ouverte centrée en a pour l'une quelconque des distances d
et d' contient une boule ouverte centrée en a pour l'autre distance.

Exemple Montrer que de et d∞ sont équivalentes(topologiquement).

Proposition Soit E un ensemble non vide muni de deux distances d et d'. On


suppoe qu'il existe deux constances réelles positives (strictement) k1 et k2 telles
que :
∀ x,y ∈ E, k1 d(x,y) ≤ d'(x,y) ≤ k2 d(x,y) (*) Alors les distances d et d' sont
topologiquement équivalentes.

NB La condition (*) s'énonce en disant que : "d et d' sont uniformement


équivalentes". Il s'en suit que deux distances uniformement équivalentes sont
topologiquelent équivalentes.

Remarque Lorsque E est espace vectoriel. Deux normes sont uniformement


équivalentes ou topologiquement équivalentes lorsque les distances associées le
sont.

Exercice-TD Montrer que dans Rn , k.ke , k.ks et k.k∞ sont uniformement


équivalentes.
CHAPITRE 1. ELÉMENTS D'ESPACES MÉTRIQUES 4

1.1.2 Notion d'ouverts, de fermés et de voisinages


Ouverts et fermés
Dénition 1.5 Soit (E,d) un espace métrique. On dit qu'une partie A de E
est ouverte lorsque toutes les fois que A contient un élément a, il existe une
boule ouverte centrée en a qui est incluse dans A c'est-à-dire
(A ouvert) ⇐⇒ (∀ a ∈ A, ∃ r > 0, B(a,r) ⊂ A)

Proposition 1.6 Les ouverts d'un espace métrique (E,d) satisfont les pro-
priétés ci-dessous :
O1 ∅ et E sont des ouverts.
O2 Toute intersection nie d'ouverts est ouverte.
O3 Toute réunion quelconque d'ouverts est un ouvert.

Remarque Lorsqu'un ensemble non vide E possède une famille O de parties


ayant les propriétés O1 , O2 et O3 , on dit que c'est un espace topologique.
Ainsi, tout espace métrique (E,d) est un espace topologique dont la topologie
est dénie par la distance d.

Proposition 1.7 Soit (E,d) un espace métrique, une partie A de E est ouverte
ssi A est réunion de boules ouvertes.
Exemples
1. Toute boule ouverte de (E,d) est un ouvert.
2. En munissant R de la distance d dénie par : d(x,y) = |x-y| ≤ , pour a,b
∈ R̄ avec a < b, ]a,b[ est un ouvert de (R,d).

NB ]0,1] n'est pas un ouvert de (R,d). En eet, 1 ∈ ]0,1] et aucune boule


ouverte non vide centrée en 1 n'est incluse dans ]0,1].

Notion de parties fermées


Dénition 1.8 Soit (E,d) un espace métrique. Une partie est A ⊂ E est dite
fermée si son complémentaire dans E est un ouvert.
Proposition 1.9 Soit (E,d) un espace métrique. L'ensemble des fermés de
(E,d) vérie les propriétés ci-dessous :
F1 ∅ et E sont fermés
F2 Toute réunion nie de fermés est un fermé
F3 Toute intersection quelconque de fermés est un fermé
CHAPITRE 1. ELÉMENTS D'ESPACES MÉTRIQUES 5

Exemples :
i. Dans un espace métrique (E,d), toute boule fermée est un fermé.
ii. Ainsi, dans R, les intervales fermés [a,b] sont des fermés.

Remarque : Dans R, l'intervale ]0,1] n'est pas fermé.

Notion de voisinage
Dénition 1.10 Soient (E,d) un espace métrique et a ∈ E . On appelle voisi-
nage de a dans (E,d) toute partie V ⊂ E contenant une boule ouverte non vide
centrée en a.
On note V(a) l'ensemble de tous les voisinages de a.
Ainsi, on a : ((V ∈ V(a)) ⇔ (∃r > 0, B(a, r) ⊂ V )) (**)

Remarque : La propriété (**) s'interprète en disant que : (V ∈ V(a)) ⇔ ( il


existe un ouvert O tel que a ∈ O ⊂ V )

Proposition 1.11 Soit (E,d) un espace métrique. Une partie de A est ouverte
si et seulement si A est voisinage de tous ses points.

1.1.3 Intérieur, Extérieur, Adhérence et Frontière


Intérieur et Extérieur
Dénition 1.12 Soient (E,d) un espace métrique et A ⊂ E . Un point a ∈ E
est dit intérieur à A lorsqu'il existe un ouvert o de E contenant a et incus dans
A.
On note par Ȧ l'interieur de A.
Ainsi, (a ∈ Ȧ) ⇔ (∃ o ouvert de E tel que a ∈ o ⊂ A))
Observons aussitôt que l'intérieur Ȧ de A est inclus dans A ; c'est-à-dire Ȧ ⊂ A
De par la k-itération des ouverts par les boules, il s'en suit que (a ∈ Ȧ) ⇔ (∃r >
0, B(a, r) ⊂ A)

Dénition 1.13 Soit A une partie d'un espace métrique (E,d). On appelle
extérieur de A l'extérieur du complémentaire de A dans E.
On note Ext(A) l'extérieur de A et on a : Ext(A) = {˙ A
E

Proposition 1.14 Soit A une partie d'un espace métrique (E,d). A est ouverte
si et seulement si Ȧ = A.

Démonstration : (1) Soit A une partie ouverte, montrons que Ȧ = A c'est-


à-dire A ⊂ Ȧ et Ȧ ⊂ A.
CHAPITRE 1. ELÉMENTS D'ESPACES MÉTRIQUES 6

* Montrons que A ⊂ Ȧ
Soit a ∈ A, montrons que a ∈ Ȧ c'est-à-dire cherchons r > 0|B(a, r) ⊂ A
0 0
On a : a ∈ A. Or A ouvert ⇒ ∃ r > 0 |B(a, r ) ⊂ A
0
Prendre r = r . Donc A ⊂ Ȧ

** Montrons que Ȧ ⊂ A
(cas trival)
(2) Supposons A = Ȧ et Montrons que A est ouvert
Cela revient à montrer que Ȧ est ouvert.

Adhérence et Frontière
Dénition 1.15 Soient (E,d) un espace métrique et A ⊂ E . Un point a ∈ E
est dit adhérent à A lorsque tout voisinage de a rencontre A.
On note Ā l'adhérence
T de A et on a : (a ∈ A) ⇔ ∀V ∈ V(a), A ∪ V 6= ∅
⇔ ∀ > 0, B(a, ) A 6= ∅
Il s'en suit aussitôt que tout élément de A adhère à A.

Proposition 1.16 Une partie A de (E,d) est fermée si et seulement Ā = A.


Preuve (TD)

Dénition 1.17 Soit A une partie d'un espace métrique (E,d). On appelle
frontière de A, l'ensemble des points qui ne sont ni à l'interieur, ni à l'extérieur
de A.

Proposition 1.18 Soit A une partie de (E,d). Un point frontière de A est


adhérent à A et à {A E Ainsi, en notant ∂A (ou Fr (A)) la frontière de A, on a :
.
˙
∂A = {E (Ȧ ∪ {E )A

Preuve (Exercice) Hint : Utiliser et démontrer le fait qu'on a {¯A E = {E et


E = {E . Vérier aussi en Exercice qu'on a : Fr (A) = Ā\Ȧ.


{˙ A Ā

Dénition 1.19 Densité Soit A une partie d'un espace métrique (E,d). On
dit que A est dense dans E lorsque Ā = E

Exemple Q est dense dans R c'est-à-dire Q̄ = R.

Exercice Montrer que Q̇ = ∅ et Fr Q = R.

1.1.4 Notion de sous-espace métrique


Dénition 1.20 Soient (E,d) un espace métrique et X une partie non vide
de E. On dénit sur X*X une application notée dx par la relation : ∀x, y ∈
X, dx (x, y) = d(x, y). dx est une distance sur X appellée distance induite par
d sur X.
On dit alors que (X, dx ) est un sous espace métrique de (E,d).
CHAPITRE 1. ELÉMENTS D'ESPACES MÉTRIQUES 7

0
Dans la suite, on notera Bx (a, r) (resp Bx (a, r)) une boule ouverte (resp. fermée)
de (X, dx ).

Proposition 1.21 Soit (X, dx ) un sous-espace métrique d'un espace métrique


(E,d). Toute boule ouverte (resp.Tfermée) de (X, dx ) est de la forme Bx (a, r) =
0 0
X B(a, r) (resp. Bx (a, r) = X B (a, r)).
T
On dit que les boules de (X, dx ) sont les traces sur X des boules de (E,d).

Exemple E = R, X=[0,2[
[0, 1[ est un ouvert
T de (X, dx ) T
[0, 1[= [−1, 1[ [0, 2[ = B(0, 1) [0, 2[
Donc [0, 1[ est une boule ouverte
T de [0, 2[ et par conséquent, c'est un ouvert.
Montrons que BX (a, r) = X B(a, r)
BX (a, r) = {x ∈ X, dx (a, x) < r}
= {xT ∈ X, d(a, x) < r}
= X T{x ∈ E, d(a, x) < r}
= X B(a, r)

Théorème 1.22 Soient(E,d) un espace métrique et X une partie non vide de


E.
i. Soit A une partie de X.
* A est un ouvert de (X,
T dx ) si et seulement s'il existe un ouvert O de
(E,d) tel que A = X O
* A est un fermé T
de (X, dx ) si et seulement s'il existe un fermé F de (E,d)
tel que A = X F
ii. Soit
T a ∈ X , soit w ⊂ X , on a : w ∈ (V )X (a) ⇔ ∃V ∈ (V )X (a), w =
X V

1.1.5 Produit d'espaces métriques


Observation :
Qp
Soient (Ei , di )i=1,...,p p espaces métriques. Posons E = i=1 Ei =
E1 ∗ E2 ∗ ... ∗ Ep .
Soient x, y ∈ E . x et y s'écrivent x = (x1 , x2 , ..., xp ) et y = (y1 , y2 , ..., yp ).
Dénissons les applications δ∞ , δS etδe deE ∗ E vers R par les relations :
p
1
X
δ∞ (x, y) = max di (xi , yi )δS (x, y) = di (xi , yi )δe (x, y) = [sumpi=1 di (xi , yi )2 ] 2
1≤i≤p
i=1

Montrer en exercice que δ∞ , δS etδe sont des distances uniformément équiva-


lentes.
On établira les relations :

∀x, y ∈ E, δ∞ (x, y) ≤ δS (x, y) ≤ pδ∞ (x, y)et δ∞ (x, y) ≤ δe (x, y) ≤ ppδ∞ (x, y)
CHAPITRE 1. ELÉMENTS D'ESPACES MÉTRIQUES 8

Dénition 1.23 E muni de l'une quelconque des trois distances équivalentes


ci-dessus est appelé espace métrique produit de p espaces métriques (E1 , d1 ), (E2 , d2 ), ..., (Ep , dp ).

1.2 SUITES DANS UN ESPACE METRIQUE

Dénition 1.24 Soient (E,d) un espace métrique et (Un )n∈N une suite d'élé-
ments de E. Nous dirons que (Un ) converge vers l'élément l ∈ E si quel que
soit le voisinage V de l dans (E,d), il existe un entier naturel nV ∈ N tel que
∀n ∈ N, n ≥ nV ⇒ Un ∈ V .
On note alors lim Un = l ou limn→+∞ Un = l.
Observons alors qu'on a les équivalences :

(lim Un = l) ⇔ (∀ V ∈ (V )(l), ∃NV ∈ N, ∀nN , n ≥ NV ⇒ Un ∈ V ) ⇔ (∀  > 0, ∃N ∈ N, ∀nN , n ≥ N ⇒ Un ∈ B

Exemple Dans C, on pose Un = ne .


1 in
Montrer que lim Un = 0
On a : |Un | = | n1 ein | = n1
lim |Un | = 0 ⇒ lim Un = 0

Remarque Soit E un espace métrique produit des espaces métriques (E1 , d1 ), (E2 , d2 ), ..., (Ep , dp ).
Une suite (Un )n∈N une suite d'éléments de E converge vers l ∈ E si et seulement
si les suites composantes (x1n ), (x2n ), ..., (xpn ) convergent respectivement vers
les composantes l1 , l2 , ..., lp de l c'est-à-dire l = (l1 , l2 , ..., lp ).

Proposition 1.25 Soit (Un ) une suite d'éléments d'un espace métrique (E,d).
i. Si (Un ) est convergente, alors sa limite est unique
ii. Si (Un ) est convergente, alors elle est unique

Preuve
i. Soit (E,d) un espace métrique. Soit (Un ) une suite convergente vers l ∈ E .
Supposons que (Un ) converge vers l1 ∈ E et (Un ) converge vers l2 ∈ E ,
montrons que l1 = l2
. lim Un = l1 ⇒ ∀  > 0, ∃N ∈ N, ∀nN , n ≥ N ⇒ Un ∈ B(l1 , )
lim Un = l2 ⇒ ∀  > 0, ∃N ∈ N, ∀nN , n ≥ N ⇒ Un ∈ B(l2 , )
Supposons l1 6= l2 . Posons  = d(l22,l1 ) > 0
Alors pour ce , ∃n1 ∈ N, ∀nN , n ≥ n1 ⇒ Un ∈ B(l1 , d(l22,l1 ) )
De même, ∃n2 ∈ N, ∀nN , n ≥ n2 ⇒ Un ∈ B(l2 , d(l22,l1 ) )
soit n > max(n1 , n2 ). Alors, (Un ∈ B(l1 , d(l22,l1 ) )) et (Un ∈ B(l2 , d(l22,l1 ) ))
d(l1 , l2 ) ≥ d(l1 , Un ) + d(Un , l2 ) < d(l22,l1 ) + d(l22,l1 )
D'où d(l1 , l2 ) < d(l1 , l2 )
Conclusion : l1 = l2
ii. Supposons lim Un = l et montrons que (Un ) est bornée.
Pour  = 1 ∃n1 ∈ N, ∀nN , n ≥ n1 ⇒ Un ∈ B(l, 1)
Posons R = max 1, d(U0 , l), ..., d(Un−1 , l). On a ∀n ∈ N, Un ∈ B(l, R)
Conclusion : (Un ) est bornée
CHAPITRE 1. ELÉMENTS D'ESPACES MÉTRIQUES 9

1.2.1 Notion de sous-suite


Dénition 1.26 Soient (E,d) un espace métrique, (Un )n∈N une suite d'élé-
N→E
ments de E et v : N → N une injection croissante. L'application U ov
n 7→ U ov(n) = Uv(n)
est une suite d'éléments de E dite suite extraite de (Un ) ou tout simplement
sous-suite de (Un ).

Remarque Soit (Un ) une suite d'éléments de (E,d).


i. Si (Un ) converge vers l ∈ E , alors toutes les sous-suites de (Un ) convergent
vers l. é
ii. Des sous-suites (Un ) peuvent converger alors que (Un ) diverge.

Dénition 1.27 Valeur d'adhérence d'une suite Soient (Un ) une suite
d'éléments de (E,d) et a ∈ E . On dira que a est une valeur d'adhérence de (Un )
lorsque :
(∀ > 0)(∀n ∈ N)(∃p ∈ N)(p > n et d(Up , a) < )

Exercice Montrer que si lim Un = e, alors l est une valeur d'adhérence de


(Un ).

Proposition 1.28 Soient (Un ) une suite d'éléments de (E,d) et a ∈ E . a est


une valeur d'adhérence de (Un ) si et seulement si a est limite d'une sous-suite
de (Un ).

Preuve Exercice
Proposition 1.29 Caractérisation de l'adhérence Soit A une partie d'un
espace métrique (E,d), les assertions ci-dessous sont équivalentes :
i. a ∈ E est un point adhérent à A.
ii. a ∈ E est limite d'une suite d'éléments de A.
Chapitre 2

FONCTIONS

NUMERIQUES A

PLUSIEURS VARIABLES

2.1 FONCTIONS CONTINUES

Dans tout ce chapitre, pour n ∈ N, Rn sera muni de l'une des normes équiv-
alentes k.ke , k.ks et k.k∞ .

Dénition 2.1 : Soient ∆ ⊂ Rn et f : ∆ −→ Rp une fonction dénie dans


un voisinage de x0 ∈ ∆ sauf peut − tre en x0 . On dit que f admet pour
limite le réel l quand x tend vers x0 si on a : ∀ > 0, ∃η > 0∀x∆ kx − x0 k < η ⇒
kf (x) − lk < 
On note alors limx→x0 f (x) = l

Quelques remarques :
R1 ) La limite d'une fonction f en x0 lorsqu'elle existe est unique.
R2 ) Soient f et g deux fonctions dénies dans un voisinage de x0 ∈ ∆ sauf
0
peut-être en x0 . On suppose que f et g admettent respectivement l et l
comme limite en x0
0 0
. Alors f+g et f.g admettent respectivement l + l et l.l comme limites en
x0
0
Si en outre l 6= 0, fg admet ll0 comme limite en x0 .

Dénition 2.2 : (limites innies) Soit f : ∆ ⊂ Rn −→ Rp une application


dénie dans un voisinage de x0 , sauf peut-être en x0 . On dit que f tend vers
+∞ (resp -∞) quand x tend vers x0 si on a : ∀A > 0∃η > 0, ∀x∆ kx − x0 k < η ⇒
f (x) > A(respf (x) < A) ,

10
CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 11

Dénition 2.3 : Soient ∆ ⊂ Rn (n ∈ Nn ), f : ∆ −→ Rp . On suppose que f est


dénie au voisinage de x0 sauf peut-être en x0 . On dit que f admet pour limite
l'élément b ∈ Rp quand x tend vers x0 lorsque : ∀ > 0, ∀η > 0∀x∆ kx − x0 k <
η ⇒ kf (x) − bk < 

Observons qu'on a : limx→x0 f (x) = b ⇔ limx→x0 kf (x) − bk = 0

Remarques : Soient f et g deux fonctions dénies dans un voisinage de x0 ∈ ∆


sauf peut-être en x0 . On suppose que f et g admettent respectivement b et c
comme limite en x0 . Alors on a :
* limx→x0 (f + g)(x) = b + c
** limx→x0 (f g)(x) = b.c où . est le produit scalaire dans Rp
*** limx→x0 kf (x)k = kbk

Remarque : Soit f : ∆ ⊂ Rn −→ Rp
x 7→ f (x) f(x) peut s'écrire : f (x) = (f1 (x), f2 (x), ..., fp (x)). Les fonctions com-
posantes f1 , f2 , ..., fp sont dénies de Rn vers R.
Soit b ∈ Rp . b s'écrit b = (b1, b2 , ..., bp )
limx→x0 f (x) = b si et seulement si ∀i ∈ {1, 2, ..., p} on a limx→x0 fi (x) = bi

2.1.1 Continuité d'une fonction


Soit f : ∆ ⊂ Rn −→ Rp on suppose f dénie au voisinage de x0 ∈ ∆.

Dénition 2.4 On dit que f est continue en x0 lorsque limx→x0 f (x) = f (x0 )
C'est-à-dire : ∀ > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ ∆, kx − x0 k < η ⇒ kf (x) − f (x0 )k < .

Exemple : Toute application linéaire f : Rn −→ Rp est continue en tout


point a ∈ Rn

Preuve Supposons
Pn Rn muni de sa base canonique
Pn (ei )1≤i≤n Soit a ∈ Rn , a
s'écrit a =
Pn i=1 ai ei , Pour un élément x = i=1 xi ei de R , on a : f(a)-f(x) =
n

f(a-x) = i=1 (ai − xi )f (ei )


Soit  > 0, cherchons η > 0, kx − ak <Pη ⇒ kf (x) − f (a)k <  D'après l'inégalité
n
triangulaire, on a : kfP (x) − f (a)k < i=1 |ai − xi |kf (ei )k.
n
< (sup1≤i≤n kf (ei )k) i=1 |xi − ai |

C'est-à-dire kf (x) − f (a)k ≤ Ckx − aks où C = sup1≤i≤n kf (ei )k est une


constante.
Pour avoir kf (x)−f (a)k < ε, il sut d'avoir Ckx−aks < ε c'est-à-dire kx−ak <
ε
C
Prendre η = C.
ε
CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 12

2.1.2 Opérations sur les applications continues


Soient f, g : ∆ ⊂ Rn −→ Rp dénies au voisinage de x0 et continues en x0 .
* Soit λ ∈ R, les fonctions f + g et λf dénies de Rn −→ Rp sont continues
en x0
** Les fonctions f.g (produit scalaire) et kf k dénies de Rn −→ Rp sont
continues en x0 .
*** Si p=1 et g(x0 ) 6= 0, la fonction fg est continue en x0

2.1.3 Conséquences
i Les fonctions à n indéterminées sont des fonctions continues de Rn −→ R
ii Les fractions rationnelles sont continues sur leurs ensembles de dénition.

2.1.4 Composition de fonctions


Proposition 2.5 Soient f : ∆ ⊂ Rn −→ Rp une fonction continue en x0 ,
g : R −→ R dénie sur f (∆) et continue en y0 = f (x0 ). Alors, la fonction gof
p q

est continue en x0 .

Observation On considère une fonction f : Rn −→ Rp . On pose a = (a1 , ..., an ) ⊂


R . Pour i ∈ {1, ..., n}, on dénit la fonction :
n

φi : R −→ Rp t 7→ φi (t) = f (a1 , a2 , ..., ai−1 , ai )

Si f est continue au point a, alors les fonctions φi sont toutes continues au point
ai . La réciproque n'est pas toujours vraie ; c'est-à-dire on peut avoir toutes les
fonctions φi continues aux points ai alors que f n'est pas continue au point a.
 2xy
6= (0, 0)
x2 +y 2 si(x, y)
Exemple f : Rn → R(x, y) 7→
0si(x, y) = (0, 0)
Montrons que ∀η > 0, ∃ (x0 , y0 ) ∈ R2 , k(x0 , y0 )k < η et kf (x0 , y0 )k > η2
2
Faisons tendre (x, y) vers (0,0) suivant la droite ∆ : y = x f (x, y) = x22x +x2 = 1
Posons x0 = η2 et y0 = η On a max{|x0 , y0 |} = η2 < η et kf (x0 , y0 )k > 12 . Faisons
2
tendre (x, y) vers (0,0) suivant la droite ∆ : y = x. On a : f (x, y) = x22x +x2 = 1
donc limx→0 f (x, x) = 1 6= f (0, 0) Conclusion : f n'est pas continue en (0,0).
Les applications φ1 : x 7→ φ1 (x) = f (x, 0) = 0 et φ2 : y 7→ φ2 (y) = f (0, y) =
0 sont continues en 0 comme fonctions constantes.

2.2 Notion de dérivée partielle

2.2.1 Dérivée suivant un vecteur


Soient p, q ∈ N∗ , on suppose Rp et Rq munis de leurs bases canoniques
respectives (ei )1≤i≤p et(kj )1≤j≤q
CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 13

Soit f : Rp −→ Rq une fonction. Pour x = (x1 , ..., xp ) ∈ Rp , on a : f (x) ∈ Rq et


f (x) s'écrit f (x) = (fP
1 (x), f2 (x), ..., fq (x))
q
C'est à dire : f (x) = i=1 fi (x) ∗ ki . On note habituellement f = (f1 , f2 , ..., fq )
Rappelons que f est continue en a ∈ Rp si et seulement si ∀ i ∈ {1, ..., q} fi :
Rp −→ R est continue en a.

Observation Soient Ω un ouvert de Rp et f : Ω −→ Rq une fonction. Pour


un élement a ∈ Ω et un vecteur u ∈ Rp , Posons I = {t ∈ R, a + tu ∈ Ω}
Considerons l'application φ : I −→ Rq
t 7→ φ(t) = f (a + tu)

Dénition 2.6 On dit que f admet au point a une dérivée dans la


direction du vecteur u si limt→0t∈I φ(t)−φ(0)
t existe et appartient à Rq .
Dans ce cas, cette limite est notée Du f (a). On dit que c'est la dérivée en a de f
suivant le vecteur u.

Exemple :
0
* p = q = 1 u=1 On a Du=1 f (a) = limt→0 f (a+t)−ft
(a)
ie Du=1 f (a) = f (a)
* Si u=0, toute fonction f : Ω ⊂ Rp −→ Rq admet en tout point a ∈ Ω, une
dérivée suivant le vecteur nul et on a Du=0 f (u) = 0

Remarque Si f admet en tout point a ∈ Ω une dérivée Du f (a) suivant le


vecteur u, on peut considérer la fonction. Du f : Ω −→ Rq
x −→ Du f (x) Elle est appelée dérivée de la fonction f suivant le vecteur u.

2.2.2 Dérivée partielle


Soit (ei )1≤i≤p une base orthonormée de Rp . On suppose (sauf mention
contraire)Pque (ei )1≤i≤p est la base canonique. Soit f : Rp −→ R, x ∈ Rp
p
s'écrit x = i=1 xi ei .

Dénition 2.7 : On dit que f admet en a ∈ Rp une dérivée partielle par


rapport à xi si Dei f (a) existe.
On obtient alors Dei f (a) = limt→0 f (a+teti )−f (a)
On note ∂x
∂f
i
(a)

Remarque Soit φ l'application dénie pour α > 0 par :


φ : ai − α, ai + α −→ R
s 7→ φ(s) = f (a1 , ..., ai−1 , ai+1 , ..., ap ) Constatons que lorsque Dei f (a) existe,
on a la relation : ∂x
∂f
i
(a) = φ(ai )
φ(ai +t)−phi(ai )
= limt→0 t
CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 14

Exemple f : Ω ⊂ R2 −→ R(x, y) 7→ x2 + y 2
Soit (a, b) ∈ R2 dire si ∂f
∂x (a, b) et ∂y (a, b) existent et les calculer.
∂f

Soient (a, b) ∈ R2
* Existence de ∂f ∂x (a, b) On a : ∂x (a, b) existe si Dj f (a, b) existe
∂f

f ((a,b)+ti)−f (a,b)
Dj f (a, b) = limt→0 t
on a : (a, b) + ti = (a, b) + t(1, 0) = (a + t, b)
Ainsi limt→0 f ((a,b)+ti)−f
t
(a,b)
= lim f (a+t,b)−f
t
(a,b)
2 2 2 2
= limt→0 (a+t) +bt −a −b
2
= limt→0 2at+tt = 2a ∈ R
* Existence de ∂y (a, b) : Idem que pour
∂f ∂f
∂x (a, b)
φ(s) = f (s, b) = s2 + b2
∂f
∂x (a, b) = φprim(a) = 2a

Remarque Soit f : Ω ⊂ Rp −→ R Si ∀a ∈ Ω, ∂f
∂xi (a) existe, on dénit la
fonction :
∂f Ω −→ R
∂xi : x 7→ ∂f (x)
∂xi
Elle est appelée dérivée partielle de f par rapport à xi

2.2.3 Matrice Jacobienne et Déterminant jacobien


Soit f : Ω ⊂ Rp −→ Rq
Notons (ej )1≤j≤p et (ki )1≤i≤q les bases canoniques respectives de Rp et Rq .
Soit x ∈ Ω
- x s'écrit x = (x1 , . . . , xp )
- f(x) s'écrit f (x1 , . . . , xp ). Puisque f (x) ∈ Rq , on peut écrire f (x) =
(f1 (x1 , . . . , xp ), . . . , fq (x1 , . . . , xp ))
Observons que pour j ∈ {1, . . . , p}, pour que Dej .f (a) existe, il faut et il sut
que les fonctions f1 , f2 , . . . , fq admettent toutes des dérivées partielles en a par
rapport à xj .
Pq
Puisque Dej f (x) ∈ Rq , on a : Dej f (a) = i=1 ∂f∂x i (a)
j
.ki
Les Dej f (a) sont des vecteurs colonnes d'une matrice que nous noterons J(f )(a).
Elle s'appelle matrice Jacobienne de f au point a ∈ Ω.
On a : ∂x∂f
(a) . . . ∂x∂f
(a)
1 ∂f1 p
∂fp 
∂x1 (a) · · · ∂xp (a)
 ∂f2 (a) · · · ∂f2 (a)
 ∂x1 ∂xp 
Jf (a) =  .. .. .. 

 . . . 
∂fq ∂fq
∂x1 (a) · · · ∂xp (a)
c-à-d : Jf (a) = ( ∂x
∂fi
(a))1≤i≤q,1≤j≤p
Lorsque p=q, le déterminant de cette matrice est appelé déternimant Jaco-
j

bien de f en a. On le note | Jf (a) | ou encore D(x


D(f1 ,...,fp )
1 ,...,xp )
CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 15

Observons que la matrice Jacobienne de f en a donne toutes les informations


sur toutes les dérivées partielles de toutes les composantes de la fonction f en a.

2.2.4 Insussance de la notion de dérivée directionnelle


Soit f : Ω ⊂ R2 −→
( R
x5
si(x, y) 6= (0, 0)
(x, y) 7→ f (x, y) = (y−x2 )2 +x8 Nous allons montrer que f
0 si(x, y) = (0, 0)
admet des dérivées dans toutes les directions en (0,0) mais n'est pas continue
en (0,0)
* Faisons tendre (x,y) vers (0,0) suivant la parabole d' équation y = x2 .
Puisque f (x, x2 ) = x13 , On a : limx→0 f (x, x2 ) = ∞
On conclut que f n'est pas continue en (0,0).
** Soit une direction quelconque (u,v) avec (u, v) 6= (0, 0). Posons φ(t) =
f [(0.0) + t(u, v)]
On a : φ(t)−φ(0)
t = f (tu,tv)
t
2 5
= (v−tut2 )u2 +t6 u8
5
= uv2 t2 + o(1)
On obtient limt→0 φ(t)
t = 0 pour v 6= 0

φ(t) t2 u 5 u5
Si v=0, t = t2 u4 +t6 u8 = u4 +t4 u8
Donc limt→0 φ(t)
t =u

2.3 COMPLETUDE ET COMPACITE

2.3.1 Notion d'espace métrique complet


Dénition 1.3.1 : Soient (E,d) un espace métrique et (un ) une suite d'élé-
ments de F. On dit que (un ) est de cauchy lorsque :

∀ > 0, ∃N ∈ N, ∀n, m ∈ N, n, m ≥ N ⇒ d(un , um ) < 

Proposition 1.3.2 : Dans un espace métrique (E,d), on a :


i Toute suite convergente est de cauchy.
ii Toute suite extraite d'une suite de cauchy est de cauchy.

Preuve Soit un une suite convergente vers l. Montrons qu'elle est de cauchy.
Soit  > 0, cherchons N ∈ N, ∀n, m ∈ N, n, m ≥ N d(un , um ) < . Comme
0 0
lim un = l, ∃N ∈ N, ∀ ∈ N, n ≥ N ⇒ d(un , l) < . Soient n, m ≥ N , onad(un , l) <
2 etd(um , l) < 2 Ainsi, d(un , um ) < d(un , l) + d(um , l) < 2 + 2 < . Prendre
   
0
N = N

Remarque : Dans un espace métrique (E,d), lorsqu'une suite de cauchy admet


une sous-suite convergente, alors elle converge vers la même limite.
CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 16

Preuve : Soient un une suite de cauchy et uφ(n) une sous-suite de un qui


converge vers l dans (E,d).
Soit  > 0, cherchons N () ∈ N, ∀nN n ≥ N ⇒ d(un , l) < 2
* (un ) est de cauchy, donc il existe N1 () ∈ N tel que ∃N1 () ∈ N tel que ∀
n,m ∈ N, n, m ≥ N1 ⇒ d(un , um ) < .
* (uφ(n) ) converge vers l donc, il existe N2 () ∈ N tel que ∀n ∈ N, n ≥
N2 () ⇒ d(uφ(n) , l) < 2 .
Soit n ≥ N1 (), soit p > max(N1 (), N2 ())). Comme φ est une injection crois-
sante, il s'en suit que φ(p) > max(N1 (), N2 ()))
On obtient d(un , l) < d(un , uφ(n) ) + d(uφ(n) , l) < 2 + 2 = 
Donc n ≥ N1 () ⇒ d(un , l) < 
Prendre N () = N1 ().

Conséquence :
C1 Toute suite de cauchy admettant une valeur d'adhérence converge vers
cette valeur d'adhérence.
C2 Une suite de cauchy admet au plus une valeur d'adhérence.

Dénition 1.3.3 : Un espace métrique (E,d) est dit complet lorsque dans
(E,d) toute suite de cauchy converge.

Exemple : R est complet.

Remarques :
R1 Un espace vectoriel normé complet est appelé espace de Banach
R2 Soient d1 et d2 deux distances uniformément équivalentes sur un ensem-
ble non vide E. Alors
* (E, d1 ) et (E, d2 ) ont les mêmes suites de cauchy.
* (E, d1 ) est complet si et seulement si (E, d2 ) est complet

Proposition 1.34 : Soient A une partie non vide d'un espace métrique (E,d)
et dA la distance induite sur A par d. Alors
(i) Si (A, dA ) est complet, alors A est un fermé de (E,d)
(ii) Si (A, dA ) est complet et A est un fermé de (E,d), alors (A, dA ) est
complet

Remarque : Soient
Qp (E1 , d1 ), (E2 , d2 , ..., (Ep , dp )) p espaces métriques com-
plets. Alors E = i=1 Ei muni de l'une quelconque des distances δ∞ , δe et δs
est un espace métrique complet.

2.3.2 Notion de compacité


a- Notion de recouvrement
CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 17

Dénition 1.35 : Soit (E,d) un espace métrique.


* On appelle recouvrement de E, toute famille R extraite de P(E) (c'est-
à-dire R ⊂ P(E)) telle que E soit inclus dans la réunion des éléments de
la famille R.
* On appelle sous-recouvrement de R toute famille R incluse dans R
0

0 0
(C'est-à-dire R ⊂ R) telle que R est encore un recouvrement de E.
* Un recouvrement R est dit ni lorsque le cardinal de R est ni (c'est-à-
dire card R < +∞)
* Un recouvrement R est dit ouvert lorsque tout élément de R est un
ouvert de (E,d) c'est-à-dire ∀A ∈ R, A est ouvert

Exemple E=R
- L'ensemble S des intervalles est un recouvrement de E
- L'ensemble S1 des intervalles ouverts est un sous-recouvrement de S. En
outre S1 est un recouvrement ouvert

Dénition 1.36 : Un espace métrique (E,d) est dit compact losque de tout
recouvrement ouvert de (E,d), on peut extraire un sous-recouvrement ni.
* Une partie A de (E,d) est dite compacte lorsque l'espace métrique (A, dA )
est compact.
* Une partie A de (E,d) est dite relativement compacte lorsque Ā est
compact.

Proposition 1.37 : Soit (E,d) un espace métrique compact. Pout toute suite
croissante (On )n∈N d'ouverts recouvrant E, il existe n0 ∈ N tel que E ⊂ On0 .

Preuve : (On )n∈N recouvre E. Comme E est compact, (On )n∈N admet un
sous-recouvrement ni c'est-à-dire il existe n1 , n2 , ..., np ∈ N tel que E ⊂ ∪pi=1 Oni
(*) Posons n0 = max1≤i≤p ni alors comme la suite (On )n∈N est croissante,
∪pi=1 Oni = 0
(*) ⇒ E ⊂ On0
⇒ E = On0

Corollaire Toute partie compacte d'un espace métrique (E,d) est bornée.

Preuve Soit r > 0. On a A ⊂ ∪x∈A B(x, r) {B(x, r); x ∈ E} est un recou-


vrement ouvert du compact E. On peut en extraire un sous-recouvrement ni
c'est-à-dire il existe x1 , x2 , ..., xp ∈ E tels que A ⊂ B(x1 , r) ∪ B(x2 , r) ∪ ... ∪
B(xp , r) ∪pi=1 B(xi , r) est bornée comme réunion de parties bornées, ce qui en-
traine que A est bornée.

b- Compacité et ensemble fermé


CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 18

Proposition 1.38 : Soit (E,d) un espace métrique E est compact si et seule-


ment si pour toute famille F de fermés de E d'intersection vide, (c'est-à-dire
, il existe une sous-famille fermée de F
T d'intersection vide. C'est-
T
F ∈F F = ∅)
à-dire (Fi )i∈I est une famille de fermés telles que i∈I Fi = ∅ si et seulement
s'il existe J ⊂ I tel sue card J < +∞ et i∈J Fi = ∅
T

Conséquence :
* Soient (E,d) un espace métrique compact et (Fn )n∈N une suite décroissante
de fermés de E telle que n∈N Fn = ∅. Alors il existe p ∈ N, Fp = ∅.
T
* Soient (E,d) un espace métrique compact et (Fn )n∈N
T une suite décroissante
de fermés de E telle que ∀n ∈ N, Fn 6= ∅. Alors n∈N Fn 6= ∅

Proposition 1.39 : Soit (E,d) un espace métrique.


i Toute partie compacte de (E,d) est fermée
ii Si (E,d) est compacte alors toute partie fermée de E est compacte.

Exemple : Dans N, pour a > b, le segment [a,b] est compact.

NB : Dans Nn , une partie A ⊂ Nn est compacte si et seulement si A est fermée


et bornée.

Exemples :
* Les pavés fermés de Nn sont compacts.
** Les boules fermées de Nn sont compacts.

Proposition 1.40 : (Théorème de Bolzano-Weierstrass) Un espace métrique


(E,d) est compact si et seulement si toute suite d'éléments de E admet au moins
une valeur d'adhérence.

NB : Cela équivaut à toute suite d'éléments deux à deux distincts de E admet


au moins un point d'accumulation.

2.4 NOTION DE CONNEXITE

Dénition 1.41 : Un espace métrique (E,d) est dit connexe s'il ne peut
s'écrire comme réunion de deux ouverts non vides et disjoints.

Remarque : E connexe veut dire que : Pour tous les ouverts O1 et O2 tels
que O1
T
O2 = ∅ ⇒ (O1 = EetO2 = ∅)ou(O1 = ∅etO2 = E)

NB : Une partie A de (E,d) est dite connexe lorsque (A, dn ) est connexe.
CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 19

Proposition 1.42 : Soit (E,d) un espace métrique. Les assertions ci-dessous


sont équivalentes :
C1 E est connexe.
C2 si E est réunion de deux ouverts disjoints, alors l'un de ces ouverts est
vide et l'autre est égal à E.
C3 Si E est réunion de deux fermés disjoints, alors l'un de ces fermés est
vide et l'autre est égal à E.
C4 les seules parties à la fois ouvertes et fermées de E sont ∅ et E.
C5 Si l'on considère {0,1} muni de la distance discrète δ : E ∗ E → R
0 si x = y
(x, y) 7→ d(x, y) = et f : E ⇒ {0, 1} une application
1 si x 6= y
continue(c'est-à-dire telle que l'image réciproque d'un ouvert de {0, 1} est
un ouvert de E) alors f est constante.

Exemple : R est connexe

Remarque : Une partie de R est connexe si et seuement si c'est un intervalle

NB : On appelle domaine d'un espace métrique (E,d) toute partie à la


fois ouverte et connexe.

Proposition 1.43 : Soit A une partie d'un espace métrique (E,d), les asser-
tions suivantes sont équivalentes
i A est connexe
ii Si O1 et O2 sont deux
T ouverts de (E,d) tels que A ⊂ O1 ∪ T
O2 et O1 O2 =
T
∅, alors on a : (O1 A = ∅ et A ⊂ O2 ) ou (A ⊂ O1 et A O2 =T∅)
iii Si F1 et F2 sontTdeux fermés de (E,d) tels que A ⊂ F1T
∪F2 et F1 F2 = ∅,
alors on a : (F1 A = ∅ et A ⊂ F2 ) ou (A ⊂ F1 et A F2 = ∅)

Proposition 1.44 : Soit A une partie connexe de (E,d). Soit B ⊂ E te que


A ⊂ B ⊂ Ā, alors, B est connexe. En particulier Ā est connexe.

Preuve : Soient O1 et OT 2 deux ouverts tes que B ⊂ O1 ∪ O2 et T O1 O2 = ∅.


T
Montrons que l'on a : (O1 B = ∅ et B ⊂ O2 ) ou (B ⊂ OT 1 et B O2 = ∅) ou
(B ⊂ O 1 ∪ O2 et A ⊂ B ). Comme A est connexe, on a : (A O 1 = ∅ et A ⊂ O2 )
ou (A O2 = ∅ et A ⊂ O1 )
T
C'est-à-dire (A ⊂ {OE et A ⊂ O2 ) ou (A ⊂ {E et A ⊂ O1 )
1 O2

Ainsi, on a : (Ā ⊂ {E et A ⊂ O2 ) ou (Ā ⊂ {O


O1
E et A ⊂ O1 )
2

1er cas Ā ⊂ {O
E et A ⊂T
1
O2
On a : B ⊂ {O E
1
⇒ B O1 = ∅
Comme B ⊂ OT 1 ∪ O2 , onobtientB ⊂ O2
C'est-à-dire B O1 = ∅ et B ⊂ O2
CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 20

2eme cas Identique on a B


T
O2 = ∅ et B ⊂ O1
Concusion : B est connexe

Remarque : Soit (Ai )i∈I , une famille de parties connexes de (E,d) tele que
i∈I Ai = ∅. Alors A = ∪i∈I Ai et une partie connexe.
T

2.4.1 Notion de composante connexe


Soit (E,d) un espace métrique. On dénit sur E une relation R par
x R y ⇔ il existe une partie connexe A de E telle que x, y ∈ A.

Exercice :
1 Montrer que R est une relation d'équivalence.
2 Soit C(x) la classe d'équivalence d'un élément x ∈ E . Montrer que :
i C(x) est la plus grande partie connexe de E contenant x.
ii C(x) est fermé
iii Pour a, b ∈ E , montrer que : a 6= b ⇒ C(a) = C(b) ou C(a) C(b) = ∅.
T

Remarque : Soient (E,d) et (F,δ ) deux espaces métriques. f : E ⇒ F une


application. On dit f est continue au point x0 ∈ E lorsque : ∀w ∈ Vδ (f (x0 )), ∃o ∈
Vd (x0 ), f (o) ⊂ w.

NB : On dit que f : E ⇒ F est continue sur une partie A de E lorsque f est


continue en tout point de A.

Remarque : Soient f : (E, d) ⇒ (F, δ) et x0 ∈ E , les propriétés suivantes


sont équivalentes :
i f est continue en x0 .
ii ∀w ∈ Vδ (f (x0 )), f −1 ∈ Vd (x0 )
iii ∀ > 0∃η > 0, ∀xE d(x − x0 ) < η ⇒ δ(f (x), f (x0 )) < 
D'autre part, sont équivalentes :
i f est continue sur E.
ii ∀Ω ouvert de F, f −1 (Ω) est un ouvert de E.
iii ∀Γ fermé de F, f −1 (Γ) est un fermé de E.

Proposition 1.45 : f : (E, d) ⇒ (F, δ) est dite homéomorphisme lorsque :


i f est bijective
ii f est continue
iii f est ouverte (c'est-à-dire f −1 continue).

Proposition 1.46 : Soit f : (E, d) ⇒ (F, δ) une application continue.


i l'image par f d'une partie compacte de E est une partie compacte de F
ii L'image par f d'une partie connexe de E est une partie connexe de F
En particulier, en prenant F = R, on a :
* L'image par f (continue) d'une partie connexe de E est un intervalle.
CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 21

** Si f : (E, d) ⇒ R est continue, pour A ⊂ E compact. Si A est connexe,


f(A) est un intervalle fermé et borné.

Remarque : (Continuité uniforme) f : (E, d) → (F, δ) est dite uniformé-


ment continue lorque : ∀ > 0∃η > 0, ∀x, y ∈ Ed(x − y) < η ⇒ δ(f (x), f (y)) < 

NB :
- La notion de continuité uniforme est gobale et non locale comme celle de
continuité.
- f uniformément continue ⇒ f continue.

2.4.2 Notion de Connexité par arcs


Dénition 1.47 : Soient (E,d) un espace métrique et x, y ∈ E . On appelle
chemin d'extremités x et y toute application continue notée c : [0, 1] → E
telle que c(0) = x et c(1) = y Dans ce cas, l'image c([0,1]) de [0,1] est appelée
arc.
Un espace métrique (E,d) est dit connexe par arcs lorsque tout couple (x,y)
de points de E peut être reié par une arc. Exemple : R est connexe par arc.
En eet, soient x, y ∈ R. Dénissons φ : [0, 1] → R par φ(t) = (1 − t)x + ty .
φ est naturellement continue comme fonction ane. φ(0) = xetφ(1) = y . Donc
φ([0, 1]) = [x, y].

Remarque : Une partie A de (E,d) est dite connexe par arcs lorsque (A, dA )
est connexe par arcs.
* Soient x, y, z ∈ E s'il existe :
- Un chemin d'origine x et d'extremité y
- Un chemin d'origine y et d'extremité z
Alors il existe un chemin d'origine x et d'extremité z (en Exercice TD)
* Soit (Ai )i∈I une famille de parties connexes par arcs telle que i∈I Ai 6= ∅.
T
Alors, ∪i∈I Ai est connexe par arcs.
* Si A ⊂ E connexe par arcs et f : (E, d) → (F, δ) est continue, alors f(A)
est connexe par arcs.

NB : On dénit les composantes connexes par arcs de la même façon que les
composantes connexes.

2.5 NOTION DE CONVEXITE

Dénition 1.48 : Soit E une espace vectoriel normé. Une partie de E est dite
convexe lorsque ∀(x, y) ∈ A, [x, y] ⊂ A On rappelle que [x, y] = {(1 − t)x +
ty, 0 ≤ t ≤ 1}
CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 22

Proposition 1.49 : Soit (E,d) un espace métrique


* Toute partie connexe par arcs de E est convexe.
* Si E est un espace vectoriel normé, toute partie connexe par arcs est
connexe et par conséquent convexe.

2.5.1 Appications linéaires continues


C'est une notion qui a un sens pour appication linéaire dénie entre deux
espaces vectoriels normés.

Proposition
 1.50 : Soit (E, k.k
 ) un espace vectoriel normé, les applications
E∗E → E K∗E → E
+: et . : sont continues.
(x, y) 7→ x+y (λ, y) 7→ λ.y

Preuve
* Munissons E*E de la norme N dénie par N (x, y) = kxk + kyk. Observons
0 0 0 0 0
que pour (x,y), (x , y ) ∈ E ∗ E on a : k(x + y) − (x , y )k ≤ kx − x k +
0 0 0
ky − y k = N [(x, y) − (x , y )]
On vient de montrer que + est 1-lipchitzienne. Par conséquent, + est
uniformément continue d0 où continue.
* Soit (λ0 , x0 ) ∈ K ∗ E . Montrons que . est continue en (λ0 , x0 )
On a : kλx − λ0 x0 k = kλx − λx0 + λx0 − λ0 x0 k
≤ |λ|kx − x0 k + |λ − λ0 |kx0 k
Soit  > 0, cherchons η > 0telque|λ − λ0 | < ηetkx − x0 k < η ⇒ kλx −
λ0 x0 k < 
Posons η = kx0 k+|λ 0 |+1+
On a : kλx − λ0 x0 k ≤ η(|λ| + kx0 k)
Pour |λ| ≤ |λ0 | + η, on a : kλx − λ0 x0 k ≤ η(|λ0 | + η + kx0 k) ≤ η(|λ0 | +
1 + kx0 k)
≤  (en prenant η < 1) On conclut que (λ, y) → λ.y est continue en
(λ0 , x0 ).

Remarque Dans un espace vectoriel normé :


* L'adhérence d'une boule ouverte est la boule fermée de même centre et de
même rayon.
* L'intérieur d'une boule fermée est la boule ouverte de même centre et de
même rayon.

Proposition 1.51 : Soient (E, k.kE ) et (F, k.kF ) deux espaces vectoriels
normés, f : E → F une appication linéaire. Les assertions ci-dessous sont équiv-
alentes :
i f est continue sur E.
ii f est continue en OE
CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 23

iii ∃k ∈ R∗+ , ∀x ∈ Ekf (x)kF ≤ kkxkE Dans ce cas, le réel kf k déni par
kf k = inf{k ∈ R∗+ , ∀xE kf (x)kF ≤ kkxkE } dénit une norme dans l'espace
vectoriel L(E, F ) des applications linéaires continues de E vers F.
Preuve (exercice)

Remarques :
R1 ) Tout espace vectoriel normé complet est appelé espace de Banach.
R2 ) Dans un espace vectoriel normé de dimension nie, toutes les normes
sont unifornément équivalentes.

2.6 FONCTION DIFFERENTIABLE

Soit f : Ω ⊂ Rp −→ Rq
Nous notons Br la boule centrée en (0, 0, ..., 0) et de rayon r
Posons Br∗ = Br \{0}. Observons que pour a ∈ Rp , on a :
B(a, r) = {a} + Br ≡ a + Br

Dénition 2.8 Soit f : Ω ⊂ Rp → Rq une application.


Soit a = (a1 , a2 , . . . , ap ) ∈ Ω
On dit que f est dierentiable au point a s'il existe :
1. Une application linéaire L : Rp −→ Rq
2. Un réel r ∈ R+

tel que a + Br∗ ⊂ Ω
3. Une application ϕ : Br∗ −→ Rq vériant lim||k||→0 ϕ(k) = 0 telle que
f (a + k) = f (a) + L(k) + ||k||ϕ(k) ∀k ∈ Br

NB L(k) se note L.k comme en algèbre linéaire.


On pose dans de telles conditions : Df (a) = L
L'application linéaire Df (a) est alors appelée diérentielle (ou dierentielle
totale) de f en a.
Remarque Si p = q = 1, les concepts de dierentielle en un point A et de
dérivée en A s'identient.
0
En eet, f : R −→ R est dérivable en a et de dérivée f (a) lorsqu'il existe ε > 0
0
et ϕ : ]a − ε, a + ε[−→ R tel que f (a + k) = f (a) + f (a).k + ϕ(k).k avec
limk→0 ϕ(k) = 0
0
Ainsi, dans R, on pose Df (a) = f (a)

Remarque Dire que f : Rp −→ Rq est dierentiable en a de diérentielle


Df (a), equivaut à :

f (a + k) − f (a) − Df (a).k
lim||k||→0 =0
||k||
CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 24

Proposition 2.9 Soit f dénie de Ω ⊂ Rp −→ Rq dierentiable au point


a ∈ Ω. Alors :
1. Df (a) est unique
2. f est continue au point a
3. Soit u un vecteur de Rp (u ∈ Rp ). f admet en a la dérivée suivant le vecteur
u et on a la relation :
Du f (a) = Df (a)(u) = Df (a).u

NB D'après cette relation, on observe que si f : Ω ⊂ Rp −→ Rq est dieren-


tiable en a, la matrice jacobienne de f en a est celle de l'application linéraire
Df (a) ie :
Jf (a) = MDf (a)

Propriétés Soit f : Ω ⊂ Rp −→ Rq
1. Si f est constante, alors f est diérentiable en tout point a ∈ Ω et on a
Df (a) = 0 (application nulle)
2. Si f : Rp −→ Rq est une application linéaire, f est diérentiable en tout
point de Rp et on a :
Df (a) = f ∀a ∈ Rp
3. Soient f : Ω ⊂ Rp −→ Rq , g : Ω ⊂ Rp −→ Rq deux applications dieren-
tiables en a et α un nombre réel.
Les applications f + g et αf sont diérentiables en a et on a :
D(f + g)(a) = Df (a) + Dg(a)
D(αf )(a) = αDf (a)

Proposition 2.10 (Composition) Soient f : Ω ⊂ Rp −→ Rq , g : Ω' ⊂


p q
R −→ R , a ∈ Ω
On pose b = f (a) et on suppose b ∈ Ω', f diérentiable en a, g diérentiable en
b = f (a).
Alors g ◦ f est diérentiable en a et on a :
1. D(g ◦ f )(a) = Dg[f (a)] ◦ Df (a)
2. J(g ◦ f )(a) = Jg(f (a)).Jf (a)

Corollaire
1. Si dans la proposition 2.10, g est une application linéaire alors D(g ◦
f )(a) = g ◦ Df (a)
2. On suppose p = q et f : Ω ⊂ Rp −→ Ω' ⊂ Rp une application bijective.
Si f et f −1 sont diérentiables respectivement en tout point de Ω et Ω',
alors
∀a ∈ Ω, Df (a) est un isomorphisme de Rp −→ Rp et on a :
[Df (a)]−1 = Df −1 (f (a))
CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 25

NB Si f : Ω ⊂ Rp −→ Rq est diérentiable en tout point de Ω, on dit que f


est diérentiable sur Ω. On dénit l'application :

Df : Ω −→ L(Rp , Rq )

x −→ Df (x)

Théorème 2.11 Soit f : Ω ⊂ Rp → Rq


1. On suppose que dans Ω, les applications ∂x ∂fi
j
existent ∀i ∈ {1, . . . , q} et
∀j ∈ {1, . . . , p}
En outre, on suppose que les ∂x∂fi
j
sont continues de Ω vers R. Alors f est
diérentiable sur Ω.
2. Si f est diérentiable sur Ω, toutes les dérivées partielles ∂x
∂fi
j
existent et
sont continues sur Ω
3. Soit f : Ω ⊂ Rp −→ Rq diérentiables sur Ω.
Notons (ei )1≤i≤p et (aj )1≤j≤q , les bases canoniques respectives de Rp et
Rq . Pour x ∈ Ω et h ∈ Rp
q X p
X ∂fj
df (x)(h) = ( (x).hi ).aj
j=1 i=1
∂xi

Proposition 2.12 Soient f : Ω ⊂ Rp −→ Rq et g : Ω ⊂ Rp −→ Rq deux


applications dierentiables au point a ∈ Ω. Alors :
 f.g est diérentiable en a et on a

∀h ∈ Rp D(f.g)(a)(h) = Df (a)(h).g(a) + f (a).Dg(a).h

 Si q = 1 et g(a) 6= 0, f
g est diérentiable en a et on a :

f g(a)Df (a) − f (a)Dg(a)


D( )(a) =
g g(a)2

Quelques applications

2.6.1 Gradient d'une fonction scalaire


Soit f : Ω ⊂ Rp −→ R une fonction. Si f admet des dérivées partielles en
tout point a ∈ Ω, on appelle gradient de f en a, le vecteur
∂f ∂f
∇f (a) = gradf (a) = ( (a), . . . , (a))
∂x1 ∂xp
Si en outre, f est diérentiable en a, on a :

df (a).h = ∇f (a).h ∀h ∈ Rp

On appelle opérateur gradient, l'opérateur ∇ = ( ∂x∂ 1 , . . . , ∂x∂ p )


CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 26

Rappel Soit U ⊂ Rp un ouvert.


On appelle courbe dans U , toute application r : I ⊂ R −→ U
• Si r est diérentiable en t ∈ I , le vecteur r0 (t) = r10 (t), . . . , rp0 (t)) est appelé
vecteur vitesse
• Soit f : U −→ R une application diérentiable sur U et r : I −→ U une
courbe diérentiable sur I .
On appelle dérivée de f le long de cette courbe et on note ds
df
le nombre
df r0 (t)
(t) = ∇(f (r(t)). 0 lorsque r0 (t) 6= 0
ds ||r (t)||

Exemple
c : y = x2 + x + 1
f : R2 −→ R
(x, y) −→ x2 + y 2 − 1
Observons que c a pour équation

x = t
y = t2 + t + 1
 
1
Or r0 (t) =
p
⇒ ||r0 (t)|| = 1 + (2t + 1)2
2t + 1
∇f (x, y) = (2x, 2y)
Ainsi, ∇f (r(t)) = (2t, 2(t2 + t + 1))
donc ds
df
(r(t)) = √ 2 2
[t + (t + (t2 + t + 1)(2t + 1)]
1+(2t+1)

Courbes de niveau
Dénition 2.13 Soit f : Ω ⊂ Rp −→ R. On appelle surface de niveau du
champ scalaire f, l'ensemble des points de Ω pour lesquels f prend une valeur
constante c.à.d. L(c) = {x ∈ Ω, f (x) = c}

Remarque En un point d'une surface de niveau, le vecteur gradient est tan-


gent à la surface de niveau.
L'équation de la tangente en a à L(c) est donnée par ∇f (a).r0 (t0 ) = 0.

Exemples
Cas de R2 Quand la courbe est déterminée par une équation de la forme
y = f (x), posons
g: R2 −→ R
(x, y) −→ f (x) − y
∇g(x0 , y0 ) = (f 0 (x0 ), −1)
∇g(x0 , y0 ).(x − x0 , y − y0 ) = 0 ⇔ f 0 (x0 )(x − x0 ) = y − y0
CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 27

Cas de R3 Soient f : R3 −→ R et L(c) une surface déterminée par


f (x, y, z) = c
L'équation du plant tangent à L(c) au point a(x0 , y0 , z0 ) est

∂f ∂f ∂f
(x)(x − x0 ) + (a)(y − y0 ) + (a)(z − z0 ) = 0
∂x ∂y ∂z

Remarque Soit f : Ω ⊂ Rp −→ R diérentiable. Soit (ei )1≤i≤p la base


canonique de Rp . P
p
Pour h ∈ Rp , h = i=1 hi ei et x ∈ Ω, la forme linéaire notée df (x) dénie de
(x).hi est appelée diérentielle totale de f
Pp ∂f
Rp vers R par df (x)(h) = i=1 ∂x i
au point x. df est indépendante du système de coordonnées choisies.

Remarque Une fonction f : Rp −→ Rq est dite de classe C k (k ∈ N ) lorsque


toutes les dérivées partielles jusqu'à l'ordre k existent et sont continues.

2.7 DERIVEES PARTIELLES D'ORDRE SUPERIEURE

Dénition 2.14 Soit f : Ω ⊂ Rp −→ R


On suppose que f admet des dérivées partielles sur Ω. Alors les applications
∂xi , i = 1, . . . , p sont bien dénies de Ω vers R.
∂f

Pour i ∈ {1, . . . , p} si ∂x
∂f
i
admet une dérivée partielle par rapport à xj , on a la
fonction :
∂ ∂f
Dej (Dei (f )) ie Dej (Dei f ) = ( )
∂xj ∂xi
2
On la note Dji f ou ∂x∂i ∂x
f
j
On dénit ainsi de proche en proche des dérivées partielles d'ordre p par :
∂pf
Di1 ,...,ip f =
∂xip ∂xip−1 . . . ∂xi1

Exemple f (x, y) = log(x2 + y 2 )


Pour (x, y) 6= (0, 0), on a :
∂x = x2 +y 2 , ∂y = x2 +y 2
∂f 2x ∂f 2y

∂2f 2(y 2 −x2 ) ∂ 2 f 2(x2 −y 2 )


∂x2 = (x2 +y 2 )2 , ∂y 2 = (x2 +y 2 )2
∂2f −2xy ∂2f −2xy
∂x∂y = (x2 +y 2 )2 , ∂y∂x = (x2 +y 2 )2
2 2
On constate que ∂x∂y ∂ f ∂ f
= ∂y∂x , ceci n'est pas vrai dans le cas général. Par contre,
on a le résultat ci-dessous.

Théorème 2.15 Soit f : Ω ⊂ Rp −→ R


∂2f
Si f admet en un point x des dérivées partielles d'ordre 2 ∂xi ∂xj et si ces dérivées
CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 28

sont continues, alors on a :

∂2f ∂2f
=
∂xi ∂xj ∂xj ∂xi

Formule de Taylor avec reste de Lagrange


Proposition 2.16 (Formule des accroissements nis) Soit f : Ω ⊂
Rp −→ R une fonction diérentiable sur Ω Pour x ∈ Ω, h ∈ Rp tel que x+h ∈ Ω,
il existe θ ∈]0, 1[ tel que
p
X ∂f
f (x + h) = f (x) + hi (x + θh)
i=1
∂xi

Théorème 2.17 (Formule de Taylor Lagrange) Soit f : Ω ⊂ Rp −→ R


une fonction admettant sur Ω des dérivées partielles continues jusqu'à l'ordre k .
On suppose en outre que Ω est un ouvert convexe.
Alors, pour x ∈ Ω et h ∈ Rp tel que x + h ∈ Ω, il existe ϑ ∈]0, 1[ tel que l'on
ait :
p
X 1 X
f (x + h) = f (x) + hi Di f (x) + hi hj Dij f (x) + · · ·
i=1
2! i,j

1 X
+ hi1 hi2 . . . hik−1 Di1 ...ik−1 f (x)
(k − 1)! i ,...,i
1 k−1

1 X
+ hi . . . hik Di1 ...ik (x + θh)
k! i ,...,i 1
1 k

Le dernier terme est appelé reste de Lagrange.

Extrémum d'une fonction de pluseieurs variables réelles


Dénition 2.18 On dit qu'une fonction f : Ω ⊂ Rp −→ R admet un maxi-
mum (respectivement un minimum) en un pont x0 ∈ Ω s'il existe un voisinnage
V de x0 tel que l'on ait ∀x ∈ V, f (x) ≤ f (x0 ) (resp. f (x) ≥ f (x0 )).

Proposition 2.19 Soit f : Ω ⊂ Rp −→ R, si f admet un extrémum en


x0 ∈ Ω et si f admet des dérivées partielles ∂x ∂f
i
(x0 ) alors ∀i ∈ {1, . . . , p}, on a
Di f (x0 ) = 0
Des points x0 de Ω tels que ∀i ∈ {1, . . . , p}, Di f (x0 ) = 0 sont appelés des points
critiques.
Observnos que la condition ∀i ∈ {1, . . . , p} Di f (x0 ) = 0 n'est pas susante
pour que x0 soit un extrémum.

Reconnaissance d'extrémas pour p = 2


CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 29

Théorème 2.20 Soit f : Ω ⊂ R2 −→ R une fonction de classe C 2 sur l'ouvert


Ω.
Soit a ∈ Ω un point critique de f sur Ω. On note :
∂2f ∂2f ∂2f
r= (a), s = (a) et t = (a)
∂x2 ∂x∂y ∂y 2
alors :
1. Si s2 − rt < 0 et r > 0, f admet un minimum local en a
2. Si s − rt < 0 et r < 0, f admet un maximum local en a
2

3. Si s2 − rt > 0, f admet en a un point du type col (ie ni maximum, ni


minimum)
4. Si s2 − rt = 0 on ne peut pas conclure de façon systématique s'il y'a un
extrêmum ou pas. Une étude particulière s'impose dans une telle situation.
1
f (a + h) − f (a) = (rh21 + 2sh1 h2 + t22 ) + ||h2 ||ε(h)
2

Autres applications du calcul dierentiel

2.7.1 Fonctions composées


Proposition 2.21 Soit f : Ω ⊂ Rn −→ Rp et g : V ⊂ Rp −→ R telle que
f (Ω) ⊂ V .
On suppose que f et g admettent des dérivées partielles successives qui sont
des fonctions continues. Alors la fonction h = g ◦ f : Ω ⊂ Rn −→ R admet des
dérivées partielles successives et on a :
p
∂h X ∂g ∂fj
(x) = (f (x)). (x)
∂xi j=1
∂yj ∂xi

Exemple
f: R2 −→ R
Soit
(x, y) −→ f (x, y)
On considère un changement de variable bien déni x = x(u, v), y = y(u, v).
On considère la fonction F : R2 −→ R dénie par :

F (u, v) = f (x(u, v), y(u, v))

On a :
∂F ∂f ∂x ∂f ∂y
= . + .
∂u ∂x ∂u ∂y ∂u
∂F ∂f ∂x ∂f ∂y
= . + .
∂v ∂x ∂v ∂y ∂v
Observons que ce principe est très utile dans les équations aux dérivées partielles
(Exemple : Equation de la chaleur, équation des ondes, etc.).
CHAPITRE 2. FONCTIONS NUMERIQUES A PLUSIEURS VARIABLES 30

Théorème 2.22 (Théorème des fonctions implicites) Soient Ω ⊂ Rp un


ouvert, f : Ω −→ R une fonction et a ∈ Ω. On suppose que f est de classe C 1 ,
f (a) = 0 et detJf (a) 6= 0. Alors il existe un voisinage V de (a1 , . . . , ap−1 ) ∈ Rp−1
dans Rp−1 et une fonction ϕ : V → R de classe C 1 tel que ap = ϕ(a1 , . . . , ap−1 )
et tel que ∀(x1 , . . . , xp−1 ) ∈ V , on a :

f (x1 , . . . , xp−1 , ϕ(x1 , . . . , xp−1 )) = 0

f : R3 −→ R
Exemple (x, y, z) −→ f (x, y, z) = (x2 + y 2 )ez − 2x2 − 1
On a : f (0, 1, 0) = 0.
2
L'équation f (x, y, z) = 0 entraine z = ln( x2x2 +y +1
2)
2
ϕ: R −→ R
On prend ici 2
(x, y) −→ ln( x2x2 +y +1
2)

Alors ∀(x, y) 6= (0, 0), on a : f (x, y, ϕ(x, y)) = 0


Chapitre 3

CALCUL INTEGRAL

Dans ce chapitre, les concepts de produits scalaire, produti vectoriel, produit


mixte, gradient, rotationnel et divergence sont supposés être connues et bien
maîtrisés.

3.1 INTEGRALE MULTIPLE

3.1.1 Intégrales doubles et triples


Dénition 3.1 (Partie pavable) Une partie A ⊂ R2 est dite pavable si elle
est réunion d'une famille nie de pavés (Pi )i∈I d'intérieurs deux à deux disjoints.
En désignant par µ(A) la mesure (surface de A), on a alors :
X
µ(A) = µ(Pi )
i∈I

Dénition 3.2 Soit A une partie bornée de R2 . On note m+ (A), la borne in-
férieure des aires des parties pavables contenant A et m− (A) la borne supérieure
des parties pavables contenues dans A.
On dit que A est quarrable lorsque m− (A) = m+ (A).

Exemple Soit f : [a, b] → R+ une fonction continue.


A∗ = {(x, y) ∈ R2 , a ≤ x ≤ b et 0 ≤ y ≤ f (x)} est une partie quarrable de R2

Remarque Lorsque A ⊂ R2 est quarrable, le réel µ(A) = m+ (A) = m− (A)


est appelé mesure (ou aire) de A.
Rb
On aura par exemple : µ(A∗ ) = a
f (x)dx

31
CHAPITRE 3. CALCUL INTEGRAL 32

Dénition 3.3 (Somme de Darboux) Soit f : A ⊂ R2 → R une fonction


bornée sur une partie quarrable A. Etant donnée une subdivision δ = {Ai }i∈I
de A fermée des parties quarrables d'intérieurs deux à deux disjoints.
On appelle sommes de Darboux de f relative à la subdivision δ , les sommes :
X
D(δ) = µ(Ai )mi
i∈I
X
S(δ) = µ(Ai )Mi
i∈I

mi = borne inférieure de f surAi



Mi = borne supérieure de f surAi .

Dénition 3.4 Soient A ⊂ R2 et f : A ⊂ R2 → R une fonction.


On dit que f est intégrable (au sens de Riemann) sur A lorsqu'en notant
D l'ensemble de toutes les subdivisions par des parties quarrables d'intérieurs
deux à deux disjoints de A, on a :

infδ∈D S(δ) = supδ∈D S(δ)

RR Cette valeur commune est appelée intégrale double de f sur A et notée


f (x) dx ou tout simplement A f (x, y) dx dy .
RR
A

Exemple Si f (x, y) = 1 ∀(x, y) ∈ A, on a :


ZZ ZZ
1.dxdy = dxdy = µ(A) = aire de A
A A

Proposition 3.5 Toute fonction continue sur une partie quarrable et com-
pacte y est intégrable.

Proposition 3.6 Soient A et B deux parties quarrables de R2 telles que les


intérieurs sont disjoints
◦ ◦
A∩B =∅
Si f : R2 → R est intégrable sur A et sur B alors f est intégrable sur A ∪ B et
on a :
ZZ ZZ ZZ
f (x, y)dxdy = f (x, y)dxdy + f (x, y)dxdy
A∪B A B

Proposition 3.7 Soient f et g deux fonctions dénies de R2 vers R intégrables


sur une partie quarrable A et λ ∈ R
1. f + λg est intégrable sur A et on a :
ZZ ZZ ZZ
(f + λg)(x, y)dxdy = f (x, y)dxdy + λ g(x, y)dxdy
A A A
CHAPITRE 3. CALCUL INTEGRAL 33

2. Si ∀(x, y) ∈ A f (x, y) ≤ g(x, y), on a :


ZZ ZZ
f (x, y)dxdy ≤ g(x, y)dxdy
A A

3. |f | est intégrable sur A et on a :


ZZ ZZ
f (x, y)dxdy ≤ |f (x, y)|dxdy


A A

Notion de d'intégrale triple

Remarque Les parties pavables et les parties quarrables de R3 se dénissent


de la même façon que celle de R2 en remplaçant les rectangles par les parral-
lélépipèdes.
On dénit alros de la même façon les intégrales triples des fonctions f dénies
d'une partie quarrable de R3 → R.
Ainsi, si f : R3 → R est intégrable sur la partie quarrable A, son intégrale triple
est notée : ZZZ
f (x, y, z)dxdydz
A
Les propriétés de l'intégrale double s'étendent aux intégrales triples.

NB On peut dénir de la même façon les intégrales multiples.

3.1.2 Calcul des intégrales multiples


Calcul des intégrales doubles
Théorème 3.8 (Formule de Fubini) Soient Φ et Ψ deux fonctions dénies
de [a, b] → R continues telles que :

∀x ∈ [a, b], Φ(x) ≤ Ψ(x)

Alors : n o
1. D = (x, y) ∈ R2 , a ≤ x ≤ b, Φ(x) ≤ y ≤ Ψ(x) est une partie quarrable
de R2
2. Toute fonction f : D → R continue sur D est intégrable sur D et on a :
ZZ Z b hZ Ψ(x) i
f (x, y)dxdy = f (x, y)dy dx
D a Φ(x)
CHAPITRE 3. CALCUL INTEGRAL 34

Remarque Si on a deux fonctions numériques Φ et Ψ continues sur [c, d] telles


que ∀yn ∈ [c, d], Φ(y) ≤ Ψ(y). o
D = (x, y) ∈ R2 , c ≤ y ≤ d, Φ(y) ≤ x ≤ Ψ(y) est quarrable dans R2 et
toute fonction f : D → R continue est intégrable et on a :
ZZ Z d hZ Ψ(y) i
f (x, y)dxdy = f (x, y)dx dy
D c Φ(y)

Théorème 3.9 (Formule de Fubini pour les intégrales triples) Soient


Φ et Ψ deux fonctions numériques continues sur une partie quarrable compacte
K ⊂ R2 telles
n que ∀(x, y) ∈ K, Φ(x, y) ≤ Ψ(x, y), alors o
 A = (x, y, z) ∈ R3 , (x, y) ∈ K et Φ(x, y) ≤ z ≤ Ψ(x, y) est une partie
quarrable de R3 .
 Toute fonction f : A → R continue y est intégrable et on a :
ZZZ ZZ h Z Ψ(x,y) i
f (x, y, z)dxdydz = f (x, y, z)dz dxdy
A K Φ(x,y)

Exemple Calculer :
1. x2 cos(y)dxdy
RR
[0,1]×[0, π
2]

2. xydxdy où D est le domaine délimité par le triangle OBC avec B(2, 1)


RR
D
et C(1, 2)
Solution
1.
π h πi
D = [0, 1] × [0, ] = (x, y) ∈ R2 , 0 ≤ x ≤ 1 et 0 ≤ y ≤
2 2
On a donc :
π
ZZ Z 2 hZ 2 i
x2 cos(y)dxdy = x2 cos(y)dy dx
D 0 0
π
Z 1 hZ 2 i
= x2 cos(y) dx
0 0
π
Z 1 Z 2
= x2 dx cos(y)dy
0 0
1
=
3
CHAPITRE 3. CALCUL INTEGRAL 35

2.

Figure 3.1  Domaine de la remarque

Remarque Si D est un pavé [a, b] × [c, d] et f : D → R est de la forme


f (x, y) = ϕ1 (x)ϕ2 (y) intégrable sur D, on a :
RR RR
D
f (x, y)dxdy = ϕ1 (x)ϕ2 (y)dxdy
R b[a,b]×[c,d] R d
= a ϕ1 (x)dx c ϕ2 (y)dy
ZZ ZZ ZZ
xydxdy = xydxdy + xydxdy
D D1 D2
n 1 o
D1 = (x, y) ∈ R2 , 0 ≤ x ≤ 1 et x ≤ y ≤ 2x
2
n 1 o
D2 = (x, y) ∈ R2 , 1 ≤ x ≤ 2, et x ≤ y ≤ −x + 3
2
ZZ Z 1 h Z 2x i
xydxdy = xydy dx
1
D1 0 2x
Z 1
1 1 1
(2x)2 − ( x)2 dx

= x
0 2 2 2
Z 1
3 3 3
= x dx =
0 8 32
ZZ Z 2 hZ −x+3 i
xydxdy = xydxdy dx
1
D2 1 2x

3.1.3 Utilisation d'un changement de variable


Théorème 3.10 (Changement de variable pour une intégrale double)
D →∆
Soient D et ∆ deux fermés quarrables de R2 , Φ : 
(u, v) → ϕ(u, v), ψ(u, v)
CHAPITRE 3. CALCUL INTEGRAL 36

un diphéomorphisme de classe C 1 .

Pour une fonction f : ∆ → R continue sur ∆, on a :
ZZ ZZ

f (x, y)dxdy = f (φ(u, v), ψ(u, v)) JΦ(u, v) dudv
∆ D

où |JΦ(u, v)| est la valeur absolue du déterminant Jacobien de Φ au point (u, v)

Remarque Le théorème précédent s'étend sans modication à une intégrale


triple.

Remarque Les changements de variable usuels sont :


 Dans R2 , les coordonnées polaires :

x = r cos θ r ∈ [0, +∞[
y = r sin θ θ ∈ [0, 2π[

et |J(r, θ)| = r
 Dans R3 , les coordonnées sphériques :

 x = r cos θ sin φ r ∈ [0, +∞[
y = r sin θ cos φ θ ∈ [0, 2π[
z = r cos φ φ ∈ [0, π]

et |J(r, θ, φ)| = r2 sin φ


 Coordonées cylindriques dans R3

 x = r cos θ r ∈ [0, +∞[
y = r sin θ θ ∈ [0, 2π]
z = z z∈R

et |J(r, θ, z)| = r

NB La forme du domaine d'intégration donne des indications sur les change-


ments de variables éventuels.

3.2 Intégrales curvilignes

3.2.1 Notion de formes diérentielles


Dans R2 ou R3 , on considère la base canonique (ei ). Rappelons que la base
duale est donnée par les projections (pri ) sur les axes de coordonnées.
Dans la suite, pour des raisons partiques, nous allons poser dx = pr1 , dy =
p , dz = pr3 de sorte que pour un vecteur v = v1 e1 + v2 e2 + v3 e3 , on a :
r2

dx(v) = v1 , dy(v) = v2 , dz(v) = v3 .


CHAPITRE 3. CALCUL INTEGRAL 37

Dénition 3.12 Une forme diérentielle de degré 1 sur R3 (ou R2 ) est


une application de la forme :
w = w1 (x, y, z)dx + w2 (x, y, z)dy + w3 (x, y, z)dz
Où w1 , w2 , w3 sont des champs scalaires sur R3 .

Exemple Soit f : R3 → R un champ scalaire. La diérentielle totale de f


∂x dx + ∂y dy + ∂z dz est une forme diérentielle de degré 1
dénie par : df = ∂f ∂f ∂f

sur R3 .

Remarques
 Par convention, tout champ scalaire f : R3 → R est appelé forme diéren-
tielle de degré 0 sur R3 .

Forme diérentielle de degré 2 De facon analogue, nous accesptons


qu'une forme diérentielle de degré 2 sur R3 peut se mettre sous la forme :
w = w1 (x, y, z)dx ∧ dy + w2 (x, y, z)dy ∧ dz + w3 (x, y, z)dz ∧ dx
Où dx ∧ dy, dy ∧ dz et dz ∧ dx sont des formes bilinéaires alternées sur
R3 , w1 , w2 et w3 étant des champs scalaires sur R3 .

Quelques opérations sur les formes diérentielles (Dérivées extérieures)


Pour une forme diérentielle f : R3 → R de degré 0, df = ∂f ∂f ∂f
∂x dx + ∂y dy + ∂z dz
est une forme diérentielle de degré 1.
Pour une forme diérentielle w de degré 1 donnée par w = w1 dx + w2 dy +
w3 dz , la dérivée extérieure de w s'obstient de la façon suivante :
dw = d(w1 dx + w2 dy + w3 dz)
= d(w1 dx) + d(w2 dy) + d(w3 dz)
= dw1 ∧ dx + dw2 ∧ dy + dw3 ∧ dz
= ( ∂w ∂w1 ∂w1 ∂w2 ∂w2 ∂w2
∂x dx + ∂y dy + ∂z dz) ∧ dx + ( ∂x dx + ∂y dy + ∂z dz) ∧ dy
1

∂w3 ∂w3 ∂w3


+( ∂x dx + ∂y dy + ∂z dz) ∧ dz
= ∂w ∂w1 ∂w2 ∂w2
∂y dy ∧ dx + ∂z dz ∧ dx + ∂x dx ∧ dy + ∂z dz ∧ dy
1

∂w3 ∂w3
+ ∂x dx ∧ dz + ∂y dy ∧ dz
= ( ∂w ∂w1 ∂w3 ∂w2 ∂w1 ∂w3
∂x − ∂y )dx ∧ dy + ( ∂y − ∂z )dy ∧ dz + ( ∂z − ∂x )dz ∧ dx
2

Pour w = w1 ∧ dy ∧ dz + w2 ∧ dz ∧ dx + w3 ∧ dx ∧ dy , on a :
dw = dw1 ∧ dy ∧ dz + dw2 ∧ dz ∧ dx + dw3 ∧ dx ∧ dy
= ( ∂w ∂w1 ∂w1 ∂w2 ∂w2
∂x dx + ∂y dy + ∂z dz) ∧ dy ∧ dz + ( ∂x dx + ∂y dy +
1 ∂w2
∂z dz) ∧ dz ∧ dx
∂w3 ∂w3 ∂w3
= +( ∂x dx + ∂y dy + ∂z dz) ∧ dx ∧ dy
= ∂w ∂w2 ∂w3
∂x dx ∧ dy ∧ dz + ∂y dy ∧ dz ∧ dx + ∂z dz ∧ dx ∧ dy
1

∂w1 ∂w2 ∂w3


= ( ∂x + ∂y + ∂z )dx ∧ dy ∧ dz
C'est une forme diérentielle de degré 3.
CHAPITRE 3. CALCUL INTEGRAL 38

Dénition 3.13
 Une forme diérentielle α de degré p (p ∈ N ∗ ) sur Rn est dite exacte
lorsqu'il existe une forme diérentielle β de degré p − 1 sur Rn telle que
dβ = α.
 Une forme diérentielle α est dite fermée si dα = 0.

3.2.2 Intégrale d'une forme diérentielle (intégrale curviligne)


Dénition 3.14 Soit Ω un ouvert de Rn (n ∈ N∗ ).
On considère une forme diérentielle ω de degré 1 dénie et continue sur Ω
par :
Xn
ω(x) = wi (x1 , . . . , xn )dxi
i=1

On considère une courbe (C) de classe C 1 tracée dans Ω et paramétrée par


n
−−→ X
t 7→ OM (t) = xi (t)ei , avec t ∈ [a, b]
i=1

On appelle intégrale
R curviligne de la forme diérentielle ω sur la courbe
(C), la quantité notée (C) ω dénie par :
Rb
ω(M (t)). dMdt(t) dt
R
(C)
ω =
Rab Pn 0
= a i=1 w1 (x1 (t), . . . , xn (t)).xi (t)dt

w1 x.(t) + w2 dy(t) + w3 dz(t)


0 0 0
w1 (x(t), y(t), z(t))x (t) + w2 y (t) + w3 z (t)
On observe qu'au point M (t), on applique la forme diérentielle au vecteur
tangent et on intègre.

NB Cette formule s'étend aux courbes de classe C 1 par morçeaux, on a alors :


Z XZ
ω= ω
(C) j (Cj )

Exemple Si n = 3 et ω = P dx + Qdy + Rdz .


Pour une courbe Γ de classe C 1 donnée par

ϕ: [a, b] → R3
t 7→ (x(t), y(t), z(t))

On a : Z Z
ω= P dx + Qdy + Rdz
Γ Γ
CHAPITRE 3. CALCUL INTEGRAL 39

0
x = x(t) ⇒ dx = x (t)dt
0
y = y(t) ⇒ dy = y (t)dt
0
z = z(t) ⇒ dz = z (t)dt
On a :
Z Z b
0 0 0
ω= [P (x(t), y(t), z(t))x (t)+Q(x(t), y(t), z(t))y (t)+R(x(t), y(t), z(t))z (t)]dt
Γ a

Rappel Dans R2 ou R3 , pour une courbe Γ joignant deux points A et B, si


ϕ: [a, b] → R3
t 7→ ϕ(t) = (x(t), y(t), z(t))

est une représentation d'une courbe Γ avec ϕ(a) = A et ϕ(b) = B .


On appelle travail ou circulation d'une force F = (P (x, y, z), Q(x, y, z), R(x, y, z))

→ −

le long de la courbe Γ de A à B, le réel Γ F~ .dσ avec dσ = (dx, dy, dz)
R
R − →
Ainsi F~ dσ = P dx + Qdy + Rdz
R
Γ Γ

Proposition 3.15
 L'intégrale curviligne d'une forme diérentielle ω sur une courbe (C) ne
dépend pas de la représentation paramétrique choisie. Cependant, l'orien-
tation doit être conservée car tout changement change le signe du résultat.

Relation de Chasles Soient AB


d une courbe, D un point de AB
d . On
a: Z Z Z
ω= ω+ ω
AB
d AD
d DB
d

Cas d'une forme exacte Si ω est une forme diérentielle exacte sur Ω
simplement connexe et f une primitive de ω i.e. df = ω . Alors pour toute
courbe AB
d de classe C 1 d'origine A et d'extrêmité B tracée sur Ω. On a :
Z
ω = f (B) − f (A)
AB
d
.

3.2.3 Intégrale de surface


Dénition 3.16 Soient S une surface de R3 , ~n la normale unitaire en M ∈
(S). Soient V
~ un champ de vecteurs de R3 dont le domaine contient (S).
On appelle ux de V ~ à travers (S), l'intégrale de surface dénie par

~ .−
→ − →
ZZ
Φ= V dS dS = dS.~n
(S)
CHAPITRE 3. CALCUL INTEGRAL 40

ϕ : D ⊂ R2 → R3
Détails Soit :
(u, v) 7→ (x(u, v), y(u, v), z(u, v))
une paramétrisa-
tion de (S)
Le vecteur normal ~n est donné par
∂M~ ~
∂M
∂u ∧ ∂v
~n = ~ ~
k ∂∂u
M
∧ ∂M
∂v k

Ainsi :
~
∂M ~
∂M
dS = k ∧ kdudv
∂u ∂v
De sorte que :
ZZ ~ ~
Φ= ~ (u, v).( ∂ M ∧ ∂ M )dudv
V
D ∂u ∂v

Exemple ~
(S) ≡ x2 + y 2 + z 2 = 1 V = (x, y, z)
Calculons Φ = (S) V~ .dS~
RR

Une paramétrisation de (S) est :



 x = sinθcosϕ
y = sinθsinϕ
z = cosθ

avec D = {(θ, ϕ) ∈ R, 0 ≤ θ ≤ π et 0 ≤ ϕ ≤ 2π}


∂M
∂θ = ( cosθcosϕ , cosθsinϕ , −sinθ )
∂M
∂ϕ = ( −sinθsinϕ , sinθcosϕ , 0 )
~
∂M ~
∂M
∂θ ∧ = (sin2 θcosϕ, sin2 θcosϕ, cosθsinϕ)
∂ϕ
~ = (sinθcosϕ, sinθsinϕ, cosθ)
V
~. ∂ ~
M ∂ ~
M
V ∂u ∧ ∂v = sin3 θ + cos2 θsinθ = sinθ
ZZ Z π Z 2π
Φ= sinθdθdϕ = sinθdθ dϕ = 4π
D 0 0

Exemple ~ = ~i + y~k à travers :


Calculer le ux de V

S = {(x, y, z) ∈ R3 , x3 + y 3 ≤ z, 0 ≤ z ≤ 1}

3.3 FORMULES DE STOCKES

Rappel Une courbe de R3 ou R2 est dite simple si elle est sans point multiple.
CHAPITRE 3. CALCUL INTEGRAL 41

Figure 3.2  Exemples de courbe (Rappel)

Théorème 3.17 (Stockes) Soit (S) une surface ouverte à deux faces limitées
par une courbe simple, fermée et orientée (C). Soit V
~ un champ de vecteurs dont
le domaine contient (C). Le ux du rotationnel de V ~ à travers (S) est égale à la
circulation de champs de vecteurs V le long de la courbe (C) i.e.
~

−→ ~ −→
ZZ Z
rotV .dS = ~ dM
V ~
(S) (C)

Rappel ~ (dx, dy, dz)


dM

Remarque (Formule de Green-Riemann) Soit le domaine (D) de R2


limité par une courbe fermée et orientée (C) du plan muni d'un repère (O,~i, ~j)
Soit V~ = (V1 (x, y), V2 (x, y)) un champ de vecteur de domaine contenant
(D). On a : Z ZZZ
∂V2 ∂V1
V1 dx + V2 dy = ( − )dxdy
(C) (D) ∂x ∂y

NB On a appliqué Stockes avec V


~ (V1 (x, y), V2 (x, y), 0)

Exemple ~ = (xy + y 2 , x3 )
V
D = domaine délimité par les courbes de l'équation y = x et y = x2 avec
(C) = δD (frontière de D)
Calculons (C) (V1 dx + V2 dy).
R

(C) = (C1 ) ∪ (C2 )



x = t
(C1 ) : t ∈ [0, 1]
y = t2
CHAPITRE 3. CALCUL INTEGRAL 42

Figure 3.3  Domaine (Ddel0 exemple)


x = 1−t
(C2 ) : t ∈ [0, 1]
y = 1−t
Z Z
I= V1 dx + V2 dy + V1 dx + V2 dy
(C1 ) (C2 )
| {z } | {z }
I1 I2

V1 = xy + y 2 = t.t2 + t4 = t4 − t3
V 2 = x2 = t 2
dx = Rdt et dy = 2tdt
1
I1 = 0 (t4 + t3 + t2 .2t)dt
De même, on calcule I2 grâce à Green-Riemann, on a :
RR
I = (2x − 2y − x)dxdy
R 1DR x
= 0 [ x2 (x − 2y)dy]dx
R1
= 0 [xy − y 2 ]xx2 dx
R1
= 0 (x.x − x2 − (x.x2 − (x2 )2 ))dx
R1
= 0 (x4 − x3 )dx
5 4
= [ x5 − x4 ]10
1
= − 20
1
I = − 20
CHAPITRE 3. CALCUL INTEGRAL 43

Remarque (Formule de Green-Ostrogradski) Soit (D) un domaine de


R3 limité par une surface fermée. Soit V
~ un champ de vecteurs dont le domaine
contient (D). Alors on a :
ZZ ZZZ
~ dS~ =
V ~ )dxdydz
(div V
(S) (D)

Exemple Reprenons le calcul du ux précédent.


~ = V (x, y, z) ⇒ div V
V ~ =3

Φ =
RR
V ~
~ d(S)
(S)
stockes RRR
= (D)
3dxdydz
RRR
= 3 (D)
dxdydz
= 3.volume(S)
= 3. 34 π
= 4π

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