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lire le chapitre 2, faire les exercices, verifier les solutions des exercices pour le
chapitre 1..
Franck Wielonsky - . .
ctes-sciences.univ-amu.fr
P o u r r a p p r o c h e r l a c o n n a i s s a n c e
MASTER SCIENCES 1ère année
Mention Mathématiques et applications
Dans ce chapitre, on aborde deux sujets (à priori) indépendants. Le premier consiste
en la notion de semi-normes sur un espace vectoriel et la topologie que l’on peut définir à
partir d’une famille de semi-normes. Le deuxième sujet concerne le théorème d’Ascoli qui
permet de vérifier si certains espaces de fonctions sont (relativement) compacts.
Définition 1.1. Soit E un K-espace vectoriel. Une semi-norme sur E est une fonction
p définie de E dans [0, +1[ vérifiant :
(i) p(x + y) p(x) + p(y) pour tout x, y 2 E,
(ii) p( x) = | |p(x) pour tous 2 K et x 2 E.
Bp (a, r) := {x 2 E : p(x a) r}
1
définit une topologie sur E, dite topologie associée à la famille P. On note (E, P) l’espace
topologique E muni de cette topologie.
Dans l’espace topologique (E, P) la famille B(a) est une base de voisinages de a,
c’est à dire que tout voisinage de a contient un élément de B(a). On vérifie facilement que
tous ces voisinages sont convexes. Un espace qui admet une base de voisinages convexes
est dit localement convexe.
Définition 1.2. Un espace vectoriel E muni d’une topologie rendant continues les appli-
cations
S : E ⇥ E ! E et A : K ⇥ E ! E
(x, y) 7 ! x + y ( , x) 7 ! x
est appelé espace vectoriel topologique (en abrégé : e.v.t.).
Théorème 1.3. Supposons que P = (pj )j2J est une famille de semi-normes sur l’espace
vectoriel E. Alors l’espace (E, P) est un espace vectoriel topologique.
Démonstration. • Continuité de S : Soit (a, b) 2 E ⇥ E et soit U un voisinage de S(a, b) =
a + b dans (E, P). On peut donc trouver " > 0 et une partie finie I ⇢ J tels que V (a +
b, ", I) ⇢ U . Montrons que si (x, y) 2 V (a, 2" , I) ⇥ V (b, 2" , I) qui est un voisinage de (a, b)
dans l’espace produit E ⇥ E, alors
\
S(x, y) 2 V (a + b, ", I) = Bpj (a + b, ").
j2I
Or si j 2 I on a
" "
pj (x + y a b) pj (x a) + p(y b) < + = ".
2 2
Donc S est continue.
• Continuité de A : Soit 0 2 K et a 2 E. Montrons que A est continue en ( 0 , a). Soit
U un voisinage de 0 a dans (E, P). Donc il existe " > 0 et une partie finie I ⇢ J tels que
V ( 0 a, ", I) ⇢ U. Prenons > 0 choisi de sorte que < 1 et
⇣ " ⌘
0 < < min ,1 .
1 + | 0 | + maxj2I pj (a)
Désignons par D( 0 , ) := { 2 K : | 0 | < } le disque ouvert dans K centré en 0 et
de rayon .
Considérons le voisinage D( 0 , ) ⇥ V (a, , I) de ( 0 , a) dans K ⇥ E et montrons que
si ( , x) 2 D( 0 , ) ⇥ V (a, , I), alors A( , x) 2 U. Or pour tout j 2 I on a
pj ( x 0 a) = pj ( (x a) + ( 0 )a)
| |pj (x a) + | 0 |pj (a)
| | + pj (a).
Comme | | | 0| + | 0 | < + | 0 | < 1 + | 0 |, on en déduit que
X
pj ( x 0 a) < (1 + | 0 |) + pj (a) < ".
j2I
2
Questions de séparation
Soit (E, P) un espace vectoriel associé à la famille P = (Pj )j2J de semi-normes sur
E. Supposons que (E, P) est séparé, c’est-à-dire, pour tous x, y 2 E, x 6= y, il existe des
voisinages disjoints U de x et V de y. Donc, si x 2 E \ {0}, alors il existe un voisinage
U de 0 qui ne contient pas x. Donc on peut trouver " > 0 et une partie finie I ⇢ J tels
que V (0, ", I) ⇢ U. En particulier, on a x 62 V (0, ", I) de sorte qu’il existe j 2 I tel que
pj (x) " > 0. Donc si x 2 E \ {0} alors il existe un indice j 2 J tel que pj (x) 6= 0. On
dira que la famille P est séparante.
Réciproquement, supposons que P est séparante. Donc pour tout x 2 E \ {0} on peut
trouver j 2 J tel que pj (x) 6= 0. Vérifions qu’alors (E, P) est séparé. En e↵et soient
a, b 2 E avec a 6= b c’est-à-dire a b 6= 0. Donc il existe j 2 J tel que pj (a b) 6= 0.
Considérons les voisinages U de a et V de b donnés par
pj (a b) pj (a x) + pj (x b)
pj (a b) pj (a b)
< + = pj (a b),
2 2
ce qui conduit à une impossibilité. Donc U \ V est vide. On a donc prouvé le résultat
suivant :
Proposition 1.4. Une condition nécessaire et suffisante pour que l’espace (E, P) soit
séparé est que la famille P soit séparante.
Théorème 1.5. Soit E un espace vectoriel muni d’une suite séparante de semi-normes
P = {pj }j2N . Alors E est métrisable, c’est à dire qu’il peut être muni d’une distance qui
donne la même topologie que celle des semi-normes. En e↵et, la fonction d : E ⇥ E !
[0, +1[ donnée par
+1
X 1 pj (x y)
d(x, y) := j 1 + p (x
, pour x, y 2 E
j=1
2 j y)
est une distance, invariante par translation, qui définit la topologie de (E, P).
Démonstration. • d est une distance : En e↵et, il est clair que d est bien définie. Comme
pj (x y) = pj (y x) pour tout j 2 N, on voit que d vérifie l’égalité d(x, y) = d(y, x) pour
tout (x, y) 2 E ⇥ E. De plus, on a d(x, y) = 0 si et seulement si pj (x y) = 0 pour tout
j 2 N de sorte que par séparation de P on a x y = 0. Il reste donc à vérifier l’inégalité
triangulaire. Soient x, y, z 2 E. Si j 2 N alors on sait que
pj (x y) pj (x z) + pj (y z)
3
t
Comme t 7 ! est croissante sur [0, +1[ on voit que
1+t
pj (x y) pj (x z) + pj (y z)
1 + pj (x y) 1 + pj (x z) + pj (y z)
pj (x z) pj (y z)
= +
1 + pj (x z) + pj (y z) 1 + pj (x z) + pj (y z)
pj (x z) pj (y z)
+ ,
1 + pj (x z) 1 + pj (y z)
de sorte qu’en utilisant la définition de d on obtient
d(x, y) d(x, z) + d(y, z).
• d est invariante par translation. En e↵et, comme pj (x y) = pj ((x + a) (y + a))
on voit que d(x + a, y + a) = d(x, y), pour tous a, x, y 2 E.
• Montrons que l’identité Id : (E, P) ! (E, d) est un homéomorphisme. Pour cela il
suffit de vérifier que Id et son application réciproque sont continues en 0.
1) Continuité de Id en 0 : Soit Bd (0, ⇢) une boule ouverte de d centrée en 0 et de rayon
⇢. Choisissons N 2 N et " > 0 de sorte que 21N + " < ⇢. Vérifions que V (0, ", {1, . . . , N })
| {z }
I
est contenu dans Bd (0, ⇢). Or, si x 2 V (0, ", {1, 2, . . . , N }) alors
X1
1 pj (x)
d(0, x) =
j=1
2j 1 + pj (x)
XN X1
1 pj (x) 1 pj (x)
= +
j=1
2j 1 + pj (x) j=N +1 2j 1 + pj (x)
" 1
+ N < ⇢.
1+" 2
2) Continuité de l’application inverse Id 1 en 0 : Soit " > 0 et soit I une partie finie
de N. Montrons qu’il existe une boule Bd (0, ⇢) dans (E, d) contenue dans le voisinage
V (0, ", I) de 0 dans (E, P). Notons m le plus grand élément de I et choisissons ⇢ tel que
"
0<⇢< .
2m (1 + ")
Il est clair que V (0, ", {1, . . . , m}) est contenu dans V (0, ", I). Montrons que Bd (0, ⇢) est
contenue dans V (1, ", {0, . . . , m}). En e↵et, pour chaque j 2 {1, . . . , m} et x 2 Bd (0, ⇢)
on a
1 pj (x) 1 pj (x) "
m
j d(x, 0) < ⇢ < m .
2 1 + pj (x) 2 1 + pj (x) 2 (1 + ")
D’où pj (x) < ".
Proposition 1.6. Une suite xn converge vers a au sens de cette distance ssi, pour tout
k, pk (xn a) tend vers 0.
Une suite xn est de Cauchy pour d ssi, pour tout k, pk (xn xm ) tend vers 0 quand n et
m tendent vers l’infini, i.e. pour tout k, xn est une suite de Cauchy pour pk .
Démonstration. A faire en exercice.
4
1.2 Espaces de Fréchet et exemples
Définition 1.7. Un espace de Fréchet est un e.v. muni d’une topologie associée à
une famille de semi-normes, métrisable (par exemple séparée), complet pour la distance
associée.
Exemple 1.8. Tout espace de Banach est un espace de Fréchet.
Exemple 1.9. L’espace C(⌦) des fonctions continues sur ⌦ un ouvert de RN .
Soit (Kn )n une suite exhaustive de compacts de ⌦, c’est à dire,
⌦ = [ n 1 Kn , Kn ⇢ K̊n+1 .
On considère les semi-normes sur C(⌦) :
pn (f ) = sup |f |.
Kn
définit la même topologie sur C k (⌦) que celle associée aux semi-normes pn . On peut
montrer que C k (⌦) muni de cette distance est complet (voir les exercices) donc c’est un
espace de Fréchet. Ce qui précede s’étend à C 1 (⌦) si on considère les semi-normes
X @ ↵f
pn (f ) = sup (x) , n 2 N,
x2Kn @x↵
|↵|n
5
Exemple 1.11. Soit X un ensemble et F = F(X, C) l’espace vectoriel des applications
de X dans C. La topologie de la convergence simple sur F peut être définie à partir
de la famille (à priori non-dénombrable) de semi-normes
px (f ) = |f (x)|, x 2 X.
où A est une partie finie de X et Ox un ouvert de Y . La topologie est séparée ssi Y est
séparée.
2 Equicontinuité
On aborde à présent la seconde partie, consacrée au théorème d’Ascoli. Soient X et Y
deux espaces topologiques. On note C(X, Y ) l’ensemble des applications continues de X
dans Y . On note simplement C(X) l’espace des fonctions continues sur X à valeurs dans
R (ou C).
Définition 2.1. Soit X un espace topologique et (Y, d) un espace métrique. Soit H une
partie de C(X, Y ).
(i) On dira que H est équicontinue en x0 2 X, si pour tout " > 0 il existe un
voisinage ouvert Ux0 de x0 dans X tel que
(ii) On dira que H est équicontinue sur X, si H est équicontinue en tout point x0 de
X.
Remarque 2.2. Noter que la notion d’équicontinuité nécessite une distance sur l’espace
d’arrivée Y (et pas seulement une topologie), car on veut que la condition “f (x) près de
f (x0 )” soit vérifiée pour toute f 2 H, donc avec des f (x0 ) qui changent avec f .
Exemple 2.3. Soit ⌦ un ouvert de Rn et soit C 1 (⌦) l’espace des fonctions continûment
di↵érentiables sur ⌦. Soit H une partie de C 1 (⌦) qui vérifie
6
@f @f
pour tout compact K ⇢ ⌦, où rf = ( @x 1
, . . . , @x n
). Alors H est une partie équicontinue
de C(⌦). En e↵et, soit a 2 ⌦ et r > 0 tel que la boule euclidienne fermée centrée en a et
de rayon r soit contenue dans ⌦. Posons
Exemple 2.4. Soient E et F deux espaces normés et H ⇢ L(E, F), l’ensemble des appli.
linéaires continues de E dans F, muni de la norme habituelle kf k = supkxkE 1 kf (x)kF .
Vérifier que H est équicontinue ssi H est bornée. En particulier, soit E0 l’espace dual de
E, c’est à dire l’ensemble des applications linéaires continues de E dans C. Alors la boule
unité BE0 de E0 est équicontinue dans C(E).
Proposition 2.5. Soit (fn ) une suite d’applications équicontinues d’un espace X dans un
espace métrique (Y, d), qui converge simplement vers une fonction f . Alors f est continue.
Démonstration. Soit x 2 X. On a
d(f (x), f (y)) = lim d(fn (x), fn (y)) sup d(fn (x), fn (y)),
n1 n
Définition 2.6. Soit T un espace métrique dont la topologie est donnée par une distance
d et soit H une partie de C(T ). On dira que H est uniformément équicontinue sur T , si
pout tout " > 0 il existe ⌘ > 0 tel que
Exercice 2.7. Soit T un espace métrique compact dont la topologie est donnée par une
distance d et soit H une partie de C(T ). Vérifier que H est équicontinue sur T si et
seulement si H est uniformément équicontinue sur T .
7
3 Le théorème d’Ascoli
On commence avec le résultat suivant.
Théorème 3.1. Soit X un espace topologique et D une partie dense de X. Soit Y métrique
complet et (fn )n une famille d’appli. de X dans Y équicontinue. On suppose que, pour
tout x 2 D, fn (x) admet une limite notée f (x). Alors, pour tout x 2 X, fn (x) admet une
limite, notée f (x). La fonction f est continue et la convergence de fn vers f est uniforme
sur tout compact de X.
donc
d(fn (x), fm (x)) ✏/3 + ✏/3 + ✏/3 = ✏
donc (fn (x))n est de Cauchy dans Y complet donc admet une limite.
On montre que f est continue : soit a 2 X et U 2 Va tel que
d(fn (x), f (x)) d(fn (x), fn (ai )) + d(fn (ai ), f (ai )) + d(f (ai ), f (x)) ✏,
Théorème 3.2 (d’Ascoli). Soit X un espace compact et soit H une partie de C(X),
l’espace des fonctions continues à valeurs complexes, muni de la norme du sup. Alors H
est relativement compacte dans l’espace C(X) ssi H est équicontinue et bornée, c’est à
dire
9M > 0, sup kf k1 M. (3.1)
f 2H
8
Remarque 3.3. On peut donner une version du théorème d’Ascoli où l’espace d’arrivée C
est remplacé par un espace métrique Y . Le fait que H soit relativement compacte dans l’es-
pace normé C(X) est équivalent au fait que H vérifie la propriété de Bolzano-Weierstrass,
i.e. que de toute suite de H, on peut extraire une sous-suite qui converge dans C(X).
Remarque 3.4. Dans le théorème précédent, on peut remplacer la condition (3.1) par
la condition locale plus faible :
8x 2 X, 9Mx , 8f 2 H, |f (x)| Mx .
En e↵et, avec l’équicontinuité, cette condition entraine (3.1) car on a :
8x 2 X, , 9Ux 2 Vx , 8y 2 Ux , 8f 2 H, |f (y)| 2Mx .
Les (Ux )x2X recouvrent X compact. En prenant un sous-recouvrement fini, associé aux
xi , i 2 I fini, on obtient
8f 2 H, kf k1 2 sup Mxi ,
i2I
9
(1) (2) (3)
Alors la suite diagonale f1 , f2 , f3 , . . . , converge en tous les points de D. La considéra-
tion de la suite diagonale dans un tableau de sous-suites extraites est une astuce classique
que l’on retrouve dans un certain nombre de démonstrations. On appelle en général ce
procédé le processus diagonal. Par le théorème 3.1, cette sous-suite de fn converge en
tout point de X vers une fonction continue et la convergence est uniforme.
– X est non séparable. Soit l1 (C) l’espace des suites de nombres complexes bornées, muni
de la norme du sup, et h l’appli. de X dans l1 (C) qui à x associe la suite (fn (x))n . Cette
application est continue car H est équicontinue. L’image Y = h(X) est donc un espace
métrique compact, en particulier il est séparable. Soit 'n la fonction qui à une suite de
l1 (C) fait correspondre son n-ieme élément dans C. Les fonctions 'n , n > 0, sont toutes
continues, de norme 1, donc elles forment une famille bornée et équicontinue sur Y qui est
compact et séparable. On peut donc appliquer le résultat obtenu dans le cas séparable,
qui entraine l’existence d’une sous-suite 'nk extraite, uniformément convergente sur Y .
Alors fnk = 'nk h est uniformément convergente sur X.
Proposition 3.5. Soit (fn ) une suite d’applications équicontinues d’un espace X dans un
espace métrique (Y, d), qui converge simplement vers une fonction f . Alors la convergence
est uniforme sur tout compact de X.
4 Un exemple d’application
Soit (E, k · kE ) et (F, k · kF ) deux espaces normés et soit A : E ! F une application
linéaire continue. On dit que A est compacte si l’image A(BE ) de la boule unité fermée
BE de E est relativement compacte dans (F, k · kF ).
Exercice 4.1. Soit T un espace métrique compact et soit µ une mesure finie sur les
boreliens de T . Considérons une fonction continue K : T ⇥ T ! C et posons
Z
(Af )(x) := K(x, t)f (t) dµ(t), f 2 C(T ).
T
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MASTER SCIENCES 1ère année
Mention Mathématiques et applications
ANALYSE FONCTIONNELLE
EXERCICES 2
1
Exercice 3 Cet exercice nécessite la connaissance des propriétés des fonctions holo-
morphes. Soit ⌦ un domaine (i.e. un ouvert connexe non vide ) dans C et Km les compacts
définis dans C = R2 comme dans l’exercice précédent. On note O(⌦) l’espace des fonc-
tions holomorphes dans ⌦ et pour f 2 O(⌦) on pose
pm (f ) = sup |f (z)|.
z2Km
ce qui en fait un espace de Fréchet. Le but de cet exercice est de montrer que les fermés-
bornés de C 1 (⌦) sont compacts. Le même résultat serait valable dans Rn .
1. On dit qu’un sous-ensemble A est borné dans un espace muni de semi-normes si pour
tout voisinage V de 0, il existe r > 0 tel que A ⇢ rV . Vérifier que A est borné dans
C 1 (⌦) si et seulement si pi (A) est borné pour chaque i.
2. Soit H une partie bornée de C 1 (⌦). Soit l 1. Montrer que l’ensemble des dérivées
(j)
{f , f 2 H, 0 j l} est équicontinue dans l’espace C(Kl ).
3. Soit (fn ) une suite d’éléments de H. Soit l fixé. Montrer qu’il existe une sous-suite
(j)
(fnk ) et une fonction gl 2 C l (Kl ) telles que pour tout 0 j l la suite (fnk ) converge
(j)
uniformément sur Kl vers gl .
4. Montrer que (fn ) admet une sous-suite convergente dans C 1 (⌦). Conclure.
Exercice 7 On dit qu’un sous-ensemble d’un espace topologique est maigre s’il peut s’écrire
comme une réunion dénombrable d’ensembles rares. Un ensemble rare est un ensemble tel
que l’intérieur de son adhérence est vide, par exemple un singleton dans un espace métrique
2
est rare, mais Q n’est pas rare dans R (bien qu’il soit maigre...). Soient E et F deux e.v.
normés et A ⇢ L(E, F ). Soit
A(x) = {T x, T 2 A}, B = {x 2 E, A(x) est borné dans F }.
Le but de l’exercice est de montrer que si B n’est pas maigre alors A est équicontinue (et
alors B = E).
1. On suppose que B n’est pas maigre. On note Br la boule fermée dans F , de centre 0
et de rayon r. Soit V un voisinage de 0 dans F . Il contient une boule Br pour un r > 0
assez petit. On pose \
Fn = T 1 (nBr/2 ), n 1.
T 2A
1
qui est fermé. Montrer que B ⇢ [n=1 Fn .
2. En déduire que l’un des Fn n’est pas d’intérieur vide. Pour cet Fn , il existe donc a 2 Fn
et un voisinage W de 0 dans E tel que a + W ⇢ Fn . Montrer que T (W/n) ⇢ V pour tout
T 2 A.
3. Conclure que A est équicontinue.
Exercice 8 Soit X un espace métrique non dénombrable. On montre dans cet exercice
que l’espace F(X, R), muni de la topologie de la convergence simple, est non métrisable.
1. Par contradiction, on suppose que F(X, R) peut être muni d’une distance d dont la
topologie est celle de la convergence simple. Alors, on peut écrire
\
{0} = Un , Un ouvert.
n2N
où K décrit la classe des compacts de T . Soit D une partie dense dans T . Soit H une partie
équicontinue de C(T ). Montrer que la topologie de la convergence simple Ts , la topologie
Tu de la convergence uniforme sur les compacts de T et la topologie Td coı̈ncident sur H.
3
MASTER SCIENCES 1ère année
Mention Mathématiques et applications
ANALYSE FONCTIONNELLE
EXERCICES 1 — CORRIGÉ
où ||f ||1 := supx2[0,1] |f (x)|, n’est pas continue. Il n’existe pas de constante C > 0 telle
que ||L(f )||1 = ||f 0 ||1 C||f ||1 , 8 f 2 (C 1 ([0, 1]), || · ||1 ) comme le montrent par
exemple les fonctions fn (x) = xn telles que ||L(fn )||1 = n et ||fn ||1 = 1, 8n 1 ou les
fonctions fn (x) = sin(n⇡x) qui vérifient ||L(fn )||1 = n⇡ et ||fn ||1 = 1, 8n 1.
EXERCICE 2 L’intérêt de cet exercice est de comprendre comment les topologies peuvent
varier grâce à un choix de normes qui ne sont pas équivalentes. Si les deux normes ne
sont pas équivalentes, l’espace (E, || · ||1 ) peut très bien être de Banach, c’est-à-dire com-
plet, sans que l’espace (E, || · ||2 ) le soit. C’est l’objet de l’exercice que de fournir de tels
exemples.
1. Voici toutes les comparaisons possibles entre les quatre normes.
• Les normes || · ||1 et || · ||2 ne sont pas équivalentes.
D’abord, on a toujours ||f ||1 ||f ||2 8 f 2 E (c’est évident).
Démontrons que pour tout n 1 arbitrairement grand, il existe une fonction fn 2 E
telle que ||fn ||1 = 1 et ||fn ||2 n, ce qui prouvera bien évidemment qu’il n’existe pas de
constante C > 0 telle que ||f ||2 C||f ||1 pour toute f 2 E.
Exemple : Prenons fn (x) = xn ou bien fn (x) = sin(n⇡x). Dans ce cas ||fn ||2 = 1 + n⇡ et
||fn ||1 = 1. La fonction fn oscille beaucoup, tout en restant comprise entre 1 et 1, donc
sa dérivée est très grande.
Explication : Il n’y a aucune raison pour que sup |f | petit implique sup |f 0 | petit.
• Les normes || · ||2 et || · ||3 sont équivalentes. Il est clair que ||f ||3 ||f ||2 , 8 f 2 E.
D’un autre côté, par le théorème des accroissements finis, on a pour tout t 2 [0, 1],
En particulier, pour t = 1, on a
1
• Maintenant, il ne reste a priori plus que trois normes qui peuvent être di↵érentes, c’est-
à-dire non équivalentes, || · ||1 , || · ||2 ' || · ||3 et || · ||4 . Il reste donc trois normes à comparer.
converge pour la norme || · ||1 vers la fonction x 7! |x 1/2| 2 C 0 ([0, 1], R) mais cette
fonction n’appartient pas à E1 = C 1 ([0, 1], R) car elle n’admet pas de dérivée au point
x0 = 1/2.
Moralité : L’espace C 0 ([0, 1], R) muni de la norme || · ||1 est de Banach, mais l’espace
C 1 ([0, 1], R) muni de la même norme || · ||1 n’est pas de Banach : il y a bien une limite
continue de toute suite de Cauchy, mais cette limite n’est pas forcément di↵érentiable.
• Les espaces E2 , E3 sont de Banach. Cette fois-ci, on a le contrôle des dérivées, dans les
suites de Cauchy. En e↵et, soit (fn )n 1 une suite telle que 8" > 0, 9 N 2 N tq m, n N
)
sup |fn (x) fm (x)| + sup |fn0 (x) fm 0
(x)| ".
x2[0,1] x2[0,1]
C’est alors un théorème bien connu que dans ce cas, la limite f est dérivable dont la
dérivée est égale à g. En définitive, fn ! f 2 E2 , n ! 1, ce qui prouve que E2 est
complet. Dans E3 on a que fn (0) admet une limite ce qui suffit pour utiliser le théorème.
Remarque : Plus généralement, les espaces C k ([0, 1], R) munis de la norme
2
sont de Banach. Mais pour tout k < l, l’espace (C l , || · ||k ) n’est pas de Banach, comme
dans le cas k = 0, l = 1.
• L’espace E4 n’est pas p de Banach :
Les fonctions fn = (x 1/2)2 + 1/n2 convergent quand n ! 1 vers |x 1/2| 2
C ([0, 1], R) pour la norme || · ||1 , et aussi pour la norme || · ||4 . Comme cette fonction n’est
0
On notera : ✓Z ◆1/p
p
||f ||p = |f | dµ < 1.
X
Dans le cas où les fonctions f et g sont mesurables continues, on obtient facilement
l’inégalité de Hölder “continue” à partir de l’inégalité de Hölder “discrète” et finie, en
utilisant des sommes de Riemann.
Soit Lp ([0, 1]) l’espace des fonctions Lp -intégrables pour la mesure de Lebesgue dµ sur
[0, 1]. L’application lg : Lp ([0, 1]) ! R définie par
Z 1
lg (f ) = f g dµ
0
3
avec C = ||g||q , ce qui prouve que lg est une forme linéaire bornée, donc continue. On
vient de voir que
|lg (f )|
||lg || = sup ||g||q .
||f ||p 6=0 ||f ||p
En fait, on a l’égalité ||lg || = ||g||q , puisque si on choisit la fonction f = g|g|q 2 , qui est
bien définie (par 0 dès que g = 0 même si 1 < q 2 < 0) et mesurable sur X, on aura
Z 1 Z 1 Z 1
p (q 1)p
|f | dµ = |g| dµ = |g|q dµ = (||g||q )q < 1
0 0 0
et Z Z Z
1 1 1
2 q 2
f g dµ = g |g| dµ = |g|q dµ = ||f ||p ||g||q .
0 0 0
EXERCICE 4 1. L’espace (`p , || · ||p ) est bien un espace vectoriel normé, en vertu de
l’inégalité de Minkowski :
⇣X ⌘1/p ⇣X ⌘1/p ⇣X ⌘1/p
|xi + yi |p |xi |p + |yi |p .
i 1 i 1 i 1
Il est clair que |xi,n xi,m | ", donc comme R est complet, chaque xi,n converge vers un
élément xi 2 R. Soit x = (xi )i 1 l’élément ainsi défini. Pour chaque N 1, on a
⇣X
N ⌘1/p
|xi,n xi,m |p ".
i=1
et donc
||x||p ||xn x||p + ||xn ||p " + ||xn ||p < 1.
4
Donc cet élément appartient à `p et il est clair que ||xn x||p ! 0 quand n ! 1, ce qui
achève de démontrer que `p est complet.
P
2. Soit y = (yi )i 1 2 `q , i.e. i 1 |yi |q < 1. L’application ' : `p ! R donnée par
X
'(x) = xi yi
i 1
c’est-à-dire :
|'(x)| ||x||p ||y||q ,
donc
|'(x)|
||'|| = sup ||y||q .
x2`p ,x6=0 ||x||p
|'(x)| C||x||p , 8 x 2 `p .
On en déduit immédiatement
⇣ X ⌘1 (1/p) ⇣ X ⌘1/q
q q
|yi | = |yi | C,
1iN 1iN
5
pour tout ordre N de troncature de la suite des (yi )i 1 , ce qui prouve que (yi )i 1 appartient
à `q .
3. Maintenant, soit ' une forme linéaire continue sur `p quelconque, donc de la forme ci-
dessus comme nous venons de le démontrer. On sait déjà que |'(x)| ||y||q ||x||p (Hölder !).
Prenons, comme dans l’exercice précédent, xi = yi |yi |q 2 si yi 6= 0 et xi = 0 si yi = 0.
Alors ⇣X ⌘1/p
||x||p = |xi |p = (||y||q )q/p
i 1
et X
'(x) = |yi |q = (||y||q )q = ||y||q (||y||q )q 1
= ||y||q · ||x||p ,
i 1
9k 2 N⇤ , 9N 0, 8n N, fn (x) a + 1/k.
Chaque ensemble à droite est fermé, puisque les fn sont continues, donc l’intersection est
fermée. La double réunion peut se voir comme une réunion sur les couples (k, N ) 2 N⇤ ⇥N
qui est dénombrable. Ceci montre que l’ensemble de gauche est un F . On procède de
même pour {x 2 X, f (x) < a}.
6
EXERCICE 7 L’application (T ) est bien évidemment linéaire et on a
d’où kT (x, ·)k kT k · kxk. Ceci prouve que (T ) est continue de norme kT k. Il en
résulte que l’application linéaire est de norme 1.
Définissons l’application
Cette application est bien évidemment bilinéaire et elle est continue car
inégalité qui montre en outre que (S) est de norme kSk. Il en résulte que l’application
, évidemment linéaire, est continue de norme 1.
On remarque finalement que et sont des applications réciproques, soit
= IdB(E⇥F,G) et = IdL(E,L(F,G)) .