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Université d’Aix–Marseille Master 1 Math – Télé enseignement

Analyse fonctionnelle et Analyse de Fourier – Corrigé du devoir 1 de Janvier 2019

Exercice 1. (1) On a
X X
kxi − xj k2 = (kxi k2 − 2 < xi , xj > +kxj k2 )
1≤i,j≤n 1≤i,j≤n
2
X Xn
2 2
= (kxi k + kxj k ) − 2 xi


1≤i,j≤n i=1
X
≤ (kxi k2 + kxj k2 ).
1≤i,j≤n


(2) En utilisant les hypothèses et l’inégalité précédente, on obtient n2 α2 ≤ 2n2 , soit α ≤ 2.
(3) Oui, il suffit de considérer l’espace l2 des suites réelles qui est un Hilbert, et la suite (xn )n où
xn est la suite avec des 0 partout sauf un 1 en n-ième position.
Exercice 2. 1) L’ensemble X = [0, 1] est compact, les fonctions fn sont constantes donc équicon-
tinues mais l’ensemble H = {fn , fn (x) = n, n ≥ 0} n’est pas borné. De plus,

kfn − fm k∞ = n − m,

ce qui montre qu’on ne peut pas extraire une sous-suite convergente de la suite (fn )n et H n’est
donc pas relativement compact.
2) L’ensemble X = [0, 1] est compact, H = {fn , fn (x) = xn , n ≥ 0} est borné puisque kfn k∞ = 1,
n ≥ 0, mais H n’est pas équicontinue. En effet, si c’était le cas il existerait un 0 < η < 1 tel que,
pour tout x, y ∈ [1 − η, 1], et pour tout n, on aurait |y n − xn | < 1/2. Mais si on choisit n tel que
(1 − η/2)n < 1/2, y = 1 et x = 1 − η/2, alors

|y n − xn | = 1 − (1 − η/2)n > 1/2,

ce qui donne une contradiction. De plus, H n’est pas relativement compact car si une sous-suite de
(fn )n avait une limite, ce serait forcément la fonction f qui vaut 0 sur [0, 1) et 1 sur 1, mais cette
fonction n’est pas continue donc pas dans C([0, 1]).
3) L’ensemble H = {fn , n ≥ 0} est borné par 1 et eq́uicontinue car

|x − y| ≤  =⇒ ∀n ≥ 0, |fn (x) − fn (y)| ≤ 2.

Mais l’ensemble X n’est pas compact. L’ensemble H n’est pas relativement compact car pour
n 6= m, kfn − fm k∞ = 1 donc (fn )n n’a pas de sous-suite convergente.
Exercice 3. (1) Si une fonction f vérifie la condition pour être dans Fn alors clairement elle vérifie
la condition pour être dans Fn+1 donc Fn ⊂ Fn+1 . Montrons que Fn est fermé. Soit (fk )k≥0 une
suite de Fn qui converge vers f dans E. On doit montrer que f ∈ Fn . On a, pour tout k ≥ 0,

∃x0,k ∈ [0, 1 − 1/n], ∀x ∈ [x0,k , 1], |fk (x) − fk (x0,k )| ≤ n(x − x0,k ).

1
On peut extraire une sous-suite de (x0,k )k , notée encore (x0,k )k , qui converge vers un x0 ∈ [0, 1−1/n].
Soit  > 0 quelconque. Alors
∃N, ∀k ≥ N, [x0 + , 1] ⊂ [x0,k , 1],
donc
∀k ≥ N, ∀x ∈ [x0 + , 1], |fk (x) − fk (x0,k )| ≤ n(x − x0,k ).
En faisant tendre k vers l’infini, on obtient
∀x ∈ [x0 + , 1], |f (x) − f (x0, )| ≤ n(x − x0 ),

|fk (x0,k ) − f (x0 )| ≤ |fk (x0,k ) − f (x0,k )| + |f (x0,k ) − f (x0 )|.
La première différence à droite tend vers 0 par convergence uniforme de fk vers f , et la deuxieme
différence tend vers 0 par continuité de f . En faisant tendre ensuite  vers 0, on obtient
∀x ∈ (x0 , 1], |f (x) − f (x0, )| ≤ n(x − x0 ),
et l’inégalité en x0 est vraie de manière évidente. On a montré que f ∈ Fn .
(2) Un polynôme P est C 1 donc sa dérivée, en valeur absolue, est bornée sur [0, 1] par une constante
M . Donc, par le théorème des accroissements finis,
∀x, y ∈ [0, 1], |P (x) − P (y)| ≤ M |x − y|,
ce qui montre que P ∈ Fn dès que n ≥ M .
(3) On suppose que la dérivée de P est majorée, en valeur absolue par M . Soit a = /(M + 2n).
Soit h la fonction continue, en dents de scie (linéaire par morceaux), qui vaut 0 sur les multiples
pairs de a et  sur les multiples impairs de a. Alors khk∞ = . Montrons que P + h ∈ / Fn , c’est à
dire
∀x0 ∈ [0, 1 − 1/n], ∃x ∈ [x0 , 1], |(P + h)(x) − (P + h)(x0 )| ≥ n(x − x0 ).
Soit x0 ∈ [0, 1 − 1/n] donné, alors x0 ∈ [ka, (k + 1)a) pour un certain k ∈ N. Soit x tel que
x0 < x ∈ [ka, (k + 1)a). On a
|(P + h)(x) − (P + h)(x0 )| ≥ |h(x) − h(x0 )| − |P (x) − P (x0 )|
≥ (M + 2n)(x − x0 ) − M (x − x0 ) = 2n(x − x0 )
ce qui montre que P + h ∈
/ Fn .
(4) Soit f ∈ Fn . On doit trouver une fonction g ∈ E aussi proche de f que l’on veut qui ne soit pas
dans Fn . Soit  > 0 quelconque. Par le théorème classique d’approximation de Weierstrass, on sait
qu’il existe un polynome P tel que kf − P k∞ ≤ . Supposons que P ∈ Fm , pour un certain m, et
soit p = max(n, m) de sorte que P ∈ Fp . Alors, par la question précédente, il existe une fonction
h de norme ≤  telle que P + h ∈ / Fp . On pose g = P + h. Alors
kf − gk∞ ≤ kf − P k∞ + khk∞ ≤ 2,
et g ∈
/ Fp donc g ∈
/ Fn .
(5) D’après la définition des ensembles Fn , il est clair qu’une fonction de D est dans un des ensembles
Fn donc D ⊂ ∪n Fn . Comme chaque Fn est fermé d’intérieur vide, D est maigre.
(6) Par Baire, D est d’intérieur vide donc différent de E, donc il existe une fonction continue qui
n’admet de dérivée à droite (à fortiori de dérivée) en aucun point de [0, 1].

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