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MAT371 X 2022

Analyse réelle et introduction aux méthodes variationnelles


Exercices - Semaine I

Rédiger un (et un seul) des deux exercices suivants.

Exercice 1 Prolongement d’une fonction k-Lipschitzienne. Soit (X, d) un espace


métrique et U ⊂ X un sous-ensemble non vide de X. Soit φ : U → R une fonction k-
Lipschitzienne, où k > 0. Pour tout x ∈ X, on note
ψ(x) := inf (φ(z) + k d(x, z)) .
z∈U

(i) Montrer que, pour tout x ∈ X et pour tout y ∈ U , on a


φ(y) 6 ψ(x) + k d(x, y).

Réponse
Pour tous y, z ∈ U et tout x ∈ X, on a (en utilisant le fait que φ est
kLipschitzienne),
φ(y) − φ(z) 6 k d(y, z).
En utilisant l’inégalité triangulaire, on conclut que

φ(y) 6 φ(z) + k d(z, x) + k d(x, y),

ce qui, en prenant l’infimum sur les z ∈ U , conduit à

φ(y) 6 ψ(x) + k d(x, y).

(ii) Montrer que ψ(x) = φ(x), pour tout x ∈ U . Indication : utiliser la question
précédente.

Réponses
Supposons que x ∈ U . Alors

ψ(x) = inf (φ(z) + k d(x, z)) 6 φ(x) + k d(x, x) = φ(x).


z∈U

Nous avons vu, dans la question précédente, que

φ(y) 6 ψ(x) + k d(x, y)

pour tout y ∈ U et pour tout x ∈ X. En particulier, φ(x) 6 ψ(x), pour tout x ∈ U ,


ce qui montre que φ = ψ sur U .

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(iii) Montrer que ψ est k-Lipschitzienne sur X.

Réponse
Soient x, y ∈ X. Pour tout z ∈ U , nous avons

ψ(x) 6 φ(z) + k d(x, z) 6 φ(z) + k d(y, z) + k d(x, y).

ce qui, en prenant l’infimum sur les z ∈ U , conduit à

ψ(x) 6 ψ(y) + k d(x, y).

Le résutat est alors obtenu en échangeant les rôles de x et y.

(iv) (Optionnel car plus difficile) On suppose dans cette question que U est dense dans
X. Montrer qu’il existe une unique fonction ψ : X → R satisfaisant les conclusions des
questions (ii) et (iii).

Réponse
L’existence est assurée par les questions précédentes. Pour l’unicité, il suffit de
remarquer que deux fonctions continues qui coı̈ncident sur un sous-ensemble U qui
est dense dans X, coı̈ncident sur X. En effet, si f est la différence de ces deux
fonctions, f (x) = 0 pour tout x ∈ U et, si x ∈ X, il existe une suite (xn )n>0
d’éléments de U , qui converge vers x. La continuité de f nous permet d’écrire

f (x) = lim f (xn ) = 0.


n→+∞

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Exercice 2 On note ℓ∞ (N; R), l’espace vectoriel des suites (xn )n>0 qui sont à valeurs
dans R et bornées. Cet espace est muni de la norme

k(xn )n>0 k∞ := sup |xn |.


n∈N

On note
K := {(xn )n>0 : k((n + 1) xn )n>0 k∞ 6 1}.

(i) Déterminer l’intérieur de K dans (ℓ∞ (N; R), k k∞ ).

Réponse
Montrons que B̊ = ∅ dans (ℓ∞ (N; R), k k∞ ).
Supposons que ce ne soit pas le cas et qu’il existe (xn )n>0 ∈ B̊. Il existerait alors
r > 0 tel que B((xn )n>0 , 2r) ⊂ B̊ ⊂ B. En particulier, (xn + r)n>0 ∈ B et par
conséquent

|(n + 1)r| = |(n + 1)(xn + r) − (n + 1)xn | 6 |(n + 1)(xn + r)| + |(n + 1)xn | 6 2,

pour tout n > 0, ce qui constitue une contradiction.

(ii) Déterminer l’adhérence de K dans (ℓ∞ (N; R), k k∞ ).

Réponse
Montrons que B est fermé dans (ℓ∞ (N; R), k k∞ ) et par conséquent que B = B.
Soit (x(n) )n>0 une suite d’éléments de B qui converge vers x := (xk )k>0 dans
(n)
ℓ∞ (N; R). Écrivons, pour tout n > 0, x(n) := (xk )k>0 . On remarque que
(n)
|xm
k − xk | 6 kx − xk∞ .
(n)
En particulier, à k ∈ N fixé, la suite (xk )n>0 converge vers xk dans R. On a
(n)
|(k + 1)xk | 6 1, pour tout n > 0 et k > 0 et, en faisant n tendre vers l’infini,
on conclut que |(k + 1)xk | 6 1, pour tout k > 0. Donc, x ∈ B, ce qui termine la
démonstration du fait que B est fermé.

(iii) (Optionnel car vraiment difficile). Montrer que l’ensemble K est compact dans
(ℓ∞ (N; R), k k∞ ). Indication : utiliser un procédé d’extraction diagonal.

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Réponse
Montrons que B est compact.
Soit (x(n) )n>0 une suite d’éléments de B. Écrivons, pour tout n > 0
(n)
x(n) := (xk )k>0 .
(n)
La suite réelle (x0 )n>0 est bornée (par 1), on peut donc en extraire une sous-
(ϕ (n)) (ϕ (n))
suite (x0 0 )n>0 qui converge vers x0 . De plus |x0 | 6 1. La suite (x1 0 )n>0
(ϕ ◦ϕ (n))
est bornée (par 1/2), on peut donc en extraire une sous-suite (x1 0 1 )n>0 qui
converge vers x1 . De plus |2 x1 | 6 1.
(ϕ ◦...◦ϕ (n))
On procède par récurrence sur k pour extraire, de la suite (xk 0 k−1
)n>0 , une
(ϕ0 ◦...◦ϕk (n))
sous-suite (xk )n>0 , qui converge vers xk avec |(k + 1) xk | 6 1.
On note
ψ(n) := ϕ0 ◦ . . . ◦ ϕn (n)),
et l’on considère alors la suite (x(ψ(n)) )n>0 où
(ψ(n))
x(ψ(n)) = (xk )k>0 .

Par construction, la suite (x(ψ(n)) )n>0 est une sous-suite de la suite (x(n) )n>0 . Mon-
trons que cette sous-suite converge vers x := (xk )k>0 , qui appartient à B puisque
|(k + 1) xk | 6 1 pour tout k > 0.
Évaluons
ψ(n)
kx(ψ(n)) − xk∞ = sup |xk − xk |.
k>0
(ψ(n))
Étant donné que |(k + 1) xk | 6 1 et |(k + 1) xk | 6 1, pour tout k > 0, on peut
écrire  
(ψ(n)) ψ(n) 2
kx − xk∞ 6 max max |x − xk |, .
k=0,...,N k N +2
2
Pour tout ε > 0, ochoisissons N > 0 tel que N +2 6 ε. Ensuite, choisissons
ψ(n)
n0 > 0 tel que maxk=0,...,N |xk− xk | 6 ε pour tout n > n0 , pour conclure que
kx(ψ(n)) − xk∞ 6 ε, pour tout n > n0 .

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