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Master de Mathématiques

Analyse

Examen partiel du 13 novembre 2015 1 - durée : 2h

Le seul document autorisé est un résumé manuscrit du cours de trois pages maximum.
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Toutes les réponses doivent être soigneusement justifiées.

1. On note par S l’espace vectoriel des suites complexes x = (xn )n≥1 . Soit w = (wn )n≥1 la suite donnée
par wn = n12 , n ≥ 1. On pose

X = {x = (xn )n≥1 ∈ S; xw = (wn xn )n≥1 ∈ `∞ }.

a) Montrer que X est un sous-espace vectoriel de S et que

kxkX = kxw k`∞ , x ∈ X,

est une norme sur X.


b) Vérifier que (X, k · kX ) est complet.
c) Soit x = (xn )n≥1 ∈ S tel que α = n≥1 n2 |xn | < ∞. On définit ϕx : X → C par
P

X
ϕx (y) = xn yn , y ∈ X.
n≥1

Démontrer que ϕx ∈ X ∗ , X ∗ étant le dual topologique de X, et que kϕkX ∗ = α.


2. Soient X un espace de Banach réel et X ∗ son dual topologique.
a) Soient x, y ∈ X tels que x 6= y. Montrer qu’il existe ϕ ∈ X ∗ tel que ϕ(x) 6= ϕ(y).
b) Soit Y un sous-espace vectoriel de X tel que Y 6= X. Démontrer qu’il existe ψ ∈ X ∗ , ψ 6= 0 tel que
ψ|Y = 0.
3. Dans cet exercice H = L2 (0, 1) est muni du produit scalaire
Z 1
hf, gi = f (x)g(x)dx, f, g ∈ H.
0

Soit K ∈ C([0, 1] × [0, 1]) hermitien, c’est-à-dire K(x, y) = K(y, x) pour tous x, y ∈ [0, 1], et vérifiant
la condition de Bochner
X
K(xi , xj )zi zj ≥ 0, pour tous xi , xj ∈ [0, 1], z1 , . . . zn ∈ C.
1≤i,j≤n

On considère T : H → H l’opérateur de noyau K défini par


Z 1
T f (x) = K(x, y)f (y)dy, f ∈ H.
0

1. Le corrigé sera disponible à partir du 14 novembre 2015 à l’adresse

http ://iecl.univ-lorraine.fr/ Mourad.Choulli/enseignement.html


a) Monter que T est auto-adjoint : hT f, gi = hf, T gi, pour tous f, g ∈ H.
R1R1
On rappelle que si h ∈ C([0, 1] × [0, 1]), on peut approcher 0 0 h(x, y)dxdy par les sommes de
Riemann  
1 X i j
h , .
n2 n n
1≤i,j≤n

b) Pour f ∈ C([0, 1]), vérifier que hT f, f i peut être approcher par une somme de Riemann. En déduire
que hT f, f i ≥ 0 (et donc, par densité, hT f, f i ≥ 0 pour tout f ∈ H. C’est-à-dire que T est un opérateur
positif).
c) En utilisant, le fait que e−|x| est la transformée de Fourier de la fonction φ(t) = π(1+t 1
2) :

Z
−|x|
e = e−ixt φ(t)dt,
R

Démontrer K(x, y) = e−|x−y| (hermitien) vérifie la condition de Bochner.


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Analyse

Corrigé de l’examen partiel du 13 novembre 2015

1. a) Soient x, y ∈ X et λ ∈ C. Comme (λx + y)w = λxw + yw ∈ `∞ , on conclut que X est un sous-espace


vectoriel de S.
D’autre part, on a

kx + ykX = kxw + yw k`∞ ≤ kxw k`∞ + kyw k`∞ = kxkX + kykX ,


kλxkX = kλxw k`∞ = |λ|kxkX ,
kxkX = 0 ⇔ xw = 0 ⇔ x = 0 car wn 6= 0, pour tout n.

b) Soit (xk ) une suite de Cauchy dans X. Donc (xkw ) est de Cauchy dans `∞ . Ce dernier étant complet,
il existe y = limk xkw dans `∞ . Soit x = (xn )n≥1 ∈ X défini par y = xw : xn = n2 yn , n ≥ 1. Notant
que
kxk − xkX = kxkw − yk`∞ ,
on conclut que xk converge vers x dans X.
c) Pour y ∈ X, on a
 
X
2 1 X
|ϕx (y)| = (n xn ) yn ≤ n2 |xn |kykX = αkykX .
n2
n≥1 n≥1

D’où ϕx ∈ X ∗ et kϕx kX ∗ ≤ α.
Si xn = |xn |eiθn , y = (n2 e−iθn )n≥1 ∈ X, kykX = 1 et
X
ϕx (y) = n2 |xn | = α.
n≥1

Par conséquence kϕx kX ∗ = α.


2. a) On sait (voir (3) b) de la feuille d’exercices n˚3) qu’il existe ϕ ∈ X ∗ tel que kϕk = 1 et ϕ(x − y) =
kx − yk. D’où ϕ(x) − ϕ(y) = kx − yk > 0.
b) On fixe x0 ∈ X \ Y (6= ∅). D’après le théorème de séparation de Hahn-Banach, il existe un ψ ∈ X ∗ ,
ψ 6= 0 et α ∈ R tels que l’hyperplan [ψ = α] sépare strictement Y et {x0 } :

hψ, xi < α < hψ, x0 i, x ∈ Y.

Comme Y est un sous-espace vectoriel, on a nécessairement hψ, xi = 0 pour tout x ∈ Y .


3. a) On a, à l’aide du théorème de Fubini et en utilisant le fait que K est hermitien,
Z 1Z 1 Z 1Z 1
hT f, gi = K(x, y)f (y)g(x)dxdy = f (y)K(y, x)g(x)dxdy = hf, T gi.
0 0 0 0

b) De nouveau, grâce au théorème Fubini,


Z 1Z 1
hT f, f i = K(x, y)f (y)f (x)dxdy.
0 0
On peut approcher cette intégrale par les sommes de Riemann
     
1 X i j j i
Sn = K , f f .
n2 n n n n
1≤i,j≤n

Or Sn ≥ 0 car K vérifie la condition de Bochner. Il en résulte que hT f, f i = limn Sn ≥ 0.


c) Le résultat découle de
X X Z
K(xk , x` )zk z` = e−it(xk −x` ) zk z` φ(t)dt
1≤k,`≤n 1≤k,`≤n R
Z X
= e−it(xk −x` ) zk z` φ(t)dt
R 1≤k,`≤n
Z X
= e−itxk zk e−itx` z` φ(t)dt
R 1≤k,`≤n

Z n 2
X
itxk
= e zk φ(t)dt ≥ 0.
R k=1

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