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Topologie du plan complexe

Chapitre 2 : Fonctions complexes de Rappelons que le plan complexe C, vu comme un R-espace


la variable complexe vectoriel, est isomorphe à R2 : une base (la base canonique) est
donnée par {1, i}. Une bijection est donnée par (x, y ) 7→ x + iy et
p réciproque z 7→ (Re(z), Im(z)). Par ailleurs le module
sa fonction
|z| = (Re(z))2 + (Im(z))2 induit une distance
Institut Supérieur des Sciences de la Santé - Settat
d(z1 , z2 ) = |z1 − z2 |.
5 novembre 2021
qui fait de C un espace métrique.

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Topologie du plan complexe


Ouverts et fermés de C
Définition
Soient z0 un complexe et r un réel strictement positif. Définition (Voisinage d’un complexe)
On dit que le sous-ensemble Z de C est un voisinage du complexe
I On appelle boule ouverte (ou disque ouvert) de centre z0 et
z0 si Z contient une boule ouverte de centre z0 , i.e. si
de rayon r l’ensemble
∃r ∈ R∗+ D(z0 , r ) ⊂ Z .
D(z0 , r ) = {z ∈ C | |z − z0 | < r }.

I On appelle boule fermée (ou disque fermé) de centre z0 et de


rayon r l’ensemble

D(z0 , r ) = {z ∈ C | |z − z0 | ≤ r }.

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Définition (Ensemble ouvert et ensemble fermé)
I Un sous-ensemble non vide Z de C est qualifié d’ensemble
ouvert si pour tout élément z de Z , il existe une boule ouverte
Définition
Soit Z un sous-ensemble non vide de C et z0 ∈ C. On dit que z0
de centre z contenue dans Z , i.e. si
est un point adhérent à Z si toute boule ouverte de centre z0
∀z ∈ Z ∃r ∈ R∗+ D(z, r ) ⊂ Z . contient au moins un élément de Z . L ’ensemble des points
adhérents à Z est noté Z̄ et est appelé adhérence de Z .
I Un sous-ensemble Z de C est appelé ensemble fermé si son
complémentaire dans C, Z c = {z ∈ C | z ∈
/ Z }, est un
ensemble ouvert.

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Soient Z et W deux sous-ensembles de C. Soit

Définition f : Z →W
On dit qu’un sous-ensemble Z de C est borné s’il existe un élément z 7→ f (z) = w ,
z0 dans C et un réel strictement positif r tel que Z soit inclus dans
une fonction complexe. On appelle ensemble de définition de la
la boule fermée B(z0 , r ). Autrement dit
fonction complexe d’une variable complexe f de Z dans W , le
∃z0 ∈ C ∃r ∈ R∗+ ∀z ∈ Z |z − z0 | ≤ r . sous-ensemble Df de Z constitué des éléments de Z ayant une
image par f , autrement dit

Df = {z ∈ Z | ∃w ∈ W w = f (z)}.

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Fonctions uniformes Fonctions multiformes

Définition Définition
Une fonction complexe f est dite multiforme si au moins un
Une fonction complexe f est dite uniforme si tout élément du
élément du domaine de définition de f a au moins deux images.
domaine de définition a une seule image.

Exemples Exemples
√ 1
I Fonction racine carrée : f (z) = z = (re iθ ) 2 .
I Fonctions polynômes : f (z) = a0 + a1 z + · · · + an z n.
I Fonction logarithme : f (z) = log(z). En effet, la fonction
I Fonctions rationnelles : f (z) = gh(z)
(z)
où g et h sont deux
z 7→ f (z) = log(z), z 6= 0 est définie comme l’inverse de la
fonctions polynomiales, h étant supposée en outre non
fonction exponentielle
identiquement nulle (i.e., non représentée par le polynôme
nul). w = log(z) ⇔ z = e w .

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Définition
En écrivant z = |z|e iarg (z) et w = u + iv , on obtient On appelle détermination principale de log(z) le choix de la valeur
de argz dans un intervalle de longueur 2π.
z = e w ⇔ |z|e iarg (z) = e u+iv = e u e iv
⇔ |z| = e u et v = arg (z) + 2kπ, k ∈ Z. Exemple
On a
Ainsi la fonction z 7→ log(z) est une fonction multiforme définie par
log(−1) = log | − 1| + iarg (−1) = i(π + 2kπ), k ∈ Z.
log(z) = ln |z| + i(argz + 2kπ), k ∈ Z.
Pour la détermination principale, log(−1) = iπ.

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I La fonction u : z ∈ C 7→ u(z) ∈ R est appelée partie réelle
Puisqu’il existe plusieurs façons de représenter un nombre de f et est notée Re(f ).
complexe, on peut aussi représenter une application complexe f I La fonction v : z ∈ C 7→ v (z) ∈ R est appelée partie
définie sur un sous-ensemble Z de C de différentes manières. Si z imaginaire de f et est notée Im(f ).
désigne un élément de Z et w son image par f , on peut
On remarque que le point P(x, y ) dans le plan de la variable z est
représenter z et w sous forme cartésienne :
transformé en P(u, v ) du plan de la variable w . Nous dirons alors
∃(x, y ) ∈ R2 z = x + iy et ∃(u, v ) ∈ R2 w = u + iv , que f est une transformation dans C.
Exemple
ce qui nous donne la représentation f (z) = u(z) + iv (z), les réels u L’application f : z ∈ C 7→ z 2 ∈ C admet pour partie réelle
et v dépendant de z. l’application u : z ∈ C 7→ Re(z)2 − Im(z)2 ∈ R et pour partie
imaginaire l’application v : z ∈ C 7→ 2Re(z)Im(z) ∈ R. En effet,
si z = x + iy alors z 2 = (x + iy )2 = x 2 − y 2 + 2ixy .

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Définition (Parité et périodicité)


1. Soit f une application de C dans C
I On dit que f est paire si : ∀z ∈ C f (−z) = f (z).
Exemples
I On dit que f est impaire si :∀z ∈ C f (−z) = −f (z). I L’application z ∈ C 7→ z + z̄ ∈ C est impaire.
2. On dit qu’une application f de C dans C admet le complexe I Pour tout n ∈ N, l’application z ∈ C 7→ z 2n ∈ C est paire.
non nul T pour période si I L’application z ∈ C 7→ i cos(Im(z)) ∈ C est périodique et
admet pour période 2πi.
∀z ∈ C f (z + T ) = f (z).

Une fonction admettant une période est dite périodique de


période T .

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Limite d’une fonction de la variable complexe
Définition (Application bornée)
On dit qu’une application complexe f définie sur un sous-ensemble
Z de C est bornée sur Z si
Définition
+
∃K ∈ R ∀z ∈ Z |f (z)| ≤ K . Soient U un ouvert non vide de C et z0 un point adhérent à U. On
dit que l’application f de U dans C admet ` ∈ C pour limite en z0
si
Exemples  
I L’application f : z ∈ C∗ 7→ |z|/z ∈ C est bornée sur C∗ car ∀ε ∈ R∗+ η ∈ R∗+ ∀z ∈ U |z − z0 | ≤ η ⇒ |f (z) − `| ≤ ε .
pour tout z ∈ C∗ on a |f (z)| = 1.
On note z→z
lim f (z) = ` ou tout simplement lim f (z) = `.
I L’application f : z ∈ C∗ 7→ 1/z ∈ C n’est pas bornée sur C∗ 0 z→z0
z∈U
car pour tout K ∈ R+ le complexe z = K1+i est tel que
|f (z)| = |K + i| > K .

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Proposition (Propriétés algébriques)


Proposition
Soient U un ouvert non vide de C et z0 un point adhérent à U. Si Soient U un ouvert non vide de C et z0 un point adhérent à U.
l’application f de U dans C admet une limite en z0 alors cette Soient f et g deux applications de U dans C telles que f ait pour
limite est unique. limite f en z0 ` et g ait pour limite `0 en z0 . On a les propriétés
suivantes :
Remarque I lim |f (z)| = |`|.
z→z0
En général, on utilise cette proposition pour montrer que la limite
n’existe pas. I ∀λ ∈ C, lim (λf )(z) = λ`.
z→z0

Exemple I lim (f + g )(z) = ` + `0 .


z→z0
z̄ z̄ x
lim
z→0 z
n’existe pas car pour z = x réel, on a lim = lim = 1 et
z→0 z x→0 x
I lim (fg ) = ``0 .
z→z0
z̄ −iy
pour z = iy , on a lim = lim = −1. f `
z→0 z y →0 iy I Si de plus on suppose que `0 6= 0 alors lim (z) = 0 .
z→z0 g `

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Continuité d’une fonction de la variable
complexe
Corollaire
Définitions et premières propriétés
Soient U un ouvert non vide de C, z0 un point adhérent à U et f
une application de U dans C admettant pour limite en z0 le Définition
complexe f . On a les propriétés suivantes : Soient U un ouvert non vide de C, f une application de U dans C
I lim Re(f (z)) = Re(`). et z0 un élément de U.
z→z0
I On dit que f est continue en z0 si f admet pour limite f (z0 )
I lim Im(f (z)) = Im(`).
z→z0 en z0 , i.e. si :
I ¯
lim f (z) = `.  
z→z0 ∀ε ∈ R∗+ ∃η ∈ R∗+ ∀z ∈ U |z−z0 | ≤ η ⇒ |f (z)−f (z0 )| ≤ ε .

I On dit que f est continue sur U si f est continue en z0 pour


tout z0 ∈ U.

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Dérivabilité d’une fonction de la variable


complexe
Fonctions holomorphes et fonctions différentiables
Définition
2. On dit que f est holomorphe sur U si pour tout z ∈ U, f est
Soient U un ouvert non vide de C, z0 un point adhérent à U et f
holomorphe en z. On appelle alors dérivée de f l’application
une application de U dans C.
de U dans C qui à z ∈ U associe le complexe f 0 (z). On note
1. On dit que f est holomorphe (ou C-dérivable) en z0 si f 0 cette application.
f (z) − f (z0 )
∆z0 f (z) = ,
z − z0
admet une limite quand z tend vers z0 . Cette limite, notée
f 0 (z0 ), est appelée dérivée de f en z0 .

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Remarque
Une application de C dans C holomorphe sur tout C est appelée Définition
fonction entière. La fonction f est différentiable en z si et seulement si il existe un
nombre complexe f 0 (z) tel que
Exemples
I Une application constante sur C est holomorphe sur C, à ∀h ∈ C, f (z + h) = f (z) + f 0 (z)h + o(|h|).
dérivée nulle puisque pour tout z0 ∈ C on a ∆z0 (z) = 0.
I L’application identité z ∈ C 7→ z est holomorphe sur C et Proposition
admet pour dérivée la fonction constante égale à 1 puisque La fonction f : Z → C est dérivable en z si et seulement si elle
pour tout z0 ∈ C on a ∆z0 (z) = 1. est différentiable en z et f 0 (z) a la même signification dans les
I L’application z ∈ C 7→ Im(z) n’est holomorphe en aucun deux définitions précédentes.
complexe z0 ∈ C.

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Il en résulte que pour tout complexe h non nul dans un voisinage


Proposition de 0 on a
Soient U un ouvert non vide de C et f une application de U dans
C. Si f est holomorphe en z0 ∈ U (resp. sur U) alors f est f (z0 + h) = f (z0 ) + hg (z0 + h) = f (z0 ) + hf 0 (z0 ) + ϕ(h),
différentiable en z0 (resp. sur U).
où ϕ : h 7→ h(g (z0 + h) − f 0 (z0 )). Si f est holomorphe en z0 , alors
Preuve
Pour tout z ∈ U\{z0 } on a f (z) = f (z0 ) + (z − z0 )g (z) où lim g (z0 + h) = f 0 (z0 ),
h→0

f (z) − f (z0 ) et par conséquent


g : z ∈ U\{z0 } 7→ .
z − z0 hϕ(h)
lim = 0.
h→0 |h|

On en conclut que si f est holomorphe en z0 alors f est


différentiable en z0 et dfz0 : h ∈ C 7→ hf 0 (z0 ).

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Propriétés des fonctions holomorphes Preuve
Pour tout élément z de U différent de z0 , on a (vérifier que le
membre de droite se simplifie) :

f (z) − f (z0 )
f (z) = f (z0 ) + (z − z0 ) .
z − z0
Proposition
Soient U un ouvert non vide de C et f une application de U dans f (z) − f (z0 )
C. Si f est holomorphe en z0 ∈ U (resp. sur U) alors f est continue Or, f étant holomorphe en z0 on a lim = f 0 (z0 ) et
z→z0 z − z0
en z0 (resp. sur U). par conséquent

f (z0 + h) − f (z0 )
lim (z − z0 ) = 0.
z→z0 z − z0
On en conclut que lim f (z) = f (z0 ), autrement dit f est continue
z→z0
en z0 .

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Proposition
Soient U un ouvert non vide de C, λ un complexe et f et g deux
applications de U dans C. Si f et g sont holomorphes en z0 ∈ U
(resp. sur U). Alors
Proposition
I la fonction f + g est holomorphe en z0 (resp. sur U) et Soient U un ouvert non vide de C, f une application de U dans C,
(f + g )0 (z0 ) = f 0 (z0 ) + g 0 (0 ), Z un ouvert de C telle que f (U) ⊂ Z et g une application de Z
I la fonction λf est holomorphe en z0 (resp. sur U) et dans C. Si f est holomorphe en z0 ∈ U et si g est holomorphe en
(λf )0 (z0 ) = λf 0 (z0 ), f (z0 ) alors l’application composée g ◦ f est holomorphe en z0 et
I la fonction fg est holomorphe en z0 (resp. sur U) et
(g ◦ f )0 (z0 ) = f 0 (z0 )g 0 (f (z0 )).
(fg )0 (z0 ) = f 0 (z0 )g (z0 ) + f (z0 )g 0 (z0 ),
I si de plus g (z0 ) 6= 0 (resp. g ne s’annule pas sur U), alors la
fonction gf est holomorphe en z0 (resp. sur U) et

f f 0 (z0 )g (z0 ) − f (z0 )g 0 (z0 )


( )0 (z0 ) = .
g g (z0 )2

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Dérivées partielles Conditions de Cauchy-Riemann

Soient U un ouvert de C et f : U → C. La dérivée partielle Posons z = x + iy et soit f (z) = u(x, y ) + iv (x, y ), où
∂f
∂x (z0 ) de f par rapport à x en z0 = x0 + iy0 ∈ C est définie u(x, y ) = Ref (z) et v (x, y ) = Imf (z), sont des fonctions réelles
comme la limite (si elle existe) de deux variables réelles x et y .

f ((x0 + h) + iy0 ) − f (x0 + iy0 ) Théorème


lim . La fonction f (z) = u(x, y ) + iv (x, y ) est holomorphe dans U si et
h→0 h
seulement si u et v sont différentiables dans U et satisfont aux
∂f
De même la dérivée partielle ∂y (z0 ) de f par rapport à y en conditions (ou équations) de Cauchy-Riemann :
z0 = x0 + iy0 est (
∂u ∂v
∂x = ∂y
f ((x0 ) + i(y0 + h)) − f (x0 + iy0 ) ∂u ∂v
lim . ∂y = − ∂x .
h→0 h

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Preuve
⇒) Supposons que f est dérivable au point z0 , alors
En outre, on a
f (z) − f (z0 )
∂u ∂v f 0 (z0 ) = lim ,
f 0 (z) = +i z→z0 z − z0
∂x ∂x
∂u ∂u en particulier pour x → x0 , y = y0 , on trouve
= −i
∂x ∂y
u(x, y0 ) − u(x0 , y0 ) + i(v (x, y0 ) − v (x0 , y0 ))
∂v ∂u f 0 (z0 ) = lim
= −i x→x0 x − x0
∂y ∂y
u(x, y0 ) − u(x0 , y0 ) v (x, y0 ) − v (x0 , y0 )
∂v ∂u = lim + i lim
= +i . x→x0 x − x0 x→x 0 x − x0
∂y ∂x
∂u ∂v
= (x0 , y0 ) + i (x0 , y0 ).
∂x ∂x

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⇐) Supposons que u et v sont dérivables au point (x0 , y0 ), et
On trouve de même, pour x = x0 , y → y0 , vérifient les conditions de Cauchy-Riemann. Posons

u(x0 , y ) − u(x0 , y0 ) + i(v (x0 , y ) − v (x0 , y0 )) ∂u ∂v ∂v ∂u


f 0 (z0 ) = lim α= (x0 , y0 ) = (x0 , y0 ), β= (x0 , y0 ) = − (x0 , y0 ),
y →y0 i(y − y0 ) ∂x ∂x ∂x ∂y
∂v ∂u
= (x0 , y0 ) − i (x0 , y0 ). alors par définition de la dérivabilité en R2 , on a
∂y ∂y
∂u ∂u p
D’où les dérivées partielles de u et v au point (x0 , y0 ) existent et u(x0 + h, y0 + k) − u(x0 , y0 ) = (x0 , y0 )h + (x0 , y0 )k + o( h2 + k 2 )
∂x ∂y
vérifient les conditions de Cauchy-Riemann. p
= αh − βk + o( h2 + k 2 ),

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et
Par conséquent,
p
v (x0 + h, y0 + k) − v (x0 , y0 ) = βh + αk + o( h2 + k 2 ),
f (z0 + h + ik) − f (z0 ) o(|h + ik|
f (x) lim = α + iβ + lim
où la notation f = o(g ) signifie lim = 0. (h+ik)→0 h + ik (h+ik)→0 h + ik
x→0 g (x)
D’où
ce qui montre que f est dérivable au point z0 , et
f (z0 + h + ik) − f (z0 ) ∂u ∂v
  f 0 (z0 ) = (x0 , y0 ) + i (x0 , y0 ).
= u(x0 + h, y0 + k) − u(x0 , y0 ) + i v (x0 + h, y0 + k) − v (x0 , y0 ) ∂x ∂x
p
= αh − βk + i(βh + αk) + o( h2 + k 2 ) = (h + ik)(α + iβ) + o(|h + ik|).

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Remarque
Il se peut que la fonction f vérifie les conditions de
Cauchy-Riemann sans être dérivable en z0 .
D’où les conditions de Cauchy-Riemann sont √ vérifiées, mais la
Exemple 3 xy
√ fonction f n’est pas dérivable en 0, car lim n’existe pas. En
Soit f (z) = f (x + iy ) = 3 xy , z0 = 0. z→0 x + iy

On a u(x, y ) = 3 xy et v (x, y ) = 0 donc effet pour x = y , on a

u(x, 0) − u(0, 0) √ √ 3
x 2
∂u 3 xy

(0, 0) = lim = 0, lim = lim

∂x x −0 z→0 x + iy x→0 (1 + i)x

x→0
1 1
∂u u(0, y ) − u(0, 0) = lim √ = +∞.
(0, 0) = lim = 0, |1 + i| x→0 x 3
∂y y →0 y
et
∂v ∂v
(0, 0) = (0, 0) = 0.
∂x ∂y

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Proposition
Considérons les deux opérateurs Preuve
Voir TD.
∂ 1 ∂ ∂ 
= −i ,
∂z 2 ∂x ∂y Définition
Soit f une fonction de calasse C 2 définie sur un ouvert U de R2 ou
et
∂ 1 ∂ ∂  de C. On dit que f est harmonique sur U si f est de classe C 2 sur
= +i . U et si :
∂z̄ 2 ∂x ∂y
∆f = 0 sur U,
Les équations de Cauchy-Riemann sont équivalentes à l’équation
où ∆ est le Laplacien :
∂f
= 0.
∂z̄ ∂2 ∂2
∆= + .
En outre, on a ∂x 2 ∂y 2
∂f
f 0 (z) = (z).
∂z

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Remarque Exemple
La fonction f est de classe C 2 cela signifie que f est différentiable La fonction P : (x, y ) 7→ x 2 − y 2 est harmonique sur R2 car
et que ses dérivées partielles sont de classe C 1 . Or dire qu’une
fonction à valeurs réelles ou complexes est de classe C 1 signifie ∂2P ∂2P
∆P(x, y ) = (x, y ) + (x, y ) = 2 − 2 = 0.
qu’elle est différentiable et que ses dérivées partielles sont ∂x 2 ∂y 2
continues.

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Points singuliers

Définition
Théorème Un point z0 est appelé un point singulier ou une singularité d’une
fonction f si la fonction f cesse d’être holomorphe en ce point.
I Toute fonction holomorphe sur un ouvert U de C est
harmonique sur U. Il y a plusieurs types de singularités :
I Réciproquement, toute fonction harmonique à valeurs réelles 1. Singularité isolée : Le point z0 est appelé point singulier isolé
est localement la partie réelle d’une fonction holomorphe. de f s’il existe δ > 0 tel que le disque |z − z0 | ≤ δ ne contient
pas d’autre points singuliers que z0 . Dans le cas contraire il
est dit une singularité non isolée.
2. Singularité apparente : Le point z0 est appelé une singularité
apparente de f si lim f (z) existe.
z→z0

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Exemples
1
1. La fonction z 7→ f (z) = sin z1
a des singularités en z0 = 0 et
3. Pôles : Le point z0 est appelé un pôle d’ordre n ∈ N si 1
lim (z − z0 )n f (z) = ` 6= 0. Si n = 1 z0 est appelé un pôle zk = kπ , k ∈ Z. Les singularités zk sont isolées. Par contre le
z→z0 point z0 = 0 est une singularité non isolée. En effet ∀δ > 0
simple, et sin = 2 z0 est appelé un pôle double,... ∃k ∈ N : kπ 1
< δ i.e. le disque Dδ (0) contient une autre
4. Singularité essentielle : Une singularité qui n’est ni un pôle, ni singularité zk 6= z0 .
une singularité apparente est appelée singularité essentielle. 2. Le point z0 = 0 est une singularité apparente de la fonction
5. Singularité à l’infini : La nature d’une singularité de z 7→ f (z) sin(z)
z 7→ sin(z)
z car lim = 1.
en z = ∞ (le point à l’infini) est la même que celle de z→z0 z
w 7→ f ( w1 ) en w = 0. 3z−1
3. Lafonction z 7→ f (z) = (z−1) 2 (z+4) a un pôle double en z = 1

et un pôle simple en z = −4.

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Chemins et courbes dans le plan complexe

Définition
Exemples On appelle chemin ou arc de classe C 1 dans C toute fonction de
1 classe C 1 définie d’un intervalle réel I = [a, b], a < b vers le plan
4. La fonction z 7→ f (z) = e z−1 a une singularité essentielle en complexe C,
z0 = 1.
5. La fonction z 7→ f (z) = z 3 a un pôle triple à z = ∞, car γ : [a, b] → C
f ( w1 ) = w13 a un pôle triple en w = 0. t 7→ γ(t) = x(t) + iy (t).

Les points z0 = γ(a) et z1 = γ(b) sont appelés respectivement


point initial ou origine de γ et point final ou extrémité de γ.
L’image C = {γ(t) ∈ C | t ∈ [a, b]} s’appelle support de γ ou
courbe dans le plan complexe C, paramétrée par le chemin γ.

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Définition
I Si les points initial et final d’un chemin coincident, ce dernier
est appelé chemin fermé ou lacet.
I Un chemin est dit simple s’il ne se recoupe pas, i.e. il n’a pas Définition
de points doubles. Soient C1 et C2 deux courbes telles que l’extrémité de C1 coincide
avec l’origine de C2 . Alors C1 ∪ C2 est une courbe appelée courbe
I Toute courbe fermée et simple, est appelée courbe de Jordan.
composée de C1 et C2 .

Exemples Exemple
la courbe C = {e it | t ∈ [0, π/2]} ∪ {(1 − t)i + t(1 + i) | t ∈ [0, 1]}
I Le cercle de centre z0 et de rayon r ,
est composée d’un arc de cercle et d’un segment.
C = {z ∈ C : |z − z0 | = r } est paramétré par
γ(t) = z0 + re it , r ∈ [0, 2π], c’est une courbe de Jordan.
I C = {t + it 2 | t ∈ [1, 2]} est une courbe simple, partie de la
parabole d’équation y = x 2 d’origine −1 + i et d’extrémité
2 + 4i.

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Définition
Soit D un domaine non vide de C, et soit C une courbe Remarque
paramétrée par un chemin de classe C 1 , γ : [a, b] → D t 7→ γ(t) I L’intégrale ci-dessusR est appelée aussi intégrale le long du
et soit f : D → C une fonction continue en tout point de C . On chemin γ et notée γ f (z)dz
appelle intégrale de f le long de la courbe C et on le note
R I Si la courbe est fermée et orientée dans le
H sens inverseR des
C f (z)dz le nombre complexe aiguilles d’une montre on utilise le signe au lieu de . Le
Z Z b sens inverse des aiguilles d’une montre est aussi appelé sens
f (z)dz = f (γ(t))γ 0 (t)dt. positif ou direct.
C a

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Définition
Exemple Soit C une courbe paramétrée par un chemin γ : [a, b] → C de
Calculons l’intégrale C z 2 dz où C est la courbe formée du
R
classe C 1 . La longueur LC de la courbe C est définie par
segment [−1, 1] et du demi-cercle unité supérieur. Z b
On a
LC = |γ 0 (t)|dt.
C = C1 ∪ C2 = {γ1 (t) = t, t ∈ [−1, 1]} ∪ {γ2 (t) = e it , 0 ≤ t ≤ π}, a
donc
Z 1 Z π
t3
Z
2 2 1 Exemple
z dz = t dt + (ie it )e 2it dt = [ ]1−1 + [ e 3it ]π0 = 0.
C −1 0 3 3 Calculer la longueur du cercle C {γ(t) = re it | t ∈ [0, 2π]}, r ∈ R∗+ .
On a γ 0 (t) = r ie it , donc |γ 0 (t)| = |r ie it | = r .
R 2π R 2π
D’où LC = 0 |γ 0 (t)|dt = 0 rdt = 2r π.

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Proposition Preuve
Soit f une fonction complexe continue définie sur un domaine D Par définition
du plan complexe C, et soit C = {γ(t) | t ∈ [a, b]} une courbe. Z Z b
Supposons qu’il existe M > 0 tel que f (z)dz = f (γ(t))γ 0 (t)dt


C a
Z b
f (γ(t)) ≤ M ∀t ∈ [a, b].

≤ f (γ(t))γ 0 (t) dt

a
Alors Z
Z b
0


f (z)dz ≤ M LC .
≤M γ (t) dt = M LC .
a

C

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Théorème (Théorème de Cauchy)
Définition Soit f une fonction holomorphe dans un domaine non vide D ⊂ C
Un domaine D du plan complexe est dit simplement connexe si et C une courbe fermée contenue ainsi que son intérieur dans D.
toute courbe fermée simple de D peut être réduite par déformation Alors I
continue à un point sans quitter D. Dans le cas contraire D est dit f (z)dz = 0.
multiplement connexe. C

Intuitivement, un domaine simplement connexe est sans trous.


Exemple
zdz où C = {γ(t) = 2e it | t ∈ [0, 2π]}.
H
Calculer C

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Primitives ou intégrales indéfinies

Le théorème de Cauchy admet une réciproque : Définition


Soient f et F deux fonctions holomorphes dans un domaine
Théorème (Théorème de Morera)
connexe D telles que F 0 (z) = f (z). Alors F estR appelée intégrale
Soit f une fonctionHcontinue dans un domaine simplement connexe indéfinie ou primitive de f , et on note F (z) = f (z)dz.
D. Supposons que C f (z)dz = 0 pour toute courbe fermée et
simple C dans D. Alors f est holomorphe dans D. Remarque
Comme la dérivée d’une constante est nulle, alors deux primitives
d’une même fonction se diffèrent d’une constante. Pour cela
souvent on ajoute une constante à l’une des primitives.

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Formules intégrales de Cauchy

Soit f une fonction holomorphe dans un domaine simplement


connexe D. Comme conséquences du théorème de Cauchy, nous Soit f une fonction holomorphe à l’intérieur d’une courbe fermée
avons le résultat suivant. simple C et sur C , et soit a un point intérieur à C . Alors
Corollaire 1
I
f (z)
R
Si z0 et z1 sont deux points quelconques de D, alors C f (z)dz est f (a) = dz. (1)
2iπ C z − a
Rindépendant
z1
du chemin C joignant z0 à z1 . On la note alors
z0 f (z)dz.
De même la dérivée n-ième de f en z = a est donnée par
Rz
En particulier la fonction F (z) = z0 f (w )dw , z ∈ D est I
(n) n! f (z)
holomorphe dans D et F 0 (z) = f (z). f (a) = dz, n = 1, 2, . . . (2)
2iπ C (z − a)n+1

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Comme conséquences des formules intégrales de Cauchy, on


obtient les résultats suivants :
Proposition
Si f est holomorphe dans un domaine D, alors f est de classe C 1
dans D. Théorème (Théorème de Liouville)
Si f est holomorphe dans C, et si f est bornée sur C, autrement
Théorème (Inégalité de Cauchy) dit, |f (z) ≤ M pour certain M ∈ R + , alors f est constante.
Si f est holomorphe à l’intérieur du cercle C et sur C , avec
C = {|z − a| = r }, alors

n!
f (n) (a) ≤ sup |f (z)| , n = 0, 1, 2, . . . .
z∈C rn

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Fonctions analytiques

Définition Définition
Une fonction f d’un ouvert U de C dans C est dite analytique au Soit f une fonction holomorphe dans un domaine D. On appelle
point z0 ∈ U si elle est développable en série entière dont le rayon série de Taylor associèe à f au point z0 ∈ D, la série
de convergence R n’est pas nul. On dit que f est analytique sur U

si elle l’est en tout point z0 ∈ U. On écrit X f (n) (z0 )
(z − z0 ).

n!
X n=0
f (z) = ak (z − z0 )k , z ∈ U,
k=0

où |z − z0 | < R et (ak )k est une suite de nombres complexes.

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Théorème
Soit U un ouvert de C et f : U → C une fonction complexe d’une
variable complexe z. Alors la fonction f est analytique dans U si et
seulement si elle est holomorphe dans U.

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