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ANALYSE IV

Série 4 Printemps 2009-2010 informations: http://cag.epfl.ch


sections IN + SC

� 2π
Exercice 1. Calculer I = 0
f (z0 + reiθ )ekiθ dθ, où f est une fonction analytique dans C et
k ∈ N, (k �= 0).

Corrigé exercice 1. On note que I = ir1k γ f (z)(z−z0 )k−1 dz, où γ est le cercle z0 +reiθ , 0 ≤ θ ≤ 2π.
La fonction f (z)(z −z0 )k−1 est analytique dans C pour tout k ≥ 1, alors selon le théorème de Cauchy,
I = 0.

(Re(z))2 (Im(z))2
Exercice 2. Soit Γ l’ellipse dans C donnée par {z ∈ C : + = 1} parcourue dans
16 4
le sens positif de la trigonométrie. Calculer
� � �
1 2
+ z dz.
Γ z

Corrigé exercice 2. On a :
� � � � �
1 2 1
+ z dz = dz + z 2 dz.
Γ z Γ z Γ

Puisque la fonction z 2 est holomorphe dans C et Γ est un arc fermé dans C on a Γ
z 2 dz = 0. Il reste
à calculer l’autre contribution. Considérons la figure ci-dessous :

Les arcs auxiliaires fermés Γ1 et Γ2 sont formés de morceaux de Γ, du cercle C de centre 0 et de


rayon 1 et de segments sur l’axe des réels.
Γ1 est inclus dans D1 = C − {−it : t ≥ 0} et f (z) = z1 est holomorphe dans D1 qui est simplement
connexe. Donc, par le théorème de Cauchy :

1
dz = 0.
Γ1 z

1
On raisonne de même pour Γ2 et D2 = C − {+it : t ≥ 0}, d’où dz = 0.
Γ2 z
On en déduit alors que :
� � � �
1 1 1 1
dz + dz = 0 = dz − dz
Γ1 z Γ2 z Γ z C z
1
2

le cercle C étant parcouru dans le sens positif de la trigonométrie.


Ainsi (c.f. cours) :
� � � �
1 2 1
+ z dz = dz = 2iπ.
Γ z C z
Remarque On comprend facilement que le résultat reste valable si on remplace l’ellipse Γ par
n’importe quelle arc simple fermé qui entoure l’origine. Il faudra alors prendre un cercle centré à
l’origine et de rayon suffisamment petit pour que le cercle soit entouré par Γ.

� √
Exercice 3. Calculer γ
z 2 − 1dz, où γ est le cercle de centre 0 et rayon 1/2.

Corrigé exercice 3. On peut définir une branche de z 2 − 1 qui est analytique dans C\{z :
0, (Re z)2 ≥ 1}. Vu que γ appartient à cette région, nous avons par le théorème de Cauchy
Im z �=√
que γ z 2 − 1dz = 0.

1
Exercice 4. Soit D = C − {z ∈ C : Re(z) ≥ 0, Im(z) = 0} et soit f : D → C définie par f (z) = .
z
Existe-t-il une primitive F de f dans D et si oui en expliciter une ?

Corrigé exercice 4. Le domaine D est simplement connexe par arcs fermés et la fonction f est
holomorphe dans D. Donc, il existe une primitive F de f dans D. Considérons l’arc Γ formé par
l’union des deux arcs Γ1 et Γ2 (c.f. Figure).

� � �
Alors F (w) défini par F (w) = Γ f (z)dz = Γ1 f (z)dz + Γ2 f (z)dz est une primitive de f , i.e.
F � (w) = f (w), ∀w ∈ D.
Paramétrons l’arc Γ1 : z(t) = t, t ∈ [−1, − | w |], d’où
� � −|w|
1 −|w|
f (z)dz = dt = log(−t) |−1 = log | w | .
Γ1 −1 t
Paramétrons maintenant l’arc Γ2 : z(t) =| w | eit , t ∈ [π, arg0 (w)], dz = iz(t)dt, d’où
� � arg0 (w)
f (z)dz = idt = i(arg0 (w) − π).
Γ2 π

D’où F (w) = log | w | +i(arg0 (w) − π).


On remarque que G(w) = F (w) + ξ, ξ ∈ C est encore une primitive. Choisissant ξ = iπ, on a
finalement :
G(w) = log | w | +iarg0 (w) = Ln(w)
3

où Lnn est la détermination du logarithme complexe définie pour les w ∈ D dont l’argument est
compris dans ]0, 2π[.
Notons encore que la figure représente le cas |w| > 1 et arg0 (w) > π. Pour w quelconque dans D,
il se peut qu’un des arcs soit de longueur nulle ou parte dans l’autre direction. Le but est toujours
le même : 1) partir du point fixé z = −1 ; 2) aboutir au point w avec un bout de segment de droite
sur l’axe réel, suivi d’un arc de cercle centré à l’origine. On pourrait prendre n’importe quel arc de
−1 à w et on obtiendrait le même résultat. Ce choix particulier est essentiellement pour faciliter le
calcul des intégrales.

1
Exercice 5. On considère z0 ∈ C fixé et on pose f (z) = .
z − z0
(1) Montrer que f n’a pas de primitive dans D = C − {z0 }.
(2) Expliciter un domaine D du plan complexe ainsi qu’une fonction F : D → C telle que
F � (z) = f (z), ∀z ∈ D.

Corrigé exercice 5. (1)


� Si f , homolorphe dans D, avait une primitive, on aurait par le théorème
fondamentale du calcul Γ f (z)dz = 0 pour tout contour fermé dans D. Prenons pour Γ le cercle de
rayon 1 de centre z0 : � � 2π
z(t) = z0 + eit , t ∈ [0, 2π], dz = ieit dt, d’où f (z)dz = idt = 2iπ �= 0.
Γ 0
Donc f n’admet pas de primitive dans D.
(2) Posons maintenant D = C − {z0 + x : x ∈ R, x ≤ 0} et F (z) = Ln(z − z0 ) pour z ∈ D.
Alors D est simplement connexe par arcs fermés, F est holomorphe dans D et on a F � (z) = f (z).

Exercice 6. Soit γ1 , γ2 les cercles de centre 0 et rayons 1 et 2. Prouver que


� �
dz dz
3 2
= 3 2
.
γ1 z (z + 10) γ2 z (z + 10)

Puis calculer cette intégrale.



Corrigé exercice 6. La fonction z3 (z21+10) est analytique dans C\{0, ±i 10}. Donc cette fonction
est analytique dans la région comprise entre γ1 et γ2 . Par le théorème de déformation nous avons le
résultat.
1
Pour calculer l’intégrale on note que la fonction f (z) = z2 +10 est analytique dans l’intérieur de γ1
et on utilise la formule de Cauchy pour les dérivées :

f (z)dz 2πi (k)
k+1
= f (z0 )
γ (z − z0 ) k!
1
Dans notre cas γ = γ1 , f (z) = z 2 +10
, k = 2 et z0 = 0, donc on a
� �
dz f (z)dz 2πi (2)
= = f (0).
γ1 z 3 (z 2 + 10) γ1 z3 2!
2z 2 8z 2 2
On calcule les dérivées : f � (z) = − (z2 +10)2 et f
(2)
(0) = − (z2 +10)2 + (z 2 +10)3 |z=0 = − 100 . Finalement

on a �
dz πi
3 2
= − .
γ1 z (z + 10) 50
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Exercice 7. Soit Γ un arc lisse dans le plan complexe et f une fonction holomorphe de C dans C.
Montrer que :

�� � � �� �
� f (z)dz � ≤ �f (z)� �dz � .
Γ
Γ


Corrigé 7. Soit γ le nombre complexe donné par γ = f (z)dz et soit z(t), t ∈ [a, b] une pa-
� b Γ �
� � � �� �
ramétrisation lisse de Γ. On a donc γ = f (z(t))z (t)dt et on veut montrer que γ ≤ �f (z)� �dz � =
� � �
� b a Γ
� �� � �
�f (z(t))� �z (t)� dt.
a
Il existe ϕ ∈ [0, 2π[ tel que eiϕ γ soit réel, c.-à-d. Im(eiϕ γ) = 0 et on a donc, puisque Re(eiϕ γ) +
� b � b
� iϕ �
� � �

iIm(e γ) = Re e f (z(t))z (t) dt + i Im eiϕ f (z(t))z � (t) dt :
a a
� b � �
eiϕ γ = Re eiϕ f (z(t))z � (t) dt
a
et donc, puisque maintenant on travaille avec des intégrales de fonctions réelles :
� b
� iϕ � � �
�e γ � ≤ �Re [eiϕ f (z(t))z � (t)]� dt.
a
� � � � � � �
Or, pour tout nombre complexe w = α + iβ, on a : �Re(w)� = �α� ≤ �w� = α2 + β 2 . On a donc :
� b � b
� iϕ � � � � �� �
�e γ � ≤ �f (z(t))z (t)� dt =
� �f (z(t))� �z � (t)� dt.
a a
On a ainsi montré que :

�� � � �� �
� f (z)dz � ≤ �f (z)� �dz � .
Γ
Γ

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