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Fonctions holomorphes
f : C −→ C
z 7−→ f (z)
Limite :
Soit f une fonction complexe à une variable complexe ; on dit que f admet une limite
ℓ en z0 = x0 + iy0 si et seulement si :
lim P(x, y) = a,
(x,y)−→(x0 ,y0 )
lim f (z) = ℓ, ⇐⇒
z−→z0
lim Q(x, y) = b.
(x,y)−→(x0 ,y0 )
On a aussi :
• lim f (z) = ℓ ⇐⇒ ∀ε > 0, ∃A > 0 tel que |z| > A =⇒ | f (z) − ℓ| < ε.
z−→∞
• lim f (z) = ∞ ⇐⇒ ∀A > 0, ∃η > 0 lel que |z − z0 | < η =⇒ | f (z)| > A.
z−→z0
• lim f (z) = ∞ ⇐⇒ ∀A > 0, ∃B > 0 tel que |z| > B =⇒ | f (z)| > A.
z−→∞
1
Fonctions holomorphes
Continuité :
f est dite continue en z0 , si elle admet une limite en z0 et que cette limite vaut f (z0 ).
Propriétés :
f
• si f et g sont continues en z0 alors, f + g, f.g, f ◦ g et g(z0 ) , 0 le sont aussi.
g
• f continue en z0 ⇐⇒ P, Q sont continues en (x0 , y0 ).
Définition 1.2.1 Soit f une application de D(z0 , r) dans C. On dit que f est holomorphe en z0
f (z) − f (z0 )
si lim existe, et dans ce cas elle sera notée f ′ (z0 ).
z−→z0 z − z0
Propriétés :
• ( f + g)′ = f ′ + g′ • ( f.g)′ = f ′ .g + f.g′ • ( f ◦ g)′ = ( f ′ ◦ g).g′
∂P ∂Q
(x0 , y0 ) = (x0 , y0 )
∂x ∂y
∂P ∂Q
(x0 , y0) = − (x0 , y0)
∂y ∂x
Théorème 1.2.1 La fonction z 7−→ f (z) = P(x, y) + iQ(x, y) est différentiable dans le champ
complexe, au point z0 = x0 + iy0 si et seulement si, les fonctions (x, y) 7−→ P(x, y) et
(x, y) 7−→ Q(x, y) sont différentiables au point (x0 , y0) et si leurs dérivées vérifient les conditions
de Cauchy-Riemann.
La dérivée, donc en un point z quelconque est donnée par :
∂P ∂Q
f ′ (z) = (x, y) + i (x, y)
∂x ∂x
∂Q ∂P
= (x, y) − i (x, y)
∂y ∂y
exemples :
• 1. f (z) = z2
f (z) = (x + iy)2 = (x2 − y2 ) + 2ixy d’où :
P(x, y) = x2 − y2
Q(x, y) = 2xy
On a :
∂P ∂Q ∂P ∂Q
(x, y) = 2x = (x, y) et aussi (x, y) = −2y = − (x, y)
∂x ∂y ∂y ∂x
f est donc dérivable, et f ′ (z) = 2x + 2iy = 2(x + iy) = 2z;
∀z ∈ C, f ′ (z) = 2z.
1.2.2 Propriétés
1. Remarquons qu’on a, ! !
∂f ∂f ∂(P + iQ) ∂(P + iQ) ∂P ∂Q ∂Q ∂P
+i = +i = − +i + = 0.
∂x ∂y ∂x ∂y ∂x ∂y ∂x ∂y
Une forme condensée des conditions de Cauchy-Riemann est :
∂f ∂f
∀ (x, y) ∈ Ω ⊂ R2 , +i = 0. (1.1)
∂x ∂y
2. On a aussi :
∂f ∂f
d f (z) = dz + + dz.
∂z ∂z
Comme,
∂f ∂ f ∂x ∂ f ∂y
= · + · . (1.2)
∂z ∂x ∂z ∂y ∂z
z+z ∂x 1
x = =
2 ∂z 2
et
===⇒
y = z−z ∂y = − 1
2i ∂z 2i
En substituant ces dernières relations dans (1.2) et en utilisant (1.1), on a :
∂f
f dérivable ⇐⇒ = 0.
∂z
∂f
Finallement, f dérivable =⇒ d f (z) = dz = f ′ (z)dz.
∂z
z+z
Donc, si f est dérivable, f (z) ne doit pas contenir de termes en z, aussi ni Re z = ,
2
z−z √
ni Im z = , ni |z| = z z .
2i
exemple :
Soit
f : C∗ −→ C,
1
z 7−→ + z Re z.
z
1 1 z+z ∂f z
On a alors, f (z) = + z Re z = + z , et donc = , 0, d’où la fonction f n’est
z z 2 ∂z 2
pas dérivable.
On peut le vérifier directement à l’aide des conditions de Cauchy-Riemann.
x(1 + x3 + xy2 ) y(−1 + x3 + xy2 )
On a f (z) = f (x + iy) = P(x, y) + iQ(x, y) = + i ·
x2 + y2 x2 + y2
x(1 + x3 + xy2 )
∂
∂P x2 + y2 −x2 + y2 + 2x5 + 4x3 y2 + 2xy4
(x, y) = = 2 ·
∂x ∂x x2 + y2
y(−1 + x3 + xy2 )
∂
∂Q x2 + y2 −x2 + y2 + x5 + 2x3 y2 + xy4
(x, y) = = 2 ·
∂y ∂y x2 + y2
∂P ∂Q
Évidemment (x, y) , (x, y)·
∂x ∂y
3. Si f (z) ne contient pas le terme z, il en est de même de sa dérivée. Donc f ′ (z) est aussi
dérivable. D’où le résultat très important ; soit D un sous ensemble de C.
f dérivable dans D ⇐⇒ f est indéfiniment dérivable dans D.
On n’a pas un résultat analogue pour les fonctions réelles.
Notation :
∂2 ϕ ∂2 ϕ
La fonction + 2 est notée ∆ϕ et est appelée «laplacien» de ϕ.
∂x2 ∂y
Exemple :
ϕ: R2 −→ R,
Théorème 1.3.1 Soit f une fonction holomorphe et telle que f (z) = P(x, y) + iQ(x, y), alors
les deux fonctions réelles P et Q sont harmoniques.
Preuve :
La démonstration est une application directe des conditions de Cauchy-Riemann.
Définition 1.3.3 Un couple de fonctions P(x, y), Q(x, y) harmoniques dans un domaine
D et y satisfaisant aux conditions de Cauchy-Riemann est appelé couple de fonctions
harmoniques conjuguées. L’ordre que les fonctions occupent dans le couple est essentiel.
Exercice 1 Montrer que si (P(x, y), Q(x, y)) est un couple de de fonctions harmoniques conju-
guées, il en est de même de (Q(x, y), −P(x, y))
Preuve :
Il suffit d’écrire que f (z) = P(x, y) + iQ(x, y) est holomorphe est donc on a :
f (z) = i(−iP(x, y) + Q(x, y)) = i(Q(x, y) − iP(x, y)) = i(−i f (z)), il est évident que −i f est
aussi holomorphe.
Le théorème suivant est très important, on le cite sans donner sa démonstration.
Théorème 1.3.2 Soit P une fonction harmonique de R2 dans R, alors il existe une fonction f
holomorphe de C dans C telle que Re( f ) = P.(Ou Im( f ) = P).
Remarque :
Ça peut être C ou une partie de C ; tout dépend du domaine de définition de P.
Exemples :
•1.
Trouver une fonction f de C dans C telle que Re( f (z)) = P(x, y) = cos x ch y.
Solution :
Le domaine de définition de P est R2 . Vérifions que P(x, y) = cos x ch y est une fonction
harmonique. On a :
Remarque 1.3.1 Si k est une constante quelconque, par exemple k = a + ib, alors la partie
réelle de f serait cos x ch y + a, ce qui n’est pas le cas.
f : C −→ C
∞
X zn z z2 z3 zn
z 7−→ f (z) = = 1+ + + + ···+ + ···
n=0
n! 1! 2! 3! n!
∞
X xn x x2 x3 xn
f (x) = =1+ + + + ···+ + · · · = ex .
n=0
n! 1! 2! 3! n!
• ∀z, z′ ∈ C on a :
f (z) f (z′ ) = f (z + z′ ).
Preuve :
∞ ∞
′
X zn X z′m
f (z) f (z ) = ·
n=0
n! m=0
m!
7
Puisque on a des séries qui sont absolument convergentes donc commutativement
convergentes, on peut écrire :
! !
′ z z2 z3 zn z′ z′2 z′3 z′n
f (z) f (z ) = 1 + + + + · · · + + · · · 1 + + + + ···+ + ···
1! 2! 3! n! ! 1! 2! 3! ! n!
z2 z′3 z′2 z z′ z2 z3
′
z z z′2 zz′
= 1+ + + + + + + + +
1! 1! 2! 1!1! 2! 3! 2!1! 1!2!! 3!
z′n z′n−1 z z′n−p zp zn
+···+ + + ···+ + ···+ + ···
n! (n − 1)!1! (n − p)!p! n!
1 1 n! 1 p
Remarquons que = · = ∁n ; d’où l’on a :
(n − p)!p! n! (n − p)!p! n!
1 1 0 ′2 1
f (z) f (z′ ) = 1 + (z′ + z) + ∁2 z + ∁12 z′ z + ∁22 z2 + ∁03 z′3 + ∁13 z′2 z + ∁23 z′ z2 + ∁33 z3
1! 2! 3!
1 0 ′n p
+···+ ∁n z + ∁1n z′n−1 z + · · · + ∁n z′n−p zp + · · · + ∁nn zn + · · ·
n!
Finalement on obtient :
∞
X (z + z′ )n
1 1 1
f (z) f (z ) = 1+(z+z )+ (z+z′ )2 + (z+z′ )3 +· · ·+ (z+z′ )n +· · · =
′ ′
= f (z+z′ ).
2! 3! n! n=0
n!
Par analogie avec la fonction exponentielle réelle, et les trois propriétés pécédentes,
adoptons la notation suivante,
∞
z
X zn z z2 z3 zn
∀z ∈ C, e = =1+ + + + ···+ + ···
n=0
n! 1! 2! 3! n!
• ∀z ∈ C, ez , 0.
Preuve : Supposons qu’il existe z ∈ C tel que ez = 0,
comme la série converge pour tout z dans C ; donc e−z est fini, donc 0 · e−z = 0, l’égalité
est impossible. En conclusion,
1
∀z ∈ C, ez , 0; e−z = ·
ez
D’où l’on a :
Re(ez ) = ex cos y
Im(ez ) = ex sin y.
ch(−z) = ch z, sh(−z) = − sh z.
ch(z + iπ) = − ch z, sh(z + iπ) = − sh z.
π π
ch z + i = i sh z, sh z + i = i ch z.
2 2
ch(z + z′ ) = ch z ch z′ + sh z sh z′ , sh(z + z′ ) = sh z ch z′ + ch z sh z′ .
ch(2z) = ch2 z + sh2 z = 2 ch2 z − 1 = 2 sh2 z + 1, sh(2z) = 2 sh z ch z.
Pour les dérivées on a :
(sh z)′ = ch z & (ch z)′ = sh z
∀n ∈ N (sh z)(2n) = sh z & (ch z)(2n) = ch z
∀n ∈ N (sh z)(2n+1) = ch z & (ch z)(2n+1) = sh z
On a aussi :
π th z + th z′
pour z, z′ , i + kπ , k ∈ Z on a th(z + z′ ) =
2 1 + th z th z′
1
(th z)′ = 2 = 1 − th2 z
ch z
∀z ∈ R − 1 6 sin z 6 1 − 1 6 cos z 6 1
Par contre pour z dans C on peut avoir | cos z| > 1 ou | sin z| > 1, et en général l’équation
sin z = a a toujours des solutions pour tout a dans C.
Définition 2.1.1
On appelle détermination principale du logarithme d’un nombre complexe z , 0 , le nombre :
Remarque 2.1.1 L’égalité Log(z.z′ ) = Log(z) + Log(z′ ), n’est pas toujours vraie ; mais la
différence est un multiple entier de 2πi, c’est à dire ;
Exercice 2.
Résoudre dans C l’équation :
ez = 1 + i.
Solution.
Première méthode :
Posons z = x + iy, l’équation
√ est donc équivalente à :
x
e (cos y + i sin y) = 2(cos(π/4) + i sin(π/4)); d’où l’on tire ;
x √ √
e = 2 x = Log 2
⇐⇒
y = π/4 + 2kπ, k ∈ Z. y = π/4 + 2kπ, k ∈ Z.
Finalement, √
z = Log 2 + i(π/4 + 2kπ), k ∈ Z.
Deuxière méthode :
√
ez = 1 + i =⇒ z = Log(1 + i) = Log |1 + i| + i arg(1 + i) = Log 2 + i(π/4 + 2kπ); k ∈ Z.
Exercice 3.
Donner le module de f (z) = sin z.
Solution :
On a z = x + iy ∈ C où x, y ∈ R.
f (z) = sin(x + iy) = sin x cos(iy) + cos x sin(iy) = sin x ch y + cos x(i sh y).
sin(x + iy) = sin x ch y + i cos x sh y.
D’où l’on tire,
Re( f (z)) = sin x ch y
Im( f (z)) = cos x sh y.
| sin z|2 = (sin x ch y)2 + (cos x sh y)2 = sin2 x ch2 y + cos2 x sh2 y
= sin2 x(1 + sh2 y) + (1 − sin2 x) sh2 y = sin2 x + sh2 y
= (1 − cos2 x) ch2 y) + cos2 x(ch2 y − 1) = ch2 y − cos2 x.
D’où l’on tire deux formules pour le module,
q
| sin z| = sin2 x + sh2 y,
q
= ch2 y − cos2 x.
Lorsque t décrit [a, b], le point γ(t) décrit dans le plan C, une trajectoire γ(I).
γ(a) est appelé l’origine du chemin et γ(b) son extrémité.
Exemple 3.0.1
— le chemin est un segment de droite.
γ: [0, 1] −−−→ C
t 7−→ γ(t) = a(1 − t) + bt
a et b deux complexes donnés. Le chemin est un segment de droite fermé d’origine le point
d’affixe a et d’extrémité le point d’affixe b.
— le chemin est un cercle.
γ : [0, 2π] −−−→ C
t 7−→ γ(t) = a + r eit
a ∈ C et r > 0. Le chemin est un cercle de centre le point d’affixe a, et de rayon r. On remarque
que γ(0) = γ(2π), le chemin est donc fermé.
15
Définition 3.0.4 Juxtaposition de deux chemins :
Etant donnés deux chemins :
γ1 : [a, b] −−−→ C
γ2 : [c, d] −−−→ C,
et tels que γ1 (b) = γ2 (c).
On appelle juxtaposition de γ1 et de γ2 et on note γ = γ1 ∨γ2 le chemin : γ : [a, b+d−c]−−−→ C,
tel que :
γ(t) = γ1 (t) pour t ∈ [a, b]
γ(t) = γ2 (t − b + c) pour t ∈ [b, b + d − c]
On a γ(a) = γ1 (a) et γ(b + d − c) = γ2 (d)
Définition 3.0.5 Chemins équivalents :
Soient γ1 : I1 = [a, b] −−−→ C et γ2 : I2 = [c, d] −−−→ C deux chemins. On dit que γ1 et γ2
sont équivalents s’il existe une bijection croissante ϕ : I2 −−−→ I1 , continue et continûment
dérivable par morceaux, ainsi que la fonction réciproque ϕ−1 , telle que γ2 (t) = γ1 (ϕ(t)) dans I2 .
γ1 (I1 ) et γ2 (I2 ) sont alors les mêmes. les origines et les extrémités de γ1 et γ2 sont les mêmes.
Exemple 3.0.2 γ1 est un chemin donné, considérons le chemin γ2 tel que :
γ2 : t −−−→ γ1 (λt + µ) où λ > 0 et µ réel quelconque. les chemins γ1 et γ2 sont équivalents.
remarquons que lorsque t parcourt le segment [a, b], alors (λt + µ) parcourt le segment
[λa + µ, λb + µ]. Dans la pratique, il est bon de ne considérer que le chemin [0, 1].
Propriétés : R Rb
• Si f est telle que | f (z)| ≤ M, pour tout z ∈ γ(I), alors γ f (z) dz ≤ M a |γ′ (t)|dt = Mℓ,
ℓ est la longueur du chemin γ.
• Si γ1 et γ2 sont deux chemins équivalents alors :
Z Z
f (z) dz = f (z) dz
γ1 γ2
Théorème important
Preuve :
Z Z b Z b
b
f (z) dz =
′
f (γ(t))γ (t) dt =
′ ′
f ′ (γ(t)) d(γ(t)) = f (γ(t)) a = f (γ(b)) − f (γ(a)) = 0
γ a a
où α(z) est un chemin quelconque contenu dans D, d’origine un point fixe (arbitraire) z0 ∈ D
et d’extrémité z. La différence de deux primitives de f dans D est une constante.
Exemple 3.1.1 Soit D = C − {0}, et soit f (z) = 1/z qui est dérivable pour z dans D. Si l’on
considère le lacet γ : t −−−→ eit défini dans [0, 2π], qui est évidemment contenu dans D, on a
2π
eit
Z Z
dz
= i dt = 2iπ , 0
γ z 0 eit
Remarque :
• : On dit que γ1 est homotope à γ2 s’il existe une homotopie de γ1 à γ2 dans D.
• : On définit de la même manière l’homotopie de deux lacets dans D.
Soit ϕ : I × J −−−→ D, une homotopie de γ2 à γ1 , et en plus ϕ(a, s) = ϕ(b, s) ∀s ∈ J.
en particulier :
Z
f admet une primitive ⇐⇒ f (z) dz = 0, ∀γ lacet.
γ
Proposition 3.2.1
• Si γ1 et γ2 sont deux chemins homotopes alors, J(z0 , γ1 ) = J(z0 , γ2 ).
• J(z0 , γ) est toujours un nombre entier positif ou négatif.
Preuve :
Montrons la deuxième assertion que J(z0 , γ) ∈ Z.
Z t Z b
γ′ (s) γ′ (s)
Soit h(t) = ds, et donc h(b) = ds = 2πiJ(z0 , γ).
a γ(s) − z0 a γ(s) − z0
γ′ (t)
On a h′ (t) = , posons g(t) = (γ(t) − z0 ) e−h(t) , d’où
γ(t) − z0
g′ (t) = [−h′ (t)(γ(t) − z0 ) + γ′ (t)] e−h(t) = [−γ′ (t) + γ′ (t)] e−h(t) = 0, g est donc constante. On
a donc les équivalences suivantes
a
γ′ (s)
Z
Comme h(a) = ds = 0, la fonction exponentielle étant périodique de
a γ(s) − z0
période 2πi, on a alors h(b) = 2kπi où k ∈ Z.
Finalement 2kπi = 2πi.J(z0 , γ) ⇐⇒ J(z0 , γ) = k ∈ Z.
Interprétation géométrique : Le nombre J(z0 , γ) désigne le nombre de tours que fait γ
autour de z0 . Si k est positif, les tours se font dans le sens trigonométrique, sinon k est
négatif.
1 f (z)
Z
f (z0 ) · I(z0 , γ) = dz
2πi γ z − z0
Preuve :
Posons : f (z) − f (z )
0
z − z0
si z , z0
g(z) =
f ′ (z0 ) si z = z0
f analytique dans Ω;
∞
X f (n) (z0 )
f (z) = (z − z0 )n =⇒
n=0
n!
∞
X f (n) (z0 )
f (z) − f (z0 ) f ′′ (z0 )
g(z) = = f ′ (z0 ) + (z − z0 ) + ··· = (z − z0 )n−1 ;
z − z0 2! n=1
n!
Z
d’où g est analytique dans Ω qui est simplement connexe, on donc g(z) dz = 0 =⇒
γ
f (z) − f (z0 ) f (z) f (z0 )
Z Z Z
dz = 0 ⇐⇒ dz − dz = 0.
γ z − z0 γ z − z0 γ z − z0
D’où :
f (z) f (z0 ) 1
Z Z Z
dz = dz = f (z0 ) dz = 2πi f (z0 ) · I(z0 , γ)
γ z − z0 γ z − z0 γ z − z0
f (z)
Z
(n) n!
f (z0 ) · I(z0 , γ) = dz
2πi γ (z − z0 )n+1
Proposition 3.4.1
Preuve :
1
1.) Soit f (z) = elle est analytique dans C . Si r1 < r < r2 et γ(t) = a + r eit : 0≤
z−a
t ≤ 2π Z 2π
ri eit
Z
f (z) dz = dt = 2πi , 0
γ 0 r eit
2.) Soit
φ : [0, 2π] × [0, 1] −→ C
(t, s) 7−→ φ(t, s) = (1 − s)γ1 (t) + sγ2 (t)
On a bien :
φ(t, 0) = γ1 (t)
φ(t, 1) = γ2 (t)
φ(0, s) = (1 − s)γ1 (0) + sγ2 (0)
= (1 − s)γ1 (2π) + sγ2 (2π)
= φ(2π, s)
γ1 et γ2 sont homotopes.
Théorème 3.4.1
f : C −→ C une fonction analytique, et C = {z ∈ C/0 < r1 < |z − a| < r2 }. Alors pour tout z0
vérifiant 0 < r1 < r′1 < |z0 − a| < r′2 < r2 , on a :
1 f (z) 1 f (z)
Z Z
f (z0 ) = dz − dz
2πi γ2 z − z0 2πi γ1 z − z0
Preuve :
Posons f (z) − f (z )
0
z − z0
si z , z0
g(z) =
f ′ (z0 ) si z = z0
g est analytique,
Z comme γ1 etZ γ2 sont homotopes,Zalors :
f (z) − f (z0 ) f (z) − f (z0 )
Z
g(z) dz = g(z) dz ⇐⇒ dz = dz
γ1 γ2 γ1 z − z0 γ2 z − z0
f (z) 1 f (z) 1
Z Z Z Z
dz − f (z0 ) dz = dz − f (z0 ) dz
γ1 z − z0 γ1 z − z0 γ2 z − z0 γ2 z − z0
1
Z
dz est nulle puisque z0 est à l’extérieur de γ1 .
γ1 z − z0
Théorème 3.4.2
Soient C = {z ∈ C/0 < r1 < |z − a| < r2 }et f : C −→ C,
n=0 n=1
(z − a)n
avec :
1 f (z) 1
Z Z
cn = dz et dn = f (z)(z − a)n−1 dz
2πi γ (z − a)n+1 2πi γ
n=0 n=1
(z − a)n
n . o
pour tout z ∈ C = z ∈ C 0 < r1 < |z − a| < r2
Remarque : X
Posons f (z) = an (z − a)n , et soit γ(t) = a + r eit = z r1 < r < r2
X n∈Z
f (γ(t)) = an rn eint ; soit p ∈ Z ; on a alors :
n∈Z
Z 2π Z 2π X
X Z 2π
f (γ(t)) e −ipt
an r e e dt =
n int n
eit(n−p) dt = 2π · ap · rp
−ipt
dt = an r
0 0 n∈Z n∈Z 0
Z 2π
1
=⇒ ap = f (γ(t)) e−ipt dt =⇒ que les cœfficients de Laurent sont uniques et par
2πrp 0
conséquent, le développement de Laurent d’une fonction est unique.
Exemples :
1er :
2
Donner le développement de Laurent de f (z) = dans la couronne C =
n . o (z + 1)(z + 3)
z ∈ C 1 < |z| < 2 .
Réponse :
2 1 1
Écrivons que f (z) = = − .
(z + 1)(z + 3) z + 1 z + 3
1
• |z| > 1 =⇒ < 1, d’où
|z|
∞ ∞
1 1 1X n 1
X (−1)n
= = (−1) n =
z+1 1 z n=0 z zn+1
z 1+ n=0
z
4.1 Résidus
Définition 4.1.1 n . o
Soit f : C −→ C une fonction analytique au point z0 , et C = z ∈ C 0 < |z − z0 | < r (Disque
troué). On appelle résidu de f au point z0 , le cœfficient a−1 du développement de Laurent de f
au voisinage de z0 . Ce nombre est noté Res( f, z0)
Remarque :
Soit
∞
X a−2 a−1
f (z) = an (z − z0 )n = · · · + + + a0 + a1 (z − z0 ) + a2 (z − z0 )2 + · · ·
n=−∞
(z − z0 )2 (z − z0 )
le développement de Laurent de f au voisinage de z0 , comme ce développement existe
toujours pour les fonctions analytiques au voisinage de z0 , donc a−1 existe toujours et
est FINI.
Très important :
Dans l’exemple précédent on a trouvé que
∞ ∞
2 X (−1)n X (−1)n zn 1 1 1 z
f (z) = = − = · · · − 2 + − + 2 + · · · . Cela ne
(z + 1)(z + 3) n=0
zn+1
n=0
3 n+1 z z 3 3
signifie pas que Res( f, 0) = 1, car ce développement ne se fait pas au voisinage de 0
mais dans une couronne qui n’est pas un disque troué.
Par contre :
∞
2 1 1 1 2 1
X
f (z) = = − = (−1)n 1 − n+1 zn = − z + · · ·
(z + 1)(z + 3) z + 1 z + 3 n=0 3 3 3
donne Res( f, 0) = 0.
23
1 1
au voisinage de l’infini alors se trouve au voisinage de 0. Posons t = ; on a donc
z z
1 1
f (z) dz = − 2 f dt, d’où la définition :
t t
Définition 4.2.1 n . o
Soit f : C −→ C une fonction analytique au point z0 , et C = z ∈ C |z| > R, R > 0 . On
1 1
appelle résidu de f à l’infini, le nombre Res( f, ∞) = Res(g, 0) avec g(z) = − 2 f
z z
Remarque 4.2.1
∞
1 1 X a
X
n
Posons : f (z) = n
an z =⇒ − 2 f =− n+2
−∞
z z n∈Z
z
D’où l’on tire : Res( f, ∞) = −a−1 , et donc :
Res( f, 0) + Res( f, ∞) = 0
1
Remarque 4.2.2 Si f (z) se présente sous la forme f (z) = g alors ;
z
f : Ω′ −→ C, analytique.
Preuve : n . o
Posons Dk = z ∈ Ω 0 < |z − ak | < rk ⊂ Ω, on choisira rk aussi petit que possible de telle
manière que Dk ∩ Dk′ = ∅ pour k , k′ ; et soit Ck = Dk \ {ak } .
f étant analytique dans Ck admet donc un développement de Laurent dans cet en-
semble :
∞ ∞ ∞ ∞
X X X c−n,k X
f (z) = cn,k (z − ak ) =
n
cn,k (z − ak ) +
n
= cn,k (z − ak )n + uk (z).
n=−∞ n=0 n=1
(z − ak )n n=0
n
X
Posons alors g(z) = f (z) − uk (z) , donc :
k=1
• g est analytique dans Ω′ .
n
X
• Si z ∈ Ck g(z) = f (z) − uk (z) − u j (z)
j=1
j,k
n
X
comme pour j , k le point ak est régulier pour u j (z), il l’est aussi pour u j (z) ; d’autre
j=1
j,k
part, par définition le point ak est régulier pour f (z) − uk (z) donc il l’est pour g. on
peut donc prolonger g en une fonction analytique dans Ω tout entier, comme Ω est
simplement connexe, le théorème de Cauchy donne
Z
g(z) dz = 0,
γ
d’où la formule.
Exemple 4.2.3
1
Trouver le résidu au point z0 = 0 de la fonction f (z) = ; 0 est un pôle
cos(z − 1)
z2
d’ordre 2 ; on a : !′
1 1 sin(z − 1) sin 1
!
2 ′
Res( f, 0) = · lim ((z f (z)) = lim = lim =− ·
1! z−→0 z−→0 cos(z − 1) z−→0 cos (z − 1)
2 cos2 1
Exemple 4.2.4
cos z
Trouver le résidu au point z0 = i de la fonction f (z) = ; i est un pôle d’ordre
(z2 + 1)3
3 ; on a : !′′ !′
1 3 ′′ 1 cos z 1 −(z + i) sin z − 3 cos z
Res( f, i) = · lim((z − i) f (z)) = lim = lim
2! z−→i 2 z−→i (z + i)3 ! 2 z−→i (z + i)4
2 2
1 6(z + i) sin z + (12 − (z + i) ) cos z (3 sh 1 − 4 ch 1) i
= lim = ·
2 z−→i (z + i)5 16
Exemple 4.2.5
1 + z10
Trouver le résidu au point z0 = 0 de la fonction f (z) = ; 0 est un pôle d’ordre
z6 (4 + z)
6;
Inutile de préciser qu’on n’utilisera pas la formule (4.4). On utilisera directement le
développement de Laurent.
1 + z10 1 1 + z10 1
f (z) = 6 = 6· = 6 ·(1+z10 )(1−z/4+z2 /42 −z3 /43 +· · ·+(−1)n zn /4n +· · ·).
z (4 + z) 4z (1 + z/4) 4z
Dans ce produit, seul le cœfficient de z5 est utile, et qui est −1/45.
1 1
D’où Res( f, 0) = 1/4 · (−1)/45 = − 6 = − .
4 4096
Exemple 4.2.6
tg z − z
Trouver le résidu au point z0 = 0 de la fonction f (z) = ; ici il n’est pas facile
(1 − cos z)2
de dire directement l’ordre de la singularité ; on va utiliser la remarque (4.2.4).
1 3 2 17 7
tg z − z z + z5 + z + ···
3 15 315 4 1 34 1229 3
f (z) = = = · + z+ z + ···
(1 − cos z)2 1 4 1 6 3 z 45 3780
z − z + ···
4 24
4
0 est donc une singularité simple et on a Res( f, 0) = ·
3
Exemple 4.2.7
π
Trouver le résidu au point z0 = 0 de la fonction f (z) = z cos2 .
∞ z
2n 2n
π 1 + cos(2π/z) z X 2 π
On a f (z) = z cos2 = z = 1 +
z 2 2 (2n)!z2n
n=0
Si de plus, Z
lim f (z) dz = 0,
R−→∞ γ2
Z ∞ n
X
f (x) dx = 2πi Res( f, ak ). (4.5)
−∞ k=1
Premier cas :
P(z)
f (z) = où P et Q sont des polynômes premiers entre eux. Aucun des zéros de Q
Q(z)
n’étant réel. Supposons en outre que l’on ait,
deg Q ≥ 2 + deg P.
La formule (4.5) est valable, les ak étant les zéros de Q tels que Im ak > 0.
1
Posons f (z) = 2 · Les pôles de f sont simples et on a z1 = 1 + i et
z + 2iz + 2 − 4i
z2 = −1 − 3i, Im(z2 ) < 0, est à rejeter.
Les conditions sont toutes vérifiées, on a alors,
Z ∞
dx
= 2πiRes( f, 1 + i).
−∞ x + 2ix + 2 − 4i
2
1 1 1
Res( f, 1+i) = lim (z−1−i) f (z) = lim (z−1−i) = lim = ·
z−→1+i z−→1+i z2 + 2iz + 2 − 4i z−→1+i 2z + 2i 2 + 4i
Finalement,
1 2π π
I = 2πi ·
= +i ·
2 + 4i 5 5
2
1 (x + 2) − i(2x − 4) (x2 + 2) − i(4 − 2x) ,
Remarquons que, f (x) = 2 = =
x + 2ix + 2 − 4i (x2 + 2)2 + (2x − 4)2 x4 + 8x2 − 16x + 20
d’où l’on déduit,
(x2 + 2)dx
Z ∞
2π ,
=
x + 8x − 16x + 20
4 2 5
Z−∞
∞
(4 − 2x)dx π
= ·
−∞ x + 8x − 16x + 20
4 2 5
deg Q ≥ 1 + deg P.
La formule (4.5) est valable, les ak étant les zéros de Q tels que Im ak > 0.
∞
sin x dx
Z
I= ·
−∞ x2+ 2x + 2
eiz
Soit f (z) = 2 , on a deux pôles simples z1 = −1 + i, et z2 = −1 − i ce dernier est
z + 2z + 2
à rejeter.
eiz e−1−i
On a donc Res( f, −1 + i) = lim (z + 1 − i) f (z) = lim (z + 1 − i) 2 = ·
Z ∞ z−→−1+i z−→−1+i z + 2z + 2 2i
eix dx e−1−i
Finalement, 2 + 2x + 2
= 2πi = π e−1−i = π e−1 (cos 1−i sin 1) d’où l’on déduit,
−∞ x 2i
Z ∞
sin x dx
I= = −π e−1 sin 1,
x + 2x + 2
2
Z−∞
∞
cos x dx
J= = π e−1 cos 1.
−∞ x 2 + 2x + 2
Z π
4.3.2 Intégrale du type I = R(cos θ, sin θ) dθ
−π
Soit R(x, y) une fonction rationnelle en x et en y qui n’a pas de pôles sur le cercle
x2 + y2 = 1, alors on a :
π !
z + z−1 z − z−1
Z Z
dz
I= R(cos θ, sin θ) dθ = R , (4.6)
−π |z|=1 2 2i iz
où la somme est étendue à tous les pôles de f (z) tels que |zk | < 1.
Z ∞
4.3.3 Intégrale du type I= xα−1Q(x) dx.
0
α est un réel strictement positif, R une fraction rationnelle n’ayant pas de pôle réel
positif ou nul, et telle que Q(0) , 0 et lim xα |Q(x)| = 0.
x−→∞
Si Q = P/S ou P et S sont deux polynômes, on a deg P < deg S − α.
On va considérer cette fois la fonction
Réponse :
1
Ici Q(x) = , toutes les conditions sont vérifiées, d’où
(x + 1)3
∞
Log2 x ∞
(Log x + 2πi)2 1
Z Z !
2
dx − dx = 2πiRes Log z, −1 ,
0 (x + 1)3 0 (x + 1)3 (z + 1)3
ou encore,
∞
4πi Log x − 4π2 1
Z !
2
− dx = 2πiRes Log z, −1 .
0 (x + 1)3 (z + 1)3
Comme −1 est un pôle !triple, pour le résidu on a donc, !!′′
1 2 1 3 1 2
Res Log z, −1 = lim (z + 1) Log z
(z + 1)3 2! z−→−1 (z + 1)3
1 ′′ 1 − Log z
lim Log2 z = lim
=
2! z−→−1 z−→−1 z2
1 − Log(−1) 1 − (0 + iπ)
= = = 1 − iπ.
(−1)2 1
Finalement,
Log x
Z ∞ Z ∞
2 dx
−4πi dx + 4π = 2πi(1 − iπ) = 2πi + 2π2 .
0 (x + 1)3
0 (x + 1) 3
Conclusion, ∞
Log x dx 1
Z
=−
(x + 1)3 2
Z0 ∞
dx 1
= ·
0 (x + 1)3 2