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Rappels d’Analyse Complexe

MF101

Ce complément de cours présente les principales propriétés des fonctions complexes, pour une
approche rigoureuse, on pourra se reporter à la “Théorie élémentaire des fonctions analytiques
d’une ou plusieurs varaibles complexes”, HERMANN, PARIS H. Cartan(1985).

1 Fonctions Holomorphes
Considérons une fonction f (z) de C dans C où C est l’ensemble des nombres complexes.
Définition: on dit que la fonction f (z) est holomorphe en z = x + iy, si elle possède une dérivée:
f (z + ∆z) − f (z)
f 0 (z) = lim∆z→0 (1)
∆z

1.1 Conditions de Cauchy-Riemann


Pour que la fonction G(x, y) = P (x, y) + iQ(x, y) soit holomorphe, il faut et il suffit que les
fonctions P et Q vérifient les conditions dites de Cauchy-Riemann suivantes:
∂P ∂Q ∂P ∂Q
= et =− (2)
∂x ∂y ∂y ∂x
Démonstration On rappelle au préalable que:

z = x + iy et z̄ = x − iy (3)

On a donc:
z + z̄ z − z̄
x= , y= (4)
2 2i
alors:    
∂G ∂G ∂x ∂G ∂y 1 ∂P ∂Q i ∂P ∂Q
= + = − + + (5)
∂ z̄ ∂ x̄ ∂ z̄ ∂ ȳ ∂ z̄ 2 ∂x ∂y 2 ∂y ∂x
Supposons que les conditions de Cauchy-Riemann (??) soient vérifiées par P et Q on obtient alors
immédiatement: ∂G dG
∂ z̄ = 0, ainsi G admet bien une dérivée dz , la fonction G est alors Holomorphe.
Réciproquement si la fonction G est holomorphe on a ∂G ∂ z̄ = 0. La partie réelle et la partie imaginaire
de ∂G
∂ z̄ sont alors nulles. Les deux fonctions P et Q vérifient donc les conditions de Cauchy.

1.2 Conséquences
Si P et Q vérifient (??) alors on a:

∂2P ∂2Q ∂2P


= = − on a donc ∆P = 0 (6)
∂2x ∂x∂y ∂2y
On obtient symétriquement:
∆Q = 0 (7)
On dit que P (x, y) et Q(x, y) sont des fonctions harmoniques conjuguées. D’autre part, si
G(z) est holomorphe dans un domaine, les courbes P (x, y) = cte et Q(x, y) = cte forment un réseau
orthogonal:
~
gradP ~
. gradQ =0 (8)

1
Enfin la dérivée de G, peut prendre différentes forme:
dG ∂P ∂Q ∂P ∂P ∂Q ∂P ∂Q ∂Q
= + = −i = −i = +i (9)
dz ∂x ∂x ∂x ∂y ∂y ∂y ∂y ∂x

2 Fonctions multiformes
2.1 Définition
Une fonction f (z) est dite multiforme, lorsqu’à une valeur de z correspondent plusieurs valeurs de
le fonction f (z)

2.2 La fonction Logarithme


La fonction logarithme G(z) = log(z) admet une infinité de détermination. En effet z = re iθ et
0
z 0 = reiθ avec θ 0 = θ + 2kπ avec k = ±n et n entier correspondent au même point dans le plan
complexe. Par contre, la fonction f (z) et f (z 0 ) sont différentes::

f (z) = log(r) + iθ 0 (10)

Il faut donc préciser la variation de θ afin de n’obtenir qu’une seule détermination. On appelle
détermination principale de la fonction log la fonction:

f (z) = log(r) + iθ avec −π <θ ≤π (11)

3 Développement en série. Points singuliers


3.1 Développement en série de Taylor
THEOREME
Si la fonctionf (z) est holomorphe sur et à l’intérieur d’un cercle C de centre z0 et de rayon r, elle
est développable en série de Taylor au voisinage de z0 :

X Z
f n (z0 ) n! f (z)
f (z) = (z − z0 )n avec f n (z0 ) = dz (12)
n=0
n! 2πi C (z − z0 )n+1

Le point z0 est un point régulier de f (z). Tout point non régulier est dit singulier. Au voisinage
d’un point singulier la fonction f (z) n’est pas développable en série de Taylor.
Une fonction est dite analytique dans un domaine si, en tout point de ce domaine,
on peut la développer en série entière. Ainsi une fonction Holomorphe sur un domaine est
analytique. Réciproquement une fonction analytique est Holomorphe.

3.2 Développement en série de Laurent


Ce développement constitue une généralisation du développement en série de Taylor.
THEOREME
Si la fonctionf (z) est holomorphe à l’intérieur de la couronne circulaire limitée par les deux cercles
centrés en z0 et de rayon r et R ave R > r alors en tout point de ce domaine, la fonction f (z) est
développable en série de Laurent de la fome:

X Z
1 f (z)
f (z) = an (z − z0 )n avec an = dz (13)
n=−∞
2πi C (z − z0 )n+1

2
le long d’une courbe fermée C contenue dans la couronne. La série est convergente dans la
couronne circulaire.

Fig 1: Couronne circulaire

3.3 Classification des points singuliers


On peut écrire la série de Laurent de f (z) définie en (??) sous la forme:
−1
X ∞
X
f (z) = an (z − z0 )n + an (z − z0 )n (14)
n=−∞ n=0

La première somme est appelée partie principale et la seconde partie régulière.

3.3.1 Pôle d’ordre p


Le point z0 est un pôle d’ordre p de f (z) si la partie principale de la série de Laurent de f (z) au
P
voisinage de Z0 est de la forme: −1 n=−p an (z − z0 )
n

La fonction f (z) devient infinie lorsque |z − z0 | tend vers zéro et se comporte de la forme:
a−p
f (z) ∼ (15)
(z − z0 )p

3.3.2 Point singulier essentiel


Le point z0 est un point singulier essentiel de f (z) si la partie principale de la série de Lau-
rent au voisinage de z0 comporte un nombre infini de termes. Remarque: le terme a1 dans le
développement en série de Laurent (??) est appelé le résidu de f (z) au point z0

4 Intégration par la méthode des Résidus


4.1 Domaine simplement connexe
On appelle domaine simplement connexe Ω un domaine pour lequel toute courbe fermée de Ω ne
contient que des éléments de Ω.

Fig 2: Domaine simplement connexe

3
On peut voir la différence ci-dessous. En effet, une courbe entourant le domaine délimité par
C1 ne contient pas que des éléments de Ω.

Fig 3: Domaine multiplement connexe

4.2 Théorème de Cauchy


Si la fonction f (z) est holomorphe dans un domaine simplement connexe (figure 1.) alors:
Z
f (z)dz = 0 (16)
C

Plu généralement si f (z) est holomorphe dans un domaine multiplement connexe Ω limité par le
contour ∂Ω et n contours Ci alors:
Z n Z
X
f (z)dz = f (z)dz (17)
C k=1 Ck

4.3 Théorème des résidus


: Si une fonction complexe f (z) est uniforme et holomorphe á l’intérieur du contour fermé C,
à l’exeption d’un nombre fini n de points singuliers isolés (pôles ou points singuliers essentiels),
l’intégrale de f (z) évaluée le long de C dans le sens direct (sens inverse des aiguilles d’une montre)
est égale au produit 2πi de la somme des résidus des points singuliers à l’intérieur de C:
Z n
X
f (z)dz = 2iπ Res(f, zk ) (18)
C k=1

Nous avons défini précédemment la notion de résidu. Dans le cas oú le développement en série de
Laurent n’est pas accessible, on peut déterminer les résidus en suivant les “recettes” ci-dessous:

• z0 est un pôle simple alors Res(f (z), z0 ) = limz→z0 ((z − z0 )f (z))


P (z)
• Si la fonction f (z) s’écrit sous la forme: Q(z) alors toujours dans le cas d’un pôle simple
P (z0 )
Res(f (z), z0 ) = Q0 (z0 )

1 dp−1
• z0 est un pôle d’ordre p Res(f, z0 ) = (p−1)! limz→z0 dz p−1
((z − z0 )p f (z))

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