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Exercice 2. On considère l’espace vectoriel E = Rn [X] des polynômes de degré inférieur ou égal à
n et l’application F : E → R définie par F (P ) = (P (0))2
(1) Soit P ∈ E. Montrer que F est différentiable au point P et calculer sa différentielle (DF )(P )(H)
en ce point, évaluée en un polynôme H ∈ E.
(2) Montrer que l’application DF : E → L(E, R) est linéaire.
(3) Montrer que F est deux fois différentiable et calculer sa différentielle seconde.
(4) Montrer que F est de classe C ∞ et écrire sa formule de Taylor à l’ordre 2 en P.
Solution :
1
L3 MFA et MI Université Paris Cité - Campus des Grands Moulins
Calcul Différentiel (CD5) Année 2022-2023
1. On rappelle que E est de dimension finie et donc toutes les normes sur E sont équivalentes
2
L3 MFA et MI Université Paris Cité - Campus des Grands Moulins
Calcul Différentiel (CD5) Année 2022-2023
Donc F est de classe C ∞ sur E comme fonction polynomiale. De plus, pour tout P ∈ E
(
∂F
∂a0
(P ) = 2a0
∂F
∂ai
(P ) = 0 ∀i = 1, · · · , n
et donc, pour tout H = h0 + h1 X + · · · + hn X n ,
(DF )(P )(H) = 2a0 h0 .
(2) La linéarité de DF est évidente et on laisse la rédaction des détailles au lecteur.
(3) D’après la première question F est de classe C ∞ , et on en déduit que, pour tout P = a0 + a1 X +
· · · + an X n ∈ E, on a ( 2
∂ F
∂a2
(P ) = 2
0
∂2F
∂ai ∂aj
(P ) = 0 si i+j ≥1
Ainsi, pour tout H = h0 + h1 X + · · · + hn X n et tout K = k0 + k1 X + · · · + kn X n
(DF )2 (P )(H)(K) = 2h0 k0 .
(4) D’après la question précédente,
∂ 3F
(P ) = 0.
∂ai ∂aj ∂ak
En particulier, Dn F est nulle pour tout n ≥ 3. Ainsi la formule de Taylor ici à l’ordre 2 est
exacte
1
F (P + H) = (a0 + h0 )2 = a20 + 2a0 h0 + h20 = F (P ) + (DF )(P )(H) + (D2 F )(P )(H)(H).
2
Solution :
Comme Mn (R) est de dimension finie, on en déduit que LA est continue. De plus, en choisissant
une norme k · k sous multiplicative sur Mn (R) on a :
∀H ∈ Mn (R), kH 2 k ≤ kHk2
et donc H 2 = O (kHk). Ainsi, pour tout H ∈ Mn (R),
ϕ(A + H) = ϕ(A) + LA (H) + O (kHk)
et l’application ϕ est différentiable en A et sa différentielle en A est (Dϕ)(A) = LA .
(2) D’abord on rappelle que si X = (xi,j )1≤i,j≤n ∈ M (n, R) alors
X
det X = ε(σ)xσ(1),1 xσ(2),2 · · · xσ(n),n .
σ∈Sn
où Sn est le groupe des permutations de {1, 2, · · · , n} et, pour tout σ ∈ Sn , ε(σ) est la signature
de σ. Donc l’application X 7→ det X est une fonction polynomiale en les coefficients xij de X et
donc différentiable sur Mn (R). De plus, d’après la question précédente, ϕ est différentiable sur
Mn (R). Ainsi ψ = det ◦ϕ est différentiable comme la composée de deux fonctions qui le sont.
(3) D’après la question précédente, pour tout A ∈ Mn (R), on a
Dψ(A) = D det(ϕ(A) ◦ Dϕ(A)
En particulier, si A = 0 alors ϕ(0) = 0 et donc
Dψ(0) = D det(ϕ(0) ◦ Dϕ(0) = D det(0) ◦ Dϕ(0).
Pour tout (i, j) ∈ {1, 2, · · · , n} × {1, 2, · · · , n} notons Eij la matrice dont tous les coefficients
sont nuls sauf celui à l’intersection de la ième ligne et jème colonne qui vaut 1. Puisque n ≥ 2,
on a
∂ det det(0 + tEij ) − det(0)
(0) = lim =0
∂xi,j t→0 t
Ainsi D det(0) est l’application nulle de Mn (R) vers L(Mn (R), R) et donc Dψ(0) est nulle aussi.
(4) D’après la question 2),
∀H ∈ Mn (R), Dψ(In )(H) = D det(ϕ(In ) (Dϕ(In )(H))
Or ϕ(In ) = (n + 1)In et Dϕ(In )(H) = 2H + Tr(H)In . Ainsi
∀H ∈ Mn (R), Dψ(In )(H) = D det((n + 1)In ) (2H + Tr(H)In ) .
Or d’après la formule rappelée avec A = (n + 1)In on a
1
∀H ∈ Mn (R) D(det)((n + 1)In )(H) = (n + 1)n Tr( (2H + Tr(H)In ))
n+1
= (n + 1)n−1 (n + 2)Tr(H).