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SESSION 2017

CONCOURS COMMUN POLYTECHNIQUE (ENSI)

FILIERE MP

MATHEMATIQUES 1

EXERCICE 1

Q1 La fonction f1 : (x, y) 7→ x2 − y2 est de classe C1 sur R2 en tant que polynôme, à valeurs dans R et la fonction
f2 : t 7→ sin t est de classe C∞ sur R. Donc, la fonction f = f2 ◦ f1 est de classe C1 sur R2 et en particulier, f est
différentiable en tout point de R2 .
De même, la fonction g est de classe C1 sur R2 car ses composantes le sont et en particulier, g est différentiable en tout
point de R2 .
Soit (x0 , y0 ) ∈ R2 .

 
∂f ∂f
2x0 cos x20 − y20

−2y0 cos x20 − y20
 
Jac(x0 ,y0 ) (f) = (x0 , y0 ) (x0 , y0 ) =
∂x ∂y
= 2 cos x20 − y20
 
x0 −y0 ,

et en posant g = (g1 , g2 )
∂g1 ∂g1
 
(x , y ) (x0 , y0 )
 ∂x 0 0
 
∂y 1 1
Jac(x0 ,y0 ) (g) =  ∂g = .

2 ∂g2 1 −1
(x0 , y0 ) (x0 , y0 )
∂x ∂y

Pour (x, y) ∈ R2 , f ◦ g(x, y) = sin (x + y)2 − (x − y)2 = sin(4xy).



Q2
Posons h = f ◦ g. Soit (x0 , y0 ) ∈ R2 .
∂h ∂h
dh(x0 ,y0 ) = (x0 , y0 ) dx + (x0 , y0 ) dy = 4y0 cos (4x0 y0 ) dx + 4x0 cos (4x0 y0 ) dy
∂x ∂y
ou encore

∀(u, v) ∈ R2 , dh(x0 ,y0 ) (u, v) = 4 cos (4x0 y0 ) (y0 u + x0 v) .

∀(x, y) ∈ R2 , ∀(u, v) ∈ R2 , d(f ◦ g)(x,y) (u, v) = 4 cos (4xy) (yu + xv).

Retrouvons ce résultat à partir des matrices jacobiennes de f et g. Soit (x, y) ∈ R2 .

Jac(x,y) (f ◦ g) = Jacg(x,y) (f) × Jac(x,y) (g)


 
 1 1
= 2 cos (x + y)2 − (x − y)2

x+y−(x − y)
1 −1
 
= 2 cos(4xy) x + y − x + y x + y + x − y = 4 cos(xy) y x

∂f ◦ g ∂f ◦ g
et on retrouve (x, y) = 4y cos(4xy) et (x, y) = 4x cos(4xy).
∂x ∂y

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EXERCICE 2
2 1
Q3 Pour (p, q) ∈ (N∗ ) , posons up,q = .
p2 q2
2
• Pour tout (p, q) ∈ (N∗ ) , up,q ∈ R+ .
• Pour tout p ∈ N∗ , la série de terme général up,q , q > 1, converge et
+∞ +∞
X 1 X 1 π2
up,q = = .
p2 q2 6p2
q=1 q=1

+∞
X π2 π4
• La série de terme général up,q = 2
, p ∈ N∗ , converge et a pour somme .
6p 36
q=1

X 1 π4
On sait alors que la suite (up,q )(p,q)∈N∗ est sommable et que = .
p2 q2 36
(p,q)∈N∗

2 1 2
Q4 Pour (p, q) ∈ (N∗ ) , posons vp,q = . Pour tout (p, q) ∈ (N∗ ) , vp,q ∈ R+ .
p2 + q2
1
Soit p ∈ N∗ . La série de terme général , q > 1, converge et
p2 + q2

+∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
1 1 1 1
> = =
p2 + q2 p2 + 2pq + q2 (p + q)2 k2
q=1 q=1 q=1 k=p+1
+∞
X +∞ 
X 
1 1 1
> = −
k(k + 1) k k+1
k=p+1 k=p+1
1
= (série télescopique).
p+1
+∞
X
1 1
La série de terme général , p > 1, est divergente. Il en est de même de la série de terme général , p > 1.
p+1 p + q2
2
q=1
On en déduit que la suite (vp,q )(p,q)∈N∗ n’est pas sommable.

PROBLÈME : séries trigonométriques


Partie I - Exemples

1 1
Q6 Pour n ∈ N, on pose : ∀x ∈ R, fn (x) = cos(nx) + n sin(nx).
2n 3
Soit n ∈ N. Pour tout x ∈ R,
1 1 1 1 1
|fn (x)| 6
n
| cos(nx)| + n | sin(nx)| 6 n + n 6 2 × n ,
2 3 2 3 2
1 1
puis kfn k∞ 6 2 × n . Puisque la série géométrique de terme général 2 × n , n ∈ N, converge, la série de fonctions de
2 2
terme général fn , n ∈ N, converge normalement sur R.
ix  ix n
e 1 e
Soit p > 2 fixé. Soit x ∈ R.
= < 1. Donc, la série géométrique de terme général , n ∈ N, converge et
p p p
+∞  ix n
X e 1 p − e−ix p − cos x + i sin x p − cos x + i sin x
= ix
=p 2
=p =p 2 .
p e ix (p − cos x) 2 + sin2 x p + 1 − 2p cos x
|p − e |
n=0 1−
p
On en déduit que

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+∞  ix n
+∞ +∞
! !
X 1 X 1 inx X e
cos(nx) = Re e = Re
2n 2n 2
n=0 n=0 n=0
2 − cos x
=2
5 − 4 cos x
et

+∞ +∞ +∞  ix n
! !
X 1 X 1 inx X e
sin(nx) = Im e = Im
3n 3n 3
n=0 n=0 n=0
sin x
=3
10 − 6 cos x
Finalement,

+∞ 
X 
1 1 4 − 2 cos x 3 sin x
∀x ∈ R, n
cos(nx) + n
sin(nx) = + .
2 3 5 − 4 cos x 10 − 6 cos x
n=0

Q6 Pour x ∈ R,

 ix 
ϕ(x) = exp(cos x) cos(sin x) = Re exp(cos x)ei sin x = Re e(e )


+∞ n ! +∞ inx
!
X eix X e
= Re = Re
n! n!
n=0 n=0
+∞
X cos(nx)
= .
n!
n=0

1
Q7 Pour n ∈ N, posons an = . La suite (an ) est de limite nulle mais la série numérique de terme général
n+1
1
an cos(n × 0) = , n ∈ N, diverge. Donc, la série de fonctions de terme général x 7→ an cos(nx), n ∈ N, ne converge
n+1
pas simplement sur R.

sin(nx) π
Q8 Pour n ∈ N∗ et x ∈ R, posons fn (x) = √ . Pour tout n ∈ N∗ , en posant xn = ,
n 2n

|sin (nx)| |sin (xn )| 1
kfn k∞ = sup √ , x∈R > √ = √ ,
n n n
sin(nx)
qui est le terme général d’une série divergente. Donc, la série de fonctions de terme général x 7→ √ , n ∈ N∗ , ne
n
converge pas normalement sur R.

Partie II - Propriétés

Q9 Pour n ∈ N et x ∈ R, posons fn (x) = an cos(nx) + bn sin(nx). Pour n ∈ N et pour tout réel x,

|fn (x)| 6 |an | | cos(nx)| + |bn | | sin(nx)| 6 |an | + |bn | .


Donc, pour tout n ∈ N, kfn k∞ 6 |an | + |bn | qui est, par hypothèse, le terme général d’une série numérique convergente.
Donc, la série de fonctions de terme général fn , n ∈ N, converge normalement (et en particulier, uniformément et
simplement) sur R.

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Q10 Le résultat est clair si a = b = 0. Sinon, pour tout x réel,
p
p
2 2
a b
= a2 + b2 | cos (x − α) |
|a cos x + b sin x| = a + b √ cos x + √ sin x
a 2 + b2 a 2 + b2
 2  2
a b a b
où α est un réel tel que cos(α) = √ et sin(α) = √ (α existe car √ + √ = 1).
a 2 + b2 a 2 + b2 a 2 + b2 a 2 + b2
Mais alors, pour tout réel x
p p
|a cos x + b sin x| = a2 + b2 | cos (x − α) | 6 a2 + b2
avec
√ égalité effectivement obtenue si x = α. Donc, le maximum sur R de la fonction x 7→ |a cos x + b sin x| existe et est égal
à a 2 + b2 .

Q11 Par hypothèse, la série de fonctions de terme général x 7→ an cos(nx) + bn sin(nx), np ∈ N, converge normalement
sur R. D’après la question précédente, on en déduit que la série numérique de terme général a2n + b2n , n ∈ N, converge.
Puisque pour tout n ∈ N,
q q
|an | = a2n 6 a2n + b2n ,
la série numérique de terme général |an |, n ∈ N, converge ou encore p la série numérique de terme général an , n ∈ N,
converge absolument. De même, puisque pour tout n ∈ N, |bn | 6 a2n + b2n , la série numérique de terme général bn ,
n ∈ N, converge absolument. En particulier, les suites (an ) et (bn ) convergent vers 0.

Q12 Chaque fonction fn : x 7→ an cos(nx) + bn sin(nx), n ∈ N, est continue sur R et la série de fonctions de terme
+∞
X
général fn , n ∈ N, converge normalement et en particulier uniformément sur R vers la fonction f = fn . Donc la
n=0
fonction f est continue sur R.
Pour x ∈ R,
+∞
X +∞
X
f(x + 2π) = (an cos(nx + 2nπ) + bn sin(nx + 2nπ)) = (an cos(nx) + bn sin(nx)) = f(x)
n=0 n=0

et donc f est 2π-périodique. Finalement, f ∈ C2π .

Q13 Soit n ∈ N∗ .
Zπ Zπ  
1 1 sin(2nx)
cos2 (nx) dx = (1 + cos(2nx)) dx = π + π = π.
−π 2 −π 2 2n −π

On note que pour n = 0, cos2 (nx) dx = 2π.
−π

Soient k et n deux
Z π entiers naturels pas nécessairement distincts (erreur d’énoncé). La fonction x 7→ sin(kx) cos(nx) est
impaire et donc sin(kx) cos(nx) dx = 0.
−π

Q14 Soit n ∈ N∗ . Par hypothèse, la série de fonctions de terme général x 7→ fk (x) cos(nx) = ak cos(kx) cos(nx) +
bk sin(kx) cos(nx), converge normalement sur R et donc uniformément sur le segment [−π, π]. On peut intégrer terme à
terme et on obtient

Zπ Z +∞
!
1 1 π X
αn (f) = f(x) cos(nx) dx = (ak cos(kx) + bk sin(kx)) cos(nx) dx
π −π π −π
k=0
+∞ Z π Zπ 
1X 1
= cos(kx) cos(nx) dx + sin(kx) cos(nx) dx = × πan
π −π −π π
k=0
= an .

De même,

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+∞ Z π Zπ 
1X 1
α0 (f) = cos(kx) dx + sin(kx) dx = × 2πa0
π −π −π π
k=0
= 2a0 .

Q15 Puisque la série de fonctions de terme général un , n ∈ N, converge normalement sur R vers la fonction g, la question
précédente, appliquée à la fonction g, montre immédiatement que pour tout n ∈ N, αn (g) = αn (f) et βn (g) = βn (f).

Q16 Le résultat admis ne sert à rien : pour tout réel x,

+∞ +∞
α0 (f) X α0 (g) X
f(x) = + (αn (f) cos(nx) + βn (f) sin(nx)) = + (αn (g) cos(nx) + βn (g) sin(nx)) = g(x).
2 2
n=1 n=1

Q17
Z Supposons f paire. Pour tout n ∈ N, la fonction x 7→ f(x) sin(nx) est impaire et donc pour tout n ∈ N, βn (f) =
1 π
f(x) sin(nx) dx = 0. De même, pour tout n ∈ N, la fonction x 7→ f(x) cos(nx) est impaire et donc pour tout n ∈ N,
π −π Z
2 π
αn (f) = f(x) cos(nx) dx.
π 0

Q18 Graphe de f.

11

10

1
−3π −2π −π π 2π 3π
−10 −9 −8 −7 −6 −5 −4 −3 −2 −1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

f est dans C2π et est paire. Donc, pour tout x réel,


+∞ +∞
α0 (f) X α0 (f) X
f(x) = + (αn (f) cos(nx) + βn (f) sin(nx)) = + αn (f) cos(nx).
2 2
n=1 n=1
Z Z
2 π 2 π 2 2 π3 2π2
α0 (f) = f(x) dx = x dx = × = puis, pour n ∈ N∗ , une double intégration par parties, licite, fournit
π 0 π 0 π 3 3

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Zπ π Z π 
2 sin(nx)
2 sin(nx)
αn (f) = x2 cos(nx) dx = x2
− 2x dx
π
0 π
n 0 0 n
Zπ  π Z π 
4 4 cos(nx) cos(nx)
= x(− sin(nx)) dx = x − dx
nπ 0 nπ n 0 0 n
n
4 π cos(nπ) 4(−1)
= × −0= .
nπ n n2
Finalement, pour tout réel x,
+∞ +∞
α0 (f) X π2 X (−1)n
f(x) = + αn (f) cos(nx) = +4 cos(nx).
2 3 n2
n=1 n=1

1
De plus, puisque la série numérique de terme général 2 , n > 1, converge, la série de fonctions ci-dessus converge
n
normalement sur R.
+∞
π2 X (−1)n
Q19 Pour x = 0, on obtient 0 = +4 et donc
3 n2
n=1
+∞
X (−1)n π2
= − .
n2 12
n=1

Ensuite,

+∞ +∞ +∞
X 1 X (−1)n X 1 + (−1)n
2
+ 2
=
n n n2
n=1 n=1 n=1
+∞
X +∞
2 1X 1
= =
(2p)2 2 n2
n=1 n=1

+∞ +∞
1X 1 X (−1)n π2
et donc 2
= − 2
= puis
2 n n 12
n=1 n=1
+∞
X 1 π2
2
= .
n 6
n=1

On en déduit encore
+∞ +∞ +∞
1 π2 π2
X X X  
1 1 1
= − = 1 − = .
(2n + 1)2 n2 (2n)2 4 6 8
n=1 n=1 n=1

ln(1 + x) ln(1 + x)
Q20 La fonction f : x 7→ est continue sur ]0, 1] et prolongeable par continuité en 0 ( ∼ 1). Donc,
x x x→0
la fonction f est intégrable sur ]0, 1] et en particulier sur ]0, 1[.
Pour tout réel x de ]0, 1[,
+∞ +∞
1 X (−1)n−1 xn X (−1)n−1 xn−1
f(x) = = .
x n n
n=1 n=1
+∞
(−1)n−1 xn−1 X
Pour n ∈ N∗ et x ∈]0, 1[, posons fn (x) = de sorte que f = fn .
n
n=1

• Chaque fonction fn , n ∈ N∗ , est continue par morceaux sur ]0, 1[.


• La série de fonctions de terme général fn , n ∈ N∗ , converge simplement sur ]0, 1[ vers la fonction f et de plus,
la fonction f est continue par morceaux sur ]0, 1[.
• Enfin,

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+∞ Z 1
X +∞ Z 1 n−1
X +∞
X
x 1
|fn (x)| dx = dx = 2
< +∞
n n
n=1 0 0
n=1 n=1

D’après un théorème d’intégration terme à terme et d’après la question précédente„

Z1 +∞ Z 1 +∞ Z1 +∞
X X
n−1 xn−1 X (−1)n−1
f(x) dx = fn (x) dx = (−1) dx =
0 n n2
n=1 0 n=1 0 n=1
+∞
X n 2
(−1) π
=− =
n2 12
n=1

Q21 La question 18 fournit un exemple de série trigonométrique qui converge normalement sur R vers une fonction f,
continue sur R et 2π-périodique mais non dérivable sur R car non dérivable en les (2k + 1)π, k ∈ Z. Donc, la somme d’une
série trigonométrique qui converge normalement sur R n’est pas nécessairement dérivable sur R.
Supposons de plus que les séries numériques de termes généraux respectifs nan et nbn soient absolument convergentes.
En particulier, les séries numériques de termes généraux an et bn sont absolument convergentes (car pour tout n ∈ N,
|an | 6 |nan | et |bn | 6 |nbn |).
• La série de fonctions de terme général fn : x 7→ an cos(nx) + bn sin(nx), n ∈ N, est converge normalement et
+∞
X
en particulier simplement sur R vers la fonction f = fn .
n=0
• Chaque fonction fn , n ∈ N, est dérivable sur R.
• La série des dérivées fn′ : x 7→ nbn cos(nx) − nan sin(nx), n ∈ N, est normalement et en particulier uniformément
convergente sur R (car les séries numériques de termes généraux respectifs nbn et −nan sont absolument convergentes).
D’après le théorème de dérivation terme à terme, f est dérivable sur R et pour tout réel x,
+∞
X
f ′ (x) = (nbn cos(nx) − nan sin(nx)) .
n=1

+∞
X
n sin(nx)
Q22 La série numérique de terme général , n ∈ N, est absolument convergente. Donc, la fonction f : x 7

3n 3n
n=0
est dérivable sur R et pour tout réel x,
+∞
X n
f ′ (x) = cos(nx).
3n
n=0

Donc, pour tout réel x,

+∞
X  ′  ′
n 3 sin x 3 sin x 3 cos x(5 − 3 cos x) − sin x(3 sin x)
n
cos(nx) = = = ×
3 10 − 6 cos x 2 5 − 3 cos x 2 (5 − 3 cos x)2
n=0
3 5 cos x − 3
= × .
2 (5 − 3 cos x)2

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