MP 2 Exercice Calcul différentiel 2020 - 2021

Exercice (Mines-Ponts 2015)

∂2f ∂2f
Soit f une fonction C 2 (R2 , R) telle que : + = 0.
∂x2 ∂y 2
∂f ∂g ∂f ∂g
1. Montrer qu’il existe g fonction de C 2 (R2 , R) telle que = et =− .
∂x ∂y ∂y ∂x
On pourra écrire Z 1
d
g(x, y) = C + (g(tx, ty))dt
0 dt
Z 2π
2. Soit φ(r) = f (r cos(t), r sin(t))dt montrer que φ est C 1 et calculer r × φ′ (r).
0
3. Montrer que φ est constante.

Solution :
1. Procédons par analyse-synthèse.
∂f ∂g ∂f ∂g
— Analyse : Supposons qu’il existe une fonction g ∈ C 2 (R2 , R) telle que = et = − .
∂x ∂y ∂y ∂x
D’après le théorème fondamental de l’analyse, pour tout (x, y) ∈ R2 ,
Z 1
d
g(x, y) = g(0, 0) + (g(tx, ty))dt
0 dt

Or,
d ∂g ∂g ∂f ∂f
(g(tx, ty)) = x (tx, ty) + y (tx, ty) = −x (tx, ty) + y (tx, ty)
dt ∂x ∂y ∂y ∂x
On en déduit que Z 1
∂f ∂f
g(x, y) = g(0, 0) + −x (tx, ty) + y (tx, ty)dt
0 ∂y ∂x
— Synthèse : On pose Z 1
∂f ∂f
g : (x, y) 7→ −x (tx, ty) + y (tx, ty)dt
0 ∂y ∂x
On peut choisir de prendre g(0, 0) = 0 pour simplifier les calculs car g n’intervient dans le problème
que par ses dérivées partielles. Montrons que g vérifie les conditions voulues.
On pose
∂f ∂f
h : (t, x, y) 7→ −x (tx, ty) + y (tx, ty)
∂y ∂x
Z 1
On fixe y0 ∈ R. Vérifions que x 7→ g(x, y0 ) = h(t, x, y0 )dt est de classe C 1 par le théorème de
0
caractère C 1 des intégrales à paramètres.
i) Pour tout x ∈ R, la fonction t 7→ h(t, x, y0 ) est continue (par morceaux) et intégrable sur [0, 1].
ii) Pour tout t ∈ [0, 1], la fonction x 7→ h(t, x, y0 ) est de classe C 1 et

∂h ∂f ∂2f ∂2f
(t, x, y0 ) = − (tx, ty0 ) − tx (tx, ty0 ) + ty0 2 (tx, ty0 )
∂x ∂y ∂x∂y ∂x
∂h
iii) La fonction vérifie les hypothèses du théorème de continuité :
∂x
MP 2 Exercice Calcul différentiel 2020 - 2021

∂h
α) Pour tout x ∈ R, la fonction t 7→ (t, x, y0 ) est continue (par morceaux) sur [0, 1].
∂x
∂h
β) Pour tout t ∈ [0, 1], la fonction x 7→ (t, x, y0 ) est continue
∂x
∂h
γ) (Domination) Soit K un segment de R, la fonction est continue sur [0, 1] × K × {y0 } qui
∂x
est un compact (produit de compact). Elle est donc bornée. Soit M tel que
∂h
∀(t, x) ∈ [0, 1] × K, (t, x, y0 ) ⩽ M
∂x
La fonction t 7→ M est intégrable sur [0, 1].
On obtient que x 7→ g(x, y0 ) est de classe C 1 et
Z 1
∂g ∂f ∂2f ∂2f
(x, y0 ) = − (tx, ty0 ) − tx (tx, ty0 ) + ty0 2 (tx, ty0 )dt
∂x 0 ∂y ∂x∂y ∂x
On utilise alors une intégration par parties ainsi que l’hypothèse :
Z 1  1 Z 1
∂f ∂f ∂2f ∂2f
− (tx, ty0 )dt = −t (tx, ty0 ) + tx (tx, ty0 ) + ty0 2 (tx, ty0 )
0 ∂y ∂y 0 0 ∂x∂y ∂y
Z 1 2 2
∂f ∂ f ∂ f
= − (x, y0 ) + tx (tx, ty0 ) − ty0 2 (tx, ty0 )
∂y 0 ∂x∂y ∂x
∂g ∂f ∂g ∂f
On obtient bien que = − . On vérifie de même que = .
∂x ∂y ∂y ∂x
2. Montrons que φ est de classe C 1 . On pose h : (r, t) 7→ f (r cos(t), r sin(t)) et on applique le théorème de
caractère C 1 des intégrales à paramètres.
Les hypothèses de continuité sont vérifiées. On a de plus
∂h ∂f ∂f
∀(r, t) ∈ R+ × [0, 2π], (r, t) = cos(t) (r cos(t), r sin(t)) + sin(t) (r cos(t), r sin(t))
∂r ∂x ∂y
∂h
Pour tout segment [0, R] ⊂ R+ , par continuité de la fonction (r, t) 7→ (r, t), on sait qu’elle est bornée
∂r
sur le compact [0, R] × [0, 2π]. Cela permet de vérifier l’hypothèse de domination.
La fonction φ est donc de classe C 1 et
Z 2π
′ ∂f ∂f
rφ (r) = r cos(t) (r cos(t), r sin(t)) + r sin(t) (r cos(t), r sin(t))dt
0 ∂x ∂y

3. D’après la question précédente,

Z 2π
′ ∂f ∂f
rφ (r) = r cos(t) (r cos(t), r sin(t)) + r sin(t) (r cos(t), r sin(t))dt
0 ∂x ∂y
Z 2π
∂g ∂g
= r cos(t) (r cos(t), r sin(t)) − r sin(t) (r cos(t), r sin(t))dt
0 ∂y ∂x
Z 2π
= θ′ (t)dt
0
= θ(2π) − θ(0) = 0

où θ : t 7→ g(r cos(t), r sin(t)).

Cela montre que φ′ est nulle sur ]0, +∞[ et donc que φ est constante.