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CONCOURS NATIONAL – MAROC - 1995

EHTP-EMI-ENIM-ENPL-ENSEM-ENSIAS-IAV-INPT
Epreuve d’analyse
Etude d’un cas particulier du problème de Sturm-Liouville.
Solution par Frédéric SUFFRIN.

PREMIERE PARTIE

1- Propriétés de D

On a successivement pour tout f , g dans E2 et λ ∈  :


D(λf + g) = −(λf + g)'' + Q(λf +g) = λ ( − f ' '+ Qf ) + ( −g''+ Qg) = λD(f) + D(g) , qui assure la linéarité de D. De
1


plus : <D(f),g> = ( − f ''( x) + Q( x) f ( x)) g( x) dx , et à l’aide de deux intégrations par parties , puisque f et g sont
0
de classe C2 sur [0,1] , il vient :

1 1


<D(f),g> = - f ' ' ( x) g( x) dx + ∫ Q( x) f ( x) g( x) dx
0 0
1 1
[
= −f ' ( x) g( x) ] 1
0 [
+ f ( x ) g ' ( x) ] 1
0 ∫
- f ( x) g' ' ( x) dx + ∫ Q( x) f ( x) g( x) dx ou encore :
0 0
1
<D(f),g> = f ' (0) g(0) − f ' (1) g(1) + f (1) g' (1) − f (0) g' (0) + ∫ f ( x) D(g)( x) dx .
0
f (0) a + f ' (0) b = 0  f (1) c + f ' (1) d = 0
Les systèmes :  et 
g(0) a + g' (0) b = 0 g(1) c + g' (1) d = 0
admettant des solutions complexes non triviales , il en découle que leur déterminant respectif
f (0) g' (0) − f ' (0) g(0) et f (1) g' (1) − f ' (1) g(1) est nulle . L’égalité précédente se résume alors à :
∀ f , g ∈ E 2 , <D(f),g> = <f,D(g)> .

2-Les valeurs propres de D sont réelles

Soient λ une valeur propre de D et f un vecteur propre qui lui est associé . On a alors :
<D(f),f> = <λf,f> = λ  f2 . D’autre part : <D(f),f> = <f,D( f )> = <f,λ f > = λ f2 . Comme f ≠ 0 , il en
découle λ = λ et par suite : λ ∈  
Les valeurs propres de D sont donc réelles .
Orthogonalité des sous-espaces propres
Soient λ , µ des valeurs propres distinctes de D et Eλ , Eµ les sous-espaces propres associés . Alors :
∀ (f , g ) ∈ Eλ × Eµ , <D(f),g> = <f,D(g)> = λ <f,g> = µ <f,g> .
Comme λ ≠ µ , <f,g> = 0 . Le résultat en découle alors .

3-Tout sous-espace propre est une droite

Soit λ une valeur propre et Eλ son sous-espace propre associé .


Eλ = { f ∈ E2 / − f ' ' + Qf = λ f } ou encore Eλ est l’ensemble des solutions de l’équation :
 y' '+ ( λ − Q) y = 0

a y(0) + b y' (0) = 0 ( Iλ )
 c y(1) + d y' (1) = 0

Infty08
Eλ est inclus dans l’ensemble des solutions de l’équation sur [0,1] : y' '+ ( λ − Q) y = 0 qui d’après le cours est un
plan vectoriel Pλ . Comme par définition de λ , Eλ ≠ { 0 } , il suffit de montrer que Eλ ≠ Pλ . Pour cela
remarquons qu’il existe des éléments de Pλ ne vérifiant pas Iλ .
En effet , a2 +b2 ≠ 0 ; supposons a ≠ 0 pour se fixer les idées . Le théorème de Cauchy-Lipchitz assure
l’existence d’un élément unique ϕ de Pλ vérifiant : ϕ(0) = 1 , ϕ’(0) = 0.
On constate que ϕ ne vérifie pas Iλ . Le résultat se trouve établi .

4a - Inégalité souhaitée

Si y est nulle sur [0,1] , le résultat est immédiat . Sinon étudions la fonction
1
β
h : ]0,+ ∞ [ →  , A → α A + , avec α = ∫y
2
( t ) dt > 0 , car y est continue et
A
0
1
β
β= ∫ y' ( t ) dt . Elle prend son minimum en A0 =
2
, avec :
α
0
1 1
h(A0 ) = 2 αβ = 2 ∫ ∫
y 2 ( t ) dt × y'2 ( t ) dt . D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz , il vient :
0 0
1 1
∀ A > 0 , ∀ x ∈[0,1] , h ( A ) ≥ h ( A0 ) ≥ 2 ∫ y( t) y'( t) dt ≥ 2 ∫ y( t) y'( t) dt , ou encore :
0 x
1
∀ A > 0 , ∀ x∈ [0,1] , h (A ) ≥ ∫ 2 y( t) y'( t) dt = y2(1) - y2(x) .
x
En résumé on a :
1 1
1
∀ A > 0 ,∀ x∈[0,1] , y2(1) - y2(x) ≤ A ∫ y 2 ( t ) dt + ∫ y'
2
( t ) dt
A
0 0
4b- Seconde inégalité
ζ
y étant continue sur [0,1] , ζ → ∫y ( t ) dt est de classe C1 sur [0,1] et de dérivée y2 .
2

0
Le théorème des accroissements finis appliqué à cette fonction entre 0 et 1 fournit l’existence de
1
x0 dans [0,1] tel que : ∫y ( t ) dt = y2(x0) . En appliquant à x0 l’inégalité précédente , il vient :
2

0
1 1
1
∀ A > 0 , y2(1) ≤ (A+1) ∫ y2 ( t ) dt + ∫ y' ( t ) dt , ce qui constitue le résultat .
2
A
0 0

Majoration de y2(0)

En appliquant l’inégalité précédente à y définie par : ∀ x ∈ [0,1] , y (x) = y(1-x) , on obtient moyennant un
changement de variable :
1 1
1
∀ A > 0 , y2(0) ≤ (A+1) ∫ y2 ( t ) dt + ∫ y'
2
( t ) dt .
A
0 0

4-c Existence de M

)
1 1
1
On a successivement :∀ A > 0 , u y2(1) + v y2(0) ≤ (u+v) (A+1) y2 ( t ) dt + ( ∫ ∫ y' ( t ) dt .
2
A
0 0

Infty08
1 1
Pour A = 1+u+v , on obtient l’inégalité : u y2(1) + v y2(0) ≤ M y2 ( t ) dt + ∫ ∫ y'
2
( t ) dt ,
0 0
en sélectionnant : M = (u+v) (2 + u+v) .

5-a Existence de yλ

Soit f un élément non nul de Eλ , sous-espace propre associé à λ . On remarque facilement que f ∈ Eλ et par
suite que Re(f ) et Im (f ) sont dans Eλ . Comme f ≠ 0 , l’une d’elles est non nulle . Désignons yλ cette dernière
fonction ; elle est bien numérique , dans Eλ et par suite convient .

5-b Existence de α , β

Développons le produit scalaire demandé . Il vient :


<D(yλ ) - λ yλ , yλ> = <0,yλ> = 0
= < − y λ ' ' + Q y λ - λ yλ , yλ>
= < −y λ '' , yλ> + <(Q - λ)yλ , yλ>.
Comme ces quantités sont réelles , il vient :
1 1 1

∫ ∫ y λ ''( t ) y λ ( t ) dt = [y λ' ( t ) yλ ( t ) ]0 − y λ' 2 ( t ) dt .



2 1
< y λ '' , yλ> = (Q( t ) − λ ) y λ ( t ) dt =
0 0 0
En regroupant il vient :
1

∫ ( (Q( t ) − λ ) y λ
2
y λ ' (1) y λ (1) − y λ ' (0) y λ (0) = ( t ) + y 'λ2 ( t ) ) dt .
0
Si bd ≠ 0 on vérifie que :
1
α y (1) + β y (0) = ∫ ( (Q( t ) − λ ) y2λ ( t ) + y'2λ ( t ) ) dt ,
2
λ
2
λ
0
−c a
avec : (α , β) = ( , ) .
d b
Si bd = 0 on vérifie que :
1
α y λ2 (1) + β y λ2 (0) = ∫ ( (Q( t ) − λ ) y2λ ( t ) + y'2λ ( t ) ) dt avec :
0
0 si d = 0 0 si b = 0
 
α =  −c , β=  a .
sinon sinon
 d  b
6- Minoration des valeurs propres de D :

Soit λ une valeur propre de D et yλ la fonction numérique qui lui est associée en 5a . On peut écrire grâce à
l’égalité précédente :
1 1 1

∫ λ y 2λ ( t ) dt = ∫ Q( t ) y2λ ( t ) dt + ∫ y'2λ ( t ) dt - (α y λ2 (1) + β y λ2 (0)).


0 0 0
D’où en posant M = (α + β) (2+ α +β) , comme en 4-c , il vient :
1 1 1 1 1

∫ λ y 2λ ( t ) dt ≥ ∫ Q( t ) y 2λ ( t ) dt - M ∫ y 2λ ( t ) dt ≥ - Q ∞ ∫ y 2λ ( t ) dt - M ∫ y 2λ ( t ) dt ,
0 0 0 0 0
ou encore :
2
(λ + Q ∞ + M ) yλ 2 ≥ 0 .
Puisque yλ ≠ 0 , on en déduit que : λ ≥ - Q ∞ - M .
Remarque : La constante M aurait dû être définie avec davantage de rigueur dans l’énoncé .

Infty08
DEUXIEME PARTIE

1-Existence de ( ψ1 ,ψ2 )

Le cours nous permet d’affirmer que l’ensemble des solutions de l’équation : y’’ + Q y = 0 est un plan vectoriel
P0 . Suivons l’indication de l’énoncé. Démontrons le
Lemme :
Pour toute base de solutions (y1 , y2 ) de P0 , la quantité : y1’ y2 - y1 y2’ est une constante non nulle sur [0,1] .
Démonstration :
L’application de [0,1] →  , x → (y1’ y2 - y1 y2’)( x ) ,est de classe C1 sur [0,1] et admet pour dérivée :
y1’’ y2 - y1 y2’’ = Q y1 y2 - Q y1 y2 = 0 . Elle est donc constante sur [0,1] . On sait par le théorème de Cauchy-
Lipchitz que l’application de P0 → 2, f → (f(0), f ’(0)) est un isomorphisme de plans vectoriels .
L’image d’une base ( y1 , y2 ) de P0 est donc une base de 2 . En particulier :

 y1 (0) y 2 (0) 
Det   = (y1’ y2 - y1 y2’) ( 0 ) ≠ 0 .
 y1'(0) y2 '(0)

Cette dernière propriété assure que la fonction constante y1’ y2 - y1 y2’ est non nulle et démontre le Lemme . Le
théorème de Cauchy-Lipchitz assure l’existence d’une fonction ψ1 solution de :

− y'' + Q y = 0 − y'' + Q y = 0
 
 y(0) = − b , puis d’une fonction ψ solution de :  y(1) = − d .
 y'(0) = a  y'(1) = c
 

Comme (a , b) et (c ,d ) sont non nuls , ψ et ψ1 sont non nulles . Par ailleurs contrôlons que (ψ ,ψ1 ) est un
système fondamental de solution . Par l’absurde : Supposons l’existence de λ complexe tel que : ψ1 =
λ ψ . Alors ψ1 serait solution de :
 − y'' + Q y = 0

a y(0) + b y'(0) = 0 .
 c y(1) + d y'(1) = 0

On en déduit que ψ1 ∈ Ker D = { 0 } , ce qui est impossible . Donc ( ψ ,ψ1 ) est une base de solution de :
− y' ' + Q y = 0 . D’après le Lemme , la quantité : ψ1’ ψ - ψ1 ψ’ est une constante non nulle . On peut alors
ψ
poser : ψ2 = . On vérifie alors que (ψ1 ,ψ2 ) est une base de solutions répondant au
a ψ (0) + b ψ '(0)
problème posé .

2-Continuité de K

L’étude de la restriction à T me parait superflue ... Introduisons les fonctions Min et Max sur [0,1]2 . Elles sont
1 1
continues car : ∀ (t,x) ∈ [0,1]2 Min(x,t) = (x + t -| x- t | ) , Max(x,t) = (x + t + | x- t | ) .
2 2
Remarquons alors que :
∀ (x,t ) ∈ [0,1]2 , K(x,t) = ψ2 (Max (x,t)) × ψ1 (Min (x,t)) .
ψ1 et ψ2 étant continues sur [0,1] , les applications :
(x,t) → ψ2 (Max (x,t)) et (x,t) → ψ1 (Min (x,t )) sont continues sur [0,1]2 par théorème de composition ,
puis K est continue sur [0,1]2 par théorèmes généraux .

3-a Φ est linéaire de E dans E2

Pour tout λ ∈  , (f,g) ∈ E2 et x ∈ [0,1] , on a :


1
Φ( λ f + g )(x) = ∫ K( x, t) (λ f + g )( t ) dt
0

Infty08
1 1


= λ K( x, t ) f ( t ) dt + ∫ K( x, t ) g ( t ) dt
0 0
= λ Φ( f )(x) + Φ( g )(x) , d’où la linéarité de Φ dans E .
Par ailleurs pour tout x∈[ 0,1] on a :
x 1
Φ( f )(x) = ∫ K( x, t ) f ( t ) dt + ∫ K( x, t ) f ( t ) dt
0 x
x 1
= ∫ ψ 2 ( x) ψ1( t ) f ( t ) dt + ∫ ψ1( x) ψ 2 ( t ) f ( t) dt
0 x
x 1
= Ψ2(x) ∫ ψ1 ( t ) f ( t ) dt + Ψ1(x) ∫ ψ 2 ( t) f ( t) dt .
0 x
Ψ1 , Ψ2 étant de classe C1 et f étant continue sur [0,1] , on en déduit que les applications de [0,1] → :
x 1


x → ψ1 ( t ) f ( t ) dt , x → ∫ ψ 2 ( t) f ( t) dt
0 x
sont de classe C1 sur [0,1] , puis Φ (f ) , par théorèmes généraux . On a en particulier :
x 1
∀ x ∈ [ 0,1] , Φ( f )’(x) = Ψ’2 (x) ∫ ψ1 ( t ) f ( t ) dt + Ψ’1(x) ∫ ψ 2 ( t) f ( t) dt .
0 x
Ψ'1 , Ψ'2 étant de classe C1 sur [ 0,1] , cette dernière expression est , pour des raisons analogues , encore de
classe C1 . Φ( f ) est donc de classe C2 sur [0,1] et pour démontrer qu’elle appartient à E2 , il suffit de vérifier les
identités :
a Φ ( f )(0) + b Φ’( f )(0) = 0 , c Φ ( f )(1) + d Φ’( f )(1) = 0 .
Contrôlons la première par exemple :
1 1 1 1
Φ ( f )(0) = Ψ1(0) ∫ ∫ ∫ ∫
ψ 2 ( t ) f ( t ) dt = - b ψ 2 ( t ) f ( t ) dt , Φ’( f )(0) = Ψ’1(0) ψ 2 ( t ) f ( t ) dt = a ψ 2 ( t ) f ( t ) dt .
0 0 0 0
On a bien : a Φ(f )(0) + b Φ’( f )(0) = 0 .
La seconde égalité s’établit de façon analogue . En conclusion Φ est linéaire de E dans E2 .

3-b Lh admet une unique solution

Existence :
Démontrons que f = φ(h) répond au problème . h étant continue sur [0,1] , f appartient à E2 d’après ce qui
précède . Il nous suffit de contrôler que : - f ’’ + Q f = h .
On a : ∀ x ∈ [ 0,1] ,
x 1
f ’’(x) = Ψ’’2 ∫ ∫
(x) ψ 1 ( t ) h( t ) dt +Ψ’’1(x) ψ 2 ( t ) h( t ) dt + h(x)(ψ’2(x)ψ1(x) - ψ2(x)ψ’1(x))
0 x
x 1


= Q(x) ( Ψ2 (x) ψ 1 ( t ) h( t ) dt + Ψ1(x) ψ 2 ( t ) h( t ) dt ∫ ) - h(x)
0 x
= Q(x) f(x) - h(x) ,
ce qui constitue le résultat .

Unicité:
Soit g une solution du problème Lh . Posons ϕ = f - g , où f est définie précédemment . ϕ apparaît
être solution du problème :
 − y' ' + Q y = 0

a y(0) + b y' (0) = 0 , et par suite ϕ ∈ Ker D = { 0 } , d’où ϕ = 0 c’est à dire g = f .
 c y(1) + d y' (1) = 0

Φ(h) constitue donc l’unique solution du problème Lh .

Infty08
4 - Φ et D sont deux isomorphismes réciproques

Il nous faut contrôler que D  Φ = Id E et Φ  D = Id E 2 . Soit g ∈ E ; Φ(g ) est la solution au


problème L g . Donc Φ (g ) ∈ E2 et on a : D(Φ (g )) = g , ce qui montre la première égalité .
Soit f ∈ E2 ; l’élément Φ ( D(f ) ) est l’unique solution au problème L D ( f ) ,problème qui
est licite puisque D(f ) est continue . Il est facile de voir que pour f ∈ E2 , f est solution du
problème L D ( f ) . Ainsi Φ(D(f )) = f ,ce qui établit la dernière égalité .

5 - Liens entre les éléments propres de Φ et D

Soit λ ∈* une valeur propre de Φ et g un vecteur propre qui lui est associé dans E . On a :
Φ(g) = λ g , et par suite g ∈ Im Φ = E2 . Par suite on peut écrire : g = λ D(g ) , ou encore
1 1
D(g ) = g . On en déduit que g est un vecteur propre de D associé à .
λ λ

De même , si f est un vecteur propre de D associé à µ ∈ ∗ , f est un vecteur propre de Φ associé à


1
.
µ
Εn résumé , les vecteurs propres de Φ sont exactement les vecteurs propres de D associés respectivement à
l’inverse des valeurs propres de D .

6- propriété de Φ

Pour tout ( f , g ) ∈ E2 on a successivement :

<Φ(f ),g> = <Φ(f ) , D(Φ(g ))> = <D(Φ(f )),Φ(g )> = <f,Φ(g )> , ce qui est le résultat .

TROISIEME PARTIE

1- Valeurs propres de D

On a : E2 = { g ∈ C2[0,1] /g(0) = 0 et g’(1) = 0} et : ∀ g ∈ E2 , D (g) = - g’’ .


Comme x → x(x-2) est élément de E2 , il en découle que : b = c = 0 et ad ≠ 0 , conditions qui réciproquement
correspondent au problème posé .
Un réel λ est une valeur propre de D si et seulement si le système :
 y'' = − λ y

y(0) = y'(1) = 0
admet une solution non nulle . Discutons le système selon la position de λ par rapport à 0 :
∗ λ > 0 : Posons λ = ω2 . Alors les solutions sont de la forme :
x → y(x) = A cos (ωx) + B sin (ωx) , A , B ∈  .
La condition : y (0) = 0 fournit A = 0 , ou encore : y (x) = B sin (ωx) . y’(1) = 0 fournit : B ω cos(ω) = 0 .
π
B = 0 correspond à la solution nulle . Sinon : cos(ω) = 0 , ou encore: ω = + n π , n ∈ , permet de voir que
2
dans ce cas les valeurs propres sont : ( n + )2 π2 , n ∈  , et les sous-espaces propres respectifs sont les
1
2
1
( )
droites engendrées par : sin (( n+ )x) n ∈  .
2
∗ λ = 0 : Les solutions sont des fonctions affines . Les conditions : y( 0 ) = 0 , y’(1) =0 montrent que seule la
solution nulle est solution . Donc 0 n’est pas valeur propre de D , ou encore D est injectif .

∗ λ < 0 : Posons λ = − ω2 . Alors les solutions sont de la forme : x → y(x) = A ch (ωx) + B sh (ωx) ,
A , B ∈  . La condition : y (0) = 0 fournit A = 0 , ou encore : y (x) = B sh (ωx) .
Par ailleurs : y’(1) = B ω ch (ω) = 0 entraîne que seule la solution nulle est solution ,et par suite λ n’est pas
valeur propre dans ce cas .

Infty08
En résumé : D est injectif et ses valeurs propres sont : λn = ((n + 21 )π)2 , n ∈ , avec pour sous-espaces
(
propres associés : E λ n = Vect sin(( n +
1
)πx) , n ∈ 
) .
2

2- Détermination de K

 y'' = 0

Ψ1 est solution de :  y(0) = 0 , c’est à dire : Ψ1 (x) = a x , ∀ x ∈[0,1] .
y'(0) = a


 y'' = 0

Ψ2 est solution de :  y'(1) = 0 , Ψ2 est donc affine .
 1
y − x y ' = a

1
La condition Ψ’2 (1) = 0 montre que Ψ2 est constante . Enfin La dernière relation fournit Ψ2= . Par suite :
a
)
∀ (x,t) ∈ [0,1]2 , K (x,t) = Ψ2(Max(x,t)) Ψ1 ( Min(x,t) = Min(x,t) , ce qui constitue le résultat .

3-a Expression de la projection orthogonale de f

L’étude menée en début de première partie permet de voir que la suite ( ϕn )n∈ est orthonormale dans E .
r
On en déduit alors que pr ( f ) , le projeté de f a pour expression : pr ( f ) = ∑ < ϕp , f > ϕp .
p=0

3-b Convergence de Σan ( f )2


n 2
Etudions les sommes partielles : Sn = ∑ a p (f ) .
p=0
2 2
Elles vérifient pour tout n entier : Sn = pn (f ) 2 ≤ f 2
, grâce au théorème de Pythagore . La série
2

∑ ap (f ) étant à termes positifs et à sommes partielles majorées , est par suite convergente .

4- Σ an ( Φ( f )) ϕn converge uniformément sur [0,1]

Montrons la convergence normale sur [0,1] . Avant tout , remarquons , compte tenu de l’étude menée en
deuxième partie que : ∀ n ∈  , µn =
1
1
, E µ n = Vect sin((n + 1 )πx) (
En particulier si l'on ).
(( n + ) π) 2 2
2
pose pour tout n ∈  : sn : [0,1] →  , x → sin((n + )πx), on peut alors affirmer que :
1
2
sn
∀n∈, ϕn = εn avec εn ∈ { -1 , 1 } , ou encore : ∀ n ∈  , ϕn = 2 εn sn avec εn ∈ { -1 , 1 }.
sn 2

On remarque ainsi que : ∀ n ∈  , ϕn ∞


= 2.
D’autre part , pour tout n ∈  : an (Φ(f )) = <ϕn ,Φ(f )> = <Φ(ϕn ),f > = µn <ϕn ,f > , c’est à dire :
∀n∈ , an (Φ(f )) = µn an (f ) .

Infty08
Pour tout x ∈ [0,1] et n ∈  , on peut écrire : a n (φ (f )) ϕ n (x) ≤ µn a n (f ) ϕn ∞
= 2 µn a n (f ) .
2

∑ ap (f )
2
2 µn ≈ ≥0 est le terme général d’une série convergente . Comme est convergente ,
+∞ π 2 n2

a n (f ) n→∞
→ 0 et par suite : 2 µn a n (f ) = o ( 2 µn ) , d’où la convergence de ∑ 2µ n a n ( f ) ,
par théorème de comparaison .
Cette succession d’inégalités assure la convergence normale donc uniforme sur [0,1] de Σ an (Φ( f )) ϕn , pour
tout f dans E .
Convergence uniforme sur [0,1] de Σ an (g ) ϕn pour g ∈ E2
Pour tout g élément de E2 , il existe f dans E telle que Φ(f ) = g . Le résultat découle alors de l’étude qui
précède .

5-a Coefficients de Fourier de H

y
y = G(x)

-2 -1 0 1 2 x

5-a Coefficients de Fourier de H

On vérifie que H est impaire , 2π périodique , C1 par morceaux , et par suite élément de l’espace définie D
dans le cours . On en déduit que les coefficients de Fourier relatifs au cosinus sont nuls . Pour les autres on a
successivement : ∀ n ∈ * ,
π π 2
1 2 2t nπx
bn =
π ∫ sin ( nt ) H ( t ) dt =
π ∫ sin ( nt ) G (
π
) dt = ∫ sin ( 2
) G ( x) dx ,
−π 0 0
1 2
nπx nπx
ou encore : ∀ n ∈  , bn = ∫ sin ( ) g( x) dx + ∫ sin ( ) g(2 − x) dx
2 2
0 1
1 1
nπx  nπ ( 2 − x ) 
= ∫ sin ( 2
) g( x) dx + ∫ sin 2
 g( x) dx .

0 0
nπx
De l’identité : sin ( ) + sin ( nπ(2 − x) ) = (1 + (-1)n+1 ) sin(
nπx
) découle :
2 2 2
1
nπx
∀n∈, bn = (1+ (-1)n+1) ∫ sin ( ) g( x) dx .
2
0

Infty08
1
1
D’autre part on a : ∀ n ∈  , an (g ) = <ϕn ,g > = 2 εn ∫ sin( ( n + 2 ) πx ) g( x) dx . On remarque alors
0
que :
∀ n ∈ N , b2(n+1) = 0 , b2n +1 = 2 εn an (g )

5-b Résultat annoncé

H∈ D et est continue sur R , C1 par morceaux . Le théorème de Dirichlet assure la convergence simple (
même normale ) sur R de Σbn sin(nx) vers H . On peut donc écrire :
πx ∞
 nπx  +∞
 1 
∀ x ∈ R , G(x) = H (
2
)= ∑b n =1
n sin
 2 
 = ∑ 0
2 a n (g) ε n sin ( n + ) πx , et
 2 
en particulier :

∀ x ∈ [0,1] , g (x) = ∑a
0
n ( g ) ϕ n ( x) .

Comme pour tout élément f de E , Φ(f ) appartient à E2 ,en appliquant ce qui précède il vient :

∀ x ∈ [0,1] , Φ( f )(x) = ∑a
0
n (φ ( f )) ϕ n ( x) .

6- Expression de an ( Kx )

On a successivement : ∀ n ∈ N , ∀ x ∈ [0,1] ,
1

an (Kx ) = <ϕn , Kx > = ∫ϕ


0
n ( t ) K( x, t ) dt = Φ( ϕn )( x ) = µn ϕn( x ) .

Identités souhaitées

Pour tout (x,y) ∈ [0,1]2 , on a déjà ,par définition de Φ :

Φ (Kx )(y) = ∫ K( y, t ) K( x, t ) dt .
0

Pour tout x dans [0,1] , Kx est élément de E . La question 5-b permet de voir que :

∀ (x,y) ∈ [0,1]2 , Φ ( Kx )(y) = ∑a 0
n (φ (K x )) ϕ n ( y) ; comme :

∀ n ∈ N , ∀ x ∈ [0,1] , an (Φ(Kx )) = <ϕn ,Φ( Kx )> = <Φ( ϕn ),Kx > ,


ou encore :

∀ n ∈ N , ∀ x ∈ [0,1] , an (Φ(Kx )) = µn <ϕn ,Kx > = µn an (Kx ) = µ 2n ϕn (x) .


On en déduit :


∀ (x,y) ∈ [0,1]2 , Φ (Kx ) (y) = ∑µ 0
2
n ϕ n ( x ) ϕ n ( y) .

Enfin pour établir la dernière égalité , il convient de choisir : x = y dans [0,1] . Il vient alors :
1 ∞
∀ x ∈ [0,1] , ∫ K( x, t ) 2 dt = ∑µ0
2
n ϕ 2n ( x ) . Comme :
0

Infty08
2
∀n∈ N* , ∀ x ∈ [0,1] , 0 ≤ µ 2n ϕ 2n ( x ) ≤ 2 µ 2n ≈π
+∞
4
n4
, on en déduit la convergence

normale , donc uniforme sur [0,1] de Σµ 2


n ϕ 2n . On peut écrire alors :
1 1 ∞ 1 ∞ 2

∫ ∫ K(x, t ) dt dx =
2
∑ µ 2n ∫ ϕ 2n ( x) dx =
0
∑ µ 2n ϕ n
0
, ou encore :
0 0 0 2

1 1 ∞

∫ ∫ K(x, t ) dt dx =
2
∑µ
0
2
n .
0 0

7- Φ (f )(x) = ∫ L( x, t ) f ( t ) dt , ∀ f ∈ E
0
On a pour tout (t,x) ∈ [0,1]2 :

L (x,t) f ( t ) = ∑µ 0
n ϕ n ( x) ϕ n ( t ) f ( t ) . Comme :

∀ (t ,x) ∈ [0,1]2 , µ n ϕ n ( x) ϕ n ( t ) f ( t )
≤ 2 µn f ∞ et 2 µn f ∞ converge Σ
(déjà vu) , on peut affirmer la convergence normale donc uniforme sur [0,1] de
∑ µn ϕn (x)ϕn f , pour tout x ∈ [0,1].
Il en découle alors que pour tout x dans [0,1] , Lx est continue et que :
1 ∞ 1

∫ L( x, t ) f ( t ) dt = ∑∫µ 0
n ϕ n ( x ) ϕ n ( t ) f ( t ) dt
0 0

= ∑ϕ
0
n (x) 〈 φ ( ϕ n ) , f 〉

= ∑ϕ 0
n (x) 〈 ϕ n , φ ( f ) 〉 ,
ou encore , compte tenue de la question 5-b de cette même partie :
1 ∞
∀ x ∈ [0,1] , ∫ L( x, t ) f ( t ) dt = ∑a
0
n ( φ ( f ) ) ϕ n ( x) = Φ(f )(x)
0
L=K

Pour tout x ∈ [0,1] , posons Lx : [0,1] → C , t → L(x,t) . La propriété précédente montre alors que
pour tout x ∈ [0,1] : ∀ f ∈ E , <Lx - Kx , f > = 0 .
Comme Lx , Kx sont dans E et que <. , .> est un produit scalaire sur E , il en découle que :
∀ x ∈[0,1] , Lx = Kx , et par suite :

L=K .


Evaluation de ∑µ 0
n ϕ 2n ( x) pour x ∈ [0,1]

Pour tout x ∈ [0,1] , on a : ∑µ
0
n ϕ 2n ( x) = L(x,x) = K(x,x) = x .


Evaluation de ∑µ 0
n

Infty08
1
On a : x ∈ [0,1] , ∀ n ∈ N , ϕ 2n ( x ) = 2 sin2( (n + )πx) . En choisissant x = 1 dans l’égalité précédente , il
2

vient : 2 ∑µ
0
n = 1 , c’est à dire :

∞ 1
1
∑0 µ n = 2 = ∫ K( x, x) dx .
0

1 π2 ∞
1 π2
On en déduit : ∑ 1
=
2
, ou encore , ∑0 ( 2n + 1) 2 8 .
=
0
(n + ) 2
2

 − y' ' + α 2 y = h
8 - Etude sommaire du problème :  , α >0
 y ' ( 0) = y ' (1) = 0

On se trouve dans le cas :


Q : [0,1] → C , x → α2 , (a,b,c,d ) = (0,b,0,d ) avec bd ≠ 0 , puis
D : E2 → E , g → - g’’ + α2 g .

Eléments propres de D

 y' ' = ( α 2 − λ ) y
λ ∈ R est une valeur propre de D si et seulement si le système : 
 y' ( 0) = y' (1) = 0
admet une solution non triviale . On discute alors selon la position de λ par rapport à α2.

λ > α2 : Posons : α2 - λ = - ω2 < 0 ;


les solutions sont de la forme : x → A cos(ωx) + B sin(ωx) , A , B ∈ C .
La condition y’( 0 ) = 0 ,donne : B = 0 , ou encore : y(x) = A cos(ωx) .
La condition y’(1) = 0 conduit à : A ω sin(ω) = 0 . A = 0 correspond à la solution nulle .
Sinon , sin(ω) = 0, c’est à dire ω = nπ , n ∈Z* , permet de voir que dans ce cas les valeurs propres sont : α2 +
n2π2 , n ∈ N* , et les sous-espaces propres respectifs sont les droites engendrées par (cn ) n≥1 , où l’on a posé :

∀ n ∈ N* , ∀ x ∈ [0,1] , cn (x) = cos(nπx) .

λ = α2 : Les solutions sont affines . les conditions : y’(0) = y’(1) = 0 conduisent à des solutions constantes qui
réciproquement conviennent .
Donc α2 est valeur propre de D et son sous espace-propre associé est la droite des applications constantes . On
notera c0 l’application constante sur [0,1] : x → 1

λ < α2 : Une étude analogue au problème précédent conduit à un résultat similaire .

En résumé , les valeurs propres de D sont :


λn = α2 + n2 π2 , n ∈ N,
dont les sous-espaces propres respectifs associés sont : Eλ n
= Vect ( cn ) . En particulier D est
injectif .

1
Par ailleurs on a , pour tout n ∈ N: µn = et on peut choisir :
α + n2 π 2
2

Infty08
cn
∀n ≥ 1 , ϕn = = 2 cn , ϕ0 = c0 .
cn 2

Détermination de K
 − y ' '+ α 2 y = 0

Ψ1 est la solution de :  y( 0) = − b . On trouve alors Ψ1 : x → - b ch(αx) .
 y' (0) = 0


 − y' '+ α 2 y = 0

Ψ2 est solution de :  y' (1) = 0
 1
y' ( x) ch(αx) − α y( x) sh(αx) = b
La première équation montre que Ψ2 est de la forme :
ψ2 : x → A ch(α(x - 1)) + B sh(α(x - 1)) , A , B ∈C .
La seconde montre que : B = 0 , ou encore que :
Ψ2 : x → A ch(α(x - 1)) .
−1
En reportant dans la dernière équation , on trouve : A = , ou encore :
b α sh(α)
−1
Ψ2 : x → ch(α(x - 1)) .
b α sh(α)
Par suite : ∀ (x,t) ∈ [0,1]2 ,

1
K (x,t) = Ψ2(Max(x,t)) Ψ1(Min(x,t)) = (ch(α(x+t) - α) + ch(α x − t - α)) .
2α sh(α)

Les questions 3,4,5,6,7 se traitent de façon analogue à l’étude qui précède car :
1
µn ≈ , ϕ0 ∞
=1 , ϕn ∞
= 2 ∀n≥1.
+∞ n π 2
2


En particulier on a : ∑µ
0
n ϕ 2n ( x) = K(x,x) , ∀ x∈ [0,1] . En raisonnant comme dans l’étude qui précède , il
vient :

∞ ∞
coth(α )
1
1 1
∑0 µ n = ∑0 n 2 π 2 + α 2 = ∫ K( x, x) dx =
2α 2
+

.
0


1
Valeur de ∑n
1
2
.

1
Posons pour n ≥ 1 : un : [0, +∞[ → R , α → .
n π + α2
2 2

1
On a pour tout n ≥ 1 ,α ≥ 0 : 0 ≤ un(α) ≤ .
n π22

Infty08
1
Comme ∑ n π2
2
converge , on en déduit la convergence normale donc uniforme de ∑u
n≥1
n sur [0, +∞ [ .


1
Chaque (un )n≥1 est continue sur [0, +∞[ ,ce qui permet d’affirmer que la somme : α → ∑n
1 π + α2
2 2
est

continue en 0 . En particulier , on a :
∞ ∞
1 1 1
lim
α→0
∑1 n 2 π 2 + α 2 = π 2 ∑n
1
2
.
α〉0

Puisque l’ on a successivement :
coth(α )
) = lim α coth(α) − 1 .

1 1
lim
α→0
∑n
1
2
= lim
π + α 2 αα→〉 00
2
(

-
2 α2 α→0 2 α2
α〉0 α〉0

α2
1+
+ o(α 2 )
α ch(α) ch(α ) 2
α coth(α) = = =
sh(α ) sh(α) α2
1+ + o(α 2 )
α 6
α2 α2 α2
= (1+ + o(α 2 ) )( 1 - + o(α2 )) = 1+ + o(α 2 ) .
2 6 3
α2
α coth(α ) − 1 1
On en déduit : ≈ 32 = .
2α 2 0 2α 6
Il vient alors :
1 ∞
1 1 ∞
1 π2
π2
∑1 n 2 = 6 ou encore : ∑1 n 2 = 6 .

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Infty08

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