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> 1ère partie :

Notion de limite

> 2e partie :
Ensemble  des
nombres complexes

Séquence 1 – MA02 7
1ère partie
Chapitre 1 > Convergence d’une suite :
rappels et compléments ..........................................................................................................
11

A Limites finies
B
A Règles opératoires
A
C Limites et inégalités

Chapitre 2 > Limites d’une fonction .................................................................................................................


14

A Limites d’une fonction en –∞ et + ∞


B
A Limites en un réel a
A
C Asymptotes

Chapitre 3 > Calculs de limites 19


...................................................................................................................................
19
A Règles opératoires
B
A Composées
A
C Limites et inégalités

Chapitre 4 > Exemples de calculs ...........................................................................................................................


21
A Limites de fonctions usuelles
B
A Polynômes et fraction rationnelle en +∞ et –∞.
A
C Limites des fonctions usuelles en un réel a.
D
A Autres exemples de calculs
Chapitre 5 > Synthèse ..................................................................................................................................................................
24

Chapitre 6 > Exercices d’apprentissage ....................................................................................................


25

Chapitre 7 > Aspects plus théoriques ............................................................................................................


26

A
B Limites de suites
A
C
B Limites de fonctions
C
A
B Limites et inégalités

Chapitre 8 > Exercices d’entraînement .......................................................................................................


29

> Aide aux exercices ...............................................................................................................................


30

Sommaire séquence 1 – MA02 9


Convergence d’une suite :
rappels et compléments

A Limites finies
Définition On dit que la suite ( u n ) converge vers  et on note lim u n =  si tout intervalle ouvert conte-
n→+∞
nant  contient tous les termes de la suite à partir d’un certain rang.
Remarque On notera la suite de terme général u n : ( u n ) n ∈ E ( E =  , *, ... est l’ensemble sur lequel est
défini la suite), ( u n ) lorsqu’il n’y a pas de confusions possibles ou encore u.

Illustration graphique
On considère une suite ( u n ) dont les termes sont repérés ci-dessous par les points de coordonnées
( n ; u n ) . On suppose que lim u n = 0 ,5 .
n→+∞
0,6 On se donne un « tuyau »
centré en 0,5 sur l’axe des
0,4 ordonnées :
0,2 ]0 ,4 ; 0 ,6 [ pour ,
]0 ,45 ; 0 ,55 [ pour ,
0
5 10 15 20 25 ]0 ,495 ; 0 ,505 [ pour .
–0,2
La définition de la limite
–0,4 1 affirme alors que tous les
termes de la suite sont dans
–0,6 ces« tuyaux » à partir d’un
0,55 certain rang (et dans tout
0,50 autre « tuyau » aussi petit
0,45 que l’on veut et contenant
0,40
0,35 0,5). Ici tous les termes de la
0,30 suite rentrent dans
0,25 ]0 ,4 ; 0 ,6 [ à partir de
0,20 n = 15 ;
0,15
0,1 2 dans ]0 ,45 ; 0 ,55 [ à partir
0,05 de n = 30 ;
0
–0,05 0 20 40 60 80 100 dans ]0 ,495 ; 0 ,505 [ à
–0,1 partir de n = 300 .

0,51

0,505

0,5

0,495
3
0,49
200 250 300 350 400 450 500

Séquence 1 – MA02 11
Définition On dit que la suite ( u n ) a pour limite + ∞ et on note lim u n = + ∞ si tout intervalle
n→+∞
]A ; + ∞[ (où A est un nombre réel) contient tous les termes de la suite à partir d’un certain rang.
A

contient un nombre fini de termes de contient tous les termes à partir


la suite d’un certain rang n 0 :

Définition On dit que la suite ( u n ) a pour limite – ∞ et on note lim u n = – ∞ si tout intervalle ] – ∞ ; A [
n→+∞
(où A est un nombre réel) contient tous les termes de la suite à partir d’un certain rang.
Remarque On démontre (chapitre 7) qu’une suite admet au plus une limite.
Définition Si la suite ( u n ) tend vers un réel , on dit que la suite converge ou que la suite est convergente. Si
une suite ne converge pas, on dit qu’elle diverge.

Remarque Si ( u n ) est une suite telle que lim u n = + ∞ alors ( u n ) diverge.


n→+∞
Certaines suites n’admettent pas de limite (cf. chapitre 7).
1
Exemple  Montrer que la suite ⎛ ----2-⎞ converge vers 0.
⎝ n ⎠ n ∈ *

Considérons un intervalle ]a ; b [ contenant 0 (c’est-à-dire a < 0 et b > 0 ). Pour tout n ∈ * ,


1 1 1 1
on a : ----2- > 0 . De plus, ----2- < b ⇔ n 2 > -- ⇔ n > -- (la fonction racine carrée est croissante sur
n n b b
1
]0 ; + ∞[ ). Ainsi tous les termes de la suite d’indice supérieur à -- sont dans l’intervalle ]0 ; b [ et
b
donc dans l’intervalle ]a ; b [ .
Tous les termes de la suite sont donc dans l’intervalle ]a ; b [ à partir du rang n 0 ⎛ où n 0 est le plus

1
petit entier supérieur ou égal à -- ⎞ .
b⎠
Tout intervalle ouvert contenant 0 contient tous les termes de la suite à partir d’un certain rang, ce qui
prouve le résultat.

B Règles opératoires
Somme

Si ( u n ) a pour limite ( ∈  ) ( ∈  ) ( ∈  ) +∞ +∞ –∞

Si ( v n ) a pour limite ′( ∈  ) +∞ –∞ +∞ –∞ –∞

Alors ( u n + v n ) a pour limite  + ′ +∞ –∞ +∞ –∞

Remarque La case grisée correspond à une indétermination : cela signifie que le tableau précédent ne nous per-
met pas de conclure dans ce cas. Si la suite admet une limite, il faut donc procéder autrement pour la
déterminer.
Produit

Si ( u n ) a pour limite  >0 >0 <0 <0 +∞ +∞ –∞ 0

+∞
Si ( v n ) a pour limite ′ +∞ –∞ +∞ –∞ +∞ –∞ –∞
ou – ∞

Alors ( u n × v n ) a pour limite  × ′ +∞ –∞ –∞ +∞ +∞ –∞ +∞

12 Séquence 1 – MA02
Soit ( u n ) une suite dont tous les termes sont non nuls à partir d’un certain rang.

0 et u > 0 à partir 0 et u < 0 à partir


Si ( v n ) a pour limite ≠0 + ∞ ou – ∞ n n
d’un certain rang d’un certain rang
1 1
Alors ⎛ ------⎞ a pour limite --- 0 +∞ –∞
⎝u ⎠ 
n

Important
En pratique, pour déterminer la limite d’une suite, on utilise les règles opératoires précédentes ainsi
que les limites des suites usuelles étudiées en 1ère :

lim np = lim n = lim qn = + ∞ si p ∈ * et q>1;


n→+∞ n→+∞ n→+∞
1 1
lim ----- = lim ------- = lim q n = 0 si p ∈ * et q < 1.
n→+∞ np n → + ∞ n n → + ∞

1
Exemple  Déterminer lim 2 n ⎛ ----- – 3⎞ .
n→+∞ ⎝ n2 ⎠
1
On a : lim 2 n = + ∞ (suite géométrique de raison 2 et 2 > 1 ) et lim ----- = 0 (limite de
n→+∞ n→+∞ n2
1 1
⎛ ----
référence). On en déduit : lim ----- – 3 = – 3 et lim 2 n - – 3⎞ = – ∞ (propriétés sur les
n→+∞ n2 n→+∞ ⎝ n2 ⎠
sommes et produits de limites).

C Limites et inégalités

Théorème de Soient ( u n ) n ∈  et ( v n ) n ∈  2 suites telles que pour tout n ∈  , u n ≥ v n .


comparaison • Si lim v n = + ∞ , alors lim un = + ∞ ;
n→+∞ n→+∞

• Si lim u n = – ∞ , alors lim vn = – ∞ .


n→+∞ n→+∞
n2
Exemple  Soit ( u n ) n ≥ 2 la suite définie pour tout n ≥ 2 par : u n = ----------- . Montrer que lim u n = + ∞ .
n–1 n→+∞

Pour tout n ≥ 2 , on a : 0 < n – 1 ≤ n . Ainsi, la fonction inverse étant décroissante sur ]0 ; + ∞[ , on


1 1 n2 n2
a : ----------- ≥ -- et donc : u n = ----------- ≥ ----- = n . La limite de ( n ) n ≥ 2 est + ∞ donc d’après le théo-
n–1 n n–1 n
rème précédent la limite de la suite ( u n ) est + ∞ .

On verra (chapitre 3) une méthode plus efficace pour calculer ce type de limite.
(parfois appelé « Théorème des gendarmes »)

Théorème Soient ( u n ) , ( v n ) et ( w n ) trois suites telles que pour tout n ≥ n 0 , u n ≤ w n ≤ v n . Alors si les suites
d’encadrement ( u n ) et ( v n ) convergent vers la même limite , il en est de même de la suite ( w n ) : lim w n =  .
n→+∞

sin n
Exemple  Montrer que la suite ⎛ -----------⎞ converge vers 0.
⎝ n ⎠n ≥ 1
1 sin n 1
Pour tout x ∈  , on a : – 1 ≤ sin x ≤ 1 . Ainsi pour tout n ∈ * , – -- ≤ ----------- ≤ -- .
n n n
1 1 sin n
lim -- = lim – -- = 0 , donc d’après le théorème des gendarmes : lim ----------- = 0 .
n→+∞ n n→+∞ n n→+∞ n

Séquence 1 – MA02 13
Limites d’une fonction

A Limite d’une fonction en – ∞ et + ∞


Soit f une fonction définie sur un intervalle ]A ; + ∞[ (ou [ A ; + ∞[ ). On dit que f ( x ) tend vers L
lorsque x tend vers + ∞ et on note lim f ( x ) = L si tout intervalle contenant L contient toutes
x→+∞
les valeurs de f ( x ) lorsque x est assez grand.

Illustration graphique
y On considère une fonc-
Définition
tion f définie sur
1 [0 ; + ∞[ . Sa courbe
5
représentative dans un
repère orthogonal est
donnée ci-contre. On
suppose, de plus que :
lim f ( x ) = 1 .
x→+∞
0 x
0 2 4 6 8 On se donne un
« tuyau » centré en 1
sur l’axe des
ordonnées :
]0 ; 2 [ pour ,
]0 ,8 ; 1 ,2 [ pour ,
]0 ,98 ; 1 ,02 [ pour .
x
10 20 30 40 La définition de la
limite affirme alors que
2 toutes les valeurs de
f ( x ) sont dans ces
« tuyaux » pour x
assez grand (et dans
tout autre « tuyau »
aussi petit que l’on
veut et contenant 1).
Ici toutes les valeurs de
f ( x ) rentrent dans
]0 ; 2 [ pour
x > 5 ,23 ;
dans ]0 ,8 ; 1 ,2 [ pour
x > 29 ,92 ;
3
dans ]0 ,98 ; 1 ,02 [
100 200 300 400 pour x > 294 ,04 .

Remarque Il y a une analogie entre lim f ( x ) = L et lim u n =  . En effet :


x→+∞ n→+∞
« À partir d’un certain rang n 0 » (c’est-à-dire pour tout n ≥ n 0 ) devient « pour tout x appartenant à
un intervalle ] x 0 ; + ∞[ (c’est-à-dire pour tout x > x 0 ).

14 Séquence 1 – MA02
1
Exemple  Déterminer lim -- .
x→+∞ x
1
Considérons la fonction f définie sur  + * = ]0 ; + ∞[ par : f ( x ) = -- .
x
On peut obtenir sa courbe représentative C f dans un repère orthogonal grâce au logiciel Graphmatica.

Rentrer ici l’équation de la courbe


et éventuellement l’intervalle
d’étude.

1
a x
0 2 a 6 8

D’après l’allure de la courbe, f ( x ) semble se rapprocher de 0 d’aussi près que l’on veut pourvu que x
soit assez grand :
1
0 ≤ f ( x ) ≤ -- pour x ≥ 2
2
1
0 ≤ f ( x ) ≤ -- pour x ≥ 4
4
0 ≤ f ( x ) ≤ 0 ,1 pour x ≥ 10 .
1
On peut donc conjecturer1 : lim -- = 0 . Démontrons ce résultat.
x→+∞ x
La fonction inverse étant strictement décroissante et positive sur ]0 ; + ∞[ , on a : 0 < f ( x ) < a pour
1
x > -- .
a
Ainsi tout intervalle ]a′ ; a [ contenant 0 (donc tel que : a′ < 0 et a > 0 ) contient toutes les valeurs
1
de f ( x ) pour x > -- .
a
Définition Soit f une fonction définie sur un intervalle du type ] – ∞ ; A [ (ou ] – ∞ ; A ] ). On dit que f ( x ) tend
vers L lorsque x tend vers – ∞ et on note lim f ( x ) = L si tout intervalle contenant L contient
x→–∞
toutes les valeurs de f ( x ) pourvu que x soit assez petit.

1. Conjecturer : croire d’après les probabilités ou son intuition.

Séquence 1 – MA02 15
Le tableau suivant nous donne les autres définitions de limite en ± ∞ :
f ( x ) tend vers
+∞ –∞
lorsque x tend vers

lim f ( x ) = + ∞ lim f(x) = – ∞


x→+∞ x→+∞
Soit f une fonction définie sur un intervalle Soit f une fonction définie sur un intervalle
]A ;+ ∞[ (ou [ A ; + ∞[ ). On dit que f ( x ) ]A ; + ∞[ (ou [ A ; + ∞[ ). On dit que
+∞ tend vers + ∞ lorsque x tend vers + ∞ et f ( x ) tend vers – ∞ lorsque x tend vers
on note lim f ( x ) = + ∞ si tout inter- + ∞ et on note lim f ( x ) = – ∞ si
x→+∞ x→+∞
valle ]B ; + ∞[ contient toutes les valeurs tout intervalle ] – ∞ ; B [ contient toutes les
de f ( x ) lorsque x est assez grand. valeurs de f ( x ) lorsque x est assez grand.
lim f(x) = + ∞ lim f(x) = – ∞
x→–∞ x→–∞
Soit f une fonction définie sur un intervalle Soit f une fonction définie sur un intervalle
] – ∞ ; A [ (ou ] – ∞ ; A ] ). On dit que ] – ∞ ; A [ (ou ] – ∞ ; A ] ). On dit que f ( x )
–∞ f ( x ) tend vers + ∞ lorsque x tend vers tend vers – ∞ lorsque x tend vers – ∞ et
– ∞ et on note lim f ( x ) = + ∞ si tout on note lim f ( x ) = – ∞ si tout inter-
x→–∞ x→–∞
intervalle ]B ; + ∞[ contient toutes les valle ] – ∞ ; B [ contient toutes les valeurs
valeurs de f ( x ) lorsque x est assez petit. de f ( x ) lorsque x est assez petit.

B Limites en un réel a
Les définitions précédentes se généralisent aux limites de fonctions en un réel a. Nous présenterons
toutefois une approche intuitive de celles-ci.
Exemple A ( x + 1 )2 – 1
Considérons la fonction f définie sur * par : f ( x ) = ---------------------------- . La fonction n’est pas définie en 0,
x
nous cherchons le comportement de f au voisinage de ce réel. Un tableur nous donne les valeurs :

On utilise la formule : « = ((A2+1)^2-1)/A2 » et on


étend aux autres cellules de la colonne.

Il semble que f ( x ) se rapproche d’aussi près que l’on


veut de 2 pourvu que x soit assez près de 0.
On a : lim f ( x ) = 2 .
x→0
On pouvait pour le voir remarquer que :
Pour tout x ≠ 0 ,
x 2 + 2x + 1 – 1 x 2 + 2x
f ( x ) = ----------------------------------- = ----------------- = x + 2 .
x x
En effet, plus x se rapproche de 0, plus x + 2 se rappro-
che de 2 et d’aussi près que l’on veut.
1
Exemple B On considère la fonction f définie sur  \ { – 1 } par f ( x ) = ------------------- . On cherche le comportement
( x + 1 )2
de f au voisinage de – 1 . Le tableur nous donne :
f ( x ) semble devenir aussi grand que l’on veut pourvu
que x soit suffisamment proche de – 1 .
On a : lim f(x) = + ∞ .
x→–1

16 Séquence 1 – MA02
1
Exemple C On considère la fonction h définie sur  \ { 2 } par : h ( x ) = ----------- . On cherche le comportement
x–2
de h au voisinage de 2. Un tableur nous donne :
h ( x ) devient aussi grand que l’on veut
pourvu que x soit suffisamment près de 2
tout en lui étant supérieur et h ( x ) devient
aussi petit que l’on veut pourvu que x soit
suffisamment près de 2 tout en lui étant
x<2 inférieur.
On dit que la limite à droite de f ( x ) quand x
tend vers 2 est + ∞ , on note :
lim h ( x ) = + ∞ ou lim h ( x ) = + ∞ .
x → 2+ x→2
x>2 x>2
De même : on dit que la limite à gauche de
f ( x ) quand x tend vers 2 est – ∞ , on note :
lim h ( x ) = – ∞ ou lim h ( x ) = – ∞ .
x → 2– x→2
x<2
L’allure de la courbe représentative de h renforce ces intuitions. Que l’on se place à droite ou à gauche
de la droite d’équation x = 2 , la courbe « se rapproche » de cette droite. On dit que la droite
d’équation x = 2 est asymptote verticale à la courbe représentative de la fonction h.
y
4

limite de h (x) quand


x tend vers 2 en lui
2 étant supérieur

–6 –4 –2 0
0 2 4 6 x

gauche droite

limite de h (x) quand –2


x tend vers 2 en lui
étant inférieur

–4

Remarques • La limite d’une fonction (en a ∈  , en + ∞ ou en – ∞ ) n’existe pas toujours (chapitre 7).
• Des expressions comme lim x n’ont pas de sens. En effet, la fonction racine carrée n’est pas
x→–∞
définie pour les valeurs négatives.

C Asymptotes

Définition Soit f une fonction définie sur un intervalle I = [ A ; + ∞[ ou ]A ; + ∞[ (resp. I = ] – ∞ ; A ] ou


] – ∞ ; A [ ). On dit que la droite d’équation y = ax + b est asymptote à la courbe représentative de
la fonction f si pour tout x ∈ I , f ( x ) = ax + b + h ( x ) où h ( x ) tend vers 0 quand x tend vers + ∞
(resp. vers – ∞ ).

Séquence 1 – MA02 17
Illustration graphique
On considère la courbe C f représentative de la fonction f dans un repère orthonormal et la droite D
d’équation : y = ax + b .
On considère, de plus, un réel x ainsi que les points M et N d’abscisse x et appartenant respective-
ment à C f et D. Si f ( x ) s’écrit f ( x ) = ax + b + h ( x ) alors h ( x ) est la distance MN comptée positi-
vement si M est au-dessus de N (c’est-à-dire si l’ordonnée de M est supérieure à l’ordonnée de N) et
est comptée négativement sinon. Dire que D est asymptote à C f signifie alors que « les 2 courbes se
rapprochent de plus en plus quand x devient grand » c’est-à-dire que la distance MN se rapproche de
plus en plus de 0 quand x devient grand.
y

N
M

0
0 2 x 4 6 x

Remarque Le signe de h ( x ) nous donne les positions relatives de C f et D selon les valeurs de x :
Si h ( x ) ≥ 0 alors M est au-dessus N, c’est-à-dire C f est au-dessus D ;
Si h ( x ) ≤ 0 alors M est en dessous N, c’est-à-dire C f est en dessous D.
➠ Un cas particulier
Lorsque a est nul, c’est-à-dire lorsque : lim f ( x ) = b (resp. lim f ( x ) = b ), la droite D est
x→+∞ x→–∞
parallèle à l’axe des abscisses. On dit que D est une asymptote horizontale à C f .

Exemple  Soient f définie sur * = ] – ∞ ; 0 [ ∪ ]0 ; + ∞[ par :


1
f ( x ) = x + 1 + ----- et C f sa courbe représentative dans un repère orthonormal ( O ; i, j ) . Montrer
x2
que C f admet l’asymptote oblique D d’équation : y = x + 1 . Déterminer alors les positions relatives
de D et C f .

1 1 1
Pour tout x ∈ * , f ( x ) – ( x + 1 ) = ----- . De plus, lim ----- = lim ----- = 0 . Ainsi la
x2 x→+∞ x2 x→–∞ x2
droite ( D ) d’équation y = x + 1 est asymptote à la courbe.
De plus, pour tout x ∈ * , f ( x ) – ( x + 1 ) > 0 . Ainsi C f est au-dessus D.

18 Séquence 1 – MA02
Calculs de limites

A Règles opératoires
Dans ce paragraphe a désignera indifféremment un réel, + ∞ ou – ∞ .
Somme

Si lim f ( x ) = L( ∈  ) L( ∈  ) L( ∈  ) +∞ +∞ –∞
x→a

Si lim g ( x ) = L′( ∈  ) +∞ –∞ +∞ –∞ –∞
x→a

Alors lim ( f + g ) ( x ) = L + L′ +∞ –∞ +∞ –∞
x→a

Remarque La case grisée correspond à une indétermination : cela signifie que le tableau précédent ne nous per-
met pas de conclure dans ce cas. Si la suite admet une limite, il faut donc procéder autrement pour la
déterminer.
Produit :

Si lim f ( x ) = L L>0 L>0 L<0 L<0 +∞ +∞ –∞ 0


x→a

Si lim g ( x ) = L′ +∞ –∞ +∞ –∞ +∞ –∞ –∞ + ∞ ou – ∞
x→a

Alors lim ( f × g ) ( x ) = L × L′ +∞ –∞ –∞ +∞ +∞ –∞ +∞
x→a

Remarque On en déduit en particulier que si k est un réel non nul, pour calculer lim kf ( x ) en fonction de
x→a
lim f ( x ) , il suffît de remplacer L ′ par k dans le tableau précédent.
x→a

Quotient :

Si lim f ( x ) = L L + ∞ (resp. – ∞ ) + ∞ (resp. – ∞ )


x→a

Si lim g ( x ) = L′ ≠ 0 + ∞ ou – ∞ L′ > 0 L′ < 0


x→a

f L
Alors lim ⎛ ---⎞ ( x ) = ---- 0 + ∞ (resp. – ∞ ) – ∞ (resp. + ∞ )
x → a ⎝ g⎠ L′

Si lim f ( x ) = L > 0 ou + ∞ L > 0 ou + ∞ L < 0 ou – ∞ L < 0 ou – ∞


x→a

Si lim g ( x ) = 0 + ( g ( x ) tend vers 0 – ( g ( x ) tend vers 0 0 + ( g ( x ) tend vers 0 – ( g ( x ) tend vers 0


x→a 0 en restant positif) en restant négatif) 0 en restant positif) en restant négatif)

+∞ –∞ –∞ +∞
f
Alors lim ⎛ ---⎞ ( x ) =
x → a ⎝ g⎠

Séquence 1 – MA02 19
B Composées
Propriété
Soient a, a′ et  pouvant être réels, égaux à + ∞ ou à – ∞ . Soient f et g 2 fonctions telles que :
lim f ( x ) , lim g ( y ) et g  f aient un sens.
x→a y → a′

Si lim f ( x ) = a′ et lim g ( y ) =  alors lim g  f(x) =  .


x→a y → a′ x→a

x f (x) g (f(x))
a a' 

gof

Propriété
Soient a,  pouvant être réels, égaux à + ∞ ou à – ∞ . Soient f une fonction et ( u n ) une suite telles
que : lim f ( x ) , lim u n et f ( u n ) existent.
x→a n→+∞

Si lim f ( x ) =  et lim u n = a alors lim f ( un ) =  .


x→a n→+∞ n→+∞

C Limites et inégalités

Dans la suite, on considère un intervalle ouvert I contenant a, de la forme ]A ; + ∞[ ou de la forme


] – ∞ ; A [ selon que les limites considérées soient en a, en + ∞ ou en – ∞ .
Théorème Soit a pouvant être un réel, + ∞ ou – ∞ et soient f et g deux fonctions définies sur un intervalle I. On
suppose, de plus, que pour tout x ∈ I , f ( x ) ≤ g ( x ) .
• Si lim f ( x ) = + ∞ , alors lim g ( x ) existe et vaut + ∞ ;
x→a x→a

• Si lim g ( x ) = – ∞ , alors lim f ( x ) existe et vaut – ∞ .


x→a x→a
Théorème (parfois appelé « Théorème des gendarmes »)
d’encadrement Soient a et  pouvant être réels, égaux à + ∞ ou à – ∞ et soient f, g et h trois fonctions définies sur
un intervalle I.
Si pour tout x appartenant a I, f ( x ) ≤ h ( x ) ≤ g ( x ) et lim f ( x ) = lim g ( x ) =  , alors
x→a x→a
lim h ( x ) existe et lim h ( x ) =  .
x→a x→a

Une démonstration de ce résultat est proposée chapitre 7.

20 Séquence 1 – MA02
Exemples de calculs

A Limites de fonctions usuelles


Théorème  On montre que :
1 1 1
lim -- = lim ----- = lim ------ = 0 ( p ∈ * )
x→+∞ x x → + ∞ xp x→+∞ x

1 1
lim -- = lim ----- = 0 ( p ∈ * )
x→–∞ x x→–∞ xp
lim x = lim x p = + ∞ ( p ∈ * )
x→+∞ x→+∞

⎧ + ∞ si p ∈ * est pair
lim xp = ⎨
x→–∞ ⎩ – ∞ si p ∈ * est impair.

Théorème  1
lim ----- = + ∞ .
x → 0 x2
1
Remarque : On a aussi : lim -- = – ∞.
x→0 x
x<0

B Polynômes et fractions rationnelles en + ∞ et – ∞

Propriété 
Une fonction polynôme a même limite en + ∞ (ou – ∞ ) que son monôme de plus haut degré.

Démonstration :
Une fonction polynôme est une fonction de  dans  de la forme :

f :  →  , x  a n x n + a n – 1 x n – 1 + ... + a 1 x + a 0 (où a 0 , a 1 , ..., a n – 1 et a n sont des réels


tels que : a n ≠ 0 et n ∈  est le degré du polynôme).

an – 1 a1 a0
On a, pour tout x ≠ 0 , f ( x ) = a n x n × 1 + ------------ + ... + ------------------ + ---------- .
a x n a x n – 1 a xn
n n

an – 1 a1 a0
De plus, lim ------------ = ... = lim -----------------
- = lim ----------n = 0
x → + ∞ an x x → + ∞ an x n – 1 x → + ∞ an x
(x → – ∞) (x → – ∞) (x → – ∞)

an – 1 a1 a0
et donc lim 1 + ------------ + ... + ------------------ + ---------- = 1 soit lim f ( x ) = lim a n x n .
x→+∞ an x an x n – 1 an x n x→+∞ x→+∞
(x → – ∞) (x → – ∞) (x → – ∞)

Propriété  :
Une fonction rationnelle a même limite en + ∞ (où – ∞ ) que le quotient de ses monômes de plus
haut degré (celui du numérateur et du dénominateur).

Séquence 1 – MA02 21
Démonstration :
Une fonction rationnelle est une fonction de  (où  est l’ensemble de définition de la fonction)
dans  de la forme :
f:→
a n x n + a n – 1 x n – 1 + ... + a 1 x + a 0
x  -----------------------------------------------------------------------------------
- (où a 0 , a 1, ..., a n – 1 , a n , b 0 , b 1 , ..., b m – 1 et b m
b m x m + b m – 1 x m – 1 + ... + b 1 x + b 0
sont des réels et m, n ∈  ).
an – 1 a1 a0
a n x n × 1 + ------------ + ... + ------------------ + ----------
an x an x n – 1 an x n an x n
On a, pour tout x ≠ 0 , f ( x ) = ---------------------------------------------------------------------------------------------------------- = ------------
- × Q(x)
bm – 1 b1 b0 bm x m
b m x × 1 + ------------- + ... + -------------------- + -------------
m
bm x bm x m – 1 bm x m
où lim Q(x) = lim Q( x) = 1 .
x→+∞ x→–∞
On conclut alors comme précédemment.
n2
Exemple  Reprendre l’exemple  (calcul de lim ----------- ) en utilisant une autre méthode.
n→+∞ n–1
Cela revient à chercher lim f ( u n ) où ( u n ) n ≥ 2 est définie par u n = n et f est définie sur
n→+∞
x 2
 \ { 1 } par f ( x ) = ----------- . On a :
x–1
x2
lim u n = + ∞ et lim f(x) = ----- = lim x = + ∞ . Par composition, on en
lim
n→+∞ x→+∞ x→+∞ x x→+∞
n2
déduit : lim ----------- = + ∞ .
n→+∞ n – 1

C Limites des fonctions usuelles en un réel a

Il semble naturel d’écrire : lim x 2 + 2 = 1 2 + 2 = 3 . Plus généralement, on admet le théorème


x→1
suivant.
Théorème Si f est la fonction racine carrée, une fonction polynôme, une fonction rationnelle, la fonction cosinus
ou la fonction sinus et si a appartient à l’ensemble de définition de f, alors : lim f ( x ) = f ( a ) .
x→a

D Autres exemples de calculs

Exemple Étudier la limite quand x tend vers – ∞ puis vers + ∞ de f ( x ) = x 2 + x + 1 – 2x .

On a : lim x2 + x + 1 = lim x 2 = + ∞ et lim y = + ∞ , d’où par composition :


x→–∞ x→–∞ y→+∞

lim x 2 + x + 1 = + ∞ . De plus, lim – 2x = + ∞ donc par somme : lim f(x) = + ∞ .


x→–∞ x→–∞ x→–∞

Ces arguments ne nous permettent pas de calculer lim f ( x ) (on aboutit à une indétermination). Il
x→+∞
faut alors transformer l’écriture de f ( x ) .
Pour tout réel x,
1 1 1 1 1 1
f(x) = x 2 × ⎛ 1 + -- + -----⎞ – 2x = x 2 × 1 + -- + ----- – 2x = x × 1 + -- + ----- – 2x .
⎝ x x 2⎠ x x2 x x2

22 Séquence 1 – MA02
1 1 1 1
Alors : pour tout x > 0 , f ( x ) = x × 1 + -- + ----- – 2x = x × ⎛ 1 + -- + ----- – 2⎞ (il est suffisant de
x x2 ⎝ x x2 ⎠
transformer l’écriture de f ( x ) pour les valeurs positives de x car on s’intéresse à la limite de f ( x ) en
+ ∞ ).

1 1 1 1
De plus, lim-- = lim ----- = 0 donc : lim 1 + -- + ----- = 1
x→+∞ x x→+∞ x 2 x→+∞ x x2

et lim ⎛ 1 + 1-- + ----


1
- – 2⎞ = – 1 . On en déduit (limite d’un produit) : lim f ( x ) = – ∞ .
x→+∞ ⎝ x x2 ⎠ x→+∞

Exemple
Étudier la limite quand x tend vers + ∞ de f ( x ) = x2 + x + 1 – x .
Reprenons la méthode utilisée dans le précédent exemple :

1 1
Pour tout x > 0 , f ( x ) = x × ⎛ 1 + -- + ----- – 1⎞ . On aboutit alors à une indétermination car :
⎝ x x2 ⎠

lim x = + ∞ et lim ⎛ 1 + 1-- + ----


1
- – 1⎞ = 0 . Il faut donc penser à une autre transforma-
x→+∞ x→+∞ ⎝ x x2 ⎠
tion d’écriture et devant une telle expression, penser à l’expression conjuguée :
pour tout x de  ,
2
( x2 + x + 1 – x )( x2 + x + 1 + x ) ( x2 + x + 1 ) – x2
f(x) = x 2 + x + 1 – x = ---------------------------------------------------------------------------------- = ----------------------------------------------
( x + x + 1 + x)
2 ( x2 + x + 1 + x )
x2 + x + 1 – x2 x+1
= ----------------------------------------- = ------------------------------------ .
( x + x + 1 + x)
2 2
x +x+1+x
Cette forme ne nous permet pas de conclure (le numérateur tend vers + ∞ et le dénominateur vers
+ ∞ ).
La méthode va consister à mettre les termes dominants (les termes « tendant le plus vite vers + ∞ »)
en facteur (c’est une méthode classique déjà utilisée pour déterminer les limites de fonctions ration-
nelles).
1
x ⎛ 1 + --⎞ 1 + --
1
⎝ x⎠ x
Pour tout x > 0 , f ( x ) = ----------------------------------------------- = ------------------------------------- . Le numérateur tend vers 1 et le
1 1 1 1
x ⎛ 1 + -- + ----- + 1⎞ 1 + -- + ----- + 1
⎝ x x2 ⎠ x x2
dénominateur vers 2 quand x tend vers + ∞ . On en déduit :
1
lim f ( x ) = -- .
x→+∞ 2

Séquence 1 – MA02 23
Synthèse (pour déterminer
une limite)

A Calculs de lim f ( x ) et lim f ( x )


x→+∞ x→–∞
On peut dans un premier temps, essayer d’utiliser les limites de référence (4. A), les règles opératoires
(3. A.) et les règles de composition (3. B).
1 1
Exemple Calculs de lim x 2 + -- + x et de ------------------ .
x→+∞ x 2
x +1
Si f est une fonction polynôme ou une fonction rationnelle, on peut utiliser les propriétés 1 et 2 (4. B.)

x 3 + 3x
Exemple Calcul de lim -------------------------- .
2
x → + ∞ x + 2x + 1

Sinon on peut mettre le terme dominant en facteur et utiliser les règles opératoires (3. A.).

Exemple Calcul de lim x2 + 1 – x2 .


x→+∞

On peut utiliser si nécessaire (en cas d’indétermination) une transformation d’expression (par exem-
ple l’utilisation de l’expression conjuguée si l’expression f ( x ) comporte la fonction racine carrée) et
réessayer les méthodes proposées précédemment.

Exemple Calcul de lim x2 + x – x – 1 .


x→+∞

Il peut être utile d’utiliser un théorème de comparaison (3. C.) (par exemple quand les fonctions sinus
et cosinus apparaissent dans l’expression f ( x ) ).
sin x
Exemple Calcul de lim ---------- .
x→–∞ x

B Calculs de lim u n
n→+∞
Lorsque la suite est définie par une relation : u n = f ( n ) où f est une fonction, il suffit de déterminer
lim f ( x ) . Si lim f ( x ) existe alors lim f(n) = lim f ( x ).
x→+∞ x→+∞ n→+∞ x→+∞

Exemple Calcul de lim n2 + 1 – n .


n→+∞

On peut aussi mettre en facteur le terme dominant.

Exemple 3n – 1
Calcul de lim -------------- .
n→+∞ 2n – 2

C Calculs de lim f ( x ) ( a ∈  )
x→a
On peut utiliser le théorème (4. C.) en transformant éventuellement l’expression de f ( x ) .

Exemple x+1–1
Calcul de lim ------------------------ .
x→1 x
24 Séquence 1 – MA02
Exercices d’apprentissage

2 2n – 3 n + 1
Exercice   Déterminer lim
--------------------------- .
n→+∞ 4n – 1

 Déterminer lim n2 + 1 – n .
n→+∞

1
 Déterminer lim ( sin n ) ⎛ sin --⎞ .
n→+∞ ⎝ n⎠

Exercice  Déterminer lim x 2 + 2x + 2 – x – 1 et lim x 2 + 2x + 2 – x – 1 .


x→–∞ x→+∞
x2 + 4 – 2 x2 + 4 – 2
Exercice  Déterminer lim --------------------------
2
- et lim --------------------------- .
x→0 x x→+∞ x2

Séquence 1 – MA02 25
Aspects plus théoriques

A Limites de suites
Théorème  Si ( u n ) est une suite convergente alors il existe un unique réel  tel que : lim u n =  .
n→+∞

Démonstration :
Supposons que la suite ( u n ) soit convergente et admette 2 limites  et ′ distinctes. On considère
un intervalle ouvert I contenant  et un intervalle ouvert I′ contenant ′ tels que : I ∩ I′ = ∅ (voir
figure ci-dessous).
Par définition, à partir d’un certain rang n 0 , tous les termes de la suite sont dans I. De même à partir
d’un certain rang n 0′ tous les termes de la suite sont dans I′ . À partir du rang N 0 ( N 0 est le plus
grand nombre entre n 0 et n 0′ ) tous les termes de la suite sont donc à la fois dans I et dans I′ , ce qui
est absurde car I et I′ ne se coupent pas.

I I'

 '

Remarque On a utilisé ici une démonstration par l’absurde :


On veut démontrer que la limite est unique, on suppose le contraire (c’est-à-dire qu’il existe 2 limites),
on aboutit à une contradiction ce qui prouve que l’hypothèse de départ est fausse.
Théorème  Une suite croissante non majorée tend vers + ∞ .
Démonstration :
Rappelons qu’une suite ( u n ) est majorée s’il existe un réel M tel que pour tout n de  , u n ≤ M .
A connaître Dire que la suite ( u n ) est non majorée signifie donc que quelque soit le réel M, il existe au moins un
terme de la suite plus grand que M.
Soit ( u n ) une suite croissante non majorée. Considérons un intervalle I = ]A ; + ∞[ . ( u n ) est non
majorée donc il existe un terme u N de la suite supérieur à A + 1 . La suite ( u n ) est croissante donc :
Pour tout n ≥ N , u n ≥ u N ≥ A + 1 > A autrement dit à partir du rang N tous les termes de la suite
sont dans ]A ; + ∞[ .
Les intervalles de la forme ]A ; + ∞[ contiennent donc tous les termes de la suite à partir d’un cer-
tain rang. On en déduit lim u n = + ∞ .
n→+∞
Exemple Soit ( u n ) n ∈  une suite croissante d’entiers naturels. On suppose que cette suite est convergente et
que : lim u n =  ( ∈  ) .
n→+∞

1
 Montrer qu’il existe un intervalle I de longueur -- qui contient tous les termes de la suite à partir
2
d’un certain rang.
 En déduire que la suite est stationnaire (constante à partir d’un certain rang) et que  est un entier
naturel.
1) lim u n =  , alors tout intervalle J ouvert contenant  contient tous les termes de la suite à
n→+∞
partir d’un certain rang. Considérons alors en particulier un intervalle ouvert I contenant  de lon-
1
gueur -- . Tous les termes de la suite sont dans I à partir d’un certain rang n 0 .
2

26 Séquence 1 – MA02
1
2) L’intervalle I étant de longueur -- contient au plus un entier.
2
No –1 No No +1

Il en contient un : N 0 = u n , alors pour tout n ≥ n 0 , u n appartient à I et est entier, u n est donc égal
0

à u n . ( u n ) est donc bien stationnaire. Comme pour tout n ≥ n 0 , u n est égal à u n , on a :


0 0

limu n = u n et donc :  = u n ∈  .
n→+∞ 0 0

B Limites de fonctions
Théorème  Si f admet une limite finie en + ∞ (ou – ∞ ) alors cette limite est unique.
Démonstration :
Supposons que la fonction admette 2 limites distinctes L et L′ en + ∞ . On considère un intervalle
ouvert I contenant L et un intervalle ouvert I′ contenant L′ tels que : I ∩ I′ = ∅ .
Par définition, pour x assez grand (supérieur à un certain x 0 ), f ( x ) appartient à I. De même, pour x
assez grand (supérieur à un certain x 0′ ), f ( x ) appartient à I′ . Alors pour x assez grand (supérieur à
X 0 où X 0 est le plus grand nombre entre x 0 et x 0′ ) f ( x ) appartient à la fois à I et à I′ , ce qui est
absurde car I et I′ ne se coupent pas.
I I'

L L'

Une fonction admet donc au plus une limite en + ∞ .


Exemple Montrer que la fonction sinus n’admet pas de limite finie en + ∞ .
On a :
π
pour tout n de  , sin nπ = 0 et sin ⎛ --- + 2nπ⎞ = 1 . Considérons alors les suites ( u n ) et
⎝2 ⎠ n∈
π
( vn ) définies par : u n = nπ et v n = --- + 2nπ . On a : lim u n = lim v n = + ∞ .
n∈ 2 n→+∞ n→+∞
Ainsi si la fonction sinus admet une limite finie  en + ∞ , on a, par composition :

lim sin u n = lim sin v n =  , ceci est impossible car :


n→+∞ n→+∞

π
lim sin nπ = 0 et lim sin ⎛ --- + 2nπ⎞ = 1 .
n→+∞ n→+∞ ⎝2 ⎠

C Limites et inégalités

Théorème  Soit f une fonction définie sur un intervalle ]A ; + ∞[ telle que :


Pour tout x > A , f ( x ) < M et lim f(x) = L .
x→+∞
Alors : L ≤ M .

Séquence 1 – MA02 27
Démonstration :
Supposons L > M . On peut alors considérer un intervalle I ouvert, contenant L et ne contenant
pas M :
M L

I
Pour x assez grand (supérieur à x 0 ), f ( x ) ∈ I ce qui est absurde car alors, on a : f ( x ) > M .
L’hypothèse de départ : L > M est donc fausse. Ainsi L ≤ M .
Exemple Trouver une fonction f définie sur ] – 1 ; + ∞[ telle que pour tout x ≥ 0 , f ( x ) < 1 et :
lim f ( x ) = 1 .
x→+∞
x
Considérons la fonction f définie sur ] – 1 ; + ∞[ par f ( x ) = ----------- . Pour tout x ∈ ] – 1 ; + ∞[ , on a :
x+1
x
x < x + 1 (et x + 1 > 0 ). Par division, on obtient alors : f ( x ) = ----------- < 1 .
x+1
x
De plus, lim f ( x ) = lim - = 1 . f vérifie donc bien les hypothèses recherchées.
x→+∞ x→+∞ x
Démonstration Soient f, g et h, 3 fonctions définies sur un intervalle I = ]A ; + ∞[ et L un réel tel que :
du théorème lim f ( x ) = lim g ( x ) = L . On suppose de plus, que pour tout x ∈ I , f ( x ) ≤ h ( x ) ≤ g ( x ) .
x→+∞ x→+∞
d’encadre- Nous devons montrer que lim h(x) = L .
ments pour les x→+∞
fonctions : Soit J = ]a ; b [ un intervalle ouvert contenant L, f ( x ) tend vers L quand x tend vers + ∞ donc
pour x assez grand ( x ≥ x 0 ) , f ( x ) appartient à J. De même g ( x ) tend vers L quand x tend vers + ∞
A connaître donc pour x assez grand ( x ≥ x 0′ ) , g ( x ) appartient à J.
Soit x un réel supérieur ou égal à X 0 (qui est le plus grand nombre entre x 0 et x 0′ ).
On a : a < f ( x ) < b et a < g ( x ) < b . Ainsi : a < f ( x ) ≤ h ( x ) ≤ g ( x ) < b , d’où h ( x ) ∈ J .
On a donc bien : lim h ( x ) = L .
x→+∞

Illustration graphique
y

Cg
1

0,5

Ch xo'

0 x
–2
J
0 2 4 6 8 10 12 14 16

–0,5 xo

–1
Cf

C h est entre C f et C g donc si ces 2 dernières courbes « rentrent dans un tuyau centré en L » il en
sera de même de C h .

28 Séquence 1 – MA02
Exercices d’entraînement

Exercice  Soit ( u n ) n ≥ 0 une suite convergente telle que lim u n =  > 0 .


n→+∞
 Montrer qu’à partir d’un certain rang, tous les termes de la suite sont dans l’intervalle
 3
I = --- ; ------ .
2 2
 En déduire qu’à partir d’un certain rang, tous les termes de la suite sont strictement positifs.
Soit ( u n ) n ∈  une suite convergente, on note  sa limite.
Exercice   Montrer qu’à partir d’un certain rang tous les termes de la suite sont dans l’intervalle
I = ] – 1 ;  + 1 [ .
 En déduire que ( u n ) n ∈  est bornée.
(on rappelle qu’une suite ( u n ) est bornée, s’il existe deux réels a et b tels que pour tout entier
naturel n : a ≤ u n ≤ b ).
n n n n
Exercice  Soit ( u n ) n ∈ * définie par : u n = -------------- + -------------- + -------------- + ... + -------------- .
2
n +1 n +2 n +3 2 2 2
n +n
 Calculer u 1 , u 2 et u 3 .
 u n est la somme de n termes. Quel est le plus petit ? Quel est le plus grand ?

n2 n2
 Montrer alors que : --------------
2
≤ u n ≤ -------------
2
-.
n +n n +1
 En déduire lim un .
n→+∞
Exercice  Soit f la fonction définie sur  par f ( x ) = x sin x .
 Trouver 2 suites ( u n ) et ( v n ) tendant vers + ∞ telles que : lim f ( u n ) = 0 et
n→+∞
lim f ( vn ) = + ∞ .
n→+∞
 La fonction f admet-elle une limite en + ∞ ?

x3 + 2
Exercice  Soit f la fonction définie sur  \ { – 1 } par f ( x ) = ------------------- .
( x + 1 )2
 Déterminer les limites de f aux bornes de son ensemble de définition.
3x + 4
 Montrer que pour tout x ∈  \ { – 1 } , f ( x ) = x – 2 + ------------------- .
( x + 1 )2
 En déduire les droites asymptotes à (  f ) (courbe représentative de f dans un repère orthonormal).

Exercice  x3
Soit f la fonction définie par f ( x ) = ----------- .
x–1
 Déterminer l’ensemble de définition de f.
 Déterminer lim f ( x ) et lim f(x) .
x→+∞ x→–∞

 Déterminer lim ( f ( x ) – x ) et lim (f(x) + x) .


x→+∞ x→–∞

 Interpréter géométriquement ces résultats.

Séquence 1 – MA02 29
ide aux exercices

Exercice  I est un intervalle ouvert contenant .


Exercice   Les termes de la suite sont dans l’intervalle ] – 1 ;  + 1 [ à partir du rang n 0 . On peut alors con-
sidérer le plus grand (et le plus petit) des nombres u 0 , u 1 , ..., u n .
0

Exercice  Si S est la somme de n termes dont chacun est plus grand que a et plus petit que b, alors :
na ≤ S ≤ nb .
Exercice  Cherchez ( u n ) et ( v n ) telles que : lim u n = lim v n = + ∞ , sin u n = 0 et sin v n = 1 .
n→+∞ n→+∞
3x + 4
Exercice   Partir de : x – 2 + ------------------- = …
( x + 1 )2
Exercice   Pensez à l’expression conjuguée. ■

30 Séquence 1 – MA02
2e partie : Ensemble  des nombres complexes
• Ecriture algébrique
• Interprétation géométrique
• Résolution d’équations du second degré à coefficient réels
Chapitre 1 > Introduction de l’ensemble  des nombres
complexes ............................................................................................................................................................
33

A Approche historique
B
A Fabrication de sur-ensembles successifs de  par découverte de lacunes
Chapitre 2 > Forme algébrique (ou cartésienne)
d’un nombre complexe.................................................................................................................
34

A L’ensemble  des nombres complexes


B
A Quelques calculs avec ces nouveaux nombres
A
C Conséquence de l’écriture unique
D
B
A Conséquence de i2 = –1

Chapitre 3 > Représentation géométrique


d’un nombre complexe ...............................................................................................................
37

A Introduction
B
A Nombre complexe conjugué d’un nombre complexe
A
C Module d’un nombre complexe

Chapitre 4 > Exercices d’apprentissage ......................................................................................................


45

Chapitre 5 > Résolution dans  d’une équation du second


degré avec coefficients réels .........................................................................................
46

> Résumé .........................................................................................................................................................................


49

> Exercices d’entraînement ........................................................................................................


50

> Aides ...............................................................................................................................................................................


51
51

Sommaire séquence 1 – MA02 31


Introduction de l’ensemble 
des nombres complexes

A Approche historique
Par nécessité, la notion de nombre s’est enrichie au cours des siècles.
 On connaît  ensemble des entiers naturels  = { 0 ; 1 ; 2 ; ... } .
 L’ensemble  des entiers relatifs contient  ainsi que les opposés des entiers naturels :
 = { ... ; – 3 ; – 2 ; – 1 ; 0 ; 1 ; 2 ; ... } .
a
 Les nombres fractionnaires, nécessaires pour les partages, sont de la forme -- avec a et b entiers ;
b
ils constituent l’ensemble  des nombres rationnels.
Remarque : en prenant b = 1 , on voit que  est un sous-ensemble de .
 L’ensemble  des réels est constitué de l’ensemble  des nombres rationnels et aussi de l’ensem-
a
ble des nombres irrationnels (qu’on ne peut pas écrire sous la forme -- avec a et b entiers) ; nous en
b
connaissons des exemples : π, 2 , 3 ...
 Pour résoudre des équations (du troisième degré en particulier) les mathématiciens du XVIe siècle
commencèrent à entrevoir l’existence d’autres nombres qu’ils appellent nombres imaginaires. C’est le
cas en particulier de Jérôme Cardan, mathématicien italien, qui obtenait des résultats intéressants en
prenant la racine carrée d’un nombre négatif.
Au milieu du XVIIIe siècle, le mathématicien suisse Leonhard Euler désigne par i le nombre imaginaire
– 1 ; ainsi i 2 = – 1 et tous les imaginaires inventés seront de la forme a + ib avec a et b réels.
Tous ces nombres constituent l’ensemble des nombres complexes, ensemble que l’on va noter .

B Fabrication de sur-ensembles successifs de 


par découverte de lacunes
L’équation 7 + x = 4 n’a pas de solution dans , mais sa solution ( – 3 ) est dans .
2
L’équation 3x = 2 n’a pas de solution dans , mais sa solution -- est dans .
3
L’équation x 2 = 2 n’a pas de solution dans , mais ses solutions ( – 2 ) et 2 sont irrationnelles.
L’équation x 2 = – 1 n’a pas de solution dans , mais aura 2 solutions i et ( – i ) dans le nouvel
ensemble  que l’on va étudier maintenant.




(–3)


2
3

2 (– 2)

 i (–i)

Séquence 1 – MA02 33
Forme algébrique d’un nombre
complexe

A L’ensemble  des nombres complexes


Théorème L’ensemble des nombres complexes, désigné par la lettre  :
admis • contient tous les nombres réels ;
• est muni d’une addition, d’une multiplication puis d’une soustraction et d’une division qui possè-
dent les mêmes règles de calcul que dans l’ensemble des réels ;
• possède un nombre i tel que i 2 = – 1 ;
• tout nombre complexe z s’écrit de façon unique sous la forme a + ib où a et b sont des réels.
Définition • L’écriture a + ib où a et b sont réels, s’appelle écriture algébrique (aussi appelée écriture carté-
sienne) du nombre complexe z.
• Le nombre réel a s’appelle « partie réelle » du nombre complexe z et on écrit : a = Re ( z ) .
• Le nombre réel b s’appelle « partie imaginaire » du nombre complexe z et on écrit : b = Im ( z ) .
• Quand b est nul, le nombre complexe z s’écrit z = a et z est un réel.
• Quand a est nul, le nombre complexe z s’écrit z = ib ; on dit que z est imaginaire pur.

B Quelques calculs avec ces nouveaux nombres

 ( 2 + 3i ) + ( 5 – 4i ) = 2 + 5 + 3i – 4i = 7 – i .
 ( 2 + 3i ) ( 1 – i ) = 2 + 3i – 2i – 3i 2 = 2 + i + 3 = 5 + i , car i2 = –1.
 ( 2 + 3i ) 2 = 2 2 + 2 × 2 × 3i + ( 3i ) 2 = 4 + 12i + 9i 2 = 4 + 12i – 9 = – 5 + 12i .
Ici on a utilisé une identité remarquable qui se calcule comme dans  ; on a aussi utilisé le fait que
i2 = – 1 .
 ( 1 + 3i ) ( 1 – 3i ) = 1 2 – ( 3i ) 2 = 1 – 9i 2 = 1 + 9 = 10 .
Ici, c’est l’identité remarquable ( x + y ) ( x – y ) = x 2 – y 2 qui a été utilisée en prenant x = 1 et
y = 3i .
Ce qui est à remarquer c’est que le résultat 10 est un réel.
1 1 – 3i 1 – 3i 1 3
 ------------- = ------------------------------------- = ------------- = ----- – ----- i .
1 + 3i ( 1 + 3i ) ( 1 – 3i ) 10 10 10
1
Remarque : ------------- n’est pas une forme algébrique, car ne se présente pas sous la forme a + ib avec
1 + 3i
1 3
a et b réels ; la forme algébrique de ce nombre complexe est : ----- – ----- i .
10 10
 ( a + bi ) × ( a – bi ) = a 2 + b 2 réel positif.

 Soit z = a + bi ≠ 0 , où a et b sont des réels.


1 1 a – bi a b
- i.
-- = ------------- = ------------------------------------- = ----------------- – ----------------
z a + bi ( a + bi ) ( a – bi ) a2 + b2 a2 + b2
1
Le résultat trouvé est l’écriture algébrique du nombre complexe -- .
z

34 Séquence 1 – MA02
C Conséquence de l’écriture unique :
z = a + bi où a et b réels
1) a + bi = 0 ⇔ a = 0 et b = 0
2) a + bi = a′ + b′i ⇔ a = a′ et b = b′ (où a, b, a′ , b′ réels).
3) a + bi réel ⇔b = 0
4) a + bi imaginaire pur ⇔a = 0.

D Conséquence de i 2 = – 1
1 i i
i 2 = – 1 ; i 3 = i 2 × i = – i ; i 4 = ( i 2 ) 2 = 1 ; i 5 = i ... ; -- = --- = ------ = – i .
i i2 –1
n∈N i 4n = ( i 4 ) n = 1 n = 1
i 4n + 1 = i 4n × i = 1 × i = i
i 4n + 2 = i 4n × i 2 = 1 × ( – 1 ) = – 1
i 4n + 3 = i 4n × i 3 = 1 × ( – i ) = – i

Exemples d’illustration
Exemple  Mettre sous forme algébrique a + bi les nombres complexes suivants :
1 2 – 3i 1+i 9 1 – i 35
( 2 + 3i ) ( 4 – i ) ; ( 3 – 2i ) 2 ; ( 1 + i ) 3 ; ------------- ; ------------- ; ⎛ ----------⎞ ; ⎛ ----------⎞ .
7 – 4i 1 + 4i ⎝ 1 – i⎠ ⎝ 1 + i⎠
Rappel :
( x + y ) 2 = x 2 + 2xy + y 2
( x + y ) 3 = x 3 + 3x 2 y + 3xy 2 + y 3 (ceci peut se retrouver en développant ( x + y ) 2 ( x + y ) ).
Réponse
• ( 2 + 3i ) ( 4 – i ) = 8 – 2i + 12i – 3i 2 = 8 + 10i + 3 = 11 + 10i
• ( 3 – 2i ) 2 = 3 2 – 2 × 3 × 2i + ( 2i ) 2 = 9 – 12i – 4 = 5 – 12i
• ( 1 + i ) 3 = 1 3 + 3i + 3i 2 + i 3 = 1 + 3i – 3 – i = – 2 + 2i
1 7 + 4i 7 + 4i 7 4
• ------------- = ------------------------------------- = ----------------- = ----- + ----- i
7 – 4i ( 7 – 4i ) ( 7 + 4i ) 72 + 42 65 65
1
Remarque Bien penser que ------------- n’est pas écriture algébrique.
7 – 4i
Idée : utiliser ( a + bi ) ( a – bi ) = a 2 + b 2 réel.
2 – 3i ( 2 – 3i ) ( 1 – 4i ) 2 – 3i – 8i – 12 10 11
• ------------- = ------------------------------------- = ----------------------------------- = – ----- – ----- i
1 + 4i ( 1 + 4i ) ( 1 – 4i ) 12 + 42 17 17

1+i 9 (1 + i)(1 + i) 9 1 + 2i – 1⎞ 9
• ⎛ ----------⎞ = ⎛ -------------------------------⎞ = ⎛ ---------------------
- = ( i )9 = i
⎝ 1 – i⎠ ⎝ ( 1 – i ) ( 1 + i )⎠ ⎝ 12 + 12 ⎠
Remarque Penser à simplifier d’abord la parenthèse et ne faire agir qu’ensuite l’exposant.
35
1 – i⎞
⎛ ---------
35 ( 1 – i )2 1 – 2i – 1⎞ 35
• - = ⎛ ------------------------------⎞ = ⎛ ---------------------
- = ( – i ) 35 = ( – 1 ) 35 ( i ) 35 = –i35
⎝ 1 + i⎠ ⎝ ( 1 + i ) ( 1 – i )⎠ ⎝ 12 + 12 ⎠

= – i 4 × 8 + 3 = –( i 4 ) 8 × i 3 = –1 8 × i 3 = –i 3 = –( –i ) = i .

Séquence 1 – MA02 35
Exemple  On considère les complexes z′ = ( 1 + i ) 2 et z″ = ( 1 + i 3 ) 3 .
 Déterminer leur partie réelle et leur partie imaginaire.
(On utilisera les identités remarquables ( x + y ) 2 et ( x + y ) 3 ).

z′
 Faire de même pour le complexe z = ----- .
z″

Réponse
 z′ = 1 + 2i + i 2 = 1 + 2i – 1 = 2i d’où Re ( z′ ) = 0 et Im ( z′ ) = 2 donc z′ est imaginaire.
z″ = 1 3 + 3 × 1 2 × i 3 + 3 × 1 × ( i 3 ) 2 + ( i 3 ) 3
z″ = 1 + 3i 3 + 9i 2 + 3i 3 3 = 1 + 3i 3 – 9 – 3i 3 car i 3 = – i
z″ = – 8 d’où Re ( z″ ) = – 8 et Im ( z″ ) = 0 donc z″ est un réel.

2i 1 1
 z = ------ = – -- i d’où Re ( z ) = 0 et Im ( z ) = – -- donc z est imaginaire pur.
–8 4 4

36 Séquence 1 – MA02
Représentation géométrique
d’un nombre complexe

A introduction
Plan P rapporté au R.O.N. (repère
orthonormal) ( O ; u, v ) .
M ( a, b ) M′ ( a′, b′ )
V = OM = au + bv
V′ = OM′ = a′u + b′v
w = MM′

Remarque On évite de choisir i comme vecteur de base quand on travaille avec des nombres complexes, à
cause du risque de confusion avec i qui vérifie i 2 = – 1 .
Définition Le point M ( a, b ) s’appelle point image du nombre complexe z = a + bi .
a est la partie réelle de z et l’abscisse de M.
b est la partie imaginaire de z et l’ordonnée de M.
Le vecteur OM s’appelle vecteur image du nombre complexe z = a + bi .
Le nombre complexe z = a + bi s’appelle affixe du point M ou du vecteur OM .
Le plan P où l’on repère les points par les affixes s’appelle plan complexe.
Exemples On place les points suivants donnés par leurs affixes dans la parenthèse : A ( 1 ) ; B ( i ) ; C ( – 1 ) ;
D(– i) ; E(1 + i) ; F(1 – i) ; G(– 1 + i) ; H(– 1 – i) ;

le point O a pour affixe 0

Les nombres complexes ont un rôle TRÈS IMPORTANT en géométrie ; dès qu’on parle de nombres
complexes, on doit avoir un dessin dans sa tête et essayer de voir ce que l’on fait.
Les nombres complexes RÉELS sont tels que leurs points images sont sur l’axe des abscisses.

Séquence 1 – MA02 37
Propriétés
On se reportera à la figure d’introduction.
z M : se lit « affixe de M »
M ( z ) : se lit « le point M d’affixe z »
Soit V = OM d’affixe z = z M = a + bi .
V
Soit V′ = OM′ d’affixe z = z M′ = a′ + b′i .
V′
V + V′ a pour affixe z + z
ou encore z M + z M′ .
V V′

V′ – V a pour affixe z – z ou encore z M′ – z M .
V′ V
z = z M′ – z M (affixe de l’extrémité diminuée de l’affixe de l’origine).
MM′
car MM′ = MO + OM′ = OM′ – OM = V′ – V .
Pour k réel quelconque k ⋅ V a pour affixe k ⋅ z .
V
L’affixe du milieu d’un segment est la demi-somme des affixes des extrémités.
 ( – z ) est l’affixe du symétrique de M ( z ) dans la symétrie centrale de centre O.

 M’ d’affixe z’ est l’image de M d’affixe z dans la translation de vecteur w d’affixe zo équivaut à

MM′ = w
soit z’ – z = zo
soit z’ = z + zo

Donc si t la translation de vecteur w d’affixe z 0 alors :


M ( z ) t M (′z′ ) équivaut à : z′ = z + z 0 .

B Nombre complexe conjugué d’un nombre complexe

Définition On appelle conjugué du nombre complexe z = a + bi le nombre complexe noté z défini par :
z = a – bi .
Remarque On observe que z et z ont la même partie réelle, et que leurs parties imaginaires sont opposées.
Exemples • z = 3 + 2i ; z = 3 – 2i
• z = –5–i ;z = –5+i
• z = 4 ;z = 4
• z = i ; z = –i
S
Interprétation M ( z ) x′ox M′ ( z ) où S x′ox est la réflexion
d’axe x′ox (c’est-à-dire symétrie orthogonale
géométrique
par rapport à x′ox ).

38 Séquence 1 – MA02
Propriétés
1) z = z
Le conjugué du conjugué du nombre complexe z est lui-même.

2) z réel ⇔ z = z

3) z imaginaire pur ⇔ z = – z ( i = – i)

4) zz = a 2 + b 2 ∈ 

z+z
5) z + z = 2a = 2Re ( z ) ; Re ( z ) = -----------
2

z–z
6) z – z = 2ib = 2i Im ( z ) ; Im ( z ) = ----------
2i
7) z + z′ = z + z′ (se voit en passant aux coordonnées).
Le conjugué d’une somme est la somme des conjugués.
8) zz′ = z ⋅ z′ (se voit en passant aux coordonnées).
Le conjugué d’un produit est le produit des conjugués.
1 1
9) z ≠ 0 ⎛ --⎞ = --
⎝ z⎠ z
Le conjugué d’un inverse est l’inverse du conjugué.
z′ z′
10) z ≠ 0 ⎛ ----⎞ = ----
⎝ z⎠ z
Le conjugué d’un quotient est le quotient des conjugués.
11) ( – z ) = ( – 1 )z = ( – 1 )z = – z (conséquence de 8) et 2)).
12) Pour λ réel λz = λz = λz (conséquence de 8) et 2)).
13) Pour n de  ( z n ) = ( z ) n (conséquence de 8) en prenant n fois le facteur z).

1 1
• Démonstration de 9) : on sait : z × -- = 1 donc ⎛ z × --⎞ = 1 ; d’où en utilisant 8) et le fait que
z ⎝ z⎠
1
1 = 1 on déduit : z × ⎛ --⎞ = 1
⎝ z⎠

1 1
or z ≠ 0 donc z ≠ 0 d’où ⎛ --⎞ = -- .
⎝ z⎠ z
• La propriété 10) est une conséquence de 8) et 9).

Exemples
Exemple  Sans chercher à mettre sous forme algébrique donner directement les conjugués de z 1 et z 2 avec
4 – 5i
z 1 = ( 4 – 5i ) ( 3 + i ) et z 2 = ------------- .
3+i
Réponse
• z 1 = ( 4 – 5i ) ( 3 + i ) = ( 4 – 5i ) ( 3 + i ) = ( 4 + 5i ) ( 3 – i ) (on a utilisé la propriété 8)).

4 – 5i 4 – 5i 4 + 5i
• z 2 = ⎛ -------------⎞ = ------------- = ------------- (on a utilisé la propriété 10)).
⎝ 3+i⎠ 3+i 3–i
Exemple  Déterminer le complexe z tel que z ⋅ z + 3 ( z – z ) = 13 + 18i .

Séquence 1 – MA02 39
Réponse
Posons z = a + ib où a et b sont des réels ; nous avons alors z = a – ib .
De plus nous avons vu que : z – z = 2i ⋅ Im ( z ) d’où :
L’équation de départ équivaut à :
( a + ib ) ( a – ib ) + 3 ( 2ib ) = 13 + 18i
soit : a 2 + b 2 + 6ib = 13 + 18i .
Or deux complexes sont égaux si et seulement si leurs parties réelles et leurs parties imaginaires sont
respectivement égales d’où :
⎧ a 2 + b 2 = 13 ⎧ a 2 + b 2 = 13 ⎧ a2 = 4
⎨ ⇔⎨ ⇔⎨
⎩ 6b = 18 ⎩b = 3 ⎩b = 3
d’où deux solutions : z = 2 + 3i ou z = – 2 + 3i .
Exemple  Résoudre dans  l’équation z 2 – 2z + 1 = 0 .
Réponse
Comme à l’exemple précédent remplaçons dans l’équation z par a + ib et z par a – ib où a et b sont
des réels ; on obtient :
( a + ib ) 2 – 2 ( a – ib ) + 1 = 0
soit : a 2 + 2iab – b 2 – 2a + 2ib + 1 = 0
soit : a 2 – b 2 – 2a + 1 + 2ib ( a + 1 ) = 0 .
Or un complexe est nul si et seulement si ses parties réelles et imaginaires sont nulles d’où :
⎧ a 2 – b 2 – 2a + 1 = 0 ⎧ a 2 – 2a + 1 – b 2 = 0
(E) ⎨ ⇔⎨
⎩b(a + 1) = 0 ⎩b(a + 1) = 0
⎧ ( a – 1 )2 – b2 = 0 ⎧(a – b – 1)(a + b – 1) = 0
(E) ⇔ ⎨ ⇔⎨ .
⎩b(a + 1) = 0 ⎩ a = – 1 ou b = 0
• Si a = – 1 la première équation donne b = – 2 ou b = 2
soit z = – 1 – 2i ou z = – 1 + 2i .
• Si b = 0 on obtient a = 1 d’où z = 1 .
L’ensemble des solutions est : S = { 1 ; – 1 – 2i ; – 1 + 2i } .

C Module d’un nombre complexe

Définition On appelle module du nombre complexe z = a + bi (où a et b réels), le nombre réel positif ou nul,
noté z , défini par :
z = zz = a 2 + b 2
(la notation z entouré de deux barres verticales se lit « module de z »).
•Soit M point de coordonnées ( a ; b ) . On
sait que OM = a2 + b2 .
•L’affixe de M est : z = a + ib et on sait
que z = a2 + b2 .
•On a donc : z = OM
z est donc égal à la distance du point M
au point O.

40 Séquence 1 – MA02
Exemples 2 – 3i = 22 + 32 = 13
1 = 1 + 0i = 12 + 02 = 1 pour un nombre réel, le module
–3 = ( – 3 )2 + 02 = 3 correspond à la valeur absolue.
i = 1
Remarque ( C ) cercle de centre O et de rayon 1 est l’ensemble des points images des nombres complexes de
importante module 1.

Propriétés
 z = z = –z = –z
 soit M ( z ) et M 0 ( z 0 ) z – z 0 = MM 0 = M 0 M (relation très importante)

(car z – z 0 est l’affixe de M 0 M ).

 z = 0⇔ z = 0.
 zz′ = z ⋅ z′ (le module d’un produit est le produit des modules).
1
 z ≠ 0 1-- = ----- (le module d’un inverse est l’inverse du module).
z z
z′
 z ≠ 0 z′
---- = ------
- (le module d’un quotient est le quotient des modules).
z z
 z + z′ ≤ z + z′ (inégalité triangulaire).

Exemple  Exemples d’illustration


Calculer le module de chacun des nombres complexes
suivants :
1 ; i ; – 1 ; – i ; – 3 ; 2i ; 1 + i ; – 3 + 2i ;
1+i
( 1 + i ) ( – 3 + 2i ) ; ------------------ .
– 3 + 2i

Réponse
• 1 = 1 + 0i donc 1 = 12 + 02 = 1
• i = 0 + 1i donc i = 0 2 + 1 2 = 1
• –1 = 1 = 1
• –i = i = 1
• –3 = 3
• 2i = 2 × i = 2×1 = 2.
Ces premiers exemples doivent être connus.
• 1+i = 12 + 12 = 2
• – 3 + 2i = ( – 3 )2 + 22 = 13
• ( 1 + i ) ( – 3 + 2i ) = 1 + i × – 3 + 2i = 2 × 13 = 26
1+i 1+i 2 2
• ------------------ = --------------------
- = --------- = -----
– 3 + 2i – 3 + 2i 13 13

Exemple  Utilisation de la formule z – z 0 = MM 0 (exemples importants)


Les questions qui suivent sont indépendantes.

Séquence 1 – MA02 41
Déterminer l’ensemble E des points M d’affixe z tels que :
a) z – 2 = 1
b) z + 3 + 2i = 2
c) z – i = z – 1
d) z – i = z – 1
e) 3iz + 3 – 6i = 2
f) 3z + 3 – 6i ≤ 3 + 3i
Réponse
a) Soit A le point d’affixe 2 ; M ∈ E ⇔ z – 2 = 1
⇔ MA = 1
⇔ M sur le cercle de centre A de rayon 1.
Conclusion : E est le cercle de centre A et de rayon 1.
b) Soit A le point d’affixe ( – 3 – 2i ) , donc de coordonnées ( – 3 ; – 2 ) .
M ∈ E ⇔ z – ( – 3 – 2i ) = 2
⇔ MA = 2
⇔ M sur le cercle de centre A de rayon 2
d’où E est le cercle de centre A et de rayon 2.
Autre méthode
Ces exercices peuvent se traiter par une méthode analytique ; ainsi pour cette question b) soit
z = x + iy où x, y réels.
M ∈ E ⇔ x + iy + 3 + 2i = 2
⇔ x + 3 + i(y + 2) = 2
⇔ x + 3 + i( y + 2 ) 2 = 22
⇔ ( x + 3 )2 + ( y + 2 )2 = 22
⇔ ( x – ( – 3 ) )2 + ( y – ( – 2 ) )2 = 22
on reconnaît là une équation cartésienne du cercle de centre A ( – 3 – 2i ) et de rayon 2.
c) Soit A ( i ) , B ( 1 ) (cela veut dire : A d’affixe i et B d’affixe 1)
M∈E⇔ z–i = z–1
⇔ MA = MB
⇔ M sur la médiatrice de [ AB ]
d’où E est la médiatrice de [ AB ] .

i A

B
O 1

Autre méthode
M ∈ E ⇔ x + i ( y – 1 ) 2 = x – 1 + iy 2
⇔ x2 + ( y – 1 )2 = ( x – 1 )2 + y2
⇔ x 2 + y 2 – 2y + 1 = x 2 – 2x + 1 + y 2
⇔y = x

42 Séquence 1 – MA02
On trouve bien sûr le même résultat qu’avant, cette droite d’équation y = x est bien la médiatrice
du segment [ AB ] .
d) M ∈ E ⇔ z – i = z – 1
⇔ z + i = z – 1 car z – i = z + i = z + i
⇔ z + i = z – 1 car un nombre complexe et son conjugué ont même module.
Soit A ( – i ) , B ( 1 )
M ∈ E ⇔ z – (– i) = z – 1
⇔ MA = MB
⇔ M sur la médiatrice de [ AB ]
d’où E est la médiatrice de [ AB ] .

3 – 6i
e) 3iz + 3 – 6i = 2 ⇔ 3i ⎛ z + -------------⎞ = 2
⎝ 3i ⎠

⇔ 3i ⋅ z + ( 1 – 2i ) × ( – i ) = 2
On a utilisé les résultats suivants :
1
le module d’un produit est le produit des modules, puis -- = – i et i = – i = 1 .
i
d’où 3iz + 3 – 6i = 2 ⇔ 3 ⋅ z + ( – i – 2 ) = 2
2
⇔ z – ( 2 + i ) = --
3
soit A ( 2 + i ) on a alors :
2
M ∈ E ⇔ MA = --
3
2
⇔ M sur le cercle de centre A et de rayon --
3
2
d’où E est le cercle de centre A et de rayon -- .
3
f) 3z + 3 – 6i ≤ 3 + 3i ⇔ 3 ( z – ( – 1 + 2i ) ) ≤ 3 2 + 3 2
⇔ 3 z – ( – 1 + 2i ) ≤ 3 2
Ici, il est important de bien voir que le second membre est une constante : 3 + 3i = 3 2 .
Soit A ( – 1 + 2i ) . On a alors :
M ∈ E ⇔ MA ≤ 2
⇔ M dans le disque de centre A et de rayon 2 bord compris d’où E est le disque fermé de
centre A de rayon 2 .
Remarque Bien sûr avec l’autre inégalité on aurait l’extérieur du disque.
Rappel important sur équation de cercle
• On considère le cercle de centre A de coordonnées ( a ; b ) et de rayon R ; on appelle ( C ) ce cer-
cle.
On veut traduire qu’un point M quelconque de coordonnées ( x ; y ) est sur ce cercle :
M ∈ ( C ) ⇔ MA = R
⇔ MA 2 = R 2
⇔ ( x – a )2 + ( y – b )2 = R2
On retient : l’équation du cercle de centre A ( a ; b ) et de rayon R est :
( x – a )2 + ( y – b )2 = R2

Séquence 1 – MA02 43
Exemple  Démontrer que l’ensemble des points M d’affixe z = x + iy telle que x 2 + y 2 + 4x – 2y – 4 = 0 est
un cercle dont on précisera le centre A et le rayon R.
Réponse
L’idée importante est de transformer cette équation en faisant apparaître des identités remarquables
avec x, puis avec y :
x 2 + y 2 + 4x – 2y – 4 = 0 ⇔ ( x 2 + 4x ) + ( y 2 – 2y ) = 4
⇔ ( x 2 + 4x + 4 ) + ( y 2 – 2y + 1 ) = 4 + 4 + 1
(on ajoute 4 dans la première parenthèse et on ajoute 1 dans la deuxième parenthèse pour faire
apparaître des identités remarquables, mais bien sûr on ajoute la même quantité dans le second
membre pour conserver l’égalité).
L’équation devient : ( x + 2 ) 2 + ( y – 1 ) 2 = 3 2 ⇔ ( x – ( – 2 ) ) 2 + ( y – 1 ) 2 = 3 2
On reconnaît l’équation du cercle de centre A ( – 2 ; 1 ) et de rayon 3.

44 Séquence 1 – MA02
Exercices d’apprentissage

Exercice  Déterminer la forme algébrique des nombres complexes suivants :


a) z = ( 1 + i ) ( 1 – 2i )
b) z = ( 2 – 3i ) ( 3i )
c) z = ( 2i + 1 ) ( 1 + i ) 2 ( 3i – 4 )
d) z = ( 5 + 4i ) ( 3 + 7i ) ( 2 – 3i )
1–i
e) z = ----------
2i
3 – 4i
f) z = -------------
7 + 5i
( 3 – 2i ) ( 5 + i )
g) z = ----------------------------------
5–i
Exercice  Trouver l’ensemble S des points M dont l’affixe z vérifie :
a) z – 4 = z + 2i
b) z + 1 + i = z – 3
c) z – 5 + 3i = 3
d) z + 5 – i = z – 4i
Exercice  Résoudre dans  les équations suivantes :
1+i
a) ( 3 – i )z = ----------
1–i
b) 4z 2 + 8 z 2 – 3 = 0
4
c) z = -- et représenter graphiquement les solutions.
z

d) z 2 – 2iz = 0 ; pour cette question, soit O, A, B. C les images dans le plan complexe, muni du
repère orthonormal ( O ; u, v ) , des solutions obtenues. Montrer que le triangle ABC est équilatéral
(où le point O a pour affixe zéro).
Exercice  On pose Z = ( z – 2 ) ( z + i ). Soit les écritures algébriques
z = x + iy ; x, y réels
Z = X + iY ; X, Y réels
a) Exprimer X et Y en fonction de x et y.
Trouver alors les ensembles suivants :
E 1 : ensemble des points M ( z ) tels que Z réel.
E 2 : ensemble des points M ( z ) tels que Z imaginaire pur.
b) Traduire à l’aide de Z que Z est réel, puis que Z est imaginaire pur.
Retrouver alors les ensembles E 1 et E 2 .

Séquence 1 – MA02 45
Résolution dans  d’une équation
du second degré avec coefficients réels

Résolution dans  d’une équation du second degré avec coefficients réels


( E ) : az 2 + bz + c = 0 avec a ∈ * , b ∈  , c ∈  .
On pose toujours Δ = b 2 – 4ac et le discriminant Δ est un nombre réel.

Propriété
Soit ( E ) : az 2 + bz + c = 0 où a ∈ * , b ∈  , c ∈  .

⎧ b ⎫
 Si Δ = 0 ( E ) admet une solution dans  : S = ⎨ – ------ ⎬ .
⎩ 2a ⎭

 Si Δ > 0 ( E ) admet deux solutions dans  :


⎧– b + Δ – b – Δ ⎫
S = ⎨ ---------------------, --------------------- ⎬ .
⎩ 2a 2a ⎭

 Si Δ < 0 ( E ) n’admet pas de solution dans , mais 2 solutions dans  en effet :


Δ = i2( – Δ ) = ( i – Δ )2
⎧– b + i – Δ – b – i – Δ ⎫
S = ⎨ ---------------------------, --------------------------- ⎬ solutions conjuguées.
⎩ 2a 2a ⎭
Exemple
avec Δ < 0 Si Δ = – 3 , on écrit Δ = 3i 2 = ( i 3 ) 2 et on a bien Δ = ( i – Δ ) 2 .

Exercices
d’application

Exemple 
Résoudre dans  : z 2 + z + 1 = 0 .
Réponse
⎧– 1 + i 3 – 1 – i 3 ⎫
On calcule le discriminant Δ = – 3 = 3i 2 = ( i 3 ) 2 d’où S = ⎨ ---------------------- ; ---------------------- ⎬ .
⎩ 2 2 ⎭
Exemple   Soit ( E ) : az 4 + bz 3 + cz 2 + dz + e = 0 équation à coefficients réels avec a ≠ 0 .
Prouver que si z 0 est solution de E alors z 0 est aussi solution de E.
 On considère l’équation ( E 1 ) : z 4 – 6z 3 + z 2 + 10z – 18 = 0 .
a) Vérifier que ( 1 + i ) est solution de ( E 1 ) .
b) Quelle autre solution de ( E 1 ) peut-on déduire ?
 a) Développer l’expression : [ z – ( 1 + i ) ] [ z – ( 1 – i ) ] [ z 2 – 4z – 9 ] .
b) En déduire les solutions de l’équation ( E 1 ) .
Réponse
 z0 solution de ( E ) ⇔ az 04 + bz 03 + cz 02 + dz 0 + e = 0 .
On prend les conjugués des 2 membres et l’égalité devient :
az 04 + bz 03 + cz 02 + dz 0 + e = 0 .

46 Séquence 1 – MA02
On utilise les résultats sur conjugué de somme et de produit.
On obtient : az 04 + bz 03 + cz 02 + dz 0 + e = 0 .
Cette dernière égalité prouve que : z 0 solution de ( E ) .
 a) On remplace z par 1 + i dans le premier membre de ( E 1 ) :
A = ( 1 + i ) 4 – 6 ( 1 + i ) 3 + ( 1 + i ) 2 + 10 ( 1 + i ) – 18
A = [ ( 1 + i ) 2 ] 2 – 6 ( 1 + i ) 2 × ( 1 + i ) + ( 1 + i ) 2 + 10 ( 1 + i ) – 18
On a : ( 1 + i ) 2 = 1 2 + 2i + i 2 = 1 + 2i – 1 = 2i .
A = ( 2i ) 2 – 6 × 2i ( 1 + i ) + 2i + 10 + 10i – 18 = – 4 – 12i – 12i 2 + 12i – 8
A = – 4 – 12i + 12 + 12i – 8 = 0 .
On vient de vérifier que 1 + i est bien solution de ( E 1 ) .
b) D’après la question 1), on déduit que 1 + i est aussi solution, d’où une autre solution de ( E 1 ) est :
1–i.
 a) Soit B l’expression à développer :
B = [ z – ( 1 + i ) ] [ z – ( 1 – i ) ] [ z 2 – 4z – 9 ] = [ z 2 – z ( 1 + i + 1 – i ) + ( 1 + i ) ( 1 – i ) ] [ z 2 – 4z – 9 ]
B = [ z 2 – 2z + 2 ] [ z 2 – 4z – 9 ] = z 4 – 2z 3 + 2z 2 – 4z 3 + 8z 2 – 8z – 9z 2 + 18z – 18
B = z 4 – 6z 3 + z 2 + 10z – 18 (on reconnaît le premier membre de ( E 1 ) .
b) ( E 1 ) ⇔ [ z – ( 1 + i ) ] [ z – ( 1 – i ) ] [ z 2 – 4z – 9 ] = 0
⇔ z = 1 + i ou z = 1 – i ou z 2 – 4z – 9 = 0 .
Résolvons cette équation du second degré : z 2 – 4z – 9 = 0 .
Δ = 16 + 36 = 52 = 4 × 13 = ( 2 13 ) 2 ; Δ > 0 d’où 2 solutions réelles.

4 + 2 13
d’où z 1 = ---------------------- = 2 + 13 et z 2 = 2 – 13 .
2

Conclusion
L’ensemble des solutions de ( E 1 ) est : S = { 1 + i ; 1 – i ; 2 + 13 ; 2 – 13 } .

Exemple   Résoudre dans  l’équation Z 2 – 6Z + 25 = 0 .


 On désigne par Z 2 la solution de l’équation précédente dont la partie imaginaire est positive.
Déterminer les complexes z vérifiant l’équation z 2 = Z 2 .
Réponse
 Δ = ( – 6 ) 2 – 4 × 1 × 25 = – 64 = 64i 2 = ( 8i ) 2 d’où deux solutions complexes :
Z 1 = 3 – 4i et Z 2 = 3 + 4i .
 Posons z = a + ib on obtient ( a + ib ) 2 = 3 + 4i d’où a 2 – b 2 + 2iab = 3 + 4i .

Identifions respectivement parties réelles et imaginaires : a 2 – b 2 = 3 et 2ab = 4 ; ab = 2 ;


donc a et b de même signe.
Remarquons que :
z 2 = Z 2 soit a 2 + b 2 = 32 + 42 = 5 .

⎧ a2 + b2 = 5
On est ramené à la résolution du système : ⎨ (a et b de même signe).
⎩ a2 – b2 = 3
En ajoutant membre à membre les deux équations on obtient 2a 2 = 8 soit a 2 = 4 .
En soustrayant on obtient 2b 2 = 2 soit b 2 = 1 d’où en tenant compte du fait que a et b sont de
même signe, on a deux solutions possibles ; z = – 2 – i ou z = 2 + i , et on contrôle que ces solu-
tions conviennent.

Séquence 1 – MA02 47
Exemple  Le plan complexe est rapporté à un repère orthonormal ( O ; u, v ) .
 Résoudre dans  l’équation z 2 – 4z + 16 = 0 .
z B désigne la solution de partie imaginaire positive, z C l’autre.
Déterminer les modules de ces deux solutions.
Tracer le cercle de centre O et rayon 4 (unité 1 cm) puis placer avec précision les points B et C d’affixes
respectives z B et z C .
zC – zB
 Soit le point A d’affixe z A = ---------------- . Placer A dans ( O ; u, v ) .
2
Calculer z B – z A , z C – z A et z B – z C .
 Quelle est la nature du triangle ABC ?

Réponse
 Δ = ( – 4 ) 2 – 64 = 48i 2 = ( i 16 × 3 ) 2 = ( 4i 3 ) 2 d’où z B = 2 + 2i 3 et z C = 2 – 2i 3 .
z B = z C = 4 + 12 = 16
d’où z B = z C = 4 .

B (ZB)

v
0 u 2 4

A
C (ZC)

zC – zB 1
 * zA = ---------------- , d’où affixe ( OA ) = -- affixe ( BC ) .
2 2
z A = – 2i 3 d’où le placement de A.
* z B – z A = 2 + 2i 3 – ( – 2i 3 ) = 2 + 4i 3
d’où z B – z A = 4 + 48 = 52 = 4 × 13 = 2 13
* z C – z A = 2 d’où z C – z A = 2
* z B – z C = 2 + 2i 3 – ( 2 – 2i 3 ) = 4i 3 d’où z B – z C = 4 3 .
 Nature de ABC

On constate que z B – z C 2 + z C – z A 2 = z B – z A 2 ; ceci veut dire CB 2 + CA 2 = AB 2 ; d’où ABC


est un triangle rectangle en C.
Ce résultat est naturel sur la figure.

48 Séquence 1 – MA02
Résumé

Ecriture algébrique : z = a + bi avec a, b réels.


Conjugué :

⎧ z = z

⎪ z + z ′ = z + z′

⎪ zz′ = z z′

z = a – bi ⎨ ⎛ z′ z′
⎪ ----⎞ = ---- z≠0
⎝ z⎠
⎪ z

⎪ z réel ⇔ z = z

⎩ z ∈ i ⇔ z = – z

Modules :

i2 = – 1 ⎧ z = z = –z = –z

i3 = – i ⎪ z = 0⇔ z = 0

i4 = 1 z = zz = a2 + b2⎨ zz′ = z z′
1 ⎪
-- = – i . ⎪ z′
z′ = ------
i ---- - pour z ≠ 0
⎪ z z

MM 0 = z – z 0

Résolution dans  de az 2 + bz + c = 0 où a ∈ * , b ∈ , c ∈  .
On calcule le discriminant Δ : Δ = b 2 – 4ac (Δ est un réel)
b
Si Δ = 0 z = – ------ (1 solution réelle).
2a
Si Δ > 0 2 solutions réelles (formules habituelles).
Si Δ < 0 2 solutions complexes non réelles, conjuguées.

– b + i –Δ – b – i –Δ
z 1 = --------------------------- ; z 2 = --------------------------- .
2a 2a

Séquence 1 – MA02 49
Exercices d’entraînement

Exercice  On pose Z = z 2 + 2z – 3 .
Soit F 1 l’ensemble des points M ( z ) tels que Z réel. Reconnaître F 1 .
Soit F 2 l’ensemble des points M ( z ) tels que Z imaginaire pur. Donner une équation de F 2 .
Exercice  u est un nombre complexe donné.
Déterminer l’ensemble des points M ( z ) tels que le nombre complexe :
u – uz
a = -------------- soit réel.
1–z
Exemple  Déterminer l’ensemble des points images des nombres complexes z tels que :
u = ( 1 – z ) ( 1 – iz )
soit : a) réel,
b) imaginaire pur.
Exercice  Le but de l’exercice est de résoudre dans  l’équation ( E ) d’inconnue z : P ( z ) = 0 où
P ( z ) = 2z 4 – 6z 3 + 9z 2 – 6z + 2 .
 a) Comparer P ( z ) et P ( z ) (on indiquera avec précision les propriétés utilisées)
1
b) Montrer que, si z 0 est solution de l’équation ( E ) , le nombre ---- est aussi solution de ( E ) .
z0

1 1
c) Déduire de ce qui précède que, si z 0 est solution ( E ) , il en est de même de z 0 , ---- et ---- .
z0 z0

 Montrer que l’équation ( E ) admet 1 + i pour solution. Résoudre alors l’équation ( E ) .

Exercice  z–1
Pour tout complexe z ≠ 1 on pose z′ = ----------- et on appelle A, B, M et M′ les points d’affixes 1, – 1 ,
z–1
z et z′ dans un repère orthonormal ( O ; u, v ) .
 a) Comparer z – 1 et z – 1 et en déduire z′ .
b) Traduire géométriquement ce résultat pour le point M′ .
z′ + 1
 Calculer en fonction de z et z le complexe r = ------------- et en déduire que r est réel.
z–1
 Montrer que les vecteurs AM et BM′ sont colinéaires.
 Utiliser ce qui précède pour donner une construction géométrique de M′ connaissant M. On fera
une figure.

50 Séquence 1 – MA02
ide aux exercices

Exercice  Ces exercices sont du même genre, mais tantôt on peut d’emblée faire les calculs sous forme algébri-
que, tantôt remettre au plus tard possible cette technique en pensant aux conjugués.
Exercice 
Exercice  Ces exercices font souvent intervenir des droites, des cercles, d’où la nécessité de bien maîtriser les
équations cartésiennes de ces ensembles.
D’autres courbes peuvent bien sûr intervenir.

Exercice   Utiliser les propriétés du conjugué d’un complexe.


 Pour résoudre ( E ) utiliser les résultats établis à la fin du 1.

Exercice   On rappelle que :


zz = z 2 et z + z = 2Re ( z ) .
 On a z′ + 1 = r ( z – 1 ) soit z′ – ( – 1 ) = r ( z – 1 )
d’où le passage à l’écriture vectorielle car on rappelle : affixe ( λu ) = λ affixe ( u ) pour λ réel. ■

Séquence 1 – MA02 51

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