> 1ère partie :

La fonction
exponentielle

Séquence 4 – MA02 141

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 1ère partie
> Introduction ......................................................................................................................................................
145

Chapitre 1 > Définitions ...........................................................................................................................................................

146

A La fonction exponentielle
B
A Valeur approchée de exp(x)
A
C Représentations graphiques approchées de la fonction exponentielle

Chapitre 2 > Propriétés .............................................................................................................................................................

149

A Retour au problème initial

B
A Propriétés calculatoires
A
C Notation ex

Chapitre 3 > Étude et représentation graphique ....................................................................

151

A Variations
B
A Courbe représentative
A
C Quelques limites

Chapitre 4 > Exercices d’apprentissage ....................................................................................................

155

Chapitre 5 > Synthèse ..................................................................................................................................................................

156

Chapitre 6 > Exercices d’entraînement ........................................................................................................

157

> Aides aux exercices ...........................................................................................................................

159

Sommaire séquence 4 – MA02 143

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 ntroduction

La désintégration des noyaux composant un corps radioactif est aléatoire mais est régie par la loi : le
taux de variations du nombre N de noyaux en fonction du temps est proportionnel au nombre de
noyaux :
ΔN
------- = – λN (le taux d’accroissement est bien sûr négatif puisque N diminue), λ dépend de l’élément
Δt
radioactif considéré.
N est ici un très grand nombre de sorte que N peut être considéré comme une fonction continue du
dN
temps, N vérifie alors : ------ = – λN .
dt
Cette relation faisant intervenir la fonction N ainsi que sa dérivée est une équation différentielle.
On cherche à déterminer N en fonction de t connaissant λ et le nombre initial N 0 de noyaux.
Parmi les fonctions usuelles (polynômiales, rationnelles, trigonométriques ou racines), aucune ne sem-
ble vérifier une relation du type : y′ = k ⋅ y , il semble donc indispensable pour ce problème d’intro-
duire de nouvelles fonctions solutions d’équations différentielles :

⎧ y′ = k ⋅ y
⎨y(0) = y
⎩ 0

Remarque La première partie de la séquence 10 de ce cours propose l’étude de certaines équations différentielles.
Vous pourrez vous y référer (par exemple pour l’étude de certains problèmes posés en physique) après
l’étude de cette séquence.

Séquence 4 – MA02 145

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 Définitions

A La fonction exponentielle
Intéressons nous au cas particulier k = 1 et y0 = 1 qui correspond à l’équation différentielle :
⎧ y′ = y
⎨
⎩y(0) = 1
Théorème Il existe une unique fonction définie et dérivable sur
telle que : f ( 0 ) = 1 et f′ = f .
L’existence d’une telle fonction sera prouvée séquence 8.
Montrons qu’il ne peut exister plus d’une fonction vérifiant ces hypothèses.
Montrons tout d’abord qu’une telle fonction ne peut s’annuler. Soit f une fonction solution du pro-
blème (donc telle que : f′ = f et f ( 0 ) = 1 ). On considère la fonction h définie sur
par
h ( x ) = f ( x ) × f ( – x ) . h est définie et dérivable sur
et pour tout réel x :
h′ ( x ) = f′ ( x ) × f ( – x ) + f ( x ) × ( – f ′ ( – x ) ) = f′ ( x ) × f ( – x ) – f ( x ) × f′ ( – x )
.
= f ( x ) × f ( – x ) – f ( x ) × f ( – x ) = 0 ( f′ = f )
A connaître Ainsi h est constante et pour tout réel x, h ( x ) = h ( 0 ) = f ( 0 ) × f ( 0 ) = 1 c’est-à-dire :
f ( x ) × f ( – x ) = 1 . Ainsi pour tout réel x, f ( x ) ne peut s’annuler car f ( x ) × f ( – x ) ≠ 0 .
Considérons deux fonctions f et g solutions du problème.
f
La fonction k = -- est définie et dérivable sur
(car g ne s’annule pas). On a :
g
f ′
k′ = ⎛ --⎞ = ------------------- = --------------- = 0 ( f′ = f et g′ = g ) .
f′g – fg′ fg – fg
⎝ g⎠ g2 g2
1
La fonction k est donc constante et pour tout réel x : k ( x ) = k ( 0 ) = -- = 1 . On en déduit que
1
f(x)
---------- = 1 soit f ( x ) = g ( x ) pour tout réel x. Ainsi f = g ce qui nous prouve l’unicité de la solution
g(x)
au problème considéré.
Définition L’unique fonction f définie et dérivable sur
et telle que : f′ = f et f ( 0 ) = 1 est la fonction expo-
nentielle. On la note exp.
Remarque On a alors : exp ( 0 ) = 1 et exp′ = exp .
Si u est une fonction définie et dérivable sur I alors par composition, il en est de même de exp ( u )
et : ( exp ( u ) )′ = u′ × exp ( u ) ;
De plus, la fonction exponentielle ne s’annule pas (cf. 1A).
Exemple
Soient k un réel non nul et f la fonction définie sur
par : f ( x ) = exp ( kx ) . Soit
la courbe repré-
sentative de f dans un repère orthonormé. Pour tout point M de
, on note H le projeté orthogonal
de M sur l’axe des abscisses et T le point d’intersection de l’axe des abscisses et de la tangente à

en M. Montrer que la longueur TH ne dépend pas du point M choisi.
y

T H x

146 Séquence 4 – MA02

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 Si M est le point de
d’abscisse x alors :
MH = f ( x ) ( MH = f ( x ) si M est situé au-dessus de l’axe des abscisses et MH = – f ( x ) si M est
situé en-dessous de l’axe des abscisses).
De plus, le coefficient directeur de la droite ( MT ) qui est la tangente à
au point d’abscisse x est :
f′ ( x ) . On en déduit :
MH
-------- = f′ ( x ) .
TH
f est définie par : f ( x ) = exp ( kx ) . Alors la fonction exponentielle étant dérivable sur
, il en est de
même de f et pour tout réel x : f′ ( x ) = k ⋅ exp ( kx ) = k ⋅ f ( x ) . On a donc :
MH
TH = --------------
f′ ( x )

(la fonction exponentielle ne s’annulant pas et k étant non nul, f′ ne s’annule pas).
f(x) f(x) 1
On en déduit : TH = -------------- = ------------------------ = ----- ; TH ne dépend donc pas de x ni par suite du
f′ ( x ) k × f(x) k
point M.

B Valeur approchée de exp ( x )

Appliquons la méthode d’Euler (cf. séquence 2) pour déterminer des valeurs approchées de exp ( x ) .
On choisit le pas h = 0 ,001 . On cherche alors une valeur approchée de y k = exp ( 0 ,001k ) où
k appartient à .
On a :
exp ( 0 ) = 1 = y 0 ;
exp ( h )
( exp ( 0 ) + h ( exp )′ ( 0 ) ) = exp ( 0 ) + h exp ( 0 ) = 1 + h = y 1 ;
exp ( 2h )
( exp ( h ) + h ( exp )′ ( h ) )
( 1 + h + h ( 1 + h ) ) = ( 1 + h ) 2 = y 2 .
Plus généralement :
exp [ ( n + 1 )h ] = exp ( nh + h )
( exp ( nh ) + h ( exp )′ ( nh ) )

y n + hy n = ( 1 + h )y n = y n + 1 .

Ainsi ( y n ) est une suite géométrique de raison 1 + h = 1 ,001 . On a donc, pour tout n ∈  :
y n = 1 ,001 n ( y 0 = 1 ) .
Les touches de la calculatrice 2nd e x (TI-83) correspondent à la fonction exponentielle (cette nota-
tion sera expliquée plus tard).
exp ( 0 ,001k )
( 1 ,001 ) k nous donne aussi exp X
1 ,001 1 000X (en posant k = 1 000X ). Les
calculs suivants nous montrent ainsi l’erreur commise en appliquant la méthode d’Euler :

Remarque On remarque que les nombres exp ( nh ) admettent comme valeurs approchées les éléments d’une
suite géométrique. En fait la fonction exponentielle est l’analogue continue des suites géométriques.
Lorsque l’on parle des suites géométriques de raison q > 1 , on parle d’ailleurs de « croissance
exponentielle ».

Séquence 4 – MA02 147

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 C Représentations graphiques approchées
de la fonction exponentielle
On a représenté ci-dessous grâce à un tableur, les courbes obtenues en appliquant la méthode d’Euler
pour les pas : h = 0 ,1 ; h = 0 ,01 et h = 0 ,001 à la fonction exponentielle sur [ 0 ; 4 ] .

Remarque Plus le pas h est petit, plus la courbe correspondante se rapproche d’une courbe « limite » qui est la
courbe de la fonction exponentielle.
Définition On note e le nombre e = exp ( 1 ) .
Exemple  À l’aide de la méthode d’Euler, donner une valeur approchée de e à 10 – 1 près.
On cherche à déterminer une valeur approchée de exp ( 1 ) .
La méthode d’Euler nous donne l’approximation : exp ( nh )
( 1 + h ) n . Il nous faut donc choisir n
et h de telle sorte que : nh = 1 .
1
Soit n un entier naturel non nul. Appliquons la méthode d’Euler avec un pas de h = -- . La méthode
n
nous donne alors l’approximation :
1 n
e = exp ( 1 ) = exp ( n × h )
( 1 + h ) n soit e
⎛ 1 + --⎞ (approximation qui est d’autant
⎝ n⎠
meilleure que h est petit c’est-à-dire que n est grand).
Le tableur (ou la calculatrice) nous donne alors les valeurs :
n
n ⎛ 1 + --1⎞
⎝ n⎠
2 2,25
5 2,488 32
10 2,593 74

100 2,704 81
10 6 2,718 28

Il semble donc que e soit égal à 2,7 à 10 – 1 près mais la méthode d’Euler ne nous permet pas ici d’en
être certain puisque celle-ci nous donne une approximation mais ne nous donne aucune information
sur l’erreur commise. En fait, la calculatrice nous donne bien : e = 2 ,718 281 828 459 ... et nous
montrerons (séquence 6) que :
1 n
lim ⎛ 1 + --⎞ = e .
n → +∞ ⎝ n ⎠

148 Séquence 4 – MA02

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 Propriétés

A Retour au problème initial

Théorème Soient deux réels k et y 0 . Il existe une unique fonction f définie et dérivable sur
, telle que :
f′ = k ⋅ f et f ( 0 ) = y 0 .
Cette fonction est définie par : f ( x ) = y 0 ⋅ exp ( k ⋅ x ) .
Démonstration :
On vérifie que la fonction f définie sur
par : f ( x ) = y 0 ⋅ exp ( k ⋅ x ) est telle que : f′ = k ⋅ f et
f ( 0 ) = y 0 ce qui prouve l’existence d’une telle fonction.
A connaître Montrons l’unicité : pour cela considérons une fonction g définie et dérivable sur
vérifiant ces
2 conditions et montrons alors que g et f représentent la même fonction.
On considère la fonction h définie sur
par : h ( x ) = g ( x ) × exp ( – kx ) . h est dérivable sur
et
pour tout réel x,
h′ ( x ) = g′ ( x ) × exp ( – kx ) + g ( x ) × ( – k ⋅ exp ( – kx ) )
= [ g′ ( x ) – k ⋅ g ( x ) ] × exp ( – kx ) = 0 ( g′ = k ⋅ g )
Ainsi h est constante et pour tout réel x :
h ( x ) = h ( 0 ) = g ( 0 ) = y 0 . Alors pour tout réel x :
g ( x ) = g ( x ) × [ exp ( – kx ) × exp ( kx ) ] (cf.1.A)
= h ( x ) × exp ( kx ) = y 0 exp ( kx ) = f ( x ) .
Alors f = g ce qui prouve le théorème.
Remarque On déduit de ce qui précède ( y 0 = 0 ) que si f est une fonction définie et dérivable sur
telle que :
f′ = k ⋅ f et f ( 0 ) = 0 alors pour tout réel x : f ( x ) = 0 .

B Propriétés calculatoires

On a montré (cf. I.A.) la propriété suivante :

Propriété

1
Pour tout réel a, exp ( a ) × exp ( – a ) = 1 et donc : exp ( – a ) = ----------------- .
exp ( a )

Remarque On a déduit de cette propriété que la fonction exponentielle ne s’annulait pas (cf. I.A.).

Propriété 
Pour tout réels a et b :
exp ( a + b ) = exp ( a ) × exp ( b ) .

Démonstration :
Soit a appartenant à
. Considérons la fonction f définie sur
par :
exp ( a + x )
f ( x ) = -------------------------- .
exp ( a )

Séquence 4 – MA02 149

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 f est définie et dérivable sur
et pour tout réel x,
exp ( a + x )
f′ ( x ) = -------------------------- = f ( x ) .
exp ( a )
exp ( a + 0 )
De plus, f ( 0 ) = -------------------------- = 1 .
exp ( a )
Or d’après le théorème du chapitre 1, il n’y a qu’une fonction (la fonction exponentielle) y qui vérifie :
y ( 0 ) = 1 et y′ = y . On en déduit que f est forcément la fonction exponentielle :
exp ( a + x )
Pour tout réel x : -------------------------- = exp ( x ) soit exp ( a + x ) = exp ( a ) × exp ( x ) .
exp ( a )

C Notations e x
Des deux propriétés précédentes, on déduit les propriétés :
exp ( nx ) = exp ( n ⋅ x ) = exp ( x + x + ... +x ) = exp ( x ) × exp ( x ) × ... × exp ( x ) = ( e x ) n ;
n fois n fois
1 1
exp ( – nx ) = -------------------- = ------------ = ( e x ) – n .
exp ( nx ) ( ex )n
Ainsi pour tout entier relatif n : exp ( n ) = e n (pour x = 1 ).

On notera alors désormais e x pour exp ( x ) . Les propriétés 1 et 2 rendent d’ailleurs cohérente cette
1
notation e x + x′ = e x × e x′ , e – x = ----- , ( e x ) n = e nx , ... : ces propriétés étant vraies pour les puis-
ex
sances.

1 2 1 1
⎛ --⎞ -- --
Remarques On déduit de ce qui précède que : ⎜ e 2⎟ = e , ainsi : e 2 = e ( e 2 étant positif). De même :
⎝ ⎠
1 1
-- --
e3 = 3 e , e4 = e.

1 1
Exemple  Simplifier le nombre : ----2- × ( e ) 3 × -------- .
e e– 3
1 3 3 3 5 1
1 2 ⎛ --⎞ 1 -- – 2 + -- + 3 -- 2 + --
On a : ⎛ --⎞ × ⎜ e 2⎟ × -------
- = e– 2 × e 2 × e3 = e 2 = e 2 = e 2 = e2 e .
⎝ e⎠ ⎝ ⎠ e– 3
Exemple  Montrer que pour tout réel x,
ex 1
• ------------- = ----------------- .
ex – 1 1 – e– x
ex – 1 2e – x
• -------------- = 1 – ----------------- .
ex + 1 1 + e– x
a) Pour tout réel x non nul :
ex ex 1 1
------------- = ------------------------- = -------------- = ----------------- .
x 1 e– x
e –1 ⎛
e x 1 – -----
1 ⎞ 1 – ----- 1 –
⎝ e x ⎠ e x

b) Pour tout réel x :

2
-----
2e – x ex 2 ex + 1 – 2 ex – 1
1 – ----------------- = 1 – -------------- = 1 – -------------- = ----------------------- = -------------- .
1+e – x 1 x
e +1 x
e +1 ex + 1
1 + -----
e x

150 Séquence 4 – MA02

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 Étude et représentation
graphique

A Variations
Remarque On déduit de la précédente propriété 2 que la fonction exponentielle est strictement positive sur
.
En effet pour tout réel x,
x x x 2
exp ( x ) = exp ⎛ -- + --⎞ = exp ⎛ --⎞ × exp ⎛ --⎞ = ⎛ exp ⎛ --⎞ ⎞ > 0
x x
⎝ 2 2⎠ ⎝ 2⎠ ⎝ 2⎠ ⎝ ⎝ 2⎠ ⎠
(l’exponentielle ne s’annule pas).
La fonction exponentielle est strictement positive sur
; elle est de plus égale à sa dérivée, on en
déduit que :

Propriété 
La fonction exponentielle est strictement croissante sur
.

De plus :

Propriété 
lim e x = + ∞ lim e x = 0 .
x → +∞ x → –∞

On en déduit le tableau de variations de la fonction exponentielle :

x –∞ +∞

signe de exp′ +

+∞
exp
0

Remarque On déduit de ce qui précède que la fonction exponentielle est une bijection de
dans ] 0 ; + ∞[ .
L’exercice suivant propose une démonstration de la propriété 4.
Exemple 
Déterminer le sens de variations de f définie sur
par f ( x ) = e x – x .
 En déduire que pour tout réel x, e x > x
 Montrer alors la propriété 4.
1) f est dérivable sur
et pour tout réel x : f′ ( x ) = e x – 1 . Ainsi :
f′ ( x ) > 0 ⇔ e x – 1 > 0 ⇔ e x > 1 ( = e 0 ) ⇔ x > 0 (la fonction exponentielle étant strictement
croissante sur
). De même : f′ ( x ) < 0 ⇔ x < 0 .
Ainsi f est strictement décroissante sur ]– ∞ ; 0 ] et strictement croissante sur [ 0 ; + ∞[ .
2) f étant décroissante sur ]– ∞ ; 0 ] , pour tout réel x ≤ 0 : f ( x ) ≥ f ( 0 ) = 1 ; f étant croissante
sur [ 0 ; + ∞ ] , pour tout réel x ≥ 0 : f ( x ) ≥ f ( 0 ) = 1 . Ainsi pour tout réel x : e x – x ≥ 1 > 0 et
donc : e x > x .
3) On a : lim x = + ∞ , alors d’après la précédente inégalité : lim e x = + ∞ . De plus, par le
x → +∞ x → +∞
1
changement de variables : y = – x , on obtient : lim e x = lim e – y = lim ---- = 0 .
x→–∞ y → +∞ y → +∞ ey
Exemple  Résoudre dans
les équations :
 e 2x – e x = 0 ;

Séquence 4 – MA02 151

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  e x + 2 – 3e – x = 0 ;
e
e 2x ≥ ----x- .
e
a) On a :
e 2x – e x = 0 ⇔ e 2x = e x ⇔ 2x = x (la fonction exponentielle étant bijective).
⇔ x = 0 . Ainsi l’ensemble des solutions de cette équation est :  = { 0 } .
b) On a :

3 e 2x + 2e x – 3
e x + 2 – 3e – x = 0 ⇔ e x + 2 – ----x- = 0 ⇔ ------------------------------
- = 0 ⇔ e 2x + 2e x – 3 = 0 (la fonction
e ex
exponentielle ne s’annulant pas).
Alors :
⎧ X 2 + 2X – 3 = 0
e x + 2 – 3e – x = 0 ⇔ ⎨ (on effectue ici le changement de variables : X = e x ).
⎩ X = ex

L’équation du second degré : X 2 + 2X – 3 = 0 admet les 2 solutions 1 et – 3 . Ainsi :

⎧ X = 1 ou X = – 3
e x + 2 – 3e – x = 0 ⇔ ⎨ ⇔ e x = 1 ou e x = – 3 . Or la fonction exponen-
⎩ X = ex
tielle est à valeurs strictement positives, l’équation e x = – 3 n’a donc pas de solutions réelles.
Ainsi :
e x + 2 – 3e – x = 0 ⇔ e x = 1 ( = e 0 ) ⇔ x = 0 (la fonction exponentielle étant bijective).
L’ensemble des solutions réelles de cette équation est donc :  = { 0 } .
c) On a :
e
e 2x ≥ ----x- ⇔ e 2x ≥ e × e – x ⇔ e 2x ≥ e 1 – x ⇔ 2x ≥ 1 – x (la fonction exponentielle étant strictement
e
croissante sur
). Ainsi :
e 1
e 2x ≥ ----x- ⇔ x ≥ -- .
e 3
1
L’ensemble des solutions réelles de cette inéquation est donc :  = -- ; + ∞ .
3
Remarque On a utilisé 2 propriétés très importantes pour la résolution d’équations et d’inéquations :
e u ( x ) = e v ( x ) ⇔ u ( x ) = v ( x ) car la fonction exponentielle est une bijection sur
;
e u ( x ) > e v ( x ) ⇔ u ( x ) > v ( x ) car la fonction exponentielle est strictement croissante sur
.

B Courbe représentative

On note
la courbe représentative de la fonction exponentielle dans un repère orthonormal

(O ; i ; j) .
Exemple Déterminer les tangentes à
passant par O.
Soit M le point de
d’abscisse x non nul. La tangente  à
en M passe par O si et seulement si
( OM ) et  sont parallèles (ces deux droites ont un point commun : M) c’est-à-dire si et seulement si
elles ont le même coefficient directeur.
yM – yO ex
Le coefficient directeur de ( OM ) est : ------------------ = ----- , le coefficient directeur de  est :
xM – xO x
ex
exp ′ ( x ) = e x . Ainsi  passe par O si et seulement si : ----- = e x c’est-à-dire si et seulement si :
x
x = 1 (car e x ≠ 0 ) (si x = 0 , la tangente a pour équation y = x + 1 et ne passe pas par O).

152 Séquence 4 – MA02

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 Ainsi la seule tangente à
passant par l’origine est la tangente à
en A ( 1 ; e ) , elle a pour
équation : y = ex .
L’allure de
(représentée ci-dessous) est à connaître :
y
4

3
e

0
–3 –2 –1 0 1 2 x

C Quelques limites

Propriétés
ex – 1
lim ------------- = 1 ;
x→0 x
ex
lim ----- = + ∞ ;
x → +∞ x
lim xe x = 0 .
x → –∞

Démonstration :
ex – 1
• ------------- est le taux d’accroissement de la fonction exponentielle entre 0 et x, on en déduit :
x
ex – 1
lim ------------- = ( exp )′ ( 0 ) = e 0 = 1 .
x→0 x
ex
• Considérons la fonction f définie sur ]0 ; + ∞[ par : f ( x ) = ----- . f est dérivable sur ]0 ; + ∞[ et
x2
pour tout réel x :
e x x 2 – 2xe x ex ex
f′ ( x ) = --------------------------- = ----4- × ( x 2 – 2x ) = ----4- × x ( x – 2 ) . Ainsi f′ ( x ) et ( x – 2 ) ont le même signe
x4 x x
sur
+ * . On en déduit le tableau de variations de f :
A connaître x 0 2 +∞

signe de f′ – 0 +

f e2
-----
4

Séquence 4 – MA02 153

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 Ainsi pour tout x strictement positif :
ex e2 ex ex
----- > a = ----- et donc ----- = x × ----- > ax .
x2 4 x x2
De plus : lim ax = + ∞ (a est strictement positif), on a donc :
x → +∞
ex
----- = + ∞ .
lim
x → +∞ x
• En posant x = – y , la dernière limite devient :
e– y 1
lim -------- = + ∞ soit lim -------- = – ∞ .
y → –∞ – y y → – ∞ ye y

On en déduit :
lim xe x = 0 .
x→–∞
ex – 1
Remarque Le fait que le nombre dérivé de la fonction exponentielle en 0 soit 1 s’exprime par : lim ------------- = 1
x→0 x
(comme on vient de le voir) mais s’exprime aussi par : e h = 1 + h + hε ( h ) . On a alors l’approxima-
tion affine en 0 : e h
( 1 + h ) .
Exemple Calculer les limites suivantes :
ex
 lim x2ex  lim --------------
x → –∞ x → + ∞ ex + 1

x 2 x 2
⎛ --⎞ ⎛ x --⎞
a) Pour tout réel x : x2ex = x2 × ⎜ e 2⎟ = 4 ⎜ -- e 2⎟ . De plus, lim xe x = 0 et :
⎝ ⎠ ⎝2 ⎠ x→–∞
x
x x --
-- = – ∞ alors par composition : lim -- e 2 = 0 et lim x 2 e x = 0 .
lim
x→–∞ 2 x→–∞ 2 x→–∞

ex ex 1
b) Pour tout réel x : -------------- = --------------------------- = ----------------- . De plus, lim e – x = 0 , ainsi :
x
e +1 e ( 1 + e– x )
x 1 + e– x x → +∞
ex 1
lim -------------
x
- = ------------ = 1 .
x → +∞ e + 1 1+0
ex
Remarque Déterminons par exemple lim ----- .
x → + ∞ x3

ex ex 3 e 3x
On a : lim ----- = + ∞ et donc lim ⎛ -----⎞ = + ∞ . Ainsi lim ------- = + ∞ .
x → +∞ x x → +∞ ⎝ x ⎠ x → + ∞ x3
Par le changement de variable 3x = y , on obtient :
ey ex
lim ----------- = + ∞ et ainsi : lim ----- = + ∞ .
y → + ∞ ⎛ y3⎞ x → +∞ x3
-----
⎝ 27⎠
ex
Cette méthode se généralise et on montre que pour tout entier naturel non nul n, lim ----- = + ∞
x → + ∞ xn
(Cf. séquence 9). Autrement dit « en l’infini exponentielle de x l’emporte sur toutes les puissances de
x » (cette règle pourra être utilisée par la suite sans justification).
Exemple Déterminer lim x 2 – e 2x .
x → +∞

x2 x2 x2 x 2
Pour tout x > 0 : x 2 – e 2x = e 2x ⎛ ------- – 1⎞ . De plus : lim ------- = 0 (car ------- = ⎛ -----⎞ avec
⎝ e 2x ⎠ x → + ∞ e 2x e 2x ⎝ e x⎠
ex x2
lim ----- = + ∞ ). Ainsi lim ⎛ ------- – 1⎞ = – 1 et lim x 2 – e 2x = – ∞ .
x → +∞ x x → + ∞ ⎝ e 2x ⎠ x → +∞
Remarque Lors de calculs de limites, il est souvent intéressant de mettre le terme dominant en facteur
importante (cf. séquence 1). En + ∞ , les termes de la forme « e ax » ( a > 0 ) seront dominants par rapport aux
monômes « x n » ( n ∈ * ) et « e ax » sera dominant par rapport à « e bx » ( a > b > 0 ) .

154 Séquence 4 – MA02

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 Exercices d’apprentissage

ex – e– x e 2x – 1
Exercice

Montrer que pour tout x réel, ------------------- = ---------------- .
x – x
e +e e 2x + 1
 ( ex + e– x )2 – ( ex – e– x )2 = 4 .
Exercice  Résoudre dans
,

e 2x + ex – 2 = 0 ;
 e2(x + 1) – ( 1 + e 2 )e x + 1 = 0 ;
 x2
e + 8 = ( ex )2
2
 ex > e 3x
 e 2x + ex – 2 > 0
2
 -------------- < e x .
ex + 1
Exercice  Dériver les fonctions suivantes :
1
= e(– x )
2

f1 ( x ) = x2ex  f2 ( x )  f3 ( x ) = 1 + -----
ex
1
ex – 1 -- 2
 f4 ( x )
= --------------  f5 ( x ) = ex  f6 ( x ) = ex + x
ex + 1
Exercice  Déterminer les limites
x

lim e 2x – e – x --------------
 lim  lim e 2x + 1 – e x
x → –∞ ex + 1 x → +∞ x → +∞
Exercice  Dresser le tableau de variations de la fonction f définie sur
par f ( x ) = x e x .

Séquence 4 – MA02 155

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 Synthèse

Propriétés algébriques
Pour tous réels a et b, tout entier relatif n :
1
e 0 = 1 , e – a = ----- , e a + b = e a × e b , ( e a ) n = e an .
ea

Propriété de la fonction exponentielle

Pour tout réel x : e x > 0 ;
( e x )′ = e x , si u est une fonction définie et dérivable sur I alors e u est définie et dérivable sur I et
( e u )′ = u′ × e u .
La fonction exponentielle est strictement croissante sur
et est une bijection de
vers ]0 ; + ∞[ .
eu(x) = ev(x) ⇔ u( x ) = v( x ) ;
eu(x) > ev(x) ⇔ u( x ) > v( x ) .
Limites
ex
lim ex = + ∞ , lim ----- = + ∞ ;
x → +∞ x → +∞ x
lim ex = 0 , lim xe x = 0 ;
x → –∞ x → –∞

ex – 1
lim ------------- = 1 .
x→0 x
Plus généralement « en l’infini exponentielle de x l’emporte sur toutes les puissances de x ».
Allure de la courbe représentative de la fonction exponentielle :
y
4

3
e

0
–3 –2 –1 0 1 2 x

156 Séquence 4 – MA02

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 Exercices d’entraînement

e 2x – 1
Exercice
Soit f définie sur
par : f ( x ) = ---------------- .
e 2x + 1

Montrer que f est impaire.

 Déterminer lim f ( x ) et lim f(x) .

x → +∞ x→–∞
 Calculer f′ ( x ) et dresser le tableau de variations de f.
 En déduire que f est une bijection de
vers un intervalle que l’on déterminera.

Exercice  2e x
Soit f la fonction définie sur
par : f ( x ) = -------------- .
ex + 3
2 6

Montrer que pour tout réel x, f ( x ) = -------------------- = 2 – -------------- .
1 + 3e – x ex + 3
 Déterminer lim f ( x ) et lim f(x) .
x → +∞ x→–∞
 Calculer f′ ( x ) et dresser le tableau de variations de f.
Exercice  Soit f une fonction définie sur
par f ( x ) = ( ax 2 + bx + c )e x ( a, b, c ∈
) . On sait que la
courbe
représentative de f passe par le point A ( 1 ; 2e ) et admet au point d’abscisse – 1 la tan-
x 5
gente d’équation : y = -- + -- .
e e
Déterminer a, b et c.
Exercice  Soit f la fonction définie sur
par : f ( x ) = e x cos x .

Calculer f′ et f″ .
 Montrer que f″ = 2f′ – 2f .
 Déterminer f ( 4 ) (la dérivée 4e de f).
 Trouver alors une fonction F dérivable sur
telle que F′ = f .
Exercice 
Soit g la fonction définie sur
par : g ( x ) = e x – e – x – 2x .
a) Montrer que g est impaire.
( ex – 1 )2
b) Montrer que : g′ ( x ) = --------------------- .
ex
c) Dresser alors le tableau de variations de g.
d) En déduire le signe de g ( x ) selon les valeurs de x.
 Soit f la fonction définie sur
par f ( x ) = e 2x – 2x – 4xe x + 4e x .
a) Déterminer lim f ( x ) et lim f(x) .
x → +∞ x→–∞
b) Montrer que f′ ( x ) = 2e x g ( x ) .
c) Dresser alors le tableau de variations de f.
Exercice  Soit f une fonction définie et dérivable sur
. On suppose, de plus, que pour tout réel x : f ( x ) ≥ 0 ,
– f ( x ) ≤ f′ ( x ) ≤ f ( x ) et f ( 0 ) = 0 .
Soient g et h les fonctions définies sur
par : g ( x ) = e – x f ( x ) et h ( x ) = e x f ( x ) .

Calculer g′ ( x ) et h′ ( x ) .
 En déduire les sens de variations de g et h puis les signes de g et h.
 En déduire que f est nulle.

Séquence 4 – MA02 157

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 Exercice Soit f définie sur
par : f ( x ) = xe x .

Dresser le tableau de variations de f.
 Discuter le nombre de solution de l’équation : f ( x ) = a ( a ∈
) .
1
 Montrer que l’équation f ( x ) = -- ( n ∈ * ) admet une unique solution réelle : u n ∈ ]0 ; + ∞[ .
n
 Déterminerdes valeurs approchées à 10 – 3 près de u 1 , u 2 et u 3 .
1
 Montrer que pour tout n ∈  * : 0 < u n < -- .
n
 Déterminer alors lim un .
n → +∞
1
– -----
2
Exercice Soit f la fonction définie sur
par : f ( x ) = e x si x ≠ 0 et f ( 0 ) = 0 .

Étudier la parité de f.
 Montrer que f est continue en 0.
 Montrer que f est dérivable sur
et que f′ ( 0 ) = 0 .
 Dresser le tableau de variations de f.
 Construire la courbe
représentative de f dans un repère orthonormal sur [ – 2 ; 2 ] .

158 Séquence 4 – MA02

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 ides aux exercices

1
Exercice

e – 2x = -------
e 2x
 Mettre e 2x en facteur, ...

Exercice   Utiliser la forme la plus adaptée.

Exercice  Résoudre un système, ...

1
Exercice 
b) ----- = e – x .
ex
 a) en + ∞ : mettre e 2x en facteur.

Exercice   Si pour tout réel x ; f ( x ) ≥ 0 et f ( x ) ≤ 0 alors f ( x ) = 0 .

Exercice  et  : penser au théorème des valeurs intermédiaires.

1 1
Exercice  f ⎛ --⎞ > f ( u n ) = -- donc f étant strictement croissante sur ]0 ; + ∞[ ...
⎝ n⎠ n
f est continue en 0 si : lim f ( h ) = 0 .
h→0
f(h) – f(0)
f est dérivable en 0 de dérivée a si : lim --------------------------
h
- = a. ■
h→0

Séquence 4 – MA02 159

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