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Définition (Adhérence d’une partie dans R) On appelle adhérence de D dans R et on note D l’ensemble des éléments
de R qui sont la limite d’une suite d’éléments de D. De façon équivalente, D est aussi l’ensemble des éléments de R dont
tout voisinage contient un élément de D.
Explication En termes simples, D n’est jamais que l’ensemble D auquel on a ajouté ses « bornes », sa « frontière ».
Exemple [0, 1[ = [0, 1], ]0, +∞[ = [0, +∞], R∗ = R, ]0, 1] ∪ ]2, 3[ = [0, 1] ∪ [2, 3] et Q = R.
Définition Fonction définie au voisinage d’un point, propriété vraie au voisinage d’un point) Soient f : D −→ R
une fonction et a ∈ R.
• On dit que f est définie au voisinage de a si : a ∈ D et que f est définie au voisinage de a à gauche (resp. à
droite) si f D∩]a,+∞[ (resp. f D∩]−∞,a[ ) est définie au voisinage de a.
• Dans ce cas, on dit que f vérifie une certaine propriété P au voisinage de a (resp. à gauche, resp. à droite) si f
vérifie la propriété P sur D ∩ V pour un certain voisinage V de a (resp à gauche, resp à droite).
1
Exemple La fonction cosinus minorée par au voisinage de 0 et décroissante au voisinage de 0 à droite.
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Définition (Limite d’une fonction en un point) Soient f : D −→ R une fonction, a ∈ D et ℓ ∈ R. On dit que f admet
ℓ pour limite en a si : pour tout voisinage Vℓ de ℓ, il existe un voisinage Va de a sur lequel : f (x) ∈ Vℓ .
∀V+∞ ∀V+∞
∀Vℓ
ℓ ∀Vℓ
ℓ
1
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
∀V+∞
∀Vℓ
ℓ bc
a ∃V a ∃Va
a
lim f = ℓ avec ℓ ∈ R et a ∈ R lim f = +∞
a a
f est définie en a
Explication Pour l’assertion (ii) :
f (a) b
mais lim f n’existe pas.
a
f est définie en a f (a) b bc
a a que : lim−
f = lim
+
f.
a a
Démonstration
(i) Par l’absurde, faisons l’hypothèse que f possède deux limites ℓ et ℓ′ DISTINCTES. Il existe alors un voisinage
Vℓ de ℓ et un voisinage Vℓ′ de ℓ′ DISJOINTS. Or par hypothèse sur f , il existe deux voisinages Va et Va′ de
a pour lesquels : ∀x ∈ D ∩ Va , f (x) ∈ Vℓ et ∀x ∈ D ∩ Va′ , f (x) ∈ Vℓ′ .
Or : D ∩ Va ∩ Va′ 6= ∅, et pour tout x ∈ D ∩ Va ∩ Va′ : f (x) ∈ Vℓ ∩ Vℓ′ alors que nous avons choisi
Vℓ et Vℓ′ disjoints — contradiction !
(ii) Faisons l’hypothèse que f est définie en a, i.e. que : a ∈ D,
et possède une limite ℓ en a.
Peut-on avoir : ℓ = +∞ ? Il existerait alors un voisinage Va de a sur lequel : f (x) ∈ f (a), +∞ .
Pour x = a, on aurait en particulier : f (a) ∈ f (a), +∞ — contradiction. On pourrait montrer de
même que : ℓ 6= −∞. Conclusion : ℓ ∈ R.
′
Pour tout ǫ > 0, il existe ainsi par hypothèse
un voisinage Va de a sur lequel : f (x) ∈ ]ℓ − ǫ, ℓ + ǫ[. En
particulier, pour x = a : ∀ǫ > 0, f (a) − ℓ < ǫ. Sous l’hypothèse que :
ℓ 6= f (a), ce résultat est
f (a) − ℓ
contradictoire pour : ǫ = , donc forcément : ℓ = f (a).
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• Cas où ℓ = +∞ et a = +∞ :
lim f = +∞ ⇐⇒ ∀A > 0, ∃ B > 0/ ∀x ∈ D, x > B =⇒ f (x) > A.
+∞
• Cas où ℓ = −∞ et a = +∞ :
lim f = −∞ ⇐⇒ ∀A < 0, ∃ B > 0/ ∀x ∈ D, x > B =⇒ f (x) < A.
+∞
• Cas où ℓ = +∞ et a = −∞ :
lim f = +∞ ⇐⇒ ∀A > 0, ∃ B < 0/ ∀x ∈ D, x < B =⇒ f (x) > A.
−∞
• Cas où ℓ = −∞ et a = −∞ :
lim f = −∞ ⇐⇒ ∀A < 0, ∃ B < 0/ ∀x ∈ D, x < B =⇒ f (x) < A.
−∞
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Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
• Cas où ℓ ∈ R et a = −∞ :
lim f = ℓ ⇐⇒ ∀ǫ > 0, ∃ B < 0/ ∀x ∈ D, x < B =⇒ f (x) − ℓ < ǫ.
−∞
• Cas où ℓ = +∞ et a ∈ R, a ∈
/D:
lim f = +∞ ⇐⇒ ∀A > 0, ∃ α > 0/ ∀x ∈ D, |x − a| < α =⇒ f (x) > A.
a
• Cas où ℓ = −∞ et a ∈ R, a ∈
/D:
lim f = −∞ ⇐⇒ ∀A < 0, ∃ α > 0/ ∀x ∈ D, |x − a| < α =⇒ f (x) < A.
a
x +2
Exemple lim p = +∞.
x→1 x −1
x +2
Démonstration Montrons que : ∀A > 0, ∃ α > 0/ ∀x ∈ ]1, +∞[, |x − 1| < α =⇒ p > A.
x −1
x +2 3 1
Soit A > 0. Pour tout x ∈ ]1, +∞[, minorons : p ¾p ¾p .
x −1 x −1 x −1
1 p 1 1 1
Or : p >A ⇐⇒ x −1< ⇐⇒ |x − 1| < . Posons donc : α= .
x −1 A A2 A2
1
D’après ce qui précède : ∀x ∈ ]1, +∞[, |x − 1| < α =⇒ p > A.
x −1
x2
Exemple lim = 1.
x→+∞ x2 + 1
x2
Démonstration ∀ǫ > 0, ∃ B > 0/ ∀x ∈ R, x > B =⇒ 2
Montrons que : − 1 < ǫ.
x +1
x2 1 1
Soit ǫ > 0. Pour tout x ∈ R, majorons : 2 − 1 = 2 ¶ 2.
x +1 x +1 x
1 1 1
Or pour tout x > 0 : <ǫ ⇐⇒ x > p . Posons donc : B = p .
x2 ǫ ǫ
x2
D’après ce qui précède : ∀x ∈ R, x > B =⇒ 2 − 1 < ǫ.
x +1
Exemple lim x 2 − x = +∞.
x→+∞
Posons donc : B = max 2, A . D’après ce qui précède : ∀x ∈ R, x>B =⇒ x 2 − x > A.
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Démonstration Par hypothèse, il existe un voisinage V a de a sur lequel : f (x) − ℓ < 1. En particulier :
f (x) = f (x) − ℓ + ℓ ¶ f (x) − ℓ + |ℓ| ¶ |ℓ| + 1, donc f est bornée sur D ∩ V .
a
Définition-théorème (Limite d’une fonction à gauche/à droite en un point) Soient f : D −→ R une fonction, ℓ ∈ R
et a ∈ D un point au voisinage duquel f est définie à gauche et à droite.
• On dit que f admet ℓ pour limite à gauche en a si f D∩]−∞,a[ admet ℓ pour limite en a. En tant que limite, la limite
de f en a à gauche, si elle existe, est unique et notée : lim f ou lim− f (x) ou lim f (x).
− a x→a x→a
x<a
Plus concrètement : lim
−
f =ℓ si :
a
— Cas où ℓ ∈ R : ∀ǫ > 0, ∃ α > 0/ ∀x ∈ D, a − α < x < a =⇒ f (x) − ℓ < ǫ.
— Cas où ℓ = +∞ : ∀A > 0, ∃ α > 0/ ∀x ∈ D, a − α < x < a =⇒ f (x) > A.
— Cas où ℓ = −∞ : ∀A < 0, ∃ α > 0/ ∀x ∈ D, a − α < x < a =⇒ f (x) < A.
• On définit de même la notion de limite à droite. Par exemple, dans le cas où ℓ ∈ R : lim f =ℓ si :
a+
∀ǫ > 0, ∃ α > 0/ ∀x ∈ D, a < x < a + α =⇒ f (x) − ℓ < ǫ.
1
Exemple lim = +∞.
x→0+ x
1
Démonstration Soit A > 0. Nous cherchons un réel α > 0 pour lequel : ∀x ∈ ]0, α[, > A.
x
1 1 1
Or pout tout x > 0 : >A ⇐⇒ x< . Nous pouvons donc choisir : α= .
x A A
Théorème (Caractérisation de la limite à l’aide des limites à gauche/à droite) Soient f : D −→ R une fonction,
ℓ ∈ R et a ∈ D un point au voisinage duquel f est définie à gauche et à droite.
Explication Pour bien comprendre la condition « et ℓ = f (a) », jetez un œil aux deux figures de la page 2.
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Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
ex
si : x ¾0
Exemple On note f la fonction x 7−→ de R dans R. Alors : lim f = 1.
1− x si : x <0 0
Il se passe avec les fonctions la même chose qu’avec les suites pour les opérations de somme, produit, multiplication par
un scalaire et inverse — en particulier, mêmes formes indéterminées. Refaites un tour du côté des suites !
. . . il existe un voisinage V b de b
2
que g envoie dans Vc . . .
. . . et donc aussi un voisinage Va de a
3 Pour tout voisinage Vc de c. . .
que f envoie dans V b . b
1
f b g
D Vb
b
E b
Va a c Vc
g◦f
4 Finalement g ◦ f envoie Va dans Vc d’un coup d’un seul.
e−2x + 1
Exemple lim ln = 0.
x→+∞ (e−x + 1)2
y2 + 1
Démonstration Composition de trois limites : lim e−x = 0, lim = 1 et lim ln z = 0.
x→+∞ y→0 ( y + 1)2 z→1
Démonstration Nous prouverons seulement (ii). Posons : ℓ = lim f . Si : ℓ = +∞, il existe un voisinage
a
Va de a sur lequel : f (x) ∈ ]m, +∞[. Si au contraire ℓ ∈ R, sachant que : ℓ − m > 0 par hypothèse, il
existe un voisinage Va de a sur lequel : f (x) ∈ ]ℓ − (ℓ − m), ℓ + (ℓ − m)[ ⊂ ]m, +∞[. Dans les deux cas :
f (x) > m au voisinage de a.
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Ce résultat est utilisé le plus souvent lorsque l’une des deux fonctions est constante.
1 1
$ ATTENTION ! $ C’est faux avec des inégalités STRICTES ! Ainsi : >0 pour tout x ∈ R∗+ , mais : lim = 0.
x x→+∞ x
Démonstration Raisonnons par l’absurde en supposant : lim(g − f ) < 0. Le théorème précédent affirme
a
alors que : g(x) − f (x) < 0 au voisinage de a — contradiction.
« Caractérisation séquentielle » signifie « caractérisation en termes de suites ». Le théorème suivant contient en particulier
le résultat que nous avons appelé « Composition à gauche par une fonction » dans notre chapitre « Limite d’une suite ». Nous
l’utilisions jusqu’ici sans l’avoir démontré.
Démonstration
(i) =⇒ (ii) On suppose que : lim f = ℓ. Soit (un )n∈N une suite de limite a à valeurs dans D. Pour montrer
a
que : lim f (un ) = ℓ, donnons-nous un voisinage Vℓ de ℓ. Comme : lim f = ℓ, il existe un voisi-
n→+∞ a
nage Va de a sur lequel : f (x) ∈ Vℓ . Or : lim un = a, donc : un ∈ V a à partir d’un certain rang
n→+∞
N . Finalement, pour tout n ¾ N : un ∈ D ∩ V a donc : f (un ) ∈ Vℓ . Conclusion : lim f (un ) = ℓ.
n→+∞
(ii) =⇒ (i) Au lieu de travailler avec des voisinages, travaillons pour changer dans le cas particulier où a, ℓ ∈ R.
Par contraposition, supposons que f n’admet pas ℓ pour limite. Il existe alors ǫ0 > 0 tel que :
∀α > 0, ∃ x ∈ D/ |x − a| < α et f (x) − ℓ ¾ ǫ0 Æ.
1
Pour tout n ∈ N∗ , utilisons Æ avec la valeur : α = . Cela nous donne un élément un ∈ D pour lequel :
n
1
|un − a| < et f (un ) − ℓ ¾ ǫ0 . Ce procédé de construction nous fournit bien une suite (un )n∈N∗ de
n
limite a à valeurs dans D pour laquelle f (un ) n∈N n’admet pas ℓ pour limite.
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Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
Démonstration Pour l’assertion (i), soit ǫ > 0. Il existe un voisinage Va de a sur lequel : m(x) ¶ f (x) ¶ M (x),
un voisinage Va′ sur lequel : m(x) > ℓ − ǫ et un voisinage Va′′ sur lequel : M (x) < ℓ + ǫ. Posons :
Va0 = Va ∩ Va′ ∩ Va′′ — un voisinage de a. Pour tout x ∈ D ∩ Va0 : ℓ − ǫ < m(x) ¶ f (x) ¶ M (x) < ℓ + ǫ,
donc : f (x) − ℓ < ǫ.
Théorème (Produit d’une fonction bornée par une fonction de limite nulle) Soient f : D −→ R et ǫ : D −→ R deux
fonctions et a ∈ D. Si f est bornée au voisinage de a et si : lim ǫ = 0, alors : lim ǫ(x) f (x) = 0.
a x→a
Théorème (Théorème de la limite monotone) Soient a ∈ R et b ∈ R ∪ +∞ avec : a<b et f : [a, b[ −→ R
une fonction croissante.
(i) La limite lim
+
f EXISTE et est FINIE. Plus précisément : f (a) ¶ lim
+
f.
a a
(ii) Pour tout c ∈ ]a, b[, lim
−
f et lim
+
EXISTENT et sont FINIES. Plus précisément : lim
−
f ¶ f (c) ¶ lim
+
f.
c c c c
(iii) La limite lim f EXISTE et est soit finie, soit égale à +∞.
b
On dispose de résultats analogues pour les formes d’intervalles autres que [a, b[ ainsi que pour les fonctions décroissantes.
ǫ b
a x0 b
α
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$ ATTENTION ! $ Pas d’inégalités dans C, donc pas de fonctions complexes majorées/minorées/monotones ! Hélas !
Le théorème d’unicité de la limite est encore valable — ainsi que les notations lim f et lim f (x), du coup.
a x→a
Théorème (Caractérisation de la limite par les parties réelle et imaginaire) Soient f : D −→ C, a ∈ D et ℓ ∈ C. Les
assertions suivantes sont équivalentes :
Une fonction qui possède une limite en un point est bornée au voisinage de ce point — attention, pas de ±∞ dans C !
Les notions de limite à gauche et à droite, ainsi que la caractérisation de la limite en termes de limite à gauche et à
droite, sont maintenues pour les fonctions complexes. La caractérisation séquentielle de la limite est également maintenue,
de même que les résultats sur les opérations d’addition, produit, multiplication par un scalaire et inverse, à ceci près que les
symboles ±∞ sont bannis.
Les grands théorèmes d’existence de limite — théorèmes d’encadrement/minoration/majoration et théorème de la limite
monotone — n’ont pas de sens dans le cas complexe car ils utilisent de façon essentielle la relation d’ordre ¶ sur R.