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Université Chouaib Doukkali Année Universitaire 2016-2017

Faculté des Sciences


Département de Mathématiques
El Jadida
(Responsable : Prof. Lesfari, http ://lesfari.com) SMA 6

Module : Analyse complexe


(Durée de l'épreuve : 1h 300 )
Exercice 1
Calculer l'intégrale suivante par la méthode des résidus :
Z ∞
sin ax
dx, a > 0, b > 0
0 x(x2 + b2 )

Solution : On considère la fonction


eiaz
f (z) = ,
z(z 2 + b2 )

et on adopte le contour suivant :

γ = γ1 ∪ [−r, −ε] ∪ γ2 ∪ [ε, r].


On a
Z Z Z r
sin ax
f (z)dz + f (z)dz + 2i dx = 2πiRés(f (z), bi)
γ1 γ2 ε x(x2 + b2 )
e−ab
= −πi .
b2
En faisant tendre ε → 0 et r → ∞, on obtient

e−ab
Z
πi sin ax
0 − 2 + 2i dx = −πi ,
b 0 x(x2 + b2 ) b2

et donc Z ∞
sin ax π
dx = (1 − e−ab ) .
0 x(x2 + b2 ) 2b2

1
Exercice 2
Déterminer le nombre de racines des équations suivantes dans les domaines
indiqués :
z 8 + 6z + 10 = 0, D = {z ∈ C : |z| < 1}
et
1
z 3 + z + 1 = 0, D = {z ∈ C : |z| < }
2
Solution : (•) Soit z 8 + 6z + 10 = 0, D = {z ∈ C : |z| < 1}. Posons
f (z) = 10 et g(z) = z 8 + 6z . Sur le cercle C = {z ∈ C : |z| = 1}, on a |f (z)| = 10
et |g(z)| ≤ |z|8 + 6|z| = 7. Dès lors, |f (z)| > |g(z)| en tout point de C . La
fonction f (z) = 10 n'admet pas de zéros sur le disque D. D'après le théorème
de Rouché, la fonction z 8 + 6z + 10 n'admet pas de zéros sur le disque D.
(••) Soit z 3 + z + 1 = 0, D = {z ∈ C : |z| < 12 }. Posons f (z) = 1 et
g(z) = z 3 + z . Sur le cercle C = {z ∈ C : |z| = 21 }, on a |f (z)| = 1 et
|g(z)| ≤ |z|3 + |z| = 85 . Dès lors, |f (z)| > |g(z)| en tout point de C . La fonction
f (z) = 1 n'admet pas de zéros sur le disque D. D'après le théorème de Rouché,
la fonction z 3 + z + 1 n'admet pas de zéros sur le disque D.
Exercice 3
a) Soit f (z) une fonction holomorphe dans un domaine simplement connexe
Ω ⊂ C et soit γ un chemin fermé contenu dans Ω. Montrer que :
Z
f (z)dz = 0.
γ

Que peut-on dire si le domaine Ω n'est pas simplement connexe et si γ est


homotope à zéro ?
b) Montrer que si f (z) est continue dans un domaine simplement connexe Ω
et si Z
f (z)dz = 0,
γ

pour tout chemin fermé γ de Ω, alors f (z) est holomorphe dans Ω.


Solution : a) Nous allons donner deux solutions. La première est immédiate
quand on suppose que f 0 (z) est continue. En fait, cette condition supplémentaire
est toujours satisfaite en vertu du théorème de Goursat qui dit que si f (z) est
holomorphe dans Ω, alors f 0 (z) est continue dans Ω. Ce résultat sera prouvé
dans la seconde solution.
Solution 1 : On fait l'hypothèse supplémentaire suivante : f (z) est continue.
0

Soit
f (z) = u(x, y) + iv(x, y).
On a
Z Z
f (z)dz = (u + iv)(dx + idy),
γ γ
Z Z
= (udx − vdy) + i (vdx + udy).
γ γ

2
Soit ∆ le domaine simplement connexe ayant pour frontière γ . On a ∆ ⊂ Ω.

(sinon, soit z0 ∈ ∆, z0 ∈/ Ω. Par hypothèse Ω est un domaine simplement connexe


et γ est un chemin contenu dans Ω, homotope à un point de Ω, donc à z0 par
transitivité. Comme z0 ∈/ Ω, on arrive à une contradiction). Comme u et v sont
de classe C 1 sur ∆, alors d'après la formule de Green-Riemann, on a
Z Z Z  
∂v ∂u
udx − vdy = − − dxdy,
γ ∆ ∂x ∂y
Z Z Z  
∂u ∂v
vdx + udy = − dxdy.
γ ∆ ∂x ∂y
Or f est holomorphe, donc les conditions de Cauchy-Riemann sont satisfaites
c'est-à-dire, ∂u
∂x = ∂y , ∂y = − ∂x , et par conséquent
∂v ∂u ∂v

Z
f (z)dz = 0.
γ

Solution 2 : Soit ABC un triangle et γ sa frontière. On désigne par ∆1 , ..., ∆4


les quatre triangles congruants obtenus en joignant les milieux des côtés AB ,
BC , AC et par γ1 , ..., γ4 leurs frontières respectivement. On a

Z 4 Z
X
I≡ f (z)dz = f (z)dz.
γ k=1 γk

D'où
4 Z
X
|I| ≤ f (z)dz .
k=1 γk

Pour au moins l'un des quatre triangles, qu'on désignera par T1 , on a


Z
|I| ≤ 4 f (z)dz ,
C1

3
où C1 est la frontière de T1 . On répète sur T1 l'opération qui vient d'être eectuée
et on considère un triangle T2 ⊂ T1 de frontière C2 tel que :
Z Z
f (z)dz ≤ 4 f (z)dz .
C1 C2

Dès lors, Z
2
|I| ≤ 4 f (z)dz .
C2

On obtiendra, après n opérations, une suite de triangles (Tn ) avec Tn ⊂ Tn−1


tel que : Z
|I| ≤ 4n f (z)dz ,
Cn

où Cn désigne la frontière de Tn et T0 = ABC le triangle du départ. Si L


est la longueur du contour γ , alors celle de Cn est 2Ln . En outre, il existe un
point unique z0 commun à tous les triangles Tn (puisqu'ils forment une suite
décroissante). Plus précisément, le point z0 est la limite de la suite de Cauchy
formé par les centres de ces triangles emboités. Par hypothèse, f est holomorphe
en z0 , donc
f (z) = f (z0 ) + (z − z0 )f 0 (z0 ) + (z − z0 )η(z),
avec limz→z0 η(z) = 0, c-à-d., pour tout ε > 0, il existe δ > 0 tel que : | z−z0 |< δ
entraine | η(z) |< ε. Dès lors,
Z Z Z Z
f (z)dz = f (z0 ) dz + f 0 (z0 ) (z − z0 )dz + (z − z0 )η(z)dz.
Cn Cn Cn Cn

Or, d'après la solution 1 on a Cn dz = 0 car Rla constante 1 est holomorphe et


R

à dérivées continues dans Cn . De même, on a Cn (z − z0 )dz = 0 car la fonction


(z − z0 ) est holomorphe et à dérivées continues dans Cn . Par conséquent, on a
Z Z
f (z)dz = (z − z0 )η(z)dz.
Cn Cn

En utilisant la formule de majoration, on obtient


Z Z
f (z)dz = (z − z0 )η(z)dz ≤ M L,
Cn Cn

où L = L
2n est la longueur du chemin Cn et
L
M = sup | (z − z0 )η(z) |= ε sup | z − z0 |= ε .
z∈Cn z∈Cn 2n

Donc  2
|I|
Z
L
≤ f (z)dz ≤ ε ,
4n Cn 2n
d'où | I |≤ εL2 . On en déduit que I = 0 puisque ε > 0 est arbitraire.

4
Si le domaine Ω n'est pas simplement connexe et si γ est homotope à zéro,
alors on peut trouver un domaine simplement connexe ∆ ⊂ Ω contenant γ et le
résultat reste inchangé.

b) Comme f (z)dz = 0, alors l'intégrale


R
γ
Z z
F (z) = f (z)dz, z0 ∈ Ω
z0

ne dépend pas du chemin reliant z0 et z . Comme la fonction f est continue dans


Ω, alors la fonction F (z) est holomorphe et on a F 0 (z) = f (z). Puisque F (z) est
holomorphe, alors d'après la formule intégrale de Cauchy, la fonction
Z
0 1 F (ζ)
F (z) = dζ,
2πi (ζ − z)2

est aussi holomorphe. Comme F 0 (z) = f (z), on en déduit que f (z) est holo-
morphe.
Exercice 4
Soit f une fonction holomorphe sur C sauf en un nombre ni de points
a1 , a2 , ..., an . Déterminer
n
Rés(f, ak ) + Rés(f, ∞).
X

k=1

Justier votre réponse.


Solution : Soit γr = {z ∈ C : |z| = r} où r est assez grand pour que γr
contienne tous les points ak , k = 1, 2, ..., n. D'après le théorème des résidus, on
a n Z Z
1 1
Rés(f, ak ) = f (z)dz = −Rés(f, ∞).
X
f (z)dz = −
2πi γr 2πi γr−
k=1

Par conséquent,
n
Rés(f, ak ) + Rés(f, ∞) = 0 .
X

k=1

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