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MATH DUMBS

ANALYSE RÉEL
METHODES POUR CNC

Pa-Natchy

EDITION 2022
Table des matières

1 LES INÉGALITÉS 7
1.1 Techniques générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.1.1 Majorer un Produit/Rapport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.1.2 Étude de fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2 Inégalités Locales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Table des matières

1.2.1 En utilisant la limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8


1.2.2 En utilisant le Développement limité . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3 Quelques Inégalités classiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.1 Inégalités des Accroissements Finis [IAF] . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.2 Inégalité Triangulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.3 Inégalité de CAUCHY-SCHWARTZ . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.4 Inégalités de Convexité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.5 Inégalité des Moyennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

2 LES SÉRIES NUMÉRIQUES 15


2.1 Séries Numériques définis explicitement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.1.1 Les théorèmes fondamentaux des séries numériques . . . . . . . . . 17
2.1.2 Schéma représentatif regroupons ces théorèmes . . . . . . . . . . . . 19
2.2 Application : Étude des suites en utilisant les séries numériques . . . . . . 22
2.2.1 L’extension des théorèmes fondamentales des séries numériques . . 22
2.2.2 L’étude d’une suite à l’aide des séries . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.3 Séries Numériques définis explicitement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.3.1 Suite Définit par récurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.3.2 Suite définit par solution d’une équation . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.3.3 Suite définit par une somme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.4 Série Entière | rayon de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

3 LES SÉRIES DE FONCTIONS 37


3.1 Les quatre modes de convergences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.1.1 Convergence Simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.1.2 Convergence Absolue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.1.3 Convergence Normale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.1.4 Convergence Uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
3.2 Étude pratique d’une série des fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.2.1 Limite d’une série des fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.2.2 Continuité d’une série des fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.2.3 Dérivés d’une série des fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
4

3.2.4 Intégrale d’une série des fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46


3.2.5 Propriété de LOCALITÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.3 Étude des séries entières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.3.1 Étude dans C : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.3.2 Étude dans R : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
3.3.3 Développement en série entière : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

4 INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES 59
4.1 Définitions et propriétés fondamentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
4.1.1 Définition de la convergence d’une intégrale Définition de l’intégra-
bilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
4.1.2 MÉTHODES — Intégrabilité des fonctions . . . . . . . . . . . . . 62
4.1.3 MÉTHODES — Convergence d’intégrales généralisées . . . . . . . 64
4.1.4 MÉTHODES — Divergences d’intégrales généralisées . . . . . . . . 65
4.2 Théorèmes de convergence dominée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
4.3 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71

5 INTÉGRALES PARAMÉTRÉS 73
5.1 Étude pratique d’une intégrale paramétré . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
5.1.1 Limite d’une intégrale paramétrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
5.1.2 Continuité d’une intégrale paramétrée . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
5.1.3 Dérivés d’une intégrale paramétrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
5.1.4 Propriété de LOCALITÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
5.1.5 Quelque pistes supplémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
5.2 Transformé de LAPLACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
5.3 Transformé de FOURIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
5.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


PRÉFACE :

Cet ouvrage d’ANALYSE RÉEL s’adresse aux étudiants des classes prépa SPÉ. On
suppose de leur part une maîtrise des techniques de l’étude d’une fonction réel telle qu’elle
est enseignée dans les années de SUP et de TERMINALE. Ce bagage mathématique étant
supposé acquis, nous avons délibérément pris le parti de développer, au début de ce livre,
en fait le premier chapitre présente les techniques de majoration/minoration qui sont
fréquemment utilisée. Les deux chapitres (2-3) présente les techniques nécessaires pour
l’étude d’une fonction définie par une série des fonctions, puis les deux derniers chapitres
(2-3) présentent les techniques nécessaires pour l’étude d’une fonction définie par une
intégrale paramétrée. Cet ouvrage comporte de nombreux exercices, traditionnels comme
le fameuses fonctions Zêta de Riemann et Gamma, comme les transformée usuelles La-
PRÉFACE :

place et Fourier. La plupart reçoivent une solution détaillée. Les théorèmes, propositions,
lemmes, définitions, corolaires, méthodes ont une numérotation dépendant du paragraphe
dans lequel ils apparaissent. Dans le chapitre 6, § 1, par exemple, on trouvera successi-
vement le Théorème 1.1, puis la Théorème 1.2. Les exemples ne sont pas numérotés. Les
formules centrées ont une numérotation entre parenthèses ne dépendant que du chapitre
dans lequel elles se trouvent. Il y a aujourd’hui beaucoup de traités d’analyse réel, en
beaucoup de langues. Il ne nous est pas possible de les citer tous. On peut juste citer
quelque exemple fameux entre les étudiants :
1. La série des ouvrages de « Jean Marie Mounier » : ANALYSE MPSI / ANALYSE
SPÉ.
Une série qui propose un cours parfait pour les étudiants qui visent les divers
concours (Mines-Pont, CentraleSupélec, . . ..)
La série d’ailleurs touche les limites de programme, il sera alors indispensable
de lui consacrer le temps nécessaire.
2. Le classique « TOUT EN UN » :
Un ouvrage très détaillé pour le Self-Learning.
L’ouvrage explique avec richesse toutes les parties de cours alors, il sera alors
indispensable de lui consacrer le temps nécessaire.
Il est déconseillé pour la période de préparation.
3. L’annale « 100% CONCOURS PRÉPA : TOUS LES EXERCICES D’ANA-
LYSE MP » :
Un ouvrage riche des exercices et méthodes.
Il est vivement conseillé pour la période de préparation (écrits/oraux).
Il est déconseillé pour la compréhension de cours (il ne présente que des résu-
més)
En outre notre travail ne diffèrera pas de l’esprit le dernier travail : Nous présentons les
théorèmes les plus utilisés et les méthodes fréquentes dans les concours. Tout cela enrichit
avec tous les exemples nécessaires pour comprendre les techniques qui vous permettront
de faire une grande variété d’exercices.
Chapitre

1
LES INÉGALITÉS
1
2 Les objectifs
3
4 Développement limité
5
La notion de Norme
La notion de Produit scalaire
Les fonctions dans R [limite , dérivation, convexité]

Les pré-requis

Savoir manipuler les inégalités


Majorer / Minorer les quantités aisément

INTRODUCTION DE CHAPITRE :

« Le Calcul infinitésimal, [...], est l’apprentissage du maniement


des inégalités bien plus que des égalités, et on pourrait le résu-
mer en trois mots : MAJORER, MINORER, APPROCHER.
» — Jean Dieudonné, Calcul Infinitésimal, (1968).
Avec cette citation on vous montre l’importance de ce chapitre
qui doit être bien maîtrisé.
8

1.1 Techniques générales

1.1.1 Majorer un Produit/Rapport


Soit P, Q, p, q ≥ 0 tq : p ≤ P et q ≤ Q On a :

Méthode 1 ♦ 1 | Majoration de Produit

pq ≤ P Q

Méthode 1 ♦ 2 | Majoration de Produit


p p

Q q

1.1.2 Étude de fonction


Parmi les méthodes déconseillées, mais ça marche en plusieurs fois si vous n’avais pas
d’énergie pour penser, il suffit de poser une fonction et d’étudier sa variation, ou elle est
positive/négative, son maximum/minimum.

Exemple
Montrons que sin(x) ≤ x, ∀x ∈ R :
Il suffit de Poser la fonction, f : x 7→ sin(x) − x elle est dérivable [différence entre
deux fonctions usuelles] et sa dérivée : f ′ (x) = cos(x) − 1 ≤ 0 donc la fonction est
décroissante, alors

∀x ∈ R : sin(x) − x = f (x) ≤ f (0) = 0

d’où :
sin(x) ≤ x, ∀x ∈ R

1.2 Inégalités Locales

1.2.1 En utilisant la limite

Définition 1 ♦ 1 | Définition de la limite d’une suite

On dit qu’une suite (un )n∈N admet une limite l – ou bien converge vers l, SSI :

∀ ϵ ≥ 0, ∃ n0 ∈ N tq ∀n ≥ n0 : |un − l| ≤ ϵ

Cette Définition va nous permet d’obtenir des inégalités Locales en calculons les limites
nécessaires.

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9

Exemple
Mq : Si une suite (un )n∈N converge vers 0, alors la suite (vn )n∈N définit par
u1 + 2u2 + · · · + nun
vn = , ∀n ∈ N
n2
converge également vers 0.
En effet : soit ϵ > 0 alors par définition de la convergence de un il existe n0 ∈ N tq :
pour tout n ≥ n0 |un | ≤ 2ϵ
soit n ≥ n0 + 1 alors :
Pn Pn
k=n0 kuk k=n0 |k · 2ϵ | n
X n ϵ n − n0 + 1 ϵ ϵ
≤ ≤ · ≤ · ≤
n2 n2 k=n0 n2 2 n 2 2

donc on peut déduire :


n
X kuk
|vn | = 2
k=0 n
n0 n
X kuk X kuk
≤ 2
+ 2
k=0 n k=n0 n
S ϵ
≤ 2
+
n 2
Là, On peut encore utiliser la notion de limite intelligemment : au lieu de chercher
n tq : nS2 ≤ 2ϵ On peut utiliser le fait que ce terme converge vers 0 donc à partir d’un
certain range n1 il sera inférieur à 2ϵ càd : ∃n1 ∈ N : ∀ n ≥ n1 nS2 ≤ 2ϵ
donc pour n ≥ n′ = max(n1 , n0 ) :
ϵ ϵ
vn ≤ + =ϵ
2 2
ce qui montre la convergence vers 0.

Même si on a énoncé seulement la définition de limite des suites et on a traité juste


exemple des suites, mais l’idée reste valable pour les fonctions. . . en faite les fonctions
nous fournit beaucoup plus de limites grâce au développement de Taylor.

1.2.2 En utilisant le Développement limité

Théorème 1 ♦ 1 | Développement de Taylor

Si f est de classe C n sur un intervalle I d’intérieur non vide et contenant 0, alors


elle admet un développement limité à l’ordre n en 0 qui s’écrit :

f (2) (0) 2 f (n) (0) n


f (x) = f (0) + f ′ (0)x + x + ··· + x + o(xn ) (1.1)
2! n!
n
On rappelle que o(1) −→ 0 et que o(x
xn
)
−→ 0 donc en choisissant un nombre quel-
x→0 x→0
conque – par exemple 1 On a : ∃α > 0 tq ∀ x ∈ R tq |x| ≤ α : |o(x)| ≤ 1 · xn Ainsi

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10

on peut utiliser le même raisonnement développé dans la sous-section précédente.

1.3 Quelques Inégalités classiques

1.3.1 Inégalités des Accroissements Finis [IAF]

Théorème 1 ♦ 2 | IAF– Forme Dérivé

soit a ∈ R, b ∈ R tq a < b et, soit f une fonction de classe C 1 ([a, b]) Alors :

inf |f ′ (t)| · (b − a) ≤ |f (b) − f (a)| ≤ sup |f ′ (t)| · (b − a) (1.2)


t∈[a,b] t∈[a,b]

Théorème 1 ♦ 3 | IAF– Forme Intégrale

soit a ∈ R, b ∈ R tq a < b et, soit f une fonction de classe C 0 ([a, b]) Alors :
Z b
inf |f (t)| · (b − a) ≤ f (t) · dt ≤ sup |f (t)| · (b − a) (1.3)
t∈[a,b] a t∈[a,b]

Exemple
Mq : La suite Définit par Sn = ni=1 1i est équivalente à ln(n) lorsque n → ∞. On
P

prend la fonction f : t → 1t et soit i ∈ N∗ on applique l’inégalité des accroissements


finis 3 sur l’intervalle [i, i + 1] on trouve que :
1 1 Z i+1
1 1 1
= inf · (i + 1 − i) ≤ · dt ≤ sup · (i + 1 − i) =
i + 1 t∈[i,i+1] t |
i t
{z } t∈[i,i+1] t i
=ln(i+1)−ln(i)
1
ce qui montre que : i+1 ≤ ln(i + 1) − ln(i) ≤ 1i puis on applique encore une fois 3
1 1
sur [i + 1, i + 2] on aura : i+2 ≤ ln(i + 2) − ln(i + 1) ≤ i+1 ce qui montre :
1
ln(i + 2) − ln(i + 1) ≤ ≤ ln(i + 1) − ln(i)
i+1
puis :
n n n
X X 1 X
ln(i + 2) − ln(i + 1) ≤ ≤ ln(i + 1) − ln(i)
i=1 i=1 i + 1 i=1
alors :
ln(n + 2) − ln(2) ≤ Sn − 1 ≤ ln(n + 1) − ln(1)

Remarquer qu’on a utiliser le principe de téléscopage, c’est lors-


qu’on a un somme des termes un+1 − un

En divisant par ln(n) :


ln(n + 2) − ln(2) + 1 Sn ln(n + 1) + 1
≤ ≤
ln(n) ln(n) ln(n)
Sn
Les deux bornes tendent vers 1, donc : −→
ln(n) n→∞
1 ce qui montre l’équivalence.

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1.3.2 Inégalité Triangulaire

Théorème 1 ♦ 4 | Inégalité Triangulaire

soit ||.|| une norme sur l’ev Rn et, soit ⃗x , ⃗y ∈ Rn alors, on a :

| ||⃗x|| − ||⃗y || | ≤ || ⃗x + ⃗y || ≤ || ⃗x || + || ⃗y || (1.4)

Exemple
L’un des simples exemples est pour l’espace R muni de la norme – valeur absolue –
On a :
|x + y| ≤ |x| + |y|

1.3.3 Inégalité de CAUCHY-SCHWARTZ

Théorème 1 ♦ 5 | Inégalité de CAUCHY-SCHWARTZ

soit (. , .) une norme sur un evn E et, soit ⃗x , ⃗y ∈ E alors, on a :

| (⃗x , ⃗y ) | ≤ || ⃗x || · || ⃗y || (1.5)

Exemple
Les deux inégalités les plus classiques qui en résultent sont : sur l’espace Rn soit
x1 , x2 · · · , xn ∈ R et y1 , y2 · · · , yn ∈ R
v v
n
X
u n
uX
u n
uX
xi y i ≤ t x i
t y i
i=1 i=1 i=1

sur l’espace des fonctions continues C 0 ([a, b]) soit f, g ∈ C 0 ([a, b])
s s
Z b Z b Z b
f (t)g(t)dt ≤ f (t)dt g(t)dt
a a a

1.3.4 Inégalités de Convexité


Dans cette sous-section, On suppose que f est une fonction convexe sur I est un
intervalle non vide de R. Il y en a plusieurs méthodes pour montrer la convexité, mais la
façon la plus pratique de le faire est de se servir de la seconde dérive :

Méthode 1 ♦ 3 | Montrer la convexité


Si I est un intervalle non vide de R et si f ∈ C 2 (I) alors pour que f soit convexe, il
suffise de montrer que f (2) ≥ 0 sur cet intervalle.

Cette propriété (convexité) nous permet de faire plusieurs inégalités qu’on a citées
au-dessous :

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Théorème 1 ♦ 6 | Inégalité de JENSEN

Soit a, b ∈ I, Alors :
∀x1 , x2 · · · , xn ∈ R, ∀λ1 , λ2 · · · , λn ∈ [0, 1] tq λ1 + λ2 · · · , λn = 1 On a :

f (λ1 x1 + λ2 x2 + · · · + λn xn ) ≤ λ1 f (x1 ) + λ2 f (x2 ) + · · · + λn f (xn ) (1.6)

Si on utilise juste n = 2 alors On a :


∀x, y ∈ R, ∀λ ∈ [0, 1] On a :

f (λx + (1 − λ)y ≤ λf (x) + (1 − λ)f (y) (1.7)

Exemple
1 1
Soit p, q ∈ R tq : p
+ q
= 1, Si u, v sont des réels positifs, Montrons que :

up v q
uv ≤ + .
p q

Solution :
En effet, par concavité du ln :

up v q ln(up ) ln(v q )
!
ln + ≥ + = ln(uv).
p q p q

Il suffit alors de passer à l’exponentielle.

Théorème 1 ♦ 7 | Inégalité de Tangente

soit a ∈ I alors :
y(x) = f (a) + (x − a)f ′ (a) ≤ f (x) (1.8)

Exemple
Mq les inégalités suivantes :
1. x + 1 ≤ ex : ∀x ∈ R
2. ln(x) ≤ x − 1 : ∀x ∈ R
En effet :
1. ici, il suffit de considérer la fonction, exp cette fonction étant convexe [ sa
dérivé seconde est positive sur tout R ] alors pour a = 0 et x ∈ R l’application
de l’inégalité de Tangente 1.8 nous donne :
exp′ (0)x + exp(0) = x + 1 ≤ exp(x)
2. ici, on doit considérer la fonction f : x → − ln(x) pour que sa dérivée seconde,
soit positive sur R+ et alors de même pour a = 1 et x ∈ R+ l’application de
l’inégalité de Tangente 1.8 nous donne :
f ′ (1)(x − 1) + f (1) = −(x − 1) ≤ f (x) = − ln(x)
d’ou :
ln(x) ≤ x − 1 : ∀x ∈ R

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1.3.5 Inégalité des Moyennes

Théorème 1 ♦ 8 | Inégalité des moyennes


n
soit ⃗x = (x1 , · · · , xn ) ∈ (R+ ) On définit les quantités :
n
1X
A(x1 , · · · , xn ) = xi appelé moyenne arithmetique
n i=0
v
u n
uY
G(x1 , · · · , xn ) = n
t x i appelé moyenne geometrique
i=0
n
H(x1 , · · · , xn ) = Pn 1 appelé moyenne Harmonique
i=0 xi
v
n
u1 X
u
Q(x1 , · · · , xn ) = t x2 i appelé moyenne quadratique
n i=0

alors on a :
H≤G≤A≤Q (1.9)

Exemple
On pratique, on utilise énormément de fois le cas n = 2 ce qui donne :

a2 + b 2
|ab| ≤
2
prendre x1 = a2 x2 = b2

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1.4 Exercices

Exercice 1 ♦ 1 |
Montrer les inégalités suivantes :

x3
∀x ≥ 0 : x − ≤ sin(x) ≤ x
3
∀x, y ∈ R : | sin(x) − sin(y)| ≤ |x − y|
x2
∀x ∈ R : 1 − ≤ cos(x) ≤ 1
2
π 2
∀x ∈ [0, [ : · x ≤ sin(x) ≤ x ≤ tan(x)
2 π
∀x ≥ 0 : sinh(x) ≥ x
x2
∀x ≥ 0 : cosh ≥ 1 +
2
x2
∀x ≥ 0 : x − ≤ ln(1 + x) ≤ x
2
∀x ≥ 0 : ln(x) + 1 ≤ x ≤ ex − 1

Exercice 1 ♦ 2 |
Posons 
 sin(xy) Si (x, y) ̸= (0, 0)
|x|+|y|
f (x, y) =
1 Sinon
Mq :
f (a + x, y) − y
∀a > 0 : −→ 0
||(x, y)|| (x,y)→(0,0)

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LES SÉRIES NUMÉ-
RIQUES

Chapitre

2
16

1
2 Les objectifs
3
4 Développement limité.
5
Manipuler les Inégalités.

Les pré-requis

Savoir montrer la convergence/divergence d’une sé-


rie Numérique.
Savoir utiliser les séries numériques pour étudier
les suites.

INTRODUCTION DE CHAPITRE :
Dans ce chapitre, on acquerra l’un des compétences indispen-
sables pour faire le chapitre d’étude des fonctions définit par
série, ce qui est le tiers de programme d’analyse.
Dans ce chapitre, on prend (un )n∈N une suite réelle ou com-
plexe. On appelle somme partielle de un la suite Sn = ni=0 ui ,
P

s’elle diverge, on dit que la série de terme générale un est di-


P
vergente et on écrit un div , sinon s’elle converge, on dit que
P
la série de terme générale un est convergente et on écrit un
conv ,et Dans le cas de convergence, on définit la série reste
Rn (u) = ni=0 ui . Dans tout chapitre, on verra les méthodes
P

qui vont nous permettent de décider la nature d’une série nu-


mérique [conv ou div].
S’il n’y a pas d’ambigüité, on confond l’expression « la suite
(un )n∈N » qui est rigoureux avec l’expression « la suite un
» qui est fausse mathématiquement.

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2.1 Séries Numériques définis explicitement

Dans cette section, on verra des théorèmes qui permettent de juger la nature d’une
série lorsque qu’on sait une expression explicite de son terme générale. Sinon, on verra
dans les sections suivantes une utilisation indirecte de ces théorèmes pour déterminer la
nature des séries qui ne sont pas explicitement exprimées.

2.1.1 Les théorèmes fondamentaux des séries numériques

Théorème 2 ♦ 1 | Critère séquentiel des séries alternés

On dit que la suite (un )n∈N vérifie critère séquentiel des séries alternées [CSSA]
lorsqu’elle vérifie :
∀n ∈ N : un = (−1)n |un |
(|un |)n∈N est décroissante
un −→ 0
P
Et dans ce cas un conv

Théorème 2 ♦ 2 | Règle de D’Alembert

Si la suite (un )n∈N est strictement positive [APCR] alors :


on calcule, si elle existe,
un+1
l = limn→∞ ≥0
un

et on discute les cas :


P
Si l < 1 alors un conv
P
Si l > 1 alors un div
Si l = 1 On ne peut rien conclure

Théorème 2 ♦ 3 | Règle de Cauchy

Si la suite (un )n∈N est positive [APCR] alors :


on calcule, si elle existe,

l = limn→∞ n un ≥ 0

et on discute les cas :


P
Si l < 1 alors un conv
P
Si l > 1 alors un div
Si l = 1 On ne peut rien conclure

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Théorème 2 ♦ 4 | Règles de comparaison

Si les deux suites (un )n∈N et (vn )n∈N sont positives [APCR] Alors, on a :
vn conv ⇒ un div ⇒
P P P P
un = o(vn ) Alors, on a : un conv et vn div
vn conv ⇒ un div ⇒
P P P P
un = O(vn ) Alors, on a : un conv et vn div
un ≤ vn vn conv ⇒ un div ⇒
P P P P
Alors, on a : un conv et vn div
un ∼ vn vn conv ⇔ un div ⇔
P P P P
Alors, on a : un conv et vn div

Corolaire 2 ♦ 1 | Séries Référentielles

Les Règles de comparaison ne sont pas assez utiles si on n’a pas des series de
référence pour comparer avec, c’est le but de ce corolaire :
Série géométrique :
- La suite (q n )n∈N conv ssi |q| < 1
Série de Riemann
  :
1
- La suite nα conv ssi α > 1
n∈N

Théorème 2 ♦ 5 | comparaison avec intégrale

Soit f : R+ −→ R+ une fonction décroissante et continue sur R+ .


Si on suppose que : ∀n ∈ N : un = f (n) alors :
les deux suites suivantes ont la même nature :
n
Z n  !
X
f (t)dt et uk
0 n∈N k=0 n∈N
P R +∞
cad : un conv (div) lorsque 0 f (t)dt conv (div)
De plus :
- En cas de conv :
Z +∞ +∞
X Z +∞
∀n ∈ N, f (t)dt ⩽ f (k) ⩽ f (t)dt
n+1 k=n+1 n

- En cas de div :
Z n+1 n Z n

X
∀n ∈ N , f (t)dt ⩽ f (k) ⩽ f (0) + f (t)dt
0 k=0 0

Exercice Résolus 2 ♦ 1 | Série de Bertrand


 
1
Mq la suite ln(n)β ·nα n∈N
conv ssi α > 1 ou α = 1 et β > 1

Solution :
1. Cas α > 1 :
L’idée consiste à décomposer nα en nα−γ × nγ (avec γ > 0 ) pour qu’on élimine

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19

l’effet de logarithme. . . en effet :


1
= o(1)
nγ × ln(n)β

Donc :
1 1
 
α β
= o α−γ
n × ln(n) n
Pour s’assurer de la convergence, il suffit que α−γ > 1 soit alors : 0 < γ < α−1
, le choix le plus simple est γ = α−1 2
comme 0 < α−12
< α − 1 donc on a la
convergence pour chaque valeur de β (par la règle de comparaison (4))
2. Cas α < 1 : La même idée

On essaie à décomposer nα en nα+γ
(avec γ > 0 ) pour qu’on élimine l’effet de
logarithme. . . en effet :

!
1=o
ln(n)β
Donc :
1 1
 
α β
= o α+γ
n × ln(n) n
Pour s’assurer de la divergence, il suffit que α + γ < 1 soit alors : 0 < γ < 1 − α
, le choix le plus simple est γ = 1−α 2
comme 0 < 1−α 2
< α − 1 donc on a la
divergence pour chaque valeur de β ( par la règle de comparaison (4) )
3. Cas α = 1 : Très simple
Il suffit d’utiliser la règle de comparaison avec une intégrale qui est le théorème
précédent.

2.1.2 Schéma représentatif regroupons ces théorèmes

regles de comparaisons comparaison avec integrale

régles Cauchy / D’alembert on choisit selon l’exo

ne marche pas
yes
P
un conv Utiliser CSSA

yes yes
no no no
un ≥ 0 |un | conv ?
P
un est alterné ? Utiliser DA

yes
no
un −→ 0 ?
P
un div

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20

Exemple
Étudier la convergence

des séries de terme générales un aux cas suivantes :
ln(n2 +3) 2n +1
(1) : un = 4n
(2) : un = nn!n n
(3) : un = 1 + n1 − e
Solution de (1) :
soit n ≥ 2 :
On peut voir bien que : ln(n2 + 3) ≤ ln(n2 + 2n + 1) = 2 ln(n + 1) ≤ 2n car
ln(x) ≤ x − 1.
n+1
√ n≤ 2 .
De plus : 2n √
De plus : 2 + 1 ≤ 2 · ( √2)n . √  √ n
2 2n +1 2·( 2)n ×2n+1
Finalement : un = ln(n +3) 4n
≤ 4n
= 4 × 242
P  √ n
2 2 P
Puisque 4
converge (cf.corrolaire1) alors un conv . par règles de compa-
raison 4
Solution de (2) :
Il suffit d’appliquer Règle de D’Alembert 2 sur la suite étant strictement positive
pour tout entier n.
(n+1)! n
un+1 n

(n+1)n+1
= n! = −→ e−1 < 1
un nn
n+1 n→∞

P
Donc par la critère la série est convergente un conv .
Solution de (3) :  n   
Il suffit de faire un Dev Limité : un = 1 + n1 − e = exp n ln 1 + n1 − e =
   
1
− 2n + O n12 Puisque 2n 1
est divergent et O n12 est convergent en appliquons
P P
P
le critère de comparaison 4. Alors leur somme est une série divergente d’où un div
.

Exemple
Étudier la convergence  des séries de terme générales un aux cas suivantes :
(1) : un = (−1) n12 n

(2) : un = (−1)n n1
n +n2
(3) : un = n(−1)√
2+n5
Solution de (1) :
Il suffit d’étudier |un | = n12 qui converge évidement étant une série de Référence :
Série de Riemann avec α = 2 > 1 donc convergente.
Solution de (2) :
On peut remarque que la suite vérifie le CSSA 1 :
- un = (−1)n × |un |
- ( n1 )n≥0 est décroissante
n
- (−1)n
−→ 0
n→∞ P
D’où on conclut sa convergence ie un conv
Solution de (3) :

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21

On fait un Dév Limité :


n(−1)n + n2
un = √
2 + n5
(−1)n n√1 n + √1n
= √ q 1
2 1 + √2n 5


! !
1 1 1 1 1
 
2un = (−1)n √ + √ 1− √ 5 +O 2
n n n 2 2n n
1 1 1
 
= (−1)n √ + √ + O 2
n n n n
1 1 1
 
= (−1)n 3 + 1 + O 2
n2 n2 n
Le 1er est convergent, car la série est valeur absolue est une série de Riemann
convergent, le 2em terme est divergent série de Riemann avec α ≤ 1 et le dernier
terme est convergente donc : série conv + série div + série conv = série div alors
P
un div .

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22

2.2 Application : Étude des suites en utilisant les


séries numériques

2.2.1 L’extension des théorèmes fondamentales des séries numériques


Ces théorèmes sont une extension des théorèmes vus en sous-section 1.1 de ce chapitre,
il fournit une comparaison des restes et des sommes partielles des séries sous les conditions
nécessaires :

Théorème 2 ♦ 6 |

si (un )n∈N vérifie la CSSA 1 alors, on a :


+∞
X
ui ≤ |un+1 |
i=n+1

Théorème 2 ♦ 7 |

Si les deux suites (un )n∈N et (vn )n∈N sont positives [APCR] tq un = o(vn ) ALors,
on a :
cas de convergence :
P P
si vn conv alors un conv De plus :
+∞ +∞
!
X X
ui = o vi
i=n i=n

cas de divergence :
P P
si un div alors vn div De plus :
n n
!
X X
ui = o vi
i=0 i=0

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23

Théorème 2 ♦ 8 |

Si les deux suites (un )n∈N et (vn )n∈N sont positives [APCR] tq un = o(vn ) Alors, on
a:
cas de convergence :
P P
si vn conv alors un conv De plus :
+∞ +∞
!
X X
ui = o vi
i=n i=n

cas de divergence :
P P
si un div alors vn div De plus :
n n
!
X X
ui = o vi
i=0 i=0

Théorème 2 ♦ 9 |

Si les deux suites (un )n∈N et (vn )n∈N sont positives [APCR] tq un ∼ vn Alors, on a :
cas de convergence :
P P
si vn conv alors un conv De plus :
+∞
X +∞
X
ui ∼ vi
i=n i=n

cas de divergence :
P P
si un div alors vn div De plus :
n
X n
X
ui ∼ vi
i=0 i=0

Ces théorèmes sont des outils très puissants pour l’étude des sommes partielles et des
restes des suites. On verra dans les exemples suivants quelque applications :

Exemple
Soit la série Harmonique définit par : Hn = ni=1 1i
P

Mq : Hn ∼ ln(n)  
Il suffit de voir que 1i ∼ ln 1 + 1i = ln(i + 1) − ln(i) donc en utilisant la 3eme
théorème en cas de divergence, on a clairement :
n n n
1 X 1
X   X
Hn = ∼ ln 1 + ln(i + 1) − ln(i) = ln(n + 1) − ln(1) ∼ ln(n)
i=1 i i=1 i i=1

Une autre équivalence classique est la somme partielle [en cas de divergence] et le
reste [en cas de convergence] de série de terme générale : un = n1α
Pour cela, on est besoin de remarquer l’équivalence clé [qu’on vous laisse le soin de
le montrer] :
1 1 α−1
α−1
− α−1

n (n + 1) nα

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24

En cas de Convergence : (α > 1)


+∞
X α − 1 +∞
X 1 1 1
∼ − =
i=n iα i=n i
α−1 (i + 1)α−1 nα−1
donc :
+∞
X 1 1
α
=
i=n i (α − 1)nα−1

En cas de Divergence : (α < 1)


n i
X α−1 X 1 1 1
α
∼ α−1
− α−1
=1−
i=1 i i=1 n (i + 1) (n + 1)α−1
donc : n
X 1 1  1−α

α
∼ 1 − n
i=1 i α−1

Le cas α = 1 : est déjà traité indépendamment.

2.2.2 L’étude d’une suite à l’aide des séries

L’idée qui fait intermédiaire suite-série est le fait d’étudier la somme partielle de la
série de terme vn = un+1 − un qui n’est autre que un+1 − u0 . Cela nous permet de déduire
la proposition suivante.

Proposition 2 ♦ 1 | Passage suite-série

soit (un )n∈N si on pose : vn = un+1 − un Alors :


n
X
vi = un+1 − u0 (2.1)
i=0

Si de plus, on a la divergence ie un −→ +∞ alors :


n
X
vi ∼ un+1 (2.2)
i=0

Exemple
l’exemple qu’on propose ici est de montrer que :

∃γ > 0 : Hn = ln(n) + γ + o(1)

Solution :
Il suffit de considérer : un = Hn = ln(n) puis l’étudier pour montrer sa convergence
vers un nombre qu’on a noté γ. pour ce fait, on pose : vn = un+1 − un , Montrer la

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25

convergence de vn revient à montrer la convergence de un . en effet :


1 n
 
vn = un+1 − un = + ln
n+1 n+1 !!
1 1 1 1 1
= + − + +O
n+1 n + 1 2 (n + 1)2 (n + 1)3
1 1

2 n2
P
Donc vn conv donc la suite (un ) conv également.

2.3 Séries Numériques définis explicitement


On verra dans cette section une utilisation indirecte des théorèmes précédentes pour
déterminer la nature des séries qui ne sont pas explicitement exprimées. En fait, il y en a
trois types selon la façon de définition de leur terme générale :
définit par récurrence.
définit par solution d’une équation.
définit par une intégrale [ces suites définies par intégrale seront vues ultérieurement
voir 4.2]

2.3.1 Suite Définit par récurrence

Exemple
Soit la suite définit comme suit :

a∈R Si n = 0
an = 
sin(an−1 ) Sinon
P
Mq : la série n an diverge
Solution :
En effet , On a :
∀n ∈ N : |an | ≤ max(a, 1) donc la suite est bornée.
∀n ∈ N : an+1 = sin(an ) ≤ an Donc la suite est décroissante.
Ce qui montre la convergence de la suite (an )n∈N . De plus :
lim an = lim an+1 = lim sin(an ) = sin(lim an )
Alors : lim an est une solution de l’équation : sin(x) = x qui n’admet qu’une seule
solution qui est 0 , donc lim an = 0.
L’idée pour traiter ce genre des suites est de chercher une équivalence de an , rappeler
bien le passage suite-série (2.2). On doit alors construire une telle suite qui diverge
1
vers l’infini... le choix le plus simple est : un = −→ +∞
an
Avec les mêmes notations de (2.2)
3
1 1 an − sin(an ) an − an + a6n + o(a3n ) an
vn = un+1 − un = − = = ∼
sin(an ) an sin(an )an sin(an )an 6

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26

Rappelons que :
n
1 X
= un ∼ vn
an k=1
P
Alors la série : n vn diverge, d’où par comparaison des séries en cas de divergence
(théorème | 17) :
n n
X X 1
vn ∼ an ∼
k=1 k=1 an
P
Donc la divergence de série n an étant équivalente à une suite divergente .

2.3.2 Suite définit par solution d’une équation

Exemple
soit n ∈ N l’équation x+ln(x) = n admet une solution unique qu’on note xn . Étudier
la convergence de n x1n .
P

Solution :
Une première observation qu’on peut remarquer est que
n
n = xn + ln(xn ) ≤ 2xn ∴ ≤ xn
2
ce qui montre que : ∀n ∈ N : xn ≥ 0 et que xn −→ +∞
De cela on déduit que : n = xn + ln(xn ) ∼ xn donc : x1n est une série à termes positifs
et x1n ∼ n1 donc la divergence de n x1n .
P

2.3.3 Suite définit par une somme


Pour cela on utilise le théorème de Fubini qui énonce :

Théorème 2 ♦ 10 | Théorème de Fubini

Soit (am,n )(m,n)∈N2 une suite numérique double. Les assertions suivantes sont équi-
valentes : P 
+∞
1. Pour tout n ∈ N, la série m⩾0 |am,n | converge et la série n⩾0 |a |
P P
m=0 m,n
converge.  
P+∞
2. Pour tout m ∈ N, la série n⩾0 |am,n | converge et la série m⩾0 |a |
P P
n=0 m,n
converge.
3. La série n⩾0 p+q=n |ap,q | converge.
P P
(p,q)∈N2
Auquel cas on dit que la suite double (am,n )(m,n)∈N2 est sommable, De plus on a les
égalités suivantes :

X +∞
X +∞
X +∞
X +∞
X +∞
X X
am,n = am,n = am,n = ap,q (2.3)
(m,n)∈N2 n=0 m=0 m=0 n=0 n=0 p+q=n
(n,m)∈N2

Il en résulte un corollaire très intéressant sur ce qu’on appelle produit de Cauchy :

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27

Corolaire 2 ♦ 2 | Produit de Cauchy


P P
Si n⩾0 un et n⩾0 vn deux
P séries numériques
 absolument convergentes alors leur
P n
produit de Cauchy n⩾0 p=0 up vn−p est absolument convergent et on a

 
+∞ n +∞ +∞
! !
X X X X
 up vn−p  = un × vn
n=0 p=0 n=0 n=0

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28

2.4 Série Entière | rayon de convergence

Soit (an )n∈N une suite à valeurs dans C.


Dans cette section, on étudiera un genre intéressant des séries, ce sont les séries entières
cad les séries de la forme : an z n tq z ∈ C , on cherche dans cette section une condition
P

sur z pour la série converge. On énonce d’abord un Lemme très important qui va nous
permettra de déterminer la forme de la région de convergence d’une manière plus précise.

Lemme 2 ♦ 1 | Lemme d’Abel

soit z0 , z1 ∈ C,
an z0n conv alors :
P
si pour z = z0 :

an z n conv
X
∀z ∈ C tq |z| < |z0 | :

an z1n div alors :


P
si pour z = z1 :

an z n div
X
∀z ∈ C tq |z| > |z1 | :

Cela peut être illustré comme suit :

z1
i z0

0 1

Figure 2.1 – une petite illustration de lemme d’Abel

Dans cette figure z0 est une point de convergence de série. . . Il donne comme consé-
quence la convergence de série en tout point dans le cercle rose (c.-à-d. lorsque |z| < |z0 |),
mais on ne peut rien dire la frontière en rouge.
D’autre part : z1 est une point de divergence de série... il résulte de cela que tout la en
gris ne contient que des points de divergence (c.-à-d. lorsque |z| > |z1 |.
De cela, on a déterminé la nature de série en tout point sauf le cercle blanche [et la fron-
tière rose] . . . pour fixer ce problème, on cherche à "maximiser" |z0 | et "minimiser" |z1 |
pour éliminer cette partie blanche. D’où la définition suivante :

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29

Définition 2 ♦ 1 | Définition de Rayon de Convergence

an z n tq z ∈ C par :
P
On définit le rayon de convergence pour la série entière :

an z n conv}
X
rcv = sup {|z| tq z ∈ C,
n

NB : avec les conventions.


Si {|z| tq z ∈ C, an z n conv} = ∅ : on convient rcv = 0
P
n

Si {|z| tq z ∈ C, an z n conv} = R+ : on convient rcv = +∞


P
n

on peut aussi noter : rcv = rcv((an )n∈N )

On peut déduire la méthode suivante qui permet en plusieurs cas de déterminer le rcv

Méthode 2 ♦ 1 | Détermination de rcv


Soit la série entière : an z n tq z ∈ C et soit r ∈ R+ , pour montrer que rcv = r
P

il suffit de vérifier ces deux conditions :


1. ∀x ∈ [0, r[ : an xn conv [ce qui fait ,généralement, l’appelle aux séries
P
n
géométriques].
an rn div [ cette cas est fréquente dans les exercices ].
P
2. n

Exemple
Mq rayon de convergence de série entière : n cos(n)z n est égal à 1 :
P

Solution :
soit x ∈ [0, 1[ on a : |cos(n)xn | = O(xn ) et comme |x| < 1 alors : n xn conv et par
P

conséquence n cos(n)xn conv.


P
P
Pour x = 1 : n cos(n) div, car (cos(n))n∈N div (donc ne converge pas vers 0) . . .
cela sera laissé exercice pour le lecteur.

Il y en a aussi les deux théorèmes suivants :

Théorème 2 ♦ 11 | Règle D’Alembert pour calculer le rcv

Soit la série entière : an z n tq z ∈ C tq [APCR] la suite (an )n∈N ne s’annule pas,


P
an+1
et si on pose [ sous la condition d’existence ] l = lim .
n→+∞ an
Sous ces deux conditions [ ne s’annule pas, existence de limite] on a :
1 1
rcv = = an+1
l lim
n→+∞ an

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30

Théorème 2 ♦ 12 | Comparaison des rcv

Soit les suites (an )n∈N et (bn )n∈N et, soit a = rcv((an )n∈N ) et b = rcv((bn )n∈N )
Alors, on a :
Si an = o(bn ) alors : a ≤ b
Si an = O(bn ) alors : a ≤ b
Si ∀n ∈ N : an ≤ bn alors : a ≤ b
Si an ∼ bn alors : a = b

Exemple
calculer rcv des séries entières suivantes :
P nn n
1. z
n n!
P R1 dt n
2. n 0 (1+t+t2 )n z

Solution :

1. Il suffit là appliquer la règle d’Alembert (les conditions sont bien vérifiées, la


suite ne s’annule pas ), en effet :

(n + 1)(n+1) n!
× n −→ e
(n + 1)! n n−→+∞

Et alors rcv= e.
2. Il suffit de remarque que : ∀t ∈ [0, 1] : (1+t) ≤ (1+t+t2 ) ≤ (1+2t+t2 ) = (1+t)2
et alors : Z 1
dt Z 1
dt Z 1
dt
≤ n
≤ =
0 (1 + t) 2n 0 (1 + t + t )2 0 (1 + t)n

Or :
Z 1
dt 1 1 1
 
n
= × 1 − n−1 ∼
0 (1 + t) n−1 2 n
Z 1
dt 1
De même : 2n

0 (1 + t) 2n
! !
XZ 1 dt XZ 1 dt
n
De plus rcv z = rcv z n = 1 et comme :
n 0 (1 + t)n n 0 (1 + t) 2n

! ! !
XZ 1 dt XZ 1 dt XZ 1 dt
n n
rcv 2n
z ≤ rcv 2 n
z ≤ rcv n
zn
n 0 (1 + t) n 0 (1 + t + t ) n 0 (1 + t)
!
XZ 1 dt
Ce qui donne : rcv zn = 1
n 0 (1 + t + t2 )n

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31

2.5 Exercices

Exercice Résolus 2 ♦ 2 | Développement asymptotique de série


Harmonique | extrait CNC’2021
n
X1
Pour tout entier naturel non nul n, on pose Hn = et un = Hn − ln(n),
k=1 k
1. (a). Justifier que la suite (un )n≥1 converge. On note γ ta limite.
n n−1
X 1 X 1
(b). Montrer que pour tout entier n tel que n ≥ 2, ≤ ln n ≤
k=2 k k=1 k
(c). En déduire que 0 ≤ γ ≤ 1.

2. On pose pour tout entier naturel non nul n, vn = un − γ.


+∞
1 n
X   
(a). Vérifier que γ = 1 + − ln .
n=2 n n−1
+∞
! !
X k 1
(b). En déduire que vn = ln − .
k=n+1 k−1 k
1 1
 
(c). Conclure que Hn = ln(n) + γ + +o .
2n n
1
3. On pose pour tout entier naturel non nul n ; wn = un − γ − .
2n
(a). Donner un équivalent simple de wn+1 − wn .
+∞
1 X
(b). Trouver un équivalence simple de : 3
k=n k
1 1 1
 
(c). Conclure que Hn = ln(n) + γ + − 2
+ o .
2n 12n n2

Solution :
1. (a). On a

un − un+1 = Hn − ln(n) − Hn+1 + ln(n + 1)


1 1
= ln(1 + ) −
n n+1
De plus
1 1 1 1
ln(1 + ) = − 2 + o( 2 )
n n 2n n
et
1 1 1 1 1 1
= 1 = − 2 + o( 2 )
n+1 n1+ n
n n n

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32

1 1 1
Par suite un − un+1 = + o( ) et (u n − un+1 ) ∼ .
2n2 n2 n→+∞ 2n2
1
Comme (un − un+1 ) ∼ alors (un − un+1 ) est positive à partir
n→+∞ 2n2
P 1
d’un certain rang , la série n2
converge , par comparaison la sé-
n≥1
(un − un+1 ) converge . Soit Sn la somme partielle de la série
P
rie
P n≥1
(un − un+1 ) . On a
n≥1

n
X
Sn = (uk − uk+1 ) = u1 − un+1
k=1

donc un = u1 − Sn−1 . La convergence de (un − un+1 ) entraine la


P
n≥1
convergence de (Sn )n≥1 et de la suite (un )n≥1 .
1 1 1
(b). Soit n ≥ 2,et 1 ≤ k ≤ n − 1 . Pour t ∈ [k, k + 1] on a ≤ ≤ ce
k+1 t k
qui donne
1 Z k+1
dt 1
≤ ≤ .
k+1 k t k

Donc
n−1
X 1 Z n
dt n−1
X 1
≤ ≤
k=1 k + 1 1 t k=1 k

ainsi
n n−1
X 1 X 1
≤ ln n ≤
k=2 k k=1 k

(c). D’après d) Hn − 1 ≤ ln n ≤ Hn − n1 , donc 1


n
≤ Hn − ln(n) ≤ 1 , par
passage à la limite on obtient 0 ≤ γ ≤ 1 .
n+1
 
2. (a). D’après c) on a un = u1 −Sn−1 et u1 = 1 de plus un −un+1 = ln −
n
1
, donc
n+1
n−1
X 1 1
un = 1 − ln(1 + ) −
k=1 k k+1
n
X 1 k
= 1+ − ln( )
k=2 k k−1

Par passage à la limite on obtient

+∞
1 n
X   
γ =1+ − ln
n=2 n n−1
.

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


33

(b). On a :
n +∞
X 1 k X 1 k
vn = un − γ = − ln( )− − ln( )
k=2 k k−1 k=2 k k−1

donc :
+∞
! !
X k 1
vn = ln −
k=n+1 k−1 k
C’est le reste de la série
! !
X k 1
ln −
k≥2 k−1 k

(c). On a
!
k 1 1 1
 
ln − = − ln 1 − −
k−1 k k k
1 1
= + o( )
2k 2 k2
   
k k
− k1 1
− k1 et
P 1

P
donc ln k−1 2 , les deux séries ln k−1 2k2
conver-
n→+∞ 2k
+∞
X 1
gents, donc les restes sont équivalents, ce qui donne vn ∼ 2
,
n→+∞
k=n+1 2k
ainsi
1
vn ∼
n→+∞ 2n
+∞
1 1

P
car si α > 1 alors kα n→+∞ (α−1)nα−1
.
k=n+1
1
On a vn = 2n
+ o( n1 ) donc :

1 1
 
Hn = ln(n) + γ + vn = ln(n) + γ + +o
2n n

1
3. On pose pour tout entier naturel non nul n ; wn = un − γ − 2n
.
(a). On a
1 1
wn+1 − wn = un+1 − un + −
2n 2(n + 1)
et
1 1
un − un+1 = ln(1 + )−
n n+1
donc
1 1 1
wn+1 − wn = − ln(1 + )+ + .
n 2(n + 1) 2n
Comme
1 1 1 1 1
ln(1 + ) = − 2 + 3 + o( 3 )
n n 2n 3n n

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


34

et
!
1 1 1
= ×
n+1 n 1 + n1
1 1 1 1
= − 2 + 3 + o( 3 )
n n n n
alors
1 1 1 1 1 1 1
   
wn+1 − wn = − + 2− 3 + − 2 + 3 + o( 3 )
n 2n 3n n 2n 2n n
1 1
= + o( 3 )
6n3 n
et
1
wn+1 − wn ∼
n→+∞ 6n3
(b). On a

1 −2
!
1 1 1
 
− = 1− 1+
n2 (n + 1)2 n2 n
1 2 1
  
= 1 − 1 − + o( )
n2 n n
2 1
= + o( 3 )
n3 n
donc
1 1 2
2
− ∼
n (n + 1)2 n→+∞ n3
P 1 1
− , n23
P
les deux séries n2 (n+1)2
convergent donc les restes sont équi-
valents , de plus
+∞ N
! !
X 1 1 X 1 1
2
− = lim −
k=n+1 k (k + 1)2 N →+∞
k=n+1 k 2 (k + 1)2
!
1 1
= lim 2

N →+∞ (n + 1) (N + 1)2
1
=
(n + 1)2

Ainsi
+∞
X 1 1
3

k=n k
n→+∞ 2n2

(c). On a pour tout entier naturel non nul n,


1 1
wn = un − γ − et wn+1 − wn ∼
2n n→+∞ 6n3

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


35

(wn+1 − wn ) converge.
P
donc la série
n−1
X
Remarquons que la somme partielle (wk+1 − wk ) = wn − w1 et
k=1
wn → 0 donc
n→+∞
+∞
X
(wk+1 − wk ) = −w1
k=1

et le reste
+∞
X 1 +∞
X 1
(wk+1 − wk ) ∼
k=n
n→+∞ 6 k=n k 3
donc
+∞
X 1 1
(wk+1 − wk ) = 2
+ o( 2 ).
k=n 12n n

Des relations
+∞
X
(wk+1 − wk ) = −w1
k=1
n−1
X +∞
X
= (wk+1 − wk ) + (wk+1 − wk )
k=1 k=n
1 1
= wn − w1 + 2
+ o( 2 ).
12n n

on a
−1 1
wn = 2
+ o( 2 ).
12n n
1
Comme Hn = wn + ln(n) + γ + 2n
alors
 
1 1 1
Hn = ln(n) + γ + 2n
− 12n2
+o n2

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Chapitre

3
LES SÉRIES DE FONC-
TIONS
1
2 Les objectifs
3
4 Les séries numériques
5
L’étude fonctions réelles

Les pré-requis

Savoir étudier une fonction définit par une série


numérique définit par un paramètre

INTRODUCTION DE CHAPITRE :
Dans ce chapitre, On considère une suite des fonctions (fn )n∈N
définit sur une ensemble A ⊂ C et à valeurs réelles. On étudiera
dans ce chapitre la fonction f définit par : f : x → ∞
P
n=0 fn (x)
sous le contraint de convergence. On verra les outils qui vont
nous aider à étudier cette fonction :
Leur limites/continuité : pour avoir une idée sur les
branches infinies
Leurs Dérivés/variations : qui nous indiquent la variation
/ la convexité. . .
38

3.1 Les quatre modes de convergences

3.1.1 Convergence Simple

Définition 3 ♦ 1 | Convergence Simple


P
Lorsque pour tout réel x dans A la série numérique : fn (x) converge vers un
P
réel noté f (x), on dit que la série des fonctions : fn converge simplement vers la
fonction : f : x → f (x) et on écrit :
X CV S
fn −−−→ f

Exemple
x
Montrez que la série des fonctions de terme générale : ( n(1+2nx) )n∈N∗ est simplement
convergente sur R+ :
Solution :
Soit x ≥ 0 :
P x
Étudions la convergence de série n n(1+2nx) , On a :

x 1
∼ 2
n(1 + 2nx) n

Ainsi la série : n n12 converge (série classique de Riemann - voir corr (1) ), alors
P
P x
la série n n(1+2nx) est également convergente. En conclut la convergence simple de
série.

3.1.2 Convergence Absolue

Définition 3 ♦ 2 | Convergence Absolue

Lorsque pour tout réel x dans A la série numérique : |fn (x)| converge vers un
P
P
réel, on dit que la série des fonctions : fn converge Absolument. Et si c’est le cas,
alors la série converge aussi simplement sur A vers une fonction : f : x → f (x) et
on écrit : X CV A
fn −−−→ f

Exemple
x
Montrez que la série des fonctions de terme générale : ( n(1+2nx2 ) )n∈N∗ est Absolument

convergente sur R :
Solution :
Soit x ∈ R :
P x
Étudions la convergence de série n n(1+2nx 2 ) , On a :

x 1

2
n(1 + 2nx ) |x| × n2

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


39

Ainsi la série : n n12 converge (série classique de Riemann - voir corr (1) ), alors la
P
P x
série n n(1+2nx 2 ) est également convergente. En conclut la convergence absolue de

série.

3.1.3 Convergence Normale

Définition 3 ♦ 3 | Convergence Normale

Lorsque la série numérique : ||fn ||A


P
P ∞ converge vers un réel, on dit que la série des
fonctions : fn converge Normalement. Et si c’est le cas, alors la série converge
aussi simplement sur A vers une fonction : f : x → f (x) et on écrit :
X CV N
fn −−−→ f

Méthode 3 ♦ 1 | Étude directe


Il suffit de calculer la norme infinie en fonction de n, par les méthodes enseignées en
terminale (table de variation), puis on examine la convergence de la série : ||fn ||A
P
∞ :
cela nous donne une condition nécessaire et suffisante de convergence normale.

Exemple
x
soit la série des fonctions de terme générale : ( n(1+2nx) )n∈N∗ , Étudier la convergence
+
normale de cette série sur R .
Solution :
posons pour tout n ∈ N∗ la fonction un : x → n(1+2nx) x
. soit n ∈ N∗ ,la fonction
un est dérivable sur R+ ainsi sa dérivée est : u′n (x) = n(1+2nx)
1
2 , donc la fonction est

+ 1
croissante, ainsi sa borne-sup est ||un ||R∞ = lim un (x) = 2
x→+∞ 2n

Méthode 3 ♦ 2 | En utilisant des conditions suffisantes


Dans les exercices, on rencontre souvent des questions type : (Mq la série converge
normalement / Mq la série ne converge pas normalement). C’est pour cela qu’on
préfère d’utiliser les conditions suffisantes parce qu’ils sont faciles à montrer :
S’il existe une suite (αn )n∈N tq :
1. ∀x ∈ A tq |fn (x)| ≤ αn
P
2. la série : n αn converge
P
Alors la série des fonctions n fn converge normalement
S’il existe une suite (αn )n∈N tq :
1. ∀x ∈ A tq |fn (x)| ≥ αn
P
2. la série : n αn diverge
P
Alors la série des fonctions n fn ne converge pas normalement

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


40

Exemple √
Mq la série des fonctions n e−x n converge normalement sur [1, +∞[.
P

Solution : √ √ √
on a clairement pour tout réel√ x ≥ 1 tq e−x n ≤ e− n la série n e− n est conver-
P

gente (il suffit de voir que e− n = o( n12 ) et appliqué une règle de comparaison vu en
(4)).
Cela montre la convergence normale de série.

3.1.4 Convergence Uniforme

Définition 3 ♦ 4 | Convergence Uniforme – Suite de fonctions

soit une suite des fonctions (un )n∈N définit sur une ensemble B ⊂ R. On dit que la
suite converge uniformément vers une fonction u : x ∈ A → u(x) lorsque :

∀ϵ > 0 ∃Nϵ ∈ N tq ∀n ≥ Nϵ On a : ∀x ∈ A tq |un (x) − u(x)| < ϵ

Définition 3 ♦ 5 | Convergence Uniforme – Série de fonctions


P 
n
Lorsque la suite des fonctions : k=0 fk n≥0 converge Uniformément vers une
P
fonction f , on dit que la série des fonctions : fn converge Uniformément. Et
si c’est le cas, alors la série converge aussi simplement sur A vers une fonction :
f : x → f (x) et on écrit :
X CV U
fn −−−→ f

Méthode 3 ♦ 3 | convergence normale


La convergence Normale entraine la convergence Uniforme.
Il suffit alors d’établir la convergence normale (qui nous amène à une série numé-
rique) pour montrer la convergence uniforme.

Exemple √
Dans l’exemple précédent, la série des fonctions n e−x n converge normalement sur
P

[1, +∞[ , et alors, elle converge uniformément sur [1, +∞[

Méthode 3 ♦ 4 | convergence du Reste


P
Pour que la série n fn converge uniformément, il faut et il suffit que le reste de
série converge uniformément vers la fonction nulle. c.-à-d. :
+∞
X CV U X A
fn −−−→ f SSI : fn −→ 0

n k=n

Exemple
L’exemple le plus classique est des séries de fonctions alternées :
n
Soit la série des fonctions n (−1) ,Mq, elle converge uniformément sur [ 21 , +∞[ .
P
nx

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


41

Solution :
n
Soit x ∈ [ 12 , +∞[ la série n (−1)
P
nx
converge étant une série alternée (voir propt (1)),
d’où la convergence simple de série des fonctions.
La convergence simple nous permet d’utiliser la méthode de convergence de
reste , car le reste existe.
(−1)k
P∞ 
On peut majorer le reste k=n+1 kx en utilisant l’extension de (1) on a pour
n≥1
tout réel x ∈ [ 21 , +∞[ :

X (−1)k 1 1
x
≤ x
≤ 1
k=n+1 k (n + 1) (n + 1) 2

Ainsi cela montre que :



X (−1)k [ 21 ,+∞[ 1
≤ 1 −→ 0
k=n+1 kx ∞ (n + 1) 2

D’où la convergence uniforme de série.

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


42

3.2 Étude pratique d’une série des fonctions


Dans cette section, on conserve toujours les notations de l’Introduction de chapitre.
Pour les exemples, on considère la fonction dite Zeta de Riemann définit par :
+∞
X 1
ζ : x ←− ζ(x) = x
n=1 n

Domaine de Définition : On rappelle que d’après corr (1) - Série Référentielle de


Riemann, la série n n1x converge ssi x > 1. Et donc c’est notre domaine de définition.
P

Énonçons dans ce qui suit les théorèmes qui permettent l’étude de cette fonction et les
appliquons sur elle-même.

3.2.1 Limite d’une série des fonctions

Théorème 3 ♦ 1 | Théorème de limite

soit a ∈ Ā, Lorsque les conditions suivantes sont vérifiées :


1. La fonction f est bien définie sur A.
2. Les fonctions fn admettent une limite en a .
P
3. La série des fonctions n fn converge uniformément vers f .
On a le résultat suivant :
P
La série n limx→a fn (x) converge
La fonction f admet une limite en a
La formule d’inversion :
+∞
X +∞
X
lim fn (x) = lim fn (x) (3.1)
x→a x→a
n=0 n=0

Exemple
Limite en +∞ :
Considérons la partie A = [2, +∞[ : un voisinage de +∞.
On a :
1. La fonction Zêta est bien définie sur A
2. Soit n ∈ N∗ : la fonction x −→ n1x admet une limite en +∞ qu’on notera ln ...
un calcul simple nous donne :

1 Si : n = 1
ln =
0 Sinon

3. La série converge normalement sur [2, +∞[ en effet :


1 1 X 1
∀x ∈ R : x
≤ 2 et une série numérique convergente
n n n n2

donc la série converge uniformément sur [2, +∞[

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


43

On conclut alors la formule d’inversion lim −Σ :


+∞
X
lim = ln = 1
x−→+∞
n=1

Limite en 1 :
Ici, on n’a pas de convergence uniforme sur un voisinage de 1, donc on cherche la
limite manuellement se dépendre de théorème de limite.
Solution :
Soit A > 0 , on a : n n1 diverge donc il existe un entier n ∈ N tq :
P

n
X 1
> 2A
k=1 k

1 1
Ensuite, on sait pour chaque k ∈ {1, .., n} : limx−→1 kx
= k
Donc il existe α > 0 tq pour tout x ∈ [1, 1 + α[ :

1 1 A
≥ −
kx k n
D’où pour tout x ∈ [1, 1 + α[ :
n n n
X 1 X 1 X A
ζ(x) ≥ x
≥ − ≥ 2A − A = A
k=1 k k=1 k k=1 n

Ce qui montre que ζ diverge vers +∞ en x = 1.

3.2.2 Continuité d’une série des fonctions

Théorème 3 ♦ 2 | Théorème de continuité

Lorsque les conditions suivantes sont vérifiés :


1. La fonction f est bien définie sur A.
2. Les fonctions fn sont continues sur A.
P
3. La série des fonctions n fn converge uniformément vers f .
On a le résultat suivant :
La fonction f est continue sur A.

Exemple
Montrons la continuité de la fonction Zêta sur chaque intervalle [a, +∞[ avec a un
réel supérieur strictement à 1.
Solution :
soit a un réel supérieur strictement à 1 ,On a :
1. La fonction ζ est bien définie sur [a, +∞[ (voir l’introduction de section)
2. soit n ∈ N∗ , La fonction x −→ n1x étant une composée des fonctions usuelle
(exponentielle avec une fonction affine) est continue sur [a, +∞[

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


44

3. La série converge normalement sur [a, +∞[ en effet :


1 1 X 1
∀x ∈ R : x
≤ a et une série numérique convergente
n n n na

donc la série converge uniformément sur [a, +∞[


Puis les conditions de théorème sont tous vérifiés, on déduit alors la continuité de
Zêta sur [a, +∞[.
Puisque ζ est continue sur [a, +∞[, ∀a > 0 alors elle est continue sur ]0, +∞[.(voir
sous-section III.5 pour comprendre plus ce genre de raisonnement)

3.2.3 Dérivés d’une série des fonctions

Théorème 3 ♦ 3 | Théorème de Dérivée première

Lorsque les conditions suivantes sont vérifiés :


1. La fonction f est bien défini sur A.
2. Les fonctions fn sont de classe C 1 sur A .
fn′ converge uniformément vers f .
P
3. La série des fonctions n

On a le résultat suivant :
P
La série n fn converge uniformément sur A
La fonction f est de classe C 1 sur A
La formule d’inversion :
+∞ +∞
!′
fn′
X X
= fn (3.2)
n=0 n=0

Exemple
Montrons que la fonction Zêta est de classe C 1 sur chaque intervalle [a, +∞[ avec a
un réel supérieur strictement à 1.
Solution :
soit a un réel supérieur strictement à 1 ,On a :
1. La fonction ζ est bien défini sur [a, +∞[ (voir l’introduction de section)
2. soit n ∈ N∗ , La fonction x −→ n1x étant une composée des fonctions usuelle
(exponentielle avec une fonction affine) est de classe C 1 sur [a, +∞[ et sa
dérivée est égale à − ln(n)
nx
3. La série des dérivées converge normalement sur [a, +∞[ en effet :

− ln(n) 1 X 1
∀x ∈ R : ≤ et une série numérique convergente (1)
n x ln(n)−1 na n ln(n)−1 na

donc la série des dérivés converge uniformément sur [a, +∞[


Puis les conditions de théorème sont tous vérifiés, on déduit alors la fonction Zêta
est de classe C 1 sur [a, +∞[.

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


45

Puisque ζ est de classe C 1 sur [a, +∞[, ∀a > 0 alors, elle est de classe C 1 sur
]0, +∞[.(voir sous-section III.5 pour comprendre plus ce genre de raisonnement)
Ainsi l’expression de Sa dérivée est :
+∞
− ln(n)
∀x ∈ R+ : ζ ′ (x) =
X

n=1 nx

On remarque bien que la dérivée est négative, la fonction Zêta et alors décroissante
sur R+ .

Théorème 3 ♦ 4 | Théorème des Dérivés supérieurs

Lorsque les conditions suivantes sont vérifiés :


1. La fonction f est bien définie sur A.
2. Les fonctions fn sont de classe C ∞ sur A .
fn(p) converge uniformément vers f , pour tout entier
P
3. La série des fonctions n
p ≥ 0.
On a le résultat suivant :
P
La série n fn converge uniformément sur A
La fonction f est de classe C ∞ sur A
La formule d’inversion :
+∞ +∞
!(p)

fn(p)
X X
∀p ∈ N : = fn
n=0 n=0

Exemple
Montrons que la fonction Zêta est de classe C ∞ sur chaque intervalle [a, +∞[ avec
a un réel supérieur strictement à 1.
Solution :
soit a un réel supérieur strictement à 1 ,On a :
1. La fonction ζ est bien définie sur [a, +∞[ (voir l’introduction de section)
2. soit n, p ∈ N∗ , La fonction x −→ n1x étant une composée des fonctions usuelle
(exponentielle avec une fonction affine) est de classe C ∞ sur [a, +∞[ et sa
p
dérivée p-ème est égale à (− ln(n))
nx
3. Les séries des -ème dérivés convergent normalement sur [a, +∞[ en effet, soit
p ∈ N∗ :

(− ln(n))p 1 X 1
∀x ∈ R : ≤ et une série numérique convergente (1)
nx ln(n)−p na n ln(n)−p na

donc la série des dérivés converge uniformément sur [a, +∞[


Puis les conditions de théorème sont tous vérifiés, on déduit alors la fonction Zêta
est de classe C ∞ sur [a, +∞[.
Puisque ζ est de classe C ∞ sur [a, +∞[, ∀a > 0 alors, elle est de classe C ∞ sur
]0, +∞[.(voir sous-section III.5 pour comprendre plus ce genre de raisonnement)

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


46

Ainsi l’expression de Ses dérivés sont :


+∞
(− ln(n))p
∀x ∈ R+ : ζ (p) (x) =
X

n=1 nx

On remarque bien que la deuxième dérivée (p = 2) est positive, la fonction Zêta et


alors convexe sur R+ .

3.2.4 Intégrale d’une série des fonctions

Théorème 3 ♦ 5 | Théorème de l’Intégrale

soit a, b ∈ A, Lorsque les conditions suivantes sont vérifiées :


1. La fonction f est bien définie sur A.
2. Les fonctions fn continues sur A .
P
3. La série des fonctions n fn converge uniformément vers f .
On a le résultat suivant :
P Rb
La série n a fn (x)dx converge
La fonction f est continue sur A
La formule d’inversion :
+∞ +∞
Z b ! Z b !
X X
fn (x)dx = fn (x) dx (3.3)
n=0 a a n=0

Exemple
Cherchons une primitive de la fonction Zêta ζ , en fait la fonction F : x −→ 2x ζ(u)du
R

est une primitive évidente. cherchons une expression de cette primitive sous forme
d’une somme.
On applique le théorème précédent sur l’ensemble A = [ min(2,x)2
, +∞[ (qui est de la
forme [a, +∞[) On a montré les trois conditions sur une telle sorte des ensemble
dans l’étude de continuité, il suffit d’énoncer la formule d’inversion :
+∞ +∞
Z x Z x
1 −1
+ C te
X X
ζ(u)du = u
du = x
2 n=1 2 n n=1 ln(n)n

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


47

Trace finale de la fonction Zêta

Figure 3.1 – Courbe de la fonction Zêta

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


48

3.2.5 Propriété de LOCALITÉ


Pour comprendre cette notion, on vous rappelle que la définition de la continuité
(resp. dérivabilité ) sur un ensemble : lorsque la fonction est continue (resp. dérivable) en
tout point de cet ensemble. En conséquence de cela, si on[veut démontrer la continuité
(resp. dérivabilité) d’une fonction sur un intervalle I = Iα il suffit de démontrer la
α∈A
continuité (resp. dérivabilité) de cette fonction sur tout intervalle Iα . On pourra de même
voir la classe comme une propriété local. Ainsi, on vous avertit de ne jamais utiliser des
assertions comme : " f est continue " sans indiquer la région de continuité. . . il faut dire
" f est continue sur l’intervalle ... "
On donne alors la méthode suivante :

Méthode 3 ♦ 5 | Étude sur un ouvert


Il est souvent de rencontrer des exercices qui proposent l’étude sur un intervalle
ouvert I =]a, b[ dont la convergence uniforme n’est pas établie, Dans ce cas, il est
ultime d’utilité de décomposé cet intervalle en union des intervalles faciles a traité
par exemple :
[
I =]a, b[= I = [α, b[
a<α<b
[
I =]a, b[= I = ]a, β]
a<β<b
[
I =]a, b[= I = ]a, β]
a<α<β<b
[ 1 1
I =]a, b[= I = [a + ,b − ]
n≥1 n n
Puis, on les étudie sur ces intervalles, on déduire l’étude sur l’intervalle tout entière.

3.3 Étude des séries entières


Dans toute cette section on considère deux suites complexes (an )n≥0 et (bn )n≥0 .
Dans cette section, on étudiera les séries de fonctions définit par : fa : z ∈ C −→ +∞ n
P
n=0 an z
(sous contrainte de convergence), et aussi fb définit de la même façon. On rappelle que ce
type de séries se caractérisent par un rayon de convergence qu’on note rcv (pour fa c’est
rcva et pour fb c’est rcvb ), Si rcv ̸= 0 alors :
La série converge sur Douv (0, rcv)
La série diverge sur C \ Dfer (0, rcv)
La région restante Souv (0, rcv) est indécidable, il faut toujours vérifier manuelle-
ment.
Notre étude sera restreinte sur Douv (0, rcv) où la convergence est sûre.

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


49

3.3.1 Étude dans C :


Dans cette sous-section, on spécifiera les théorèmes permettant la manipulation des
séries entières avec les opérations classiques (arithmétiques et fonctionnelles).

Théorème 3 ♦ 6 | Convergence — continuité

On a les deux propriétés suivantes :


P+∞
1. La série des fonctions : fa : z ∈ C −→ n=0 an z n converge normalement sur
tout disque Douv (0, r) tq : a < rcva
P+∞
2. La série des fonctions : fa : z ∈ C −→ n=0 an z n est continue sur le disque
ouvert Douv (0, rcv)

Théorème 3 ♦ 7 | somme — multiplication — dilatation

Posons : rcv = min(rcva , rcvb ) ,On a les trois propriétés suivantes :


1. ∀z ∈ Douv (0, rcv) :
+∞
(an + bn )z n
X
(fa + fb )(z) =
n=0

2. ∀z ∈ Douv (0, rcv) :


+∞ n
!
ak × bn−k z n
X X
(fa × fb )(z) =
n=0 k=0

 
3. soit λ ∈ C , ∀z ∈ Douv 0, rcv
|λ|
a
:

+∞
λ n an z n
X
fa (λz) =
n=0

Cette étude va nous permettra de faire le calcul de plusieurs séries à l’aide des nombres
complexes (voir chapitre-6). On énonce les deux séries qui vont nous permettra de faire
ces calculs.

—— Séries fondamentales ——
+∞
z
Xzn
∀z ∈ C e =
n=0 n!

+∞
1
zn
X
∀z ∈ D(0, 1) =
1 − z n=0

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


50

3.3.2 Étude dans R :


Dans les exercices pratiques, il est souvent suffisant de se restreindre à l’étude dans R.
Dans cette sous-section, on conserve la notation fa pour designer la série des fonctions
définit par : fa : x ∈ R −→ +∞ n
P
n=0 an x (sous contrainte de convergence), et de même pour
fb .

Théorème 3 ♦ 8 | Convergence — continuité — classe

On a les trois propriétés suivantes :


P+∞
1. La série des fonctions : fa : x ∈ R −→ n=0 an xn converge normalement sur
tout disque [−r, r] tq : r < rcva
P+∞
2. La série des fonctions : fa : x ∈ R −→ n=0 an xn est continue sur le disque
ouvert ] − rcva , rcva [
P+∞
3. La série des fonctions : fa : x ∈ R −→ n=0 an xn est de classe C ∞ sur le
disque ouverte ] − rcva , rcva [

Théorème 3 ♦ 9 | somme — multiplication — dilatation

Posons : rcv = min(rcva , rcvb ) ,On a les trois propriétés suivantes :


1. ∀x ∈] − rcv, +rcv[ :
+∞
(an + bn )xn
X
(fa + fb )(x) =
n=0

2. ∀x ∈] − rcv, +rcv[ :
+∞ n
!
ak × bn−k xn
X X
(fa × fb )(x) =
n=0 k=0

h i
3. soit λ ∈ C , ∀x ∈ − rcv
|λ|
a
, + rcv
|λ|
a
:

+∞
λ n an x n
X
fa (λx) =
n=0

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51

Théorème 3 ♦ 10 | Dérivation — Intégration

soit u, v ∈] − rcva , +rcva [,On a la formule de l’intégrale d’une série entière est :

soit x ∈ [−rcva , +rcva ] On a la formule de la dérivée d’une série entière est :


+∞ +∞
fa′ (x) = nan xn−1 = (n + 1)an+1 xn
X X

n=1 n=0

soit un entier p ≥ 1 , soit x ∈ [−rcva , +rcva ] On a la formule de la p-ème dérivé


d’une série entière est :
+∞ +∞
fa(p) (x) = Anp an xn−p = Apn+p an+p xn
X X

n=p n=0

3.3.3 Développement en série entière :

Définition 3 ♦ 6 | Fonction développable en série entière

soit un réel r > 0 et, soit f une fonction définit sur R,on dit que la fonction est
développable en série entière sur ] − r, +r[ssi :
il existe une suite des réels (an )n∈N tq :
an z n est supérieur à r :
P
le rayon de convergence rcva de la série entière n
rcva ≥ r
P+∞
∀x ∈ [−r, +r[ f (x) = n=0 an z n

On présente d’abord les fonctions usuelles et leurs développements en série entière, les
développements sont faciles à vérifier, mais il est recommandé de faire le calcule au moins
une fois vous-même pour s’habituer à ce genre de calcul.

Corolaire 3 ♦ 1 | Série usuelle qui se découle d’exponentielle


+∞
λn n
eλx =
X
x tq x ∈ R et λ ∈ C
n=0 n!
+∞
X 1 2n
cosh(x) = x tq x ∈ R
n=0 (2n)!
+∞
1
x2n+1 tq x ∈ R
X
sinh(x) =
n=0 (2n + 1)!
+∞
X (−1)n 2n
cos(x) = x tq x ∈ R
n=0 (2n)!
+∞
X (−1)n 2n+1
sin(x) = x tq x ∈ R
n=0 (2n + 1)!

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52

Corolaire 3 ♦ 2 | Série usuelle qui se découlent de somme géométrique


+∞
1
xn tq x ∈ [0, 1]
X
=
1 − x n=0
+∞
1
(−1)n xn tq x ∈ [0, 1]
X
=
1 + x n=0
+∞
X −1 n
ln(1 − x) = x tq x ∈ [0, 1]
n=1 n
+∞
X −(−1)n n
ln(1 + x) = x tq x ∈ [0, 1]
n=1 n
+∞
X (−1)n 2n+1
arctan(x) = x tq x ∈ [0, 1]
n=0 2n + 1
+∞
1
x2n+1 tq x ∈ [0, 1]
X
arcth(x) =
n=0 2n + 1

Ainsi, on présente ci - dessus les deux méthodes majeures qui permettent de développer
une fonction en séries entière :

Méthode 3 ♦ 6 | en utilisant les opérations arithmétiques et analytiques


Il suffit de décomposer la fonction en somme / produit / dérivé / primitive des
fonctions usuelles (exp/sin/cos/cosh/sinh/ln/arctan...)

Exemple
1
soit la fonction définit sur R \ {−1.2} par : f (x) = 2+x−x 2 . Calculer (s’il existe) le

développement limité de cette fonction.


Solution :
On vérifie facilement en réduisant au même dénominateur ou en décomposant la
fraction rationnelle en éléments simples que
!
1 1 1 1 1 1 1
 
f (x) = + = +
3 1+x 2−x 3 1 + x 2 1 − x/2

Il apparaît la somme de deux séries géométriques, la première de rayon de conver-


gence 1 et la seconde de rayon de convergence 2. Il en résulte que la somme aura 1
comme rayon de convergence. Alors, pour |x| < 1,

1 +∞ 1 +∞
X xn 1 +∞
!
1
 
(−1)n xn + (−1)n + n+1 xn
X X
f (x) = =
3 n=0 2 n=0 2n 3 n=0 2

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


53

Méthode 3 ♦ 7 | en utilisant les équations différentielles


pour développer une fonction f en série entière, on cherche une équation différentielle
vérifiée par f , et puis on cherche les solutions développables en série entière de cette
equa-diff ... par identification, on trouve le développement de f .

Exemple
soit la fonction définit sur ] − 1, +1[ par : f (x) = (arcsinh(x))2 . Calculer (s’il existe)
le développement limité de cette fonction.
Solution :
En effet, la fonction f est dérivable sur ] − 1, +1[ ainsi pour tout réel la dérivée est :

2 × arcsinh(x)
f ′ (x) = √
1 + x2
On note cette dérivée ϕ , on a ϕ est aussi dérivable et pour tout réel la dérivée est :

1− √ x × arcsinh(x) 1 − xϕ(x)
′ 1+x2
ϕ (x) = =
1+ x2 1 + x2
alors la fonction ϕ vérifie l’équa-diff (E) : (1 + x2 )y ′ + xy = 1 avec la condition
initiale : y(0) = 0.
Cherchons les solutions de cette équation qui sont développables en série entière.
On suppose par analyse-synthèse qu’une telle solution existe et de la forme y(x) =
+∞
an x n
X
avec x ∈] − r, +r[ . Si c’est le cas, on peut remplacer dans (E), et par
n=0
un calcul qu’on ne ferra pas ici, on trouve que la solution doit être :
+∞
(−1)n 4n (n!)2
!
x2n+1
X
y(x) =
n=0 (2n + 1)!

Cette série vérifie bien (E) et elle est de rayon de convergence = 1 ... puisque (E)
peut être transformer en problème de Cauchy-Lipschitz alors, il ne peut admettre
qu’une seule solution, Donc :
+∞
(−1)n 4n (n!)2
!
x2n+1
X
ϕ(x) = y(x) =
n=0 (2n + 1)!

Puis en intégrant ϕ on trouve le développement de f :


+∞
(−1)n 4n (n!)2
!
x2n+2
X
f (x) =
n=0 (2n + 2)!

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54

3.4 Exercices

Exercice Résolus 3 ♦ 1 | Étude d’une série des fonctions


h h
xn
On note, pour tout n ∈ N∗ : fn : 0; +∞ −→ R, x 7−→ fn (x) = n(x2n +1)
.
P
1. Montrer que la série d’applications n⩾1 fn converge simplement sur D =
[0; 1[∪]1; +∞[. On note S la somme de cette série d’applications.
2. Montrer que S est de classe C 1 sur D et étudier le signe de S ′ (x) pour x ∈ D.
3. Déterminer les limites de S en 1 et en +∞.
4. Dresser le tableau de variations de S.
5. Tracer l’allure de la fonction.

Solution :
1. Soit x ∈ [0; +∞[.
n n
Si 0 ⩽ x < 1, alors fn (x) = n(xx2n +1) ⩽ xn ⩽ xn . Comme |x| < 1, la série
géométrique n⩾1 xn converge, donc, par théorème de majoration pour
P
P
des séries à termes réels ⩾ 0, on conclut que la série n⩾1 fn (x) converge.
1 P
Si x = 1, alors fn (x) = 2n , donc la série n⩾1 fn (x) diverge.
Si x > 1, alors :
xn xn 1 1
fn (x) = 2n
⩽ 2n
= n
⩽ n
n (x + 1) nx nx x
Comme x1 < 1, la série géométrique n⩾1 x1n converge, donc, par théo-
P

rème de majoration pour des séries à termes réels ⩾ 0, on conclut que la


P
série n⩾1 fn (x) converge.
P
Finalement, la série d’applications n⩾1 fn converge simplement sur D =
[0; 1[∪]1; ∞[, et diverge en 1 .
2. soit a ∈ [0, 1[ :
P
n⩾1 fn converge simplement sur [0; a] , comme on vient de le voir en a).
Soit n ∈ N∗ . On a la fonction fn est de classe C 1 sur [0, a], pour tout
x ∈ [0, a] :
1 nxn−1 (x2n + 1) − xn 2nx2n−1 xn−1 (1 − x2n )
fn′ (x) = = .
n (x2n + 1)2 (x2n + 1)2
Soit n ∈ N et x ∈ [0; a]. On a :
xn−1 (1 − x2n ) xn−1 (1 + x2n )
|fn′ (x)| = ⩽
(x2n + 1)2 (x2n + 1)2
xn−1
= 2n ⩽ xn−1 ⩽ an−1 ,
x +1
Comme |a| < 1, la série géométrique n⩾1 an−1 converge, donc, par la
P

méthode de condition suffisante, il découle que :

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


55

fn′ converge normalement, donc uniformément, sur [0; a].


P
la série n⩾1

D’après le théorème du Cours sur convergence uniforme et dérivation, on


conclut que S est de classe C 1 sur tout segment [0, a] avec a ∈ [0, 1[ ... et
que l’on peut dériver terme à terme :
+∞ +∞
xn−1 (1 − x2n )
S ′ (x) = fn′ (x) =
X X
∀x ∈ [0, 1],
n=1 n=1 (x2n + 1)2

Par un raisonnement analogique on montre que pour tout a ∈]1, +∞[ :


P
n⩾1 fn converge simplement sur [a; +∞[ , comme on vient de le voir en
a).
Les fonctions fn sont de classe C 1 sur [a; +∞[ de même expression de
dérivé exprimé en avant.
Soit n ∈ N et x ∈ [a; +∞[. On a :

xn−1 (1 − x2n ) xn−1 (1 + x2n )


|fn′ (x)| = ⩽
(x2n + 1)2 (x2n + 1)2
xn−1 × 2x2n 2 2
= 2 ⩽ =
(x2n ) x4n−2n−n+1 xn+1
 n
2 1
⩽ n+1 = 2 × ,
a a
 n
−1 1 X
Comme |a | < 1, la série géométrique 2×
converge, donc, par
n⩾1 a
la méthode de condition suffisante, il découle que :

fn′ converge normalement, donc uniformément, sur [a; +∞[.


P
la série n⩾1

D’après le théorème du Cours sur convergence uniforme et dérivation, on


conclut que S est de classe C 1 sur tout segment [a; +∞[ avec a ∈]1, +∞[
... et que l’on peut dériver terme à terme :
+∞ +∞
xn−1 (1 − x2n )
S ′ (x) = fn′ (x) =
X X
∀x ∈ [a, +∞[,
n=1 n=1 (x2n + 1)2

Conclusion :
+∞ +∞
xn−1 (1 − x2n )
S ′ (x) = fn′ (x) =
X X
∀x ∈ D,
n=1 n=1 (x2n + 1)2

Il est clair alors que :


(
∀x ∈ [0; 1 [, S ′ (x) > 0
∀x ∈]1; +∞ [, S ′ (x) < 0

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56

3. Étude en 1 :
xn
On a, pour tout n ∈ N∗ : fn (x) = −→ 1 .
n(x2n +1) x−→1 2n
Soit A > 0 fixé. Puisque la
P 1
série numérique n⩾1 2n diverge et est à termes réels ⩾ 0, on a :
n
X 1
−→ +∞.
k=1 2k
n∞

PN
Il existe donc N ∈ N∗ tel que : 1
k=1 2k ⩾ 2A. On a :
+∞
X N
X
∀x ∈ D, S(x) = fn (x) ⩾ fk (x)
k=1 k=1
PN PN 1 PN 1
Comme k=1 fk (x) −→ k=1 2k , et que k=1 2k ⩾ 2A, il existe η > 0 tel que :
x→1

N
X
∀x ∈ D, |x − 1| ⩽ η =⇒ fk (x) ⩾ A.
k=1

On a donc :

∀A > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ D, |x − 1| ⩽ η =⇒ S(x) ⩾ A.

On conclut :

S(x) −→ +∞.
x→1

Étude en +∞ :

On rappelle que la série converge simplement sur [2; +∞[.


On a, pour tout n ∈ N∗ fixé :
xn xn 1
fn (x) = ∼ = −→ 0.
n (x2n + 1) x→+∞ nx 2n nxn x→+∞

càd : limx−→+∞ fn = 0
P
Montrons que la série d’applications n⩾1 fn converge normalement, donc
uniformément, sur [2; +∞[. On a :

xn xn
" "
∗ 1 1 1
∀n ∈ N , ∀x ∈ 2; +∞ , |fn (x)| = 2n
⩽ 2n
= n
⩽ n ⩽ n,
n (x + 1) nx nx x 2
P 2
comme la série géométrique n 2n converge donc : par la méthode de
condition suffisante

P
la série n⩾1 fn converge normalement, donc uniformément, sur [2; +∞[.
On conclut alors par théorème d’inversion limite-somme que :
+∞ +∞ +∞
X xn X xn X
lim 2n + 1)
= lim = 0=0
x−→+∞ n (x2n + 1)
n=1 n (x
x−→+∞
n=1 n=1

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57

4. Le tableau de variation :

x 0 1 +∞

f ′ (x) 0 − +

+∞
f
0 0

5. Trace de la fonction :

6. On peut s’intéresser aux comportement asymptotique de S au voisinage de


l’infinie
En effet , considérons la fonctions définit pour tout x ∈ [2, +∞[ par :
+∞ +∞
X xn+1 X
S(x) = x × S(x) = 2n
= ϕn (x)
n=1 n (x + 1) n=1
Utilisant théorème d’inversion limite-somme 3.1 :
Il est facile de vérifier que la série converge simplement sur [2; +∞[.
On a, pour tout n ∈ N ∖ {0, 1} fixé :
xn+1 xn+1 1
ϕn (x) = ∼ = −→ 0.
n (x2n + 1) x→+∞ nx 2n nxn−1 x→+∞

pour n = 1 :
x2 x2
ϕ1 (x) = ∼ =1 −→ 1.
(x2 + 1) x→+∞ x2 x→+∞

càd : 
1 Si n = 1
lim ϕn (x) =
x−→+∞ 0 Sinon
P
Montrons que la série d’applications n⩾1 ϕn converge normalement, donc
uniformément, sur [2; +∞[. On a : ∀n ∈ N∗ , ∀x ∈ [2; +∞[
xn+1 xn+1 1 1 2
|ϕn (x)| = 2n
⩽ 2n
= n−1
⩽ n−1 ⩽ n
n (x + 1) nx nx x 2
P 2
comme la série géométrique n 2n converge donc : par la méthode de
condition suffisante

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58

P
la série n⩾1 ϕn converge normalement, donc uniformément, sur [2; +∞[.

On conclut alors par théorème d’inversion limite-somme que :


+∞ +∞ +∞
X xn+1 X xn+1 X
lim 2n + 1)
= lim = 1 + 0=1
x−→+∞ n (x2n + 1)
n=1 n (x
x−→+∞
n=1 n=2

Cela montre que :

S(x) ∼ 1
x−→+∞ x

Exercice Résolus 3 ♦ 2 | une application inattendu de développe-


ment en série entière
Mq la fonction suivante définit sur R est de classe C ∞ :

 sin(x) Si x ̸= 0
x
f (x) = 
1 Sinon

Solution :
L’idée ici est de démontrer que la fonction est développable en série entière, et si c’est
le cas : la fonction sera de classe C ∞ immédiatement sur le disque de convergence.
Soit x ∈ R ∖ 0 :
P+∞ (−1)n 2n+1
n=0 (2n+1)! x
+∞
sin(x) X (−1)n 2n
f (x) = = = x
x x n=0 (2n + 1)!

Pour le cas x = 0 :
+∞
X (−1)n 2n +∞ X
0 = = 1 = f (0)
n=0 (2n + 1)! n=0

Ce qui montre que :


P+∞ (−1)n 2n+1
sin(x) n=0 (2n+1)! x
∀xR f (x) = =
x x
Alors f est développable en série entière, donc de classe C ∞ .

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


Chapitre

4
INTÉGRALES GÉNÉRA-
LISÉES
1
2 Les objectifs
3
4 Développement limité.
5
Manipuler les Inégalités.

Les pré-requis

Rencontre l’extension des intégrales de Riemann


sur un intervalle quelconque.
Savoir montrer la convergence/divergence d’une in-
tégrale généralisée.

INTRODUCTION DE CHAPITRE :
Dans ce chapitre, on acquerra l’un des compétences indispen-
sables pour faire le chapitre d’étude des fonctions définit par
une intégrale généralisée, ce qui est le tiers de programme
d’analyse. Dans ce chapitre :
1. On prend I un intervalle de R.
On rappelle que les intervalles de R sont d’une des formes
suivante : ( [a, b] , [a, b[ , ]a, b] , ]a, b[) qu’on traitera
chaque tout seul.
2. Une fonction définie sur cet intervalle f : x ∈ I −→ f (x).
On supposera la fonction est continue par morceaux sur
cet intervalle.
60

4.1 Définitions et propriétés fondamentales

4.1.1 Définition de la convergence d’une intégrale Définition de l’inté-


grabilité
Pour ne pas sortir de cadre de ce livre, on ne redéfinira pas l’intégrabilité au sens de
Riemann, en fait, on rappellera la propriété qui nous suffira pour la compréhension du
contenu de cet ouvrage...

Proposition 4 ♦ 1 | Intégrabilité sur un segment

Supp que l’intervalle I est un segment, c.-à-d. s’écrit sous la forme I = [a, b] (avec
a < b deux réels)
ALORS : la fonction f est intégrable au sens de Riemann sur I.

En outre, cette propriété va nous permettre de définir dans les cas restants :

Cas d’un intervalle semi-ouvert :

Définition 4 ♦ 1 |

Supp que l’intervalle I s’écrit sous la forme : [a, b[ avec b ∈ R ∪ {+∞} (resp. ]a, b]
avec a ∈ R ∪ {−∞} ).
Z b
On dit que l’intégrale f (x)dx converge lorsque :
a Z x
La fonction F : x ∈ [a, b[ −→ F (x) = f (u)du admet une limite finie en b. Et
a
dans ce cas :
Z b Z
f (x)dx = lim F (x) qu’on note également f (x)dx
a par def x→b I

Z b
() resp. La fonction F : x ∈]a, b] −→ F (x) = f (u)du admet une limite finie en
x
a.Et dans ce cas :
Z b Z
f (x)dx = lim F (x) qu’on note également f (x)dx
a par def x→a I

NB : la fonction F qu’on a défini dans les deux cas est bien définie puisque f
est continu par morceaux en tout segment [a, x] tq : a ≤ x < b (resp. [x, b] tq :
a < x ≤ b)

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


61

Cas d’un intervalle ouvert :

Définition 4 ♦ 2 |

Supp que l’intervalle I s’écrit sous la forme : [a, b[ avec a, b ∈ R ∪ {+∞, −∞}. Soit
c ∈]a, b[.
Z b
On dit que l’intégrale f (x)dx converge lorsque :
a Z x
La fonction F : x ∈]a, b[ −→ F (x) = f (u)du admet une limite finie en a et en b.
c
Et dans ce cas :
Z b Z
f (x)dx = lim F (x) − lim F (x) qu’on note également f (x)dx
a par def x→b x→a I

NB : la fonction F qu’on a défini dans les deux cas est bien définie puisque f est
continu par morceaux en tout segment [c, x] si : c ≤ x < b et [x, c] tq : a < x ≤ c

Définition de l’intégrabilité

Définition 4 ♦ 3 | Définition de l’intégrabilité


Z
On dit que la fonction f est intégrable sur l’intervalle I lorsque l’intégrale |f (x)|dx
I
converge.
NB : Lorsque la fonction f est positive, la notion de l’intégrabilité se confondre avec
la notion de la convergence de l’intégrale.

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


62

4.1.2 MÉTHODES — Intégrabilité des fonctions


On suppose dans cette sous-section que la fonction f est bien positive, et on considère
une autre fonction g définit sur le même intervalle que g est également continue par
morceaux et positive sur cet intervalle.
Alors : la notion de convergence, d’intégrale et d’intégralité se confondre. . . on préfère
utiliser la notion d’intégrabilité.

Théorème 4 ♦ 1 | la comparaison des intégrales

On suppose ici que l’intervalle I = [a, b[... On a les assertions suivantes qui dé-
montrent l’intégrabilité de f .
1. Si f (x) ≤ g(x) ∀x ∈ I et la fonction g est intégrable sur I :
Alors : f est aussi intégrable sur I.
2. Si f (x) = o (g(x)) et la fonction g est intégrable sur I :
x→b
Alors : f est aussi intégrable sur I.
3. Si f (x) = O (g(x)) et la fonction g est intégrable sur I :
x→b
Alors : f est aussi intégrable sur I.
4. Si f (x) ∼ g(x) et la fonction g est intégrable sur I :
x→b
Alors : f est aussi intégrable sur I.
On suppose ici que l’intervalle I =]a, b]... On a les assertions suivantes qui dé-
montrent l’intégrabilité de f .
1. Si f (x) ≤ g(x) ∀x ∈ I et la fonction g est intégrable sur I :
Alors : f est aussi intégrable sur I.
2. Si f (x) = o (g(x)) et la fonction g est intégrable sur I :
x→a
Alors : f est aussi intégrable sur I.
3. Si f (x) = O (g(x)) et la fonction g est intégrable sur I :
x→a
Alors : f est aussi intégrable sur I.
4. Si f (x) ∼ g(x) et la fonction g est intégrable sur I :
x→a
Alors : f est aussi intégrable sur I.

Rappelez bien que dans tout le chapitre on suppose que f est continue
par morceaux sur l’Intervalle I, N’oublier pas à mentioner cela dans la
rédaction de vos exercices

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


63

Méthode 4 ♦ 1 | En utilisant la comparaison aux intégrales classiques :


Il suffit d’utiliser le théorème précédent en comparons l’intégrale aux intégrales clas-
siques qu’on citera dans le corollaire suivant. . . On peut aussi penser à utiliser le
développement limité si la fonction n’est pas évidente à se comparer.

Corolaire 4 ♦ 1 | Intégrales classiques

1. Sur [1, +∞[ :


Z +∞
1
(a). dx converge ssi : α > 1
1 xα
Z +∞
(b). e−αx dx converge ssi : α > 0
1
Z +∞
1
(c). dx converge ssi : (α > 1) ou bien (α = 1 et β > 1)
e xα ln(x)β
2. Sur ]0, 1] :
Z 1
1
(a). dx converge ssi : α < 1
0 xα
Z 1
e 1
(b). dx converge ssi : (α < 1) ou bien (α = 1 et β > 1)
0 x ln(x)β
α

Exemple √
x sin(1/x2 )
Étudier l’intégrabilité de f : x 7→ ln(1+x)
sur [1, +∞[.

Solution :

On a la fonction f est continue sur [1, +∞[.


√  
x 1 1
On a f (x) ∼ x2

ln(1+x) x→+∞ x3/2 ln(1+x)
= o x3/2
.
x→+∞ x→+∞
Donc f est intégrable sur [1, +∞[, par la méthode de comparaison à l’intégrale de
Riemann (1).

x sin(1/x2 )
Exemple Étudier l’intégrabilité de f : x 7→ ln(1+x) sur ]0, 1].
Solution :

On a la fonction f est continue sur ]0, 1].


√ √
x x x √1
On a f (x) ≤ ln(x+1)
, et puisque : ln(x+1)
= ln(x+1)
× ∼ 1
x x→0 x1/2

Donc f est intégrable sur ]0, 1], par la méthode de comparaison à l’intégrale de
Riemann (1).

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64

Méthode 4 ♦ 2 | En utilisant CHÂLES :


On a vu précédemment les cas où I = [a, b[ ou bien I =]a, b], Pour le cas où I =]a, b[
on peut utiliser la relation de CHÂLES pour revenir au cas de I = [a, b[ ou bien
I =]a, b] ...
En effet, soit c ∈]a, b[ :
Z b Z c Z b
L’intégrale f (x)dx converge SSI Les deux intégrales f (x)dx et f (x)dx
a a c
converge et dans ce cas :
Z b Z c Z b
f (x)dx = f (x)dx + f (x)dx
a a c

Exemple
Dans l’exemple précédent, on a montré l’intégrabilité de la fonction

x sin (1/x2 )
f : x 7→
ln(1 + x)

sur [1, +∞[ et sur ]0, 1]


Alors, elle est intégrable sur ]0, +∞[.

4.1.3 MÉTHODES — Convergence d’intégrales généralisées

Théorème 4 ♦ 2 |
Z
Si une fonction f est intégrable dans un intervalle I, alors l’intégrale f (x)dx
I
converge.

Méthode 4 ♦ 3 | En utilisant l’intégrabilité :


Pour Étudier la convergence d’une intégrale, il suffit d’étudier l’intégrabilité pour se
rendre aux méthodes de sous-section précédente.

Méthode 4 ♦ 4 | En utilisant la Définition :


Il est généralement très utile d’utiliser la définition pour montrer l’intégrabilité. . .
Cela se fait en pratique en considérons un X ∈ I = [a, b[ (resp. X ∈ I =]a, b]) puis
Z X
en essaie à montrer que la fonction F (X) = admet une limite finie en b (resp.
Z b a

F (X) = admet une limite finie en a ) à l’aide des manipulations classiques des
X
intégrales sur un segment (Intégration par partie, changement de variable ...).

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65

Exemple
t
Soit α > 0, soit la fonction fα : t 7→ sintα
Z +∞
sin t
Montrer que dt est convergente.
1 tα
1. cas : α > 1 :
t
On a pour tout t > 0, sin tα
⩽ t1α . La fonction t 7→ t1α est intégrable sur [1, +∞[
lorsque α > 1. Donc fα est intégrable sur [1, +∞ [ et 1+∞ fα (t)dt converge.
R

2. cas : 0 < α ≤ 1 :
Soit X > 1. En intégrant par parties, on obtient
Z X X
sin t cos t Z X
cos t cos X Z X
cos t

α
dt = − α −α α+1
dt = cos 1 − α
−α dt
1 t t 1 1 t X 1 tα+1

cos t
Puisque α + 1 > 1, on montre comme précédemment que t 7→ α+1 est inté-
Z X t
cos t
grable sur [1, +∞ [ , alors la fonction X 7→ dt admet une limite finie
1 tα+1
cos X
et 1X sin t
R
lorsque X tend vers +∞, il en est de même pour α tα
dt.
R +∞ sin t X
Ce qui donne la convergence de 1 tα
dt.

4.1.4 MÉTHODES — Divergences d’intégrales généralisées

Méthode 4 ♦ 5 | une condition suffisante pour les intervalles infinis


On suppose que l’intervalle I = [a, +∞[ : Si la fonction f admet une limite en +∞
Z +∞
différente de 0 alors l’intégrale : f (x)dx diverge.
a

Exemple x
Z +∞ 
1
Expliquer pourquoi l’intégrale 1+ dx diverge.
0 x

Méthode 4 ♦ 6 | Réciproque des comparaisons


Il suffit d’utiliser la réciproque des règles de comparaison lorsque la fonction étudiée
est positive et l’intervalle I est de l’un des formes [a, b[ ou bien ]a, b].

Exemple Z +∞
Montrer que si x ≤ 0 alors l’intégrale tx e−t dt diverge.
0
Solution :
soit x ≤ 0,donc −x ≥ 0 :
1. si 0 ≤ −x ≤ 1 : Z +∞
Il suffit de Montrer que l’intégrale tx e−t dt diverge.
1
En effet :
la fonction f : x 7→ tx e−t est continue par morceaux sur [1, +∞[

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66

Z +∞
1
on a : e−t = o (1) donc : tx e−t = o ( t−x
1
) ... ainsi diverge.
t→+∞ t→+∞ 1 t−x
Z +∞ Z +∞
Donc l’intégrale tx e−t dt diverge, et par conséquence : tx e−t dt
1 1
2. si −x > 1 : Z 1
Il suffit de Montrer que l’intégrale tx e−t dt diverge.
0
En effet :
la fonction f : x 7→ tx e−t est continue par morceaux sur ]0, 1]
Z 1
1
on a : e−t ∼ 1 donc : tx e−t ∼ t−x 1
1 ... ainsi diverge.
t→+∞ t→+∞ 0 t−x
Z 1 Z +∞
x −t
Donc l’intégrale t e dt diverge, et par conséquence : tx e−t dt
0 1

Méthode 4 ♦ 7 | En utilisant la définition


La définition forme une condition nécessaire et suffisante, donc on peut l’utiliser
pour montrer la divergence d’une intégrale. (On utilise IPP,CHÂLES...)

Exemple

Méthode 4 ♦ 8 | En utilisant le CRITÈRE DE CAUCHY


Supp que l’intervalle I = [a, b[ (resp. I =]a, b] ). On cherche une suite (bn )n∈N (resp.
une suite (an )n∈N ) à valeur dans I tq : bn −→ b (resp. an −→ a)
X Z bn+1 X Z an+1
Si de plus : la série f (x)dx diverge (resp. la série f (x)dx diverge)
n bn n an
Z b
Alors : l’intégrale f (x)dx diverge également.
a

Exemple
Z +∞
| sin(x)|
Montrer que l’intégrale dx diverge.
π x
Solution :
prenons la suite (bn = nπ)n∈N , On a :
Z (n+1)π
| sin(x)| Z (π
| sin(u)|
dx = du en utilisant le changement : u = x − nπ
nπ x 0 u + nπ
Z (π
sin(u)
≥ du
0 (1 + n)π
!
Z (π
1
= sin(u)du
0 (1 + n)π
2
=
(1 + n)π
2
∼ qui est une suite harmonique divergente

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67

4.2 Théorèmes de convergence dominée

Les trois théorèmes suivants sont admis, elles permettent de manipuler les suites/séries
des intégrales... Ils sont les plus puissants dans le programme ! !.

Théorème 4 ♦ 3 | Théorème de convergence dominée pour les suites

soit I un intervalle, et (fn )n∈N une suite des fonctions définit sur I, Lorsque les
conditions suivantes sont vérifiés :
1. pour tout entier n la fonction fn est continue par morceaux sur I.
CV S sur I
2. fn −−−−−−→ f avec f une fonction définit sur I et continue par morceaux sur
cet intervalle.
3. Il existe une fonction ϕ continue par morceaux et intégrable sur I tq :

∀n ∈ N : |f (x)| ≤ ϕ(x) ∀x ∈ I

On a le résultat suivant :
f et fn sont intégrables sur I pour tout entier n ∈ N.
Z 
La suite fn (x)dx converge.
I n∈N
La formule d’inversion :Z Z
lim fn (x)dx = lim fn (x)dx (4.1)
n→+∞ I I n→+∞

Théorème 4 ♦ 4 | Théorème de convergence dominée pour les séries

soit I un intervalle, et (fn )n∈N une suite des fonctions définit sur I, Lorsque les
conditions suivantes sont vérifiés :
1. pour tout entier, n la fonction fn est continue par morceaux sur I.
CV S sur I
fn −−−−−−→ f avec f une fonction définie sur I et continue par morceaux
P
2. n
sur cet intervalle.
3. Il existe une fonction ϕ continue par morceaux et intégrable sur I tq :
n
X
∀n ∈ N : fn (x) ≤ ϕ(x) ∀x ∈ I
k=0

On a le résultat suivant :
f et fn sont intégrables sur I pour tout entier n ∈ N.
XZ
La série fn (x)dx converge
n I

La formule d’inversion :
+∞ +∞
Z Z !
X X
fn (x)dx = fn (x) dx (4.2)
n=0 I I n=0

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68

Théorème 4 ♦ 5 | Théorème d’intégration terme à terme

soit I un intervalle, et (fn )n∈N une suite des fonctions définit sur I, Lorsque les
conditions suivantes sont vérifiés :
1. pour tout entier n la fonction fn est continue par morceaux sur I.
CV S sur I
fn −−−−−−→ f avec f une fonction définit sur I et continue par morceaux
P
2. n
sur cet intervalle.
Z
X
3. La série |f (x)|dx converge
n I

On a le résultat suivant :
f est intégrable sur I.
XZ
La série fn (x)dx converge
n I

La formule d’inversion :
+∞ +∞
Z Z !
X X
fn (x)dx = fn (x) dx (4.3)
n=0 I I n=0

Ces théorèmes peuvent avoir une application directe, comme le montre l’exemple sui-
vante :

Exemple
Montrer les formules suivantes :
Z +∞
sin(nx)
1. dx
0 1 + nx + x2
+∞
X Z +∞ 1 π +∞
X 1
2. 2 2
dx =
n=1 0 n+n x 2 n=1 n3/2
1. (a). On a pour tout entier n, la fonction fn est continue sur [0, +∞[ donc
également continue par morceaux.
sin(nx) sin(nx)
(b). Soit x ∈ [0, +∞[ alors : 2
∼ −→ 0
1 + nx + x nx
sin(nx)
ainsi pour x = 0 la fonction ∼ 0 −→ 0 donc la suite des
1 + nx + x2
fonctions convergent simplement vers la fonction null sur [0, +∞[
1 1
(c). Pour tout x ⩾ 0, |fn (x)| ⩽ 1+x 2 . Ainsi φ : x 7→ 1+x2 est intégrable sur

[0, +∞[.
Les hypothèses de théorème de convergence dominée étant vérifiées alors on
obtient :
Z +∞
sin(nx) Z +∞
sin(nx) Z +∞
lim dx = lim dx = 0dx = 0
n→+∞ 0 1 + nx + x2 0 n→+∞ 1 + nx + x2 0

1
2. Posons pour tout n ∈ N la fonction : fn : x ∈ R∗+ 7→
n + n2 x2
1
(a). Soit x > 0. On a fn (x) ∼ n2 x2 et la série numérique fn (x) converge.
P
n→+∞
La série de fonctions fn converge simplement sur R∗+ , On note sa limite
P

S. alors : S(x) = +∞ 1
P
n=1 n+n2 x2 .

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69

(b). La fonction fn est continue par morceaux sur R∗+ , pour tout entier n.

Il faut bien noter que : La fonction S ne peut pas etre calculé


explicitement ce qui nous empêche à démontrer qu’elle est continue
par morceaux, donc on montre qu’elle est continue par morceaux
en l’étudions comme fonction définit par une série.

Montrons que la fonction S est bien continue par morceaux sur


R∗+ .
Pour cela on montre la continuité en tout segment [a, +∞[. En effet, soit
a>0:
P
I. La série n fn converge simplement vers S donc S est bien définie
sur [a, +∞[.
II. Chacune des fonctions fn est continue sur [a, +∞[.
III. Pour tout n ∈ N∗ , la fonction fn est décroissante alors pour tout
x ⩾ a, on a : |fn (x)| ⩽ fn (a).
P P
Puisque fn (a) converge, la série fn converge normalement sur
[a, +∞ [ .
Donc S est continue sur tout intervalle [a, +∞[ où a > 0. Finalement S
est continue sur R∗+ .
(c). Soit n ∈ N∗ . et pour A > 0, on a

Z A Z A
1 ZA 1 n √
|fn (t)| dt = fn (t)dt = 2 2 1 dt = 2
Arctan(A n).
0 0 n 0 t +n n

On obtient :
Z +∞ Z +∞
π
|fn (t)| dt = fn (t)dt = qui est une série convergence
0 0 2n3/2
Le théorème d’intégration terme à terme donne d’une part l’intégrabilité de S
sur R∗+ , et d’autre part, on obtient la formule voulue :
+∞
X Z +∞
1 Z +∞
π +∞
X 1
dx = S(t)dt =
n=1 0 n + n2 x2 0 2 n=1 n3/2

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70

On outre, il se peut que l’intégrale ait des bornes non fixes (on peut pas alors utiliser
directement les théorèmes parcequ’ils supposent que l’intervalle est fixes) dans ce cas on
peut utiliser la méthode suivante :

Méthode 4 ♦ 9 | Intégrales aux bornes non fixes


Dans ce cas on peut penser à utiliser l’un des méthodes suivantes :
1. On fait un changementZ de variable, par exemple :
n
une intégrale de type peut traité en utilisant le changement de variable
0
x
u = n.
2. En utilisant la fonction
Z nindicatrice, par exemple :
une intégrale de type fn (x)dx peut traiter en utilisant la formule suivante :
0
Z n Z +∞
fn (x)dx = fn (x)1[0,n] (x)dx
0 0

Exemple
Montrer la formule suivante :
Z n n Z +∞
u

lim (− ln u) 1 − du = (− ln u)e−u du
n→+∞ 0 n 0

Soit fn et f définies sur ]0, +∞[ par :

si n ≤ x
(

x
n
0
fn (x) = − ln(x) 1 − × 1[0,n] (x) = 
x
n
n − ln(x) 1 − n
si 0 < x ≤ n

et
f (x) = (− ln x)e−x

On applique le théorème de la convergence dominée :


1. fn est continue par morceaux sur ]0, +∞[
2. Soit x ∈ ]0, +∞[ pour tout n ∈ N , n ≥ x on a
n n
x x
 
fn (x) = − ln(x) 1 − et 1− → e−x
n n n→+∞

donc fn (x) → − ln(x)e−x .


n→+∞
Par suite la suite de fonctions (fn )n≥1 converge simplement sur ]0, +∞[ vers
f , Ainsi f est continue sur ]0, +∞[ donc continue par morceaux sur ]0, +∞[.
 n
3. Si 0 < x ≤ n on a 1 − nx ≤ e−x donc |fn (x)| ≤ |ln x| e−x = |f (x)| , inégalité
qui est aussi valable sur [n, +∞[ .
La fonction f est intégrable sur ]0, +∞[ car :
f (x) = o( x12 ) et f (x) = o( 11 ) .
x→+∞ x→0 x2
Ainsi les fn sont dominées sur ]0, +∞[ par une fonction intégrable.

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


71

Z +∞ Z +∞
Le théorème de la convergence dominée donne lim fn (u)du = f (u)du
n→+∞ 0 0
, qui s’écrit :
Z n n Z +∞
u

lim (− ln u) 1 − du = (− ln u)e−u du.
n→+∞ 0 n 0

4.3 Exercices

Exercice Résolus 4 ♦ 1 | Une ensemble intéressante :


Dans tout le problème, on note :
S : { l’ensemble des fonctions f : R+ → R, continues sur R+ , telle que, pour tout
réel x > 0, la fonction t 7→ f (t)e−xt soit intégrable sur R+ } . Soit f ∈ S,
1. Montrer que l’intégrale suivante est convergente pour tout réel x > 0 et tout
entier n ≥ 0 : Z +∞
tn f (t)e−xt dt
0

2. Montrer que chacune des fonctions suivantes est un élément de S :


t 7→ e−αt pour tout α > 0
1
t 7→ tα
pour tout α > 1

Solution :
Soit f ∈ S,
1. Soit x > 0 et n ∈ N∗ :

on a : la fonction t 7→ tn f (t)e−xt est continue par morceaux sur l’inter-


valle : [0, +∞[.
tn f (t)e−xt x
Ainsi, on a : − x2 t
= tn e− 2 t ce qui montre que :
f (t)e
x
 
tn f (t)e−xt = o f (t)e− 2 t
x→+∞

x
La fonction t 7→ f (t)e− 2 t étant intégrable, alors, on déduit que l’intégrale :
Z +∞
tn f (t)e−xt dt est convergent.
0
2. (a). soit α > 0 et x > 0 :
Z +∞ Z +∞
−xt −αt
e e dt = e−(x+α)t dt qui est convergente, car α + x > 0
0 0

(b). soit α > 0 et x > 0 : On écrit :


Z +∞
1 Z 1
−xt 1
Z +∞
1
e−xt α
dt = e α
dt + e−xt α dt
0 t 1 t 1 t

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72

Puis on montre les deux intégrales convergentes :


la fonction t 7→ e−xt t1α est continue par morceaux sur ]0, +∞[ donc
sur les deux intervalles ]0, 1] et [1, +∞[
Au voisinage de Z0 :
+∞ 1
e−xt t1α ∼ t1α ainsi dt converge.
x→0 0 tα
Z +∞
1
Alors : e−xt α dt converge également.
0 t
Au voisinage de +∞ Z:
 x
 +∞ x
e−xt t1α = o e− 2 t ainsi e− 2 t dt converge.
x→0 0
Z +∞
1
Alors : e−xt α dt converge également.
0 t

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Chapitre

5
INTÉGRALES PARAMÉ-
TRÉS
1
2 Les objectifs
3
4 Les généralisées
5
L’étude fonctions réelles

Les pré-requis

Savoir étudier une fonction définit une paramétrée

INTRODUCTION DE CHAPITRE :
Dans ce chapitre, On considère une fonction à deux variables
f : (x, t) ∈ A × I 7→ f (x, t) avec A ⊂ C et I un intervalle de R.
On propose Z d’étudier dans ce chapitre la fonction f définit par :
F : x → fx (t)dt sous le contraint de convergence. On verra
I
les outils qui vont nous aider à étudier cette fonction :
Leur limites/continuité : pour avoir une idée sur les
branches infinies
Leurs Dérivés/variations : qui nous indiquent la variation
/ la convexité ...
74

5.1 Étude pratique d’une intégrale paramétré


Dans cette section, on conserve toujours les notations de l’Introduction de chapitre.
Pour les exemples, on considère la fonction dite Gamma d’EULER définit par :
Z +∞
Γ : x ←− Γ(x) = tx−1 e−t dt
0

Domaine de Définition : On rappelle que d’après un exemple précédent 4.1.4, l’inté-


R +∞ x−1 −t
grale 0 t e dt diverge lorsque x ≤ 0.
Reste à montrerR qu’elle converge
R +∞ x −t
pour x > 0, en effet : on divise l’intégrale en deux parties
1 x−1 −t R +∞ x−1 −t
0 t e dt = 0 t e dt + 1 t e dt , puis on montre que chacune converge.
Soit x > 0 on a :
1. la fonction x 7→ tx−1 e−t est continue par morceaux sur ]0, +∞[ donc sur les deux
intervalles ]0, 1] et [1, +∞[.
2. Traitons chaque intervalle toute seule :
pour ]0, 1] :
1
tx−1 e−t ∼ 1−x ainsi comme 1 − x < 1 donc l’intégrale est convergente par
t→0 t
comparaison.
pour [1, +∞[ : 
tx−1 e−t = o e−t car tx−1 −→ 0 donc l’intégrale est convergente par com-
t→+∞ x→+∞
paraison.
Z +∞
On conclut alors que les deux intégrales convergentes donc également tx−1 e−t dt.
Z +∞ 0
x−1 −t
Finalement l’intégrale converge t e dt SSI x > 0 , donc le domaine de définition
0
est R+
∗.
Énonçons dans ce qui suit les théorèmes qui permettent l’étude de cette fonction et les
appliquons sur elle-même.

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


75

5.1.1 Limite d’une intégrale paramétrée

Théorème 5 ♦ 1 | Théorème de limite

soit a ∈ Ā, Lorsque les conditions suivantes sont vérifiées :


1. Limite
La fonction x 7→ f (x, t) admet une limite en a.
2. continuité par morceau
Pour tout x ∈ A les deux fonctions t 7→ f (x, t) et t 7→ lim x → af (x, t) sont
continues par morceaux sur I.
3. intégrabilité
(par nécessaire)
4. hypothèse de domination
Il existe une fonction ϕ définit et intégrable sur I tq :

|f (x, t)| ≤ ϕ(t) ∀(x, t) ∈ A × I

On a le résultat suivant :
R
L’intégrale I limx→a f (x, t)dt converge.
f (x, t)dt converge pour tout x ∈ A.
R
L’intégrale I
La fonction F admet une limite en a
La formule d’inversion
Z : Z
lim f (x, t)dt = lim f (x, t)dt (5.1)
I x→a x→a I

Exemple

Étude de limite en 0 de la fonction Γ :


Pour utiliser le théorème de limite en 0 il nous suffit de restreint la fonction Γ sur
l’intervalle ]0, 1/2] (qui est un voisinage de 0 c.-à-d. 0 ∈]0, 1/2] ).
En effet :
−t
1. Pour tout t > 0 la fonction x 7→ tx−1 e−t admet une limite en 0 qui est : e t .
2. Pour tout x ∈]0, 1/2] la fonction t 7→ tx−1 e−t est continue par morceaux sur
e−t
]0, +∞[. Ainsi, la fonction t 7→ lim tx−1 e−t = est également continue par
x→0 t
morceaux.
4. Soit (x, t) ∈]0, 1/2]×]0, +∞[ on a :
1 −t
 
|tx−1 e−t | = 1 + e
t
 
Alors en prenons ϕ : t ∈]0, +∞[7→ 1 + t1/2 1
e−t qui est bien intégrable sur
]0, +∞[, alors on vérifie bien l’hypothèse de domination.
D’où la fonction Γ admet une limite en 0 Ainsi la formule d’inversion limite-Intégrale
5.1 nous donne : Z +∞ −t
e
lim Γ(x) = dt = +∞
x→0 0 t

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76

Étude de limite en +∞ de la fonction Γ :

On peut essayer d’abord le théorème de limite, néanmoins ce théo-


reme exige que x 7→ tx−1 e−t ait une limite finie en tout t > 0 ce qui
n’est pas le cas ici en effet :

+∞ Si t > 1


x−1 −t
lim t e = l(t) = e−1 Si t = 1
x→+∞ 


0 Si t < 1

On voit alors qu’on peut pas appliquer le théorème... mais on de-


duit l’intuition que cette limite sera +∞ donc on essaie a faire une
inégalité de type :

tx−1 e−t > qlqchose(x) x→∞


−→ +∞

Il est souvent qu’une telle égalité ne se produit que lorsqu’on dé-


compose l’intégrale en plusieurs parties
Soit x > 2 , en écrivant :
Z +∞ Z 2 Z +∞
tx−1 e−t dt = tx−1 e−t dt + tx−1 e−t dt
0 0 2
Z 2
Puis on montre que tx−1 e−t dt −→ +∞ .
0 x→+∞
En effet :
Soit t ∈]0, 2] alors : e−t ≥ e−2 puis :
 x
Z 2
2 −1 1 2
Z 2    
tx−1 e−t dt ≥ e−2 × tx−1 dt = e−2 × ∼ × −→ +∞
0 0 x x→+∞ x x x→+∞

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77

5.1.2 Continuité d’une intégrale paramétrée

Théorème 5 ♦ 2 | Théorème de continuité

Lorsque les conditions suivantes sont vérifiés :


1. continuité
La fonction x 7→ f (x, t) est continue sur A pour tout t ∈ I.
2. continuité par morceau
Pour tout x ∈ A la fonction t 7→ f (x, t) est continue par morceaux sur I.
3. intégrabilité
(par nécessaire)
4. hypothèse de domination
Il existe une fonction ϕ définit et intégrable sur I tq :

|f (x, t)| ≤ ϕ(t) ∀(x, t) ∈ A × I

On a le résultat suivant :
f (x, t)dt pour tout x ∈ A.
R
L’intégrale I
La fonction F est continue sur A.

Exemple

Pour utiliser le théorème de continuité, on peut montrer la continuité sur tout inter-
valle [a, b] , tq : b > 1 > a > 0 puis déduire la continuité sur tout l’intervalle ]0, +∞[
en effet soit b > a > 0 :
1. La fonction x 7→ tx−1 e−t est continue sur [a, b] pour tout t > 0.
2. Pour tout x ∈ [a, b] la fonction t 7→ tx−1 e−t est continue par morceaux sur
]0, +∞[.
4. Soit (x, t) ∈ [a, b]×]0, +∞[ on a :

|tx−1 e−t | ≤ tb−1 e−t + ta−1 e−t

Alors en prenons ϕ : t ∈]0, +∞[7→ tb−1 e−t + ta−1 e−t qui est bien intégrable sur
]0, +∞[, alors on vérifie bien l’hypothèse de domination.
D’où la fonction Γ est continue sur tout intervalle [a, b] et alors continue sur ]0, +∞[.

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78

5.1.3 Dérivés d’une intégrale paramétrée

Théorème 5 ♦ 3 | Théorème de Dérivée première

Lorsque les conditions suivantes sont vérifiés :


1. dérivabilité
La fonction x 7→ f (x, t) est dérivable et de classe C 1 sur A pour tout t ∈ I.
2. continuité par morceau
∂f
Pour tout x ∈ A les deux fonctions t 7→ f (x, t) et t 7→ ∂x
(x, t) sont continues
par morceaux sur I.
3. intégrabilité
Pour tout x ∈ A la fonction t 7→ f (x, t) est intégrable sur I.
4. hypothèse de domination
Il existe une fonction ϕ définit et intégrable sur I tq :
∂f
| (x, t)| ≤ ϕ ∀(x, t) ∈ A × I
∂x
On a le résultat suivant :
R ∂f
L’intégrale I ∂x (x, t)dt converge pour tout x ∈ A
La fonction F est de classe C 1 sur A
La formule d’inversion :
∂f ∂
Z Z 
(x, t)dt = f (x, t) (5.2)
I ∂x ∂x I

Exemple

Pour utiliser le théorème de dérivée première, on peut montrer la continuité sur tout
intervalle [a, b] , tq : b > 1 > a > 0 puis déduit la classe sur tout l’intervalle ]0, +∞[.
En effet, soit b > a > 0 :
1. La fonction x 7→ tx−1 e−t est dérivable et de classe C 1 sur [a, b] pour tout t > 0.
Ainsi l’expression de sa dérivée :

∂tx−1 e−t
= ln(t) × tx−1 e−t ∀(x, t) ∈ [a, b]×]0, +∞[
∂x

2. Pour tout x ∈ [a, b] les deux fonctions :


t 7→ tx−1 e−t et t 7→ ln(t) × tx−1 e−t sont continues par morceaux sur ]0, +∞[.
3. La fonction t 7→ tx−1 e−t est intégrable sur ]0, +∞[ pour tout b > x > a .
4. On peut remarquer d’abord que : | ln(t)| ≤ |t| ∀t > 0
Puis , soit (x, t) ∈ [a, b]×]0, +∞[ on a :

| ln(t) × tx−1 e−t | ≤ t × (ta−1 + tb−1 )e−t = (ta + tb )e−t

Alors en prenons ϕ : t ∈]0, +∞[7→ (ta + tb )e−t qui est bien intégrable sur
]0, +∞[, alors on vérifie bien l’hypothèse de domination.

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


79

D’où la fonction Γ est de classe C 1 sur tout intervalle [a, b] et alors de classe C 1 sur
]0, +∞[. Ainsi la formule d’inversion dérivée intégrale 5.2 nous donne :
Z +∞
Γ′ (x) = ln(t) × tx−1 e−tx dt
0

Théorème 5 ♦ 4 | Théorème des Dérivés supérieurs

Lorsque les conditions suivantes sont vérifiés :


1. dérivabilité
La fonction x 7→ f (x, t) est dérivable et de classe C ∞ sur A pour tout t ∈ I.
2. continuité par morceau
Pour tout entier n ∈ mathbbN et tout réel x ∈ A, les deux fonctions t 7→
n
f (x, t) et t 7→ ∂∂ n fx (x, t) sont continues par morceaux sur I.
3. intégrabilité
Pour tout x ∈ A la fonction t 7→ f (x, t) est intégrable sur I.
4. hypothèse de domination
Pour tout entier n ∈ N, il existe une fonction ϕn définit et intégrable sur I
tq :
∂ nf
| n (x, t)| ≤ ϕn ∀(x, t) ∈ A × I
∂ x
On a le résultat suivant :
R ∂nf
L’intégrale I ∂ n x (x, t)dt converge pour tout entier n ∈ N et tout x ∈ A.
La fonction F est de classe C ∞ sur A.
La formule d’inversion :
∂ pf ∂p
Z Z 
∀p ∈ N∗ : (x, t)dt = f (x, t)dt
I ∂ px ∂ px I

Exemple
On vous laisse le soin de montrer la convexité de la fonction gamma.

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


80

Trace finale de la fonction Gamma

Figure 5.1 – Courbe de la fonction Gamma

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


81

5.1.4 Propriété de LOCALITÉ


Pour comprendre cette notion, on vous rappelle que la définition de la continuité
(resp. dérivabilité ) sur un ensemble : lorsque la fonction est continue (resp. dérivable) en
tout point de cet ensemble. En conséquence de cela, si on[veut démontrer la continuité
(resp. dérivabilité) d’une fonction sur un intervalle I = Iα il suffit de démontrer la
α∈A
continuité (resp. dérivabilité) de cette fonction sur tout intervalle Iα . On pourra de même
voir la classe comme une propriété locale. Ainsi, on vous avertit de ne jamais utiliser des
assertions comme : " f est continue " sans indiquer la région de continuité. . . il faut dire
" f est continue sur l’intervalle ... "
On donne alors la méthode suivante :

Méthode 5 ♦ 1 | Étude sur un ouvert


Il est souvent de rencontrer des exercices qui proposent l’étude sur un intervalle
ouvert I =]a, b[ dont la convergence uniforme n’est pas établie, Dans ce cas, il est
ultime d’utilité de décomposé cet intervalle en union des intervalles faciles a traité
par exemple :
[
I =]a, b[= I = [α, b[
a<α<b
[
I =]a, b[= I = ]a, β]
a<β<b
[
I =]a, b[= I = ]a, β]
a<α<β<b
[ 1 1
I =]a, b[= I = [a + ,b − ]
n≥1 n n
Puis, en l’étudiant sur ces intervalles, on déduit l’étude sur l’intervalle tout entière.

Exemple
Cela est déjà illustré dans les exemples de la fonction Γ

5.1.5 Quelque pistes supplémentaires

Méthode 5 ♦ 2 | Étude de monotonie


Lorsqu’on veut démontrer l’hypothèse de domination, il est utile d’observer la mo-
notonie de la fonction, surtout pour les fonctions usuelles (exp / ln / cos / sin / sinh
...)

Exemple
Pour la fonction F définit par l’intégrale suivante :
Z +∞
sin(xt) −xt
F : x ∈ [1, +∞[7→ e dt , puisque la fonction x 7→ e−xt est décroissante
0 t
sur l’intervalle [1, +∞[ pour tout t > 0 ce qui justifie le passage suivant
sin(xt) −xt
e ≤ e−xt ≤ e−t pour tout x ≥ 1 et tout t > 0 .
t

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


82

Méthode 5 ♦ 3 | Étude de fonction


Lorsqu’on veut démontrer l’hypothèse de domination, il se peut qu’on ne puisse pas
observer la monotonie facilement, donc il faut faire une étude de la fonction (en
faisant la dérivée, le tableau de variation puis en déterminant le maximum)

Méthode 5 ♦ 4 | Faire les cas


Parfois, lorsqu’on veut démontrer l’hypothèse de domination, on peut être obligé à
faire des inégalités selon le cas de t (la variable sur laquelle on intègre). Par exemple :

ϕ
1 (t) Si t ∈]a, c]
f (x, t) ≤
ϕ2 (t) Si t ∈ [c, b[

Dans une telle situation, on peut regrouper les deux cas en prenons la somme :
ϕ = ϕ1 + ϕ2 on aura :
f (x, t) ≤ ϕ(t) ∀t ∈]a, b[

Exemple
Précédemment, on a montré que si : b > 1 > a > 0 alors :

|tx−1 e−t | ≤ tb−1 e−t + ta−1 e−t

En effet, cela découle de l’inégalité suivante :



ta−1 e−t Si t ∈ [a, 1] car la fonction x 7→ eln(t)(x−1) est croissante ln(t) ≥ 0
ln(t)(x−1) −t
e e ≤
ta−1 e−t Si t ∈ [1, b] car la fonction x 7→ eln(t)(x−1) est décroissante ln(t) ≤ 0

Méthode 5 ♦ 5 | Élimination des cas limites


Lorsqu’on veut démontrer l’hypothèse de domination, il se peut que le "x" soit dans
un domaine très léger et qu’on ait des problèmes aux limites de ce domaine qui nous
empêche vérifier l’hypothèse. Dans ce cas, il est préférable de restreindre l’étude
sur des segments puis déduire le comportement global en utilisant la propriété de
localité.

Exemple
Dans l’exemple de la fonction Γ on a : limiter l’étude sur les segments : [a, b] car les
deux bornes posent un problème :
au voisinage de +∞ : si t > 1 la fonction x 7→ tx−1 e−t diverge vers +∞ alors,
elle n’est pas majorable.
au voisinage de 0 : si t < 1 la fonction x 7→ tx−1 e−t diverge vers +∞ alors, elle
n’est pas majorable.
Dans le cas général :
Si la fonction x 7→ f (x, t) est décroissante, on préfère d’utiliser les intervalles :
[α, b[
Si la fonction x 7→ f (x, t) est croissante, on préfère d’utiliser les intervalles :
]a, β]

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


83

Sinon, généralement les intervalles [α, β] marchent dans la majorité des cas

Méthode 5 ♦ 6 | Étude combinée suites/série des fonctions avec intégrales


à paramètre
Il est parfois nécessaire qu’on utilise une étude combinée pour aboutir au résultat
voulu. Z +∞
Par exemple on peut remplacer l’étude de la fonction : f (x, t)dt par :
0
L’étude de la suite : Z +∞ !
fn = 1
f (x, t)dt
n n≥1

lorsqu’on a un problème de zéro.


L’étude de la suite :  Z n 
fn = f (x, t)dt
0 n≥1

ou bien la série :
X X Z n+1
fn = f (x, t)dt
n n n

lorsqu’on a un problème à l’infini.

Exemple
Montrer que la fonction F est continue en 0 :
Z +∞
sin(t) −xt
F (x) = e dt
0 t
On admet que le domaine de définition de la fonction est R+

Si on veut utiliser théorème d’inversion limite-intégrale en un voisinage [0, a] de 0,


on doit montrer l’hypothèse de domination. cad on doit chercher une fonction ϕ(t)
indépendante de x qui majore sin(t)
t
e−xt pour tout t > 0 et tout x ∈ [0, a]. Une étude
simple de la fonction montre que la meilleure majoration qu’on peut faire est par :
sin(t)
t
qui est la borne sup de la fonction. Malheureusement cette majoration ne
fournit pas une fonction intégrable sur ]0, +∞[.
On se serve de l’étude de la suite des fonctions :
!
Z +∞
sin(t) −xt
fn = e dt
1
n
t n≥1

On note d’abord :
Pour tout x > R0 :
Fx : X > 0 7→ 1X sin(t)
t
e−xt dt
Pour tout n ∈R N∗ :
fn : x > 0 7→ 1+∞ sin(t)
t
e−xt dt
n

1. Convergence simple : R
sin(t) −xt
soit x > 0 l’intégrale : 0+∞ t
e dt converge, alors par définition de la

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


84

convergence d’une intégrale généralisée : la fonction F admet des limites en 0


et en +∞ ainsi on a :
Z +∞
sin(t) −xt
lim F (X) − lim F (Y ) = e dt
X→0 Y →+∞ 0 t
Puis par caracterisation sequentielle de la limite :
Z +∞
sin(t) −xt
e dt = lim F (X) − lim F (Y )
0 t X→0

Y →+∞

= lim F (X) − lim F (Y )
X→0 Y →+∞
!
Z +∞
sin(t) −xt
= lim e dt
X→0 X t
!
Z +∞
sin(t) −xt
= lim e dt
n→+∞ 1
n
t

Ce qui montre :
CVS
fn −−−→ F
2. La fonction limite :
Soit un entier n ≥ 0 :
Montrons que :
Z +∞
sin(t)
lim fn (x) = dt
x→0 1
n
t
En fait, c’est une intégrale à paramètre qu’on peut calculer sa limite en utilisant
la formule d’inversion limie-intégrale :
sin(t) −xt
(a). Soit t ≥ n1 , la fonction x 7→ t
e admet une limite lorsque x tend
vers 0 qui est : sin(t)
t
sin(t) −xt sin(t)
(b). Soit x > 0, les deux fonctions : t 7→ t
e et t 7→ t
sont continues
par morceaux sur [ n1 , +∞[
(c). Soit (x, t) ∈]0, +∞[×[ n1 , +∞[ :

sin(t) −xt t
e ≤ e− n = ϕn (t)
t
t
Ainsi la fonction ϕn : t ∈ [ n1 , +∞[7−→ e− n est intégrable, donc on vérifie
bien l’hypothèse de domination.
Les condition d’application étant vérifiées on peut déduire :
Z +∞
sin(t)
lim fn (x) = dt
x→0 1
n
t

3. Convergence uniforme :
CVU
On propose de montrer que fn −−−→ F pour cela on montre que :

||fn − F ||]0,+∞[
∞ →0

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


85

.
En effet, soit n ∈ N∗ et x > 0 alors :
1
Z
n sin(t) −xt
|fn (x) − F (x)| = e dt
0 t
1
Z
n sin(t) −xt
≤ e dt
0 t
1
Z
n sin(t) −xt
≤ | ||e |dt
0 t | {z }
≤1
| {z }
≤1
Z 1
n
≤ 1dt
0
1

n

Ce qui montre que :


]0,+∞[ 1
||fn − F ||∞ ≤ →0
n
D’où :
CVU
fn −−−→ F
On déduit finalement que :

lim lim fn (x) = lim lim fn (x)


x→0 n→+∞ n→+∞ x→0
Z +∞ sin(t) Z +∞
sin(t) −xt Z +∞
sin(t) −xt
lim e−xt dt = lim e dt = e dt
x→0 0 t n→+∞ 1
n
t 0 t

D’où :
Z +∞
sin(t) −xt
lim F (x) = e dt = F (0)
x→0 0 t
Ce qui montre la continuité de F en 0.

5.2 Transformé de LAPLACE

Problème Complémentaire 5 ♦ 1 | Transformé de LAPLACE


Dans tout ce problème, on rappelle que l’ensemble S est celui définit dans l’exercice :
(1)
Pour toute fonction f élément de S, on définit la fonction L(f ) qui associe à chaque
réel x ∈ R+ l’élément (la convergence est établie par appartenance à S) :
Z +∞
L(f )(x) = f (t)e−xt dt
0

Lorsque la fonction f est un élément de S la fonction L(f ) est bien définie sur R+ .

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


86

1. Étude asymptotique :

(a). On suppose que f est une fonction bornée sur R+ .


I. Déterminer la limite de L(f )(x) quand x tend vers +∞.
II. Montrer que, si de plus f est de classe C 1 sur R+ et f ′ est bornée sur
R+ , alors lim xL(f )(x) = f (0).
x→+∞
(b). On suppose que lim f (t) = l où l est un réel.
t→+∞
I. Montrer que f est bornée sur R+ .
II. Montrer que pour tout x ∈ R∗+ :
Z +∞
t −t
 
xL(f )(x) = f e dt
0 x
.
III. En déduire lim+ xL(f )(x).
x→0

2. Étude de fonction :

(a). I. Démontrer que pour tout élément f de S, la fonction L(f ) est de


classe C 1 sur R∗+ et que l’on a (L(f ))′ = −L (g1 ) où g1 est une
fonction à déterminer.
II. Plus généralement, démontrer que pour tout élément f de S, la fonc-
tion L(f ) est de classe C ∞ sur R∗+ et déterminer pour tout k ∈ N :

(L(f ))(k) = (−1)k L (gk )

Où gk est une fonction (dépendante de k) à déterminer.


(b). Soit f une fonction bornée sur R+ et p ∈ N∗
I. Montrer que si la fonction f est de classe C 1 sur R+ et f ′ ∈ S, alors
pour tout x ∈ R∗+ :

L (f ′ ) (x) = xL(f )(x) − f (0)

II. Montrer que si la fonction f est de classe C p sur R+ et f (p) ∈ S ainsi


que toutes les dérivées f (k) tq k ∈ {1, · · · , p − 1} sont des éléments
de S, alors pour tout x ∈ R∗+ et tout k ∈ {1, · · · , p − 1} :
  p
L f (p) (x) = xk L(f )(x) − xi−1 f (p−i) (0)
X

i=1

3. Étude d’injectivité :
(a). Soit h une
R1 m
fonction réelle continue sur [0, 1] telle que, pour tout entier
m ∈ N, 0 t h(t)dt = 0.
I. Montrer que pour tout polynôme P à coefficients réels,
Z 1
P (t)h(t)dt = 0
0

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


87

II. En déduire que h est la fonction nulle.


R t −u
(b). Soit f un élément de S, on pose pour tout t ≥ 0, h(t) = 0 e f (u)du.
I. Montrer que pour tout entier k > 0 :

L(f )(1 + k) = kL (h) (k)

II. On suppose que pour tout entier k > 0, L(f )(1 + k) = 0.


R1 k
A. Montrer que pour tout entier k > 0, 0u h (ln u) du converge et
il vaut 0.
B. En déduire que hn est la fonction nulle.
(c). Montrer que l’application L définie sur S est injective.

Solution :

1. Étude asymptotique :

(a). soit f est une fonction bornée sur R+ .


I. Déterminons la limite de L(f )(x) quand x tend vers +∞.
La fonction f étant bornée alors il existe un M > 0 tq pour tout réel
x ≥ 0 |f (x) ≤ M | alors :
Z +∞ Z +∞
M
∀x > 0 |L(f )(x)| ≤ |f (t)|e−xt dt ≤ M × e−xt dt =
0 0 x
D’où :
lim L(f )(x) = 0
x→+∞

II. supposons de plus que f est de classe C 1 sur R+ et f ′ est bornée sur
R+ , Montrons alors : lim xL(f )(x) = f (0)
x→+∞
soit x > 0 et X > 0 les deux fonctions t 7→ f (t) et t 7→ e−xt sont de
classe C 1 donc, on peut intégrer par parties :
Z X h i Z X
f ′ (t)e−xt dt = f (X)e−Xx − f (0) + xf (t)e−xt dt
0 0

Puisque
h le chacunei des termes ont une limite finie :
f (X)e−Xx − f (0) (la fonction f est bornée)
et 0X xf (t)e−xt dt (la fonction f est un élément de S)
R

alors, on peut faire un passage à la limite : X → +∞ on obtient la


formule suivante :
Z +∞ Z +∞
f ′ (t)e−xt dt = xf (t)e−xt dt − f (0)
0 0

Puisque f ∈ S on peut lui associer la fonction L(f ), Ce qui permet
d’ecritre : L(f ′ )(x) = f (0)+xL(f )(x) pour tout x > 0, Ainsi f ′ étant
bornée alors d’après question précédente :
lim L(f ′ )(x) = 0
x→+∞

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


88

ce qui nous fournit la formule suivante :

lim xL(f )(x) = f (0)


x→+∞

(b). Supposons que lim f (t) = l où l est un réel.


t→+∞

I. Montrons que f est bornée sur R+ .


En effet : Comme limx→+∞ f (t) = l, alors il existe A > 0 tel que
|f (x) − l| ≤ 1 pour tout x ≥ A.
Sur le segment [0, A] f est bornée (cf. toute fonction continue est bor-
née sur les segments) donc il existe un certain M > 0 tq |f (x)| ≤ M .
En regroupons les deux cas, on obtient : ∀x ∈ R , |f (x)| ≤
max(M, |l| + 1).
Donc la fonction f est bornée sur R+ .
Z +∞  
∗+ t −t
II. Soit x ∈ R , Montrons que : xL(f )(x) = f e dt.
0 x
Z +∞ Z +∞  
u −u du
L(f )(x) = f (t)e−xt dt = f e
0 u=xt 0 x x

Ce qui montre que :


Z +∞
t −t
 
xL(f )(x) = f e dt
0 x
III. Déduisons : lim+ xL(f )(x).
x→0
Appliquons théorème d’inversion limite-Intégrale n sur ]0, +∞[ au
¯
point 0 ∈ ]0, +∞[.
 
La fonction t 7→ f xt e−t admet une limite en 0 pour tout t > 0
ainsi la fonction limite :
t −t
 
t 7→ lim+ f e = l × e−t
x→0 x
 
Les deux fonctions t 7→ f xt e−t et t 7→ l × e−t sont continues
par morceaux pour tout x > 0
2
Soit (x, t) ∈ (R+
∗ ) On a :

t −t
 
f e ≤ M × e−t
x
Avec M est celui de question I.
Par théorème d’inversion limite-Intégrale, on déduit qui :
Z +∞ Z +∞
t −t
 
lim+ xL(f )(x) lim+ = f e dt = l × e−t dt = l
x→0 x→0 0 x 0

2. Étude de fonction :

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


89

(a). I. Soit f un élément de S, Montrons que la fonction L(f ) est de classe


C 1 sur R∗+ et calculons sa dérivé.
Appliquons théoreme d’inversion dérivé-intégrale sur chaque inter-
valle ([a, +∞[)a>0 ..
En effet, soit a > 0 :
Pour tout t > 0 La fonction x 7→ f (t)e−xt est de classe C 1 sur
[a, +∞[ ainsi sa dérivée est :


x 7→ f (t)e−xt = −tf (t)e−xt
∂x

Pour tout x ≥ a les fonctions t 7→ f (t)e−xt et t 7→ −tf (t)e−xt


sont continues par morceaux sur [0, +∞[
Pour tout x ≥ a la fonction t 7→ f (t)e−xt est intégrable (étant un
élément de S)
Soit (x, t) ∈ [a, +∞[×]0, +∞[ on a :

− tf (t)e−xt ≤ t|f (t)|e−at

On prend la fonction ϕ : t 7→ t|f (t)|e−at cette fonction est bien


intégrable donc on vérifie bien l’hypothèse de domination
On en déduit par théorème d’inversion dérivée-intégrale que sur
chaque intervalle ([a, +∞[)a>0 la fonction L(f ) est de classe C 1 , et
puis par localité de la propriété "classe" il en découle que : la fonction
L(f ) est de classe C 1 sur ]0, +∞[ ainsi sa dérivée pour tout x > 0 :
Z +∞ Z +∞


L(f )′ (x) = f (t)e−xt dt = −tf (t)e−xt dt = L(g1 )(x)
∂x 0 0

avec g1 : t 7→ −tf (t)


II. Soit f un élément de S, Montrons que la fonction L(f ) est de classe
C +∞ sur R∗+ et calculons tous ses dérivées successives.
Appliquons théorème d’inversion dérivé-intégrale (dérivées supé-
rieures) sur chaque intervalle ([a, +∞[)a>0 . . .
En effet, soit a > 0 :
pour tout t > 0, la fonction x 7→ f (t)e−xt est de classe C +∞ sur
[a, +∞[ ainsi ses dérivées est :

∂p
x 7→ f (t)e−xt = (−t)p f (t)e−xt ∀p ∈ N∗
∂ px

Soit p ∈ N, pour tout x ≥ a les fonctions t 7→ f (t)e−xt et t 7→


(−t)p f (t)e−xt sont continues par morceaux sur [0, +∞[
Pour tout x ≥ a la fonction t 7→ f (t)e−xt est intégrable (étant un
élément de S)

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


90

Soit (x, t) ∈ [a, +∞[×]0, +∞[ on a :


(−t)p f (t)e−xt ≤ tp |f (t)|e−at
On prend la fonction ϕ : t 7→ tp |f (t)|e−at cette fonction est bien
intégrable donc on vérifie bien l’hypothèse de domination.
On en déduit par théorème d’inversion dérivé-intégrale que sur
chaque intervalle ([a, +∞[)a>0 la fonction L(f ) est de classe C +∞ ,
et puis par localité de la propriété "classe" il en découle que : la fonc-
tion L(f ) est de classe C +∞ sur ]0, +∞[ ainsi ses dérivées pour tout
x>0:
∂p
Z +∞  Z +∞
−xt
(p)
L(f ) (x) = p f (t)e dt = (−t)p f (t)e−xt dt
∂ x 0 0

Donc :
L(f )(p) (x) = L(gp )(x)
avec gp : t 7→ (−t)p f (t)
(b). Soit f une fonction bornée sur R+ et p ∈ N∗
I. supposons que f est de classe C 1 sur R+ et que f ′ ∈ S, puis montrons
que pour tout x ∈ R∗+ :
L (f ′ ) (x) = xL(f )(x) − f (0)
soit x > 0 et X > 0 les deux fonctions t 7→ f (t) et t 7→ e−xt sont de
classe C 1 , donc on peut intégrer par parties :
Z X h i Z X
f ′ (t)e−xt dt = f (X)e−Xx − f (0) + xf (t)e−xt dt
0 0

hPuisque le chacunei des termes ont une limite finie :


f (X)e−Xx − f (0) (la fonction f est bornée)
et 0X xf (t)e−xt dt (la fonction f est un élément de S)
R

alors, on peut faire un passage à la limite : X → +∞ on obtient la


formule suivante :
Z +∞ Z +∞
′ −xt
f (t)e dt = xf (t)e−xt dt − f (0)
0 0

Puisque f ′ ∈ S on peut lui associer la fonction L(f ), Ce qui permet


d’écrire :
L(f ′ )(x) = f (0) + xL(f )(x) pour tout x > 0

II. Énonçons l’assertion qu’on va montrer par récurrence :



est de classe C p sur R+
f


Hp : Si : f (p) ∈ S

∀k ∈ {0, · · · , p − 1} f (k) est bornée

∈ R∗+ et ∀k ∈ {1, · · · , p − 1} :




∀x
Alors :   
L f (k) (x) = xk L(f )(x) − ki=1 xi−1 f (k−i) (0)

 P

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


91

Pour p = 0 c’est déja vérifié I.


supp que Hp est vérifié pour un certain p ∈ N et montrons que :
Hp+1 l’est aussi :
En effet, supposons que :

f

 est de classe C p+1 sur R+

f (p+1) ∈ S
∀k ∈ {0, · · · , p} f (k) est bornée

Puisque cela entraine que f vérifie les hypothèses de Hp alors par


conséquence :

∀x ∈ R∗+ et ∀k ∈ {1, · · · , p − 1} :




   Pk
L f (k) (x) = xk L(f )(x) − xi−1 f (k−i) (0)


i=1

Reste à montrer le cas k = p + 1 , pour ce fait on prend ψ = f (p)


et on applique H0 .. comme :



ψ est de classe C 1 sur R+
et ψ ′ = f (p+1) est continue sur R+ )

(car ψ = f (p) est dérivable





ψ = f (p+1) ∈ S
ψ = f (p) est bornée

Alors :

L(ψ ′ )(x) = xL(ψ)(x) − ψ(0)


L(f (p+1) )(x) = xL(f (p) )(x) − f (p) (0)
  p !
(p+1) p i−1 (p−i)
(0) − f (p) (0)
X
L f (x) = x x L(f )(x) − x f
i=1
p+1
= xp+1 L(f )(x) − xi−1 f (p+1−i) (0)
X

i=1

Ce qui montre le résultat :

  p+1
L f (p+1) (x) = xp+1 L(f )(x) − xi−1 f (p+1−i) (0)
X

i=1

3. Étude d’injectivité :
(a). Soit h une
R1 m
fonction réelle continue sur [0, 1] telle que, pour tout entier
m ∈ N, 0 t h(t)dt = 0.
I. soit un polynôme P à coefficients réels, montrons que :
Z 1
P (t)h(t)dt = 0
0

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


92

En effet, puisque tout polynôme est combinaison linéaire de mo-


nômes, on a pour tout polynôme P :
Z 1
P (t)h(t)dt = 0
0

II. Déduisons que h est la fonction nulle.


D’après le théorème de Weierstrass, il existe une suite de polynômes
(Pn )n∈N qui converge uniformément vers h sur [0, 1].
On applique le théorème d’inversion limite-intégrale :
CV S
La suite des fonctions (Pn × h)n≥0 −−−→ h2
Pour tout n ∈ N la fonction x 7→ Pn (x)h(x) est intégrable sur
[0, 1] d’intégrale égale à :
Z 1
Pn (x)h(x)dx = 0
0

CV U
La suite des fonctions (Pn × h)n≥0 −−−→ h2
Donc on déduit que :
Z 1 Z 1 Z 1
h2 (x)dx = lim Pn (x)h(x)dx = lim Pn (x)h(x)dx = 0
0 0 n n 0

(h(x))2 dx = 0, d′ où, puisque h est continue


R1
ce qui montre que 0
sur [0, 1], h = 0.
R t −u
(b). Soit f un élément de S, posons pour tout t ≥ 0, h(t) = 0 e f (u)du.
I. Montrons que pour tout entier k > 0 :

L(f )(1 + k) = kL (h) (k)

II. Soit x ∈]0, +∞[ et k > 0, alors :


Z +∞
L(f )(1 + k) = e−(1+k)t f (t)dt
0
Z +∞
= e−t f (t)e−kt dt
0
Z +∞
= h′ (t)e−kt dt
0
h i+∞ Z +∞
−kt
= e h(t) +k h(t)e−kt dt
0 0
= kL (h) (k)

car limt→+∞ e−kt h(t) = 0 (h est bornée sur ]0, +∞[.)


III. supposons que pour tout entier k > 0, L(f )(1 + k) = 0.

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


93

R1 k
A. Montrons que pour tout entier k > 0,l’intégrale 0 u h (ln u) du
converge et il vaut 0.
Soit k ∈ N∗ . On a :

0 = L(f )(1 + (k + 1))


Z +∞
= (k + 1) e−(k+1)t h(t)dt
0
Z 1
=−t (k + 1) uk g (− ln(u)) du,
u=e 0

D’où
Z 1
uk h (− ln(u)) du = 0
0

B. Déduisons que h est la fonction nulle :

Soit g l’application définie sur [0, 1] par :



h (− ln(u)) si u ∈]0, 1]
g(u) =  +∞ e−v f (v)dv
R
0 si u = 0.

est continue sur [0, 1] et donc ∀n ∈ N, 01 un g(u)du = 0 et d’après


R

le théorème de Weierstrass g est nulle sur [0, 1] et donc h est nulle


sur ]0, +∞[.
(c). Montrerons l’injectivité de l’application L définie sur S.
D’abord l’application L est lineaire donc il suffit de montrer que son
noyau est réduit à zéro.
Soit f ∈ Ker(L) donc : L(f ) = 0 en particulier L(f )(1 + k) = 0 pour
tout k ∈ N. Comme dans les questions précédentes h = 0 et donc ∀t ≥
0, 0 = h′ (t) = e−t f (t), on conclut que f = 0 sur [0, +∞[.

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94

5.3 Transformé de FOURIER

Problème Complémentaire 5 ♦ 2 | Transformé de FOURIER


On considére l’ensemble suivante :

- B le C-espace vectoriel des fonctions f : R → C continues sur R telles que


∀k ∈ N, la fonction x 7→ xk f (x) est bornée sur R.

Pour toute fonction f ∈ B, on considère la fonction F(f ) (transformée de Fourier


de f ) définie par Z +∞
∀ξ, F(f )(ξ) = f (t)e−2πitξ dt
−∞

1. Étude de fonction :

(a). Soit f ∈ B. montrer que la fonction F(f ) est continue sur R.


(b). Soit f ∈ B.
I. Justifier que, pour tout entier naturel n, la fonction x 7→ xn f (x) est
intégrable sur R.
II. Démontrer que la fonction F(f ) est de classe C ∞ sur R et que
Z +∞
n
∀n ∈ N, ∀ξ ∈ R, (F(f )) (ξ) = (−2iπ) n
tn f (t)e−2iπξt dt
−∞

2. Un exemple :
On considère la fonction θ : R → C définie par θ(x) = exp(−πx2 ), pour
x ∈ R.
(a). justifier que θ ∈ B et que F(θ) est solution de l’équation différentielle

∀ξ ∈ R, y ′ (ξ) = −2πξy(ξ)

(b). Établir que F(θ) = θ.


Z +∞
On admettra que θ(x) dx = 1.
−∞
3. Formule d’inversion de Fourier :
Soit f ∈ B. on suppose que F(f ) est intégrable sur R. Pour tout entier naturel
non nul n, on pose :
Z +∞ ! Z +∞
ξ t
 
In = F(f )(ξ)θ dξ Jn = f F(θ)(t)dt
−∞ n −∞ n
R +∞
(a). Montrer que lim In = −∞ F(f )(ξ) dξ.
n→+∞
(b). Calculer lim Jn .
n→+∞

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


95

(c). Prouver que ∀n ∈ N∗ , In = Jn .


On admettra la formule de Fubini :
Z +∞ Z +∞ ! ! Z +∞ Z +∞ ! !
ξ −2iπξt ξ −2iπξt
f (t)θ e dξ dt = f (t)θ e dt dξ
−∞ −∞ n −∞ −∞ n
+∞
F(f )(ξ) dξ.
R
(d). Démontrer que f (0) = −∞
En déduire, en utilisant la fonction h : t 7→ f (x + t), que
Z +∞
∀x ∈ R, f (x) = F(f )(ξ)e2iπxξ dξ
−∞

Solution :

1. Étude de fonction :

(a). Soit f ∈ B. montrons que la fonction F(f ) est continue sur R.


Il s’agit d’utiliser le théorème de continuité des intégrales à paramètres
sur chaque intervalle [−a, a] avec a > 0.
Soit donc f ∈ B et a > 0.
I. ∀t ∈ R, x 7→ f (t)e−2iπxt est continue sur [−a, a].
II. ∀x ∈ [−a, a], t 7→ f (t)e−2iπxt est continue par morceaux sur R.
III. ∀x ∈ [−a, a], ∀t ∈ R,
|f (t)e−2iπxt | = |f (t)|
Le majorant est indépendant de x et intégrable sur R.
Le théorème s’applique et donne F(f ) est continue sur chaque segment
[−a, a] et par conséquence continue sur R tout entier.
(b). Soit f ∈ B.
I. Soit un entier naturel n, montrons que la fonction x 7→ xn f (x) est
intégrable sur R.
II. Démontrons que la fonction F(f ) est de classe C ∞ sur R et calculons
ses dérivées successives :
On veut maintenant utiliser le théorème de régularité des intégrales
à paramètres sur tout segment [−a, a] avec a > 0.
Soit a > 0 :
A. ∀n ∈ N∗ , ∀t ∈ R, x 7→ f (t)e−2iπxt est de classe C ∞ sur [−a, a] de
dérivée n-ième x 7→ (−2iπ)n tn f (t)e−2iπxt .
B. ∀x ∈ R, t 7→ f (t)e−2iπxt et x 7→ (−2iπ)n tn f (t)e−2iπxt sont conti-
nues par morceaux sur R.
C. ∀x ∈ R, t 7→ f (t)e−2iπxt est intégrable sur R.
D. ∀n ∈ N, ∀x ∈ [−a, a], ∀t ∈ R,
|(−2iπ)n tn f (t)e−2iπxt | = (2π)n |tn f (t)|
Le majorant est indépendant de x et intégrable sur R.

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


96

Le théorème s’applique et donne F(f ) ∈ C ∞ ([−a, a]) pour tout a > 0


et alors : F(f ) ∈ C ∞ (R) avec :
Z +∞
∀n ∈ N, ∀x ∈ R, (F(f ))(n) (ξ) = (−2iπ)n tn f (t)e−2iπξt dt
−∞

2. Un exemple :

(a). Montrons que θ ∈ B

θ est continue et θ(x) est négligeable devant toute puissance de x au


voisinage des infinis par croissances comparées. En particulier pour tout
n ∈ N, x 7→ xn θ(x) est continue et de limite finie (et même nulle) en ±∞
et donc bornée. Ainsi
θ∈B
Montrons que F(θ) est solution de l’équation différentielle

∀ξ ∈ R, y ′ (ξ) = −2πξy(ξ)

La question précédente donne la dérivabilité de y = F(θ) avec


Z +∞
2
∀x ∈ R, y ′ (x) = (−2iπ) te−πt e−2iπxt dt
−∞

On a alors
Z +∞
2 −2iπxt
∀x ∈ R, y ′ (x) + 2πxy(x) = i (−2πt − 2iπx)e−πt dt
−∞

2
La fonction (de t) sous l’intégrale est la dérivée de t 7→ e−πt −2iπxt dont la
limite en ±∞ est nulle (son module vaut θ(t)). L’intégrale est donc nulle
et
∀x ∈ R, y ′ (x) + 2πxy(x) = 0

(b). Déduisons que F(θ) = θ.

On résout cette équation différentielle linéaire d’ordre 1. Il existe une


constante c telle que
2
∀x ∈ R, y(x) = ce−πx
Avec l’intégrale donnée dans l’énoncé, on sait que y(0) = 1 et donc que
c = 1. On a ainsi
2
∀x ∈ R, y(x) = e−πx
ce qui s’écrit, en revenant aux notations de l’énoncé,

F(θ) = θ

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


97

3. Formule d’inversion :
R +∞
(a). Montrons que lim In = −∞ F(f )(ξ) dξ.
n→+∞
On veut utiliser le théorème de convergence dominée sur R avec la fonction
x
 
un : x 7→ F(f )(x)θ
n
I. Pour tout n, un est continue par morceaux sur R.
II. Comme θ est continue en 0, (un ) converge simplement sur R vers
F(f ) (θ(0) = 1) et cette limite simple est continue par morceaux sur
R.
III. Pour tout n, |un | ≤ |F(f )| (|θ| est majorée par 1) et le majorant est
intégrable sur R.
Le théorème s’applique et indique que
Z +∞
lim In = F(f )(x) dx
n→+∞ −∞

(b). Calculons lim Jn .


n→+∞
On veut utiliser le théorème de convergence dominée sur R avec la fonction
t t
   
vn : t 7→ F(θ)(t)f = θ(t)f
n n
I. Pour tout n, vn est continue par morceaux sur R.
II. Comme f est continue en 0, (vn ) converge simplement sur R vers
f (0)θ et cette limite simple est continue par morceaux sur R.
III. f étant dans B, elle est bornée sur R (f (t) = t0 f (t)).
Pour tout n, |vn | ≤ ∥f ∥∞ θ et le majorant est intégrable sur R.
Le théorème s’applique et indique que
Z +∞
lim Jn = f (0) θ(t) dt = f (0)
n→+∞ −∞

(c). Montrons que ∀n ∈ N∗ , In = Jn .


En revenant à la définition de F(f ), on a
Z +∞ Z +∞
x
  
In = f (t)e−2iπxt θ dt dx
−∞ −∞ n
La formule de Fubini donne alors
Z +∞ Z +∞
x
  
−2iπxt
In = f (t)e θ dx dt
−∞ −∞ n
Dans l’intégrale interne, on effectue le changement de variable linéaire
u = x/n pour obtenir
Z +∞ Z +∞ 
−2inπut
In = n f (t)e θ(u) du dt
−∞ −∞

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


98

Dans l’intégrale extérieure, on effectue le changement de variable linéaire


v = nt pour obtenir
Z +∞ Z +∞
t −2iπut
  
In = f e θ(u) du dt
−∞ −∞ n
f (t/n) ne dépendant pas de u, on peut le sortir par linéarité du passage
à l’intégrale. On reconnaît alors F(θ)(u) et on conclut que

In = Jn
R +∞
(d). Démontrons que f (0) = −∞ F(f )(ξ) dξ.

Il suffit de combiner les trois questions qui précèdent et l’unicité de la


limite pour conclure que
Z +∞
f (0) = F(f )(x) dx
−∞

Déduisons : Z +∞
∀x ∈ R, f (x) = F(f )(ξ)e2iπxξ dξ
−∞

Fixons x ∈ R et posons h : t 7→ f (x + t). h est continue, comme f . De


plus, pour |t| assez grand,
tn
tn h(t) = n
(x + t)n f (x + t) ∼ (x + t)n f (x + t)
(x + t) t→±∞

ce qui montre que t 7→ tn h(t) est bornée, comme f , aux voisinages des
infinis et donc sur R (puisque continue et donc bornée sur tout segment).
On peut alors appliquer ce qui précède à h et affirmer que
Z +∞
f (x) = h(0) = F(h)(y) dy
−∞

On remarque alors, avec le changement de variable affine u = x + t, que


Z +∞ Z +∞
F(h)(y) = f (x+t)e−2iπty dt = e2iπyx f (u)e−2iπuy du = e2iπyx F(f )(y)
−∞ −∞

On a ainsi montré que


Z +∞
f (x) = e2iπyx F(f )(y) dy
−∞

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


99

5.4 Exercices

Exercice Résolus 5 ♦ 1 | Plus sur la fonction Gamma


Dans cette exercice la fonction Γ ici est le même dans les exemples précédents.
On rappelle que : pour x ∈ R x+ := max(0, x) est la partie positive de x.
1. Montrer que pour tout x > 0 :

Γ(x + 1) = xΓ(x)

2. Soit x > 0, considerons la fonction :


!x
s √
fx : s ∈ R 7→ 1 + √ e− xs
x +

Montrer que : Z ∞
x+ 21 −x
Γ(x + 1) = x e fx (s) ds
−∞

3. En déduire : √ 1
Γ(x + 1) = xΓ(x) ∼ 2π xx+ 2 e−x
Z ∞
s2 √
On admet que : e− 2 ds = 2π
−∞

Solution :
1. Il suffit de faire une intégration par parties, soit x > 0 et soit A > 0 :
Z A
Γ(x + 1) = tx e−t dt
0
h iA Z A
= −tx e−t +x tx−1 e−t dt
0 0
Z A
= −Ax e−A + x tx−1 e−t dt
0

Par passage à la limite A → +∞ on déduit :

Γ(x + 1) = xΓ(x)

2. Soit x > 0 :
Z +∞
Γ(x + 1) = tx e−t dt
0
Z +∞  √ x √ √
=√ √ x+ xs e−(x+ xs)
x ds
t=x+ xs − x
!x
Z +∞
s √
x+ 12 −x
=x e √ 1+ √ e− xs
ds
− x x
Z +∞
1
= xx+ 2 e−x fx (s) ds
−∞

BY Pa-Natchy ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC


100

Ce qui montre le résultat :


Z +∞
1
Γ(x + 1) = xx+ 2 e−x fx (s) ds
−∞

3. Il suffit en fait de démontrer que :


Z +∞ √
lim fx (s)ds = 2π
x→+∞ −∞
 x √
√s − xs
Soit s ∈ R cherchons la limite de x 7→ fx (s) = 1 + x +
e
   
s √s
Pour x ≥ |s| on a : x
≤ 1 alors : 1 + x +
= 1 + sx

Puis :
!x
s √
fx (s) = 1 + √ e− xs
x
√ i
!
h s
= exp x ln 1 + √ − xs
x
h s 1 s2
 !
1 √ i
= exp x √ − +o − xs
x 2x x
2
h s i
= exp − + o (1)
2
s2
∼ e− 2
x→+∞
 x √
Cela montre que : x 7→ fx (s) = 1 + √s
x +
e− xs a une limite finie et il
2
− s2
vaut : e
Pour tout x > 0 : la fonction fx est continue par morceaux sur R.

Soit (x,
√ s) ∈]0, +∞[×R puisque f x (s) dépend d’est ce s < − x ou
s < − x, on va faire deux inégalité puis on fait la somme.

(a). cas : s < − x
Dans ce cas fx (s) = 0 ≤ 0

(b). cas : s > − x
Il en découle de cela que : x > s2 puis :
√ i
!
hs
fx (s) = exp x ln 1 + √ − xs
x
√ i
!
h s 1 s2
≤ exp x √ − − xs
x 2x
2i
h s
≤ exp −
2
s2
≤ e− 2

Ainsi on regroupons les deux cas :


s2
0 ≤ fx (s) ≤ e− 2
Alors, on verifie bien l’hypothèse de domination.

ANALYSE RÉEL : MÉTHODES POUR CNC BY Pa-Natchy


101

Il en decoule de théorème d’inversion limite-intégrale 4.1 que :


Z ∞ Z ∞ Z ∞
s2 √
lim
x→∞
fx (s) ds = lim fx (s) ds =
x→∞
e− 2 ds = 2π
−∞ −∞ −∞

Puis :
√ 1
Γ(x + 1) = xΓ(x) ∼ 2π xx+ 2 e−x

Exercice Résolus 5 ♦ 2 | Étude d’une fonction exemple


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