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SN t SN t SN t
t t t
0 0 0
2021-2022
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Table des matières
1 Séries numériques 1
1.1 Séries à termes réels ou complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1.1 Définitions de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1.2 Propriétés des séries convergentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.3 Séries géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.4 Séries alternées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.5 Convergence absolue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Séries à termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.1 Séries de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.2 Critères de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 Comparaison d’une série à une intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4 Calcul approché et estimation d’erreur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2 Suites de fonctions 12
2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2 Convergence simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3 Convergence uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3 Séries de fonctions 19
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.2 Convergence simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.3 Convergence uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.3.1 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.3.2 Convergence uniforme de certaines séries alternées . . . . . . . . . 21
3.3.3 Critère de Cauchy uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.3.4 Règle d’Abel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.4 Convergence normale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.5 Propriétés de la somme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.5.1 Convergence uniforme et limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.5.2 Convergence uniforme et continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.5.3 Convergence uniforme et intégration . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.5.4 Convergence uniforme et dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
I
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TABLE DES MATIÈRES K. ISKAFI
4 Séries entières 28
4.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
4.2 Rayon et disque de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.2.1 Théorème de convergence (lemme d’Abel) . . . . . . . . . . . . . 29
4.2.2 Rayon et disque de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.2.3 Rayon de convergence de la somme et du produit . . . . . . . . . 30
4.3 Propriétés de la somme d’une série entière . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.3.1 Continuité de la somme d’une série entière . . . . . . . . . . . . . 31
4.3.2 Dérivation et intégration des séries entières . . . . . . . . . . . . . 31
4.4 Développement d’une fonction en série entière . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.4.1 Problème général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.4.2 Série de Taylor d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.4.3 Conditions pour le développement en série entière . . . . . . . . . 33
4.4.4 Comparaison avec les développements limités . . . . . . . . . . . 34
4.5 Méthodes et développements classiques en série entière . . . . . . . . . . 34
4.5.1 Série de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.5.2 Illustration graphique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.5.3 Dérivation et intégration terme à terme . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.5.4 Utilisation d’une équation différentielle . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
5 Séries de Fourier 39
5.1 Décomposition de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
5.1.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
5.1.2 Coefficients de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
5.1.3 Théorème de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
5.1.4 Représentations fréquentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
5.1.5 Forme complexe d’une série de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . 43
5.2 Fonction T -périodique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
5.2.1 Décomposition d’un signal T -périodique . . . . . . . . . . . . . . 44
5.2.2 Théorèmes de convergence en moyenne quadratique . . . . . . . . 46
5.3 Résolution des équations différentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
5.3.1 Equations différentielles ordinaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
5.3.2 Equations aux dérivées partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
5.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
II
Table des figures
5.1 Harmoniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
5.2 Représentation fréquentielle bilatérale d’un signal impair T -périodique. . 43
5.3 Harmoniques en électronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
III
Chapitre 1
Séries numériques
La série constitue une généralisation de la notion de somme pour une succession infinie
de termes. L’étude des séries consiste à évaluer la somme d’un nombre fini n de termes
successifs, puis, par un calcul de limite, à identifier le comportement lorsque n devient
indéfiniment grand. Un certain nombre de méthodes permettent de déterminer la nature
(convergence ou non) des séries sans réaliser explicitement les calculs.
Dans tout ce chapitre, K désigne R ou C.
N
X
SN = un = un0 + un0 +1 + · · · + uN .
n=n0
1
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CHAPITRE 1. SÉRIES NUMÉRIQUES K. ISKAFI
P 1 P 1
Exercice. Etudier la nature des séries numériques , n!
. n
n≥0 n≥1
Démonstration. (Exercice)
Proposition 1.1.2. (Condition nécessaire de convergence)
P
Si la série un est convergente, alors n→∞
lim un = 0. (Attention la réciproque est fausse !)
n≥0
lim un 6= 0 ou bien n’existe pas, la série
P
Si n→∞ un est dite trivialement ou grossièrement
n≥0
divergente.
Démonstration. (Exercice)
P
Exercice. Etudier la nature de la série numérique cos n.
n≥0
= S̄n + Ŝn −→ S̄ + Ŝ
n→+∞
2
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K. ISKAFI 1.1. SÉRIES À TERMES RÉELS OU COMPLEXES
P P P
donc S̃ = S̄ + Ŝ, par suite (un + vn ) = un + vn .
n≥0 n≥0 n≥0
Remarques
• Si λ 6= 0, les séries
P P
(λun ) et un sont de même nature.
n≥0 n≥0
• Si
P P P
un et vn sont de natures différentes, alors (un + vn ) est divergente.
n≥0 n≥0 n≥0
Démonstration. (Exercice)
Remarques
P 1
Exercice. Etudier la nature de la série numérique n(n+1)
.
n≥1
Démonstration. La preuve est simplement de dire que la suite (Sn ) des sommes partielles
converge si et seulement si c’est une suite de Cauchy. Ensuite il suffit de remarquer que
P 1
Exercice. Etudier la nature de la série numérique .n
n≥1
3
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CHAPITRE 1. SÉRIES NUMÉRIQUES K. ISKAFI
1 − z n+1
Sn = az 0 + az 1 + az 2 + · · · + az n = a 1 + z + z 2 + · · · + z n = a .
1−z
Démonstration. (Exercice)
Démonstration. (Exercice)
2
(−1)n n3n+1 .
P
Exercice. Etudier la nature de la série numérique
n≥1
Démonstration. (Exercice)
Remarques
• Toute série convergente sans être absolument convergente est dite semi-convergente.
4
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K. ISKAFI 1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS
P (−1)n
Exercice. Etudier la nature de la série numérique n
.
n≥1
Démonstration. (Exercice)
5
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CHAPITRE 1. SÉRIES NUMÉRIQUES K. ISKAFI
• Cas de divergence.
– Si un = O(an ), il existe n0 ∈ N et M ∈ R+
∗ tels que : ∀n ∈ N n ≥ n0 ⇒ |un | ≤
M an .
Pour p > n0 , on peut écrire :
p
P
u
n
n p n
1 0
1 1 0
X X
n=0 X
p
≤
un + un ≤
un + M
P
an Sp
n=0
Sp
n=n0 +1 Sp
n=0
n=0
car, les an étant des réels positifs :
p
X p
X p
X
un ≤ |un | ≤ M an ≤ M S p .
n=n0 +1 n=n0 +1 n=n0 +1
n n
P0 1
P0
Or, un est une constante (vis à vis de p) et Sp −→ +∞ ; donc Sp
u n −→
n=0 p→+∞
n=0 p→+∞
0, par définition de la limite on peut fixer n1 ∈ N tel que
n
1 X 0
∀p ≥ n1 ,
un ≤ M
Sp
n=0
p p
P
et on a alors : ∀p ≥ max(n0 , n1 ), un ≤ 2M an ;
P
par conséquent :
n=0 n=0
Xp X p !
un = O an .
n=0 n=0
6
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K. ISKAFI 1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS
Démonstration. (Exercice)
Démonstration. (Exercice)
• Si la série
P P
un diverge, alors la série vn diverge.
n≥0 n≥0
Démonstration. (Exercice)
P −n2
Exercice. Etudier la nature de la série numérique e .
n≥0
Démonstration. (Exercice)
P n P 1
Exercice. Etudier la nature des séries numériques n3 +1
, √
n
.
n≥1 n≥1
1. Si 0 ≤ l < 1, la série
P
un est convergente.
n≥0
P
2. Si l > 1, la série un est divergente.
n≥0
Démonstration. (Exercice)
7
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CHAPITRE 1. SÉRIES NUMÉRIQUES K. ISKAFI
P n!
Exercice. Etudier la nature de la série numérique .nn
n≥0
Démonstration. Supposons lim uvkk = 1. Choisissons un nombre l > 1, alors pour tout k
n→+∞
assez grand, on a uvkk ≤ l, donc uk ≤ lvk car vk est positif pour k assez grand. Si la série
P P
vk converge, il en va de même de la série (lvk ), donc, par le critère de comparaison,
k≥0 P k≥0
la série uk converge.
k≥0
P 1
Exercice. Etudier la nature de la série numérique ln 1 + n2
.
n≥1
• Si 0 ≤ l < 1, la série
P
un est convergente.
n≥0
• Si l > 1, la série
P
un est divergente.
n≥0
Démonstration. (Exercice)
P xn
Exercice. Etudier la nature de la série numérique .nn
n≥0
Démonstration. (Exercice)
+∞
P 1
Exercice. Etudier la nature de la série harmonique n
.
n=1
Démonstration. (Exercice)
8
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K. ISKAFI 1.4. CALCUL APPROCHÉ ET ESTIMATION D’ERREUR
+∞
P 1 P 1
Exercice. Etudier la nature des séries numériques (n−3)2
, nα lnβ n
.
n=4 n≥2
Corollaire 1.3.1. Soient n ∈ N, f : [n, +∞[→ R une application positive, continue par
P
morceaux et décroissante. Alors la série f (k) converge ssi f est intégrable sur [n, +∞[
k≥n
et on a Z ∞ +∞
X Z ∞
f (x)dx ≤ Rn = f (k) ≤ f (x)dx
n+1 k=n+1 n
Démonstration. (Exercice)
n
X Z +∞ Z +∞
σn = f (k) + f (x)dx = S − Rn + f (x)dx.
k=n0 n+1 n+1
Alors σn est une valeur approchée de S qui vérifie d’après le corollaire 1.3.1 :
Z n+1
0 ≤ S − σn ≤ f (x)dx.
n
Exercices
P 1 π2
• Sachant que la somme de la série n2
est 6
, déterminer une valeur approchée σ10
n≥1
puis estimer l’erreur de cette approximation.
10
1
• Sachant que ' 1, 1975 :
P
n3
n=1
9
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CHAPITRE 1. SÉRIES NUMÉRIQUES K. ISKAFI
1.5 Exercices
Exercice 1.1.
Etudier la nature des séries suivantes
+∞ +∞
(−1)n
+∞
n
1 1
X X X
a) ln n b) e− 1+ c) 2/3
n=2 (ln n) n=1 n n=1 n
+∞
X 2n +∞ +∞
1 1
X X
d) 2
e) β , β≤1 f) sin 2
n=1 n n=2 n ln (n) n=1 n
+∞ +∞ +∞
Xcos (n) X1 + 5n X n3 n!
g) √ h) n
i) n
n=1 n n n=1 4 n=1 n
Exercice 1.4.
P
Soit (un )n une suite décroissante de réels positifs. On suppose que la série un
n≥0
converge. Montrer que nun → 0 (ou pourra minorer R2n − Rn ).
Exercice 1.5. (Contrôle 2019-2020)
+∞
P 1
Déterminer la nature de la série de terme général un = k2
.
k=n+1
Exercice 1.6.
Combien de termes de la série faut-il additionner pour obtenir la somme avec la
précision indiquée ?
+∞
(−2)n +∞
1
(erreur ≤ 10−2 ) (erreur ≤ 10−3 )
X X
a) b) 2
n=1 n! n=2 n (ln n)
+∞
(−1)n+1
(erreur ≤ 10−3 )
X
c)
n=1 n4
Exercice 1.7.
+∞
(−1)n n2n+1 .
P
Soit la série
n=1
2. Donner une borne supérieure sur l’erreur commise en estimant la somme de cette
série par la somme partielle de ses trois premiers termes.
10
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K. ISKAFI 1.5. EXERCICES
11
Chapitre 2
Suites de fonctions
En analyse, une suite de fonctions est une suite dont les termes sont des fonctions
toutes définies sur un ensemble K (le corps R ou C), et à valeurs réelles ou complexes,
ou plus généralement vectorielles.
2.1 Définitions
Définition 2.1.1.
∃M ∈ R ∀x ∈ I : |f (x)| ≤ M.
2. On note B(I, K) l’ensemble des fonctions de I dans K qui sont bornées sur I.
3. Soit f ∈ B(I, K). On note ||f ||∞ , ||f ||∞,I ou sup|f (x)| la borne supérieure de
x∈I
l’ensemble {|f (x)|, x ∈ I}.
1. ||f ||∞ = 0 ⇔ f = 0.
Démonstration. (Exercice)
q
1
Exemple. La suite de fonction (fn )n de terme général fn : x ∈ R → x2 + n2
.
12
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K. ISKAFI 2.2. CONVERGENCE SIMPLE
2. On dit que la suite de fonctions (fn ) converge simplement sur I s’il existe une
fonction f : I → K tel que la suite de fonctions fn converge simplement vers f .
2. On dit que la suite de fonctions (fn ) converge uniformément sur I s’il existe une
fonction f : I → K telle que fn converge uniformément vers f.
13
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CHAPITRE 2. SUITES DE FONCTIONS K. ISKAFI
Démonstration. (Exercice)
Remarque. Dire que, pour tout x ∈ I, (fn (x)) est de Cauchy, s’écrit :
Encore une fois, ce qui différencie "pour tout x ∈ I, (fn (x)) de Cauchy" et "(fn ) unifor-
mément de Cauchy sur I" est la place de "pour tout x ∈ I" qui intervient avant le choix
de N dans le premier cas et après le choix de N dans le second cas.
Démonstration. (Exercice)
Démonstration. (Exercice)
Proposition 2.3.2.
CV S
1. Soit fn une suite de fonctions : I → R telles que fn −→ f.
I
Si pour tout n la fonction fn est croissante (resp. décroissante) sur I alors f est
croissante (resp. décroissante) sur I.
CV U
2. Soit fn une suite de fonctions : I → K telles que fn −→ f , alors si pour tout n, la
I
fonction fn est continue sur I alors f est continue sur I.
Démonstration. (Exercice)
14
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K. ISKAFI 2.3. CONVERGENCE UNIFORME
Démonstration. (Exercice)
Démonstration. On montre d’abord que (fn ) est une suite de Cauchy uniforme sur [a, b].
On a
|fp (x) − fq (x)| ≤ |fp (x) − fq (x) − fp (x0 ) + fq (x0 )| + |fp (x0 ) − fq (x0 )|
puis d’après la convergence de (fn (x0 )) on écrit
ε
∀ε > 0, ∃n1 , ∀p, q ≥ n1 |fp (x0 ) − fq (x0 )| < .
2
De plus, le théorème des accroissements finis appliqué à la fonction fp − fq sur [x0 , x]
permet de dire qu’il existe y ∈]x0 , x[ tel que :
|fp (x) − fq (x) − (fp (x0 ) − fq (x0 ))| = |x − x0 ||fp0 (y) − fq0 (y)|
≤ |b − a| sup |fp0 (y) − fq0 (y)|.
y∈[a,b]
Ainsi fn vérifie le critère de Cauchy uniforme sur [a, b], donc (fn ) a une limite uniforme
f sur [a, b].
15
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CHAPITRE 2. SUITES DE FONCTIONS K. ISKAFI
Il est clair que les fonctions fn ainsi définies sur [a, b] sont continues en x1 et convergent
simplement vers ρ sur [a, b].
Pour montrer que f est dérivable en x1 et que f 0 (x1 ) = lim fn0 (x1 ) il suffit de montrer
n→+∞
que ρ est continue en x1 , car ainsi :
f (x) − f (x1 )
f 0 (x1 ) = lim par définition
x→x1 x − x1
= lim ρ(x)
x→x1
Pour montrer que ρ est continue en x1 , il suffit de montrer que la suite de fonctions
continues (ρn ) converge uniformément sur [a, b].
Pour cela, comme (fn0 ) converge uniformément sur [a, b], (fn0 ) est uniformément de
Cauchy, c’est à dire que, si l’on fixe ε > 0, on peut trouver N ∈ N tel que pour n ≥
N, p ≥ N et t ∈ [a, b] :
|fn0 (t) − fp0 (t)| < ε. (2.3.1)
En appliquant à fn −fp la formule des accroissements finis entre x1 et x, il existe t ∈]x1 , x[
tel que :
(fn (x) − fp (x)) − (fn (x1 ) − fp (x1 )) = (x − x1 )(fn0 (t) − fp0 (t))
d’où, en appliquant (2.3.1) :
f (x) − f (x ) fp (x) − fp (x1 )
n n 1
− < ε.
x − x1 x − x1
Alors
|ρn (x) − ρp (x)| < ε ∀x ∈ [a, b] \ {x1 }. (2.3.2)
L’inégalité (large) reste vraie en x1 par passage à la limite (x → x1 ) car les fonctions ρn
et ρp sont continues en x1 .
Faisons tendre p vers +∞ dans (2.3.2) ; on obtient pour tout n ≥ N , pour tout
x ∈ [a, b],
|ρn (x) − ρ(x)| ≤ ε
c.à.d (ρn ) converge uniformément vers ρ sur [a, b].
16
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K. ISKAFI 2.4. EXERCICES
2.4 Exercices
Exercice 2.1.
q
Soit fn : R → R définie par fn (x) = x2 + n1 .
Montrer que chaque fn est de classe C 1 et que la suite (fn ) converge uniformément sur R
vers une fonction f qui n’est pas de classe C 1 .
Exercice 2.2.
Étudier la convergence simple et la convergence uniforme des suites d’applications
suivantes :
1. fn (x) = xn ln x avec x ∈]0, 1] et fn (0) = 0.
nx
2. fn (x) = 1+n2 x2
sur I = R puis sur I = [a, +∞[ où a > 0.
1
3. fn (x) = 1+(x+n)2
sur I = R puis sur I = [a, +∞[ où a ∈ R.
1−xn
4. fn (x) = 1+x2n
sur I = [0, 1] .
Exercice 2.3.
Soit fn : R+ → R définie par fn (x) = x + n1 .
Montrer que (fn ) converge uniformément mais pas (fn2 ).
Exercice 2.4. (Contrôle 2017-2018)
Soit (fn )n la suite de fonctions définie par fn (x) = e−nx sin(nx) avec x ∈ R+ .
1. Etudier la convergence simple et uniforme de (fn )n sur R+ .
Z +∞
2. Justifier puis calculer lim fn (x)dx.
n→+∞ π
3. Justifier qu’il y a convergence uniforme sur tout segment [a, b] inclus dans ]0, π/2].
Exercice 2.6.
π
sinn (x)dx.
R
Calculer la limite de l’intégrale In = 2
0
Exercice 2.7.
Soit fn : [0, 1] → R définie par fn (x) = n2 x(1 − nx) si x ∈ [0, 1/n] et fn (x) = 0 sinon.
1. Etudier la limite simple de la suite (fn ).
Z 1
2. Calculer fn (t)dt. Y a-t-il convergence uniforme de la suite de fonction (fn ) ?
0
17
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CHAPITRE 2. SUITES DE FONCTIONS K. ISKAFI
18
Chapitre 3
Séries de fonctions
3.1 Introduction
En analyse, une série de fonctions est une série dont les termes sont des fonctions toutes
définies sur un ensemble de K, et à valeurs dans K, ou plus généralement vectorielles.
On a vu qu’une série numérique est définie par sommation à partir d’une suite numé-
rique : on commence par former la suite des sommes partielles et, étudier la convergence
de la série, c’est par définition étudier la convergence de la suite numérique des sommes
partielles.
Soient f et g deux fonctions définies sur un même ensemble I ⊂ K, on peut définir leur
somme f +g qui est encore une fonction définie sur I par : ∀x ∈ I, (f +g)(x) = f (x)+g(x).
Comme pour les séries numériques, on va de même procéder par sommes successives
P
pour obtenir, à partir d’une suite (fn ) de fonctions, la série de fonctions fn .
P
Pour étudier la série fn , on définit la suite de fonctions (Sn ) des sommes partielles,
n
P
Sn = fn , dont on sait , définir et étudier la convergence simple ou uniforme (chap.
k=0
Suites de fonctions).
fonctions de terme général (fn ), et (Sn ) la suite des fonctions somme partielle associée :
n
X
∀x ∈ I Sn (x) = fk (x) = f0 (x) + . . . + fn (x)
k=0
X +∞
X
fn = fn = f0 + f1 + . . . + fn + . . .
n≥0 n=0
Remarques
19
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CHAPITRE 3. SÉRIES DE FONCTIONS K. ISKAFI
de plus on a la propriété
X CV S CV S
fn −→ S ⇐⇒ Rn −→ 0.
I I
3.3.1 Propriétés
P
Définition 3.3.1. On dit que la série fn converge uniformément sur I ssi la suite de
n≥0
fonctions (Sn ) converge uniformément sur I.
P
Théorème 3.3.1. Soit fn une série qui converge simplement sur I. Alors elle converge
uniformément sur I ssi la suite des restes partiels (Rn ) converge uniformément vers la
fonction nulle sur I.
CV S
fn −→ S alors Rn = S − Sn et donc
P
Démonstration. Si
n≥0 I
X CV U déf.
fn −→ S ⇐⇒ sup |S(x) − Sn (x)| −→ 0.
I I n→+∞
n≥0 | {z }
kRn k
Dans le cadre des séries de fonctions, la convergence uniforme sera plus difficile à
établir directement, car en général, nous ne disposerons pas d’une expression simple de
Rn .
Proposition 3.3.1. (Condition nécessaire de convergence uniforme)
+∞
P
Si fn converge uniformément sur I, alors fn CV uniformément vers 0 sur I.
n=0
Démonstration. (Exercice)
20
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K. ISKAFI 3.3. CONVERGENCE UNIFORME
Démonstration. (Exercice)
21
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CHAPITRE 3. SÉRIES DE FONCTIONS K. ISKAFI
P einx
Exercice. Etudier la convergence absolue et uniforme de la série de fonctions n
n≥1
sur R puis sur tout intervalle [δ, 2π − δ] avec 0 < δ < π.
P sin(nx)
Exercice. Etudier la convergence normale de la série n2
.
CV U
Théorème 3.4.2. CV N =⇒ =⇒ CV S
CV A
Démonstration. (Exercice)
+∞ +∞ +∞
!
X X X
lim
x→a
fn (x) = lim fn (x) =
x→a
ln .
n=0 n=0 n=0
Démonstration. (Exercice)
+∞
P (−1)n
Exercice. Justifier que lim x+n
= 0.
x→+∞ n=1
+∞
P
alors S(x) = fn (x) est continue sur I
n=0
Démonstration. (Exercice)
P einx
Exercice. Etudier la continuité de la série n2
sur R.
n≥1
Démonstration. (Exercice)
+∞
P zn
Exercice. Etudier la continuité de la série n!
sur C.
n=0
23
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CHAPITRE 3. SÉRIES DE FONCTIONS K. ISKAFI
alors
1. S est continue sur [a, b],
Z b !
P
2. fn (x)dx converge dans K et puis
n≥0 a
!
Z b Z b X X Z b
S(x)dx = fn (x) dx = fn (x)dx .
a a n≥0 n≥0 a
Démonstration. (Exercice)
+∞
1 R x n −t
= x pour tout x ∈ R.
P
Exercice. Montrer que n! 0
t e dt
n=0
Démonstration. (Exercice)
Corollaire 3.5.2. (Version locale du théorème de dérivation)
fn (x) une série de fonctions fn : I ⊂ R −→ K. Si
P
Soit
n≥0
P
1. il existe x0 dans I tel que la série numérique fn (x0 ) soit convergente ;
2. pour tout n ∈ N et pour tout fermé borné J ⊂ I, fn est dérivable sur J et la série
P 0
fn (x) converge uniformément sur J,
alors
P 0
fn (x) converge uniformément sur J et sa somme est dérivable S : x 7→
P
1. f (x)
n
n≥0
0 P 0
est dérivable sur I et S (x) = f (x).
n
n≥0
Démonstration. (Exercice)
24
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K. ISKAFI 3.5. PROPRIÉTÉS DE LA SOMME
P 1
Exercice. Etudier la continuité et la dérivabilité de la somme de la série x2 −n2
sur
R \ Z.
25
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CHAPITRE 3. SÉRIES DE FONCTIONS K. ISKAFI
3.6 Exercices
Exercice 3.1.
1
1. fn (x) = n2 +x2
sur R.
1
2. fn (x) = n+n3 x2
sur ]0, +∞[ puis sur [a, +∞[ où a > 0.
3. fn (x) = 1
n2
(xn + (1 − x)n ) sur [0, 1] puis sur ]−∞, 0[ ∪ ]1, +∞[.
2
4. fn (x) = xe−nx sur R puis sur [a, +∞[ où a > 0. (A faire chez vous)
Exercice 3.3.
Soient α un nombre réel tel que α < 2 et x un nombre positif. On considère la série
de terme général fn défini par f0 (x) = 0 et fn (x) = x2−α e−nx si n ≥ 1.
Exercice 3.4.
+∞
1 1
−
P
Soit ψ(x) = n−x n+x
.
n=2 Z
1
Justifier et calculer ψ(x)dx.
0
Exercice 3.5.
αx ∞
On fixe α > 0 et on pose fn (x) = e−n
P
et f (x) = fn (x).
n=0
2. Etudier la continuité de f.
26
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K. ISKAFI 3.6. EXERCICES
2. Etudier la monotonie de f.
27
Chapitre 4
Séries entières
an (z − a)n
X
n≥0
où les coefficients an forment une suite réelle ou complexe. La série est dite entière du
fait qu’elle fait intervenir des puissances entières.
Dans ce chapitre on aborde les problèmes suivants :
• Une série entière an (z − a)n étant donnée, on cherche à déterminer les valeurs de
P
z pour lesquelles la série an (z − a)n est convergente, ce qui permet de définir une
P
fonction.
Les séries entières possèdent des propriétés de convergence remarquables, qui s’ex-
priment pour la plupart à l’aide d’une grandeur associée à la série, son rayon de
convergence R. Sur le disque de convergence (disque ouvert de centre a et de rayon
R), la fonction somme de la série peut être dérivée indéfiniment terme à terme.
4.1 Définition
Définition 4.1.1. Une série entière centrée en a ∈ C est une série de la forme
an (z − a)n = a0 + a1 (x − a) + · · ·
X
n≥0
où z est une variable complexe et les an sont des constantes par rapport à z appelées les
coefficients de la série.
an (z − a)n , appelée la somme, est une fonction f (z) dont
P
La valeur de la série
n≥0
le domaine de définition est l’ensemble des valeurs de z pour lesquelles la série entière
converge.
28
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K. ISKAFI 4.2. RAYON ET DISQUE DE CONVERGENCE
P n P
Exercice. Etudier la nature des séries entières z , n!z n .
n≥0 n≥0
tement positifs tels que ∀n ∈ N, |an |rn ≤ M, alors, pour tout réel ρ vérifiant 0 < ρ < r,
la série entière an (z − a)n est normalement convergente dans le disque fermé D̄(a, ρ).
P
Démonstration. (Exercice)
On en déduit :
• dans tout disque fermé D̄(a, ρ), (0 < ρ < r), la série entière an (z − a)n converge
P
uniformément.
+∞
• On appelle disque de convergence d’une série entière an (z − a)n , noté D, l’en-
P
n=0
+∞
an (z − a)n converge.
P
semble centré en a des z pour lesquels
n=0
Lorsque la série entière est définie sur R on parle d’un intervalle de convergence
centré en a noté L.
Théorème 4.2.2.
(Rayon de Convergence)
an
Soit R = lim an+1 ∈ R+ ∪ {+∞}, alors
n+∞
2. Si R = +∞ alors D = C, (L = R).
Démonstration. (Exercice)
29
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CHAPITRE 4. SÉRIES ENTIÈRES K. ISKAFI
Remarques
• Attention ! L’énoncé suppose que le rapport an+1 est défini. C’est-à-dire que pour
an
n assez grand an est non nul. Le résultat ne peut s’appliquer directement aux séries
entières, dites lacunaires, c’est-à-dire celles dont un nombre infini de coefficients est
2
nul, comme la série n!z n .
P
q
• On a un résultat analogue, lié au critère de Cauchy : si la suite n
|an | a une limite
q
1
quand n tend vers +∞, alors R
= lim n
|an |.
n→+∞
• On peut montrer que si la suite an+1
an
a une limite, il en est de même pour la
q
suite n
|an | et que ces limites sont égales. La réciproque est fausse. Toutefois,
l’utilisation du rapport an+1
an
est plus fréquente, car plus facile à manipuler que
q
celle de n
|an | .
Exercices
P n P zn P zn
1. Considérons les séries entières complexes z , n
et . n2
+∞ +∞ +∞ +∞
! ! !
n n n
X X X X
ak bn−k z = an z bn z .
n=0 k=0 n=0 n=0
Démonstration. (Exercice)
30
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K. ISKAFI 4.3. PROPRIÉTÉS DE LA SOMME D’UNE SÉRIE ENTIÈRE
nul. La somme S de la série entière, définie dans le disque D(a, R) de convergence par
+∞
an (z − a)n , est continue dans tout le disque de convergence.
P
S(z) =
n=0
Démonstration. (Exercice)
Démonstration. (Exercice)
Théorème 4.3.3. Soit an xn une série entière de rayon de convergence R non nul.
P
Démonstration. (Exercice)
non nul est de classe C ∞ sur l’intervalle ] − R, R[ et, pour tout entier p, et tout x de
] − R, R[, on a :
+∞
X (n + p)!
S (p) (x) = an+p xn .
n=0 n!
31
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CHAPITRE 4. SÉRIES ENTIÈRES K. ISKAFI
Exercice.
P n
1. Etudier la dérivabilité de la série géométrique x .
+∞
1
(−1)n xn .
P
2. Justifier puis intégrer 1+x
=
n=0
On remarque que, d’après les paragraphes précédents, le problème est ici nécessaire-
ment centré en 0. On parle alors d’un développement en série entière autour de l’origine.
On peut envisager un développement en série entière autour d’un point z0 de C, la
série entière envisagée étant alors de la forme an (z − z0 )n .
P
32
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K. ISKAFI 4.4. DÉVELOPPEMENT D’UNE FONCTION EN SÉRIE ENTIÈRE
Démonstration. (Exercice)
Corollaire 4.4.2. Si une fonction paire (resp. impaire) est développable en série entière,
on a alors : ∀p ∈ N, a2p+1 = 0 (resp. a2p = 0).
La fonction f est développable en série entière si, et seulement si, il existe un réel r tel
que la suite de fonctions (Rn ) converge simplement vers 0 sur l’intervalle ] − r, r[.
Cette condition nécessaire et suffisante n’est pas toujours facile à exprimer. On établit
d’abord le résultat suivant puis on utilise plus fréquemment la condition suffisante ci-
après.
f (n+1) (ξ)
Rn (x) = (x − a)n+1 .
(n + 1)!
Le nombre ξ est parfois noté a + (x − a)θ, et la condition qu’il soit compris entre a et
x s’écrit alors 0 < θ < 1.
Démonstration. (Exercice)
Théorème 4.4.3. Pour que la fonction f soit développable en série entière sur un in-
tervalle ouvert centré en 0, il suffit qu’il existe des réels r et M tels qu’on ait :
∀n ∈ N, ∀x ∈] − r, r[, f (n) (x) ≤ M.
Démonstration. (Exercice)
33
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CHAPITRE 4. SÉRIES ENTIÈRES K. ISKAFI
Définition 4.4.3. On dit qu’une fonction f est développable en série entière sur l’inter-
+∞
an xn telle qu’on ait : ∀x ∈ I, f (x) = an x n .
P P
valle I s’il existe une série entière
n=0
+∞ +∞
x2n x2n+1
• ∀x ∈ R, cosh(x) =
P P
(2n)!
et sinh(x) = (2n+1)!
.
n=0 n=0
+∞ 2n +∞ 2n+1
x x
• ∀x ∈ R, cos(x) = (−1)n (2n)! (−1)n (2n+1)!
P P
et sin(x) = .
n=0 n=0
34
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K. ISKAFI 4.5. MÉTHODES ET DÉVELOPPEMENTS CLASSIQUES EN SÉRIE ENTIÈRE
Exercice.
+∞ 2n+1
x
(−1)n (2n+1)!
P
1. Considérons la série sin(x) = .
n=0
(a) Calculer R.
(b) Tracer puis comparer les sommes partielles S7 et S13 .
Exercice. Justifier les égalités et déterminer les intervalles de convergence pour les cas
suivants :
+∞ n
• ln (1 + x) = (−1)n+1 xn .
P
n=1
+∞ 2n+1
• arctan x = (−1)n x2n+1 .
P
n=0
somme est solution de (E) sur l’intervalle ] − r, r[ et vérifiant les mêmes conditions
initiales.
+∞
On a alors : ∀x ∈] − r, r[, f (x) = an x n .
P
n=0
La méthode consiste à déterminer les coefficients an en identifiant, grâce au théorème
d’unicité, les développements des fonctions figurant dans les deux membres de l’équation
différentielle.
35
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CHAPITRE 4. SÉRIES ENTIÈRES K. ISKAFI
36
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K. ISKAFI 4.6. EXERCICES
4.6 Exercices
Exercice 4.1.
+∞
P xn
1. Démontrer que n!
converge pour tout x.
n=0
xn
2. Que peut-on conclure de la valeur de lim .
n→+∞ n!
Exercice 4.2.
Déterminer le rayon et l’intervalle de convergence des séries
+∞
X xn +∞
X (x + 1)n
a) b)
n=1 n + 2 n=1 n (n + 1)
+∞
n +∞
(−1)n x2n−1
(2x − 1)n
X X
c) n
d)
n=1 4 n=1 (2n + 1)!
∞
(n3 + n + 1) +∞
25n (x − 3)2n
(x − 3)3n
X X
e) f)
n=0 (2n + 3)3 n=1 n
Exercice 4.3.
Développer la fonction en série entière et déterminer l’intervalle de convergence
1. ln (5 − x) centrée x0 = 0.
7x
2. 2+x
centrée en x0 = 1
Exercice 4.4.
Z 1
Donner une estimation de la valeur sin (x2 ) dx avec une erreur moindre que 10−7 .
0
Exercice 4.5.
Considérons la fonction f (x) = ln(x) pour x > 0.
1. Donner T (x), la série de Taylor de f (x) centrée en a = 1.
2. On désire approximer f (x) par son polynôme de Taylor Pn (x) de degré n centré en
a = 1. Donner une borne
h i supérieure sur l’erreur Rn (x) commise par cette approxi-
3 5
mation lorsque x ∈ 4 , 4 .
h i
3 5
3. Montrer que f (x) = T (x) lorsque x ∈ ,
4 4
.
1
4. hQueli est le degré minimal du polynôme Pn (x) pour que |Rn (x)| < 10
lorsque x ∈
3 5
, .
4 4
37
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CHAPITRE 4. SÉRIES ENTIÈRES K. ISKAFI
Exercice 4.8.
Déterminer les séries entières solutions au voisinage de 0 des équations différentielles
suivantes :
1. (1 + x)y 0 + y = 0.
2. y 00 + 2xy 0 + 2y = 0.
Exercice 4.9. (Examen 2018-2019)
y 00 + 2xy 0 + 2y = 0.
38
Chapitre 5
Séries de Fourier
Les séries de Fourier sont un outil fondamental dans l’étude des fonctions périodiques.
C’est à partir de ce concept que s’est développée la branche des mathématiques connue
sous le nom d’analyse harmonique.
L’étude d’une fonction périodique par les séries de Fourier comprend deux volets :
39
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CHAPITRE 5. SÉRIES DE FOURIER K. ISKAFI
+∞ +∞
P cos(nt) P cos(nt)
Exercice. Déterminer le domaine de convergence des séries suivantes n2
, n!
,
n=0 n=0
+∞
P
cos(nt) + sin(nt).
n=0
Démonstration. (Exercice)
Remarques
1 R a+2π
• On peut définir a0 par a0 = π a f (t)dt comme les an , mais cela exige d’exprimer
+∞
a0 P
la série de Fourier par f (t) = 2
+ an cos(nt) + bn sin(nt).
n=1
40
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K. ISKAFI 5.1. DÉCOMPOSITION DE FOURIER
Démonstration. (Exercice)
Les hypothèses données ici pour le théorème de Jordan-Dirichlet sont loin d’être les
meilleures possibles. Il suffit en réalité d’avoir des informations uniquement autour de t,
par exemple que f admet des limites à droite et à gauche en t et qu’on peut trouver α > 0
tel que les intégrales
Z α
|f (t + x) − f (t+ )| Z α
|f (t − x) − f (t− )|
dx et dx
0 x 0 x
convergent. Toutefois, on ne peut pas supposer simplement que f est continue en t. Il
existe des fonctions continues dont la série de Fourier ne converge pas partout ; du Bois-
Reymond a en effet donné l’exemple d’une fonction 2π-périodique, continue définie sur
[−π, π] par
+∞ 2 n2
X 1 n2 +1 X sin(kx)
f (x) = 2
sin 2 x .
n=1 n k
k=1
Remarques
• si f est continue en t alors S(f )(t) converge vers f (t).
f (t+ )+f (t− )
• si f n’est pas continue en t alors S(f )(t) converge vers 2
.
Définition 5.1.2. Si une fonction f est développable en série de Fourier, alors :
h = an cos(nt) + bn sin(nt), n ≥ 2,
n (t) est la nème harmonique du signal,
h1 (t) = a1 cos(t) + b1 sin(t) est l’harmonique principale du signal.
41
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CHAPITRE 5. SÉRIES DE FOURIER K. ISKAFI
Remarques
• Pour toute fonction f continue et 2π-périodique, les moyennes de Cesàro de la série
de Fourier de f convergent uniformément vers f . Autrement dit, si on note
S0 + . . . + Sn
Cn =
n+1
alors
lim ||f − Cn ||∞ = 0. (Th. de Féjer)
n→+∞
• Les polynômes trigonométriques sont denses dans l’ensemble des fonctions continues
et 2π-périodiques : pour toute fonction f continue et 2π-périodique, pour tout > 0,
il existe un polynôme trigonométrique P tel que
||f − P ||∞ ≤ . (Th. de Weierstrass)
42
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K. ISKAFI 5.1. DÉCOMPOSITION DE FOURIER
avec
c0 = a0
cn = an −ib
2
n
∀n ∈ N∗
c−n = C n = an +ib
2
n
∀n ∈ N∗
d’où
1 Z a+2π
ck = f (t)e−ikt dt ∀k ∈ Z.
2π a
3. l’expression "Dirac" est souvent utilisée par les physiciens pour désigner une fonction ou une courbe
"piquée" en une valeur donnée.
43
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CHAPITRE 5. SÉRIES DE FOURIER K. ISKAFI
Remarques
2. Nous verrons que, pour la théorie, la variante exponentielle est souvent plus com-
mode.
Démonstration. (Exercice)
Démonstration. (Exercice)
44
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K. ISKAFI 5.2. FONCTION T -PÉRIODIQUE
ou encore :
+∞
X f (t+ ) + f (t− )
a0 + (an cos(nωt) + bn sin(nωt)) = .
n=1 2
n
2. Pour n ∈ N, l’application Dn : R → C, définie par Dn (v) = eikωv , est appelée
P
k=−n
le noyau de Dirichlet. On a, pour tout n ∈ N et v ∈ R \ T Z,
n ei(n+1)ωv − 1 e−i(n+1)ωv − 1
eikωv + e−ikωv = −1 +
X
Dn (v) = −1 + +
k=0 eiωv − 1 e−iωv − 1
n+1 n+1
inωv sin 2
ωv − inωv
sin 2
ωv
= −1 + e 2 +e 2
sin ωv 2
sin ωv 2
nωv (n+1)
cos 2
sin 2
ωv
= −1 + 2
ωv
sin 2
1 ωv
sin n+ 2
ωv + sin 2
= −1 +
ωv
sin 2
1
sin n+2
ωv
=
sin ωv
2
45
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CHAPITRE 5. SÉRIES DE FOURIER K. ISKAFI
3. On a, pour tout n ∈ N,
n Z T n
1ZT 1 X
eikωv dv =
X
Dn (v)dv = he0 |ek i = 1
T −T T k=−n −T k=−n
f (t − v) + f (t + v) f (t+ ) + f (t− )
!
˜ 1ZT
Sn (t) − f (t) = − Dn (v)dv
T −T 2 2
(f (t+v)−f (t+ ))+(f (t−v)−f (t− ))
Considérons gt : v 7→ 2 sin( ωv
.
2 )
h h i i
• gx est continue par morceaux sur − T2 , 0 et sur 0, T2 , et il n’y a qu’un nombre
fini de discontinuités.
• Puisque f est de classe C 1 par morceaux sur R,
f (t + v) − f (t+ ) f (t − v) − f (t− )
→+ f 0 (t+ ) et −→+ −f 0 (t− )
v v→0 v v→0
donc
f 0 (t+ ) − f 0 (t− )
gt (v) −→+ .
v→0 ω
De même,
f 0 (t+ ) − f 0 (t− )
gt (v) −→+
v→0 ω
h i
Ainsi, gt est continue par morceaux sur − T2 , T2 .
p
Lemme 5.2.2. Si f : R → C est continue,
T -périodique, et de classe C par morceaux
sur [0, T ], on a, pour tout n ∈ Z, cn f (p) = (inω)p cn (f ).
Démonstration. (Exercice)
Remarque. Un aspect fondamental des séries de Fourier réside dans le fait que les pro-
priétés de régularité d’une fonction périodique f se traduisent en terme du comportement
à l’infini de la suite de ses coefficients de Fourier ck (f ) (ou, de manière
analogue,
des suites
p (p)
an (f ) et bn (f )). En particulier, on a |n| cn (f ) −→ −→ 0 ; car cn f −→ −→ 0.
|n|→+∞ |n|→+∞
46
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K. ISKAFI 5.2. FONCTION T -PÉRIODIQUE
Espace euclidien
En général, il y a un cadre où l’on sait calculer les coefficients de Fourier, c’est celui de
l’espace euclidien, avec un produit scalaire, noté hx, yi, et une base orthonormée e1 , . . . , en .
n
xi ei , avec xi ∈ R, un calcul immédiat montre que les xi sont
P
En effet, si l’on a x =
i=1
données par xi = hx, ei i. C’est exactement la même chose dans le cas complexe, mais avec
un produit scalaire hermitien. Or, ici, sur l’espace des fonctions continues par morceaux de
période T à valeurs réelles (resp. complexes), on dispose d’un produit scalaire 4 euclidien
(resp. hermitien) donné par la formule
1ZT
hf, gi = f (t)g(t)dt encore noté (f |g)
T 0
auquel on associe la norme || · ||2 (norme de la convergence en moyenne quadratique)
donnée par la formule
2 1ZT
||f ||2 = |f (t)|2 dt.
T 0
Proposition 5.2.2.
1. Les fonctions en (t) := einωt pour n ∈ Z forment une famille orthonormale pour le
produit scalaire ci-dessus.
Démonstration. (Exercice)
Les conditions de décomposition de Dirichlet sont évidemment identiques sur [a, a+T ]
avec T quelconque.
Commençons par la propriété suivante qui est une application directe des techniques
euclidiennes :
N
cn en avec en (t) = einωt . On a les
P
Proposition 5.2.3. Rappelons qu’on pose SN (f ) =
−N
formules suivantes :
N
1. ||SN (f )||22 = |cn |2 ,
P
−N
2. hf − SN (f ), SN (f )i = 0,
Démonstration. (Exercice)
Montrons par la suite l’inégalité de Bessel qui est une composante essentielle de la
formule de Parseval.
47
Regarder ce cours
CHAPITRE 5. SÉRIES DE FOURIER K. ISKAFI
Démonstration. (Exercice)
Une conséquence très importante de Bessel est la convergence de la suite |cn | vers 0 :
Démonstration. (Exercice)
2. Si f est de classe C p il existe une constante M telle que l’on ait, pour tout n ∈
Z, |cn (f )| ≤ nMp .
Démonstration. (Exercice)
+∞
X a2n + b2n +∞
1ZT
||f ||22 = |f (t)|2 dt = a20 + |ck |2 .
X
=
T 0 n=1 2 k=−∞
Démonstration. (Exercice)
Il s’agit d’un résultat très utile, à la fois sur un plan théorique (pour montrer par
exemple que l’application qui à une fonction continue associe ses coefficients de Fourier est
injective) et sur un plan pratique (pour calculer la somme de certaines séries). Ce théorème
de Parseval pour les séries de Fourier est en fait un cas particulier d’un théorème plus
général dans les espaces préhilbertiens, muni d’un système orthonormal total, théorème
qu’on appelle aussi parfois théorème de Parseval-Bessel.
a) La formule de Parseval traduit le fait que l’énergie du signal est égale à la somme
des énergies des harmoniques. Elle nous permet aussi de calculer certaines limites
+∞
|ck |2 .
P
des séries numériques de type
k=−∞
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K. ISKAFI 5.3. RÉSOLUTION DES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
+∞
P 1
Exercice. Calculer la somme de la série (2p+1)2
.
p=0
π
|f (t)|2 dt = 1, |f (t)|2 définit aussi une densité de probabilité sur l’intervalle
R
b) Si −π
[−π, π], permettant de définir les valeurs moyennes de variables aléatoires définies
sur [−π, π]. Par exemple, en mécanique quantique, |f (t)2 | représente la densité de
probabilité qu’une particule se situe à l’abscisse t. La probabilité que la particule se
situeR dans l’intervalle [a, b] vaut ab |f (t)2 |dt. La position moyenne de cette particule
R
π
est −π t|f (t)2 |dt.
1 RT
c) T 0 f (t)2 dt représente également le carré de la valeur efficace du signal f (t).
y 00 + eit y = 0.
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CHAPITRE 5. SÉRIES DE FOURIER K. ISKAFI
∂u(t, x) ∂ 2 u(t, x)
=α (5.3.1)
∂t ∂x2
où α est une constante physique dont la dimension est m2 s−1 dans le système internatio-
nal. Il convient d’ajouter à cette équation des conditions aux limites (en fonction du
dispositif physique considéré) et une donnée initiale.
Pour la résolution des EDP, la démarche des séries de Fourier est inductive : nous
cherchons, dans un premier temps, à deviner l’expression de la solution. Dans un deuxième
temps, nous démontrerons que la fonction trouvée est bien solution du problème considéré.
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K. ISKAFI 5.4. EXERCICES
5.4 Exercices
Exercice 5.1.
Considérons un signal parabolique 2π-périodique défini par x(t) = t2 sur [−π, π].
Exercice 5.3.
+∞ +∞
P 1 P 1
4. En déduire n2
et n4
.
n=1 n=1
2. Calculer les coefficients de Fourier an et bn du signal x(t) = cos(αt) défini sur [−π, π]
avec α ∈ R \ Z.
3. Sur quel domaine le signal x coïncide avec son développement en série de Fourier ?
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CHAPITRE 5. SÉRIES DE FOURIER K. ISKAFI
Exercice 5.7.
Déterminer les solutions 2π-périodiques de l’équation différentielle
y 00 + e−it y = 0.
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