Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ESILV A1
Année 2022-2023
Ces notes de cours sont partiellement inspirées des références présentes dans la bibliographie ci-
dessous.
Des erreurs peuvent s’être glissées dans le texte. Merci de nous les signaler par mail aux adresses
suivantes :
basma.jaffal@devinci.fr
francesco.salvarani@devinci.fr
Bibliographie :
Les références suivantes peuvent servir à approfondir les connaissances sur certains sujets traités
dans le cours.
- Monier, Jean-Marie. Cours de Mathématiques - Analyse MPSI, Dunod, 2006
- Deschamps, Claude, Warusfel, André, Moulin, François, Cleirec Nathalie, Cornil, Jack Mi-
chel, et al. Mathématiques MPSI - 5e édition, Dunod, 2018
- http://exo7.emath.fr/cours/livre-analyse-1.pdf (vous trouverez aussi des vidéos de
cours ainsi que des fiches d’exercices résolus)
Table des matières
3 Suites numériques 33
3.1 Généralités sur les suites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.1.1 Suite majorée, minorée, bornée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.1.2 Suite croissante, décroissante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.1.3 Suites extraites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.1.4 Suites périodiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
3.2 Limite, Convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
3.2.1 Limite finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
3
4 TABLE DES MATIÈRES
4 Limite et continuité 47
4.1 Limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.1.1 Limite en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.1.2 Limites à gauche et à droite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.1.3 Limites infinies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
4.1.4 Limite en l’infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
4.2 Propriétés de la limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
4.3 Comparaisons de fonctions au voisinage d’un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
4.4 Limites usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
4.5 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
4.5.1 Prolongement par continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
4.5.2 Propriétés des fonctions continues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
4.5.3 Continuité, monotonie et injectivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.5.4 Fonction de Dirichlet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
5 Dérivabilité 61
5.1 Dérivabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
5.1.1 Définition et premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
5.1.2 Opérations sur les dérivées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.1.3 Bijection réciproque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.1.4 Tables de dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5.1.5 Commentaire sur la rédaction et sur la notation . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5.2 Dérivation itérée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
5.2.1 Espaces de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
5.2.2 Formule de Leibniz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
5.3 Quelques théorèmes fondamentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
5.3.1 Théorème de Rolle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
5.3.2 Théorème des accroissements finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
5.3.3 Théorème des accroissements finis généralisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
5.3.4 Corollaires du théorème des accroissements finis . . . . . . . . . . . . . . . . 67
5.3.5 Extrema d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
6 Études de fonctions 69
6.1 Représentation graphique des fonctions réelles à valeurs réelles . . . . . . . . . . . . 70
6.2 Tangente à une courbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
6.3 Asymptotes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
6.3.1 Asymptote verticale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
TABLE DES MATIÈRES 5
7
8 CHAPITRE 1. INTRODUCTION AUX APPLICATIONS (THÉORIE DES ENSEMBLES)
Définition. On appelle quantificateur universel le symbole “∀”. Il signifie “pour tout . . .”,
ou “quel que soit . . .”.
Souvent, pour simplifier, l’on dit “il existe un . . .”, mais il faut toujours se souvenir que le
quantificateur ∃ ne donne aucune information sur l’unicité. Pour dire qu’ “il existe un et un
seul . . .”, l’on utilise le quantificateur “∃! ”(on ajoute un point exclamatif après le quantificateur
existentiel).
Une preuve d’unicité garantit qu’il ne peut exister deux objets différents satisfaisant des pro-
priétés données, mais la démonstration de l’unicité ne suffit pas pour en déduire l’existence de
l’objet.
Il est utile de souligner que, dans cette définition, l’on ne demande pas que tout élément de B soit
associé à un élément de A. Les ensembles A et/ou B peuvent être non numériques : par example,
la loi qui associe à chaque carte d’un jeu de 52 cartes son enseigne (trèfle, carreau, cœur, pique) est
une application : l’ensemble de départ est le jeu de 52 cartes, l’ensemble d’arrivée est l’ensemble
des enseignes.
L’ensemble image d’une application f définie sur le domaine A est l’ensemble des valeurs
possibles pour le résultat. Il est noté Im(f ) ou f (A) Il est évidemment inclus dans l’ensemble
d’arrivée B.
Les définitions suivants seront aussi utiles.
Soit f : A → B une bijection. Alors, à tout élément de B est associé un et un seul antécédent
dans A par f . Cet antécédent existe parce que f est surjective, et il est unique car f est injective.
L’on peut donc définir une application, appelée application réciproque de f , et que l’on note
f −1 . L’application f −1 : B → A est telle que
f ◦ f −1 = IB et f −1 ◦ f = IA .
(g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .
Les suites et les fonctions numériques sont des cas particuliers d’application. En particulier, une
suite numérique (ou, simplement, suite) est une application dont l’ensemble de départ est N ou
un sous-ensemble de N et l’ensemble d’arrivée est R (certains auteurs admettent que l’ensemble
de départ d’une suite est l’ensemble Z) .
Une fonction réelle d’une variable réelle est une application dont l’ensemble de départ est R
ou un sous-ensemble de R et l’ensemble d’arrivée est R.
Exemples
- L’application f : N → N, n 7→ n2 est injective, mais n’est pas surjective car les
nombres naturels qui ne sont pas des carrés parfaits n’ont pas d’antécédent dans N.
- l’application g : R+ → R+ , n 7→ n2 est injective et surjective, √ donc bijective. On
peut donc en déduire la fonction inverse g −1 : R+ → R+ , n 7→ n.
- L’application h : R2 → R2 , (x, y) 7→ (x−y, x+y) est bijective. En effet, soit (a, b) ∈ R2
et considérons le système d’équations
(
x−y =a
x + y = b.
11
12 CHAPITRE 2. RAPPELS SUR LES FONCTIONS RÉELLES
Définition. On appelle fonction d’une variable réelle à valeurs réelles, toute application
f : D → R où D ⊆ R.
D est appelé domaine de définition de f : c’est l’ensemble de tous les réels qui ont une image
par f dans R.
Notations :
On note alors :
f : D −→ R
x 7−→ y = f (x)
Une fonction peut aussi être définie, sur un domaine composé d’ensembles disjoints, par plusieurs
expressions différentes, par exemple :
(
x2 , si x≥0
f (x) = .
−x2 , si x<0
Exemple
La fonction inverse :
f : ] − ∞, 0[ ∪ ]0, +∞[ −→ R
1
x 7−→
x
2.2. FONCTIONS MAJORÉES, MINORÉES, BORNÉES 13
Exemples
x 1 1
1. La fonction x ∈ R 7→ 2 est minorée par − et majorée par .
x +1 2 2
2. La fonction x ∈ R 7→ (x2 − 1)2 est minorée par 0 mais non majorée sur R.
Exemples
+
√
1. La fonction racine carrée : x ∈ R →
7 x est strictement croissante.
Interprétation graphique :
• f est paire si et seulement si son graphe est symétrique par rapport à l’axe des ordonnées (figure
de gauche).
• f est impaire si et seulement si son graphe est symétrique par rapport à l’origine (figure de droite).
2.4. PARITÉ ET PÉRIODICITÉ 15
Exemples
2
1. La fonction x 7→ x + 2 est paire.
2x4 + 1
2. La fonction x 7→ est impaire.
x
x
3. La fonction x 7→ 2 est impaire.
x +1
4. La fonction x 7→ x2 − x n’est ni paire ni impaire.
Interprétation graphique :
f est périodique de période T si et seulement si son graphe est invariant par la translation de
vecteur T~i.
f
f (x) = f (x + T )
~i x x+T
Exemples
1. Les fonctions sinus et cosinus sont 2π-périodiques.
2. La fonction tangente est π-périodique.
3. Une fonction constante sur R est périodique ; tout réel non nul en est une période.
Preuve : Soit Q l’ensemble des périodes de f . Cet ensemble n’est pas vide par hypothèse, puisque
T ∈ Q et T 0 ∈ Q. Pour tout x ∈ R, il est clair que (x + T ) ∈ R, (x + T 0 ) ∈ R et (x + T + T 0 ) ∈ R.
Grâce à la définition de fonction périodique, l’on a
Preuve : Soit T une période strictement positive de f . La division euclidienne de T par T0 permet
d’écrire T = kT0 + r, avec r ∈ [0, T0 [. Si r > 0, alors r serait une période strictement positive,
inférieure strictement à T0 , ce qui contredit le fait que T0 est la période fondamentale. On a donc
r = 0 et T = nT0 .
Pour prouver qu’une fonction f : R → R n’est pas périodique, l’on doit montrer qu’il n’existe
aucun nombre réel non nul T tel que f (x + T ) = f (x) pour tout x ∈ R. On peut effectuer un
raisonnement par l’absurde ou réaliser un calcul qui débouche sur une contradiction.
`affl ˜f´o“n`cˇtˇi`o“nffl ˜l´oˆg´a˚r˚i˚t‚h‹m`e ”n`é˙p`éˇr˚i`e›nffl `affl `éˇt´é ˚i‹n˚tˇr`oˆd˚u˚i˚t´e `e›nffl 1614 ¯p`a˚rffl ˜l´e ”m`a˚t‚h`é›m`a˚tˇi`cˇi`e›nffl
L `é´c´o¸sfi¯sfi`a˚i¯s N`e˙p`eˇrffl 2
`c´o“m‹m`e ˚u‹nffl `o˘u˚tˇi˜l ¯p`o˘u˚rffl ¯sfi˚i‹m¯p˜lˇi˜fˇi`eˇrffl ˜l´e˙s `c´a˜l´cˇu˜l˙s `a¯sfi˚tˇr`o“n`o“m˚i`qfi˚u`e˙s ˜f´a¯s-
˚tˇi`d˚i`eˇu‹x `a‹vˆa‹n˚t ˜l„˚i‹n‹vfle›n˚tˇi`o“nffl `d`e˙s `c´a˜l´cˇu˜l´a˚tˇr˚i`c´e˙s. L`e˙s ”m`a˚t‚h`é›m`a˚tˇi`cˇi`e›n¯s `d`e ˜l„`é˙p`oˆqfi˚u`e `éˇt´a˜b˝lˇi¯sfi¯sfi`e›n˚t
`a˜l´o˘r¯s `d`es˙ ˚t´a˜b˝l´e˙s `d`e ˜l´oˆg´a˚r˚i˚t‚h‹m`e˙s `d`e ¯p˜lˇu¯s `e›nffl ¯p˜lˇu¯s ¯p˚r`é´cˇi¯sfi`e˙s.
L’˚i‹n˚t´éˇr`êˇt `dffl’`éˇt´a˜b˝lˇi˚rffl `c´e˙s ˚t´a˜b˝l´e˙s ˜l´oˆg´a˚r˚i˚t‚h‹m˚i`qfi˚u`e˙s `e˙sfi˚t `d`e ¯p`eˇr‹m`eˇtˇtˇr`e `d`e ¯sfi˚u˜b¸sfi˚tˇi˚tˇu`eˇrffl ˚u‹n`e ”m˚u˜lˇtˇiffl-
¯p˜lˇi`c´a˚tˇi`o“nffl ¯p`a˚rffl ˚u‹n`e `a`d`d˚i˚tˇi`o“nffl, ˚u‹n`e `d˚i‹v˘i¯sfi˚i`o“nffl ¯p`a˚rffl ˚u‹n`e ¯sfi`o˘u¯sfi˚tˇr`a`cˇtˇi`o“nffl, ˚u‹n`e ¯p˚u˚i¯sfi¯sfi`a‹n`c´e ¯p`a˚rffl
˚u‹n`e ”m˚u˜lˇtˇi¯p˜lˇi`c´a˚tˇi`o“nffl, ˚u‹n`e ˚r`a`cˇi‹n`e ¯p`a˚rffl ˚u‹n`e `d˚i‹v˘i¯sfi˚i`o“nffl.
• La fonction x 7−→ ln x (logarithme népérien de x) a été définie sur R+∗ comme étant la fonction
1
primitive de x 7−→ . Elle s’annule pour x = 1.
x
• Elle est indéfiniment dérivable sur R+
∗ et sa dérivée première, au point x, est :
1 0
. (ln x) =
x
• Pour x > 1, on a ln x > 0 et pour 0 < x < 1, ln x < 0.
• Cette fonction vérifie les propriétés suivantes, pour tous a > 0 et b > 0,
ln(ab) = ln(a) + ln(b)
a
ln = ln(a) − ln(b)
b
ln(ax ) = x ln(a).
• Elle est strictement croissante et on a :
lim ln x = −∞ et lim ln x = +∞.
x→0+ x→+∞
2. Le baron de Merchison, John Napier, est né le 1er février 1550 et mort le 4 avril 1617. Il a été un théologien,
physicien, astronome et mathématicien.
18 CHAPITRE 2. RAPPELS SUR LES FONCTIONS RÉELLES
ln(1 + x)
lim =1
x→0 x
ln x
Croissances comparées : lim = 0 et lim xn ln x = 0.
x→+∞ xn x→0
logb (1) = 0
!
x
logb = logb (x) − logb (y)
y
logb (bn ) = n ∀n ∈ R.
2.5. RAPPELS SUR QUELQUES FONCTIONS USUELLES 19
Changement de base
Une propriété très importante est la suivante : pour tous a, b ∈ R+ ∗ et différents de 1, et pour
tout nombre réel x > 0
loga (x)
logb (x) = .
loga (b)
On peut donc exprimer toutes les fonctions logarithmes à l’aide de la fonction logarithme népérien.
Pour tout nombre réel b > 0 tel que b 6= 1 et pour tout x ∈ R+∗
ln(x)
logb (x) = .
ln(b)
Remarque. Les courbes représentatives des fonctions exponentielle et logarithme népérien sont
symétriques par rapport à la droite d’équation y = x (la première bissectrice). C’est un résultat
général pour deux courbes représentatives de deux fonctions réciproques l’une de l’autre.
20 CHAPITRE 2. RAPPELS SUR LES FONCTIONS RÉELLES
si x ∈]0, +∞[, xm = em ln x .
• Elle est définie, continue et dérivable sur ]0, +∞[. Sa dérivée est :
(xm )0 = m xm−1 .
xm+s = xm xs
xm
xm−s =
xs
(x ) = xms
m s
• La fonction, définie sur R, qui à tout réel x associe son sinus : x 7→ sin x est appelée fonction sinus.
• Les fonctions sinus et cosinus sont périodiques de période 2π : les réels x et x + 2kπ ont la même
image, pour tout x ∈ R et tout k ∈ Z.
π π π π
0
6 √4 √3 2
1 2 3
sin θ 0 1
√2 √2 2
3 2 1
cos θ 1 0
√2 2 2
3 √
tan θ 0 1 3 -
3
• La fonction cosinus est paire alors que la fonction sinus est impaire.
• Les fonctions sinus et cosinus ne possèdent pas de limite quand x → ±∞. Par contre, on a le
résultat suivant :
sin x
lim = 1.
x→0 x
Remarque. L’identité
π
sin x + = cos x
2
montre que la courbe de la fonction sinus se déduit de la courbe de la fonction cosinus par une
π
translation de vecteur ~i.
2
sin(x)
x ∈ D 7→ tan(x) = .
cos(x)
Soit
E = R \ {θ ∈ R : θ = kπ, k ∈ Z}.
22 CHAPITRE 2. RAPPELS SUR LES FONCTIONS RÉELLES
cos(x)
x ∈ E 7→ cot(x) = .
sin(x)
1 π
tan2 θ + 1 = 2
pour tout θ 6= + kπ, k ∈ Z
cos θ 2
1
cot2 θ + 1 = , pour tout θ 6= kπ, k ∈ Z.
sin2 θ
Exemples
Résoudre
- ln(2 − 2x) = 1,
- ln(2x + 1) < −1,
2
- e2x +3 = e7x ,
√ 1
- ln 2x − 3 = ln(6 − x) − ln x,
2
x
- cos x = − sin .
2
- log3x (6x − 1) = 2.
- log2x (6x − 1) = 1.
Solutions :
- On met l’équation sous la forme : ln(2 − 2x) = ln e.
L’équation est valide si et seulement si 2 − 2x > 0 c’est à dire x < 1.
2−e
On a alors : x < 1 et 2 − 2x = e soit x = .
2
2−e
On conclut alors que S = .
2
2.5. RAPPELS SUR QUELQUES FONCTIONS USUELLES 25
1
ln(2x − 3) + ln x = ln(6 − x) ou bien ln x(2x − 3) = ln (6 − x)2 .
2
x1 = 3 ∈ Df et x2 = −12 ∈
/ Df .
π 7π
S = − + 4pπ, π + 4pπ, + 4pπ, p ∈ Z .
3 3
3x > 0, 3x 6= 1, 6x − 1 > 0.
C’est-à-dire
1 1
x ∈ a ∈ R : a > et a 6= .
6 3
26 CHAPITRE 2. RAPPELS SUR LES FONCTIONS RÉELLES
ln(a)
logb (a) = .
ln(b)
Donc
log3x (6x − 1) = 2
ln(6x − 1) 1 1
⇔ = 2, x∈ a∈R : a> et a 6=
ln(3x) 6 3
1 1
2
⇔ ln(6x − 1) = ln((3x) ), x ∈ a ∈ R : a > et a 6=
6 3
1 1
⇔ 9x2 − 6x + 1 = 0, x ∈ a ∈ R : a > et a 6=
6 3
1 1
⇔ (3x − 1)2 = 0, x ∈ a ∈ R : a > et a 6= .
6 3
Or, (3x − 1)2 = 0 ⇔ x = 31 , mais cette valeur est à exclure parce que
1 1
x ∈ a ∈ R : a > et a 6= .
6 3
En conclusion, S = ∅.
- Les valeurs de x pour lesquelles cette expression a un sens (argument du logarithme stric-
tement positif, base strictement positive et différente de 1) sont les suivantes :
2x > 0, 2x 6= 1, 6x − 1 > 0 :
1 1
x ∈ a ∈ R : a > et a 6= .
6 2
Or, pour x > 1/6 et x 6= 1/2, on a que log2x (2x) = 1. Donc
1 1
log2x (6x − 1) = 1, x∈ a∈R : a> et a 6=
6 2
1 1
⇔ log2x (6x − 1) = log2x (2x), x ∈ a ∈ R : a > et a 6=
6 2
1 1
⇔ 6x − 1 = 2x, x ∈ a ∈ R : a > et a 6=
6 2
1 1 1
⇔x= , x ∈ a ∈ R : a > et a 6= .
4 6 2
n o
1
En conclusion, S = 4
.
i
π π
Définition. La fonction sinus est continue et strictement croissante sur − , .
2 2
π π
Elle définit donc une bijection de − , sur [−1, 1] dont la réciproque est appelée Arc sinus
2 2
et notée arcsin.
π π
• La fonction arcsin : [−1, 1] → − , est donc une bijection strictement croissante et on a :
2 2
0 1
arcsin x =√ , x ∈] − 1, 1[.
1 − x2
• Elle est impaire puisque la fonction sinus est impaire.
π π
• Pour x ∈ [−1, 1], le réel arcsin x est l’unique élément de − , dont le sinus vaut x.
2 2
π π
∀x ∈ [−1, 1], y = arcsin x ⇐⇒ y ∈ − , , sin y = x.
2 2
• Relations fondamentales :
- ∀x ∈ [−1, 1], sin(arcsin x) = x.
π π
- ∀α ∈ − , , arcsin(sin α) = α.
2 2
Attention : cette dernière relation n’est pas valable (bien qu’ayant un sens) pour tout α ∈ R. On
5π π
a ainsi par exemple arcsin sin = .
6 6
y +1 sin x
x
−π − π2 0 π π
2
−1
y
π
2 arcsin x
x
−1 0 1
− π2
28 CHAPITRE 2. RAPPELS SUR LES FONCTIONS RÉELLES
Définition. La fonction cosinus est continue et strictement décroissante sur [0, π].
Elle définit donc une bijection de [0, π] sur [−1, 1] dont la réciproque est appelée Arc cosinus
et notée arccos.
• La fonction arccos : [−1, 1] → [0, π] est donc une bijection strictement décroissante et on a :
0 1
arccos x = −√ , x ∈] − 1, 1[.
1 − x2
• Pour x ∈ [−1, 1], le réel arccos x est l’unique élément de [0, π] dont le cosinus vaut x.
• Relations fondamentales :
- ∀x ∈ [−1, 1], cos(arccos x) = x.
- ∀α ∈ [0, π], arccos(cos α) = α.
Attention : cette dernière relation étant fausse en général pour tout α ∈ R puisque l’on a, par
π π
exemple, arccos cos − = .
3 3
y +1
x
−π − π2 0 π π
2
−1 cos x
y
arccos x π
π
2
x
−1 0 1
Exemples
Simplifier y = cos(arcsin x) et z = sin(arccos x) avec x ∈ [−1, 1].
Solutions :
π π
Comme arcsin x ∈ − , , son cosinus est positif et donc
2 2
q √
y = 1 − sin2 (arcsin x) = 1 − x2 .
De même, on a : √
∀x ∈ [−1, 1], z = 1 − x2 .
i
π π
Définition. La fonction tangente est continue et strictement croissante sur − , .
2 2
π π
Elle définit donc une bijection de − , sur R dont la réciproque est appelée Arc tangente
2 2
et notée arctan.
π π
• La fonction arctan : R → − , est donc une bijection strictement croissante et on a :
2 2
0 1
arctan x = , x ∈ R.
1 + x2
π π
• Pour x ∈ R, le réel arctan x est l’unique élément de − , dont la tangente vaut x.
2 2
π π
∀x ∈ R, y = arctan x ⇐⇒ y ∈ − , , tan y = x.
2 2
• Relations fondamentales :
- ∀x ∈ R, tan(arctan x) = x.
π π
- ∀α ∈ − , , arctan(tan α) = α.
2 2
Attention : comme pour les fonctions Arc sinus et Arc cosinus, la seconde relation n’est vraie que
dans l’intervalle indiqué.
30 CHAPITRE 2. RAPPELS SUR LES FONCTIONS RÉELLES
y tan x
−π π x
− π2 π
2
3π
2
y
π
2
arctan x
0 x
− π2
y
chx
shx
0 1 x
Remarque. On définit aussi la fonction tangente hyperbolique, notée tanh, sur R par
shx e2x − 1
tanh x = = 2x .
chx e +1
Exemples
A) Simplifier :
ch(ln x) + sh(ln x)
- I=
x
- J = sh2 x cos2 y + ch2 x sin2 y.
B) Résoudre l’équation ch x = 2.
Solutions :
A) I = 1 et J = ch2 x − cos2 y.
√ √
B) Les solutions de l’équation sont : ln(2 − 3) et ln(2 + 3).
i
32 CHAPITRE 2. RAPPELS SUR LES FONCTIONS RÉELLES
CHAPITRE 3
Suites numériques
33
34 CHAPITRE 3. SUITES NUMÉRIQUES
Définition. Une suite est une application u : N → R. Cela peut aussi être vu comme une
collection de nombres réels indéxée par N.
Pour n ∈ N, on note u(n) par un et on l’appelle terme général de la suite.
La suite est notée (un )n∈N ou simplement (un ).
Il arrive souvent que l’on considère des suites définies à partir d’un certain entier naturel n0 > 0,
on note alors (un )n≥n0 .
Exemples
√ √ √
- ( n)n≥0 est la suite de termes : 0, 1, 2, 3,. . .
- ((−1)n )n≥0 est la suite qui alterne +1, −1, +1, −1,. . .
- (n−2 )n≥1 . Les premiers termes sont
1 1 1
1, , , ,...
4 9 16
Le principe de récurrence :
Pour déterminer les termes d’une suite, on peut dans certains cas utiliser le principe de récur-
rence.
∃M ∈ R ∀n ∈ N |un | ≤ M.
Exemples
n
- La suite (un )n≥1 définie par un = (−1)
n
pour n ≥ 1, n’est ni croissante ni décroissante.
Elle est majorée par 1/2 (borne atteinte en n = 2), minorée par −1 (borne atteinte
en n = 1).
- La suite n1 est une suite strictement décroissante.
n≥1
Elle est majorée par 1 (borne atteinte pour n = 1), elle est minorée par 0 mais cette
valeur n’est jamais atteinte.
Définition. Une suite extraite ou sous-suite de la suite (un ) est une suite obtenue en
sélectionnant, dans l’ordre, un sous-ensemble infini de termes de la suite (un ).
Exemples
- (u2n ) et (u2n+1 ) sont deux suites extraites de la suite (un ).
1 1 1
- et sont deux suites extraites de la suite .
n2 n! n
36 CHAPITRE 3. SUITES NUMÉRIQUES
Définition. Une suite (un ) est dite périodique de période p ∈ N∗ si un+p = un pour tout
n ∈ N.
Remarque. Une suite (un ) de période p = 1 est une suite constante (ce résultat peut être
prouvé par récurrence).
Définition. Soit ` ∈ R. On dit que la suite (un )n∈N converge vers ` quand n tend vers l’infini
si :
pour tout ε > 0, il existe un entier naturel N tel que si n ≥ N alors |un − `| ≤ ε :
∀ε > 0 ∃N ∈ N ∀n ∈ N (n ≥ N =⇒ |un − `| ≤ ε)
Autrement dit : un est proche d’aussi près que l’on veut de `, à partir d’un certain rang.
On dit aussi que la suite (un )n∈N tend vers ` et on note n→∞
lim un = `.
`+ε +
` un + +
`−ε
+ + + +
+
+
+ + +
+
N n
Remarque. Noter que N dépend de ε et qu’on ne peut pas échanger l’ordre du « pour tout ∀ »
et du « il existe ∃ ».
Définition. Une suite (un )n∈N est convergente si elle admet une limite finie.
Elle est divergente sinon (c’est-à-dire soit la suite tend vers ±∞, soit elle n’admet pas de
limite).
Exemples
n
- La suite (un ) = (−1) est divergente car on peut en extraire les deux sous-suites
constantes u2n = 1 et u2n+1 = −1, ayant deux limites différentes.
2πn
- Soit un = sin . Cette suite diverge car on peut en extraire les deux sous-suites :
17
2π
vn = u17n = sin(2πn) = 0 et wn = u17n+1 = sin 6= 0
17
2π
qui convergent vers 0 et vers sin respectivement.
17
• lim un vn = ``0
n→+∞
un `
• lim = 0 avec (vn ) non nulle pour n grand.
n→+∞ vn `
38 CHAPITRE 3. SUITES NUMÉRIQUES
Remarque. Attention, les propriétés ci-dessus sont valables pour des suites convergentes. Si les
suites divergent, on ne peut pas conclure que leur somme, leur produit ou leur quotient divergent.
Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites numériques réelles. Les deux assertions suivantes sont donc
fausses :
1. Si (un )n∈N∗ et (vn )n∈N∗ divergent, alors la suite (un + vn )n∈N∗ diverge.
Pour montrer que cette affirmation est fausse, on peut observer le contre-exemple suivant :
Soit (un ) la suite de terme général un = (−1)n et (vn ) la suite de terme général vn = (−1)n+1 .
Ces deux suites divergent, mais la suite de de terme général
2. Si (un )n∈N∗ et (vn )n∈N∗ divergent, alors la suite (un vn )n∈N∗ diverge.
Pour montrer que cette affirmation est fausse, on peut observer le contre-exemple suivant :
Soit (un ) la suite de terme général un = (−1)n et (vn ) la suite de terme général vn = (−1)n+1 .
Ces deux suites divergent, mais la suite de de terme général
Proposition. Soient (un )n∈N , (vn )n∈N et (wn )n∈N trois suites.
- Si (un )n∈N et (vn )n∈N sont convergentes telles que ∀n ∈ N, un ≤ vn . Alors
lim un ≤ lim vn .
n→+∞ n→+∞
- Si (un )n∈N et (vn )n∈N sont convergentes telles que ∀n ∈ N, un < vn . Alors
lim un ≤ lim vn .
n→+∞ n→+∞
Théorème. (Bolzano-Weierstrass). Soit (un ) une suite bornée de réels. Alors (un ) possède
une sous-suite qui converge.
Exercice
Soit (un ) une suite. Montrer que
- Si (un ) est croissante et non majorée alors elle tend vers +∞.
- Si (un ) est décroissante et non minorée alors elle tend vers −∞.
Solution :
On va montrer la première implication. La deuxième se démontre de la même manière.
(un ) majorée signifie que
∃M ∈ R ∀n ∈ N un ≤ M.
La négation s’écrit alors :
∀M ∈ R ∃N ∈ N uN > M.
Comme (un ) est croissante, on a alors un ≥ uN > M pour tout n ≥ N , c’est la définition de
lim un = +∞.
n→+∞
i
1. Bernard Bolzano, né le 5 octobre 1781 à Prague et mort, dans la même ville, le 18 décembre 1848, prêtre de
l’Église catholique, est un mathématicien, logicien, philosophe et théologien.
2. Karl Weierstrass, né à Ostenfelde, en Westphalie, le 31 octobre 1815 et mort à Berlin le 19 février 1897, est
un mathématicien allemand qui a donné des contributions fondamentales à l’analyse mathématique et a ouvert la
voie à l’étude moderne du calcul des variations.
40 CHAPITRE 3. SUITES NUMÉRIQUES
Remarque. Ne jamais écrire un ∼ 0, car c’est incompatible avec la définition donnée ci-dessus.
Exemple
Prenons an = −n, un = n et vn = n + 1.
un n
On a un ∼ vn car = tend vers 1 mais an + un n’est pas équivalente à an + vn car
vn n+1
lim aann+un
+vn
= 0.
Proposition. Si un ∼ vn et si n→+∞
lim vn = ` 6= 0, alors (un ) converge et lim un = `.
n→+∞
Remarque. Attention, même si (un ) tend vers 0, la suite (un ) n’est pas équivalente à la suite
constante nulle.
Exemple
sin(x)
- En utilisant la limite remarquable lim = 1, on obtient que la suite vn = sin n1
x→0 x
est équivalente à la suite wn = 1
n
pour n ∈ N∗ .
Exemple
ln(x + 1)
- En utilisant la limite remarquable lim = 1, on obtient que la suite vn =
x→0x
ln 1 + n12 est équivalente à la suite wn = n12 pour n ∈ N∗ .
∀n ∈ N, un+1 = un + r, où r ∈ R et u0 ∈ R.
Le terme général d’une suite arithmétique (un ) est donné par la formule suivante (prouve
par récurrence) :
∀n ∈ N, un = u0 + nr où r ∈ R et u0 ∈ R.
La somme des premiers termes consécutifs d’une suite arithmétique est :
n
X n(n + 1)
Sn = uk = u0 + u1 + · · · + un = (n + 1)u0 + r.
k=0 2
3.5. SUITES ADJACENTES 41
∀n ∈ N, un+1 = qun , où q ∈ R et u0 ∈ R.
Le terme général d’une suite géométrique (un ) est donné par la formule suivante (prouve
par récurrence) :
∀n ∈ N, un+1 = q n u0 où q ∈ R et u0 ∈ R.
Le comportement asymptotique d’une suite géométrique dépend de la raison q :
- Si |q| < 1, (un ) converge vers 0.
- Si q = 1, (un ) est constante.
- Si q = −1, (un ) diverge.
- Si |q| > 1, (un ) diverge.
De plus, si q 6= 1,
n
X 1 − q n+1
Sn = uk = u0 + u1 + . . . + un = u0 .
k=0 1−q
- Les suites arithmético-géométriques
(un )n∈N est une suite arithmético-géométrique si ∀n ∈ N, un+1 = qun + r où q ∈ R et r ∈ R.
Pour l’étude d’une telle suite, si q 6= 1 on détermine le réel k tel que k = qk + r, la suite
(vn ) définie par vn = un − k est géométrique de raison q.
Exercice
Prouver que, si q 6= 1, alors
n
1 − q n+1
Sn = (1 + q + q 2 + · · · + q n ) = qk =
X
pour tout n ≥ 1.
k=0 1−q
Solution :
L’on construit la différence
n n
k
q k = (1 + q + · · · + q n ) − q(1 + q + · · · + q n ) = 1 − q n+1 ,
X X
(1 − q)Sn = Sn − qSn = q −q
k=0 k=0
c’est-à dire
(1 − q)Sn = 1 − q n+1 .
Étant donné que q 6= 1, l’on peut diviser les deux membres de cette égalité par (1 − q), et
obtenir
1 − q n+1
Sn = .
1−q
Définition. Deux suites réelles (un )n∈N et (vn )n∈N sont dites adjacentes si
- (un )n∈N est croissante,
- (vn )n∈N est décroissante
- lim (vn − un ) = 0.
n→+∞
Lemme. Soient (un ) et (vn ) deux suites adjacentes. Si (un ) est croissante et (vn ) décroissante,
alors pour tout n, un ≤ vn .
Exercice
Prouver le lemme ci-dessus.
Solution :
Par hypothèse, un ≤ un+1 (car (un ) croissante) et vn ≥ un+1 (car (vn ) décroissante) pour
tout n. Alors, pour tout n,
donc la suite (vn − un ) est décroissante et tend vers 0, donc elle est à termes positifs, ce qui
signifie que vn ≥ un pour tout n.
i
Théorème. Si les suites (un )n∈N et (vn )n∈N sont adjacentes, elles convergent vers la même
limite l vérifiant ∀n ∈ N, un ≤ l ≤ vn .
u0 ≤ u1 ≤ u2 ≤ · · · ≤ un ≤ · · · · · · ≤ vn ≤ · · · ≤ v2 ≤ v1 ≤ v0 .
3.6. SUITES DE CAUCHY 43
Exercice
Soient (un ) et (vn ) les deux suites définies pour n ≥ 1 par
n
X 1 1 1 1 2
un = 2
= 1 + 2 + 2 + ··· + 2 et vn = un + .
k=1 k 2 3 n n+1
Solution :
1
- a. (un ) est croissante car un+1 − un = > 0.
(n + 1)2
b. (vn ) est décroissante :
1 2 2 n + 2 + 2(n + 1)2 − 2(n + 1)(n + 2)
vn+1 − vn = + − = =
(n + 1)2 n+2 n+1 (n + 2)(n + 1)2
−n
<0
(n + 2)(n + 1)2
2
- Enfin comme vn − un = alors lim(vn − un ) = 0.
n+1
Les suites (un ) et (vn ) sont deux suites adjacentes, elles convergent donc vers une même
limite finie `. Nous avons en plus l’encadrement un ≤ ` ≤ vn pour tout n ≥ 1.
i
Une première propriété qui lie les définitions de suite convergente et de suite de Cauchy est la
suivante.
3. Augustin Louis, baron Cauchy, est né à Paris le 21 août 1789 et est mort à Sceaux le 23 mai 1857. Mathémati-
cien français, professeur à l’École polytechnique et membre de l’Académie des sciences, il a marqué le développement
des mathématiques au XIXe siècle.
4. Ceci est possible car R est un espace métrique complet. Si l’espace n’est pas complet, on peut néanmoins
démontrer que toute suite convergente est de Cauchy et que toute suite de Cauchy est bornée.
44 CHAPITRE 3. SUITES NUMÉRIQUES
Exercice
Prouver le lemme ci-dessus.
Solution :
Soit (un ) une suite convergente de limite ` et soit ε > 0. Vu que (un ) est une suite convergente,
il existe n0 ∈ N tel que, pour tout n ≥ n0 , |un − `| < ε/2. Mais alors, pour tous p, q ≥ n0 ,
on peut appliquer l’inégalité triangulaire et obtenir
Les propriétés de convergence des suites de Cauchy sont une conséquence du théorème de
Bolzano-Weierstrass (voir 3.2.6). Pour l’appliquer, l’on a besoin d’un résultat qui garantit que
toute suite de Cauchy est bornée.
Exercice
Prouver le lemme ci-dessus.
Solution :
Soit (un ) une suite de Cauchy. Alors, pour ε = 1, on a qu’il existe n∗ ≥ 1 tel que, pour tout
p, q ≥ n∗ , on a |up − uq | ≤ 1. En particulier, si l’on choisit q = n∗ , on a que, pour p ≥ n∗ ,
|up | ≤ |un∗ | + 1. La valeur n∗ étant finie, on peut donc conclure que |un | est majoré par
Exercice
Prouver le lemme ci-dessus.
Solution :
Soit (un ) une suite de Cauchy dans R. Grâce à la Proposition précédente, elle est bornée et,
par conséquent, grâce au Théorème de Bolzano-Weierstrass, elle possède une sous-suite qui
converge. Indiquons avec φ la fonction strictement croissante de N dans N qui identifie la
sous-suite convergente (uφ(n) ) et soit ` ∈ R sa limite. Alors, pour tout ε > 0,
ε
il existe n0 > 0 tel que, pour tout n ≥ n0 , |uφ(n) − `| ≤
2
ε
et il existe n1 > 0 tel que, pour tout n ≥ n1 , pour tout p ≥ 0, |un+p − un | ≤ .
2
Or, pour tout n ∈ N, φ(n) ≥ n car φ est strictement croissante. Donc, en appliquant
l’inégalité triangulaire,
ε ε
|un − `| ≤ |un − uφ(n) | + |uφ(n) − `| ≤ + = ε,
2 2
ce qui signifie que (un ) est une suite convergente.
i
46 CHAPITRE 3. SUITES NUMÉRIQUES
Exercice
Soit (un )n∈N une suite telle que ∀ε > 0, ∃n0 > 0, ∀n ≥ n0 , |un − un−1 | < ε. Prouver que
(un )n∈N n’est pas une suite convergente, en général.
Solution :
Il suffit de donner un contre-exemple. Si l’on considère la suite défine par récurrence
1
u0 = 0; un = un−1 + pour tout n ≥ 1,
n
l’on voit aisément que cette suite satisfait la propriété de l’énoncé : pour tout ε > 0, l’on
1
peut choisir n0 = + 1 (NB : pour tout x ∈ R+ , la notation bxc désigne le plus grand
ε
y ∈ N tel que y ≤ x) et en déduire que, pour tout n ≥ n0 ,
1
|un − un−1 | = < ε.
n
Toutefois, cette suite (un )n∈N ne converge pas. Si l’on suppose, par l’absurde, que la suite
(un )n∈N converge vers une limite finie ` ∈ R, toute sous-suite extraite convergerait vers la
même limite, et l’on aurait que
2n 2n
X 1 X 1 n 1
0 = `−` = lim u2n − lim un = lim (u2n −un ) = lim ≥ lim = = .
k=n+1 k k=n+1 2n 2n 2
n→+∞ n→+∞ n→+∞ n→+∞ n→+∞
Or, 0 ≥ 1/2 est absurde, donc la suite (un ) n’est pas convergente.
i
CHAPITRE 4
Limite et continuité
47
48 CHAPITRE 4. LIMITE ET CONTINUITÉ
4.1 Limites
4.1.1 Limite en un point
Soit f une fonction définie sur un domaine D et soit x0 un point de D.
On veut donner un sens précis à la phrase suivante :
Lorsque x devient proche de x0 , les valeurs de f (x) deviennent proches de `.
Définition. La fonction f admet en x0 une limite ` si pour chaque nombre positif ε, aussi
petit que l’on veut, on peut trouver un δ > 0 tel que pour tous les x différents de x0 vérifiant
|x − x0 | < δ, l’inégalité |f (x) − `| < ε est satisfaite.
Remarque. Dans la définition ci-dessus, il faut comprendre ε comme un écart maximum entre
f (x) et ` ; et δ comme un écart entre x et x0 . La définition demande donc que l’écart ε entre f (x)
et ` puisse être rendu aussi petit que voulu, pourvu que l’écart δ entre x et x0 soit petit.
Exemple
Soit f (x) = x2 , x ∈ [−1, 1]. Alors lim f (x) = 0.
x→0
Pour montrer cela, on fixe un ε > 0 et on cherche δ > 0 telle que l’implication suivante soit
vérifiée :
∀x ∈ [−1, 1], |x| < δ ⇒ |f (x)| < ε.
√ √
Prenons δ = ε et soit x ∈ [−1, 1] tel que |x| < δ = ε. On a alors
√
|f (x)| = x2 < δ 2 = ( ε)2 = ε.
D’où le résultat.
• la fonction f admet à gauche de x0 une limite `− , ceci est noté lim− f (x) = `− , si
x→x0
Par contre, si la fonction f admet à gauche de x0 une limite `− et à droite de x0 une limite `+ et
si `− 6= `+ alors la limite de f en x0 n’existe pas.
Exemple
1 1
- Soit f : R → R définie par f (x) = sin x
si x > 0 et f (x) = x sin x
si x < 0. Alors,
lim f (x) = 0
x→0−
E(x)
0 1 x0 ∈ Z x
On définirait de la même manière la limite en −∞ pour des fonctions définies sur les intervalles
du type ] − ∞, a[.
Exemples
tout n ≥ 1 :
1. On a les limites classiques suivantes pour
+∞ si n est pair
- lim xn = +∞ et lim xn =
x→+∞ x→−∞ −∞ si n est impair
1 1
- lim n = 0 = lim n = 0.
x→+∞ x x→−∞ x
Sauf dans les cas des formes indéterminées, on peut utiliser les résultats suivants.
4.2. PROPRIÉTÉS DE LA LIMITE 51
alors
lim (g ◦ f )(x) = c.
x→a
Dans le cas des formes indéterminées, plusieurs approches sont possibles pour lever l’indéter-
mination. On peut utiliser des techniques de transformation (développement, factorisation, multi-
plication et division par une expression conjuguée. . .) ou se baser sur les résultats ci-dessous.
Cette proposition – très importante – permet de passer à la limite dans une inégalité.
Si f ≤ g ≤ h et si x→x lim h = ` ∈ R,
lim f = x→x
0 0
x0
Exemple
1
Soit f (x) = x sin . Le domaine de définition de f est R? et on a :
x
lim f (x) = 0.
x→0
1
En effet, 0 ≤ |f (x)| ≤ |x| car | sin| ≤ 1, ∀x ∈ R? .
x
Par le théorème des gendarmes, on déduit que limx→0 |f (x)| = 0 et donc limx→0 f (x) = 0.
Exemples
- Au voisinage de 0, on a :
ex − 1 ∼ x, ln(1 + x) ∼ x, tan x ∼ x.
f ϕ
Proposition. - Si f ∼x0 ϕ et g ∼x0 ψ alors f g ∼x0 ϕψ et ∼x0 .
g ψ
- On peut composer à droite par une fonction : Si f ∼x0 g et lim ϕ(t) = x0 alors
t→a
f ◦ ϕ(t) ∼x0 g ◦ ϕ(t).
4.4. LIMITES USUELLES 53
Exemples
- Au voisinage de 1, on a :
x3 − 1 = (x − 1)(x2 + x + 1) ∼1 3(x − 1)
√
3
q
3
Donc, x3 − 1 ∼ 1 3(x − 1).
- Lorsque x tend vers +∞, la quantité x3 − 2x2 + x + 3 est équivalente à x3 et donc
√ 3
x3 − 2x2 + x + 3 ∼+∞ x 2 .
- En 0, on a sin( 2t ) ∼ t
2
et 1 − cos t = 2 sin2 ( 2t ). Par suite,
t2
cos t − 1 ∼0 − .
2
Remarque. Attention,
- Si f ∼x0 ϕ et g ∼x0 ψ on n’a pas forcément f + g ∼x0 ϕ + ψ.
- On ne peut pas composer à gauche par une fonction :
f ∼x0 g n’entraîne pas ϕ ◦ f ∼x0 ϕ ◦ g.
Exemples
- 1 + x ∼0 1 mais 1 + x + (−1) 0 1 + (−1).
Par définition, une fonction équivalente à 0 en a est identiquement nulle au voisinage
de a. Il est ainsi fort peu probable qu’un calcul d’équivalents mène à ce résultat ;
Lorsque l’on y parvient, c’est en général parce que l’on a fait illégalement une somme
d’équivalents.
√ √
- x ∼ x + x au voisinage de +∞, alors que ex = o(ex+ x ).
b. Comportement à l’origine
lim+ ln x = −∞. Si α > 0, lim+ xα ln x = 0.
x→0 x→0
α
Si α > 0, lim+ x = 0. Si α < 0, lim+ xα = +∞.
x→0 x→0
54 CHAPITRE 4. LIMITE ET CONTINUITÉ
c. Croissances comparées
ex
Si α > 0, lim α = +∞.
x→+∞ x
ln x
Si α > 0, lim =0
x→+∞ xα
d. Limites remarquables
ln(1 + x) ex − 1 sin x
lim =1 lim =1 lim =1
x→0 x x→0 x x→0 x
1 − cos x 1 tan x (1 + x)α − 1
lim = lim =1 lim = α, α ∈ R
x→0 x2 2 x→0 x x→0 x
Les limites remarquables vous permettent de déduire aussi les équivalents des fonctions.
e. Polynomes
P termes de plus bas degré de P
lim = lim
x→0 Q x→0 termes de plus bas degrés de Q
4.5 Continuité
Soit D un intervalle de R et f : D → R une fonction.
• f est continue par morceaux sur D si elle admet en tout point de D une limite à droite et
une limite à gauche.
Remarque. En reprenant les définitions de la partie précédente, il est facile de voir que f est
continue en x0 si et seulement si
Remarque. Intuitivement, une fonction est continue sur un intervalle, si on peut tracer son
graphe sans lever le crayon, c’est-à-dire si sa courbe représentative n’admet pas de saut.
Cas de discontinuité d’une fonction f en un point x0 :
- f n’est pas définie au point x0 .
- lim f (x) n’existe pas (Figures 1 et 3).
x→x0
- lim f (x) 6= f (x0 ) (Figure 2).
x→x0
y y y
x0 x x0 x x0 x
Exemples
Les fonctions suivantes sont continues :
- une fonction constante sur un√ intervalle,
- la fonction racine carrée x 7→ x sur [0, +∞[,
- les fonctions sin et cos sur R,
- la fonction valeur absolue x 7→ |x| sur R,
- la fonction exp sur R,
- la fonction ln sur ]0, +∞[.
Par contre, la fonction partie entière E n’est pas continue aux points x0 ∈ Z, puisqu’elle
n’admet pas de limite en ces points. Pour x0 ∈ R \ Z, elle est continue en x0 .
56 CHAPITRE 4. LIMITE ET CONTINUITÉ
Notation : L’ensemble des fonctions continues sur un intervalle D à valeurs dans R est noté
C 0 (D, R). Un élément de C 0 (D, R) est dit de classe C 0 sur D (lire C zéro).
La composition de fonctions conserve aussi la continuité (mais il faut faire attention en quels points
les hypothèses s’appliquent).
Exercice
Soit f : R → R telle que, pour tout x ∈ R∗ , f (x) = x sin x1 .
∗
On a déjà vu que, f tend vers 0 pour x → 0. Elle peut donc être prolongée par continuité
en 0 et son prolongement est la fonction f˜ définie sur R par :
x sin 1 si x 6= 0
f˜(x) = x
0 si x = 0.
Une illustration du théorème des valeurs intermédiaires (figure de gauche), le réel c n’est pas
nécessairement unique. De plus si la fonction n’est pas continue, le théorème n’est plus vrai (figure
de droite).
y
f (b) y
y f (b)
y
f (a)
a c1 c2 c3 b x f (a)
a b x
f (b) > 0
a c
b x
f (a) < 0
Démonstration : Il s’agit d’une application directe du théorème des valeurs intermédiaires avec
y = 0.
L’hypothèse f (a) · f (b) < 0 signifiant que f (a) et f (b) sont de signes contraires.
i
Exemples
2
1. L’équation x cos x + x sin x + 1 = 0 admet une solution dans [0, π].
D’après le corollaire précédent, on déduit qu’il existe un réel c ∈ [0, π] tel que f (c) = 0.
Soit g(x) = f (x) − x. Évidemment, g est une fonction continue comme différence de deux
fonctions continues. L’image de f est dans [0, 1], donc f (0) ≥ 0 et f (1) ≤ 1, Par conséquant,
g(0) ≥ 0 et g(1) ≤ 0. Le théorème des valeurs intermédiaires assure qu’il existe c ∈ [0, 1] tel
que g(c) = 0. Donc, g(c) = f (c) − c = 0, qui équivaut à affirmer qu’il existe c ∈ [0, 1] tel que
f (c) = c.
Corollaire. L’image d’un intervalle par une fonction continue est un intervalle.
Notions d’extremum
Soit f une fonction définie sur D ⊂ R à valeurs dans R.
Le nombre f (x0 ) est appelé maximum (respectivement minimum) de f sur D et est noté
maxx∈D f (x) (minx∈D f (x)).
Un extremum est un maximum ou un minimum.
Théorème. Soit f une fonction continue sur un intervalle [a, b]. La fonction est donc bornée
et atteint ses bornes (c’est-à-dire admet un maximum et un minimum).
Remarque. Pour prouver que f est une bijection de A sur B, on peut vérifier que f est continue,
que f est strictement monotone et étudier les limites aux bornes de f .
Dérivabilité
61
62 CHAPITRE 5. DÉRIVABILITÉ
5.1 Dérivabilité
5.1.1 Définition et premières propriétés
f (x) − f (x0 )
` = x→x
lim .
0 x − x0
De façon équivalente, la fonction f est dérivable en un point x0 ∈ I s’il existe un nombre réel `
tel que
f (x0 + h) − f (x0 )
` = lim .
h→0 h
La fonction f est dérivable sur un intervalle ouvert et non vide J ⊆ I si et seulement si elle est
dérivable en chaque point de J.
Remarque. La courbe représentative de f admet en son point (x0 , f (x0 )) une droite tangente
avec coefficient directeur égal à `.
Définition. Soit f une fonction définie sur un intervalle ouvert I et soit [x0 , t] ⊂ I avec a < t.
La fonction f est dérivable à droite en x0 si la restriction de f à l’intervalle [x0 , t] est dérivable
en x0 .
La dérivée en x0 de cette restriction est notée fd0 (x0 ). En son point d’abscisse x0 , la courbe
représentative de f admet une demi-tangente à droite.
La dérivabilité à gauche en x0 est définie de façon identique. La dérivée en x0 à gauche est
notée fg0 (x0 ).
Exemple
La fonction x 7→ |x|, définie pour tout x ∈ R, est dérivable pour tout x ∈ R∗ . Elle n’est pas
dérivable en x = 0 parce que
|h| − 0 |h| − 0
lim− = −1 et lim+ = 1.
h→0 h h→0 h
Toutefois, elle est dérivable à gauche et dérivable à droite.
i
Théorème. Soit f une fonction définie sur un intervalle ouvert I et soit x0 ∈ I. Alors, f est
continue en x0 .
0
(αf )0 = αf 0 , f +g = f 0 + g0.
0
fg = f 0g + f g0.
!0
f f 0g − f g0
= .
g g2
Les preuves de ces règles utilisent les propriétés des opérations sur les limites et la définition de la
dérivée comme limite du taux de variation.
64 CHAPITRE 5. DÉRIVABILITÉ
Exercice
Prouver la règle de dérivation du produit.
Solution :
Soient f et g deux fonctions définies sur un intervalle ouvert I et soit x0 ∈ I. Le taux de
variation T du produit (f g) au point x0 est
(g ◦ f )0 = (g 0 ◦ f ) · f 0 .
où !
n n!
= , k≤n
k k!(n − k)!
représentent les coefficients binomiaux.
Théorème. Soit f une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[ telle que f (a) = f (b).
Alors, il existe au moins un réel c ∈ ]a, b[ tel que f 0 (c) = 0.
Théorème. Soit f une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[. Alors il existe un
f (b) − f (a)
réel c ∈ ]a, b[ tel que f 0 (c) = . Le réel c peut ne pas être unique.
b−a
Théorème. Soient f et g deux fonctions continues sur [a, b] et dérivables sur ]a, b[. Alors il
existe au moins un réel c ∈ ]a, b[ tel que
Corollaire. Soit f une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[. Soit et M un réel
tel que ∀t ∈ ]a, b[ |f 0 (t)| ≤ M . Alors
Corollaire. Soit f une fonction continue sur un intervalle I, x0 ∈ I, et dérivable sur I \ {x0 }.
Si lim f 0 (x) = ` ∈ R alors f est dérivable en x0 et f 0 (x0 ) = `.
x→x0
Un autre corollaire est la règle de l’Hôpital, qui sera étudiée en détail dans le chapitre suivant.
Théorème. Soit f une fonction deux fois dérivable sur un intervalle ouvert I et soit x0 ∈ I
un point tel que f 0 (x0 ) = 0.
- si ∀x ∈ I, f 00 (x) > 0, alors f (x0 ) est un minimum local de f sur l’intervalle I ;
- si ∀x ∈ I, f 00 (x) < 0, alors f (x0 ) est un maximum local de f sur l’intervalle I.
Définition. Soit n ∈ N∗ et I un intervalle. Une fonction f définie sur I est de classe C n (I) si
- f est n fois dérivable sur I et
- sa dérivée n-ième est continue sur I.
La notation f ∈ C 0 (I) signifie que f est continue sur I.
Une fonction f est dite de classe C ∞ sur I si elle est n fois dérivable sur I pour tout n ∈ N.
CHAPITRE 6
Études de fonctions
69
70 CHAPITRE 6. ÉTUDES DE FONCTIONS
T : y = f 0 (a)(x − a) + f (a)
6.3. ASYMPTOTES 71
6.3 Asymptotes
Il est souvent utile d’étudier la vitesse de croissance d’une fonction au voisinage d’un point ou
à l’infini. L’analyse du comportement asymptotique permet de comparer la vitesse de croissance
d’une fonction donnée à celle d’une autre fonction de référence (souvent une fonction élémentaire,
comme un polynôme ou une exponentielle). Ces informations sont très utiles en informatique ou
en physique.
Soit f : D → R une fonction telle que lim f (x) = ±∞. La courbe Ch d’équation y = h(x)
x→−∞
est dit asymptote à la courbe d’équation y = f (x) en −∞ si
Les asymptotes horizontales ou obliques sont des cas particuliers de courbes asymptotes.
74 CHAPITRE 6. ÉTUDES DE FONCTIONS
2x3 + x + 3
y=
x
a comme courbe asymptote pour x → ±∞ une parabole, représentée par l’équation y = 2x2 + 1
et, comme courbe asymptote pour x → 0, l’hyperbole représentée par l’équation
3
y= .
x
Souvent, il est intéressant de chercher des courbes asymptotes élémentaires (polynômes, exponen-
tielles, . . .).
CHAPITRE 7
75
76 CHAPITRE 7. RÈGLE DE L’HÔPITAL ET SUITES RÉCURRENTES
∞ 0
+∞ − ∞ ; 0 × ∞ ; ; ; 1∞ ; ∞0 ; 00 .
∞ 0
`e ˚t‚h`é´o˘r`è›m`e `qfi˚u˚iffl ¯sfi˚u˚i˚t ¯p`eˇr‹m`eˇt `d`e ˜l´e›vfleˇrffl `d`e˙s ˚i‹n`d`éˇt´eˇr‹m˚i‹n`a˚i¯sfi`o“n¯s `d`a‹n¯s ˜l´e `c´a¯s `d`e `qfi˚u`o˘tˇi`e›n˚ts˙
L `d`e ˜l´affl ˜f´o˘r‹m`e 0
0
`o˘uffl ∞
∞
. C`e ˚r`é˙sfi˚u˜lˇt´a˚t `es˙ fi˚t `a˚tˇtˇr˚i˜b˘u`é `a˚uffl ”m`a˚t‚h`é›m`a˚tˇi`cˇi`e›nffl ˜fˇr`a‹n`ç´a˚i¯s Gˇu˚i˜l¨l´a˚u‹m`e
`d`e L’H`ô¸p˚i˚t´a˜l (`o˘uffl `d`e L’H`o¸sfi¯p˚i˚t´a˜l) ¯p`a˚r`c´e `qfi˚uffl’˚i˜l `e˙sfi˚t ˜l´e ¯p˚r`e›m˚i`eˇrffl `àffl ˜l„`a‹vˆo˘i˚rffl ¯p˚u˜b˝lˇi`é 1 . S̀affl ¯p˚r`eˇu‹vfle
`e˙sfi˚t ˚u‹n`e `c´o“n¯sfi`é´qfi˚u`e›n`c´e `d˚uffl ˚t‚h`é´o˘r`è›m`e `d`e˙s ”vˆa˜l´eˇu˚r¯s ˚i‹n˚t´eˇr‹m`é´d˚i`a˚i˚r`e˙s.
Itérations : La règle de L’Hôpital – quelle que soit sa forme – peut être itérée.
En effet, cette règle dit que, pour calculer la limite d’un quotient, on peut remplacer les fonctions
par leurs dérivées. Mais à leur tour, on peut remplacer ces dérivées par leurs propres dérivées, c’est
à dire par les dérivées secondes des fonctions initiales et ainsi de suite.
1. Le marquis Guillaume François Antoine de L’Hôpital fut un mathématicien français, né à Paris en 1661 et
mort, toujours à Paris, le 2 février 1704. Il est l’auteur du premier livre en français sur le calcul différentiel. Il devint
membre de l’Académie des sciences en 1693.
7.1. RÈGLE DE L’HÔPITAL 77
Exemples
2
ln(x + x − 1)
1. Calculer la limite en 1 de .
ln(x)
On vérifie que :
- f (x) = ln(x2 + x − 1), f (1) = 0,
- g(x) = ln(x), g(1) = 0.
Donc la limite en 1 de fg(x)
(x)
est une forme indéterminée.
0 1
- g (x) = x ne s’annule pas sur ]0, b[, avec b > 0 opportun, ni sur ]a, 0[, avec a < 0
opportun.
On applique alors la règle de L’Hôpital :
2x + 1
- f 0 (x) = 2 ,
x +x−1
1
- g 0 (x) =
x
Alors,
f 0 (x) 2x + 1 2x2 + x
= × x = −−→ 3.
g 0 (x) x2 + x − 1 x2 + x − 1 x→1
Donc,
f (x)
−−→ 3.
g(x) x→1
√
2. Calculer lim x − x2 − x.
x→+∞
Or, √
- f (h) = 1 − 1 − h → 0 quand h → 0,
- g(h) = h → 0 quand h → 0.
1
- f 0 (h) = √ ,
2 1−h
- g 0 (h) = 1 (signe constant).
En conclusion,
q √ √1
√ 1− 1 − 1/x 1− 1−h 2 1−h 1
lim x − x2 − x = lim = lim = lim =
x→+∞ x→+∞ 1/x h→0 h h→0 1 2
.
78 CHAPITRE 7. RÈGLE DE L’HÔPITAL ET SUITES RÉCURRENTES
1. La règle de L’Hôpital n’est utilisable que dans l’étude d’une forme indéterminée. Voici un exemple
qui montre ce que l’on n’ a pas le droit de faire. Il est évident que
3x2 + 1
lim =4 (forme NON indéterminée)
x→1 2x − 1
mais, si l’on aurait essayé d’appliquer la règle de L’Hôpital, en calculant la limite du quotient des
dérivées, l’on aurait eu :
6x
lim = 3.
x→1 2
2. La règle de L’Hôpital donne des conditions suffisantes d’existence de la limite. Il existe des
situations où la limite du quotient des dérivées n’existe pas, mais la limite du quotient des fonctions
existe. Un exemple classique est le suivant : soient
3. Il faut toujours vérifier l’hypothèse que g 0 (x) ne s’annule pas dans un voisinage de a. Un exemple
classique est le suivant : soient
f (x) = x + cos x sin x
g(x) = esin x (x + cos x sin x),
alors
f 0 (x) = 2 cos2 x
g 0 (x) = esin x cos x (x + sin x cos x + 2 cos x)
donc
f 0 (x) 2 cos x
lim = lim sin x =0
x→+∞ g 0 (x) x→+∞ e (x + sin x cos x + 2 cos x)
mais le quotient
f (x) 1
= sin x
g(x) e
n’admet pas de limite en +∞ parce que la fonction (esin x )−1 oscille entre 1/e et e.
7.2. ÉTUDE DES SUITES RÉCURRENTES 79
Proposition. Si f est une fonction continue et si la suite récurrente (un ) converge vers `,
alors ` est une solution de l’équation :
f (`) = `
Cette proposition est importante car elle affirme que si la limite de la suite existe, alors il faut la
chercher parmi les solutions de l’équation f (`) = `.
Une valeur ` vérifiant f (`) = ` est un dite point fixe de f .
Remarque. Il y a une hypothèse importante qui est un peu cachée : f va de l’intervalle [a, b]
dans lui-même.
Dans la pratique, pour appliquer cette proposition, il faut commencer par choisir [a, b] et vérifier
que f ([a, b]) ⊂ [a, b].
80 CHAPITRE 7. RÈGLE DE L’HÔPITAL ET SUITES RÉCURRENTES
Exemple
Soit f : R → R définie par f (x) = 14 (x2 − 1)(x − 2) + x et u0 ∈ [0, 2].
Etudions la suite (un ) définie par récurrence : un+1 = f (un ) (pour tout n ≥ 0).
Solution :
- Etude de f
- f est continue sur R.
- f est dérivable sur R et f 0 (x) > 0.
- Sur l’intervalle [0, 2], f est strictement croissante.
1
- Et comme f (0) = 2
et f (2) = 2 alors f ([0, 2]) ⊂ [0, 2].
- Calcul des points fixes.
On résout l’équation (f (x) = x) ou bien (f (x) − x = 0).
1
f (x) − x = (x2 − 1)(x − 2) (7.1)
4
Donc les points fixes sont les {−1, 1, 2}. La limite de (un ) est donc à chercher parmi ces 3
valeurs.
- Premier cas : u0 = 1 ou u0 = 2.
Alors u1 = f (u0 ) = u0 et par récurrence la suite (un ) est constante (et converge donc vers
u0 ).
- Deuxième cas : 0 ≤ u0 < 1.
- Comme f ([0, 1]) ⊂ [0, 1], la fonction f se restreint sur l’intervalle [0, 1] en une fonction
f : [0, 1] → [0, 1].
- De plus sur [0, 1], f (x) − x ≥ 0. Cela se déduit de l’étude de f ou directement de
l’expression (7.1).
- Pour u0 ∈ [0, 1[, u1 = f (u0 ) ≥ u0 d’après le point précédent. Comme f est croissante,
par récurrence, comme on l’a vu, la suite (un ) est croissante.
- La suite (un ) est croissante et majorée par 1, donc elle converge. Notons ` sa limite.
- D’une part ` doit être un point fixe de f : f (`) = `. Donc ` ∈ {−1, 1, 2}.
- D’autre part la suite (un ) étant croissante avec u0 ≥ 0 et majorée par 1, donc ` ∈ [0, 1].
7.2. ÉTUDE DES SUITES RÉCURRENTES 81
Remarque. La définition par récurrence n’assure pas l’existence des termes un de la suite pour
tous les valeurs de n ∈ N. Par example, la suite
un+1 = ln un , n ∈ N u0 = e
est telle que u0 = e, u1 = ln(e) = 1, u2 = ln(1) = 0, mais u3 n’existe pas car la fonction logarithme
naturel est définie sur R+∗ seulement .
2
2. R+
∗ = {x ∈ R : x > 0}
82 CHAPITRE 7. RÈGLE DE L’HÔPITAL ET SUITES RÉCURRENTES
CHAPITRE 8
83
84 CHAPITRE 8. SUITES NUMÉRIQUES : UN CAS PRATIQUE
8.1 Introduction
Parfois, l’élève ingénieur se demande l’utilité d’une préparation mathématique approfondie. Voici
un exemple de modélisation mathématique qui utilise certaines notions apprises dans ce module
pour donner des réponses à un problème d’épidémiologie.
Les suites permettent de décrire un phénomène qui évolue à intervalles de temps discrets. On
suppose ici de modéliser l’évolution d’une maladie contagieuse, non mortelle, à l’intérieur d’une
population isolée et on veut voir comment évolue cette maladie au cours du temps. Les naissances
et les morts à l’intérieur de la population ne sont pas prises en compte, ce qui implique que
la population totale est constante. L’on suppose aussi que la maladie ne donne pas d’immunité
permanente et que les individus guéris peuvent à nouveau être infectés par cette maladie.
L’objectif du modèle est d’en caractériser l’équilibre (en pratique, calculer la proportion, dans le
régime asymptotique, des individus malades par rapport à la population totale).
Cette description peut être formalisée avec cette suite définie par récurrence :
produit entre le nombre d’individus susceptibles un et le nombre d’individus infectés vn , β∆t étant
le facteur de proportionnalité), moins le nombre d’individus malades qui guérissent entre le temps
n∆t et le temps (n + 1)∆t (cette valeur est proportionnelle au nombre d’individus malades au
temps n∆t , c’est-à-dire vn , γ∆t étant le facteur de proportionnalité), Cette description peut être
formalisée avec cette suite définie par récurrence :
La dernière condition implique que le nombre d’individus infectés à l’instant initial est inférieure
au nombre d’individus susceptibles à l’instant initial. Si l’on somme les deux Equations (8.1) et
(8.2), l’on voit que
un+1 + vn+1 = un + vn .
Par récurrence finie, l’on déduit immédiatement que
Une fois calculés les un , on peut utiliser l’équation (8.3) pour obtenir les valeurs de vn .
Il est clair qu’il faut prouver que, pour tout n ∈ N, un > 0 (un représente le nombre d’individus
susceptibles) et on voit facilement (voir ci-dessous) que la positivité de la suite (un )n∈N est garantie
si l’on respecte la condition suivante sur la durée unitaire d’observation :
1
∆t ≤ .
γ + β(uin + v in )
l’on a que
un+1 = γ∆t (uin + v in ) + [1 − γ∆t − β∆t (uin + v in )]un + β∆t u2n > 0.
Conclusion : P (n + 1) est vérifiée, ce qui prouve, par récurrence, que P (n) est vraie poue tout
n ∈ N∗ .
Avec une méthode similaire, on prouve que un ≤ (uin + v in ) pour tout n ∈ N. Les détails sont
laissés au lecteur.
Pour calculer la limite de un quand n → +∞, l’on peut utiliser la Proposition 3.2.5. Il y a quatre
variantes possibles, en fonction des valeurs de β, γ et uin :
1. γ < βuin ;
2. γ = βuin ;
3. β(uin + v in ) > γ > βuin ;
4. γ ≥ β(uin + v in ).
L’on considère le cas 1. Les étapes du raisonnement sont les suivantes.
- L’on sait que, pour tout n ∈ N, un ∈]0, uin + v in ], ce point vient d’être vérifié.
- L’on preuve que la suite (un ) est monotone décroissante ;
— - Vu que (un ) est décroissante et minorée, on conclut qu’elle converge grâce à la Proposition
3.2.5.
Pour prouver que la suite (un ) est monotone décroissante, l’on peut utiliser un raisonnement par
récurrence.
Propriété que l’on souhaite démontrer : pour tout n ∈ N,
Hérédité : En supposant que Q(n) est vraie pour un certain n ∈ N∗ , prouver que Q(n + 1) est
vraie. À partir de (8.4), l’on calcule
car un ≥ 0 pour tout n, [1 − γ∆t − β∆t (uin + v in )] ≥ 0 et la propriété Q(n) assure que un+1 ≤ un .
Conclusion : Q(n + 1) est vérifiée, ce qui prouve, par récurrence, que Q(n) est vraie poue tout
n ∈ N∗ .
On peut donc conclure que (un ), qui est décroissante et minorée, converge grâce à la Proposition
3.2.5.
Une fois prouvé que la limite ` = limn→+∞ un existe, sa valeur est une des deux solutions de
l’équation algébrique suivante :
ce qui est contradictoire avec la propriété de monotonie stricte de (un )n∈N , la seule limite acceptable
est `2 , qui est évidemment positive et inférieure à uin grâce aux conditions sur γ.
Voici les résultats obtenus avec les valeurs numériques suivantes :
La valeur théorique calculée en utilisant la formule `− = γ/β donne une valeur en accord avec les
résultats numériques :
1
`− = = 8350 individus.
1.1976 × 10−4
L’intérêt en épidémiologie de ces modèles est évident : avec une estimation des taux β et γ, ainsi
que des conditions initiales uin et v in , on peut prévoir l’état asymptotique de la population, en
particulier si la maladie évolue vers l’extinction ou vers un état endémique.
Les détails des autres cas 2., 3. et 4. sont laissés aux soins du lecteur. On signale seulement que la
stratégie de preuve est similaire, mutatis mutandis, et que la limite est une des deux solutions de
l’Équation (8.5). En particulier :
- Si γ = βuin , alors la limite est limn→+∞ un = uin ;
- Si β(uin + v in ) > γ > βuin , alors la limite est limn→+∞ un = γ/β ;
- Si γ ≥ β(uin + v in ), alors la limite est limn→+∞ un = uin + v in .
La valeur correspondante pour uin est obtenue grâce à (8.3).
9000
8000
7000
6000
Nombre individus
5000
4000
3000
2000
1000
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
n
Figure 8.1 – Évolution du nombre d’individus susceptibles (en rouge) et infectés (en bleu) en
fonction du temps (90 jours).
clear all
vin=20;
uin=10000;
beta=1.2/(uin+vin);
gamma=1;
PI=3.14159265;
TMAX=90;
u(1)=uin;
v(1)=vin;
for i=2:TMAX
u(i)=gamma*(uin+vin)+(1-gamma-beta*(uin+vin))*u(i-1)+beta*u(i-1)*u(i-1);
8.2. ÉCRITURE DU MODÈLE 89
ivect=[1:1:TMAX];
L’on peut aussi prendre en compte des phénomènes de saisonnalité en supposant que le taux β
dépend du temps (par exemple, avec une contrainte de confinement de la population).
Voici un résultat numérique si l’on replace, dans (8.1)-(8.2) le taux β par
1 2πn
βn = 1.1976 × 10 −4
× 2 + sin jours−1 individus−1 .
3 365
Dans cet exemple, le taux γ reste unchangé : l’on suppose que la dynamique de guérison ne suit
pas une dynamique saisonnière.
9000
8000
7000
Nombre individus
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800
n
Figure 8.2 – Évolution du nombre d’individus susceptibles (en rouge) et infectés (en bleu) en
fonction du temps avec β variable. Ampleur de la simulation : 2 années.