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ANALYSE II (Analyse complexe) 2023-2024

Modèle d'examen : Corrigé

1. Soit g : C → C entière telle que g(0) = 9801 et Im g = e−yπ sin(πx) avec


z = x + iy . Trouver une fonction g satisfaisant ces conditions. Est-elle unique ?
Solution.On devine que g(z) = exp(πiz) est presque une solution. Mais pour
voir comment faire dans un cas général, utilisons les équations de Cauchy-
Riemann, en notant u := Re(g) et v := Im(g) :
ux = vy
uy = −vx ,
on obtient
ux = −πe−πy sin(πx)
uy = −πe−πy cos(πx),
et donc
u = e−πy cos(πx) + Cy
u = e−πy cos(πx) + Cx ,
où Cx et Cy dépendantes uniquement de x et de y respectivment. En prenant
la diérence des dernières égalités on trouve Cx = Cy , et donc notre fonction g
est de la forme
g(z) = eπiz + C.
Finalement, la condition g(0) = 9801 implique C = 9800. Une telle fonction g
est unique car si g̃ est aussi une telle fonction, la diérence, h := g − g̃ serait
entière et aurait partie imaginaire nulle, donc l'image de h serait contenue dans
R, qui n'est pas dense dans C, ce qui contredirait le théorème de Liouville
amélioré, à moins que h ne soit contante. Dans ce cas, nous aurions h(z) =
h(0) = 9801 − 9801 = 0, et donc h = 0.

2. Calculer l'intégrale
Z
|z|2 + 3z cos(z 2 ) dz ,

γ

où γ(t) = , avec 0 ≤ t ≤ π2 .
pπ it
2e

Solution. On commence par séparer l'intégrale


Z Z Z
|z|2 + 3z cos(z 2 ) dz = |z|2 dz + 3z cos(z 2 )dz,

γ γ γ

puis nous calculons séparément la première intégrale directement en paramétri-


sant et la seconde en trouvant une primitive de z 7→ 3z cos(z 2 ) :
Z Z π r 2
2 π it
2
|z| dz = e γ ′ (t)dt
γ 0 2
π π/2
= [γ(t)]0
2r
π π
= (i − 1),
2 2

1
et
Z  γ(π/2)
2 3
3z cos(z )dz = sin(z 2 )
γ 2 γ(0)
3
= (sin(−π/2) − sin(π/2))
2
= −3.
En conclusion
Z  π 3/2
|z|2 + 3z cos(z 2 ) dz = (i − 1)

− 3.
γ 2

3. Soit U un domaine étoilé (ouvert). Démontrer qu'une foncion continue


f : U → C, dont l'intégrale sur tout triangle ∂T ⊂ U est nulle, admet une
primitive sur U .
Démonstration. Soit c ∈ U le centre de U et considérons la fonction
Z
F (z) := f (w)dw,
[c,z]

où [c, z] est le segment de droite reliant c à z , déni par [0, 1] → U , t 7→


tz + (1 − t)c. Nous allons montrer que F est la primitive de f sur U . Pour
cela, prenons h ∈ C susament petit pour que le triangle T de sommets c, z et
z + h soit totalement inclu dans U (c'est possible car U est ouvert et étoilé).
Par hypothèse sur f , nous avons
Z
f = 0,
∂T

et on en déduit Z
F (z + h) − F (z) = f (w)dw.
[z,z+h]

On observe aussi que Z


dw = h,
[z,z+h]

et donc
Z Z
1 1 1
(F (z + h) − F (z)) − f (z) = f (w)dw − f (z) dw
h h [z,z+h] h [z,z+h]
Z
1
= (f (w) − f (z))dw.
h [z,z+h]
Or observons que le terme de droite est majoré en valeure absolue par
Z
1 1
(f (w) − f (z))dw ≤ L([z, z + h]) max |f (z + th) − f (z)|
h [z,z+h] |h| 0≤t≤1

≤ max |f (z + th) − f (z)|,


0≤t≤1

qui tend bien vers 0 avec h puisque f est continue.

2
4. Calculer l'intégrale
+∞
eix
Z
dx,
−∞ x2 + π 2
et en déduire la valeur de l'intégrale
Z +∞
cos x
dx.
−∞ x2 + π2

Solution.Nous considérons le contour déni par le demi-cercle supérieur de


rayon R, précisement, nous posons
γR (t) := R(2t − 1), ηR (t) := Reπit , 0 ≤ t ≤ 1.

Nous voulons intégrer la fonction f (z) := eiz (z 2 + π 2 )−1 sur le chemin ξR :=


γR + ηR . Le théorème des résidus arme que
Z n
X
f (z)dz = 2πi Res(f, zj ),
ξR j=1

où les zj sont les singularités de f présentes dans le demi-cercle supérieur. Or


les seules singularités de f sont en z = ±iπ et donc seul la singularité z = iπ
est à considérer. Nous calculons directement
Res(f, iπ) = lim (z − iπ)f (z)
z→iπ
eiz
= lim
z→iπ z + iπ
−π
e
= .
2πi
Par conséquent, nous obtenons que pour R > π :
Z
f (z)dz = e−π .
ξ

Il reste à montrer que Z


lim f (z)dz = 0.
R→∞ ηR

Pour ce faire observons que si z = x + iy , avec y ≥ 0, on a


|eiz | = |eix e−y | = |e−y | ≤ 1.

De plus, si |z| = R, nous avons


|z 2 + π 2 | ≥ R2 − π 2 ,

et donc
Z
f (z)dz ≤ L (ηR ) · max{|f (z)| | Im(z) ≥ 0 et |z| = R}
ηR
1
≤ πR · → 0.
R2 − π2

3
Ce qui montre nalement
Z +∞ Z
f (x)dx = lim f (z)dz
−∞ R→+∞ γR
Z Z
= lim +
R→+∞ γR ηR
Z
= lim f (z)dz
R→+∞ ξ
= e−π .
Et pour la dernière intégrale, nous avons
Z +∞ Z +∞ 
cos(x)
dx = Re f (x)dx = e−π .
−∞ x2 + π 2 −∞

5. Calculer l'intégrale
sin2 (iz)
Z
dz ,
∂T (ez − 1)3 (z 2 + π 2 )
où T est le triangle de sommets π, 4i, −1 − i, et où ∂T est parcouru dans le sens
positif. (Faites un dessin)
Solution (sans dessin). La fonction
sin2 (iz)
f (z) :=
(ez − 1)3 (z 2 + π 2 )
est holomorphe en dehors des singularités z = ±iπ et z = 2πik, avec k ∈ Z. Les
seules qui sont dans le triangle T , sont z = 0 et z = iπ . Pour le pôle d'ordre
≤ 1, z = iπ , on calcul
sin2 (−π)
Res(f, iπ) = lim (z − iπ)f (z) = = 0,
z→iπ (−2)3 · 2πi
et pour la singularité z = 0, une analyse intuitive nous indique que c'est un pôle
d'ordre 1, pour le vérier on calcul
z3 sin2 (iz) 1
lim zf (z) = lim
z→0 z→0 (ez
− 1) 3 z2 z2 + π2
1
= 13 · i2 · 2
π
1
= − 2.
π
C'est donc bien un pôle d'ordre 1 et de résidu
1
Res(f, 0) = − ,
π2
et par le théorème des résidus, on obtient
−2i
Z
1
f (z)dz = −2πi = 2 .
T π2 π

4
6. Soit f : C\{0} → C holomorphe, possédant un pôle simple en z = 0 de
résidu Res(f, 0) = 1 et vériant
lim f (z) = 0.
z→∞

Démontrer que pour tout z ̸= 0,


1
f (z) = .
z
Solution. Comme f possède un pôle simple en z = 0 et qu'elle est holomorphe
partout ailleurs, nous pouvons écrire
a−1 X
f (z) = + an z n
z
n≥0
| {z }
=:g(z)

avec g une fonction entière C → C. De plus, Res(f, 0) = 1 est équivalent par


dénition au fait que a−1 = 1, si bien que pour tout z ̸= 0,
1
f (z) = + g(z).
z
Montrons donc que la fonction entière g est nulle. Pour ce faire, nous utilisons
notre dernière hypothèse sur f :
1
lim g(z) = lim f (z) − = 0.
z→∞ z→∞ z
Ainsi, g est entière et bornée, elle est donc constante par le théorème de Liouville,
cette constante est nulle par le calcul précédent.

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