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Master de Mathématiques

Analyse fonctionnelle

Examen du 9 janvier 2012 1 - durée : 3h

- Le seul document autorisé est un résumé manuscrit du cours de trois pages


maximum.
- Les téléphones portables et les calculatrices ne sont pas autorisés.
- Toutes les réponses doivent être soigneusement justifiées.

P
1. Soit x = (xn )n≥0 une suite complexe telle que la série xn yn converge pour tout
y = (yn ) ∈ `2 (N). On pose, pour k ∈ N,
k
X
Tk (y) = xn yn , y = (yn ) ∈ `2 (N).
n=0

a) Déduire du théorème de Banach-Steinhaus que l’application y ∈ `2 (N) → T (y) =


limk Tk (y) est linéaire continue.
b) Utiliser a) pour démontrer que x ∈ `2 (N).
2. On utilisera le
Théorème de Riesz. Soit X un espace vectoriel normé tel que sa boule unité fermé B X
soit compact. Alors X est de dimension finie.
Soit Y un sous-espace vectoriel fermé de X = C([0, 1]; R), muni de la norme de conver-
gence uniforme k · k∞ . On suppose que toutes les fonctions de Y sont continûment
dérivables sur [0, 1].
a) On fixe x0 ∈ [0, 1]. Pour f ∈ Y et x 6= x0 , on pose

f (x) − f (x0 )
Qx (f ) = .
x − x0
1. Le corrigé sera disponible à partir du 10 janvier 2012 à l’adresse

http ://www.math.univ-metz.fr/∼ choulli/enseignement.html


i) Vérifier que sup{|Qx (f )|; x ∈ [0, 1] \ {x0 }} < ∞ pour tout f ∈ Y . En déduire qu’il
existe M ≥ 0 tel que

sup{|Qx (f )|; x ∈ [0, 1] \ {x0 }} ≤ M kf k∞ , f ∈ Y.

ii) Vérifier que B Y , la boule unité fermé de Y , est équicontinu en x0 .


b) Au moyen du théorème d’Ascoli, démontrer que B Y est compacte dans Y .
c) Que peut-on conclure sur la dimension de Y .
3. Soient X un espace de Banach séparable et (xn )n≥1 une suite dense dans BX , la boule
unité de X. On définit sur BX ∗ , la boule unité de X ∗ , la métrique
X
d(x∗ , y ∗ ) = 2−n |hx∗ − y ∗ , xn i|, x∗ , y ∗ ∈ BX ∗ .
n≥1

On se donne x∗0 ∈ BX ∗ .
a) Soit V un voisinage de x∗0 pour σ(X ∗ , X), que l’on peut toujours supposer de la
forme

V = {x∗ ; |hx∗ − x∗0 , yj i| < , pour tout j ∈ J},


où J ⊂ N est un ensemble fini, yj ∈ BX et  > 0.
i) Vérifier que pour tout j ∈ J, il existe nj tel que kyj − xnj k ≤ /4.
On fixe 0 < r < min{2−nj −1 ; j ∈ J}.
ii) Démontrer que Bd (x∗0 , r) = {x∗ ∈ BX ∗ ; d(x∗ , x∗0 ) < r} ⊂ V .
b) On se donne r > 0. Soient 0 < η < r/2 et k ∈ N tel que 2−(k+1) < r/2 et on
considère
W = {x∗ ; |hx∗ − x∗0 , xj i| < η, pour tout j ∈ L},
avec L = {1, . . . k}.
En utilisant
k
X X

d(x , x∗0 ) = 2−n |hx∗ − x∗0 , xn i| + 2−n |hx∗ − x∗0 , xn i|,
n=1 n≥k+1

montrer que W ⊂ Bd (x∗0 , r).


c) Conclure.
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Analyse fonctionnelle

Corrigé de l’examen du 9 janvier 2012

1. a) Par hypothèse, la suite (TkP(y)) converge pour tout y ∈ `2 (N) vers une limite T (y),
qui est la somme de la série xn yn . D’après un corollaire du théorème de Banach-
Steinhaus (voir le cours), on conclut que T est une application linéaire continue.
b) Puisque T est linéaire continue, il existe M ≥ 0 tel que
X
xn yn ≤ M kyk`2 (N) pour tout y ∈ `2 (N).
n≥0

Si xn = |xn |eiθn , on applique, pour chaque k, la dernière inégalité à y = y k , où ynk =


|xn |e−iθn , 0 ≤ n ≤ k et ynk = 0 si n ≥ k + 1. On obtient
k
X k
X 1/2
2
|xn | ≤ M |xn |2 .
n=0 n=0

D’où,
k
X
|xn |2 ≤ M 2 pour tout k ∈ N,
n=0

ce qui implique x ∈ `2 (N).


2. a) i) D’après le théorème des accroissements finis,

|f (x) − f (x0 )| ≤ kf 0 k∞ |x − x0 | pour tout x ∈ [0, 1].

D’où sup{|Qx (f )|; x ∈ [0, 1] \ {x0 }} ≤ kf 0 k∞ . Comme (Y, k · k∞ ) est un Banach, il


résulte du théorème de Banach-Steinhaus qu’il existe M ≥ 0 tel que

sup{|Qx (f )|; x ∈ [0, 1] \ {x0 }} ≤ M kf k∞ , f ∈ Y.

ii) De la dernière inégalité, on tire

|f (x) − f (x0 )| ≤ M |x − x0 | pour tous x ∈ [0, 1], f ∈ B Y ,


ce qui entraine l’équicontinuité de B Y en x0 .
b) Puisque Y est fermé dans X, B Y l’est aussi. D’après a) ii), B Y est équicontinu, et
pour tout x ∈ [0, 1], {f (x); f ∈ B Y } ⊂ [−1, 1]. On peut donc appliquer le théorème
d’Ascoli pour conclure B Y est un compact de X et donc aussi un compact de Y .
c) D’après le théorème de Riesz, on conclut que Y est de dimension finie.
3. a) i) C’est une conséquence immédiate du fait que (xn ) soit dense dans BX .
ii) Soit x∗ ∈ Bd (x∗0 ). Donc 2−nj |hx∗ − x∗0 , xnj i| ≤ d(x∗ , x∗0 ) < r pour tout j ∈ J et, par
suite,

|hx∗ − x∗0 , yj i| ≤ |hx∗ − x∗0 , yj − xnj i| + |hx∗ − x∗0 , xnj i|


≤ 2kxj − xnj k + 2nj r < , pour tout j ∈ J.

Par conséquence, x∗ ∈ V . D’où, B(x∗0 , r) ⊂ V .


b) Soit x∗ ∈ W . Alors
k
X X
d(x∗ , x∗0 ) = 2−n |hx∗ − x∗0 , xn i| + 2−n |hx∗ − x∗0 , xn i|
n=1 n≥k+1
k
X X
≤η 2−n + 2 2−n < η + 2−(k−1) < r.
n=1 n≥k+1

D’où, x∗ ∈ B(x∗0 , r) et donc W ⊂ B(x∗0 , r).


c) D’après a) et b), d et σ(X ∗ , X) définissent la même topologie sur BX ∗ . En d’autres
termes, BX ∗ est métrisable pour la topologie σ(X ∗ , X).

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