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ISSAT Mahdia 2022-2023

MATHÉMATIQUES 2022 – 2023 1

MP2 - Groupes 02 et 03
Résumé 6 – Espaces vectoriels normés et topologie
Résumé : Topologie des espaces vectoriels normés
Soit E un K-espace vectoriel. Une partie A est bornée si, et seulement si,

Norme et distance 9M > 0, 8x 2 A, kx k ∂ M

Définition : Norme sur un espace vectoriel Comparaison de normes


Une norme est une application N : E ! R+ vérifiant :
Soient N et N 0 deux normes définies sur E .
• 8x 2 E , N (x ) = 0 () x = 0E
Proposition
• 8 2 K, 8x 2 E , N ( x ) = | | · N (x )
Toute suite convergeant au sens de N converge aussi
• 8x , y 2 E , N (x + y ) ∂ N (x ) + N (y )
au sens de N 0 si, et seulement s’il existe ↵ > 0 tel que
(E , N ) est un espace vectoriel normé. pour tout x 2 E , N 0 (x ) ∂ ↵N (x ).

(E , k · k) désigne désormais un K-espace vectoriel normé.


Définition : Normes équivalentes
Une norme sur E vérifie l’inégalité triangulaire étendue :
N et N 0 sont équivalentes s’il existe ↵, > 0 tels que :
8x , y 2 E , kx k ky k ∂ kx + y k ∂ kx k + ky k
8x 2 E , ↵N (x ) ∂ N 0 (x ) ∂ N (x )
Exemples de normes à connaître :
• Normes sur Kn – pour x = (x1 , . . . , xn ) 2 Kn ,
L’équivalence des normes est une relation d’équivalence.
v
X
n uXn
t Théorème : Équivalence des normes
kx k1 = |xi | ; kx k2 = |xi |2 ; kx k1 = max |xi |
1∂i ∂n
i =1 i =1 En dimension finie, toutes les normes sont équiva-
• Normes sur C ([a , b ], K) – pour f 2 C ([a , b ], K), lentes.
v
Z b uZ b Pour montrer que deux normes ne sont pas équivalentes,
t
k f k1 = | f | ; k f k2 = | f |2 ; k f k1 = sup | f | il suffit de construire une suite de vecteurs telle que
I
a a N (u n ) ∂ ↵N 0 (u n ) est impossible, en passant à la limite.
• Norme euclidiennep : si (E , (·|·)) est un espace préhilber-
tien réel, alors x 7! (x |x ) définit une norme sur E . Notions générales de topologie
• Norme produit : si (Ei , Ni ) sont p espaces vectoriels, on ! Voisinages, ouverts et fermés
peut munir E1 ⇥ · · · ⇥ Ep de la norme définie par :
Soit A une partie de E et x 2 E .
8x = (x1 , . . . , xp ) 2 E1 ⇥ · · · ⇥ Ep , N (x ) = sup Ni (xi )
1∂i ∂p
Définition : Voisinage, ouvert, fermé
Définition : Distance associée à une norme • A est un voisinage de x s’il existe r > 0 tel que
B (x , r ) ⇢ A.
On appelle distance associée à k · k l’application :
• A est un ouvert de E si :
d : E ⇥ E ! R+
(x , y ) 7 ! kx yk 8x 2 A, 9r > 0, B (x , r ) ⇢ A

• A est un fermé de E si son complémentaire


Proposition A c = E \ A est un ouvert.
Une distance d associée à une norme k · k vérifie :
• 8(x , y ) 2 E 2 , d (x , y ) = d (y , x ) ? et E sont des parties ouvertes et fermées de E .

• 8(x , y ) 2 E 2 , d (x , y ) = 0 () x = y • Toute réunion d’ouverts est un ouvert, toute intersec-


tion finie d’ouverts est un ouvert.
• 8(x , y , z ) 2 E 3 , d (x , y ) ∂ d (x , z ) + d (z , y )
• Toute réunion finie de fermés est un fermé, toute inter-
section de fermés est un fermé.
• la boule ouverte de centre a 2 E et de rayon r æ 0 est

B (a , r ) = {x 2 E | kx ak < r } Théorème : Caractérisation séquentielle


A est une partie fermée de E si et seulement si la
• la boule fermée de centre a 2 E et de rayon r æ 0 est
limite de toute suite convergente de A est dans A.
B f (a , r ) = {x 2 E | kx ak ∂ r }
Deux normes équivalentes définissent sur un espace la
• la sphère de centre a 2 E et de rayon r æ 0 est
même topologie : les parties ouvertes et les parties fer-
S (a , r ) = {x 2 E | kx ak = r } mées sont les mêmes pour l’une comme pour l’autre.

Année 2022/2023 Lycée Louis-le-Grand – MP


2 Fiche 6 – Espaces vectoriels normés et topologie

! Intérieur, adhérence et frontière Continuité dans un espace vectoriel normé

Définition : Point intérieur, point adhérent Soient f : E ! F , où E et F désignent des espaces vecto-
riels munis des normes k · kE et k · kF , et A ⇢ E .
• x est un point intérieur à A s’il existe r > 0 tel
que B (x , r ) ⇢ A.
! Limites
• x est un point adhérent à A si pour tout r > 0,
B (x , r ) \ A 6= ?. Définition
f admet comme limite b 2 F en a 2 A si,

8" > 0, 9↵ > 0, 8x 2 A,


x1 est un point extérieur
x1 kx a kE ∂ ↵ =) k f (x ) b kF < "

x0 x2 est un point adhérent


x2
x0 est un point intérieur a b
x
f (x ) "

Définition : Intérieur, adhérence et frontière


• L’intérieur de A est l’ensemble A8 des points in- lim f (x ) = b () 8" > 0, 9↵ > 0, f (B (a , ↵)) ⇢ B (b , ")
x !a
térieurs à A.
() 8V 2 V (b ), 9U 2 V (a ), f (U ) ⇢ V
• L’adhérence de A est l’ensemble A des points
adhérents à A.
! Continuité
8
• La frontière de A est l’ensemble Fr(A) = A \ A.
f est continue en a 2 A ssi f (x ) ! f (a ).
x !a
Les opérations classiques sur les limites nous permettent
de montrer que :
• A8 ⇢ A ⇢ A.
• l’ensemble C (A, F ) des fonctions continues sur A est
• L’intérieur de A est la réunion de tous les ouverts inclus un espace vectoriel.
dans A, c’est même le plus grand ouvert de A.
• l’ensemble C (A, K) des fonctions continues sur A et à
• L’adhérence de A est l’intersection de tous les fermés valeurs dans K est une K-algèbre (le produit de deux
contenant A, c’est le plus petit des fermés contenant A. fonctions continues est en particulier continu).
• si f : A ! F et g : B ! G sont continues avec f (A) ⇢ B ,
alors g f est continue sur A.
Proposition : Caractérisation séquentielle
Un point x de E est adhérent à A si et seulement s’il Proposition : Caractérisation séquentielle
existe une suite d’éléments de A convergeant vers x .
f est continue en a 2 A si pour toute suite (xn )n 2N
a 2A () 8r > 0, B (a , r ) \ A 6= ? d’éléments de A convergeant vers a , f (u n ) n 2N
N
converge dans F . Dans ce cas,
() 9(xn ) 2 A , xn !a
n !+1 ⇣ ⌘
() d (a , A) = 0 lim f (u n ) = f lim u n = f (a )
n!+1 n !+1

Si A est une partie bornée et non vide de R, sup(A) et inf(A) Deux applications continues qui coïncident sur une partie
appartiennent à A. dense de E sont égales.

Définition Applications lipschitziennes


Soient A et B deux parties de E . Définition
• On dit que A est dense dans E si A = E . f est dite lipschitzienne de rapport K æ 0 si :
• On dit que A est dense dans B si B ⇢ A.
8x , y 2 E , k f (x ) f (y )kF ∂ K · kx y kE

De façon équivalente, A est dense dans B si et seulement Pour f : R ! K, lien avec les accroissements finis.
si l’une des assertions suivantes est vérifiée :
Proposition
• tout élément de B est limite d’une suite de A.
Toute fonction lipschitzienne est continue.
• pout tout x 2 B , il existe r > 0 tel que B (x , r ) \ A 6= ?
x 7! kx k et x 7! d (x , A) = inf kx a k sont continues.
a 2A

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Fiche 6 – Espaces vectoriels normés et topologie 3

Applications uniformément continues ! Applications polynomiales et multilinéaires

Définition • toute application polynomiale définie sur un espace


f : E ! F est uniformément continue sur A si : vectoriel normé de dimension finie est continue.
• toute application multilinéaire définie sur E1 ⇥ · · · ⇥ En
8" > 0, 9↵ > 0, 8x , y 2 A, supposé de dimension finie est continue.
kx y kE < ↵ =) k f (x ) f (y )kF < "
Parties compactes
! Définition et premières propriétés
f lipschitzienne =) f uniformément continue

Définition : Partie compacte


=) f continue A est compacte si toute suite d’éléments de A admet
une sous-suite qui converge dans A.
Caractérisations topologiques de la continuité
Toute suite d’un compact admet donc au moins une va-
Si X ⇢ F et f : E ! F ,
leur d’adhérence.
1
f (X ) = {x 2 E | f (x ) 2 X } ⇢ E
Théorème
1
A⇢f (X ) si et seulement si f (A) ⇢ X . Toute partie compacte est fermée et bornée.
Théorème : Image réciproque et continuité
Une application de E dans F est continue si et seule- Les parties compactes d’un compact sont les parties fer-
ment si l’une des deux assertions suivantes est vraie : mées de ce compact.
• L’image réciproque de tout ouvert de F est un ou-
Proposition
vert de E .
Soit X ⇢ A où A est une partie compacte de E . Alors,
• L’image réciproque de tout fermé de F est un X est compacte si et seulement si X est fermée.
fermé de E .

Par exemple, si f : E ! R est continue, Proposition


{x 2 E , f (x ) > 0} = f 1
(R⇤+ ) est ouvert ; Le produit fini de compacts d’espaces normés est
compact (pour la norme produit).
{x 2 E , f (x ) æ 0} et {x 2 E , f (x ) = 0} sont fermés.

! Continuité d’une application linéaire ! Compacité et continuité


La continuité d’une application linéaire se ramène par
linéarité à sa continuité en 0. Théorème
L’image d’un compact par une application continue
Théorème : Continuité d’une application linéaire
est compacte.
L’application linéaire u 2 L (E , F ) est continue si, et
seulement s’il existe C > 0 tel que,
Corollaire : Théorème des bornes atteintes
8x 2 E , ku (x )kF ∂ C kx kE Si f est une application continue sur un compact et
à valeurs dans R, f est bornée et atteint ses bornes.
Pour justifier la continuité d’une application linéaire,
• on peut invoquer un argument de dimension :
On peut ainsi montrer qu’une norme est atteinte ou justi-
Théorème fier l’existence d’un minimum/maximum.
Si E est de dimension finie, toute application li-
Théorème : Théorème de Heine
néaire de E dans F est continue.
Toute application continue sur un compact y est uni-
• on peut majorer ku (x )k afin de trouver C tel que pour formément continue.
tout x 2 E , ku (x )k ∂ C kx k.
Pour justifier la non-continuité, on peut chercher une
! Compacité en dimension finie
suite (xn )n 2N tel que pour tout n 2 N, ku (xn )k > n kxn k.
Tout noyau d’application linéaire en dimension finie est En dimension finie, les parties compactes sont les fermés
fermé et plus généralement : bornés de l’espace.

Théorème Théorème : Caractérisation en dimension finie


Tout sous-espace vectoriel de dimension finie d’un Une partie d’un espace de dimension finie est com-
espace normé est fermé. pacte si et seulement si elle est fermée et bornée.

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4 Fiche 6 – Espaces vectoriels normés et topologie

Trois conséquences immédiates :


• En dimension finie, la boule unité fermée et la sphère
unité sont compactes.
• Toute application continue sur un fermé borné en di-
mension finie et à valeurs dans R est bornée et atteint
ses bornes.
• Le théorème de Bolzano-Weierstrass s’étend à tout es-
pace vectoriel de dimension finie.

Parties connexes par arcs

Définition : Connexité par arcs


Soient A une partie de E non vide et a , b 2 A.
• On appelle chemin continu (ou arc) joignant
les points a et b toute application : [0, 1] ! A
continue et vérifiant (0) = a et (1) = b .
• A est dite connexe par arcs si pour tous a , b 2 A,
il existe un chemin continu joignant a et b .

b
(t )

Les composantes connexes de la partie A sont les classes


d’équivalences de A relativement à la relation d’équiva-
lence « il existe un chemin continu de A joignant a et b ».
A est connexe par arcs si elle possède une seule compo-
sante connexe.
• Les parties convexes et les parties étoilées de E sont
connexes par arcs.
• Les parties connexes par arcs de R sont les intervalles.

Théorème
Soient f : E ! F une application continue et A une
partie connexe par arcs de E . Alors f (A) est connexe
par arcs.

Ce résultat permet de montrer qu’une partie est connexe


par arcs.

Corollaire : Théorème des valeurs intermédiaires


Soient A une partie connexe par arcs et f : A ! R une
application continue. Alors f (A) est un intervalle.

© Mickaël PROST Année 2022/2023

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