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N.

BOURBAKI
ÉLÉMENTS DE
MATHÉMATIQUE
N. BOURBAKI

ÉLÉMENTS DE
MATHÉMATIQUE

ESPACES
VECTORIELS
TOPOLOGIQUES

Chapitres 1 à 5

123
Réimpression inchangée de l’édition originale de 1981
© Masson, Paris, 1981
© N. Bourbaki, 1981

© N. Bourbaki et Springer-Verlag Berlin Heidelberg 2007

ISBN-10 3-540-34497-7 Springer Berlin Heidelberg New York


ISBN-13 978-3-540-34497-1 Springer Berlin Heidelberg New York

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.


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Mode d'emploi de ce traité
NOWELLE ÉDITION

1. Le traité prend les mathématiques d leur début, et donne des démonstrations


complètes. Sa lecture ne suppose donc, en principe, aucune connaissance mathéma-
tique particulière, mais seulement une certaine habitude du raisonnement mathéma-
tique et un certain pouvoir d'abstraction. Néanmoins, le traité est destiné plus parti-
culièrement à des lecteurs possédant au moins une bonne connaissance des matières
enseignées dans la première ou les deux premières années de l'université.
2. Le mode d'exposition suivi est axiomatique et procède le plus souvent du
général au particulier. Les nécessités de la démonstration exigent que les chapitres
se suivent, en principe, dans un ordre logique rigoureusement fixé. L'utilité de cer-
taines considérations n'apparaîtra donc au lecteur qu'au cours de chapitres ultérieurs,
à moins qu'il ne possède déjà des connaissances assez étendues.
3. Le traité est divisé en Livres et chaque Livre en chapitres. Les Livres actuelle-
ment publiés, en totalité ou en partie, sont les suivants :
Théorie des Ensembles désigné par E
Algèbre - A
Topologie générale - TG
Fonctions d'une variable réelle - FVR
Espaces vectoriels topologiques - EVT
Intégration - INT
Algèbre commutative - AC
Variétés différentielles et analytiques - VAR
Groupes et algèbres de Lie - LIE
Théories spectrales - TS
Dans les si-x premiers Livres (pour l'ordre indiqué ci-dessus), chaque énoncé
ne fait appel qu'aux définitions et résultats exposés précédemment dans le chapitre
VI MODE D'EMPLOI DE CE TRAITÉ

en cours ou dans les chapitres antérieurs dans l'ordre suivant : E ; A, chapitres 1


à II1 ;TG, chapitres 1 à III ;A, chapitres IV et suivants ;TG, chapitres IV et suivants ;
FVR ; EVT ; INT. A partir du septième Livre, le lecteur trouvera éventuellement,
au début de chaque Livre ou chapitre, l'indication précise des autres Livres bu
chapitres utilisés (les six premiers Livres étant toujours supposés connus).
4. Cependant, quelques passages font exception aux règles précédentes. Ils sont
placés entre deux astérisques : * ... ,. Dans certains cas, il s'agit seulement de faci-
liter la compréhension du texte par des exemples qui se réfèrent à des faits que le
lecteur peut déjà connaître par ailleurs. Parfois aussi, on utilise, non seulement
les résultats supposés connus dans tout le chapitre en cours, mais des résultats
démontrés ailleurs dans le traité. Ces passages seront employés librement dans les
parties qui supposent connus les chapitres où ces passages sont insérés et les cha-
pitres auxquels ces passages font appel. Le lecteur pourra, nous l'espérons, vérifier
l'absence de tout cercle vicieux.
5. A certains Livres (soit publiés, soit en préparation) sont annexés des fascicules
de résultats. Ces fascicules contiennent l'essentiel des définitions et des résultats du
Livre, mais aucune démonstration.

6. L'armature logique de chaque chapitre est constituée par les déjnitions, les
axiomes et les théorèmes de ce chapitre ; c'est là ce qu'il est principalement nécessaire
de retenir en vue de ce qui doit suivre. Les résultats moins importants, ou qui peuvent
être facilement retrouvés à partir des théorèmes, figurent sous le nom de c proposi-
tions D, « lemmes D, a corollaires P, « remarques », etc. ; ceux qui peuvent être omis
en première lecture sont imprimés en petits caractères. Sous le nom de a scholie »,
on trouvera quelquefois un commentaire d'un théorème particulièrement important.
Pour éviter des répétitions fastidieuses, on convient parfois d'introduire certaines
notations ou certaines abréviations qui ne sont valables qu'à l'intérieur d'un seul
chapitre ou d'un seul paragraphe (par exemple, dans un chapitre où tous les anneaux
considérés sont commutatifs, on peut convenir que le mot « anneau » signifie tou-
jours (( anneau commutatif »). De telles conventions sont explicitement mentionnées
à la tête du chapitre ou du paragraphe dans lequel elles s'appliquent.

7. Certains passages sont destinés à prémunir le lecteur contre des erreurs graves,
où il risquerait de tomber; ces passages sont signalés en marge par le signe
(« tournant dangereux »).
7
8. Les exercices sont destinés, d'une part, à permettre au lecteur de vérifier qu'il a
bien assimilé le texte ;d'autre part à lui faire connaître des résultats qui n'avaient pas
leur place dans le texte ; les plus difficiles sont marqués du signe 7 .

9. La terminologie suivie dans ce traité a fait l'objet d'une attention particulière.


On s'est eforcé de ne jamais s'écarter de la terminologie reçue sans de très sérieuses
raisons.
10. On a cherché à utiliser, sans sacrifier la simplicité de l'exposé, un langage
rigoureusement correct. Autant qu'il a été possible, les abus de langage ou de notation,
sans lesquels tout texte mathématique risque de devenir pédantesque et même
illisible, ont été signalés au passage.
11. Le texte étant consacré à l'exposé dogmatique d'une théorie, on n'y trouvera
qu'exceptionnellement des références bibliographiques ; celles-ci sont groupées dans
des Notes historiques. La bibliographie qui suit chacune de ces Notes ne comporte
le plus souvent que les livres et mémoires originaux qui ont eu le plus d'importance
dans l'évolution de la théorie considérée ; elle ne vise nullement à être complète.
Quant aux exercices, il n'a pas été jugé utile en général d'indiquer leur provenance,
qui est très diverse (mémoires originaux, ouvrages didactiques, recueils d'exercices).
12. Dans la nouvelle édition, les renvois à des théorèmes, axiomes, définitions,
remarques, etc. sont donnés en principe en indiquant successivement le Livre (par
l'abréviation qui lui correspond dans la liste donnée au no 3), le chapitre et la page
où ils se trouvent. A l'intérieur d'un même Livre la mention de ce Livre est supprimée ;
par exemple, dans le Livre d'Algèbre,
E, III, p. 32, cor. 3
renvoie au corollaire 3 se trouvant au Livre de Théorie des Ensembles, chapitre III,
page 32 de ce chapitre ;
II, p. 24, prop. 17
renvoie à la proposition 17 du Livre d'Algèbre, chapitre II, page 24 de ce chapitre.
Les fascicules de résultats sont désignés par la lettre R ; par exemple : EVT, R
signifie « fascicule de résultats du Livre sur les Espaces vectoriels topologiques ».
Comme certains Livres doivent seulement être publiés plus tard dans la nouvelle
édition, les renvois à ces Livres se font en indiquant successivement le Livre, le cha-
pitre, le paragraphe et le numéro où se trouve le résultat en question ;par exemple :
AC, III, 4 4, no 5, cor. de la prop. 6.
CHAPITRE 1

Espaces vectoriels topologiques


sur un corps valué
1. ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES

1. Définition d'un espace vectoriel topologique


DÉFINITION 1. - Étant donné un corps topologique K (TG, III, p. 54), on appPllo
espace vectoriel topologique à gauche. sur K un ensemble E, muni :
1 d'une structure d'espace) vc~ctorielàgauche sur K ;
20 d'une topologie compatible avec la structure de groupe additif de E (TG, III, p. l),
et satisfaisant eui outrr à !'axiomc~suivant :
(EVT) l'application (A, x ) H h x de K x E dans E est continue.
Il revient au même de dire que E est un K-module topologique à gauche (TG, III,
p. 52).
Une structure d'espace vectoriel à gauche par rapport à K et une topologie étant
données sur un ensemble E, on dira qu'elles sont compatibles si la topologie et la
structure de groupe additif de E sont compatibles, et si en outre l'axiome (EVT)
est vérifié. Il revient au même de dire que les deux applications (x, y) H x + y
et (A, x ) H h x de E x E et de K x E respectivement dans E sont continues, car cela
entraîne la continuité de l'application x H - x = (- 1) x , donc le fait que la
topologie de E est compatible avec sa structure de groupe additif.
Si E est un espace vectoriel topologique à gauche sur K, on dit que E, muni seu-
lement de sa structure d'espace vectoriel, est sous-jacent à l'espace vectoriel topo-
logique E.

Exemples. - 1 ) Si E est un espace vectoriel à gauche sur un corps topologique discret


K, la topologie discrète sur E est compatible avec la structure d'espace vectoriel de E
(il n'en est pas de même si K est non discret et E non réduit à 0).
2) Soit A un anneau topologique (TG, III, p. 48) et soit K un sous-anneau de A
qui est un corps, et tel que la topologie induite sur K par celle de A soit compatible
avec la structure de corps de K ; alors la topologie de A est compatible avec sa structure
d'espace vectoriel à gauche sur K.
3) Soient K un corps topologique quelconque, 1 un ensemble quelconque. Sur l'espace
vectoriel produit KI (A, II, p. IO), la topologie produit est compatible avec la structure
d'espace vectoriel (TG, III, p. 53). On peut encore dire que l'espace K: des applications
de 1 dans K, muni de la topologie de la convergence simple, est un espace vectoriel
topologique sur K (TG, X, p. 4).
EVT 1.2 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 6 1

4 ) Soit X un espace topologique ; sur l'ensemble E = V ( X ; R ) des fonctions numé-


riques finies continues dans X, la topologie de la convergence compacte (TG, X , p. 4)
est compatible avec la structure d'espace vectoriel de E sur R. En effet, soient u, un
point de E, H une partie compacte de X, E un nombre > O arbitraire. La fonction
numérique u, est bornée dans H ;soit a = sup lu,(t)l ; si u est un point quelconque de E,
EH
on peut écrire, pour tout t E H,

Par suite, si Ih - hoJ< E et si lu(t) - u,(t)( < E pour tout t E H, on aura, pour t E H,
Ihu(t) - houo(t)l < E(E + +
lhOl a), ce qui montre que l'axiome (EVT) est vérifié ; on
vérifie de même que la topologie de la convergence compacte est compatible avec la
structure de groupe additif de E.
Par contre, si X n'est pas compact, la topologie de la convergence uniforme (dans X )
n'est pas nécessairement compatible avec la structure d'espace vectoriel de E ; par
exemple si X = R, et si u, est une fonction continue non bornée dans R, l'application
h H hu, de R dans E n'est pas continue quand on munit E de la topologie de la conver-
gence uniforme.
5) Soit E un espace vectoriel de dimension finie n sur un corps topologique K ; il
existe donc un isomorphisme u :K: + E de K-espaces vectoriels, et en outre, si v est un
second isomorphisme de K,"sur E, on peut écrire v = u 0 f, où f est un automorphisme
du K-espace vectoriel K,". Considérons alors sur K: la topologie produit, qui est compa-
tible avec sa structure d'espace vectoriel (Exemple 3) ;comme toute application linéaire
de K,"dans lui-même est continue pour cette topologie, tout automorphisme de l'espace
vectoriel Kt est bicontinu. Par suite, si l'on transporte à E la topologie produit de K,"au
moyen d'un isomorphisme quelconque de K," sur E, la topologie obtenue sur E est
indépendante de l'isomorphisme considéré; on dit que c'est la topologie canonique
sur E ;nous la caractériserons autrement (1, p. 14) lorsque K est un corps valué complet
non discret. Toute application linéaire de E dans un espace vectoriel topologique sur K
est continue pour la topologie canonique sur E.

De la même manière que dans la déf. 1, on définit un espace vectoriel topologique


à droite sur un corps topologique K ; mais tout espace vectoriel à droite sur K peut
être considéré comme espace vectoriel à gauche sur le corps opposé K0 de K (A, II,
p. 2), et la topologie de K est compatible avec la structure de corps de KO. Pour
cette raison, nous ne considérerons en principe que des espaces vectoriels topolo-
giques à gauche; quand nous parlerons d'a espace vectoriel topologique » sans
préciser, il sera sous-entendu qu'il s'agit d'un espace vectoriel à gauche.
Si K' est un sous-corps de K, et E un espace vectoriel topologique sur K, il est clair
que la topologie de E est encore compatible avec la structure d'espace vectoriel de E
par rapport à K', obtenue par restriction à K' du corps des scalaires ; on dit que
l'espace vectoriel topologique sur K' ainsi obtenu est sous-jacent à l'espace vectoriel
topologique E sur K.
Pour qu'un espace vectoriel topologique E soit séparé, il faut et il suffit que, pour
tout point x Z. O de E, il existe un voisinage de O ne contenant pas x (TG, III, p. 5).

Considérons, sur un espace vectoriel E par rapport à un corps topologique K,


une topologie compatible avec la structure de groupe additif de E. En vertu de
l'identité
No 2 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES EVT 1.3

l'axiome (EVT) est équivalent au système des trois axiomes suivants :


(EVT,') Quel que soit xo E E, l'application h H Lxo est continue au point h = 0.
(EVT;,) Quel que soit ho E K , l'application x H hox est continue au point x = 0.
(EVT;,,) L'application (A, x) H hx est continue au point (O, 0).
En particulier :

PROPOSITION 1. - Pour tout a E K et tout point b E E, l'application x H ax b +


de E dans lui-même est continue. En outre, si a # O, cette application est un homéo-
morphisme de E sur lui-mêmc..
La seconde partie de la proposition résulte du fait que, si a # O, x H a- lx - a-'b
est l'application réciproque de x H ax b. +
COROLLAIRE. - Si A est un ensemble ouvert (resp. firme? dans E, aA est ouvert
(resp. fermé) dans E pour tout a # O dans K.

Soient E et F deux espaces vectoriels topologiques sur un même corps topologique


K. Pour qu'une application bijective f de E sur F soit un isomorphisme de l'espace
vectoriel topologique E sur l'espace vectoriel topologique F, il faut et il suffit que f
soit linéaire et bicontinue. En particulier, si y # O appartient au centre de K, I'homo-
thétie x H yx est un automorphisme de la structure d'espace vectoriel topologique
de E.

2. Espaces normés sur un corps valué


Rappelons (TG, IX, p. 28) qu'une valeur absolue sur un corps K est une application
E, H 151 de K dans R + , telle que 161 = O soit équivalent a 6 = O, et qu'on ait
1E,q1 = 161. Iq 1, et 15 + q 1 < 151 + Iq 1 ;une valeur absolue définit sur K une distance
15 - q 1, et par suite une topologie séparée, compatible avec la structure de corps de
K. Si 151 = 1 pour tout E, # O, la valeur absolue est dite impropre, et la topologie
qu'elle définit sur K est la topologie discrète ; si, au contraire, il existe a # O dans K
tel que la1 # 1, il existe P # O dans K tel que IPI < 1 (il suffit de prendre P = a ou
,
P = a- '), et la suite (P"),,, converge vers O, donc la topologie de K n'est pas discrète.
Rappelons d'autre part (TG, IX, p. 31) que si E est un espace vectoriel sur un corps
valué non discret K, une norme sur E est une application x H llxll de E dans R , ,
telle que la relation Ilxll = O soit équivalente à x = O, et qu'on ait Il hxll = Ihl. llxll
+
pour tout scalaire h E K, et llx JI[ < llxll +IIJ 11. Une norme définit sur E une
distance Ilx - JI/, et par suite une topologie, qui est compatible avec la structure
d'espace vectoriel de E (loc. cit.). Sauf mention expresse du contraire, on considérera
qu'un espace normé est muni de la structure d'espace vectoriel topologique définie
par sa norme. Les espaces normés sont parmi les plus importants des espaces vec-
toriels topologiques.

On sait (TG, IX, p. 32) que deux normes distinctes sur E peuvent définir la même
topologie sur E ; il faut et il suffit pour cela que les deux normes soient équivalentes
(loc. cit.). Une structure d'espace normé est donc plus riche qu'une structure d'espace
EVT 1.4 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 5 1

vectoriel topologique ; si E et F sont deux espaces normés, on aura soin de distinguer


entre la notion d'isomorphisme de la structure d'espace normé de E sur celle de F, et
la notion d'isomorphisme de la structure d'espace vectoriel topologique de E sur celle
de F.

Exemple. - Soit 1 un ensemble d'indices quelconque ; on sait (TG, X, p. 21) que sur
l'ensemble 3 (1 ; K) des applications bornées x = (53 de 1 dans K (qu'on note aussi
BK(I) ou fg(I)), on définit une norme llxll = sup 15,1. Lorsque 1 est un espace topolo-
ICI
gique, l'ensemble des applications bornées et continues de 1 dans K est un sous-espace
fermé de l'espace B (1 ; K) (TG, X, p. 21, cor. 2). Un autre sous-espace de B (1 ; K)
est l'ensemble fK(1) des familles x = (5,)absolument sommables (TG, I X , p. 36) ;on peut
définir sur ce sous-espace une autre norme llxll = 15,1, qui en général n'est pas équi-
LEI
valente a la norme llxil = sup 15,1 (1, p. 23, exerc. 6) ; quand on considère Pi(I) comme
,SI
un espace normé, sans préciser sa norme, c'est toujours de la norme Ilxll qu'il s'agit.
On écrira (1) et t1(1)au lieu de 3 ( I ; R) et lR(1).

3. Sous-espaces vectoriels et espaces quotients d'un espace vectoriel topologique ;


produits d'espaces vectoriels topologiques ; somme directe topologique de sous-
espaces
Tout ce qui a été dit pour les modules topologiques (TG, III, p. 45-48 et 52-54)
s'applique en particulier aux espaces vectoriels topologiques. Si M est un sous-
espace vectoriel d'un espace vectoriel topologique E, la topologie induite sur M
par celle de E est compatible avec la structure d'espace vectoriel de M, et l'adhérence
-
M de M dans E est un sous-espace vectoriel de E. La topologie quotient de celle de E
par M est compatible avec la structure d'espace vectoriel de E/M.
Si E est un espace vectoriel topologique non nécessairement séparé, l'adhérence N
de {O) dans E (intersection des voisinages de 0) est un sous-espace vectoriel fermé
de E ; l'espace vectoriel quotient E/N, qui est séparé, est appelé l'espace vectoriel
séparé associé à E.
Soit (E,),,, une famille d'espaces vectoriels topologiques sur un même corps
topologique K, et soit E l'espace vectoriel produit des E,. La topologie produit des
topologies des E, est compatible avec la structure d'espace vectoriel de E. Dans
l'espace produit E, le sous-espace F, somme directe des E, , est partout dense (TG, I I I ,
p. 17, prop. 25).
Pour certains types d'espaces vectoriels topologiques sur le corps R ou le corps C,
nous définirons au chap. II, p. 32, une topologie sur une somme directe d'une famille
(E,) d'espaces vectoriels topologiques, distincte en général de la topologie induite par la
topologie produit de celle des E,.
Tout ce qui a été dit sur les sommes directes finies de sous-groupes stables de
groupes topologiques à opérateurs (TG, III, p. 46-48) s'applique aux espaces vec-
toriels topologiques en remplaçant partout « sous-groupe stable » par « sous-espace
vectoriel ».
Remarque. - Étant donné un sous-espace vectoriel fermé M d'un espace vectoriel
topologique séparé E, il n'existe pas nécessairement de sous-espace vectoriel supplé-
No 4 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES EVT 1.5

mentaire (algébrique) de M qui soit fermé dans E (même si E est un espace normé ;
cf. IV, p. 55, exerc. 16, c)); à plus forte raison il n'existe pas nécessairement de supplc-
mentaire topologique de M dans E (cf. 1, p. 76, exerc. 8). Toutefois, nous verrons au $ 2
que lorsque K est un corps valué complet non discret, tout sous-espace fermé M de E,
de codimension finie, admet un supplémentaire topologique dans E (1, p. 15, prop. 3).

4. Structure uniforme et complétion d'un espace vectoriel topologique

La topologie d'un espace vectoriel topologique E, étant compatible avec la struc-


ture de groupe additif de E, définit sur E une structure uniforme (TG, I I I , p. 20) ;
lorsque nous parlerons de la structure uniforme d'un espace vectoriel topologique,
c'est toujours de cette structure qu'il sera question, sauf mention expresse du con-
traire. Toute application linéaire continue d'un espace vectoriel topologique E dans
un espace vectoriel topologique F est uniformément continue (TG, I I I , p. 21, prop. 3) ;
+
toute application de E dans lui-même de la forme x t-+ ctx b est uniformément
continue. Un ensemble équicontinu d'applications linéaires de E dans F est unifor-
mément équicontinu (TG, X , p. 15, prop. 5).
Remarques. - 1 ) Si B est une partie précompacte de K, alors, pour tout voisinage V
de O dans E, il y a un voisinage U de O dans E tel que BU c V. En effet, soit W un
voisinage de O dans E tel que W + W c V ; il y a un voisinage T, de O dans K et un
voisinage U, de O dans E tels que T,U, c W, en vertu de (EVT;,,). Comme B est pré-
+
compact, il y a un nombre fini de points hi E B (1 < i < n) tels que les hi T, recou-
vrent B ; en vertu de (EVT;,), il y a ensuite un voisinage U c U, de O dans E tel que
hiU c W pour tout i ; il est clair que U répond à la question. De la même façon (en
utilisant (EVT;) au lieu de (EVT;,)), on montre que si H est une partie précompacte
de E, alors, pour toùt voisinage V de O dans E, il y a un voisinage T de O dans K tel
que TM c V .
2) On déduit de 1) que, si B est une partie précompacte de K et H une partie pré-
compacte de E, alors la restriction à B x H de l'application (h, x) H hx est unijiormé-
ment continue. En effet, étant donné un voisinage V de O dans E, il y a un voisinage T de O
dans K et un voisinage U de O dans E tels que TH + BU c V. Comme on peut écrire
hx - h'x' = ( h - h') x + hf(x - x'), on voit que pour h, h' dans B, x, x' dans H,
h - h' E T et x - x' E U, on a hx - h'x' E V, ce qui prouve notre assertion.
Un espace vectoriel topologique est dit complet si, muni de sa structure uniforme,
c'est un espace uniforme complet.
DEFINITION 2. - On appelle espace de Banach un espace normé complet sur un corps
valué non discret.
Exemples. - Lorsque K est un corps valué non discret et compfet, l'espace 98 (1 ; K)
(1. p. 4, Exemple) est complet (TG, X, p. 21, cor. 1 ) . 11 en est de même de l'espace
Pi(]) (1, p. 4, Exemple), muni de la norme (IxJI,= C
15,1 : en effet, soit (x,) une suite
tel
de Cauchy dans cet espace; si x, = (CD,),,,, on a, pour tout 1E 1,

donc, pour chaque i. E 1, la suite (6,,),31 converge dans K vers une limite 5 , . En outre,
pour toute partie finie J de 1, on a
EVT 1.6 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 4 1

on en déduit d'abord qu'il existe une constante a > O, indépendante de J, m et n,


telle que x
[Sm,- 5,,1 < a. En faisant tendre rn vers + m, on en tire 15, - < a, cn,l
d'où x itJ
15,1 < a + lix,il i , ce qui prouve que z = (c,),,, appartient à
itJ
fi(l); de plus,
IEI
pour tout E > O, il existe no tel que, pour n n o , on ait x
ieJ
16, - <n,l < E pour toute
partie finie J de 1 ; en passant à la limite suivant I'ensemble filtrant des parties finies
de 1, on voit que /1z - x.11 < E pour n no, ce qui montre que z est limite de la
suite (x,) dans l'espace normé tk(1).

Soient K un corps topologique séparé, E un espace vectoriel topologique sur K,


et supposons que l'anneau complété k soit un corps (ce qui s'appliquera en particulier
au cas où K est un corps valué (TG, IX, p. 30, prop. 7)). Alors le séparé complété Ê
de E est muni d'une structure d'espace vectoriel topologique complet sur (TG. I I I ,
p. 54) ; on dit que Ê, muni de cette structure, est le séparé complété de l'espace vecto-
riel topologique E, ou simplement le complété de E lorsque E est séparé.

5. Voisinages de l'origine dans un espace vectoriel topologique sur un corps valué


DÉFINITION 3. - Soient K un corps valué, E un espace vectoriel a gauche sur K ;
on dit qu'une partie M de E est équilibrée si, pour tout x E M et tout h E K tel que
Ihl d 1 , o n a h x E M(ou,end'autres termes, si hM c Mpour [hl d 1).
PROPOSITION 2. - Dans un espace vectoriel topologique E sur un corps valué K ,
l'adhérence d'un ensemble équilibré M est un ensemble équilibré.
En effet, soit B I'ensemble des 5 E K tels que 151 d 1 ; il est fermé dans K. L'appli-
cation continue (A,x) H hx applique B x M dans M, donc elle applique B x M
dans (TG, 1, p. 9, th. l), ce qui prouve que M est équilibré.
Lorsque M est un ensemble quelconque dans un espace vectoriel E sur un corps
valué K, I'ensemble Ml des hx, où x parcourt M et h l'ensemble des éléments de K
tels que Jhl < 1, est évidemment le plus petit ensemble équilibré contenant M ;
on l'appelle l'enveloppe équilibrée de M.
PROPOSITION 3. - Soit K un corps valué localement compact et non discret, et soit E
un espace vectoriel topologique séparé (resp. un espace vectoriel topologique) sur K .
Pour toute partie compacte (resp. précompacte) H de E, l'enveloppe équilibrée de H
est compacte (resp. précompacte).
En effet, si B désigne la boule 151 d 1 dans K, l'enveloppe équilibrée de H est
l'image de B x H par l'application continue m :(A, x ) H hx ; si H est compact et E
séparé, cette image est donc compacte, puisqu'il en est ainsi de B ; si H est précompact,
la restriction à B x H de m est uniformément continue (1, p. 5, Remarque 2), et
comme B x H est précompact, il en est de même de son image par m (TG, II, p. 30,
prop. 2).
On notera que l'enveloppe équilibrée d'un ensemble fermé n'est pas nécessairement
fermée. Par exemple, dans R2, l'enveloppe équilibrée de l'hyperbole définie par I'équa-
tion xy = 1 n'est pas fermée.
No 5 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES EVT 1.7

Comme la réunion d'une famille de parties équilibrées de E est équilibrée, pour


toute partie M de E, il y a un plus grand ensemble équilibré N contenu dans M,
que l'on appelle le noyau équilibré de M ;pour qu'il soit non vide, il faut et il suffit que
O E M. Dire que x E N signifie que, pour tout h E K tel que Ihl < 1, on a hx E M, ou
encore (si O E M) que, pour tout p E K tel que IpJ 1, on a x E pM. Si O E M, le
noyau équilibré N de M est donc l'intersection n pM. Ceci montre en particulier
1 ~1 1 ~
que si M est fermé, il en est de même de N.

DÉFINITION 4. - Soient K un corps valué non discret, E un espace vectoriel à gauche


sur K , A et B deux parties de E. On dit que A absorbe B s'il existe a > O tel que l'on ait
hA 3 B pour Ihl >, a (ce qui équivaut à pB c A pour p # O et lpl d a-'). Une
partie A de E est dite absorbante si elle absorbe toute partie réduite à un point.
Soit A une partie équilibrée de E ; pour qu'elle absorbe une partie B de E, il suffit
qu'il existe h # O tel que hA 2 B ; en effet, pour lpl >, Jh(,on a hA = (hp-') pA,
et comme pA est équilibré et Ihp-ll d 1, hA c pA, d'où B c pA. En particulier,
pour qu'une partie équilibrée A de E soit absorbante, il faut et il suffit que pour tout
x E E, il existe h # O dans K tel que hx E A. Toute partie absorbante de E engendre
l'espace vectoriel E. Toute intersection finie d'ensembles absorbants est un ensemble
absorbant.

PROPOSITION 4. - Dans un espace vectoriel topologique E sur un corps valué non


discret K , il existe un système fondamental 23 de voisinages fermés de O, tel que :
(EV3 Tout ensemble V E 23 est équilibré et absorbant.
(EVJ Quels que soient V E B et h # O dans K, on a hV E 23 (invariance de 23 par
les homothéties de rapport # 0).
(EV,,,) Pour tout V E 23, il existe W E 23 tel que W + W c V.
Réciproquement, soit E un espace vectoriel sur K , et soit 23 une base de filtre sur E
satisfaisant aux conditions (EV,), (EVJ et (EV,,,). Il existe alors une topologie (et une
seule) sur E, compatible avec la structure d'espace vectoriel de E, et pour laquelle 23
soit un système fondamental de voisinages de O.
Remarquons d'abord qu'en vertu de l'axiome (EVT;,,), le noyau équilibré d'un
voisinage V de O est un voisinage de 0, car il existe un nombre a > O et un voisinage
W de O tels que les relations Ihl < a et x E W entraînent hx E V ; comme il y a par
hypothèse un élément p # O dans K tel que [pl < a, pW est un voisinage de O contenu
dans V, et pour Ihl < 1 et x E pW, on a hx E V en vertu du choix de W, d'où notre
assertion. En outre, si V est fermé, il en est de même de son noyau équilibré ;donc, en
vertu de l'axiome (O,,,), vérifié par tout groupe topologique (TG, III, p. 20 et TG, II,
p. 5, cor. 3), l'ensemble 23 des voisinages équilibrés et fermés est un système fonda-
mental de voisinages de O dans E. D'autre part, en vertu de (EVT;), tout voisinage
de O dans E est absorbant ; il est clair en outre que 23 vérifie (EV,,) (cf. 1, p. 3, corol-
laire) ; enfin, tout système fondamental de voisinages de O dans E satisfait à (EV,,,)
en vertu de la continuité de ( x , y ) H x + y au point (O, O). L'ensemble % répond
donc à la question.
EVT 1.8 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 9 1

Soient maintenant E un espace vectoriel sur K. et 23 une base de filtre sur E


satisfaisant a (EV,), (EV,,) et (EV,,,). L'axiome (EV,) montre d'abord que pour tout
V E B,on a - V = V et O E V ;ces relations et l'axiome (EV,,,) montrent que 23 est
un système fondamental de voisinages de O pour une topologie sur E compatible avec
la structure de groupe additif de E (TG, III, p. 4). Comme d'autre part les axiomes
(EVT;), (EVT;) et (EVT;,,) sont des conséquences immédiates de (EV,) et (EV,,),
la topologie ainsi définie satisfait à l'axiome (EVT), ce qui achève la démonstration.

Rrmnrques. - 1) Dans un espace normé sur un corps valué non discret, l'ensemble des
boules ouvertes (resp. des boules fermées) de centre O est un système fondamental de
voisinages de O qui satisfait aux conditions (EV,), (EV,,) et (EV,,,).
2) Lorsque le corps K des scalaires est le corps R ou le corps C, toute base de filtre 8
sur E qui satisfait aux deux seuls axiomes (EV,) et (EV,,,) est un système fondamental
de voisinages de O pour une topologie compatible avec la structure d'espace vectoriel
de E. En effet, tout revient à prouver que, dans ces conditions, pour tout h # O dans K
et tout V E 8, il existe W E 8 tel que hW c V. Or, il résulte aussitôt de (EV,,,) qu'il
existe W, E 8 tel que 2W, c V, d'où on déduit, par récurrence sur n, que pour tout
entier n > O il existe W,, E 8 tel que YW,, c V. Comme V est équilibré, il suffit de
prendre n assez grand pour que 2" = 12"1 > 1x1
; W = W,, répond à la question.
Ce résultat ne s'étend pas à un corps valué non discret K quelconque, car dans un tel
corps on n'a plus nécessairement lm&[= m pour tout entier naturel m (E désignant
l'élément unité du corps ;cf. 1, p. 22, exerc. 1).
3) Si K est un corps discret, les conditions (EVT;) et (EVT;,,) sont vérifiées pour une
topologie quelconque sur E. En raisonnant comme dans la prop. 4, on voit aisément
que si E est un espace vectoriel topologique sur K, il existe un système fondamental 23
de voisinages fermés de O dans E satisfaisant aux conditions (EV,,) et (EV,,,). Réciproque-
ment, si une base de filtre 23 sur un espace vectoriel E par rapport à K est telle que O
appartienne à tous les ensembles de 8, et satisfait à (EV,,) et (EV,,,), 23 est un système
fondamental de voisinages de O pour une topologie compatible avec la structure d'espace
vectoriel de E.

6. Critères de continuité et d'équicontinuité


Soient E et F deux espaces vectoriels topologiques sur un même corps K ; pour
qu'une application linéaire f de E dans F soit continue, il suffit qu'elle soit continue
a l'origine (TG, III, p. 15, prop. 23). Cette proposition se généralise de la façon
suivante :

PROPOSITION 5. - Soient Ei ( 1 < i < n) et F des espaces vectoriels topologiques


sur un corps valué commutatif et non discret K . Pour qu'une application multilinéaire f
de
n
fl Ei dans F soit continue dans I'espaceproduit
i=l
nII

i= 1
E,, il sufJit qu'elle soit continue
au point (0, 0, ..., 0).
En effet, soit (a,, a,, ..., a,) un point quelconque de fl Ei ; il faut montrer que
i- 1
pour tout voisinage W de O dans F, il existe dans chaque Ei (1 < i Q n) un voisinage
Vi de O tel que les n relations ziE Vi entraînent

f (a1 + Z I , a2 + z 2 , ..., a,, + z,) - f ( a , , a,, ..., a,,) E W .


No 7 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES EVT 1.9

Or, on peut écrire

f ( a ~+ ZI, ..., a,, + z,,) - f ( a l ,..., a,,) = C u H


H

où H parcourt les 2" - 1 parties de l'intervalle 1 = (1, n) de N distinctes de 1, et où,


pour chaque H, on a uH = f ( y , , y , , ..., y,,), avec yi = ai pour i E H et yi = zipour
i 4 H. Il existe 2" - 1 voisinages équilibrés W Hde O dans F tels que W H c W ; 1
H
d'autre part, comme f est continue au point (O, ..., 0 ) par hypothèse, il existe dans
chaque Ei un voisinage U i de O (1 < i < n) tel que les n relations xi E U i entraînent
f ( x , , ..., x,) WH. Comme U i est absorbant, il existe Ai # O dans K tel que
H
? + zEi Ui. Soit h un élément de K tel que Jhl 3 n Jhill
itH
pour toute partie H de 1 ;
montrons que les voisinages V i = X H U irépondent à la question. En effet, si p est le
nombre d'éléments de 1 - H, on peut alors écrire uH = p./( x , , .. ., x,,), avec x, E Ui
pour 1 < i < n, et p = XnP(n
h i '), et il résulte des choix précédents que [pl < 1,
itH
d'où u, E pWH c W H ,puisque W Hest équilibré. La proposition est donc démontrée.

~ R O P ~ S I ~ 6.
ON - Les hypothèses sur Ei ( 1 < i < n) et F étant celles de la prop. 5,
pour qu'un ensemble & d'applications multilinéaires de Ei dans F soit équicontinu, il
i= 1
suffit qu'il soit équicontinu aupoint (O, 0, ..., 0).
En effet, dans la démonstration de la prop. 5, les U i ( 1 d i < n) peuvent être pris
tels que 1s; relations xi E U i ( 1 < i < n) entraînent f ( x , , ..., x,,) E I
lW Hpour toute
H
application f E 8.

7. Topologies initiales d'espaces vectoriels

PROPOSITION 7. - Soit (E,),,[ une famille d'espaces vectoriels topologiques sur un


corps topologique K . Soit E un espace vectoriel sur K , et pour chaque i. E 1, soit f ; une
application linéaire de E dans E, . Alors la moins jîne des topologies sur E qui rendent
continues toutes les fonctions f, est une topologie Y compatible avec la structure
d'espace vectoriel de E. En outre, si pour tout x E E, cp(x) désigne le point ( f ; ( x ) )de
l'espace produit F = n
E,, la' topologie Y est l'image réciproque par l'application
id
linéaire cp de la topologie du sous-espace cp(E) de F.
La dernière partie de la proposition est un cas particulier de TG, 1, p. 26, prop. 3.
La proposition est alors conséquence du lemme suivant :

Lemme. - Soient M et N deux espaces vectoriels, g une application linéaire de M


dans N . Si Foest une topologie compatible avec la structure d'espace vectoriel de N,
l'image réciproque de Fopar g est compatible avec la structure d'espace vectoriel
de M .
EVT 1.10 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES § 1

Montrons par exemple que (h, x) H hx est continue en tout point ( h o ,x,) de
K x M. Posons y = g(xo). Tout voisinage de O dans M contient un voisinage de
-1
la forme y (U), où U est un voisinage de O dans N ; par hypothèse, il existe un voi-
sinage V de O dans K et un voisinage W de O dans N tels que les relations h - ho G V ,
1
y - y, E W entraînent hy - hoyoE U. Les relations h - ho E V , x - x, E g (W)
entraînent donc hx - hoxo E g ' ( ~ ) On
. démontre de même que (x, y) H x - y est
continue dans M x M.
Pour chaque indice t E 1, soit 23, un système fondamental de voisinages de O dans
El. D'après la définition de la topologie Y, le filtre des voisinages de O pour cette
-1
topologie est engendré par la réunion des ensembles de parties f ; ( B I ); autrement dit,
-1
les ensembles de la forme n f;,(V,,) forment un système fondamental de voisinages
k
de O pour Y, ((t,), .,,,, une suite finie quelconque d'indices de 1, et, pour chaque
étant
indice k, V I ,un ensemble quelconque de %.,

COROLLAIRE 1. - Soit G un espace vectoriel topologique sur K . Pour qu'un ensemble


H d'applications de G dans E soit équicontinu, il faut et il suffit que, pour tout t E 1,
l'ensemble des f ; 0 u, où u parcourt H , soit équicontinu.
C'est un cas particulier de TG, X, p. 14, prop. 3.

COROLLAIRE 2. - Les espaces E, étant supposés séparés, pour que la topologie Y


soit séparée, il faut et il sufjt que, pour tout x # O dans E, il existe un indice i E 1 tel
que f;(x) f 0-
En effet, <p(E)est alors un espace séparé, et pour que Y soit séparée, il faut et il
suffit évidemment que <p soit injective ;on notera qu'on peut alors identifier E (muni
fl
de Y )au sous-espace <p(E)de E l par l'application <p.
1st

3. - Supposons les E, complets et <p(E)fermé dans F


COROLLAIRE = n
1si
El. Alors E
est complet pour la topologie 5.
En effet, le sous-espace q(E) de F est alors complet (TG, II, p. 16, prop. 8 et p. 17,
prop. IO), donc il en est de même de E pour la topologie image réciproque par q
de celle de q(E) (TG, 1, p. 51, prop. 10, et TG, II, p. 13, prop. 4).

* Exc.mple. Soient g ' ( R ) l'espace des distributions sur R, p un nombre tel que
-

1 < p < + m, j : LP(R)+ 9 '(R)l'injection canonique, qui est continue (lorsque LP(R)
est muni de sa topologie d'espace normé et g f ( R ) de la topologie forte). Pour toute
distribution f E g r ( R ) , D ( f ) désigne sa dérivée; on rappelle que f H D ( f ) est un
endomorphisme continu de 9 '(R).Soit alors E le sous-espace vectoriel de LP(R)formé
des f E LP(R)telles que D( f ) E LP(R),et munissons E de la topologie la moins fine
rendant continues les injections canoniques i :E + LP(R) et D :E + LP(R) (LP(R)étant
muni de sa topologie d'espace normé). Pour cette topologie, l'espace E est complet.
En effet, l'image de E dans F = LP(R) x LP(R) par l'application <p :f H (f,D( f ) )
NO 1 VARIÉTÉS LINÉAIRES EVT 1.1 1

est fermée, car c'est la trace sur LP(R) x LP(R) de l'image G de g ' ( R ) dans
9'(R) x 9 '(R) par l'application

or G est le graphe de q,, donc est fermé dans g ' ( R ) x 9 '(R) (TG, 1, p. 53, cor. 2 de la
prop. 2), et comme q(E) est l'image réciproque de G par i x i, qui est continue, q(E) est
fermé dans F. *

COROLLAIRE 4. - Soit E un espace vectoriel sur un corps topologique K , et soit (FI),,,


une famille de topologies compatibles avec la structure d'espace vectoriel de E ; alors la
borne supérieure F des topologies F, est compatible avec la structure d'espace vectoriel
de E.
En effet, si El désigne l'espace vectoriel topologique obtenu en munissant E de Y,,
et J; l'application identique de E sur E,, Y est la moins fine des topologies rendant
continues les J;.

g 2. VARIÉTÉS LINÉAIRES
DANS UN ESPACE VECTORIEL TOPOLOGIQUE

1. Adhérence d'une variété linéaire


Rappelons (A, II, p. 128)que, dans un espace vectoriel E sur un corps K, une variété
linéaire affine (appelée simplement t( variété linéaire )) quand il n'en résulte pas de
confusion) est la transformée par une translation quelconque d'un sous-espace
vectoriel de E.

PROPOSITION 1. -Dans un espace vectoriel topologique E, I'adhérence d'une variété


linéaire est une variété linéaire.
En effet, toute translation étant un homéomorphisme de E, il suffit de démontrer
la proposition pour un sous-espace vectoriel M de E, et dans ce cas, la proposition a
été vue dans 1, p. 4.

COROLLAIRE. - Dans un espace vectoriel topologique E, tout hyperplan est fermé

ou partout dense.
En effet, I'adhérence d'un hyperplan homogène H ne peut être que H ou l'espace E
tout entier, puisque c'est un sous-espace vectoriel contenant H (prop. 1).

On voit donc que, pour qu'un hyperplan H soit fermé dans E, il faut et il suffit que
1H contienne un point intérieur.
Etant donnée une partie A d'un espace vectoriel topologique E, rappelons que le
sous-espace vectoriel M engendré par A est l'ensemble des combinaisons linéaires
des éléments de A (A, II, p. 16, prop. 9) ; l'adhérence de M dans E est, en vertu de la
prop. 1, le plus petit sous-espace vectoriel fermé contenant A ; on dit que c'est le
sous-espace vectoriel fermé engendré par A.
EVT 1.12 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 42

DÉFINITION 1. - Dans un espace vectoriel topologique E, on dit qu'un ensemble A


est t o t d si le sous-espace vectoriel fermé engendré par A est identique a E (ou, en
d'autres termes, si l'ensemble des combinaisons linéaires d'éléments de A est partout
dense).

Exemples. - 1) Dans l'espace normé V (1 ; C) (sur le corps C) des fonctions continues


dans 1 = (0, l ) , à valeurs dans C, les restrictions à 1 des monômes x" (n E N) forment
un ensemble total, en vertu du th. de Weierstrass-Stone (TG, X, p. 36, th. 3). De même
dans le sous-espace P de V(I ; C) formé des fonctions telles que f (O) = f (l), les res-
trictions à J des fonctions e2""'" (n E Z) forment un ensemble total (TG, X, p. 40, prop. 8).
2) Tout ensemble absorbant dans un espace vectoriel topologique E sur un corps
valué non discret (et en particulier tout voisinage de O dans E) est un ensemble total
puisqu'il engendre E (1, p. 7). On déduit de là qu'une variété linéaire qui n'est pas
dense dans E est nécessairement un ensemble rare dans E (TG, IX, p. 52), puisque son
adhérence ne peut contenir de point intérieur.

DÉFINITION 2. - Dans un espace vectoriel topologique E, on dit qu'une famille (a,),,,


de points de E est topologiquement libre si, quel que soit K E 1, le sous-espace vectoriel
fermé engendré par les a, d'indice 1 # K ne contient pas a,.

Exrrnple 3. - Dans l'espace normé V (1 ; C) des fonctions continues dans 1 = (0, l ) ,


les restrictions à 1 des fonctions eZ""'"(n E Z) forment une famille topologiquement
libre. En effet, pour tout n E Z, si f(x) est une combinaison linéaire ~ , e ~ ~ (les
" ' " c,
kfii
étant nuls sauf un nombre fini d'entre eux), on a

et a fortiori, en vertu du th. de la moyenne


sup ~ez""'"- f (x)I 2 1
"4

ce qui prouve que e2""'" n'appartient pas au sous-espace vectoriel fermé de V(I ; C)
engendré par les ezkuixd'indice k # n.

L'ensemble des éléments d'une famille topologiquement libre est appelé partie
topologiquement libre de E . Toute partie d'une partie topologiquement libre est
topologiquement libre ; toute partie réduite à un point x # O est topologiquement
libre si I'espace E est séparé.
Une famille topologiquement libre est libre (au sens algébrique ; cf: A, I I , p. 96,
Remarque) ;mais la réciproque est inexacte.

Exemple 4. - Dans l'espace normé V (1 ; C) des fonctions continues dans 1 = (0, 1),
les restrictions à 1 des monômes .Y" (n E N) forment une famille libre au sens algébrique.
Mais il existe une suite (p,,) de polynômes telle que p,,(.~2)converge uniformément vers x
dans 1 (TG, X, p. 36, lemme 2), ce qui signifie que x appartient au sous-espace vectoriel
fermé de V (1 ; C) engendré par les monômes xZ"(n E N).
Remarques. - 1) Contrairement à ce qui se passe en Algèbre pour les parties libres
d'un espace vectoriel, l'ensemble des parties topologiquement libres d'un espace vec-
toriel topologique E n'cst pas inductif en général pour la relation d'inclusion (1, p. 25,
exerc. 2) ; en outre, il n'existe pas nécessairement dans E de partie topologiquement
libre maximale (1, p. 25, exerc. 4), donc il n'existe pas nécessairement de partie topo-
logiquement libre qui soit en même temps totale.
2) Soient M un sous-espace vectoriel fermé de E, et (il),,, une famille topologique-
ment libre dans l'espace quotient E/M. Si a, est un élément quelconque de la classe ci,,
la famille (a,),,, est topologiquement libre, comme il résulte de la déf. 2 et du fait que
l'application canonique de E sur E/M est continue. Mais on notera que si N est le
sous-espace vectoriel fermé engendré par les a,, on peut avoir M n N # { O ) (1, p. 25,
exerc. 2) et par suite la somme M + N n'est pas nécessairement directe au sens algé-
brique (ni a fortiori au sens topologique).

2. Droites et hyperplans fermés


PROPOSITION 2. - Tout espace vectoriel topologique séparé E de dimension 1 sur
un corps valué non discret K est isomorphe a K, ; de façon précise, pour tout a # O
dans E, I'application 5 H t a de K, sur E est un isomorphisme (autrement dit, toute
application linéaire de K, sur E est un isomorphisme).
Comme l'application 5 H t a de K, sur E est bijective et continue (1, p. 1, déf. l),
il suffit de prouver qu'elle est bicontinue. Soit a un nombre réel > O ; on va montrer
qu'il existe un voisinage V de O dans E tel que la relation ka G V entraîne 151 < a.
Comme K n'est pas discret, il existe un élément 5, E K tel que O < lcO1
< a ; d'autre
part, E étant séparé, il existe dans E un voisinage V de O ne contenant pas Sou, et on
peut supposer V équilibré (1, p. 7, prop. 4). Montrons que la relation <=a E V entraîne
151 < l&O1 ; sinon, on aurait 15,5-'1 < 1, donc t,a = ( C o < - l ) ( t a ) E V , contraire-
ment à l'hypothèse, ce qui achève la démonstration.

COROLLAIRE 1. - Dans un espace vectoriel topologique séparé E sur un corps valué


non discret K, tout sous-espace vectoriel D de dimension 1 est isomorphe a K,.

COROLLAIRE 2. - Soit E wz espace vectoriel topologique sur un corps valué non discret.
Tout sous-espace vectoriel D (de dimension 1 ) supplémentaire algébrique d'un hyper-
plan homogène fermé H est supplémentaire topologique de H.
En effet, dans D, l'ensemble réduit a O est fermé, étant l'intersection de D et de
l'ensemble fermé H ;D est donc séparé. Mais comme E/H est aussi séparé, l'applica-
tion canonique de D sur E/H, qui est linéaire, est un isomorphisme en vertu de la
prop. 2, d'où la conclusion (TG, III, p. 47).

THÉORÈME 1. - Soit E un espace vectoriel topologique sur un corps valué non discret.
Soit H un hyperplan dans E, défini par une équation f ( x ) = a, où f est une forme
linéaire non identiquement nulle. Pour que H soit fermé dans E, il faut et il suffit que f
soit continue.
La condition est évidemment suffisante (TG, 1, p. 9, th. 1) ; montrons qu'elle est
nécessaire. On peut supposer que H est un hyperplan fermé homogène, d'équation
f (x) = 0 ; l'espace quotient E/H est alors un espace vectoriel topologique séparé
de dimension 1 sur K. On peut écrire f = g o 9,où est l'application canonique de E
sur E/H, et g une application linéaire de E/H sur K, ; d'après la prop. 2, g est conti-
nue, donc il en est de même de fi
EVT 1.14 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES §2

COROLLAIRE. - Toute forme linéaire continue et non nulle sur E est un morphisme

strict de E sur K,.


Remarque. - On peut donner des exemples d'espaces vectoriels topologiques normés
sur un corps valué non discret et complet, dans lesquels toute forme linéaire continue
est identiquement nulle (1, p. 25, exerc. 4) ; dans un tel espace, tout hyperplan est donc
partout dense (1, p. 11, corollaire).

3. Sous-espaces vectoriels de dimension finie

THÉORÈME2. - Tout espace vectoriel topologique séparé E de dimension finie n


sur un corps valué complet et non discret K, est isomorphe à K: ; de façon précise,
11

pour toute base (ei)l de E sur K , l'application linéaire (Si) H Siei est un isomor-
i=l
phisme de K: sur E.
La prop. 2 de 1, p. 13, entraîne que le th. 2 est vrai pour n = 1 ; raisonnons par
récurrence sur n. Soit H le sous-espace vectoriel de E engendré par e l , e,, ..., e,,-, ;
n- 1
l'hypothèse de récurrence montre que l'application (ci)l - H 1 Siei est un iso-
i=
. l-
morphisme de Ks-' sur H. Le sous-espace H, isomorphe à un produit d'espaces
complets, est complet (TG, II, p. 17, prop. 10) ;par suite, il est fermé dans E ( T G , II,
p. 16, prop. 8). Soit D le sous-espace Ke,, supplémentaire de H dans E ; E est somme
directe topologique de H et de D (1, p. 13, cor. 2), donc l'application

sur E est un isomorphisme.

L'hypothèse que K est complet est essentielle pour.la validité du th. 2 dès que n > 1.
En effet, spit K un corps valué non complet, et soit K son complété :pour tout élément
a # O de K, K . a est partout dense dans K, puisque x H xa est un homéomorphisme d~
K sur lui-même. Si a 4 K , le sous-espace K + K a de l'espace vectoriel topologique K
sur K, est de dimension 2 sur K , mais il n'est pas isomorphe à K:, puisque tout sous-
espace de dimension 1 dans K + Ka est dense dans K + Ka.

COROLLAIRE 1 . - Dans un espace vectoriel topologique séparé E sur un corps valué


complet et non discret K , tout sous-espace vectoriel F de dimension finie est fermé
dans E.
En effet, si F est de dimension n, il est isomorphe à K:, donc complet, et par suite
fermé dans E ( T G , II, p. 16, prop. 8).

COROLLAIRE 2. - Soient K un corps valué complet et non discret, E un espace vectoriel


topologique séparé de dimension finie sur K , F un espace vectoriel topologique quel-
conque sur K ; toute application linéaire de E dans F est continue.

COROLLAIRE 3. - Dans un espace vectoriel topologique séparé E sur un corps valué


complet et non discret, toute partie libre finie est topologiquement libre.
NO 4 VARIÉTÉS LINÉAIRES EVT 1.15

COROLLAIRE 4. - Soit E un espace vectoriel topologique sur un corps valué complet


non discret. Soient M un sous-espace vectoriel fermé de E, F un sous-espace vectoriel
de dimension finie de E ;le sous-espace M + F est fermé dans E.
En effet, l'espace quotient E/M est séparé ; soit <p I'homomorphisme canonique
-1
de E sur E/M ; le sous-espace M + F est égal à <p (<p(F)).Or, <p(F)est de dimension
finie dans E/M, donc (cor. 1) <p(F)est fermé dans E/M, et par suite <(<p(~))
est fermé
dans E.

On observera que, si M et N sont deux sous-espaces vectoriels fermés quelconques


dans un espace vectoriel topologique séparé E, M +
N n'est pas nécessairement fermé
dans E, * méme si E est un espace hilbertien * (c$ IV, p. 64, exerc. 13 d)).

PROPOSITION 3. - Soit E un espace vectoriel topologique sur un corps valué complet


et non discret K . Soit M un sous-espace vectoriel fermé de codimension finie n dans E.
Tout sous-espace N supplémentaire algébrique de M dans E est supplémentaire topo-
logique de M.
E n effet, dans N, i'ensemble réduit à O est fermé, étant l'intersection de N et de
l'ensemble M fermé dans E ;N est donc séparé. Comme E/M est aussi séparé, l'appli-
cation canonique de N sur E/M, qui est linéaire et bijective, est bicontinue (1, p. 14,
cor. 2), d'où la proposition.
COROLLAIRE. - Soient E et F deux espaces vectoriels topologiques sur un corps valué

complet et non discret. S i F est séparé et de dimension $nie, toute application linéaire
continue de E sur F est un morphisme strict.

Remarque. - Les résultats des nos 2 et 3 ne sont plus valables lorsque K est discret.
Par exemple, soit K, un corps valué non discret, et soit K le corps discret obtenu en
munissant K I de la valeur absolue impropre ; K, est un espace vectoriel topologique
de dimension 1 sur K, mais n'est pas isomorphe à K,. Toutefois, on peut montrer que les
résultats des nos 2 et 3 subsistent lorsque K est discret, pourvu qu'on impose aux espaces
vectoriels topologiques considérés d'avoir un système fondamental de voisinages,
équilibrés de O (c'est-à-dire ici de voisinages V tels que K. V = V ) (1, p. 28, exerc. 14) ;
cette condition (qui est toujours remplie lorsque K est un corps valué non discret, cf.
1, p. 7, prop. 4 ) ne I'est plus ici pour tous les espaces vectoriels topologiques sur K,
comme le montre l'exemple précédent.

4. Espaces vectoriels topologiques localement compacts


THÉOREME 3. - Soit K un corps valué complet non discret. Un espace vectoriel topo-
logique séparé E sur K qui admet un voisinage de O précompact V est de dimension
$nie. Si E n'est pas réduit à O, K et E sont alors localement compacts.
Pour démontrer la première assertion, on peut se borner au cas où E est complet,
car E est un sous-espace partout dense de son complété Ê et l'adhérence 7 de V dans Ê
est compacte et est un voisinage de O dans Ê (TG, III, p. 24, prop. 7).
On peut donc supposer qu'il y a dans E un voisinage compact V de O. Soit cl E K
tel que O < Icll < 1 ; il y a donc des points ai E V en nombre fini tels que
EVT 1.16 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 33

Soit M le sous-espace (de dimension finie) de E engendré par les a i ; il est fermé
dans E (1, p. 14, cor. 1); dans l'espace vectoriel topologique séparé E/M, l'image
canonique de V est un voisinage compact W de O tel que W c ctW; ceci s'écrit
encore a-'W c W, d'où par récurrence sur n, a p n W c W pour tout entier posi-
tif n. Comme W est absorbant, on en déduit que W = E/M ; autrement dit E/M
est compact. Pour prouver la première assertion, il suffit donc de démontrer le lemme
suivant :

Lemme 1. - Tout espace vectoriel topologique compact E sur un corps valué non
discret est réduit à 0.
En effet, comme E est complet, on peut supposer qu'il en est de même de K (1, p. 6).
Si E n'était pas réduit à O, il contiendrait une droite, fermée dans E, donc compacte,
et isomorphe à K, (1, p. 14, cor. 1 et 1, p. 13, prop. 2), et par suite K serait compact ;
mais cela est absurde, car l'application 5 H 151 de K dans R est continue, donc serait
bornée, alors qu'il existe des y E K tels que lyl > 1, donc tels que [yn[= Jyl" soit
arbitrairement grand.
Revenant au th. 3, on voit que si E admet un voisinage de O précompact et n'est
pas réduit à O, E est de dimension finie sur K, donc isomorphe à un espace K! avec
n > O ; comme K est complet, il en est de même de E, qui est donc localement com-
pact. Puisque K, est isomorphe à une droite de E (1, p. 13, prop. 2), nécessairement
fermée dans E (1, p. 14, cor. l), K est localement compact.

Remarque. - La conclusion du th. 3 ne subsiste plus lorsque K est un corps discret,


comme le montre l'exemple de R (muni de la topologie usuelle) considéré comme espace
vectoriel topologique sur le corps Q discret.

3. ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES MÉTRISABLES

1. Voisinages de O dans un espace vectoriel topologique métrisable


Nous dirons qu'un espace vectoriel topologique E est métrisable si sa topologie
est métrisable. Muni de sa structure de groupe additif et de sa topologie, E est donc un
groupe métrisable (TG, IX, p. 24).
On sait que, pour qu'un groupe topologique soit métrisable, il faut et il suffit que
l'élément neutre e admette un système fondamental dénombrable de voisinages,
dont l'intersection soit réduite à e (TG, IX, p. 23, prop. 1).
On sait qu'on peut définir.la structure uniforme d'un espace vectoriel topologique
métrisable E par une distance invariante d(x, y) = lx - yl, x t-+ 1x1 étant une appli-
cation continue de E dans R+ , qui satisfait aux trois conditions : 1) 1 - xi = 1x1 ; 2)
lx + y1 < 1x1 + Iyl ; 3) la relation 1x1 = O est équivalente à x = O (TG, IX, p. 24,
prop. 3).
On a vu (TG, IX, p. 24, prop. 2) comment une telle distance d peut être définie à l'aide
d'une suite décroissante (W,) de voisinages de O dans E, formant un système fonda-
EVT 1.18 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 63

Lemme 1. - Soient E et F deux espaces vectoriels topologiques sur un corps valué


non discret K , et soit u une application linéaire continue
- de E dans F dont l'image n'est
pas maigre. Pour tout voisinage V de O dans E, u ( V ) est un voisinage de O dans F.
Soit W un voisinage équilibré de O dans E tel que W + W c V (1, p. 7, prop. 4).
Soit d'autre part a un élément de K tel que la1 > 1 ; alors E est la réunion des
ensembles a"W pour n parcourant N :en effet, pour tout x E E, il existe P E K tel que
x E BW (1, p. 7 , prop. 4) et il existe un entier n > O tel que IO( < laIn, d'où x E anW
puisque W est équilibré. Par suite, u(E) est réunion de la suite des ensembles
u(aUW)= aVu(W), - et comme u(E) n'est pas maigre dans F, l'un au moins des
ensembles
- aWu(W)a un point intérieur (TG,- IX, p. 53,
- déf. 2). Soit y, un point intérieur
de u ( W ) ; on a - u ( W ) = u(W), d'où - u(W) = u ( W ) et par suite O = y, + (- y,)
- -
est un point intérieur de u ( W ) + u(W). -Comme -l'addition est une application
+
continue de F x F dans F, l'ensemble u ( W ) u(W) est contenu dans l'adhérence de
l'ensemble

-
par suite, u(V) est un voisinage de O dans F.

Dans l'énoncé suivant, on convient que, dans tout espace métrique, Br(x)désigne la
boule fermée de centre x et de rayon r.
Lemme 2. - Soient E et F deux espaces métriques, E étant en outre supposé complet.
Soit u une application continue de E dans F, ayant la propriété suivante :quel que soit
le nombre r > O, il existe un nombre p(r) > O tel que, pour tout x E E, on ait

Dans ces conditions, pour tout a > r, l'image u(B,(x)) contient la boule Bpo(u(x)).
w
Soit en effet (r,) une suite infinie de nombres > O telle que r, = r et a = 1 r,.
n =l
Pour chaque indice n, il existe un nombre p, > O (avec pl = p(r)) tel que

Bon(4x)) 4Brn<x>)
pour tout x E E ; on peut toujours supposer que lim pn = 0.
n- m
Soit x , un point de E, et soit y un point de B,(,,(u(x,)). Nous allons montrer que y
appartient à u(B,(x,)).
Pour cela, nous allons déterminer par récurrence une suite (x,,),,,, de points de E
telle que, pour tout n 3 1, on ait x,, E Brm(x,,-l ) et u(x,,)E BPn+,(y). Si les xi sont
déterminés pour O < i < n- 1 et satisfont a ces relations, on a y E Bpn(u(x,,-,));
comme
Bp,(4~,,-11) 4Br,(xII-il) >
il existe un point x,, E Brn(x,,-,) dont l'image u(x,,) appartient au voisinage B,,+,(v)
de y, ce qui démontre l'existence de la suite (x,,).
No 3 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES MÉTRISABLES EVT 1.19

La suite (x,,)est une suite de Cauchy dans E, car la distance de x,, a x,, +, est majorée
par r,,, , + ,+ +
r,,, ... r,,,,, qui est arbitrairement petit dès que n est assez grand.
Comme E est complet, la suite (x,,)converge vers un point x E E, et la distance de x ,
m
à x est majorée par r,, = a, donc x E B,(x,). Mais comme u est continue, la suite
,>=1
( ~ ( x , , converge
)) vers u(x) ; or on a u(x,,)E Bpn+,(y),
donc y = u(x), ce qui achève la
démonstration du lemme 2.
Supposons que u satisfasse a la condition (iv). Munissons chacun des espaces E et
F d'une distance invariante par translation et définissant sa topologie (1, p. 16). Par
hypothèse, l'ensemble u(B,(O)) est un voisinage de O pour tout nombre r > O, et il
existe donc un nombre p(r) > O tel que B,(,,(O) c u(B,(O)). Par translation, on en
conclut que B,(,,(u(x)) est contenue dans u(B,(x))pour tout r > O et tout x E E. D'après
le lemme 2, pour tout couple (a, r) de nombres réels tel que a > r > O, on a
B,(,,(O) c u(B,(O)), donc u est un morphisme strict de E sur F. On a prouvé que (iv)
implique (i).

COROLLAIRE 1. - Si E et F sont deux espaces vectoriels métrisables et complets sur


un corps valué non discret, toute application linéaire continue et bijective u de E sur F
est un isomorphisme.
En particulier, si E et F sont des espaces normés complets, il existe un nombre
a > O tel que IIu(x)II > a. llxll pour tout x E E.
COROLLAIRE 2. - Soient E un espace vectoriel sur un corps valué non discret, Tl
et F, deux topologies sur E compatibles avec sa structure d'espace vectoriel et pour
chacune desquelles E est métrisable et complet. Si FI et F2 sont comparables, elles
sont identiques.
COROLLAIRE 3. - Soient E et F deux espaces vectoriels métrisables et complets sur un
corps valué non discret. Pour qu'une application linéaire continue u de E dans F soit un
morphisme strict, il faut et il suf$t que u(E) soit fermé dans F .
La condition est nécessaire, car si u est un morphisme strict, u(E), isomorphe au
quotient E/u-'(O), est complet (1, p. 17) donc fermé dans F. La condition est suffi-
sante, car si u(E) est fermé dans F, c'est un espace vectoriel métrisable et complet,
donc u est un morphisme strict de E sur u(E) en vertu du th. 1.

COROLLAIRE 4. - Soit E un espace vectoriel métrisable et complet sur un corps valué


non discret. Si M et N sont deux sous-espaces vectoriels ,fermés supplémentaires
(algébriques) dans E, E est somme directe topologique de M et de N .
En effet, M x N est un espace vectoriel métrisable et complet, et l'application
( y ,z) H y + z de M x N sur E est continue et bijective, donc un isomorphisme
(cor. 1).

COROLLAIRE 5 (théorème du graphe fermé). - Soient E et F deux espaces vectoriels


métrisables et complets sur un corps valué non discret. Pour qu'une application linéaire u
EVT 1.20 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 33
de E dans F soit continue, il ,faut et il sufit que son graphe dans l'espace produit E x F
soit fermé.
La condition est nécessaire, le graphe d'une application continue dans un espace
séparé étant toujours fermé (TG, 1, p. 53, cor. 2). Pour voir qu'elle est suffisante,
remarquons qu'elle entraîne que le graphe G de u, sous-espace vectoriel fermé de
l'espace métrisable et complet E x F , est lui-même métrisable et complet. La pro-
jection z H prl(z) de G sur E est une application linéaire continue et bijective, donc
un isomorphisme (cor. 1) ; comme son application réciproque est x H ( x , u(x)), u
est continue dans E.
On peut encore exprimer ce corollaire sous la forme suivante :si, pour toute suite (x,,)
de points de E qui converge vers O et est telle que la suite (~(x,))ait une limite y, on a
nécessairement y = O, alors u est continue.
Exemple. - Soit E un sous-espace vectoriel de l'espace des fonctions numériques
définies dans 1 = (0, 1) ; soit 11 f 11 une norme sur E telle que E, muni de cette norme,
soit compket, et que sa topologie soit plus fine que la topologie de la convergence simple.
Supposons en outre que E contienne l'ensemble Vw(I) des fonctions indéfiniment
dérivables dans 1 ; nous allons montrer qu'il existe alors un entier k 2 O tel que E
contienne l'ensemble Vk(I) de toutes les fonctions admettant une dérivée k-ième conti-
nue dans 1.
Pour tout couple d'entiers m > O, n 2 O, soit V,, l'ensemble des fonctions f E VW(I)
telles que 1f (h)(x)l< i/m pour O < h < n et pour tout x G 1 ; on vérifie aussitôt que les
V,, forment un système fondamental de voisinages de O pour une topologie métrisable
compatible avec la structure d'espace vectoriel de "(1) ; en outre, Vw(I) est complet
pour cette topologie (FVR, II, p. 2, th. 1). Soit u l'application canonique de Vm(I)
dans E ; montrons que u est continue. En vertu du cor. 5 de 1, p. 19, il suffit de prouver
que, si une suite (f,) converge vers O dans V "(1) et a une limite f dans E, on a néces-
sairement f = O, ce qui est immédiat, puisque f est par hypothèse limite simple de
(f,).Il existe donc un entier k 2 O et u n nombre a > O tels que la relation

entraîne 11 f 11 < 1 pour toute fonction f E V m(I).


Mais pk est une norme sur l'espace Vk(I), et Vw(I) est un sous-espace partout dense
de Vk(I) pour cette norme (l'ensemble des polynômes étant déjà partout dense dans
Vk(I), comme il résulte aussitôt du th. de Weierstrass-Stone). Comme, en vertu de ce
qui précède, l'application identique de V "(1) (muni de la normep,) dans E est continue,
elle se prolonge par continuité à l'espace Vk(I) tout entier (parce que E est complet),
ce qui démontre notre assertion.

PROPOSITION 1. - Soient E, F deux espaces vectoriels topologiques sur un corps


valué non discret K. On suppose que :
1 ) E est métrisable et complet.
2 ) 11 existe une suite (F,,) d'espaces vectoriels métrisables et complets sur K et,
pour tout n, une application linéaire injective et continue v, de F, dans F telles que F
soit réunion des sous-espaces c,,(F,,).
Soit alors u une application linéaire de E dans F. Si le graphe de u est fermé dans
E x F , il existe un entier n et une application linéaire continue u,, de E dans F,, tels
que u = v,, 0 y, (ce qui entraîne que u est continue et que u(E) c v,,(F,)).
Soit G le graphe de u dans E x F. Pour tout n, considérons l'application linéaire
NO 3 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES MÉTRISABLES EVT 1.21

continue w, :(x, y ) H (x, u,(Y)) de E x F, dans E x F ; comme G est fermé,


IV,; '(G) = G,, est un sous-espace vectoriel fermé de E x F,, ; si p,, est la restriction
à G,, de la première projection pr, , on a p,,(G,,) = u- l(v,,(F,,)).Comme pl, est conti-
nue et G , complet (puisque G,, est fermé dans l'espace complet E x F,,), p,,(G,,)
est ou bien maigre dans E, ou bien égal a E en vertu du th. 1. Mais par hypothèse
E est réunion des p,,(G,,), et comme E est complet, les p,,(G,,) ne peuvent être tous
maigres dans E en vertu du th. de Baire (TG, IX, p. 55, th. 1). Donc il existe un
entier n tel que p,(G,) = E, autrement dit u(E) c v,(F,). En outre, comme v,, est
injective, G, est le graphe d'une application linéaire u,, de E dans F,, et en vertu
du th. du graphe fermé (1, p. 19, cor. 5) un est continue ; il résulte alors des défini-
tions que u = v, o un. C.Q.F.D.
Exercices

1) Soit E, = QF l'espace vectoriel sur le corps p-adique Q, (TG, III, p. 84, exerc. 23), pro-
duit d'une infinité dénombrable de facteurs identiques à Q,. Soit P c E, l'ensemble Zr,
et soit E le sous-espace vectoriel de E , engendré par P. On considère sur le groupe additif P
la topologie compacte produit des topologies des facteurs Z,, et on désigne par <I) le filtre
des voisinages de O dans P pour cette topologie. Montrer que 23 est un système fondamental
de voisinages de O dans E pour une topologie Y compatible avec la structure de groupe
additif de E, qui vérifie les axiomes (EVT;)et (EVT;,,),mais non (EVT;,)(prouver que l'homo-
thétie x H x/p n'est pas continue dans E).

2) Soient K un corps topologique non discret, K, le corps K muni de la topologie discrète.


La topologie discrète sur K, est compatible avec sa structure de groupe additif, et, lorsqu'on
considère K, comme un K-espace vectoriel, elle vérifie les axiomes (EVT;d et (EVT;,,),mais
non (EVT;).

3) Pour tout nombre réel a > O, soit G, le groupe topologique R / a Z , et soit G le groupe
topologique produit fl
G, (a parcourant l'ensemble des nombres > O). Pour tout x E R,
<I

soit t,(x) l'image canonique de x dans Ga; l'application <p : x H (t,(x)) est un homomor-
phisme injectif et continu de R dans G. On considère sur R la topologie image réciproque
de celle de G par <p, et on désigne par E le groupe topologique obtenu en munissant R de
cette topologie. Montrer que lorsque E est considéré comme espace vectoriel sur R, sa topo-
logie vérifie les axiomes (EVT;) et (EVT;,),mais non (EVT;,,).

4) Soit E un espace vectoriel sur un corps valué K ; on suppose E muni d'une topologie
métrisable compatible avec sa structure de groupe additif. On suppose en outre que cette
topologie vérifie les axiomes (EVT;)et (EVT;,); montrer que si l'un des deux groupes métri-
sables K, E est complet, la topologie de E vérifie aussi (EVT;,,),et est par suite compatible
avec la structure d'espace vectoriel de E (cf. TG, I X , p. 115, exerc. 21).
31 EXERCICES EVT 1.23

5) Soient K un corps valué commutatif non discret, S un ensemble infini quelconque.


a) Soit D = (a,,) un ensemble infini dénombrable d'éléments de S. Pour tout h E K tel que
Ihl < 1, soit ul l'élément de l'espace normé g,(S) (1, p. 4) des applications bornées de S
dans K, tel que u,(a,) = h" pour tout n E N et u,(b) = O pour b $ D. Montrer que la famille
(u,) est (algébriquement) libre.
b) En déduire que toute base de l'espace vectoriel a ( S ) est équipotente à KS (en utilisant
a), montrer que le cardinal de toute base de &(S) est au moins égal à Card (K) : remarquer
d'autre part que Card(%(S)) = Card(KS) et utiliser A, II, p. 182, exerc. 22).
c) Montrer de la même manière que toute base de l'espace vectoriel fi(S) est équipotente
à (K x S)N.
6) Soit K un corps valué non discret. Montrer que, sur l'espace 0i(N) des suites absolu-
m
ment sommables x = (5,) d'éléments de K, les normes llxll, = 1 15,,1 et llxll = sup 15,,1
n=O
ne sont pas équivalentes (cf. TG, IX, p. 32, prop. 8) ; montrer que Ob(N), muni de la norme
Ilxll, n'est jamais complet, même si K est complet; quelle est son adhérence dans gK(N) ?

7i 7) * Soient A un anneau de valuation discrète, v la valuation normée du corps des fractions


K de A ; on prend sur K la valeur absolue a", où O < a < 1. Soit E un espace vectoriel normé
sur K, dont la norme vérifie l'inégalité ultramétrique

a) On désigne par M l'ensemble des x E E tels que llxll < 1, par x une uniformisante de A ;
M est un A-module, et M/xM un espace vectoriel sur le corps résiduel k = A/nA de A. Soit
(eh),,, une famille d'éléments de M telle que les images des e, dans M/nM forment une base
de ce k-espace vectoriel. Montrer que (e,) est une famille libre dans E et que le sous-espace
vectoriel F de E engendré par (e,) est dense dans E.
1
b) Si, pour tout x = c,e, dans F, on pose Ilxll = sup 15,1, montrer que sur F les normes
I
llxll et Ilxlli sont équivalentes.
c) Supposons K complet. Déduire de a) et b) que si L est fini, le complété Ê de E est iso-
morphe à K L ; si L est infini, E est isomorphe au sous-espace Vg(L) de g,(L) formé des
familles (6,) telles que lim 5, = O suivant le filtre des complémentaires des parties finies de L.
d) On suppose K et E complets; soit d'autre part G un second espace normé complet sur
K dont la norme vérifie l'inégalité ultramétrique. Montrer qu'en remplaçant au besoin la
norme de 2 ( E ; G) (TG, X, p. 23) par une norme équivalente, 9 ( E ; G) est isométrique
à l'espace vectoriel des familles (y,),,, d'éléments de G telles que sup 11 yill <
,EL
+
a,muni
de la norme sup lly,ll (qui vérifie aussi l'inégalité ultramétrique).,
IsL

8) Soit E un espace vectoriel topologique sur un corps topologique non discret K. Pour
qu'il existe un voisinage du point (O, O) de K x E tel que l'application (h, x) ++ hx soit uni-
formément continue dans ce voisinage, il faut et il suffit qu'il existe un voisinage V, de O
dans E tel que les ensembles hV, forment un système fondamental de voisinages de O dans E
lorsque h parcourt l'ensemble des éléments # O de K. Lorsque K est un corps valué non
discret et que E est séparé, montrer que la structure uniforme de E est alors métrisable.

9) Généraliser la prop. 5 de 1, p. 8 au cas où les espaces Ei (1 < i < n) et F sont des espaces
vectoriels topologiques sur un corps topologique commutatif non discret quelconque.
10) Soit E un espace vectoriel topologique séparé et complet sur un corps valué non discret K.
Soient F un sous-espace vectoriel de E, et Y la topologie sur F, induite par la topologie Y '
de E ; soit B un système fondamental de voisinages fermés et équilibrés de O pour Y. Soit
F, le sous-espace vectoriel de E, engendré par les adhérences V dans E (pour Y ') des ensem-
bles V E B ; les ensembles forment un système fondamental de voisinages de O pour une
topologie Y,, sur F,, compatible avec la structure d'espace vectoriel de F, ; pour cette topo-
logie, F, est complet, et la topologie induite par Y, sur F est égale à Y.
EVT 1.24 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES Bi

11) Dans un espace vectoriel topologique E sur un corps topologique non discret K, il existe
un système fondamental 23 de voisinages fermés de O, satisfaisant aux conditions (EV,,) et
(EV,,,), ainsi qu'aux deux suivantes :
(EV,,) Quel que soit V E 23, il existe W E 23 et un voisinage U de O dans K tels que UW c V.
(EV,,) Quels que soient x E E et V E 'U, il existe h # O dans K tel que hx E V.
Réciproquement, soit E un espace vectoriel sur K et soit B une base de filtre sur E satis-
faisant aux conditions (EV,,), (EV,,), (EV,J et (EV,,,). Montrer qu'il existe une topologie
et une seule sur E, compatible avec la structure d'espace vectoriel de E, et pour laquelle 23
est un système fondamental de voisinages de O.

12) Soient K un corps commutatif discret, E le corps des fractions de l'anneau de séries
formelles A = K [[X, Y]] en deux indéterminées sur K (A, IV, p. 36). Pour tout entier n O,
soit V , c A l'ensemble des séries formelles d'ordre (total) au moins égal à n. Montrer que,
dans E, les ensembles V, forment un système fondamental de voisinages de O pour une topo-
logie compatible avec la structure d'espace vectoriel de E (sur K), pour laquelle E est métri-
sable et complet; si en outre K est un corps fini, E est localement compact. Montrer que
I'application K-bilinéaire (u, v) ++ uv de E x E dans E est continue au point (O, O), mais
qu'il existe des u, E E tels que v t-+ u,v ne soit pas continue dans E (par exemple, u, = 1/X).

13) Soit E un espace vectoriel de dimension infinie sur R, et soit 2 I'ensemble de toutes les
parties équilibrées et absorbantes de E. Montrer que 2 ne satisfait pas à l'axiome (EV,,,)
(autrement dit, n'est pas un système fondamental de voisinages de O pour une topologie
compatible avec la structure de groupe additif de E). Pour cela, considérer une famille libre
infinie (e,,),, dans E ; pour tout entier n 2 1, soit A, I'ensemble des points tiei tels que
i=l
ltil < lln pour 1 < i < n ; soient A la réunion des A,, V un sous-espace supplémentaire
du sous-espace de E engendré par les e,,, C I'ensemble A + V ; montrer qu'il n'existe aucun
ensemble M E 2 tel que M + M c C.

T 14) Soient K un corps topologique séparé, (E,),,, une famille injinie d'espaces vectoriels topo-
logiques séparés sur K, non réduits à O. On considère sur F = n E, la topologie Y , compa-
,cl
tible avec la structure de groupe additif de F, pour laquelle un système fondamental de voi-
sinages de O est formé des produits fl
V,, où, pour chaque i. E 1, V, est un voisinage quelconque
id
de O dans E, (topologie strictement plus fine que la topologie produit; cf: TG, III, p. 70,
exerc. 23). On désigne par Y. la topologie induite par Y sur le sous-espace E = @ E, de
,cl
F ; E est fermé dans F pour la topologie Y , et si chacun des E, est complet, F est complet
pour la topologie Y , donc E pour Y. (TG, III, p. 73, exerc. 10).
a) Montrer que s'il existe dans K un voisinage de O borné à droite (TG, III, p. 81, exerc. 12)
(en particulier, si K est un corps valué), la topologie Y, est compatible avec la structure d'espace
vectoriel de E. Si en outre K n'est pas discret, E n'est un espace de Baire pour aucune topologie
plus fine que Y, et compatible avec la structure d'espace vectoriel de E.
b) Inversement, s'il n'existe dans K aucun voisinage de O borné à droite (voir c)), donner
un exemple de famille (E,) telle que la topologie Y. ne soit pas compatible avec la structure
d'espace vectoriel de E.
c) Soit A = R[X] l'anneau des polynômes en une indéterminée sur R. Pour toute suite
s = (E,),,~ de nombres réels > O, on désigne par V, I'ensemble des polynômes 1 akXkE A
k
tels que lar[ < skpour tout k. Soit 2 I'ensemble des V, où s parcourt I'ensemble des suites
de nombres > O. Montrer que 2 est un système fondamental de voisinages symétriques
de O pour une topologie compatible avec la structure d'anneau de A. Soit K = R(X) le corps
des fractions de A ; on désigne par 6 I'ensemble des parties de K de la forme U(l U)-', +
où U parcourt I'ensemble des V, ne contenant pas 1 ; montrer que 6 est un système fon-
damental de voisinages de O pour une topologie compatible avec la structure de corps de K,
et qu'il n'existe dans K aucun voisinage de O qui soit borné.
§2 EXERCICES EVT 1.25

d) Pour tout corps topologique séparé K, montrer qu'il existe un ensemble 1 tel que sur
F = KI, la topologie I définie ci-dessus ne soit pas compatible avec la structure d'espace
vectoriel de F.

1) Soit S un ensemble infini quelconque.


a) Montrer que le plus petit cardinal des ensembles totaux dans l'espace normé B(S) des
applications bornées de S dans R (1, p. 4) est égal a 2Card'S'(considérer l'ensemble des fonc-
tions caractéristiques des parties de S, et remarquer qu'il existe un ensemble dénombrable
partout dense dans R).
b) Montrer que le plus petit cardinal des ensembles totaux dans l'espace normé !'(S) (1,
p. 4) est égal a Card(S).

2) Dans l'espace vectoriel topologique produit E = RN sur le corps R, on désigne par en


(n E N) les éléments de la base canonique de l'espace somme directe R'N'. On pose a, = r,,
a,, = e ,+ (l/n)e, pour n 2 1. Montrer que, pour tout entier n > O, les ai tels que O < i < n
forment une famille topologiquement libre dans E, mais que la famille infinie (a,,),,>, n'est
pas topologiquement libre. Si M est le sous-espace vectoriel fermé Ra,, les classes ri,, des
a,, dans E/M forment une famille topologiquement libre (pour n 2 l), mais le sous-espace
vectoriel fermé N engendré par les a, d'indice n 2 1 dans E contient M.

3) Soient E un espace vectoriel topologique sur R, f un homomorphisme de groupes additifs


de E dans R. Montrer que s'il existe un voisinage de O dans E dans lequel f soit bornée, f est
une forme linéaire continue dans E. Il en est ainsi en particulier lorsque f est semi-continue
(inférieurement ou supérieurement).

4) On désigne par K le corps R muni de la valeur absolue p(Q = )E,1112. Soit E l'espace vec-
toriel sur K des fonctions numériques réglées dans 1 = (0, l), continues à droite en tout
point et nulles au point 1 ; montrer que sur E l'application x t-+ llxli =
SU ) ~ ( t ) ) " ~ est

une norme. Montrer que pour toute fonction x 2 O dans E, il existe dans E deux fonctions
dt

x, 2 O, x, 2 O telles que x = +(x, + x2) et

En déduire que toute forme linéaire continue sur E est identiquement nulle.

5) Soit K un corps topologique séparé dont la topologie est localement rétrobornée (TG,
III, p. 83, exerc. 22). Etendre la prop. 2 de 1, p. 13 et le th. 1 de 1, p. 13 aux espaces vecto-
riels topologiques sur K ; étendre de même le th. 2 de 1, p. 14 et la prop. 3 de 1, p. 15 en sup-
posant que K est en outre complet.

6) Soit K le corps topologique obtenu en transportant au corps Q($) la topologie usuelle


de Q2 par l'application (x, y) H x + y ,/Z.
a) Soit E l'ensemble Q($) muni de sa structure d'espace vectoriel sur K et de la topologie
induite par celle de R. Montrer que E est un espace vectoriel topologique séparé, de dimension
1 sur K, mais non isomorphe à K,.
b) Soit F l'espace vectoriel topologique E x E sur K ; dans F, I'hyperplan E x {O) est
fermé, mais il n'existe aucune équation de cet hyperplan de la forme f (x) = O, où f est une
forme linéaire continue sur E x E.

7) Soient K un corps valué non discret et non complet, E le sous-espace vectoriel topo-
logique K + Ka de R, où a $ K ; soit F l'espace produit K x E. Dans F, le sous-espace
M = K x {O} est fermé et de codimension 2. Soit N le sous-espace supplémentaire de M
EVT 1.26 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 52

dans F engendré par les vecteurs (O, 1) et (1, a) ; montrer que F n'est pas somme directe topo-
logique de M et N.

T 8) Soientp un nombre premier, Q, le corps des nombresp-adiques (TG, III, p. 84, exerc. 23).
Soit E, I'espace topologique produit Q, x R ; si K désigne le corps Q muni de la topologie
discrète, E, est un espace vectoriel topologique sur K. Soit M le sous-espace vectoriel de
E, formé des éléments (r, r), où r parcourt Q ; soient d'autre part O un nombre irrationnel,
et N le sous-espace vectoriel formé des éléments (O, r0), où r parcourt Q. Soit E le sous-espace
M + N de E, ; montrer que, dans E, N est un hyperplan fermé, mais qu'il n'existe aucun
sous-espace supplémentaire topologique de N (on remarquera que M est partout dense
dans E,).

9) Soient X un espace topologique séparé, V un sous-espace vectoriel de l'espace W(X ; R),


de dimension finie n.
a) Montrer qu'il existe n ensembles ouverts Ui (1 d i d n) dans X, deux à deux disjoints,
tels que toute fonction f E V qui s'annule identiquement dans chacun des Ui est identiquement
nulle dans X (utiliser A, II, p. 105, cor. 3).
b) Soit x i E U i pour 1 d i d n. Déduire de a) qu'il existe une constante c > O telle que,
pour toute fonction f E V, on ait

10) Soient K un corps valué localement compact non discret, E un espace vectoriel à gauche
de dimension $nie sur K. On désigne par %(E) l'ensemble des normes sur E, qui est un sous-
ensemble de l'espace V(E ; R) des applications continues de E (pour la topologie canonique)
dans R.
a) Lorsqu'on munit V(E; R) de la topologie de la convergence compacte *(pour laquelle
c'est un espace de Fréchet) ,, %(E) est fermé dans V(E ; R), et localement compact.
b) Soit , un élément de %(E) ; montrer qu'il existe une application continue (h, p) H n,(p)
de (O. Ij x %(E) dans %(El telle que n,(p) = p et n , ( p ) = p, pour tout p E %(E).

11) Les hypothèses étant celles de 1, p. 23, exerc. 7, montrer que si K et E sont complets,
tout sous-espace fermé de E admet un supplémentaire topologique (procéder comme dans
/oc. rit. a)).
7i 12) Soient K un corps valué localement compact dont la valeur absolue est ultramétrique
et non discrète. On appelle ultranorme sur un espace vectoriel à gauche E sur K une norme
vérifiant l'inégalité ultramétrique (II, p. 2).
a) Soient E un espace vectoriel à gauche de dimension $nie sur K, a une ultranorme sur E,
H un hyperplan dans E, d'équation (x, a * ) = O. Montrer qu'il existe un point x, E E ou
I(
la fonction x H x, a* )I/M(x) atteint sa borne supérieure dans E - {O} ; montrer qu'on
a alors

En déduire qu'il existe une base (a,) de E et une famille (ri) de nombres réels > O tels que
l'on ait, pour tout x = Siai, a(x) = sup(rilCil). On dit que a a une ,forme standard par
1

rapport à la base (ai).


h ) Soit ct* la norme sur le dual E* de E canoniquement associée à a par

c(*(x*) = sup I(x, X* )J/a(x).


xJO

qui est unc ultranormc. Montrer quc pour tout x, # O dans E, il existe xg E E* tel que
Y&> = ((x,,, x; >l/x*(x;)
c ) Soient a, deux ul~ranormcsquelconques sur E. Montrer qu'il existe une base de E telle
42 MERCICES EVT 1.27

que par rapport à cette base, a et $ aient toutes deux la forme standard (considérer un point
x, E E - {O} tel qu'en ce point a/$ atteigne son maximum; puis utiliser b), et procéder
par récurrence sur dim E).
d) Soit %,(E) I'ensemble des ultranormes sur E, considéré comme sous-espace de %(E)
(exerc. 10). Montrer que %,(E) est fermé dans %(E). Soit cc, un élément de %,(E);
pour tout a E %,(E) et pour O < t < 1, soit P,(t) I'ensemble des B E %,(E) telles que
$(x) < a , ( ~ ) ' - ~ a ( x )pour
~ tout x E E. Montrer que P,(t) n'est pas vide et que K; = sup P,(t)
est une ultranorme. En outre l'application (t, a) H K: de (O, 1) x %,(E) dans %,(E) est
continue et telle que ,"n a, et n
: = a (utiliser c)).
* e) Soient A l'anneau de la valeur absolue de K, m son idéal maximal, de sorte que k = A/m
est un corps fini à q éléments (AC, VI, 8 5, no 1, prop. 2). Pour toute ultranorme cc sur E, l'image
canonique X, de l'ensemble des valeurs de log a(x) pour x E E - {O} dans le groupe quotient
R/(Z.log q) est un ensemble fini ayant au plus n = dim E éléments (utiliser a)) ; on appelle
rang de a et on note r(a) le nombre d'éléments de cet ensemble. Montrer que r est une appli-
cation semi-continue inférieurement de %,(E) dans N, et que l'ensemble %b(E) des a tels
que r(a) = n est ouvert et .partout dense dans %,(E) (utiliser a) et c)).
f ) On suppose que r(a) = n ; soit (ai) une base de E par rapport à laquelle a a une forme
standard ; montrer qu'il existe un voisinage V de cc dans %b(E) tel que tout B E V ait la forme
standard par rapport à (ai) (utiliser b)); en déduire qu'il existe un voisinage W c V de a
homéomorphe à un ouvert de Rn.
g) Pour toute base (a,) de E, montrer que I'ensemble des ultranormes a qui ont une forme
standard relativement à (a,) est fermé dans %,(E). En déduire que si a E %b(E) a une forme
standard relativement a (a,), il en est de même de tout élément de la composante connexe
de a dans %h(E). ,
9i 13) * On garde les hypothèses générales et les notations de l'exerc. 12.
a) Soit L un sous-A-module libre de E de dimension n = dim E. Pour tout x E E - {O},
l'ensemble des a E A tels que ax E L est un idéal fractionnaire de K de la forme mh (h entier
positif ou négatif) ; si l'on pose a(x) = qh, et a(0) = O, montrer que a est une ultranorme
sur E, dite associée au A-module libre L.
b) Inversement, si a est une ultranorme sur E, I'ensemble La des x E E tels que a(x) < 1
est un A-module libre de dimension n. Si [a] est la norme associée à Lm,on a cc < [a] < qa,
et [a] est la borne inférieure des normes associées à des A-modules libres et qui sont 2 a.
On a [qa] = q.[a], et a(x) = inf(q-'[qta] (x)) pour tout x E E, où t varie dans l'intervalle
(0, 1). En outre, la fonction t H [q'a] (x) est continue à gauche dans cet intervalle.
c) Avec les mêmes notations, montrer que pour O < t < 1, il y a au plus n ultranormes
distinctes parmi les [q'a]. Inversement, soit L l'ensemble des ultranormes associées à des
A-modules libres de dimension n, et soit (a,),,,,, une famille croissante d'ultranormes de L
telle que a, = qa,. Montrer qu'il existe une base de E par rapport a laquelle toutes les a,
ont la forme standard (si u E A est un élément de valuation 1, et L, le A-module libre des
x E E tels que a,(x) < 1, considérer les espaces vectoriels L,/uL, sur k). En déduire que si

ultranorme a et une seule telle que a, = [q'a] pour tout t E (O, 1 . \


en outre, pour tout x E E, t H a,(x) est continue à gauche dans O, l), alors il existe une

d) Le groupe linéaire GL(E) opère continûment dans %,(E) ; montrer qu'il opère propre-
ment. Pour tout cc E %,(E), le stabilisateur Sa de a dans GL(E) est l'intersection des stabi-
lisateurs des [qta] pour O < t < 1 ; en déduire que S, est un sous-groupe ouvert et compact
de GL(E), et par suite que l'orbite de tout a E %,(E) est un sous-espace fermé discret de
%,(Eh
e) Pour toute ultranorme cc E %,(E), on considère la suite décroissante des dimensions
des k-espaces vectoriels L,/uL,, où L, est le A-module des x E E tels que [q'a] (x) < 1, et
t varie de O à 1 ; on dit que cette suite est la suite des invariants de a. Pour que a et $ appar-
tiennent à une même orbite dans %,(E), il faut et il suffit que X, = Xg (exerc. 12, e)) et que
les suites des invariants de a et de $ soient les mêmes (utiliser I'exerc. 12, b)).
f ) Déduire de e) que l'espace des orbites %,(E)/GL(E) est isomorphe a l'espace des orbites
Tn/G,, où le groupe symétrique opère a droite sur Tn par (z,, ..., z,) H (z,(,,, ..., z,(,,). , l
Pour les exercices 12 et 13, voir O. GOLDMAN
and N. IWAHORI,The space of p-adic
norms, Acta math., t. CIX (1963), pp. 137-177.
EVT 1.28 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 43

14) Généraliser les résultats des nos 2 et 3 aux espaces vectoriels topologiques E sur un corps
discret K, tels qu'il existe un système fondamental de voisinages équilibrés de O dans E (i.e.
de voisinages V tels que K. V = V).
15) Soit E un espace normé de dimension finie n sur R ou C. On munit le dual E* de la norme
définie par Ilx*(l = sup I(x,
x*)l (TG, X, p. 23). Montrer qu'il existe une base (e,) de E
Ilxll Q 1
telle que, si (er) est la base duale, on ait lleill = ]le: Il = 1 pour tout i. (Soit (a,) une base de E
formée de vecteurs de norme 1 ; considérer, pour tout système de n vecteurs xi = Cijaj 1
de norme 1, le déterminant det(tij) et considérer un tel système pour lequel la valeur absolue
de ce déterminant est' maxima.)

1) a) Montrer que, si un espace vectoriel topologique séparé E sur un corps valué non discret
K est tel que tout voisinage de O contienne un sous-espace vectoriel non réduit à O, la topo-
logie de E ne peut pas être définie par une norme. En particulier, un produit d'une suite infinie
(E,,) d'espaces vectoriels topologiques séparés sur K, non réduits a O, a une topologie qui
ne peut être définie par une norme.
b) Considérons i'espace vectoriel produit E = K r ; pour tout x = (c,)
E E, on pose

montrer que la topologie de E est définie par la distance d(x, y) = lx - y[, qu'on a
lhxl < 1x1 si 1x1 < 1, IXxl < Ihl.lxl si [hl 1 et que, pour tout x, E E, Ihx,l tend vers O
avec ILI.

2) Soient E et F deux espaces vectoriels métrisables et complets sur un corps valué non dis-
cret, et soit FO la topologie de F. Soit Y une topologie séparée sur F, moins fine que Y".
Montrer que si une appl$ation linéaire u de E dans F est continue pour la topologie F sur F,
elle est encore continue pour la topologie YOsur F (utiliser le cor. 5 de 1, p. 19).
En déduire que si YI et .q sont deux topologies distinctes sur un espace vectoriel E sur
un corps valué non discret, compatibles avec la structure d'espace vectoriel de E, et pour
chacune desquelles E soit métrisable et complet, il n'existe pas de topologie séparée sur E
moins fine que Y, et F2. Donner un exemple de deux telles topologies sur un espace vecto-
riel E de dimension infinie (remarquer qu'il existe des bijections de E sur lui-même non conti-
nues ainsi que la bijection réciproque pour une topologie d'espace normé sur E).

3) Soient E et F deux espaces vectoriels topologiques séparés sur un corps valué non discret ;
on suppose que E est métrisable et complet. Soit u une application linéaire injective et continue
de E dans F, et soit G un sous-espace vectoriel de u(E) ; on suppose qu'il existe sur G une
topologie F, plus fine que la topologie induite par celle de F, compatible avec la structure
d'espace vectoriel de G et pour laquelle G soit métrisable et complet. Montrer que la res-
triction à G de l'application réciproque de u est continue pour F (utiliser 1, p. 19, cor. 5).

4) Soient E, F deux espaces vectoriels métrisables et complets sur un corps valué non discret,
et soit u une application linéaire continue de E dans F. Montrer que s'il existe dans F un
supplémentaire fermé de u(E), u(E) est fermé dans F (utiliser 1, p. 19, cor. 5).

5) Soient E et F deux espaces vectoriels métrisables et complets sur un corps valué non discret,
et soit u une application linéaire de E dans F. Soit N l'ensemble des valeurs d'adhérence
de u dans F suivant le filtre des voisinages de O dans E ; montrer que N est un sous-espace
vectoriel fermé de F, et que, pour que u soit continue, il faut et il suffit que N soit réduit à O
(utiliser 1, p. 19, cor. 5). Montrer que N est le plus petit des sous-espaces vectoriels fermés M
de F tels que, si <p désigne l'homomorphisme canonique de F sur F/M, <p 0 u soit une appli-
cation continue de E dans F/M.
53 EXERCICES EVT 1.29

6) Soit E un espace vectoriel métrisable et complet sur un corps valué non discret K.
a) Soit p une appbcation semi-continue inférieurement de E dans l'intervalle (0, +co)
de R telle que p(hx) = Ih(.p(x) pour h # O dans K et x E E, p(0) = O et satisfaisant a
p(x + +
y) < p(x) p(y) quels que soient x, y dans E. Montrer que si p est finie dans E, p est
continue (considérer l'ensemble fermé B des x E E tels que p(x) < 1, et utiliser le th. de Baire).
b) Soit (p,,) une suite d'applications de E dans (O, + m) vérifiant les conditions de a). Mon-
trer que si aucune des p, n'est finie dans E, il existe un x E E tel que p,,(x) = +
oo pour tout n
(même méthode).

7) Soit E un espace vectoriel métrisable et complet sur un corps valué non discret K. On
dit qu'un sous-espace vectoriel M de E est paracomplet s'il existe sur M une structure d'espace
vectoriel métrisable et complet pour laquelle l'injection canonique de M dans E soit continue.
a) Soient M, N deux sous-espaces paracomplets de E tels que M + N et M n N soient
fermés dans E. Montrer que M et N sont alors fermés dans E. (En prenant les quotients par
M n N, se ramener au cas où M n N = {O}, et considérer alors l'application (x, y) Hx y +
de M x N dans E.)
b) Montrer que si E est réunion d'une suite croissante (Mj)j,, de sous-espaces paracomplets,
il existe un indice j tel que M j = E. (Utiliser le th. de Baire (TG, IX, p. 55, th. 1) et 1, p. 17,
th. 1.)

8) Soit E un espace de Banach sur un corps valué non discret K. On dit qu'un sous-espace
vectoriel M de E est fortement paracomplet s'il existe sur M une norme IlxllMpour laquelle
M est un espace de Banach et pour laquelle l'injection canonique de M dans E est continue.
a) Montrer que si M et N sont deux sous-espaces fortement paracomplets de E, M N +
et M n N sont aussi des sous-espaces fortement paracomplets. (Sur M +
N, considérer la
norme Ilxl(M+N +
= inf(llullM IlvllN), où la borne inférieure est prise sur l'ensemble des
couples (u, v) tels que x = u +
v, u E M et v E N.)
b) Soient M, ,?Y deux sous-espaces fortement
- -de E tels que N et M N soient
paracomplets +
fermés. Montrer que l'on a M = M +(M n N) et M n N = M n N (utiliser l'exerc. 7, a)).

9) a) Soient a, b deux points d'un espace normé E sur le corps R. Désignant par &(A) le
diamètre d'une partie bornée A de E (pour la distance sur E), on définit par récurrence une
suite (B,),,,, de parties bornées de E par les conditions suivantes : B, est l'ensemble des
x E E tels que [lx - al1 = [lx - bll = f (la - bll ; pour n > 1, B,, est l'ensemble des x E B,,-,
tels que !lx - y11 < 3 6(B,- ,) pour tout y E B.- ,. Montrer que l'intersection des B,, se réduit
au point )(a + b) (remarquer que 6(B3 < 6(B,,- ,)).
b) Déduire de a) que si u est une isométrie d'un espace de Banach réel E sur un espace de
Banach réel F, u est une application linéaire affine de E sur F.
CHAPITRE II

Ensembles convexes
et espaces localement convexes

Dans les @ 2 a 7 de ce chapitre, il ne sera question que d'espaces vectoriels et d'espaces


affines sur le corps R des nombres réels, et quand on parlera d'un espace vectoriel ou
d'un espace affine sans préciser son corps des scalaires, il sera sous-entendu que ce corps
est le corps R. Pour les espaces vectoriels sur C, voir 8.

9 1. SEMI-NORMES

Dans tout ce paragraphe, K désigne un corps valué non discret.

1. Définition des semi-normes

DÉFINITION 1. - Soit E un espace vectoriel à gauche sur K. On appelle semi-norme


sur E une application p de E dans R + = (0, + a (, vérijîant les axiomes suivants :
(SN,) Quels que soient x E E et h E K, on a p(hx) = Ihl p(x).
(SN,,) Quels que soient x, y dans E, on a p(x +
y) Q p(x) p(y). +
On a l'inégalité :

(1) IP(x) -~ ( ~ Q1 P(X


1 - Y)
qui se déduit aussitôt des relations p(x) Q p(y) +p(x - y) et p(y) Q p(x) + p ( y - x),
puisque p(y - x ) = p ( x - y).

Exemples. - 1 ) Une norme sur E est une semi-normep telle que la relation p(x) = O
entraîne x = O (1, p. 3).
2) Pour toute forme linéaire f sur E, la fonction x H 1 f (x)I est une semi-norme
sur E.
3) Soient pi ( 1 < i < n) des semi-normes 'en nombre fini sur E ; il est immédiat
que pl(x) = sup pi(x) et pU(x)=
ISiQn
1 a,pi(x) (où
i= 1
les ai sont >, O) sont encore
des semi-normes sur E.
EVT 11.2 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 9 1

On appelle ultra-semi-norme sur E une application p de E dans R + qui vérifie


(SN,) et l'axiome suivant :
+
(SN;,) Quels que soient x, y dans E, on a p(x y) G sup(p(x), p(y)).
Il est clair qu'une ultra-semi-norme est une semi-norme.
Dire que la valeur absolue sur K est ultramétrique (AC, VI, 5 6, no 2) signifie que
c'est une ultra-semi-norme sur l'espace vectoriel à gauche K, qui n'est pas identi-
quement nulle.

PROPOSITION 1. -Soient E un espace vectoriel topologique à gauche sur K, p une


semi-norme sur E. Les conditions suivantes sont équivalentes :
a) p est continue dans E.
b) p est continue au point O.
c) p est uniformément continue.
d) Pour tout nombre réel a > 0, l'ensemble W(p, a) des x E E tels que p(x) < a
est ouvert dans E.
e) II existe un nombre réel a > O, tel que W(p, a) soit un voisinage de O dans E.
.f) Pour tout nombre réel a > 0, l'ensemble V(p, a) des x E E tels que p(x) G a
est un voisinage de O dans E.
En effet, les implications c) * a) * b) d) => e) f ) -i. c) sont immédiates,
en vertu de l'inégalité (1) et de (SN,).

COROLLAIRE. - Si p est une semi-norme continue dans E et q une semi-norme sur E


telle que q < p, alors q est continue dans E.

Lorsque p est une ultra-semi-norme sur E, les ensembles W ( p , a ) et V ( p , a) sont à


la fois ouverts et fermés. En effet, on a vu que W ( p , a) est ouvert ; si d'autre part z est
adhérent à W ( p , a), il y a un y E W ( p , a) tel que p ( y - z ) < a, et on tire de (SN;,)
que p(z) < a, donc W ( p , a ) est fermé. D'autre part, V ( p , a) est fermé puisque p est
continue; en outre, si p(x) < a et p ( y ) < a, on a p(x + y ) < a en vertu de (SN;,),
ce qui montre que V ( p , a) est ouvert.

2. Topologies définies par des semi-normes


Soient E un espace vectoriel sur K, p une semi-norme sur E ; pour tout a > 0,
soit V(p, a) l'ensemble des x E E tels que p(x) < a. 11 est clair que si x E V(p, a)
et si h E K est tel que Ihl a 1, on a hx E V(p, a), autrement dit V(p, a) est équilibré.
En outre, pour tout x, E E, il existe un scalaire p E K non nul tel que IpI 2 p(x,) a - '.
donc p - l x , E V(p, a) ;autrement dit V(p, a) est absorbant. Enfin, il résulte de (SN,,)
que l'on a V(p, 4 2 ) + V(p, a/2) c V(p, a), et de (SN,) que pour tout scalaire
h # O dans K, on a hV(p, a) = V(p, 1x1
cc). On conclut de ces remarques, en vertu
de 1, p. 47, prop. 4, que lorsque a parcourt l'ensemble des nombres > O (ou seule-
ment une suite de nombres > O, tendant vers O), les ensembles V(p, a) constituent
un système fondamental de voisinages de O pour une topologie compatible avec
la structure d'espace vectoriel de E ; on dit que cette topologie est définie par la semi-
norme p. Un espace vectoriel E muni d'une telle topologie est appelé espace semi-
No 2 SEMI-NORMES EVT 11.3

normé. On notera que si W(p, cc) est l'ensemble des x E E tels que p(x) < a, les
W(p, cc) constituent (pour cc > O, ou a parcourant seulement une suite de nombres
> O tendant vers O) un système fondamental de voisinages de O pour la topologie
définie par p.
Si maintenant ï est un ensemble de semi-normes sur E, la borne supérieure des
topologies définies par les semi-normes p E ï est encore compatible avec la structure
d'espace vectoriel (1, p. 11, cor. 4). On a un système fondamental de voisinages de O
pour cette topologie en considérant les intersections finies fl V(pi, a,) avec pi E r
I

et ai > O. On dit que cette topologie est déJinie par l'ensemble ï de semi-normes.
C'est la topologie la moins fine sur E parmi celles qui sont invariantes par toute
translation et qui rendent continues les semi-normes p E ï.
Soit E un espace vectoriel topologique sur K ; on dit qu'un ensemble r de semi-
normes sur E est un système fondamental de semi-normes si la topologie de E est
égale à la topologie définie par ï.
Soit E un espace vectoriel sur K, muni de la topologie définie par un ensemble
de semi-normes r. Pour toute semi-normep, on a p(x - z) < p(x - y) + p(y - z),
ce qui montre que la fonction (x, y) H p(x - y) est un écart sur E (TG, IX, p. 1) ;
il résulte des définitions que l'ensemble de ces écarts, lorsque p parcourt T, définit
la structure uniforme de l'espace vectoriel topologique E.

Remarques. - 1) La topologie définie par un ensemble fini de semi-normes p, sur E


(1 < i < n) peut être définie par la seule semi-norme p = sup p,. Par contre une
1StCn
topologie définie par un ensemble infini de semi-normes ne peut en général être définie
par une seule semi-norme (III, p. 38, exerc. 2).
2) Soit (Y,),,, une famille de topologies sur un espace vectoriel E sur K, dont cha-
cune est définie par un ensemble r, de semi-normes. Alors la topologie définie par
l'ensemble de semi-normes r = U r, est la borne supérieure des topologies Y,.
<SI
3) La relation il existe h > O tel que p < hq » entre deux semi-normes p, q sur E
est une relation de préordre. Si Ta est un ensemble de semi-normes filtrant croissant
pour cette relation de préordre, on obtient un système fondamental de voisinages de O
pour la topologie définie par roen prenant l'ensemble des V ( p , a), où p E Ta et a > 0.
Si r est un ensemble quelconque de semi-normes sur E, on obtient un ensemble filtrant
de semi-normes définissant la même topologie que r en prenant l'ensemble Ta des
enveloppes supérieures de toutes les familles finies de semi-normes appartenant à r.
4) Même si K = R, la topologie d'un espace vectoriel topologique sur K ne peut
pas toujours être définie par un ensemble de semi-normes (cf: II, p. 26).

Csemplr. - Soit V7(R) l'espace vectoriel sur R des fonctions numériques indefini-
ment dérivables dans R . Pour toute f0nction.f~Wa(R) et tout couple d'entiers n > 0,
nt > 1 , posons :

avec f ( O ) = f . Il est immédiat que les p,., sont des semi-normes sur V "(R). Pour que
des fonctions jeconvergent vers O (suivant un filtre 5 sur l'ensemble des indices) dans
V "(R) pour la topologie Y définie par les semi-normes p,,, , il faut et il suffit que, pour
tout entier n > O, les fonctions~("'tendent vers O (suivant 5 ) uniformément dans toute
partie compacte de R. On dit que Y est la topologie de la convergence compacte pour
les fonctions f E Vm(R) et toutes leurs dérivées (cf. III, p. 9).
EVT 11.4 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 01
PROPOSITION 2. - Soient ï un ensemble de semi-normes sur un espace vectoriel E,
Y la topologie sur E déjînie par T.
(i) L'adhérence de {O) dans E pour Y est l'ensemble des x E E tels que p(x) = O
pour toute semi-norme p E ï.
(ii) Si Y est séparée et si ï est dénombrable, Y est métrisable.
La proposition résulte aussitôt des définitions et de TG, IX, p. 15, cor. 1.
On notera que si .F est métrisable, 9-ne peut pas toujours être définie par une seule
norme; c'est le cas de l'exemple donné ci-dessus ( c j IV, p. 18, Exemple 4).
Soit E un espace vectoriel sur K, muni de la topologie définie par un ensemble
de semi-normes r. Soit Ê le séparé complété de E (1, p. 6), et soit f l'ensemble des
applications 9 de Ê dans R,, où p parcourt ï (TG, II, p. 24, prop. 15). En vertu
du principe de prolongement des inégalités, les fonctions 6E f sont des semi-normes
sur Ê, et les fonctions @(x- y) forment un ensemble d'écarts définissant la struc-
ture uniforme de Ê (TG, IX, p. 5, prop. 1). On voit donc que est un ensemble
fondamental de semi-normes définissant la topologie de Ê.

3. Semi-normes dans les espaces quotients et les espaces produits


Soit E un espace vectoriel topologique sur K, dont la topologie est définié par
un ensemble ï de semi-normes. 11 est clair que les restrictions des semi-normes
de ï a un sous-espace vectoriel M de E définissent la topologie induite sur M par
celle de E.
Soit cp l'application canonique de E sur l'espace vectoriel quotient E/M. Montrons
que, pour toute semi-norme p sur E, la fonction

(3) j(z) = inf p(x)


t(x) = 2

est une semi-norme sur E/M. En effet, il est clair que vérifie la condition (SN,) ;
d'autre part, si z', z" sont deux vecteurs de E/M, on a :

inf
q ( x ) = 2' + 2"
p(x) Q inf + x")
+(x') = ~ ' , i p ( ~ =
" )2''
p(xf

Q inf (p(xf) + p(x"))


<p(x')= z',<p(x") = 2"

= inf p(xl) + inf p(x")


<p(x')= 2' +(x") = 2"

ce qui montre que j vérifie (SN,,). On dit que j est la semi-norme quotient de p
par M.
On notera que le même raisonnement prouve que si p est une ultra-semi-norme,
il en est de même de p.

Cela étant, on a, pour tout a > O (avec les notations du no 2) :


No 3 SEMI-NORMES EVT 11.5

En effet, dire que j(z) < a signifie qu'il existe x E E tel que q ( x ) = z et p(x) < a,
d'où la relation (4).
On conclut de là que si l'ensemble ï de semi-normes est jîltrant ( I I , p. 3,
Remarque 3), alors la topologie quotient sur E/M est définie par l'ensemble des
semi-normes 5, lorsque p parcourt ï.

Si N est l'adhérence de O dans E, la topologie de E/N est définie par les semi-
normes quotients j où p parcourt r (même si ï n'est pas filtrant); on a ici
P ( i ) = p(x) pour tout x appartenant à une classe i mod. N. On notera que E/N
n'est autre que l'espace séparé associé à E (1, p. 4).
Soient E un espace vectoriel sur K, (El),,, une famille d'espaces vectoriels sur K,
E, étant muni d'une topologie FI définie par un ensemble de semi-normes T l . Pour
chaque i E 1, soit f; une application linéaire de E dans El ; il est clair que lorsque pl
parcourt l'ensemble T l , les p, o f ; forment un ensemble Tlf de semi-normes sur E.
La topologie F sur E, définie comme étant la moins fine de celles rendant continues
toutes les applications f , (1, p. 9) est alors définie par l'ensemble de semi-normes
ï' = U Tl1,comme il résulte de la définition des voisinages de O pour Y (TG, 1,
1sl
p. 12, prop. 4).
Si les p, sont des ultra-semi-normes, il en est de même des p, of;.

Soit E un espace vectoriel sur K, muni d'une topologie F définie par une famille
de semi-normes (p,),,, ; pour tout i E 1 , soit F , la topologie définie par la seule semi-
norme pl, et notons El l'espace obtenu en munissant E de pl. Alors la topologie Y
n
est l'image réciproque par l'application diagonale A : E + El de la topologie
produit sur n
tel
El (1, p. 9, prop. 7). Pour tout 1E
IEI
1, désignons par N, l'adhérence
de O dans E,, par F, = El/N, l'espace normé défini par la norme 5 , correspon-
dant a p, ( I I , p. 4 , formule (3)) ; si <pl :El -+ F, est l'application canonique, et
<P :(x,)H (<P,(x,)) l'application produit, on sait que la topologie produit sur
,El
n
E,
n
est l'image réciproque par <P de la topologie produit sur F, (TG, I I , p. 26, prop. 18) ;
tel
la topologie 9-est donc l'image réciproque par l'application composée <p o A de
la topologie produit sur
,el
n
F,. Si en particulier Y est séparée, il résulte de II, p. 4,
prop. 2 que l'application q 0 A est injective, donc :
PROPOSITION 3. - Tout espace vectoriel topologique séparé E sur K , dont la topo-
logie est déjinie par un ensemble de semi-normes, est isomorphe a un sous-espace
d'un produit d'espaces de Banach.
Si de plus la topologie de E est définie par une famille dénombrable de semi-normes,
E est métrisable (1, p. 16).
EVT 11.6 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 0l

4. Critères d'équicontinuité des applications multiiiiéaires pour les topologies


dénnies par des semi-normes

PROPOSITION 4. - Soient Ei ( 1 < i < n) et F des espaces vectoriels topologiques


sur K ; on suppose que pour tout i, la topologie de Ei est définie par un ensemble filtrant
de semi-normes T i et que la topologie de F est définie par un ensemble de semi-normes ï.
Pour qu'un ensemble H d'applications multilinéaires de n Ei dans F soit équicontinu,
n

i= 1
il faut et il sufit que, pour toute semi-norme q E ï, il existe pour chaque indice i une
semi-norme pi E ri,ainsi qu'un nombre a > O, tels que l'on ait, pour toute fonction u E H
II

et tout point (xi)E fl Ei,


i=l

La condition est suffisante, car si elle est vérifiée, H est équicontinu au point
(0, 0, ..., O), donc partout (1, p. 9, prop. 6).
Montrons que la condition est nécessaire. Par hypothèse, pour toute semi-norme
q E ï et tout nombre 3j > O, il existe n nombres ai > O ( 1 d i < n) et, pour chaque
indice i, une semi-norme pi E T i , tels que les relations pi(xi) < ai pour 1 < i < n
entraînent q(u(xl,x,, ..., x,)) d p pour toute fonction u E H. Comme K est non
discret, on peut même supposer que l'on a, pour tout i, ai = [Ail < 1 où hi E K.
Soit alors ( x , , ..., x,) un point quelconque de n Ei, et pour chaque indice i, soit
.i = -1
m i € Z un entier tel que pi(xi) d Ihilrni+'; cela s'écrit aussi pi(h;"'xi) < lhil
(1 < i < n), donc on a par hypothèse :

Supposons d'abord que l'un des pi(xi) soit nul. Alors, on peut prendre mi E N
arbitrairement grand, donc

Si au contraire tous les pi(xi) sont # O, prenons pour chaque i l'entier mi tel que
Ihilmi+2< pi(xi) < Ihilmi+' ; alors on a

d'où en vertu de (6), la relation (5) avec a = P(lhl 1 . lhzl ... Ih,,I)-2.
C.Q.F.D.

- Pour que H soit équicontinu, il faut et il suffit que, pour toute semi-
COROLLAIRE.
norme q E r, il existe un voisinage de O dans n Ei dans lequel les fonctions q
i=l
n
o u, pour
u E H , soient uniformément bornées.
No 1 ENSEMBLES CONVEXES EvT 11.7

La condition est évidemment nécessaire, et la démonstration de la prop. 4 montre


qu'elle entraîne une inégalité de la forme (5) pour tout u E H, donc I'équicontinuité
de H.

Nous expliciterons le cas particulier de la prop. 4 relatif aux applications linéaires :

PROPOSITION 5. - Soient E, F deux espaces vectoriels topologiques sur un corps


valué non discret K ; on suppose que la topologie de E (resp. F) est définie par un
ensemble ï (resp. T ' ) de semi-normes. Soit H un ensemble d'applications linéaires
de E dans F. Les conditions suivantes sont équivalentes :
a) H est équicontinu.
b ) Pour toute semi-norme q E ï',il existe une famille finie ( p i ) , de semi-normes
appartenant à ï et un nombre a > O tels que I'on ait, pour tout x E E et toute u E H ,

c) Pour toute semi-norme q E ï r sup


, ( q 0 u ) est une semi-norme continiic .sur E.
WH

COROLLAIRE 1. - Soient E un espace vectoriel sur K , Y , Y ' deux topologies sur E


définies respectivement par deux ensembles ï, T' de semi-normes. Pour que Y soit plus
fine que T', il faut et il suffit que, pour toute semi-norme q E ï',il existe une famille
finie (pi),di,,, de semi-normes appartenant à ï et un nombre a > O tels que I'on ait
q(x) G a. sup pi(x) pour tout x E E.
1Qidn
En effet, cela exprime que l'application identique de E muni de Y, sur E muni de
Y ', est continue.

COROLLAIRE 2. - Soit E un espace vectoriel topologique sur K , dont la topologie Y


est définie par un ensemble filtrant ï de semi-normes ; pour toute semi-norme p E ï,
soit E, l'espace obtenu en munissant E de p. L'ensemble E' des formes linéaires sur E
continues pour est réunion des ensembles Eh, où EL est l'ensemble des ,formes
linéaires continues dans E, ( p E ï).

5 2. ENSEMBLES CONVEXES

1. Définition d'un ensemble convexe

Étant donnés deux points x , y d'un espace affine E, l'ensemble des points
h x + py où h O, p 2 0, h + p = 1 est appelé segment fermé d'extrémités x et y ;
il est réduit à un point lorsque x = y. Le complémentaire de x dans ce segment
est appelé le segment ouvert en x , fermé en y, d'extrémités x , y ; il est vide si x = y.
Enfin, le complémentaire de ( x , y} dans le segment fermé d'extrémités x et y est
appelé le segment ouvert d'extrémités x et y ; il est vide si x = y.
EVT 11.8 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 52

DÉFINITION 1. - Dans un espace affine E, on dit qu'un ensemble A est convexe si,
quels que soient les points x, y de A, le segment fermé d'extrémités x et y est contenu
dans A.
Comme ( 1 - h ) a + h x = a +
h ( x - a), cette définition équivaut a la suivante :
I'ensemble A est convexe si, pour tout point a E A, le transformé de A par toute
homothétie de centre a et de rapport h tel que O < h < 1, est contenu dans A (autre-
ment dit, A est stable pour ces homothéties).
Exemples. - 1) Toute variété linéaire affine de E (et en particulier I'ensemble vide)
est convexe.
2) Les seules parties convexes non vides de R sont les intervalles (TG, IV, p. 7,
prop. 1).
3) Soient E un espace vectoriel et II xll une norme sur E ; la boule unité B, formée
des points x tels que llxll < 1. est convexe, car les relations llxll < 1. 11 y11 < 1 entraînent,
pour O < h < 1

Remarque. - Soit A un ensemble convexe dans un espace vectoriel E ; quels que


soient les scalaires a > O et $ > O, on a
a A + P A = ( a + $)A.
En d'autres termes, quels que soient x E A et y E A, il existe z E A tel que
(a + $) z = ax +
$.Y:
en effet, cette relation s'écrit :

et on a - -
B > ~ e t a + - -fi - 1, d'où l'assertion, en vertu
a + $ a + $ a + $
de la déf. 1.

PROPOSITION1. - Soit (x,) une famille de points d'un ensemble convexe A ; tout
1 1
barycentre h,x, des x, aflectés de masses positives h, (telles que h, = 1 et h, = O
1 1

sauf pour un nombre fini d'indices, cf. A, I I , p. 128)appartient à A.


On peut évidemment se borner au cas où l'ensemble d'indices est un intervalle
fini (.l , p -) de N, et où hi > O pour tout indice i ;la proposition est triviale pourp = 1 ;
P- 1 P - l hi
démontrons-la par récurrence sur p. Posons p = 1
hi > O, et y = -xi ;
i=l i=l C1
l'hypothèse de récurrence entraîne la relation y E A. Comme on a hp = 1 - p et
P P
1 hixi = p.v + ( 1 - p) x,, le point 1 hixi appartient à A d'après la déf. 1.
i= 1 i=l

PROPOSITION 2. - Soient E et F deux espaces affines, f une application linéaire affine


de E dans F ; I'image par f de toute partie convexe de E et I'image réciproque par f de
route partie convexe de F sont des ensembles convexes.
La première partie résulte de ce que l'image par f du segment fermé d'extrémités x,
y est le segment fermé d'extrémités f ( x ) ,f (y). On déduit de la que l'image réciproque
No 2 ENSEMBLES CONVEXES EVT 11.9

par f d'un segment fermé de F contient le segment fermé ayant pour extrémités deux
quelconques de ses points, d'où la seconde partie de la prop. 2.
En particulier, l'image d'un ensemble convexe par une homothétie ou une trans-
lation est convexe.
PROPOSITION
3. -Soient E un espace affine, H un hyperplan &$ni par la relation
q(x) = O, où g est une fonction af$ne non constante sur E. Les demi-espaces dé@is
par l'une des relations g(x) >, O, g(x) < O, g(x) > 0, g(x) < O sont des ensembles
convexes.
En effet, ce sont les images réciproques par l'application affine g d'intervalles
de R,qui sont convexes.
Avec les notations de la prop. 3, les points d'une partie M d'un espace affine sont
dits d'un même côté (resp. strictement d'un même côte? de I'hyperplan H si M est
contenue dans un des demi-espaces définis par ~ ( x3) O ou g(x) < O (resp. g(x) > O
ou g(x) < O.)

PROPOSITION 4. - Soit H un hyperplan dans un espace afJine E. Pour que l m points


d'une partie convexe A de E soient strictement d'un même côté de H , il faut et il suffit
que A ne rencontre pas H .
La condition est évidemment nécessaire. Inversement supposons-la remplie, et soit
g(x) = O une équation de H ( g application linéaire affine de E dans R). L'ensemble
g(A) est convexe dans R, donc est un intervalle, et on a O .$ g(A). Il en résulte que g(x)
a un signe constant lorsque x parcourt A.

2. Intersections d'ensembles convexes. Produits d'ensembles convexes

PROPOSITION 5. - L'intersection d'une famille quelconque de parties convexes


d'un espace affine E est convexe.
La proposition est évidente à partir de la déf. 1 de II, p. 8.

PROPOSITION 6. - Soit (EJIEIune famille d'espaces vectoriels, et pour chaque i E 1.


soit A, une partie non vide de El. Pour que l'ensrmble A = A, soit convexe dans
E = n E,, il faut et il suffit que, pour tout
l€ 1
t E 1,
IEI
l'ensemble A, soit convexe dans E,.
En effet, chacune des projections pr, est une application linéaire, et on a
-1
A, = pr,A et A = n prl(A,) ; la proposition résulte donc des prop. 2 (II, p. 8) et 5.
14

COROLLAIRE. - Dans l'espace Rn, tout parallélotope (TG, VI, p. 3) est un ensemble

convexe.
En effet, c'est l'image d'un pavé par une application linéaire affine, et un pavé de
Rn est convexe en vertu de la prop. 6.
EVT 11. 1 0 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES §2

PROPOSITION 7. - Soient E un espace vectoriel, A et B deux parties convexes de E.


Quels que soient les nombres réels a et p, l'ensemble a A + PB (ensemble des a x + Py,
où x parcourt A et y parcourt B) est convexe.
En effet, a A + PB est l'image de l'ensemble convexe A x B dans E x E par
l'application linéaire ( x , y ) H a x + Py de E x E dans E.

3. Enveloppe convexe d'un ensemble

DÉF~NITION 2. - Étant donnée une partie quelconque A d'un espace affine E, on


appelle enveloppe convexe de A l'intersection des ensembles convexes contenant A,
c'est-à-dire (II, p. 9, prop. 5) le plus petit ensemble convexe contenant A.
PROPOSITION 8. - Soit (A,),,I une famille de parties convexes d'un espace afJine E ;
l'enveloppe convexe de U A , est identique a l'ensemble des combinaisons linéaires
tel
1h x , , où x, E A,, h, 2 O pour tout i E 1 (A, = O sauf pour un nombre $ni d'indices) et
,el
En effet, l'ensemble C de ces combinaisons linéaires est évidemment contenu dans
tout ensemble convexe contenant les A, (II, p. 8, prop. l), et d'autre part, on a
A, c C pour tout t ; tout revient à prouver que C est convexe. Soient x = h,x,, 1
1

y = C p,y, deux points de C, et a un nombre tel que O < a < 1 ; posons


+
y, = ah, ( 1 - a) pl pour tout L E 1, et soit J la partie (finie) de 1 formée des indices L
tels que y, # O ;on peut écrire

où z, = y;'(oth,x, + ( 1 - a) p,y,) appartient a A, pour tout t E J ; comme on a


1 1 +
y, = a A, 1
( 1 - a) p, = 1, le point ax +
(1 - a) y appartient à C.

COROLLAIRE 1 . - L'enveloppe convexe d'une partie A de E est identique à l'ensemble


1
des combinaisons linéaires Aixi, où (xi)est une famille $nie quelconque de points de
i
A,hi > OpourtoutietChi = 1.
I

La dimension de la variété linéaire affine ( A , II, p. 129) engendrée par un ensemble


convexe A, est encore appelée la dimension de A.
Soit E un espace vectoriel. L'enveloppe convexe C de l'enveloppe équilibrée d'une
partie A de E est encore appelée l'enveloppe'convexe équilibrée (ou enveloppe convexe
symétrique) de A ;il est immédiat que c'est le plus petit ensemble convexe symétrique
contenant A ; c'est aussi l'enveloppe convexe de A u (- A), car tout point de
l'enveloppe équilibrée de A appartient à un segment d'extrémités a et - a, où a E A.
1
L'ensemble C est égal à l'ensemble des combinaisons linéaires hixi où xi E A et
i
No 4 ENSEMBLES CONVEXES EVT 11.1 1

1[hi[< 1 ;il est clair en effet que l'ensemble de ces points est convexe et contient A et
1

- A ; il suffit donc de prouver qu'il est contenu dans C, et pour cela on peut se
borner aux combinaisons linéaires telles que p = 1 lhil > O ; on peut alors écrire
1 hixi = p. 1a a i avec ai = hi/p et y, = xi si hi 3 0, a, =
I I
- hi/p et yi = - xi
si hi < O ; il est clair que 1 ai = 1 , d'où notre assertion.
i

COROLLAIRE 2. - Soient E et F deux espaces affines, f une application linéaire affine


de E dans F ;pour toute partie A de E, l'enveloppe convexe d e f (A) est l'image par f
de l'enveloppe convexe de A.
On a un énoncé analogue pour les applications linéaires et les enveloppes convexes
équilibrées.

4. Cônes convexes

DÉFINITION 3. - On dit qu'unepartie C d'un espace afJine E est un cône de sommet x ,


si C est stable pour toutes les homothéties de centre x, et de rapport > 0.
Nous supposerons, dans ce no et le suivant, qu'on a choisi comme origine dans E
le sommet du cône que l'on considère ; autrement dit, nous supposerons que E est
un espace vectoriel, et quand nous parlerons d'un cône, il sera sous-entendu que
c'est un cône de sommet O. On appelle demi-droite ouverte (resp. fermée) d'origine O
l'ensemble des points de la forme ha pour h > O (resp. h 3 O), où a est un vecteur
non nul.
Un cône C de sommet O est dit pointé si O E C, épointé dans le cas contraire. Un
cône pointé est, ou bien réduit à O, ou bien réunion d'un ensemble de demi-droites
fermées d'origine 0. Un cône épointé est réunion d'un ensemble (éventuellement vide)
de demi-droites ouvertes d'origine 0. Si C est un cône épointé, C u { O ) est un cône
pointé. Si C est un cône pointé, C - { O ) est un cône épointé.
Si C est un cône convexe épointé, C u ( 0 ) est un cône convexe pointé. Par contre, si
C est un cône convexe pointé, C - { O ) n'est pas nécessairement convexe. Disons
qu'un cône convexe pointé est saillant s'il ne contient aucune droite passant par 0.
Alors :

PROPO~ITION 9. - Pour qu'un cône convexe pointé C soit saillant, il faut et il suffit
que le cône épointé C', complémentaire de Opar rapport a C, soit convexe.
Si C contient une droite passant par 0, il est évident que C' n'est pas convexe. Sup-
posons maintenant C saillant, et soient x et y deux points de C'. Le segment fermé
d'extrémités x , y est contenu dans C ; s'il contenait O, on aurait h x + (1 - h ) y = O
pour un h tel que O < h < 1 , donc x = py avec p < 0, de sorte que C contiendrait la
droite passant par O et x , contrairement à l'hypothèse.

PROPOSITION10. -- Pour qu'un ensemble C c E soit un cône convexp, il faut et il


suffit que l'on ait C + C c C et hC c Cpour tout h > 0.
EVT 11.12 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 52

En effet, la condition hC c C pour tout h > O caractérise les cônes. Si C est


convexe, on a C +
C =C : +
:C = C (II, p. 8, Remarque). Inversement, si le cône C
est tel que C + C c C, on a, pour O < h < 1, hC + (1 - h) C = C + C c C,
ce qui prouve que C est convexe.

COROLLAIRE 1. - Si C est un cône convexe non vide, le sous-espace vectoriel engendré


par C est l'ensemble C - C (ensemble des x - y, où x et y parcourent C).
En effet, si V = C - C, V est non vide ; on a hV = V pour tout h # O, et
+
V V =C + C - (C + C) c C - C = V, ce qui montre que V est un sous-
espace vectoriel. Tout sous-espace vectoriel contenant C contient évidemment V.

COROLLAIRE 2. - Si C est un cône convexe pointé, le plus grand sous-espace vectorieE


contenu dans C est l'ensemble C n (- C).
Eneffet, si W = C n ( - C), W est n o n v i d e ; o n a hW = Wpourtout h # O, et

ce qui montre que W est un sous-espace vectoriel. Tout sous-espace vectoriel contenu
dans C est évidemment contenu dans W.
Il est clair que, si f est une application linéaire de E dans un espace vectoriel F,
l'image f(C) de tout cône convexe C dans E est un cône convexe dans F. Toute
intersection de cônes convexes (de sommet O ) dans E est un cône convexe. Pour tout
ensemble A c E, l'intersection de tous les cônes convexes contenant A (il en existe,
ne serait-ce que E lui-même) est donc le plus petit cône convexe contenant A ; on dit
que c'est le cône convexe engendré par A.

PROPOSITION 11. - Soit (Cl),,, une famille de cônes convexes dans E ;le cône convexe
1
engendré par la réunion des Cl est identique à I'ensemble des sommes x,, où J est
is1
unepartie $nie non vide quelconque de 1, et où x, E Clpour tout i E J .
En effet, l'ensemble C de ces sommes est évidemment un cône convexe contenant la
réunion des C, et contenu dans tout cône convexe contenant cette réunion.

COROLLAIRE. Soit A une partie de E ; le cône convexe engendrépar A est identique à


-

1
l'ensemble des combinaisons linéaires hixi, où
isl
est une famille finie non vide
quelconque de points de A, et où hi > O pour tout i E J .
Il suffit de remarquer que, si un cône convexe contient un point x E A, il contient
I'ensemble C, des hx, où h parcourt l'ensemble des nombres > O, et que C, est un
cône convexe.

PROPOSITION 12. - Soit A une partie convexe de E. Le cône convexe.engendrépar A


est identique à C = U hA.
l.>o

L'ensemble C est évidemment un cône ; il suffit de montrer que C est convexe.


Soient hx et py deux points de C (h > O, p > O, x E A, y E A). Soient a > O, p > O
No 5 ENSEMBLES CONVEXES EVT 11.13

t e l s q u e a + B = l . O n a a h x + Bpy= ( a h + B p ) z , a v e c z ~ A , e t a h +B p > 0 ;
donc ahx + Ppy E C.
Remarques. - 1 ) Avec les hypothèses de la prop. 12, si O $ A, le cône C est épointé,
donc C u { O } est saillant.
2) Soit A un ensemble convexe quelconque dans E ; considérons, dans l'espace
F = E x R, l'ensemble convexe A, = A x { l ) et le cône convexe C de sommet O
engendré par A,. La prop. 12 prouve que A, est l'intersection de C et de l'hyperplan
E x { 1 } dans F. Tout ensemble convexe dans E peut donc être considéré comme la
projection sur E de l'intersection d'un cône convexe de sommet O dans F, et de l'hyper-
plan E x ( 1 ) .

5. Espaces vectoriels ordonnés


Soit E un espace vectoriel ; on dit qu'une structure de préordre sur E, notée x y <
ou y $ x, est compatible avec la structure d'espace vectoriel de E si elle satisfait aux
deux axiomes suivants :
< < +
(EO,) LA relation x y entraîne x + z y z quel que soit z E E.
(EO,,) LA relation x $ O entraîne hx $ O pour tout scalaire h 2 0.
L'espace vectoriel E, muni de ces deux structures, est appelé espace vectoriel
préordonné (resp. espace vectoriel ordonné lorsque la relation de préordre sur E est
une relation d'ordre).
On notera que l'axiome (EO,) signifie que la structure de préordre et la structure
de groupe additif de E sont compatibles, autrement dit que E, muni de ces deux
structures, est un groupe préordonné (A, VI, p. 3).
Exemple. - Sur l'espace vectoriel E = RA de toutes les fonctions numériques finies
définies dans un ensemble A, la relation d'ordre a quel que soit t E A, x(t) < y(t) »
est compatible avec la structure d'espace vectoriel de E.

PROPOSITION 13. - (i) Si E est un espace vectoriel préordonné, l'ensrmble P des


éléments $ O de E est un cône convexe pointé.
(ii) Inversement, soit P un cône convexe pointé dans E ; alors la relation y - x E P
est une relation de préordre dans E, et la structure de préordre qu'elle définit sur E
est la seule qui soit compatible avec la structure d'espace vectoriel de E, et pour laquelle
P soit l'ensemble des éléments $ 0.
(iii) Pour que le cône convexe pointé P soit tel que y - x E P soit une relation d'ordre
sur E, il faut et il suffit que P soit saillant.
(i) Les axiomes (EO,) et (EO,,) entraînent P + P c P et hP c P pour tout h > 0,
et comme O E P, P est un cône convexe pointé (TT, p. 11, prop. 10).
(ii) Inversement, si P est un cône convexe pointé, la relation P + P c P entraîne
que la relation y - x E P est une relation de préordre compatible avec la structure
de groupe additif de E (A, VI, p. 3, prop. 3) ; il est clair que si on l'écrit x , iy,
l'ensemble P est identique à l'ensemble des x 3 O ; en outre, la relation hP c P
pour tout h 2 O signifie que l'axiome (EO,,) est vérifié.
(iii) Dire que P est saillant signifie que P n (- P) = {O} (II, p. 12, cor. 2), donc
que y - x E P est une relation d'ordre.
EVT 11.14 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 52

Exemple. - * Soit H un espace hilbertien réel ; dans l'espace vectoriel Y ( H ) des


endomorphismes continus de H, les endomorphismes hermitiens positifs forment un
cône convexe pointé saillant; ce cône définit donc une structure d'ordre compatible
avec la structure d'espace vectoriel de 9 ( H ) et pour laquelle la relation A < B signifie
que B - A est un endomorphisme hermitien positif. ,
Si P est un cône convexe pointé quelconque dans un espace vectoriel E, P n (- P)
est un sous-espace vectoriel H de E (II, p. 12, cor. 2). L'image canonique P' de P
dans E/H est un cône convexe, et l'image réciproque de P' dans E est P. On a donc
Pt n (- P') = { O ) , et P' définit sur E/H uni structure d'ordre compatible avec
sa structure d'espace vectoriel.
On dit qu'une forme linéaire f sur un espace vectoriel préordonné E est positive
si, pour tout x 3 O dans E, on a f ( x ) 2 0. Il revient au même de dire que le cône
convexe P des éléments 3 O de E est contenu dans le demi-espace des x tels que
f ( x ) 3 O. Il est clair que, dans le dual E* de E, les formes linéaires positives forment
un cône convexe pointé.

6. Ensembles convexes dans les espaces vectoriels topologiques

PROPOSITION 14. - Dans un espace vectoriel topologique E, l'adhérence d'un ensemble


convexe (resp. d'un cône convexe) est un ensemble convexe (resp. un cône convexe
de même sommet).
En effet, soit A un ensemble convexe ; pour tout h tel que O < h < 1, I'appli-
cation ( x , y) HLx + (1 - h ) y est continue dans E x E et applique A x A dans
A ; donc (TG, 1, p. 9, th. 1) elle applique Ax A dans A,
ce qui démontre que A
est
- convexe. On prouve de même que, si C est un cône convexe de sommet O, on a
C + C c ë et AC c C pour tout h > 0.

DEFINITION 4. - Étant donnée une partie quelconque A d'un espace vectoriel topo-
logique E, on appelle enveloppe fermée convexe de A l'intersection des ensembles
fermés convexes contenant A, c'est-à-dire le plus petit ensemble fermé convexe conte-
nant A.

D'après la prop. 14, I'enveloppe fermée convexe de A est l'adhérence de I'enve-


loppe convexe de A ; elle est évidemment identique à I'enveloppe ferméeconvexe
de A.

On appelle de même enveloppe fermée convexe symétrique (ou enveloppe fermée


convexe équilibrée) de A le plus petit ensemble fermé, convexe et symétrique conte-
nant A ;c'est l'adhérence de I'enveloppe convexe symétrique de A (II, p. 10) ; elle est
aussi l'enveloppe fermée convexe symétrique de A.

PROPOSITION 15. - Dans un espace vectoriel topologique séparé E, soient Ai (1 < i< n )
un nombre fini d'ensembles convexes compacts. Alors l'enveloppe convexe de la
réunion des Ai est compacte (donc égale à l'enveloppe fermée convexe de cette réunion).
NO 6 ENSEMBLES CONVEXES EVT 11.15

En effet, soit B la partie compacte de Rndéfinie par les relations h i 3 O ( 1 d i d n),


II

1 hi = 1.
i= 1
Définissons une application continue de B x n Ai
n

i= 1
c Rn x E
dans E, par la formule :

11

L'enveloppe convexe C de U A i est l'image de B x


i= 1
n Ai
,I

i= 1
par cette application ;

comme B x n A i est compact et E est séparé, C est compact.


II

i= 1

COROLLAIRE 1. - Dans un espace vectoriel topologique séparé E, l'enveloppe convexe


d'un ensemble jîni est compacte.

COROLLAIRE 2. - Dans un espace vectoriel topologique E, l'enveloppe convexe d'un


ensemble jîni A est précompacte.
En effet, soit j l'application linéaire canonique de E dans son séparé complété Ê ;
si C est l'enveloppe convexe de A, j(C) est l'enveloppe convexe de l'ensemble fini
j(A) dans Ê, donc j(C) est compacte (cor. l), et par suite C est précompacte (TG,
11, p. 29).

PROPOSITION 16. - Dans un espacp vectoriel topologique E, soit A un ensemble


convexe ayant au moins un point intérieur x,. Si x E A,
tout point du segment ouvert
d'extrémités x , et x est point intérieur de A.
En effet, soit y un point de ce segment, et soit f l'homothétie de centre y et de
rapport h < O qui transforme x, en x ; si V est un voisinage ouvert de x, contenu
dans A, f ( V ) est un voisinage de x , donc contient un point f ( z ) E A ; on a :

h
d'ou y - f ( z ) = -( z - f (z)), de sorte que y est transformé de z par I'homo-
h-1
thétie g de centre f ( z ) et de rapport j~ = h / ( h - 1 ) ; comme O < p < 1, g trans-
forme V en un voisinage de y contenu dans A, d'où la proposition.

COROLLAIRE 1. - L'intérieur  d'un ensemble convexe A est un ensemble convexe ;


si A n'est pas vide, il est identique à l'intérieur de A, et A est un ensemble convexe
identique à l'adhérence de A.
En effet, si A n'est pas vide, il résulte de la prop. 16 que c'est un ensemble convexe
et que tout point de A est adhérent à Â. Montrons d'autre part que tout point x
intérieur à A appartient à Â. On peut supeoser que x = O. Soit V un voisinage
symétrique de O contenu dans A, et soit y E A n V ; on a - y E A, donc, si y # O ,
O

la prop. 16 montre que O E A ; la même conclusion est évidente si y = 0.


EV'ï 11. 16 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES fi 2

COROLLAIRE 2. - Llintérieur C d'un cône convexe est un cône convexe ; si (? n'est


pas vide, il est identique à l'intérieur de C, et C est un cône convexe pointé identique
à l'adhérence de e.
Comme les homothéties de rapport > O et de centre O transforment C en lui-
O
même, elles transforment C en lui-même, ce qui montre que C est un cône ; le reste
du
- corollaire découle du cor. 1 et de la remarque évidente que si C n'est pas vide,
C contient le sommet de C.

Soit H un hyperplan fermé dans un espace vectoriel topologique E sur R ; il a


une équation de la forme f ( x ) = cr, où f est une forme linéaire continue non nulle
dans E (1, p. 13, th. 1). Les demiespaces définis respectivement par les relations
. f ( x ) < u et f ( x ) 3 u sont donc des ensembles convexes fermés; leurs complé-
mentaires, définis respectivement par les relations f ( x ) > u et f ( x ) < a, sont des
ensembles convexes ouverts. On dit que ces demi-espaces sont ies demi-espaces
fermés (resp. ouverts) déterminés par H.

PROPOSITION 17. - Dans un espace vectoriel topologiquz E, soit A un ensemble


admettant au moins un point intérieur, et dont tous les points sont situés d'un même
côté d'un hyperplan H . Alors H est fermé, les points intérieurs à A sont situés stric-
tement d'un même côté de H , et les points adhérents à A sont situés d'un même côté
de H . En particulier, les demi-espaces ouverts (resp. fermés) sont ceux qui sont déter-
minés par les hyperplans fermés.
En effet, supposons que H contienne l'origine, et soit f ( x ) = O une équation
de H ; supposons par exemple que f ( x ) 2 O pour tout point x E A. Le demi-espace
formé des points y tels que f (y) > - 1 contient au moins un point intérieur, et
par translation on voit qu'il en est de même du demi-espace des points tels que
f ( y ) > O ; cela prouve que H est fermé (1, p. 11, corollaire). On sait alors que f est
un morphisme strict de E sur R (1, p. 14, corollaire), donc f (A) est une partie ouverte
de R ;elle ne peut contenir O, sans quoi elle contiendrait des nombres < 0, contraire-
ment à l'hypothèse ;elle est donc contenue dans l'intervalle ouvert )O, + a[. D'autre
part, le demi-espace des y tels que f (-y) >, O est fermé et contient A, donc il contient A.

COROLLAIRE. - Soient E un espace vectoriel topologiqur, P un cône convexe pointé

dans E , avant au moins un point intérieur. Alors toute forme linéaire f # O sur E ,
positive pour la structure de préordre déJinie par P ( I I , p. 14), est continue. En outre,
on a f ( x ) > O lorsque x est intérieur à P, et f ( x ) >, O pour tout x adhérent à P.
Il suffit d'appliquer la prop. 16 au cas ou A = P et H est l'hyperplan d'équation
f ( x ) = o.

Remarqur. - Dans un espace vectoriel topologique E, tout ensemble convexe C


est connexe. En effet, si a E C, C est réunion de segments fermés d'extrémité a,
qui sont connexes; la conclusion résulte de TG, 1, p. 81, prop. 2.
NO 8 ENSEMBLES CONVEXES EVT 11.17

7. Topologies sur les espaces vectoriels ordonnés


Soit E un espace vectoriel ordonné. On dit qu'une topologie sur E est compatible
avec la structure d'espace vectoriel ordonné de E si d'une part elle est compatible
avec la structure d'espace vectoriel de E, et si d'autre part elle satisfait a l'axiome
suivant :
(TO) Le cône convexe des x O est fermé dans E.
Un espace vectoriel ordonné sur E, muni d'une topologie compatible avec sa
structure d'espace vectoriel ordonné, est appelé espace vectoriel topologique ordonné.
Exemples. - L'espace Rn, muni de sa topologie usuelle et de la structure d'ordre
produit des structures d'ordre de ses facteurs, est un espace vectoriel topologique
ordonné. Par contre, pour n 2 2, lorsqu'on munit Rn de l'ordre lexicographique
(E, III, p. 23), la topologie usuelle n'est pas compatible avec la structure d'espace
vectoriel ordonné de Rn.
Soit A un ensemble ; l'espace vectoriel B(A ;R) des fonctions numériques bornées
dans A, muni de la topologie définie par la norme llxll = sup lx(t)l et de la structure
l€A
d'ordre induite par la structure d'ordre produit sur R ~ est
, un espace vectoriel topo-
logique ordonné.

Dans un espace vectoriel topologique ordonné E, l'ensemble des éléments x d O


est fermé ;les translations étant des homéomorphismes, on en déduit que pour tout
a E E, l'ensemble des x 2 a (resp. x < a) est fermé. Comme les relations x 3 O
et x < O entraînent x = 0, { O } est fermé, donc E est séparé.

PROPOSITION 18. -Dans un espace vectoriel topologique ordonné E, soit H un ensemble


filtrant pour la relation < . Si le filtre des sections de H admet une limite dans E, cette
limite est la borne supérieure de H.
En effet, soit b = lim x ; pour tout y E H, l'ensemble des x E H tels que x 2 y
EH
est un ensemble du filtre des sections de H, donc b est adhérent à cet ensemble;
mais comme l'ensemble des éléments x 3 y est fermé dans E, on a b 2 y, ce qui
montre que b est un majorant de H. D'autre part, si a est un majorant de H, H est
contenu dans l'ensemble fermé des z < a ; comme b est adhérent à H, on a b d a,
ce qui achève la démonstration (11, p. 76, exerc. 42).

8. Fonctions convexes

DÉFINITION 5. - Soient E un espace affine, X une partie convexe de E. On dit qu'une


fonction numérique finie, déjînie dans X , est convexe (resp. strictement convexe) si,
quels que soient x, y distincts dans X et le nombre réel h tel que O < h < 1, on a :

(resp.
EVT 11. 18 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 92
Lorsque E = R, cette définition des fonctions convexes n'est autre que celle de
FVR, 1, p. 32. En outre, pour que f soit convexe (resp. strictement convexe) dans X,
il faut et il suffit que pour toute droite affine D c E, la restriction de f à X n D
soit convexe (resp. strictement convexe) dans X n D.

Exemples. - Pour toute fonction linéaire affine f sur E, f et f sont des fonctions
convexes dans E ; c'est évident pour f , puisque

d'autre part, si l'on pose cc = f (x), B = f (y), on a :


haZ + (1 - h) P2 - (Ra + (1 - h) $)2 = h(l - h) (a - fi)= 2 O
pour O < h < 1 ; on voit ainsi en outre que la restriction de f a une droite affine
D c E est strictement convexe si f ID n'est pas constante.

On dit qu'une fonction numérique finie f définie dans X est concave (resp. stric-
tement concave) si - f est convexe (resp. strictement convexe). Il revient au même
de dire que pour tout couple x, y de points distincts dans X et tout nombre h tel
que O < h < 1, on a
f(hx + (1 - A) Y) B hf(x) + (1 - A) f ( y )
(resp.
f (h+ (1 - 1) Y) > h f (x) + (1 - h) f (Y)) .
On dit qu'une application de X dans R est affine si elle est à la fois convexe et
concave ( c j II, p. 83, exerc. 11).
PROPOSITION 19. - Soient E un espace afJine, X une partie convexe de E ; soient f
une fonction numérique finie définie dans X, F (resp. F') l'ensemble des points
(x, a) E E x R tels que x E X et f (x) < a (resp. x E X et f (x) < a). Alors les condi-
tions suivantes sont équivalentes :
a) La .fonction f est convexe.
b) L'ensemble F est convexe dans l'espace afjîne E x R.
c) L'ensemble F' est convexe dans l'espace affine E x R.
Montrons que a) implique c). Supposons f convexe ; si (x, a) et (y, b) sont deux
points de F' et O < h < 1, on a f(x) < a, f(y) < b et

f(hx +
(1 - h) y) < hf(x) +
(1 - h) f(y) < ha (1 - h) b +
ce qui exprime que le point h(x, a) + (1 - h) (y, b) de E x R appartient à F'.
Donc F' est convexe.
Montrons en second lieu que c) entraîne 6). En effet, si (x, a), (y, 6) sont deux
points de F et O < h < 1, les points (x, a E ) et (y, b +
E) appartiennent à F' +
pour tout E > O, et par suite il en est de même de
(Lx + (1 - h) y, ha + (1
+ E) ; - h) b
par définition de F, cela entraîne que (hx + (1 - h) y, ha + (1 - h) b) appartient
à F.
No 9 ENSEMBLES CONVEXES EVT 11.19

Enfin, b) entraîne a), car (avec les mêmes notations), dire que le point
+ +
( h x ( 1 - h ) y , ha (1 - h ) b ) appartient à F signifie que l'on a :

quels que soient a >, f ( x ) et b 3 f ( y ) ; o n en conclut que l'on a l'inégalité (l),


donc f est convexe. '

COROLLAIRE. - S i f est convexe dans X , alors, pour tout cr E R, l'ensemble des x E X

tels que f ( x ) < cr (resp. f ( x ) < a) est convexe.


En effet, c'est la projection sur E de l'intersection de F (resp. F') et de l'hyper-
plan E x ( a ) dans E x R.

PROPO~ITION 20. - Soit f une fonction convexe dans une partie convexe X d'un espace
affine E. Pour toute famillefinie ( x i ) l , i.p de p points de X , et toute famille (hi)l.
P
de p nombres réels 3 O tels que hi = 1, on a :
i= 1

S i f est strictement convexe et si hi > 0 pour tout i, on a :

sauf si tous les x i sont égaux.


L'inégalité ( 3 ) résulte de II, p. 18, prop. 19 et p. 8, prop. 1. Supposons que les
x i ne soient pas tous égaux (ce qui implique p 3 2) et que les hi soient tous > 0 ;
alors le point z = hixi ne peut être égal à tous les xi. Supposons par exemple
i= 1
hi
z # x , , et posons z = hlxl + (1 - h l ) y , avec y , = 1-
1 hl
i=2
xi. O n a donc
-

.vl # x , et comme O < h l < 1, o n a par hypothèse

hi
Mais en vertu de (3) o n a f ( y , ) < i1 -f (xi), d'où
=2 1 hl -
l'inégalité (4).

9. Opérations sur les fonctions convexes

Soit X une partie convexe d'un espace affine E. Si J;. (1 d i d p) sont des fonc-
tions convexes dans X en nombre fini, et ci ( 1 d i ,< p) des nombres 3 0, la fonc-
P
tion f = 1 ciJ;.est convexe dans X .
i= 1
No 11 ENSEMBLES CONVEXES EVT 11.21

11. Semi-normes et ensembles convexes

Soit E un espace vectoriel sur R ; on dit qu'une application p de E dans R est


positivement homogène si, pour tout h 3 0, et tout x E E on a :

Pour qu'une fonction positivement homogène p dans E soit convexe, il faut et


il suffit qu'elle satisfasse à l'axiome (SN,,) de II, p. 1 :

(6) p(x + Y) P(X) + P(Y)


quels que soient x, y dans E.
En effet, si p est convexe, on a, pour x, y dans E,

et en vertu de (9,cette relation est équivalente à (6). Inversement, si la relation (6)


a lieu, on a aussi, quel que soit h tel que O < h < 1,

en vertu de (5).
On appelle fonction sous-linéaire sur E une fonction convexe et positivement
homogène.
Soitp une fonction sous-linéaire dans E ;en vertu de II, p. 19, corollaire, pour tout
a > 0, l'ensemble V ( p , a) (resp. W ( p , a))des x E E tels que p(x) d a (resp. p(x) < a)
est un ensemble convexe ; en outre, cet ensemble est absorbant, car pour tout x E E,
il existe h > O tel que p(hx) = h p ( x ) < a.
On a une réciproque partielle de ce résultat :

PROPOSITION 22. - Soient E un espace vectoriel, A un ensemble convexe dans E ,


contenant O. Pour tout x E E, posons

pA(x)= inf p
p> 0,xspA

(élément de (O, + a)). La fonction p, vérijîe les relations

quels que soient x, y dans E et h > O. Si V ( p A ,a ) (resp. W ( p A ,a)) désigne l'ensem-


ble des x E E tels que pA(x) < a (resp. pA(x) < a), on a

Si A est absorbant, p, est $nie (donc sous-linéaire).


EVT 11.22 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 93

Comme les relations x E pA et hx E hpA sont équivalentes pour h > O, on a


p,(hx) = hp,(x) pour h > O. Soient x, y deux points de E. Alors l'inégalité
+ +
pA(x y ) < pA(x) pA(-)) est évidente si x (resp. y) n'est pas absorbé par A,
car alors p,(x) = +
CO (resp. p,(y) = + CO). Supposons donc qu'il existe deux

nombresa > O , p > O t e l s q u e x ~ a A , y ~ p A ; o n a x + y ~ a A + f i A = ( a + p ) A


(II, p. 8, Remarque) ; on a par suite p,(x + +
y) < pA(x) pA(y). L,'inclusion
A c V(p,, 1) est évidente. L'inclusion W(p,, 1) c A résulte de ce que A est
convexe et contient O. Enfin, si A est absorbant, il est clair que p, est finie.
On dit que la fonction p, définie par (7) est la jauge de l'ensemble convexe A.
Si A est absorbant et symétrique, p, est donc une semi-norme.

PROPOSITION 23. - Soit E un espace vectoriel topologique. Si A est un ensemble


convexe ouvert contenant O, p, est $nie et continue et A = W(p,, 1). Si A est un
ensemble convexe fermé contenant O, p, est semi-continue inférieurement et l'on a
A = V(pA, 1).
Si A est ouvert et contient O (donc est absorbant), pour tout x E A, il existe p < 1
tel que x/p E A, donc p,(x) < 1, ce qui, joint à (9), montre que A = W(p,, 1).
La fonction convexe p, étant majorée dans l'ensemble ouvert A est continue dans E
(II, p. 20, prop. 21).
Si A est fermé et contient O, pour tout x E E tel que p,(x) < 1, on a x E pA pour
tout p > 1, donc aussi x E A puisque A est fermé ;tenant compte de (9), cela prouve
que A = V(p,, 1). Pour tout p > O, pA est donc l'ensemble des x tels quep,(x) S p ;
comme p,(x) O dans E, cela montre que p, est semi-continue inférieurement
dans E (TG, IV, p. 29).
On notera que pour toute fonction sous-linéairep dans E à valeurs positives, p est
la jauge de tout ensemble convexe A tel que W ( p , 1) c A c V ( p , 1).

$ 3. LE THÉORÈME DE HAHN-BANACH (FORME ANALYTIQUE)

1. Prolongement des formes linéaires positives

PROPOSITION 1. - Soient E un espace vectoriel préordonné, V un sous-espace vectoriel


de E tel que tout élément de E soit majoré par un élément de V. Pour touteforme linéaire
f sur V, positive pour la structure d'espace vectoriel préordonné de V (induite par
celle de E), l'ensemble Sf des formes linéaires positives sur E qui prolongent f est non
vide, et pour tout a E E, l'ensemble des valeurs h(a), où h parcourt Sf , est I'inter-
valle (a', a"), où

1) Supposons d'abord E = V + Ra. La proposition étant triviale pour a E V,


on peut se borner au cas a $ V. L'hypothése faite sur V entraîne que l'ensemble
NO 1 LE THÉORÈME DE HAHN-BANACH EVT 11.23

A" des y E V tels que a d y est non vide ; de même, l'ensemble A' des z E V
tels que - z 3 - a (autrement dit, z < a) est non vide. En outre, pour y E A"
et z E A', on a z S a S y, donc par hypothèse, f ( 2 ) < f(y). On en conclut que
a' et a" sont finis et que a' S a". Toute forme linéaire f l sur E prolongeant f est
entièrement déterminée par fl(a), et pour tout h E R et tout x E V, on a

Pour que ,fl soit positive, il faut et il suffit que les relations :

entraînent :

Comme f (PX) = p f (x) et que les relations x 3 O et px 3 O sont équivalentes


pour p > O, il suffit d'exprimer que (2) entraîne (3) dans les cas particuliers h = 0,
h = 1 et h = - 1. Pour h = O, le fait que (2) entraîne (3) résulte de l'hypothèse
que f est positive. Pour h = 1, dire que (2) entraîne (3) signifie que pour - x E A',
on a fl(a) 3 f ( - x), autrement dit que .fl(a) a ' ; pour h = - 1, dire que (2)
entraîne (3) signifie que, pour x E A", on a f (x) 3 f,(a), autrement dit que f,(a) < a".
La proposition est donc démontrée dans ce cas.
I I ) Cas général. Soit 8 l'ensemble des couples (W, g), où W est un sous-espace
vectoriel de E contenant V et g une forme linéaire positive sur W prolongeant ,fi
Ordonnons 5 en posant

si W c W' et si g' prolonge g. Il est immédiat que 5 est inductif, et, en vertu du
th. 2 de E,III, p. 20, il a donc un élément maximal (W,, g,). Supposons W, # E.
11 existe alors un vecteur b 4 W,, et si Wl = W, + Rb, la première partie de la
démonstration montre qu'il existe une forme linéaire positive sur W, qui prolonge
go, ce qui contredit l'hypothèse que (W,, g,) est maximal ; on a donc W, = E,
ce qui prouve la première assertion de la proposition. Lorsque a E V, la seconde
assertion est évidente, avec a' = a" = f (a) ; si au contraire a 4 V et si 1'011 pose
Vl = V + Ra, la seconde assertion résulte de la première partie de la démons-
tration.

COROLLAIRE. - Soient E un espace vectoriel topologique muni d'une structure de

préordre compatible avec sa structure d'espace vectoriel, P l'ensemble des éléments


3 O de E. Soit V un sous-espace vectoriel de E contenant au moins un point intérieur
x, de P. Alors toute forme linéaire positive sur V se prolonge en une forme linéaire
positive sur E.
11 suffit, en vertu de la prop. 1, de voir que, pour tout x E E, il existe x' E V tel
que x' - x E P. Or, soit U un voisinage de O dans E tel que x, +U c P. On a
EVT 11.24 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 53

donc x + x, + U c x + P, et par suite, il existe E tel que O < E < 1 et que le


point
y=xo+(l -&)X

appartienne à x + P ; par suite tout point de la forme x + h ( y - x ) appartient


àx + P pour h > O. Mais si I'on prend h = I/E, on a x + h ( y - x ) = Lx, E V,
d'où la conclusion.

La conclusion de ce corollaire ne subsiste pas nécessairement si I'on ne suppose


pas que V contient un point intérieur de P, même si E est de dimension finie et si P n V
contient des points intérieurs dans V (II, p. 97, exerc. 25, b)).

2. Le théorème de Hahn-Banach (forme analytique)

THÉORÈME 1 (Hahn-Banach). - Soient E un espace vectoriel, p une fonction


sous-linéaire dans E. Soit V un sous-espace vectoriel de E, et soit f une forme linéaire
sur V telle que, pour tout y E V, on ait f ( y ) < p(y). Alors il existe une forme linéaire h
sur E prolongeant f et telle que, pour tout x E E, on ait h(x) < p(x).
Dans l'espace vectoriel El = E x R, l'ensemble P des couples ( x , a) tels que
p(x) < a est un ensemble convexe ( I I , p. 18, prop. 19), et c'est évidemment un cône
pointé. Soit V, le sous-espace V x R de E l , et posons g(y, a) = - f ( y ) + a pour
tout point ( y , a ) E VI. Alors g est une forme linéaire positive pour la structure de
préordre sur VI définie par P n VI ; en effet, si ( y , a ) E P n V I , on a a 2 p(y) 2 f ( y ) ,
donc g(y, a) 2 O. D'autre part, soit ( x , a) E El ; montrons que ( x , a) est majoré
par un point de VI pour le préordre défini par P :en effet, dire qu'un point (x', a') E VI
est tel que ( x , a) < (x', a') signifie que I'on a p(x' - x ) < a' - a, et prenant
+
a' 2 p(- x ) a, on voit que le point (O, a') de VI répond à la question. On peut
donc appliquer la prop. 1 de I I , p. 22, et il y a une forme linéaire u sur El prolongeant
g et positive pour le préordre défini par P. On a donc u(0, 1 ) = g(0, 1) = 1 et par
suite u est de la forme u(x, a ) = - h(x) + a, où h est une forme linéaire sur E
prolongeant f ; en outre, pour tout x E E et tout a 2 p(x), on a h(x) < a, donc
Mx) < ~ ( 4 . C.Q.F.D.
COROLLAIRE 1. - Soient p une semi-norme sur un espace vectoriel E, V un sous-
espace vectoriel de E, f une forme linéaire sur V telle que 1 f ( y ) 1 < p(y) pour tout
y E V. Alors il existe une forme linéaire h sur E, prolongeantf, et telle que Ih(x)I < p(x)
pour tout x E E.
Pour une semi-norme q et une forme linéaire g sur E, les relations g < q et Jg1 < q
sont équivalentes. Le corollaire résulte donc du th. 1.

COROLLALRE 2. - Soient E un espace vectoriel, x , un point de E, p une semi-norme


sur E ; il existe une forme linéaire f définie dans E, telle que f (x,) = p(x,) et que
1f (x)l < p(x) pour tout x E E.
On applique le cor. 1 au sous-espace vectoriel V engendré par x, et à la forme
linéaire cxo H Cp(xo)définie dans V.
No 1 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES EVT 11.25

COROLLAIRE 3. - Soient E un espace normé, V un sous-espace vectoriel de E,


f une forme linéaire continue dans V ; il existe une forme linéaire continue h définie
dans E, prolongeant f , et de même norme (TG, X, p. 23).
On applique le cor. 1 en prenant p(x) = Il f I I . Ilxll, ce qui donne llhll d Ilf II ;
d'autre part, on a évidemment llhll 3 II f 11, d'où le corollaire.

La conclusion du cor. 3 ne s'étend pas aux applications linéaires continues d'un


espace normé dans un espace normé quelconque (IV, p. 55, exerc. 16, c) et V, p. 64,
exerc. 22).

5 4. ESPACES LOCALEMENT CONVEXES

1. Définition d'un espace localement convexe

DÉFINITION 1. - On dit qu'un espace vectoriel topologique est localement convexe


(réel)s'il existe un système fondamental de voisinages de O formé d'ensembles convexes.

Si E est un tel espace, on dit pour abréger que E est un espace localement convexe.
Une topologie d'espace localement convexe est appelée topologie localement convexe.
Les espaces vectoriels topologiques sur R que nous aurons à étudier dans la suite
de ce Traité seront pour la plupart localement convexes.
Soit V un voisinage convexe de O dans un espace localement convexe E ; alors
V n ( - V) est un voisinage convexe et symétrique de O. Comme l'adhérence d'un
ensemble convexe est convexe (11, p. 14, prop. 14), il résulte de 1, p. 7, prop. 4
que, dans E, les voisinages de O qui sont convexes, symétriques et fermés forment
un système fondamental de voisinages de O, invariant par toute homothétie de
centre O et de rapport # O.

PROPOSITION 1. - Soient E un espace vectoriel, 6 une base de filtre sur E formée


de parties convexes, symétriques et absorbantes. Alors l'ensemble 23 des transformés
des ensembles de 6 par les homothéties de rapport > O est un système fondamental
de voisinages de O pour une topologie localement convexe sur E.
En effet, il est clair que 9 est une base de filtre et satisfait aux conditions (EV,)
et (EV,,) de 1, p. 7, prop. 4 ; elle satisfait aussi à la condition (EV,,,) puisque, pour
tout ensemble V E 6, on a 2V + 3V = V.
On notera que si 5 est la topologie localement convexe sur E ayant 23 pour
système fondamental de voisinages de O, les ensembles (lln) V, où n parcourt l'en-
semble des entiers > O et V parcourt 6, forment encore un système fondamental de
voisinages de O pour Y. Pour que Y soit séparée, il faut et il suffit que, pour tout
x # O dans E, il existe un entier n et un ensemble V E 6 tels que nx $ V ; si de plus
6 est dénombrable, la topologie 5 est une topologie localement convexe métri-
sable. Inversement, il est clair que si Y est une topologie localement convexe métri-
sable, il existe un système fondamental dénombrable de voisinages convexes symé-
triques et fermés de O pour 5.
EVT 11.26 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 34

COROLLAIRE. - Pour que la topologie Y d'un espace vectoriel topologique E

soit définie par un ensemble de semi-normes (II, p. 3), il jaut et il sufJit que Y soit
localement convexe.
En effet, la condition est nécessaire, puisque toute semi-norme p sur E est une
fonction convexe, et par suite, pour a > 0, l'ensemble des x E E tels que p(x) < a
est convexe (II, p. 19, corollaire). Inversement, si V est un voisinage fermé, symé-
trique et convexe de O dans'^, la jauge p de V est une semi-norme sur E telle que V
soit l'ensemble des x E E vérifiant p(x) < 1 (II, p. 22, prop. 23).

Ceci montre en outre qu'une topologie localement convexe Y est définie par
l'ensemble de toutes les semi-normes continues pour Y .De plus, si Y est métrisable,
elle est définie par un ensemble dénombrable de semi-normes.
Compte tenu du corollaire de la prop. 1, les résultats du 5 1 sur les topologies
définies par des ensembles de semi-normes s'appliquent en particulier aux topologies
localement convexes sur les espaces vectoriels réels. Le complété Ê d'un espace loca-
lement convexe séparé E est donc un espace localement convexe. On appelle espace
de Fréchet un espace localement convexe métrisable et complet; tout espace de
Banach est donc un espace de Fréchet.

PROPOSITION 2. - Soient E un espace localement convexe, M un sous-espace


vectoriel de E, f une forme linéaire définie et continue dans M ; il existe alors une
forme linéaire continue h définie dans E et prolongeant f:
En effet, compte tenu de II, p. 26, corollaire et de II, p. 7, cor. 2, il existe une
semi-norme p continue sur E, et telle que 1 f (y11 < p ( y ) pour tout y E M. En vertu
du th. de Hahn-Banach (II, p. 24, cor. l), il existe une forme linéaire h sur E pro-
longeant f et telle que Ih(x)l< p(x) pour tout x E E, ce qui entraîne que h est conti-
nue (II, p. 7, prop. 5).

Remarque. - Si g est une application linéaire continue de M dans un espace produit


RI,il existe une application linéaire continue h de E dans R' qui prolonge g : en effet,
on peut écrire g = (g,), où les g, sont des formes linéaires continues dans M ; si, pour
tout i E 1, h, est une forme linéaire continue dans E et prolongeant g,, l'application
linéaire continue h = (h,) répond à la question.
On notera que si F est un espace localement convexe séparé quelconque et y une
application linéaire continue de M dans F, il n'existe pas nécessairement d'application
linéaire continue de E dans F qui prolonge y (IV, p. 55, exerc. 16, c)). Il existe tou-
tefois un tel prolongement lorsque M est de dimension finie (cf. cor. 2 ci-dessous).

COROLLAIRE 1. - Soit E un espace localement convexe. Pour tout point x, non adhé-
rent à O dans E, il existe une forme linéaire continue f déjînie dans E et telle que
f (xo) # 0.
Il suffit d'appliquer la prop. 2 au sous-espace vectoriel M de dimension 1 engendré
par x, (qui est séparé) et à la forme linéaire cx, H 5 définie dans M, qui est continue
en vertu de 1, p. 13, prop. 2.
No 2 ESPACES LOCAL.EMENT CONVEXES EVT 11.27

COROLLAIRE 2. - Soient E un espace localement convexe séparé, M un sous-espace


vectoriel de E de dimension finie. II existe alors un sous-espace vectoriel fermé N
de E, supplémentaire topologique de M dans E.
Pour qu'un sous-espace M de E admette un supplémentaire topologique, il faut
et il suffit en effet que l'application identique de M sur lui-même se prolonge en
une application linéaire continue u de E sur M, qui est alors nécessairement un
projecteur continu (TG, III, p. 47, corollaire). Or, ceci résulte de la remarque (II,
p. 26) puisque M est alors isomorphe à un espace Rn (1, p. 14, th. 2).
PROPOSITION 3. - Dans un espace localement convexe E, l'enveloppe convexe équi-
librée d'un ensemble précompact est un ensemble précompact.
Soit A un ensemble précompact dans E. Pour tout voisinage convexe équilibré V
de O dans E, il existe un nombre fini de points ai E A ( 1 < i < n) tels que A soit
+
contenu dans la réunion S des voisinages ai V ( 1 < i < n). L'enveloppe convexe
équilibrée C de A est donc contenue dans l'enveloppe convexe équilibrée de S ;
+
mais cette dernière est contenue dans B V, où B est l'enveloppe convexe de
l'ensemble fini formé des points ai et - a , (1 < i ,< n). Or, B est précompacte
(II, p. 15, cor. 2) ; il existe par suite un nombre fini de points b, E B ( 1 < k < m )
tels que B soit contenue dans la réunion des voisinages b, +
V. Alors C est contenue
dans la réunion des voisinages b, +2V, ce qui achève la démonstration.
On notera que, dans un espace localement convexe séparé de dimension infinie,
I'enveloppe convexe d'un ensemble compact n'est pas nécessairement fermée (II, p. 79,
exerc. 3).

COROLLAIRE. - Dans un espace localement convexe séparé E, si un ensemble compact

est contenu dans un ensemble convexe complet (pour la structure uniforme induite
par celle de E), alors son enveloppe fermée convexe est compacte.
En effet, cette enveloppe est une partie fermée d'un espace complet, donc est
un espace complet, et par ailleurs c'est un espace précompact et séparé.
Par contre, dans un espace localement convexe séparé non complet, l'enveloppe
fermée convexe d'un ensemble compact peut être non compacte (II, p. 92, exerc. 2).

2. Exemples d'espaces localement convexes


1) L'espace Rn est localement convexe, puisque les cubes ouverts de centre O
sont convexes (II, p. 9, prop. 6). 11 en est donc de même de tout espace vectoriel
topologique réel E de dimension jinie ; en effet, cela résulte de ce qui précède et
de 1, p. 14, th. 2 si E est séparé ; sinon, l'espace séparé F associé à E est de dimen-
sion finie, donc localement convexe, et les images réciproques par l'application
canonique E -+ F des voisinages convexes de O dans F sont convexes et forment
un système fondamental de voisinages de O dans E.
2) Soit E un espace vectoriel sur R, et soit B I'ensemble de toutes les parties de E,
convexes, symétriques et absorbantes. En vertu de la prop. 1 de II, p. 25, B est
un système fondamental de voisinages de O pour une topologie localement convexe
EVT 11.28 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 44

Fm sur E, qui est évidemment laplusjine de toutes les topologies localement convexes
sur E. Cette topologie est séparée : en effet, soit x # O un point quelconque de E ;
il existe une base (e,),,, de E et un cr E 1 tels que e, = x ; l'ensemble des y = yle,
1

tels que Iy,l < 1 est un ensemble convexe, symétrique et absorbant auquel x
n'appartient pas. Il résulte aussitôt de II, p. 26, corollaire, que Fm
est aussi la topo-
logie définie par l'ensemble de toutes les semi-normes sur E, donc toute semi-norme
est continue pour Fm.
En particulier, si u est une application linéaire de E dans un espace localement
convexe quelconque F, l'image réciproque par u de tout voisinage convexe de O
dans F est un ensemble convexe absorbant dans E, donc un voisinage de O pour Fm,
et par suite u est continue pour Fm.
Étant donné un ensemble convexe C dans E, on dit qu'un point a E C est point
interne de C si, pour toute droite D passant par a, D n C contient un segment
+
ouvert contenant a ; il revient au même de dire que l'ensemble - a C est absor-
bant. Pour qu'un point a d'une partie A de E soit intérieur a A pour Fm, il faut et
il suffit qu'il existe un ensemble convexe C tel que a E C c A, et que a soit point
interne de C.
Plus généralement, soient V une variété linéaire affine dans E, C un ensemble convexe
contenu dans V ; on dit qu'un point a E C est point interne de C relativement à V si,
dans le sous-espace vectoriel V o = - a + V , le point O est point interne de l'ensemble
Co= - a + C .
Lorsque E est de dimension finie, la topologie Fm n'est autre que la topologie
canonique sur E (1, p. 14, th. 2) ; cela montre que pour tout ensemble convexe C
dans E, tout point interne de C est intérieur à C pour la topologie canonique (cf.
II, p. 79, exerc. 5).
3) Soient E un espace vectoriel sur R, A un ensemble convexe symétrique. Le
sous-espace vectoriel F engendré par A est aussi le cône convexe engendré par A,
puisque - A = A, donc est l'ensemble des hx, où x E A et h E R ; dans F , I'ensem-
ble A est absorbant, et l'ensemble des LA, où h > 0, est un système fondamental
de voisinages de O pour une topologie localement convexe sur F (dite déjinie par A),
qui est définie par la semi-norme p,, jauge de A (II, p. 21, prop. 22) ; on note EA
l'espace localement convexe obtenu en munissant F de cette semi-norme. Pour
que l'espace EAsoit séparé, il faut et il suffit que p, soit une norme, ou encore que
A ne contienne aucune droite. Si B est un second ensemble convexe symétrique
dans E et si A c B, il est clair que l'on a E, c EB, et que l'injection canonique
de EA dans EB est continue pour les topologies définies respectivement par A et B.
D'autre part, si f est une application linéaire de E dans un espace vectoriel réel E',
f (A) est convexe et symétrique dans Et, et f est une application linéaire continue
de EA sur E;(,,.
Notons enfin que si E est muni d'une topologie F compatible avec sa structure
d'espace vectoriel, et si V est un voisinage convexe et symétrique de O pour F,
l'espace vectoriel engendré par V est identique a E puisque V est absorbant, et
l'application identique de E dans E, est continue.
No 4 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES EVT 11.29

3. Topologies localement convexes initiales

PROPOSITION 4. - Soient E un espace vectoriel, (EJI,, une famille d'espaces locale-


ment convexes, et pour chaque i E 1, soitf; une application linéaire de E dans El ; alors
la topologie Y sur E définie comme la moins fine rendant continues toutes les appli-
cations f ; est une topologie localement convexe.
En raison de II, p. 26, corollaire, cela est un cas particulier de la propriété corres-
pondante pour les topologies définies par des semi-nonnes (II, p. 5).
En particulier, tout sous-espace vectoriel d'un espace localement convexe et
tout espace produit d'espaces localement convexes sont des espaces localement
convexes. Toute limite projective d'espaces localement convexes est localement
convexe.
Tout produit dénombrable d'espaces de Fréchet (et en particulier tout produit
dénombrable d'espaces de Banach) est un espace de Fréchet.
Tout espace localement convexe séparé E est isomorphe à un sous-espace d'un
produit d'espaces de Banach, sous-espace qui est fermé si E est complet (II, p. 5,
prop. 3). Tout espace de Fréchet est isomorphe à un sous-espace fermé d'un produit
dénombrable d'espaces de Banach (loc. cit.).

4. Topologies localement convexes finales

PROPOSITION 5. - Soient E un espace vectoriel, (Fu),,, une famille d'espaces vec-


toriels topologiques, et, pour tout a E A, soit g, une application linéaire de Fa dans E.
(i) Soit 23 l'ensemble des parties convexes, symétriques et absorbantes V de E
telles que g, '(V) soit un voisinage de O dans Fu pour tout a ; l'ensemble 23 est un
système fondamental de voisinages de O dans E pour une topologie Y compatible
avec la structure d'espace vectoriel.
(ii) Pour qu'une application linéaire f de E dans un espace localement convexe G
(resp. une semi-norme p sur E) soit continue pour F , il faut et il suffit que, pour tout
indice a, f 0 g, (resp. p 0 g,) soit continue dans Fu.
(iii) La topologie Y est la plus fine des topologies localement convexes sur E pour
lesquelles les g, sont continues.
En outre, la topologie Y est la seule topologie localement convexe sur E vérifiant
la condition (ii) pour les applications linéaires (resp. pour les semi-normes).
Comme 23 est une base de filtre invariante par les homothéties de rapport > 0,
l'assertion (i) résulte aussitôt de II, p. 25, prop. 1. Par définition de 23, Y est la
plus fine des topologies localement convexes sur E rendant continues les g,, d'où
(iii). Enfin, il est clair que si f est continue, il en est de même des f 0 g, ; récipro-
quement, si ces dernières sont continues pour tout a, alors, pour tout voisinage
convexe symétrique W de O dans G, gC1(f -'(W)) est un voisinage de O dans Fa
pour tout indice a, et comme f -'(W) est convexe, symétrique et absorbant, cela
prouve que f -l(W) est un voisinage de O pour F , donc que f est continue. De
EV'T 11.30 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 84

même, si une semi-norme p sur E est telle que p 0 g, soit continue pour tout cc, et
si U est l'ensemble des x E E tels que p(x) < 1, alors, pour tout cc, g, '(U) est un
voisinage convexe de O dans E,, symétrique et absorbant ; donc U est un voisinage
de O dans E. et p est continue (II, p. 2, prop. 1).
La dernière assertion résulte de E, IV, p. 19, critère CST 18.
On dit parfois que 5 est la topologie localement convexe$nale de la famille des
topologies 5, des Fa, pour la famille des applications linéaires g,.

Il peut se faire que ne soit pas la plus fine des topologies sur E compatibles avec la
structure d'espace vectoriel et rendant continues les f , (II, p. 80, exerc. 15 ;voir toutefois
II, p. 80, exerc. 14).

Dans le cas (le plus important) où E = x


a sA
g,(F,) on obtient encore un système
fondamental de voisinages de O pour Y de la façon suivante :on considère toutes les
familles (Va),,, où, pour tout a E A, Va est un voisinage symétrique de O pour Y,, et
on prend l'enveloppe convexe dans E, T((g,(V,))), de la réunion des g,(V,). En effet,
x
tout élément de E étant de la forme x,, ou J est une partie finie de A et x, E g,(F,),
asJ
il est immédiat que T((g,(V,))) est un ensemble convexe symétrique et absorbant dans
E (chacun des Va étant absorbant dans F,) ; comme T((g,(V,))) contient tous les
g,(V,), c'est un voisinage de O pour Y. D'autre part, il est clair que pour tout voisinage
convexe symétrique V de O pour F,on a V 3 r((V n g,(FJ)), d'où notre assertion.
COROLLAIRE 1. - Avec les notations de la prop. 5 , soit H un ensemble d'applications
linéaires de E dans un espace localement convexe G . Supposons que E soit somme des
sous-espaces g,(F,) ; alors, pour que H soit équicontinu pour 5 , il faut et il suj$t que,
pour tout cc, l'ensemble des f 0 g,, où f parcourt H , soit équicontinu dans Fa.
Compte tenu de 1, p. 9, prop. 6, la démonstration suit la même marche que pour
l'assertion (ii) de la prop. 5, en considérant un voisinage convexe symétrique W de O
dans G et en notant que, si l'ensemble des f 0 g, pour f E H est équicontinu dans
dans G et en notant que, si l'ensemble des f 0 g, pour f E H est équicontinu
dans Fa, l'intersection n g; '( f -'(W)) est un voisinage convexe symétrique de O
fcH
dans Fa. Comme cette intersection est égale à g,.-' ( n f ' ( W ) ) et que l'ensemble
nf - l(W>est convexe et symétrique, tout revient à voir qu'il est aussi absorbant. Or,
JEH n

par hypothèse, tout x E E s'écrit sous la forme C g,i(zai),où zaiE Far.Pour montrer
i= 1
qu'il existe A > O tel que f (Lx) E W pour toute f E H, il suffit donc de le faire lorsque
x est de la forme g,(z,) avec z, E Fa (car on passera de là au cas général en rempla-
çant W par l'ensemble Wln). Mais alors la conclusion résulte de ce que l'ensemble
Y,-'( n f - ' ( W ) ) est un voisinage de O dans Fa.
f€H

COROLLAIRE 2. - Soient E un espace vectoriel, (G,),,, une famille d'espaces locale-


ment convexes, (J,),, une partition de A, et (F,),,, une famille d'espaces vectoriels.
No 4 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES EVT 11.31

Pour tout h E L, soit h, une application linéaire de FAdans E ;pour tout h E L et tout
a E JA,soit g,, une application linéaire de Gadans FA; on pose alors f, = h, o g,. On
munit chacun des FAde la topologie localement convexe la plus $ne rendant continues
les g,, ( a E JA); alors, sur E, la topologie localement convexe la plus $ne rendant
continues les f, est identique à la topologie localement convexe la plus $ne rendant
continues les h,.
C'est un cas particulier de E, IV, p. 20, critère CST 19, et se démontre d'ailleurs
aussitôt directement en utilisant la prop. 5.

Exemples de topologies localement convexes jinales.

1. Espace quotient.
Soient F un espace localement convexe, M un sous-espace de F, <p l'application
canonique de F sur F/M. Comme la topologie quotient sur F/M est localement
convexe et est la plus fine de toutes les topologies (localement convexes ou non)
rendant continue 9,c'est la topologie localement convexe finale pour la famille
réduite a <p.

I I . Limites inductives d'espaces localement convexes.


Soient A un ensemble ordonné filtrant à droite, (E,, f,J un système inductif
d'espaces vectoriels relatif a l'ensemble A (A, II, p. 90) ; soit E = i &E, et soit
fa : E, + E l'application linéaire canonique pour tout a E A. Supposons chaque E,
muni d'une topologie localement convexe F E , et en outre, supposons que pour
a < p, fsDl :E, + E, soit continue. On dit alors que la topologie localement convexe
finale Y de la famille (Fa) relativement aux applications linéaires fa (resp. l'espace E
muni de Y ) est la limite inductive de la famille (YE) (resp. l'espace limite inductive du
système (E,, f,,), OU simplement des espaces localement convexes E,). Rappelons
que E est réunion des sous-espaces vectoriels f,(E,) et que lorsque cc < B, on a
f,(E,) c f,(E,) ; si l'on munit f,(E,) de la topologie finale pour l'application f,
(ce qui revient à identifier f,(E,) à l'espace quotient E,lfa'(0)), la topologie Y est
aussi la topologie finale de la famille des topologies des f,(E,), relativement aux
injections canoniques (II, p. 30, cor. 2). En outre, la continuité de f,, pour a d P
entraîne que l'injection canonique j, :f,(E,) -+ f,(E,) est continue, de sorte que E
est aussi l'espace limite inductive des f,(E,) munis des topologies précédentes,
relativement aux injections j,,.

Exemple. - Soient X un espace localement compact, E = X (X ; R) l'espace vectoriel


des fonctions numériques finies f continues dans X à support compact. Pour toute
partie compacte K de X, soit E, le sous-espace vectoriel de E formé des fonctions
f E E nulles hors de K, et désignons par FK la topologie induite sur E, par la topo-
logie I ,
de la convergence uniforme sur X. La limite inductive F des topologies FK
est plus fine que Fu; on peut montrer que si X est paracompact et non compact F est
strictement plus fine que Fu(cf. INT, III, 2e éd., 5 1, no 8). L'importance de la topo-
logie I tient à ce que les formes linéaires sur E, continues pour 9,ne sont autres que
les mesures (réelles) sur X (INT, In, 2e éd., § 1, no 3).
EVT 11.32 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 94
Remarque. - Dans ce dernier exemple, la topologie induite par Y sur E, est identique
a Y,, car elle est par définition moins fine que &,et comme par ailleurs est plus fine
que Y,,, la topologie induite par Y sur E, est plus fine que celle induite par Fu, c'est-à-
dire Y,.
Ce raisonnement se généralise aussitôt à une limite inductive de topologies localement
convexes (FJlorsqu'il existe sur E une topologie localement convexe Y'telle que 9,
soit la topologie induite sur E, par T .
Plus généralement, on peut se demander si, lorsque l'on suppose que pour Ep c E,,
est égale a la topologie induite par Y,, alors Y induit sur chacun des E,. La
réponse à cette question est négative dans le cas général (II, p. 85, exerc. 26) ;mais nous
allons voir dans les nOçsuivants deux cas importants ou elle est affirmative.

5. Somme directe topologique d'une famille d'espaces localement convexes

DÉFINI~oN 2. - Soit (EJl,, une famille d'espaces localement convexes, et soit E


l'espace vectoriel somme directe de la famille (El) (A, II, p. 12). Pour tout t E 1, soit J;
l'injection canonique de E, dans E. On appelle somme directe topologique de la famille
(El) l'espace E muni de la topologie localement convexe la plus jîne rendant continues
les J; (topologie dite somme directe des topologies des El).

Dans toute la suite de ce no, nous garderons (sauf mention expresse du contraire)
les notations de la déf. 2 et nous identifierons canoniquement chaque El à un sous-
espace de E au moyen de A.
En vertu de la description générale des voisinages d'une topologie localement
convexe finale donnée dans II, p. 30, on obtient ici un système fondamental de voisi-
nages de O dans E pour la topologie somme directe de la façon suivante :pour toute
famille (V,),,, , où VI est un voisinage convexe symétrique de O dans El, on considère
l'enveloppe convexe T((V,)) de la réunion des VI ; les r(V,), pour toutes les familles
(VI) (OUseulement en prenant pour chaque t les VI dans un système fondamental de
voisinages de O dans El) forment un système fondamental de voisinages de O dans E.

Exemple. - Soient E un espace vectoriel, (a,),,, une base de E, et considérons sur


chaque droite Ra, la topologie canonique (1, p. 2, Exemple 5 ) ; la topologie somme
directe de ces topologies n'est autre que la topologie localement convexe la plus $ne
sur E (II, p. 28) :en effet, si V est un ensemble convexe, symétrique et absorbant dans
E, VI = V n Ra, est un voisinage de O dans Ra,, et V contient évidemment l'enve-
loppe convexe T((V,)).

PROPOSITION 6. - Pour qu'une topologie localement convexe F sur E soit somme


directe des topologies des El, il faut et il suf$t qu'elle possède la propriété suivante :
pour qu'une application linéaire g de E dans un espace localement convexe G (resp.
une semi-norme p sur E) soit continue, il faut et il sufit que, pour tout t E 1, g o f ,
(resp. p o x ) soit continue dans El.
C'est un cas particulier de la prop. 5 de II, p. 29:
No 5 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES EVT 11.33

Compte tenu de la définition de la somme directe d'une famille d'espaces vectoriels


(A, II, p. 12, prop. 6), on peut encore dire que la topologie Y est la seule pour laquelle
l'application canonique g I+ ( g 0 f , ) soit une bijection

pour tout espace localement convexe G.

COROLLAIRE. - Les notations étant celles de la prop. 5 de I I , p. 29, supposons que E


soit somme des ga(Fa). Soient F l'espace somme directe topologique de la famille
(Fa)asA,ja :Fm+ F l'injection canonique, et soit g :F + E l'application linéaire telle
que g 0 ja = gapour tout a E A. S i N est le noyau de g , la bijection canonique F/N -+ E
associée à g est un isomorphisme topologique de F/N sur E muni de Y.
C'est un cas particulier de II, p. 30, cor. 2, compte tenu de II, p. 31, Exemple 1.

7. - L'injection canonique j :E
PROPOSITION n El est continue lorsqu'on munit E
+

de la topologie somme directe des topologies des El et n El de la topologie produit.


iel

1sl
Lorsque 1 est fini, cette application est un isomorphisme d'espaces vectoriels topolo-
giques.
La première assertion résulte de ce que les injections canoniques E, E, sont
-+ n
tel
continues pour tout K E 1. Si 1 est fini, j est l'application identique, et il suffit de
prouver que la topologie produit Y' est plus fine que la topologie somme directe Y.
Or, soit V un voisinage convexe de O pour Y ; chacun des V n El est un voisinage
convexe de O dans E, ; si n est le nombre d'éléments de 1, l'ensemble V contient donc
1
l'ensemble - C (V n E,), qui est un voisinage de O pour Y', d'où la proposition.
n"
Lorsque 1 est infini, si, pour toute partie finie J de 1, on note E, l'espace n E,, muni
isJ
de la topologie produit, E est limite inductive des EJ (identifiés à des sous-espaces de E).

PROPOSITION 8. - Pour tout i E 1, soit N, un sous-espace de El.


1
(i) La topologie induite sur N = N, par la topologie somme directe Y sur E est
1

identique à la somme directe des topologies des N,.


(ii) L'application canonique h de l'espace somme directe topologique des E,/N,
sur E/N (A, II, p. 14, formule (26)) est un isomorphisme d'espaces vectoriels topolo-
giques.
(i) Avec les notations introduites plus haut, considérons un point x = &x,
1

appartenant à N n r((V,)) ((1,) famille de nombres 2 O à support fini telle que


1 h, = 1, x, E V, pour tout t E 1). On a nécessairement, pour tout t E 1, l,xl E Nt, la
1

somme des N, étant directe ;donc, pour tout t tel que h, > O, on a aussi x, E N, n V, ,
et x appartient à l'enveloppe convexe T((N, n V,)), ce qui prouve (i).
EVT 11.34 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES §4

(ii) Soient f ; :E, -+ E, h, :E,/Nl -+ E/N, p, :El -+ E,/Nl et p :E -+ E/N les applica-
tions canoniques. On a hl op, = p o f ; pour tout t E 1, et la proposition résulte de II,
p. 30, cor. 2 et p. 31, Exemple 1.

COROLLAIRE
dans E.
1. - Si, pour tout t E 1, N, est fermé dans E, ,alors N = N, est fermé x
En effet, pour tout t E 1, la projection canoniquep, :E -+ E, est continue (II, p. 32,
prop. 6) ; par suite p l '(N,) est fermé dans E, donc il en est de même de l'intersection

COROLLAIRE 2. - Si chacun des E, est séparé, il en est de même de E, et chacun des E,


est fermé dans E.
Pour prouver la première assertion, il suffit d'appliquer le cor. 1 en prenant
N, = {O} pour tout i E 1 ; pour prouver la seconde, il suffit d'appliquer le cor. 1 en
prenant N, = El et N, = { O ) pour tout K # 1.

Nous montrerons au chap. III, p. 21, cor. 2 que si les El sont séparés et complets,
il en est de même de leur somme directe topologique E.

6. Limites inductives de suites d'espaces localement convexes


Dans ce no, nous allons considérer une suite croissante (Eh de sous-espaces vecto-
riels d'un espace vectoriel E, telle que E soit réunion des En ;nous supposerons chacun
des En muni d'une topologie localement convexe F n , telle que, pour tout n, la topo-
,
logie induite sur En par Fn+soit moins fine que F n , et nous munirons E de la topo-
logie localement convexe F limite inductive de la suite (Fn) (II, p. 31, Exemple II) ;
ces hypothèses et notations ne seront pas répétées dans ce no.
11 peut se faire que les Fnsoient toutes séparées sans que F le soit ; il peut se faire
aussi que pour tout couple d'entiers n, m tels que n < m, En soit fermé (pour Fm)
dans E,, sans que Ensoit fermé dans E pour F (II, p. 85, exerc. 26).

Lemme 1. - Soit 5 un jîltre de Cauchy sur E (pour F ) ; il existe un entier k tel que,
pour tout N E 5 et tout voisinage V de O dans E, Ek rencontre N + V.
Raisonnons par l'absurde; pour tout k, il existerait un voisinage convexe V,
de O et un ensemble M, E 8 tels que

(E, + V,) n M, = .
On peut évidemment supposer V,+, c V, pour tout k. Soit V l'enveloppe convexe
de U (E, n V,), qui est évidemment un voisinage de O pour F. On a V c V n+ Enpour
k
tout n :en effet, tout x E V s'écrit 1hixi où hi 3 0,
I i
hi = 1 et xi E Vi n Ei pour tout

i ; or, pour i < n, o n a x i E E , , donc 1h i x i ~ E net; pour i 3 n, o n a x i ~ V , , d o n c


i<n
NO 6 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES EVT 11.35

1 hixi
iàn
E V, puisque V, est convexe et contient O, et 1 hi ,< 1. On a par
i>n
suite
V + En c V, + En pour tout n. Cela étant, soit M E 5 un ensemble petit d'ordre V.
Il existe un entier m tel que E, n M soit non vide ;on en conclut que l'on a

comme 5 est un filtre, l'ensemble Mm rencontre M, donc Em + Vm, et nous avons


abouti a une contradiction, d'où le lemme.
PROPOSITION 9. - Supposons que, pour chaque entier n, la topologie induite sur Enpar
,
Y,+ soit identique à Y,. Dans ces conditions :
(i) Pour tout n, la topologie induite par Y sur En est identique à Y, ; si les Y, sont
séparées, Y est séparée.
(ii) Supposons que pour tout n, En soit fermé dans E n + , (pour Y,, ,). Alors, pour
tout n, En est fermé dans E (pour Y ) .
(iii) S i chacun des En est complet (pour Y,), alors E est complet pour Y.
(i) Pour établir la première assertion, il suffit de prouver que la topologie Y,'
induite par Y sur Enest plus fine que Y,. Pour cela, soit V, un voisinage convexe de O
dans En pour la topologie Y, ; nous allons construire une suite croissante (V,,,),, ,
telle que V, +, soit un voisinage convexe de O dans En+, pour Y, +, et que l'on ait
V,,, n En = V, pour tout indice p 2 1. Alors la réunion V de la suite croissante
(V,, ), sera un ensemble convexe tel que, pour tout indice k, V n E, soit un voisinage
de O pour Yk,donc V sera un voisinage de O pour Y, et comme V n En = V,, on
aura prouvé que Yi est plus fine que Y,.
Pour définir les V,,,, il suffit de procéder par récurrence sur p, en utilisant le
lemme suivant :
Lemme 2. - Soient F un espace localement convexe, M un sous-espace vectoriel de F ,
V un voisinage convexe de O dans M . Il existe alors un voisinage convexe W de O dans F
tel que W n M = V. En outre, si M est fermé dans F , alors, pour tout point x, E C M ,
il existe un voisinage convexe W , de O dans F tel que W , n M = V et x , $ W,.
En effet, il existe par hypothèse un voisinage convexe U de O dans F tel que l'on ait
U n M c V. L'enveloppe convexe W de U u V dans F est évidemment un voisinage
de O dans F ; montrons que W n M = V. En effet, tout point z E W est de la forme
+
h x (1 - h) y avec x E V, y E U, et O < h < 1 (II, p. 10, prop. 8) ; si z E M, on a
nécessairement y E M si h # 1, donc y E U n M c V, et par suite z E V ; la conclu-
sion subsiste évidemment encore si h = 1. Si M est fermé dans F, l'espace F/M est
séparé, donc il existe un voisinage convexe U , c U de O dans F tel que U, ne ren-
contre pas x, + M ; l'enveloppe convexe W , de U , u V répond alors aux conditions
de l'énoncé.
Pour achever de prouver (i), il suffit de remarquer que tout x E E appartient à un
En ; si x # O et si Y, est séparée, il y a un voisinage V, de O pour Y,,ne contenant pas
x , et nous venons de voir qu'il y a un voisinage V de O pour Y tel que V n En = V, ,
donc on a x $ V, ce qui prouve que Y est séparée.
EVT 11.36 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES §4

(ii) Soit x E E - En ; il existe m > n tel que x E E,, donc, comme En est fermé
dans E, pour Fm (en vertu de l'hypothèse que Fn+ induit Fnsur Enpour tout n), il
existe Fm +
un voisinage convexe V, de 0 dans E, tel que ( x V,) n En = 0.
Or, on a vu dans (i) qu'il existe un voisinage convexe V de O pour tel que l'on ait
V n E, = V,; o n a par suite ( x + V) n E, = x + V,, donc ( x + V) n En = 0,
ce qui démontre (ii).
(iii) Il résulte du lemme 1 que si 5 est un filtre de Cauchy minimal pour F(TG, II,
p. 14), il existe un indice k tel que la trace de 5 sur E, soit un filtre 5, ;ce dernier est
un filtre de Cauchy pour Fkd'après (i), et par suite 5, converge dans E, par hypo-
thèse ;mais comme le filtre sur E engendré par 5, est plus fin que 5 , 5 admet un point
adhérent pour F,et par suite converge pour F.

Lorsque pour tout n la topologie induite sur Enpar Fn+ , ,on dit que
est égale à Fn
F est la limite inductive stricte de la suite (FJ, et que l'espace E, muni de Y, est limite
inductive stricte de la suite des espaces localement convexes En.
Remarques. - 1 ) Supposons que E soit réunion d'une famille filtrante croissante non
dénombrable de sous-espaces (E,),,, ,chaque E, étant muni d'une topologie localement
convexe Fatelle que, pour E, c Ep, !a topologie induite sur E, par YBsoit égale à 9,.
Il peut se faire alors que la topologie induite sur tout E, par la topologie Y soit égale à
Fm, et que les E, soient séparés et complets, sans que E soit complet pour 9 (INT, III,
2e éd., 9 1, exerc. 2).
2) Soit F un espace localement convexe, réunion d'une suite croissante (F,,) de sous-

2 espaces vectoriels, et pour chaque indice n, soit 9 " la topologie induite sur F, par la
topologie Y de F. On se gardera de croire qu'en général Y soit égale à la limite inductive
des Y".
3) Supposons que E soit limite inductive stricte de la suite (E,,) ; si F est un sous-
espace vectoriel fermé de E (pour Y), il peut se faire que la limite inductive stricte des
topologies induites par les Y,, sur F n En soit strictement plus fine que la topologie
induite par (IV, p. 64, exerc. 10).
PROPOSITION 10. - Soient E, F deux espaces localement convexes. On suppose que :
1 ) Il existe une famille (E,) d'espaces de Fréchet et pour chaque cr une application
linéaire g, :E, + E, telles que la topologie de E soit la topologie localement convexe
Jinale pour la famille (g,).
2 ) 11 existe une suite (Fm)d'espaces de Fréchet, et pour chaque n une injection linéaire
contkue jn:Fn + F telles que F = U n
jn(Fn).
Alors toute application linéaire u de E dans F dont le graphe est fermé dans E x F
est continue.
Pour prouver que u est continue, il suffit de voir que pour tout cc, u o g, :E, + F
est continue (II, p. 29, prop. 5). Or, le graphe de u o g, est l'image réciproque du
graphe de u par l'application continue g, x 1, :E, x F +"E x F, donc est fermé
par hypothèse dans E, x F. On peut ainsi se borner au cas où E lui-même est un
espace de Fréchet. Mais alors la proposition est un cas particulier de 1, p. 20, prop. 1.

COROLLAIRE. - Les hypothèses sur E et F étant les mêmes que dans la prop. 10, et E

étant supposé séparé, toute application continue surjective v de F dans E est un mor-
phisme strict.
No 7 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES EVT 11.37

Soit en effet N le noyau de v, et posons Nn = jnP1(N); alors l'application


j,' :Fn/Nn+ F/N déduite de jn par passage aux quotients est injective et continue,
Fn/Nnest un espace de Fréchet (puisque Nn est fermé), et FIN est réunion des images
des j,'. Par hypothèse, dans la factorisation canonique v :F + FJN 3 E, w est une
application linéaire bijective et continue, dont le graphe dans (FIN) x E est donc
fermé (TG, 1, p. 53, cor. 2 de la prop. 2). En vertu des remarques du début et de la
prop. 10, l'application réciproque u de w est donc continue, ce qui prouve le corollaire.
* La prop. 10 et son corollaire s'appliqueront en particulier lorsque E est un espace
bornologique (III, p. 12) complet, et F une limite inductive d'une suite d'espaces de
Fréchet. +.

7. Relèvements dans les espaces de Fréchet


Nous allons préciser dans le cas des espaces localement convexes la prop. 2 de
TG, IX, p. 24.

PROPOSITION 11. - Soit E un espace localement convexe métrisable. Il existe dans E


une distance invariante par translation, déjinissant la topologie de E, et pour laquelle les
boules ouvertes soient convexes.
Soit (pn)neNune suite de semi-normes définissant la topologie de E. Soit dn l'écart
sur E défini par dn(x,y ) = inf(pn(x- y), lln) pour x, y dans E ; il est invariant par
translation. Pour tout entier n 3 O et tout nombre réel R > O, soit B , , l'ensemble
des x E E tels que dn(x,O) < R. Si R 3 lin, on a B,,, = E, et dans le cas contraire,
B , , se compose des x E E tels que pn(x) < R ; dans tous les cas, l'ensemble B,,, est
convexe.
Pour x , y dans E, posons d ( x , y) = sup dn(x,y). On voit aussitôt que d est une
neN
distance invariante par translation sur E, définissant sa topologie. Soient x, E E et
R 3 O ; la boule ouverte de centre x, et de rayon R (pour la distance d ) est égale à
n ( x , + B,,,), donc elle est convexe.
EN

PROPOSITION 12. - Soient E et F des espaces de Fréchet et u une application linéaire


continue de E sur F. Il existe une section continue, non nécessairement linéaire, de u.
Soit dune distance sur E, définissant la topologie de E, invariante par translation,
et dont les boules ouvertes soient convexes (prop. 11). Étant donnés y et y' dans F,
soit 6(y, y') la distance des deux ensembles fermés u - ' ( ~ et
) u-'(y') dans E. Comme u
est un morphisme strict (1, p. 17, th. 1), la remarque de TG, IX, p. 27 montre que 6
est une distance sur F, définissant la topologie de F. Nous allons construire par
récurrence une suite (s,),,, d'applications continues de F dans E satisfaisant aux
inégalités suivantes pour tout y E F :
EVT 11.38 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 44

Supposons que l'on ait n = O, ou bien n 1 mais que s,-, soit déjà construite.
Soit y, E F ; comme u est surjective, l'ensemble u-'(y,) est non vide et, pour n 1,
on ad(u-'(y,), s,- ,(y,)) < 2-"+' d'après l'hypothèse de récurrence. Il existe donc
un point x , de E tel que u(x,) = y, et que, pour n 3 1, d(x,, s,-,(y,)) < 2-"+'.
Comme l'application s,-, est continue, l'ensemble des points y de F satisfaisant aux
inégalités 6 ( y , y,) < 2-" et d(x,, s,- ,(y)) < 2-"+ est un voisinage ouvert de y,. 11
existe donc un recouvrement ouvert (Vi),, de F, et des applications constantes s,,~
de F dans E qui satisfont dans V i aux inégalités (2) et (3) où l'on remplace s, par s,,~.
Comme l'espace F est métrisable, il existe une .partition continue de l'unité (&,,
localement finie et subordonnée au recouvrement (Vi)i,, ( T G , IX, p. 51, prop. 6 et
1
p. 46, prop. 3). Pour tout y E F, posons s,(y) = f,(y). snfi(y).L'application s, de F
id
dans E est continue ; comme les boules ouvertes sont convexes dans E et dans F,
l'application s, satisfait aux inégalités (2) et (3) pour tout y E F.
Les applications s, : F -+ E forment une suite de Cauchy pour la convergence
uniforme d'après l'inégalité (3). Comme E est complet, la suite (s,),,,, converge
uniformément vers une application continue s :F -+ E ( T G , X, p. 9 ) ; la formule (2)
montre que u 0 s est l'application identique de F, donc s est une section continue de u.

COROLLAIRE. - Si L est une partie compacte de F , il existe une partie compacte K de

E telle que u(K) = L.


Il suffit de poser K = s(L), où s est une section continue de u.

Remarques. - 1 ) Le corollaire de la prop. 12 peut aussi se déduire du th. 1 de 1,


p. 17 et de la prop. 18 de T G , IX, p. 22.
2) Conservons les notations de la prop. 12. Soitp une semi-norme continue sur E ;
pour tout y E F, posons q(y) = inf p(x), de sorte que q est une semi-norme continue
U(X) =y
sur F (II, p. 4). Soit <p une application semi-continue inférieurement de F dans
l'intervalle )O, + co( de R. Montrons qu'il existe une section continue s de u telle
que p o s < q + <p.
Soient s, une section continue de u (prop. 12) et N le noyau de u. Soit y, E F ; il
existe 2 , E N tel que p(s,(y,) + z,) < q(y,) + <p(y,). Il existe un voisinage ouvert
W de y, dans F tel que p(s,(y) + +
z,) < q ( y ) q ( y ) pour tout y E W . Par suite,
il existe un recouvrement ouvert (W,),, de F et des applications constantes ti :F -+ N
+
telles quep(s,(y) + ti(y)) < q(y) <p(y)pour tout y E W i . Comme F est métrisable,
il existe une partition continue localement finie de l'unité subordonnée au recouvre-
ment (Wi)i,i, soit (gi)i,I (TG, IX, p. 51, prop. 6 et p. 46, prop. 3). L'application s de F
dans E définie par 4 y ) = s,(y) + gi(y).ti(y)répond aux conditions exigées.
id
SÉPARATION DES ENSEMBLES CONVEXES EVT 11.39

fi 5. SÉPARATION DES ENSEMBLES CONVEXES

1. Le théorème de Hahn-Banach (forme géométrique)

THÉORÈME 1 (Hahn-Banach). - Soient E un espace vectoriel topologique, A un


ensemble ouvert convexe non vide dans E, M une variété linéaire non vide ne rencontrant
pas A. Il existe alors un hyperplan fermé H contenant M et ne rencontrant pas A.
Par translation on peut se ramener au cas où O E A, de sorte que A est absorbant.
Soit p la jauge de l'ensemble ouvert convexe absorbant A ( I I , p. 22), de sorte que A
est l'ensemble des x E E tels quep(x) < 1. Soit d'autre part V le sous-espace vectoriel
de E engendré par M ; M est donc un hyperplan dans V ne passant pas par O, et il y a
par suite une forme linéaire et une seule f sur V telle que M soit l'ensemble des y E V
tels que f ( y ) = 1. L'hypothèse M n A = entraîne donc que pour tout y E V
tel que f ( y ) = 1, on a p(y) 2 1 ; comme f et p sont positivement homogènes, on a
donc f ( y ) < p(y) pour tout y E V tel que f ( y ) > O ; comme de plus p(y) 3 O
pour tout y E V, on voit finalement que l'on a f (-Y) < p(y) pour tout y E V. En vertu
de la forme analytique du th. de Hahn-Banach (II, p. 24, th. 1), il existe une forme
linéaire h sur E prolongeant f et telle que, pour tout x E E, on ait h(x) < p(x). Soit
alors H l'hyperplan dans E, d'équation h(x) = 1. Il est clair que H n V = M et que
H n A = 0. D'autre part, le complémentaire de H dans E contient un ensemble
ouvert non vide A, donc H est fermé dans E (1, p. 11, corollaire).
C.Q.F.D.

Remarques. - 1 ) Lorsque O E M, le th. 1 peut encore s'énoncer de la façon sui-


vante :il existe une forme linéaire g continue danv E, telle que g(x) = O dans M et
g(x) > O dans A ( I I , p. 9, prop. 4).

2) Si I'on applique le th. 1 au cas où E est muni de la topologie localement convexe


la plus fine (II, p. 27, Exemple 2), et si pour simplifier on suppose que O E A, on obtient
le résultat suivant (où en apparence il n'intervient plus de topologie) :dans un espace
vectoriel réel E, si A est un ensemble convexe absorbant, et M une variété linéaire non
vide ne rencontrant pas A, alors il existe un hyperplan H contenant M et tel que A soit
d'un même côté de H. Ce résultat n'est pas valable pour un ensemble convexe A quel-
conque (II, p. 69, exerc. 5).

2. Séparation des ensembles convexes dans un espace vectoriel topologique

DÉFINITION1. - Deux parties non vides A, B d'un espace vectoriel topologique réel E
sont dites séparéespar un hyperplan fermé H , si A est contenu dans un des demi-espaces
,fermés déterminés par H, et B dans l'autre demi-espace fermé.

DÉFINITION2. - Deux parties non vides A, B d'un espace vectoriel topologique réel E
sont dites strictement séparées par un hyperplan fermé H , si A est contenu dans un des
demi-espaces ouverts déterminés par H , et B dans l'autre demi-espace ouvert.
EVT 11.40 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 45

PROPOSITION 1. - Dans un espace vectoriel topologique réel E, soient A un ensemble


ouvert convexe non vide, et B un ensemble convexe non vide ne rencontrant pas A ;
il existe alors un hyperplan fermé H séparant A et B.
En effet, l'ensemble C = A - B est ouvert, convexe (II, p. 10, prop. 7 ) et non
vide, et l'on a O # C. En vertu du th. 1 de II, p. 39, il existe donc une forme linéaire
continue f # O sur E, telle que f (z) > O dans C. Alors, pour tout x E A et tout
y E B, on a f ( x ) > f ( y ) .Posons a = inf f ( x ) ;a est fini, et l'on a f ( x ) 2 a pour tout
xsA
x E A et f ( y ) < a pour tout y E B ;l'hyperplan fermé H d'équation f (2) = a sépare
donc A et B.
Remarques. - 1 ) L'hyperplan H ne rencontre pas A (II, p, 16, prop. 17) ; si A et B sont
deux ensembles convexes ouverts non vides sans point commun, il existe donc un hyper-
plan fermé qui sépare strictement A et B.
2) Par contre, lorsque B n'est pas ouvert, il n'existe pas nécessairement d'hyperplan
fermé séparant strictement A et B, même si E est de dimension finie, et si A et B ne se
rencontrent pas (II, p. 83, exerc. 12).

DÉFINITION 3. - Dans un espace vectoriel E, on appelle hyperplan d'appui d'une


partie A de E, un hyperplan H contenant au moins un point de A et tel que tous les
points de A soient d'un même côté de H .
Soit f une forme linéaire # O sur E ; dire que l'hyperplan d'équation f ( x ) = a
est un hyperplan d'appui de A signifie que a est le plus petit élément, ou le plus grand
élément, de l'ensemble f (A) c R. Autrement dit, pour qu'il existe un hyperplan
d'appui de A parallèle a l'hyperplan d'équation f ( x ) = O, il faut et il suffit que l'une
des bornes de l'ensemble f (A) soit finie et appartienne à f (A).

PROPOSITION 2. - Soient E un espace vectoriel topologique, A un ensemble compact


non vide dans E. Pour tout hyperplan fermé H dans E, il existe un hyperplan d'appui
de A parallèle a H.
En effet, si f ( x ) = y est une équation de H, où f est une forme linéaire continue
dans E, la restriction de f a A est continue, donc est bornée et atteint ses bornes
dans A (TG, IV, p. 27, th. 1).
Cette démonstration prouve qu'il existe un ou deux hyperplans d'appui de A paral-
lèles à H, le premier cas ne pouvant se présenter que si A est contenu tout entier dans un
hyperplan parallèle à H.

PROPOSITION 3. - Dans un espace vectoriel topologique E, soit A un ensemble


convexe fermé d'intérieur non vide. Tout hyperplan d'appui de A est fermé, et tout
point frontière de A appartient a un hyperplan d'appui de A au moins.
Tout hyperplan d'appui de A est fermé, puisque tous les points de A sont d'un
même côté d'un tel hyperplan (II, p. 16, prop. 17). D'autre part, s i x , e$ point fron-
tière de A, x, n'appartient pas a l'ensemble convexe ouvert non vide A ; d'après le O

th. 1 de II, p. 39, il existe un hyperplan H passant par x, et ne rencontrant pas A.


A
Comme A est l'adhérence de (II, p. 15, cor. 1 de la prop. 16), il résulte de la prop. 17
de II, p. 16 que H est un hyperplan d'appui de A.
3. Séparation des ensembles convexes dans un espace localement convexe

PROPOSITION 4. - Soient E un espace localement convexe, A un ensemble convexe


fermé non vide dans E, K un ensemble convexe compact non vide dans E, ne rencontrant
pas A. II existe alors un hyperplan fermé H qui sépare strictement A et K .
En effet, il existe un voisinage ouvert convexe V de O dans E tel que A V et +
K + V ne se rencontrent pas (TG, II, p. 31, prop. 4). Comme A + V et K + V
sont ouverts et convexes dans E, la prop. 1 de II, p. 40 montre qu'il existe un hyper-
+
plan fermé H séparant strictement A V et K +
V, et a fortiori A et K.

Remarque. - Si A et B sont deux ensembles convexes fermés non vides sans point
commun dans un espace localement convexe séparé E, il existe un hyperplan fermé qui
les sépare lorsque E est de dimension finie (II, p. 83, exerc. 13) ; mais cette conclusion
n'est plus nécessairement exacte lorsque E est de dimension infinie (II, p. 83, exerc. 10
et 11).

COROLLAIRE 1. - Dans un espace localement convexe, tout ensemble convexe fermé


A est I'intersection des demi-espacesfermés qui le contiennent.
En effet, pour tout point x 9 A, il existe, d'après la prop. 4, un hyperplan fermé
séparant strictement x et A.

COROLLAIRE 2. - Dans un espace localement convexe séparé, tout ensemble convexe


compact A est I'intersection des demi-espaces fermés qui le contiennent et qui sont
déterminés par les hyperplans d'appui de A.
En effet, soit xo $ A ; ( x , ) est fermé, donc il existe un hyperplan fermé H séparant
strictement xo et A (prop. 4) ; soit f ( x ) = a une équation de H (f forme linéaire
continue), et supposons que f ( x ) > a pour tout x E A. Si l'on pose y =' inf f (x),
XE A

le demi-espace défini par f ( x ) 2 y contient A, est déterminé par l'hyperplan d'appui


d'équation f ( x ) = y, et ne contient pas xo ; d'où le corollaire.

Dans un espace localement convexe, un ensemble convexe fermé, non compact et


n'ayant pas de point intérieur, peut n'avoir aucun hyperplan d'appui fermé (II, p. 91,
exerc. 18 ; cf. aussi V, p. 71, exerc. Il).

COROLLAIRE 3. - Dans un espace localement convexe, l'adhérence de toute variété


linéaire M est I'intersection des hyperplans fermés qui contiennent M .
-En effet, pour tout x 4 M,soit H un hyperplan fermé séparant strictement x et M ;
M est donc parallèle à H ; I'hyperplan fermé Hl contenant M et parallèle a H ne
contient pas x, d'où le corollaire.

COROLLAIRE 4. - Soit C un ensemble convexe fermé dans un espace localement


convexe E. Pour qu'une partie A de E soit contenue dans C, il faut et il sufjt que,
pour toute fonction numérique afjne continue u dans E telle que u(x) 3 O pour tout x
dans C, on ait u(y) 3 O pour tout y dans A.
EVT 11.42 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 55
La condition est évidemment nécessaire. Montrons inversement qu'elle est suffi-
sante ; si un point x E A n'est pas contenu dans C, il existe un hyperplan fermé
d'équation f (z) = a séparant strictement x et C ; si l'on suppose par exemple que
f ( x ) < a, la fonction affine continue u = f - a contredit l'hypothèse.

COROLLAIRE 5. - Dans un espace localement convexe E, l'adhérence de tout cône


convexe C de sommet O est l'intersection de demi-espaces fermés contenant C déter-
minés par des hyperplans fermés passant par 0.
En effet, C est un cône convexe de sommet O (II, p. 14, prop. 14). Pour tout x 4 C,
il existe un hyperplan fermé H séparant strictement x et C (prop. 4). Il suffit main-
tenant d'appliquer le lemme suivant :

Lemme 1. - Si un cône A de sommet O est contenu dans un demi-espace ouvert déter-


miné par un hyperplan H, il est contenu dans un demi-espace fermé déterminé par
I'hyperplan Ho parallèle a H et passant par 0.
En effet, soit f (z) = a avec a < O une équation de II, de sorte que f ( z ) = O est
l'équation de Ho. S'il existait un z E A tel que f ( z ) < O, il existerait un h > 0,
tel que f(hz) = cl, et comme hz E A, cela contredirait l'hypothèse.

4. Approximation des fonctions convexes

PROPOSIT~ON 5. - Soient X un ensemble convexe fermé dans un espace localement


convexe. Alors toute fonction convexe semi-continue inférieurement f dans X est
l'enveloppe supérieure d'une famille de fonctions qui sont des restrictions à X de
fonctions linéaires affines continues dans E.
En effet, l'ensemble A c E x R des points ( x , t ) tels que x E X et t 2 f ( x ) est
convexe (II, p. 18, prop. 19) et fermé, puisque la fonction ( x , t ) H f ( x ) - t est semi-
continue inférieurement. Soit alors x un point quelconque de X, et soit a E R tel que
a < ,f(x). En vertu du cor. 1 de II, p. 41, il existe dans E x R un hyperplan fermé
H contenant ( x , a) et ne rencontrant pas A. Toute forme linéaire continue sur E x R
étant de la forme
(z, t ) H U ( Z ) + kt ,
où h E R et u est une forme linéaire continue dans E, H a une équation de la forme
+
u(z) kt = a, et comme H passe par ( x , a), on a a = u(x) + ha. On ne peut avoir
h = 0, car H aurait pour équation u(z - x ) = O, ce qui est absurde puisque le point
( x , f ( x ) )E A n'appartient pas à H. En divisant au besoin par - h, on peut donc
supposer que H a pour équation t - a = u(z - x). Comme f ( x ) - a > O, on a
+
donc f (2) > u(z - x ) a pour tout z E X, ce qui prouve le corollaire.

Remarques. -- 1 ) Il résulte de la prop. 5 que f est I'enveloppe supérieure d'une famille


filtrante croissante de fonctions qui sont des restrictions à X de fonctions convexes
continues dans E.
2) Supposons de plus que X soit un cône (convexe fermé) de sommet O et que f soit
positivement homogène. Alors f est l'enveloppe supérieure d'une famille de fonctions
No 1 TOPOLOGIES FAIBLES EVT 11.43

qui sont des restrictions à X de formes linéaires continues dans E. En effet, soit (u,) une
famille de fonctions linéaires affines continues dans E dont les restrictions à X ont pour
enveloppe supérieure f . Posons u, = v, + h,, où h, E R, et où v, est une forme linéaire
continue dans E. On a h, = u,(O) < f(0) = O. D'autre part, si x E X, on a, pour
tout p > 0,

donc u, < v, < f dans X , de sorte que f est l'enveloppe supérieure des v,.
3) La restriction à X d'une fonction affine continue dans E est une fonction affine
(i.e. à la fois concave et convexe (II, p. 18)) dans X ; mais il peut exister des fonctions
continues affines dans un ensemble compact convexe X c E, qui ne sont pas des res-
trictions à X de fonctions affines continues dans E (II, p. 83, exerc. 11, c)). Toutefois :

PROPOSITION 6. - Soient E un espace localement convexe séparé, X un ensemble


convexe compact dans E, f une fonction affine semi-continue supérieurement dans X .
Soit L l'ensemble des restrictions à X des fonctions affines continues dans E ; I'en-
semble L' des h E L, telles que l'on ait h(x) > f (x) pour tout x E X est alors$ltrant
décroissant, et son enveloppe inférieure est égale à f .
On peut se limiter au cas où X est non vide. Soient u, v deux éléments de L tels que
U ( X )> f ( x )et v(x) > f ( x )pour tout x E X, et soit b une constante qui majore u et u.
Soit U (resp. V) l'ensemble convexe compact des points (x, t ) de X x R tels que
u(x) < t < b (resp. v(x) < t < b), et soit F l'ensemble des ( x , t ) E X x R tels que
t d f ( x ) ; F est convexe et fermé dam X x R. L'enveloppe convexe K de U u V
ne rencontre pas F, car U u V est contenu dans l'ensemble des (x, t ) E X x R tels que
f ( x ) < t, ensemble qui est convexe et ne rencontre pas F. Comme K est compact
(II, p. 14, prop. 15), on peut séparer strictement F et K par un hyperplan fermé H
de E x R. Pour tout x E X, H sépare strictement les points ( x , f (x)) et (x, b), donc
rencontre la droite { x ) x R en un seul point w(x) ; par suite H est le graphe d'une
fonction affine continue dont la restriction w à X appartient à L, minore u et ti et
vérifie l'inégalité w(x) > f (x) pour tout x E X. Ceci prouve que l'ensemble L' est
filtrant décroissant. La prop. 5 de II, p. 42, appliquée a - .f, prouve que f est I'enve-
loppe inférieure de L'.

COROLLAIRE. - Soit f une fonction affine continue dans X ; il existe alors une suite

(h,) d'éléments de L qui converge uniformément vers f dans X .


En effet, la prop. 6 et le th. de Dini (TG, X, p. 34, th. 1) montrent que pour tout n
il existe h, E L telle que f d h, < f + lln.

8 6. TOPOLOGIES FAIBLES

1. Espaces vectoriels en dualité

Soient F et G deux espaces vectoriels réels, ( x , y) t-+ B(x, y ) une forme bilinéaire
sur F x G. On dit que la forme bilinéaire B met les espaces vectoriels F et G en
dualité, ou que F et G sont en dualité (relativement à B). Rappelons que l'on dit que
EVT 11.44 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 96

x E F et y E G sont orthogonaux (pour la dualité définie par B) si B(x, y) = O ; on dit


qu'une partie M de F et une partie N de G sont orthogonales si tout x E M est ortho-
gonal à tout y E N (A, IX, 9 1, no 2).
On dit que la dualité définie par B est séparante en F (resp. en G ) si elle vérifie la
condition suivante :
(D,) Quel que soit x # O dans F, il existe un y E G tel que B(x, y) # 0.
(resp.
(D,,) Quel que soit y # O dans G, il existe un x E F tel que B(x, y) # 0.)
On dit que la dualité définie par B est séparante si elle est à la fois séparante en F
et en G. Pour qu'il en soit ainsi, il faut et il suffit que la forme bilinéaire B soit sépa-
rante au sens de A, IX, 5 1, no 1. De manière plus précise, on a le résultat suivant :

PROPOSITION 1. - Soient F , G deux espaces vectoriels réels, B une forme bilinéaire


sur F x G . Soient

les applications linéaires de G dans le dual F* de F, et de F dans le dual G* de G ,


associées respectivement à droite et à gauche à B (A,IX, § 1, no 1). Pour que B mette F
et G en dualité séparante en G (resp. en F), il faut et il sufjit que dB(resp. sB)soit injec-
tive.

Lorsque F et G sont mis en dualité séparante par B, on identijiera souvent F (resp.


G ) à un sous-espace de G* (resp. F*) au moyen de sB (resp. dB). Lorsqu'on considé-
rera F (resp. G) comme sous-espace de G* (resp. F*) sans spéciiïer de quelle manière
est faite l'identification, il s'agira toujours des identifications précédentes ; la forme
bilinéaire B est alors identifiée à la restriction à F x G de la forme bilinéaire cano-
nique
(x*, x ) H ( X , x * ) (resp. ( x , x*) H ( x , X* )) .

Exemples. - 1) Soient E un espace vectoriel, E* son dual. La forme bilinéaire Cano-


nique ( x , x*) H ( x , x * ) sur E x E* (A, II, p. 41) met E et E* en dualité séparante :
en effet, (DI,)est vérifiée par définition de la relation x* # O, et on sait d'autre part
que pour tout x # O dans E, il existe une forme linéaire x* E E* telle que ( x, x* ) # O
(A, II, p. 103, th. 6), ce qui prouve (Dl) ; l'identification de E à un sous-espace de E**
se fait ici par l'application canonique c, (loc. cit.).
Lorsque E est de dimension jinie, le seul sous-espace G de E* qui soit en dualité
séparante avec E pour la restriction à E x G de la forme bilinéaire canonique, est
l'espace E* lui-même :en effet, E étant alors canoniquement identifié à E** (loc. cit.),
si l'on avait G # E*, il existerait a # O dans E tel que ( a , x* ) = O pour tout x* E G
(A, II, p. 104, th. 7), contrairement à l'hypothèse.
2) Lorsque E est un espace vectoriel de dimension injinie, E' un sousespace
vectoriel de E*, la dualité entre E et E' définie par la restriction à E x E' de la forme
No 2 TOPOLOGIES FAIBLES EVT 11.45

bilinéaire canonique est toujours séparante en E' ;elle peut être séparante en E même
si E' # E*. L'exemple le plus important correspond au cas où E est un espace vecto-
riel topologique :

DÉFINITION 1. - On appelle dual d'un espace vectoriel topologique E le sous-espace


E' du dual E* de l'espace vectoriel E, constitué par les formes linéaires continues sur E .
Lorsque E est un espace localement convexe séparé, la dualité entre E et son dual Et
est séparante ;il résulte en effet du th. de Hahn-Banach (II, p. 26, cor. 1) que pour tout
x # O dans E, il existe x' E E' tel que ( x , x ' ) # O.

Remarques. - 1) Lorsque E est un espace vectoriel topologique, le dual E* de l'espace


vectoriel E sera parfois appelé le dual algébrique de E pour éviter des confusions. On
notera d'ailleurs que E* est le dual de l'espace vectoriel topologique obtenu en munis-
sant E de la topologie localement convexe la plus $ne (II, p. 27, Exemple 2).
2) Le dual E' d'un espace vectoriel topologique n'est pas lui-même muni d'une topo-
logie, à moins que cela n'ait été expressément mentionné.
3) Si F et G c F* sont en dualité séparante pour la forme bilinéaire canonique, il
en est de même de F et G , pour tout sous-espace G, de F* tel que G c G,.

2. Topologies faibles

DÉFINITION 2. - Soient F, G deux espaces vectoriels mis en dualité par une forme
bilinéaire B. On appelle topologie faible sur F définie par la dualité entre F et G , et
l'on note o(F, G ) , la topologie la moins fine sur F rendant continues toutes les formes
linéaires B ( . ,y ) :x H B(x, y) lorsque y parcourt G .
On définit de la même manière la topologie faible o(G, F) sur G , en permutant
dans la déf. 1 les rôles de F et de G ; cette possibilité d'échanger F et G s'applique
à tous les résultats et définitions qui vont suivre dans ce paragraphe.
On emploiera parfois l'adjectif « faible » et l'adverbe a faiblement » pour désigner
des propriétés relatives à une topologie faible o(F, G), lorsqu'il ne pourra en résulter
de confusions. On parlera par exemple de « convergence faible D, de « fonction faible-
ment continue », etc.

Lorsque G c F*, il est entendu que la notation o(F, G ) désignera toujours la


topologie faible définie par la dualité correspondant à la restriction à F x G de la
forme bilinéaire canonique ( x , x*) H ( x , x* ).
Sans hypothèse supplémentaire sur F et G , on écrit souvent ( x , y ) la valeur
B(x, y ) de la forme bilinéaire B en ( x , y) si aucune confusion n'en résulte ; nous
adopterons cette écriture dans le reste de ce paragraphe.
Un espace vectoriel F muni d'une topologie faible o(F, G ) sera appelé espace
faible.
Une topologie faible o(F, G ) est localement convexe (II, p. 29, prop. 4) ; de façon
précise, c'est l'image réciproque de la topologie produit de RG par l'application
linéaire <p :x H ( ( x , y)),,sGde F dans RG. Elle est définie par l'ensemble des semi-
normes x H [ ( x , y ) l lorsque y parcourt G (II, p. 5). Pour tout a > O et toute
EVT 11.46 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 56
famille finie (y,), de points de G, soit W(y,, ..., y, ; cc) l'ensemble des x E F
tels que ( ( x ,y, ) 1 < a pour 1 < i < n ; ces ensembles (pour a, n et les yi arbitraires)
forment un système fondamental de voisinages de O pour o(F, G). On notera que
W(y, , ..., y, ; a) contient le sous-espace vectoriel de F, de codimension Jinie, défini
par les équations ( x , y,) = O pour 1 < i < n.

PROPOSITION 2. -Pour que la topologie faible o(F, G) soit séparée, il .faut et il sufJit
que la dualité entre F et G soit séparante en F.
C'est un cas particulier de II, p. 4, prop. 2.

PROPOSITION 3. - Soient F , G deux espaces vectoriels réels en dualité. Toute forme


linéaire sur F, continue pour o(F, G), peut s'écrire x H ( x , y ) pour un .y E G. L'élé-
ment y E G est unique lorsque la dualité est séparante en G.
En effet, dire qu'une forme linéaire f sur F est continue pour o(F, G) signifie qu'il
existe un nombre fini de points y, E G (1 < i < n) tels que l'on ait, pour tout x dans F,
1 f (x)l ,< sup l ( x , y,)/ (II, p. 7, prop. 5). Les n relations ( x , y , ) = O (1 < i < n)
l<iQn
entraînent donc f ( x ) = O, et par suite (A, II, p. 104, cor. l), il existe une combinaison
n
linéaire y = 2 19,telle que f ( x ) = ( x , y ) pour tout x E F. L'unicité résulte de

En d'autres termes, lorsque la dualité est séparante en G et que F est muni de la


topologie o(F, G), on peut identiJier canoniquement G au dual de F pour cette topo-
logie (II, p. 45, déf. 1).

COROLLAIRE 1. - Pour qu'une famille (a,) de points de F soit totale pour la topologie
o(F, G), il faut et il sufjt que, pour tout y # O dans G, il existe un indice 1 tel que
<a,, Y ) # 0.
Cela exprime en effet, compte tenu de la prop. 3 et de 1, p. 13, th. 1, qu'aucun
hyperplan fermé pour o(F, G) ne contient tous les a , ; le corollaire résulte donc
du cor. 3 de II, p. 41.

COROLLAIRE 2. - Pour qu'une famille (a,) de points de F soit topologiquement libre


pour la topologie o(F, G), il faut et il suffit que, pour tout indice t , il existe un élé-
ment b, E G tel que l'on ait :

(a,, b,) +0
(a,, 6 , ) = O pour tout K # t .
Cela exprime en effet que, pour tout t, il existe un hyperplan fermé pour o(F, G),
contenant les a, d'indice K # t et ne contenant pas a,.

COROLLAIRE 3. - Soient G , , G , deux sous-espaces vectoriels de F*, en dualité avec


F (pour la restriction de la forme bilinéaire canonique). Pour que o(F, G,) soit plus
fine que o(F, G,), il faut et il sufJit que G , c G,.
No 3 TOPOLOGIES FAIBLES EVT 11.47

La condition est évidemment suffisante ; d'autre part, si o(F, G,) est plus fine que
o(F, G,), toute forme linéaire continue pour o(F, G,) est continue pour o(F, G,),
donc G, c G, en vertu de la prop. 3.

COROLLAIRE 4. - Soient F un espace vectoriel, G un sous-espace vectoriel du dual F*.


Pour que F et G soient en dualité séparante (pour la forme bilinéaire canonique), il
faut et ilsufJit que G soit dense dans F*pour la topologie o(F*, F).
C'est une conséquence immédiate du cor. 1.

3. Ensembles polaires et sous-espaces orthogonaux

DÉFINITION2. - Soient F et G deux espaces vectoriels (réels) en dualité. Pour toute


partie M de F, on appelle polaire de M dans G l'ensemble des y E G tels que l'on ait
( x,y ) 3 - 1 pour tout x E M. (Pour les espaces vectoriels complexes, cf. II, p. 68.)
Si G, ,G, sont deux sous-espaces de F* tels que G, c G, , le polaire de M dans G,
est l'intersection de G, et du polaire de M dans G,.
Lorsque aucune confusion n'est a craindre, on désigne I'ensemble polaire dans G
d'une partie M de F par la notation Mo. On définit bien entendu de la même manière
l'ensemble polaire dans F d'une partie de G.
11 est clair que pour tout scalaire h # O et tout M c F, on a (AM)" = h-'Mo. La
relation M c N c F entraîne Noc Mo ; si N absorbe M, Mo absorbe No ; pour
toute famille (MM)de parties de F, l'ensemble polaire de U Ma est l'intersection des
a
ensembles polaires ME. Comme, pour y E Mo, les demi-espaces fermés définis par les
relations ( x , y ) 3 - 1 contiennent O et M, on voit que si Ml est l'enveloppe convexe
de M u { O ) , on a M; = Mo.
Il est clair que l'on a M c Mo".On en conclut que

autrement dit Mo"" = Mo (cf E, III, p. 7, prop. 2).


Si M est une partie symétrique de F, Mo est une partie symétrique de G ; Mo est
aussi dans ce cas l'ensemble des y E G tels que I(x, y ) / a 1 pour tout x E M.

PROPOSITION 4. -- (i) Pour toute partie M de F, l'ensemble polaire Mo contient O


et c'est un ensemble convexe, fermé dans G pour la topologie o(G, F).
(ii) Si M est un cône de sommet O, Mo est un cône de sommet O, et c'est aussi
l'ensemble des y E G tels que (x, y ) > O pour tout x E M .
(iii) S i M est un sous-espace vectoriel de F, Mo est un sous-espace vectoriel de G ,
et c'est aussi I'ensemble des y E G tels que (x, y ) = O pour tout x E M.
(i) Comme les formes linéaires y H ( x , y ) sont continues pour o(G, F), I'asser-
tion résulte aussitôt des définitions et du fait qu'un demi-espace déterminé par un
hyperplan est convexe.
(ii) Si M est un cône de sommet O, et s i x E M, y E Mo, on a aussi hx E M pour tout
EVT 11.48 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 46

h > O, donc ( l x , y ) 3 - 1 ou encore h ( x , y ) 3 - 1 pour tout h > O, et par


suite (x, y ) 3 O, d'où (ii).
(iii) De même, si M est un sous-espace vectoriel de F, les relations x E M,
y E Mo entraînent cette fois h ( x , y ) 3 - 1 pour tout h réel, ce qui n'est possible
que si ( x , y ) = 0.
Si M est un sous-espace vectoriel de F, on dit que Mo est l'orthogonal de M dans
G ; si G c F*, Mo est l'intersection de G et du sous-espace orthogonal à M dans
le dual algébrique F* de F (A, II, p. 42, déf. 4).
Dire qu'un sous-espace vectoriel M de F et un sous-espace vectoriel N de G
sont orthogonaux signifie donc que M c No (ou, ce qui est équivalent, que N c Mo).
THÉORÈME 1 (Théorème des bipolaires). - Soient F, G deux espaces vectoriels réels
en dualité. Pour toute partie M de F , I'ensemble polaire Mo" dans F de l'ensemble
polaire Mo de M dans G est l'enveloppe fermée convexe (pour o(F, G)) de M u { O ) .
On a vu que l'on peut se borner au cas où M est convexe et O E M. Soit kl'adhé-
rence de M pour o(F, G), qui est donc un ensemble convexe dans F ; la prop. 4
de II, p. 47, montre que l'on a MOo M.D'autre part, si a E F n'appartient pas
à M,il existe un hyperplan fermé H dans F qui sépare strictement a et M (II, p. 41,
prop. 4) ; comme H ne contient pas 0, il existe un y E G tel que H ait pour équation
( x , y ) = - 1 (II, p. 46, prop. 3) ; on a par suite ( x , y ) > - 1 pour tout x E M
et ( a , y ) < - 1 . Cela entraîne que l'on a y E Mo et a $ Mo", d'où la relation
MO0 = M.
COROLLAIRE 1. - Pour toute famille (MJ de parties de F, convexes, fermées (pour
o(F, G)) et contenant 0, I'ensemble polaire de l'intersection M = n Ma est I'enve-
a
loppe fermée convexe (pour o(G, F)) de la réunion des ME.
En effet, si N est cette enveloppe fermée convexe, on a

La conclusion du cor. 1 ne s'étend pas lorsque les M, ne sont pas nécessairement


convexes.

COROLLAIRE 2. - Pour tout sous-espace vectoriel M de F , le sous-espace Mo" est


l'adhérence de M pour la topologie o(F, G).
Remarque. - Tout voisinage de O dans G pour o(G, F) contient un voisinage V
défini par un nombre fini d'inégalités de la forme / ( x i ,y)l < 1 ( 1 < i < n), où
les xi sont des points arbitraires de F. Si A est l'enveloppe convexe symétrique de
l'ensemble des x i , V est I'ensemble polaire A" de A dans G. On peut encore dire
qu'un système fondamental de voisinages de O pour o(G, F) est formé des polaires
dans G des ensembles fiis symétriques (ou de leurs enveloppes convexes) de F.
On notera que si la dualité est séparante en F, ces enveloppes convexes sont compactes
pour o(F, G) (II, p. 15, cor. 1 de la prop. 15) et de dimension finie. Inversement,
No 4 TOPOLOGIES FAIBLES EVT 11.49

toute partie C convexe, compacte et de dimension finie dans F (muni de o(F, G))
est alors contenue dans l'enveloppe convexe d'une partie finie de F. En effet, soit M
un sous-espace vectoriel de dimension finie contenant .C. Si (e,), i G , est une base
de M, on peut supposer que C est contenue dans le parallélotope fermé de centre O,
construit sur les vecteurs de base ei (TG, VI, p. 3) ; or, il est immédiat que ce paral-
n
lélotope est l'enveloppe convexe des points Ciei avec -ci = 1.
i= 1
On peut donc dire encore que (si o(F, G) est séparée) les polaires des ensembles
compacts, convexes et de dimension finie dans F (pour o(F, G), ou pour toute topo-
logie localement convexe séparée plus fine que o(F, G) sur F) forment un système
fondamental de voisinages de O pour o(G, F).

COROLLAIRE 3. - Soient E un espace localement convexe, Y sa topologie, E' son


dual (II, p. 45, déf. 1).
(i) Les ensembles convexes fermés dans E sont les mêmes pour la topologie Y
et la topologie faible o(E, E').
(ii) Pour toute partie M de E, l'ensemble polaire Mo"dans E de l'ensemble polaire
M ode M dans Er, est I'enveloppe fermie convexe de M v {O} pour la topologie Y.
Il est clair que (ii) résulte de (i) et du th. 1. Par définition du dual Et, il résulte
de II, p. 46, prop. 3 que les formes linéaires continues sur E pour la topologie Y
sont les mêmes que les formes linéaires continues pour o(E, E'). Les demi-espaces
fermés dans E sont donc les mêmes pour Y et pour o(E, Er) (II, p. 16, prop. 17),
et l'assertion (i) résulte donc de II, p. 41, cor. 1.

4. Transposée d'une application linéaire continue


Dans ce no, on suppose que (F, G) et (F, , G,) sont deux couples d'espaces vec-
toriels en dualité.

PROPOSITION 5. - Soit u une application linéaire de F dans FI. Les propriétés sui-
vantes sont équivalentes :
a) u est continue pour les topologies faibles o(F, G) et o(F,, G,) ;
b) il existe une application v :G , -, G telle que l'on ait :

quels que soient y E F et z E G,.


Si ces propriétés sont satisfaites et que la dualité entre F et G est séparante en G,
alors il existe une seule application v satisfaisant à (l), et v est linéaire.
Si u est continue pour les topologies faibles, alors, pour tout z, E G,, la forme
linéaire y H <u(y), z,) sur F est continue pour o(F, G), donc (II, p. 46, prop. 3)
s'écrit y H (y, v(z,)) avec v(z,) E G, ce qui prouve que a) entraîne b). Inverse-
ment, si b) est vérifiée, pour tout z, E G1 , la forme linéaire
EVT 11.50 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 56

est continue pour o(F, G) ; il résulte de la définition des topologies faibles que u
est continue pour o(F, G) et o(F,, G,) (1, p. 10, cor. 1). L'unicité de v résulte de
(Dl,) et cette unicité entraîne que v est linéaire.
Remarque. - Supposons la dualité entre F et G séparante en G et la dualité entre
F, et G, séparante en G,. Si on identifie G et G, a des sous-espaces de F* et FT
respectivement, les conditions a) et 6) équivalent encore a 'u(G,) c G ; o est la
restriction de la transposée 'u de u (A, II, p. 42) à G,.
Par abus de langage, on dira (lorsqu'il n'en résulte pas de confusion) que v est
la transposée de u (relativement aux dualités entre F et G d'une part, F, et G, de
l'autre), et on la notera encore 'u.

COROLLAIRE. - Supposons la dualité entre F et G séparante en G. Si u est une appli-

cation linéaire de F dans F,, continue pour o(F, G) et o(F,, G,), sa transposée
est une application linéaire de G, dans G, continue pour o(G,, F,) et o(G, F). On
a '('u) = u si de plus la dualité entre FI et G1 est séparante en F,.
Il suffit, dans la prop. 5, d'échanger les rôles joués par F et F, d'une part, G
et G l de l'autre.

PROPOSITION 6. - On suppose que la dualité entre F et G (resp. F, et G,) est sépa-


rante en G (resp. F,). Soit u une application linéaire de F dans F,, continue pour
o(F, G) et o(F,, G,). Soient A une partie de F et A, une partie de F, ; alors :
(i) On a (u(A))" = 'u-'(A0).
(ii) On a %(A';) c (uL'(A1))" ;en outre, si A, est convexe,fermée (pour o(F, , G,))
et contient l'origine, on a 'u(A';) = (u-'(A,))".
Soit z, E G,. La relation z, E (u(A))" équivaut à (u(y), z, ) 2 - 1 pour tout
t. E A, et la relation 'u(z,) E A" a (y, 'u(z,)) 2 - 1 pour tout y E A, d'où I'asser-
tion (i) en vertu de (1). Echangeant alors les rôles de u et de 'u et appliquant (i) a
la partie A'; de G,, il vient

d'où en prenant les' polaires


('u(A",yo c (u-'(A,))"

On a (%(A';)) c ('u(A;))"" en vertu du th. des bipolaires (II, p. 48, th. 1) ; la


dernière assertion résulte aussi de (2) et du th. des bipolaires puisque l'on a alors
A;" = A, et que 'u(A';) est convexe et contient l'origine.

COROLLAIRE 1. - Avec les notations de la prop. 6, la relation u(A) c A, entraîne


%(A';) c A" ;si en outre A, est convexe,fermée (pour o(F, , G,)) et contient l'origine,
ces deux relations sont équivalentes.
En effet, la relation u(A) c A, équivaut a A c u-'(A,), donc entraîne

%(A;) c %(A';) c (u- '(A,))" c A"


No 5 TOPOLOGIES FAIBLES EVT 11.51

et réciproquement la relation %(Ai) c A" entraîne

d'après (2). Lorsque A, = A;", on en déduit A c uP1(Al).

COROLLAIRE 2. - Soit u une application linéaire de F dans F, , continue pour o(F, G)


et o(F, , G,). On a alors :

Supposons les dualités entre F et G et entre F, et G, séparantes ; pour que u(F)


soit dense dans FI (pour o(Fl, G,)), il faut et il suffit que ' u soit injective.
On applique la prop. 6 avec A = F et A, = ( 0 3, compte tenu de ce que les topo-
logies faibles o(G, F) et o(Fl, G,) sont séparées. La dernière assertion résulte
de (4), ou l'on échange u et 'u.

5. Sous-espaces et espaces quotients d'un espace faible

Soient F, G deux espaces vectoriels réels en dualité. Soit M un sous-espace vec-


toriel de F, et considérons un sous-espace N de l'orthogonal Mo dans G ; si y , , y,
sont deux points de G congrus mod. N, on a ( x , y, ) = ( x , y , ) pour tout x E M.
Pour toute classe j mod. N, désignons par ( x , Y) la valeur commune des éléments
( x , y) lorsque y parcourt j ; il est clair que ( x , j
') H ( x , j') est une forme bili-
néaire sur M x (GIN).

PROPOSITION 7. - Soient F, G deux espaces vectoriels en dualité, M un sous-espace


vectoriel de F, N un sous-espace vectoriel de G, tels que M et N soient orthogonaux
(ce qui équivaut à dire que N c Mo, ou M c No). Les espaces vectoriels M et GIN
sont alors en dualité par la forme bilinéaire (x, j) H (x, Y ) .
(i) La topologie o(M, GIN) pour cette dualité est induite par o(F, G) (et en par-
ticulier on a o(F, G) = o(F, G/FO)).
(ii) La topologie o(G/N, M) pour cette dualité est moins fine que la topologie
quotient par N de o(G, F) ; pour qu'elle lui soit égale, il faut et il suffit que l'on ait
M + Go = N o .
(i) Tout élément de G/N est la classe mod. N d'un élément de G ; si z i (1 < i 9 n)
sont des éléments de G, Si (1 < i < n) la classe de zidans GIN, l'ensemble des
y E M tels que I(y, ii)l d a pour 1 9 i 9 n est la trace sur M de l'ensemble des
x E F tels que I(x, zi)l 9 a pour 1 < i d n ; la conclusion résulte donc de la
définition des voisinages de O pour la topologie faible.
(ii) Soit p : G -+ G/N la surjection canonique. Montrons que la topologie quo-
tient Y de o(G, F ) par N est identique à o(G/N, No). Comme, pour z E 6, y E No,
on a ( y , p ( z ) ) = ( y , z ) , tout voisinage de O pour o(G/N, No) est de la forme
EVT 11.52 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 56

p(V), où V est un voisinage de O pour o ( G , F) saturé pour la relation z - z' E N ,


donc 9 est plus fine que o ( G / N , NO,). Inversement, soit U = W ( y l , ..., y, ; a)
un voisinage de O dans G pour o ( G , F), où y, E F pour 1 < i < n et o! > O ; nous
allons voir que pour 1 d i d n, il existe des éléments t , E No tels que si l'on pose
U' = W ( t , , ..., t, ; a), on ait p(U1) c p ( U ) ; cela prouvera que o ( G / N , No) est
plus fine que 9, donc lui est identique. Or, soit L le sous-espace vectoriel de F
engendré par N o et les y,, et désignons par P un sous-espace supplémentaire de
No dans L, qui est de dimension finie m. Soit ( x ~ j)G m~ une base de P ; les restric-
tions à N des formes linéaires z H ( x j , Z ) sont linéairement indépendantes, sans
quoi il existerait x # O dans P tel que ( x , z ) = O pour tout z E N , c'est-à-dire
x E N o , ce qui contredit la définition de P. On en conclut que pour tout z' E G,
il existe s E N tel que ( x j , z') = ( x j , s ) pour tout j ; si z' = z + s, on a par suite
( x , z ) = O pour tout x E P. Cela étant, posons y, = t , + w,,où ti E N o et w ,E P ;
on a ( y i , Z ) = ( f i ,Z ) = ( t i , z') pour 1 < i < n ; donc, pour tout z ' E U ' , il
existe z E U tel que z' - z E N, c'est-à-dire que l'on a bien p(Uf) c p(U).
Revenant au cas où M est un sous-espace quelconque de No, notons que l'on
a évidemment o ( G / N , M ) = o ( G / N , M + G o ); en outre, il résulte de la prop. 3
de II, p. 46, que si y E N o est tel que la forme linéaire S H ( y , S) soit continue
pour o ( G / N , M), on a nécessairement y E M + G". On en conclut que la condition
M + G o = N o est nécessaire et suffisante pour que la topologie quotient 9 soit
égale à o ( G / N , M).
Remarque. - Pour que la dualité entre M et GIN (où M et N sont deux sousespaces
orthogonaux) soit séparante en M, il faut et il suffit que M n G o = { O } ; pour
qu'elle soit séparante en G I N , il faut et il suffit que N = Mo.

COROLLAIRE 1. - Supposons que la dualité entre F et G soit séparante en F. Pour


qu'un sous-espace vectoriel M de F soit tel que o ( G / M O ,M ) soit identique à la topo-
logie quotient par Mo de la topologie o ( G , F), il faut et il sufit que M soit fermé
pour la topologie o(F, G).
Cela résulte de la prop. 7 où l'on fait N = Mo, en se rappelant que MO0 est l'adhé-
rente de M pour o(F, G ) (II, p. 48, cor. 2).

COROLLAIRE 2. - Si M est de dimensionJinie n et la dualité séparante en F , Mo est


de codimension n dans G . Si M est,fermé pour o ( F , G ) et de codimensionJinie n dans
F et la dualité séparante en G , alors M o est de dimension n.
En effet, G / M Oest en dualité séparante avec M ; si M est de dimension n, il en
est donc de même de G / M O(II, p. 44, Exemple 1). Si M est fermé, F/M = F/Moo
est en dualité séparante avec Mo ; si F/M est de dimension n, il en est donc de même
de Mo (II, p. 44, Exemple 1).

COROLLAIRE 3. - Soient (F, G ) , ( F I , G , ) deux couples d'espaces en dualité séparante,


u une application linéaire de F dans F I , continue pour o ( F , G ) et o ( F l , G,). Pour
que u soit un morphisme strict de F dans F I , il faut et il suffit que Im('u) soit un sous-
espace fermé dans G pour o ( G , F).
NO 6 TOPOLOGIES FAIBLES EVT 11.53

Soit N = lm(%) c G ; on sait que N o = Ker(u) dans F ( I I , p. 51, formule (3)).


Soit p :F -, F/NOl'application canonique, de sorte que u se factorise en

U:F~F/NOZF,,
où w est injective. Les espaces F / N Oet N sont en dualité séparante et en vertu de
la formule (1) de II, p. 49, on a ( w ( j ) , z i ) = ( j , *u(z,)) quels que soient E F/NO
et 2 , E G,. Cette relation montre que w est un isomorphisme de F/NO, muni de
la topologie o ( F / N O N
, ) , sur u(F), muni de la topologie induite par o ( F , , G,).
La conclusion résulte donc du cor. 1 et de la définition d'un morphisme strict.

COROLLAIRE 4. - Soient (F, G ) , ( F I , G , ) deux couples d'espaces en dualité sépa-


rante, u une application linéaire de F dans F,, continue pour o ( F , G ) et o ( F , , G,).
Pour que u soit surjective, il faut et il suffit que 'u soit un isomorphisme de G, (muni
de o ( G 1 , F I ) ) sur 'u(G1)muni de la topologie induite par o ( G , F).
En effet, dire que u(F) = FI équivaut a dire que u(F) est fermé et partout dense
dans F , pour o ( F , , G , ) ; le cor. 4 résulte alors du cor. 3 appliqué à 'u, et de I I ,
p. 51, cor. 2.
Remarques. - 1) Soient ( F I , G,), (F, , G,), (F, , G,) trois couples d'espaces en
dualité séparante et considérons une suite de deux applications linéaires

continues pour les topologies faibles correspondant respectivement à G,, G,, G, ;


considérons la suite des transposées

Il est clair que '(v 0 u) = 'u 0 'v, donc la relation v o u = O équivaut à ' u 0 'v = 0.
Pour que la suite (5) soit exacte, il faut et il suffit que les trois conditions suivantes
soient satisfaites :
a) 'u 0 'v = 0 ;
b) Im('v) est dense dans Ker('u) ;
c) 'u est un morphisme strict de G, dans 6,.
Cela résulte en effet du cor. 3 de II, p. 52 et des formules (3) et (4) de II, p. 51.
2) On se gardera de croire que lorsque u est un morphisme strict de F dans F I , 'u soit
nécessairement un morphisme strict de G, dans G ; autrement dit, u peut être un
morphisme strict de F dans F I sans que u(F) soit fermé dans FI pour o(Fl, G,),
comme le montre l'exemple où F est un sous-espace non fermé de Fl et G = Gl/Fo,
u étant l'injection canonique. De même, le fait que la suite (5) soit exacte n'entraîne
pas nécessairement que la suite (6) le soit; toutefois, si la suite (5) est exacte et si v
est un morphisme strict, alors la suite (6) est exacte, en vertu de la remarque 1 et de
II, p. 52, cor. 3.

6. Produits de topologies faibles

PROPOSITION8. -Soit (F,,G,)l,I unefamille de couples d'espaces vectoriels en dualité.


Soient F = n
F, l'espace produit des F I , G = @ G, l'espace somme directe des G,.
tel El
Si, pour tout x = (x,) E F et tout y = (y,) E G, on pose ( x, y ) = (x, , y, ) (somme
1el
EVT 11.54 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES §6

qui n'a qu'un nombre fini de termes # O) la topologie o(F, G) (relative à la forme
bilinéaire (x, y) H (x, ,v)) est le produit des topologies o(F,, G,).
En effet, soit donnée une topologie Y sur F ; afin que, pour tout y E G, la forme
linéaire x H (x, y ) soit continue pour F ,il faut et il suffit, par définition de (x, y),
que chacune des applications x H (pr,x, y,) soit continue pour F , 1 étant arbi-
traire dans 1 et y, dans G, ; mais cela signifie que chacune des applications pr, de F
dans F, est continue pour Y et pour o(F, , G,) (1, p. 10, cor. 1) ;cela achève la démons-
tration.

Remarque. - Pour que la dualité entre F et G soit séparante en F (resp. en G),


il faut et il suffit que, pour tout t E 1, la dualité entre F, et G, soit séparante en F,
(resp. G,). Si la dualité entre F et G est séparante en F (resp. G), alors, dans F (resp.
G), le sous-espace orthogonal à un G, (resp. F,), identifié canoniquement à un
sous-espace de G (resp. F), est le sous-espace produit des F, tels que K # 1 (resp.
somme directe des G, tels que K # 1).

COROLLALRE 1. - Soient F et G deux espaces vectoriels en dualité séparante. Si


l'espace F (muni de o(F, G)) est somme directe topologique de deux sous-espaces M,
N, l'espace G (muni de o(G, F)) est somme directe topologique des sous-espaces
Mo, No respectivement orthogonaux d M et N.
En effet, soient p :F + M, q :F + N les projecteurs correspondant à la décom-
position de F en somme directe de M et N ; dans ces conditions, l'application
(p, q) :F + M x N est un isomorphisme topologique. Si Ml = G/MO,Nt = G/NO,
les topologies sur M et N (induites par celle de F) sont identiques à o(M, Ml),
o(N, NI) respectivement (II, p. 51, prop. 7). L'application '(p, q) :Ml x Nt -+ G est
un isomorphisme topologique lorsqu'on munit M l , NI et G de o(M,, M), o(Nl, N)
et o(G, F), en vertu de la prop. 8. Par cette application, Ml (resp. Nt) a pour image
dans G le sous-espace No (resp. Mo), et la topologie o ( M l , M) (resp. o(N,, N))
a pour image la topologie induite sur No (resp. Mo) par o(G, F), d'où le corollaire.

COROLLAIRE 2. - Soient F un espace vectoriel, F* son dual, (e,),,, une base de F,


u :R(" + F l'isomorphisme (algébrique) défini par cette base. Alors l'application
transposée 'u:F* -t R' est un isomorphisme topologique lorsqu'on munit F* de
o(F*, F) et R' de la topologie produit.
On sait (A, TT, p. 44, prop. 10) que 'u est une bijection, et que si, pour un x* E F*,
on pose (e,, x* ) = 5; -pour tout 1 E 1, l'image 'u(x*) est le vecteur (6;) de RI,
x
de sorte que, pour tout x = c,e, dans F, on a (x, x*) = x6,cL Le corollaire
1 LEI
est alors conséquence de cette formule et de la prop. 8.

7. Espaces faiblement complets

PROPOSITION 9. - Soient F, G deux espaces vectoriels en dualité séparante. Si F


est le complété de l'espace F pour la topologie o(F, G), et si l'on considère l'injection
No 7 TOPOLOGIES FAIBLES EVT 11.55

canoniquej :F -+ G*, où G* est muni de o(G*, G), le prolongement continuj: F -+ G*


de j est un isomorphisme d'espaces vectoriels topologiques.
En effet, on vient de voir que G*, muni de o(G*, G), est séparé et complet (II,
p. 54, cor. 2) ; si l'on identifie F par j à un sous-espace vectoriel de G*, la topologie
induite sur F par o(G*, G) est o(F, G), et F est dense dans G* pour o(G*, G)
(II, p. 47, cor. 4) ; d'où la proposition.

Les espaces vectoriels qui sont complets pour une topologie faible sont donc
les duals G* d'espaces vectoriels G quelconques, munis de o(G*, G) ; d'après II,
p. 54, cor. 2, ils sont isomorphes (topologiquement) aux produits R1 de droites réelles.
Par abus de langage, nous les appellerons produits de droites (pour une caracté-
risation intrinsèque de ces espaces, voir II, p. 90, exerc. 13 et II, p. 87, exerc. 1).
On notera que sur G*, la topologie o(G*, G) est minimale parmi les topologies
faibles séparées ; en effet, une topologie faible moins fine que o(G*, G) est néces-
sairement de la forme o(G*.H) où H c G (II, p. 46, cor. 3) ; mais si H # G, il
existe une forme linéaire x* E G* non nulle et orthogonale à H (A, II, p. 100, prop. 8),
donc o(G*, H) n'est pas séparée.
On conclut de cette remarque que si F, G sont deux espaces vectoriels, une bijec-
tion linéaire u :G* -+ F*, continue pour les topologies o(G*,.G) et o(F*, F), est
nécessairement bicontinue.

PROPOSITION 10. -- Soient G un espace vectoriel réel, F = G* son dual muni de


Pa topologie o(G*, G).
(i) L'application V H VOest une bijection de l'ensemble des sous-espaces vectoriels
de G sur l'ensemble des sous-espaces vectoriels fermés de F.
(ii) Tout sous-espace vectoriel fermé de F est un produit de droites et admet un
supplémentaire topologique.
En vertu du th. des bipolaires (II, p. 48, cor. 2), V t-+ VOest une bijection de
l'ensemble des sous-espaces vectoriels V de G, fermés pour o(G, G*), sur l'ensemble
des sous-espaces vectoriels fermés de F. Mais par définition, toute forme linéaire
sur G est continue pour o(G, G*), donc tout sous-espace vectoriel dans G est fermé,
étant défini par un système d'équations (y, y: ) = O (où y; E G*) ; ceci prouve (i).
Soit maintenant W un sous-espace fermé de F ; on a donc W = VOavec V = WO
dans G. Soit V' un supplémentaire de V dans G. On sait que F = G* s'identifie
canoniquement à V* @ VI*, VI* s'identifiant à VO= W (A, II, p. 45, corollaire) ;
en outre (11, p. 53, prop. 8) la topologie o(G*, G) s'identifie au profit des topo-
logies o(V*, V) et o(V1*,V') ; cela prouve l'assertion (ii).

Bien que, pour la topologie o(G, G*), tout sous-espace vectoriel de G soit fermé,
on notera que si G est de dimension infinie, la topologie o(G, G*) n'est pas la topo-
logie localement convexe la plus fine sur G, tout voisinage de O pour o(G, G*) conte-
nant un sous-espace vectoriel de dimension infinie; c'est toutefois la plus fine des
topologies faibles sur G (II, p. 46, cor. 3 ) .
EVT 11.56 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES

8. Cônes convexes complets dans les espaces faibles

Lemme 1. - Soient E un espace faible séparé, C un cône convexe saillant de sommet O


dans E, complet pour la structure uniforme induite par celle de E. Touteforme linéaire
continue dans E est alors dzférence de deux formes linéaires continues dans E et
positives dans C.
Soient E' le dual de E, F le dual algébrique de Et, muni de la topologie o(F, Er).
Soit H = C o - C" le sous-espace vectoriel de E' constitué par les différences de
formes linéaires continues dans E et positives dans C (II, p. 47, prop. 4). Il suffit
de montrer que l'orthogonal de H dans F est réduit à O (II, p. 44, Exemple 1).
Soit donc a E F orthogonal à H ; alors a est orthogonal à Co, donc appartient au
bipolaire de C dans F. Mais E s'identifie à un sous-espace de F, et comme C est
complet, donc fermé dans F, on a a E C (II, p. 48, th. 1). De même, a est ortho-
gonal à - Co, donc a E - C. Comme C est saillant, on a bien a = 0.

PROPOSITION 11. - Soient E un espace faible séparé, C un cône convexe saillant


de sommet O dans E, complet pour la structure uniforme induite par celle de E. II
existe un ensemble 1 et une application linéaire continue u de E dans l'espace produit
RI possédant les propriétés suivantes :
a) u est un isomorphisme de C sur u(C) pour les structures uniformes induites
respectivement par celles de E et de RI ;
b) on a u(C) c R:.
En outre, si la structure uniforme induite sur C par celle de E est métrisable, on
peut prendre 1 = N .
Soit (A),,, une famille de formes linéaires continues dans E telle que les sommes
finies d'écarts de la forme ( x , y ) H IJ;(x - y)I sur C x C définissent la structure
uniforme de C . (Si la structure uniforme de C est métrisable, on peut prendre 1 = N.)
En vertu du lemme 1, on peut supposer en outre que chacune des A est positive
dans C. Soit u l'application linéaire x H(A(x)),,, de E dans RI. 11 est clair que u
est continue et que u(C) c R:. La restriction ulC est une application uniformément
continue et surjective de C sur u(C). De plus, si x, y dans C sont tels que A(x) = A ( y )
pour tout i E 1, on a x = y puisque la structure uniforme de C est séparée ; donc
ulC est bijective. Enfin, si W est un entourage de la structure uniforme de C , il existe
une partie finie J de 1 et un nombre E > O tels que les relations IJ;(x) - f;(y)l d E
pour i E J entraînent ( x , y) E W ; donc u(C est un isomorphisme de C sur u(C)
pour les structures uniformes considérées.

COROLLAIRE 1. - Soient E un espace faible séparé, C un cône convexe saillant de


sommet O dans E, complet pour la structure uniforme induite par celle de E. L'appli-
+
cation ( x , y) H x y de C x C dans C est propre.
Grâce à la prop. 11, on peut supposer queE = R1 et que C = R: (TG, 1, p. 74,
cor. 1 et 4). Mais alors l'application ( x , y ) H x + y de C x C dans C s'écrit
NO 1 POINTS EXTRÉMAUX ET GÉNÉRATRICES EXTRÉMALES EVT 11.57

((kt), (qi)) H (Si + qi), et l'on peut se borner à prouver que l'application continue
+
f :(S, q ) H 5 q de R + x R + dans R+ est propre (TG, 1, p. 76, cor. 3). Or, pour
-1
c
tout E R+, f (5) est l'ensemble des couples (5, 6 - 6) tels que O d 5 d donc c,
a
l'image réciproque par f d'un intervalle [O, est l'ensemble des (5, q) E R + x R +
c,
tels que 5 + q 6 qui est compact. On conclut en appliquant TG, 1, p. 77, prop. 7.

COROLLAIRE 2. - Soient E un espace faible séparé, C un cône convexe saillant de


sommet O dans E, complet pour la structure uniforme induite par celle de E.
(i) Pour tout point a de E, l'intersection C n ( a - C) est compacte.
(ii) Soient A, B deux parties fermées de C. Alors A +
B est une partie fermée
de C.
(i) L'ensemble des ( x , y) E C x C tels que x +
y = a est compact d'après le
cor. 1 et d'après TG, 1, p. 75, th. 1, b). Or cet ensemble est aussi l'ensemble des
( x , a - x) pour x E C n ( a - C), ce qui prouve (i).
(ii) Si A et B sont fermées dans C, A x B est fermée dans C x C, donc A B +
est fermé dans C d'après le cor. 1 et d'après TG, 1, p. 72, prop. 1.

fj 7. POINTS EXTRÉMAUX ET GÉNÉRATRICES EXTRÉMALES

1. Points extrémaux des ensembles convexes compacts

DÉFINITION 1. Soit A un ensemble convexe dans un espace affine E. On dit qu'un


-

point x E A est point extrémal de A s'il n'existe aucun segment ouvert contenu dans A
et contenant x.

En d'autres termes, les relations x = hy + (1 - h)z, y E A, z E A, y # z et


O <h d 1 entraînent h = O ou h = 1 (donc x = y ou x = z). Cela entraîne que
x ne peut être barycentre d'un ensemble de n points xi de A affectés de masses posi-
tives sans être égal a l'un d'eux : en effet, cela n'est autre que la définition pour
n = 2 ; pour n quelconque, on raisonne par récurrence sur n, car x est barycentre
de x , et du barycentre y, des xi pour 2 d i < n, donc est égal à x, ou à y , , et dans
le second cas il suffit d'appliquer l'hypothèse de récurrence.

Dire que x est point extrémal de A signifie aussi que A - { x ) est convexe.

Exemples. - 1) Dans l'espace Rn,tous les points de la sphère Sn-,sont des points
extrémaux de la boule fermée B,. En effet, si 1
y; < 1, z? < 1 et O < h < 1,
i t
la relation

n'est possible que si


C y: = C 22 = C YiZi = 1 .
1 i I
EVT 11.58 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES §7

Mais cela entraîne (y, - z,)' = O, d'où y, = zi pour tout i, ce qui prouve notre
assertion.
2) Dans l'espace normé g ( N ) des suites bornées de nombres réels (1, p. 4) les points
extrémaux de la boule unité sont les points x = (5,) tels que 15,1 = 1 pour tout n.
En effet, supposons que l'on ait 15,1 < 1 pour tout n et 15,1 < 1 pour un indice p.
On peut alors écrire

où y (resp. z) est le point dont chacune des coordonnées est égale à la coordonnée
de même indice de x, sauf pour la coordonnée d'indice p, égale à 1 (resp. - 1). Cela
prouve que dans ce cas x n'est pas extrémal, puisque l'on a 1) y11 < 1 et llzll < 1. Inver-
sement, si 15.1 = 1 pour tout n, x est extremal, car la relation 5, = hq, + (1 - h) 6,
avec lqnl < 1, lcnl< 1 et O < h < 1 entraîne 5, = q, = C,.
3) Soit u : E -+ E' une application affine d'un espace affine E dans un espace affine
E'; soient C c E, C' c E' deux ensembles convexes tels que u(C) c C'. Si x' est
un point extrémal de Cf et x un point extrémal de u-'(x') n C, alors x est un point
extrémal de C, comme il résulte aussitôt de la déf. 1.

PROPOSITION 1.- Soient E un espace localement convexe séparé, A un ensemble


convexe compact non vide dans E, B l'ensemble des points extrémaux de A, f une
fonction convexe dé!nie dans A et semi-continue supérieurement. Alors f atteint sa
borne supérieure dans A en un point de B au moins.
Nous désignerons par 8 l'ensemble des parties X de A qui sont fermées non
vides, et telles que tout segment ouvert contenu dans A et rencontrant X soit contenu
dans X. On a les propriétés suivantes :
(i) A appartient à 5.
(ii) Pour qu'un point a E A soit tel que { a ) E 8, il faut et il suffit que a soit extrémal
dans A.
(iii) Toute intersection non vide X d'une famille (X,) d'ensembles de 8 appar-
tient à 5.
Les propriétés (i), (ii) et (iii) découlent aussitôt des définitions.
(iv) Soit X E 5,et soit h une fonction convexe et semi-continue supérieurement
dans A ; alors l'ensemble Y des points de X où la restriction hlX atteint sa borne
supérieure dans X appartient à 8.
En effet, hJX étant semi-continue supérieurement dans X atteint au moins en
un point de X sa borne supérieure a dans cet ensemble (TG, IV, p. 30, th. 3) ; donc
Y est non vide et fermé (TG, IV, p. 29, prop. 1). D'autre part, soient x, y deux points
distincts de A, z = hx +(1 - h) y un point de Y tel que 0 < h c 1 ; comme
Y c X et X E 8, on a x E X et y E X ; d'autre part, comme h est convexe, on a

mais comme h(x) < a, h(y) < a et h(z) = a, on a nécessairement h(x) = h(y) = a,
c'est-à-dire x E Y et y E Y. Donc Y E 8.
Ces propriétés étant établies, soit M l'ensemble des x E A où f atteint sa borne
supérieure dans A ; en vertu de (iv), M E 3. D'autre part, en vertu de (iii) et du
No 1 POINTS EXTRÉMAUX ET GÉNÉRATRICES EXTRÉMALES EVT 11.59

fait que les ensembles de 3 sont fermés dans l'espace compact A, 8 est inductij
pour la relation d'ordre 2.En vertu du th. 2 de E, III, p. 20, il existe donc un ensemble
N c M qui est un élément minimal de 3. Montrons que N est réduit a un seul
point, ce qui démontrera la proposition. Puisque E est un espace localement convexe
séparé, il suffit de voir que pour toute forme linéaire continue u sur E, u est cons-
tante dans N (II, p. 41, cor. 1). Or il résulte de (iv) que l'ensemble N' des x E N
où ulN atteint sa borne supérieure dans N appartient à 8 ; puisque N est minimal
dans 8, on a nécessairement N' = N.
COROLLAIRE. - Soient E un espace localement convexe séparé, A un ensemble convexe
compact dans E. Tout h,l?perpland'appui fermé H de A contient au moins un point
extrémal de A.
En effet, si f ( x ) = a est une équation de H telle que f ( x ) < a dans A, il suffit
d'appliquer la prop. 1 à f:

THÉORÈME 1 (Krein-Milman). - Dans un espace localement convexe séparé E , tout


ensemble convexe compact A est l'enveloppe fermée convexe de l'ensemble de ses
points extrérnaux.
En effet, soit C l'enveloppe fermée convexe de l'ensemble des points extrémaux
de A ; il est clair que C c A. Pour voir que A c C, il suffit de prouver que, pour
toute fonction linéaire affine u continue dans E, telle que u(x) 2 O dans C, on a
aussi u ( x ) 3 O dans A (II, p. 41, cor. 4) ; mais cela résulte de la prop. 1 appliquée
a - u.
PROPOSITION 2. - Soient A un ensemble convexe compact dans un espace localement
convexe séparé E, x un point extrémal de A. Pour tout voisinage ouvert V de x dans E,
il existe un demi-espace ouvert F dans E tel que x E F n A c V n A (en d'autres
termes, les traces sur A des demi-espaces ouverts contenant x forment un sj~stème
fondamental de voisinages de x dans A).
Pour tout demi-espace ouvert D de E contenant x, A n D est un voisinage compact
de x dans A, et l'intersection de tous ces voisinages est réduite à x (deux points
distincts étant séparés strictement par un hyperplan fermé (II, p. 41, prop. 4)).
En vertu de TG, 1, p. 60, prop. 1, il suffit de prouver que les ensembles A n 5 for-
ment une base de Jiltre. Or, si l'on pose L, = A n (E - D), l'ensemble L, est
convexe et compact et contenu dans l'ensemble convexe A - ( x ) ; si D l , D, sont
deux demi-espaces ouverts de E contenant x , l'enveloppe convexe B de L,, u L,,
est donc contenue dans A - { x ) ; mais B est un ensemble compact (II, p. 14,
prop. 15) donc il existe un hyperplan fermé H séparant strictement x et B (II, p. 41,
prop. 4) et si D est le demi-espace ouvert déterminé par H et contenant x , on a
L,, u L,, c L,, donc A n 5 c (A n 6,)n (A n DJ.

COROLLALRE. - Dans un espace localement convexe séparé, soient A un ensemble

convexe compact, K une partie compacte de A. Les conditions suivantes sont équi-
valentes :
a ) A est l'enveloppe fermée convexe de K.
EVT 11.60 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 57

b) K rencontre l'intersection de A et d'un quelconque de ses hyperplans d'appui.


c) K contient l'ensemble des points extrémaux de A.
a) * b). Supposons qu'il existe un hyperplan d'appui H de A d'équation
f ( x ) = a, tel que (H n A ) n K = et supposons par exemple que f (x) 2 a
dans A. Comme f ( x ) - a > O pour tout x E K par hypothèse et que K est compact,
on aurait
P = inf f (x) > a ,
XEK

et K serait donc contenu dans le demi-espace fermé f ( x ) 8 fi ; il en serait donc


de même de l'enveloppe fermée convexe A de K, ce qui est absurde.
b) * c). Supposons qu'un point extrémal x de A n'appartienne pas a K ; il y
aurait donc un voisinage V de x dans E tel que V n A n K = @. Mais en vertu
de la prop. 2, on peut supposer que V est un demi-espace ouvert déterminé par
un hyperplan H d'équation f ( z ) = cl. Si par exemple f ( x ) > a, on aurait f ( y ) < a
pour tout y E K, donc K ne rencontrerait pas i'intersection de A et de l'hyperplan
d'appui d'équation f (z) = y > a parallèle a H (II, p. 40, prop. 2) ;ce qui est absurde.
c) 3 a). C'est une conséquence évidente du th. de Krein-Milman.

Remarques. - 1) Même dans un espace vectoriel E de dimension finie, l'ensemble


des points extrémaux d'un ensemble convexe compact n'est pas nécessairement fermé
(II, p. 94, exerc. Il).
2) Dans un espace localement convexe séparé non complet, si K est un ensemble
compact dont l'enveloppe fermée convexe A ne soit pas compacte, il peut y avoir
des points extrémaux de A qui n'appartiennent pas à K (II, p. 92, exerc. 2).
3) Dans un espace de Banach E de dimension infinie, il peut se faire que la boule
fermée de centre O et de rayon 1 ne possède aucun point extrémal (II, p. 94, exerc. 14).
4) Si A est un ensemble convexe compact dans un espace localement convexe séparé,
il peut se faire qu'un point extrémal de A n'appartienne à aucun hyperplan d'appui
de A (II, p. 83, exerc. 11). La démonstration du th. 1 (II, p. 59) montre en tout cas
que A est l'enveloppe fermée convexe de l'ensemble des points extrémaux de A appar-
tenant a un hyperplan d'appui.

2. Génératrices extrémales des cônes convexes

Dans un espace vectoriel E, soit C un cône convexe de sommet O ; il est clair


qu'il ne peut exister dans C de point extrémal autre que le sommet ; ce dernier est
point extrémal de C si et seulement si C est pointé et saillant.

DÉFINITION 2. - Dans un espace vectoriel E, soit C un cône convexe de sommet O.


On dit qu'une demi-droite D c C d'origine O est une génératrice extrémale de C
si tout segment ouvert contenu dans C , ne contenant pas O et rencontrant D est contenu
dans D.

Il revient au même de dire que pour tout x E D tel que x # O, si y # O, y' # O


sont deux points de C tels que x = y + y', on a nécessairement y E D et y' E D.
No 2 POINTS EXTRÉMAUX ET GÉNÉRATRICES EXTRÉMALES EVT 11.61

Remarque 1. - Soit C un cône convexe pointé saillant dans E, et considérons sur E


la structure d'ordre pour laquelle C est l'ensemble des éléments 2 O (II, p. 13, prop. 13) ;
pour qu'un élément x > O de E appartienne à une génératrice extrémale de C, il faut
et il suffit que tout élément y 3 O majoré par x soit de la forme Lx, avec O < h < 1 :
en effet, dire que y est majoré par x signifie que x = y + y' avec y' E C, d'où la conclu-
sion.

PROPOSITION 3. - Dans un espace vectoriel E, soient C un cône convexe de sommet O,


x , # O un point de C , D une demi-droite contenue dans C , d'origine O et contenant x,,
H un hyperplan contenant x , et ne passant pas par 0. Pour que D soit génératrice
extrémale de C , il faut et il suf$t que x , soit point extrémal de H n C.
La condition est évidemment nécessaire. Inversement, supposons-la satisfaite ;
supposons qu'il existe une droite D' ne contenant pas D, passant par x, et telle
que D' n C contienne un segment ouvert auquel appartienne x,. Soit y # O un
vecteur directeur de D'; les hypothèses entraînent que le point (1 + h)xo + py
appartient à C pour (hl et (pl assez petits. Mais alors, dans le plan P déterminé
par D et D' et muni de sa topologie canonique, x, est point intérieur de P n C,
et par suite la droite P n H contient un segment ouvert contenu dans H n C et
auquel appartient x,, ce qui contredit l'hypothèse.

DÉFINITION 3. - Soit C un ensemble convexe dans un espace vectoriel topologique


séparé E. On appelle chapeau de C toute partie convexe compacte non vide A de C
telle que le complémentaire C - A de A dans C soit convexe.
Soient C un cône convexe pointé de sommet O dans E, A un chapeau de C et
B = C - A. Pour toute demi-droite fermée L c C d'origine 0, L n A et L n B
sont des parties convexes complémentaires dans L, de réunion L, et L n A est
compacte. Comme L n A est non vide pour au moins une demi-droite L, on voit
que O E A, donc L n A est un segment fermé d'origine 0.

PROPOSITION 4. - Soient E un espace localement convexe séparé, C un cône convexe


pointé de sommet O dans E.
a) Soit A un chapeau de C. Soit p la restriction à C de la jauge de A (II, p. 22).
L'ensemble des x E C tels que p(x) $ 1 est égal à A. La fonction p est semi-continue
inférieurement et possède les propriétés suivantes :
(i) Quels que soient x , y dans C , on a p(x + y) = p(x) + p(y).
(ii) Quels que soient x E C et h E RT, on a p(hx) = hp(x).
(iii) Si x E C , la relation p(x) = O équivaut à x = 0.
b ) Inversement, soit p une fonction définie dans C , à valeurs dans (O, + m),
satisfaisant aux conditions (i), (ii) de a). Soit A l'ensemble des x E C tels que p(x) $ 1.
Alors A et C - A sont convexes. Pour que A soit un chapeau, il sufit donc que A
soit compact et non vide.
L'assertion b ) est évidente. Les propriétés énoncées dans a) sont des conséquences
des remarques précédant la prop. 4, et des prop. 22 de II, p. 21 et 23 de II, p. 22,
à l'exception de l'inégalité
P(X + Y ) 2 P(X) + P(Y).
EVT 11.62 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 57

11 suffit de démontrer cette dernière lorsque x # O et y # O ; on a donc p(x) > O,


p(.v) > O. Soient h, p deux nombres > O tels que h < p(x), p < p(y), et notons B
le complémentaire de A dans C. On a x E AB, y E pB, donc x + y E hB + p B ;
+ +
en vertu de la convexité de B, on a hB pB c ( h p) B, d'où p(x y) > h p, + +
ce qui entraîne l'inégalité annoncée.

COROLLAIRE 1 . - Soient E un espace localement convexe séparé, C un cône convexe


pointé de sommet O dans E, A un chapeau de C, p la jauge de A. Les points extrémaux
de A sont alors : le point O, et les points x situés sur les génératrices extrémales de C
et tels que p(x) = 1 .
Il est clair que O est un point extrémal de A. Soit x un point situé sur une géné-
ratrice extrémale L de C et tel que p(x) = 1. Soient y, z deux points de A tels que
x = + z). Comme L est extrémale, on a y = h x et z = px, où h et p sont des
nombres 3 O tels que f(h +
p) = 1 , h = hp(x) = p(y) Q 1 et p = ~ ( x=)p(z) < 1 ,
d'où h = p = 1 et par suite y = z = x ; ainsi, x est point extrémal de A. Réci-
proquement, soit x # O un point extrémal de A. Il est clair que p(x) = 1. Soient
y, y' deux points de C tels que x = y + y', et montrons que y, y' sont proportionnels
à x. On peut se limiter au cas où les nombres h = p(y) et h' = p(yl) sont finis et
> O. Alors h-'y E A, A'-'y' E A, h + A' = 1 en vertu de la prop. 4, (i), et l'égalité
x = h(h-ly) + L'(A'-'y') entraîne par hypothèse

COROLLAIRE 2. - Tout point de C qui appartient a un chapeau de C appartient a


l'enveloppe fermée convexe de la réunion des génératrices extrémales de C.
Ceci résulte aussitôt du cor. 1, et du th. de Krein-Milman (II, p. 59, th. 1).
* Exemple. - Soit X un espace localement compact dénombrable à l'infini.
Soit C un cône convexe fermé de sommet O dans A + ( X )muni de la topologie vague.
Montrons que C est réunion de ses chapeaux. Soit (X,) une suite croissante de
parties ouvertes relativement compactes de X , de réunion X . Soit p un élément
# O de C. Il existe des a, > O tels que 1
a y ( X , ) = 1 . Pour toute mesure v E C,
posons p(v) =
n
a, v(X,) E (O, + CO).La fonction p sur C satisfait aux conditions
(i) et (ii) de la prop. 4. Elle est semi-continue inférieurement pour la topologie
vague ( I N T , IV, 2e éd., $ 1 , no 1, prop. 4). L'ensemble A des y E C tels que p(y) d 1
est donc fermé non vide. D'autre part, comme toute partie compacte de X est conte-
nue dans l'un des X,, A est vaguement borné, donc vaguement compact (INT,
I11,2e éd., § 1, no 9, prop. 15). L'ensemble A est donc un chapeau de C contenant p. *

PROPOSITION 5. - Soient E un espace faible séparé, C un cône convexe saillant de


sommet O dans E ; on suppose que C est complet pour la structure uniforme induite
par celle de E , et que O admet un système fondamental dénombrable de voisinages
dans C. Alors C est réunion de ses chapeaux et est l'enveloppe fermée convexe de
la réunion de ses génératrices extrémales.
NO 3 POINTS EXTRÉMAUX ET GÉNÉRATRICES EXTRÉMALES EVT 11.63

La seconde assertion est conséquence de la première et du cor. 2 de II, p. 62.


Utilisant la prop. 11 de II, p. 56, on est ramené au cas où E = R' et C c R:.
Pour tout a E 1, désignons par fa la projection pr, dans E, qui est une forme linéaire
continue. Soit d'autre part (V,),,, un système fondamental dénombrable de voisi-
nages de O dans C. Par définition de la topologie de E, pour chaque n E N , il existe
une partie finie J, de 1 et un nombre E, > O tels que V, contienne l'ensemble W,
des x E C tels que fa(x) < E, pour tout a E J, ; posons J = U J,. Soient y f O
nsN
un point de C, et p la fonction ha(f,lC) où les ha > O sont choisis de sorte que
atJ
p ( y ) = 1 ; cela est possible, car si l'on avait f , ( y ) = O pour tout a E J, on en conclu-
rait que y E V, pour tout n, d'où y = O, contrairement à l'hypothèse. Remarquons
maintenant que pour tout a E 1, f,lC est continue au point O, donc il y a un n E N
tel que f, soit bornée dans un W,, donc majorée dans C par une combinaison linéaire
d'un nombre fini de fonctions fslC, où B E J. Il en résulte que si A est l'ensemble
des x E C tels que p(x) < 1, f a est bornée dans A pour tout a E 1. Comme p est
semi-continue inférieurement dans C, A est fermé non vide dans C, et par suite
compact. Comme il est clair que p vérifie les conditions (i) et (ii) de la prop. 4 de
II, p. 61, A est un chapeau dans C et contient y.
Remarque 2. - Il existe des cônes convexes saillants faiblement complets qui n'ont
aucune génératrice extrémale (II, p. 97, exerc. 31).

3. Cônes convexes à semelle compacte

PROPOSITION 6. - Soient E un espace localement convexe séparé, K un ensemble


convexe compact dans E, ne contenant pas 0. Alors le plus petit cône pointé C de
sommet O contenant K est un cône convexe saillant dans E et un sous-espace locale-
ment compact et complet de E ; en outre, il existe dans E un hyperplan fermé H ne
contenant pas 0, tel que H rencontre toutes les demi-droites d'origine O contenues
dans C et que H n C soit compact. De plus, pour tout hyperplan fermé H ayant ces
propriétés, si D est le demi-espace fermé déterminé par H et contenant O, C n D
est un chapeau de C et C est la réunion des h(C n D) pour h > 0.
En vertu de la prop. 4 de II, p. 41, il existe un hyperplan fermé H qui sépare
strictement O et K. D'autre part, I'enveloppe convexe A de la réunion de {O} et
de K est compacte (II, p. 14, prop. 15), et c'est la réunion des hK pour O ,< h < 1.
Comme O et K sont strictement de part et d'autre de H, pour tout x E K il existe
un h tel que O < h < 1 et hx E H. Comme C est la réunion des hA pour h >, 1,
on voit déjà que H rencontre toute demi-droite d'origine O contenue dans C et que
H n A = H n C est compact. En outre, C est aussi la réunion des h(H n C) pour
h >, 0 ; soit C, la réunion des h(H n C) pour O < h < n. Il est clair que C, est
I'enveloppe convexe de la réunion de ( O ) et de n(H n C), donc est compact. En
outre, pour tout x E E, il existe un voisinage fermé V de x dans E et un entier n
tels que V n C c C, : en effet, si H est défini par l'équation f ( z ) = a , où a > 0,
il suffit de prendre pour V le demi-espace fermé déterminé par nH et contenant O,
EVT 11.64 ESPACES LQCALEMENT CONVEXES 58

où n est pris assez grand pour que na > f (x). Ceci montre que C est localement
compact (en prenant x E C), et qu'il est fermé dans E. D'ailleurs, on peut aussi
considérer K comme une partie du complété Ê, donc C est aussi fermé dans Ê,
et par suite complet.

On appelle semelle d'un cône C dans un espace vectoriel topologique séparé E


l'intersection de C et d'un hyperplan fermé H ne contenant pas le sommet s de C,
tel que C soit le plus petit cône de sommet s contenant H n C. La prop. 6 montre
que dans un espace localement convexe séparé E, le plus petit cône de sommet O
contenant un ensemble compact convexe K auquel O n'appartient pas, est un cône
à semelle compacte, et que tout cône convexe ayant une semelle compacte S est
localement compact et complet.
Exemples. - 1) Dans un espace vectoriel de dimension finie E, tout cône convexe
fermé saillant a une semelle compacte. En effet, en vertu de II, p. 56, prop. 11, on
peut se borner au cas ou E = Rn et C = R", Si (e,),s i , , est la base canonique de
Rn, il est clair que l'ensemble convexe compact, enveloppe convexe des ei (1 < i < n)
est une semelle compacte pour R;.
* 2) Si X est un espace compact, le cône d + ( X ) des mesures positives sur X, muni
de la topologie vague, est un cône à semelle compacte (INT, III, 2e éd., 4 1, no 9, cor. 3
de la prop. 15). ,

8. ESPACES LOCALEMENT CONVEXES COMPLEXES

1. Espaces vectoriels topologiques sur C

Soit E un espace vectoriel topologique sur le corps C des nombres complexes ;


la topologie de E est aussi compatible avec la structure d'espace vectoriel sur R
obtenue en restreignant à R le corps des scalaires. Nous désignerons par E, l'espace
vectoriel topologique sur R sousjacent à E (1, p. 2). On notera que, dans E,, l'appli-
cation x H ix (qui n'est pas une homothétie) est un automorphisme u de la structure
d'espace vectoriel topologique de E, tel que u2(x) = - x.
Inversement, soit F un espace vectoriel topologique sur R, et supposons qu'il existe
un automorphisme u de F tel que u2 = - 1, (1, automorphisme identique de F).
On sait (A, IX, 9 3, no 2) qu'on peut alors définir sur F une structure d'espace vectoriel
+ +
par rapport à C, en posant, pour tout h = ct ij3 E C et tout x E F, hx = ax pu(x).
En outre, l'application (cc, j3, x) H ax + j3u(x) de R2 x F dans F étant continue,
la topologie de F est compatible avec la structure d'espace vectoriel par rapport à C
ainsi définie ; si E désigne l'espace vectoriel topologique sur C défini de cette manière,
F est l'espace vectoriel topologique sur R sous-jacent à E.

Remarque. - Étant donné un espace vectoriel topologique F sur R, il n'existe pas


toujours d'automorphisme u de F de carré - 1, : par exemple, on ne peut pas définir
de structure d'espace vectoriel par rapport à C sur un espace vectoriel de dimension
finie impaire par rapport à R.

Soient E un espace vectoriel topologique sur C, E, l'espace vectoriel topologique


sur R sous-jacent à E. Toute variété linéaire M dans E est aussi une variété linéaire
No 2 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES COMPLEXES EVT 11.65

dans E,, la réciproque étant inexacte. Pour éviter toute confusion, on dira qu'une
variété linéaire pour une structure d'espace vectoriel par rapport à C (resp. par
rapport à R) est une variété linéaire complexe (resp. réelle). Une variété linéaire
complexe de dimension finie n (resp. de codimension finie n) est une variété linéaire
réelle de dimension 2n (resp. de codimension 2n). Pour qu'un sous-espace vectoriel
réel M de E soit aussi un sous-espacevectoriel complexe, il faut et il suffit que iM c M.
Rappelons que, si E et F sont deux espaces vectoriels topologiques sur C, une
application de E dans F est dite C-linéaire (resp. R-linéaire) si elle est une appli-
cation linéaire pour les structures d'espace vectoriel de E et de F par rapport à C
(resp. R) ; toute application C-linéaire est évidemment R-linéaire, la réciproque
étant inexacte. Par abus de langage, une forme C-linéaire sur E sera dite forme
linéaire complexe, et une forme R-linéaire sur E (c'est-à-dire une forme linéaire
sur E,) sera dite forme linéaire réelle. Si f est une forme linéaire complexe sur E,
il est clair que la partie réelle g = 9f et la partie imaginaire h = Yf de f sont
des formes linéaires réelles ; en outre, la relation f (ix) = if(x) entraîne l'identité
h(x) = - g(ix) ; autrement dit, on a

Inversement, si g est une forme linéaire réelle sur E, f (x) = g(x) - ig(ix) est
l'unique forme linéaire complexe sur E telle que 9f = g ; pour que f soit continue
dansE, il faut et il suffit évidemment que g le soit.
Soit maintenant H un hyperplan complexe dans E, d'équation f(x) = a + iP,
f étant une forme linéaire complexe sur E ; en posant g = 9A on voit que H est
l'intersection des deux hyperplans réels H l , Hz d'équations respectives g(x) = a
et g(ix) = - ; si H est fermé, il en est de même de Hl et Hz (1, p. 13, th. 1). Inver-
sement, soit Ho un hyperplan réel homogène, d'équation g(x) = O (g forme linéaire
réelle sur E) ; l'intersection H de Ho et de iHo est un hyperplan complexe homogène,
et si f est la forme linéaire complexe telle que ?f- = g, f (x) = O est une équation
de H ; si Ho est fermé, il en est de même de H.
Soit G un espace vectoriel topologique sur R, et soit G(,, l'espace vectoriel sur C
déduit de G par extension à C du corps des scalaires (A, II, p. 82). Identifions G
à un sous-ensemble de G(q par l'application x ++ 1 8 x. L'application R-linéaire
(x, y) H x + i.y est alors une bijection de G x G sur G(,, , par laquelle on trans-
porte à G(,) la topologie produit de G x G. Muni de cette topologie, G(,) est alors
un espace vectoriel topologique sur C. On dira que G(,) est l'espace vectoriel topo-
logique complexijîé de G.

2. Espaces localement convexes complexes


Dans un espace vectoriel complexe E, dire qu'une partie A de E est équilibrée
signifie que, pour tout x E A, on a px E A pour O d p d 1, et ei% E A pour tout
9 réel.
EVT 11.66 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 98
On dit qu'une partie A de E est convexe si elle est convexe dans l'espace vectoriel
réel E, sous-jacent à E. Pour qu'une partie convexe A # 0 de E soit équilibrée,
il suffit que l'on ait ei8A c A pour tout 9 réel ;en effet, cela entraîne d'abord -A = A ;
comme A est symétrique, O appartient à A, et par suite pA c A pour O < p < 1.
Soit E un espace vectoriel topologique complexe. Le plus petit ensemble convexe
équilibré (resp. fermé, convexe et équilibré) contenant une partie A de E est appelé
l'enveloppe convexe équilibrée (resp. l'enveloppe fermée convexe équilibrée) de A ;
l'enveloppe fermée, convexe et équilibrée de A est l'adhérence de l'enveloppe convexe
équilibrée de A. Cette dernière est l'enveloppe convexe de la réunion des ensembles
ei9A; on peut donc la définir comme l'ensemble des combinaisons linéaires hixi, 11

où (xi) est une famille finie quelconque de points de A, et (hi) une famille de nom-
bres complexes telle que C lhil < 1. Si A est précompact, il en est de même de
i
son enveloppe équilibrée (1, p. 6, prop. 3).
On dit qu'un espace vectoriel topologique complexe E est localement convexe
si l'espace vectoriel topologique réel sous-jacent E, est localement convexe, c'est-
à-dire si tout voisinage de O dans E contient un voisinage convexe de 0 ; une topo-
logie 7 sur E est dite localement convexe si elle est compatible avec la structure
d'espace vectoriel de E (par rapport à C) et si E, muni de 7 ,est localement convexe.
Comme tout voisinage fermé convexe V de O contient alors un voisinage équilibré
W de O (1, p. 7, prop. 4), il contient aussi son enveloppe fermée, convexe et équi-
librée U ; autrement dit, les voisinages de O fermés, convexes et équilibrés forment
un système fondamental de voisinages de O dans E, invariant par toute homothétie
de rapport # O.
Réciproquement, soit E un espace vectoriel complexe, et soit 6 une base de
filtre sur E formée de parties convexes, équilibrées et absorbantes. On sait alors
(II, p. 25, prop. 1) que l'ensemble 8 des transformés des ensembles de 6 par les
homothéties de rapport > O est un système fondamental de voisinages de O pour
une topologie localement convexe Y sur l'espace vectoriel réel E, sous-jacent à E.
En outre, comme les ensembles de B sont équilibrés, ils sont invariants par toute
homothétie x H ei9x, ce qui prouve que 9 est compatible avec la structure d'espace
vectoriel de E (sur C) (1, p. 7, prop. 4).
Toute topologie localement convexe sur un espace vectoriel complexe E peut
être définie par un ensemble de semi-normes, car la jauge d'un voisinage ouvert,
convexe et équilibré de O est une semi-norme sur E.
Les notions et résultats relatifs aux espaces localement convexes réels exposés
dans II, p. 27 à p. 38, s'étendent aux espaces localement convexes complexes, sans
autre modification que le remplacement des ensembles convexes symétriques par
les ensembles convexes équilibrés.
On dit qu'un espace localement convexe complexe est un espace de Fréchet lors-
qu'il est métrisable et complet.
NO 3 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES COMPLEXES EVT 11.67

3. Le théorème de Hahn-Banach et ses applications

THÉORÈME 1 (Hahn-Banach). - Soient p une semi-norme sur un espace vectoriel


complexe E, V un sous-espace vectoriel de E , f une forme linéaire (complexe) sur V
1
telle que f ( y ) / < p(y) pour tout y E V . Alors il existe une forme linéaire f , sur E
prolongeant f et telle que 1fl(x)l < p(x) pour tout x E E.
En effet, y = 9 f est une forme linéaire réelle définie dans V et satisfaisant à
I g ( ? . '<
) ) p(y) en tout point de V ; il existe donc une forme linéaire réelle g , définie
dans E, prolongeant y et telle que Igl(x)l < p(x) pour tout x E E (II, p. 24, cor. 1).
Soit f,(x) = gl(x) - ig,(ix) la forme linéaire complexe sur E dont g, est la partie
réelle (II, p. 65). Pour tout 9 réel, on a

puisque p est une semi-norme sur l'espace complexe E ; ceci entraîne la relation
1fl(x)l < p(x), ce qui démontre le théorème.

COROLLAIRE 1. - Soient E un espace vectoriel topologique complexe, x, un point


de E, p une semi-norme continue dans E ;il existe uneforme linéaire continue (complexe)
1
f définie dans E , telle que f (x,) = p(x,) et que f ( x ) ( < p(x) pour tout x E E.

COROLLAIRE 2. - Soient E un espace localement convexe complexe, V un sous-espace


vectoriel de E, f une forme linéaire (complexe) définie et continue dans V ; il existe
alors une forme linéaire continue f , définie dans E et prolongeant f . Si E est normé,
il existe une telle forme f , telle que IIfi II = Ilf 11.

COROLLAIRE 3. - Soient E un espace localement convexe complexe séparé, M un


sous-espace vectoriel de E de dimension finie. II existe alors un sous-espace vectoriel
fermé N de E , supplémentaire topologique de M dans E.
Les démonstrations à partir du th. 1 sont les mêmes que celles de II, p. 24, cor. 2,
p. 25, cor. 3, p. 26, prop. 2 et p. 27, cor. 2.

PROPOSITION 1. - Soient E un espace vectoriel topologique complexe, A un ensemble


ouvert convexe non vide dans E, M une variété linéaire (complexe) non vide ne ren-
contrant pas A. Il existe alors un hyperplan complexe ,fermé H contenant M et ne
rencontrant pas A.
On peut se borner au cas où O E M. Alors il existe un hyperplan réel fermé Ho
contenant M et ne rencontrant pas A ( I I , p. 39, th. 1). Comme M = i M , l'hyper-
plan complexe fermé H = Ho n (iHo) répond à la question.

COROLLAIRE. - Dans un espace localement convexe complexe E, toute variété linéaire

complexe fermée M est l'intersection des hyperplans complexes fermés qui la contien-
nent.
En effet, pour tout x # M, il existe un voisinage ouvert convexe V de x ne ren-
EVT 11.68 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 58

contrant pas M, donc un hyperplan complexe fermé H contenant M et ne rencon-


trant pas V ; a fortiori H ne contient pas x.
PROPOSITION 2. - Soient E un espace vectoriel topologique complexe, A un ensemble
ouvert convexe équilibré non vide, B un ensemble convexe non vide ne rencontrant
pas A. II existe alors uneforme linéaire complexe continue f sur E et un nombre a > O
tels que I'on ait 1 f (x)l < a dans A et 1 f (y)l a dans B.
En effet, il existe une forme linéaire continue réel1e.g sur E et un nombre réel a
tels que g(x) < a dans A et g(y) cl dans B ( I I , p. 40, prop. 1). Comme O E A,
on a a > O. Montrons que la forme linéaire complexe continue f ( x ) = g(x) - ig(ix)
et le nombre a répondent à la question. En effet, comme 9 f = g, on a f 12 a
dans B. D'autre part, pour tout x E A et tout 9 réel, ei9x appartient à A, puisque
A est équilibré, et l'on a f ( x ) = eëigf(ei%); il existe alors un nombre 9 tel que
1f (x)I = 9 ( e i y ( x ) )= g(ei%) < a, d'où la proposition.
PROPOSITION 3. - Soient E un espace localement convexe complexe, A un ensemble
fermé convexe équilibré dans E, K un ensemble convexe compact non vide dans E,
ne rencontrant pas A. II existe alors une forme linéaire complexe continue f sur E
1 1
et un nombre a > O tels que I'on ait f(x)l < a dans A et f(y)l > a dans K.
La proposition se déduit de 11, p. 41, prop. 4 comme la prop. 2 se déduisait de
I I , p. 40, prop. 1.

4. Topologies faibles sur les espaces vectoriels complexes

Les définitions et résultats du 6, nos 1 et 2 ( I I , p. 43 à 47, s'appliquent sans


changement aux espaces vectoriels complexes. Si F et G sont deux espaces vectoriels
complexes en dualité par une forme bilinéaire B, les espaces réels sous-jacents F,,
Go sont en dualité par 9 B , et il résulte de I I , p. 65, formule (1) que les topologies
faibles o(F, G ) et o(Fo, Go) sont identiques.

DÉFINITION 1. - Soient F et G deux espaces vectoriels complexes en dualité. Pour


toute partie M de F, on appelle polaire de M dans G et on note Mo l'ensemble des
y E G tels que I'on ait 9 ( ( x , y ) ) 2 - 1 pour tout x E M.
Si l'on note Mo le polaire de M c F dans G, on a encore (hM)" = h-'Mo pour
tout h E C*.
Si M est un sous-espace vectoriel (complexe) de E, Mo est un sous-espace vectoriel
fermé (pour o ( G , F)), la relation B ( h ( x , Y ) ) 2 - 1 pour tout scalaire h E C
entraînant ( x , y ) = O ; on dit encore que Mo est le sous-espace de G orthogonal
à M.
Si M est une partie équilibrée de F, Mo est une partie équilibrée de G ;c'est dans
1
ce cas l'ensemble des y E G tels que [ ( x ,y ) < 1 pour tout x E M ; en effet, cette
relation équivaut à ~ ( ( L xy ,) ) < 1 pour tout x E M et tout 5 E C tel que 161 = 1.
Les résultats de I I , p. 47 à p. 55 sont alors valables sans restriction pour les espaces
vectoriels complexes.
Exercices

1) Dans un espace vectoriel E, on dit qu'un ensemble A est étoilé par rapport à O si, pour
tout x E A et tout nombre h tel que O ,< h < 1, hx appartient à A. Soit A un ensemble étoilé
tel que, pour tout x E A, il existe p > 1 tel que px E A. Montrer que si, pour tout couple (x, y )
+
de points de A, on a $(x y) E A, alors A est convexe. Donner un exemple d'ensemble
étoilé non convexe A tel que f (A + A) c A.

2) Dans un espace affine E, soient A un ensemble convexe, B un ensemble contenant A.


Montrer que, parmi les ensembles convexes contenant A et contenus dans B, il existe au
moins un ensemble maximal; donner un exemple où il y a plusieurs ensembles convexes
maximaux distincts contenant A et contenus dans B.
T 3) Dans un espace vectoriel E, soient A et B deux ensembles convexes sans point commun.
Montrer qu'il existe dans E deux ensembles convexes C, D sans point commun tels que
A c C, B c D et C u D = E. (Appliquer le th. 2 de E, III, p. 20 à l'ensemble des couples
(M, N) d'ensembles convexes sans point commun tels que A c M et B c N et exprimer
le fait que M et N ne se rencontrent pas par la relation 0 4 M - N. Pour montrer que
C u D = E, raisonner par l'absurde, en considérant un point x, $ C u D ; si Cf (resp. D')
est l'enveloppe convexe de C u { x , ) (resp. D u {x,}), montrer qu'il est impossible qu'on
ait à la fois Cf n D Z et C n D # @.)
4) Soit C un cône convexe de sommet O dans un espace vectoriel E ; si (xi), ,i,, est une famille
finie de points de C tels que 1
hixi = O pour une famille de nombres hi > O, alors C contient
i= 1
le sous-espace vectoriel de E engendré par les xi.

5) Soit E un espace vectoriel admettant une base infinie dénombrable (e,JnCN.


Soit C l'ensemble
1
des points x = c,e, tels que, pour le plus grand indice n tel que 6, # O, on ait 6, > 0.
n
52 EXERCICES EVT 11.71

11) a) Montrer que dans un espace Rn tout ensemble convexe A de dimension n possède
au moins un point intérieur (considérer un système affinement libre de n + 1 points de A).
En déduire que si A est partout dense dans Rn,on a A = R".
b) Soit E I'espace normé ll(N) des séries absolument convergentes x = (6,) de nombres
réels (1, p. 4) ; montrer que I'ensemble P des x tels que E,, 2 O pour tout indice n est un cône
convexe saillant qui engendre E, mais ne contient aucun point intérieur.
c) Soit E un espace vectoriel topologique séparé sur lequel il existe une forme linéaire f non
continue (cJ: II, p. 91, exerc. 17, a)). Montrer que les ensembles A et B définis par les rela-
tions f (x) 2 O, f (x) < O sont convexes non vides, complémentaires, partout denses et que
chacun d'eux engendre E (algébriquement).
12) Montrer que dans un espace Rn,pour qu'un ensemble convexe soit fermé, il faut et il
suffit que son intersection avec toute droite soit un ensemble fermé (cf: II, p. 79, exerc. 5 ) .

13) Montrer que dans un espace Rn,tout ensemble convexe ouvert non vide est homéo-
morphe à Rn(utiliser I'exerc. 12 de TG, VI, p. 24).

14) Soient E un espace vectoriel topologique séparé, A un ensemble convexe fermé non
vide dans E.
a) Montrer que, pour tout a E A, I'ensemble n
h(A - a) est un cône convexe fermé CA
h>O
dans E, de sommet 0, indépendant de a, dit cône asymptote de A. Pour tout a E A, I'ensemble
a + CA est la réunion de { a } et des demi-droites ouvertes d'origine a contenues dans A.
+
b) Si x, y sont deux points de A tels que (x CJ n (y + CJ soit un cône de sommet z E A,
ce cône est nécessairement égal à z + CA.
c) Si B est un second ensemble convexe fermé dans E tel que A n II # a,
on a
CA,, = CA n C,.
d) Soit VA le plus grand sous-espace vectoriel (nécessairement fermé dans E) contenu dans
-1
CA. Montrer que si <p est I'homomorphisme canonique de E sur E/V,, on a A = <p (A,),
ou A, est un ensemble convexe fermé dans E/VA, ne contenant aucune droite.
e) Dans l'espace de Banach B(N) des applications bornées de N dans R (1, p. 4), donner
un exemple d'ensemble convexe fermé non borné A tel que CA = { O ) et que, pour tout
+
b # O dans E, il existe un entier k tel que (A kb) n A = 0.
f ) Supposons que O E A, et soit S le cône convexe de sommet O engendré par A. Montrer
que l'on a 3 = S u CA.

15) a) Soit A un ensemble convexe fermé dans un espace vectoriel topologique séparé E.
S'il existe un point x, E A et un voisinage V de x, dans E tel que V n A soit compact, mon-
trer que A est localement compact. En déduire que l'adhérence dans E d'un ensemble convexe
localement compact est localement compacte.
b) Soit A un ensemble convexe fermé, localement compact et non compact dans E ; montrer
que le cône asymptote CA(exerc. 14) n'est pas réduit à 0.
T 16) Dans un espace vectoriel topologique séparé E, soient A, B deux ensembles convexes
fermés. On suppose en outre que B est localement compact et que CA n C , = {O). Montrer
que A - B est fermé dans E. (Soient b E B, W un voisinage fermé de O dans E tels que
+
B n (b W) soit compact. Soit c E A - B ; pour tout voisinage V de O dans E, considérer
I'ensemble Mv des y E B tels que A n (c y + + V) # 0. Considérer deux cas, suivant
qu'il existe un V pour lequel Mv est relativement compact, ou qu'il n'existe pas de tel V ;
+
dans le second cas, considérer la base de filtre formée des ensembles P,,, = M, n C (b nW)
où V parcourt I'ensemble des voisinages fermés de O dans E, et n parcourt N ; former le cône
de sommet b engendré par Pv,, et son intersection avec la frontière de b -t W.)
T 17) Dans un espace vectoriel topologique séparé E, on dit qu'un ensemble convexe fermé A
est parabolique si, pour tout z 4 A, il n'existe aucune demi-droite d'origine z, contenue dans
z + CA et ne rencontrant pas A.
EVT 1 1 . 7 2 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES g2
a) Donner un exemple d'ensemble convexe parabolique A dans RZ tel que CA ne soit pas
réduit à une demi-droite.
b) Soit A un ensemble convexe fermé dans E, tel que CA # {O), mais qui ne soit pas para-
bolique. Montrer que si z $ A est tel que z + CA contienne une demi-droite D d'origine z
ne rencontrant pas A, l'enveloppe convexe de A u { z ) et le cône pointé de sommet z engendré
par A ne sont pas fermés dans E. En outre, si D' est la demi-droite fermée d'origine z opposée
à D, D' + A n'est pas fermé dans E, et il existe un plan P contenant D, et un ensemble convexe
fermé B c P, tels que B n A = a, mais que la distance de B à P n A (pour une norme quel-
conque sur P) soit nulle.
c ) Soit A un ensemble convexe fermé dans E, localement compact et parabolique ; montrer
que pour tout ensemble convexe fermé B c E, A - B est fermé (même méthode que dans
I'exerc. 16).
d) Soient A, A' deux ensembles convexes fermés dans E, localement compacts et paraboli-
ques; montrer que l'enveloppe convexe de A u A' est fermée dans E (même méthode que
dans l'exerc. 16). Donner un exemple dans RZ où A est parabolique, A' non parabolique
et I'enveloppe convexe de A u A' non fermée dans R2.
e) Soit A un ensemble convexe fermé dans E, localement compact et parabolique ; montrer
que pour tout z $ A, le cône convexe pointé de sommet z engendré par A est fermé dans E
(utiliser d)).
f ) Soient El, E, deux espaces vectoriels topologiques séparés, A, (resp. A,) un ensemble
convexe fermé dans El (resp. E,) et parabolique. Montrer que dans El x E,, l'ensemble
A , x A, est parabolique.
* g) Montrer que dans un espace tonnelé de dimension infinie, il n'y a pas d'ensemble convexe
fermé parabolique localement compact et non compact.
h) Soit E, = 12(N), et dans E,, soit K l'ensemble des points x = (5,) tels que l'on ait
le,,] < l/(n + 1) pour tout n ; il est compact. Le cône E de sommet O engendré par K est
un sous-espace vectoriel de E, et K est absorbant dans E. Soit p la jauge de K dans E, qui
est une fonction semi-continue inférieurement. Dans l'espace normé produit E x R, montrer
que l'ensemble A des points (x, <) tels que 2 (p(x))' est fermé, convexe, parabolique et
localement compact. Montrer que A + (- A) et l'enveloppe convexe de A u (- A) ne sont
pas localement compacts. ,
18) Soit C un cône convexe de sommet O dans Rn, saillant et fermé. Montrer que le complé-
mentaire par rapport à la sphère Sn-, de l'ensemble C n Sn-, est homéomorphe à Rn-'
(faire une projection stéréographique ayant pour point de vue un point de C n Sn- et ,,
utiliser l'exerc. 12 de TG, VI, p. 24). Si C possède un point intérieur, montrer que C n Sm-,
est homéomorphe à la boule fermée B,-, (même méthode).
19) a) Soit A un ensemble convexe fermé et non borné dans Rn, ne contenant aucune droite,
et ayant au moins un point intérieur. Montrer que la frontière de A est homéomorphe à
Rn-' (utiliser les exerc. 15, b) et 18).
b) Dans un espace vectoriel topologique séparé E, soit A un ensemble convexe fermé, ne
contenant aucune droite et de dimension > 2. Montrer que la frontière de A est connexe
(utiliser a), et TG, VI, p. 24, exerc. 12).
20) a) Dans un espace vectoriel E, soit A un ensemble convexe engendrant E et dont l'intersec-
tion avec toute droite est fermée dans cette droite. Montrer que les conditions suivantes sont
équivalentes :
a ) Il existe une droite D telle que D n A soit un segment compact non vide.
B) 11 existe une droite D telle que, pour toute droite D' parallèle à D, D' n A soit un
segment compact.
y ) A est distinct de E et n'est vas un demi-espace déterminé var un hvvervlan de E.
(Pour prouver que y) impliqLe cc), utiliser l'exerc. 14, d) d i II, p. 71,ef se ramener au cas
où E = R2.)
b) Dans un espace vectoriel topologique séparé E, soit A un ensemble convexe fermé ayant un
point intérieur. Montrer que si la frontière de A est une variété linéaire non vide, A est un demi-
espace fermé (utiliser l'exerc. 14, d) de II, p. 71 pour montrer que la frontière de A est néces-
sairement un hyperplan, puis appliquer a)).
a2 EXERCICES EVT 11.73

1T 21) a) Dans l'espace Rn,soient A, (1 +


< i < r) r > n 1 ensembles convexes, tels que
r - 1 quelconques des A, aient une intersection non vide ; montrer que les r ensembles Ai
ont une intersection non vide (th. de Helly). (Soit xi un point de I'intersection des Aj d'in-
dice j # i ; il existe r nombres hi non tous nuls tels que 2 hi
i= 1
= O et 2 hixi = O ; grouper
i=l
dans cette dernière équation les termes correspondant aux hi 2 O et ceux correspondant aux
hi < 0.)
b) Soit 6 un ensemble de parties convexes et compactes de Rn.Pour que l'intersection des
ensembles de 6 soit non vide, il suffit que l'intersection de n +
1 quelconques d'entre eux soit
non vide.
c) Soient K un ensemble convexe dans Rn,(A,),,,,, une famille de r > n +
1 ensembles
convexes dans Rn.On suppose que pour toute famille (i,),+,,,, ,
d'indices < r, il existe
a E Rntel que a + K contienne tous les A,, (resp. soit contenu dans tous les A,, , resp. ait une
intersection non vide avec chacun des A,,). Montrer qu'il existe alors b E Rn tel que b K +
contienne tous les A, (resp. soit contenu dans tous les A,, resp. rencontre tous les A,). (Consi-
dérer pour chaque indice i l'ensemble Ci des x E Rntels que x +
K 3 Ai (resp. x K c A,,+
resp. (x + K) n A, # a).) Généraliser à un ensemble quelconque de parties convexes et
compactes de Rn.

22) On considère dans R~ un ensemble de 2m points de la forme (a,, bj), (a,, b;) avec bj < 61'
pour 1 < i < m. Soit n un entier < m - 2. Afin qu'il existe un polynôme P(x) de degré < n
tel que b: < P(a,) < b:( pour 1 < i < m, il suffit que, pour toute famille (i,), ,,,,+, +
den 2
indices i, il existe un polynôme Q(x) de degré < n tel que b;, < Q(a,) < b:k pour tout entier k
tel que 1 < k < n + 2. (Utiliser I'exerc. 21, a).)

23) Montrer que dans un espace vectoriel topologique, l'enveloppe convexe d'un ensemble
ouvert est un ensemble ouvert.

24) Dans un espace vectoriel topologique E, soit M un ensemble convexe partout dense (cf.
II, p. 71, exerc. 11, c)) ; pour tout hyperplan fermé H dans E, montrer que H n M est dense
dans H (pour tout point x, E H et tout voisinage équilibré V de O dans E, considérer les inter-
sections de x, + V et des deux demi-espaces ouverts déterminés par H, et en déduire que
x, + + V V rencontre H n M).

25) a) Montrer que, dans un espace vectoriel topologique, la frontière de tout ensemble
convexe ayant un point intérieur est rare (utiliser la prop. 16 de II, p. 15).
b) Dans un espace vectoriel topologique séparé E, soient A un ensemble convexe fermé ayant
un point intérieur, H un hyperplan fermé contenant un point intérieur de A. Montrer que
I'intersection de H et de la frontière F de A est un ensemble rare par rapport à F (pour montrer
que dans tout voisinage d'un point de H n F il piste des points de F n'appartenant pas à H,
se ramener au cas où E est de dimension 2).

Q 26) Dans un espace vectoriel topologique séparé E, soit A un ensemble fermé connexe
ayant la propriété suivante :pour tout x E A, il existe un voisinage fermé V de x dans E tel que
V n A soit convexe. Montrer que A est convexe. Pour cela, on établira successivement les
propriétés suivantes :
a) Montrer que deux points quelconques de A peuvent être joints par une ligne brisée contenue
dans A (même méthode que dans TG, VI, p. 21, exerc. 6).
b) Montrer que si deux points de A peuvent être joints par une ligne brisée de n > 1 côtés
contenue dans A, ils peuvent aussi être joints par une ligne brisée de n - 1 côtés contenue
dans A. (Par récurrence sur n, se ramener au cas n = 2, ce qui revient à considérer le cas
E = R2; soit alors T un triangle de sommets a, b, c, tel que les segments fermés ac, bc soient
contenus dans A, mais non le segment fermé ab ;considérer un point adhérent à l'intersection
de 1A et de l'intérieur de T, dont la distance à la droite joignant a et b soit la plus grande pos-
sible, et montrer que l'existence d'un tel point est contradictoire avec l'hypothèse.)
EVT 11.74 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES §2

T 27) a) Soient E un espace vectoriel topologique séparé, B un ensemble convexe fermé non
vide dans E, X une partie compacte non vide de E. Montrer que si A est une partie de E telle que
A + X c B + X, on a A c B (si a E A, considérer une suite (x,) de points de X définis par
,
récurrence par les relations a + x, = b, + x,, ,où b, E B). En déduire que si A et B sont deux
ensembles convexes fermés non vides dans E et X une partie compacte non vide de E, la rela-
tion A + X = B + X entraîne A = B.
6) Soient E un espace normé, o la distance sur l'ensemble S(E) des parties fermées non vides
de E, définie à partir de la distance de E par le procédé de TG, IX, p. 91, exerc. 6. Montrer que si
A, B, C sont trois parties compactes et convexes non vides de E, on a o(A + C, B + C) = o(A, B)
(si S, est la boule définie par llxll < h, remarquer que A + S, et B + S, sont des ensembles
convexes fermés et utiliser a)).
c) Déduire de a) et b) que l'ensemble R(E) des parties convexes compactes non vides d'un
espace normé, muni de la distance o,peut être identifié à un cône dans un espace normé,
dont les lois de composition induisent sur R(E) les lois (A, B) H A + B et (1, A) H LA.

28) Soient E un espace vectoriel, A un ensemble convexe, f une fonction convexe définie
dans A.
a) Montrer que si A est absorbant et f non constante, f ne peut atteindre sa borne supérieure
dans A au point O.
b) Montrer que l'ensemble des points de A où f atteint sa borne inférieure dans A est convexe.

B 29) Soient E un espace vectoriel topologique séparé, C un cône épointé convexe ouvert
non vide de sommet O dans E, V un voisinage convexe de O dans E. Si f est une fonction convexe
définie et majorée dans C n V, montrer que f (x) tend vers une limite finie lorsque x tend vers O
en restant dans C n V. (Soit p = lim. sup f (x) ; raisonner par l'absurde en supposant qu'il
x-0,xeCnV
existe a > O tel que, pour tout voisinage W de O, il existe un point y E C n V n W pour lequel
f (y) < p - a. Montrer qu'il existe un point a E C n V tel que f (pu) 2 fl - f cc pour
O < p < 1 ;en déduire qu'il existerait, sur une droite joignant un point de la forme pu (p assez
petit) à un point y assez voisin de O dans C n V et tel que f (y) < B - a, des points de C n V
où f serait arbitrairement grande.)

30) a) Donner un exemple de fonction convexe définie dans un ensemble compact convexe K
de R2, semi-continue inférieurement et bornée dans K, mais non continue en un point de la
frontière de K (considérer la jauge d'un disque dont O est point frontière).
b) Déduire de a) un exemple de fonction convexe définie dans un demi-plan ouvert D de R2,
non majorée dans D et ne tendant vers aucune limite en un point frontière de D.
c) Déduire de a) un exemple de fonction convexe semi-continue inférieurement dans un
ensemble convexe compact A de R2, mais non majorée dans A (prendre pour A l'ensemble des
(5, q ) tels que t4 < q < 1 dans R2).

T 3 1) Soient E un espace vectoriel topologique séparé, A un ensemble convexe non vide dans
E, x, un point adhérent à A, f une fonction convexe définie dans A. Soit I)l'ensemble des demi-
droites fermées D d'origine x, telles que D n A contienne un segment ouvert d'extrémité x,.
La réunion C des demi-droites D E I)est un cône convexe de sommet x,.
a) Montrer que pour toute demi-droite D E 3,f (x) tend vers une limite finie ou égale à co +
lorsque x tend vers x, en restant dans D n A et en restant # x,.
b) Soit 3 la partie de I)formée des demidroites D telles que f (x) tende vers +oo lorsque x
tend vers x, en restant dans D n A et en restant # x, ; si xp E A, 3 est vide. Montrer que 3
ne peut contenir deux demi-droites opposées; si D, D' sont deux demi-droites distinctes
appartenant à 3, et P le plan déterminé par D et D', ou bien toute demi-droite D E D contenue
dans P appartient a 3, ou bien D et D' sont les seules demi-droites de 3 contenues dans P.
En déduire _que si 3 # I),aucune demi-droite D E 3 ne peut contenir de point interne (II,
p. 28) du cône C relativement au sous-espace vectoriel engendré par C.
c ) Soit 3 le complémentaire de 3 par rapport à I).Montrer que la réunion Co des demi-droites
D E 5 est un cône convexe, et que pour toute demi-droite D E 5 , la limite de f (x), lorsque x
tend vers x, en restant dans D n A et en restant # x,, est indépendante de D (utiliser l'exerc. 29
EXERCICES EVT 11.75

de II, p. 74) ; en outre, si x, E A, la valeur de cette limite est < f (x,), et elle est égale a f (x,)
lorsque 5 contient deux demi-droites opposées.
d) Soit f une forme linéaire non continue dans E (cf: II, p. 91, exerc. 17, a)), et prenons
A = E ; montrer que toute demi-droite fermée d'origine xo appartient à 8,mais que l'on a
hm. inf f (x) = - co et lim. sup f (x) = + co (utiliser la prop. 21 de II, p. 20).
x-X,, x-xo

32) Dans un espace vectoriel topologique séparé E, soient K un ensemble convexe compact,
f une fonction convexe dans K, semi-continue supérieurement. Montrer que f est bornée
dans K. (Observer d'abord que f est majorée dans K ;si f n'était pas minorée dans K, montrer
que l'on aurait lim.inf f (y) = - co pour tout point x E K, et que cela violerait le th. de
y-x,yf x
Baire.) Donner un exemple où f n'est pas continue.

33) Soient E un espace vectoriel topologique séparé de dimension finie, K un ensemble


convexe compact dans E ; montrer que toute fonction convexe définie dans K est minorée
dans cet ensemble (comparer à l'exerc. 31, d)).

34) Soient E un espace vectoriel topologique séparé, U, V deux ensembles ouverts convexes
dans E tels que c U et que U ne contienne aucune demi-droite. Soit 9 un ensemble de
fonctions convexes définies dans Ü, uniformément majorées sur la frontière de U et uniformé-
ment minorées sur la frontière de V. Montrer que 9 est équicontinu.

35) Soient U un ensemble ouvert convexe non vide dans Rn,9 un ensemble de fonctions
convexes définies dans U. Soit @ un filtre sur 9, qui converge simplement dans U vers une
fonction finie fo ; montrer que @ converge uniformément vers fo dans toute partie compacte
de U (utiliser l'exerc. 34).

36) Soient A un ensemble convexe compact dans Rn, B sa projection sur le sous-espace Rn-'
(identifié à I'hyperplan d'équation 5, = O). Montrer qu'il existe deux fonctions convexes f, ,f,
définies dans B, telles que A soit identique a l'ensemble des points (x, c) de Rntels que x E B et
c
f'G4 G G - f2(x).
37) Soit E un espace vectoriel ;pour qu'une partie convexe F de E x R soit formée des couples
c)
(x, 6) tels que f (x) < 6 (resp. f (x) < pour une fonction convexe f définie dans une partie
convexe X de E, il faut et il suffit que la projection de F sur E soit égale à X et que, pour tout
x E X, la coupe F(x) soit un intervalle fermé (resp. ouvert) illimité à droite.

38) Soient E, El deux espaces affines, p une application linéaire affine de E dans E l , X une
partie convexe de E, X, = p(X). Pour toute fonction numérique f définie dans X et tout
x , E XI. soit
fl(~1= ) inf f ( 4 .
P(X) = xi

Montrer que si f est convexe et si fl(.x,) > - co pour tout x, E X I , fi est une fonction
convexe.

39) Soit E un espace vectoriel topologique séparé de dimension finie.


LI)Soit 5(E) l'ensemble des parties fermées non vides de E, muni de la structure uniforme
déduite de la structure uniforme de E par le procédé de TG, II, p. 34, exerc. 5, a). Montrer que,
dans cet espace, l'ensemble &(E) des parties convexes fermées non vides de E est fermé. En
déduire que si K est un-ensemble compact dans E, l'ensemble des parties convexes fermées non
vides de E contenues dans K est un ensemble compact dans &(E) (cf. TG, II, p. 37, exerc. 11).
b) Soit Ao(E) i'ensemble des parties convexes compactes de E ayant O pour point intérieur.
Pour tout ensemble A E Ro(E), soit pA la jauge de A (II, p. 22). Montrer que A HpA est un
isomorphisme du sous-espace uniforme Ro(E) de &(E) sur un sous-espace de l'espace q ( E ; R)
des fonctions numériques continues dans E, muni de la structure uniforme de la convergence
compacte (TG, X, p. 7).
EVT 11.76 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 53

40) Dans un espace vectoriel topologique E, soit U un voisinage convexe de x, et soit f une
fonction numérique convexe et continue dans U. Montrer qu'il existe un voisinage convexe
V c U de x, et une fonction f , convexe et continue dans E et telle que f , IV = f IV.

T41) Soient E un espace vectoriel, H un hyperplan dans E ne contenant pas 0, S un ensemble


convexe contenu dans H.
a) Supposons que l'intersection de S et de toute droite dans H soit un segment compact. Soient
a, b deux points distincts de E tels qu'il existe deux nombres h > 0, p > O pour lesquels
b + pS c a + hS ; montrer que si c est le point où la droite joignant a et b rencontre l'hyper-
+ +
plan H' parallèle à H contenant a hS, on a c E b pS et b + pS est l'image de a + hS par
une homothétie de centre c transformant a en b. (Se ramener au cas où E est de dimension 2.)
b) Avec la même hypothèse sur S, soient a, b deux points distincts de E, et supposons qu'il
existe un point c E E et trois nombres h > 0,p > O, v > O tels que (a + hS) n (b + pS) = c + vS.
Montrer que si A (resp. B) est le cône de sommet a (resp. b) engendré par a + hS (resp. b + pS),
et H" l'hyperplan parallèle à H passant par c, on a H" n A n B = {c} (utiliser a)).
c) On suppose en outre que H soit la variété linéaire affine engendrée par S. Soit C le cône de
sommet O engendré par S. Montrer que les deux conditions suivantes sont équivalentes :
a) E est réticulé pour l'ordre sur E dont C est l'ensemble des éléments 2 0.
p) Quels que soient les points x, y de E et les nombres h > 0, p > O tels que l'ensemble
+
(x hS) n (y + pS) ne soit pas vide, il existe z E E et v 2 O tels que cet ensemble soit égal
à z + vs.
(Pour prouver que a) entraîne p), se ramener au cas où y = O, et utiliser le fait que si (si) est
une famille finie de points de S et (hi) une famille de nombres réels tels que hisi = O, alors
i
hi = O. Pour prouver que $) entraîne a), utiliser b).)
i
Lorsque S vérifie les conditions équivalentes a) et P), on dit que S est un simplexe dans E.
Lorsque E est de dimension finie, l'enveloppe convexe d'un ensemble fini de points affinement
indépendants dans H engendrant H est un simplexe * (la réciproque est d'ailleurs vraie :cf.
INT, II, 2e éd., 2, exerc. 7). *

42) Généraliser la prop. 18 de II, p. 17 au cas d'un ensemble ordonné E muni d'une topologie
séparée pour laquelle les intervalles (a, +( et )+-,a ) sont fermés pour tout a E E.

43) Soit K un corps valué complet dont la valeur absolue est ultramétrique. Dans un espace
vectoriel à gauche E sur K, on dit qu'un ensemble A est ultraconvexe si les relations x E A,
y E A, [hl < 1, 1p1 < 1 entraînent hx + py E A.
a) Généraliser aux ensembles ultraconvexes les prop. 1,2,5,6,7 de II, p. 8 à 10. Montrer que le
plus petit ensemble ultraconvexe contenant un ensemble donné M est l'ensemble des combi-
naisons linéaires hx,, où x, E M et 141 < 1 pour tout 1.
b) On suppose que E est un espace vectoriel topologique sur K. Montrer que l'adhérence
d'un ensemble ultraconvexe est ultraconvexe, et qu'un ensemble ultraconvexe d'intérieur non
vide est ouvert.
c) Soit A un ensemble ultraconvexe et absorbant dans E. Montrer que si, pour tout x E E, on
pose p(x) = inf [pl, p est une ultra-semi-norme sur E (II, p. 2). Généraliser la prop. 23
xspA
de II, p. 22; cas où la valeur absolue de K est déduite d'une valuation discrète.

1) Soient E un espace vectoriel sur R, P un cône convexe pointé saillant dans E, de sommet O, p
une semi-norme sur E, V l'ensemble des x E E tels que p(x) < 1. Soient M un sous-espace
vectoriel de E, f une forme linéaire sur M. Pour qu'il existe sur E une forme linéaire g prolon-
geant f, qui soit 2 O dans P et telle que lg(x)l < p(x) pour tout x E E. il faut et il suffit que
pour tout x E M n (V + P), on ait f (x) > - 1. (Pour voir que la condition est suffisante,
93 EXERCICES EVT 11.77

considérer un point xo E M tel que f (x,) = 1, le cône Q de sommet O engendré par x, V +


et appliquer le cor. de la prop. 1 (II, p. 23) a l'espace E muni de la relation de préordre pour
laquelle P + Q est le cône des éléments 2 0.)
2) Soient S un ensemble, F = B(S) I'espace de Banach des fonctions numériques bornées
dans S (1, p. 4), E un espace normé, M un sous-espace vectoriel de E. Montrer que, pour
toute application linéaire continue f de M dans F, il existe une application linéaire continue g
de E dans F, prolongeant f et telle que llgll = Ilf Il.

3) Soient E un espace vectoriel sur R, p une fonction sous-linéaire (II, p. 21) sur E. Soit A
un ensemble convexe tel que infp(y) > - m.
F A
a) Montrer que la fonction
q(x) = inf
Z E A ,2~ O
(p(x + tz) - t.inf p(y))
Y ~ A

est une fonction sous-linéaire sur E telle que - p(- x) < q(x) < p(x).
b) Montrer qu'il existe une forme linéaire h sur E telle que h(x) < p(x) dans E et que
infp(y) = inf h(y) (prendre h telle que h(x) < q(x)).
WA Y ~ A

4) Soient E un espace vectoriel sur R, p une fonction sous-linéaire sur E, A une partie non vide
de E. Soit B l'ensemble des z E E tels que inf p(x - z) < O ; on a A c B et inf p(x) < p(z)
xt A XEA
pour tout z E B ; en déduire que inf p(x) = infp(z).
xsA zsB
a) Montrer que l'ensemble des y E E tels que infp(z
zcB
- y) < O est égal a B.
b) Déduire de a) que l'intersection de B et de toute droite affine D dans E est fermée dans D
(observer que, quels que soient les points a, b de E, la fonction t ~ p ( + a tb) est continue
dans R).
c) On suppose que, pour tout couple de points x, y de A, il existe z E A tel que
p(z - f(x + y)) < O. Montrer que, pour tout couple de points u, v de B, on a g u v) E B +
(écrire
+
z - g u + v) = (z - +(x y)) +(x - u) + K y - v) +
pour x, y, z dans A). En déduire que B est alors convexe (utiliser b)).
d) Sous les hypothèses de c), montrer qu'il existe une forme linéaire h sur E telle que
h(x) < p(x) et que l'on ait infp(y) = inf h(y) (utiliser c) et l'exercice 3).
F A FA

5) Soient E un espace vectoriel sur R, p une fonction sous-linéaire sur E, A une partie non
vide de E. On suppose que, pour tout couple de points x, y de A, il existe z E A tel
que p(z - (x + y)) < O, et que p(x) 2 O pour tout x E A. Montrer qu'il existe une forme
linéaire h sur E telle que h(x) < p(x) dans E et que h(x) 2 O pour x E A. (Appliquer l'exercice
1
4, c ) a l'ensemble réunion des - A pour n entier 1.)

6) a) Soient E un espace vectoriel sur R, H un hyperplan dans E, p une fonction sous-linéaire


sur E. Soit f une forme linéaire sur H, telle que f (y) < p(y) dans H. Soit a un point de H, C
et soit h la forme linéaire sur E prolongeant f et telle que h(a) = inf (f (y) + p(a - y)).
.>CU
7L..

On a alors h(x) < p(x) dans E. Montrer que pour toute forme linéaire g sur E prolongeant f
et telle que g(x) < p(x) dans E, on a g(a) < h(a).
b) Soient V un sous-espace vectoriel de E, S une partie non vide de E et f une forme linéaire
sur V telle quef (y) < p(y) dans V. Montrer qu'il existe une forme linéaire h sur E, prolongeant
f , telle que h(x) < p(x) dans E, et telle qu'il n'existe aucune forme linéaire g sur E, prolongeant
f , telle que g(x) < p(x) dans E, distincte de h et telle que g(x) 2 h(x) dans S. (Considérer
l'ensemble 8 des couples (V', f '), où V' est un sous-espace vectoriel contenant V, f ' une forme
linéaire sur V' prolongeant f, telle que f '(z) < p(z) dans V' et telle qu'il n'existe aucune autre
forme linéaire f " sur V' ayant les mêmes prppriétés et telle que f "(z) > f '(2) dans S n V'.
Ordonner 5 et utiliser a) et le th. 2 de E, III, p. 20.)
EVT 11.78 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 44

7) Soit T un monoïde commutatif ( A , 1, p. 12) muni d'une relation de préordre x < y


telle que la relation x < y entraîne x + z < y + z pour tout z E T . Une application f
de T dans R u { - co} est dite additive (resp. sous-additive, resp. sur-additive) si l'on a
f ( x + Y ) = f (4 + f ( Y ) (resp. f ( x + Y ) < f (4 + f ( Y ) , resp. f ( x + Y ) f ( 4 + f ( Y ) )
quels que soient x, y dans T.
a) Si g est une fonction sous-additive et croissante dans T, la fonction h(x) = inf g(nx)/n
..
.>n"
est sous-additive et croissante ; on a h < g et h(0) = O si g(0) 2 0.
b ) Sous les mêmes hypothèses, on suppose qu'il existe deux éléments x , , x, de T et deux
nombres réels C l , 5, tels que 5, < g(x,), 5, < g(x,) et g(x, + x,) < 4 , + 5,. Soient y,, y?,
z, ,z , quatre éléments de T, n,, n, deux entiers >, O, a l , a, deux nombres réels tels que l'on ait

Montrer que l'on a alors g(n,y, + n,y,) < n,a, + nla2.


c) Soient w une fonction sur-additive sur T telle que o(0) = O, Q une fonction croissante
et sous-additive sur T telle que o ( x ) < Q(x)dans T. Montrer qu'il existe une fonction croissante
et additive f sur. T telle que w(x) < f ( x ) < Q(x) dans T. (Remarquer que l'ensemble des
fonctions croissantes et sous-additives g sur T telles que w(x) < g(x), < Q(x) dans T est non
vide et inductif pour la relation 2 ,et prendre pour f un élément minimal de cet ensemble ;
montrer à l'aide de a) que f (0) = O. Pour prouver qu'il ne peut pas exister de couples ( x , , x,)
d'éléments de T tels que f ( x , + x,) < f (x,) + f (x,), remarquer que si E,, E R, et
hj(x) = inf(nSj + f ( y ) )où n parcourt l'ensemble des entiers >, O et y l'ensemble des éléments
+
de T tels que x ,< nxj y, alors hi est croissante et sous-additive dans T ( , j = 1,2), hj(xj) < cj
et hj(x) < f ( x ) pour tout x ET. Utiliser alors la définition de f et la partie b) pour obtenir
une contradiction.)
9i * 8) a) Soit K un corps valué complet non discret dont la valeur absolue est ultramétrique,
non linéairement compact; il existe alors un ensemble bien ordonné 1 de nombres > O
et une famille (B(p)),,, de boules fermées dans K telle que la relation p < p' entraîne
B(p) c B(pl),que B(p) ait pour rayon p, et que l'intersection des B(p) soit vide ( A C , V I , § 5,
exerc. 5). Pour tout x E K, il existe p E 1 tel que x 4 B(p) ;montrer que le nombre q(x) = J x- y1
pour un y E B(p) ne dépend ni de y E B(p), ni de p E 1 tel que x # B(p). Si p E 1 est tel que
X E B(p), on a q ( x ) < p. Cela étant, pour ( x , , x,) E K2, on pose II(x1,x2)ll = Ix1I si
x , = O , II(xi, x2)11 = IxZI (p(x; l x 1 ) si X , # O. Montrer que II(x1,.x2)11 est une ultranorme
sur K2 (1, p. 26, exerc. 12) et montrer qu'il n'existe aucune projection de norme 1 de K2 sur
K x {O}.
b) Soit K un corps valué complet non discret dont la valeur absolue est ultramétrique et qui est
linéairement compact. Soit E un espace vectoriel de dimension 2 sur K, muni d'une ultra-
norme, et soit D une droite dans E ; montrer que pour tout point x E E, il existe y E D tel que
d(x, D) = d(x, y ) = lix - y11 (observer que l'intersection de D et d'une boule de centre x
est une boule dans D).
c) Déduire de a) et b) que pour un corps valué complet non discret K, dont la valeur absolue
est ultramétrique, les propriétés suivantes sont équivalentes :
a) K est linéairement compact.
p) Pour tout espace vectoriel ultranormé E sur K, tout sous-espace vectoriel F de E et
toute forme linéaire continue f sur F, il existe une forme linéaire continue g sur E, prolongeant
f et telle que llgll = Il f 11. (Se ramener au cas où E est de dimension 2 et utiliser b).) *

1) Soient E un espace vectoriel, A un ensemble convexe symétrique dans E. Soient Y, Y '


deux topologies localement convexes sur E, "11, "11' les structures uniformes définies par Y,
Y ' sur E. Pour que la structure uniforme induite sur A par "11' soit plus fine que celle induite
par Q, il faut et il suffit que tout voisinage de O pour la topologie induite sur A par Y soit un
voisinage de O pour la topologie induite sur A par Y'.
§4 EXERCICES EVT 11.79

2) a) Donner un exemple d'une partie fermée non compacte dans RZ, dont l'enveloppe
convexe n'est pas fermée.
b) Montrer que, dans Rn,l'enveloppe convexe d'un ensemble compact est un ensemble compact
(cf. II, p. 70, exerc. 9, a)).
1T 3) Soient 1 l'intervalle compact (O, 1) de R, F l'espace vectoriel V(I ; R) des fonctions
numériques continues dans 1. Soit E l'espace produit RF ; pour tout a E 1, soit E, l'élément
de E tel que ~ , ( f )= f(a) pour toute f~ F.
a) Montrer que, lorsque x parcourt 1, l'ensemble K formé des E, est compact dans E.
PI
b) Soit h l'élément de E tel que h( f ) = f (t) dt pour toute f E F (« mesure de Lebesgue »).
JO
Montrer que, dans E, h est adhérent a l'enveloppe convexe de K, mais n'appartient pas a cette
enveloppe (cf. FVR, II, p. 7, prop. 5).
4) Les notations étant celles de l'exerc. 1 de II, p. 76, on suppose de plus que l'espace E est
localement convexe.
a) Pour qu'il existe sur E une forme linéaire continue et positive g prolongeant f , il faut et il
suffit que f soit bornée inférieurement dans M n (W +
P) pour au moins un voisinage W
de 0 dans E.
6) Etant donné un point x E E, pour qu'il existe une forme linéaire continue et positive g
dans E telle que g(x) = 1, il faut et il suffit que - x $P.
5) a) Soit E un espace normé de dimension infinie, et soit Y sa topologie. Montrer qu'il
existe sur E une topologie d'espace normé Y ' strictement plus fine que 9, et une topologie
d'espace normé 9" strictement moins fine que 9 (définir les voisinages de O pour ces topo-
logies, à l'aide d'une base de E mise sous la forme (a,,,), où a parcourt un ensemble d'indices
infini A et n l'ensemble des entiers 2 O, et où l'on a Ilam,nll= 1 pour la norme donnée sur E).
6) Soit p une norme définissant la topologie 9'. Montrer que, si E est complet pour la topo-
logie Y, p ne peut être semi-continue inférieurement dans E pour la topologie I (utiliser le
th. de Baire; cf. III, p. 25, corollaire). En deduire que l'ensemble convexe A défini par la
relation p(x) < 1 ne contient aucun point intérieur pour 9, bien que tous ses points soient
internes.
c) Déduire de b) que, si E est complet pour la topologie 9, il existe dans E des ensembles
convexes non fermés pour Y, dont l'intersection avec toute variété linéaire de dimension
finie est fermée pour 9 (cf. II, p. 71, exerc. 12).
6) Soit E un espace vectoriel muni de la topologie localement convexe la plus fine.
a) Montrer que tout sous-espace vectoriel de E est fermé, et que si M et N sont deux sous-
espaces vectoriels supplémentaires dans E, E est somme directe topologique de M et N.
Si (e,),,, est une base de E, E est somme directe topologique de ses sous-espaces Re,.
b) Soit F un espace localement convexe, dont la topologie est aussi la topologie locale-
ment convexe la plus fine. Montrer que toute application linéaire de E dans F est un morphisme
strict.
7) a) Dans un espace vectoriel topologique E, soit A un ensemble convexe ayant au moins
un point intérieur. Montrer que l'ensemble des points internes de A est identique a l'intérieur
de A (cf. exerc. 5, b)).
b) Montrer que dans l'espace normé E = ll(N), le cône convexe P, défini dans II, p. 71,
exerc. 11, b), engendre E mais ne contient aucun point interne.
8) Soit E un espace vectoriel ayant une base dénombrable, muni de la topologie localement
convexe la plus fine. Montrer que, si A est une partie de E dont l'intersection avec tout sous-
espace vectoriel de dimension finie est fermée dans E, A est fermée dans E (cf. exerc. 5, c)).
7i 9) Soient E et F deux espaces vectoriels munis tous deux de la topologie localement convexe
la plus fine.
a) Montrer que si E et F ont chacun une base dénombrable, toute application bilinéaire de
E x F dans un espace localement convexe G est continue (utiliser le th. de Du Bois-Reymond
(FVR, V, p. 53, exerc. 8)).
EVT 11.80 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 54

b) Si l'un des espaces E, F a une base ayant la puissance du continu, montrer qu'il existe une
forme bilinéaire non continue dans E x F. (Se ramener au cas où E = R(N),F = RN, de sorte
que F s'identifie à E*, et que les formes bilinéaires sur E x F correspondent biunivoquement
aux applications linéaires de E* dans lui-même ;considérer alors l'application identique de E*,
et observer que dans RN, un ensemble compact pour la topologie produit ne peut être absor-
bant.)

10) Soit (E,J une suite infinie d'espaces localement convexes, et soit E l'espace somme directe
topologique de la famille (E,). Montrer que la topologie de E est identique a la topologie 5,
définie dans l'exerc. 14 de 1, p. 24.

11) Soit 1 un ensemble infini non dénombrable. Sur l'espace vectoriel E = R'", montrer
que la topologie localement convexe la plus fine est distincte de la topologie^^, définie dans
l'exerc. 14 de 1, p. 24 ; pour cela, on prouvera que l'ensemble des x = (5,) E E tels que
lx <,1 < 1 est ouvert pour T mais non pour 9,.
tel

12) Soit E un espace vectoriel ayant une base dénombrable (e,). Soit V I'enveloppe convexe
équilibrée de l'ensemble des en, et soit W l'enveloppe convexe équilibrée de I'ensemble des
points
+
a, = en (n - 1)e1 (n 2 1 ) .
Soit Tl (resp. Y,) la topologie localement convexe sur E dont un système fondamental
de voisinages de O est formé des hV (resp. hW) pour h > O. Montrer que Y, et F, sont séparées,
mais que la borne inférieure de Tl et T2dans l'ensemble des topologies localement convexes
sur E n'est pas séparée (cf. II, p. 85, exerc. 26).

13) Les hypothèses étant celles de II, p. 34, montrer que pour que E soit complet pour la
topologie F limite inductive des Y,,, il faut et il suffit que pour tout entier n et tout filtre de
Cauchy 5 sur E, pour la topologie induite par 9 , il existe p 2 n tel que 5 soit convergent
dans E, pour la topologie Y,.

14) Soit E une limite inductive stricte d'une suite croissante d'espaces localement convexes
En (II, p. 36). Montrer que la topologie de E est la plus fine des topologies compatibles avec
la structure d'espace vectoriel de E, localement convexes ou non, et induisant sur E, une topo-
logie moins fine que la topologie donnée F m .(Soient V, un voisinage de O pour une telle topo-
logie F , (V,),,, une suite de voisinages de O pour F telle que V,, ,+ ,
V,, c V, pour tout
n O; pour tout n 2 1, considérer dans En un voisinage convexe W, de O contenu dans
E, n V,, et prendre dans E l'enveloppe convexe de la réunion des W,.)

15) Soit 1 un ensemble infini non dénombrable. Soient g(I) I'ensemble des parties finies de 1,
E l'espace somme directe R"), et pour tout J e Fj(I), soit F, le sous-espace R' de E produit
des facteurs d'indice appartenant à J, muni de la topologie produit ; soit g, l'injection cano-
nique de F, dans E. Montrer qu'il existe sur E une topologie 9, compatible avec la structure
d'espace vectoriel de E, rendant continues les g,, et strictement plus fine que la topologie
localement convexe la plus fine Y rendant continues les g,. (Observer que l'ensemble V des
x = (L$,),~,dans E tels que C 1<,1'12 < 1 est un voisinage de O pour une topologie compatible
tel
avec la structure d'espace vectoriel de E, mais ne contient aucun ensemble convexe symétrique
et absorbant.)

16) a) Soit E un espace vectoriel ayant une base dénombrable. Montrer que la topologie
localement convexe la plus fine sur E est la plus fine des topologies sur E (compatibles ou non
avec la structure d'espace vectoriel de E) qui induisent sur chaque sous-espace de E de dimen-
sion finie la topologie canonique.
b) Soient E, un espace de Banach de dimension infinie, E l'espace vectoriel somme directe
de E, et de R ' ~ ) Ep
, le sous-espace de E somme directe de E, et de RP (identifié au produit
85 EXERCICES EVT 11.81

des p premiers facteurs de RtN)); on munit E, de la topologie produit de celles de ses facteurs,
de sorte que la topologie de E, est induite par celle de E,, ,. Montrer que sur E la topologie
limite inductive de celles des E, n'est pas la plus fine des topologies (compatibles ou non avec
la structure d'espace vectoriel de E) qui induisent sur chaque E, une topologie moins fine que
celle de E,. On pourra procéder de la façon suivante :
a) Soit q une norme sur E, définissant une topologie strictement moins fine que celle de E,
(II, p. 79, exerc. 5). Pour tout E > O, on définit une application f, de E, dans R+ par la rela-
tion f,(x) = sup(q(x), E - Ilxll). Montrer que f , est continue et > O dans E, et que
inf f,(x) = O.
IbI1
fi) Soit U la partie de E formée des (x, (t,)) tels que t , < f,,,(x) pour tout n. Montrer que
U n E, est ouvert dans E, pour tout p.
y) Montrer que si V c U est un ensemble convexe absorbant, V n E, ne peut contenir
aucune boule de centre O dans E,.
17) Pour toute partie A d'un groupe commutatif G, noté additivement, et tout entier n > 0,
on note f A l'ensemble des éléments de la forme xi,où xi E A pour tout i. On dit qu'une
i=l

partie A de G est convexe si, pour tout entier n > O, la relation nx E A entraîne x E A.
a) Montrer que si un groupe topologique commutatif G (noté additivement) est isomorphe
à un sous-groupe du groupe additif d'un espace vectoriel localement convexe (muni de la
topologie induite), il existe dans G un système fondamental de voisinages de O convexes et
symétriques.
b) Inversement, soit G un groupe commutatif (noté additivement) topologique séparé,
dans lequel il existe un système fondamental % de voisinages de O convexes et symétriques.
Montrer que G est sans torsion, et peut par suite être considéré (algébriquement) comme sous-
groupe du groupe additif d'un espace vectoriel E sur le corps Q (A, II, p. 117, cor. 1). Pour tout
ensemble V E <q, soit V l'ensemble des éléments rx, oc x E V et r parcourt l'ensemble des
nombres rationnels tels que O < r < 1 ; montrer que V est symétrique et convexe (au sens
défini ci-dessus). En déduire quesi, en outre, il n'existe aucun sous-groupe ouvert de G distinct
de G lui-même, les ensembles V forment un système fondamental de voisinages de O pour
une topologie compatible avec la structure d'espace vectoriel de E sur Q (Q étant muni de sa
topologie usuelle) ; conclure que dans ce cas G est isomorphe à un sous-groupe du groupe
additif d'un espace localement convexe séparé.
c) Soit G le groupe R x R, ordonné lexicographiquement (A, VI, p. 7); on considère
sur G la topologie séparée Yo(G), qui est compatible avec sa structure de groupe (TG, IV,
p. 45, exerc. 1). Montrer que pour cette topologie il existe un système fondamental de voisinages
de O convexes et symétriques, mais que G n'est isomorphe à aucun sous-groupe du groupe
additif d'un espace vectoriel topologique séparé sur R.

1) a) Soit E un espace vectoriel. On dit qu'un cône convexe pointé C (de sommet O) dans E
est maximal si C est élément maximal de l'ensemble des cônes convexes pointés de sommet O
et # E, ordonné par inclusion. Montrer que pour qu'un cône convexe pointé C soit maximal,
il faut et il suffit qu'il soit un demi-espace fermé déterminé par un hyperplan passant par 0.
Pour établir ce résultat, on pourra prouver successivement les propriétés suivantes d'un cône
convexe pointé maximal C :
a) On a C u ( - C) = E (raisonner par l'absurde).
fi) Si z est un point non interne (II, p. 28) de C, on a - z E C (même méthode). En déduire
que C contient des points internes.
y) Le plus grand sous-espace vectoriel H = C n (- C) contenu dans C est un hyperplan.
(En passant à l'espace quotient F = E/H, se ramener à démontrer, en utilisant P),que si tous
les points de C autres que le sommet sont internes, E est nécessairement de dimension 1.)
b) Donner un exemple de cône convexe épointé maximal (dans l'ensemble des cônes convexes
épointés de sommet 0) n'admettant aucun point interne (cf. II, p. 69, exerc. 5).
EVT 11.82 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 95
2) Soient E un espace vectoriel, M un sous-espace vectoriel de E, N un hyperplan dans M,
A un ensemble convexe dans E, tel que tous les points de A n M soient d'un même côté de N,
et qui possède en outre la propriété suivante : quel que soit y # O dans E, il existe x E A n M
tel que x + hy E A pour tout h tel que Ihl soit assez petit. Montrer qu'il existe alors un hyper-
plan H de E tel que tous les points de A soient d'un même côté de H et que l'on
ait H n M = N. (Se ramener au cas où N = {O} ; si a # O appartient à A n M, considérer
l'ensemble U des cônes convexes pointés de sommet O contenant A et ne contenant pas - a ;
montrer qu'il existe un élément maximal C de U et que C est un cône convexe pointé maximal
(exerc. l).) En déduire une nouvelle démonstration du th. de Hahn-Banach.

3) Dans un espace vectoriel topologique E, soient A un ensemble convexe, x, un point de E.


Pour qu'il existe un hyperplan fermé H contenant x, et tel que tous les points de A soient
d'un même côté de H, il faut et il suffit qu'il existe un cône épointé convexe C de sommet x,,
ayant au moins un point intérieur et ne rencontrant pas A. (Pour un exemple d'ensemble
convexe A # E qui n'est contenu dans aucun demi-espace déterminé par un hyperplan,
voir 11, p. 69, exerc. 5.)

11 4) Soient E un espace normé, A un ensemble convexe complet pour la structure uniforme


induite par celle de E.
a) Soit x' une forme linéaire continue sur E, bornée dans A. On considère un nombre k > O
et le cône convexe fermé P dans E, de sommet 0, formé par les x E E tels que llxll < k(x, x') ;
il est pointé et saillant. Montrer que pour l'ordre sur E pour lequel P est l'ensemble des
éléments 0, l'ensemble A est inductif(uti1iser le fait que la restriction de x' à A est croissante
et bornée).
b) Déduire de a) que l'ensemble des points de la frontière F de A qui appartiennent à un
hyperplan d'appui de A est dense dans F (th. de Bishop-Phelps). (Pour tout point z E F, consi-
dérer un point y E C A arbitrairement voisin de z, séparer strictement y et A par un hyperplan
fermé d'équation (x, x') = a, avec Ilx'll = 1, et utiliser a) avec k > 1, ainsi que l'exerc. 3
de II, p. 82.)

5) Soient A un ensemble convexe fermé dans Rn,x, un point de C A ; on désigne par d la


distance euclidienne dans Rn.
a) Montrer, sans utiliser le th. 1 de II, p. 39, qu'il existe un point et un seul x E A tel que
d(x,, x) = d(x,, A), et que l'hyperplan orthogonal à la droite joignant x, et x, et passant
par x, est un hyperplan d'appui de A.
b) Déduire de a) une nouvelle démonstration du th. 1 de II, p. 39 lorsque l'espace E est de
dimension finie. (Se ramener au cas où M est réduit à un point frontière x, de A ; remarquer
que la borne inférieure de la distance de x, aux hyperplans d'appui de A est nulle, et utiliser
la compacité de Sn-,.)

8 6 ) Soit A un ensemble fermé dans Rn ayant la propriété suivante : pour tout x E Rn,il
existe un point et un seul y E A tel que d(x, y) = d(x, A), où d est la distance euclidienne.
Montrer que A est convexe. (Raisonner par l'absurde, en considérant un segment fermé
c
d'extrémités a, b dans A contenant un point c E A ; il y a une boule fermée B de centre c
contenue dans C A ;considérer l'ensemble 23 des boules fermées S contenant B et dont l'intérieur
ne rencontre pas A ; montrer que les rayons de ces boules sont majorés, et en déduire qu'il
existe une de ces boules S, dont le rayon p est le plus grand possible. Obtenir alors une contra-
diction en prouvant que S, ne peut rencontrer A qu'en un seul point, et que cela entraîne
l'existence dans 23 d'une boule de rayon > p.)

7) Dans un espace localement convexe séparé E, soient A un ensemble convexe complet,


B un ensemble convexe fermé et précompact, tels que A n B = a.
Montrer qu'il existe un
hyperplan fermé séparant A et B (raisonner dans le complété E). Cas où A est de dimension
finie.

8) Dans un espace localement convexe séparé, soient A et B deux ensembles convexes fermés
sans point commun, tels que CA n C g = (9) (II, p. 71, exerc. 14), et que B soit localement
45 EXERCICES EVT' 11.83

compact. Montrer qu'il existe un hyperplan fermé séparant A et B (cf: II, p. 71, exerc. 16).
De même, si A et B sont deux cônes convexes fermés de sommet O, tels que A n B 4 {O}
et que B soit localement compact, il existe un hyperplan fermé passant par O et séparant A et B
(utiliser le lemme 1 de II, p. 42).

9) Déduire de I'exerc. 8 que si V est un sous-espace vectoriel de dimension finie dans E,


C un cône convexe fermé de sommet O dans E et si C n V = {O}, il existe un hyperplan
d'appui de C contenant V (utiliser le lemme 1 de II, p. 42).

10) Dans l'espace normé E = I1(N) des suites sommables de nombres réels x = (5,),,,,
soit D la droite définie par les relations 5, = O pour n > 1. Montrer qu'il existe deux suites
croissantes (a,), (B,) de nombres réels > O telles que l'ensemble convexe A défini par les
inégalités 5, 2 IaJ& - $,J pour n > 1 soit fermé, non borné, ne rencontre pas D et qu'il
n'existe aucun hyperplan fermé séparant A et D (choisir a, et P, de sorte que A - D soit
partout dense).

* II) a) Soient E un espace hilbertien, F un sous-espace partout dense du dual E' de E,


distinct de E' ;la boule unité B de E est compacte pour la topologie faible o(E, F), et il existe
un point a de la sphère unité par lequel ne passe aucun hyperplan d'appui fermé (pour o(E, F))
de B.
b) On munit E de o(E, F) et on considère dans l'espace produit G = E x R l'ensemble A
des couples (x, 6) tels que llxll < 1, 6 > Ilxll/(l - Ilxll). Montrer que A est fermé et loca-
lement compact, mais que si D est la droite d'équation x = a dans G, on a D n A =
et il n'existe aucun hyperplan fermé dans G séparant A et D.
c) Montrer que, lorsqu'on munit E de o(E, F), il existe une fonction numérique affine continue
dans le sous-espace B de E, mais qui n'est pas la restriction à B d'une fonction affine continue
dans E. *

12) On considère dans R3, le cône convexe fermé C défini par les relations 5, > 0, 5, 2 0,
5; < SISt. Montrer que la droite D d'équations 5, = 0, 5, = 1 ne rencontre pas C , mais
qu'il n'existe aucun plan d'origine O contenant D et ne rencontrant pas C - {O}.

13) Dans l'espace Rn, soient A et B deux ensembles convexes fermés tels que, si V et W sont
les variétés linéaires affines engendrées par A et B respectivement, aucun point de A n B
ne soit à la fois intérieur à A relativement à V, et intérieur à B relativement a W. Montrer
qu'il existe un hyperplan séparant A et B. (Par passage au quotient, se ramener, soit au cas
où l'une des deux variétés V, W est contenue dans I'autre, soit au cas où V et W sont des
sous-espaces vectoriels supplémentaires dans E.)

14) Dans Rn, soit A un ensemble convexe fermé parabolique (II, p. 71, exerc. 17) ne conte-
nant pas de droite. Montrer que pour tout ensemble convexe fermé B ne rencontrant pas A,
il existe un hyperplan dans Rn séparant strictement A et B (si d est la distance euclidienne,
prouver que d(A, B) > O). (Cf: exerc. 12.)

15) Soient S, T deux ensembles finis dans R", sans point commun, et tels que l'on ait
Card(S u T) 2 n + 2. Afin qu'il existe un hyperplan séparant strictement S et T, il faut
et il suffit que pour tout ensemble fini F c S u T de n +
2 points, il existe un hyperplan
séparant strictement F n S et F n T (utiliser le th. de Helly (II, p. 73, exerc. 21)). Montrer
que dans cet énoncé on ne peut remplacer le nombre n +
2 par n +1, et que l'énoncé ne
s'étend pas au cas où S et T sont infinis.

16) Soit A un ensemble compact dans Rn, ayant des points intérieurs. Montrer que si, par
tout point frontière de A, il passe au moins un hyperplan d'appui de A, A est convexe. (Rai-
sonner par l'absurde en montrant que, si x et y sont deux points de A tels que le segment
d'extrémités x et y ne soit pas contenu dans A, et si z est un point intérieur de A, non situé
sur le segment d'extrémités x et y, il existe un point frontière de A, distinct de x et de y, dans
le triangle de sommets x, y, z.)
EVT 11.84 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 55

17) Dans Rn, soit A un ensemble convexe symétrique fermé dont O est point intérieur et
dont la frontière ne contient aucun segment non réduit à un point. Soient H un hyperplan,
D une droite supplémentaire de H. Montrer qu'il existe un point a E H n A tel qu'il existe
en a un hyperplan d'appui de A parallèle à D.

18) Dans un espace vectoriel topologique E, soient A, (1 < i < n) n ensembles ouverts
convexes non vides.
a) Montrer que si la réunion des A, est distincte de E, pour tout point x E E n'appartenant
à aucun des A,, il existe une variété linéaire fermée de codimension n contenant x et ne ren-
contrant aucun des A, (raisonner par récurrence sur n).
b) Si l'intersection des A, est vide, montrer qu'il existe une variété linéaire fermée de codi-
mension n - 1 dans E ne rencontrant aucun des A, (même méthode).

19) Dans un espace vectoriel topologique séparé E, soient C, C' deux ensembles convexes
fermés, H un hyperplan fermé séparant strictement C et C', Hf un hyperplan d'appui fermé
de C et de C' à la fois, tel que C et C' soient d'un même côté de H'. Montrer que H' est le
seul hyperplan ayant ces propriétés et contenant H n H', et que H n H' est un hyperplan
d'appui de la trace P sur H de l'enveloppe convexe de C u Cf. Réciproquement, si C et C'
sont compacts, pour tout hyperplan d'appui D de P dans H, il existe un hyperplan d'appui
H' de C et C' à la fois, contenant D, et pour lequel C et C' sont du même côté de H'.

T 20) Dans un espace localement convexe séparé E, soient A, B deux ensembles convexes
fermés sans point commun, H un hyperplan fermé séparant A et B ; on suppose que l'on a
A nH +
0et que l'intersection de A n H et de toute droite soit compacte. Montrer que
+
si A ou B est localement compact, il existe un voisinage V de O dans E tel que (A V) n B
soit vide. (Distinguer deux cas suivant que A ou B est localement compact; dans le pre-
mier cas, noter qu'il existe un hyperplan H' parallèle à H tel que, si S est l'ensemble des
points compris entre H et H', A n S soit compact. Dans le second cas, supposer par
+
exemple que O E B n H ;pour tout voisinage V de O dans E, considérer l'ensemble (A V) n B
et examiner successivement le cas où cet ensemble est relativement compact pour un V au
moins, et le cas où il n'en est pas ainsi, comme dans l'exerc. 16 de II, p. 71.)

B 21) a) Dans Rn,soient a, (1 < i < n + 1) n + 1 points affinement indépendants, S l'enve-


loppe convexe de l'ensemble des a,, et pour 1 < k < n + 1, soit F, l'enveloppe convexe
de l'enymble des ai d'indice i # k. Pour tout k, soit C, un ensemble convexe compact conte-
nant Fk, et supposons que S soit contenu dans la réunion des C, ; montrer alors que l'on a
"+ 1
n Ck # 0.(Raisonner par l'absurde et par récurrence sur n, en considérant l'intersection
k= 1
,
C& des Ci d'indice i < n, et en supposant que C,+ n CA,, = 0, ce qui permet de séparer
strictement ces deux ensembles convexes par un hyperplan.)
b) Dans un espace vectoriel topologique séparé E, soient X un ensemble compact convexe,
(C,),, une famille d'ensembles convexes compacts contenus dans X, tels que pour toute
partie H c L ayant n (resp. m) éléments, l'intersection (resp. la réunion) des C, d'indice
h E H soit non vide (resp. soit égale à X). Montrer que si rn < n + 1, l'intersection fi C,
ItL
n'est pas vide. (Se ramener à prouver que pour toute partie finie H de p m indices de L,
on a n C, f 0. Raisonner par récurrence sur p, supposant le résultat prouvé pour p - 1
k H
indices. Raisonner alors par l'absurde, en considérant pour chaque indice i~ H un point
a, E n C,, e t en montrant, à l'aide du th. de Helly (II, p. 73, exerc. 21) que les a i engen-
IsH - (if
drent une variété linéaire de dimension p - 1, puis en appliquant enfin a).)

T 22) Dans Rn, soit (C,), ,,,,une famille finie de cônes convexes fermés de sommet O,
tels que la somme de n quelconques d'entre eux soit distincte de Rn. Montrer qu'il existe
un hyperplan H passant par 0, tel que, pour aucun des indices i, il n'y ait de couple de points
de Ci séparés strictement par H. (Distinguer deux cas :
55 EXERCICES EVT 11.85

u) Ou bien il existe un nombre r < n et r indices, par exemple 1, 2, ..., r, tels que les C,
pour i < r engendrent un cône qui contient un sous-espace vectoriel V de dimension 2 r.
Raisonner alors par récurrence sur n, en projetant sur l'orthogonal de V.
b) Ou bien, pour tout r < n, r quelconques des Ci engendrent un cône C tel que le sous-
espace vectoriel maximal C n (- C) contenu dans C soit de dimension < r. Considérer
alors un ensemble maximal de cônes C i , en nombre 2 n, contenus dans un demi-espace,
et soit ï le cône convexe engendré par la réunion des cônes appartenant à cet ensemble maxi-
mal. Si C j est un cône n'appartenant pas à l'ensemble maximal considéré, prouver que
Cj c - ï. Pour cela, raisonner par l'absurde, en montrant que dans le cas contraire il exis-
terait un point frontière de - ï (par rapport au sous-espace vectoriel engendré par ï) et
intérieur à C . ( ar rapport au sous-espace vectoriel engendré par Cj). Ecrire un tel point
comme somme d un nombre minimum s de vecteurs, dont chacun appartient à un cône - C,,
parmi les Ci qui ont servi à définir ï ; on a s < n - 1. Prouver enfin que ces cônes et Cj engen-
+
drent un cône convexe contenant un sous-espace vectoriel de dimension s 1, contredisant
l'hypothèse; on utilisera pour cela l'exerc. 4 de II, p. 69.)

23) Soient E un espace vectorjel topologique, F la topologie localement convexe sur E


la plus fine de celles qui sont moins fines que la topologie donnée Fosur E. Si F est un espace
localement convexe, les applications linéaires continues de E dans F sont les mêmes pour
Foet Y. Pour qu'il existe sur E une forme linéaire continue distincte de la forme nulle, il
faut et il suffit qu'il existe un voisinage de O pour Y. dont l'enveloppe convexe ne soit pas
partout dense (pour F o ) (cf: 1, p. 25, exerc. 4).

24) Soit E un espace localement convexe métrisable de dimension infinie.


a) Montrer qu'il existe une suite (a3 de points de E tendant vers O et une suite décroissante
(L,) de sous-espaces vectoriels fermés de E, telles que L, soit de codimension n dans E et
que, pour tout n, a, appartienne à Ln n C Ln+,.
b) On suppose de plus que E soit complet. Montrer qu'on peut alors déterminer les suites
(a,) et ( L 3 vérifiant les conditions de a), et de sorte qu'en outre, pour toute suite bornée (h,)
de nombres réels, la série de terme général h,a, soit commutativement convergente dans E,
et que l'application linéaire (6,) H &,an de l'espace de Banach a(N) dans E soit injective
et continue.
c) Déduire de b) que lorsque E est un espace de Fréchet de dimension infinie, toute base
de E sur R a un cardinal au moins égal à 2C"'d(N)(cf: 1, p. 23, exerc. 5). Lorsqu'il existe dans
E un ensemble dénombrable partout dense, toute base de E a la puissance du continu.

25) Soit E un espace de Fréchet de dimension infinie et de type dénombrable (possédant


donc une partie dénombrable partout dense) (cf: 1, p. 25, exerc. 1). Montrer qu'il existe un
hyperplan H partout dense dans E, rencontrant toutes les variétés linéaires fermées de E
de dimension infinie. (Utiliser l'existence, dans chacun des sous-espaces directeurs de ces
variétés, d'une base ayant la puissance du continu (exerc. 24, c)) et le fait que l'ensemble des
variétés linéaires fermées de E de dimension infinie a aussi la puissance du continu (TG,
IX, p. 114, exerc. 17) ; appliquer alors un procédé de construction d'une forme linéaire sur E,
inspiré de E, III, p. 91, exerc. 24). L'hyperplan H ne contient alors aucun sous-espace vectoriel
fermé de dimension infinie.

Ti 26) Soit E un espace de Fréchet de dimension infinie de type dénombrable.


a) Montrer qu'il existe dans E une suite (a,,) d'éléments linéairement indépendants telle que
chacune des suites (a,J et (a,,, ,) soit totale (utiliser l'exerc. 24, c)).
b) Soit F le sous-espace vectoriel de E engendré par les a,,,, (n E N). Pour tout n > O, soit
Mn le sous-espace engendré gpr les a,, tels que k < n. Pour tout n, soit 9, la restriction à F
de l'homomorphisme canonique de E sur E/M,, et soit Fm la topologie sur F image réciproque
par 9, de la topologie quotient sur E/M,. Montrer que chacune des topologies Fnsur F
est une topologie localement convexe séparée, mais que la borne inférieure des Y, dans
l'ensemble des topologies localement convexes sur F est la topologie la moins fine sur F.
EVT 11.86 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 35

* c) On prend pour E un espace hilbertien; montrer que l'on peut choisir la suite (a,) de
sorte que si G est le sous-espace vectoriel fermé engendré par les a,,, ,
, G soit de codimen-
sion infinie, et que les images des a,, et des a,,,, dans E/G soient encore linéairement indé-
pendantes. On désigne par G, le sous-espace de E somme de G et du sous-espace engendré
par les a,,, , pour k < n, et on munit G, de la topologie image réciproque de la topologie
quotient sur E/M,, par la restriction à G, de l'application canonique. Montrer que la suite
(G,) est un système inductif d'espaces vectoriels topologiques, tel que G, soit fermé dans
, ,
G,, pour la topologie de G,, , mais que G, n'est pas fermé dans l'espace limite inductive
de cette suite. *

4 2 7 ) Soient E, F deux espaces vectoriels topologiques séparés, X (resp. Y) un ensemble


convexe compact dans E (resp. F), f une fonction numérique définie dans X x Y et ayant
les propriétés suivantes :
(i) Quel que soit x E X, l'application y ~f (x, y) est semi-continue inférieurement dans Y,
et pour tout c E R, l'ensemble des y E Y tels que f (x, y) < c est convexe.
(ii) Quel que soit y E Y, l'application x H f (x, y) est semi-continue supérieurement dans X,
et pour tout c E R, l'ensemble des x E X tels que f (x, y) c est convexe.
Montrer que, dans ces conditions, on a

(Raisonner par l'absurde, en supposant qu'il existe un nombre c tel que


sup(inf f (x, y)) < c < inf(sup f (x, y)) .
xeX ~ E Y yeY XEX

Pour tout x E X (resp. tout y E Y), soit A, l'ensemble des y E Y tels que f (x, y) > c (resp.
B, l'ensemble &s x E X tels que f (x, y) < c), qui est ouvert dans Y (resp. dans X) ; les A,
(resp. les By) forment un recouvrement de Y (resp. X) lorsque x parcourt X (resp. y parcourt
Y). Montrer qu'il existe deux ensembles finis X, c X, Y, c Y tels que : l0 pour tout y
appartenant à l'enveloppe convexe Bo de Y,, il existe x E X, tel que f (x, y) > c, et X, est
minimal pour cette propriété ; 20 pour tout x appartenant à l'enveloppe convexe A, de X,,
il existe y E Y, tel que f (x, y) < c, et Y, est minimal pour cette propriété. Pour tout y E Y,,
soit alors Cy l'ensemble des x E A, tels que f (x, y) 2 c ; utilisant l'exerc. 21, a) de II, p. 84,
montrer que l'intersection des Cy pour y E Y, n'est pas vide. Procéder de même dans Bo
et obtenir une contradiction.)

T 28) Soient E un espace localement convexe séparé, X une partie convexe compacte de E,
f une fonction convexe semi-continue supérieurement dans X. Montrer que l'ensemble L
des fonctions convexes continues g dans X telles que l'on ait g(x) > f (x) pour tout x E X
est filtrant décroissant et que son enveloppe inférieure est égale à f . (Soient u, v des éléments
de L. Pour construire un élément de L qui minore u et v, on utilisera un raisonnement analogue
à celui de la prop. 6 de II, p. 43. On interprétera l'ensemble KI analogue à l'ensemble K
de ce raisonnement comme l'ensemble des points situés au-dessus du graphe d'une fonction
convexe semi-continue inférieurement qui minore u et v et majore strictement f en tout
point; on appliquera a cette fonction la prop. 5 de II, p. 42, et le th. de Dini. Pour montrer
que l'enveloppe inférieure de L est f , on remarquera que f est majorée par une constante h ;
(x, t) étant un point de E x R situé au-dessus du graphe de f , soit K' l'enveloppe convexe
de {(x, t) ) u (X'x { b)), où X' est un voisinage compact convenable de x dans X ; on
raisonnera sur K' comme ci-dessus pourvK,.)
29) Soit X un ensemble convexe compact dans un espace localement convexe séparé E.
Soient u une fonction convexe semi-continue inférieurement dans X, v une fonction concave
semi-continue supérieurement dans X, et supposons que u(x) > v(x) pour tout x E X. Il
existe alors une fonction linéaire affine f continue dans E et telle que v(x) < f (x) < u(x)
pour tout x E X.

30) Soit X une partie convexe compacte d'un espace localement convexe séparé E. Montrer
que l'ensemble des fonctions convexes semi-continues inférieurement dans X est réticulé.
EXERCICES EVT 11.87

1) Soient F, G deux espaces vectoriels en dualité, tels que o(F, G) soit séparée. Montrer
que si 9 est une topologie séparée compatible avec la structure d'espace vectoriel de F,
moins fine que o(F, G) (mais non nécessairement localement convexe a priori), alors on a
Y = o(F, G,), où G, est un sous-espace vectoriel de G, dense pour la topologie o(G, F).
(Considérer sur F la topologie localement convexe 7, dont un système fondamental de
voisinages de O est constitué par les ensembles convexes équilibrés, fermés pour Y et qui
sont des voisinages de O pour o(F, G).) En déduire que si Y, est une topologie localement
convexe séparée sur un espace vectoriel E, minimale dans l'ensemble des topologies locale-
ment convexes séparées sur E (II, p. 90, exerc. 13), elle est aussi minimale dans I'ensemble
des topologies (localement convexes ou non) séparées et compatibles avec la structure d'espace
vectoriel de E.
2) Dans Rn,soit (Ci),, ,,,
une famille de m 2 n +
1 cônes convexes de sommet O ; montrer
que si, pour n + 1 quelconques de ces cônes, il existe un hyperplan H passant par O et tel
que tous ces cônes soient d'un même côté de H, alors il existe un hyperplan Ho tel que tous
les cônes Ci (1 < i < m) soient d'un même côté de Ho (cf: 11, p. 73, exerc. 21, a)).
3) Dans R", soit (Di), une famille de m 2 2n demi-espaces fermés déterminés par des
hyperplans passant par 0. Montrer que si, pour 2n quelconques de ces demi-espaces, il existe
un point # O dans leur intersection, alors il existe un point # O dans l'intersection de tous
les D i (1 < i < m) (cf. II, p. 70, exerc. 10).

4) Soient S, T deux ensembles finis dans Rn, sans point commun, dont la réunion a au moins
2n + 2 points. Afin qu'il existe un hyperplan séparant S et T, il faut et il suffit que, pour
tout ensemble fini F c S u T de 2n + 2 points, il existe un hyperplan séparant F n S et
F n T (utiliser l'exerc. 3 et la méthode de II, p. 83, exerc. 15).
5) Soit E l'espace vectoriel des formes quadratiques sur Rn, qui s'identifie au sous-espace
vectoriel des matrices carrées symétriques dans l'espace M,(R) des matrices carrées d'ordre n
sur R. On munit M,(R) du produit scalaire Tr('X. Y), qui permet de l'identifier à son dual,
ainsi que E.
a) Soit P c E Yensemble des formes quadratiques dont la matrice a tous ses éléments 2 0,
et soit S c E I'ensemble des formes quadratiques positives dans Rn.Montrer que l'on a
P = Po et S = So.
6) Soit B I'ensemble des formes quadratiques sur Rn qui peuvent s'écrire sous la forme
-
2 xj2 (m quelconque), où xi est une forme linéaire qui prend des valeurs 2 O pour tout
j= 1
x = (xi),,i,, de coordonnées x, toutes 2 O; soit C l'ensemble des formes quadratiques
qui sont 2 O pour tous les vecteurs x = (xi) de coordonnées xi toutes 2 O. Montrer que
B = Co et C = Bo (prouver que B est fermé, en montrant que tout élément de B a une expres-
."
sion de la forme xj2, avec x; positive pour tout x de coordonnées 2 O, et m < 2").
j= 1

6) Soient F, G deux espaces vectoriels en dualité séparante, A un ensemble convexe faible-


ment compact dans F, C un cône convexe de sommet O, faiblement fermé dans G. On suppose
que, pour tout y E C, il existe x E A tel que (x, y ) 2 O. Montrer qu'il existe x, E A tel que
(x,, y ) 2 O pour tout y E C (appliquer la prop. 4 de II, p. 41, à A et Co).
Ti 7) a) Soient F, G deux espaces vectoriels en dualité séparante, C un cône convexe faible-
ment fermé dans F, M un sous-espace vectoriel de dimension $nie dans G. Montrer que,
ou bien il existe y , E C tel que y, E Mo et y. # O, ou bien il existe z, E M tel que zo E Co
et z, # O (raisonner par récurrence sur la dimension de M). Si C ne contient aucune droite,
et si les deux propriétés précédentes sont vérifiées simultanément, montrer que z , ne peut
être point interne de Co.
EVT 11.88 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES §6

b) Soient (aij), (bij) deux matrices a termes réels, a n lignes et m colonnes, telles que a, > O
pour tout couple (i, j). Montrer qu'il existe une valeur de h E R et une seule pour laquelle
il existe deux vecteurs x = (xj) E Rm,y = (y,) E Rn satisfaisant aux relations x # O, y # O,
xi 2 O, yi 2 O quels que soient i et j, et enfin à

(1) h f
j= 1
aipj 2 5 bijxj
j= 1
pour 1< i <n
(2) h aijyi < bijyi pour i Qj <m.
i= 1 i=l

(En posant cij = haij - bij pour 1 < i Q n, 1 < j < m, et c , , + ~=, ~6ij (indice de Kronecker)
pour 1 < i < m, montrer que le problème revient à trouver un vecteur x E Rmet un vecteur
z = (z,) E Rn+mnon nuls et satisfaisant aux relations

f cijxj 2 O pour I <i Q n +m


j= 1

et zi 2 O pour 1 < i < n +


m. Remarquer que, si (3) admet une solution pour une valeur
ho de h, elle admet aussi une solution pour h > ho, et que si (4) admet une solution pour
ho, elle admet aussi une solution pour h < ho. Utiliser enfin a).)

T 8) Soient T un espace compact, L un sous-espace vectoriel de W(T ; R) de dimension


jînie r ; on munit L de la norme induite par celle de W(T; R), et son dual L* de la norme
Ilx'll = sup (x, x'), de sorte que si B est la boule llxll < 1 dans L, Bo est la boule Ilx'll < 1
IlxllSl
dans L*.
a) Pour tout t E T, on désigne par e; la forme linéaire x ++x(t) sur L. Montrer que Bo est
l'enveloppe convexe de l'ensemble des f e;, où t parcourt, T (raisonner par l'absurde en
utilisant la prop. 4 de II, p. 41).
En déduire que toute forme linéaire x' E L* telle que Ilx'll = 1 peut s'écrire x' = hie;,,
i= 1
r
où les ti sont r points de T et les hi des nombres réels tels que [Ail = 1 (cf. II, p. 70,
i=l
exerc. 9, a)).
b) Afin que, pour tout y E V(T ;R), il existe un seul x E L tel que Il y - XII = d(y, L), il
faut et il suffit que pour tout z E L non nul, il existe au plus r - 1 points distincts ti E T tels
que z(ti) = O (th. de Haar). (Pour montrer que la condition est suffisante, observer d'abord
qu'elle équivaut à dire que pour r points distincts ti E T (1 < i < r), les e;, sont linéairement
indépendantes dans L*. Raisonner ensuite par l'absurde, en montrant que s'il existe deux
points distincts x', x" de L tels que Il y - x'll = Il y - x"l1 = d(y, L), alors il existe x, E L
et z E L tels que, pour tout h réel assez petit, on ait y - (x, + hz)ll = d(y, L). Appliquer
Il
ensuite a) au sous-espace L @ Ry de V(T ; R) et à une forme linéaire convenable sur cet
espace s'annulant dans L. Pour voir que la condition est nécessaire, remarquer que si elle
n'est pas vérifiée, il existe r points distincts ti E T (1 < i < r) tels que les e;( soient linéairement
dépendantes et qu'il existe une fonction z E L non nulle et s'annulant aux points ti. Si a i
(1 < i < r) sont des nombres non tous nuls tels que 1 a,e;, ='O, considérer une fonction
i=1
w E W(T ; R) telle que llwll = 1. w(tJ = sgn(a,) pour 1 < i < r, et la fonction y = w(l - IPzl)
avec [PI assez petit et # 0.)
c) On suppose que T soit un intervalle compact dans R et que L vérifie la condition du th.
de Haar; soit (t,),,,,,+, une suite strictement croissante de r + 1 points de T ; il existe
..-
-L 3

alors r + 1 nombres réels hi non nuls tels que hie;, = O. Montrer que l'on a alors
i -1
sgn(h,) sgn(h,+,) = - 1 pour 1 < i < r. (Considérer séparément le cas r = 1 et le cas
96 EXERCICES EVT 11.89

r > 1. Dans le second cas, raisonner par l'absurde en supposant que pour un indice i < r - 1,
hi soit du même signe que hi-, ou que h i + , et que hi-, et h i + , soient de signes contraires.
Si par exemple hi > O, prendre a,-, > 0, a i + , > O tels que a,- +ai+l h i + l = 0,
puis z E L tel que z(ti- ,) = a,- ,,z(t,+ ,) = ai+, et z(tj) = O pour j distinct de i - 1, i et
i+ 1. En déduire que z(ti) < O et montrer que cela contredit l'hypothèse.)
d ) Les hypothèses et notations étant celles de c), supposons qu'il existe y E V(T ;R) et z E L
tels que y(ti) - z(t,) = ( - I)'ai avec ai > O pour 1 < i < r +1. Montrer que l'on a alors
d(y, L) >, inf a,. (Utiliser a), appliqué à L @ Ry, et c).)
e) Les hypothèses étant celles de c), soient y E W(T ; R), z l'unique point de L tel que l'on ait
Il y - zll = d(y, L). Montrer qu'il existe une suite strictement croissante (ti)laiar+l dans
T telle que l'on ait
~(ti-
) 4ti) = (- 1)'~lly- zll
avec E = I 1. Réciproquement, si z a cette propriété, z est l'unique point de L tel que
Il y - zlI = d(y, L). (Utiliser c) et d).) Cas où T est un intervalle de R et où L est l'ensemble
des restrictions à T des polynômes de degré < r (th. de Tchebycheff).

9) Soient F, G deux espaces vectoriels en dualité séparante, A une partie convexe de F conte-
nant O. Pour tout y E G, on pose

de sorte que O < HA(y) < +CO ; on dit que HA est la fonction d'appui de A.
a) Montrer que HA est la jauge de A" (II, p. 22).
b) Si A est faiblement compact, alors, pour tout y E G, l'hyperplan d'équation (x, y > = HA(y)
est un hyperplan d'appui de A.
c) Pour que HA soit finie et continue pour la topologie o(G, F), il faut et il suffit que A soit
de dimension finie et borné (dans le sous-espace vectoriel de dimension finie qu'il engendre).
d) Soient Ai (1 < i < p) des ensembles convexes dans F contenant O, hi des nombres réels
2 O (1 < i < p) ; montrer que la fonction d'appui de l'ensemble convexe A = hiAi
est HA = 1 hiHA,.Si y EG est tel que l'intersection Ci de Ai et de I'hyperplan (x, y ) = HA(y)
I

soit non vide pour 1 < i < p, montrer que l'intersection de A et de l'hyperplan d'équation
(x, y ) = HA(y) est I'ensemble 1
hiCi.
e) Supposons que A soit localement compact et ne contienne aucune droite. Alors l'ensemble
réunion de {Of et de I'ensemble des y # O tels que HA(y) = + co, HA(- y) # + CO est
le cône polaire du cône asymptote CA (considérer le cas où A est l'enveloppe convexe de
{ O} et d'une demi-droite).
f ) On suppose que F est de dimension finie. Montrer que, pour que A soit parabolique
(II, p. 71, exerc. 17) il faut et il suffit que HA soit une application continue de G dans R
(s'il existe une droite parallèle à une demi-droite de CAet ne rencontrant pas A, remarquer
qu'il existe un hyperplan séparant cette demi-droite et A).

10) A tout ensemble convexe compact A dans E = Rn contenant O, on fait correspondre


sa fonction d'appui HA pour la dualité entre E et E* :HA appartient a l'espace V(E* ; R)
des fonctions numériques continues dans E*. On munit l'espace W(E* ; R) de la structure
uniforme de la convergence compacte, et I'ensemble Rh(E) des ensembles convexes compacts
dans E contenant O de la structure uniforme définie dans l'exerc. 39 de II, p. 75. Montrer
que A H HA est un isomorphisme de Rb(E) sur un sous-espace uniforme de V(E* ; R).
En déduire que l'application A H A" de I'ensemble A,(E) des ensembles convexes compacts
dans E ayant O pour point intérieur, sur I'ensemble R,(E*), est un isomorphisme pour les
structures uniformes de ces deux espaces (cf. II, p. 75, exerc. 39).

11) Soient F, G deux espaces vectoriels en dualité séparante. Pour qu'un ultrafiltre U sur F
converge faiblement vers un point x,, il faut et il suffit que x, appartienne à I'intersection
EVT 11.90 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES §6

de tous les ensembles convexes faiblement fermés appartenant à U (remarquer que, si x,


est un point de cette intersection non adhérent à U, il existe un demi-espace fermé appar-
tenant à U et ne contenant pas x,).
Déduire de ce résultat que, pour qu'une suite (x,) de points de F converge faiblement
vers un point a, il faut et il suffit que a appartienne à toutes les enveloppes convexes faible-
ment fermées des ensembles formés d'une infinité de termes de la suite (utiliser la prop. 7
de TG, 1, p. 39).

12) a) Soient E un espace vectoriel, (E,),,, une famille filtrante croissante de sous-espaces
de E, de réunion E ; chaque E, est supposé muni d'une topologie localement convexe Fm
telle que pour a < p l'injection canonique E, + Ep soit continue. Soit .T la topologie sur E,
limite inductive des Fm(II, p. 31, Exemple II) ; montrer que le dual E' de E (pour. F ) muni
de o(Ef, E), s'identifie canoniquement à la limite projective des duals Ei, munis de o(Ei, E,).
b) Soit (X,, q,,J un système projectif d'ensembles non vides correspondant à un ensemble
d'indices filtrant A, tel que les qaB IF
soient surjectives et que XX,= @ (E, III, p. 94, exerc. 4).
On pose F, = R ( ~ =et) on désigne par hl,:F p + F, pour a < fi l'application linéaire déduite
canoniquement de cpUB(A, II, p. 24, cor. 1). Si on munit chaque F, de la topologie somme
directe de celles de ses facteurs, le dual E, = Fi de Fa, muni de la topologie f8ible o(E,, FE),
s'identifie à I'espace produit RXa,et '& est un isomorphisme de E, sur un sous-espace fermé
de Eg, admettant dans Eg un supplémentaire topologique. Montrer que sur E = lim E,
(pour les y-,) la topologie limite inductive de celles des E, est la topologie la moins fine @onc
non séparée) (utiliser a) en notant que 1% Fa = {O)).

13) Soit E un espace vectoriel. On dit qu'une topologie localement convexe séparée F sur E
est minimale (et que E, muni de 9, est un espace de type minimal) s'il n'existe aucune topo-
logie localement convexe séparée sur E, strictement moins fine que Y (cf. II, p. 87, exerc. 1).
a) Soient 9une topologie minimale sur E, E' le dual de E (lorsque E est muni de Y) ;montrer
que l'on a 9 = o(E, Er) et E = Er* (remarquer qu'il ne peut exister dans E' d'hyperplan
partout dense pour la topologie o(Ef, E), en utilisant le cor. 3 de II, p. 46). En déduire que
les espaces de type minimal sont les produits de droites.
b) Montrer que dans un espace localement convexe séparé F, tout sous-espace de type mini-
mal E admet un supplémentaire topologique, et en particulier est fermé (utiliser a) et le th.
de Hahn-Banach pour prolonger l'application identique de E dans lui-même en une appli-
cation de F dans E).
c) Soit u une application linéaire continue d'un espace de type minimal E dans un espace
localement convexe séparé F. Montrer que u(E) est fermé dans F et que u est un morphisme
strict de E dans F (utiliser b) et la définition d'un espace de type minimal).
d) Soient F un espace localement convexe séparé, M un sous-espace vectoriel fermé de F.
Montrer que, s'il existe un supplémentaire N de M dans F qui soit un sous-espace de type
minimal, N est supplémentaire topologique de M dans F (utiliser c)).
e) Soit M un sous-espace de type minimal d'un espace localement convexe séparé F ;montrer
que, pour tout sous-espace vectoriel fermé N de F, M + N est fermé dans F (considérer
l'espace quotient FIN, et utiliser c)). Si en outre N est de type minimal, M + N est de type
minimal.

14) Soient E un espace localement convexe séparé, F un espace localement convexe de type
minimal (exerc. 13).
a) Montrer que si M est un sous-espace vectoriel fermé de l'espace produit E x F, sa pro-
jection sur E est fermée dans E (utiliser I'exerc. 13, e)).
b) Soit u une application linéaire de E dans F. Montrer que si le graphe de u est fermé dans
E x F, u est continue (utiliser a)).
c) On suppose que, dans E, tout sous-espace vectoriel fermé admette un supplémentaire
topologique (cf. V, p. 13). Montrer que, dans E x F, tout sous-espace vectoriel fermé M
admet un supplémentaire topologique. (Si N, est la projection de M sur E, N, un supplé-
mentaire topologique de N i dans E, Pl = M n F, P, un supplémentaire topologique de
Pi dans F, montrer que N, + P, est un supplémentaire topologique de M dans E x F,
en utilisant b).)
EXERCICES EVT 11.91

* 15) Soient E, F deux espaces localement convexes séparés. On dit qu'une application linéaire
continue u :E -+ F est linéairement propre si, pour tout espace localement convexe séparé G
et tout sous-espace vectoriel fermé V de E x G, l'image de V par u x 1, :E x G -t F x G
est fermée. Montrer que cette condition équivaut à la suivante : Ü1(O) est un sous-espace
de type minimal de E et pour tout sous-espace vectoriel fermé W de E, u(W) est fermé dans F.
(Pour montrer que la première condition entraîne la seconde, considérer l'application
v :E -t {O} et, en munissant E de o(E, E'), de sorte que E est plongé dans El* muni de
o(E1*, E'), prendre l'image par la projection v x l,., :E x E'* -+ El* de l'adhérence dans
E x Et* de la diagonale A de E x E. Pour montrer que la seconde condition entraîne la
première, montrer qu'elle implique que, pour les topologies o(E, E') et o(F, F'), u est un
morphisme strict et utiliser l'exerc. 13, e).) *

16) Soient F un produit de droites, C un ensemble convexe fermé dans F.


a) Montrer qu'il existe x, E F, deux ensembles 1 et J et un isomorphisme topologique u
de F sur R' x RQels que u(x, + C) soit de la forme RI x A, où A est une partie convexe
fermée de R.: (Remarquer que l'on a F = G*, F étant muni de o(G*, G ) ; considérer le
polaire Co de C dans G, le sous-espace vectoriel de G engendré par Co et un supplémentaire
de ce sous-espace.)
+
b) Si C ne contient aucune droite affine, l'application (x, y) H x y de C x C dans F
est propre.
c) Supposons que C soit un cône de sommet O et que la structure uniforme induite sur C
par celle de F soit métrisable. Alors, si les ensembles 1 et J, le point x, et l'application u véri-
fient les conditions de a), 1 est dénombrable, et il existe une partie dénombrable H de J telle
que la restriction à u(x, + C) de la projection canonique p :RI x RJ + R1 x RH soit un
isomorphisme du sous-espace uniforme u(x, + C) de R1 x R' sur le sous-espace uniforme
p(u(x, + C)) de R1 x RH.

17) Soit E un espace vectoriel de dimension infinie.


a) Montrer qu'il existe dans E* des hyperplans partout denses pour la topologie o(E*, E).
b) Si H' est un tel hyperplan, montrer que, dans E, les seules sous-variétés linéaires E +
qui soient partout denses pour la topologie o(E, H') sont des hyperplans.

7i 18) a) Dans un espace normé E, soit A un ensemble convexe fermé # E ; montrer que
la fonction x H d(x, C A) est concave dans A (utiliser le fait que A est intersection de demi-
espaces fermés).
b) On définit par récurrence une suite d'ensembles convexes fermés A, c Rn de la façon
,
suivante : A, = R + ; si Rn+'est identifié à Rn x R, A,+ est l'ensemble des couples (x, 6 )
O
tels que x E A, et que
62 ' + llxll , -
( 4 % C A"))-
ou llxll est la norme euclidienne. Montrer que A,, , n'admet aucun hyperplan d'appui de la
f o r m a x R, où H est un hyperplan de Rn et que son cône asymptote est CA"+,= {O} x R + .
c ) Si p,, est la projection canonique Rm-+ Rn (Rmétant identifié à Rn x Rm-") pour m 2 n,
montrer que lorsque R~ est identifié à la limite projective du système projectif (Rn,p,,), les A,
forment un système projectif d'ensembles, et que A = l@ A,, est un ensemble convexe fermé
non relativement compact dans RN, n'admettant aucun hyperplan d'appui fermé, et tel que
CA = {O}.
19) a) Soient E un produit de droites, A un ensemble convexe fermé dans E, non compact et tel
que CA = {O} (exerc. 18). Montrer que si B = A - A et si M est l'enveloppefermée convexe
de A u (- A), B et M contiennent des droites (utiliser l'exerc. 16, b) de II, p. 91).
b) Soient A,, A, deux ensembles convexes fermés dans E tels que A, + A, soit fermé et que ni
A,, ni A,, ni A,, + A, ne contiennent de droite affine. Montrer que CA,+A,= CA, + CA,
(utiliser l'exerc. 16, b) de II, p. 91).
c) Soient A un ensemble convexe fermé dans E ne contenant pas de droite affine, M l , .. ., M,
des ensembles convexes fermés contenus dans A. Si B est l'enveloppe convexe de U M i ,
montrer que l'on a Ë = B +z CM,et C, = 1CM((même méthode).
EVT 11.92 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 57

T 20) Soient F = R'A), G = RA, où A est un ensemble infini quelconque ; F et G sont mis en
dualité séparante par la forme bilinéaire ( x , y ) = x(a) y(a).
aeA
a) Soit N un sous-groupe additif de G ; on désigne par N* le sous-groupe des x E F tels que
( x , y ) soit entier pour tout y E N, et par N** le sous-groupe des z E G tels que ( x , z ) soit
entier pour tout x E N*. Si N est l'adhérence de N pour la topologie o(G, F), montrer que N*
est fermé dans F pour o(F, G) et que N** = N (pour établir ce dernier point, utiliser TG, VII,
p. 7, prop. 6, en projetant N sur les variétés coordonnées de G, de dimension finie).
b) On suppose que A = N. Soit M un sous-groupe fermé de F pour o(F, G) ; montrer que,
si V est le plus grand sous-espace vectoriel contenu dans M, M est somme directe topologique
de V et d'un sous-groupe fermé P qui est un Z-module libre ayant une base dénombrable.
(Considérer F comme réunion d'une suite croissante (FA de sous-espaces vectoriels de dimen-
sion finie, et appliquer TG, VII, p. 5, th. 2 et p. 20, exerc. 7.) Pour que P soit discret (pour la
topologie induite par o(F, G)), il faut et il suffit que P soit de rang fini.
c) Déduire de a) et de b) que lorsque A = N, tout sous-groupe fermé de G (lorsque G est muni
de la topologie produit o(G, F)) peut être transformé, par un automorphisme du groupe
topologique G, en un produit R' x Z', où 1 et J sont deux parties de N sans élément commun.
d ) Dans l'espace E = RN, muni de la topologie o(E, E*), montrer que le sous-groupe ZN est
fermé et ne contient aucune droite, bien que n'étant pas un Z-module libre (A, VII, p. 59,
exerc. 8) ; les résultats de b) ne s'étendent donc pas lorsque A n'est pas dénombrable.

1) Soit A un ensemble convexe. Afin qu'un point x E A soit extrémal dans A, il faut et il suffit
que pour toute partie B de A telle que x appartienne à l'enveloppe convexe de B, on ait x E B.

2) Avec les notations de II, p. 79, exerc. 3, soit G le sous-espace vectoriel de E engendré par
K u { h}. Montrer que, dans G, le point h est point extrémal de l'enveloppe fermée convexe
de K, sans appartenir à K (cf: II, p. 27, corollaire).

T 3) Soit A un ensemble convexe dans un espace vectoriel E, et soit x un point de A. On appelle


facette de x dans A l'ensemble formé de x et des y # x dans A tels que la droite passant par x
et y contienne un segment ouvert contenu dans A et contenant x . Les points internes rela-
tivement à la variété linéaire engendrée par A (II, p. 28) (resp. les points extrémaux) de A
sont les points dont la facette dans A soit égale à A (resp. réduite à un point).
a) Montrer que la facette F, d'un point x E A est le plus grand ensemble convexe B c A tel
que x soit point interne de B (relativement à la variété linéaire engendrée par B).
b) Pour tout point y E F,, la facette F, de y dans A est identique à la facette de y dans F,.
Pour que F, = F,, il faut et il suffit que y soit point interne de F, (relativement à la variété
linéaire engendrée par FJ. En déduire que, si F, est de dimension finie, et si y est un point non
interne de F, (relativement à la variété linéaire engendrée par FJ, la dimension de F, est
strictement inférieure à celle de F,.
c) On dit qu'une variété linéaire V dans E est une variété d'appui de A si elle rencontre A et si,
pour tout x E A n V, tout segment ouvert contenu dans A et contenant x est nécessairement
contenu dans V. Montrer que, pour tout x E A, la variété linéaire M engendrée par la facette
F, de x dans A est la plus petite des variétés d'appui de A contenant x, et qu'on a M n A = F,.
Pour toute variété d'appui V de A, V n A est la facette dans A de chacun de ses points internes
(relativement à la variété linéaire engendrée par V n A).
d) Soient A et B deux ensembles convexes dans E. Pour tout point x E A n B, la facette de x
dans A n B est l'intersection des facettes de x dans A et dans B.
e) On suppose que E est un espace vectoriel topologique séparé, B un ensemble convexe
fermé dans E, contenant une variété linéaire fermée M de codimension finie n ; alors toute
facette dans B d'un point de B contient une variété linéaire fermée de codimension n (II, p. 71,
exerc. 14, d)). Si A est un ensemble convexe, pour que la facette dans A n B d'un point x de
A n B soit de dimensioii finie, il faut et il suffit que la facette de x dans A soit de dimension
finie ; en outre, si p et q sont les dimensions de la facette de x dans A et de la facette de x dans
EXERCICES EVT 11.93

A n B, on a p < q + n. En particulier si x E A n B est point extrémal de A n B, sa facette


dans A est de dimension < n.
f ) Déduire de e) que si A est compact, V une variété linéaire fermée dans E, de codimension
finie n, tout point extrémal de V n A est combinaison linéaire d'au plus n +
1 points extré-
maux de A.

- 1 < 6 < 1, - 1 - Ji- <q <1+ +-.


4) Dans le plan R2, on considère l'ensemble convexe A formé des points (6, q ) satisfaisant à
Montrer qu'il existe des points fron-
tières de A dont la facette dans A est distincte de l'intersection de A et des droites d'appui de A
passant par ce point.
5) Dans l'espace de Banach lm(N)des suites bornées x = (5,) de nombres réels, soit A I'en-
semble convexe fermé défini par les inégalités - l/n < 5, < 1 pour n 1, et - 1 < Co < 1.
Montrer que A admet un intérieur non vide, que l'origine est point frontière de A et que la
facette de O dans A n'est pas fermée. Si on munit A de la topologie induite par celle de l'espace
produit RN,montrer que A est compact mais que la facette de O dans A n'est pas fermée dans A.

6) Soient E, E' deux espaces vectoriels en dualité séparante, A un ensemble convexe dans E
contenant O et fermé pour o(E, E'). Pour tout a E A, l'ensemble FL des points x' E A" tels que
(a, x'> = - 1 est une partie convexe fermée (pour o(Er, E)) de A". Montrer que FA est la
facette dans A" de chacun des points internes de Fi relativement à la variété linéaire engendrée
par FL. On dit que FL est la facette duale de a dans A". Si Fa est la facette de a dans A, montrer
que FA est aussi la facette duale dans A" de chacun des points internes de Fa relativement à la
variété linéaire engendrée par F, ; en outre, si A est identifié à A"",la facette duale dans A
de tout point interne de FA relativement a la variété linéaire engendrée par FO contient F,.
Lorsque F A est non vide (ce qui est toujours le cas lorsque E est de dimension $nie et a # 0,
cf. II, p. 83, exerc. 13), on dit que F, et F; sont des facettes duales l'une de l'autre.
On dit qu'un point a E A est point de lissité de A si Fi est réduit à un point (autrement dit s'il
existe un et un seul hyperplan d'appui fermé de A passant par a) ; on dit que a est un point de
stricte convexité s'il existe un hyperplan d'appui fermé H de A tel que H n A = { a ) ;il revient
au même de dire qu'il existe un point interne de Fi (relativement à la variété linéaire engen-
drée par Fa) qui est point de lissité de A".
7) Soient E un espace vectoriel de dimension finie n, A un ensemble convexe fermé dans E,
dont O est point intérieur.
a) Soient F et F' deux facettes duales de A et A" (exerc. 6) ; si F est de dimension p et F' de
dimension q, montrer que p + q < n - 1. Pour tout point frontière x de A, on appelle ordre
de x la dimension de sa facette dans A, classe de x la dimension de sa facette duale dans A".
L'ordre (resp. la classe) d'une facette F de A est par définition l'ordre (resp. la classe) d'un des
points internes de F relativement a la variété linéaire engendrée par F. Un point extrémal de A
est un point d'ordre O ;un point de lissité de A (exerc. 6) est un point de classe O.
b) Un point frontière de A de classe n - 1 (et par suite d'ordre 0) est appelé unepointe de A.
Montrer que l'ensemble des pointes de A est dénombrable (considérer l'ensemble des facettes
duales des pointes de A, et appliquer TG, VI, p. 24, exerc. 12).
c) Soient F une facette de A, de dimension p, M une variété linéaire de dimension n - p,
rencontrant F en un seul point a, qui est point interne de F, et contenant un point intérieur de A.
Montrer que si, dans M, V est un hyperplan d'appui de M n A passant par a, l'hyperplan H
engendré (dans E) par F u V est un hyperplan d'appui de A.
d ) On dit qu'une facette F de A d'ordrep et de classe q est une ultrafacette sip + q = n - 1 ;
la facette duale est alors aussi une ultrafacette de A". Si une variété linéaire M de dimension
n - p rencontre une ultrafacette F en un seul point qui est point interne de F (relativement
à la variété linéaire engendrée par F), montrer que ce point est une pointe de l'ensemble
convexe M n A, et réciproquement (utiliser c)). En déduire que l'ensemble des ultrafacettes
d'ordrep de A est dénombrable. (Identifiant E à Rn, considérer la projection de A sur chacune
des variétés coordonnées de Rnde dimensionp ;si l'ensemble des ultrafacettes d'ordrep dont la
projection sur V est de dimensionp n'était pas dénombrable, montrer qu'il existerait un point
de V qui serait point intérieur d'une infinité non dénombrable de ces projections, en considé-
rant les points de V à coordonnées rationnelles ; utiliser ensuite b).) Donner un exemple
EVT 11.94 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES 97

d'ensemble convexe ayant une infinité non dénombrable de facettes non réduites à un point et
qui ne sont pas des ultrafacettes.
e) Si tous les points frontière de A sont des points de lissité, montrer que l'application qui, à
tout point x de la frontière G de A, fait correspondre l'unique point de la facette duale de x,
est une application continue de G sur la frontière de A" (cf. TG, 1, p. 60, corollaire). Dans
quel cas cette application est-elle bijective ?

8) Soient E un espace vectoriel de dimension finie n, A un ensemble convexe compact dans E.


a) Soit H un hyperplan de E. Montrer que dans un demi-espace ouvert déterminé par ll et
contenant un point au moins de A, il existe un point de stricte convexité de A (II, p. 93,
exerc. 6). (Considérer dans H une boule euclidienne fermée C de dimension n - 1 et de rayon
assez grand, contenant H n A, puis les boules euclidiennes B de dimension n et de plus grand
rayon contenant A et telles que B n H = C.)
b) Montrer que A est l'enveloppe fermée convexe de l'ensemble de ses points de stricte con-
vexité (utiliser a)).
c) Montrer que tout point extrémal de A est adhérent à I'ensemble des points de stricte con-
vexité de A. (En utilisant b) ainsi que l'exerc. 9, a) de II, p. 70, remarquer qu'un point extrémal
est limite d'une suite de points de la forme
i=O
z&,xi,, où hi, 2 O, zhi,
i=O
= 1 et les xi, sont

des points de stricte convexité de A ; utiliser ensuite la compacité de A.)

9) Montrer que dans l'espace produit E = RN, le cube IN, où 1 = (0, l), est un ensemble
convexe compact n'ayant aucun point de stricte convexité.

10) Dans l'espace R2, montrer que l'ensemble des points extrémaux d'un ensemble convexe
fermé A est fermé (montrer que les points de A dont la facette dans A est de dimension 1 forment
un ensemble ouvert par rapport à la frontière de A).

11) a) Dans l'espace R3, on considère I'ensemble convexe compact A, enveloppe convexe
de la réunion du cercle 6 = 0, C2 +q 2 - 25 = O et des deux points (O, 0, 1) et (O, 0, - 1).
Montrer que l'ensemble des points extrémaux de A n'est pas fermé dans A.
b) Soit A un ensemble convexe compact métrisable dans un espace vectoriel topologique
séparé E. Montrer que l'ensemble des points extrémaux de A est intersection d'une suite
d'ensembles ouverts dans A. (Si d est une distance définissant la topologie de A, considérer
pour chaque entier n l'ensemble des points x = +(y + z), où y, z sont dans A et d(y, z) 2 lln.)

12) Dans l'espace de Banach lm(N), soit e, la suite dont tous les termes sont égaux a O, sauf
celui d'indice n qui est égal à 1. Soit A l'enveloppe fermée convexe de l'ensemble formé de O
et des points eJ(n + 1) (n 2 O). Montrer que A est compact mais n'est pas identique à l'enve-
loppe convexe de l'ensemble de ses points extrémaux.

* 13) Dans l'espace hilbertien 12(N), soit A l'ensemble des points x = (5,) tels que l'on ait
2'"5: < 1. Montrer que A est convexe, compact, et est l'adhérence de l'ensemble de ses
points extrémaux. ,
14) Soit E le sous-espace vectoriel fermé de l'espace de Banach lm(N),formé des suites x = (5,)
telles que lim 5, = O.
n-m
a) Montrer que, dans l'espace de Banach E, la boule fermée unité B n'a aucun point extrémal.
extrémal.
1
b) Soit u la forme linéaire continue (5.) H 2-"cn sur E. Montrer qu'il n'existe aucun hyper-
n
plan d'appui de B parallèle à l'hyperplan fermé d'équation u(x) = 0.

15) Soient E un espace normé, A un ensemble compact dans E.


a) Montrer que la distance de deux hyperplans d'appui parallèles de A est au plus égale au
diamètre 6 de A.
§7 EXERCICES EVT 11.95

b) Montrer qu'il existe des couples (a, b) de points de A tels que Ils - bll = 6 ; pour un tel
couple de points, il existe deux hyperplans d'appui parallèles de A, passant respectivement par
a et b, et dont la distance est égale à 6 (considérer la boule fermée de centre a et de rayon 6).
16) a) Dans l'espace R", normé par la norme euclidienne, soit A un ensemble convexe compact
,
de dimension n ;pour tout z E Sn- , on désigne par p(z) la borne supérieure de la longueur des
segments parallèles au vecteur z et contenus dans A. Montrer qu'il existe deux points u, v de A
tels que le segment d'extrémités u, v soit parallèle à z et ait pour longueur p(z) ; en déduire qu'il
existe deux hyperplans d'appui de A, parallèles et passant respectivement par u et v (considérer
l'ensemble A' = A + p(z) z, et séparer les ensembles A et A' par un hyperplan).
b) Soit d la borne inférieure de la distance de deux hyperplans d'appui parallèles de A ;mon-
trer qu'il existe deux points a, b de A tels que Ils - bll = d, et que les hyperplans passant
respectivement par a et b et de direction orthogonale à a - b, soient des hyperplans d'appui de
A (utiliser a)).

17) Dans 'l'espace lm(N), soit A l'ensemble convexe compact défini dans l'exerc. 12 de II,
p. 94 et soit E le sous-espace vectoriel fermé de Im(N) engendré par A. Montrer que la borne
inférieure de la distance de deux hyperplans d'appui fermés et parallèles de A dans l'espace E
est égale à O, mais que A n'est pas contenu dans un hyperplan fermé de E.

18) Dans un espace localement convexe séparé E, soit (KJ,,, une famille filtrante décroissante
d'ensembles convexes compacts non vides. Pour tout a G 1, on désigne par A, l'ensemble des
points extrémaux de K,, et on désigne par Fa l'adhérence de la réunion des Ap pour P 2 a, de
sorte que (Fa)est une famille filtrante décroissante d'ensembles compacts. Soient A l'intersec-
tion (non vide) des F,, K l'intersection (non vide) des K,. Montrer que K est l'enveloppe
fermée convexe de A. (Si f est une forme linéaire continue sur E, x, un point de F, où f atteint
son maximum dans Fm,montrer que f (y) < f (x,) pour tout y E K ; prendre ensuite une
valeur d'adhérence de la famille (x,) suivant le filtre des sections de 1.)
I T 19) Dans l'espace Rn, soit (K,) une famille d'ensembles compacts, en nombre 2 n +
1, et
dont aucun n'est contenu dans un hyperplan affine. On suppose que pour toute famille (u,)
d'automorphismes affines de Rn, si n + 1 quelconques des ensembles u,(K,) ont un point
commun, alors tous les u,(K,) ont un point commun. Montrer que dans ces conditions les K,
sont convexes. (Raisonner par l'absurde en supposant qu'il existe n + 1 points x, , ..., x, + ,
dans un même ensemble K, et un point x, appartenant à l'enveloppe convexe de l'ensemble
des xi (i 2 1) mais non à K. Remarquer que pour tout indice i 2 1, il y a un automorphisme
affine u, de R" et un indice a itels que x, et les xj d'indices j # i soient points extrémaux de
u,(K,J, et montrer que les n + 2 ensembles K, et u,(K,,) n'ont aucun point commun.)
20) Donner un exemple d'ensemble convexe compact K dans R2, contenant O et tel que le cône
de sommet O engendré par K ne soit pas fermé dans R2.
1T 21) a) Dans un espace localement convexe séparé E, soit A un cône convexe fermé locale-
ment compact, ne contenant pas de droite. Montrer que A est un cône à semelle compacte
(appliquer la prop. 2 de II, p. 59 au sommet de A, qui est point extrémal de A). En déduire
qu'il existe un hyperplan d'appui fermé H de A contenant le sommet s de A et tel que l'on ait
H nA = {s).
b) Soient A, B deux cônes convexes fermés de sommet O dans E, localement compacts et ne
contenant pas de droite. Montrer que si A n B = { O ) , A - B est un cône fermé localement
compact ne contenant pas de droite (méthode de II, p. 71, exerc. 16). En déduire qu'il existe
un hyperplan d'appui fermé H de A et de B à la fois, qui sépare A et B et est tel que l'on ait
H n A = H n B = {O).
c) Donner un exemple de cône convexe fermé localement compact tel que A - A ne soit pas
localement compact (cf. II, p. 83, exerc. 11).
d ) Soient A un ensemble convexe fermé localement compact dans E, ne contenant pas de
droite, x, un point de A, H un hyperplan d'appui de x, + CApassant par x, et tel que l'on ait
(x, + CA)n H = {x,). Si f (x) = a est une équation de H et si f (x) 2 a dans x, CA,+
montrer que pour tout nombre réel b, l'ensemble des y E A tels que f (y) < b est compact.
EVT 11.96 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES §7

B 22) Dans une partie convexe A d'un espace vectoriel E, on appelle rayon extrémal toute
demi-droite fermée D contenue dans A., telle que, pour tout x E D et tout segment ouvert
d'extrémités a, b dans A, contenant x, on ait nécessairement a E D et b E D ;l'origine de D est
alors un point extrémal de A.
a) Dans un espace localement convexe séparé E, montrer que tout ensemble convexe fermé
localement compact ne contenant pas de droite est l'enveloppe fermée convexe de la réunion
de ses rayons extrémaux et de ses points extrémaux. (Supposant le contraire, et désignant par B
cette enveloppe fermée convexe, noter d'abord qu'en vertu de l'exerc. 21, d), il existe un hyper-
plan fermé H tel que H n A soit compact et non vide, et H n B = B. Montrer alors que si
a E H n A est point extrémal de H n.A (donc point non extrémal de A par hypothèse) et si un
segment ouvert S d'extrémités b, c, contenu dans A et non contenu dans H, contient a, alors la
droite D contenant S contient nécessairement un segment contenant a et dont les extrémités
sont des points extrémaux de A, ou un rayon extrémal de A contenant a.)
b) Prouver que si E est de dimension finie, tout ensemble convexe fermé dans E ne contenant
aucune droite est l'enveloppe convexe de la réunion de ses points extrémaux et de ses rayons
extrémaux (raisonner par récurrence sur la dimension de E).

23) Dans R3, on considère un ensemble convexe fermé A ayant un point intérieur, dont la
frontière F contient deux segments ouverts S, T contenus dans deux droites non parallèles D,
D' (les points de S et de T étant donc non extrémaux dans A), tous les autres points de F étant
extrémaux (on montrera comment définir de tels ensembles convexes). Pour tout x E R3, on
pose f (x) = (d(x, D))'. Soit B l'ensemble convexe fermé dans R4 = R3 x R formé des
couples (x, 6) tels que x E A et 6 > f (x). Montrer que dans B l'ensemble des points extrémaux,
la réunion des rayons extrémaux, l'ensemble des extrémités des rayons extrémaux, et toutes les
réunions de deux ou trois de ces trois ensembles, sont non fermés et non vides.

1T 24) Dans Rn,on appelle polyèdre (resp. cône polyédral) toute intersection finie de demi-
espaces fermés (resp. de demi-espaces fermés déterminés par des hyperplans passant par un
même point). On dit qu'un ensemble convexe C c Rn est localement polyédral en un point
x E C s'il existe un voisinage V de x dans C qui soit un polyèdre.
a) Montrer que, pour qu'un ensemble convexe fermé C c Rn soit localement polyédral en un
point x E C, il faut et il suffit que le cône de sommet x engendré par C soit polyédral.
b) Montrer qu'un ensemble convexe compact dans Rn qui est localement polyédral en chacun
de ses points est un polyèdre (utiliser a)).
c) Soit P c Rn un ensemble convexe fermé ayant un point intérieur. Montrer que les condi-
tions suivantes sont équivalentes :
a) P est un polyèdre.
p) P n'a qu'un nombre fini de facettes (II, p. 92, exerc. 3).
y) P est l'enveloppe convexe d'un ensemble réunion d'un nombre fini de points et d'un
nombre fini de demi-droites fermées.
(Pour montrer que a) entraîne fi), prendre P comme intersection d'un nombre le plus petit
possible de demi-espaces fermés, et montrer que les hyperplans définissant ces sous-espaces
sont alors engendrés par des facettes de dimension n - 1 de P. Pour montrer que P) entraîne y),
raisonner par récurrence sur n. Enfin, pour voir que y) entraîne LX),considérer le polaire Po
de P.)
d) Montrer que tout polyèdre convexe P peut s'écrire Q + Cp, OU Q est un polyèdre compact
et C, le cône asymptote de P. Un polyèdre non compact ne peut être parabolique.
e) Montrer que toute facette d'un polyèdre convexe est une ultrafacette (II, p. 93, exerc. 7, d))
(raisonner par récurrence sur n).

B 25) a) Soit C c R" un cône convexe fermé de sommet O. Montrer que, pour que les projec-
tions de C sur tout sous-espace de R" de dimension 2 soient fermées, il faut et il suffit que C soit
un cône polyédral (exerc. 24). (Se ramener au cas où C ne contient aucune droite ; raisonner
par récurrence sur n, en utilisant l'existence d'une semelle compacte S pour C (II, p. 95,
exerc. 21, a)), et projetant sur un hyperplan parallèlement à une droite joignant O à un point
extrémal de S ;en déduire que S est localement polyédral (exerc. 24).)
87 EXERCICES EV'T 11.97

b) Déduire de a) que, si l'on munit Rnde l'ordre pour lequel C est l'ensemble des éléments 2 0,
alors, afin que pour tout sous-espace vectoriel F de Rn,toute forme linéaire positive sur F se
prolonge en une forme linéaire positive sur Rn, il faut et il suffit que C soit un cône polyédral
(appliquer a) au cône polaire Co). Donner un exemple de forme linéaire positive sur F et non
prolongeable en une forme linéaire positive sur Rnlorsque n = 3, C est le cône engendré par
l'ensemble des (cl, c,, 5,) tels que 5, = 1,c3 2 (c:)-, F le sous-espace 5, = 0.
c ) Soit A un polyèdre dans Rn.Afin que, pour tout polyèdre B, l'enveloppe convexe de A u B
soit fermée, il faut et il suffit que A soit compact (utiliser l'exerc. 24, d)).

26) a) Soient E un espace localement convexe séparé, C un ensemble convexe dans E, A un


chapeau de C. Si s E C est un point n'appartenant pas à A, B le cône de sommet s engendré
G
par A, montrer que l'adhérence de B n (C n A) est un chapeau dans B.
b) Supposons que E soit de dimension finie. Montrer que tout chapeau A dans un ensemble
convexe fermé C de E s'obtient de la façon suivante : on considère une facette F de C (II, p. 92,
exerc. 3), un hyperplan H dans la variété linéaire affine V engendrée par F, tel que F soit tout
entier d'un même côté de H, et on prend pour A l'ensemble des points de F compris entre H
et un hyperplan H' de F parallèle à H (utiliser a) et la prop. 4 de II, p. 41). Tout point extrémal
d'une facette de C est un point extrémal de C.
c) Donner un exemple d'ensemble convexe compact C dans un espace localement convexe
séparé E et d'un chapeau A de C tel que A et C n C A engendrent chacun E et que A et C n A
ne puissent être séparés par un hyperplan fermé de E (cf. II, p. 83, exerc. 1 1 ) .

27) Dans un produit de droites E, soient C un ensemble convexe fermé, a un point extrémal de
C. Montrer que pour tout voisinage V de a dans C, il existe un demi-espace ouvert F dans E tel
que a E F n C c V. (Se ramener au cas ou C est compact.)

28) Soit 1 un ensemble infini non dénombrable. Montrer que tout chapeau du cône R'+dans
Ri est contenu dans la somme des sous-espaces de la forme R', où J est une partie dénombrable
de 1 (utiliser la prop. 4 de II, p. 41). En déduire qu'il y a des points de R: qui n'appartiennent
à aucun chapeau de R!+, bien que R: soit l'enveloppe fermée convexe de la réunion de ses
génératrices extrémales.

29) a) Soient (EJ une suite d'espaces localement convexes séparés, E = n En leur produit,
n
et dans chaque E,, soient C, un cône convexe de sommet O et A, un chapeau de C,. Montrer
qu'il existe un chapeau de C = n n
C, qui contient A, (raisonner comme dans la prop. 5 de II,
II n
p. 62).
b) Soient (En, q,,) un système projectif filtrant dénombrable d'espaces localement convexes
séparés, E = l@ En sa limite projective. Pour tout n, soit C, un cône convexe de sommet O, tel
que (C,,)soit un système projectif d'ensembles. Montrer que si, pour chaque n, C, est réunion
de ses chapeaux, il en est de même de C = ljm C, (utiliser a)). En particulier, si les C, sont des
cônes à semelle compacte, C est l'enveloppe convexe fermée de la réunion de ses génératrices
extrémales.

30) Soient E un espace localement convexe séparé, C un ensemble convexe fermé dans E, A un
chapeau de C. Montrer que si a E A est un point extrémal de A, la facette F de a dans C (II.
p. 92, exerc. 3) est de dimension < 1 . (Utiliser l'exerc. 26 de II, p. 97.) En déduire que F n A
est un chapeau de C.

7i * 31) Soient X l'intervalle compact (O, 1) de R, @ l'ensemble formé des fonctions numé-
riques continues dans X et des fonctions t H It - al-", où a E X et O < cc < 1 (on pose
O-" = + a, pour a > O). Dans l'espace A (X) des mesures sur X, soit da+ l'ensemble des
mesures p 2 O telles que toutes les fonctions de @ soient pintégrables.
a) On munit Ma+de la structure uniforme induite par la structure produit de Ra. Montrer
que Me+est un cône convexe saillant et complet pour cette structure uniforme. (Noter que pour
toute fonction f E @ il existe g E @ telle que, pour tout E > O, il existe u E ?Z (X ; R) telle que
O < f - u < Eg.)
EVT 11.98 ESPACES LOCALEMIWT CONVEXES 67

b) Montrer que le cône A"* n'a aucune génératrice extrémale. (Observer que si p E A"+,
toutes les mesures h telles que O < h < p appartiennent à A&,+.)
c) Montrer que l'ensemble S des p E A,+ telles que p(1) = 1 est une semelle du cône A&,+et un
simplexe dans R" (II, p. 76, exerc. 41). ,
32) Soient E et F deux espaces localement convexes séparés, A une partie convexe de E, u une
application linéaire de E dans F.
a) L'image réciproque par u d'une variété d'appui de u(A) (II, p. 92, exerc. 3, c)) est une
variété d'appui de A.
b) Si A est compact et u continue, tout point extrémal de u(A) est image par u d'un point
extrémal de A.
c) Si A est un cône localement compact de sommet O et si u est continue, toute génératrice
extrémale de u(A) est image par u d'une génératrice extrémale de A.
7i 33) Soient E un espace localement convexe séparé, A une partie de E.
a) On désigne par To(A) I'ensemble des points x E E tels que, pour toute application linéaire
continue u de E dans un espace vectoriel de dimension $nie, u(x) appartienne à l'enveloppe
convexe de u(A). II revient au même de dire que pour toute variété linéaire fermée V de E,
contenant x et de codimension finie n > O, il existe une partie de A ayant au plus n + 1 élé-
ments, et dont l'enveloppe convexe rencontre V. Montrer que To(A) est un ensemble convexe
contenant A, que l'on a To(To(A))= To(A), et que To(A) est contenu dans l'enveloppe fermée
convexe de A (utiliser la prop. 4 de II, p. 41).
6) Soient (x,),,, une famille d'éléments de A et (hJ,,, une famille de nombres positifs telle que
h, = 1 et que la famille (hs,) soit sommable dans E. Montrer que la somme s = h,x,
~ € 1 ad
appartient à To(A). (A l'aide de a), se ramener au cas où E est de dimension finie et identique à la
variété linéaire engendrée par les h,x, ; raisonner ensuite par l'absurde, en considérant, pour
toute partie finie J de 1, un hyperplan fermé H, passant pars et ne rencontrant pas l'enveloppe
convexe de l'ensemble des x, tels que a E J, puis en utilisant la compacité de la sphère unité
dans un espace de dimension finie.)
c) Montrer que si A est compact, To(A) est identique à l'enveloppe fermée convexe de A.
d) Si K est un ensemble convexe et compact dans E, A l'ensemble de ses points extrémaux,
montrer que K = To(A) (utiliser les exerc. 22, b) de II, p. 96 et 32 de II, p. 98).
e) Avec les notations de II, p. 79, exerc. 3, soit A l'ensemble formé des E,, où x parcourt
l'ensemble des nombres rationnels tels que O < x < 1. Montrer que To(A) est distinct de
l'enveloppe convexe de A et de l'enveloppe fermée convexe de A.
T 34) Soient E un espace localement convexe séparé, S une partie convexe fermée de E, A
une partie de S telle que S = To(A) (exerc. 33), So I'enveloppe convexe de A (de sorte que
S = 3,). Soient N une partie convexe fermée de E contenant une variété linéaire fermée de
codimension finie, M = S n N et Mo = So n N.
a) Montrer que M = Mo. (Remarquer, en utilisant I'exerc. 33, a), que toute variété linéaire
fermée de codimension finie dans E, passant par un point x E M, rencontre Mo, et utiliser !a
prop. 4 de II, p. 41.)
6) On suppose que pour toute partie finie F de A, l'intersection de N et de la facette (dans S)
de tout point de I'enveloppe convexe de F, soit compacte, ou de dimension finie et ne contenant
pas de droite. Montrer alors que M est l'enveloppe fermée convexe de l'ensemble de ses points
extrémaux. (A l'aide de a), se ramener à prouver que tout point de Mo est contenu dans l'enve-
loppe fermée convexe de l'ensemble des points extrémaux de M. Utiliser l'exerc. 3, e) de II,
p. 92, le th. de Krein-Milman (II, p. 59) et I'exerc. 22, b) de II, p. 96.) En déduire que tout
hyperplan d'appui fermé de M contient un point extrémal de M.
35) Soient 1 un ensemble non dénombrable, E = R('),E' = E x R, (e,),,, la base canonique
de E, s l'élément (0, 1) de E'. On définit une dualité séparante entre E et E' caractérisée par
(e,, e,) = 6.@, (e,, s ) = 1 pour tout a E 1. Soit C le cône pointé R'$ dans E.
a) Montrer que sur C les topologies induites par o(E, E') et par la normep(x) = 1x.l sur E
<)SI
coïncident.
b) Montrer que la structure uniforme induite sur C par o(E, E') n'est pas métrisable.
EXERCICES EVT 11.99

36) On considère l'espace E = R ( ~ )muni


, de la topologie faible G ( R ( ~R) , ~; )soit C le cône
convexe fermé dans E formé des points x = (x,) tels que x, 2 O pour tout n.
a) Soit x = (x,) un point de C et soit J l'ensemble fini des entiers n tels que x, > O ; si
m est le nombre d'éléments de J, soit A l'ensemble des points y = (y,,) de C tels que y, = O
pour n E J et ykx, ' < m. Montrer que A est un chapeau de C contenant x.
1
keJ
b ) Montrer qu'il n'existe pas de chapeau B dans C tel que C soit la réunion des ensembles nB
pour n > O. (Soitp la restriction à C de la jauge de B ;p serait finie dans C et, si (en)est la base
canonique de E, on aurait p(e,) > O pour tout n (II, p. 61, prop. 4), et les points z"' = e?/p(e,)
appartiendraient à B ; mais montrer qu'il existe z' E RN tel que la suite ((fi', z'>) soit non
bornée.)

37) Soient F l'espace de Banach 1 '(N) des suites sommables x = (x,) de nombres réels, E l'espace
des suites y = ( y , ) tendant vers O ; on munit F de la topologie faible o(F, E), E et F étant en
x
dualité séparante par la forme B(x, y ) = x, y,.
n
a) Soit C le cône convexe dans F formé des points x = (x,) tels que x, 2 O pour tout n.
Montrer que C est fermé dans F.
b) Soit A l'ensemble des x = (x,) E C tels que x, < 1. Montrer que A est un chapeau de C ,
n

qui est métrisable pour la topologie induite par celle de F, et que C est réunion des ensembles
nA pour n > 0.
c ) Montrer que C n'admet pas de semelle compacte (un tel ensemble S serait l'ensemble des
x = (x,) E C tels que C z,x, = 1 , où (z,) E E et z, > O pour tout n. Si e, = (6,,),, ,
, les points
n
zn-'e, appartiendraient à S, mais ne forment pas un ensemble relativement compact dans F).
d ) Montrer que C n'est pas métrisable pour la topologie induite par celle de F (utiliser le th.
de Baire, en notant qu'il n'existe dans A aucun point intérieur par rapport au sous-espace C ) .

38) Soient E un espace localement convexe séparé, X un ensemble convexe compact dans E.
On désigne par d ( X ) l'ensemble des fonctions affines continues dans X (non nécessairement
restrictions à X de fonctions affines continues dans E, cf: II, p. 83, exerc. 1 1 ) . Pour toute
fonction numérique f , majorée dans X, on pose, pour tout x E X , f ( x ) = inf(h(x))où h
parcourt l'ensemble des fonctions de d ( X ) telles que h 2 f .
a) Montrer que f est une fonction concave semi-continue supérieurement. Si f est elle-
même concave et semi-continue supérieurement, on a f = f (cf. I I , p. 42, prop. 5).
b) On suppose f semi-continue supérieurement. Montrer que f est l'enveloppe inférieure
des fonctions g, où g parcourt un ensemble de fonctions continues dans X dont f soit l'enve-
loppe inférieure.
c ) Pour tout x E X, on note dX l'ensemble des familles finies p = ( ( p i , xj)) où les x j sont

j
x
des points de X , les pj des nombres 2 O vérifiant pj = 1 , tels que x = pjxj. Pour toute
i
fonction numérique f majorée dans X, on pose f ' ( x ) = sup 1pjf (xi) pour tout x E X .
we"&
Montrer que f ' est une fonction concave dans X et que l'on a f ' <
d ) On suppose que f est continue dans X. Etant donné E > O, soit (U,),,,,, un recouvre-
ment de X par des ouverts convexes tels que les relations x E U k ,y E U k entraînent l'inégalité
If(x) - f ( ~ ) <
l & . O n p o s e A l ~ U , e t , p o u r k >1 , A k = U k ~ C ( U 1 ~ U 2 u . . . u U k - l ) .
Montrer que, pour tout x E X , 11 existe une famille p = ((p,, x,)) de N termes appartenant
à .Al,, x
avec xk E U k pour 1 < k < N, telle que pkf (xk) 2 f '(x) - 2 E (si l'on a l'inégalité
k
5: hjf ( y j ) 2 f '(x) - E. grouper les y j appartenant à un même A,).
é) Déduire de d ) que lorsque f est continue, f ' est semi-continue supérieurement et f ' = f.
(Si U est un ultrafiltre sur X plus fin que le filtre des voisinages d'un point x E X et si f ' ( y ) 2 r
pour tous les points y d'un ensemble appartenant à U, montrer que f '(x) 2 r - 2&, en fai-
sant correspondre à tout y une famille py E dYsatisfaisant à la condition de d ) , et passant
à la limite suivant U.)
EVT 11.100 ESPACES LOCALEMENT CONVEXES §8

39) Soient E un espace localement convexe séparé, H un hyperplan fermé dans E ne conte-
nant pas 0, S un simplexe compdcî contenu dans H (II, p. 76, exerc. 41).
a) Soit C le cône de sommet O engendré par S. Montrer que si (xi),, et ( Y ~ )sont
~ , deux familles
finies de points de C telles que xi = yj, il existe une famille finie ( z ~ ~ ) ~ de ~ , points
,~~,~,
ie1 jeJ
de C telle que xi = zij pour tout i E 1 et yj = 1 zij pour tout j E J (raisonner par récur-
jd i ~ 1
rence pour se ramener au cas 1 = J = {1,2)).
b) Soit f une fonction semi-continue supérieurement et convexe dans S. Montrer que la
fonction f" (définie dans l'exerc. 38) est une fonction &ne. (Se ramener d'abord au cas où f
est continue en utilisant l'exerc. 38, b) ainsi que II, p. 86, exerc. 28. Utiliser ensuite le fait
que si f est continue, f = f ' (exerc. 38, e)), et montrer que f ' est convexe en utilisant a)
pour majorer f '(a,x, +
a,x,) lorsque a, 2 O, a, 2 O, a, +
a, = 1.)

40) Soient E un espace localement convexe séparé, X un ensemble convexe compact dans E,
f une fonction minorée et semi-continue supérieurement, g une fonction concave, semi-
continue inférieurement, et telle que g 2 f. Montrer (avec les notations de l'exerc. 38) que
l'on a g 2 f. (Se ramener au cas où inf(g(x) - f (x)) > O. Si (fa) est une famille filtrante
%EX
décroissante de fonctions continues telles que f = inf(fa), montrer que I'on a aussi
inf(g(x) - fa(x)) O pour a 2 a,, et ramener ainsi le problème au cas ou f est continue.
X€X
Utiliser alors l'exerc. 38, e).)

41) Soient E un espace localement convexe séparé, S un simplexe compact contenu dans E
(II, p. 76, exerc. 41), f une fonction minorée, convexe et semi-continue supérieurement,
g une fonction conc_ave, semi-continue inférieurement et telle que g 2 f.
a) Si l'on pose u = f , v = - (- g)", u et v sont des fonctions affines telles que u < v
(utiliser l'exerc. 39, b) et l'exerc. 40).
b) Montrer qu'il existe une fonction affine h, continue dans X et telle que f < h < g (th. de
D. Edwarh). (On peut remplacer f par u et g par v. Construire trois suites (u,), (v,), (h,,,)
de fonctions affines telles que dans X, y, soit semi-continue supérieurement, vm semi-continue
inférieurement, hmcontinue et que I'on ait

Utiliser pour cela l'exerc. 29 de II, p. 86.)

1) Étendre aux espaces V(T; C) et à leurs sous-espaces de dimension finie les résultats de
l'exerc. 8 de II, p. 88.

2) Lorsque z parcourt le disque unité lzl < 1 dans C, montrer que le cône convexe engendré
par l'ensemble des points (z, zZ, ...,z") dans l'espace Cnest l'espace C tout entier. (Remarquer
qu'il ne peut exister de nombres complexes ck non tous nuls (1 < k < n) tels que l'on ait
n
9( 1 ckekie)2 O pour O < 8 < 2ic en utilisant le fait que ekiedû = O pour tout entier
k f U.)
3) Pour les espaces vectoriels topologiques sur le corps H des quaternions, donner les défi-
nitions et propriétés correspondant à celles de ce paragraphe.
CHAPITRE III

Espaces d'applications linéaires continues

Dans ce chapitre, tous les espaces vectoriels considérés sont des espaces vectoriels
sur un corps K égal à R ou C.
On rappelle (II, p. 3 ) qu'un espace semi-normé est un espace vectoriel E muni
d'une semi-norme p et de la topologie définie par p. Soit r un nombre réel > 0.
On appelle boule (fermée) de rayon r de E (ou de p) l'ensemble des x E E tels que
p(x) < r. Lorsque r = 1, on dit aussi boule unité.

9 1. BORNOLOGIE DANS UN ESPACE VECTORIEL TOPOLOGIQUE

DÉFINITION 1. - On appelle bornologie sur un ensemble E une partie 8 de l'ensemble


des parties de E satisfaisant aux conditions suivantes (cJ: TG, X , p. 3, Remarque 2) :
(Bl) Toute partie d'un ensemble de 8 appartient à 8.
(B2) Toute réunion $nie d'ensembles de 8 appartient à 8.
On dit que 8 est couvrante si toute partie à un élément de E appartient à 8, ou,
ce qui revient au même, si 8 est un recouvrement de E.

Exemple. - Soit E un espace métrique ; l'ensemble des parties bornées de E (TG,


IX, p. 14) est une bornologie couvrante sur E. Soit G le groupe des isométries de E ;
l'ensemble des parties M de G telles que, quel que soit x E E, l'ensemble M.x est
une partie bornée de E, est une bornologie couvrante sur G.

Si 8 est une bornologie sur un ensemble E, on appelle base de 23 une partie 8,


de 8 telle que tout ensemble de 8 soit contenu dans un ensemble de 8,.

L'intersection d'une famille de bornologies sur E est une bornologie ; par suite
pour toute partie 6 de P(E), il existe une plus petite bornologie contenant 6 ;
on dit qu'elle est engendrée par 6 ; elle admet pour base l'ensemble des réunions
finies d'ensembles de 6. Si E et E' sont deux ensembles, et 23 (resp. 23') une bor-
nologie sur E (resp. Et), on appelle bornologie produit la bornologie sur E x E'
qui admet pour base l'ensemble des M x M' pour M E 8 et M' E 23'.
EVT 111.2 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 9 1

DÉFINITION 2. - Soit E un espace vectoriel. On dit qu'une bornologie 23 sur E est


convexe si, quels que soient X E 23 et t E K , l'homothétique t X et l'enveloppe convexe
équilibrée T(X) (II, p. 10) de X appartiennent> 23.

Si X et Y sont des parties de E, on a

hX c t T ( X ) pour [hl d t

Par suite, si 23 est une bornologie convexe sur E, si A est une partie bornée de K
et si X, Y appartiennent à 23, alors on a X + Y E 23 et A . X E 23.

2. Parties bornées d'un espace vectoriel topologique

DÉFINITION 3. - Soit E un espace vectoriel topologique. On dit qu'une partie A de


E est bornée si elle est absorbée par tout voisinage de O dans E (1, p. 7, déf. 4).
Pour que A soit bornée, il suffit que A soit absorbée par tout voisinage d'un sys-
tème fondamental de voisinages de O. Comme il existe un système fondamental
de voisinages équilibrés de O (1, p. 7, prop. 4), il revient au même de dire que, pour
tout voisinage V de O dans E, il existe h E K tel que A c hV.
Supposons que la topologie de E soit définie par un système fondamental r
de semi-normes (II, p. 3) ; pour qu'une partie A de E soit bornée, il faut et il suffit
que toute semi-norme p E r soit bornée sur A.
En particulier si E est un espace semi-normé, pour qu'une partie A de E soit
bornée, il faut et il suffit qu'elle soit contenue dans une boule. En d'autres termes,
si E est normé, cela signifie que A est bornée pour la structure d'espace métrique
de E (TG, IX, p. 14).

Remarques. - 1) Si E est un espace semi-normé, les boules forment un système fon-


damental de voisinages bornés de O dans E. Inversement, si E est un espace vectoriel
topologique localement convexe et s'il existe un voisinage borné de O dans E, celui-ci
contient un voisinage convexe équilibré W, et la jauge de W est alors une semi-norme
qui définit la topologie de E.
Ainsi, si E est localement convexe et métrisable et si sa topologie ne peut pas être
définie par une seule norme, il n'existe pas de distance sur E définissant sa topologie
et pour laquelle les parties bornées (TG, IX, p. 14) soient les parties bornées de E.
Plus précisément, pour toute distance d sur E, invariante par translation et définissant
la topologie de E, les parties bornées de E sont bornées pour d (III, p. 39, exerc. 3)
mais la réciproque est inexacte.
2) Soit M un sous-espace vectoriel de E, muni de la topologie induite. Pour qu'une
partie de M soit bornée dans M, il faut et il suffit qu'elle soit bornée dans E.
3) Soit N l'intersection des voisinages de O dans E, de sorte que Ë = E/N est l'espace
vectoriel séparé associé à E. Alors N est bornée; si n :E -+ Ë est l'homomorphisme
canonique, pour qu'une partie B de E soit bornée, il faut et il suffit que a(B) le soit.
4) Si E est un espace localement convexe séparé, pour tout x # O dans E, il existe
une semi-norme continue p telle que p(x) # O ; cette semi-norme n'est pas bornée
sur la demi-droite réelle R +. x engendrée par x. Donc aucun sous-espace non nul
de E n'est borné. En particulier, un sous-ensemble borné ne contient aucune droite.
NO 2 BORNOLOGIE DANS UN ESPACE VECTORIEL TOPOLOGIQUE EVT 111.3

D ~ I N I T I O4.N- Soit E un espace localement convexe. On dit qu'une bornologie B


sur E est adaptée a E si elle est convexe, composée de parties bornées de E, et si I'adhé-
rence de tout ensemble de 23 appartient à B.
PROPOSITION 1. - Soit E un espace localement convexe. L'ensemble des parties
bornées de E est une bornologie adaptée.
Il s'agit d'établir les propriétés suivantes :
a) Si B est une partie bornée de E, toute partie de B est bornée.
b) La réunion de deux parties bornées est bornée.
c) Tout homothétique d'une partie bornée est bornée.
d) L'enveloppe fermée convexe équilibrée (II, p. 14) d'une partie bornée est
bornée.
Si p est une semi-norme continue sur E, les boules de p sont convexes équilibrées
fermées, et l'homothétique d'une boule est une boule. Donc, si p est bornée sur
deux parties X et Y de E, elle l'est aussi sur l'enveloppe fermée convexe équilibrée
de X u Y, et sur les homothétiques de celle-ci. Ceci établit les propriétés b), c)
et d ) , et a) est évidente.
DÉFINITION 5. - Soit E un espace localement convexe. On appelle bornologie cano-
nique de E l'ensemble des parties bornées de E.
Si 23 est un ensemble de parties bornées de E, il existe une plus petite bornologie B
adaptée à E et contenant B. Les ensembles de B sont ceux contenus dans un homo-
thétique de l'enveloppe fermée convexe équilibrée d'une réunion finie d'ensembles
de B.
Toute bornologie adaptée est contenue dans la bornologie canonique.

PROPOSITION 2. - Dans un espace localement convexe E , tout ensemble précompact


est borné.
En effet, soient A une partie précompacte de E et V un voisinage convexe et
équilibré de O. Il existe une suite finie (a,),s i , n de points de A telle que

Comme B = { a , , ..., a,} est borné, il existe un scalaire h tel que O < h < 1 et
+
hB c V ; on a hA c hB hV c V + V, d'ou la proposition.
COROLLAIRE. - Dans un espace localement convexe, l'ensemble des points d'une

suite de Cauchy est borné.


En effet cet ensemble est précompact (TG, 11, p. 29).

Remarque 5. - En général, les parties bornées d'un espace localement convexe E


ne sont pas toutes précompactes (par exemple, si E est un espace normé de dimension
infinie, sa boule unité n'est pas précompacte (1, p. 15, th. 3)). Toutefois, il en est ainsi
si E est un espace faible (II, p. 45) : en effet, l'espace vectoriel topologique séparé
associé à E est alors isomorphe a un sous-espace d'un produit K1 dont les parties
bornées sont précompactes (cJ III, p. 4, cor. 2).
Pour d'autres exemples, voir IV, p. 18.
EVT 111.4 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 41

PROPOSITION 3. - Soit A une partie d'un espace localement convexe E. Si A est


bornée, pour toute suite (x,) de points de A et toute suite (A,) de scalaires tendant
vers O, la suite (h,x,) tend vers O. Inversement, s'il existe une suite (A,) de scalaires
non nuls telle que pour toute suite (x,) de points de A la suite (h,x,) soit bornée, alors A
est bornée.
Supposons A bornée. Si (A,) est une suite de scalaires qui tend vers O, et V un
voisinage de O, on a h,A c V dès que n est assez grand, d'où la première assertion.
Inversement si A n'est pas bornée et si (A,) est une suite de scalaires # O, il existe
n
une semi-norme continue p et une suite (x,) de points de A tels, que p(x,) 2 -.
1% l
On a alors p(h,x,) 2 n, et la suite (h,xJ n'est pas bornée.
COROLLAIRE. - Pour qu'une partie A de E soit bornée, il faut et il suffit que toute

partie dénombrable de A le soit.

3. Image par une application continue

PROPOSITION 4. - Soient E et F deux espaces localement convexes, et f : E -, F


une application continue. On suppose que f (O) = O et qu'il existe un nombre réel
m 2 O tel que f ( h x ) = hmf( x ) pour tout h > O. Alors si A est une partie bornée
de E, f ( A ) est bornée dans F.
En effet, si V est un voisinage de O dans F, f -'(V) est un voisinage de O dans E.
Si A est bornée dans E, il existe h > O tel que A c h f -l(V) et ceci implique
f (A) c hmV.
COROLLAIRE 1. - Soient E et F deux espaces localement convexes, et u : E -, F
une application linéaire continue. Si A est une partie bornée de E, u(A) est bornée
dans F.
COROLLAIRE
2. - Soit E = Ei le produit d'une famille d'espaces localement
is 1
convexes. Pour qu'une partie de E soit bornée, il faut et il suffit que toutes ses projec-
tions le soient.
Plus généralement :
COROLLAIRE 3. - Soient E un espace vectoriel, (Fi),, une famille d'espaces loca-
lement convexes et fi une application linéaire de E dans Fi (pour i E 1). Munissons E
de la topologie (localement convexe) la moinsfine qui rende continues lesf, ( I I , p. 29).
Pour qu'une partie A de E soit bornée, il faut et il sufJit que f i ( A ) soit bornée dans
Fi pour tout i E 1.
En effet, si A est bornée, les f,(A) le sont (cor. 1). Inversement, si les f i ( A ) sont
bornées et si p est une semi-norme continue sur E, il existe une partie finie J de 1
et une famille (qj)j,,, où qj est une semi-norme continue sur Fj, telles que l'on ait
p < sup(qj oh). Par suite, p est bornée sur A.
j~i
No 4 BORNOLOGIE DANS UN ESPACE VECTORIEL TOPOLOGIQUE EVT 111.5

COROLLAIRE
4. - Soient Ei (1 < i < n) et F des espaces localement convexes, et
f une application multilinéaire continue de n Ei dans F. Si Bi est une partie bornée
n

i=l

de Ei pour 1 < i < n, alors f ( n Bi) est bornée dans F.


i=l

COROLLAIRE 5. - Soient E et F deux espaces localement convexes, et u :E -, F


une application polynomiale continue. Si A est une partie bornée de E, u(A) est bornée.

4. Parties bornées dans certaines limites inductives

PROPOSITION 5. - Soit (Ei),, une famille d'espaces localement convexes séparés,


et soit E la somme directe topologique de cette famille (II, p. 32). Pour qu'une partie B
de E soit bornée, il faut et il sufJit qu'il existe une partieJinie J de 1 telle que pri(B)
soit bornée dans Ei pour i E J et pri(B) c {O) pour i 4 J.
Soit J une partie finie de 1. Comme la topologie de E induit sur n
jeJ
Ej la topo-
logie produit (II, p. 33, prop. 7 et S), il résulte de III, p. 4, cor. 2 que la condition
est suffisante.
Inversement, soit B une partie bornée de E. Alors pri(B) est bornée pour tout i
(111, p. 4, cor. 1). Il suffit donc de prouver qu'il existe une partie finie J de 1 telle
que pri(B) c {O) pour i .$ J. Supposons le contraire : il existe alors une suite infinie
(i,,) d'éléments distincts de 1 et une suite infinie (xJ d'éléments de B telles que
prin(xn)# O. Comme Ein est séparé, il existe une semi-norme continue p, sur Ein
telle que p,(prin(x,)) 2 n. Alors p = p, o Prin est une semi-norme continue sur
n21
E et p n'est pas bornée sur B, ce qui est absurde.

PROPOSITION 6. - Soit E un espace localement convexe limite inductive stricte d'une


suite croissante (En) de sous-espaces vectoriels fermés de E (II, p. 36). Pour qu'une
partie B de E soit bornée, il faut et il sufJit qu'elle soit contenue dans un des sous-
espaces En, et bornée dans ce sous-espace.
La condition est suffisante, puisque la topologie induite sur En par celle de E
est identique à la topologie donnée sur En (II, p. 35, prop. 9). Pour voir que la
condition est nécessaire, il suffit (III, p. 3, prop. 3) de prouver que si une suite
(x,) de points de E n'est contenue dans aucun des sousespaces En, elle ne peut
pas tendre vers O. Quitte à extraire une suite partielle de la suite (x,), on peut sup-
poser qu'il existe une suite strictement croissante (n,J d'entiers tels que, pour tout
indice k, on ait xk 4 E, et xk E E,, , . Il existe alors (II, p. 35, lemme 2) une suite
croissante (V,) d'ensembles convexes telle que V, soit un voisinage de O dans En,,
que Vk+, n En, = V,, et que x, 4 V,,, pour tout indice k. La réunion V des Vk
est alors un voisinage de O dans E, et l'on a x, .$ V pour tout k, ce qui prouve que
la suite (x,) ne tend pas vers O.
EVT 111.6 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 91

La conclusion de la prop. 6 n'est plus nécessairement vraie pour un espace E limite


inductive d'un ensemble filtrant non dénombrable de sous-espaces fermés de E (cf.
III, p. 39, exerc. 7).

PROPOSITION 7. - Soit ( E J n k Oune suite d'espaces localement convexes séparés, et


pour chaque n, soit un :En -, En+, une application linéaire injective compacte (i.e.
telle qu'il existe un voisinage de O dans Endont l'image par unsoit relativement compacte,
ce qui entraîne que un est continue). Soit E l'espace limite inductive du système ( E n ,un)
(II, p. 31), et soit v, l'application canonique de E , dans E. L'espace localement convexe
E est séparé. En outre, pour toute partie A de E, les conditions suivantes sont équi-
valentes :
(i) A est bornée ;
(ii) il existe un entier n tel que A soit l'image par v, d'une partie bornée de En ;
(iii) A est relativement compacte.
Identifions En à un sous-espace vectoriel de E (muni d'une topologie plus fine
que la topologie induite).
Lemme 1. -Sous les hypothèses de la prop. 7 , la topologie de E est la plus fine rendant
continues les applications v, :En -+ E.
Il s'agit de prouver que, si U est une partie de E telle que U n En soit ouvert
dans En pour tout n, alors U est ouvert dans E ; autrement dit, il faut montrer que,
pour tout x E U, il existe un ensemble convexe équilibré V tel que x + V c U et
que V n En soit un voisinage de O dans En pour tout n assez grand (II, p. 29, prop. 5).
Pour tout n, soit W , un voisinage convexe équilibré de O dans En tel que l'adhé-
rence H, de W , dans En+, soit compacte. Soit x E U et soit no un entier tel que
x E Eno. Nous allons construire par récurrence une suite ( E , ) , ~ , de scalaires > O
telle que x + ciHi soit contenu dans U pour n 2 no. Supposons donc cons-
nodi<n
truits les E~ pour i < n. Si n = n o , posons V,-, = ( O ) ; sinon, posons

, ,
Alors V , - est compact dans En et à plus forte raison dans En+ . Comme U n En+,
est ouvert dans En+,,il existe un scalaire E, > O tel que x + V , = x + V,- + E,H,
soit contenu dans U ( T G , II, p. 31, cor.). Posons V = U V,. Alors V est convexe
nkno
équilibré ; pour n 3 no, on a V n En 2 E,H, n En => E,W,, donc V n En est un
voisinage de O dans En. Ceci achève la démonstration du lemme.
L'ensemble U = E - {O) est tel que l'ensemble U n En = En - { O ) soit ouvert
dans En pour tout n, donc U est ouvert dans E, ce qui prouve que E est séparé ( T G ,
III, p. 5, prop. 2). Il est clair alors que la propriété (ii) de l'énoncé entraîne (iii)
et que (iii) entraîne (i). Montrons enfin que (i) entraîne (ii). Il suffit de montrer
que si une partie A de E n'est absorbée par aucun des ensembles C H i , alors
O 6 i<n
A n'est pas bornée. Or, il existe alors une suite (x,),,, de points de A telle que,
pour tout n, on ait x, 4 n2 C Hi. L'ensemble des x,/n est alors fermé en vertu
OQi6n
No 5 BORNOLOGIE DANS UN ESPACE VECTORIEL TOPOLOGIQUE EVT 111.7

du lemme 1, car son intersection avec E, est discrète pour tout entier m. Le complé-
mentaire de l'ensemble des x,/n est donc un voisinage ouvert de O qui n'absorbe
pas la suite (x,,), et A n'est pas bornée.
Remarques. - 1) Avec les notations ci-dessus, soit F , l'espace vectoriel engendré
par H,, muni de la norme égale a la jauge de H,. Nous verrons ( I I I , p. 8, cor.)
que F, est un espace de Banach ; l'injection de F, dans En+, est compacte, donc
,.
aussi a fortiori l'injection w, de F, dans F,, En outre, E est encore limite inductive
du système inductif (F,, W.,) d'espaces de Banach. E n effet, un voisinage convexe
équilibré V de O dans E est tel que V n En absorbe H,-, pour tout n 3 1, et inver-
sement, si un ensemble convexe équilibré W dans E est tel que W n En absorbe
H,- ,,W n En-, contient un homothétique de W,-, pour tout n 3 1, donc W est
un voisinage de O dans E.
2) Soient F un espace localement convexe, k un entier 3 O et f :Ek + F une
application multilinéaire. Pour que f soit continue, il faut et il suffit que la res-
triction de f à Ef: soit continue, pour tout n. En effet, on vérifie aussitôt que Ek
a la topologie localement convexe finale pour la famille d'applications linéaires
v, x ... x v,:E, x ... x En -+ E x ... x E (II, p. 30, cor. 2 et p. 33, prop. 7)
et que un x ..- x un est une application linéaire injective compacte de (En)kdans
(E,]+Jk.Il suffit alors d'appliquer le lemme 1.

5. Les espaces E, (A borné)


Soit E un espace localement convexe et soit A une partie convexe équilibrée de E.
Rappelons que E, désigne l'espace vectoriel engendré par A, muni de la semi-
norme p, jauge de A (II, p. 28, Exemple 3). On vérifie immédiatement que l'injec-
tion canonique de E, dans E est continue si et seulement si A est bornée. Si de plus
E est séparé, un ensemble borné A ne contient pas de droite (III, p. 2, Remarque 4)
et pA est alors une norme (II, loc. cit.).
Nous dirons qu'un espace uniforme X est semi-complet si toute suite de Cauchy
de X est convergente. Un espace uniforme complet est semi-complet, mais la réci-
proque est inexacte ( T G , II, p. 37, exerc. 4 ) ; toutefois un espace métrisable semi-
complet est complet ( T G , IX, p. 17, prop. 9).

PROPOSITION 8. - Soit E un espace localement convexe séparé et soit A une partie


convexe, équilibrée, bornée et fermée de E. Soit (x,) une suite de Cauchy de EA. Pour
qu'elle converge dans EA, il faut et il sufJit qu'elle converge dans E.
L'injection canonique de EA dans E est continue. Par suite, si (x,) converge dans
EA, elle converge dans E. Inversement, supposons que (x,) converge vers y dans E.
Il existe une suite croissante d'entiers (n3 telle que p,(x, - x,) < 2-k-' si m 2 nk
+
et n 2 n,. La suite (x,, 2 - k A ) est alors décroissante. Comme A est fermée dans E,
on a y ~n(x,, + 2TkA), ce qui montre que (x,,), donc (x,), converge vers y dans
k

EA.
EVT 111.8 ESPACES D'A~PLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 01
COROLLAIRE. - Si A est semi-complète (en particulier, complète), alors EA est un
espace de Banach.
En effet, une suite de Cauchy de EAest aussi une suite de Cauchy pour la topo-
logie de E et est contenue dans un homothétique de A, donc converge dans E.

6. Ensembles bornés complets et espaces quasicomplets


DEFINITION 6. - On dit qu'un espace localement convexe E est quasi-complet si
toute partie bornée et fermée de E est complète (pour la structure uniforme induite
par celle de E).
Un espace localement convexe complet est quasi-complet, mais la réciproque
est inexacte. * Par exemple, si E est un espace de Hilbert de dimension infinie, ou
plus généralement un espace de Banach réflexif de dimension infinie, E muni de
sa topologie affaiblie est quasi-complet mais non complet (II, p. 54, prop. 9). ,
Un espace quasi-complet est semi-complet puisque toute suite de Cauchy est
contenue dans une partie bornée et fermée (III, p. 3, corollaire et prop. 1). En par-
ticulier, un espace localement convexe métrisable et quasi-complet est complet.
Dans un espace quasi-complet séparé, l'adhérence et l'enveloppe fermée convexe
équilibrée d'une partie précompacte sont compactes ; en effet, elles sont précom-
pactes (II, p. 27, prop. 3), et complètes car fermées et bornées (III, p. 3, prop. 2).
PROPOSITION 9. - (i) Un sous-egace vectoriel fermé d'un espace localement convexe
quasi-complet est quasi-complet.
(ii) Un produit d'espaces localement convexes quasi-complets est quasi-complet.
(iii) Une somme directe topologique d'espaces localement convexes qua~i~complets
est quasi-complète.
(iv) Un espace localement convexe limite inductive stricte d'une suite de sous-
espaces fermés quasi-complets est quasi-complet.
L'assertion (i) résulte de la Remarque 2 (III, p. 2), (ii) de III, p. 4, cor. 2, (iii)
de la prop. 5 (III, p. 5) et (iv) de la prop. 6 (III, p. 5).
On notera qu'un espace quotient d'un espace localement convexe quasi-complet
par un sous-espace vectoriel fermé n'est pas nécessairement quasi-complet (IV, p. 64,
exerc. 10).
PROPOSITION 10. - Soient E un espace localement convexe, M un sous-espace vec-
toriel de E tel que tout point de E soit adhérent à une partie bornée de M. Alors toute
application linéaire continue f de M dans un espace localement convexe F, séparé
et quasi-complet, se prolonge d'une seule manière en une application linéaire continue
de E dans F.
En effet, l'hypothèse entraîne que M est dense dans E, donc f se prolonge, d'une
seule manière, en une application linéaire continue f de E dans le complété fi de F
(TG, III, p. 25, corollaire). Mais tout x E E est adhérent a une partie bornée B
de M ; alors f ( x ) est adhérent à f (B) dans p. Or f (B) est borné dans F, donc son
adhérence dans F est complète, et coïncide avec son adhérence dans p,ce qui prouve
qu'on a f (x) E F.
No 7 BORNOLOGIE DANS UN ESPACE VECTORIEL TOPOLOGIQUE EV'T 111.9

a) Soit X un espace topologique. Soit W(X) l'espace vectoriel des fonctions


numériques (finies) sur X, muni de la topologie de la convergence compacte (TG,
X, p. 4) : c'est la topologie la moins fine rendant continues les applications de res-
triction W(X) + W(H) (ou H décrit la famille des parties compactes de X et ou
9 ( H ) est muni de la topologie de la convergence uniforme). Le cor. 3 de III, p. 4
montre qu'une partie A de W(X) est bornée si et seulement si, pour toute partie
compacte H de X, l'ensemble des restrictions à H des fonctions appartenant à A
est uniformément borné.
* b) (Espaces de fonctions indéfiniment dérivables.) Soit n 2 1 un entier. Pour
tout ouvert U de Rn, on note V "(U) l'espace vectoriel des fonctions indéfiniment
dérivables sur U (VAR, R, 2.3). Soit f dans gW(U). Pour tout multiindice
a = (a, , ..., a,,) dans N", on note daf la dérivée partielle dla1
f ldx*,' ... dx: ; c'est
une fonction continue dans U (VAR, R, 2 . 3 et 2.4). Pour tout entier m O et
toute partie compacte H de U, posons

Alors p,,, est une semi-norme sur V "(U).


On munira Vm(U) de la topologie définie par les semi-normes P,~,,. C'est la
moins fine des topologies rendant continues les applications f Hdaf de V "(U)
dans LA?(U),ou ce dernier espace est muni de la topologie de la convergence compacte.
Il existe une suite croissante de parties compactes (Hn),,, de U dont les intérieurs
recouvrent U ; la famille des semi-normes p,,," définit la topologie de V "(U), qui
est donc un espace localement convexe métrisable. L'espace Vm(U) est complet,
autrement dit, c'est un espace de Fréchet (II, p. 26) : en effet, soit (f,) une suite
de Cauchy dans V "(U) ; pour tout a G Nn, la suite (dafk) converge dans l'espace
complet W(U) (TG, X, p. 7, th. 1) vers une fonction continue g,. Par récurrence
sur /al, on déduit du th. 1 de FVR, II, p. 2, que l'on a ga = dag, pour tout a E Nn.
Autrement dit, la suite (f,) converge vers go dans V "(U).
Soit A une partie de V "(U). Pour que A soit bornée, il faut et il suffit que le nombre
sup p,,z,H(
f ) soit fini quels que soient l'entier m 2 O et la partie compacte H de U ;
SEA
cette condition signifie que, pour tout a E N", l'ensemble des fonctions d"fIH pour
f G A, est uniformément borné pour tout compact H c U.
Soit H c U compact. On note V$(U) le sous-espace de V "(U) formé des fonctions
à support dans H. L'espace Vom(U)des fonctions indéfiniment dérivables et à support
compact dans U est réunion filtrante croissante des sous-espaces V$(U) lorsque H
parcourt l'ensemble des parties compactes de U. Chaque espace V$'(U) sera muni
de la topologie induite par celle de Gf? "(U), et <ikOm(U)
de la topologie limite inductive
correspondante. Si les ensembles H,, sont tels que les intérieurs des Hn forment un
recouvrement de U, l'espace '%!,"(U) est limite inductive stricte des espaces de
EVT 111.10 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 91
Fréchet %gn(U); il est donc complet (II, p. 35, prop. 9), et toute partie bornée de
%'F(U) est contenue dans l'un des sous-espaces %g(U) (III, p. 5, prop. 6). *
c) (Espaces de Gevrey.) Soit 1 un intervalle compact de R. Pour tout entier
n 3 0, on note D"f la dérivée n-ième d'une fonction numérique f définie dans 1
(lorsque cette dérivée existe). Soient s 3 1 et M >, O deux nombres réels. On note
gS,,(I) l'espace vectoriel des fonctions indéfiniment dérivables f sur 1 (FVR, 1,
,
p. 28) telles que la suite (1D"f I/Mn(n!)"),,, soit bornée dans l'espace %(l) des fonctions
continues sur 1 (muni de la topologie de la convergence uniforme). L'espace gS,,(I)
est un espace de Banach pour la norme

Pour M < M', on a gS,,(I) c gS,,.(I) et

pour tout f E gs,,(I). On note 9'3) la réunion des espaces gS,,(I) et on le munit de la
topologie limite inductive des topologies des g',,(I).
Soit M < M' et soit B la boule unité (fermée) dans gS,,(I). Nous allons montrer
que B est une partie compacte de l'espace de Banach $,w(I). Il est clair que B est
fermée dans gS,,,(I) et il suffit donc de prouver que B est précompacte dans 9s,M.(1).
Soit E > O et soit N un entier positif tel que (M/M')N < 42. Soit k un entier positif;
l'ensemble des fonctions D k + % pour f parcourant B, est borné dans %(I), donc
l'ensemble des fonctions Dkf, où f parcourt B, est relativement compact dans %(I) :
cela résulte du th. des accroissements finis (FVR, 1, p. 23, cor. 1) et du th. d'Ascoli
(TG, X, p. 17). Définissons une norme q sur gS,,(I) par

q(f) = sup ID'lf(~)l/M'"(n!)~.


O<n S N
~ € 1

Ce qui précède montre que B est précompacte pour la topologie associée à la norme
q ; autrement dit, il existe une partie finie C de B telle que, pour toute f E B, il existe
g E C pour laquelle q( f - g) < E. Pour tout n > N, on a alors

d'où finalement JI j - gJIS,,. < E. Ceci prouve que B est précompacte dans gS,,,(I).
L'espace gS(I) est limite inductive des espaces gS,,(I) où k parcourt N ; d'après la
prop. 7 (III, p. 6), toute partie bornée de %,(l) est contenue dans l'un des espaces
9&(I) et elle est relativement compacte dans cet espace.
* d) (Espaces de fonctions holomorphes.) Soit n 1 un entier. Pour toute partie
ouverte U de Cn, on note X ( U ) l'espace des fonctions holomorphes dans U , muni
de la topologie de la convergence compacte dans U. Pour toute partie compacte L
de Cn, on note X ( L ) l'espace des germes de fonctions holomorphes au voisinage
de L ; on le munit de la topologie localement convexe la plus fine rendant continues
92 ESPACES BORNOLOGIQUES EVT 111.1 1

les applications canoniques nu :X ( U ) + X(L), où U parcourt l'ensemble des


voisinages ouverts de L.
Pour tout entier m 2 1, soit U, l'ensemble des points de C nà distance < l l m
de L. On peut montrer que l'application canonique nu_ de X(U,) dans X ( L ) est
injective, et que l'application de restriction de X(U,,) dans X(U,) est compacte
pour p > m. On peut donc appliquer la prop. 7 (III, p. 6). Soit A une partie bornée
de X ( L ) ;il existe alors un entier m 2 1 tel que A se compose des germes au voisinage
de L des fonctions appartenant à un ensemble B borné dans X(U,,). De plus, pour
qu'une application cp de X ( L ) dans un espace topologique T soit continue, il faut
et il suffit que l'application cp o nu de X ( U ) dans T soit continue pour tout voisinage
ouvert U de L.,

S; 2. ESPACES BORNOLOGIQUES

Dans ce paragraphe, E désigne un espace localement convexe, et B sa bornologie


canonique (111, p. 3, déf. 5).

Lemme 1 . - Soient G un espace semi-normé, p sa semi-norme, et soit u une appli-


cation Iinéaire de G dans E. Les conditions suivantes sont équivalentes :
(i) u est continue ;
(ii) l'image par u de la boule unité de G est bornée dans E ;
(iii) pour toute suite (x,) de points de G tendant vers O, la suite ( ~ ( x , )est
) bornée
dans E.
Il est immédiat que (i) entraîne (ii) (III, p. 4, cor. 1) et que (ii) entraîne (iii).
Soit maintenant V un voisinage de O dans E ;'si u-'(V) n'est pas un voisinage de O
1
dans G, il existe une suite ( y 3 de points de G - u- '(V) telle que p(y,) ,< - . Alors
n2
la suite des x, = ny, tend vers O dans G et u(x,) q! nV, ce qui entraîne que la suite
(u(x,)) n'est pas bornée. Par suite (iii) entraîne (i).

PROPOSITION 1. - Les conditions suivantes sont équivalentes :


(i) Toute semi-norme sur E qui est bornée sur les parties bornées de E est continue.
(i bis) Toute partie convexe équilibrée de E qui absorbe les parties bornées de E
(1, p. 7, déf. 4) est un voisinage de O dans E.
(ii) E est limite inductive des espaces semi-normés EA quand A décrit l'ensemble
$filtrant croissant des parties convexes, équilibrées, fermées et bornées de E.
(ii bis) II existe une famille (El),,, d'espaces semi-normés et, pour chaque i E 1,
une application Iinéaire u , :E, -+ E telles que la topologie de E soit la topologie locale-
ment convexe la plus fine rendant les u, continues.
(iii) Quel que soit l'espace localement convexe F , une application linéaire u :E -+ F
est continue si et seulement si pour toute suite (x,) de points de E tendant vers O, la suite
) bornée dans F.
( ~ ( x , ) est
EVT 111.12 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES $2

(iii bis) Quel que soit l'espace semi-normé F , une application linéaire u :E -+ F
est continue si et seulement si u(X) est borné dans F pour tout ensemble X borné dans E.
Il est immédiat que (i) et (i bis) sont équivalentes, vu la correspondance entre
semi-normes et parties convexes équilibrées absorbantes (II, p. 22). Si p est une
semi-norme sur E, continue sur chaque E, , alors p est bornée sur les parties bornées
de E; donc (i) entraîne (ii) (II, p. 29, prop. 5). Il est clair que (ii) entraîne (ii bis).
Soit maintenant (E,, u,),,, comme dans (ii bis), et soit u une application linéaire
de E dans un espace localement convexe F, telle que ( ~ ( x , ,soit) ) bornée dans F pour
toute suite (x,) de points de E tendant vers O. Il résulte du lemme 1 de III, p. 11
que I'application linéaire u o u, :El + F est continue quelle que soit i E 1 ; donc, si
la topologie de E est la topologie localement convexe la plus fine rendant les u,
continues, u est continue (II, p. 29, prop. 5). Ceci montre que (ii bis) entraîne (iii).
Il est immédiat que (iii) entraîne (iii bis) (III, p. 3, corollaire). Enfin, si p est une
semi-norme sur E, bornée sur les parties bornées de E, la condition (iii bis) affirme
que l'application identique est continue de E dans I'espace semi-normé (E, p) ;
autrement dit p est continue. Ceci montre que (iii bis) entraîne (i).

DÉFINITION1. - On dit qu'un espace localement convexe est bornologique s'il


satisfirit aux conditions équivalentes de la prop. 1.

Exemples. - 1) Tout espace semi-normé est bornologique.


2) En particulier, tout espace localement convexe de dimension finie est borno-
logique.
3) Compte tenu de la transitivité des topologies localement convexes finales
(II, p.- 30, cor. 2), on déduit aussitôt de la condition (ii bis) que si (Ei)i,i est une
famille d'espaces localement convexes bornologiques et si E est muni de la topologie
localement convexe la plus fine rendant continues des applications linéaires
ui :Ei -, E (pour i C 1), alors E est bornologique. En particulier, une limite inductive,
une somme directe, un espace quotient d'espaces bornologiques sont des espaces
bornologiques.
Par contre, un sous-espace fermé d'un espace bornologique n'est pas nkessaire-
ment bornologique (IV, p. 63, exerc. 8).

COROLLAIRE. - Tout espace bornologique séparé et semi-complet est limite inductive

d'espaces de Banach.
En effet, les espaces EA où A est borné et fermé sont alors des espaces de Banach
(III, p. 8, corollaire).

PROPOSITION 2. - Un espace localement convexe métrisable est bornologique.


Supposons E métrisable, et soit p une semi-norme sur E, bornée sur les parties
bornées de E. Supposons que p ne soit pas continue et soit A l'ensemble des x E E
,
tels que p(x) < 1. Soit (VJ,,, une suite décroissante formant un système fonda-
mental de voisinages de O dans E. Comme p n'est pas continue, A n'est pas un voisi-
NO 1 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES EVT III. 13

nage de O ; pour tout n > O, on a donc A 4~ n-'V, et il existe un point x, de V ,


tel que n-lx, $ A, c'est-à-dire p(x,) 2 n. La suite (x,) tend vers O, donc est bornée
(III, p. 3, corollaire) ; ceci contredit l'hypothèse sur p.

COROLLAIRE. - Tout espace de Fréchet ( I I , p. 26) est limite inductive d'espaces de


Banach.

§ 3. ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES

1. Les espaces Y s(E ;F)

Soient F un espace vectoriel topologique, E un ensemble quelconque et 6 une


famille de parties de E. Considérons l'espace vectoriel FE muni de la structure
uniforme de la 6-convergence (TG, X, p. 2). On sait que cette structure uniforme
est compatible avec la structure de groupe commutatif de FE (TG, X, p. 6, cor. 2).
La topologie qu'on en déduit s'appelle la 6-topologie. Si X est une partie de FE
ou plus généralement un ensemble muni d'une application j : X + FE, on appelle
6-topologie sur X l'image réciproque par j de la 6-topologie sur FE.

Remarques. - 1 ) La 6-topologie est identique à la 6'-topologie, où 6' désigne la


bornologie engendrée par 6 (III, p. 1).
2) Soit M E 6 et soit V un voisinage de O dans F ; notons T(M, V ) l'ensemble des
f E FE telles que f ( x ) E V pour tout x E M. Si 6 est stable par réunion finie, les
ensembles T ( M , V) forment un système fondamental de voisinages de O pour la
6-topologie de FE.

PROPOSITION 1. - Soient E un ensemble, 6 un ensemble de parties de E, F un espace


vectoriel topologique, H un sous-espace vectoriel de FE. Pour que la 6-topologie soit
compatible avec la structure d'espace vectoriel de H , il faut et il suf3t que, pour tout
u E H et tout M E 6 , u(M) soit borné dans F. Si, en outre, F est localement convexe,
la 6-topologie sur H est localement convexe.
Compte tenu des remarques 1) et 2) ci-dessus, on voit qu'une condition nécessaire
et suffisante pour que la 6-topologie soit compatible avec la structure d'espace
vectoriel de H est que les ensembles H nT ( M , V) soient absorbants dans H (1, p. 7,
prop. 4) ; or cela signifie que, pour tout u E H, toute partie M E 6 et tout voisinage
équilibré V de O dans F, il existe h # O tel que u(M) c hV, c'est-à-dire (III, p. 2 )
que u(M) soit bornée dans F. Enfin la dernière assertion de la proposition résulte de
ce que, si V est convexe, il en est de même de T(M, V ) .

COROLLAIRE. - Soient E et F deux espaces localement convexes, 6 un ensemble de


parties bornées de E, Y(E ;F) l'espace vectoriel des applications linéaires continues
de E dans F. La 6-topologie est compatible avec la structure d'espace vectoriel de
9 ( E ;F) ; elle est localement convexe.
E W III. 14 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 93

Il suffit de remarquer que, si u est une application linéaire continue de E dans F


et M une partie bornée de E, u(M) est bornée dans F (III, p. 4, cor. 1).
Étant donnés deux espaces vectoriels localement convexes E et F, et un ensemble 6
de parties bornées de E, nous désignerons par 9,(E ; F) l'espace localement convexe
obtenu en munissant 9 ( E ; F) de la 6-topologie.

Exemples. - 1) 6 est l'ensemble des parties finies de E ; la 6-topologie est alors la


topologie de la convergence simple et l'espace 9,(E ; F) est aussi noté 9,(E ; F).
Une partie bornée de 9,(E ; F) est appelée une partie simplement bornée de 9 ( E ; F).
2) 6 est I'ensemble des parties compactes (resp. précompactes, convexes
compactes). La 6-topologie est alors appelée la topologie de la convergence compacte
(resp. précompacte, convexe compacte) et l'espace Y G ( E ; F) est aussi noté 9,(E ; F)
(resp. 9,,(E ; F), 9,(E ; F)). (Cf. IV, p. 48, exerc. 7.)
3) Si 6 est l'ensemble de toutes les parties bornées de E, on dit que la 6-topologie
est la topologie de la convergence bornée, et l'espace YG(E ; F) est noté 9,(E ; F).
4) Lorsque F = K, l'espace 9 ( E ; F) est le dual E' de E. On note alors E&,ES, etc.
l'espace g G ( E ; K), 9,(E ; K), etc. L'espace ES (resp. Eb) est appelé le dual jaible
(resp. le dual.fort) de E. Une partie bornée de ES (resp. Eb) est dite faiblement (resp.
fortement) bornée. On notera que la topologie faible sur E' n'est autre que o(E1,E)
(II, p. 45).
Lorsque E = F, on note 9 ( E ) , 9,(E), e'tc. l'espace 9 ( E ; E), <iP6(E ; E), etc.
Soient p une semi-norme continue sur F, et M une partie bornée de E. Posons

11 est immédiat que pMest une semi-norme sur 9 ( E ; F) et que si r est un système
fondamental de semi-normes sur F, la famille des semi-normes pM,où p parcourt
r et M parcourt une base de la bornologie engendrée par 6 , est un système fonda-
mental de semi-normes de z G ( E ; F).
En particulier, si E et F sont des espaces semi-normés, et si l'on note p (resp. q)
la semi-norme de E (resp. F), la topologie de la convergence bornée sur 9 ( E ; F)
est définie par la semi-norme

(cf. TG, X, p. 21 à 24). Lorsqu'on considère 9,(E ; F) comme un espace semi-


normé, c'est toujours de la semi-norme (2) qu'il est question sauf mention expresse
du contraire. Si F est un espace normé, la semi-norme (2) est une norme.
Remarques. - 3) Soit A une partie dense de la boule unité de E. Vu la continuité de u,
on a aussi
NO 2 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES EVT III. 15

Comme on a u(tx) = tu(x) pour t E R, on a aussi, dès que E # (01 :

4) La formule (2) montre que l'application u H r(u) est semi-continue inférieurement


sur 2 , ( E ; F).

PROPOSITION 2. - Soient E et F deux espaces localement convexes, et soit 6 un


ensemble de parties bornées de E.
1) Sur 2 ( E ; F), la 6-topologie est identique a la &-topologie, où e
désigne la
plus petite bornologie adaptée (III, p. 3) a E contenant 6 .
2) Supposons que {O} ne soit pas dense dans F et soit 6' un autre ensemble de
parties bornées de E. Pour que la 6'-topologie soit moins $ne que la 6-topologie,
il faut et il sufit que l'on ait 6' c &.
Soient u E 9 ( E ; F), M E 6 , et soit p une semi-norme continue sur F. Comme
p 0 u est une semi-norme continue sur E, il est équivalent de dire que p 0 u est majorée
par 1 dans M ou dans l'enveloppe fermée convexe équilibrée M de M ; autrement dit,
on a p, = p ~ .En outre, il est clair qu'on a pi, = hp, pour h > O et
phlu,, = sup(pM,pM,),d'où la première assertion puisque & admet pour base
l'ensemble des homothétiques des enveloppes convexes équilibrées fermées de
réunions finies d'ensembles de 6 .
Démontrons la deuxième assertion : tout d'abord, si F est le corps de base, il
résulte de la définition que la 8-topologie sur E' = 9 ( E ; F) admet pour système
fondamental de voisinages de O l'ensemble des polaires des ensembles de 8. Soit A
une partie bornée de E, dont le polaire A" est un voisinage de O pour la &-topologie ;
e
il existe donc B E fermé, convexe et équilibré tel que A" Bo, d'où A c Bo" ;
mais d'après le cor. 3 de I I , p. 49, on a Bo" = B, d'où A c B, et A E G.Donc,
si 6' est un ensemble de parties bornéès de E, la 6'-topologie est moins fine que la
6-topologie sur Et si et seulement si 6' c e.
Le cas général en résulte aussitôt,
car si y E F n'est pas adhérent à O, on vérifie immédiatement que l'application qui a
f E E' fait correspondre l'application x ++ f ( x ) y est un isomorphisme d'espaces
localement convexes de EL, sur son image dans 2;Pg,(E; F).

2. Condition pour que zG


@ ;F ) soit séparé

PROPOSITION 3. - Soient E et F deux espaces localement convexes, F étant supposé


séparé, et soit 6 un ensemble de parties bornées de E. S i la réunion A des ensembles
de 6 est totale dans E, l'espace Y G ( E; F) est séparé.
Soit u, un élément non nul de 9 ( E ; F ) ; comme u, est continue et A totale dans E,
il existe x , dans A tel que u,(.x,) # O. Comme F est séparé, il existe un voisinage V
de O dans F tel que u,(x,) 4 V. Soit M E 6 tel que x , E M. Alors l'ensemble U des
u E 2 ( E ;F) telles que u ( M ) c V est un voisinage de O dans 9 ( E ; F) et l'on a
u, U, donc 2 ( E ; F) est séparé.
EVT 111.16 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES §3

En particulier, sur 9 ( E ; F) les topologies suivantes sont séparées dès que F est
séparé : la convergence simple, la convergence compacte, précompacte ou convexe
compacte, et la convergence bornée.

3. Relations entre 9 ( E ;F) et 9(Ê ;F)


Soient E et F deux espaces localement convexes séparés, et supposons F complet ;
soit Ê le complété de E. Comme toute application linéaire continue u de E dans F
se prolonge d'une seule manière en une application linéaire continue Ü de Ê dans F,
on peut identifier par l'application u I+ Ü les espaces 9 ( E ; F) et 9 ( Ê ;F). Soit
de plus 6 un ensemble de parties bornées de E ;la 6-topologie sur 9 ( E ; F) coïncide
avec la 6-topologie sur 9 ( Ê ; F), et aussi avec la &-topologie, où & désigne
I'ensemble des adhérences dans Ê des ensembles de 6.
Par exemple, si E est normé, la topologie de la convergence bornée sur 9 ( E ; F)
s'identifie à la topologie de la convergence bornée sur 6 e ( Ê ; F) : en effet, toute partie
bornée de Ê est contenue dans l'adhérence d'une partie bornée de E. Comme la
boule unité de Ê est I'adhérence de la boule unité de E, il résulte de la formule (3)
(III, p. 14) que si F est un espace de Banach, l'application u H Ü est une isométrie
de 9 ( E ; F) sur 9 ( Ê ; F).
On notera que si E n'est pas un espace normé, il peut arriver qu'il existe des parties
bornées de Ê qui ne sont contenues dans I'adhérence d'aucune partie bornée de E
(c'est le cas par exemple si E est le dual faible d'un espace de Banach de dimension
infinie) ; il en est cependant ainsi si E est métrisable, de type dénombrable (III,
p. 41, exerc. 16).

4. Parties équicontinues de 9(E ;F)


Soient E et F deux espaces localement convexes. Pour qu'une partie H de 9 ( E ; F)
soit équicontinue, il faut et il suffit qu'elle soit équicontinue au point O de E (1, p. 9,
prop. 6) ; cela signifie que pour tout voisinage V de O dans F, l'ensemble n u-'(V)
ueH
est un voisinage de O dans E, ou encore que pour toute semi-norme continue p sur F,
la fonction s u p k o u) est une semi-norme continue sur E. De plus (1, p. 5), H est
UEH
uniformément équicontinue. Notons que l'enveloppe convexe équilibrée d'une
partie équicontinue est équicontinue puisque, si p est une semi-norme continue sur F,
et H l'enveloppe convexe équilibrée de H, on a, pour des u, dans H, l'inégalité
P O (C Lul) < C Ihil-(p ui), donc SUP(P u) = S ~ P ( Pu).
1 1 UEH ueH
Par suite, I'ensemble des parties équicontinues est une bornologie convexe sur
9 ( E ; F) (III, p. 2, déf. 2).

PROPOSITION 4. - Soient E, F deux espaces localement convexes, F étant supposé


séparé. Munissons l'espace FEde toutes les applications de E dans F de la topologie
de la convergence simple.
No 4 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES EVT 111.17

(i) L'ensemble des applications linéaires de E dans F est fermé dans FE.
(ii) Si H est une partie équicontinue de 9 ( E ; F), l'adhérence H de H dans FE
est contenue dans 9 ( E ; F) et est équicontinue.
On sait que H est équicontinue (TG, X, p. 15). Tout revient à prouver l'asser-
tion (i). Soient x, y dans E et h, p dans K , et soit A ( x , y, h, p) l'ensemble des u E FE
telles que

u(hx + py) - hu(x) - p ( y ) = O


Cet ensemble est fermé dans FE puisque l'application u H u(x) de FE dans F est
continue pour tout x E E et que F est séparé. Or l'ensemble des applications linéaires
de E dans F est égal à

donc est fermé dans FE.

COROLLAIRE 1 . - Pour qu'une partie équicontinue H de 9 ( E ; F) soit relativement


compacte dans 9 , ( E ; F), il faut et il suffit que, pour tout x E E, l'ensemble H(x) des
u(x), où u parcourt H, soit relativement compact dans F.
En effet, cette condition est nécessaire et suffisante pour que H soit compacte
dans FE (TG, 1, p. 64).

COROLLAIRE 2. - Toute partie équicontinue du dual E' de E est relativement compacte


pour la topologie faible o(E', E) de E' (III, p. 14, Exemple 4).
En effet, si H est une partie équicontinue de Er,sup lu1 est une semi-norme continue
ueH
sur E ; en particulier pour tout x E E, l'ensemble H(x) est borné, donc relativement
compact dans le corps des scalaires.

COROLLAIRE 3. - Dans le dual fort Ea d'un espace semi-normé E, toute boule fermée
est compacte pour la topologie faible o(E1,E).
En effet, cette boule est aussi fermée pour o(E1,E).

PROPOSITION 5. - Soient E et F deux espaces localement convexes et soit T une


partie totale de E. Sur toute partie équicontinue H de 9 ( E ; F), les structures uni-
formes suivantes coïncident :
1) la structure uniforme de la convergence simple dans T ;
2) la structure unqorme de la convergence simple dans E ;
3 ) la structure uniforme de la convergence dans les parties précompactes de E.
Rappelons (III, p. 15, prop. 2) que, dans 9 ( E ; F), la 6-topologie coïncide
avec la G-topologie où est la plus petite bornologie adaptée a E et contenant 6 .
Dans l'énoncé de la prop. 5, on peut donc remplacer le mot (( totale » par « partout
dense ». La proposition résulte alors des propriétés générales des ensembles équi-
continus (TG, X, p. 16, th. 1).
EVT 111.18 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 53

Exemples. - * 1) Soit p la mesure de Lebesgue sur R et soit E l'espace semi-normé


6PP(p) (1 < p < C O ) (INT, IV). Pour toute fonction numérique f et tout nombre réel h,
notons h j la fonction x cf ( x - h). Il est clair que l'application f H f i définit une
isométrie linéaire de E sur lui-même. Si f est continue à support compact, f, converge
vers f , uniformément donc aussi en moyenne d'ordre p, lorsque h tend vers O. Comme
l'ensemble X ( R ) des fonctions continues à support compact est dense dans E, et comme
l'ensemble des isométries linéaires de E est équicontinu, il résulte de la prop. 5 que
pour toute f E E, j*converge en moyenne d'ordre p vers f lorsque h tend vers O.
Prenons p = 1, et consi^rons la transformation de Fourier qui à f E 6P1(p) fait
correspondre la fonction f sur R définie par

t e s formes linéaires f ~ f ( forment ~ ) une partie équicontinue du dual de 9 '(p).


D'autre part, on sait que l'ensemble T des fonctions caractéristiques d'intervalles
fermés bornés est une parJie totale de 6P ' ( p ) , et on vérifie aisément que, pour f E T , la
transformée de Fourier f est une fonction continue tendant vers zéro à l'infini. On en
déduit qu'il en est Ge même pour tout f E L1(p)((«th. de Riemann-bebesgue n). En effet,
la relation sup 1 f ( y ) ( < Il f I l i montre que l'application f H f est une application
YER
continue de 6P ' ( p ) dans l'espace B ( R ) des fonctions bornées sur R muni j e la conver-
gence uniforme. Comme f est continue pour f E T, il en résulte que f est continue
quelle que soit f E L1(p).Le fait que f tende vers zéro à l'infini résulte de ce que le sous-
espace Vo(R)des fonctions continues tendant vers O à l'infini est fermé dans B ( R ) .
2) Soit E l'espace des fonctions numériques continues dans R, muni de la topologie
de la convergence compacte. Soit K un compact de R et soit ( p , ) une suite de mesures
sur R à support dans K. Supposons IIpJ < 1 pour tout n. L'ensemble des p, est alors
une partie équicontinue de Er.Alors, si pour toute fonction f E E, on a lim p,( f ) = 0,
"+ m

la suite des fonctions x c ( eicxdpn(t)converge vers 0, uniformément dans toute partie


J
compacte de R (car l'ensemble des fonctions t H et'", où x parcourt un compact de R,
est compact dans E). *

COROLLAIRE.- Supposons F séparé. Soit H une partie équicontinue de 9 (E ; F).


Si un filtre @sur H converge simplement vers une application u, de E dans F, u, est une
application linéaire continue de E dans F, et @ converge uniformément vers u, dans
toute partie précompacte de E.
La première assertion résulte de la prop. 4 (III, p. 16) et la seconde de la prop. 5
(111, p. 17).

PROPOSITION 6. - Soit H une partie équicontinue de Y (E ; F). Si F est métrisable


et s'il existe un ensemble dénombrable total dans E, la structure uniforme sur H de la
convergence simple dans E est métrisable. Si en outre il existe un ensemble dénombrable
total dans F, il existe un ensemble dénombrable partout dense dans H (pour la topologie
de la convergence uniforme dans les parties précompactes de E).
Soit (a,) une suite totale dans E. L'application u H (u(a,)) est alors un isomor-
phisme de 9 ( E ; F), muni de la structure uniforme de la convergence simple dans
I'ensemble des a,, sur un sous-espace uniforme de FN. Si F est métrisable (resp.
métrisable de type dénombrable), il en est de même de FN (TG, IX, p. 15, cor. 2, et
p. 19, corollaire), et la proposition résulte de la prop. 5 (III, p. 17).
No 5 ESPACES D'APPLICATIONS LINEAIRES CONTINUES EVT 111. 19

COROLLAIRE 1. - Soient E un espace localement convexe métrisable de type dénom-


brable et F un espace normé de type dénombrable. Alors 9 ( E ; F) est réunion d'une
famille dénombrable de parties équicontinues et il existe dans 9 (E ; F) un ensemble
dénombrable dense pour la topologie de la convergence uniforme dans les parties
précompactes de E.
Soient B la boule unité de F et (V,) un système fondamental dénombrable de
voisinages de O dans E. Pour tout entier n, l'ensemble H, des u E 9 ( E ; F) telles que
u(V,) c B est équicontinu et 9 ( E ; F) est la réunion des H,. Le corollaire résulte
donc de la prop. 6.

COROLLAIRE 2. -Dans le dual E' d'un espace normé de type dénombrable, toute
boule fermée est un espace compact métrisable pour la topologie faible o(E1, E) et il
existe dans E' un ensemble dénombrable dense pour o(E1, E).
Cela résulte de la prop. 6 et de III, p. 17, cor. 3.

5. Parties équicontinues de E'

Dans ce numéro, on désigne par E un espace localement convexe et par E' son dual.
Lorsque nous parlerons du polaire Mo d'une partie M de E (resp. E'), il s'agira tou-
jours, sauf mention expresse du contraire, du polaire de M relativement à la dualité
entre E et E'. Rappelons que, si V est un voisinage convexe, équilibré et fermé de O
dans E, on a V = Voo(II, p. 49, cor. 3).

PROPOSITION 7. - Soit M une partie de Et. Les conditions suivantes sont équiva-
lentes :
(i) M est équicontinue ;
(ii) M est contenue dans le polaire d'un voisinage de O dans E ;
(iii) le polaire de M est un voisinage de O dans E.
Si M est équicontinue, il existe un voisinage convexe équilibré V de O tel que
Iu(x)I < 1 pour x E V et u E M ;on a donc M c VOet (i) entraîne (ii). Avec les mêmes
notations, si M c VO,on a V c VoOc Mo et (ii) entraîne (iii). Enfin, si Mo contient
un voisinage convexe équilibré V de O, on a M c Mo" c VOet les relations x E EV,
u E M entraînent lu(x)l < E, pour tout E > O, ce qui montre que (iii) entraîne (i).
Remarquons que tout x E E définit une application j(x) :u H u(x) de E' dans K.
On peut donc parler de la 6-topologie sur E, lorsque 6 est un ensemble de parties
de E' :c'est l'image réciproque par j de la 6-topologie sur KE'. On vérifie aussitôt que
si 6 est une bornologie convexe sur E', un système fondamental de voisinages de O
pour la 6-topologie sur E est formé des polaires des ensembles de 6.Il en est en
particulier ainsi lorsque 6 est l'ensemble des parties équicontinues de Et et la prop. 7
entraîne :
C O R O L L A ~1.E- La topologie de E est identique a la topologie de la convergence
uniforme dans les parties équicontinues de E'.
Plus généralement, soit F un espace localement convexe; toute u E 9 ( E ; F)
EVT 111.20 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 83

définit une application j(u) :( x , f ) H f (u(x))de E x F' dans K (c'est-à-dire dans R


ou C). Ceci permet de définir dans l'espace 2 ( E ; F) la topologie de la convergence
uniforme dans un ensemble de parties de E x F'. En particulier :

COROLLAIRE 2. - Soit 6 un ensemble de parties bornées de E. La 6-topologie sur


9 ( E ; F) est la topologie de la convergence uniforme dans les ensembles de la forme
A x B c E x F', où A décrit 6 et B l'ensemble des parties équicontinues de Fr.
En effet, pour tout u E 2 ( E ; F), tout A E 6 et tout voisinage V convexe, équilibré
et fermé de O dans F, la relation u(A) c V est équivalente à j(u) (A x VO)est
contenu dans la boule unité de K ».

PROPOSITION 8. - Soit H un ensemble d'applications linéaires de E dans un espace


localement convexe F. Pour que H soit équicontinu, il faut et il suffit que, pour toute
partie équicontinue X du dual F' de F , l'ensemble des formes linéaires f 0 u pour
f E X et u E H soit équicontinu.
Il est évident que la condition est nécessaire. Supposons-la vérifiée et soit V un
voisinage convexe, équilibré et fermé de O dans F. Puisque VOest équicontinu, il
1
existe un voisinage W de O dans E tel que f (u(x))l < 1 pour x E W, u E H et f E V0 ;
autrement dit, on a u(W) c VoO= V pour tout u E H et H est donc équicontinu.

6. Le complété d'un espace localement convexe

THEOREME1 (Grothendieck). - Soit E un espace localement convexe, et soit 6 une


bornologie adaptée et couvrante sur E. Soit F c E* l'espace des formes linéaires sur E
dont la restriction à tout ensemble appartenant à 6 est continue. On munit F de la 6-
topologie. L'injection canonique de E& dans F se prolonge en un isomorphisme du
complété ÊG de EtGsur F.
Comme toute limite simple de formes linéaires sur E est une forme linéaire (III,
p. 16, prop. 4) et que la bornologie 6 est couvrante, il résulte de TG, X, p. 9, cor. 2
que l'espace F, muni de la 6-topologie, est séparé et complet. Il est clair que E& est
un sous-espace vectoriel topologique de F ; il suffit donc de prouver que E& est
partout dense dans F , ce qui résulte du lemme suivant :

Lemme 1. - Soit A une partie convexe, équilibrée et fermée de E, et soit u une forme
linéaire sur E dont la restriction à A est continue. Pour tout E > O, il existe x' E E'
tel que
Iu(x) - (x, xt)I < E pour tout x E A .

Soit en effet E > O. Il existe un voisinage convexe, équilibré et fermé U de O dans E


tel que lu(x)l < E pour tout x E U n A. On sait que le polaire UOde U dans E* est
contenu dans E' et est compact pour la topologie o(E*, E) (III, p. 17, cor. 2). Comme
le polaire A" de A dans E* est fermé pour o(E*, E), il en résulte que A" + UOest une
partie convexe fermée de E* (TG, III, p. 28, cor. 1).
Soit C une partie convexe, équilibrée et fermée de E. Alors, C est fermée pour
NO 6 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES EVT 111.21

o(E,Er) (II, p. 49, cor. 3), donc aussi pour o(E, E*),et on a par suite C = Co
(pour la dualité entre E et E*).Par suite, on a
A nU = = (A0 u UO)" 3 (A0 + UO)"
A""n uoO
d'où
(A n U)" c (A0+ UO)OO= A" + UO.
Comme la forme linéaire E-'U appartient à (A n U)", il existe donc v E A" et w E UO
tels que u = E(V + w). Alors x' = EW appartient à E' et u - x' = EV est majorée
en valeur absolue par E sur A, d'où le lemme.
Soit maintenant E un espace localement convexe séparé, et soit Ê son complété.
Toute forme linéaire f continue sur E se prolonge par continuité à Ê ; on a donc
(Ê)' = E' (III, p. 16)et tout élément de Ê définit une forme linéaire sur E',c'est-à-
dire un élément du dual algébrique El* de E'. De plus, la dualité entre E (resp. Ê)
et E' est séparante ( I I , p. 26,cor. 1). Par suite E et Ê s'identifient à des sous-espaces
vectoriels de El*.

THÉORÈME2. - Soit E un espace localement convexe séparé, et soit Ê son complété ;


on identijîe E et Ê à des sous-espaces vectoriels de Er*. Pour qu'un élément f E Et*
appartienne à Ê, il faut et il sufit que la restriction de f à toute partie équicontinue de
E' soit continue pour la topologie o(Ef,E).
L'espace E s'identifie au dual topologique de E' lorsqu'on munit E' de la topologie
o(E1,E) (II,p. 46, prop. 3) ; d'autre part, si 6 est l'ensemble des parties équicon-
tinues de Er,la topologie donnée sur E est la 6-topologie (III,p. 19, cor. 1). Il
résulte alors de III, p. 13, prop. 1, que les ensembles de 6 sont bornés pour o(E', E)
(cJ: plus loin, III, p. 22, prop. 9),autrement dit G est une bornologie adaptée et
couvrante pour la topologie o(E1,E).Le th. 2 est alors conséquence du th. 1, où l'on
remplace E par E' et E& par E.

COROLLAIRE 1 (Banach). - Soit E un espace localement convexe séparé et complet.


Pour qu'une forme linéaire sur E' soit continue pour la topologie faible o(E1,E )
(c'est-à-dire provienne d'un élément de E), il suf$t que sa restriction à toute partie
équicontinue de E'soit continuepour o(E1,E).

Remarque. - Supposons de plus qu'il existe dans E un ensemble total dénombrable ;


alors toute partie équicontinue de E' est métrisable pour la topologie o(E1,E) (III,
p. 18,prop. 6); pour vérifier qu'une forme linéaire u sur E' est faiblement continue,
il suffit donc de vérifier que, pour toute suite équicontinue (x:) dans Etqui converge
vers O pour o(E1,E), on a lim u(xn) = O.
n+ m

COROLLAIRE 2. - Soit (E,),, une famille d'espaces localement convexes séparés et


soit E leur somme directe topologique. L'application canonique de la somme directe des
Êidans Ê est un isomorphisme. En particulier, E est complet si et seulement si tous les Ei
sont complets.
EVT 111.22 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES §3

On sait que le dual de E s'identifie au produit des duals des Ei (II, p. 33, for-
mule ( 1 ) ) . Soit u E Ê et soit ui E Ei* la restriction de u (considérée comme élément de
El*) à Ef c E'. Il est immédiat qu'il suffit de démontrer que ui = O sauf pour un
nombre fini d'indices i E 1. Supposons au contraire qu'il existe une suite (in),,,
d'indices distincts telle que uin # O. Il existe alors xin E El!ntelle que ui,(xin) = n.
L'ensemble H des xin est équicontinu dans E' et la restriction de u à H n'est pas
bornée, ce qui est impossible.

7. 6-homologies sur 2'(E ;F)


Soient E et F deux espaces localement convexes et 6 un ensemble de parties bornées
de E. Dire qu'une partie H de 2 ( E ; F) est bornée pour la 6-topologie signifie :
pour tout M E 6 , tout voisinage V de O dans F absorbe l'ensemble H ( M ) = U u(M) ;
ueH
cela revient à dire que pour tout M E 6 , l'ensemble H ( M ) est borné dans F. De façon
équivalente, cela signifie que pour tout voisinage V de O dans F, l'ensemble n u- ' ( V )
ueH
absorbe toute partie M de 6.

PROPOSITION 9. - Soient E et F deux espaces localement convexes et soit 6 un


ensemble de parties bornées de E. Toute partie équicontinue de 2 (E ; F) est bornée
pour la 6-topologie.
En effet, si H est une partie équicontinue de 2'(E; F) et V un voisinage de O dans F,
l'ensemble fI u-'(V) est un voisinage de O dans E, donc absorbe toute partie bornée
ueH

Une partie de 2 (E ; F) qui est bornée pour une 6-topologie n'est pas nécessaire-
ment équicontinue, même si 6 est couvrante et même si 6 est la bornologie cano-
nique de E (IV, p. 50, exerc. 17). Nous étudierons au paragraphe suivant sous le
nom d'espaces tonnelés les espaces E tels que toute partie simplement bornée de
2 (E ; F) soit équicontinue. Notons dès maintenant le résultat suivant :

PROPOSITION 10. - Soit E un espace bornologique (en particulier, un espace locale-


ment convexe métrisable), et soit F un espace localement convexe. Toute partie H de
9 ( E ; F) qui est bornée pour la topologie de la convergence bornée est équicontinue.
En effet, pour tout voisinage convexe équilibré V de O dans F, l'ensemble fI u-'(V)
usH
absorbe toute partie bornée de E, donc est un voisinage de O dans E, ce qui prouve
que H est équicontinue.

8. Parties complètes de -YG(E;F)


PROPOSITION 1 1 . - Soient E et F deux espaces localement convexes, G un recouvre-
ment de E formé de parties bornées. Si F est séparé et qmsi-complet (III, p. 8),
toute partie équicontinue H de 2 ( E ; F), fermée pour la G-topologie, est un sous-
espace uniforme complet de TG(E ; F).
NO 8 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES EVT 111.23

Comme H est bornée dans 9 = ( E ; F) (III, p. 22, prop. 9) et fermée dans FE pour
la 6-topologie ( I I I , p. 16, prop. 4), cela résulte du cor. 3 de T G , X, p. 7 .

Remarque 1. - Soit M un sous-espace uniforme complet de T G ( E ; F). Pour tout


ensemble de parties bornées 6 ' 3 6 de E, la 6 '-topologie est plus fine que la 6-
topologie sur 9 ( E ; F ) ; d'autre part, il existe un système fondamental de voisinages
de O pour la 6'-topologie qui sont fermés pour la topologie de la convergence simple
( I I I , p. 13, Remarque 2), et a,fortiori pour la 6-topologie. On en conclut ( T G , 111,
p. 26, cor. 1) que M est encore complet pour la 6'-topologie.

COROLLAIRE. - Soient E et F deux espaces localement convexes, H une partie équi-

continue de 9 ( E ; F). S i F est séparé et quasi-complet, et si un jîltre cD sur H converge


simplement en tous les points d'une partie totale T de E , alors il existe une application
linéaire continue u de E dans F telle que cD converge uniformément vers u dans toute
partie précompacte de E.
En effet, en vertu de la prop. 5 (111, p. 17), @ est un filtre de Cauchy pour la struc-
ture uniforme de la convergence précompacte dans E ; d'après la prop. II, I'adhé-
rence H de H dans 9 J E ; F) est complète et @ converge donc uniformément sur
toute partie précompacte de E vers une application u E H.

Remarque 2. - Soit (u,,) une suite d'applications linéaires continues d'un espace de
Banach E dans un espace de Banach F ; il peut se faire que (u,,(x))ait une limite en
tout point d'un sous-espace vectoriel partout dense T de E, sans que la suite (u,J
soit bornée dans I'espace normé 9 ( E ; F). Prenons par exemple pour E l'espace
des fonctions numériques continues dans R , tendant vers zéro à l'infini, avec la norme
JIf 11 = sup 1f (x)l et pour T le sous-espace des fonctions numériques continues a
XER
support compact. La suite des applications linéaires continues f H nf (n)de E dans R
converge vers O pour tout f E T , mais n'est pas bornée dans 9 * ( E ; R). Le même
exemple montre que dans l'espace 9 ( T ; R) une suite (v,) peut être simplement
convergente et non bornée pour la topologie de la convergence bornée.
n
D'autre part, la suite des applications linéaires continues f H 1 f (k) est une
k= 1
suite de Cauchy dans 9 ( T ; R) pour la topologie de la convergence simple, mais
n'a pas de limite dans 2 ( T ; R ) pour cette topologie.

PROPOSITION 12. - Soient E un espace localement convexe bornologique, F un espace


localement convexe séparé et complet et 6 un ensemble de parties bornées de E, conte-
nant l'image de toute suite convergeant vers O. Alors l'espace T B ( E ; F) est complet.
Soit @ un filtre de Cauchy dans T G ( E ; F). Alors cD est un filtre de Cauchy pour la
topologie de la convergence simple, donc converge dans FE ; en outre, sa limite u
est une application linéaire de E dans F et @ converge vers u uniformément dans tout
ensemble de 6 ( T G , X, p. 6 , prop. 5). Il en résulte que l'image par u d'une suite
convergeant vers zéro est une suite convergeant vers zéro, donc que u est continue
puisque E est bornologique ( I I I , p. 11, prop. 1 , (iii)).
EVT 111.24 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 54
COROLLAIRE
1. - Le dual fort d'un espace bornologique est complet.
COROLLAIRE 2. - Soit E un espace semi-normé et soit F un espace de Banach (resp.
de Fréchet). L'espace z ( E ; F ) est un espace de Banach (resp. de Fréchet). En parti-
culier, le dual d'un espace semi-normé est un espace de Banach.

Dans ce paragraphe, on désigne par E un espace localement convexe et par E' son
dual. Lorsqu'on parle de topologie faible sur Et, il s'agit de o(E ', E).

1. Tonneaux et espaces tonnelés

PROPOSITION 1. - Soit T une partie de E. Les conditions suivantes sont équivalentes :


(i) T est convexe, équilibré, fermé et absorbant.
(ii) T est le polaire d'un ensemble M convexe, équilibré et faiblement borné dans E'.
(iii) Il existe une semi-norme p sur E, semi-continue inférieurement, telle que T
soit 1 'ensemble des x E E satisfaisant a p(x) < 1 .
(i) (ii) :sous les hypothèses de (i), posons M = T" ; alors M est convexe et
équilibré dans Et. Pour tout x E E, il existe un nombre réel r > O tel que r. x E T , d'où
1
lu(x)l < -pour
r
tout u E M ; autrement dit, M est faiblement borné. D'après le cor. 3
de II, p. 49, on a T = Mo, donc T satisfait à (ii).
(ii) * (iii) :sous les hypothèses de (ii), posons p(x) = sup lu(x)l pour tout x E E.
ueM
Il est immédiat que T = Mo se compose des x E E tels que p(x) < 1. La semi-norme p
sur E' est semi-continue inférieurement, comme enveloppe supérieure d'une famille
de fonctions continues (TG, IV, p. 31, corollaire).
(iii) => (i) :c'est clair.
COROLLAIRE. - Les conditions suivantes sont équivalentes :

(i) toute partie faiblement bornée de E' est équicontinue ;


(ii) tout ensemble convexe, équilibré, fermé et absorbant dans E est un voisinage de O ;
(iii) toute semi-norme semi-continue inférieurement dans E est continue.
DÉFINITION1. -On appelle tonneau dans E tout ensemble T satisfaisant aux condi-
tions équivalentes de la prop. 1.
DÉFINITION 2. On dit que l'espace E est tonnelé s'il satisfait aux conditions équiva-
-

lentes du corollaire de la prop. 1 .


On sait (III, p. 22, prop. 9) que toute partie équicontinue du dual E' de E est
fortement et faiblement bornée. On peut donc traduire la définition des espaces
tonnelés de la manière suivante :,
Scholie. - Dans le dual d'un espace tonnelé, il y a identité entre ensembles équicon-
tinus, ensembles fortement bornés, ensembles faiblement bornés et ensembles relative-
NO 2 LE THÉORÈME DE BANACH-STEINHAUS EVT 111.25

ment compacts pour la topologie faible. Si E est tonnelé et séparé et si EL est son dual
fort, les polaires des voisinages de O dans l'un de ces espaces forment une base de la
bornologie canonique de l'autre, et les polaires des parties bornées de l'un de ces
espaces forment une base du filtre des voisinages de O de l'autre.

PROPOSITION 2. - Tout espace localement convexe E qui est un espace de Baire ( T G ,


I X , p. 54) est tonnelé.
En effet, soit T un tonneau dans E ; comme T est absorbant, E est réunion des
ensembles fermés nT (n entier > O) ; puisque E est un espace de Baire, un au moins
de ces ensembles admet un point intérieur, donc T lui-même admet un point intérieur
x. Si x # O, comme on a - x E T et que O est un point du segment ouvert d'extré-
mités x et - x , O est un point intérieur de l'ensemble convexe T (11, p. 15, prop. 16).
Donc T est un voisinage de O.

COROLLAIRE. - Tout espace de Fréchet (et en particulier tout espace de Banach) est

tonnelé.
Cela résulte du th. de Baire (TG, IX, p. 55, th. 1).

PROPOSITION 3. - Soit (Fi)iEi une famille d'espaces tonnelés, et pour chaque i~ 1,


soit f , une application linéaire de F, dans un espace vectoriel E. L'espace E, muni de la
topologie localement convexe la plusJine rendant continues les f , (II, p. 29, prop. 5),
est un espace tonnelé.
En effet, soit T un tonneau dans E. Comme f , est continue, f,- '(T) est un ensemble
convexe, fermé, équilibré et absorbant dans F,, autrement dit un tonneau dans F, ;
comme F, est tonnelé, f,- '(T) est un voisinage de O dans F,, pour tout i E 1, ce qui
entraîne que T est un voisinage de O dans E (II, p. 29, prop. 5).

1. - Tout espace quotient d'un espace tonnelé est tonnelé.


COROLLAIRE

COROLLAIRE 2. - Soit (E,),,, une famille d'espaces localement convexes, et soit E


la somme directe topologique de cette famille. Pour que E soit tonnelé, il faut et il
sufJit que chacun des E, le soit.
La condition est évidemment suffisante en vertu de la prop. 3 ; elle est nécessaire
d'après le cor. 1, puisque chacun des Ei est isomorphe à un espace quotient de E
(II, p. 33, prop. 8).

COROLLAIRE
3. - Toute limite inductive d'espaces tonnelés est un espace tonnelé.
On prouvera plus loin (IV, p. 14, corollaire) que tout produit d'espaces tonnelés
est tonnelé.

2. Le théorème de Banach-Steinhaus

THÉORÈME 1. - Soient E un espace tonnelé, F un espace localement convexe. Toute


partie simplement bornée H de 3 ( E ; F ) est équicontinue.
EVT 111.26 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 94

En effet, soit p une semi-norme continue sur F ; posons q = sup ( p 0 u). Puisque H
ueH
est simplement bornée, on a q ( x ) < +
co pour tout x E E et q est une semi-norme
semi-continue inférieurement, comme enveloppe supérieure finie de semi-normes
continues. Comme E est tonnelé, q est une semi-norme continue et H est donc
équicontinue.

COROLLAIRE 1. - Soient E et F des espaces de Banach, H un ensemble d'applications


linéaires continues de E dans F ;si, pour tout x E E, on a sup II u(x)II < +
GO, on a aussi

sup llull <


ueH
+ 0. ueH

En effet, l'hypothèse signifie que H est simplement bornée et la conclusion qu'elle


est équicontinue. De plus, tout espace de Banach est tonnelé (III, p. 25).

COROLLAIRE 2 (théoréme de Banach-Steinhaus). - Soient E un espace tonnelé, F


un espace localement convexe séparé et (un)une suite d'applications linéaires continues
de E dans F , convergeant simplement vers une application u de E dans F. Alors on a
u E 9 ( E ; F), et (un)converge vers u uniformément sur toute partie précompacte de E.
La suite (un) est en effet simplement bornée, donc équicontinue et le corollaire
résulte du cor. à la prop. 5 de III, p. 18.
Remarques. - 1 ) La propriété exprimée par le cor. 2 n'entraîne pas que E soit tonnelé :
nous verrons plus loin que le dual fort d'un espace de Fréchet la possède, bien que
n'étant pas nécessairement tonnelé (IV, p. 22, corollaire et p. 58, exerc. 5).
2) Soient E et F deux espaces de Banach et soit (un)une suite d'applications linéaires
continues de E dans F telle que sup Ilu,ll = + C O . L'ensemble X des x E E tels que
sup IIu,(x)ll = + CO est alors dense dans E et est l'intersection d'une suite d'ouverts de E.
En effet, notons X, l'ensemble des x E E tels que sup IIun(x)II > k (pour k entier > 0).
Chaque X, est ouvert et X est l'intersection des X,. Comme E est un espace de Baire, il
suffit de montrer que chaque X, est dense dans E. Or si le complémentaire de X, conte-
nait un ouvert non vide U, on aurait IIun(x)II < 2k pour x E U - U et, comme U - U
est un voisinage de O, on aurait sup Il u.11 < + m.

COROLLAIRE 3. - Soient E un espace tonnelé, F un espace localement convexe séparé,


@ un Jiltre sur 9 ( E ; F) qui converge sirnplement dans E vers une application u de E
dans F. Si @ contient une partie simplement bornée de 9 ( E ; F) ou si Q, admet une
base dénombrable, u est une application linéaire continue de E dans F, et @ converge
uniformément vers u dans toute partie précompacte de E.
Supposons d'abord que @ contienne un ensemble simplement borné H ; comme H
est équicontinu (th. l), le corollaire résulte du cor. de la prop. 5 (III, p. 18). Si Q,
admet une base dénombrable, tout filtre élémentaire Y associé à une suite (un)
(TG, 1, p. 42) plus fin que Q, est alors simplement convergent dans E vers u et il résulte
du cor. 2 que u est une application linéaire continue de E dans F, et que Y converge
vers u pour la topologie de la convergence uniforme dans les parties précompactes
de E. Par suite, il en est de même de @, puisque ce dernier est l'intersection des filtres
élémentaires plus fins que lui (TG, 1, p. 43).
On notera qu'un filtre sur 9(E ; F), qui converge simplement et admet une base
dénombrable, ne contient pas nécessairement un ensemble simplement borné :c'est
NO 3 LE THÉORÈME DE BANACH-STEINHAUS EVT 111.27

ce que montre l'exemple du filtre des voisinages de O dans F = Li? (K ; F) lorsque la


topologie de F est métrisable mais ne peut être définie par une seule norme.

Exemple. - Soit E l'espace de Banach (sur C) formé des fonctions complexes continues
et de période 1 dans R, avec la norme (1 f II = sup f (x)l.
X
1
Pour tout entier n E Z et toute fonction f E E, posons c , ( f ) =
5:
(n-ième coefficient de Fourier de f ) ; chacune des applications f H cm(f ) est une forme
f ( x ) eë2'"""dx

linéaire continue sur E. Soit (a,,) une suite de nombres complexes telle que, pour toute
fonction f E E, la série de terme général ct,c,( f ) +
a-,c-,( f ) soit convergente. Dans
ces conditions, l'application u :f H a,co( f ) +C +
[soc,( f ) a - , c - , ( f ) ] est une
na1
forme linéaire continue sur E ; * autrement dit, il existe une mesure p sur [O, 11 telle que
P

u(f ) = ( f ( x ) dp(x) pour toute fonction f E E, ou encore que IL, soit le n-ième coeffi-
J
m
cient de Fourier de p. * En effet, pour tout entier m > 0, l'application f H 1a,c,( f)
k=-m
est une forme linéaire continue u,,,sur E, et pour toute f E E, la suite (um(f )) converge
vers u(f ) par hypothèse. L'assertion résulte donc du th. de Banach-Steinhaus, puisque
E est tonnelé.

COROLLAIRE 4. - Soient E et F deux espaces localement convexes, 6 un recouvre-


ment de E formé de parties bornées. Si E est tonnelé et si F est séparé et quasi-complet,
l'espace Li?= (E ; F ) est séparé et quasi-complet.
En effet, toute partie bornée et fermée de g G ( E ; F) est simplement bornée (puisque
6 est un recouvrement de E), donc équicontinue (III, p. 25, th. 1) et par suite est
un sous-espace complet de P G ( E ; F) en vertu de la prop. 1 1 (III, p. 22).

COROLLAIRE5. - Le dual fort et le dual faible d'un espace tonnelé sont quasi-
complets.

3. Parties bornées de 9(E;F) (cas quasi-complet)

THÉORÈME 2. - Soient E un espace localement convexe séparé, F un espace locale-


ment convexe, 6 l'ensemble des parties de E convexes, équilibrées, bornées, fermées et
semi-complètes ( I I I , p. 7). Toute partie simplement bornée H de 2 ( E ; F ) est bornée
pour la G-topologie.
Soit A E 6. L'espace EA est alors un espace de Banach (III, p. 8, corollaire),
donc tonnelé. D'autre part, l'image canonique de H dans Li?(EA;F) est simplement
bornée, donc équicontinue (III, p. 25, th. 1). Par suite, l'ensemble des u(x) pour
u E H et x E A est borné dans F, ce qui montre que H est bornée pour la 6-topologie.

COROLLAIRE 1. Soient E un espace localement convexe séparé, F un espace locale-


-

ment convexe, et 6 un ensemble de parties bornées de E. Si E est semi-complet, toute


partie simplement bornée de Li? ( E ; F ) est bornée pour la 6-topologie.
EVT 111.28 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 55

11 suffit d'appliquer le th. 2, quitte à remplacer les ensembles de 6 par leurs enve-
loppes convexes fermées, équilibrées, ce qui ne change pas la 6-topologie.
Lorsque E est semi-complet (par exemple quasi-complet), on peut donc parler
departies bornées de 2(E ; F) sans préciser pour quelle 6-topologie, puisque celles-ci
sont les mêmes pour toutes les 6-topologies dès que 6 est un recouvrement de E.

COROLLAIRE 2. - Tout espace bornologique semi-complet est tonnelé.


Toute partie simplement bornée de son dual est fortement bornée (cor. l), donc
équicontinue (III, p. 22, prop. 10).

COROLLAIRE 3. - Soit E un espace localement convexe. Toute partie de E bornée


pour o(E, E') est bornée.
Soit A une partie de E. Dire que A est bornée pour o(E, Et) signifie que toute
forme linéaire continue sur E est bornée sur A ; dire que A est bornée signifie que
toute semi-norme continue sur E est bornée sur A. Soit N l'adhérence de O dans E et
soit x l'application canonique de E sur E/N. Les formes linéaires continues sur E
sont les applications de la forme f 0 x avec f E (E/N)' et l'on a une caractérisation
analogue des semi-normes continues sur E. Quitte à remplacer E par E/N et A par
R(A), on peut donc se limiter au cas où E est séparé.
Soit 6 l'ensemble des parties équicontinues de E' ;lorsque E' est muni de o(E1,E),
E s'identifie a (E')'G(III, p. 19, cor. 1). Toute partie équicontinue fermée de E' est
compacte pour o(E1, E) (III, p. 17, cor. 2), donc complète pour o(E1, E). 11 suffit
donc d'appliquer le th. 2.

§ 5. APPLICATIONS BILINÉAIRES HYPOCONTINUES

1. Applications bilinéaires séparément continues

Soient E, F, G trois espaces localement convexes. Pour toute application bilinéaire


u de E x F dans G, et pour tout x E E (resp. y E F), on désignera par u(x, .) (resp.
u(. ,Y))l'application y H u(x, y) (resp. x H u(x, y)) de F dans G (resp. de E dans G).

DEFINITION 1. - On dit qu'une application bilinéaire u de E x F dans G est séparé-


ment continue si,pour tout x E E, l'application linéaire u(x, .) de F dans G est continue
et, pour tout y E F, l'application linéaire u(. , y) de E dans G est continue.
La proposition suivante résulte aussitôt de la définition.
PROPOSITION 1. - Pour qu'une application bilinéaire u de E x F dans G soit séparé-
ment continue, il faut et il suffit que, pour tout y E F, l'application linéaire u(. , y) de E
dans G soit continue, et que l'application linéaire y H u(. ,y) de F dans 6P,(E ; G) soit
continue.
NO 1 APPLICATIONS BILINÉAIRESHYPOCONTINUES EVT 111.29

On peut encore dire que si, à toute application linéaire v E 9 (F ; g ( E ; G)) on fait
correspondre l'application bilinéaire (x, y) H v(y) (x), on définit une bijection
linéaire de 9(F ; Ys(E ; G)) sur l'espace vectoriel des applications bilinéaires séparé-
ment continues de E x F dans G .
Une application bilinéaire séparément continue de E x F dans G n'est pas
nécessairement continue dans E x F (111, p. 48, exerc. 2 ; cf. toutefois III, p. 30,
et IV, p. 26, th. 2).
La notion de forme bilinéaire séparément continue sur un produit El x E, de
deux espaces localement convexes se rattache étroitement à celle d'application
linéaire continue lorsque El et E, sont munies de topologies faibles (II, p. 45).
Supposons en effet que ( E l , FI) et (E,, F,) soient deux couples d'espaces vectoriels
réels (resp. complexes) en dualité séparante (loc. cit.) ; munissons Ei (resp. F,) de
la topologie faible o(E,, F,) (resp. o(Fi, E,)) pour i = 1, 2 ; notons par ailleurs
B(El, E,) l'espace vectoriel des formes bilinéaires séparément continues sur
El x E,. Appliquant la prop. 1 au cas où G = K, on voit que, pour toute forme
bilinéaire @ E B(E1, E,) et tout x, E E,, l'application x, H @(xl, x,) est une forme
linéaire continue sur E l , donc (II, p. 46, prop. 3) il existe un élément et un seul
d @ ( ~ E2 F1
) tel que

quels que soient x1 E El et x, E E, ; en outre l'application d & :E, + F I est linéaire et


continue pour les topologies (faibles) de E, et de FI.
Inversement, pour toute application linéaire continue u :E, + F I , l'application
( x i , x,) H @(xl,x,) = ( x l , ~ ( x , ) ) est une forme bilinéaire séparément continue
sur El x E,, et on a u = On a ainsi défini un isomorphisme d : @ H de
B(El, E,) sur 9 ( E 2 ; FI), dit canonique. La formule

définit de même m-isomorphisme canoniques : @ H"@ de B(El, E,) sur Y (El , F,) ;
on a évidemment le diagramme commutatif

où t est l'isomorphisme de transposition (II, p. 49, prop. 5 et corollaire). Vu la


définition des topologies faibles sur F l et F,, il est immédiat en outre que lorsqu'on
munit B(El, E,), 9 (El ; F,) et Y (E, ; FI) de la topologie de la convergence simple,
les isomorphismes du diagramme (3) sont des isomorphismes d'espaces vectoriels
topologiques.
EVT 111.30 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRB CONTINUES 45

2. Applications bilinéaires séparément continues sur un produit d'espaces de Fréchet

PROPOSITION 2. - Soient E, F et G trois espaces localement convexes. On suppose


E et F métrisables, et E tonnelé. Soit H un ensemble d'applications bilinéaires séparé-
ment continues de E x F dans G. On suppose que pour tout x E E, l'ensemble des
applications u(x, .) de F dans G, où u parcourt H, est équicontinu. Alors H est équi-
continu.
Soit (Un)(resp. (V,)) une suite fondamentale de voisinages de O dans E (resp. F).
Si H n'est pas équicontinu, il existe un voisinage convexe équilibré fermé W de O
dans G tel que, pour tout n, H(U,, x VJ ne soit pas contenu dans W. Il existe donc
une suite de couples (x,, y,) E Un x V,, et une suite (un) d'éléments de H, telles que
u,(x,, y,) 4 W. Soit p la jauge de W. Pour tout y E F, et tout u E H, l'application
u(. ,y) de E dans G est continue, donc p o u(. , y) est une semi-norme continue sur E.
D'autre part, pour tout x E E, l'ensemble des applications u(x, .) pour u E H est
équicontinu ;comme la suite (y,) tend vers O, elle est bornée, et l'ensemble des u(x, y,),
pour n 2 O et u E H, est borné (III, p. 22, prop. 9). Il résulte de ceci que la fonction
pl(x) = supp(u(x, y,)) est une semi-norme (finie) sur E, semi-continue inférieure-
usH
na0

ment. Comme E est tonnelé, p' est continue (III, p. 24, corollaire). Comme (x,) tend
vers O dans E, pl(x,) tend vers O, de sorte qu'on a pl(x,) d 1 si n est assez grand ; mais
dès lors, on ap(u,(x,, y,)) d pl(x,) d 1, donc u,(x,, y,) E W ce qui contredit l'hypo-
thèse sur un, x,, y,.

COROLLAIRE 1. - Soient E et F deux espaces de Fréchet, et G un espace localement


convexe. Toute application bilinéaire séparément continue de E x F dans G est
continue.
En effet, tout espace de Fréchet est tonnelé (III, p. 25, corollaire).
Soient E et F deux espaces localement convexes. On note 9 ( E , F) l'espace des
formes bilinéaires continues sur E x F, muni de la topologie de la convergence
uniforme sur les ensembles de la forme A x B où A (resp. B) est borné dans E
(resp. F). La formule

(pour x E E, y E F et u E B (E, F)) définit une application linéaire continue et injective


cp de 9 (E, F) dans Yb(E ; Fb).

COROLLAIRE 2. - Supposons que E et F soient métrisables et que E soit tonnelé. Alors


cp est un isomorphisme d'espaces vectoriels topologiques de .g(E, F) sur 6P,(E ; FA).
Soit f E <tPb(E; Fb). Posons u(x, y) = (y, f (x)) pour x E E et y E F. La forme
bilinéaire u sur E x F est séparément continue ; d'après la prop. 2, elle appartient
donc à L!i? (E, F), et l'on a f = cp(u). Donc cp est une bijection linéaire de (E, F) sur
Yb(E ;Fi). 11est immédiat que cp est bicontinue, d'où le cor. 2.
NO 3 APPLICATIONS BILINÉAIRES HYPOCONTINUES EVT 111.31

3. Applications biiinéaires hypocontinues

Nous allons dans ce qui suit définir une notion intermédiaire entre celle d'appli-
cation bilinéaire continue et celle d'application bilinéaire séparément continue.

PROPOSITION 3. - Soient E, F, G trois espaces localement convexes, 6 un ensemble


de parties bornées de E. Soit u une application bilinéaire séparément continue de E x F
dans G. Les propriétés suivantes sont équivalentes :
a) Pour tout voisinage W de O dans G et tout ensemble M E 6 , il existe un voisinage
V de O dans F tel que u(M x V ) c W .
b) Pour tout ensemble M E 6 , l'image de M par l'application x H u(x, .) est une
partie équicontinue de 2'(F ; G ) .
c) L'application y H u(. ,y ) de F dans z G ( E ; G)est continue.
En effet, a) exprime que y H u(., y) est continue au point O, compte tenu de la
définition des voisinages de O dans LFG(E ; G ) (III, p. 13) ; de même a) exprime que
l'image de M par l'application x t+ u(x, .) est équicontinue au point O (III, p. 16).

DÉFINITION2. - Soit u une application bilinéaire de E x F dans G. On dit que u est


6-hypocontinue si u est séparément continue et si elle vérijîe l'une des conditions équi-
valentes a), b), c) de la prop. 3.
La condition c) de la prop. 3 montre que la notion d'application bilinéaire 6-
hypocontinue ne dépend de 6 que par l'intermédiaire de la 6-topologie sur 2 (E ; G).
Pour tout ensemble 2 de parties bornées de F, on définit de la même manière
la notion d'application 2-hypocontinue, en échangeant dans la prop. 3 les rôles
de E et F. On dit qu'une application bilinéaire séparément continue u est ( 6 , 2)-
h~pocontinuesi elle est a la fois 6-hypocontinue et 2-hypocontinue.
Toute application bilinéaire continue de E x F dans G est ( 6 , 2)-hypocontinue
pour tout couple ( 6 , 2 ) d'ensembles de parties bornées : en effet, pour tout voi-
sinage W de O dans G, il existe un voisinage U de O dans E et un voisinage V de O
dans F tel que u(U x V ) c W ; comme tout ensemble M E 6 est borné, il existe
h > O tel que hM c U, d'ou

La réciproque est inexacte en général (III, p. 48, exerc. 3).

PROPOSITION 4. - Soit u une application bilinéaire 6-hypocontinue de E x F dans


G . Pour tout ensemble M E 6 , la restriction de u à M x F est continue, et u(M x Q )
est bornée dans Gpour toutepartie bornée Q de F.
La première assertion résulte du cor. 3 de T G , X , p. 13. Soit W un voisinage de O
dans G ; il existe par hypothèse un voisinage V de O dans F tel que u(M x V ) c W .
Comme il existe h # O tel que hQ c V, on a hu(M x Q) = u(M x hQ) c W ,
ce qui prouve la seconde partie de la proposition.
EVT 111.32 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 95

PROPOSITION 5. - S ~ i ut une application bilinéaire ( 6 , 2)-hypocontinue de E x F


dans G . Pour tout couple d'ensembles M E 6 , N E 2, u est uniformément continue
dans M x N .
La proposition résulte aussitôt de la prop. 2 de TG, X , p. 13 et de la prop. 5 de TG,
X, p. 15.

PROPOSITION 6. - Si F est un espace tonnelé, toute application bilinéaire séparément


continue u de E x F dans un espace localement convexe G est G-hypocontinue pour
tout ensemble 6 de parties bornées de E.
Autrement dit, l'application linéaire y H u(. , y ) de F dans Y,(E ; G ) est continue.
11 suffit en effet (III, p. 31, prop. 3) de prouver que l'image par x H u(x, .) de toute
partie bornée M de E est équicontinue dans 9 ( F ; G ) . Or, en vertu de la prop. 1
(III, p. 28), cette image est une partie simplement bornée de 9 ( F ; G), et comme
F est tonnelé, toute partie simplement bornée de Y ( F ; G ) est équicontinue ( I I I ,
p. 25, th. 1 ) .
Remarque. - Supposons que la topologie de F soit la plus fine des topologies
localement convexes sur F rendant continues des applications linéaires ha :Fa-+ F
( I I , p. 29). Alors, la condition c) de la prop. 3 ( I I I , p. 31) montre que, si E et G sont
localement convexes, pour que l'application bilinéaire u :E x F -+ G soit G-hypo-
continue, il faut et il suffit que chacune des applications bilinéaires

de E x Fa dans G soit 6-hypocontinue.


Supposons maintenant que E soit un espace localement convexe, limite inductive
stricte d'une suite croissante (En)de sous-espaces vectoriels fermés dans E (II, p. 36) ;
alors tout ensemble M E 6 est contenu dansAknies E,, et borné dans ce sous-espace
(III, p. 5, prop. 6). Notons 6, l'ensemble des parties appartenant à 6 et contenues
dans En. La condition a) de la prop. 3 ( I I I , p. 31) montre que pour qu'une application
bilinéaire u :E x F -+ G soit 6-hypocontinue, il faut et il suffit que chacune des
restrictions un :En x F -+ G de u soit 6,-hypocontinue.

4. Prolongement d'une application bilinéaire hypocontinue


PROPOSITION 7. - Soient E, F, G trois espaces localement convexes, G étant supposé
séparé ; soit E, (resp. F,) un sous-espace vectoriel dense de E (resp. F). Soit u une
-

application bilinéaire séparément continue de E x F dans G .


1 ) Si u(E, x F,) = { O } , on a u = 0.
2) Soit Go un ensemble de parties bornées de E, ; si la restriction de u a E, x F,
est Go-hypocontinue, il en est de même de u.
1) Par hypothèse, pour tout x E E,, l'application linéaire continue u(x, .) est
nulle dans F,, donc dans F : alors, pour tout y E F, I'application linéaire continue
u(. , y) est nulle dans E,, donc dans E, ce qui prouve que l'on a u = 0.
2) Pour tout voisinage fermé W de O dans G et pour tout ensemble M E Go, il
No 5 APPLICATIONS BILINÉAIRES HYPOCONTINUES EVT 111.33

existe par hypothèse un voisinage V de O dans F, tel que u(M x V) c W. Or V est un


voisinage de O dans F ; pour tout x E M, de la relation u((x} x V) c W, on déduit
u({x} x 7) c W, puisque u(x, .) est continue et W fermé; on a donc la relation
u(M x 7) c W, ce qui montre que u est Go-hypocontinue.

PROPOSITION 8. - Soient E, F, G trois espaces localement convexes, G étant supposé


séparé et quasi-complet. Soit E, (resp. F,) un sous-espace vectoriel dense de E (resp. F),
Go (resp. 2,) un ensemble de parties bornées de E, (resp. F,) tel que tout point de E
(resp. F) soit adhérent à un ensemble de Go (resp. 2,). Alors toute application bilinéaire
(Go, Ta)-hypocontinue u de E, x F, dans G se prolonge d'une seule manière en une
application bilinéaire séparément continue Ü de E x F dans G, et Ü est (Go, 2,)-
hypocontinue.
L'unicité et l'hypocontinuité de Ü résultent de la prop. 7 ; tout revient à établir
l'existence de Ü. Pour tout y' E F a , l'application linéaire continue x' H u(xl, y')
de E, dans G se prolonge d'une seule manière en une application linéaire continue
x H ul(x, y') de E dans G (III, p. 8, prop. 10). 11 est immédiat que, pour tout x E E,
l'application y' H u,(x, y') de F, dans G est linéaire ; montrons qu'elle est continue.
Par hypothèse, il existe M E Go tel que x E M.Pour tout voisinage fermé W de O
dans G , il existe par hypothèse un voisinage V de O dans F, tel que u(M x V) c W ;
comme x H uI(x, y') est continue, on en déduit u,(E x V) c W, et en particu-
lier u,(x, y') E W pour tout y' E V, ce qui établit notre assertion. En vertu de la
prop. 7, l'application bilinéaire u, de E x F, dans G est (Go, 2,)-hypocontinue.
On achève la démonstration en échangeant les rôles de E et F dans la première partie
de la démonstration, appliquée à u,.

5. ~ ~ ~ o c o n t i n ude
i t l'application
é (u, v ) H v 0 u

PROPOSITION 9. - Soient R, S, T trois espaces localement convexes séparés. On


suppose les espaces 9 ( R ; S), 9 ( S ; T), 9 ( R ; T) munis tous trois de la topologie
de la convergence simple (resp. compacte, bornée). Alors l'application bilinéaire
(u, v) H v 0 u de 9 ( R ; S) x 9 ( S ; T) dans 9 ( R ; T) est (G,2)-hypocontinue, lors-
que 2 est l'ensemble des parties équicontinues de 9 ( S ; T), et 6 l'ensemble des parties
$nies (resp. des parties compactes, des parties bornées) de 9 ( R ; S).
Prouvons d'abord que (u, v) H v o u est 2-hypocontinue. Soient H un ensemble
équicontinu dans 9 ( S ; T), W un voisinage de O dans T, M une partie finie (resp.
compacte, bornée) de R. II faut voir qu'il existe un voisinage V de O dans S tel que, si
u(M) c V et v E H, on ait v(u(M)) c W. Mais il suffit pour cela que l'on ait v(V) c W
pour tout v E H, et l'existence d'un tel voisinage V résulte de I'équicontinuité de H.
Pour voir que (u, v) H v o u est 6-hypocontinue, nous allons établir que, pour tout
voisinage W de O dans T, toute partie finie (resp. compacte, bornée) M de R et toute
partie finie (resp. compacte, bornée) L de 9 (R ; S), il existe une partie finie (resp.
compacte, bornée) N de S telle que les relations v(N) c W et u E L entraînent
v(u(M)) c W. Il suffit évidemment de montrer qu'on peut prendre N = U u(M),
us L
EVT 111.34 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 96

c'est-à-dire que cet ensemble N est fini (resp. compact, borné) avec L et M. C'est
immédiat si L et M sont finis, ou si M est borné dans R et L borné dans $P(R ; S)
(pour la topologie de la convergence bornée, cf: III, p. 22). Reste donc à établir que
si M est compact dans R, et L compact dans 2' (R ; S) pour la topologie de la conver-
gence compacte, N est compact dans S. Mais, si u, est la restriction à M de tout u E L,
l'application u H u, de L dans l'espace %? (M ; S) des applications continues de M
dans S, muni de la topologie de la convergence uniforme, est continue ; l'image de L
par cette application est donc compacte, et notre assertion résulte alors de la conti-
nuité de l'application (w, x) H w(x) de %?(M; S) x M dans S (TG, X, p. 10, prop. 9).
Dans les deux corollaires qui suivent, on suppose comme dans la prop. 9 que les
espaces 4a (R ; S), 9 (S ; T), 4a (R ; T) sont tous trois munis de la topologie de la
convergence simple, ou tous trois de la topologie de la convergence compacte, ou
tous trois de la topologie de la convergence bornée.
COROLLAIRE 1. - Pour toute partie équicontinue H de 9(S ; T), I'application
(u, v) H v 0 u de 9(R ; S) x H dans 4a (R ; T) est continue.
Cela résulte aussitôt des prop. 9 (III, p. 33) et 4 (III, p. 31).
~ E- On suppose S tonnelé. Si la suite (u,) tend vers u dans 2 (R ; S)
C O R O L L A 2.
et la suite (vJ vers v dans 9(S ; T), la suite (v, 0 un) tend vers v 0 u dans 2' ( R ; T).
En effet, la suite (v,,) étant simplement bornée dans 4a (S ; T), est équicontinue
puisque S est tonnelé (III, p. 25, th. 1) ; le corollaire est alors conséquence du cor. 1.

yj 6. LE THÉORÈME DU GRAPHE BORÉLIEN

1. Le théorème du graphe borélien


THÉORÈME1. - Soient E un espace localement convexe limite inductive d'espaces de
Banach, F un espace localement convexe souslinien, par exemple lusinien (TG, IX,
p. 59 et p. 62), et u une application linéaire de E dans F . Si le graphe de u est un sous-
ensemble borélien de E x F , alors u est continue.
Soient (E,) une famille d'espaces de Banach et (ui) une famille d'applications
linéaires continues u, :Ei -+ E telles que la topologie de E soit la topologie localement
convexe la plus fine rendant continues les ui. Il suffit de démontrer que les appli-
cations composées u o ui sont continues, ou encore (TG, IX, p. 17, prop. 10) que la
restriction de u o u, à tout sous-espace fermé de type dénombrable G de El est
continue. Le graphe de cette restriction est l'image réciproque du graphe de u par
l'application continue ui x Id, :G x F -+ E x F, donc est borélien dans G x F.
De plus G x F est un espace souslinien et toute partie borélienne d'un espace
souslinien est souslinienne (TG, IX, p. 61, prop. 10). Le th. 1 résulte alors du th. 4
de TG, IX, p. 69.
Remarque. - Rappelons (III, p. 12) que tout espace bornologique séparé et semi-
complet, par exemple tout espace de Fréchet, est limite inductive d'espaces de Banach.
* Il en est de même du dual fort d'un espace de Fréchet réflexif (IV, p. 23, prop. 4). *
NO 2 LE THÉORÈME DU GRAPHE BORÉLIEN EVT 111.35

2. Espaces localement convexes lusiniens


PROPOSITION 1. - Soit E un espace localement convexe séparé. On suppose qu'il
existe une suite (El,),,N d'espaces de Fréchet de type dénombrable, et des applications
linéaires continues u, :E, -+ E telles que E = U u,,(E,,). Alors E est lu si nie^^.
neN
Soit P, le noyau de u,, ; alors ut, définit par passage au quotient une application
bijective continue de E,,/P, sur u,(E,,). Comme E,,/P, est un espace de Fréchet de
type dénombrable (TG, IX, p. 25), donc polonais (TG, IX, p. 57, déf. l), u,,(E,,)
est un sous-espace lusinien de E (TG, IX, p. 62, prop. 11). En vertu de TG, IX,
p. 68, cor. du th. 3, I'espace E, qui est régulier (TG, III, p. 20), est donc lusinien.
Exemple 1. - Tout espace de Fréchet de type dénombrable est polonais. donc lusi-
nien. Sont par suite lusiniens les espaces W(X) où X est localement compact à base
dénombrable (la topologie de W(X) étant celle de la convergence compacte, cf. TG,
X, p. 25, corollaire et p. 9, cor. 3); * les espaces Wm(U), où U est une partie ouverte
de R" (III, p. 9) et X(U), où U est une partie ouverte de Cn (III, p. 10).
La prop. 1 montre alors que sont lusiniens les espaces Wom(U),où U est ouvert dans
Rn (III, p. IO), gS(I), où 1 est un intervalle compact de R et s 1 (III, p. 10) et H(K),
où K est une partie compacte de C n (III, p. 10). ,
THÉORÈME2. - Soit E un espace localement convexe, limite inductive d'une suite
croissante (E,)l,eNde sous-espaces de E, munis de topologies d'espaces de Fréchet
de type dénombrable. On suppose que toute partie compacte de E est contenue dans l'un
des El, et compacte dans cet espace. Soit F un espace de Fréchet de type dénombrable.
Alors l'espace Y,(E ; F ) est lusinien.
L'espace E est bornologique (III, p. 12), donc l'espace (;cC(E; F) est complet
(III, p. 23, prop. 12). L'application linéaire j : f t-+ (f lEJneN est une injection de
2'c(E ; F) dans l'espace produit n
Yc(E,,; F) ; en vertu de l'hypothèse sur les
neN
parties compactes de E et de la définition des 6-topologies, ,j est un isomorphisme
de 5fC(E; F) sur son image (munie de la topologie induite par la topologie produit) ;
en outre, puisque Yc(E ; F) est complet, cette image est un sous-espace fermé de
n
neN
Yc(Ell; F) (TG, II, p. 16, prop. 8). D'après TG, IX, p. 62, il suffit donc de prouver
que chacun des espaces Yc(El,; F) est lusinien. Pour la suite de la démonstration,
on supposera donc que E est un espace de Fréchet de type dénombrable.
Comme F est un espace de Fréchet de type dénombrable, il est isomorphe à un
sous-espace fermé d'un produit dénombrable d'espaces de Banach Fr,,dont chacun
est un quotient de F (II, p. 5), donc de type dénombrable. L'application linéaire
j' :f H (pr, 0 f est une injection de Yc(E ; F) dans I'espace produit n
g C ( E; F,,),
neN
et en vertu de la définition des 6-topologies et des ouverts dans un produit, j' est
un isomorphisme de Yc(E ; F) sur son image; en outre, puisque Yc(E ; F) est
complet, cette image est un sous-espace fermé de fl
Y,(E ; F,,). Il suffira donc de
nsN
prouver que chacun des 2,(E ; F,,) est lusinien (TG, IX, p. 62), et on peut par suite
supposer que F est un espace de Banach de type dénombrable.
E V T 111.36 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 36

L'espace 9 , ( E ; F) est alors réunion d'une famille dénombrable de parties équi-


continues et fermées (III, p. 19, cor. 1 et TG, X, p. 15, prop. 6). Or toute partie
équicontinue H de 6P,(E ; F) est métrisable de type dénombrable (III, p. 18, prop. 6
et TG, X, p. 16, th. 1) ; si H est fermée, c'est un espace complet pour la structure
uniforme induite par celle de 9 , ( E ; F), puisque ce dernier est complet. Autrement dit,
H est un espace polonais, et a fortiori lusinien; par suite l'espace régulier YE(E; F)
est lusinien (TG, IX, p. 68, cor. du th. 3).

COROLLAIRE. - Les hypothèses sur E étant celles du th. 2, supposons de plus que toute

partie bornée de E soit relativement compacte. Alors le dual fort de E est lusinien.
* En particulier, le dual fort d'un espace de Fréchet de type dénombrable qui est aussi
un espace de Montel, est lusinien. *

* Exemple 2. - Soit U une partie ouverte de Rn.Le corollaire s'applique en particulier


a l'espace de Fréchet E = Vm(U); son dual Ce,- "(U) (espace des distributions à support
compact sur U) est donc un espace lusinien.
L'espace Wom(U)est limite inductive stricte d'une suite d'espaces de Fréchet VKT(U)
de type dénombrable (III, p. 9). On peut montrer que chacun des espaces V$"(U)
est un espace de Montel ; de plus, toute partie bornée de Wom(U)est contenue dans i'un
des espaces Wzm(U)(III, p. 5, prop. 6). On peut donc appliquer le corollaire du th. 2.
Le dual W-"(U) de Wom(U)(espace des distributions sur U) est donc lusinien pour la
topologie forte.
On prouve de même que pour toute partie ouverte U de C", et toute partie compacte K
de C", le dual fort de &(U) et le dual fort de &(K) sont lusiniens. *

Remarque. - Soit E comme dans le th. 2 ; soit F un espace localement convexe séparé,
réunion des images d'une suite d'applications linéaires continues u, :F, + F, ou chaque
F, est un espace de Fréchet de type dénombrable ; alors Yc(E ; F) est lusinien. Comme
dans la prop. 1, on se ramène au cas où chaque u, est injective ; puis, comme dans la
preuve du th. 2, on peut supposer que E est un espace de Fréchet de type dénombrable.
En vertu de 1, p. 20, prop. 1, Y ( E ; F) est alors réunion des 9 ( E ; F,) ; en outre,
l'injection canonique 2,(E ; F,) + Y,(E ; F) est continue (TG, X, p. 5, prop. 3).
Comme chaque espace Y,(E ; F,) est lusinien d'après le th. 2, Y ( E ; F,) est aussi
lusinien pour la topologie induite par celle de Tc(E ; F) (TG, IX, p. 62, prop. 11) ;
Y,(E ; F) est par suite lusinien en vertu de TG, IX, p. 68, corollaire du th. 3.

*3. Applications linéaires mesurables sur un espace de Banach


PROPOSITION 2. - Soient E un espace de Banach, F un espace localement convexe
et u une application linéaire de E dans F . On suppose que, pour toute partie fermée B
de F , tout compact X de E et toute mesure p sur X , l'intersection X n u-'(B) est
p-mesurable. Alors u est continue.
Supposons tout d'abord que F est le corps de base. Pour tout compact X de E et
toute mesure p sur X, la restriction de u à X est p-mesurable (INT, IV). Supposons
que u ne soit pas continue. On peut alors trouver une suite de points (x,) de E telle
que C Ilx,ll < oo et lu(x,,)l > n pour tout entier n. Considérons l'application
n

l Les résultats de ce numéro dépendent du livre d'Intégration.


No 3 LE THÉORÈME DU GRAPHE BORÉLIEN EVT 111.37

g :(tJ H 1 tnxndu cube C = (O,


n
l)N dans E ; il est clair que g est continue. Par suite
f = u 0 g est mesurable pour toute mesure sur C (INT, V ) , en particulier pour la
mesure p produit des mesures de Lebesgue sur les facteurs de C. 11 existe donc une
partie compacte D de C telle que p(D) > 3 et que la restriction def à D soit continue,
donc bornée. Soit M la borne supérieure de 1 f 1 sur D et soit p E N tel que p 2 4M.
Soient s = (s,,)et t = (t,,)deux points de D tels que s,, = t,, pour n # p. On a

Comme 1 f (s) - f (t)l < 2M et lu(x,)l > p 2 4M, on en déduit


I s , - tpl < t .
Le th. de Lebesgue-Fubini (INT, V , 2e éd., $ 8, no 3, cor. 2 de la prop. 7 ) entraîne
alors p(D) < 4, d'où une contradiction. Par suite, u est bien continue.
Passons maintenant au cas général. Pour tout v E F', la forme linéaire v o u est
continue d'après ce qui précède. Soit (x,),,, une suite de points de E tendant vers O ;
la suite ( ~ ( x , ) ) , , ,tend alors vers O dans F muni de la topologie o(F, F') ; elle est
donc bornée pour o(F, F') et par suite elle est bornée dans F (111, p. 28, cor. 3).
Comme E est bornologique ( I I I , p. 12, prop. 2), l'application linéaire u : E -+ F
est continue.
Exercices

1 ) Soit E un espace vectoriel topologique a gauche sur un corps topologique non discret K.
On dit qu'une partie B de E est bornée si pour tout voisinage V de O dans E, il existe h # O
dans K tel que h B c V .
a ) Montrer que, si B est bornée dans E, pour tout voisinage V de O dans E, il existe un voisinage
U de O dans K tel que U.B c V.
b ) Montrer que l'adhérence d'un ensemble borné dans E est bornée. La réunion de deux
ensembles bornés est bornée. Tout ensemble précompact dans E est borné. Etendre aux espaces
vectoriels topologiques sur K les corollaires de III, p. 4, prop. 4.
c) Montrer que si A est une partie bornée dans K (considéré comme espace vectoriel à gauche
sur lui-même) et B une partie bornée de E, A.B est borné dans E.
d) -tendre la prop. 3 de III, p. 3 au cas où K est un corps topologique métrisable.
e) Etendre aux espaces vectoriels topologiques sur K la notion d'espace quasi-complet
et ses propriétés.

2) a)'Soit E un espace vectoriel topologique a gauche sur un corps topologique non discret K.
Montrer que, s'il existe dans E un voisinage V de O qui est borné (exerc. l), les ensembles hV,
pour h E K et h # O, forment un système fondamental de voisinages de O dans E. Si K est
métrisable, la topologie séparée associée a la topologie de E (TG, III, p. 13) est métrisable.
Si K = R ou K = C, la topologie localement convexe sur E la plus fine de celles qui sont
moins fines que la topologie donnée sur E (II, p. 85, exerc. 23) peut être définie par une seule
semi-norme.
b ) Montrer que la topologie d'un produit infini d'espaces localement convexes séparés (dont
aucun n'est réduit a O) ne peut être définie par une seule semi-norme.
c) Soit E un espace localement convexe dont la topologie est définie par une suite croissante
( p , ) de semi-normes. Pour que la topologie de E puisse être définie par une seule semi-norme,
il faut et il suffit qu'il existe un entier no tel que, pour tout n >, n o , il existe un nombre k, > O
tel que p,(x) < k&x) pour tout x E E.
6 1 EXERCICES EVT 111.39

d) Soit E l'espace vectoriel sur R des fonctions numériques indéfiniment dérivables dans
l'intervalle 1 = (0, 1). Pour tout entier n O, on pose p,(f) = sup (sup 1 f(k)(x)l) (avec
04kSn xd
f 'O' = f ) ; montrer que les p, sont des normes sur E et que la topologie définie par la suite
des normes p, ne peut pas être définie par une seule norme.

3) Soient E un espace vectoriel métrisable sur R, d une distance invariante par translation
et compatible avec la topologie de E ; on pose 1x1 = d(x, O) (1, p. 16). Montrer que, pour tout

sup 1x1 <


XEB
1
entier n > O, on a - 1x1 <
1x1 . En déduire que, si B est une partie bornée de E, on a
+ cc (autrement dit, B est bornée pour la distance d (TG, IX, p. 14)). Donner un
exemple d'espace vectoriel métrisable E et de partie non bornée dans E, mais bornée pour la
distance d (exerc. 2).

4) Soit E un espace vectoriel topologique sur un corps topologique métrisable non discret K.
Montrer que, si E est un espace de Baire, et s'il existe dans E une base dénombrable de la borno-
logie formée des ensembles bornés dans E (III, p. 38, exerc. l), il existe un voisinage de O dans E
qui est borné, et par suite la topologie séparée associée à la topologie de E est métrisable
(111, p. 38, exerc. 2) (comparer à I'exerc. 6).

5) Soit E un espace vectoriel métrisable sur un corps valué non discret K. Montrer que, si (B,)
est une suite quelconque d'ensembles bornés dans E (III, p. 38, exerc. l), il existe une suite
(h,) de scalaires # O telle que la réunion des ensembles h,B, soit bornée.

6) Soit E un espace localement convexe, limite inductive stricte d'une suite strictement
croissante (En) d'espaces localement convexes séparés, chaque En étant fermé dans E n + ,
(II, p. 35, prop. 9).
a) Montrer que E n'est pas métrisable (utiliser III, p. 5, prop. 6 et l'exerc. 5 précédent).
b) Pour qu'il existe une base dénombrable de la bornologie canonique de E, il faut et il suffit
que dans chaque En, la bornologie canonique de E, ait une base dénombrable.

IT 7) a) Soit E un espace de Banach de dimension infinie et soit G l'ensemble des parties


compactes, convexes et équilibrées de E, qui est filtrant pour la relation c.Montrer que E
est limite inductive du système inductif des espaces de Banach E,, lorsque A parcourt 6.
(Prouver par l'absurde qu'un voisinage V de O pour la topologie limite inductive des topologies
des E, contient une boule de centre O ; remarquer pour cela que dans le cas contraire, il existe-
rait une suite (x,) de points de E tels que (1 x, ( 1 < l/nZ,et qui n'appartiendraient pas a V.)
En déduire qu'il y a dans E des parties bornées qui ne sont contenues dans aucun des E,
pour A c G.
b) Soit E un espace de Banach de dimension infinie. Sur l'espace vectoriel n Em,
a
l

m=l
où E, = E
pour chaque rn, on désigne par 9,la topologie obtenue en prenant le produit de la topologie
d'espace de Banach sur chaque E, tel que m < n, et la topologie localement convexe la plus
fine sur chaque E, tel que rn > n ; on désigne par F, l'espace localement convexe n-
n=l
E,
muni de Y,,. Chaque application identique F, -t F,,, est continue ; montrer que l'espace
limite inductive du système inductif des F, est l'espace F obtenu en munissant n E,
m

m=l
de la
topologie produit des topologies d'espace de Banach sur chacun des facteurs. En déduire
qu'il y a dans F des parties bornées qui ne sont bornées dans aucun des F,.

8) Montrer que dans un espace produit d'une infinité d'espaces vectoriels topologiques
(sur R ou C) non réduits à O, il n'existe pas de base dénombrable de la bornologie canonique
(se ramener à le démontrer pour l'espace RN, et utiliser III, p. 39, exerc. 4).
EVT 111.40 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 4 1

9) Soit E l'espace vectoriel sur R des fonctions réglées dans l'intervalle 1 = (0, 1) (FVR,
11, p. 4). Pour tout entier n > O, soit V, l'ensemble des fonctions f E E telles que
JTf<f)l dt < lin. Montrer que les ensembles V, forment un système fondamental de

voisinages de O pour une topologie métrisable compatible avec la structure d'espace vectoriel
de E, et que pour cette topologie les ensembles V, sont bornés; mais l'enveloppe convexe
de chaque V, est l'espace E tout entier. (Remarquer que toute fonction f E E peut s'écrire
+
,f = +(g h), où g et h appartiennent à E, et

1'
O
= j1m
O
di
2 O
= +j1Jlii;il
dl.)

En déduire que la seule topologie localement convexe moins fine que la topologie de E est
la topologie la moins fine sur E.

10) Soit (E,),,, une famille infinie d'espaces vectoriels topologiques séparés, non réduits à 0,
sur un corps topologique non discret K. Soient E l'espace vectoriel somme directe des E,,
et Y, la topologie sur E définie dans 1, p. 24, exerc. 14. Pour qu'une partie B de E soit bornée
pour .Yo(III, p. 38, exerc. I), il faut et il suffit que B soit contenue dans un sous-espace produit
n
EH
E,, où H est une partiefinie de 1, et que ses projections sur chacun des E, pour i E H soient
bornées. En déduire (pour K = R ou C) que, si chacun des E, est un espace quasi-complet,
E, muni de Y , , est quasi-complet.
11) Soit E un espace vectoriel topologique sur un corps valué non discret K.
a) Pour qu'une partie équilibrée A de E absorbe toute partie bornée (III, p. 38, exerc. 1)
de E, il suffit que A absorbe l'ensemble des points de toute suite (x,) tendant vers O dans E.
On dit alors que A est bornivore.
b) Soit u une application linéaire de E dans un espace vectoriel topologique F sur K. Pour
que l'image par u de toute partie bornée de E soit bornée dans F, il suffit que, pour toute suite
(x,) de points de E tendant vers O, la suite (u(x,)) soit bornée dans F.
c) On suppose E métrisable. Montrer que toute partie bornivore de E est un voisinage de O
dans E. En déduire que si u est une application linéaire de E dans un espace vectoriel topo-
logique F sur K, qui transforme toute suite convergente vers O dans E en une suite bornée
dans F, u est continue dans E.

12) Soient E un espace vectoriel topologique séparé sur un corps valué non discret K, F un
espace vectoriel métrisable sur K. Si u est une application linéaire continue de E dans F telle
que, pour toute partie bornée B de F, u- '(B) soit bornée dans E, montrer que u est un iso-
morphisme de E sur un sous-espace de F.

13) Soient 1 un ensemble infini, (E,),,, une famille d'espaces localement convexes non réduits
à O. Soit f une application linéaire de E = flE, dans un espace de Banach F ; montrer que,
LEI
si l'image par f de toute partie bornée de E est une partie bornée de F, il existe une partie
finie H de 1 telle que, pour tout 1 4H, la restriction de f à E, (considéré comme sous-espace
de E) soit nulle. (Raisonner par l'absurde en formant, dans l'hypothèse contraire, une suite
bornée (x,) dans E dont l'image par f soit non bornée dans F.)

14) Montrer que, si la topologie d'un espace localement convexe métrisable E ne peut pas être
définie par une seule norme, il n'existe pas de base dénombrable de la bornologie canonique
de E (en utilisant III, p. 39, exerc. 5, montrer que, dans l'hypothèse contraire, il existerait
un ensemble borné bornivore (III, p. 40, exerc. 11) dans E, et conclure à l'aide de III, p. 40,
exerc. 11, c)).
15) Dans un espace vectoriel topologique séparé E sur R, soient A un ensemble convexe
compact, B un ensemble convexe borné et fermé. Montrer que l'enveloppe convexe C de la
réunion A u B est un ensemble fermé. (Considérer un point z adhérent à C, non dans A,
et se ramener au cas où z = O. Remarquer qu'il existe un voisinage V de O et un nombre a < 1
52 EXERCICES EVT 111.41

tel que les relations O < h < 1, x E A, y E B, hx +


(1 - h)y E V entraînent h < a. Pour
tout voisinage W de 0, considérer ensuite I'ensemble des triplets (h, x, y) tels que
hx+(l-h)y~w,O<h<l,x~A,y~B.)

16) Soit E-un espace localement convexe métrisable et de type dénombrable, de sorte que son
comAplétéE est un espace de Fréchet de type dénombrable. Montrer que toute partie bornée B
de E est contenue dans l'adhérence d'une partie bornée de E. (Se ramener au cas où B est
dénombrable, rangée en une suite (x,); soit d'autre part (p,) une suite croissante de semi-
normes définissant la topologie de Ê ; considérer pour chaque entier n une suite (y,,),, ,
de points de E qui converge vers x, et est telle que p,(x, - y,,) < 1 pour tout k > 1.)
T 17) Soit A I'ensemble des applications croissantes et > 1 de N dans N ; pour tout a E A,
on désigne par Ba I'ensemble des points z = (z,) E RN tels que lz,l < a(n) pour tout n E N.
a) Montrer que les ensembles B, forment une base de la bornologie de tous les ensembles
bornés de I'espace RN.
b) Pour chaque a E A, I'ensemble RB, est un sous-espace vectoriel de RN, distinct de RN
et dense dans R N ;il existe donc une forme linéaire f, # O (non continue) sur RN telle que
f,(z) = O pour tout z E Ba.
c) Soit E I'espace vectoriel des applications g : a ++(g,(a)) E RN de A dans RN telles que pour
z
tout n E N, la somme p,(g) = Ig,(a)l soit finie. Montrer que les p, sont des semi-normes
qui définissent sur E une topologie d'espace de Fréchet.
d) Soit H I'ensemble des h E E tels que h(a) E RB, pour tout a E A ; montrer que H est un
sous-espace vectoriel partout dense dans E (remarquer que tout h E E tel que h(a) = O sauf
pour un nombre fini de valeurs de a E A appartient à H).
z
e) Soit E, c E le sous-espace vectoriel de E formé des g E E telles que (f,(g(a))( < co ; +
l'application u :g t+ (f,(g(a))),,, est donc une application linéaire de Eo dans I'espace de
Banach F = fl(A) (1, p. 4). Montrer que u(E,) est partout dense dans F (observer que
pour toute partie finie J de A, il existe g E Eo telle que g(a) = O pour tout a E A - J et que les
f,(g(a)) pour a E J prennent des valeurs arbitraires dans R).Montrer que Ü1(O) est partout
dense dans E, (utiliser d)). Enfin, montrer que pour toute partie bornée C de E, il existe
a, E A tel quef,,(g(a,)) = O pour toute g E C n E, ,et en déduire que l'adhérence de u(C n E,)
dans F n'est pas un voisinage de O dans F.
f ) Soit G le graphe de u dans E, x F, sous-espace vectoriel de I'espace de Fréchet E x F.
Montrer que G est partout dense dans E x F (noter que pour tout x E E,, x + Ü1(O) est
w e dans E). Toutefois, montrer que pour toute partie bornée M de G, I'adhérence
M de M dans E x F ne contient pas I'ensemble borné { O } x U de E x F, où U est la boule
unité dans F (si N = prl(M), remarquer qu'en vertu de e), u(N) ne peut contenir U).

18) Dans I'espace de Banach O1(N) (1, p. 4), soit em la suite (6,,),a0 telle que 6," = O pour
m # n et 6," = 1. Définir une application continue de f '(N) dans R, qui transforme la suite
bornée des en en une partie non bornée de R (utiliser le th. d'urysohn (TG, IX, p. 44, th. 2)).

1) Soient E un espace localement convexe, Y sa topologie. Parmi les topologies localement


convexes sur E pour lesquelles les parties bornées soient les mêmes que pour 9, il y en a
une Y ' plus fine que toutes les autres, et c'est la seule parmi ces topologies qui soit borno-
logique. L'espace obtenu en munissant E de Y ' est appelé I'espace bornologique associé à E.
Pour qu'une application linéaire u de E dans un espace localement convexe F transforme
toute partie bornée de E en une partie bornée de F, il faut et il suffit qu'elle soit continue pour
la topologie Y'.
Montrer que la topologie Y ' est la plus fine des topologies localement convexes sur E rendant
continues les injections canoniques E, + E, où A parcourt I'ensemble des parties convexes,
bornées et équilibrées de E.
EVT 111.42 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 43
2) Soient 1 un ensemble infini, (E,),,, une famille d'espaces localement convexes non réduits à 0.
a) On suppose que chacun des espaces E, est bornologique. Montrer que si, en outre, l'espace
prodzit R1 est bornologique, le produit E = n
te1
E, est bornologique. (En utilisant III, p. 1 1 ,
prop. 1, (iii), et p. 40, exerc. 13, se ramener à prouver ce qui suit : une application linéaire f
de E dans un espace de Banach, transformant tout ensemble borné en un ensemble borné,
et dont la restriction à chacun des E, est nulle, est nécessairement nulle dans E. Pour cela,
considérer, pour tout x = (x,) E E, la restriction de f au produit des droites Ru,.)
b) Déduire de a) que tout produit d'une suite (En) d'espaces bornologiques est bornologique .

3) Soient E un espace localement convexe, L un sous-espace vectoriel de E de codimension


finie, S un ensemble convexe, équilibré et bornivore (III, p. 40, exerc. 11) dans L. On se
propose de montrer qu'il existe un ensemble convexe, équilibré et bornivore S' dans E tel que
S = S' n L.
a) On peut se ramener au cas où L est un hyperplan, de sorte que E = L @ Ra pour un point
a E L, et où il existe dans E une suite bornée (xJ telle que si l'on pose x, = h,(y, +
a) avec
h, E R et y, E L, Ih,J tend vers + co ; si Bo est l'enveloppe convexe équilibrée de l'ensemble
formé de a et des x,, on a donc y, +a E h i l B o pour tout n.
b) Soit b l'ensemble des parties bornées, convexes et équilibrées de E qui contiennent Bo ;
par hypothèse, pour tout B E 8,il existe pB > 0 tel que 2pBB n L c S. Montrer que, si R
est l'enveloppe convexe équilibrée de la réunion des ensembles pBB pour B E B, on a
R n L c S .

4) Déduire de l'exerc. 3 que si E est un espace localement convexe bornologique, tout sous-
espace de E de codimension finie est bornologique (cf. IV, p. 64, exerc. 11).

1) Soient X un espace topologique séparé, F un espace vectoriel topologique (sur R ou C).


Montrer que sur l'espace %?(X ; F) des applications continues de X dans F, la topologie de la
convergence compacte est compatible avec la structure d'espace vectoriel.

2) Soient E et F deux espaces localement convexes séparés, G un ensemble de parties bornées


de E.
a) Montrer que si F n'est pas réduit à 0, une condition nécessaire (et suffisante) pour que
LfG(E ;F) soit séparé est que la réunion des ensembles de 6 soit totale dans E (utiliser le th. de
Hahn-Banach).
b) On suppose que 6 est un recouvrement de E. Montrer qu'il existe un isomorphisme de F
sur un sous-espace fermé de LfG(E ; F). En déduire que, si Y G ( E ; F) est quasi-complet,
F est nécessairement quasi-complet.
c) On suppose que 6 est une bornologie adaptée à E (III, p. 3, déf. 4). Pour que dpg (E ; F)
soit métrisable, il faut et il suffit que F soit métrisable et qu'il existe une base (III, p. 1)
dénombrable de la bornologie 6 . Pour que la 6-topologie sur Lf(E ; F) puisse être définie
par une seule norme, il faut et il suffit que la topologie de F puisse être définie par une seule
norme et qu'il existe un ensemble M E 6 qui absorbe tout ensemble de 6 .

3) Soit E un espace vectoriel topologique sur R (resp. C). Montrer que, pour tout ensemble 6
de parties bornées de R (resp. C) non réduit à {O), l'espace Y = ( R ; E) (resp. Y = ( C ; E)) est
canoniquement isomorphe à E. En déduire que, pour tout entier n > O et tout recouvrement 6
de Rn (resp. Cn) par des parties bornées, Y G ( R n; E) (resp. $pG(Cn; E)) est isomorphe à En.

4) a) Soient E l , E,, F trois espaces vectoriels topologiques (sur R ou C), f une application
linéaire continue de El dans E,, 6, (resp. G,) un ensemble de parties bornées de El (resp. E,),
EXERCICES EVT 111.43

tels que f ( 6 , ) c 6,. Montrer que u H u 0 f est une application linéaire continue de
Y S 2 ( ~;,F) dans -@,,(E, ; F).
b) Soient E, F deux espaces vectoriels topologiques, M un sous-espace vectoriel de E,f l'appli-
cation canoniaue de E sur EIM. 6 un ensemble de varties bornées de E. Montrer aue l'a~vli-
cation u H u i f est un i s ~ h o ; ~ h i s mde
e Y~<,>(Ê/M; F) sur le sous-espace de A Y s ( ~F):
formé des applications linéaires continues de E dans F qui s'annulent dans M.

5) Soient (E,),,, une famille d'espaces localement convexes, E un espace vectoriel (sur le
même corps des scalaires que les E,), et pour chaque cc E A, soit h, une application linéaire
de E, dans E. On munit E de la topologie localement convexe la plus fine rendant continues les
h, (II, p. 29). Pour tout cc E A, soit 6, un ensemble de parties bornées de E,, et soit 6 la
réunion des ensembles h,(G,) de parties bornées de E. Dans ces conditions, montrer que,
pour tout espace localement convexe F, la G-topologie sur Y(E ; F) est la topologie la moins
fine rendant continues les applications linéaires u H u o h, de 9 ( E ; F) dans Yz,(E, ; F).
En particulier, si E est la somme directe topologique (11, p. 32, déf. 2) de la famille (E,),,,
(chacun des E, étant identifié à un sous-espace de E), I'espace produit n
LZEZ(E,;F) est
meA
canoniquement isomorphe à I'espace Y,(E ; F), où 6 est la réunion des 6,dans V(E).

6) Soient (E,),,, une famille d'espaces localement convexes séparés, non réduits à O, E I'espace
produit n
id
E t ?F un espace normé. Montrer qu'il existe un isomorphisme canonique de I'espace
Y(E ; F) muni de la topologie de la convergence bornée (resp. de la convergence simple,
resp. de la convergence précompacte) sur I'espace somme directe topologique des espaces
Y(E, ; F), lorsque chacun de ces espaces est muni de la topologie de la convergence bornée
(resp. de la convergence simple, resp. de la convergence précompacte). (Remarquer q-ue, si u
est une application linéaire continue de E dans F, il existe une partie finie H de 1 telle que
u-'(O) contienne le produit des E, d'indices i # H.)
7) Soient E, F I , F, trois espaces vectoriels topologiques, f une application linéaire continue
de FI dans F,, 6 un ensemble de parties bornées de E ; montrer que u H f o u est une appli-
cation linéaire continue de Y G ( E ; FI) dans Y G ( E ; F,).
8) Soient E un espace vectoriel topologique, 6 un ensemble de parties bornées de E, (G,),,,
une famille d'espaces vectoriels topologiques, F un espace vectoriel (sur le même corps des
scalaires que E et les G,) ; pour chaque 1 E 1, soit g, une application linéaire de F dans G,.
On munit F de la topologie la moins fine rendant continues les g,. Montrer que la 6-topologie
sur Y ( E ; F) est la topologie la moins fine rendant continues les applications linéaires
u H g, o u de Y ( E ; p) dans 6Ps(E ; G,). En particulier, si F = nG,, I'espace produit
n YG(E
itl
; G,) s'identifie canoniquement à YG(E ; F).
itl

9) Soient E et F deux espaces vectoriels topologiques séparés, H une partie équicontinue de


Y(E ; F). Montrer que s'il existe un ensemble dénombrable total dans E et si toute partie
bornée de F est métrisable, H est métrisable pour la topologie de la convergence simple dans E.
Si en outre toute partie bornée de F est de type dénombrable, H est de type dénombrable.
10) Soient E un espace vectoriel topologique qui est un espace de Baire, F un espace vectoriel
topologique.
a) Montrer que, si une partie H de Y(E ; F) est bornée pour la topologie de la convergence
simple, H est équicontinue (pour tout voisinage fermé V de O dans F, considérer les ensembles
M, = n u - '(nv)).
ucH
b) Montrer que, si une partie H de Y(E ; F) n'est pas équicontinue, l'ensemble des x E E
tels que H(x) ne soit pas borné dans F est le complémentaire d'un ensemble maigre. En déduire
que, si (H,) est une suite de parties de Y(E ; F) qui ne sont pas équicontinues, il existe un x E E
tel qu'aucun des ensembles H,(x) ne soit borné dans F (a principe de condensation des sin-
gularités »).
EVT 111.44 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 94

'rr 11) Soient T un espace topologique métrisable, E un espace vectoriel topologique qui est
un espace de Baire, M un ensemble d'applications d e x - x T glans un espace vectoriel topo-
logique F, satisfaisant aux deux conditions suivantes :
l o pour tout t , E T, l'ensemble des applications x t+ f ( x , t,), oùf parcourt M, est un ensemble
équicontinu d'applications linéaires de E dans F ;
2O pour tout x, E E, Yensemble des applications t ++ f ( x , , t ) de T dans F, où f parcourt M,
est équicontinu.
Montrer que M est équicontinu. (Étant donnés t , E T et un voisinage fermé équilibré V de O
dans F, pour tout x E E, soit d, la borne supérieure des rayons des boules ouvertes de centre t ,
dans T telles que, pour un point quelconque t d'une telle boule, on ait f (x, t) - f ( x , t,) E V
pour toute f E M. Montrer que x H d, est semi-continue supérieurement en tout point
x, E E ; pour cela, on montrera que si I'on avait d, > a > d,, pour des points x arbitrairement
voisins de x, , alors, pour tout voisinage W de O dans F, f ( x , , t ) - f ( x , , t,) appartiendrait
à V + W pour d ( t , ta) < a et f E M. Utiliser enfin TG, IX, p. 56, th. 2).

12) Soient E un espace localement convexe bornologique, G un ensemble de parties bornées


de E contenant l'image de toute suite convergeant vers O.
a ) Montrer que pour tout espace localement convexe F, toute partie bornée de 9 6 ( E ; F)
est équicontinue.
b) Montrer que si F est un espace localement convexe séparé et quasi-complet, l'espace
$PG(E; F) est quasi-complet.

13) Montrer que si E est un espace localement convexe séparé et semi-complet, alors, pour
tout espace localement convexe F, toute partie de 9 ( E ; F) bornée pour la topologie de la
convergence simple est bornée pour toute G-topologie.

1) Montrer que le complété d'un espace tonnelé séparé est tonnelé.

2) Soit E un espace vectoriel sur R ou C. Montrer que E, muni de la topologie localement


convexe la plus fine sur E ( I I , p. 27) est tonnelé. En déduire des exemples d'espaces tonnelés
qui ne sont pas métrisables et ne sont pas des espaces de Baire.

3) Soit E un espace localement convexe séparé admettant une base dénombrable infinie (a,).
a ) Montrer que E admet une base dénombrable (en) topologiquement libre (définir les en
par récurrence en utilisant le fait que toute droite dans E admet un supplémentaire topo-
logique).
b) Montrer que, pour que E soit tonnelé, il faut et il suffit que la topologie Fde E soit identique
à la topologie localement convexe la plus fine sur E (remarquer que l'enveloppe convexe
équilibrée de toute suite (Inen)est fermée dans E). En particulier, si F est métrisable, E n'est
pas tonnelé (cf. exerc. 2).

4 ) Soit E un espace de Banach dans lequel il existe-wne suite infinie algébriquement libre (a,)
qui soit totale dans E (par exemple l'espace O1(N) (1, p. 4)). Soit B une base de E contenant
les a, ; on sait ( I I , p. 85, exerc. 24) que B est non dénombrable. Soit (en)une suite d'éléments
de B, deux à deux distincts et distincts des a,, et soit C le complémentaire dans B de l'ensemble
des e,. Soit F, le sous-espace vectoriel de E engendré par C et les e, d'indice k < n ; E est
réunion des F,. Soit S la boule unité dans E ; montrer qu'il existe un indice n tel que S n F,
soit non maigre. En déduire que, pour cette valeur de n, F, est un espace de Baire métrisable
et non complet.

5) Donner un exemple d'espace localement convexe qui est un espace de Baire séparé et
complet, mais non métrisable (cf. TG, IX, p. 114, exerc. 16).
84 EXERCICES EVT 111.45

6) On dit qu'un espace localement convexe E est relativement borné s'il existe dans E un
tonneau borné.
a) Pour que E soit relativement borné, il faut et il suffit que la topologie de E soit moins fine
qu'une topologie définie par une semi-norme. 11 existe alors une base de la bornologie cano-
nique de E, formée de tonneaux.
b) Pour que E soit bornologique et relativement borné, il faut et il suffit que la topologie de E
soit borne inférieure d'une famille de topologies d'espace normé sur E (cf. III, p. 41, exerc. 1).
Pour qu'il existe en outre une base dénombrable de la bornologie canonique de E, il faut
et il suffit que la topologie de E soit borne inférieure d'une suite de topologies d'espace normé.

7) On dit qu'un espace localement convexe E est infratonnelé si tout tonneau de E qui est
bornivore (III, p. 40, exerc. 11) est un voisinage de O dans E. Tout espace bornologique est
infratonnelé; tout espace tonnelé est infratonnelé. Montrer que le complété d'un espace
infratonnelé séparé est tonnelé (utiliser le fait que dans un espace localement convexe séparé E,
tout tonneau absorbe toute partie de E convexe, équilibrée, bornée et semi-complète).

8) Soit (E,),,, une famille d'espaces infratonnelés, et pour chaque i G 1, soit f, une application
linéaire de E, dans un espace vectoriel E. Montrer que l'espace E, muni de la topologie locale-
ment convexe la plus fine rendant continues lesf,, est infratonnelé. En particulier, tout espace
quotient d'un espace infratonnelé est infratonnelé ;toute somme directe topologique d'espaces
infratonnelés est un espace infratonnelé.

9) Soit 1 un ensemble infini non dénombrable ; sur l'espace vectoriel somme directe E = R"',
on considère, d'une part la topologie localement convexe la plus fine Y , d'autre part la topo-
logie Y,définie dans 1, p. 24, exerc. 14, qui est localement convexe; on sait que I et 9,
sont distinctes (II, p. 80, exerc. 11) et que E, muni de I o , est complet (TG, III, p. 73,
exerc. 10). Montrer que dans E, les ensembles bornés sont les mêmes pour I et Yo (III,
p. 40. exerc. 10) et que E, muni de Yo, n'est pas tonnelé (noter que l'ensemble T des
x = (6,) E E tels que Ç 15,1 < 1 est un tonneau et utiliser l'exerc. 11 de II, p. 80).
tel

10) Montrer que tout espace infratonnelé dans lequel toute partie convexe, équilibrée,
fermée et bornée est semi-complète, est un espace tonnelé.

I l ) Soient E un espace infratonnelé, F un espace localement convexe. Montrer que toute


partie de de(E ; F), bornée pour la topologie de la convergence bornée, est équicontinue.

17 12) a) Soient E un espace localement convexe, (A,,) une suite croissante d'ensembles
convexes équilibrés dans E, telle que A = U A, soit absorbant. Soit (W,,) une suite décroissante
n.
de voisinages convexes équilibrés d e ; alors l'enveloppe convexe équilibrée V des W, n A,,
est absorbante; si E est tonnelé, V est un voisinage de O.
b) Soit 5 un filtre sur E ; on suppose qu'il existe pour tout n un ensemble Mn E 8 tel que
+
(M, W,) n A,, = @. Soit V, l'enveloppe convexe équilibrée des W, n A, pour k < n - 1
et de W,, de sorte que V, est un voisinage de O et que l'on a i V c V,, pour tout n. Montrer
que l'on a (M, + V,) n A, = @ pour tout n.
c) Déduire de a) et 6) que si E est tonnelé et si 5 est un filtre de Cauchy sur E, il existe un
entier N tel que, pour tout M E 5 et tout voisinage W de O dans E, M + W rencontre A,.
(Raisonner par l'absurde en considérant, avec les notations de b), un ensemble M E 5 petit
d'ordre iV.)

T 13) a) Soient E un espace tonnelé, (C,,) une suite croissante d'ensembles convexes équilibrés
telle que E = U C,. Soit U un ensemble convexe, équilibré et absorbant tel que, pour tout n,
U n C , soit fermé dans C,. Montrer que U est un voisinage de O dans E. (Montrer
que Ü c 2U, en considérant un filtre 5 sur U convergeant vers un point x E E et appliquant
l'exerc. 12, c).)
EVT 111.46 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES §4

b) Soient E un espace tonnelé, (E,) une suite croissante de sous-espaces de E telle que
E = U En. Montrer que si U est une partie de E telle que U n En soit un tonneau dans E, pour
n
tout n, alors U est un voisinage de O dans E. En particulier, E est limite inductive stricte (II,
p. 36) de la suite (E,).

1T 14) a) Soient E un espace localement convexe séparé, L un sous-espace de E de codimen-


sion finie, et T un tonneau dans L. Montrer qu'il existe dans E untonneau T' tel que T' n L = T
(montrer qu'on peut prendre pour T' la somme de I'adhérence T de T dans E et d'un ensemble
convexe compact de dimension finie).
b) Soient E un espace tonnelé, L un sous-espace de E admettant un supplémentaire ayant une
base dénombrable. Montrer que L est tonnelé (utiliser a) et I'exe?. 13, b)).
* c) Soit E un espace localement convexe séparé ; son complété E peut être identifié à un sous-
espace fermé d'un espace tonnelé F, produit d'une famille d'espaces de Fréchet (II, p. 5,
prop. 3 et IV, p. 14, cor.). Soit (e,),,, une base d'un supplémentaire dans F du sous-espace E,
et soit Ha l'hyperplan de F engendré par E et les ep d'indice P # a ; H, est un espace tonnelé
par b). Pour tout x E E, soit u(x) le point de I'espace tonnelé G = n H, (sous-espace de FA)
rreA
dont toutes les coordonnées sont égales à x ; u est un isomorphisme de E sur le sous-espace
A n G, ou A est la diagonale de FA.Montrer que u(E) = A n G est fermé dans G, et par suite
que tout espace localement convexe séparé est isomorphe à un sous-espace fermé d'un espace
tonnelé séparé. *

15) Soient E un_espacetonnelé (resp. infratonnelé) séparé, Ê son complété. Montrer que tout
sous-espace F de E contenant E est tonnelé (resp. infratonnelé) (cf. 111, p. 24, cor. et IV, p. 52,
exerc. 1).

7i* 16) Soit (E,),,, une famille non dénombrable d'espaces tonnelés séparés non réduits à 0,
et soit E = n
E, , qui est tonnelé (IV, p. 14, cor.). Soit G le sous-espace de E formé des points
itl

(x,) tels que x, = O sauf pour un ensemble dénombrable d'indices. Toute suite de points de G
qui converge dans E a une limite appartenant à G, mais G est dense dans E.
a) Montrer que toute partie M de G' = E', bornée pour o(Ef,G), est contenue dans un pro-
duit fini n
EH
E: (IV, p. 12, prop. 13), où H est une partie finie de 1 ; par suite M est bornée pour
o(E', E). En déduire que G est tonnelé.
b) Soit F un sous-espace de E tel que G c F c E et que G soit un hyperplan (partout dense)
dans F ; F est tonnelé (exerc. 15). Montrer que F n'est pas bornologique. (Raisonner par
l'absurde : il y aurait un ensemble borné, convexe et équilibré A dans F tel que G soit un hyper-
plan partout dense dans l'espace normé FA (111, p. 7), donc une suite de points de G qui
convergerait vers un point de F n'appartenant pas à G.) (cf. IV, p. 52, exerc. 2.) ,
17) a) Soient E un espace localement convexe séparé, L un sous-espace vectoriel de E de
codimension finie, T un tonneau bornivore dans L. Montrer qu'il existe un tonneau bornivore
T' dans E tel que T' n L = T. (Se ramener au cas où L est un hyperplan dans E. Soient E,
l'espace bornologique associé à E (III, p. 41, exerc. l), L, l'hyperplan L muni de la topologie
induite par celle de E, ; remarquer que T est un voisinage de O dans L, et considérer deux cas
suivant que L, est dense dans E, ou fermé dans E, ; montrer que l'on peut prendre pour T'
I'adhérence T d e T dans E ou la somme de T et d'un ensemble convexe compact de dimension 1).
h) Soient E un espace infratonnelé, L un sous-espace vectoriel de E de codimension finie.
Déduire de a) que L est infratonnelé (cf. IV, p. 64, exerc. 11).

Ti 18) Soit E un espace limite inductive stricte d'une suite croissante (E,,) de sous-espaces
localement convexes métrisables (II, p. 36), et soit F un sous-espace vectoriel de E tel que
tout point de E soit limite d'une suite de points de F.
a) Si Ë,, est I'adhérence de E, dans E, E est limite inductive stricte de la suite (Ë,). Soit F,
I'adhérence de F n Ë, dans E. Montrer que E est réunion de la suite croissante des sous-
espaces F,.
§4 EXERCICES EVT 111.47

b) On suppose que E est tonnelé. Montrer que F est bornologique. (Soit u une application
linéaire de F dans un espace de Banach G transformant toute partie bornée de F en une partie
bornée de G. Montrer qu'il existe une application linéaire v de E dans G, dont la restriction
à F est égale a u, et dont la restriction à chaque F, est continue. Utiliser enfin I'exerc. 13, b)
de III, p. 45.)

19) On dit qu'un espace localement convexe séparé E est ultrabornologique si toute partie
convexe de E qui absorbe toutes les parties convexes équilibrées, bornées et semi-complètes
de E est un voisinage de O dans E.
a) Montrer que tout espace ultrabornologique est à la fois bornologique et tonnelé.
b) Soit E un espace localement convexe séparé tel que l'enveloppe fermée convexe équilibrée
de l'ensemble des points de toute suite tendant vers O soit semi-complète. Montrer que si
E est bornologique, il est ultrabornologique. En particulier, tout espace bornologique et
quasi-complet est ultrabornologique ; tout espace de Fréchet est ultrabornologique.
c ) Soit (E,) une famille filtrante croissante de sous-espaces vectoriels d'un espace vectoriel E,
tel que E soit réunion des E,. Sur chaque E,, soit Faune topologie localement convexe, et soit
F la topologie localement convexe la plus fine rendant continues les injections canoniques des
E, dans E. On suppose que 9 est séparée et que, pour tout cc, la topologie induite sur E,
par Y est Fm. Montrer que si chacun des espaces E, est ultrabornologique, E, muni de F,
est ultrabornologique.
d) Montrer que tout produit fini d'espaces ultrabornologiques est ultrabornologique; en
déduire que toute somme directe topologique d'espaces ultrabornologiques est ultrabornolo-

n- E, d'une suite infinie d'espaces ultrabornologiques


gique.
e) Montrer que I'espace produit E =
n=O
est ultrabornologique. (Soit A une partie convexe de E absorbant toutes les parties convexes,
équilibrées, bornées et semi-complètes de E. Montrer que, si A n'était pas un voisinage de O
C
dans E il existerait dans A une suite (xJ telle que x,, ait ses n - 1 premières coordonnées
nulles, mais soit # O. Remarquer ensuite que l'enveloppe fermée convexe équilibrée de
00

l'ensemble des points d'une telle suite est identique à l'ensemble des points h,x,, où
n=O
m
IL,,\< 1, et que cette enveloppe est un ensemble semi-complet.)
n=O

20) Montrer que, pour qu'un espace localement convexe séparé E soit ultrabornologique, il
faut et il suffit qu'il soit limite inductive d'une famille d'espaces de Banach. (Pour voir que la
condition est nécessaire, considérer dans E les ensembles convexes équilibrés, bornés et semi-
complets B, et les espaces E,. Pour voir qu'elle est suffisante, noter que si E est limite inductive
d'une famille d'espaces de Banach E,, on peut supposer que les E, sont (algébriquement) des
sous-espaces de E ; si V est un ensemble convexe dans E qui absorbe les parties convexes
équilibrées, bornées et semi-complètes de E, montrer que V absorbe chaque boule B, de E, en
raisonnant par l'absurde ; si V n'absorbait pas B,, il n'absorberait pas une suite (x,) de points
de B, tendant vers O dans E, ; utiliser alors le fait que dans un espace de Banach l'enveloppe
convexe fermée d'un ensemble compact est compacte.)

21) Montrer que si E est un espace localement convexe séparé et semi-complet, I'espace
bornologique associé a E (III, p. 41, exerc. 1) est ultrabornologique.

T 22) Soit E un espace de Banach de type dénombrable et de dimension infinie.


a) Montrer que l'ensemble X des parties convexes, équilibrées et compactes A de E, telles que
E, soit de dimension infinie, est infini et a un cardinal < 2Ca'd(N)(TG, IX, p. 114, exerc. 17).
Pour tout x, E E et tout A E X , l'ensemble x, + A contient une partie libre de cardinal
2Card(N)(II, p. 85, exerc. 24, c)).
b) Soit xo # O dans E. Montrer qu'il existe une famille (y,),,,telle que xo et les y, forment
+
une famille libre et que l'on ait y, E xo A pour tout A E 3"(bien ordonner X et raisonner
par récurrence transfinie en utilisant a)).
EVT 111.48 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 05

c) Soit f E E* une forme linéaire telle que f (x,) = 1 et f (y,) = O pour tout A E X , et soit
H = f - '(O). Montrer que toute partie M de H qui est convexe, équilibrée et semi-complète,
est nécessairement de dimension finie (remarquer que dans le cas contraire, M contiendrait un
ensemble A convexe, équilibré et compact de dimension infinie, donc y, appartiendrait à
H n (x, + M)).
d) Montrer que H, muni de la topologie induite par celle de E, n'est pas ultrabornologique,
bien qu'étant bornologique et tonnelé (III, p. 46, exerc. 14). (En utilisant c), montrer que si H
était ultrabornologique, sa topologie serait la topologie localement convexe la plus fine, et en
déduire une contradiction.)

1) Soient E, F, G trois espaces localement convexes, 6 un recouvrement de E formé de


parties bornées. Montrer que, si u est une application bilinéaire séparément continue de
E x F dans G telle que, pour tout ensemble M E 6 , la restriction de u a M x F soit continue,
alors u est 6-hypocontinue.

2) Soit E l'espace somme directe R(N),muni de la topologie induite par la topologie produit sur
RN. Montrer que, sur E x E, la forme bilinéaire ((x,), (y,)) I-+ xm

n=O
x , ~ ,est
, séparément continue,
mais que, pour tout ensemble 6 de parties bornées de E contenant au moins un ensemble
borné de dimension infinie, cette forme bilinéaire n'est pas 6-hypocontinue.

3) Soit E l'espace R'N) muni de la topologie localement convexe la plus fine (II, p. 27);
soit F l'espace RN ; E est ultrabornologique (111, p. 47, exerc. 19) et complet, F est métrisable
et complet. Soit 6 (resp. 2 ) l'ensemble de toutes les parties bornées de E (resp. F). Montrer
m
que, sur E x F, la forme bilinéaire ((x,), (y,)) ++ 1x , ~ , est
, ((5,2)-hypocontinue, mais
n=O
n'est pas continue (cf. IV, p. 49, exerc. Il).

4) Soient E un espace localement convexe, F un espace infratonnelé (III, p. 45, exerc. 7), S
l'ensemble de toutes les parties bornées de F. Montrer que, si une application bilinéaire de
E x F dans un espace localement convexe G est 2-hypocontinue, elle est (6, S)-hypocon-
tinue pour tout ensemble 6 de parties bornées de E (cf. III, p. 45, exerc. 11).

5) a) Soient E, F, G trois espaces localement convexes séparés, u une application bilinéaire


de E x F dans G. Pour qu'il existe un voisinage équilibré U de O dans E tel que l'ensemble des
applications u(x, .), où x parcourt U, soit équicontinu dans 9 ( F ; G), il faut et il suffit que
u soit continue lorsqu'on remplace la topologie de E par la topologie moins fine pour laquelle
les ensembles hU (h # O) forment un système fondamental de voisinages de O. Montrer que,
si G est normé, cette condition est satisfaite par toute application bilinéaire continue de E x F
dans G.
6 ) On prend pour E, F et G l'espace produit RN, et pour u l'application bilinéaire continue
((x,), (y.)) H (x, y,). Montrer qu'il n'existe aucun voisinage U de O dans E tel que l'ensemble
des applications u(x, .), où x parcourt U, soit équicontinu dans 9 ( F ; G).

6) Soient E, F, G trois espaces vectoriels topologiques. On dit qu'un ensemble H d'applica-


tions bilinéaires de E x F dans G est séparément équicontinu si, pour tout x E E, I'ensemble des
applications linéaires u(x, .) où u parcourt H, est équicontinu dans 9 ( F ; G) et si, pour tout
y E F, l'ensemble des applications linéaires u(. ,y), où u parcourt H, est équicontinu dans
9 ( E ; G).
On suppose que F est métrisable, et que E est un espace de Baire (cf: III, p. 44, exerc. 5
et V, p. 78, exerc. 15). Montrer que tout ensemble séparément équicontinu d'applications
bilinéaires de E x F dans G est équicontinu (cf: III, p. 44, exerc. 11).
45 EXERCICES E w 111.49

7) Soient E, F, G trois espaces vectoriels topologiques, 6 un ensemble de parties bornées de E,


H un ensemble d'applications bilinéaires séparément continues de E x F dans G. Les pro-
priétés suivantes sont équivalentes :
a) Pour tout voisinage W de O dans G et tout ensemble M E 6 , il existe un voisinage V de O
dans F tel que u(M x V) c W pour tout u E H.
p) Pour tout ensemble M E 6 , l'image de H x M par l'application (u, x) H u(x, .) est une
partie équicontinue de 2' (F ; G).
y) Lorsque u parcourt H, l'ensemble des applications y H u(., y) de F dans B G ( E ;G)
est équicontinu.
On dit alors que H est un ensemble 6-équihypocontinu d'applications bilinéaires (séparément
continues) de E x F dans G. Pour un ensemble 2 de parties bornées de F, on définit de même
les notions d'ensemble 2-équihypocontinu et d'ensemble ( 6 , S)-équihypocontinu.

8) Soit H un ensemble 6-équihypocontinu d'applications bilinéaires de E x F dans G


(exerc. 7). Pour toute partie M E 6 , montrer que H est équicontinu dans M x F ; en outre,
pour toute partie bornée Q de F, la réunion des ensembles u(M x Q), lorsque u parcourt H,
est bornée dans G.

9) Soit H un ensemble ( 6 , 2)-équihypocontinu d'applications bilinéaires de E x F dans G


(exerc. 7) ; montrer que pour tout couple d'ensembles M E 6 , N E 2 , H est uniformément
équicontinu dans M x N.

10) Soient E l , E,, F trois espaces vectoriels topologiques, G l (resp. G,) un sous-espace
partout dense de El (resp. E,), 6, (resp. 6,) un ensemble de parties bornées de G, (resp. G,).
Soit H un ensemble d'applications bilinéaires séparément continues de E l x E, dans F ; si
l'ensemble des restrictions à G, x G, des applications u E H est ( 6 , , 6,)-équihypocontinu,
il en est de même de H.

11) Si F est un espace tonnelé, tout ensemble séparément équicontinu d'applications bili-
néaires de E x F dans un espace localement convexe G est 6-équihypocontinu pour tout
ensemble 6 de parties bornées de E.

12) Soient E, F deux espaces vectoriels topologiques et soit f l'application bilinéaire


(x, u) H U(X)de E x 2'(E ; F) dans F ; soit Y une topologie compatible avec la structure
d'espace vectoriel de 2' (E ; F) et plus fine que la topologie de la convergence simple. Soient 6
un ensemble de parties bornées de E, U un ensemble de parties bornées de dp (E ; F) (pour la
topologie Y). Montrer que, pour que f soit 6-hypocontinue, il faut et il suffit que 7 soit
plus fine que la 6-topologie; pour que f soit U-hypocontinue, il faut et il suffit que les
ensembles de U soient des parties équicontinues de 2' (E ; F).

13) Soient E, F, G trois espaces vectoriels topologiques, 6 (resp. 2) un ensemble de parties


bornées de E (resp. F). Soit H l'espace vectoriel des applications bilinéaires 2-hypocontinues
de E x F dans G.
a) Montrer que sur H la topologie de la convergence uniforme dans les ensembles de la forme
M x N, où M E 6 et N E 2 , est compatible avec la structure d'espace vectoriel; on dit que
cette topologie est la ( 6 , 2)-topologie sur H. Pour toute application u E H, soit ü l'application
continue x H U(X,.) de E dans &(F ; G). Montrer que u H ü est un isomorphisme de l'espace
H, muni de la ( 6 , %)-topologie, sur l'espace 2'G(E ; 9 % ( F;G)).
b) Soit L une partie de H, telle que, pour tout couple (x, y) E E x F, l'ensemble des u(x, y),
où u parcourt L, soit borné dans G (partie simplement bornée de H). Montrer que, si E, F, G
sont localement convexes, et si E et F sont séparés et quasi-complets, L est bornée dans H pour
toute ( 6 , %)-topologie.
c) Soient E, F, G trois espaces localement convexes séparés. Si E est tonnelé et F quasi-complet
ou tonnelé, toute partie simplement bornée L de H est 2-équihypocontinue (III, p. 49,
exerc. 7).
d) Si E et F sont tonnelés, et G quasi-complet, et si 6 et 2 sont des recouvrements de E et F
respectivement, H est séparé et quasi-complet pour la ( 6 , %)-topologie.
EVT 111.50 ESPACES D'APPLICATIONS LINÉAIRES CONTINUES 96

14) Étendre les définitions et résultats du 5 aux applications multilinéaires quelconques.


Soient E, F, G trois espaces vectoriels topologiques, 6 (resp. 2 ) un ensemble de parties bornées
de E (resp. F), U un ensemble de parties bornées de l'espace 9G,T(E,F ; G) des applications
bilinéaires ( 6 , %)-hypocontinues de E x F dans G, muni de la ( 6 , %)-topologie (exerc. 13).
Montrer que l'application trilinéaire (x, y, u) I-+ u(x, y) de E x F x LFG,,(E, F ; G) dans G
est ( 6 , 2)-hypocontinue; pour qu'elle soit ( 6 , U)-hypocontinue, il faut et il suffit que tout
ensemble L E U soit 6-équihypocontinu (III, p. 49, exerc. 7).

B 15) Soit E l'espace des suites x (Q,,


= ,de nombres réels, telles que la série de terme général
n
<,, soit convergente. On pose llxll = sup ( 1 Ski.
" k=O
a) Montrer que llxll est une norme sur E, et que E est complet pour cette norme.
b) Montrer que l'espace vectoriel P1(N) (1, p. 4), considéré comme sous-espace de E, est
m
partout dense (pour la topologie de E) ; la topologie définie par la norme lixll = , 1 1'&
"=O
sur P1(N) est strictement plus fine que la topologie induite par celle de E.
c) Soit (P,) une suite croissante de parties finies de N x N formant un recouvrement de
N x N. Pour tout x = (6") E E et tout y = (q,,) E P1(N), soit f,(x, y) = 1
Ciqi Pour que
(i,l?€Pn
la suite (f,(x, y)) tende vers une limite pour tout couple (x, y) E E x P '(N), il faut et il suffit
que, pour chacun de ces couples (x, y), la suite (f,(x, y)) soit bornée ; la limite de f,(x, y) est
m m
alors égale à ( S 5,) ( 1 qn). (En utilisant l'exerc. 13, c) de III, p. 49, montrer que la suite de
n=O n=O
formes bilinéaires (f,) est équicontinue, et remarquer qu'elle converge dans le sous-espace
P1(N) x P1(N) ; conclure en utilisant b).)
d) Pour tout j E N, soit pi, le plus petit nombre d'intervalles fermés de N dont la coupe de P,
pour la valeur j de la seconde coordonnée (projection de P, n (N x { j } ) ) soit la réunion; soit
p, = sup pi,. Montrer que la condition obtenue dans c) est équivalente à sup p, <
IFN
<-..
m. +
(Si <p, est la fonction caractéristique de P,, montrer que la norme de la forme bilinéaire f , est

B 1) On appelle exhaustion d'un espace localement convexe séparé E la donnée d'un crible
C = (C,, p,),,,O (TG, IX, p. 63, déf. 8) et, pour chaque n > 0, d'une application <p, de C, dans
l'ensemble des parties convexes et équilibrées de E, ayant les propriétés suivantes :
El) E est réunion des <p,(c), où c parcourt CO;
E2) pour tout n et tout c E C,, <p,(c) est réunion des <p,+ ,(cl), où cf parcourt p; '(c) ;
E3) pour toute suite (c,),,, telle que c, E C,, et ck = p,(c,+ ,) pour tout k 2 O, il existe une
suite (p,) de nombres > O telle que, pour toute suite (x3 de points de E telle que x, E <pk(ck)
m
et toute suite (A3 de nombres réels telle que O ,< h, ,< p, pour tout k, la série 1 hkxksoit
k=O
convergente dans E.
a) Sous les hypothèses précédentes, montrer que si de plus les <p,(c) sont fermés pour c E C,,
on peut supposer les pk choisis de telle sorte que l'on ait en outre hkxkE <pm(cm)
pour tout
k=m
m
m 2 1 (prendre les p, tels que 1 pk < 1).
k=O
b) On suppose donnés un crible C et une suite (<pJ d'applications dans l'ensemble des parties
convexes et équilibrées de E, vérifiant El), E2) et la condition suivante :
E 3') pour toute suite (c,),,, telle que c, = pk(ck+,) pour tout k > O, il existe une suite (pk)de
nombres > O telle que, pour toute suite (x,) de points de E telle que xk E <pk(ck)pour tout k, la
§6 EXERCICES EVT 111.51

suite des points (pkxk)est contenue dans un ensemble convexe, borné, équilibré et semi-complet
dans E.
Montrer qu'alors la condition E3) est aussi vérifiée (prendre pk = 2-kpk):
On dit qu'un espace localement convexe séparé E est exhaustible s'il existe une exhaustion
de E.

IT 2) Soient E un espace localement convexe qui est un espace de Baire, F un espace localement
convexe exhaustible (exerc. l), et (C,, p,, <p.) une exhaustion de F.
a) Soit u une application linéaire de E dans F et soit W un ensemble convexe, équilibré et
absorbant dans F. Montrer qu'il existe une suite (c,) telle que c, E C,, c, = p,(c,, ,) pour tout
k 3 O, et une suite (m,) d'entiers > O, telles que chacun des ensembles ul(<ok(ck) n m,W)
(qu'on notera M,) soit non maigre dans E. Montrer que, pour tout E > 0, II existe une suite
(v,) de nombres > O tels que si la suite ( x , ) , ~ ~de points de E e\t telle que x, E v,Mk pour
-
m

tout k > 1, la série 1 u(xk)converge dans F et que sa somme appartienne à &W.


b) On suppose en outre que E est métrisable et que le graphe de u dans E .x F est fermé.
Montrer que pour tout E > 0, on a Ü 1 ( W ) c (1 +
E) Ü1(W). (Observer que si (Uk) est un
système fondamental dénombrable de voisinages de O dans E, pour tout k il existe un voisinage
convexe équilibré V, de O dans E tel que V, c Uk n vkMk.Pour tout point a E u- '(W), déter-
k
miner une suite (x,),,, telle que xo E u-l(W), xk E vkMkpour k 2 1 et a - x j G V, pour
j= O
tout k > 1, puis appliquer a).)
c) Déduire de b) que si E est un espace de Baire métrisable, toute application linéaire de E
dans F dont le graphe est fermé est continue.

3) Montrer qu'un espace de Fréchet E est exhaustible (si (U,) est une suite décroissante for-
mant un système fondamental de voisinages convexes, équilibrés et fermés de O dans E, consi-
dérer les intersections finies des ensembles (m + 1) U,, où m et k parcourent N).

4) a) Tout sous-espace fermé d'un espace localement convexe exhaustible est exhaustible.
b) Soient E un espace localement convexe exhaustible, u : E -+ F une application linéaire
continue surjective de E dans F. Montrer que F est exhaustible. En particulier, tout espace
quotient de E par un sous-espace fermé de E est exhaustible. Tout espace obtenu en munissant
E d'une topologie localement convexe séparée moins fine que celle de E est exhaustible.

5) Soit une suite de cribles C'") = (C", p!m'),,o. Pour tout n 2 O, on pose
D, = C?) x ci" x ..- x ~ t ) x fi
m=n+l
{a,},
où a, = O pour tout m 3 0 ; l'application p, : D,+, + D, est prise égale à

p!O) x p!,! x ... x p$" x 4'"' l) x fi


?n = n + 2
id,
g("+ 1) est l'unique application de C g + " sur {O}, et id, l'application identique de { a , ) . Alors
(D,, p,) est un crible.
Soit (E(m)),20une suite d'espaces localement convexes séparés ; on suppose que pour chaque
m il existe une exhaustion (CLm',p!,', <p!m)),,o de E'"'. On considère l'espace localement convexe
séparé E = nE'"', et pour tout n, on pose
9" = <pLO) X ' !!<p X ... X 90' X
fi,
m=n+l

où $, est l'application de {a,) dans l'ensemble des parties convexes et équilibrées de E'"'
telle que $,,,(a,") = E'"'. Montrer que (D,, p,, 9,) est une exhaustion sur l'espace produit E.

6) Montrer qu'une limite inductive (11, p. 31) d'une suite croissante de sous-espaces E,
d'un espace vectoriel E, munis de topologies Y,, telles que En, muni de Y", soit exhaustible,
est un espace localement convexe exhaustible s'il est séparé.
CHAPITRE TV

La dualité
dans les espaces vectoriels topologiques

Dans tout ce chapitre, tous les espaces vectoriels considérés sont des espaces vec-
toriels sur un corps K égal à R ou C.

1. Topologies compatibles avec une dualité


Dans ce numéro, on note E et F deux espaces vectoriels mis en dualité par une
forme bilinéaire B (II, p. 43). On rappelle (II, p. 44) qu'on a défini deux applications
linéaires
dg:F+ E*, s B : E -+ F*

caractérisées par la relation

pour x E E, y E F.

DÉFINITION 1. - On dit qu'une topologie localement convexe F sur E est compatible


avec la dualité entre E et F si dBest une bijection de F sur le dual de l'espace localement
convexe obtenu en munissant E de F.
S'il existe une telle topologie F , l'application dB est injective, c'est-à-dire que la
dualité entre E et F est séparante en F (II, p. 44).

PROPOSITION 1. - (i) Les parties convexes fermées dans E sont les mêmes pour
toutes les topologies localement convexes sur E compatibles avec la dualité entre E et F.
(ii) Les parties bornées de E sont les mêmes pour toutes les topologies localement
convexes sur E compatibles avec la dualité entre E et F.
Soit F une topologie sur E compatible avec la dualité entre E et F, donc plus fine
que o ( E , F). Si une partie convexe de E est fermée pour F , elle est intersection de
EVT IV.2 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 41
demi-espaces réels fermés (II, p. 41, cor. l), donc fermée pour o(E, F). Ceci
prouve (i). L'assertion (ii) a été démontrée au cor. 3 de III, p. 28.
Notons F, l'espace vectoriel F muni de la topologie faible o(F, E). Alors I'appli-
cation linéaire sB applique E sur le dual (F,)' de F, (II, p. 46, prop. 3). Soit 6 un
ensemble de parties bornées de F,. Par abus de langage, on appelle 6-topologie sur E
l'image réciproque par sBde la 6-topologie sur (F,)'. Elle est définie par la famille
des semi-normes

ou A parcourt 6.En particulier, lorsque 6 est l'ensemble des parties finies de F, la 6-


topologie n'est autre que la topologie faible o(E, F).

DÉFINITION 2. - Soient E et F deux espaces en dualité. On appelle topologie de


Mackey sur E, et l'on note t(E, F), la 6-topologie sur E, où 6 est l'ensemble desparties
de F dont l'image dans E* (par dB)est convexe, équilibrée et compacte pour o(E*, E).
Lorsque la dualité entre E et F est séparante en F, dBest injective et la topologie
o(F, E) sur F est image réciproque par dBde la topologie o(E*, E) sur E*. Dans ce cas,
6 se compose des parties de F qui sont convexes, équilibrées et compactes pour
o(F, El.
En général, si F, = dB(F) c E*, et si l'on désigne par (x, y,) H B,(x, y,) la
restriction de la forme bilinéaire canonique (x, x*) H (x, x*) à E x F I , E et F,
sont mis en dualité par B,, et cette dualité est séparante en F , ; comme on a par
définition B(n, y) = B,(x, d,(y)), la déf. 2 montre que t(E, F) = t(E, F,).
Remarque 1. - Soit A une partie convexe compacte d'un espace localement
convexe séparé G, et soit A l'enveloppe fermée convexe équilibrée de A. Lorsque le
corps K est égal à R, l'ensemble A est l'enveloppe fermée convexe de A u ( - A) ;
lorsque K est égal à C, l'ensemble A est contenu dans l'enveloppe fermée convexe de
2A u (- 2A) u (2iA) LI ( - 2iA). Par suite (Il, p. 14, prop. 15), A est compact.
On en déduit en particulier que, lorsque la dualité entre E et F est séparante en F,
la topologie de Mackey t(E, F) est aussi la 6'-topologie, où 6' est l'ensemble des
parties convexes de F qui sont compactespour o(F, E).
On définit de manière analogue la topologie de Mackey r(F, E) sur F.
THÉORÈME1 (Mackey). - Soient E et F deux espaces en dualité; on suppose la
dualité séparante en F. Pour qu'une topologie localement convexe F sur E soit compa-
tible avec la dualité entre E et F, il faut et il suffit que F soit plus$ne que la topologie
o(E,F) et moins jîne que la topologie de Mackey z(E, F).
Identifions F a son image par dBdans E*. Notons 6, l'ensemble des parties de F
qui sont convexes, équilibrées et compactes pour o(F, E). Par définition, t(E, F)
est la 6,-topologie sur E, donc est plus fine que o(E, F).
Lemme 1. - Le sous-espace F de E* se compose des formes linéaires sur E continues
pour t(E, F).
NO 1 DUALITÉ EVT IV.3

Tout élément de F est une application continue pour o(E, F), donc pour r(E, F).
Réciproquement, soit f E E* continue pour r(E, F). Il existe un voisinage U de O
dans E (pour r(E, F)), tel que 1f 1 d 1 sur U ;on peut supposer qu'il existe un ensemble
A E GOtel que U = A". Autrement dit, f appartient au bipolaire A""de A pour la
dualité entre E* et E. Or la topologie o(F, E) sur F est induite par o(E*, E) ;par suite,
A est convexe, équilibré et compact pour o(E*, E), et le th. des bipolaires (II, p. 48,
th. 1) entraîne l'égalité A = A"".On a donc f E F, d'où le lemme 1.

Lemme 2. - Soit F une topologie localement convexe sur E telle que toute forme
linéaire sur E continue pour F appartienne a F. Alors .Y est moins $ne que z(E, F).
Soit U l'ensemble des voisinages convexes et équilibrés de O pour Y.Soit 6 l'en-
semble des polaires dans F des éléments de U. On a 6 c 6,d'après le cor. 2 de III,
p. 17, et, d'après le cor. 1 de la prop. 7 de 111, p. 19, est identiqué à la 6'-topo-
logie, où 6' est l'ensemble des polaires des ensembles de U dans le dual E' de E.
Mais on a par hypothèse E' c F, donc tout ensemble de 6'est contenu dans un
ensemble de 6 ; d'où le lemme 2.
Soit Y une topologie sur E compatible avec la dualité entre E et F. Alors Y est
moins fine que z(E, F) d'après le lemme 2, et il est évident que Y est plus fine que
o(E, F). Réciproquement, F est le dual de E pour la topologie r(E, F) (lemme 1)
et pour la topologie o(E, F) (11, p. 46, prop. 3), donc aussi pour toute topologie
intermédiaire entre r(E, F) et o(E, F).

COROLLAIRE. - Soit p une semi-norme sur E. Les conditions suivantes sont équiva-

lentes :
(i) p est continuepour la topologie z(E, F) ;
(ii) toute forme linéaire f sur E, telle que 1f 1 < p, provient d'un élément de F .
(i) 3 (ii) :si p est continue pour z(E, F), toute forme linéaire f sur E telle que
1f 1 < p est continue pour r(E, F), donc provient d'un élément de F d'après le lemme 1.
(ii) 3 (i) :soit F la topologie sur E définie par la semi-norme p. Si la condition (ii)
est satisfaite, les formes linéaires sur E continues pour 5 appartiennent à F. D'après
le lemme 2, F est moins fine que z(E, F), donc p est continue pour r(E, F).

Remarque 2. - * Soient K une partie convexe de F compacte pour la topologie


faible o(F, E) et p une mesure positive sur K. Posons

pour tout x E E. Il est immédiat quep est une semi-norme. De plus, pour tout x E E,
la relation « IB(x, y)l < 1 pour tout y E K » entraîne p(x) < p(K). Ceci prouve que
la semi-norme p sur E est continue pour la topologie de Mackey r(E, F). *

Exemple. - Soient G un espace localement convexe et G' son dual. Sur G', la topo-
logie faible o(G1, G) et la topologie de la convergence convexe compacte (III, p. 14)
EVT IV.4 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 01
sont compatibles avec la dualité entre G' et G. En général, la topologie forte et la
topologie de la convergence compacte sur G' ne sont pas compatibles avec la dualité
entre G' et G. Rappelons cependant que lorsque G est séparé et quasi-complet, la
topologie de la convergence compacte sur G' coïncide avec celle de la convergence
convexe compacte (III, p. 8), donc est compatible avec la dualité entre G' et G.

DÉFINITION3. - Soient E et F deux espaces vectoriels en dualité. On note B(E, F )


la 6-topologie, où 6 est l'ensemble des parties de F qui sont bornées pour o(F, E).
On définit de manière symétrique la topologie B(F, E) sur F. On montre facilement
que la topologie B(E, F) est identique à B(E, F/E"),'c~qui permet de se ramener au
cas où la dualité entre E et F est séparante en F.

Remarques. - 3) Notons E, l'espace E muni de la topologie o(E, F). Les tonneaux


(Ill, p. 24) dans E, sont les parties de E qui sont convexes, équilibrées, fermées pour
o(E, F) et absorbantes. Ce ne sont autres que les polaires des parties de F qui sont
convexes, équilibrées et bornées pour o(F, E). Par suite, l'ensemble des tonneaux dans
E, est un système fondamental de voisinages de O pour la topologie P(E, F) dans E.
Autrement dit, une semi-norme sur E est continue pour B(E, F) si et seulement si elle
est semi-continue inférieurement pour o(E, F) (cf. III, p. 24, prop. 1).
4) Soit Y une topologie sur E compatible avec la dualité entre E et F. D'après la
prop. 1, (ii) de IV, p. 1, la topologie P(F, E) sur F n'est autre que la topologie forte sur
F identifié au dual de E (muni de Y).
5) La topologie P(E, F) sur E est plus fine que r(E, F). Elle n'est pas en général
compatible avec la dualité entre E et F (cf. cependant § 2). En particulier, une partie de E
bornée pour o(E, F) n'est pas nécessairement bornée pour P(E, F).

2. Topologie de Mackey et topologie affaiblie sur un espace localement convexe

Soient E un espace localement convexe, et E' son dual. On met E et E' en dualité
au moyen de la forme bilinéaire canonique ( x , x') H ( x , x ' ) sur E x E'. Cette
dualité est séparante en Er. Sur E, nous disposons de trois topologies compatibles
avec la dualité entre E et E' :
a) la topologie donnée sur E, qu'on appellera topologie initiale lorsqu'on voudra
éviter les confusions ;
b) la topologie o(E, E'), dite topologie affâiblie sur E ;
c) la topologie z(E, Et), dite topologie de Mackey sur E.
La topologie initiale est plus fine que la topologie affaiblie et moins fine que la topo-
logie de Mackey ; ces trois topologies peuvent d'ailleurs être distinctes (IV, p. 49,
exerc. 8).
D'après la prop. 1 de IV, p. 1, ces trois topologies ont les mêmes ensembles
convexes fermés, les mêmes tonneaux, les mêmes ensembles bornés et les mêmes
bornologies adaptées. En particulier :
PROPOSITION 2. - Soit E un espace localement convexe, et soit A une partie convexe
de E (par exemple, un sous-espace vectoriel de E). L'adhérence de A est la même
pour la topologie initiale et pour la topologie afSaiblie de E .
NO 2 DUALITÉ EVT IV.5

Remarques. - 1) Pour qu'une famille (xi),, d'éléments de E soit totale (resp.


topologiquement libre) pour la topologie initiale, il faut et il suffit qu'elle le soit
pour la topologie affaiblie ; cela résulte de la prop. 2. On peut donc appliquer les
critères de II, p. 46.
2) Soient FI et F2 deux topologies localement convexes sur E, compatibles avec la
dualité entre E et E', FI étant plus fine que F2. Alors tout voisinage de O pour FI
qui est convexe et fermé pour FI est fermé pour F2 d'après la prop. 1 de IV, p. 1.
Par suite (TG, II, p. 16, corollaire), toute partie de E qui est complète pour F2 l'est
aussi pour FI.
En particulier, toute partie de E complète pour la topologie affaiblie l'est pour la
topologie initiale, toute partie de E complète pour la topologie initiale l'est pour la
topologie de Mackey. Si E est quasi-complet pour la topologie affaiblie, il l'est pour
toute topologie compatible avec la dualité entre E et Er.S'il est quasi-complet pour
la topologie initiale, il l'est pour la topologie de Mackey.
3) Supposons E séparé (pour la topologie initiale). Soit A une partie de E, bornée
et fermée pour o(E, E'), donc aussi pour toute topologie compatible avec la dualité
entre E et E'. Comme A est précompacte pour o(E, E') (111, p. 3, Remarque 5 ) , il
revient au même de supposer que A est complète ou compacte pour o(E, Et).
Compte tenu de la remarque 2, on voit donc que :

PROPOSITION 3. - Supposons E séparé, et soit E' son dual. Toute partie de E qui est
précompacte pour la topologie initiale, et compacte pour o(E, E'), est compacte pour la
topologie initiale.
4) La topologie o(E, Et) (IV, p. 4, déf. 3) est plus fine que la topologie de Mackey.
Si B(E, E') est distincte de z(E, Et), elle n'est pas compatible avec la dualité entre E
et E'. L'espace E est tonnelé si et seulement si la topologie initiale est égale à B(E, E')
(III, p. 24).

PROPOSITION 4. - Soit E un espace localement convexe. La topologie de Mackey sur


E est identique à la topologie initiale dans chacun des cas suivants :
a ) E est tonnelé ;
b ) E est bornologique ;
c ) E est métrisable.
Remarquons d'abord que la topologie de Mackey de E est identique à la topologie
initiale si et seulement si toute partie convexe de E', compacte pour o(E1, E), est
équicontinue. C'est certainement le cas si E est tonnelé (III, p. 24, corollaire).
Supposons E bornologique, et soit V un voisinage convexe et équilibré de O dans E
pour la topologie z(E, El). Soit B une partie de E bornée pour la topologie initiale.
Comme B est bornée pour la topologie de Mackey, V absorbe B, et comme E est
bornologique, V est un voisinage de O pour la topologie initiale.
Dans le cas c), l'espace E est bornologique (III, p. 12, prop. 2).
EVT IV.6 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 41

3. Transposée d'une application linéaire continue

Dans ce numéro, on note El et E, deux espaces localement convexes, ayant res-


pectivement pour duals E; et Ei.
Soit u une application linéaire de El dans E,. Pour que u soit continue lorsqu'on
munit El et E, des topologies affaiblies, il faut et il suffit que f O u appartienne à E;
pour toute f E E; ; c'est le cas si u est continue. On appelle alors transposée de u, et
l'on note 'u, l'application linéaire f H f o u de E; dans E;.

PROPOSITION 5. - Soit u une application linéaire continue de El dans E,.


(i) Si El et E, sont séparés, pour que u soit injective, il faut et il suffit que l'image de
'u soit dense dans E; muni de la topologie faible o(E;, El).
(ii) Pour que 'u soit injective, il faut et il suffit que l'image de u soit dense dans E,.
Un sous-espace vectoriel de E, est dense pour la topologie initiale si et seulement
s'il l'est pour la topologie affaiblie (IV, p. 4, prop. 2). La prop. 5 résulte alors de II,
p. 51, cor. 2.

PROPOSITION 6. - Soit u une application linéaire de El dans E,, continue pour les
topologies afaiblies. Pour i = 1 , 2, soit Gi un ensemble de parties bornées de Ei. Pour
que 'u soit une application continue de ( E i ) G 2dans (E;)G1,il faut et il suffit que, pour
tout ensemble A E G , , il existe des ensembles A,, ..., A, dans 6 , et un nombre réel
h > O tels que h.u(A) soit contenu dans l'enveloppe fermée convexe équilibrée de
A , u ... u A , '.
C'est une conséquence immédiate de la prop. 2 de III, p. 15.

COROLLAIRE. - Soit u une application linéaire continue de El dans E,. Alors 'u est

continue lorsqu'on munit les duals E! des topologies suivantes :


a) les topologies faibles o(E,!, Ei) ;
b) les topologies fortes B(Ei, Ei) ;
c) les topologies de Mackey z(Ef, Ei) ;
d ) les topologies de la convergence précompacte.
En outre, lorsque E, est séparé, 'u est continue lorsqu'on munit les duals Ef :
e) des topologies de la convergence compacte (resp. compacte convexe).
Le seul point qui demande une démonstration est le cas c), lorsque les topologies
de El et E, ne sont pas nécessairement séparées. Alors pour toute forme linéaire
f E Ei*, f o 'u est une forme linéaire sur EL ; donc il y a une application linéaire
v :E;* -, EF, continue pour les topologies o ( E l , E;) et o ( E Z , Eh) et telle que
dB, 0 u = v 0 d B l ,où dB, est l'application canonique de Ei dans Ei* ( i = 1 , 2). Par
suite, si A est une partie de El telle que dBl(A)soit convexè, équilibrée et compacte
pour o(E;*, E;), dB,(u(A))= v(dBl(A))est convexe, équilibrée et compacte pour
o ( E 2 , E;), les topologies o(E;*, E l ) et o ( E F , ES) étant séparées.

' Autrement dit, u ( 6 , ) est contenu dans la plus petite bornologie adaptée contenant 6,
(III, p. 3).
NO 3 DUALITÉ EVT IV.7

PROPOSITION 7. - Soit u :El -, El une application linéaire. On suppose que u est


continue pour les topologies affaiblies de El et E,.
(i) L'application u est continue si l'on munit El et E, de leurs topologies de Mackey.
(ii) Si El est bornologique ou tonnelé, u est continue pour les topologies initiales de
El et E,.
(iii) Pour que u soit continue pour les topologies initiales de El et E,, il faut et il
suf$t que l'image par 'u de toute partie équicontinue de Eh soit équicontinue dans E;.
L'hypothèse entraîne que 'u est continue pour les topologies faibles o(E;, E,)
et o(E;, E,) (II, p. 50, corollaire); donc l'image par ' u d'une partie convexe, équi-
librée et compacte pour o(Eh, E,) est convexe, équilibrée et compacte pour o(E;, El),
les topologies o(E;, E,) et o(E;, El) étant séparées. L'assertion (i) résulte alors de
TG, X, p. 5, prop. 3, b). L'assertion (ii) est conséquence de (i) :en effet, si El est bor-
nologique ou tonnelé, sa topologie initiale est celle de Mackey, et la topologie de
Mackey de E, est de toute façon plus fine que la topologie initiale de E,. Enfin, la
topologie initiale de Ei est celle de la convergence uniforme dans les parties équicon-
tinues de EI (III, p. 19, cor. 1 de la prop. 7 ,d'où (iii).

COROLLAIRE. - Supposons que El soit un espace normé. Soit u une application linéaire

de El dans E,. Lespropriétés suivantes sont équivalentes :


a) u est continue ;
b) u est continue pour les topologies a#àiblies ;
c) l'imagepar u de la boule unité dans El est bornée dans E, ;
d ) pour toute suite (x,,) de points de El tendaxlt vers O pour la topologie initiale, la
suite (u(x,)) est bornéepour la topologie affaib@ de E,.
Comme El est bornologique, l'équivalence de a) et b) résulte de la prop. 7. Celle
de a) et c) est immédiate. L'équivalence de a) et d ) résulte de la prop. 1 de IV, p. 1
et de la prop. 1 de III, p. 11.
8. - (i) Soit .E un espace normé, de dual E'. Pour tout x
PROPOSITION E E, on a

(ii) Soient El et E, deux espaces normés et u une application linéaire continue de El


dans E,. On a
(4) IltuIl = llull .
Soit x E E. Pour tout x' E E' tel que Ilx'll d 1, on a
x'>I d Ilxll. Ilx'll d llxll .
D'après le th. de Hahn-Banach (II, p. 24, cor. 2), il existe un élément x' de E' tel
que Jlx'll d 1 et ( x , x ' ) = Ilxll. Ceci prouve (i).
Prouvons (ii). D'après la formule (3) et la définition de la transposée, on a
EVT IV.8 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 5 1

Remarques. - 1 ) La formule (3) est le cas particulier de (4) correspondant a l'applica-


tion linéaire h ++ hx de K dans E.
2) Posons B(x, y') = ( u(x), y ' ) = ( x, 'u( y') ) pour x E E l , y' E E;. La démons-
tration précédente montre que B est une forme bilinéaire continue sur E, x E;, de
norme (TG, X, p. 23) égale a Il ull.

COROLLAIRE.- Soit E un espace normé de type dénombrable. Il existe une partie

dénombrable D de E' - { O } telle que l'on ait

pour tout x E E.
Soit B' la boule unité du dual E' de E, munie de la topologie faible o(E', E). C'est
un espace compact métrisable (III, p. 19, cor. 2) ; il existe donc une partie dénom-
brable dense D' de Br. Posons D = D' n (E' - { O ) ) . Soit x E E ; l'application
x' H ( x , x ' ) de B' dans K est continue, d'où

La formule (5) résulte alors de (3).

4. Dual d'un espace quotient et d'un sous-espace

Dans tout ce numéro, on note E un espace localement convexe, M un sous-espace


vectoriel de E, et Mo l'orthogonal de M dans le dual Et de E. On note p l'application
canonique de E sur E/M ; alors 'p est injective, d'image Mo, donc définit un isomor-
phisme d'espaces vectoriels (non topologiques)

De même, soit i l'injection canonique de M dans E. Alors ' i est surjective (II, p. 26,
prop. 2) ; son noyau est égal à Mo, d'où un isomorphisme d'espaces vectoriels (non
topologiques)
t :E'/MO-+ M' .

PROPOSITION 9. - (i) Pour qu'une partie A de (E/M)' soit équicontinue, il faut et il


suf$t que x(A) soit unepartie équicontinue de E'.
(ii) Soient 6 un ensemble de parties bornées de E, et 6 , l'ensemble des images dans
E/M des parties A E 6.Alors x est un isomorphisme de (E/M)&, sur Mo muni de la
topologie induite par celle de EL.
(iii) Supposons E normé. Alors x est une isométrie de l'espace normé (E/M)' sur
le sous-espace normé Mo de E'.
Soient A une partie de (E/M)' et B = ' p ( A ) c Er. Posons
NO 4 DUALITÉ EVT IV.9

pour tout 5 E E/M. Pour que A soit équicontinue, il faut et il suffit que l'application
q de E/M dans k+soit une semi-norme continue. Ceci signifie que q o p est une semi-
norme continue sur E (II, p. 29, prop. 5, (ii)). Comme on a

pour tout x E E, ceci signifie encore que B est équicontinu dans E', d'où (i).
Soient A E 6 et f une forme linéaire continue sur E/M. Pour tout h E R + , on a
Itp(
1f 1 d h surp(A) si et seulement si l'on a f )l d h sur A ;d'où (ii).
Prouvons enfin (iii). Soit y' dans (E/M)'. Pour qu'un élément de E/M soit de norme
< 1, il faut et il suffit qu'il soit l'image par p d'un élément de norme < 1 dans E.
On a donc

et 'p induit une isométrie de (E/M)' sur Mo.

PROPOSITION 10. - (i) Pour qu'une partie A de M' soit équicontinue, if faut et if
sufjît qu'elle soit l'image par 'i d'une partie équicontinue de E'.
(ii) Supposons M fermé dans E. Soit G un recouvrement de E formé de parties
bornées et soit 6, l'ensemble des parties de M de la forme M n A pour A dans 6 .
L'application linéaire bijective t de E&/MOsur MG, est continue. C'est un homéo-
morphisme si 6 est jîltrant pour la relation c et se compose d'ensembles convexes
fermés et compacts pour o(E, Et).
(iii) Supposons E normé. Alors t est une isométrie de E'/MOsur M'.
L'image par 'i d'une partie équicontinue de E' est une partie équicontinue de M'
(IV, p. 47, prop. 7). Réciproquement, soit A une partie équicontinue de Mt. La
topologie de M est définie par l'ensemble des restrictions à M des semi-normes
continues sur E. Il existe donc une semi-norme continuep sur E telle que 1f (x)l d p(x)
pour f E A et x E M. Soit B l'ensemble des formes linéaires g sur E, telles que lgl < p
et dont la restriction à M appartient à A. L'ensemble B est équicontinu dans E' ;
d'après le th. de Hahn-Banach (11, p. 24, cor. l), on a 'i(B) = A, d'où (i).
Prouvons (ii). D'après la prop. 6 de IV, p. 6, l'application linéaire 'i de EL dans
M&, est continue, et définit donc par passage au quotient une application linéaire
continue t de E&/MOsur MG,. Soit Y la topologie sur M' obtenue en transportant
celle de E&/MOpar t ;elle est plus fine que la 6,-topologie.
Supposons maintenant que 6 soit filtrant pour c et se compose d'ensembles
convexes, équilibrés, fermés et compacts pour o(E, Et). Pour montrer quez est un
homéomorphisme, c'est-à-dire que Y est moins fine que la 6,-topologie sur M', il
suffit de prouver que Y est compatible avec la dualité entre M' et M et que tout
ensemble équicontinu dans M (considéré comme dual de M' muni de Y ) est contenu
dans l'homothétique d'un ensemble appartenant à G,.'Comme 9-est plus fine que la
EVT IV. I O LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 61

6,-topologie et que 6, est un recouvrement de M, la forme linéaire y' H ( y , y ' )


sur M' est continue pour 5 quel que soit y E M. Soit f une forme linéaire sur Mt,
continue pour 5;alors f o 'i est une forme linéaire continue sur E&. La 6-topologie
sur E' est moins fine que la topologie de Mackey z(E', E) ; en effet, l'application
dB :E + E'* est continue pour les topologies o(E, E') et o(Ef*, E'), et comme cette
dernière est séparée, l'image par dB d'un ensemble compact pour o(E, E') est com-
pacte pour o(Ef*, E'). D'après le lemme 1 de IV, p. 2, il existe xo E E tel que
f (f i ( x l ) )= ( X, , X I ) pour tout x' E E'. En particulier, on a ( x, , x' ) = O pour tout
x' E Mo, et comme M est fermé dans E, on a donc x o E M ( I I , p. 48, cor. 2), et finale-
ment f ( y ' ) = ( x , , y ' ) pour tout y' E M', ce qui prouve que Y est compatible avec
la dualité entre M et M'.
Soit maintenant A une partie de M équicontinue pour la topologie Y sur M'.
Par définition de Y, et en vertu de l'hypothèse que 6 est filtrant, cela signifie qu'il
existe un ensemble B G 6 contenant O et tel que la borne s périeure h des nombres
P
I(Y, X I ) [ ,pour y E A et x' E Bo, soit finie (III, p. 19, prop. 7). Comme B est fermé
dans E, le th. des bipolaires (II, p. 48, th. 1) montre que l'on a A c h(B n M),
ce qui achève de prouver (ii).
Prouvons (iii). Soit y' E M'. 11 s'agit d'établir la formule

D'après la prop. 8, (ii) de IV, p. 7, on a Il'ill = II i 1 1 , d'où Ilri 11 < 1 , et donc


(7) IIY' I I G inf
'i(x') =y'
Ilx'll.

D'après le th. de Hahn-Banach (II, p. 25, cor. 3), il existe une forme linéaire x&sur E,
prolongeant y' et de même norme, d'où l'inégalité opposée a (7) puisque 'i(x;) = y'.

Remarque. - On sait (II, p. 51, prop. 7, (ii)) que 1 est un isomorphisme d'espaces
vectoriels topologiques de E:/Mo sur Mi (duals faibles). En ce qui concerne la topologie
de la convergence convexe compacte, la prop. 10 montre que i est un isomorphisme de
EÉ,/Mo sur ML, lorsque E est séparé et M fermé dans E. Pour les topologies fortes,
1 est une application continue de ELIM" sur Mi ; c'est un isomorphisme si E est un
espace de Banach * ou si E est semi-réflexif et M fermé dans E (IV, p. 15) *, mais il
n'en est pas toujours ainsi si E est un espace de Fréchet (IV, p. 58, exerc. 5, c)).

PROPOSITION 11. - (i) La topologie afSaibEie sur E/M est quotient de celle de E ; la
topologie affaiblie sur M est induite par celle de E.
(ii) La topologie de Mackey sur E/M est quotient de celle de E ; la topologie de
Mackey de M estplusfine que la topologie induite par z(E, E').
L'assertion (i) résulte de la prop. 7 de II, p. 5 1.
L'injection canonique i :M+ E est continue pour les topologies affaiblies, donc
pour les topologies de Mackey z(M, M') et z(E, Et) (IV, p. 7, prop. 7). De même,
la projection canonique p : E -t E/M est continue pour les topologies de Mackey.
On voit aussitôt que la topologie quotient sur E/M de z(E, E') est compatible avec la
dualité entre E/M et (E/M)', donc est moins fine que la topologie de Mackey de E/M
d'après le th. de Mackey (IV, p. 2, th. 1). Ceci prouve (ii).
EVT IV. 11

5. Dual d'une somme directe, d'un produit

Pour tout i E 1, soit (E,, Fi) un couple d'espaces vectoriels mis en dualité par une
forme bilinéaire Bi. On pose E = n
Ei et F = @ Fi, et l'on identifie chaque Fi à un
isl iel
sous-espace de F. On met E et F en dualité au moyen de la forme bilinéaire

(la famille (Bi(xi,y,)),, est à support fini).


On rappelle (II, p. 53, prop. 8) que la topologie faible o(E, F) est produit des
topologies faibles o(Ei, Fi).

Lemme 3 . - (i) Pour tout i E 1, soit 6, un ensemble de parties de Fi, bornées pour
o(Fi, E,) ;posons 6 = U 6 , . Alors la G-topologie sur E est produit des 6,-topologies
id
sur les E,.
(ii) Pour tout i E 1, soit une bornologie adaptée sur l'espace Ei muni de la topologie
faible o(Ei, Fi), non réduite à (0). Soit 3 l'ensemble des parties A de E = fl Ei
id
telles que pri(A) E Sipour tout i E 1. Alors la 3-topologie sur F est somme directe des
3i-topologies sur les Fi.
Soit Y le produit des Gi-topologies. Un système fondamental de voisinages de O
pour Y est formé des ensembles de la forme A = A: x
isl
n
Ei, où J c 1 est fini
isl- J
et Ai E Gi pour tout i E J. On a A = (UA,)", donc Y est identique à la 6-topologie.
id
Ceci prouve (i).
Munissons F de la 3-topologie et chaque Fi de la 3,-topologie. Pour toute partie A
de E, on a Fi n A" = pr,(A)", donc l'injection de Fi dans F est continue. Soit q une
semi-norme sur F ; on suppose que la restriction qi de q à Fi est continue pour tout
i E 1. On peut donc trouver des parties non vides Ai E Sitelles que l'on ait

Posons A = n
iel
Ai, d'où A E 3. Pour y = (yi)isldans F, on a alors

ou la dernière égalité résulte de (8) puisque la famille (y,),, est à support fini et les Ai
sont non vides et peuvent être supposées équilibrées (TG, IV, p. 26, cor. 2). Cette
inégalité prouve que q est continue sur F, d'où (ii).

EZKOPQSITION 12. - La topologie P(F, E) est somme directe des topologies B(F,, E,).
La topologie S(E, F ) est produit des topologies P(Ei, Fi).
EVT IV. 12 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 9 1

Nous appliquerons le lemme 3 en prenant pour 6,l'ensemble de toutes les parties


de Fi bornées pour o(Fi, Ei) et pour 3, l'ensemble de toutes les parties de Ei bornées
pour o(Ei, Fi).
D'après le cor. 2 de III, p. 4, 3 est l'ensemble de toutes les parties de E bornées
pour la topologie produit des o(E,, Fi), identique à o(E, F). D'où l'assertion sur
MF, E).
Munissons F = @ Fi de la topologie Y somme directe des o(F,, E,). Le dual de F
id
se compose alors des formes linéaires y t+ B(x, y ) pour x parcourant E (II, p. 32,
prop. 6). D'après la prop. 1 de IV, p. 1, les topologies Y et o(F, E) ont les mêmes
ensembles bornés. Supposons d'abord les topologies o(F,, E,) séparées. D'après la
prop. 5 de III, p. 5, ces ensembles sont ceux contenus dans une partie de la forme
C Bi avec J c 1 fini et Bi borné dans Fi (pour o(Fi, Ei)) quel que soit i E J. Comme
isJ
- Bi est contenue dans l'enveloppe convexe de iU
ieJ d
nB,, où n = Card(J), on peut
appliquer le lemme 3, d'où l'assertion sur B(E, F) dans ce cas.
Dans le cas général, soit N i l'intersection des voisinages de O pour @Fi, E,), et soit
x
N = N i , de sorte que F/N est somme directe topologique des FilNi (II, p. 33,
itl
prop. 8) ; on en déduit que toute partie bornée de F pour Y est contenue dans un
ensemble de la forme N + Bi avec J c 1 fini et Bi borné dans Fi pour tout i E J
isJ
(III, p. 2, Remarque 3) ; comme le polaire de cet ensemble dans E est le même que
celui de xBi, on conclut comme ci-dessus.
isJ

PROPOSITION 13. - La topologie de Mackey z(F, E) est somme directe des topologies
de Mackey z(Fi, E,). La topologie z(E, F) est produit des topologies z(E,, Fi).
L'assertion sur z(F, E) résulte du lemme 3 (ii) et de la propriété suivante : pour
qu'une partie convexe, équilibrée, et fermée de F* = nid
FT soit compacte pour
o(F*, F), il faut et il suffit -que sa projection sur chaque FT soit compacte pour
o(FT, Fi).
Pour prouver l'assertion sur z(E, F), supposons d'abord les topologies o(F,, E,)
séparées ; il suffit (lemme 3 (i)) de prouver que toute partie A de F qui est convexe,
équilibrée et compacte pour o(F, E) est contenue dans un ensemble de la forme
C Ai où J c 1 est fini et où A, est convexe, équilibrée et compacte pour o(Fi, Ei).
i J
Or une telle partie A est bornée pour o(F, E). D'après la démonstration de la prop. 12,
x
il existe donc une partie finie J de 1 telle que A c F i , et il suffit de prendre pour Ai
isJ
la projection de A sur Fi.
Dans le cas général, en conservant les notations de la preuve de la prop. 12, on a
z(Ei, Fi) = z(Ei, Fi/Ni) et z(E, F) = z(E, FIN) (IV, p. 2), et comme F/N est
somme directe topologique des Fi/Ni, on est ramené au cas précédent.
C.Q.F.D.
Dans la fin de ce paragraphe, on suppose que (E,),, est une famille d'espaces
NO 5 DUALITÉ EVT IV. 13

localement convexes. On note S la somme directe topologique des Ei et P leur pro-


duit. On définit une application linéaire 9 :Sr -+ E f , dite canonique, par
is1

(10) O(x? = ( X ' I E ~ ) (x'


~ ~E~ S r )
(on a noté S' le dual de S, et E,! celui de Ei).

PROPOSITION 14. - (i) L'application 8 est un isomorphisme du dua1,fort (resp. faible)


de S = @ Ei sur le produit des duals forts (resp. faibles) des Ei.
iel
(ii) Pour qu'une partie A de S' soit équicontinue, il faut et il suf$t que la projection
de 9(A) sur E! soit équicontinuepour tout i E 1.
(iii) La topologie de Mackey T(S, S') est somme directe des topologies de Mackey
T ( E ~Ei).
,
(iv) La topologie B(S, S') est somme directe des topologies P(Ei, Ef).
Que 9 soit bijectif résulte aussitôt de la définition d'une somme directe topolo-
gique (11, p. 32, prop. 6). L'assertion (i) résulte alors de la prop. 12 de IV, p. II,
pour les topologies fortes et de la prop. 8 de II, p. 53, pour les topologies faibles.
De même (iii) résulte de la prop. 13 (IV, p. 12) et (iv) de la prop. 12 (IV, p. 11).
Prouvons (ii). Soit A une partie de S'. Posons

notons q, la restriction de q à E,, d'où

en notant Ai la projection de 9(A) sur El!. Pour que A soit équicontinue, il faut et il
suffit que q soit finie (c'est-à-dire chaque qi finie) et q continue. Vu la caractérisation
des semi-normes continues sur une somme directe topologique (11, p. 29, prop. 5),
il revient au même de supposer chaque qi continue, ou encore que chaque ensemble
Ai est équicontinu. C.Q.F.D.
Soit cp l'application linéaire, dite canonique, de @ Ef dans le dual P' de P
id
= n
id
Ei
définie par la formule
(x, cp(x')) = C (xi, x f >
isl

pour x = (xi) dans P et x' = (xi) dans 8 Ei.


ie1

PROPOSITION 15. - (i) L'application cp est un isomorphisme de la somme directe


topologique des duals forts des Ei sur le dual fort de P = Ei. fl
id
(ii) Pour qu'unepartie A de P' soit équicontinue, il faut et il suf$t qu'elle soit contenue
dans une somme $nie cp(Ai), où J c 1 est $ni et Ai est équicontinu dans Ef pour tom
isJ
i E J.
EVT IV. 14 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 92
(iii) La topologie de Mackey z(P, P') est produit des topologies z(Ei, E,!).
(iv) La topologie P(P, Pt) est produit des topologies P(Ei, EI).
11 est immédiat que cp est injective. Un système fondamental de voisinages de O
dans P est formé des ensembles de la forme V = Vi x
itJ
fl-
id
E,, où J c 1 est fini
J
et Vi un voisinage de O dans Ei pour idans J. Le polaire de V dans P' est égal à cp(VP).
ieJ
Ceci démontre à la fois la surjectivité de cp et l'assertion (ii).
Les assertions (i) et (iv) résultent alors de la prop. 12 (IV, p. 11) et (iii) de la prop. 13
(IV, p. 12).

COROLLAIRE. - Tout produit d'espaces tonnelés est tonnelé.

Un espace localement convexe E est tonnelé si et seulement si sa topologie initiale


est identique à P(E, E') (IV, p. 4, Remarque 3). 11 suffit alors d'appliquer la
prop. 15, (iv).

$ 2. BIDUAL,. ESPACES RÉFLEXTFS

1. Bidual

DÉFINITION1. - Soient E un espace localement convexe et Eb son duai fort. On


appelle bidual de E, et l'on note Eu, le dual de l'espace localement convexe Eb.
Pour tout x E E, notons X la forme linéaire x' t,(x, x') sur E' : elle est continue
pour la topologie faible o(E1, E), donc a fortiori pour la topologie forte sur E' ; on a
donc X E E" pour tout x E E. L'application c, :x H X de E dans E est une applica-
tion linéaire, dite canonique.

PROPOSITION 1. - Le noyau de c, :E -t Euest l'adhérence de O dans E. Si E est séparé,


c, est injective.
Par construction, le noyau de c, est l'intersection des noyaux des formes linéaires
continues sur E, c'est-à-dire l'adhérence de { O ] dans E (Il, p. 26, cor. 1).
Lorsque E est séparé, on identifie E à un sous-espace de Er' grâce à c,.
La topologie forte sur E" est la 6-topologie, où 6 est l'ensemble des parties forte-
ment bornées de Et. Comme toute partie équicontinue de E' est fortement bornée
(III, p. 22, prop. 9), la topologie initiale sur E est moins3ne que la topologie image
réciproque par c, de la topologie forte de E" ; elle peut être strictement moins fine
(IV, p. 52, exerc. 1). Toutefois :

PROPOSITION 2. - Supposons l'espace E bornologique ou tonnelé. La topologie


initiale sur E est image réciproque par c, de la topologie forte sur En.
En effet, toute partie de E' qui est fortement bornée est équicontinue (III, p. 22,
prop. 10 et III, p. 24).
NO 2 BIDUAL. ESPACES RÉFLEXIFS EVT IV.15

PROPO~ITION 3. - Soit E un espace localement convexe séparé. Pour que le dual fort
EL de E soit tonnelé, il faut et il suffit que toute partie de E bornée pour o(EU,Et)
soit contenue dans l'adhérence pour o(E", Et) d'une partie bornée de E .
En effet, les parties équicontinues de E" sont les parties contenues dans le bipolaire
(pour la dualité entre E et E') d'une partie bornée du sous-espace E de E". Il suffit
donc d'appliquer le th. des bipolaires (II, p. 49, cor. 3) et la définition d'un espace
tonnelé (III, p. 24).

Remarque. - Soient E un espace localement convexe séparé, Et son dual et Et'


son bidual. On a E c E" c El*, où Et* est le dual algébrique de E'. Si B est une partie
bornée de E, son adhérence B dans Er* muni de o(E1*, Et) est contenue dans E" :en
effet, le polaire U = Bo de B dans E'-est un voisinage de O dans EL, et l'on a
B c UO c E".

2. Espaces semi-réflexifs

DÉFINITION 2. - Soit E un espace localement convexe. On dit que E est semi-réflexif


si l'application canonique c, de E dans E est bijective.
Cela signifie que E est séparé, et que toute forme linéaire sur Et, continue pour la
topologie forte B(E', E), est de la forme x' H ( x, x' ) avec x E E, c'est-à-dire continue
pour la topologie faible o(E1,E).

THÉORÈME 1. - Un espace localement convexe séparé E est semi-réflexif si et seule-


ment si toute partie bornée de E est relativement compacte pour la topologie ajfuiblie
o(E, E'). Si E est semi-réjlex6 le dual ,fort Ek de E est tonnelé.
La deuxième assertion résulte de la prop. 3 (IV, p. 15), et de l'identité entre ensem-
bles bornés pour la topologie initiale et pour la topologie affaiblie de E (III, p. 28,
cor. 3).
Dire que E est semi-réflexif signifie que la topologie de Eb est compatible avec la
dualité entre E et E', autrement dit, par le th. de Mackey (TV, p. 2, th. 1) que la
topologie de Eb est moins fine que T(E', E) (et en fait lui est identique) ; par définition
(IV, p. 2), cela signifie que toute partie convexe fermée et bornée de E est compacte
pour o(E, E'), et cela équivaut à dire que toute partie bornée de E est relativement
compacte pour o(E, Et), puisque l'enveloppe convexe fermée d'une partie bornée de E
est bornée (III, p. 3, prop. 1).

COROLLAIRE. - Soit E un espace localement convexe semi-réflexiJ Tout sous-espace

vectoriel fermé M de E est semi-réjlexif; de plus, la topologie forte sur E'/MO(consi-


déré comme dual de M) est quotient de la topologie forte de Et.
Soit B une partie bornée de M. Comme B est bornée dans E, et que la topologie
affaiblie a(M, M') est induite par o(E, E') sur M (IV, p. 10, prop. 11). l'adhérence
de B dans M muni de o(M, Mt) est compacte. Donc M est semi-réflexif d'après le
th. 1. La dernière assertion du corollaire résulte de la prop. 10 de IV, p. 9, appliquée
a l'ensemble 6 de toutes les parties convexes, fermées et bornées de E.
EVT IV.16 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 42
Remarques. - 1) Supposons E semi-réflexif. Toute partie de E qui est convexe,
bornée et fermée pour la topologie initiale est compacte pour la topologie o(E, E')
(IV, p. 1, prop. 1). * Par contre, la sphère unité (d'équation llxll = 1) d'un espace
hilbertien E de dimension infinie est bornée et fermée pour la topologie initiale, mais
elle n'est pas fermée pour la topologie affaiblie, bien que E soit semi-réflexif. ,
2) D'après la remarque 3 de TV, p. 5, on peut reformuler comme suit le th. 1 :
l'espace séparé E est semi-réjîexif si et seulement s'il est quasi-complet pour sa topo-
logie affaiblie.S'il est semi-réflexif, il est donc quasi-complet pour sa topologie initiale
(IV, p. 5, Remarque 2).
3 ) Sous les hypothèses du corollaire ci-dessus, l'espace E/M n'est pas nécessaire-
ment semi-réflexif (IV, p. 64, exerc. 10).

3. Espaces réflexifs
DÉFINITION3. - On dit qu'un espace localement convexe E est réflexif si l'applica-
tion canonique c, de E dans E est un isomorphisme d'espaces vectoriels topologiques de
E sur le dual fort de Eb.
En particulier, un espace réflexif est semi-réflexif, donc séparé.

PROPOSITION 4. - Le dual fort d'un espace réflexif est réflexif.


Cela résulte aussitôt de la déf. 3.

THÉORÈME 2. - Pour qu'un espace localement convexe séparé E soit réflexif, il faut
et il suffit qu'il soit tonnelé et que toute partie bornée de E soit relativement compacte
pour la topologie affaiblie o(E, E').
D'après le th. 1 (IV, p. 15), il revient au même de dire que E est réflexifsi et seule-
ment s'il est semi-réflexif et tonnelé.
Si E est réflexif, Ei est réflexif (prop. 4) et par suite E est tonnelé (IV, p. 15, th. 1).
Réciproquement, si E est semi-réflexif et tonnelé, c, est une bijection et est bicontinue
en veitu de IV, p. 14, prop. 2, donc E est réflexif.

Remarques. - * 1) Soit E un espace hilbertien réel de dimension infinie. Notons F


l'espace E muni de la topologie affaiblie. Les espaces E et F ont même dual E', et E est un
espace de Banach réflexif (V, p. 16). Par suite, F est semi-réflexif: Cependant sur E ,
la topologie forte et la topologie affaiblie sont distinctes, donc F n'est pas réJexif. *
2) Soient E un espace réflexif et M un sous-espace vectoriel fermé de E. 11 se peut que
ni M, ni E/M, ne soient des espaces réflexifs (IV, p. 64, exerc. 10). * Pour le cas des
espaces normés, voir la prop. 7 de IV, p. 17. *

4. Cas des espaces normés

Soit E un espace normé. Sur le dual E' de E, la topologie forte est définie par la
norme
NO 4 BIDUAL. ESPACES RÉFLEXIFS EVT IV.17

et le dual fort de E est un espace de Banach ( I I I , p. 24, cor. 2). Le bidual E" de E est
donc aussi un espace de Banach, pour la norme définie par
Ilxl'll = sup I(x', x" )l
, x'EE', II X' II < 1

D'après la prop. 8, (i) de IV, p. 7 , l'application linéaire canonique cE: E 4 E est


une isométrie. Nous identijîerons désormais E à un sous-espace normé de son bidual Eu.

PROPOSITION 5. - Soient E un espace normé, E' son dual et Eu son bi+al. La boule
unité (fermée) dans E est l'adhérence pour la topologie faible o ( E , E') de la boule
unité B dans E.
D'après la formules (1) et (2), la boule unité dans E est le bipolaire BO0 de B. La
prop. 5 résulte alors du th. des bipolaires (Il, p. 49, cor. 3).
Remarque. - Un espace de Banach E est fermé dans son bidual E" pour la topologie
forte, mais dense pour la topologie faible (prop. 5).

Pour qu'un espace normé soit réflexif, il faut et il suffit qu'il soit semi-réfiexif;
en effet, la topologie initiale de E est toujours induite par la topologie forte de E".
Le th. 1 (IV, p. 15) entraîne donc le résultat suivant :

PROPOSITION 6. -Pour qu'un espace normé E soit réflexif, il faut et il suffit que
la boule unité dans E soit compacte pour la topologie affaiblie o(E, E').
On notera qu'un espace normé réflexif est complet, donc un espace de Banach,
et que son dual est un espace de Banach réflexif d'après la prop. 4 de IV, p. 16.

PROPOSITION 7. - Soient E un espace de Banach réflexif et M un sous-espace vec-


toriel fermé de E. Alors M et E/M sont des espaces de Banach réflexifs.
Soient Et le dual de E et Mo l'orthogonal de M dans E'. On peut identifier comme
espace normé E'/MO au dual M' de M (IV, p. 9, prop. 10). Comme M est semi-
réflexif (IV, p. 15, corollaire), il est réflexif, donc aussi E'/MO; de même Mo est
réflexif, ainsi que son dual E/MoO= E/M.
Exemples. - 1 ) On note Pm(N) l'espace de Banach des suites bornées x = (x,),,,
de scalaires, avec la norme

Soit corn) le sous-espace vectoriel fermé de Pw(N) formé des suites tendant vers O.
Enfin, soit el(N) l'espace vectoriel des suites sommables, muni de la norme
(4) IIxII1 = C
nsN
1xI. .

On peut montrer (IV, p. 47, exerc. 1 ) que le dual de co(N) s'identifie à f 1 ( N )de sorte
qu'on ait
EVT IV. 18 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES $2

pour x E c,(N) et x' E tl(N).De même, le dual de Y1(N)s'identifie à Pm(N)de sorte que
l'on ait la relation (5) pour x E Y1(N)et x' E Pm(N).Donc Pm@) est le bidual de c,(N),
et ce dernier n'est pas réflexif.
* 2) Tout espace hilbertien est un espace de Banach réflexif (V, p. 16). ,
* 3) Soient X un espace topologique séparé et p une mesure complexe sur X. Pour
tout nombre réel p > 1, l'espace de Banach LP(X,p) est réflexif, et son dual s'iden-
tifie à Lq(X, p) avec p- ' + q- ' = 1 (INT, V, 2e édit., Cj 5, no 8 et IX, Cj 1, no 10). ,

5. Espaces de Montel

DEFINITION 4. - On appelle espace de Montel un espace localement convexe, tonnelé


et séparé dans lequel toute partie bornée est relatiyement compacte.

Exemples. - 1) Tout espace séparé de dimension finie est un espace de Montel. Un


espace normé qui est un espace de Montel est localement compact, donc de dimension
finie (1, p. 15, th. 3).
2) Reprenons les hypothèses et notations de la prop. 7 de III, p. 6. L'espace E est
tonnelé comme limite inductive d'espaces de Banach (III, p. 25) ; de plus, toute partie
bornée de E est relativement compacte (III, p. 6, prop. 7). Autrement dit, E est un
espace de Montel.
En particulier, les espaces de Gevrey (III, p. 10) sont des espaces de Montel. * Il en
est de même de l'espace X ( K ) des germes de fonctions analytiques au voisinage d'une
partie compacte K de Cn(III, p. 10). *
3) Toute limite inductive stricte E d'une suite (En) d'espaces de Montel (II, p. 36)
,
telle que En soit fermé dans E, + pour tout n, est un espace de Montel ; en effet, E est
séparé (II, p. 35, prop. 9, (i)), tonnelé (III, p. 25, cor. 3) et toute partie bornée de E est
contenue dans un E, (III, p. 5, prop. 6) donc relativement compacte dans En, et par
suite aussi dans E.
* 4) Soit U un ouvert de Rnet soit Vm(U)l'espace de Fréchet des fonctions indéfini-
ment dérivables sur U (III, p. 9). Démontrons que c'est un espace de Montel. Comme
Vw(U) est un espace de Fréchet, il est tonnelé (III, p. 25, corollaire). Soit B une par-
tie bornée de Ym(U), et soit K une partie compacte de U. Pour tout a E N", soit
H,,, l'ensemble des restrictions à K des fonctions aaf, où f parcourt B. Soit a E Nn ;
pour tout p E N" tel que = la1 + 1, l'ensemble HP,, est borné dans W(K) puisque B
est borné dans V "(U) ; d'après VAR, R., no 2.2.3, l'ensemble H,,, est équicontinu,
donc (TG, X, p. 17) relativement compact dans Y(K). Or la topologie de V "(U) est
la moins fine des topologies rendant continues les applications f H a" f lK de Vm(U)
dans W(K), donc B est relativement compacte dans Vm(U) (TG, 1, p. 26, prop. 3 et
p. 64, corollaire).
De même, I'espace YF(U) des fonctions indéfiniment dérivables à support compact
dans U (III, p. 9) est un espace de Montel. En effet, Y?(U) est limite inductive stricte
d'une suite d'espaces de Fréchet Vg,(U) (III, p. 9), et il suffit de voir que chacun des
espaces W$(U) est un espace de Montel (Exemple 3). Mais une partie bornée et fermée
de V$(U) est bornée et fermée dans Vm(U), donc compacte dans Y "(U), et par suite
dans Yz(U). ,
PROPOSITJON 8. - Soit E un espace de Montel et soit 5 un filtre sur E, qui converge
vers un point x, de E pour la topologie aflaiblie. Si 5 est à base dénombrable, ou contient
un ensemble borné, alors 5 converge aussi vers x, pour la topologie initiale.
Supposons d'abord qu'il existe dans 5 un ensemble borné B. L'adhérence B de B
pour la topologie initiale de E est bornée ;de plus, B est compacte car E est un espace
de Montel. La topologie induite sur B par o(E,E') est séparée et moins fine que la
NO 5 BIDUAL.ESPACES RÉFLEXIFS EVT IV. 19

topologie induite par la topologie initiale; elles coïncident donc (TG, 1, p. 63).
La proposition est démontrée dans ce cas.
Supposons maintenant que 3 soit à base dénombrable. Il suffit (TG, 1, p. 43,
,
prop. 11) de considérer le cas d'une suite (x,,),,, tendant vers x, pour o(E, E'). Soit B
l'ensemble des xnpour n >, O. Il est borné pour o(E, E'), donc aussi pour la topologie
initiale (III, p. 28, cor. 3). On est donc ramené au premier cas de la démonstration.
Tout espace de Montel est réflexif : cela résulte de la déf. 4 et du th. 2 de IV, p. 16.
En outre :

PROPOSITION 9. - Le dual fort d'un espace de Montel est un espace de Montel.


Soient E un espace de Montel et EL son dual fort. Comme E est réflexif, EL est
tonnelé (IV, p. 15, th. 1). Comme toute partie bornée de E est relativement compacte,
la topologie forte sur E' coïncide avec la topologie de la convergence compacte.
Soit B une partie bornée de EL ;elle est bornée pour la topologie faible o(E', E), donc
équicontinue puisque E est tonnelé. Le th. d'Ascoli (TG, X, p. 17, corollaire, et p. 18,
cor. 1) entraîne alors que l'adhérence de B pour o(E1, E) est compacte pour la topo-
logie de la convergence compacte, donc B est relativement compact dans EL.

PROPOSITION 10. - Tout espace de Montel métrisable est de type dénombrable.


Soit E un espace de Montel métrisable. On sait (II, p. 5) que E s'identifie a un
sous-espace d'un produit F = n
Fnd'une suite d'espaces normés, et I'on peut même
neN
supposer que I'on a pr,(E) = Fnpour tout n E N. Si chacun des espaces métrisables F,
est de type dénombrable, il en est de même de F (TG, IX, p. 19, corollaire), donc de E.
Raisonnons par l'absurde, en supposant par exemple que F, ne soit pas de type
dénombrable. Notons Bo la boule unité (fermée) dans F, ; c'est un espace métrique
qui n'est pas de type dénombrable. Nous utiliserons le lemme suivant :
Lemme 1. - Supposons que l'espace métrique X ne soit pas de type dénombrable. Il
existe alors un nombre réel E > O et une partie non dénombrable A de X tels que l'on ait
d(x, y) 2 E pour X , y distincts dans A.
Pour tout entier n 2 1, soit 5, l'ensemble (ordonné par inclusion) des parties D de
1
X tels que l'on ait d(x, y) 2 - pour x, y distincts dans D. L'ensemble 3, est de carac-
n
tère fini, donc possède un élément maximal Dn(E, III, p. 35). Pour tout y E X, il existe
1
alors un point x de D, tel que d(x, y) < - , vu le caractère maximal de D,.
n
Posons D = U D, ; l'ensemble D est donc dense dans X, et comme X n'est pas de
n
type dénombrable, D n'est pas dénombrable, et l'un des Dn n'est pas dénombrable.
C.Q.F.D.
D'après le lemme 1 appliqué à Bo, il existe une partie non dénombrable A, de Fo
et un nombre E > O tels que l'on ait llxll < 1 et Ilx - y11 2 E pour x, y distincts dans
A,. On a pr,(E) = F,, et il existe donc une partie A de E telle que pro induise une
bijection de A sur A,.
EVT IV.20 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 93
Lemme 2. - II existe une suite (x,,,)),, bornée dans E, et formée d'éléments de A
deux à deux distincts.
Nous allons construire par récurrence une suite (x,),,, de points de A, et une
suite décroissante (C,,),,,, de parties de A satisfaisant aux conditions suivantes :
a) Aucun des ensembles C , n'est dénombrable.
b) Pour tout m 2 0, l'ensemble pr,(C,,,) est borné dans F, pour O d k d m.
c) On a x,, E C , - Cl,+, pour tout m 2 0.
On pose Co = A. Supposons définis les ensembles Cmpour O < m < n, satisfai-
,
sant à a) et b) pour O d m < n, et les points x,, de Cm - C,,, pour O < m < n.
Pour tout entier r 2 1, soit C,, l'ensemble des x E C, tels que

Comme C, n'est pas dénombrable, il existe un entier r 2 1 tel que C , , ne soit pas
dénombrable. Choisissons alors un point x, de C , , et posons C,+ = C,,,, -
{x,,}.
, , ,
On a évidemment C,+ c C, et x, E C, - Cn+ , l'ensemble C, + n'est pas dénom-
brable, et pr,(C,+ ,) est borné dans F, pour O < k < n +
1.
On a xmE Cm,d'où x, E C, dès que m 2 n. La projection de la suite (x,),, ,
sur F,
est donc bornée pour tout n 2 O ; autrement dit, la suite (x,),,, est bornée dans E,
et ceci établit le lemme 2. C.Q.F.D.
Avec les notations du lemme 2, la suite bornée (x,,)m,o admet une valeur d'adhé-
rence y dans E. La suite (pr,(~,~)),,,,admet donc la valeur d'adhérence pr,(y) dans
F,, mais ceci contredit la construction de A,.

COROLLAIRE. - Soit E un espace de Montel métrisable. Dans le dual fort de E, il

existe un ensemble dénombrable dense.


Sur le dual E' de E, la topologie forte est identique à celle de la convergence com-
pacte, puisque E est un espace de Montel. Il suffit donc d'appliquer le cor. 1 de la
prop. 6 de III, p. 19.

2 On peut montrer que le dual fort d'un espace de Montel métrisable E n'est pas métri-
sable si E est de dimension infinie (IV, p. 58, ererc. 1).

3. DUAL D'UN ESPACE DE FRÉCHET

1. Espaces semi-tonnelés

PROPOSITION 1. - Soit E un espace localement convexe. Les conditions suivantes


sont équivalentes :
(i) Soit U une partie de E, qui absorbe toute partie bornée de E, et qui est intersection
d'une suite de voisinages convexes, équilibrés et fermés de O dans E. Alors U est un
voisinage de O dans E.
NO 2 DUAL D'UN ESPACE DE FRÉCHET EVT IV.21

(ii) Pour tout espace localement convexe F, toute partie bornée de Zb(E ; F), qui est
réunion d'une famille dénombrable de parties équicontinues, est équicontinue.
(iii) Dans le dual fort EL de E, toute partie bornée qui est réunion d'une famille
dénombrable de parties équicontinues, est équicontinue.
Il est clair que (iii) est un cas particulier de (ii).
(i) = (ii) :soit H une partie bornée de Zb(E ; F), et soit (HJ une suite de parties
équicontinues de Zb(E ; F) telle que H = U H,. Soit V un voisinage convexe, équi-
n
libré et fermé de O dans F. Pour tout n, l'ensemble Wn = f I u- '(V) est un voisinage
utH,

convexe, équilibré et fermé de O dans E puisque Hl, est équicontinue. L'ensemble


W = fl u- '(V) absorbe toute partie bornée de E, puisque H est borné dans Zb(E ; F)
usH
( I I I , p. 22), et l'on a W = fl W,. Si E satisfait à (i), l'ensemble W est un voisinage
n
de O dans E, donc H est équicontinu.
(iii) + (i) : soit (Un) une suite de voisinages convexes, équilibrés et fermés de O
dans E. On suppose que l'ensemble U = fl n
U, absorbe toute partie bornée de E,
donc que son polaire UOest borné dans Eb. Alors l'ensemble B = U Un est contenu
n
dans UO,donc est borné dans EL. Si E satisfait à (iii), l'ensemble B est équicontinu
dans E' ;par suite, le polaire Bo = n (Un)" = n U,, = U de B dans E est un voisinage
n n
de O dans E.

DÉFINITION 1. - On dit qu'un espace localement convexe E est semi-tonnelé s'il


satisfait aux conditions équivalentes de la prop. 1.
Tout espace tonnelé est semi-tonnelé. 11 en est de même de tout espace bornolo-
gique (III, p. 22, prop. 10).

2. Dual d'un espace localement convexe métrisable

N - Soient E un espace localement convexe métrisable et F son dual


~ O P O S I T ~ O 2.
fort. L'espace F est complet, semi-tonnelé et satisfait a la condition suivante :
(DB) II existe une suite (A,),,, de parties bornées de F telle que toute partie bornée
de F soit contenue dans l'une des A,.
L'espace E est bornologique (III, p. 12, prop. 2), donc son dual fort est complet
(III, p. 24, cor. 1).
Soit (V,),, une suite décroissante de voisinages de O dans E, telle que tout voisinage
de O dans E contienne l'un des V,,. Soit A,, le polaire de V,, dans F. Comme E est bor-
nologique, toute partie bornée de F est équicontinue (111, p. 22, prop. IO), donc
contenue dans l'un des A,. Autrement dit, l'espace F satisfait à la condition (DB).
Montrons que F est semi-tonnelé. Soit (Un),,, une suite de voisinages convexes,
équilibrés et fermés de'O dans F. On suppose que l'ensemble U = n U,, absorbe
n

toute partie bornée de F. Il s'agit de démontrer que U est un voisinage de O dans F.


Nous allons construire, par récurrence sur l'entier n 3 0, des nombres réels A, > O
EVT IV.22 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 93
et des voisinages convexes et équilibrés W,, de O dans F, fermés pour o(F, E), et satis-
faisant aux relations
(1) h , ~ ,c )U r i ( n w i )
O<i<n

U hiAi c W,, c U,, .


Obi<n

Supposons construits les nombres hi et les ensembles Wi pour O < i < n. Par
hypothèse, l'ensemble U absorbe les parties bornées de F ; de plus, pour O d i < n,
Wi est un voisinage de O dans F, donc absorbe les parties bornées de F. On peut
donc trouver un nombre h, > O satisfaisant a (1). Notons C l'enveloppe fermée
convexe équilibrée, pour o(F, E), de U hiAi; l'ensemble C est équicontinu, donc
O<i<n
compact pour o(F, E) (III, p. 17, cor. 2). Comme Unest un voisinage de O dans F,
il existe une partie bornée B de E telle que Bo c +Un.Posons W, = C + Bo. Comme
Bo est un voisinage de O dans F, on voit que W,, est un voisinage convexe et équilibré
de O dans F. De plus, C est compact et Bo fermé pour o(F, E) ; d'après le cor. 1 de TG,
III, p. 28, W, est fermé pour o(F, E). Enfin, on a C c *U c *Un et Bo c +Un,donc
W, c Un puisque Un est convexe. On a donc établi (2).
Posons W = fi W,, d'où W c U. D'après (1) et (2), on a hiAi c Wj quels que
n
soient i et j dans N, d'où hiAi c W pour tout i E N. En particulier, W est absorbant,
donc c'est un tonneau pour o(F, E). D'après la remarque 3 de IV, p. 4, W est un
voisinage de O dans F. A fortiori, U est un voisinage de O dans F, et F est semi-tonnelé.
Le corollaire suivant étend le th. de Banach-Steinhaus au dual d'un espace de
Fréchet (cJ III, p. 26, cor. 2).

COROLLAIRE. - Soit G un espace localement convexe séparé, et soit (un) une suite

d'applications linéaires de F dans G , convergeant simplement vers une application u de F


dans G. Alors u est continue, et la suite (un)converge vers u uniformément sur toute
partie précompacte de F.
Comme F est complet, l'ensemble des u,,, qui est borné pour la topologie de la
convergence simple, est borné dans Yb(F ; G) (III, p. 27, cor. 1). Comme l'espace E
est semi-tonnelé (prop. 2), toute partie dénombrable et bornée de Yb(F; G) est équi-
continue d'après la prop. 1 de IV, p. 20. L'ensemble des un est donc équicontinu,
et le corollaire résulte alors de III, p. 18, corollaire.

3. Bidual d'un espace localement convexe mktrisable

PROPOSITION 3.- Soient E un espace localement convexe métrisable, EA son dual


,fort et G un espace de Fréchet. L'espace 9,(EA ; G) est un espace de Fréchet.
D'après la prop. 2 (IV, p. 21), il existe une suite (A,) de parties bornées de Ep telle
que toute partie bornée de EL soit contenue dans l'une des A,. Soit (V,) un système
fondamental dénombrable de voisinages de O dans G. Soit H,,, l'ensemble des appli-
cations linéaires u de EL dans G telles que u(A,) c V,. Alors (H,,,,) est un système
NO 4 DUAL D'UN ESPACE DE FRÉCHET EVT IV.23

fondamental de voisinages de O dans Yb(Eb ; G), et ce dernier espace est donc métri-
sable.
Pour montrer que gb(E6 ; G) est complet, il suffit de prouver que toute suite de
Cauchy (un)dans cet espace est-convergente ; comme G est complet, il existe une
application linéaire u :Eb + G telle que (u,,)converge simplement vers u. D'après IV,
p. 22, corollaire, on a u E Z(EL ; G). Il résulte alors de la prop. 5 de TG, X, p. 6,
que (un)converge vers u dans zb(Eb; G).

- Le bidual d'un espace localement convexe métrisable est un espace de


COROLLAIRE.
Fréchet.

4. Dual d'un espace de Fréchet réflexif

PROPOSITION 4. - Soit E un espace de Fréchet réjex$ Le dual fort EL de E est limite


inductive d'une suite d'espaces de Banach.
Soit (V,),,, une suite décroissante de voisinages convexes, équilibrés et fermés de O
dans E, telle que tout voisinage de O dans E contienne l'un des V,. Soit A, le polaire de
V, dans E'. Alors A, est convexe, équilibré, et compact pour o(E', E) ; d'après III,
p. 8, corollaire, l'espace ELn est un espace de Banach. Nous allans prouver que EL
est limite inductive des espaces EA,, autrement dit que toutepartie convexe et équilibrée
U de E' qui absorbe chacun des A, est un voisinage de O dans EL. Pour tout n E N,
choisissons un nombre réel h, > O tel que hnAnc U. Soit B, l'enveloppe convexe
de l'ensemble U hiAi ; posons V = U B,, d'où V c U. Pour tout n E N, l'en-
O<iSn n
semble B, est convexe, équilibré et compact pour o(Ef, E) (II, p. 14, prop. 15).
Montrons que l'on a +VoOc V. Soit x E Eb - V ; pour tout n E N, on a x $ B,, et
comme B, est fermée pour o(E1,E), il existe un élément y, de B: tel que (y,, , x ) = 1
(II, p. 41, prop. 4). Comme E est réflexif, toute partie bornée de E est relativement
compacte pour o(E, E') (IV, p. 16, th. 2). D'après la définition de B,, on a

(3) A$, E Vi pour tout n 3 i ,


donc la suite (y,) est bornée. Soit y une valeur d'adhérence de (y,) pour la topologie
o(E, E'). On a y E V0 = n Bn et (y, x ) = 1. On a donc x $ +VoO,d'où l'inclusion
n
~ V O O c V et a fortiori +Vo0 c U .

Comme toute partie bornée de EL est contenue dans l'un des ensembles A,, l'en-
semble V = iJ B, absorbe toute partie bornée de EL. Par suite, V" est borné dans E,
n
donc +Vo0est un voisinage de O dans Eb. A fortiori U est un voisinage de O dans Eb.

COROLLAIRE. - Le dual fort d'un espace de Fréchet réjexif est bornologique et

tonnelé.
Une limite inductive d'espaces de Banach est bornologique par définition. Par
ailleurs, un espace de Banach est tonnelé (III, p. 25, corollaire) et toute limite induc-
tive d'espaces tonnelés est un espace tonnelé (III, p. 25, cor. 3).
EVT IV.24 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES §3

5. La topologie de la convergence compacte sur le dual d'un espace de Fréchet

THÉORÈME 1 (Banach-Dieudonné). - Soit E un espace localement convexe métri-


sable. Sur le dual E' de E, les topologies suivantes coïncident :
a) la topologie 5% de la %-convergence, où % est l'ensemble des parties de E dont
chacune est formée des points d'une suite convergeant vers O ;
b) la topologie Fcde la convergence uniforme sur les parties compactes de E ;
c) la topologie F,, de la convergence uniforme sur les parties précompactes de E ;
d ) la topologie Ff la plus fine induisant la même topologie que o(E1, E) sur toute
partie équicontinue de E'.
Remarquons d'abord qu'une partie A de Et est fermée pour Ff si et seulement si
A n H est fermé pour o(E1, E) quelle que soit la partie H de El, équicontinue et fermée
pour o(E1, E). Sur toute partie équicontinue de Et, la topologie faible o(Ef, E) et Fpc
induisent la même topologie (III, p. 17, prop. 5). Par suite, chacune des topologies
F,, Fc,Fpc, Ff est moins fine que la suivante. Il suffit donc de prouver que Fflest
plus fine que Ff. De plus, toute translation dans E' est un homéomorphisme pour
Ff.Il suffit donc de prouver que, si F est une partie de E' fermée pour Ff , ne conte-
nant pas 0, il existe un ensemble S E % tel que SOn F = @.
Soit (Un),,, une suite décroissante de voisinages de O dans E, formant un système
fondamental de voisinages de O. Nous allons construire, par récurrence sur n > 0,
des ensembles finis X, tels que l'on ait

pour tout entier n 2 0. Soit m 2 O un entier tel que X, soit déjà co~struitpour
O < n < m et satisfasse à (4) et (5) pour O < n < m. Pour tout x E U r , ,posons

La formule (5), où l'on fait n = m - 1 entraîne n


xtu,
F, = @. Par ailleurs, l'ensemble

l équicontinu, et compact pour o(E1, E). Vu la définition de F f , chacun


U ~ l +est
des ensembles F, est compact pour o(E1, E) ; il existe donc une partie finie X, de U,
telle que n F, = @, c'est-à-dire que la relation (5) est satisfaite pour n = m.
,ex,
Posons S = U X,. On a X, c U, pour n > p, donc S est l'ensemble des points
nbO
d'une suite qui converge vers O dans E. De (5), on déduit SOn Un,, n F = @,
d'où SOn F = @ car E' est réunion de la suite des ensembles U,"+ ,.
COROLLAIRE 1. - Soit E un espace localement convexe métrisable. Toute partie
précompacte de E est contenue dans l'enveloppe fermée convexe équilibrée de l'ensemble
des points d'une suite convergeant vers O.
NO 6 DUAL D'UN ESPACE DE FRÉCHET EVT IV.25

Cela résulte de l'identité des topologies Y, et Y % ,compte tenu de la prop. 2


de III, p. 15.

COROLLAIRE 2. - Soit E un espace de Fréchet. Pour qu'une partie convexe A du


dual Et de E soit fermée pour o(E1,E), il faut et il suf$t que A n U o soit fermé pour
o ( E f ,E) quel que soit le voisinage U de O dans E.
fiisque E est complet, la topologie .Tc sur E' est compatible avec la dualité entre E'
et E ( I V , p. 3, Exemple) ; par suite les parties convexes fermées dans E' sont les
mêmes pour Fc et o(E1,E) (IV, p. 1, prop. 1). Le corollaire résulte alors de I'iden-
tité des topologies Tcet T f .
Rappelons (1, p. 13) que les hyperplans de E' fermés pour o(E1, E) sont les noyaux
des formes linéaires sur E' associées aux éléments de E. Le cor. 2 fournit donc une autre
démonstration (pour les espaces de Fréchet) du cor. 1 de III, p. 21.

COROLLAIRE 3. - Soient E un espace de Banach et M un sous-espace vectoriel du


dual Er de E. Pour que M soit fermé pour la topologie faible o(E', E), il faut et il suffit
que son intersection avec la boule unité (fermée) dans E' soit fermée pour o(E1,E).
Exemple. - * Soit H un espace hilbertien de type dénombrable ; on note H, l'espace H
muni de la topologie affaiblie. Soit 8 ' ( H ) l'espace de Banach des endomorphismes
nucléaires de H (V, p. 50, et TS, V); la norme dans 8 ' ( H ) est définie par
Ilull, = Tr((u*u)llz). On peut identifier 8 ( H ) au dual de l'espace de Banach 8 ' ( H )
en associant a tout u E S ( H ) la forme linéaire cp, :o H Tr(uo) sur 8'(H). Soit A une
sous-algèbre de $p(H), contenant 1 et stable par u H u* ;c'est une algèbre de von Neu-
mann si et seulement si elle est fermée dans 8 ( H ) pour. la topologie faible
o(8(H), 8'(H)). On déduit du cor. 3 le critère suivant : pour que A soit une algèbre
de von Neumann, il faut et il suffit que pour toute suite (u,) d'éléments de norme < 1
de A admettant une limite u dans l'espace 8 s ( H ;H,), u appartienne à A. *

6. Applications biiinéaires séparément continues

Lemme 1. - Soient E et F deux espaces localement convexes métrisables, et u une


application linéaire continue de EL dans F. II existe un voisinage U de O dans EL dont
l'image par u est bornée dans F.
Soit (Un),, (resp. (V,),,,) un système fondamental de voisinages de O dans E
(resp. F). On suppose que les ensembles U n sont équilibrés et forment une suite
décroissante. Comme u est continue, il existe pour tout n E N un ensemble borné B,
dans E tel que u(B,") c V,. Comme B, est borné, il existe un nombre réel h, > O
tel que h,B, c U n . Posons B = U ha,.
noN
Nous allons prouver que l'ensemble B est borné dans E, autrement dit que pour
tout entier m 2 O, il existe un nombre réel p > O tel que pB c Un,.Comme les
ensembles B, sont bornés, ii existe un nombre réel p tel que O < p < 1 et que
p.(h,B,) c U , pour O < n < m ; on a par ailleurs h,B, c U n c Un, si n > m ,
d'où pB c Un, puisque U , est équilibré.
Soit U le polaire de B dans EL. C'est un voisinage de O dans Ea et l'on a h,BO c B,",
d'où h,u(U) c V , pour tout n E N . Par suite u(U) est borné dans F.
EVT IV.26 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 94
THÉORÈME 2. - Soient El et E, deux espaces de Fréchet réflexifs, et G un espace
localement convexe séparé. Pour i = 1,2, soit Fi le dual fort de Ei. Alors toute appli-
cation bilinéaire séparément continue u : F I x F, + G est continue.
L'espace G est isomorphe à un sous-espace d'un produit d'espaces de Banach
(II, p. 5, prop. 3). 11 suffit donc de prouver le théorème sous l'hypothèse supplé-
mentaire que G est un espace de Banach. Or F1 est tonnelé et F, bornologique
(IV, p. 23, corollaire), et Yb(F, ; G) est un espace de Fréchet (IV, p. 22, prop. 3).
Notons v l'application linéaire de F, dans 2',(F2 ; G) associée à u par la relation

Comme F I est tonnelé et u séparément continue, v est continue (III, p. 32, prop. 6).
Comme v est continue, le lemme 1 entraîne l'existence d'un voisinage U, de O
dans F l dont l'image par v soit bornée dans Y,(F, ; G). Autrement dit, pour tout
ensemble borné B, dans F,, I'ensemble u(U, x B,) est borné dans l'espace de
Banach G. Soit U, l'ensemble des x, E F, tels que l'on ait Ilu(xl, x,)ll < 1 pour tout
x l E Ul. L'ensemble U, absorbe donc tout ensemble borné ; comme F, est borno-
logique, U, est donc un voisinage de O dans F,, ce qui prouve que u est continue.

Pour tout espace localement convexe E, on note S(E) l'ensemble des semi-normes
continues sur E. Pour tout p E S(E), on note HP l'ensemble des formes linéaires f
sur E telles que 1f 1 < p. La famille (HP),,,(,, est une base de la bornologie formée
des parties équicontinues de E'.

1. Caractérisations des morphismes stricts

PROPOSITION 1. - Soient E et F deux espaces localement convexes et u une appli-


cation linéaire continue de E dans F. Pour que u soit un morphisme strict, il faut et il
sufit que la condition suivante soit satisfaite :
(MS) Pour toute semi-norme p E S(E), nulle sur le noyau de u, il existe q dans S(F)
telle que p < q o u.
Soient N le noyau et M l'image de u ; introduisons la décomposition canonique
de u, soit
E"*E/N~MAF.
Les semi-normes continues sur E, nulles sur N, sont les semi-normes pl o R OU pl
parcourt S(E/N) ; de même S(M) se compose des semi-normes q, pour lesquelles
il existe q E S(F) avec ql < qlF. Enfin, u est un morphisme strict si et seulement si
l'application linéaire bijective continue U a un inverse continu ; ceci signifie aussi
que toute semi-norme dans S(E/N) est de la forme ql o ii avec q, dans S(M). La
prop. 1 résulte aussitôt de ces remarques.
NO 1 MORPHISMES STRICTS D'ESPACES DE FRÉCHET EVT IV.27

PROPOSITION 2. - Soient E et F des espaces localement convexes séparés et u une


application linéaire continue de E dans F. Pour que u soit un morphisme strict, il faut
et il sufjt que sa transposée ' u :F' -t E' satisfasse aux conditions suivantes :
a ) L'image de ' u est ,fermée dans E' pour o ( E ' , E).
b) Toute partie équicontinue de E', contenue dans l'image de 'u, est image par ' u
d'une partie équicontinue de F'.
S'il en est ainsi, on a Ker ' u = (Im 1.4)" et Im ' u = (Ker u)", et il existe des iso-
morphismes canoniques de Coker ' u sur le dual de Ker u et de Ker 'u sur le dual de
Coker u.
Soient N le noyau et 1 l'image de u. D'après le cor. 2 de 11, p. 51, le noyau de ' u est
l'orthogonal de 1, et l'adhérence de l'image de ' u pour o ( E 1 ,E) est l'orthogonal No
de N. La conjonction de a ) et b ) équivaut donc a la condition suivante :
b') Toute partie équicontinue de E' contenue dans No est l'image par ' u d'une
partie équicontinue de F'.
Comme Nos'identifie au dual de E/N, la prop. 9, (i) de IV, p. 8 montre que les
parties équicontinues de E' contenues dans No sont les ensembles contenus dans un
ensemble de la forme H P , où p est une semi-norme continue sur E, nulle sur N.
La condition b') signifie donc que, pour toute semi-norme p E S(E) nulle sur N , il
existe q E S(F) telle que HP c 'u(H,). D'après le th. de Hahn-Banach (II, p. 24,
cor. 1 et 2, et p. 67, th. 1 et cor. l ) , on a 'u(H,) = H et les relations HP c HP.
et p < p' sont équivalentes quelles que soient les semi-normes p et p' dans S(E).
Par suite, la relation HP c 'u(H,) équivaut à la relationp < q 0 u. D'après la prop. 1,
la propriété b') signifie donc que u est un morphisme strict.
Supposons que u soit un morphisme strict. On a déjà vu que le noyau de ' u est
l'orthogonal de 1 et que l'image de 'u est l'orthogonal de N. Le conoyau de u est
l'espace F/I et son dual s'identifie à Io = Ker 'u. De même, le dual de N = Ker u
s'identifie à E'/NO (IV, p. 8), c'est-à-dire au conoyau de 'u puisque No est l'image
de 'u.

Remarque. - Avec les notations de la prop. 2, la propriété a) signifie encore que u


est un morphisme strict pour les topologies affaiblies (II, p. 52, cor. 3).

PROPOSITION 3. - Soient E et F deux espaces localement convexes et u une appli-


cation linéaire continue de E dans F. On suppose E séparé et F métrisable. Pour que u
soit un morphisme strict, il faut et il suffit que l'image de 'u soit fermée dans E' pour
la topologie ,faible o ( E 1 ,E).
La nécessité résulte de la prop. 2.
Supposons réciproquement l'image de ' u fermée pour o(E1,E ) et introduisons la
décomposition canonique de u comme dans la démonstration de la prop. 1. D'après
la remarque ci-dessus, l'application réciproque ü-' de U est continue pour les topo-
logies affaiblies. Or le sous-espace M = u(E) de F est métrisable, donc bornologique
(III, p. 12, prop. 2) ; par suite (IV, p. 7, prop. 7, (ii)), ir-' est continue, donc u est
un morphisme strict.
EVT IV.28 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 54

2. Morphismes stricts d'espaces de Fréchet

THÉORÈME1. - Soient E et F deux espaces de Fréchet et u une application linéaire


continue de E dans F. Les conditions suivantes sont équivalentes :
a) u est un morphisme strict.
b) u est un morphisme strict pour les topologies affaiblies.
c) L'image de u est fermée dans F.
d) 'u est un morphisme strict de F' dans E' pour les topologiesfaibles.
e) L'image de 'u est fermée dans E' pour la topologie faible o(E1, E).
f ) L'image de 'u est fermée dans E' pour la topologie forte B(E', E).
g) 'u est un morphisme strict de FC dans Ei (duals munis de la topologie de la conver-
gence compacte).
L'équivalence de a), b) et e) résulte de la prop. 3 de IV, p. 27, et de la remarque
qui la précède. Celle de a) et c) n'est autre que le cor. 3 de 1, p. 19. La remarque
de IV, p. 27, montre aussi que d ) équivaut au fait que l'image de u est fermée pour
la topologie affaiblie o(F, F') de F ; l'équivalence de c) et d) résulte donc de la prop. 2
de IV, p. 4.
Prouvons l'équivalence de e) etf ). 11suffit de prouver quef ) implique e). Supposons
donc que l'image de 'u soit fermée pour P(Ef, E) dans E'. Compte tenu du th. de
Banach-Dieudonné (IV, p. 25, cor. 2), il suffit de prouver que, pour tout voisi-
nage convexe équilibré U de O dans E, l'intersection B = 'u(F1) n UOest compacte
pour o(E1, E). Le dual fort EL de l'espace de Fréchet E est complet (TV, p. 21,
prop. 2), donc la partie fermée B de EL est complète, et l'espace normé Eb est com-
plet (III, p. 8, corollaire). Soit (VJ une suite décroissante formant un système
fondamental de voisinages de O dans F. Alors F' est réunion des ensembles
Cl, = Vi qui sont compacts pour o(F1, F), d'où EL = U B,, avec B, = EL n 'u(C,).
n
Comme EL est un espace de Baire, et que chacun des ensembles B, est convexe,
équilibré et fermé, il existe un nombre réel r > O et un entier n tels que B c r.B,.
On a alors B = UOn 'u(r.C,); comme les ensembles Uo et r.C, sont compacts
et 'u continue pour les topologies faibles, B est compact pour o(E1,E). Ceci achève
la démonstration de l'équivalence de e) et f ) .
Enfin, l'équivalence de g) et des conditions précédentes résulte de la prop. 18
de TG, IX, p. 22, et du lemme suivant :

Lemme 1. - Soient E et F deux espaces localement convexes s é p d s quasi-complets


et u une application linéaire continue de E dans F. Pour que 'u soit un morphisme
strict de Fi dans EC, il faut et il szf$t que l'image u(E) de u soit fermée, et que toute
pnrtie compacte de u(E) soit l'image par u d'une partie compacte de E.
D'après le th. de Mackey (IV, p. 2, th. 1) et le fait que sur E' (resp. F') la topologie
de la convergence compacte coïncide avec celle de la convergence convexe compacte
(IV, p. 4), on peut identifier E (resp. F) au dual de EL (resp. FÉ). Alors u est la
transposée de 'u, et les parties équicontinues de E (resp. F) sont les ensembles relative-
NO 2 MORPHISMES STRICTS D'ESPACES DE FRÉCHET EVT IV.29

ment compacts. Le lemme 1 résulte alors de la prop. 2 (IV, p. 27), car u(E) est
fermé dans F si et seulement s'il l'est pour la topologie affaiblie o(F, F') (IV, p. 4,
prop. 2).

COROLLAIRE 1. - SOUSles hypothèses du th. 1 , les conditions suivantes sont équiva-


lentes :
(i) u est un morphisme strict injectif;
(ii) ' u est un morphisme strict surjectif pour les topologies ,faibles ;
(iii) ' u est surjectif
L'implication ( i ) (ii) résulte aussitôt de l'équivalence des conditions a ) , d ) et e)
du th. 1 et de TV, p. 6, prop. 5. TI est clair que (ii) entraîne (iii). Montrons enfin
que (iii) entraîne (i) : si 'u est surjectif, u est un morphisme strict d'après I'équi-
valence de a) et e ) dans le th. 1 ; que u soit injectif résulte de la prop. 5 de IV, p. 6.

COROLLAIRE 2. - SOUSles hypothèses du th. 1 , les conditions suivantes sont équiva-


lentes :
(i) u est surjectif ;
(ii) u est un morphisme strict surjectif;
(iii) 'u est un morphisme strict injectif pour les topologies faibles.
L'équivalence de (i) et (ii) résulte du th. de Banach (1, p. 17, th. 1).
D'après l'équivalence de a) et c) dans le th. 1, la condition (ii) signifie que u est un
morphisme strict et que son image est dense dans F pour o(F, F'). L'équivalence
de (ii) et (iii) résulte alors de I'équivalence de a) et d ) dans le th. 1 et de la prop. 5
de IV, p. 6.

Si u :E -+ F est un morphisme strict d'espaces de Fréchet, la transposée ' u n'est pas


nécessairement un morphisme strict de Fi dans Eb (IV, p. 62, exerc. 3). On a cependant
le résultat partiel suivant :

COROLLAIRE 3. - SOUSles hypothèses du th. 1, les propriétés a) à g) sont entraînées


par la suivante :
h ) ' u est un morphisme strict de FA dans EL.
Lorsque E et F sont tous deux des espaces de Banach, ou tous deux des espaces de
Montel, la propriété h) est équivalente aux propriétés a) à g ) du th. 1.
Supposons que 'u soit un morphisme strict de FA dans EL. Nous allons prouver
que l'image H de 'u est fermée dans Eb, d'où la première assertion du cor. 3.
Soit G l'adhérence de l'image de u dans F ; muni de la topologie induite par celle
de F, c'est un espace de Fréchet. L'application u : E + F se factorise en u = j 0 o
où j est l'injection canonique de G dans F et où v E 9 ( E ; G). On a alors 'u = 'v o 'j,
où 'j est surjective d'après le th. de Hahn-Banach (II, p. 26, prop. 2) ; de plus,
' r est injective puisque v(E) est dense dans G (IV, p. 6, prop. 5). Par hypothèse,
l'application ' u de Fi sur H est ouverte ; comme 'j est surjective et continue, l'appli-
cation ' r induit un homéomorphisme de GA sur H. Or le dual GA de l'espace de Fréchet
G est complet (IV, p. 21, prop. 2) ; par suite, H est complet, donc fermé dans Ei.
EVT IV.30 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 54
Si E et F sont des espaces de Montel, la topologie forte sur E' (resp. F') coïncide
avec la topologie de la convergence compacte, et h) n'est qu'une reformulation
de g ) .
Si E et F sont des espaces de Banach, il en est de même de Eb et FA, et la condition h)
équivaut à f ) d'après l'équivalence de a) et c) appliquée à ' u :Fg + EL.

COROLLAIRE 4. - Supposons que E et F soient des espaces de Banach. Pour que


' u soit surjective, il faut et il sufJit qu'il existe un nombre réel r > O tel que
Il xll < r. IIu(x)II pour tout x E E.
Cela ne fait que traduire l'équivalence des conditions (i) et (iii) du cor. 1.

COROLLAIRE 5. - Soient E et F des espaces de Fréchet et u une application linéaire


continue de E dans F . Les conditions suivantes sont équivalentes :
a ) u est un isomorphisme de E sur F.
b) u est un isomorphisme de E sur F pour les topologies affaiblies.
c) 'u est un isomorphisme de F' sur E' pour les topologies faibles.
d ) ' u est un isomorphisme de Fr sur E' pour les topologies fortes.
e) ' u est un isomorphisme de F A sur EE.
Comme un isomorphisme n'est autre qu'un morphisme strict bijectif, l'équivalence
de a) et b) résulte de l'équivalence des conditions a) et b) du th. 1.
II est clair que a) entraîne chacune des conditions c), d ) et e).
Réciproquement, supposons que l'une des conditions c), d ) ou e) soit satisfaite.
Il résulte du th. 1 et de son cor. 3 que u est un morphisme strict de E dans F, et ' u
est évidemment bijectif. Soit N (resp. 1) le noyau (resp. l'image) de u. Comme 'u
est bijectif, on a Im 'u = E' et Ker ' u = {O), d'où N" = E' et Io = {O) d'après
la prop. 2 de IV, p. 27. Or N (resp. 1) est un sous-espace vectoriel fermé de E (resp.
F), et le th. des bipolaires (TI, p. 49) entraîne donc N = {O) et 1 = F, donc u est
bijectif. On a donc prouvé que u est un isomorphisme.

3. Critères de surjectivité

PROPOSITION 4. - Soient E et F deux espaces de Fréchet, et u une application linéaire


continue de E dans F. Les conditions suivantes sont équivalentes :
(i) u est surjective.
(ii) Pour toute semi-norme p E S(E), il existe q E S(F) telle que l'on ait 1 f 1 < q
pour toute forme linéaire f E F' satisfaisant à 1 f o ul < p.
(iii) Pour toute semi-norme p E S(E), il existe q E S(F) aj)ant la propriété suivante :
si une .forme linéaire f E F' satisfait à 1 f o ul < p, alors f s'annule aux points où q
s'annule et pour y E F, r E S(F), il existe x E E avec r(u(x) - y) = 0.
(iv) Pour toute semi-norme p E S(E), on a

(1) sup
f tF'
1f ( y ) l < + CO pour tout y~ F
If4Qp
No 3 MORPHISMES STRICTS D'ESPACES DE FRÉCHET EVT IV.3 1

Nous ferons la démonstration selon le schéma logique

Si u est surjective, c'est un morphisme strict (IV, p. 28, th. 1); il existe donc,
pour toute semi-norme p E S(E), une semi-norme q E S(F) telle que, pour tout
y E F vérifiant q(y) d 1, il existe x E E vérifiant p(x) < 1 et u(x) = y. On en déduit
aussitôt que (i) entraîne (ii) et (iii). 11 est clair que (ii) entraîne (iv).
Montrons que (iii) entraîne (iv). Soient p et q comme dans (iii). Soit y dans F ;
d'après (iii), il existe x dans E tel que q(u(x) - y) = O. Sif E F' satisfait a 1 f o ul < p,
alors on a f (u(x) - y) = O, d'où

et la relation (1) est satisfaite.


Montrons enfin que (iv) entraîne (i). Soient p E S(E) et q l'enveloppe supérieure
des fonctions 1f 1 pour f E F' satisfaisant à 1 f O ul < p. D'après (iv), q est fini sur F,
et c'est évidemment une semi-norme semi-continue inférieurement sur F ; comme F
est tonnelé (III, p. 25, corollaire), on a q E S(F). Notons B, (resp. Bq) l'ensemble
des x E E (resp. y E F) tels que p(x) d 1 (resp. q(y) < 1). On a q o u < p, d'où
u(B,) c Bq. Le polaire de u(BJ dans F' se compose des formes linéaires f E F'
-que 1 f 0 u( d p, d'où 1 f 1 < q ;autrement dit, on a u(B,)" c BY, d'où finalement
telles
u(B,) = Bq d'après le th. des bipolaires (II, p. 49, cor. - 3). Si U est un voisinage
de O dans E, il existe p E S(E) telle que B, c U, donc u(U) contient le voisinage Bq
de O dans F. Ceci entraîne que u est surjective (1, p. 17, th. 1).

COROLLAIRE. - Supposons que E et F soient des espaces de Banach. Les conditions

suivantes sont équivalentes :


(i) u est surjective.
(ii) II existe un nombre réel r > O tel que l'on ait Il f II < r. Iltu(f)ll pour tout
f E F'.
(iii) Pour tout y E F, on a sup f (y)[ <
f €F'
1
GO. +
II f o u i l Q 1
En effet, les conditions (ii) et (iii) ne sont autres que les formulations, pour les
espaces de Banach, des conditions (ii) et (iv) de la prop. 4.
EVT IV.32 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 55

1. Remarques générales

Soit A une partie d'un espace topologique E. Pour qu'une suite (x,,),,,, de points
de A ait pour valeur d'adhérence un point x de E, il faut et il suffit que la condition
suivante soit satisfaite (TG, 1, p. 48) :
( A ) Quels que soient l'entier m >, O et le voisinage U de x, il existe un entier n 3 m
tel que x,, E U .
On appelle suite extraite de la suite (x,),,, toute suite de la forme (y,),,, avec
y, = x,, pour une suite strictement croissante (n,),,, d'entiers positifs. S'il existe
une suite extraite de la suite (x,),,, et convergeant vers x , alors x est valeur
d'adhérence de (x,) ; réciproquement, si x admet un système fondamental dénom-
brable de voisinages, et que x est valeur d'adhérence de la suite (x,), alors il existe
une suite extraite de (x,,) et convergeant vers x.
Compte tenu de TG, IX, p. 20, corollaire, on en conclut que, lorsque E est métri-
sable, les conditions suivantes sont équivalentes :
a) l'ensemble A est relativement compact dans E ;
b ) toute suite infinie de points de A a une valeur d'adhérence dans E ;
c) de toute suite injînie de points de A , on peut extraire une suite qui converge vers un
point de E.
Nous étendrons, dans ce paragraphe, ce critère à certains espaces vectoriels
topologiques non métrisables. La proposition suivante permet dans de nombreux
cas de ramener l'étude des ensembles compacts a celle des ensembles faiblement
compacts.

PROPOSITION 1. - Soient E un espace localement convexe séparé et A une partie


de E. On note E, l'espace E muni de la topologie aflfniblie.
a ) S i toute suite infinie de points de A a une valeur d'adhérence dans E, alors A
est précompacte dans E.
b) Pour que A soit relativement compacte dans E, il faut et il sufjît qu'elle soit
précompacte dans E et relativement compacte dans E,.
Prouvons a) par l'absurde. Si A n'est pas précompacte, il résulte du th. 3 de TG, II,
p. 29, qu'il existe un voisinage convexe symétrique V de O dans E tel que A ne possède
aucun recouvrement fini par des translatés de V. Autrement dit, si x,, x , , ..., x,-,
sont des points de A, on a A + U (xi + V) et il existe donc un point x, de A tel
O<i<n
que x, - xi q! V pour O ,< i < n. On peut alors construire par récurrence une suite
infinie (x,),,, de points de A telle que x,, - x,,, $ V lorsque n > m ; comme V est
symétrique, on a aussi x,,, - x, $ V pour m # n et les ensembles x, + fV sont deux à
deux disjoints. Pour tout point x de E, il existe au plus un entier n O tel que
x,, E x+ fV, donc la suite (x,),, n'a aucune valeur d'adhérence. D'où a).
NO 2 CRITERES DE COMPACITÉ EVT IV.33

Supposons que A soit précompacte dans E et contenue dans une partie compacte
B de E,. Alors B est complète dans E,, donc dans E (IV, p. 5, Remarque 2). On a
-
A = B, donc A est relativement compacte dans E. La réciproque est évidente,
d'où b).

2. Compacité simple des ensembles de fonctions continues

Dans ce numéro, on note X un espace compact et gS(X) I'espace des fonctions


continues sur X, à valeurs dans le corps K (égal à R ou C), muni de la topologie de
la convergence simple dans X.

PROPOSITION 2. - Soient D une partie dense de X et A une partie de I'espace Ws(X).


Les conditions suivantes sont équivalentes :
(i) A est relativement compacte dans VS(X).
(ii) De toute suite infinie d'éléments de A, on peut extraire une suite convergeant
dans gS(X).
(iii) Toute suite infinie d'éléments de A a une valeur d'adhérence dans qS(X).
(iv) Soient (f,),, une suite de fonctions appartenant à A et (x,,),,, une suite de
points de D. Si les limites itérées

y = lim lim f,(x,,,) , 6 = lim lim f,(x,)


m'a0 ,+cc n'cc m'a0

1
existent, elles sont égales. De plus, on a sup f (x)l < + CO pour tout x E X.
f GA
(i) (ii) : soit A l'adhérence de A dans 'in,(X). Supposons que A soit compacte,
et considérons une suite de fonctionsf, E A (pour n E N). Soit cp l'application continue
x +-+ (fn(x)),, de X dans l'espace métrisable KN. L'image X' de X par cp est un
espace compact métrisable, puisque X est compact. Soit E le sous-espace fermé de
Ws(X) formé des fonctions continues f sur X telles que la relation cp(x) = cp(y)
entraîne f(x) = f(y) pour tout couple de points x, y de X. D'après le cor. 2
de TG, 1, p. 63 et la prop. 3 de TG, 1, p. 32, l'application f ' ~ f0 cp est' un homéo-
morphisme cp* de WS(Xr) sur E. L'ensemble A' = (cp*)-'(A) est donc compact
dans Ws(X'), et il est clair qu'il existe des éléments f,' de A' tels que cp*(f,') = f,' 0 cp
soit égal à f,.
Comme X' est un espace compact métrisable, il existe dans X' une partie dénom-
brable dense D' (TG, IX, p. 18, prop. 12, et p. 21, prop. 16). Soit Y, (resp. YJ
la topologie sur A' induite par la topologie de la convergence simple dans D' (resp.
X'). Alors Y, est métrisable, Y, est compacte et plus fine que Y,, donc Y, et Y,
coïncident ; autrement dit, A' est un sous-espace compact métrisable de gS(X1).
11 existe donc une suite (f,'J extraite de ( f i )et convergeant vers un élément f ' de
gS(Xf).La suite (f,J converge alors vers f = f ' o cp dans gs(X).
(ii) => (iii) : c'est clair.
EVT IV.34 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 55
(iii) * (iv) : supposons que toute suite infinie d'éléments de A ait une valeur
d'adhérence dans '10,(X). Soit x E X . L'application <px :f Hf ( x ) de A dans K est
continue. Par suite, dans <px(A),toute suite infinie admet une valeur d'adhérence ;
comme le corps K (égal à R ou C) est métrisable, I'ensemble <p,(A) est relativement
compact dans K, donc borné. Autrement dit, on a sup f (x)l < + W . 1
f €A
Soient f,, x,,, y et 6 comme dans (iv). Soit f une valeur d'adhérence de la suite
( f J dans gS(X),et soit x une valeur d'adhérence de la suite (x,) dans l'espace compact
X . Pour tout m , l'application h H h(xm)de 'co,(X)dans K est continue. Vu les hypo-
thèses faites, on a donc f (x,J = lim f,(x,,,), d'où y = lim f (x,) ; comme f : X + K
n- m m+ m
est continue, et que x est une valeur d'adhérence de la suite (x,,,), on a y = f ( x ) .
On prouve de manière analogue l'égalité 6 = f ( x ) , d'où y = 6.
(iv) * (i) : supposons que I'ensemble des nombres f ( x ) , pour f parcourant A,
soit borné dans K pour tout x E X. Il revient au même de supposer que l'adhérence A
de A dans l'espace produit KXest compacte (TG, 1, p. 64). Supposons que A ne soit
pas relativement compacte dans gS(X). Cela signifie qu'il existe une fonction u E A
et un point a E X tels que u ne soit pas continue en a. Il existe alors un nombre réel
E > O tel que, dans tout voisinage U de a, il existe un point x avec lu(x) - u(a)l 3 E.
Nous allons construire par récurrence une suite (x,),,, de points de D et une suite
(f,),,, d'éléments de A, satisfaisant aux relations suivantes :

On prend x , = a avec fo arbitraire dans A (l'ensemble A n'est pas vide, sinon il


serait relativement compact dans '&,(X)). Soient n 3 1 et x,, x , , ..., x n - , ,
f o , f , , ..., f n - , satisfaisant aux relations (l),, (2), pour 1 < m < n et (3),,, pour
O < m < i < n. Comme u appartient à A,il existef, E A satisfaisant à (2),. Soit V n
1
l'ensemble des x E X tels que l'on ait If;,,(x) - J;,,(a)J< -pour O < m < n.
n+l
C'est un voisinage de a car f , est continue ; choisissons un point x , de D n V n tel que
lu(x,) - u(a)l 2 E , donc (l), et (3),,,,, sont satisfaites. La construction peut donc
se poursuivre.
Comme u ( X ) est une partie compacte de K, il existe une suite (y,) extraite de (x,,,)
et telle que la limite y = lim u(y,) existe. D'après (2),!,, on a u(xi) = lim J,(xi)
k+ w
pour tout i E N, d'où

y = lim lim f,(y,) .


k + c o n-tm
NO 3 CRITERES DE COMPACITÉ EVT IV.35

Par ailleurs, on a f,(a) = limJ,(xi) d'après (3),,,,i d'où f,(a) = lim fn(yk). Comme
i+m k-r m
x, = a, on déduit lim fn(a) = u(a) de (2),,,. Par suite, on a
n+m

u(a) = lim lim f,(yk)


n - r m k-m

Enfin, d'après (l),,,, on a ly - u(a)l 2 E, d'où y # u(a). Ceci contredit l'assertion (iv) ;
on a donc prouvé par l'absurde que (iv) implique (i).

3. Les théorèmes d9Eberleinet de Smulian

THÉORÈME 1 (Eberlein). - Soient E un espace localement convexe séparé et quasi-


complet, Y une topologie sur E compatible avec la dualité entre E et E', et A une partie
de E. Pour que A soit relativement compacte pour Y, il faut et il suffit que toute suite
inJinie de points de A ait une valeur d'adhérence dans E pour Y.
La condition énoncée est évidemment nécessaire.
Supposons que toute suite infinie de points de A ait une valeur d'adhérence pour
5, donc aussi pour la topologie moins fine o(E, E'). Alors A est précompacte pour Y
(IV, p. 32, prop. 1) ; pour que A soit relativement compacte pour Y, il faut et il
suffit qu'elle le soit pour o(E, E') (loc. cit.). Il suffit donc de prouver le théorème
lorsque 5 est la topologie affaiblie o(E, E').
Notons Ê le complété de E, que l'on identifie comme d'habitude à un sous-espace
du dual algébrique E'* de E' (III, p. 21, th. 2). On note E,, Ê, et EA* les espaces E,
Ê et E'* munis respectivement des topologies o(E, El), o(Ê, E') et o(E1*,El).
Soit (x:),,, une base de l'espace vectoriel Et sur le corps K. L'application
f H (.f(xf)),,, est un homéomorphisme <p de EA* sur KI; pour tout i E 1, l'image
de A par l'application xi de E dans K est relativement compacte : en effet, K est
métrisable et toute suite infinie d'éléments de xf(A) a une valeur d'adhérence. On en
déduit que q(A) est relativement compacte dans K', donc que l'adhérence A de A
dans EA* est compacte.
A
Prouvons que est contenue dans Ê. Soit H une partie équicontinue de E' ; soit X
son adhérence pour o(E1, E) ; elle est compacte (III, p. 17, cor. 2). Pour tout x E Et*,
soit q, la restriction de x' H (x, x') à X ; soit A c Vs(X) l'ensemble des fonctions
<p, pour x parcourant A. Vu l'hypothèse faite sur A, toute suite infinie d'éléments
de A a une valeur d'adhérence dans gS(X); d'après la prop. 2 (IV, p. 33), l'ensemble A
est donc relativement compact dans Vs(X). Il en résulte que pour tout a E laA,
fonction <p, sur X est continue. L'inclusion A c Ê résulte alors du th. 2 de III,
p. 21.
Montrons maintenant que A est contenue dans E. Comme A est précompacte
dans E, (IV, p. 32, prop. l), elle est bornée dans E, (III, p. 3, prop. 2), donc aussi
dans E (IV, p. 1, prop. 1). Soit C l'enveloppe fermée convexe équilibrée de A dans E.
Elle est bornée puisque A est bornée, donc complète puisque E est quasi-complet.
Autrement dit, C est une partie convexe et fermée de Ê, donc de Ê, (IV, p. 1,
EVT IV.36 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 85

prop. 1). Comme on a A c C et que la topologie de Ê, est induite par celle de EL*,
on a donc A c C, d'où A c E.
Comme la topologie de Eu est induite par celle de EL*, la partie A de Eu
est compacte, d'où le th. 1.

THÉORÈME2 (Smulian). - Soient E un espace de Fréchet et A une partie de E. On


note Eu l'espace E muni de la topologie affaiblie. Les conditions suivantes sont équi-
valentes :
(i) A est relativement compacte dans Eu;
(ii) toute suite injînie de points de A a une valeur d'adhérence dans Eu ;
(iii) de toute suite infinie de points de A, on peut extraire une suite qui converge
dans Eu.
L'équivalence de (i) et (ii) résulte du th. d7Eberlein,et (iii) entraîne évidemment (ii).
Montrons que (i) entraîne (iii). Supposons donc que l'adhérence B de A dans Eu
soit compacte et que (x,),,,, soit une suite de points de A. Notons F le plus petit
sous-espace vectoriel fermé de E contenant les x, ;c'est un espace de Fréchet de type
dénombrable. Comme F est fermé dans Eu et que la topologie o(F, F') sur F est
induite par o(E, Et), l'ensemble B n F est compact pour o(F, F'). Compte tenu
des remarques de IV, p. 32, l'existence d'une suite extraite de (x,),,, convergeant
pour o(E, E') (ou o(F, F'), cela revient au même) est conséquence du lemme suivant :

Lemme 1. - Soit F un espace de Fréchet de type dénombrable. Toute partie C de F


qui est compacte pour la topologie induite par o(F, F') est métrisable pour cette
topologie.
Comme sur F' la topologie de la convergence précompacte est plus fine que la
topologie o(Ff, F), il existe dans Fi une partie dénombrable partout dense D (III,
p. 19, cor. 1). L'ensemble C s'identifie donc à une partie de K ~ et, la topologie
induite sur C par celle de KD,qui est métrisable (TG, IX, p. 19, corollaire) est moins
fine que la topologie induite par o(F, F'), pour laquelle C est compacte. Ces deux
topologies sont donc identiques (TG, 1, p. 63, cor. 3). C.Q.F.D.

Le th. de Smulian peut s'étendre au cas où E est limite inductive stricte d'une suite
d'espaces de Fréchet (IV, p. 67, exerc. 2).

*4. Cas des espaces de fonctions continues bornées

Pour tout espace topologique X, nous noterons Vb(X) l'espace de Banach des
applications continues et bornées de X dans K, avec la norme définie par

(TG, X, p. 21). Lorsque X est compact, toute fonction continue sur X est bornée
(TG, IV, p. 28), et l'on écrit %(X) pour Vb(X).
Dans ce numéro et le suivant, nous ferons usage du lemme suivant, qui est un
No 5 CRITÈRES DE COMPACITÉ EVT IV.37

cas particulier du th. de Lebesgue (INT, IV, 2e éd., $ 4, no 3, th. 2), compte tenu
de l'interprétation des éléments de V(X)' comme des mesures sur X.

Lemme 2. - Soit X un espace compact. Si une suite (f,),, est bornée dans V(X)
et converge simplement sur X vers une fonction continue f , on a p( f ) = lirn p( fn)
n- w
pour tout p dans V(X)'.

PROPOSITION 3. - Soit X un espace compact, et soit A une partie bornée de V(X).


Pour que A soit relativement compacte pour la topologie de la convergence simple,
il faut et il suffit qu'elle soit relativement compacte pour o(V(X), V(X)').
La topologie de la convergence simple est séparée et moins fine que o(V(X), V(X)'),
donc la condition énoncée est suffisante (TG, 1, p. 63, cor. 3).
. Supposons maintenant que A soit relativement compacte pour la topologie de
la convergence simple. Soit (,f;,),,,, une suite d'éléments de A. D'après la prop. 2
(IV, p. 33), il existe une suite (f,,)extraite de (f,) et convergeant simplement vers
une fonction continue.6 D'après le lemme 2, la suite bornée (.fnk)tend vers f pour
o(V(X), V(X)'). Le th. de ~ m u l i a n(IV, p. 36, th. 2) montre alors que A est relative-
ment compacte pour o(V(X), V(X)').

COROLLAIRE. - Soient S un espace topologique et A une partie bornée de Vb(S).


Les conditions suivantes sont équivalentes :
(i) A est relativement compacte pour o(Vb(S), Vb(S)') ;
(ii) si (f,),,, est une suite d'éléments de A et (x,,,),,,,, une suite de points de S telles
que les limites itérées

y = lim lim f,(x,,,) , 6 = lirn lim fn(x,,,)


rn+m n + m n + m ni-m

existent, on a y = 6.
Soient X le compactifié de Stone-Cech de S (TG, IX, p. 10) et o! l'application
canonique de S dans X. Posons D = o!(S). L'application cp :f H f o cl est un iso-
morphisme de l'espace normé V(X) sur l'espace normé Vb(S) ; posons A = <p-'(A).
Comme X est compact et D dense dans X, la prop. 2 (IV, p. 33) montre que la condi-
tion (ii) équivaut a la compacité de A pour la topologie de la convergence simple.
L'équivalence de (i) et (ii) résulte donc de la prop. 3. *

*S. Enveloppe convexe d'un ensemble faiblement compact

THÉORÈME 3 (Krein). - Soit E un espace localement convexe séparé et quasi-


complet, et soit Y une topologie sur E compatible avec la dualité entre E et E'. Soit
A une partie & E compacte pour Y . Alors l'enveloppe .fermée convexe équilibrée
C de A est compacte pour Y .
Faisons d'abord plusieurs réductions.
EVT IV.38 LA DUALITE DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES §5

A) L'ensemble C est précompact pour (II, p. 27, prop. 3), et A est compact
pour o(E, E'). Compte tenu de la prop. 1 (TV, p. 32), il s'agit de prouver que C
est compact pour o(E, E'), ce qui nous ramène au cas où Y = o(E, E').
B) Comme C est précompact et fermé pour o(E, El), il est borné et fermé pour
la topologie initiale de E (III, p. 3, prop. 2 et IV, p. 1, prop. 1) ; il est donc complet
puisque E est quasi-complet. Autrement dit, C est l'enveloppe fermée convexe équi-
librée de A dans le complété Ê de E. Comme la topologiè o(Ê, Et) induit o(E, Et)
sur E, on est ramené au cas où E est complet.
C) Soit r l'enveloppe convexe équilibrée de A. Alors C est l'adhérence de r
pour o(E, E'). D'après le th. d'Eberlein (IV, p. 35, th. 11, il s'agit de prouver que
toute suite (x,),,, de points de r a une valeur d'adhérence pour o(E, E') dans E.
Or x, appartient a l'enveloppe convexe équilibrée d'une partie h i e B, de A. Soit F
le sous-espace vectoriel fermé de E engendré par l'ensemble dénombrable B = U Bn.
n
Alors F est complet, la topologie o(F, F') sur F est induite par o(E, E') et l'on a
x, E F pour tout n E N. Il suffit donc de prouver que (x,),,, a une valeur d'adhérence
pour o(F, F'), ce qui nous ramène au cas où il existe dans E une partie dénombrable
dense.
Munissons A de la topologie induite par o(E, E'), qui en fait un espace compact.
Définissons l'application linéaire u :Er + %?(A)par

(7) u(xl) (a) = ( a, x' ) (a E A, X' E Et) .

Soit (x;),,, une suite équicontinue dans Et, convergeant vers O pour o(E', E). La
suite des fonctions u(x,;) est alors bornée dans %?(A)et converge simplement vers O.
Pour tout y E %?(A)',on a lim p(u(xn)) = O d'après le lemme 2 (IV, p. 37). D'après
n+ m
le critère fourni par la remarque de III, p. 21, la forme linéaire y o u sur E' est
donc continue pour o(Ef, E) quelle que soit p E %?(A)'.Il existe donc une appli-
cation linéaire v :%?(A)'-+ E satisfaisant a la relation

Il est clair que v est continue si I'on munit %?(A)'de la topologie o(%?(A)',%?(A))
et E de la topologie o(E, E').
La boule unité (fermée) B de l'espace de Banach V(A)' est compacte pour la topo-
logie o(%?(A)',%?(A))(III, p. 17, cor. 3). Par suite, u(B) est une partie de E convexe,
équilibrée et compacte pour o(E, E'). Pour tout a E A, la forme linéaire continue
E, : f w f (a) sur %(A) appartient à B, et I'on a v(E,) = a d'après les formules (7)
et (8). On a donc A c v(B), d'ou C c v(B). Ceci prouve que C est compacte pour
o(E, E'). C.Q.F.D. *
APPENDICE

Points fixes
des groupes de transformations affines

1. Cas des groupes résolubles

Soient E un espace vectoriel réel, et K une partie convexe de E. On appelle trans-


formation affine dans K toute application u :K -+ K telle que l'on ait

pour x , y dans K et tout nombre réel t dans (O,1). De la relation (l), on déduit par
récurrence

quels que soient l'ensemble fini 1, les points xi de K et les nombres réels positifs ti
tels que 1ti = 1 .
i ~ 1
Si u et v sont deux transformations affines dans K, l'application u 0 u est une
transformation affine dans K. Si v :E -+ E est une application linéaire telle que
v(K) c K, l'application u : K -+ K qui coïncide avec v sur K est une transformation
affine.

THÉQREME 1 (Markoff-Kakutani). - Soient E un espace vectoriel localement convexe


séparé sur le corps R, et K une partie convexe, compacte et non vide de E. Soit i-
un ensemble de transformations affines dans K , continues, deux à deux permutables.
II existe un point a de K tel que u(a) = a pour tout u E r.
Pour tout u E r, soit Ku l'ensemble des x E K tels que u(x) = x. Montrons que
Ku est non vide. Soit x un point de K ; pour tout entier n 3 1, notons xn l'élément
1n-1
- ui(x)de E. Comme K est convexe et stable par u, les points x, appartiennent
1=0
à K et comme K est compact, il existe une valeur d'adhérence a de la suite (x,,),,,,.
L'application y H u(y) - y de K dans E est continue, donc u(a) - a est valeur
1
,.
d'adhérence de la suite (u(x,,) - x,,),, Or on a u(x,) - x,, = - (un(x)-
n
x). Comme
EVT IV.40 POINTS FMES DES GROUPES DE TRANSFORMATIONS AFFINES APP.

K est compact, donc borné (III, p. 3, prop. 2), la suite (un(x)- x),>, est bornée;
1
par suite, la suite (n(zf(x) - x ) ) tend vers O (III, p. 3, prop. 3), et comme
11 bl
E est séparé, on a u(a) - a = O. On a donc a E Ku.
Chacun des ensembles Ku est une partie fermée et convexe de l'espace compact K ,
et il s'agit de prouver que l'intersection
utr
n
Ku est non vide. Il suffit donc de prouver
que, pour n 3 1, et u,, ..., u , dans r, I'ensemble Ku, n ... n Kun n'est pas vide.
Raisonnons par récurrence sur n, le cas n = 1 ayant été traité. Supposons alors
n 2 2 et posons L = Ku, n ... n K ,,_(Par l'hypothèse de récurrence, L est une
partie compacte et convexe non vide de E. Comme u,, commute à u,, ..., u ,-,,
on a u,(L) c L. Appliquant la première partie de la démonstration à la transfor-
mation affine induite par un dans L, on conclut qu'il existe un point a de L tel que
u,(a) = a ; alors a appartient à K u , n ... n Ku,, qui est donc non vide.

COROLLAIRE. - Soit G un groupe résoluble de transformations afJines continues


dans K. Il existe un point de K invariant par G.
D'après la définition d'un groupe résoluble (A, 1, p. 71), il existe une suite finie
décroissante (G,),, , de sous-groupes distingués de G , telle que G o = G, G , = { e )
et que le groupe 6,-,/Gi soit commutatif pour 1 < i d n. Notons K i l'ensemble
des points fixes de G , dans K. On a K, = K. De plus, pour 1 < i < n, tout élément
de G i induit la transformation identique sur K i ; on en déduit une action du groupe
commutatif G i - , / G i sur K i ; si K i est non vide, il résulte du th. 1 que I'ensemble
K i - , des points fixes de G i - ,/Gi dans Ki est non vide. Par récurrence descendante
sur i, on en déduit que Ko n'est pas vide, d'ou le corollaire.

2. Moyennes invariantes

Soit X un espace topologique. Notons B ( X ; R ) I'espace vectoriel réel formé des


applications continues et bornées de X dans R. Muni de la norme Il f )/ = sup 1 f ( x )1,
xcx
c'est un espace de Banach ( T G , X , p. 21) ; c'est aussi un espace vectoriel ordonné,
la relation f 3 g signifiant « f ( x ) 3 g(x) pour tout x E X D.

DÉFINITION 1. - On appelle moyenne sur l'espace topologique X une forme linéaire


positive p sur l'espace B ( X ; R) telle que p(1) = 1.

* Lorsque X est compact, une moyenne sur X est donc une mesure positive sur X
telle que p(X) = 1. *

Lemme 1. - L'ensemble K des moyennes sur X est la partie de la boule unité du dual
de l'espace de Banach E = B ( X ; R) dont les éléments sont les formes linéaires p
telles que p(1) = 1. C'est une partie de Er, convexe et compacte pour o ( E f , E).
Soit p une forme linéaire sur E, telle que p(1) = 1. Pour toute fonction f E E,
on définit la fonction f ' E E par f ' ( x ) = 11 f II - f ( x ) ( x E X). Supposons d'abord
No 3 POINTS FIXES DES GROUPES DE TRANSFORMATIONS AFFINES EVT IV.41

que p soit une moyenne ; pour tout f E E, on a f ' 3 0, d'ou p(f ') 0, c'est-à-
dire p( f ) Q (1 f l( ; on a donc llpll Q 1. Réciproquement, supposons que p appar-
tienne à E', et que llpll Q 1 ;pour toute fonction positive f E E, on a p( f ') Q Il f ' 1 1 ,
d'où
llfll - p ( f ) = A f ' ) Q l l f ' l l G l l f l l
9

et finalement p( f ) 2 0 ; par suite, p est une moyenne.


Il est clair que K est convexe ; qu'il soit compact pour o(E1,E) résulte du cor. 3
de III, p. 17. C.Q.F.D.

Soit T un ensemble d'applications continues de X dans X, commutant deux à


deux. Soit y E T. Pour toute fonction f E E, on a f O y E E ; on définit donc une
transformation affine u, dans l'ensemble K des moyennes sur X par

Si l'on munit K de la topologie induite par o ( E f ,E), l'application u, est continue.


Si y est un homéomorphisme, u,p se déduit de p par transport de structure. Enfin,
on a u,u,. = u,.u, quels que soient y, y' dans T.D'après le th. de Markoff-Kakutani
(IV, p. 39, th. l), il existe donc une moyenne p sur X , telle que u,p = y: pour tout
y E T ; autrement dit, p satisfait à la relation p( f ) = p( f o y) pour f E E et y E r.
Le corollaire du th. 1 (IV, p. 40) entraîne de manière analogue le résultat suivant :

PROPOSITION1. - Soient X un espace topologique et G un groupe résoluble. On


suppose que G opère à gauche sur X , de sorte que, pour tout g E G, l'application
x H g.x de X dans X soit continue. Il existe alors sur X une moyenne invariante
par G.

COROLLAIRE. - Soit G un groupe topologique résoluble. Il existe sur G une moyenne

invariante par les translations a gauche et à droite.


Il suffit d'appliquer la prop. 1 au groupe résoluble G x G agissant sur G par
( g , gl).x = gxgl-'.

3. Le théorème de Ryii-Nardzewski

Dans ce numéro, on note E un espace normé sur le corps R et Y une topologie


localement convexe séparée sur E, pour laquelle la norme de E soit semi-continue
inférieurement. Ces hypothèses sont notamment remplies dans les cas suivants :
a) F est la topologie déduite de la norme de l'espace normé E.
b) F est la topologie affaiblie o(E, E') de l'espace normé E.
c) E est le dual d'un espace normé F et l'on a F = o ( F f , F).
d ) Il existe deux espaces normés F I et F, tels que E = 9 ( F , ; F,) et que Y soit
la topologie de la convergence simple.
EVT IV.42 POINTS FIXES DES GROUPES DE TRANSFORMATIONS AFFINES APP.

Sauf mention expresse du contraire, les notions topologiques se réfèrent à la topo-


logie F .
Soit K une partie convexe de E. On suppose que K est compacte (pour la topo-
logie Y ) ,et que c'est un espace de type dénombrable pour la distance déduite
de la norme de E.

Lemme 2. - On suppose que K contient au moins deux points. Pour tout E > O,
il existe une partition de K en deux sous-ensembles non vides K , et K,, ayant les
propriétés suivantes :
a) K I est convexe et compact ;
b) on a Ilx, - X J < E quels que soient x , et x , dans K,.
Soit L l'adhérence de l'ensemble des points extrémaux de K. D'après le th. de
Krein-Milman (II, p. 59, th. l), K est l'enveloppe fermée convexe de L. Comme
K contient au moins deux points, il en est de même de L. Pour tout x E L., soit A,
l'ensemble des y E L tels que Ilx - y11 < ~ / 4 .D'après l'hypothèse faite sur K , il
existe une partie dénombrable D de L telle que L = U A,. Comme la norme
xeD
est semi-continue inférieurement, chacun des ensembles A, est fermé. Appliquons
le th. de Baire (TG, IX, p. 55, th. 1) a l'espace compact L : il existe un point a de D
et une partie ouverte U de E tels que L n U soit non vide et contenu dans A,. Comme
L contient au moins deux points, et que E est séparé, on peut choisir U de sorte que
L u.
Soit M I'enveloppe fermée convexe de L n C U. Pour tout nombre réel t tel que
O < t < 1, notons Mt l'ensemble des vecteurs de la forme t x , + (1 - t ) x , avec
x , E M et x , E K ; c'est une partie non vide, convexe et compacte de K. Démon-
trons par l'absurde qu'on a Mt # K . Supposons qu'on ait Mt = K ; alors tout
point extrémal x de K appartient à M t , donc s'écrit sous la forme x = t x , + ( 1 - t )x ,
avec x , E M et x , E K . Ceci entraîne x = x , = x,, d'où x E M. D'après le th. de
Krein-Milman (II, p. 59, th. l), on a donc K = M, et K est l'enveloppe fermée
convexe de L n fi U. D'après II, p. 59, corollaire, ceci entraîne L c L n C U, en
contradiction avec la relation L n U # @.
Posons d = sup Ilx - y11 et choisissons un nombre réel t tel que O < t < 1
x~K,ysK
et t < ~ / 4 dPosons
. K I = M t et K , = K - Mt. D'après ce qui précède, les ensem-
bles K , et K, sont non vides, et K, est convexe et compact. Soit M t I'enveloppe
fermée convexe de L n U. Comme K est l'enveloppe fermée convexe de l'ensemble
L = (L n C U) u (L n U), c'est aussi l'enveloppe fermée convexe de M u M'.
Soient x , et x , deux points de K, ; pour i = 1, 2, il existe donc y, E M, zi E M'
et un nombre réel ai tels que O 6 ai 6 1 et xi = a,yi + (1 - a,) zi. Si l'on avait
ai - t
ai 2 t , on aurait xi = ty, + ( 1 - t) -Yi + l - ai zi
{ 1 - t
}
contrairement à
l'hypothèse xi $ Mt. On a donc a i < t pour i = 1, 2, d'où
No 3 POINTS FIXES DES GROUPES DE TRANSFORMATIONS AFFINES EVT IV.43

Pour tout point z de Mt, on a llz - al1 Q ~ / puisque


4 L n U c A,, d'où en par-
ticulier llzi - al1 < ~ / 4 On
. a donc

Ceci achève la démonstration.

Lemme 3. - Soit G un groupe de transformations affines continues (pour Y ) dans K.


On suppose que K est non vide et qu'on a 11 gx - qyll = Ilx - y11 pour x, y dans K
et g dans G . II existe un point de K invariant par G.
Soit 3 l'ensemble des parties de K qui sont non vides, convexes, fermées et stables
pour G . Si (Lu),,, est une famille totalement ordonnée par inclusion d'éléments
de 3, l'ensemble L = n L, appartient à 3. Par suite (E, III, p. 20, th. 2), il existe
U€ 1
un élément L de 3, minimal pour la relation d'inclusion. Il s'agit de prouver que
L est réduit à un point.
Raisonnons par l'absurde, en supposant que L contienne au moins deux points
distincts x 1 et x2 ;posons x = ( x , + x2)/2et E = ]lxl - x2(1/2.L'ensemble convexe
et compact L est de type dénombrable pour la distance déduite de la norme (TG,
IX, p. 19, corollaire). On peut donc lui appliquer le lemme 2 et trouver une partie
convexe et compacte L, de L, distincte de @ et de L, possédant la propriété suivante :
(A) Quels que soient y , et y, dans L - LI, on a Il y , - yz 1) < E.
Montrons par l'absurde qu'on a gx E LI pour tout g E G. Soit donc g E G tel que
gx E L - Ll ; pour i = 1,2, on a

D'après la propriété (A), on a donc gxi E L i . Comme L, est convexe, on en déduit


que gx = ( g x , + gx2)/2 appartient à L I , contrairement à l'hypothèse faite.
Soit L' l'enveloppe fermée convexe de l'orbite G x de x. L'ensemble L' appartient
à 3. D'après ce qui précède, on a L' c L,, d'où L' c I,, 1,' # L. Ceci contredit
le caractère minimal de L et achève la démonstration.

(Ryll-Nardzewski). - Soient E un espace normé et K une partie convexe


T H É O R ~ M E2
non vide de E, compacte pour la topologie aflaiblie o(E, E'). Soit G un groupe de
transformations afJines isométriques de K . Il existe un point de K invariant par G .
Pour tout g E G , notons Kg l'ensemble des points x de K tels que gx = x ; munis-
sons K de la topologie affaiblie ; chaque ensemble K, est convexe et fermé dans
l'espace compact K. 11 s'agit de prouver que l'intersection n Kg est non vide ;
!FG
pour cela, il suffit de prouver que i'ensemble Kg, n ... n Kg" est non vide quels
que soient g,, ..., g, dans G. Fixons g,, ..., g, et notons H le sous-groupe de G
engendré par { g , , ..., g,). Choisissons un point a de K et notons L, l'enveloppe
fermée convexe de l'orbite Ha de a. Soit D l'ensemble dénombrable des éléments
EVT IV.44 POiNTS m E S DES GROUPES DE TRANSFORMATIONS AFFINES APP.

de la forme hlhla + ... + hmhma,où h l , ..., h, sont des nombres rationnels posi-
tifs tels que hl +
-.. + h,, = 1 , et h l , ..., hm des éléments de H. L'adhérence
de D pour la topologie forte est convexe, donc elle est fermée pour o ( E , E') (IV,
p. 4, prop. 2) ; on a donc 6 = L, ce qui prouve que L est un espace métrique de
type dénombrable pour la distance ( x , y) H Ilx - y II. On peut donc appliquer
le lemme 2. Il existe un point b de L invariant par H, d'où b E Kg, n ... n Kg..

COROLLAIRE. - Soient E un espace de Banach réjlexif, G un groupe d'automorphis-


mes de l'espace normé E, et K une partie de E. On suppose que K est convexe, fermée,
non vide, bornée, et stable par G. Il existe alors dans K un point invariant par G.
Comme E est réflexif, K est compacte pour o ( E , E') ( I V , p. 15, th. 1). De plus,
tout élément de G appartient à 2(E).

4. Applications

* A ) Représentations unitaires des groupes :


Soient E un espace hilbertien complexe, G un groupe et n une représentation
unitaire de G dans E, c'est-à-dire un homomorphisme de G dans le groupe des
automorphismes de E. Notons EG le sous-espace hilbertien de E formé des vecteurs
invariants par n(G). Pour tout x E E, soit K, l'enveloppe fermée convexe de l'orbite
de x. Fixons un point x de E.
Montrons qu'il existe dans K, un unique point invariant par n(G), à savoir la
projection de x sur EG. D'après IV, p. 44, corollaire (appliqué à l'espace vectoriel
réel sous-jacent à E), il existe un point de K, invariant par n(G) ; soit a un tel point,
d'où a E EG. Soit P l'ensemble des y E E tels que y - x soit orthogonal à EG ; on
voit aussitôt que P est convexe, fermé et invariant par n ( G ) ;on a x E P, d'où K, c P
et finalement a E P. Autrement dit, a - x est orthogonal à EG ; par suite a est la
projection de x sur EG. *
* B) Trace d'un opérateur dans un espace hilbertien :
Supposons maintenant que la représentation n soit irréductible, c'est-à-dire qu'il
n'existe aucun sous-espace hilbertien de E, distinct de { O f et de E, et invariant
par n(G). Soit F = g 2 ( E ) l'espace hilbertien des endomorphismes de Hilbert-
Schmidt de E, avec le produit scalaire <ulv) = Tr(u*v). Définissons une représen-
tation unitaire h de G dans F par la formule
-
(3) h(g).u=n(g)ux(g)-l (ueF,g~G).
L'espace FG des éléments de E invariants par h ( G ) se compose des endomorphismes u
de Hilbert-Schmidt de E qui commutent à n(g) pour tout g E G. D'après le lemme
de Schur, un tel u est une homothétie. On doit donc distinguer deux cas :
1) si E est de dimension infinie, on a FG = { O ) ;
2) si E est de dimension finie, on a F = 9 ( E ) et FG = C. 1 E.
No 4 POINTS FEES DES GROUPES DE TRANSFORMATIONS AFFINES EVT IV.45

Par application du résultat de A ) à la représentation unitaire h, on obtient le


théorème suivant :
Soit u E T2(E), et soit A, l'enveloppe fermée convexe dans T2(E) de l'ensemble
des endomorphismes ~ ( gun(g)-'
) de E, où g parcourt G. Si E est de dimension injnie,
on a O E A,. Si E est de dimension jînie d, il existe une unique homothétie dans A,,
1
à savoir la projection - Tr(u). 1, de u sur le sous-espace C. 1, de T2(E). *
d
C) Mesure de Haar d'un groupe compact :
Soit G un groupe compact, et soit E = %(X ; R) l'espace de Banach des fonc-
tions continues f sur G, a valeurs réelles, muni de la norme

Pour tout x E G, on définit les automorphismes y, et 6, de E par les formules

(pour y E G, f E E).
Soit f E E ; on note Tf (resp. Af) l'enveloppe fermée convexe, dans E, de l'ensemble
des fonctions y, f (resp. 6, f ) pour x parcourant G. Nous allons prouver qu'il existe
une unique fonction constante p( f ) appartenant à T f , une unique fonction constante
p'( f ) appartenant a A et que ces constantes sont égales.
11 est clair qu'une fonction continue sur G est invariante par les automorphismes y,
(resp. 6,) de E si et seulement si elle est constante. Par ailleurs, l'ensemble des fonc-
tions y, f (resp. 6, f ) pour x dans G, est compact dans E, car l'application x ++ y, f
(resp. x H 6, f ) de G dans E est continue (TG, X, p. 28, th. 3). Il en résulte (II,
p. 27, prop. 3) que Tf (resp. Af) est un ensemble compact dans E pour la topologie
déduite de la norme, donc pour o(E, Et). D'après le th. de Ryll-Nardzewski (IV,
p. 43, th. 2), il existe des fonctions constantes dans Tf et AS. Il reste à prouver que,
si cl E rf et c, E Af sont constantes, on a c, = c,.
Soit E > O. Par hypothèse, il existe des points x,, ..., x,, y,, ..., y, de G et des
nombres réels positifs h l , ..., hl,, p l , ..., p,, tels que

Posons r = 1 hipjf (xiy,). On a r - cl =


iJ
5 p p j avec a j
j= 1
=
i=l
hif(xiyj) - cl ;
d'après (71, on a laj/ d E pour 1 d j d m, d'où Ir - cll d E. On démontre de
manière analogue l'inégalité Ir - c,l < E, d'où Ic, - c,l d 2 s Vu l'arbitraire de E,
on a cl = c, comme annoncé.
EVT IV.46 POINTS FIXES DES GROUPES DE TRANSFORMATIONS AFFINES APP.

D'après la définition de p( f), on peut trouver pour tout E > O des nombres
positifs A,, ..., hl,, de somme 1 et des éléments x , , ..., x,, de G tels que l'on ait
1 C hif ( x i x ) - p(f )l < E pour tout x E G.
i= 1
+
11 est immédiat que, pour f , LJ dans E et tout scalaire h, on a T f + , c rJ r,
+
et T Y f = A T f , d'où l'on déduit aussitôt les relations p( f g) = p(f ) + p(g) et
p(hf ) = hp(.f). Donc l'application p :.f++ p(f) de E dans R est une moyenne sur
l'espace compact G (IV, p. 40) ; * autrement dit, p est une mesure positive sur G
telle que p(G) = 1 *. Il est immédiat que p est invariante par les translations à
gauche de G, et l'égalité p( f ) = p'( f ) implique que p est aussi invariante par
les translations à droite. * Autrement dit p est une mesure de Haar à gauche et'
à droite sur G (INT, VII, (3 1, no 2, déf. 2). ,
* D) Existence de mesures invariantes :
Soient X un espace topologique séparé, p une mesure positive et bornée sur X,
et G un groupe d'homéomorphismes de X. On suppose que, pour tout g E G, la
mesure 8 . p image de p par l'application g : X + X est de base p. Soit u, une fonction
positive p-intégrable sur X telle que g.p = u g . p . On suppose aussi qu'il existe
deux fonctions p-intégrables positives <p et +sur X, non p-négligeables et telles
que l'on ait <p < u, d \Ir p-presque partout quel que soit g e G. Nous allons prouver
qu'il existe une mesure positive et bornée v # O sur X, de base p, invariante par G.
Soit P la partie de l'espace de Banach E = L1(X, p) formée des classes des fonc-
tions f telles que l'on ait <p < f < $ y-presque partout. Alors P est compacte
pour la topologie affaiblie o(E, Et). L'application h ++ h.p de P dans l'espace de
Banach F = A b ( X ) des mesures réelles bornées sur X, est une bijection de P sur
un sous-ensemble Pl de F, convexe et compact pour la topologie o(F, F'). Par
hypothèse, on a g.p E Pl pour tout g E G. Soit K l'enveloppe fermée convexe de
.
l'ensemble des mesures y p. Pour tout g E G, l'application v t-t y. v est une trans-
formation affine isométrique de K. D'après le th. de Ryll-Nardzewski (IV, p. 43,
th. 2), il existe donc une mesure v E K invariante par G. On a <p. p < v, d'où v # 0. *
Exercices

1) Soit A un ensemble infini. -


a) Soit E l'espace de Banach %(A) sur R, formé des familles x = (x,),,, de nombres réels
telles que a H X, tende vers O suivant le filtre des complémentaires des parties finies de A,
et muni de la norme ilxll = sup lx,[ (lorsque A = N, on note aussi cet espace c, ou c,(N)).
=SA
Montrer que toute forme linéaire continue sur E s'écrit d'une seule manière x H x
atA
u,xm,
ou (u,),, est une famille telle que lu,l < + co ; le dual Er de E peut donc être identifié
aeA
(en tant qu'espace vectoriel non topologique) à I'espace P1(A) (1, p. 4, Exemple).
b) Soit F I'espace de Banach fl(A) (1, p. 4, Exemple) (lorsque A = N, on le note aussi Y').
Montrer que toute forme linéaire continue sur F s'écrit d'une seule manière x ++ u~,, z
a€A
où (u,),,, est une famille bornée de nombres réels ; le dual Fr de F peut donc être identifié
(en tant qu'espace vectoriel non topologique) à l'espace a ( A ) = fm(A) (TG, X, p. 21).
c) Soient B un ensemble quelconque, ( c , ~ ) ( ~x g, ~une
, ~ famille
~ quelconque de nombres 2 0.
Soit G l'espace vectoriel des familles x = (xJ,,, de nombres réels telles que, pour tout B E B,
on ait p&x) = x
aeA
c , ~lx,[ < + CO ; les pg sont des semi-normes sur G. Pour que G, muni
de la topologie définie par cette famille de semi-normes, soit séparé, il faut et il suffit que,
pour tout a E A, il existe au moins un p E E tel que cmg> O. Montrer que G est alors complet,
et que toute forme linéaire continue sur G peut s'écrire d'une seule manière x H z
u,x,,
rreA
où (u,),, est une famille de nombres réels satisfaisant à la condition suivante : il existe un
nombre fini d'indices P, E B (1 < i < n) et un nombre a > O tel que lu,l < a.c,,,, pour tout
u E A et 1 < i < n ; réciproque. Extension de ces résultats lorsque le corps des scalaires
est C.
E n IV.48 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 91
2) a) Soient F et G deux espaces vectoriels en dualité séparante. Montrer que, si F est rela-
tivement borné pour o(F, G) (III, p. 45, exerc. 6), G est relativement borné pour o(G, F).
b) Soit F un espace vectoriel, et soient G,, G, deux sous-espaces vectoriels de F* tels que F
soit en dualité séparante avec G, et avec G,. Montrer que, si F est relativement borné pour
o(F, G,) et o(F, G,), il l'est aussi pour o(F, G1 + G,).
c) On suppose que F admet une base dénombrable. Montrer que, pour tout sous-espace
vectoriel G de F*, en dualité séparante avec F et admettant une base dénombrable, F est
relativement borné pour o(F, G) (définir par récurrence deux bases (a,), (b,) de F et G respec-
tivement, telles que (a,, b,> = 6,").
3) Soit F un espace vectoriel. Montrer que, pour la topologie o(F, F*), toute partie bornée
de F est de dimension finie. En déduire que, si F est de dimension infinie, il existe, dans le
complété F de F (pour o(F, F*)), des parties compactes qui ne sont contenues dans l'adhé-
rente d'aucune partie bornée de F (cf. II, p. 55, prop. 10).

T 4 ) Soient F, G deux espaces vectoriels en dualité séparante, G (resp. F) étant identifié


au dual de F (resp. G) lorsque ce dernier est muni de la topologie o(F, G) (resp. o(G, F)).
Soit 6 (resp. 2) un recouvrement de F (resp. G) formé de parties convexes, équilibrées et
bornées pour o(F, G) (resp. o(G, F)). Montrer que les propositions suivantes sont équi-
valentes :
a) Tout ensemble M E 6 est précompact pour la %-topologie.
$) Tout ensemble N E 2 est précompact pour la G-topologie.
y) Sur tout ensemble M E G, la topologie induite par la %topologie est identique à la
topologie induite par o(F, G).
S) Sur tout ensemble N E 2 , la topologie induite par la 6-topologie est identique à la
topologie induite par o(G, F).
(Utiliser la prop. 5 de III, p. 17 pour établir que a) entraîne 6) et l'exerc. 1 de II, p. 78 pour
montrer que 6) entraîne P).)
5) Soient E et F deux espaces localement convexes séparés, 6 un ensemble de parties de E.
Pour que, sur l'espace 6P(E ; F), la G-topologie soit compatible avec la structure d'espace
vectoriel, il est nécessaire (et suffisant, cf. III, p. 13, corollaire) que tout ensemble de 6 soit
borné dans E.
6) a) Soit E un espace localement convexe séparé. Pour tout ultrafiltre U sur E, soit U' le
filtre ayant pour base les enveloppes convexes des ensembles de U. Montrer que, pour qu'un
point de E soit limite de U pour la topologie affaiblie, il faut et il suffit qu'il soit adhérent
a U' pour la topologie initiale (utiliser l'exerc. 11 de II, p. 89).
b) Soient E un espace vectoriel, A une partie convexe de E, Y , , Y, deux topologies locale-
ment convexes séparées sur E, Y ; , Y; les topologies affaiblies correspondantes. Montrer
que si la topologie induite sur A par Y, est plus fine que la topologie induite par Y,, alors
la topologie induite sur A par Y; est plus fine que la topologie induite sur A par Y;.

Ti 7) Soient F l'espace somme directe R'N', G l'espace tlfN) (1, p. 4, Exemple) ; F et G sont
mis en dualité par la forme bilinéaire
(x, Y ) ++ 15 n q n
n
pour x = (5.) E F et y = (q,,) E G.
a) Montrer que, dans F, tout ensemble K convexe et compact pour o(F, G) est de dimension
finie. (Supposant le contraire, soient (n,) upe suite strictement croissante d'entiers > O, et
(a& une suite de points de K telle que les composantes de a, d'indice > nk soient nulles, mais
que celle d'indice n, soit # O. Montrer qu'il existe une suite (t,) de nombres > O telle que
1 tk < + co et que, dans l'espace de Banach 1 ( N ) des suites bornées de nombres réels,
k
le point 1 t,a, ait ses composantes d'indice ni non nulles pour tout i ; en déduire que la suite
k
P
des sommes partielles sp = 1 tkakne peut avoir de valeur d'adhérence dans F pour o(F, G).)
k=1
9 l EXERCICES EVT IV.49

b) Montrer qu'il existe dans F des ensembles compacts pour o(F, G) et de dimension infinie
(remarquer que G est le dual de F pour la topologie induite sur F par la topologie d'espace
normé de 9(N)). Montrer qu'il existe aussi dans F des ensembles précompacts pour o(F, G)
et non relativement compacts.
c) Déduire de a) et b) que l'on a r(G, F) = o(G, F), mais que z(G, F) est distincte de la
topologie de la convergence uniforme dans les parties de F compactes pour o(F, G).

8) Soient E un espace localement convexe métrisable de dimension infinie, E' son dual.
Pour que la topologie r(E, E') soit identique à la topologie affaiblie o(E, E'), il faut et il suffit
que E soit isomorphe à un sous-espace partout dense de l'espace produit RN (resp. CN).
(Remarquer que dans E', pour la bornologie formée des parties équicontinues, il existe une
base (III, p. 1) dénombrable et formée d'ensembles de dimension finie; en conclure que
l'espace vectoriel E' a une base dénombrable.)
Donner un exemple d'espace localement convexe séparé E pour lequel la topologie ini-
tiale et les topologies o(E, Er) et r(E, E') soient trois topologies distinctes.

9) a) Soit E un espace localement convexe séparé, bornologique et quasi-complet. Pour


que, sur le dual E' de E, les topologies t(Ef, E) et o(E1, E) soient identiques, il faut et il suffit
que la topologie de E soit la topologie localement convexe la plus fine (montrer que toute
partie bornée de E est de dimension finie).
b) Soient E un espace localement convexe séparé, E' son dual. Pour que sur E', la topologie
forte B(E', E) soit identique à la topologie faible o(E1, E), il faut et il suffit que la topologie
de l'espace bornologique associé à E (III, p. 41, exerc. 1) soit la topologie localement convexe
la plus fine sur E.

10) Soient E un espace localement convexe séparé, E' son dual. Montrer que les propositions
suivantes sont équivalentes :
cc) E est tonnelé ;
B) toute partie faiblement bornée de E' est équicontinue ;
y) toute partie faiblement bornée de E' est relativement faiblement compacte, et la topo-
logie de E est r(E, E').

11) Soient E un espace localement convexe séparé, Er son dual, 6 un recouvrement de E


formé de parties bornées ; on munit E' de la 6-topologie. Montrer que, pour que la forme
bilinéaire (x, x') w (x, x') soit continue dans E x Er, il faut et il suffit que la topologie
de E puisse être définie par une seule norme, et que la 6-topologie soit la topologie forte
sur E' (cf: III, p. 38, exerc. 2).

12) Soient E un espace localement convexe séparé, E' son dual.


a) Pour qu'il existe dans E' un ensemble faiblement borné et absorbant, il faut et il suffit
que la topologie de E soit moins fine qu'une topologie d'espace normé (cf. IV, p. 48, exerc. 2).
b) Pour qu'il existe dans E' un ensemble équicontinu et faiblement total, il faut et il suffit
que la topologie de E soit plus fine qu'une topologie d'espace normé.
c) Pour qu'il existe dans E' un ensemble équicontinu absorbant, il faut et il suffit que la
topologie de E puisse être définie par une seule norme.

13) Soient F, G deux espaces vectoriels sur R en dualité séparante.


a) Soit A un ensemble convexe dans F, ne contenant pas l'origine, compact pour la topo-
logie o(F,G) ; soit C le cône convexe de sommet O engendré par A. Montrer que le cône
polaire Co dans G possède un point intérieur pour la topologie r(G, F).
b) Réciproquement, soit C un cône convexe saillant dans F, de sommet 0, fermé pour o(F, G)
et ayant un point intérieur pour la topologie r(F, G). Montrer qu'il existe dans G un hyper-
plan H fermé pour o(G, F), ne contenant pas l'origine, tel que H n C o soit compact pour
o(G, F) et que (H n Co) u (O} engendre Co.

14) Soient E un espace localement convexe séparé et quasi-complet, E' son dual. Montrer
que sur E' la topologie de la convergence compacte est la plus fine des topologies compa-
EVT IV.50 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 9 l

tibles avec la dualité entre E et E' et qui induise sur toute partie équicontinue de E' la même
topologie que o(E1, E) (cf. IV, p. 48, exerc. 4).

7i 15) a) Soient E un espace localement convexe séparé, A un ensemble convexe et équilibré


dans E, u une forme linéaire sur E. Montrer que, si A n u-'(O) est fermé par rapport à A,
la restriction de u à A est continue. (Dans le cas contraire, montrer que O serait adhérent a
l'intersection de A et d'un hyperplan Ü1(a) avec a # O ; en déduire que si b E A est tel que
u(b) = - a, le point )b serait adhérent a A n Ü1(O).)
h) Soient E un espace localement convexe réel séparé et complet, E' son dual. Montrer Que, si
un hyperplan Hf de E' est tel que son intersection avec toute partie équicontinue et faiblement
fermée M' c E' soit faiblement fermée, H' est faiblement fermé (utiliser a) et III, p. 21, cor. 1).
c) Soient E un espace localement convexe séparé, E' son dual, C un ensemble convexe, équilibré
et fermé dans E. Soit u une forme linéaire sur E ;montrer que, si la restriction de u a C est con-
tinue pour la topologie initiale, elle est aussi continue pour o(E, E') (utiliser a)). Montrer par
un exemple que la restriction de u au sous-espace vectoriel M engendré par C n'est pas néces-
sairement continue (prendre E = R(N'muni de la norme llxll = sup 15,,1, et pour C un ensem-
n
ble convexe convenable engendrant E).

16) Soient F et G deux espaces vectoriels en dualité séparante ; on appelle clôture-de G dans
le dual algébrique F* de F l'ensemble des formes linéaires x' sur F quisont bornées dans
toute partie de F bornée pour o(F, G) ; c'est un sous-espace vectoriel G de F*, qui est le
dual de F lorsqu'on munit F de la topologie d'espace bornologique associée (III, p. 41,
exerc. 1) à une quelconque-des topologies compatibles avec la dualité entre F et G. On dit
que G est clos dans F* si G = G.
a) Soit M un sous-espace vectoriel de F fermé pour o(F, G). Montrer que si G est clos dans
F*, et si F/M est muni de la topologie o(F/M, Mo), son dual est clos dans (F/M)*.
6) Soient E un espace localement convexe séparé, E' son dual. Pour que E soit bornologique,
il faut et il suffit que sa topologie soit identique à t(E, E') et que E' soit clos dans E*.
c) Soit (E,),,, une famille d'espaces localement convexes séparés, F l'espace somme directe
des Ei, muni de la topologie définie dans 1, p. 24, exerc. 14. Montrer que le dual de F est
canoniquement isomorphe au sous-espace du produit n
id
El des duals des Ei, formé des
familles (xi) telles que xj = O sauf pour un ensemble dénombrable d'indices. (Soit Vi un voi-
sinage quelconque de O dans E,. Montrer que si x! # O pour un ensemble non dénombrable
d'indices, il existe un nombre a > O et un ensemble non dénombrable H c 1 tels qu'il existe
xi E Vi pour lequel ( x i , xi) 2 a pour tout i E H ; en conclure que (xi) ne peut appartenir
-.F'.)
à -

d) Montrer que si 1 est non dénombrable, F' n'est pas clos dans F* ; si l'on prend Ei = R
pour tout i E 1, F', muni de la topologie forte, n'est pas complet, et il existe dans F' des parties
fortement bornées qui ne sont pas relativement faiblement compactes.

17) Soient E un espace localement convexe séparé, E' son dual et, dans E', soient 8, l'ensem-
ble des parties convexes équicontinues, 8, l'ensemble des parties convexes relativement
faiblement compactes, 8, l'ensemble des parties convexes fortement bornées, 23, l'ensemble
des parties convexes faiblement bornées. On a 8, c 23, c 23, c 23,. Donner un exemple
d'espace E pour lequel ces quatre ensembles de parties sont distincts (prendre pour E un
produit de trois espaces pour lesquels on a respectivement 8, # B 2 (cf. IV, p. 49, exerc. 8),
%, # 8, (exerc. 16, d)), 8, # 23, (III, p. 23, Remarque 2).

18) Soient E, F deux espaces vectoriels, E*, F* leurs duals algébriques respectifs. Montrer
que, si u est une application linéaire de F* dans E, continue pour les topologies o(F*, F)
et o(E, E*), u(F*) est de dimension finie. (Utiliser la prop. 2 de IV, p. 27 pour montrer que
u est un morphisme strict, et en déduire que u(F*) est un sous-espace de E de type minimal
(II, p. 90, exerc. 13) ; conclure en considérant les ensembles bornés de ce sous-espace.)

19) Soient E et F deux espaces localement convexes séparés, E' et F r leurs duals. Pour toute
partie H de l'espace 9 ( E ; F) des applications linéaires continues de E dans F, on désigne
01 EXERCICES EVT IV.51

par 'H l'ensemble des transposées des applications u E H. Pour toute partie M (resp. N')
de E (resp. F'), on désigne par H(M) (resp. 'H(N1)) la réunion des ensembles u(M) (resp.
'u(N1)) lorsque u parcourt H.
a) Pour que H soit équicontinu, il faut et il suffit que, pour toute partie équicontinue N'
de F', 'H(N1) soit une partie équicontinue de E'.
b) Soit 6 un ensemble de parties bornées de E. Montrer que, pour que H soit borné dans
9 ( E ; F) pour la 6-topologie, il faut et il suffit que, pour tout y' E Fi, 'H(yl) soit borné dans
E' pour la 6-topologie.
c) Soient 6 un ensemble de parties bornées de E, 3 un ensemble de parties bornées de F
formant une bornologie adaptée à F (III, p. 3, déf. 4). On suppose E' muni de la G-topo-
logie, F' de la 3-topologie. Pour que 'H soit équicontinu, il faut et il suffit que, pour tout
ensemble B E 6 , H(B) appartienne à 3. En particulier, pour que 'H soit équicontinu pour
les topologies fortes sur F r et E', il faut et il suffit que H soit borné dans 2 ( E ; F) pour la
topologie de la convergence bornée.
d) Déduire de b) et c) que, si 'H est borné pour la topologie de la convergence simple dans
9 ( F ' ; Er) lorsque F' et E' sont munis des topologies fortes, 'H est équicontinu pour ces
topologies.
e) Montrer que, si E est tonnelé, les propriétés suivantes sont équivalentes :
a ) H est simplement borné dans 2 ( E ;F) ;
(3) H est équicontinu ;
y) 'H est simplement borné dans 2 ( F 1 ; E'), lorsque E' est muni de la topologie faible
O@', E) ;
6) 'H est équicontinu, lorsque E' et F' sont munis des topologies fortes.
f ) Montrer que, si E est infratonnelé (III, p. 45, exerc. 7), les propriétés $) et 6) de e) sont
équivalentes, et sont aussi équivalentes aux deux suivantes :
E ) H est borné dans 9 ( E ; F) pour la topologie de la convergence bornée;
<p) 'H est simplement borné dans 9 ( F ' ; E') lorsque E' est muni de la topologie forte.
g ) Montrer que si E est quasi-complet, les propriétés a), y) et 6) de e) sont équivalentes.

20) Soient E un espace localement convexe séparé, E' son dual.


a) Soit M un sous-espace vectoriel fermé de E. Pour que la topologie T(M, E'/Mo) soit iden-
tique à la topologie induite sur M par T(E, E'), il faut et il suffit que tout ensemble convexe
équilibré de E'/MO,compact pour la topologie faible o(E'/Mo, M), soit l'image canonique
d'une partie convexe équilibrée de E', compacte pour o(E', E) (cf. V, p. 72, exerc. 15).
b) Soit N un sous-espace vectoriel de E, dense dans E. Si la topologie induite sur N par celle
de E est identique à T(N, E'), montrer que la topologie de E est identique a T(E, El).

21) a) Soient E un espace vectoriel, E* son dual algébrique. Montrer que la topologie T(E,E*)
est la topologie localement convexe la plus fine et que la topologie t(E*, E) est identique à
o(E*, E).
b) Soit E** le dual algébrique de E*. Montrer que si E est de dimension infinie, E est dense
dans E** pour toutes les topologies compatibles avec la dualité entre E** et E*, mais que
la topologie induite sur E par r(E**, E*) est distincte de r(E, E*).

22) Soient E un espace localement convexe séparé, E' son dual, M un sous-espace fermé
de E.
a) Montrer que si, dans E, l'enveloppe fermée convexe d'un ensemble compact est compacte,
la topologie de la convergence compacte sur E'/Mo (identifié au dual de M) est la topologie
quotient par Mo de la topologie de la convergence compacte sur E'.
b) Montrer que si M est infratonnelé et si E'/Mo, muni de la topologie $(E'/M0, M) est
bornologique, la topologie $(E'/Mo, M) est quotient par Mo de $(El, E).

23) Donner un exemple de famille (E,),, d'espaces localement convexes séparés telle que
l'application canonique de @ EI sur le dual de P = E, ne soit pas un isomorphisme de
i~ I id
la somme directe topologique des Ei munis des topologies faibles o(EI, E,), sur le dual P'
muni de o(P', P).
EVT IV.52 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES §2

24) Soient (E,),, une famille d'espaces localement convexes séparés, E un espace vectoriel,
et pour tout u E A, soit f , une application linéaire de E, dans E. On considère sur E la topo-
logie localement convexe la plus fine Y rendant continues les f , (II, p. 29); on suppose
Y séparée et on désigne par EL le dual de E,, par E' le dual de E muni de Y. Montrer que
si, pour tout a E A, la topologie de E, est identique à T(E,, EL), la topologie est identique
à T(E, E').

25) a) Montrer que tout espace de Banach réel (resp. complexe) est isométrique à un sous-
espace fermé d'un espace de Banach de la forme %(S ; R) (resp. V(S ; C)) constitué par les
fonctions continues réelles (resp. complexes) définies dans un espace compact S (TG, X,
p. 33) (utiliser la formule (3) de IV, p. 7).
b) Déduire de a) que tout espace localement convexe séparé E est isomorphe à un sous-
espace d'un espace localement convexe de la forme Vc(L ; R) (resp. Vc(L ; C)) (TG, X, p. 7).
En particulier, tout espace de Fréchet est isomorphe à un sous-espace fermé d'un espace
Vc(L ; R) (resp. Wc(L; C)), où L est localement compact et dénombrable à l'infini.

1) a) Soient E un espace localement convexe séparé, E' son dual. Montrer que les pro-
priétés suivantes sont équivalentes :
a) E est infratonnelé (III, p. 45, exerc. 7).
j3) Toute partie fortement bornée de E' est équicontinue.
y) Toute partie fortement bornée de E' est relativement faiblement compacte, et la topo-
logie initiale de E est T(E, E').
6) La topologie induite sur E par la topologie forte du bidual E est identique à la topologie
initiale de E.
Un système fondamental de voisinages de O pour la topologie forte de E est alors constitué
par les adhérences, pour la topologie o(E, E'), d'un système fondamental de voisinages
de O pour la topologie initiale de E.
b) Montrer que si E est infratonnelé et si son dual E' est identique à son dual algébrique E*,
la topologie initiale de E est la topologie localement convexe la plus fine.

T 2 ) a) Montrer que tout produit d'espaces infratonnelés est infratonnelé. (Se ramener au
cas des espaces infratonnelés séparés; utiliser alors l'exerc. 1 ainsi que la prop. 15 de IV,
p. 13.1
b) Donner un exemple d'espace localement convexe infratonnelé séparé qui n'est pas bor-
nologique ni tonnelé. (Procéder comme dans III, p. 46, exerc. 16, en remplaçant les espaces
tonnelés par des espaces infratonnelés, et en utilisant a).)

3) Soient E un espace localement convexe complexe séparé, E, l'espace localement convexe


réel sous-jacent à E, E' et Eh les duals de E et E, respectivement. Montrer que l'application
R-linéaire canonique f H %??de E' sur Eh est un homéomorphisme pour les 6-topologies
sur E' et Eh, lorsque 6 est un ensemble quelconque de parties bornées de E. En déduire
la définition d'une application R-linéaire canonique du bidual E sur le bidual Eh, qui soit
un homéomorphisme pour les topologies faibles o ( E , E') et o(Eg, Eh), ainsi que pour les
topologies fortes P(E", E') et fl(Eg, Eh) ; par cette application, E (considéré comme plongé
dans Er') se transforme en E, (considéré comme plongé dans Eh).

4) Soit E un espace localement convexe séparé et infratonnelé.


a) Montrer que, si le dual fort Eb de E est bornologique, le complété Ê de E, identifié à un
sous-espace vectoriel de E'* (III, p. 21, th. 2), est contenu dans le bidual E" de E.
b) On dit que E est distingué si toute partie de E bornée pour la topologie o(En, E') est conte-
nue dans l'adhérence (pour cette topologie) d'une partie bornée de E. Montrer que, pour
que E soit distingué, il faut et il suffit que son dual fort Eb soit tonnelé.
42 EXERCICES EVT IV.53

5) Soient E un espace localement convexe séparé, E r son dual.


a) Pour que la topologie forte sur Er soit identique à r(E', E), il faut et il suffit que E soit
semi-réflexif.
b) On suppose que E est infratonnelé. Pour que la topologie forte sur E' soit identique a la
topologie de la convergence compacte, il faut et il suffit que E soit un espace de Montel.

T 6) Soient F et G deux espaces vectoriels en dualité séparante.


a) Montrer que les propriétés suivantes sont équivalentes :
a) F, muni d'une topologie compatible avec la dualité entre F et 6 , est semi-réflexif;
p) G, muni de r(G, F), est tonnelé.
b) Montrer que les propriétés suivantes sont équivalentes :
a ) F, muni de r(F, G), est réflexif;
p) G, muni de r(G, F), est réflexif;
y) F et G sont tonnelés pour r(F, G) et r(G, F) respectivement.
c) Montrer que tout espace localement convexe séparé E, muni de la topologie r(E, Er),
est isomorphe au quotient d'un espace semi-réflexif F par un sous-espace fermé. (D'après
111, p. 46, exerc. 14, c), E', muni de r(E', E), est isomorphe à un sous-espace vectoriel fermé M
d'un espace tonnelé séparé G ; prendre F = G' muni de 7(Gr, G) et utiliser la prop. 11 de
IV, p. 10.)
d) Soit A un ensemble infini tel que Card(A) > K I (E, III, p. 87, exerc. 10). Dans l'espace
produit P = RA, on désigne par E, le sous-espace partout dense formé des x = (x,),,, tels
que x, = O sauf pour un ensemble dénombrable d'indices; l'espace E, est tonnelé et il en
est de même du sous-espace E de P engendré par E, et le point 1, de P dont toutes les coor-
données sont égales à 1 (III, p. 46, exerc. 16). Soit B un ensemble borné dans E,, dont l'adhé-
rence dans P contient l A , et soit J une partie de A de cardinal K, ; on désigne par pr, la
projection de P sur RJ ; montrer qu'il existe une partie B, de B, de cardinal ,< K I ,telle que
l'adhérence dans RJ de pr,(B,) contienne 1,; l'ensemble J' 3 J des indices a E A tels que
la coordonnée d'indice a d'au moins un point de B, soit # O, a alors un cardinal égal à KI.
On définit par récurrence JO = J et J,,, = JI, et on pose H = iJ J,, dont le cardinal est
K I ,et B, = B," ; montrer que l'adhérence de B, (et par suite aussi celle de B) contient
le point (l,, O) E RH x RA-, = P, qui n'appartient pas à E,. En conclure que pour tout
ensemble C borné et compact dans E, C n E, est encore fermé dans E, et que E n'est pas
semi-réflexif.
e) Déduire de d) que le dual E' de E (qui s'identifie au dual P' = R',' de P) n'est pas complet
pour la topologie r(E1, E), bien qu'étant semi-réflexif (donc quasi-complet) pour cette topo-
logie (considérer la forme linéaire sur E égale à O dans E, et à 1 au point l,, et utiliser III,
p. 21, th. 2).

7) Soit (E,),,, une famille d'espaces localement convexes séparés, P l'espace produit des E,,
S leur somme directe topologique. Montrer que, pour que P ou S soit semi-réflexif (resp.
réflexif), il faut et il suffit que chacun des Ei soit semi-réflexif (resp. réflexif).

8) Soit E un espace localement convexe séparé, limite inductive stricte d'une suite croissante
(En) de sous-espaces vectoriels fermés (II, p. 35, prop. 9).
a) Montrer que, si le dual fort de chacun des En est complet, le dual fort de E est complet
(cf. III, p. 20, th. 1).
b) Pour que E soit semi-réflexif (resp. réflexif), il faut et il suffit que chacun des En soit semi-
réflexif (resp. réflexif).

9) Soit (E,),,, une famille d'espaces localement convexes séparés contenus dans un même
espace vectoriel, qui est filtrante pour la relation 3 , et telle que, si Eg c E,, la topologie
de Ep soit plus fine que la topologie induite sur Ep par celle de E,. Soit E l'intersection des E,,
muni de la topologie borne supérieure des topologies induites sur E par celles des E,. Montrer
que si chacun des E, est semi-réflexif, E est semi-réflexif (considérer un ultrafiltre sur une
partie bornée de E).
EVT IV.54 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORlELS TOPOLOGIQUES 52
10) Montrer que tout produit, et toute somme directe topologique d'espaces de Montel
est un espace de Montel '.

11) Soit E un espace localement convexe séparé tel que le dual fort Eb de E soit semi-réflexif.
a) Montrer que, sur toute partie fortement bornée de Et, les topologies induites par o(E1, E")
et o(E1, E) sont identiques.
b) Déduire de a) que E est infratonnelé pour la topologie T(E, E') (cf. IV, p. 52, exerc. 1)
et que, si E est son complété pour cette topologie, identifié à une partie de El* (III, p. 21,
th. 2), on a E" c E. En particulier, si E est quasi-complet pour r(E, E'), E est réflexif pour
cette topologie.

12) Soient E un espace de Banach, E' son dual.


a) Montrer que la distance x H d(x, A) d'un point x E E à un ensemble convexe fermé A
est fonction semi-continue inférieurement dans E pour la topologie o(E, E').
b) Montrer que si E est réflexif, pour toute partie convexe fermée A de E, il existe un point
x, E A tel que llx,ll soit égal à la distance de O à A (utiliser a)). Ce point est unique si tout
point frontière de la boule unité de E est extrémal (II, p. 57, déf. 1).
c) Si E est réflexif et si B est un ensemble convexe, fermé et borné dans E, déduire de a) et b)
qu'il existe deux points x E A, y E B tels que Ilx - y11 = d(A, B) (cf: V, p. 70, exerc. 8).

13) Soient E un espace de Banach, M un sous-espace vectoriel fermé de E. Montrer que


si M et E/M sont réflexifs, E est réflexif.
14) Soit A un ensemble infini. -
a) Montrer que le dual fort de l'espace de Banach E = X ( A ) (IV, p. 47, exerc. 1) peut
être identifié à I'espace de Banach P1(A), et que le dual fort de I'espace de Banach P1(A) peut
être identifié à I'espace de Banach g ( A ) = !"(A) ; en déduire que E n'est pas réflexif et que
E"/E est de dimension infinie (cf. IV, p. 72, exerc. 18). Si A = N, E et E' sont des espaces
de Banach de type dénombrable, mais non E" (1, p. 25, exerc. 1).
b) Soit B" la boule unité dans E" = Pm(A), et soit Bo l'ensemble convexe B" + (B" n E).
Montrer que BE est un ensemble convexe borné et fermé dans E pour la topologie forte,
ayant un intérieur non vide, mais ne possédant aucun point extrémal. En déduire que, si p
est la jauge de BE, I'espace E", muni de la norme p, n'est isométrique à aucun dual d'un espace
de Banach et que Bo n'est pas fermé pour la topologie o ( E , E') (bien que B" soit compact
pour o(ER,ET)et B" n E fortement fermé).

T 15) Les notations sont celles de I'exerc. 14.


a) Soit (x2 une suite dans E' qui converge vers O pour la topologie o(E1, E") ; montrer que,
pour tout E > O, il existe une partie finie H de A telle que l'on ait 1
IxR(a)l < E pour tout
a W
entier n. (Raisonner par l'absurde : si la propriété n'était pas vraie, montrer qu'il existerait
un nombre 6 > 0, une suite croissante (n$ d'entiers, une suite croissante (HA de parties
finies de A, tels que l'on ait C
msHk -
lxn(a)l < -68 pour n 3 n,, 1 Ixn(a)l < 6 pour n < n,
.$HI<
6
et
oreH.-Hr- t
IxL(u)J 2 3;montrer que cela entraîne contradiction (G méthode de la bosse
glissante D).) En déduire que la suite (xk) converge vers O pour la topologie forte, bien que
cette dernière soit strictement plus fine que la topologie o(Er, E ) .
b) Montrer que si (xn) est une suite de Cauchy dans E' pour la topologie o(E', E ) , elle converge
vers un point de E' pour cette topologie, autrement dit E' est semi-complet (III, p. 7) pour
o(E1, EN).(Montrer que, pour tout E > O, il existe une partie finie H de A telle que l'on ait
1 IxA(u)l < E pour tout entier n, en raisonnant par l'absurde comme dans a), et utilisant a).)
oBH

' Par contre, un sous-espace fermé d'un espace de Montel peut ne pas être infratonnelé,
et le quotient d'un espace de Montel par un sous-espace fermé peut ne pas être semi-réflexif
(IV, p. 63, exerc. 8).
§2 EXERCICES EVT IV.55

7i 16) Les notations étant celles de I'exerc. 14, soit Eu' le dual de E = Pm(A).
a) On note e, (pour a E A) l'élément de E" tel que e,(P) = 6m8(indice de Kronecker). Soit
(Km)une suite de parties finies de A, deux à deux disjointes, et soit (xl) une suite de points
de E"'. Montrer qu'il existe une suite infinie strictement croissante (n,) d'entiers > O telle
que, si I'on pose B = U Knk,les éléments y; = (xn(r~))~,,appartiennent tous à el(B). (Soit 6
k
un nombre > O arbitraire, et (J,,,),,, une partition de N en ensembles finis. Montrer, en
raisonnant par l'absurde, que, si x"' E E"', il existe un entier m tel que I'on ait I(x", x"')l < 6
pour tout x" E E tel que Ilx"ll < 1 et xr'(u) = O sauf pour les indices a appartenant à l'ensem-
ble iJ K,. Appliquer ce résultat successivement, de façon convenable, à xy, x,: ...).
"FI,
b) Déduire de a) et de l'exerc. 15, a) que, si (x;) est une suite qui converge vers O dans E"'
pour la topologie o(Em,E"), et si X r est la restriction de x r au sous-espace fortement fermé
E de Er', on alim IlXnll = O dans E'.
n- m
c) Déduire de b) que, dans E , le sous-espace fortement fermé E n'admet pas de supplé-
mentaire topologique pour la topologie forte. (Se borner au cas où A = N ; soit (en) la suite
de formes linéaires continues sur E telle que (x, en) = x(n) pour tout x E E ; montrer que
la suite (e:) tend vers O pour o(E1, E), mais que ei ne peut être prolongée en une forme linéaire
x; continue dans E , telle que la suite (xr) tende vers O pour o(E"', E ) . )

17) Soient E un espace de Banach non réflexif, E' son dual fort, E" le dual fort de E', E"' le
dual fort de E", ElV le dual fort de E .
a) Montrer que, dans E"', E' et le sous-espace EOorthogonal à E (lorsque E est considéré
comme sous-espace de Er') sont supplémentaires topologiques, et que la projection de E
sur E' pour cette décomposition est une application linéaire- continue de norme 1. Compa-
rant avec l'exerc. 16, c), en déduire que l'espace de Banach %(A) n'est isomorphe (en tant
qu'espace vectoriel topologique) au dual fort d'aucun espace de Banach.
6 ) Montrer que EXVest somme directe topologique de E'" et de E", et aussi de E'" et Eoo;
on a E" n E"" = E. Soit v l'application linéaire de EtVsur lui-même qui, sur E'" est l'identité,
et sur E" est la projection de E sur Eo0parallèlement à Et" ; montrer que v est une isométrie,
mais n'est pas continue pour la topologie o(ETV,Et").

18) Montrer qu'un espace de Banach E dont le dual fort E' est de type dénombrable, et qui
est semi-complet (III, p. 7) pour la topologie affaiblie o(E, E'), est réflexif (comparer à IV,
p. 54, exerc. 15, b)).

19) Soient E un espace de Banach, E' son dual fort, G' un sous-espace fortement fermé
de E', de type dénombrable pour la topologie forte. Montrer qu'il existe une partie dénom-
brable de E telle que, si F est le sous-espace vectoriel fermé de E engendré par cette partie,
G' soit isométrique à un sous-espace fortement fermé du dual fort Fi de F. (Supposons que
la suite (xn) soit fortement dense dans G ' ; pour tout n, soit x, E E tel que llxnll 4 1 et
(x,, xn) =
/
(1
\
- i)
r \

lixill ; montrer que le sous-espace fortement fermé F de E engendré


--/
par les x, répond à la question.)

T20) Soient E un espace de Banach, E' son dual, B la boule unité dans E. Afin que, pour la
topologie induite sur B par la topologie affaiblie o(E, E'), tout point de B admette un système
fondamental dénombrable de voisinages, il faut et il suffit que E' soit de type dénombrable
pour la topologie forte. (Pour montrer que la condition est nécessaire, remarquer que si, dans
B, tout point admet un système fondamental dénombrable de voisinages pour la topologie
affaiblie, il en est de même dans l'adhérence Bo" de B dans E pour la topologie o ( E , Er).
Il existe alors une suite (a:) dans E' telle que tout voisinage de O dans Ba"pour o(E", E') con-
tienne l'intersection de Bo"et d'un nombre fini de polaires {UA}" ; considérer le sous-espace
fortement fermé W' de E' engendré par les a;, et l'orthogonal W'" de W' dans E".)
E n IV.56 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 52
7i 21) Soient E un espace de Banach, E' son dual, B la boule unité dans E, Bi la boule fermée
de centre O et de rayon r dans E'.
a) Soient M i , M i deux sous-espaces vectoriels de E', partout denses pour la topologie faible
o(E1, E). Pour que les topologies induites sur B par o(E, Mi) et o(E, Mi) coïncident, il faut et il
suffit que les adhérences fortes de Mi et M i dans E' soient identiques.
b) Soit M' un sous-espace vectoriel de E', partout dense pour o(E', E) ; on désigne par M'") le
sous-espace vectoriel engendré par l'adhérence de M' n Bi dans E' pour la topologie o(E1, E).
Pour que M'"' = E', il faut et il suffit que I'adhérence faible de M' n Bi contienne une boule
B: avec r > O (utiliser le fait que E' est tonnelé pour la topologie forte).
c) Soit r la borne supérieure des nombres t tels que I'adhérence faible de M' n B; contienne
une boule Bi ; on dit que r est la caractéristique de M'. Montrer que r est la borne inférieure des
nombres sup , I(x, x')l/llxll lorsque x parcourt l'ensemble des points # O de E (utiliser le
X'EM n B i
th. de Hahn-Banach).
d) Montrer que l/r est la borne supérieure de llxll lorsque x parcourt I'adhérence de B dans E
pour la topologie o(E, M') (utiliser c) et le th. de Hahn-Banach).
+
e) Soit M'" l'orthogonal de M' dans E ; montrer que I'on a r = inf(llx znll/llxll)lorsque z"
parcourt M'" et x l'ensemble des points # O de E (utiliser c) et le th. de Hahn-Banach). En
déduire que, pour que = E', il faut et il suffit que E + M'" soit fortement fermé dans E"
(utiliser le th. de Banach de 1, p.- 17).
f ) Soient A = N x N et E = X(A) (cf. IV, p. 54, exerc. 14). Dans l'espace E" = fm(A)
soit P le sous-espace vectoriel formé des points x = (xij) tels que xij = x O j / ( j + 1) pour tout
i > O. Montrer que I'on a P = Mlo, où M' est un sous-espace vectoriel de E' partout dense
pour o(E1,E), mais que E + M'" = E + P n'est pas fortement fermé dans E" ; en déduire
que la caractéristique de M' est 0.

22) Soient E un espace de Banach, E' son dual, M' un sous-espace fortement fermé et faible-
ment partout dense dans E'. On dit que M' est irréductible s'il n'existe aucun sous-espace
vectoriel N' # M' de M', fortement fermé et faiblement partout dense dans E'.
a) Montrer que, pour que M' soit irréductible, il faut et il suffit que dans E I'orthogonal M'"
de M' soit supplémentaire topologique de E (pour la topologie forte de E"). En déduire qu'on a
alors M''" = E' (exerc. 21) et que E est isomorphe au dual fort de l'espace M' muni de la
topologie induite par la topologie forte de Et.
6 ) Montrer que, pour que M' soit irréductible, il faut et il suffit que la boule unité dans E
soit relativement compacte dans E pour la topologie o(E, Mt) (utiliser l'exerc. 21, a)).
c) Pour que E soit isomorphe a un dual fort d'espace de Banach (pour les structures d'espace
vectoriel topologique), il faut et il suffit qu'il existe dans E' un s o E p a c e irréductible. En
déduire une nouvelle démonstration du fait que l'espace de Banach X(N) n'est pas isomorphe
a un dual fort d'espace de Banach (cf. IV, p. 55, exerc. 16, c)).

23) Les notations étant celles de I'exerc. 22, on suppose M' irréductible.
a) Pour que l'application canonique de E dans E"/Mf0,restriction de l'application canonique
E" + Er'/M'", soit une isométrie d'espaces de Banach, il faut et il suffit que la caractéristique
(IV, p. 56, exerc. 21) de M' soit égale a 1. On dit alors que M', muni de la norme induite par
celle de E', est un prédual de E, et E s'identifie canoniquement (avec sa norme) au dual de
l'espace de Banach M'.
b) Pour tout sous-espace vectoriel F de E, fermé pour o(E, M'), montrer que l'image cano-
nique de M' dans le dual F' de F, identifié à E'/FO,est un prédual de F.

24) a) Dans un espace normé E, soit Qks,, une suite finie de points et soit (h,),,,,, une
suite finie de nombres > O tels que xn

k=l
h, < 1 ; pour tout k, on pose pk = 1 -
k- 1

j= 1
hj ; on a
alors
42 EXERCICES EVT IV.57

b) Soit (a,) une suite infinie de points de la boule unité dans E, et soit (A,) une suite infinie
de nombres > O telle que
n- 1
1h, = 1. Pour tout n > O, on pose p, = 1 - x hk et
n- 1

k=l

b, = hkak + p,a,; montrer que pour tout n 2 1, on a


k= 1

(Appliquer a) par récurrence.)


c) Soit (C,) une suite décroissante d'ensembles convexes dans E, contenus dans la boule
unité, et supposons que d(0, Cl) 2 0 > O (d'où a fortiori d(0, C,) 2 0 pour tout n).
x
Soit (A3 une suite de nombres > O tels que h, = 1. Montrer qu'il existe un nombre a tel
que O < a < 1 et une suite (x3 de points de E tels que x, E C,
n
pour tout n, (lxh,x,ll = a
et, pour tout n
m

- I k=l
'kxk1l < a(1 - j=n+ 1
1') .

(Prendre x, tel que Ilxi 11 soit arbitrairement voisin de d(0, Cl), puis, par récurrence, x, tel que
n- 1 m
IC
k= 1
hkxk+ ( x hj) x1
j=n
.1 soit arbitrairement voisin de la borne inférieure des nombres

Ix
n- 1 m
hkx, + ( x hi) y11 où y parcourt C,. Utiliser alors b).)
k= 1 j=n

T 25) Soit E un espace de Banach de type dénombrable. Montrer que les propriétés suivantes
sont équivalentes :
a) E n'est pas réflexif.
fi) Pour tout nombre 0 tel que O < O < 1, il existe une suite (xi) dans E' telle que Ilx:ll < 1
pour tout n, que la suite (xi) converge vers O pour o(E', E) et que la distance de O à l'ensemble
convexe engendré par les xi soit 3 O.
y) Pour tout nombre 0 tel que O < 0 < 1 et toute suite (h,,) de nombres > O tels que
1 h, = 1, il existe un nombre a tel que 0 < a < 1 et une suite ( y 3 de points de E' telle que
m
Ilyill <1 pour tout n,
n
h,,yLll = a et I k= 1
hkyLll < a(1 - O 1 S) pour
j=n+ 1
tout n.
6) Il existe z' E E' tel que, pour aucun x E E, on n'ait I(x, zl)l = llxll. Ilz'll (Th. de James-
Klee).
(Pour voir que a) entraîde p), remarquer qu'il existe z" E E" tel que 11zU11< 1 et d(zl', E) > 0.
Si (x,) est une suite partout dense dans E, déterminer la suite (x;) dans E' telle que IlxAll < 1
et que l'on ait (xk, xi) = O pour k < n et (x:, z") = O. Pour voir que fi) entraîne y), utiliser
l'exerc. 24. Pour voir que y) entraîne 6), montrer qu'avec les notations de y), pour tout x E E,
on a Ixh"(x, y:)l < a.)
"
26) On dit qu'un espace localement convexe E possède la propriété (GDF) si toute application
linéaire u de E dans un espace de Banach F telle que, dans l'espace produit E x F, toute
limite d'une suite convergente de points du graphe r de u appartienne encore à T, est néces-
sairement continue. Tout espace de Fréchet possède la propriété (GDF) (1, p. 19, cor. 5);
il en est de même de toute limite inductive d'une famille d'espaces de Fréchet (II, p. 36, prop. 10).
Montrer que tout espace localement convexe séparé E ayant la propriété (GDF) est tonnelé.
(Soit V un tonneau dans E, q sa jauge, H l'espace séparé associé à-E muni de cette semi-norme ;
montrer que l'application canonique n de E dans le complété H est continue, en utilisant la
propriété (GDF) et le fait que toute forme linéaire x' E Vo se prolonge d'une seule manière
en uTe forme linéaire continue sur H, l'ensemble de ces formes étant la boule unité du dual
de H.)
EVT IV.58 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES

T 1) Soient E un espace localement convexe métrisable, Eb son dual fort. Montrer que si EL
est métrisable, la topologie de E peut être définie par une seule norme (utiliser III, p. 38,
exerc. 2 et p. 39, exerc. 5, ainsi que le fait que E est bornologique).

7i 2) Un espace infratonnelé est semi-tonnelé. On dit qu'un espace localement convexe est
un espace (DF) s'il est semi-tonnelé et si sa bornologie canonique (Ill, p. 3, déf. 5) admet
une base dénombrable. Tout espace normé et toute limite inductive stricte d'une suite d'espaces
normés (II, p. 36) est un espace (DF). Tout dual fort d'un espace de Fréchet est un espace
(DF).
a) Le dual fort d'un espace (DF) est un espace de Fréchet.
b) Soit E un espace (DF), et soit (A,) une suite croissante de parties bornées, convexes, équi-
librées et fermées de E, telle que toute partie bornée de E soit absorbée par un des A,. Soit U
la réunion des A, ; montrer que l'adhérence U de U dans E est identique à l'ensemble des
x E E tels que hx E U pour O < h < 1. (Si x 4 hU pour un h > 1, remarquer que, pour tout n,
il existe une forme linéaire x; E E' telle que x; E An et (x, x;) = h, et que la suite (x;) est
équicontinue, donc a une valeur d'adhérence faible.)
c) Montrer que si un espace (DF) est tonnelé, il, est aussi bornologique (cf. III, p. 45,
exerc. 13, 6)). Donner des exemples d'espaces (DF) non ultrabornologiques, mais borno-
logiques et tonnelés (III, p. 47, exerc. 22) et d'espaces (DF) non tonnelés mais bornologiques.

I T 3) Soient E un espace localement convexe métrisable, Eb son dual fort.


a) Montrer que toute partie convexe équilibrée V' de Eb absorbant les parties fortement
bornées de Eb contient un tonneau (pour la topologie forte) absorbant les parties fortement
bornées de Eb. (Soit (KA) une base dénombrable de la bornologie canonique de Ei, et soit h,,
tel que &,KA = 3V' ; appliquer l'exerc. 2, b) à la suite des A;, où A; est l'enveloppe convexe
de la réunion des h,K; pour j < n.)
b) Déduire de a) que les propriétés suivantes sont équivalentes :
a) E est distingué (IV, p. 52, exerc. 4).
p) EL est infratonnelé (III, p. 45, exerc. 7).
y) EL est bornologique.
6) Eb est tonnelé.
E ) Eb est ultrabornologique (III, p. 47, exerc. 19).
c) Montrer que si EL est réflexif, on a E = E (qui est évidemment réflexif) (cf: IV, p. 52,
exerc. 4 et p. 54, exerc. 11).

4) Soient E un espace localement convexe séparé, E' son dual. Si M est un sous-espace vectoriel
fermé de E, métrisable et distingué (IV, p. 52, exerc. 4), la topologie forte P(E'/M0, M) est
la topologie quotient par Mo de la topologie forte B(E', E) (utiliser l'exerc. 3, b) et IV, p. 51,
exerc. 22, b)).

6 5 ) Pour tout entier n > O, soit a'") la suite double (afi) (p E N, q E N) telle que afi = q
si p < n et a;' = 1 si p > n. Soit E l'espace vectoriel des suites doubles x = (x,)~p,q,,,,,
de nombres réels telles que, pour tout entier n > O, le nombre r,(x) = a ~ l x p qsoit
l fini.
P.4
Muni de la topologie définie par les semi-normes r,,, E est un espace de Fréchet de type dénom-
brable (IV, p. 47, exerc. 1, c)) ; le dual E' de E peut être identifié à l'espace des suites doubles
x' = (x;,) de nombres réels telles que, pour un indice n au moins, il existe k , > O tel que
lx;,[ < k,a"our tout couple (p, q), avec ( x, x' ) = xpqxh (IV, p. 47, exerc. 1, c)).
Pi4
Pour tout entierp, > O et toute suite (mP)de nombres entiers > O, soit J(po ; (m,)) l'ensemble
des couples d'entiers p > O, q > O tels que p 3 p, et q 2 mp ; soit b la base de filtre sur
N x N formée des ensembles J(p, ; (m,,)) et soit 5 un ultrafiltre plus fin que le filtre de base B.
a) Montrer que pour tout x' = (xi,) E E', la suite double (xiq) a une limite u(x') suivant
I'ultrafiltre 5 ; si V,, est le voisinage de O dans E défini par r,(x) < 1, on a lu(xr)l < 1 pour tout
x' € v;.
pacts Hi et x; + K. Montrer que pour tout x' # O dans E', il existe un système a tel que
(x, , x' ) # O. Pour cela, considérer un voisinage V' de O dans EL tel que V' n (x' + V') = @ ,
puis, pour chaque entier rn, un nombre rationnel hm > O tel que L,,,Kk c V' ; utiliser le fait
que la réunion U' c V' des L,,,Kk est un voisinage de O (exerc. 7, c) et IV, p. 58, exerc. 3, b))
et qu'il existe n tel que x; E X' +Ur.)

1T 9) a) Soient E un espace semi-tonnelé séparé, M un sous-espace vectoriel fermé de E, E' le


dual de E. Montrer que E/M est semi-tonnelé et que la topologie forte P(M0, E/M) est identique
à la topologie induite sur Mo par la topologie forte $(Er, E). (Noter qu'il suffit de prouver
qu'une suite (x:) dans Mo qui converge vers O pour HE', E) est bornée pour p(Mo, E/M).)
En déduire que si E est un espace (DF), il en est de même de E/M (cf. IV, p. 63, exerc. 8).
b) Soient E un espace localement convexe séparé, M un sous-espace vectoriel (non nécessaire-
ment fermé) de E. Montrer que si M est un espace semi-tonnelé, la topologie forte $(E'/Mo, M)
est identique à la topologie quotient par Mo de la topologie forte P(E', E). (Raisonner comme
dans a).)
c) Montrer qu'un espace semi-tonnelé séparé et quasi-complet E est complet (utiliser b)
appliqué à E et E). En particulier un espace semi-tonnelé semi-réflexif est complet (cf. IV,
p. 53, exerc. 6).
d) Montrer que le complété d'un espace semi-tonnelé (resp. un espace (DF)) séparé est semi-
tonnelé (resp. un espace (DF)).
e) Soit (En) une suite d'espaces semi-tonnelés (resp. d'espaces (DF)), E un espace vectoriel,
et pour chaque n, f , une application linéaire de En dans E. On suppose que E est réunion des
f,(E,) ; montrer que, pour la topologie localement convexe la plus fine rendant continues les
f,, E est semi-tonnelé (resp. un espace (DF)) (examiner d'abord le cas ou E est somme directe
topologique des E3. Si les En sont semi-réflexifs (resp. réflexifs) et si E est séparé, E est semi-
réflexif (resp. réflexif).

10) Soit E un espace de Fréchet de type dénombrable. Montrer que si, dans le dual E' de E,
toute suite convergente pour la topologie faible o(E1, E) est aussi convergente pour la topologie
forte P(E', E), alors E est un espace de Montel. (Montrer que toute partie bornée de E' est
relativement compacte pour la topologie forte, en utilisant TG, II, p. 37, exerc. 6 ; puis utiliser
IV, p. 54, exerc. 11, b).)
B 11) Soit (cm) une suite double de nombres > O telle que cm,, < c m + , ,et soit E l'espace
des suites x = (x,) de nombres réels tels que l'on ait pm(x) = 1 c,,lxnl < + co pour tout
n
entier m. On munit E de la topologie définie par les semi-normes p , , pour laquelle E est un
espace de Fréchet de type dénombrable; le dual E' de E est identifié à l'espace des suites
x' = (x3 telles que sup c , Ix:l < + co pour un rn au moins, la forme bilinéaire canonique
(x, x i ) étant identifiée à x,x; (IV, p. 47, exerc. 1, c)). On suppose qu'il n'existe aucune
suite partielle (n,) telle qu'il y ait une suite ( a 3 de nombres 2 O et un indice rn, pour lesquels
on ait c,,, < a,,,c,,,,,,, quels que soient rn 2 rn, et k. Dans cesconditions, toute suite faiblement
convergente dans E' est fortement convergente, et par suite (IV, p. 60, exerc. 10) E est un
espace de Montel. (Raisonner par l'absurde ; en faisant au besoin une transformation de la
forme (x,) H (a,~,), se ramener au cas ou c,,,,, = 1 pour tout n et un indice rn,, et où il existe
une suite ( x " ~ ~ ) ~faiblement
,, convergente vers O dans Er, telle que (X;(~)I < 1 pour tout
couple (p, n), et un ensemble borné B dans E, défini par p,(x) < b, pour tout rn 2 O, et tel
que sup I(x, x"~')I 26 > O pour tout entier p. Déduire de ces hypothèses qu'il existe une
xcB
de points de B tels que
suite strictement croissante (r,) d'entiers, et une suite (~(4))

pour chaque indice q. Montrer alors, en raisonnant par l'absurde, que pour tout q, il existe
,
au moins un indice s, tel que r,, < s, < r, + et que pour tout entier m,on ait cm,,g< b,2,+'/6,
résultat contraire à l'hypothèse.)
43 EXERCICES EVT IV.61

12) a) Soient F un espace (DF) séparé, Fb son dual fort. Montrer que si Fi est réflexif, le
complété F de F est réflexif et égal au bidual F de F (cf. IV, p. 52, exerc. 4 et p. 54, exerc. 11).
b) Soit E un espace de Fréchet. Montrer que si le bidual E de E est réflexif, alors E est réflexif.

13) a) Soient E, F deux espaces de Fréchet, G un espace localement convexe séparé, E', F',
G' les duals de E, F, G respectivement. Soit u une application bilinéaire de E' x F' dans G',
qui est séparément continue (III, p. 28) lorsqu'on munit E', F', G' des topologies faibles
o(E1, E), o(F1, F) et o(G', G). Montrer que, dans ces conditions, u est une application continue
de E' x F' dans G' lorsque Er, F r et G' sont munis des topologies fortes. (Si, pour z E G, on
pose ( z , u(xl, y')) = <v,(xl), y'), où v,(xl) E F, montrer d'abord que lorsque z parcourt
un ensemble borné C de G, l'ensemble des v, est équicontinu lorsque E' est muni de la topologie
forte et F de la topologie initiale ; on utilisera pour cela IV, p. 51, exerc. 19, d). Montrer
ensuite qu'il existe dans E' un voisinage V' de O pour la topologie forte tel que lorsque z parcourt
C, la réunion des ensembles v,(Vf) soit bornée dans F ; utiliser pour cela III, p. 48, exerc. 5.)
b) Donner un exemple mettant en défaut la conclusion de a), lorsque l'on suppose que E
est un espace de Fréchet et F une limite inductive stricte d'espaces de Fréchet (III, p. 48,
exerc. 3).

14) a) Soient E un espace de Fréchet, E' son dual. Montrer que Er, muni de la topologie de la
convergence compacte ou d'une 6-topologie plus fine, est complet (cf. III, p. 23, Remarque 1).
Si E n'est pas réflexif, montrer que E' n'est infratonnelé pour aucune des 6-topologies plus
fines que la topologie de la convergence compacte et moins fines que r(E1, E).
b) Soient (E,),,, une famille d'espaces de Fréchet, E un espace vectoriel, et pour chaque
cc E A, soit h, une application linéaire de E, dans E. On suppose que E, muni de la topologie
localement convexe la plus fine rendant continues les h, (II, p. 29) est séparé. Montrer que le
dual E' de E, muni de la topologie de la convergence compacte ou de toute G-topologie plus
fine, est complet (cf. III, p. 20, th. 1).

,
15) Soient E un espace de Banach de dimension infinie, (a,),, une famille libre dénombrable
totale de points de E, F, le sous-espace de E de dimension n engendré par les a, d'indice
m < n. Soit S, la sphère d'équation II x (1 = n dans E ; dans Sn n F, soit A, un ensemble fini
m

tel que tout point de S, n F, soit à une distance < l/n de A,. Montrer que A = U A,,
n=l
est tel que son intersection avec tout ensemble fermé borné est fermée, mais que O est adhé-
rent à A pour la topologie affaiblie.
16) Soit E un espace limite inductive d'une suite (E,) d'espaces localement convexes
métrisables, les applications canoniques E, -+ E étant injectives et E réunion des images des E,.
Montrer que le dual fort Eb de E est exhaustible (III, p. 50, exerc. 1). (Soit (Uf) un système
fondamental décroissant de voisinages convexes, fermés et équilibrés de O dans E, ;considérer
les intersections finies des ensembles polaires ( U T dans E' ; utiliser le fait que pour toute
m
suite croissante (mj)j,, , l'intersection n (Uj,,)" est le polaire d'un voisinage de O dans E,
j= 1
et le fait que Eb est complet.)

T 17) a) Soit E un espace localement convexe séparé, tel que la bomologie formée des
ensembles relativement compacts de E admette une base (III, p. 1) dénombrable (A,).
Montrer que (A,,) est aussi une base de la bornologie canonique (III, p. 3, déf. 5). (Soit C,
l'ensemble relativement compact somme de n ensembles égaux à A,; alors (C,) est aussi
une base de la bornologie des ensembles relativement compacts. Raisonner par l'absurde en
considérant un ensemble borné B qui n'est contenu dans aucun des C,, et en conclure qu'il
existe une suite (x,) de points de B telle que x,/n 4 A, ; en déduire une contradiction.) L'espace
E est alors semi-réflexif et l'enveloppe fermée convexe équilibrée de tout ensemble compact
dans E est compacte.
b) On suppose que E est infratonnelé et que pour une topologie Y compatible avec la dualité
entre E et E', il existe une base dénombrable de la bornologie des parties de E relativement
compactes pour Y. Montrer que E est alors un espace (DF) (IV, p. 58, exerc. 2) réflexif.
EVT IV.62 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 54
(Utiliser a), en remarquant que les ensembles bornés fermés dans E sont compacts pour Y,
et par suite complets pour la topologie initiale de E, ce qui entraîne que E est tonnelé). Si Y
est la topologie initiale, E est un espace de Montel.

18) a) Soit E un espace localement convexe séparé, et soit (A,) une suite croissante d'ensembles
convexes, équilibrés, compacts pour la topologie affaiblie o(E, E'), telle que la réunion des A,
soit E, et que pour tout entier n et tout h > O, il existe rn tel que LA, c A,. Montrer que (A,)
est une base pour la bornologie formée des ensembles convexes et relativement compacts
pour o(E, Er). (Observer que sur E' la topologie de la convergence uniforme dans les A,
est r(Ef, E).)
b) Si E est tonnelé et s'il existe une suite (A,) ayant les propriétés de a), E est un espace (DF)
réflexif. (Observer que Er, muni de r(E1, E) est métrisable et que la topologie de E est P(E, E').)

1) Soient E et F deux espaces localement convexes séparés, E' et F' leurs duals respectifs.
Montrer que si, pour tout sous-espace vectoriel N de F, la topologie induite sur N par r(F, F')
est identique a r(N, F'/N0) (IV, p. 51, exerc. 20), tout morphisme strict de E dans F pour
les topologies o(E, E') et o(F, F') est aussi un morphisme strict pour les topologies r(E, E')
et z(F, F') (cf. IV, p. 10, prop. 11). Cas où F est métrisable.

2) Soit E un espace localement convexe séparé tel qu'il existe dans son dual E' un ensemble
convexe B' compact pour o(E', E) et de dimension infinie (condition réalisée par exemple
lorsque E est un espace vectoriel de dimension infinie muni de o(E, E*)). Montrer qu'il existe
une forme linéaire u E Er* non bornée sur B' ; en déduire que B' n'est pas compact pour la
topologie o(E', F), où F est le sous-espace E + Ru de El*. Conclure de là que l'injection
canonique de E dans F est un morphisme strict pour les topologies o(E, E') et o(F, E'), mais
non pour les topologies r(E, E') et r(F, Et).

3) Donner un exemple de morphisme strict injectif u d'un espace de Fréchet E dans un espace
de Fréchet F, tel que 'u ne soit pas un morphisme strict de FA dans EL (cf. IV, p. 58, exerc. 5, c)).

4) Soient E et F deux espaces localement convexes séparés, u une application linéaire continue
de E dans F, M un sous-espace vectoriel partout dense de E. Montrer que si la restriction de u
à M est un morphisme strict de M dans F, u est un morphisme strict de E dans F (utiliser
la prop. 2 de IV, p. 27). Si en outre u(M) = F montrer que pour tout voisinage ouvert,
convexe et équilibré V de 0 dans E, u(V) est l'intérieur de u(V n M).

5) Soient E et F deux espaces normés, u une application linéaire continue de E dans F.


a) Montrer que, si u est un morphisme strict de E dans F, 'u est un morphisme strict du dual
fort Fi dans le dual fort Eb.
b) Mohtrer que si E est complet, et si 'u est un morphisme strict de Fb dans Eb, u est un mor-
phisme strict de E dans F, et 'u est un morphisme strict de F' dans E' pour les topologies
faibles cr(F1,F) et o(E1,E) (considérer F comme sous-espace de son complété).
c) Donner un exemple où E est non complet, F complet, 'u un morphisme strict injectif de F'
dans E' pour les topologies fortes et pour les topologies faibles, mais u n'est pas un mor-
phisme strict de E dans F (cf. II, p. 79, exerc. 5).
d) Donner un exemple où E est non complet, F complet, u un morphisme strict injectif de E
dans F, 'u un morphisme strict de F' dans E' pour les topologies fortes, mais non pour les
topologies faibles (prendre E partout dense dans F).
e) Si F est complet et si 'u est un morphisme strict de F r dans E' pour les topolo-gies faibles,
'u est un morphisme strict de F' dans E' pour les topologies fortes (prolonger u à E).
f ) Donner un exemple où E est complet, F non complet, 'u un morphisme strict de F' dans E'
pour les topologies faibles mais non pour les topologies fortes (cf: II, p. 79, exerc. 5).
44 EXERCICES EVT IV.63

6) Soit E I'espace localement convexe métrisable obtenu en munissant l'espace f '(N) (1, p. 4)
de la topologie induite par celle de I'espace produit RN; son dual E' s'identifie à R(N'et la topo-
logie z(E', E) est la topologie induite sur E' par la topologie de la norme de c,(N) (IV, p. 47,
exerc. 1). Montrer que si u est une application linéaire continue surjective de E sur un espace
tonnelé séparé F, F a nécessairement une dimension finie. (Observer que 'u est un isomorphisme
de F', muni de o ( F f , F), sur un sous-espace de E' muni de o(E1, E) ; du fait que F est tonnelé,
conclure que 'u(F1), muni de la topologie induite par r(E', E), est un espace de Banach, et
utiliser l'exerc. 24 de II, p. 85.)

7) a ) Soient E un espace de Banach, et (x,),,, un ensemble partout dense dans la sphère


unité de E. Soit u l'application linéaire de I'espace P1(A) (1, p. 4) dans E définie par
u(t) = t ( x ) x , pour tout t = (t(a)),,, appartenant à t'(A). Montrer que u est un morphisme
mtA
strict de P1(A) sur E, et par suite que E est isomorphe à un espace quotient de ['(A).
b) Déduire de a) un exemple de sous-espace fermé de I'espace Pt(N) qui n'admet pas de sup-
plémentaire topologique dans V1(N) (prendre pour E I'espace c,(N) et utiliser IV, p. 54,
exerc. 15, b) et p. 55, exerc. 18).

T 8) Pour tout entier n > O, soit a(") la suite double a'") = définie par a$) = j "
pour tout couple (i, j ) tel que i < n, et ajr' = in pour tout couple (i, j ) tel que i >, n. Soit E
I'espace vectoriel des suites doubles x = (xij) de nombres réels telles que, pour tout entier
n > O, on ait p,(x) = a$'lxijl < + w ; les p, sont des semi-normes définissant sur E une
i,i
topologie d'espace de Fréchet et d'espace de Montel (IV, p. 60, exerc. I l ) ; le dual Er de E,
qui est un espace (DF) et un espace de Montel (donc ultrabornologiqiie et réflexif) est identifié
a l'espace des suites x' = (xij) telles que, pour un indice n au moins, on ait la relation
sup la:;'l-'lxijl < + w (IV, p. 47, exerc. 1, c ) ) .
-.,
1 ,

a) Pour tout x = (xij) E E, soit yj = 1 xij (pour tout j 2 1). Montrer que I'on a
1 [yj[ < + m ; on désigne par u(x) la suite (yj) E ['(N) ; montrer que u est une application
J
linéaire continue de E dans F = I1(N), et que pour toute suite y' = (y;) E F' = tm(N), 'u(yl)
est la suite (z;J E E' telle que z,rj = y; pour tout indice i. En déduire que 'u est une application
linéaire injective de Pm(N) sur un sous-espace de E' fermé pour o(E1, E), et par suite que u est
un morphisme strict de E sur B1(N) pour les topologies initiales, et 'u un isomorphisme de
F' = Pm(N) sur 'u(Fr) pour les topologies faibles o(Ff, F) et c(Er, E).
b) Soit M = K1(0) ; on a Mo = 'u(Fi). Montrer que l'image réciproque par 'u de la topologie
induite sur Mo par la topologie forte de E' est la topologie de la convergence uniforme dans les
parties compactes de F (IV, p. 28, th. 1 et p. 54, exerc. 15). En déduire que sur Mo la topologie
induite par la topologie forte P(E', E) n'est pas la topologie forte p(Mo, E/M), et que pour la
topologie induite par P(E', E), Mo n'est pas un espace infratonnelé, bien que ce soit un sous-
espace fermé d'un espace de Montel ultrabornologique; d'autre part E/M, quotient d'un
espace de Fréchet et de Montel par un sous-espace fermé, n'est pas réflexif. Montrer qu'il
existe dans E/M des ensembles bornés qui ne sont pas images canoniques de parties bornées
de E.

7i 9) Soit A un ensemble dénombrable. On considère trois couples d'espaces vectoriels


(P, Pt), (Q, Q'), (E, El), ces 6 espaces étant des sous-espaces vectoriels de RA et contenant
le sous-espace somme directe R','; on suppose en outre que pour tout point x E P (resp.
x E Q, x E E) et tout point x' E P' (resp. x' E Q', X' E Er), la famille (x,x,&,~ soit somniable
et on pose (x, x') = C x,xi; cette forme bilinéaire met P et P' (resp. Q et Q', E et E') en
mtA
dualité séparante.
a) On suppose que l'on a E = P n Q, E' 3 P' + Q' et E' # P' + Q'. On considère l'appli-
cation linéaire u : x H (x, X) de E dans F = P x Q. L'espace F étant mis en dualité séparante
avec F' = P' x Q', montrer que u est continue pour les topologies faibles o(E, E') et o(F, F')
et que son image M = u(E) est un sous-espace fermé pour o(F, F') ; en déduire que ' u est un
EVT IV.64 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 94
morphisme strict de F' dans E' pour les topologies o(F1, F) et o(E1, E), et que N = 'u(F) n'est
pas fermé dans E' pour o(E1, E). Si E' est métrisable pour la topologie T(E', E), en déduire que
'u est aussi un morphisme strict de F' dans E' pour les topologies .r(F1,F) et .r(E1,E).
b) On suppose de plus que E' soit un espace de Fréchet pour r(E', E). Alors F'/Mo, muni de
la topologie quotient de z(Ff, F) par Mo, n'est pas semi-complet, et il existe dans F'/Mo des
ensembles bornés qui ne sont pas relativement compacts pour .r(F'/Mo, M).
c) Sous les mêmes hypothèses que dans b), soit x' un élément de E' n'appartenant pas
à N = 'u(F1) ; pour tout y E M, soit v(y) = ( x , x'), où x E E est l'unique élément tel que
u(x) = y. Montrer que la forme linéaire v sur M n'est pas continue pour la topologie o(F, F'),
mais que sa restriction à toute partie bornée de M est continue pour o(M, F'/Mo). En déduire
que L = 0- '(O) est un sous-espace vectoriel de F, dont l'intersection avec toute partie bornée
et fermée de F (pour o(F, F')) est fermée pour o(F, F'), mais qui n'est pas fermé dans F pour
o(F, F').

7i 10) a) Soient G, H deux espaces de Banach réflexifs tels que R(N)c G c H c RN(* par
exemple G = fr(N) et H = PP(N),avec 1 < r < p < + ac, .). Montrer qu'on satisfait aux
conditions de I'exerc. 9, a) en prenant A = N x N, P = H'N' (somme directe topologique),
P' = HlN, Q = GN, Q' = G'(N),E = G(N),E' = GIN; E' est alors un espace de Fréchet
réflexif, E, F, F' des limites inductives strictes d'espaces de Fréchet réflexifs (donc complets et
réflexifs).
b) Déduire de a) et de I'exerc. 9 des exemples des phénomènes suivants :
a) Un espace quotient d'une limite inductive stricte d'espaces de Fréchet réflexifs qui n'est
pas quasi-complet, ni semi-réflexif.
$) Un sous-espace fermé d'une limite inductive stricte d'espaces de Fréchet réflexifs qui
n'est pas réflexif, et dont le dual n'est pas complet.
y) Un sous-espace vectoriel d'une limite inductive stricte d'espaces de Fréchet réflexifs En,
qui n'est pas fermé (et donc n'est pas tonnelé) bien que l'intersection de ce sous-espace avec
chacun des sous-espaces En soit fermée.
6 ) Un sous-espace non fermé du dual d'un espace limite inductive stricte d'espaces de
Fréchet réflexifs, dont l'intersection avec toute partie faiblement compacte est faiblement
compacte (cf. IV, p. 25, cor. 2).

T 11) a) Soit E une limite inductive stricte d'espaces de Fréchet En de type dénombrable,
et soit F un sous-espace partout dense de E. Pour tout n, on pose F, = F n E, ;montrer que E
est limite inductive stricte des F, (cJ: III, p. 45, exerc. 13, b)). En déduire que F est
bornologique. (Soit u une application linéaire de F dans un espace de Banach L transformant
tout ensemble borné en un ensemble borné. Observer que la restriction-u, de u à F n En est
continue et se prolonge en une application linéaire continue v, de F n E, dans L, les v, étant
restrictions d'une même application linéaire v de E dans L, et conclure que v est continue.)
b) On suppose que F n'est pas fermé dans E mais que F n E, soit fermé dans En pour tout n
(exerc. 10, b)). Soit A, un ensemble dénombrable dense dans En, et soit G le sous-espace
vectoriel de E engendré par la réunion de F et des A,. Montrer que G est un espace bornologique
dans lequel F est un sous-espace ayant un supplémentaire admettant une base dénombrable,
mais que F~n'estpas infratonnelé (cf. III, p. 42, 3 2, exerc. 4 et p. 46, exerc. 17).

12) Soient E, F deux espaces de Fréchet, u un morphisme strict de E dans F. Montrer que pour
toute application linéaire continue v de rang fini de E dans F, u +
v est un morphisme strict
de E dans F.

T 13) a) Soit E un espace localement convexe séparé et complet. On suppose qu'il existe
dans E une suite décroissante (F,) de sous-espaces vectoriels fermés tels que, pour tout voisi-
nage V de O dans E, il existe n tel que F, c V. Montrer que E est un espace de type minimal
(II, p. 90, exerc. 13).
b) Soit E un espace de Fréchet de type dénombrable, qui n'est pas de type minimal. Montrer
qu'il existe dans E deux sous-espaces vectoriels fermés M, N tels que M n N = {O) et que
M + N ne soit pas fermé. (En désignant par (x:) une suite de formes linéaires continues sur E,
linéairement indépendantes et formant un ensemble total pour o(E1, E) (SIS, p. 19, cor. 2),
E n IV.66 LA DUALITE DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES §4

b ) Déduire de a) que u est une application semi-linéaire continue de E dans F ( I V , p. 7 ,


corollaire).
c ) Soit o un automorphisme discontinu du corps C. Montrer que la bijection (6,) H (5,")
de C N sur lui-même transforme tout hyperplan fermé en un hyperplan fermé (cf. IV, p. 13,
prop. 15).
17) Soient E, F deux espaces de Banach, u un morphisme strict de E sur F. 11 existe alors un
nombre rn > O tel que pour tout E E )O, m l et tout y E F, il existe z E E tel que u(z) = y et
llzll G ( m - &)-'llAl.
a) Soit B une boule fermée Ilx - al1 < r dans E, et soit w une application de B dans F vérifiant
les conditions suivantes : I o sup IIw(x)II = M < + ~0 ; 20 il existe un nombre k > O tel que,
xeR
quels que soient x, x' dans B, on ait Ilw(x) - w(xf)ll 6 kllx - x'll ( a condition de Lipschitz D).
Montrer que si k < rn et M < r(rn - k ) , l'image de B par l'application x H u ( x ) + w(x)
contient une boule de centre b = u(a). (Montrer que pour tout y E F assez voisin de b, on peut
définir une suite (x,),,, de points de B telle que u(x,) = y, et u(x,,) = y - w(x,- ,) pour
n 2 1, telle que la suite (x,,) converge vers un point de B.)
b ) On suppose que M. soit une application de E tout entier dans F, telle que l'on ait
I/ W (X)- w(xf)II < kilx - x'il quels que soient x, x' dans E. Montrer que si k < rn, u + M I
est une application surjective et ouverte de E sur F.
c) En particulier, si w est une application linéaire continue de E dans F telle que Ilu,ll < rn,
+
v = u w est un morphisme strict de E sur F. Si E E )O, m ( , pour tout x E v-'(O) tel que
llxlj = 1 , il existe x , E u-'(O) tel que lix ,- x,l/ < llu,li/(rn - E ) ; si de plus llwll < rn - E,
pour tout x , E u_'(O) tel que llxoIl = 1 , il existe x E v - ' ( 0 ) tel que
Ilx - xoll G lliz.ll/(m - E - lIu.11).
En déduire que s'il existe un sous-espace vectoriel fermé G de E supplémentaire de u-'(O),
G est aussi supplémentaire de ü l ( 0 ) dés que llwll est assez petit (raisonner par l'absurde
pour montrer que la projection de v l ( 0 ) sur u l ( 0 ) ne peut être contenue dans un hyper-
plan fermé de u-'(O) ; noter d'autre part qu'il existe a > O tel que tout point x E G tel que
ilxll = 1 ait une distance > a a u-'(O)).
18) a ) Soient E, F deux espaces normés, u un morphisme strict injectif de E dans F ; il y a
donc un nombre m > O tel que IIu(x)II 2 milxll pour tout x E E. Montrer que si w est une
application linéaire continue de E dans F telle que llwll < rn, v = u + w est un morphisme
strict injectif de E dans F. En outre, pour tout y, E u(E) tel que II y,ll = 1 , il existe y E v(E)
tel que 11 y - yoll < Ilwll/m ; pour tout y E v(E) tel que 11 y11 = 1, il existe y, E u(E) tel que
IIY - y0! G l l ~ 4 / ( m- ll4l).
b ) Déduire de a ) que si E et F sont en outre des espaces de Banach, et s'il existe un sous-espace
vectoriel fermé G de F supplémentaire du sous-espace fermé u(E), G est aussi supplémentaire
de v(E) dès que 11 wll est assez petit (raisonner comme dans l'exerc. 17, c)).
19) Soit E le sous-espace de l'espace de Banach v((- 1 , 1 ) ; R) des applications continues
de (- 1, 1) dans R formé des polynômes. Soit de même F le sous-espace de ~ ( ( 01), ; R)
formé des polynômes. Soit u l'application qui, à tout polynôme f E E fait correspondre le
+
polynôme t H $f(,,h) ,f(- $)) dans F. Soit d'autre part w l'application linéaire de E
dans F qui, à tout polynôme f E E fait correspondre sa restriction à ( 0 , 1). Montrer que u
est un morphisme strict de E sur F, mais que pour aucun E > O, u + EW n'est un morphisme
strict de E dans F.
20) a) Soient E, F deux espaces de Banach, u un morphisme strict de E dans F, tel que u l ( 0 )
soit de dimension finie. Montrer que, pour toute application linéaire continue w de E dans F,
de norme assez petite, v = u + w est un morphisme strict de E dans F et l'on a l'inégalité
dim v-'(O) d dim u-'(O). (Ecrire E comme somme directe topologique de u-'(O) et d'un
sous-espace fermé et utiliser I'exerc. 18 de IV, p. 66.)
b ) Soient E, F deux espaces de Banach, u une application linéaire continue de E dans F telle
que u ( E ) soit de codimension finie dans F. Alors u(E) est fermé et u est un morphisme strict
(1, p. 28, exerc. 4). Montrer que pour toute application linéaire continue w de E dans F, de
norme assez petite, 2 ) = u + w est un morphisme strict de E dans F et
codim(v(E)) < codim(u(E))
(considérer 'LI = ' u + 'w, et utiliser a) et IV, p. 29, cor. 3).
EXERCICES

21) Soient E, F deux espaces de Banach. On dit qu'une application linéaire continue u de E
dans F est un opérateur de Fredholm (ou un quasi-isomorphisme) si u- '(O) est de dimension
finie et u(E) de codimension finie (ce qui implique que u(E) est fermé dans F et u un morphisme
strict) ; on appelle indice de u le nombre Ind(u) = codim(u(E)) - d i m ( u "(0));
u) Montrer que lu : F r+ E rest aussi un opérateur de Fredholm et que l'on a Ind( u) = - Ind(u).
b) Si u : E + F et i1:F + G sont deux opérateurs de Fredholm. il en est de même de
i. 0 u: E -t G, et on a Ind(c o u) = Ind(u) + Ind(i.).
c) Si M' : E + F est une application linéaire continue de rang fini ou de norme assez petite.
u + w est un opérateur de Fredholm et on a Ind(u + $1.) = Ind(u) (utiliser les exerc. 17; c)
et 18, b) de IV, p. 66).

22) Soient X un espace de Banach réel, E un sous-espace de X de dimension finie.


a) Soit S la sphère unité dans X. Montrer que, pour tout E > O, il existe un nombre fini
de points ziE S (1 < i < r) qui sont linéairement indépendants et tels que, pour tout
x E S n E, il existe un indice i tel que Ilx - zili < E.
b) Soient zI (1 < i < r) des points du dual E' de E tels que (zi,2 ; ) = 6,j (indice de Kro-
necker), de sorte que llzfil 2 1 pour tout i, et soit F le sous-espace fermé, de codimension r
dans E, orthogonal au sous-espace de E' engendré par les zi. Montrer que, pour tout x E S n E
et tout y E F, on a Ilx + yll $ 1 - E, et en particulier E n F = {O), de sorte que la somme
E + F est une somme directe topologique.
c) Déduire de b) que le projecteur continu P de E + F sur E, correspondant à la décompo-
sition E O F en somme directe topologique, a une norme 11 Pl1 < 1/(1 - E).

+ 23) Soit X un espace de Banach réel de dimension infinie.


a) On suppose que, pour tout h > O, il existe un sous-espace E, de X, de dimension finie,
tel qu'il n'existe aucun projecteur continu P de X ayant E, pour image et tel que iIP(I < h.
Montrer que tout sous-espace fermé Y de X, de codimension finie, a alors la même propriété
que X.
b) Montrer par récurrence sur n qu'il existe une suite décroissante (X,) de sous-espaces
fermés de X, de codimension finie, et pour chaque n un sous-espace En de X,, de dimension
finie, tels que : I o la somme E, + E, + ... + E,, est directe, et il existe un projecteur continu
P, dans X,, de norme < 2 et dont l'image est El + E, + ... + En ;20 l'espace En est contenu
dans (1 - P , , ) (X,-,); 30 il n'existe aucun projecteur continu de X, d'image En et de
norme < n + 2.
c) Soit Z le sous-espace fermé de X engendré par la réunion des En. Montrer qu'il n'existe
pas de supplémentaire topologique de Z dans X (observer que si Q était un projecteur continu
de X, d'image Z, (1 - P,- ,) P,Q serait un projecteur continu de X, d'image E,,).

1) Soit 1 un ensemble non dénombrable, et soit E l'espace R(') muni de la topologie définie
dans 1, p. 24, exerc. 14 ; soit E' son dual (IV, p. 50, exerc. 16, c)). Montrer qu'il existe dans E'
des parties H non relativement compactes pour o(E1, E) et telles que, de toute suite de points
de H on puisse extraire une suite qui converge vers un point de H pour o(E1, E).

2) a) Soient X un espace régulier et A une partie de X. On suppose que toute suite de points
de A a une valeur d'adhérence dans X, et qu'il existe sur X une topologie métrisable Y moins
fine que la topologie donnée I n
Montrer que. l'adhérence A de A dans X est un espace compact
métrisable (montrer, en raisonnant par l'absurde, que les topologies induites sur A par I
et I n
sont identiques).
b) Soit E un espace localement convexe séparé, réunion d'une suite (En) de sous-espaces
vectoriels métrisables pour la topologie induite par celle de E. Montrer que, pour qu'une
partie A de E soit relativement compacte dans E, il faut et il suffit que toute suite de points
de A ait une valeur d'adhérence dans E. (Si (W,,) (pour m $ 1) est un système fondamental
EVT IV.68 LA DUALITE DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES §5

de voisinages convexes de O dans E n , ouverts dans E n , soit Un,, un voisinage convexe de O


dans E tel que En n U,,, = W,, (II, p. 35, lemme 2 ) ; considérer la topologie sur E pour
laquelle les U,,,, ( m 3 1 , n > 1 ) forment un système fondamental de voisinages de O.)
c ) Etendre le th. de Smulian à un espace limite inductive stricte (II, p. 36) d'espaces de Fréchet.

3 ) a ) Soit E un espace localement convexe séparé, tel qu'il existe dans le dual E' de E une
partie dénombrable partout dense pour o ( E 1 , E). Montrer que la topologie de E (resp. o ( E , Er))
est plus fine qu'une topologie localement convexe métrisable.
6) Soit (x,) une suite de points de E telle que toute suite extraite de (x,) admette une valeur
d'adhérence pour la topologie initiale (resp. la topologie o ( E , E')). Montrer qu'il existe une
suite extraite de (x,) et qui converge dans E pour la topologie initiale (resp. la topologie
o ( E , E')). (Soit (an) une suite partout dense dans E' pour o ( E t , E ) ; extraire de (x,) une suite
( y , ) telle que ((y,,, a ; ) ) tende vers une limite pour tout indice p, et montrer que la suite (y,)
n'a qu'une seule valeur d'adhérence pour la topologie initiale (resp. pour o ( E , E')).)
c ) Pour qu'une partie A de E soit relativement compacte pour la topologie initiale (resp.
pour o ( E , E')), il faut et il suffit que de toute suite (x,,) de points de A, on puisse extraire une
suite (x,,) qui converge vers un point de E pour la topologie initiale (resp. pour o ( E , E'))
(utiliser l'exerc. 2 , a)).

4) Soit E l'espace de Banach Pm(N), qui n'est pas de type dénombrable (1, p. 25, exerc. l),
et soit E' son dual. Pour tout entier n 2 O, soit en la forme linéaire continue sur E qui, à tout
x = (5.) E E fait correspondre le n-ième terme 5, de cette suite. Montrer que la suite (en)
est totale dans E' pour o ( E ' , E ) ; en outre, toute suite extraite de (en) admet une valeur d'adhé-
rence dans E' pour la topologie o ( E 1 ,E), mais il n'existe aucune suite extraite de ( e 3 qui
converge dans E' pour cette topologie.

5 ) a ) Soient X un espace compact, H une partie quelconque de l'espace V ( X ) des fonctions


numériques continues dans X . Soit fo un point de V ( X ) adhérent à H pour la topologie Y,
de la convergence simple sur V ( X ) . Montrer qu'il existe une partie dénombrable Ho de H telle
que f o soit adhérent à Ho pour Y,. (Pour tout couple d'entiers m > O, n > O, montrer qu'il
existe une partie finie H(m, n) de H possédant la propriété suivante : pour tout ensemble de
m points t, de X (1 < k < m ) , il existe f E H ( m , n) telle que 1 fo(tk) - f(t,)l < l / n pour
1 < k < m.)
b) Soient E un espace localement convexe métrisable, E' son dual, H une partie de E. Montrer
que, si xo est adhérent à H pour la topologie affaiblie o ( E , E'), il existe une partie dénombrable
H o de H telle que xo soit adhérent à H o pour cette topologie. (Utiliser a ) , en remarquant
que E' est réunion dénombrable d'ensembles compacts pour o ( E f , E).)

7i6) a ) Soient X un espace compact, H une partie convexe de l'espace produit Rx, formée
de fonctions continues dans X . On suppose que toute suite décroissante de parties convexes
non vides et fermées dans H admette une intersection non vide. Montrer que l'adhérence
-
H de H dans RXest compacte et fo-ée de fonctions continues dans X . (Raisonner par l'absurde
en considérant une fonction u E H non continue : montrer qu'il existerait un point a E X ,
un nombre 6 > 0, une suite (x,) de points de X et une suite (A,,) de fonctions de H , tels que :
O
Io M x , ) - u(a)l 2 6 pour tout n ; 2' I M x J - f,,(a)l <8 pour m <n;
6 F
3' b ( x , ) - f;.(x,,)l < 8 et b ( a ) - A,,(a)l < 3 pour m 2 n + 1 . Considérer une valeur d'adhé-
rence b de la suite (x,,), et une fonction f qui appartienne à l'intersection des A,,,, où A,,, est
l'enveloppe fermée convexe dans H de l'ensemble des f , pour k 2 m . )
b ) Soient E un espace localement convexe séparé et quasi-complet, E' son dual. Soit H une
partie convexe de E telle que toute suite décroissante de parties convexes de H , non vides et
fermées dans H , admette une intersection non vide ; montrer que H est relativement compact
dans E pour la topologie o ( E , E'). (Se ramener au cas où E est complet ; considérer E comme
plongé dans El* et utiliser a ) ainsi que I I I , p. 21, cor. 1.)
95 EXERCICES EVT IV.69

7) Soient E un espace de Fréchet de type dénombrable, E' son dual. Montrer que, pour qu'une
partie convexe A' de E' soit fermée pour o(E1, E), il suffit que, pour toute suite (xi) de points
de A' ayant une limite a' dans E' pour o(Ef, E), on ait a' E A'.

8) Soient F et G deux espaces vectoriels en dualité séparante. Montrer que les propriétés u )
et 0) de IV, p. 53, exerc. 6, a), sont aussi équivalentes aux suivantes :
y) F, muni de T(F, G), est quasi-complet, et toute suite bornée de points de F admet une
valeur d'adhérence pour o(F, G) (cf. IV, p. 35, th. 1) ;
6) F, muni de T(F, G), est quasi-complet, et toute suite décroissante d'ensembles convexes
fermés, bornés et non vides dans F, admet une intersection non vide (cf. exerc. 6, b)).

9) Soit E un espace localement convexe séparé et quasi-complet; pour que E soit semi-
réflexif, il faut et il suffit que tout sous-espace vectoriel fermé de E, dans lequel il existe une
partie dénombrable partout dense, soit semi-réflexif (cf. IV, p. 35, th. 1).

7i 10) Soit E un espace localement convexe séparé, quasi-complet, et non semi-réflexif,


et soit H un hyperplan fermé dans E contenant l'origine. Soit (C,) une suite décroissante
d'ensembles convexes, fermés, bornés et non vides, contenus dans H ne contenant pas O et
dont l'intersection est vide (exerc. 8). Soit x un point n'appartenant pas ,à H, et soit A
l'enveloppe fermée convexe et équilibrée de la réunion des ensembles
pour n > 0.
(1 -
3+
- x C,

a) Montrer qu'il n'existe aucun hyperplan d'appui de A parallèle à H (pour y E x + H,


remarquer qu'il existe un entier n tel que y 4 x + C,).
b) Soit z E H tel que z Cl ;montrer que l'enveloppe convexe de la réunion des deux ensembles
convexes, fermés et bornés A et B = x + z + C,, n'est pas fermée (on prouvera que x + z
est adhérent à cette enveloppe, mais ne lui appartient pas).
-
11) Soit A un ensemble infini, et soient E = K ( A ) (IV, p. 47, exerc. l), E' = fl(A) son
dual, E" = fm(A)son bidual (IV, p. 54, exerc. 14). Montrer que toute partie de E' compacte
pour o(E', E") est fortement compacte (utiliser le th. de Smulian et IV, p. 54, exerc. 15).

12) Soit E un espace de Banach non réflexif. Prouver qu'il existe dans E un sous-espace vectoriel
fermé M non réflexif et de codimension infinie. (Soit (x,,) une suite bornée dans E n'admettant
aucune valeur d'adhérence pour la topologie o(E, E') (IV, p. 69, exerc. 8) ; former par
récurrence une suite (x,,) extraite de (x,,) et une suite (yk) topologiquement libre telles que
II xnk - y, 11 < llk pour k 1, et considérer le sous-espace vectoriel fermé de E engendré par
les Y,,.)

B 13) Soient E un espace de Banach non réflexif de type dénombrable, M un sous-espace


vectoriel fermé non réflexif de E, de codimension infinie (exerc. 12). Soient (x,,) une suite
partout dense dans la sphère unité, C l'enveloppe fermée convexe équilibrée de la suite
(x,/n); C est fortement compact dans E et C +M = A est un ensemble convexe fermé
(TG, III, p. 28, cor. 1). Soient S la boule unité dans E, et B = A n S.
a) Montrer que O n'est pas point intérieur de A et en déduire qu'il existe x, E E tel que Lx, $ A
pour h > 0.
b) Montrer qu'il n'existe aucun hyperplan d'appui de B passant par O (remarquer qu'un tel
hyperplan devrait être hyperplan d'appui de C).
c) Soit U, = M n S, et soit (U,,),,,, une suite décroissante d'ensembles convexes fermés,
bornés et non vides, tels que U l c tu, et que l'intersection des U, soit vide (IV, p. 69,
1
exerc. 8). Soit F l'enveloppe fermée convexe de la réunion des ensembles - x,
n
+ Un (n 2 1).
Montrer que B n F = @ mais qu'il n'existe aucun hyperplan fermé séparant B et F (utiliser b)).
EVT IV.70 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES 55
14) Soit E un espace de Banach de type dénombrable. On appelle base banachique de E une
, -
suite (e,),, d'éléments de E ayant la propriété suivante : pour tout x E E, il existe une suite (a,)
de scalaires et une seule telle que x = S a,,e,,,où la série du second membre est convergente.
,>=O
a) Montrer que la famille (en)est totale et libre. Soit E, le sous-espace vectoriel (fermé) de E
engendré par les e , d'indice m < n, et soit P, le projecteur de E sur E, défini par
P,:.(
iir
m
S
=O
u,"e,,,)= xn

ni = O
a,,e,,. Montrer que les P,, sont des applications linéaires continues et que
a> n
sup Ilp.Il < + m. (Considérer sur E la norme /II S a,,e,lll = syp 1 C
ni = O
a,e,,,ll ; montrer
i= O

que pour cette norme E est complet et en déduire qu'elle est équivalente à la norme donnée sur E
(cf. 1, p. 17, th. l ) . ) Montrer que, pour tout couple d'entiers p < q, la norme de la projection
P,,, de E, sur E,, parallèlement au sous-espace vectoriel engendré par les en,d'indice tel que
p + 1 < m < q, est bornée par un nombre indépendant de p, q.
b) Inversement, soit (en)une suite totale d'éléments de E, qui est une famille libre et est telle
que les normes des projections P,,, pour O < p < q soient bornées par un nombre M indé-
pendant de p et q. Montrer que (e,,)est une base banachique de E. (Prouver d'abord que la
suite (en)est topologiquement libre, ce qui permet de définir les projecteurs P, ; on a Ij P,II < M
pour tout n. Remarquer ensuite que si d(x, E,,) est la distance d'un point x E E à En, on a
Ilx - P..xll < (M +
1) d(x, En).) '
1T 15) Soit E un espace de Banach admettant une base banachique (en)(exerc. 14) ; il existe
alors une suite (en) et une seule dans le dual E' de E telle que l'expression de tout x E E à l'aide
-
de la base banachique (en) s'écrive x = S (x, en) en.
ii=O
a) Soit F, le sous-espace vectoriel fermé de E engendré par les en, tels que m 2 n. Pour tout
x' E E', on note Ilx'll,, la norme de la restriction à F, de la forme linéaire x'. Montrer que,
pour que (e:,)soit une base banachique de E', il faut et il suffit que pour tout x' E Et, la suite
(IIx'Il,,)tende vers O. (Considérer la transposée 'P, et évaluer la norme IJtP,.x'- x'll.) On dit
alors que la base banachique (en)est contractante.
b) On suppose que la base banachique (eJ de E est contractante. Montrer que pour tout
point x"du bidual E" de E, la suite des sommes 1(e:,,, x") e,, est bornée dans E (considérer
>n= O
le transposé '('P,,)dans E ) . Inversement, pour toute suite (a,,)de scalaires telle que la suite
des sommes 1 u,,,e,,,soit bornée dans E, il existe un x"E E" et un seul tel que (e:,, x") = a,
nt = 0
pour tout n (utiliser la compacité d'une boule fermée dans E" pour la topologie o(E", E')).
c) On dit qu'une base banachique (e,,)dans E est complète si, pour toute suite (a,,)de scalaires
n m
telle que la suite des sommes a , e , soit bornée, la série S anenconverge. Si (en)est une
m=O n=O
base contractante de E, la base (e:) de E' est complète (utiliser la compacité d'une boule fermée
dans E' pour o(Ef, E)).
d ) En général, la suite (PL) est une base banachique du sous-espace fermé F' du dual fort E'
de E, engendré par les e ; , et il y a une application linéaire continue injective J d e E dans le dual
fort F de F' telle que (J.x, z ' ) = (x, z ' ) pour tout x E E et tout z' E F'. Montrer qu'il existe
une constante K > O telle que I J.x 11 2 K . Il x 11, et que si la base (en)est complète, J est un
isomorphisme de E sur l'espace vectoriel topologique F .
e ) Montrer que, pour que E soit réflexif, il faut et suffit que la base (e,) soit contractante et
complète (utiliser 6 ) ) .

Il est clair que l'existence d'une base banachique dans E implique que E est de type dénom-
brable. Mais il y a des exemples d'espaces de Banach de type dénombrable dans lesquels il
n'existe pas de base banachique (P. ENFLO,Acta math., t. C X X X (1973), p. 309-317).
45 EXERCICES EV"ï IV.71

T 16) a) Soit E un espace de Banach. Pour une suite infinie (xJ de points de E, les propriétés
suivantes sont équivalentes :
cl) La série de terme général x,, est commutativement convergente (TG, III, p. 44).
p) Pour toute partie I de N, la série définie par la suite (x,),, est convergente (TG, III,
p. 39, prop. 2 et p. 79, exerc. 4).
y) Pour toute suite (EJ de nombres égaux à 1 ou à - 1, la série de terme général E,X, est
convergente.
6) Pour tout E > O, il existe une partie finie J de N telle que, pour toute partie finie H de N
ne rencontrant pas J, on ait x,ll < E. I1
ncH

b) Soit (e,,) une base banachique de E. Les propriétés suivantes sont équivalentes :
a ) Pour toute permutation n de N, la suite (e,(,,) est une base banachique de E.
p) Pour toute suite (E,)de nombres égaux à 1 ou à - 1, la suite (Enen)est une base banachique
de E.
m
y) Pour tout x = S 4,e. dans E et toute suite (qJnGN
pour laquelle 1q.1 < 15.1 pour tout
n=O
n E N, la série de terme général q,e, converge dans E.
m
6) Pour tout x = S c,e, dans E et toute suite strictement croissante (n,J,,, d'entiers 2 0,
n=O
la série de terme général Snkenk
converge dans E.
m
E) Il existe un nombre réel M > O tel que, pour toute partie finie J de N et tout x = S S,,e,
n=O
dans E, on ait 1
1
1 t,e,ll < Mllxll.
ntJ

(Pour prouver que cc) entraîne E),raisonner comme dans IV, p. 70, exerc. 14. Pour prouver
que p) entraîne y), se ramener au cas où les 5, et les q, sont réels, et considérer les sommes
4
(q,e,, x' ) pour x' E E'.)
n=p
Lorsque ces conditions sont remplies, on dit que (eJ est une base banachique inconditionnelle
de E.
c) On suppose la base (en)inconditionnelle. Montrer qu'il existe un nombre réel K > O tel que,
m
pour toute suite (E,) de nombres égaux a 1 ou - 1 et pour tout x = S E,,e,, dans E, on a
n=O
m
IS ~,e,e,ll < Mllxll (même méthode que dans IV, p. 70, exerc. 14). En déduire que pour
n=O
m
toute suite bornée (1,) de scalaires et tout x = S Sne, dans X, on a
n=O

(raisonner comme pour prouver que p) entraîne y) dans b)).

17) a ) Soit E un espace de Banach admettant une base banachique inconditionnelle (en)
(exerc. 16). Montrer que si la base (en)n'est pas contractante (IV, p. 70, exerc. 15), il existe
un nombre cc > 0, une forme linéaire x' E E' telle que Ilx'lI = 1, une suite strictement croissante
d'entiers (n3 et pour chaque k, un élément y,, combinaison linéaire des ej pour n, < j < n,, , ,
et tel que ( 1 ykll < 1 et ( yk,x') 2 cc. En déduire que pour toute suite finie (hj)isjG,, de sca-
"
laires, on a (1 x cl "'
x
hjyjl( 2 - lxj[ (utiliser l'exerc. 16, c)). Conclure qu'il existe un iso-
.i = 1 - 2K .i = l -

morphisme d'espaces vectoriels topologiques de l'espace P1(N) sur un sous-espace fermé de E.


b) Déduire de a) que si le dual fort E' de E est de type dénombrable, toute base inconditionnelle
(e,,) de E est contractante, et alors (e;) est une base inconditionnelle de E' (IV. p. 70,
EVT IV.72 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES APP.

exerc. 15, a)). (Remarquer que si un sous-espace vectoriel fermé de E est isomorphe a f '(N),
E' ne peut être de type dénombrable.)
c ) Montrer que si E admet une base inconditionnelle et si le bidual fort E" de E est de type
dénombrable, E est réflexif. (Observer d'abord que le dual fort E' de E est de type dénombrable,
en utilisant IV, p. 52, exerc. 25 ; puis utiliser IV, p. 70, exerc. 15, c ) et IV, p. 54, exerc. 11.)

1T 18) a ) On considère, dans l'espace RN de toutes les suites infinies de nombres réels,
l'ensemble J des suites x = (5") pour lesquelles le nombre

est fini, la borne supérieure étant prise pour tous les entiers m 2 1 et toutes les suites strictement
croissantes d'entiers pl < p, < ... < p,,,,. Montrer que llxll est une norme sur J et que
pour cette norme J est un espace de Banach. Pour tout x E E, montrer que la suite (5,) a une
limite finie u(x) et que u est une forme linéaire # O et continue dans E ; on désigne par JO
l'hyperplan fermé de J d'équation u(x) = O (espace de R. C . Jcmes).
b) Montrer que les vecteurs e, = (6,,,),,,, forment une base banachique de JO, et que cette
base est contractante (IV, p. 70, exerc. 15). (Pour prouver ce dernier point, raisonner comme
dans I'exerc. 17, a), en montrant que la suite ( y 3 construite est telle que la série de terme
général y,/k soit convergente dans E, ce qui entraîne contradiction.)
c) Montrer que l'application identique de JO sur lui-même se prolonge en un isomorphisme
d'espaces vectoriels topologiques du bidual fort Ji sur J, de sorte que Jg/Jo est de dimension 1
(utiliser IV, p. 70, exerc. 15, 6)). En déduire qu'aucune base banachique de JO ne peut être
inconditionnelle (exerc. 17, c)).
* d ) Soient H l , Hz les sous-espaces vectoriels fermés de JO engendrés respectivement par
les e,, et les e,,,, pour n > O. Montrer que Hl et H , sont isomorphes, en tant qu'espaces
vectoriels topologiques, à l'espace de Hilbert C2(N), et que JO n'est pas somme de Hl et H,. ,
e ) Montrer qu'il n'existe sur JO aucune structure d'espace localement convexe complexe
ayant la structure d'espace localement convexe réel de JO comme structure sous-jacente
(cf: IV, p. 52, exerc. 3).

APPENDICE

1 ) Soient E un espace localement convexe séparé, K une partie convexe et compacte de E,


S un ensemble de transformations linéaires affines continues de K dans lui-même, stable
par composition. On dit que S est distal si, pour tout couple de points distincts a, b de K ,
l'adhérence de l'ensemble des couples ( s . a , S . b), où s parcourt S, ne contient aucun point
de la diagonale de K x K.
a) Montrer qu'un groupe équicontinu de transformations affines de K est distal.
b) Montrer que si K est non vide et si S est distal, il existe au moins un point de K fixé par toute
transformation de S. (Si M est une partie non vide, convexe et compacte de K et stable par S,
montrer que si M contient deux points distincts x , , x,, et si A est l'adhérence de l'orbite de
x=- x2 . A ne peut contenir aucun point extrémal de M. En déduire que si L est un
élément minimal de l'ensemble des parties non vides, compactes, convexes de K, stables par S,
L est réduit a un point, en raisonnant par l'absurde : avec les mêmes notations, l'enveloppe
fermée convexe de A serait égale a L, contredisant le th. de Krein-Milman.)

2) Soient E un espace de Banach, K une partie précompacte de E non réduite à un point,


d le diamètre de K. Montrer qu'il existe un point xo E K et un nombre r tel que O < r < d,
tels que lix - x, 11 < r pour tout x E K (choisir E > O assez petit, et n points y , , .. ., y, de K
1(y,
tels que tout point de K soit a distance < E de l'un des y j , et poser x, = n + +
... y,)
En déduire une nouvelle démonstration du th. de Ryll-Nardzewski pour les ensembles convexes
et fortement compacts dans E.
APP. EXERCICES EVT IV.73

* 3) Soient G un groupe topologique et II une représentation unitaire continue de G dans un


espace hilbertien complexe E. On appelle 1-cocyclecontinu toute application continue c : G + E
qui satisfait à la relation

quels que soient s, t dans G. On note Z1(G; E) l'espace vectoriel complexe des 1-cocycles
continus. Pour tout a E E, l'application &(a):s H x(s).a - a est un 1-cocycle continu, appelé
le cobord de a. L'image de l'application linéaire 6 :E + Z1(G ; E) se note B1(G ; E) ; on pose
H1(G ; E) = Z1(G ; E)/B1(G ; E) (« premier groupe de cohomologie continue de G à valeurs
dans E D).
a) Montrer que B1(G ; E) est formé des 1-cocycles continus et bornés. (Pour tout 1-cocycle
continu c et tout s E G, on définit une transformation affine h, dans E par h,. x = n(s). x + c(s) ;
on a h,, = h,. h, pour s, t dans G. Soit K l'enveloppe fermée convexe de c(G) ; on a h,(K) = K
pour tout s E G, et 1,induit une isométrie de K sur lui-même. Si c est borné, montrer qu'on
peut appliquer le th. de Ryll-Nardzewski aux h,, et si h,.a = a pour tout S E G, on a
c = - &(a).)
h) Si G est compact, montrer que l'on a H1(G; E) = {O). *

7i4) Soit G un groupe discret. On dit que G est rnoyennable s'il existe sur f g(G) (1, p. 4)
une forme linéaire u telle que u(x) > O pour x > O, u(l) = 1, et telle que u(y(s) x) = u(x)
pour tout s E G et tout x E fq(G) (où (y@)X) (t) = X(S-'t) pour tout t E G) (invariance par
translations à gauche).
a) Si I'on pose 2(t) = x(t-') pour x EP,"(G) et t E G, et si la forme linéaire u est invariante
par les translations à gauche, la forme linéaire v :x H u(2) est invariante par les translations
à droite, autrement dit v(6(s) x) = v(x) pour tout s E G et tout x E fg(G) (OU(6(s) X) (t) = x(ts)
pour tout t E G). Si I'on pose F,(s) = u(6(s) x) pour s E G et x ~f;lm(G),on a Fy(,),(s) = F,(S)
et F,(,,,(s) = F,(st) pour tout t E G ; en déduire que la forme linéaire w sur Pg(G) définie par
w(x) = v(FJ, est invariante par les translations à gauche et à droite, telle que w(x) 2 O
pour x > O et que w(1) = 1.
* b) Soient K un espace compact non vide et r un sous-groupe du groupe des homéomor-
phismes de K sur lui-même. Montrer que si r est moyennable, il existe une mesure p > O
sur K, de masse 1, invariante par r . (Si a E K, considérer l'application linéaire qui à toute
fonction f réelle continue dans K associe la fonction o ~f ( ~ ( a ) )appartenant à O,"(T).)
c) Soient E un espace vectoriel topologique séparé sur R, et K une partie convexe compacte
non vide de E. Soit ï un groupe de transformations affines continues de K sur lui-même.
Montrer que si r est moyennable, il existe un point b E K tel que o(b) = b pour tout o E T.
(Utiliser b) et considérer le barycentre de p).
d) Montrer que, pour qu'un groupe discret G soit moyennable, il faut et il suffit que pour tout
espace compact K non v i d e d e q u e l G opère continûment, il existe une mesure non nulle
invariante par G. (Si E = X(G), considérer dans E' = fi(G) la boule unité B, munie de
o(E1, E), et faire correspondre à tout élément x ~ f g ( G )= E" sa restriction à B.) Si G est
dénombrable, il suffit que la propriété précédente ait lieu pour tout espace compact métrisable
K. *
IT * 5) Soit G un groupe discret.
a) Pour que G soit moyennable (exerc. 4), il faut et il suffit que le sous-espace vectoriel fermé N
de f x G ) engendré par les fonctions y(s) x - x, où s E G et x E fp(G), soit distinct de Pg(G)
(utiliser le th. de Hahn-Banach).
b) On suppose que, pour tout E > O, et toute suite finie s l , ..., sk d'éléments de G, il existe
une partie finie non vide F de G telle que I'on ait
Card(F n sjF) > (1 - E) Card(F) pour 1 <j < k .
Montrer que G est moyennable (utiliser a) et montrer que 1 $ N).
c) On suppose que G est moyennable. Soient E > O et s,, ..., s, des éléments de G. Montrer
que dans l'espace Pi(G), il existe un vecteur x > O tel que llxll = 1 et que I'on ait
k
1 Ily(sj) x XI I < E. (Dans
- l'espace E = (Pi(G))k, considérer l'ensemble C des points
i= 1
EVT IV.74 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES APP.

(y(sj) x - x), où x parcourt I'ensemble des vecteurs del:(G) tels que x 2 O et llxll = 1.
Montrer que O appartient à l'adhérence de I'ensemble convexe C pour la topologie a(E, E') ;
pour cela, utiliser a) en observant que la boule unité de E est dense dans la boule unité de E"
pour o(En, E').)
d) Pour tout x 2 O dans P:(G) et tout a > O, on note x, la fonction c2ractéristique de
I'ensemble des s E G tels que x(s) 2 a (de sorte que xa(s) = 1 si x(s) > a, xa(s) a, O si x(s) < a).
rm *
Pour tout s E G, on a ( x,(s) dr = x(s) et, pour deux éléments x 2-0, y 2 O de P:(G),
JO

e) Montrer que si G est moyennable, alors, pour tout E > O, et toute suite finie d'éléments
s,, ..., s, de G, il existe une partie finie non vide F de G telle que
Card(F n sjF) > (1 - E) Card(F) pour 1 < j < k .
k
(Montrer que, x étant choisi comme dans c), il existe un a > O tel que
.i = -1
I y(sj) xn - x1.1 < E,
en utilisant d).) *
T 6) Soit S un ensemble sur lequel opère à gauche un groupe l- (A, 1, p. 50). Soit E l'espace
vectoriel réel b(S) des fonctions numériques bornées dans S (1, p. 4, Exemple). On suppose
que le groupe T (muni de la topologie discrète) possède une moyenne invariante à gauche,
et l'on fait opérer T sur E de sorte qu'on ait sf (x) = f (s- lx) pour s E T,f E E et x E S.
Soit g E E une fonction positive; soit E, le sous-espace vectoriel de E engendré par les
fonctions sg, où s parcourt T; soit E2 le sous-espace vectoriel de E engendré par les fonc-
tions positives qui sont majorées par des fonctions de El.
Montrer que s'il existe sur El une forme linéaire positive non nulle q, invariante par T,
il existe une forme linéaire positive non nulle sur E,, invariante par T.(En utilisant la prop. 1
de II, p. 22, construire d'abord une forme linéaire positive sur E, prolongeant q et faire
opérer T sur I'ensemble de ces prolongements). Cas où g = 1.
* 7) a) Soit B I'ensemble des parties bornées du lan numérique R2 et soit r le groupe
des déplacements de R2 ; soit C le carré (O,]) x 6.1).Montrer qu'il existe une fonction
additive d'ensembles h, positive et définie sur B, qui soit invariante par T et telle que h(C) = 1
(appliquer l'exerc. 6 au cas où g est la fonction caractéristique de C ; on remarquera que T
est résoluble, donc admet une moyenne invariante (IV, p. 41, corollaire)). Si A est une partie
bornée de R2, dont la frontière est négligeable pour la mesure de Lebesgue p sur R2, on a
h(A) = p(A) (pour tout E > O, il existe deux ensembles A, et A, tels que A, c A c A,,
p(A, - A,) < E, réunions d'un nombre fini de carrés).
b) Question analogue à a), où I'on prend pour B I'ensemble de toutes les parties de R2,
pour T le groupe des similitudes, et C = RZ. *

8) Soient E un espace vectoriel réel et T un groupe résoluble d'automorphismes de E. Soient


p une semi-norme sur E invariante par T et M un sous-espace vectoriel de E invariant par r.
Soit u une forme linéaire sur M, invariante par T et telle que lu(x)l < p(x) pour tout x E M.
Montrer qu'il existe une forme linéaire v sur E, invariante par T, telle que Ivl ,< p et pro-
longeant u. (Soit K l'ensemble des formes linéaires v sur E, prolongeant u, et telles que 1 1 < p ;
alors K est une partie convexe de E*, stable par T,compacte pour la topologie induite par
o(E*, E). Appliquer le corollaire de IV, p. 40.)
TABLEAUX EVT IV.75

TABLEAU 1. - Principaux types d'espuces localement convexes.


( N . B . (( Dual n est pris au sens de cc dual fort ».)
-

Esp. de Esp. de Esp. de


dimension , ~ r é c h e t - p ~ ~ ~ ~ ~ ~
finie Montel

Esp. de
Hilbert

Esp. de Banach Dual d'un esp:


réflexif

de type dénombrable
Esp. de Esp. de Fréchet Esp.
éflexif
Banach \ Dual d'esp.
de Fréchet Dual d'esp.

Esp. normé
Esp. de
Fréchet \
Dual d'esp.
de Fréchet

Esp. semi

Esp. complet

quasi-complet semi-tonnelé
EVT IV.76 LA DUALITÉ DANS LES ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES

TABLEAU
II. Principales bornologies sur le dual d'un espace localement convexe E .

Contenu dans un'ensemble


convexe équilibré Equicontinu
et fortement compact

Contenu dans un ensemble


Fortement borné convexe équilibré
et faiblement compact

Borné pour o(E', E") II Faiblement précompact

~aiblementborné

N.B. - On désigne par 6 un ensemble de parties bornées de E, contenant les parties à un


élément. Un numéro a côté d'une flèche signifie que l'implication correspondante est condi-
tionnelle à la propriété portant le même numéro.

1) Dès que E est semi-réflexif ;


2) dès que E est bornologique (III, p. 22, prop. 10) ;
3) si et seulement si E a la topologie de Mackey T(E, E');
4) si et seulement si E est tonnelé;
5) si et seulement si E' est quasi-complet pour o(E1, E) ;
6) dès que E est semi-complet (a fortiori, quasi-complet ou complet) (III, p. 27, cor. 1);
7) dès que 6 se compose d'ensembles dont l'enveloppe fermée convexe équilibrée est semi-
complète (III, p. 27, th. 2).
Lorsque E est un espace de Montel, toutes les bornologies précédentes sont identiques.
CHAPITRE V

Espaces hilbertiens '


(théorie élémentaire)

Dans tout ce chapitre, on note K un corps égal a R ou C. Pour tout nombre complexe
5 = a + iP (a, 0 réels), on note 5 le conjugué ci - ip de 5 ; en particulier,
on a = 5 5
si et seulement si 5 est réel.

# 1. ESPACES PRÉHILBERTIENS ET ESPACES HILBERTIENS

1. Formes hermitiennes
Rappelons la définition suivante donnée en Algèbre (A, IX, # 2, no 1)
DÉFMITION 1. - Soit E un espace vectoriel sur le corps K. On appelle forme hermi-
tienne (à gauche) sur E toute application f de E x E dans K satisfaisant aux conditions
suivantes (pour x , , x 2 , x, y , , y,, y dans E et h, p dans K ) :

Lorsque le corps K est égal à R, la notion de forme hermitienne sur E se réduit à


celle de forme bilinéaire symétrique sur E x E (A, 111, p. 70).
On observera que la seconde condition (1) et la seconde condition (2) sont des consé-
quences des trois autres.

Pour le lecteur qui s'intéresse spécialement aux espaces hilbertiens, on signale que seuls
le no 7 du 4 1 et le no 8 du 9 4 dépendent des résultats des chapitres III et IV. Le lecteur pourra
d'ailleurs à ce sujet se reporter au « Résumé des principales propriétés des espaces de Banach »
qui figure à la fin de ce volume. Les seules références aux chapitres 1 et II concernent la défini-
tion d'un ensemble convexe et d'une semi-norme (II, p.1 et p.8), celle de somme directe topolo-
gique (1, p. 4 ), de famille totale et de famille topologiquement libre (1, p. 12).
EVT V.2 ESPACES HiLBERTIENS

De (1) et (2) on déduit aussitôt que

En particulier, si E est de dimension finie, et si (ej),,j,, est une base de E, on a,

pour tout couple d'indices j, k ; elle entraîne en particulier que ies nombres a j j sont
réels.

D'après (3), le nombre Q(x) = f(x, x) est réel pour tout x E E. Par ailleurs,
on établit aussitôt les formules suivantes, dites de polarisation

Remarque. - On notera que la formule (6) est valable pour toute forme sesquilinéaire
sur E x E (c'est-à-dire toute fonction f satisfaisant à (1) et (2), mais non nécessaire-
ment à (3)). Cette remarque montre que, lorsque K = C, une forme sesquilinéaire f
telle que f (x, x) soit réel pour tout x E E est nécessairement hermitienne : la relation (6)
donne alors f ( y , x) = f (x, y ) puisque I'on a y + EX = E(X + Ey) et Q(Ez) = Q(z)
lorsque c4 = 1.
Des formules de polarisation, on tire en particulier :
PROPOSITION 1. - Si f est une forme hermitienne sur E, et M un sous-espace vectoriel
de E tel que f (x, x) = O pour toqt x E M , on a aussi f (x, y) = O pour tout couple
de points x, y de M.

-
Soit f une forme hermitienne sur E ; l'ensemble N des x E E tels que f (x, y) = O
pour tout y E E est un sous-espace vectoriel de E. II résulte de (3) que, si x, = x,
(mod. N) et y, y, (mod. N), on a f(x,, y,) .= f(x,, y,).; on définit donc sur
l'espace quotient E/N une forme sesquilinéaire f en posant f (X, Y) = f (x, y) pour
tout x E i et tout y E Y; il est clair que f est hermitienne et que la relation
« f ( i , y) = O pour tout E E/N » entraîne i = O dans E/N, autrement dit (A, IX)
~fest séparante. On dit que f est la forme hermitienne séparante associée à f .

2. Fomes hermitiennes positives


DÉFINITION 2. - Soit E un espace vectoriel sur le corps K . On dit qu'une forme
hermitienne f sur E est positive si I'on a f (x, x) >, O pour tout x E E .
Il est clair que les formes hermitiennes sur un espace vectoriel E forment un espace
vectoriel sur le corps R (mais non sur le corps C lorsque K = C) ; dans cet espace,
les formes hermitiennes positives constituent un cône convexe pointé saillant
(II, p. 11) comme il résulte de la déf. 2 et de la prop. 1.
NO 2 ESPACES PRÉHILBERTIENS ET ESPACES HILBERTIENS EVT V.3

PROPOSITION
2. - Si f est une ,forme hermitienne positive, on a

quels que soient x et y dans E (inégalité de Cauchy-Schwarz).


Supposons d'abord qu'on ait f ( - v , y) # O. Pour tout T, E K, on a

ce qui s'écrit

En remplaçant 5 par - f (x, y)lf(y, y) dans cette inégalité, on obtient (7). Raisonne-
ment analogue si f (x, x) # 0.
Enfin, si f (x, x) = f (y, y) = O, on a f (x Sy, x + +
ty) 3 O pour tout 6 E K,
ce qui s'écrit alors
S f (-w, .VI + S f ' ( x ,Y) 2 0 .
Remplaçant 6 par - f (x, y) dans cette inégalité, il vient - 21f (x, y)12 3 O, d'où
f (x, y) = O ; on a encore (7) dans ce cas.

COROLLAIRE 1. - Si f est une forme hermitienne positive, l'ensemble N des x E E


tels que f (x, x) = O est identique au sous-espace vectoriel des x E E tels que
f (x, y) = O pour tout y E E.
COROLLAIRE 2. - Pour qu'une forme hermitienne positive f soit séparante, il faut
et il suffit que la relation x # O entraîne f (x, x) > 0.
Cela résulte immédiatement du cor. 1.
Pour toute forme hermitienne positive , f sur E, la forme hermitienne séparante
associée à f (V, p. 2) est évidemment une forme hermitienne positive sur E/N.

PROPOSITION
3. - Soit f une forme hermitienne positive sur E. Posons
p(x) = f (x,x ) " ~
pour tout x E E. Alors p est une semi-norme sur E, et c'est une norme si et seulement
si f est séparante.
Tout revient a prouver l'inégalité p(x + y) < p(x) + p(y). Or, on a

f (x + Y7 x + Y) = f (x, X) + f (Y?Y) + f (x, Y) + f (x, Y)


et, d'après l'inégalité de Cauchy-Schwarz
EVT V.4 ESPACES HILBERTIENS 91
Remarques. - 1) Supposons f positive et séparante, et soient x, y deux vecteurs # 0.
La démonstration de l'inégalité de Cauchy-Schwarz montre que, si les deux membres
+
de (7) sont égaux, il existe un scalaire 5 tel quef ( x Sy, x + E y ) = O donc x+ Sy = 0,
autrement dit, x et y sont linéairement dépendants; la réciproque est immédiate. La
démonstration de l'inégalité (8) montre alors que l'égalité p(x + +
y) = p(x) p ( y )
n'est possible que si x et y sont linéairement dépendants; si y = Lx, l'égalité précé-
dente s'écrit Il +
hl = 1 +
1x1, et entraîne donc que h est réel et positif.
2 ) Soit f une forme hermitienne positive sur E, et munissons E de la semi-norme
x -f ( x , x)'I2 ; si f est la forme hermitienne positive séparante asspciée à f ,définie sur
E/N, l'espace normé obtenu en munissant E/N de la norme x H f (X, X ) l i Z est l'espace
normé associé à E ( I I , p. 5).

DÉFINITION 3. - Soit E un espace vectoriel sur le corps K . On dit qu'une semi-


norme p sur E est préhilbertienne s'il existe une .forme hermitienne positive f sur E
telle que p(x) = ,f( x , x)"' pour tout x E E .
O n notera que, pour une semi-norme p sur E , il existe au plus une forme her-
mitienne positive f telle que p(x) = f ( x , x)'I2 pour tout x E E ; cela résulte des
formules de polarisation (V, p. 2 ) .

3. Espaces préhilbertiens

DÉFINITION 4. - On appelle espace préhilbertien un ensemble E muni d'une structure


d'espace vectoriel sur K et d'une forme hermitienne positive. On dit que E est un espace
préhilbertien réel (resp. complexe) lorsque K = R (resp. K = C ) .

Exemples. - 1) La forme (h, p) H h p définit sur K une structure d'espace préhilber-


tien, dite canonique. Lorsque K est considéré comme espace préhilbertien, il s'agit
toujours, sauf mention expresse du contraire, de cette structure.
2) Soit 1 un intervalle (borné ou non) de R, et soit E l'ensemble des fonctions réglées
(FVR, II, p. 4) définies dans 1, à valeurs dans C et à support compact. Il e2t clair que E
est un espace vectoriel sur C ; soit f la forme sesquilinéaire ( x , y ) H
J, -
x(t) y(t) dt ;
il est immédiat que f est une forme hermitienne positive sur E, et définit donc sur cet
espace une structure d'espace préhilbertien.
3) Soit n 3 O un entier. Sur l'espace K", on définit une structure d'espace préhilber-
tien, au moyen de la forme hermitienne

(pour x = ( x , , ..., x,) et y = b,, ..., y,)). Lorsque K = R, on retrouve le produit


scalaire de deux vecteurs de R" (TG, VI, p. 8).
m
* 4) Soit f2 (ou P2(N))l'ensemble des suites x = (x,,),,, d'éléments de K telles que
1 1x,I2 soit fini. On montre que e2 est un sous-espace vectoriel de K N et l'on définit
n=O
une structure d'espace préhilbertien sur P Z au moyen de la forme hermitienne
( x , Y )H f ;,$Yn ( 4v, p. 18). *

-
n=O
5) Soient E un espace préhilbertien réel, f la forme bilinéaire symétrique corres-
pondante sur E. Soit E[q l'espace vectoriel complexifié de E ; on identifie E à un sous-
ensemble de E(q par l'application x 1 @ x, de sorte que tout élément de E,,, s'écrit
NO 3 ESPACES PRÉHILBERTIENS ET ESPACES HILBERTIENS EVT V.5

de manière unique sous la forme x , + ix, avec x i , x , dans E. L'application f s'étend


de manière unique en une forme hermitienne Ac, sur E(,, ; on a

donc Ac) est positive. On dit que E<q,muni de Ac,, est l'espace préhilbertien complexifié
de E.

Lorsqu'on n'a à considérer, sur un espace vectoriel E, qu'une seule structure


d'espace préhilbertien, la valeur, pour un couple ( x , y ) de points de E, de la forme
hermitienne qui définit la structure considérée, se note ( x l y ) , ou plus simplement
( X Iy ) si aucune confusion n'est à craindre. Ce nombre s'appelle le produit scalaire '
de x et de y (carré scalaire de x si y = x). Deux vecteurs x, y sont dits orthogonaux
si ( x l y ) = O. L,a fonction X H llxll = ( x I x ) ' ' ~ est alors une semi-norme sur
l'espace vectoriel E (V, p. 3) ; un espace préhilbertien est toujours considéré comme
muni de cette semi-norme (et par suite aussi de la topologie et de la structure uni-
forme correspondantes).
Avec ces notations, dans un espace préhilbertien E,l'inégalité de Cauchy-Schwarz
s'écrit

Par suite, le produit scalaire est une forme sesquilinéaire continue sur E x E ( I I ,
p. 6, prop. 4).
Pour que E soit séparé, il faut et il suffit que x H llxll soit une norme sur E, autre-
ment dit que la forme hermitienne (x, y ) H ( x l y ) soit positive et séparante; il
revient au même de dire que O est le seul vecteur de E orthogonal à lui-même.
Conformément aux définitions générales (E, IV, p. 6), un isomorphisme d'un
espace préhilbertien E sur un espace préhilbertien F est une application linéaire
bijective u de E sur F telle que

quels que soient x et y dans E. On déduit de là IIu(x)II = llxll pour tout x E E, et u


est évidemment un isomorphisme pour les structures d'espace vectoriel topologique
de E et de F ; si E et F sont séparés, u est une isométrie de E sur F. Réciproquement,
si u est une application linéaire bijective de E sur F, telle que Ilu(x)ll = llxll pour tout

11 nous arrivera parfois d'écrire ( x 1 y) pour ( y lx). Notons que la formule (4) de V, p. 2,
prend les formes équivalentes :

(4 bis)

(4 ter)
EVT V.6 ESPACES HILBERTIENS g1

x E E, les formules de polarisation (V, p. 2) montrent que u est un isomorphisme


d'espaces préhilbertiens de E sur F.
Soient E un espace préhilbertien complexe, ( x l y ) le produit scalaire dans E.
Sur l'ensemble E, on peut définir une seconde structure d'espace vectoriel par
rapport à C , en gardant la même loi de groupe additif, et prenant comme loi de
composition externe (A, x ) H h x ( A , I I , p. 30) ;pour cette structure d'espace vectoriel,
( x , y ) i-, ( y l x ) est une forme hermitienne positive. L'espace préhilbertien Ë obtenu
en munissant E de' cette nouvelle structure d'espace vectoriel et de cette nouvelle
forme hermitienne, est dit conjugué à l'espace E . Un isomorphisme u de E sur Ë
est une application semi-linéaire de E sur lui-même (relative à l'automorphisme
<
(3 H de C ) telle que ( u ( y ) l u ( x ) ) = ( X Iy ) ou encore ( u ( x ) l u ( y ) ) = (XI y )
(pour x, y dans E) ; on dit encore qu'une telle application est un semi-automorphisme
de I'espace préhilbertien E.
Si E est un espace préhilbertien, M un sous-espace vectoriel de E, la restriction
à M x M du produit scalaire ( x l y ) est une forme hermitienne positive sur M,
qui définit donc sur M une structure d'espace préhilbertien ;on dit que cette structure
est induite par celle de El ou encore que M est un sous-espace préhilbertien de E.

4. Espaces hilbertiens

DÉFINITION 5. - On appelle espace hilbertien (ou espace de Hilbert) un espace


préhilbertien séparé et complet. On dit qu'une norme sur un espace vectoriel E (sur K )
est hilbertienne si elle est préhilbertienne et si I'espace normé E est complet.
Si E est un espace hilbertien et M un sous-espace vectoriel fermé de E, la structure
d'espace préhilbertien induite sur M est en fait une structure d'espace hilbertien.
On dit dans ce cas que M, muni de la structure induite, est un sous-espace hilbertien
de E .
Exemples. - 1) Les espaces préhilbertiens définis dans les exemples 1, 3 , 4 de V, p. 4,
sont des espaces hilbertiens. Par contre, l'espace préhilbertien E défini dans l'exemple 2
n'est ni séparé, ni complet. Le complexifié d'un espace hilbertien est un espace hilbertien.
* 2) Soit X un espace topologique séparé et soit p une mesure positive sur X. Notons
L2(X, p) I'espace formé des classes d'équivalence pour p des fonctions de carré p-inté-
grable sur X à valeurs dans C. C'est un espace hilbertien complexe, dont le produit
scalaire est donné par

* 3) Soit n 2 1 un entier et soit U un ouvert de Rn. On note p la mesure sur U induite


par la mesure de Lebesgue sur Rn,et l'on pose .XO= L2(U, p). On note .X1I'espace
des fonctions f E .XOayant la propriété suivante : pour 1 < i < n, il existe une fonction
g, E .XOtelle que

pour toute fonction h de classe Cl à support compact dans U. La fonction giest définie
de manière unique (à l'équivalence pour p près) et se note D,f ou af !axi (i-ième dérivée
NO 4 ESPACES PRÉHILBERTIENS ET ESPACES HILBERTIENS EVT V.7

partielle). Par récurrence sur l'entier s 2 1, on définit 2"comme l'ensemble des fonc-
tions f E 2' telles que Dif E 2"-' pour 1 < i < n. On définit un produit scalaire sur
3"par la formule

Alors 2" est un espace hilbertien complexe, qu'on appelle espace de Sobolev d'indice S . ,
* 4) Soit X une variété différentielle de classe Cr (avec r l), pure de dimension
finie n. Soit L le complémentaire, dans le fibré vectoriel AnT(X),de l'image de la section
nulle. Pour tout nombre réel h # 0, l'application u H hu de AnT(X)dans lui-même
laisse stable L..
Soit a un nombre complexe. On appelle densité d'ordre cr sur X une fonction o sur L,
à valeurs complexes, telle que l'on ait o(hu) = Ihlao(u)pour u E L et h réel non nul. On
dit qu'une densité o d'ordre 1 est localement intégrable s'il existe un recouvrement
ouvert (U,),, de X, et pour chaque i E 1 un système de coordonnées Si = (k!, ... , 51) dans
U i et une fonction à valeurs complexes sur Si(Ui)satisfaisant aux conditions suivan-
tes :
a) La fonction ,f;. est localement intégrable sur l'ouvert Ci(Ui)de Rn par rapport à la
mesure de Lebesgue p ;
b) soit x E U i ; si (dl,i,,,..., est la base de T,X associée au système de coordon-
nées (<!, ..., 5;) dans U i , on a

11 existe alors sur X une mesure W et une seule telle que pour tout i E 1, l'image par de ci
.
la restriction de W à U i soit égale à la mesure f ; p (cf. V A R , R, 10.4.3).
Soit V (resp. N ) l'espace vectoriel des densités o d'ordre 112 telles que la mesure
associée à la densité 1oI2d'ordre 1 soit bornée (resp. nulle). Soient ml et w2 dans y ;
alors o = E l o z est une densité d'ordre 1, et la mesure W associée à w est bornée;
r
le nombre J W ne dépend que des classes hl et W 2 de o , et o2modulo N et se note
X
( o , lm2) ou ( 0 , 1 1 5 ~ ) .Alors l'application ( h l ,0,)++ ( W , 10, ) munit l'espace vec-
toriel f i , , d X ) = YIN d'une structure d'espace hilbertien complexe. *
* 5) Soit D le disque ouvert de centre O et rayon 1 dans C . L'espace de Hardy H2(D)se
compose des fonctions holomorphes f :D -+ C pour lesquelles on a

sup
O<R<1
J If(R.e(0))12d0 < + co

Si fl et f2 appartiennent à HZ(D),la limite

existe ; l'application ( f , , f 2 ) H ( . f l 1 f z ) munit l'espace vectoriel HZ(D)d'une structure


d'espace hilbertien complexe.
Pour qu'une fonction f :D + C appartienne à H2(D),il faut et il suffit qu'il existe
--
une suite (a,),,, de nombres complexes telle que la,,lz < + co et que
"=O

m
pour tout z E D. On a alors 11 f Il2 = la.I2, d'où un isomorphisme de H2(D) avec
n=O
l'espace hilbertien f 2 (V, p. 4). *
EVT V.8 ESPACES HILBERTIENS fi 1

Tout espace préhilbertien séparé est isomorphe à un sous-espace partout dense


d'un espace hilbertien déterminé à un isomorphisme près ; de façon précise :

PROPOSITION 4. - Soient E un espacepréhilbertien séparé, Ê l'espace normé complété


de E ( T G , I X , p. 33). Le produit scalaire ( x , y) H ( x l y ) se prolonge par continuité
en une forme hermitienne positive et séparante sur Ê, qui déjinit sur Ê une structure
d'espace hilbertien.

et satisfait à la relation ( x l x ) =
-
L'existence du prolongement de ( x , y) H ( x l y ) à Ê x Ê résulte de la continuité
de cette forme sesquilinéaire dans E x E ( T G , III, p. 50, th. 1). En outre, ce pro-
longement, que nous noterons aussi ( x , y) ( x l y ) , est une forme hermitienne
en vertu du principe de prolongement des
identités (Ilxll désignant la norme sur Ê obtenue en prolongeant par continuité la
norme sur E) ; cela prouve que la relation ( x l x ) = O entraîne x = O dans Ê, donc
que la forme ( x , y) H ( x l y ) est positive et séparante, et définit par suite sur Ê
une structure d'espace hilbertien. C.Q.F.D.
On dit que cet espace hilbertien est le complété de I'espace préhilbertien séparé E.
* Exemple 6 . - Soit U un ouvert de R" (n 3 1). Soit %(U) I'espace vectoriel des fonc-
tions de classe C' à support compact dans U. On définit sur %?t(U) une structure d'espace
préhilbertien séparé dont le produit scalaire est donné par

Cet espace préhilbertien n'est pas complet. Son complété s'appelle I'espace de Dirichlet
associé à U. *

COROLLAIRE. - Soient V un espace vectoriel sur K et f une forme hermitienne

positive sur V .
a) 11 existe un espace de Hilbert E et une application linéaire u : V -+ E tels
f ( x , y) = ( u ( x ) l u ( y ) )pour x, y dans V , et que u(V) soit dense dans E.
b) S i deux couples (E,, ui) satisfont aux conditions analogues à a), il existe un
unique isomorphisme cp de l'espace de Hilbert El sur l'espace de Hilbert E, tel que
U* = <Pou1.
Soit N l'ensemble des x E V tels que f ( x , x ) = O. Sur l'espace V I N , on définit
une forme hermitienne positive et séparante par ( X I j ) = f ( x , y) pour x E X et
y E j. Soient E I'espace hilbertien complété de V / N et u l'application x H x N +
de V dans E. Alors les conditions de a) sont remplies.
Sous les hypothèses de b), N est égal au noyau de u, et à celui de u,. Il existe donc
une application linéaire bijective 9, de ul(V) sur u,(V) telle que u,(x) = q,(u,(x))
pour tout x E V . On vérifie aussitôt que cp, est un isomorphisme d'espaces pré-
hilbertiens, donc une isométrie. Comme u,(V) est dense dans Ei pour i = 1, 2, <P,
se prolonge de manière unique en une isométrie cp de El sur E,, d'où b).
On dit que l'espace hilbertien E est le séparé-complété de V (pour la forme f ) .
Exemple 7. - Soient G un groupe (d'élément unité noté 1) et .rc un homomorphisme de
G dans le groupe des automorphismesd'un espace hilbertien complexe E ; on dit encore
NO 5 ESPACES PRÉHILBERTIENS ET ESPACES HILBERTIENS EVT V.9

que n est une représentation unitaire de G dans E. Soit a E E ; on pose


v ( x ) = ( a l r ( x ) .a )
pour tout x E G. Alors <p :G -t C est de type posit& autrement dit satisfait à la relation :
(TP) Quels que soient h , , .. ., h,, dans C et x , , .. ., x,, dans G, on a

En effet, le premier membre de ( 1 1 ) n'est autre que 11 h,n(xi).al12.


i=1
Réciproquement, soit <p une fonction de type positif sur G. Soit C'G' l'espace vectoriel
des fonctions a support fini sur G. On définit une forme hermitienne @ sur par

(1 2) 0) = c Uo 4
x,yeG
~v ( )x - l y )
et la relation (TP) exprime que @ est positive. D'après le corollaire de la prop. 4, il
existe un espace hilbertien E et une application linéaire p :C'G' + E, d'image dense,
telle que
( 1 3) @(u,u) = ( p(u)Jp(u)) pour u, LI dans C(G'.
Pour tout x E G , soit y, la translation à gauche par r dans C"" définie par
yxu(y) = u ( x ' y ) pour u E et y E G. On a @(y+, y,u) = @(u,v). Appliquons alors
l'assertion b) du corollaire de la prop. 4 à pet p o y, : il existe un unique automorphisme
n ( x ) de l'espace hilbertien E tel que p 0 y, = n ( x ) o p. On voit aussitôt que n est un
homomorphisme de G dans le groupe des automorphismes de E.
Soit 6 l'élément de C(G)défini par 6(1) = 1, 6 ( x ) = O pour x # 1 dans G. On a
u = u(x).y$ pour tout u E d'où p(u) = C U ( X ) ~ ( x )a,. en posant a = p(6).
XEG XE G

Les formules (12) et (13) entraînent aussitôt <p(x)= ( a l n ( x ) . a ) pour tout X E G. On


remarquera que l'ensemble des vecteurs n(x).a, pour x E G, est total dans E.

5. Sous-ensembles convexes d'un espace préhilbertien

Si l'on calcule Ilx - yllZ = ( x - ylx - y ) et [lx yllz = ( x ylx + y ) + +


pour deux points quelconques x, y d'un espace préhilbertien E, on vérifie aussitôt
1'« identité de la médiane ))

On déduit de cette identité la proposition suivante :


EVT V.10 ESPACES HILBERTIENS 01

PROPOSITION 5. - Soit E un espace préhilbertien. Soient d un nombre réel > 0,


< 6 < d. Soient B et B' lesparties de E déjîniespar llxll < d,
F un nombre réel tel que O
lixli < d + 6 respectivement, et soit A un ensemble convexe contenu dans B' - B.
Pour tout couple de points x, y de A, on a alors [lx - yll < J12d6
(fig. 1).
+ I
En effet, on a &x y) E A, donc 113(x + y) 2 d ; on tire alors de (14) l'inégalité

d'où la proposition.

THÉORÈME1. - Soient E un espace préhilbertien, H une partie convexe non vide de E


telle que H soit un sous-espace uniforme séparé et complet de E. Pour tout x E E,
il existe un point pH(x)de H et un seul tel que I l x - pH(x)11 = inf Il x - y 11. L'élément
YEH
p,(x) de H est aussi l'unique élément a de H satisfaisant à la relation '

pour tout y E H.

Posons d = inf Ilx - yll, et pour tout entier n > O, soit H, l'ensemble des points y
*H
+
de H tels que /lx - yll < d n-'. L'ensemble H, est fermé dans H, convexe et
non vide, et son diamètre est majoré par pour tout n assez grand d'après
,
la prop. 5. La suite (H,),, étant décroissante, et l'ensemble H étant supposé séparé
et complet, la base de filtre de Cauchy (H,),,, converge vers un point pH(x)de H ;
on a ( pH(x)) = n H,, donc pH(x)est l'unique point a de H tel que Ilx - al/ = d.
nb1
Soit y E H ; comme H est convexe, le point z(h) = p,(x) + h ( y - pH(x))de E
appartient à H pour tout nombre réel h tel que O < h < 1. On a donc
[lx - z(h)1I2 2 [lx - pH(~)112
pour O < h < 1, d'où

' On rappelle (TG, VIII, p. 2) que W(z) désigne la partie réelle du nombre complexe z ;
on a W ( z ) = z si z est réel.
NO 5 ESPACES PREHILBERTIENS ET ESPACES HILBERTIENS EVT V.11

Réciproquement, soit a un point de H tel que I'on ait W ( x - aly - a ) < O pour
tout y E H. Pour tout y E H, on a donc

d'où /lx - al1 = d et finalement a = pH(x) d'après la première partie de la


démonstration. C.Q.F.D.
L'application pH de E dans H sera appelée dans la suite la projection de E sur H.
On remarquera que l'on a pH(x)= x pour tout x E H.

La première partie du th. 1 est valable sous des hypothèses plus générales sur l'espace E
(V, p. 66, exerc. 31).

La démonstration du th. 1 établit entre autres la propriété suivante :

COROLLAIRE 1. - Soient 1 un ensemble filtré par un Jiltre 8 et une famille


de points de H . Soit x E E. 0
11 suppose que I'on a
lim /lx - y,[/ = inf Ilx - zll
i,8 ZEH

Alors yi tend vers pH(x)suivant le filtre 8.

2. - Quels que soient x , y dans E, on a


COROLLAIRE

En particulier, l'application pH de E dans H est continue.


Soient x , y deux points de E. Posons a = p,(x) - x, b = p,(y) - p,(x),
c = y - pH(y). D'après la formule (15) (V, p. IO), on a 9 ( a l b ) 2 O et
W ( c l b ) 2 O . O n a a + b + c = y - x , d'où

Ceci prouve le cor. 2.

PROPOSITION 6. - Soit E un espace préhilbertien et soit <D un ensemble non vide,


filtrant décroissant de parties convexes non vides, séparées et complètes de E. Pour
tout x E E et toute partie H de E, posons d ( x , H ) = inf /lx - zll. Pour que l'inter-
z€ H
section M des ensembles H appartenant à <I, soit non vide, il faut et il suffit qu'il existe
x o dans E tel que sup d(xo, H) soitfini. Pour tout x E E, on a alorsp,(x) = lim p H ( x )
HE@ HE@
(limite suivant l'ensemble filtrant @).
Si M est non vide, on a d(x, H) < d(x, M ) pour tout H E et tout x E E.
Réciproquement, supposons qu'il existe un point x , de E et un nombre réel
EVT V. 12 ESPACES HILBERTIENS 51

C 3 O tels que d(xo, H ) < C pour tout H E a. Soit x E E ; on a alors


d(x, H ) < Ilx - xoll +
C pour tout H E a,
donc le nombre d = sup d ( x , H ) est fini. Soit B l'ensemble des z E E tels que
HE@
llx - zll < d. Comme B est convexe et fermé dans E, les ensembles H n B, pour
H parcourant @, sont convexes, séparés et complets. Soit E > O ; il existe un ensem-
ble H E- @-tel que d ( x , H ) d - E , et si E < d/2, le diamètre de H n B est majoré
par J 1 2 ~ ( d - E ) d'après la prop. 5 (V, p. 10). Autrement dit, pour tout Ho E Q,
les ensembles fermés H n B, pour H E à, et H c H o , forment une base de filtre
de Cauchy sur l'espace séparé et complet Ho. L'intersection des ensembles H n B
(pour H E @) est donc réduite à un point y. On a y E M et Ilx - ylJ = d = d ( x , M ) .
Comme M est fermé dans H o , c'est un ensemble convexe, séparé et complet dans E
et l'on a donc y = p,(x). Pour tout H E @, on a p H ( x )E H n B, d1oùp,(x) = hm pH(x).
HE@

PROPOSITION 7. - Soit E un espace préhilbertien séparé et soit Y un ensemble non


vide, filtrant croissant de parties convexes, complètes et non vides de E. Posons
A = U H et supposons que l'adhérence N de A soit complète. Alors N est convexe
HtY
et l'on a p,(x) = lim p H ( x )pour tout x E E.
HtY
Il est clair que A est convexe, donc son adhérence N est convexe (11, p. 14).
Avec les notations de la prop. 6, on a d ( x , N ) = inf d(x, H), et par suite d ( x , N) est
HEI
la limite de d(x, H) suivant le filtre des sections de Y . Comme on a -p,(x)
.- E H et

HsY
I
lim IIx - p H ( ~ )= lim d(x, H) = d ( x , N ) , il résulte du cor. 1 de V, p. 11 que
Ha'
pH(x)tend suivant le filtre des sectionsde Y versla projection p,(x) de x sur N.

6. Sous-espaces vectoriels et orthoprojecteurs

Soit E un espace préhilbertien. Rappelons que deux vecteurs x et y de E sont


dits orthogonaux si l'on a ( X Iy ) = O ; on a alors

(a th. de Pythagore B). - .


Soit A une partie de E. On dit qu'un vecteur x de E est orthogonal à A s'il est
orthogonal à tout vecteur de A. L'ensemble des vecteurs orthogonaux à A est Ùn
sous-espace vectoriel fermé de E, noté A" et appelé (par abus de langage) l'orthogonal
de A.
Soient A et B deux parties de E. On dit que A et B sont orthogonales si tout vecteur
de A est orthogonal à tout vecteur de B. Il revient au même de dire que l'on a A c Bo,
ou encore B c A". Si E est séparé et si A et B sont orthogonales, alors A n B est
vide ou réduit à O puisque O est le seul vecteur de E orthogonal à lui-même.
NO 6 ESPACES PRÉHILBERTIENS ET ESPACES HILBERTIENS EVT V .13

THÉORÈME2. - Soient E un espace préhilbertien et M un sous-espace vectoriel de E,


qui est séparé et complet. Alors E est somme directe topologique de M et du sous-
espace Mo orthogonal de M. Le projecteur de E sur M associé à la décomposition
E = M @ Mo est la projection p, de E sur M déjînie dans le th. 1 ( V , p. 10).
Montrons d'abord que x - p,(x) appartient à Mo pour tout x E E. En effet,
soit y E M. Pour tout scalaire h E K, le vecteur p d x ) + hy appartient à M ; d'après
la formule (15) ( V , p. IO), on a donc

pour tout h E K. Si l'on prend en particulier h = ( x - p,(x)ly), on en conclut


( x - p,(x)l y ) = O, d'où notre assertion.
Comme M est séparé, O est le seul vecteur de M orthogonal à lui-même, d'où
M n Mo = {O). Pour tout x E E, on a pM(x)E M et x - pM(x)E M o . Par suite,
E est somme directe de M et Mo, et p, est le projecteur de E sur M de noyau Mo.
Comme p~ est une application continue de E dans M ( V , p. I l , cor. 2), il résulte
de TG, III, p. 46 que E est somme directe topologique de M et Mo.

COROLLAIRE. - Soient E un espace préhilbertien séparé et M un sous-espace vectoriel

de dimension finie de E. Alors E est somme directe de M et de Mo.


Puisque E est séparé, il en est de même de M ; comme M est de dimension finie,
il est donc complet (1, p. 14). 11 suffit donc d'appliquer le th. 2.
Avec les notations du th. 2, on dit que Mo est le supplémentaire orthogonal de M
et que pM est l'orthoprojecteur (ou le projecteur orthogonal, ou par abus de langage
le projecteur) de E sur M ; si x est un vecteur de E, le vecteur p,(x) de M s'appelle
aussi laprojection orthogonale de x sur M . Notons quep, est une application linéaire
continue de E sur M et que l'on a llpMll = 1 d'après le cor. 2 de V , p. 11, sauf dans
le cas où M = {O} où l'on a p, = 0.
Il résulte aussitôt du th. de Pythagore que l'application canonique \Ir de E/M
sur Mo déduite de la décomposition en somme directe E = M @ Mo est isométrique
si l'on munit E/M de la semi-norme quotient de celle de E (II, p. 4$ Nous munirons
toujours E/M de la structure d'espace préhilbertien pour laquelle \Ir est un iso-
morphisme d'espaces préhilbertiens; la semi-norme quotient sur E/M est alors
déduite de cette structure préhilbertienne.
Nous utiliserons le plus souvent les résultats précédents lorsque E est un espace
hilbertien et M un sous-espace vectoriel fermé de E. Dans ce cas, Mo est un sous-
espace vectoriel fermé de E, et l'on a p,. = 1 - p, et (Mo)" = M.
PROPOSITION 8. - Soient E un espace hilbertien, M un sous-espace vectoriel fermé de
E, 1 un ensemble ordonné$ltrant non vide et (Mi)i,, une famille de sous-espaces vecto-
rielsfermés de E. On suppose, ou bien que l'application i H M i est croissante et que M
est l'adhérence de U Mi, ou bien que l'application i H Mi est décroissante et que
id
l'on a M = n Mi. On a alors p,(x) = lim pMi(x)pour tout x E E.
itl id
La prop. 8 résulte aussitôt des prop. 6 ( V , p. 1 1 ) et 7 (V, p. 12).
EVT V . 1 4 ESPACES HILBERTIENS 8 1

PROPOSITION 9. - Soient E un espace hilbertien et M, N deux sous-espaces vectoriels


fermés de E.
a) Les conditions suivantes sont équivalentes :
On a P d , = PNPM;
(ii) si x E M est orthogonal à M n N et si y E N est orthogonal à M n N, alors
x et y sont orthogonaux ;
(iii) tout vecteur de M orthogonal à M n N est orthogonal à N ;
(iv) on a M = (M n N) + (M n No).
b) Si les conditions équivalentes de a) sont remplies, on a p,,, = p d , , le sous-
espace vectoriel M + N de E est fermé et l'on a p,,, = p, + p, - p d , .
c) On a p d , = O si et seulement si M est orthogonal à N. S'il en est ainsi, le sous-
espace vectoriel M + N de E est fermé et l'on a p,, , = p, + p,.
Posons L = M n N, M l = M n L" et N1 = N n LO.La condition (ii) signifie
que M l et NI sont orthogonaux, et (iii) signifie que M l et N sont orthogonaux.
Comme on a N = N I + L et que M l est orthogonal à L, on a prouvé l'équivalence
de (ii) et (iii). Si la condition (iii) est satisfaite, on a Ml = M n No et comme on a
M = L + M l , la condition (iv) est remplie. Réciproquement, de (iv) on déduit
Ml = M n No puisque les sous-espaces M n N et M n No de M sont orthogonaux,
et par suite M l c No, c'est-à-dire la relation (iii).
Supposons la condition (iv) satisfaite. II est immédiat que l'on a p,(y) = p,(y)
pour tout y E M et par conséquent pNpM(x) = pLpM(x)pour tout x E E. Mais, pour
tout x E E, le vecteur pLpM(x)appartient à L, et le vecteur
x - PLPM(X)= (X - P ~ x ) +) ( P ~ x )- PL(PM(X)))
appartient à Mo + La = L O ; on a donc pLpM(x)= pL(x). Finalement, on a
pNpM= pLpM= pPL.Comme la condition (ii) est équivalente à (iv) et qu'elle est
symétrique en M et N, on a aussipMpN= PL. On a finalementpMpN= PNPM = P M ~ N ,
d'où (i).
Réciproquement, supposons la condition (i) satisfaite. Soit x E M ; on a
PM(PN(X))= PN(PM(~)) = P&)
d'où p,(x) E M. On en déduit x - p,(x) E M, donc x est la somme d'un élément
p,(x) de M n N et d'un élément x - p,(x) de M n No, d'où (iv).
On a donc prouvé a) et la première partie de b). Supposons que p, et p, commu-
+
tent et posons q = pM p, - pMpN;comme pM et p, sont des idempotents de
l'algèbre $p(E), il en est de même de q ; par suite (TG, 111, p. 47), l'image de q est
un sous-espace vectoriel fermé de E. 11 est clair que l'image de q est contenue dans
M + N ; par ailleurs, on a pN(x) = x, d'où g(x) = x pour tout x E N ; comme on
a aussi q = p, + p, - pNpM,on a de même q(x) = x pour tout x E M. En conclu-
sion, l'image de q est égale à M + N. L'orthogonal de M + N est égal à Mo n N",
et le noyau de q contient évidemment Mo n No, d'où q = PM+,. Ceci prouve b).
On a p d , = O si et seulement si l'image N de p, est contenue dans le noyau Mo
de p,, c'est-à-dire si et seulement si M est orthogonal à N. Le reste de l'assertion c)
est alors un cas particulier de b).
No 7 ESPACES BRÉHILBERTIENS ET ESPACES HILBERTIENS EVT V.15

Remarque. - Soient E un espace hilbertien et M, N deux sous-espaces vectoriels


fermés de E. La relation M c N équivaut à I'orthogonalité de M et No, c'est-à-dire
à la relation p d N . = O d'après la prop. 9, c). Comme on a p . . = 1 - p,, on conclut
que les relations M c N et p , = p d N sont équivalentes (a th. des trois per-
pendiculaires B, cf. fig. 3).

7. Dual d'un espace hilbertien

THÉORÈME 3. - Soit E un espace hilbertien. Pour tout x E E, soit x* la forme linéaire


continue y H (xly) sur E ; l'application x I+ x* est une application semi-linéaire
5)
(pour l'automorphisme 5 ct bijective de E sur son dual Er, et une isométrie de
l'espace normé E sur l'espace normé E'.
En effet, l'application x H x* est semi-linéaire d'après (2) (V, p. l), et, en vertu
de l'inégalité de Cauchy-Schwarz, on a /lx*Il = sup [ ( X I y)/ = llxll, donc x i-, x*
Ilull 1
est une isométrie de E dans E', et en particulier est injective. Pour achever la
démonstration, il faut prouver que pour tout x' # O dans Et, il existe x E E tel que
x' = x*. Or l'hyperplan H = Ker x' est fermé dans E ; son orthogonal est une
droite D. Soit b un élément non nul de D ; le noyau de la forme linéaire b* est égal
à H et il existe donc un scalaire h # O tel que x' = h.b* = (h.6)".
C.Q.F.D.
L'application x i-, x* de E sur son dual E' est dite canonique. L'application
réciproque de E' sur E est aussi dite canonique et se note x' H xf*.On a donc

pour x,y dans E et x' dans Et. On a aussi (x*)* = x pour x E E.


Lorsque K = R, l'application x H x* est linéaire. On transportera à Et le produit
scalaire de E par cette application. Lorsque K = C, on peut considérer l'application
x ct x* comme un isomorphisme de l'espace vectoriel Ë conjugué de E sur Et
(V, p. 6). On transportera à E' le produit scalaire de Ë par cette application.
EVT V.16 ESPACES HILBERTIENS 01
Dans les deux cas considérés, E' est un espace hilbertien, et l'on a les formules

pour x, y dans E et x' dans E'.


Il revient au même de dire que le vecteur x E E est orthogonal à un vecteur y E E,
ou de dire que la forme linéaire x* E E' est orthogonale a y au sens défini en II, p. 44
(ce qui justifie l'emploi du mot a orthogonal )) dans les deux cas). Si M est un sous-
espace vectoriel fermé de E, le sous-espace M o orthogonal a M dans E' (II, p. 48)
est l'image par x H x* de l'orthogonal de M dans E, défini en V, p. 12 (ce qui justifie
l'emploi de la notation Mo dans les deux cas).

COROLLAIRE 1. - Pour qu'une famille (xi),,, de points d'un espace hilbertien E soit
totale, il faut et il suffit que pour y E E , les relations ( x l y ) = O pour tout indice
i E 1 entraînent y = 0.
En effet, cela exprime que O est le seul vecteur de E' orthogonal aux x, (II, p. 46
et TV, p. 1).

COROLLAIRE 2. - Soient E et F deux espaces hilbertiens. Pour u E 9 ( E ; F), x EE


et y E F, posons

L'application u H @, est un isomorphisme de l'espace de Banach 6P(E ; F) sur l'espace


'
des formes sesquilinéaires continues sur F x E, muni de la norme

Il est clair que @, est sesquilinéaire et continue pour tout u E g ( E ; F).


Inversement, soit f une forme sesquilinéaire continue sur F x E. Pour tout x E E,
l'application y H f ( y , x) est une forme linéaire continue sur l'espace hilbertien F.
D'après le th. 3, il existe donc pour tout x E E, un unique élément u(x) de F tel que
l'on ait f ( y , x ) = ( u ( x ) J y )pour tout y E F. L'application u :x H u(x) de E dans F
est linéaire et l'on a

donc u appartient à 6P(E ; F), on a f = @, et llull = Il f 11. D'où le cor. 2.


L'application canonique de E dans son bidual E" (IV, p. 14) applique E sur E",
autrement dit (TV, p. 16), E est un espace de Banach ré!exic En effet, si E est un
espace hilbertien réel (resp. complexe), l'application canonique <p de E' sur E est un

' Rappelons (A, IX, 3 1, no 5) qu'une forme sesquilinéaire (à gauche) f sur F x E est une
application de F x E dans K qui satisfait aux relations (1) et (2) de V, p. 1.
No 1 FAMILLES ORTHOGONALES DANS U N ESPACE HILBERTIEN EVT V. 17

isomorphisme de l'espace normé Er sur E (resp. sur l'espace Ë conjugué de E) ;


appliquant le th. 3 à E (resp. Ë), on voit que toute forme linéaire continue sur l'espace
normé E' est de la forme x' H ( (~(x') lx) = ( X, X') avec x E E, d'où notre assertion.
Par suite (IV, p. 17, prop. 6) :
THÉORÈME 4. - Dans un espace hilhertien E, la houle unité est ,faiblement compacte.

PROPOSITION 10. - Si, dans un espace hilbertien E, unJiltre 8 converge faiblement


vers x,, et si en outre limW11 xll = Il xo11, alors 8 converge vers xo pour la topologie
initiale de E.
En effet, Ilx - xollz = llxl12 - 292 (xlx,) + llxo112. Comme (xlx,) tend par
hypothèse vers llxoll suivant 8, et que llxll tend vers llxoll suivant 8, Ilx - x,ll
tend vers O suivant 8,d'où la proposition.

Remarque. - Si E est un espace préhilbertien séparé et Ê l'espace hilb~rtiencornpieté


de E, on sait (111, p. 16) que le dual Er de E s'identifie au dual de E ; il résulte du
th. 3 (V, p. 15) que-toute forme linéaire continue sur E s'écrit d'une seule manière
, UEE.
x ~ ( a l x ) où

52. FAMILLES ORTHOGONALES


DANS UN ESPACE HILBERTIEN

1. Somme hilbertienne externe d'espaces hilbertiens

PROPOSITION1. - Soient (E,),, une famille d'espaces hilbertiens, P l'espace vectoriel


produit n
Ei, et E la partie de P formée des familles x = (xi),, telles que
i d
llxiJZ 1
ie1
soit $ni.
a) E est un sous-espace vectoriel de P .
b) Quels que soient x = et y = (y,),, dans E, la famille ( ( X , ~ Y ~ ) ) ~est
~,
1
sommable. Si l'on pose (xly ) = (xilyi), on définit une forme hermitienne positive
isl
séparante sur E.
c) Pour le produit scalaire ainsi défini, E est un espace hilbertien ; la somme directe S
des Ei est dense dans E.
Pour x = (xi)iE1et y = (yi)iEl dans E, on a

+
donc x + y = (xi y,),, appartient a E. Ceci prouve a).
D'après l'inégalité de Cauchy-Schwarz, on a

d'où 1 I(xilyi>l < + m.


id
On a (xlx) = 1 llxiJI2> O
id
si x # O, d'où aussitôt
l'assertion b).
EVT V. 18 ESPACES HILBERTIENS 42

On rappelle que S est le sous-espace de P formé des familles x = (xi),, telles que
I'ensemble des i E 1 pour lesquels xi # O soit fini. Il est immédiat que S est dense
dans E ;il reste donc à prouver que E est complet pour la topologie Tl déduite de la
. T2la topologie induite sur E par la topologie produit
norme llxll = ( x 1 ~ ) " ~Soit
sur n
id
Ei. Pour tout r > O, soit B, I'ensemble des x E E tels que llxll < r. Cette
relation signifie que l'on a C llx, 11 < r2 pour toute partie finie J de 1, et par suite Br
isJ
est une partie fermée, donc complète, de n E,. Le fait que E soit complet pour Tl
id
résulte alors de TG, I I I , p. 27.

DÉFINITION1. - Soit (E,),, une famille d'espaces hilbertiens. L'espace hilbertien E


déjîni dans la prop. 1 s'appelle la somme hilbertienne externe de la famille (Ei)icI
et se note a ) Ei ou @ E; ' .
id icl
Soit A l'application de Ei dans E qui transforme z 6 Ei en l'élément (.yk) E E tel
que x, = O pour k # i et xi = z ; il est clair quef, est un isomorphisme de l'espace
hilbertien Ei sur un sous-espace vectoriel fermé de E. On dit queA est l'application
canonique de E, dans E et on identifie le plus souvent Ei et son image dans E par cet
isomorphisme. Avec cette convention, Ei et E, sont orthogonaux dans E pour i # k,
et E est le sous-espace vectoriel fermé engendré par la réunion des sous-espaces E,.
Lorsque 1 est fini, E est la somme directe des Ei ; comme le projecteur canonique
de E sur Ei est continu pour tout i E 1, E est aussi alors somme directe topologique
des E, ( T G , I I I , p. 46, prop. 2). Si 1 = (1, n), on écrit aussi El @ E, @ ... @ EH
n
au lieu de a) E,.
i= 1
Exemple. - Soient E un espace hilbertien et 1 un ensemble d'indices. On désigne
par i!i(I) la somme hilbertienne externe de la famille (E,),, où Ei = E pour tout
i E 1. Autrement dit, &I) est l'espace des familles x = (xi),, d'éléments de E telles que
1
id
llxil12 < i- 1
co,muni du produit scalaire ( x l y ) = ( x i l y , ) (espace des familles
id
de carré sommable d'éléments de E indexées par 1). On pose t2(I)= PK(1).

2. Somme hilbertieme de sous-espaces orthogonaux d'un espace hilbertien

DÉFINITION 2. - On dit qu'un espace hilbertien E est somme hilbertienne d'une


famille (E,),, de sous-espaces vectoriels fermés de E, lorsque :
1 ) pour deux indices distincts i, k dans 1, les sous-espaces Ei et E, sont orthogonaux
dans E ;
2) le sous-espace vectoriel fermé engendré par la réunion des E, est E.

l On prendra garde de ne pas confondre cette notation avec celle de la somme directe
« algébrique )) des espaces Ei (A, II, p. 12).
NO 2 FAMILLES ORTHOGONALES DANS UN ESPACE HILBERTIEN EVT V.19

THÉORÈME1. - Soit E un espace hilbertien somme hilbertienne d'une famille (Ei)i,l


de sous-espaces vectoriels fermés de E. Il existe un isomorphisme f et un seul de E sur
la somme hilbertienne externe a)
Ei = F de la famille (E,) tel que, pour tout i E 1,
isl
la restriction de f à Ei soit l'application canoniqueh de Ei dans F.
Soit S c F la somme directe « algébrique » des Ei, et soit g l'application linéaire
(xi),, H xi de S dans E. Montrons que g est un isomorphisme de l'espace pré-
isl
hilbertien S sur le sous-espace (préhilbertien) g(S) de E, engendré par la réunion
des Ei : en effet, pour deux éléments x = y = ( Y ~ ) ~de
, , S, on a

Mais si i # k, on a ( x i l y k ) = O par hypothèse, d'où

ceci démontre notre assertion. Comme S est dense dans F et g(S) dense dans E,
l'isomorphisme g se prolonge en un isomorphisme ij de F sur E (V, p. 8, cor.). 11
est clair que l'isomorphisme réciproque f de ij répond à la question; son unicité
résulte de ce que le sous-espace fermé de E engendré par la réunion des Ei est E
lui-même.

Lorsque E est somme hilbertienne d'une famille (E,),, de sous-espaces, on identifie


le plus souvent E a la somme hilbertienne externe F des Ei au moyen de l'isomorphisme f.
Si l'ensemble 1 est fini, dire que E est somme hilbertienne de la famille (E,),,, signifie
donc que les Ei sont deux à deux orthogonaux et que l'espace vectoriel E est somme
directe de la famille (E,),,, de sous-espaces.

COROLLAIRE 1. - Soit E un espace hilbertien, somme hilbertienne d'une famille


(E,),, de sous-espaces vectorielsfermés de E ;pour tout i E 1, soit pE, l'orthoprojecteur
(V, p. 1 3 ) de E sur Ei.
est sommable dans R, lafamille (pE,(~))isl
a) Pour tout x E E, lafamille ()Ip,,(~)/1~),,
est sommable dans E, et l'on a

b) Réciproquement, si (xi),, est unefamille d'éléments de E tels que xi E Ei pour tout


i E 1 et que 1
llxiJ2<
id
+
co, cette famille est sommable, et sa somme x est le seul
point de E tel que pEi(x)= xi pour tout i E 1.
c) Pour tout couple de points x, y de E, on a

Ces propriétés sont en effet évidentes dans la somme hilbertieme externe des Ei,
et se transportent à E par isomorphisme.
EVT V.20 ESPACES HILBERTIENS 52

COROLLAIRE 2. - Soient E un espace préhilbertien séparé, (E,),, une famille de sous-


espaces vectoriels complets de E tels que, pour tout couple d'indices distincts i, k dans 1,
les sous-espaces Ei et E, soient orthogonaux. Soit V le sous-espace vectoriel fermé
de E engendré par la réunion des Ei. Pour tout i E 1, soit p,, l'orthoprojecteur de E
sur E,. Soit x E E.
1) a Z I I P E ~ ( X ) I I ~G IIxIIZ-
isl
2) Les conditions suivantes sont équivalentes : a) x EV ; b) x llPEi(x)1
i -d-
= 11x11 ;
c) la famille ( p , , ( ~ ) ) est
~ ~ ,sommable dans E, et l'on a x = xp,,(x).
id
3 ) Supposons V complet. Alors la famille (p,,(x)),, est sommable dans E, et l'on a

en désignant par p, l'orthoprojecteur de E sur V .


En effet, soit Ê l'espace hilbertien complété de E ; on identifie E à un sous-espace
dense
- de Ê ; les E,, étant complets, sont des sous-espaces fermés de Ê. L'adhérence
V de V dans Ê est le sous-espace vectoriel fermé de Ê engendré par la réunion des Ei,
et l'on a V = V n E. L'espace- Ê est somme hilbertienne des Ei et du sous-espace W
supplémentaire orthogonal de V dans Ê ;posons x, = p,(x) et xi = p,,(x) pour tout
i E 1. D'après le cor. 1 , on a 11x211 = [lx,I l 2 + x
llxill ', et x = x, + xi dans Ê.
itl
1
iel
Ceci entraîne aussitôt l'assertion l ) , et le fait que les conditions b) et c) de 2) sont
équivalentes à la condition x, = O, donc à la condition x E V . Enfin, si V est complet,
et si on pose x' = p,(x), on a x' - xi = ( x - xi) - ( X - pV(x)), donc x' - xi
est orthogonal à Ei, et par suite xi = pEi(xl)pour tout i E 1 ; il suffit alors d'appliquer
la propriété 2) au vecteur x'.
Remarque. - Soient E un espace préhilbertien séparé, (Vi)i,l une famille de sous-
espaces vectoriels de E tels que, pour tout couple d'indices distincts i, k, les sous-espaces
V iet V , soient orthogonaux. Alors, pour tout k E 1, l'intersection de V , et du sous-espace
vectoriel fermé W , engendré par la réunion des V id'indice i # k, est réduite à O : en effet,
si x appartient à la fois à V , et W,, il est orthogonal à tous les V i d'indice i # k, donc
à W,. En particulier, il est orthogonal a lui-même, donc nul.

PROPOSITION2. - Soient E un espace hilbertien et (Vh)hsLune famille de sous-espaces


vectoriels fermés de E ;pour chaque h E L, soit (W,,),,,, une famille de sous-espaces
vectoriels fermés de V , tels que V , soit le sous-espace vectoriel fermé engendré par la
réunion de cette famille. Pour que E soit somme hilbertienne de la famille (W,,),,, ,, ,
il faut et il suffit que E soit somme hilbertienne de la famille (V,),,, et que, pour chaque
h E L, V , soit somme hilbertienne de la famille (W,,),,,, (c associativité de la somme
hilbertienne D).
Pour montrer que la condition est nécessaire, il suffit de voir que V a et V g sont
orthogonaux si a # P. Or, tout élément de W,, ( p E M,) est orthogonal à tous les
Wb,,(V E MB),donc au sous-espace vectoriel fermé V g qu'ils engendrent ; le même
raisonnement montre ensuite que tout élément de V g ,étant orthogonal à tous les
W,, ( p E Ma), est orthogonal à Va.
No 3 FAMILLES ORTHOGONALES DANS UN ESPACE HILBERTIEN EVT V.21

Pour montrer que la condition est suffisante, il suffit de vérifier que, si elle est
remplie, E est égal au sous-espace vectoriel fermé F engendré par la réunion des
W,, ( h E L, p E M A ) ; or, pour chaque h E L, F contient le sous-espace vectoriel
fermé engendré par la réunion des W,, tels que p E M A , c'est-à-dire V , ; donc F
est le sous-espace vectoriel fermé engendré par la réunion des V A ,c'est-à-dire E
par hypothèse.

3. Familles orthonormales

DÉFINITION3. Dans un espace préhilbertien E , on dit qu'une,famille (ei)islde vec-


-

teurs est orthogonale si ei et e, sont orthogonaux pour i # k et orthonormale si l'on


a de plus llei11 = 1 pour tout i E 1.
On appelle ensemble orthonormal toute partie S de E telle que la famille définie
par l'application identique de S sur elle-même soit orthonormale. Si (ei)ielest une
famille orthonormale, l'application i H ei est injective ; on peut donc parler indif-
féremment de famille orthonormale ou d'ensemble orthonormal.
Si (e,),, est une famille orthonormale, les sous-espaces vectoriels complets
Di = Ke,, de dimension 1, sont deux à deux orthogonaux. Pour tout x E E, la pro-
jection orthogonale de x sur Di est hiei, avec (eilx - hiei) = O, ce qui donne
( e i l x ) = hi (eilei) = hi. Les résultats du no 2, appliqués aux sous-espaces Di,
donnent les énoncés suivants :
PROPOSITION 3. - Dans un espace préhilbertien séparé E, toute famille orthonormale
est topologiquement libre.
On notera que cette propriété résulte aussi de la caractérisation des familles topo-
logiquement libres (II, p. 5, cor. 2 et IV, p. 46, Remarque l), compte tenu de I'identi-
fication du dual de E avec le complété de E ou de l'espace conjugué de E selon que
K est égal à R ou C (V, p. 17, Remarque).
PROPOSITION 4. - Soient E un espace préhilbertien séparé, (e,),, une famille ortho-
normale dans E, V le sous-espace vectoriel fermé de E engendré par les ei.
1) Pour tout x E E , on a

(inégalité de Bessel), de sorte que l'ensemble des i E 1 tels que ( e i l x ) # O est dénom-
brable. En outre, les conditions suivantes sont équivalentes : a) x E V ;
x
b) 11x112 = l(ei1x)(2; c) la famille des ( e i l x ) .ei est sommable dans E, et l'on a
iel
x = 2 (eilx).ei.
iel
2) Si V est complet, la famille des ( e i ( x ) . e iest sommable dans E pour tout x E E,
et "on a C (eilx>.ei = ~ d x ) C , l(ei1x>I2 = ) I P V ( ~ ) ~ J ~ -
id id
3) Supposons V complet. Pour toute famille (hi),,, de scalaires telle que
+
C Jhi12< CQ, il existe un point x E V et un seul tel que ( e i l x ) = hi pour tout
id
EVT V.22 ESPACES HILBERTIENS 42

i E 1. Si (pi)iE,est une seconde famille de scalaires telle que 1 1piI2 < + co,et si
id
y E V est tel que ( e i l y ) = pi pour tout i~ 1, on a ( x l y ) = C h i p i .
ie1

PROPOSITION 5. - Soit (ei)iElune famille orthonormale dans un espace préhilbertien


séparé E. Les propriétés suivantes sont équivalentes :
a) la famille (e,) est totale ;
b) pour tout X E E, la famille (eilx).ei est sommable dans E, et l'on a

(relation de Purseval).
Lorsque E est hilbertien ces conditions sont encore équivalentes à la suivante :
d ) les relations ( e , lx) = O pour tout i E 1 entraînent x = 0.
L'équivalence des conditions a), b), c) résulte aussitôt de la prop. 4. L'équivalence
des conditions a) et d) lorsque E est hilbertien résulte du cor. 1 de V, p. 16.

DÉFINITION 4. - On appelle base orthonormale d'un espace préhilbertien séparé E


une famille orthonormale et totale dans E.
Une base orthonormale d'un espace préhilbertien séparé E est aussi une base
orthonormale du complété de E.
Soit (e,),, une base orthonormale de E ; pour tout x E E, les nombres (eilx>
s'appellent, par abus de langage, les coordonnées de x par rapport a la base (ei).
On a

quels que soient x et y dans E.


Une base orthonormale de E n'est pas, en général, une base de E sur le corps K au
sens défini en A, II, p. 25 ; pour éviter des confusions, nous dirons toujours qu'une base
d'un espace préhilbertien E, au sens de loc. cit., est une base algébrique de E sur K.

Soient E et F deux espaces préhilbertiens séparés, et u une application linéaire


continue de E dans F. Soit (ei)isi(resp. (fj)j,,) une base orthonormale de E (resp. F).
Posons
uji = >
(fjIu(ei)
pour i E 1, j E J . La famille ( u ~ ~ ) <x ,, , est
~ , , appelée
~ la matrice de u par rapport aux
ci
bases orthonormales (e,) et (fj). Soient x E E et y = u(x) ; si l'on note = ( e i l x )
1
et q j = ( f j ly ) les coordonnées de x et y respectivement, on a q j = ujicipour tout
id
j E J. Lorsque (e,)est une base algébrique de E et ( f j ) une base algébrique de F, notre
définition est en accord avec celle de A, II, p. 144.
No 4 FAMILLES ORTHOGONALES DANS UN ESPACE HILBERTIEN EVT V.23

Exemple. - Soit E l'espace des fonctions continues sur R, a valeurs complexes, telles
+
que f ( x n) = f ( x ) pour x E R et n E Z. On munit E du produit scalaire défini par

Alors E est un espace préhilbertien séparé, mais non complet. Pour tout entier n E Z,
posons e,(x) = e(nx). 11 est immédiat que la famille (e,),, est orthonormale dans E.
De plus, la topologie de la convergence uniforme sur E est plus fine que la topologie
déduite de la norme 11 f Ilz = ( f 1 f ) ' 1 2 La famille (e,),,, est totale dans E pour la
convergence uniforme (TG, X, p. 40), et a fortiori dans l'espace préhilbertien E. Donc
(e,),,, est une base orthonormale de E.

4. Orthonormalisation

THÉORÈME 2. - Pour tout ensemble orthonormal L dans un espace hilbertien E , il


existe une base orthonormale B de E contenant L.
En effet, soit 3 l'ensemble des parties orthonormales de E, ordonné par inclusion ;
il est immédiat que cet ensemble est de caractère fini (E, I I I , p. 34). Il existe donc
dans 3 un ensemble maximal B contenant L, en vertu du th. 1 de E, I I I , p. 35. Tout
revient à prouver que B est un ensemble total. Dans le cas contraire, il existerait un
vecteur y # O orthogonal à tous les vecteurs de B (V, p. 22, prop. 5), et en multi-
pliant y par un scalaire convenable, on pourrait supposer que 11 y11 = 1 ; alors,
B u { y ) serait un ensemble orthonormal distinct de B et contenant B, ce qui contredit
la définition de B : d'où le théorème.

COROLLAIRE 1. - Dans tout espace hilbertien, il existe une base orthonormale.


Il suffit d'appliquer le th. 2 au cas où L = B.

COROLLAIRE 2. - Tout espace hilbertien est isomorphe à un espace P2(I).


De manière plus précise, soit (e,),, une base orthonormale d'un espace hilbertien E.
D'après les prop. 4 ( V , p. 21) et 5 (V, p. 22), l'application <p définie par

est un isomorphisme d'espaces hilbertiens de E sur PZ(l).L'isomorphisme réciproque


I/J est défini par

PROPOSITION 6. - Soit E un espace préhilbertien séparé, et soit (a,),,, (1 intervalle


de N d'origine 1 ) une famille libre dénombrable ($nie ou non) de vecteurs de E. Il
existe une famille orthonormale (e,),,, et une seule dans E, possédant les propriétés
suivantes :
1 ) pour tout entier p E 1, le sous-espace vectoriel de E engendré par e l , e,, ..., e,
est identique au sous-espace vectoriel de E engendré par a , , a,, ..., a,;
2) pour tout entier p E 1 le nombre (a,le,) est réel et > 0.
EVT V.24 ESPACES HILBERTIENS §2

En effet, soit V , le sous-espace (de dimension n) engendré par a , , a , , ..., a,.


Si n + ,
1 E 1 et bll+ = a , + , - pvn(a,+ ,) (pvn désignant I'orthoprojecteur sur le
,
sous-espace complet V,), la droite Kb,+ est l'orthogonal de V , dans V , , Si les en,.
satisfont à la condition 1) de l'énoncé, on doit avoir e n + , = Ab,+, ; la condition
, ,
Ilen+,Il = 1 donne ensuite JhI21)b,+,11 = 1 , et la condition ( a , + le,+ ) > O donne
,
h ( a , , Ibn+,) > O ; cela détermine complètement, h, et prouve par suite qu'on
peut déterminer par récurrence une famille orthonormale (en),,,et une seule de façon
à satisfaire aux conditions 1 ) et 2) de l'énoncé.
On dit que la suite (e,),,, est obtenue par orthonormalisation de la famille libre
(a,),,,. Il est clair que le sous-espace vectoriel engendré par la famille (en)est identique
au sous-espace vectoriel engendré par la famille (a,). En particulier, si (a,) est une
suite totale, il en est de même de (e,), qui est donc une base orthonormale de E ;
d'où :

COROLLAIRE. - Dans tout espace préhilbertien séparé E de type dénombrable, il


existe une base orthonormale dénombrable.
En effet, dire que' E est de type dénombrable signifie qu'il existe dans E une suite
totale, et on peut toujours extraire d'une telle suite une famille libre totale (A, II,
p. 95, th. 2).

On peut donner des exemples d'espaces préhilbertiens séparés ne possédant aucune


base orthonormale (V,. p. 69, exerc. 2).
Exemple. - Soient 1 l'intervalle (- 1, 1) de R et E l'espace vectoriel des fonctions
continues sur 1 a valeurs réelles. On note x l'injection canonique de 1 dans R, considérée
comme élément de E. D'après le th. de Stone-Weierstrass, la suite (Y),,, est totale
dans E pour la topologie de la convergence uniforme (TG, X, p. 37).
Considérons E comme un espace préhilbertien réel séparé dans lequel le produit
scalaire est donné par

-1

La suite est alors totale dans l'espace préhilbertien E. Soit (n,),,, la suite
obtenue par orthonormalisation de la suite (Y),,. On peut montrer que l'on a
+
II, = (n +)llZP,, où le polynôme de Legendre P, est défini par

PROFQ~ITION 7. - Dans un espace hilbertien E, deux bases orthonormales sont équi-


potentes.
Soient B et C deux bases orthonormales de E. Le cas où l'un des deux ensembles
B, C est fini est trivial, puisqu'une base orthonormale finie est une base algébrique
de l'espace. Supposons donc B et C infinies. Pour tout x E B, soit C, la partie de C
formée des y E C tels que ( x l y ) # O. L'ensemble Cx est dénombrable ( V , p. 21,
prop. 4). Pour tout y E C, il existe x E B tel que y E C,, puisque B est une base ortho-
normale et que y # O ;autrement dit, C est la réunion des ensembles dénombrables Cx
lorsque x parcourt B. Le cardinal de C est donc inférieur à celui de N x B, donc à
NO 1 PRODUIT TENSORIEL D'ESPACES HILBERTIENS EVT V.25

celui de B (E, III, p. 49, cor. 4) ; de même, le cardinal de B est inférieur a celui de C ,
ce qui achève la démonstration.
Le cardinal d'une base orthonormale quelconque d'un espace hilbertien E est
appelé la dimension hilbertienne de E.

COROLLAIRE 1. - Étant données deux bases orthonormales dans un espace hilbertien


E, il existe un automorphisme de E transformant la première base en la seconde.

COROLLAIRE 2. - Pour que les espaces hilbertiens f Z ( I ) et t2(J) soient isomorphes,


il faut et il suffit que 1 et J soient équipotents.

9 3. PRODUIT TENSORIEL D'ESPACES HILBERTIENS

1. Produit tensoriel d'espaces préhilbertiens


Soient El et E, deux espaces préhilbertiens, et soit F = El E, le produit
tensoriel des espaces vectoriels El et E,. Soient x , E El et x , E E, ; comme l'appli-
cation ( y , , y,) H ( x i 1 yl ) (x,l y,) de El x E, dans K est bilinéaire, il existe
une forme linéaire < P ~sur~ El, O ~ E2
~ telle que

pour y , E El et y, E E,. Soit z E F. L'application ( x , , x,) H de El x E,


<pxl,x2(z)
n
dans K est bilinéaire ; cela se voit en écrivant z sous la forme z = yi,,
i=l
avec yi,, E El et y,,, E E, pour 1 < i < n. Il existe donc une forme linéaire JI, sur
F = El O E, telle que

On pose @(z,t ) = +,(t) pour z, t dans F. On voit aussitôt que @ est une forme sesqui-
linéaire sur El O E, caractérisée par

(cf. A, IX, 4 1, no 11).

PROPOSITION1. - La forme sesquilinéaire @ sur El @ E, est hermitienne et positive,


donc munit El @ E, d'une structure d'espace préhilbertien. Cet espace est séparé si
El et E, le sont.
La formule @(z,t) = @(t,z) resulte de ( 3 ) lorsque z = xl x , et t = y , @ y,.
Le cas général s'en déduit par linéarité, donc @ est hermitienne.
Supposons que El et E, soient séparés et prouvons que la forme hermitienne 0
n
est positive et séparante. Soit z = 1 xi O y, un élément non nul de F = El @ E,.
i=l
EVT V.26 ESPACES HILBERTlENS §3

Soit ( e l , ..., e,,,) une base orthonormale du sous-espace de El engendré par


X I , ..., x, (V, p. 23, cor. 1). Il existe des éléments f , , ..., fm non tous nuls de E, tels
,"
...
que z = 1 ei O f i ,
i=l
d'où

Revenons au cas général, et prouvons que @ est positive. Soient Ei l'espace pré-
hilbertien séparé associé à Ei et ni I'application canonique de Ei sur Ei ( i = 1,2).
Posons n: = n:, @ n:,. Soit @ la forme hermitienne sur Ël @ E, construite de manière
analogue à @. On a évidemment

et comme 6 est positive, il en est de même de m. C.Q.F.D.


L'espace préhilbertien défini dans la prop. 1 s'appelle le produit tensoriel des
espaces préhilbertiens E , et E, ; il se note El O , E,. On écrira désormais ( z l t )
pour @(z, t), d'où par définition

on écrit aussi llzll, ou llzll pour ( ~ 1 . z ) ' De


~ ~ (4),
. on déduit

de sorte que l'application bilinéaire ( x ,, x,) H x l @ x , de El x E, dans El 8 , E,


est continue.
Pour i = 1, 2, soit Fi un sous-espace vectoriel de E,, muni de la structure d'espace
préhilbertien induite. Alors FI O F, s'identifie à un sous-espace vectoriel de El O E,
(A, II, p. 108). La formule (4) montre que FI @ F,, muni de la structure d'espace
préhilbertien induite par celle de El O , E,, n'est autre que F I O , F,. Nous identi-
fierons désormais Fl O , F, à un sous-espace préhilbertien de El O , E,.

PROPO~ITION 2. - Pour i = 1 , 2, soient Ei et Fi deux espaces préhilbertiens séparés


et ui E 9 ( E i ; Fi). L'application linéaire u , @ u, de El O , E, dans FI 8 , F, est
continue et l'on a

Considérons sur El la forme hermitienne positive


NO 1 PRODUIT TENSORIEL D'ESPACES HILBERTIENS EVT V.27

D'après la prop. 1 (V, p. 25), il existe une forme hermitienne positive 0 sur E, @ E2
telle que l'on ait
Wl O X2,Yl O Y2) = f(x1, Y11 (x2ly2) =
= Ilu1112 ( x , O x2ly1 O Y Z ) - ( ( ~ 1O 1) (x, O x2)I(u1 O 1) (Y, O ~ 2 ) )
pour xl ,y, dans El et x,, y, dans E,. Par linéarité, on a donc

pour z, t dans El O E,. Comme est positive, on a @(z,z) 3 0, c'est-à-dire


< IIul II. llzl12 pour z E El Oz E2, d'où Ilul O 1II < Ilulll. On prouve
II(u1 O 1).~11~
de même l'inégalité 11 1 O u211 < Ilu211, et comme on a u1 O u2 = (24, O 1) 0 (1 O u,),
on a donc
il% O uzll -
Ilu1 Il llu2ll .
D'autre part, on a

ce qui achève la démonstration de la prop. 2. C.Q.F.D.


Soient E l , ..., En des espaces préhilbertiens ( n 2 2). On définit par récurrence le
n
produit tensoriel El O, ... 0, En (noté aussi Q, Ei)paE
i= 1

On a donc, par définition du produit scalaire,

et en particulier

pour x i , y, dans Ei (1 < i < n). Si les Ei sont séparés, il en est de même
de El O2 ... O2 En.
Soient F I , ..., Fn des espaces préhilbertiens et ui E Y(Ei ; Fi) pour 1 Q i < n.
La prop. 2 entraîne par récurrence sur n que ul O ... O unest une application linéaire
continue de El O, ... 0, En dans F I 8, ... 8, Fn et que l'on a

l On pose encore llzll, = (zl~)'/~ pour z dans El @, ... @, En.


EVT V.28 ESPACES HILBERTIENS 93

Soit o E Gn une permutation de l'ensemble { 1, 2, ..., n }. Vu (6), l'application


linéaire pu de El O , ... 0, En sur Eu- 1(1, O , ... 0, Eu-l(n, caractérisée par

est un isomorphisme d'espaces préhilbertiens (« commutativité du produit


tensoriel 1)).
De même, considérons une partition de ( 1, 2, ...,n } en m intervalles consécutifs
I l , ..., 1 , avec 1, = (ak, a,,, - 1) pour 1 < k < m. Posons
a k + ~ -1
Fk = @, Ei (1 < k < m).
i=ak

L'isomorphisme canonique de F l O ... O Fm sur El O ... O En qui transforme


m ak+i-1
@ @ xi en x, ... xn (A, II, p. 72) est un isomorphisme d'espaces pré-
k=l i=ak
hilbertiens ((t associativité du produit tensoriel »).

2. Produit tensoriel hilbertien d'espaces hilbertiens

DEFINITION 1. - Soient E l , ...,En des espaces hilbertiens. On appelle produit


tensoriel lïilbertien des E,, et l'on note El 6, ... 6, En (ou 6,
E,) le complété
l<ibn
de l'espace préhilbertien séparé El 8, ... 0, En.
Soient F I , ..., Fndes espaces hilbertiens et ui E Y(Ei ; Fi) pour 1 < i < n. L'appli-
cation linéaire continue u, O ... O un se prolonge alors en une application linéaire
continue u 1 6 , . . . Ô 2 u n de E l & ,... &,En dans F I 6 , . . . Ô n F n . On a

d'après la formule (8) de V, p. 27. De plus, si 1, désigne l'application identique


de tout espace hilbertien E, on a

(1 1) lE16, ... 6, 1," = lE avec E = E, 6, ... 6,E, .


Enfin, si G , , ..., Gn sont des espaces hilbertiens et vi E Y(Fi ; Ci) pour 1 < i < n,
on a

On laisse au lecteur le soin de formuler la t( commutativité » et « l'associativité »


du produit tensoriel hilbertien, par application de ce qui a été dit ci-dessus pour
les espaces préhilbertiens.

Remarque. - Soient El, ..., En des espaces préhilbertiens séparés, et Ê,, ..., Ên
l y s complétés respectifs. Alors El, Q 2 ... 0 , E, est un sous-espace prshilbertien de
E, Q 2 ... Q Z En.Comme l'application (x, , ..., x,) H x, Q ... Q x,, de El x ... x En
No 3 PRODUIT TENSORIEL D'ESPACES HILBERTIENS EVT V.29

dans Ê, 8, ... 8, Ê, est continue, El 6, ... 8, En est dense dans Êl 63, ..: 0, E,.
A fortiori le complété de El 63, ... 63, En n'est autre que I'espace hilbertien
El 6%. .- 6, Ên Ce complété se note parfois simplement El 6,... 6, E,
(OU 0 2 Ei).
ldisn

PROPOSITION 3. - Soient El, ..., En des espaces hilbertiens. On suppose que pour
1 < i < n, I'espace Ei est somme hilbertienne d'une famille (Ei,u)aeA(i) de sous-espaces
vectoriels fermés. Alors El &, ... &, En est somme hilbertienne de la famille des
sous-espaces &, ... &, pour ( a l , ..., an) parcourant A(l) x -.. x A(n).
Vu la formule (6) de V, p. 27, les sous-espaces El,,, &, ... 6, En,, de
El &, ... &, Ensont deux a deux orthogonaux. Pour chaque entier i compris entre 1
et n, l'ensemble U E , , est total dans E,, et l'application multilinéaire
ueA(i)
(x, , ..., x,) H x1 0 ... O X, est continue. Il en résulte que la réunion des sous-
espaces El,a, &, ... &, En,unest totale, d'où la prop. 3.

COROLLAIRE 1. - Pour 1 < i < n, soit (ei,Jus,(i, une base orthonormale de Ei.
Alors la famille des vecteurs el., ... en,an pour (a,, ..., a,) parcourant
A(1) x ... x A(n), est une base orthonormale de El &, ... 6, En.

COROLLAIRE 2. - Soient El et E, deux espaces hilbertiens, et (ei),, une base ortho-


normale de El. Soit (y,),, une famille d'éléments de E, telle que JI yiJIZ< CO.
id
+
Alors la famille (ei O y,),, est sommable dans El 65, E2 ; de plus tout élément de
El & E2 s'écrit de manière unique sous la forme
is1
ei O y, avec 1 Il yillz < + CO.
ie1
Soit Fi la droite de El engendrée par ei ( i E 1). Alors El est somme hilbertienne
de la famille des sous-espaces (Fi),,. D'après la prop. 3, I'espace El 6,E, est
somme hilbertienne de la famille des sous-espaces (Fi Q, E2)is,, d'où le cor. 2.
Exemples. - 1) D'après le cor. 1, I'espace P2(I) Ô,P2(5) est canoniquement iso-
morphe à f2(I x J), le produit tensoriel x O y de x = et y = (Y~)~,,s'identifiant
a la famille ( X ~ Y ~ ) ~ ,De
, , ~ ,même,
. d'après le cor. 2, f2(I) 6, E s'identifie à fz(I),
de sorte que l'on ait (xi)isIO y = (xiy),, pour tout y dans I'espace hilbertien E.
* 2) Soient X un espace topologique séparé, et p une mesure positive sur X.
Soit E un espace hilbertien. On peut identifier canoniquement L2(X, p) &, E à
Lk(X, p) : si f est la classe de la fonction scalairef de carré intégrable sur X, et si a
appartient à E, alors f a est la classe de la fonction x H f (x) .a a valeurs dans E.
Soient Y un espace topologique séparé et v une mesure positive sur Y. On peut
de manière analogue ident-ifier les espaces hilbertiens L2(X, p) 6, L2(Y, V) et
L2(X x Y, p O V) ; alors f O 4 s'identifie a la classe de la fonction
(x, Y) H f ( 4 d y ) sur X x Y. *

3. Puissances symétriques hilbertiennes


Soit E un espace hilbertien, et soit n un entier positif. On notera T"(E) ou E.'
le produit tensoriel de n espaces hilbertiens égaux à E. Autrement dit, T"(E) est le
EVT V.30 ESPACES HILBERTIENS fi 3

complété de l'espace Tn(E) = E O ... O E (n facteurs)'pour la structure d'espace


préhilbertien séparé définie par

Si (et),, est une base orthonormale de E, la famille des vecteurs ei, @ ... @ ein
pour i l , ..., il, dans 1, est une base orthonormale de 1"(E) (V, p. 29, cor. 1). On a
To(E) = K.
Soit o E G, une permutation de l'ensemble (1, 2, ..., n}. D'après V, p. 28,
il existe un automorphisme pu de T"(E) caractérisé par

1
On a pu, = pop, pour o,.r dans G,,, et par suite l'endomorphisme II,, = - 1 pu
! oeG,
de l'espace vectoriel T"(E) est l'orthoprojecteur sur le sous-espace des éléments
invariants par 6,. Par ailleurs (A, III, p. 71), II, applique le produit tensoriel « algé-
brique » Tn(E) sur le sous-espace TSn(E) des tenseurs symétriques d'ordre n. Autre-
ment dit, l'image de rinest le complété de l'espace TSn(E)muni d'un produit scalaire
induit par celui de Tn(E); on notera S " ( E ) ce complété.
Soit Sn(E) la puissance symétrique n-ième de l'espace vectoriel E (A, III, p. 67).
L'application canonique de Tn(E) sur Sn(E)définit par restriction un isomorphisme
h, de TSn(E) sur Sn(E).On vérifie aussitôt que l'isomorphisme réciproque est donné
Par

pour x , , ..., xn dans E.


On définit sur Sn(E) une structure d'espace préhilbertien séparé en posant

On a donc plus explicitement (comparer avec la formule (29) de A, III, p. 153)

et en particulier

On note s"(E) le complété de l'espace préhilbertien Sn(E) et §(E) la somme

2 hilbertienne externe des espaces hilbertiens &(E). On peut montrer (V, p. 72,
exerc. 1) que la multiplication dans l'algebre S(E) ne se prolonge pas par continuité
a S(E) lorsque E n'est pas réduit à 0.
No 3 PRODUIT TENSORIEL D'ESPACES HILBERTIENS EVT V.31

PROPOSITION 4. - Soit (e,),, une base orthonormale de l'espace hilbertien E. Pour


tout a dans N"), posons

n eYi/(ai!)ll2.
Z , = isl

Alors (z,),,~(u est une base orthonormale de s(E).


Soit Eo le sous-espacevectoriel de E engendré par les vecteurs ei pour i parcourant 1.
Alors les z, forment une base de l'espace vectoriel S(Eo) (A, III, p. 75). Or Eo est
dense dans E, et l'application multilinéaire ( x , , ..., x,) H x , ... x, de E x ... x E
dans S ( E ) est continue pour tout n 3 1 ; donc S(Eo) est dense dans S(E). Il suffit
donc de prouver que la famille des z, est orthonormale. Remarquons d'abord que
&(E) et s"(E) sont orthogonaux pour n # m. Il suffit donc de prouver la formule

lorsque la1 = 1 ai et Il31 = 1 Bi sont égaux à un même entier n.


.--
id . < --
FI
Considérons une partition (Pi),, de l'ensemble { 1, 2, ..., n } telle que Card Pi = ai
pour tout i E 1. Posons X , = ei si k appartient à Pi, d'où x , ... x, = eqi. On définit n
de manière analogue (Qi),, et les y, de sorte que Card Qi =
id
Bi et y , ... y, = n eai.
id
Comme les ei sont mutuellement orthogonaux, on a (X,~Y,,(~,) = O sauf s'il existe
un indice i E 1 tel que k E P, et o(k)E Q,. D'après la formule (15), on a donc
( x , ... x,(y, ... y,) = O sauf s'il existe une permutation o E G, telle que o(Pi) = Qi
pour tout i E 1, ce qui entraîne a = B. On a donc ( z a l z g )= O pour a # B. Le même
raisonnement prouve que Ilx, ... x,ll est égal au nombre des o E G, tels que
o(P,) = Pi pour tout i E 1, donc à n
ai!. On a donc 11z,11 = 1, d'où la proposition.
id

COROLLAIRE. - Supposons que l'espace hilbertien E soit somme directe des sous-

espaces orthogonaux M et N. L'isomorphisme canonique g de S ( M ) @ S ( N ) sur


S(E) ( A , 111, p. 73) se prolonge de manière unique en un isomorphisme h d'espaces
hilbertiens de S ( M ) 6, S ( N ) sur s(E).
Soit (ei)is,(resp. (fi),,) une base orthonormale de l'espace hilbertien M (resp. N )
et soit Mo (resp. N o )le sous-espace vectoriel de E engendré par les vecteurs ei (resp. fi).
+
Posons Eo = Mo No et notons go l'isomorphisme canonique de S ( M o ) @ S(N,)
sur S(Eo). Posons

z, = n e:i/@i
isl
!)Il2 , ts = n
P J
fiP/(pj!)'I2

pour a E Nt1)et p E Nt'). D'après la prop. 4, on a ainsi défini des bases orthonormales
(z,),,~(I)pour s(M), (tS)gEN"' pour $ ( N ) et ( z ~ ~ ~ )pour ~ ~S(E).
~ Comme
u ~ ~ on~ a~ ( J ~
z,tp = go(z, @ ts), et que les éléments z, O t p forment une base orthonormale de
EVT V.32 ESPACES HILBERTIENS 53

S ( M ) 6,S ( N ) (V, p. 29, cor. l ) , on voit que g o se prolonge en un isomorphisme


d'espaces hilbertiens h :s(M) Q, S ( N ) -r s(E). On a par construction
h(xl ... x, @ y, ... y,,) = x 1 ... xmy1 ...yn

quels que soient les vecteurs x , , ..., x, de Mo et les vecteurs y , , ...,y, de No. Par
continuité, la même relation a encore lieu pour des vecteurs x , , ..., x, de M et des
vecteurs y,, ...,y, de N ; autrement dit, h prolonge g. L'unicité de h est claire.
Soient E et F deux espaces hilbertiens et u E 2 ( E ; F). L'application linéaire
@(u) = u 6 , ... 6 , u ( n facteurs) de @(E) dans T"(F) est continue de norme
Ilulln (V, p. 28, formule (10)). Par ailleurs, les formules (13) et (14) de V, p: 30,
montrent qu'il existe un isomorphisme q,, de s"(E) sur le sous-espace S n ( E )
de f n ( E ) et un seul tel que

Il existe donc une application linéaire continue ~ " ( ude


) s"(E) dans s"(F) et une
seule qui rende commutatif le diagramme

Prouvons la formule

D'une part, on a IIS"(u)II < Ilf"(u)II = IIuIIn. Par ailleurs, pour tout x E E, on a
s"(u) (x") = ~ ( x ) " ,IIX"II = (n!)lIzllx Iln et IIu(x)"II= (n!)'12 II U ( XI)n, d'où

on en déduit aussitôt Il&'(u)II 2 IIuIIn, d'où la formule (19).


Il est clair qu'on a les formules

Enfin, &'(u) coïncide sur Sn(E) avec l'application linéaire Sn(u):Sn(E)-, Sn(F)
définie en A, III, p. 69 car elle transforme x , ... x, en u(x,) ... u(xJ quels que soient
x,, ..., x, dans E.
Exemples. - * 1) Soient d 2 1 un entier et w une fonction positive sur Rd localement
intégrable par rapport à la mesure de Lebesgue p. Soit E l'espace hilbertien L'(Rd, ap),
et soit S = S(E). Alors S s'identse à l'espace des suites f = (fd,,,,, où chaque f,
NO 4 PRODUIT TENSORIEL D'ESPACES HILBERTIENS EVT V.33

est une fonction sur (Rd)" mesurable par rapport à la mesure de Lebesgue p O ... O p
(n facteurs) et invariante par les permutations des n facteurs dans (Rd)", et telles que

soit fini. La norme JlfJI dans S est définie par la formule (22). L'espace hilbertien S
défini ci-dessus s'appelle l'espace de Fock symétrique correspondant au poids o.*
* 2) Soient X un espace topologique séparé, p une mesure positive de norme 1 sur X
et E un sous-espace hilbertien de I'espace hilbertien réel Li(X, p). On dit que E est un
espace gaussien si les conditions équivalentes suivantes sont satisfaites :
eifdp exp(- II f 112/2)
a) pour tout f

b) pour tout f
E

E
E, on a
J, =

E de norme 1, l'image de la mesure p par


;

f est la mesure
(2n)- '12 e-xzlZd~.
sur R.
Supposons que E soit un espace gaussien. Soient fl, ..., f , des fonctions dont les
classes fi' appartiennent à E. On définit une fonction :f l ...f,: sur X (appelée « produit
de Wick » de f,, ...,f,) par la formule

où 1, est l'ensemble des permutations o de { 1, 2, ..., n) telles que I'on ait


o(1) < 0(2), ..., o(2p - 1) < o(2p)
o(1) < 4 3 ) < .-. < o(2p - 1)
o(2p +1) < o(2p +
2) < ... < o(n) .
II existe alors un isornorphisqe <p de S(E) sur un soys-espace hilbertien de Li(X, p)
qui transforme en (:f, ...f, :) le produit fl ...f, de f,, ..., f, calculé dans s(E). Sup-
posons que X soit un espace souslinien et qu'il existe une famille dénombrable (f,) .
de fonctions dont les classes appartiennent à E et qui séparent les points de X. Alors <p
est un isomorphisme de S(E) sur Li(X, p). ,

4. Puissances extérieures hilbertiennes

Soient E un espace hilbertien et n un entier positif. Pour toute permutation o E G,,


1
notons E, sa signature ; posons a, = - &,pu dans Y(T"(E)) (V, p. 30). Il
a&,
est immédiat que a, est un orthoprojecteur, dont l'image Ai(E) est l'adhérence
dans T"(E) de l'espace AA(E) des tenseurs antisymétriques d'ordre n (A, III, p. 82).
Il existe un isomorphisme nn de An(E) sur AA(E) caractérisé par

1
(24) n,(xl A ... A x,) = a,(x, O . . . O x , ) =- ~ , x , ( , , @... @x,(,,
! a&,

pour x , , ..., x, dans E. On définit alors sur An(E)une structure d'espace préhilbertien
séparé en posant
EVT V.34 ESPACES HILBERTIENS 83

Plus explicitement, on a (comparer avec la formule (30) de A, III, p. 153)

(26) (xi A ... A xnl yi A ... A y,) = det((x,lyj))

quels que soient x , , ..., x, et y i , ...,y,, dans E.


On note  ~ E le) complété de l'espace préhilbertien An(E), et  ( E ) la somme
hilbertienne externe des espaces hilbertiens  ~ E ) .

Exemple. - * Reprenons 1:s notations de l'exemple 1 de V, p. 3i. On peut alors


identifier I'espace hilbertien A(E) a l'ensemble des suites (f,),,, de fonctions mesurables
qui rendent fini le nombre llfll défini dans (22), et où chaque fonction f, est
antisymétrique, c'est-à-dire satisfait à la relation
fn(xu(~), ..., ~ u ( ~ ) )= EJXXI
> .. xn) '3

pour toute permutation o E G,. L'espace hilbertien Â(E) s'appelle l'espace de Fock
antisymétrique correspondant au poids o.*

PROPOSITION 5. - Soit (e,),, une base orthonormale de l'espace hilbertien E.


Munissons 1 d'une structure d'ordre total. Alors l'ensemble des éléments e,, A ... A ein
pour il < .-.< in est une base orthonormale de  ~ E ) .
On sait ( A , III, p. 86) que les éléments en question forment une base de l'espace
vectoriel An(Eo)où E, est le sous-espace vectoriel de E engendré par les vecteurs ei.
Par ailleurs, pour il < .-. < in, la matrice des produits scalaires (eiklei,) est la
matrice unité d'ordre n ; d'après (26), on a donc Ile,, A ... A eiJ = 1. Enfin, si
( i l , ..., i,,) et (jl , ...,j,) sont deux suites strictement croissantes d'éléments de 1,
distinctes, il existe un élément j, distinct de i l , ..., in et donc on a (eiklejp)= O
pour 1 < k < n, d'où (e,, A ... A einlej, A ... A e,) = O d'après (26). Autrement
dit, la famille des éléments e,, A ... A ein, pour il < -.. < in, est orthonormale.
Or Eo est dense dans E, et l'application ( x , , ..., x,) t-+ x , A ... A x , de
E x .-. x E dans An(E)est continue. Par conséquent, An(Eo)est dense dans An(E),
d'où la proposition 5.

COROLLAIRE. - Supposons que l'espace hilbertien E soit somme directe des sous-

espaces orthogonaux M et N . L'isomorphisme canonique g de A ( M ) @ A ( N ) sur


A(E) (A, III, p. 84) se prolonge de manière unique en un isomorphisme d'espaces
hilbertiens de Â(M) 6, ( N ) sur Â(E).
La démonstration est analogue à celle du corollaire de la prop. 4 (V, p. 31).
Soient E et F deux espaces hilbertiens et u E Y ( E ; F). On montre, comme dans le
cas des puissances symétriques s"(E) (V, p. ?2), que l'application linéaire An(u)
de An(E) dans An(F) ( A , III, p. 81) se prolonge en une application linéaire continue
Ân(u) de  ~ E dans
) Â ~ F )On. a les relations

(27) A n ( l E )= l ~ y ~ ~ ~
(28) Ân(u 0 u) = Ân(v)0 Ân(u) si v appartient à Y ( F ; G) ,
NO 5 PRODUIT TENSORIEL D'ESPACES HILBERTIENS EVT V.35

On n'a pas en général égalité dans la formule (29) (TS, IV, 5 6). Enfin, on a un iso-
morphisme $, = $,, de  ~ E sur ) le sous-espace A,',(E) de T"(E) défini par

5. Multiplication extérieure
Soit E un espace hilbertien. Pour tout entier n 3 O, notons O,, l'application
canonique de Tn(E) sur An(E); on a donc

(3 1) On(xl 0 ... O x,) = XI A ... A XI,

pour x , , ..., x, dans E. Soient p et q deux entiers positifs ;compte tenu des formules

pour u E AP(E) et v E Aq(E). Comme on a )10,,1/ G (n!)'I2, on obtient l'inégalité

Ilu A 41 G ( +
( p q)!
P!q! ) 1!2
ll~~~.livll

pour u E AP(E) et v E Aq(E). Par suite, l'application (u, v) H u A v se prolonge


par continuité en une application bilinéaire de  ~ E )x  q ( ~ dans
) AP+~(E),
de norme au plus égale à (Ef V, p. 72, exerc. 2). On la note encore
(u, 2 ) ) HU A V.

PROPOSITION
6. - Soit E un espace hilbertien. On a

pour x E E et u E Â(E).
On se ramène aussitôt au cas ou x est de norme 1.
Soit F le sous-espace hilbertien de E formé des vecteurs orthogonaux à x. Comme E
est somme hilbertienne de F et de la droite K. x, il résulte aussitôt du corollaire de V ,
p. 34 que l'application (v, w)t+ v + x A w est un isomorphisme d'espaces hil-
bertiens de  ( F ) @  ( F ) sur Â(E). Si u = v + x A w avec v, w dans Â(F), on a
x A u = x A U , d'où ~ I x A ull = llvll G (llv1l2 + llw112)1/2= IlulI.

1. - a) Soient x , , ..., x,, des éléments de l'espace hilbertien E. On a


COROLLAIRE

l'égalité ne pouvant avoir lieu que si l'un des xi est nul, ou la suite ( x , , ..., x,,) ortho-
gonale.
EVT V.36 ESPACES HILBERTIENS §3

b) Soient x , , ..., x,, , y , , ..., y,, des éléments de l'espace hilbertien E. On a

si les vecteurs xiet yj sont non nuls, l'égalité a lieu dans (36)si et seulement si ( x , , ..., x,,)
et ( y , , ..., y,,) sont deux bases orthogonales d'un même sous-espace vectoriel de E.
L'inégalité (35) résulte par récurrence sur n de la prop. 6 ; l'inégalité (36)s'en déduit
en appliquant l'inégalité de Cauchy-Schwarz dans Â"(E) et la formule (26) de V ,
p. 34.
Supposons que la suite ( x , , ..., x,,) soit orthogonale. On a

puisque l'on a ( x i l x j ) = O pour i # j.


Supposons maintenant que les vecteurs x , , ..., x, ne soient pas nuls et ne forment
pas une suite orthogonale. Comme [lx, A ... A x1.1 dépend de manière symétrique
des vecteurs x , , ...,x,, on peut supposer que x , n'est pas orthogonal au sous-espace
F de E engendré par x , , ..., x,, et que F n'est pas réduit à O. On peut décomposer x ,
sous la forme x i + y avec y # O dans F et x i orthogonal à F, d'où Ilx; II < Ilx, 11.
Or x , A x , A ... A x, = x i A x , A ... A x,,, d'où

Supposons que les vecteurs x iet les vecteurs yj ne soient pas nuls. L'égalité dans
la relation (36) équivaut à la conjonction des égalités

D'après la première partie de la démonstration, les égalités (38) signifient que


chacune des suites ( x , , ..., x,) et ( y , , ..., y,) est orthogonale, ce qui entraîne
xl A ... A x, f O et y, A ... A y, # O. Sous ces conditions, la relation (37)
signifie qu'il existe un scalaire h # O tel que y , A ... A y, = hx, A ... A x ,
(V, p. 4, Remarque l), autrement dit que ( x , , ..., x,) et ( y , , ..., y,) sont des bases
d'un même sous-espace vectoriel de E (A, III, p. 172).

COROLLAIRE 2. - Soit (aij)l,i,j,n une matrice hermitienne, à éléments complexes,


de déterminant D. On suppose que l'on a l'inégalité

quels que soient les nombres complexes z,, ..., z., On a alors

(40) O < D < a,, ... a,,


NO 1 QUELQUES CLASSES D'OPÉRATEURS DANS LES ESPACES HILBERTIENS EVT V.37

Supposons D non nul ; l'égalité D = a,, ... a,, a lieu si et seulement si l'on a aij = O
pour i # j.
Soit @ la forme hermitienne sur l'espace vectoriel C" donnée par

pour z = (z,, ..., z,) et z' = ( z ; , ..., z> dans Cn. Par hypothèse, 0 est positive.
Supposons d'abord que @ soit séparante, c'est-à-dire D non nul. Si ( e l , ..., en)
est la base canonique de Cn,on a @(ei,ej)- = aij,et le cor. 2 résulte aussitôt du cor. 1, a)
où l'on fait xi = ei.
Puisque ai, = O(ei,e,) 2 O, on a aussi l'inégalité (40) si D = 0.

COROLLAIRE 3 (« Inégalités de Hadamard »). - Soit (aij) i,js, une matrice à


éléments complexes, de déterminant D. Posons
n
ci = ( 1 laij12)1i2pour
j= 1
1<i <n,
et m = sup laij[.On a alors
i,i

Si D # O, pour que ID1 = cl ... c,, il faut et il wf$t que les lignes yi = (aij), jsn
de la matrice (aij), soient des vecteurs deux à deux orthogonaux.
Munissons l'espace Cn du produit scalaire défini par

Soient ( x , , ..., x,) la base canonique de C" et yi le vecteur de composantes aij pour
1 < j < n. On a IlxiJI = 1 et llyill = ci pour 1 < i < n ; on a aussi ( x i l y j ) = a j p
L'inégalité ID1 < cl ... c, et la condition d'égalité sont alors des cas particuliers de
V, p. 35, cor. 1. On a évidemment ci < m.nti2, d'où cl ... cn < mn.nni2.

9 4. QUELQUES CLASSES D'OPÉRATEURS


DANS LES ESPACES HILBERTIENS
Dans tout ce paragraphe, on note 1, l'application identique d'un espace hilber-
tien E. Le composé v o u de deux applications linéaires sera noté le plus souvent
ZlU ou v. U.

1. Adjoint

PROPOSITION 1. - Soient E et F deux espaces hilbertiens. Pour toute application


u E Y(E ;F), il existe une unique application u* E 6P(F ;E) telle que l'on ait
EVT V.38 ESPACES HILBERTIENS 54

q i d s qüe soient x E E et y E F. L'application u H u* de 8 ( E ; F) dans 8 ( F ; E)


5
est bijective, isométrique et semi-linéaire (par rapport à l'automorphisme 5 c, de K).
Soit Y(E, F) l'espace des formes sesquilinéaires continues sur E x F, muni
de la norme

On définit de manière analogue l'espace Y ( F , E). On a défini (V, p. 16, cor. 2)


un isomorphisme d'espaces de Banach de 9 ( E ; F) sur Y ( F , E), noté u H <Du et
caractérisé par

On définit de manière analogue un isomorphisme de 9 ( F ; E) sur Y ( E , F). Enfin,


on définit une application @ c,@* de Y ( F , E) sur Y(E, F) par

Elle est bijective, semi-linéaire et isométrique. Or la formule ( 1 ) se traduit par


<Du, = (@A*, d'où aussitôt la prop. 1. C.Q.F.D.

DÉFINITION 1. - Soient E et F deux espaces hilbertiens. Pour toute application


linéaire continue u :E + F, on appelle adjoint de u et l'on note u* l'application linéaire
continue de F dans E caractérisée par la formule (1).
On a
(u + v)* = U* + O*
(Au)* = hu*
(u*)* =U

( I d * = 1~
(wu)* = u*w* ;
dans ces formules, u et v appartiennent à 8 ( E ; F), h appartient à K , et w à 8 ( F ; G )
où G est un espace hilbertien. Les formules (5) et (6) expriment que u c,u* est semi-
linéaire. La formule (8) est évidente. Pour prouver (7), on prend le conjugué des
deux membres de ( l ) , d'où ( u * ( y ) l x ) = ( ylu(x)), ce qui prouve que u est l'adjoint
de u*. Enfin, avec les notations de (9), on a, pour tout z E G

donc u*w* est l'adjoint de wu.


Soit u : E -+ F une application linéaire bijective et continue donc bicontinue
(1, p. 19, cor. 1). De (8) et (9), on déduit aussitôt que u* est bijective et bicontinue
et que l'on a
NO 1 QUELQUES CLASSES D'OPÉRATEURS DANS LES ESPACES HILBERTIENS EVT V.39

2. - Pour tout u E 9 ( E ; F), on a


PROPOSITION

On a Ilu*(l = llull d'après la prop. 1, d'où I(u*ull < Ilu*ll. llull S lIu1l2. D'autre
part, on a

d'où Ilu*ull = l l ~ 1 1 ~ Remplaçant


. u par u*, on en déduit I(uu*11 = ll~*11~,
d'où (1 1 )
puisque l'on a IlulI = Ilu*ll.
Soient E l , ..., En et F I , ..., Fn des espaces hilbertiens, et pour chaque entier i
compris entre 1 et n, soit ui une application linéaire continue de Ei dans Fi. On a alors

Notons en effet v I'application linéaire continue u , 6,... 6,un de


E = El ô,... ô, E,, dans F = F , 6, ... ô 2 F n
et M I l'application linéaire continue uf 6,... 6, un de F dans E. Il s'agit de prouver
l'égalité ( y ( v ( x ) ) = ( ~ ( ylx)) pour x E E et y E F. Par linéarité et continuité, on
se ramène au cas où x et y sont de la forme suivante
x = x , @ ...O x n , y = y , @ ... @y,,
avec xi E Ei et yi E Fi pour 1 S i d n. Compte tenu de la définition du produit
scalaire dans un produit tensoriel (V, p. 27, formule (6)), on a alors

ce qui prouve notre assertion.


Soient E et F des espaces hilbertiens, u E Y ( E ; F) et n un entier positif. Si l'on
fait u , = ... = un = u dans la formule (12), on obtient le résultat que l'application
linéaire continue î n ( u * ) de T"(F) dans f n ( E ) est l'adjoint de l'application linéaire
continue î n ( u ) de f n ( E ) dans ?"(F). Les formules

s'établissent de manière analogue à la formule (12), compte tenu de la définition du


produit scalaire dans s"(E) (V, p. 30, formule (15)) et dans  ~ E (V,
) p. 34, for-
mule (26)).

Remarque 1 . - Supposons l'espace hilbertien E non réduit à O. Identifions 9 ( K ; E)


à E par l'application u H u(1) ;autrement dit, le vecteur x de E est identifié à l'application
h Hh.x de K dans E. Alors l'adjoint de x est l'application x* : E 4 K donnée par
x*(y) = ( x l y ) . Autrement dit, x i-, x* est l'application semi-linéaire canonique de E
sur son dual (V, p. 15).
Ew V.40 ESPACES IIILBERTIENS 54

De même, identifions le nombre h E K à l'endomorphisme h . 1, de E. Alors h*


n'est autre que le conjugué de h.
Avec ces identifications, on peut définir un produit t, ... t , où chaque ti est, soit
un nombre dans K, soit un vecteur dans E, soit une forme linéaire appartenant à E',
soit un élément de 9 (E), pourvu qu'il n'y ait jamais deux facteurs consécutifs ti et ti+
de l'un des types suivants :
xy où x, y sont tous deux dans E, ou tous deux dans E ' ;
x A ou Ax' avec A E 9 ( E ) , x E E et x' E E'.
On a les règles de calcul suivantes :
a ) associativité ;
6) tout élément de K commute à tous les autres facteurs ;
c) on a ( t , ... t,)* = t,* ... tr ; autrement dit, l'adjoint d'un produit est le produit
des adjoints pris dans l'ordre opposé. On a aussi t** = t.
Par exemple, soient x, y dans E et A dans 9 ( E ) . Alors x*y représente le produit
scalaire ( x l y ) et x*Ay représente le produit scalaire ( x l A y ) . On a également
(A*x)* = x*A** = x*A, d'où (A*x)*y = x*Ay, ce qui s'interprète en

conformément à la définition de l'adjoint. On remarquera que yx* est l'endomorphisme


z H y ( x l z ) de E, car yx*z s'interprète par l'associativité comme y(x*z), c'est-à-dire
y.(xlz>.
A la suite de Dirac ', il est d'usage dans la plupart des ouvrages de Physique Mathé-
matique de représenter les éléments de E par des symboles tels que lx), ceux de E'
par ( t l . Le produit scalaire s'écrit ( x b ) = ( X I .[ y ) et la première règle d'interdiction
dans les produits exclut les combinaisons de signes ) ) et I<, par exemple l x ) Iy).

PROPOSITION 3. - Soient E et F deux espaces hilbertiens et u E 5?(E ; F). Les condi-


tions suivantes sont équivalentes :
(i) u est un isomorphisme d'espaces vectoriels topologiques, d'inverse égal à u* ;
(ii) u est surjectif et u*u = 1, ;
(iii) u est injectif et uu* = 1, ;
(iv) u est un isomorphisme d'espaces normés ;
(v) u est un isomorphisme d'espaces hilbertiens.
La condition (i) signifie que l'on a u*u = 1, et uu* = 1,. L'équivalence de (i),
(ii) et (iii) résulte alors de E, II, p. 18, prop. 8. On a déjà noté l'équivalence de (iv)
et (v) (V, p. 5). Enfin, la relation u*u = 1, équivaut à (xlu*u(y)) = ( X I y),
c'est-à-dire à (u(x)lu(y)) = (xly) pour x, y dans E, et entraîne évidemment que u
est injectif ; ceci prouve l'équivalence de (ii) et (v).
On appelle aussi opérateur unitaire dans E tout automorphisme de l'espace hil-
bertien E, autrement dit, tout u E Y(E) satisfaisant à uu* = u*u = 1,.
Remarque 2. - La relation u*u = 1, ne caractérise pas les automorphismes de
l'espace hilbertien E. Par exemple, soit E = eZ(N) et soit u défini par u(x),, = x,-,
pour n > 1 et u(x), = O. On a IIu(x)II = llxll pour tout x E E, c'est-à-dire u*u = l,,
mais u n'est pas surjectif.
Remarque 3. - La définition (1) de l'adjoint u* s'écrit encore ( y l u ( x ) ) = ( u * ( y ) l x ) ,
ou, d'après V, p. 15,

' Voir P. A . M. DIRAC,Quantum mechanics, Oxford University Press, New York, 1935.
NO 2 QUELQUES CLASSES D'OPÉRATEURS DANS LES ESPACES HILBERTIENS EVT V.4 1

Mais on a aussi ( u ( x ) , y * ) = ( x , %(y*)), d'ou l'expression de l'adjoint a i'aide du


transposé

2. Applications linéaires partiellement isométriques

DÉFINITION 2. - Soient E et F deux espaces hilbertiens et u E 9 ( E ; F). On appelle


sous-espace initial de u l'orthogonal du noyau de u dans E-et sous-espace final de u
l'adhérence de l'image de u dans F. On appelle orthoprojecteur initial (resp. final)
de u l'orthoprojecteur de E (resp. F ) sur le sous-espace initial (resp.final) de u.
Soit P le sous-espace initial de u. Comme E est somme directe de P et du noyau
de u, on a u(P) = u(E).

PROPOSITION 4. - (i) Le sous-espace initial (resp. final) de u* est égal au sous-


espace final (resp. initial) de u.
(ii) Supposons que l'on ait E = F. Soient M un sous-espace vectoriel fermé de E
et M o son orthogonal.
- Les relations u ( M ) c M et u*(MO)c Mo sont équivalentes.
Soit Q = u(E) le sous-espace final de u. L'orthogonal QOde Q dans F se compose
des vecteurs y tels que l'on ait ( u ( x ) l y ) = O pour tout x E E ; ceci équivaut à
( x l u * ( y ) ) = O pour tout x E E, donc à u*(y) = O. On a donc QO = Ker u*, donc Q
est le sous-espace initial de u*. Comme u est l'adjoint de u*, le sous-espace final de u*
est aussi le sous-espace initial de u. D'où (i).
La relation u(M) c M signse que u(M) est orthogonal à Mo, et la relation
u*(MO)c Mo que u*(MO)est orthogonal à M. Or on a ( u ( x ) J y )= ( u * ( y ) l x )
pour x E M et y E Mo, d'ou (ii).
On peut aussi ramener la prop. 4 aux propriétés générales des transposées (TI, p. 51,
cor. 2) à l'aide de la remarque 3 de V, p. 40.

DÉFINITION 3. - Soient E et F deux espaces hilbertiens. On dit qu'une application


u E 9 ( E ; F) est partiellement isométrique si l'on a IIu(x)II = llxll pour tout x appar-
tenant au sous-espace initial de u.
Soit u E 9 ( E ;F) de noyau N et d'image 1. Dire que u est partiellement isométrique
revient à dire que l'application linéaire 6 :E/N -+ 1 déduite de u est isométrique
( V , p. 13). Alors le sous-espace 1 de F est complet, donc fermé, et c'est le sous-
espace final de u. Par suite, u induit un isomorphisme d'espaces hilbertiens du sous-
espace initial de u sur son sous-espace final.

PROPOSITION 5. - Soit u E 9 ( E ; F) de sous-espace initial P et de sous-espace


final Q. On note p (resp. q) l'orthoprojecteur initial (resp. final) de u. Supposons u
partiellement isométrique.
(i) L'application u* E 9 ( F ; E) est partiellement isométrique, de sous-espace
initial Q et de sous-espace final P. L'isomorphisme de P sur Q induit par u est alors
réciproque de l'isomorphisme de Q sur P induit par u*.
EVT V.42 ESPACES HILBERTIENS 94

(ii) On a u*u = p et uu* = q.


Compte tenu de la prop. 4 (i), l'assertion (i) est une conséquence de (ii).
Prouvons (ii). Comme P contient l'image de u*, l'application u*u applique E
dans P. Soient x E E et y E P ; on a

Si x appartient à P, on a (u(x)lu(y)) = (xly) par définition d'une application


partiellement isométrique ; si x appartient au noyau N de u, on a u(x) = O, d'où
(u(x)lu(y)) = O et (xly) = O car N et P sont orthogonaux. Comme on a
E = P @ N, on a dans tous les cas (u*u(x) - xly) = O donc u*u est l'ortho-
projecteur p de E sur P. La démonstration de uu* = q s'en déduit en échangeant
u et u*.

PROPOSITION 6. - Pour tout u E 9 ( E ; F), les conditions suivantes sont équivalentes :


(i) u est partiellement isométrique ;
(ii) u* est partiellement isométrique ;
(iii) u*u est un orthoprojecteur ;
(iv) uu* est un orthoprojecteur;
(v) uu*u = u ;
(vi) U*UU*= u*.
D'après la prop. 5, (i) équivaut à (ii).
(i) => (v) : Supposons u partiellement isométrique. Alors u*u est l'orthoprojecteur
initial de u d'après la prop. 5. Pour tout x E E, u*u(x) - x appartient donc au noyau
de u, d'où uu*u(x) = u(x).
(v) (iii) : Supposons que l'on ait uu*u = u, et posons p = u*u ; on a p = p*
et P2 = p. Soit M (resp. N) l'image (resp. le noyau) de p. Pour x E M et y E N, on a
(xly) = (p(x)ly) = (xlp*(y)) = (xlp(y)) = O. Comme M et N sont ortho-
gonaux, p est I'orthoprojecteur de E sur M.
(iii) 3 (i) : Supposons que p = u*u soit un orthoprojecteur, d'image M et de
noyau N. Pour tout x E E, on a

On a donc u(x) = O pour x E N et IIu(x)II = llxli pour x E M, donc u est partiellement


isométrique de noyau N et de sous-espace initial M.
On a donc prouvé l'équivalence de (i), (iii) et (v). Remplaçant u par u*, on en
déduit celle des conditions (ii), (iv) et (vi). D'où la prop. 6.

3. Endomorphismes normaux

DÉFINITION4. - Soient E un espace hilbertien et u E Y(E). On dit que u est normal


s'il commute à son adjoint u*.
Par exemple, tout automorphisme u de l'espace hilbertien E est normal puisque
l'on a uu* = u*u = 1,.
NO 4 QUELQUES CLASSES D'OPÉRATEURS DANS LES ESPACES HILBERTIENS EVT V.43

PROPOSITION 7. - Pour que u E 9 ( E ) soit normal, il faut et il sufJit que l'on ait
IIu(x)II = IIu*(x)II pour tout x E E.
Définissons une forme hermitienne @ sur E par

Pour que u soit normal, il faut et il suffit que l'on ait @ = O. D'après les formules de
polarisation (V, p. 2), ceci équivaut à @(x,x ) = O pour tout x E E, d'où la pro-
position car on a

PROPOSITION 8. - Supposons que u E 9 ( E ) soit normal. Soient N le noyau de u et M


l'orthogonal de N dans E ; soient m et n deux entiers positifs tels que m + n 3 1.
Alors N est le noyau de ~'"(u*)" et M est a la fois le sous-espace initial et le sous-espace
$na1 de um(u*)".En particulier, M est a la fois le sous-espace initial et le sous-espace
final de u et de u*, et il est stable par u et u*.
La prop. 7 montre que u et u* ont même noyau N. D'après la prop. 4, (ii) de V,
p. 41, le sous-espace M de E est stable par u et u* puisqu'il en est ainsi de N = Mo ;
comme on a M n N = { O ), les endomorphismes de M induits par u et u* sont injec-
tifs. Posons v = u"(u*)" ;ce qui précède montre que la restriction de v à M (resp. N)
est injective (resp. nulle), donc N est le noyau de v. Par suite, M = No est le sous-
espace initial de v. D'après la prop. 4, (i) de V, p. 41, le sous-espace final de v est
égal au sous-espace initial de v*. Mais on a v* = un(u*)" et le sous-espace initial
de v* est donc égal à M d'après ce qui précède.

COROLLAIRE. - Soit h E K. Les sous-espaces suivants de E sont égaux :


a) le sous-espace propre de u relatif à h ;
b) le sous-espace propre de u* relatif a h ;
c) le sous-espace primaire de u relatif2 h (autrement dit, d'après LIE, VII, 4 1, no 1 ,
l'ensemble des vecteurs x de E pour lesquels il existe un entier n 3 O tel que
(U - h . l a ( x ) = 0);
d ) le sous-espace primaire de u* relatif à h.
Il est clair que w = u - h . 1, est un endomorphisme normal de E, donc les
endomorphismes w, w* = u* - h. l,, wn et (w*)"de E ont le même noyau d'après la
prop. 8.

4. Endomorphismes hermitiens

DÉFINITION 5. - Soient E un espace hilbertien et u E 9 ( E ) . On dit que u est hermitien


si l'on a u* = u.
On note 2 ( E ) l'ensemble des éléments hermitiens de 9 ( E ) ; c'est un sous-espace
vectoriel de l'espace vectoriel 9(E)[,, sur R déduit de 9 ( E ) par restriction des
scalaires.
EVT V.44 ESPACES HILBERTIENS 94

A tout u E 6P(E), on a associé (V, p. 16, cor. 2) la forme sesquilinéaire


@,:(x, y) H ( x I u ( y ) ) sur E x E. On a

(14) @ A x ,Y ) = @,(y, x ) ( x , y dans E) ;

par suite, u est hermitien si et seulement si la forme @, est hermitienne. Lorsque


K = C, il revient au même de supposer que @,(x, x ) = ( x l u ( x ) ) est réel pour tout
x E E (V, p. 2, Remarque).
Soit u E 9 ( E ) . On a vu (V, p. 16, cor. 2) que la norme de u se calcule par la formule

Lorsque u est hermitien, on a le résultat suivant :

9. - Pour tout endomorphisme hermitien u de E, on a


PROPOSITION

Posons @ = @, et c = sup I@(x,x)l, d'où évidemment c < Ilull. Soient x, y


IIXII 4 1
dans E tels que llxll < 1, llyll < 1. On a
@(x + Y , x + Y ) = @(x,x ) + @(y,Y ) + 29@(x,y ) ,
d'où
4W@(x,y ) = @(x + y, x + y ) - @(x - y, x - y) ;

par ailleurs, on a I@(t,t)l g cl1 t 11 pour tout t E E, d'où

Soit a = @(x,y) ;il existe un nombre complexe h de valeur absolue 1 tel que ha = lal.
Remplaçant y par hy dans l'inégalité précédente, on obtient I@(x,y)l < C. D'après
(15), on a donc llull < c, d'où la prop. 9. C.Q.F.D.
Tout endomorphisme hermitien est évidemment normal. Réciproquement :

PROPOSITION 10. - On suppose K = C. Soit u E (ip(E). Il existe alors un couple


( h l , h,) d'endomorphismes hermitiens de E, et un seul, tel que u = hl ih,. Pour +
que u soit normal, il faut et il suffit que hl et h, commutent.
En effet, la relation a u = hl + ih,, h: = h l , hS = h, D équivaut a
1
« h l = - ( u + u*) et h, = -(u* - u) ».
1
2 2
i
De plus, on a alors h,h2 - h2h, = - (uu* - u*u), d'où la prop. 10.
2

PROPOSITION 11. - Soit p E <;P(E).Pour que p soit l'orthoprojecteur de E sur un


sous-espace vectoriel fermé de E, il faut et il suffit que l'on ait pz = p = p*.
No 5 QUELQUES CLASSES D'OPÉRATEURS DANS LES ESPACES HILBERTIENS EVT V.45

Alors E est somme directe topologique de M et N. Pour que p soit un orthopro-


jecteur, il faut et il suffit que M soit orthogonal à N, c'est-à-dire que l'on ait
il faut et il suffit que M soit orthogonal à N, c'est-à-dire que l'on ait
( p(x)ly - p ( y ) ) = O quels que soient x, y dans E. Cette dernière relation équivaut
à p = p*p. Elle entraîne p* = (p*p)* = p*p = p ; réciproquement si p* = p,
on a p = p2 = p*p.

5. Endomorphismes positifs

DÉFINITION 6. - Soient E un espace hilbertien et u E B ( E ) . On dit que u est positif,


ce que l'on note u 2 O, si u est hermitien et si l'on a < x l u ( x ) ) 3 O pour tout x E E.
Lorsque K est égal à C, la relation
( x(u(x)) >, O pour tout x E E
entraîne que u est hermitien (V, p. 2, Remarque), donc positif.
On note 2+ (E) l'ensemble des éléments positifs de Y ( E ); c'est un cône convexe
pointé saillant de l'espace vectoriel réel OLP(E)[wsous-jacent à Y(E). Pour que u
soit positif, il faut et il suffit que la forme sesquilinéaire @, sur E x E associée à u
soit hermitienne positive. Étant donnés u et v dans 2 ( E ) , la relation u - v B O
se note encore u 2 v ou v < u ; c'est une relation d'ordre sur 2'(E)[,] compatible
avec sa structure d'espace vectoriel réel.

PROPOSITION 12. - Soit u un élément hermitien (resp. positif) de 9 ( E ) et soit v


une application linéaire continue de E dans un espace hilbertien F. Alors vuv* est un
élément hermitien (resp. positif) de 9 ( F ) .
On a en effet (wu*)* = v**u*v* = vuv*. D'autre part, si u B O, on a

pour tout y E F, d'ou mu* 2 0.


La prop. 12 montre en particulier que UV* est positif pour tout v E 6P(E ; F).
Plus particulièrement, un orthoprojecteur p satisfait à p = pz = pp*, donc est
positif.
Remarques. - 1) Pour tout u hermitien dans Y(E), posons m(u) = inf ( x l u ( x ) ) ,
IIxII = 1
M(u) = sup ( x J u ( x ) ) .Si E n'est pas réduit à O, m(u) et M(u) sont finis; de plus,
IIxII = 1
M(u) est le plus petit nombre réel h tel que u < h . 1, et m(u) le plus grand nombre
réel p tel que u > p.1,. On a évidemment m(- u) = - M(u) et M ( - u) = - m(u).
11 est clair que l'on a

et la prop. 9 (V, p. 44) entraîne donc (pour E # {O))

* Pour une autre démonstrationdecette formule lorsque K = C, voir la prop. 14 de TS,


1, $ 6, no 8. *
EVT V.46 ESPACES HILBERTIENS §4

2) Soient M et N deux sous-espaces vectoriels fermés de E, et p, (resp. p d I'ortho-


projecteur de E sur M (resp. N). On a M c N si et seulement si p, < p,. En effet,
on a p&pM = p, d'où

pour tout x E E. La relation p , < pN équivaut donc à a llpM(x)II < IIp,(x)II pour tout
x E E ». Si M c N, on a p, = p d , d'où IIp,(x)II < IIpN(x)JIpuisque Il pMII < 1.
Réciproquement, si l'on a IIp,(x))I < IlpN(x)II pour tout x E E, le noyau de p, contient
le noyau de p,, c'est-à-dire que 1 on a Mo 2 No, d'où finalement M c N.

PROPOSITION 13. -Soit 2 ( E ) l'ensemble des endomorphismes continus hermitiens


de l'espace hilbertien E. Soit F une partie non vide, filtrante croissante et majorée
de X(E).
(i) L'ensemble 9 admet une borne supérieure u, dans 2 ( E ) ; on a
(1 8) ( xlu,(x)) = sup ( xlu(x) ) pour tout x E E.
us9

(ii) Le filtre des sections de 9 converge vers u, dans l'espace Y ( E ) muni de la


topologie de la convergence simple.
Soit C le filtre des sections de 9;pour tout u E 2 ( E ) , soit @, la forme hermitienne
continue sur E définie par

pour u E 2 ( E ) et x E E. D'après les formules de polarisation (V, p. 2), on a

(20) 4@,(x, y ) = Y , ( x + y ) - Y , ( x - y ) - iY,(x + iy) + zYu(x - iy) si K = C.

Pour tout x E E, l'application u t-+ Y u ( x )de 2 ( E ) dans R est croissante et bornée,


donc admet une limite selon C. D'après les formules précédentes, la limite

existe pour tout couple ( x , y ) d'éléments de E. Il est clair que @ est une
forme hermitienne sur E. Si vl E 9 et v, est un majorant de 9,les formes hermi-
tiennes fl = 0 - O U Iet f , = @,, - @ sont positives ; il existe un nombre réel
+
M 2 O tel que f l ( x , x ) f,(x, x ) = @,,-,, ( x , x) < M11x1I2, d'où

par suite, les semi-normes x t-+h(x, x)'I2 sont continues sur E. Comme
.f, - f , = Q,, + O,, - 2 0 , on en déduit que x H @(x, x) est une fonction continue
sur E, et vu les formules (19) et (20} que @ est continue sur E x E. Il existe donc
(V, p. 16, cor. 2) un élément u, de %(E) tel que 9) = a,. La formule (18) est évidem-
ment satisfaite, donc u, est la borne supérieure de 9dans X ( E ) . Ceci prouve (i).
NO 6 QUELQUES CLASSES D'OPÉRATEURS DANS LES ESPACES HILBERTIENS EVT V.47

On a par construction

(2 1) lim ( x l ( u , - U )( x ) ) = O pour tout x E E


G

Soit v , E 9; étant donné u E 9tel que u >, v , , posons v = u, - u. Si l'on applique


l'inégalité de Cauchy-Schwarz à la forme hermitienne positive @, sur E, on obtient

car on a 1 zlII < II u, - L I , / / en vertu de V, p. 44, prop. 9. D'après (21), on a donc


lim II(uo - U ) (x)II = O pour tout x E E, d'ou l'assertion (ii). C.Q.F.D.
u,Z
La prop. 13 s'applique en particulier au cas d'une suite (u,),,, croissante et majorée
d'éléments de X ( E ) . Il existe alors un élément v de X ( E ) caractérisé par

et l'on a v(x) = lim u,(x) pour tout x E E. De plus, v est la borne supérieure de
n+m
l'ensemble des un dans A?(E).

6. Trace d'un endomorphisme

Soient E et F deux espaces hilbertiens. Conformément aux conventions de V,


p. 40, on note bu*, pour a dans E et b dans F, l'application linéaire continue
x ~ b ( a l x )de E dans F.

Lemme 1 . - II existe un isomorphisme 0 de l'espace vectoriel F @ E' sur l'espace


9 f ( E ; F) des applications linéaires continues de rang $ni de E dans F, caractérisé
par 0(b @ a*) = bu* pour a E E, b E F .
D'après A, II, p. 77, il existe une application linéaire injective 0 de F @ E' dans
9 ( E ; F) et une seule qui transforme b @ a' en l'application linéaire x H bal(x)
pour a' E E', b E F. On a évidemment 0(b @ a*) = bu*, et I'image de 0 est contenue
dans 9 , - ( E ; F). Par ailleurs, soit u E Z f ( E ; F) et soit ( e l , ..., en) une base ortho-
normale de l'image de u dans F. Posons f;. = u*(ei) pour 1 < i < n. Pour tout
x E E, on a

n n
d'où u = 1 ef,* = 0 ( C ei @fi*). Donc l'image de 0 est égale à 2 ' f ( E ; F).
i=l i= 1
EVT V.48 ESPACES HILBERTIENS 94

On suppose désormais que l'on a E = F, et l'on pose p r ( E ) = 9 s ( E ; E). D'après


le lemme 1, il existe une forme linkaire T sur L F ~ E ) ,et une seule, telle que
~ ( 0 (@
a a')) = af(a) pour a E E, a' E E' ; autrement dit, on a

(22) ) ( a l b ) pour a, b dans E


~ ( b a *= .
Lorsque E est de dimension finie, on a 9 , . ( E ) = 9 ( E ) et z(u) est la trace de l'endo-
morphisme u de E (A, II, p. 78).

Lemme 2. - Soit (e,),, une base orthonormale de E. On a

pour tout u E (LPr(E).


Il suffit d'examiner le cas où u = ba* avec a, b dans E. On a alors

Le lemme 2 résulte alors de la formule (22) et de la formule (3) de V , p. 22.

Lemme 3. - Soient u un endomorphisme continu et positq de E, et 9 l'ensemble


des orthoprojecteurs de rang $ni dans E. Pour toute base orthonormale (ei)isIde E,
on a (dans R+) l'égalité

Pour toute partie finie J de 1, posons pJ = eie: ; c'est I'orthoprojecteur de E


.--l
k
sur le sous-espace vectoriel engendré par les vecteurs ei pour i parcourant J. On a

d'ou z(pJupJ)= 1 (eiJu(ei)).On a pJ E 9, d'ou


isJ

Soit v un endomorphisme continu et positif de rang fini dans E et soit p E 9.


D'après le th. 2 de V , p. 23, il existe une base orthonormale (fa),, de E et une partie
finie B de A telle que (f,),,, soit une base orthonormale de l'image de p. On a donc
p = 1 f,f,*, d'où comme plus haut la relation r(pvp) = 1
(falv(fa)). On a
ae B a, B
T(V)= 1 < fmlv(fm)>d'après le lemme 2 ( V , p. 48), d'où la formule
usA
NO f ; QUELQUES CLASSES D'OPÉRATEURS DANS LES ESPACES HILBERTIENS EVT V.49

Appliquons cette inégalité au cas où v = pJup, et où J est une partie finie de 1. On en


déduit l'inégalité

Pour tout x E E, on a p,(x) = C < e i ( x )ei, d'où x = limpJ(x) selon I'ensemble


ieJ J
ordonné filtrant des parties finies J de 1. Passant à la limite sur J dans (23),on obtient

ce qui achève de prouver le lemme 3.

D~INITION
7 . - Soit u un endomorphisme continu et positif de l'espace hilbertien E.
On pose
Tr(u) = sup ~ ( p u p )
PEF

(borne supérieure dans R+), où F est l'ensemble des orthoprojecteurs de rang jini
dans E. On dit que Tr(u) est la trace de u.
Soient p l'orthoprojecteur de E sur un sous-espace vectoriel F de dimension
finie de E, et soit (x,, ..., x
) une base orthonormale de F. On a établi la relation
,
rn
~ ( p u p=
) 1 ( xilu(xi)>.Par suite, on peut définir la trace par la formule
i=l
m
(24 bis) Tr(u) = SUP 1 < xiIu(xi)> ,
x,,...,~,,, i= 1

où ( x , , ..., xm)parcourt l'ensemble des suites orthonormales finies de vecteurs de E.


D'après le lemme 3 (V, p. 48), on a

pour toute base orthonormale (e,),, de E. De là, on déduit

quels que soient les endomorphismes continus et positifs u et v de E et le nombre réel


h 2 O (on fait la convention O.(+ CO) = O dans (27)). Soit <p un isomorphisme de E
sur un espace hilbertien F ; comme cp transforme toute base orthonormale de E en
une base orthonormale de F, on déduit de (25) la relation

Soit (u,),, une famille non vide, filtrante croissante et majorée d'endomorphismes
continus et positifs de E ; posons u = sup u,, d'où ( x l u ( x ) ) = sup (xlu,(x))
a u
EVT V.50 ESPACES HILBERTIENS 54

pour tout x E E (V, p. 46, prop. 13). On a Tr(u) = sup (eilu(ei)), où J parcourt
Jcl itJ
l'ensemble des parties finies de 1, d'ou aussitôt
Tr(u) = sup Tr(ua) pour u = sup u,
a a

Soit p, l'orthoprojecteur de E sur un sous-espace hilbertien F ; il existe une base


orthonormale (e,),, de E et une partie J de 1, telles que (e,),, soit une base ortho-
2
normale de F. On a Tr(pFupF) = (eilu(ei)). Cette formule a deux conséquences :
ieJ
tout d'abord, on a Tr(p#p,) < Tr(u) ; puis prenant u = 1,, on obtient

T r ( ~=
~) {+ dim F si F est de dimension finie
cc sinon .

DÉFINITION8. - Soit E un espace hilbertien complexe. On note 9 '(E) le sous-espace


vectoriel de <Lp (E) engendré par l'ensemble des endomorphismes continus, positifs et
de trace $nie de E.
D'après la formule (25) de V, p. 49, la trace s'étend en une forme linéaire sur
Z1(E), notée encore Tr, et satisfaisant à la relation Tr(u) = (e,lu(e,)) pour 1
El
tout u dans 9 '(E) et toute base
- orthonormale (e,),,, de E. Pour tout u E 2 ' ( E ) ,
on a u* E 2 '(E) et Tr(u*) = Tr(u). La formule (28) de V, p. 49 s'étend au cas où
u appartient à 9'(E). Soit F un sous-espace hilbertien de E ;d'après la formule (30),
l'orthoprojecteur pF appartient à 9'(E) si et seulement si F est de dimension finie.
Quels que soient a et b dans E, on a 4ah* = ~ (+
1 a ~ b (a) + ch)* et cc* est
&4 = 1
un opérateur positif de trace finie pour tout c E E ; par suite, si u est un endomor-
phisme continu de rang fini de E, on a u E 2 '(E) et Tr(u) = ~ ( u ) .
Soit E un espace hilbertien réel, et soit E(,, son complexifié (V, p. 5). Identifions
E à un sous-ensemble de E(q. Alors 9 ( E ) s'identifie au sous-espace vectoriel réel
de 9(E(,,) formé des applications linéaires continues u de E(,) dans E(,) telles que
u(E) c E. On posera dans ce cas 9'(E) = 9 ( E ) n 9l(E(,)). Pour tout u E 9 '(E),
la trace Tr(u) est réelle et égale à Tr(u*). Les formules (25) et (28) sont encore valables,
on a 9,-(E) c 9 '(E) et Tr(u) = z(u) pour tout u E 9,-(E). Enfin, un sous-espace
vectoriel fermé F de E est de dimension finie si et seulement sip, appartient à 9 ''(E).
* Remarque 1 . - Nous définirons ultérieurement la notion d'application nucléaire
d'un espace de Banach E dans un espace de Banach F. On montrera alors que 6P1(E)
se compose des applications nucléaires de E dans E, que E soit un espace hilbertien
réel ou complexe. *

PROPOSITION 14. - Soient E l , ..., En des espaces hilbertiens, E = E l @, ... 6,En,


et ui un endomorphisme continu de Ei pour 1 < i < n. Si ul , ..., un sont positifs,
il en est de même de u = ul 6,... 6,un et l'on a
NO 7 QUELQUES CLASSES D'OPÉRATEURS DANS LES ESPACES HILBERTIENS EVT V.51

Si l'on n ui E 2 '(E,)pour 1 < i S n, on a u E 2 ' ( E ) et la ,formule ( 3 1 ) est encore


valable dans ce cas.
Procédant par récurrence sur n, on se ramène aussitôt au cas n = 2.
Pour i = 1, 2, définissons une forme sesquilinéaire mi sur Ei par la formule
<Di(x,y ) = ( x ( u i ( y ) )pour x, y dans E,. Si u1 et u, sont positifs, les formes cD, et cD2
sont hermitiennes et positives. D'après la prop. 1 de V, p. 25, il existe une forme
hermitienne positive cD sur l'espace vectoriel E, O E , telle que

pour x,, y , dans El et x,, y, dans E,. On vérifie aussitôt que l'on a la relation
@(z, t ) = ( z J u ( t ) )pour z et t dans El E,. Comme <D est positive, on a donc
(z.lu(z)) 2 O pour tout z dans E, O E,. Comme u est continu et que El O E,
est dense dans l'espace hilbertien E = El 6, E,, on conclut que u est un endo-
morphisme continu et positif de E.
Soient (e,),, une base orthonormale de El et (fi)&,une base orthonormale de E , ;
alors la famille (ei O est une base orthonormale de E et l'on a donc

En particulier, si ul et u, sont des endomorphismes positifs de trace finie, il en


est de même de u. Par linéarité, on déduit de là que u appartient à 2 l ( E ) lorsque
K = C et que ui appartient à 2 '(E,) pour i = 1, 2 ; la formule (31) s'étend à ce cas
par linéarité. Enfin, le cas où K = R et ui E Z 1 ( E i ) se ramène au cas complexe
par extension des scalaires.

Remarque 2. - Soit E un espace hilbertien, somme hilbertienne d'une famille (Ei)ipl


de sous-espaces hilbertiens. Soit u un élément de Y(E) tel que u(EJ c Ei pour tout
1
i E 1 ; soit ui I'élément de Y(Ei) qui coïncide avec u sur Ei. On a alors Tr(u) = Tr(ui)
isl
lorsque u est positif, ou appartient a Y '(E) : cette relation se déduit de la formule (25)
de V, p. 49 appliquée a une base orthonormale de E réunion de bases orthonormales
de chacun des Ei.

7. Applications de HilbertSchmidt

DÉFINITION 9. - Soient E et F deux espaces hilbertiens. On appelle application


de Hilbert-Schmidt de E dans F toute application linéaire continue u :E + F telle que
la trace de Ikndomorphisme positif u*u de E soit $nie. L'ensemble des applications
de Hilbert-Schmidt de E dans F se note T 2 ( E ; F).
Lorsque E = F, on écrit g 2 ( E ) pour g 2 ( E ; E).
E W V.52 ESPACES HILBERTIENS 54
Pour tout u E de(E; F), on pose llul12 = Tr(u*u)'12, de sorte que u appartient à
de2(E ; F) si et seulement si llul12 est fini. D'après la définition de la trace, on a

où ( x , , ..., x,) parcourt l'ensemble des suites orthonormales finies dans E. Comme
on peut prendre en particulier m = 1 dans la formule (32), on a

Soient (ei),, une base orthonormale de E et (fj),, une base orthonormale de F.


D'après la formule (25) de V , p. 49 et la relation de Parseval ( V , p. 22), on a

Comme on a I(fjlu(ei))l = I(e,)u*(fj))l, la formule (34) entraîne

par suite, i'adjoint d'une application de Hilbert-Schmidt est une application de


Hilbert-Schmidt. Soient E l , F1 des espaces hilbertiens et v : E, + E, w : F -+ F , des
applications linéaires continues. De (32), on déduit aussitôt

D'après ( 3 9 , (36) et la relation uv = (v*u*)*, on obtient

En particulier, si u appartient a d e 2 ( E ;F), alors wuv appartient à de2(E, ; F I ) .

THÉORÈME 1 . - Soient E et F deux espaces hilbertiens.


(i) L'ensemble d e 2 ( E ;F) est un sous-espace vectoriel de Y(E; F) et u H I I U I ~ ~
est une norme hilbertienne (V, p. 6) sur de2(E ; F).
(ii) L'isomorphisme 8 de F @ E' sur des(E ; F) caractérisé par €)(y @ x*) = yx*
se prolonge en un isomorphisme 0 de F 6 , E' sur de ' ( E ; F). En particulier, def(E ; F)
est dense dans de ' ( E ; F).
Soit (ei)ipi (resp. (fj),,) une base orthonormale de E (resp. F). Pour tout
u E de(E ; F), soit A(u) la matrice de u par rapport aux bases orthonormales choisies
pour E et F (V, p. 22). On note Il a 11, la norme d'un élément a de l'espace hilbertien
PZ(J x 1). D'après la formule (34), A est une application de de ' ( E ; F) dans t2(J x 1)
telle que IlA(u)l12 = I I u I ~ ~; il est clair que A est injective. Pour prouver (i), il suffit
donc de montrer que A est surjective. Soit a = (aji)un élément de t2(J x 1) ; d'après
l'inégalité de Cauchy-Schwarz, on a
NO 7 QUELQUES CLASSES D'OPÉRATEURS DANS LES ESPACES HILBERTIENS EVT V.53

quels que soient 6 = (ci)


dans P2(I) et q = (qj)dans P2(J). Il existe donc une forme
1
sesquilinéaire continue @ sur F x E telle que @(y,x ) = 7jpjicipour x = Ciei 1
i,i i
dans E et y = 1 q f j dans F. Soit u E Y ( E ; F) tel que @(y,x ) = ( ylu(x) ) (V, p. 16,
i
cor. 2). On a

aji = @ ( f i ,ei) = (fjlu(ei)) pour i E 1, j E J,

d'où a = A(u).
Comme A est un isomorphisme d'espaces hilbertiens de T 2 ( E; F) sur f2(J x 1)
et que ( f j O e i ) est une base orthonormale de F 6 , Et, il existe un isomorphisme 8
de F 6 , Et sur Y 2 ( E ; F) tel que

quels que soient i E 1,j E J et t E F 6 , E'. En particulier pour t = y x*, on trouve

d'où 8(y x*) = yx*. Ceci prouve (ii). C.Q.F.D.


Exemples. - 1 ) Soient 1 et J deux ensembles. D'après la démonstration ci-dessus,
pour qu'une application u de P2(I) dans f 2 ( J ) soit de Hilbert-Schmidt, il faut et il
suffit qu'il existe une matrice (a,) dans f2(J x 1) telle que l'on ait ~ ( 6=) ~ ajici 1
id
pour tout 6 = (ci)
dans f2(I).
* 2) Soient X et Y deux espaces topologiques séparés, munis respectivement de
mesures positives p et v. On peut montrer que les applications de Hilbert-Schmidt
de Y ' ( X ) dans 9' ( Y ) correspondent bijectivement aux classes de fonctions de
carré intégrable dans Y x X : a la classe de la fonction N E T 2 ( Y x X , v O p)
correspond i'application u, donnée par

pour v-presque tout y E Y et f E T 2 ( X ,p). On a

Remarques. 1 ) Supposons K = C. Soient u et v dans dP2(E; F). On a la relation


-

4u*v = C Ë(u +
EU)*(U + E U ) , donc u*v appartient à LY1(E). Le produit scalaire
s4=1
dans l'espace hilbertien 9' ( E ; F ) est donné par

car cette formule définit une forme hermitienne sur LY ' ( E ; F) et l'on a ( u l u ) = II ull:.
EVT V.54 ESPACES HILBERTIENS 44

Si u E Z 2 ( E ;F ) et v E (iPZ(F; E), alors vu appartient à (iP1(E)et UV à 6P1(F)


d'après ce qui précède ; en outre on a

Par linéarité et continuité, il suffit en effet de vérifier cette formule lorsque u = y,x?
et v = x,yf (avec x , , x , dans E, y,, y, dans F ) ; mais alors UV est l'application
y H Y I ( x l l x 2 ) ( Y,IY) et uu I'application x H x , ( y 2 I y l ) ( x , l x ) , et (42)
résulte de la formule (22) de V, p. 48.
Par suite, si u , , u, sont deux éléments de 5Y2(E : F), on a, dans l'espace hilbertien
9 ; E),

(42) (u-fluf) = Tr(ulur) = Tr(ufu,) = (u21u1) = ( u l lu,) ;

autrement dit, u H U* est un isomorphisme de l'espace hilbertien 9 ' ( E ; F) sur le


conjugué (V, p. 6) de l'espace hilbertien P Z ( F ; E). Si on identifie ce conjugué
au dual de P 2 ( F ; E) (V, p. 15), on voit que LZZ(E;F) s'identifie au dual
de 9 2(F ; E), la forme bilinéaire canonique (v, u) H ( v, u ) s'identifiant à
(v, U ) H Tr(vu).
2) Supposons K = R. On laisse au lecteur le soin de vérifier que les formules (40)
et (41) sont encore valables, et de montrer que (iPZ(E;F) s'identifie au dual de
(iPz(F; E) au moyen de la forme bilinéaire (u, v) H Tr(uu).

8. Diagonalisation des applications de Hilbert-Schmidt

THÉORÈME 2. - Soient E et F deux espaces hilbertiens et u une application de Hilbert-


Schmidt de E dans F . 11 existe une base orthonormale (ei)i,Ide E transformée par u
en une famille orthogonale dans F.
On note B la boule unité (fermée) de E, qu'on munit de la topologie affaiblie ;
I Il2
c'est un espace compact ( V , p. 17). On pose Q(x) = u(x) pour tout x E B. Enfin,
on note P l'ensemble des vecteurs x de E satisfaisant à la propriété suivante :
( H ) Pour tout y E E orthogonal à x, l'élément u(y) de F est orthogonal à u(x).
Lemme 4. - La fonction Q :B + R est continue.
Soit (fi)j,, une base orthonormale de F. Posons hj = IIu*(fj)IlZ pour tout j E J.
Comme u appartient à 6P2(E;F), on a U*E Y 2 ( F ;E), d'où hj < 1CO. Par
I
+
ailleurs, on a
(43) QCx) = IIu<x)I12= 2 l<~*(fj>l~>1~
j
d'après la relation de Parseval (V, p. 22) et la définition de l'adjoint (V, p. 38). Pour
tout x E B, on a ) ( u * ( f j ) l x )l2 < hj d'après l'inégalité de Cauchy-Schwarz; par
suite, la convergence de la somme dans la formule (43) est uniforme sur B, d'où
le lemme 4 (TG, X, p. 9).
Lemme 5. - Soit El un sous-espace vectorielfermé de E, stable par u*u. Si El # { O ) ,
il existe dans El n P un vecteur de norme 1 .
NO 8 QUELQUES CLASSES D'OPÉRATEURS DANS LES ESPACES HILBERTIENS EVT V.55

Comme B est faiblement compacte, il en est de même du sous-espace faiblement


fermé B n El de B. Il existe donc (TG, IV, p. 27) un point x, de B n El tel que
Q(xo) Q(x) pour tout x E B n El. Si Q(x,) = O, on a Q(x) = O d'où u(x) = O
pour tout x E B n El. On a alors El c P, d'où le lemme 5 dans ce cas.
Supposons que l'on ait Q(x,) > O, d'où x, # O. Comme le vecteur Ilxoll-'.xo
appartient à B n E l , on a

d'où llxoll = 1. Prouvons que x, appartient à P ; soit donc y E E orthogonal à x,.


Il s'agit de prouver que u(y) est orthogonal à u(xo). Or y est somme d'un vecteur
de El et d'un vecteur orthogonal à E l , tous deux orthogonaux à x, (car on a x, E El) ;
il suffit donc de considérer les deux cas suivants :
a) y est orthogonal a El : comme El est stable par u*u, on a uSu(x0)E E l , d'où
0 = ( ylu*u(x,)) = ( ~ ( Y M x O).)
b) y appartient à El : pour tout t E R, le vecteur x(t) = (x, + +
ty)/)lxo tyll
appartient à B n El. On a Q(x(t)) = f (t)/g(t) avec

d
Vu la définition de x,, on a Q(x(0)) 2 Q(x(t))pour tout t réel, donc - Q(x(t)) s'annule
dt
pour t = O. Or on a f (O) = (lu(x,) (1 2, g(0) = 1,f '(O) = 2 9 ( u(x,) lu(y) ), g'(0) = 0.
Comme on a

on en conclut f '(O) = 0, c'est-à-dire W (u(x,)lu(y)) = O. Lorsque K = R, u(x,)


est donc orthogonal à u(y) ; lorsque K = C, le vecteur iy appartient à El et est
orthogonal à x,, d'où 9 (u(x,)lu(y)) = - 9 (u(x,)lu(iy) ) = O, et finalement
u(x,) est orthogonal à u(y). Ceci prouve le lemme 5.
Prouvons le th. 2. Par application du th. 1 de E, III, p. 35, on voit comme dans V,
p. 23, qu'il existe un ensemble S maximal parmi les parties orthonormales de E
contenues dans P. Soit El l'ensemble des vecteurs de E orthogonaux à S. Soit y E El ;
si x E S, les vecteurs x et y sont orthogonaux, et comme on a S c P, on en déduit
que u(x) et u(y) sont orthogonaux; on a donc

et u*u(y) est orthogonal à S. Donc El est stable par u*u. Si l'on avait El # {O),
il existerait dans El n P un vecteur x de norme 1 (lemme 5) et S u ( x } serait une
partie orthonormale de E, contenue dans P. Ceci contredit le caractère maximal de S.
On a donc El = {O) et S est une base orthonormale de E. C.Q.F.D.
EVT V.56 ESPACES HILBERTIENS 94

COROLLAIRE 1 . - Soit v un endomorphisme continu, positif et de tracejînie de l'espace


hilbertien E. Il existe une base orthonormale (ei),, de E et une famille sommable de
nombres réels positifs ((hi)iE,telles que v(ei) = hiei pour tout i E 1.
Posons @(x, y) = ( x l v ( y ) ) pour x, y dans E. Alors @ est une forme hermitienne
positive sur E. Il existe donc (V, p. 8, corollaire) un espace hilbertien F et une appli-
cation linéaire continue u de E dans F tels que @(x,y ) = ( u ( x ) l u ( y ) ) pour x, y
dans E. Autrement dit, on a v = u*u. En vertu de la déf. 9 (V, p. SI), u est une appli-
cation de Hilbert-Schmidt de E dans F. D'après le th. 2, il existe une base ortho-
normale (e,),, de E telle que les vecteurs u(ei) soient deux à deux orthogonaux.
Soit i E 1 ; pour tout j # i dans 1, on a donc

donc v(ei) est proportionnel à e i , de la forme hiei. On a h i = ( e i lv(ei)), donc

COROLLAIRE 2. - Soit E un espace hilbertien. On a 8 ' ( E ) c 2


''(E).
Le cas réel se ramenant au cas complexe par extension des scalaires, nous pouvons
supposer que l'on a K = C.
Comme $p2(E) est un sous-espace vectoriel de 8 ( E ) , il suffit de prouver que
tout endomorphisme continu et positif de trace finie v de E appartient a Y 2 ( E ) .
Avec les notations du cor. 1, on a

1 11v<ei)l12=
iel id
Ch" < (Chi)' <
i
+ 00
COROLLAIRE 3. - Soit O un endomorphisme continu, positif et de tracejînie de l'espace
hilbertien E. Il existe un endomorphisme de Hilbert-Schmidt positif w de E tel que
v = w2 et que v commute à W .
Avec les notations du cor. 1, il suffit de considérer l'endomorphisme w qui trans-
forme le vecteur 1
Ciei en ie vecteur 1
h!/2ciei.
ie1 t

Remarque. - Avec les notations du th. 2, soit J l'ensemble des i E 1 tels que u(ei) # 0.
Pour tout i E J, posons hi = IIu(ei)l(et fi = hL1u(ei).Alors (ei)i,, (resp. (fi),,) est une
base orthonormale du sous-espace initial (resp. final) de u, on a u(ei) = hf; pour tout
i E J et 1 h; = Ilull: est fini.
161

9. Trace d'une forme quadratique par rapport à une autre


Dans ce numéro, on note E un espace vectoriel réel et Q, H deux formes quadra-
tiquespositives sur E. Il existe deux formes bilinéaires symétriques ( x , y ) H ( ~ l y ) ~
) ~E x E, caractérisées par
et (x, y ) H ( ~ ( y sur
NO 9 QUELQUES CLASSES D'OPÉRATEURS DANS LES ESPACES HILBERTIENS EVT V.57

On appelle trace de Q par rapport à H, et l'on note Tr(Q/H) le nombre réel positif,
fini ou non, défini comme suit :
a) S'il existe x E E avec H(x) = O et Q(x) # O, on pose Tr(Q/H) = + m.
b) Dans le cas contraire, Tr(Q/H) est la borne supérieure de l'ensemble des
m
nombres de la forme C Q(xi), ou (x, , ..., x,) parcourt l'ensemble des suites finies
i= 1
d'éléments de E telles que (xilxj), = Eiij (symbole de Kronecker).

Remarques. - 1) Pour tout sous-espace F de E, notons Q, la restriction de Q à F


et H, celle de H. On a Tr(Q,/H,) < Tr(Q/H) et Tr(Q/H) est la borne supérieure de
l'ensemble des nombres Tr(Q,/H,) où F parcourt l'ensemble des sous-espaces vectoriels
de dimension finie de E.
2) Soient El un espace vectoriel réel, QI et Hl deux formes quadratiques positives
sur El et x :E -+ El une application linéaire surjective. Si Q = Q, o x et H = Hl 0 n,
on a Tr(Q/H) = Tr(Ql/Hl).

PROPOSITION 15. - On suppose qu'il existe une structure d'espace hilbertien réel
sur E telle que H(x) = 11x112 pour tout x E E. Pour que Tr(Q/H) soit fini, il faut et
il sufJit qu'il existe un endomorphisme continu et positif u de trace finie de E, tel que
l'on ait Q(x) = ( x 1 u(x) ) pour tout x E E ; cet endomorphisme u est unique, et l'on a

pour toute base orthonormale (ei)iEIde E.


Supposons que Tr(Q/H) soit fini. Pour tout x E E de norme 1, on a H(x) = 1,
d'où Q(x) d Tr(Q/H). On a donc Q(x) < Tr(Q/H). 11x 11 pour tout x E E, d'où

d'après l'inégalité de Cauchy-Schwarz. Par suite, la forme bilinéaire (x, y) H (xi y)Q
sur E x E est continue. Il existe donc (V, p. 16, cor. 2) une application u E 2 ( E )
telle que ( X ~ Y ) =~ (xlu(y)). On a ( X ~ Y ) =~ ( y l ~ pour
) ~ x, y dans E, donc u
est hermitien ;on a (xlu(x)) = Q(x) 2 O, donc u est positif.
Réciproquement, soit u un endomorphisme continu et positif de E tel que
Q(x) = (xlu(x)) pour tout x E E. On a

d'où l'unicité de u. D'après la formule (24 bis) (V, p. 49), on a

ou (x, , ..., x,~)parcourt l'ensemble des suites orthonormales finies d'éléments


de E. On a donc Tr(u) = Tr(Q/H) d'après la définition de Tr(Q/H). Enfin, pour toute
base orthonormale (e,),, de E, on a Tr(u) = C (eilu(ei)) d'après la formule (25)
iel
de V, p. 49, d'où Tr(u) = 1Q(ei). C.Q.F.D.
is1
EVT V.58 ESPACES HILBERTIENS 64
Remarques. - 3) Soient E et F deux espaces hilbertiens et v une application linéaire,
non nécessairement continue, de E dans F. Posons H(x) = llxl12 et Q(x) = Ilo(x) II2
pour tout x E E. Il résulte de la prop. 15 que v est de Hilbert-Schmidt si et seulement
si Tr(Q/H) est fini, et l'on a alors Tr(Q/H) = Ilvll:.
4) Supposons E de dimension finie. Lorsque la forme quadratique H est inversible,
la prop. 15 s'applique. Soit ( e l , ..., e,,) une base de E. Posons qij = ( eilej)p et
hij = (eilej>, et introduisons les matrices q = (qij) et h = (hij). Soit u l'endomorphisme
de E tel que Q(x) = (xlu(x)), pour tout x E E. On a

et par suite la matrice de u par rapport à la base (el, ..., en)de E est égale à h-'q. D'après
la prop. 15, on a donc

Si la base ( e l , ..., e 3 est orthonormale pour H, alors h est la matrice unité d'ordre n,
et l'on a

on retrouve donc la formule (44) dans ce cas.


Supposons maintenant que la forme quadratique H ne soit pas inversible. Soit N
le noyau de H, et soit x l'application canonique de E sur E/N. Il existe une forme qua-
dratique inversible H, sur E/N telle que H = Hl o x. Soit (el, ..., e,) une suite d'élé-
ments de E telle que la suite (x(el), ..., x(e,)) soit une base de E/N, orthonormale
pour H l . Soit (e,+, , ..., e,,) une base de N . Alors ( e l , ..., en)est une base de E, et l'on a

quels que soient les nombres réels cl,


..., E,,.
Supposons que pour tout x E E, la relation H(x) = O entraîne Q(x) = O ; autrement
dit, supposons qu'il existe une forme quadratique Ql sur E/N telle que Q = Ql 0 x.
D'après la remarque 2 et la prop. 15, on a
Exercices

1) Soient E un espace normé complexe et f une forme bilinéaire symétrique sur l'espace
vectoriel réel sous-jacent E,, telle que f (x, x) = 11x1I2 pour tout x E E. Montrer qu'il existe
une forme sesquilinéaire hermitienne et une seule g sur E telle que f (x, y) = Wg(x, y) (prouver
que f (x, iy) = - f (ix, y) en utilisant la formule (5) de V, p. 2), d'où g(x, x) = llxlj2.

2) Soit E un espace normé réel ou complexe. On suppose que pour tout sous-espace vectoriel P
de dimension 2 (sur R) dans E, il existe une forme bilinéaire symétrique fp définie dans P x P,
telle que fp(x, X) = II x 11' pour tout x E P. Montrer que f, est définie de manière univoque et
qu'il existe une forme sesquilinéaire hermitienne g sur E x E telle que, pour tout plan réel
P c E, on ait f,(x, y) = Bg(x, y), d'où g(x, x) = Ilxl12. (Si E est un espace vectoriel réel,
+ + +
remarquer que l'on a Ilx - y1I2 Ilx yl12 = 2(11~11~ Il yl12) pour tout couple de points
de E, et en déduire l'identité

si E est un espace vectoriel complexe, appliquer I'exerc. 1.)

7i 3) Soient E un espace vectoriel réel de dimension finie n, f une forme bilinéaire symétrique
positive et séparante sur E, et Bf l'ensemble convexe borné défini par la relation f (x, x) < 1.
Si a = (a,, ..., a,,) est une base de E et A le discriminant de f par rapport à cette base, on
appelle volume de Bf par rapport à a le nombre va(f ) = y,lAl-li2, où y, = d 2 / r-
(2 + 1i.
\- /
Si b = (hl, ..., b,) est une seconde base de E, et si a, A a, A ... A a, = Sbl A bz A ... A b,,
on a v d f = 161v.(f>
a) Montrer que, si f et g sont deux formes bilinéaires symétriques positives séparantes
telles que B, c B, (ce qui équivaut à g < f ), on a va(f ) < v,(g) (considérer une base de E
orthogonale à la fois pour f et pour g).
b) Soit A un ensemble convexe compact, symétrique dans E, dont O est point intérieur.
Montrer que parmi toutes les formes bilinéaires symétriques positives séparantes f sur E
EVT V.60 ESPACES HILBERTIENS 41
telles que A c B,, il en existe une et une seule pour laquelle le volume de B, (par rapport
a une base donnée de E) soit le plus petit possible. (Pour montrer l'unicité, remarquer que si+
est contenu dans Bf et B,, il l'est dans BV+B)/Z +
et que l'on a va((f + g)/2) < gv,( f ) v,(g))
pour toute base a de E qui est orthogonale a la fois pour f et g.)
c) Soit A un ensemble convexe compact, symétrique dans E, dont O est point intérieur,
et soit f la forme bilinéaire symétrique positive séparante telle que A c B, et que B, ait le
plus petit volume possible par rapport à une base donnée de E. Montrer qu'il existe dans E
des points x , , ..., x,, u , , ..., un ayant les propriétés suivantes :
a) Pour tout k, on a X ~ E et A f ( x k , x $ = 1.
p) La suite (u, , ..., u,) est une base de E orthonormale pour f.
y) Si l'on pose x, = akjuj pour 1 Q k Q n, on a akj = O pour k < j et
j= 1
aik 2 (n - k +l)/n.
(Raisonner par récurrence sur k. Supposant construits x , , ..., x,, u , , ..., u,, noter Pk l'ortho-
projecteur (pour f ) de E sur le sous-espace engendré par u, , ..., u, ;pour tout E > 0, considérer
la forme bilinéaire f, définie par

et prouver a l'aide de b) que l'on a A Q BJ8. Choisir pour tout entier p 2 1 un point y, de A
n'appartenant pas à B,L,p; prendre pour x k + , une valeur d'adhérence de la suite ( y p )telle
, , ,
que l'on ait kf (xk+ - P,xk+, , xk+ - Pkxk+,) 2 (n - k ) f (Pkxk+ ,Pkxk+,) ; choisir
ensuite uk+,.)
d ) Prouver les analogues de b) et c) pour les formes bilinéaires symétriques positives séparantes
telles que B, c A et pour lesquelles le volume de B, (par rapport à une base donnée de E) est
le plus grand possible.
6 4 ) a) Soit E un espace normé réel ou complexe, de dimension 2 2, ayant la propriété
suivante : la relation llxll = 11 y11 entraîne l'inégalité

Montrer que la norme sur E est préhilbertienne. (Se ramener au cas où E est réel et de
dimension 2, au moyen des exerc. 1 et 2 de V, p. 59. Dans ce cas, soit A la boule unité de E,
et soit f la forme bilinéaire symétrique positive séparante telle que A c B, et que le volume
de B, par rapport à une base donnée soit le plus petit possible. Soient x , , x , les deux points
construits dans l'exerc. 3, c). Montrer que les points d'intersection du cercle f (z, z) = 1 et
des bissectrices des deux vecteurs x,, x, appartiennent aussi à A, et en conclure, par itération,
que A = Bp)
b ) Soit E un espace normé réel ou complexe, de dimension >, 2, ayant la propriété suivante :
la relation Ilx + + +
y11 = Ilx - y11 entraîne llx y1I2 = llxllZ Il yllz Montrer que la norme
sur E est préhilbertienne (se ramener à a)).
c ) Démontrer l'analogue de a ) lorsqu'on suppose que la relation llxll = I y11 entraîne l'inégalité

(utiliser l'exerc. 3, d ) ) .

5) Soit E un espace vectoriel réel ou complexe, de dimension 2 2. On suppose donnée une


application x H llxll de E dans R + ,telle que Il hxll = [hl.llxll pour tout scalaire h, que llxll = O
entraîne x = O et que l'on ait l'a inégalité ptolémaïque N

quels que soient a, b, c, d dans E.


a) Montrer que llxll est une norme sur E (remplacer d par O et b par - a).
b) Montrer que la norme sur E est préhilbertienne. (Déduire de l'inégalité ptolémaïque
l'inégalité Ilx + yllz + Ilx - y1I2 > 411x11.ll y11 et utiliser l'exerc. 4, c).) Réciproque (montrer
que dans un espace hilbertien, si l'on pose a' = a/ lla112, b' = b/llbl12, on a l'égalité
lia' - b'l( = Ils - bll/llall.Ilbll). Si llall = llbll = jlcll = lldll et si les 4 vecteurs a, b, c, d
sont dans un même plan, les deux membres de l'inégalité ptolémaïque sont égaux.
01 EXERCICES EVT V.61

7i 6) a) Soit E un espace normé réel ou complexe, de dimension 2 2. Montrer que pour


tout x f O dans E et tout nombre a > O, il existe un élément y de E tel que llyll = a et
Ilx + y1l2 = 11x1l2 + Ilyll2.
+
b) On suppose que, si les vecteurs x, y de E satisfont à la relation Ilx yll2 = llxl12 Ilyl12, +
on a aussi Ilx - y1I2 = llxl12 11 +
Montrer que la norme sur E est préhilbertienne. (En
utilisant a), se ramener à I'exerc. 4 : en se bornant au cas où E est de dimension 2, on prou-
+
veraquesi Ilxlll = llx211= 1, y = &(xi - x , ) e t s i z ~Eesttelque IIyI12 llzl12 = IIy zl12 =1,+
on a z = +(x, +
x,) ou z = - 3(xl x,).) +
c) On suppose que, pour tout vecteur x # O dans E, l'ensemble H des vecteurs y satisfaisant
+ +
à Ilx yl12 = llxl12 11 yl12 soit stable pour l'addition. Montrer que la conclusion de b)
subsiste. (Se ramener au cas où E est réel et de dimension 2. En utilisant a) et la compacité
de la boule unité dans E, montrer que H est un ensemble fermé contenant au moins deux
demi-droites distinctes d'origine 0 ; prouver que ces deux demi-droites sont opposées, en
remarquant que, dans le cas contraire, l'ensemble convexe qu'elles engendreraient serait
contenu dans H et contiendrait x ou - x.)

7) Soit E un espace normé réel ou complexe, de dimension 2 2, ayant la propriété suivante :


il existe un nombre réel y distinct de O et de I 1, tel que la relation [lx yll = llx - yll +
+
entraîne \lx yyll = [lx - yyll.
+
a) Montrer que si [lx y11 = [lx - yll, l'application convexe cp :5 I+ \lx +
de R dans R
n'est constante dans aucun intervalle. (Raisonnant par l'absurde, soit (a, P) le plus grand
intervalle dans lequel cp soit constante ; montrer qu'il existe 6 > $ assez voisin de et tel que
+
q(6) = @), en remarquant que si [lu + vil = Il u - vil, on a /lu ynvll = Ilu - ynvll pour
tout entier rationnel n.)
+
b) Montrer que si Ilx y11 = Ilx - yll, o n a Ilx 61 +
1 = Ilx - pour tout nombre réel 5.
(Avec les notations de a), remarquer que cp admet un minimum relatif au point 5 = O, en
utilisant le fait que cp(yn) = <p(- y") pour tout entier rationnel n ; en déduire que l'on a
identiquement ~ ( 5 =) cp(- 5) en remarquant que, dans le cas contraire, on aurait <p(h) = ~ ( p )
pour deux nombres h, p tels que h + p # O et que dans ce cas <p admettrait un minimum
relatif au point %A. +
p).)
c) Déduire de b) que la norme sur E est préhilbertienne. (Montrer d'abord que si llxll = Il yll,
on a llax + Pyll = IlPx + ayll pour tout couple de nombres réels a, P et que l'égalité
+
[lx y11 = Ilx - y11 entraîne llax + Pyll = llax - Pyll pour tout couple de nombres réels
a, p. Montrer ensuite que, si llxll = 11 y11 = 1 et Ilx +
y11 = Ilx - yll, on a la relation
ll(a2 - P2) x + 2a$yll = a2 + PZ en utilisant les résultats précédents, et en déduire la
conclusion.)

8) Soit E un espace normé réel ou complexe, ayant la propriété suivante : si x, y, x', y' sont
quatre vecteurs de E tels que

alors on a JI x - y (1 = (1 x' - y ' [ [ .Montrer que la norme sur E est préhilbertienne (utiliser
l'exerc. 7).

9) Soient E un espace hilbertien réel, f une forme linéaire continue dans E. Montrer que sur
toute partie convexe fermée A de E, la fonction x H llxl12 - f (x) est minorée et atteint son
minimum en un point de A et un seul.

10) Soient E un espace hilbertien réel, B une forme bilinéaire sur E x E, cl, c, deux nombres
> O tels que l'on ait

Montrer que pour toute forme linéaire continue f sur E, il existe un unique élément xf E E
(resp. yf E E) tel que f (x) = B(xf, x) (resp. f (x) = B(x, yf)) quel que soit x E E.
EVT V.62 ESPACES HILBERTIENS 01
11) Soient E un espace hilbertien, (x,,) une suite de points de E qui converge faiblement
vers un point a. Pour tout y E E, on pose
d(y) = lim.inf /lx, - y11 et D(y) = lim.sup Ilx. - yll
n-m n-m

Montrer que l'on a d(y)' = d(a)' + [[y- allZ et D(y), = D(a), + Ily - allz Si a et P
sont deux nombres réels tels que O < a < fi, donner des exemples où d(a) = a et D(a) = P.
12) a) Montrer qu'il existe un nombre co > O tel que, pour tout espace vectoriel réel
normé E de dimension n et tout entier k < con, il existe une norme hilbertienne x H Ilxll ,
,
sur E telle que Ilxll < llxll pour tout x E E, ainsi qu'un système orthonormal ( x ~a)j,~
de k éléments de E (pour la structure hilbertienne) de normes Ilxjll < 2. (Utiliser I'exerc. 3
de V, p. 59.)
b) Soient n, rn deux entiers > O tels que n < corn. Soit E un espace vectoriel réel normé,
de dimension m. Montrer qu'il existe un sous-espace vectoriel F de E, de dimension n,
une forme bilinéaire symétrique positive et séparante (x, y) H (xly) sur F et une base ortho-
normale {a,, a,, ..., a,} de F tels que

(ou Ilxll: = (xlx>) pour tout x E F. (Appliquer a) au dual E' de E.)

13) a) Soit (x,),,, une suite infinie dans un espace de Banach E. Montrer que, pour que la
famille (xJ soit sommable, il faut et il suffit que, pour toute suite (E,) de nombres égaux à 1
ou à - 1, la série de terme général (~,x,) soit convergente (utiliser TG, III, p. 79,$5, exerc. 4).
b) Soit (xj),,,,, une suite finie de points d'un espace hilbertien E. Montrer que l'on a
2-"
(E,)
(11 5
j=l
=
j=l
11xj/12,(E,) parcourant l'ensemble des 2" suites de nombres égaux
à 1 ou à - 1 (utiliser l'identité de la médiane, cf. V, p. 9, formule (14)).
c) Déduire de b) que si (xi),, est une famille sommable dans un espace hilbertien E, la famille
est sommable dans R.

1T 14) Soit E un espace de Banach de dimension infinie.


,
a) Montrer que pour tout entier N, il existe une suite (b!), j,N de N vecteurs de E, de norme 1,
tels que, pour toute suite (Sj), a j a N de N scalaires, on ait

j= 1

(utiliser l'exerc. 12, b)).


6) Pour toute suite (h,),,, de nombres 2 O telle que 1 h i < + CO, montrer qu'il existe
une suite (x,),,, de points de E telle que llxnll = hn pour tout n, et que la série (x,)
soit sommable. (Utiliser a) et l'exerc. 13, a).)
c) Déduire de b) que dans tout espace de Banach de dimension infinie, il existe une série
commutativement convergente mais non absolument convergente (th. de Dvoretzky-Rogers).

15) Soient E un espace hilbertien complexe, E l , E, deux sous-espaces vectoriels fermés de E,


P l , Pz les orthoprojecteurs de E sur E l , E, respectivement.
a) Montrer que, pour que P l et Pzcommutent, il faut et il suffit que E soit somme hilbertienne
des quatre sous-espaces El n E,, Ef n E i , El n E,, El n EZ (où l'on note Mo le supplé-
mentaire orthogonal d'un sous-espace vectoriel M de E).
b) Montrer que si El est de dimension finie et IIP, - P,ll < 1, E, a la même dimension
que El (considérer I'intersection Ey n E,).
c) Montrer que l'endomorphisme T = (Pl - Pz)' de E commute avec P l et P z , et que le
sous-espace propre de T correspondant à la valeur pro$re O (resp. 1) est la somme directe des
sous-espaces orthogonaux El n E, et E", E; (resp. El n E, et El n E;).
d) On suppose que E est de dimension finie et que T = h l avec h # O. On a alors h > O et E
5 1 EXERCICES EVT V.63

est somme hilbertienne de sous-espaces de dimension < 2, dont chacun est stable par P l
et P, (remarquer que Pl - P, est hermitien et en déduire que E est somme hilbertienne
dedeuxsous-espacesE+,E-telsquePl.x- P,.x= , / L d a n-s E + e t P , . x - P,.x= -- J h x
l + Jh 1- Jh
dans E- ;montrer alors que pour x E E+, on a Pl. x = --- x + zet P,.x = - 2 xfz,
avec z E E-).
e) On suppose que El et E, sont de dimension finie. Montrer qu'il existe une famille (Fa),,,
de sous-espaces de dimension < 2 de E telle que E, E, et E, soient respectivement sommes
hilbertiennes des familles (F,),,,, (F, n El),, et (Fa n E,),,, (utiliser c) pour se ramener
au cas où E est de dimension finie, puis appliquer d)).

16) Soient E un espace hilbertien, P un projecteur continu dans E, c'est-à-dire un endo-


morphisme continu de E tel que P Z = P. Montrer que pour que P soit un orthoprojecteur,
il faut et il suffit que 11 Pl1 < 1. (Pour voir que la condition est suffisante, considérer un vecteur x
orthogonal au sous-espace noyau de 1 - P.)
Si P est de rang fini, montrer qu'il existe un sous-espace fermé F de E, de codimension
finie, contenant P(E) et tel que la restriction de P à F soit un orthoprojecteur.

17) a) Soient E un espace hilbertien réel de dimension 2, P l , P, deux orthoprojecteurs


dans E, sur les droites D l , D respectivement, supposées distinctes. Montrer que pour tout
x E E tel que llxll = 1, on a ((P, - P,).xll = sin 0, où 0 est l'angle de Dl et D, compris
entre O et 4 2 , et que pour tout y # O dans E, il existe x # O tel que (Pl - P,). x soit collinéaire
à y.
b) Soient E un espace hilbertien réel, P l , P, deux orthoprojecteurs dans E, d'images respec-
tives E l , E,. Montrer que II P l - P,II est la borne inférieure des nombres sin 0, où 0 est l'angle
compris entre O et x/2 de deux droites D l , D, telles que Dl c E,, D, c E,, Dl et D, étant
orthogonales a El n E,.
c) Soient QI, Q , deux projecteurs continus dans E, d'images E l , E, , et soient P l , P, les
orthoprojecteurs sur El et E, respectivement. Montrer que I'on a II P, - P l II < Il Q, - Q, II.
(Observer que l'on a (Q, - Q,) P, = (1 - QI) (P, - Pl) et utiliser a) et b).)

8 18) Soit E un espace normé réel, de dimension 2 3. On suppose qu'il existe une application
bijective décroissante o de Yensemble %JI des sous-espaces vectoriels fermés de E sur lui-même,
telle que w(o(M)) = M et M n o(M) = {O) pour tout M E %JI.
a) Montrer qu'il existe une application linéaire u de E sur son dual E' bien déterminée à un
facteur scalaire près et telle que u(M) = (w(M))" pour tout M E %JI. (En considérant le cas oià M
est de dimension 1, appliquer le th. fondamental de la géométrie projective (A, II, p. 203,
exerc. 16) en remarquant que le seul automorphisme du corps R est l'identité (TG, IV, p. 52,
exerc. 3 du 3 3))
h) Si I'on pose ( x ( y ) = (x, u(y)), montrer que (xlx) # O pour tout x # O et que les
relations (XI y ) = O et ( ylx) = O sont équivalentes. En déduire que ( ylx) = (xly)
pour tout couple de points x, y de E (considérer un nombre h E R tel que (Lx +
y ( x ) = 0).
c) Montrer que (xlx) garde un signe constant dans l'ensemble des x # O ; en remplaçant u
par - u au besoin, on peut donc supposer que (xly) est une forme bilinéaire symétrique
positive séparante sur E x E.
d) Soit Y, la topologie initiale de E. Montrer que la topologie Y sur E, définie par la norme
, plus fine que la topologie Y, (remarquer que le dual de E pour Y contient le
( x ~ x ) ' ' ~ est
dual E' de E pour Y,).
e) Montrer que u est une application continue de E sur son dual E', pour les topologies
o(E, E') et o(E1, E). En déduire que si E est complet pour la topologieinitiale Y,, u est continue
pour Y, et pour la topologie forte P(Ef, E) (remarquer que u transforme tout ensemble borné
pour o(E, E') en un ensemble borné pour o(E1, E)). En déduire que les topologies Y et Y,
sont alors identiques, et que w(M) est le supplémentaire orthogonal de M pour la structure
d'espace hilbertien définie sur E par la forme (xly) (cf: 1, p. 17, th. 1).
f ) Montrer que dans l'espace P1(N), muni de la norme induite par celle de P(N), il existe
une application bijective M ++o(M) de %JI sur lui-même, ayant les propriétés énoncées ci-dessus
(IV, p. 47, exerc. 1).
EVT V.64 ESPACES HILBERTIENS si
T 19) Soit E un espace normé complexe, de dimension infinie. On suppose qu'il existe une
application bijective w de l'ensemble 9n des sous-espaces vectoriels fermés de E sur lui-même,
ayant les propriétés énoncées dans l'exerc. 18.
a) Montrer qu'i'existe une application semi-linéaire u de E sur son dual E' (pour l'auto-
<
morphisme 5 ? de C) bien déterminée à un facteur scalaire près et telle que u(M) = (w(M))"
pour tout M E %R. (Procéder comme dans l'exerc. 18 ; en utilisant IV, p. 65, exerc. 16, montrer
que u est une appjcation semi-linéaire relative à l'automorphisme identique de C ou à l'auto-
morphisme 5 H 6 ; prouver enfin que le premier cas ne peut se produire, en remarquant
que ( x, u(x) ) # O pour x # 0.) -
b) Si l'on pose (ylx) = (x, u(y)), montrer que (xly) = (ylx) et que (xlx) garde un
signe constant dans I'ensemble des x # O (même méthode que dans l'exerc. 18).
c) Montrer enfin que la topologie définie par la norme (x1x)li2 est plus fine que la topologie
initiale Y', sur E, et que ces deux topologies sont identiques lorsque E est complet pour Y, ;
dans ce dernier cas, o(M) est le supplémentaire orthogonal de M dans l'espace hilbertien E.

20) Soient E un espace vectoriel réel de dimension finie, cp une application linéaire bijective
de E sur son dual E*. Soit A un ensemble convexe symétrique compact dans E, ayant O comme
point intérieur ;on suppose que, pour tout point x de la frontière de A, l'hyperplan d'équation
( y - x, <p(x)) = O soit un hyperplan d'appui pour A.
a) Soit f (x) = [(x, <p(x))[, et soit a un point frontière de A où f (x) atteint son minimum.
Montrer que, pour tout point b tel que (b, cp(a)) = O, on a aussi (a, <p(b))= O. (Remarquer
que (x, <p(x)) # O pour x # O, et qu'on peut par suite supposer que f (x) = (x, <p(x)>,> O ;
utiliser le fait que tout hyperplan d'appui de A au point a est aussi un hyperplan d'appui
de l'ensemble défini par f (x) < f (a).)
b) Montrer que (x, y) H (x, cp(y)) est une forme bilinéaire symétrique, et que A est iden-
tique a l'ensemble des points x tels quef (x) < y pour une constante convenable y. (Raisonner
par récurrence sur la dimension de E, en considérant, avec les notations de a), l'hyperplan
d'équation (x, <p(a)) = 0.)

21) Soient E un espace vectoriel omplexe de dimension finie, <p une application semi-linéaire
<
(relative à l'automorphisme I-+ 5 de C) bijective de E sur son dual E*. Soit llxll une norme
sur E telle que, pour tout x E E, on ait [(x, cp(x))l = Ilx.ll.. llcp(x)ll .Montrer que
(y, x) H (x, <p(y)) est, à un facteur constant près, une forme hermitienne positive séparante,
et que l'on a (x, <p(x)) = yJ1~11~ (y constante). (Raisonner comme dans l'exerc. 20.)

T22) Soit E un espace normé réel de dimension > 3 tel que, pour tout plan homogène P
dans E, il existe un projecteur continu de E sur P, de norme 1. Montrer que la norme sur E
est préhilbertienne. On se ramènera, à l'aide de V, p. 59, exerc. 2, au cas où E est de
dimension 3, et on établira successivement les propositions suivantes :
a) Pour tout plan homogène P dans E, il existe un seul projecteur continu de E sur P, de
norme 1, et le noyau de ce projecteur est une droite homogène D(P), telle que P H D(P)
soit une bijection continue de l'espace des plans homogènes de E dans l'espace des droites
homogènes de E (TG, VI, p. 18).
b) Tout point de la sphère S d'équation llxll = 1 dans E est extrémal dans la boule B de E
définie par llxll < 1. (Montrer d'abord que, si x E S n'était pas extrémal, sa facette F, dans B
(II, p. 92, exerc. 3) serait de dimension 2, en considérant tous les plans homogènes P passant
par x ; prouver ensuite que cette hypothèse est contradictoire, en procédant de même en un
point de F, où il n'existe qu'une seule droite d'appui de F, dans le plan engendré par F, ;
l'existence d'un tel point pourra être établie en utilisant II, p. 93, exerc. 7 et p. 94, exerc. 8.)
c) Tout point de la sphère S' d'équation Ilx'll = 1 dans le dual E' de E est extrémal dans la
boule B' de E' définie par Ilx'II < 1. (Remarquer d'abord que, pour toute droite homogène D'
de E', il existe un plan homogène P1(D') et un seul dans E' tel que, pour tout point
de S' n P'(Df), le plan d'appui de B' en ce point (unique d'après a)) soit parallèle à D' ; en
outre l'application D' H P1(D') est continue. Déduire de là tout d'abord que si x' E S' n'était
pas extrémal dans B', sa facette F,, dans B' serait de dimeasion 2 au moins, en considérant
toutes les droites homogènes D' parallèles au plan d'appui de B' au point x'. Montrer ensuite
que cette hypothèse entraîne contradiction, en considérant un point de stricte convexité y'
91 EXERCICES EVT V.65

de F,, (II, p. 94, exerc. 8), l'unique droite homogène Do parallèle à la droite d'appui de F,,
au point y' dans le plan engendré par F,. , et en prouvant que la fonction Dr++ P1(D') ne serait
pas continue pour D' = Do.)
d) Montrer que, si trois plans homogènes P, , P,, P, dans E contiennent une même droite A,
les trois droites D(P,), D(P,), D(PJ sont dans un même plan homogène n(A) (considérer
l'unique plan d'appui de B en un point d'intersection de A et de S). En appliquant le th. fonda-
mental de la géométrie projective (A, II, p. 203, exerc. 16), en déduire qu'il existe une appli-
cation linéaire bijective <p de E' sur E telle que, pour tout x' E E', le point <p(xl)appartienne
à la droite D(P), où P est le plan d'équation ( y , x') = O. Montrer que, pour tout point
x' E SI, le plan d'équation (<p(xl), y' - x') = O est plan d'appui de B' en ce point, et conclure
en appliquant V, p. 64, exerc. 20.

Ti 23) Soit E un espace vectoriel normé complexe de dimension 3, tel que pour tout plan
(complexe) homogène P dans E, il existe un projecteur continu de E sur P, de norme 1. Montrer
que la norme sur E est préhilbertienne. On se ramènera, à l'aide de V, p. 59, exerc. 2, au cas
où E est de dimension 3 sur C, et on procédera comme dans l'exerc. 22. (Pour la partie b) de
la démonstration, considérer, pour tout x' E E' tel que Ilx'll = 1, l'ensemble convexe G,. des
x E S tels que (x, x') = 1 ; montrer que si G,. n'était pas réduit à un point, il serait au moins
de dimension 3 sur R ; considérer alors, dans la variété linéaire affine réelle engendrée par G,. ,
un point frontière de G,. où il n'existe qu'un seul hyperplan d'appui (réel) de G,,. Pour la
partie c) de la démonstration, considérer de même, pour tout x E S, l'ensemble Gk des x' E S'
tels que (x, x') = 1, et montrer que Gk est réduit à un point ; pour cela, prouver que, dans
le cas contraire, la variété linéaire affine réelle engendrée par Gk serait au moins de dimension 2
sur R, et contiendrait deux vecteurs linéairement indépendants sur C. Conclure à l'aide de V,
p. 64, exerc. 21.)

T24) Dans un espace normé réel E de dimension 2 3, on dit qu'un vecteur y est quasi-
+
normal à un vecteur x si, pour tout scalaire h, on a Ilx hyll 2 Ilxll.
a) Montrer que, si la relation « y est quasi-normal à x » est symétrique en x, y, alors la norme
sur E est préhilbertienne. (Montrer que la condition de V, p. 64, exerc. 22 est satisfaite.)
b) Montrer que la même conclusion subsiste si, pour tout hyperplan homogène fermé H
dans E, il existe un vecteur # O quasi-normal à tous les vecteurs de H. (Même méthode,
en appliquant le th. 2 de E, III, p. 20 aux projecteurs continus de norme 1, sur un plan homo-
gène P, de sous-espaces vectoriels contenant P, ces projections étant ordonnées par la relation
de prolongement.)
c) Montrer que la même conclusion subsiste si, pour tout vecteur x # O dans E, il existe
un hyperplan fermé H tel que x soit quasi-normal à tous les vecteurs de H. (Se ramener au
cas où E est de dimension 3, et appliquer V, p. 64, exerc. 22 au dual de E.)
d ) Montrer que la même conclusion subsiste si, lorsque z est quasi-normal à x et y, z est quasi-
normal à x + y (appliquer V, p. 64, exerc. 22).

25) a) Soient E un espace normé réel et x' # O un vecteur du dual E' de E. Montrer que pour
que tout vecteur y de l'hyperplan x'-'(O) soit quasi-normal à x (exerc. 24), il faut et il suffit
que < x , x ' ) = Ilxll.Ilx'll.
b) Déduire de a) que pour tout x # O dans E, il existe un hyperplan homogène fermé H de E
tel que tout vecteur y E H soit quasi-normal à x.
+
c) Si x, y sont deux points de E et x # O, il existe un scalaire a tel que a x y soit quasi-
normal à x.

26) On dit qu'un espace normé réel E est lisse si tous les points de la sphère unité dans E sont
des points de lissité (II, p. 93, exerc. 6) de la boule unité. Pour qu'il en soit ainsi, il faut et il
suffit qu'il existe une application et une seule f de E - {O} dans E' - {O}, positivement
homogène, telle que Il f(x)II = 1 pour llxll = 1, et que (x, f(x)) = Ilxll. f(x)ll.1
Montrer que les propriétés suivantes sont équivalentes :
a) E est lisse.
+
j3) Pour tout x # O dans E et tout y E E, il existe un scalaire unique cr tel que cuc y soit
quasi-normal à x.
EVT V.66 ESPACES HILBERTIENS 91
y) Pour tout x E E, si y et z sont quasi-normaux à x, y + z est quasi-normal à x.
(Pour voir que y) entraîne p), observer que si a x + y et px + y sont quasi-normaux à x ,
( a - p) x est quasi-normal à x.)

27) On dit qu'un espace normé réel E est strictement convexe si tous les points de la sphère
unité sont des points de stricte convexité (II, p. 93, exerc. 6) de la boule unité. Montrer que,
pour que E soit strictement convexe, il faut et il suffit que pour tout x # O dans E et tout
y E E, il existe un scalaire unique a tel que x soit quasi-normal à x +y. (Observer que l'appli-
cation t H lltx + y11 est convexe dans R.)

28) Soient E un espace normé, Er son dual.


a) Montrer que si E' est lisse ( V , p. 65, exerc. 26), E est strictement convexe (si x , y sont tels
+
que x # y, llxll = llyll = lii(x y)lf = 1, considérer un x' E E' tel que l'on ait Ilx'll = 1 et
<%x + Y ) , x ' ) = 1).
6 ) Montrer que si E' est strictement convexe, E est lisse.
L[r 29) Soient E un espace normé, E' son dual. On dit qu'une application f de E - { O }
dans E' - {O} est une application support si elle est positivement homogène, et si pour tout
X E E tel que llxll = 1, on a Il f(x)ll = 1 et ( x , f ( x ) ) = 1. Pour que E soit lisse (V, p. 65,
exerc. 26), il faut et il suffit qu'il existe une application support unique de E - { O ) dans
E' - {O).
Soient S la sphère unité dans E, S' la sphère unité dans E', et soit x , E S. Les conditions
suivantes sont équivalentes :
a) x , est un point de lissité de la boule unité dans E.
B) 11 existe une application support f dont la restriction à S est continue au point x , quand
on munit S de la topologie de la norme, et S' de la topologie faible o ( E r ,E).
+
y) Pour tout y E E, l'application t H /lxo tyll admet une dérivée au point t = 0.
(Pour voir que a) entraîne p), raisonner par l'absurde en utilisant la faible compacité de la
boule unité dans E'. Pour voir que p) entraîne y), se ramener au cas où E est de dimension 2
+
et utiliser le fait que t H ]lxO tyll est convexe.)
Toute application support est alors continue au point x,.

30) Soient E un espace de Banach, E' son dual fort, E" le dual fort de E', E le dual fort de E",
EIV le dual fort de E"'.
a) On suppose E non réflexif; il existe alors x' E E' tel que llx'll = 1, mais que pour aucun
x E E tel que llxll = 1, on n'ait (x, x ' ) = 1 ( I V , p. 57, exerc. 25). D'autre part, il existe une
suite (xn) de points de E' telle que IlxAlI = 1, tendant fortement vers x', et une suite (x,) de
points de E telle que Ilxnll = 1 et ( x , , x,',) = 1 pour tout 1% (II, p. 82, exerc. 4). Montrer
que dans E", la suite (xn) n'est convergente vers aucun point pour la topologie o(E", E"')
(remarquer que dans le cas contraire elle convergerait vers un point x E E et montrer qu'on
aurait ( x , x ' ) = 1).
b) Montrer qu'il n'est pas possible que x' et x i soient des points de lissité de la sphère unité
dans E (remarquer que x,, considéré comme élément de EIV, serait l'unique élément x n E ElV
tel que J ~ X ! , ~ I ~ = 1 et ( x n , xLV) = 1, et utiliser l'exerc. 29).
c ) Conclure que si E"' est lisse, ou si EIV est strictement convexe, E est nécessairement réflexif.

31) On dit qu'un espace normé E (réel ou complexe) est uniformément convexe si, pour tout E
tel que O < E < 2, il existe 8 > O tel que les relations Ilxll < 1, 11 y11 < 1, Ilx - y11 3 E dans E
impliquent 1 1 % ~ + y)]\ < 1 - 8. Un espace uniformément convexe est strictement convexe
( V , p. 66, exerc. 27). On dit que E est uniformément lisse si, pour tout E > O, il existe
q > O tel que les relations llxil > 1, 11 y11 > 1, !lx - y11 < q entraînent l'inégalité
+
Ilx y11 2 Ilxll + 11 y11 - E ~ I X - y11 Il revient au meme de dire que, pour tout E > 0,
il existe p > O tel que les relations llxjl = 1, 11 y11 < p entraînent l'inégalité
Ilx + vll + Ilx - Y I I < 2 + ~ l l ~ .l l
Un espace uniformément lisse est lisse ( V , p. 65, exerc. 26).
a ) Montrer que si E est uniformément convexe, son dual fort E' est uniformément lisse, et
que si E est uniformément lisse, E' est uniformément convexe ; la restriction à la sphère unité S
§ 1 EXERCICES EVT V.67

de E de l'unique application support (V. p. 66, exerc. 29) est alors une application de S
dans la sphère unité S' de E', continue pour les topologies de E et E' déduites de la norme.
b) Montrer que si E est uniformément convexe, et si un filtre 8 sur E converge vers x, pour la
topologie o(E, E') et est tel que lim, llx!l = Ilx,ll, 8 converge vers x, pour la topologie initiale
de E.
c) Montrer qu'un espace de Banach qui est uniformément convexe ou uniformément lisse
est réflexif (utiliser b) et c), ainsi que IV, p. 61, exerc. 12). (Cf. V, p. 71, exerc. 14.)
d ) Généraliser aux espaces de Banach uniformément convexes la première partie du th. 1
de V, p. 10, ainsi que les cor. 1 et 2 de V, p. 11.

32) Soit E un espace normé (réel ou complexe) de dimension 2 2, tel que, pour tout E tel que
O < E < 2, les relations llx!! = 1, 11.~11 = 1, Ilx - 2 E dans E impliquent l'inégalité
E2 112
1 1 % ~ + y)/l < (1 - T) . Montrer que la norme sur E est préhilbertienne. (Se ramener
au cas où E est réel et de dimension 2, et raisonner comme dans V, p. 60, exerc. 4, a).)

B 33) Soit E un espace de Banach uniformément convexe (V, p. 66, exerc. 31). 11 existe alors
un nombre O tel que 2 < 8 c 1 et tel que la relation llx - yll 2 sup(llxll, llyll) dans E
3
entraîne Il f (x + Y)Il < 0 sup( llx Il, II yll).
a) Soit (x,) une suite de points de E telle que IIxJ < M et qui tend vers O pour o(E, E').
Montrer que si pour un indice p, on a llx,,ll 2 fM, il existe q > p tel que /lx, - x,ll > 3M:
et par suite 1 1 % ~ +~
x,)ll 6 OM (raisonner par l'absurde, en remarquant que pour x' 6 E'
tel que Ilx'll = 1, on a ( x,, x' ) = lim (x, - x,, x' )). En déduire qu'il existe une application
n-m
strictement croissante 8 de N dans lui-même telle que l'on ait Il;(x,,,,, + x,,,,+ ,,)Il < MO,
de sorte que si x'," = f(x,(,,, +
x,(,,+,,), la suite (x:')) tend vers O pour o(E, Et), et que
Ilxn'll < MO pour tout n.
b) Montrer qu'il existe une suite (x,,,) extraite de (x,,) telle que, si l'on pose y(k) = x,,,, on ait
la propriété suivante : pour tout entier p > 1, tout entier q < p et tout entier i tel que
1 < i < 2P-4,

(Itérer le procédé de a) en formant à partir d'une suite (xik') une suite (xik+')) de la même
manière que (xp)) est formée à partir de (x,) ; puis utiliser un a procédé diagonal »
convenable.)
c) Soient r et q deux entiers > 1. Déduire de b) que si < k < (r 1) 2q, on a+

(décomposer la somme de gauche en plusieurs parties, en faisant varier h de 1 à zq, puis de


+
( j - 1) 2* 1 à j2, pour 2 < j < r, puis de +
1 à k).
d) Montrer que pour toute suite (x") bornée dans E, il existe une suite extraite (x,,,) telle que
la suite des moyennes (x,, + +
... x,,,)/k converge pour la topologie initiale de E (th. de
Banach-Saks-Kakutani). (En utilisant le fait que E est réflexif, se ramener au cas où la suite
(x,) converge vers O pour o(E, E'), et utiliser c) pour q et r assez grands.)

34) Soient E un espace de Banach, K un ensemble convexe borné dans E et fermé pour o(E, E').
On suppose que, pour toute suite (x,J dans K, il existe une suite extraite (x,,,) telle que la suite
des moyennes (x,, + +
... x,,,)/k soit convergente pour o(E, Et). Montrer que pour toute
forme linéaire continue x' sur E, il existe un élément x de K tel que (x, x') = sup (y, x' )
Y ~ K
(appliquer l'hypothèse à une suite (x,,) de points de K telle que (x,, x' ) tende vers sup ( y, x' )).
*GY
En déduire que si E possède la propriété de l'exerc. 33, d), c'est un espace réfl&if (crf. IV,
p. 57, exerc. 25).

* 35) On note E un espace hilbertien réel de dimension finie n, S la sphère unité de E et rn


l'unique mesure positive de norme 1 sur S invariante par le groupe des automorphismes de E.
On considère S comme un espace métrique dans lequel la distance est définie par
EVT V.68 ESPACES HILBERTIENS

d(x, y) = Arc cos (xly). Pour x E S et tout nombre réel r 2 O, on note B(x, r) l'ensemble
des points y de S tels que d(x, y) < r ; pour toute partie A de S et tout nombre réel r > 0,
on note A, l'ensemble des points x de S tels que d(x, A) < r.
a) Etant données deux parties fermées A et B de S, on note 6(A, B) la borne inférieure de
l'ensemble des nombres réels r 2 O tels que A c B, et B c A,. Montrer que 6 est une distance
sur I'ensemble 9 des parties fermées de S, et que 9 est un espace métrique compact pour
cette distance. Montrer que l'application A H m(A) de F dans R est semi-continue
supérieurement.
b) Soient x, un point de S, H l'hyperplan de E orthogonal à x,, x, un point de H et y l'arc de
cercle joignant x, à - x, en passant par x, ,c'est-à-dire l'ensemble des points de S de la forme
x, sin O + x, cos O avec 101 < n/2. Pour tout y E y, on pose H, = H + y et S, = S n H,;
on note my l'unique mesure positive de norme 1 sur S, invariante par le groupe des
automorphismes de E qui laissent fixe x,.
Soit A une partie fermée de S et soit y' l'ensemble des points y de y tels que A n S, soit
non vide. Pour tout y E y', il existe un unique nombre réel r(y) tel que O < r(y) < n et que
m,(A n S,) = m,(B(y, r(y)) n S,); on note s,(A) la réunion des ensembles B(y, r(y)) n S,
pour y parcourant y'. Prouver que s,(A) est fermé et que l'on a m(A) = m((s,(A)).
c) Pour toute partie fermée A de S, on appelle rayon de A la borne inférieure r(A) de l'ensemble
des nombres réels r > O pour lesquels il existe x E S avec A c B(x, r). On note M(A) I'ensemble
des parties fermées C de S telles que m(C) = m(A) et m(C3 < m(A3 pour tout E > O. Montrer
que les conditions suivantes sont équivalentes pour toute paire (A, B) de parties fermées
de S :
(i) on a m(A) = m(B) et B est de la forme B(x, r) avec x E S et r > 0 ;
(ii) on a B E M(A) et r(B) < r(C) pour toute partie C de A appartenant à M(A). (Raisonnant
par récurrence sur n, on déduira de b) que s,(A) appartient à M(A) pour toute partie fermée A
de S ; si r > O est tel que A c B(x,, r), montrer que tout point de la frontière de B(x,, r)
dans S qui appartient à s,(A) appartient aussi à A.) *

* 36) Les notations sont celles de I'exerc. 35.


a) Soient a un vecteur de norme 1 dans E, K, l'ensemble des x E S tels que I(xla)l < sin E
et L, l'ensemble des x E S tels que d(x, S,) 2 E (où Saest l'ensemble des points de S orthogonaux
à a). Montrer que pour E > O assez petit, on a m(K3 2 4eë""212et m(L3 < 4eën"Z12 (on pourra
remarquer que l'image de la mesure m par l'application x ++(xla) de S dans l'intervalle
( - 1, 1) de R est de la forme c,(l - t2)(n-3)12dtavec une constante c, > O convenable).
b) Soient f une application continue de S dans R et M( f ) un nombre réel tel que l'ensemble
des x E S tels que f (x) < M(f ) (resp. f (x) > M(f )) soit de mesure 2 f pour m. Soit B
l'ensemble des x E S tels que f (x) = M(f ). Déduire de a) que, pour tout E > O assez petit,
l'ensemble des x E S tels que d(x, B) 2 E a une mesure pour m au plus égale à 4eën"212.
c) Pour tout E > O, soit h(n, E) le plus petit entier h > 1 pour lequel il existe des
h
points x, , ..., x, de S tels que S = U B(xi, E). Montrer que l'on a lim (log h(n, E)) /(log EI = n.
,=1 E-O
d) Rappelons que E est un espace hilbertien réel de dimension n. Soient k un entier positif
et E, C' deux nombres strictement positifs tels que 4h(k, E ) < e"""12. Soit f une application
de S dans R telle que ( f(x) - f (y) 1 < Il x - y 11 pour x, y dans S, et M( f ) un nombre réel
satisfaisant à la relation énoncée dans b). Montrer qu'il existe un sous-espace vectoriel F de E,
de dimension k, satisfaisant à la condition suivante : pour tout x E F n S, il existe un point y
de F n S tel que Ilx - yll < E et 1 f(y) - M(f)l < E'. ,
* 37) Soit E un espace hilbertien réel de dimension finie n et soit y la mesure positive sur E
telle que
J.
L
e ' < " l ~ > d ~=( ~ )
exp(-a llxllZ/2)pourtout x E E (INT,IX, 4 6, no 5). Soit m l'unique

mesure positive de norme 1 sur la sphère unité S de E qui est invariante par le groupe des
automorphismes de E.
a) Soit p une fonction~ontinuesurE, satisfaisant àp(t.x) = t.p(x) pour x E S et t réel positif.
Montrer que l'on a pdy = c,, J pdm avec cn = n11'r(n/2)/r((n + 1)/2).
S
$2 EXERCICES EV'ï V.69

b) Montrer qu'il existe une constante C > 0, indépendante de n, telle que l'on ait

jE sup
1S i S n
I< XC, >I c .(log n)ll'

pour toute base orthonormale (e,, ..., en) de E.


c) Soient E > O et k un entier positif. Déduire de b) et des exercices 12 (V, p. 62) et 36, d)
que si n est assez grand, il existe, pour tout espace normé réel V de dimension n, un sous-
espace vectoriel W de V, de dimension k, satisfaisant à la propriété suivante : il existe un
espace hilbertien réel W,, de dimension k, et une application linéaire bijective u de W sur
+
W, telle que sup(llull, Ilu-' 11) < 1 E .

1) Soit B une base orthonormale dans un espace hilbertien E de dimension infinie.


a) Montrer que toute partie partout dense de E a un cardinal au moins égal à celui de B, et
qu'il existe dans E un ensemble partout dense équipotent à B.
b) Montrer que Card(E) = Card(BN) (utiliser a) pour voir que Card(E) < Card(BN)).
c) Montrer que si Card(B) < Card(R), toute base algébrique de E a un cardinal égal à
Card(R) = 2u0 (utiliser II, p. 85, exerc. 24, c ) ) ; si au contraire Card(B) > Card(R), toute
base algébrique de E est équipotente à BN(utiliser b) et A, II, p. 193, exerc. 3, d)).

7i 2) a) Soient El, E, deux espaces hilbertiens dont les dimensions hilbertiennes respectives
sont deux cardinaux infinis m, n tels que m < n < mK0.Soit E = E, Q E, la somme hilber-
tienne de E,, E,,.et soit (b,),,, une base orthonormale de E,. Montrer qu'il existe dans E,
un système algébriquement libre (a& (cf. exerc. 1, c)) ; soit H le sous-espace de E engendré
(algébriquement) par la famille (a,
- +b&,. Montrer que la dimension hilbertienne de
H est égale à n (remarquer que la projection orthogonale de H sur E, est partout dense,
et utiliser l'exerc. 1, a)). Si S est une partie orthonormale de H, montrer que S n E, = @ ;
en déduire que Card(S) < m (remarquer que tout élément d'une base orthonormale de E,
est orthogonal a tous les éléments de S sauf au plus à une infinité dénombrablz d'entre eux).
b) Soit E, un espace hilbertien de dimension hilbertienne p 2 n, et soit F la somme hilber-
+
tienne E @ E,. Soit G le sous-espace H E, de F. Montrer que la dimension hilbertienne de
-
G est p. Si T est une partie orthonormale de G, montrer que T n (E, + E,) c E, ;en déduire
que le cardinal de la projection orthogonale de T sur E, est au plus m (raisonner comme
dans a)). Conclure de là que G n'admet pas de base orthonormale, en remarquant que la
projection orthogonale de G sur E, est partout dense dans E,.

3) Montrer que, dans tout espace préhilbertien E séparé et non complet, il existe un hyperplan
fermé dont le sous-espace orthogonal dans E est réduit à O. En déduire que, si E est de type
dénombrable, il existe dans E une famille orthonormale non totale qui n'est contenue dans
aucune base orthonormale.

4) Soient E un espace préhilbertien séparé, (E,),, une famille de sous-espaces vectoriels


complets de E, bien ordonnée par inclusion, telle que la réunion des Ei soit partout dense dans E.
Montrer qu'il existe une base orthonormale (e,),, de E possédant la propriété suivante : pour
tout i E 1 l'ensemble des e, appartenant à Ei est une base orthonormale de E,. (Considérer
l'ensemble des parties orthonormales S de E telles que, pour tout i E 1, tout vecteur de S
n'appartenant pas à Ei soit orthogonal à E,, et prendre un élément maximal de cet ensemble).
Déduire de là une nouvelle démonstration du corollaire de V, p. 24.

5) Montrer que, pour un espace hilbertien E de dimension hilbertienne infinie, il existe un


isomorphisme de E sur un sous-espace vectoriel fermé de E, distinct de E.
EVT V.70 ESPACES HILBERTIENS

6) Soient E un espace hilbertien, (el),, une base orthonormale de E. Montrer que si (ai)ieI
est une famille topologiquement libre dans E telle que llei - aillZ < +
co, la famille (ai)
id
est totale. (S0it.J une partie finie de 1 ; montrer qu'il y a une application linéaire continue u
de E dans lui-même telle que u(ei) = ei pour i E J, u(ei) = ai pour i # J, et que la norme de
u - 1, peut être prise arbitrairement petite en choisissant J convenablement; utiliser alors
IV, p. 66, exerc. 17.)

7) Étant donnés n points xi (1 < i < n) dans un espace préhilbertien séparé E, on appelle
déterminant de Gram de ces n points le déterminant

a) Montrer que G(x,, ..., x,) 2 O et que, pour que x,, ..., x, forment un système libre,
il faut et il suffit que G(x,, ..., x,) # O (considérer une base orthonormale d'un sous-espace
de dimension n contenant x,, ..., x,, en supposant que dim(E) >, n).
b) Montrer que si x, , ..., x, est un système libre dans E, la distance d'un point x E E au sous-
espace vectoriel V engendré par x,, ..., x, est égale à (G(x, x,, ..., x,)/G(x,, ..., x , ) ) ' ~ ~
(chercher l'expression de la projection orthogonale de x sur V).
c) Soit (xJ une suite infinie de points de E. Pour que la famille (x,) soit topologiquement
libre, il faut et il suffit que, pour tout entier p > 0,

(utiliser b)).

8) Soit E u.n espace hilbertien admettant une base orthonormale dénombrable infinie (e,),, ,.
Soit A l'enveloppe fermée cunvexe dans E de i'ensemble formé des points (1 -
,
f--,
) e,, pour
n 2 1. Montrer qu'il n'existe aucun couple de points x, y de A dont la distance soit égale
au diamètre de A (comparer à IV, p. 54, exerc. 12).

9) a) Soit E un espace hilbertien réel de type dénombrable et de dimension infinie. Soit


(a,),,, une famille libre de points de E, telle que chacune des deux familles (az,,) et (az,+ ,)
soit totale dans E (II, p. 85, exerc. 26, a)). Soient F et G les sous-espaces vectoriels de E ayant
pour bases (algébriques) respectives (a,,,) et (a,,+ ,). Les espaces F et G sont mis en dualité
séparante par la forme bilinéaire (ylz). Montrer que si B désigne la boule unité dans E,
alors, dans l'espace F, muni de la topologie o(F, G), l'ensemble convexe F n B est fermé,
mais n'admet aucun hyperplan d'appui fermé.
,
b) Soit (b,,),, une suite partout dense dans B, et pour tout x E E, soit u(x) la suite
((b,lx)/k),+,. Montrer que u est une application linéaire injective et continue de E dans
l'espace hilbertien !i(N) et que u(B) est compact. Montrer que, dans le sous-espace normé
L = u(F) de [:(BI), l'ensemble u(B n F) est convexe, fermé et précompact, mais n'admet
aucun hyperplan d'appui fermé (remarquer que si f est une forme linéaire continue dans L,
f 0 u est prie forme linéaire continue dans F pour la topologie o(F, G)).

10) Soient E un espace hilbertien réel de dimension infinie et de type dénombrable, (e,),, ,
une base orthonormale de E.
a) Dans E, soit A l'enveloppe fermée convexe équilibrée de l'ensemble des points eJn. Montrer
que A est compact et qu'il n'existe aucun hyperplan d'appui fermé de A au point O, mais qu'il
existe des droites D passant par O et telles que D n A = { O ) .
b) Soient F la somme hilbertienne E @ R, e, un vecteur formant avec les en (pour n >, 1)
une base orthonormale de F. Si B est l'enveloppe fermée convexe de { e , ) u A, montrer qu'il
existe un segment fermé L de milieu O dans F, tel que L n B = {O}, mais qu'il n'existe aucun
hyperplan fermé passant par O et séparant L et B (bien qu'il existe au point O un hyperplan
d'appui fermé de B).
42 EXERCICES EVT V.71

11) Soient El, E, deux espaces hilbertiens réels de dimension infinie et de type dénombrable,
E la somme hilbertienne E l Q E, (qu'on identifie au produit El x E,). Soit (e,),, une base ,
orthonormale de El ; dans E,, soient A un ensemble convexe compact contenant O, D une
droite passant par 0, tels que D n A = {Of et qu'il n'existe pas d'hyperplan d'appui fermé
(BA deux suites de nombres > O telles que lim- B, = O
de A au point O (exerc. 10). Soient (a,,),
et z un-' < 1. Soit P l'ensemble des points zn
c,,e,, de El tels que O < 5, < a,
-2
rs w

pour tout
n > 1. Enfin, soit Q l'enveloppe fermée convexe dans E de l'ensemble des points
(cc,e,, x + $,,a), où n > 1, a # O est un point fixé de D et x parcourt A.
a) Montrer que P n Q = et qu'il n'existe aucun hyperplan fermé dans E séparant P et Q.
b) Soit F la somme hilbertienne E @ R, et soit c un point quelconque de F non contenu
dans E. Montrer que les cônes convexes pointés P l , Ql de sommet c, engendrés par P et Q
respectivement, sont fermés dans F et qu'il n'existe aucun hyperplan fermé dans F et séparant
Pl et Q, (pour voir que Pl et Ql sont fermés, on prouvera que ni P ni Q ne contiennent de
demi-droite).

12) Soit E un espace hilbertien réel de dimension infinie. Montrer qu'il existe sur E une
infinité de structures d'espace hilbertien complexe telles que E soit l'espace localement convexe
réel sous-jacent a ces espaces hilbertiens complexes (II, p. 64). (Pour prouver l'existence
d'automorphismes u de la structure d'espace vectoriel topologique de E, tels que u2(x) = - x,
utiliser une base orthonormale de E ; appliquer ensuite V, p. 59, exerc. 1.) Donner un exemple
montrant que la proposition ne s'étend pas aux espaces préhilbertiens séparés non complets
(considérer un hyperplan partout dense dans un tel espace).

13) Soient E un espace hilbertien de type dénombrable et de dimension infinie, (e,),,, une
base orthonormale de E dont l'ensemble des indices est l'ensemble des entiers rationnels.
,
On désigne par u I'isométrie de E sur lui-même telle que u(e,,) = e,,, pour tout n E Z, et on pose
f( 4 = - Ilxll) eo + u w .
a) Soient B la boule unité et S la sphère unité dans E. Montrer que la restriction de f a B
est un homéomorphisme de B sur elle-même (remarquer que la restriction de u a S est un
homéomorphisme de S sur elle-même), et qu'il n'existe aucun point x, E B tel que f (x,) = x,
(exprimer x, à l'aide de ses coordonnées par rapport à (e,)).
b) Pour tout x E B, soit g(x) le point où la demi-droite d'origine f (x) passant par x rencontre S.
Montrer que g est une application continue de B sur S, telle que g(x) = x pour tout x E S
(comparer avec TG, VI, p. 24, exerc. 8). En déduire qu'il existe x, E S et une application
continue h de S x (O, 1) sur S telle que h(x, O) = xo et h(x, 1) = x pour tout x E S.

14) a) Soit (E,),,, une suite infinie d'espaces de Banach réels, E le sous-espace vectoriel du
produit F = n E, formé des suites x
m

n=o
= (x,) telles que z
n
j1x,(1 < + W . Montrer que, sur E,
la fonction llxll = (11 1 ~ ~ 1 1 ~ est
) ' une
~ ~ norme, et que E est complet pour cette norme ; on dit
n
que E est la somme hilbertienne des espaces de Banach En.
b) Montrer que le dual fort E' de E peut être identifié à la somme hilbertienne des duals forts
z
EA des espaces En, et que si x' = (x:) E E', on a (x, x') = (x,, xn) (si u est une forme
linéaire continue sur E, u, sa restriction a En identifié à un sous-espace de E, et a, un point
de En tel que llanll = 1, montrer que, pour toute suite (h,) de nombres réels tels que
1 h: < + CO, la série de terme général h,u,(a,) est convergente, et déduire de là que
n
<
(~,(a,))~ + co, par exemple en utilisant le th. de Banach-Steinhaus dans fZ(N)).
n
c ) Déduire de b) que lorsque chacun des En est réflexif, E est réflexif. En particulier, si l'on
prend pour En l'espace Rn muni de la norme llxll = sup [cil
pour x = (c,),,i,n, montrer
1SiSn
que E est réflexif, mais qu'il n'existe aucune norme compatible avec la topologie de E et pour
laquelle E soit uniformément convexe (V, p. 66, exerc. 3 1).
E n V.72 ESPACES HILBERTIENS § 3

7i 15) a) Pour tout entier n > O, soit a(") la suite double définie dans IV, p. 63, exerc. 8.
Soit E l'espace vectoriel des suites doubles x = (xij) de nombres réels telles que, pour tout
+
entier n > O, on ait p,(x) = ( 1 a ~ ~ ~ ) x i j ~<z ) ' / zm. Montrer que lesp, sont des semi-normes
i. i
sur E, et que E, muni de la topologie définie par ces semi-normes, est un espace de Fréchet
et un espace de Montel (raisonner comme dans IV, p. 60, exerc. 11).
b) Montrer que le dual de E peut être identifié à l'espace E' des suites doubles x' = (xij)
telles que, pour un indice n au moins, on ait 1(al;))-' IxLjI2 < + m.
i, j

c) Pour tout x = (xi,) E E, montrer que


m
(x,
m

j= 1 i =
Jxijl)' < + CO (utiliser l'inégalité de Cauchy-
m
Schwarz); pour tout j 2 1, on pose yj = xij; la suite u(x) = (yj) appartient donc à
i=l
l'espace hilbertien !'(NI. Montrer que u est un morphisme strict surjectif de E sur PZ(N);
en déduire qu'il existe dans fZ(N)des ensembles faiblement compacts qui ne sont pas images
par u d'un ensemble borné dans E (raisonner comme dans IV, p. 63, exerc. 8).

B 16) a) Soit A l'ensemble des applications croissantes h :N-+ RT ; pour tout entier n > 0,
et tout h E A, on pose <p,(h) = h(n). Soit E l'ensemble des applications x : A -+ C telles que,
pour chaque n E N, on ait p,(x) = (1 <
I~(h)1~<p,(h))'/~ +
m. Montrer que E est un espace
ItA
vectoriel sur lequel les p, sont des semi-normes définissant une structure d'espace de Fréchet
réflexif.
b) Soit B un ensemble borné dans E, et soit a, = sup p,(x) ; soit ho un élément de A tel que
XE B
lim ho(n)- 'a: = O. Montrer que l'on a x(ho) = O pour tout x E B, et par suite que l'ensemble
n-m
B n'est pas total dans E.
c) Soit (U,) un système fondamental dénombrable de voisinages de O convexes et équilibrés
dans E ; si U," est métrisable pour la topologie forte sur E', il existe une suite (B,,),,,
d'ensembles bornés dans E telle que les ensembles B,",, n U,"forment un système fondamental
de voisinages de O dans U," pour la topologie forte. Déduire de b) qu'il existe un entier n tel
que U,"ne soit pas métrisable pour la topologie forte (utiliser I'exerc. 5 de III, p. 39).

1) Soit E un espace hilbertien. Montrer que l'application bilinéaire (u, o) ++uo de


&""E) x S"(E) dans S m t n ( ~est
(m n)! 'IZ
) continue et que sa norme est égale à . (Pour
+
jminl)
voir que cette norme est majorée par ((yn:)!)
- li2, raisonner comme dàns le cas de l'algèbre
extérieure (V2 p. 35).) En déduire que la multiplication dans S(E) ne peut se prolonger par
continuité à S(E) lorsque E n'est pas réduit à 0.

pr = 4' = [z]
2) Soit E un espace hilbertien de dimension infinie, et soient p, q deux entiers 2 1 ; on pose
[!], (parties entières). Montrer que la norme de l'application bilinéaire

(u, v) H u A u de  ~ E x)  ~ Edans
) ) au moins égale à
 P + ~ Eest
- .
p = 2p' et g = 2q' sont pairs, considérer dans E un sous-espace En de'dimension 2n, ayant une
base orthonormale (ej)lajs2,,; on pose e; = ezj-l A eZj pour 1 < j < n ; considérer le
C
produit u A v, où u = eh, v = ek où H (resp. K) parcourt l'ensemble des parties à p'
H K
(resp. 4') éléments de (1, 2, ..., n) et eh = ei., A ... A eLp, (resp. ek = el, A ... A e;,,) si
il < ... < i,. (resp. j, < ... < j,.) est la suite croissante des éléments ds H (resp. K). En déduire
que la multiplication dans A(E) ne peut se prolonger par continuité à A(E).)
EXERCICES EVT V.73

1) Soient E et F deux espaces hilbertiens de dimension infinie et de type dénombrable, (a,)


une base orthonormale de E, (b,) une base orthonormale de F.
1
a) Soit u une application linéaire continue de E dans F ; on pose u(a,) = a,,bm. Montrer
m
que l'on a 1 Jam,)2< )l4l2et 1 la,,,I2 < iluli2 quels que soient m et n.
n m
b) Donner un exemple de suite double (a,,) telle que 1 Ia,,12 < 1 pour tout n et Ia,,I2 < 1
m n
pour tout m, mais telle qu'il n'existe aucune application linéaire continue u de E dans F telle
que (u(a,)(b, ) = u,, pour tout couple d'entiers (m, n). (Montrer que si 1 c N est un ensemble
de p entiers, et si Vp (resp. W,) est le sous-espace de E (resp. F) engendré par les a, (resp. b,)
1
tels que n E 1, il existe une application linéaire u, de V, sur W, telle que (up(a,,))bm)= -

pour m E 1 et n E 1, et que l'on a 1lupii 2 JP.)


JP
T 2 ) Soit A = (a,,)(m,,,,,, ,
une suite double de nombres complexes, qu'on appelle aussi
matrice injinie. Pour tout point x = (x,) de l'espace somme directe C',', les sommes
1
y, = am,x, sont définies, et on note A.x le point (yJ de l'espace produit CN,de sorte que
x H A.x est une application linéaire de C',' dans CN, et toute application linéaire de C(N)
dans CN est de cette forme. On note En le sous-espace de C(N)engendré par les n premiers
vecteurs de la base canonique, P, la projection canonique de CN sur En; lorsqu'on munit En
de la norme induite par celle de I'espacel;(N), on note IIull la norme d'une application linéaire u
de l'espace hilbertien de dimension finie En dans lui-même.
a) Pour que l'image de C(,) par l'application x H A.x soit contenue dans @(N) et que cette
application se prolonge en une application linéaire continue de li(N) dans lui-même, il faut
et il suffit que les normes II P,AP,II soient bornées. Cela implique que les lignes et les colonnes
de A appartiennent a !i(N) (exerc. 1). -
b) On désigne par A * la matrice infinie (a;,), où a;,, = a,,". Si les colonnes de A appartiennent
à e;(N) (autrement dit, si x H A .x applique C(N)dans ei(N)), les séries fi, = 2 Üp,up,, sont
P
absolument convergentes, et on pose A*A = (fi,,,,,). Montrer que pour que x H A.x se
prolonge en une application linéaire continue u de Yi(N) dans lui-même, il faut et il suffit que
1 I
les normes P,(A *A) P, soient bornées (on a ( P,(A *A) P,. xlx ) = II AP,. x Il2 pour tout
x E E,). Alors x H A*A.x se prolonge en l'application hermitienne positive u*u de P$(N)
dans lui-même.
c) Pour deux matrices infinies X = (cm,),
Y = (q,,,), on dit que le produit XY est défini si
les séries cm, 1
= <,,qP,, sont absolument convergentes, et on pose alors XY = (cm,). On
- -

P
dit qu'une puissance X (k entier > 1) est définie s i x k - et X 'X sont définies et on pose alors
X k = Xk-'X ;on a dans ce casXPXq = X k pour tout couple d'entiersp, q tels quep + q = k.
Si A est une matrice infinie dont les colonnes sont dans li(N) et si le produit (A*A)' est défini,
montrer que pour tout x E E,,, on a ((P,A *APJ2.xlx) < (P,(A*A)2P,.x(x), et en déduire
que l'on a II P,,A*APJ2 < IIP,(A*A)~P,~I.
d) Pour qu'une matrice infinie A soit telle que l'image de C(N)par x H A.x soit contenue dans
Pi(N) et que x H A. x se prolonge en une application linéaire continue deeZ.(N) dans lui-même,
11faut et il suffit que les trois conditions suivantes soient vérifiées :
(i) les lignes et les colonnes de A sont dansfi(N) ;
(ii) les puissances (A*A)k sont définies pour tout entier k > 1 ;
(iii) on a

où (A*A)rn, désigne le terme d'indices (m, m) de la matrice (A*A)". (Observer que si C est la
matrice par rapport à la base canonique de En
d'un endomorphisme hermitien positif de E,,
54 EXERCICES EVT V.75

5) Soient E, F deux espaces hilbertiens, u une application linéaire continue de E dans F.


I .
On désigne par P(u) l'ensemble des x E E tels que ~IU(X)= Il ull Ilxll.
a) Montrer que P(u) est le sous-espace vectoriel fermé de E, noyau de u*u - llu(121,, et est
orthogonal au noyau de u.
b) Montrer que la restriction de u à P(u) est une bijection de P(u) sur P(u*), dont la bijection
réciproque est la restriction de lluil -'.u* a P(u*) ; en outre l'image par u du supplémentaire
orthogonal (P(u))" est contenue dans (P(u*))". Si u, est la restriction de u à (P(u))", considérée
comme application de (P(u))" dans (t(u*))", l'adjoint u: est la restriction de u* à (P(u*))" ; si
P(u) + E, on note ( u ) et on appelle sous-norme de u la norme Ilui 11 ; si f(u) = E, on pose
( u ) = O. On a (u*) = ( u ) .

7i 6) Soient E un espace hilbertien, M, N deux sous-espaces fermés de E, Mo, No leurs sup-


plémentaires orthogonaux respectifs ; on désigne par p,, p, les orthoprojecteurs sur M et N
respectivement, de sorte que 1, - p,, 1, - p, sont les orthoprojecteurs sur Mo et N respec-
tivement. On pose u,, = (1, - p,) p,, et S(M, N) = lluNMll; on a 6(M, N) = 6(N0, Mo) d 1 ;
la relation 6(M, N) < 1 entraîne M n N" = {O).
a) On désigne- par M le supplémentaire orthogonal dans M de M n No, et on pose
E(M, N) = 6(M, N). Montrer (avec les notations de l'exerc. 5) que l'on a k'(u,,) = M n No
et en déduire que E(M, N) = (uNM)< 6(M, N) ;en outre, si M n No = {O} (et en particulier
si 6(M, N) < l), on a E(M, N) = 6(M, N).
b) Pour une application linéaire continue u de E dans lui-même, on appelle conorme de u le
nombre c(u) = inf llu(x)ll/ilxll, où x parcourt l'ensemble des vecteurs # O orthogonaux a
u-'(O) (si u = O, on pose c(u) = 1). Pour que u(E) soit fermé dans E, il faut et il suffit que
C(U)> O (1, p. 17, th. 1). On a c(u*) = c(u).
c) On pose v,, = p,p,. Montrer que I'on a

(remarquer que II uNM(x) I + +


llv,,(x) 11 = 1) pM.XII ', et que le noyau de v,, est Mo (M n No)
et en déduire que (u,,)~ < 1 - c(~~NM)~).
d ) Déduire de b) et c) que E(N, M) = E(M, N) et, en utilisant a), que &(Mo,No) = E(M, N).
e) On pose g(M, N) = IlpM- p ~ l l(cf. V, p. 63, exerc. 17). Montrer que l'on a
g(M, N) = sup(WM, NI, w , Ml)
(remarquer que p, - p N = (1, - p,) p, - pN(lE- p d ) ; en déduire que E(M, N) < g(M, N).
Si M n No = N n Mo = f O), on a la relation E(M, N) = F(M, N) = S(N, M) = g(M, N).
Si g(M,N) < 1, on a M n No = N n Mo = { O } .
f ) Soient Q,, Q, deux projecteurs continus dans E, d'images M et N respectivement ; donner
une autre démonstration de la relation g(M, N) < IIQ, - Q,(l (V, p. 63, exerc. 17). (Remar-
quer que pour tout x E E, on a /((lE- QU).x1I2 + IlQM.xI12 = iixi12 +
II(QM- Q&').xI12,
et appliquer cette relation en prenant x = (pM- pN).y et en notant que I'on a les relations
( 1- ~ QM) (PM - PN) = (QM- QN)PN et (PM - PN) QM = (1, - PN) (QM- QN).)

T 7 ) a) Les notations étant celles de l'exerc. 6, montrer que, pour que M + No soit fermé,
il faut et il suffit que M + No = (Mo n N)".
b) Montrer que les propriétés suivantes sont équivalentes :

'
cl) E(M, N) < 1 ;
p) M N" est fermé dans E ;
y) Si M est le supplémentaire orthogonal de M n N" $ans M et (No)" celui de M n No
dans No, E est somme directe de Mo n N, M^ No, M et (No)".
En outre, si R et S sont les projecteurs de E sur M et ( N ) " respectivement correspondant à
cette décomposition, on a II R I I = llS 11 = (1 - 2 ( M , N))'l2. (Pour voir que ct) entraîne (3)
.
remarquer d'abord que si x E M et y E (No)" on a I(xly)l d e(M, N) llxll llyll ; soit alors
u = x + y + t la décomposition d'un élément u E M + N" avec x E M, y E (No)" et
t E M n N", en déduire que llxll < (1 - e2(M, N))-li2 IJuI/,Jl yll < (1 z2(M, N))-II2 /IuI/
et lltil < ilull. Pour prouver que y) entraîne a), considérer, pour un v E M, la décomposition
v = v, + O,, où v, est la projection orthogonale de v sur N, supplémentaire oe N n Mo
dans N ; on a R.v, = v, et si on avait E(M, N) = 1, il existerait une suite (v,) E M telle que
EVT V.76 ESPACES HILBERTIENS §4

Ilv.ll = 1 et qye Il(uJLll tende vers O. Montrer ensuite que la restriction Rl de R à fi est une
bijection de N sur M ; pour calculer llR 11, montrer que IIR; ' 1 1 < ( 1 - c2(M,N))ll'.)
c) Déduire de b) que si M + No est fermé, il en est de même de Mo N. +
8) a) Soient E un espace hilbertien, T une application linéaire continue de E dans lui-même
telle que 11 Tl1 < 1. Montrer que les relations T.x = x, ( T . x l x ) = 11x112, T*.x = x sont
équivalentes, et que le noyau de 1, - T et l'adhérence de l'image de 1, - T sont des sous-
espaces supplémentaires orthogonaux.
b) Soit T une application linéaire continue de E dans lui-même, vérifiant l'inégalité

(1) Ilx - T.x112 < 11x112 - IIT.xl12


pour tout x E E. On a alors II T.xll < llxll pour tout x tel que T.x # x ; pour tout x E E, la
suite (T".x) converge vers un point P.x, et P est le projecteur orthogonal sur le noyau de
1, - T.
c) Soient P l , ..., P, des orthoprojecteurs dans E. Montrer que le produit T = P,P2 .. . Pr
vérifie la relation (1) (raisonner par récurrence sur r) ;alors l'orthoprojecteur P est le projecteur
orthogonal sur l'intersection des images des projecteurs Pj (noter que si IIPj.xll < llxll pour
un indice j, on a II T.xll < Ilxll).

1T 9) Soient E un espace hilbertien, (Pj)j,, une suite d'orthoprojecteurs dans E, telle que,
pour tout j E N, il existe un nj E N tel que pour tout k E N , un au moins des orthoprojecteurs
P,, P,,,, ..., Pk+,j soit égal à Pi. On pose R, = P,P,-, ... Po pour tout s E N.
a) Pour tout x E E, on pose x, = R,.x. Montrer que Ilxs-, - x, Il2 < jlxj12, et en déduire
S

que, pour tout entier r > 1, x,,, - x, tend vers O lorsque s tend vers + m.
b) Soit (x,,) une suite extraite de ( x J et qui tend faiblement vers une limite y ; chaque suite
(x,,,,) tend alors aussi faiblement vers y. En déduire que y appartient à chacun des sous-
espaces M j = Pj(E). (Pour chaque j, il existe rk tel que O < r, < nj et sk + rk = j ; montrer
que la suite (x,,+,J tend faiblement vers y.)
c) Montrer que la suite ( x J converge faiblement vers la projection orthogonale de x sur
l'intersection M des Mt (Se ramener au cas où M = {O},et utiliser b) et la compacité faible
de toute boule fermée dans E.)

1T 10) Soient E un espace hilbertien, u un endomorphisme positif de E.


a) Montrer que pour tout x E E, on a
Ilu(x)I12 < I I ~ I I . ( ~ ( X ) I X )

(observer que ( u(x)lu(x))' < ( U ( X ) \ X( )u 2 ( x )Iu(x)) en vertu de V, p. 3, prop. 2).


b) Soient M un sous-espace vectoriel fermé de E, Mo son supplémentaire orthogonal. Soit
+ +
x E M, et soit f ( x )la borne inférieure de ( u ( x y)lx y ) lorsque y parcourt Mo. Pour tout
E > O, soit E(x, E ) l'ensemble des y E Mo tels que ( u(x + + +
y)lx y ) < f ( x ) E. Montrer
que E(x, E ) est convexe et que pour tout z E Mo, on a, pour y E E(x, E ) ,

+
(considérer la fonction g :t H ( U ( X y + tz)lx + y + t z ) de la variable réelle t, qui atteint
son minimum en un point to et noter que g(t,) 2 f ( x ) et g(0) < f ( x ) + E).
c) Pour tout entier n +
1, soit y,, E E(x, l/n) ; montrer que la suite (u(x y,)) tend vers une
limite x, qui appartient à M, et que la suite ((u(y,)ly,)) est bornée (majorer les nombres
+
( u ( y , - y,J y, - y,) pour rn 2 n et I(u(x y,)lz)l pour z E Mo à l'aide de l'inégalité (*)).
d) Soit (y:,)une suite de points de Motelle que (u(y:, - y:,,)[y,', - y:,,) soit arbitrairement petit
dès que rn et n sont assez grands, et que la suite (u(x + y,:)) ait une limite x', E M; montrer
que l'on a xi = x,. (Posant pour abréger Q(z) = ( u ( z ) l z ) montrer d'abord que le nombre
Q((y, - y;) - ( y , - y;)) est arbitrairement petit d2s que p et q sont assez grands, et en
déduire que la suite (Q(y, - y.)) est bornée ;en utilisant le fait que ( x i - x , 1 y, - y ; ) = O
pour tout p, montrer que la suite (Q(y, - y.)) tend vers O et utiliser a).)
94 MERCICES EVT V.77

e) Déduire de d) que le point x, ne dépend pas du choix des y, E E(x, l/n), et que si l'on
pose u,(x) = x,, u, est une application linéaire de M dans lui-même. Montrer que l'on a
O < (u,(x)(x) < (u(x)lx) pour tout x E M, et par suite que u, est continue et est un endo-
morphisme 2 O de M. (Remarquer que (u(x + y,)l y,) tend vers O et ( u(x + yJlx +
y,)
vers f (x).)
f ) Soit p Ml'orthoprojecteur d'image M, et soit un = u, o p,. On a O < u, < u, M est stable
par un et la restriction de un à Mo est nulle. Montrer que un est le plus grand élément
de l'ensemble des endomorphismes v 2 O tels que o < u, que M soit stable par v et que la
restriction de v à Mo soit nulle.

11) Soient E et F deux espaces hilbertiens. Montrer que, pour tout élément u de E Q, F, il
existe une suite orthonormale (en) dans E, une suite orthonormale (f,) dans F et une suite
(h,) de nombres 2 O, telles que h i < + 1
co et que u = h,e, O f, ;on a alors Ilull$ = hn
(cf. V, p. 54, th. 2 et p. 52, th. 1).

1112) Soient E un espace hilbertien réel, V un cône convexe fermé dans E, de sommet O,
VOle cône polaire de V (dans E, identifié canoniquement à son dual).
a) Montrer que tout point x E E s'écrit d'une manière unique sous la forme x = x + - x-
où x + E V et x- E Vo, et (x, lx- ) = 0.
b) Pour toute facette F de V (II, p. 92, exerc. 3), F est réduite à O ou est un cône convexe de
sommet 0 ; l'ensemble des y E V" qui sont orthogonaux à F est une facette fermée F' de Vo
(mais ce n'est pas la « facette duale » de F au sens de II, p. 93, exerc. 6, cette dernière étant
vide).
c) On prend pour E l'ensemble des endomorphismes de Hilbert-Schmidt d'un espace hilbertien
réel H, et p6ur V l'ensemble des éléments positifs dans E. Montrer que l'on a Vo = V et
interpréter dans ce cas le résultat de a) (utiliser le cor. 1 de V, p. 56 pour voir que V c Vo).
d) Les hypothèses étant celles de c), soitu E V ;l'ensemble L des x E H tels que (o(x)lx) = O
ou, ce qui revient au même, v(x) = O (V, p. 76, exerc. 10) est un sous-espace vectoriel fermé
de H, et la facette F de v dans V est l'ensemble fermé des u E V tels que u(x) = O pour tout
x E L ; il s'identifie au cône des endomorphismes de Hilbert-Schmidt positifs de l'espace
hilbertien LO.En déduire que la projection de E sur l'ensemble convexe F (V, p. 11) est iden-
tique au projecteur orthogonal de E sur le sous-espace vectoriel fermé de E engendré par F.

11 13) Soient E un espace hilbertien, G un sous-groupe du groupe des automorphismes de la


structure d'espace hilbertien de E. Soit EG le sous-espace vectoriel fermé de E constitué par
les vecteurs invariants par G, et p I'orthoprojecteur de E sur EG.
a) Montrer que le supplémentaire orthogonal de EG dans E est le sous-espace vectoriel
fermé engendré par les vecteurs s.x - x, où s parcourt G et x E E.
b) Soit H une partie de E non vide convexe, fermée et stable par G. Montrer que la projection
de O sur H appartient à EG.
c) Supposons que H soit l'enveloppe fermée convexe de l'orbite d'un point x de E, et soit a
la projection de O sur H. Montrer que a = p(x) et que H n EGest réduit au point a (« th. de
Birkhojg-Alaoglu »). (Noter que x - a est contenu dans le supplémentaire orthogonal de EG.)
d) Supposons que G soit engendré par un automorphisme u de E. Montrer que l'on a
1
.-,
p(x) = lim - d(x) pour tout x E E (si y,, =
n + 1J=o n + 1 J=,
uJ(x), noter que la suite
(y,) a une valeur d'adhérence faible a, et que u(a) = a, puis utiliser c)).
e) Supposons que G soit l'image d'un homomorphisme t H u, de R dans le groupe des auto-
morphismes de E, tel que pour tout x E E, t H u,.x soit une application continue de R dans E.
. PT
Montrer que l'on a p(x) = ut. x dt pour tout x E E.

f ) On suppose qu'il existe un élément x # O de E et un nombre a tels que O < a < 1 et


1ls.x - xll < allxll pour tout s E G. Montrer que EG # {O) (utiliser c)).
EVT V.78 ESPACES HILBERTIENS

14) Soient E un espace hilbertien complexe, T un endomorphisme de Hilbert-Schmidt de E.


a) Soient R et L les endomorphismes de Hilbert-Schmidt positifs tels que R Z = T*T et
L2 = TT* (V, p. 56, cor. 3); on pose R = abs(T), et on dit que c'est la « valeur absolue »
de
- T (cf.- V, p. 74, exerc. 4); on a L = abs(T*). Montrer que l'on a Ker(T) = Ker(R) et
L(E) = T(E). Il existe une isométrie V et une seule de R(E) sur T(E) telle que T = VR;
si on prolonge V par continuité à R(E), puis à un opérateur U E 9 ( E ) en prenant U.x = O
dans le supplémentaire orthogonal de R(E), on a aussi T = UR (décomposition polaire de T).
On a R = U*T = U*UR = RU*U et L = URU*, T = LU*. Si T appartient à B1(E),
il en est de même de R = abs(T), et Test produit de deux endomorphismes de Hilbert-Schmidt.
b) Si Tappartient à B1(E), montrer que l'on a Tr(abs(T)) = sup(z I(a,lT. b, )I), où au second
I

membre (a,) et (b,) parcourent I'ensemble des bases orthonormales de E (utiliser la décompo-
sition polaire de T). Montrer que si l'on pose 11 Till = Tr(abs(T)), 11 Till est une norme sur
,
l'espace 6" ' (E), telle que II Tl1 < Il T II
c) Inversement, si T E 9 ( E ) est telle que, pour tout couple ((a,), (b,)) de bases orthonormales
de E, la somme x I(a,(T.b,)l soit finie, T appartient à B '(E) (remarquer d'abord que T
est un endomorphisme de Hilbert-Schmidt, et utiliser la décomposition polaire de T).
d) Soit (TV)une suite d'endomorphismes de Hilbert-Schmidt (resp. d'éléments de Y1(E)) telle
que, pour tout couple de points x, y de E, la suite ((xlT,.y)) soit convergente vers (xlT.y),
où T est une application linéaire de E dans lui-même ; on suppose de plus que la suite des
normes IITviiz (resp. II TJ ,) est bornée. Montrer que T est un endomorphisme de Hilbert-
Schmidt (resp. un élément de B1(E)) (utiliser b) et c)).
e) Déduire de d) que l'espace 9 '(E) est un espace de Banach pour la norme / I T / I ,.
f ) Pour qu'un endomorphisme T E 9 ( E ) appartienne à 9 '(E), il faut et il suffit que, pour
une base orthonormale (e,) de E au moins, la somme 1II T.e,ll soit finie (avec les notations
1

de a), remarquer que I(eilR.ei)l < llT.eill).


" 1
g) Dans l'espace k$, soit (en) la base orthonormale canonique, et soit a = 1 - en;
+1
"=on
si F est le sous-espace C.a de dimension 1, l'orthoprojecteur p, est de trace finie, mais la série
x
n
llp,. e,,(n'est pas convergente.

15) Soit E un espace hilbertien complexe ; on note B = B(E) l'algèbre des endomorphismes
continus de E, munie de la norme usuelle II Tl1 = sup
Il XII < 1
II T. XII. Pour tout couple de points x, y
de E, on note w,,, la forme linéaire continue T'L(x1T.y) sur B,et on désigne par Bole
sous-espace fermé du dual fort W ' de l'espace de Banach B,engendré par les a,,,.
a) Montrer que l'application linéaire qui, à tout T E B,associe la forme linéaire w H (w, T )
sur Bo, est une isométrie de B sur le dual fort de Bo; autrement dit, 4 est un prédual (IV,
p. 56, exerc. 23) de B.
La topologie o(B, Bo) sur B est appelée la topologie ultrafaible.
b) Pour tout élément T de S1(E), on définit une forme linéaire <p, sur B par la for-
mule <p,(S) = Tr(ST) pour tout opérateur S EB. Montrer que <p, est continue, et que
l'application T ++ q, est une isométrie de l'espace de Banach 9 '(E) (exerc. 14, e)) sur l'espace
de Banach Bo(considérer d'abord le cas où Test de rang fini).
c) Soit Bo,le sous-espace vectoriel de Bo engendré par les w,,, (de sorte que Bo = go,).
Montrer que Bo,est tonnelé (remarquer qu'une partie de B bornée pour o(B, Bo,) est bornée
pour la topologie de la norme).
d) Soit F, le sous-espace de Bo',,image de l'ensemble des endomorphismes de E de rang fini
< n par l'isométrie définie dans b). Montrer que F, est rare dans Bo,et en déduire que Bo,
n'est pas un espace de Baire.
Note historique
(chapitres 1 à V)

(N.B. - Les chiffres romains renvoient à la bibliographie placée à la fin de cette


note.)
La théorie générale des espaces vectoriels topologiques a été fondée dans la
période qui va de 1920 à 1930 environ. Mais elle avait été préparée de longue date
par l'étude de nombreux problèmes d'Analyse fonctionnelle ; on ne peut retracer
son histoire sans indiquer, au moins de façon sommaire, comment l'étude de ces
problèmes amena peu à peu les mathématiciens (surtout à partir du début du
xxe siécle) à prendre conscience de la parenté entre les questions considérées, et de
la possibilité de les formuler de façon beaucoup plus générale et de leur appliquer
des procédés de solution uniformes.
On peut dire que les analogies entre Algèbre et Analyse, et l'idée de considérer
des équations fonctionnelles (c'est-à-dire où l'inconnue est une fonction) comme des
« cas limites » d'équations algébriques, remontent aux débuts du Calcul infinitésimal,
qui en un certain sens répond à ce besoin de généralisation « du fini à l'infini D.
Mais l'ancêtre algébrique direct du Calcul infinitésimal est le calcul des différences
finies (cf. FVR, Note historique des chap. 1-11-111, p. 54-58), et non la résolution
des systèmes linéaires généraux ; ce n'est pas avant le milieu du X V I I I ~siècle que
se manifestent les premières analogies entre cette dernière et des problèmes dc
Calcul différentiel, à propos de l'équation des cordes vibrantes. Nous n'entrerons
pas ici dans le détail de l'histoire de ce problème ; mais il nous faut relever l'apparition
de deux idées fondamentales, qui se retrouveront constamment par la suite, et qui
toutes deux paraissent dues à D. Bernoulli. La première consiste à considérer l'oscil-
lation de la corde comme « cas limite » de l'oscillation d'un système de n masses
ponctuelles, lorsque n augmente indéfiniment ; on sait que, pour n fini, ce problème
devait un peu plus 'tard donner le premier exemple de recherche de valeurs propres
d'une transformation linéaire (cc A, Note historique des chap. VI-VIT); à ces
nombres correspondent, dans le « passage à la limite » envisagé, les fréquences des
« oscillations propres » de la corde, observées expérimentalement de longue date,
et dont l'existence théorique avait été établie (notamment par Taylor) au début du
siècle. Cette analogie formelle, bien qu'assez rarement mentionnée par la suite
((1, b), p. 390), ne paraît jamais avoir été perdue de vue au cours du xlxe siècle ;
mais, comme nous le verrons plus loin, elle n'acquerra toute son importance que
vers 1890-1900.
L'autre idée de D. Bernoulli (peut-être inspirée par les faits expérimentaux)
est le « principe de superposition », d'après lequel l'oscillation la plus générale
de la corde doit pouvoir se « décomposer » en superposition d'a oscillations
EVT V.80 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES

propres », ce qui, mathématiquement parlant, signifie que la solution générale de


l'équation aux cordes vibrantes doit pouvoir se développer en série C c,cp,(x, t),
II

ou les c~,~(x, t ) représentent les oscillations propres. On sait que ce principe devait
déclencher une longue querelle sur la possibilité de développer une fonction « arbi-
traire )) en série trigonométrique, querelle qui ne fut tranchée que par les travaux de
Fourier et de Dirichlet dans le premier tiers du X I X ~siècle. Mais avant même que ce
résultat ne fût atteint, on avait rencontré d'autres exemples de développements en
séries de fonctions « orthogonales D * : fonctions sphériques et polynômes de
Legendre, ainsi que divers systèmes de la forme (eanX), ou les h, ne sont plus multiples
d'un même nombre, et qui avaient été introduits dès le xvme siècle dans des problèmes
d'oscillation, ainsi que par Fourier et Poisson au cours de leurs recherches sur la
théorie de la chaleur. Vers 1830, tous les phénomènes observés dans ces divers cas
particuliers sont systématisés par Sturm (1) et Liouville (II) en une théorie générale
des oscillations, pour les fonctions d'une variable : ils considèrent l'équation
différentielle

avec les conditions aux limites

et démontrent les résultats fondamentaux suivants :


1) le problème n'a de solution # O que lorsque h prend l'une des valeurs d'une
suite (1,) de nombres > O, tendant vers + co ;
2) pour chaque A,,, les solutions sont multiples d'une même fonction v,,, qu'on

peut supposer

pour rn f n ;
(( normée » par la condition
sabpvidx = 1, et on a

3) toute fonction f , deux fois différentiable dans (a, b), et satisfaisant aux
sub
pv,llv,ldx= O

conditions aux limites (2), est développable en série uniformément convergente

J'(x) = 2 C,,V,,(X),où C,, =


Sab
pfv,,dx ;

Sub
II

4) on a l'égalité pf2dx = 2 c i (déjà démontrée par Parseval en 1799 - de


II

façon purement formelle, d'ailleurs - pour le système des fonctions trigono-


métriques, et d'où découle aussitôt l'c inégalité de Bessel N énoncée par ce dernier
(toujours pour les séries trigonométriques) en 1828).

* Ce terme n'apparaît toutefois pas avant les travaux de Hilbert.


NOTE HISTORIQUE EVT V.81

Un demi-siècle plus tard, ces propriétés sont complétées par les travaux de Gram
(III) qui, poursuivant des recherches de Tchebichef, met en lumière la relation
entre les développements en séries de fonctions orthogonales et le problème de la
(( meilleure approximation quadratique » (issu directement de la (t méthode des

moindres carrés » de Gauss, dans la théorie des erreurs) : ce dernier consiste, étant
donnée une suite finie de fonctions à trouver, pour une fonction f , la

combinaison linéaire zi
ai$, pour laquelle l'intégrale
6 p(f - 1~ , $ , ) ~ datteint
i
son minimum. Il ne s'agit là en principe que d'un problème d'algèbre linéaire banal,
x

mais Gram le résout d'une façon originale, en appliquant aux $i le processus


d'c orthonormalisation » décrit au chap. V, p. 23 (et généralement connu sous le
nom d'Erhard Schmidt). Passant ensuite au cas d'un système orthonormal infini
(q,), il se pose la question de savoir quand la meilleure approximation
quadratique N p, d'une fonction f par les combinaisons linéaires des n premières
fonctions de la suite, tend vers O lorsque n augmente indéfiniment * ; il est ainsi
amené à définir la notion de système orthonormal complet, et reconnaît que cette
propriété équivaut à la non-existence de fonctions # O orthogonales à toutes les q,,.
Il cherche même à élucider le concept de « convergence en moyenne quadratique »,
mais, avant l'introduction des notions fondamentales de la théorie de la mesure,
il ne pouvait guère obtenir dans cette direction que des résultats très particuliers.
Dans la seconde moitié du xrxe siècle, l'effort principal des analystes se porte
plutôt vers l'extension de la théorie de Sturm-Liouville aux fonctions de plusieurs
variables, à quoi conduisait notamment l'étude des équations aux dérivées partielles
de type elliptique de la Physique mathématique, et des problèmes aux limites qui
leur sont naturellement associés. L'intérêt se concentre principalement sur l'équation
des membranes vibrantes »

où l'on cherche dans un domaine G assez régulier les solutions qui s'annulent au
contour; ce n'est que peu à peu que furent surmontées les difficultés analytiques
considérables présentées par ce problème, auquel on ne pouvait songer à appliquer
les méthodes qui avaient réussi pour les fonctions d'une seule variable. Rappelons
les principales étapes vers la solution : l'introduction de la « fonction de Green »
de G, dont l'existence est démontrée par Schwarz; la démonstration, due aussi à
Schwarz, de l'existence de la plus petite valeur propre ; enfin, en 1894, dans un
mémoire célèbre (V a), H. Poincaré parvient à démontrer l'existence et les pro-
priétés essentielles de toutes les valeurs propres, en considérant, pour un « second
membre » f donné, la solution u, de l'équation L,(u) = f qui s'annule au contour,
et en prouvant, par une habile généralisation de la méthode de Schwarz, que u,

* Il est à noter que, dans toute cette étude, Gram ne se limite pas à la considération des fonc-
rb
tions continues, mais insiste sur 13nportance de la condition J pf ' d x < + m.
a
EVT V.82 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES

est fonction méromorphe de la variable complexe h, n'ayant que des pôles simples
réels h,,, qui sont justement les valeurs propres cherchées.
Ces recherches se relient étroitement aux débuts de la théorie des équations
intégrales linéaires, qui devait sans doute contribuer le plus à l'avènement des idées
modernes. Nous nous bornerons ici à donner quelques brèves indications sur le
développement de cette théorie (renvoyant, pour de plus amples détails, aux Notes
historiques qui suivront les chapitres de ce Traité consacrés à la théorie spectrale).
Ce type d'équations fonctionnelles, apparu d'abord sporadiquement dans la première
moitié du X I X ~siècle (Abel, Liouville), avait acquis de l'importance depuis que Beer
et C. Neumann avaient ramené la solution du a problème de Dirichlet N pour un
domaine assez régulier G, à la résolution d'une « équation intégrale de deuxième
espèce »

pour la fonction inconnue u ;équation que C. Neumann était parvenu à résoudre au


moyen d'un procédé d'« approximations successives D en 1877. Mû sans doute
autant par les analogies algébriques déjà mentionnées que par les résultats qu'il
venait d'obtenir sur I'équation des membranes vibrantes, H. Poincaré, en 1896 (V b),
a l'idée d'introduire un paramètre variable h devant l'intégrale dans I'équation
précédente, et affirme que, comme pour I'équation des membranes vibrantes,
la solution est alors fonction méromorphe de h ; mais il ne parvint pas a démontrer
ce résultat, qui ne fut établi (pour un a noyau D K continu et un intervalle (u, h )
fini) que par 1. Fredholm sept ans plus'tard (VI). Ce dernier, plus consciemment
peut-être encore que ses prédécesseurs, se laisse complètement guider par l'analogie
de (4) avec le système linéaire

pour obtenir la solution de (4) comme quotient de deux expressions, formées sur le
modèle des déterminants qui interviennent dans les formules de Cramer. Ce n'était
d'ailleurs pas là une idée nouvelle : dès le début du x l x e siècle, la méthode des G coef-
ficients indéterminés D (consistant a obtenir une fonction inconnue supposée dévelop-
1
pable en série c,,<p,,,où les <pl, sont des fonctions connues, en calculant les coefficients
II

c,,),avait conduit a des « systèmes linéaires a une infinité d'inconnues »

Fourier, qui rencontre un tel système, le « résout » encore comme un mathématicien


du xvme siècle : il supprime tous les termes ayant un indice i ou j supérieur à n,
résout explicitement le système fini obtenu, par les formules de Cramer, puis « passe
NOTE HISTORIQUE EVT V.83

à la limite » en faisant tendre n vers + a dans la solution ! Lorsque plus tard on


ne se contenta plus de pareils tours de passe-passe, c'est encore par la théorie des
déterminants qu'on chercha d'abord à attaquer le problème ; à partir de 1886
(à la suite de travaux de Hill), H. Poincaré, puis H. von Koch, avaient édifié une
théorie des (( déterminants infinis » qui permet de résoudre certains types de
systèmes (6) suivant le modèle classique ; et si ces résultats n'étaient pas directement
applicables au problème visé par Fredholm, du moins est-il certain que la théorie
de von Koch, en particulier, lui servit de modèle pour la formation de ses (( déter-
minants ».
C'est à ce moment que Hilbert entre en scène et donne une impulsion nouvelle à la
théorie (VII). Il commence par compléter les travaux de Fredholm en réalisant
effectivement le passage à la limite qui conduit de la solution de (5) à celle de (4) ;
mais il y ajoute aussitôt le passage à la limite correspondant pour la théorie des formes
quadratiques réelles, à quoi conduisaient naturellement les types d'équationi inté-
grales à noyau symétrique (c'est-à-dire telles que K(y, x) = K(x, y)), de beaucoup
les plus fréquentes en Physique mathématique. Il parvient ainsi à la formule fonda-
mentale qui généralise directement la réduction d'une forme quadratique à ses axes

les hl, étant les valeurs propres (nécessairement réelles) du noyau K, les <pl, formant le
système orthonormal des fonctions propres correspondantes, et le second membre

de la foimule (7) étant une série convergente pour

comment toute fonction ((


SY x2(s) ds

représentable D sous la forme f (x)


< 1. II montre aussi
=

m
admet le (( développement » 1 <p,(x) <p,(y) f (y) dy, et, poursuivant l'analogie
n= 1 Sab

avec la théorie classique des formes quadratiques, il indique un procédé de déter-


mination des A,,par une méthode variationnelle, qui n'est autre que l'extension des
propriétés extrémales bien connues des axes d'une quadrique ((VII), p. 1-38).
Ces premiers résultats de Hilbert furent presque aussitôt repris par E. Schmidt,
sous une forme plus simple et plus générale, évitant l'introduction des (( déterminants
de Fredholm D ainsi que le passage du fini à l'infini, et déjà très proche d'un exposé
abstrait, les propriétés fondamentales de linéarité et de positivité de l'intégrale
étant visiblement seules utilisées dans les démonstrations (VI11 a). Mais déjà Hilbert
était parvenu à des conceptions bien plus générales encore. Tous les travaux pré-
cédents faisaient ressortir l'importance des fonctions de carré intégrable, et la formule
de Parseval établissait un lien étroit entre ces fonctions et les suites (c,,) telles que
1 c! < + a.C'est sans doute cette idée qui guide Hilbert dans ses mémoires de
n
1906 ((VII), chap. XI-XIII) où, reprenant la vieille méthode des (( coefficients
EVT V.84 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES

indéterminés », il montre que la résolution de l'équation intégrale (4) est équivalentt


au système d'une infinité d'équations linéaires

pour les « coefficients de Fourier » xp =


C" u(t) op(t) dt de la fonction inconnue u

par rapport à un système orthonormal complet donné (on)(avec b, = 1 f (t) op(t) dt

et k , = lb
Jab
J a

K(s, t) op(s) o,(t) dsdt). En outre, les seules solutions de (8) à consi-

dérer de ce point de vue sont celles pour lesquelles C x,2 < + CO ; aussi est-ce à ce
n
type de solution que se limite systématiquement Hilbert; mais il élargit par contre
les conditions imposées à la « matrice infinie » (k,,) (qui, dans (8), est telle que
1k& < + CO). Dès ce moment, il est clair que 1'« espace de Hilbert » des suites
P.4
x = (x,) de nombres réels telles que xt < + CO, bien que non explicitement
n
introduit, est sous-jacent à toute la théorie, et apparaît comme un « passage à la
limite » à partir de l'espace euclidien de dimension finie. De plus, ce qui est par-
ticulièrement important pour les développements ultérieurs, Hilbert est amené
à introduire dans cet espace, non pas seulement une, mais deux notions distinctes
de convergence (correspondant à ce que l'on a appelé depuis la topologie faible et la
topologie forte *), ainsi qu'un « principe de choix » qui n'est autre que la propriété
de compacité faible de la boule unité. La nouvelle algèbre linéaire qu'il développe
à propos de la résolution des systèmes (8) repose tout entière sur ces notions topo-
logiques : applications linéaires, formes linéaires et formes bilinéaires (associées
aux applications linéaires) sont classées et étudiées suivant leurs propriétés de
« continuité » **. En particulier, Hilbert découvre que le succès de la méthode de
Fredholm repose sur la notion de « complète continuité » qu'il dégage en la for-
mulant pour les formes bilinéaires *** et étudie de façon approfondie ; pour plus de
détails, nous renvoyons à la partie de ce Traité où seront développés cette impor-
tante notion, et les admirables et profonds travaux où Hilbert inaugure la théorie
spectrale des formes bilinéaires symétriques (bornées ou non).
Le langage de Hilbert reste encore classique, et, tout au long des « Grundzüge »,

* Le Calcul des variations avait déjà conduit de façon naturelle à envisager des notions
de convergence différentes sur un même ensemble de fonctions (suivant que l'on exigeait
seulement la convergence uniforme des fonctions, ou la convergence uniforme des fonctions
et d'un certain nombre de leurs dérivées) ; mais les modes de convergence définis par Hilbert
étaient d'un type tout à fait nouveau à cette époque.
** 11 faut noter que, jusque vers 1935, ]par fonction « continue » on entend pratiquement
toujours une application transfojmant toute suite convergente en une suite convergente.
*** Pour Hilbert, une forme bilinéaire B(x, y) est complètement continue si, lorsque les
suites (x,), ( y , ) tendent faiblement vers x et y respectivement, B(x,, y,) tend vers B(x, y).
NOTE HISTORIQUE EVT V.85

il ne cesse d'avoir en vue les applications de la théorie, dont il développe de nombreux


exemples (occupant à peu près la moitié du volume). La génération suivante va déjà
adopter un point de vue beaucoup plus abstrait. Sous l'influence des idées de Fréchet
et de F. Riesz sur la topologie générale (voir Note historique de TG, chap. 1),
E. Schmidt (VI11 b) et Fréchet lui-même introduisent délibérément, en 1907-1908,
le langage de la géométrie euclidienne dans l'« espace de Hilbert » (réel ou complexe) ;
c'est dans ces travaux qu'on trouve la première mention de la norme (avec la notation
actuelle Ilxll), l'inégalité du triangle qu'elle vérifie, le fait que l'espace de Hilbert
est « séparable » et complet ; en outre, E. Schmidt démontre l'existence de la pro-
jection orthogonale sur une variété linéaire fermée, ce qui lui permet de donner
une forme-plus simple et plus générale à la théorie des systèmes linéaires de Hilbert.
En 1907 aussi, Fréchet et F. Riesz remarquent que l'espace des fonctions de carré
sommable a une « géométrie » tout à fait analogue ; analogie qui s'explique par-
faitement lorsque, quelques mois plus tard, F. Riesz et E. Fischer démontrent que cet
espace est complet et isomorphe à l'« espace de Hilbert », mettant en même temps
en évidence de façon éclatante la valeur de l'outil nouvellement créé par Lebesgue.
Dès ce moment les points essentiels de la théorie élémentaire des espaces hilbertiens
peuvent être considérés comme acquis ;parmi les progrès plus récents, il faut notam-
ment mentionner la présentation axiomatique de la théorie donnée vers 1930 par
M. H. Stone et J. von Neumann, ainsi que l'abandon des restrictions de « sépara-
bilité », qui s'effectue aux environs de 1934, dans les travaux de Rellich, Lowig,
et F. Riesz (IX e).
Cependant d'autres courants d'idées venaient, dans les premières années du
xxe siècle, renforcer la tendance qui menait à la théorie des espaces normés. L'idée
générale de « fonctionnelle » (c'est-à-dire une fonction à valeurs numériques définie
dans un ensemble dont les éléments sont eux-mêmes des fonctions numériques
d'une ou de plusieurs variables réelles) s'était dégagée dans les dernières décennies
du xlxe siècle, en liaison avec le calcul des variations, d'une part, la théorie des équa-
tions intégrales de l'autre. Mais si c'est principalement à l'école italienne, autour
de Pincherle et surtout de Volterra, que l'on doit d'avoir mis en lumière cette notion,
ainsi que l'idée plus générale d'« opérateur », les travaux de cette école restaient
souvent de nature passablement formelle et attachés à des problèmes de type par-
ticulier, faute d'une analyse assez poussée des concepts topologiques sous-jacents.
En 1903, Hadamard inaugure la théorie moderne de la dualité « topologique »,
en cherchant les « fonctionnelles » linéaires continues les plus générales sur l'espace
V(1) des fonctions continues numériques dans un intervalle compact 1 (espace
muni de la topologie de la convergence uniforme), et en les caractérisant comme
limites de suites d'intégrales x F+ k,,(t) x(t) dt. En 1907, Fréchet et F. Riesz

montrent de même que, sur l'espace de Hilbert, les formes linéaires continues sont
les formes « bornées » introduites par Hilbert ; puis, en 1909, F. Riesz met sous une
forme définitive le th. de Hadamard, en exprimant toute fonctionnelle linéaire
continue sur V(1) par une intégrale de Stieltjes, théorème qui devait plus tard servir
EVT V.86 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES

de point de départ ;li la théorie moderne de l'Intégration (voir Note hist. d'INT,
chap. II-V).
L'année suivante, c'est encore F. Riesz (IX a) qui fait faire de nouveaux et impor-
tants progrès à la théorie par l'introduction et l'étude (calquée sur la théorie de
l'espace de Hilbert) des espaces LP(I) des fonctions de puissance p-ième intégrable
dans un intervalle 1 (pour un exposant p tel que 1 < p < + a),étude qu'il fait
suivre trois ans plus tard (IX c) d'un travail analogue sur les espaces de suites P(N) ;
ces recherches, comme nous le verrons plus loin, devaient grandement contribuer
à éclaircir les idées sur la dualité, du fait que l'on rencontrait ici pour la première fois
deux espaces en dualité et non naturellement isomorphes *.
Dès ce moment, F. Riesz pensait à une étude axiomatique englobant tous ces
résultats ((IX a), p. 452), et il semble que seul un scrupule d'analyste soucieux de ne
pas trop s'éloigner des mathématiques classiques l'ait retenu d'écrire sous cette forme
son célèbre mémoire de 1918 sur la théorie de Fredholm (IX d ) . Il y considère en
principe l'espace %(I) des fonctions continues dans un intervalle compact; mais,
après avoir défini la norme de cet espace, et avoir remarqué que %(I), muni de cette
norme, est complet, il n'utilise plus jamais, dans ses raisonnements, autre chose
que les axiomes des espaces normés complets **. Sans entrer ici dans l'examen
détaillé de ce travail, mentionnons que c'est là que se trouve pour la première fois
définie de façon générale la notion d'application linéaire complètement continue
(par la propriété de transformer un voisinage en un ensemble relativement
compact) *** ; par un chef-d'ceuvre d'analyse axiomatique, toute la théorie de
Fredholm (sous son aspect qualitatif) est ramenée à un seul théorème fondamental,
savoir que tout espace normé localement compact est de dimension finie.
La définition générale des espaces normés fut donnée en 1920-1922 par S. Banach,
H. Hahn et E. Helly (ce dernier ne considérant que des espaces de suites de nombres
réels ou complexes). Dans les dix années qui suivent, la théorie de ces espaces se
développe principalement autour de deux questions d'une importance fondamentale
dans les applications : la théorie de la dualité et les théorèmes se rattachant a la notion
de « catégorie » de Baire.

* Bien que la dualité entre L1 et Lm soit implicite dans la plupart des travaux de cette
époque sur l'intégrale de Lebesgue, c'est seulement en 1918 que H. Steinhaus démontra
que toute forme linéaire continue sur L1(I) (1 intervalle fini) est de la forme x r [ f(t) x(t) di,
J1
où f € LW(1).
** F. Riesz remarque d'ailleurs explicitement que l'application de ses théorèmes aux
fonctions continues n'est là que comme « pierre de touche » de conceptions beaucoup plus
générales ((IX d), p. 71).
*** Dans ses travaux sur les espaces LP, F. Riesz avait défini les applications complètement
continues comme étant celles qui transforment toute suite faible-ment convergente en suite
fortement convergente ; ce qui (compte tenu de la compacité faible de la boule unité dans les
LP pour 1 < p < + co)est équivalent, dans ce cas, à la définition précédente; en outre,
F. Riesz avait indiqué que, pour l'espace L2, sa définition était éauivalente à celle de Hilbert
(en la traduisant duLlangagedes applkations linéaires dans celui des formes bilinéaires ((IX a),
p. 487)).
NOTE HISTORIQUE EVT V.87

Nous avons vu que l'idée de dualité (au sens topologique) remonte au début du
xxe siècle; elle est sous-jacente à la théorie de Hilbert et occupe une place centrale
dans l'ceuvre de F. Riesz. Ce dernier observe par exemple, dès 1911 ((IX b), p. 4 1-42),
1
que la relation f (x)l < Mllxll (prise comme définition des fonctionnelles linéaires
« bornées » aans l'espace de Hilbert) est équivalente à la continuité de f lorsqu'on
se place dans l'espace %'(I), et ce par un raisonnement de caractère tout à fait général.
A propos de la caractérisation des fonctionnelles linéaires continues sur V(I),
il remarque aussi que la condition pour qu'un ensemble A soit total dans W(I)
est qu'il n'existe aucune mesure de Stieltjes p # O sur 1 qui soit « orthogonale »
à toute fonction de A (généralisant ainsi la condition de Gram pour les systèmes
orthonormaux complets) ; il constate enfin, dans le même travail, que le dual de
I'espace Lm est « plus grand » que l'espace des mesures de Stieltjes ((IX b), p. 62).
D'autre part, dans ses travaux sur les espaces LP(1) et tP(N), F. Riesz parvient
à modifier la méthode de résolution des systèmes linéaires dans l'espace de Hilbert,
donnée par E. Schmidt (VI11 b), de façon à la rendre applicable à des cas plus géné-
raux. L'idée de E. Schmidt consistait à déterminer une solution « extrémale » de (6)
en cherchant le point de la variété linéaire fermée représentée par les équations (6),
dont la distance à l'origine est minima. En utilisant la même idée, F. Riesz montre
qu'une condition nécessaire et suffisante pour qu'il existe une fonction x E LP(u,b)
satisfaisant aux équations

1 1
'L ‘l
+
(où les aiappartiennent à L4(avec - - = l)), et telle en outre que

est que, pour toute suite finie (hi),,,,,,


de nombres réels, on ait
Jub Ix(t)lPdt ,< MP,

En 1911 (IX b), il traite de façon analogue le « problème des moments généralisés »,
consistant à résoudre le système

où les a i sont continues et l'inconnue est une mesure de Stieltjes 6 * ; il est visible
* Le « problème des moments » classique correspond au cas où l'intervalle )a, h( est
+
)O, + cci(ou) - co, CO(, et où a,(t) = t' ; en outre on impose à la mesure d'être positive
(F. Riesz indique dans son mémoire de 1911 comment ses conditions générales doivent être
modifiées lorsqu'on cherche des solutions de cette nature). Parmi les diverses méthodes de
résolution du problème des moments classique, il faut en particulier signaler celle de M. Riesz,
qui combine avec élégance les idées générales du Calcul fonctionnel et la théorie des fonctions
d'une variable complexe pour obtenir des conditions explicites sur les 6,. (Sur le problème
des moments, 3, Ark. for Math., t. XVII (1922-1923), no 16, 52 p.)
EVT V.88 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES

ici que l'on peut énoncer le problème en disant qu'il s'agit de déterminer une fonc-
tionnelle linéaire continue sur %(I) par ses valeurs en une suite de points donnés
dans cet espace. C'est aussi sous cette forme que Helly traite le problème en 1912
- obtenant les conditions de F. Riesz par une méthode assez différente et de plus

ample portée * - et qu'il le reprend en 1921, dans des conditions beaucoup plus
générales. Introduisant la notion de norme (sur les espaces de suites) comme nous
l'avons vu plus haut, il remarque que cette notion généralise celle de « jauge » d'un
corps convexe de l'espace à n dimensions, utilisée par Minkowski dans ses célèbres
travaux sur la « géométrie des nombres » (IV). Au cours de ces travaux, Minkowski
avait aussi défini (dans Rn)les notions d'hyperplan d'appui et de « fonction d'appui ))
(IV b), et démontré l'existence d'un hyperplan d'appui en tout point frontière d'un
corps convexe ((IV a), p. 33-35). Helly étend ces notions à un espace de suites E,
muni d'une norme quelconque ; il établit une dualité entre E et l'espace E' des suites
u = (u,,) telles que, pour tout x = (x,,) E E, la série (u,,~,,)soit convergente ; ( u, x )
désignant la somme de cette série, il définit dans E' une norme par la formule
sup [(u, x)l/llxll, qui donne la fonction d'appui dans les espaces de dimension
xzo
finie **. La résolution d'un système (6) dans E, où chacune des suites u, = ( u , ~ ) ~ ~
est supposée appartenir à Et, revient, comme le montre alors Helly, à résoudre
successivement les deux problèmes suivants : 10 trouver une forme linéaire conti-
nue L sur l'espace normé E', telle que L(ui) = 6,pour tout indice i, ce qui, comme il
l'indique, conduit à des conditions du type (10) ; 20 chercher si une telle forme
linéaire peut s'écrire u H (u, x ) pour un x E E. Ce dernier problème, comme
l'observe Helly, n'a pas nécessairement de solution même lorsque L existe, et il se
borne à donner quelques conditions suffisantes qui entraînent l'existence de la
solution x E E dans certains cas particuliers (X).
Ces idées acquièrent leur forme définitive en 1927, dans un mémoire fondamental
de H. Hahn (XI) dont les résultats sont retrouvés (de façon indépendante) par
S. Banach deux ans plus tard (XII 6). Le procédé de Minkowski-Helly est appliqué
par Hahn à un espace normé quelconque, et donne donc sur le dual une structure
d'espace normé (complet), ce qui permet aussitôt à Hahn de considérer les duals
successifs d'un espace normé, et de poser de façon générale le problème des espaces
réflexifs, entrevu par Helly. Mais surtout le problème capital du prolongement
d'une fonctionnelle linéaire continue avec conservation de sa norme est définitivement
résolu par Hahn de façon tout à fait générale, par un raisonnement de récurrence
transfinie sur la dimension - donnant ainsi un des premiers exemples d'une appli-
cation importante de l'axiome du choix à l'Analyse fonctionnelle ***. A ces résultats,

* Comme F. Riesz ((lxb), p. 49-50), Helly utilise dans cette démonstration un « principe
de choix » qui n'est autre, bien entendu, que la compacité faible de la boule unité dans l'espace
des mesures de Stieltjes; F. Riesz avait aussi fait usage de la propriété analogue dans les
espaces LP(l < p < + CD).
** Pour obtenir ainsi une norme, il faut supposer que la relation ( u , x ) = 0 pour tout
x E E entraîne u = O, comme le remarque d'ailleurs explicitement Helly.
*** Banach avait déjà fait un raisonnement analogue en 1923, pour définir une mesure
invariante dans le plan (définie pour toute partie bornée) ( X I I a).
NOTE HISTORIQUE EVT V.89

Banach ajoute une étude poussée des relations entre une application linéaire continue
et sa transposée, étendant aux espaces normés généraux des résultats connus seule-
ment jusque-là pour les espaces LP (IX a), au moyen d'un théorème très profond
sur les parties faiblement fermées d'un dual (cf. IV, p. 25, cor. 2) ; ces résultats
s'expriment d'ailleurs de façon plus frappante en utilisant la notion d'espace quotient
d'un espace normé, introduite quelques années plus tard par Hausdorff et Banach
lui-même. Enfin, c'est encore Banach qui découvre le lien entre la compacité faible
de la boule unité (observée dans de nombreux cas particuliers, comme nous l'avons
signalé ci-dessus) et la réflexivité, tout au moins pour les espaces de type dénom-
brable ((XII c), p. 189). La théorie de la dualité des espaces normés peut, dès ce
moment, être considérée comme fixée dans ses grandes lignes.
A la même époque s'éclaircissent aussi des théorèmes d'allure paradoxale dont les
premiers exemples remontent aux environs de 1910. Hellinger et Toeplitz avaient en
effet démontré en substance, cette année-là, qu'une suite de formes bilinéaires
bornées B,,(x, y) sur un espace de Hilbert, dont les valeurs B,,(a, 6) pour tout couple
donné (u, 6) sont majorées (par un nombre dépendant a priori de a et b), est en fait
uniformément bornée dans toute boule. Leur démonstration procède par l'absurde
et consiste a construire un couple (a, b) particulier violant l'hypothèse, par une
méthode de récurrence connue depuis sous le nom de « méthode de la bosse
glissante D, et qui rend encore des services dans bien des questions analogues (c$ IV,
p. 54, exerc. 15). Dès 1905, Lebesgue avait d'ailleurs utilisé un procédé analogue
pour démontrer l'existence de fonctions continues dont la série de Fourier diverge en
certains points et. la même année que Hellinger et Toeplitz, il appliquait la même
méthode pour démontrer qu'une suite faiblement convergente dans L1 est bornée
en norme *. Ces exemples se multiplient dans les années qui suivent, mais sans
introduction d'idées nouvelles jusqu'en 1927, date où Banach et Steinhaus (avec la
collaboration partielle de S. Saks) relient ces phénomènes à la notion d'ensemble
maigre et au th. de Baire dans les espaces métriques complets, obtenant un énoncé
général qui englobe tous les cas particuliers antérieurs @III). L'étude des questions
de « catégorie N dans les espaces normés complets conduit d'ailleurs Banach, à la
même époque, à de nombreux autres résultats sur les applications linéaires conti-
nues ; le plus remarquable et sans doute le plus profond est le th. du a graphe fermé »
qui, comme le th. de Banach-Steinhaus, s'est révélé un outil de premier ordre dans
l'Analyse fonctionnelle moderne (XI1 6).
La publication du traité de Banach sur les « Opérations linéaires D (XII c) marque,
pourrait-on dire, le début de l'âge adulte pour la théorie des espaces normés. Tous les
résultats dont nous venons de parler, ainsi que beaucoup d'autres, se trouvent
exposés dans ce volume, de façon encore un peu désordonnée, mais accompagnés
de multiples exemples frappants tirés de domaines variés de l'Analyse, et qui
* Notons aussi le théorème analogue (plus facile) démontré par Landau en 1907 et qui
servit de point de départ a F. Riesz dans sa théorie des espaces LP : si la série de terme
général u,,x,, converge pour toute suite (x,) E PP(N), la suite (un) appartient à Pq(N) (avec
1 1
- + - = 1).
P q
EVT V.90 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES

semblaient présager un brillant avenir à la théorie. De fait, l'ouvrage eut un succès


considérable, et un de ses effets les plus immédiats fut l'adoption quasi universelle
du langage et des notations utilisés par Banach. Mais, malgré un grand nombre
de recherches entreprises depuis 40 ans sur les espaces de Banach (XVII), si l'on
excepte la théorie des algèbres de Banach et ses applications à l'analyse harmonique
commutative et non commutative, l'absence presque totale de nouvelles applications
de la théorie aux grands problèmes de l'Analyse classique a quelque peu déçu les
espoirs fondés sur elle.
C'est plutôt dans le sens d'un élargissement et d'une analyse axiomatique plus
poussée des conceptions relatives aux espaces normés que se sont produits les dévelop-
pements les plus féconds. Bien que les espaces fonctionnels rencontrés depuis le
début du xxe siècle se fussent présentés pour la plupart munis d'une norme « natu-
relle D, on n'avait pas été sans remarquer quelques exceptions. Vers 1910, E. H. Moore
avait proposé de généraliser la notion de convergence uniforme en la remplaçant
par la notion de « convergence uniforme relative D, où un voisinage de O est constitué
1
par les fonctions f satisfaisant à une relation f (t)l < ~ g ( t ) ,g étant une fonction
partout > O, pouvant varier avec le voisinage. On avait d'autre part observé, avant
1930, que des notions telles que la convergence simple, la convergence en mesure
pour les fonctions mesurables, ou la convergence compacte pour les fonctions
entières, ne se laissaient pas définir au moyen d'une norme ; et en 1926, Fréchet
avait noté que des espaces vectoriels de cette nature peuvent être métrisables et
complets. Mais la théorie de ces espaces plus généraux ne devait se développer
de façon fructueuse qu'en liaison avec l'idée de convexité. Cette dernière (que nous
avons vu apparaître chez Helly) fit l'objet d'études de Banach et de ses élèves, qui
reconnurent la possibilité d'interpréter ainsi de façon plus géométrique de nombreux
énoncés de la théorie des espaces normés, préparant la voie à la définition générale
des espaces localement convexes, donnée par Kolmogoroff et J. von Neumann en
1935. La théorie de ces espaces, et notamment les questions touchant à la dualité,
ont surtout été développées dans les années 1950, et nous avons exposé dans ce
Livre les résultats essentiels de cette étude. Il faut noter à ce propos, d'une part,
les progrès en simplicité et en généralité rendus possibles par la mise au point
des notions fondamentales de Topologie générale, réalisée entre 1930 et 1940;
en second lieu, l'importance prise par la notion d'ensemble borné, introduite par
Kolmogoroff et von Neumann en 1935, et dont le rôle fondamental dans la théorie
de la dualité a été mis en lumière par les travaux de Mackey (XIV) et de Grothen-
dieck (XVIlI). Enfin et surtout, il est certain que l'impulsion principale qui a motivé
ces recherches est venue de nouvelles possibilités d'application à l'Analyse, dans des
domaines où la théorie de Banach était inopérante : il faut mentionner à cet égard
la théorie des espaces de suites, développée 'par Kothe, Toeplitz et leurs élèves
depuis 1934 dans une série de mémoires (XV), la mise au point de la théorie des
« fonctionnelles analytiques » de Fantappié, et surtout la théorie des distributions
de L. Schwartz (XVI), où la théorie moderne des espaces localement convexes a
trouvé un champ d'applications qui est sans doute loin d'être épuisé.
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(II) J. LIOWILLE: a) Sur le développement des fonctions ou parties de fonctions en séries
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Index des notations
Chapitre 1

Chapitre II :
E, (A ensemble convexe symétrique dans un espace vectoriel réel E) : II, p. 28.
(x, y ) : II, p. 45.
o(F, G) : II, p. 45.
Mo, Mo" : II, p. 47.
'u (u application linéaire) : II, p. 50.

Chapitre III :
W(X) : III, p. 9.
IX yu) : III, p. 9.
%?$yu),
V ( U ) : III, p. 9.
g.q,M(I)>gs(I)>w(1) : 111, p. 10.
X(U), X ( L ) (U ouvert de Cn, L compact de Cn) : III, p. 10.
S ( E ; F) : III, p. 13.
S G ( E ;F) : III, p. 14.
S A E ; FI, S,(E ; FI, S J E ; FI, 2,,(E ; F), 2 d E ; F) : III, p. 14.
E', E& E:, EL, EL, E:,, EL : III, p. 14.
S ( E ) , ~ G ! E ) . y @ ) , yc(E), 2pe(E), y,(E), S b @ ) : 111, p. 14.
p, ( p semi-norme, M partie bornée) : III, p. 14.
: III, p. 18.

Chapitre IV :
r(E, F) : IV, p. 2.
$(E, F) : TV, p. 4.
c, : IV, p. 14.
em(N), co(N), fl(N) : IV, p. 17.
S(E) : IV, p. 26.
HP : IV, p. 26.
E, : IV, p. 32.
y(x) : IV, p. 33.
Ub(X), IX(X) : IV, p. 36.
g ( X ; R) : IV, p. 40.
Ind(u) (u opérateur de Fredholm) : IV, p. 67, exerc. 21.

Chapitre V :

Eo, : V, p. 4.
) (ylx) : v, P. 5.
(xly), Ilxll = <xlx)1'2, ( ~ I Y=
E (E espace préhilbertien complexe) : V, p. 6.
ûPs (espace de Sobolev) : V, p. 7.
H2(D) : V, p. 7.
INDEX DES NOTATIONS

%?t(U): V, p. 8.
pH(H convexe séparé et complet dans un espace préhilbertien) : V, p. 10.
x* (x vecteur d'un espace hilbertien) : V, p. 15 et p. 39.
(DEi, B E i : V, p. 18.
icl id
El @ E2 @ ... @ En (Ei espaces hilbertiens) : V, p. 18.
fi(I), f2(I) (E espace hilbertien) : V, p. 18.
El O2 E2, llzllz (2 E El O2 E2) : V, P: 26.
El 0 2 E 2 O Z . . . 0 2 E . , B 2 E i , 1 1 ~ 1 1( ~z E @ ~Ei) : V , p.27.
i= 1 i = 1

6,
E l & 1 2 ~ , ~ 2 . . . ~ 2 E , , Ei:V, p.28etp.29.
1d i d n
u, 6, u2 6, ... &12 un (ui applications linéaires) : V, p. 28.
T ~ E ) ,E ~ :"V, p. 29.
y ( E ) , S(E) : V, p. 30.
y(u), ^(u) (u application linéaire) : V, p. 32.
An(E), A(E) : V, p. 34.
An(u) (U application linéaire) : V, p. 34.
v.u, vu (u, v applications linéaires) : V, p. 37.
u* (u application linéaire) : V, p. 38.
2 ( E ) (E espace hilbertien) : V, p. 43.
u 2 O (u endomorphisme d'espace habertien) : V, p.45.
2'+(E) : V, p. 45.
u 2 v (u, v dans 2'(E), E espace hilbertien) : V, p. 45.
z(u) (u endomorphisme de rang fini) : V, p. 48.
Tr(u) (u O dans 2'(E)) : V, p. 49.
6P1(E) (E espace hilbertien) : V, p. 50.
8 '(E ; F), 8 '(E) (E, F espaces hilbertiens) : V, p. 51.
llull (u E 2'(E ;F), E, F espaces hilbertiens) : V, p. 52.
Tr(Q/H) (Q, H formes quadratiques positives) : V, p. 57.
Index terminologique

Absorbant (ensemble), absorption d'un ensemble par un autre : 1, p. 7.


Adaptée (bornologie) : III, p. 3.
Adjoint : V, p. 38.
Affaiblie (topologie) : IV, p. 4.
Affine (transformation) : IV, p. 39.
Application bilinéaire 6-hypocontinue, S-hypocontinue, ( 6 , S)-hypocontinue : III, p. 3 1.
Application bilinéaire séparément continue : III, p. 28.
Application canonique de @ Ei dans
tel
(nEi)' : IV, p. 13.
id
Application canonique de E dans E" : IV, p. 14.
Application canonique de E sur E' (E espace hilbertien) : V, p. 15.
Application (linéaire) compacte : III, p. 6.
Application de Hilbert-Schmidt : V, p. 51.
Application partiellement isométrique : V, p. 41.
Associé (espace vectoriel topologique séparé) à un espace vectoriel topologique : 1, p. 4.
Automorphisme d'un espace vectoriel topologique : 1, p. 3 .

Banach (espace de) : 1, p. 5.


Banach (théorème de) : 1, p. 17.
Banach-Dieudonné (théorème de) : IV, p. 24.
Banach-Saks-Kakutani (théorème de) : V, p. 67, exerc. 33.
Banach-Steinhaus (théorème de) : III, p. 26.
Base algébrique d'un espace hilbertien : V, p. 22.
Base banachique : IV, p. 70, exerc, 14.
Base banachique complète, base banachique contractante : IV, p. 70, exerc. 15.
Base banachique inconditionnelle : IV, p. 71, exerc. 16.
Base d'une bornologie : III, p. 1.
Base orthonormale : V, p. 22.
Bessel (inégalité de) : V, p. 2 1.
Bidual : IV, p. 14.
Bipolaires (théorème des) : II, p. 48.
Birkhoff-Alaoglu (théorème de) : V, p. 77, exerc. 13.
Bishop-Phelps (théorème de) : II, p. 82, exerc. 4.
Borné (ensemble) : III, p. 2 et p. 38, exerc. 1.
Bornivore (ensemble) : III, p. 40, exerc. 11.
Bornologie : III, p. 1.
Bornologie adaptée : III, p. 3.
Bornologie canonique : III, p. 3 .
Bornologie convexe : III, p. 2.
Bornologie engendrée par un ensemble de parties : III, p. 1.
Bornologie produit : III, p. 1.
Bornologique (espace localement convexe) : III, p. 12.

Canonique (bornologie) : III, p. 3 .


Canonique (topologie) sur un espace vectoriel de dimension finie : 1, p. 2.
Carré scalaire : V, p. 5.
Cauchy-Schwarz (inégalité de) : V, p. 3.
Chapeau : II, p. 61.
Cobord : IV, p.73. exerc. 3 , exerc. 3.
INDEX TERMINOLOGIQUE

1-cocycle continu : IV, p. 73, exerc. 3.


Compacte (application) : III, p. 6.
Com~atibleavec la dualité (tovoloeie localement convexe) : IV. D. ' I
p.
compatibles (structure d'esp;& vectoriel et topologie) : 1, 1 .
Compatibles (structure d'espace vectoriel et préordre) : II, p. 13.
~ombatibles(topologie et siructure d'espace-vectoriel ordonné) : II, p. 17.
Complet (espace vectoriel topologique) : 1, p. 5.
Complété d'un espace préhilbertien séparé : V, p. 8.
Complété d'un espace vectoriel topologique séparé : 1, p. 6.
Complexe (forme linéaire) : II, p. 65.
Complexe (variété linéaire) : II, p. 65.
Complexifié d'un espace préhilbertien réel : V, p. 5
Complexité d'un espace vectoriel topologique sur R : II, p. 65.
Concave (fonction) : II, p. 18.
Cône, cône épointé, cône pointé : II, p. I 1 .
Cône asymptote : II, p. 4 1 , exerc. 14.
Cône convexe, cône convexe pointé saillant : II, p. 11.
Cône convexe engendré par un ensemble : II, p. 12.
Cône polyédral : II, p. 96, exerc. 24.
Conjugué d'un espace préhilbertien complexe : V, p. 6.
Convexe (bornologie) : III, p. 2.
Convexe (ensemble) : II, p. 8 ct p. 66.
Convexe (fonction) : II, p. 17.
Convexe équilibrée (enveloppe) d'un ensemble : 11, p. 10 et p. 66.
Convexe symétrique (enveloppe) d'un ensemble : II, p. 10.
Coordonnées par rapport à une base orthonormale : V, p. 22.
Côté (points d'un même, points strictement d'un même) d'un hyperplan : II, p. 9.

Décomposition polaire d'un opérateur de Hilbert-Schmidt : V, p. 78, exerc. 14.


Demi-espaces fermés (ouverts) déterminés par un hyperplan fermé : II, p. 16.
Densité d'ordre u : V, p. 7.
Déterminant de Gram : V, p. 70, exerc. 7
Dimension d'un ensemble convexe : II, p. 10.
Dimension hilbertienne : V, p. 25.
Dirichlet (espace de) : V, p. 8.
Distal (ensemble) : IV, p. 72, exerc 1.
Distingué (espace) : IV, p. 52, exerc. 4.
Dual algébrique d'un espace vectoriel topologique réel : II, p. 45
Dual d'un espace vectoriel topologique réel : II, p. 45.
Dual d'un espace localement convexe (réel ou complexe) : III, p. 14.
Dual faible, dual fort : III, p. 14.
Dualité séparante en F, dualité séparante : II, p. 44.
Dualité (espaces vectoriels en) : II, p. 43.
Dvoretzky-Rogers (théoréme de) : V, p. 62, exerc. 14.

Eberlein (théorème d') : IV, p. 35.


D. Edwards (théorème de) : II, p. 100, exerc. 41.
Endomorphisme hermitien : V, p. 43.
Endomorphisme normal : V, p. 42.
Endomorphisme positif : V, p. 45.
Engendrée (bornologie) par un ensemble de parties : III, p. 1
Ensemble absorbant : 1, p. 7.
Ensemble convexe : II, p. 8 et p. 66.
Ensemble équilibré : 1, p. 6.
Ensemble filtrant de semi-normes : II, p. 3.
Ensemble orthonormal : V, p. 21.
Ensemble topologiquement libre : 1, p. 12.
354 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES

Ensembk :??a! : J, p. 12.


Ensembles orthogonaux : V, p. 12.
Enveloppe convexe d'un ensemble : II, p. 10.
Enveloppe convexe équilibrée d'un ensemble : II, p. 10.
Enveloppe convexe symétrique d'un ensemble : II, p. 10.
Enveloppe équilibrée d'un ensemble : 1, p. 6.
Enveloppe fermée convexe d'un ensemble : II, p. 14.
Enveloppe fermée convexe équilibrée d'un ensemble : II, p. 14 et p. 66.
Enveloppe fermée convexe symétrique d'un ensemble : II, p. 14.
Epointé (cône) : II, p. 11.
G-équihypocontinu, IZ-équihypocontinu, ( 6 , %)-équihypocontinu (ensemble) : III, p. 49,
exerc. 7.
~ ~ u i l i b(ensemble)
ré : 1, p. 6.
Equilibré (noyau) d'un ensemble : 1, p. 7.
Equilibrée (enveloppe) d'un ensemble : 1, p. 6.
Espace bornologique : III, p. 12.
Espace de Banach : 1, p. 5.
Espace de Dirichlet : V, p. 8.
Espace de Fock antisymétrique : V, p. 34.
Espace de Fock symétrique : V, p. 33.
Espace de Fréchet : II, p. 26 et p. 66.
Espace de Gevrey : III, p. 10.
Espace de Hardy : V, p. 7.
Espace de Hilbert : V, p. 6.
Espace de R. C. James : IV, p. 72, exerc. 18.
Espace de Montel : IV, p. 18.
Espace de Sobolev : V, p. 7.
Espace (DF) : IV, p. 58, exerc. 2.
Espace faible : II, p. 45.
Espace gaussien : V, p. 33.
Espace hilbertien : V, p. 6.
Espace limite inductive d'une famille d'espaces localement convexes : II, p. 3 1.
Espace limite inductive stricte d'une suite d'espaces localement convexes : II, p. 36.
Espace localement convexe complexe : II, p. 66.
Espace localement convexe réel : II, p. 25.
Espace préhilbertien complexe, espace préhilbertien réel : V, p. 4.
Espace quasi-complet : III, p. 8
Espace réflexif : IV, p. 16.
Espace semi-complet : III, p. 7.
Espace semi-réflexif : IV, p. 15.
Espace semi-tonnelé : IV, p. 21.
Espace tonnelé : III, p. 24.
Espace vectoriel ordonné, espace vectoriel préordonné : II, p. 13.
Espace vectoriel sous-jacent a un espace vectoriel topologique : 1, p. 1.
Espace vectoriel topologique : 1, p. 1.
Espace vectoriel topologique complet : 1, p. 5.
Espace vectoriel topologique métrisable : 1, p. 16.
Espace vectoriel topologique séparé associé a un espace vectoriel topologique : 1, p. 4.
Etoilé (ensemble) : II, p. 69, exerc. 1.
Exhaustion d'un espace localement convexe séparé, espace exhaustible : III, p. 50, exerc. 1.
Extrémal (point) d'un ensemble convexe : II, p. 57.
Extrémale (génératrice) d'un cône convexe : II, p. 60.

Facette : II, p. 92, exerc. 3.


Facettes duales : II, p. 93, exerc. 6.
Faible (dual) : III, p. 14.
Faible (topologie, espace) : II, p. 45
INDEX TERMINOLOGIQUE

Faiblement bornée (partie de E') : III, p. 14.


Famille orthonormale : V, p. 21.
Famille topologiquement libre : 1, p. 12.
Fermée convexe (enveloppe) d'un ensemble : II, p. 14.
Fermée convexe équilibrée (enveloppe) d'un ensemble : II, p. 14.
Fermée convexe symétrique (enveloppe) d'un ensemble : II, p. 1 4 .
Fermés (demi-espaces) déterminés par un hyperplan fermé : 11, p. 16.
Filtrant (ensemble) de semi-normes : II, p. 3.
Final (sous-espace) : V, p. 41.
Finale (topologie localement convexe) : II, p. 30.
Fock (espaces de) : V, p. 33-34.
Fonction concave, convexe, strictement concave, strictement convexe : 11, p. 17-18.
Fonction de type positif : V, p. 9.
Fonction positivement homogène, fonction sous-linéaire : II, p. 21.
Forme bilinéaire mettant deux espaces en dualité : II, p.43.
Forme hermitienne (a gauche) : V, p. 1.
Forme hermitienne positive : V, p. 2.
Forme hermitienne séparante associée a une forme hermitienne : V, p. 2.
Forme linéaire complexe, forme linéaire réelle : II, p. 65.
Forme linéaire positive : II, p. 14.
Formules de polarisation : V, p. 2.
Fort (dual) : III, p. 14.
Fortement bornée (partie de E') : III, p. 14.
Fréchet (espace de) : II, p. 26 et p. 66.

Gaussien (espace) : V, p. 33.


Génératrice extrémale d'un cône convexe : II, p. 60.
Gevrey (espace de) : III, p. 10.
Graphe fermé (théorème du) : 1, p. 19.
Grothendieck (théorème de) : III, p. 20.

Haar (théorème de) : II, p. 88, exerc. 8.


Hadamard (inégalités de) : V, p. 37,
Hahn-Banach (théorème de) : II, p. 24, p. 39 et p. 67.
Hardy (espace de) : V, p. 7.
Helly (théorème de) : II, p. 73, exerc. 21.
Hermitien (endomorphisme) : V, p. 43.
Hilbert (espace de) : V, p. 6.
Hilbert-Schmidt (application de) : V, p. 51.
Hilbertien (espace) : V, p. 6.
6-hypocontinue, Z-hypocontinue, ( 6 , Z)-hypocontinue (application bilinéaire) : III, p. 31.
Hyperplan d'appui d'un ensemble : II, p. 40.

Indice d'un opérateur de Fredholm : IV, p. 67, exerc. 2 1.


Induite (structure préhilbertienne) sur un sous-espace vectoriel : V, p. 6.
Inégalité de Bessel : V, p. 21,
Inégalité de Cauchy-Schwarz : V, p. 3.
Inégalités de Hadamard : V, p. 37.
Infratonnelé (espace) : III, p. 45, exerc. 7.
Initial (sous-espace) : V, p. 41.
Interne (point) d'un ensemble convexe : II, p. 28.
Isomorphisme d'espaces vectoriels topologiques : 1, p. 3.
Isomorphisme d'espaces préhilbertiens : V, p. 5.

R. C. James (espace de) : IV, p.72, rxerc. 18.


James-Klee (théorème de) : IV, p. 57, exerc. 25
Jauge d'un ensemble convexe : II, p. 22.
356 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES

Krein (théorème de) : IV, p. 37.


Krein-Milman (théorème de) : II, p. 59

Limite inductive d'espaces (de topologies) localement convexes : II, p. 3 1.


Limite inductive stricte d'espaces (de topologies) localement convexes : II, p. 36.
Localement convexe complexe (espace) : II, p. 66.
Localement convexe réel (espace) : II, p. 25.
Localement convexe (topologie) : II, p. 25 et p. 66.

Mackey (théorème de) : IV, p. 2.


Mackey (topologie de) : IV, p. 2.
Markoff-Kakutani (théorème de) : IV, p. 39.
Matrice par rapport à des bases orthonormales : V, p. 22.
Matrice de Hilbert : V, p. 74, exerc. 3.
Métrisable (espace vectoriel topologique) : 1, p. 16.
Minimal (espace localement convexe de type) : II, p. 90, exerc. 13.
Montel (espace de) : IV, p. 18.
Moyenne : IV, p. 40.
Moyennable (groupe) : IV, p.73, exerc. 4.

Normal (endomorphisme) : V, p. 42.


Noyau équilibré d'un ensemble : 1, p. 7

Opérateur de Fredholm : IV, p. 67, exerc. 21.


Opérateur unitaire : V, p. 40.
Ordonné (espace vectoriel) : Il, p. 13.
Orthogonal d'un sous-espace (pour des espaces en dualité) : II, p. 48.
Orthogonal a un sous-ensemble (pour un vecteur d'un espace préhilbertien) : V, p. 12.
Orthogonales (parties d'espaces en dualité) : II, p. 44.
Orthogonaux (ensembles) dans un espace préhilbertien : V, p. 12.
Orthogonaux (vecteurs) dans des espaces en dualité : II, p. 44.
Orthogonaux (vecteurs) dans un espace préhilbertien : V, p. 5
Orthonormal (ensemble, famille) : V, p. 21.
Orthonormale (base) : V, p. 22.
Orthonormalisation : V, p. 24.
Orthoprojecteur : V, p. 13.
Orthoprojecteur initial, final : V, p. 41.
Ouverts (demi-espaces) déterminés par un hyperplan fermé : II, p. 16.

Parabolique (ensemble convexe) : II, p. 71, exerc. 17.


Parseval (relation de) : V, p. 22.
Partiellement isométrique (application) : V, p. 41.
Parties orthogonales de deux espaces en dualité : II, p.44.
Point extrémal d'un ensemble convexe : II, p. 57.
Point interne d'un ensemble convexe : II, p. 28.
Pointé (cône) : II, p. 11.
Points d'un même côté, points strictement d'un même côté d'un hyperplan : II, p. 9.
Points de lissité, de stricte convexité : II, p. 93, exerc. 6.
Polaire d'un ensemble : II, p. 47 et p. 68.
Polyèdre : II, p. 96, exerc. 24.
Polynôme de Legendre : V, p. 24.
Positif (endomorphisme) : V, p. 45.
Positive (forme hermitienne) : V, p. 2.
Positive (forme linéaire) : II, p. 14.
Positivement homogène (fonction) : II, p. 2 1.
Prédual : IV, p. 56, exerc. 23.
Préhilbertien (espace) : V, p. 4.
INDEX TERMINOLOGIQUE

Préhilbertienne (semi-norme) : V, p. 4.
Préordonné (espace vectoriel) : II, p. 13.
Principe de condensation des singularités : III, p. 43. exerc. 10.
Produit (bornologie) : III, p. 1 .
Produit scalaire : V, p. 5.
Produit tensoriel d'espaces préhilbertiens : V, p. 26.
Produit tensoriel hilbertien : V, p. 28.
Projecteur orthogonal : V, p. 13.
Projection sur un ensemble convexe : V, p. 11.
Pythagore (théorème de) : V, p. 12.

Quasi-complet (espace) : III, p. 8

Réelle (forme linéaire, variété linéaire affine) : II, p. 65.


Réflexif (espace) : IV, p. 16.
Relation de Parseval : V, p. 22.
Relativement borné (espace) : III, p. 45, exerc. 6.
Représentation unitaire : IV. p. 44.
Ryll-Nardzewski (théorème de) : IV, p. 43.

Saillant (cône convexe pointé) : II, p. 1 1 .


Segment fermé, ouvert, fermé en x et ouvert en y : II, p. 7.
Semelle d'un cône : II, p. 64.
Semi-automorphisme d'espaces préhilbertiens : V, p. 6.
Semi-complet (espace) : 111, p. 7.
Semi-norme : II, p. 1 .
Semi-norme préhilbertienne : V, p. 4.
Semi-normé (espace) : II, p. 3.
Semi-réflexif (espace) : IV, p. 15.
Semi-tonnelé (espace) : IV, p. 2 1.
Séparante (dualité) : II, p. 44.
Séparé complété d'un espace vectoriel topologique : 1, p. 6.
Séparé complété d'un espace préhilbertien : V, p. 8.
Séparément continue (application bilinéaire) : III, p. 28.
Séparément équicontinu (ensemble) : III, p. 48, exerc. 6.
Séparés (ensembles) par un hyperplan fermé : II, p. 39.
Simplexe : 11, p. 76, exerc. 41.
Smulian (théorème de) : IV, p. 36.
Sobolev (espace de) : V, p. 7.
Somme directe topologique d'espaces (de topologies) localement convexes : II, p. 32.
Somme hilbertienne externe d'espaces hilbertiens : V, p. 18.
Somme hilbertienne de sous-espaces vectoriels : V, p. 18.
Sous-espace final, sous-espace initial d'une application linéaire continue : V, p. 41.
Sous-espace préhilbertien : V, p. 6.
Sous-jacent (espace vectoriel) à un espace vectoriel topologique : 1, p. 1.
Sous-linéaire (fonction) : 11, p. 21.
Strictement concave, strictement convexe (fonction) : II, p. 17-18.
Strictement séparés (ensembles) par un hyperplan fermé : 11, p. 39.
Supplémentaire orthogonal : V, p. 13.
Système fondamental de semi-normes : II, p. 3.

Tchebycheff (théorème de) : 11, p. 89, exerc. 8.


Théorème de Banach : 1, p. 17.
Théorème de Banach-Dieudonné : IV, p. 24.
Théorème de Banach-Saks-Kakutani : V, p. 67, exerc. 33
Théorème de Banach-Steinhaus : III, p. 26.
Théorème de Birkhoff-Alaoglu : V, p. 77, exerc. 13.
358 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES

Théorème de Bishop-Phelps : II, p. 82, exerc. 4.


Théorème de Dvoretzky-Rogers : V, p. 62, exerc. 14.
Théorème dlEberlein : IV, p. 35.
Théorème de D. Edwards : II, p. 100, exerc. 41.
Théorème de Grothendieck : III, p. 20.
Théorème de Haar : II, p. 88, exerc. 8.
Théorème de Hahn-Banach : II, p. 24, p. 39 et p. 67.
Théorème de Helly : II, p. 73, exerc. 21.
Théorème de James-Klee : IV, p. 57, exerc. 25.
Théorème de Krein : IV, p. 37.
Théorème de Krein-Milman : II, p. 59.
Théorème de Mackey : IV, p. 2.
Théorème de Markoff-Kakutani : IV, p. 39.
Théorème de Pythagore : V, p. 12.
Théoréme de Ryll-Nardzewski : IV, p. 43.
Théorème de Smulian : IV, p. 36.
Théorème de Tchebycheff : II, p. 89, exerc. 8.
Théorème des bipolaires : II, p. 48
Théorème du graphe fermé : 1, p. 19.
Tonneau : III, p. 24.
Tonnelé (espace) : III, p. 24.
6-topologie : III, p. 13 et IV, p. 2.
Topologie affaiblie : IV, p. 4.
Topologie compatible avec une structure d'espace vectoriel : 1, p. 1.
Topologie compatible avec une structure d'espace vectoriel ordonné : II, p. 17.
Topologie définie par une semi-norme, par un ensemble de semi-normes : II, p. 3.
Topologie de la convergence simple, compacte, précompacte, convexe compacte, bornée :
111, p. 14.
Topologie de Mackey : IV, p. 2.
Topologie faible : II, p. 45.
Topologie initiale : IV, p. 4.
Topologie limite inductive d'une famille de topologies localement convexes : II, p. 3 1.
Topologie limite inductive stricte d'une suite de topologies localement convexes : II, p. 36.
Topologie localement convexe : II, p. 25 et p. 66.
Topologie localement convexe finale : II, p. 30.
Topologie somme directe d'une famille de topologies localement convexes : II, p. 32.
Topologiquement libre (ensemble, famille) : 1, p. 12.
Total (ensemble) : 1, p. 12.
Trace d'un endomorphisme : V, p. 49.
Trace d'une forme quadratique par rapport à une autre : V, p. 57.
Transformation affine : IV, p. 39.
Transposée d'une application linéaire continue : II, p. 50 et IV, p. 6.

Ultrabornologique (espace) : III, p. 47, exerc. 19


Ultranorme : 1, p. 26, exerc. 12.
Ultra-semi-norme : II, p. 2.
Unitaire (opérateur) : V, p. 40.

Variété d'appui : II, p. 92, exerc. 3.


Variété linéaire complexe, variété linéaire réelle : II, p. 65.
Vecteur orthogonal à un sous-espace dans un espace préhilbertien : V, p. 12.
Vecteurs orthogonaux dans deux espaces en dualité : II, p. 44.
Vecteurs orthogonaux dans un espace préhilbertien : V, p. 5.
Résumé de quelques
propriétés importantes des espaces de Banach

Nous rassemblons pour la commodité du lecteur les principaux résultats


concernant les espaces normés et plus particulièrement les espaces de Banach. Le
corps K des scalaires est égal à R ou C.
Espaces d'applications linéaires ; dual
1) Soient E et F deux espaces normés. Pour qu'une application linéaire u de E
dans F soit continue, il faut et il suffit que

soit fini. L'application u F+ 11 u lj est une norme sur l'espace vectoriel 9 ( E ; F) des
applications linéaires continues de E dans F.
Supposons que F soit un espace de Banach. Alors 9 ( E ; F) est un espace de
Banach. Le complété Ê de E est un espace de Banach, et l'application u ++u lE est
une isométrie bijective de 9 ( Ê ; F) sur 9 ( E ; F).
2) Soit E un espace normé. On pose E' = 2 ( E ; K) où K est muni de la norme
h I+ (hl. L'espace de Banach E' s'appelle le dual de E, et le dual E de E' s'appelle
le hidual de E.
On note o(E, Er) la topologie la moins fine sur E rendant continues les formes
linéaires x' E E' ;on l'appelle la topologie affaiblie de E. On note o(E1,E) la topologie
la moins fine sur E' rendant continues les formes linéaires x' H (x', x ) sur E',
où x parcourt E ; on appelle o(E', E) la topologie faible sur Er. La topologie sur E'
déduite de la norme s'appelle la topologie forte.
360 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES

3) Soient E un espace normé et M un sous-espace vectoriel fermé de E. Soit R


l'application canonique de E sur E/M. On définit une norme sur l'espace vectoriel
E/M par
(2) 11511 = inf llxll .
n i 4 =5

Lorsque E est un espace de Banach, il en est de même de M et E/M. Pour tout espace
normé F, l'application linéaire u F+ u o R de 9 ( E / M ; F) dans 9 ( E ; F) est isomé-
trique.
4) Soit E un espace normé. Pour tout x' E E', on a par définition

De plus (« th. de Hahn-Banach D), on a

pour tout x E E. Autrement dit, l'application canonique de E dans son bidual E


est isométrique.
Polaires et orthogonaux
5) Soit E un espace normé. Pour toute partie A de E (resp. B de Et), on appelle
polaire de A (resp. B) et I'on note A" (resp. Bo) l'ensemble des x' E E' (resp. x E E)
tels que l'on ait
(5) 9(x', x) 2 - 1

pour tout x E A (resp. x' E B). Lorsque A (resp. B) est un sous-espace vectoriel,
la relation (5) équivaut à ( x ' , x ) = O, et I'on dit alors que A" (resp. Bo) est
l'orthogonal de A (resp. B).
6) (« Th. des bipolaires D). Soit E un espace normé. Soit A (resp. B) une partie de E
(resp. E') contenant O. Alors le bipolaire A"" de A (resp. Bo" de B) est l'adhérence
pour o(E, E') (resp. o(Ef, E)) de l'enveloppe convexe de A (resp. B).
7) Soit A une partie d'un espace normé E. Soit x un point adhérent à A pour
o(E, E'). Alors x est limite (pour la norme) d'une suite d'éléments de l'enveloppe
convexe be A. En particulier, les sous-ensembles convexes de E qui sont fermés pour
la topologie d'espace normé ou pour la topologie o(E, E'), sont les mêmes.
8) Soient E un espace normé et M un sous-espace vectoriel de E. Pour toute
forme linéaire u, E M', il existe une forme linéaire u E E' prolongeant u, et telle que
llull = Iluoll. Soit H l'orthogonal de M dans E'; alors l'orthogonal Ho de H est
l'adhérence de M dans E.
Transposition
9) Soient E et F deux espaces normés et u E 9 ( E ; F ) . La transposée k u E ( F 1; E')
de u est définie par la relation
(6) ( ' u ( y f ) ,x ) = ( y', u(x)) quels que soient x E E, ~ ' E F '
On a Il'ull = Ilull. Le noyau de u est I'orthogonal dans E de l'image de ' M . Le noyau
de 'u est I'orthogonal dans F' de l'image de u.
10) Soient E un espace normé, M un sous-espace vectoriel fermé de E et F = E/M.
Soit i l'injection canonique de M dans E et soit n la surjection canonique de E sur F.
Alors 'i a pour noyau I'orthogonal Mo de M et définit par passage au quotient une
isométrie de E'/MO sur M'. De plus, 'a est une isométrie de F' sur Mo.

Critères de continuité d'une application linéaire


1 1 ) Soient E et F deux espaces de Banach et u une application linéaire de E dans F.
Supposons que, pour toute suite (x,),,, de points de E tendant vers O, et telle que
( ~ ( x , ) ) , , ,ait une limite y dans F, on ait y = O. Alors u est continue.
* Supposons que, pour toute partie compacte K de E, toute mesure positive p
sur K et toute forme linéaire'continue y' sur F, la restriction de y' o u à K soit p-mesu-
rable. Alors u est continue. *
12) Soient E et F deux'espaces de Banach et u E 9 ( E ; F). Alors, ou bien u(E)
est maigre, ou bien u est surjective.
Supposons u surjective. Alors il existe un nombre C > O tel que, pour tout
y E F, il existe x E E avec u(x) = y et llxll < C. Il yll. Si N est le noyau de u, alors u
définit par passage au quotient un homéomorphisme de E/N sur F.
13) Soient E et F deux espaces de Banach. Si u est une application linéaire continue
et bijective de E dans F, alors u-' est continue.
14) Soient E et F deux espaces de Banach, u E 9 ( E ; F) et x' E Et. Pour que x'
appartienne à l'image de 'u, il faut et il suffit qu'il existe un nombre C > O tel que
l'on ait

(7) / ( X I ,x)I < C . IIu(x)II pour tout x E E .


15) Soient E et F deux espaces de Banach et u E 9 ( E ; F). Pour que u soit sur-
jective, il faut et il suffit qu'il existe un nombre C > O tel que l'on ait
~ 11 y'll pour tout y' E Fr.
) ~C.
I I ' U ( ~ '2

Th. de Banach-Steinhaus
16) (« Th. de Banach-Steinhaus B). Soient E un espace de Banach, F un espace
normé et (ui),, une famille d'éléments de 9 ( E ; F). Soit A l'ensemble des x E E tels
I I
que sup ui(x) < + m. Alors ou bien A est maigre et son complémentaire est dense
LEI
dans E, ou bien on a sup lluill <
itl
+ m. En particulier, lorsque A = E, on a

sup Iluill < + Co.


id
17) Soient E et F deux espaces de Banach et (u,,),,,, une suite d'éléments de
9 ( E ; F). On suppose que la limite u(x) = lim un(x)existe pour tout x E E. Alors,
n-t m
on a sup II unII < + CO,u est continue et la suite (un)tend vers u uniformément sur
n
toute partie compacte de E.
362 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES

Propriétés de la topologie faible sur un dual


18) Soient E un espace de Banach et B' une partie de E'. Les conditions suivantes
sont équivalentes :
(i) B' est contenue dans une boule de El.
(ii) Br est relativement compacte pour la topologie o(E', E).
(iii) Pour tout X E E, on a sup I(xt, x)I <
X'EB
+
CO.

19) Soit E un espace de Banach et soit B' la boule unité (fermée) de Et. Alors B'
est compacte pour o(E', E). Supposons qu'il existe'dans E une partie dénombrable
totale ; alors B' est métrisable pour o(E1, E), et il existe dans E' une partie dénom-
brable dense pour o(E', E).
20) Soient E un espace de Banach, u une forme linéaire sur E' et B' la boule unité
de E'. Les conditions suivantes sont équivalentes :
(i) Il existe x E E tel que u(xl) = (x', x ) pour tout x' E Et.
(ii) La restriction de u à B' est continue pour la topologie o(E1, E).
(iii) Pour toute suite d'éléments (x,',) de E' tendant vers O pour o(E', E), on a
lim u(x;) = O.
a-m
21) Soient E un espace de Banach, B' la boule unité de E', et C une partie convexe
de E' (en particulier, un sous-espace vectoriel). Pour que C soit fermée pour o(E1,E),
il faut et il suffit que l'intersection C n rB' soit fermée pour o(E', E) quel que soit
le nombre réel r > 0.

Espaces reexifs
22) Soient E un espace normé, E son bidual et i l'application canonique de E
dans E . La boule unité de E est l'adhérence pour o ( E , Et) de l'image par i de la
boule unité de E.
Les conditions suivantes sont équivalentes :
(i) L'application isométrique i : E H E est surjective.
(ii) La boule unité dans E est compacte pour o(E, E').
Lorsque ces conditions sont remplies, on dit que E est ré'exij:

Topologies compatibles avec la duatité


23) Soit E un espace de Banach et soit Y une topologie localement convexe sur
E. Les conditions suivantes sont équivalentes :
(i) La topologie Y est plus fine que o(E, Er) et moins fine que la topologie définie
sur E par la norme.
(ii) Et est l'ensemble des formes linéaires sur E continues pour Y.
Supposons ces conditions satisfaites. Soit A une partie de E. Pour que A soit
relativement compacte pour F ,il faut et il suffit que toute suite de points de A possède
dans E une valeur d'adhérence pour Y. S'il en est ainsi, l'enveloppe convexe équi-
librée de A est relativement compacte pour Y.
Table des matières

9 1 . Espaces vectoriels topologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


1. Définition d'un espace vectoriel topologique . . . . . . . . . . . . .
2 . Espaces normés sur un corps valué . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Sous-espaces vectoriels et espaces quotients d'un espace vecto-
riel topologique ; produits d'espaces vectoriels topologiques ;
somme directe topologique de sous-espaces . . . . . . . . . . . . . .
4. Structure uniforme et complétion d'un espace vectoriel topo-
logique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5. Voisinages de l'origine dans un espace vectoriel topologique
suruncorpsvalué . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6. Critères de continuité et d'équicontinuité . . . . . . . . . . . . . . . . .
7 . Topologies initiales d'espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
9 2. Variétés linéaires dans un espace vectoriel topologique . . . . . . . . . . .
1. Adhérence d'une variété linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2 . Droites et hyperplans fermés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Sous-espaces vectoriels de dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. Espaces vectoriels topologiques localement compacts . . . . . . .
$ 3 . Espaces vectoriels topologiques métrisables ....................
1. Voisinages de zéro dans un espace vectoriel topologique métri-
sable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2 . Propriétés des espaces vectoriels métrisables . . . . . . . . . . . . . .
3. Fonctions linéaires continues dans un espace vectoriel métri-
sable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercices du $ 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercices du $ 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercices du 9 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

tj 1. Semi-rrormes .............................................
1. Définition des semi-normes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2 . Topologies définies par des semi-normes . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Semi-normes dans les espaces quotients et les espaces produits
364 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES

4 . Critères d'équicontinuité des applications multilinéaires pour


les topologies définies par des semi-normes . . . . . . . . . . . . . . .
$ 2 Erisembles corivexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Définition d'un ensemble convexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Intersections d'ensembles convexes. Produits d'ensembles
convexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Enveloppe convexe d'un ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. Cônesconvexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5. Espaces vectoriels ordonnés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6. Ensembles convexes dans les espaces vectoriels topologiques .
7. Topologies sur les espaces vectoriels ordonnés . . . . . . . . . . . . .
8. Fonctions convexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
9. Opérations-sur les fonctions convexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
10. Fonctions convexes dans un ensemble convexe ouvert . . . . . .
11. Semi-normes et ensembles convexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
$ 3. Le théorème de Hahn-Banach (forme analytique) . . . . . . . . . . . . . .
1. Prolongement des formes linéaires positives . . . . . . . . . . . . . . .
2 . Le théorème de Hahn-Banach (forme analytique) . . . . . . . . . .
# 4 . Espaces localeme~itconvexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Définition d'un espace localement convexe . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Exemples d'espaces localement convexes . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Topologies localement convexes initiales . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. Topologies localement convexes finales . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5. Somme directe topologique d'une famille d'espaces localement
convexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6. Limites inductives de suites d'espaces localement convexes . .
7. Relèvements dans les espaces de Fréchet . . . . . . . . . . . . . . . . . .
$ 5. Slparatiori des emembles corivexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Le théorème de Hahn-Banach (forme géométrique) . . . . . . . . .
2 . Séparation des ensembles convexes dans un espace vectoriel
topologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Séparation des ensembles convexes dans un espace localement
convexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. Approximation des fonctions convexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5 6. Topologies .fùibles .........................................
1. Espaces vectoriels en dualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Topologies faibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Ensembles polaires et sous-espaces orthogonaux . . . . . . . . . . .
4. Transposée d'une application linéaire continue . . . . . . . . . . . .
5. Sous-espaces et espaces quotients d'un espace faible . . . . . . . .
6. Produits de topologies faibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7. Espaces faiblement complets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
8. Cônes convexes complets dans les espaces faibles . . . . . . . . . . .
Q; 7. Points extrémaux et génératrices extrémales . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Points extrémaux des ensembles convexes compacts . . . . . . . .
2. Génératrices extrémales des cônes convexes . . . . . . . . . . . . . . .
3. Cônes convexes à semelle compacte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
9 8. Espaces localemerzt corwexes complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Espaces vectoriels topologiques sur C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Espaces localement convexes complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Le théorème de Hahn-Banach et ses applications . . . . . . . . . . .
4. Topologies faibles sur les espaces vectoriels complexes . . . . . .
Exercices du Q; 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercices du 9: 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
ExercicesduQ;4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercicesdug5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
ExercicesduQ;6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercicesdu97 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
ExercicesduQ8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

CHAPITRE
III.. D'APPLICATIONS LINÉAIRESCONTINUES . . . . . . . . .
ESPACES
5 1. Bornologie dans un espace vectoriel topologique . . . . . . . . . . . . . . . . 111.1
1. Bornologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III .1
2. Parties bornées d'un espace vectoriel topologique . . . . . . . . . . 111.2
3. Image par une application continue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.4
4. Parties bornées dans certaines limites inductives . . . . . . . . . . . 111.5
5. Les espaces E, (A borné) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.7
6. Ensembles bornés complets et espaces quasi.complets . . . . . . . 111.8
7. Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.9
Q; 2 . Espaces homologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III .11
9 3. Espuces d'applicutions linéaires co~itiriues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.13
1. Les espaces TG(E ; F) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III .13
2. Condition pour que TG(E ; F) soit séparé . . . . . . . . . . . . . . . . III .15
3. RelationentreY(E; F ) ~ ~ Y ( Ê ; .F. ). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.16
4. Parties équicontinues de Y (E ; F) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.16
5. Parties équicontinues de E' . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.19
6. Le complété d'un espace localement convexe . . . . . . . . . . . . . . 111.20
7. 6-bornologies sur 9(E ; F) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.22
8. Parties complètes de (E ; F) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.22
366 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES

9 4 . Le thkorème de Barlach-Steirrhaus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Tonneaux et espaces tonnelés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Le théorème de Banach-Steinhaus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Parties bornées de 9(E ; F) (cas quasi-complet) . . . . . . . . . . .
9 5. Applicutior~shilinéaires hypocontinues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Applications bilinéaires séparément continues . . . . . . . . . . . . .
2 . Applications bilinéaires séparément continues sur un produit
d'espaces de Fréchet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Applications bilinéaires hypocontinues . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4 . Prolongement d'une application bilinéaire hypocontinue . . . .
5. Hypocontinuité de l'application (u, v) ++v 0 u . . . . . . . . . . . .
$ 6. Le théorème du graphe borélien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.34
1. Le théorème du graphe borélien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III .34
2 . Espaces localement convexes lusiniens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.35
3 . Applications linéaires mesurables sur un espace de Banach . . 111.36
Exercices du 5 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercicesdu92 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercices du 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercicesdu94 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercicesdu95 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercicesdu56 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Q: 1 . Dualitk . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1 . Topologies compatibles avec une dualité . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Topologie de Mackey et topologie affaiblie sur un espace
localement convexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Transposée d'une application linéaire continue . . . . . . . . . . . .
4 . Dual d'un espace quotient et d'un sous-espace . . . . . . . . . . . . .
5. Dual d'une somme directe, d'un produit . . . . . . . . . . . . . . . . . .
$ 2. Bidual . Espaces réflexijs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Bidual . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Espaces semi-réflexifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Espaces réflexifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. Cas des espaces normés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5. Espaces de Montel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
9 3. Dual d'un espace de Frrchet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Espaces semi.tonnelés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Dual d'un espace localement convexe métrisable . . . . . . . . . . .
3. Bidual d'un espace localement convexe métrisable . . . . . . . . . .
4 . Dual d'un espace de Fréchet réflexif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5. La topologie de la convergence compacte sur le dual d'un
espace de Fréchet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6 . Applications bilinéaires séparément continues . . . . . . . . . . . . .
4 4. Morphismes stricts d'espaces de Fréchet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Caractérisations des morphismes stricts . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2 . Morphismes stricts d'espaces de Fréchet . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3 . Critères de surjectivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
fj 5 . Critères de compacité .................................
1. Remarques générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2 . Compacité simple des ensembles de fonctions continues . . . . .
3 . Les théorèmes d'Eberlein et de ~ m u l i a n. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. Cas des espaces de fonctions continues bornées . . . . . . . . . . . .
5 . Enveloppe convexe d'un ensemble faiblement compact . . . . . .
Appendice . Points fixes des groupes de transformations affines . . . . . . .
1. Cas des groupes résolubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2 . Moyennes invariantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Le théorème de Ryll-Nardzewski . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercices du 5 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercices du 3 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercicesdu53 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercices du § 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercicesdu45 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercices de l'Appendice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Tableau des principaux types d'espaces localement convexes . . . . . . . . . . . .
Tableau des principales bornologies sur le dual d'un espace localement
convexeE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

fj 1. Espaces préhilbertiens et espaces hilbertieiis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


1. Formes hermitiennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Formes hermitiennes positives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Espaces préhilbertiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. Espaces hilbertiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5. Sous-ensembles convexes d'un espace préhilbertien . . . . . . . . .
6. Sous-espaces vectoriels et orthoprojecteurs . . . . . . . . . . . . . . . .
7. Dual d'un espace hilbertien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5 2 . Familles orthogorzales dans un espace hilbertierr . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Somme hilbertienne externe d'espaces hilbertiens . . . . . . . . .
368 ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES

2. Somme hilbertienne de sous-espaces orthogonaux d'un espace


hilbertien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Familles orthonormales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. Orthonormalisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
$ 3 . Produit tensoriel d'espaces hilbertiem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Produit tensoriel d'espaces préhilbertiens . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Produit tensoriel hilbertien d'espaces hilbertiens . . . . . . . . . . .
3. Puissances symétriques hilbertiennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. Puissances extérieures hilbertiennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5. Multiplication extérieure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
$ 4. Quelques classes d'opérateurs dam les espaces hilbertierls . . . . . . .
1. Adjoint . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Applications linéaires partiellement isométriques . . . . . . . . . . .
3 . Endomorphismes normaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. Endomorphismes hermitiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5 . Endomorphismes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6. Trace d'un endomorphisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7. Applications de Hilbert-Schmidt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
8. Diagonalisation des applications de Hilbert-Schmidt . . . . . . .
9. Trace d'une forme quadratique par rapport a une autre . . . . .

Exercicesdu§2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercices du 5 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercices du 5 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. .
Notehistorique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Index des notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Index terminologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Résumé de quelques propriétés importantes des espaces de Banach . . . . . . .
Table des matières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

120. boulevard Saint-Germain


75280 Paris Cedex 06
3e trimestre 1981
Imprimé en France

1 IMPRIMERIE JOUVE
17. rue d u Louvre
75001 Paris
No d'impression : 8262

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