Sorbonne Université/Licence de Mathématiques

LU2MA216 : Topologie et calcul différentiel

TD1 (Normes sur Rn et suites convergentes)

Cette feuille de TD correspond au chapitre 1 du polycopié.

Les exercices assortis d’un symbole ! sont les exercices fondamentaux et seront toujours traités en autonomie. Il
est nécessaire de savoir traiter ces exercices pour valider cette UE.
Une fois ces exercices résolus, on vous encourage forcément à résoudre, toujours par vous même les exercices suivants
qui pourront, pour certains, faire l’objet d’une correction en TD.
Les exercices assortis d’un symbole ? sont des exercices d’approfondissement dont la résolution n’est pas nécessaire
pour valider cette UE. C’est une bonne manière de se tester, si l’on se sent à l’aise avec les précédents.

Exercice 1 : !
Parmi les applications suivantes, lesquelles sont des normes sur R3 ? Chaque réponse (positive ou négative) devra
être justifiée : prouver les axiomes s’ils sont vérifiés, réfuter l’un d’entre eux par un contre-exemple dans le cas
contraire.
1. N1 : (x, y, z) 7→ |x| + 2|y| + 3|z|.
2. N2 : (x, y, z) 7→ |x|2 + |y|2 + |z|2 .
3. N3 : (x, y, z) 7→ |x − 2y| + |y| + |y − z|.

Exercice 2 :
Soit N1 et N2 deux normes sur Rn . Montrer que N1 + N2 , N12 + N22 et max(N1 , N2 ) définissent des normes sur
p

Rn .

Exercice 3 : !
Soit N une norme sur Rn .
1. Montrer que si une suite (xk )k∈N est convergente pour cette norme, alors la suite de nombre réels (N (xk ))k∈N
est nécessairement bornée. La réciproque est-elle vraie ?
2. Montrer que si une suite (xk )k∈N est de Cauchy pour cette norme, alors la suite de nombre réels (N (xk ))k∈N
est nécessairement bornée. La réciproque est-elle vraie ?

Exercice 4 : !
 
x0
1. Pour un vecteur du plan fixé ∈ R2 , on considère la suite définie par récurrence :
y0
xk+1
    k

0 −1 x
=.
y k+1
1 0 yk
     
x0 1 xn
(a) En partant de = ∈ R2 , représenter ∈ R2 pour n ∈ {1, 2, 3}.
y0 0 yn
(b) Cette suite est-elle convergente pour la norme euclidienne du plan ?
2. Pour les deux suites suivantes de R2 , déterminer si elles sont de Cauchy ou non, pour la norme euclidienne
du plan.
   
1 2  1 1 
1− , et ,k + .
k + 1 k + 21 k∈N
k+1 k + 1 k∈N
Indication: On peut (sans que cela soit nécessaire) utiliser l’un des résultats de l’Exercice 3 pour résoudre cette
question.
Exercice 5 :
Soit N une norme sur Rn , et (xk )k∈N , (y k )k∈N deux suites vérifiant N (xk − y k ) →k 0. Pour les deux questions
suivantes, on pensera à utiliser l’inégalité triangulaire.
1. Montrer que si l’une de ces suites converge vers a ∈ Rn , alors il en est de même de l’autre.
2. Montrer que si l’une de ces deux suites est de Cauchy, alors il en est de même pour l’autre.

Exercice 6 :
Soit N une norme sur Rn . Donner une CNS sur une matrice carré A ∈ Mn (R) pour que l’application x 7→ N (Ax)
définisse une norme sur Rn (il faut donc bien montrer les deux implications).

Exercice 7 : ?
Pour x = (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn et p ∈ [1, +∞[, on pose
n
!1/p
X
kxkp = |xi |p ,
i=1

de sorte que les exposants p = 1 et p = 2 correspondent aux normes de Manhattan et normes euclidiennes vues en
cours.
1. Dans cet exercice, nous allons démontrer que les fonctions k · kp définissent des normes pour p ∈ [1, ∞]. Avant
de vérifier cela, justifions déjà la notation k · k∞ pour la norme infinie introduite en cours : pour x ∈ Rn fixé,
montrer que
kxkp −→ kxk∞ .
p→+∞

2. Montrer que les axiomes de séparation et d’homonégénité sont vérifiés.

3. Montrer, pour x, y ∈ Rn , que
n
X n
X
kx + ykpp ≤ |xi ||xi + yi |p−1 + |yi ||xi + yi |p−1 .
i=1 i=1

4. Pour tout exposant p ∈]1, ∞[ on note p0 := p−1 p

; il s’agit d’un autre élément de ]1, ∞[ que l’on appelle
l’exposant conjugué de p. Par convention on note 10 = ∞ et ∞0 = 1. Démontrer l’inégalité triangulaire pour
k · kp (on parle d’inégalité de Minkowski ) en admettant l’inégalité d’Hölder pour p ∈ [1, ∞] :
n
X
∀x, y ∈ Rn , |xi yi | ≤ kxkp kykp0 . (?)
i=1

5. Nous allons maintenant établir l’inégalité d’Hölder (?).

(a) À quoi correspond l’inégalité de Hölder pour p = 2 ? Démontrer l’inégalité de Hölder dans les cas
p ∈ {1, ∞}.
(b) Expliquer pourquoi il suffit de démontrer (?) lorsque kxkp = kykp0 = 1.
(c) En séparant la somme selon |yi | ≷ |xi |p−1 , montrer que lorsque kxkp = kykp0 = 1, on a toujours
n
X
|xi yi | ≤ 2.
i=1

(d) (Difficile) En déduire que lorsque kxkp = kykp0 = 1, on a en fait

n
X
|xi yi | ≤ 1.
i=1
2
Indication: Pour x ∈ Rn on introduit le vecteur x ⊗ x := (xk x` )1≤k,`≤n ∈ Rn ; exprimer kx ⊗ xkp en
fonction de kxkp . Que devient l’inégalité de la fonction précédente exprimée pour x ⊗ x et y ⊗ y dans
2
Rn ? Itérer.
Exercice 8 : ?
On considère l’ensemble E des fonctions polynomiales sur [0, 1]:
( n
)
X
k n+1
E = x 7→ ak x : n ∈ N, (a0 , a1 , · · · , an ) ∈ R .
k=0
Pn
Pour f : x 7→ k=0 ak xk ∈ E, on définit
 n  n
1
|ak |
Z X  X
N1 (f ) = |f (x)| dx et N2 (f ) =  ak  + .
 
0   2k
k=0 k=1

1. Vérifier que N1 et N2 définissent bien des normes sur E.

2. On s’intéresse à la suite (fp )p∈N , où fp (x) = xp . Calculer N1 (fp ). Cette suite converge t-elle pour la norme
N1 ?
3. Montrer que la suite (fp )p∈N converge vers la fonction constante égale à 1 pour la norme N2 .
4. Les normes N1 et N2 sont-elles équivalentes? On s’intéressera séparément aux deux inégalités entre normes.

Exercice 9 : ?
Soit E un ensemble. On appelle distance sur E une application d de E × E dans R+ l’ensemble des réels positifs
ou nuls telle que

• ∀(x, y) ∈ E 2 , d(x, y) = d(y, x)

• ∀(x, y) ∈ E 2 , d(x, y) = 0 ⇔ x = y
• ∀(x, y, z) ∈ E 3 , d(x, z) ≤ d(x, y) + d(y, z)

1. Cela vous rappelle t-il quelque chose? Proposer un nom pour chacune des propriétés.
2. Si E est un espace vectoriel muni d’une norme N , vérifier que dN (x, y) = N (x − y) définit une distance sur E
(appellée distance induite par la norme N ).
3. On se place désormais sur R, et on définit, pour tout réels a et b,
 
 a b 
d(a, b) = 
 − .
1 + |a| 1 + |b| 

(a) Vérifier que d définit une distance sur R.

(b) Que vaut sup(a,b)∈R2 d(a, b)?
(c) Existe t-il une norme N sur R tel que d = dN ? Autrement dit, cette distance est-elle induite par une
norme ?
4. Donner un exemple d’espace E sur lequel vous pouvez construire une distance mais pas une norme.