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MP2I 22.10.

2021

DEVOIR SURVEILLÉ 2
I Exercice : Échauffement 01^‚ 30 minutes

1. Soit n ∈ N∗ .
n n
x j , et sans récurrence, montrer que j2j−1 = (n − 1)2n + 1.
X X
a. À l’aide de la fonction f : x 7→
j=0 j=1
!
X j
b. En déduire la valeur de i .
16i 6j 6n
i

2. Soit E un ensemble et soient A et B deux parties non vides de E.


Montrer que les assertions a) et b) suivantes sont équivalentes :

a) A ∪ B = E b) ∀X ∈ P(E) \ {∅}, (X ∩ A , ∅) ou (X ∩ B , ∅).

3. Soit f : R → R dérivable. Montrer qu’il existe un unique couple (д, h) de fonctions définies sur R, avec
д dérivable, д(1) = д 0(1) = 0 et h affine telles que pour tout x ∈ R, f (x) = д(x) + h(x).

I Problème 1 : gudermannien 01@… 1h

Partie I. Fonction argument sinus hyperbolique


1. Montrer que la fonction sh réalise une bijection de R sur R.
Dans toute la suite, on note Argsh sa bijection réciproque.
3
!
2. Calculer Argsh .
4
0 1
3. Montrer que Argsh est dérivable sur R, et que ∀x ∈ R, Argsh (x) = √ .
x2 + 1

Partie II. Gudermannien et pendule simple


Dans toute la suite du sujet, on note gd la fonction (appelée gudermannien) définie sur R par :

∀x ∈ R, gd(x) = Arctan(sh(x)).

4. Montrer que gd réalise une bijection de R sur un intervalle I que l’on précisera.
−1
5. Exprimer la bijection réciproque gd : I → R en fonction (notamment) de Argsh.
−1
 −1  0 1
6. Montrer que gd est dérivable et que ∀x ∈ I , gd (x) = .
cos x
7. Déduire de ce qui précède que pour tout x ∈ R, (gd)0(x) = cos(gd(x)).
8. Prouver que la fonction f = 2gd est dérivable, et vérifie : ∀x ∈ R, f 00(x) + sin(f (x)) = 0.

Partie III. Deux identités sur le gudermannien


9. Prouver que pour tout réel x, gd(x) = Arcsin(th(x)).
10. Prouver que h : x 7→ Arctan(e x ) est dérivable sur R et calculer sa dérivée.
En déduire une relation entre h et gd.

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I Problème 2 01^‡ 1h30

Partie I. L’inégalité de Cauchy-Schwarz


Soit n ∈ N∗ , et soient a 1 , a 2 , . . . , an , b1 , b2 , . . . , bn des réels fixés.
On souhaite prouver une inégalité déjà rencontrée en DM, à savoir l’inégalité de Cauchy-Schwarz :
n n
X
v
tX t n
v
X
ak bk 6 ak2 bk2 .
k =1 k=1 k=1

1. Prouver l’inégalité de Cauchy-Schwarz dans le cas où tous les ai sont nuls.


2. On suppose à présent que les ai ne sont pas tous nuls.
n
(xak + bk )2 . Prouver que f est un polynôme de
X
Soit alors f la fonction définie sur R par f : x 7→
k =1
degré 2, puis en étudiant son signe, prouver l’inégalité de Cauchy-Schwarz.

Partie II. Une formule du binôme pour les polynômes factoriels descendants
n−1
0
Y
∗ n
Pour x ∈ R, on pose x = 1 et pour n ∈ N , x = (x − k).
k =0
3. Soit x ∈ R et n ∈ N. Exprimer x n+1 en fonction de x n .
On souhaite à présent prouver une formule similaire à celle du binôme, à savoir que pour tout (x, y) ∈ R2 et
n !
n
X n k n−k
tout n ∈ N, (x + y) = x y .
k
k =0
n !
n
X n k n−k
4. Soient x et y deux réels fixés. Pour n ∈ N, on note P(n) la proposition P(n) : (x + y) = x y .
k
k =0
a. Prouver que P(0) est vraie.
b. Soit n ∈ N. On suppose que P(n) est vraie.
n ! n !
n+1
X n k n−k X n k n−k
Prouver que (x + y) = x y (x − k) + x y (y − n + k).
k k
k =0 k =0
c. En déduire que pour tout n ∈ N, P(n) est vraie.
Partie III. Un cas particulier de la formule de Vandermonde
!
n
5. Pour k et n deux entiers naturels, exprimer nk
en fonction de .
k
n !2
2n
!
X n
6. En déduire que pour tout n ∈ N, = .
k n
k =0
Partie IV. Conclusion : une inégalité optimale
2n
!
7. Prouver que pour tout n ∈ N, 6 4n .
n
n t n
! v
n
X
ak2 .
X
8. En déduire que pour tout n ∈ N et pour tous réels a 0 , a 1 , . . . , an , on a ak 6 2n

k=0 k k=0
On cherche à présent à prouver que la constante 2 de la question précédente est optimale, au sens où on ne
peut pas remplacer le facteur 2n par λn avec λ < 2.
n t n
! v
n
X
ak2 .
X
On suppose dans la suite que λ ∈ R est tel que : ∀n ∈ N, ∀(a 0 , a 1 , . . . , an ) ∈ Rn+1 , ak 6 λn

k=0 k k=0
n! (2n − k)!
9. Montrer que pour tout n ∈ N et tout k ∈ n0, no, 6 .
k! !n!
2n 2n 2n 4n
! !
10. En déduire que pour tout n ∈ N, et tout k ∈ n0, 2no, 6 , puis que > .
k n n 2n + 1
11. Conclure.

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CORRECTION 1

CORRECTION DU DEVOIR SURVEILLÉ 2

EXERCICE : ÉCHAUFFEMENT
n
B Attention !
jx j−1 .
X
1.a. La fonction f est dérivable sur R car polynomiale, et pour tout x ∈ R, f 0(x) =
Le terme constant disparait à
j=1
la dérivation, ce qui explique
1 − x n+1 que la somme ne commence
Mais par ailleurs, nous savons que pour x ∈ R \ {1}, f (x) = .
1−x qu’à 1.
−(n + 1)x n (1− x) + 1 − x n+1 Cela dit, si on ne le voit pas
Et donc toujours pour x , 1, f 0(x) = . le terme correspondant à
(1 − x)2
j = 0 est 0 × x 0−1 , il est nul,
On a donc
mais tout de même, si x = 0,
n cela nous fait écrire 0−1 , qui
−(n + 1)2n (1 − 2) + 1 − 2n+1
j2j−1 = f 0(2) =
X
n’est pas défini...
j=1
(1 − 2)2

= 2n (n + 1) − 2n+1 + 1 = 2n (n + 1 − 2) + 1 = (n − 1)2n + 1.

j−1
! !
j 1 C’est la formule dite «du
1.b. Rappelons que1 pour 1 6 i 6 j, on a i =j .
i ! i −1 capitaine».
X j−1
Et donc il s’agit de calculer j . On a alors
16i 6j 6n
i −1

n X j n j
j−1 j−1 j−1
X ! X ! X X !
j = j = j
16i 6j 6n
i −1 j=1 i=1
i −1 j=1 i=1
i −1
n j−1 n
j−1 Chgt d’indice
! X
j2j−1
X X
= j = k = i − 1.
j=1
k j=1
k =0

= (n − 1)2n + 1. Astuce
Pour prouver P ou Q , on
2. Procédons par double implication. peut supposer que P n’est pas
vérifiée, et montrer qu’alors
a) ⇒ b) Supposons donc que A ∪ B = E. Q l’est. Autrement dit, prou-
ver que ¬P ⇒ Q .
Soit alors X ∈ P(E), non vide, et supposons que X ∩ A = ∅.
Ce n’est pas une vraie sur-
Alors X = X ∩ E = X ∩ (A ∪ B) = (X ∩ A) ∪(X ∩ B) = X ∩ B. prise puisque
| {z }
=∅
(¬P ⇒ Q ) ≡ (¬(¬P ) ou Q )
Et puisque X , ∅, X ∩ B , ∅.
≡ P ou Q .
Donc on a bien soit X ∩ A , ∅, soit X ∩ B , ∅.

b) ⇒ a) Supposons à présent que ∀X ∈ P(E) \ {∅}, (X ∩ A , ∅ ou X ∩ B , ∅).


Soit x ∈ E. Alors {x} , ∅, et donc {x} ∩ A , ∅ ou {x} ∩ B , ∅.
2 La seule partie non vide
Donc nécessairement2 , A ∩ {x} = {x} ou B ∩ {x} = {x}, si bien que x ∈ A ou x ∈ B.
Et donc, pour tout x ∈ E, x ∈ A ∪ B, donc E ⊂ A ∪ B. d’un singleton est le singleton
lui-même.
L’inclusion réciproque étant évidente, on a bien E = A ∪ B.
3. Raisonnons par analyse-synthèse.
Analyse : supposons qu’il existe deux fonctions д et h, dérivables, avec д(1) = д 0(1) = 0 et
Rappel
h affine telles que f = д + h.
Il existe donc a, b deux réels tels que pour tout x ∈ R, h(x) = ax + b. À ce stade, nous avons
prouvé qu’il existe au plus
On a alors, f (1) = д(1) + h(1) = h(1) = a + b.
un couple de fonctions (д, h)
Et f 0(1) = д 0(1) + h 0(1) = h 0(1) = a. satisfaisant les conditions, et
Donc nécessairement a = f 0(1) et b = f (1) − f 0(1). nous avons trouvé ce que doit
On en déduit que pour tout x ∈ R, h(x) = f 0(1)x + f (1) − f 0(1) et donc être ce couple.
Reste à vérifier que les fonc-
д(x) = f (x) − h(x) = f (x) − f 0(1)x − f (1) + f 0(1). tions д et h que nous avons
obtenues vérifient bien toutes
les conditions (ce que nous
Synthèse : soient д et h les fonctions définies sur R par : avions supposé jusqu’à pré-
sent).
∀x ∈ R, д(x) = f (x) − f 0(1)x − f (1) + f 0(1) et h(x) = f 0(1)x + f (1) − f 0(1).

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2 DEVOIR SURVEILLÉ 2

Alors д et h sont dérivables3 , h est affine, et pour tout x ∈ R, д 0(x) = f 0(x) − f 0(1), si bien
que д 0(1) = f 0(1) − f 0(1) = 0 et д(1) = f (1) − f 0(1) − f (1) + f 0(1) = 0. 3 Car f l’est.
Enfin, pour tout x ∈ R, on a bien д(x) + h(x) = f (x).

Ainsi, il existe bien au moins un couple (д, h) satisfaisant les conditions de l’énoncé, et donc
il existe un unique tel couple.

PROBLÈME 1 : GUDERMANNIEN
Partie I. Fonction argument sinus hyperbolique
1. La fonction sh est continue car dérivable sur R, strictement croissante. Donc elle réalise
une bijection de R sur ] lim sh(x), lim sh(x)[=] − ∞, +∞[= R.
x →−∞ x →+∞

3 3 4 L’existence et l’unicité d’un


Par définition, Argsh est l’unique4 réel x tel que sh(x) = .

2. 4 4 tel x ont garanties par le fait
Résolvons donc cette équation : que sh soit une bijection.

3 3 3 3
sh(x) = ⇔ e x − e −x = ⇔ e 2x − e x − 1 = 0 ⇔ (e x )2 − e x − 1 = 0.
4 2 2 2

Procédons alors au changement de variable X = e x . On a alors X 2 − 32 X − 1 = 0. Cette


2
équation du second degré a pour discriminant ∆ = 32 + 4 = 94 + 4 = 25 4 .
3 5
+
Donc ses deux solutions sont X 1 = 2 2 = 2 et X 2 = − 12 .
2
Puisque X 2 < 0, si x = Argsh 34 , alors nécessairement e x = X 1 = 2, et donc x = ln(2).


Ainsi, Argsh 43 = ln(2).




3. La fonction sh est dérivable sur R, et sa dérivée, qui est ch, ne s’annule jamais.
0
Donc pour tout x ∈ R, sh (Argsh(x)) , 0.
Donc Argsh est dérivable sur R, et pour tout x ∈ R,

1
(Argsh)0(x) = .
ch(Argsh(x))
B Attention !
2 2
Soit x ∈ R. On sait que ch (Argsh(x)) − sh (Argsh(x)) = 1 soit encore Il est indispensable de justifier
une positivité pour passer à la
2 2 racine. Mais ne vous trompez
ch (Argsh(x)) − x 2 = 1 ⇔ ch (Argsh(x)) = 1 + x 2 . pas de cible : il ne s’agir pas
√ de justifier de la positivité
Puisque ch est à valeurs positives, on en déduit que ch(Argsh(x)) = x 2 + 1. de 1 + x 2 (qui est évidente
puisqu’on vient de dire que
0 1 c’est le carré du ch), mais
Et donc que pour tout x ∈ R, Argsh (x) = √ .
2
x +1 bien de celle du ch.
Ce qu’on utilise, c’est que

Alternative : il est également possible de noter qu’on sait exprimer Argsh à l’aide de pour x positif, x = x 2 , ce
fonctions usuelles. qui est faux pour x négatif.
En effet, pour y ∈ R fixé, et x ∈ R, on a

x = Argsh(y) ⇔ sh(x) = y ⇔ e x − e −x = 2y
⇔ e 2x − 2ye x − 1 = 0
⇔ (e x )2 − 2ye x − 1 = 0.
Astuce
On pourrait vérifier la posi-
Alors toujours à l’aide du changement de variable X = e x , on obtient X 2 − 2yX − 1 = 0, tivité de X 1 , mais ce n’est
qui a pour discriminant 4y 2 + 4 = 4(y 2 + 1). pas vraiment utile puis-
Et donc les solutions de cette équation polynomiale sont y + y 2 + 1 et y − y 2 + 1. qu’on sait que l’équation
p p
de départ admet une unique
La seconde est négative car y 2 + 1 > y 2 = |y| > y.
p p
solution, donc l’équation
Donc nécessairement, x = Argsh(y) ⇔ e x = y + y 2 + 1 ⇔ x = ln y + y 2 + 1 .
 
X 2 − 2yX − 1 = 0 admet
p p
nécessairement une solution
Et alors on peut dériver cette expression : pour tout x ∈ R,
positive (l’exponentielle de
√ la solution de l’équation de
1 2xx + x2 + 1 1 1
!
0 départ).
Argsh (x) = 1 + √ √ = √ √ =√ .
2 2
2 x +1 x + x +1 2 2
x +1 x + x +1 2
x +1
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CORRECTION 3

Partie II. Gudermannien et pendule simple


4. La fonction gd est dérivable car composée de fonctions qui le sont, donc elle est continue
sur R. Elle est composée de deux fonctions strictement croissantes, donc est strictement
croissante.  
Et donc réalise une bijection de R sur lim gd(x), lim gd(x) .
x →−∞ x →+∞
π π
Or, lim sh(x) = −∞ et lim Arctan(x) = , si bien que lim gd(x) = − .
x →−∞ x →−∞ 2 x →−∞ 2
π 5 Ou mieux : par imparité de
Et sur le même principe5 , lim gd(x) = .
x →+∞ 2 gd.
Et donc gd réalise une bijection de R sur I = − π2 , π2 .
 

5. Soit y ∈ I . On a alors, pour x ∈ R, Remarque


La seconde équivalence
gd(x) = y ⇔ Arctan(sh(x)) = y ⇔ sh(x) = tan(y) ⇔ x = Argsh(tan(y)). (le passage à la tangente)
n’est justifiée que parce que
−1
y ∈ − π2 , π2 .
Et donc la bijection réciproque de gd est gd : y 7→ Argsh(tan(y)).
−1
6. La fonction gd est donc dérivable car composée de deux fonctions dérivables (sur I pour
tan et sur R pour Argsh), et alors pour tout x ∈ I ,
Signe
−1 0 1 1 1 1
q
0 0
gd (x) = tan (x)Argsh (tan(x)) = cos2 (x) =
 
= . Encore
 une fois, puisque
2 2
cos (x) tan2 (x) + 1 cos (x) cos(x)
p
x ∈ − π2 , π2 , cos(x ) > 0.

−1
7. Puisqu’on sait déjà que gd est dérivable sur R, dérivons la relation gd ◦ gd = idR , ce qui
nous donne pour tout x ∈ R,

0
 −1  0 0 1 0
gd (x) gd (gd(x)) = 1 ⇔ gd (x) = 1 ⇔ gd (x) = cos gd(x) .

cos(gd(x))
0
8. Puisque les fonctions cos et gd sont dérivables sur R, il en est de même de gd , si bien que
gd est deux fois dérivable sur R, et donc il en est de même de f . Et alors pour tout x ∈ R,
0
f 00(x) = −2gd (x) sin(gd(x)) = −2 cos(gd(x)) sin(gd(x)) = − sin(2gd(x)) = − sin(f (x)).

Et donc on a bien, pour tout x ∈ R, f 00(x) + sin(f (x)) = 0.


Commentaires : en d’autres termes, nous venons de prouver que la fonction 2gd est solution de
l’équation différentielle y 00 + sin(y) = 0.
Cette équation est celle qui régit le mouvement d’une masse située au bout d’une tige rigide en
l’absence de frottement (voir figure ci-contre).
Plus précisément, si on note θ (t) l’angle que fait notre tige avec la verticale à l’instant t, alors on θ
doit avoir θ 00(t) + sin(θ (t)) = 0 pour tout temps t.
Or vous savez peut-être déjà6 que la fonction θ (t) est entièrement déterminée par sa valeur et celle
de sa dérivée en t = 0, c’est-à-dire par la position initiale et la vitesse initiale du pendule.
Donc si on lance le pendule avec un angle initial de 2gd(0) = 0 et une vitesse (angulaire) initiale 6 Ou l’utiliserez bientôt en
0
de 2gd (0) = 2, alors pour tout t > 0, θ (t) = 2gd(t). physique, et le prouverez en
On remarque alors que θ est croissante, et tend vers π en ∞, c’est-à-dire que notre pendule se maths l’an prochain.
rapproche de la verticale, sans jamais l’atteindre !

θ (3) θ (5)
θ (2)
θ (0) θ (1)
θ (0.5)

θ 0(0) = 2
t =0 t = 0.5 t =1 t =2 t =3 t =5

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4 DEVOIR SURVEILLÉ 2

Partie III. Deux identités sur le gudermannien


9. Soit x ∈ R. On a alors
Rappel
sin(Arcsin(th(x))) th(x)
tan(Arcsin(th(x))) = = . Pour tout y ∈ [−1, 1],
cos(Arcsin(th(x))) cos(Arcsin(th(x))) sin(Arcsin(y)) = y.
2
Mais cos2 (Arcsin(th(x))) + sin2 (Arcsin(th(x))) = 1 ⇔ cos2 (Arcsin(th(x))) = 1 − th (x) = 1
2 .
ch (x )
Puisque Arcsin(th(x)) ∈ − π2 , π2 , cos(Arcsin(th(x))) > 0, si bien que
 

1 1
q
cos(Arcsin(th(x))) = cos2 (Arcsin(th(x)))) = q = .
2 ch(x)
ch (x)

th(x)
Et donc tan(Arcsin(th(x))) = 1
= th(x) ch(x) = sh(x).
ch(x )
Ainsi, Arcsin(th(x)) est un nombre de − π2 , π2 dont la tangente vaut sh(x) : c’est donc
 
Arctan(sh(x)) = gd(x).
Ainsi, nous avons bien prouvé que pour tout x ∈ R, gd(x) = Arcsin(th(x)).

Alternative : il était également possible de passer par les dérivées.


En effet, soit f : x 7→ gd(x) − Arcsin(th(x)).
Alors f est dérivable sur R (car th est à valeurs dans ] − 1, 1[, intervalle sur lequel Arcsin
est dérivable), et pour tout x ∈ R,
0
sh (x) 1 1 ch(x) 1 1 1 1
f 0(x) = 2
− 2
= 2
− 2
= − = 0.
1 + sh (x) ch (x) ch (x) ch (x) 1 ch(x) ch(x)
q q
2
1 − th (x) 2
ch (x )

Donc f est constante sur R. Puisque f (0) = Arctan(0) − Arcsin(0) = 0, on en déduit que
∀x ∈ R, f (x) = 0 ⇔ gd(x) = Arcsin(th(x)).
10. La fonction h est dérivable car composée de fonctions qui le sont, et pour tout x ∈ R,
ex ex 1
h 0(x) = = = x .
1 + (e x )2 1 + e 2x e + e −x

Par ailleurs, pour tout x ∈ R,


0
0 sh (x) ch(x) 1 2
gd (x) = 2
= 2
= = x .
1 + sh (x) ch (x) ch(x) e + e −x
0
Autrement dit, on a 2h 0 = gd .
Et donc la fonction x 7→ 2h(x) − gd(x) est constante.
π
Puisqu’on a 2h(0) − gd(0) = 2 Arctan(1) − 0 = , on en déduit que pour tout x ∈ R,
2
π π
2h(x) − gd(x) = , soit encore que gd(x) = 2h(x) − .
2 2

PROBLÈME 2 : UNE INÉGALITÉ OPTIMALE


Partie I. L’inégalité de Cauchy-Schwarz
n t n
v
ak2 = 0, donc l’inégalité se résume à
X X
1. Si tous les ai sont nuls, alors ak bk = 0 et
k =1 k =1
0 6 0, ce qui est évidemment vrai.
2. Pour x ∈ R, on a
n  n n n
ak2 x 2 + 2ak bk x + bk2 = * ak2 + x 2 + 2 * ak bk + x + bk2 .
X  X X X
f (x) =
k =1 ,k =1 - ,k=1 - k =1

Puisque les ai sont non tous nuls, l’un d’entre eux, notons-le ai est non nul, si bien que
n
ak2 > ai2 > 0.
X

k =1

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CORRECTION 5
B Attention !
Et donc f est bien une fonction polynomiale de degré 2.
Si on ne vérifie pas que le
Par ailleurs, il est évident que pour tout x ∈ R, f (x) > 0.
terme de degré 2 est non nul,
Donc l’équation f (x) = 0 possède au plus une solution (si elle en avait deux, elle changerait on peut juste affirmer qu’on
de signe entre les racines), si bien que son discriminant est négatif ou nul. a une fonction polynomiale
Or ce discriminant vaut de degré au plus 2, qui peut
2
encore être affine, voire
n n n
même constante.
ak bk − 4 * ak2 + * bk2 + .
X X X
∆= 2
* +
, k =1 - ,k =1 - ,k =1 -
On a donc
n 2 n n
∆ 6 0 ⇔ * ak bk + 6 * ak2 + * bk2 + .
X X X

,k =1 - ,k=1 - ,k =1 -
Et donc par croissance de la fonction racine,
v
n n 2 t n t n
u v v
X t X X X
ak bk = * ak bk + 6 2
ak bk2 .
k=1 ,k =1 - k =1 k =1

Ceci prouve donc bien l’inégalité de Cauchy-Schwarz.

Partie II. Une formule du binôme pour les polynômes factoriels descendants.
n n−1
(x − k) × (x − n) = x n (x − n).
Y Y
3. On a x n+1 = (x − k) =
k =0 k =0
0
0 0 0
! !
0
X n k 0−k
4.a. On a (x + y) = 1 et x y = x y = 1.
0 0
k =0
Donc P(0) est vraie.
4.b. D’après la question 3, on a (x + y)n+1 = (x + y)n (x + y − n).
Et donc en utilisant P(n), il vient
n !
n+1
X n k n−k
(x + y) = x y (x + y − n)
k
k =0
n !
X n k n−k
= x y [(x − k) + (y − n + k)]
k
k =0
n ! n !
X n k n−k X n k n−k
= x y (x − k) + x y (y − n + k).
k k
k =0 k =0

4.c. Terminons l’hérédité : toujours en supposant que n est tel que P(n) est vraie, on a
n ! n !
n+1
X n k+1 n−k X n k n+1−k On a appliqué deux fois le
(x + y) = x y + x y
k k résultat de 3.a.
k =0 k =0
n+1 n
Chgt d’indice
! !
X n i n−(i−1)
X n k n+1−k
= xy + x y
i=1
i −1 k Dans la première somme,
k =0 i = k + 1.
! n ! n ! !
n 0 n+1 X n k n+1−k X n i n+1−i n n+1 0
= x y + x y + xy + x y
0 k i=1
i −1 n
k =1
n " ! !#
n n
= x 0y n+1 + x k y n+1−k + x n+1y 0
X
+
k −1 k
k =1
n
n + 1 k n+1−k
!
= x 0y n+1 + + x n+1y 0 Identité de Pascal.
X
x y
k
k =1
n+1
X n + 1! Détails
= x k y n+1−k ?
k On a
k =0
n+1 n+1
! !
Donc P(n + 1) est vraie. =1= .
0 n+1
Ainsi, par le principe de récurrence, pour tout n ∈ N, P(n) est vraie.

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6 DEVOIR SURVEILLÉ 2

Partie III. Un cas particulier de la formule de Vandermonde


5. Soient n et k deux entiers naturels.
k−1
Y
I Si n < k, alors nk = (n − i).
i=0 !
n
Mais pour i = n, on a n − i = 0, si bien que le produit est nul, donc nk = 0 = .
k
I Si n > k, alors
n
Y
j
k −1 n !
k
Y Y j=1 n! n
n = (n − i) = j= = = k! .
i=0
n−k (n − k)! k
j=n−k +1
Y
j
j=1

!
nk
Notons que cette formule est encore valable pour n < k, si bien qu’on a toujours n = k! .
k
6. Soit n ∈ N, et prenons x = y = n. Alors d’une part,

2n
!
n n
(n + n) = (2n) = n! .
n

D’autre part, grâce à la formule établie à la partie précédente,


n ! n ! ! ! n !2 n !2
n
X n k n−k X n n n X n n! X n
(n+n) = n n = k! (n−k)! = (n − k)!
k!  

k! = n! .
k k k n −k k − k)!
(n   k
k =0 k =0  k =0 k =0

Et donc il vient
n !2 n !2
2n 2n
! ! X
X n n
n! = n! ⇔ = .
n k n k
k =0 k =0

Partie IV. Conclusion


2n 2n
2n 2n k 2n−k
! X !
7 C’est la somme des coeffi-
7 = (1 + 1)2n = 22n = 4n .
X
7. Nous savons que = 1 1
k k cients de la (2n)ème ligne du
k =0 k=0
Soit encore triangle de Pascal.
2n
2n 2n
! !
= 4n −
X
.
n k =0
k
k ,n

2n 2n
! !
Mais puisque pour tout k ∈ n0, 2no \ {n}, > 0, on en déduit que 6 4n .
k n
! ! !
n n n
8. Appliquons l’inégalité de Cauchy-Schwarz aux réels a 0 , a 1 , . . . , an et , ,..., .
0 1 n
Alors on a
n ! v t n
X n! 2 X
v
t n
n
X
ak2 .

ak 6
k =0 k k =0
k
k =0
n !2
2n
!
n
6 4n .
X
Mais par la formule de Vandermonde de la partie III, =
k n
k =0
Et donc il vient bien comme annoncé
n
t n
v t n
v

!
n
X
n
X X
ak 6 4n 2
ak 6 2 ak2 .


k =0 k k =0 k =0

9. Soit n ∈ N et k ∈ n0, no.


n! 1 (2n − k)! 1
Si n = 0, alors k = 0, et on a = = 1 et = = 1, donc l’inégalité annoncée
k! 1 n! 1
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CORRECTION 7

est vraie.
Si n > 1. Alors
n
Y
i
n
n! i=1
Y
= = i.
k! Y k
i=k +1
i
i=1
2n−k
(2n − k)! Y
De même, puisque 2n − k > n, = i.
n! i=n+1
Il s’agit alors de remarquer que ces deux produits ont le même nombre de termes puisque
n − (k + 1) + 1 = n − k = (2n − k) − (n + 1) + 1, et que chacun des termes du premier produit
est inférieur à n et que chacun des termes du second produit est supérieur à n.
n! (2n − k)!
Donc par produit d’inégalité entre réels positifs, = .
k! n!
Plus rigoureusement : le changement d’indice j = i − (n − k) prouve que
2n−k n n
(2n − k)! Y Y Y n!
= i= (j + (n − k)) > j= .
k! i=n+1
k!
j=k +1 j=k +1

10. Soit n ∈ N et soit k ∈ n0, 2no. Interprétation


I Si k ∈ n0, no, alors en multipliant par (2n)! l’inégalité de la question précédente, on a
Ce que nous venons de prou-
(2n)!n! (2n)!(2n − k)! (2n)! (2n)! 2n 2n ver est en fait assez intuitif :
! !
6 ⇔ 6 ⇔ 6 . le coefficient situé au milieu
k! n! k!(2n − k)! n!n! k n de la (2n)ème ligne du triangle
I Et si k ∈ nn + 1, 2no, alors 2n − k ∈ n0, n − 1o, si bien que de Pascal est plus grand que
tous les autres.
2n
!
2n 2n 2n
! ! !
En effet, la suite des
= 6 . k
k 2n − k n 2n
!
croit jusqu’à , puis dé-
n
On en déduit que croit.
2n 2n
2n 2n 2n
! X ! !
n 2n
X
4 =2 = 6 = (2n + 1) .
k n n
k =0 k=0

2n 4n
!
Et donc que > .
n 2n + 1
11. Notons dès à présent que λ > 0 car pour n = 1 et a 0 = a 1 = 1, on a
1! 1
!
2
6 λ1 12 + 12 ⇔ λ > √ .
p
+
0 1 2

Par ailleurs, pour tout n ∈ N, en prenant pour tout k ∈ n0, no, ak = nk , on obtient

v v
n ! 2 t n t n
X n! 2 X n! 2
s
2n 2n
!
n
X
6 λn
n
⇔λ > > > √ .
k=0 k k =0
k
k =0
k n 2n + 1

En passant au logarithme, on a donc, pour tout n ∈ N,


1 ln(2n + 1)
n ln(λ) > n ln(2) − ln(2n + 1) ⇔ ln(λ) − ln(2) > − .
2 2n
ln(2n + 1)
Par croissances comparées, lim = 0.
n→+∞ 2n + 1
2n + 1
Puisque lim = 1, par produit,
n→+∞ 2n

ln(2n + 1) ln(2n + 1) 2n + 1
lim = lim = 0.
n→+∞ 2n n→+∞ 2n + 1 2n
Et donc par passage à la limite, ln(λ) − ln(2) > 0 ⇔ ln(λ) > ln(2) ⇔ λ > 2.
Ainsi, 2 est bien le plus petit réel λ tel que pour tout n ∈ N, et tous réels a 0 , . . . , an ,
n t n
! v
n
X
ak2 .
X
n

ak 6 λ

k=0 k k =0

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