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2021
DEVOIR SURVEILLÉ 2
I Exercice : Échauffement 01^ 30 minutes
1. Soit n ∈ N∗ .
n n
x j , et sans récurrence, montrer que j2j−1 = (n − 1)2n + 1.
X X
a. À l’aide de la fonction f : x 7→
j=0 j=1
!
X j
b. En déduire la valeur de i .
16i 6j 6n
i
3. Soit f : R → R dérivable. Montrer qu’il existe un unique couple (д, h) de fonctions définies sur R, avec
д dérivable, д(1) = д 0(1) = 0 et h affine telles que pour tout x ∈ R, f (x) = д(x) + h(x).
∀x ∈ R, gd(x) = Arctan(sh(x)).
4. Montrer que gd réalise une bijection de R sur un intervalle I que l’on précisera.
−1
5. Exprimer la bijection réciproque gd : I → R en fonction (notamment) de Argsh.
−1
−1 0 1
6. Montrer que gd est dérivable et que ∀x ∈ I , gd (x) = .
cos x
7. Déduire de ce qui précède que pour tout x ∈ R, (gd)0(x) = cos(gd(x)).
8. Prouver que la fonction f = 2gd est dérivable, et vérifie : ∀x ∈ R, f 00(x) + sin(f (x)) = 0.
Partie II. Une formule du binôme pour les polynômes factoriels descendants
n−1
0
Y
∗ n
Pour x ∈ R, on pose x = 1 et pour n ∈ N , x = (x − k).
k =0
3. Soit x ∈ R et n ∈ N. Exprimer x n+1 en fonction de x n .
On souhaite à présent prouver une formule similaire à celle du binôme, à savoir que pour tout (x, y) ∈ R2 et
n !
n
X n k n−k
tout n ∈ N, (x + y) = x y .
k
k =0
n !
n
X n k n−k
4. Soient x et y deux réels fixés. Pour n ∈ N, on note P(n) la proposition P(n) : (x + y) = x y .
k
k =0
a. Prouver que P(0) est vraie.
b. Soit n ∈ N. On suppose que P(n) est vraie.
n ! n !
n+1
X n k n−k X n k n−k
Prouver que (x + y) = x y (x − k) + x y (y − n + k).
k k
k =0 k =0
c. En déduire que pour tout n ∈ N, P(n) est vraie.
Partie III. Un cas particulier de la formule de Vandermonde
!
n
5. Pour k et n deux entiers naturels, exprimer nk
en fonction de .
k
n !2
2n
!
X n
6. En déduire que pour tout n ∈ N, = .
k n
k =0
Partie IV. Conclusion : une inégalité optimale
2n
!
7. Prouver que pour tout n ∈ N, 6 4n .
n
n t n
! v
n
X
ak2 .
X
8. En déduire que pour tout n ∈ N et pour tous réels a 0 , a 1 , . . . , an , on a ak 6 2n
k=0 k k=0
On cherche à présent à prouver que la constante 2 de la question précédente est optimale, au sens où on ne
peut pas remplacer le facteur 2n par λn avec λ < 2.
n t n
! v
n
X
ak2 .
X
On suppose dans la suite que λ ∈ R est tel que : ∀n ∈ N, ∀(a 0 , a 1 , . . . , an ) ∈ Rn+1 , ak 6 λn
k=0 k k=0
n! (2n − k)!
9. Montrer que pour tout n ∈ N et tout k ∈ n0, no, 6 .
k! !n!
2n 2n 2n 4n
! !
10. En déduire que pour tout n ∈ N, et tout k ∈ n0, 2no, 6 , puis que > .
k n n 2n + 1
11. Conclure.
EXERCICE : ÉCHAUFFEMENT
n
B Attention !
jx j−1 .
X
1.a. La fonction f est dérivable sur R car polynomiale, et pour tout x ∈ R, f 0(x) =
Le terme constant disparait à
j=1
la dérivation, ce qui explique
1 − x n+1 que la somme ne commence
Mais par ailleurs, nous savons que pour x ∈ R \ {1}, f (x) = .
1−x qu’à 1.
−(n + 1)x n (1− x) + 1 − x n+1 Cela dit, si on ne le voit pas
Et donc toujours pour x , 1, f 0(x) = . le terme correspondant à
(1 − x)2
j = 0 est 0 × x 0−1 , il est nul,
On a donc
mais tout de même, si x = 0,
n cela nous fait écrire 0−1 , qui
−(n + 1)2n (1 − 2) + 1 − 2n+1
j2j−1 = f 0(2) =
X
n’est pas défini...
j=1
(1 − 2)2
= 2n (n + 1) − 2n+1 + 1 = 2n (n + 1 − 2) + 1 = (n − 1)2n + 1.
j−1
! !
j 1 C’est la formule dite «du
1.b. Rappelons que1 pour 1 6 i 6 j, on a i =j .
i ! i −1 capitaine».
X j−1
Et donc il s’agit de calculer j . On a alors
16i 6j 6n
i −1
n X j n j
j−1 j−1 j−1
X ! X ! X X !
j = j = j
16i 6j 6n
i −1 j=1 i=1
i −1 j=1 i=1
i −1
n j−1 n
j−1 Chgt d’indice
! X
j2j−1
X X
= j = k = i − 1.
j=1
k j=1
k =0
= (n − 1)2n + 1. Astuce
Pour prouver P ou Q , on
2. Procédons par double implication. peut supposer que P n’est pas
vérifiée, et montrer qu’alors
a) ⇒ b) Supposons donc que A ∪ B = E. Q l’est. Autrement dit, prou-
ver que ¬P ⇒ Q .
Soit alors X ∈ P(E), non vide, et supposons que X ∩ A = ∅.
Ce n’est pas une vraie sur-
Alors X = X ∩ E = X ∩ (A ∪ B) = (X ∩ A) ∪(X ∩ B) = X ∩ B. prise puisque
| {z }
=∅
(¬P ⇒ Q ) ≡ (¬(¬P ) ou Q )
Et puisque X , ∅, X ∩ B , ∅.
≡ P ou Q .
Donc on a bien soit X ∩ A , ∅, soit X ∩ B , ∅.
Alors д et h sont dérivables3 , h est affine, et pour tout x ∈ R, д 0(x) = f 0(x) − f 0(1), si bien
que д 0(1) = f 0(1) − f 0(1) = 0 et д(1) = f (1) − f 0(1) − f (1) + f 0(1) = 0. 3 Car f l’est.
Enfin, pour tout x ∈ R, on a bien д(x) + h(x) = f (x).
Ainsi, il existe bien au moins un couple (д, h) satisfaisant les conditions de l’énoncé, et donc
il existe un unique tel couple.
PROBLÈME 1 : GUDERMANNIEN
Partie I. Fonction argument sinus hyperbolique
1. La fonction sh est continue car dérivable sur R, strictement croissante. Donc elle réalise
une bijection de R sur ] lim sh(x), lim sh(x)[=] − ∞, +∞[= R.
x →−∞ x →+∞
3 3 3 3
sh(x) = ⇔ e x − e −x = ⇔ e 2x − e x − 1 = 0 ⇔ (e x )2 − e x − 1 = 0.
4 2 2 2
3. La fonction sh est dérivable sur R, et sa dérivée, qui est ch, ne s’annule jamais.
0
Donc pour tout x ∈ R, sh (Argsh(x)) , 0.
Donc Argsh est dérivable sur R, et pour tout x ∈ R,
1
(Argsh)0(x) = .
ch(Argsh(x))
B Attention !
2 2
Soit x ∈ R. On sait que ch (Argsh(x)) − sh (Argsh(x)) = 1 soit encore Il est indispensable de justifier
une positivité pour passer à la
2 2 racine. Mais ne vous trompez
ch (Argsh(x)) − x 2 = 1 ⇔ ch (Argsh(x)) = 1 + x 2 . pas de cible : il ne s’agir pas
√ de justifier de la positivité
Puisque ch est à valeurs positives, on en déduit que ch(Argsh(x)) = x 2 + 1. de 1 + x 2 (qui est évidente
puisqu’on vient de dire que
0 1 c’est le carré du ch), mais
Et donc que pour tout x ∈ R, Argsh (x) = √ .
2
x +1 bien de celle du ch.
Ce qu’on utilise, c’est que
√
Alternative : il est également possible de noter qu’on sait exprimer Argsh à l’aide de pour x positif, x = x 2 , ce
fonctions usuelles. qui est faux pour x négatif.
En effet, pour y ∈ R fixé, et x ∈ R, on a
x = Argsh(y) ⇔ sh(x) = y ⇔ e x − e −x = 2y
⇔ e 2x − 2ye x − 1 = 0
⇔ (e x )2 − 2ye x − 1 = 0.
Astuce
On pourrait vérifier la posi-
Alors toujours à l’aide du changement de variable X = e x , on obtient X 2 − 2yX − 1 = 0, tivité de X 1 , mais ce n’est
qui a pour discriminant 4y 2 + 4 = 4(y 2 + 1). pas vraiment utile puis-
Et donc les solutions de cette équation polynomiale sont y + y 2 + 1 et y − y 2 + 1. qu’on sait que l’équation
p p
de départ admet une unique
La seconde est négative car y 2 + 1 > y 2 = |y| > y.
p p
solution, donc l’équation
Donc nécessairement, x = Argsh(y) ⇔ e x = y + y 2 + 1 ⇔ x = ln y + y 2 + 1 .
X 2 − 2yX − 1 = 0 admet
p p
nécessairement une solution
Et alors on peut dériver cette expression : pour tout x ∈ R,
positive (l’exponentielle de
√ la solution de l’équation de
1 2xx + x2 + 1 1 1
!
0 départ).
Argsh (x) = 1 + √ √ = √ √ =√ .
2 2
2 x +1 x + x +1 2 2
x +1 x + x +1 2
x +1
MP2I LYCÉE CHAMPOLLION 2021–2022 M. VIENNEY
CORRECTION 3
−1
7. Puisqu’on sait déjà que gd est dérivable sur R, dérivons la relation gd ◦ gd = idR , ce qui
nous donne pour tout x ∈ R,
0
−1 0 0 1 0
gd (x) gd (gd(x)) = 1 ⇔ gd (x) = 1 ⇔ gd (x) = cos gd(x) .
cos(gd(x))
0
8. Puisque les fonctions cos et gd sont dérivables sur R, il en est de même de gd , si bien que
gd est deux fois dérivable sur R, et donc il en est de même de f . Et alors pour tout x ∈ R,
0
f 00(x) = −2gd (x) sin(gd(x)) = −2 cos(gd(x)) sin(gd(x)) = − sin(2gd(x)) = − sin(f (x)).
θ (3) θ (5)
θ (2)
θ (0) θ (1)
θ (0.5)
θ 0(0) = 2
t =0 t = 0.5 t =1 t =2 t =3 t =5
1 1
q
cos(Arcsin(th(x))) = cos2 (Arcsin(th(x)))) = q = .
2 ch(x)
ch (x)
th(x)
Et donc tan(Arcsin(th(x))) = 1
= th(x) ch(x) = sh(x).
ch(x )
Ainsi, Arcsin(th(x)) est un nombre de − π2 , π2 dont la tangente vaut sh(x) : c’est donc
Arctan(sh(x)) = gd(x).
Ainsi, nous avons bien prouvé que pour tout x ∈ R, gd(x) = Arcsin(th(x)).
Donc f est constante sur R. Puisque f (0) = Arctan(0) − Arcsin(0) = 0, on en déduit que
∀x ∈ R, f (x) = 0 ⇔ gd(x) = Arcsin(th(x)).
10. La fonction h est dérivable car composée de fonctions qui le sont, et pour tout x ∈ R,
ex ex 1
h 0(x) = = = x .
1 + (e x )2 1 + e 2x e + e −x
Puisque les ai sont non tous nuls, l’un d’entre eux, notons-le ai est non nul, si bien que
n
ak2 > ai2 > 0.
X
k =1
,k =1 - ,k=1 - ,k =1 -
Et donc par croissance de la fonction racine,
v
n n 2 t n t n
u v v
X t X X X
ak bk = * ak bk + 6 2
ak bk2 .
k=1 ,k =1 - k =1 k =1
Partie II. Une formule du binôme pour les polynômes factoriels descendants.
n n−1
(x − k) × (x − n) = x n (x − n).
Y Y
3. On a x n+1 = (x − k) =
k =0 k =0
0
0 0 0
! !
0
X n k 0−k
4.a. On a (x + y) = 1 et x y = x y = 1.
0 0
k =0
Donc P(0) est vraie.
4.b. D’après la question 3, on a (x + y)n+1 = (x + y)n (x + y − n).
Et donc en utilisant P(n), il vient
n !
n+1
X n k n−k
(x + y) = x y (x + y − n)
k
k =0
n !
X n k n−k
= x y [(x − k) + (y − n + k)]
k
k =0
n ! n !
X n k n−k X n k n−k
= x y (x − k) + x y (y − n + k).
k k
k =0 k =0
4.c. Terminons l’hérédité : toujours en supposant que n est tel que P(n) est vraie, on a
n ! n !
n+1
X n k+1 n−k X n k n+1−k On a appliqué deux fois le
(x + y) = x y + x y
k k résultat de 3.a.
k =0 k =0
n+1 n
Chgt d’indice
! !
X n i n−(i−1)
X n k n+1−k
= xy + x y
i=1
i −1 k Dans la première somme,
k =0 i = k + 1.
! n ! n ! !
n 0 n+1 X n k n+1−k X n i n+1−i n n+1 0
= x y + x y + xy + x y
0 k i=1
i −1 n
k =1
n " ! !#
n n
= x 0y n+1 + x k y n+1−k + x n+1y 0
X
+
k −1 k
k =1
n
n + 1 k n+1−k
!
= x 0y n+1 + + x n+1y 0 Identité de Pascal.
X
x y
k
k =1
n+1
X n + 1! Détails
= x k y n+1−k ?
k On a
k =0
n+1 n+1
! !
Donc P(n + 1) est vraie. =1= .
0 n+1
Ainsi, par le principe de récurrence, pour tout n ∈ N, P(n) est vraie.
!
nk
Notons que cette formule est encore valable pour n < k, si bien qu’on a toujours n = k! .
k
6. Soit n ∈ N, et prenons x = y = n. Alors d’une part,
2n
!
n n
(n + n) = (2n) = n! .
n
Et donc il vient
n !2 n !2
2n 2n
! ! X
X n n
n! = n! ⇔ = .
n k n k
k =0 k =0
2n 2n
! !
Mais puisque pour tout k ∈ n0, 2no \ {n}, > 0, on en déduit que 6 4n .
k n
! ! !
n n n
8. Appliquons l’inégalité de Cauchy-Schwarz aux réels a 0 , a 1 , . . . , an et , ,..., .
0 1 n
Alors on a
n ! v t n
X n! 2 X
v
t n
n
X
ak2 .
ak 6
k =0 k k =0
k
k =0
n !2
2n
!
n
6 4n .
X
Mais par la formule de Vandermonde de la partie III, =
k n
k =0
Et donc il vient bien comme annoncé
n
t n
v t n
v
√
!
n
X
n
X X
ak 6 4n 2
ak 6 2 ak2 .
k =0 k k =0 k =0
est vraie.
Si n > 1. Alors
n
Y
i
n
n! i=1
Y
= = i.
k! Y k
i=k +1
i
i=1
2n−k
(2n − k)! Y
De même, puisque 2n − k > n, = i.
n! i=n+1
Il s’agit alors de remarquer que ces deux produits ont le même nombre de termes puisque
n − (k + 1) + 1 = n − k = (2n − k) − (n + 1) + 1, et que chacun des termes du premier produit
est inférieur à n et que chacun des termes du second produit est supérieur à n.
n! (2n − k)!
Donc par produit d’inégalité entre réels positifs, = .
k! n!
Plus rigoureusement : le changement d’indice j = i − (n − k) prouve que
2n−k n n
(2n − k)! Y Y Y n!
= i= (j + (n − k)) > j= .
k! i=n+1
k!
j=k +1 j=k +1
2n 4n
!
Et donc que > .
n 2n + 1
11. Notons dès à présent que λ > 0 car pour n = 1 et a 0 = a 1 = 1, on a
1! 1
!
2
6 λ1 12 + 12 ⇔ λ > √ .
p
+
0 1 2
Par ailleurs, pour tout n ∈ N, en prenant pour tout k ∈ n0, no, ak = nk , on obtient
v v
n ! 2 t n t n
X n! 2 X n! 2
s
2n 2n
!
n
X
6 λn
n
⇔λ > > > √ .
k=0 k k =0
k
k =0
k n 2n + 1
ln(2n + 1) ln(2n + 1) 2n + 1
lim = lim = 0.
n→+∞ 2n n→+∞ 2n + 1 2n
Et donc par passage à la limite, ln(λ) − ln(2) > 0 ⇔ ln(λ) > ln(2) ⇔ λ > 2.
Ainsi, 2 est bien le plus petit réel λ tel que pour tout n ∈ N, et tous réels a 0 , . . . , an ,
n t n
! v
n
X
ak2 .
X
n
ak 6 λ
k=0 k k =0