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E = E1 × E2 × · · · × E p . ∀ x = ( x1 , . . . , x p ) ∈ E, πk (x) = xk .
Pour chaque vecteur x de l’espace produit E, il existe des vec- On dira que x k est la k-ième composante du vecteur x ∈ E.
teurs x1 ∈ E1 , x2 ∈ E2 , . . ., x p ∈ E p tels que 6.2 K
Si E = p , alors π k ( x ) est la k-ième coordonnée du vec-
teur x relative à la base canonique de p . K
x = ( x 1 , x 2 , . . . , x p ). 6.3 ✍ Pour tout 1 6 k 6 p, la k-ième injection canonique est
l’application linéaire ik : Ek → E définie par
∀ x k ∈ Ek , ik ( x k ) = (0E1 , . . . , x k , . . . , 0Ep ).
I.1 Topologie d’un espace produit
3. Norme produit 6.4 ➙ Pour tout 1 6 k 6 p, la projection canonique π k est une
application lipschitzienne de ( E, N ∞ ) dans ( Ek , k·kk ) et l’injection ca-
3.1 ✍ Étant donnés des espaces vectoriels normés
nonique ik est une isométrie de ( Ek , k·kk ) dans ( E, N ∞ ).
( E1 , k·k1 ), ( E2 , k·k2 ), . . . , ( E p , k·k p ), 7. Suites convergentes
7.1 ✍ Pour 1 6 k 6 p, la k-ième composante d’une suite (u n )n∈N
on définit la norme produit N ∞ sur l’espace vectoriel produit de vecteurs de l’espace produit E est la suite (u kn )n∈N définie par
E = E1 × E2 × · · · × E p ∀n∈ N, u kn = π k (u n ) ∈ Ek .
en posant 7.2 ➙ Soit ℓ = (ℓ1 , . . . , ℓ p ) ∈ E. Une suite (u n )n∈N de vecteurs de
E converge vers ℓ pour la norme produit N ∞ si, et seulement si, les
∀ ( x1 , . . . , x p ) ∈ E, N ∞ ( x1 , . . . , x p ) = max k x k kk . composantes de la suite u convergent vers les composantes de ℓ :
16k6 p
∀ 1 6 k 6 p, lim ku kn − ℓk kk = 0.
3.2 ➙ La norme produit N ∞ est une norme sur l’espace produit E. n→+ ∞
4. Parties bornées
4.1 Quel que soit x = ( x1 , . . . , x p ) ∈ E, Voisinages, ouverts, fermés
8.1 ✍ Une partie V de E est un voisinage élémentaire du point
∀ 1 6 k 6 p, k x k k k 6 N ∞ ( x ). x = ( x1 , . . . , x p ) ∈ E lorsqu’il existe des voisinages
4.2 ➙ Une partie X de l’espace produit E est bornée pour la norme V1 ∈ VE1 ( x1 ), V2 ∈ VE2 ( x2 ), . . . , Vp ∈ VEp ( x p )
produit N ∞ si, et seulement si, il existe des parties X1 ⊂ E1 , bornée
pour N1 ; X2 ⊂ E2 , bornée pour N2 ; . . .et X p ⊂ E p , bornée pour Np tels que
telles que V = V1 × V2 × · · · × Vp .
X ⊂ X1 × X2 × · · · × X p .
8.2 Le produit V1 × V2 contient une boule de centre x et de
5. Boules rayon strictement positif, c’est donc un voisinage de x.
Soient r > 0 et a = ( a1 , . . . , a p ) ∈ E.
5.1 La boule fermée de centre a et de rayon r dans l’espace E2
produit ( E, N ∞ ) est égale à
[k x1 − a1 k1 6 r ] × [k x2 − a2 k2 6 r ] × · · · [k x p − a p k p 6 r ]. x
V2 x2
5.2 La boule ouverte de centre a et de rayon r dans l’espace
produit ( E, N ∞ ) est égale à
x1
[k x1 − a1 k1 < r ] × [k x2 − a2 k2 < r ] × · · · [k x p − a p k p < r ]. V1 E1
23 • Équivalence des normes
8.3 Pour tout r > 0, la boule ouverte et la boule fermée de Fonctions définies sur un espace produit
rayon r et de centre x ∈ E sont des voisinages élémentaires de E.
16. Une fonction f de plusieurs variables réelles x1 , x2 , . . .,
xd doit être considérée comme une fonction d’une seule variable
9. ➙ Une partie W de E est un voisinage du point x pour la topolo-
gie produit si, et seulement si, elle contient un voisinage élémentaire : x = ( x1 , x2 , . . . , x d )
R
∀ 1 6 k 6 p, ∃ Vk ∈ VEk π k ( x ) , V1 × V2 × · · · × Vp ⊂ W. qui appartient à l’espace produit d .
10. La partie X est un voisinage de x = ( x1 , x2 )
pour la to- L’étude de la continuité de f repose donc sur la topologie pro-
pologie produit sans être un voisinage élémentaire. duit et il faut savoir que l’étude des applications partielles
[ x1 7→ f ( x )] , [ x2 7→ f ( x )] , ... [ xd 7→ f ( x )]
E2
n’est d’aucun intérêt à ce sujet.
17. ➙ Continuité de l’addition
Soit (V, k·k), un espace vectoriel normé. Si l’espace produit V × V est
x
x2 muni de la norme produit, alors l’addition
[( x, y) 7→ x + y]
est une application linéaire et lipschitzienne de V × V dans V.
x1 18. Applications bilinéaires continues
E1 On considère trois espaces vectoriels normés
11. ➙ Si Uk est un ouvert de ( Ek , k·kk ) pour tout 1 6 k 6 p, alors ( F, k·kF ), ( G, k·kG ) et ( H, k·k H )
U1 × U2 × · · · × U p est un ouvert de l’espace produit ( E, N ∞ ). et une application bilinéaire ϕ : F × G → H.
12. ➙ Si Fk est un fermé de ( Ek , k·kk ) pour tout 1 6 k 6 p, alors L’espace vectoriel E = F × G muni de la norme produit :
F1 × F2 × · · · × Fp est un fermé de l’espace produit ( E, N ∞ ).
∀ u = ( x, y) ∈ E, N ∞ (u ) = max k x kF , kyk G .
Parties compactes 18.1 S’il existe une constante C > 0 telle que
13. ➙ Pour tout 1 6 j 6 p, on suppose que K j est une partie com-
∀ ( x, y) ∈ F × G,
ϕ( x, y)
H 6 C k x kF kykG ,
pacte de E j . Alors le produit
alors
K = K1 × K2 × · · · × K p
ϕ(u + v) − ϕ(u )
6 C N ∞ (v) N ∞ (v) + 2N ∞ (u )
est une partie compacte de l’espace produit E. H
14. ➙ Si K est un compact de E, alors il existe des compacts K1 ⊂ E1 , pour tout (u, v) ∈ E × E.
K2 ⊂ E2 , . . ., K p de E p tels que 18.2 Si ϕ est bornée au voisinage de 0E = (0F , 0G ), alors il
K ⊂ K1 × K2 × · · · × K p . existe une constante C > 0 telle que
∀ ( x, y) ∈ F × G,
ϕ( x, y)
6 C k x k kyk .
H F G
E2
18.3 ➙ Soient ( F, k·kF ), ( G, k·kG ) et ( H, k·k H ), trois espaces vec-
toriels normés et N ∞ , la norme produit sur F × G. Une application
bilinéaire ϕ est continue de ( F × G, N ∞ ) dans ( H, k·k H ) si, et seule-
ment si,
π2 ( K ) K
∃ C > 0, ∀ ( x, y) ∈ F × G,
ϕ( x, y)
H 6 C k x kF kyk G .
f k : ( F, k·kF ) → ( Ek , k·kk ) [( f , x ) 7→ f ( x )]
sont lipschitziennes. est une application bilinéaire continue de Lc ( E ) × E dans E.
II Changement de norme
√
Normes équivalentes 32.3 Si k x k∞ = 1, alors 1 6 k x k1 6 2 et 1 6 k x k2 6 2.
29.1 ✍ La norme N2 est équivalente à la norme N1 lorsqu’il existe
deux réels a et b strictement positifs tels que
∀ x ∈ E, aN1 ( x ) 6 N2 ( x ) 6 bN1 ( x ).
R
30. Comparaison des topologies
On suppose que les normes N1 et N2 sont équivalentes. 33. Sur ℓ1 ( )
30.1 Une partie A ⊂ E est bornée pour N1 si, et seulement si, 33.1
elle est bornée pour N2 . R k x k ∞ 6 k x k2 6 k x k1
∀ x ∈ ℓ1 ( ),
30.2 Une partie V ⊂ E est un voisinage de x0 ∈ E pour N1 si, 33.2 Pour tout n ∈ N∗ , on pose
et seulement si, c’est un voisinage de x0 pour N2 .
30.3 Une suite ( an )n∈N converge pour N1 si, et seulement si,
1/n, · · · , 1/n, 0, 0, . . .
elle converge pour N2 et, dans ce cas, sa limite est la même pour xn = .
| {z }
les deux normes. n fois
30.4 Une partie F de E est fermée pour la norme N1 si, et
seulement si, elle est fermée pour la norme N2 . Alors
1 1
30.5 Les parties ouvertes pour N1 et les parties ouvertes pour k xn k∞ = , k xn k1 = 1, k x n k2 = √ .
N2 sont les mêmes. n n
30.6 Une partie de E est compacte pour N1 si, et seulement si,
elle est compacte pour N2 . 34. Sur C 0 ([ a, b ])
30.7 Une application f : ( E, N1 ) → ( F, k·k) est lipschitzienne Pour toute fonction f continue sur [ a, b ],
si, et seulement si, f : ( E, N2 ) → ( F, k·k) est lipschitzienne. √ √
30.8 Une application g : ( F, k·k) → ( E, N1 ) est lipschitzienne k f k1 6 b − ak f k2 et k f k2 6 b − ak f k∞ .
si, et seulement si, g : ( F, k·k) → ( E, N2 ) est lipschitzienne.
30.9 Une application f : ( E, N1 ) → ( F, k·k) est continue si, et
seulement si, f : ( E, N2 ) → ( F, k·k) est continue.
30.10 Une application g : ( F, k·k) → ( E, N1 ) est continue si, et II.2 Topologie des espaces vectoriels normés de
seulement si, g : ( F, k·k) → ( E, N2 ) est continue. dimension finie
35.1 Soient (e1 , . . . , ed ), la base canonique de Kd et N, une
Comparaison des normes usuelles K
norme sur d . Alors
31. ➙ Sur n K d
Kd ,
Les trois normes usuelles k·k1 , k·k2 et k·k∞ sont équivalentes. ∀x∈ N (x) 6 ∑ N (ek ) k xk∞ .
∀x∈ Kn , k x k ∞ 6 k x k1 6 n k x k ∞
k =1
k x k ∞ 6 k x k2 6
√
nk xk∞ 35.2 K
Toute norme N sur d est une application lipschitzienne
√ K R
de ( d , k·k∞ ) dans ( , |·|).
k x k 2 6 k x k1 6 n k x k 2
35.3 K
La sphère unité de ( d , k·k∞ ) est compacte.
K
35.4 ➙ Toutes les normes sur d sont équivalentes.
35.5 ➙ Si E est un espace vectoriel de dimension finie, toutes les
32. On peut traduire géométriquement l’équivalence des
normes sur E sont équivalentes.
R
normes usuelles sur 2 en comparaison les cercles unité de ces 35.6 La topologie d’un espace vectoriel normé de dimension
différentes normes. finie est donc indépendante de la norme choisie et il est inutile
√
32.1 Si k x k1 = 1, alors 1/2 6 k x k∞ 6 1 et 1/ 2 6 k x k2 6 1. de préciser pour quelle norme particulière une suite est conver-
gente ; une fonction est continue ; une partie est bornée, ouverte,
fermée, compacte...
36. ➙ Continuité des applications linéaires
O O Si E est un espace vectoriel de dimension finie, toute application li-
néaire de E dans F est continue, quelles que soient les normes choisies
sur E et F, quelle que soit la dimension de F.
√ √
32.2 Si k x k2 = 1, alors 1/ 2 6 k x k∞ 6 1 et 1 6 k x k1 6 2. Entraînement
37. Questions pour réfléchir
1. La norme N1 est dominée par N2 si, et seulement si, la
boule unité B1 ( N2 ) pour la norme N2 est une partie bornée pour
la norme N1 .
O O 2. Si la norme N1 est dominée par N2 sans être équivalente
à N2 , il existe une suite (u n )n∈N qui converge pour la norme N1
et qui diverge pour la norme N2 .
3. L’équivalence [29.1] est-elle une relation d’équivalence
sur les normes ?
4. Les trois normes k·k1 , k·k2 et k·k∞ sont-elles équiva-
R
lentes sur ℓ1 ( ) ?
Questions, exercices & problèmes
N
5. Construire, pour tout n ∈ , une fonction f n continue et 2. L’application définie par
affine par morceaux sur [0, 1] telle que
R
s
√ ∀ A ∈ S n ( ), k Ak = ∑ m λ λ2
k f n k∞ = n, k f n k1 = C, k f n k2 = Θ( n). λ ∈Sp( A )
R
s
38. Normes comparables et non comparables
∀ A ∈ S n ( ), N ( A ) = ∑ λ2
Pour tout polynôme P ∈ [ X ], on pose R λ ∈Sp( A )
ainsi que
k P k3 = max| ak | si P = ∑ ak X k .
k∈ N k∈ N
1.a La norme k·k1 domine k·k3 et comme
Questions, exercices & problèmes
k
R[X], ∀ t ∈ R, P (t) 6 k P k sup | t|
∀P∈ 1 41. Exemples et contre-exemples
k ∈N k!
R
1. Exemple d’ouvert de 2 pour la topologie produit qui
elle domine aussi k·k2 . n’est pas un produit d’ouverts de . R
1.b La norme k·k1 n’est dominée ni par k·k2 , ni par k·k3 2. Exemple de compact de l’espace produit E qui n’est pas
(considérer la base canonique de [ X ]). R un produit de parties compactes de E1 , . . ., E p .
R
2.a Si [ X ] est muni de la norme k·k1 , alors la dérivation 42. Banque CCP
D = [ P 7→ P ′ ] est un endomorphisme continu. Exercices 37, 38, 51.
R
2.b Si [ X ] est muni de la norme k·k2 ou de la norme k·k3 ,
alors l’endomorphisme D n’est pas continu. Approfondissement
3. La norme k·k2 ne domine pas k·k3 (considérer (1 − X2 )2n
avec [4.49.4]) et la norme k·k3 ne domine pas k·k2 (considérer 43. Normes sur C 1 ([−1, 1])
1 + X + · · · + X n ). L’espace vectoriel E = C 1 ([−1, 1], R) est muni des normes
usuelles :
39. Normes non comparables
Lorsque deux normes ne sont pas comparables, une même suite Z 1
peut converger vers deux limites différentes. k f k∞ = max f (t) et k f k1 = f (t) dt,
On considère l’espace E des fonctions rationnelles de dans C C t∈[−1,1] −1
U
dont tous les pôles appartiennent à , sur lequel on définit deux
de la norme hilbertienne définie par
normes en posant
s
N1 ( f ) = sup f (z) et N2 ( f ) = sup f (z). 2 Z 1 2
k f k2 = f (0) + f ′ (s) ds
| z |= 21 | z |=2 0
zn
N1 ( f ) = k f k∞ + k f ′ k∞ et N2 ( f ) = f (0) + k f ′ k∞ .
f n (z) =
1 + zn
1. Les normes N1 et N2 sont équivalentes :
appartient à E.
2. La suite ( f n )n∈N converge vers la fonction constante, ∀ f ∈ E, N2 ( f ) 6 N1 ( f ) 6 2N2 ( f ).
égale à 0, pour la norme N1 et converge vers la fonction
constante, égale à 1, pour la norme N2 . 2.a Les normes N1 et N2 dominent la norme k·k∞ .
40. Normes sur Sn ( ) R 2.b Il existe une suite de fonctions ( f n )n∈N dans E qui est
1. Le rayon spectral défini par bornée pour k·k∞ , sans être bornée pour N1 , ni pour N2 .
3. La norme k·k1 est dominée par k·k∞ , mais il existe une
∀ A ∈ S n ( ), R ρ( A) = max | λ|
λ ∈Sp( A )
suite de fonctions ( gn )n∈N dans E qui est bornée pour k·k1 sans
être bornée pour k·k∞ .
4. La norme k·k∞ est dominée par la norme k·k2 :
est une norme sur Sn ( ). R →[18.27] √
∀ f ∈ E, k f k∞ 6 2k f k2 .
alors N0 ( f ) 6 N1 ( f ) 6 2N0 ( f )
3. Soient f ∈ E et g = f + f ′ . Comme
Z t
∀ t ∈ [0, 1], f (t) = e−t es g(s) ds
0
N2 ( x )
∀ x 6= 0E , ∀ λ > , N1 ( x ) < λ
α
et
1
∀ x ∈ E, N ( x ).
N1 ( x ) 6
α 2
2. Si la boule unité ouverte de E pour la norme N1 est aussi
une partie ouverte pour la norme N2 , alors la norme N1 est do-
minée par la norme N2 .
3. On suppose qu’une partie quelconque de E est ouverte
pour la norme N1 si, et seulement si, elle est ouverte pour la
norme N2 . Les normes N1 et N2 sont-elles équivalentes ?
48. Suite de [3.56] – On suppose que la constante de Lip-
schitz optimale de f : ( E, N1 ) → ( F, k·k) est égale à k.
1. Étudier les valeurs possibles pour la constante optimale
de Lipschitz pour f : ( E, N2 ) → ( F, k·k).
2. Exemple de fonction pour laquelle la constante de Lip-
schitz optimale est indépendante de la norme choisie ?