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cohomologie des

groupes topologiques
et des
algèbres de Lie
A. Guichardet

CEDIC/FERNAND NATHAN
Dans la même collection
« Textes mathématiques »
Structures métriques pour les variétés riemanniennes. M. Gromov;
rédigé par J. Lafontaine et P. Pausu.
2 Cohomologie des groupes topologiques et des algèbres de Lie.
A. Guichardet.
3 Introduction à la théorie des équations aux dérivées partielles
linéaires. J. Chazarain et A. Piriou.
4 Géométrie riemannienne en dimension 4. Seminaire Arthur Besse
1978179.

Editions CEDIC
93, avenue d'Italie
75013 PARIS. Tél. : (1) 569.61.85

Ce volume porte la référence


ISBN 2-7124-0715-6
© CEDIC, Paris 1980
© NATHAN, Paris 1980

«Toute reproduction, même partielle, de cet ouvrage est interdite. Une copie ou repro-
duction par quelque procédé que ce soit. photographie, photocopie, microfilm, bande
magnétique, disque ou autre, constitue une contrefaçon passible des peines prévues par
la loi du 11 mars 1975 sur la protection des droits d'auteur. »
i

INTRODUCTION

Cet ouvrage se propose principalement d'exposer la théorie des extensions


(groupes Extn) des représentations de dimension finie ou infinie des groupes
localement compacts, et en particulier de leur cohomologie ; en ce sens on
peut considérer que la partie fondamentale est le chapitre III (Cohomologie
des groupes topologiques). Il s'efforce de fournir des méthodes de calcul aux
utilisateurs de la théorie ; c'est pourquoi on a consacré beaucoup de place
et d'efforts aux formules explicites et aux exemples, au détriment de la Thé-
orie proprement dite. Le chapitre I (Cohomologie des groupes discrets) peut
être considéré comme une introduction essentielle au chapitre III en ce sens
q~'il contient d'une part tous les préliminaires indispensables concernant
les complexes et leur cohomologie, les résolutions et modules injectifs ou
projectifs, etc., et d'autre part un grand nombre de formules, écrites de fa-
çon détaillée, et qui n'ont pas toujours été réécrites dans le cadre du cha-
pitre III. Le chapitre II (Cohomologie des algèbres de Lie réelles) peut être
considéré comme fournissant des méthodes de calcul pour les problèmes concer-
nant les groupes de Lie puisque, comme il est bien connu, les algèbres de Lie
sont des objets plus simples que les groupes de Lie ; c'est aussi pour cette
raison que le chapitre II est celui qui contient le plus grand nombre d'exem-
ples, concernant en général des algèbres de Lie semi-simples.

Le lecteur aura certainement déjà compris que ce livre ne veut pas être
un traité d'Algèbre Homologique, ni même reposer trop lourdement sur cette
théorie ; dans chacun des trois chapitres, les considérations de catégories
et de foncteurs dérivés ont été seulement esquissées et rejetées loin vers la
ii

fin du chapitre. Mais cela ne signifie pas non plus que l'on définisse les

groupes If( G,E) directement ~ partir du complexe c"* (G,E) des cochaînes
usuelles sans aucune connaissance préliminaire sur les complexes, car on se

priverait alors du puissant outil que constitue le "lemme de comparaison des


résolutions". On a donc choisi un moyen terme, consistant à définir d'abord
les résolutions fortes relativement injectives, puis H (G,E) "' comme étant
la cohomologie du complexe des éléments G-invariants d'une résolution forte

relativement injective quelconque de E.

La lecture de ce livre ne requiert au départ, en principe, que des con-


naissances élémentaires d'Algèbre (groupes, anneaux, algèbre linéaire et mul-
tilinéaire) ; mais on a souvent utilisé des théories beaucoup plus élaborées
espaces vectoriels topologiques, variétés différentiables, groupes topologi-
ques et leurs représentations, groupes et algèbres de Lie, topologie algébri-
que ; dans chacun des cas on a, soit donné des références précises à des ou-
vrages spécialisés, soit énoncé les résultats utiles dans les Appendices si-

tués à la fin du livre ; la lecture de ces ouvrages spécialisés ou de ces

Appendices peut bien entendu nécessiter un travail assez important.

Pour tenter de situer le présent ouvrage par rapport aux autres existant
sur les mêmes sujets, disons que ;,otrP. exposé de la cohomologie des groupes
discrets et des algèbres de Lie est plus élémentaire et plus complet que les

autres en ce sens qu'il indique plus de propriétés générales et d'exemples


et sous une forme plus explicite, mais que par contre il ne traite pas les

applications à l'algèbre et à l'arithmétique (structure des groupes finis,


cohomologie galoisienne et corps de classes) pour lesquelles on pourra con-
sulter les ouvrages de Gruenberg (Cohomological Topics in Group Theory),

Hilton et Stammbach (A Course in Homological Algebra), Lang (Rapport sur la


iii

cohomologie des groupes), Serre (Cohomologie galoisienne, Corps locaux),


Weiss (Cohomology of Groupa) ; on n'a pas non plus traité les théorèmes de
K~eth et des coefficients universels (voir Hilton et Stammbach) ni les
structures d'algèbre de H" ( G , à' ) et H*' (g , "7L ) (voir Mac Lane, Homo-
logy , ou Cartan - Eilenberg, Homological Algebra). En ce qui concerne la
cohomologie des représentations de dimension infinie des groupes topologi-
ques et des algèbres de Lie, le seul livre existant à notre connaissance
est celui de Borel et Wallach (Seminar on the Cohomology of Discrete Sub-
groups of Semi-simples Lie Groupa), qui se place à un niveau beaucoup moins
élémentaire que le nôtre et donne des applications a la difficile théorie
des sous-groupes discrets des groupes semi-simples et de leurs espaces ho-
mogènes ;nous lui avons emprunté de nombreuses idées ainsi que des résultats
profonds et difficiles, que nous donnons souvent sans démonstration.

Parmi les questions voisines de celles traitées ici, mais plus ou moins

complètement laissées de côté, citons : la cohomologie borélienne, les rela-


tions entre 2-cohomologie et extensions de groupes topologiques, la cohomo-
logie des groupes de Lie p-adiques, la cohomologie des algèbres de Lie de
champs de vecteurs, etc. etc.

Je ne voudrais pas terminer cette introduction sans remercier très cha-


leureusement mes collègues du Centre de Mathématiques de l'Ecole Polytechni-
que, et tout particulièrement P.Blanc, J.P.Bourguignon, C.Champetier, P.Dague,
P.Delorme, M.Demazure, F.Ducloux, M.Duflo, J.Pichaud, D.Vogan, D.Wigner, qui
m'ont aidé dans mon travail par leurs encouragements et, souvent, par leur
connaissance approfondio de tel ou tel domaine mathématique, sans oublier D.
Concha qui a assuré un tirage rapide et excellent de plusieurs versions pré-
liminaires de ce livre.
iv

CONTENU DE L'OUVRAGE

Chapitre I. Cohomologie des groupes discrets.

§ 1. Généralités concernant les modules sur les anneaux et sur les groupes;
les morphismes forts (i.e.,en gros, scindés en tant que ~ - morphismes)
entre ces modules ; les complexes de modules, leur cohomologie, leurs mor-
phismes et les homotopies entre ces morphismes ; enfin les résolutions
standard des G-modules.
§ 2. Généralités sur les résolutions fortes relativement injectives lemme de
comparaison des résolutions.
§ 3. Définition des groupes Hn(G,E) comme groupes de cohomologie des éléments
G-invariants d'une résolution forte relativement injective quelconque de E ;
·calcul de ces groupes à l'aide de la résolution standard ; cochaînes, cocy-

cles et cobords homogènes et inhomogènes, normalisés ou non ; cas des grou-


pes finis ; normalisation des cochaînes relativement à un sous-groupe fini ;
formules explicites pour ces normalisations.
§ 4. Cohomologie des sommes et produits directs de G-modules ; des extensions
de G-modules : suite èxacte de cohomologie, construction explicite des mor-
phismes de connexion, application à la réduction de la cohomologie ; coho-
mologie des limites projectives.

§ 5. Cohomologie des G-modules induits : lemme de Shapiro et construction ex-


plicite de l'isomorphisme dont il affirme l'existence.
§ 6. Application de la 2-cohomologie à l'étude des extensions de groupes à no-
yaux abéliens ; exemple de calcul de cohomologie ; calcul de If( zz n, A)
o{i A est un ~ n-module trivial.
V

§ 7, Trivialité de l'action de G sur Hn(G,E), G opérant sur lui-m~me par


automorphismes intérieurs ; nullité de Hn{G,E) lorsqu'il existe un élé-
ment h du centre de ~ (G) tel que 2:: h{g) et que 'J:. h{g).g - id

soit inversible dans End E.


§ 8. Cohomologie des extensions de groupes (sans suites spectrales) : suite
exacte à 5 termes de Hochschild - Serre (construite explicitement) ; cas
de nullité de la cohomologie du groupe entraînée ptlI' celle de la cohomolo-
gie du sous-groupe distingué
§ 9. Cohomologie des extensions de groupes : suite spectrale de Lyndon -
Hochschild - Serre ; application : calcul de H* (G , ~ ) ctl G est un

groupe nilpotent de dimension 3 sur a:'. analogue au groupe de Heisenberg.


§ 10. Calcul des n-extensions 11 ~ la Yoneda" entre deux G-modules : multipli-
cation, pull-back, push-out.

§ 11. Définition des groupes Ext~(A,B), leur isomorphisme avec les groupes
Ifl(G , Hom{A,B)) ; application de l'ensemble '::f nf {A, B) des n-extensions

fortes sur Ext~(A,B) ; étude partielle de la relation d'équivalence sur


':J nf (A,B) définie par cette application ; étude plus (.Omplète dans le cas
ou n =1 ; retour sur les G-modules induits : isomorphisme entre les grou-

pes Ext~(A , In~ E) et Ext~(A,E) ; application de Ext~(E,F) dans


Ext~(Ind E, Ind F).

§ 12. Généralités sur les produits tensoriels de groupes abéliens ; résoluti-


ons fortes relativement projectives ; calcul de Ext~(A,B) au moyen d'une

résolution forte relativement projective de A ; groupes TorG(A,B) ; homo-


n
logie ; dualité entre homologie et cohomologie.
§ 13. Langage des catégories : interprétation de Extn et Tor comme fonc-
n
teurs dérivés dans une catégorie relative ; autre notions analogues rela-
vi

tives ou non relatives ; foncteurf1 cohomologiques.

§ 14. Relations avec l'homologie et la cohomologie singulii,res des espaces

topologiques : une résolution forte relativement projective fournie par


les simplexes singuliers d'un espace topologique contractile X où G opère

de façon convenable ; isomorphismes entre homologie et cohomologie de G

et homologie et cohomologie de G'\X.

Chapitre II. Cohomologie des algèbres de Lie réelles.

Dans ce chapitre on considère dès le départ la cohomologie d'un ,g-module


relative à une sous-algèbre de Lie h de E. , alors qu'au chapitre I on n'a con-

sidéré la cohomologie relative que tout à fait à la fin ; la raison essentielle


en est que le théorème de van Est relie la cohomologie d'un groupe de Lie à la

cohomologie relative de son algicbre de Lie. D'autre part on suppose dès le dé-
but que h est réductive dans E. ; cette hypothèse intervient pour démontrer que

les résolutions habituelles sont fortes ; si l'on ne suppose pas h réductive


dans E. , on peut encore faire une théorie de la cohomologie en passant aux
algèbres associatives, c'est-à-dire en posant

Extn h (E,F) Extn (E,F)


,g,_
u(_g_) ' 'U (.h)
\
le deuxième membre étant défini a !'Appendice C mais alors on ignore si la
If
cohomologie obtenue est celle du complexe usuel Hom!//\ (g/.h) , Hom(E,F)).

§ 1. Généralités sur les résolutions h - fortes h - injectives o~ h est une


sous-algèbre de Lie supposée réductive dans E. ; la seule nouveauté par
rapport au chapitre I réside dans l'introduction des (,g,_h)-modules et

(_g_,K)-modules ; définition des groupes Extn h(E,F) , If(_g_,_h,E) ,


,g,_
Extn K(E,F) , ~(g,K,E) , Extn(E,F) , ~(_g,E).
_g_, K
vii

§ 2. Construction de la résolution standard.


§ 3. Calcul de Ifl(g,.!!_,E) ~ l'aide des cochaînes habituelles ; cohomologie

des sommes et produits directs ; trivialité de l'action de E. dans Ifl(g,E)


utilisation d'un supplémentaire .!!.-invariant de .h dans E. ; isomorphisme

entre Extn h(E,F) et Hn(_g_,.Q,Hom(E,F)) ; propriétés particulières aux


g_,_
(_g_,.!!_)-modules et (_g_,K)-modules : finitude, dualité, etc.; suite spectrale
reliant
Extn h et Extn .
g_,_ E.
§ 4, Application de la 2-cohomologie a l'étude des extensions d'algèbres de
Lie ~ noyaux abéliens ; cohomologie des extensions .!!.-fortes de _g-modules

(suite exacte d~ cohomologie) ; nullité de Extn h(E,F) lorsque E et F


_g,_
admettent des caractè:res infinitésimaux distincts.

§ 5. Isomorphisme entre Ifl(g,k,E) et Ho~( /\n.E , E) lorsque E. est semi-

simple de décomposition de Cartan E. = k <31 .E , et que E est un g-module

unitaire o~ l'élément de Casimir opère trivialement.


§ 6. Cohomolog5.e des extensions d'algèbres de Lie : sui te spectrale ·et sui te

exacte (construite explicitement) de Hochschild - Serre ; application aux

algèbres de Lie nilpotentes.


§ 7. Cohomologie des _g-modules coinduits : lemme de Shapiro, isomorphisme
n E.
entre Ext (A , Coin~ E) et Ext_~(A,E).
E. -
§ 8. Application de l'ensemble des n-extensions .!!.-fortes sur Extn h(E,F). g_,_
§ 9. Résolutions .!!.-fortes .!!.-projectives ; définition des groupes Torn et
Hn relatifs ; langage des catégories (celle des (_g_,_h)-modules, celle des
(g_, K)-module s) .
§ 10. Etude d'un exemple : alg:~bre de. Lie du groupe des déplacements du plan ;

on détermine explicitement les Extn K et les Extn entre (g,K)-modules


g, E.
provenant des représentations unitaires irréductibles de G.
viii

§ 11. Cas des algèbres de Lie semi-simples: nullité de Ext 1 h et Ext 2 pour
g,_ E.
les _g_-modules de dimension finie ; pour ceux de dimension quelconque, on

donne sana démonstration quelques résultats récents concernant les Extn K


E.·
entre (_g_,K)-modules simples (nullité de Extn
_g_, K(E,F) si E et F sont uni-

tairea de carré intégrable, ou ai l'un est unitaire, l'autre de dimension


finie et n strictement inférieur au rang réel de G, etc.) ; on formule

quelques conjectures reliant Extn K(E,F) et les séries principales con-


g,
tenant E et F comme sous-quotients.

§ 12. Calcul explicite des Extn K et des Extn pour les (_g_,K)-modules sim-
_g_, E.
ples lorsque G = SL(2 , 1R )•
§§ 13 à
15. Résultats· partiels concernant les Extn K pour les (_g_,K)-modules
E.·
simples lorsque G = SL(2 , d:..) , S00 (n, 1) , SU(2, 1).

Chapitre III. Cohomologie des groupes topologiques.


§ 1. Généralités sur les résolutions fortes relativement injectives ; exemples
de telles résolutions : cochaînes continues, cochaînes c""" (pour les grou-

pes de Lie), cochaînes Lfoc ; régularisation des cochaînes ; isomorphisme


entre Ext~(E,F) et Hn(G , Hom(E,F)).
§ 2. Nullité de Ext~(E,F) lorsque Gest compact ; cochaînes normalisées re-

lativement à un sous-groupe compact conditions pour que Ifl(G,E) soit

séparé cohomologie des intégrales hilbertiennes de représentations uni-


taires cohomologie des extensions de G-modules (suite exacte de cohomo-

logie) trivialité des 1-cocycles bornés et moyennabilité de G nullité


de H1(G,E) pour tout G-module unitaire E si la représentation triviale
/\.
est un point isolé de G .

§ 3. Nullité de H°(G,E) s'il existe une mesure centrale a support compact ;-4

sur G telle que f' ( 1) = 1 et que U(f' ) - I soit inversible dans

Hom(E,E) ; application ~ certaines représentations des groupes llZ n dans


ix

des espaces de sections de fibrés vectoriels sur des sous-variétés du dual ;

utilisation des supports des représentations équicontinues des groupes abé-

liens localement compacts.


§ 4, Cohomologie des G-modules induits au sens continu, au sens c00 (pour les

groupes de Lie), au sens Lfoc ou au sens LP.


§ 5. Cohomologie des extensions de groupes : suite spectrale et suite exacte
de Hochschild - Serre ; applications au groupes possédant un sous-groupe

distingué de la forme If\ n.

§ 6. Relation entre n-extensions fortes et Ext~ ; langage des catégories

identité des Extn calculés dans la catégorie des G-modules continus et

dans celle des G-modules C ""° .


§ 7. Relations entre la cohomologie d'un groupe de Lie et celle de son algèbre
de Lie : isomorphisme de van Est entre Ifl(G,E) et Hn(g,K,E) où K est

un sous-groupe compact maximal de G ; isomorphisme entre ~(G , ([ ) et

~op(Gu/K) ou Gu est une forme compacte de G ; description explicite de


l'isomorphisme de van Est ~ l'aide de dérivations et d'intégrations sur

G/K ; construction explicite de 2-cocycles réels sur les groupes de Lie

simples ; suite spectrale de van Est pour un sous-groupe compact K non ma-
)f • ..n
ximal ; relations entre H x ( G,E) et H (g:,E) ; cas ou certains Ht. op (G)
sont nuls.

§ 8. Résultats relatifs aux groupes de Lie : nullité de Hn(G,E) lorsque G

est résoluble de type (R) (resp. nilpotent) et E unitaire irréductible de

dimension infinie (resp. unitaire irréductible non trivial) ; nullité de

H1(G,E) si Gest simple d'algèbre de Lie distincte de so(n,1) ou su(n,1)

et E unitaire ; description des ~~modules simples ayant un H1 non nul, lors-

que Gest semi-simple ; calcul de H1(G , L2 (G)) lorsque Gest simple.


§ 9. Compléments divers : utilisation des fonctions CC>.:::> sur les groupes lo-
calement compacts généraux ; relations entre cohomologie des représenta-
tions unitaires irréductibles et topologie de ·"
G.

Appendice A. Suites spectrales. Propriétés générales ; suites exactes qu'on

peut en déduire suites spectrales associées aux complexes filtrés et


aux bicomplexes.

Appendic~. B. _g-modules, (g,_g)-modules, (_g,K)-modules, séries principales. Pour

les algèbres de Lie réelles quelconques : généralités sur les _g-modules,


les (g,_h)-modules et les (_g_,K)-modules ; pour les algèbres de Lie semi-

simples : relations entre (_g,K)-modules et G-modules, série principale,


description de la série principale et des (g,K)-modules simples pour les
groupes SL(2 ,11?..,), SL(2 ,([), S00 (n,1), SU(2,1). Voulant examiner
des exemples de g-modules, on aurait pu choisir les g-modules de la caté-
gorie ~ de Bernstein - Gelfand - Gelfand, qui sont étroitement liés aux
modules de Verma et dont l'étude est assez avancée ; on a préféré choisir
les (g,K)-modules parce qu'ils sont directement reliés aux G-modules.

Appendice C. Homologie et cohomologie des algèbres associatives. Pour une al-


gèbre associative A sur un anneau K et une sous-algèbre B de A : groupes

Ext~,B et Tor!•B pour deux A-modules; groupes Hn(A,B,•) et H (A,B,


n
•)
pour un A-bimodule ; isomorphisme entre Ext1,B(E,F) et Hn(A,B,Hom(E,F)) ;
cas de nullité des ~ liés aux éléments du centre de A ; homologie et coho-
mologie des modules induits et coinduits ; cas des groupes discrets et des
algèbres de Lie. Cet Appendice constitue une partie de !'Algèbre Homologi-

que Relative.
xi

Appendice D. Espaces vectoriels topologiques, G-modules. Complexes d'espaces

localement convexes et leur cohomologie ; espaces Hom(E,F) munis de la


(..."</
topologie de la convergence compacte ; espaces ~'(X,E) , C (X,E) ,

Lioc(X,E) G-modules, exemples (Hom(E,F) , ~'(G,E) , CL><./ (G,E) , Li0 c(G,E))


vecteurs et modules C ; cas des exemples ci-dessus ; représentations des
groupes 11\. n dans des espaces de sections de fibrés vectoriels sur des

sous-variétés du dual ; supporte des représentations équicontinnes des grou-

pee aMliene.

Appendice E. Variétés, groupes de Lie. Champs de vecteurs, formes différenti-


elles ~ valeurs dans un espace vectoriel topologique ; propriétés topolo-
giques du complexe de ces formes ; cas des espaces homogènes des groupes

de Lie.

Appendice F. Espaces hilbertiens symétriques. Définition représentations

UA ,b et 1-cocycles.
xii

APERÇU HISTORIQUE

En ce qui concerne les origines de la théorie de la cohomologie des groupes,

on lira avec fruit l'exposé très détaillé de S.Mac Lane [87]. Cette théorie a

été introduite et développée dans les années 40 par divers auteurs (Eilenberg -
!liac Lane 1943 et 1947, Hopf 1944, Eckma.nn 1945) pour expliquer certaines rela-

tions, découvertes par Hopf, entre le premier groupe d'homotopie 7l 1(x) d'un

espace topologique X et son deuxième groupe de cohomologie entière Ht2 (X .~) ,


op
par exemple : si /t 2 (X) est nul, on a (en langage moderne) H~op (X , ~ ) /'.._.,.·
lf(îl 1 (x).~) (nous exposerons au chapitre I, § 14 des résultats du même type).

Cette théorie permit aussitôt d'écrire la relation H"" (G ,?L) "-' Ht·~ (BG .~)
op
o~ BG est l'espace "classifiant" d'un groupe quelconque G ; elle fut aussi re-
liée dès sa création au problème des extensions de groupes et permit d'interpré-

ter comme des 2-cocycles les "multiplicateurs" utilisés par Schur au début du
siècle dans sa théorie des représentations projectives des groupes finis. La dé-
finition de ~ (G,E) ~ l'aide de résolutions libres et le "lemme de comparaison

des résolutions" se trouvent pour la première fois dans un exposé de li.Cartan au


Séminaire Cartan 1950/51 ; ajoutons que des résolutions de modules avaient été

utilisées dès 1890 par Hilbert dans sa théorie des Syzygies. La relation entre
la cohomologie d'un groupe et celle d'un sous-groupe distingué a été découverte

par R.Lyndon en 1946, puis reformulée dès 1953 par Hochschild et Serre dans le

langage des suites spectrales, introduites par Cartan et Leray en 1947.


La théorie de la cohomologie des algèbres associatives est née vers la

même époque (Hochschild 1945/46) en relation avec les problèmes d'extensions

des algèbres et de leurs représentations ; il en est de même de la cohomolo-

gie relative des algèbres de Lie (Chevalley - Eilenberg 1948), qui fournit

de nouvelles démonstrations des lemmes de Whitehead et du théorème de Lévi -


Malcev, mais qui eut aussi des motivations géométriques, par exemple le cal-

cul par des méthodes purement algébriques de la cohomologie des espaces ho-
xiii

mogènes des groupes de Lie compacts via l'isomorphisme Ht:p ( G/K, #2.. ) ,..__,
H )' (_g,~, 1J1-.) (cf. chapitre III, n° 7 .2).

les trois théories cohomologiques précédentes (groupes, algèbres asso-

ciatives, algèbres de Lie) ont été replacées dans le cadre plus large de

l'algèbre homologique (catégories, foncteurs dérivés, etc.) par Cartan et

Eilenberg en 1956, puis de l'algèbre homologique relative par Hochschild en

1956. Mentionnons brièvement les applications de la cohomologie des groupes

à l'algèbre et à l'arithmétique (cohomologie galoisienne et corps de classes,

Hochschild 1950, Tate 1952).

En ce qui concerne la cohomologie des groupes topologiques, W.T.van Est,

en 1953 et 1955, définit la cohomologie H~ff(G,E) d'un groupe de .Lie G à


coefficients dans un G-module vectoriel à l'aide de cochaînes différentia-

bles et établit des relations entre cette cohomologie et celle de l'algèbre

de Lie _g de G, par exemple l'isomorphisme H"" (G,E) ."\./ H .lf-(_g,,!_,E), puis la

suite spectrale dite de van Est (cf. chapitre III, § 7). G.D.Mostow. en 1961,

définit la cohomologie H ~ t(G,E) d'un groupe localement compact G à coef-


con
ficients dans un G-module vectoriel topologique à l'aide de cochaînes conti-

nues et en utilisant les résolutions fortes relativement injectives ; il dé-

montre entre autres choses que cette cohomologie est identique à celle de van
Est lorsque Gest de Lie et E différentiable. La cohomologie Ht:r(G,E) dé-

finie ~ l'aide de cochaînes boréliennes, a coefficients dans un G-module abé-

lien non nécessairement vectoriel, a été introduite par G.W.Mackey (1957)

en relation avec le probl8me des extensions des groupes topologiques, puis

développée systématiquement par C.C.Moore (1964,1976) et D.Wigner (1973) qui

a démontré l'isomorphisme ~r(G,E)-"v Hc~nt(G,E) si E est un G-module de

Fréchet et G un groupe localement compact de dimension finie.


xiv

La question des relations entre cohomologie des groupes et cohomologie

des espaces topologiques s'est développée dans plusieurs directions : citons

le résultat de D.Wigner (1973) ou' BG est

l'espace "classifiant" du groupe topologique G supposé localement compact et

de dimension finie ; citons aussi les travaux de Ragunathan (1966), Matsushima

(1967), Borel et Wallach (1977) sur la cohomologie des espaces homogènes

r\G/K o~ Gest un groupe de Lie semi-simple réel, Kun sous-groupe compact


maximal de G et î un sous-groupe discret de G.

Depuis 1970 on assiste a' une tendance nouvelle : une étude systématique,

conduisant a' des descriptions aussi explicites que possibles, des groupes de
cohomologie et des groupes Extn pour les représentations de dimension infi-

nie des groupes et des algèbres de Lie. Cette tendance se fait jour en 1970
avec le mémoire de H.Araki sur les représentations lies groupes de courant,

étude poursuivie et complétée par Verchik - Gelfand - Graiev en 1974 et P.


Delorme en 1978 (voir AppendiceF) ; elle se développe avec les mémoires de

A.Guichardet (1971 etc. : utilisation des sous-groupes distingués abéliens,

1-cohomologie des intégrales hilbertieIUles de représentations unitaires, résul-


tats explicites concernant le groupe de Poincaré, extensions des représenta-

tiens induites des produits semi-directs, relations entre cohomologie des


.A
représentations unitaires et topologie de G) ; Pinczon et Simon (1974 etc.

lemme de Shapiro pour la 1-cohomologie, régularisation des 1-cocycles, calcul

des Ext 1 pour les représentations unitaires de SL(2 , iR) ) ; G.Rideau


. (1973 etc. : calculs explicites de groupes H1 , H2 et Ext 1 pour le groupe de

Poincaré) ; P.Delorme (1977 etc. : calcul de la 1-cohomologie des représenta-


tions unitaires des groupes de Lie semi-simples ou résolubles, calcul partiel

de la n-cohomologie des représentations unitaires des groupes de Lie semi-

simples complexes, relations entre cohomologie des représentations unitaires


XV

et topologie de "'G ) ; P.Blanc (1979 etc. : cohomologie LP1 , lemme de Shapiro


oc
pour les représentations induites au sens L1P , identité entre les cohomolo-
oc
gies continue, différentiable, Lice , n-cohomologie des intégrales hilberti-
ennes de représentations unitirlres ) ; Borel - Wallach (1977 : pour un groupe

de Lie semi-simple G, calcul de la 1-cohomologie des représentations irréduc-


tibles non nécessairement unitaires, calcul des Extn entre une représenta-

tien unitaire de carré intégrable et une représentation de dimension finie,


etc. etc.) ; T.J.Enright (calcul complet de la n-cohomologie des représenta-
tions unitaires des groupes de Lie semi-simples complexes) ; D.Vogan (nomb-

reuses propriétés des Extn entre représentations irréductibles non nécessai-


rement unitaires des groupes semi-simples réels, relations avec leurs positi-

one dans la série principale, etc.).


ADDENDA ET ERRATA

- page iii, ligne 4. Au lieu de H *" (g: , 7l. ) lire H ~ (g: , IK) .
- page 100, ligne 4 du bas. Au lieu de Xn lire Xn+ 1 .
- page 101. Complément au lemme 2.2 (résultat communiqué oralement par M.Duflo

et D.Wigner). Dans le cas où h = 0 on peut donner une homotopie contrac-


n n+1
tante e~plicite du complexe (2.5), à savoir s F ~ F avec

s (r @ (X1 /\ •.• /\ xn)) "'""" C h


r!...::!. h • Xq ® (X /1 (ad X) h1 .x1 ;\ ••••
q, 1' · ·' n

h
f\ (ad X) n.X )
n
ou q + h 1 + ..• + hn = r-1 , ou'

cq,h1'"'hn (q! h1! .. hn!)-1 ~ 1 tq·Bii/t) ... Biin(t).dt


et o~ l\i est un polyn~me (type Bernoulli) donné pour tout entier positif t
par
t-1 h
t Bii(t) 2:° m
m=1

- page 197, ligne 5. Lire "un élément /-" positif du centre "
- page 216, ligne 6. Au lieu de B1(H,E) lire H1(H,E).
- page 218. Complément ~ la remarque 5,4, Ces résultats viennent d'~tre géné-

ralisés par F.Ducloux ; il a montré que le terme E p,q de la suite spec-


2
trale de Hochschild - Serre est donné par

et indiqué des cas où tous les opérateurs dr (r ~ 2) de cette suite spec-


trale sont nuls.
- page 383. Complément~ la référence [67]. Ce preprint de J.C.Houard est daté

de septembre 1978 et a été précédé par le mémoire "On invariance groupa and
lagrangian theories" (J.Ma.th.Phys., t.18, 1977, p.502-516).
Chapitre I. COHOMOLOGIE DES GROUPES DISCRETS.
2

§ 1. A - modul~, G - modules, complexes, homot.->..:Q:h_~.

no 1.1. A - modules, G - modules.

On désigne par A un anneau à unité, et on appelle A - modules les A -


modules à gauche unitaires ; plus tard nous aurons aussi à considérer des A -
modules à droite. 1 1 .ensemble des A - morphismes entre A - modules E et F est

noté HomA(E,F) ; lorsque A =~ on écrit souvent Hom au lieu de Hom


;z:_

Considérons maintenant un groupe G ; on notera 1 son élément neutre et


LE. (G) son algèbre sur ;72.. ; c'est l'ensemble des applications f de G dans

7_ a support fini, i.e. vérifiant f(g) =0 sauf pour un nombre fini de


g ; la multiplication (ou convolution) dans 72_ (G) est définie par

pour tout g ~ G on note ~ l'élément de Z!._ ( G) défini par


·g

si h =g
~ (h)
g
sinon ;
on a
ég h

On appelle G - module un Z (G) - module, c'est-a-dire encore un groupe abé-


lien E sur lequel G opère ~ gauche par automorphismes on a donc

g.(e 1 + e 2 )

(gl g2) .e

Les 2:. - modules ne sont autres que les groupes abéliens. On note EG le
sous-groupe d'un G - module E formé des éléments G - invariants ; HomG(E,F)
l'ensemble des G - morphismes entre G - modules E et F ; s'il existe un G -
isomorphisme, on dit que E et F sont isomorphes ou que les .actions de G dans

E et F sont équivalentes.
3

Définition 1 •1 . Un A - morphisme injectif entre A - modules est dit fm s'il


admet un ~-morphisme inverse a gauche ; un A - morphisme quelconque u
E ______,,, F est dit fm si les A - morphismes injectifs Ker u _..,.. E et
E/Ker u ~ F sont forts ; on en déduit facilement que les A - morphismes
E ~ E/Ker u Im u ~ F , et F - F/Im u sont forts ; d'autre
part il est immédiat qu'un A - morphisme surjectif est fort si et seulement
s'il admet un ·z - morphisme inverse à droite.
Exemples de G - modules.

Soit E un groupe abélien ; pour tout entier n > 0 on note ''f (Gn,E)
le groupe abélien formé de toutes les applications de Gn dans E ; c'est un
G - module pour l'action régulière gauche définie par

' -1 -1 )
( 1.1) f(g g1, •.. ,g gn

elle est équivalente ~ l'action régulière droite définie par

( 1.2)

V
via l'automorphisme f t----:l> f ou
Supposons maintenant que E soit un G - module ; l'automorphisme r défini par

transforme l'action (1.1) en la suivante

-1 -1 )
( 1.3) g, f ( g g1, ... ,g gn

Considérons en particulier ! (G,E) avec l'action (1.3) et définissons une


application E de E dans ;·· ( G,E) par

( 1.4) ~ (e)(g) e

é est un G - morphisme injectif fort car il admet le ~ - morphisme inverse


a gauche s défini par s(f) = f(1).
4

n° 1.2. Complexes, homotopies.

Définition 1.2. Un complexe (sous-entendu de cochs!nes) de A - modules est


une suite

où les ~ sont des A - modules et les dn des A - morphismes vérifiant


pour tout n ~ 0 ; dn est appelé
différentielle ou opérateur cobord de K.
Si l'on a deux complexes K1 et K2 , un morphisme de complexes de K1 dans K2
n
est une suite {un) de A - morphismes u vérifiant
n n-1 n-1 n-1
u 0 d1 d2 0 u Vn ~ 1 •

Un complexe K est dit fort si chaque dn est fort ; exact {ou acyclique) si
pour tout n?,. 0 et Ker d0 = 0; on voit facilement
que tout complexe formé de A - modules semi-simples est fort ; et qu'un comp-
lexe est fort et exact si et seulement s'il admet une homotopie contractante,
c'est-a-dire une suite de 22_ - morphismes sn pour n~1

vérifiant

id V nJ:1.
t1
Un lemme utile relatif aux homotopies contractantes.

~ 1 •1 • Si un complexe de A - modules

0 - K0 ----? ......

ad.met une homotopie contractante (sn) , il en admet une autre, soit (s•n) ,
vérifiant s'n o s,n+ 1 O

Démonstration. Posons a• 8 sn dn-l sn c'est une homotopie contractante

car

De plus

0 .
CQFD

Définition 1.3. Etant donnés deux A - modules E et F, ·une n - extension (où


n ~ 1) de E par F est une sui te exacte
6

formée de A - modules et de A - morphismes ; elle est dite forte si la suite


exacte est forte. On dit aussi extension au lieu de 1 - extension.

Définition 1 A-·. Considérons deux complexes K1 , K2 et deux morphismes (un),

(vn) de K1 dans K2 ; ces morphismes sont dits homotopes s'il existe une
homotouie entre (un) .tl (vn), c'est-à-dire une suite de~ - morphismes

s Il
r, ~~-1 Il ~ vérifiant

0 0 1 0
u V s "' d1
n Il n-1 n n+1 Il
u - V d2 c s + s " d1 pour n ~ 1

On voit qu'une homotopie contractante d'un complexe K n'est autre qu'une homo-

topie entre idK et OK .

On dit que K1 et K2 sont homotoEiguement éguivalents s'il existe deux morphis-


mes (an) K1 --.> K2 et (bn) K2 --::- K1 tels que les morphismes
(an~ bn) et (bn, an) soient homotopes aI
Définition 1. 5 (Cohomologie d'un complexe K) Etant donné un complexe K on
pose
cn(K) lf1 , éléments ap-,ielés n - cochaînes
Zn(K) éléments appelés n - cocycle.§_

Bn(K)
(
-(
0 si n=O l éléments appelés n - cobords ou
Im dn-l si n~1J'
n - cocycles triviaux

:if(K)

Deux cocycles sont dits égui valent§. si leur diïffrence est triviale. Les Hn(K)

sont appelés grouws de cohomologie de K ; ce sont en fait des A - modules ;


ils sont nuls si et seulement si K est exact.

Tout morphisme u K1 _____,.. K2 définit naturellement une rui te de morphi-


X-n
smes u :if(IC 1) ---'> If(K2 ) ; il est im.JJ18diat que deux morphismes u
et v homotopes définissent les mêHes morphismes u ~ n et v·.11--n • En particulier

deux complexes homotopiquement équivalents ont des cohomologies isomorphes.


La classe de cohomologie d'un cocycle a sera notée [a].
7

Définition 1.6. Une résolution (sous-entendu de cochaînes) d'un A - module


E est un complexe exact de A - modules
d0 1 d1
0-->E ~E 0.- E

elle est dite forte si le complexe est fort.

Exemples de résolutions pour les G - modules.

Soit E un G - module ; considérons la suite


~ ,...... d0 ~- 2
( 1 .5) 0 - - 7 E ~ j (G,E) · - - ; ; i (G ,E)

ou '](Gn+1,E) est muni de l'action (1.3) et où

( 1.6) t (e)(g0 ) e

( 1. 7) (dnf)(g , •• .,g 1)
o · n+

(le signe /\ signifie qu'on omet la variable correspondante).

Proposition 1.1. La suite (1.5) est une résolution forte de E avec l'homoto-
pie contractante (sn) définie par

( 1 .8) (snf)(g , .•. ,g 1 ) f( 1 , g o , ... 'gn- 1).


o n-
Vérification immédiate.

Définition 1.7. La résolution (1.5) est appelée résolution standard de E.

.
Notons maintenant f Gn+1 ,E )
or:-( le sous-G-module de :;- (Gn+l ,E) formé

des applications f vérifiant

f(go' • • • ,gn) 0 si pour un i = o, .. ,n-1


en particulier 0 ·'; (G,E) 'j (G,E). On a immédiatement la

Proposition 1 .2. La suite


~: ot;:- d1
( 1.9) 0 ~ E ~ 1 (G,E) ---,.., ......
8

o~ ~ et dn sont défi!Ùs par (1.6) et (1.7), est une résolution forte de E


1
avec les mGmes sn qu'a la proposition 1.1 .

DéfiIÜtion 1.8. La résolution (1 .9) est appelée résolution standard normalisée.


de E •

Notice historique.

La résolution standard (1.5) d'un G - module E est due~ Eilenberg et


~- ' ~
Mac Lane ([34] ), tout au moins sous la forme Hom (K ,E) ou K est la ré-
solution barre du G - module trivial ";!!._ (cf. n° 12.2).
9

§ 2. Modules relativement injectifs, résolutions relativement in,jectives.

Définition 2.1. Un G - module E est dit relativement injectif si pour tous


G - modules A et B , tout G - morphisme injectif fort u A ~B et
tout G·- morphisme v A ---:;> E il existe un G - morphisme w : B ----7 E
vérifiant w o u = v . L'expression " relativement injectif " sera justifiée

plus loin (voir § 13). Une résolution du type de celle de la définition 1 .6 est
dite relativement injective si E0 , E1, ..• sont relativement injectifs.

Proposition 2.1.
(i) Pour tout groupe abéllien E et tout n ~ 0 , le G - module r') ( Gn+1 ,E )

est relativement injectif. Plus précisément prenons l'action (1.1) ; défi-


nissons A, B, u, v comme ci-dessus avec .Z - morphisme s inverse ~ gauche
pour u ; on peut définir w par

(2.1)

(ii) Si E est un G - module et si l'on prend l'action (1.3), on peut remplacer


(2.1) par

(2.2) (v.go .s.g-o1.b)(go , ... ,g)


n

(iii) Résultats analogues pour 0 7(Gn+1,E)

Démonstration : vérification immédiate.

Corollaire 2.1. Pour tout G - module Ela résolution standard et la résolution


!standard normalisée sont fortes et relativement injectives.
Propriété fonda.mentale des~~olutions fortes relativement injectives.
(Lemme de comparaison des résolutions)
Proposition 2.2~Considérons deux G - modules E et F, une résolution forte de E
0
(2.3) Eo __ ~ E1 < ,
8
10

et un complexe de G - modules
'1 0 ô0 1
(2.4) 0 - - 7 F ·-----? F -------? Jll'

ou F0 , F 1 , ••• sont relativement injectifs.


(i) Pour tout G - morphisme u de E dans F il existe un G - morphisme (un)
du complexe (2.3) dans le complexe (2.4) commençant par u , c'est-à-dire
encore un G - morphisme du complexe

(2.5) 0 ____,. E0 ~ E1

dans le complexe

(2.6)
prolongeant u •

(ii) Tout G- morphisme de (2.5) dans (2.6) prolongeant le morphisme nul est
homotope a 0 avec une homotopie formée de G - morphismes .

Démonstration.
(i) Comme F0 est relativement injectif, il existe un G - morphisme· u 0 de E0

dans F0 vérifiant u0 " { 11 -. u . Raisonnant par récu=ence, suppo-


sons construits des G - morphismes u
i Ei ~Fi
~ pour 1. = 0 , .. ,n-,
1

vérifiant

On a

0 '

est nul sur Im dn- 2 = Ker dn- 1 , donc passe au quoti-


ent en un G - morphisme r Im dn- 1 ----7 F°. Notons comme suit la décompo-
n-1
sition canonique de d

posons
t
11

on a
p c Sn c j <.; p

p::o ( I-dn-2 o sn-1) p

donc t o j = I , j est un G - morphisme injectif fort ; comme F° est re-


lativement injectif, il existe un G - morphisme u0 : En----? F° véri-

fiant un " j = r ; alors


n-1
r c p u

(ii) Soit (un) un morphisme ayant les propriétés indiquées ; u0 o t est


nul, donc u 0 passe au quotient en un G - morphisme Im d0 ------;..F0 , lequel
se prolonge en un G - morphisme t1 E1 ----7 F0 , de sorte que l'on a
u0 = t 1 c d0 • Etc.
CQFD

On suppose maintenant E =·~


F et on écrit En1 , E 1 , dn nn
1, s 1 , E2 , é 2 ,
d~ au lieu de En, t , dn, sn, F°,. '1 , ~p .

Corollaire 2.2. Supposons que le complexe (2.4) soit égal au complexe (1,5)
ou au complexe (1,9) on peut calculer un en utilisant (2.2) et on obtient

(2.7)

Corollaire 2.3. On reprend les hypothèses du corollaire 2.2 en supposant en


outre que s n1 o sn+1
1 0 (cf. lemme 1.1) ; alors (2.7) devient

(2.8)

Définition 2.2. Pour g0 , ••• ,gn ~ G on note ô ® ... <81 ô le ;2. - mor-
go gn
-~ ( Gn+1 ,E )
phisme de r dans E défini par

f(g , ... ,g )
o n
12

Corollaire 2.4. Supposons les complexes (2.3) et (2.4) égaux au complexe


(1.5) ; définissons s~ par (1.8) ; les un obtenus en utilisant (2.2)
sont les suivants :

(2.9)

(On remarquera que un envoie j- (Gn+l ,E) dans 0 f (Gn+ 1,E)).


13

Corollaire 2.5. Considérons deux résolutions fortes relativement injectives


d'un G - module E
0 1
(2 .. 10) O --3> E ------?> E1 --'7> E 1 ---:l>

0 1
(2.11) O --;, E -----"'" E2 - E2 -7

(i) Les complexes Ki 0 - (E~)G ~ (E~)G .~ ••.• , i = 1,2,


sont homotopiquement équivalents et ont donc des cohomologies isomorphes.

(ii) Le morphisme H.,..-(K 1 ) ---o;. H>'f- (JS) associé à un morphisme K1


JS qui est la restriction d'un morphisme u : (2.10)----7- (2.11)
commençant par i~ , est un isomorphisme indépendant de u •

Démonstration.
(i} D'après la proposition (2,2)(i) , il existe des morphismes de complexes
u : (2.10) ---';!> (2.11) et v : (2.11) ~ (2.10) commençant par
i~ ; d'ou des morphismes

u 1 : K1 - K2 v1 __,,,. K1
;)t Jf' ,.'( _,,.
: H (K 1) ·---?>- H (K2 ) : H (K2 ) ---? f-1 (K 1)

la proposition (2.2)(ii) montre que u o v et vo u sont homotopes


à l'identité, avec des homotopies formées de G - morphismes ; par suite
et sont homotopes~ l'identité.

(ii) Démonstration analogue.

Corollaire 2.6. On reprend les hypothèses du corollaire 2,5 en supposant

en outre que (2.11) est un sous-complexe de (2.10). Alors tout cocycle de


\
K1 est équivalent dans K1 a un cocycle de K2 ; et tout cocycle de K2
qui est trivial dans K1 1 1 est aussi dans JS ,
14

Démonstration. Notons in l'injection canonique (E~f ~ (E~f ; la


proposition 2.2 entraîne l'existence d'un morphisme de complexes (un)

K1 ---7 ~ , d'une homotopie (t~) entre (in, un) et idK , et d'une


1
homotopie entre (un, in) et i~ • Si a l': Zn(K 1 ) , on a
2

- a dj- 1 (t~(a)) "--" 0 dans K1 •

Si main cenai1t
.L
'D E ,,,,n(K•2 ) et i'n(b) = dn1- 1 (c) avec c E Cn- 1( K 1 ) , on a

d~- 1 ( t~(b))

- dn-\tn(b))
2 2
un(dj-\c)) - dn-1 ( tn(b))
2 2
d:l-1
2
un-1 (o) - t~(b)

'""'-./ 0 dans K2

Corollaire 2, 7. On consid'.,re une résolution Îorte relativement injective

O ____,. E ~ E0 -;;;. E1 ~ .... et un automorphisme de ce complexe

(Îormo de G - automorplusracs des E11 ) commençant par ic\; . 1' automorphisme

de H * (K) qui lui co::respond est l'identité .

Notice historique.

La notion de résolution forte relativement injective est due à G.Hochschild


([62] ), mais l'essentiel du lemme de comparaison se trouve déja dans un exposé

de li.Cartan au Séminaire Cartan 1950/51.


15

§ 3, Cohomologie des groupes : définition et premières propriétés.


no 3.1. Définition et première méthode de calcul.
Définition 3.1. Soit E un G - module ; on note Hn(G,E) et on ap;iellc

n - i(Jme ;'\.t'OUpe de cohomolQ&'?~ G ,fi. valeurs (ou à coefficients) dans E

le n - ième groupe de cohomologie du cor.iplexe

ou est une résolution forte

relativement in,iective de E ; cette cohomologie est bien indépendante du

choix de La résolution (corollaire 2.5).

Proposition ).1. Si E est relativement injectif, on a ~(G,E) 0 pour

tout n:;; 1 •

En effet on peut prendre la résolution forte relativement injective

O~E-~E-70

Corollaire 3.1. Pour tout ffroupe abélien Eon a Hn(G, J(Gm+ 1 ,E)) O

pour n:;:1, m~O.

Première méthode de calcul de H·*" (G,E).


;f-
Prenant la résolution standard, on voit que H (G,E) est la cohomolo-

gie du complexe

(3. 1)

les éléments de t (Gn+ 1 ,E)G sont les applications f Gn+1 .___,,. E

vérifiant

(3 .2)

et sont appelés n - cochaînes homoglmes ; ceux de Ker dn sont appelés

n - cocycles homogènes ; rappelons que dn est donné par


n+1
(3.3) zi=o
16

On voi~ que si E est un G - module vectoriel sur un corps k , les H°(G,E)


sont des espaces vectoriels sur k .

no 3 .2. Deuxième méthode de calcul.

On définit une bijec+.ion

(3 .4) F (g,, •.• , gn) f ( 1 'g1 'g1g2 , ... , g, ... gn)


-1 -1 -1 )
(3,5) f (go'··· ,gn) go. F ( go g1 'g1 g2 , ... , gn-1gn

On pose

l'opérf!.teur cobord devient dn : Cn(G,E) ~ cn+l(G,E) avec

(3.6)

On pose

de sorte que l'on a

lf(G,E)

Les éléments de Cn(G,E) sont appelés n - cochaînes inhomogènes ceux de


Zn(G,E) - n - cocycles inhomogènes.

Cas de n =0 : pour tout x E: E on a


17

(d0 x)(g) g x- x

d'~ H0 (G,E) =é
Cas de n=1 :pour Fé;C 1(G,E) ona

(3 .8)

les 1 - cocycles inhomogènes, aussi appelés morphismes croisés de G dans E ,


sont donc les applications F de G dans E vérifiant

(3 ,9) F(g1g2) F(g1) + g1. F(g2)

Si G opère trivialement sur E on a B1(G,E) = 0 , H1(G,E)


Hom(G,E) .

Fonctorialité de H::;. ( G,E ) par rapport 'a E ~' G•

Si on a deux G - modules E et F , tout G - morphisme u E ~ F

définit naturellement un morphisme de complexes

F 1·~ u o F

d'o~ enfin des morphismes ~(G,E) ~ ~(G,F) •


Supposons maintenant qu'on ait un G - module E , un groupe H et un morphisme
v de H dans G ; E devient naturellement un H - module ; on définit un mor-
phisme de complexes

d'o~ l'on déduit des morphismes ~(G,E) ~ ~(H,E)

Remarque 3. 1 • On peut préciser le corollaire 3. 1 pour m = O en donnant


une homotopie contractante du complexe
18

c0 (G ' f (G,E)) c1(G , t(G,E))

(sans zéro à gauche) à savoir


(3. 10)
En particulier si f est un n - cocycle, il est le cobord de la (n-1)-cochaîne

(3. 11) lf' (g1, •.. ,gn-1)(g) = f (g-1, g1, •.. ,gn-1)(1) .

no 3.3. Autres méthodes de calcul.


Troisième et quatrième méthodes de calcul de Hy,-(G,E).
Si l'on part de la résolution standard normalisée, on obtient le complexe
0 ----';>
o ~(
.f G,E )G ____..,. o.-(
f G2 ,E )G -------'.> • • • • . • , les cochaînes homogènes nor-
malisées, etc. Dans la deuxième méthode, ceci revient à remplacer Cn(G,E) par

son sous-ensemble formé des cochaînes inhomogènes no~lisées, c'est-à-dire vé-


rifiant f(g 1, •.. ,gn) = 0 dès que l'une des variables est égale à 1. Le
corollaire 2.6 permet d'affirmer que tout cocycle est équivalent à un cocycle
normalisé, et que tout cocycle normalisé qui est un cobord est le cobord d'une
cochaîne normalisée. La formule (2.9) fournit un morphisme du complexe des
' j (Gn+ 1,E) dans celui des 0 f.(Gn+l ,E) ; ceci est un procédé pour normaliser

les cocycles ; on notera que un(f) = f si f est déja normalisé et qu'un 1 -


cocycle est automatiquement normalisé.

fini dans le cas de~ G - modules vectoriels.

Commençons par un résultat qui sera géné ralisé par la suite :

Proposition 3.2. Si Gest fini et si E est un G - module vectoriel sur un


corps de caractéristique 0 , on a If(G,E) = 0 pour tout n ~ 1 .

Démonstration. la résolution standard de E admet une homotopie contractante


'formée de G - morphismes sn (pour n ) 1) , à savoir
19

ou enoore, en cochatnes inhomogènes :

sl?{g1 , ••• ,1r._1) = (card G)- 1 • ~ g F{g-1 g Il )


-n L . ' 1 •·. ·•-n-1
g
CQFD
Considérons maintenant un groupe quelconque G , un sous-groupe fini K ,
un G - module vectoriel E sur un corps de caractéristique 0 , et sa résolution
r- n+1 ,..._ n+1
standard (1.S) ; notons T K(G ,E) le sous-espace vectoriel de :f (G ,E)
formé des f vérifiant

(3.12) 0,1, •.• ,n-1

(3, 13)

On voit facilement que r-f K( Gn+1 ,E ) est un sous - G - module de r-(


f Gn+1 ,E )

que E ( E ) < r-
f K( G,E ) ; que dn( r:-
f K( Gn+1 ,E )) c. r-
f K( Gn+2 ,E ) ; que

de plus il est relativement injèctif comme le


montre la formule (2.2) modifiée comme suit :

(card K)-1 ~ (v.g .k.s.k-1 .g- 1.b){g , ••. ,g ).


kEK o o o n

On a donc une résolution forte relativement injective de E :

(3, 14) 0 _,... E ê: r- d0 r- 2 )


____,. t K( G,E) -4- f K( G ,E - .•••••

On obtient un morphisme (un) du complexe (1.5) dans le complexe (3.14) en posant

(3. 15) (card K)-n- 1


20.

Définition 3.2. Les éléments de 7 K(Gn+-1,E)G sont appelés n - cochatnes

homogènea K - normalisées. On remarquera que 1'1~ =


<- Q r.-
f ..
En résumé on a démontré la

Proposition 3 .3. Pour tout G - module vectoriel E sur un corps de caractéris-


tique zéro, le complexe (3.14) est une résolution forte relativement injec-
tive de E; on peut donc calculer H?f(G,E) en utilisant des cochatnea homo-
gènes K - normalisées ; lea applications un définies par (3,15) associent

à tout n - cocycle un n - cocycle K - normalisé équivalent. Enfin les n -


cochatnes inhomogènes K - normalisées sont les f E Cn(G,E) vérifiant

(3.16) f(g 1, ••. ,gn) = 0 si gi E K pour un i = 1,. • .,n

(3, 17) f(kog1k1 'k~1g2~ , ••• , k~~1 8Ilkn) = ko. f(g,, •.. ,sn)

Remarque 3.2. On définit parfois "i K(Gn+- 1,E) de la façon un peu différente
suivante: on définit d'abord un automorphisme de l'espace vectoriel i;r-(Gn+- 1,E)
,
par f <'---'> F ou

F(go' •.• ,~)

f(g •.••• ,g)


o n
et on écrit f[g0 (g 1, •.• ,~)J au lieu de F(g0 , ••• ,~) alors l'action de
G et l'opérateur cobord sont donnés par

(dilr)[go(g1, ... ,gn+1)] = f[gog1(g2'""B°n+1)] + )

( t- l.=1
(-1)i.f[go(gl''"'gigi+1' .. ,gn+-1)] + (-1)n+1.f[go(g1, .. ,~)]
enfin les éléments de 'f K(Gn+ 1,E) sont caractérisés par
21

Remarque 3,3, (Calcul de B ~(G,E) à l'aide de·résolutions acycliques).


Considérons un G - module E et une suite exacte
0
(3 .18) O --7' E ~ E0 __u_~

o~ les En sont des G - modules acycliques (i.e. HP(G 1 En) o V p :>. 1 ,

n/~ 0). On définit un bicomplexe K (cf, § A.5) comme suit :

On a
si p = O

sinon

ou E~ est le complexe • Puis

f(Gp+ 1 , Hq(E ll"))G

Ç J(Gp+1, E)G si q = O
( 0 sinon

si q =0
sinon
d'ou enfin

Ceci s'applique en particulier si les En sont relativement injectifs, et ne


suppose pas que la résolution (3.18) soit forte.
1
21

n° 3.4. Exemple : cas du groupe ?2 .

Proposition 3.4. Soit E un G - module ou G = ~ ; notons T l'automorphisme

de E défini par l'élément 1 de :ZZ , E' l'ensemble des éléments de E de la

forme T(y) - y o'u yE E. Alors


pour n 0

lf(G,E) pour n
pour n /,.- 2

Démonstration. Toutes les cochaînes considérées sont supposées normalisées. Il


est clair que H0 (G,E) = EG. Prenons maintenant n = 1 ; soit f un 1-cocy~
cle ; posons X = f(1) ; on a facilement
g-1
2k.:o Tk(x)

t
pour g ~

(3.19) f(g)
0 pour g = 0
-1
>
k.:g
Tk(x) pour g "" -1

réciproquement pour tout x, E les formules ci-dessus définissent un 1-cocycle


enfin f est un cobord si et seulement si x ~ E'.
Prenons enfin n >- 2. Remarquons d'abord que si un n-cocycle f vérifie
1 , alors f est nul ; ea effet on aura

et l'assertion en résulte par récurrence sur g2 . Ceci étant considérons un


n-cocycle quelconque f et définissons une (n-1)-cochaîne F par
g -1
::i__ g -k-1
- 2_
T 1 (f(1,k,g2, .. ,gn-1)) ; 2

(3.20) 0 pour g1 = 0,
-=-1-
> pour g1 ·~ -1 .
~1
21"

On vérifie sans peine que (dF - f)(g 1 , .• ,gn) est nul dès que g1 1 , et

la remarque qui précède montre que dF = f


22

Notice historique.

Les groupes lf(G,E) ont été introduits plus ou moins simultanément

et indépendamment par plusieurs auteurs (Eilenberg - Mac Lane [34] , Hopf


[66] , Eokmann [33] ) ; les mémoires d'Eilenberg - Mao Lane [35] contiennent
à peu près tous les résultats du présent paragraphe ainsi que ceux des para-
graphes 4 et 6. La formule (2.9) de normalisation des cocycles est due a P.
Blanc [6] , ainsi que plusieurs autres données par la suite.
23

§ 4. Cohomolo~e des extensions de G - modul~.

n° 4.1. Cas des produits directs et des sommes direct~·

Rappelons que le produit düect d'une famille quelconque (E.) de


1 it I
G - modules est le groupe abélien ri E.
1
muni de l'action de G définie par

g.(e.)
1
= (g.e.) ; et que sa somme directe est le sous-G-module
1
& Ei
constitué des familles (e.) vérifiant e. 0 sauf pour un nombre
1 1

fini de i . Ceci étant, on voit facilement que

If(G , n E.)
1

Par contre on n'a pas en généra~

If(G , Ef; E.)


1

en particulier si Hn(G,Ei) est nul pour tout i, Hn(G , $1 E.) ne l'est pas
1

nécessairement ; on peut seulement dire que tout cocycle est limite de cobords
en ce sens que pour tout f f. Zn(G, $Ei) et tous g1 , •.• ,gn~ G il

existe Y' E Cn-1( G , Eb) Ei ) tel que d Cf (g1 ' •.. 'sn> = f(g1' ... ,gn)
24

n° 4.2. Cas des extensions quelconques.

Défini tien 4. 1 . On dira ici qu'un G - module A' est une extension d'un

G - module A" par un G - module A s'il existe (ou plutôt si l'on s'est
donné) une suite exacte

(4 .1) 0 - A ~ A' -~ A" - 0

ou u et v sont des G - morphismes (comparer avec la défini tien 1 .3 ) .


Commençons par un cas particulier simple :

On va voir que dans le cas général de la suite (4.1), les cohomologies de

A , A' et A" sont reliées par une sui te exacte infinie. Notons s une section
arbitraire pour v,. I,es morphismes u et v ,définissent des morphismes de
groupes abéliens

un Ifl( G,A) - Ifl( G,A 1 )

vn Ifl(G,A') ~ Ifl(G,A")
~
(voir§ 3 , Fonctorialité de H (G,E) .••.• )

lemme 4. 1 • On a Im un = Ker vn ,

Démonstration. On voit immédiatement que Im un C Ker vn ; démontrons l'in-


clusion inverse. Soit f un élément de Zn(G,A') tel que [f] E Ker vn ; il
existe g E cn- l ( G,A") vérifiant v of = dn- 1g alors

v o (f - dn-1cs o g)) n-1 n-1(


d g - d V ô S o g) 0

donc le çocycle f - dn- 1(s ç g) , équivalent à f , est ~ valeurs dans A •


CQFD
25

On va maintenant construire des morphismes de groupes abéliens

Soit f un élément de Zn(G,A") ; on a s o f E Cn(G,A') et

dn (v " s " f) 0

d'oÙ un élément g ~ zn+ 1(G,A) tel que u o g = dn (s" f). On voit


facileiœnt que [g] est indépendant du choix de s ; d'autre part [g] dé-
pend additivement de f car si g 1 , g 2 , g3 sont associés à des éléments
r1 , r 2 et r 3 = r 1 + r2 , on a

u <> (S3 - g 1 - g2 ) dn (s o r3 - s o f 1 - s o r2)

et s ~ r3 - s ~ f 1 - s o f2 est à valeurs dans u(A). De plus on a le

~ 4.2. L'élément [g] est indépendant du choix de f dans [f] •

Démonstration. Comme [g] dépend additivement de f , i l suffit de prouver


que g est un cobord si f en est un ; supposons donc f = dn- 1h o~ h
Cn- 1 (G,A") ; on a

dn-1 h-dn-1( VcS•7h ) 0

il existe donc i ~ Cn(G,A) tel que

u "i S•'dn-1 h - dn-1c S<>h )

enfin
u "dni dn(u " i) dn(s o dn-lh) dn(s " f) u "g

d'oÙ dni = g

CQFD

n wn([f])
On peut donc définir w en posant [g]

Pro~osition 4.1. La sUite


26

est exacte.

Démonstration. On doit montrer successivement que

u 0 g

et s <> va f' - f' E Cn(G,Im u) puisque

V o ( S <> V •' f 1 - f 1) V f' - V " f' 0 .


'
V

\
Ker wnc Im vn on suppose g = dnj ou j E cn(G,A) on a

dn(s o f) u 0 g u o dnj dn(u o j)

s 0 f - u 0 j E zn(G,A')

f = V " (s <> f - u "' j)

immédiat ;

soit a~ zn+ 1(G,A) tel que u ~ a soit le cobord


d'un élément bE cn(G,A') posons f Vo b E Cn(G,A") on a

dnf dn(v o b) Vo d~ V o U ·' a 0

donc fE- zn(G,A"). On a

V o (s " f - b) f - V ub 0

donc il existe c ~ cn(G,A) tel que u o c s ,, f - b alors

ce qui montre que a est équivalent à un cocycle du type g ci-dessus.

Corollaire 4,1. Soit a un élément de (A")G; a est l'image par v d'un


élément de (A 1 )G si et seulement si la classe de 1 - cohomologie w0 (a)
est nulle.
27

Cette classe représente donc une "obstruction cohomologique au relèvement


de a en un élément G - invariant de A' ".

Définition 4.2. La suite exacte (4,2) est appelée suite exacte de cohomologie

associée à la suite exacte (4.1) et les morphismes wn - morphismes de connection.


La suite exacte de cohomologie est utile pour obtenir des renseignements con-
cernant· Hli" ( G,A') connaissant H 11- ( G,A) et H.,11 ( G,A").

Cas des G - modules vectoriels·

Si A , A' et A" sont des G - modules vectoriels et si u et v sont li-


néaires, les morphismes de la suite exacte (4.2) sont linéaires car on peut
toujours choisir une section s linéaire.

Une application de la suite exacte de cohomologie.

On déduit de cette suite exacte une propriété de réduction (ou effacement)


de la cohomologie ; considérons en effet un G - module A et le G - module
f (G,A) mwù de 1 1 action ( 1 • 1 ) ; définissons un G - morphisme injectif u de
-1
A dans f (G,A) par u( a) ( g) = g a ; on a une suite exacte

0 ~A ~t(G,A) ~ 'f"(G,A)/A ~ 0

comme If1( G , t (G,A)) = 0 pour tout n :;i. 1 (corollaire 3. 1) on a la

Proposition 4.2. i1(G ,f (G,A)/A) ,..._, If1+1(G,A) pour tout n ~ 1 •

Ceci permet souvent de démontrer des propriétés de la n - cohomologie par ré-


currence sur n (voir par exemple corollaire 6.1 et proposition 8.1).

Remarque 4.1. Soit s le Z - morphisme de 'i°(G,A) dans A défini par s(f)


,-
f( 1) ; on a s " u idA et on peut identifier f (G,A)/A à Ker s en
tant que groupe abélien ; l'action de G dans "i"" (G,A)/A , transportée dans
\
Ker s , devient (g,f) ~ g .1 f ou

(g ..!.. f)(g•) - g ,-1 • f( g -1)


28

V
On peut aussi transformer cette action par l'automorphisme f i----+ f défini
\
au§ 1 ; on obtient alors l'action (g ,f) ~ g Tf ou

(g T f)(g•) f(g'g) - g'.f(g)


c'est cette action qui est considérée dans [35] .

n° 4,3, Cas des limites projectives.

Lemme 4,3. Soient E et F deux G - modules, u un G - morphisme surjectif de E

sur F ; on suppose que pour un entier n ~ 1 on a

If(G,E) lf(G,F) Hn-l (G,F) 0 .


n-1
Soient y c;; t1(G,E) et 1.(-' f Cn-l(G,F) vérifiant d -r=uay
n-1
i l existe w <= Cn-1( G,E ) vérifiant d LJ = '( et u o lv = '-V

·Démonstration. Notons s une section arbitraire pour u comme If(G,E) = 0

i l existe
fi é Cn-1 ( G,E ) tel que d
n-1 1_c.
o = 'f '-f - u c, t:J est un
cocycle, donc s'écrit dn-2 ,~ o~ ~ { cn-2 (G,F) ; il suffit alors de poser

Proposition 4,3, Soit E un G - module, limite projective d'une suite de G -

modules E1 , E2 ,... avec des G - morphismes uij Ej ~ Ei pour i.::;. j

supposés surjectifs. Si If(G,Ei) = 0 pour tout n ~ 0 et tout i ..>,. 1 ,

on a If(G,E) = 0 pour tout n?- 0.

Démonstration. Pour n =0 , la démonstration est immédiate ; supposons donc

n ) O. Notons ui le morphisme canonique de E sur Ei ; soit f ~ Zn(G,E) ;

comme If(G,E 1 ) = O i l existe lf 1 E. cn- 1 (G,E 1 ) vérifiant dn-l 'f 1 =


u 1 o f ; d'après le lemme i l existe <f 2 t: Cn- 1(G,E 2 ) vérifiant dn-l 'f· 2

= u2 c f et u1, 2 "'<t' 2 = 'f 1 . On construit de proche en proche des <f i


qui définissent un élément de Cn- 1(G,E) dont f est le cobord.
29

§ 5, Cohomologie des G - modules induits.

Dans ce paragraphe on considère un groupe G et un sous-groupe H ; on


pose X = G/H , x0 = H E X ; on note p l'application canonique de G
sur X on choisit une section s pour p vérifiant s(x ) 1 , de sorte que
0

l'on a s(x) .x0 = x pour tout x E X • Pour g E G et x E: X on pose

r{g) g. s(p{g- 1 )) E H

~\ {g,x)

on a
r{g)

/\ {g g' , x)

Commençons par un résultat généralisant la proposition 2,1

Lemme 5.1. Soient E un H - module, n un entier positif ou nul; munissons le


groupe 'f (Gn+ 1 ,E) d'une structure de H - module par

Ce H - module est relativement injectif. Résultat analogue pour 0 'f (Gn+l ,E).
Démonstration: comme à la proposition 2.1 en remplaçant (2.2) par

Remarque 5.1. On peut déduire de là que tout G - module relativement injectif


est aussi un H - module relativement injectif (car il est alors facteur direct
dans f {G,E)).

Définition des G - modules induits.

Soit encore E un H - module ; on note In~ E ou plus simplement Ind E


le G - module formé des f.;: f (G,E) vérifiant

(5.2) f{g h) )f g(:G, h<-H


30

muni de l'action
(g.f)(g•)

On peut définir un isomorphisme de groupes abéliens de Ind E sur T (X,E)


(ensembl~ des applications de X dans E) par

F(x) f(s(x))
f(g) r(g- 1 ). F(p(g))
l'action de G devient

(g.F)(x)

On va maintenant établir un isomorphisme entre H J! (H,E) et H )1- ( G, Ind E) .


Considérons les complexes
.-~- :--- 2
(5,4) 0 - E .___,., -t (G,E) --'> f (G ,E) ~

(5,5) 0 _,,., E ·---"' f (H,E) _____,,, ; (If ,E) --=..

~ H ~ 2 H
(5.6) 0 --..:,. t (G,E) ~ r (G ,E) ----":> ••••••

,- H .~ .2 H
(5,7) 0 ____,. t (H,E) ---=> f- (Il ,E) --:> ......

(5.8) 0 ~'t (G, Ind E)G__,, ·-;:-(G2 , Ind E)G ____,,.

Les complexes (5,4) et (5,5) sont des résolutions fortes relativement injecti-
ves de E (lemme 5,1 et corollaire 2.1) ; on définit des morphismes de complexes
de H - modules :
(un) (5,4) -;;;. (5.5)
(vn) (5.5) _.,,, (5,4)

par

(unf)(h0 , .•• ,hn)

( vn<f )(go' ..• ,gn)

d'ou résultent des morphismes de complexes :


31

(un) (5.6) --?> (5.7)


(vn) (5.7) ______,.. (5.6)

qui ne sont pas mutuellement réciproques, mais donnent des isomorphismes en


cohomologie (corollaire 2.5). D'autre part on a des isomorphismes mutuellement

réciproques de complexes :

(u•n) (5.8) ------7 (5.6)·

(v•n) (5.6) ----+ (5.8)

définis par

(u ,n If' )(go,• .. ,gn) 'f(g, ... ,g)(1)


o n
(v'n f)(go, ... ,gn)(g)

Considérant un a u'n et v'no vn on obtient la

Proposition 5.1 (LeDDDe de Shapiro).

(i) Il existe des morphismes de complexes (non mutuellement réciproques)

(5.9) 'f (h0 , ••• ,hn)( 1)

(5.10) <f (r(g-1 go), ... ,r(g-1 gn))

ces morphismes définissent des isomorphismes mutuellement réciproques


entre H fr ( G , Ind E) et H-* (H,E).

(ii) En cochatnes inhomogènes, (5.9) et (5.10) deviennent

(5.11) o/ (h1 , •.. ,hn) o/ (h1, •.. ,hn)( 1)


(5 .12) 11r (
't' g1, .. ,gn )( g ) ( -1) •'t'
= rg ( -1 )-1 .rg
Ai ( rg ( -1 g1,
) rg
( -1 g1 )-1 .rg
( -1 g1g2 ) , .... ,_)

( r(g-1g1··gn-1)-1.r(g-1g1··gn)-~--
32

l(iii) Si l'on identifie Ind E ~ f(X,E) avec l'action (5.3), (5.11) et


(5.12) deviennent

(5.13) <'.{) (hl, ... ,hn_) if' (h1' ••. ,hn)(xo)


( 5 .14) -Ljl {gl, •. ,gn){x) = cp (,\ {g1 ,x) ,.À {g2,g~1x) , ... , /\ {gn , g~~1 · .. g~1 x) ) .

Remarque 5.2. On peut aussi démontrer le lemme de Shapiro de la façon suivante :

a) On remarque que {Ind E)G est isomorphe ~ ~ par l'application f ~


valeur constante de f{g).
b) On montre que si E est relativement injectif, Ind E l'est aussi pour
cela on définit v0 E. HollJI(A,E) par A u B
s
v (a)
0
= v(a)(1) , on le prolonge en
un élément w0 de HoIIJI(B,E) et on
Ind E
définit w E HomG(B , Ind E) par

w(b){g) w0 {g-1b) .
c) On considère la résolution standard de E
?- ,-- do .. ~ _;:i
0 ~ E ~ f (H,E) ________,. -r (r ,E)

et on l'induit à G de la façon suivante :


'\.;

0 ~ Ind E ~ Ind ( ·j: (H,E)) Ind ( 'r (H2 ,E)) - - - 7 ••••..

ou t:. et dn sont définis par


-V

i (f){g) f (f{g))

On vérifie qu'on obtient ainsi une résolution forte relativement injective

de Ind E et on applique a).


33

Notice historique.

Le "lemme de Shapiro" semble n'avoir jamais été publié par son auteur
il se trouve énoncé et démontré dans plusieurs ouvrages sur la cohomologie

des groupes, mais sous une forme non explicite sauf dans le mémoire de Cassel-
man et Wigner [18] oÙ est donnée une formule analogue a (5.10).
34

§ 6. 2 - '!Ohomologie et extensions de groupes,

Définition 6. 1 • Soient G un groupe et A un groupe abélien ; on dira qu'un


groupe H est une extension'de G~ A s'il existe (ou plus précisément si
l'on s'est donné) une suite exacte

( 6.1) O~A~H~G~1

où u et v sont des morphismes de groupes. On dit que deux extensions


(6. 1) et
O~A
- u'
H'-
v'
G-

sont éguivaleni;es s'il existe un isomorphisme w de H sur H' vérifiant

w "'J u u' v'o w V

On dit que l'extension (6.1) est inessentielle, ou que H est produit semi-
direct de A par G , si v admet une section multiplicative, ou encore si
A admet un sous-groupe supplémentaire dans H .

A toute extension (6,1) on associe une action de G dans A, puis un 2 -


cocycle ( à équivalence près ) pour cette action. Pour cela on fait opérer
H dans A par automorphismes intérieurs : (h,a)~ ha h- 1 ; l'action de
A est triviale et on en déduit une action de G que nous noterons (g,a) >----'>
g.a • Choisissons maintenant une section s arbitraire pour v et posons

fo(g1,g2) li g·
1

on a v(f 0 (g 1,g2 )) donc il existe une application f de Gx G


dans A vérifiant u o f f0 ; on voit facilement que f est un 2 - co-
cycle et que sa classe dans H2 (G,A) ne dépend que de la classe d'équival-
ence de ( 6. 1) •

Inversement donnons-nous une action de G dans A et un 2 - cocycle normalisé


f E z2 (G,A) ; posons H = A x G avec la loi interne suivante :
35

(a,g) (a•,g•) = (a+ g.a' + f(g,g•) , g g') ;

on vérifie facilement les faits suivants : H est un groupe ; la suite (6.1)


est exacte en définissant u et v par

u(a) = (a,1) v(a,g) = g

l'action de G dans A définie par cette extension coïncide avec l'action


donnée cette extension est inessentielle si et seulement si f e~t un
cobord enfin les deux applications obtenues

classe d'extension •4 . >. classe de 2 - cohomologie

sont mutuellement réciproques. On peut donc énoncer :

Proposition 6.1. Etant donné un G - module A il existe une correspondance


bijective entre ~ ( G,A) et 1 1 ensem'ble des classes d'extensions de G par A
telles que l'action de G dans A qu'elles définissent soit l'action donnée ;
l'élément 0 de H2(G,A) correspond à la classe des extensions inessentielles.

Corollaire 6.1. Si Gest un groupe libre on a ~(G,A) = 0 pour tout


n ~ 2 et tout G - module A

Démonstration. Soit (g.) un système de générateurs indépendants de G


1 i E- I
considérons une extension (6.1) ; pour tout i ~ I choisissons un élément
hi de H vérifiant v(hi) = gi ; il existe un unique morphisme de groupes
s G ---7- li tel que s(g.)
1
= h.l. , et par suite l'extension est ines-
sentielle. Ceci montre que ~(G,A) = 0 ; il suffit ensuite d'appliquer
la proposition 4,3,

BêMfftBY Ili 1 :n St li i!!ifi L1g!î!lti!i lffp ·; 5 t


p !JJ9 n ei ., 1 , ml' le . ~ I Al :a: p ; p
= G :i2:3 ci
g. ;;!! 11 jl n~1 1 1 'l
36

Remarque 6.1. La cohomologie intervient aussi dans les problèmes de relèvement


de morphismes de groupes ; plus précisément considérons trois groupes G, H, K,

un morphisme surjectif p H ---? K d<~ noyau A supposé abélien, et un mor-


phisme u de G dans K ; choisissons un relèvement arbitraire v de u, i.e. une

application v de G dans H vérifiant p () v = u ; pour g 1 , g 2 E G posons

Alors
(i) f est un élément de z2 (G,A) (pour une action évidente de G dans A)
dont la classe [f] ne dépend pas du choix de v ;
(ii) il existe un relèvement v qui est un morphisme si et seulement si [f] = 0
(iii) si [f] =0 il existe une bijection entre l'ensemble des relèvements v
qui sont des morphismes et z1 (G,A).

Un exemple de calcul de cohomo~~·

Proposition 6.2. On suppose que Gest isomorphe ~ W1 groupe ~ n , que A est

un G - module trivial et ne contient pas d'élément d'ordre 2 ; alors ~(G,A)


est isomorphe au groupe d.es applications biadditives antisymétriques de G x G
dans A ; plus précisément toute telle application est un 2 - cocycle, et toute
classe de 2 - cohomologie en contient une et une seule.

Démonstration.
a) On vérifie immédiatenent que toute application biadditive est un 2 - cocy-

cle ; si de plus elle est antisymétrique, le 2 - cocycle est non trivial, car
tout 2 - cobord est une application symétrique, et une application à la fois
symétrique et antisymétrique est nulle parce que A ne contient pas d'élément

d'ordre 2.
b) On vérifie immédiatement que si f est un 2 - cocycle, les 2 - cochatnes

fs et fa définies par
fs(g1,g2) f(g1,g2) + f(g2,g1)

fa(g1,g2) f(g1,g2) - f(g2,g1)

sont des 2 - cocycles.

c) Montrons que tout 2 - cocycle symétrique f est un cobord. Soit

l'extension associée à f avec H = A x G et la loi interne

H est abélien; soient x1 , •.. ,xn des générateurs indépendants de G; v admet


une section qui est un morphisme de groupes, définie par s(xi) = (O,xi) ;
donc f est un cobord.

d) Montrons enfin que tout 2 - cocycle antisymétrique f est biadditif. Soient


a, b, c des éléments de G ; on a

(6.2) f(b,c) - f(a+b,c) + f(a,b+c) - f(a,b) 0

( 6.3) f(c,a) - f(b+c,a) + f(b,c+a) - f(b,c) 0

(6.4) f(a,b) - f(c+a,b) + f(c,a+b) - f(c,a) 0

additionnant ces trois relations on obtient

(6.5) 2 f(a+b,c) + 2 f(b+c,a) + 2. f(c+a,b) 0

additionnant (6.2) et (6.3) on trouve, en utilisant (6.5)

f(a,b+c) - f(a,b) - f(a,c) 0 .

Remarque 6.2. On verra plus loin (voir§ 14, exemple 1) que pour G = ~ n
et A = ~ avec action triviale de G , HP(G ,d_ ) est isomorphe au groupe
des applications p - additives antisymétriques de GP dans A , soit Hp(G ,Z

z:_l~),
38

§ 7. Action de G.fil!:!: H-*(G,E). Utilisation des centres.

Soient E un G - module, f un groupe opérant sur G par automorphismes


et sur E par automorphismes de façon que r (g e) = <r g) Cr e). On dé-

finit pour tout 0 un automorphisme de groupe abélien de en( G,E) par

<rf ) (
g,, ... ,gn
)
=
_, _, )
r. f ( { g,, .... y gn
on voit facilement que cette action permute ~ l'opérateur cobord, i.e, cha-
que f définit un automorphisme du complexe C-lf (G,E) , d'o~ enfin une act-
ion de f dans H *" ( G,E).

On va étudier ici un cas particulier : celui ou r est G lui-même opérant


sur lui-même par automorphismes intérieurs, et sur E par la structure donnée
de G - module. On a donc pour tout g € G une application de Cn(G,E) dans
lui-même qu'on note maintenant ung
( _, _, gn g )
(7, 1) (un f) (g 1 , ••• ,g) g. f g g,g , ••• , g ;
g n

on va montrer que l'action correspondante de G dans H*(G,E) est triviale


et en déduire quelques conséquences intéressantes.

Considérons la résolution standard.a•è!m.!19 de E :

0
(7.2) 0 ~ f ....._ r;-
E ~ f ( G,E ) ~ d ~ 7c ( G2 ,E) E ~ , , , , , •
BO s1

on définit pour tout g E G un automorphisme ../1g du groupe 7 (Gn+ 1 ,E)

par

(vn f) (g , ... ,g) f(g g ••.• , g g)


g o n o n
v~ permute ~ l'action de G et ~ l'opérateur cobord, donc est un automorphi-
sme du complexe ; comme il commence par i~ , le corollaire 2.7 montre qu'il
est homotope ~ l'identité et par suite définit un automorphisme trivial de
39

.If
H (G,E). Enfin il est immédiat que le passage des cochaînes homogènes aux
inhomogènes transforme vn
g
en un les raisonnements du § 2 permettent
g
de construire une homotopie entre vn et l'identité, ~ savoir
g
n-1 .
? 2=" (-1) 1 sr:1
i=O

ou sr: : 'f
1
(Gn+ 1,E) ~ t (Gn,E) est définie par

On en déduit la

Proposition 7.1. Soit E un G - module ; définissons pour tout g' G un


automorphisme un de Cn(G,E) par (7.1) ; la suite (un) est un automor-
g g
phisme du complexe des cochaînes inhomogènes, qui est homotope ~ l'identité
avec l'homotopie suivante :
n-1
? ~ (-1)i ~
i=o
ou'
...n )(
(7.4 ) ( ~if gl, •• ,gn-1 ) = f ( g1, •. ,gi' g, g-1 gi+1 g, .•• , g-1 gn-1 g ) •

La formule correspondante en cochaînes homogènes est (7.3). En particulier

l'action correspondante de G dans H* (G,E) est triviale.

Corollaire 7,1. Si f est un n - cocycle inhomogène, le n - cocycle

est le cobord de la (n-1) - cochaîne Fg définie par


n-1
F (gl, .. ,g 1) = L ( )i ( -1 -1 )
-1 .f g1,. ···~· g, g gi+1 g, •.• , g gn-1 g •
g n- i=o

Corollaire 7 .2. Supposons qu'il existe un élément g du centre de G tel que


l'endomorphisme g - id de E soit inversible ; alors Hn(G,E) = O pour
tout n ~ O , tout n - cocycle f étant le cobord de la (n-1) - cochaîne
1 n-1 .
(g - id)- (
i;O
s-
(- 1 ) 1 .f(gl""'~' g, gi+1' ... , gn-1)).
40

Ce qui précède peut 3tre généralisé de la façon suivante :

Proposition 7.2. Supposons qu'il existe un élément h de &'.'.. (G), central (i.e.
vérifiant h(g g•} = h(g•g} V g, g' <:: G), vérifiant 2__ h(g} = 1 et
g
enfin tel que l'endomorphisme U = t h(g} .g - id de E soit inversible.
g
On définit un endomorphisme de la résolution standard de E en posant

puis une homotopie entre vn et id en posant


n-1
(s11f}(go ,. . .,gn- 1> 2::: (-1)i. ~ h(g). f(g , •• ,g., g g., •• ,g g 1> .
i=O g
.. 0 1 1 n-

En particulier ai f est G - invariante on a

u0 f

donc (u- 1 o Sn) est une homo t opie


. cont rac t ante du complexe

et on a Hn( G,E) = 0 't/ n & 0 •

Enfin en cochatnes inhomogènea Sn s'écrit


n-1 .
(s1T}(g1,. • .,gn-1) 2-::: (-1)1. Z h(g). F(g,,..,gi,g, gi+1'""gn-1).
i=o g

Démonstration vérification directe.

Remarque 7,1. La proposition 7.2 s'applique en particulier dans la situation


suivante : E est un espace hilbertien où G opère au moyen d'une représentation
unitaire irréductible non triviale U ; on suppose de plus que chaque classe de
conjugaison de G est finie ; alors ~(G,E) = 0 Y n ?-- O •
Démonstration : pour toute classe de conjugaison C notons hc l'élément central
41

:,Z ( G) défini par


{ (card c)- 1 si g E: C

' 0 sinon

comme hc est central, l'opérateur U(hc)

d'après la proposition 7.2 il suffit de trouver une classe C telle que U(hc)
soit différent de id . Supposons donc U(hc) = id pour toute C ; pour
tout x f E on aura

(card c)- 1 . L U
g
X X
g~ c
comme les U sont unitaires, ceci implique U x x pour tout g , ce
g g
qui est contradictoire.

Notice historique.

La proposition 7.1 se trouve implicitement dans le mémoire d'Hochschild


et Serre [ 64] , ch. II, § 3.
42

§ 8. Cohomologie des extensions de gi:oupes (sans suites spectrales).

n° 8.1. Suite e:racte de Hoohaohild - Serre.


On se donne ici un groupe G , un sous-groupe distingué H et un G - module
E ; on considère ~ comme un X - module où X = G/H , et on cherche des
*
relations entre H (G,E) , H·lt" (H,E) *
et H (X,~).
_H On note p l'applica-
tion canonique de G sur X et on écrit aussi ~ = p(g).
Composant un cocycle de Zn(x,Ff!) avec p , on obtient une application dite
inflation :
inf : Jf1(G/H,~) ~ lf1(G,E)

restreignant un cocycle de zn(G,E) à H on obtient une application dite~-

triction :
res : Hn(G,E) ---? lf1(H,E) ;

la proposition 7,1 montre que son image est contenue dans lf1(H,E)G où l'on
définit une action de G dans Ifl(H,E) par

D'autre part on a facilement Im inf C Ker res ; mais l'égalité n'a pas
lieu en général.

On va d'abord étudier en détail le cas de n =1 et construire une


suite exacte, dite de Lyndon - Hochschild - Serre :

Exactitude en H1(G,E).

Soit f E z 1(G,E) tel que flH = ~e ou e ~· E (on note ici dA l'


opérateur cobord relatif à un groupe quelconque A) ; le cocycle f' =f - dGe

est nul sur H donc

f' (g h) = f' (g) f'(h g) h.f' (g)


43

ce qui montre que f' provient d'un élément de z1(G/H,Efi).


Définition de C •

Toutes les cochatnes sont supposées normalisées. On choisit une section


s pour p vérifiant s( 1) = 1 ; on pose, pour x , y é X
. 1
w (x,y) s(x).s(y).s(xy)- € H

(comparer avec la définition de f 0 au§ 6).


Soit f E Z1(H,E) tel que [f] € H\H,E)G ; pour tout x É X on choisit
~ (x)E E tel que

s(x).f - f <il( '1 (x))


i.e.
s(x). f(s(x)- 1 • h. s(x)) - f(h) h. ~ (x) - 'l (x) VhEH
et de plus
11(1) o.
Pour tout g E G on pose

on a facilement
g.f - f <il(~ (g))

t (s(x)) '1 (x)

~ (h) f(h)

( 8.2)' î (g h) f (g) + g. f(h) •

On définit )'. E z2 (X,E) par

(8.3) X (x,y) ~(x) + s(x).t7(y) - w(x,y).l'j(xy) - f(w (x,y)).

On a X (x,y) E EH et on pose enfin

c( [f]) [X] € ~(x.~)


44

ce qui a bien un sens car on voit facilement que [X J est indépendant du


choix de f dans [f] et des choix de s et I')
L'application C est appelée transgression

Si f est la restriction à H d'un cocycle F~ z1(G,E) , on peut prendre


pour '1 '1 (x) = F(s(x)) et on a } (g) = F(g) , ;r(x,y) = O •

Réciproquement supposons C([f]) = 0 , c'est-a-dire que X est le cobord


d'un élément '( é c1(x,Et1) ; alors f est la restriction~ H du cocycle F

sur G défini par

i.e.

(8.4) F(g)

Exactitude en H2(x,Et1) •
Soit X~ z2 (x,il). Si X est de la forme (8.3), on a X~ p = d f .
Réciproquement si X " p est le cobord d'un élément ,\ de 1c
C G,E), on pose
f = >. IH ~ z
1 (H,E) ; on a g.f - f = c\J(,\(g)) pour tout g; on peut
poser i'j (x) = A (s(x)) et on a alors (8.3).

Cas particuliers.

(i) Si H opère trivialement sur Eon a H1(H,E)G = HomG(H,E) pour tout

f E Ho~(H,E) on peut prendre 17 = 0 et on a

f (g) s(g). f(s(g)- 1.g)

(8.3) se réduit a

Z (x,y) f(s(:xy).s(y)- 1 .s(x)- 1) •

(ii) Supposons G produit semi-direct HAX ; écrivons ses éléments g


(h,x) avec l'opération
45

(h,x). (h',x') (h.(x.h') , x x')

posons p(h,x) x s(x) = (1,x). Choisissons une section ô pour


l'application 'il E ---:? B\H,E) , vérifiant G" (0) 0 . On peut
définir Y) par '1 (x) = ô (x.f - f) ; comme lU = , (8.3) se réduit ~

X (x,y) 6 (x.f - f) + x. 6 (y.f - f) - o(-ry.f - f) •

Autrement dit on passe de [f] à [):'.:.] = c([f]) en appliquant deux fois la


suite exacte de cohomologie (ou, plus e:zactement, ses morphismes de connexions)
une première fois ~ la suite exacte de X - modules

pour passer de l'élément [f] E: H1(H,E)X au 1 - cocycle x ~ x.f - f ,


élément de z1(x , B1(H,E)) ; une deuxième fois ~ la suite exacte de X - modules

pour passer de ce 1 - cocycle au 2 - cocycle X l'= z2 (x,~)


(iii) Si les deux conditions (i) et (ii) sont vérifiées, C est nulle et on a
une suite exacte

(8.5)
46

Remarque 8.1 (sur la définition de C([f])).

Soit E 11 G le produit semi-direct avec la loi interne

(e,g) (e' ,g') (e+g.e', gg');

'G son sous-groupe formé des éléments


,....,
Ce,g) tels que g.f - f = ~e r
le sous-groupe distingué de G formé des éléments (f(h) , h) ~ h EH
On a une suite exacte

ou IX (e)= (e, 1) , f' (e,g) = g ; définissons une section 6 pour(" par


Ç (g) = (f (g) , g) ; soient p et q les applications canoniques de G
sur X et G sur G/r respectivement ; d'après (8,2) on a

() (g h) (~ (g) + g.f(h) , g h) 6 (g). d" (h)

q( cr (g h)) q(o(g))
,,...
donc q o ~ passe au quotient en une application T de X dans G// T
est une section pour l'application ô de la suite exacte
47

\
ou 0 q 0 ~ • On peut écrire un diagramme connnutatif

Enfin on a
rCxCx,y)) T (x), T (y). T(xy)- 1
. \
ce qui prouve que c([f]) est la classe de cohomologie associée a l'extension

0 ---'> il --7 G/r -7 G/H _ _,,,, 1

n° 8.2. Cas de nullité.


\
Proposition 8.1. Supposons Ifl(H,E) 0 pour n 1, ••. ,m ou m ;:i: 1
1
alors If( G,E) ~ If(x,i!)
Démonstration : par récurrence sur m ; pour m = 1 cela résulte de la suite
exacte de Lyndon - Hochschild - Serre. Supposons l'assertion vraie pour m-1
et pour tout triplet G,H,E et démontrons-la pour m • On a donc Hn(H,E) =O
pour n = 1, .•• ,m; la suite exacte de cohomologie doIL~e une suite exacte

pour n = 2, .•• , m ; le dernier terme est nul par hypothèse, et le premier


d'après le lemme 5.1 et la proposition 3,1; donc Ifl(H, 't(G,E)/E) = 0
pour n = 1, ••. , m-1. D'après l'hypothèse de récurrehce ceci implique
La suite exacte de cohomologie donne une suite exacte

comme = 0 ,
.- (G,E) I E)H ,....,, .-
(r f (G,E) H/EH ; la proposition 4, 2
montre que

If11(G,E) ."\.,/ I[11-1(G , j: (G,E)/E) "'-"' r 1(x , (r(G,E)/E)H)

I[11- 1 cx, 'f(G,E)H/EH).


Appliquons encore une fois la suite exacte de cohomologie

le lemme 8.1 ci-dessous montre que '7°(G,E)H est un X - module relativement


injectif ; donc les termes ext~mes de cette suite sont nuls et on a

Lemme 8.1. Si E est un G - module relativement injectif, Ffl est un X - module


relativement injectif.

Démonstration. Soit u : A ~ B un X - morphisme injectif fort de


X - modules , v un X - morphisme A ~ EH ; considérant u comme un G -
morphisme fort de A dans B et v comme un G - morphisme de A dans E , on
voit qu'il existe un G - morphisme w de B dans E vérifiant wo u = v

comme H opère trivialement sur B , w envoie B dans ~ •

Corollaire 8.1. Si If'(H,E) = 0 pour n = O, 1, ••• , m, on a


If'(G,E) = 0 pour les m~mes valeurs de n •

Remarque 8.2. On démontre le résultat suivant, plus fort que la proposition


8.1 ; si lf1(H,E) = 0 pour n = 1, •.• , m-1 , l'application

inf If(x,FJI) - - 7 If( G,E)


49

est tLY! isomorphisme pour n = 1 , .•. , m-1 et on a une sui te exacte

cela se déduit de la sui te spectrale de l;Yndon - Hochschild -- Serre qui est


en réalité le véritable objet reliant HJf ( G,E) , HA'" (x,Efi) et H~ (H,E)

(voir § 9).

Notice historique.

La suite exacte de Hochschild - Serre se trouve dans [64] , mais comme

conséquence de la suite spectrale et sans description explicite du morphisme


C . La présente démonstration de la proposition 8.1 est empruntée à Serre
[118], ch. VII, proposition 5.
50

§ 9 . Sui te spectrale de Lyndon - Hochschild - Serre .

Dans ce paragraphe on considère un groupe G , un sous-groupe distingué


H , un G - module E et on pose X = G/H •

Reprenons le complexe
(9.1) 0 -::> E --7' t(G,E) ~ f(G2 ,E) ~ ......

déjà considéré en (5,4), ainsi que la résolution standard de E considéré


comme H - module

Pour tout g ~ G notons o(


g
l'action habituelle de g sur 'f"(Gn+ 1 ,E) , a
savoir
(ri( f)(g, .. .,g) ( -1 -1 )
g o n g. f g go ""' g gn

p.,
rg l'action suivante sur le m~me groupe :

= g. f ( g-1 go g , ••• , g-1 gn g )

et enfin f g l'action suivante sur f (if+ 1 ,E) :

( ,.
g
f)(h, .. .,h)
o n g, f ( g-1 h 0 g , .•• , g-1 hn g )

ces trois actions définissent des automorphismes de complexes.


Considérons maintenant les complexes

L 0---'> 'i(G,E)H ~ t(G2 ,E)H ~

M 0 ~ r'f (H,E)H --?> 'f (~ ,E)H ~ ... , ..

o~ la lettre H en indice supérieur indique l'ensemble des éléments invariants


pour l'action habituelle de H·, de sorte que l'on a

if(L) if(H,E) (cf. § 5)


if(M) if(H,E) (cf. § 3)
51

L'action o( définit par p!l.Ssage au quotient une action de X sur 't (Gn+ 1,E)H,
d'o~ une action de X sur ~(L), qui devient ainsi un X - module. L'action 0
conserve 'f'(~+ 1 ,E)H (vérification immédiate), d'o~ une action de G sur
Hn(M) ; on voit facilement, en p!l.ssant en cochatnes inhomogènes, que cette
dernière action est identique ~ celle considérée au début du §8 ; la propo-

sition 7,1 montre que H opère trivialement pour cette action, de sorte que
~(M) et If1(H,E) deviennent des X - modules.

I.ermne 9, 1 • Les groupes ~( L) et ~(H,E) sont isomorphes en tant que X -


1
modules.

Démonstration. Considérons le H - morphisme du complexe (9.1) dans le comp-

lexe (9.2) défini par un(f) = f 1~+ 1 ; on sait (corollaire 2.5) qu'il

i~duit un isomorphisme de If1(L) sur If1(M) ; d'autre p!l.rt il est compatible


.
avec 1es ac t ions <'r> e t r ; comme d' aut re par t 1(; conserve r-t (Gn+ 1,E)H , ,12>.
et ( définissent des actions équivalentes de G sur Hn(L) et If1(M). I l
suffit maintenant de voir que ~ et j'> définissent la même action sur If1( L)
or on a

f (go g ' " ·' gn g) '

ce qui montre que 1fi..• gai. -1


g est la restriction a' L d'un H - automorphisme
de (9,1) commençant par i~; d'après le corollaire 2.7, j'>g ~ ; 1 définit
l'automorphisme trivial de If1(L),
CQFD

On va maintenant construire un bicomplexe. Pour p , q € IN munissons


le groupe abélien t (Xp+ 1 , f (Gq+ 1 ,E)H) d'une structure de X - module par

ou' l'action de X sur <.


r (Gq+1 ,E) H est celle définie ci-dessus a' partir de ol. '(•
52

posons

définissons d'

On a d' d" + di' d 1 = 0 de sorte que (Kp,q , d' , d" ) est un bicomp-
lexe. On a, en utilisant les notations du§ A.5 et le lemme 9,1

d'ou

puis

le lemme 8.1 montre que 't (Gq+1 ,E)H est un X - module relativement injectif,

donc
0 si p ~ 1

d 1 0Ù

le corollaire A.6 montre que

Proposition 9.1. Les objets G, li, E étant définis comme au début du présent
paragraphe, il existe une suite spectrale (E~'q) , dite de kyndon - Hochschild -
Serre, vérifiant

En particulier pour tout n ~ O , la somme ~ Ep,q est isomorphe au


prq=n C>O
53

module gradué associé à une certaine filtration de ifl(G,E). Si E eot un G-


module vectoriel, il existe un isomorphisme (non canonique) entre Hn(G,E)
et

Corollaire 9.1. Si aP(G/H 'Hq(H,E)) = 0 V p >-- 1 , on a


G/H
~(G,E) '\./ Hq(H,E) 1/ q ~ 0

Ceci s'applique en particulier si G/H est fini et si E est un G - module


vectoriel sur un corps de caractéristique 0

Corollaire 9.2. Il existe une suite exacte

\ 2
ou H (G,E) 1 est le noyau d'un morphisme Jf(G,E) --;;;. ii(H,E)G.

Remarque 9.1. On démontre que les morphismes

Hn(G/H , ~) ~ i1(G,E)
G/H
Hn(G,E) --7 Hn(H,E)

provenant des morphismes de bord, sont respectivement les morphismes inf et


res (cf. [86], ch. XI, § 10).
Exemple . Prenons pour G l'ensemble ~ 3 muni de la loi de groupe suivante

(a,b,c). (a',b',c') (a+ a' , b + b' , c + c' +ab' - b a') ;

pour H l'ensemble des éléments (O,O,c) ; c'est le centre de G , isomorphe a


2 X = G/H est isomorphe ~ Z 2 ; prenons enfin pour E le G - module

trivial ~.

Calcul de H1(G,E). Soit f f H1(G,E) Hom (G,E) ; posons

f(1,0,0) ' f' = f(0,1,0) r = f(o,0,1)


54

remarquant que
(a,b,c) (a,o,o). (O,b,O). (o,o,c - ab) ,
on obtient

f(a,b,c) a <:J. + b f" + (c - a b) r ;


écrivant que f(g g') = f(g) + f(g') , on trouve que / est nul et ot. et
r arbitraires ; on a donc

H1(G,E) "V Hom (G,E) /V Hom (G/H , E) "-" Z 2

Calcul de H2 (G,E) . Montrons d'abord que l'application inf de ~(X,E)


dans ~(G,E) est nulle. Soit '1 E H2(X,E) ; d'après la proposition 6.2, '\
contient une application biadditive aritisymétrique f , i.e. de la forme

f ((a,b) , (a 1 ,b 1 ) ) k (a b' - b a') ou k EL


on voit alors facilement que le 2 - cocycle sur G correspondant est le cobord
de la 1 - cochaîne (a·,b,c)r-----=;;>- - k c, donc l'image de 17 dans ~(G,E)
est nulle.
Comme (corollaire 6.1 et remarque 6.2) H2 (H,E) et H3(X,E) sont nuls, le
corollaire 9.2 montre que l'on a une suite exacte

0 ._____,, H2 (G,E) ---;. Hom (X , Hom (H,E)) ---:> 0

~
d'oÙ enfin H2( G,E ) ·""'--' IL 2 .

Calcul de ~(G,E) ~ n.>, 3 . D'après la remarque 6.2, le terme EE'q


de la suite spectrale n'est non nul que pour p = 0,1,2 et q = 0,1 ,
avec en particulier 2 • 1 /"\./ Z · . Il en résulte que
E2 Ep, q
t-"'<.J
n'est non nul
que pour_ p = 0,1,2 et q O, 1 avec en particulier
La formule (A.14) montre alors que H3 (G;E) ·"'-" '7Z. et ~(G,E) = O pour
n >/ 4 .
55

Notice historique.

Les relations entre la cohomologie d'un groupe et celle d'un sous-


groupe distingué ont été découvertes par R.Lyndon [ 84], puis reformulées
par Hochschild - Serre [64] dans le langage des suites spectrales introduites

par Cartan et Leray (voir au n° 14.2 la suite spectrale qui porte leur nom).
56

§ 10, Quelques propriétés des n - extensions fortes.

Etant donnés deux ~ - modules A et B on va étudier dans ce paragraphe


fn-'> f
l'ensemble 1..()
Jn (A,B) d~xtensions de A par B et le sous-ensemble ~ n (A,B)
formé des n - extensions fortes (voir définition 1,3) ; au paragraphe suivant
on établira une relation entre ce dernier ensemble et Hn(G,Hom(A,B)).

Une n - extension de A par B sera généralement écrite sous la forme


u
(10.1) s E -~ A .._o
n

et on conviendra que E0 = B , En+l = A , Rappelons que S est forte si


elle admet une homotopie contractante, c'est~-dire une suite de ~ - morphi-
smes S.
1 Ei ~ Ei-1 pour i = 1, ... ' n+1 vérifiant

s1 D U0 i~

ui-1" si + si+1 oui i~. i = 1, ... ,n


1

u
n
. sn+1 id A

Lemme 10.1. Si S est une 1 - extension, les conditions suivantes sont équiva-
lentes
(i) S est forte
(ii) uo admet un ·z - morphisme inverse a' gauche
1
(iii) u1 admet un Z - morphisme inverse a droite.

Démonstration : vérification immédiate.

Définition 10.1,(Multiplication des n - extensions) Etant données une n -


extension de A par B et une m - extension de B"par C :
u u
s 0 ~ B ~ El ·--'----""
u,
~ E
n
.--24 .... A -~O

V
0 v1 V
T 0 ___,,.. c ·----?>- F1 ~ .... ~Fm ~ B ~o
57

on note T S et on appelle produit de T _E S la (n+m) - extension de A


par C suivante :
u
.... ·~En~ A-~ 0

Inversement on peut toujours scinder une suite exacte du type (10.1) en un


point quelconque :

O~F~E
p+ 1 -~ ••.• -~E.---?'A.~O
m.

ou F = Im up = Ker up+ 1

1 Lemme 10.2. L'extension T S est forte si et seulement si T et S le sont.

Démonstration. Supposons T et S fortes avec des Z - morphismes tj et si


on définit une homotopie contractante pour T S par

tj Fj --7 F.J- 1 pour j = 1, ••• ,m

tm+1 s1 E1 ·--;> F
m
S.
].
E.]. --?>
Ei-1 pour i = 2, •.• ,n+1

Réciproquement supposons T S forte avec des morphismes

t. F. ->l> F.J- 1 pour j = 1, ... ,m


J J

r E1 ·--?> Fm

si E.]. ---? Ei-1 pour i = 2, •.. ,n+1

on définit des homotopies contractantes pour T et S par

t.
J
F.
J
·--7> F.J- 1 pour j = 1, .•• ,m

r B -;;. F
uo m

vm r E1 .__,,. B

S.
].
Ei -----7' Ei-1 pour i 2, ... ,n+1 •
58

Push-out (ou image directe).

Considérons la n -- extension ( 10. 1) et un G - morphisme ,,\ de B dans un G -


module B' on construit un élément )1 S de 'fn (A,B') et un morphisme de

complexes
u u1 u2 u
0
s : 0 ----'> B ~ E1 ---~E2-~ .•.. ·--?> En ~ A - - 0

,\ l rl t l
Às 0---;;. B' ~
u'0

de la façon suivante : on pose


E'1
-- u'1
idl
E2 ·-il>
u2
~E
id

n
id
-------il>
u
n
A ~O

p morphisme canonique de B' E9 E1 sur EJ

u 1 (b 1 )
0
= p (b 1 ,0)

ü:lmme 10,3. Si S est forte~)\ S 1 1 est aussi. Plus précisément si S admet


une homotopie contractante formée de ~ - morphismes s.J_ , ).. S en admet une

autre, soit (s:l_) , telle que le dia.1sramme suivant soit commutatif


s 82 s · sn+1
n
B~ E1 Cf-- E2~ ~ E
n E:--. A

Àt rt i~
-
idl idi
B' +------ E'1 ~ E2~ +---- E A
a'2 n
s'1 s'n s~+1

Démonstration. Il suffit de poser

sj(p(b' ,e 1)) = b' + /\ (s 1(e 1))

s2Ce2 ) = p(O,a2 (e2 )) a'


i = si pour i ~ 3 •
59

Pull-back (ou image inverse) .

Considérons la n - extension ( 10.1) et ·un G - morphisme À d'un G - module

A' dans A on construit un élément S À de ~ n(A' ,B) et un morphisme de


complexes
uo u1 un-2 un-1 u
s : 0 E n
~B ~ E1 ~ ·--?
n-1 -~ En~ A ·~O

i4 idî idî ~1 /\î


SÀ : O~ B ·--~ E1
______,,. ·~
En-1 ·---?> E'n .----;;. A' ·~O
uo u1 un-2 u'n-1 u'n

de la façon suivante : on pose

u'(e a') a'


n n'

lemme 10.4, Si S est forte, S À l'est aussi. Plus précisément si S admet


une homotopie contractante (si), s)\ en admet une autre, soit (si), telle

que le diagramme suivant soit colIUlllltatif

rf -
s1 sn-1 s
B~ E1-- .... ~·. E
n-1
n ..
...___ É
n
8 n+1
A

idî
i4
B
--s'1 El - -

Démonstration. Il suffit de poser


•••• 4---
s'n-1
idî
En-1
-- s'n
E'n <.--
s~+1
>-1
A'

s'n+1 (a') (s (À(a 1 )) , a')


n+ 1

s~(en,a') s (e )
n n
pour i ~n-1 ,
60

No~ice historique.

Les résultats de de paragraphe ainsi que ceux du § 11 concernant l'ap-

plication /\ sont dda ~ Yoneda [138], qui les a établis dans le cadre des
catégories abéliennes, lequel cadre contient non seulement les modules sur
les groupes, mais aussi les modules sur les algèbres de Lie et sur les algè-

bres associatives.
61

§ 11. Groupes Extn(A,B). Relations avec If(G,Hom(A,B)) tl :ff(A,B).


n

n° 11.1. Groupes Extn(A,B).

Définition 11.1. Etant donnés deux G - modules A et B, on note Ext~(A,B) ou


plus simplement Extn(A,B) le n-ième groupe de cohomologie du complexe

(11.1)

ou

(11.2) 0 ---- B - - B0 - B1 - - - ..... .

est une résolution forte relativement injective quelconque de B ; cette coho-


mologie est bien indépendante du choix de (11.2) (même démonstration qu'au co-
rollaire 2.5). On a en particulier

Ext 0 (A,B)

Proposition 11 • 1 • Si B est relativement injectif, on a Extn (A, B) 0


1
pour tout n ~ 1 •

Dé~stration: comme pour la proposition 3.1.

Définition 11 .2. On munit le groupe abélien Hom( A, B) de la structure de

G - module suivante :

g.u V u ~ Hom(A,B) •
. G
On a donc HomG(A,B) Hom(A,B) .

Galcul de Extn (A, B).

Prenant la résolution standard de B on obtient d'abord un complexe


0 1
E1 r- d1 2 d1
( 11.j) 0 ---? Hom( A, B) --·-'J> Hom( A, t ( G, B)) ~ Hom( A, f ( G , B)) - -
, n
ou d1 s'obtient en composant avec Hom l'opérateur cobord dn de la
résolution standard de B ; puis un complexe
62

do
( 11.4) 0 ~ Honu(A,t=°(G,B)) ~ HomG(A, t(G2 ,B))

dont la cohomologie est Ext,it- (A,B).

Considérons maintenant la résolution standard de Hom(A,B) :


0
.- )) d2 ..._ 2
(11.5) 0 -~ Hom(A,B) ----?> -f (G,Hom(A,B ~ f- (G ,Hom(A,B))

puis le complexe
do ,..._ 2 G d~
(11.6) 0 ~ ":f (G,Hom(A,B))G -~ -f' (G ,Hom(A,B)) ·----?>

dont la cohomologie est H~ (G,Hom(A,B)).


On obtient un G - isomorphisme de (11.3) sur (11.5) en associant~ toute f E
Hom (A,'f"(Gn+ 1,B)) l'élément f de ';°·(Gn+1,Hom(A,B)) défini par

( 11. 7) f(a)(g , ... ,g ) •


o n
On peut donc énoncer la

Proposition11.2. La formule (11.7) définit un isomorphisme de Extn (A,B)


1
sur ifl(G,Hom(A,B)).

· Corollaire 11 • 1• Pour toute sui te exacte forte de G - modules

0 ~B - - 7 B' ___., B" · - 0

il existe une suite exacte infinie

0 . - Ext 0 (A,B) ~ Ext 0 (A,B 1 ) -- Ext 0 (A,B") - Ext 1 (A,B)-

Démonstration. La suite

0--;- Hom(A,B) ~ Hom(A,B 1 ) ~Hom(A,B") - 0

est exacte et il suffit de prendre la suite exacte de cohomologie qui lui est
associée.

Résultat analogue pour une suite exacte forte de G - modules

O~ A~A·~A"~O
63

n° 11.2. Relation entre Jf(A,B) et Extn(A,B).


n

Considérons une n - extension forte S du type (10.1) avec une homotopie


contractante (si) vérifiant = 0 (cf. lemme 1.1). Le corol-
laire 2.3 fournit un morphisme du complexe S dans la résolution standard de
B, commençant par i~ , formé de G - morphismes
64

I E1. - 7 r; (Gi+l , B)
"" i
définis par

.K i. (~ ) (go ' ... ,gn )


en particulier ~n est un élément de HomG(A, ~(Gn+ 1 ,B)) et
-1 -1 -1
( 11 .8) P( n(a)(go''' .,gn) gn s1 gn gn-1 s2 gn-1 ····go sn+1 go· a ;
1
de plus, comme En+2 est rrul, on a dn 0 , c'est-a-dire d~( ;>( n)
ol
n =
d

0 ; autrement dit p( est un n - cocycle du complexe (11.4) ; la pro-


n
position 2.2 (ii) montre que sa classe de cohomologie est indépendante du
choix de l'homotopie contractante ; on a donc démontré la

Proposition 11 .3. I.e. formule (11.8) définit une application de ~~(A,B)


1
dans Extn (A,B).

Nous noterons /\ cette application et fl l'application de '-;ff(A,B)


n
dans
~(G,Hom(A,B)) qui en découle par (11.7) ; Jl (s) est donc la classe du n -
cocycle homogène normalisé

(11.9)

ou du n - cocycle inhomogène normalisé

(11.10)

1 Proposition 11.4. L'application /\ est surjective.

Démonstration. Soit '('un n - cocycle homogène normalisé, élément de


Gn+1 , Hom (A,B ))G , l'élément correspondant de HomG(A o,-
, -t (Gn+1 ,B))
0 r- (
-t If'
on a dn o 'f' = 0 , i.e • 'f € HomG (A , Ker dn) • Considérons la sui te
exacte forte
o,.-- n
T . .. f (G ,B)

On dira que /\ (S) est l'élément de Extn(A,B) représenté par S.


65

et le pull-back associé ~ 'f :

s 0 ---7

id!
B
f: o,...-
--?> -t · (G,B)

idt
__;,f (G,B)
--;;>
do o,.-
••• 1"

cr.-
(Gn-1,B)

idt
_un-2
E
n-1
~i
·-
un-1

ir}
A ~O

n- 2 '> j( Gn , B) n-'1 Im dn-1 ----;;;..


0
T 0 ~B ·-----=-.l> •• •· f- (Gn-1,B)
do d d

on a donc

If/ (a) }

Prenons pour T l'homotopie contractante usuelle (1.8) et pour Scelle qui a

été définie au lemme 10.4 ; elle vérifie aussi si si+l = 0 ; enfin on


voit sans peine que le cocycle qui lui correspond est identique a' cp .
n° 11~
( Qµelgues propriétés de l'application Il .
Définition 11.3 ( Cup=produits ) • Soient A , B , C trois G - modules, u une
application de A x B dans C vérifiant u (g a, g b) = g. u(a,b) et,
en outre, biadditive, c 1 est-~-dire additive séparément par rapport à a et
a' b ; pour tout élement
, . de <:;:
yi / ( Gm+1 ,A ) ,
et tout elément lj/ de r-- (
j- Gn+1 ,B ) ,
définissons un élément 'f "' °'f' de T (cf+n+ 1 , C) par

(11.11)

on voit immédiatement que

g.('('-'lf')
et
66

Donc (11.11) définit, par restriction et passage aux quotients, une applica-
tion biadditive

Ifl(G,A) X Ifl(G,B) ~ i*n(G,C)

on la note encore -J et on l'appelle cuJ:t-produit associé ~ u. En cochatnes


inhomogènes (11.11) devient

(11.12)

On va maintenant utiliser cette définition dans la situation suivante : on a


trois G - modules A, B , C , les modules A , B , C précédents sont remplacés
respectivement par Hom(B,C) , Hom(A,B) , Hom(A,C) ; u est la composition
des morphismes ; on a donc une application

~(G,Hom(B,C)) x Ifl(G,Hom(A,B)) ~ Ifl+n(G,Hom(A,C))

définie en cochatnes homogènes par

et en cochatnes inhomogènes par

Ceci étant on a immédiatement la

Proposition 11.S. Pour S ~ 'J!CA,B) et TE '::f~(B,C) on a

n (T S) n (T) "-' n Cs)

Définition 11 ,4. Soient A , B , A' , B' quatre G - modules, 'f un élément de


7 (Gn+ 1,Hom(.A.,B)) , oJ. un G - morphisme de A' dans A , f' un G - morphisme
de B dans B' ; définissons des éléments 'fol.. de '7CGn+1,Hom(A',B)) et f'f
de ~ (~+ 1 ,Hom(A,B')) par

( <f Il/ )(go,. • .,~) r (go' ... ·~) ., o(

( f'f)(go, ... ,~) = f> <f (go''"'~)


0
67

les applications 'f ----?> y o{ et 'f -~ (1 'f définissent par res-


triction et passage aux quotients des applications

Hn(G,Hom(A,B)) ~ Ifl(G,Hom(A',B))

Ifl(G,Hom(A,B)) ~ Ifl(G,Hom(A,B'))

que l'on note encore de la même façon. On vérifie immédiatement la relation

(11.13)

Ceci étant on a immédiatement la

Proposition 11.6. Pour tout SE Y1!(A,B) , tout ol f HomG(A',A) et tout


~ E Hom(B,B') on a

JI (s p( ) (n s)"" et n ( f> s) f' ( n s).


Etude de la relation d'équivalence sur j nf(A,B) définie
~ /\.
Définition 11,5, Deux n - extensions fortes de A par B sont dites équivalentes
si elles ont même image par /\ . Une n - extension forte est dite triviale si
son image par /\ est nulle.

On va maintenant caractériser complètement cette relation d'équivalence


dans le cas de n 1 , puis en donner quelques propriétés dans le cas gé-

néral. Pour n , on dit aussi extension au lieu de 1 - extension. Pour


les extensions fortes ou non on introduit une seconde relation d'équivalence

Définition 11.6. Deux extensions

O~B~E~A~O

0 ~ B' ~ E' -~A' ~ 0

sont dites équivalentes s'il existe un G - morphisme (nécessairement bijectif)


w ·E ~ E' vérifiant w o u = u' et v' "' w = v .
68

Une extension est dite triviale si elle est équivalente en ce dernier sens à
l'extension définie par E = B @A avec l'action somme directe.
On va voir dans un instant que pour les extensions fortes, ces deux notions

d'équivalence sont identiques ; il est en tous cas clair que la seconde imp-
lique la première. Remarquons que le 1 - cocycle inhomogène <f associé par

( 11 •10) ~ une extension forte avec section s : .


U V
(11.14) 0 ---?- B ------:;. E oc '\!> A -- 0
s
est caractérisé par
-1
s - g s g

en fait on aura inté~t a' considérer 'f' - Cf plut8t que 'f .


ProDOsition 11.7. Pour les extensions fortes, les deux notions d'équivalence
des définitions 11 .5 et 11.6 sont identiques. De plus toute extension forte
du type (11.14) est équivalente~ la suivante
u' v'
(11.15) 0 -__:;, B ___,. B E9 A -----;;. A ·-?> 0

ou u'(b) = (b,O) v' (b,a) a et ou l'action de G dans B Ef) A est


donnée par

(11.16) g. (b,a) ( g b + ~/(g) g a , g a)

Enfin une extension S est triviale si et seulement si A (s) 0 •

Démonstration. On démontre d'abord l'équivalence de (11.14) et (11.15) au

sens de la définition 11.6 en définissant w par

w ( u(b) + s(a) ) (b,a) .

Notons maintenant S '+' l'extension associée a' un 1 - cocycle If' par ( 11.16)
i l suffit de vérifier que si 'f et r 1 sont équivalents, soit

'f''(g) - r ou r f Hom(A,B)
69

alors Slf' et S <+' 1 sont équivalentes au sens de la définition 11 •6


pour cela on prend l'automorphisme de B ~A défini par

(b,a) - ·(b + r(a) , a) .

Cas o~ n est quelconque.

Il est plus difficile, et proba.lirlement pas trl:s utile dans la pratique,


de donner une condition nécessaire et suffisante pour que deux n - extensions
fortes soient équivalentes (on pourra consulter [86],ch.III, § 5) ; nous nous
conténterons ici de donner des conditions suffisantes·

Proposition 11 .~; Considérons deux n - extensions fortes


u u1 u
s 0 - ? B ~ El ·--'i> n
~E·
n > A ~o

u' u'1 u'


s• 0 ~ B' ~ E'1 ---?> .... ______,.. E'
n
n
·-----?> A'-0

et supposons qu'il existe un morphisme de S dans S' , soit -<. A --?A',

~ : B --7 B' E. ~ E! . Alors


i i r(1, S /V S' q

Démonstration.

a) Supposons d'abord n = 1 . Ecrivons pour simplifier les notations

S 0--;.B~C~A--=»0

s• 0 ----?> B'

Rappelons que

ps 0 ------'?> B' ~ D ~A -----? 0


z
s• ol 0 --7 B' ----7 E ~A ·----3> 0

avec
D (B' Ill c)/ [ (f (b) , - u(b)) / b é B }
70

x(b') p (b' ,o)

o~ p est l'application canonique B' © C ---?> D

y( p(b',c)) v(c)

E [ (c•,a) E C' E9 A 1 v 1 (c 1 ) ~ (a) J


z(b') (u'(b') , o)

t(c' ,a) a .

On montre 1 1 équivalence de ~ S et S 11>{ en définissant un morphisme )"' de

D dans E par

r<p(b 1 ,c)) v(c)).

b) Passons au cas général. Posons A = En+ 1

f> = À 0 , Fi = Im ui Ker ui+ 1 C Ei+ 1 , et de même pour E~+ 1 , E~


Fi_, On a /\ i(Fi_ 1 ) ( Fi__ 1 , d'ou' des diagrammes cormnutatifs

S.
1
0
- Fi-1

fi
-~ E.

ti
1
·-~i.+1 F.
1 -o

S! 0 ---:;>
Fi-1 - - - 7 E!1 ~F! ·-?> 0
1 1

'
ou ,\ !
1 ,À·; 1F
1 i-1
,\ 1
1 = () , /\ 1
n+1 = .'( .
D'après la partie a) de la démonstration on a

À! S. ;v S! ). !
1 1 1 1+1

'
d'ou, en utilisant (11.13)

fs = PS1 .... Sn ,,..._,, s; ~ 2 . s2···· sn


,.._., S' S' ,,\ 1 . ~ .... sn
1' 2 3
............
l"V' S'1 S'n ,,,/,. s• ..{
71

Corollaire 11 • 2. Soient S et S' deux éléments de 'f'f (A,B) ; s'il existe


n
un morphisme de S dans S' induisant l'identité sur A comme sur B , S et S'
sont équivalents.

Corollaire 11 • 3. Considérons une n - extension forte

supposons qu'il existe un automorphisme de ce complexe formé de G - automor-


phismes ot i Ei ~ Ei pour i = 0, ... , n+1 , et que de plus

ol o = idB ' p( n+1 OA (ou l'inverse). Alors S est triviale.

Corollaire 11 .4. Considérons deux G - modules A et B et un sous-groupe H


du centre de G supposons qu'il existe deux morphismes u et v de H dans
Z. tels que
h.a u(h) .a \1 at; A

h.b v(h). b \1 b E B

et un élément h0 de H tel que u(h0 ) = 1 v(h 0 ) = 0 . Alors toute


n - extension forte de A par Best triviale ; en d'autres termes on a
~(G,Hom(A,B)) = 0 pour tout n ~ 1 ( et aussi trivialement, d'ailleurs,
pour n = o).

Démonstration : il suffit d'appliquer le corollaire précédent en prenant pour


Pli l'action de h0 dans Ei

Remarque 11.1, Lorsque A et B sont des G - modules vectoriels complexes, on


peut supposer que u et v sont & valeurs dans l r au lieu de ~ ; on en
déduit que si A et B sont des espaces hilbertiens sur lesquels G opère par
des représentations unitaires irréductibles ayant des caractères centraux dis-
tincts, on a ~(G,Hom(A,B)) = O pour tout n •
72

n° 11 .5. Groupes_ Extn et induction.

On considère dans ce numéro un sous-groupe H de G et on utilise les nota-

tions du § 5.

Proposition 11.9. Notons E un H - module, A un G - module,~ le H - module


A ; alors
n · , Ind E) !''-· ExtHn( ~ , E)
ExtG(A pour tout n >. 0 .

Démonstration. Les G - modules Hom (A , Ind E) et Ind {Hom (~,E)) sont


isomorphes par l'application qui a tout élément <f du premier fait correspondre
l'élément 'f du second défini par 'f'(g){a) = 'f {g a){g) ; donc

Ext~ (A , Ind E) ·~ ~(G , Hom (A , Ind E))

'\../ ~(G , Ind (Hom (~ , E)))

'\./ ~(H , Hom (~ , E)) ( lemme de Shapiro)

,___, Exi;: (~ , E)

Cor•illaire 11 . 5. Prenant n = 0 on obtient

Ce résultat constitue le théorème de réciprocité de Frobenius. Précisons que


cet isomorphisme peut être défini comme suit :

HomG (A , Ind E) ;, <f <:-----? r_À; ( Ho~ (~ , E)

(.,.(a) '{(a)(l) y(ga)(g)

y (a)(g) L.v (g- 1 a).

Remar~ 11.2.(Relation entre Ext~(A,B) et Ext~(Ind A, Ind B).


Considérons deux H - modules A et B et définissons un G - morphisme

T Ind (Hom (A,B)) ·--.'P Hom (Ind A , Ind B)


T3

par
(T M){f){x) M(x){f(x)) 'r/ M<:" Ind(Hom(A,B)), f E Ind A

{on a identifié Ind A, Ind B et Ind(Hom(A,B)) à. f (X,A), ''f(x,B), ·--; (X,Hom(A.

On en déduit pour tout n un '12. - morphisme

~(G , Ind{Hom(A,B))) ~ Hn(G , Hom(Ind A,Ind B))

puis, grâce au lemme de Shapiro, un Z - morphlsme

u11 : ~(H,Hom{A,B)) = Ext:(A,B) ---7 ~(G,Hom(Ind A,Ind B))

Ext~(Ind A ,Ind B)

donné par

pour tout '-f <: t1(H,Hom{A,B)) et tout f i= Ind A .

On vérifie facilement que si [ <-[:] est représenté par une n - extension forte
u u
0----:)- B ~ E, ~······;;:=En~ A ~o ,
a, sn+1

u11([~;J) est représenté par la n - extension forte

u u
0 --------':> Ind B - o ' Ind E1 ,_ > .•.... ~Ind En ~ Ind A~ 0

ou ui et si sont définis par

{u. f)(x) u. (f(x))


1 1
'V

(s. f)(x) si(f(x))


1

On peut préciser ceci en utilisant la notion de système d'imprimitivité ; tout

G - module induit Ind E est aussi un module sur la 'd' - algèbre c{ / (X)
(ensemble des applications de X dans &' ) pour l'action suivante :
74

(Cf .f)(x) <f (x) .f(x) y 'fECl, fEindE

et on a la relation

g (y( g-1.f)) (g.'f) .f

ou (g.~)(x) = <f (g- 1x) ; on l'exprime en disant que les actions de G et


ét dans Ind E constituent un système d'imprimitivité

Ceci étant, on démontre facilement ce qui suit :

(i) un élément de Ext~ (Ind A , Ind B) appartient a l'image de u11 si et


seulement s'il est représenté par une n - extension forte

o~ les Fi sont des systèmes d'imprimitivité et les vi - des morphismes


de tels systèmes.

(ii) dans le cas o~ n = 1 , deux telles extensions


V
0
v,
0 - 7 Ind B ---)> F ---fal> Ind A ~o

v' v'1
0
0 ·-7 Ind B ··-··-·-? F' ;;;- Ind A ---> 0

proviennent d'un même élément de Ext~(A,B) si et seulement s'il existe


un isomorphisme de systèmes d'imprimitivité w F ~F' vérifiant
W u V
0
v~ et vj o w = v1 .

Notice historique.

Les groupes Ext~(E,F) ont été introduits (au moins implicitement) en


même temps que les IJ.11(G,E) (voir notice historique du§ 1).
75

§ 12. Résolutions fortes relativement pro.jectives. Grouws Tor • Homologie.


n

no 12.1. Produits tensoriels. Groupes 'f' 0 (X,A).

Définition 12.1. Pour tout ensemble X on note r;:-


0 (X) ou encore f 0 (X , ~)
le groupe abélien formé des fonctions f de X dans :~ ~ supports finis, i.e.

vérifiant f(x) = 0 sauf pour un nombre fini de x • Pour tout x E X on

note ~ x la fonction valant 1 en x et 0 ailleurs ; on a donc

f z_ f(x). ~ V f E
X
XE X

IJéfinitiOI), 12.2. Soient A et B deux g-.coupes abéliens ; on note A~ B ou


~ z
plus simplement A@ B le groupe abélien quotient de f- (A X B) par le sous-
0

groupe engendré par les éléments de la forme E - é E -


et
a+a', b a, b
·a', b

é a, b+b' - t a,b - t. a, b' ; on note a~ b l'imar,e canonique de ;:: dans


a,b

A® B. L'application (a,b) ~ a© b est biadditive et :possè.de la propri-

été universelle suivante : pour tout groupe abélien C , en associant ~ tout

morphisme 'f: A®B---?> C l'application (a,b) /-----"p yi(a@b), on

obtient une bijection entre morphismes A ~ Il ----:;. C et applications biad-

ditives A x B --;;. C •

Si A et B sont des G - modules, A® B en est un autre avec une action de G

caractérisée par g.(a@b) = ga® gb .

Exemples. Le produit tensoriel A © ù!_ s'identifie a A par la correspO!:.dance

A ~ a 1----7 a® 1 é A~ 22. • Si X et Y sont deux ensembles il existe un U)Ji--


~ .- ,--.
que isomorphisme de f (X x Y) sur f (X) ® 'f (Y) transformant !?:
o o o x,y
en :i: X ~ t_ y
pour tout (x,y) E X x Y .
76

Définition 12 .3. Pour tout ensemble X et tout groupe abélien A on note

1;(x,A) le groupe abélien formé des fonctions de X dans A à supports finis


~ r--
i l existe un unique isomorphisme de f 0 (X,A) sur f 0 (X)@ A transformant
un élément quelconque f de ~(X,A) en L Ex® f(x) on pourra donc
xlli X
noter t: x 09 a , pour x ~ X et a t: A , la fonction valant a en x et 0

ailleurs ; on a donc

f L. E
X
Œ> f(x)
X (:X

Prenons enfin X = Gn+î ; on notera é ~ ... @E ®a la fonction


go gn
valant a et 0 ailleurs , et on aura

f =

pour toute f €; f 0
(Gn+ 1,A) .

.-.
Supposons maintenant que A est un G - module alors r (Gn+î ,A)
0
en est un

autre pour l'action

-1 -1 )
g.f ( g go ' .•• ' g ~

et on a

Définition 12.4. Etant donné un G - module E on note GE le groupe abélien

quotient de E par le sous-groupe engendré par les éléments de la forme g e - e.

Etant donnés deux G - modules A et B on pose

A~G B

on a en particulier

A ®G;f:'. = GA

ou ~ est le G - module trivial.


77

n° 12.2. Résolutions fortes relativement projectives.

Définition 12.5. Un G - module E est dit relativement projectif si pour tout

G - morphisme surjectif fort u : A ~ B et tout G - morphisme v

E ~ B , il existe un G - morphisme w : E ~ A vérifiant V •

Nous considérerons ici des complexes du type

on les appelle complexes de chaîne~ pour les distin,<;Uer de cmu: du § 1, ai:ipe-

lés complexes de cochaînes. leurs morphismes, homotor.>ieo, homologies, ... , de

même que leo complexes forts, sont définiG de faç.Oil évidente ; 0!1 considérera

des résolutions du type

pour un G - nodule E •

I.e~ 12. 1 . Pour tout G - module E , le G - module :----


f 0 ( Gn+ 1 ,E ) est relati-

vement projectif.

Démonstration. Donnons-nous un diasramJTie

ro ,
,-- (Gn+1 E) - - > B
V

ou s est un &'.'. - morphisme inverse a droite pour u ; on définit w par

'..V- (f)
> E
go
~ ••• r& t
gn
~ f(g ,. . ,g ) •
o n
78

Proposition 12.1. Considérons un G - module E et définissons des G - morphismes


dn f o(Gn+2,E) ~ j:0 (Gn+1 , E) par
n+1 .
(12.1) (dn f)(go' · · .,gn) ~ (-1) 1
i=O
z::.
g~ G
f(g , ... ,g. 1,g,g., .•. ,g)
o J.- J. n

et un G - morphisme •1 ~ (f) L f(g)


g
la suite

(12.2)

est un complexe fort et admet l'homotopie contractante (0 ) ou


n
= ) f(g,, ... ,gn)
l O sinon.

On peut encore écrire ceci :

Corollaire 12. 1 • la suite (12.2) est une résolution forte relativement pro-
1
jecti-re de E

Remarque 12.1. Prenons pour E le G - module trivial '1L. ; alors 'j0 (Gn+l ,E)
= '+0 (Gn+1 ) ; on introduit classiquement la notation sui vante

l'action de G et les opérateurs dn et ~ sont alors donnés par

g. (go[g, ' ... 1snJ)


dn..f go[g, l ... 1 snJ) =
79

n- 1J)
1[g .. • g
••• g
o n- 1]
la résolution du G - module :Z ainsi obtenue est appelée résolution barre
(cf. [86], ch. IV, § 5),

Autre façon de calculer Extn (A,B).

Considérons le complexe
., 1 d'0 d'
( 12 ,3) 0 -i:. Hom(A,B) ~ Hom( 'F0 (G,A) ,B) --;::. Hom( tf0 (G2,A),B) ~
ou '1 ' et d' s'obtiennent en composant l'j et d avec Hom ; et le complexe
n 0 n
é f d' ,- 2 d' 1
(12.4) 0 __,, Hom(A,B) ---?> Hom(A, j=°(G,B)) ---?> Hom(A, f (G ,B)) - - 7 ....

déjà considéré en (11.3), On définit un G - isomorphisme de (12.3) sur (12.4)


de la façon suivante :

Hom(t)Gn+1 ,A),B) ~ 'f ~.,. l/-' € Hom(A, 'f(Gn+1 ,B))

\fi (a)(go' ••• ,~)

Il en réBUlte que les complexes

(12.5) 0

et
- d'
HomG( :t°0 (G,A),B) ~ HomG(

d'o
'F0 (G2,A),B) ---7
d'1

d' 1
(12.6) 0 -:;. Ho~(A, fr(G,B)) --7 HomG(A, 'f"(G2 ,B)) -----7

ont m~me cohomologie ; comme la seconde est Ext-k (A,B), on a démontré la

. Proposition 12.2. Le groupe Extn (A,B) est le n - ième groupe de cohomologie


1
du complexe (12.5).

On pourrait d'ailleurs remplacer (12.2) par une résolution forte relati-


vement projective quelconque (démonstration analogue ~ celle du corollaire
2.5) ; on en déduit le

Corollaire 12.2. Si A est relativement projectif, on a Extn (A,B) 0


1
pour tout n ~ 1
80
n° 12.3. /
./

( Groupes Tor~

Définition 12.6. Etant donnés deux G - modules A et Bon note Torn (A,B)
le n - ième groupe d'homologie. du complexe

(12.7)

ou'
(12.8)

est une résolution forte relativement projective quelconque de A ; le fait


que cette homologie soit indépendante du choix de (12.8) se démontre comme

le corollaire 2.5.

I.e groupe Torn (A,B) est donc en particulier le n - ième groupe d'ho-
mologie du complexe

(12.9)

c.1est aussi le n - ième groupe d'homologie du complexe

.(12.10) •••••• -----? A®G r:f0 (G2,B) ·--> A ~G '7)G,B) --7 0

car on peut définir un G - isomorphisme du complexe des ~ 0 (Gn+ 1 ,A)<» B sur


r- ..n+1
celui des A® 1- 0 (cr ,B) par

Jo(Gn+1,A) ® B ~

En résumé on peut énoncer :

Proposition 12.3. I.e groupe Torn (A,B) est le n - ième groupe d'homologie
du complexe (12.7) ou encore du complexe

ou'
81

est une résolution forte relativement projective quelconque de B. On a en


particulier Tor0 (A,B) = A ®G B .

Corollaire 12.3. On a Torn (A,B) = 0 ·~ si A ou B est relati-


vement projectif.

Démonstration: comme à la proposition 3.1.

Définition 12.7 (Homologie des groupes) Pour tout G - module E on pose

H ( G,E) Tor (Z , E)
n n
'
ou 'l est le G - module trivial. On a en particulier

et Hn(G,E) = 0 Y n ~1 si E est relativement projectif.

Proposition 12.4. Etant donnés deux G - modules A et B on a

Torn (A,B) V n~ o

Démonstration : le complexe des f 0 (Gn+


1,A) ® B est aussi G - isomorphe~

celui des f 0
(Gn+ 1 , A® B) •

Calcul de Hn(G,E).

Par définition Hn(G,E) est le n - ième groupe d'homologie du complexe

(12.11) • •. • .. ~ G('f:"o(G2,E)) ~ G(}:"o(G,E)) - - - 0

o~ d'n se déduit de dn (défini en (12.1) ) par passage aux quotients.


Définissons un 72 - morphisme T par

z
g
ou encore

T (f g ~ ••• ~ é. ® e)
0 ~
82

on voit facilement que T est surjectif et a pour noyau le sous-groupe de


j 0 (Gn+ 1 ,E) engendré par les éléments de la forme g f - f [ on raisonne
par récurrence sur n , en identifiant f 0 (Gn+
1,E) ~ fo(G, ~(Gn,E))
par la correspondance

-1
®e ) J on peut donc identifier
gogn-lgn

ce dernier groupe est alors noté Cn(G,E) et appelé groupe des n - chaînes
de G dans E • Le complexe (12.11) devient alors
d2 d1 d
(12.12) •••••• -------? c1(G,E) ~ co(G,E) ~ E -~ 0

ou' l'operateur
, dn est donné par

(12.13)

ou encore

d~(-f~-@~··_·_®~E~-®~e-)~~t~-®~·-_~~l~~®~g7_1 _e~+·_J
(12.14)
n g., gn+1 g2 ~+1
..

(
Cet opérateur dn est appelé opératell;I' bord ; on note Zn(G,E) et Bn(G,E)
respectivement le noyau de dn et l'image de dn+l ; leurs éléments sont les
cycles et les bords • On a en pa.rtiaulier, pour n = 0 :

~ ( g- 1 • f(g) - f(g)),
g

En résumé
83

Proposition 12.5. le groupe H (G,E) est le n - ième groupe d'homologie du

1 complexe (12.12), i.e. H (G,E)n =


n
Z (G,E)/B (G,E) •
n n
n° 12.4 •.J
CDualité entre homologie et cohomologie.

Définition 12,8. On dit que deux groupes abéliens A et B sont en dualité

(sous-entendu : séparante) si l'on s'est donné une application biadditive


(a,b) ~ < a,b > de A x B dans 2'. vérifiant

< a, b > 0 0

< a,b "> = 0 0

On définit de la façon usuelle l'orthogonal dans B d'un sous-groupe E de A ,


~ ~
noté E , et vice-versa ; alors E et B/E sont en dualité.
Si on a aussi deux autres groupes abéliens en dualité A' et B', deux morphia-
mes u : A ~ A' et v : B' ~ B sont dits~ ai on a

< u(a) , b' > = < a , v(b') :> b' f B'


.l. .J...
alors Ker u = (Im v) et Ker v = (Im u) •

Considérons maintenant deux G - modules A et B en dualité de façon que


< a , g- 1 b > ; alors Cn(G,A) et Cn (G,B) sont
.
mis en
dualité par la formule

(12.15) >
et les morphismes dn : en( G,A) ~ en+ 1( G,A) et dn
C (G,B) sont duaux ; il en résulte que
n

(12.16) BJ..l if .L..L.


= n

Remarque 11.2. Les relations (12,16) n'ont probablement pas grand intérêt en
84

Algèbre ; par contre, dans le cadre de l'homologie et de la cohomologie des


G - modules vectoriels topologiques, grâce au théorème de Hahn-Banach, elles·
donneront des critères utiles pour caractériser les cocycles qui sont limites
de cobords par le fait qu'ils sont orthogonaux aux cycles, et vice-versa (voir
chapitre III, lemme 2.2).
Dans le même ordre d'idées on démontre facilement la

Proposition 12,6. Considérons un G - module vectoriel E sur un corps k et


notons V-* le dual d'un espace vectoriel quelconque V sur k ; alors
,If-.
Hn (G, E-*) ~ H (G,E) .
n

Notice historique.

Les groupes Hn(G,E) ont été introduits en m8me temps que les ftl(G,E)
(voir notice historique du§ 1).
85.

§ 13. Utilisation du J.ansage des catégories.

no 13 .1. Les groupes Extn comme foncteurs dérivés dans des caté-

gories relatives.

Soit A un G - module fixé ; on peut lui associer trois foncteurs de la


catégorie des G - modules dans celle des groupes abéliens :

F1 = HomG (A , • ) , F2 = HomG ( • , A) , P3 = A@G •

c'est-~-dire F1(B) = HomG(A,B) , etc. ; puis trois suites infinies de


foncteurs
F~n) Extn (A , • ) , F~n) = Extn ( • , A)

pJn) = Torn
3 (A ' • )

Ils possèdent les propriétés suivantes

F(o)
(i) 1 = F.
l.

(ii) F(n) (B)


1 0 V n ;3. 1 si B est relativement injectif F(n)(B)
2
F(n) (B) 0 y n~1 si B est relativement projectif
3
(iii) pour toute suite exacte de G - modules

les suites

0 -~ P1(B1) ·---? F1(B2 ) - - F,(:B3 )

0 ·-7 F2 (B3 ) ~ F2 (B2) - F2 (B 1)

F3 (B 1) ~ F3 (B2) ~ F3 (~)------'? 0

sont exactes ;
86

(iv) si la suite exacte (13,1) est forte, il existe des suites exactes
infinies qui " corrigent " l'inexactitude des précédentes :

0 - > F1(B 1) ·-7 F,(B2) - - F1(13) - F~ 1 \B 1 ) -

0 -----"> F2 (~) ----:;.. F2(B2 ) ~ F2 (B 1) ~ F~ 1 )(~) ---:r


. . . . . . ------?> F~1)(~) - F3(B1) - F3(B2) ~ F3(13) ----7 0

(pour les deux premières, voir corollaire 11.1 ; la troisième se cons-


truit de façon similaire).
\
On exprime ces quatre propriétés en disant que F 1 et F2 sont· exacts a gauche,
F3 exact ~ droite, que les F~n) et F~n) sont les foncteurs dérivés a
droite successifs de F1 et F2 et les F~n) les dérivés ~ gauche succes-
sifs de F3 - tout ceci en se plaçant dans la catégorie relative définie
par le foncteur qui ~ tout G - module fait correspondre le ~ - module sous-
jacent ; cette catégorie relative intervient très exactement parce que l'on
considère des suites exactes fortes, c'est-~-dire scindées comme suites
exactes de &! - modules. On éorit généralement Ertz(a), z et Tor2'(G),Z
n
au: lieu de Extn et TorG .
. G n

Indiquons très brièwement et très approximativement comment on définit


les foncteurs dérivés dans les catégories relatives. Considérons trois caté-
gories abéliennes  , (}> , t' , un foncteur H de A dans (}> et un fonc-
teur F de .A dans ~ que nous supposons, pour fixer les idées, covariant et
exact à gauche ; une suite exacte dans A est dite forte si son image par H
dans 6'> est scindée ; on déduit de ~ une notion naturelle d'objet relative-
ment injectif dans .JI. et de résolution forte relativement injective d'un ob-
jet quelconque de .Jl ; enfin on définit le n - ième dérivé F(n) ou F~) ft,
,
87

de F comme suit : pour A E A , F(n) (A) est le n - ième groupe de eohomo-

logie du complexe

0 ----.. F(A0 ) -->;> F(A 1) ·~ F(A2 ) ·~ ••••.•


\
ou

(13.2) ~ ..... .
est une résolution forte relativement injective quelconque de ·A •

no 13.2. Notions non relatives.

On peut bien entendu considérer des catégories non relatives, ce qui si-
gnifie que toute suite exacte est considérée comme forte ; alors on remplace
(13.2) par une résolution injective. Par exemple, dans la catégorie des G -
n .Z(G)
modules non relative, on définit les foncteurs Extà' (G) et Torn comme
dérivés de HomG et ®a ; dans le cas de Ext~(G) cela revient aussi ~
remplacer :f ~ par ":fn (cf. § 10) •

I l est ~ noter que si Z est considéré comme G - module trivial, on a

Ext~(G),~ (~, E)

To~ (G) (~, E) Tor: (G), 7Z. (zz, E)

cela provient du fait que la résolution (12.2) pour E = :~. est aussi pro-
jective. En effet si on a un G - morphisme surjectif u : A ~ B et
un G - morphisme v : Î 0
(Gn+l) ---,-
_____,,. B on définit un G - morphisme
w : 't 0 ( Gn+1) --? A vérifiant u 0 w = V comme suit :

\
ou, pour tous g 1, •.. ,~6 G, a est un élément quelconque de A
g1, •• ·~
situé au dessus de v ( f 1 Ciil é C!a ••• ~ f ) .
g1 gn
88

Par contre le maniement des résolutions projectives ou injectives des G -


modules quelconques est plus malaisé que celui des résolutions fortes rela-
tivement projectives ou injectives.

no 13,3.Autres exemples de foncteurs dérivés dans des ~atég0rie~relatives.

Considérons un sous-groupe quelconque K de G et prenons pour foncteur


H Jl ~ (Ji le foncteur associant à tout G - module le K - module sous-
jacent ; on obtient des notions de G - morphisme K - fort et de résolution
K - forte K - relativement injective ( (3.14) est un exemple de telle réso-
lution), puis des groupes Ext11 (A, B) en particulier le groupe
~ (G},2'.'(K)
Extn ( "71 , E) est noté ifl( G, K, E) et appelé " n - ième groupe
:à'(G},-Z(K)
de cohomologie relative au sous-groupe K " ; on a facilement

Extn (A,B) Ifl(G, K, Hom(A,B)) •


Z (G),/2 (K}

Pour K f 1} on a évidemment

Extn (A,B) Extn (A,B)


7l(G},:ë"([1J) &'(G),7Z
D'autre part la proposition 3.3 entraîne que si K est fini et si A et B sont
des G - modules vectoriels sur un corps de caractéristique O, on a

Extn (A,B) Ext11 (A,B)


Z(G),"'(K} Z(G), Z

Notons encore ceci si K est un sous-groupe distingué de G , on a <j: (cf1+1,E)G


K
~ X = G/K , de sorte que

Ifl(G, K, E) Ifl(G/K·, ~) .
89

no 13,4.Foncteurs cohomologiques.

Associons ~ tout G - module A la famille H'* (G,A) et a toute suite


exacte de G - modules 0 ---7 A ------:;. A1 -----;> A" ______,,. 0 la famille
w ->t des 7L - morphismes wn If( G,A") -~ If+ 1( G,A) définis au § 4.
On peut considérer cette opération comme un foncteur d'unecatégorie dans une
autre, foncteur qui jouit des propriétés suivantes :

(i) H0 (G,A) = AG
(ii) la suite (4.2) est exacte (suite exacte de cohomologie)

(iii) si A est relativement injectif on a If( G,A) = 0 V n .?' 1 .

Un tel foncteur est appelé foncteur cohomologi™ et on voit facilement


qu'il est caractérisé~ isomorphisme près par les propriétés (i), (ii), (iii).
On peut d'ailleurs remplacer (iii) par

(iii) 1 si A est de la forme 7 (G,E) on a If(G,A) = 0 V n? 1 .

On peut bien entendu donner des caractérisations analogues pour les foncteurs
homologiques et, plus généralement, pour tous les foncteurs dérivés.

Notice historique.

Les catégories et foncteurs ont été introduits par Eilenberg et Mac Lane

[34] ; les foncteurs dérivés - par Cartan et Eilenberg [15] . L'algèbre homo-
logique relative, exposée un peu plus systématiquement à l'Appendice C , est
due à Hochschild [ 62] •
90

§ 14. Relations entre homologie et cohomologie des groupes et topologie algébri

no 14.1. Rappels de Topologie algébrique.

Pour plus de détails, on pourra consulter [135], § 5.31.

Pour tout entier n ~ 0 on note 6 n le n - simplexe standard, ensemble

des éléments (a 1, ••• ,an) de IK n vérifiant ai ~ 0 et L ai .::; 1 ;


.6. 0 est réduit à un point noté O. On définit des applications k~ de /:).. n
1

dans D. n+ 1 , i O, .•. ,n+1 , de la façon suivante

k 0 (o) 0
0

kn(a 1, •.• ,a )
o n
(a1 , .. ,a. 1 ,o,a., •• ,a)
1- 1 n
V i = 1, ••. ,n+1 .
Soit maintenant X un espace topologique ; un n - simplexe singulier de X est
une application continue 6 de .6 n dans X ; on note R (X) l'ensemble de
·~ n
ces applications et S (X)
n
'f o (Rn (X)) le groupe abélien libre engendré

par R (X) ; on a en particulier


n

X -f (X)
0

les éléments de s (x) sont appelés n - chaînes singulières. Les faces d'un
n
,- i
n - simplexe singulier ô sont les applications 0 i =
o, .•• ,n; le bord de c est l'élément
. .,...
'i<-1>i.6i.::
i=O

Ceci permet de construire un complexe (de chaînes) de groupes abéliens


ô
0
(14.1)

ou l'i (f) Z f(x)


X
91

Soit enfin A un groupe abélien appliquant les foncteurs ® et Hom


a (14,1), on obtient deux complexes
d1 d
(14.2) .. . .. . ·-.-:» s1(X) ®A ~ s0 (X)®A ___,..o
do d1
(14.3) o ----7' Hom (s 0 (X) , A) Hom (s/x) ·, A) ·--~

On note respectivement H~0 P(X,A) et ~op(X,A) l'homologie et la cohomo-


logie de ces complexes. Remarquons que (14.3) peut aussi s'écrire
,.- d0 r d1
(14.4) 0 --~, f (R0 (X) , A) ------7 -t (R1(X) , A) --~

avec

n° 14.2. Relations avec l'homologie et la cohomologie des groupes.

Considérons un groupe G opérant par homéomorphismes dans X ; notons Y


l'espace G\X des orbi tes de G dans X muni de la topologie quotient, et 'iT
l'application canonique de X sur Y. Définissons une action de G dans R (X)
n
par (g.6 }(t) = g (G(t)) pour t.:: .6n , (),~: Rn(X), puis dans
Sn(X) par linéarité ; Sn(X) devient un G - module et (14.1) un complexe de
G - modules.

1lemme14.1. Si X est contractile, le complexe (14.1) est fort et exact.

Démonstration. Soient x 0 un point de X , ( 0 t) , pour t ,:. ]O, 1] , une famille


d'homéomorphismes de X dépendant continûment de t et vérifiant

,j 1 (x) = X V X.;: X

On définit une homotopie contractante (an) de (14.1) en posant

(s ô )(a 1 , ••• ,a) fa (6 (a/a, ... , a/a))


n n
ou
92

Lemme 14.2. On suppose que TI est un revêtement et que G opère librement sur

X (i.e . g E G , x EX , g. x =x ~ g = 1) • Alors le G - module S (X)


n
est relativement projectif et on a en outre GS (X) ·"--" S (Y) •
n n

Démonstration. On démontrera en fait que s (x)


n
est un :Z (G) - module libre,
ce qui entraînera la première assertion (cf. remarque C.1).

a) Comme ô n est simplement connexe, tout élément () de R (Y) se relève


n
en un élément 6 ' de Rn(X) , ce qui entraîne que le z: - morphisme /1
)(

de S (X) dans S (Y) est surjectif.


n n

b) Considérons maintenant deux éléments (-;"


. 1 et r:,-
- 2 de Rn (X) vérifiant
'ÎI (J
G2 ; soit t 0 un point de .è::. n ; i l existe gé G tel que

g ( 6)t 0 )) ; r,
- 2
et g ,, C 1 sont deux applications continues

qui ont même projection sur Y et coïncident en un point ; donc D2 = g .. ;î 1


·!'
c) Montrons que le noyau de 7' est identique a celui du morphisme canonique
G ,
de S (X) sur S (X) , c'est-a-dire au sous-groupe f de S (X) engendré
n n n
par les éléments de la forme g~ t') - $ où g é G , Cr;, J\(X). Soit donc
L
f = i=1
2._ k.
1
6.
1
un élément de S (X)
n
vérifiant = 0 ; reg-

roupant les G"i ayant même projection, on peut supposer

'ÏÏ 0 <.. p

alors k1 + .. + kp~st nul et on peut écrire

= _)_ ki. ( c) . - 6 1 )
i=2 l.

d'après b) i l existe g. vérifiant Gi et on en déduit

= f i=2
k.
1
~ (gpG1 -
L
G) <: r.
93

d) Montrons enfin que les 6 ' ou <S parcourt R (Y) forment une base du
n
'Z (G) - module S (X). Tout d'abord ils sont indépendants car supposons que
l'on ait une relat:on ~
i=1
a. 6 !
1 1
= 0 où les a.
1
sont des éléments de

~ (G) et les tJ.1 des éléments deux ~ deux distincts de R (Y) ; cela si-
n
gnifie que
r
( 14. 5) L 0
i=l

comme G opère librement sur X, les éléments g" ô i. sont deux a deux dis-
tincts et (14.5) implique a.(g)
1
= 0 pour tout i et tout g .
Ensuite les tr 1 engendrent le 4:.. (G) - module S (X) car, d'après b),
n
pour tout "L E R (X) il existe g ". G tel que "L=gv(iTuT)•
n

Proposition 14.1. On suppose que X est contractile, que 'iî est un rev8tement
et que G opère librement sur X ; alors on a

i1(G,A) rv i\op(Y,A)

ou' A est considéré comme G - module trivial.

Démonstration. D'après les deux lemmes précédents, (14.1) est une résolution
forte relativement projective du G - module trivial LI!'. ; d'après les n°
12.2 et 12.3, H)\-(G,A) et if'"(G,A) sont respectivement l'homologie et la
cohomologie des complexes (sn(X) ~1 GA) et (HomG(sn(X) , A) ; le lemme
14.2 montre que

sn(x) ~GA --v (sn(x) ® G ?Z ) ~A ·"-' (Gsn(x)) 181 A

.'"\./ S (Y) ® A
n
94

n° 14.3. Exemples.

Soient G un groupe de Lie connexe, K un sous-groupe compact marimal, J


un sous-groupe fermé discret sans torsion de G ; faisons opérer 1 dans X =
G/K par 'J . (g K) = ( "{ g) K ; alors les hypothèses de la proposition 14. 1
sont vérifiées (cf. [81], § III.3) et on a

Hn ( r , A) """ H!0 P( r\G/K , A)

~( 1 , A) /V ~op( r\G/K , A)

Exemple 1 • G = \;:\ n , 1 = "iZ. n , K = i0 \ ; alors Y 1r n et on sait

que

on en déduit que

HP( ~ n , 7L ) """' H (
p
~ n , ?__ ) '"'-" ·1._ ( ~)
(voir~ ce sujet la proposition 6.2) .

.futemple 2. Prenons pour G le groupe 11-:Z. 3 muni de la loi interne

(a,b,c) (a',b',c') (a+ a' , b + b' , c + c' +ab' - ba')

pour K le sous-groupe trivial, et pour l le sous-groupe ?L 3 ; 1\G/K

est un espace topologique assez compliqué, mais H ~ (1-, iZ ) a été calculé au

§ 9, exemple 1.

Exemple 3. Prenons G = SL(2 ,;..\) , K = S0(2) X s'identifie au demi-

plan de Poincaré P avec l'action suivante de G

1a b: az+b
'. z
1

'· c d/ c z+d

La proposition 14.1 ne s'applique pas au sous-groupe SL(2 , ~ ) parce

qu'il a de la torsion ; mais notons } ( 2) le " groupe arithmétique ", ensemble


95

,a
des matrices ~} f SL(2 , 'Z ) telles que a et d soient impairs, b
( c

et c pairs notons PSL(2 , 1R ) le quotient de 81(2 , 1!<_ ) par le sous-

groupe { I , -I) et p l'application canonique de SL(2 , il, ) sur PSL(2 , 1j\ )


posons enfin r p( r (2)) . Alors } est le groupe libre engendré par

p ( ~ ~) et p { ~ ~) (cf. [81], VII.6) ; i l est donc sans torsion et

la proposition 14.1 s'applique ~ r et ,;. p ; r\ p est une surface de


Riemann non compacte décrite dans [81], XI.3.B ; enfin le corollaire 6.1
montre que

pour n = 1
pour n ~2

Remarque 14.1. On démontre (cf. [31] ) que pour tout groupe G i l existe
·x
un espace topologiqu~t une action de G sur X vérifiant les hypothèses de la
proposition 14.1 ; Y est unique à équivalence d'homotopie près, appelé espace

classifiant de G et noté BG , tandis que X est noté EG .

Remarque 14.2. Reprenons les hypothèses de la proposition 14.1 sauf" X cont-


ractile " ; en considérant le bicomplexe

Kp,q f (G:Pt 1 , ·-; (R (X) , A))G


q

on construit facilement une suite spectrale (dite de Cartmt - Leray) vérifiant

Notice historique.

L'idée de la proposi•ion 14.1 remonte aux tous premiers temps de la thé-


orie de la cohomologie des groupes (voir Aperçu historique au début du livre).
96

Chapitre ~I. COHOMOLOGIE DES ALGEBRES DE LIE REELLES


97

§ 1. Généralités.

Pour les généralités concernant les algèbres de Lie et les K - modules, on


renvoie au§ B.1 ; pour les complexes et leurs morphismes - au chapitre I, § 1.

Dans ce qui suit on consid?Jre une algèLre de Lie réelle de dimension finie E.

et une sous-algèbre de Lie .h supposée réductive dans K .

Définitio~ 1.1. Un K - morphisme injectif (resp. surjectif) est dit .h - fort


s'il admet un .h - morphisme inverse à gauche (resp. à droite). On déduit de là,
comme au chapitre I, § 1, des notions de K - morphisme (quelconque) .h - fort et

de complexe de K - modules .h - fort en particulier un complexe est .h - fort


et exact si et seulement s'il admet une homotopie contractante formée de 1; -

morphismes.

Définition 1.2. Un K - module est dit .h - in,iectif si pour tous E. - modules A


et B, tout E. - morphisme injectif .h - fort u A ~ B et tout E. - mor-
phisme v A -;;, E i l existe un E. - morphisme w B --------? E vérifi-

ant W o U = V •

Ces notions conduisent a des résultats analogues à la proposition 2.2 et

au corollaire 2.5 du chapitre I :

Proposition 1.1. Considérons ung_ - module E, une résolution .h - forte de E


do dl
---'?E~ ~ E~
1
0 __,, E

et un complexe de E. - modules

0
0 ------;. E ~ E2

ou les E~ sont .h - injectifs.


98

(i) Il existe un K - morphisme du complexe 0 --? E~ ----'3> E~ --;p •• , ••


0 1
dans le complexe 0 ----'> E2 --..:;. E2 ------;, • • • . • prolongeant i~ •

(ii) Tout E. - morphisme comme ci-dessus prolongeant OE est homotope à 0

avec une homotopie formée de E. - morphismes.

Corollaire_ 1 • 1 , ConsidérŒ1s deux J!.. - modules E et F et deux résolutions .h -


fortes .h - injectives
0 1
( 1. 1) 0 ~ F ~ F1 ----4> F1 ~

0 1
( 1 .2) O __,, F -----» F 2 ___,, F 2 - - 7

(i) les complexes

sont homotopiquement équivalents et ont donc des cohomologies isomorphes.


·1t" )I-
(ii) le morphisme H (K 1) ~ H (K2 ) associé à u..--1 r:1orphisme K1 - - K2

lui-m~me associé ~ un morphisme u (1.1) ~(1.2) commençant par


i~ , est un isomorphisme indépendant de u .

N.B. Si E et F sont des espaces vectoriels réels (resp, complexes), Hom(E,F)


désigne l'espace des applications 6\ - (resp. C - ) linéaires de E dans F ;
si E et F sont des .e;, - ~adules, Hom (E,F) dési.?,'11e 1 1 espace des applications
E.
cÎ - linfaires u vùrifiant Xo u = u o X :JOur tout X E. E. •

Etant donnés deux E. - modules E et F , on note Extn h(E,F)


z.,_
le n - i ',me groupe de cohomologie fü, complexe

0 ~ Hom (E,F 0 ) ~ Hom (E,F 1 ) - - -


E. K
obtenu en partaHt d' u.'1e résolution .h - forte .h - injective quelconque de F

(l'existence de telles résolutions sera démontrée au§ 2). Etant donné un E. -


module E , on pose
99

If(K, _!!, E) Extn h (<f , E)


E.·-
où <l est considéré comme .E. - module trivial.
On voit donc que Extn h (E,F) = 0 pour tout E et tout n ~ 1 si F est
E.·-
.h - injectif.

1Proposition1.2. Tout complexe formé de (E,,_!!) - modules est .h - fort.

Résulte du fait qu'un tel module est un_!! - module semi-simple.

Proposition 1 .3. Tout complexe formé de {E,,K) - modules et de (g,K) - mor-


phismes est K - fort, i.e. les applications canoniques Ker dn ~ ~ et
ïif/Ker dn ~ En+ 1 admettent des K - morphismes inverses r ; ili 'i li"!nl

a gauche.

Résulte du lemme B.7.


100

§ 2. Exemples de résolutions .h - fortes .h - injectives •


.!!. réductive dans .&.
On considère encore une sous-algèbre de Li;-·y---·;:;;-;;;~crira pour simplifier

u ='V(g). v = ucu>.
no 2.1. Construction d'une résolution de chaînes du modt!].e trivial

Posons, pour tout entier positif ou nul n

F
n
U® An(g/.h)
et définissons des représentations 'iT et f de g_ et h dans Fn par

(2.1) 1\ (x).(u® ( x1 /\
.
•••• 1\ xn)) X u® ( X1 /1 ••• A Xn)
. X1 ~
(2.2) f (Y) .(u@ ( X1 A •••• .A xn)) - U Y@ ( ••. _A Xn) +
N\
+ L= A X )
n
i=1
On a

(2.3) 7(. (X). f1 (Y) f (Y) .11 (X) lf Xfg_ , Yf.h

Notons Gn le sous-espace vectoriel de Fn engendré par les éléments de la forme

f (Y) .a ou' YE.!!. , a é Fn ; posons

F F /G
n n n

et notons 1T la représentation de E. dans Fn déduite de 'ië • On voit facilement


que la formule
-t-1
·~ .
(2.4) L (-1)i+ 1 uX. ~(X A
xi .•. A xn+1) +
i=1 l. 1

+ "L (-1) 1+j u®


([~l" x1 1\ ••• \
.A
.
/\

i< j

' a un sens et définit une application linéaire de Fn+ 1 dans Fn qui est un E. _

morphisme pour l'action 'il • Considérons la suite


101

(2.5)

ou' ~ est 1 1 augmentation de U .

I.ennne2.1. On a ~ o d0 = dn-l o dn 0 , autrement dit (2 ,5) est un


1
complexe de g_ - modules.

~monstration : on peut le vérifier directement mais il existe des démonstra-


tions plus élégantes (cf. [56], VII, 4).
1 lemme 2.2. I.e complexe (2.5) est exact.

Démonstration. Définissons une filtration de en notant jPn


Fn
le sous-espace
vectoriel de F engendré par les éléments de la forme UV®
n et V€ V
.1. ••• /\ X)
n
ex,
oi'.t u f U.p--n(g_) (notations de [28],§ 2,3)i'; on vo.it facilement que dn
envoie 'F;,_ 1 dans F~, d'o~ un complexe quotient ; mais, d'après [28],2.3.6,
on a

d'o~ un complexe

(2.6)

dont l'opérateur bord est donné par


,.,,+"1 /\ •
a© x1 ( •
/1. ••• /\

xn+1 )
~ t1
c-1)i+1
'">"" ""c·
~IO' x," ... xi ....... xn+l
)

On définit une homotopie contractante b" pour (2.6) en choisissant une base

f
(-1 )r e .... e.
11 1 q-1

0 dans le cas contraire.


((9 (ej fi .. •./\ e. /\ e 1.q)

si
1

jr < iq
Jr

Il en résulte que (2.6) est exact ; en utilisant des sections pour les applica-
tions jP ~l'P/F°P-- 1 , on en déduit facilement que (2.5) est exact.
n n n
(On pourra consulter [62])
102

1 Lemme 2 .3. Le .K - module Fn (pour l'action 'rr ) est un (z.,!!) - module.

Démonstration. Grâce à. (2.3) on peut définir une représentation 6 de h dans

ô (Y) F (Y) + t' (Y)

en utilisant les propriétés des (g_,!!) - modules indiquées au § B.2, et l'hypo-

thèse que !! est réductive dans .K , on voit aisément que .K , ® n .K , © .K , U ,

El!! , /\n(z/!!) sont des (z.,.h) - modules pour l'action adjointe, donc aussi

Fn pour la représentation <::" ; G est stable par ô


n
, donc Fn est un (z.,!!) -

module pour ') = '1ï" + p , mais f = 0 .

1 Lemme 2.4. Le complexe (2.5) est!! - fort et exact.

Cela résulte. des lemmes 2.2 et 2.3 et de la proposition 1.2.

n° 2.2. Construction d'une réso.lu1_ion .h - forte.!!. - in.iective d_~YA .K - module E .

Posons

Hom cFn , E)
En est donc l'ensemble des applications
0

multilinéaires, antisymétriques par rapport aux Xi , et vérifiant


'\"\
~ C'
.
---- ..

~ f(u,X 1 , ••• ,[Y,X), ... ,;{n)


l.=1

On définit une représentation de JI dans En en utilisant la représentation


0
l
dans Fn , a savoir
~ v

- f(Xu , x1 , ..• • x)
puis une sui te
103

E do
o ·O ~ E1
(2.9) O ~ E _....,,.E 0 ·---··7
0 ~ •·····

·en appliquant le foncteur Hom~ la suite (2,5), i.e.

(2.10) (f .e)(u) i7 (u).e V u~ u e cf E


0
"-'-f 4 /\

(2.11) ~ (-1)i+ 1 f(u X.]. x1,. .,xi,.. ,xn+1) +


i=1

1 Lemme 2.5. Le complexe (2.9) est une résolution h - forte de E.

Démonstration Cela résulte des propriétés élémentaïres du foncteur Hom ; en


particulier on définit une homotopie contractante (sn) en posant snf
f 0 s
n
CQFD

On va maintenant remplacer le complexe (2.9) par un autre qui lui est iso-
morphe mais qui est plus maniable.
Notons En l'espace des applications

multilinéaires, antisymétriques par rapport aux Xi , et vérifiant

(2.12) Y.f(u,x 1,..,xn) - f(Yu,x1,..,xn) - ~ f(u,:X 1,..,fr:iiJ·,..,xn) = o

pour tout Y E .h ; définissons une représentation de E. dans En par

(2. 13)
. .
f(u X, X1,. •• ,Xn)

considérons la suite
~ o d0 ·2
(2. 14) 0 - E --- E ----'» E --->:> ......
104

ou'

(2.15) (e e)(u) u.e


/\
(2 .16) ~ (-1)i+1 ( • ' r )
xi. f u,Xl''''xi''''xn+1 +
i

,x. .... xn+ 1)


Â.

+ 'Li (-1)i f(x. u. :X: 1, ..


i i
+

Lemme2.6. La suite (2.14) est un complexe isomorphe ~ (2.9), donc est une
1
résolution .h - forte de E •.

Démonstration • 0-11 note C : U ~ U@ U le coproddt de U et u ,,____,,. uT


son antiautomorplùsme principal (cf. [28],2.2 et 2,7), Pour tout élément f de
Hom (U ~ /\ n(g/,h) , E) on définit un élément Af E Hom (U@ U ~ /\ n(g/,h) , E)
par

pour g é En on pose

(B f)(u,x 1, ... ,xn) A.r(C(u) X1, ... ,Xn)


(B'g)(u,x 1, ... ,xn) Ag(c(u) x1, ... ,Xn)
On vérifie sans peine que B et B' envoient ~ dans En et vice-versa, et
sont compatibles avec les actions de g, et les opérateurs cobords ; enfin on
montre que B o B' = id (et de m~me que B' 0 B = id ) en vérifiant
quœ l'on a

par récurrence sur le degré de u dans la filtration usuelle de U •

Lemme.2.7. Le g, - module En est .h - injectif.


105

Déll!onstration. Considérons un diagramme


où A et B sont des _g - modules, ot et ~
des E. - morphismes, s unh - morphisme
vérifiant s o o1. = idA • On définit un g_ - morphisme r
vérifiant 0o a( = r) en "90Sant

( f' .s.u.b)(1,x1, .•. ,xn).


CQFD
En résumé on peut énoncer :

Proposition 2.1. Soient hune sous-algèbre réductive dans _g, E un_g - module.
Ia suite (2.14), o~ En,€, dn sont définis par·(2.12), (2.13), (2.15),
(2.16), est une résolution h - forte h - injective de E ,

Cette résolution est appelée ~dard.

Remarque 2.1. (Cas des (_g,]1) - modules). Supposons que E soit un (_g,]1) - module
eth réductive dans _g ; les lemmes 2.3 et B.2 montrent que le module

est un (_g,]1) - module, donc aussi ECh) par isomorphisme considérons le


sous-complexe suivant de ( 2. 14) : ·

(2 .17)

en utilisant l'homotopie contractante de (2.14) formée de h - morphismes, on


voit immédiatement que (2.17) est exact; de plus il est facile de voir que

les ECh) sont des objets injectifs de la catégorie des (_g,]1) - modules,
Ceci montre donc que tout (_g,h) - module admet une résolution injective dans

la catégorie des (_g,]1) - modules (pour les questions de catégorie, voir aussi
§ 9)..
106

Remarque 2.2 (Cas des (g,K) - modules). Supposons que ~oit un (g,K) - module
(voir § B.3) ; faisons opérer K dans U et dans /\n(_g/Js) par la représenta-
tion adjointe Ad , puis dans Hom (U ®/\n(Efk) , E) par
. . -1 -1 • -1 • )
(k.f)(u,X 1, ••. ,~) k. f ( Ad k .u , Ad k .x1 , ..• , Ad k .xn

on vérifie que En est stable par K , que dn est un morphisme de (g,K) -


modules, et que l'ensemble ECK) des vecteurs K - finis de En est un
(g,K) - module; remplaçons l'homotopie contractante de (2.14) par une autre,
formée de K - morphismes (cf. proposition 1.3) ; i l est clair que la sui te

est un complexe exact. De plus on voit facilement que les ECK) sont des
objets injectifs de la catégorie des (g,K) - modules.
Ceci montre donc que tout (g,K) - module admet une résolution injective dans
0

la catégorie des (g,K) - modules.


107

n° 3. 1. Calcul de Ifl(g,.Q.,E).

D'après la proposition 2.1, Hn(_g,.Q.,E) est le n - Hme 5Toupe de cohomo-


logie du complexe

0 ~ (E 0 ).B: ~ (E 1).B: ~ .•••.• ;

un élément de (En).& est une application f vérifiant (2.12) et en outre

Jlosant

on voit que (En).B: s'identifie ~ l'ensemble Ho~ (/\ n(g/.Q.) , E) des éléments

r
(3 .1)
de
-
Hom (/\ nW.h) ' E)

Li <f(x.1, •.. ,[r,x.J,


i
.
vérifiant

... ,xn ) = Y.<f(x1, ... ,xn)

pour tout Y6 .h et tous x 1 , •• ,Xn é z/.h ; l'opérateur cobord devient


""'-t1 /\.
~ i+1 r ' •
(3.2) G..- (-1) x.. 'f'(x1 , ... ,x., ... ,x 1) +
i=1 i i n+
• A A.
i+j ---- • ' .•
2:: (-1) <P
1
([x.,x.J,x
i J 1, .. ,x.,
i
.. ,x.,
J
.. ,xn+ 1) 0

i <. j

expression qui a bien un sens grâc4 à (3.1). En résumé:

Proposition 3.1. Ifl(_g,.Q.,E) est le n - i8me


groupe de cohomologie du complexe (c "" (&,.h,E) , d~ ) ou'

et ou dn est donné par (3.2).


108

On pose comme d'habitude Zn = Ker dn , Jf1. = Im dn- 1 , Bo = O


de sorte que H.11 = zn/Jf1 ; les éléments de en , Zn , i1 sont appelés res-
pectivement cocha!nes, cocycles et cobords.

Remarque 3. 1 • Si deux E. - modules E et F sont isomor11hes en tant que modules


réels, IJ.1l(g:,h_,E) et IJ.1l(g,h_,F) sont fR - isomorphes, donc ont m~me dimen-
sion.

Cas particuliers.

Pour n=O ona


Xe

= ~.

Pour n = 1 on a

C1(g,h_,E) Hol\ ( Eih , E)


(d 1f)(x,,x2) x,.r(~) - ~.f(x,) - f([x,:~J)
Pour n ;> dim Eih on a IJ.1l(g,h,,E) = Cn(g,h_,E) = O .

Cohomologie d'une somme directe ou d'un produit·direct.

Proposition 3.2. Pour toute famille de .B: - modules (Ei) , on a

~(g,!!, E& Ei) = @ Rn(g,h_,Ei) , IJ.1l(g,h_, n E~) = n ~(g,!!,Ei) ,


109

Démonstration. la seconde assertion est évidente ; la premi:;re résulte du


fait que, m.h. étant de dimension finie, une cocha:tne ne peut avoir qu'un
nombre fini de composantes non nulles (on comparera avec le n° 4 .1 du ch. I).

no 3 .2. Cas ai\ .h. est nulle.

etc., de sorte que


Hom (/\n E., E)
""
k- (-1) i+1 x .• f(x 1, .. ,x.,
,A
.. ,x +1) +
i i i n
)

Pour tout X ( E. on définit des applications linéaires

1x cn(g , E) -4 cn(z. , E)

ix cn(g , E) ~ cn-1(,g , E)
'
ou
(1.x f)(x 1, ••. ,xn) = x.f(x 1, •.• ,x)
n
- 2i f(x 1 , •.• ,[x,x.], .. .,x)
i n

f (X , X1, ••• , Xn- l ) •

On a facilement

(3 .3)

L'application L est une représentation de E. dans cn(z.,E) qui permute au


cobord, donc définit une représentation dans Ifl(,g,E) •

1 Proposition 3.3. la représentation ci-dessus de ,g dans If(g,E) est triviale.

Cela résulte de (3.3).


110

Remarque 3,2. L'espace cn(g,,h,E) s'identifie naturellement au sous-espace

de Cn(g,E) foriné des f vérifiant

r(x1 , ••• ,xn) 0 si un X.]. appartient à,h

dnf(X1 , •.• ,Xn+ 1) 0 Il Il

c'est-~-dire encore

ix f 1x f = 0 V X€ .h •
Proposition 3 .4. L'espace H1(g,,h,E) est inclus dans H1(g,E) , et lui est

égal si H 1(,h,E) = 0 •

Démonstration. Première assertion: si un cocycle f E z1(g,,h,E) est le


cobord d'un élément e de E , e est .h - invariant donc f E: B1(_g,.h,,E).

Deuxième assertion : soit f t; Z 1(g,E) ; comme H1 (,h,E) 0 , i l existe

e é E tel que f(Y) = Y.e pour tout Y E .h ; le cocycle

X ~ f(X) - X.e

est équivalent~ f et est nul sur .h, donc appartient~ z1(g,J!,E).

Remarque 3 .3. Si .h est un idéai de _g , i l op~:re trivialement sur E/.h , donc

et
~(Efh' #) .

n° 3 .3. Propriétés ·utilisant un suwlé1119ntaire ~ - _invariant de ~ dans ~.

Proposition 3.5. (i) Soit .h' un sous-espace .h - invariant supplémentaire


de .h dans _g ; alors cn(_g,.h,,E) s'identifie·~ Hom_n, (An h' , E).
( ii) Si [h• ,.h,1 ] est inclus dans .h , 1 1 opérateur cobord devient
"-'+1
(3 .4) L (-1) i+1 A
x.. r(x 1, ... ,x., ... ,x 1).
i=1 1 1 n+
111

(iii) Si de plus E est un,g - module trivial, l'opérateur cobord est nul et

on a
Ho~ ( /\n .h.' , E) .

Démonstration immédiate.

Exemple. Ceci s'applique en particulier lorsque ,g est semi-simple et qu'on


prend pour .h. et .h' respectivement les sous-ensembles.!_ et _E d'une décomposition
de Cartan g = lf Ef) _E • Par exemple pour ,g = sl(2 , IK) et pour le ,g -
module trivial C , on obtient
si n o, 2
dim ~(,g,.!_, C )
sinon.

Corol,_],_~:\..!.~ 3 .1. Si ,g est abélienne et si E est un E. - module t'rivial, on a

n° 3.4. ~-de Extn h (E,F).


,g,_

Rappelons que, étant donnés deux _g_ - modules E et F, on note Hom(E,F)


l'espace des applications IC - linéaires de E dans F et on le munit d'une
structure de _g_ - module par
X.u Xo u - u a X .

Proposition 3.6. Extn h (E,F)


_g_, __ est isomorphe a

Démonstration. Définissons ~ ~ partir de F comme, ~ la proposition 2.1, En


a été défini ;_ partir de E ; Ext~h (E,F) est la cohomologie du complexe
. .15.,_
Hom (E , F*) ; or Hom (E,~) s'identifie ~ Cn(E,,.h,,Hom(E,F)) en asso-
,g E.
ciant ~ toute f €Hom (E,Fn) l'élément <(J défini par
E.
f(e)(1,:X 1, ... ,i) .
112

1 Corollaire 3.2. On a Ext 0 h(E,F) Hom (E,F).


J5.,_ E.

Proposition 3.7. (i) Pour tout E. - module Eon a

(ii) Si E est un (E.,!~) - module admissible, ~(g,]!,E) est de dimension finie.

Démonstra_ii_O..!!.

(i) Si f f (P(_g,_h,E) , son imag-e dans E est formée d'éléments .h - finis


puisque /\n(_g/_h) est de dimension finie ; d'oÙ le résultat •
.,lf-
(ii) Notons ô 1, •.• ,ôr les éléments de .h intervenant dans /\ (_g/_h)
écrivons E = Eli E6 o~ les E6 sont les composantes isotypiques de E , de

dimension finie par hypoth~'se ; alors

et le second membre est de dimension finie.

Proposi1i_:i,_o_I! 3.8. Si E et F sont des (g,h) - modules admissibles, on a

Extn h (E,F) ,....,, Extn h ( F, E) .


_g_,__ f5.,_

Uela résulte des proposi tians 3. 6 et 3. 7 et du~emme B,3 .

Remarque 3,4, On démontre que Extn h(E,F)


,g_,_ est de dimension finie si E est

un E. - module de type fini {considéré comme


113

1). (g) - module) et si Fest un (g,_I}_) - module admissible (cf. [7-1, I.2.8

et remarque 9. 1 ci --dessous) ~i _g_ est unimodulaire et )


Par ailleurs on démontre que IVsi !<: et P SŒit des (ir.JÛ - mod•.•.lcs ndr:üs::::i: . les

dont l'un au moins est de dimension finie, Extn 1 (E,F) es-:; mrnoniquemcnt
Kd
m n "-'A./) ' m = dim .dh (11 dualité de
isomorphe au dual de Ext -. ( E , F ou
fü.!l
Poincaré" ; voir [7], I.2.9). Par coutre ce ,-,•est plus vrai si dim E =

dim F = + OO (c:fi". n° 10.4 et 10.5). gn particulier si E est unitaire

dim If (_g,,h., E)

(cf. lemme B. 1 et remarque 3. 1).

On consid.'.re ici un g-roupe de Lie G , un sous-groupe compact K, leurs


-f;-
algè1bres de Lie E. et -~ ; pour tout (JI,K) - module E on définit H (_g,K,E)

comme étant la cohomolof_l'ie du complexe


~
C * (JI, K, E) Honx ( A (g/lf) , E)

avec le cobord (3 .2), où K opère sur /\ n(g/lf) via la représentation adjointe.

Si E et F sont deux (_g,K) - modules, on définit

Extn K (E,F)
_g_,

(Hom(E,F)(K) est w1 (_g,K) - module d'aprl:s le lerrune B.5).

Remarquons que si K est connexe, on a HoIIJ<: Hom, donc


E
1f1(_g_,1f, E)

Extn K (E,F) Extn


JI, _k (E,F)
_g,

Si E et F sont deux (_g_,K) - moduJ.es admissibles, on a


/"'-• ~

Erln K(E,F) _,.._,,, Extn K(F , E).


_g_, g,
114

OO
Remarque 3,5, Soit maintenant E un G - module C (voir § D.4) on peut
encore considérer le complexe

et noter If(g, K, E) sa cohomologie ; enfin définir, pour deux G - modules


C OO E et F, Extn K(E,F) par
_g_,

If(_g, K, Hom(E,F))

puisque Hom(E,F) est encore un G - module Cc.o (cf. lemme D. 14). Comme
/\ n(g/k) est de dimension finie, tout élément de Cn(g, K, E) prend ses

valeurs dans E(K) (qui est un (_g,K) - module, cf. § B.4), donc on a

i1(g, K, E) If(g, K, E(K))

If(g, K, Hom(E,F)(K)).

Si enfin K est connexe, on a Ho~ = Ho~ et par suite

If(g, _k, E(K))

If(g, _k, Hom(E,F)(K))


115

n° 3. 7. Relations entre Extn , et Extn •


!5.1.Il -- f5.

On va se contenter d'énoncer quelques résultats sans démonstration.

On considi,re deux (_g,.Q) - modules E et F et on


pose G = Hom (E,F)

(i) Notons Ch (g , G) l'ensemble des n - cochaînes qui sont h - invarian-


tes, c'est-à-dire vérifient

:;[
i=1
Alors l'injection canonique Ch (g , G) ----?- Cn(_g , G) induit un iso-
morphisme en cohomologie (cf. [29 J ) .

(ii) Il résulte de (i) que

Extn (E,F)
E.
(iii) Il existe une suite spectrale vérifiant

~ <[ est considéré comme _g - module trivial (cf. [65] ; on y suppose E


de dimension finie, mais la démonstration reste valable pour un (g,.Q) -
module quelconque).

(iv) Il résulte de (ii) et (iii) et du lemme B.2 qu'il existe une suite spec-
trale vérifiant

EE'q Hq(.Q , () ® Ext~.n (E,F) ==9 Ext: (E,F)

Si en particulier h est semi-simple, on a H\11,_ , <f) = H2 (.Q , <f) = 0

(cf. propositions 11.2 et 11.3 ci-dessous) ; il résulte alors du corollaire

A.4 que
Extn (E,F) Extn h (E,F) pour n 1' 2.
E. E. .._
116

(v) Si h admet un idéal supplémentaire àans fr , la suite spectrale de (iv)

se simplifie et do1me des isor.lorpitlsmes

(cf. [ 29]). ; plus préciséme;it définissons une anplication linéaire

T te cq(h ,((')@ c.:P(z.,11.,G) ~ cn(K ' G)


p+q=n
par
s Fe'
"'
Es. 'f (Xs( 1)' · · ,Xs(p)) · 'f(Xs( p-;-1)' · • ,Xs(n))

ci.lors T L~.dtùt un iso;noru!usme ey, co!1o:mlogie.

Remargt!_~. ' l'·;;e u'e -la pro:-~1·


--J • 6• Il resu _ !'• .\te'
~ (i·1·1·) ci· -o.'essus et de la re::-.arq_ue

3 .4 aue Extn (E,F) est de dime;1sio;1 !'ide si B es;; un _g_ - !:lodu.k de type fini
- ,,.
""'
et F - m1 (g_,_g) - module aw:ri.ssi~le.

Notice historigue.

La cohomologie relative des algèbres de Lie a été introduite par Chevalley


et Eilenberg [ 19J ,à l'aide du complexe C "' (_g:,_h, E) , puis replacée dans le ca-

dre des réstüutions fortes relativement injectives par Cartan - Eilen·oerg [ 15]

et Hochschild [62] . Les relations entre cohomo~ogie absolue et cohomologie

relative sont dues à Hochschild - Serre [65] et F.Ducloux [29]


117

§ 4. Propriétés diverses des Extn h (E,F)


g_,_

n° 4.1. 2 - cohomologie et extensions des algèbres de Lie.

La situation est tout ~ fait analogue ~ celle du chapitre I, § 6 : on

appelle extension d'une algèbre de Lie g_ par une algèbre de Lie abélienne A
toute suite exacte

(4. 1)

~ u et v sont des morphismes d'algèbres de Lie ; puis on définit une relation

d'équivalence naturelle entre ces extensions. Partons d'une extension (4.1) ;


A étant un idéal abélien de .h , .h opère dans A par action adjointe et l'action
de A est triviale, d'o~ une action de g_ dans~ ; on définit un 2 - cocycle f ,
élément de z 2 {g_,~ pour cette action, en choisissant une section linéaire s
pour v et en posant

(4,2) f(X 1 ,~) [s(x 1 ),s(~)] - s([x 1 ,~J) .

Réciproquement si l'on a ung_ - module A et un 2 - cocycle f E z2(g_,A) , on


définit un& extension en posant .h = A@ g_ avec le crochet

(4.3) [x, ,~])

Proposition 4.1, les formules (4.2) et (4,3) définissent des bijections mutu-
ellement réciproques entre If{K&) et l'ensemble des classes d'extension de
g_ par A telles que l'action de·g_ dans A qu'elles définissent soit l'action

donnée.

Démonstration facile ; on pourra consulter [115] exposé 5,


En particulier l'élément nul de If(g,~ correspond au produit semi-direct
de A par g_ , défini par le crochet

(x1 .Y2 - ~.t, , [x 1 ,~J)


118

no 4.2. Cohomologie d'une extension.!:!, - forte de E. - modules.

Situation analogue à celle du chapitre I, § 4 , ~ ceci près que les

extensions de E. - modules

O~A ~A' A"~O

considérées ici sont supposées .h - fortes ·, i.e. on suppose que v admet une
section qui est un]! - morphisme; cette condition intervient pour que s 0 f
appartienne~ Cn(,g_,.!:!,,A') ; ceci étant, on construit comme au ch. I, §4 unè
suite exacte de cohomologie

On en déduit encore une propriété de réduction, mais ici les G - modules


· 7 (G,A)/A sont remplacés par des E. - modules peu maniables que le lecteur
déterminera sans peine.

Propositio~ 4.2. Soient E et F deux,g_ - modules ; on suppose qu'il existe un


~lément v de Z(Bc) (centre de l'algèbre enveloppante de la complexifiée
de E. ) dont les actions sur E et F sont deux scalaires distincts À et fi .
Alors Extn h (E,F)
,g_,_ = 0 pour tout n ~ 0 .

Démonstrati011. Définissons Fn à partir de F comme En a été défini à partir de


E à la proposition 2.1 , puis un E. - endomorphisme rn de Fn par
n • .
(r r)(u,x 1 , ••• ,xn)

la suite (o,r 0 ,r1, ••.. ) constitue un endomorphisme du complexe

0-----?> F - F0 - - - 7 F 1 ~ •••••

d' aprÈ's la pro:oosi tion 1 • 1, cet endomorphisme est homotope à. O , i.e. il


existe des E. - morphismes sn ~ ~ Fn- l vérifiant (en posant
119

BO= Û )

dn-1 n n+1
o a + a <>

Ensuite dn , r n , Sn définissent des morphismes


,,....
dn Hom_g (E,#1) - . > Hom (E,Fn+l)
E.
"""n ___,,
r Hom (E,Fn) Hom (E,#1)
E. E.
/V
n Hom (E,#1) Hom ( E,Fn-1)
a ~
E. E.
vérifiant ,,.... ,,,... ,.....,.
,.._ ,__
n n+1 o dn
rn dn.,.1 0
a + a

Si l'on identifie Hom (E,#1) ~ Cn(z.,_h,Hom(E,F)) comme indiqué a' la propo-


,...,,, E.
sition 3.6, rn devient

r-
ai donc 'f est un n - cocycle, i l est le cobord de (~\ -r )-l Bn'f

Remarque 4.1. Si v est l'élément de Casimir, on peut construire une homotopie


(sn) explicite (voir lemme 5.1).

Corollaire 4,1. Si E et F sont quasi-simples et ont des caractères infinitési-


maux distincts, ou si E et F admettent des caractères centraux distincts (voir
définitions au§ B.1), on a Extn h (E,F)
_g,_ :.: 0 pour tout n ·~ 0 .

Corollaire 4.2. Si E est quasi-simple et a·un caractère infinitésimal non tri-


vial, ou s'il admet un caractère central non trivial, on a Hn(,g,,_h,E) = O
pour tout n ) 0 •

· Corollaire 4.3. Gn suppose que _g est semi-simple, de décomposition de Cartan


z. = .!fEB..E, et que E est un_g - module quasi-simple unitaire contenant un
vecteur e0 .!f - invariant mais non_g - invariant. Alors Hn(,g,,_h,E) = O
pour tout n ~ O.
120

Démonstration. Notons B la forme de lïlling de E., X1, .•• ,Xp et Y1 , •.• ,Yq
des bases de .!!: et 1!. vérifiant

B(Xi,Xj) = - ôij B(Yi,Yj) = ôij-;

notons c l'élément de Casimir 2:" yf - L xf ~ z(g) ; on a xi .e0 = 0


pour tout i ; COillllle e0 n'est pas E. - invariant, il existe i tel que Yi.eo
~ 0 • D'autre part on a pour tout j

d'o~ résulte que (C e 0 j e 0 ) < 0 et que le caractère infinitésimal de


E est non trivial.

Voici maintenant un résultat analogue~ la proposition 4.1 mais utili-


sant les centres des groupes de Lie

Proposition 4,3. Soient E et F deux (g,K) - modules ; on suppose qu'il existe


un élément gE K n centre G dont les actions sur E et F sont des scalaires
distincts ). et r ; alors Extn K (E,F)
E.•
= 0 pour tout n ?- 0 .

Démonstra_tion. L'action de g dans /\n(g/"jf) est triviale ; son action dans


Hom (E,F) est le scalaire ). - 1 r- ~ 1 donc

Ho~ (/\n(_g/15,) , Hom (E,F)) 0 •

Notice historique.

I.e corollaire 4, 1 est di1. à D.Wigner (non publié).


121

-~ 5. 1 • Soien-i; B une forme bilinéaire symétrique non dégénérée E. - invari-

ante sur_g_, (e<>I) et (e~), ..,i = 1,2, ... , dimJ5. des bases de_g_ vérifi-

ax1t B(eol ,e~ ) = ô.!~ ; posons C = ~ eo{ e~ t Z(g:) , Soit E un


E. - module ; définissons pour tout n une application linéaire Jn de

par

Alors

( 5. 1) (dn-1 r1' n LJ1


1 + <1î n+ 1 d n '{' ) ( x1 , .. ,xn
, )

Démonstration.

Un calcul simple montre que

(dn-1 d n'f + J n+1 dn<f )(X1, ... ,xn) = C(fD(X1•···•Xn)) + )

C Z...• •
... , l.
(-1)if[e
o(
,X.].G>(e' ,x 1, ..
i 1 .:>{
,~., i
.. ,X) + e
n e>(
.w([e' ,X.],x 1, ..
1 · ol i
~i
.... ,x)}
n
et i l
suffit de montrer que } = 0 ; pour _cela on peut prendre les xi

de la forme e' Posons


cl i
y
[e'
ol , f> J = :E
e' c
d,f'
e'
r
r
utilisant le fait que Best Ji - invariante, on voit facilement que

[e , e' J 2.
,{ f r
la vérification est alors facile.

Lemme 5.2. Soit hune sous-algèbre de Lie de E. ; l'application dn définie


au lemme 5, 1 envoie cn(Ji,_h,E) dans cn-\g,]!,E) .
122

Démonstration. Utilisons la remarque 3 .2 ; soit <f E Cn(_g,.Q,E) ; il est clair

que (Jn<p)(x 1 , ... ,Xn_ 1 ) est nul d:,s qu'un Xi est dans,h; i l en est de m~me

de (dn- 1 J n'f' )(x1, ... ,xn) en vertu de (5,1).

Pronositio~ 5,1, Soient _g une algèbre de Lie semi-simple de décomposition de


Cartan E. = .!f $ .ll , E un E. - module uni taire tel que l'élément de Casimir

C E z(E.) op'œe trivialement sur E . Alors l'opérateur cobord du complexe

*
C (z.,.!f,E) est nul et on a

(le premier Ho~ désigne les application Il\- linéaires; le second - les

applications Il: - linéaires).

Démonstration.

a) Rappelons que Cn(z.,.!f,E) s'identifie ~ Ho1\ ( /\n .ll , E) avec l'opérateur

cobord (3 ,4). Notons B la forme de Killing de E. , (e ) , ol = 1, •.. , dim .ll


ol
1u1.e base de .ll , ( e
cl.
) , .1 = dim .E, + 1 , ••• , dim E. une base de k vérifiant

pour o( , f> ~ dim .E,

B( e
ol
, e
f'
) pour o1. •f > dim f
pour ol. ~ dim Jl , ~ > dim .ll
posons
pour .( ~ dim .E,
e' =[ e.(
o(
- e-< pour .i > dim .E,

l'élément C L e
D(
e'
.{
est bien celui de l'énoncé et (5.1) s'écrit

(on a supprimé les indices n pour simplifier l'écriture).

b) Les produits scalaires sur .ll (forme de Killing) et sur E définissent des
123

produits scalaires sur -P.c , puis sur An -P.c et enfin sur Hom (An -P.c , E)

= L ('f(eo{ , ..• ,eo(. ) 14-' (eoc'. , ... ,eol ))


ol~, .. , .i...... 1 n 1 n
(dans cette formule et dans les suivantes, les indices Pl. • varient en
l.

croissant strictement de 0 ~ dim_E ). On va montrer que

(5,3) - ('f 1 dif )


pour 'f € Hom ( /\n- l -P.c , E) ~ E Hom (An -l2c , E) .

On a

~
= L..__ ~
4-(-1)
i+1
(e« . • <..f(eol. ,..,eol."''ec! )
/'. 1
"!,(.(ol.N\. i i 1 i n

If (eo! , ... ,eol ))


1 n

_ L_
~~ /' 1
t:Ç-J<f(e,(, , •• ,eoi.·"''eo< ) e~ .lf(eol .'eri , .. ,eo( , .. eol ))
/\
c< (..(ol i 1 i n i i 1 i n
~ ""
e "'- ,. .. ,eol. ))
1 n-1

c) Soit 'f f Ho1\ (An -P.c , E) (5.2) et (5,3) impliquent

(d 'f 1 d Cf ) + ( J'( 1 J '(' ) 0

d'ou' d<f = 0.

Remarque 5,1. la démonstration ci-dessus est en fait une partie de la" Théorie
de Hodge pour les espaces vectoriels 11 ; cette théorie est exposée dans [7 J,
ch. II, ou l'on montre aussi que la proposition 5,1 reste valable lorsque
E = E0 © E1 o~ E0 est quasi-si11ple de dimension finie et E.•.. - quasi-simple
unitaire avec même Casimir que E0 (c'est le cas si E1 a même caractère infini-
11-
tésimal que E ou que E ).
0 0
124

Exemnle, Prenons E. = !!~ (2 , f/2..) et utilisons les notations du § B.7 ; les

(E., K) - modules simples unitaires de caract:"re infinitésimal trivial sont


E01 , E+ - +
1 , E1 , E0 , E-0 • I.e k - module 11c .
est isomorphe a' D2 $ D-2 ; la res--

triction à .k de E+ ou
0
1r0 est une sor.JP.1e de Dm avec m impo.ir, donc

+
Ho~ ( /\ n 11c , E~ ) 0 pour tout n •

Pour les autres, on trouve

si n o, 2
dim ~(_g_,_k, ~,o
"1 { 0 sinon

+ 1 si n
dim ~(_g_,,k, Er1 = { 0 sinon

On donnera au § 12 des résultats beaucoup plus complets concernant !l.1.(2 ,rfl,.) .

Notice historique.

La proposition 5.1 a été démontrée indépendamment par Borel et Wallach

[7] et par Delorme et Wigner (non publié).


125

§ 6. Cohomologie d'une extension d'algèbres de Lie.

no 6.1. Résultats oréliminaires.

~ 6.1. Soient E un espace vectoriel, .h i.ine sous-algèbre de Lie de Ji ; on

munit Hom ( 'U. (Ji) ®An Ji , E) d'une structure de .h - module analogue ~


(2.13) , à savoir
(6. 1) (v f)(u,x 1 , ••• ,xn) VvEU(,h).

. Ge .h - module est injectif.

Démonstration. Choisissons un sous-espace .h' supplémentaire de .h dans .K et des


bases (Yj) et (Xi) de .h et .h' ; pour tout multi - indice /\ = () 1 , •• ,Àp)
avec p E t'N* , ). 1 ~ • • • • ~ ). p , posons

= X.À •••• X À E U (Ji)


1 p

posons e~ 1 • Définissons des applications linéaires r À de U (Ji) dans


1J. (h) par

.•••. Y. )
rÀ (ex.YJ1 = Y.•... Y.
Jq J, Jq

r;\(e,. Y....• Y.
I ,À J1 Jq
0 si ,\ 1 /:. /\ .
On a
u L. et\ • r,\ ( u) V u € 1Â. (Ji)
À

ri'\ (u v) r 1'\ (u) .v y u H{ (Ji) , V E u (!!)


Considérons maintenant un diagramme

A~B
~ i s
Hom (1.{ (Ji)@/\n Ji, E)

' A et B sont des


ou .h - modules, ,K. et ~ des .h - morphismes, s une application
linéaire vérifiant s o d_ idA • On définit un morphisme y de B dans
126

Hom ( 1A (g) ® /\n Ji , E) par

~ (Q,,s.r,(u).b)(e ,x 1 , ••• ,x)


11 I· ,, ,\ n.

et on vérifie aisément que ;r est un .h - morplùsme et vérifie r c :(. ~ •

Corollaire 6.1. Consid~rons le complexe


d1
(6.2) Hom(1l (g} ~ Ji , E) _ __,,.

où€ et dn sont définis comme en (2.15) et (2.16). la cohomologie du complexe

· h d0 h d1
(6.3) 0 - Hom(U (g} , EY:, ----7> Hom( U (K) ~ K , E)- · - - ? .....

est isomorphe *
~ H (,h.,E) •
1
On suppose a partir de maintenant que .h est un idéal de K et on identifie
U (g/,h) au quotient de U (Ji) par l' idéal .~ gauche (ou ~ droite) ~ engendré
par .h (cf. [28] 2.2.14).

I.e~ 6.2. Le complexe (6.3) est isomorphe au complexe


d1
(6.4) O ~ Hom (U (g/.h) , E) Hom ('U (g/,h) ® K , E) --~

avec le cobord analogue.

Démonstration. Hom (U (Ji) ~An Ji , E)h est l'ensemble des éléments f de

Hom (t{ (g} ®/ln Ji, E) vérifiant f(u Y, X1, •• .,Xn) = 0 pour u €U. (Ji)

x1, ... ,xn (: E. , Yf .h

. Lemme 6.3. Considérons le complexe

(6.5) 0 _..,. E - Hom (h, E) ~ Hom (A 2 .h, E) ~ .....•

dont la cohomologie est Hjf- (h,E) d 1 aprbs la proposition 3. 1 ; définissons

des morphismes

par
127

Les Tn constituent un morphisme de (6.4) dans (6.5) qui induit un isomorp.~isme


en cohomologie.

Démonstration. On applique le corollaire 1,1 aux résolutions (6.2) et.

(6.6) 0 ~ E -~ Hom ('U(,h) , E) --'> Hom (U (,h) ® .h , E) ·--'>

Lemme 6.4. Considérons l'action de E. sur (6.2) définie par (2,13) ; elle ent-
raîne une action sur (6.3), puis sur H-!f- (.h,E). Considérons d'autre part l'
action suivante de E. sur (6.5) :

(6.7) (x.f)(x 1, ... ,xn) x. f(x 1,. .. ,x) -


n
Li f (x 1, ... ,[x,x.],..,x);
i n

elle définit une deuxième action de E. sur Hlf-(h,E). Alors ces deux actions
de E. sur HJt (.h_,E) sont identiques et, de plus, triviales quand on les res-
treint a.h •
Démonstration • L'action de E. sur (6.3), transportée par l'isomorphisme de
(6.3) sur (6.4), devient l'action f-> suivante :

f (u x,x 1, ... ,xn)

Définissons une action ai de J!.. sur (6.2) par

(6.8) X.f(u,X 1, •.. ,Xn) - f(X.u, X1, ... ,Xn) ~

on vérifie par un calcul direct que o/ X permute a' l'action ( 6. 1) de .h et au


cobord dn , et qu'on obtient ainsi un endomorphisme de (6.2) qui commence par
<1J; d'après la proposition 1.1 , J X induit l'endomorphisme nul en cohomo-
' *
logie du complexe (6.3), c'est-a-dire de H (.h,E) ; l'endomorphisme o( X ,. ._
correspondant de (6.4) est donné par (6.8) en prenant maintenant u EU. (g)/:J
Il suffit alors de considérer ~X + r X pour obtenir 1 1 action ( 6. 7).
Enfin la dernière assertion a déjà été démontrée (proposition 3,3),
128

1 ~ 6. 5. Si un z. - module E est injectif, le g/]! - module # est injectif.

M~me démonstration que pour le lennne 8.1 du chapitre I.

n° 6.2.Construction d'un bicomplexe K .

On considère encore un,g - module E et un idéal h de ,g. Munissons


Hom ('U (z.) ® /l..q z. , E) de la structure de ,g - r.iodule définie par (2 .13) ,
puis Hom eu (,g) ~Aq î , E)h de la structure de E/h - module correspon-
dante ; enfin Hom eu (_g/]!) ® j\P(gj]!) ' Hom (U (,g) 0 Aq E. , E)h) de la struc-

ture de g/]! - module analogue :

f (u v, x1 , ••• ,xP) •
Posons

=
avec des opérateurs cobords d1 et d" analogues ~ (2.16) (voir notations du

§ A.5). On a

HP(_g/]! , Hom ('U (,g) ®/\ q ,g , E)h

i :om (îA. (,g) ® /\q ,g , E)K si p = 0


sinon

en effet le E/h - module Hom ('Jj.(,g) ®/lq ,g , E)h est injectif d'après le

lennne 6.5 et le lennne 2.7 (avec h = o). On a ensuite

"Ep,o
2
H"p,q (K) Hom ('L{(g/h) ® fl,P(,g/'J!) , Hq('!! , E) )E/h (corollaire 6 • 1)

HP Wh ' Hq(h , E))

le corollaire A.6 et le lemme 6.4 montrent alors que


129

Proposition 6.1. Il existe une suite spectrale (dite de Lyndon - Hoc~schild -


~) vérifiant

EE'q .""'-./ HP( d.h , il(_h,E)) . ) H * (g • E)

o~ la structure de E/h - module de Hq(_h,E) est définie par (6.7).

Remarque 6.1. On s'est placé en cohomologie absolue pour simplifier; on peut


en fait démontrer le résultat suivant (cf. [7] , ch IX, § 7.5 et 7.8) : soit
.lf. une sous - algèbre de Lie réductive dans E. et E un (_g_,_!ç) - module ; il existe

une suite spectrale vérifiant


130

n° 6.3. Suite exacte de Hochsclùld - Serre.

Elle s 1 écrit comme suit :

inf 2
--~ H (_g_,E) •

L'aètion de z. sur H\,h,E) se déduit de l'action sur z1 (,h,E) définie par

(6.10) (X.f )(Y) X. f(Y) - f([X,Y])

inf et res sont définis comme au chapitre I , § 8 ; enfin C est défini comme

suit.
Choisissons des sections linéaires s et G pour les applications canoniques

p E. ~ dl!
~ E - - 7 B1 (.h , E)

pour U et V E .E/h posons

w (u, V) s( [u, V]) - [s(U) , s(V)] E h .

Soit fun élément de z1(,h,E) dont la classe est z. - invariante ; pour tout
X€ z. , X.f appartient à B1(,h,E) et on peut considérer 6 (X.f). Pour

U et V E:- dh posons

(6.11) X (u,v) = s(U).G(s(v).f) - s(V).<>(s(u).f) -G(s([u,v]).f) + f(w(u,v))


131

on vérifie facilement que X0 p est le cobord de la 1 - coclu:ûne

X~ f(X-s(p(X))) +6(s(p(X)).f),

h
puis que X est un 2 - cocycle sur .d.h ~ valeurs dans EF ; sa classe [X]
ne dépend que de [f] et on définit C par C([f]) = [X] .

la sui te ( 6, 9) est
.
exacte en H1c-h, E)K car

- si f est la restriction~ .h d'un cocycle f' f z\g,E) , ~ est le cobord


de U ~ G (s(U),f) - f'(s(U))

- si X est le cobord d'une application ô E C1Wh , #) , f est la restric-

tion ~ .h du cocycle

X ~ f(X - s(p(X))) + G (s(p(X)) ,f) - ô(p(X))

Elle est exacte en if Wh , #) car

- Im C est trivialement inclus dans Ker inf

- inversement soit .X ~ z 2 (,g/.h, #) tel que ;x o p soit le cobord d'une

1 - coclu:ûne 'f f C\_g:,E) ; posons f = 'f j h ( Z 1(.h,E) ; la classe de

f est _g: - invariante, donc f définit un cocycle X' ' z 2 (,g/.h , mll) ;
('X. 1 - '.X ) o p est le cobord de

X ~ 'f' (X) = û (s(p(X)) .f) - 'f (s(p(X)) ;

'+' (X) ne dépend que de p(X) et appartient ~ # ; donc [X ' - X J 0

et [;t:J = c([f])

Cas particuliers.

(i) Si .h opère trivialement dans E, G est nul et (6.11) devient

(6,12) X (u, V) r(w(u, v))


132

(ii) Supposons E. produit semi-direct de h et mh; on peut écrire (cf. n° 4.1


E. = .h @ Ef.h avec le crochet

et les applications

p(H,U) u s(U) (o,u)

alors lV est nul et (6.11) devient

(6, 13) X (u, V) u. ([ (V.f) - V.<) (U.f) - <i ([u,v].f).


Autrement dit, on passe de [f] à [X] en appliquant deux fois la
suite exacte de cohomologie : une fois a' la suite exacte de .z/h - modules

pour pa.sser de [f] au 1 - cocycle U ~ U.f ; une deuxi0me fois ~

la suite exacte de Efh - modules

pour passer de ce 1 - cocycle au 2 - coc;tcle X

(iii) Si les conditions (i) et (ii) sont remplies siI11Ultanément, C est nulle
et on a une suite exacte

(6, 14)

n° 6.4. Application aux algèbres de Lie nilpotentes.

Proposition 6.2. Si E. est nilpotente et si E est un E. - module simple non


1
trivial, on a Ifl(g,E) = 0 pour tout n ~ 0 •

Démonstration. Par récurrence sur d.im,g,. Soit .h le centre de E.; si l'action


de .h est non triviale, on applique le corollaire 4.2. Supposons maintenant
133

l'action de .h triviale cor!lllle .h est abélienne, le corollaire 3.1 mon'.;re


que
Hom (/\q .h, E) .,...,.

avec l'action de Eih suivante

x.(a@ e) a® X.e e (' E ;

le Efh - module est somme de modules isomorphes à E qui est simple et non

trivial ; par l'hy:90thèse de récurrence on a

0 pour tous p et q_ ~ 0

et il suffit d'appliquer la suite spectrale.

Notice historique.

La proposition 6. 1 est due 'a Hochschild et Serre [65]


134

§ 7. Cohomologie des modules coinduj.ts.

On considère dans ce paragraphe une sous-algèbre de Lie .h de .fr et un

h - module E on rappelle que lez. - module coinduit par E , noté Coind E


E.
ou Coin~ E , est l'ensemble Hom ('U_(_g_) , E) des applications linéaires
'tl(,h)
f de 'U. (z.) dans E vérifiant

Y. f(u) f (Yu) V YE.h, u<i'U.(_g_)

et que l'action de z. est la suivante :

(X.f)(u) f (u x)

Considérons la suite de J!.. - modules

(7 .1) 0 ~ Coind E ~Hom( 'll(z.) , Coind E) ~ Hom(1A (g) ® g , Coind E) •...

mi_ l'action de li et le cobord sont définis par des formules analogues ~ (2.8),
(2.10) et (2.11) ; puis les suites de h - modules

(7.2) O ~ E ~Hom (U (z.) , E) -.o:. Hom (U (z.) ® J!.., E) ~ ...•.

(7.3) 0 ~ E ~Hom (U (h) , E) ~Hom (1;((.h)@,h, E) ~

avec les actions et cobords analogues ; (7,1) est une résolution injective
du z. - module Coind E (lemme 2.6 et proposition 2.1) ; (7,3) est une résolution
injective du .h - module E pour les m~mes raisons ; enfin (7,2) en est une aussi
en vertu des lemmes 2.6 et 6.1 ; donc H (z., Coind E) '* est la cohomologie du 1

complexe

(7,4) 0 ~Hom ('U(z.) , Coind E)i!.. ~Hom (U(z.) ® _g, Coind E).B'. ~ ••••.

et H~ (h , E) celle des complexes

(7,5) o ~Hom (U(g) , E)h ~Hom ('U (g) ® _g , E)h ~

(7 .6) 0 ------> Hom (U (.h) , E)h - - 7 Hom ('!,( (,h) ® .h , E).h ~


1}5

le dernier étant isomorphe ~

(7.7) 0 ~ E ~Hom (h, E) -----'!>Hom (/\ 2 .h, E) - - - ......

On obtient un isomorphisme de (7.4) sur (7.5) en associant h tout élément f


de Hom (U(g) ®/\n g, Coind E)K l'élément 'f" de Hom (1.l(g) IZI/\~, E).!!

défini par
f(u,x 1, ... ,xn)(1) ,

donc

If{g , Coind E) ""-" If(h , E) .

De plus, en utilisant le morphisme de (7 .5) dans (7 .?) défini par 'f1 ,..._,,. 'f o~

1./1 ( 1'y1' •.• 'Yn) ,


on voit que l'isomorphisme Hn(g , Coind E) ~ Hn(h , E) s'obtient en

associant ~ toute cocha!ne f E cn(g , Coind E) la cochatne 'f € cn(h , E)

définie par

(7.s)
En résumé :

Proposition 7,1 (lemme de 5'hapiro). L'application de Cn(g, Coind E) dans

Cn(h , E) définie par (7 .8) fournit, par passage aux quotients, un isomor-

phisme de If(g , Coind E) sur If(.h , E) .

Proposition 7.2. Pour tout E. - module A et tout .h - module Eon a

Ext~ (A , Coind E) rv Exth (~ , E)

ou ~ désigne A considéré comme .h - module.

Démonstration. On va construire des isomorphismes réciproques de E. - modules

Hom (A , Coind E) ~ Coind (Hom (~ , E)) .


s -
136

Pour cela on reprend les notations U , C et uT du lemr.ie 2.6 ; pour tout


f f Hom (A , Coind E) et tout g E Coind (Hom(A , E)) on définit

Af Ei Hom (A , Hom (U® U , E))

Bg t Hom (U@ U , Hom (A , E))


par
Af(a)(u 1 ® u 2 ) f(u~ a)(u2 )

Bg(u 1 QP u2 )(a) g(u 1 )(u2 a)


puis on pose
(T f)(u)(a) Af(a)(c(u))

(s g)(a)(u) = Bg(c(u))(a)

On vérifie facilement que T et S envoient Hom (A , Coind E) dans Coind (


Hom (~, E)) et vice-versa, et sont des E. - morphismes ; enfin on vérifie
comme au lemme 2,6 que T et S sont mutuellement réciproques.
Ceci étant, on a

Extn (A , Coind E) rv It1(z. , Hom (A , Coind E))


E.
,.....,, If(z. , Coind (Hom (\_ , E)))

,,.__, If(h , Hom ( \. , E))

rv Ext,h (\_ , E) .

Corollaire 7.1 (théorème de réciprocité de Frobenius). On a

HomE. (A , Coind E) 1"../ Ho~ (A , E) •

En fait on obtient un isomorphisme du premier espace sur le second en


associant 'a tout f l'application. a~ f(a)(l).
137

Remarque 7.1. On s'est placé en cohomologie absolue pour simplifier; on peut


en fait démontrer le rés~ltat suivant : soient .h et k deU% sous-algèbres de
Lie de Ji vérifiant .h + k = Ji et k étant en outre réductive dans g_ ; pour
tout .h - module E on a
138

§ 8. Groupes Extn h et n - extensions .h - fortes.


15.·-

Définition 8.1. Etant donnés deux K - modules E et F, une n - extension de E


~ F est une suite exacte de 15. - modules

(8.1) s O~F~G 1
uo
~
u,

·---
elle est dite .h - forte si elle admet une homotopie contractante formée de .h -
u
n
E~O

morphismes sn (on pose G0 = F Gn+l = E).


On note j' hn (E,F) l'ensemble des n - extensions .h - fortes.

lemme 8.1. (i) Si S est .h - forte, elle admet une homotopie contractante formée

de .h - morphismes vérifiant sn o sn+ 1 = 0 .

(ii) Si .h = 0 , toute n - extension est forte, i.e. admet une homotopie

contractante formée d'applications linéaires.

Démonstration. (i) : comme pour le lemme 1,1 du chapitre I.


(ii) : immédiat.

On va maintenant construire une application de j' .hn (E,F) dans le groupe


Extn h (E,F) analogue~ celle du ch. I, § 11. Considérons d'une part la n -
E.•-
extension .h - forte (8.1) et d'autre part la résolutia1 .h - forte .h - injective
de F

(8.2)

o~ ~est défini à partir de F comme En'a partir de E à la proposition 2.1.


Choisissons des sn comme au lemme 8.1 (i) ; définissons une application ol i

de Gi+ 1 dans ~ par


139

on vérifie que o( i} appartient bien ~ Fi , que ,,( i est un 11 - morphisme


et que les ~i constituent un morphisme du complexe (8.1) dans (8.2) commen-
çant par iiL • En particulier r,/ . appartient à Hom (E,Fn) et o{ °f est
J!' n fi n
un cocycle pour tout 'f é E i de plus on voit facilement que la classe du
cocycle o( n dans Extn h (E,F) ne dépend que de S et non des s .
fi,_ n
En résumé :

Proposition 8.1. la formule


. .
(a.3) (a<
n
e)(u,x 1, ... ,X)
· n ,L
s E- G' n
f
s
.s 1 .X (l)''''s .X ( )'s 1 .u.e
s n s n n+
h
définit une application /\ de '3 -n (E,F) dans Extn h (E,F)
fi,_

L'élément de zll(fi,,h,Hom(E,F)) qui correspond~ o/ n est

(8.4) (X1"''Xn,e) ~ ~6 l s's1.xs(1)'"" sn.xs(n)'sn+1'e


n

Définition 8.2. On dira que l'élément /\ (S) de Extnfi,_h (E,F) est représenté
par la n - extension S .

Proposition 8.2. L'application /\ est surjective.


Démonstration analogue à celle de la proposition 11.5 du ch. I.

On peut ensuite faire une théorie tout~ fait analogue ~ celle du § 11 du


ch. I. Enonçons seulement le résultat concernant les 1 - extensions (appelées
extensions).

Définition 8.3. Deux extensions h- fortes

o-F~G--+E-o

o~ F- G'~ E ~o

sont dites équivalentes s'il existe Uilfi - isomorphisme de G sur G' rendant le
diagramme commutatif.
140

Proposition 8.3. (i) L'élément de H\g,,h,Hom(E,F)) associé~ une e:x:tensj.on


h - forte
Q_________,_F
---"7
u
~
G~E-0
~ '
s
est la classe du 1 - cocycle X i---+ s o X - X., s
(ii) Tout - cocycle <f E Z\g,h_,Hom(E,F)) est représenté par l 'e:x:tension
G = F ~ E avec l'action

X. (f ,e) (x.f - 'f (x) .e X.e) .


(iii) Deux e:x:tensions]l - fortes sont équivalentes si et seulement si elles ont
même imag-e par !\ .
Démonstration immédiate.

Remarque 8.1. On vérifiera sans peine que les extensions représentant deux
cocycles 'f 1 et Cf 2 sont isomorphes en tant que E. - modules si et seulement si

les classes de <f 1 et 'f 2 sont toutes deux nulles ou toutes deux non nulles et
proportionnelles.

Produits de n - e:x:tensionset cup=produits.

On définit les produits de n - extensions comme au ch. I, § 10, D'autre


part on définit comme suit les cup-produits : si on a trois E. - modules E , F ,
G et deux cocycles

'f E ~(g:,l!,Hom(F,G))
Cf'-" '!' est l'élément de zm+n(g,l!,Hom(E,G)) défini par

2=
s E: J
Il 11

l
ou J est une section pour l'application canonique de G m+n sur son quotient

Ceci étant on vérifie immédiatement la


141

1 Proposition 8.4. On a /\ (s T) /\(S)'-"/\(T).

Cas des (_g:,,h) - modules.

Considérons une n - extension de la forme (8.1) o~ E, F et les G. sont


J.

des (_g,_h) - modules ; une telle ·extension est automatiquement .h - forte (cf.
proposition 1.2), donc la formule (8.3) lui associe un élément de Extn h(E,F)
_g:,_
d'autre part on démontre, comme ~ la proposition 8.2 et en utilisant la remarque
2.1, que tout élément de est représenté par une n - extension
formée de (_g:,,h) - modules. On a donc démontré la

Proposition 8.5. Si E et F sont des (_g,Jl) - modules, la formule (8.3) définit


une application surjective/\ de l'ensemble des n - extensions (8.1) formées
de (_g,.h) - modules sur Extn h (E,F) .
_g,_

Cas des (_g:,K) - modules.

Considérons une n - extension de la forme (8.1) o~ E, F et les G. sont


J.

des (_g,K) - modules ; une telle extension est automatiquement K - forte (cf.
proposition 1.3) ; on peut donc écrire la formule (8.4) qui définit, cormne on
le vérifie facilement, un élément de Hn(_g:,K,Hom(E,F) (K)). D'autre part on dé-
montre, comme 'a la proposition 8.2 et en utilisant la remarque 2.2, que.
tout élément de Extn K (E,F) est représenté par une n - extension
_g_,
formée de (g,K) - modules. ~n a donc démontré la

Proposition 8.6. Si E et F sont des (g:,K) - nodules, la


·formule (8.4) définit une application surjective de l'ensemble des n - extensi-

ons (8.1) formées de (e;,,K) · - modules sur Ext~,K (E,F) .

Notice historigue voir celle du chapitre I, § 10.


142

§ 9. Résolutions projectives. Groupes Torn. Langage des éatégories.

no 9.1. Homologie et groupes Torn.


~uctive dan!Ù
Définition 9.1. Etant donnée une sous-algèbre de Lie .h ,... .15. , un .15. - module E
est dit .h - projectif si pour tous.15. - modules A et B, tout E. - morphisme
surjectif ol. de A sur B admettant un inverse~ droites qui soit un.h - mor-
phisme, et tout E. - morphisme ~ de E dans B , i l existe un .15. - morphisme ô
de E dans A vérifiant ol 0 f ~ ·
On définit de m~me les résolutions .h - fortes .h - projectives et on a pour
elles des résultats analogues à la proposition 1.1 et à son corollaire, en rem-
plaçant Hom par ® . On peut donc poser la
E. '\l{g)
_g_,h
Définition 9.2. Etant donnés deux.B'. - modules E et F, on note Tor - (E,F)
n
le n - ième groupe d'homologie du complexe

l
ou

est une résolution.h - forte .h - projective quelconque de E


On pose aussi
.15.,h
Torn - ({ , E)
\
ou { est considéré comme .15. - module trivial (groupes d'homologie relative).

(On a noté En®'U (E.) F le quotient de En® F par le sous-espace vectoriel

engendré par les éléments de la forme uT( 5) ® f - ~® u f


f E F et ou' u ~ uT désigne l'antiautomorphisme principal de ,.. I
V\. (E.) . )
143

Exemple de résolution h. - forte h. - projective d'unir - module E

Reprenons le complexe (2,5) et posons

= Fn ®E
munissons En de la représentation produit tensoriel

X.(u®(X 1 /\ ... /\Xn)®e) = Xu~(x1 .A . . . AXn)®e + u®(X 1 A ... /\:\_)®Xe

définissons une suite


ô1 ôo .c(
(9.1) . . . . . --7> E2 ~ E1 ~ E0 - E _____.,... 0

en appliquant le foncteur®~ la suite (2.5) , i.e.

(9.2) o( (uoSI e) ~ ( u) .e

. (9,3)

Proposition 9.1. Le suite (9,1) est une résolutionh. - forte


1
h. - projective de E (elle est dite standard).
Démonstration. Le suite (9.1) est une résolutionh. - forte en vertu des propri-
étés élémentaires du foncteur ® ; montrons que E est h - projectif : avec les
n -
notations de la définition 9. 1 ' il suffit de définir r par

Corollaire 9.1. L'homologie relative H* {Ir,h,,E) est l'homologie du complexe

\
ou

avec l'opérateur bord


144

,.., +" • ·~ .
(9.5) .., (-1)i+1 ( )
,;_ x 1 ·" ._. " xi/\ .. AXn+l ®xi e +
i=1

i+j _:,.__ • ~ -~ ~
+ L: (-1) ([xi,xJ.J.11x1 ...., •. Ax1 Xj /\•. AXn+ 1 )@ e
i<j

(On a noté /\ n(g/,h) (il) E le quotient de !\ n(g/,h) © E par le sous-


'J,l (.h)
espace vectoriel eneendré par les éléments de la forme

, vE'U(.h) ).

\
Démonstration. On identifie a

An(gh) ® E par l'application


- 'U (.h)

Corollaire 9 .2. On a
1 _g,h
Torn - (E,F) "'-" Hn (_g,,h, E ® F) •

Corollaire 9.3. *' h (E,F)


Ext_g,_ est la cohomologie du complexe

(9.6)
ou' ..•. ___,,, E1 - E0 ------;. E ----:;. O est une résolution .h - forte
.h - projective quelconque de F •

Démonstration. D'après des résultats analogues~ la proposition 1.1; la coho-


mologie de (9.6) est indépendante du choix de la résolution ; or il est clair
qu'en prenant la résolution standard, on obtient Ext-*"h
_g,_ (E,F) •

Remarque 9.1. On peut déduire de là que Extn h (E,F)


_g,_
est de dimension finie
si E est un (_g,.h) - module de type fini et F - un (_g,.h) - module admissible
(cf. [7], I.2.8).
.145

n° 9,2, Utilisation du langage des catégories.

On suppose .h réductive dans E. ; comme au chapitre I, § 13, on peut dire


n g_,h
que les foncteurs Extn h (E , • )
g_,_
Extg_,_ ,
h ( , , E) et Torn - (E , , )
sont respectivement les dérivés successifs des foncteurs Hom (E , ,
E.
Hom ( , , E) et E ® . , en se plaçant dans la catégorie relative dé-
E. '\l(E,)
finie par le foncteur qui ~ tout E. - module fait correspondre le h - module
sous-jacent ·; cela signifie (par exemple pour Extn h (E , • ) ) que
g_,_

(i) 0 h (E,F)
Extg_,_ Hom (E,F) .
.8.
(ii) Extn h (E,F)
g_,_ . 0 pour tout n ~ 1 si F est .h - injectif

(iii) toute suite exacte .h - forte 0 --~ F1 ~ F2 - F3 -----?> 0


donne naissance a' une suite exacte longue

0 - 0 h(E,F ) -
Extg_,_ 0 h(E,F ) -
Extg_,_ 0 h(E,F ) . _ Ext 1 (E F ) ~ ....
Extg_,_
1 2 3 g,,,h ' 1

Point de vue de la catégorie des (E.,.h) - modules.

C'est celui.adopté dans [7] ; notons C la catégorie en question; pour


E,F ~ C, on définit ExtC (E,F) comme.étant la cohomologie du complexe

0 - Holll_g (E,F 0 ) ~ HomE. (E,F 1 ) ~ .. , , ,

ou du complexe

0 ~ HomE. (E 0 ,F) _____,,, HomE. (E 1 ,F) . _ •....

oÙ 0 ~ F---'> Fo --7 F1 ----.. , • • . • et .•.. ~ E1 ~ E0 ~


E ~ 0 sont respectivement une résolution injective de F et une réso-
lution projective de E dans C ; on définit de m~me Tore (E,F) . On a en fait
n

(9,7) Extg (E,F) Extn h (E,F)


E.•-
(9.8) Tore (E,F)
n
To~·.h (E,F)
146

car la résolutionh - forte h - projective (9~1) est aussi une résolution


.projective dans C ; en effet En = Fn ® E est un (g,h) - module (voir
lemme 2.3 et § B.2) ; de plus En est projectif dans C parce qu'il est .h -
projectif et que toute suite exacte de (g,h) - modules est .h - forte (propo-
sition 1.2).
On peut aussi démontrer (9,7) en utilisant la remarque 2.1.

Cas des (g, K) - modules.

On voit de m~me, en utilisant la remarque 2.2, que si E et F sont des


(g,K) - modules, Extn K (E,F) est isomorphe au groupe Extn (E,F) calculé
K•
dans la catégorie des (E.,K) - modules.

Remarque 9.2. Si l'on se place dans la catégorie des (E.,_h) - modules admis-
sibles, la situation est très différente, car les K - modules de la résolu-
tion (9,1) ne sont pas en général admissibles. On peut d'ailleurs démontrer
que si K est semi-simple et si .h est la sous-algèbre .Js. d'une décomposition
de Cartan .€! = .Js. © ;Q , la catégorie des (g_,h) - modules admissibles ne
contient pas d'objets projectifs ni injectifs (cf. [24]).Par contre la caté-
gorie (f de Bernstein - Gelfand - Gelfand contient de tels objets et on a
quelques résultats sur les Ext dans cette catégorie,

Notice historique.
K.
Torn (E,F) ont été introduits par Cartan et
K•h
Eilenberg [ 15] les groupes Hn(E.,À,E) et Torn (E,F) - par Hochschild
[62]
147

§ 10. Exemples : groupe des déplacements du plan.

no 10,1. Notations.

I.e goupe Gest l'ensemble des couples (b,a) où b est complexe et a


complexe de module 1 , avec la loi de composition

(b,a) .(b' ,a') (b +a b' a a')

son algèbre de Lie z. admet une base X0 , x1 , ~ avec

[x1,~J 0

exp t X0 exp t x1 = (t,1) (it,1) •

Pour?:=+ on posera

et on a

f i X~ , [x+,x_J 0 •

c X X
+ -
~ z~)

Ji\ X0 K = exp ~

,
$11\~
"' x1
on a
((' EEJ (X
X+

n° 10.2. Description de certains (z.,K) - modules.

Décrivons d'abord les représentations unitaires irréductibles de G ,


construites par la méthode de Mackey sur laquelle on pourra consulter par
exemple [83] ; ce sont

(i) les représentations de dimension 1


148

(ii) les représentations de dimension infinie 'if r , r > 0 , opérant


dans L2(U(1)) de la façon suivante :
i r (Re b.cos x - Im b.sin x) i
e .f(a e x)

Prenant les vecteurs K - finis des modules ci-dessus, on obtient les (g,K) -
modules suivants :

de dimension 1 avec l'action f p


suivante

i p 0

on a en particulier f p(c) O

(ii) Er , r >0 , admettant une base (fm) , m E à'.'. , avec 1 1 action

( 1o.1)

(10.2) i r fm+E

(f est la fonction eimx) ; on a


m
'il (c) 2
- r .
r

Tous ces (.g,K) - modules sont simples et unitaires. On va décrire explicite-


n n
ment les groupes Ext_g,_!. et Ext.B'. pour les modules Fp et Er ; remarquons
qu'ils sont toua nuls pour les couples (Fp ,Er ) , (Er ,F p ) , (Er,Er,) avec
r ~ r' ~cause des valeurs de C (cf. proposition 4.2).

Lez. - module Hom (Fp ,Fq ) est isomorphe ~ Fq-p , et il suffit done
de calculer les groupes Hn(_g,.!_,FP). Le k - module -l2c est isomorphe au_!. -
module F1 ED F_ 1 ; le _!. - module /\2 -l2c est trivial. Donc, en posant
149

Ho1\ ( /\n Re F )
p
on a
1 si p 0
dim c0 dim c 2 = { 0 sinon
si p ! 1
dim c 1 {0 sinon

a) Prenons p = 0 ; comme c 1 est nul, on a

Ho Co H2 c2 f
= =
+ comme Co c2
b) Prenons p = = 0 on a

H1 c1 ((

n° 10.4. Calcul de Extn k (E ,E )


s_,_ r r

Le résultat ne dépendant pas de r , on prendra r =1 • On posera


H = Hom (Er,Er) ses éléments T sont représentée par des matrices (t n,m )
définies par

z::n t n,m f n

et soumises a la seule condition que, pour tout m , tn,m =0 sauf pour un


nombre fini de n • L'action de Ec sur H est définie par

i (n-m) t n,m

(XL .T) i (tn-E ,m - tn,m+f)


c n,m
On posera

Description de c 0 •

C'est l'ensemble des matrices diagonales t ôn,m t m


n,m
150

Description de c1 •
Un élément cf de C1 est un couple (cf+ , c/;>_) avec c/JE
soumis a la condition

i f. c:pt
i.e., sous forme matricielle,

(n - m - t). rf ,n,m 0 ;

posant d. f ,m <f 'c ,m+ t ,m


, on voit que la donnée de 4J équivaut

a celle des ~. :!:: , m «, ~ avec


..< 'C ,m '
cj? (Xt ) • f m o( I' ,m • fm+ f

Un élément 'f.I de c2 est un élément ~ ilI (X ,X ) E # , i.e. une


T + -
matrice diagonale 't' n,m = 0n,m 'f m

Description de d0 c0 ~ c1
Si T = (tm) E c0 , les ol correspondant ~ d0 T sont donnés
E ,m
par

( 1,~.3) ol.t,m

Description_ft~ d 1 c1 ~ c2 ~

Si 4' E et correspond à~des o(E ,m , o/ = d 1 4' 'Ei'et donné par

( 10.4) 'f m i ( <>(


-,m - ~
-,m+1 - :>(.
+,m
+ (;(.
+,m-1
)

Description de H1 •

Un élément cP ~ C1 est un cocycle si et seulement si ses o(" ,m véri-

fient
151

~ _o( -<>/ +o( 0


-,m -,m+1 +,m +,m-1
et un cobord si et seulement si il existe des tm vérifiant (10.3). Donc
Z1 s 1 identifie à 1 1 ensemble des couples ( ol
-,o , ( o( + m) et, comme
' m~ Z
on le voit facilement, B1 a' l'ensemble de ceux qui vérifient

ol.
-,o - al. +,-1

il en résulte que H1 est de dimension 1 ; exemple de cocycle non trivial

ol.. i r pour tout t et tout m


~ ,m

c'est-a-dire encore

( 1o.5) cp (XE. )

Description de If.
Un élément ·o/ de c2 est toujours un cocycle (puisque c3 = 0 ) et

aussi un cobord car il existe toujours des &i.. vérifiant (10.4). Donc
f ,m

Conclusion on a
si n o, 1
dim Extn k (E ,E )
K•- r r sinon

de plus (10.5) donne un exemple de 1 - cocycle non trivial.

En utilisant le résultat (v) du n° 3.7 on obtient immédiatement ce qui


suit
si n 0 ' 2

dim Extn (E ,E )
K r r
~l
2

0
si
sinon .
li
152

Exemple de 1 - cocycle dont la classe est non proportionnelle à celle du


- cocycle (10.3)

I 0 .

Exemple de 2 - cocycle non trivial

0 .

D'autre part on trouve

- pour p = 0
si n 0, 1,2,3
dim Hn(g , F )
p {0 sinon

- pour p = :!: 1

dim Hn(g , Fp)


si n = 1,2
f0 sinon

- pour p -/: o, 1, -1

Hn(_g_ , Fp) 0 pour tout n •


§ 11. Cas des algèbres de Lie semi-simples.

Dans ce paragraphe on désigne par E. une algèbre de Lie semi-simple et

par h une sous-algèbre de Lie de E. .:réductive dans E.

n° 11.1. Cas des E. - modules de dimension_finie.

Proposition 11.1. Si E et F sont des E. - modules simples de dimension finie


non isomorphes, on a Extn h (E,F)
,g_,_ = 0 pour tout n >,. 0 •

Démonstration • On sait que E et F ont des caractères infinitésimaux distincts


(cf. § B.5), donc l'assertion résulte du corollaire 4.1.

Corollaire 11.1. Si E est un,g_ - module simple de dimension finie non triv:j_al,
on a if(,g_,,h,E) = 0 pour tout n~ 0 .

Proposition11.2. On a H1 (,g_,,h,E) = O pour tout E. - module E de dimension


1
finie.

Démonstration. Comme H1(g_,_h,E) ( H1(g,E) (proposition 3.4) , il suffit de


montrer que H1(,g_, E) = 0 • On procède par récurrence sur dim E ; si E est

simple, l'assertion est vraie car s'il est non trivial, cela résulte du coro-
llaire 11.1, et s'il est trivial, on a

Hom (_g/[g,i) , E) 0 .

Supposons maintenant E non simple ; soit F un sous-module distinct de 0 et de


E ; notons u 1 1 a pplica ti on canonique de E sur E/F et soit 1f ç \g:, E)
Z ;
d'apr(3s l'hypoth:·se de récurrence. il existe e.;: E tel que

u(q:> (X)) X.u(e) u(X.e) -/1 X ~ E.

posons r 1 'f - 0
de ; toujours d'après l'hypoth·':se de récurrence, il

existe fE F tel que 'f' = d0 f , donc <f = d0 (e + f) •

Ext~ h (E,F)
!
Corollaire 11.2. On a

dimension finie.
.t>.•-
= 0 pour tous g - modules E et F de
154

Prooosition 11,3, On a If(g,E) 0 pour tout E. - module E de dimension

finie.

Démonstration. D'après le corollaire 11.2, E est somme directe de modules


simples ; d'après la proposition 3,2, on peut supposer E simple d'après
le corollaire 11.1, on peut le supposer trivial de dimension 1. Considérons
le complexifié Z:- du dual §.;;+-de g comme E. - module pour la représenta-
tion coadjointe ; définissons une application li~ire injective T de
dans c1(il•Eoif-) par (T f)(X)(Y) = f(X,Y) ; on voit facile-
ment que T envoie z2 dans z1 et que si T f est un cobord, il en est de
m~me de f ; par suite If (z. •( ) est inclus dans H1(_g_ , ~) , lequel est
nul d'après la proposition 11 .2.

Corollaire 11.3. On a Ext 2 (E,F) 0 pour tous g_ - modules E et F de di-


E.
mension finie.

Remarqu~ 11.1. La proposition 11,3 ne subsiste pas si l'on remplace H2(_g_,E)


par H2(g_,h,E) (voir cas de s:J,(2 ,IR) , exemple du n° 3 ,3). D'autre part
H3 (g_ , <1.') est non nul car i l contient toujours le 3 - cocycle (X, Y,Z) , _
B([X,Y],Z) o~ Best la forme de Killing, et ce cocycle est non trivial lorsque

il est semi-simple (cf. [19],p. 113).

Les propositions 11.2 (pour .h = 0) et 11,3 constituent les lemmes de


\fui tehead .

Cas des algèbres de Lie réductives.

Proposition11.4. Si il est réductive et si E est ung_ - module simple de di-


1
mension finie non trivial, on a ~(il,E) 0 pour tout n),:. O •
155

Démonstration. Notons .h le centre de g_ ; s'il opère non trivialement dans E ,


1 1 assertion résulte du corollaire 4. 2. Supposons maintenant que .h op;1re tri-
vialement ; comme à la proposition 6.2 on a

\
d'ou
0 Vp,q:)!O

en vertu du corollaire 11.1 et du fait que Ef.h est semi-simple il suffit


ensuite d'utiliser la suite spectrale d'Hochschild - Serre.

n° 11.2. Cas del:J.E. - modules de dimension quelconque.

On va dans ce numéro indiquer quelques résultats sans démonstrations et


formuler quelques conjectures. Introduisons d'abord quelques définitions ;
G désigne un groupe de Lie semi-simple connexe de centre fini, K un sous-
groupe compact maximal, g_ et k leurs algèbres de Lie.

Définition 11.1. Soient E et F deux ~,K) - modules sous-quotients d'une

m~me série principale E c, v ; soit

S O~F--H~E---;>O

une extension non triviale o~ H est aussi un (g,K) - module. On dira que S

est contenue dans E 6', v si H est un sous-quotient de EÔ, V , c 1 est-~-dire


s'il existe des sous- (g,K) - modules

0 (

tels que

H ,...., ff:,/H 1 F .-v- H/H 1 E ~ ij/H2

Si Y) /\ (S) est l'élément de Ext 1 K (E,F) associé a S , toute autre


.B.•
extension S' telle que 1~(s 1 ) soit proportionnel a' 11 est aussi contenue
dans EG (cf. remarque 8.1).
,V
156

r.
Définition 11.2. Deux (_g,,K) - modules simples seront dits liés dans G s'ils
sont sous-quotients d'une même série principale. Deux (~) - modules simples
/'-
unitaires E et F seront dits liés dans G s'ils sont non séparés pour la topo-
logie usuelle de "' d(,,.,
G, i.e. s'il existÀ_.e suite d'éléments de /G' convergeant a•
la fois vers E et F (sur la définition de la topologie de'G, voir j?7], § 18).

Deux (_g,,K) - modules simples (resp. simples et unitaires) E et F seront dits


A /' ~ /'
n - liés dans G (resp. ~ G) s'il existe H1, ••• ,Hn_1 E G (resp. G)
A
tels que les couples (E,H1) , (H 1 ,~) .••.• , (Hn_ 1 ,F) soient liés dans G
/'
(resp. G ).

Remarque 11.2.
,A ("\
a) Deux (g,K) - modules simples unitaires liés dans G sont liés dans G (ré-
sultat non publié de H. Kraljevic).
b) Si deux (_g,,K) - modules simples unitaires E et F sont sous-quotients d'une
même série principale Eç, V et s'il existe une sui te ( V i) convergeant vers
v et telle que E (), V. soit simple et uni taire, alors E() V converge vers
l. , i
~ A
E et F dans G , de sorte que E et F sont liés dans G [pour le voir, on iden-
tifie Er- et E 0 V a' un même espace de fonctions sur K ; on considère un
.. ,v , i
sous - K - module simple V de E ; les produits scalaires qJ 1 et <P 2 sur V
induits par ceux de EG' V et de E sont proportionnels on normalise le
) , i

produit scalaire sur E v, V. de façon que C/J 1 = <P 2 enfin on choisit


l.

un élément f de V ; on voit alors facilement que le coefficient (fonction de


type positif sur G) associé ~ E ~ V et f converge vers le coefficient asso-
' i
' résulte que E
cié ~ E et f , d' ou v ~ E ; on voit de même que E G'"
0
, i , i
-~ F].
~ A
c) On doit pouvoir munir G d'une topologie naturelle telle que " liés dans G "

soit équivalent ~ fi non séparés pour cette topologie fi •


Qllelgues résultats.
157
Proposition 11.5. Si E et li" appartiennent~ ·"'
Gd (série discrète de G), on a
Extn K (E,F) 0 pour tout n ~ 1
,g,
Pour le cas n = 1 , voir [91] , théorème 3 et [113]; le cas général
est un résultat non publié de G.Zuckerman.

Proposition 11.6. Soit E un (,g,K) - module simple unitaire, V un (_g,K) - module


simple de dimension finie.
(i) On a Extn K (V,E)
,g, _g,K (E, V)
Extn O pour tout n <. rG ou rG
est le rang réel de G.
( ii) Sj. le noyau dans G de la rèprésentation dans E est compact (en particulier
si Gest simple de centre fini et E non trivial), on a les mêmes relations

pour tout n > dim l! - rG .


(iii) Si E est de carré intégrable et a même caractère infinitésimal que V ,
on a
si n t dim l!
dim Extn (V,E) dim Extn K (E,V)
,g,K ,g, sinon.

Voir [7] , chapitres III, V et XI.

Proposition 11.7. Soient V et E deux (,g,K) - modules simples, V étant en outre

de dimension finie. Alors


(i) 1 K(V,E) :;. 1
dim Ext_g_,

(ii) 1 K(V,E) "-'


Ext_g, Hom (E~ ; , E) ou E 0 est le noyau du
g V' / V r) V' v' V

morphisme E ~V décrit au § B.6, (xi)


()V' VV

(iii) si 1 K(V,E)
Extg, ~ O , V et E sont évidemment sous-quotients de EG' LI
V' V
mais, de plus, toute extension non triviale de V par E est contenue dans

E
()V' 11 V

Voir [119] pour {i) et (iii), [7 ], ch. V et VI pour (ii) ; [7 J donne


aussi des informations sur les sous-quotients simples des E() V et leurs
V' V
places dans la classification de Langlands.

Corollaire 11.4. H1(_g_, K, E) est non nul (et alors de dimension 1) si et


seulement si E est un quotient de E0 . ou o désigne la représentation tri-
o, r'
viale de M .
158

Corollaire 11.5. On a dim Ext 1 K(E,V) ~ 1 ; si on a l'égalité, E et V


g,
sont sous-quotients d'une même série principale Er; , v , et toute extension
non triviale de E par V e1:1t contenue dans E 6" , Y •

Cela résulte de diverses propriétés de dualité : lemme B.8, isomorphisme de


Extn K(E,F)
g,
et Extn K(;-,
g,
i) (cf. n° 3.6), isomorphisme de ·~ , v et
E,..,.. (cf. § B.6).
"' ,- V

Cas des groupes semi-simples complexes·

On suppose ici G semi-simple complexe ; on a alors !! i _!! et on


peut définir une forme linéaire p' sur!! par p '(X) p (iX). Soit P =
~ Ap Np un sous-groupe parabolique standard complexe (cf. § B.6) ; écrivons
~ = SP Tp o~ Sp est semi-simple et où TP est un tore inclus dans M ; no-

tons .§.p , .ip• l!:.p les algèbres de Lie de SP, TP' AP ; posons

dim np
li. -

soit EP le (g,K) - module formé des vecteurs K - finis du G - module induit au


sens CcO par la représentation de P

Proposition 11.8. Le (g,K) - module Ep est simple et unitaire de plus

1
En particulier H P(g, K, Ep) est non nul. Réciproquement tout (g,K) - module
~
simple unitaire vérifiant H (g, K, E) ~ 0 s'obtient par ce procédé.

La première assertion est démontrée dans [22) et la seconde dans [36 ].

Exemple . Prenons G = SL( 2 , ( ) ; alors P = MA N , Sp = f 1 ~ , Tp = M


lr , AP = A = uZ: , NP (' .hp = ( EP = E2 , 0 et on a
si n = 1 ,2
sinon .

Remarque 11.3. On trouvera dans [7] , ch. X une formule du même type donnant
'I
E t (V E ) où V est un (g,K) - module simple de dimension finie et
X _g,K ' P, <i) '\/
o{i Ep t!r ,. a le sens indiqué au 9 B. 6 ·
' ,
159

Q!!elgues conjectures.
r.
(c1) Si E, FE "G et si Extn
g,
K(E,F) 1 0 E et F sont n - liés dans G
/\ ,A.
(c2) Si E, FE G et si Extn
g, K(E,F) 1 0 , E et F sont n - liés dans G

(C 3) Soient E et F deux sous-quotients simples non isomorphes d'une même


série principale E 0 11 telle que Re Ir appartienne ~ la chambre de
. '
Weyl positive ouverte C ; alors toute extension non triviale (s'il en
existe) de E par F est contenue dans E G -,; ou toute extension non
'
triviale (s'il en existe) de F par E est contenue dans E0 , v

(c4) Sous les mêmes hypothèses que pour (C1), tout élément de Ext~,K(E,F)
est représenté par une n - extension formée de (g,K) - modules et pro-
duit de 1 - extensions dont les termes extrêmes sont des (g,K) - modules
simples.

(c5) Soient E et F deux sous-quotients simples non isomorphes d'une même


série principale E 0 V ; alors i l existe un entier n .? 0 et des
'
(g,K) - modules simples E0 , ••• ,En vérifiant E0 = E, En= F et

ri i = o, ... ,n-1

Les conjectures (C1) et (C5) ont été partiellement démontrées par D.Vogan
([129], [130]), ~savoir :

Proposition 11.9. Si deux (g,K) - modules simples E et Font des caractères


infinitésimaux réguliers et si Extn K(E,F) est non nul, il existe n' tel
I /'"\
.E.·
que E et F soient n - liés dans G ; si n =1 , on peut prendre n' =1 .

Proposition 11 •10. La conjecture ( C5) est vraie si E c y a un caractère


'
infinitésimal régulier.
X

X X
«
Dans les paragraphes 12 a 15 ci-après, on va exminer le cas des groupes
SL( 2 , 1/U, SL( 2 , ([ ) , SO0 ( n, 1) , SU( 2, 1) et vérifier partiellement les conjec-
tures ci-dessus.
160

Notice historique.

les lemmes de Whitehead sous la forme donnée ici, ainsi que le corollaire
11.1 pour h = O, sont daa à Chevalley - Eilenberg [19]; les autres résul-
tats de ce paragraphe sont beaucoup plus récents et ont été attribués à leurs
auteurs respectifs dans le cours du texte.
161

§ 12. Résultats relatifs~ SL(2 ,iR) .

On va décrire explicitement les groupes Extn


_g_, K (E,F) et Extn (E,F)
E.
où E et F sont deux (_g_,K) - modules quelconques ; on utilisera les notations
et résultats du§ B.7, et en particulier la liste des (s:,K) - modules simples
donnée au n° B.7.3 : E E Eo E+ 'E~
0, Il ' 1, V ' Il ' V

Remarquons d'abord que le K - module -Pc est isomorphe a n2 a:> D-2 et


que /\ 2 -c
p est le K - module trivial. D1 autre part le K - module EC, v
m ,
(o~ C =O , 1 ) est somme de modules D ou m a la pari té de <i ; donc

0 Y n .

_g_, K (E,F) = 0 V n si les


D'autre part le corollaire 4.1 montre que Extn
paramètres V correspondant ~ E et F sont distincts. Finalement les seuls cas
a considérer sont les suivants

(!) E = E 6", V = F ou
G' 0 Re V > 0 V I= 1,3,5, ... ou Re V 0 Im 1; ~ 0

ou 0 Re V> 0 V /=2,4,6, •.. ou Re V 0 Im v> 0

(II) E Eo F ou V 1,2,3, ...


V

+ \
(III) E E- F ou V o, 1,2, ••.
V
+
(IV) E Eo ou V 1,2,3, .•.
V ' F = E:. =
+
(V) E E- F Eo ou Il = 1,2,3, ...
V V
+
(VI) E E: F éV
ou V= O, 1,2_, ..•
162

Les calculs sont analogues à ceux relatifs au groupe des déplacements du


plan (cf. no 10.4), avec cependant deux complications supplémentaires la
formule (B.4) donnant l'action de X~ est plus compliquée que (10.2) E
et F ont des bases indexées par des sous-ensembles variables de ~ • Nous
nous contenterons de donner les résultats.

Cas_ (I).
si n = O, 1
dim. Hn(_g_ , ,k , Hom(E,E))
sinon

Exemple de 1 - cocycle non trivial :

(12.1) -
( X_ )-1
ÏI
+
o~ Ti désigne la représentation de _g_ dans E

Cas (II).
si n = 0,2
dim Hn(_g_ , .k , Hom(E,E))
sinon

Exemple de 2 - cocycle non trivial

(12.2) I

Cas (III).
si n = O
dim ~(_g_, .k, Hom(E,E))
sinon .

Cas (IV) et (V).


si n =
dim ~(_g_ , .k , Hom(E,F))
sinon

Toute extension non triviale est contenue dans la série principale dont E et
F sont sous-quotients.
163

Cas (VI).
si n=1 ,V =0
dim Hn(g , 1s. , Hom(E,F))
sinon

Exemple de 1 - cocycle non trivial </JE. Z \g: , 1<:. , HQllJ. (E~ , -E~)) •

<{J (X+ ) 0
( 12 .3)
si m =
cp(x_ ). fm ~ :-1 sinon

'~
Conclusion: les conjectures (C1) a (C3) sont vérifiées. On va montrer que
(c4) l'est aussi en construisant une 2 - extension qui représente la classe
du 2 - cocycle

o~ c est un nombre complexe non nul quelconque ; on considère le cas de

Hom (E~ , E~) pour simplifier. Considérons les deux 1 - extensions

s1 0 ~ E~,- 1 = <f ---'> Eg,_ 1 Q) E~,- 1 ---7> (Eg,_ 1 E9 E~,- 1 )/Eg,_ 1 ._____,,. 0

cC-o

définissons un_&. - isomorphisme

par

N(f )
c m 'ri m = 2,4, ...

Notons <P 1 les 1 - c1Jcycles naturellement associés 'a s1


on vérifie que le 2 - cocycle cu p-produi t 4J 1 \._; Nc "' </> 2 est égal ~ o/ c
164

n° 12.2. Description de Ext~ (E,F) •

On utilise le résultat (iv) du n° 3.7 ; on a ici

si p = O, 1

sinon .

Cas (I). On a

= [
1 si (p,q) (o,o) , (0,1) , (1,0) , (1,1)
dim Ep,q 0
2
sinon

donc la différentielle d2 est nulle,

Extn (E,F) ·"'-" (f)


E. p+q=n

{:
si n = 1
dim Extn (E,F) si n = 0,2
Ji
sinon .

.QM (II). Comme E est de dimension finie et E. de dimension 3 on a

dim Ext~ (E,E) = dim Hn(E. ,<[) = l O


si n = 0,3
sinon.

Cas (III). On trouve comme en (I) que

si n = O, 1
dim Extn (E,F)
Ji sinon

.Q.a_ê. (IV) et (V). On trouve comme en (I) que


si n = 1,2
dim Extn (E,F)
Ji sinon

_QM (VI). On trouve comme en (I) que


165

si n = 1,2 et V 0
dim Extn (E,F)
E. sinon.

On trouvera dans [29] des exemples de cocycles.


166

§ 13. Résultats relatifs à SL(2,<[) .

On utilise les notations et résultats du § B.9 et en particulier la

liste des (g,K) - modules simples donnée au n° B.9.3 : E,... , E~ . La


"1 ~- ~' ~-
considération des caract0res infinitésimaux montre que les seuls cas à consi-
dérer sont les suivants
1
(I) .E E F ou E est supposé simple
6,11 t;, J.'

(II) E Eo F
t;, V
(III) E Eo F E+
0,v Ev,o = ~Il
(IV) E E~~
E+
6,,,, , F = Eo
o. y
(v) E E F = E y 6' o~ <) et V sont entiers, positifs ou nuls
6,v ,
et de parité différente.

Rappelons que l'on a et

D. @D. (j;)D. ou
. j = / j 1-j 2 1 , 1 j 1-j 2 1+1 ,. .. , j 1+j 2 •
J, J2 J

I.es K - modules l?c , /1. 2 l?c et /\3 l?c sont respectivement isomorphes à n1 ,

D1 et n0 •

Cas (V). On a

E/K @D.
J,
ou j1 ( t6 + 1'/J

FjK & D. ou j2 (:' t V+ IW


J2

donc les composantes simples de Hom (E,F)/K sont des Dj ou j est non
entier ; donc

Extn
_g:, K
(E,F) Ho~ (/\n l?c , Hom (E,F)) 0 V n •

Cas (III). On a
167

E/K é9 D.
J1
ou
\

j1 t<>. to + , ... , t V -

FIK E9 D. ou j2 tv, tv+ ' .....


J2
donc
si n = 1,2
dim Ho~ (/\ n -P.c , Hom (E,F))
sinon
d'o~

Extn k (E,F)
,g_,_
0 pour n = 0,3
dim Extn k (E,F) ~ 1
,g_,_
pour n = 1,2
comme E est une extension non triviale de E0 , on a
,
~V 6,v
1 k (E,F)
dim Ext,g_,_

enfin, utilisant la remarque 3.4, on obtient facilement

2 k (E,F)
dim Ext,g_,_ = 1 •

Cas (IV) : résultat analogue.


Cas (II). On a

si n = O, 3
sinon .

le cas ( I) n'a pas été étudié, mais ce oui préc1ede suffit pour affirmer que

les conjectures (C1) ~ (C3) sont vérifiées.

A
168

§ 14. Résultats relatifs à S00 (n,1) .

no 14 .1. Cas ·où n est impair , n =2 k + 1 •

Considérons les modules E (/\ ) , .•• , E .(À) du n° B.10.4 ; les suites


0 J
exactes (B.6) sont non triviales en vertu du § B.6, propriété (viii) ,
donc

Par contre on ignore si les suites exactes (B.7) sont ou non triviales.
On va montrer que

Extr k (E 1( À ) , E ( ,\ ) ) 0 si )1-ml>r.
E.•- m
On a, pour r = 0,1, ••. ,k:
O, •• ,O, 1, •. , 1
/\r /\2k+ 1-r D
l!c ."'-' l!c ·'\/
avec r uns et (k-r) zéros ; on remarque que la restriction de /\r l!c ~
SO(n-r) contient le module trivial ; donc si

les restrictions de E et F ~ SO(n-r) sont non disjointes or on voit faci··


lement, en utilisant le n° B.10.2, que ceci implique l 1-m 1 ~ r , d' o~
notre assertion. Ceci montre que la conjecture (C1) est vérifiée. De plus
sont unitaires, E())=Eoo appartient à la série prin-
o o'
cipale unitaire, Eô' 1 pour 1 ~ 1 est au bout de la série complémentaire,
l'
et on voit que lu con,jecture ( C2) e::i'• aussi vérifiée. Enfin ( C3) et ( C5) sont
trivialement vérifiées.
_Calcul de Hr(E.,.!f,8) .

En utilisant la proposition 5.1 et la liste des (_g,K) - modules simples


ayant un caractère infinitésimal trivial (ils sont tous unitaires, cf. n°
169

B.10.4) on voit que les seuls If non nuls sont les suivants (qui sont de

dimension 1)

HO et ifk+1 pour Eo
O, .. ,O,k

H1 et H2k pour Eo
O, •• ,O, 1,k-1
........
If et Hk+1 pour Eo
1, •. ,1,0

no 14.2. Cas o~ n est pair , n =2 k •

On a ici
/\2k 0, •• ,0,1, .• ,1
/\r l?c = -r l?c = D

avec r uns et (k-r) zéros, si r = O, •. , k-1 ; et


1,1, .• ,1 -1,1, .. ,1
D (:fi D

D'autre part les suites exactes (B.8) donnent des Ext 1 non nuls pour les
+ + .
couples (E 0 (t\ ) , E 0(,\ )) 0(
(E 1\ ) , E0 c;\ )) (E 1 (.A ) , E1 :t 1 ( /\ ) ) •

Ensuite on montre collllile au n° 14.1 que l'on a

0 si l 1-m I > r

0 si 1 ~ r •

Ce qui préc~de, joint à la proposition 11.5, montre que les conjectures (C1)à (C3)
·4t ( C5) sont encore vérifiées.
Calcul de If(g_,_k,E) •
Les seuls If non nuls sont les suivants (qui sont de dimension 1)

Ho et H2k pour E0
0, .. ,0,k-f

H1 et H2k- 1 pour E0
o, .. 'o, 1,k-3/2

Hk- 1 et ~+ 1 pour E0
1, .. ,1,t
+
pour E-
1, .. '1,t
171

§ 15, Résultats relatifs~ SU(2,1) •

Quelques propriétés des K - modules.

(a) Le K - module l1c est de dimension 4 et on a

3 ~, D1 ,O"' D0,-1
l1c -· /\ l1c . ~ Q7

/\.2 l1c A / D1'1 @ D1 ,-1 .ai Do,o E9 D-1,-1


n 1 ,n2 n;,n2
(b) Si Hom (D , D ) contient l'une des composantes simples d'une
ptrlssance extérieure de l1c , on a

n1 + n2 - nJ - n2 E ?, .
n 1 ,n2 nJ,n2
(c) Si Hom (D , D ) contient D1 • 0 on a

n1 + n2 - n; - n2
et ou bien

n; - n2 ~ n 1 - n2
ou bien

n; - n2 ~
n 1 - n2 n2 ~ n2 ~ n 1 .
n1,n2 nJ,n2 0 1
(d) Si Hom (D , D ) contient D ,- , on a les relations déduites
de (c) en échangeant (n1 ,n2 ) et (n;,n2)

~Eri utilisant la dualité et la proposition 3.8, on constate a poste-


Remarque.
riori que
Extn k (E,F) "-" Extn k (F,E)
z.,_ E.•-
\

on se bornera donc souvent a considérer l'un de ces deux groupes.


172

On va étudier Extn k (E,F) en prenant pour E et F des (g,K) - modules


_g_,_
simples non isomorphes ayant mGme caract(,re infinitésimal ; d 'apr~:·s le n°B. 11. 5

les cas à examiner sont les suivants :

(I) E F EO(À) E1( ,\) ' E2(,\) ou À ( t' r - (Av A1 v A2 )

(II) E F ou ,\ ( Al
" "
(III) E F Il ou ,\ t A2
"
(IV) E F Eoo( ~) t •••• ' E22( À) ou ,\ ~ A

Cas (I). E et F sont de la forme E,.. , E 1 , donc


v, ~· G"' V
n 1 ,n2
E/K a;i D avec n2 << () << n1

n1 ,n2 avec
~D n'
1

ceci implique

la propriété (a) ci-dessus montre que si Hom (E,F) contient une des compo-

santes simples d'une puissance extérieure de -Po , on a ~- G' f t ~ .


D'autre part rJ et 6' sont deux des nombres
1 \/1 ,, ,,, (
). 3 A. - r1 -3 /\ - ,\
T 6 6

comme 1\ appartient a' (,pl -


L (Av A1 v A2 ) , on voit facilement que C" - ()'

ne peut pas appartenir ~ t ;E ; par conséquent

Extn K(E,F)
_g_, Ho~ ( /\n -Po , Hom (E,F)) 0 Vn
~(II). La propriété (viii) du§ B.6 montre que
173

les propriétés (c) et (d) ci-dessus montrent que

1 K (E 0().) 'E2 (;\))


Ext,g, 0 ;

de plus on montre que Ext 1 K (E 0( ,\ ) , E1(À ) ) est non rnll ( collllllWlication


,g,
orale de D.Vogan).
~ (III). On obtient de m~me

Cas (IV). En raisonnant de m~me on montre que

Ext 1 K (Ei'j(À), Ei',j'(À)) .f: 0 ~li - i'I + fj - j'f = 1


g,

et aussi que Ext 2 est nul pour les couples ((0,0),(1,2)) ; ((0,0),(2,2))
((o,1);(2,2)) : il l'est aussi pour les couples ((0,0),(1,1)) et ((1,1),(2,2))
d'après la proposition 11.5.

Conclusion : les conjectures (C1) et (C2) sont vérifiées pour n =1 •

Calcul de If (g,.!f, E) •
On pose 1\ = (3,1) ; en utilisant la proposition 5.1 et le fait que
tous les (,g,K) - modules simples ayant un caractère infinitésimal trivial
sont unitaires, on voit que les seuls If non nuls sont les suivants (qui sont
de dimension 1 )
174

Remarque 15.2. Dans le cas de G = SU(n,1) , on démontre les résultats sui-


vants (cf. [78] ainsi que d'autres travaux non publiés du m~me auteur) :
les (g,K) - modules simples ayant un caractère infinitésimal trivial sont tous
unitaires et peuvent ~tre indexés sous la forme Ei,j où O ~ i :: j ~ n ; Eo,n
est le module trivial ; Ei,j est de carré intégrable si et seulement si i = j

on a
si p=n+i-j, n+i-j+2, ···:::;
sinon . C. n + j - i

En particulier H1(g, K, Ei'j) est non nul si et seulement si (i,j)


(O,n-1) ou (1,n). Enfin Eo,n- 1 et E1 'n sont des sous-quotients de E
o, f
175

Chapitre III. COHOMOLOGIE DES GROUPES TOPOLOGIQUES


176

§ 1. Généralités.

n° 1 .1. Résolutions fortes relativement injectives.

Pour les généralités concernant les G - modules et G - morphismes, on

renvoie au § D.3.
Définition 1.1. Un G - morphisme u entre G - modules E et Fest dit fort si
l'application linéaire continue u est forte au sens de la définition D.1 ;
mAme chose pour les complexes de G - modules.

Définition 1 . 2. Un G - module E est dit relativement in,jectif si pour tous


G - modules A et B, tout G - morphisme injectif fort u de A dans B et
tout G - morphisme v de A dans E, il existe un G - morphisme w de B
dans 8 vérifiant w Q u V '

.Proposition 1.1. Considérons deux G - modules E et F, une résolution forte de


E :

( 1. 1) 0 ~ E

et un complexe de G - modules

( 1.2)

ou F0 , F1, ... sont relativement injectifs.

(i) Pour tout G - morphisme u de E dans F il existe un G - morphisme


(un) du complexe (1.1) dans le complexe (1.2) commencant paru, c'est-
à-dire encore un G - morphisme du complexe

( 1 •) ) 0 - · · ,. Eo ----;> E1 ~ •••••
177

dans le complexe

( 1.4) ··i!> • • • • • •

prolongeant u .

(ii) Tout G - morphisme de (1.3) dans (1.4) prolongeant 0 est homotope a 0


avec une homotopie formée de G - morphismes.

Démonstration identique a celle de la proposition 2.2 du ch. I.

Corollaire 1.1. Considérons deux G - modules E et F et deux résolutions fortes


relativement injectives de F :

( 1.5) 0 .,, F Fo ·-···-~


F1
"' 1 1 -·--~

( 1 .6) 0 ·--· ·-'> F -> Fo2 :,:. F1


2
-·--;;> ......
(i) Les complexes

K.
l.
0 > HomG (E , F~) -·· ··· ·» HomG (E , F~) --- - _,,. .•.•..

sont homotopiquement équivalents et ont donc des cohomologies topologique-


ment isomorphes.
~ ~ 1
(ii) Le morphisme H (K 1) -·- -"> H (K2 ) associé a un morphisme K1 - - 7 K2

lui-même associé~ un morphisme (1.5) - (1.6) commençant par i~,


est un isomorphisme topologique indépendant de u •

Définition 1 .3. Etant donnés deux G - modules E et F , on note Ext~(E,F) ou


plus simplement Extn(E,F) le n - iùme groupe de cohomoloP,ie du complexe

ou est une résolution forte rela-

tivement injective quelconque de F (on démontrera au no 1.2 l'existence d'une


telle résolution). On pose
Hn( G,E) Ext~( I[ , E)

o~ ( est considéré comme G - module trivial ; Ext~(E,F) et Hn(G,E) sont


donc des ELC non nécessairement séparés ; on notera ~(E,F) et !!.n(G,E)
178

les espaces séparés associés respectivement a Ext~(E,F) et Ifl(G,E).


On voit immédiatement comme au ch. I, proposition 11.1, que Ext~(E,F) O
pour tout n ~ 1 si Fest relativement injectif.
179

n° 1.2. Exemples de résolutions fortes relativement in,iectives.

Définition 1.4. Pour tout ELCS E et tout entier n ~ 0 on note {"(Gn+ 1,E)
l'espace des applications continues de Gn+1 dans E muni de la topologie de
la convergence compacte (voir n° D.1.3) et 0 t'(Gn+l ,E) son sous-ensemble
formé des f vérifiant

(1.7) 0 si pour un i = o, ... ,n-1 .

On définit de même c"'°(Gn+ 1 ,E) et 0 c"'-'(Gn+ 1 ,E) lorsque Gest de Lie.

Propositio~ 1.2. On munit t"(Gn+l ,E) , E étant un G - module, de l'action

g. f ( g-1 g0 , ••• ,g-1 gn ) . Le G - module obtenu est relative--


ment injectif et la suite
f , .
( 1.8) 0 ·-----7 E ·---7 t'(G,E)
ou

( 1.9) t. (e)(g) e

(1.10)

est une résolution forte relativement injective de E •


Résultat e:rialogue en remplaçant t"'(Gn+l ,E) par 0 r'(Gn+ 1,E)

Démonstration. PremFre assertion : considérons un A~-~ ,,. B


s
dia;!,I"a.rnJJID du type ci-contre ou A et B sont des G - V
y'

modules, u et v des G - morphismes et :; une appli- C(Gn+1,E)


cation linéaire continue vérifiant s L u = idA .
On définit w B -;.. t (Gn+l ,E) par

( 1 . 11 ) w(b)(g , •.• ,g ) (v.g .s.g- 1.b)(e , ... ,g)


o n o o o n
Deuxième assertion : on définit une homotopie conLractante de (1.h) en posant

(1.12) (snf)(g , •.• ,g 1 ) f( 1 ,go , ... ,gn- 1) .


o n-
180

Proposition 1.3. On suppose G de Lie et E quasi-complet ; on munit c'><? (Gn+ 1 ,E)


de l'action analogue~ celle de la proposition 1.2. Le G - module obtenu est re-

lativement injectif et la suite


<:>& d0 2
(1.13) 0 ----? E ~ C (G,E) --;> c'""-' (G ,E)

ou t et dn sont définis par ( 1 • 9) et ( 1 • 10), est une résolution forte rela-


0
tivement injective de E. Résultat analogue en remplaçant C>-.; par c ::>G'· .
Démonstration. Comme a la proposition 1.2 à ceci près qu'on remplace (1.11) par

( 1. 14)

qui a le sens suivant )'. est une fonction c°"' à support compact d'inté-
grale 1 sur G pour toute sous-variété relativement compacte U de
l'application g ,__,,,x(.-0 1g). (v.g.s.g- 1 .b) j
u
est continue et a' sup-

port compact de G dans C~'° (U,E) ; on prend son intégrale, élément de l'espace
Ce:.:; (U,E) ; on obtient ainsi dez éléments des divers c'"'. (U,E) qui définis-
sent un élément de C -"-'(Gn+ 1 ,E).

Proposition 1 .4. On suµpose i;; complet et on se donne p e [ 1 ,+ <>...> [ ; on munit


Lf0 c(Gn+l ,E) de l'action analogue e celle de la proposition 1.2 (voir n°D.3.2).

Le G - module obtenu est relativement injectif et la suite


p d0 p 2 ~
0 ____,., E - - ; . L1 (G,E) --7 L1 (G ,i;)
oc oc
ou C et dn sont définies par ( 1 . 9) et ( 1 . 10), est une résolution forte re-
lativement injective de E •

_Démq_nstration. RemP.rquons d'abord que { et dn ont bien un sens gr~ce aux propri-
tés (v) et (vii) du n° D.2.2. Démontrons la première assertion ; on définit

w en utilisant ( 1 .14), mais ici ~ est continue a support compact et U est u.r1

n+l
col!lpact de G ; pour vérifier que w " u = v , on rer:Jarque que l'on a
181

et)
w(u(a)) = ./ ~..J g • v(a). dg ' ( go
,{ -1 g ) d'ou l'on tire,
en utilisant la propriété (iii) du n° D.2.2

w(u(a)) jw g" dg. v(a) v(a) .

Démontrons le deuxième assertion on définit une homotopie contractante en

posant
(snf)(go '. •. ,gn- 1) ; 'A:: (g). f(g' go , •.. ,gn- 1). dg
qui a le sens suivant : par la propriété (vii) du n° D.2.2, on peut définir
un élément F de L1P (G, L1P (Gn,E)) par F(g)(g , •.. ,g 1) = f(g,g , .. ,g 1)
oc oc o n~ o n-
puis on prend l'intégrale de l'application g •--~ ;{,(g).F(g) (propriété (v)

du n° D.2.2).

Il résulte immédiatement du n° 1.2 et du chapitre I, § 3 que

Proposition 1.5. Soit E un G - module.

(i) If(G,E) est le n - il:me groupe de cohomologie du complexe


d0 1
0 ~ c 0 (G,E) -----> c 1 (G,E) - d... ;-;-
ou du complexe
O ~ 0 c0 (G,E)

ou

+ (-1)n+1f(g1, ... ,gn) .

(ii) Si Gest de Lie et E quasi-complet, on peut remplacer Cn(G,E) et 0cn(G,E) pa1


182

les espaces C~iff(G,E) et 0 c~iff(G,E) définis de facon évidente.

(iii) Si E est complet, on peut rem9lacer Cn(G,E) par défini

de façon évidente.

(On écrira aussi parfois encont(G,E) au lieu de Cn(G,E).)

Corollaire 1.2. On a H0 (G,E)


Hn(G,E)
Corollaire 1 .3. Si E est un Ji'réchet et si ~( G, E) est sépa~~y-;st aussi un ·
Fréchet.

Les formules de passage des cochaînes homog.'.·nes aux inhomog!:nes et vice-


versa, pour en et C~iff , sont les mêmes qu'au chapitre I, formules (3.4)

et (3.5) ; pour les cochaînes Lfoc on doit remplacer (3.4) par le raisonne-

ment suivant : soit f E. Lf0 c(Gn+l ,E) ; par la propriété (viii) du n° D.2.2,

on peut définir Y' ~ Lf0 c(Gn+1,E) par

puis, par la propriété (vii) , 't E L1P (G , LP1 (Gn,E)) par


oc oc

si maintenant f est G - invariante, 'f' est G - invariante pour la repr8senta-


tion réguli1·re gauche dans Lf0 c(G, Lf0 c(Gn,E)), donc (lemme D.9), 'f est
l'image dans cet espace d'une fonction constante ; c'est cette constante, élé-

ment de Lfoc ( Gn ,E), qu'on note F •

Les éléments de Cn (resp. 0 cn , resp. C~iff , etc.) sont appelés cochaînes


inhomogènes continues (resp. continues normalisées , resp. C~;, , etc.) ; on
de'finit de meme
6 Zn , Bn , Zndiff , e t c.

Propriétés fonctorielles de H~ (G,E).

Il est clair que tout G - morphisme E ___,. F définit des applications liné-
X- ,+
aires continues H (G,E) ·--;;> H (G,F) , et tout morphisme contbu de groupes
183

G' ----? G - des applications linéaires continues H>'I- ( G,E) ------;;. H~ ( G' ,E).

Proposition 1.6. Si Gest de Lie et E quasi-complet, l'application canonique


HJt (G,E vc ) ~ *
H (G,E) est un isomorphisme topologique.

Démonstration. Il suffit de montrer que l'injection continue de c""" (Gn+l,E0c>)G

dans C·:>C( Gn+l ,E )G est bijective et bicontinue ; soit donc f un élément de ce


dernier espace ; posons

'f' (x, g) f(g x)

'f (x)(g) lf- (x,g)

Il est clair que "/" appartient a C :x,, ( Gn+ 1 x G , E) et dépend continilment ,de
f ; donc, d'après le n° D.1.3, lf appartient ii.. c""'-' (Gn+l, Cc.a (G,E)) et dépend
continilment de f comme on a
-"./

f(x)(g) g. f(x) f(g x) 'f (x)(g) '

la proposition est démontrée.

Régularisation des cochaînes.

On peut préciser la proposition 1.5 en indiquant des morphismes de comp-


lexes (1.8) --7 (1.13) et (1.15) ___,,,. (1.8) ; pour le premier on peut
prendre

( 1 • 16)

ou \ est une fonction c-= ii. support compact d' inté,,Tale 1 sur G ; pour le

second on utilise la même formule(qui a un sens en vertu de la propriété (v)


'"
du n° D.2.2) en prenant -X cotinue. On en déduit, en cochaînes inhomogènes

Proposition 1 •7. ( i) Si G est de Lie et E quasi-complet, les applications


1
vn : cn(G,E) ~ C~iff(G,E) définies par
184

(1.17) J.X(ho).,X(g-11hoh1) •.• x(g-n1•. g-11ho .• hn).ho .F(h1, .. ,h)n -

définissent des isomorphismes topologiques e~1 cohomologie.

(ii) Si E est complet, les applications Vin : Cn (G,E) - 7 Cn(G,E) définies


LP
loc
des isomorphismes topologiques en cohomologie.

Lmarque 1 •1 . On trouvera dans [ 6] une homotopie montrant explicitement que


les vn définissent des isomorphismes en cohomologie.

Remarque 1.2. Dans le cas où n = 1 , si Fest un 1 - cocycle, on trouve faci-

lement

F(g) + (g-I). /X(h). F(h). dh

et une formule analogu·e pour w1 , qui montre que _tout - cocvcle LPloc -
est- en
-
fait continu.

Remarque 1.3. On sait que i1(G ,f'(G,E)) = 0 pour tout n >, 1 , avec des
résultats analogues pour C~XJ(G,E) si E est quasi-complet, et pour LP1oc (G,E)
si E est complet, parce que le G - module considéré est relativement injectif
(ici E désigne un ELCS et on munit ~;(G,E), etc., de la représentation régulière
r,-auche). On peut préciser Cela en indiquant une homotopie contractante du comp-
lexe des Cn(G , <t'(G,E)), etc.

F (g-1' gl' ... ,g 1) ( 1)


n-

(s~)(g,, •.. ,gn-1)(&) j J:(f). F Crg- 1,g,, ... ,gn-1Hr). dr

p0ur Lp
loc
185

n° 1.4. Calcul de Ext~(E,F) ,

Proposition 1.8. Si E est tonnelé, Ext~(E,F) est topologiquement isomorphe a'


1
Hn(G, Hom(E,F)).

Démonstration. Compte tenu du corollaire D.1, on peut raisonner comme pour la


proposition 11.2 du chapitre I.

1Corollaire1.4. On a Ext~(E,F)

Notice historique.

La cohomologie H~ff(G,E) ·Jl-


du complexe Cdiff(G,E) a été introduite
par W.T. van Est [124] ; la cohomologie Hl<" t(G,E)
con ~ t(G,E)
du complexe Ccon
et la notion de résolution forte relativement injective ont été introduites
par G.D.Mostow [98] qui a démontré l'isomorphisme H:Ont = H~ff lorsque
G est de Lie et E C~ La cohomologie définie ~ 1 'aide de cochaines Lp a
loc
été étudiée systématiquement par P.Blanc [6] qui a démontré l'identité de
ces trois cohomologies et donné les formules explicites de régularisation
des cochaînes (cf. proposition 1.7). L'auteur de ces lignes avait auparavant
utilisé des cochaînes 2
Lloc et des chaînes Lc2 pour démontrer la proposition
2.6 dans le cas n =1
186

§ 2. Propriétés di verse~-_:~ci té, moyennabil:i,_t_é, s~para tion, j_I!_tégrale~

hilbertiennes.

no 2. 1 • Q_as des groupes compac_:ts.

~V
Pronosition 2.1. Si Gest compact, tout complexe fort exact formé de G - modules
quasi-complets admet une homotopie contractante formée de G - morphismes.

DémonstratiOJ!. Si (s~) est une homotopie contractante, on en définit une autre,


formée de G - morphismes sn définis par sn = J' g.s~.g- 1 .dg où dg est la
mesure de Haar normalisée de G.

Proposit~ol! 2.2. Si Gest compact et F quasi-complet, on a Ext~(E,F) 0 pour


1
tout n ·. 1 .

Démonstration. W. proposition précédente montre que la résolution standard


O --7 F .__,. F0 -..,-. •• •• admet une homotopie contractante formée de G -
morphismes ; donc le complexe

admet une homotopie contractante a partir du deuxF·me terme.


(On peut aussi remarquer que tout G - module quasi-complet est relativement in-
jectif.)

1 Corollaire 2. 1 . Si E est quasi-complet, on a If( G,E) 0


187

Proposition 2. 3. Soient K un sous-groupe compact de G , E un G - module quasi-·

complet. Notons t'(Gn+ 1 ,E)K l'ensemhle des f c ~'(Gn+ 1 ,E) vérifiant

k.]. <' K .

Considérons le sous-complexe suivant du complexe (1.8) :

(2 .1) O --7 E ~
'>'' ( G,E ) K · - + <..(.._;( G2 ,F. ) K ··--~
l

Ce complexe est une résolution forte relativement injective de E. On a œ1 ré-

sultat analogue en remplaçant ("' par C ,,,._ .. lorsque G est de Lie.

Démonstra,_tion. Il est immédiat que (2.1) est un sous-complexe fort exact de (1.8)
0 n+1
d'autre part C (G ,E)K est relativement injectif comme on le voit en repre-·

nant la démonstration de la proposition 1.2 et en remplaçant (1.11) par

( (v.g .k.s.k- 1 .g- 1 .b)(g , ... ,g ). dk


-K o o o n

· Corol],_aire 2.2. H :t (G,E) est la cohomologie du complexe

d0 1 d1
o~ c 0 (G,E)K --.'>' C (G,E)K - - : ; .

" n
ou d est défini oornme a' la proposition 1.5 et ou' Cn (G,E)K est l'ensemble des

F ~ cn(G,E) vérifiant

Résultat analogue pour C~ff(G,E)K si G est de Lie.

Remarque_ 2.1. Ch peut aussi imposer aux éléments f de t"(Gn+l ,E)K la condition

supplémentaire suivante

-1
0 si gi gi+l <: K pour un i O, •.• ,n-1

qui équivaut, pour les éléments l~ de Cn(G,E\ a la condition

0 si gi E K pour un i = 1 ,. .. , n

(cf. chapitre I, proposition 3.3).


188

no 2.3. Conditions pour que :ifl(G,E) soit séparé.

Proposition 2.4. Si E est un Fréchet et si Jtl(G,E) est de dimension finie, il


est séparé.

Résulte immédiatement du lemme D.1.

Proposition 2.5. On suppose que E est un Fréchet et que EG 0 ; alors H1(G,E)


est non séparé si et seulement si l'application d0 de E dans l°(G,E) est non
bicontinue, c'est-à-dire encore s'il existe une suite d'éléments e de E qui
n
ne tende pas vers 0 mais telle que g.en - en tende vers 0 uniformément sur
tout compact de G.

Résulte du théor.'.me de Banach rappelé au n° D. 1 • 1 .

Corollaire 2.3. Si E est un G-module unitaire et si EG = 0 , H1(G,E) est non


1
séparé si et seulement si E contient faiblement la représentation triviale.

Démonstration. D'apr8s la proposition 2.5, H1(G,E) est non séparé si et seule-

;nent s'il existe des en E E tels que il en// = 1 et que li g.en - en il


tende vers 0 uniformément sur tout compact de G ; d'autre part, d'après [27],
18.1 .5, E contient faiblement la représentation triviale si et seulement s'il
existe des e n c.' E tels que =1 et que (g.e r e )
n n
tende vers 1
uniformément sur tout compact. Enfin on a

2 - 2 Re(g.e n 1 e n )

(g.e / e )
n n (g.e n - en len ) + 1 •

Corollaire 2.4. On suppose Gnon compact et on llRlnit E = L2(G) de la repré-


sentation régulière cauche. Alors H1( G,E) est non séparé si et seulement si

G est moyennable ; si G est de Lie, cela signifie encore que sa partie semi-
simple est compacte.
189

Remarque 2.2. En ce qui concerne les groupes moyennables, on pourra consulter

[37] ou [4.1] ; disons seulement que G est dit moyennable s'il existe une forme
linéaire f'1 sur l'espace r b( G) des fonctions complexes continues bornées
sur G, invariante par translations~ gauche et vérifiant !' (1) et
f (f) ~ 0 pour f~ 0; une telle forme est appelée moyenne invariante.
D'après [27], § 2.6, il revient au même de dite qu'il existe une forme linéaire

continue sur /:'b(G), invariante par translations a gauche et non nulle.

n° 2.4. Cohomologie d'une intép;T~le hilbertienne de repr~sentations unitaires.

Définition 2. 1 • Soient X un espace localement compact G - compact muni d'une


mesure positive )"' , E un espace hilbertien ; on note l'espace des
classes d'applications de carré intégrable ~ support compact de X dans E
c'est la limite inductive des espaces L2 (K,E) ou K décrit l'ensemble des
compacts de X ; on ne le munira pas de topologie.

~ 2.1. Le dual de Lf 0 c(X,E) s'identifie algébriquement a L;(X,E') par

la dualité

<<f,'f'> J< <f(x) , 'f (x)> • dt'(x)

Démonstration. D'après [112] ch. IV, n° 4.4, on a

L2 (X E)' lim L2(K,E')


loc ' --.>

Dualité entre homologie et cohomologie.

On ne fait pas ici une étude systématique de l'homologie ; on en expose

uniquement ce qui sera utile pour démontrer la proposition 2.6. Soit E un G -


module unitaire ; considérons le complexe qui donne la cohomologie de E a
l'aide de cochaînes

0 ---4 c0 (G,E) ~ c1(G,E) ~ •.....

ou Cn(G,E) désigne exceptionnellement et ou dn est défini comme


190

~la proposition 1.5. Par dualité on obtient un complexe


d1 do
c1(G,E 1 ) ----;> co(G,E')-----:;. 0

""'
''----- + L (-1)i. '/) (g,, .. ,gi-1'g,g-1gi'"'gn) + (-1)n+1 't' (g,, .. ,gn,g)J dg
i=1

Posons notons Bn l'adhé-

rence de If' dans Zn.


1
1 lemme 2 .2. Un élément 'f de en appartient 'a Jf1 si et seulement si on a

<y•'f''>
Résulte immédiatement du théorème de Hahn-Banach.

Proposition 2.6. Soient (T , 1/) un espace borélien mesuré standard, E =


JœT
Et. d V ( t) un G - module unitaire, intégrale hilbertienne d'une famille

de G - modules unitaires Et (sur ces notions, voir par exemple [27]). On sup-

pose que pour un certain n ),: 1 on a _!f(G,Et) = 0 pour presque tout t .

Alors _!f(G,E) = 0 .

Démonstration. D'après le lemme précédent il suffit de montrer que ..::. '(, o/ >

est nul pour tout 'f <:: Zn(G,E) et tout 'f' ~ Zn(G,E'). On se ram(:ne aussitôt

au cas d'un cha.~p constant d'espaces hilbertiens (cf. [26]), c'est-à-dire que

les Et sont identiques à un même espace hilbertien F et que E = L2 (T,F). La


n .
fonction 't' est nulle en dehors d'un compact K de G , donc appartient a
L2 (K,E) ; on doit montrer que

/ / <::..<-f(g1 , ... ,g )(t) .o/(g1 , ... ,gn)(t) >.dt. dg1 ... dgn 0.
K T n
191

Utilisant la propriété (vii) du n° D.2.2, on peut identifier y' et 'V a' des
éléments 0 et •r de LÎ 0 c(T, LÎ 0 c(Gn,F)) et L2(T, L2(K,F')) et on doit
montrer que

ou encore que, pour presque tout t :

ou enfin (lemme 2.2) que pour presque tout t

\.j/(t) ~ Z (G,F').
n

Montrons-le par exemple pour cf (t) • I l suffit de montrer que pour tout 'f E
Cn(G,E) on a d<p(t) = d(_{f(t)) pour presque tout t ; notons U et Ut
les représentations de G dans E et Et ; on a

d<p(t)(g1, .. ,gn+1) = dCf(g1, .. ,gn+1)(t) = (U(g1).<p(g2, •. ,gn+1))(t) +

±
i=1
(-1)i.u>(g,, •• ,gigi+1""gn+1)(t) + (-1)n+1<f(g,,..,gn)(t) ;
1

pour presque tout (g1 , •• ,gn+l't), le dernier terme est égal~ i((t)(g1, •• ,gn)
en vertu de la propriété (ix) du n° D.2.2 appliquée avec X = Gn+l , Y = Gn ,

u (g1 , •• ,gn+1) = (g 1, •. ,gn) ; le terme après (-1)i est égal~ <f(t)(g1 , •. ,


gigi+l''''gn+l) en vertu de la même propriété (ix) appliquée avec u (g1 , •. ,
gn+l) = (g1 , •• ,gigi+l•··•gn+l) ; enfin le premier terme est égal à Ut(g1).

lf (t )( g2 , .. , gn+1) en vertu de la m3me propriété et du fait que U se désintègre


suivant les Ut. Ceci démontre l'assertion.
192

n° 2.5. Cohomologie d'une extension de G - modqles.


....._
Considérons deux G - modules E et F et un G - morphisme surjectif E -->F
admettant une section continue, non nécessairement linéaire (c'est toujours le
cas si E et F sont des Fréchet, cf. n° D.1.1). En reprenant les raisonnements
du chapitre I, § 4, on construit une suite exacte ~coll<?.._molo~

o~ H = Ker u et o~ les flè,ches sont des applications linéaires continues.


Ceci s'applique en particulier à toute suite exacte forte de G - modules

0 ·----"" A -~ B ___,,.. C -··:;. 0

si de plus on a un G - module E, les suites

0 ---';> Hom(E,A) ~ Hom(E,B) ---7> Hom(E,C) -;... 0

0 -;,. Hom(C,E) ___:;,. Hom(B,E) - - Hom(A,E) ----7> 0

sont exactes et fortes, d'o~ des suites exactes longues faciles à écrire avec
des Extn.

Enfin, comme la suite exacte

0 --~ E __.,, ~(G,E) ·---77 (-'(G,E)/E ·---7 0

est forte, on en déduit que

~(G,E) .'\../ lln- 1(G , t°(G,E)/E) Y n > 2

(isomorphisme aleébrique).
193

n° 2.6. - cocycles bornés.

Proposition 2.7. Soit E un G - module équicontinu réflexif~ dual tonnelé.


Tout 1 - cocycle continu borné est un cobord.

Démonstration. Rappelons d'abord le théor(,me de point fixe de Ryll-Nardzewski


c.__lin~~iree)
(cf. [2], [100]): soient ~ ELCS, r un groupe d'opérateurs dans F , équi-
continu et ~ orbites bornées ; alors toute partie K de F, r - invariante,
convexe et compacte pour la topologie affaiblie contient un élément i - inva-
riant. Soit maintenant <f· un 1 - cocycle continu borné de G dans E ; faisons

opérer G dans F = E $ <f par

g. (e,t) (g.e + t. <f (g) , t) ;

on peut appliquer le théorème de Ryll-Nardzewski a ce groupe et à la partie K,


enveloppe convexe fermée pour la topologie affaiblie de l'ensemble

G.(0,1) { ( <f (g) , 1) / g E G J;


en effet E étant réflexif, la topologie affaiblie n'est autre que la topologie
faible de dual de E' ; K0 étant borné pour cette topologie, K l'est aussi (cf.
[11], III.2, prop. 2) , donc est compact (ibid, IV.2, th. 1) ; donc K contient
un élément G - invariant e 0 , et <f est le cobord de - e
0

Corollaire 2·. 5. Tout 1 - cocycle continu borné ~ valeurs dans un G - module uni-
1
taire est un cobord.

Proposition 2.8. Les conditions suivantes sont équivalentes


(i) G est moyennable
(ii) pour tout G - module de Banach équicontinu E , tout 1 - cocycle borné
et faiblement continu de G dans E' est un cobord.

Démonstration.
O+)
(i) - > (ii). Soit f" une moyenne invariante sur t'b(G), fun 1 - cocycle
faiblement continu et borné de G dans E' ; pour tout e E E définissons un

(~)(cf. remarque 2.2)


194

élément <f e de rb(G) par '-f e(g) = < f(g) , e > ; alors f est le
cobord de l'élément u de E' défini par < u,e >

(ii) =====';> (i). Posons X Yb(G) , E = x/Q .1 E' est l 'enaemble des
j-< E X' vérifiant f ( 1) O • Soit f' 1 €: X' tel que /A 1 ( 1) = ; dé-
finissons un 1 - cocycle faiblement continu borné f de G dans E' par f(g) =
g.f,-? 1 ;il existe f" 0 EE' tel que f(g) = g.r 0 -;-< 0 ;alorsla
forme linéaire r = f" 1 - f< 0 est G - invariante et vérifie /-'- ( 1) = 1 ,
donc G est moyennable.

A
Proposition 2.9. Si la représentation triviale est un point isolé de G (on dit
alors que Ga la propriété (T) de Kajdan), on a R1(G,E) = 0 pour tout G-
module unitaire E.

Démonstration. Rappelons d'abord que la représentation triviale est un point


/'
isolé de G ai et seulement si toute représentation unitaire qui contient fai-
blement la représentation triviale contient cette représentation au sens ha-
1 ~
bituel. Soit maintenant fun élément de Z (G,E) ; pour tout n E IN , la
fonction

n. exp (-/)f(g)/I 2/n)

est de type positif (cf. lemme F. 1) ; de plus 1!i


1 n
( g) - (jJ
1 n
{ 1) tend vers
-Il f(g)/I 2 uniforméiient sur tout compact. Il existe une représentation uni-

taire Un de G dans un espace hilbertien Rn et un vecteur cyclique xn ~ Rn


tels que <f n (g) (Un (g) .xn 1 xn) • Notons Pn le projecteur orthogonal de

~ sur H~ , puis ~ I - Pn , Kn = ~(Hn) ; posant

on a facilement
195

Montrons que la sui te ( 't' n ( 1) ) est bornée. Supposons le contraire : i l


existe une sous-sui te telle que 'f ( 1) tende vers + oo ; alors, comme
?\ 2
'V (g) - '+' ( 1) tend vers - // f(g) /1 uniformément sur tout compact,
?\ ?\

c~
?\
(g) -r?\C1>>li.r?\c1> + 1~
uniformément sur tout compact ; la représentation dans la somme hilbertienne
des K contient faiblement la représentation triviale, donc la contient au
?\
sens habituel, ce qui est contradictoire.
Comme la suite ("1-'n(1)) est bornée, elle contient une sous-suite, encore
notée '}' n. ( 1) , convergeant vers une limite 1 ; alors t' (g) converge
K ?\
uniformément sur tout compact vers 1 -Il f(g)ll 2 ; cette dernière fonction
est de type positif, donc bornée, f est bornée et il suffit d'appliquer le
corollaire 2.5.

Notice historique.

Les complexes de cochaînes K - invariantes ont été introduits par van


, <.r1J,
Est [125] ; la proposition 2.4 est due a Borel et Wallachr:--ra proposition
Lr6l .r11J.
2.6 à P.Blanc"r"ies propositions 2.7 et 2.8 à B.E.JohnsOJli;-ia proposition 2.9
~ P.Delorme [21]
196

§ 3. Utilisation des centres. Cas des groupes abéliens.

n° 3.1. Utilisation des centres.

Tout coDl!lle au chapitre I, § 7, on vérifie que l'action de G sur Cn(G,E)


définie par

entraîne une action triviale sur la cohomologie, puis on démontre le résultat


suivant :

Proposition 3.1. Notons U la représentation de G dans le G - module E.


(i) S'il existe un élément z du centre Z(G) de G tel que U(z) - I soit
inversible dans Hom(E,E), on a ~(G,E) = 0 pour tout n >, 0 .
(ii) Si E est quasi-complet et s'il existe un élément fA du centre de Mc(G)
tel que fJ' (1) et que U(f-) - I soit inversible dans Hom(E,E) , on
a ~(G,E) = 0 pour tout n), 0 •

En fait le complexe des cochaînes continues homogènes admet l'homotopie


contractante suivante :

et celui des cochaînes inhomogènes :


'\'\

(3.2) (sI7)(g1 , ... ,g 1 ) = (u(r) - r)- 1 . 2-C-1)i+1 (F(g1 , .. ,g. 1 ,g,g., .• ,g 1).dµ
n- i= 1 J 1- 1 n- /

Corollaire 3. 1 • Si l'action de Z( G) sur E est un caractère non trivial, on a


1
~(G,E) = 0 pour tout n ~ 0 .

Corollaire 3.2. Soient E et F deux G - modules (E étant tonnelé) tels que les
actions de Z(G) sur E et F soient deux caract(ires distincts ; alors
Ext~(E,F) = 0 pour tout n ~ 0 •
197

Corollaire 3.3. On suppose que toutes les classes de conjugaison de G, sont

relativement compactes ; alors pour tout G - module unitaire irréductible non

trivial Eon a Jfl(G,E) = 0 pour tout n.~ 0.

Démonstration. D'après [82], pour toute classe de conjugaison Cil existe un

élément f du centre de Mc(G) ayant pour support C ; i l suffit ensuite de

raisonner comme~ la remarque 7.1 du chapitre I.

n° 3.2. Cas des groupes abéliens.

Proposition 3.2. On suppose G = ü~ m et on définit les G - modules f ((' 1 )

et r (t 2) comme au n° D.5.1. Si /\ 1 (X1 ) et /\ 2(X2 ) sont disjoints, on a

Ext~(r(c 1),} ([' 2 )) = 0 pour tout n>, 0.

Résulte de la proposition 3,1 et du corollaire D.4.

Corollaire 3.4. On définit le G - module J (ti) comme au n° D.5.1. Si /\(X)

ne contient pas 0, on a If(G ,f (ê )) = 0 pour tout n >-O.

~~ 3. 1. Lorsque /\ 1(x1 ) = /\ 2 (~) , on peut dans certains cas décrire

assez explicitement Ext~(r ( t 1) , 1 (ê 2 )) pour n = O ou 1 (cf. [51]).

Plus précisément notons X une variété immergée dans G ; f 1 et E2 deux


~
espaces fibrés vectoriels C localement triviaux de rang fini de base X

Hom ( t 1' f! 2) le fibré dont la fibre en X est Hom ( r, ,x 'E2,x> ; f (resp.


5-1( ) le fibré trivial de base X et de fibre G (resp. G*) ; {t le fibré tan-

gent ~ X ; posons Ei = 1 ( ê).


a) Définissons une application A de / (Hom ( f 1 , f~)) dans l'espace H

Hom (î (f 1) , r (f 2 )) comme suit:

A('f> )(f)(x) o/ (x)(f(x))

alors A est un isomorphisme topologique de ('(Hom ( f'1 , t 2 )) sur HG

Extg(E 1,E 2 ) •
Hom ( G ,é) s'identifie a Hom( G , l (Hom( (' 1 , l~)))

puis a

r (Hom(~, Hom( E'1 , f)))


lequel contient r ( t Q9 Hom( f 1, f 2 )). Alors l'application naturelle de

H1(G ,HG) dans H1(G,H) (déduite de l'inclusion de HG dans H) est surjective,


a pour noyau ,- ( ( @ Hom( t 1, f 2 )) et définit un isomorphisme topologique

de r (91-/t ®Hom(t 1, f 2 )) sur H1(G,H) = F.xt~(E 1 ,F. 2 ) , qui est donc


en particulier séparé.
c) Les applications canoniques H ~ B1(G,H) et z1(G,H) --'0>'!! 1(G,H)

admettent des sections linéaires continues.

Proposition 3 .3. On suppose maintenant G abélien et on consid; re un G - module


E quasi-complet et équicontinu ou de la forme Hom(E 1 ,E2 ) ou E1 et E2 sont

quasi-complets et équicontinus. Si le support de E ne contient pas l'élément


/'
neutre ~· de G , on a If( G,E) 0 pour tout n :>,.. 0 •

Résulte de la proposition 3.1 et du lemme D.18.

Corollaire 3.5. Si E et F sont deux G - modules quasi-complets équicontinus,


si E est tonne lé et si c n'est pas adhérent ;_ su pp F - su pp E , on a

0 pour tout n >, 0 .

Résulte de la proposition 3.3 et du lemme D.20.

Dans le cas des représentations unitaires, la situation est tres différente


de celle de la proposition 3.2 :

Proposition 3.4. Supposons G abélien, E unitaire, EG 0 , et notons X le


support de E • Alors

(i) tout n - cocycle continu est limite de cobords

(ii) si X contient l'élément neutre, H1(G,E) est de dimension infinie et non


199

/'
Démonstration. (i) Pour tout voisinage V de i!. dans G , notons PV le projec-
/'\
teur spectral associé a, G V ; soit f un n - cocycle continu ; PV o f est un
cobord d'après la proposition 3.3 ; enfin PV c f tend vers f suivant le filtre
des voisinages de ~ •
(ii) E contient faiblement la représentation triviale, donc H1(G,E) est non
séparé (corollaire 2.3), donc de dimension infinie (proposition 2.4).

Notice historique.

La proposition 3.1 est une simple adaptation des résultats analogues rela-
tifs aux groupes discrets ; elle semble due à l'auteur de ces lignes ainsi que
plusieurs de ses conséquences (propositions 3.2, 3.3, 3.4).
200

§ 4. Cohomologie de8- G - modules induits.

N~tations. On note H un sous-groupe fermé de G , X = G/H , x0 = HE X ,


·p l'application canonique de G sur X (onécrira aussi gau lieu de p(g) ) ; ()
une section de p , borélienne et localement bornée, i.e. transformant tout

compact de X en une partie relativement compacte de G (cf. [134], 5.1.1). On


choisit des mesures de Haar à gauche dg et dh sur G et H. Pour tout g E G
on pose
r(g) g. 6(p(g- 1)) E H;

r est une application borélienne localement bornée de G dans H enfin pour

g ~ G et x EX on pose
,\ (g,x)

On note E un H - module ; on va démontrer des " lermnes de Shapiro " dans diver--
ses situations.

Définition 4. 1 . On note rg~ E ou plus simplement Igd E , et on appelle


G - module induit au sens conti~ E , l'espace des applications continues
f de G dans E vérifiant f(g h) = h- 1 • f(g) , muni de l'action àe G suivante

(g .f)(g)
0

Lenune 4.1. On suppose E quasi-complet; alors ((an+ 1,E), muni de l'action

de H définie par (h.f)(x) = h. f(h- 1x) est un H - module relativement in-


jectif.

DémOJlStration. Considérons un dia1ira;:i;ae du type ci-contre B

ou A et B sont des H - modules, u et v des H - morphis-·


mes, s une application linéaire continue vérifiant
201

s o u = idA . Soient l( E t'c(G) vérifiant J'X .dg = 1 , b E B , Kun


compact de Gn+1 ; définissons des applications w de G dans f:"' (K) et Cf' de

G dans ~(K,E) par

UJ (g)(go ' ... ,gn ) (v.r(g).s.r(g)- 1 .b)(g , ... ,g)


1 o n

w est continue et son support L est compact ; <f est borélienne et transforme

tout compact en une partie relativement compacte ; v.J 'f est borélienne, a sup-

port compact et ~valeurs dans un compact ; on peut donc considérer (cf. n°

D.1.4) l'élément

fK = / w (g) ·'f (g). dg f f' (K,E)


on a

!.X (g- 1g). (v.r(g).s.r(g)- 1 .b)(g , ... ,g ). dg


o o n
et aussi, en notant PK , q E Q(E) , les semi-normes de t'(K,E) (cf. n°
,q
D.1.3) et m la mesure de Haar de G:

~ m(L). sup PK ( W (g). <f(g))


gE:L ,q

5;. m(L). sup l<.v(g) 1. sup q((v.r(g).s.r(g)-\)(g ... g ))


g E: L (go' .. ,gn) E K o n

ce qui montre que l'application b t-----?>fK est continue. Les diverses fK dé-
finissent un élément de ~(Gn+ 1 ,E) qu'on note w(b) ; on a donc

(4.1)

et w est une application linéaire continue de B dans <t'(Gn+ 1 ,E) ; enfin on vé-

rifie facilement que w ou = v et que w est un G - morphisme.

CQFD

Considérons les complexes

(4.2)
202

(4.3) 0 ----;)> E ~ t'(H,E) ------'> Y(n2 ,E) ----->

(4.4) 0 ------')> ~(G,E)H ~ t'(a2 ,E)H ~

(4.5) 0 ~ <r'(H,E)H ~ r'(H2 ,E)H ~

(4.6) ~ ~ C°(G , Igd Ef ~ '((G2 , Igd E)G - -

Le complexe (4.3) est une résolution forte relativement injective de E (prop.


1.2) et il en est de m~me de (4.2) d'après le lemme ci-dessus; on définit des

morphismes de complexes de II - modules

(un) (4.2) ~ (4.3)


(vn) (4.3) -'7> (4.2)

par
(unf)(h0 , ••• ,hn) f(h 0 , ••• ,hn)

(vnf )(go'''"'gn) = jGn+ X.(g; x


1
1
0 ) ••• X(g~ 1 xn). <f (r(x0 ), ••• ,r(xn)) .dx0 ••• dxn

d 1 0Ù des morphismes de complexes :

(un) (4,4) -------;.- (4,5)


(vn) (4.5) ~ (4,4)

qui ne sont pas mutuellement réciproques mais donnent des isomorphismes en co-
homologie (corollaire 1.1). D'autre part on a des isomorphismes mutuellement
réciproques de complexes :

(u•n) (4.6) ------i>' (4,4)


(v•n) (4,4) -7- (4.6)
(u'n't')(go' ... ,gn)

(v'n f)(g , •.. ,g )(g)


o n

Considérant un" u'n et v'n v vn on obtient la


203

Proposition 4.1. Supposons E quasi-complet ; alors

(i) Il existe des morphismes de complexes (non nmtucllement réciproques)

(4,7) 'f (h,


o
... ,h)(1)
n

'.4.8) = I Gn+
1X.(g~ 1 g x 0 ) ... ,X(g~ 1 g xn).tf(r(x0 ), .• ,r(xn)).dx0 •.. dxn
'
ou X est une fonction continue a support compact d' inté1.:;:r·u] e 1 sur G ; ces raor-

phisrnes définissent des isomorphismes topologiques mutuellement réciproques entre

H* (G, Ind
c
E) et H* (H,E).

(ii) En cochaînes inhomogènes, (4,7) et (4.8) deviennent

(4,9) 4>(h1•···•hn)

(4.10) tf (g1' ... ,gn)(g)

(
Corollaire 4. 1 . Soient ~: un H - module quasi-·complet et A un G - module tonne16

notons ~ le H - module A ; alors

'r} Il >, 0 •

Démonstration: comme a' la proposition 11.9 du chapitre I, en utilisant le co-

rollaire D. 1 .
204

no 4.2. Cas o~ p admet une section locale continue.

On entend par là qu'il exisÎe*'f1 voisinage ouvert U de x0 dans X et une

section continue 6 au dessus de u:+' On va voir qu'on peut alors réaliser Ind E
c
coillllle espace des sections continues d'un fibré vectoriel de base X.

Pour tout g <: G l'application x ~ g. G'(g- 1x) est une section continue

de p au dessus de g.U ; il existe donc

- un recouvrement ouvert localement fini (U.) de X


l. i(:I
- pour tout i , une section continue 6i de p au dessus de Ui

- une partition continue de l'unité (cl. i) subordom1ée ~ (Ui).

On posera

r. (g)
l.
g. 6i ( p( g -1 ) ) 1/ g E P-1( u.l. )-1

À. .(g,x)
i, J
() i(x)-1 .g. û/g-1x) V g" G

Notons C le quotient de G x E par la relation d'équivalence suivante

-1
(g,e) A./ (g',e') ~3h1: H g' g h e' h e ;

notons CL(g,e) la classe dans !! d'un élément (g,e) de G x E ; '7T l'appli-

cation de ~dans X définie par /l (CL(g,e)) p(g) ; E est un espace

fibré vectoriel de base X , de fibre E , sur lequel G opère par

g'. CL(g,e) CL(g'g,e) ;

i l est localement trivial car ·îf-1 (ui) s'identifie a Ui x E par

/i -l (U.) ;J CL(g,e) ~ (x,f) E: U. x E


l. l.

(x,f)

CL(g,x) CL(G°.(x), f)
l.

On note r (i) l'espace des sections continues de ~; ' muni de la topologie

de la convergence compacte ; on a un isomorphisme /\ de Ind E


c
sur r (f) :

( il")
rappelons que ceci a lieu si G est séparable, métrisable et de dimension finie

(cf. [97]).
205

( /\ r)(x) CL(g , f(g)) ·v g ~ p- 1 (x) ;

si on identifie ·rr-1(ui) ~ Ui x E , (A r)(x) s'identifie~ (x , F.(x))


l.
o~ Fi(x) = f(û'i(x)) ; l'isomorphisme /\ -1 ,
est donne par

f(g) ri(g-1). Fi(p(g))

L'action de G devient
(g.F)(x)
ou encore

(g.F\ (x) 1\. .(g,x). F .(g- 1x)


l.,J J

Lemme 4 .2. Si p admet une section locale. continue, le lemme 4. 1 est valable
1
sans supposer E quasi-complet.

Démonstration: on remplace (4.1) par

(4.11)

CQFD

On peut ensuite définir un autre morphisme (vn) de (4.5) dans (4.4)


par

(vn<f )(go' ... ,gn)

On obtient la

Proposition 4.2. On suppose que p admet une section locale continue ; alors

(i) il existe des morphismes de complexes (non mutuellement réciproques)

(4.12) lJ)(h ,. •. ,h )
1 o n
(4.13)
206

ces morphismes définissent des isomorphismes topologiques mutuellement réci-


proques entre H'~ (G , Ind
c
E) et H71' (H,E).

(ii) En cochaînes inhomogènes, (4.12) et (4.13) deviennent

(4.14) 't> (h1,. .. ,hn) -q.t (h1 ,. .. ,hn) ( 1)


(4.15) \j)(g1,. .. ,g )(g) .> . o\i (p(g)).o/i (p(g;1g)) ... oli (p(g~1 .. g;1g)))
~~~~-n---------i0_,_·_·,_i_n~-o~~~~-1~~~~~~n~~~~~~
Cr. (g-1).cp(r. (g-1)-1.r. (g-1g1), ... ,r. (g-1g1 .. g 1)-1.r. (g-1g1 .. g )).
10 10 11 in-l n- in n

(iii) En transportant par l'isomorphisme Igd EN f(t), (4.14) et (4.15)


deviennent :

(4.16) 4 (hl'• .. ,hn) \f (h1' ... ,hn)(xo)


(4, 17) ~r (g1' .. .,gn)(x) 2._
i , .. ,i
o( .
1o
(x). ol.. (g;\) ...
1 1
o(.
J.n
(g-1 .. g;\) )
n
0 Il

/..,.....·~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
207

o..::>
n° 4,3, Cas des G - modules induits au sens C

Définition 4.2. On suppose ici G de Lie ; on note I~ E l'espace des applica-


tions c 00 f de G dans E vérifiant la m~me relation qu•à la définition 4.1
et on le munit de la mGme action de G ; on l'appelle G - module induit au sens
oO
C par E.
()<..} O'-'
Proposition 4. 3 , Le G - module ~ E est C et identique a (Igd E) et
1' oO
a Ind E •
OO

Démonstration. D'après les résultats du n° D.4.1, Igd E étant un sous-G-module


fermé de t'(G,E), (Ind E)00 est égal~ Ind E 0 t'{G,r~)'-"" avec la topolo-
c c
~· OO
gie induite par l (G,E) , c'est-a-dire (lemme D.11) a' Ind E. La dernière

assertion résulte aisément du fait que, pour f E. Ind E , on a

f{g}{h) h. f{g}

CQFD

On sait [13], § 6.2) que p admet une section locale Cc<> ; on peut donc

reprendre les raisonnements du n° 4.2 avec des sections <J C 00 , réaliser


i
OO
Ind E comme espace des sections C d'un fibré vectoriel, et énoncer un ré-
sultat analogue ~ la proposition 4.2
J( ~
Proposition 4,4, On suppose E quasi-complet ; alors H {G , Ind E)
<x)
et H (H,E)
sont topologiquement isomorphes et on a des formules analogues aux formules
(4.12) ~ (4.17).

L'hypothèse " E quasi-complet " intervient pour qu'on puisse calculer


)f Jt \ C>C"-'
H {G , Ind E) et H (H,E) a l'aide de cochaînes C
OO
208

n° 4.4. Cas des G - modules induits au ~~~ Lp


loc

Définition 4.3. Soit E un H - module complet ; en procédant comme au no D.3.2,


on définit des actions de G et H sur Lf0 c(Gn+ 1,E) qui prolongent les actions
considérées ci-dessus sur t'(Gn+ 1,E),

En particulier on note Ind


p
E l'ensemble des éléments H - invariants de

Lf0 c(G,E) et on l'appelle G - modul~ induit a~ Lioc par E.

Lemme 4,3, Le H ~module LP 1


1oc (Gn+ ,E) est relativement injectif.
--
Démonstration analogue à celle du lemme 4.1, utilisant une intégration vecto-
rielle dans Lf0 c(Gn+l,E) au lieu de t"(Gn+ 1 ,E) .

On considère ensuite les complexes ahalogues ~ (4.2), ... ,(4.6) et on


définit des morphismes (un) , (vn) , (u•n) , (v•n) de la façon suivante

(unf)(h0 , ••• ,hn) l .;\'.'(h- 1g ) ... X(h- 1g ). f(g ,. .• ,g ). dg ... dg


o o n n o n o n
1
( Vn'f )(go' ... ,gn) / .Q(r(go)- ho ) ... {:)(r(gn )-\n ).UJ(h
T o
,. . .,h ). dh .. dh
n o n

ou xt tc(G) , lx. dg = 1 ' () € rc(H) • I e. dh = 1 ; les intégrales


ont un sens grâce a la propriété (v) du n° D.2.2.
L'application u'n se définit ~ peu près comme l'application Lp (Gn+1 E)G
loc '
~ L1P (Gn,E) du n° 1.3; enfin v'n se définit facilement en utilisant
oc
la propriété (viii) du n° D.2.2.
On en déduit la

.Proposition 4.5. Si E est complet, H* (G , I~d E) et H }f (H,E) sont topologi-


!
quement isomorphes.
209

~emargue 4.1. Lorsque Gest de Lie, on montre comme a' la proposition 4.3 et
ex;
en utilisant le lemme D.12, que (Iid E) Ind E .
·.><>

Remar~ 4.2. On peut démontrer que I~d E est isomorphe a Lf0 c(X •r, E)
(o~ r est une mesure positive quasi-invariante sur X) avec des formules ana--
logues ~ celles du chapitre I, § 5,
210

no 4,5, Cas des G - modules induits au sens LP.

1
Notons ~ le caractère réel de H défini par ~ (h) = ôG(h)/ôH(h) ou
ôG et ôH désignent les fonctions modulaires de G et H ; définissons une fonc-
tion strictement positive f sur G par f(g) = f(r(g- 1 )) o;J. r a le.
sens défini au début du paragraphe ; f est une f - fonction au sens de
[134], Appendice 1 , donc définit une mesure positive quasi-invariante f' sur
X caractérisée par

r 'P
G
(g). f (g). dg lx cf (x). df (x)
ou

On a

o( (g,x)


si g' = x • On sait qu'il existe une mesure invariante sur X si et seulement
si ~ =1
Considérons d'autre part un H - module de Banach E muni d'une représentation
t'V
U de H par des opérateurs isométriques Uh ; notons E le même espace E muni de
la représentation h ~ ~h f'J (h) 1/P. Uh . On définit comme suit le
G- ~ êp induit au sens Lp par E (cf. [ 134], 5. 1. 1) : ~ toute f E
'V
I~d E on associe une mesure positive f'f sur X caractérisée par

rf< <f) j'G il f(g)/IP.cp(g). dg V 'f E (c(G) )

"-'
on note ~p l'ensemble ( sous--espace vectoriel de I~d E des f vérifiant
1/p
j/f Il Gp f<r(1) < + o0
enfin on fait opérer G dans ~p par translations~ gauche on notera t(P
la représentation (isométrique) obtenue.
211

On peut aussi réaliser '\,(P dans LP(x •r• E) de la façon suivante on


,,..... 1
remarque que pour f E- I~d E on a f" f = w f. r ou

f (g)-1 • Ur(g) Il P

on en déduit un isomorphisme isométrique

F(x) f(tf(x))
1/p
f(g) = p (g) . U
r(g- )
1 . F(g)

la représentation ·'U_P transportée dans LP(x •t', E) devient


1/p 1
(lL.P(g). F)(:x:) d.. (g,x) . U . F(g- x)
/\ (g,x)
p "-'
Si maintenant X est compact, on a ~
J
= Ind E , donc
p
IV
Proposition 4.6. Si X est compact, on a If(G , €P) A/ Hn(H,E )

On notera que pour p = 2, C2 est la représentation induite au sens uni-

taire par U supposée unitaire.

On va maintenant étudier le cas ou' p = 1 et o~ E est le H - module

trivial IC • Alors 1L.1 opère dans L1(x .f') par

(g.f)(:x:)
et on a
/(g.f) t' (r)
On posera
ê L\X •f')
c
0 1. f f e 1f (f) = 0};
f0 est un sous-G-module de /:! • On suppose ~ partir de maintenant qu'il

n'existe aucune mesure invariante bornée non nulle sur X ; alors ,E!G = 0

car si f t: f:' G , f. f" est une mesure invariante bornée.


212

Pour tout élément w de t , l'application


( 4. 18) g. LU - v,)

L.'
est un 1 - cocycle continu de G dans <... 0 , i.e. y;,_. E

facilement que q~0 est un cobord si et seulement si cv ( Ç 0


on obtient

donc une injection de ([ dans


1 c
H (G , C ) , qui résulte aussi, d'ailleurs, de
0

la suite exacte de cohomologie associée a la suite exacte

(4.19) 0 --·~

On peut donc énoncer :

Proposition 4,7, S'il n'existe aucune mesure invariante bornée non nulle sur

X, la formule (4.18) définit une injection de ([ dans H1(G ,f0 ) et on n

une suite exacte

0-~ { __;;.H 1(G, F 0 ) ---'3> H1 (G c


,c)

Si de plus X est compact, on a H1(G, t)"-. H1(H, cC~ ) ou <ff, désiene


J'
le H - module <[ muni de la représentation ('· .

Remarque 4 ,3. le G - morphisme 1 1 (X •!"' ) L <( considfré ci-dessus

peut être généralisé de la façon suivante. Considérons un G - module de Banach

E avec représentation équicontinue U, et un sous-H--:nodule E0 ; réalisons le

G - module induit au sens L1 par E0 dans L1 (X , f' , E0 ) par

(g.F)(x) ,-f.. (g,x). u\ . F(g-\)


/ (g,x)

définissons une application linéaire continue T de L1 (X of' ,E 0 ) dans E par

T(F) I U
6 (x)
. F(x). df (x)

on vérifie facilement que T est un G - morphisme. Cette construction a été

utilisée, sous une forme lég!:rement différente, au § B.G, propriété (xi).


213

Remarque 4.4. le. proposition 4.6 ne subsiste pas si X n'est pas compact ; pre-
nons par exemple H = { 1} et p =2 ; alors 22 L2 ( G) avec la repré-
sentation régulière gauche ; si Gest moyennable, H1(G ,E: 2 ) est non séparé,
donc de dimension infinie (cf. proposition 2.4 et corollaire 2.4) ; par ailleurs
pour SL(2 , 1R ) , H1( G , E2 ) est séparé et non nul (cf. proposition 8.5).

Notice historigue.

Les divers "lemmes de Shapiro" ont été démontrés par plusieurs auteurs
Pinczon et Simon [103] pour G de Lie, H cocompact et pour la 1-cohomologie
1ind~
des représentat:i:Onïirunrtaires ; Casselman et Wigner [18] pour G quelconque,
H admettant une section locale continue et pour la n - cohomologie des repré-
sentations induites au sens continu ; J.Pichaud [101] pour G quelconque, H
cocompact et pour la 1-cohomologie des représentations induites unitaires ;
P.Blanc [6] pour G et H quelconques et pour la n - cohomologie des repré-
sentations induites au sens Lfoc ; J.Pichaud [102] pour G et H quelconques
et pour la n - cohomologie des représentations induites au sens continu ou
co0.
214

§ 5. Cohomologie des extensions de groupes.

no 5.1. Suite spectrale de Lyndon - Hochschild - Serre.

Si l'on cherche à généraliser les raisonnements du chapitre I, § 9, on


se heurte à deux difficultés et à deux seulement :
1) ~(H,E) ne peut être considéré comme un G/H - module que s 1 i l est séparé -
ce que nous supposerons toujours ;
2) pour montrer que

ou L est le complexe

..... . ,
on doit montrer que

ce sera vrai, en vertu du lemme D.7, si E est un Fréchet, ou si Lest fort,


ou enfin si l'un quelconque des complexes homotopiquement équivalents au
complexe
y,
C (H,E) 0 ----7 c0 (H,E) - - c1(H,E) ~ ..... .

est.fort.

Proposition 5,1. Soient H un sous-groupe fermé distingué de G, E un G - module


on suppose que E est quasi-complet ou que l'application canonique G ~ G/H
admet une section locale continue {cf, lemmes 4.1 et 4.2). On suppose en outre
que l'une des deux conditions suivantes est remplie :
(i) E est un Fréchet et Hn(H,E) est séparé pour tout n
(ii) l'un quelconque des complexes homotopiquement équivalents au complexe
c*(H,E) est fort.
214'

On munit ifl(H,E) d'une structure de G/H - module en posant

Il existe une suite spectrale vérifiant

Enfin la condition (ii) ci-dessus est remplie dans chacun des cas suivants
a) H est isomorphe ~ 2 et op8re trivialement dans E
b) H est tm groupe de Lie ayant un nombre fini de composantes connexes, et E
est tm H - module produit tensoriel d'un H - module de dimension finie par
un H - module trivial complet.

Démonstration. Il reste seulement à prouver que a) ou b) implique (ii) ; pour


a) cela résulte de la formule (3.20) du chapitre I , et pour b), du corollaire
7,4 ci-dessous.

Corollaire 5.1. Si E est un Fréchet et ai H11(H,E) 0 pour tout n ~ 0 ,


alors ifl(G,E) = 0 pour tout n ~ 0 .
215

Corollaire 5.2. Si E est un Fréchet et si HP(G/H , Hq(H,E)) 0 pour

p 3- 1 q ~ O (et en particulier si G/H est compact), on a

If( G,E) AJ If(H,E)G V n >o .


Corollaire 5.3. Si le complexe Lest fort et exact, on a If(G,E) = ~(H,E)

= O Yn ~ 0 . C'est en particulier le cas si E est quasi-complet et s'il

existe un élément t' du centre de Mc (H) tel que r (1 ) = 1 et que

U(f' ) - I soit inversible dans Hom(E,E) (on a noté U la représentation dans E).

Démonstration de la dernière assertion : il suffit de remplacer la formule


(3.1) par la suivante:

(s11f)(g, •.. ,g 1)
o n-
1
(U(}'f) - !)- . ~
.?--
n-1
(-1) 1 0
. r·
f(g , .. ,g.,hg., •. ,hg 1).dM(
l l n- I -
1=0 ._,

Corollaire 5.4. Si H est compact et E quasi-complet, on a


1

If(G,E) rv Hn(G/H , EH) ~ n~ 0 •

Démonstrati~. Le corollaire 2. 1 montre que


si q 0

0 si q ;::

d'autre part la proposition 2.1 montre que le complexe

admet une homotopie contractante formée de H - morphismes, donc que L est fort

la proposition 5.1 donne alors le résultat.

Remarque 5.1. Si E est topologiquement irréductible, EH, étant un sous-espace


vectoriel fermé G - invariant, est égal à 0 ou 'a E ; ceci montre en particu-
lier que la cohomologie d'un module topologiquement irréductible sur un groupe
de Lie connexe ne change pas si 1 1 on remplace ce groupe par un revêteuent fini.
216

n° 5.2. Suite exacte de Hochschild - Serre.

Elle s'écrit comme au chapitre I, § 8 , à ceci près que

- E est supposé complet ;


- on choisit une secti:;;?borélienne localement bornée (voir début du § 4)
pour l'application G -----?> G/H et une section arbitraire r pour l'applica-

tion Z1 (H,E) ---7 B1 (H,E) ;

- on suppose qu'il existe un sous-espace vectoriel V de B1 (H,E) et une ap-

lication linéaire continue () de V dans E vérifiant

s(x) .r( t:) - r( T) E: V

ou ~ désigne le cobord relatif àH


- on définit }1 par

é (s(x).r(-c) - r(·d)
- le 2 - cocycle X obtenu est borélien et localement borné, et on doit le
régulariser comme indiqué~ la proposition 1.7 pour obtenir un 2 - cocycle
continu.

Si H opère trivialement sur E, les hypothèses concernant V et 6" disparaissent


et on pose simplement

X (x,y) f(s(x y). s(y)- 1 • s(x)- 1 ) •

Remarquons d'autre part qu'on a sans aucune hypothèse_ la suite exacte

d'ou l'on déduit les résultats suivants :

Proposition5.2. Si H1 (H,E)G = 0 , H1 (G,E) est ale;ébrique~1ent isomorphe a


1
H1 (G/H , ~). et en particulier nul si H0 (H,E)
217

Corollaire_ 5.5. On suppose E irréductible non trivial, H inclus dans le centre


de G et opérant trivialement sur E. Alors H1(G,E) est algébriquement isomor-

phe à H1(G/H , E).

0 .

Remarque 5.2. On peut déduire de la proposition 5.2 que si Gest un groupe


localement compact nilpotent (i.e. admettant des sous-groupes distingués fer-

més G = Gn+l ) Gn ) . . . . ) G0 = ~ 1j tels que Gi+/Gi soit inclus


dans le centre de G/G. ), on a H1(G,E) 0 pour toute représentation
l.

unitaire irréductible non triviale E (cf. [47],II).

n° 5.3. Exemples.

On suppose dans ce n° que G est produit semi-direct d'un sous-groupe


distingué B isomorphe a un groupe
, IR d
par un sous-groupe A ; on note B
,o(-

l'espace vectoriel dual de B •

a) Cas des représentations unitaires.

Rappelons d'abord la construction des représentations unitaires irréduc-

tibles de G selon Mackey (voir par exemple [83], ch. III). On choisit une
lt'"
orbite X de A dans B , un point x0 de X dont on note S le stabilisateur dans
A ; une représentation unitaire irréductible <i de S ; on note f la représen-
tation de B S définie par p(b s) exp (i <. b,x0 > ).6"(s) ; alors
la représentation 'iï de G , induite au sens unitaire par p, est irréductible
et ne dépend que de X et 6 et,inversement, les détermine entièrement ; si de
plus l'action de A dans B'il' est régulière (en ce sens que toutes les orbites
sont localement fermées), on obtient ainsi toutes les représentations unitai-
res irréductibles de G.

les lemmes D.18 et D.20 et le corollaire 5.3 fournissent immédiatement la


218

Proposition 5,3, Si E1 et E2 sont deux G - modules unitaires irréductibles


correspondant ~ deux orbites dont la distance est strictement positive, on a
0 Vn).O.

Corollaire 5.6. Si E est un G - module unitaire irréductible correspondant a


wie orbite dont l'adhérence ne contient pas 0 , on a Hn(G,E) = 0 Vn -~O.

Remarque 5,3, Le cas d'wie orbite dont l'adhérence contient 0 est plus délicat
on peut démontrer (cf. [48]) que si A est wi groupe de Lie simple connexe et
si B ne contient aucwi élément A - invariant non nul, alors H1(G,E) 0

pour toute représentation unitaire irréductible non triviale sur B. Ceci s'ap-
plique en particulier au cas du groupe de Poincaré et d'une orbite conique ;
dans ce cas on a aussi H2(G,E) = 0 ([108]).
cv..>
b) Cas des r~ésentations induites ~ C

On reprend la construction de a) avec les modifications suivantes : on


suppose A de Lie, on note x1 et x2 deux orbites de A dans B , xi un point de
0

Xi , Si son stabilisateur dans A , Gi wie représentation de Si dans wi ELCS


complet V. ,
i
f 1. la représentation correspondante de B S. , Tï . la représen-
1 1

tation de G induite au sens Co0 par fi ; Tt i opi-1re dans l'espace Ei


Ï ( f! i) des sections C'-'0 d'un fibré vectoriel f i localement trivial de base
X. (voir n° 4,3 ; en fait ici X. est la variété quotient A/S. considérée
1 1 1

*
comme immergée dans B ). Les corollaires D.4 et 5,3 montrent immédiatement
que :

Proposi tioB, 5 .4. Si x1 et x2 sont distinctes, on a Ext~(E 1 ,E2 ) = 0 pour


1
tout n ~ 0 . Résultat analoeue en remplaçant r (t.)
1
par r c (ê.) l

Remarg~ 5,4. (Pour plus de détails, voir [51]) Dans le cas o~ x1 = x2 (on
les note alors X), la remarque 3.1 , la suite exacte de Hochschild - Serre et
le lemme de Shapiro donnent wie suite exacte
219

Ext~(v 1 , v2 )

(on a noté 1,0 le sous-espace tangent à X en x0 ) ; en particulier

(i) prenons pour G le groupe affine de 1~ avec B IK A X


1 '!' :/ f 1
/)'\ + ou Il\_ , S = l 1 \ ; alors ExtG(E 1,E2 ) 0

·.'Il
(ii) prenons pour G le groupe des déplacements de If-. avec
A = SO(n) , X = sphère de rayon ,> 0 , S = SO(n-1) ; alors
est égal a 0 si <J
1
~ .:;-
2
et ~ 1 si û 1 ,.,__, C 2 ,
avec 1 - cocycle non trivial <f1 défini par

( 1> (b,a) .f)(x) <. b,x ) • f(x)


74 .
(iii) prenons pour G le groupe de Poincaré avec B 11' , A = SL(2 , ([)
si X est une orbite non réduite ~ 0 et non conique, résultat analogue a
celui de (ii) ;supposons maintenant que X est le c8ne futur ; S est un
rev~tement d'ordre 2 du groupe des déplacements de //\" 2 ; notons ses re-
présentations irréductibles de dimension finie 6 j , j r, Z'.'.: ; alors

si 0 ou
0 dans tous les autres cas

et on peut donner des cocycles explicites (pour ce dernier groupe, voir

aussi [ 110] ) .

Notice historique.

La suite spectrale de Lyndon - Hochschild - Serre pour les groupes topo-


logiques a été établie par plusieurs auteurs : Casselman - Wigner [ 18]
Borel - Wallach [7] avec les hypothèses ci-dessus plus l'existence d'une

section locale continue ; P.Blanc [6] en supposant seu~lement que E est un


Fréchet.Certaines de ses conséquences (propositions 5.3 et 5.4, remarque 5.4)

sont dues~ l'auteur de ces lignes.


220

§ 6. n - extensions fortes langage des catégories.

n° 6.1. n - extensions fortes et groupes Extn.

La situation est analogue à celle du chapitre I, § 11, mais on ne consi-


dère ici que des n - extensions

S 0 ----'7 B ____,.. E1 --"> • • • • • • • • ____,,. En --;i. A ~ 0

qui sont fortes en ce sens qu'elles admettent des homotopies contractantes


formées d'applications linéaires continues ; ici encore on peut toujours sup-
poser que si o si+ 1 = 0. La formule (11.8) du chapitre I définit encore
une application surjective de ~~(A,B) sur Ext~(A,B) ; la seule différence
est qu'on ne peut identifier Ext~(A,B) à Ifl(G , Hom(A,B)) que sous certai-
nes hypothèses, par exemple si A est tonnelé (cf. proposition 1.8).
D'autre part, utilisant la résolution de B par les G - modules c·.x:· (Gn+ 1 , B),
.::x.:-
on voit que si A et B sont C et B quasi-complet, tout élément de Ext~(A,B)
est représenté par une n - extension forte formée de G - modules Cx.· .

n° 6.2. Utilisation du langage des catégories.


fa=..
Notons CG la catégorie des G - modules et G - morphismes, celle des
ELC (non nécessairement séparés), F et F(n) , pour n ~ c , les foncteurs

de CG dans ê définis par

F(E) F(n) (E)

Ces foncteurs possèdent les propriétés suivantes :


(i) F(O) = F
(ii) F(n)(E) o V n .~1 si E est relativement injectif
(iii) pour toute suite exacte forte de G - modules

il existe une suite exacte infinie


221

Comme au chapitre I, § 13, on dit que les F(n) sont les foncteurs dérivés
~ droite de F en se plaçant dans la catégorie relative définie par le fonc-

teur qui a tout G - module fait correspondre l'ELC sous-jacent.


Supposons maintenant G de Lie ; écrivons provisoirement ~ au lieu de if ;
G
on peut définir de la même façon des foncteurs Hn en remplaçant CG par
coo
O<.J (X> G
la catégorie CG des G - modules C , ce qui modifie la notion de G -
module relativement injectif : on reprend la définition 1.2 en supposant E ,
De.' °'<-' ·1(
A et B C ; puis, pour tout E ~ CG , on définit H <X.> comme étant la
CG
cohomologie du complexe

ou 0 - E -~ E0 ____,,. ••••• est une résolution forte relativement in-


='
jective quelconque de E dans CG • En fait :
0C
Proposition 6.1. Si E est un G - module C quasi-complet, on a
!< x-
H eo (G,E) /\...,/ Hc (G,E)
CG G

Résultat analogue pour les Extn.

Démonstration. La suite

est une résolution forte relativement injective aussi bien dans CG (propo-
C<>
sition 1.3) que dans CG (corollaire D.2).

Corollaire 6. 1 • Si on a une résolution 0 --;;o E -~ E0 - ---? • • • • • forte


C..""C..,,;
relativement injective dans CG d'un G - module C00 E , H,.. ( G,E) est la
cohomologie du complexe O ~ (E 0 )G ·--:;. (E 1)G __.
222

Remarque 6.1. (Autre démonstration de la proposition 1.6).


Prenons une résolution forte relativement injective quelconque de E dans CG

(6.1) O~E ~Eo E...___


1--
-c<----
so

de sorte que H-11" (G,E) est la cohomologie du complexe

(6.2)

Appliquant le foncteur E~ E= (cf. n° D.4.1) ~ (6.1), on obtient


un complexe

Ce complexe est fort, avec l'homotopie contractante suiTa11te

ou X est une fonction sur G , c''-> ~ support compact et d'intégrale 1 ; il


oO
est relativement injectif dans CG car on voit immédiatement que si E est
un G - module relativement injectif dans CG , E = est relativement injectif
dans C~ ; par suite H ~ (G , E"'--' ) est la cohomologie du complexe
CG

0 OO G 1 <-><--' G
0 - - 7 ' ((E ) ) ~ ((E ) ) -----"' ......

mais ce complexe est isomorphe a (6.2) car pour tout G - module E on a


EG c (E<.>0 )G (cf. n° D.4.1).

Notice historique.

La proposition 6.1 est due à G.D.Mostow [98].


223

§ 7, Relations entre la cohomologie d'un groupe de Lie et celle de son algèbre


de Lie.

Dans ce paragraphe, on note.G un groupe de Lie ayant un nombre fini de


composantes connexes, K un sous-groupe fermé (qui sera souvent compact et même
compact maximal), E. et .k leurs algèbres de Lie, M l'espsaehomogène G/K , o la
classe de 1 dans M , E un G - module complet COCJ ; on utilise les notations
du § E.4.

n° 7. 1. Un résultat concernant les G - modules .Q P(M,E).

Proposition 7.1. Notons Ep le K - module Hom ( /\P(Ef.k) , E) , l'action de K


sur z/.k étant définie par Ad. Alors le G - module induit au sens c00 par Ep
est isomorphe ~ ..Q.P(M,E) muni de l'action définie au § E.3.
Démonstration. On associe a toute f E Ind Ep la p - forme différentielle V.J

définie par
w.
g
g 0 f(g) 0 ( /\p il )-1 " /\p À -1 •
g ,g

l'application réciproque est donnée par

f(g)

l'assertion est facile à vérifier à l'aide des formules des §§ E.3 et E.4.

n° 7.2. Résolution de E ~es G - modules [lP(M,E) .

~7 .1. Si K est compact,


1 jectifs dans la catégorie
1: G - modules 0 P(M,E) sont relativement in-
{"G .
Démonstration. Considérons le diagramme ci-contre ou A et
sont des G - modules C
OO
, u et v des G - morphismes,
une application linéaire continue vérifiant s o u = idA
s
B
,r-s
A u . B

_(}_ P(M,E)
224

en vertu de la proposition 2.1, on peut supposer que s est un K - morphisme


on définit w : B ---7 .Q_P(M,E) par

(w(b)).
. g
(v.g.s.g- 1 ,b).
g

Proposition 7.2. Si K est compact maximal, la suite


é 0 1
(7 .1) 0 ~ E ~ .D. 0 (M,E) ~ Jl \M,E) ~
ou f(e)(m) e et où ôp est la différentiation extérieure, est une
foOO
résolution forte relativement injective de E dans la catégorie (_ G •

Démonstration. Comme M est difféomorphe a un espace #., n , le lemme E.1


montre que (7.1) est un complexe fort et exact.

Corollaire 7. 1. H* (G,E) est la cohomologie du complexe

(7,2)

Résulte du corollaire 6.1.

Corollaire 7.2.(Théorème de Van Est) *


H (G,E) *
est isomorphe a H (g, K, E)
(défini~ la remarque 3,5 du chapitre II) et par suite ~ H "(g, }<:, E) ai G
est connexe.

Démonstration. On voit facilement que l'isomorphisme (E.17) entre .Cl P(M,E)G


et Ho~(f\P(E/!<: , E) est compatible avec les opérateurs cobords.

Corollaire 7.3. Si E est de dimension finie, ~(G,E) l'est aussi.

Corollaire 7.4. Soient E un G - module de dimension finie, Fun ELCS complet


o~ G op!re trivialement. Alors ~( G , E Qil F) est topologiquement isomorphe
a ~(G,E) ® F
'f·
Démonstration. H ( G , E Q9 F) est la cohomologie du complexe
225

et il est facile dt voir que cet isomorphisme est bicontinu ; de plus le com-
plexe des .ClP(M,E)G est fort puisque ses él~ments sont de dimension finie.
Il suffit alors d'appliquer le lemme D.3.

Corollaire 7 .5. Si E est un G - module complet (non nécessairement C0.0 ), on a

Démonstration. On a

If(G,E) -v Jf(G , Eo::i) (proposition 1.6)

Hn(g, K, E00 ) .-v Ifl(K, K, E(K» (remarque 3 ,5 du chapitre II).

Corollaire7.6. Si E et F sont deux G - modules de Fréchet, on a


1
. Ext~(E,F) ,,V Ifl(K, K, Hom(E,F) (K»

En effet Hom(E,F) est complet (cf. § D.1) et d'autre part (proposition 1.8)

Ext~(E,F) 'V If( G , Hom(E,F))

~
Remarque 7.1. On vient d'utiliser un isomorphisme entre H (g, K, E) et la
cohomologie du complexe des .D.P(M,E)G; ceci a d'autres conséquences intéres-
santes. Notons G un groupe de Lie compact connexe, Kun sous-groupe fermé con-
nexe, <L le G - module trivial ; notons i l'injection canonique de
(l P(G/K)G dans (L P(G/K) et j l'application en sens inverse définie par
j(w) = Jg.w .dg ; j ,, i est l'identité et i o j est homotope~ 11

identité d'après le lemme E.2 ; on a donc

d'ou'
226

Notons maintenant G un groupe semi-simple connexe, K un sous-groupe compact


maximal, J!.. = ]f Ell,:e une décomposition de Cartan, ~ la forme réelle

.lf $ i ,:e de J!.. , Gu ·un groupe de Lie d'algèbre de Lie ~ et tel que le
sous-groupe d'algèbre de Lie .lf soit encore K ; on voit immédiatement que

H * (g, .lf, ([: ) "'-- HJ( (~, .lf, <( )

d'ou'
:il ~
H!I- (G , Q ) "'-"" H (g, .lf, <[ ) "" H {.g u' .lf, ([

Exemple : G = S00 (n,1) K = SO(n) G


u
SO(n+1) alors G /K
u
est la sphère ff- et on en déduit que
si p 0 ou n
sinon.
227

no 7.3. Description explicite _de l'iaomo_1'.Ehisme de Vap. Est.

Dans ce numéro on note K un sous-groupe compact maximal de G ; rappelons


(proposition 2.3) qu'on a une résolution forte relativement injective de E
D.3 OO 2
(7.3) O ---7 E ------;:. C (G,E)K ------:> C (G ,E)K ~ ..... .

qu'on peut aussi écrire


é.. OO do C>() _ _? d1
(1.4) 0 - E ~ C (M,E) ---;> C (~ ,E) ·---?>

avec
f (e}(m} e
p+1
~ . /'-
.c_ (-1) 1 • f(m , •• ,m., .. ,m 1)
i=o o i p+

On va construire des morphismes de complexes de G - modules

(uP) (7 .4) ------:;. (7 .1)

( ~) (7. 1) ----'7 (7 .4)

Construction de (uP).

On pose u 0 = id ; supposons maintenant p ~ 1 • A tout élément


OO OO p.0
(f0 , ••• ,fp,e) de C (M} x C (M) x ••• x C (M} x E associons

w = f 0 • (ô f 1 11 •••• /\ ô fp) ® e E Q P(M,E)

l'application ainsi obtenue est multilinéaire et continue ; puisque


OO A ACXI /\
C (M) ® •.. @ C (M} ® E

il existe une application linéaire continue up vérifiant

(7.5) /\Ôf)®e
p

On peut d'ailleurs donner la valeur de up(f} pour f f c00 (Mp+ 1, E) :

(7.6) <uP(f)m;'f1 , .• ,'fp> = ~r-' ~ s Js(1) (m1) .• f s(p) (m).f(m,m


sé"c::> P
1, .• ,m)
P
p
228

o~ t 1, ... , f p E Tm( M) et où le symbole ~ (m.) signifie qu'on applique


s(i) 1

la dérivation ~ ~ la variable m.
s(i) 1

les up sont des G - morphismes (immédiat) et forment un morphisme de complexes

car
p+-1
~ i .f
u p+-1 (?-(-1) @ •• ®f. 1 @1@f . . @f ®e)
1=0 0 1- 1 p

(ô f 0 ,A ô f 1 .A ••• /\Ô fp )@e

ôp (uP(f @ ••• ®f ® e)).


0 p

On obtient par restriction et composition des applications

ou

(7.7)
p '
(Ü F)(X1, .. ,Xp)

2=6
s E
f s· dp 1
dt1" .dtp o .. o
F(exp t 1X
s( 1)
, .. ,exp t X
P s(p)
).

(on a noté X la classe dans E/Js. d'un élément X de g).

Construction de vP.
On pose v0 =id; supposons maintenant p~ 1 . Comme M est difféomorphe
à un espace IR. n , i l existe une famille de difféomorphismes Jt de M , pour

t E [0,1[ , dépendant différentiablement de t, tels que 'J'o = i~ et que

lorsque t tend vers 1, on ait pour tout m :

Remplaçant éventuellement / . k. ot.k-\m). dk, on peut supposer


K
que k. rt = 1t .k V k <: K .
On va construire pour chaque (g0 , ••• ,gp) E MI* 1 un p - simplexe singulier

différentiable G(~0 , ••• ,~p) (voir notations aun°14.1). Pour cela on pose
229

ou'

Ces p - simplexes jouissent des propriétés suivantes

a)

b) les faces de 6 (g0 , . , . ,gp) sont données par

c) les sommets de G (g0 , ••• ,gp) sont donnés par

(S (g0 , ••• ,gp)(o, •.. ,o)


6 ( g0 , ••• , gp) ( O, .. , 1 , .. , O) si le 1 est ~ la i-ième place.

Ceci étant, on définit v1l comme suit :

(7.a)

L'application ~ est un G - morphisme en vertu de la propriété a) ci-dessus et


de (E.13) ; c'est un morphisme de complexes en vertu de b) et de la formule de
Stokes (E.6).
On obtient par restriction et composition des applications
230

(7.9)

ou UJ est la p - forme différentielle associée a Cf' par (E.17).

En résumé on peut préciser le corollaire 7.2 de la façon suivante

Proposition 7.3. Les formules (7.5) (ou (7.6)) et (7.8) définissent des G -
morphismes de (7.4) dans (7.1) et vice-versa, qui donnent en cohomologie des
isomorphismes mutuellement réciproques entre HP(G,E) et HP(g:, K, E). Les

morphismes correspondants entre C~ff(G,E)K et cP(g:, K, E) sont donnés


par (7.7) et (7.9).

Remarque 7.2.(Cas des groupes semi-simples). Supposons G semi-simple connexe


de centre fini ; notons .li = k $ ..2 une décomposition de Cartan ; 1 1 appli-
cation exponentielle induit un difféomorphisme de ..2 sur P = exp ..2 ; de
plus l'application de Px K dans G définie par (p,k) i------:;. p k est un
difféomorphisme et on a k P k- 1 = P 'r/ k E: K (cf. [132], § 7 .2) ; on
peut donc identifier ..2 à M = G/K par X t--;..
.
exp X ; l'action de K dans M
devient l'action adjointe et on peut prendre pour rt les applications

(1-t)X .
231

n° 7,4, Cas des 1 - cocycles.

On note toujours K un sous-groupe compact maximal de G.

Lemme7,2. Les applications u 1 et v 1 induisent des bijections mutuellement


1
réciproques entre Ker d1 (. c""' (142,E) et Ker 5 1 c .Q1(M,E) .

Démonstration. Si f E. Ker d1 ; i l existe 'f E c°'°(M,E) telle que f do Cf'

et on a
1 1 1 50 'f
v1 u 1 f V u do <f V do 'f f
1 1
on voit de m~me que u V w L•..I pour toute u.I ~ Ker 5 1.
CQFD
Il résulte de la que l'application

définie par

(7 .1 o) <f> <x) ~t Io F(exp t x)

est bijective ; on va calculer l'application réciproque.


Soit <{l E z1(g, K, E) ; l'élément correspondant w de D 1(M,E) est donné
par(cf. (E.16)):

< tu, '


g
f > Y -~ ~- T· (M)
g

on a donc
F(g)
-
j 6(0,g) W

Supposons g de la forme exp X ou X ~E:; comme lu est fermée, on peut


.
remplacer le 1 - simplexe 6 ( o,g) par le 1 - simplexe T ~ t ~~
et changer le signe ; on obtient
232

F(exp X) f 0
1
<WL"(t)'T (t)> .dt

1
O
1
exp tX. <. '/J, n- - 1 (1\~xp
1 '
tX( T (t))) >. dt

d'oÙ, d'ap:clès (E.20)

F(exp X) 1
0
1

1
exp t X . <. '/J, fi -1("-r'(o)) > . dt
(7 .11) F(exp X) i 0
exp t X. < qJ , X > . dt .

Notant U la représentation de K dans E , ceci s'écrit encore


U(X)
(7 .12) F(exp X) e - I • <f> (X)
u(x)

En résumé :

Proposition 7.4. les formules (7.10) et (7.11) (ou (7.12)) définissent deux
isomorphismes mutuellement réciproques entre d'une part les 1 - cocycles C=
sur G nuls sur K, et d'autre part les éléments de z1{K, K, E).
233

n° 7. 5. Description de If (G , ([ ) ..12.our G .!!_emi-aj,_mple.

Dans ce numéro on suppose G semi-simple connexe de centre fini ; on note


K un sous-groupe compact maximal, Q le G - module trivial, _g = k E!l .P.
une décomposition de Cartan.

Proposition 7.5. Jf(G , {) est isomorphe à H1(,k, ([ ), lui-m~me égal~

1 Homye (,k , lC ) = Hom (Mlli,kJ , a: ) .


Démonstration. D'après le corollaire 7.2, if(G ,<( ) ·"-' H2 (g, _k, ([ ) ;
d'autre part la suite spectrale du chapitre II, n° 3.7, (iii) entraîne, en
utilisant la proposition A.6, une suite exacte

on a
0

d'après le chapitre II, propositions 11.2 et 11.3. D'oÙ le résultat.


CQFD

A partir de maintenant on suppose G simple. Nous admettrons les résultats


suivants :

a) Les conditions suivantes sont équivalentes


(i) :a2(G , ([ ) ~ 0
(ii) ..12.admet une structure complexe k - invariante
(iii) G/K admet une structure complexe G - invariante (i.e. est un espace
hermitien symétrique).
b) Si les conditions de a) sont réalisées, Roi\ (A 2 .P., <f) est de dimension
1 et isomorphe~ HomLie(!f ,([) par l'application
234

cf (X,Y) -lJ([X,Y]) .

Les groupes G vérifiant les conditions de a) sont (~ un revêtement fini près


qui ne change pas la cohomologie d'après la remarque 5,1) :

- SU(p,q) , p, q )• 1

- so0 (2,q) , q = 1 ou q ~3

- Sp(n , IK n;
11"
- SO (2n) , n ?- 2

On va maintenant supposer réalisées les conditions de a) et donner des exemples

de 2 - cocycles sur G en utilisant la méthode du n° 7,3,


Partons d'un morphisme non trivial u de K dans ·11- ; définissons un élément U

de Ho~e (!, , 1R par u = ~(Du) , puis un élément cf:. de Ho!\:_(/\ 2..P. , 1(._)
2 ïî 1
par
<f" (X,Y) U([X,Y])

la méthode du n° 7.3 associe a 't. une 2 - forme différentielle G - invariante


sur G/ K , puis un 2 - cocycle 2
f ç- Cdiff( G , !~,' ) K ; définissons d'autre part

une fonction v de G dans 11- par

v(g) u(k) si g k. p avec k lé. K , p ':- P

on démontre (cf. [ 321 ) que l'on a

autrement dit f est la détermination continue (dont l'existence n'est pas évi-
dente a priori) de

Ceci, malheureusement, n'est pas trùs pratique pour faire des calculs explicites,
car la décomposition g = k p d'un élément quelconque g n'est pas très facile
235

a écrire. Mais on peut remarquer que si l'on a une fonction v' c:- c°' · (G , <i
vérifiant les conditions suivantes

1) v'IK u

2) v'I p >0
3) v' (k.p) u(k).v'(p) 'tf k <: K, p (': P,

alors
v•(g)/jv•(g) 1 = v(g) .

Or il est facile de construire de telles fonctions v' et on a par exemple le


résultat suivant (cf. [52])

Proposition 7 .6. Notons Ka , ~ , ~ les complexifiés de J! , k , .E ; J une

structure complexe invariante sur J?. ; ~ et ~ les deux composantes


k-
+
~ - irréductibles de~ ( ~ est l'ensemble des éléments X ! i J X avec

X E J?. ) ; rt le projecteur de Ka sur ~ parallèlement à ~ ~~ ; 'l' g ,

pour g i: G , 1 1 opérateur â - linéaire il ç, Ad g 1~ Alors la fonction

v' ~
g ,-- . ~ det·(' Tg vérifie les conditions 1) à 3) Par conséquent les

formules

(7.13)

f( 1, 1) 0

ont un sens et définissent un 2 - cocycle f E: Z~iff ( G , ·iR )K dont la


2 ' 2
classe dans H ( G , <l ) correspond a celle de <:p dans H {J!, k• ([ ) par

l'isomorphisme de Van Est (on a noté <P l'objet associé comme indiqué plus

haut au morphisme u' = v' 1K de K dans Tr' ) . On a m8me

1 pour tous x, et x2 f ..P. •


236

Exem11les. Prenons G SU(p,q) ensemble des matrices


p q
p g12
g
( g11
)
q \ g21 g22 J

vérifiant g j g
l'ensemble des matrices
J(·
j et det g
\
ou j = ( : 0

-I
) ; K est

0
k ( k,,
0 k22

ou k 11 f U(p) , k 22 t U(q) , det k11 • det k 22 1 .

La proposition 7.6 fournit les fonctions


q -- p
v' (g) (det g 11 ) • (det g22 )

u'(k) (det k
)p+q
11
Mais il en existe de plus simples, à savoir

v"(g)

u"(k) det k11

En particulier pour G = SU( 1, 1) (isomorphe à SL(2 ,l~ ) ) , on obtient le


2 - cocycle suivant

f(g' ,g")

dans ce cas l'expression sous le signe " log " a une partie réelle ) 0 , et
" log " signifie " détermination principale du logarithme "
237

n° 7.6. Cas d'un sous-groupe COI!lpact guelcongu~.

On note ici K un sous-groupe compact quelconque de G , on pose M= G/K.


On définit un bicomplexe 'J{ (cf. § A. 5) par

\.{_p,q C,x; (Gp+l ,Qq(M,E))G


p+1
(d'f)(go, ... ,gp+1) = 4'
l.=O
(-1)i. f(go'"'~i'"'gp+1)

ou ôq est la différentiation extérieure des formes différentielles. Comme


;:_ q(M,E) est un G - module relativement injectif (lemme 7.1), on a

0 sinon
d 1 0Ù

D'autre part
C.:,x (Gp+l Hq (M E))G
' top '
(cela se démontre comme à la proposition 5.1 en utilisant le lemme E.1
et le fait, démontré dans [92], § 4.13, que M est produit d'une variété com-
pacte orientable par un espace 1!\ n).
D'oÙ
'EE'q '"'-' HP(G , Hfop(M,E))

Mais, d'après les§§ E.1 et E.3, Hqtop (M,E) est isomorphe~ Hqtop (M)~'E
et l'action de G sur Hqtop (M) est triviale ; par suite

HP(G , Hfop(M,E)) "--' Hf0 p(M) QS)HP(G,E) .

On peut donc énoncer :

Proposition 7.7. Il existe une suite spectrale (dite de Van Eat) vérifiant

Rappelons aussi que Hqt op (M) est de dimension finie.


238

Lorsque K est maximal, on retrouve l'isomorphisme du corollaire 7.2 puisque,

M étant un espace )K n , on a lifop(M} = 0 'r/ q ~ 1 et li~ 0 p(M} = f

Corollaire 7 •7 . Prenant K = 1_ 1 } , on obtient une sui te spectrale vérifiant


1
Ep,q
2 .""'-./

Corollaire 7 .8. Si liqt


op
(G) = 0 pour q = 1, ... ,m ou m est un entier,
on a
pour p 1, ••. ,m •

Résulte de la proposition A.7.

• }f tf
n° 7.7. Relations entre li {G,E) et li (g_, E).

On suppose ici G connexe ; on note U la représentation de G ou de E. dans


E. Considérons d'une part la résolution forte relativement injective

(7 .14) --.">

et d'autre part le complexe

(7.15) 0 ___,, E __, '.}0 (G,E)

Tout comme au n° 7,3 on peut définir un morphisme (uP) de (7.14) dans


(7.15) par des formules analogues à (7.5) ou (7.6). Comme on a

.J P( G,E)G "-. Hom ( /\P E. , E)

on en déduit des morphismes

~P zl_ff( G,E) ______,.. zP(E. , E)

~p liP(G,E) --? liP(E. , E)


ou'
(ü Pf)(x1 , .• ,xP) ""
~ès.---·, dp 1
f(exp t 1X , .. ,exp t X )
SE:L~.. dt 1 .. dtp 0 .. 0 s(l) P s(p)
p
239

On va étudier l'injectivité et la surjectivité de ces applications.

Considérons un élément f de Z~ff( G,E) et posons ';' u 1 (f) , i.e.

'-(' (X) ~I . f(exp t x) .


dt 10
Proposition 7.8. On a
eU(X) I
f (exp X) - - - -- • ,_, (X)
u(x) '
/'- 1
(cette notation a été définie à la formule (1.12». De plus Ü 1 et u sont
injectives.

Démonstratio_g. Posons 'f' (t) = f (exp t X) on a

-V (t+u) ·V (t) + et.U(X). '/-' (u)

'f' •(t) et.U(X). u (X)

't' ( t) ! .t e
u.U(X)
. du. 'f (X)
et.u(x) _ 1
. lf· (X)
-'o u(x)

d'oÙ la première assertion. La seconde résulte de ce que, G étant engendré


par tout voisinage de 1 , deux 1 - cocycles qui corncident sur les éléments
esp X sont identiques.

Proposition 7 .9. Si H! 0 P(G,E) = 0 ,et en particulier si G est simplement


1 -1 '"1
connexe, u et u sont bijectives.

Démonstration. Il suffit de montrer que Ü 1 est surjective. Soient donc i


un élément de Z1 (g , E) , •.-J la 1 - forme différentielle fermée G - invari-
ante sur G associée ; w est la différentielle d'une fonction ni, nulle en 1

et on a, pour tout g~ G , ô (g.d - d, ) g.·_v - •» = 0 , ce qui mon-

tre que g. c). - r:< est une constante qu'on note - f(g), de sorte que
- f(g) \1 g' ':: G
240

on a donc f = cl.. f est un 1 - cocycle et enfin, pour X ç g

(u 1 f)(x) d 1 . f( exp t x) <. X , f > .(X,~x>


.dt 0

< Lt.~· 1 , X '-"'1 (X) •

~ p est quelconque.
/"•../ p
Proposition7.10. Si H~0 p(G) 0 pour p 1, ... ,m, u est bijectif
1
pour p = 1, •.. ,m.

Démonstration. D'après le lemme E.1,


le G - morphisme injec-
tif de zP dans .11_P est fort, cela pour tout p; pour p = 1, ... ,m, on a
zP = BP, donc l'injection de BP dans t)P est forte. Il suffit alors de
reprendre la démonstration de la proposition 2.2 du chapitre I.

Corollaire 7.9. Si Gest simplement connexe, Hi(G,E) est isomorphe à ~(g,E)


pour i = 1, 2 , et en particulier nul si Gest semi-simple et Ede dimen-

sion finie.

Démonstration. La première assertion résulte de ce que, pour tout groupe de

Lie G, on a 'IT'2 (G) = 0, d'oÙ, ici, H; P(G)


0 = 0 pour i = 1, 2. La
seconde assertion résulte des propositions 11.2 et 11.3 du chapitre II.

(cf. [ 42], tome II, ch. II, problem 35)


241

Notice histori~.

Les deux résultats principaux de ce paragraphe (corollaire 7.2, proposi-

sition 7,7) sont d~s à van Est [125] ; la remarque 7.1 est due à Chevalley -
Eilenberg [19] et a joué un rBle historique important (voir !'Aperçu histori-
que placé au début du livre). La description explicite de l'isomorphisme de van

Est, donnée au n° 7.3, a été trouvée plus ou moins complètement et plus ou

moins indépendamment par Dupont ([31], § 9), Guichardet-Wigner [52], Houard

[67], Shulman-Tischler (J.Diff.Geom., 11, 1976, 535-546). La construction de


2-cocycles réels sur les groupes de Lie simples, donnée au n° 7.5, es~ due à
Guichardet-Wigner [52]. Les propositions '7.8 et 7.9 sont dues à Pinczon-Simon
~
[104]. Signalons aussi la cohomologie locale H0 (G,E) et son isomorphisme
avec H ~(g,E) (Hu [68], van Est [126], Swierczkowski [121], Houard [67]).
242

§ 8. Qllelgues résultats relatifs aux groupes de Lie.

no 8. 1. Cas des groupes de Lie de~ (R).

Rappelons qu'un groupe de Lie G est dit de type (R) si pour tout g E G
l'opérateur Ad g dans E. a toutes ses valeurs propres de module 1 ; alors
G/rad G est compact.
(rés1~
Proposition 8. 1. Soit G un groupe de Lie connexe de type (R). Les G - modules
unitaires irréductibles E vérifiant Hl(- (G,E) Io 0 sont en nombre fini et
de dimension 1 •

/'. k
Démonstration. a) Notons XG l'ensemble des E €:. G vérifiant H (G,E) Io 0

et procédons par récurrence sur dim G. La proposition est évidente si G est


de dimension 1 • al=z1 ampa:t) a al:élisn. Supposons donc dim G) 1
s:swti'lll:Pll'll~el=!ln~i=a1t1;11'f;l8';11;&non ; G admet alors un sous-groupe distingué H de la forme 1i<. d

b) Montrons que H opère trivialement sur E. Supposons le contraire ; si H =


i( d , on a ~(H,E) = 0 Y n ~ 0 , donc (corollaire 5 .1), Hn(G,E) = 0.
y n ~ 0 , d'oÙ contradiction. Supposons maintenant H = iR d ; comme E est

irréductible, le support S du H - module E est l'adhérence d'une orbite de G


A ~

dans H et cette orbite n'est pas réduite à 0 ; mais G opère dans H par des

opérateurs dont toutes les valeurs propres sont de module 1 ; d'après [93],
cela entraîne que l'action de Gest distale, et en particulier que S ne con-
tient pas 0 ; alors le lemme D.18 et le corollaire 5.3 montrent que ~(G,E)

0 V n >, 0 , d'oÙ contradiction.


c) Notons E le G/H - module associé a E. Si H = : 1- d , la. suite spectrale
de Lyndon - Hochschild - Serre montre que HI'< ( G/H , E ) Io 0 , i.e. E E:-

X , et on applique l'hypothèse de récurrence.


G/H
~. d
Supposons maintenant H = U'\ d'après les corollaires 7.2 et 7.4, ~(H,E)
243

est séparé et topologiquement isomorphe à *


(/\ n H) glR E ; la suite spectrale
de Lyndon - Hochschild - Serre montre qu'il existe n tel que

HCl< (G/H , ( /\n H )"" @ E ) /: 0 •


c Q:"

Le G/H - module A (t\n H0 )~ admet une suite de composition

A 0

telle que les G - modules Bi = Ai+ 1/Ai soient unitaires et de dimension 1.


On en déduit une sui te

A® E J A @. E ) • • . . . • _) .A 1 ~ E .) 0
( r ([. Q..

et on a
(A. 1 ® Ê)/(Ai Q9 Ë) AJ B. ® E
1+ ~ <L 1(_

Il existe i tel que H '(" ( G/H , B. ôP Ë ) /: 0 , sinon, en utilisant la sui te


1 ([_

exacte de cohomologie, on aurait 61.1ccessivement

H'-t (G/H A ® E 0
2 c
0 etc.

On a alors B. & E E X et on utilise l'hypothèse de récurrence.


1 ([ G/H

Proposition8.2. Si Gest un groupe de Lie nilpotent connexe, on a Hn(G,E)


1
= 0 pour tout n >0 et tout G - module unitaire irréductible non trivial E.

Démonstration analogue (les B. sont ici des G - modules triviaux).


1

~* n in iL1 ( i:lw la fit '"i'i:n 9 1) Si le 11 s a es' 1és J tlile, les a-


f,
madrrtea--imitai:l:es irxédM til il es vérifia 1tl H (a,2) f o e 1d e 1 n •Ize fini

Remarque 8.1. Dans le cas des groupes de Lie résolubles non de type (R), la
situation est très différente et plus difficile ; on sait seulement que si G
244

est résoluble connexe, les G - modules unitaires irréductibles pour lesquels

B1(G,E) n'est pas partout dense dans z1(G,E) sont en nombre fini et de di-
mension 1 (voir [21], th.,V.6) ; de plus H1(G,E) n'est pas nécessairement
séparé, car E peut contenir faiblement la représentation triviale, comme le
montre déjà l'exemple du groupe affine de ti\ .
Remarque 8.2. Les assertions de la proposition 8.1 et de la remarque 8.1 rela-
tiTes aux G - modules unitaires irréductibles sont encore valables sans modi-
fication pour les représentations unitaires factorielles ([21]).

Remarque 8.3. Soient G un groupe de Lie connexe, E un G - module simple non


trivial de dimension 1 ; alors H1(G,E) est non nul si et seulement si E
est un quotient de ~ , ~] muni de la représentation adjointe. Pour le
voir on se ramène d'abord au cas où G est simplement connexe en utilisant la

remarque 5.1. Ensuite on utilise le fait que H1(G,E) "-' H1(g,E) (proposi-
tion 7.9), que l'action de !!. [g,g] sur E est triviale, et enfin la
sui te exacte

où les termes extrêmes sont nuls en vertu du corollaire 4.2 du chapitre II.

Remarque 8.4. Des raisonnements analogues ~ ceux de la démonstration de la

pl'Oposi tion 8. 1 montrent que


(i) si G est de type (R) mais non nécessairement résoluble, les G - modules
unitaires irréductibles E vérifiant H1(G,E) ~ 0 sont en nombre fini

et de dimension finie (cf. [50] ) ;


(ii) si G est produit semi-direct d'un groupe i;~ n par un groupe compact, les
G - modules unitaires irréductibles E vérifiant H"" (G,E) ~ 0 sont en
nombre fini et de dimension finie.
245

n° 8.2. Cas des groupes semi-si..!!œles.

Dans ce numéro on suppose G semi-simple connexe de centre fini.

!
Proposition 8.3. Si Gest simple, d'algèbre de Lie g_ distincte de
1
su(n,1), on a H (G,E) = 0 pour tout G - module unitaire E.
so(n,1) ou

Démonstration. D'après la proposition 2.8, il suffit de montrer que la repré-


/"\
sentation triviale est un point isolé dans G ; or, pour les groupes de rang
au moins égal a 2, cela est démontré dans [72] et [133] ; et)pour les groupes
de rang 1 d'algèbre de Lie distincte de ao(n,1) ou su(n,1), dans [75] (voir
aussi [21] ) .

Construction de G - modules vérifiant H1(G,E) -/; 0 •

On va compléter le corollaire 11.4 du chapitre II en étud.lant le groupe

H1(g, K, E0 ). Notons H = MAN un sous-groupe de Borel (voir notations


o, f'
au § B.5) ; X = G/H s'identifie naturellement à K/M et porte donc une
unique mesure positive de masse totale 1 K - invariante qu'on note (A. ; on dé-

finit ~, f! , f'0 comme au n° 4.5 ; d'après [132], § 7.6.6, f' est donné par

['(man) a 2 f,

ou p est la demi-somme des racines positives. Le G - module t est le mllme


que le G - module H0 , f du § B.6 ( o~ () = o désigne la représentation tri-
viale de M), ~ ceci près que H0 , f' est L2 (x ,y) et non L1(X ,f') ; mais
ces deux G - modules ont le m3me espace de vecteurs c0 '" , a savoir Ind
~
f P

et par suite le m3me espace de vecteurs K - finis, a savoir E ; le co-


o, f'
rollaire 7.5 montre &lors que

H°(G, e) 'V If(G ,H


o, f'' ) "V If(g, K, E
o,,,;o)
La suite exacte de la proposition 4.7 s'écrit ici, puisque H1(G , <C ) =0
0 .
246

On va calculer le dernier terme de cette suite. Comme M est compact, le coro-


llaire 5.2 montre que

Considérons la suite exacte de Hochschild - Serre

O ---7- H1 (A , (. f' ) ---7 H1(AN , <[ (? ) ·-7 HomA(N , ([f' ) ------'.7 H2 (A , 6:p ) ;
comme p est un caractère non trivial du groupe abélien A, les termes extr~mes

sont nuls, donc

le A - module N est somme directe de caractères correspondant aux racines posi-


tives ; comme f) est la somme de ces racines, HomA (N , fi. f, ) est non nul si et
seulement si N est de dimension 1, ce qui se produit si et seulement si E.
sl(2 ,;'K ) ; dans ce cas, M est central, donc opère trivialement sur AN , et
on a

On a donc démontré la

Proposition 8.4. Le groupe H1( G , (e)


0 = H1(_g, K, Eo0 •1" ) est de dimension
1
2 si E. = sl(2 , IK ) , et 1 dans tous les autres cas.

Exempl~.

- ·G = SL(2 , 1il, ). On sait (chapitre II, § 5, exemple, et§ 12) qu'il y a


exactement deux (_g, K) - modules simples avec H1 non nul ; ils sont uni-
taires et de carré intégrable ; ro est leur somme directe.

- G = S00 (n,1) , n>, 3. On sait (chapitre II, § 14) qu'il y a exactement


un (g,K) - module simple avec H1 non nul ; il est unitaire et identique a
f! 0 , mais non de carré intégrable .
- G = SlJ(2,1). On sait (chapitre II, § 15) qu'il y a exactement deux (g,K) -
247

1
modules simples avec H non nul ; ils sont unitaires mais non de carré
intégrable ; leur somme directe est un quotient de [° 0 (cf. n° B.11.2,
cinquième cas avec 6 = o , j/ = 2).

G = SU(n, 1) n), 3 : m~mes résultats que pour n 2 (cf. remarque

15.2).

Remarg~ 8 ..f'. On a vu, au cours de la démonstration de la proposition 8.4,


que H1(G , H ) 0 si g_ -/: sl(2 ,iK. ) . La même méthode permet de
o,r
démontrer ce qui suit
si I + f -/: Û

si V+ f = 0 Q 0

si v+ t 0 6 ./: 0

(on a noté F le MA - module défini par la représentation ma~ a"+f' .6 (m))

1 Proposition 8.5. Supposons G simple ; munissons L2(G) de la représentation


, régulière gauche. Alors H1( G , L2 ( G)) est de dimension 2 si g_ = sl( 2 , I}~ ) ,
1
et 0 dans tous les autres cas.

Démonstration. On peut supposer G non compact. Notons

L2 (G) f,,..,G(:jj H/; . dr c.. > Π< <:B Ki)


it I

la désintégration de L2 (G) en modules irréductibles, ou i-1 est une mesure


diffuse sur ·"
G et les Ki - des modules irréductibles de carré intégrable ;
comme l'ensemble des représentations irréductibles avec H1 non nul est fini,
on a H1( G , H__ . ) = 0 pour presque tout ·~ï , donc, pour le G - module
e ,,
j H,- . df' (-;1 ) , !!.1 est nul (proposition 2.6) ; puis, comme
,,
L2 (G) ne
contient pas faiblement la représentation triviale (corollaire 2.4), H1 est
248

nul (corollaire 2.3). Ers.minons maintenant H1(G , ~K.). Il est nul si


1

Ji ~ so(n,1) , su(n,1) (proposition 8.3) ; si Ji est égale~ so(n,1) ou


su(n,1) mais distincte de sl(2 ,/R), on peut, d'après la remarque 5.1,
supposer G = S00 (n,1) ou SO(n,1), et ce qui précède montre que le groupe
H1(G , & Ki) est nul. Enfin si G = SL(2 , 1K ), H1(G , Ki) est de dimension
1 pour deuz indices i et 0 pour les autres.

Notice historique.

La proposition 8.1 est nouvelle, la proposition 8.2 est due à P.Blanc


[6] ; la proposition 8.3, probablement pressentie par plusieurs auteurs, a
été écrite pour la première fois par P.Delorme [21]
249

§ 9. Compléments divers.

<CO
no 9.1. Utilisation des fonctions C sur les groupes localement compacts.

(Pour plus de détails on pourra consulter [14], [.101]et [102].


::>ù
Rappelons d'abord comment on définit les espaces C (G) et cc00 (G)
lorsque G est un groupe locàlement compact séparable non nécessairement de Lie.
Un tel groupe contient un soue-groupe ouvert G1 et une suite décroissante k0
k1 ,.. . 4'e sous-groupes compacts, distingués dans G1 , tels que f"\ kn = -~ 1.>

et que pour tout n , G/kn soit un groupe de Lie ; alors G/kn est une va-
riété. On définit C~ ( G)
c
comme limite inductive des C
c
= (G/kn ) , puis
C~~(G) comme ensemble des fonctions f continues sur G vérifiant

on le munit de la topologie initiale définie par les applications f ~ 'f f .

De m8me pour tout ELCS complet E on pose

CX0 (G,E)
c
lim
__.,.
c""'"
c
(G/kn . E)

C .><> (G,E) 1 f E ~(G,E)) Li' fE c·>'-' (G,E)


l ' c
avec la topologie initiale définie par les applications f ,----,> '{ f •
On a une injection continue
X X:
lim c' ,(G/k , E) ----7 c· '(G,E)
~ n

qui n'est pas un isomorphisme en général.


x:
Soit maintenant E un G - module ; un élément e de E est dit C si l'appli-
IV ' •:>,_;
cation e g ~ g.e appartient a C (G,E) ; on montre facilement
y:; k O<''•
que l'ensemble E de ces éléments est la réunion (croissante) des (E n)
k ex, , k
ou ( E n) désigne l 'ensemble des vecteurs C-·- du G/kn - module E n ;
~ k >
on munit E de la topologie limite inductive des (E n)
250

Exemples. Soit E un ELCS complet ; munissons c'-'"'' (G,E) , ( (G,E) et Li c(G,E)


0

de la représentation régulière gauche ; on démontre que les espaces de vecteurs


C;x. de ces trois G - modules sont topologiquement isomorphes a lim C ~)<(G/k ,E).
---r n

On a ensuite des résultats analogues k ceux démontrés aux §§ 1 et 4, par

exemple :
(i) Pour tout G - module complet E, la suite
o<' ,_,,__. 2
0 ·~ E ---7 C (G,E) ·-> C (G ,E) -"> ......

est une résolution forte relativement injective de E, de sorte que H~ (G,E)


est la cohomologie du complexe

de plus H* (G,E) est topologiquement isomorphe à H )( (G , E"'°).

(ii) Si H est un sous-groupe fermé de G et E un H - module, on peut définir


le G - module Ind E induit par E au sens C '-"'<-" ; on a alors
C'><'.-'
OC' D<"
(Ind E) (Igd E) (Ind E) a.-·
~...,
p

lim (c00
__,,,,. (G/kn , E) n F)

où Fest l'ensemble des applications f de G dans E vérifiant f(g h)


h- 1 . f(g). On en déduit un lemme de Shapiro pour Ind E
e<.>
251

no 9.2. Relations entre cohomologie et topologie de G • '"


On désigne par G un groupe localement compact séparable et par E G sa
représentation triviale de dimension 1· Une première relation frappante entre
G
cohomologie et topologie de .. est constituée par la fait que H1(G,E) est nul

pour tout G - module unitaire E si et seulement si f G est un point isolé de


/\
G [ la partie " si " a été démontrée a la proposition 2. 9 ; inversement si ~- G
A
n'est pas un point isolé de G , il existe un G - module unitaire E qui contient
faiblement la représentation triviale sans la contenir au sens ordinaire, et
alors H1(G,E) est non séparé (corollaire 2.3), donc non nul].
/"-.
Disons, comme au chapitre II, n° 11.2, que deux éléments E1 et E2 de G
,,....
sont liés (ou non séparée) s'il existe une suite d'éléments Fn de G convergeant
~- ~

a la foie vers E1 et E2 ; et que E1 et E2 sont n - liés s'il existe F1 , .• ,Fn_ 1


/'
E G tels que les couples (E 1 ,F1), (F 1,F2 ), ... , (Fn_ 1 ,E2 ) soient liés. On
conjecture que si ~(E 1 ,E2 ) est non nul, alors E1 et E2 sont n - liés.
Citons quelques résultats venant ~ l'appui de cette conjecture (en plus de
toue ceux du chapitre II, §§ 11 à 15) ; on dira pour abréger que Ga la pro~
--- --~ A
{resp. {g)) priété (P) si les conditions E é G , H1(G,E) ~ O (resp. H1(G,E) ~ O)
impliquent que E et f G sont liés il est clair que (P) implique (.f).

1) Tout groupe unimodulaire contenant un sous-~oupe compact K tel que l'al-


gèbre de convolution L1(K\G/K) soit commutative, a la propriété (P) (cf.
[21], théorème V.3) ; ceci s'applique en particulier aux groupes eemi-sim-
ples connexes en prenant pour Kun sous-groupe compact maximal.
2) Si G est connexe, si E est un G - module unitaire irréductible de dimen-
sion finie et si H1cG,E) ~ 0 , alors E et fG sont liés {cf. [50] ) ;
il résulte de là et des remarques 8.1 et 8.4 que les groupes de Lie réso-
lubles connexes ont la propriété (.f), et que les groupes de Lie connexes
252

de type (R) (non nécessairement résolubles) ont la propriété (P).

3) Tout groupe de Lie produit semi-direct d'un groupe !P. n par un groupe
simple connexe a la propriété (P) (cf, [48)),

Notice historique.

Les résultats du n° 9,1 sont dds à J.Pichaud [10~] , ceux du n° 9.2 ont
été attribués à leurs auteurs respectifs dans le cours du texte.
253

APPENDICE A. SUITE~ SPECTRALES.

Cet appendice a pour but de faire comprendre le maniement des suites

spectrales, et en particulier cornment une suite spectrale conduit ii certai-

nes sui tes exactes, Certains résu.è tats sero:1t adr.ùs sans démonstration ; le

lecteur intéressé en trouvera des démonstrations par exem1:>le dans [40], ch.I,

§ 4. 'l'eus les modules considérés ci-dessous sont des m,idules sur un anneau
fixé.

Définitiqn A.1. Une suite spectral_()_ est ui1e suite (Er , dr) ou"
r = o, 1, ••.
Er est U1! module et dr un endomorphisme de carré nul de Er , ce dernier

étant en outre une somme directe E avec les propri-


r

étés suivantes

Ep,q = 0 si p ou q est stricte:::ent négatif


r
Ep+r,q-r+l
r

Ep,q "'-/ Ker dp,q/ Im dp--r,q+r-l ou


r+l r r

la derniùre propriété ci-·dessus signifie que Er+l est la. cohomologi.e

de (E dr ) ,· donc est u:.~ sous-quotient de ; on va voir que


r
Ep,q est aussi un sous-quotient de Ep,q • Posons
r o
zP,q l:er d n,q
r r
Bp,q Im dp-r,q+r-l
r r

mor~>hisme canonique

{'t) cette condition définit en réalité les sui tes spectrales di tes " de premier

quadrant Il ,

nous considérons uniquement celles-ci pour simplifier l'exposé

et parce que cela nous suffira dans la suite


254

On a
Bp,q Ëp,q c zP,q zP•q Ep,q
0 < 0 < 1 1
c 0
c 0

Ep,q "-./ zP•q/Bp,q ~


zP,q~,q
2 1 1 1 1
Posons

morphisme canonique

zP,q (Tp'q)-1(zP•q)
2 1 2

Êp,q (TP•q)-1 (Bp'q)


2 1 2
Œ1 a

0 zP,q Zp,q c
2 0

Et ainsi de suite. De proche en proche on obtient des sous-modules Bp,q et


r
zP,q de Ep,q et des surjectim1s
r o

Définition A.2. On pose

r. zP,q
r r

On a donc une suite

0 c zp,q
0

Proposition A.1. la suite ci-dessus est finie pour tout (p,q) plus précisé-

ment on a
255

(A. 1)

(A.2)

Démonstration. Pour r ~ q + 2 on a E:ptr,q-r+1


r 0 ' 0 '
zP,q Ep,q d'ou'
r r
zP•q (Tp,q )-1 (EP' q) zP•q
r r-1 r r-1 ·
Ep-r,q+r-1 Bp,q
De même pour r~ p + 1 on a
r 0 ' r 0 d'ou'
Ëp,q Ker Tp,q -Bp,q
r r-1 r-1

Corollaire A.1. On a

(A.3) Ep,q Â./ zP•q/Bp,q


q+1 p
°"
Ep,q ,...__, -Zp'q/ Bp,q Ep,q
r r /\./
r+1 ';/ r ~ max (q + 1 , p) .
C>O

En particulier

Eo,o Eo,o V r 2
·"'- ~
OC> r
E1,o /'.._/ El ,o 'rf r ~2
<>"' r
Eo' 1 Eo' 1 V r ~ 3
= r

Représentation l"(Taphigue.

On représente souvent les Ep,q par des points du premier quadrant d'un
r
plan, par exemple, pour r 2

2. -

3 1
f2'

·t. 3
256

§ A.2. Qµelgues suites exactes associées ~une suite spectrale.

Considérons d'abord un couple de la forme (p,O) on a

zP•O
OO

il existe donc des morphismes surjectifs (dits de bord)

(A.4) Ep,o
2 --
?> EP•o
,,
~ .. •.. • ~ Ep,o ~ Ep,o
p p+1

et une sui te exacte


do,ir-1
(A.5) Eo,ir-1 p
p

Considérons maintenant un couple de la forme (O,q) on a

i l existe donc des morphismes injectifs (dits aussi de bord)

(A.6) E o,q ~ Eo,q .._ . . • . . . ----;.. Eo,q


q+2 q+1 1

et une sui te exacte

(A. 7)

Proposition A. 2. Il existe pour tout p ~ 1 une sui te exacte

(A.8)
En particulier

(A.9) 0 -----?> Eo' 1 _. __ Eo' 1 . _d2 _.... E2,o E2,o 0


OO ---,. 2 --,- 2 .___:;. OO .____,,,.

Démonstration : il suffit de rapprocher (A.5) et (A.7) avec q p - 1 •


257

Cas de dégénérescence.

Proposition A.3. On suppose O pour q 1, ... , m-1 ou'


m est un entier ~ 1 • Alors
Ep,q Ep,q pour r 2 q 1, ... , m-1
(i) r
0 ·~
=
°"'
(ii) Ep,o Ep,o pour r >- 2 p O, ... , m;
r """ OO

(iii) Ep,o ,....., Ep,o pour 2~r~m+ p>,m+1


r 2
(iv) Eo,m '\./
E o,m pour 2 ~ r~m+
r 2

Démonstration. (i) résulte de ce que Ep,q


r
et Ep,q
OO
sont des sous-quotients

de E~'q (ii) et (iii) résultent de ce que

lm d~r,r-1 0 pour r ~ p + 1 ou r = 2, .. ,m
r
zPrO pour r~2
r

Enfin (iv) résulte de ce que


Bo,m 0 pour r~1
r
zo,m 0 pour r 2, ... ,m •
r

Corollaire A.2. Supposons E~' q = 0 pour tout q >- 1 . Alors


.\
( l.1 0 pour tout q ~ 1

(ii) pour r~ 2 p ~ 0 •

On laisse au lecteur le soin de dénontrer la

Proposition A.4. Supposons Ep,q 0 pour tout p -?; 1 . Alors


2

(i) Ep,q 0 pour tout p ~ 1


OO

(ii) Eo,q '\./


Eo,q pour r~ 2 q>,.O.
r OO

Les suites spectrales vérifiant la condition du corollaire A.2 ou de la


proposition A.4 sont dites dégénérées.
258

§ A.3. Suite spectrale associée ~un complexe filtré.

Définition A.3. Un complexe de modules


do 1
(A.10) A 0 ~Ao --:;., A A2--? •••••.

est dit filtré si l'on s'est donné pour tout p des sous-modules de AP

(A. 11) ) 0

de façon que

une telle suite est un filtratio~ de A

Pour tout q , on a un complexe

est un sous-complexe de A ; de plus A


q 0
= A

On note H *(A) la cohomologie de A , H)f- (A ) celle de A on a donc


q q
HP(A) = zP/BP HP(A ) = zP/BP o~ zP, Bp ' zP Bp sont définis
et
q q q q ' q
de façon évidente. On note HP(A) l'image canonique de HP(A ) dans HP(A),
q q
c'est-a-dire
(zP + BP)/BP
q

on a alors une filtration de HP(A)

(A.12) 0 .

On va maintenant construire une sui te spectrale. ?osons, pour r (: Z

p' q E IN :
z;•q Arq !'1 ( dp-1-q )-1(A~;+ 1)

B;'q A~·q !î dp+q-l(A~;- 1 )

on peut considérer des filtrations ne vérifiant pas AP


q
=O (resp. AP)
pour q > p (resp. q< 0), mais leurs propriétés sont moins intéressantes (cf.
par exemple [40], th. 4.5.1).
259

Zp,q contient Bp,q et zp+ 1 ,q- 1 ; posons


r r-1 r-1

Ep,q zP•q/(Bp,q + zp+ 1 ,q-1)


r r r-1 r-1
dp+q envoie Zp,q dans Zp+r,q-r+ 1 et Bp,q + zp+ 1,q- 1 dans Bp+r,q-r+1
r r r-1 r-1 r-1
zp+r+ 1,q-r donc définit par passage aux quotients un morphisme
r-1 ,

On démontre qu'on obtient ainsi une suite spectrale pour r?- 0 , i.e. que

Ep,q ,...., Ker dp'q/Im dp--r,q+r- 1


r+1 r r

On a en particulier
zp+1,q-1 Ap+q zP,q
-1 p+1 0

d'ou'
(A. 13)

D'autre part on démontre que

(A. 14)

En résumé :

·Proposition A.5. Considérons le complexe (A.10) muni de la filtration (A.11),


puis la filtration (A.12) de HP(A) ; il existe une suite spectrale (Ep,q)
r
telle que Ep,q et E!:q soient donnés resr:ectivement par (A.13) et (A,14).
0

On exprime ceci par l'une des fornr~les suivantes

.f
· ';> H (A)
ou encore, si E~'q est facile à déterminer
Ep,q ) Hp+q(A)
2 p

-~ *
H (A).
260

Corollaire A.3. Pour tout n ~ 0 , la somme @ Ep' q est isomorphe a


p+q=n c:<>
\ \
, c'est-a-dire au module gradué associé a la filtration

(A.12) de If(A)

Corollaire A.4. Si les modules considérés sont des espaces vectoriels, il


1
existe Wl isomorphisme (non canonique) entre $ Ep,q
~
et Ifl(A) .
p+q=n
261

§ A.4. Quelques suites exactes dans le cas des complexes filtrés.

On conserve les notations du paragraphe précédent. Les filtrations de


H0 (A) , H1(A) , H2(A) sont les suivantes :

H0 (A) Ho(A)o ) H0 (A) 1 0

H1(A) H1(A)o ) H1(A)1 ":> Hl(A)2 0

H2(A) H2(A) o :::> if(A) 1 ::> if (A) 2 ::> if (A) 3 0

et on a

(A.15) Eo,o H0 (A)


= .'V'

(A. 16) El,o 'V' H1(A)1 Eo, 1 ·'-' H\A)/H 1(A) 1


.--o C..'O

(A. 17) E2,o ·"'-"


C>Q
H2(A)2 . E1, 1 c-.c;;
.-v if(A)/H 2(A) 2
'
Eo,2
'.:'\..:...>
"'-" H2 (A)/H 2 (A) 1

Le corollaire A.1 montre que (A.15) s'écrit

(A. 18)

(A.16) donne une suite exacte

ou encore, en utilisant le corollaire A.1 :

rapprochant de (A.9) on obtient une suite exacte


d
(A.19) 0 ----:;. E;• 0 - - > H1(A) ---> E~' 1 _3_~_,, E22 • 0 --? E2 • 0 .___,,,. O
=
(A.17) donne

(A.20) 0 ___,. if(A) 1 ·~ if(A) ~ E~2 .___., O

(A.21) 0 -;:- E2 •0 -- if(A) ----"' E1 ' 1 . ___,,, 0


°"" 1 ""°
en rapprochant d'une part (A.19)et (A.21) et d'autre part (A.20) et (A.6) , on
262

obtient les suites exactes


d
(A.22) O ~ E~'o - H1(A) ~ E~' 1 -~ E~,o ~~(A) 1 ---? E~1 --o
(A.23) 0 -'>H 2 (A) 1 ----..~(A) --?E~' 2

Les considérations du§ A.1 montrent qu'on a une suite exacte


d
0 . E1,1 E1,1 2 E3,o E3,o O
----"> OO ~ 2 -- 2 ·---7 C>ô .---;;.

de plus on a E;:: C H3 (A) ; rapprochant ceci de (A.22) on obtient la

Proposition A.6. Il existe une suite exacte


d
(A.24) 0 - E~'o ·---?> H1(A) - E~' 1 -~ E~'o ~ ~(A) 1 ---·~ )

( E~' 1 ~ E~'o -H3(A)


ou H2(A) 1 est le noyau d'un morphisme ~(A) ~E~· 2

Remarque A.1. Dans le cas o~ EE'q = 0 pour q ~ 0,1 , on a H2(A) 1 =


~(A) ; on démontre que la suite exacte (A.24) se prolonge en une suite exacte

infinie

(A.25)

De m~me si EE'q = 0 pour q ~ O, m où m est un entier > 0 , on démon-


tre qu'on a une suite exacte infinie

(A.26) 0 _--?. Em,o .


m+1 ----? •••· --rli
_m+p(A)
--7
. Ep,m
m+1 -
Em+p+1,o
m+l -
Hm+p+1(A)
_,.,,. ....
263

Cas de dégénérescence.

Proposition A.7. Supposons EE'q = 0 pour q 1, .•• , m-1


\
ou m

est un entier } 1 . I l existe une suite exacte

0 --4> ~,o _____,. Hm(A) ~ E~'m ~ ~1,o ~ Hm+1(A) .

En particulier

p 1, ... ,m-1.

Démonstration. Cozmne E;;;q = 0 pour q = 1, ... , m-1 , (A.14) montre

que la filtration de It1(A) est laatlvante:

It1(A) It1(A) 0 ) Ifi(A) 1 0

avec en outre

\
d 1 ou une suite exacte

Rapprochant de (A.8) on obtient une suite exacte


d
0 _,. Em,o :if(A) Eo,ro m+1 Em+1,o ~1,o 0
2 ~ ~ m+1 ____,., m+1 --...;. >X> -- ;

d'après la proposition A.3 on peut remplacer les quatrième et cinquF:roe termes


par E~'m et E~+l,o ; enfin on a

Corollaire A.5. Si EE'q = 0 pour tout q >,. 1 , on a

y p >,. 0

Démonstration. Gela résulte de la proposition A. 7 pour p ~ 1 et de (A.18)

pourp=O.
On démontre de même que

Proposition A.8. pour tout p~1,ona

V q~O
264
§ A.5. Suites spectrales associées à un bicomplexe.

Définition A.4. On appelle bicomplexe une suite double de modules K


ou' p , q é /N , avec deu+ opérateurs cobords

vérifiant
d 1 d" + d" d 1 0 •

On lui associe un complexe ordinaire X Tot K défini par

avec l'opérateur cobord d = d' + d".

On définit une première filtration de X par

•1!1m Jèll•n-m ~ i(*1,n-m-1 ~ .... $ K11•o

p~m

d'o~ l'on déduit (proposition A.5) une première suite spectrale


li
--·::.? H (Tot K)

on note 'd0 l'opérateur cobord de 'E0

On a un isomorphisme évident

(A, 27)

On définit une deuxième filtration de X par

rrJ!lm

q ?- m
265

d 1 ou une deuxième suite spectrale

on note "d0 l'opérateur cobord de "E0 • On a un isomorphisme évident

(A.28) JélrP

On démontre que par l'isomorphisme (A.27), 'd0 s'identifie a' d" par suite
'E~'q est la cohomologie de K pour d" :

on montre ensuite que 'EE'q est la cohomologie de H"(K) pour d'

On démontre de même que par (A.28), "d0 s'identifie à d' , que

et

En résumé on a la

Proposition A.9. Considérons un bicomplexe (Kp,q , d 1 , d" ) posons

Notons respectivement H'p H"q (K) et H"q H'p (K) les cohomologies des
complexes
266

Il existe deux suites spectrales ( 'Ep,q) et ( "Ep,q) telles que


r r
.- > H~ (Tot K)

====? H ~(Tot K)

On notera que dans les deux dernières formules interviennent deux fil-
trations, en général distinctes, de Tot K , On utilise souvent ce résultat
dans la situation suivante

Corollaire A.6. Supposons H'p'q(K) = 0 V p ~ 1 alors

en particulier la somme directe 'Ep,q


co
est isomorphe au module gra-

dué associé ~ une certaine filtration de ; si les modules considérés


sont des espaces vectoriels, il existe un isomorphisme (non canonique) entre
$ et
pt-q=n

Démonstration. On a "EE'q = 0 't/ q ~ 1 donc (corollaire A.5)

V p ~ o
267

APPENDICE B. z. - MODULES, (_g,Jl) - MODULES, (_g,K) - MODULES, SERIES

PRINCIPALES.

§ B.1. g_ - modules.

Sauf mention expresse du contraire on considèrera toujours des algèbres

de Lie _g réelles et des·_g - modules complexes ; on adoptera la terminologie

de [2s]à ceci près que

- on dira indifféremment _g - module "simple" ou "irréductible" g_ - modules

"isomorphes" ou "équivalents".

- on notera EP l'ensemble des éléments _g - invariants d'un _g - module E,

i.e. des éléments e E E vérifiant X e = 0 'r/ X ~ _g •

- on dira qu'un g_ - module E est unitaire si l'on s'est

donné sur E une forme sesquilinéaire hermitienne positive non dégénérée (

g, - invariante, i.e. vérifiant

0 XE _g.

- on dira qu'un E. - module E est guasi-simple si pour tout '1J t Z(Ec) (centre

de l'algèbre enveloppante de la complexifiée lie de li)• l'action de <.J sur E

est un scalaire X ( v_; ) ; X sera alors appelé caractère infinitésimal de E


'X est dit trivial si c'est le caractbre infinitésimal du E. - module trivial
rappelons que tout module simple est quasi-sim·:üe ([28],2.6.8).

- on dira qu'un _g_ - module E admet un caractiore il - central X si pour tout

élément X du centre de E. , l'action de X sur E est le scalaire X (X).

- on notera I'\ l'augmentation de ·U(_g_) , morphisme de 'L( (_g_) dans 1f2, qui

associe ~ tout élément son terme constant.


268

§ B.2. (g,h_) - modules.

(Voir aussi [7])

A
On se donne maintenant une sous-algèbre de Lie h de _g ; on note h l'en-
semble des classes d'isomorphie de h - modules simples de dimension finie ;
A
pour tout _g - module E et tout ô € h , on note Eô la composante isotypique

duh_ - module E d'espèce ô, c'est-à-dire la soDllile des sous-,h-modules simples


isomorphes à ô ; Eô est somme directe de certains sous-h_-modules simples iso-
morphes à ô. la somme des Eô est directe et notée ECh.) ; c'est un sous-.h-
module semi-simple, somme des sous-h_-modules simples de dimension finie, et

aussi somme des sous-h_-modules semi-simples de dimension finie. On note E(h.)


la somme des sous-h_-modules de dimension finie ; ses éléments sont appelés
h- finis et caractérisés par le fait que dim \1 (h.) .e < + =
est un sous-_g:-module ; en effet soit F un sous-h_-module de dimension finie
_g.F est encore de dimension finie et est un sous-h_-module car si f € F ,

XEg,YEh. ona YXf = X Y f + [Y,X] f € _g.F . On a toujours

ECh.) ( E(h.) , et on a 1 1 égalité si et seulement si tout sous-_h-module de di-


mension finie est h.-semi-simple.

Définition B. 1. Un _g - module E est dit localement h - fini si E = E(h) ;

il est appelé (g:,h_) - .!!!Q_dul~ si E = ECh.) , i.e. si E est somme directe de


sous-h_-modules simples de dimension finie. Un (g:,h_) - module est dit admissible
si pour tout ô ~ "'h , la multiplicité de ô dans E est finie.

(Dans [28]les (B:,h.) - modules sont appelés "modules de Harish-Chan.dra relati-


vement àh 11 )

Si maintenant E est un _g - module quelconque, E(h.) est un _g - module lo-


calement fini ; si tout sous-h_-module de dimension finie de E est h_-semi-simple,
' 0
est égal a E(h.) et est un (_g,h_) - module. Un g_ - module de dimension

finie est un (g,h_) - module si et seulement s'il est h.-semi-sinple.


269

Propriétés des (g,.h) - modules.

la classe des (g,.h) - modules est stable par les opérations : sous-module,

quotient, produit tensoriel fini ([?8], 1.7.8), somme directe quelconque ; la


question des duaux et des Hom est plus délicate (rappelons que si E et F sont
des E. - modules, Hom (E,F) - espace des applications if - linéaires de E dans
F - est un E. - module pour 1 1 action (X, u) 1--7- X o u - u o X ) . Il est clair

que si E et F sont des (g_,.h) - modules et si E est de dimension finie, alors


E * et Hom (E,F) = E JI ® F sont des (g_,_h)-modules.

~ B.1. Soit E un (.g,_h) - module admissible de décomposition E = E0~


.hÔE
'If"
on identifie au sous-_h-module de E formé des éléments nuls sur tout

avec '1

(i) E*(h) est la somme directe des E0H et est un (.g:,_h) - ~odule admissi-
ble ; on le note E ;
~
(ii) E est canoniquement isomorphe ~ E
,,...,
(iii) si E est unitaire, E lui est antilinéairement isomorphe.

Démonstration.
a) Montrons que tout sous-_h-module A de dimension finie de E ~ est i:1clus
)f
dans E9 E0 • L'ensemble A' des éléments de E annulés par tous les éléments
de A est un sous-,h--module de codimension dim A ; comme E est .h-semi-simple,
A' admet un supplémentaire .h - invariant B de dimension finie, donc inclus
dans un sous-espace de la forme E0 $ .... E!3 E0 ; si ô fc ô 1 , ••• ,ôn ,
Jf 1 X- n
on a E0 ( A' ; donc A c E0 + + E5
1 n

b) la partie a) montre que E *(h) ( ~Eô


k
; d'autre part, comme Eô est
de dimension finie, E~ est de dimension finie et semi simple, donc inclus
X-o \ If lt-o if-
dans E (_h) ; d'ou E (h) = E (_h) = tB Eô ce qui prouve (i). Les autres
assertions sont maintenant immédiates.
270

Lemme B.2. Si E et F sont des (_g,_h) - modules, Hom (E,F)(h) est w1 (g:,h) -
1
module.

Démonstration. Il suffit de montrer que tout sous-h,-module A de dimension


finie de Hom (E,F) est .h-semi-simple or E est somme directe de .h - modules
simples de dimension finie Ei , i E I on démontre par récurrence sur dim A
qu'il existe une partie finie J de I telle que 1 1 application A 3 a. ......__ res-
triction de a à ~E. soit injective; alors A est isomorphe à un sous-.h-
J l.
module de Hom ( 0l E. , F) , qui est semi-simple.
J l.

~ B.3. Si E et F sont des (g:,.h) - modules admissibles, les (g:,J:!) - modules

Hom (E,F)(.h) et Hom (F,Êf)(.h) sont isomorphes.


.;( If
Démonstration. L'application de transposition T : Hom (E,F) ------';)- Hom (F ,E )
~~

est un E. - morphisme qui envoie Hom (E,!!~.h) dans Hom (F,E)(h) ; on définit
de m~me T' : Hom (F,i)(.h) --. Hom (i,i\11) = Hom (E,F)(.h) et on voit
facilement que T et T' sont mutuellement réciproques.
271

§ B.3. (g:,K) - modules..

(Voir [7] et [ 131])

On considi,re ici un groupe de Lie G, W1 sous-,c,Toupe compact K et leurs


/\.
algèbres do Lie .fr et .!f ; pour tout ô E K et tout k E K on pose

(dim o). Tr ô(k) .


Définij!_ion B.2. Un (g_,K) - mod.:t!_l~ est W1 espace vectoriel complexe (non topo-
logique) E muni d'une représentation de E. et d'rme représentation de K véri-

fiant
(i) (Ad k.X) .e k.X.k-l .e X <'o E. eE E

(ii) pour tout e E- E , K.e engendre un sous-espace vectoriel de dimension


finie F , la représentation de K dans F est continue et on a

X.e d (exp t x)
.e 1
dt t=O
/\.
Dans ces conditions, pour tout ô E K , l'opérateur P0

est un projecteur de E sur le sous-espace E0 isotypique d' espi'ce ô et on a


E = Ei) E0 ; décomposant ensuite chaque E0 en sous--espaces isotypiques pour
la composante neutre de K , on voit que tout (g:,K) - module est rm (g:,.!f) -

On définit de façon évidente les (g,K) - modules admissibles, les (g,K) - mor-

phismes, les sous-(g,K)-modules, les (g,K)-modules quotients, produits tensori-


els, sommes directes ; on démontre comme au § B.2 les résultats suivants :

~ B.4. Soit E un (g,K) - module admissible ; faisons agir K. et K dans E ~


/\./ 'JI-"
par transposition ; notons E = E (K) le sous-espace des vecteurs K - finis
A./
k
de E~ . Alors E est un (g,K) - module admissible, somme directe des E0 ; de

plus E est canoniquement isomorphe a E .

1 ~mme B.5. Soient E et F des (g,K) - modules faisons agir _g_ et K dans Hom(E,F)
272

(X,u) ,___ X ~ u - u o X
(k,u) ~ k ou o k- 1 •

L'ensemble Hom (E,F)(K) des éléme~1ts K-finis de Hom (E,F) est un (_g:,K) -
module.

wmm~ B.6. Si E et F sont des (g,K)-modules admissibles, les (g:,K)-modulen


1
Hom (E,F)(K) et Hom (F,E)(K) sont isomorphes.

1~ B.7. Tout (,g,K) - module E est un K - module semi-simple.

Démonstration. Soit Fun sous-K-module de E ; choisissons un projecteur liné-


aire u de E sur F ; pour tout e ~ E on peut considérer 1 1 élément v( e)
~K k.u.k- 1 .e. dk et v est un projecteur linéaire et un K - morphisme.

Lemme B.8. Soit E un (g,K) - module admissible.


(i) Si E est simple, il en est de même de ""'
E
(ii) Si F est un sous-:_g-module de E , on a
J. ,........,.,. '°\./ ,.,,, J..
E/F ·v E ,.-, F Frv E/(E "F )
rv
(iii) Si F est un sous-quotient de E , F est un sous-quotient de E •

Vérification facile.
273

§ B.4. Relations entr~ (g,K) - modules et G - modules.

Pour plus de détails, on pourra consulter [131].

Commençons par un résultat facile. Soient G un groupe de Lie, K un sous-


.y;,
groupe compact, E. et~ leurs algèbres de Lie, E un G - module C · (voir § D.4)
notons l'ensemble des éléments K - finis de E , c'est-à-dire des éléments
e tels que le sous-espace vectoriel engendré par K.e soit de dimension finie
on voit immédiatement que E(K) est un (g,K) - module. Si maintenant E est un

G - module quelconque, on pose E(K) = (E""' ) (K) •

On va maintenant donner des résultats beaucoup plus précis en supposant

G linéaire, semi-simple,connexe, de centre fini et K compact maximal. Soit


(H , îï ) un G - module hilbertien (H est un espace hilbertien, iT est la re-
/'
présentation de G dans H , non supposée uni taire) ; pour tout ô <E K on dé-

finit Pô comme au § B.3 et on pose Hô = Pô(H) ; H est la somme hilbertien-


ne des Hô et on dit qu'il est admissibl~ si dim Hô est finie pour tout ô ;

H(K) est la somme directe des P5 (H 00 ) ; le (E,,K) - module H(K) est admis-
sible si et seulement si H l'est ; simple si et seulement si H est irréductible.
On dit que deux G - modules hilbertiens sont infinitésimalement équivalents si

les (g,K) - modules associés sont isomorphes ; pour les G - modules unitaires
cela équivaut ~ l'équivalence unitaire des représentations. On dit que H est

quasi-simple si H(K) l'est. On a alors les résultats suivants :


(i) tout G - module hilbertien quasi-simple irréductible est admissible
(Ha.rish-Chandra)
(ii) tout G - module unitaire irréductible est quasi-simple (Harish-Chandra)
( iii) tout (g, K) - module admissible de type fini (en tant que ll (g) - module)

est de la forme H(K) avec H hilbertien admissible ; si de plus E est


unitaire, on peut choisir H unitaire (Casselman, Prichtchipionok).
274

On notera
,....
G l' ensemùle des classes d'équivalence infLLi_ tc.\simalo do renrése;, ~u tions

hilbertieunes quasi-simples irréductibles, c'est-il-dire eucore l' Of!Seml•le

des classes d 'isomorphie de (g,K) - nodules simples ;


/\. I""\
G le sous-ensemlole de G formé des classes d'équivalence uni taire de renrô-

sentations unitaires irréductilJles, c 1 est-à-dire encore l 'ense:ntle des

classes d 1 isomorphie de (g,K) - modules sj_;-n·.iles urLi.taires ;


/' A
Gd le sous-ensemble de G formé des classeo de renrése,rt~~tim-.s cl:· carré

intégrable ( Gd ·"' est appelé §Urt_e__ciJ.s_CJ.:.è_t_e._ de G).

On démontre qu'une représentation hilbertienne est quasi-simple et irréductible

si et seulement si elle est topologiquement complètement irréductible (cf. dé-

finition D.8).
275

§ B.5. Notations relatives a~g;roupes semi-simples.

Pour plus de détails, voir [132].

E. 1f. $ ..!! : une décomposition de Cartan ; e = involution associée


1!:. =~ous-espace vectoriel abélien maximal de..!!
.!!!. centralisateur de 1!:. dans k
/\ ensemble des racines (non nulles) de la paire (z.,.!!:_)
/\t ensemble des racines positives (resp. négatives) pour un certain ordre

f demi-somme des racines positives

M centralisateur de .!!:. dans K


M' normalisateur de .!!:. dans K
W M' /M = groupe de Weyl de la paire ( G,A)
A exp 1!:. , N = exp .!! , B = MA N

C chambre de Weyl ouverte dans .!!:. * positive (correspondant ~ !\ +)


On note log l'application réciproque de exp :1!:. ~A pour aE: A et
v If ~ (complexifié de 1!:. ) , on pose a Il = eV( log a) la fonction modu-
laire de B est man ,___....,,.. a 2 P
- {Jj,µeJ
.h =Y-sous-algèbre de Cartan de.!!!.
.h = .hel!:. est une sous-algèbre de Cartan de E.

~ , E!c , 4: , 4: = complexifiés de E. , .!!!. , .h , .h

b. = ensemble des racines (non nulles) de la paire (.!!!c , hc)


1::::.± = ensemble des racines positives (resp. négatives) pour un certain ordre
± +-
, J € 1::,-

fm demi-sonune des racines positives


-c
276

R = /;;). $ /\ = ensemble des racines de la paire ~·hc)

R+ = 6 + <33 /\ +
f Ec = Pl!!c (9 f = demi-soi!lllle des racines positives

Be = forme de Y.illing de Ec

Wc = g-:roupe de Weyl de la paire (~·hc) .

On a des décompositions

m $ h Ql Il
+
-c ~ --c
""1l!c
n h & +
Ec Eli --c Il
-gc ~
:t ::! :!;
n lfl .!1
~
.!!m
-c

Isomorphisme d'Harish-Chandra. (cf. [28], 7.4.6).

la décomposition ci-dessus de Ec entraîne tme décomposition

Notons <P ' le projecteur corresponda.YJ.t de 'U. (~)

tout UJ f Z(~) on a cp ' ( (,v ) t: U (hc) ; on peut donc considérer cfJ 1 ( 1..v )
comme un pol:1rnôme sur h I'> ; posons
--c

cp 1( l.~ ) (À - f ) v.1 f h )f.


--c
Ec

Alors <P est un isomorphisme d 1 algè.· l:Jres (dit de Haris!l-Chandra) de Z(Ec) sur

l'ensemble S~)
w
c des polynômes sur n: invariants "!Er Wc .

A tout /\ € h/; on associe un caractàe X/\ de Z(Ec) défini par

:{',\ ( V-: ) = q; (. . . . )(,\ )


l'application 1\ ~ XÀ est une bijection de {/wc sur Hom(Z(~) ,({)

en particulier X. est le caract;,re trivial.


fô.
On dit que )'.,\ esf'régulier si w 1:: Wc , w(,\ ) = ,,\ implique w = 1 ; en par-
ticulier le caractère infinitésimal d'un _g - module simple de dimension finie

est toujours régulier.


277

Soit E un E. - module contenant un élément e tel que

He )\(H).e V H~ .hc
Xe O VX f n+
~

'/). (E.) .e = E
\ Il ,,

ou 1\ est un élément de -c
h"' (le plus haut poids de E) ; alors E est quasi-

simple de caract<~re infinitésimal X~ • En particulier si E est simple,


1+p~

de dimension finie, de plus haut poids )1 , ceci s'applique et on voit que

deux modules simples de dimension finie ayant même caractère infinitésimal

sont isomorphes. Rappelons que les poids dominants (= plus hauts poids) des

modules simples de dimem:iion finie sont caractérisés parmi les éléments de


;<(
.hc par la condition

.À(Ho1.) ~ IN
278

§ B.6. Série principale.

Pour plus de détails, on renvoie a [80], [128], [131],[132]; on conserve les

notations du § B.5.
Soient V un élément de ~ * , 6" une représentation unitaire irréductible

de M (groupe compact) dans un espace /(0 , /1 Il la norme sur '}16 associée

à un produit scalaire invariant, t' l'unique mesure positive normée K - inva-


riante sur X = K/M = G/MAN ; notons H,...
<> 'V
l'espace hilbertien formé des

applications mesurables f de G dans )f0 vérifiant


(B. 1) f (g man) a-f'...: V • o(m)- 1 • ff(g)

(B.2) f X
11 f(k)ll 2 • df ck.) < + <-'°

(k désigne 1 1 image canonique de k é K dans K/M) . On définit une repré-

sentation U C, v de G dans HG", JI par

(u 9 11 (g). f)(g')
1

Cette représentation est donc induite par la représentation de B : m a n i·-7

a(J + 11 Ô (m) ; elle est mü·i;aire si et seulement si ~ est imaginaire pure


elle est aci1ri.ssible car, d 1 apr: s le théor<lme de réciprocité de ?robe;üus ·:mur

les groupes compacts


A
K
mult (ô , u_o,v ) = muH (ô , Ind1,16 ) K.
OO
I.e sous-espace des vecteurs cliïféren-GiaUes li,,- est l' cnsemhle des fonc--
o I JI
tio;·1s C c'G de G dm;s '}(([ vérifiant (B. 1 ) •

On note E6 11 le (_g_,K) - mocl'J.le formé des élôCTe11ts K - finis de Ho, V


1

on démontre les résultats suivants :


rc-
(i) Notant H le contra;;rôùiont d'un G -· module quelconque H , on a
ir
H6"V = Hé-"',-V'

(ii) E 6 _ 11 es'• i.Ul (g_,K) - !n·:dule admissible admettailt une müte de composition

finie.
279

·""'
(iii) E
6,V
= E
~
:;i
1 _V
(iv) Associons ~ toute Ho.o f € une application linéaire Tf de U (g)
~V
dans 'X6 définie comme suit on considère les éléments u de ·U(g)

comme des distributions sur G de support f11; alors (Tf)(u) = u(f).

Alors T induit un K - morphisme de E61 V dans (Coin~ Ji!') (K) o~ F est


le È. - module correspondant au B - module 7(0 ; ce morphisme est injectif

parce que les éléments de E6 ,V sont des fonctions analytiques ; enfin


si M est connexe, ce morphisme est surjectifcomme on le voit en comparant

les k - multiplicités des deux modules (cf. [2a] 9.3.3).

(v) I.e groupe de Weyl W opère sur M et a , donc sur A


M et a* ; E8 ,.. et E /-'
- -c .. ,av "'v
(pour a€ W) ont les mêmes sous-quotients simples avec les mêmes multi--

ci tés (parce que U8 6 , 8 V et U6', '1 ont même caractère global) ; en

particulier si l'un est simple, l'autre l'est aussi et lui est isomorphe.

( vi) Supposons JI imaginaire pure. Alors E 6", v est simple dans chacun des

cas sui vanta : C est triviale ; G n'a qu'une classe de conjugaison de

sous-groupes de Cartan (c'est le cas si Gest complexe) ; le stabilisa-

teur de ( 6 , Il ) dans W est trivial.

(vii) E,..- est quasi-simple ; son caractère infinitésimal est X,\ ou


.
''>V
À= (CJ +f ) El) V o'u 'CiJ est le poids dominant de la restriction
.fic
de 6' ~ la composante neutre de M (on démontre que cette restriction
est un multiple d'une représentation irréductible). En particulier )(À
est trivial si o est triviale et si V = r.
(viii) Prenons v telle que Re v appartienne ~ la chambre de Weyl positive

ouverte C ; alors E ~ v a un unique sous-module maximal et par sui te


'
280

un unique quotient simple ; de plus ce quotient simple détermine entièrement


le couple ( 6", Il). Ceci a la conséquence suivante : notons V = E6 Y' /V'
'
l'unique quotient simple, V'' un sous-module de V' tel que V1 /V' 1 soit simple
alors l'extension E/V'' de V par V'/V'' est non triviale.
(ix) Les assertions de (viii) restent vraies pour Re v E C si l'on est dans

l'un des trois cas envisagés au (vi).

(x) Tout (g,K) - module simple est un sous-module d'un E 6 V, et par suite,
'
est admissible (théorème du sous-module de Casselman).

(xi) Pour tout (g,K) - module simple de dimension finie V, il existe un unique

couple ( Ô V , JI V ) tel que V soit un quotient de Eô V de plus


V' V
Re VV E C . On construit ( Ô V' •1 V) et le morphisme T E 'J --,JI> V
0 v• V
de la façon sui vante : notons ·/t la représentation dans V ; d'après [ 132 J,
8.5.3, .fl est un MA - module simple, donc les actions de Met A dans ~
sont respectivement une représentation irréductible G et un caractère com-
>'
plexe de la forme a~a on pose alors

J) + r ~-
On choisit une section borélienne s pour l'application canonique de K sur

K/M BB HBJe ) 1 1 QJ!d ifQR tROllHPO (19etée âlrrn À ]a j AlÇIJ 1e (1er)) :pee1 €1 ie

.. t
Sn» B1lp u/M'ltl et on définit T par

T(f) r
.; X
ïf (s(x)). f(s(x)). df (x) Vf 6 H6
V'
,
V V
T est bien un G - morphisme car, prenant g E G et posant

man

2
on a d'abord (d'après [132];7.6.6) , dt'(g- 1x) a t' dt' (x) , d'oÙ
281

T (g.f) /ït (s(x)). f(g- 1 .s(x)). df' (x)

/'il (s(x)). ô (m). av+ 2 1". f(s(g- 1x)). df! (x)

'ïl (g). /îl (s(g- 1x)). f(s(g- 1x)). df'(g- 1x) = ï1 (g).T(f)

(A ce sujet, voir aussi chapitre III, remarque 4.3). En particulie.r le (_g,K)

module trivial ([, est un quotient de E o~ o désigne la représentation


o,p
triviale de M •

Classification de Langlands (indications sommaires).

Appelons sous-groupe~aboligue standard de G tout sous-groupe P (éven-

tuellement égal ~ G) contenant le sous-groupe B = M A N ; un tel sous-groupe

admet une décomposition de La.nEl_ands P = ll"'p AP NP '


ou ~ est réductif, AP

abélien et NP nilpotent ; disons que P est cuspidal si MP admet une série


A ,>(
discrète. A tout couple (6 , V ) E ~ x (,!!p) c on associe un (_g,K) - module

de la m~me façon que plus haut E6 , IJ a été construit a' partir de

B. Par définition, les (g,K) - modules tempérés sont les composantes simples

(évidemment unitaires) des Ep, tf , 11 ou P est cuspidal, G' de carré intégra-

ble et V imaginaire pure .

Prenons maintenant un sous-groupe parabolique standard quelconque P et un couple

ou' o est un ~ - module tempéré et V une forme telle que Re Y ap-


\
partienne a la chambre de Weyl positive ouverte définie par la décomposition

Mp Ap NP ; alors EP, b, 11 a un unique quotient simple ; de plus on obtient

par ce procédé une fois et une seule tous les (g,K) - modules simples.

(Voir par exemple [ 7 J, ch. VI.)


282

§ B. 7. (g_,K) - modules simples _J2..0ur SL(2 ,/f2J.

n° B. 7 .1. l'l"otations.
. cos t sin t }
(
K est l'ensemble des matrices -sin t cos t

A Il Il ou a est réel ~ 0

N ou b est réel

M = l I , -I ~ 0

Ec = sl (2 'ce)

W a un seul élément non trivial il opbre sur M trivialement et sur A par


g ~ g- 1 ; Wc opère de la mllme façon.

Pour tout m ~ Z

On identifie ~ à 1)-:\ ~ ~ <f ; on a alors f = i.e.

f ( ~ -~) X

Le centre de l'algèbre enveloppante Z~) est engendré par l'élément de


Casimir

c
0 )2 + - (_~
-1

On utilisera la base suivante de Ec :

~) '
Ei )
-1
ou +

on a
2 Ei X
t
283

n° B.7.2. Série pr~.!12.~~·

On identifie z;- ~ {0,1 J, 0 étant l'élément trivial (B.1) s'écrit

f {g. (
a b )
sg~a. 1ar"-1 • f(g)
O a- 1

ri c
ou Sg a {sg a)

avec l'action suivante :

(U6,v {g).f)(x) sg<)'(d-bx). )d-bxl_ 11 _ 1 • f((ax-c)/(d-bx))

L'espace HG,V a une base orthonormée formée de fonctions propres pour l'

action de K :

( 1+:x:2) ( -Y-1 )/2 . ei m Arctg x

on a
eimt. f
m

(B.3) dU 6111 (X0 ). fm i m fm

(B.4) dU01 v (Xé ). fm (v + 1 +Ëm). fm+2E..

(B.5) dUG,v (c) v2 - 1.

Le (g,K) - module E6 V est le sous-espace vectoriel engendré algébriquement


-"" I

par les fm ; E Q, " s'identifie ~ E 0 , _ V avec la dualité

<: fm, f n> ô ou' E~ , f


m,-n fmé ,_, ( li n é E r.
~,-JI

On a
f;lDm pour m€24i'. + 6"
E(v IK
Sui te de composition de E g, /1 •

En utilisant (B.3) et (B.4) on voit facilement que


284

(i) Si V f 2'72. +6 + 1, Eu,v est simple.

(ii) Si Il <:- 2~ + ~+ 1 , Il ~ 0 , les sous-espaces engendrés respecti-

vement par f Y +1 , f V +3 , • . • et f -V- l , f _ V _ 3 , ... sont stables

et irréductibles ; notons-les E+
6 V et Ecf 11 ; le quotient de E 6 JI
( ' (

0
est irréductible ; notons-le E6 11 ; i l est de di-
'
mension finie // , donc nul pour V = O.

(iii) Si , V~ 0 , le sous-espace engendré par

est stable et irréductible ; le quotient est

somme directe de deux sous-espaces irréductiüles notés et E~ >'


(

(iv) les seuls isomorphismes entre les modules simples ci-dessus sont les sui-

vanta :

E6,Jt'""Ec,-v pour V ~ 2 -~
+ "+ 1
1: ·t-
no
"'r;, V /\./
0
E<1',-il Er;, Il,.,.,, E,...
.. , - V•

On ;,e prend ici que des V vérifiant Re li~ 0 ; lorsque j/ é 2 Z + 6 + 1 ,


:t:
6 est e?1tErement déterminé par I et on écrit E0v au lieu de E
JI
t.
au lieu de E 6', V • On o.;·~ient donc la liste suivante
\

EO , V ou Re//) 0 , )/ -/; 1, 3, 5, ... ou Re Ji = 0 ImV~ 0

E1' V
.
ou Rev) 0 j/ ~ 2, 4, o, •.•
r
ou ile li= 0 Im Il> 0
,If
0
E" ou V t'= IN

E+ E- ou Il€: IN
V V

Pour chacu..-i de ces modules, la valeur du -..;asimir est 11 2 - 1 les modules

de dimension finie sont les E0 et on a dim E~ = v .


V
285

Action de g dans ces modules .


.
ou m € 2 4:

Il
m E 2 :z. + 1

m -V+ 1 -V+ 3 ... ., Y- 1


Il
' '
m V + 1 V+3
Il Il
' '
m = -V- 1 - V- 3
Il
'
Les actions de X0 , X+ , X_ sont données par (B.3) et (B.4) ~ ceci près que
dans le cas de E~ OH doit identifier f _ V _ 1 et f // + à 0 •

Relations de dualité entre ces modules :


/'V
Ec V,....., E '
1 " ' ,,..

(g,K) - modules simules µnitaires.

On démontre (voir par exemple [38], tome 5, ch. 7) que ce sont les sui-
vanta :

E~ (module trivial)

Eo, V o~ Re V = 0 ' Im V >. 0 o~ Re V = 0 1 Im V> 0 (série

principale unitaire)
j:
E (tout de la série princip!l.le unitaire)
0

ou i/E ]0,1[ (série complémentaire)

ou JI <'.- /;~tv'JI' (série discr'. te ) .


/\.
Schéma de G .

~
1 i
! !
i
1 1

1
)(

Dl j1
1
1
!
1
1
{
;

0
286

Classification de Langlands.

Le groupe G admet deux sous-groupes paraboliques standard (qui sont tous


deux cuspidaux) :
~ + *
P G , ~ = G , Ap = Np = (~)d est l'ensemble des E: , Y E IN
/'-
- P = MA N , (~) d = { O, 1 } •

Les (g,K) - modules tempérés sont


+ 'JI:
- provenant de P=G: les E: vt: IN
+
- provenant de P=MAN:Eo,o , E~ et les Eo,
/ ou Re =0 , Im Y> O.

Les (_g,K) - modules simples sont :


- provenant de P = G : les (_g,K) - modules tempérés
- provenant de P = MA N : les E0V où VE iN" et les E,...
u ,
v ou'
Rev > O, V~ 2?Z. +0+1
287

§ B.8. (g,]9 - modules simples pour sl(2 ,/Q) •

no B.8.1. Notations.

On utilise les notations du paragraphe précédent en ce qui concerne X0

X+ , X , C

Soient 6 E [0,2[ et V<:: <C ; notons E~ i, le (,g_,_!s) - module admettant


une base (fm) , mE 2 7Z + tr" avec l'action suivante :

xo.fm i m fm

X .f ( V+ 1 + 2-m). fm+2E.
E m
on a
c v2 - 1

n° B.8.2. Suite de composition de E~ ~, .


. '
(i) E
6",v
est simple si et seulement si V 4 r (2 2 + 6' + 1)

(ii) Si o = 0 ou , voir § B.7.

(iii) Si g' /= 0 ou et V E 2 Z + C + 1 , le sous-espace GC: v engendré


1

~,
par f V +1 ' f V +3 ,... est stable et irréductible, le quotient P6
(

est irréductible.

(iv) Si tr f. 0 ou et VE - (2 7l + o + 1) , le sous-espace G,...


u, V
engen-

dré par f _V _ 1 , f -V _3 , . . . . est stable et irréductible, le quotient

F ({ v est irréductible.
1

(v) Les seuls isomorphismes entre les modules simples ci-dessus sont, en plus

de ceux du § B. 7
288

On posera, pour Re V~ O :

Ecr, V si celui-ci est simple

F
6', V { E0v (cf. § B.7)

F
6;v
déjà défini
si o = 0,1
si o /:. o, 1
, VE (2Z+C+ 1), V/:. 0
, VE :!::(2?Z +<"+ 1)

-t-
E- si V€ IN
F
±
V = { G
V

G,v
si V t/ JN , en notant 6 l'unique élément de (2 ;?i'.:tY+ ~~

~
no B.8.3. Liste des (g,ls,) - modules simples.

PCS'.v ou <J~[0,2[, Rel'>O ,v4:!(2Z+<>+1)


I

ou Rel/=0, ImV>O

( F100 n'existe pas)

F
± ou VE' [o , +Oô [
V

On vérifie sans peine qu'il n'y en a pas d'autres.

Modules unitaires (voir [ 106]) .

Fr;~· où Re V= 0 , Im v > 0 ou Ù f: 1 , V= 0 (série principale unitaire)


1

F o~ V~ ]o , 16" -1 I[ (série complémentaire)


~V
F
6",J.:r-11 •
b f: 1 (bout de la série complémentaire)
±
F0 (bout de la série principale unitaire)


V
~ V= 1, 2,.... (représentations de carré intégrable modulo le centre).
289

/'
Schéma de G •

6
i..~~~~___,.,...,.,.,.,,..,....,.......,..,.--rr.-r7f--,.,.,-.,.,....,~,..,....~~~~+-~~~ ......~~-

o-o~~~~-'-'--""'.LI..l-'-'-'-'-'--~....u........_~-'""""'""'-~.~~~x.,..._~~~L-~~~-x~~~~~~~~
v,
0 1 "l ~

Les croix représentent certains modules (C = O, 1/4, 1, 7/4); la


partie hachurée représente les séries principale unitaire et complémentaire.

no B.8.4. Relations avec le rev~tement universel de G = SL(2 , IK).

N
On définit K, M, A, N comme au § B. 7 ; on note G le re~tement uni-
A- ,,,,.._ /V /V
versel de G , K , A , N les sous-groupes de G d'algèbres de Lie .!f. , .!! , n •i
"'"' ,,_,
M le centralisateur de.!! dans K , F le morphisme canonique de G sur G ; l'ap-
'\.. ~

plication t - rt = exp t X0 est une bijection de .!f. sur K ; M est le


centre de G et est 1 1 ensemble des rt ou t 40 'iï 2 Ker F est l'ensemble

des rt ou h~ 2 'ii ;:'!. ; enfin F induit un isomorphisme de A N sur A N

Soient GE [ O, 2[ et V ~ ([ ; définissons un caractère p de M A N par


i li p&° V+1
/.> (r,- . a. n) e . a
1 "p
,..,
puis tL'l G - module (H,..... . , U6 v ) induit a partir de f comme au n° B. 7 .2
""' ( t,.. (

.on peut démontrer que E6" es~ isomorphe au ~ - module des vecteurs k-
<V
finis de H
6,v
290

§ B. 9. (g,K) - modules simples pour SL(2 , ~).

(Voir [99], [38])

n° B.9.1. Notations.

K = SU(2) A est le même que pour SL(2 , IR) ;

N ensemble des ~trices (~ ~} ' b est complexe


ou

M Il Il
(: a
0
-1 ) ou a est complexe de module 1

-1
Wa un seul élément non trivial ; il opère sur M et A par g ,~ g

1.0. X
ensemble des matrices (
O } ou x est réel
-ix

ensemble des matrices O ) qu 1 on identifie


-x
~ x ( x complexe) .

~
k
s'identifie 'a Q 2 par l'application qui à tout couple (ol ,f) é Q.'
2

fait correspondre la forme linéaire

X = y + i Z ~y + i r Z

WC a trois éléments non triviaux ; ils transforment uh couple (~ ,p) en

(f~,.,<), (-.;{,-~), (-f,-J.); donc l'isomorphisme d'Harish-Chandra envoie

Z(Zc) sur l'ensemble des polyn8mes de deux variables complexes~ et(> qui
sont invariants par les trois transformations ci-dessus ; on appliquera ceci
plus loin avec î. = V , f = () •

Pour tout j é t Jl\I , on note Dj l'unique K - module simple de dimension


2j+1
291

n° B.9.2. Série principale.

On identifie a"
-c
~ (' et M a
À'
a:'. , le caractère de M correspondant a
\

étant

La condition (B.1) s'écrit


_o
f(g. ( ~ 16 _y
a 1a - 2 . f ( g ) •,

On peut identifier H ~ L2 ( {' , ~ ( 1+x2+/)Re V dx.dy)


6, y Il

avec l'action

(u,.. (g).f)(z) (d-bz)- 0 . /d-bzl _v_ 2 . f((az-c)/(d-bz)).


v, V

E C', v et E~ , , 11 , ont m~me caractère infinitésimal si et seulement si l'


une des quatre conditions suivantes est vérifiée :

6 = 6 ' , Y=JI'
Ô =-<f 1 , Y =-Y'

o =il', V=6'
J ce qui suppose Y et v ' entiers.
C =-V' , 11 =-o'
,._,
Dualité : E (, 11 E-6",- Il•

Restriction àK:
pour j E tlôl+ IN

on note H-< . . le sous-espace correspondant ~ D .


"' , JI , J J

Sui te de composi tian de E O. V •


f

En utilisant [99], ch. III, § 15 ou u,..,



V est notée G m,('_ avec

m = - 6' , f = i V , en voit que


292

(i) Si *
V 4 '! ( 16( + 2 {N ) , E C. // est simple.
Jt
(ii) Si V é 1ô 1 + 2 (Ill , le sous-espace

E+6,v -- H<J,v, t v @H l),v, t 11+1 Ef)

est stable et iITéductible ; le quotient E~ 11 est iITéductible.


-If
"1
(iii) Si V é - ( I 6" 1 + 2 /f.} ) , le sous-espace

E~lv = Hb ,tl ,t11JI $ He-, V ,t/Gl+1 ®·- IVHr,' V ,tlvl -1

est stable et irréductible ; le quotient E+6 est irréductible.


t Il

(iv) les seuls isomorphismes entre les modules simples ci-dessus sont

Ecv /'V E- ~,-V


1

E+ 'V E+ Eo ~
Eo
6, Il -6,-V ,;, ~· - (1 ,- V

E+ /'-' E
G, V VI<>

no B.9.3. Liste des (g_,K) - modules simpl~1d:!: SL(2 , ([),

\
Jr'

Ec,v , ou Re V > 0 , V t/ 1 r; 1+ 2 11\1

ou Re Il= 0 , Im V > 0

ou iJ= o , 6":;:.o
0
E (."1 V ou

les modules de dimension finie sont les E0,... V avec dim E0 = (V 2 - 6 2)/4 ,
D 1 V( 1/

est le module trivial. Si on note D. k la représentation de dimension


J,
finie s2j'ïi © SZk. T, o~ Tl est la représentation naturelle dans <[ 2 avec
j,k € t /A} , on a

D(v +C -2)/4 , ( v-C-2)/4


Relations de dualité entre ces modules simples

Ensembles (non réduits à_ un élément) de modules ~~mples ayant -~-~~~~~-t~œe


infinitésimal :

E6 v et E 11 ~ ou G" et V sont entiers positifs ou nuls de parité diffé-


1 /

rente

et Ev,c
'
ou Gé 6!., Vf 1(/+1- IN.
r

Modules ayant un caract(Jre infinitésimal trivial : E0,2


0 et E
2,0

Modules simples unitaires :

E (;, ~· , ( €- 7l , Re V = 0 Im v ;> O ou 1)€ 1N , V =0 (série prin-

cipale unitaire)

- E0 , /1 , li é ]0,2[ (série complémentaire)

- E~, 2 (module trivial).


/'
Schéma de G .

c::: ·f

G = - t.

c::: - ') V
c) "L
294

§ B.10. (g,K) - modules simples pour S00 (n,1),

n° B. 10 •.1. Notations.

Rappels concernant SO(n). (voir [25] et [69]).


\

~~ n est œir, n = 2 k. Les représentations irréductibles de


m1''''~
S0(2k) seront notées D où m 1 é:~, m2 , •• ,~ E IN et

la contrag.rédiente de catte représentation est elle-m~me si k est pair, et


-m 1 ,m2 , •• •Illy
D ' si k est impair.

Cas ou n est im@i_!:, n = 2 k + 1 les représentations irréductibles de


m1•···~ .
S0(2k+1) seront notées D ou m1 , •• .,l\: C:: IN et

cette représentation est sa propre contragrédiente.

Restrictions ~ SO(n-1)

m1•··•1\: 1 n1''"'~-1
si n = 2k , on a D so(n- 1 ) cf) D ou

n,, ... ,~ \
- si n E!;) D ou

~ls co~mnt soo(n, 1).

G = SO (n, 1) est l'ensemble des matrices réelles g


0

vérifiant

t
~n )
\
g J g J ou J

det g
295

:e est l'ensemble des matrices


(f· ~,
. n
n
~ est l'ensemble des matrices ci-dessus avec x2 = X
n
= 0.

K est l'ensemble des matrices (~ ~) \


ou U E SO(n).

M est l'ensemble des matrices


( 0
0
0)o. ou U ESO(n-1) .
0 0 u
?f" '
On identifie a a ( .
-c

Sur tout ce qui suit, on pourra consulter [57], [58], [70], [74].

no B.10.2. Série prin~le pour n 2k + 1 •

A
Un élément C de M est défini par des entiers n 1 , ..• ,~ vérifiant

on posera 1\:+l + :>c..> • Iil groupe de Weyl W a un seul élément non tri-

vial ; i l transforme 6 = (n 1 , .•. ,~) en - Ô = (-n 1, ~· ••. ,~) et

V en - tl • L'isomorphisme d'Harish-Gh.a.ndra envoie Z(~) sur l'ensemble


"
des polynumes sur ,r
IL
k+1 qui sont invariants par les transformations suivan-

tes : permutation des coordonnées, remplacement d'un nomtre pair de coordon-

nées par leurs opposés.

On a $
Dm1' ... •ll\c ou

1n,1 .{, m1 f, n2 ~ m2 {, ..... f. 11.c ~


Il\c
L:l caract?1re infinitésimal de E G, V est X,\ ou

,\ (n, 112+1 ~+2 .... 1\:+k-1 J/ )


' ' ' '
296

Sui te de composition de E ,,.


o, V • E
6",v
est simple si et seulement si il 4 Z..
ou si

V = :t (o, 1, 2, ... , ln 1 /, n2+1, ~+2, ...• , I\:+k-1) ;

dans le cas contraire il admet deux sous-quotients simples notés


+ leurs restrictions à K sont les suivantes : si
EÇ, V

V =±( /nj /+j, /nj/+j+1, ..•• , nj+i+j-1) ou j 1' ... ,k


0 .
E6i V 1K est caractérisé par

~ m1 ~ •.• ~lnJ.I ~m.


1 n1/
J ~ IV/- j .f n j+1 ~ mj+1 ~ •... f n
!.{
~ m.
!.{

0
E61 11 est un sous-module de si V < 0 et un quotient si v > O.
On pose
s'il est irréductible
dans le cas contraire.

Les seuls isomorphismes entre ces modules simples sont :

E
- C-,- V

ou V= ± (/nj/+j , .... , nj+l+j-1), n; = n 1 , ••.. ,


297

2k+1.

E ' Re V
ou > 0 ou ïte V= 0 , Im V ."> 0 ou ~· = 0 , n1 .~ 0
6,•
ou

v = /n 1 /+1, ••.. , n 2 , n2+2, ..... , n,+1,. ..•.. I\:+k-2, nk+k, i\:+k+l, •....•

0
EG111 est de dimension finie si o'; seulement si Il= I\:+k, I\c+k+1, ..... trivial

pour v= (o, ... ,o), v = k.

Modules unitaires :

F C, il E 01 il pour i/ ima.ginuire pure (série principale uni taire)

E r;, V pour 0 = n1 = .... = nj <.. nj+ 1 j=1,. .. ,k

VE ]O,j[ (série complémentaire)

F,... . E0 . dans les mllmes conditions (bout de la série complémentaire).


IJ 'J <) ,J

no B. 10.4. Ensembles (non réduits a un élément) de (_g_,K) - l!l_odules sim~_?


unitaires ayant mllme caractère infinitésimal.

(On se limite aux modules unitaires pour simplifier)

Donnons-nous un entier j = 1, ... ,k et des entiers nj+ 1' .. "!\: véri-

fiant 2 ~ nj+l ~ ~ I\c ; pour tout 1 o, ... ,j posons

avec 1 zéros et (j-1) uns ; si 1 = 0 , est simple si 1 > 0 ,

il ne l'est pas et on a

pour 1 >1
.{ pour 1 1 •

Tous ces modules simples ont un mllme caractbre infinitésimal X/\ réci pro-
298

quement on obtient de cette façon tous les ensembles cherchés.


Posons E0 ( .>.) = E 0 ,O pour 1 = 1' ... ' j on a
0

des suites exactes

0 -~ E ( ;\ ) --~ E,.. ~ E1 (;\ ) ·~ 0


0 (J 1' 1
(B.6)

d'ou, par composition, des suites exactes longues :

(B.7) ~E (,,\ ) - - 0
m

Parmi les E1 (.À ) sont sous-quotients d 1 w1e ml!me série principale les couples
(E1 ( ) ) , E1+1(}. )). Par dualité on a aussi des suites exactes en sens inverse·

Pour le caractère infinitésimal trivial on obtient les modules

E Eo ' ••••• ' Eo Eo


1' ... '1'0 0,1, ... ,1,1 0, ... ,0,1,k-1 O, ••• ,O,k.

Tous les (g_, K) - modules simples ayant un caract1~re infinitésimal trivial

sont writaires.

n° B.10.~. Série principale pour n = 2k.

On écrit ici ~ = (n 1 , ... ,nk_ 1 ) avec 0 ::; n1 :f ..•. .S ~c-l et


on nose 1\: = + OC! W a un seul élément non trivial ; il transforme () en
lui-ml!me et V en - 11 L'isomorphisme d 'Harish-Chandra envoie Z(Ec) sur
l'ensemble des polynômes sur ('le qui sont invariants par les transformations
suivantes : permutation des coordonnées, remplacement d'un nomi;re quelconque
de coordonnées par leurs opposés.
299

On a E
6,V K
j -- ~ Dm, ' .•• •!\: avec

I.e caractère infinitésimal de E r;-; V est XA ou'


À ( n -+-t, , 3 1\:- l + k - ·23 , V ) •
1 1 n 2+ 2 ,... ,

Sui te de composition de E C, v E'.J v est simple si et seulement si


I

v<f t+l'. ousi

Il ! (n 1 + t , n2 + ~ , ••. . , 1\:- l + k - i );
dans le cas contraire il admet deux ou trois sous-quotients simples notés E~
.. , tt
.

i\-, v s'il y en a deux, E~y , E-r.;v s'il y en a trois; leurs

restrictions a K sont les suivantes :

a) Si V ±(t ' ~ ,. . ., n 1 - t) (ce qui suppose n, > 0)


'
les m,' •• •I\
0
·.r.
de E.r,.v et E, , sont caractérisés respectivement par
.J (V

1m,1 ~ IVi - t ~ n, {- m2 ~ n2 ~ .....


1~ 1 +t ~ ·t m,
==
n, <.:: m2 s;_
n2 ~ .....
b) Si \! = ·t- (
.- nj + J +
. 1
2 , •••• , nj+l + J -

2
1)
avec j = 1, ... ,k-1 ,

les m1 , ... ,~, de et ~ sont caractérisés respectivement par


"J_. i..'

/ m1 1 s n, f, m2 ~ ... nj ~
mj+1 .s,, IV 1 - j -t b nj+1 ~ ~
'\
lm 1l n, .,:, m2 s ... nj ~ IVi- j +t ~ mj+1 ..:, nj+1 ~ ~ 1\
"'
E0 r.} (li . est un sous-module de ~
E 'J,. t/
si U< 0 et un quotient si tt '> O ; on

pose
E,
,,.v s'il est sipple
F,... {
J," Eor. . clans le cas contraire .
..,•,V
300

les seuls isomorphismes entre ces modules simples sont

E(,V "-"
Eç ,-11
a
E !) V
1
'\/ Ea
v,-v ou a = 0
'
+
' -' X

EJ'<G°, V '\/
Eo(} 'I (/
' ou V :t (nj + j + t , ... ., nj+1 + j - t)

n'p n
p
pour p -1 j n'. =IVl-j+t , V' n. + j - t
J J

n° B. 10.6.Liste des (g:,K) - modules simples pour n 2k ,

Fe, v E ()y Re // > 0 ou ne Il 0 ., ImV;::. 0

F
G,v
0
Er il V 1
'2 ,. • ., n1 - '2
1
n1 + 3
2 , ... ' ~ +t
..... ,
,
J'
~-1
+ k - 5 , 11c-1 + k - t +k+t, ........
2 ' ~-1
,v=t, .... ,n1 -t
0
les modules de dimension firùe sont les E C, v avec V :;>-. ~- l + k - t
ce module est trivial pour o = ( o, ... ,O) , V = k - t ,
Modules urùtaires :

F ,...1

,,
V
E ~~ t/
pour il imaginaire pure (série principale unitaire)

FG", v E
f, V
, pour O = n 1 = .... = nj-l <: nj j 1, ... ,k ,

]O , j - t[ (série complémentaire)

F = E0 dans les m~mes conditions (bout de la série complémen-


G ,j-t o ,j-t
taire)

pour v' t , ... , n 1 - t n1 > 0 (série discriite) •


;01

n° B.J0.7. Ensembles (non réduits~ un élément) de (g,K) - modules simples


unitaires ayant même caractère infinitésimal.

(On se limite aux modules unitaires pour simplifier)

Donnons-nous un entier j = 1, ... ,k et des entiers nj•···•l\:-l

vérifiant 2 ~ nj ~ • • · • ~ ~-1 pour tout 1 = o, ... ,j-1 posons

61 ( O, ••. , O, 1, • .. , 1, nj, ... , 1\:-l)

avec 1 zéros et (j-1-1) uns E6 1 ,1+t n'est jamais simple ses sous-

quotients simples sont

Eo E+ E- si 1 0
6 o'21 G 0 ,t 6 0 ,t

Eo Ex 1 si 1 > 0
t1"1,1+t <S 1,1+2

On a pour 1 > 0 ~-- 1 1


·~ l' +2
"\,./ E0 1
61-1'1-2

Tous ces modules simples ont un même caractf;re infinitésimal X\ ; récipro-


' ./'. /
quement toute partie (non réduite a u~1 élément) de G formée des modules ayant
un même caractsre infinitésimal est, soit du type ci-dessus, soit tm couple

(E+(,, V , E-6"", Il ) •

Posons
E ( ,\ )
0

pour 1 1, ... , j-1

on a des suites exactes


302

(B.8)

d 1 oÙ, par composition, des sui tes exactes longues :

(B.9)

Parmi les E: (~ ) et E1 ( '}\ ) sont sous-quotients d 1 une même s.rie principale

le triplet E~ (1\), E~ (.À), E0 (À) et les couples E1 (À ), E1+1 (1\), Œlar

dualité on a aussi des sui tes exactes en sens inverse.

Pour le caractè:re infini tésirnal trivial on obtient les modules

E+ E- Eo Eo
' .... ,
1, ... ' 1,t 1, ... '1,t 1,. . .,1,t 0,1,. .. ,1,3/2

Eo
O, •.• ,O,k-t

Tous les (g,K) - modules simples ayant un caracti~re infini tésirnal trivial

sont unitaires.
303

A
Schéma de G pour SO (4,1)
0

c X X
3 )1 X X

... .,,
'"" )(

1 "
"
0 V

"
304

§ B. 11. (g,K) - modules simples pour SU(2, 1).

(Voir [70], [74] et surtout [77] et [78])

no B.11.1. Notations.

G SU(2,1) est l'ensemble des matrices g€ SL(3 ,<[) vérifiant

( r2
;t 0 ) •
g J g = J ou J
0 -1

K est l'ensemble des matrices ( uo ou U E U(2)

v2

~)
0
-V
M est l'ensemble des matrices m
V ( 0
0 0
ou lvl

2i 0 0
a pour base la matrice 0
0
-i
0 -i
0
)
0 0 0
.!! a pour base la matrice
( 0
0
0
0
}
a+ib
~~ib)
0

11 est 1 1 ensemble des matrices N


a,b,c ( -a+ib
-a+ib
ic
ic
-J.C

-ic

ou a,b,c sont réels ; N1 0 0 ' NO, 1,0 et NO 0 1 ont respectivement


, ' ' '
pour poids 1,1 et 2 donc p = 2

sl (3 , ()
Ec

h
-c
est l'ensemble des matrices H
x 1 ,x11 (
2x'
0
0
-x'
x"
0
x"
-x'
0

r x' ,x" E <['


305

On passe de hc à la sous-algèbre de Cartan usuelle (formée des matrices dia-

gonales) par l'automorphisme défini par l'élément

(: SL(3 , (')

on en déduit que Wc a 5 éléments non triviaux qui transforment respectivement

un couple (x• ,x") (identifié à H ,


X ,X
11 ) en les couples ( x' ,-x") ,

t (x"-x' , x"+3x') , t (x"-x' , -x"-3x') , t .C-x'-x" , 3x'-x") , t (-x'-x" , x"-3x'

On identifie ~ à <[ 2 en associant ~ tout ,\ = ( ,\ 1 , ). 11 ) t <(' 2 la

forme linéaire ~,\• x' +.À" x"


H Les racines positives de la paire
x' ,x11
(Ec•Èc) sont alors (0,2) , (-3, 1) , (3, 1). les ; éléments non triviaux de Wc

transforment respectivement (À 1 , ) 11 ) en (;\•, -/\"), t (3 1\ 11 _ ) . ' •/\ 1 +,.\11 ) ,

t (3)1 11 -.>. 1 , _)'-À") , t (-1\ '-3)." ')Il - .À') , t (-;Ε - 3,\ 11 , ,\• -.>..'').

I.e groupe W a un seul élément no:r. trivial ; i l opère sur !4 trivialement et sur
-1
A par g ---;;. g

Représentations de M et de K .
A
On identifie M à ; 2 en associant a tout C G" ~ Z la représentation

1\- ~ v3C . D autre 1 part, considérant U( 2) comme quotient de u( 1) x su( 2)


A '
par l'application (k,U ) •----? kU , on voit facilement que K s'identifie a

l'ensemble des couples (n 1,n2 ) € 1-=x.lz vérifiant


3'"'- 3 -
ce que nous écrirons n2 << n1 .

Ü"Jl notera la représentation indexée par (n 1,n2 ) son poids dominant

est donné par

~
0
y ) r--------!> (2n 1+n2 ) x + (n 1+2n2 ) y
r: 0 -x-y
306

-n ,-n
Ia contragrédiente de est D 2 1 sa restriction à M est n 2 te

Produits tensoriels
n1-n2 n 1+n2+k , n 2+nj-k
n 1 ,n2 n; ,n2
œ
lc=O
D si n1-~ ~
n'-n'
1 2
D Q9 D
n 1-n2
n 2+nj+k , n 1+n2-k si n1-~ ~ n1-~
© D
lc=O

n° B.11.2. Série principale.

On a

E
(v' E_ ~.-v
f

L'élément non trivial de W transforme ( C-, v) en ( !J ,- v) ; le caractère

infinitésimal de E G", V est ;l:' A o~ /'\ = (3 (;' 'V) car a:; = 3 r (cf.

§ B.6, (vii) ).

Sui te de composition d~ E ~' 11 •


~01!1
estVSimple si et seulement si

6= o ,vc:-2'22'.

ou
r:: f. 0

On va décrire les sui tes de composition en supposant V ~ 0 .

Premier cas : If t t "lu' Jf


, i/ 3.).0na

E
&,.v
. )
1
(ici et dans la sui te on consid<:re , etc. a la fois coll!"1e des modules

et des représentations ; les ;If- désignent des opéra·i;eurs non nuls).


307

On a

Deuxième cas .!.


- 3
,..~
l/V ,
V

E 1G,v / K n2 <.< " <~ - 2 () << n1

Eo
6V K
/ n2 /./
'"'
r <C.'- n1 .(<::: - 2 () -
'
Troisième cas G'" f - 32 {/\/* , V 0 • On a

Quatrième cas Ç'°6 32 //Il*' , V =. 0 • On a

E
G'I V

E~,v /K

() .::< n
1

Cinquième cas C"é ...:!z , Vf 31~/+2/'l\/*'". Ona


3
-r
E 11
GvI

E12
7(-
*H--
0

0
6', V

0
0
E01
~,v
,.
02
0 0 0 Eli, 11

11 1
EG'/ K

- t ( v + 6") - 1 <"' n2 <<. ô « n1 <..::. t ( v - .J) - 1

1 /{ 1t
Sixième cas : () E 1 + 3 IN , V E- /}J n ( 3 C - 2 Ill/ ) . <ln a

E 11 0 y.

E
0,11 (
6,v
0

0
E22
.fiv
0
fr
E12
ir,v
)
E 11 / n2 << -t(v+6")<< ç << n1
C,v K

E22 I t (V - <f) + 1 <.<... n2 « 0 « n1


G{v K

E12 I -t(v+o-)+1 << n 2 <.c... t (i.: -·5") « 6"' << n1


r,,v K
1 ,j< If
-1-3/'JJ. V t- IN n ( -3 11 - 2 JJJ ) On a

Eoo 0
*
)
c,v
E
5",v·
( 0

0
E11

0
ri( V

E01
)f-

5:- ~:
309

Eoo 1
tr,v K ~ << (j << n 1 << - t (v + o) - 1

E11 1 n2 <"- 1 <<.. t(v-6)« n1


G;v K

E01 1
;y K ~ << (} « -t (V+ o) <(«: n1 « t(v-~)-1.

no B.11.3. Familles de séries principales ayant m~me caractère infinitésimal

sous-quotients isomorphes.

Rappelons que les éléments de h.,iç sont notés ( ,.\ ' , ,.\.Ill) avec ,,\ ' , /\ " E'
-c
posons

~1 h*
f À E -c 1~· E ~ )

E2 1;\t h
-c
If 13 ,.\11 - À' € 2 ~ )

~3 r/' { hli/3)1"+À'€2Z
.:' ~
t Pt ~ 1,) 1 , À Il € ,g ' 0 !! ,.\ Il ~ ;\• l
f' Î 1\ { f' / À ' { IN 1~ " G ~ nJ , ..\ ' - ,\" E ~ fN ;
A = 'f ,\ f- f l 1\
I 1 € 3 +IN ' /\ Il {IN 'If ' ) 1 -)" f 2 N"' l
A1 = ~ ,1 f t' r / ,\ 1 = ,\ 11 E !A/ * l
A2 l ;) E r/ /) ' f 2 IN" , ,.l 11 = o } .

>."
310

Dans la figure ci-dessus, le huitième de plan représente t', les segments de

droite de pente + oO , -§- , - ; représentent respectivement (,,. f1


( 1\ ~2 f/\ [ 3 ; les ronds représentent 'i.'.' f - (A u A1 v A2 ) les

croix avec /\ 1 = /\ 11 représentent A1 ; celles avec À " = 0 A2

les autres A .

On a

ë,, F1 ,, ~ r,, f 2 /\ t 3
t' f 1 f
11 .'1 2 .'I f.73

L'ensemble ~ est une section pour l'action de W


c
dans Il\ 2 (et mllme une

chambre de Weyl). Un élément A de ~ est le caracthe infini tésirna.l d'au

moins une série principale EG', 11 si et seulement si 1\ f f1 v f 2 v é3


si ,,\ ~ t 1 on peut prendre (f,v) ( ,,\'
-, ;\")
3
si Ar: ~2 on peut prendre ( c-, v') 3)." ->.' /\ 1 + ,,\" )
6 2
-3 ,,\11
si 1\ € ~ 3 on peut prendre ( (), v) - ,\ 1
~· -À" ).
6 2

Si deux séries principales ont même caractère infinitésimal, elles sont toutes

deux simples ou toutes deux non simples.


-If
Supposons que /\ € h soit le caractère infini tésirnal de deux séries princi-
~

pales non conjuguées par le petit groupe de Weyl W ; alors ) ' et /\ " sont

réels et on peut supposer ;\ f f ; les éléments de t' ayant cette propriété

sont exactement les éléments de t' 1 , et sont caractères infini tésirnaux de

trois séries principales deux ~ deux non conjuguées par W

Soit À é <e 1
- (Av A1 v A2 ) ; alors les séries principales dont ,\ est le

caractère infinitésimal sont simples et il y en a trois non isomorphes, qu'on

notera :
,,,
Eo( ~) E ,\,
_ , I \"

E1( À ) E 3À"- À1 À'+À"


1-2-
6

E2(;\ ) E
-21\ "- )• ',\•-1\"
6 2

Soit maintenant /\ (. A v A1 v A2 ; alors les séries principales dont /\ est

le caractère infinitésimal sont non simples ; plus précisément :

(i) Lorsque À parcourt A1 , E .à.', ).. 1 et E 2 ;\ , 0 parcourent respec-


-~'
3 3
tivement le premier et le troisième casdu n°B.11.2et ont m8me caractère

infinitésimal X>. ; de plus leurs sous-quotients d 1 indice supérieur 1

sont isomorphes ; on posera

0
Eo( ,\)
E-U'• 0
3

E1(,À) 1 1
E~, )\'
3 ·--
E_2)•, 0
3

E2 ( ;\ ) 2
E~
I ' I~·
3

(ii) Lorsque ,\ parcourt A2 , E


-,\',_à.'. et EA.' , 0 parcourent respec-
b 2 3

ti vement le deuxième et le quatrH me cas et ont m8me


0 caract~œe infini tési-
312

mal X>. ; de plus leurs sous-quotients d'indice supérieur 1 sont isomorphes

on posera
0
E-;\',À'
6 2
1
E ,.\' 0
3
2
Eà.,!,O
3

(iii) Lorsque À parcourt A , les modules

E) ',À" E- ;\' -3 1\ " , ,.) •- À"


3 6 2

pi.rcourent respectivement les cinquième, sixième et septième cas et ont

~me caractère infinitésimal XÀ ; de plus leurs sous-quotients ayant

mêmes indices supérieurs sont isomorphes ; on obtient ainsi 6 modules

simples notés E00 ( ~\) , E0 1( ;\) , E02 ( .il) , E11 (/' ) , E 12 () ) , E22 (/\).

le caractère infinitésimal est trivial pour >. = (3, 1).

On obtient ainsi toutes les familles (non réduites ~ un élément) de modules

E 6">,ayant !Ilême caractè,re infinitésimal et tous les isomorphismes entre modules

simples. On posera, pour Re Y ~O

Ec, V si celui-ci est simple


E2 dans le premier cas dtl n° B.11.2
r, <f
E0f.1 dans le deuxième cas
F ,' 1 r

G, v E02
f'' V
dans le cinquième cas
E12 dans le sixième cas
r;;,v
E01 dans le septième cas
IJ, v
313

n° B.11.4. Liate des (g,K) - modules simples.

\ 1 If
F ou G'"f 3 &'., Rev> o ,vq 3() +2Z'.
~. ~'
ou ReV=O, ImV>O

ou (° E J ( 222 + 1) , V = 0
~ Â ,.!'-
ou •J = 0 Re V >0 , V 'T 2 //'v

ou Re V= o , Im v>,.o

F!)
1
V = E2f« Il E2(3 Il ,3 tJ) ou
1

()~ t /A/ '


t-
V = 3ô
c'est-~-dire E2(}) ou A€ A,

F,..
l) 1 t/
= Eo
(.", 1/'
E0 (-6o, o) ou C€ -31 I~,"' V= -3 r
c'est-à-dire Eo( /\) ou ,( 6 A2

Fç.
,v = E02
·~ v'
E02 (t(3 V-3 6), t(3 {,"+ v)) ou
\
o€ 1.z
3 ' V~ 31•ï + 2
c 1 est-a'.-dire E02( ,\) ou' ,\(: A

F ~V (

c 1 est-a-dire E01 (/\ ) ou Af A

E0 (- ~ 6"' , - ~ 6)
ou
E1(-~G', -~C')

1
E ,- 0 E 1(3 (', 0) .Il
' ou ÔG 2 iN
2
E o,O E2 (3 (}' , o) s 3
\
c'est-a-dire E1(,\) et E2()) ou ,\ f A2
314

les modules de dimension finie sont les E02 , le module trivial est ti!02
0,2
r,;v

Modules unitaires
1 ,,,.
F r:;,v E '() E3~ ' Re Il= 0 Im V >0
IJ,v (série princi-
ou bE 2 (2~ + 1) V 0
pale unitaire)
3
ou ~= 0
'
Re V= 0
'
Im v:;:... O J
F E &<o- ..l (2~ + 1) ' l.i ]o, 1[ (série com-
}
É·
~V C', V ' 3
ou (" = 0 ve ]0,2[ plémentaire)
'
2
F1 1 _,
E1 1 E2 (1,1)
-1
3 3
F 1 Eo = E0 (2,0)
1
- 3' 1 -3· 1
F0,2 (module trivial)
A'
E12 E12 (3 b, 1) ou ("<[; 1 + 1. }À}
F cf, 1 r,' 1 3
~
EO\~-( 3-3 6") , -H-3 ri -1)) - 32 iJJ
E01 ou ()ç: - 1
Fr;-,1 o, 1
\
Eo(,.\) et E1( ;\ ) ou 1\ <: A1
E1(,\) et E2 (1\ ) ou ;\ <: A2

Eoo( ,\ ) E11( ,\) E22(;\ ) ou )f A (série discrète) •


' '
Contragrédients des modules simples.

Pour 1\ E A v A1 .._,, A2 on pose

t ;\ t ( ,\ ' + 3 ). Il ' 1\ 1 - ,\" )

l'application ,\ ,___,,. t 1\ est involutive et envoie A sur lui-même et A1 sur A2 .

On a
315

__.
Eo, v ,.._.,. E_ b' v

E \>.. ) """ E1 (t /\)

E2( À r"' Eo(t ,\ )

E11(A )"',,.,. E11(ti\)

Eo2c A r ,. ,. Eo2ct,.1 )

EOO(t\t' "" E22( !:) )

E01p_ r....,. E12(t,\).

n° B.11 .5. Familles (non réduites à un élément) de (g:,K) - .modules simples

ayant un même caractère infinitésimal.

des suites exactes :

(i) pour 1\ ~ A1

(B.10) 0 ~E\À) ~ E2 (1\ ) 0


·-';>
* ·--7

(ii) pour ,, E A2 :

(B.11) 0 -7 E1(1\) ~
* ·--7
EO( ;i ) ---7 0

(iii) pour ,\ é A :

0 ~ E0 1 ( 11) ·-----3'
* ·----;> E02 (À ) · - 7 0

0 .___:; E12p) -::> :x-~ E02()) - - 7 0

(B.12) J 0 ----7 E11 (;\ ) - 7 X-- ~ E12(,( ) -----';> 0

\
1
0 --3> E1 \,\ )

0 -·'=' E22(/~)
·-;>

·-;)>
~ --;> E01 (,\ )

X- ---:JE 12 (.,\ ) · - 7 0
---;> 0

1
\ 0 ---7> EOO( ~ ) --;. fr- ----:> Eo1 ( A ) -----7 0
316

Par dualité, on a aussi des suites exactes en sens inverse.

A
Schéma de G •

!t..
')

.
t.. ,
1 ..

X 'Il
,

"0

)()C

~
,
.'. .··

!,
)
,

ô
;
~ 4

les ronds représentent les représentations unitaires de carré intégrable ,


les croix - les au·~res représentations unitaires ne faisant pas partie des
séries principale ou complémentaire.
317

APPENDICE C . HOMOLOGIE ET COHOMOLOGIE DES AWEBRES ASSOCIATIVES.

§ C.1. Généralités.

Cet appendice se propose de montrer brièvement comment les théories


homologiques et cohomologiques relatives aux groupes discrets et aux algèbres
de Lie sont des cas particuliers d'une m~me théorie, relative aux algèbres
associatives. On se donne un anneau commutatif unitaire K , une K - algèbre
unitaire A et une sous-algèbre B de A contenant 1 ; on considérera des A -
modules à gauche (on les appellera simplement A - modules), des A - modules
à droite et des A - bimodules ; ils seront tous supposés unitaires ; on écrit
Hom et ® au lieu de Houx et Œ\c ; si E et F sont des K - modules, on
note Homn(E,F) l'ensemble des applications n - linéaires sur K de Ff1 dans
F. On rappelle que ai E et F sont des A - modules respectivement à droite et
à gauche, on note E ~A F le K - module quotient de E ® F par le sous-mo-
dule engendré par les éléments de la forme e a o:9 f - e@ a f ; l'image d'un
élément e © f dans E ®A F sera notée e ®A f ou, plus simplement, e ® f
par exemple A 0:9B ... ~ A (avec n facteurs) est le quotient de A® .. ®A
par le sous-K-module engendré par les éléments de la forme
318

§ C. 2. Foncteurs Extn et Tor relatifs pour les A -. modules.


n

Les notions de A - module (à gauche ou à droite) relativement (à B) in-


jectif ou projectif, de complexe et de résolution forte, etc, sont définies
comme aux chapitres II et III.

Définition C.1. Etant donnés deux A - modules à gauche E et F, on note

*
ExtA,B(E,F) la cohomologie du complexe

0 --> HomA(E,F 0 ) ~ HomA(E,F 1) ____,, ..... .


'
ou
0 ---'> F - - ' 7 F0 .______..,,. F1 - ..... .

est une résolution forte relativement injective quelconque de F. Etant donnés


un A - module a, droite E et un A - module a, gauche F, on note Tor;
A B(
E,F )
l'homologie du complexe

ou
•.•... ·--;>F1 - - ' l > F0 ·~ F -70

est une résolution forte relativement projective quelconque de F.

Lorsque B = K , on écrit Ext; et Tor! .

Lemme C.1. Pour tout n ~ 0 , le A - module A ®B .•• ®B A (avec n+1 fac-


teurs) muni de l'action

est relativement projectif.

Démonstration. Considérons un diagramme du type u


ci-contre o~ U et V sont des A - modules, .JI.. et
A®B .. ~BA~V
""n s
~ des A - morphismes, s un B - morphisme vé-
rif iant Vl c.> s = i~ on définit
f
319

Remarque C.1. Tout A - module libre E est relativement projectif, et m~me

projectif en ce sens que sans supposer l'existence d'une section s , on peut


montrer l'existence d'un A - morphisme 0 de la façon suivante : on choisit
une base (e.) du A - module E , puis des éléments ui E. U vérifiant
1 iE I
d.(u.) = c1.::(e.); enfin on définit
l. 1 l.
'f par ,y(/
' --;
a.l. e.)
l.
l.

Lemme C. 2. Pour tout A - module E et tout n ?,., 0 , le A - module

muni de l'action

(c.1)

est relativement projectif.

Démonstration analogue ; précisons que pour définir En' on munit A ®E .. ®B A


de la structure de B - module à droite suivante :

~ C.3. Soient encore E un A - module et n un entier positif notons

l'ensemble des éléments f de Homn+ 1(A,E) . vérifiant

Munissons-le d'une structure de A - module par

(c.2) f (a, ... , a , a a)


o n- 1 n

:Le A - module ainsi défini est relativement injectif.

Démonstration. On considère le diagramme ci-contre


et on définit 0 par
U·~V
---
s

(6.s.a
g· n
.v)(ao , .. ,an- 1 ,1).
320

Proposition C.1. Pour tout A - module E, la suite

(c,3) -o
ou
'l (ao©e)

d (a ~ .. ®a ® e)
n o n+ 1

est une résolution forte relativement projective de E , admettant l'homotopie


contractante formée des B - morphismes sn suivants :

Vérification facile.

Proposition C.2. Pour tout A - module E , la suite

(c,4)
ou'

est une résolution forte relativement injective de E , admettant l'homotopie


contractante formée des B - morphismes sn suivants

(snf)(a , ... ,a 1) (-l)n. f(a , .•. ,a 1,1)


o n- o n-
Vérification facile.

"'
Calcul de ExtA,B(E,F).

Notons Cn(A, B, Hom(E,F)) l'ensemble des applications n - linéaires


de An dans Hom(E,F) vérifiant les relations suivantes :
321

On a un isomorphisme

<f(e)(a 1, ... ,an' 1)

d'ou' la
Proposition C.3. *
ExtA,B(E,F) est la cohomologie du complexe

d0 1 d1
0 -----:> c0 (A, B, Hom(E,F)) ~ C (A, B, Hom(E,F))

ou'
( dn<fJ) ( a 1 , ... , an+ 1) ( e)

an+1)(e) )

( + (-1 )n+1 cp (al' ... ,an)(an+1 e) .

En particulier pour n =0 :

c0 (A, B, Hom(E,F)) Ho~(E,F)

d0 <:p (a)(e) a. c).,1 (e) - q; (a e)

'}(
Corollaire C.1. ExtA,B(E,F) est aussi la cohomologie du complexe

ou

est une résolution forte relativement projective quelconque de E


322

§ C. 3, Homologie et cohomologie _des bimodules.

Les bimodules E sur A s'identifient aux modules ~ gauche sur l'algèbre

Ae = A @A 0 P o~ Aop· est l'algèbre opposée à A; on écrira l'action sous


la forme (a ©a•).e ou sous la forme a.e.a' pour a , a' E A , e E. E .

En particulier A est un bimodule sur elle-m~me. Si E et F sont des A - modules,


Hom(E,F) est un A - bimodule pour l'action suivante

(a.u.a' )(e) a. u(a' .e) .

Définition C.2. Pour tout A - bimodule E on pose


Ae Be
H (A, B, E) Tor ' (A,E)
n n

ff°(A, B, E)

Lorsque B = K on écrit

Proposition C.4. Pour tout n ;>,. O posons Un = A ~B ... ®BA (avec n+2
facteurs) et munissons-le de la structure de A - bimodule suivante :

a a 0 ® a 1 <8l •.. i8l an QS; an+l a'

alors U est un Ae - module relativement (à Be) projectif. De plus la suite


n
d
0 h
(c.5) u1 -~U0 ~A --o

ou
;l (ao ® a1) ao a1
n+1
d (a ® ...
n o
rgi a 2)
n+ L
(-1)i. ao ® .. ©ai ai+1 ® .. li5)an+2
i=o
est une résolution forte relativement projective du Ae - module A avec l'homo-

topie contractante suivante :

Vérification facile.
323

Corollaire C.2. H*(A, B, E) est la cohomologie du complexe


d0 1
(C.6) 0 -------?> c0 (A, B, E) ----? c1 (A, B, E) _ _
d
__,,

o~ Cn(A, B, E) est l'ensemble des applications n - linéaires cf; de An dans


E vérifiant

rt~ ( a 1 , •. , a. , b a. 1 , .. , a )
't' J. i+ n
et ou

On a en particulier

c0 (A, B, E) =
î e E- E 1 b e e b V b (; B }
(d0 e)(a) a.e - e.a

H0 (A, B, E) Îe( E / a.e = e.a V a<=- A } .

Corollaire C.3. Pour tous A - modules E et F on a

E:rt~,B(E,F) -'V H11(A, B, Hom(E,F))

ou Hom(E,F) est muni de la structure de bimodule indiquée au début du para-


graphe. Résultat analogue pour TorA'B(E,F)
n
et Hn (A, B, E@F).

Cas des algèbres augmentées.

Définition C.3. On dit qu'une algèbre A est augmentée si l'on s'est donné une
augmentation de A , i.e. un morphisme w de K - alg(,bres de A dans K ; K se
trouve alors muni d'une structure de A - bimodule

a.k.a' W (aa•).k ;
324

on notera ~
w
(resp. Kd
(A)
) le A - module ~ gauche (resp. ~ droite) sous-
jacent. Pour tout A - module à gauche E on pose

If1..... (A, B, E)

H;: (A, B, E)

Proposition C.5. On a

où E..._, désigne E muni de la structure de bimodule a.e.a' uv (a•). a.e.

Résulte immédiatement du corollaire C.3.

Résultat analogue pour l'homologie.


325

§ C.4. Utilisation des centres.

Considérons un A - bimodule E et un élément c du centre de A ; définis-


sons un A - endomorphisme du complexe ( C. 5) par 0 sur A et par o( sur U
n n
avec

on définit une homotopie formée de A - morphismes Sn entre (u/ n ) et 0 par

Passant au complexe (C.6) on obtient

(l>( n cf, )(a 1 , ... ,an) c.o/(a 1 ,. .. ,an) - <P (a 1 , ... ,an).c
n-1 .
(Sn 4' )(a 1 , ••• ,an_ 1 ) '?:-- (-1 ) 1 • ~ (a 1 , •. ,ai,c,ai+l ' .. ,an-l)
l.=0

Proposition C.6. Si l'endomorphisme T de E défini par T.e c.e - e.c est


1
inversible, on a i1(A, B, E) = 0 pour tout n~ 0

Car (C.6) admet l'homotopie contractante (T-l o Sn).

Corollaire C.4. Soient E et F d4Ux A - modules ~ gauche, c un élément du centre


de A opérant sur E et F par deux scalaires dont la différence est inversible
dans K ; alors Ext~ B(E,F) = 0 pour tout n 4 0 .
'
326

§ C.5. Homologie et cohomologie des modules induits et coinduits.

On se place ici en homologie et cohomologie absolue, i.e. on considère


n A n AB
ErtA et Torn au lieu de ErtA , B et Torn '

Définition C.4. Soient B une sous-algèbre de A contenant 1 et E un B - module


, . A
a gauche; on note Incij3 E ou Ind E le K - module A~ E, quotient de
A® E par le sous-K-module engendré par les éléments de la forme a b Q9 e -
a 69 b e ; on note Coin~ E ou Coind E le K - module Ho~(A,E) , ensemble
des f E Hom(A,E) vérifiant f(b a) = .b.f(a). On munit Ind E et Coind E
de structures de A - modules de la façon suivante

a'. (a ô!; e) a' a~ e

(a' .f)(a) f (a a') •

On considère Ind et Coind comme des foncteurs de la catégorie des B - mo-


dules dans celle des A - modules en associant à tout B - morphisme u : E .----;. F
les A - morphismes u1 : Ind E ~ Ind F et u" : Coind E - Coind F
définis par
u' (a® e) a ®u(e)

u"(f)(a) u(f(a))

lemme C.4. (i) Si E est un B - module à gauche et F un A - module ~ gauche,

on a
(C.7) HomA(Ind E , F) A-/ Ho~(E,F)

(C.8) HomA(F , Coind E) A./ Ho~(F,E)

(ii) Si E est un B - module à gauche et F un A - module à droite, on a

( C. 9) F ~A Ind E ,,..._, F r&-B E .

Démonstration. (C.7) : pour 'f é HomA(Ind E,F) , on définit i.r· E Ho~(E,F)


par '('(e) = 'f(1@e).
327

(C.8) : pour <f ~ HomA (F, Coind E) on définit 41 E Ho~(F,E) par 'f (f)
= q7(f)(1).
(c.9) : l'application F QilJ\. Ind E ~ F ®BE est donnée par f ~A (a ®Be)
1-':> f a ®B e .

Lemme C.5. Soit E un B - module à gauche ; considérons les B - modules


E B® ... ©B®E (avec n+1 facreurs B)
n

En Homn+l(B,E)

avec les actions analogues~ (c.1) et (C.2). Les A - modules Ind E et


n
Coind En sont respectivement relativement projectif et injectif.

Démonstration. Pour Ind En on considère le


diagramme ci-contre et on définit w par
Ind En y
V

Pour Coind En on considère le diagramme


ci-contre et on définit w par

w(y)(a)(b , •.. ,b) (v.s.b .a.y)(1)(b , ..• ,b 1,1) .


o n n o n-
Lemme C.6. Considérons les résolutions fortes relativement projective et in-
jective
d '1
E1 .~ E0 ______,.. E ~o

0 ---7 E _!:_,,. E0 ~ E1

analogues ~ (C.3) et (c.4) ; puis les suites


I
d'1 d'0 'l
(c.10) ...... -;> Ind E1 ·~Ind E0 ~ Ind E ~ 0
1 ,,
t" do'' d
(c. 11) O --;> Coind E Coind E0 Coind E1
328

o~ les symboles ' et " ont les sens indiqués au début du paragraphe.

(i) Si A est libre en tant que B - module à droite, (C.10) est une résolution
forte relativement projective ;
(ii) si A est libre en tant que B - module~ gauche, (C.11) est une résolution
forte relativement injective.

(f .)
une base du B - module à droite A, de
iE I 1

sorte que tout a E A admet une décomposition unique a L E i .ri (a)


i
avec r.(a) E B ; on définit une homotopie contractante pour (C.10) par
1

s
n
(a@B(b Q9 •• ~b 1 ©e))
o n-
= :=i E1.•~B(1®r.(a).b
1 o
® .. ®b
n- 1
®e).

(ii) On écrit a = Zi r.(a). ~­ et on pose


1 1

(s 0 f)(a) L r.(a). f(ê.)(1)


i 1 1

(snf)(a)(b , .. ,b 1)
o n-
(-1)n Li f( ë .)(b , •. ,b 2 ,b 1r.(a), 1)
1 o n- n- 1
si n?,. 1

CQFD

En rassemblant les résultats précédents on obtient la

Proposition C.7. Soient E un B - module, Fun A - module (à droite ou à gauche


suivant les cas).
(i) Si A est libre en tant que B - module à droite on a
TorA (F , Ind E) ""-" TorB (FB , E)
n n

Ext1 (Ind E , F) /\./ Extn (E , FB)


B
(ii) Si A est libre en tant que B - module à gauche, on a

Ext1 (F , Coind E) tV Ext~ (FB , E) .

(On a noté FB le B - module F.)


329

§ C.6. Cas des groupes discrets.

Considérons un groupe G et un sous-groupe H ; posons K = ZZ , A = 2::". (G)

B = ·"l!. (H). Les A - modules et A - morphismes sont les G - modules et G - mor-


phismes ; les complexes de A - modules forts relativement ~ B sont les complexes
de G - modules forts relativement àH; donc les groupes Ext~,B et Tor!'B
corncident avec ceux considérés a~ 0 13.3 du chapitre I ; en particulier dans
le cas oh H est trivial, ce sont ceux considérés dans tout le chapitre I.
(_la résolution (C.3) est identiJu~ ,
Remarquons auss:iqïïevla résolution (12.2 du chapitre I a laquelle on fait subir.
l'automorphisme ~ défini par

L'algèbre A admet une augmentation naturelle définie par

l.A.)(a) L a(g)
g

et on a, d'après la proposition c.5


~(G,E) ~w (A,E)

H ( G,E) Hw(A,E)
n n

La distinction entre A - modules à gauche ou à droite disparatt grâce à l'anti-


automorphisme a~~ ou a(g) = a(g- 1). Si E et F sont des A - modules,
i l en est de même de E oj} F et Hom(E,F) grâce au coproduit C: A --7>A ®A
défini par
c(a) Z a(g). f
g
<8 f
g
g

Soient H un sous-groupe de G et E un H - module posons encore A = 72. (G) ,


B = ~ (H) ; ce qu'on a noté Coind E au § C.4 s'identifie ~ ce qu'on a noté
V
Ind E au chapitre I, § 5 moyennant l'automorphisme f 1--------';> f ; on vérifiera
facilement que A est libre en tant que B - module ~ droite ou~ gauche.
Enfin lorsque l'on considère des G - modules vectoriels sur un corps k , on
remplace en fait K par k et A par k(G).
330

§ CJ . Cas des algèbres de Lie.

Considérons une algèbre de Lie réelle _g et une sous-algèbre de Lie .!!. ;

posons K = 1R , A = 1)_ (g) , B =U (!!) Les A - modules et A - morphis-


mes sont les 1! - modules et _g - morphismes ; les complexes de A - modules forts
relativement ~ B sont les complexes de _g - modules forts relativement à.!!.
donc les groupes ExtAn B et TorA,B coïncident avec les groupes Extn h et
' n _g,_
Tor!'.!!. définis au chapitre II. Il est d'ailleurs facile de vérifier que, dans
le cas o~ .h = 0 , la résolution (2.5), chapitre II, du _g - module trivial
est un sous-complexe de la résolution (C.3) du A - module ~ où c:.v est
l'augmentation canonique de U (_g). On a donc aussi

If(J!, _h, E) If'-'-" (A, B, E)

H"'"' (A, B, E).


n

Tout comme dans la cas des groupes. A admet un antiautomorphisme (dit P.rinc:!:.~.!)
et un coproduit.
La notion de module coi!;d.ui t introduite au chapitre II, § 7, est identique à
celle considérée ici ; enfin A est libre en tant que B - module à droite et a
gauche (cela résulte du théorème de Poincaré - Birkhoff - Witt).
331

APPENDICE D ESPACES VECTORIEI.s TOPOLOGIQUES, G - MODULES.

§ D.1. Espaces vectoriels topologiques.

no D.1.1. Généralités. Complexes d'espaces vectoriels topologiques.

On considérera uniquement des espaces vectoriels topologiques localement

convexes (ELC), en général séparés (ELCS~sur le corps des complexes.


Si E est un tel espace, on note Q(E) l'ensemble des semi-normes continues
sur E ; pour tout q E Q(E} on note Eq l'espace de Banach séparé-complété
de E pour q , o( q l'application canonique de E dans Eq ; pour q1 ~ q2 on
note ol. l'application canonique de E dans E on obtient ainsi
q1,q2 q2 q1
un système projectif ; si E est complet, il s'identifie à la limite projective
de ce système, soit E ,,.._, lim E (cf. [112] II.5.4). Inversement toute
- q
limite projective d'ELCS complets (resp. quasi-complets) est compli)te (resp.
quasi-complète) (ibid, II.5,3) .
.~ (sé~~e")
Tout espace (J!r) , i.e. limite inductive~une suite de Fréchet, est
tonnelé et bornologique (ibid, II.7.2, II.8.2).
Si E et F sont des Fréchet, toute application linéaire continue bijective
de E sur Fest bicontinue (théorème de Banach, ibid, III.2.1) ; toute applica-
tion linéaire continue surjective de E sur F admet une section continue (non
néceusairement linéaire) (théorème de Michael, cf. [5], II, prop. 7.1). Tout
quotient d'un Fréchet par un sous-espace vectoriel fermé est un Fréchet (cf.
[44], I, prop. 6).
/\
On notera E Q9 F le produit tensoriel projectif complété de E par F.
332

Complexes d'ELCS.

Définition D.1. Un complexe (de cochaînes) d'ELCS est une suite


0 1
E 0 ~ Eo ~ E1 d

ou les En sont des ELCS et les dn des applications linéaires continues véri-
fiant dn+ 10 dn = 0 • On munit Zn = Ker dn et Bn = Im dn- 1 de la

topologie induite par ~ , puis If Zn/Bn de la topologie quotient, qui


est séparée si et seulement si Bn est fermé dans En .
Par analogie avec le chapitre I, § 1, on dira qu'une application linéaire con-
tinue injective u E -----?' F est forte si elle admet une application
linéaire continue inverse ~ gauche ; et qu'une application linéaire continue
quelconque u est forte si les applications Ker u ------':l>- E et E/Ker u ~ F
sont fortes ; on en déduit facilement que Im u est fermé dans F , que Ker u

(resp. Im u) admet un supplémentaire topologique dans E (resp. F), et enfin


que l'application E/Ker u ~ Im u est bicontinue. D'autre part on voit
immédiatement qu'une application linéaire continue surjective est forte si et
seulement si elle admet une application linéaire continue inverse à droite.

On dira qu'un complexe du type E * est f..Qrt si toutes les dn sont fortes
un complexe est fort et exact si et seulement s'il admet une homotopie contrac-
tante formée d'applications linéaires continues. Les morphismes de complexes
sont toujours supposés linéaires continua, et par suite définissent des appli-
cations linéaires continues en cohomologie. M~me chose pour les homotopies ;
en particulier deux complexes homotopiquements équivalents ont des cohomologies
topologiquement isomorphes.

Lemme D. 1. Les espaces Hn associés au complexe E sont séparés dans chacun des

cas suivants :
(i) le complexe est fort
( ii) les En sont des Fréchet et les Hn de dimension finie.
333

Démonstration. (i) est immédiat ; démontrons (ii). Soit X un sous-espace supp-


lémentaire de 'If dans 7!1 ; 'If, muni de
X est de dimension finie, donc fermé ;
n-1
la topologie quotient de celle de E , est un Fréchet ; l'application natu-
relle de 'If$ X dans 7!1 est linéaire, continue et bijective, donc biconti-
nue, et 'If est fermé dans Zn.
Lemme D.2. Considérons deux complexes d'ELCS et deux morphismes de complexes
do d,
0 ---,;:> Eo E1

uo Jîvo U lJî v1

0 ~Fo F1
ôo
\
soit homotope a l'identité. Si le premier complexe est
fort, le second l'est aussi.

Démonstration. Soit (<in) une homotopie entre (un a vn) et I ; les C n


sont des applications linéaires continues Fn ----?-Fn-l vérifiant

Notons
pn En ~En/Ker dn

,._,.n Fn ------":l> Fn/Ker ôn


11

les applications canoniques ; puis

dn En/Ker dn ------? En+l

ôn ~/Ker ôn ---7 Fn+ 1


-n
u En/Ker dn ~Fn/Ker ôn

n
les applications vérifiant dn 0 Pn = dn ôn o"îï n = ôn u 0 pn
ïT n o un . Il existe par hypothèse des applications linéaires continues
334

n ef1 ~ Ker dn
a

bn En+1~ En/Ker dn

vérifiant
I bn o dn I
an 1 Ker dn

et on doit construire des applications o{n et f'n ayant des propriétés


analogues vis-à-vis des #1 et ôn ; i l suffit de poser
n

lemme D.3. Considérons un ELCS complet E et un complexe fort

où les #1 sont complets ; alors le complexe

ou ôn = I © dn, est fort de plus Ifl(K~) est topologiquement isomorphe


~ E@if(F~).

Vérification facile.
335

n° D. 1 .2 . .§fil&ces Hom (E,F).

Définitio~ D.2. Etant donnés deux ELCS E et Fon note Hom (E,F) l'ELCS formé

des applications linéaires continues de E dans F muni de la topologie de la


convergence uniforme sur les parties compactes de E.

Si E est tonn~ié et F quasi-complet, Hom(E,F) est quasi-complet ; si E


est bornologique et F complet (resp. quasi-complet), Hom(E,F) est complet
(resp. quasi-complet) (cf. [112],III.4.4). Toute partie équicontinue de Hom(E,F)
est bornée ; si E est tonnelé, toute partie bornée de Hom(E,F) (et m~me toute
partie simplement bornée) est équicontinue (ibid, III.4).

Lemme._ D.4. Posons H = Hom(E,F). ·L'application bilinéaire cJ> de H x E dans


F définie par ~ (u,e) = u(e) est séparément continue ; de plus
( i) si C est une partie compacte de E , la restriction de f à H x C est.
continue
( ii) si A est une partie équicontinue de H , la restrict"'j_o:i:i. de c/J ~ Ax E

est continue.

Démonstration. Soient ui -·--> u et ei --·-..-~ e des s'uites généralisées


convergeant dans H et E dans le cas ( i) on éè:rli t ·

- u(e) +. \i(e.
.. 1
- e)
336

et dans le cas (ii)


u.(e.)
]. ].
- u(e) u.(e.
]. ].
- e) + (u.]. - u)(e) •

Lemme D.5. L'application trilinéaireljl de Hom(E,E) x H x Hom(F,F) dans H

définie par o/ (u,v,w) w'° v ou est séparément continue ; de plus ai A


est une partie compacte de Hom(E,E) et B une partie équicontinue de Hom(F,F),
la restriction de·lf ~ A x H x B est continue.

Démonstration. Si ui , vi , wi convergent respectivement vers u , v , w


dans A, H, B, on écrit

n° D.1.3. Espaces de fonctions vectorielles continues ou différentiables.

Définition D.3. Considérons un espace topologique localement compact () - com-


pact X et un ELCS E ; on note t' (X,E) l'ELCS des applications continues de
X dans E nruni de la topologie de la convergence compacte.
On notera K(X) l'ensemble des parties compactes de X ; la topologie de t"'(X,E)
est définie par les semi-normes

sup q(f(x)) K E K(X) , q E Q(E).


XE K

Cet espace est complet (resp. quasi-complet, reap. un Fréchet) si E a la m~me

propriété. Le sous-ensemble f (X)® E des combinaisons linéaires de fonctions


de la forme x ~ <p (x) .e ou Cf Et' (X) , e E E , est partout dense dans
<ecx,E) (cf. [44], I, th. 4).

Si X et Y sont deux espaces localement compacts, l'application naturelle de


t"(X X Y , E) dans f-' (X , <f7(y , E)) est un isomorphisme topologique (ibid,

I.9).
337

~ D.6. Soient X comme ci-dessus, E et F deux ELCS ; à toute f E Hom(E, t"(X,


faisons correspondre l'application g de X dans Hom(E,F) définie par
g(x)( e) = f( e)(x) • Alors g (: ('.°(X , Hom(E,F)) et l'application f ,_,..,, g
est un isomorphisme topologique de Hom (E ,t"(x,F)) sur le sous-ensemble de
r'(x, Hom(E,F)) formé des fonctions g transformant tout compact de X en une
partie équicontinue.

Vérification facile.

Corollaire D.1. Si E est tonnelé, Hom (E ,t"(X,F)) est topologiquement iso-


1
morphe ~ t" (X , Hom(E,F)).

Définition D.4. Soient X une variété (sous-entendu : réelle, c00 et 6 - compact


et E un ELCS ; on note COCJ (X,E) l 'ELCS formé des applications C 00 de X dans
OO
E mu.ni de la topologie C habituelle, ou topologie de la convergence compacte
de la fonction et de chacune de ses dérivées.
Cet espace est complet (resp. quasi-complet, resp. un Fréchet) si E a la m~me
propriété ; i l contient C0 0 (X) ® E comme sous-espace dense ; i l est topolo-
" 0.0 /'.
giquement isomorphe a C (X) ® E si E est complet (cf. [43], II.3 ou [ 112],
ch. 51).
Si X et Y sont deux variétés, l'application naturelle de c 00 (x x Y, E) dans
C t:o..:J(X, c 00 (Y,E)) est un isomorphisme topologique ([112], ch. 51).
Si E est quasi-complet, une application f de X dans E est c 00 si et seulement
OO oO
si elle est scalairement C , i.e. si uo f est C pour toute u E E' (cf.
[44], III.8, cor. 2).

Lemme D.7. a) Considérons un complexe E * comme au n° D.1.1, un espace lo-


calement compact X et le complexe F* formé des ~ = ~ (X,En) ; l'appli-
cation naturelle de if(F *) dans t' (x,if(E '*)) est un isomorphisme topo-
logique dans chacun des cas suivants :
338

(i) E est fort


(ii) les ED" sont des Fréchet et les If(E '*") sont séparés.
*
b) Considérons un autre complexe E1 homotopiquement équivalent a E* et le \
complexe F/' correspondant ; si l'application naturelle de Hn(F-11) dans
Y(X , If(E ~)) est un isomorphisme topologique, i l en est de m3me de 1 1
application naturelle de If(Ft°) dans f (X , Hn(Et)).
c) On a des résultats analogues ~ ceux de a) (i) et de b) en prenant pour
X une variété et en remplaçant t' par C oa .

Vérification facile en utilisant, pour a) (ii) , les propriétés des Fréchet


rappelées~ la fin du n° D.1.1.

n° D.1.4. Intégration vectorielle.

Soient X un espace topologique localement compact, (' une mesure de Radon


positive bornée sur X , f une application )" - mesurable de X dans un ELCS E
telle que f(X) soit contenu dans une partie convexe équilibrée bornée et
complète B de E il existe un unique élément e de E , noté ~·f(x).dr-(x)
vérifiant
<'u,e> [ ,c:_ u , f(x) > . dr (x) Vu € E'

de plus e ~ f' (X) .B (cf. [10], VI.1, prop. 8).


Les conditions ci-dessus sont en particulier remplies si f est f"' - mesurable
et bornée, et si E est quasi-complet ; on a alors

(D.1) q ( f f(x) .df (x) ) ~ ~(X). sup q(f(x))


XE X
y q € Q(E) •
§ D.2. Espaces Lfoc (X,E).

n° D.2.1. Généralités.

Définition D.5. Soient X un espace topologique localement compact ô - compact ,


r une mesure de Radon positive sur X , F un espace de Banach , p f [ 1 , + OO [ :

on note iioc(X , r ' F) ou plus simplement Lioc(X,F) l'ensemble des appli~


cations f de X dans F telles que f)K f jP(K,F) pour tout K E K(X) (enseni-
ble des parties compactes de X) ; on le munit de la topologie définie par les

semi-normes
( j .Il f(x) Il p. dr-(x) )
1/p

on note LP1 (X,F) l'espace séparé-complété associé ; c'est un ELCS, limite


oc
projective des espaces de Banach LP(K,F) , donc complet.
Soit maintenant E un ELCS complet ; on note Lf0 c(X,E) la limite projective
des LP1 (X,E ) où q E Q(E) (voir notations au n° D. 1. 1) ; un élément f de
oc q
LP1 (X.E) est donc une famille d'éléments f € L1P (X,E ) vérifiant
oc q oc q

L'espace Lfoc (X,E) est donc un ELCS complet sa topologie est définie par
les semi-normes
PK ,q (f) ou K E K(X) , q E Q(E)

s: E est un Fréchet, sa topologie peut être définie par une suite de semi-
normes, et on peut représenter les éléments de LP1 (X,E) par des classes
oc
d'applications modulo les ensembles négligeables ; de plus Li0 c(X,E) est
lui-même un Fréchet.
~o

no D.2.2. Propriétés des espaces Lf0 c(X,E).

(i) '(: (X,E) est inclus dans LP


1 oc
(X,E) avec une topologie plus fine et, en

outre, partout dense. En effet on identifie le premier espace à un sous-

ensemble du second en associant à toute h € Y(X,E) la famille (o( oh)


q
soient f E Lfoc (X,E) , K € K(X) , q E Q(E) , € > 0 ; on doit construire

h é f (X,E) telle que PK( d oh - f ) ,;; ~ c'est-~-dire


q q /
(D.2) ( f K
11-< (h(x)) - :If' (x))I fu. df (x) )
q q q
1p
~ E..

Comme t' (K,Eq ) est dense dans LP(K,E )


q
et f' (K) ~o{ q (E) dense dans

t°(K,Eq), il existe n E IN ,y 1 , ... ,7n f <f(K), e 1 , ... ,enE E tels que


- ~ 1h
(D.3) <JK U i=1
L 'f..(x). ol. q (e.) -
1 1
f (x)
q
/I~
q
.dr(x) ) ~ .E

d'après le théorème d'Urysohn il existe lj/ 1 , ••• ,'f-'n € f'(x) vérifiant


i.Vil K = 'fi ; définissons h 6. <t'(x,E) par

h(x) 2 'r'i (x). ei

alors (D.2) résulte de (D.3)


(ii) Lf0 c(X,E) est inclus dans Li 0 c(X,E) avec une topologie plus fine.
OO
( iii) Soient f = (fq) E. Lfoc (X,E) , Cf E Lloc (X) ; pour tout K et tout q ,
<f f q,1K ~ LP(x,Eq ) et

</ /1 'f (x).f (x)/I fu df (x) )


1/p
S. sup ess /<f (x) 1./
j ./1 f (x)// fu d)"(x))
1/p
;
K q q xEK K q q

la famille ('f.fq) définit un élément de Lf0 c(X,E) noté 'f f , et l'app-

lication (<p, f)~'{l·f est bilinéaire continue de L~(X) x Li0 c(X,E)

dans Lf0 c(X,E).

(iv) Pour tout K é K(X) notons Li 0 c(X,E)K l'ensemble des f € Li 0 c(X,E)

tels que pour tout q , fq soit nul sur X\ K. Soit f un tel élément ; pour
tout q on peut considérer e
q
= j K f q (x) .df- (x)é E
q
; la famille (e )
q
341

définit un élément de E qu'on notera j K f. dr ; on a ainsi défini une

application linéaire continue de Li 0 c(X,E)K dans E •

(v) Pour tout K notons =


L10c(X)K l'ensemble des éléments de
C>o
L1 (X)
oc
nuls

sur X\K ; utilisant (iii) et (iv), on voit que l'application bilinéaire

(<f' f) ~ f 'f .f.dt


de LloO (X)K
oc
X Llp (x,E)
oc
dans E est continue. De plus si f'-f f.dr = O

pour toute y f t'c(X) (resp. Co0 (X)


c
si X est une variété), alors f =o.
(vi) Soient E et F deux ELCS, u une application linéaire continue de E dans F

tout q_E Q(F) définit un élément q' = q_ouE_ Q(E) et une application

linéaire continue u : E , ~ F . Soit f E LP


1oc (X,E) ; la famille
q q_ q
(u of ,) définit un élément de LP1 (X,F) noté uo f et l'application
q_ q oc
f ,___..,.. u o f est continue.

( vii) Soient (X ,r ) et (Y , V ) deux espaces localement compacts mesurés ,

E un ELCS ; l'isomorphisme ('(X x Y , E)""" Y"(x , ~(Y,E)) du n° D.1.3

est bicontinu pour les topologies Lioc , donc se prolonge en un isomorphi-

sme

(viii) (Changement de variable dans les espaces LP


1oc ) Considérons deux espaces
localement compacts mesurés (X ,)") , (Y , V ) et une application boréli-

enne u de X dans Y vérifiant les conditions suivantes :

a) u est localement bornée, i.e. transforme tout compact en un ensemble

relativement compact ;

b) ,
pour toute partie V - ne;;ligeable Y0 de Y , u -1( Y0 ) ,
est/" - negligea-

ble

c) pour tout compact K ( X , la fonction o< sur u(K) définie par


342

u( /A 1K) = ol... V lu(K) est bornée,

Soit f E. LP1
oc
(Y,E) ; grace à la condition a), f
q
o u a un sens pour tout
q , et la famille . (fq o u) définit un élément de LP1 (X,E) noté fou ;
oc
de plus
1/p
PK (fou) ~ sup ;:).. (y) • P_ (f)
,q yé'u(K) u(K),q

de sorte que f ·~ f o u est une application linéaire coQ.tinue de

(ix) On reprend les données de (viii) en supposant en outre u continue ; on


se donne un troisième espace localement compact mesuré (T ,-Z) ; on consi-

dère le diagramme

o(
Lp (T ' Lioc(Y,E)) ~ 1 ioc(T ' Lioc (X,E))
loc

tJ
i' LP ("
lJ
1 ioc(Y ' Lp (T E))
loc '
~
loc -" ' Lploc (TE))
'
l
ou
Ô et ô sont les isomorphismes définis par (vii)

- {' est définie par ( viii)


X. est définie par ( viii) et ( vi).

Alors ce diagramme est commutatif (on vérifie facilement que l'on a

f' Cr (f)) 6 (,'{(f))

et cela suffit d'après la propriété (i)).


343

§ D.3. G - modules.

n° D.3.1. Généralités.

On désignera toujours par G un groupe localement compact séparable (donc

() - compact).

Définition D.6. Un G - modu~ est un ELCS E muni d'une représentation continue


de G , c'est-à-dire d'un morphisme U de G dans le groupe GL(E) des automor-
phismes bicontinus de E tel que l'application (g,e) ~ U e soit continue
g
on écrira souvent g.e au lieu de Ug e . On dit que U est éguicontinu~ (ou
que E est éguicontinu) si l'ensemble des Ug , g ~ G , est équicontinu.

Lemme D.8. Soit U un morphisme de G dans GL(E) ; considérons les conditions


suivantes :
(i) U est une représentation continue

(ii) pour tout compact K C G , 1 1 ensemble des U , g E. K , est équicontinu


g
et i l existe une partie totale A de E telle que l'application g 1---.> U a
g
soit continue pour tout aE A
(iii) U est une application continue de G dans Hom(E,E) muni, comme toujours,
de la topologie de la convergence compacte

(iv) U est séparément continue, i.e. l'application g t-----7> U e est continue


g
pour tout e E: E .
Alors (i) ~(ii) >(iii) ~ (iv) si E est tonnelé, toutes ces
conditions sont équivalentes.

Démonstration. (i) et (ii) sont équivalentes ([lo], VIII.2.1) ; (i) + (ii) im-
plique (iii) car si gi tend vers g, on peut supposer que gi reste dans un com-
pact, alors les U sont équicontinus et leur convergence simple implique
gi
leur convergence uniforme sur tout compact ([12], X.3.7). Ensuite (iii) impli-
que évidemment (iv) ; enfin si E est tonnelé, (iv) implique (i) ([10],VIII.2.1).
344

Définition D.7. On dit que E est irréductible (ou topologiquement irréductible


ou simple) ou encore que U est irréductible ou topologiquement irréductible
si les seuls sous-espaces vectoriels fermés G - invariants de E sont { 0 J et E.
Si E et F sont deux G - modules, un G - morphisme de E dans F est une applica-
tion linéaire continue entrelaçant les représentations ; l'ensemble des G - mor-
phismes est noté HomG(E,F) ; on dit que E et F sont isomorphes, ou que les re-
présentations sont équivalentœs, s'il existe un G - isomorphisme.
L'ensemble des éléments G - invariants d'un G - module E sera noté EG.

Action des mesures.

On notera M1(G) l'ensemble des mesures bornées sur G , muni de la topo-


logie de la norme ; M (G) l'ensemble des mesures à support compact, muni de la
c
topologie limite inductive usuelle. Pour tout G - module quasi-complet E et

toute f< ~.- Mc (G) , on peut considérer u(r) t- Hom(E,E) défini par

u(t< ).e = Juge. dr(g) V et' E

et on obtient un morphisme continu de Mc(G) dans Hom(E,E) (cf. [10],VIII.2.6).


On voit de m~me, en utilisant le n° D.1 •. 4, que si U est équfoontinue on peut
définir U(f'" ) pour toute f< € M1( G) et qu'on obtient ainsi un morphisme
continu de M1(G) dans Hom(E,E).

Définition D.8. On dit que E (ou U) est topologiquement complètement irréductible


(TC!) si U(Mc(G)) est partout dense dans Hom(E,E) pour la topologie de la

convergence simple ; dans ce cas tout élément de Hom(E,E) permutable à U(G) est
scalaire ([134], 4.2.2.3). Dans le cas des représentations unitaires, cette no-
tion est identique à celle d'irréductibilité.
345

no D.3.2. Exemples de G - modules.

Modules Hom(E,J!I').

Définition D.9. Etant donnés deux G - modules E et F on définit une action de


G dans Hom(E,F) par g.u = go uo g- 1 ; Hom(E,F) devient ainsi un G - module
en vertu des lemmes D.5 et D.8 •

Remargu~ D.1. Supposons E et F équicontinus et F quasi-complet; Hom(E,F) n'est

pas nécessairement équicontinu, mais on peut y faire opérer M1(G) en posant

(u(ri) .u)(e) Jg u g- 1 e. dr (g) Vu E. Hom(E,F) , e ( E

l'intégrale a bien un sens parce que l'application g ...-----;. g u g-1 e est con-

tinue et bornée.

Modules 'f(Gn ,E).


Définition D.10. Pour tout G - module Eon définit une~tion de G dans <t"(Gn,E)
par (g.f)(x) = g.f(g- 1x) ; '('(Gn,E) devient un G - module (démonstration
analogue à celle du cas de Hom(E,F), utilisant la continuité uniforme de f sur
tout compact). Comme au ch. I, §1 on peut donner d'autres actions équivalentes

(g.f)(x) = f(x g)

Modules C::><.>(Gn,E). Supposant G de Lie, on voit facilement que c 00 (Gn,E) est

aussi un G - module pour les actions ci-dessus (non équivalentes en général).

Modules LP1 (Gn,E).


oc

On met sur Gn la puissance n-ième d'une mesure de Haar ~ gauche. Soit E un

G - module complet ; pour f f ~(Gn,E) , g é G , KE" K(Gn) , q E Q(E) on~

PK
,q
(g.f) ( JK. 1
(q(g.f(g-x))).dx)
p 1/p
;

prenons g dans un compact C de G ; il existe q' E Q(E) telle que

q(g.e) ~ q' (e) V g E c e EE


346

d'o~
1/p
PK
,q
(g.f) 5,. ( fK' (q'(f(x)){dx) PK' ,q '(f)

ou K' = c-1K. Les opérateurs fr----;. g.f dans f'(Gn,E) se prolongent

en des opérateurs linéaires continus dans r{0 c(Gn,E) , encore notés f.~

g.f , qui sont équicontinue pour g é' C ; comme de plus l'application g ~

g.f est continue pour f~ ('(Gn,E) qui est dense dans Li0 c(Gn,E) (n° D.2.2),
Lp (Gn E) est un G - module.
loc '
Lemme D.9. On suppose que n = et que l'action de G sur E est triviale

alors tout élément G - invariant f = (f ) de 1oc (G ,E)


LP est 1 1 image dans
q
Li0 c(G,E) d'une fonction constante.

Démonstration. Soit y€~(G); pour toute q f Q(E) et tout gE G on a

o(q(J~<f· f. dx) = j g'f. fq. dx =J<f(g-1x). fq(x). dx

j'<J(x). fq(gx). dx = j~. fq. dx

.1. qc fr .f. dx)

d'ou f gCf. f. dx fr· . f. dx ; pour tout u E E' , l'application

Gc(G) ·?'f 1--------» <. u ' !~ . f. dx >


est une forme linéaire continue (n° D.2.2, propriété (v)) invariante par trans-

lations ~ gauche, donc de la forme JC,. dx ou


ku. ku est un scalaire

en particulier J<f . dx = 0 implique /'f .f. dx = 0 ; prenons r0


d'intégrale 1 et posons e j~ 0 .f.dx €. E • Pour tous 'f et u on a

< u, /<f .(f-e).dx > 0

d'o~ f = e •

Produit tensoriel de deux G - modules.

Si E et F sont deux G - modules, leur produit tensoriel projectif complété


,A
E®F estunG-modulepourl'action g.(e®f) = g.e0g.f (cf. [134],

4.1.2.4).
347

§ D.4. Vecteurs et modules Cc.<:>

n° D.4.1. Généralités.

On suppose ici G de Lie èt on note E. son algèbre de Lie pour plus de


détails, on renvoie à [17] et [134], 4.4.

Soit E un G - module ; un élément e de E est dit c 00 (ou différentiable)


si l'application ~ de G dans E définie par "': (g) = g.e est C o0 on
note E o0 l'ensemble (sous-espace vectoriel G - invariant) des vecteurs Co.? ;

il est partout dense dans E et contient les éléments ~X (g). g e. dg ou


eEE etXEC 00 (G).
c

L'application e ...-----? ' ; est injective et G - invariante de E·= dans


c00 (G,E) muni de la représentation régulière droite ; on munit E""" de la
topologie induite par cet espace, qui en fait un G - module isomorphe a un
sous-G-module fermé de C:;o (G,E ) , donc complet (resp. quasi-complet, resp.
de Fréchet) si E a la m~me propriété. De plus l'injection de E 00 dans E est
continue.
oO ex:/
On définit sur E une structure de K - module (induite par celle de C (G,E))

X.e lim t- 1 ( exp tX. e - e) t/ X€g;


t=o
on obtient ainsi une représentation de 'll(_g_) par des opérateurs linéaires
continus dans E= ; cette représentation est appelée ftifférentielle de la
représentation donnée U dans E et notée U 00 • On a aussi, pour tout u f U (g)

u.e (A';;°')( 1)

en notant A l'opérateur différentiel invariant a droite associé au


On a (E°'° )G = EG avec m~me topologie ; si F est un sous-G-module fermé
Q,;J 00 OO
de E, on a F = FA E et la topologie de F est celle induite par
348

OO
E • Si u est un G - morphisme E ~ F , i l induit un G - morphisme de
,--._...
Ecv dans F°"° et on a u(e) uoe pour tout e <;= E"""; on peut donc parler
oO
du foncteur E r----'i> E

On dit que E est un G - module C= (ou différentiable) si l'injection de E =


dans E est un isomorphisme topologique ; il est clair que tout sous-module
o<> Co DO
fermé d'un module C est C • Si E est C , le morphisme correspondant
t>O
de G dans Hom(E,E) est C (cf. [134], remarques après 4.4.1.7) ; si E et F
Sontc O<O , E è!J
A
F l'est aussi (
ibid, 4.4.1.10 ) .

n° D.4.2. G - modules c00 (Gn,E).

lemme D.10.Soit E un G - module ; munissons c 00 (Gn,E) de l'action (g.f)(x)


= -1
g.f(g x). L'injection canonique de
= n
C (G ,E
oo
) dans C
"<> n
(G ,E) est
~., n De../
un isomorphisme topologique du premier espace sur C (G ,E)

Démonstration. Posons Gn = X et considérons les applications

C
"'° (X,E) - A <;..
l (X x G , E) ~
B 0?
t
·
(X , '('(G,E))

cl
~(X X G , E) ~ r'(G , f'.'7(X,E))
\
ou
(A f)(x,g) g.f(x)
(B <f )(x)(g) 'f (x,g)
(c<p)(x,g) <f ( g-1 X ' g)
(D '/-')(g)(x) t' (x,g)
A est injective, B, C, D sont bijectives ; pour f E Cc.o (X,E) on a
,,..,,__,,
f(x) (BA f)(x) 'rf X€ X
,...,
f(g) (DCA f)(g) Vg E G

donc
349

OO c:.:> c<> OO
f €. C (X ,E ) <-> BA f E C (X ,C (G,E))

f ( c°"' (X °"'
,E) ~ D C A f E C
oo
(G ,C
OO
(X,E))

et la topologie de C
oO
(X ,E
OO
·) (resp. C
= (X,E) ôO
) est induite par celle
C>D 0<:7 C><? DO
de C (X ,C (G,E)) (resp. C (G ,C (X,E)). Le lemme résulte alors de
ce que B, C et D induisent des isomorphismes topologiques sur les sous-espaces
~ormés des fonctions C= (cf. n° D.1.3).

Corollaire D.2• Si E est un G - module C= , il en est de m~me de C = (G,E).


CO
En particulier pour tout ELCS E , C (G,E) muni de la représentation réguli-
co
ère gauche ou droite est un G - module C
OO 00
Corollaire D.3. Pour tout G - module E , le G - module E est C

n° D.4.3. G - modules t" (G,E) et Lf0 c(G,E) .

Lemme D.1 1. Soit E un ELCS ; munissons f' (G,E) de la représentation régulière


gauche (ou droite) ; alors l'application canonique u de c'-"" (G,E) dans
f"(G,E) est un isomorphisme topologique de C~ (G,E) sur ~(G,E)°"" •
C0 oc?
Démonstration. Comme C (G,E) est C , u est une application linéaire
continue de CO.?(G,E) dans Y"(G,E)D<-" . Soit maintenant f é f'(G,E) 00
""" 1 ,....,, 1
on a f (g)(x) = f(g- x) , donc f(g) = f (g- )(1) , ce qui montre que
()c? 0 (_"-:.,;)
fE C (G,E) et que l'application obtenue de c (G,E) dans c"'0 (G,E)
est continue.

Lemme D.1 2. Soit E un ELCS complet munissons Lf0 c(G,E) de la représenta-


tion régulière gauche (ou droite) ; alors l'application canonique u de
c 00 (G,E) dans Lf0 c(G,E) est un isomorphisme topologique de c'..>c_J (G,E)
p <:>'-'
sur t 10 c(G,E)

Démonstration.
a) Notons V l'application de tf c(G,E)
0 dans ;J'(G,E) Hom (c00
c
(G) , E)
350

définie par

<.Vf,'f> flf .f . dg

o~ l'intégrale a le sens défini au n° D.2.2, (v). Pour tout opérateur diffé-


rentiel A sur G et tout T E. .,~)'(G,E) , on définit A T E :;) (G,E)
1
par

<.AT,Cf > <é.T,A<f>.

b) Soit f E- Lf0 c(G,E).:>..:> , A l'opérateur différentiel invariant~ droite


associé ~ un élément U de 'U (_g) • Montrons que V (UT. f) = A (V f) o~
U i------;. UT est 1 1 antiautomorphisme principal de -l{_(g). Par récurrence sur

le degré de U , i l suffit de le démontrer pour U =X E E. ; alors, pour


ao
Cc (G) , on a

(A!f )(g) ~ l((exp(-tX).g) /


dt t=O

f <f T
. Xf . dg

-f èf • lim
t=o
t- 1(exp tX. f - f). dg

(o'u la limite est prise au sens de Lp (GE))


loc '

- lim
t=o
t- 1 If .(exp tX. f - f). dg (cf. n°D.2.2,(v))

- lim t- 1 j(exp(-tx).f-<f). f. dg
t=o

f A<f'. f. dg < A (V f) , 'f > .

c) On doit montrer que si

si une suite généralisée

tend vers 0 dans Cc>LJ ( G,E). Ces propriétés étant locales, on peut remplacer

G par le cube C = [o,1]n, et il suffit de montrer que

1) si une distribution f à valeurs dans E a toutes ses dérivées partielles


1 C0
d'ordre ),? 0 dans L (c,E) , alors f E c (C,E)
->l
2) si D fi~ 0 dans L1(c,E) pour tout;( , alors f. ----?Ü dans
l.

C -= (C,E ).
351

Cela se fait aisément par la méthode usuelle, utilisant la série de Fourier


de f .

no n,4,4, G - modules Hom (E,F).

Lemme D.13. Soient X un ouvert de /R m , E et F deux ELCS, c{J l'application


définie au lemme D.4 , A et B des éléments respectivement de c00 (X , Hom(E,F))
et C00 (X,E). Alors cp <> (A,B) E C 00 (X,F) et on a

(D.4) Dol ( 4> o (A, B) )

pour tout multiindice ,,( •

Démonstration. Par récurrence il suffit de voir que chaque dérivée du premier


ordre D.(<:Pv(A,B)) est continue et égale~ qJo(D.A,B) +</Jo(A,D.B); on
i i i

peut alors supposer m = 1 et la démonstration est facile en utilisant le


lemme D.4.
OO
~ D.14. Soient E et F deux G - modules C le G - module H Hom(E,F)
CIO
est C et on a
X.u Xou-uoX \f X<;E,, uEH.

Démonstration. Notons 'if et f les représentations de G dans E et F notons


Hs l'espace H muni de la topologie de la convergence simple.
"'- OO
a) Montrons que pour tout u E: H , on a u E C (G,H ) . Soit e E E ; défi-
s
nissons des applications A et B de G respectivement dans Hom(F,F) et F par

A(g) = p (g) B(g) = u (ïr (g)- 1 • e)

i l est clair que BE Co:> (G,E) ; d'autre part A E c00 (G,Hom(F,F)) d'après
[134], remarque après 4.4.1.7. D'après le lemme D.13, l'application

f g ~(g.u)(e) = c{> (A(g) , B(g))

est c 00 de G dans F et on a
352

o(IV oi
(D.5) (D u )(g)(e) (D f)(g)

o/.,...,
(la dérivée D u est prise dans Hs).

b) Toujours d'après [134]; pour montrer que u~ C = (G,H), il suffit de


<(~ (,?
montrer que D u E c. (G,H) pour tout cJ. . Supposons donc que gi ·~ g

et notons C un compact de E ; on doit montrer que


<>("' cl.""'
(D u )(gi)(e) __,. (D u )(g)(e) uniformément par rapport a eE C

ou encore que (lemme D.4) (D~ A)(g.)


i
------'? (Dr A)(g) et que (Df B)(g.)
i

tend vers (Dr B)(g) uniformément en restant dans un compact - ce qui est

facile.

c) On a donc démontré que H00 = H • Montrons que si ui tend vers 0 dans

H , il tend aussi vers 0 dans H


~
,
.
c'est-a-dire que
~~
D ui tend vers 0

dans c= (G,H). Soient K et C des compacts de G et E ; on doit montrer que

(Dot.~.i )(g)(e) tend vers 0 uniformément par rapport à g et e , ou encore


(en posant 1f - 1 (g) = 'Jf(g- 1 ) ) que u.((Dr 'iï- 1 )(g)(e))
i
tend vers O uni-

formément par rapport à g et e (ce qui est facile) et que les opérateurs

(Df'(l )(g) , g €: K , sont équicontinus,ce qui résulte du fait que les f (g)
sont équicontinus et que f est une représentation.

d) La dernière assertion résulte de (D.5) .

. Lemme D. 15. Soient E et F deux G - modules.


00 <= OO
(i) Tout élément u de Hom(E,F) envoie continûment E dans F .

(ii) L'application u •-?> u /' est un G - morphisme continu injectif de


E°"'
Hom(E,F)
= dans Hom (E.,.., ,F"""').
<>:J
(iii) Pour ut Hom(E,F) , XE z. , eE E on a

(X.u)(e) X.u(e) - u (X.e)


353

Démonstration. On a
~

u(e)(g) g(u(e)) (g. u). (g.e) c{> ( ~ (g) ' e (g))

i.e. /"--'

u( e) cp o ( '; , '; )
,,__
donc (lemme D.13) u(e) E c""' (G,F) et
o{ ,,..._,
D u(e)

OO ·:>V
Montrons que si ei tend vers 0 dans E , u(ei) tend vers 0 dans F
\ ~ ,.--....,.
c'est-a-dire que pour tout ol et tout compact K CG , (D u(e.))(g) tend
l.

vers 0 uniformément par rapport a i (nf-'·; )(g) 1 g E K }


g E K ; l'ensemble

est équicontinu : cela résulte du fait que l'ensemble t ~ (g)} est équicon-

tinu et que 'iï et f sont des représentations ; (DO~) C<s) tend vers 0 uni-

formément ; l'assertion (i) résulte donc du lemme D.4.

L'assertion (ii) se démontre de manière analogue ; enfin (iii) résulte du

lemme D.14.

Remarque D.2. On n'a pas en général Hom(E,F)00 = Hom(Eov ,F"""") : prendre

E = t°(G) avec la représentation réguliùre gauche , F = ([ avec la repré-


OO
sentation triviale ; alors E Co.:_, (G) et
oO
Hom(E,F) ( Hom(E,F) = Mc(G) ~ C00 (G)' Hom(E 00 ,F 00 ) •
354

§ D.5. Modules sur les groupes abéliens.

n° D.5.1. Définition de certains modules sur les groupes G = IR m.


On note G "* l'espace vectoriel dual de G , < g , ?C- > la dualité entre
.lf
g E G et X€ G ; pour toute /-" € Mc(G) , on pose

r (X) = j /< g, ~> drt(g)

On se donne en outre une variété X , un espace fibré vectoriel ~ de base X ,

supposé COo et localement trivial, de rang fini ou non, de fibre complète ;

une application C "'° f\ de X dans Git. On munit l'espace r (f ) des sec-

tions C 00 de ! d •.une structure de G - module par


i <: .g ,f\ X>
(g.f)(x) e . f(x)

Lemme D.16. Le G - module ainsi défini est C 00 ; la représentation différen-

tielle est donnée par ( ~ j.f)(x) ( /\ x) j' f(x) o~ ( f 1 , •.. , f m) est

une base quelconque de _g =IR.. m et (/\x) 1 , ••• ,(/\x)m les coordonnées de

/\ x sur la base ·duale .

Résultat analogue en remplaçant r (ê ) par l'espace des sections continues

d'un fibré vectoriel topologique (X étant alors un espace localement compact),

ou par un espace Lploc (X 'µ '


f
E0 ) ' ou par l'espace r c(E ) des sections a

support compact, ou enfin par un espace L~(X •/", E0 ).

Vérification facile.

Donnons-nous maintenant deux fibrés vectoriels fl1 , t?- 2 de bases x 1 ,

x2 ' et deux applications c DO /\ 1 et /\ 2 de x, et x2 dans G,f ; munissons

H = Hom ( r (f 1) , r (f 2 )) , comme toujours, de la topologie de la conver-


gence compacte et de la structure de G - module définie au n° D.3.2.

Lemm~ D.17. Soient TE H , w E C = (x 1 x X2 ) ; pour tout x2 E: ~ notons

w
x2
la fonction x, I~ w (x, 'x2) ; pour tout f E r (!:' 1 ) ' l 'applica-

tion x2 1---7 T (w x . f)(x 2 )


2
est un élément de J (f 2 ) ; si on le note
355

(U .T)(f) , U, , .T est un élément de H qui se trouve ainsi muni d'une


w ""
structure de c00 (x 1 x x2 ) - module. Enfin pour toute t' € Mc(G) on a

'iï (fi ) = U fA o~ 1( désigne la représentation dans H et ou


uJ
W '"(x 1 ,x2 ) = ;. (A 2x2 -.1\x1 ) .

Résultat analogue en remplaçant f ( fi) par r c ( E' i)


Démonstration. Prenons d'abord W de la forme v.-'(x 1 ,x2 ) = w 1 (x1 ).w2 (x2 );
on voit facilement CJ.Ue W 2 .T(w1 .f) appartient ~ Ï (f 2 ) ; que l'application
f ~ t.V 2 .T(cAJ 1 .f) appartient à H et dépend bilinéairement et contini1ment
(.....'°
(11-1 1 ,<.J2 ) ; utilisant le fait que
l
du couple C (x1 x x2 ) est isomorphe a
o..J /'c,o)
C (x1 ) ~ C (x2 , on en déduit l'existence de Uv..1 • La dernière assertion

se vérifie immédiatement.

Corollaire D.4. Si /\ 1(x1 ) et /\ 2 (x2 ) sont disjoints, il existe f"- € Mc(G)

tel que f'(1) et que 1l (f') - I soit inversible dans Hom(H,H).

Résultat analogue en remplaçant r ([.) 1


par rc (f .) .
1
-"'
Démonstratio~. Il suffit de choisir/-" telle que ~ soit égale a 1 en O et

différente de 1 partout ailleurs, par exemple 2-m - fois la fonction carac-

téristique du cube défini par 1 gi 1 ~ 1 , i = 1, ... ,m.

n° D.5.2. Supports des G - modules éguicontinus.

/'
On suppose ici G abélien, on note G le groupe dual (noté additivement),
/\ 1 ·""' 1
~ l'élément neutre de G , A = 1 (G) , A = 1 (G) + ([" o ou o est la me-
/'
sure de Dirac en 1 . Pour toute j-'- € M1 ( G) et tout x é G on pose
A
t' (x) f< X ' g ::> • dr(g)
./'. '
on note A0 l'ensemble des f EA telles que f soit a support compact.

Rappelons quelques propriétés classiques (cf. [111], § 2.6) :


356

(i) Il existe wie famille (<V.)


1 1
d'éléments de t c (G) telle que

f l'fi(g)j. dg~ 1 et que pour toute (' E M\G) , r* 'fi tende


faiblement vers ~ .
(ii) Il existe une famille ('f'i) d'éléments de A0 ayant la m~me propriété.
/"- A
(iii) Pour tout compact K ( G et tout fermé F C G disjoint de K , il exi-
/\.
ste f E A telle que f soit égale a 1 sur K et a 0 sur F •
,,...
(iv) Pour tout compact K C G et tout recouvrement ouvert fini de K , soit
K < Jl. 1 v ... v.O.n, il existe f 1 ,. .. ,fnE A vérifiant supp '?i C {2 i
-s· /'
et L fi = 1 sur K

Considérons maintenant un G - module E quasi-complet et équiconjinu ou


ou' E1 et E2 sont équicontinus et E2 quasi-complet

la représentation dans E est notée U; comme on l'a vu aux n° D.3.1 et D.3.2


(remarque D.1), on peut considérer u(r) pour f< € M1 (G).

Définition D.i1. Un ouvert {l de G sera dit E - négligeable si

f E A0 , supp f" ( f)_ ==:;> U(f) = O.

La propriété (ii) ci-dessus montre que si Cl est E - négligeable


/\
supp f" c fi ==7> U(~) 0

puis la propriété (iv) montre que toute réunion d'ouverts E - négligeables


est E - négligeable. On peut alors définir le ~t_ de E , noté supp E ,
comme étant le complémentaire du plus grand ouvert E - négligeable.

(Cette notion, introduite par W.Arveson [3] dans son étude des groupes d'automor-
phismes des algèbres d'opérateurs, est exposée en détails dans [116] où le support
est appelé "support spectral" et noté sp U.)
Exemples. a) Si E est unitaire, supp E n'est autre que le support de sa mesure
spectrale.
b) Définissons E comme au lemme D.16 ; pour /-'.;, M1(G) , u(r) est l'opérateur
./'\ -·
de multiplication par la fonction X~ ;v' ( .'\ x) et on voit facilement que
supp E est l'adhérence de /\ (X).
357

no D.5.3. Propriétés du support.

Lemme D. 18. Si
--
su pp E ne contient pas é. , il existe f E t:c (G) telle que
~ f. dg
1
= 1 et que U(f) - I soit inversible dans Hom(E,E).

Démonstration. Comme f'c(G) est partout dense dans A , il résulte de la pro-


priété (iii) ci-dessus qu'il existe f € f c (G) vérifiant
/\
f (0
/\.
1 f (x) 1 ..:: 1/4 ~ x E supp E .
Posons
..(l. 1 t XE~/ /\
/ f(x) 1 < 1/2 }
(L 2 ·"
txE~I /f(x) 1 < 3/4 ).
I l existe e E 'A vérifiant
/". A
1 f3 (x) 1 !O pour tout XE G
A
e (x) 0 Il Il ·~ \0 2
/'-
G (x) Il Il îl 1
/'.. / ' /\. ,,.._,
Comme () f - ne s'annule pas sur G , Ù 1' f - o est inversible dans A
U ( tJ ,x f) - I est inversible dans Hom(E,E). Mais comme on a
.A /\. .. A
su pp ( rJ - 1) f C.. G '\ su pp E ,

on a u(rJJtf-f) = o ,d'o~ U(f) - I = U ( tJ li- f) - I .

Lemme D.19. Soient H un autre groupe abélien localement compact, T un morphisme


continu de H dans G , V la représentation U o T de H dans E , F le H - module
/' .A
ainsi obtenu , T~ le morphisme de G dans H dual de T. Alors supp F est inclus
dans T:>f (supp E)

Démonstration. On doit montrer que


/\ À

supp<fC H"-T?f(suppE) ~V(<f) =O.


Définissons !" E M1 (G) par r (f) = I f(Th).cf (h). dh; on voit facilement
358

A /\ ~
que V( <f ) = U(f" ) et d'autre part que t" 'f o T , d' ou résulte que
1\. ,1\.
supp f" ( G \ supp E et U(f' ) = 0 •

Lemm~ D.20. Soit F un autre G - module quasi-complet équicontinu, V la repré-


sentation correspondante , W la représentation habituelle dans Hom(E,F). Alors

supp(Hom (E,F)) ( supp F - supp E •

Démonstration • Notons W la représentation de G x G dans Hom(E,F) définie·

par
W(g,h). T V(h} o T o U(g} V g,h E G T€ Hom(E,F)

et /\ le morphisme de G dans G x G défini par /\ ( g} = (g- 1 , g) ; on a


Wo /\ = W et i l suffit, d'après le lemme précédent, de montrer que
-
su pp W C
' /\ ,.... ,....~
supp U x supp V , c 1 est-a-dire que ( G \supp U) x G et G x \ G '-.. su pp V)
sont W - négligeables. Démontrons par exemple la première assertion. Soit
'f E L1 (G x G) telle que supp ~ soit compact et inclus dans (G\supp U) x ·'2
.A /'
su pp <f est inclus dans un compact de la forme K x L avec K (" G \supp U ;

soient ol., f é A
0
vérifiant
/' /\ A
d sur K supp .t. C G \ supp U
A
f> sur L
La fonction Cf est limite de combinaisons linéaires Li <.V,. ô'J
].
W.
].
ou 'fi
et v-'i é A ; alors

'f = lim Z. (l('ï"1t oi. )Q9(wi~ /))


i
lim Li v((..<..).;>lf'> )t1ToU('f1·""1>()
].
.------............. ,..
et le second membre est nul puisque su pp ( If' i * •C) ( G\ supp U

Corollaire D.5. Si E n'est pas adhérent a supp F - supp E , il existe f ~

~(G) telle que ~ f. dg = 1 et que W(f) - I soit inversible dans


Hom (Hom(E,F) , Hom(E,F)>.
359

APPENDICE E VARIETES, GROUPES DE LIE.

§ E.1. Notations, généralités.

On utilisera les résultats de [135] et, en général, ses notations. Par


variété on entendra toujours une variété réelle de dimension finie, différen-

tiable de classe CC>O et Ô - compacte.

Soient M une variété et E un ELCS ; on note c00 (M,E) l'espace des applica-

tions CoO de M dans E muni de sa topologie Co0 habituelle, ou topologie

de la convergence compacte de la fonction et de chacune de ses dérivées ; on

pose CoO(M) = c 00 (M,~).

Pour tout élément m de Mon note Tm(M) l'espace tangent à Men

son dual ; pour tout ~ E Tm(M) et toute f (3 c00 (M,E) on note

la valeur prise par -~ sur f. On note V (M) 1 1 ensemble des champs de vecteurs

c 00 sur M ; pour X '°V (M) et m E: M , on note Xm la valeur de X en m

pour f (- C "° (M,E) on note <X , f > la fonction

m ,_..__,. < X, f > (m) = < Xm , f >.


On note [X,Y] le crochet de Lie de deux champs de vecteurs X et Y.

Pour tout entier p ~ 0 , on note .(1 P(M,E) l'espace des p - formes diffé-
cio '
rentiellee C sur M a valeurs dans E ; dans le cas ou E = tC , on écrit
Q.P(M); si E est complet on a D_P(M,E) = .QP(M)@E (cf. (43], II.3.3).

Pour tout vJ é .0 P(M,E) et tout m E M , on note

la valeur de w en m ; pour tous x1 , ... ,XP ( 1J (M) on note < L...J ; x1 , ... ,XP
la fonction

m~ <w ; x1 , ••• ,XP > (m)


360

la différentiation extérieure, notée d ou dp , de .Q P(M,E) dans Q 1*1(M,E),

est caractérisée par

(E.1) < d <.AJ ; X1 , ••• ,Xp+- 1 )

Pour tout f E- C00 (M,E) et tout X E '/! (M) on a

<X,f'> = <.df,X>.
Si on a deux variétés M1 , M2 et une application C ~ u de M1 dans ~ ,

on note (Du)m la différentielle de u en un point m :

(Du)m É Hom (T (M 1) , T (~) )


m u(m)

().;,)
Soit 0 une application C d'un intervalle ]a, b[ dans M ; on note 0 ' (t)
sa dérivée en t ; on a donc

~ 1( t) (D '( \(1) E T (M)


r ct)
<. t 1( t) ' f > d 1 f ( j' ( t+s))
~ 0

le groupe Diff M des difféomorphismes c= de M opère sur CO<J (M,E) par

(g.f)(m)

puis sur 1f (M) par


361

(Dg) -1 (X -1 )
g m g m

et enfin sur 11 P(M,E) par

On a les relations suivantes :


-1
(E.2) < g.X , f ) g. < x,, g f > f E C=( M,E)

(r..:-;) < g.w; x1 , ... ,xp>

V w E D_P(M,E) , x1 , ... ,xP E 1[(M)

(E.4) [g.X , g.Y] g.[X,Y] Y X,Y c; 1f (M)

(E.5) d (g. VJ) g. (d;...v) Vw C:- Q P(M,E)

Supposons maintenant E quasi-complet ; on peut définir l'intégrale ~·I.A.)


c
d'un élément cv de .D. P(M,E) sur une chaîne c de p - simplexes singuliers
[et ch.I.§ 14)) ,
différentiables (cf. [ 1 35] , c~ns a ce sujet qu'on note .6 P
l'ensemble des ( a 1 , ... , ap) E liZ p vérifiant ai ,? 0 et z ai ~
qu'un p - simplexesingulier différentiable est une application Ccx:> d'un

voisinage de fi.P dans M ; enfin qu'une chaîne de tels simplexes est une

combinaison linéaire formelle a coefficients réels de tels simplexes. On a

la formule de Stokes

(E.6) f () c
w /
c
dW

On a aussi

(E.7) / -1 lv V gEDiffM.
g c

A tout XE- 1T (Ill) on associe deux applications

iX .(l P(M,E) - - - 7 QP-- 1(Jll,E)

LX .Q P(M,E) -----?> Q_P(M,E)


362

appelées respectivement multiplication intérieure et dérivée de Lie, et défi-


nies par

< ix w x1,. .• ,xP-- 1 > <w; x x1, ... ,xP-- 1 >

<. Lw
-X
X1•···· X>
p
<X,<t..v X1' ... , X >
p >

x1, ... ,[x,xi], •.. ,xP >

On a

(E.8) 1x .
OO
Enfin si on a deux variétés M1 , ~ et une application C u de M1 dans M2 ,
on définit une application u * de î2 P(~,E) dans fl. P(M1 ,E) par

w 0 AP((Du) )
u(m) m
363

§ E.2. Cohomologie topologigu~.

Définitio.!!. E. 1. Etant donnés une variété M et un ELCS E, on note Htpop (M,E) le


p-ième groupe de cohomologie du complexe d'ELCS
If d0 1
Û (M,E) 0 ~ (l 0 (M,E) ---'1' (l (M,E)

Lorsque E = <[ on écrit H~0 p(M) au lieu de HP (M <[ ) • HP (M) est


top ' ' top
algébriquement isomorphe au groupe HPtop (M ' <L
;.· ) défini au chapitre I, § 14
(cf. [ 135], ch. 5).

· Lemme E.1. On suppose que E est complet et que Mest produit d'une variété com-
pacte orientable M1 et d'une variété M2 difféomorphe ~ un espace /1~ n. Alors
(i) Htp (M) est de dimension finie
op
(ii) le complexe n
1(-
(M,E) est fort (voir définition D.1)
(iii) Hptop (M,E) est topologiquement isomorphe à Htpop (M)@ E

DémonstratioI!_. Notons o un point de ~ , A l'application m1 1~ (m1 ,o) de


Jf Jf
M1 dans M , n l'application (m 1 ,m2 )1~ m1 de M dans M1 , /\ et il les
)f ~·
applications correspondantes de {l (M,E) dans rl (M1 ,E) et vice-versa ;
!•/o Il~ est l'identité et n"'o/\,I! est homotope à l'identité d'après [ 42]'
tome I, ch. V, prop. 1 prenant E ·= cf
il en résulte que ·Hpt (M) est
op
isomorphe~ Hi0 P(M1), qui est de dimension finie d'après ~35], corollaire du
théorème 6.11 ; ceci démontre (i). Pour démontrer (ii), en vertu des lemmes D.2
et D.3, il suffit de montrer que le complexe {l~ (M1) est fort ; or cela ré-
sulte du théoràme de décomposition de Hodge (cf. [135], § 6.8) ; on a en effet,
en choisissant une structure riemannienne sur M1

(somme directe topologique) o~ ô est l'adjoint de d et ')( P(M1) - l'ensemble


des p - formes harmoniques ; de plus d est nul sur le premier et le troisième
termes et sa restriction au second est bijective et bicontinue.
Enfin (iii) résulte du lemme D.3.
364

§ E.3. Action d'un groupe de Lie sur une variété.

On considère ici un groupe de Lie réel G opérant ~ gauche sur une variété

M par difféomorphismes (g,m) ~ g.m ; on note À la différentielle de


g,m
m ~ g.m en un point m:

À E Hom (T (M) , T (M))


g,m m g.m

< >- g,m ( f)' f > = < ~ ' f(g. ) >


On a

(E.9) ~ Y g,h ( G , mE M •
gh,m

On se donne d'autre part un G - module c= E ; on fait opérer G sur c


00
(M,E)

par
(g.f)(m} = g. f (g- 1m)

et sur D P(M,E) par

enfin sur 1f (M) comme au § E. 1 ; on a encore

(E.10) < g.X , f > = g. < X , g-1 f > Y X E1T(M) , fE Cco(M,E)

(E. 11) g. <W

vw E. D. P(M,E) , x 1 , ••• ,xP c: îf (M)


(E.12) d (g. VJ) g.(dw) Vw EN(M,E)

mais (E.7) devient

(E. 13) fc g.w g. l-1g c


I.A..)

(>.:.> ' A
On vérifie que .O. P(M,E) devient un G - module C , isomorphe a {}_ P(M) ®E

Pour tout point m on note <@ m la différentielle en 1 (élément neutre de G)

de l'application g t------7 g.m ; on a donc


365

6)m E Hom ( &. , T (M))


m

< (@ m(X) , f > !t 1 0 . f(exp tX. m)

on en déduit une application G de&. dans 'tf (M) définie par <9 (X)m = Gl m(X),

Soient X E E. et m E M ; considérons la courbe f (t) = exp tX. m ; on a

{ 1 (0) Q (X)
m

expuX. 0 (t) r (t + u)

(E.14) >-
exp uX, r<t)
<r ·<t>> If ' (t + u)

Lemme E.2. Si G est connexe, son action sur (déduite de l'action ci-
1
dessus sur _(). P( M) ) est triviale.

Cela résulte du fait que deux transformations homotopes de M induisent des

endomorphismes homotopes du complexe (lH (M) (cf. [42] , tome I, ch. V,

prop. 1).
366

§ E.4. Cas où M est un espace homogène G/H .

On note H un sous-groupe fermé de G , .h son algèbre de Lie ; Tt {g) ou g


l'image canonique d'un élément g de G dans M ; o celle de 1 ; on fait agir G

sur M par g. O = g( ; on pose

n = (f:!\ f Hom ( E. , T0 (M))

on en déduit un isomorphisme n
>, g,o E Hom (T 0 (M) , T. (M)) Y g E G
g

À h ~ Hom (T0 (M) , T0 (M)) V hE H

(E.9) montre que

(E.15) Àgh = À.goflh


en particulier f' est une représentation de H dans T0 (M) ; Jl (resp. ?i
entrelace la représentation Ad de H dans E. (resp. z/.h) et la représenta-

tien t1-.
L'ensemble 1f(M)G des champs de vecteurs G - invariants s'identifie ~

par l'application ~ t------:> 1'0 ; l'application réciproque est donnée par

f. = ). g( f 0) • De m~me .Q p(M,E)G s'identifie ~ HoIIJJ:(;\P(T 0 (M)) , E)


g
par l'application U-11---7> <..J 0 ; l'application réciproque est donnée par

(E.16) g "'w 0 of\P,\_1· g 0 vJ (} /\ p ,\ -1


0 g
g_ g ,g

d 1 ou ~
' enfin un morphisme

(E.17) _(l P(M,E)G ~ HoIDil: (J\P(_gj,h) , E)


w «--~ 'f
avec
(E.18)

(E, 19) w g " y o " n


AP--1
o
f\P\
,\ _ 1 • = g ., '-f " /\p--1
n v /\P/\g-1
,,
g g ,g
367

Notons aussi que pour tout X E: E. , en posant p (t) = exp tX , on a

(E,20) a·Ct) = /\
y( t)
(J •(o))
368

APPENDICE F : ESPACES HILBERTIENS SYMETRJ:QUES.

(Pour plus de détails, on pourra consulter [ 4~)

Soit H un espace préhilbertien séparé réel ; pour tout entier strictement


positif n , notons ® n H la puissance tensorielle n - ième complétée (donc
hilbertienne) de H , Sn H le sous-espace formé des tenseurs symétriques
notons S H la somme hilbertienne des gll H , n ~ 0 , où s0 H = /Z 1

enfin S H0 l'espace hilbertien complexe, complexifié de SH.


Pour tout x t: H notons EXP x l'élément de S H0 ayant pour composantes
1dans s0 H, x dan:J S1 H , (n! )- t dans Sn H ; on a
(x / y)
(EXP x 1 EXP y) e

de plus on montre que les éléments EXP x sont linéairement indépendants


et totaux dans S H0
Notons O(H) le groupe orthogonal de H ; pour tout A E: O(H) et tout b <- H
i l existe un unique opérateur unitaire UA,b dans S Hc vérifiant

uA,b (EXP x) exp (-Il b!. 2/2 - (A x 1 b)). EXP (A x + b) h: E- H

on a

UAA', b+Ab'

Considérons maintenant un groupe topologique G, une représentation continue A


de G par des opérateurs orthogonaux dans H, et un 1 - cocycle continu b E
z1(G,H) ; l'application g i------7' U est une représentation uni-
A(g),b(g)
taire continue de G dans S H0 ; on a en particulier

(U . EXP 0 / EXP 0) exp (- 1 b(g) , 2/2)


A(g), b(g)
d'ou l'on déduit le
369

~ F.1. Si E est un G - module unitaire et fun 1 - cocycle continu pour


E, la fonction g ·~exp (-lif(g) Il 2/2) est de type positif.

(On considère l'espace hilbertien réel sous-jacent ~ E muni du produit sca-


laire (x,y) t------7 Re (x 1y) . )

D'autre part les représentations du type UA,b jouent un rôle fondamen-


tal dans la construction des représentations unitaires irréductibles de cer-
tains groupes de dimension infinie. Citons par exemple le résultat suivant
(cf. [21] et [23'] ) :

Proposition F.1. Soient G un groupe localement compact séparable, (X ,r1) un


espace borélien mesuré standard non atomique de masse totale finie, A une re-
présentation orthogonale irréductible non triviale de G dans un espace hil-
bertien réel H , b un 1 - cocycle continu pour A ; notons t le groupe des
applications f' - mesurables de X dans G ne prenant qu'un nombre fini de va-
leurs distinctes ; définissons une représentation 'A:. de ~- dans l'espace .H' =
L2 (x •f , H) par
,.,_.
(A (f). '-;' )(x) A(f(x)). '--' (x)
.,__
puis un 1 - cocycle b pour A par

b(f)(x) b(f(x))

Alors la représentations U.v V


A(.),b(.)
de dans S H0 t> est irréductible si

et seulement si le 1 - cocycle b n'est pas un cobord.

La construction ci-dessus avait été introduite antérieurement dans [ 127 J


pour les groupes soo(n,1) et S!J(n,1) ; notons que, d'après la proposition
8.3 du chapitre III, ces groupes sont, a isomorphisme local près, les seuls
groupes de Lie simples connexes pour lesquels la construction peut fournir
une représentation irréductible.
370
INDEX TERMINOLOGIQUE
pages

Action régulière gauche ou droite 3

Acyclique (complexe) 4

Admissible ( (g,J!.) - modul~) 268

Admissible ( G - module) 273

Antiautomorphisme 329,330

Augmentation 267,323

Bicomplexe 264

Bord 82

Caractère central 267


267
Caractère infinitésimal
276
Caractère infinitésimal régulier
267
Caractère infinitésimal trivial
77
Chaînes(complexe de)
90
Chaîne singulière
281
Classification de Langlands
4,6
Cobord
Cochaîne 6
~
Cochaîne continue, C 182

Cochaîne K - normalisée 20, 187

Cochaîne)(complexe de) 77

Cocycle 6

Cohomologie d'un complexe 6,332

Cohomologie des groupes 15

Cohomologie relative des algèbres de Lie 98

Cohomologie des bimodules 322

(g,K) - cohomologie 113


371

Coinduit (module) 134,326


Comple:s:e 4,332
Coproduit 329,330
Croisé (morphisme) 17
Cup-produit 66,140
Cycle 82

Décomposition de Langlands 281

Dégénérée (suite spectrale) 257


Différentielle 4
Dualité 83
Dualité de Poincaré 113
Effacement 27
Equicontinu (G - module) 343
Exact (complexe) 4
Exact (foncteur) 86
Extension 6,24,34,117

n - extension 5, 138
Face d'une chaîne singulière 90
Filtré {complexe) 258

.!! - fini (élément) 268


K - fini (élément) 273
Foncteur cohomologique 89
Foncteur dérivé 86, 145

Formule de Stokes 361


Fort (complexe) 4,332
Fort (morphisme) 3
h - fort ( Ji - morphisme) 97
372

Fort (G - morphisme) 176

Forte (application linéaire continue) 332


Forte ( n - extension) 6

Groupe des déplacements du plan 147


Homogène (cochatne) 15
Homologie des bimodules 322
Homologie des groupes 81

Homologie relative des algèbres de Lie 142


Homotopie 6

Homotopie contractante 4
Homotopiquement équivalents (complexes) 6
Induit (A - module) 326
Induit (G - module) 29,200,207.
208,210

Inessentielle (extension) 34
Infinitésimalement équivalents (G - modules) 273
Inflation 42
Inhomogène (cochatne) 16
.h - injectif ( g_ - module) 97
Irréductible (G - module) 344
Isomorphes (G - modules) 2,344
Isomorphisme d'Harish-Chandra 276
Lemme de comparaison des résolutions 9
Lemme de Shapiro 31, 135,200
Lemmes de Whitehead 154
n - liés ( (g,K) - modules) 156
n - liés (G - modules) 251
Localement .h - fini (g_ - module) 268
A - module 2

G - module 2,343
373

OO
G - module C 348

g_ - module 267
(g,!!) - module 268

(g,K) - module 271


Morphisme de bord 256
Morphisme de connection 27
Morphisme de complexes 4
A - morphisme 2

G - morphisme 2,344
Moyennable (groupe) 189
Moyenne invariante 189
Multiplication des n - extensions 56
E - négligeable (ouvert) 356
Plus haut poids 277
Poids dominant 277
Produit de n - extensions 56
Produit semi-direct 34, 140
Produit tensoriel de groupes abéliens 75
.h - projectif (g_ - module) 142
Propriété (P) 251
Propriété (T) de Kajdan 194
Pull-back 59
Push-out 58
Quasi-simple (g_ - module) 267
Quasi-simple (G - module) 273
Réduction de la cohomologie 27' 118
Régularisation des cochaines 183
374

Relativement injectif (G - module) 9, 176

Relativement injective (résolution) 9

Relativement injectif (A - module) 318

Relativement projectif (G - module) 77

Relativement projectif (A - module) 318

Représentation différentielle 347

Représentation contenant faiblement la représentation


triviale 188

Représentation d'un élément de Extn(A,B) par un

élément de j;(A,B) 64, 139

Résolution 7

Résolution barre 79

Résolution standard 7, 105, 143

Résolution standard normalisée 8

Restriction 42

Section locale continue 204

Série discrète 274

Série principale 278

Simplexe singulier 90

Simplexe standard 90

Sous-groupe parabolique standard 281

Sous-groupe parabolique standard cuspidal 281

Suite exacte de cohomologie 27' 118, 192

Suite exacte de Hochschild - Serre 42, 130,216

Suite spectrale 253

Suite spectrale de Lyndon - Hochschild - Serre 52,129,214

Suite spectrale de Van Est 237


375

Support d'un G - module 356


Système d'imprimitivité 74
Tempéré ( (.g,K) - module) 281

Théorème de Banach 331


Théorème de Cassel.man - Prichtchipionok 273
Théorème de décomposition de Hodge 363
Théorè~es d'Harish-Chandra 273
Théorème de Michael 331
Théorème de point fixe de Ryll-Nardzewski 193
Théorème de réciprocité de Frobenius 72, 136
Théorème du sous-module de Casselman 280

Théorème de Van Est 224


Topologiquement complètement irréductible (représen- 344
tation)

Topologiquement irréductible (représentation) 344


Type (R) (groupe de Lie de) 242
Unitaire ( (.g_,K) - module) 267
Variété 359
Vecti:'ur C o.::; 347

'l'ransgression 44
376

INDEX DES NCYrATIONS

Chapitre I.

n° 1.1. Hom(E,F) , HomA(E,F) , HomG(E,F) , z_ (G) , é , ';- (G,E) , 'j(Gn,E).


n° 1.2. Cn, Zn, Bn, Hn, o .-;:-(Gn,E).

n° 3.1. ~(G,E)
n° 3.2. Cn(G,E) , Zn(G,E) , Bn(G,E) .

n° 3.3. f"K(Gn,E)·

r(g) , À (g,x) , Ind E , In~ E •


n° 8.1. inf , rea •
§ 10. j7n(A,B) , ~(A,B) .

n° 11 • 1 • Ext~(A,B) , Extn(A,B)

n° 11.2. /\ : ff(A,B) ~ Extn(A,B)


n
n° 11.3. .._,, (cup-produit)
~· ~ G
n° 12.1. QÇ , ©72 , 'f 0 (X) , t X
, "-f 0 (X,A) , f X ® a , E , A ®.G B

n° 12.3. Tor (A,B) , H (G,E) , C (G,E) , Z (G,E) , B (G,E) .


n n n n n
n° 14.1. b. n , Rn (X) , Sn (X) , Ô i , H~0 p(X,A) , H!0 P(x,A) •

Chapitre II.

§ 1. Hom (E,F) , Hom (E,F) , Extn h(E,F) , ~(g,.Q,E)


E. g_,_
n° 3.1. cn(g_,.Q,E)

cn(g_,E) , Hn(g_,E) , ix , 1x .
n° 3.6. Extn K(E,F) , Hn(g,K,E) , Cn(g_,K,E)
ii.•
n° 4.3. Z(Zc) .

§ 7. Coind E , Coin~ E

§ 8. ':f h(E,F)
n
, /\ ~ fh(E,F)----+
n
Extn h(E,F) , '-../ (cup-produit) .
Jii.,_
To~'.h(E,F) , Hn (g_,.Q,E) .
377

Chapitre III.
n° 1.1. Ext~(E,F) , H°(G,E) , ~(E,F) , l!n(G,E) .
G ( Gn,E ) , o&(
no 1.2. C l Gn ,E ) , C c....'o ( Gn ,E ) , oC <.>J ( Gn ,E ) , Lloc
p ( Gn ,E ) .

no 1.3. Cn(G,E) , C~ont(G,E)

n° 2.2.
lL7 n
r (G ,E)K , C
= (Gn ,E)K
L;(x,E) , rb(G)
r(g) , A (g,x)

n° 4.2.
Ind E
Ind
p
E

tp·
n° 6.1. 'Jf(A,B)
Il
C>O
n° 6.2. CG ' CG
<...~
n° 9.1. C °""' (G,E) , Cc (G,E) (G groupe localement compact).

Appendice A.
§ A.1.

§ A.5.

Appendice B.
§ B. 1. 'U (g) , Z(Kc) ,
§ B.2.
§ B.3. E •

§ B.4.
+
§ B.5. ~._E,.!!_,.!!!_, f ·.!!·.!! , .!! , ~ , M , M' , W , A , N , B , C ,
V +
a ' .!!. ' .!!. ' gc ' !!!c ' hc ' -hc ' ,n;;-c ' ô ' f -c
m ' f -c
te ' Be ' Hoo '
378

Ç>:7
§ B.6. Hé ' 11 , U <J , I' , E G, i; , H t; , V , Û V , V V , ~ , Ap , Np ,

Appendice C.

§ c.1. E®A F.

§ C.2. Ext~ , B(E,F) , Tor!'B(E,F) .

§ c.3. Hn(A,B,E) , H (A,B,E) , Ae , Aop


n
§ C.5. Ind E , Coind E •

§ D.1. Q(E) , lim E , (.f!f), E@F, Zn,~, Hn, Hom(E,F), e'(X,E),


<f-- q
K(X) , C """ (X,E) •
·p p
§ D.2. oi:'.loc(X,E) ' Lloc(X,E) ' PK,q(f) .

§ D.3. M1(G) , M (G)


c
,...,,
§ D.4. e '
§ D.5. l ( t), l c( f ), supp E .

~ndice E.

§ E.1. c 00 (M,E) , c ov (M) , T(M) , T (M) , T ?< (M) ,


m m
V (M) , Xm ,

.D_P(M,E)' r:P(M)' wm' Ju.;


c
. ix' Lx.
§ E.2.

§ E.3.
Appendice F. s H • s He • EXP X • uA,b
379
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388

TABLE DES MATIERES

Introduction. i

Contenu de l'ouvrage. iv

Aperçu historique. xii

Chapitre I. Cohomologie des groupes discrets.


§ 1. A-modules, G-modules, complexes, homotopies. 2

n° 1 .1. A-modules, G-modules. 2


n° 1 .2. Complexes, homotopies. 4

§ 2. Modules relativement injectifs, résolutions relativement injectives. 9


§ 3. Cohomologie des groupes : définition et premières propriétés. 15

n° 3.1. Définition et première méthode de calcul. 15

n° 3.2. Deuxième méthode de calcul. 16


n° 3.3. Autres méthodes de calcul. 18
n° 3 .4. Exemple : cas du groupe d.. . 21'
§ 4, Cohomologie des extensions de G-modules. 23
no 4.1. Cas des produits directs et des sommes directes. 23
no 4.2. Cas des extensions quelconques. 24
no 4,3. Cas des limites projectives. 28
§ 5. Cohomologie des G-modules induits. 29
§ 6. 2-cohomologie et extensions de groupes. 34
§ 7. Action de G sur H*(G,E). Utilisation des centres. 38

§ 8. Cohomologie des extensions de groupes (sans suites spectrales). 42


n° 8.1. Suite exacte de Hochschild - Serre. 42
n° 8.2. Cas de nullité. 47
§ 9, Suite spectrale de Lyndon - Hochschild - Serre. 50
§ 10. Quelques propriétés des n-extensions fortes. 56
389

§ 11. Groupes Extn(A,B). Relations avec Ifl(G, Hom(A,B)) et ::f~(A,B) . 61


no 11 • 1 . Groupes Extn(A,B). 61
no 11 .2. Relation entre ~~(A,B) et Extn(A,B). 63
no 11.3. Quelques propriétés de l'application il 65
no 11 .4. Etude de la relation d'équivalence sur j7fn (A,B) définie par /\ . 67
no 11 • 5. Groupes Extn et inductio~. 72

§ 12. Résolutions fortes relativement projectives. Groupes Torn . Homologie. 75


r--
n0 12.1. Produits tensoriels. Groupes '.f- 0 (X,A) . 75
no 12.2. Résolutions fortes relativement projectives. 77

80

n° 12.4. Dualité entre homologie et cohomologie. 83


§ 13. Utilisation du langage des catégories. 85
n° 13.1. Les groupes Extn et Tor comme foncteurs dérivés dans des catégories 85
n
relatives.
n° 13.2. Notions non relatives. fJ7

n° 13.3. Autres exemples de foncteurs 4érivés dans des catégories relatives. 88


n° 13.4. Foncteurs cohomologiques. 89
§ 14. Relations entre homologie et cohomologie des groupes et topologie algébrique. 90
n° 14.1. Rappels de topologie algébrique. 90
n° 14.2. Relations avec l'homologie et la cohomologie des groupes. 91
n° 14.3. Exemples. 94

Chapitre II. Cohomologie des algèbres de Lie réelles. 96


§ 1. Généralités. 96
§ 2. Exemples de résolutions h-fortes h-injectives. 100

n° 2.1. Construction d'une résolution de chaînes du module trivial. 100

n° 2.2. Construction d'une résolution .h-forte .h-injective d'un _g-module E. 102


390

et de Extn h(E,F). 1CY7


g,_
n° 3.1. Calcul de Hn(g,.Q,E). 1CY7
n° 3.2. Cas o~ .h est nulle. 109
n° 3.3. Propriétés utilisant un supplémentaire .h-invariant de .h dans g . 110
n° 3.4. Calcul de Extn h{E,F). 111
_g,_
n° 3.5. Cas des {g,.!!)-modules. 112
n° 3.6. (g,K)-cohomologie. 113
n° 3.7. Relations entre Extn h et Extn 115
g,_ K.
§ 4. Propriétés diverses des Extn h(E,F).
g,_
117
n° 4.1. 2-cohomologie et extensions des algèbres de Lie. 117

n° 4.2. Cohomologie d'une extension.Q-forte de g-modules. 118

n° 4.3. Utilisation des centres. 118


§ 5. Utilisation des produits scalaires. 121
§ 6. Cohomologie d'une extension d'algèbres ne Lie. 125
n° 6.1. Résultats préliminaires. 125
n° 6.2. Construction d'un bicomplexe K. 128
n° 6.3. Suite exacte de Hochschild - Serre. 130
n° 6.4. Application aux algèbres de Lie nilpotentes. 132
§ 7. Cohomologie des modules coinduits. 134
§ 8. Groupes Extn h et n-extensions à-fortes.
_g,_
138
§ 9. Résolutions projectives. Groupes Torn . Langage des catégories. 142
no 9.1. Homologie et groupes Torn. 142
n° 9.2. Utilisation du langage des catégories. 145
§ 10. Exemples : groupe des déplacements du plan. 147
n° 10.1. Notations. 147
n° 10.2. Description de certains (g,K)-modules. 147
no 10.3. Calcul de Extn K(F ,F ) . 148
_g, p q
no 10.4. Calcul de Extn K(E ,E ). 149
_g, r r
no 10.5. Calcul des Ertn 151
.K
391

§ 11. Cas des algèbres de Lie semi-simples. 153


n° 11.1. Cas des .B:-modules de dimension finie. 153
n° 11 .2. Cas des .B:-modules de dimension quelconque. 155
§ 12. Résultats relatifs à SL(2 , (R_ ). 161
no 12 .1. Description de Extn K(E,F). 161
.B:•
no 12.2. Description de Extn(E,F). 164
K
§ 13. Résultats relatifs à SL(2,<f). 166
§ 14. Résultats relatifs ~ soo(n,1). 168
\
no 14. 1. Cas ou n est impair, n = 2k+1. 168
\
no 14.2. Cas ou n est pair, n = 2k. 169
1
§ 15. Résultats relatifs a SU(2, 1). 171

Chapitre III. Cohomologie des groupes topologiques. 175


§ 1. Généralités. 176

n° 1.1. Résolutions fortes relativement injectives. 176

n° 1.2. Exemples de résolutions fortes relativement injectives. 179

n° 1.3. Calcul de Ifl(G,E). 181


n° 1.4. Calcul de Ext~(E,F). 185
§ 2. Propriétés diverses : compacité, moyennabilité, séparation, intégrales 186
hilbertiennes.
n° 2.1. Cas des groupes compacts. 186
.
n° 2.2. Résolutions associées a des sous-groupes compacts. 187
n° 2.3. Conditions pour que Hn(G,E) soit séparé. 188

n° 2.4. Cohomologie d'une intégrale hilbertienne de représentations unitaires.189


n° 2.5. Cohomologie d'une extension de G-modules. 192
n° 2.6. 1-cocycles bornés. 193
§ 3. Utilisation des centres. Cas des groupes abéliens. 196
n° 3.1. Utilisation des centres. 196
n° 3.2. Cas des groupes abéliens. 197
392

§ 4. Cohomologie des G-modules induits. 200


no 4.1. Cas des G-modules induits au sens continu. 200
no 4.2. Cas où p admet une section locale continue. 204
no 4.3. Cas des G-modules induits au sens Cao 2CJ7
no 4.4. Cas des G-modules induits au sens Lfoc· 208
no 4.5. Cas des G-modules induits au sens LP. 210
§ 5. Cohomologie des extensions de 1~oupes. 214
n° 5.1. Suite spectrale de Lyndon - Hochschild - Serre. 214

n° 5.2. Suite exacte de Hochschild - Serre. 216


n° 5.3. Exemples. 217

§ 6. n-extensions fortes ; langage des catégories. 220


n° 6.1. n-e•tensions fortes et groupes Extn. 220
n° 6.2. Utilisation du langage des catégories. 220
§ 7. Relations entre la cohomologie d'un groupe de Lie et celle de son algèbre
de Lie. 223
n° 7 .1. Un résultat concernant les G-modules fi P(M,E). 223
n° 7.2. Résolution de Epar les G-modules .QP(M,E). 223
n° 7.3. Description explicite de l'isomorphisme de Van Est. 227
n° 7.4. Cas des 1-cocycles. 231
n° 7. 5. Description de H2 ( G , U:. ) pour G semi-simple. 233
n° 7.6. Cas d'un sous-groupe compact quelconque. 237
n° 7. 7. Relations entre H.If ( G,E) et H* (g,E). 238
§ 8. Quelques résultats relatifs aux groupes de Lie. 242
n° 8.1. Cas des groupes de Lie de type {R). 242

n° 8.2. Cas des groupes semi-simples. 245


§ 9. Compléments divers. 249

n° 9.1. Utilisation des fonctions c°"" sur les groupes localement compacts.249
n° 9.2. Relations entre cohomologie et topologie de ·"'
G. 251
393

Appendice A. Suites spectrales. 253


§ A.1. Définition et premières propriétés des suites spectrales. 253
§ A.2. Quelques suites exactes associées ~une suite spectrale. 256
§ A.3. Suite spectrale associée à un complexe filtré. 258
§ A.4. Quelques suites exactes dans le cas des complexes filtrés. 261
§ A.5. Suites spectrales associées à un bicomplexe. 264

Appendice B. _g-modules, (.& •.!!)-modules, (_g,K)-modules, séries principales. 267


§ B. 1 . ,g-modules. 267
§ B.2. (_g,1!)-modules. 268

§ B.3. (_g,K)-modules. 271


§ B.4. Relations entre (g,K)-modules et G-modules. 273

§ B.5. Notations relatives aux groupes semi-simples. 275


§ B.6. Série principale. 278
§ B. 7. (_g,K)-modules simples pour SL(2 , /K ). 282
§ B.8. (_g,.!f)-modules simples pour sl(2 , liZ ) . 287
§ B.9. (_g,K)-modules simples pour SL(2 , (' ) . 290
§ B.10. (_g, K)-modules simples pour soo(n,1). 294
§ B. 11. (_g,K)-modules simples pour su(2,1). 304

Appendice C. Homologie et cohomologie des algèbres associatives. 317


§ C. 1. Généralités. 317
§ C.2. Foncteurs Extn et Torn relatifs pour les A-modules. 318
§ C.3. Homologie et cohomologie des bimodules. 322
§ C.4. Utilisation des centres. 325
§ C.5. Homologie et cohomologie des modules induits et coinduits. 326
§ C.6. Cas des groupes discrets. 329
§ C.7. Cas des algèbres de Lie. 330
394

Appendice D. Espaces vectoriels topologiques, G-~Ôdules. 331


§ D.1. Espaces vectoriels topologiques. 331
n° D.1.1. Généralités. Complexes d'espaces vectoriels topologiques. 331
n° D.1.2. Espaces Hom(E,F). 335
no D.1.3. Espaces de fonctions vectorielles continues ou différentiables336

n° D.1.4. Intégration vectorielle. 338

§ D.2. Espaces Li0 c(X,E). 339


n° D.2.1. Généralités. 339

no D.2.2. Propriétés des espaces Li0 c(X,E). 340

§ D.3. G-modules. 343


n° D.3.1. Généralités. 343
n° D.3.2. Exemples de G-modules 345
c-.:;
§ D.4. Vecteurs et modules C 347
n° D.4.1. Généralités. 347
o.o n
n° D.4.2. G-modules C (G ,E). 348
no D.4 .3. G-modules et' (G,E) et Lioc (G,E). 349
n° D.4.4. G-modules Hom(E,F). 351
§ D.5. Modules sur les groupes abéliens. 354
n° D.5.1. Définition de certains modules sur les groupes G 11?..m. 354
n° D.5.2. Supports des G-modules équicontinus. 355
n° D.5.3. Propriétés du support. 357

Appendice E. Variétés, groupes de Lie. 359


§ E.1. Notations, généralités. 359
§ E.2. Cohomologie topologique. 363
§ E.3. Action d'un groupe de Lie sur une variété. 364
§ E.4. Cas o~ M est un espace homogène G/H 366

Appendice F. Espaces hilbertiens symétriques. 368

Index terminologique. 370


Index des notations. 376
Bibliographie. 379
Imprimé en France. - Imprimerie JOUVE, 17, rue du Louvre, 75001 PARIS
Dépôt légal : 2< trimestre 1980

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