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Université Cadi Ayyad Master de Géométrie

Faculté des Sciences et Techniques, Marrakech semestre 3


Département de Mathématiques Topologie différentielle

Fibrés vectoriels

Introduction :
Vous avez déjà rencontré dans le cours de géométrie différentielle les notions de champs
de vecteurs, formes différentielles ou métriques riemanniennes. Tous ces objets sont des
exemples de ”sections de fibrés vectoriels”. Ce qui motive ce chapitre. De manière précise,
nous traiterons les points suivant :
— Définition et propriétés des fibrés vectoriels.
— Isomorphisme entre deux fibrés.
— Exemples de fibrés vectoriels triviaux.
— Lemme technique et applications.
— Morphisme de fibrés vectoriels.
— Métriques de fibrés vectoriels.
— Fibré dual.
— Fibré produit tensoriel.
— Fibré des p-formes.
— Fibré vectoriel réciproque.
— Sommes directes.
— Connexions linéaire sur les fibrés vectoriels.

On commence par la définition du Fibré localement triviale :


Définition 1. Soient F et M deux variétés différentiables,
Se donner un fibré(localement trivial) de base M et de fibré F et d’espace totale E, c’est se
donner une variété différentielle E et une application π : E −→ M telle que tout point de
M admet un voisinage ouvert U dans M et un difféomorphisme φU : U × F −→ π −1 (U )
satisfaisant π ◦ φU = P1 (la première projection ).
Autrement dit, le diagramme suivant commute,
φU
U ×F / π −1 (U )
P1
π
 y
U

(U, φU ) appelé trivialisation locale du fibré.


Exemple 1. Soit l’application :
π z
R2 r {0, 0} −→ S 1 , z 7→
||z||

1
Considérons le difféomorphisme :
φ
S 1 ×]0, +∞[−→ R2 r {0, 0}

(z, t) −→ tz
Et le difféomorphisme inverse :
φ−1
R2 r {0, 0} −→ S 1 ×]0, +∞[
z
z −→ ( , ||z||)
||z||
Ainsi on obtient un fibré de base M = S 1 et de fibré F =]0, +∞[ et d’espace totale
E = R2 r {0, 0}

Remarque 1. — La définition du fibré implique que π est une submersion,


en effet, en partant d’un recouvrement ouvert de M , M = ∪Ui , on obtient un
i
recouvrement ouvert de E, E = ∪π −1 (Ui )
i
et puisque la restriction de π à π −1 (Ui ) est donné par :

π |π− 1(Ui ) = P1 ◦ (φUi )−1

D’où le résultat.
— Pour tout x ∈ M , π −1 (x) noté Ex appelé la fibré au dessus de x, c’est une sous
variété plongé de E de dimension dim E - dim M = dim F.
— Pour tout x ∈ U (l’ouvert trivialisant), la restriction de φ à {x} × F ∼
= F noté φx
est un difféomorphisme.
φx : F −→ Ex
v −→ φx (v) = φU (x, v)
Exemple : Soit le fibré de l’exemple précédent :
π φ
R2 r {0, 0} −→ S 1 S 1 ×]0, +∞[−→ R2 r {0, 0}
z
z −→ (z, t) −→ tz
||z||
La restriction de φ à {x}×]0, +∞[ est :
φx
]0, +∞[−→ Ex

t −→ tx
On a la décomposition E = ∪ Ex (réunion disjointe)
x∈M
— L’espace tangent à Ex en un point z est :

Tz Ex = ker(Tz π)

2
En effet,
Soit Xz ∈ Tz Ex , donc il existe une courbe γ dans Ex telle que

d
Xz = γ(t)
dt t=0

d d
Tz π(Xz ) = π(γ(t)) = x = 0
dt t=0 dt t=0
D’où
Tz Ex ⊂ ker(Tz π)
Et puisque ils ont la même dimension, il y a l’égalité.

dimTz Ex = dimEx = dimF


dim ker(Tz π) = dim Tz E − dim Tx M = dim E − dim M = dim F

passant maintenant à définir la notion du Fibré vectoriel :


π
Définition 2. Soit E −→ M un fibré,
on dira que ce fibré est vectoriel lorsque :
— La fibré F = Rn ou Cr (e.v).
— Pour tout x dans U, le difféomorphisme

φx : F −→ Ex = π −1 (x)

est un isomorphisme linéaire .

Exemple 2. Fibré tangent :


M étant une variété de dimension n.
Pour tout x dans M, Tx M est un espace vectoriel de dimension n.
Le fibré tangent à M est E = T M = ∪ Tx M
x∈M
On a une projection canonique
π
T M −→ M
Xx −→ x
Soit (U, (x1 , ..., xn )) un système de coordonnés locale sur M, c.à.d on a une carte locale :
ψ
U −→ Rn

x −→ (x1 (x), ..., xn (x))


! ! ! !
∂ ∂ ∂
Une base de Tx M est , ..., où = (dψ −1 )ψ(x) (ei )
∂x1 x ∂xn x ∂xi x
Partant d’un atlas (Ui , ψi ) sur M, on peut lui associé un atlas (T Ui , Ψ) sur TM définit
par :
Ψi : T Ui −→ Rn × Rn
Xx −→ (ψi (x), (dψi )x (Xx ))

3
où
ψ(x) = (x1 (x), ..., xn (x))
(dψi )(Xx ) = (y 1 (x), ..., y n (x))
c.à.d :
Xx = (dψi−1 )ψ(x) (y 1 (x), ..., y n (x))
n
!
X ∂i
= y (x)
i=1 ∂xi x

En d’autre terme le difféomorphisme inverse de Ψi (i.e paramétrisation locale de TM) est :

Rn × Rn −→ T Ui
n
!
1 n 1 n
X
i ∂
(x , ..., x , y , ..., y ) −→ y
i=1 ∂xi x
π
Une trivialisation de T M −→ M est donné par :
φU
i
Ui × R −→ π −1 (Ui )
n
!
1 n
X
i ∂
(x, y , ..., y ) −→ y
i=1 ∂xi x

Exemple 3. Fibré cotangent :


Le fibré cotangent T ∗ M , T ∗ M = ∪ Tx∗ M
x∈M
On définit de même une structure naturelle de fibré vectoriel de rang n = dim M,

π : T ∗ M −→ M

wx −→ x
Comme trivialisation locale on obtient :

Ui × Rn −→ π −1 (Ui ) = T ∗ Ui
n  
(x, y 1 , ..., y n ) −→ y i dxi
X
x
i=1

Définition 3. Section :
π
Soit E −→ M un fibré,
s
Une section de ce fibré est une application M −→ E telle que π ◦ s = idM
(i.e ∀x ∈ M, s(x) ∈ Ex )
Une section locale est définie seulement sur un ouvert U ⊂ M avec la même propriété
(π ◦ s = idU )

Remarque 2. — Lorsque (U, φU ) est une trivialisation locale du fibré, on peut définir
des sections locales sur U .
∀v ∈ F , l’application s : x −→ φU (x, v) est une section locale sur U.
— Un fibré n’admet pas toujours des sections

4
π
— Lorsque E −→ M un fibré vectoriel on peut toujours définir la section nulle

s : M −→ E

x −→ 0x
En plus l’ensemble des sections noté T (E) est muni d’une structure de C ∞ (M )-
module.
— Un fibré vectoriel n’admet pas toujours une section partout non nulle.
(i.e s : M −→ E telle que π(s(x)) = x avec s(x) 6= 0x )
c’est par exemple le cas du fibré tangent à la sphère S 2 ,

T S 2 = {(x, v) ∈ S 2 × R3 , < x, v >= 0}

On peut montrer qu’il n’existe pas d’application continue F : S 2 −→ R3 telle que


F (x) 6= 0 et < x, F (x) >= 0, ∀x ∈ S 2 .

Définition 4. Isomorphisme de fibré :


π
Soit M une variété, un isomorphisme entre deux fibré de même base M, E −→ M est
π0 φ
E 0 −→ M et la donnée d’un difféomorphisme E −→ E 0 telle que :
— π 0 ◦ φ = π (i.e : ∀x ∈ M, ∀z ∈ Ex , φ(z) ∈ Ex0 )
— Pour tout x dans M, l’application induite

φx : Ex −→ Ex0

z −→ φ(z)
est un isomorphisme linéaire.
π φ
Exemple 4. — Soit E −→ M un fibré vectoriel et soit U × Rn −→ U
π −1 (U ) est une
−1
trivialisation locale, alors φU est un isomorphisme du fibré π (U ).

— Lorsque M est une variété parallélisable, on a : l’isomorphisme φ : M × Rn −→ T M


Donc tout champ de vecteur X sur M s’écrit :

Xx = φ (x, (f1 (x), ..., fn (x))) avec fi ∈ C ∞ (M )

En particulier les champs de vecteur X 1 , ..., X n donné par Xxi = φ(x, ei ) satisfait :
 ∀x ∈ M, {Xx1 , ..., Xxn } est une base de Tx M
 ∀X ∈ X (M ) s’écrit X = f1 X 1 + ... + fn X n
Ceci s’exprime en disant que X (M ) est C ∞ (M )-module fibré de type finie.

Exemple 5. Sphères parallélisable :


Tout ouvert de Rn , tout groupe de lie est parallélisable en particulier S 1 et S 3 sont des
groupes de lie donc parallélisable,

5
— Le cas de S 1
S 1 = {(x1 , x2 ) ∈ R2 |x21 + x22 = 1}
Xx = Ax = (−x2 , x1 ) avec A une matrice antisymétrique ∀x ∈ S 1 , Xx 6= 0x , (carx21 +
x22 6= 0)
Un parallélisme de S 1 est donné par :

S 1 × R1 −→ T S 1

(x, t) −→ tXx
— Le cas de S 3
4
S 3 = {(x1 , x2 , x3 , x4 ) ∈ Rn | Σ x2i = 1}
i=1

∀x ∈ S , Tx S = {x} ⊂ R4
3 3

Un champ de vecteur sur S 3 est équivaut à la donner d’une application F : S 3 −→


R4 telle que
< F (x), x >= 0 ∀x ∈ S 3
En particulier on peut définir les trois champs de vecteur suivant :

Fx1 = (−x2 , x1 , −x4 , x3 ) Fx2 = (−x3 , x4 , x1 , −x2 ) Fx3 = (−x4 , −x3 , x2 , x1 )

Un parallélisme de S 3 est donné par :

S 3 × R3 −→ T S 3
3
(x, (t1 , t2 , t3 )) −→ Σ ti Xxi
i=1
!
∂ ∂ ∂ ∂
Xx1 = −x2 1
+ x1 2 − x4 3 + x3 4
∂x ∂x ∂x ∂x
Lemme 1. Lemme technique :
Soit E un ensemble, M et F deux variété différentielle telle que
π
— l’application E −→ M est une surjection, et supposons l’existence d’un recouvre-
ment ouvert (Ui )i∈I de M telle que Les applications φi : Ui × F −→ π −1 (Ui ) sont
bijectives avec π ◦ φi = P1
— ∀i, j ∈ I telle que Ui ∩ Uj 6= ∅ , l’application

φ−1
i ◦ φj : Ui ∩ Uj × F −→ Ui ∩ Uj × F

est différentiable
Alors :
On peut mettre sur E une structure de variété telle que (Ui , φi ) devient un recouvrement
π
trivial du fibré E −→ M

6
Exemple 6. Fibré canonique au dessus de RPn :

RPn = Rn+1 \ {0}∼


x ∼ y ⇔ ∃a ∈ R∗ , x = ay
On a la projection canonique :
P : S n −→ RPn
m −→ m
On définit l’ensemble

E(γn0 ) = {(x, v) ∈ RPn × Rn+1 | v ∈ vect{x}}

On a l’application suivante est surjective continue :


π
E(γn0 ) −→ RPn

(x, v) −→ x
π
Proposition 1. E(γn0 ) −→ RPn est un fibré vectoriel de rang 1 qui est non trivial, et
n’admet pas une section partout non nulle.

Preuve

Soit
φ
RPn × R −→ E(γn0 )
(x, t) 7−→ (x, tx)
φ n’est pas bien définit essayons d’appliquer le lemme technique
n+1
On peut définir un recouvrement ouvert de RPn comme suit : RPn = ∪ Ui
i=1
Telle que
Ui = {(x1 , ..., xn ), xi > 0} = P (θi )
θi = {(x1 , ..., xn ), xi > 0} ouvert de S n
En considère ensuite les applications :
Ψ
i
Ui × R −→ π −1 (Ui )

(x, t) −→ (x, tx)


Où x est l’unique élément de θi représentant x.

Remarquons que la restriction de P à θi est un difféomorphisme de θi sur Ui ,

P |θi : θi −→ Ui

m −→ m

7
On a alors :
Ψi (x, t) = (x, t(P |θi )−1 (x))
Donc Ψi est une bijection,
π
En utilisant le lemme technique, on obtient un fibré vectoriel de rang 1 E(γn0 ) −→ RPn
π
• Montrons que le fibré E(γn0 ) −→ RPn n’admet pas une section partout non nulle (rai-
sonnement par l’absurde).

Supposons l’existence d’une section continue :


s
RPn −→ E(γn0 ) telle que π(s(m)) = m ∀m ∈ RPn

Considérons l’application composé T :

S n −→ RPn −→ E(γn0 ) ,→ RPn × Rn+1 −→ Rn+1

T : S n −→ Rn+1 application continue satisfaisante :


.T (−x) = T (x)
.s(π(x)) = (x, T (x))
.T (x) ∈ vect{x}

Considérons l’application :
λ : S n −→ R
x −→ λ(x) =< T (x), x >
λ est une application continue avec λ(−x) = −λ(x),
et puisque l’image de S n par λ un intervalle de R (a cause de la connexité de S n et la
continuité de λ)
En déduit que celui ci doit contenir 0 (car λ(−x) = −λ(x))
D’où
∃ x0 ∈ S n , λ(x0 ) = 0
Donc
T (x0 ) = 0

Et par suit
s(p(x0 )) = (0, 0)

Ce qui est absurde 

Conclusion :
π
E(γn0 ) −→ RPn est un fibré vectoriel de rang 1 qui est non trivial, et n’admet pas une
section partout non nulle.

Exemple 7. Fibré de Hopf

CPn = Cn+1 \ {0}∼

8
où
n+1
S 2n+1 = {(z1 , ..., zn+1 ) ∈ Cn+1  Σ |zi |2 = 1}
i=1
n
CP est une variété compacte connexe de dimension 2n,

Proposition 2. La projection canonique


π
S 2n+1 −→ CPn

z −→ [z]
définit un fibré de fibre S 1

Preuve :
Un recouvrement de CPn est donné par :
n+1
CPn = ∪ Ui
i=1

Telle que
Ui = {[z1 , ..., zn ], zi > 0}
Uj est le domaine d’une carte locale sur CPn .
considérons les applications :
'
ϕj : Uj −→ Cn
z1 zj−1 zj+1 zn+1
[z1 , ..., zn+1 ] −→ ( , ..., , , ... )
zj zj zj zj
'
ϕ−1 n
j : C −→ Uj
(u1 , ..., un+1 ) −→ [u1 , ..., uj−1 , 1, uj , ..., un+1 ]

{(Uj , ϕj )} un atlas de CPn


ϕi ◦ ϕ−1 n
j : C −→ C
n

Pour tout j=1,...,n+1 on peut définir une section locale,

sj : Uj −→ S 2n+1

[z] −→ ?
Avec
π(sj [z]) = [sj [z]] = [z] ∀[z] ∈ Uj
On va exploiter donc Uj ( car on a un j-ème élément non nulle)
sj est la composé :
Uj −→ Cn −→ Cn+1 \ {0} −→ S 2n+1
!
1 z1 zj−1 zj+1 zn+1
sj = s , ..., , 1, , ...
zk zj zj zj zj
1 + Σ | |2
k6=j zj

9
sj est une section de C ∞
Ensuite on peut considérer les trivialisations :

Ψj : Uj × S 1 −→ S 2n+1

([z], λ) −→ λsj ([z])


telle que :
.π(Ψj ([Z], λ)) = [λsj ([z])] = [sj ([z])] = [z] = P1 (Ψj ([Z], λ))

. Ψj est un difféomorphisme

En effet, soit Y ∈ π −1 (Uj ), Y ∈ S 2n+1 c.a.d ||Y || = 1

Y = (y1 , ..., yn+1 )


!
y1 yj−1 yj+1 yn+1
= yj , ..., , 1, , ...,
yj yj yj yj
s s
yk yk
= yj 1 + Σ | |2 sj ([z]) avec λ = yj 1 + Σ | |2
k6=j yj k6=j yj

= Ψi (([Y ], λ))
Ceci montre que Ψj est une bijection de Uj × S 1 sur π −1 (Uj )
et que :
Ψ−1 −1
j : π (Uj ) −→ Uj × S
1

s !
yk
Y −→ [Y ], yj 1 + Σ | |2
k6=j yj

qui est C ∞ donc Ψj est un difféomorphisme.

Définition 5. Morphisme de fibré vectoriel :


π1 π2
Soient E1 −→ M1 et E2 −→ M2 deux fibré vectoriels, un morphisme est une application
φ
différentiable E1 −→ E2 telle que :
f
— Il existe une une application différentiable M1 −→ M2 telle que le diagramme
suivant commute :
φ
E1 −−−−−−−−−→ E2
 
 
π1  π2
y y
f
M1 −−−−−−−−−→ M2
— Pour tout x dans M, l’application
φx
E1,x −→ E2,f (x)

z −→ φx (z) = φ(z)
est R-linéaire.

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Définition 6. Fibrés isomorphes :
π1 π2
Deux fibré vectoriels de même base M, E1 −→ M et E2 −→ M sont isomorphes, s’il
φ
existe E1 −→ E2 morphisme de fibré induisant l’identité idM : M −→ M telle qu’on plus
φ
φ est un difféomorphisme, E1 / E2
u
π1
π2
 }
M

Remarque 3. Il en résulte de cette définition que les applications φx sont des isomorphisme
linéaires.
1 π
Proposition 3. Soit (φ, idM ) un morphisme de fibrés vectoriels de E1 −→ M vers
π2 φ
E2 −→ M , telle que pour tout x dans M, on a E1,x −→ E2,x est un isomorphisme ,
alors : φ est un isomorphisme de fibré vectoriel.

Démonstration.
Problème : montrons que φ est un difféomorphisme,
. φ est injective :
Soit z, z 0 ∈ E1 telle que
φ(z) = φ(z 0 )
On a alors
π2 ◦ φ(z) = π2 ◦ φ(z 0 )
Ensuite :
π1 (z) = π1 (z 0 ) = x
Donc z et z’ appartient a la même fibré π1−1 (x) = E1,x
et donc
φx (z) = φx (z 0 )
D’où
z = z0
. φ est surjective :
Soit z2 ∈ E2 , on pose x = π2 (z2 )
On a z2 ∈ E2,x alors :
∃z1 ∈ E1,x telle que φx (z1 ) = z2
Alors
φ(z1 ) = z2
. Différentiabilité de φ−1
π1 π2
Soit U un ouvert de M trivialisant les deux fibrés E1 −→ M et E2 −→ M
Alors, ces deux fibrés possèdent les deux trivialisations respectivement (U, hU ) et (U, kU ).
h φ k−1
U × Rn −→ E1,U −→ E2,U −→ U × Rn

(x, v) −→ (x, F (x, v))

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Où F (x, v) = F (x)(v) avec G : U −→ GL(n, R) qui est différentiable
x −→ G(x)
Et
k −1 ◦ φ ◦ h(x, v) = (x, G(x)(v))
Donc
h−1 ◦ φ−1 ◦ k(x, u) = (x, G−1 (x)(u))
GL(n, R) groupe de lie ,g −→ g −1 est C ∞
D’où h−1 ◦ φ−1 ◦ k est C ∞ et par suite φ est C ∞ .

Exemple 8. Soient M et N deux variétés différentiables, et f : M −→ N une application


C∞
Alors
T f : T M −→ T M
Zx −→ Tx f (Zx )
est un morphisme de fibré vectoriel
Soient (U, ϕ) et (V, ψ) deux cartes sur M et N respectivement,
πM : T M −→ M et πN : T N −→ N les fibrés tangents sur M et N respectivement
T F : T M −→ T N l’application tangente de M
(U 0 , φ) et (V 0 , Ψ) deux cartes sur TM et TN respectivement,
Telle que
φ(x, y) = dx ϕ(y)
Ψ(x, y) = dx ψ(y)
donc on obtient le diagramme commutatif suivant :
Ψ−1 ◦T f ◦φ
Rn × Rm −−−−−−−−−−−−−−→ Rn × Rm
 
 
φ Ψ
y y
Tf
TU −−−−−−−−−−→ TV
 
 
πM  πN
y y
f
U −−−−−−−−−→ V
 
 
−1
ϕ  ψ−1
y y

m f
R −−−−−−−−−→ Rn
De plus, pour tous x dans M, l’application induite entre les fibré Tx f : Tx M −→ Tf (x) N
est application linéaire,
Reste à établir que TF est différentiable

T f ◦ φ(x, y) = Tx f (dx ϕ(y))

= dx (f ◦ ϕ)(y)

= dx (ψ ◦ f )(y)

12

= d∼ ψ(dx f (y))
f (x)
∼ ∼
= Ψ(f (x), dx f (y))
Exemple 9. M et N deux variété,

P1 : M × N −→ M P2 : M × N −→ N

(x, y) −→ x (x, y) −→ y
Alors :
φ = T P1 × T P2 : T (M × N ) −→ T M × T N
z −→ (T P1 (z), T P2 (z))
est un isomorphisme de fibré vectoriel.
En effet :
Il faut montre que φ est un morphisme et φx,y est un isomorphisme,
On a les résultats suivants :
. L’application :
φ(x,y) : T(x,y) (M × N ) −→ Tx M × Ty N
z −→ (T(x,y) P1 (z), T(x,y) P2 (z))
est isomorphisme linéaire.

. φ est de C ∞

. φ est injective

 Reste à montrer la surjectivité de φ

Soient

u ∈ Tx M ⇒ ∃α : R −→ M courbe telle que α(0) = x et α0 (0) = u

v ∈ Ty M ⇒ ∃β : R −→ M courbe telle que β(0) = y et β 0 (0) = v


On considère
γ : R −→ M × N
t −→ (α(t), β(t))
Telle que γ(0) = (x, y) et γ 0 (0) = (u, v) ∈ T(x,y) (M × N )
Calculons φ(z),

d
T P1 (z) = P1 (γ(t)) = α0 (0) = u
dt t=0

d
T P2 (z) = P2 (γ(t)) = β 0 (0) = v
dt t=0
Donc
φ(x,y) = (u, v)

13
Alors φ est surjective

donc φ est isomorphisme.

Métrique de fibré vectoriel

π
Définition 7. Soit E −→ M un fibré vectoriel,
Une métrique riemannienne sur E est la donné d’un produit scalaire <, >x sur chaque
fibré Ex telle que :
Pour tout ouvert U de M, et tout couple de section (s1 , s2 ) ∈ T (EU ), l’application :
< s1 , s2 >: U −→ R
x −→< s1 (x), s2 (x) >
est de classe C ∞
π
Remarque 4. Si <, > est une métrique riemannienne sur E −→ M
On a alors un produit C ∞ (M )-bilinéaire :
T E × T E −→ C ∞ (M )
(s1 , sx ) −→< sx , sx >
En plus < s, s > est positive pour tout s ∈ T E
π
Exemple 10. Soit E −→ M un fibré de trivialisation (U, φU ) telle que :
∀x ∈ M, φx : Rn −→ Ex est un isomorphisme
Pour tout x, on munit Ex du produit scalaire :
< u, v >x =< φ−1 −1
x (u), φx (v) >

Où <, > est le produit scalaire de Rn


π
On obtient ainsi une métrique riemannienne sur E −→ M .
π
Proposition 4. Tout fibré vectoriel E −→ M possède une métrique riemannienne M
M étant paracompacte .
Démonstration.
On considère un recouvrement ouvert localement finie de M, M = ∪Uα
α
π α
telle que Eα −→ Uα est trivial pour tout α
πα
Soit <, >α une métrique une métrique riemannienne sur Eα −→ Uα
Soit (ρα ) une partition de l’unité adapté
X
(supp(ρα ) ⊂ ∪α ∀α ρα = 1)
α

On pose pour u, v ∈ Ex , X
< u, v >x = ρα (x) < u, v >α
α

14
π
Proposition 5. Soit E −→ M un fibré trivial de rang n et <, > une métrique rieman-
π
nienne sur E −→ M
Alors : ils existent n sections {σ1 , ..., σn } de E qui soient orthogonales (< σi , σj >= δi j)
Démonstration.
Soit {s1 , ..., sn } n section de E telle que
∀x ∈ M , {s1 (x), ..., sn (x)} est une base de Ex
On applique le procédé de Gram − Schmidt on obtient les σi .

Fibré dual
π
Soit E −→ M un fibré vectoriel, x ∈ M ,
Ex est le dual de Ex (Ex∗ = HomK (Ex , K) des K formes linéaire sur Ex )

Pour toute trivialisation locale φ : U × Kr −→ π −1 (U ) du fibré au point x,


Posant ∼
φx : Kr ∼
= (Kr )∗ −→ Ex∗
f 7−→ f ◦ φ−1
x

posant E ∗ = ∪ Ex∗
x∈M
π∗ ∼

Alors :E −→ M devient un fibré vectoriel dont les bijections φ sont des trivialisations
locales du fibré.
π∗ π
I E ∗ −→ M est appelé le fibré dual de E −→ M
I Une section de ce fibré appelé une 1-forme à valeur dans K.

Fibré vectoriel réciproque

Notant π : E −→ M un fibré vectoriel de base M et d’espace totale E et de fibré F ,


Soit N une variété différentiable et f : N → M une application de classe C r .

Pour tout p ∈ N posons

(f ∗ E)p = {(p, x) ∈ N × E, f (p) = π(x)}

Et f ∗ E = ∪ (f ∗ E)p . On a : f ∗ E ⊂ N × E

On prend pour projection la restriction de P r1 sur f ∗ E.


Une application s : N → f ∗ E est une section de f ∗ (E) si et seulement s’il existe une
application σ : N → E vérifiant π ◦ σ = f et s(p) = (p, σ(p)), pour tout p ∈ N.
L’application σ vérifiant π ◦ σ = f est appelée section de E le long de f .
π
I On définit donc le fibré vectoriel réciproque de E −→ M , c’est le fibré de base N et
d’espace totale f ∗ E et et de projection P = P1 |f ∗ E

Théorème 1. Si f1 et f2 sont des fonctions homéomorphe et ξ un fibré vectoriel,


alors : f0∗ (ξ) et f1∗ (ξ) sont des isomorphismes

15
Sommes directes

Soit M une variété différentiable,


πi
Soient Ei −→ M une famille de fibré vectoriels de même base M,

Soit l’ensemble :
E = {(x, y) ∈ M × ⊕Ei,x }
On le muni de la projection :
P
E −→ M
(x, y) 7−→ x
Il existe sur E une unique structure de fibré vectoriel de base M satisfaisant la
πi
condition suivant : soit U ouvert de M et soit ∀i ∈ I la fibré Ei −→ M et la trivialisation
−1
φi : P (U ) −→ U × Fi
Notons
φ : P −1 (U ) −→ U × ⊕Fi
(x, y) 7−→ (x, φx (y))
ou φx : ⊕Ei,x −→ ⊕Fi
est l’application linéaire déduite des :
φi,x : Ei,x −→ ⊕Fi
P
Par passage au somme directes, alors E −→ M est un fibré vectoriel de trivialisation
φ : P −1 (U ) −→ U × ⊕Fi
I Ce fibré vectoriel ainsi construit s’appelle la somme directes des fibré vectoriel Ei et se
note ⊕Ei .
Les injections canoniques ii : Ei −→ E sont des morphismes de fibré vectoriels

Théorème de Swan

Lemme 2. si deux fibré vectoriels sur une variété compacte sont des isomorphismes entent
que fibré continues, alors ils sont des isomorphismes lisses.

Théorème 2. Pour tout fibré vectoriel E −→ M , il existe un fibré vectoriel E 0 −→ M


tel que E ⊕ E 0 soit trivial

Élément de la démonstration :

soit U1 , ..., Un un recouvrement d’ouverts de M, telle que on a les trivialisation (Ui , hi ),


Et soit {α} la partition de l’unité avec supp(αi ) ⊂ Ui ,

notons par fi la composé : π −1 (Ui ) −→ U i × Rn −→ Rn fi = proj2 ◦ h−1


i
on pose :
S : E −→ M × Rnk
S(v) = (π(v), α(π(v))f 1 (v), ..., α(π(v))f r (v))

16
Donc S est un homomorphisme entre les fibré E −→ M et les fibré triviales
soit
E 0 = {(b, v) | v ∈ S(Fb (E))⊥ }
on obtient le fibré (E 0 , B, Rnr−n , proj1 ) un fibré vectoriel tel que E ⊕ E 0 est trivial

Théorème 3. soit E −→ M un fibré, si f et g sont deux fonctions homéomorphes, alors


f ∗ E et g ∗ E sont des isomorphismes.

corollaire. : Tout fibré vectoriel de base contractile est trivial.

Fibré produit tensoriel

Soit V un espace vectoriel de dimension finie sur un corps K. Un tenseur k-covariant


sur V est une application k-linéaire

F :V
|
×V ×
{z
. . . × V} → K
k f ois

De même, un tenseur l-contravariant est une application l-linéaire

G : |V ∗ × V ∗ {z
× . . . × V ∗} → K
l fois

Notons T k (V ) l’espace des tenseurs k-covariant sur V et Tl (V ) l’espace des tenseurs


l-contravariant sur V .

Une application multilinéaire



F :V
|
× V ∗ {z
× . . . × V ∗} × V
|
×V ×
{z
. . . × V} → K
l fois k f ois

est dit tenseur de type (l, k) ou l-contravariant et k-covariant.


Notons Tlk (V ) l’espace des tenseurs k-covariant et l-contravariant sur V .

Proposition 6. Soit V un espace vectoriel de dimension finie. Alors il existe un isomor-


phisme naturel entre l’espace des applications multilinéaires de

V ∗ × V ∗ {z
|
× . . . × V ∗} × V
|
×V ×
{z
k
. . . × V} → V et Tl+1 (V )
l fois k fois

Soit E un fibré vectoriel de base M. Posons

Tlk (E) = ∪ Tlk Ex


b∈B

Tlk (E) est un fibré vectoriel appelé fibré des tenseurs sur E

17
Fibré des p-formes
π π0
Soient E −→ M et E 0 −→ M deux K-fibrés vectoriels de dimensions finies de même
base M.
Pour tout x ∈ M , notons Λp (Ex , Ex0 ) l’ensemble des applications p-linéaires alternées de
Ex × Ex × . . . × Ex , dans Ex0 .
Posons :
Λp (E, E 0 ) = (Λp (Ex , Ex0 ))
[

x∈M

Alors : Λ (E, E ) est un K-fibré vectoriel de base M, de fibres Λp (Ex , Ex0 ) .


p 0

En particulier si E = T M les sections de Λp (T M, E 0 ) sont appelées p-formes à valeurs


dans E 0 . Si E 0 = K et E = T M alors les sections Λp (T M, K) ≡ Λp T M ∗ sont appelées des
p-formes différentielles sur M .

Connexions linéaire sur les fibrés vectoriels

Définition 8. Une connexion linéaire sur un fibré vectoriel (E, π, M ) est une application

∇ : Γ(T M ) × Γ(E) −→ Γ(E)


(X, V ) 7−→ ∇X V

vérifiant :
1. ∇X V est R-linéaire par rapport à V :

∇X (aV + bW ) = a∇X V + b∇X W

2. ∇ vérifie la règle de Leibniz :

∇X (f V ) = X(f )V + f ∇X V

3. ∇X V est C ∞ (M )-linéaire par rapport à X :

∇gX+f Y V = g∇X V + f ∇Y V

pour tout V, W ∈ Γ(E), X, Y ∈ Γ(T M ) et f, g ∈ C ∞ (M ).

Proposition 7. Soit ∇ est une connexion linéaire sur un fibré vectoriel (E, π, M ). Soient
X un champs de vecteur sur M , une section s ∈ Γ(E) et p ∈ M. Alors :
1. (∇X s) dépend seulement des valeurs de X et de s au voisinage de p c’est-à-dire, si
X ou s s’annule sur un voisinage U de p alors (∇X s) s’annule sur U .
2. (∇X s) (p) dépend seulement des valeurs de X en p, c’est-à-dire, si

X(p) = 0 alors (∇X s) (p) = 0

18
Démonstration.
1. Supposons que s s’annule sur un voisinage ouvert U de M . Nous allons montrer que,
pour tout p ∈ U, (∇X s) (p) = 0. Pour cela, on choisit une fonction φ ∈ C ∞ (M ) qui vaut
1 en p et qui est nulle en dehors de U (on peut utiliser une partition de l’unité pour
construire une telle fonction). Alors, la section φs est identiquement nulle et donc

0 = (∇X φs) (p) = X(φ)(p)s(p) + φ(p) (∇X s) (p)

on a utilisé la règle de Leibniz. Puisque s(p) = 0 et φ(p) = 1, on déduit que (∇X s) (p) = 0.
De la même manière, on montre que si X s’annule sur un ouvert U alors, tout p ∈
U, (∇X s) (p) = 0

2. Supposons que X(p) = 0 et montrons que (∇X s) (p) = 0. Pour cela on choisit un
système de coordonnées (x1 , . . . , xn ) au voisinage de p et on écrit X = nj=1 Xj ∂j avec
P

Xj (p) = 0 pour tout j = 1, . . . , n. En utilisant 3, on a


  n
X  
(∇X s) (p) = ∇Pn X ∂ s (p) = Xj (p) ∇∂j Y (p) = 0.
j=1 j j
j=1

Soit E → M un fibré vectoriel muni d’une connexion ∇ . Soient (x1 , . . . , xn ) un système


de coordonnées locales sur U et (s1 , . . . , sr ) une base de sections locales sur U . Alors on
écrit X = nj=1 Xi ∂i et s = rj=1 ai si ,
P P

r  
X (aj ) sj + aj ∇X sj
X
∇X Y =
j=1
r r X
n
X (aj ) sj + X i aj ∇ ∂ i s j
X X
=
j=1 j=1 i=1

Ainsi une connexion linéaire estentièrement


 déterminée sur le domaine des coordonnées
k
par les symboles de Christoffel Γij donnés par
r
∇ ∂i s j = Γkij sk ,
X
i, j = 1, . . . , n
k=1

Inversement, si (x1 , . . . , xn ) est un système de coordonnées sur un ouvert 1 r


 U et (s , . . . , s )
une base de sections locales sur U la donnée d’une famille de fonctions Γkij sur U permet
de définir une connexion linéaire sur U .
Proposition 8. Tout fibré vectoriel E → M admit une connexion.
Démonstration.
On choisit un recouvrement ouvert Uα∈I de M tel que E|Uα est trivial pour tout α.
Choisissons une {gα } partition de l’unité subordonnée à Uα∈I . Chaque fibré E|Uα admit
une connexion ∇α . Maintenant, on définit une connexion sur la fibré, pour toute section s
de E et pour tout champs de vecteur X sur M

gα ∇αX (s)
X
∇X s :=
α∈I

19
On montre que ∇ est une connexion, soit f ∈ C ∞ (M ) donc

gα (Xf · s + f ∇αX (s))


X
∇X (f s) =
α

gα ∇αX (s) .
X
= Xf · s + f
α
= Xf · s + f ∇X (s).

Définition 9. Soient π : E → M un fibré vectoriel et γ : [a, b] → M une courbe. Une


section le long de γ est une application différentiable s : [a, b] → E telle que π(s(t)) = γ(t)
pour tout t ∈ [a, b]. On note Γ(E)γ l’espace des sections le long de γ.
Exemple 11. Si s : M → E est une section de E, alors s ◦ γ est une section le long γ.

Soit γ : [a, b] → M une courbe. Une section V le long de γ est dit extensible s’il existe
une section s ∈ Γ(E) tel que V (t) = s ◦ γ(t).
Proposition 9. Soit ∇ une connexion sur un fibré vectoriel E → M. Pour toute courbe
γ : I −→ M, ∇ détermine un unique opérateur

Dγ : Γ(E)γ −→ Γ(E)γ

qui vérifie :
1. linéarité sur R :

Dγ (aV + bW ) = aDγ V + bDγ W a, b ∈ R

2. règle de Leibniz :
Dγ (f V ) = f˙V + f Dγ V f ∈ C ∞ (I)
3. si V est extensible, alors pour toute extension s de V ,

Dγ V (t) = ∇γ̇(t) s

Démonstration.
Soient t0 ∈ I, (x1 , . . . , xn ) un système de coordonnées locales sur un voisinage ouvert U
de γ (t0 ) et (s1 , . . . , sr ) une base de sections locales de E sur U . Notons
n
X r
X
γ̇(t) = γ̇j (t)∂j et V (t) = vi (t)si (γ(t)).
j=1 i=1

Donc r r X
n
vi0 (t)si (γ(t)) +
X X
Dγ V (t) = vi (t)γ̇j (t)∇∂j si (γ(t))
i=1 i=1 j=1
 
r r X
n
v 0 (t) + vi (t)γ̇j (t)Γkji  sk (γ(t)).
X X
= k
i=1 i=1 j=1

Cette expression définit bien l’opérateur Dα et on peut vérifier qu’elle satisfait.

20
Définition 10. Soit π : E → M un fibré vectoriel muni d’une connexion ∇.
1. Une section V le long d’une courbe γ : I → M est dite parallèle par rapport à ∇ si
Dγ V = 0.
2. Une section V ∈ Γ(E) est dite parallèle par rapport à la connexion ∇ si

∇X V = 0

pour tout X ∈ Γ(T M ).

Théorème 4. Soit π : E → M un fibré vectoriel muni d’une connexion ∇. Soit γ : I → M


une courbe. Pour tout t0 ∈ I et et tout V0 ∈ Eγ(t0 , il existe une unique section V le long
de γ qui est parallèle et telle que V (t0 ) = V0 .

Démonstration.
On suppose que γ(t0 ) est contenu dans un ouvert U d’un système de coordonnées locales
(x1 , . . . , xn ) et (s1 , . . . , sr ) une base de sections locales sur U. Alors pour toute section V
parallèle le long γ s’écrit de la forme V (t) = ri=1 vi (t)si (γ(t)) et on a
P

 
r r X
n
v 0 (t) + vi (t)γ̇j (t)Γkji  sk (γ(t)).
X X
Dγ s(t) = k
i=1 i=1 j=1

Pr
où ∇∂j si (γ(t)) = k=1 Γkij (γ(t))sk (γ(t)). Alors Dγ s(t) = 0 si et seulement si
 0 n
 P 1 n 1
 
j=1 γ̇j (t)Γj1 (γ(t)) · · ·
P
v1 j=1 γ̇j (t)Γjr (γ(t)) v1
 .  .. ..  . 
 .  (t) = −    .  (t).

 .   . .  . 
Pn r Pn r
vr γ̇
j=1 j (t)Γ j1 (γ(t)) · · · γ̇
j=1 j (t)Γ jr (γ(t)) vr

C’est un système homogène avec des coefficients continues. Alors pour toute condition
initiale vi (t0 ) = (v0 )i , il existe une unique solution qui satisfait cette condition.

Définition 11. Soit π : E −→ M un fibré vectoriel muni d’une connexion ∇ et γ I −→ M


une courbe. Le transport parallèle le long de γ de t0 à t ∈ I est l’application

τγt : Eγ(t0 ) −→ Eγ(t)


s0 −→ ταt (s0 ) = s(t)

où s est l’unique section parallèle qui satisfait s (t0 ) = s0 .

Proposition 10. Soient π : E −→ M un fibré vectoriel muni d’une connexion ∇ et s


une section de E. Soit γ : (−, ) → M une courbe lisse, où  > 0. Pour tout t ∈ (−, )

τγt : Eγ(t) → Eγ(0)

alors
d  −1
∇γ 0 (0) (s) = τt (s(γ(t)))
dt |t=0 γ

21
Démonstration.
Soit x ∈ M et (e1 , . . . , er ) une base de Ex . En utilisant le transport parallèle le long de γ
on peut construire (ẽ1 , . . . , ẽr ) est une base de sections locales.
Soit s une section de E sur un voisinage ouvert U de x, on a s = ri=1 si ẽi , alors
P

r r
X
0
X d
∇γ 0 (0) s(x) = γ (0) (si ) ẽi = si (γ(t))ẽi .
i=1 i=1 dt |t=0

−1 Pr
D’autre part, (ταt ) (s(γ(t))) = i=1 si (γ(t))ẽi (γ(t)), alors
r
d  −1 d
ταt
X
(s(γ(t))) = si (γ(t))ẽi .
dt |t=0 i=1 dt |t=0

Définition 12. Soit (E, π, M ) un fibré vectoriel munie d’ une connexion linéaire ∇. On
définit le tenseur de courbure, R : Γ(T M ) × Γ(T M ) × Γ(T M ) −→ Γ(T M ), associé à ∇,
par
R(X, Y )V = ∇X ∇Y V − ∇Y ∇X V − ∇[X,Y ] V
pour tout X, Y, V ∈ Γ(T M ).

Remarque 5. .
1. La courbure R est C ∞ (M ) − 3 linéaire.
2. R(X, Y )V = −R(Y, X)V pour tout X, Y ∈ Γ(T M ) et V ∈ Γ(T M ).

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