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Fibrés vectoriels
Introduction :
Vous avez déjà rencontré dans le cours de géométrie différentielle les notions de champs
de vecteurs, formes différentielles ou métriques riemanniennes. Tous ces objets sont des
exemples de ”sections de fibrés vectoriels”. Ce qui motive ce chapitre. De manière précise,
nous traiterons les points suivant :
— Définition et propriétés des fibrés vectoriels.
— Isomorphisme entre deux fibrés.
— Exemples de fibrés vectoriels triviaux.
— Lemme technique et applications.
— Morphisme de fibrés vectoriels.
— Métriques de fibrés vectoriels.
— Fibré dual.
— Fibré produit tensoriel.
— Fibré des p-formes.
— Fibré vectoriel réciproque.
— Sommes directes.
— Connexions linéaire sur les fibrés vectoriels.
1
Considérons le difféomorphisme :
φ
S 1 ×]0, +∞[−→ R2 r {0, 0}
(z, t) −→ tz
Et le difféomorphisme inverse :
φ−1
R2 r {0, 0} −→ S 1 ×]0, +∞[
z
z −→ ( , ||z||)
||z||
Ainsi on obtient un fibré de base M = S 1 et de fibré F =]0, +∞[ et d’espace totale
E = R2 r {0, 0}
D’où le résultat.
— Pour tout x ∈ M , π −1 (x) noté Ex appelé la fibré au dessus de x, c’est une sous
variété plongé de E de dimension dim E - dim M = dim F.
— Pour tout x ∈ U (l’ouvert trivialisant), la restriction de φ à {x} × F ∼
= F noté φx
est un difféomorphisme.
φx : F −→ Ex
v −→ φx (v) = φU (x, v)
Exemple : Soit le fibré de l’exemple précédent :
π φ
R2 r {0, 0} −→ S 1 S 1 ×]0, +∞[−→ R2 r {0, 0}
z
z −→ (z, t) −→ tz
||z||
La restriction de φ à {x}×]0, +∞[ est :
φx
]0, +∞[−→ Ex
t −→ tx
On a la décomposition E = ∪ Ex (réunion disjointe)
x∈M
— L’espace tangent à Ex en un point z est :
Tz Ex = ker(Tz π)
2
En effet,
Soit Xz ∈ Tz Ex , donc il existe une courbe γ dans Ex telle que
d
Xz = γ(t)
dt t=0
d d
Tz π(Xz ) = π(γ(t)) = x = 0
dt t=0 dt t=0
D’où
Tz Ex ⊂ ker(Tz π)
Et puisque ils ont la même dimension, il y a l’égalité.
φx : F −→ Ex = π −1 (x)
3
où
ψ(x) = (x1 (x), ..., xn (x))
(dψi )(Xx ) = (y 1 (x), ..., y n (x))
c.à.d :
Xx = (dψi−1 )ψ(x) (y 1 (x), ..., y n (x))
n
!
X ∂i
= y (x)
i=1 ∂xi x
Rn × Rn −→ T Ui
n
!
1 n 1 n
X
i ∂
(x , ..., x , y , ..., y ) −→ y
i=1 ∂xi x
π
Une trivialisation de T M −→ M est donné par :
φU
i
Ui × R −→ π −1 (Ui )
n
!
1 n
X
i ∂
(x, y , ..., y ) −→ y
i=1 ∂xi x
π : T ∗ M −→ M
wx −→ x
Comme trivialisation locale on obtient :
Ui × Rn −→ π −1 (Ui ) = T ∗ Ui
n
(x, y 1 , ..., y n ) −→ y i dxi
X
x
i=1
Définition 3. Section :
π
Soit E −→ M un fibré,
s
Une section de ce fibré est une application M −→ E telle que π ◦ s = idM
(i.e ∀x ∈ M, s(x) ∈ Ex )
Une section locale est définie seulement sur un ouvert U ⊂ M avec la même propriété
(π ◦ s = idU )
Remarque 2. — Lorsque (U, φU ) est une trivialisation locale du fibré, on peut définir
des sections locales sur U .
∀v ∈ F , l’application s : x −→ φU (x, v) est une section locale sur U.
— Un fibré n’admet pas toujours des sections
4
π
— Lorsque E −→ M un fibré vectoriel on peut toujours définir la section nulle
s : M −→ E
x −→ 0x
En plus l’ensemble des sections noté T (E) est muni d’une structure de C ∞ (M )-
module.
— Un fibré vectoriel n’admet pas toujours une section partout non nulle.
(i.e s : M −→ E telle que π(s(x)) = x avec s(x) 6= 0x )
c’est par exemple le cas du fibré tangent à la sphère S 2 ,
φx : Ex −→ Ex0
z −→ φ(z)
est un isomorphisme linéaire.
π φ
Exemple 4. — Soit E −→ M un fibré vectoriel et soit U × Rn −→ U
π −1 (U ) est une
−1
trivialisation locale, alors φU est un isomorphisme du fibré π (U ).
En particulier les champs de vecteur X 1 , ..., X n donné par Xxi = φ(x, ei ) satisfait :
∀x ∈ M, {Xx1 , ..., Xxn } est une base de Tx M
∀X ∈ X (M ) s’écrit X = f1 X 1 + ... + fn X n
Ceci s’exprime en disant que X (M ) est C ∞ (M )-module fibré de type finie.
5
— Le cas de S 1
S 1 = {(x1 , x2 ) ∈ R2 |x21 + x22 = 1}
Xx = Ax = (−x2 , x1 ) avec A une matrice antisymétrique ∀x ∈ S 1 , Xx 6= 0x , (carx21 +
x22 6= 0)
Un parallélisme de S 1 est donné par :
S 1 × R1 −→ T S 1
(x, t) −→ tXx
— Le cas de S 3
4
S 3 = {(x1 , x2 , x3 , x4 ) ∈ Rn | Σ x2i = 1}
i=1
⊥
∀x ∈ S , Tx S = {x} ⊂ R4
3 3
S 3 × R3 −→ T S 3
3
(x, (t1 , t2 , t3 )) −→ Σ ti Xxi
i=1
!
∂ ∂ ∂ ∂
Xx1 = −x2 1
+ x1 2 − x4 3 + x3 4
∂x ∂x ∂x ∂x
Lemme 1. Lemme technique :
Soit E un ensemble, M et F deux variété différentielle telle que
π
— l’application E −→ M est une surjection, et supposons l’existence d’un recouvre-
ment ouvert (Ui )i∈I de M telle que Les applications φi : Ui × F −→ π −1 (Ui ) sont
bijectives avec π ◦ φi = P1
— ∀i, j ∈ I telle que Ui ∩ Uj 6= ∅ , l’application
φ−1
i ◦ φj : Ui ∩ Uj × F −→ Ui ∩ Uj × F
est différentiable
Alors :
On peut mettre sur E une structure de variété telle que (Ui , φi ) devient un recouvrement
π
trivial du fibré E −→ M
6
Exemple 6. Fibré canonique au dessus de RPn :
(x, v) −→ x
π
Proposition 1. E(γn0 ) −→ RPn est un fibré vectoriel de rang 1 qui est non trivial, et
n’admet pas une section partout non nulle.
Preuve
Soit
φ
RPn × R −→ E(γn0 )
(x, t) 7−→ (x, tx)
φ n’est pas bien définit essayons d’appliquer le lemme technique
n+1
On peut définir un recouvrement ouvert de RPn comme suit : RPn = ∪ Ui
i=1
Telle que
Ui = {(x1 , ..., xn ), xi > 0} = P (θi )
θi = {(x1 , ..., xn ), xi > 0} ouvert de S n
En considère ensuite les applications :
Ψ
i
Ui × R −→ π −1 (Ui )
P |θi : θi −→ Ui
m −→ m
7
On a alors :
Ψi (x, t) = (x, t(P |θi )−1 (x))
Donc Ψi est une bijection,
π
En utilisant le lemme technique, on obtient un fibré vectoriel de rang 1 E(γn0 ) −→ RPn
π
• Montrons que le fibré E(γn0 ) −→ RPn n’admet pas une section partout non nulle (rai-
sonnement par l’absurde).
Considérons l’application :
λ : S n −→ R
x −→ λ(x) =< T (x), x >
λ est une application continue avec λ(−x) = −λ(x),
et puisque l’image de S n par λ un intervalle de R (a cause de la connexité de S n et la
continuité de λ)
En déduit que celui ci doit contenir 0 (car λ(−x) = −λ(x))
D’où
∃ x0 ∈ S n , λ(x0 ) = 0
Donc
T (x0 ) = 0
Et par suit
s(p(x0 )) = (0, 0)
Conclusion :
π
E(γn0 ) −→ RPn est un fibré vectoriel de rang 1 qui est non trivial, et n’admet pas une
section partout non nulle.
8
où
n+1
S 2n+1 = {(z1 , ..., zn+1 ) ∈ Cn+1 Σ |zi |2 = 1}
i=1
n
CP est une variété compacte connexe de dimension 2n,
z −→ [z]
définit un fibré de fibre S 1
Preuve :
Un recouvrement de CPn est donné par :
n+1
CPn = ∪ Ui
i=1
Telle que
Ui = {[z1 , ..., zn ], zi > 0}
Uj est le domaine d’une carte locale sur CPn .
considérons les applications :
'
ϕj : Uj −→ Cn
z1 zj−1 zj+1 zn+1
[z1 , ..., zn+1 ] −→ ( , ..., , , ... )
zj zj zj zj
'
ϕ−1 n
j : C −→ Uj
(u1 , ..., un+1 ) −→ [u1 , ..., uj−1 , 1, uj , ..., un+1 ]
sj : Uj −→ S 2n+1
[z] −→ ?
Avec
π(sj [z]) = [sj [z]] = [z] ∀[z] ∈ Uj
On va exploiter donc Uj ( car on a un j-ème élément non nulle)
sj est la composé :
Uj −→ Cn −→ Cn+1 \ {0} −→ S 2n+1
!
1 z1 zj−1 zj+1 zn+1
sj = s , ..., , 1, , ...
zk zj zj zj zj
1 + Σ | |2
k6=j zj
9
sj est une section de C ∞
Ensuite on peut considérer les trivialisations :
Ψj : Uj × S 1 −→ S 2n+1
. Ψj est un difféomorphisme
= Ψi (([Y ], λ))
Ceci montre que Ψj est une bijection de Uj × S 1 sur π −1 (Uj )
et que :
Ψ−1 −1
j : π (Uj ) −→ Uj × S
1
s !
yk
Y −→ [Y ], yj 1 + Σ | |2
k6=j yj
z −→ φx (z) = φ(z)
est R-linéaire.
10
Définition 6. Fibrés isomorphes :
π1 π2
Deux fibré vectoriels de même base M, E1 −→ M et E2 −→ M sont isomorphes, s’il
φ
existe E1 −→ E2 morphisme de fibré induisant l’identité idM : M −→ M telle qu’on plus
φ
φ est un difféomorphisme, E1 / E2
u
π1
π2
}
M
Remarque 3. Il en résulte de cette définition que les applications φx sont des isomorphisme
linéaires.
1 π
Proposition 3. Soit (φ, idM ) un morphisme de fibrés vectoriels de E1 −→ M vers
π2 φ
E2 −→ M , telle que pour tout x dans M, on a E1,x −→ E2,x est un isomorphisme ,
alors : φ est un isomorphisme de fibré vectoriel.
Démonstration.
Problème : montrons que φ est un difféomorphisme,
. φ est injective :
Soit z, z 0 ∈ E1 telle que
φ(z) = φ(z 0 )
On a alors
π2 ◦ φ(z) = π2 ◦ φ(z 0 )
Ensuite :
π1 (z) = π1 (z 0 ) = x
Donc z et z’ appartient a la même fibré π1−1 (x) = E1,x
et donc
φx (z) = φx (z 0 )
D’où
z = z0
. φ est surjective :
Soit z2 ∈ E2 , on pose x = π2 (z2 )
On a z2 ∈ E2,x alors :
∃z1 ∈ E1,x telle que φx (z1 ) = z2
Alors
φ(z1 ) = z2
. Différentiabilité de φ−1
π1 π2
Soit U un ouvert de M trivialisant les deux fibrés E1 −→ M et E2 −→ M
Alors, ces deux fibrés possèdent les deux trivialisations respectivement (U, hU ) et (U, kU ).
h φ k−1
U × Rn −→ E1,U −→ E2,U −→ U × Rn
11
Où F (x, v) = F (x)(v) avec G : U −→ GL(n, R) qui est différentiable
x −→ G(x)
Et
k −1 ◦ φ ◦ h(x, v) = (x, G(x)(v))
Donc
h−1 ◦ φ−1 ◦ k(x, u) = (x, G−1 (x)(u))
GL(n, R) groupe de lie ,g −→ g −1 est C ∞
D’où h−1 ◦ φ−1 ◦ k est C ∞ et par suite φ est C ∞ .
= dx (f ◦ ϕ)(y)
∼
= dx (ψ ◦ f )(y)
12
∼
= d∼ ψ(dx f (y))
f (x)
∼ ∼
= Ψ(f (x), dx f (y))
Exemple 9. M et N deux variété,
P1 : M × N −→ M P2 : M × N −→ N
(x, y) −→ x (x, y) −→ y
Alors :
φ = T P1 × T P2 : T (M × N ) −→ T M × T N
z −→ (T P1 (z), T P2 (z))
est un isomorphisme de fibré vectoriel.
En effet :
Il faut montre que φ est un morphisme et φx,y est un isomorphisme,
On a les résultats suivants :
. L’application :
φ(x,y) : T(x,y) (M × N ) −→ Tx M × Ty N
z −→ (T(x,y) P1 (z), T(x,y) P2 (z))
est isomorphisme linéaire.
. φ est de C ∞
. φ est injective
Soient
13
Alors φ est surjective
π
Définition 7. Soit E −→ M un fibré vectoriel,
Une métrique riemannienne sur E est la donné d’un produit scalaire <, >x sur chaque
fibré Ex telle que :
Pour tout ouvert U de M, et tout couple de section (s1 , s2 ) ∈ T (EU ), l’application :
< s1 , s2 >: U −→ R
x −→< s1 (x), s2 (x) >
est de classe C ∞
π
Remarque 4. Si <, > est une métrique riemannienne sur E −→ M
On a alors un produit C ∞ (M )-bilinéaire :
T E × T E −→ C ∞ (M )
(s1 , sx ) −→< sx , sx >
En plus < s, s > est positive pour tout s ∈ T E
π
Exemple 10. Soit E −→ M un fibré de trivialisation (U, φU ) telle que :
∀x ∈ M, φx : Rn −→ Ex est un isomorphisme
Pour tout x, on munit Ex du produit scalaire :
< u, v >x =< φ−1 −1
x (u), φx (v) >
On pose pour u, v ∈ Ex , X
< u, v >x = ρα (x) < u, v >α
α
14
π
Proposition 5. Soit E −→ M un fibré trivial de rang n et <, > une métrique rieman-
π
nienne sur E −→ M
Alors : ils existent n sections {σ1 , ..., σn } de E qui soient orthogonales (< σi , σj >= δi j)
Démonstration.
Soit {s1 , ..., sn } n section de E telle que
∀x ∈ M , {s1 (x), ..., sn (x)} est une base de Ex
On applique le procédé de Gram − Schmidt on obtient les σi .
Fibré dual
π
Soit E −→ M un fibré vectoriel, x ∈ M ,
Ex est le dual de Ex (Ex∗ = HomK (Ex , K) des K formes linéaire sur Ex )
∗
posant E ∗ = ∪ Ex∗
x∈M
π∗ ∼
∗
Alors :E −→ M devient un fibré vectoriel dont les bijections φ sont des trivialisations
locales du fibré.
π∗ π
I E ∗ −→ M est appelé le fibré dual de E −→ M
I Une section de ce fibré appelé une 1-forme à valeur dans K.
Et f ∗ E = ∪ (f ∗ E)p . On a : f ∗ E ⊂ N × E
15
Sommes directes
Soit l’ensemble :
E = {(x, y) ∈ M × ⊕Ei,x }
On le muni de la projection :
P
E −→ M
(x, y) 7−→ x
Il existe sur E une unique structure de fibré vectoriel de base M satisfaisant la
πi
condition suivant : soit U ouvert de M et soit ∀i ∈ I la fibré Ei −→ M et la trivialisation
−1
φi : P (U ) −→ U × Fi
Notons
φ : P −1 (U ) −→ U × ⊕Fi
(x, y) 7−→ (x, φx (y))
ou φx : ⊕Ei,x −→ ⊕Fi
est l’application linéaire déduite des :
φi,x : Ei,x −→ ⊕Fi
P
Par passage au somme directes, alors E −→ M est un fibré vectoriel de trivialisation
φ : P −1 (U ) −→ U × ⊕Fi
I Ce fibré vectoriel ainsi construit s’appelle la somme directes des fibré vectoriel Ei et se
note ⊕Ei .
Les injections canoniques ii : Ei −→ E sont des morphismes de fibré vectoriels
Théorème de Swan
Lemme 2. si deux fibré vectoriels sur une variété compacte sont des isomorphismes entent
que fibré continues, alors ils sont des isomorphismes lisses.
Élément de la démonstration :
16
Donc S est un homomorphisme entre les fibré E −→ M et les fibré triviales
soit
E 0 = {(b, v) | v ∈ S(Fb (E))⊥ }
on obtient le fibré (E 0 , B, Rnr−n , proj1 ) un fibré vectoriel tel que E ⊕ E 0 est trivial
F :V
|
×V ×
{z
. . . × V} → K
k f ois
G : |V ∗ × V ∗ {z
× . . . × V ∗} → K
l fois
V ∗ × V ∗ {z
|
× . . . × V ∗} × V
|
×V ×
{z
k
. . . × V} → V et Tl+1 (V )
l fois k fois
Tlk (E) est un fibré vectoriel appelé fibré des tenseurs sur E
17
Fibré des p-formes
π π0
Soient E −→ M et E 0 −→ M deux K-fibrés vectoriels de dimensions finies de même
base M.
Pour tout x ∈ M , notons Λp (Ex , Ex0 ) l’ensemble des applications p-linéaires alternées de
Ex × Ex × . . . × Ex , dans Ex0 .
Posons :
Λp (E, E 0 ) = (Λp (Ex , Ex0 ))
[
x∈M
Définition 8. Une connexion linéaire sur un fibré vectoriel (E, π, M ) est une application
vérifiant :
1. ∇X V est R-linéaire par rapport à V :
∇X (f V ) = X(f )V + f ∇X V
∇gX+f Y V = g∇X V + f ∇Y V
Proposition 7. Soit ∇ est une connexion linéaire sur un fibré vectoriel (E, π, M ). Soient
X un champs de vecteur sur M , une section s ∈ Γ(E) et p ∈ M. Alors :
1. (∇X s) dépend seulement des valeurs de X et de s au voisinage de p c’est-à-dire, si
X ou s s’annule sur un voisinage U de p alors (∇X s) s’annule sur U .
2. (∇X s) (p) dépend seulement des valeurs de X en p, c’est-à-dire, si
18
Démonstration.
1. Supposons que s s’annule sur un voisinage ouvert U de M . Nous allons montrer que,
pour tout p ∈ U, (∇X s) (p) = 0. Pour cela, on choisit une fonction φ ∈ C ∞ (M ) qui vaut
1 en p et qui est nulle en dehors de U (on peut utiliser une partition de l’unité pour
construire une telle fonction). Alors, la section φs est identiquement nulle et donc
on a utilisé la règle de Leibniz. Puisque s(p) = 0 et φ(p) = 1, on déduit que (∇X s) (p) = 0.
De la même manière, on montre que si X s’annule sur un ouvert U alors, tout p ∈
U, (∇X s) (p) = 0
2. Supposons que X(p) = 0 et montrons que (∇X s) (p) = 0. Pour cela on choisit un
système de coordonnées (x1 , . . . , xn ) au voisinage de p et on écrit X = nj=1 Xj ∂j avec
P
r
X (aj ) sj + aj ∇X sj
X
∇X Y =
j=1
r r X
n
X (aj ) sj + X i aj ∇ ∂ i s j
X X
=
j=1 j=1 i=1
gα ∇αX (s)
X
∇X s :=
α∈I
19
On montre que ∇ est une connexion, soit f ∈ C ∞ (M ) donc
gα ∇αX (s) .
X
= Xf · s + f
α
= Xf · s + f ∇X (s).
Soit γ : [a, b] → M une courbe. Une section V le long de γ est dit extensible s’il existe
une section s ∈ Γ(E) tel que V (t) = s ◦ γ(t).
Proposition 9. Soit ∇ une connexion sur un fibré vectoriel E → M. Pour toute courbe
γ : I −→ M, ∇ détermine un unique opérateur
Dγ : Γ(E)γ −→ Γ(E)γ
qui vérifie :
1. linéarité sur R :
2. règle de Leibniz :
Dγ (f V ) = f˙V + f Dγ V f ∈ C ∞ (I)
3. si V est extensible, alors pour toute extension s de V ,
Dγ V (t) = ∇γ̇(t) s
Démonstration.
Soient t0 ∈ I, (x1 , . . . , xn ) un système de coordonnées locales sur un voisinage ouvert U
de γ (t0 ) et (s1 , . . . , sr ) une base de sections locales de E sur U . Notons
n
X r
X
γ̇(t) = γ̇j (t)∂j et V (t) = vi (t)si (γ(t)).
j=1 i=1
Donc r r X
n
vi0 (t)si (γ(t)) +
X X
Dγ V (t) = vi (t)γ̇j (t)∇∂j si (γ(t))
i=1 i=1 j=1
r r X
n
v 0 (t) + vi (t)γ̇j (t)Γkji sk (γ(t)).
X X
= k
i=1 i=1 j=1
20
Définition 10. Soit π : E → M un fibré vectoriel muni d’une connexion ∇.
1. Une section V le long d’une courbe γ : I → M est dite parallèle par rapport à ∇ si
Dγ V = 0.
2. Une section V ∈ Γ(E) est dite parallèle par rapport à la connexion ∇ si
∇X V = 0
Démonstration.
On suppose que γ(t0 ) est contenu dans un ouvert U d’un système de coordonnées locales
(x1 , . . . , xn ) et (s1 , . . . , sr ) une base de sections locales sur U. Alors pour toute section V
parallèle le long γ s’écrit de la forme V (t) = ri=1 vi (t)si (γ(t)) et on a
P
r r X
n
v 0 (t) + vi (t)γ̇j (t)Γkji sk (γ(t)).
X X
Dγ s(t) = k
i=1 i=1 j=1
Pr
où ∇∂j si (γ(t)) = k=1 Γkij (γ(t))sk (γ(t)). Alors Dγ s(t) = 0 si et seulement si
0 n
P 1 n 1
j=1 γ̇j (t)Γj1 (γ(t)) · · ·
P
v1 j=1 γ̇j (t)Γjr (γ(t)) v1
. .. .. .
. (t) = − . (t).
. . . .
Pn r Pn r
vr γ̇
j=1 j (t)Γ j1 (γ(t)) · · · γ̇
j=1 j (t)Γ jr (γ(t)) vr
C’est un système homogène avec des coefficients continues. Alors pour toute condition
initiale vi (t0 ) = (v0 )i , il existe une unique solution qui satisfait cette condition.
alors
d −1
∇γ 0 (0) (s) = τt (s(γ(t)))
dt |t=0 γ
21
Démonstration.
Soit x ∈ M et (e1 , . . . , er ) une base de Ex . En utilisant le transport parallèle le long de γ
on peut construire (ẽ1 , . . . , ẽr ) est une base de sections locales.
Soit s une section de E sur un voisinage ouvert U de x, on a s = ri=1 si ẽi , alors
P
r r
X
0
X d
∇γ 0 (0) s(x) = γ (0) (si ) ẽi = si (γ(t))ẽi .
i=1 i=1 dt |t=0
−1 Pr
D’autre part, (ταt ) (s(γ(t))) = i=1 si (γ(t))ẽi (γ(t)), alors
r
d −1 d
ταt
X
(s(γ(t))) = si (γ(t))ẽi .
dt |t=0 i=1 dt |t=0
Définition 12. Soit (E, π, M ) un fibré vectoriel munie d’ une connexion linéaire ∇. On
définit le tenseur de courbure, R : Γ(T M ) × Γ(T M ) × Γ(T M ) −→ Γ(T M ), associé à ∇,
par
R(X, Y )V = ∇X ∇Y V − ∇Y ∇X V − ∇[X,Y ] V
pour tout X, Y, V ∈ Γ(T M ).
Remarque 5. .
1. La courbure R est C ∞ (M ) − 3 linéaire.
2. R(X, Y )V = −R(Y, X)V pour tout X, Y ∈ Γ(T M ) et V ∈ Γ(T M ).
22