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ÉLÉMENTS DE
MATHÉMATIQUE
N. BOURBAKI
ÉLÉMENTS DE
MATHÉMATIQUE
FONCTIONS
D’UNE
VARIABLE RÉELLE
Théorie élémentaire
123
Réimpression inchangée de l’édition orginale de 1976
© Hermann, Paris, 1976
© N. Bourbaki, 1981
12. Dans la nouvelle édition, les renvois à des théorèmes, axiomes, définitions,
remarques, etc. sont donnés en principe en indiquant successivement le Livre (par
l'abréviation qui lui correspond dans la liste donnée au no 3), le chapitre et la page
où ils se trouvent. A l'intérieur d'un même Livre la mention de ce Livre est supprimée;
par exemple, dans le Livre d'Algêbre,
E, III, p. 32, cor. 3
renvoie au corollaire 3 se trouvant au Livre de Théorie des Ensembles, chapitre III,
page 32 de ce chapitre;
II, p. 23, Remarque 3
renvoie à la Remarque 3 du Livre d'Algèbre, chapitre II, page 23 de ce chapitre.
Les fascicules de résultats sont désignés par la lettre R; par exemple: EVT, R
signifie (( fascicule de résultats du Livre sur les Espaces vectoriels topologiques )>.
Comme certains Livres doivent seulement être publiés plus tard dans la nouvelle
édition, les renvois à ces Livres se font en indiquant successivement le Livre, le
chapitre, le paragraphe et le numéro où se trouve le résultat en question; par exemple :
AC, III, 5 4, no 5, cor. de la prop. 6.
Au cas où le Livre cité a été modifié au cours d'éditions successives, on indique en
outre l'édition.
INTRODUCTION
l Les éléments (ou vecteurs) d'un espace vectoriel E sur un corps commutatif K seront notés
d'ordinaire dans ce chapitre par des minuscules grasses, les scalaires par des minuscules latines; le
plus souvent, nous noterons à droite le scalaire t dans le produit par t d'un vecteur x, produit qui
s'écrira donc x t ; éventuellement, nous nous permettrons toutefois d'utiliser la notation à gauche tx
dans certains cas où elle sera plus commode; nous écrirons aussi parfois le prodüit du scalaire ljt
(t + O) et du vecteur x sous la forme x/t.
FvR 1.10 INTRODUCTION
est un espace vectoriel sur K muni d'une topologie telle que les fonctions x + y et
xt soient continues dans E x E et dans E x K respectivement; une telle topologie
est en particulier compatible avec la structure de groupe additif de E. Lorsque le
groupe topologique E est complet, on dit que l'espace vectoriel topologique E est
complet. Tout espace vectoriel normé sur un corps valué K (TG, IX, p. 31)l est un
espace vectoriel topologique sur K.
Soit E un espace vectoriel (muni ou non d'une topologie) sur le corps R des
nombres réels; si x, y sont deux points quelconques de E, on appelle segment
fermé d'extrémités x, y l'ensemble des points x t +
y ( l - t ) lorsque t parcourt
l'intervalle fermé (0, 1) de R. On dit qu'une partie A de E est convexe si, quels
que soient les points x, y de A, le segment fermé d'extrémités x et y est contenu
dans A. Par exemple, une variété linéaire affine est convexe; il en est de même
d'un segment fermé; dans Rn, un parallélotope (TG, VI, p. 3) est convexe.
Toute intersection d'ensembles convexes est un ensemble convexe.
On dit qu'un espace vectoriel topologique E sur le corps R est localement
convexe si l'origine (et par suite tout point de E) possède un système fondamental
de voisinages convexes. Tout espace normé E sur R est localement convexe; en effet,
les boules llxll < r ( r > O) forment un système fondamental de voisinages de O
dans E, et chacune d'elles est un ensemble convexe, car les relations llxll < r,
llyll < r entraînent
Dérivées
Ainsi qu'il a été dit dans l'Introduction, nous étudierons dans ce chapitre et le
suivant les propriétés infinitésimales des fonctions définies dans une partie du
corps R des nombres réels, et prenant leurs valeurs dans un espace vectoriel topo-
logique E sur le corps R; nous dirons pour abréger qu'une telle fonction est une
fonction vectorielle d'une variable réelle. Le cas le plus important est celui où E = R
(fonctions numériques finies d'une variable réelle). Lorsque E = Rn, la con-
-sid3ration dlung fonction vectorielle à valeursdans E revient-à la consid&ation
simultanée de n fonctions numériques finies.
existe (dam l'espace vectoriel où f prend ses valeurs) ; la valeur de cette de limite s'appelle
dérivée première (ou simplement dérivée) de f au point x,, et se note f '(x,) ou Df (x,) .
Si f est dérivable au point x,, il en est de même de la restriction de f à tout
intervalle J c 1,non réduit à un point et tel que x, E J, et la dérivée de cette res-
triction est égale à ff(x,). Réciproquement, soit J un intervalle contenu dans 1et
contenant un voisinage de x, par rapport à I ; si la restriction de f à J admet une
dérivée au point x,, il en est de même de f.
O n exprime ces propriétés en disant que la notion de dérivée est une notion locale.
Remarques. -* 1) E n Cinématique, si le point f (t) est la position d'un point mobile
*
dans l'espace R3 à l'instant t, f ( t ) - (tO) est ce qu'on appelle la vitesse moyenne du
t - to
mobile entre les instants to et t, et sa limite f1(t0)la vitesse instantanée (ou simplement
,
vitesse) à l'instant to (lorsque cette limite existe).
2) Si une fonction î, définie dans 1, est dérivable en un point xo E 1, elle est néces-
sairement continue par rai-port à I en ce point.
Soit f une fonction vectorielle définie dans 1, x , un point intérieur à 1et tel que f
soit continue en ce point; il résulte des déf. 1 et 2 que, pour que f soit dérivable au
point x,, il faut et il suffit que f admette en ce point une dérivée à droite et une
dérivée à gauche, et que ces dérivées soient égales; on a alors
f '(x,) = (x,) = f i (x,) .
Exemfiles. - 1) Une fonction constante a en tout point une dérivée nulle.
2) Une fonction linéaire affine x ++ a x + b a en tout point une dérivée égale à a,
donc constante.
3) L a fonction numérique l/x (définie pour x # 0) est dérivable en tout point
1
xo # O, car on a - i ) / ( x - 9)= --, et comme I/x est continue au point xo,
xxo
la limite de l'expression précédente est - l/x$
4) L a fonction numérique 1x1, définie dans R,admet au point x = O une dérivée
à droite égale à + 1 et une dérivée à gauche égale à - 1;elle n'est donc pas dérivable
en ce point.
* 5) L a fonction numérique égale à O pour x = 0, à x sin I/x pour x # 0, est
définie et continue dans R, mais elle n'admet ni dérivée à droite ni dérivée à gauche
a u point x = O., O n peut donner des exemples de fonctions continues dans un inter-
valle et n'ayant de dérivée en aucun point de l'intervalle (1, p. 42, exerc. 2 et 3).
dérivable à droite, dérivable à gauche) en tout point de 1 ; la fonction x t-t fl(x) (resp.
x H f i ( x ) , x Hf i (x)) déjnie dans 1, est appelée fonction dérivée ou (par abus de lan-
gage) dérivée (resp. dérivée à droite, dérivée à gauche) de f, et se note f ' ou D f ou dfldx
(resp. fi, f,' ) .
Remarque. -Une fonction peut être dtrivable dans un intervalle, sans que sa
dérivée soit continue en tout point de cet intervalle (cf. 1, p. 43, exerc. 5); * c'est ce
que montre l'exemple de la fonction égale à O pour x = 0, à x2 sin llx pour x + 0;
elle a partout une dérivée, mais cette dérivée est discontinue au point x = O.,
2. Linéarité de la dérivation
continuité de u.
f .
admet au point x, une dérivée égale à ( ~ ('(x,))
Exemjles. - 1) Soit f = (f,),,,,, une fonction à valeurs dans Rn, définie dans un
intervalle 1 c R; chacune des fonctions numériquesf, n'est autre que la fonction
composée pr, o f, donc est dérivable au point xo si f l'est, et on a alors f'(xo) =
(f((xo))iai<n.
FVR 1.14 FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE 4 1.
* 2) En Cinématique, si f ( t ) est la position d'un mobile M à l'instant t, g ( t ) la
position a u même instant de la projection M' d e M sur un plan P (resp. une droite D)
parallèlement à une droite (resp. u n plan) non parallèle à P (resp. à D), g est corn-
posée de la projection u de R3 sur P (resp. D) et de f; comme u est une application
linéaire (continue), on voit que la projection de la vitesse d'un mobile sur un plan
(resp. une droite) est égale à la vitesse de la projection d u mobile sur le plan (resp. la
droite).,
3) Soic f une fonction à valeurs complexes, définie dans un intervalle 1 c R, et
soit a un nombre complexe quelconque; la prop. 2 montre que sif est dérivable en u n
point xo E 1, il en est de même de af, et la dérivée de cette fonction a u point xo est
.
égale à af' ( x o )
PROPOSITION 3. -Pour chaque indice i ( 1 < i < P),soit fi une fonction définie dans un
intervalle I c R, prenant ses valeurs dans E,, dérivable au point xo E 1. Alors la fonction
h(x) - W O ) = .2 [ f l ( 4
1=1 . .fi - 1 ( 4 ( ("4 - fi(x0)) . f i + l b O ) . . . f p ( x o ) l .
1
Multipliant les deux membres -et faisant tendre x vers xo dans 1,on obtient
X - Xo
bien l'expression (1), en tenant compte de la continuité de
de Et dans F (1 < i < p), les a, d'indice f étant quelconques dans les Ej, est une application
linéaire. On notera que si les El et F sont des espaces de dCmensionjnie sur R, toute application
rnultilinéaire de El x E, x .. .
x E, dans F est nécessairement continue; il n'en est pas de m&mesi
certains de ces espaces sont des espaces vectoriels topologiques de dimension infinie.
No 3 DÉRIVÉE PREMIÈRE FVR 1.15
Lorsque certaines des fonctions f , sont des constantes, les termes de l'expression
(1) contenant les ddrivées f[(xo) de ces fonctions sont nuls.
Nous expliciterons le cas particulier p = 2, le plus important pour les applica-
tions: si (x, y) ++ [x.y] est une application bilinéaire continue de E x F dans G
(E, F, G espaces vectoriels topologiques sur Et), f et g deux fonctions vectorielles
dérivables au point x,, prenant leurs valeurs respectivement dans E et F, la fonc-
tion vectorielle x ++ [f ( x ) .g(x)] (qu'on note encore [f.$1) admet au point x,
une dérivde égale à [f'(x,) .g(xo)] + [f (xo).g1(x0)].En particulier, si a est un
vecteur constant, [a.f] (resp. [f.a]) admet au point x, une dérivée égale à
[a$'(x,)] (resp: [f(x,).a]),
-
- - - - - - - - - - - - - - - - -
f = C elfi.
in1
2) La fonction numérique xn provient de la fonction multilinéaire
définie dans Rn, par substitution de x à chacun des xi; la prop. 3 montre donc que xn
f i t dérivable dans R ega pouil dérivée nxn-L Itenrésnlte-que lafonction polynômGe
aoxn + alxn-l+ . . + an-,x +
an (a, vecteurs constants) a pour dérivée
lorsque les alsont des nombres réels, cette fonction coïncide avec la dérivée d'une
fonction polynôme définie en Algèbre (A, IV).
3) Le produit scalaire euclidien (x'ly) (TG, VI, p. 8) est une application bilinéaire
(nécessairement continue) de Rn x Rn dans R. Si f et g sont deux fonctions vectorielles
à valeurs dans Rn, dérivables au point xo, la fonction numérique x H (f(x) 1 g(x))
+
a au point xo une dérivée égale à (f'(xo) 1 g(xo)) (f (x,) 1 g'(xo)). On a un résultat
analogue pour le produit scalaire hermitien dans Cn, ce dernier espace étant considéré
comme espace vectoriel sur R.
Considérons en particulier le cas où la norme euclidienne Il f (x) II est constante, et
par suite aussi (f (x) 1 f (x)) = Il f (x) 11 2; en écrivant que la dérivée de (f (x) 1 f (x)) est
nulle au point xo, il vient (f(xo) 1 f'(xo)) = O, autrement dit, ff(xo) est un vecteur
orthogonal à f (xo).
4) Si E est une algèbre to#ologique sur R (cf. Introduction), le produit xy de deux
tléments de E est fonction bilinéaire continue de (x, y); si f et g prennent leurs
valeurs dans E et sont dérivables au point xo, la fonction x Hf ( x ) ~ ( xadmet
) au point
+
xo une dérivée égale à f'(xo)g(xo) f (xo)gl(xo).En particulier, si U(x) = ( q ( x ) ) ,
Vix) = @,,(+Y)) sont deux matrices surrées d'ordre 71, dérivables an paintlco,feur prodult
FVR 1.16 DÉRIVÉES 91
UV admet en ce point une dérivée égale à la matrice U1(x0)V(xo) 4 U(xo)Vf(xo)
(avec Uf(x) = (ul,(x)) et Vf(x) = (P;(x))).
5) Le déterminunt det(xl, x2, . . .,x,) de n vecteurs x, = (xi,)=<,<, de l'espace
Rn (A, III, p. 90) étant une fonction multilinéaire (continue) des xi, on voit que si
les n2 fonctions numériques hi sont dérivables au point xo, leur déterminant g(x) =
det(h,(x)) admet en ce point une dérivée égale à
3
t = 1 [f1(~0), ., ft-1(~0),C(XO),ft+l(xo),- - ., fn(x0)1
où f,(x) = (fij(x))l,,,,; en d'autres termes, on obtient la dérivéed'un déterminant
d'ordre n en faisant la somme des n déterminants qu'on obtient en remplaçant, pour
chaque i, les termes de la colonne d'indice i du déterminant donné par leurs dérivées.
Remarque. - Si U(x) est une matrice carrée dérivable et inversible au point x,,
la dérivée de son déterminant A(x) = det(U(x))s'exprime encore à l'aide de la
dérivée de U ( x )par la formule
(3) Ar(x0)= A(%,).T ~ ( U ' ( X , ) U - ~ ( X , ) ) .
En effet, posons U(x, + h) = U(x,) + hV; V tend par définition vers
Uf(xo)lorsque h tend vers O. On peut alors écrire
A(x, + h) = A(xo). d e t ( l + hVU-l(x,)).
n
dans le cas contraire. Lorsque x tend vers x,, f (x) a pour limite f (x,), donc u ( x )
a pour limite g r (f (x,)), d'où la proposition en vertu de la continuité de la
fonction y x dans E x R.
Par exemple, pour tout entier n > O, la fonction x1In, homéomorphisme de R + sur
1 LI.
lui-même, réciproque de xn, a pour dérivée en tout point x > 0, - xn
n
O n en déduit aisément, d'après la prop. 5, que, pour tout nombre rationncl
r = P / q > O, la fonction x7 = (xl'q)' a pour dérivée rxT-l en tout point x > 0.
Remarques. - 1) Toutes les propositions qui précèdent, énoncées pour des fonc-
tions dérivables en un point xo, donnent aussitôt des propositions pour des fonctions
dérivables à droite (resp. à gauche) en xo, en considérant a u lieu de ces fonctions,
Pour quef soit un homéomorphisme de 1 sur une partie de R, on sait qu'il faut et il suffit que f
soit continue et strictement monotone dans 1 (TG, IV, p. 9, th. 5).
FVR 1.18 DÉRIVÉES $1
expressions intervenant dans ces formules aient un sens (TG, IV, p. 15-16). Enfin,
dans la prop. 6, si on suppose que f est strictement croissante (resp. strictement
décroissante) et continue dans 1, et si f '(x,) = O, la fonction réciproque g admet
au point y, = f (x,) une dérivée égale à + co (resp. - a ) ; si f'(x,) = +co
(resp. - co), g admet une dérivée égale à O. On a des résultats analogues pour les
dérivées à droite et dérivées à gauche, que nous laissons au lecteur le soin d'énon-
cer.
Soit C le graphe ou courbe représentative d'une fonction numérique finief, partie
du plan R2 formée des points (x,f (x)) où x parcourt l'ensemble où f est définie.
Si, en un point x, E 1, la fonction f a une dérivée à droite finie, la demi-droite
ayant comme origine le point Mx, = (x,, f (x,)) de C, et pour paramètres direc-
teurs (1, f,'(x,)) est appelCe demi-tangente à droite à la courbe C au point Mxo;
lorsque f,'(x,) = +co (resp. f,' (x,) = -a),on appelle encore ainsi la demi-
droite d'origine Mx, et de paramètres (0, 1) (resp. (O, - 1)). On définit de même
la demi-tangente à gauche au point Mx,, lorsquefi (x,) existe. Avcc ces définitions, on
vérifie aussitôt que l'angle que fait la demi-tangente à droite (resp. à gauche) avec
l'axe des abscisses, est la limite de l'angle que fait avec cet axe la demi-droite
d'origine Mx, passant par le point Mx = (x, f (x)) de C, lorsque x tend vers x,
en restant > x, (resp. < x,) .
On peut dire aussi que la demi-tangente à droite (resp. à gauche) est la limite de la
demi-droite d'origine Mx, passant par Mx, en considérant sur l'ensemble des demi-
droites de même origine, la topologie de l'espace quotient C*//Rf (TG, VIII, p. 9).
Si les deux demi-tangentes en un point Mx, de C existent, elles ne sont
opposées que lorsque f a une dérivée (finie ou non) au point x, (supposé intérieur à
1) ; elles ne sont identiques que lorsquef,'(x,) et f,'(x,) sont infinies et de signes
contraires. Dans les deux cas, on dit que la droite qui contient les deux deini-
tangentes est la tangente à C au point Mx,.
Lorsque la tangente en M,, existe, elle est la limite de la droite passant par Mx,
et Mx, lorsque x tend vers xo en restant # x o , la topologie sur l'ensemble des droites
passant par un même point étant celle de l'espace quotient C*/R* (TG, VIII, p. 15).
Les notions de tangente et de demi-tangente à une courbe représentative sont
des cas particuliers de notions génPrales qui seront définies dans la partie de ce
Traité consacrée aux variétés différentielles.
DÉFINITION 4. - On dit qu'une fonction numériquejnief, définie dans une partie A d'un
espace topologique E, admet un maximum relatif (resp. maximum relatif strict, minimum
relatif, minimum relatif strict) en un point x, E A, par ratport à A, s'il existe un voisinage V
de x, dans E tel qu'en tout point x E V n A dzférent de x,, on ait f (x) < f (x,) (resp.
f ( x ) < f (xo), f ( x ) >f(xo), f ( 4 >f(xo)).
1. Théorème de Rolle
COROLLAIRE. - Soitf une fonction numérique jinie et continue dans (a, b) (où a < b),
admettant en tout point de )a, b( une dérivée (finie ou non). I l existe alors un point c (au
moins) de )a, b( tel quef (b) - f (a) = f '(c) (b - a).
Il suffit d'appliquer la prop. 1 à f (x) = f (b) -f (a) ( x
b -a
- a).
No 2 THÉORÈME DES ACCROISSEMENTS FINIS FVR 1.21
la somme du second membre étant étendue à l'ensemble des indices n tels que
a, < x. Nous allons démontrer que si f,'(x) 2 O en tout point de (a, b( distinct
des a,, on a J = 1.
Il est clair que J n'est pas vide, puisque a EJ; d'autre part, la définition de cet
ensemble montre que si y E J, on a x E J pour a t x t y, donc J est un intervalle
d'origine a (TG, IV, p. 7, prop. 1);soit c son extrémité. On a c EJ; c'est évident si
c = a; sinon, pour tout x < c, on a l'inégalité (l), et afortiori
d'où, en faisant tendre x vers c dans cette inégalité, résulte (en raison de la con-
tinuité def ) que c satisfait à (1).
Cela étant, nous allons voir qu'on a nécessairement c = b. En effet, si on
avait c < b, ou bien on aurait c $ A; alorsf,' (c) existerait, et commef,'(c) 2 O par
hypothèse, il existerait un y tel que c < y t b et que pour c t x t y, l'on ait
FVR 1.22 DÉRIVÉES
COROLLAIRE. - Soit f une fonction numériquejinie et continue dans (a, 6 ) (où a < 6 ) et
admettant une dLrivée à droite en tous les points du complémentaire par rapport à (a, b[
d'une partie dénombrable A de ce1 iniervalle. Pour que f soit croissante dans 1, il faut et il
sufit quef,' ( x ) 3 O en tout point de (a, b[ n'appartenantpas à A; pour quef soit strictement
croissante, il faut et il sufit que la condition précédente soit vériJ;ée,et en outre que 17en.remble
de5 points x oùf i ( x ) > O soitpartout dense dans [a, b).
Remarques. - 1) La prop. 2 reste valable quand on remplace dans son énoncé
l'intervalle ( a , b( parla, b ) et les mots <( dérivée à droite )> par <( dérivée à gauche )>.
2) L'hypothèse de la continuité de f dans l'intervalle fermC 1 (et non seulement sa
continuité à droite1 en tout point de (a, b ( ) est esscntiellc pour la validité de la prop. 2
(cf. 1, p. 43, exerc. 8).
3) La conclusion de la prop. 2 devient inexacte si on suppose seulement que
l'ensemble A des points <( exceptionnels est rare dans 1, mais non dénombrable (cf.
)>
dénombrable A de cet intemalle (ga(x) pouvant être infinie en certains des points
x $ A), et qu'en chacun de cespoints on a
(6) Il fd' (x)I < &(x).
nous allons montrer que J = 1. On voit d'abord, comme dans la prop. 2, que J
est un intervalle d'origine a; si c est son extrémité, on a c EJ; en effet, pour tout
x < c, on a la relation (8), et afortiori
d'où, en faisant tendre x vers c dans cette inégalité, résulte, en raison de la con-
tinuité de f, que c satisfait à (8).
Montrons qu'on a nécessairement c = 6. En effet, supposons c < 6, et d'abord
que c $ A; f i (c) et gd(c) existent donc et vérifient (6) ;supposons en premier lieu
que ga(c) (qui est nécessairement 2 O) soit finie; alors on peut toujours écrire
f,'(c) = ugd(c), avec llull 6 1; la fonction f (x) - ug(x) ayant au point c une
dérivée à droite nulle, il existe un y tel que c < y < b et que, pour c < x < y,
on ait
et d'autre part
d'où
PROPOSITION 3. - Soit f une fonction vectorielle à ualeurs dans un espace normé E sur R,
d$nie et continue dans un intervalle 1 R, dérivable à droite dans le complémentaire B
(par rapport à 1) d'une partie dénombrable de 1 ; quels que soient les points x, E B, x E 1,
y E 1, on a ( e n supposant par exemple x < y)
et g par la fonction linéaire dont la dérivée est sup Ilfi ( 2 ) - f i (x,) 11.
zeB,x<z<y
PROPOSITION 4. -Soit f une fonction vectorielle d'une variable complexe déJinie, continue
et dérivable dans une partie ouverte convexe A du corps C , à valeurs dans un espace normé E
sur le corps C . Si on a Ilf'(z) I < mpour tout z E A, on a /If( 6 ) - f (a)I < m 1 6 - a 1
pour tout couple de points a, b de A.
1
Posons e n effet g ( t ) = ---
6-a
f(a + t(b - a ) ) pour O <t < 1 ; comme
g t ( t ) = f f ( a + t(b - a ) ) , l'application d u th. 2 à la fonction g donne aussitôt la
proposition.
PROPOSITION 5. -Soit f une fonction vectorielle d'une variable complexe, déJinie, continue
et dérivable dans un ensemble ouvert convexe A c C, à valeurs dans un espace normé sur le
corps C ; quels que soient lespoints x,, x et y dans A, on a
(10) Ilf (Y) - f (4 - f'(x0) (Y - 4 I l < lY - xl - .sup
Z EA
IlfW - f'(x0) Il.
II suffit d'appliquer le th. 2 à la fonction
g(t) = f(x + t(y - x ) ) - f t ( x 0 ) ( y - x)t
dans l'intervalle (0, 1).
tions, f se prolonge par continuité au point x,, f i ( x ) tend vers c lorsque x tend vers x, (en
restant dans B) et la fonction f prolongée (définie dans 1 c {x,)) admet au point xo
une dérivée égale à c.
Supposons par exemple que x, soit l'extrémité de 1. Montrons d'abord que si
fd (x) tend vers e lorsque x tend vers x, en restant dans B et # x,, (Y)-f tend
Y-x
vers c; cela résulte aussitôt du th. 2 appliqué à la fonction f (2) - cz, qui donne
pour x < y < x,. Inversement, si f(y) - f ( x ) tend vers c, pour tout E > 0, il
Y -X
existe h > O tel que les conditions lx - x,l < h, ly - x,l < h (x # x,, y # x,)
entraînent
Mais pour tout x E B et # x,, tel que lx - x,l < h, il existe k > O (dépendant de
x) tel que la relation x < y < x + k entraîne
pour lx - x,l < h, x E B et x # x,, ce qui prouve que f i (x) tend vers c. En outre,
de la relation (11) on tire d'abord que
ce qui prouve (critère de Cauchy) que f a une limite d au point x,, lorsque x tend
vers ce point en restant dans 1 et # x,; faisant alors tendre x vers x, dans (1l), il
v i e n t , p o u r y ~ I , y# x,et Iy - x,l C h,
1. Dérivées d'ordre n
Soit f une fonction vectorielle d'une variable réelle, définie, continue et dérivable
dans un intervalle 1. Si la dérivée f ' existe dans un voisinage (par rapport
à 1) d'un point x, E 1, et est dérivable au point x,, sa dérivée est appelée la
dérivée seconde de f au point x,, et se note f1'(x,) ou D2f(x,). Si cette dérivée
seconde existe en tout point de 1 (ce qui implique que f ' existe et est continue dans
1), x i-t f "(x) est une fonction vectorielle qu'on désigne par la notation f " ou D2f.
Par récurrence, on définit de même la dérivée n-ème (ou dérivée d'ordre n) de f, qu'on
note f(n)ou Dnf; par définition, elle a pour valeur au point x, E 1la dérivée de la
fonction f(n-l)au point x,: cette définition suppose donc l'existence de toutes les
dérivées f(k)d'ordre k 6 n - 1 dans un voisinage de x, par rapport à 1, et la
dérivabilité de f(" au point x,.
On dira que f est nfois dérivable au point x, (resp. dans un intervalle) si elle
admet une dérivée n-ème en ce point (resp. dans cet intervalle). On dit que f est
ind$iniment dérivable dans 1 si, pour tout entier n > O, elle admet une dérivée
d'ordre n dans 1.
De façon précise, lorsque l'un des deux membres de (1) est défini, l'autre est défini
et lui est égal.
et admet une dérivée n-ème dam 1, [f.g] admet dans 1 une dérivée n-ème donnée par la
formule
On vérifie de même la formule suivante (où les hypothèses sont les mêmes que
dans la prop. 2) :
Les propositions précédentes ont été énoncées pour des fonctions n fois dérivables
dans un intervalle; nous laissons au lecteur le soin d'énoncer les propositions ana-
logues pour les fonctions n fois dérivables en un point.
2. Formule de Taylor
g(x) =
(2 - a) - f " ( 4 (x - a)2 -
f(x) - f(a) - f'(a) -
1! 2!
. . . - f(n)(a) (X -n !a)"
Appliquons le th. des accroissements finis (1, p. 22, th. 2) dans l'intervalle
d'extrémités a, x (avec lx - al < h) à la fonction vectorielle g et à la fonction
numérique croissante égale à E 1 y - aln/n si x > a, à - E 1 y - aln/n si x < a; il
vient Ilg(x)II ,< E lx - aln/n,ce qui démontre le théorème.
On peut donc écrire
où u(x) tend vers O lorsque x tend vers a en restant dans 1; cette formule est
dite formule de Taylor d'ordre n, relative au point a, et le second membre de
(8) est appelé le développement de Taylor d'ordre n de la fonction f au point a. Le
dernier terme rn(z) = u(x) (x - ~ ) ~ /estn !appelé le reste de la formule de Taylor
d'ordre n.
Lorsque f admet une dérivée d'ordre n + 1 dans 1, on peut avoir en fonction de
cette dérivée (n + 1)-ème une majoration de 1 rn(x)11 valable dans 1 tout entier,
et non seulement dans un voisinage non précisé de a:
II 6 M dans 1,on a
3. -Si Ilf(n+l)(~)
PROPOSITION
dans 1.
En effet, la formule est vraie pour n = 0, d'après 1, p. 23, th. 2. Démontrons-la
par récurrence sur n; d'après l'hypothèse de récurrence appliquée à f', on a
d'où la formule (9) par application du th. des accroissements finis (1,p. 23, th. 2).
No 2 DÉRIVÉESD'ORDRE SUPÉRIEUR FVR 1.3 1
le second membre ne pouvant être égal au premier (resp. au troisième) que si f ( " + l ) est
constante et égale à m (resp. M) dans l'intervalle (a, x).
La démonstration se fait de la même manière, mais en appliquant le th. 1 de 1,
p. 17.
Remarques. - 1) On a déjà noté, au cours de la démonstration du th. 1, que si f
admet une dérivée n-ème dans 1, et si
al = lim f (4 - f (a)
x-+a X -a
f ( x ) - f ( a ) - a,(x - a )
a, = lim
x-+a ( X - a)=
8 4. F O N C T I O N S C O N V E X E S D ' U N E V A R I A B L E RÉELLE
Lemme. - Soient A = (a, a'), B = (b, b'), C = (c, CI) trois points de R2 tels que
a < b < c. Les propositions suivantes sont équivalentes:
a ) B est au-dessous de A C ;
b) C est au-dessus de la droitepassantpar A et B ;
Fig. 1
O' x L x' X
Fig. 2
Soient f une fonction convexe dans 1, x, x' deux points de 1 tels que x < x ' ;
si z E 1 est extérieur à (x, x'), M, est au-dessus de la droite D joignant M, et Mx,;
c'est une conséquence immédiate du lemme.
O n en déduit que, si z est un point tel que x < z < x', et tel que M, soit sur
le segment M,M., alors, pour tout autre point z' tel que x < z' < x', M,# est
aussi sur le segment M,Md, car il résulte de ce qui précède que M,, doit être
à la fois au-dessus et au-dessous de ce segment; en d'autres termes, f est alors
égale à une fonction linéaire afJinedans (x, x').
pour tout couple (x, x') de points distincts de 1 et tout A tel que O < A < 1.
Les remarques précédant la déf. 2 montrent que, pour qu'une fonction f
convexe dans 1 soit strictement convexe, il faut et il suffit qu'il n'existe aucun
intervalle contenu dans 1 (et non réduit à un point) tel que la restriction def à cet
intervalle soit linéaire a$Ene.
Des exemples donnés ci-dessus, le premier et le troisième ne sont pas des fonctions
strictement convexes; par contre, on voit que x2 est une fonction strictement convexe
dans R; un calcul analogue montre que 1/x est strictement convexe dans )O, + m(.
(resp.
(4)
La proposition (pour les fonctions convexes) se réduisant à l'inégalité (1)
p
l;
P-1
l'hypothèse de récurrence entraîne pf (x) 2 hif (xi); d'autre
< i=1 part, on a,
d'après (1)
On dit qu'une fonction numérique finie f est concave (resp. strictement concave)
dans 1 si - f est convexe (resp. strictement convexe) dans 1. Il revient au même
de dire que, pour tout couple (x, x') de points distincts de 1 et tout h tel que
O < h < 1,ona
2. -Soientf, (1
PROPOSITION < i < p) p fonctions convexes dans un intervalle 1 c R,
P
et ci (1 < i < p) quelconques; laj&ctionf =
nombrespositij% 1ciJ
i=l
est convexe dans 1.
En outre, si pour un indice j au moins, fi est strictement convexe dans 1 et ci > O, f est
strictement convexe dans 1.
Cela résulte aussitôt de l'inégalité (1) (resp. (2)) appliquée à chacune des
f,, en multipliant les deux membres de l'inégalité relative à f, par ci, et ajoutant
membre à membre.
PROPOSITION 5. -Pour qu'une fonction numérique jnie f soit convexe (resp. strictement
convexe) dans un intervalle 1, il faut et il sz@ que pour tout a E 1, la pente
d'après la prop. 5; ccttc fonction admet donc une limite à droite finie au point a,
autrement dit/,' (a) existe ct est h i e ; en outre, en faisant tendre x vers a (x > a )
dans (5), il vient
pour x E 1 et x > a. En faisant tendre x vers a ( x > a) dans cette dernière iné-
galité, il vient f i (a) < f i ( a ) . L'existence des dérivées à droite et à gauche au
point a entraine cvidemmcnt Ia continuité def en cc point.
(resp.
(9)
Fig. 3
notation. D'autre part, si f est strictement convexe et c tel que a < c < 6, on a,
d'après (8) et la prop. 5
COROLLAIRE 2. - Sif est convexe (resp. strictement convexe) dans 1,f,' etfg sont crois-
santes (resp. strictement croissantes) dans l'intérieur de 1; l'ensemble despoints de 1 où f n'est
pas dérivable est dénombrable, etf,' etf,' sont continues en tout point où f est dérivable.
La première partie résulte aussitôt de (8) (resp. (9)) et de l'inégalité
&'(a> < f,'(a).
Soient d'autre pari E l'ensemble des points x intérieurs à 1où f n'est pas dérivable
(c'est-à-dire fi (x) < f,'(x)). Pour tout x E E, soit J, l'intervalle ouvert
)f ,'(x), f,'(x)(; il résulte de (8) que si x et y sont deux points de E tels que x < y,
on a u < v pour tout u EJ, et tout u E J,; autrement dit, lorsque x parcourt E, les
intervalles ouverts non vides J, sont deux à deux sans point commun; l'ensemble
de ces intervalles est donc dénombrable, et il en est par suite de même de E.
Enfin, f,' (resp.f,') étant croissante, a en tout point x intérieur à I une limite à
droite et une limite à gauche; la prop. 6 de 1, p. 26 montre alors que la limite à
droite de fd (resp.fi) au point x est égale à f,'(x), et sa limite à gauche à f,'(x) ;
d'où la dernière partie du corollaire.
Soient f une fonction convexe dans 1, a un point intérieur à I, D une droite
passant par le point Ma, d'équation y - f (a) = a(x - a). Il résulte des inégalités
(8) que sif,'(a) < a < f,'(a), tout point du graphe G def est au-dessus de D, et, sif
est strictement convexe, Ma est le seul point commun à D et G; on dit que D est
une droite d'appui de G au point Ma. Inversement, si G est au-dessus de D, on a
f (x) - f (a) 2 a(x - a) pour tout x E 1, d'où f(1' - f > a pour x 2 a, et
x-a
-
x -a
< a pour x < a; faisant tendre x vers a dans ces inegalités, il vient
FVR 1.38 DÉRIVÉES 54
strictement croissante.
Lorsque f cst convexc dans 1, mais non strictement convexe, f peut être constante
dans un intcrvalle contenu dans 1 ; soit J = )a, b[ le plus grand intervalle ouvert où
f est constante (c'est-à-dire l'intéricur de l'intervalle où fd(x) = O) ;f cst alors stric-
iement décroissante dans l'intervalle formé des points x E 1 tels que x < a (s'il en
existe), strictement croissante dans l'intervalle formé des points x E 1 tels que x 3 b
(s'il en existe).
Dans tous les cas, on voit que f possède une limite à droite à l'origine de 1 (dans R),
une limite à gauche à l'extremité de 1; ces limites peuvent être finies ou infinies (cf. 1,
p. 51, exerc. 5,6 et 7). Par abus de langage, on dit parfois que la fonction continuc (à
valeurs dans ]R) égale à f dans l'inttkieur de 1, et prolongée par continuité aux
extrémités de 1, est convexe dans Ï.
4. Critères de convexité
PROPOSITION 8. - Pour qu'une fonction numérique jnie f soit convexe (resp. strictement
convexe) dans un intervalle ouvert 1 c Hi, il faut et il SUI@ qu'elle soit continue dans 1,
admette une dérivée en tout point du complémentaire B par rapport à 1 d'une partie dénom-
brable de cet intervalle, et que cette dérivée soil croissante (resp. strictement croissante) dans B.
La condition est nécessaire d'après la prop. 6 et son corollaire 2 (1, p. 3 6 ) ;
montrons qu'elle est suffisante. Supposons doncf'croissante dans B, et supposons
quef ne soit pas convexe; il existerait donc (1, p. 36, prop. 5) trois points a, b, c de
No 4 FONCTIONS CONVEXES FVR 1.39
ne soit pas convexe dans 1; il existerait alors deux points a, b de 1 (a < 6)tels qu'il
existe dcs points M, de G strictement au-dessus du segment M,M, (fig. 4).
Autrement dit, la fonction g(x) = f (x) - f (a) -- (x - a) prendrait
6-a
des valeurs > O dans (a, 6); comme clie est finie et semi-continue supérieurement
dans cet intervalle compact, sa borne supérieure k dans [a, b) est finie et > O, et
X
0 a c b
Fig. 4
-1
l'ensemble g(k) est fermé et non vide (TG, IV, p. 30, th. 3 et p. 29, prop. 1). Soit
-1
c la borne inférieure de g(k) ;on a a < c < b, et au point Mc la droite D d'équa-
-
tion y = f (c) +6-a
(x - c) est localement au-dessus de G ; mais elle ne
peut être localement sur G en ce point, puisque, pour a < x < c, on a g(x) < k, ce
qui signifie que M, est strictement au-dessous de D. Nous aboutissons donc à une
contradiction, ce qui établit la proposition.
I
a-h a a+h x
O
No 4 FONCTIONS CONVEXES FVR 1.41
COROLLAIRE 2. - Soit f une fonction numérique $nie, déjinie dans un intervalle ouvert
I c R. Si, pour tout point x E 1, il existe un intervalle ouvert J, c I contenant x et tel que
la restriction def à J, soit convexe dans J,, alorsf est conaexe dans 1.
Il est clair en effet quef satisfait au critère de la prop. 8.
Exercices
81
1) Soit f une fonction vectorielle d'une variable réelle, définie dans un intervalle 1 c R, et
dérivable en un point xo intérieur à 1. Montrer que le rapport
Montrer que la suite (f,) converge uniformément dans 1 vers une fonction continue, qui n'a
de dérivée (finie ou infinie) en aucun point de l'intervalle )O, 1( (utiliser l'exerc. 1).
3) Soit Q(1) l'espace complet des fonctions numériques finies et continues définies dans
l'intervalle compact 1 = [a, b) de R, W(1) étant muni de la topologie de la convergence uni-
forme (TG, X, p. 4). Soit A la partie de W(1) formée des fonctions x telles que, pour un
point a u moins t E (a, b( (dépendant de la fonction x), x ait au point t une dérivée à droite
finie. Montrer que dans Q(I), A est un ensembIe maigre (TG, IX, p. 53), et par suite son
complémentaire, c'est-à-dire l'ensemble des fonctions continues dans 1, n'ayant de dérivée à
droite finie en aucun point de (a, b(, est un sous-espace de Baire de g ( I ) (TG, IX, p. 54).
(Soit A, l'ensemble des fonctions x E W(1) telle que, pour une valeur de t au moins satis-
faisant à a < t 6 b - I/n (et dépendant de x) on ait Ix(tr) - x(t) 1 6 nlt' - - tl pour tout t'
tel que t < t' < t + Iln. Montrer que chacun des A, est un ensemble fermé rare dans Q(I) :
on remarquera pour cela que, dans Q(I), toute boule contient une fonction ayant une
dérivée à droite bornée dans (a, b(; d'autre part, pour tout E > O et tout entier m > 0, il
existe dans 1une fonction continue ayant en tout point de (a, b( une dérivée à droite finie et
telle que, pour tout t E (a, b(, on ait 1 y(t) 1 < E et 1 yi(t) 1 3 m.)
4) Soient E un espace vectoriel topologique sur R, f une fonction vectorielle continue,
définie dans un intervalle ouvert 1 c R, et admettant en tout point de 1une dérivée à droite
et une dérivée à gauche.
a) Soient U un ensemble ouvert non vide dans E, A la partie de 1 formée des points
x tels que fA(x) E U . Étant donné un nombre or > O, soit B la partie de 1 formée des
points x tels qu'il existe au moins un y E 1 vérifiant les conditions x - a < y < x et
(f (x) - f(y))/(x - y) E U; montrer que l'ensemble B est ouvert et que A n CB est
dénombrable (remarquer que ce dernier ensemble est formé d'origines d'intervalles
contigus à GB). En déduire que l'ensemble des points x E A tels que fg(x)$ Ü est dénombrable.
b) O n suppose que E est un espace normé; I'image f(1) est aIors un espace métrique ayant une
§2 EXERCICES FVR 1.43
1) Soit f une fonction numérique définie et continue à gauche dans un intervalle ouvert
1 = )a, b( de R; on suppose qu'en tous les points du complémentaire B par rapport à 1
d'une partie dénombrable de 1,f soit croissante à droite, c'est-à-dire qu'en tout point x E B, il
existe y tel que x < y < b et que, pour tout z tel que x < z < y, on aitf (x) $ f (2).Montrer
quef est croissante dans 1 (raisonner comme dans la prop. 2).
FVR 1.44 DÉRIV~ES 92
2) Dans le corps Q, des nombres p-adiques (TC, III, p. 84, exerc. 23), tout entier p-adique
x E Z, admet un développement et un seul de la forme x = a, + a,$ + . . . + anpn + . . .,
où les a, sont des entiers rationnels tels que O < ai < p - 1 pour tout j. Pour tout z E Z,, on
pose
f (x) = a,+ a@ + -+ + .
. . anp2, . . ;
montrer que, dans Z,, f est une fonction continue, qui n'est constante dans le voisinage
d'aucun point et admet en tout point une dériuLc nulle.
,
3) a) Soient K l'ensemble triadique de Cantor (TG, IV, p. 9), In, les 2, intervalles con-
tigues à K et de longueur 1/3n+1(1 < fi < Zn), K,, les Z n + l intervalles fermés de longueur
,
1/3n+1dont la réunion est le complémentaire de la réunion des 1,, pour m < n. Soit cc un
nombre tel que 1 < cr < 312; pour tout n, on désigne par f, la fonction continue croissante
dans (O, l), égale à O pour x = O, constante dans chacun des intervalles 1,. tels que ,
,
m < n, linéaire affine dans chacun des intervalles K,, (1 < p < Zn+l) et telle que fi (x) =
c c n + l dans chacun des intérieurs de ces derniers intervalles. Montrer que la série de terme
généralf,, est uniformément convergente dans (0, l), a pour somme une fonction f qui admet
partout une dérivée à droite (finie ou non) dans (O, 1(, et que l'on a,fi(x) = +a en tout
point de K distinct des origines des intervalles contigus In, ,.
b) Soit g une application continue croissante de [O, 1) sur lui-même, constante dans chacun
des intervalles In,, (TG, IV, p. 63, exerc. 9). Si h = f + g, montrer que h admet une
dérivée à droite égale à fi ( x ) en tout point x de (O, l(.
4) Soitf une fonction numérique finie et continue dans un intervalle compact (a, b) de R et
admettant cn tout point de l'intervalle ouvcrt )a, b( une dérivée à droite. Soient m et M les
bornes inférieure et supérietire (finies ou non) de fd dans )a, b(.
a) Montrer que, lorsque x et y parcourent )a, b( de sorte que x f y, l'ensemble des valeurs de
(f (x) - f (y))/(x - y) est identique à l'intervalle )m, M( si f n'est pas linéaire affine. (Se
ramener à prouver que si fd prend deux valeurs de signes contraires en deux points c, d de
)a, b( (avec c < d), il existe deux points distincts de l'intervalle )c, d( où f prend la même
valeur).
b) Si f admet en outre en tout point de )a, b[ une dérivée à gauche, les bornes inférieures
(resp. supérieures) de fi et fi dans )a, b( sont égales.
c) En déduire que si.f est dérivable dans )a, b(, l'image p a r y de tout intervalle contenu dans
)a, b( est un intervalle, et par suite est connexe (utiliser a)).
5) Soit f l'application vectorielle de 1 = [O, 1) dans R3 d6finie comme suit: pour O < t < +,
f ( t ) = (-4t,O,O); pour $ < t <$, f ( t ) = ( - 1 , 4 t - 1,O); pour + < t < $ , f ( t ) =
( - 1, 1, 4t - 2 ) ; enfin, pour < t < 1, f ( t ) = (4t - 4, 1, 1). Montrer que l'ensemble
convexe engendré par l'ensemble f;(I) n'est pas identique i l'adhérence de l'ensemble des
valeurs de (Y) - (') lorsque (x, y) parcourt l'ensemble des couples de points distincts de 1
Y-x
(cf. exerc. 4 a)).
+
6) Dans l'intervalle 1 = (- 1, I), on considère la fonction vectorielle f, à valeurs dans R2,
définie de la manière suivante: f (t) = (0, O) pour - 1 < t < 0;
+
pour O < t < 1. Montrer que f est dérivable dans ) - 1, 1(, mais que l'image de cet
intervalle par f' n'est pas un ensemble connexe dans R2 (cf. exerc. 4 c)).
7 ) Soit f une fonction vectorielle continue définie dans un intervalle ouvert 1 c Pa. à valeurs
dans un espace normé E sur R, et admettant en tout point de I une dérivée à droite. Montrer
que l'ensemble des points de 1 où f admet une dérivée est le complémentaire d'un ensemble
maigre dans 1 (utiliser l'exerc. 5 b) de 1, p. 43, et la prop. 6 de 1, p. 26).
§2 EXERCICES FVR 1.45
8) O n considère, dans l'intervalle (0, l), une famille (1,. ,) d'intervalles ouverts deux à deux
sans point commun, définie par récurrence comme suit: l'entier n prend toutes les valeurs
>O; pour chaque valeur de n, l'entier fi prend les valeurs 1, 2, . . ., 2"; on a IoSl= )3, $(;
,
siJ, est la réunion des intervalles 1,, correspondant aux nombres m < n, le complémentaire
de Jn est réunion de P+lintervalles fermés Kn, (1 < p < 2"+l) deux à deux sans point
, ,
commun. Si K,, est un intervalle (a, b), on prend alors pour I n + , , l'intervalle ouvert
b-a
d'extrémités b - - b -3a ( l + & ) e t b - - . Soit E l'ensemble parfait complémentaire
3.2"
de la réunion des In,, par rapport à (0, 1). Définir dans (0, 1) une fonction numérique con-
tinue f qui admette en tout point de (O, 1 [ une dérivée à droite, mais qui n'ait pas de dérivée
à gauche aux points de l'ensemble non dénombrable dcs points de E distincts des extrémités
d'intervalles contigus à E (cf. exerc. 7). (Prendre f (x) = O dans E, définir convenablement
,
f dans chacun des intervalles In, de sorte que, pour tout x E E, il y ait des points y < x
n'appartenant pas à E, arbitrairement voisins de x, et tcls quefb) -.f(x) = - l ) .
y-x
9) Soient f et g deux fonctions numériques finies et continues dans (a, b) et ayant chacune
une dérivée finie dans )a, b(; montrer qu'il existe c tel que a < c < b, et que
(t+ h, b( avec t $ A; si k = Ilf(b) - f(a)/l/(b - a), noter que pour h assez petit, on a
+
Ijf ( t h) - f (t) /j < k.h, et utiliser le th. 2 de 1, p. 23, dans les autres intervalles.)
§3
1) Avec les mêmes hypothèses que dans la prop. 2 de 1, p. 24, démontrer la formule
2) Avec les notations de la prop. 2 de 1. p. 28, on suppose que la relation [a.y] = O pour
tout y E F entraîne a = O dans E. Dans ces conditions, si g, (O < i < n) sont n 1 fonc- +
tions vectorielles à valeurs dans E, définies dans un intervalle 1de R et telles que, pour toute
fonction vectorielle f à valeurs dans F et n fois dérivable dans 1, on ait identiquement
[go.f] + [g1.f'] + . a . + [gn.f('q = O
les fonctions g, sont identiquement nulles.
3) Avec les notations de l'exerc. 2 et la même hypothèse sur [x. y], on suppose que chacune
des fonctions gk est n fois dérivable dans 1; pour toute fonction f, n fois dérivable dans 1, à
valeurs dans F, on pose
ce qui définit les fonctions h i (O < i < n) sans ambiguïté (exerc. 2); montrer que l'on a
identiquement
[ho.f] - [h.f]' + [h2.fIn + . . a + (-l)n[hn.f](n) = [go.f] + [gl.f'] +...+ [gn.f(n)].
4) Soit f une fonction vectorielle n fois dérivable dans un intervalle 1 c R. Montrer que
pour I/x E 1, on a identiquement
a) Si la fonction f est n fois dérivable au point x (et par suite n - 1 fois dérivable dans un
voisinage de x), on a
la somme étant étendue à tous les systèmes d'entiers positifs (ml), ,i,,tels que
ml+ 2m2 + - + qm, =n
et p désignant la somme ml + mz + - - .+ m,.
8) Soient f une fonction numérique définie et n fois dérivable dans un intervalle 1, x,,
x2, . . .,xp des points distincts de 1, et nt (1 d i d p) p entiers > O tels que
O n suppose qu'au point xi,f s'annule ainsi que ses ni - 1 premières dérivées pour 1 < i < p :
montrer qu'il existe un point E; intérieur au plus petit intervalle contenant les xi et tel que
f'"-"(4) = o.
9) Avec les mêmes notations que dans I'exerc. 8, on suppose que f est n fois dérivable dans 1
mais par ailleurs quelconque. Soit g le polynôme de degré n - 1 (à coefficients réels) tel
qu'au point xi (1 < i < f i ) , g et ses nt - 1 premières dérivées soient respectivement égaux
àf et ses nt - 1 premières dérivées. Montrer qu'on a
FVR 1.48 DÉRIVÉES §3
où E est intérieur au plus petit intervalle contenant les points xi (1 < i < P) et x. (Appliquer
l'exerc. 8 à la fonction de t
Montrer que, dans ces deux inégalités, les nombres 2 et 4 2 rcspectivement ne peuvent
être remplacés par des nombres plus petits (considérer d'abord le cas où on suppose seule-
ment que f admet une dérivée secondc à droitc, et montrer que dans cc cas les deux membres
des inégalités précédentes peuvent devenir égaux, en prenant poui f une fonction numériqiic
égale <( par morceaux >) à des polynômes du second degré).
c) Déduire de b) que si f estp fois dérivable dans R, et si M, = sup Iif(P)(x)11 et Mo = sup jjf (x)II
.Y s R. x e n
sont finis, chacun des nombres M, = sup IlW(x) // est fini pour 1 <k <p - 1, ct on a
xeH.
7 13) a) Soit f une fonction numérique deux fois dérivable dans R, et telle que l'on ait
(f(x))" < a et ( f ' ( ~ ) )f~ ( f " ( ~ ) )6~ b dans R; montrer qu'on a
( f ( 4 ) " + (f'(x))2 < m 4 a , b)
dans R (raisonner par l'absurde, en remarquant que si la fonction f + y2prend une valeur
c > max(a, b) en un point xo, i. cxiste deux points x,, x2 tels que x, < xo < x2 et qu'en
xl et x2 la fonction f' prenne des valeurs assez petites pour f2 que + y2prenne des
valeurs < c ; considérer alors un point de (xl, x,) oùJ2 +
y2atteint sa borne supérieure
dans cet intervalle).
< a et
b) Soit f une fonction numérique n fois dérivable dans Pa, et teile que l'on ait ( f( x ) ) ~
(f("-"(x))" +(f(n)(x))2< b dans R;montrer que l'on a
(f ("-l)(x))" (f ("'(x))" max(a, b)
dans R pour 1 < k < n. (Raisonner par récurrence sur n; remarquer que, d'après l'exerc. 12,
la borne supérieure c de ( f ' ( ~ ) ) dans
~ IR est finie; montrer qu'on a nécessaircment
c < max(a, b) en raisonnant par l'absurde: dans l'hypothèse où c > max(a, b), choisir les
constantes A et p. de sorte que pour la fonction g = Af +
p., on ait 1 g(x) 1 < l , / gf(x)1 < 1, mais
qu'on ne puisse avoir ( g ( ~ ) ) ~ + < 1 pour tout x).
7 14) Soit f une fonction n - 1 fois dérivable dans un intervalle 1 contenant O, et soit fn la
fonction vectorielle définie pour x # O dans 1 par la relation
a) Montrer que si f admet une dérivée (n + p)-ème au point O, fn admet une dérivée fi-ème
+
au point O et une dérivée (n p - 1)-ème en tout point d'un voisinage de O distinct de O; en
k!
outrc, on a fik)(0) = f(n+k'(0)pour O < k < p, ct f$'+k)(x). xk tend vers O avec x,
(n
-
+
--.
k )!
pour 1 6 k < n - 1 (exprimer les dérivées de f n à l'aide des développements de Taylor des
dérivées successives d e f, et utiliser la prop. 6 de 1, p. 26).
b) Inversement, soit f n une fonction vectorielle admettant une dérivée (n +
p - 1)-ème
dans un voisinage de O dans 1, ct telle que f$'+Ic'(x). x" tende vers une limite pour
O < k < n - 1. Montrer que la fonction f,(x) . xn admet une dérivée (n p - 1)-èmc +
dans 1; si en outre f, admet une d6rivi.c p-ème a u point O, f,(x). xn admet une dkrivée
(n + p)-ème a u point O.
c) O n suppose 1 symétrique par rapport à O, et f paire (f(-x) = f (x) dans 1). Montrer, à
l'aide de a) que, si f est Zn fois dérivable dans 1, il existe une fonction g définie et n fois
dérivable dans 1, telle que E(x) = g(x2) dans 1.
FVR 1.50 DÉRIVÉES 53
7 15) Soit 1 u n intervalle ouvert de R, f une fonction vectorielle définie et continue dans 1 ;
on suppose qu'il existe n fonctions vectorielles g, ( 1 < i < n) définies dans 1, et telles que la
fonction de x
tende unijlormément vers O dans tout intervalle compact contenu dans 1, lorsque h tend vers O.
a) O n pose f p ( x ,h) = APf ( x ; h, h, . . ., h) (1, p. 46, exerc. 6 ) . Montrer que pour 1 < fi < n,
( l / h p ) f p ( xh)
, tend unijhmément vers g p ( x ) dans tout intervalle compact contenu dans 1,
lorsque h tend vers O, et que les g, sont des fonctions continues dans 1 (le démontrer suc-
cessivement pour fi = n, fi = n - 1 , etc.).
b) En déduire que f possède dans 1 une dérivée n-ème continue et qu'on a f ( P ) = g, pour
+
1 < p < n (tenir compte de la relation f p + ,(x, h) = f ( x h, h) - fp(x,h)).
7 16) Soit f une fonction numérique n fois dérivable dans 1 = )- 1 , 1(, et telle que+
1f( x )1 < 1 dans cet intervalle.
a) Montrer que, si mk(h) désigne le minimum de 1f ( k ) ( x )1 dans u n intervalle de longueur h
contenu dans 1, on a
b) O n suppose qu'il existe u n nombre C tel que lna,l < C pour tout n, et que la suite
(d2)/n),formke des moyennes arithmétiques 1 (so + . . . + ~ , , - ~ ) / des
n sommes partielles
s, = a. + o . - +
a,-=, tend vers une limite o. Montrer que la série de terme général a, est
convergente et a pour somme o (a théorème taubérien de Hardy-Littlewood ))). (Ecrire
où Irnl est majoré à l'aide de l'inégalité jna,l < C , et h est choisi convenablement en fonc-
tion de n.)
6 ) Soit f une fonction convexe dans u n intervalle )a, + a ( ; montrer que f ( x ) / xa une limite
+ +
(finie ou égale à co) lorsque x tend vers co ; cette limite est aussi celle de f i ( x ) et de
+
f i ( x );elle est >O si f ( x ) tend vers co lorsque x tend vers + W .
7) Soit f une fonction convexe dans l'intervalle )a, b( où a 2 O ; montrer que dans cet inter-
valle, la fonction x Hf ( x ) - xf'(x) ((( ordonnée à l'origine )) de la demi-tangente à droite
au point x au graphe de f ) est décroissante (strictement décroissante si f est strictement
convexe).
En déduire que:
a) Si f admet une limite à droite finie au point a, ( x - a ) f i ( x ) a une limite à droite égale à
O en ce point.
b) Dans )a, b(, ou bien f ( x ) / x est croissante, ou bien f ( x ) / x est décroissante, ou bien il
existe c E )a, b( tel que f ( x ) / xsoit décroissante dans )a, c( et croissante dans )c, b(.
+
c) O n suppose que b = co; montrer que, si
est finie, il en est de même de a = lim f (x)/x, que la droite y = ax
X+ + 02
+ P est asymptote1 a u
graphe d e f , et est située au-dessous de ce graphe (strictement au-dessous si f est strictement
convexe).
8) Soit f une fonction numérique finie, semi-continue supérieurement dans un intervalle
ouvert 1 c %a. Pour que f soit convexe dans 1, il faut et il suffit que, pour tout x E 1, on ait
lin1 sup f (x + h) + f (x - h) - 2f (2) > O. (Démontrer d'abord que, pour tout E > 0,
h+O..h+O h2
+
~
quels que soient x, y dans 1. Montrer que, si f est bornée supérieurement dans un intcrvalle
ouvert )a, 6( contenu dans 1, f est convexe dans 1 (on montrera d'abord que f est bornée
supérieurement dans tout intervalle compact contenu dans 1, puis que f est continue en tout
point intérieur à 1).
7 11) Soitf une fonction continue dans un intervalle ouvert 1 c W, admettant en tout point
de 1 une dérivée à droite finie. Si, pour tout x e I et tout y E 1 tel que y > x, le point M, =
(y, f (y)) est au-dessus d e la demi-tangente à droite au point Mx = (x, f (x)) du graphe
d e 5 montrer que f est convexe dans 1 (en utilisant le th. des accroissements finis, montrer
que l'on a fi (y) 2 f (9) - f (') pour x < y).
.,u - x
Donner un exemple de fonction non convexe, ayant en tout point une dérivée à droite
h i e , et telle que pour tout x E 1, il existe un nombre 11, > O dépendant de x, que M, soit
au-dessus de la demi-tangente à droite a u point Mx pour tout y tel que x y <x +
h,.
Cette dernière condition est toutefois suffisante pour que f soit convexe, si on suppose en
outre quef est dérivable dans 1 (utiliser 1, p. 20, corollaire).
7 12) Soit f une fonction numérique continue dans un intervalle ouvert 1 c IR; on suppose
que, pour tout couple (a, b) de points de I tel que a < b, le graphe d e f soit tout entier au-
dessus ou tout entier au-dessous du segment M,Mb dans l'intervalle (a, 6). Montrer que f est
convexe dans tout 1 ou concave dans tout 1 (si, dans )a, 6(, il existe un point c tel que Mc
soit strictement au-dessus d u segment M,Mb montrer que pour tout x E I tel que x > a, le
graphe de f est au-dessus du segmcnt MaMx dans l'intervalle (a, x)).
13) Soit f une fonction numérique dérivable dans un intervalle ouvert 1 c R. O n suppose
que, pour tout couple (a, b) de points de 1 tels que a < 6, il existe un seul point c E )a, 6( tel
que f ( b ) - f (a) = (6 - a)f'(c); montrer que f est strictement convexe dans 1 ou stricte-
ment concave dans 1 (montrer que f' est strictement monotone dans 1).
14) Soit f une fonction numérique convexe et strictement monotone dans un intervalle
ouvert 1 c R; soit g la fonction réciproque de f (définie dans l'intervalle f (1)). Montrer
que si f est décroissante (resp. croissante) dans 1, g est convexe (resp. concave) dans f (1).
+
15) Soit 1 un intervalle contenu dans )O, co[; montrer que, sif (llx) est convexe dans 1, il
en est de même d e xf (x), et réciproquement.
C'est-à-dire que Lm ( f (x) - (ax +- P)) = 0.
x++m
§4 EXERCICES FVR 1.53
* 16) Soient f une fonction positive convexe dans )O, +a(,a et b deux nombres réels
quelconques. Montrer que la fonction xaf ( x - ~ )est convexe dans 10, +CO(,dans les cas
suivants :
1' a = + ( b +l), Ibl a 1,
2" xaf (xbb)croissante, a(b - a) 2 O, a à $(b + 1);
3' xaf ( x - ~ )décroissante, a(b - a) 3 O, a < +(b + 1).
Dans les mêmes hypothèses surf, montrer que exI2f ( e - " ) est convexe (utiliser l'exerc. 2
de 1, p. 51).,
17) Soient f et g deux fonctions positives convexes dans un intervalle 1 = [a, b); on suppose
qu'il existe un nombre c E 1tel que, dans chacun des intervalles (a, c) et (c, b), f et g varient
dans le même sens. Montrer que le produit fg est convexe dans 1.
18) Soit f une fonction convexe dans un intervalle 1 c R, g une fonction convexe et crois-
sante dans un intervalle contenant f (1) ; montrer que g of est convexe dans 1.
7 19) Soient f et g deux fonctions numériques finies, f étant définie et continue dans un
intervalle 1,g définie et continue dans R. O n suppose que, pour tout couple (A, p) de nombres
réels, g(f (x) + hw +
p) soit convexe dans 1.
a) Montrer aue "P est convexe et monotone dans R.
A
b) S i g est croissante (resp. décroissante) dans R, montrer que f est convexe (resp. concave)
dans 1 (utiliser la prop. 7).
20) Montrer que l'ensemble IY des fonctions convexes dans un intervalle 1 # W est un
ensemble réticulé pour la relation d'ordre <( quel que soit x E 1, f (x) < g(x) o (E, III, p. 13).
Donner un exemple de deux fonctions f, g convexes dans 1 dont la borne inférieure dans
P prend en certains points une valeur distincte de inf (f (x), g(x)). Donner un exemple
d'une famille infinie (f,) de fonctions de IY telle que inf f,(x) soit fini en tout point x E 1,
a
mais telle qu'il n'existe aucune fonction de IY inférieure à toutes les fa.
21) Soit f une fonction numérique finie, semi-continue supérieurement dans un intervalle
ouvert 1 c R. Pour que f soit strictement convexe dans 1, il faut et il suffit qu'il n'existe
aucune droite localement au-dessus du graphe G de f en un point de G.
22) Soientf,, . . .,f, des fonctions convexes continues dans un intervalle compact 1 c
suppose que pour tout x E 1, on ait sup (h(x))3 O. Montrer qu'il existe n nombres cc, 3 O
est croissante dans tout intervalle de R où elle est définie; si cl < c2 < . < c, sont ses
FVR 1.54
pôles (contenus dans ( - 1, Il), f est convexe pour x < c, et concave pour x > c,. En déduire
que lorsque a parcourt [ - 1, 11, la longueur du plus grand intervalle contenant les zéros de
la dérivée k-ème dc (x - a)P(x) atteint sa plus grande valeur lorsque a = 1 ou a = - 1.
25) O n dit qu'une fonction numérique f définie dans [O. est
+CD( suradditive si l'on a
f (x + y) > f (x) + f (y) pour x 2 0, y 2 O, et f (O) = O.
a) Donncr dcs exemples de fonctions suradditives discontinues.
b) Montrer que toute fonction f convexe dans (O, -tCO( et tellc quc f (O) = O est suradditive.
c) Si f, et f, sont suradditives, il en est de même de inf (f,, f,) ; en déduire des exemples de
fonctions continues suradditives et non convexes.
d ) Si f est coniinue et > O dans un intcrvalle [O, a) ( a > O), tellc que f (O) = O et
f (x/n) < f (x)/n pour tout entier n 2 1, montrer que f admet une dérivée à droite a u point O
(raisonner par l'absurde). En particulier toute fonction continue suradditive et 2 O admet
une dérivée à droite au point O.
CHAPITRE II
Primitives et intégrales
§ 1. PRIMITIVES ET INTÉGRALES
Si en outre g admet en tout point x de 1 une dérivée égale à f ( x ) , on dira que g est
une primitive stricte de f.
O n dit que les primitives d'une fonction f (lorsqu'elles existent) sont définies
G à une constante additive près r). Pour définir sans ambiguïté une primitive de f,
il sufit de se donner (arbitrairement) sa valeur en un point x, E 1; en particulier,
il existe une primitive et une seule g de f telle que g(xo) = O; pour toute primi-
tive ln de f, on a g(x) = h(x) - h(x,).
E.
Dans ces conditions, les fonctions g, convergent uniformément (suivant 8) dans toute
partie compacte de 1, vers une primitive .g de f.
D'après la remarque du dCbut de ce no, nous pouvons nous borner au cas où I
est un intervalle compact.
No 2 PRIMITIVES ET INTÉGRALES FVR 11.3
en désignant par 1 la longueur de 1 ; comme par hypothèse g,(a) tend vers une
limite suivant 8, il résulte du critère de Cauchy que les g, convergent uniformé-
ment dans 1. Reste à voir que la limite g des g , est une primitive de f.
Pour tout entier n > O, soit cc, un indice tel que jlf ( x ) - fEn(x)1 6 l l n dans 1 ;
il est clair que la suite (f,,) converge uniformément vers f et que la suite (gNn)
converge uniformément vers g dans 1. Soit H, la partie dénombrable de 1 où fEn
n'est pas la dérivée de gun,et soit H la réunion des H,, qui est donc une partie
dénombrable de 1 ; nous allons voir qu'en tout point x E 1 n'appartenant pas à
H, g admet une dérivée égale à f (x). En effet, on voit comme ci-dessus que pour
tout m 3 n et tout y E 1, on a
3. Fonctions réglées
En d'autres termes, les fonctions réglées sont les éléments de l'adhérence dans
E) du sous-espace vectoriel 8, des fonctions en escalier; 2 est un sous-espace
e(I;
No 3 PRIMITIVES ET INTÉGRALES FVR 11.5
THÉORÈME 2. - Toute fonction réglée dans un intervalle 1 admet une primitive dans 1.
Nous allons transformer la déf. 3 de II, p. 4 en une autre équivalente :
(TG, X, p. 8, cor. 1) ;mais comme g , est continue sauf aux points d'un cnsemble
fini H,, f est continue aux points du complémcntairc de l'ensemble H = IJ H,,
n
qui est dénombrable.
COROLLAIRE 1. - Soit f une fonction réglée dans 1; en tout point de 1, saflf l'extrémité
(resp. l'origine) de 1, toute primitive de f a une dérivée à droite égale à f (x + ) (resp. une
dérivée à gauche égale à f ( x - )) ; en particulier, en tout point x où f est continue, f ( x ) est
la dérivée d'une quelconque de ses prinzitives.
C'est une conséquence immédiate du th. 3 ct de la prop. 6 de 1, p. 22 de I I ,
p. 5.
On voit ainsi que si f est une fonction vectorielle réglée dans 1, la fonction
/I
numérique x t>Ijf ( x ) est aussi réglée. De mème, les fonctions numériques réglées
dans 1 forment un anneau; en outre, si f et g sont deux fonctions numériques
réglées, sup(.h g) et inf (f,g) sont réglées.
Remarque - 1.) Si f est une fonction numérique réglée dans 1, g une fonction vec-
torielle réglée dans un intervalle contenant f (I), la fonction composée g oJnYest pas
nécessairement réglée (cf. II, p. 29, exerc. 4).
dans toute partie compacte de U, admet une primitive dans U ; ces fonctions ne sont
autres que les fonctions dites holomorphes dans U, que nous étudierons plus en détail
dans un Livre ultérieur.
4. Intégrales
Nous avons obtenu (II, p. 5, th. 2) une primitive d'une fonction réglée dans un
intervalle 1 comme limite uniforme de primitives de fonctions en escalier. Ce
procédé peut s'exprimer de façon legèrement différente: soient x,, x deux points
quelconques de 1tels que x, < x; appelons subdivision de l'intervalle [x,, x) toute
suite d'intervalles (xi, x, + ,) de réunion (xo, x), où (xi) ,,,,
est une suite stricte-
ment croissante de points de [x,, x) telIe que xn = x. Nous appellerons somme de
Riemann relative à une fonction vectorielle f définie dans 1, et à la subdivision
n-1
formée des (xi, xi + ,) toute expression de la forme 2 f (t,)(xi
i=O
- x) où t, appar-
tient à (xi, xi + ,) pour O < i < n - 1. On a alors la proposition suivante:
PROPOSITION 5. -Soient f une fonction réglée dans un interualle 1, g une primitive de f
dans 1, (x,, x) un intervalle compact contenu dans 1. Pour tout E > O, il existe un nombre
p > O tel que, pour toute subdivision de (xo, x) en intervalles de longueur < p, on ait
que 2m intervalles au plus dans lesquels f ne soit pas constante; or, dans un tel
intervalle (xi, xi + ,), on a
en désignant par M la borne supérieure de llf 1 dans (x,, x); au contraire, lorsque
f est constante dans (xi, xi +1), on a
n-1
On voit donc que la différence /Ig(x) - g(x,) - , f(t,) (xi+, - xi) l/ ne peut
z=o
excéder 4Mmp; il suffit donc de prendre p < ~/4Mmpour obtenir (1).
Remarque - 1.) Lorsque f est continue, la prop. 5 se démontre plus simplement : comme
f est uniformément continue dans (x,, x), il existe p > O tel q u e dans tout intervalle d e
longueur < p contenu dans (xo, x), l'oscillation d e f soit < x-A;
- X,,
pour toute sub-
division de (x,, x ) e n intervalles (xi, xi+l) d e longueur < p, et tout choix d e t, dans
(xi, x i + l ) pour O < i < n - 1 , la fonction e n escalier f , égale à f (t,) dans (xi, xi +1(
(O <i<n - 1 ) , à f ( x ) au point x, est telle que Ilf(y) - f l ( y ) 1 < -X!. dans
- Xo
n-1
2
(x,, x ) ;si g1 est une primitive d e f l , o n a g1 ( x ) - gl(x,) =
i=o
f (t,) (xi+ - xi), donc la
relation ( 1 ) résulte aussitôt d e l'application d u th. des accroissements finis.
Dans tout le reste de ce chapitre, nous allons nous borner à l'étude des
primitives des fonctions réglées dans un intervalle 1. Pour une telle fonction f, à
valeurs dans E, une primitive g de f, et deux points quelconques x,, x de 1,
l'élément g(x) - g(x,) de E (qui évidemment est le même, quelle que soit la
primitive g de f que l'on considère) est appelé intégrale de la fonction f de x, à x
(ou dans Z'interualle compact (x,, x)) et noté f (t)dt ou Jzo
f. Ce nom et cette nota-
tion ont leur origine dans la prop. 5 de II, p. 7, qui montre qu'une intégrale peut
être approchée arbitrairement par une somme de Riemann; plus particulière-
ment, on peut, en prenant des subdivisions de (x,, x) en intervalles égaux, écrire
1
Autrement dit, l'élément -
X - Xo
I',;f(t)dt est limite de la moyenne arithmétique
des valeurs de f aux origines des intervalles d'une subdivision de (x,, x) en inter-
valles égaux; aussi l'appelle-t-on encore la moyenne (ou valeur moyenne) de la
fonction f dans l'intervalle (x,, x).
Par définition, la fonction x H f (t) dt n'est autre que la primitive de f
qui s'annule au point x, E 1; aussi la note-t-on encore lxo Lo
f (t) dt ou f.
No 5 PRIMITIVES ET INTÉGRALES FVR 11.9
3) Les expressions Co f (t) dt, g ( t )/go sont des (( symboles abréviateurs )> représentant
des assemblages dans lesquels figurent les lettres x, x,, f, g, mais non la lettre t (cf. E,
1, p. 14); on dit que dans ces symboles, t est une « variable muette )>; on peut donc y
remplacer t par tout autre argument distinct de x, xo, f et g (et des arguments qui
entrent kentuellement dans la démonstration où figurent de tels symboles) sans
changer le sens du symbole obtenu (le lecteur comparera ces symboles à des sym-
boles tels que i$lxi, " X,, où i est de même une variable muette).
4) L'approximation d'une intégrale par des sommes de Riemann se rattache
étroitement à l'une des origines historiques de la notion d'intégrale, le problème de
la mesure des aires. Nous reviendrons sur ce point au Livre d'Intégration qui est
consacré aux généralisations de la notion d'intégrale auxquelles a conduit ce pro-
blème; dans ces généralisations, les fonctions (<intégrées )) ne sont plus nécessaire-
ment définies dans une partie de R; d'autre part, même lorsqu'il s'agit de fonctions
numériques f d'une variable réelle (non nécessairement réglées) pour lesquelles on
peut définir une intégrale Co
f (t) dt, la fonction x H JXo
f (t) dt n'est pas toujours
une primitive de f, et il existe des fonctions ayant une primitive, mais non <( inté-
grables au sens auquel nous faisons allusion.
Les propriétés des intégrales des fonctions réglées ne sont autres que la traduction,
dans la notation qui leur est propre, des propriétés des dérivées démontrées au
chap. 1.
En premier lieu, la formule (3) montre que, quels que soient les points x, y, z
de 1, on a
1; f ( t ) dt = O
S., = Sxo f-
FVR 11.10 PRIMITIVES ET INTÉGRALES $1
Soient E, F deux espaces normés complets sur R,u une application linéaire
continue de E dans F. Si f est une fonction réglée dans 1, à valeurs dans E, u o f
est une fonction réglée dans 1, à valeurs dans F (II,p. 6, cor. 2), et on a (1, p. 13,
Prop. 2)
(9) 1;
~ ((t))
f dt = u (J: f(t) dt).
Soient maintenant E, F, G trois espaces normés complets sur R,(x, y) H [x .y]
une application bilinéaire continue de E x F dans G. Soient f et g deux fonctions
vectorielles définies et continues dans 1, prenant leurs valeurs dans E et F re-
spectivement; supposons en outre que f et g soient toutes deux primitives de
fonctions réglées, que nous désignerons par f' et g' par abus de langage (ces
fonctions ne sont en effet égales respectivement aux dérivées de f et g
qu'aux points du complémentaire d'un ensemble dénombrable). D'après
la prop. 3 de 1, p. 14, la fonction h(x) = [f (x) .g(x)] admet en tout point
du complémentaire d'une partie dénombrable de 1, une dérivée égale à
[f (x) .g' (x)] + [f '(x) .g(x)]. Or, d'après la continuité de [x .y] et le cor. 2
de II, p. 7, chacune des fonctions [f.g'] et [f'.g] est une fonction réglée dans;
1on a donc la formule
dite formule d'integration par parties, qui permet de calculer de nombreuses primi-
tives
Par exemple, la formule d'intégration par parties donne la formule suivante
et ramène donc l'un à l'autre le calcul des primitives des deux fonctions f(x) et
xf' (2).
De même, si f et g sont n fois dérivables dans un intervalle 1, et si f(n)et g(n)
sont des fonctions réglées dans 1, la formule ( 5 ) de 1, p. 29 équivaut à la suivante :
(il) [f("'(t).g(t)]dt
a
n- 1
p=o
(t) .g")(t)]) :1 + ( - 1)" Sb
a
[f ( t ).gCn'(t)]dt
Pour traduire le th. des accroissements finis (1, p. 23, th. 1) pour les primitives
de fonctions numériques réglées, remarquons d'abord qu'une fonction numérique
réglée f dans un intervalle compact 1 est bornée dans 1; soit J l'ensemble des
points de 1 où f est continue, et posons m = inf f (x), M = sup f (x); on sait
XEJ xeJ
(II, p. 5, th. 3) que 1 n CJ est dénombrable; en outre, si B est le complémentaire,
par rapport à 1, d'une partie dénombrable quelconque de 1, et m' = inf f (x),
XEB
M' = supf (x), on a m' < m < M < M': en effet, en tout point x E J, il existe
XEB
des points y de B arbitrairement voisins de x, où on a donc m' < f (y) < M'; f
étant continue au point x, on voit, en faisant tendre y vers x (y restant dans B) que
m' < f (x) < M', ce qui démontre notre assertion. Cela étant, la traduction du
th. des accroissementsfinis donne la proposition suivante :
sauf lorsquef est constante dans J, auquel cas les trois membres de (14) sont égaux.
En d'autres termes, la moyenne de la fonction réglée f dans 1 est comprise entre les
bornes de f dans la partie de 1 où f est continue.
COROLLAIRE 1. - Si une fonction numérique f réglée dans 1 est telle que f (x) O aux
1
a-A
points où f est continue, on a - b
g ( t ) dt > O sauf si f (x) = O aux points ouf est
continue.
FVR 11.12 PRIMITIVES ET INTÉGRALES $1
Les deux premiers membres (resp. les deux derniers) ne sont égaux que si
g ( x )( J ( x ) - m) = O (resp. g(x) ( f ( x ) - M ) = O ) en toutpoint o.&
f et g sont continues.
Pour les fonctions vectorielles, le th. des accroissements finis (1, p. 23, th. 2)
donne de même la proposition suivante :
En particulier, on a
autrement dit
+ sax
f" + l) ( t )
( x - t)n
-Tdt
( x - t)n
Pn+l) ( t ) -dt
n!
formule qui permet souvent d'obtenir des majorations simples du reste.
Étant donnée une fonction f réglée dans un intervalle 1, une primitive quel-
conque g de f, étant continue dans 1, admet à son tour une primitive; une
quelconque des primitives d'une primitive quelconque de f est appelée primitive
No 1 INTÉGRALESDANS LES INTERVALLES NON COMPACTS FVR 11.13
condition d'être à égale à gi(x) + *Zl (gk- l(ck -) - g k ( i +)) dans )ci,ci+,(
FVR 11.14 PRIMITIVES ET INTÉGRALES §2
DÉFINITION1. - On dit qu'une fonction vectorielle f réglée par morceaux dans un inter-
valle (a, b[ de R admet une intégrale dans cet intervalle si f admet une primitive dans (a, b);
si g est une quelconque desprimitives de f dans (a, b], x, et x deux points quelconques de [a, b),
lzo
on appelle intégrale de f de x, à x, et on note f (t) dt l'élément g(x) - g(xo).
+
En effet, si (x, y) tend vers (a, O), (f (x),f (y)) tend vers (f (a ), f (b - )) par
hypothèse; il suffit donc d'appliquer la formule (12) de II, p. 11 entre x et y et de
passer à la limitc pour avoir (1).
Etant donnée une fonction f réglée dans un intervalle non compact 1 c R,
d'extrémités a et b (a < b), la condition pour que f a i t une intégrale dans 1 peut
se présenter de la manière suivante. Les intervalles compacts J c 1 forment un
ensemble ordonnéjltrant %(I)pour la relation c (l), car si (a, P) et (y, 6) sont deux
intervalles compacts contenus dans 1, et si on pose A = min(or, Y), p = max(p, a),
l'intervalle (A, p) est contenu dans 1 et contient les deux intervalles considérés.
Pour tout intervalle compact J = (cc, fi) contenu dans 1, posons alors
pour que f admette une intégrale dans 1, il faut et il suffit que l'application
J H f (t) dt ait une limite dam E suivant l'en~embleordonnéjltrant P(1) ; cette limite
1;
est alors l'intégrale f ( t ) dt, que nous noterons encore J",
f (t) dt.
l Rappelons (E, III, p. 12) qu'un ensemble 8 de parties de 1 est jltrant pour la relation c si,
quels que soient X E 8, Y E 8 il existe Z E 8 tel que X c Z et Y c Z. Si S(X) désigne la partie de 8
formée des Y E 8 tels que U 3 X, les S(X) forment la base d'un filtre sur 8, ditjiltre des sections d e 8 ;
l a limite (si elle existc) d'une application f de 8 dans un espace topologique, suivant le filtre des
sections de 8, est encore dite limite de f suivant l'ordonnéjiltrant 5 (cf. TG, 1, p. 49 et TG, IV, p. 18).
FVR 11.16 PRIMITIVES ET INTÉGRALES §2
PROPOSITI~N 1 (Critère de Cauchy pour les intégrales). - Soit f une fonction réglée
dans un intervalle 1 c , de bornes a et 6 (a < b ) . Pour que l'intégrale f ( t ) dt existe, il 1;
faut et il s u i t que pour tout E > O, il existe un intervalle compact JO = [a, P) contenu
dans 1, tel que pour tout intervalle compact K = (x, y) contem dans 1, et n'ayant aucun
point intérieur commun avec JO, on ait 111,
f ( t ) dt 1 6 E .
En effet, comme E est complet, le critère de Cauchy montre que, pour que
l'intégrale SI
f ( t ) dt soit convergente, il b u t et il sufit que, pour tout E > O, il
existe un intervalle compact JO = [a, P) tel que, pour tout intervalle compact J
tel que JO c J c 1, on ait 111,
f (t) dt - lJo
f ( t ) dtll 6 E. La proposition résultera
donc du lemme suivant:
Lemme. -Soit JO = ( a , P) un intervalle compact contenu dans 1. Pour qu'on ait
1,
I f( t ) dt - S,, f ( t ) dtll 6 E, pour tout couple d'intervalles compacts J , J' contenus dans 1
et contenant J,, il faut que 111,
f ( t ) dtll < E, et il sufit que j/!, f ( t ) dtjl 6 ~ 1 2 pour
,
tout interualle comnfiact K contenu dans 1el n'ayant aucun point intérieur commun auec JO.
En effet, si pourJO c J c 1etJO c J' c 1,on a
puisque
x 6 a G P G y et z<a<p<t.
Exemfile. - Si l'intervalle 1 est borné, et si f est bornée dans 1, l'intégrale J",
f (t)dt existe
toujours, car d'après le th. de la moyenne, on a pour y < CL < P < z
l'ensemble des nombres fJ f (t) dt soit majoré, lorsque J parcourt I'ensemble des interualles
compacts contenus dans I ; l'intégrale :
1 f(t) dt est alors la borne supérieurede l'ensemble des
JJ f (4 dt.
En effet, commef 3 0, la relation J c J' entraîne
comme JJ g(t) dt $ JI g(t) dt, l'intégrale f (t) dt est majorée, donc l'intégrale
f, f (1) dt est convcrgentc; en outre, en passant à la limite, on a fI f (t) dt <
g(t)dt.
Supposons en outre que f (x) < g(x) en un point x E 1 où f et g sont continues; il
existe un intervalle compact (c, d) contenu dans 1, non réduit à un point et tel
1:
que x E [G, dl; on a J: f (t) dt < g(t) dt (II, p. I l , cor. l), et commc d'autre
part J',C f (t) dt $ J: g(t) dt et f(l)dt 6 fi g(t) dt d'après ce qui précèdc, on voit,
en ajoutant membre à membre, qu'on a 1; f (t) dt < Jg"(t):dt.
Cette proposition fournit le moyen le plus fréquemment employé pour dCcidcr
si une intégrale d'une fonctionf 3 O est ou non convergente, en comflarantf à une
fonction plus simple g 3 0, dont on sait déjà si son intégrale est ou non conver-
gente; nous verrons au chap. V comment peut se fairc, dans les cas les plus usuels,
la rccherche de ces fonctions de comparaison, et nous en déduirons les critères
d'application courante pour la convergence dcs intégrales et des séries.
FVR 11.18 PRIMITIVES ET INTÉGRALES 53
3. Intégrales absolument convergentes
Si l'intégrale de la fonction positive Il£ (x) I est convergente, pour tout E > 0,
il existe un intervalle compact (a, p) contenu dans 1, tel que, pour tout intervalle
compact (x, y) contenu dans 1 et n'ayant aucun point intérieur commun avec
(M, P), on ait Jz
Ilf(t) dtll < E (II, p. 16, prop. 1); on en tire Il/: f ( t ) dt(l 6 E , ce
qui démontre la convergence de l'intégrale dans 1 (II, p. 16, prop. 1) ; en pas-
sant à la limite dans (3), on en déduit alors l'intégalité (2).
COROLLAIRE. -Soient E, F, G trois espaces normés complets sur R, (x, y) tt [x .y] une
application bilinéaire continue de E x F dans G. Soient f, g deuxfonctions réglées dans 1, à
valeurs dans E et dans F respectivement. Si f est bornée dans 1 et si l'intégrale de g dans 1
est absolument convergente, l'intégrale de [f. g] dans 1est absolument convergente.
En effet, il existe un nombre h > O tel que l'on ait identiquement
II[x.y]II < hllxII. IIyII (TG, IX, P. 35, th. 1) ; si on pose = sup ] I f (x) 11,
x Ei
on a donc (1 [f (x) .g(x)] 11 6 hkj(g(x)(1 dans 1; le principe de comparaison montre
donc que l'intégrale de [f.g] dans 1est absolument convergente, et on a, d'après (2),
Remarque. - Une intégrale peut être convergente sans l'être absolument; c'est
ce que montre l'Exemple 3 de II, p. 14, lorsque la série de terme général unest
convergente sans être absolument convergente.
En particulier, si une série dont le terme général un est une fonction réglée
dans 1, converge uniformément vers f dans 1, la série de terme général J: un(t)dt est
convergente et a pour somme J: f ( t ) d t (Gintégration terme à terme d'une série
uniformément convergente D).
En particulier :
Le th. 1 de II, p. 2 s'applique à des fonctions plus générales que les fonctions ré-
glées, puisqu'il suppose seulement que ces fonctions admettent des primitives. O n
voit donc en particulier que la prop. 1 de II, p. 19 s'applique encore lorsque, dans
un intervalle 1 c R,les fonctions f, sont seulement supposées réglées par morceaux
et admettant une intégrale dans 1; toutefois, ce résultat suppose que soient vérifiées
les deux autres hypothèses de la prop. 1, savoir: l01est un intervalle borné; 2O les f,
convergent uniformément dans 1 vers f. La formule (1) de II, p. 19 peut être
inexacte lorsque l'une de ces conditions cesse d'être remplie : il peut se faire alors que
l'un ou l'autre des deux membres n'existe pas, ou qu'ils existent tous deux mais
aient des valeurs distinctes.
Par exemple, si f , est la fonction réglée dans )O, 11, définie par f,(x) = n pour
O < x < I/n, f n ( x ) = O pour I/a < x ,( 1, la suite (f,) converge vers O un2formé-
ment dans tout intervalle compact contenue dans )O, 11, mais non uniformément dans
Ji
)O, l), et on a f,(t) dt = 1 pour tout n. O n aurait un exemple où f n ( t ) f JD
ne tend vers aucune limite en remplaçant la suite (f,) précédente par la suite
((- l)nfn) qui converge encore uniformément vers O dans tout intervalle compact
contenu dans )O, 1).
D'autre part, dans l'intervalle non borné 1 = (O, +CO(, soit f , la fonction réglée
telle que fn(x) = l l n pour n2 < x ,( ( n + 1)2 et f n ( x ) = O pour toute autre valeur
de x dans 1 ( n 2 1) ; la suite (f,) converge uniformément vers O dans 1, mais l'inté-
grale J": f n ( t ) dt = (Zn + 1)ln tend vers 2 lorsque n croît indéfiniment.
En d'autres termes, lorsque 1 est non borné, si on désigne par 9 l'espace vectoriel
formé des fonctions f réglées dans 1, à valeurs dans E, et admettant une intégrale
dans 1, l'application f i-t JI f ( t ) dt n'est pas continue lorsqu'on munit 9 de la topologie
de la convergence uniforme dans 1 (cf. II, p. 4, cor. 2).
Nous allons montrer d'autre part que cette condition est elle-même équiva-
lente à la condition suivante: pour tout E > O, il existe un intervalle compact
JO c I et un ensemble M E 8 tels que, quels que soient a E M ct l'intervalle
Il est évident en effet que cette dernière condition est nécessaire; inversement,
si elle est satisfidite, il existe (en vertu dc la convergence uniforme de (fa) dans tout
intervalle compact) un ensemble N E 8 tel que, quels que soient a, P dans N,
on ait
IJ
et par suite, on a /lJJo f,(t) dt - &(t) dtll < 2~ quels que soient a et f~ dans
M n N E 8 et quel que soit l'intervalle compact J 2 JO.
Enfin, le lemme de II, p. 16 nous permet de mettre la dernière condition
trouvée sous la forme équivalente suivante: pour tout E > O, il existe un intervalle
compact JO c 1 et un ensemble M E 8 (dépendant de E ) tels que, pour tout interualle
compact K c 1 n'ayant aucun point intérieur commun avec JO, et tout a E M , on ait
IIJ,
fE(t) d~ll 6
Le plus souvent, on utilise une condition plus restrictive, obtenue en supposant,
dans l'énoncé précédent, que l'ensemble M ne dépendepas de E :
DÉFINITION 1,
1. - On dit que l'intégrale fw(t) dt est uniformément convergente pour a E A
(ou uniformémeni convergente dans A) si, pour tout E > O, il existe un interualle compact
JO c 1 tel que, pour tout intervalle compact K c 1 sans point intérieur commun avec JO, et
tout a E A, on ait
FVR 11.22 PRIMITIVES ET INTÉGRALES 43
PROPOSITION 3. - Soit (f,) unefamille defonctions réglées dans un intervalle 1, telles que:
losuivant lejltre 8, la famille ( f a )converge uniformément vers unefonction f (réglée dans
1) dans tout intervalle compact contenu dans 1 ; 2O l'intégrale fI f,(t) dt soit uniformément
convergentepour tout u E A. Dans ces conditions, l'intégrale f, f ( t ) dt est convergente, et on a
Les conditions de la prop. 3 sont remplies par exemple lorsque 1 est un intervalle
borné, que les fa sont uniformément bornées dans 1, et convergent uniformément vers f
dans tout intervalle compact contenu dans 1; en effet, si lIf,(x) 11 $ h pour tout x E 1
et tout CL, et si J O est tel que la différence entre les longueurs de 1 et de J O soit $ ~ / h ,
la condition ( 7 ) est vérifiée pour tout intervalle K c 1 sans point intérieur commun
avec JO.
C o m m e pour la prop. 1 de I I , p. 19, deux corollaires d e la prop. 3 sont impor-
tants dans les applications :
COROLLAIRE1. -Soit (f,) une suite de fonctions réglées dans un intervalle quelconque 1,
uniformément convergente vers une fonction f dans tout intervalle compact contenu dans 1; si
l'intégrale JI f,(t) dt est uniformément convergente, l'intégrale fI f ( t ) dt est convergente,
et on a
iim
n-. m
fn(t) dt = jIf ( t ) dt.
Remarque. -Les hypothèses faites dans ce corollaire sont suffisantes, mais non
nécessaires pour la validité de la formule (9); nous généraliserons plus tard cette
formule en même temps que la notion d'intégrale (voir INT, I V ) , et obtiendrons des
conditions beaucoup moins restrictives.
En particulier :
(((intégration terme à terme d'une série dans un intervalle non compact ))).
entraîne Ilfa (x, a ) - f; (x, a,) I < E quel que soit x E 1. D'après les prop. 3 et 5 de 1,
p. 25, on a, pour la - a,/ < r ( a # a,) et pour tout x E 1
f ( % , a )- f
( x , a,) vers f; (x, a,) dans 1
ce qui prouve la convergence uniforme de
a - a,
lorsque a tend vers a , (en restant # a,), et établit donc la formule (12).
de (x, a ) dans cet ensemble, lafonction g admet au foint a, une dérivée donnée par laformule
(12).
En effet, si MT est un voisinage compact de cc, contenu dans V, l'application
(x, cc) t-f $4 (x, cc) est uniformément continue dans l'ensemble compact 1 x W, donc
fi (x, a ) tend uniformément vers f; (x, a,) dans 1 lorsque a tend vers a,.
De la prop. 5, on déduit une proposition plus générale permettant de calculer
la dérivée d' une intégrale lorsque, non seulement la fonction intégrée f , mais aussi
les limites d'intégration, dépendent du paramètre cc:
et par suite
/2 - @O b(uo)
f (t, a ) dt - b' ( a o ) f(b(a,), a,) 1< 2Mî
ce qui montre que -&!~~, f (t, a ) dt tend vers b l ( a o ) f(b (a,), ao). De la
a - a,
1
même manière, on montre que - ,::f f ( t , a ) dt tend vers al(a,)f(a(ao),a,).
a - a,
Comme les deux membres de (16) sont des fonctions de y égales pour y = c, il
suffira de prouver qu'elles sont dérivables dans )c, d( et que leurs dérivées sont
égales en tout point de cet intervalle. Si on pose g(a) = f(.x, a) dx, h(x, y) =
1; f (x,K)dx, la relation (16) s'écrit
Or, la dérivée du premier membre par rapport à y est $(y), celle du second
1:
est hj(x, y) dx d'après II, p. 25, corollaire, puisque hj(x, y) = f(x, y) est con-
tinue dans 1 x A; les deux expressions ainsi obtenues sont bien identiques.
FVR 11.28 PRIMITIVES ET INTÉGRALES 53
Pour tout intervalle compact J contenu dans 1, posons =,(a) = JJ f (t, a ) dt.
L'hypothèse entraîne que suivant le filtre des sections @ de l'ordonné filtrant k ( I ) ,
la fonction continue æaJ converge uniformément dans A vers JI f (t, a ) dt; donc
( I I , p. 19, prop. l), Jf dor JJ f ( t , a ) dt a pour limite da JI f ( t , a ) dt suivant @;
mais, d'après la prop. 8 ( I I , p. 2 7 ) , on a
* 8) Montrer qu'il existe une fonction continue dans (- 1, + 1) admettant une dérivée finie
en tout point de cet intervalle, cette dérivée étant égale à sin -
,lx)1
aux points x distincts
de Ilnx (n entier f O) et de O. (Au voisinage de x - (SI.
llnx, faire le changement de variable
x = et utiliscr l'exerc. 7 ; à l'aide du même changement de variable, montrer
nx + Arc sin u
qu'il existe une constante a > O indépendante de n, telle que
g(x) = ~ i m
E+O
):(
sin
1
dt,
.
sin -
10) Soit f une fonction réglée dans (a, b), prenant ses valeurs dans E, g une fonction
réglée dans (a, c ) (c > b ) , prenant ses valeurs dans F, et soit (x,y) tt [x.y] une application
bilinéaire continue de E x F dans G (E, F, G espaces normés complets). Montrer que
quels que soient, pour chaque indice i, les points u,, v, dans (x,, x, , (se ramener au cas où
f et g sont des fonctions en escalier).
7 12) O n dit qu'une suite (xn)de nombres réels appartenant à l'intervalle (0, 1) est également
répartie dans cet intervalle si, pour tout couple de nombres cc. p tels que O < cc < p < 1 on a,
en désignant par vn(a, P) le nombre des indices i tels que 1 < i < n et a < x, < jj
lim vn!.,
n+m
-P) = p - a.
12
Montrer que, si la suite (x,) est également répartie, et si f est une fonction réglée dans
(0, 117 on a
Iim
n-+ m
-1 Z f(r,)
l=l
= 1; f (t) dt
ait lieu pour toute fonction numérique f appartenant à un ensemble partout dense dans
l'espace des fonctions numériques continues dans (O, 1), muni de la topologie de la conver-
gence uniforme.
IT[ 13) Soitf une fonction numérique réglée dans un intervalle compact (a, b). O n pose
b) Sif est continue et admet dans (a, b( une dérivée à droite réglée et bornée, montrer qu'on a
b -a b-a
lim nr(n) = -(f (b) - f (a)) (en posant xk = a
n+m 2
+ k -3 remarquer qu'on a
14) Soit f une fonction vcctorielle primitive d'une fonction réglée f' dans (a, b), et telle que
f (a) = f (6) = O. Montrer que si M est la borne supérieure de Ilf '(x) 11 dans l'ensemble des
points de (a, b) où f' est continue, on a
15) Soit f une fonction numérique continue, strictement croissante dans un intervalle (O, a),
et telle que f (0) = O; soit g sa fonction récriproque, définie et strictement croissante dans
(O, f (a)); montrer que, pour O < x < a et O < y < f (a), on a
l'égalité n'ayant lieu que si y = f (x) (Ctudier les variations en fonction de x (y restant fixe)
de xy - f ( t ) dt). En déduire que, pour x 2 O, y 2 O, > 1, fi' = p/(p - l ) , on a
xy -/ aap + byp' pour a > 0, b > O et ( p a ) ~ ' ( p ' b )>
~ 1.
16) Soient f une fonction vectorielle réglée dans I = (a, b) c R, u une primitive de f dans 1,
D un ensemble convexe fermé contenant u(1).Montrer que si g est une fonction numérique
monotone dans 1, on a
FVR 11.32 PRIMITIVES ET INTEGRALES 31
où c appartient à D (se ramener a u cas où g est une fonction en escalier monotone). En
déduire que sif est une fonction numérique réglée dans 1, il existe c G I tel que
est convexe dans 1,; si h < k, on a g, < g. Lorsquc h tend vers O, montrer que gh tend
uniformément vers f dans tout intcrvalle compact contenu dans l'intérieur de 1.
20) Montrer que, lorsque n croît indéfiniment, le polynôme
tend uniformément vers - 1 dans tout intcrvalle ( - 1, - E), et tend uniformément vers + 1
dans tout intervalle (E, +
l), où E > O (remarquer que Ji
(1 - t2), dt > Ji
(1 - t ) n dt).
En déduire que le polynôme gn(x) = JE
f,(t) dt tend uniformément vers 1x1 dans (- 1, + l),
ce qui donne une nouvelle dkmonstration du th. de Weierstrass (TG, X, p. 37, prop. 3).
21) Soit f une fonction numérique croissante convexe et continue dans un intervalle (O, a)
..
et telle que f (O) = O. Si a, > a, > . 2 a, > O est une suite finie décroissante de points
de (O, a), montrer que l'on a
f (al) -f(a,) + .- + (- l)n-y(a,) > f (al - a2 + .. + ( - l)n-lan).
(On peut se borner au cas où n = 2m est pair; remarquer que pour 1 < j < m, on a
22) Soit f une fonction numérique continue croissante et > O dans l'intervalle (0, 1).
a) Montrer qu'il existe une fonction convexe g > O dans (O, 1) telle que g G f et
Ji g(t) dt > 3 f: f ( t ) dt (cf. 1, p. 53, exerc. 23).
b) Montrer qu'il existe une fonction convexe h dans (O, 1) telle que h > f et que
(Pour tout a tel que O < a < 1, soit fa la fonction égale à f pour O $ t < a et à f (a) pour
a < t < 1; soit A l'ensemble des a E )O, 1) pour lesquels il existe une fonction convexe ha
dans (O, 1) telle que ha 3 fa et J"
h,(t) J":
: dt < 2 fa(t) dt. Montrer que la borne supérieure
b de A appartient encore à A, en utilisant l'exerc. 1 de 1, p. 52. Prouver ensuite quefb= f en
raisonnant par l'absurde. Pour cela, on se ramène à prouver le résultat suivant: si pi est
continue et croissante dans {O, 1), non constante et telle que pi(0) = O, il y a un point
c E )O, l ( tel que p(c) > O et que la fonction linéaire +
telle que +(c) = pi(c) et
+(2c - 1) = O
vérifie la relation $(t) 3 v(t) pour max(0, 2c - 1) $ t < c.)
23) Soit f une fonction vectorielle continûment dérivable dans un intervalle (a, b) c R, à
valeurs dans un espace normé complet.
a) Montrer que pour a < t < b, on a
1) Soient cc et p deux nombres réels finis tels que cc < p. Montrer que si y et 6 sont deux
nombres tels que cr < y < 6 < p, il existe une fonction numériquef, définie dans un inter-
valle (O, Q), ne prenant que les valeurs cc et p, telle que dans tout intervalle (E, a) (pour
E > O), f soit une fonction en escalier et que, si on pose g(x) = f (t) dt, on ait
(prendre pour g une fonction dont le graphe est une ligne brisée dont les côtés consécutifs
ont pour pentes a et p et dont les sommets se trouvent alternativement, soit sur les droites
y = yx, y = Sx pour y # 8, soit sur la droite y = yx et la parabole y = yx +
x2 pour
y = 6).
Par la même méthode, montrer que si y et S sont finis ou non (y < 6 ) il existe une fonc-
tion numérique f définie dans )O, a) telle que, dans tout intervalle (E, a) (pour E > O), f soit
fi
une fonction en escalier, que l'intégrale g(x) = f ( t ) dt existe et que l'on ait encore les
relations (*).
2) a) Soit f une fonction réglée dans un intervalle )O, a) telle que l'intégrale j: -
f (t)
t
dt soit
convergente. Montrer que l'intégrale g(x) = fif (t) dt est convergente et que g admet au
point x = O une dérivée à droite (intégrer convenablement par parties).
b) Donner un exemple de fonction numérique f telle que l'intégrale g(x) = SE
f (t) dt soit
convergente et admette au point O une dérivée à droite, mais que f (t)/t n'admette pas
d'intégrale dans )O, a) (prendre pour f (x)/x la dérivée d'une fonction de la forme COS cp(x),
où pi tend vers $ CO lorsque x tend vers O).
3) Soit f une fonction numérique 2 0, définie dans un intervalle )O, a) et réglée dans cet
FVR 11.34 PRIMITIVES ET INTÉGRALES 52
'2
n
n-1
iim
n-rm n k=o
f(a + en + k*) n
= /:f(t) dt.
b) Donner un exemple de fonction numérique f réglée et >O dans )O, 1) telle que
l'intégrale Ji f (t) dt soit convergente, mais que la relation (*) n'ait pas lieu pour E, = l/n
(prendre f de sorte que sa valeur pour x = 2-P soit 2"P).
c) Avec les mêmes hypothèses que dans a), montrer que
6 ) Soit f une fonction réglée dans l'intervalle )a, +CO(;on suppose qu'il existe une fonction
numérique g décroissante dans )a, + a ( , telle que llf (x) I < g(x) dans cet intervalle et que
iim h
h- m
sl f (a + nh) = :1 f ( t ) dl.
7) Soient f et g deux fonctions réglées et >O dans un intervalle ouvert )a, b(. Montrer que
les intégrales des fonctionsf/(l + fg) et inf (f,1/g) dans )a, b( sont à la fois convergentes ou
infinies.
8) Soit f une fonction réglée et 2 O dans un intervalle (a, + CO(, et soit g une fonction déri-
vable croissante définie dans (a, +CO(, et telle que g(x) - x 2 -h > O pour tout x > a.
Montrer que si l'on a f (g(x))g'(x) < k.f (x) avec k < 1 (resp. f (g(x))gl(x) 2 k.f (x) avec
k > l), l'intégrale f (t) dt est convergente (resp. égale à + a ) (critère d'Ermakoff: en
désignant par gn la n-ème itérée de g, considérer l'intégrale J9,n(a) f (t) dt et faire croître n
indéfiniment).
9) Soit GC un nombre > O, f une fonction 2 O et décroissante, définie dans l'intervalle )O, a ( +
et telle que l'intégrale JOmtf' (t) dt soit convergente. Montrer que pour tout x > O, on a
53 EXERCICES FVR 11.35
(Le démontrer d'abord lorsque f est constante dans un intervalle )O, a) et nulle pour x > a,
puis pour une somme de telles fonctions, et passer à la limite dans le cas général.)
sauf lorsque f est constantc, ou que g est égale à O (resp. 1) en tous lcs points où cllc rst con-
tinue (auxquels cas les trois membres sont Cgaux). (Dans l'intégrale
varier l'une des limites d'intégration.)
s:
j'(t)g(t) dt, faire
--
3) Soitf(x, a) = 1 / d 1 - 2ax + cr2 pour - 1 < x < 1 et a E R; montrer que la fonction
g(cc) = Sr: d x / d l - Sccx + cr2 est continue dans R, mais n'admet pas de dérivée pour
or = 1 e t c c = - 1 ; m o n t r c r q u c f ~ ( x , c c ) c x i s t e p o u r t o u t c c ~ R e t p o u r x ~=I) - 1 , +1(,
et est continue dans 1 x R, que I'intCgralc j+:f,' (x, cc) dx cxiste pour tout cc E R, mais
vérifier que cette inttgrale n'est pas uniformément convergente dans un voisinage du point
a = 1 ou du point or = -1.
7 4) Soit 1 un intervalle dans ]ta, A un voisinage d'un point cco dans le corps W (resp. le
corps C), f une application continue de 1 x A dans un espace normé complet E sur R, telle
que fL(x, cc) existe et soit continue dans 1 x A. Soient a(a), b(a) deux fonctions définies et
continues dans A, à valcurs dans 1, telles qu'on ait identiqueincnt f (a(cc), cc) = f (b(cc), cc) = O
dans A. Montrer que la fonction g(a) = f (t, a) dt admet au point cco une dérivée égale
FVR 11.36 PRIMITIVES ET INTÉGRALES 53
à ::S:fA(t, a,) dt, même si a et b ne sont pas dérivables au point oro (soit M la borne
supérieure de Ilfa (x, a) I / dans un voisinage compact de (b(ao), a,) ;remarquer, à l'aide du th.
de Bolzano appliqué à b(a), que pour tout point x appartenant à l'intervalle d'extrémités
b(aO)et b(rx), on a, lorsque a est assez voisin de a,, jjf (x, a) 1 < Mla - ccol).
5) Soit f une fonction vectorielle continue dans l'intervalle compact 1 = (O, a). Montrer
que si, au point a, E 1, il existe E > O tel que (f (x) - f(a,))/lx - resteborné lorsque
x tend vers a,, la fonction g(a) = J"(: f (x) d x l d z admet au point a, une dérivée égale à
L'intégrale Sa f'(at) dt est définie et continue dans tout intervalle )O, a) borné; montrer
que l'intégrale f l mdt J":
f'(at) da peut ne pas exister ou être distincte de
10) a) Si h, ZL, v' sont des primitives de fonctions réglées numériques dans un intervalle
ouvert )a, b( de R, v une primitive de v', et si v(x) > O dans cet intervalle, on a l'identité de
Redheffer
(Posant A = wlv', observer d'abord que dt/h(t) < v(x)/w(x) pour a < c < x < LI et
remarquer que l'on a par l'inégalité de Cauchy-Schwarz
d) Soient cc un nombre > O, K une fonction > 0, dérivable et décroissante dans )O, +CO(et
telle que lim K(x) = O. Si u est la primitive d'une fonction réglée dans )O, +CO(,
x++m
telle que iimsinf u(x) = O, et si l'intégrale JO+ X1-mK(X)U12(X)
dX est convergente, la
x-o.x>o
( x ) vers O lorsque x tend vers O ou vers
fonction ~ - ~ K ( x ) u ~tend +CO,l'intégrale
(inégalité de Hardy-Littlewood) .
e) Soient cc > - 1 , K u n e fonction 2 0 , dérivable et croissante dans (0, +CO(. Supposons
q u e les intégrales
JO+ rn x - ' K ( x )d 2( x ) dx et JO+ rn x a ~ ( xu2(x)
) dx
(a + a) ) 4 2
x ~ + ~ - w ( xdx (IO+ xZaur2( x ) dx) "(JO+ rn X"Y ( x ) dx) '
si les intégrales d u second membre convergent (inégalité de H. Weyl généralisée).
f )Si O < cc < 2 et u est primitive d'une fonction réglée dans (O, cc) et u(0)
= O, o n a
uf2( x ) dx)
(s: m
u2( x ) dx) '
si les d e u x intégrales d u second membre sont convergentes (considérer les deux intervalles
) - C O , t ) et (t, + K I ( ;prendre u(x) = eux dans les deux intervalles, h(x) = l/cc dans le
premier intervalle et h(x) = - l / a dans le second, puis choisir cc > O convenablement).,
CHAPITRE III
Fonctions élémentaires
THÉORÈME 1. - Soit E une algèbre normée complète sur le corps R, ayant un élément unité
e, et soit fun homomorphisme continu du groupe additifR dans le groupe multiplicatifG des
éléments inversibles de E. L'application f est dérivable en tout point x E R , et on a
(1) f'(x) = f(x)f'(O).
Remarquons d'abord que, E étant une algèbre complhte, G est ouvert dans E
(TG, IX, p. 40, prop. 14). Considérons la fonction g(x) = j t f(x -t t) dt, où a > O
est un nombre que nous préciserons plus loin; comme f (x + t ) = f(x)f(t) par hy-
pothèse, on a g(x) = : 1;
j f(x)f(t)dt = f(x) f ( t ) dt (1, p. 14, prop. 3). Soit a > O
tel que la boule /lx - el\ 6 a soit contcnuc dans G; comme f(0) = e et que f est
continue par hypothèse, on peut supposer que a est pris assez petit pour que
Ilf(t) - e/l 6 a dans (0, a); par suite (II, p. 12, formule (16)), on a
FVR 111.2 FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES $1
1
1;
et - f(t) dt appartient à G, autrement dit est inversible; il en est de même
a
Jl
de b = f(t) dt, et on peut écrire f(x) = g(x)bT1; il suffit donc de prouver
que g(x) est dérivable; or, par le changement de variable x + t = u, on a
g(x) = f:*a f (u) du; comme f est continue, g est dérivable pour tout x E W (II,
p. 6, prop. 3), et on a
gf(x) = f (x + a) - f (x) = f (x) (f(a) - e).
D'où f'(x) = gt(x)b-l = f(x)c, où c = (f(a) - e)bP1,et on a évidemment
ff(0) = e.
Réciproquement, on peut démontrer, soit directement (III, p. 24, exerc. l),
soit à l'aide de la théorie des équations différentielles linéaires (IV, p. 29) que toute
application dérivable f de R dans une algèbre normée complète E, telle que f ' ( x ) =
f (x)c et f (O) = e, est un homomorphisme du groupe additif R dans le groupe mul-
tiplicatif G.
ce qui prouve que ex est strictement croissante, et par suite que e > 1.
Au $ 2 (III, p. 15), nous verrons comment on peut calculer des valeurs aussi
approchées qu'on veut du nombre e.
proposition suivante:- - - - - - - -
En outre les deux membres de (6) ne sont égaux que si tous les zi sont égaux.
En effet, posons z, = exi; l'inégalité (6) s'écrit
2. Dérfvée de log, x
14V
PROPOSITION 3. -La fonction e(x) admet en tout point de R une dérivée égale à ànie(x),
ozi n est une constante > 0.
En effet, le th. 1 de 111, p. 1, appliqué au cas où E est le corps C des nombres
complexes, donne la relation ef(x) = er(0)e(x); en outre, comme e(x) a une
norme euclidienne constante, ef(x) est orthogonal à e(x) (1, p. 15, Exemple 3) ; on
a donc et(0) = ai, avec a réel. Gomme sin, x est croissante dans (-$, 41, sa
dérivée pour x = O est 3 0, donc a O, et comme e(x) n'est pas constante,
a > O; il est d'usage de désigner le nombre a ainsi défini par la notation Zn.
DÉRIVÉES DES FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES FVR 111.5
Nous montrerons au 3 2 (III, p. 23) comment on peut calculer des valeurs aussi
approchées qu'on veut du nombre x.
On a donc la formule
A côté des trois fonctions circulaires cos x, sin x et tg x, on emploie encore, dans la
pratique du calcul numérique, les trois fonctions auxiliaires: cotangente, skcante et
cosécante, définies par les formules
1 1 1
cotg x = - sec x = -Y cosec x = -'
tg x' COS x sin x
Rappelons (TG, VIII, p. 10) que l'unité d'angle correspondant à la base Zn est
appelée radian.
-
.
on a cos (Arc sin x) = dl - x2, d'oit
1
D(Arc sin x) =
d
i-
De même, la restriction de cos x à l'intervalle (O, x] est strictement décrois-
sante; on désigne par Arc cos x sa fonction réciproque, qui est une application
+
strictement décroissante de (- 1, -) sur (O, x) (fig. 6). On a d'ailleurs
Fig. 6
1
D (Arc cos x ) = ----
fi2*
Enfin, la restriction de tg x à l'intervalle ) - x/2, + x/2( est strictement
No 5 DÉRIVÉES DES FONCTIONS ÉLEMENTAIRES FVR 111.7
croissante; on désigne par Arc tg x sa fonction réciproque, qui est une applica-
tion strictement croissante de R sur ) - n/2, + x/2( (fig. 7) ; on a
7t X
lim Arc tg x = - -, lim Arc tg x = -
X-b - Ca 2 x-cm 2
Fig. 7
5. L'exponentielle c o m p l e x e
g(az/b)/f(z) admet p;lrtout une dérivée nÜlle et est égal à 1 pour z = 0; tous les
FVR 111.8 FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES 91
homomorphismes dérivables sont donc de la forme z i-tf (Az), où f est l'un
d'entre eux (supposé exister), et A une constante (complexe) quelconque.
Cela étant, si f est dérivable au point z = O, chacune des applications
x i-tf(x), y Hf(iy) de R dans C est nécessairement dérivable au point O, la
première ayant comme dérivée f'(O), la seconde $'(O). Or les dérivées des
applications x 14 eOlxe(yx),y i-t eme(Sy) au point O sont respectivement égales à
a + 2xiy et p + 2rci6, d'où les conditions (3 = -2xy et a = 2x6; ces con-
ditions sont en particulier remplies par l'homomorphisme x + iy F+exe(y/2n),
que nous désignerons provisoirement par fo. Nous allons maintenant montrer
qu'effectivement fo est dérivable au point z = 0.
En effet, il est clair que x Hfo(x) et y i-tfo(iy) ont des dérivées de tout ordre;
en particulier, la formule de Taylor d'ordre 1 appliquée à ces fonctions montre
que, pour tout E > O, il existe r > O tel que, si on pose
Cette propriété rapproche encorefo de la fonction ex, qui est d'ailleurs la restric-
tion defo à l'axe réel; pour cette raison, on pose la définition suivante:
6. Propriétés de la fonction eZ
et comme ex > O, on voit que e2 a pour valeur absolue ex, pour amplitude y (modulo
2x).
La déf. 2 (III, p. 8 ) donne en particulier
ce qui permet d'écrire les formules qui définissent cos x et sin x sous la forme
(formules d'Euler).
Comme 2n est période principale de e ( y / 2 ~ )2xi
, est liériode princ@ale de eZ;
autrement dit, le groupe des périodes de es est l'ensemble des nombres 2nxi, où n
parcourt Z.
Enfin, la formule (21) de III, p. 8 s'écrit
En vertu des formules d'Euler, on peut d'autre part exprimer toute puissance
entière positive de cos x ou de sin x comme conibinaison linéaire d'exponentielles e'px
( p entier positif ou négatif). D'après la formule (28), on pourra donc exprimer par
une combinaison linéaire de fonctions de la forme xpeaXcos l x et xPeax sin vx, une
primitive d'une fonction de la forme xneaX(cos Px)* (sin y ~ (n,) p,~r, s entiers, cr, p, y, 1,
p. réels).
Exemple. - O n a
FVR 111.10 FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES
d'où
Ioxsinzn t dt = -
( - ')" (:sin 2nx
ZZn n
- fn)J-
1 n-1
sin (2n - 21% + .. .
et e n particulier
7. Le logarithme complexe
limite; de façon précise, si x tend vers xo < O et si y tend vers O en restant > O
(resp. < O), log z tend vers log lxo1 +
ni (ïesp. log lxo1 - xi) ; lorsque z tend
vers O, /log zl croît indéfiniment.
Nous verrons plus tard comment la théorie des fonctions analytiques permet de
prolonger la fonction log z, et de définir le logarithme complexe dans toute sa géné-
ralité.
2O le calcul d'une primitive d'une fonction de la forme f (sin ax, cos ax), où
fest une fonction rationnelle de deuxvariables et a un nombre réel; par le change-
ment de variable u = tg ax/2, on est ramené à trouver une primitive de
La formule (27) (III,p. 9) montre que cos z et sin z sont dérivables dans C,
et que l'on a
D(cos z) = - sin z, D(sin z) = cos z.
Pour z = ix (x réel), les formules (32) donnent
Il est commode de désigner par une notation particulière les fonctions réelles
qui s'introduisent ainsi; on pose
(ch x = &(ex-t e-") (cosinus hyperbolique de x)
sh x = &(ex- e-") (sinus hyperbolique de x)
(33)
shx - ex - e-%
thx=--
c h x ex + e-%
(tangente hyperbolique de x) .
FVR 111.13
Fig. 9
No 1 DÉVELOPPEMENTS DES FONCTIONS EXPONENTIELLES FVR 111.15
Or, on sait que la suite (xn/n!) a pour limite O lorsque n croit indéfiniment,
pour tout x 3 O (TG, IV, p. 33) ; donc, en laissant fixe x et faisant croître indé-
finiment n dans ( l ) , il vient, d'après (2) et (3)
Cette formule permet de calculer des valeurs rationnelles aussi approchées que
l'on veut du nombre e ; on obtient ainsi
- - - - - - - - e = 2,718281 828. .- - - -
- - - - - -
FVR 111.16 FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES 82
à 1/109 près par défaut. L a formule (5) prouve en outre que e est un nombre irration-
nell (TG, VI, p. 41).
Remarque. - Comme le reste de la formule (1) est > O pour x > O, on a, pour x > O
et a fortiori
six <O
si x > O.
Ch. HERMITE a démontré en 1873 que e est un nombre transcendant sur le corps Q des nombres
rationnels (autrement dit, n'est racine d'aucun polynôme à coefficients rationnels) (ühvres, t. III,
p. 150, Paris (Gauthier-Villars), 1912).
No 2 DÉVELOPPEMENTSDES FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES FVR III.17
d'où on déduit les développements de Taylor de cos x et de sin x: en prenant la
partie réelle de (10) pour l'ordre 2n + 1, on a
x2 x4 x2n
(11) c o s x = 1 - -
2!
+-
4!
+ . - a + (-1)n-
(Zn) !
1 J.Gx (;2i+
+ l COS
l)!
t dt
+ (- '1% l0 (X - t)2n
(Zn) !
cos t dt
x3
(16) X - -
6
< sin x < x pour tout x 2 0.
3. Le développement du binôme
avec
m(m - 1) ...( m - n + 1)
où on a posé
(3 =
n!
La formule (19) se réduit à la
formule du binôme (A, 1, p. 94) lorsque m est entier > O et n 2 m; par extension,
on la nomme encore formule du binôme, et les coefficients sont dits coeficients
binomiaux, lorsque m est un nombre réel quelconque et n un entier quelconque > 0.
Le reste de (19) a le signe de
(n
1) si x > O, le signe de ( - 1)"' '
si - 1 < x < O. Comme -
1 1 1x1 pour tout t > - 1 appartenant à'
l'intervalle d'extrémités O et x, on a la limitation suivante du reste, pour met n
quelconques et x > - 1
No 3 DÉVELOPPEMENTSDES FONCTIONS ÉLÉMENTALRES FVR 111.19
D'ailleurs pour - 1 < x < O, le facteur devant l'intégrale est 30, d'où en
faisant tendre x vers - 1,
la série du second membre (dite série du binôme) étant absolument et uniformément con-
+
vergente dans tout intervalle compact contenu dans ) - 1, l(. En effet on peut
écrire
FVR 111.20 FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES
d'où
Si 1x1 <r < 1, il existe no tel que 1 14 < 1/r1, où r < r'
+- < 1, d'où, en
no
posant
Si on pose
d'où la proposition.
On notera que, pour m = - 1, l'identité algébrique
n
'
No 4 DÉVELOPPEMENTS DES FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES FVR 111.21
vers O, donc l'inégalité (21) montre que rn(l) tend vers O. La série du binôme est
donc convergente pour x = 1 et a pour somme 2"; en outre, la série du binôme
est uniformément convergente dans tout intervalle )xo, 1) avec - 1 < x, < 1,
en vertu de ce qui a été vu plus haut et de (21). Par contre, pour x = - 1 tous
les termes du second membre de (24) sont > O; si cette série était convergente,
on en déduirait que la série du binôme serait normalement convergente dans
(- 1, 1) et aurait par suite pour somme une fonction continue dans cet intervalle,
ce qui est absurde puisque (1 + x ) n'est
~ pas bornée dans ) - 1, 1) pour m < 0.
O n en conclut aussi que pour x = 1, la série du binôme n'est pas absolument
convergente.
c) m > O. La définition de rn(x) montre alors que lorsque x tend vers - 1,
r,(x) tend vers une limite r,,(- 1); en passant à la limite dans (20), on en conclut
q u e n ( - < ( m-1
)I,
etcommem - 1 > -l,onvoitque,pourx = -1,
la série du binôme est convergente. D'ailleurs, pour n > m +
1, tous les termes
de cette série sont de même signe; donc la série du binôme est normalement con-
vergente dans l'intervalle (- 1, 1) et a pour somme (1 x ) dans +
~ cet intervalle.
pour x 2 O
(29)
IIo~ f t "l
tndt Ixln+l
( a + l ) ( l - 1x1) pour - 1 < x < 0.
De ces deux dernières formules, on déduit aussitôt que, pour - 1 < x < 1,
on a
la série étant uniformément convergente dans tout intervalle compact contenu dans
) - 1, + 1), absolument convergente pour 1x1 < 1.
FVR 111.22 FONCTIONS ~ L ~ M E N T A I R E S 52
Au contraire, pour 1x1 > 1, le terme général de la série du second membre de
(30) croit indéfiniment en valeur absolüc avec n (III, p. 16). Pour x = - 1, la série
se réduit à la série harmonique, qui a pour somme +a (TG, IV, p. 33).
De même, remplaçons dans (26) x par x2 et intégrons les deux membrcs entre
O et x ; on obtient le développement de Taylor d'ordre 2n - 1 de Arc tg x,
valable pour tout x réel
s ( - l)"-'
m
X2n - 1
Arc tg x = --
n=l 2n - 1
la série étant uniformément co~zuergente dans 6- 1, + 11, et absolument convergente
pour 1x1 < 1.
En particulier, pour x = 1, on obticnt la formule
1 1 1
(34) 3 = 1 - -3 + -5 -l- ... +
7i
(-l).-
2n +1 f ... .
Pour 1x1 > 1, le terme général de la série du second membre de (33) croit in-
défininient en valeur absolue avec n.
D'ailleurs, la relation (35) montre que R,(x) tend vers une limite lorsque x tend
vers 1 ou - 1,-et on a donc
Mais l'intégrale du second membre de (37) tend ve- Olouque n tend yers t c a
- en effet; l'ht&rale I,' - - - - - - -
+3
> no on ait
et il existe donc no tel que pour n < E, d'où finale-
(2n + 3 ) i m
ment IRn(x)/ < 2~pour 1x1 < 1 et n > no. O n a donc
1 . 3 . 5 . . .(2n - 1)
Arc sin x = 2
n=o 2 . 4 . 6 . . .2n Zn + 1
la série du second membre étant normalement convergente dans l'intervalle com-
pact (- 1, 1).
qui se prête beaucoup mieux que la formule (34) a u calcul de valeurs approchées de x
(voir Calcul numérique);on peut ainsi obtenir
TC = 3,141 592 653.. .
à 1/109près par défaut.l
Le nombre n est, non seulement irrationnel (cf. III, p. 35 exerc. 5), mais même transcendant sur
le corps Q des nombres rationnels, comme il a été démontré pour la première fois en 1882 par
LINDEMANN (v. par exemple D. HILBERT, Gesanzmelte Abhandlungen, t. 1, p. 1, Berlin (Springer), 1932).
Exercices
91
1) Soit f une application continue et dérivable de R dans un algèbre normée complète E
sur R,ayant un élément unité e; on suppose que f (O) = e et qu'on ait identiquement fl(x) =
f (x)c, où c est un élément inversible de E. Montrer que f est un homomorphisme du groupe
additif R dans le groupe multiplicatif G des éléments inversibles de E. (Considérer le plus
grand intervalle ouvert 1contenant O et tel que f (x) soit inversible pour tout z E 1, et prouver
que pour x, y et x + y dans 1 on a f(x +
y) (f ( x ) f (y))- l = e en laissant x fixe et faisant
varier y; en déduire enfin que 1 = R.)
+
2) a) Pour que la fonction (1 l / ~ ) ~ soit + p décroissante (resp. croissante) pour x > 0,
il faut et il suffit que fi > 3 (resp. p < O) ;pour O < fi < +, la fonction est décroissante dans
+
un intervalle )O, xo(, croissante dans lxo, a(.Dans tous les cas, la fonc~iontend vers e
+
lorsque x tend vers CO.
6) Etudier de même les fonctions (1 - I / X ) ~ -(1
~ ,i-I / X ) ~ (+
I p/x) et ( 1 + ~ / x )l ~pour
+
x > o.
3) a) Démontrer que pour a > 1 et x 3 0, (1 + ,Y)= 2 1 + a,?, et pour O ,< a < 1 et
x 2 0, (1 +
x)= < 1 ax. +
1
b) Démontrer que pour O <x ,< 1 et CL >, O, on a (1 - x)= < ---.
1 + ax
6)Pour 0 < ol < 1, montrer que pour x 3 0 et y 2 O, on a ~ ~ y <l ax- +~ by pour tous les
couples de nombres > O tels que aEbl-= = a ( l - CL)^ -a.
d) Déduire de c) que sif, g sont deux fonctions réglées 2 O dans un intervalle 1 tel que les
intégrales JI f (t) dt et JI g(t) dt soient convergentes, l'intégrale JI (f (t))=(g(t))l-adt est con-
vergente et l'on a
+ +
En déduire que, pour tout indice i, on a 1 x' < xi < 1 x", où x' est la racine < O,
+
x" la racine 2 O, de l'équation (1 x)e-% = (1 - cc)n (cf. III, p. 24, exerc. 2).
8) On considère une suite d'ensembles Dk (k 2 1) et pour chaque k, deux fonctions
(xl, . . ., xk) t-+ fk(xl, . . ., xk), (xl, . . .,xk) t-+gk(xl, . . ., xk) à valeurs réelles, où
(x,, .. .,xk) E Dl x D2 x . . . x Dg. On suppose que pour tout k, il existe une fonction réelle
F, définie dans R et telle que, pour tout y E R et pour al E Dl, . . . , ak-l E Dk-l arbitraires,
on ait
(On prend par convention f, = 1). Montrer que si les suites de nombres réels (y,) et (ak)
vérifient les conditions Fl(pl) = O et Fk(pk)= Sk, on a les inégalités
(PI - %)f1 + (PZ- a d f i + . . . + ( ~ n - 1-8n)fn-1 + ~ n f n< S i +gz + . . a +gn
pour toutes les valeurs de n et des xk E DR.
9) Les notations étant celles de l'exerc. 6, montrer que l'on a
- @;y1) pour 1
pk = k((hk@k)llk <k <n
avec 3 O pour tout k, pl < 1 et pn+l = O (méthode de I'exerc. 8).
En particulier, pour des choix convenables des hk et Pk, on a les inégalités
10) La suite (ak)k,l étant formée de nombres > O, on pose s, = nA, = al + . . . + a,.
Pourp < 1 et Ak > O, o n a
11) Soient aij (1 < i a n, 1 < j <n n) des nombres > O, tels que pour tout indice i, on ait
,z
n
a,, = 1 et, pour tout indicej,2 aij = 1. Soient xi (1 i < n) n nombres > O; on pose
i =1
12) a) Soit 2 cijxiXj, où cji = Zij, une forme hermitienne positive non dégénérée, A son
..i ,
i
déterminant; montrer que A < cl1cz2. . .c,, (exprimer A et les cii à l'aide des valeurs propres
de la forme hermitienne, et utiliser la prop. 2).
b) En déduire que, si (aLj)est une matrice carrée d'ordre n à éléments complexes quelconques,
A son déterminant, on a (<(inégalité de Hadamard i ) )
l'égalité n'ayant lieu que si un des facteurs du second membre est nul ou si on a, quels que
soient les indices distincts h, k
ahlakl f ahzak2 + . ' $. ahnÜkn= 0
(multiplier la matrice (ai,) par la conjuguée de sa transposée).
13) Si x, y, a, b sont > O, montrer que
X Y X + Y
%log- $ y l o g b > (X +y)log-
a + b
l'&alité n'ayant lieu que si x/a = ylb.
5l EXERCICES FVR 111.27
14) Soit a un nombre réel tel que O < a < x/2. Montrer que la fonction
est strictement croissante dans l'intervalle )a, x/2( (cf. 1, p. 45, exerc. 11).
15) Soient u et v deux polynômes en x, à coefficients réels, tels qu'on ait identiquement
1/ 1 - u2 = vd 1 - x2; montrer que, si n est le degré de u, on a u' = nu; en déduire que l'on a
U(X)= COS (n Arc cos x).
16) Démontrer (par récurrence sur n) la formule
Dn(Arctg x) = :( lp-Y
(n - l)!
- - - -
7 17) Soit f une fonction numérique définie dans un intervalle ouvert 1 c R, telle que
pour tout système de trois points XI, x,, x3 de 1 satisfaisant à xl < x2 < x3 < x1 TC, on ait +
(1) f (xl) sin (x3 - x2) + f (2,) sin (xl - x3) + f (xÛ)sin (x2 - xl) 3 0.
Montrer que:
a) f est continue en tout point de 1, et admet en tout point de 1 une dérivée à droite et une
dérivée à gauche finies; on a en outre
pour tout couple de points x, y de 1 tels que lx - y1 < x ; on a aussi l'inégalité analogue
à (2) où on remplace fi par f i ; enfin on a fi(x) < fd(x) pour tout x G 1. (Pour démontrer (2),
faire tendre x, vers X, dans (1), en laissant x3 fixe, et obtenir ainsi une majoration de
lim sup - (xl) ; puis faire tendre x3 vers XI dans l'inégalité trouvée; en déduire
(")
Xl'tXl - x1
X2
l'existence de fd ( x ) et l'inégalité (2) pour y > x; procédés analogues pour les autres questions.)
b ) Réciproquement, si (2) a lieu pour tout couple de points x, y de 1 tels que lx - y1 < x,
f vérifie (1) dans 1
(considérer la dlfférenqe
- - - - -
f (x2) - f(%) )? - - - - - - - -
plexes, tels que lorsqu'on substitue à X, la fonction cos (k$Lhk~k) pour 1 < j < r, la fonction
sin (5
k=l
pour r + I < j < m, où les fijk sont réels et les xk rie&, on obtienne une fonc-
tion des xk identiquement n@le;montrer que l a même identité a l i e u lorsqu'on-donneaux
x, des valeurs comp~exe~arbitraires
(utiliser a)).
FVR 111.28 FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES 31
'/[ 19) On sait (A, IX, 8 10, exerc. 2) que, dans le plan compbxe C2, le groupe des angles de
droites pointées A est isomorphe au groupe orthogonal O,(@), l'isomorphisme canonique
faisant correspondre à l'angle 0 la rotation d'angle 0; on transporte au groupe A la topologie
de Oz(C) (considéré comme sous-espace de l'espace M2(C) des matrices d'ordre 2 sur C)
par cet isomorphisme, ce qui fait de A un groupe topologique localement compact; en outre
l'application 6 H cos 6 + i sin 8 est un isomorphisme du groupe topologique A sur le groupe
multiplicatif C* des nombres complexes # 0, l'isomorphisme réciproque étant défini par
les formules cos 0 = &(z + l/z), sin 0 = -
I
2i
(z - 112). Déduire de ces relations que tout
homomorphisme continu z H y(z) du groupe additif @ sur A, tel que les fonctions complexes
cos y (z), sin <p(z)soient dérivables dans C, est défini par les relations cos q(z) = cos az,
sin y (z) = sin az (a nombre complexe).
20) Soit D la partie de C réunion de l'ensemble défini par - n < 9 ( z ) < n,3 ( z ) > O, et
du segment 3 ( z ) = 0, O W(z) < x. Montrer que la restriction de la fonction cos z à D
est une bijection de D sur C; la restriction de cos z à l'intérieur de D est un homéomor-
phisme de cet ensemble ouvert sur le complémentaire, dans @, de la demi-droitey = O, x d 1.
21) Soientf et g deux polynômes (à coefficients complexes) premiers entre eux, le degré def
étant strictement inférieur à celui de g. Soient p le p.g.c.d. de g et de sa dérivée g', q le
quotient de g par p; montrer qu'il existe deux polynômes u, v uniquement déterminés, de
degrés respectifs strictement inférieurs à ceux dep et q, et tels que
En déduire que les coefficients de u et v appartiennent au plus petit corps (sur Q) con-
tenant les coefficients def et g et contenu dans C.
22) Soientf et g deux polynômes (à coefficients complexes) premiers entre eux, f étant de
degré strictement inférieur à celui de g. Soit K un sous-corps de C contenant les coefficients
de f et de g, et tel que g soit irréductible sur K. Pour qu'il existe une primitive de f/g de la
forme Cai log ut, où les a, sont des constantes appartenant à K, les u, des polynômes irré-
ductibles sur K, il faut et il suffit qu'on ait f = cg', où c est une constante appartenant à K.
23) Sif (x, y) est une polynôme quelconque en x, y, à coefficients complexes, montrer que le
calcul d'une primitive def (x, log x) et def (x, Arc sin x) se ramène au calcul d'une primitive
de fonction rationnelle.
24) Montrer qu'on peut ramener le calcul d'une primitive de (ax + b)'xq (# et q rationnels)
au calcul de la primitive d'une fonction rationnelle lorsque l'un des nombres p, q, p + q est
entier (positif ou négatif).
* 25) Les fonctions méromorphes dans Lin disque ouvert A de C forment un corps M(A). Un
sous-corps F de M(A), tel que u E F implique Du E F, est appelé un sous-corps di$rentiel de
WA).
a) Pour tout polynôme P(X) = Xm alXm-l + + +
a, à coefficients dans M(A),
montrer qu'il existe un disque ouvert Al c A (non de même centre que A en général) et
une fonction f G M(A,) vérifiant en tous les points z E A, où f et les a, sont holomorphes, la
relation
Si F est un sous-corps de M(A) contenant les ai, on dit que le sous-corps de M(A1) engendré
par f et les restrictions à A, des fonctions de F est le corps F(f ) obtenu par adjonction à F de la
racine f de P. Cet abus de langage ne cause pas de confusion parce que l'application de
restriction g~ g 1 Al de F sur un sous-corps de M(Al) est injective. Si F est différentiel,il en
est de même de F(f ).
SI EXERCICES FVR 111.29
b) Pour toute fonction a E M(A), montrer qu'il existe un disque ouvert Az c A tel qu'il
existe une fonction g E M(A,) vérifiant la relation g'(z) = a(z) en tout point z E Az où g et a
sont holomorphes. Si F est un sous-corps de M(A) contenant a, on dit que le sous-corps
F(g) de M(A,) engendré par g et les restrictions à A, des fonctions de F est le corps obtenu
par adjonction à F de laprimitive f a dz. Si F est différentiel, il en est de même de F(g).
c) Pour toute fonction b E M(A), montrer qu'il existe un disque ouvert A3 c A tel qu'il
existe h E M(A,) vérifiant la relation hf(z) = b(z)h(z) en tout point z E A, où h et b sont
holomorphes et f O. Si F est un sous-corps de M(A) contenant b, on dit que le sous-corps
F(h) de M(A3) engendré par h et les restrictions à A3 des fonctions de F est le corps obtenu
par adjonction à F de l'exponentielle de primitive exp(J b dx). Si F est différentiel, il en est de même
de F(h).
d) Pour tout sous-corps F de M(A) et tout polynôme P(X) = Xm + alXm-1 . . . amà + +
coefficients dans F, il existe un corps K obtenu par adjonction successive à F de
racines de polynômes, tel que K soit une extension galoisienne de F et qu'on ait P(X) =
( X - cl). . . (X - cm)où les c, sont des fonctions méromorphes (dans un disque convenable)
appartenant à K. Si F est différentiel, on a (5.g)' = 5.g' pour tout g E K et tout élément 5
du groupe de Galois de K sur F.,
* 26) a) Soit F c M(A) un corps différentiel, et soit K une extension galoisienne finie de F,
sous-corps d'un M(Al). Soit t une primitive ou une exponentielle de primitive d'une fonc-
tion de F; montrer que si t est transcendant sur F, il n'existe aucune fonction u E K telle que
t' = u'. (Considérer séparément les deux cas t' = a E F ou t' = bt avec b E F; obtenir une
contradiction en considérant les transformés 5 . u de 21 par le groupe de Galois de K sur F et
leurs dérivées o.uf; dans le premier cas, montrer que l'on aurait t' E c' pour un c E F et dans
le second cas, en posant N = [K:F], (tN/c)' = O pour un c E F.)
b) Supposons que t soit transcendant sur F et que t' = bt avec b E F; montrer qu'il n'existe
aucun c f O dans K tel que (ctm)' = O (même méthode)..
* 27) Soient F c M(A) un corps différentiel contenant C, t une primitive ou exponentielle
de primitive d'une fonction de F, et supposons t transcendant sur F. D'autre part, soient
cl, . . ., c, des éléments de F linéairement indépendants sur le corps des nombres rationnels
Q; si alors ul, . . ., un et v sont des éléments d u corps F(t), et si
telle que pour tout j < n - 1, on ait FI+, = Fj(tj), où l'on a, ou bien t; = aj/a, pour un
a, f O dans F, (de sorte que l'on peut écrire tj = log a,, ou bien tilt, = a; pour un ai E Fi
(de sorte que t, = exp (aj)). Une fonction élémentaire est une fonction qui appartient à une
extension élémentaire de C(z) (corps des fonctions rationnelles sur C).
Par exemple, les fonctions
Montrer alors qu'il existe des éléments f j (1 1 j < fi) et g de F et des constantes EC
(1 < j < fi) tels que l'on ait
(Se ramener par récurrence sur le nombre n dans la suite (1) au cas où F' = F(t). En modi-
fiant les uj, montrer d'abord qu'on peut supposer les yj linéairement indépendants sur Q.
Lorsque t est transcendant sur F, utiliser l'exerc. 27: si t' = s'/s avec s E F, on a nécessaire-
ment u, E F et c E F[t]; en utilisant (*) et raissonant par l'absurde, montrer qu'on on a
nécessairement u = ut + 6 avec E. C et b E F. Si t'lt = r' avec r E F, montrer qu'en
remplaçant v par u + k . r pour un entier k E Z convenable, on peut encore supposer que
u, E F, u E F[t]; montrer par l'absurde que u est de degré 0, donc u E F. Enfin, si t est algébri-
que sur F, plonger F' dans une extension galoisienne K de F et considérer les transformés de
(*) par le groupe de Galois de K sur F.),
* 29) Soient f et g deux fonctions rationnelles de z (éléments de C(z)). Montrer que, pour
que la primitive J"f (z)eg(~)
dz soit une fonction élémentaire (exerc. 28), il faut et il suffit qu'il
existe une fonction rationnelle r E C(z) telle que f = r' + rg'. (Poser t = eg et considérer le
corps différentiel F = C(z, t), extension élémentaire de C(z), puisque t'lt = g'. Montrer
d'abord que t est transcendant sur C(z) :en raisonnant par l'absurde, considérer une extension
galoisienne K de C(z) contenant t, et les transformés de l'équation t'lt = g' par le groupe de
Galois de K ; on obtiendrait une équation g' = u'lu avec u E C(z), et il est impossible que
gr n'ait que des pôles simples dans C. Appliquant l'exerc. 28, on aj? = 2 y 6 + u',
Uf
avec
yj E C,les u, et u dans F; on peut se ramener au cas où les y, sont linéairement independants
sur Q. Appliquant ensuite l'exerc. 27 à l'extension C(z)(t),montrer que l'on a,ft = vu' h, +
avec h E C(z) et v E C(z)[t]. En conclure que u est nécessairement de degré 1 en t, et par
suite que f est égal au coefficient de t dans v'.)
En déduire que les primitives ez2 dx et J" eZdzjz ne sont pas des fonctions élémentaires
(théorème de Liouuille), en examinant dans la relation f = r' - rg' l'allure des deux membres au
voisinage d'un pôle de r.,
30) a) Si m et n sont deux entiers tels que O < m < n, démontrer, la formule
X
mn
n sin -
n
31) Si 1,. est une primitive de sinmx cosn x (m et n nombres réels quelconqucs), montrer que,
sim+n+Z#O
s ~ ~ ~ + ~ x c o sm
~ ++ l~ x
Im+,.n = -
m+n+2 +-----
m +n+21m,"
est une primitive de sinm+ x COS
51 EXERCICES FVR 111.31
i(a) = Io +
.-Ex-
sin x
x d~
b) En déduire que dx = -.
Tc
2
JO+ "
35) Démontrer, par dérivation par rapport au paramètre, et utilisation de I'exerc. 33 c), les
formules
JO+ "
sin x2 dx = - 'J"'2
2
.
37) Soit f une fonction vectorielle réglée dans 10, l(, telle que i'intégrale f (sin x) dx soit
convergente. Montrer que l'intégrale j: xf (sin x ) dx est convergente et que l'on a
Ion x f (sin x) dx = -
y JOZ
f (sin x) dx.
FVR 111.32 FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES 82
38) Soit f une fonction vectorielle réglée pour x 3 O, continue au point x = O et telle que
l'intégrale f (x) dx/x soit convergente pour a > O. Montrer que pour a > O et b > 0,
l'intégrale Ji
O
-
x
* (bX) dx est convergente et égale à f (O) log a/b.
39) Soient m une fonction convexe dans (O, + CO(,telle que m(0) = 0, e t p un nombre tel que
- 1 < p < +CO. Montrer que si l'intégrale Siw
xp exp(-ma(x)) dx est convergente, il en
est de même de l'intégrale J":
xp exp( - m(x)/x) dx, et l'on a
Majorer la seconde intégrale à l'aide de l'inégalité de Holder (II, p. 24, exerc. 3) puis faire
tendre A vers + CO et k vers 1.)
§2
1) Soit f une fonction vectorielle n fois dérivable dans un intervalle 1 c R. Démontrer la
formule
6) Montrer que dans l'intervalle (- 1, + l), la fonction 1x1 est limite uniforme de polynômes,
en remarquant que 1x1 = (1 - (1 - x2))lI2et utilisant la série du binôme. En déduire une
nouvelle démonstration du th. de Weierstrass (cf. II, p. 32, exerc. 20).
7 7) Soientp un nombre premier, Q, le corps des nombresp-adiques (TG, III, p. 84, exerc.
23 à 25), Z, l'anneau des entiersp-adiques, & l'idéal principal (fi) dans Z,.
a) Soit a = 1 + $6, où b E Z, est un un élément du groupe multiplicatif 1 + &; montrer que
lorsque l'entier rationnel m augmente indéfiniment, le nombre p-adique
(1 + pb)pm - 1
Pm
tend vers une limite égale à la somme de la série convergente
c) Pour tout m E Z,, montrer que la fonction continue x H xm, définie dans 1 #, admet+
une dérivée égale à mxm- l (utiliser b) et l'exerc. 7 e)).
d) Montrer que pour tout m E 2, et tout x E j~si p # 2 (x E b2 si p = 2) la série de terme général
(r). ,
xn est convergente et que sa somme est fonction continue de m ; en déduire que cette
somme est égale à (1 +x ) en
~ remarquant que Z est partout dense dans Z,.
7 9) Avec les notations de l'exerc. 7), on désigne par 0 2 (Q,) (groupe des rotations de l'es-
pace Q;) le groupe des matrices de la forme
à éléments dans Q,, tels que x2 + y2 = 1, ce groupe étant muni de la topologie définie dans
TG, VIII, p. 27, exerc. 2.
a ) O n désigne par G, le sous-groupe de O,+(Q,) formé des matrices telles que t =
y/(l +
x) E bn. Montrer que G, est un groupe compact, que G,/G,,+l est isomorphe à Z/pZ, et
que les seuls sous-groupes compacts de G1 sont les groupes G, (cf. TG, III, p. 84, exerc. 24).
b ) Montrer que Gl est identique au sous-groupe des matrices
+ +
tellesquex2 y2 = 1 , x 1~ b 2 e t y ~ $ s i p# 2 , x ~ +
1 b 3 e t y ~ b 2 s i p= 2.
c) Montrer que les séries de terme général ( - l)nx2n/(2n)! et ( - l)n-1x2n+1/(2n+ 1) ! sont
convergentes pour tout x E b si p # 2, pour tout x E b2 si p = 2; soient cos x et sin x les
sommes de ces séries. Montrer que l'application
-sin
'Osx x cos x
est un isomorphisme du groupe topologique additif # (resp. b2) sur le groupe G,.
d) S i p est de la forme 4h + 1 ( h entier), il existe dans Q, un élément i tel que i2 = - 1. Si à
tout z E QP on fait correspondre la matrice
on définit un isomorphisme du groupe multiplicatif Q*, sur le groupe O,+(4, ;)au groupe
1 + +
# correspond par cet isomorphisme le groupe G,, et on a cospx i sinpx = ep (III,
p. 33, exerc. 8).
e) Si p est de la forme 4h + 3 (h entier), les matrices de O,+(Q,) ont nécessairement leurs
éléments entiers p-adiques. Le polynôme X2 + 1 est alors irréductible dans Q,; soit Qp(i)
l'extension quadratique de Q, obtenu par adjonction d'une racine i de X2 + 1; on munit
Q,(i) de la topologie définie dans TG, VIII, p. 27, exerc. 2. Le groupe 0 2 (Q,) est isomorphe
a u groupe multiplicatif N des éléments de Q,(i) de norme 1, par l'isomorphisme qui à la matrice
(-t :)
. < ,
fait correspondre l'élément z = x + iy. Montrer que, dans Q,(i), il existe p + 1
racines de l'équation xP+l = 1, qui forment un sous-groupe cyclique R de N (raisonner
comme dans TG, III, p. 84, exerc. 24: montrer d'abord qu'il existe, dans Q,(i), p + 1
racines distinctes de la congruence x p + l E 1 (modp) et, pour chaque racine a de cette con-
gruence, former la suite ( a p z n ) ) . En déduire que le groupe 0 2 (Q,) est isomorphe auproduit
des groupes R et Cl.
f ) Montrer que, pour j~ = 2, le groupe 0 2 (Q,) est isomorphe au produit du groupe G1 et
d'un groupe cyclique d'ordre 4.
NOTE HISTORIQUE
(Chapitres I, II, et III)
- -
parcou?u,la loi dumouvementsera bien celle (x = ct2) qu'il a découverte dans
la chute des graves ((III), t. X, p. 115-1 16). Entre 1695 et 1700, il n'est pas un
volume des Acta Eruditorum mensuellement publiés à Leipzig, où ne paraissent des
mémoires de Leibniz, des frères Bernoulli, du marquis de l'Hôpital, traitant, à
peu de chose près avec les notations dont nous nous servons encore, des problèmes
les plus variés du calcul différentiel, du calcul intégral, du calcul des variations.
C'est donc presque exactement dans l'intervalle d'un siècle qu'a été forgé le calcul
infinitésimal, ou, comme ont fini par dire les Anglais, le Calcul par excellence
(((calculus >)); et près de trois siècles d'usage constant n'ont pas encore complète-
ment émoussé cet instrument incomparable.
Les Grecs n'ont rien possédé ni imaginé de semblable. S'ils ont connu sans
doute, ne fût-ce que pour s'en refuser l'emploi, un calcul algébrique, celui des
Babyloniens, dont une partie de leur Géométrie n'est peut-être qu'une transcrip-
tion, c'est strictement dans le domaine de l'invention géométrique que s'inscrit
leur crCation mathématique peut-être la plus géniale, leur méthode pour traiter -
- - des probkmes qui pour nous relèven* du calcul intégral. Eudoxe, traitant du -
historien moderne; car de ce fait nous ignorons jusqu'à quel point il a pris con-
science des liens de parenté qui unissent les divers problèmes dont il traite (liens
que nous exprimerions en disant que la même intégrale revient en maints en-
droits, sous des aspects géométriques variés), et quelle importance il a pu leur
attribuer. Par exemple, considérons les problèmes suivants, le premier résolu par
Eudoxe, les autres par Archimède : le volume de la pyramide, l'aire du segment de
parabole, le centre de gravité du triangle, et l'aire de la spirale dite d'Archimède
( p = cw en coordonnées polaires); ils dépendent tous de l'intégrale Sx2 dx, et,
sans s'écarter en rien de l'esprit de la méthode d'exhaustion, on peut tous les
ramener au calcul de (( sommes de Riemann s de la forme 2 an2. C'est ainsi en
effet qu'Archimède traite de la spirale ((II), t. II, p. 1-121), au moyen d'un
lemme qui revient à écrire
qu'elle soit plus grande, etc.; supposons, s'il se peut, qu'elle soit plus petite, etc. D,
NOTE HISTORIQUE FVR 111.37
nombre, peuvent donc être utilisés en toute confiance, et l'historien n'a pas
à SC transformer à leur égard cn juge d'instruction. Au rcstc, la plupart des
questions de priorité qu'on a soulevées sont tout à fait dépourvues de sens. 11 est
vrai que Leibniz, lorsqu'il adopta la notation dx pour Ia G différentielle O,ignorait
que Newton, depuis une dizaine d'années, se servait de ipour la ((fluxion a:
mais qu'importerait qu'il l'eût su? Pour prendre un exemple plus instructif, quel
est l'auteur du théorème log x = dxlx, et quelle en est la date ? La formule, telle
que nousvenons de l'écrire, est de Leibnizpuisquel'un et l'autre membre sont écrits
dans sa notation. Leibniz lui-même, et Wallis, l'attribuent à Grégoire de Saint-
Vincent. Ce dernier, dans son Opus Geometricum (IX) (paru en 1647, mais rédigé,
dit-il, longtemps auparavant), démontre seulement l'équivalent de cc qui suit:
si f (a, 6 ) désigne l'aire du segment hyperbolique a < x < b, O < y < AIX, la
relation b'lu' = ( b / ~ cntraine
)~ f (a', b') = n .f (a, 6); à quoi son élève et commen-
tateur Xarasa ajoute presque aussitôt1 le remarque que les aires f(a, 6) peuvent
donc <( tenir lieu de logarithrncs )). S'il n'en dit pas plus, ct si Grégoire lui-même
n'en avait rien dit, n'est-ce pas parce que, pour la plupart des mathématiciens de
cette époque, les logarithmes étaien-Edes << aides au calcul )) sans droit de cité en
mathématique? II est vrai que Torricelli, dans une lettre de 1644 (VI1 bis), parle
de ses recherclies sur une courbe que nous noterions y = ae-ex, x 3 0, en
ajoutant que là où Neper (que d'ailleurs il couvre d'éloges) G ne poursuiüait que la
prntiqzle arithmétique lui-même (( en tirait une $éculatioîz de géométrie w ; et il a laissé
)>,
l'avait decrite sans parler de logarithmes ((X), t. II, p. 514-517). Quoi qu'il en
soit, J. Gregory, en 1667, donne, sans citer qui que ce soit ((XVII a), reproduit
dans (XVI bis), p. 407-462), une règle pour calculer les aires dcs segments
hypcrboliqucs au moyen des logarithrncs (déciniaux) : cc qui implique à la fois la
cor~naissancctliéorique du lien entrc la quadrature de l'hyperbole et les lo-
garithmes, et la connaissance numérique du licn entre logarithmes naturels et
{( décimaux o. Est-ce à ce dernier point seulement que s'applique la revendication
correspondants, et ajoute que les valeurs numériques qu'il obtient sont G dans le
même rapport que les logarithmes a de 2 et de 514. Mais la même année, avec
Mercator (XIII) (ou plus exactement avec l'exposé donné aussitôt par Wallis du
travail de Mercator (XV bis)), le langage change: puisque les segments d'hyper-
bole sont proportionnels à des logarithmes, et qu'il est bien connu que les lo-
garithmes ne sont définis par leurs propriétés caractéristiques qu'A un facteur cons-
tant près, rien n'empêche de considérer les segments d'hyperbole comme des
logarithmes, qualifiés de <( naturels D (par opposition aux logarithmes <( artificiels D
ou {( décimaux )>), ou hyperboliques; ce dernier pas franchi (à quoi contribue la
série pour log(1 + x ) , donnée par Mercator), le théorème log x = Jdx/x est - - - - - - - - - - -
- -
o b t e m , à la n~tatlio~pr'es,ou plutôt31 &t devenüdéfinition. Que conclure, sinon
que c'est par transitions presque insensibles que s'en est faite la découverte, et
qu'une dispute de priorité sur ce sujet ressemblerait fort à une querelle entre le
violon et le trombone sur le moment exact où tel motif apparaît dans une sym-
phonie? Et à vrai dire, tandis qu'à la même époque d'autres créations mathéma-
tiques, l'arithmétique de Fermat, la dynamique de Newton, portent un cachet
fortement individuel, c'est bien au déroulement graduel et inévitable d'une sym-
phonie, où le G Zeitgeist H, à la fois compositeur et chef d'orchestre, tiendrait le
bâton, que fait songer le développement du calcul infinitésimal au xvne siècle:
chacun y exécute sa partie avec son timbre propre, mais nul n'est maître des
thèmes qu'il fait entendre, thèmes qu'un contrepoint savant a presque inextri-
cablement enchevêtrés. C'est donc sous forme d'une analyse thématique que
l'histoire en doit être écrite; nous nous contenterons ici d'une esquisse sommaire,
et qui ne saurait prétendre à une exactitude min~tieuse.~ Voici en tout cas les
principaux thèmes qu'un examen superficiel fait apparaître :
- - -
A) Le thème d e l a rigueu~mathématique,contrastant avec celui des i$nZmelzts -
- -
l'axe1; des raçons de parler analogues pourront être cmployées lorsclu'il s'agit de
décomposer une aire cn triangles par des droites concourantes, ou de raisonner
sur la longueur d'un arc dc courbe comme s'il s'agissait d'un polygone à une
infinité de côtés, etc. Il cst certain quc les rares matliémüticiens qui possédaient à
fond le maniement des méthodes d'Archimède, tels Fermat, Pascal, Huygens,
Barrow, ne pouvaient, dans chaque cas particulier, trouver aucune difficulté d
remplacer l'emploi de cc langage par des démonstrations rigourcuscs; aussi font-
ils fréquemment remarquer que ce langage n'est là que pour abréger. ((Il serait
aisé D,dit Fermat, (<de donner des démonstrations à la manière d'drchimdde;. .., ce dont il
sufia d'avoir averti unefois pour toutes nJn d'éviter des répétiliow continuelleî. ..)) ((XI), t.
1, p. 257) ; de même Pascal: <( ainsi l'une de ces méthodes ne dzJdre de l'autre qu'en la
maniére de parler )) ((XII b), p. 352) 2 ; et Barrow, avec sa concision narquoise:
<< longior discursus apagogicus adhiberi possit, sed quorsud r> (on pourrait allonger par
un discours apagogique, mais à quoi bon?) ((XVIII), p. 251). Fermat se garde
même bien, scmble-t-il, d'avancer quoi que ce soit qu'il nc puisse justifier ainsi, et
se condamne par là à n'énoncer aucun résultat général quc par allusion ou sous
forme de <( métliode O ; Barrow, pourtant si soigncux, est quelque peu moins
scrupuleux. Quant à la plupart de leurs contemporains, on peut dirc à tout le
moins que la rigueur n'cst pas leur principal souci, et que le nom d'Archimède
n'est le plus souvent qu'un pavillon destiné à couvrir unc m a ~ h a n d i s cde grand
prix sans doute, mais dont Archimède n'eût certes pas assumé la responsabilité. A
plus forte raison en est-il ainsi lorsqu'il s'agit de différentiation. Si la courbe,
lorsqu'il s'agit de sa rectification, est assimiléc à un polygone à une infinité dc
côtés, c'est ici un arc << infiniment petit )> de la courbe qui est assimilé à un scg-
ment de droite ((infinimentpetit )), soit la corde, soit un segment de la tangentc dont
l'existence est admise; ou bien encore c'est un intervalle de tcmps ((infiniment
petit )> qu'on considère, durant lequel (tant qu'il nc s'agit que de vitesse) lc
mouvemcnt <( est 1) uniforme; plus hardi encore, Descartes, voulant déterminer la
tangcntc à la cycloïde qui ne se prête pas à sa règle générale, c~ssimiledes courbes
roulant l'une sur l'autre à des polygones, pour en déduire que << dans l'infiniment
petit )) le mouvement peut être assimilé à une rotation autour du point de contact
((X), t. II, p. 307-338). Ici encore, un Fermat, qui fait reposer sur de telles con-
sidérations infinitésimales ses règles pour les tangentes et pour les maxima et
minima, est en état de les justifier dans chaquc cas particulier ((XI 6) ; cf. aussi
(XI), t. II, passim, en particulier p. 154-162, et Supplément aux ûhvres (Gauthier-
Villars, 1922), p. 72-86) ;Barrow donne pour une grande partie de ses tliéorèmes
l V . p. ex. l'exposé d e Pascal dans la lettre à M . de Carcavy s (XII b ) . O n notera que, grâce au
prestige d'une langue incomparable, Pascal arrive à créer l'illusion d e la parfaite clarté, a u point que
l'un d e ses éditeurs modernes s'extasie sur (1 la minutie et la précision dans l'exactitude de la démon-
stration ))!
Mais, dans la Lettre à Mon5ieur A. D. D. S. : (1 . . . Jans m'arrêter, ni aux méthodes de5 mouvements, ni à
celles des indivisibles, mais en suivant celles des anciens, a$n que la chose pût être désormais ferme et sans dislute >>
((XII a ) , p. 256).
NOTE HISTORIQUE FVR 111.43
d'être une science à part. O n s'aperçoit de plus en plus qu'en dépit de Descartes,
les courbes et fonctions algébriques n'ont, du point de vue (( local O qui est celui du
calcul infinitésimal, rien qui les distingue d'autres beaucoup plus générales; les
fonctions et courbes à définition cinématique sont des fonctions et courbes comme
les autres, accessibles aux mêmes méthodes; et la variable <( temps O n'est plus
qu'un paramètre, dont l'aspect temporel est pure affaire de langage. Ainsi chez
Huygens, même lorsqu'il s'agit de mécanique, c'est la géométrie qui domine
(XVI b) ; et Leibniz ne donne au temps dans son calcul aucun rôle privilégié. Au
contraire Barrow imagina de faire, de la variation simultanée de diverses gran-
deurs en fonction d'une variable indépendante universelle conçue comme un - - - - - - -
- - - -
les G polynômes dériv6 )) FX, F j étant définis par leur règle formelle dc formation
((X bis), t. 1, p. 147-344 et (XXII), p. 234-237) ; de Sluse arrive aussi à ce
résultat vers la même époque ((XXII), p. 232-234). Bien entendu les distinctions
tranchées que nous marquons ici, et qui seules donnent un sens à la controverse
entre Descartes et Fermat, ne pouvaient en aucune façon exister dans l'esprit des
mathématiciens du xvne siècle: nous nc lcs avons mentionnées que pour éclairer
un des plus curieux épisodes de l'liistoirc qui nous occupe, et pour constater
presque aussitôt après la complète éclipse des méthodes algébriques, provisoire-
ment absorbées par les méthodes différentielles.
19) ClassiJication des problèmes. Ce thème, nous l'avons vu, semble abscnt de
l'ccuvre d'Archimède, à qui il est assez indiflérent de résoudre un problème
directement ou de le ramener à un problème déjà traité. Au xvlrC siècle, les
problèmes de différentiation apparaissent d'abord sous trois aspects distincts:
vitesses, tangentes, maxima ct minima. Quant à ces derniers, Képler (V) fait
l'observation (qu'on trouve déjà chez Orrsmel, et qui n'avait pas échappé même
aux astronomes babyloniens) que la variation d'unc fonction est particulière-
ment lente au voisinage d'un maximum. Fermat, dès avant 1630 ((XIb) ;cf. (XI),
t. II, p. 7 1)' inaugure à propos de tels problèmcs sa méthode infinitésimale, qui en
langage moderne revient en somme à rcchcrcher les deux premiers termes (le terme
constant et le terme du premier ordre) du développement dc Taylor, et à écrire
qu'en un extremum le second s'annule; il part de là pour étendre sa méthode à
la détermination des tangentes, et l'applique mEme à la recherche des points
d'inflcxion. Si on tient compte de ce qui a été dit plus haut à propos de ciné-
matique, on voit que l'unification des trois types de problèmes relatifs à la dérivée
* H. WIPLEITNER, Der (iTractatus de latitudinibus formarum des Oresme, Bibl. Mat. (III), t. 13
(1912), p. 115-145, en particulier p. 141.
NOTE HISTORIQUE FVR 111.47
première a été réalisée d'assez bonne heure. Quant aux problèmes relatifs à la
dérivée seconde, ils n'apparaissent que fort tard, et surtout avec les travaux de
Huygens sur la développée d'une courbe (publiés en 1673 dans son Horologium
Oscillatorium (XVI 6 ) ) ; à ce moment, Newton, avec ses fluxions, était déjà en
possession de tous les moyens analytiques nécessaires pour résoudre de tels
problèmes; et, malgré tout le talent géométrique qu'y dépense Huygens (et dont
plus tard la géométrie différentielle à ses débuts devait profiter), ils n'ont guère
servi à autre chose, pour la période qui nous occupe, qu'à permettre à la nouvelle
analyse de constater la puissance de ses moyens.
Pour l'intégration, elle était apparue aux Grecs comme calcul d'aires, de - - - - -
- - -
n -1 n-1
les sommes d'ordonnées
k=O
f(knln), 2 g(ka/n)
k=O
sont l'une à l'autre dans un
rapport qui, pour n assez grand, est aussi voisin qu'on veut du rapport des deux
aires, et il ne serait même pas difficile de le démontrer par exhaustion pour f et g
monotones; Cavalieri passe à la limite, fait n = CO, et parle de <( la somme de
toutes les ordonnées D de la première courbe, qui est à la somme analogue pour
la deuxième courbe dans un rapport rigoureusement égal au rapport des aires;
de même pour les volumes; et ce langage est ensuite universellement adopté,
même par les auteurs, comme Fermat, qui ont le plus nettement conscience des
faits précis qu'il recouvre. Il est vrai que par la suite beaucoup de mathémati-
ciens, tels Roberval (VI-II a) et Pascal [XR bj, préf&rentvoir; dansce~ordonnées
FVR 111.48 FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
((VI), p. 133) Cavalieri G démontre 1) sans aucune peine que deux volumes
semblables sont entre eux dans un rapport égal au cube du rapport de similitude,
alors qu'Archimède n'énonce cette conclusion, pour les quadriques de révolution
et leurs segments, qu'au terme de sa théorie de ces solides ((II), t. 1,p. 258). Mais
pour en arriver là il a fallu jeter la rigueur archimédienne par-dessus bord.
On avait donc là le moyen de classifier les problèmes, provisoirement du
moins, suivant le degré de difficulté réel ou apparent que présentaient les quadra-
tures dont ils relevaient. C'est à quoi l'algèbre de l'époque a servi de modèle : car
en algèbre aussi, et dans les problèmes algébriques qui se posent en géométrie,
alors que les Grecs ne s'étaient intéressés qu'aux solutions, les algébristes du XVI"
et du XVIP siècle ont commencé à porter principalement leur attention sur la
classification des problèmes suivant la nature des moyens qui peuvent servir à les
résoudre, préludant ainsi à la théorie moderne des extensions algébriques; et ils
n'avaient pas seulement procédé à une première classification des problèmes sui-
vant le degré de l'équation dont ils dépendent, mais ils s'étaient déjà posé de
difficiles questions de possibilité: possibilité de résoudre toute équation par
radicaux (à laquelle beaucoup ne croyaient plus), etc. (voir Note historique du
Livre II, chap. V) ; ils s'étaient préoccupés aussi de ramener à une forme géo-
métrique type tous les problèmes d'un degré donné. De même en Calcul intégral,
NOTE HISTORIQUE FVR 111.49
d'où, en développant, une relation de récurrence pour les c,) ((VI a), p. 159 et
(VI b), p. 269-273). Mais déjà Fermat était parvenu beaucoup plus loin, en
démontrant d'abord (avant 1636) que pour n entier positif
n+l
((XI), t. II, p. 83), au moyen d'une formule pour les sommes de puissances des
N premiers entiers (procédé imité de la quadrature de la spirale par Archimède),
puis en étendant la même formule à tout n rationnel # - 1 ((XI), t. 1, p. 195-
198); de ce dernier résultat (communiqué à Cavalieri en 1644) il ne rédige une
démonstration que fort tard, à la suite de la lecture des écrits de Pascal sur l'in-
tégrationl (XI c).
Ces résultats, joints à des considérations géométriques qui tiennent lieu du
changement de variables et de l'intégration par parties, permettent déjà de
résoudre un grand nombre de problèmes qui se ramènent aux quadratures
élémentaires. Au delà, on rencontre d'abord la quadrature du cercle et celle de
l'hyperbole: comme c'est surtout d'<<intégralesindéfinies s qu'il s'agit à cette
époque, la solution de ces problèmes, en termes modernes, est fournie respective-
ment par les fonctions circulaires réciproques et par la logarithme; celles-là
étaient données géométriquement, et nous avons vu comment celui-ci s'est peu
à peu introduit en analyse. Ces quadratures font l'objet de nombreux travaux, de
Grégoire de St.-Vincent (IX), Huygens ((XVI c) et (XVP d)), Wallis (XV a),
Gregory (XVII a) ; le premier croit effectuer la quadrature du cercle, le dernier
croit démontrer la transcendance de n;chez les uns et les autres se développent
des procédés d'approximation indéfinie des fonctions circulaires etlogarithmiques,
les uns de tendance théorique, d'autres orientés vers le calcul numérique, qui vont
aboutir bientôt, avec Newton ((XIX a) et (XIX b)), Mercator (XIII),J. Gregory
(XVII bis), puis Leibniz (XXII), à des méthodes générales de développement
en série. En tout cas, la conviction se fait jour peu à peu de 1'((impossibilité >)des
quadratures en question, c'est-à-dire du caractère non algébrique des fonctions
qu'elles définissent; et en même temps, on s'accoutume à considérer qu'un
problème est résolu pour autant que sa nature le comporte, lorsqu'il a été ramené
* Il est remarquable que Fermat, si scrupuleux, utilise l'additivité de l'intégrale, sans un mot pour
la justifier, dans !es applications qu'il donne de ses résultats généraux: se base-t-il sur la monotonie
par morceaux, implicitement admise, des fonctions qu'il étudie, moyennant laquelle il n'est pas
difficile en effet de justifier I'additivité par exhaustion? ou bien est-il déjà, en dépit de lui-même
entraîné par le langage dont il se sert?
FVR 111.50 FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
à l'une de ces quadratures O impossibles o. C'est le cas par exemple des problèmes
sur la cycloïde, résolus par les fonctions circulaires, et de la rectification de la
parabole, ramenée à la quadrature de l'hyperbole.
Les problèmes de rectification, dont nous venons de citer deux des plus
fameux, ont eu une importance particulière, comme formant une transition
géométrique naturelle entre la différentiation, qu'ils présupposent, et l'intégra-
tion dont ils relèvent; on peut leur associer les problèmes sur l'aire des surfaces de
révolution. Les anciens n'avaient traité que le cas du cercle et de la sphère. Au
X V I I ~siècle, ces questions n'apparaissent que fort tard; il semble que la difficulté,
insurmontable pour l'époque, de la rectification de l'ellipse (considérée comme
la courbe la plus simple après le cercle) ait découragé les efforts. Les méthodes
cinématiques donnent quelque accès à ces problèmes, ce qui permet à Roberval
(VI11 b) et Torricelli ((VII), t. III, p. 103-159), entre 1640 et 1645, d'obtenir
des résultats sur l'arc des spirales; mais c'est seulement dans les années qui précè-
dent 1660 qu'ils passent à l'ordre du jour; la cycloïde est rectifiée par Wren en
1658 ((XV), t. 1, p. 533-541); peu après la courbe y3 = ax2 l'est par divers
auteurs ((XV), t. 1, p. 551-553; ( X bis), p. 517-520; (XI d)), et plusieurs
auteurs aussi ((XI), t. 1, p. 199; (XVI), t. II, p. 224) ramènent la rectification de
la parabole à la quadrature de l'hyperbole (c'est-à-dire à une fonction algébrico-
logarithmique). Ce dernier exemple est le plus important, car c'est un cas par-
ticulier du principe général d'après lequel la rectification d'une courbe y = f (x)
n'est pas autre chose que la quadrature de y = 4 1 + (f'(~))~ et; c'est bien de
ce principe que Heurat le déduit. 11 n'est pas moins intéressant de suivre les
tâtonnements de Fermat vieillissant, dans son travail sur la courbe y3 = ax2
(XI d ) ; à la courbe y = f (x) d'arc s = g(x), il associe la courbe y = g(x), et
détermine la tangente à celle-ci à partir de la tangente à la première (en langage
moderne, il démontre que leurs pentes f '(x), g'(x) sont liées par la relation
=
(d(4)2= + (f'(~))~);
on se croit tout près de Barrow, et il n'y aurait qu'à combiner ce résultat avec
celui de Heurat (ce que fait à peu près Gregory en 1668 ((XVII bis), p. 488-
491)) pour obtenir la relation entre tangentes et quadratures; mais Fermat
énonce seulement que si, pour deux courbes rapportées chacune à un système
d'axes rectangulaires, les tangentes aux points de même abscisse ont toujours
même pente, les courbes sont égales, ou autrement dit que la connaissance de
f'(x) déterminef (x) (à une constante près) ; et il ne justifie cette assertion que par
un raisonnement obscur sans aucune valeur probante.
Moins de dix ans plus tard, les Lectiones Geometricae de Barrow (XVIII)
avaient paru. Dès le début (Lect. 1),il pose en principe que, dans un mouvement
J":
rectiligne, les espaces sont proportionnels aux aires u dt comprises entre l'axe
des temps et la courbe des vitesses. O n croirait qu'il va déduire de là, et de sa
méthode cinématique déjà citée sur la détermination des tangentes, le lien entre
NOTE HISTORIQUE FVR 111.51
"
+ Y = F(x) sont telles que les ordonnées Y soient proportionnelles aux aires :J" y dx
(c'est-à-dire si c.F(x) = f (x) dx), alors la tangente à Y = F(x) coupe Ox au
point d'abscisse x - T déterminée par y/Y = c/T; la démonstration est d'ailleurs
parfaitement précise, à partir de l'hypothèse explicite que f (x) est monotone, et
il est dit que le sens de variation de f ( x ) détermine le sens de la concavité de
Y = F(x). Mais on notera que ce théorème se perd quelque peu parmi une foule
d'autres, dont beaucoup fort intéressants; le lecteur non prévenu est tenté de
n'y voir qu'un moyen de résoudre par quadrature le problème Y/T = f(x)/c,
c'est-à-dire un certain problème de détermination d'une courbe à partir de
données sur sa tangente (ou, comme nous dirions, une équation différentielle
d'un genre particulier); et cela d'autant plus que les applications qu'en donne
Barrow concernent avant tout des problèmes du même genre (c'est-à-dire des
équations différentielles intégrables par (( séparation des variables )>).Le langage
géométrique que s'impose Barrow est ici cause que le lien entre différentiation et
intégration, si clair tant qu'il s'agissait de cinématique, est quelque peu obscurci.
D'autre part, diverses méthodes avaient pris forme, pour ramener les pro-
blèmes d'intégration les uns aux autres, et les (<résoudre » ou bien les réduire à des
problèmes (<impossibles >> déjà classés. Sous sa forme géométrique la plus simple,
l'intégration par parties consiste à écrire l'aire comprise entre Ox, Oy, et un arc
de courbe monotone y = f (x) joignant un point (a, O) de Ox à un point (O, 6) de
Si
Oy comme j,"y dx = x dy; et elle est fréquemment utilisée d'une manière
implicite. Chez Pascal ((XII c), p. 287-288) apparaît la généralisation suivante,
déjà beaucoup plus cachée :J(x) étant comme ci-dessus, soit g (x) une fonction 3 0,
1:
et soit G(x) = J," g(x) dx; alors on a J," yg(x) dx = G ( x )dy, ce qu'il démontre
ingénieusement en évaluant de deux manières le volume du solide O < x < a,
%ni-i
0 6y < f (x), 0 6 z 6 g(x) ;le cas particulier g(x) = xn, G(x) = -joue un
+
rôle important, a la fois chez Pascal (loc. cit., p. 289-291) et chez Fermat ((XI),
t. 1, p. 271) ; ce dernier (dont le travail porte le titre significatif de << Transmutation
et émendation des équations des courbes, et ses applications variées à la comparaison des espaces
curuilignes entre eux et avec les espaces rectilignes.. . ))) ne le démontre pas, sans doute
parce qu'il juge inutile de répéter ce que Pascal venait de publier. Ces théorèmes
de << transmutation r), où nous verrions une combinaison d'intégration par parties
et de changement de variables, tiennent lieu en quelque mesure de celui-ci, qui ne
s'introduit que fort tard; il est en effet contraire au mode de pensée, encore trop
géométrique et trop peu analytique, de l'époque, de se permettre l'usage de
variables autres que celles qu'impose la figure, c'est-à-dire l'une ou l'autre des
coordonnées (ou parfois des coordonnées polaires), puis l'arc de la courbe. C'est
FVR 111.52 FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
ainsi que nous trouvons chez Pascal (XII d) des résultats qui, en notation mo-
derne, s'écrivent, en posant x = cos t, y = sin t, et pour des fonctions f(n)
particulières :
et, chez J. Gregory ((XVIH bis), p. 489), pour une courbe y = f (x) et son arc s,
1
f y d~ = z dx, avec z = y2/1 + yr2. C'est seulement en 1669 que nous voyons
Barrow en possession du théorème général de changement de variables ((XVIII),
p. 298-299); son énoncé, géométrique comme toujours, revient à ce qui suit:
soient x et y reliés par une relation monotone, et soit p la pente du graphe
de cette relation au point (x, y); alors, si les fonctions f (x), g(y) sont telles
qu'on ait f (x)/g(y) = p pour tout couple de valeurs (x, y) correspondantes, les
aires Jf(x) dx, jg(y)dy, prises entre limites correspondantes, sont égales; et
réciproquement, si ces aires sont toujours égales (f et g étant implicitement sup-
posées de signe constant), on a p = f (x)/g(y); la réciproque sert naturellement à
appliquer le théorème à la résolution d'équations différentielles (par G séparation
des variables D).Mais le théorème n'est inséré par Barrow que dans un appendice
(Lect. XII, app. III, theor. IV), où, en faisant observer que beaucoup de ses
résultats précédents n'en sont que des cas particuliers, il s'excuse de l'avoir
découvert trop tard pour en faire plus d'usage.
Donc, vers 1670, la situation est la suivante. O n sait traiter, par des procédés
uniformes, les problèmes qui relèvent de la dérivée première, et Huygens a
abordé des questions géométriques qui relèvent de la dérivée seconde. O n sait
ramener tous les problèmes d'intégration aux quadratures; on est en possession
de techniques variées, d'aspect géométrique, pour ramener des quadratures les
unes aux autres, dans des cas mal classifiés, et on s'est habitué, de ce point de vue,
au maniement des fonctions circulaires et logarithmique; on a pris conscience
du lien entre différentiation et intégration; on a commencé à aborder la G méthode
inverse des tangentes w, nom donné à cette époque aux problèmes qui se ra-
mènent aux équations différentielles du premier ordre. La découverte sensa-
m
L'un des premiers problèmes, dans l'usage et même la confection des tables,
est celui de l'interpolation; et, à mesure que s'accroit la précision des calculs, on
s'aperçoit au X V I I ~siècle que l'antique procédé de l'interpolation linéaire perd sa
validité dès que les différences premières (différences entre les valeurs successives
figurant dans la table) cessent d'être sensiblement constantes; aussi voit-on Briggs
par exemple1 faire usage de difîérences d'ordre supérieur, et même d'ordre assez
élevé, dans le calcul des logarithmes. Plus tard, nous voyons Newton ((XIX d) et
(XX), livre III, lemme 5) et J. Gregory ((XVII bis), p. 119-120), chacun de
son côté, poursuivre parallklement des recherches sur l'interpolation et sur les
séries de puissances; l'un et I'autre aboutit, par des méthodes d'ailleurs différentes,
d'une part à la formule d'interpolation par polynômes, dite G de Newton D, et de
l'autre à la série du binôme ((XVII bis), p. 131; (XXII), p. 180) et aux princi-
paux développements en séries de puissances de l'analyse classique ((XVII bis) ;
(XIX a et d) et (XXII), p. 179-192 et 203-225); il n'est guère douteux que ces
deux ordres de recherches n'aient réagi l'un sur l'autre, et n'aient été intimement
liés aussi dans l'esprit de Newton à la découverte des principes du calcul infinite-
simal. Chez Gregory comme chez Newton se fait jour un grand souci de la pra-
tique numérique, de la construction et de l'usage des tables, du calcul numérique
des séries et des intégrales; en particulier, bien qu'on ne trouve chez eux aucune
démonstration soignée de convergence, dans le genre de celle de Lord Brouncker
citée plus haut, tous deux font constamment mcntion de la convergence de leurs
séries du point de vue pratique de leur aptitude au calcul. C'est ainsi encore que
nous voyons Newton, en réponse à une question posée par Collins pour des fins
N
Mais ces questions ont aussi un aspect purement théorique et même arith-
métique. Convenons de noter par Arx, les suites de différences successives d'une
suite (x,),,,, définies par récurrence au moyen de Ax, = x,,, - x,,
( n )
FVR 111.56 FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
précisément aux valeurs de la forme n = p/2, avec p entier impair) qui sert de
point de départ à Newton débutant ((XXII), p. 204-206)' l'amenant, d'abord
par l'étude du cas particulier (1 - x2)pI2, à la série du binôme, puis de là à
I'introduction de xa (ainsi noté) pour tout a réel, et à la différentiation de xa au
moyen de la série du binôme; tout cela sans grand effort pour obtenir des démons-
trations ni même des définitions rigoureuses; de plus, innovation remarquable,
c'est de la connaissance de la dérivée de xa qu'il déduit jxa dx pour a # - 1
((XIX a) et (XXII), p. 225). Du reste, et bien qu'il ait été bientôt en possession
de méthodes beaucoup plus générales de développement en série de pissances,
telles la méthode dite du polygone de Newton (pour les fonctions algébriques)
((XXII), p. 221) et celle des coefficients indéterminés, il revient maintes fois par
la suite, avec une sorte de prédilection, à la série du binôme et à ses généralisa-
tions; et c'est de là, par exemple, qu'il semble avoir tiré le développement de
1 xa(l + x)xd" dont il a été question plus haut ((XXII), p. 209).
L'évolution des idées sur le continent, cependant, est fort différente, et beau-
coup plus abstraite. Pascal s'était rencontré avec Fermat dans l'étude des coeffi-
cients du binôme (dont il forme ce qu'il nomme le Q triangle arithmétique )>)et
leur emploi en calcul des probabilités et en calcul des différences; lorsqu'il aborde
l'intégration, il y introduit les mêmes idées. Comme ses prédécesseurs, quand il
emploie le langage des indivisibles, il conçoit l'intégrale F(x) = :f f(x) dx
comme valeur du rapport de la <( somme de toutes les ordonnées de la courbe n
* a J'avertis qu'on prenne garde de ne pas omettre dx.. .faute fréquemment commise, et qui empêche d'aller de
l'avant, du fait qu'on ôte par là à ces indivisibles, comme ici dx, leur généralité.. . dc laquelle naissent d'innom-
brables transJigurations et équipollences dejgures. D ( ( X X I b ) , p. 233).
FVR 111.58 FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
usage.
F) O n aura déjà aperçu, implicite dans l'évolution décrite plus haut, l'algé-
brisation progressive de l'analyse infinitésimale, c'est-à-dire sa réduction à un
calcul opérationnel muni d'un système de notations uniforme de caractère algé-
brique. Comme Leibniz l'a maintes fois indiqué avec une parfaite netteté
((XXI b) p. 230-233), il s'agissait de faire pour la nouvellc analyse ce que Viète
avait fait pour la théorie des équations, et Descartes pour la géométrie. Pour en
comprendre la nécessité, il n'est que de lire quelques pages de Barrow; à aucun
moment on ne peut se passer d'avoir sous les yeux une figure parfois compliquée,
décrite au préalable avec un soin minutieux; il ne faut pas moins de 180 figures
pour les 100 pages (Lcct. V-XII) qui forment l'essentiel de l'ouvrage.
Il ne pouvait guère êtrc question d'algébrisation, il est vrai, avant que quel-
que unit6 ne fût apparue à travers la multiplicité des apparences géométriques.
Cependant Grégoire de St. Vincent (IX) déjà introduit (sous le nom de ductus <(
plani in planum O) une sorte dc loi de composition qui revient à l'emploi systé-
matique d'intégrales f (x)g(x) dx considérées comme volumes de solides
a < x < b, O < y < f (x), O 6 z < g(x) ; mais il est loin d'en tirer les con-
séquences que plus tard Pascal déduit, comme: on a vu, de l'étude du même solide.
Wallis en 1655, et Pascal en 1658, se forgent, chacun à son usage, des langages
de caractère algébrique, dans lesquels, sans écrire aucune formule, ils rédigent
des énoncés qu'on peut immédiatement transcrire en formules de calcul intégral
dès qu'on en a compris le mécanisme. Le langage de Pascal est particulierement
clair et précis; et, si l'on ne comprend pas pourquoi il s'est refusé l'usage des
B. TAYLOR, Methodm Incremenlorum directa et inversa, Lond., 1715. Pour le calcul des différences,
Taylor pouvait naturellement s'appuyer sur les résultats de Newton, contenus dans un lemme
fameux des Princifiia ((XX), Livre III, lemme 5) et publiés plus amplement en 1711 (XIX d).
Quant à l'idée dc passer à la limite, elle semble typiquement leibnizienne; et l'on aurait peine à
croire à l'originalité de Taylor sur ce point si on ne connaissait de iout temps maints exemples de
disciples ignorants de tout hormis des écrits de leur maître et patron. Taylor ne cite ni Leibniz ni
Bernoulli; mais la controverse Newton-Leibniz faisait rage, Taylor Ctait secrétaire de la Royal Society
et Sir Isaac en était le tout-puissant président.
NOTE HISTORIQUE FVR 111.59
apparition des nouveamx symboles, c'est de voir Leibniz occupé aussitôt A cil
formuler les d'emploi, se demander si ci(xy) = dx dy ((XXII), p. 16-166),
et se répondre à lui-même par la négative, pour en venir progressivement à la
règle correcte (XXI a), qu'il devait plus tard généraliser par sa fameuse formule
pour dn(xy) ((XXP), t. III, p. 175). Bien entendu, au moment où Leibniz tâtonne
ainsi, Newton sait depuis dix ans dCjà que z = xy entraîne i = iy + xj; mais il
ne prend jamais la peine de le dire, n'y voyant qu'un cas particulier, indignc
d'être nommé, de sa règle pour différentier une relation F(x, y, z) = O entre
fluentes. Au contraire, le principal souci de Leibniz n'est pas de faire servir ses
méthodes à, la résolution de tels problèmes concrets, ni non plus de les déduire de
principes rigourcux et inattaquables, mais avant tout de mettre sur pied un
algorithme reposant sur le maniement formel de quelques règles simples. C'est
dans cet esprit qu'il améliore la notation algébrique par l'emploi dcs parenthèses,
qu'il adopte progressivement log .x ou Zx pour lc logarithme1, et cju7ilinsiste sur
le c< calcul exponentiel c'est-&-dire la considération systématique d'expo-
)>,
nenticlles, aX,xX, xy, où l'exposant est une variable. Surtout, tandis que Newton
n'introduit les fluxions d'ordre supérieur que strictement dans la mesure où elles
sont nécessaires dans chaque cas concret, Leibniz s'oriente de bonne heure vers
la création d'un t( calcul opérationnel >> par l'itération de d et de J; prenant peu à
peu claire conscience de l7analogicentre la nlultiplication des nombres et la com-
position des opérateurs de son calcul, il adopte, par une hardiesse heureuse, la
notation par exposants pour écrire les itérés de ci, écrivant donc dn pour le n-Cme
itéré ((XXIH), p. 595 et 6012, et (XXI), t. V, p. 221 et 378) et même d-l, d-"
1
pour et ses itérés ((XXI), t. III, p. 167); et il cherche même à donner un sens à
du pour u. réel quelconque ((XXP), t. II, p. 301-302, et t. III, p. 228).
Ce n'est pas à dire que Leibniz ne s'intéresse aussi aux applications de son
calcul, sachant bicn (comme Huygens le lui répète souvent ((XXII), p. 599))
qu'elles en sont la pierre dc touche; mais il manque de patience pour les appro-
fondir, ct y cherche surtout I'oecasion de formuler de nouvelles règles générales.
C'est ainsi qu'en 1686 (XXI c) il traite de la courbure des courbes, et du cercle
osculateur, pour aboutir en 1692 (XXI d) aux principes généraux sur le contact
des courbes planes 3; en 1692 (XXI e) et 1694 ( X X I f ) il pose Ics bases de la
l Mais il n'a pas de signe pour les fonctions trigonométriques, ni (faute d'un symbole pour e )
pour le « nombre dont le logarithme est x >).
« ...c'est à peu pres comme si, au lieu des racines et puissances, on uouloit toujours substituer des lettres, et au
lieu de xx, ou x3, prendre m, ou n, après avoir déclaré que ce doivent estre les puirsances de la grandeur x. Jugés,
Mons., combien cela embarasseroit. Il en est de mesme de dx ou de ddx, et les differences ne sont pas moins des
agections des grandeurs indeterminées dans leurs lieux, que les puissances sont des affections d'une grandeur przse à
part. I l me semble donc qu'il est plus naturel de les designer en sorle qu'elles fassent connoistre immediatement la
grandeur dont elles sont les affections. i>
Il commet d'abord IA-dessus une erreur singulière, croyant que le <I cercle qui baise D (le cercle
osculateur) a au point dr contact quaire points communs avec la courbe; et il ne se rend qu'avec
peine, par la suitr, aux objections des frères Bernoulli à ce sujet ((XXI), t. III, p. 187-188, 201-202
et 207).
NOTE HISTORIQUE FVR 111.61
c'est-à-dire, comme nous dirions, soit susceptible ou non d'une définition analy-
tique. Malheureusement cette idée claire et féconde, qui devait, convenablement
précisée, reparaître au XIX" siècle, ne pouvait alors lutter contre la confusion
créée par Descartes, lorsque celui-ci avait, en premier lieu, banni de la géo-
métrie fi toutes les courbes non susceptibles d'une définition analytique précise,
et en second lieu restreint aux seules opérations algébriques les procédés de
formation adinissibles dans une telle définition. Il est vrai que, sur ce dernier point,
il n'est pas suivi par la majorité de ses contemporains; peu à peu, et souvent par
des détours fort subtils, diverses opérations transcendantes, le logarithme,
l'exponentielle, les fonctions trigonométriques, les quadratures, la résolution
d'équations différentielles, le passage à la limite, la sommation des séries,
acquièrent droit de cité, sans qu'il soit facile sur chaque point de marquer le
moment précis où se fait le pas en avant; et d'ailleurs le premier pas en avant est
souvent suivi d'un pas en arrière. Pour le logarithme, par exemple, on doit
considérer comme des étapes importantes l'apparition de la courbe logarith-
mique (y = aX ou y = log x suivant le choix des axes), de la spirale logarith-
FVR 111.62 FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
là toute la <( métaphysique D du calcul infinitésimal. Mais ces sages avis n'ont pas
eu de suite immédiate. Le monumental ouvrage de Lagrange (XXVII) repré-
sente une tentative de fonder I'analyse sur l'une des plus discutables conceptions
newtoniennes, celle qui confond les notions de fonction arbitraire et de fonction
développable en série de puissances, et de tirer de là (par la considération du
coefficient du terme du premier ordre dans la série) la notion de différentiation.
Bien entendu, un mathématicien de la valeur de Lagrange ne pouvait manquer
d'obtenir à cette occasion des résultats importants et utiles, comme par exemple
(et d'une manière en réalité indépendante du point de départ que nous venons
d'indiquer) la démonstration générale de la formule de Taylor avec l'expression
du reste par une intégrale, et son évaluation par le théorème de la moyenne; du
reste l'œuvre de Lagrange est à l'origine de la méthode de Weierstrass en théorie
des fonctions d'une variable complexe, ainsi que de la théorie algébrique moderne
des séries formelles. Mais, du point de vue de son objet immédiat, elle représente
un recul plutôt qu'un progrès.
Avec les ouvrages d'enseignement de Cauchy, au contraire (XXVIII), on se
retrouve enfin sur un terrain solide. Il définit une fonction essentiellement comme
nous le faisons aujourd'hui, bien que dans un langage encore un peu vague. La
notion de limite, fixée une fois pour toutes, est prise pour point de départ; celles
de fonction continue (au sens moderne) et de dérivée s'en déduisent immédiate-
ment, ainsi que leurs principales propriétés élémentaires; et l'existence de la
dérivée, au lieu d'être un article de foi, devient une question à étudier par les
moyens ordinaires de l'analyse. Cauchy, à vrai dire, ne s'y intéresse guère; et
d'autre part, si Bolzano, parvenu de son côté aux mêmes principes, construisit un
exemple de fonction continue n'ayant de dérivée finie en aucun point (XXIX),
cet exemple ne fut pas publié, et la question ne fut publiquement tranchée que
par Weierstrass, dans un travail de 1872 (et, dans ses cours dès 1861) (XXXII).
En ce qui concerne l'intégration, 19euvrede Cauchy représente un retour aux
saines traditions de l'antiquité et de la première partie du xvne siècle, mais
appuyé sur des moyens techniques encore insuffisants. L'intégrale définie, passée
trop longtemps au second pIan, redevient la notion primordiale, pour laquelle
fa
Cauchy fait adopter définitivement la notation f (x) dx proposée par Fourier
x=b
(au lieu de l'incommode ff (x) dx parfois employé par Euler) ; et, pour la
[X = a]
définir, Cauchy revient à la méthode d'exhaustion, ou comme nous dirions, aux
sommes de Riemann >> (qu'il vaudrait mieux nommer sommes d'Archimède, ou
sommes d'Eudoxe). Il est vrai que le X V I I ~siècle n'avait pas jugé à propos de
soumettre à un examen critique la notion d'aire, qui lui avait paru au moins
aussi claire que celle de nombre réel incommensurable; mais la convergence des
sommes << de Riemann vers l'aire sous la courbe, tant qu'il s'agit d'une courbe
monotone ou monotone par morceaux, était une notion familière à tous les
auteurs soucieux de rigueur au X V I I ~siècle, Fermat, Pascal, Barrow; et J. Gregory,
FVR 111.66 FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
Equations di rentielles
§ 1. THÉORRMES D'EXISTENCE
Une relation dc la forme (3) est appelée équation dzfirentielle d'ordre n (résolue
par rapport à x(IL));par opposition, les équations de la forme (1) sont dites
Cquations différentielies du premier ordre.
O n ramène dc même à un système de la [orme (2) tout (( systkme d'équations
àil-Tcrentirllrs de la forme
(5) Dn%xi= f , ( t , XI, Dxl, . . ., D n l - l ~ l ., . . , xp, D x p. . ., Dnp-lxp)
(1 < i < p), où xi est une fonction ni fois dérivable dans 1 (pour 1 < i < fi).
uniforme de fonctions en escalier; une condition équivalente est qu'en tout point
intérieur à 1, u ait une limite à droite et une limite à gauche, ainsi qu'une limite
à droite à l'origine de I et une limite à gauche à l'extrémité de 1, lorsque ces
points appartiennent à 1 (II, p. 5, th. 3). Nous allons dans ce chapitre nous
restreindre aux équations différentielles ( 1 ) dont toute solution est une primitive
d'une fonction réglée dans 1. Cette condition est évidemment satisfaite si, pour toute
application continue ai de I dans H, la fonction f(t, u ( t ) ) est réglée dans 1; le
lemme suivant donne une condition suffisante pour qu'il en soit ainsi:
Lemme 1. - Soit f une application de 1 x H dans E telle que, en désignant par fx (pour
tout x E H ) l'application t i-t f ( t , x) de 1 dans E, les conditions suivantes soient réalisées:
l 0 fx est réglée dans 1pour tout x E H ; 2, l'application x ++f, de H dans l'ensemble
T(1,E ) des applications de 1dans E est continue quand on munit F ( I , E ) de la topologie
de la convergence compacte (TG, X , p. 04). Dans ces conditions:
1" Pour toute application continue u de 1 dans H, la fonction t i-t f ( t , u ( t ) ) est
réglée dans 1; de f a p précise, la limite à droite (resp. à gauche) de cette fonction en un
point t , E 1 est égale à la limite à droite (resp. à gauche) de la fonction t i-t f(t, u ( t , ) ) au
point t,.
2" S i (un)est une suite d'applications de 1 dans H, qui converge unformément vers une
application continue u de I dans H, dans toute partie compacte de 1, la suite des fonctions
f ( t , u n ( t ) ) converge uniformément vers f ( t , u ( t ) ) dans toute partie compacte de I .
l o Soit c la limite à droite de f ( t , ~ ( t , ) au ) point t,; pour tout E > O, il existe
un voisinage compact V de t , dans I tel que l'on ait jlf(t, u ( t , ) ) - cl1 < E pour
t E V et t > t,. D'autre part, il existe 8 > O tel que les relations
Soit (t,, x,) un point de I x 13; f satisfaisant par hypothèse aux conditions
du lemme 1 (IV, p. 3), il existe un voisinage compact Q de t, dans I tel que
f(t, x,) soit bornée dans J, et une boule ouverte S de centre x,, contenue dans H,
telle que f(t, x) - f(t, x,) soit bornée dans J x S; il en résulte que f(t, x) est
bornée dans J x S. Dans tout ce no,J désignera un intervalle compact, uoisinage de t, dans
1, S une boule ouverte de centre x, et de rayon r, contenue dans H, J et S étalzt tels que f soit
bornée dans J x S; M désignera la borne supérieure de Ilf(t, x) II dans J x S.
PROPOSITION 3. -Daru tout interualle compact d'origine (ou d'extrémité) t,, contenu dans
J et de longueur < r/(M + E), il existe une solution approchée à E près de l'équation (l), à
valeurs dans S, et égale à x, au point t,.
Nous allons supposer que t, n'est pas l'extrémité de J, et démontrer la proposi-
tion pour les intervalles d'origine t,. Soit R l'ensemble des solutions approchées
de (1) à E près, dont chacune prend ses valeurs dans S, est égale à x, au point t,,
et est définie dans un intervalle semi-ouvert (t,, b[ contenu dans J (intervalle
dépendant de la solution approchée que l'on considère). Montrons d'abord que
rJn n'est pas vide. Soit c la limite à droite de f(t, x,) au point t,; d'après le lemme
1 (IV, p. 3), la fonction f(t, X, + ~ ( -t tO))a une limite à droite égale à c au
point t,, donc la restriction de la fonction x, + c(t - tO)à un intervalle semi-
ouvert (t,, b( assez petit appartient à R.
Ordonnons l'ensemble % par la relation << u est une restriction de v H, et
montrons que rJn est inductif (E, III, p. 20). Soit (u,) une partie totalement
ordonnée de n, et soit (t,, b,( l'intervalle où ia, est définie: pour b, < b,, ai, est
donc un prolongement de u,. La réunion des intervalles (t,, b,Q est un intervalle
(t,, b( contenu dans J, et il existe une fonction et une seule u définie dans (t,, b( et
coïncidant avec u, dans (t,, b,( pour tout cc; parmi les b,, il existe une suite
croissante (b,,) tendant vers b; comme u coïncide avec u,, dans (t,, bu,(, u admet,
en tous les points du complémentaire par rapport à (t,, b[ d'un ensemble dénom-
brable, une dérivée vérifiant la relation (7), et est donc la borne supérieure de
l'ensemble (u,) dans m.
D'après le th. de Zorn (E, III, p. 20, th. 2), % admet un Clément maximal u,;
nous allons montrer que si (t,, t,[ est l'intervalle où est définie ai,, ou bien t, est
l'extréniité de J, ou bien t, - t, 3 r/(M + E). Raisonnons par l'absurde, en
supposant qu'aucune de ces deux hypothèses ne soit vérifiée; montrons d'abord
qu'on peut prolonger u, par continuité au point t, : en effct, quels que soient s et t
dans (t,, t,[, on a
d'après le th. des accroissements finis; le critère de Cauchy montre donc que U,
admet une limite à gauche x, 6 S au point t,. Soit alors cl la limite à droite au
point t, de la fonction f(t, x,) ; on a ~IC, II < M; le même raisonnement qu'au
FVR IV.6 ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 41
début de la démonstration montre qu'on peut prolonger u, dans un intervalle
semi-ouvert d'origine t,, par la fonction x, +
c,(t - t,), de sorte que la fonction
prolongée appartienne encore à %, ce qui est absurde. La proposition est donc
démontrée.
Lorsque f est unz-formément continue dans J x S, on peut démontrer la prop. 3 sans
faire usage du th. de Zorn (IV, p. 37, exerc. 1 a)).
DÉFINITION 1. -Etant donnée une fonction numérique positiue t t-t k(t) déJinie dans 1,
on dit qu'une application f de I x H dans E est lipschitzienne pour la fonction k(t) si,
pour tout x E H, la fonction t i-t f(t, x) est reglée dans 1, et si, pour tout t E 1 et tout
couple de points x,, x, de H, on a ((( condition de Lipschitz >>)
O n dira que f est lipschitzienne (sans préciser) dans 1 x H si elle est lip-
schitzienne dans cet ensemble pour une certaine constante k 3 0. Il est immédiat
qu'une fonction lipschitzienne dans 1 x H satisfait aux conditions du lemme 1
de IV, p. 3 (la réciproque étant inexacte); lorsque f est lipschitzienne (dans
1 x H), on dit que l'équation différentielle
(1) x' = f(t, X)
est lipschitzienne (dans 1 x H).
PROPOS~TION 5. - Soient k(t) une fonction numérique réglée et > O dans 1, f ( t , x) une
fonction définie et lipschitzienne pour la fonction k(t) dans 1 x H. Si u et v sont deux
solutions approchées de l'équation (1) à E, et E, près respectivement, définies dans 1et prenant
leurs ualeurs dans H, on a, pour tout t E 1 tel que t 2 t,,
FVR IV.8 ÉQUATIONSDIFFÉRENTIELLES 91
De la relation [[u1(t)- f(t, u(t)) 1 < cl, valable dans le complémentaire
d'un ensemble dénombrable, on déduit, par application du th. des accroissements
finis
et de même
Lemme 2. - Si, dans tintervalle (t,, t,), w est unefonction numérique continue satisfaisant
* à l'inégalité
où <p est une fonction réglée 2 O dans (to, t,), on a, pour to G t < tl
Appliquant le th. des accroissements finis (1, p. 23, th. 2 ) à cette inégalité, il
vient, puisque z(to) = O
d'où
On suppose en outre que g soit lipschitzienne pour la constante k > O dans 1 x H . Dans
ces conditions, si u est une solution approchée de x' = f(t, x) à cl près, d$nie dans 1, à
valeurs dans H , et v une solution approchée de x' = g(t, x) à E, près, déjïnie dans 1, à
valeurs dans H , on a, pour tout t E 1
et égale à c au point P;J ne serait donc pas le plus grand des intervalles de n, ce
qui est absurde; on a donc bien J = [to, @(.
Si K est une partie compacte de H,; (K) est fermé dans J; nous allons voir
qu'il existe y E J tel que$ (K) soit contenu dans [t,, y), ce qui prouvera (K)
est compact. Dans le cas contraire, il existerait un point c E K tel que ((3, c ) soit
adhérent à l'ensemble des points (t, u(t)) tels que t < P et ~ ( t E) K. Comme
fi E 1 et c E H, il existerait un voisinage V de p dans I et une boule ouverte S de
centre c et de rayon r, contenue dans H, tels que f soit lipschitzienne et bornée dans
V x S; soit M la borne supérieure de Ilf(t, x) j/ dans cet ensemble. Par hypothèse,
il existe t, E J tel que p - t, < r/2M, t, E V et l/iu(t,) - cl1 6 4 2 ; le th. 1 montre
qu'il existe une intégrale et une seule de ( l ) , à valeurs dans H, définie dans un
FVR IV. 12 ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 51
intervalle (t,, t,) contenant p, et égale à u(t,) au point t,; comme cette intégrale
coïncide avec u dans l'intervalle [t,, P(, J = (t,, P( ne serait pas le plus grand des
intervalles de m, ce qui est absurde.
3 O Supposons que J soit borné et que Ilf(t, ~ ( t )I )< M dans J; on a donc
COROLLAIRE 2. - Si, dans 1 x H, f est lipschitzienne pour une fonction réglée k(t), et
si l'extrémité de J appartient à 1, u a une limite à gauche au point p; si H = E et si f
est lipschitziennepour unefonction réglée k(t) dans 1 x E, on a J = 1.
En effet, si p E 1, il existe un voisinage compact V de p dans 1, tel que f(t, x,)
et k(t) soient bornées dans V; on a donc Ilf(t, x) I $ mllxll + h (m et h constantes)
dans V x H, d'où Ilul(t) 1 < mllu(t) 1 +
h dans le complémentaire d'une partie
dénombrable de V n J, et par suite jlu(t) I $ m llu(s)11 ds + q ( q constante)
dans V n J; le lemme 2 (IV, p. 8) montre que Ilu(t) / I $ cemt + d (c et d cons-
tantes) dans V nJ, donc f(t, u(t)) reste bornée dans J, et le corollaire résulte
alors du th. 2 de IV, p. I l .
Exemfiles. - 1) Pour une équation différentielle de la forme x' = g(t), où g. est
réglée dans 1, toute intégrale u est évidemment définie dans 1tout entier. O n notera
que u peut être bornée dans 1sans que g(t) le soit.
2) Pour l'équation scalaire x' = 2/ 1 - x2, on a 1 = R, N = ) - 1,1(. Si on
prend to = xo = 0, l'intégrale correspondante est sin t dans le plus grand intervalle
contenant O, où la dérivée de sin t soit positive, c'est-à-dire dans ) - $ 2 , +
x / 2 ( ; aux
extrémités de cet intervalle, l'intégrale tend vers une extrémité de H.
3) Pour l'équation scalaire x' = 1 + x2, on a I = H = R ; l'intégrale nulle pour
t = O est tg t, et le plus grand intervalle contenant O, où cette fonction est continue,
est J = ) - x/2, + x/2(; aux extrémités de J, 1 tg tl tend vers + co (cf. IV, p. 12, cor.
1).
4) Pour l'équation scalaire x' = sin tx, on a 1 = H = R et le second membre
est borné dans 1 x H, donc (IV, p. 12, cor. 1) toute intégrale est définie dans R tout
entier.
No 6 THÉORÈMES D'EXISTENCE FVR IV. 13
est ((voisine)> d'une équation lipschitzienne x' = g(t, x) et qu'on suppose que
les deux équations admettent chacune une solution approchée dans un même
intervalle, ces deux solutions approchées sont << voisines )>; nous allons préciser ce
résultat en montrant que l'existence de solutions de l'équation lipschitzienne
x' = g(t, x) dans un intervalle entraine celle de solutions approchées de l'équation
x' = f (t, x) dans le même intervalle pourvu que, dans ce dernier, les valeurs de la
solution de x' = g(t, x) ne soient pas (<trop voisines O de la frontière de H.
Soit u une intégrale de l'équation x' = g(t, x), déJinie dans un interualle K = (t,, b(
contenu dans 1, égale à x, au point to et telle que, pour tout t E K, la boulefermée de centre
u(t) et de rayon ~ ( tsoit ) contenue dans H. Dans ces conditions, pour tout y E H tel que
Il y - x, 11 < p, il existe une intégrale v de x' = f (t, x), définiedans K, à valeurs dans H,
et égale à y au point t,; en outre, on a Ilu(t) - v(t) 1 S q(t) dans K.
Soit klll l'ensemble des intégrales de x' = f(t, x), dont chacune prend ses
valeurs dans H, est égale à y au point t, et est définie dans un intervalle semi-
ouvert (t,, T( contenu dans 1 (dépendant de l'intégrale que l'on considère).
D'après le th. 1 de IV, p. 10 (lorsque f est localement lipschitzienne) ou IV,
p. 6, corollaire (lorsque E est de dimension finie), W n'est pas vide, et le même
raisonnement que dans la prop. 3 de IV, p. 5, montre que W est inductifquand on
l'ordonne par la relation <( v est une restriction de w )). Soit v, un élément
maximal de klll, (t,, t,( l'intervalle où est définie v,; d'après la prop. 6 de IV,
p. 9, tout revient à prouver que tl 2 6. Dans le cas contraire, on aurait
dans l'intervalle (t,, t,( en vertu de la prop. 6; dans l'intervalle compact (t,, t,),
la fonction réglée g(t, u(t)) est bornée, donc, dans l'intervalle (t,, t,(, g(t, v,(t))
est bornée, puisque l'on a lIg(t, v,(t)) j/ 6 1 g(t, u(t)) / I + kq(t) dans cet intervalle.
FVR IV.14 ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES $1
Comme v, est solution approchée de x' = g(t, x) à cc près dans (t,, t,(, il existe
un nombre M > O tel que Il'brl,(t) I/ < M dans cet intervalle, sauf aux points
d'un ensemble dénombrable; le th. des accroissements finis montre alors que
Ilv,(s) - v,(t) 1 6 Mls - t 1 pour tout couple de points s, t de [t,, t,[, donc
(critère de Caucliy) v,(t) a une limite à gauche c au point t,, et, par continuité,
on a llc - ~ ( t , 1 ) < rp(t,), donc c E H. On voit alors par IV, p. 10, th. 1 ou
IV, p. 6, corollaire, qu'il existe une intégrale de x' = f(t, x) définie dans un
intervalle (t,, ta( et Cgale à c au point t,, ce qui contredit la définition de v,.
Soit x' = f(t, X) une équation localement lipschitzienne dans 1 x I-I; d'après
le th. 2 (IV, p. 1l), pour tout point (t,, x,) de 1 x H, il existe un plus grand
intervalle J(t,, x,) c 1, non réduit à un point, contenant t,, et dans lequel il
existe une intégrale (et une seule) de l'équation, égale à x, au point t,; nous
allons préciser la manière dont cette intégrale, et l'intervalle J(t,, x,) oh elle est
définie, dépendent du point (t,, x,).
No 7 THÉORÈMES D'EXISTENCE FVR IV. 15
pour tout t E K; comme /lx, - Bp/l < r/2, on voit qu'il suffit de prendre 1 tel que
(19) Ml + (Ml + r/2) e2k1 < r
pour que la relation (18) soit vérifiée pour tout point (t, to, x,) de K x K x V.
2" D'après le th. des accroissements finis, on a
(20) t ~~, 0 -
) ~ ( ~ t2 ~7~, 0 1 ) - tll
quels que soient t,, t,, t, dans K et x, dans V. La prop. 5 (IV, p. 7) montre que
quels que soient t et t, dans M,x, et x, dans V. Enfin, si t, et t, sont deux points
quelconques de K, on a
FVR IV. 16 ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
comme u(t, t2, x,) est identique à l'intégrale qui, au point t,, prend la valeur
u(t,, t2, x,), la prop. 5 (IV, p. 7) montre que l'on a
Si Z a été pris assez petit pour que 2M1 < r/4, on voit donc que si x, est un point
quelconque de la boule ouverte W de centre b et de rayon r/4, on a ~ ( tt,,, x,) E V
quels que soient t ct t, dans M. Si x = u(t, t,, x,), la fonction s Hu(s, t, x) est
donc définie dans I< et égale à l'intégrale de (1) qui prend la valeur x au point t,
c'est-à-dire à u(s, t,, x,) ; en particulier
Soient E un espace normé complet sur le corps Hi, J un intervalle dans R, non
réduit à un point. On dit qu'une équation différentielle
où f est définie dans J x E, est une équation linéaire si, pour tout t E J, l'applica-
tion x »f(t, x) est une application linéaire a$ne continue1 dc E dans lui-même; si
on pose b(t) = f(t, O), l'application x Hf (t, x) - f(t, O) = f(t, x) - b(t) est
donc une application linéaire continue de E dans lui-même; nous désignerons
désormais cette application par A(t), et nous noterons A(t) . x (ou simplement
A(t)x) sa valeur en un point x E E; l'équation différentielle linéaire (1) s'écrit
donc
Rappelons que si E est de dimension finie, toute application linéaire affine de E dans lui-
même est continue (TG, VI, p. 3 et 6 ) .
FVR IV.17
2) Soient G une algèbre normée complète sur R, a(t), b(t) et c(t), trois applications de
J dans G; l'équation
I
Comme on a A ( t l ) x - A ( t ) x 1 <I A ( t l ) - A ( t ) 1 . /lxll, l'application
est dite associée à l'équation non homogène (2) ; on sait alors (A, II, p. 48, prop.
14) que si ra, est une intégrale de l'équation non homogène (2), toute intégrale de
cette équation est de la forme u + u, où u est une intégrale de l'équation homo-
gène associée (4), et réciproquement. Nous allons d'abord étudier dans ce no
les intégrales d'une équation homogène (4).
SHÉORÈME 2. -Pour tout point (t,, x,) de J x E, soit u(t, t,, x,) l'intégrale de
l'équation homogène (4), deJinie dans J et égale à x, au point t,.
1" Pour tout point t E J, l'ap~licationx, tt u(t, t,, x,) est une application linéaire
bijective et bicontinue C(t, t,) de E sur lui-même.
2 O L'ap@'cation t F+C(t, t,) de J dans9(E) est identique à l'intégrale de l'équation
p. 17; soit V(t) l'intégrale de cette équation définie dans J et égale à 1 au point t,.
On a (1,p. 14, prop. 3)
et pour t = t,, V(t) .x, = I.x, = x,; d'après le th. 1 de IV, p. 17), on a
nécessairement V(t) .x, = C(t, t,) .x, pour tout x, E E, c'est-à-dire V(t) = C(t, t,) ;
ceci démontre que C(t, t,) appartient à 9 ( E ) , autrement dit, que x, HC(t, to).xo
est continue dans E, et que l'application t t+ C(t, t,) est l'intégrale de (5) égale à
1au point to.
Enfin, l'intégrale s F+C(s, u) .x, de (4) est égale à C(t, u) .x, au point t, donc
on a, par définition
C(s, u) .x, = C(s, t) . (C(t, u) .x,) = (C(s, t)C(t, u)) .x,
quel que soit x, E E, d'où la première relation (6) ; comme C(s, s) = 1, on a
C(s, t)C(t, s) = Iquels que soient s et t dans J; ceci prouve (E, II, p, 18, corollaire)
que C(t, t,) est une application bijective de E sur lui-même, dont l'application
réciproque est C(t,, t) . Le théorème est ainsi complètement démontré.
On dit que C(t, t,) est la résolvante de l'équation (2) de IV, p. 17.
et au calcul d'une primitive. Avec les notations du th. 2 de IV, p. 18, posons en
effet x = C(t, t,) .z, d'où on tire, d'après la seconde formule (6) de IV, p. 18,
z = C(t,, t) .x; si x est une intégrale de (2)) z est une intégrale de l'équation
d
- (C(t, t,) .z) = A(t)C(t, to).z + b(t) ; comme l'application bilinéaire
dt
(U, Y) H U.Y
de 2 ( E ) x E dans E est continue (TG, X, p. 23, prop. 6), z admet une dérivée
(sauf en un ensemble dénombrable de points de J) et on a, par la formule de
No 4 ÉQUATIONSDIFFÉRENTIELLESLINÉAIKES FVR IV. 21
(en remplaçant dC(t, to)/dt par A(t)C(t, t,), en vertu de (5) (IV, p. 18)). L'équa-
tion en z se réduit donc à C(t, t,) .dzldt = b(t), ou encore à
d'après la seconde formule (6) de IV, p. 18. Or, le second membre de l'équation
(8) est une fonction réglée dans J, étant obtenue en substituant des fonctions
réglées à U et y dans la fonction bilinéaire continue U .y (cf. II, p. 6, cor. 2) ;
l'équation (8) a donc une intégrale et une seule prenant la valeur x, au point to,
donnée par la formule
Jio
Comme on a C(t, t,) . C(t,, s) .b(s) ds = Ik
C(t, to)C(to,s) .b(s) ds (II, p. 10,
formule (9)), on obtient (en tenant compte de la première formule (6) de IV,
p. 18) le résultat suivant :
PROPOSITION 3. -Avec les notations du th. 2 (IV, p. 18), pour tout point (t,, x,) de
J x E, l'intégrale de l'équation linéaire (2) défrnie dans J et égale à x, au poiazt to, est
donnée par la formule
Les th. 1 (IV, p. 17) et 2 (IV, p. 18) et la prop. 2 (IV, p. 20) montrent alors
que, pour tout x, = (x,,)l,,c,, dans E, il existe une intégrale ct une seule
RE = (u,) de l'équation
C(t, t,) étant une matrice carrée inversible (c,,(t, t,)) d'ordre n, dont les coefficients
sont des fonctions complexes continues dans J x J et telles que t t+ c,,(t, t,) soit
une primitive de fonction réglée dans J.
Dans le cas particulier où n = 1, le système (3) se réduit à une seule équation
scalaire
(a(t) et b ( t ) fonctions complexes réglées dans J);on vérifie aussitôt que la matrice
( A un élérnen~)C(t, t,) est égale à exp (JiO
a($) ds) ; I'intégrale de (11) égale à x,
au point t, cst donc donnée explicitement par la formule
(12) u(t) = r, exp ([y a<s>di) + S,: b(s) exp ([: a(r) dr) di.
des n vecteurs u i ( t ) par rapport à la base (ej)(A, III, p. 90). On a (A,III, p. 91,
P'OP. 2)
(14) A(t) = A(t,) det (C(t,t,)).
D'après la prop. 4 de IV, p. 22, pour que (aii), ,j ,.
soit un système fondamental
d'intégrales de (4), il faut et il suffit que le déterminant A ( t ) des aij soit # O en un
point t, de J; la formule (14) montre alors de nouveau que A ( t ) # O en tout
point de J, autrement dit que les vecteurs q ( t ) ( 1 < j < n) sont toujours
linéairement indépendants.
de K dans E, primitives de fonctions réglées dans Kyet telles que, pour tout t E Ky
les n vecteurs u j ( t ) (1 < j < n) forment une base de E.
Pour tout point tl E J, il existe toujours un intervalle K, voisinage de tl dans J,
dans lequel sont définies n - p fonctions up+k(1 < k < n - p) ayant les propriétés
précédentes. En effet, soit (et),,,,, une base de E; il existe n - p vecteurs de cette
base qui forment avec les u,(tl) (1 < j < p) une base de E (A, II, p. 95, th. 2);
,,
supposons par exemple que ce soient ep+ . . ., e n ; comme le déterminant
det (ul(t), . . .,up(t), ep+ ,, . . .,en) (par rapport à la base (ei)) est fonction continue
de t et n'est pas nul pour t = tl, il existe un voisinage K de tl dans lequel il n'est
pas nul; on peut donc prendre u, +, (t) = ep+, (1 < k < n - fi) pour t E K.
Il existe une matrice inversible B ( t ) d'ordre n, dont les éléments sont des
primitives de fonctions réglées dans Kytelle que B ( t ) .ei = u j ( t )pour 1 6 j < n.
dB dy
Posons x = B ( t ) . y ; y satisfait à l'équation -. y + B ( t ) .- = A ( t ) B ( t ). y ,
dt dt
qui s'écrit aussi
où les fonctions inconnues y,prennent leurs valeurs dans F. Il est immédiat que la solution
No. 5 ÉQUATIONSDIFFÉRENTIELLES LINÉAIRES FVR IV.25
(uj),, j , ,de ce système telle que u j ( t o ) = d, pour 1 < j < n (djarbitraires dansF)
est donnée par les formules
5. Équation adjointe
L'espace E étant toujours supposé être de dimensionjnie n sur le corps C, soit E*
son dual (A, II, p. 40), qui est un espace de dimension n sur C (A, II, p. 102,
th. 4) ; la forme bilinéaire canonique <x, x*) définie dans E x E* (A, II, p. 41)
est continue dans ce produit (étant un polynôme par rapport aux composantes de
X E E et de x* EE*).
Étant donnée une équation linéaire homogène (4) (IV, p. 22), où t HA(t) est
une application réglée de J dans 9 ( E ) , cherchons s'il existe une application
t ++v(t) de J dans E*, primitive d'une fonction réglée dans J, et telle que la
fonction numérique t H ( ~ ( t )v(t)>
, soit constante dans J lorsque u est une solu-
tion quelconque de (4) ; il revient au même d'écrire que la dérivée de cette fonc-
tion doit être nulle en tout point où u et v sont dérivables, c'est-à-dire qu'on doit
$voir en ces points
en tous les points où A(t) est continue et v(t) dérivable. Or, pour un tel point t et
un point x, EEarbitraire, il existe d'après le th. 1 de IV, p. 17, une solution u de (4)
telle que u(t)
x, E E,
= xo; on doit donc avoir
dv
ce qui signifie que - - B(t) .v(t)
dt
< ", di
=
dv
- B(t) .v(t))
O. Par suite:
= O pour tout
PROPOSITION 6. -Pour qu'une application t tt v(t) de J dans E*, primitiue d'une fonc-
tion réglée dam J, soit telle que (u(t), v(t)) soit constante dans J pour toute solution u de
FVR IV.26 ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES $2
l'équation (4) de IV, p. 22, il faut et il sufit que v soit solution de l'équation linéaire
homogène
L'équation (16) est dite adjointe de (4); il est clair qu'inversement (4) est
adjointe de (16). Les éléments de la matrice B(t) étant fonctions réglées de t dans
J, les résultats obtenus ci-dessus sur les équations linéaires sont applicables à
l'équation (16). En particulier, l'intégrale de (16) prenant la valeur x: au point to
peut s'écrire H(t, to).xg, où H(t, to) est une application linéaire bijective de
E* sur lui-même, identique à l'intégrale de l'équation
qui prend la valeur I au point t,. Il en résulte qu'on a (avec les notations de IV,
P. 18)
M t , to) Xo, H(t>to) 4) = (xo, x 3
quels que soient x0 E E et xg E E*, ce qui montre que
(18) H(t, to) = C(t, to)
(contragrédiente de C(tJ t,)). En particulier, si on connaît un système fondamental
d'intégrales de l'équation adjointe (16)) la matrice H(t, to) est déterminée, donc
aussi C(t, t,), et par suite toutes les intégrales de l'équation (4).
Remarque. -Soient E et F deux espaces normés complets sur R (ou sur C ) ,
(x, y) H(x, y> une forme bilinéaire continue dans E x F, telle que la relation (x, y> = O
<(
Supposons en outre que, pour tout t E J, il existe une application linéaire continue
B(t) de F dans lui-même, telle que l'on ait (A(t). x, y> + (x, B(t). y> = O pour tout
(x, y) E E x F. Dans ces conditions, on voit comme ci-dessus que, pour qu'une
application t~ v(t) de J dans F, primitive d'une fonction réglée, soit telle que
(u(t), v(t)> soit constante pour toute intégrale u de (4), il faut et il suffit que v soit
intégrale de l'équation (16), qu'on appelle encore l'adjointe de (4).
Nous supposons de nouveau que E est un espace normé complet quelconque sur R;
soit A un endomorphisme continu de E, indépendant de t, et considérons l'équation
linéaire homogène
D'après le th. 1 (IV, p. 17), toute intégrale de (19) est définie dans R tout
entier; d'après le th. 2 (IV, p. 18), l'intégrale de (19) prenant la valeur x, en un
point t, E R peut s'écrire C(t, t,)x,, où C(t, t,) est une application linéaire
bijective et bicontinue de E sur lui-même, satisfaisant à l'équation
d'autre part
d'où l'identité (21), puisque l'intégrale de (20) égale à I au point t, est unique.
Si on pose C,(t) = C(t, O), on a donc C(t, t,) = C,(t - t,); d'autre part,
pour tout h E ]ta, C',(At) est identique à l'intégrale de l'équation
Avec cette notation, les remarques qui précèdent la déf. 1 montrent que
la série du second membre étant absolument et uniformément convergente dans toute partie
bornée de 9 ( E ) ; en particulier, eit = e t Ipour t E HP.
4O Si X et Y sont permutables, Y et eYsont tous deux permutables avec ex, et on a
caractéristique de A sont simfiles, les espaces E, (1 < k < n) sont tous de dimen-
sion 1 sur le corps Cl, et il existe donc n vecteurs c , tels que les n fonctions er&,
( 1 < k 6 n) formcnt un système fondamental d'intégrales de l'équation (19)
de I V , p. 26.
déduit 5
j=l
hiDkuj(t) = O dans J pour tout entier k tel que 1 <k 4 n - 1, ce
Dk--'uj(to,t,) = 8jk
(indice dc Kronecker) pour 1 6 j < n, 1 6 k 6 n (en convenant de poser
DOui= uj). Il en résulte en particuIier que la méthode de variation des cons-
tantes (IV, p. 21) appliquée à l'équation (35) donne ici comme intégrale
particulière de (33), égale à O ainsi que ses n - 1 premières dérivées au point to,
la fonction
w(t) = Io ( t - s)"-l
b(s) ( n - l ) ! ds
(II, p. 13, formule (19)): l'intégrale de Dnx = O qui est nulle ainsi que ses n - 2
premières dérivées a u point t,, et dont la dérivée (n - 1)-ème est égale à 1 en ce
point, est en effet le polynôme (t - to)n-l/(n - 1) !.
No 8 ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES LINEAIRES FVR IV.33
Si, dans l'équation (33), les coefficients ai sont constants, la matrice correspon-
dante A est constante; l'équation caractéristique correspondante s'obtient en
écrivant que ert est solution, ce qui donne
PROP~SITIQN 10. -Soient g et h deux polynômes premiers enlre eux tels que f = gh. Le
sous-espace des solutions de (42) est somme directe des sous-espaces des solutions des deux
équations
g(D)x=O, h(D)x=O.
FVR IV.34 ÉQUATIONSDIFFÉRENTIELLES 52
= n4
3=1
(D - ,)nj
et la prop. 10, appliquée par récurrence sur q, montre que le sous-espace des
solutions de (42) est somme directe des sous-espaces des solutions des q équations
(43) (D - r j ) ? x = O (1 < j < q).
Or, pour tout nombre complexe r, on a
et a donc pour solutions les fonctions erjt p,(t), où pj parcourt l'ensemble des poly-
nômes de degré < nj - 1;on retrouve ainsi la prop. 9 de IV, p. 33.
m
Soit m le degré du polynôme P(t) = C hktm-k;sif (a) # O (c'est-à-dire si a
k=O
k=O
cktm-k
de degré m, solution de l'équation (46), car les coefficientsc, sont déterminés par le
système d'équations linéaires
qui admet évidemment une solution et une seule. Si au contraire a est une racine
caractéristique, et si h est son ordre de multiplicité, le calcul précédent montre
qu'il existe un polynôme et un seul v(t) de degré m, tel que toute solution de
Dhy = v(t) soit une intégrale; autrement dit, tout polynôme solution de (46) est
alors de degré m + h (<(résonance ))).
Nous nous bornerons au cas où les bj(t) sont les fonctions ind@niment dérivables
dans un intervalle J, et nous chercherons seulement les solutions (x,), ,<,
indé-
finiment dérivables dans J. En posant b(t) = (b,(t), . . ., bm(t)) (application de
J dans Cm),et x = (x,, x,, . . ., xn), le système (47) peut s'écrire
1) a) Avcc les notations de IV, p. 4, on suppose que f est uniformément continue dans
J x S. Démontrer alors la prop. 3 de IV, p. 5, sans faire usage de l'axiome de choix. (Soit 8
tel que les relations It2 - tll < 6, jlxz - xlj/ < 6 entraînent ljf (t,, x,) - f (t,, x,) I < E;
considérer une subdivision de J en intervalles de longueur < inf(S, 6/M) et définir par ré-
currence la solution approchée.)
6) Lorsque E est de dimension finie, et que f est lipschitzienne dans 1 x H, démontrer la
prop. 3 de IV, p. 5, sans fairc usage de l'axiomc dc choix. (Remarquer que, pour tout S > 0,
il existe un nombre fini de points xi de S tels que tout point de S soit à une distance < S d'un
des xi; procéder ensuite comme dans a) en considérant les fonctions réglées t Hf (t, x,), en
nombre fini.)
2) Étant donnés deux nombres b > O, M > O et un nombre arbitraire E > O, donner un
exemple d'une équation différentielle scalaire x' = g ( x ) telle que Ig(x)1 < M pour 1x1 < b
et qui admet une intégrale x = u(t) continue dans l'intervalle ) - b/M - E, b/M + E(, mais
b
+
qui n'a pas de limite finie a u point x = - E (définir g de sorte que l'intégrale considérée
M
b b
M M
+
ait une dérivéc continue dans ) - - - E, - E(, cette dérivée étant égale à la constante
M dans (- b/M, b/M)).
3) Soient S c H une boule ouverte de centre xo et de rayon r, f une fonction lipschitzienne
pour la constante k > O dans I x S ; on suppose en outre que t ++ f (t, xo) est bornée dans 1
et on désigne par Mo la borne supérieure de /If (t, xo)Ij pour t E 1. Montrcr que pour tout
t, E 1, il existe une intégrale u de x' = f (t, x), à valeurs dans S, égale à xo a u point t,, et
définie dans l'intersection de 1 et de l'intervalle )to - A, to f ?,(, où
7 4) Soient 1 = )to - a, to +
- xo 1 < M(t - to) + k
1: jlai(s) - x01 ds pour t > t,).
&-&es sont nuls, à l'exception du'terme d'indice n, égal à 1;l'espace E est somme directe d u
sous-espace V, de dimension 2 engendré par en et e,,,, et sous-espace fermé W, engendré
FVR IV.38 ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES $1
par les e, d'indice k distinct de n et de n+1. Soit fn une fonction continue et lipschitzienne
dans E, à valeurs dans E, constante sur toute classe modulo Wn, égale à en+^ - en sur la
droite joignant en et entl, et égale à O dans l'intersection de Vn et de la boule ljxl] < 4.
D'autre part, pour tout entier n > O, soit cpn une fonction numérique définie et continue
dans I'intervalle [zi],
1
égale à O aux extrémités de cet intervalle, et telle que
j ~ ~cpn(t)
~ ,dt,= 1. Soit 1l'intervalle (0, 1) dans R; on considère dans 1 x E la fonction f,
1
à valeurs dans E, définie comme suit: f (O, x) = O quel que soit x E E; pour -
n + l
< t < n1-9
où les ciil< sont des constantes telles que ckji = -cijk. Montrer que les intégrales de ce sys-
n
tème sont définies pour toutes les valeurs de t (remarquer que 2 x,2 est constante pour toute
<=1
intégrale x = ( x i ) ) .
8) Soit f une fonction définie dans 1 x H, satisfaisant aux conditions du lemme 1 de IV,
p. 3, et telle que, pour une constante k telle que O < k < 1, et pour un point t, E 1, on ait,
quels que soient t E 1et xl, x2 dans H
En déduire que les th. 1 (IV, p. IO), 2 (IV, p. 11) sont encore valables pour l'équation
x' = f (t, x) dans les conditions indiquées.
r/ 9) Soient 1 un intervalle dans R, to un point de 1, S une boule de rayon r et de centre x,
dans E, G l'espace normé des applications bornées de 1 x S dans E, la norme d'une telle
application f étant la borne supérieure I/f /j de lIf (t, x) 1 dans 1 x S. Pour tout M > 0,
soit GMla boule llf l j < M dans G. Soit L la partie de G formée des applications lipschitziennes
de 1 x S dans E; pour toute fonction f E L n G,, soit u = U(f) l'intégrale de x' = f (t, x),
telle que u(to)= x,, à valeurs dans S et définie dans l'intersection J, de 1et de l'intervalle
r
M
+
)to - r ,to -( (th. 1).
LM
a) Soit (f,) une suite de fonctions appartenant à L n 6,; si fn converge uniformément dans
1 x S vers une fonction f, toute valeur d'adhérence (pour la topologie de la convergence
compacte) de la suite des un = U(fn) dans l'espace F des applications bornées de J, dans E,
est une intégrale de x' = f(t, x) prenant la valeur xo au point to. Réciproquement, toute
EXERCICES FVR IV.39
intégrale v de x' = f (t, x) définie dans J, et telle que v(to) = xo, est aussi intégrale d'une
équation x' = g(t, x), où g est lipschitzienne et arbitrairement voisine de f dans G (con-
sidérer I'équation
b) On suppose en outre que E soit de dimension $nie. Montrer que si f E G, satisfait aux
conditions du lemme 1, pour tout t E J,, l'ensemble H(t) des valeurs au point t des intégrales
de x' = f (t, x) qui prennent la valeur xo au point t,, est un epsemble compact et connexe
(pour voir que H(t) est fermé, utiliser le th. d'Ascoli; pour voir qu'il est connexe, utiliser a) :
si xl, x2 sont deux points de H(t), et c > O un nombre arbitraire, montrer qu'il existe un
ensemble connexe <D de fonctions g appartenant à L n G, telles que Ijf - 9.11 < E pour
toute fonction g E @, et que l'ensemble des valeurs des fonctions U(g) au point t soit con-
nexe et contienne xl et x,. Conclure en passant à la limite suivant un ultrafiltre plus fin que
le filtre des voisinages de O dans R,).
10) Soit f une fonction numérique continue et bornée définie dans le pavé P: ]t - t,l < a ,
1% - xol < b de R2. Soit M la borne supérieure de 1f (t, x)l dans P, et 1 = )to - a, t, + c(,
où a = inf (a, b/M). Montrer que l'enveloppe supérieure et l'enveloppe inférieure de
l'ensemble @ des intégrales de x' = f (t, x) définies dans 1et prenant la valeur xo au point t,,
sont encore des intégrales de x' = f (t, x), qu'on appelle respectivement intégrale maximale et
intégrale minimale de cette équation, correspondant au point (to, xo) (remarquer que l'en-
semble 4> est équicontinu et fermé pour la topologie de la convergence uniforme dans 1).
Pour tout T E 1, soit E la valeur de l'intégrale minimale (correspondant à (t,, x,)) au
point 7. Montrer que l'intégrale minimale correspondant au point (T, 5) est identique à
l'intégrale minimale correspondant au point (to, xo) dans un intervalle de la forme (2, -r + h(
si r > to, de la forme) T - h, T) si T < to.
En déduire qu'il existe un plus grand intervalle ouvert )t,, t2( contenant t, et contenu
dans )t, - a, to + a(, tel que l'intégrale minimale u correspondant au point (t,, x,) puisse
être prolongée par continuité à )tl, ta( de sorte qu'en tout point t de )tl, t,(, u (t) appartienne à
+
)xo - b, xo b( et que u soit identique à l'intégrale minimale correspondant au point (t, u(t))
dans un intervalle de la forme (t, t + h( si t > to, de la forme) t - h, t) si t < t,; montrer
+
en outre qu'on a, soit t1 = to - a (resp. t2 = to a) soit lim u(t) = xo $. b (resp. lim u(t) =
t-tl t-tz
11) a) Dans le pavé P: It - toi < a, 1% - xol < b, soient g et h deux fonctions numtriques
continues telles que g(t, x) < h(t, x) dans P. Soit u (resp. v) une intégrale de x' = g(t, ,Y)
(resp. x' = h(t, x)) telle que u(to) = xo (resp. v(to) = xo) définie dans un intervalle (t,, to + c(;
+
montrer que, pour to < t < to c, on a u(t) < v(t) (considérer la borne supérieure -r des t
pour lesquels cette inégalité a lieu).
b) Soit ul'intégrale maximale de x' = g(t, x) correspondant au point (t,, x,) (exerc. IO), définie
dans un intervalle (to, t, + c(, à valeurs dans lx - xol < b. Montrer que, dans tout intervalle
+ +
compact (t,, to d ) contenu dans (t,, to c(, l'intégrale minimale et l'intégrale maximale
de l'équation x' = g(t, x) + E correspondant au point (t,, x,) sont définies dès que E > O
est assez petit, et convergent uniformément vers u lorsque E tend vers O par valeurs > 0.
c) Soient g et h deux fonctions numériques définies et continues dans P et telles que
g(t, x) < h(t, x) dans P. Soit (t,, t, f c( un intervalle dans lequel sont définies une intégrale
u de x' = g(t, x) telle que u(to) = x,, et l'intégrale maximale v de x' = h(t, x) correspondant
au point (to,x,). Montrer que, dans cet intervalle, on a u(t) < v(t) (se ramener au cas a) à
l'aide de b)).
x2
12) Soit u l'intégrale de l'équation x' = A +-
1 + ta
égale à O pour t = O,
3 et soit J le plus
grand intervalle d'origine O dans lequel u est continue.
a,
a) Montrer que, si h 6 on a J = (0, +CO( (utiliser l'exerc. 4 de IV, p. 37).
FVR IV.40 ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
7 14) a) Soit w(t, z) une fonction numérique continue et > O définie pour O < t < a et
z > O. O n suppose que z = O soit la seule intégrale de z' = w(t, z) définie pour O < t < a
et telle que lim z(t) = O et lim z(t)/t = O. Soient I = (t,, to + a(, S une boule de centre x,
t-O t+o
dans E, f une application continue de 1 x S dans E telle que, quels que soient t E 1, x, E S
et x2 E S, on ait Ijf (t, x,) - f (t, x2) I < w(lt - toi, jlx, - x2 11). Montrer que, dans un
intervalle d'origine t, contenu dans 1, l'équation x' = f (t, x) ne peut avoir qu'une seule
solution u telle que u(to) = x,. (Raisonner par l'absurde: si v est une seconde intégrale de
x' = f ( t , x), minorcr llu(t) - v(t) j/ dans un intervalle d'origine t,, à l'aide dc l'exerc. 13 b),
et obtenir ainsi une contradiction.)
Appliquer au cas où o(t, z) = k(z/t) avec O < k < 1 (cf. IV, p. 38, exerc. 8).
b) Le résultat de a) s'applique pour w(t, z) = zlt; mais montrer dans ce cas par un exemple
que si u, v sont deux intégrales approchées à c près de x' = f (t, x), égales à x, au point t,,
il n'est pas possible de majorer Ilia(t) - v(t) /j par un nombre ne dépendant que de t (et non
de la fonction f ) . (Prendre pour f une application continuc de W + x R dans R, égale à
x/t pour t > cr et pour O < t < u et 1x1 < t2/(u - t), et indépendante de x pour lcs autres
points (t, x).)
c ) Soit 0 une fonction numérique continue et > O dans l'intervalle (O, a). Montrer que si
1
dt cst convergente, lc résultat de a) s'applique pour w(t, z) = --- z;
e(t) +
t
15) Soit f une fonction numérique définie et continue pour lt/ < a, 1x1 < b, telle quef (t, x )
< O pour tx > O et f (t, x) > O pour tx < O; montrer que x = O est la seule intésrale de
l'équation x' = f (t, x) qui prenne la valeur O a u point t = O (raisonner par l'absurde).
suite ( u n )converge uniformément vers in dans tout intervalle compact contenu dans 1 (utiliser
le fait q u e la suite (un)est équicontinue dans 1).
17) Pour étudier l'équation x' = sin tx ( I V , p. 12, Exemple 4). o n pose u = xy, et o n consi-
dère les solutions d e l'équation correspondante u' = 2
t
+
t sin u = F(tJ u) q u i sont > O
pour t > O (pour toute solution de cette nature, o n a u(0) = O). On désigne par rkl a courbe
définie par les relations (2k - 1) x + 2t = O pour chaque entier k 1,
< u < 2kx, t sin u
§2
1 ) Soient E u n espace normé complet sur R, F un espace topologique, J u n intervalle de R
n o n réduit à un point; soit (t, E ) ++ A(t, E ) u n e application d e J x F dans S?(E), telle q u e
lorsque E tend vers Eo, A(t, 5) tende uniformément vers A(t, 4,) dans J. Si C ( t , to, E ) est la
résolvante de l'équation linéaire dxldt = A ( t , 5) .x, montrer que, pour tout intervalle com-
pact K c J , C(t, to, 5) tend uniformément vers C(t, to, Eo) dans K x K , lorsque tend vers
Eo.
2 ) Soit t HA ( t ) u n e application réglée d e J dans 9 ( E ) telle que, pour deux points quel-
conques s, t d e J, A ( s ) et A ( t ) soient permutables. O n pose B ( t ) = jfo A ( s ) ds. Montrer q u e la
résolvante C ( t , to) d e l'équation dxldt = A ( t ) . x est égale à e x p ( B ( t ) ) .
Si t H Ai(t), t HA z ( t ) sont d e u x applications réglées d e J dans 2 ( E ) telles que, pour
d e u x points quelconques s, t d e J , A,(s), A l ( t ) , A,(s), A z ( t ) soient deux à deux permutables,
montrer q u e l'on a
FVR IV.42 ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
x E E, l'application t -
7) a) Soit t H A(t) une application d'un intervalle J c R dans 9 ( E ) , telle que, pour tout
A(t) . x de J dans E soit continue. Montrer que, dans tout intervalle
compact K c J, t e l/A(t)l]est borde (utiliser TG, IX, p. 56, th. 2). Dans ces conditions,
montrer que, pour tout point (to, x,) E J x E, l'équation dxldt = A(t) . x + b(t) admet une
solution et une seule, définie dans J, et égale à xo au point to. En outre, si on désigne par
u(t, t,, x,) cette solution, l'application x, ++ u(t, to, xo) est une application linéaire bijective
et bicontinue C(t, to) de E sur lui-même, qui satisfait aux relations (6) (IV, p. 18) et (7)
(IV, p. 19);de plus, l'application (s, t) ++ C(s, t) de J x J dans 9 ( E ) est continue.
b) On prend pour E l'espace des suites x = (x,),,~ de nombres réels, telles que lim x, = 0,
n-t m
muni de la norme jlxll = snp Ixnl, pour laquelle E est complet. Pour tout t E J = (0, l), soit
A(t) l'application linéaire de E dans lui-même telle que
Montrer que A(t) satisfait aux conditions de a ) , mais que l'application t~ A(t) de J dans
9 ( E ) n'est pas continue au point t = O, et que la résolvante C(t, to) de l'équation dxldt =
A(t) . x est telle que l'application t HC(t, to) de J dans 9 ( E ) ne soit pas dérivable au point
t = 0.
7 8) Soit G une algèbre normée complète sur le corps R, admettant un élément unité e.
a) Soit t H a(t) une fonction réglée dans un intervalle J c R, à valeurs dans G. Montrer
que l'intégrale u de l'équation linéaire dxldt = a(t)x qui prend la valeur e en un point
to E J est inversible dans J, et que son inverse est solution de l'équation dxldt = - xa(t) (si v
est l'intégrale de cette dernière équation qui prend la valeur e au point t,, considérer les
équations linéaires vérifiées par UV et vu). En déduire que, pour tout x, E G, l'intégrale
de dxldt = a(t)x qui prend la valeur xo au point to est égale à u(t)x,.
b) Soient a(t), b(t) deux fonctions réglées dans J, u et v les intégrales des équations dxldt =
a(t)x, dxjdt = xb(t), qui prennent la valeur e au point to. Montrer que l'intégrale de l'équa-
+
tion dxldt = a(t)x xb(t) qui prend la valeur xo au point t, est égale à u(t)x,v(t).
C) Soient a(t), b(t), c(t), d(t) quatre fonctions réglées dans J, (u,v) une solution du système
de deux équations linéaires
EXERCICES FVR IV.43
Montrer que si, dans J, v est inversible, w = UV-lest intégrale de l'équation dzldt =
b(t) + a(t)z - zd(t) - ac(t)z (<(équation de Riccati O);réciproque. En déduire que toute
intégrale de cette derniére équation dans J, prenant la valeur xo au point to, est de la forme
+ +
(A(t)xo B(t)e)(C(t)xo D(t)e)-l, où A(t), B(t), C(t) et D(t) sont des applications con-
tinues de J dans 9 ( G )vérifiant l'identité U. (xy) = (U.x)y.
d) Soit w, une intégrale de dzldt = b(t) + a(t)z - zd(t) - zc(t)z dans J ; montrer que, si
w est une autre intégrale de cette équation telle que w - wl soit inversible dans J, w - W,
s'exprime à l'aide des intégrales des équations dxldt = - (ci + cw,)x et dxldt = x(a - wlc)
(considérer l'équation à laquelle satisfait (w - wl) -l, et utiliser b ) ) .
9) Soient y, (1 < k < n) n fonctions numériques définies dans un intervalle 1 c R et
admettant dans 1une dérivée (n - 1)-ème continue.
a) Montrer que si les n fonctions y, sont linéairement dépendantes, la matrice
( ~ & ~ ' ( t ) ) ~ <1<~k 4< ~est , rang < n en tout point t E 1.
- l de
b) Inversement, si pour tout t E 1,la matrice (yr)(t)) est de rang < n, montrer que dans tout
intervalle ouvert non vide J c 1, il existe un intervalle ouvert non vide U c J tel que les
restrictions des y, à U soient linéairement dépendantes (si est le plus petit des nombres
q < n tels que les wronskiens de q quelconques des fonctions yk soient identiquement nuls
dans J, considérer un point a E J où le wronskien de fi - 1 des fonctions y, n'est pas nul, et
montrer que p des fonctions y, sont intégrales d'une équation linéaire d'ordre p - 1 dans un
voisinage de a).
c) O n pose yl(t) = t2 pour t E R, yz(t) = t2 pour t 2 0, y2(t) = -tZ pour t < O; montrer
que y, et y, admettent une dérivée continue dans R et que ylya - y2y; = O, mais que yl et y,
ne sont pas linéairement dépendantes dans R.
* 10) Soit t~ X(t) une application d'une intervalle J c R dans l'espace des matrices
complexes d'ordre n. O n suppose que la dérivée t t+ Xf(t) existe et est continue dans J, et
est telle que X(t)X'(t) = X'(t)X(t) pour tout t E J.
a) O n suppose en outre que, pour tout t E J, les valeurs propres de X(t) sont distinctes.
Montrer qu'il existe alors une matrice inversible constante Po tel que PoX(t)P;l = D(t), où
D(t) est une matrice diagonale, de sorte que X(tl) et X(tz) sont permutables pour tout couple
de valeurs tl, ta de t dans J. (Écrire X(t) = P(t) D(t) P(t) - l au voisinage de chaque point de
J et former l'équation différentielle satisfaite par P(t).)
b) La matrice
/ t2 t3 t4 \
Comme on l'a vu (Note historique des chap. 1-11-111)) les problèmes conduisant
à l'intégration d'équations différentielles ont été parmi les premiers de ceux
qu'ont considérés les fondâteurs du Calcul infinitésimal au X V I I ~siècle (notamment
Descartes et Barrow). La théorie des équations différentielles n'a cessé depuis lors
d'exercer la sagacité des mathématiciens, et d'être un terrain de prédilection pour
l'application des méthodes les plus variées de l'Analyse; les questions qu'elle
soulève sont très loin d'être toutes résolues, et l'intérêt qui s'y attache est d'autant
plus soutenu qu'elle constitue un des points de contact les plus permanents et les
plus fructueux entre les mathématiques et les sciences expérimentales: ces der-
nières y trouvent souvent une aide précieuse, et en échange lui fournissent cons-
tamment de nouveaux problèmes.
Des nombreux chapitres que devrait comporter une étude moderne et com-
plète des équations différentielles, nous n'avons voulu exposer ici que deux des
plus élémentaires, traitant des théorèmes d'existence et des équations linéaires, la
variable étant supposée réelle. C'est donc aussi à ces deux aspects que nous
limiterons notre bref exposé historique. Dès le début du XVIII~siècle, les mathé-
maticiens s'étaient convaincus que l'intégrale ((généralea d'une équation dif-
férentielle d'ordre n dépend de n constantes arbitraires, et qu' (<en général »,il
existe une intégrale et une seule prenant des valeurs données ainsi que ses n - 1
premières dérivées pour une valeur donnée x, de la variable: conviction qu'ils
justifiaient par le procédé (remontant à Newton) qui consiste à calculer de proche
en proche les coefficients du développement de Taylor de la solution au point
x,, à l'aide de l'équation différentielle elle-même et des n premiers coefficients.
Mais jusqu'à Cauchy, personne n'avait étudié la convergence de la série ainsi
obtenue, ni démontré que sa somme était solution de l'équation différentielle; et
bien entendu, il n'était question que d'équations différentielles analytiques.
Parmi les diverses méthodes imaginées par Cauchy pour démontrer l'existence
des intégrales des équations différentielles, celle que nous avons suivie ((IV) et
(IV bis)), généralisée un peu plus tard par Lipschitz, est particulièrement in-
téressante pour le cas des équations non analytiques et pour l'approximation des
intégrales.
Les équations différentielles linéaires ont été parmi les premières à attirer
l'attention. Leibniz et Jakob Bernoulli intègrent l'équation linéaire du premier
ordre par deux quadratures ((1)' t. II, p. 731) ; l'intégrale générale de l'équation
NOTE HISTORIQUE FVR IV.45
Soit E un ensemble, filtré par un filtre de base 8 (TG, 1, p. 36) ;dans ce chapitre,
nous considérerons des fonctions dont l'ensemble de définition est une partie de E
appartenant à la base de filtre 8 (partie dépendant de la fonction considérée)
et qui prennent leurs valeurs, soit dans le corps R des nombres réels, soit plus
généralement dans un espace vectoriel normé sur un corps valué (TG, IX, p. 32).
Dans les applications, E sera le plus souvent une partie d'un espace numérique
Rn, ou de la droite achevée 6, et 8 la trace sur E d u filtre des voisinages d'un point
adhérent à E, ou encore le filtre des complémentaires des ensembles relativement
compacts dans E (<(voisinages du point à l'infini >>).
Il ne suffira pas en général de savoir qu'une telle fonction tend vers une limite
donnée suivant $ pour pouvoir traiter tous les problèmes de (<passage à la limite
suivant 8 D où interviennent des expressions formées avec cette fonction.
Nous désignerons dans ce qui suit par V un espace vectoriel normé sur un corps
valué Kypar %($, V) l'ensemble des fonctions à valeurs dans V, dont chacune
est définie dans une partie de E appartenant à la base de filtre 8. Les relations
que nous allons définir entre de telles fonctions ont un caractère local relatif au
filtre de base 8 : nous allons préciser ce qu'il faut entendre par là. Si f et g sont
deux fonctions de %($, V), rappelons que la relation a il existe un ensemble
,
Z E 5 tel que f et g soient définies et égales dans Z est une relation d'équivalence
R, dans S ( $ , V) (TG, 1, p. 44). Cela étant, nous dirons qu'une relation S où
figure une fonction f de %(a, V) est de caractère local (suivant 8) relativement à
f, si elle est compatible (en f ) avec la relation d'équivalence R, (E, II, p. 42) ;
on sait que, si f est le germe de f suivant 8, classe de f modulo R, (élément de
l'ensemble quotient S m ( $ ,V) = A?($,V)/R,), on déduit de S, par passage au
quotient, une relation entre f e t les autres arguments de S, et que réciproquement,
toute relation de cette nature définit une relation de caractère local relativement à
f.
Exemple. -Si f et g sont deux fonctions de %(g, R), la relation G il existe un
ensemble X E 8 tel quef et g soient définies dans X, et quef ( t ) < g(t) pour tout
t E X H est de caractère local relativement à f et g. On notef < g la relation ob-
tenue en passant au quotient (pour f et g) ; on remarquera que si f < g, il existe
une fonctionf,Ef et une fonction g, E g, définies dans E tout entier, et telles que
fi(t) < g, (t) pour tout t E E.
Remarques. - 1) Soient VI (1 i n) n espaces vectoriels normés sur K, y, une
fonction définie dans V, x V2 x .. x V,, à valeurs dans V par passage aux quo-
tients suivant R,, la fonction cp définit donc une application de
Ha($, VI) x ... x Yi", (8,Vn)
dans (8, V), que l'on notera le plus souvent cp($l,. . ., Zn) (TG, 1 xh, p. 45). Par
exemple en prenant pour y, les applications (x, y) H x + y et x Hxh (A E K), on
définit ainsi, pour deux germes quelconques f, de H, (8, V), les éléments fF + et f h
et on vérifie aussitôt que les lois de composition ($, 2) H P. + g et (A, f) Hf h définis-
sent sur Hm($, V) une structure d'espace vectoriel sur le corps K; dans cet espace, 6
est la classe formée des fonctions égales à O dans un ensemble de 8, et - â est la classe
sur K, on définit sur Yim(9, V) une seconde loi de composition interne (g, g) -
formée des fonctions égales à - f dans un ensemble de 5. De même, si V est une algèbre
prenant cp(x, y) = xy; avec les deux lois précédentes, elle définit sur H m ( g ,V) une
structure d'algèbre sur le corps K; si V admet un élément unité e, Hm
& en
(8, V) admettra
pour élément unité la classe ë, formée des fonctions égales à e dans un ensemble de $;
pour que f soit inversible dans e m ( $ , V), il faut et il suffit que, pour une fonction
f E i, il existe Z E $ tel que f (t) soit inversible dans V pour tout t E Z (auquel cas
cette condition est vérifiée pour toute fonction de la classez).
n
+
2) Avec les mêmes notations, soit une application d'une partie de VIdans V;
. i=l
nous désignerons par $(&, f,, . . ., fn) la fonction égale à $(f,(t),. ., f,(t)) en tout
point t E E où les fl(t)sont définis et où le point (f,(t)) appartient à l'ensemble où est
No 1 COMPARAISON DES PONCTIONS FVRV 3
COROLLAIRE. - Si V est une algèbre norriée, f,, f2 deux fonctions de df(8, V), g,, g,
deuxfonctions de 2 ( 8 , R), les relations f, & g,, f2 & g2 entraînent f,f2 g,g,.<
La relation f & g entre fonctions de Z(5, V) est transitive d'après la prop 1;
< <
comme elle est réJIexive, la relation (<f g et g f D est une relation d'équivalence
dans Z(8,V) (E, II, p. 40).
DÉFINITION 2. - Étant données deux fonctions f, g de Yi($, V), on dit que f et g sont
semblables (suivant 8) et on écrit f x g si on a f & g et g & 8:
Il résulte aussitôt de la prop. 3 de V, p. 3, que sif,, f2, p.,, g, sont des fonctions
de X ( 3 , K) (K corps valué quelconque), les relations f, x g, et f2 =: g2 en-
traînentf,f,== g,g2.
O n notera par contre que lcs relations f l h g,, f , g, ~ n'entraînent pas
fi + +
y 2 h gl g2, comme le montre l'exemple où f,(x) = g l ( x ) = x2, f 2 ( x ) =
+
- (x2 x ) , g2(x) = - (x2 - l), .X réel tendant vers + co.
-La
COROLLAIRE. relation f - g « f est une relation d'équivalence dans Z ( 3 ,V ) .
sin x sin x. -
4) Lorsque la variabie complexe z tend vers O, on a ez - 1 z. Plus généralement,
N
si V est un espace normé sur un corps valué K, f une fonction définie dans un voisi-
nage de xo E K, à valeurs dans V , et admettant a u point xo une dérivée f f ( x o ) # O,
on a, lorsque x tend vers xo, f ( x ) - f ( x , ) f ' ( x O )( x - x O ) (1, p. 2 , défi 1).
5) Lorsque ( x , y ) tend vers (O, O) dans R2, on a
dsin2 x + sin2y N d m .
6) Soit f ( x , y ) un polynômc à coefficients réels par rapport à deux variables réelles
x, y , n'ayant pas de terme constant. Si, lorsque x tend vers O en restant > O, il existe
une fonction q ( x ) continue dans un intervalle (O, a) et telle que q ( O ) = O et
f ( x , q ( x ) ) = O pour O < x < a, on peut montrer qu'il existe un nombre rationnel r
et un nombre réel h # O tels que y ( x ) -hxr ( V , p. 48, exerc. 3).
7) Pour tout x > O, soit x ( x ) le nombre des nombres premiers qui sont < x ; on
a démontré que, lorsque x tend vers + co, on a n ( x ) x/log x l .
N
différence f - g tende vers O suivant 8 ; cette différence peut même être non bornée,
comme le montre l'exemple x2 x +
x2, x tendant vers W .
N +
8. - Soient K un corps valué, f,,f,, g,, g, quatre fonctions de Y i ( & K) ;
PROPOSITION
les relationsf , g1etf, -g2 entrainent f , f2 g1g2. -
l Voir par exemple A. E. INGHAM,TXe distribution of prime numbers (Cambridge tracts, no 30),
Cambridge University Press, 1932.
No 3 COMPARAISON DES FONCTIONS F'VR V.7
-
veut éviter des confusions possibles) si elles vérifient l'une des trois relations:
f « g , f > g , o u ( ( i l e x i s t e h # Otelquef gha.
3. Changement de variables
-1
Soit rg une application d'un ensemble E' dans E, telle que cp (8) soit unc base de
VI) et if('$,
filtre sur E'. Il est clair que si fl, f2 sont des fonctions de Y?'(%, V2)
respectivement, les fonctions fl cp, f2 0 y appartiennent respectivement a
0
%'($(8), VI) et A?($(B),V,), et que la relation f, < f2 (resp. fl« f2) est
<
équivalente à 9; 0 cp f2 0 cp (resp. f1 cp « B;; 0 cp).
0
Soit g une fonction de Z ( 8 , R), strictement positive dans un ensemble de 8. Les rela-
tions de comparaison où figure g peuvent alors se formuler d'une autre manière:
la relation f «g équivaut à dire que la fonction I/f1 /g (qui est définie dans un
ensemble de 8) est bornée dans u n ensemble de 8 ; la relation f « g équivaut à
dire que l]fll/g tend vers O suivant 8. Si f est une fonction de 2 ( 3 ,
f =r g signifie que f /g est logarithmiquement bornée dans un ensemble de 8, et la
relation f -
g, queJ/g tend vers 1 suivant 8. Si f est une fonction de Z ( 8 , R)
positive dans un ensemble de 8, dire que f et g sont cornparablez signifie donc que
f /gtend vers une limite ( j n i e ou égale d + co) suivant 8,
FVR V.8 ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS $1
f - g, on a logf = log g + log f-, donc logf - log g tend vers O, et il en est de
g
1% f -- 1
même de - =
log f - 1% g.
log g 1% g
Par contre, on notcra que la relation f Ng n'entraîne pas ef eg, ni même ef =C eg,
N
1 On rappelle qu'on a défini le signe sgn x d'un nombre réel x comme égal à $. 1 si x > 0, à - 1
si x < O, à O si x = O (TG, IV, p. 12). Dire qu'une fonction numérique garde un signe constant dans
un ensemble signifie donc, soit qu'elle est > O en tout point de cet ensemble, soit qu'elle est < O
en tout point de l'ensemble, soit enfin qu'elle est identiquement nulle dans l'ensemble.
No 5 COMPARAISON DES FONCTIONS FVR V.9
DÉFINITION 5. - Soit g une fonction de i f ( & R), strictement positive dans un ensemble
de 8, et telle que limg g = O ou lima g = + m. On dit qu'une fonction f E A?''(&R) est
d'ordre p ($ni ou injini) par rapport à g si on a lim8 log (1 f 1 /log g) = p.
On notera que sif est d'ordre p par rapport à g, f est d'ordre - p par rapport
à l/g; on peut donc considérer uniquement le cas où g(x) tend vers + co suivant 8.
PROPOSITION 12. - Soit g une fonction de j%f(g,W) telle que limg g = + co ;soitf une
f(8, R).
fonction de Y
a) Pour quef soit d'ordre + c n par rapport à g, ilfaut et il suit quef »g" pour tout
a 3 O.
b) Pour quef soit d'ordre - COpar rapport à g, ilfaut et il su@ quef «g-"pour tout
a > O.
c) Pour quef soit d'ordrejni et égal à p par rapport à g, il faut et il suit que, pour
tout E > 0 , 0 n a i t g ~ «
- ~f «gP+E.
Démontrons par exemple c). Si l'ordre de f par rapport à g est p, pour tout
E > O, il existe un ensemble M E 8, tel que, pour tout x E M, on ait
5. Notations
Étant donnée une fonction numérique f E Z(8, Ha), il est souvent commode, dans
une formule, de noter O(f ) une fonction dominée par f, et O ( f ) une fonction
négligeable devant f. Lorsque, dans une démonstration, interviennent plusieurs
fonctions dominées par une même fonction f (resp. négligeables devant f ) , on les
notera O1(f), O2 (f), etc. (resp. 01 ( f ) , 02 (S),etc.)
Beaucoup d'auteurs notent indistinctement O(f ) (resp. O ( f ) ) toutes les fonctions
intervenant dans une démonstration et dominées par f (rcsp. négligeables devant f ) ,
par un abus de langapc qui n'est pas sans créer dcs risques de confusion.
FVR V.10 ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS 52
2 A,O, (J)
i =1
= ,
On+ (f) (A, scalaires)
(3) 2
i = l &O,( f) = on + (f) (A, scalaires)
-
La relation f g équivaut à f = g i- o(g). La notation O(1) (resp. o(1))
désigne une fonction bornée dans un ensemble de 8 (resp. une fonction tendant
vers O suivant 8).
3 2. DÉVELOPPEMENTS ASYMPTOTIQUES
1. Échelles de comparaison
Soient E un ensemble filtré par un filtre de base 8, et K un corps valué non discret
(le plus souvent K = ou K = C). Dans l'ensemble des fonctions de z ( 8 , K)
non équivalentes à O modulo R, (c'est-à-dire telles que dans tout ensemble de
8, il existe un point au moins où la fonction ne s'annule pas), la relation <(f «g ou
f = g )) est une relation d'ordre.
DÉFINITION 1. - On dit qu'unepartie 8 de Yf(8, K)formée defonctions non équivalentes à
O modulo R, est une échelle de comparaison lorsque B est totalement ordonnée par la relation
Gf«gouf = g>>.
En d'autres termes, sif et g sont deux fonctions de 8, on a toujours entref et g
une (et une seule) des trois relationsf « g, g «f,f = g. Il s'ensuit que dans 8, la
relation f h g (et a fortiori 1 f 1 a 1g1, où a est un nombre > 0) entraînef = g.
N
algl -
a2g2 entraîne /g, 1 Ig21, et par suite g, = g,, d'où (a, - a,)g, «g,,
et comme g, n'est identiquement nulle dans aucun ensemble de 8, cela entraîne
8, = al.
Si f admct une partie principale relativement à une échelle de comparaison 8,
elle admet ln même partie principale relativement à toute Çchelle de comparaison
8' 3 B.
Exemples. - 1) Pour x réel (resp. complexe) tendant vers + K I (resp. vers KI),tout
+ .-
polynôme aoxn a,xn-l + . + an à coefficients dans V, tels que a, f O, a pour
partie principale aoxnpar rapport à l'échelle des xn (ou de toute échelle contenant les
+ +
aOxm . . a,
xn). O n en déduit que toute fraction rationnelle
boxn . bn à coefficients réels ou
+ - .+
complexes tels que aobo # O, a pour partie principale 2 xm-npar rapport à la même
bo
échelle.
2) Une fonction peut être comparable à toutes les fonctions d'une échelle de com-
paraison sans admettre de partie principale par rapport à cette échelle. Par exemple,
pour x réel tendant vers +CO, 4.: n'a pas de partie principale par rapport à l'échelle
des xn, où n est entier rationnel; log x n'a pas de partie principale par rapport à
l'échelle des xa (cc réel quelconque) ; e x p ( d G ) et xX = e X 1 O g x n'ont pas de partie
principale par rapport à l'échelle des xa(log x)D, ni par rapport à l'échelle des exp (p(x))
(p polynôme sans terme constant).
2
Si a < , ahgL et b s g h sont des développements asymptotiques à la même
précision de deux fonctions f,, f, 2
(a, + 4 ) g , est un développement
h<a
asymptotiquc de f, + f2à la précision g, (V, p. 7, prop. 5) et pour tout scalaire
c, 2
hacc
a h c h est un développement asymptotique de f,c à la précision g,. On en
déduit que si une fonction f admet un développcment asymptotique à la précision
g,, ce développement est unique: il suffit de voir que la fonction O ne peut admettre
de développement asymptotique à la précision g, ayant des coefficients # O.
T-.
Or, si O = L?,
h sol
a,gh + r,, et si y est le plus petit des indices A < a tel que a, # O,
on aurait a,g, = - 2
,<a<,
ahgh - r, «g,, ce qui est absurde.
Dire qu'une fonction f admet un développement asymptotique à la précision
g,, dont tous les coefficients sont nuls, équivaut à dire que f « g,. Si f admet un
développement asymptotique C ahgh à àa précision h,dont les coefficients ne
hsa
sont pas tous nuls, et si y est le plus petit des indices A tels que a, # O, a,gy est
la partie principale de f relativement à l'échelle 6, car on a f - a,gy =
2
vih<cc
ahgh + r, «g y ; de même, si /L <a est un indice tel que a, # O, a,g,
g,; montrons que la somme Z[a,.b,]g,g,, étendue aux couples (A, IL) tels que
gmin(P, < gag,, est un développement asymptotique de [f, .f,] ci la précision gmin(O, O).
En effet, la différence entre [f, .f,] et cette somme est somme d'un nombre fini de
termes, qui sont soit de la forme [a,. b,]g,g, avec gag, « gmin,,, ), soit de la forme
[a,.r,]gA, où À 2 y, soit de la forme [r,. b,]g,, où IJ. 2 8; mais comme [x. y]
<
est continue, on a (V, p. 3, prop. 3 et V, p. 5, prop. 6) [a,. rB]gII. rBgh«gBgh= gp
pour A 2 y, et de même [r,. b,]g, < r,g, « g,g, = go pour p 2 8, d'où la
proposition (V, p. 5, prop. 5).
Si tous les ah sont nuls, on a [fl.f,] «g,po, autrement dit, on a un développement
asymptotique de [f, .f2] à termes nuls, à la précision g,g6; de même si tous les ah
et tous les b, sont nuls, on a un développement asymptotique de [fl.f2]à termes nuls,
à la précision g,ge.
On appliquera surtout le résultat précédent au cas où V est une algèbre normée
sur K , et la fonction bilinéaire [x.y] le produit xy dans cette algèbre; les cas les
plus importants sont ceux où V est égal à R ou C.
En particulier, si f, (1 < i < n) sont n fonctions de &(8, K) admettant
chacune un développement asymptotique par rapport à 8, on pourra
obtenir un développement asymptotique par rapport à & pour tout polynôme
1aV,, ..,_
(v,)
f>. . .f ;II rapport auxf;, à coefficients dans un espace normé V;
par
les règles qui précèdent permettent en outre de déterminer la précision du
développement obtenu, connaissant celles des développements des fonctions J;.
suivant le filtre de base 8. Soit d'autre part h une fonction à valeurs dans l'espace
normé V sur R (resp. C), définie dans un voisinage du point O dans R (resp. C)
et nfois dérioable dans ce voisinage; on a donc dans ce voisinage,
contraire p 5
< s, le développement de k = O ekf k est aussi un développement de
h of à la précision g,.
Si tous les termes de développement asymptotique de f sont nuls et si gx < 1,
on a f 4 ga, donc f k < g$< g, pour tout entier k > O; si cm est le premier coefficient
d'indice > O qui ne soit pas nul (en supposant que les c, d'indice k > O ne soient
pas tous nuls), c, est un développement asymptotique de h of à la précisiong;.
on a log (1
1
+ x) = logx + log
(1 + -il, d'où le développement asymptotique de
- log (1
X
+ x) par rapport à l'échelle des xa (log x)B:
1 log x 1 1
-log (1
x
+ x) = -
De ce développement, et du développement de Taylor
u2 u3
eu = 1 u - -
2
+ + + +
6
o(u3)
au voisinage de u = O, on tire par les méthodes exposées ci-dessus, le développement
asymptotique
(1 + x)llX = 1 - --
log x
+x
+
1 (log x)2
2 x2
+-
1 1 (log 4 3 + -log
x2 6 x3
- -x 1
zX3 + Op($)
= logx +7
No 5 DÉVELOPPEMENTSASYMPTOTIQUES FVR V. 17
PROPOSITION +
1. -Dans un intervalle (a, CO(, soient f unefonction vectorielle réglée, g une
Sa <
fonction réglée 2 O et telle que " g(t) dt > O. La relation f gpour x tendant vers + co
entraine Sr f (t) dt < g(t) dt. Si l'intégrale S: " g(t) dt est convergente, l'intégrale
,a * f (t) dt est absolument convergente.
En effet, il existe par hypothèse 6 2 a et un nombre c' > O tels que
f ) < cl(g() pourx 2 6,
d'où
comme d'autre part, on peut supposer 6 assez grand pour que g(t) dt z O, il Ji
existe c" > O tel que I /:
f (t) dtll 4 C" g(t) dt; en posant c = max (cf, c"), on a
donc, pour tout x > b,
d'où la proposition.
COROLLAIRE 1. -Si f et g sont des fonctions réglées 2 O dans l'intervalle (a, +a(,
> +
telles quef g, et si f, " g(t) dt = m, on a "f (t) dt = + co.
No 2 DÉVELOPPEMENTSAU VOISINAGE DE + CO FVR V. 19
COROLLAIRE 2. -Sif et g sont 2 O et non identiquement nulles dans (a, +a(et telles
Sa a!
quef =:g, on a f (t) dt =: g(t) dt.
Ce critère ne permet pas de conclure lorsque l/xl «f (x) « l/x pour tout
+"
exposant a > 0, par exemple pour f (x) = 1/x(log x)lL(p > O). Mais dans ce
1
dernier cas, f a pour primitive -(log x)lmW si p # 1 et log log x si = 1.
1-P
Par suite:
1
,
pour p # 1, et ln+ (x) une primitive de
x.ll(x). 12(x).. .ln-&) .ln(%)
Par suite :
p < Lcf
1, l'intégrale f "f ( t )dt est inJinie.
Chaque critère logarithmique est donc applicable à des fonctions pour
lesquelles les critères d'ordre inférieur ne peuvent donner de conclusion (cf. V, p.
52, exerc. 5 6) et V, p. 53, exerc. 8).
En raison de son utilité, nous traduirons le critère d'ordre O pour les intégrales
fzf (t) dt, oùf est réglée et 2 O dans l'intervalle non compact )a, a) :
2 O Si l'intégrale
11:f(t) dtll c
11 dt < c * g(t) dt pour x à xO.
* ~lf(t) :1
En second lieu, supposons que /af
g(t) dt = +CO. Si I]f(x)II < cg(%)pour
x 3 xo à max (cr, p), on a
/I dt
\If@) =
a
I l f (t)11 dt + 1%
jxO [If (t) I dl G 1%'
xo
/If (t) 1 dt + dt
d'où, pour x 2 x1
d'où
lnnn sin2 t
Idt
et l'intégrale ST dtjt est infinie, alors que jz- g ( t ) dt = - cos x reste bornée (cf. V, p.
49, exerc. 4). 2
équivalentes; demême 1
1
+; + x-21 ' mais 1/x2% 2/x3.
1
2) Si fet g sont comparables d'ordre k, une fonction f, équivalente à f n'est pas
nécessairement comparable d'ordre k à g; elle l'est toutefois si on suppose que f , est
comparable d'ordre k à f et qu'aucune des dérivées f ( p ) (O < $ < k - 1) n'est
équivalente à une constante # O.
3) Si f et g sont comparables d'ordre k, il n'en pas nécessairement de même de hf
et hg, même pour une fonction monotone h aussi simple que h ( x ) = x (V, p. 49,
exerc. 3); de même, l/f et l/g ne sont pas nécessairement comparables d'ordre k
(V, p. 48, exerc. 1).
2O Sif est d'ordre inJini par rapport à x et si f /f'et x sont comparables d'ordre 1, on a
IaX
- &. dt
par
l0 J":
hypothèse, on peut obtenir un développement asymptotique de
J"a
g J t ) dt est infinie; alors (V, p. 20, prop. 6), on a r,(t) dt « J":
g,(t) dt;
2 a, J":
h$a
g (t)dt à une certaine précision gp (V, p. 12) ; si cg* est la partie princi-
pale de J": g,(t)dt, on aura donc un développement asymptotique de J"(1f ( t ) dt à
la précision g,,, ,,,
O, dont tous les termes ont des normes croissant indéfiniment.
FVR V.26 ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS 53
2 O 1: * g,(t) dt est convergente; soit p alors le plus petit des indices )i < cr tels
que a, # O et que " g,(t)dt soit convergente; l'intégrale
r,(t) dt.
h < 13
Si 1:
On a alors " r,(t) dt « "g,(t) dt ;si cg, est la partie principale d e J i "g,(t)dt,
et si on a un développement asymptotique de
avec g = f/ f ') ;en formant la partie principale de cette nouvelle primitive, ainsi
qu'un développement asymptotique du second membre de (1) (resp. (Z)), on
obtiendra le second terme du développement cherché (voir V, p. 36-43).
Sz
Exemples. - 1) Soit f (x) = l/log x (x > 1) ;on a vu que dtllog t Nxllog x, et la
dt
différence - - -?-
a log t log x
est une primitive de l/(log x ) ~ ;on peut de nouveau
appliquer à cette fonction la prop. 8, qui donne Sz dt/(log t)2 x/(log x ) ~ .Par
N
O n notera que, quel que soit n, tous les termes de ce développement tendent vers
avec x.
+a,
ex ex ex
2) Soit f ( x ) = -; on peut écrire f ( x ) = - -
x2 + 1 xZ
donne les développements
Dans tout ce paragraphe, nous entendons (par abus de langage) par série à
termes positifs une série (un) à termes réels tels que un 2 O à partir d'une certaine
valeur de n. Tout ce qui sera dit sur ces séries s'étend aussitôt par changement de
signe aux séries dont tous les termes sont < O à partir d'une certaine valeur de n.
,
O n a vu (II, p. 14, Exemple 3) qu'à toute suite (un),, de points d'un espace normé
E, on associe une fonction en escalier u définie dans (1, +m( par les conditions
u(x) = un pour n < x < n + 1: alors, pour que la série (un) soit convergente, il
faut et il suffit que l'intégrale J": " u(t) dt soit convergente.
Soient (un) et (v,) deux séries à termes positifs, u et v les fonctions en escalier
associées: la relation un < vn pour n 2 no équivaut à u(x) < v(x) pour x 2 no.
<
-
Par suite, chacune des relations un un, un «un, un vn est respectivement
<
équivalente à u(x) v(x), u(x) « v(x), u(x) u(x); cette remarque permet de
-
traduire comme suit les propositions 1 (V, p. 18) et 6 (V, p. 20) :
5
p=n
2 Z -3
up « p = n up (resp. p = n up up).
20 Si
n=l p=1 p=1
- -
PROPOSITION 4 ((<critère logarithmique d'ordre O o). -Soit (un) une série à termes
<
positifs; si un ni" pour un p. < - 1, la série (un) est convergente; si un $ nu pour un
p. 2 - 1, la série (un)a une somme injnie.
PROPOSITION 5 (((critère logarithmique d'ordre P D).- Soit (un) une série à termes
1
PositÊfs. Si u i pour un p. > 1, la série (un) est
" 'n.ll(n).l,(n). . .lp-,(n) (lp(n))i"
1
1
convergente; si u, >, pour un p < 1, la série (un) a une
n.11(4 . Jp-,(n) (lP(n))i"
somme injnie.
Si O <q < 1, on a qn < n-v quel que soit IJ. > 0; l'application du critère loga-
m
Pour x réel tendant vers + co, soit d une échelle de comparaison formée de fonc-
tions dont chacune est définie dans tout un intervalle (x,, +co[ (dépendant de la
fonction) et est 2 O dans cet intervalle. Soit (un)une série dont les termes
appartiennent à un espace normé complet E, telle que unadmette un dévelop-
pement asymptotique à la précision g, par rapport à l'échelle 8' des restrictions à
N des fonctions de &:
U n = a< orz a d n ) + r&).
No 2 APPLICATION AUX SÉRIES À TERMES POSITIFS FVR V.29
asymptotique de sn = 2
m=l
u, par rapport h 8'; nous distinguerons encore deux
cas :
2 r,(m) 2 g&)
m
10 1g,(n)
n =1
= +m. Alors (V, p. 27, prop. 2), on a
m=l
X
m=1
;
par hypothèse, on peut obtenir un développement asymptotique de
(V, p. 13) à une certaine précision g,,; si cg, (n) est la partie principale de
On a en outre
m=n+l r,(m) «m = n + l g,(m); si cg,(n) est la partic principale de
partie principale de s, = 5
m =1
g(m) (lorsque
n
3
.. = l-
g(n) = +a)ou de r, =
L
m =n +1
g(m) (lorsque 3
n=l
g(n) < + m).
PROPOSITION 6. -Soit g une fonction numérique > O et monotone denie dans un intervalle
(x,, + KI( (où x, < l), et telle que log g et x soient com~arablesd'ordre 1.
FVR V.30 ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
(le nombre --- I* devant être remplacé par 1 dans (3) et (4) lorsque p = 0).
1 - e-p
1" Si g est d'ordre +m par rapport à ex, on a log g » x, d'où g'/g » 1 ou
gf »g d'après l'hypothèse; g est donc croissante et tend vers + m avec x, d'où
2
n =1
g(>i) = + m. Si u est la fonction en escalier associée à la série (g(n)) (V, p. 27)'
on a u(x) 6 g(x) à partir d'une certaine valeur de x, donc u < g et par suite
-
comme sn = sn-, + g(n), on a bien sn g(n). Démonstration analogue lorsque g
est d'ordre - m par rapport à ex; on a alors la formule (2).
2" Si g est d'ordre p par rapport à ex, on peut écrire g(x) = eVxh(x),où h est
d'ordre O par rapport à ex; en outre, par hypothèse, log g -
px pour y # O
03
Or, la relation h' « h signifie que, pour tout z > O, il existe no tel que la rela-
tion x > no entraîne Ihf(x)/h(x)l 6 E ; on en déduit, pour n - 1 6 t 6 n,
No 2 APPLICATION AUX SÉRIES À TERMES POSITIFS FVR V.31
que - E < log Ih(t)/h(n)1 < E d'après le th. des accroissements finis, si n 2 no,
d'où
Ih(t) - h(n)l < (eL l)h(n)
et par suite
( n - l ) l o g ( n - 1) = ( n - 1 ) l o g n - 1
d'où (V, p. 16)
(fi - 1)n-1 = inn-1 + - n n - ~+ ~ , ( n ~ - ~ )
2e
et de même
1
(n - 2)n-2 = - @-2
eZ
+ ,2 (nn-2 );
par suite
1
5, = nn + -e. n - l + (2,
-+-e:)
nn-2 +~ ~ ( n ~ - ~ ) .
où fl(n) = g(n) -
El. Sn-, g(t) dt «g(n) d'après la prop. 6 de V, p. 29. Si
on a une partie principale cgl(n) defl(n) par rapport à &', et si on peut appliquer
3
m =1
fl(m) si zl
de nouveau la prop. 6 à la fonction g,, on obtiendra une primitive équivalente à
2
m=n+l
m
fl(m) dans le cas contraire
m
puis
1 1
-- (log n - log (n - 1)) N --
Zn2
d'où
La constante y qui s'introduit dans cette formule joue un rôle important en Analyse
(cf. chap. VI et VII) ;elle est connue sous le nom de constante d'Euler; on a
y = 0,577 215 664...
à 1/109près par défaut.
Nous verrons dans VI, p. 20, comment la formule sommatoire d'Euler-Maclaurin
donne, dans les cas les plus importants, un développement asymptotique d'ordre
quelconque de sn (ou de r,) .
P
log n = l (1 + un) = ns= l log (1 + un).
No 3 APPLICATION AUX SÉRIES À TERMES POSITIFS FVR V.33
Lorsque le produit infini est convergent, on sait que un tend vers O; on a donc
-
log(1 + un) un; or, on sait que, pour qu'une série de nombres réels soit
commutativement convergente, il faut et il suffit qu'elle soit absolument con-
vergente (TG, IV, p. 39, prop. 5) ; en vertu de la prop. 1, on retrouve ainsi que,
pour que le produit de facteur général 1 + un soit commutativement convergent,
il faut et il suffit que la série de terme général un soit absolument convergente
(TG, IV, p. 35, th. 4).
U n raisonnement analogue s'applique à un produit infini de facteur général
+
comjlexe 1 un (un f - 1). En effet, pour qu'un tel produit soit commutativement
convergent, il faut et il suffit (TG, VIII, p. 16, prop. 2) que le produit infini de
facteur général 11 +
uni le soit, et en outre, si 0, est l'amplitude de 1 f un (comprise
entre-x et S n ) , que la série des 0, soit commutativement convergente. Comme u,,
+
tendalors vers O, log(1 un) est défini à partir d'une certaine valeur den (III, p. 10) et
on a
log(1 +
un) = log Il +
uni ion; +
donc, pour que le produit de facteur général 1 + un soit commutativement convergent
il faut et il suffit que la série de terme général Ilog(1 + un\ soit absolument conver-
-
gente (TG, VII, p. 16, th. 1); or log(1 + un) un (1, p. 26, prop. 5), donc on
retrouve la condition que la série de terme général un soit absolument convergente
(TG, VIII, p. 16, th. 1).
puis
log n -
Snn-1
log t dt = log n - (n log n - (n - 1) log (n - 1) - 1) - -
1
Zn
d'où
sn = nlogn -n + +logn + ~ ( l o g n ) .
O n a ensuite
log t dt - 12 (log n - log (n - 1)) --
1
1Zn2
d'où
1
sn = n log n - n + -1 log n + k + -
12n
+ o,($ (k constante)
FVR V.34 ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
Nous démontrerons dans VII, p: 17, qu'on a ek = 4%. La formule ( 5 ) (avec cette
valeur de k) est dite formule de Stzrling. De la même manière, pour tout nombre réel a
distinct d'un entier > O, on démontre que
pour tout nombre réel a distinct d'un entier > O, y(a) étant une fonction de a qui
sera précisée dans V I I , p. 18.
On rencontre assez souvent des séries (un), pour lesquelles un > O à partir d'un
certain rang, et un+&, a un développement asymptotique facile à déterminer.
Il est commode, pour de telles séries, d'avoir des critères (dits critères de seconde
espèce) permettant de déterminer si la série est convergente d'après le seul aspect
de un+Jun. U n tel critère est le suivant:
fJ (1 - i).or, on ( :)-
a n2
(2
a log 1 - - - - - - - + o - , d'où log pn =
n 2n2
1
-oc log n + k +o(l/n) (k constante), et pn ek - -comme a > 1, le critère
N
nQ'
logarithmique d'ordre O permet de conclure.
1
Si au contraire U , + ~ / U , 2 1 - - à partir d'un certain rang, le même calcul
n
1
>
prouve que un - d'où la proposition.
n
O n démontrerait de la même manière, en utilisant les critères logarithmiques
d'ordre > O, le critère de seconde espèce suivant:
No 4 APPLICATION AUX SÉRIES À TERMES POSITIFS FVR V.35
PROPOSITION 8. - Soit (un) une série à termes > O à partir d'un certain rang. Si, à
partir d'un certain rang, on a
pour un C( > 1, la série (un) est convergente; si, àpartir d'un certain rang, on a
où or, fi, y sont des nombres réels quelconques, différents des entiers < O; il est clair
que un est > O à partir d'un certain rang, ou < O à partir d'un certain rang. O n a
1. Corps de Hardy
Soit $ la base de filtre sur R constituée par les intervalles de la forme [xo3 +CO(.
Rappelons que, dans l'ensemble A?(& R ) des fonctions numériques définies dans
des parties appartenant à $, nous avons défini la relation d'équivalence R,:
a il existe un ensemble M E $ tel que f (x) = g(x) dans M >> (V, p. 2)) et que
l'ensemble quotient S(8, R)/R, est muni d'une structure d'anneau ayant un
élément unité.
(plus petit corps de caractéristique 0, cf. A, V, $ l), qu'on peut identifier au corps
Q ; d'ailleurs, comme deux constantes ne sont congrues modulo R, que si elles sont
égales, Q/R, est identique à Q. Les constantes réelles forment aussi un corps de
Hardy, qu'on peut identifier à R.
2) Un exemple plus important de corps de Hardy est l'ensemble des fonctions
rationnelles à coe$îcients réels, que nous noterons R(x) par abus de langage; si
f (x) = p(x)/q(x) est une fonction rationnelle à coefficients réels, non identique-
ment nulle, elle est continue, dérivable et # O dans l'intervalle (a, + a(,où a est
strictement supérieur à la plus grande des racines réelles des polynômes p(x) et
q(x) ; donc tout élément de R(x)/R, autre que O est inversible. On notera encore
que deux fonctions rationnelles ne peuvent être congrues modulo R, que si elles
sont égales, donc R(x)/R, peut encore être identifié à R(x).
Étant donné un corps de Hardy @, nous allons voir comment on peut former de
nouveaux corps de Hardy 9' 2 9 tels que @'/R, s'obtienne par adjonction à
@/Ra (au sens algébrique du terme, cf. A, V, $ 2) de nouveaux éléments, d'une
forme que nous allons préciser.
Lemme 1. -Soient a(x), b (x) des fonctions numériques continues et ne changeant pas de
signe dans un intervalle (x,, +a[.Si, dans cet intervalle, la fonction y(x) est continue et
dérivable et vérijie l'identité
Lemme 2. -Soient a(x) et b(x) deux fonctions appartenant à un même corps de Hardy
9, y(x) une fonction satisfaisant à l'identité (1) dans un intervalle (x,, + a( où a et b sont
d$nies et continues. Si p(u) est un polynôme par rapfort à u, dont les coeficients sont des
fonctions de x appartenant à @, d$nies et dérivables dans (xo, +cm(, il existe un intervalle
(xi, + GO(,dans lequel lafonction p(y) ne change pas de signe.
FVR V.38 ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS APP-
identiquement nulle dans un voisinage de +co, 9(ly/") est un corps de Hardy pour tout
nombre réel a.
d
En effet, - (/y]") = ]y)"( q f / y ) , et ixy'ly est égale à une fonction de 9 dans
dx
un intervalle (x,, + GO(.
Notons enfin que si y est une primitive d'une fonction quelconque de 9, S(y)
est encore un corps de Hardy.
1
2O si f est d'ordre p > - 1 par rapport à x, Saf (t) dt - N
~ + 1
xf (x).
3" si f est d'ordre p < - 1 par rapport à x, Sxf "f ( t ) dt - --, 1 .f(x).
1
+
4. Fonctions (H)
PROPOSITION 3. -Si O. est un coqs de Hardy, il existe un corps de Hardy 9, contenant
9, et tel que, pour toutefonction z E O, non identiquement nulle dans un voisinage de +CO,
1
eZet log zl appartiennent à P.
Désignons par iY l'ensemble des fonctions f E A?($,R) ayant les propriétés
suivantes: pour chaque fonctionf E 9 il existe un nombre fini de corps de Hardy
Pl, O,, . . ., O, (le nombre n et les corps Si dépendant def )tels que f E 9, et que,
, ,
pour O < i < n - 1, on ait 9 + = Pi(ui+,), où U, + est égale, soit à eZi, soit à
log Izil, Z, appartenant à Li et n'étant pas identiquement nulle au voisinage de
+CO. O n dit que u,, u,, . . . , un forment une suite de d&nition du corps 9, et de la
fonction f; une même fonction f E P peut naturellement admettre plusieurs
suites de définition.
D'après la déf. 1 de V, p. 36, toute fonction f E 9, non identiquement nulle
dans un voisinage de +CO,garde un signe constant et est dérivable dans un
intervalle (x,, +CO[; si f E P,, 11f et f ' sont égales à des fonctions de Rn, donc à
des fonctions de 9, dans un voisinage de + GO. Pour voir que P est un corps de
Hardy, il suffit donc de prouver que sif et g sont deux fonctions de P, f - g et fg
sont égales à des fonctions de L dans un voisinage de +CO. O r soit u,, u,, . . .,u,
une suite de définition def, v,, u,, . . ., un une suite de définition de g. La suite u,,
u,, . . ., u,, u,, u2, . . ., v, obtenue par juxtaposition des suites (u,) et (uj) est encore
une suite de définition d'un corps de Hardy @+,. et ce corps contient f et g, donc
f - g et fg sont égales à des fonctions de O,+, dans un voisinage de +CO.
,
itérées en(x) par les conditions eo(x) = x, en(x) = exp(en- (x)) pour n > 1. Il est
immédiat, par récurrence sur n, que ln(x) est la fonction réciproque de e,(x),
définie pour x > en-,(O), et que em(en(x))= em+,(x), lm(ln(x)) = lm+,(x). En
vertu des relations log x < xu « ex pour tout p > O, on a, pour n 3 1
pour p > O, cc > O, p > 0, O < y < 1, O < 6 < 1, ces nombres étant par ail-
leurs quelconques (cf. V, p. 8, prop. 11).
Nous avons déjà vu (V, p. 19) que, pour n à 1, on a
O n a de même pour n Z 1
O n peut montrer que si f est une fonction ( H ) quelconque telle que f ).- 1, il existe
deux entiers m et n tels que
lm(x) «f(4 « e n b )
(V, p. 51, exerc. 1 et 52, exerc. 5). Par contre, on peut definir des fonctions croissantes
g(x) (qui ne sont plus des fonctions ( H ) ) telles que g ( x ) » e,,(x) pour tout n > O, ou
1 « g ( x ) « lm(%)pour tout m > O (V, p. 53, exerc. 8,9 et 10).
A l'aide des logarithmes itérés, nous allons montrer qu'on peut définir une
échelle de comparaison (pour x tendant vers + co) & formée de fonctions (H), qui
sont > O dans un voisinage de + m et satisfont aux conditions suivantes:
a) le produit de deux fonctions quelconques de 8 appartient à 8 ;
b) pour toute fonctionf G & et tout nombre réel p, fi" E G;
c) pour toute fonction f E 8 , log f est combinaison linéaire d'un nombre fini
de fonctions de 8;
d ) pour toute fonction f E & autre que la constante 1, ef est équivalente à une
fonction de 8.
--
m
où les cr, sont des nombres réels, nuls sauf pour un nombrc fini d'indices m; il est
immédiat, d'après (5) (V, p. 42), que ccs fonctions forment une échelle de comparaison
quisatisfait aux conditions a), b) et c). Définissons ensuite par récurrence sur n
l'ensemble 8, (pour n 2 1) comme formé de la constante 1 et des fonctions de la
forme exp (SI a, fk), où p est un entier > O arbitraire, fk (1 4 k 4 p) des fonc-
f,
tions de &,_, telles que »f2 )*. . . . »f, » 1, et les a, des nombres réels # 0;
montrons par récurrence que 8,est une échelle de comparaison satisfaisant aux
,.
conditions a), b) et c) et contenant 6, - En premicr lieu, la relation 8, c gn -,
est vraie pour n = 1, car le logarithme d'une fonction non constante de 8, est de
la [orme 5
k=l
akfk, où les f,sont des logarithmes itérés, donc > 1; d'autre part,
,,
si 8,-, c 6,- on déduit de la définition de 6, que 8, -,
8,; cette définition
montre en outrc que bnsatisfait à a), 6) et c). Reste à voir que 8, est une Cchelle
de comparaison: comme le quotient dc deux fonctions de 8,appartient encore à
Q,, il sufit de prouver qu'une fonction f de 8, autre que la constante 1, ne peut
- a1f1 par
P
être équivalente à une constante # O. O r on a log f = 2 akfk
1, = 1
construction, et comme f, » 1, log f tend vers 2 a , donc f tcnd vers O ou vers
+ co lorsque x tend vers +CO.
Cela étant, si 6 est la réunion des 8, pour n 2 0, Q est une Echelle de com-
paraison, car dcux fonctions de 8 apparticnncnt à une mênic échelle 8,; pour
la même raison, Q satisfait à a ) , et il est clair qu'elle satisfait aussi à 6) et c). Enfin,
sif E 8, il existe n tel que f E 8,; si f n'est pas la constante 1,f (x) tend vers O ou
vers + GO lorsque x tend vers + co ; dans le premier cas, ef
ef appartient à 8,+,par définition, donc à 8.
- 1, et dans le second,
Remarque. - Malgré l'utilité pratique de l'échelle & que nous venons de définir,
il cst facile de donner des exemples de fonctions (H) qui n'ontpas departieprincipale
par rapport à 8. En effet, si f est une fonction (H) telle que f ag, où a est une
constante > O et g E 8, log f - log g - log a tend vers O avec l/x, donc log f
admet, relativement à &, un développement asymptotique dont le reste tend uers O,
en vertu de la propriété c). Or, si on considère par exemple la fonction (H)
, on a log f (x) = exp , donc les développements
1 ex
II est clair que le reste de ce développement est équivalent à --
(n + 1) ! xnfl'
donc ne tend pas vers O. Par suite, f n'a pas de partie principale par rapport à 8.
FVR V.44 ÉTUDE LOCALE DES FONCTlONS *PP-
Sif est une fonction (H),f est monotone et continue dans un intervalle [xo, + a ( ,
donc la fonction réciproque cp de la restriction de f à cet intervalle est monotone
et continue au voisinage du point a = lim f (x) ; mais, si a est égal à +CD
X+ +m
(resp. -CO, fini), on peut montrer que rp(y) (resp. rp(-y), cp
( t)
y a - - n'est pas en général égale à une fonction (H) au voisinage de Toute-
+CO.
fois, nous allons voir que, dans certains cas importants, on peut obtenir une fonc-
tion (II) équivalente à rp(y) (resp. Y( -y), rp et même parfois
un développement asymptotique de cette fonction par rapport à l'échelle 8
définie dans V, p. 43.
Nous utiliserons la proposition suivante :
puisque x - q(x) tend vers +m. Reste uniquement à examiner le cas oùpf/p « 1.
Supposons d'abord que p(x) soit d'ordre fini par rapport à x, donc (V, p. 22,
- 4b)) - 1
prop. 7) que p' (x)/p(x) « llx. O n a alors 0,(1), donc
P(x-q(x)) x-dx)
P ' b - 4(4) - d x ) 4(4
q(x)p(x-q(x)) -'0,(1) = 0,(1) et on voit que dans
ce cas la proposition est vraie sous la seule hypothèse q(x) « x. Considérons enfin
le cas où l/x «pf(x)/p(x) « 1; la fonction r = pf/p est alors d'ordre fini par
rapport à x; comme d'après la remarque précédente, la prop. 4 de V, p. 44, est
applicable à une telle fonction, on a Pr(x - q(x))/p(x - q(x)) pf(x)/p(x),et
l'hypothèse qp' «p permet alors d'achever la démonstration.
-
Remarque. - Les conditions imposées à q ( x ) n e peuvent êtrc amkliorées, c o m m e le
montrent les exemples suivants:
Nous allons d'abord étudier les fonctions réciproques d'un type particulier de
fonctions (13) :
PROPOSITION 5. - Soit g une fonction (13) non équivalente à une constante # O et telle que
g(x) « x, et soit u(x) la fonction réc$roque de x - g(x), déJinie dans un voisinage de +m.
Soit (un) la suite de fonctions dgnie, par récurrence sur n, par les conditions u,(x) = x,
un(x) = x i- g(un-,(x))pourn 2 l;onau,» l'et
u,(x) -
-
cette relation et de (12) que u(x) - u,(x) « u(x) - x g(x) « x u(x), d'où
u(x) et par suite un » 1. Enfin, la relation u(x) - u,(x) « u(x) - x
-
s'écrit aussi (u(x) - x) - (u,(x) - x ) « u(x) - x, d'où
- -
Pour démontrer (1 1)' remarquons d'abord que, si t(x) est une fonction telle
que t(x) - x g(x), on a g'(t(x)) gf(x). En effet, quel que soit E > O, pour x
assez grand, g' est monotone, donc gl(t(x)) est comprise entre gf(x + (1 + ~ ) g ( x ) )
et (gf(x + (1 - E ) ~ ( x ) ) La
. prop. 4 de V, p. 44, montre donc que gf(t(x)) g'(x),
pourvu qu'on établisse la relation g «gf/g''. Or, si g est d'ordre infini par rapport
-
-
à x, on a (V, p. 40, prop. 2) g"/gf gf/g, et comme gf « 1, g «g/gf gf/g"; si g
est d'ordre fini p par rapport à x, on a nécessairement p < 1; si p < 1, comme g
-
n'est pas équivalente à une constante # O, les formules (3) et (4) (V, p. 40)
-
montrent que g"/gl k/.x (k constante # O), d'où encore g « gf/g"; enfin si
p = 1, gf est d'ordre O par rapport à x, donc gU/g'« l/x, et par suite on a encore
g « g'lg".
Cela étant, comme 2,-, est compris entre y et y,-,, il résulte de (14) que
Z, - - x -g(x), d'où g'(zn - ,) g' (x) d'après ce qui précède; on a donc
Y - Yn (Y
-
- yn-i)gr(x)J
d'où (11) par récurrence sur n.
Remarques. - 1) Sig est d'ordre < 1 par rapport à x, la fonction u(x) - un(x) tend vers
O avec l/x dès que n est assez grand. En effet, dans le cas contraire, on aurait ggfn» 1
pour tout n, donc g serait d'ordre infini par rapport à I/g'; autrement dit, on aurait
log Igl »log Ig'l, d'où en derivant g'/g »g"/g'. Mais, si g est d'ordre < 1 par rapport
à x, on a gT/g g"/gf lorsque p = - m,
N - -
s EL-lg'
'"
EL - lorsque y f O et enfin
g'/g «gr'/g'
lorsque p = O (V, p. 40, no 3).
Par contre, si g est d'ordre 1 par rapport à x, on pcut avoir ggrn» 1 pour tout entier
n > O, comme le montre l'exemple g(x) = xllog x.
2) Lorsque g(x) est une fonction (H) équivalente à une constante k # O, on a
g(x) = k +
g,(x), avec g, « 1; la fonction ul(x) = u(x) - k est fonction réciproque
de x - g,(x +
k), et on est ramené au cas traité dans la prop. 5 de V, p. 45.
Au cas traité dans la prop. 5 de V ,p. 45, se ramène le cas plus général suivant:
la fonction y = u ( x ) est supposée satisfaire à la relation
+ +
où cp est une fonction ( H ) , une fonction ( H ) telle que » 1 et que la fonction
+
réciproque 0 de soit aussi une fonction (H), et g une fonction (H) telle que
+.
g « Soit alors v ( x ) la fonction réciproque de x - g(O(x));on a u = 0 v o cp, 0
v(x) = x log x
log log x
+ x log log x + x ---
log x
+ O X-
( 3
Remarque. - O n notera que deux fonctions ( H ) équivalentes peuvent avoir des
fonctions réciproques non équivalentes, comme le montre l'exemple des deux fonc-
tions log x et 1 +log x.
Exercices
81
1) Montrer que pour x réel tendant vers + CO, la fonction
f (x) = (Xcos2x + sin2x)e
est monotone, mais n'est pas comparable à ex', ni faiblement comparable à xx exa.
2) Soit cp une fonction strictement positive, définie et croissante pour x > O et telle que
cp %- 1.
a) Montrer que si la fonction log cp(x)/log x est croissante, la relation f 4 g entre fonctions > O
entraîne cp 0f « cp 0 g si g % 1.
b) Donner u n exemple où log p(x)/log x est décroissante, f et g sont deux fonctions >O
telles que g % 1 etf N g, mais cp of n'est pas équivalente à cp o g.
8 3) a) Soient (a,, pi) n couples distincts de nombres réels O, distincts de (O, O) et tels que
inf a, = inf pi = O. O n considère l'équation
i i
où les a, sont des nombres réels # O, les cpl des fonctions continues dans un carré O < x < a,
O < y < a, et tendant vers O lorsque (x, y) tend vers (O, O). O n suppose qu'il existe une
fonction g positive et continue dans un intervalle (O, b), tendant vers O avec x et telle que
f (x, g(x)) = O pour tout x E (O, b). Pour tout nombre réel p > O, montrer queg(x)/x" tend
vers une limite finie ou infinie lorsque x tend vers O (utiliser V, p. 8, prop. 9, en considérant,
pour tout nombre t 2 0, l'équation f (x, txu) = 0).
b) Pour que g(x)/xU tende vers une limite finie et O, il est nécessaire que p soit tel qu'il
+
existe a u moins deux couples distincts (cch7 ph) et (ak, PL) tels que ah pPh = uk + pPk et
+
que, pour tout autre couple (cc1, pl), on ait cc, & 2 ah + pPh. O n obtient ainsi un nombre
fini de valeurs possibles pi (1 < j ,ir); les nombres - l / p j sont les pentes des droites affines
d u plan R2 contenant au moins deux points de l'ensemble des points (a,, Pi) et telles que tous
les autres points de cet ensemble soient au-dessus de la droite considérée ({(polygonede New-
ton N).
c ) Soit pl le plus petit des nombres yj. Montrer que g(x)/x"i tend une limitejnie (pouvant
être nulle). (Montrer d'abord qu'on peut toujours supposer que si i et j sont deux indices
distincts, on n'a pas à la fois ai < a, et < P,; en déduire qu'on peut supposer al = 0,
ai > O et pi < Pl pour i # 1; en posant alors g(x) = t(x)xul, montrer que t(x) ne peut pas
tendre vers + CO lorsque x tend vers O.)
d) Déduire de c), par récurrence sur r, qu'il existe un indice j tel que g(x)lx% tende vers une
limite finie et # O lorsque x tend vers O.
§3
1) Définir une fonction croissante g, admettant une dérivée continue dans un voisinage de
+CD, telle que g et l/x soient comparables d'ordre 1, mais que x et I/g ne soient pas com-
parables d'ordre 1 (prendre g'(x) = 1 sauf dans des intervalles suffisamment petits ayant
pour milieux les points x = n (b entier > O) dans lesquels g' prend des valeurs très grandes).
2) Soient f et g deux fonctions > O tendant vers +COavec x et comparables d'ordre 1; si h
+
est une fonction dérivable, 2 O et croissante pour x tendant vers co, montrer que hf et hg
sont comparables d'ordre 1.
83 EXERCICES FVR V.49
convergente et l'intégrale Sa
+ sin t
(1 + %) dt infinie.
+ " sin2t
b) Montrer que les intégrales sont toutes deux convergentes, mais
que lx+y dt n'est pas dt, bien que l'on ait sinaf/t2< sin f/i.
c) O n considère les deux fonctions continues à valeurs dans R2, définies dans (1, +CO(:
sin x 1 sin x
Pour tout nombre a > O et tout x assez grand, soit k(a, x) la borne inférieure des nom-
bres (f (y) - ( y - x) f,' ( y))/f (x) lorsque y parcourt l'ensemble des nombres 2 x tels que
+
fi ( y) < (1 cc)f,' (x). Soit de même h(a, x) la borne inférieure des nombres
( f ( 4 + (x - z ) f d ( z ) ) l f ( 4
lorsque z parcourt l'ensemble des nombres < x tels que fi (z) > (1 -O) fd(x). Soient +(a) =
lim sup k(a, x), cp(cc) = limesup h(m, x). Montrer:que, pour que f soit régulièrement convexe
x++m x++m
a u voisinage de +a,il faut et il suffit que, pour tout a > O assez petit, on ait +(cc) < 1 et
d g ) < 1.
+
7 6) Soient f une fonction vectorielle continue dans un intervalle (x,, cc[ de R et telle que,
pour tout A > O, 12 fonction f (x + A) - f (x) tende vers O lorsque x tend vers +a.
a) Montrer que f (x + A) - f (x) tend uniformémentvers O avec lix lorsque A appartient à un
intervalle compact quelconque K = (a, b ) de (O, +cc[. (Raisonner par l'absurde: s'il existe
une suite (x,) tendant vers + C Oet une suite (A,) de points de K telles que
Il f (xn + An) - f (xn) jl > cc > 0
pour tout n, il existe un voisinage J, de A, dans K tel que I(f(x, +
A) - f (x,) /j > a pour
tout A E J,. Construire par récurrence une suite décroissante d'intervalles fermés II, c K, et
une suite (x,,) extraite de (x,), telles que jlf (x,, + A) - f (x,,) 11 > 4 3 pour tout A E Ik;
on remarquera pour cela que si Sk est la longueur de 1, et q un entier tel que q8, > b - a,
on a Ijf (x+ SI,) - f (x) I < 4 3 q dès que x est assez grand).
b) Déduire de a) que S:+ +
f (t) rlt - f (x) tend vers O lorsque x tend vers CQ, et en conclure
quel'on a f ( x ) = O@).
7) Soit g une fonction numérique strictement positive, continue dans un intervalle [x,, + CO(,
et telle que, pour tout p > O, on ait g ( ~ x ) g(x). Déduire de 19exerc.6 que g est d'ordre O
N
par rapport à x.
FVR V.50
§4
1) Si la série de terme général un & O est convergente, il en est de même de la série de terme
général .\/U,U,+~. La réciproque est inexacte en général; montrer qu'elle est vraie si la
suite (un) est décroissante.
2) Soit (fi,) une suite croissante de nombres > O, tendant vers CO. +
a) Si le rapport ~ , / p , - ~
tend vers 1 lorsque n croît indéfiniment, montrer que l'on a
1
&Jk
k=l
(bk - bk-1) -pE+l
+
pour p > - 1
4) Soit (u,,) une suite décroissante de nombres >O; s'il existe un entier k tel que kukn > un
quel que soit n à partir d'un certain rang, la série de terme général un a une somme infinie.
5) Soit (un)une série à termes > O à partir d'un certain rang. Montrer que si
lima sup
n- m
6) Soit (un) une série à termes réels # O, tels que lim un = O. Montrer que, s'il existe un
n- m
nombre r tel que O < 7 < 1 et qu'à partir d'une certaine valeur de n, on ait - 1 < un+Jun < 7,
la série (un)est convergente.
7) Soit (un)une série convergente à termes > O.
a) Montrer que
lim u1 + 2u2 + - .. + nu, = o.
n+ m n
b ) Montrer que
c) ~ é d u &de
e a) et b), que l'on a
lim n(ulu2. . . un)lln = O
n-w
1[8) a) Soit (z,) une suite de nombres con~plcxes.Montrcr que si les séries de terme
général z,, 22, . . .,zz-l, 1 zn]qsont convergentes, le produit infini de facteur général 1 + zn
est convergent.
b) Si zn est réel et si la série de terme général z, est convergente, le produit infini de facteur
général 1 +zn est convergent si la série de terme gknéral z i est convergente, et on a
o --
"
- k,
2x
.
O n définit de la façon suivante la suite (2,) de nombres complexes: pour n = hp m, +
O < m < k, - 1, on pose z, = em'%/logp. Montrer que pour tout entier g > O, la série de
terme général zQ est convergente, mais que le produit de facteur général 1 + r, n'cst pas
convergent.
9) a) Démontrer, à l'aide de la formule de Stirling, que le maximum de la fonction
Appendice
1) Soit L un corps de Hardy tel quc, pour toutc foriction f E S? non identiquement nulle au
voisinage de +a, il existe A > O tel que
l
e x
9f (x) 3 e,, (2)
(m entier indépendant de f ) .
.
a) Soint u,, u,, . ., up p fonctions de la forme uk=loglzkl, où z, E S n'est pas nulle dans un
+
voisinage de m . Montrer que pour toute fonction g (non nulle dans un voisinage de CO) +
du corps de Hardy L(ul,. . ., 21,) obtenu par adjonciion à Q . des fonctions uk (1 < k <fi), il existe
p > O tel que
l
« g(x) < e,,, ( x 3
m
(se ramener a u cas où p. est un polynôme par rapport aux u,, à coeficients dans $2,et raisonner
par récurrence sur p, puis, pour p = 1, raisonner par récurrence sur le degré du polynôme
g en procédant comme dans le lemme 2 de V, p. 37).
6) Soient uk (1 ,( k < p) p fonctions de la forme u, = exp (2,) où zk E S. Montrer que pour
FVR V.52 ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS *PP.
toute fonction g du corps de Hardy !@(ul,. . ., u,), non identiquement nulle a u voisinage
de + co,il existe un nombre p > O tel que
(méthode analogue).
c ) En déduire que si Jest une fonction (H) admettant une suite de définition de n ternies, et
non identiquement nulle dans un voisinage dc +CO, il existe un nombre A > O tel que
1
«f (x) «e,(x".
e,o
2) a) Montrer que toute fonction (H) possédant une suitc de définition d'un seul terme est
équivalente à une fonction de l'une des formes xP(1og x)q, ou ~peg'~), où p et q sont des entiers
rationnels, et g un polynôme en x (méthode de l'exerc. 1).
b) Déduire de a) que toute fonction du corps de Hardy W(x, u,, . . . , u,), où ul, . . ., u, sont
des fonctions (K) ayant une suite de définition d'un seul terme, est équivalente à une fonc-
~ ) et q sont des entiers rationnels, et g un polynôme en x.
tion de la forme xP (log ~ ) q e g (où$
3) Soient f et g deux fonctions (H) telles que f /g soit d'ordre O par rapport à lm(x); montrer
que si g n'est pas d'ordre O par rapport à l,(x), on a f '/g' Nf /g (comparer log 1 f 1 et log Igl).
4) Soit 9 un corps de Hardy tel que, pour toute fonction f E SY non équivalente à une cons-
quef (x) -
tante, et d'ordre O par rapport à 1,-,(x), il existe une constantc k et un cntier rationnel r tels
k(l,(x))'.
a) Soit z une fonction quelconque de B, non identiquement nulle dans un voisinage de $ m.
Montrer que toute fonction g du corps dc Hardy @(loglzl)non équivalente à une constante,
et d'ordre O par rapport à lm(x),est équivalente à une fonction de la formc k(l,,+l(x))r
(k constante, r entirr rationnel). (Considérer d'abord le cas où g est un polynôme de degré
p en loçlzl, à coefficients dans 9, et raisonner par recurrence sur 4, en utilisant l'exerc. 3;
si g est une fonction rationnelle de log1zl, à coefficients dans 9, raisonner par récurrence sur
le degré du numérateur, en utilisant l'exerc. 3.)
b) Montrer que toute fonction de @(l,+,(x)) est équivalente à une fonction de la forme
f (x)(lm+ ,(x))I, oùf E !@ et r est un entier rationnel.
c ) Soit z une fonction quelconque de 9.Montrer que toute fonction g du corps de Hardy
P(eZ),d'ordre O par rapport à l,(x), est équivalente à une constante. (Considérer d'abord le
cas où g = uqP(u), où u = e", q est un cntier rationnel, et P(u) un polynôme en u, de degré
p, à coefficients dans 9; raisonner alors par récurrence sur p, en utilisant a ) et l'exerc. 3.
Passer de là au cas général en utilisant l'exerc. 3.)
d) Etendre le résultat de a) a u corps P(u,, u,, . . ., us), où les u, sont de la forme e"k ou
log lz,l, les z, étant des fonctions de !@ non identiquement nulles dans un voisinage de +or,
(raisonner par récurrence surs).
5) a) Déduire de l'exerc. 4 que si f est une fonction (H) ayant une suite de définition de n
termes, non équivalente à une constante, et d'ordre O par rapport à 1,-,(x), il existe une
constante k et un entier rationnel r tels quef (x) k(l,(~))~.
N
b) Déduire de l'exerc. 4 que si f est une fonction (R) quelconque, il existe un entier n tel
que le critère logarithmique d'ordre n soit applicable pour déterminer si l'intégrale
J: " f ( t ) d t est convergente ou infinie.
6) Comparer entre elles les fonctions e,((l,(x))P) suivant les valeurs des entiers p et q et d u
nombre réel p, supposé > O, et # 1.
7 7) Soit f une fonction (H) ayant une suite de définition de n termes. Montrer que si on a
ep((4 + l(.)) «f (x) « e,((&) lu) (resp. e,((l,(x)) 9 9f (x) 9 e, + 1((&))OL) quel que soit
+
p > O et quel que soit a tel que O < a < 1, on a nécessairement p + q 1 < n (raisonner
par récurrence sur n, en utilisant des mEthodes analogues à celles des exerc. 1 ( V p. 51)
et 4 (V, p. 67)).
A ~ ~ . EXERCICES F'VR V.53
8) a) Soit (f,) une suite de fonctions continues croissantes appartenant à #(a, R) et telles
que f, 4 f n + l pour tout n. Montrer qu'il existe une fonctionf, continue, croissante, appar-
tenant à &(s, R) et telle quef »f, pour tout n (se ramener au cas où f n < f,+ ,et dtfinir f
desortequef,(x) 4 f (x) d fn+l(x) pourn d x 4 n + 1).
b) Soit (f,) une suite de fonctions continues croissantes appartenant à X ( s , R), et telles que
1 «fn+ «f, pour tout n. Montrer qu'il existe une fonctionf continue, croissante et apparte-
nant à %(a, R), telle que 1 «f 4f, pour tout n (en se ramenant au cas où f n + l < f,, mon-
trer qu'on peut définir une suite croissante (x,) de nombres réels et une fonction continue et
croissantef telle quefn+ l(x) < f (x) < fn(x) pour x, 4 x < x,+ 1).
c ) Soient (f,), (g,) deux suites de fonctions continues croissantes appartenant à %(a, R),
telles que fn 4fn+l, g, » gm+,et f, -4 g, quels que soient m et n; montrer qu'il existe une
fonction h continue, croissante, appartenant à Y($,R), telle que f, « h « g , quels que
soient m et n (méthode analogue).
En particulier, montrer qu'il existe une fonction continue et décroissantef, appartenant à
.@(a, R ) et telle qu'aucun critère logarithmique ne permette de déterminer si l'intégrale
Sa+ f (t)dt est convergente ou infinie (s théorthes de Du Bois-Reymond ,>).
3
7 12) Pour tout entier n > O, soit n = k = O ik2&le développement dyadique de n (rk entier
nul sauf pour un nombre fini d'indices, O < ik< 1). On pose
f étant une fonction quelconque définie dans N (considérer pour un k donné le nombre des
j < 2, tels que a ( j ) = k).
c) Pour m = Zr - 1, démontrer la relation a(m - j ) + a ( j ) = r. Déduire de cette relation
et de b) qu'on a
2"' log log 2"'
A&,) = r2*-l N
2 log 2
FVR V.54 ÉTUDE LOCALE DES FONCTIONS
avec O < 0 < 1 (1, p. 47, exerc. 9), chaque terme est négligeable devant le précédent. Sif est
d'ordre < 1 par rapport à x, le dernier terme de cette somme tend vers O avec llx dès que n
est assez grand.
14) Déduire de l'exerc. 13 que sif est une fonction (H), telle que log f (ex) soit d'ordre < 1
par rapport à x, la fonction f (xf (x)) est équivalente à une fonction de la forme eqcX), où g
est une fonction rationnelle par rapport à x, log f (x) et un certain nombre de dérivées de
cette dernière fonction.
7 15) Soit f une fonction (H) convexe au voisinage de +a,telle que f (x) )5 x. Pour tout
+
a > O, soit x, le point tel quef ' ( x , ) = (1 a)f'(x).
a) Sif est d'ordre $ co par rapport à x, montrer que l'on a
(utiliser les prop. 2 (V, p. 40) et 4 (V, p. 44), en appliquant la formule de Taylor à
log ff(x)). Montrer que (f ( x ) , - (x, - x)f'(x,))/ f (x) tend vers (1 +
a ) ( l - log(1 a))+
+
lorsque x tend vers m.
b) Sif est d'ordre r > 1 par rapport à x, montrer que
+
(considérer la fonction réciproque defl, qui est d'ordre co par rapport à x). En déduire que
(f (x,) - (x, - x)f'(x,))/ f (x) tend vers - co lorsque x tend vers + m .
Soit de même xk le point tel que f ' ( x a ) = (1 - a)f'(x) (pour O < a < 1). Donner les
*PP* EXERCICES FVR V.55
2
u ( f ) = k = O hku(xk).
Si G est une algèbre commutative sur K y ayant un élément unité, le G-
module G[X] s'obtient par extension à G du corps des scalaires K de l'espace
vectoriel K[X]; tout opérateur U dans K[X] se prolonge donc d'une seule
manière en une application linéaire du G-module G[X] dans lui-même, que nous
m
noterons encore U (A, II, p. 82); pour tout élément g(X) = ykXk, avec
k=O
m
2 yk(Y)Xk,où yk(Y)
k=O
E K[Y] on a donc U,(g) =
k=O
yk(Y)U(Xk). Comme
m
2
W g ) = h = o u(ah)yh.
FVR VI.2 DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS $1
sionposeg = U ( f ) , o n a
No 1 DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS FVR VI.3
pour que U soit un opérateur de composition, on doit donc avoir UDk = DkU
pour tout entier k 3 1, et en particulier UD = DU. Inversement, si cette rela-
tion est vérifiée, elle entraîne UDk = DkUpour tout entier k 2 1, par récurrence
sur k ; la formule de Taylor montre alors que g(X + Y) = U.(f(X + Y)).
Pour tout polynôme f E K[X, Y], nous désignerons par Uo(f) le terme
indépendant de X dans le polynôme Ux(f); en particulier, sif E K[X], Uo(f ) est le
terme constant de U(f),et Uo est une forme linéaire sur K[X]. Pour tout polynôme
f E K[X], soit g = U(f ) ;on a, en vertu de la déf. 1 de VI, p. 2,
tion U = 2 akDk,que nous noterons désormais u(D). Cette remarque peut ttre
k=O
précisée de la façon suivante :
FVR VI.4 DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS $1
al
revient donc à voir qu'elle est injective, autrement dit, que la relation 2 akDk
k=O
=
O entraîne a, = O pour tout k; or, h!a, est le terme constant du polynôme obtenu
m
et en particulier
Il est clair que tout opérateur U d'ordre p peut s'écrire d'une seule manière
U =D V = VDP, où V est un opérateur d'ordre O (donc inversible).
(Io) D y - 1 = V-ID
(11) (exp (YDx)) V
; l = Vg l exp (YDx)
(12) UV-' = DP.
(développementtaylorien généralisé).
En effet, si on pose U = DpV = PDP,on a (VI, p. 2, formule (1))
D'après le scholie du th. 1 (VI, p. 4), pour établir la formule (15), il suffit de
démontrer que, pour tout polynômef (Y) E K[Y], on a
O n notera que la formule (16) s'obtient aussi en multipliant les séries formelles
SP/u(S)et e x p ( X S ) , compte tenu de (6).
On dit que la série formelle (16) est la série générutrice des polynômes d'Appel1
attachés à U.
4. Polynômes de Bernoulli
U(f(X)) = f ( X + 1) - * f ( X ) ;
on peut l'écrire U = eD1 (VI, p. 2, Exemple 1) ; c'est un opérateur d'ordre 1, et
-
D
si on pose U = DV, on a V-1 = ----Le polynôme d'Appcll de degré n
eD - 1
correspondant à l'opérateur U s'appelle polynôme de Bernoulli de deçri. n et se note
Bn(X);si on pose h, = B,(O), on a les formules
et en particulier
6, = O (pourn > 1)
m = ~m
qui permet de calculer de proche en proche les b,. Ces nombres sont évidemment
rationnels; comme on peut écrire
On notera que les numérateurs 691, 3617, 43867 sont premiers; les autres ont
pour factorisations
f~EJ lafonction x H ~ ( X
contient les restrictions à 1 des polyndmes à coejicients complexes et des exponentielles
ehx, où A est un nombre complexe quelconque. Nous appellerons opérateur dans E
toute application linéaire U de E dans l'espace de toutes les applications de 1 dans
le corps C des nombres complexes; sif E E et g = U(f ) , il sera commode d'utili-
ser la notation
dx) = UXf(S))
< étant donc une variable muette dans le symbole fonctionnel du second membre
(cf. II, p. 9). Pour tout a 2 0, l'opérateur qui, à toute fonction f E E, associe la
restriction à 1de la fonction x »f (x + a), est appelé l'opérateur de traîzslationpar a.
THÉOXÈME 2. -Soitf une fonction admettant une dérivée (n + 1)-ème continue dans 1,
et appartenant à E ainsi que toutes ses dérivéesf (") pour 1 < m < n. Si U est un opérateur
de composition d'ordrep 6 n dans E, on a, pour x 2 O et h > O
Les hypothèses étant les mêmes que dans le no 5, la formule (26) de VI, p. 9,
appliquée à la fonction ehx, donne
(VI, p. 4, th. 1) (que nous avons notée u(D) dans VI, p. 4), la série à termes
complexes dont le terme général est n'est pas nécessairement convergente pour
A # O, et que, même si elle converge pour certaines valeurs de A, sa somme n'est
pas nécessairement égale à l'indicatrice u(h) de U (VI, p. 22, exerc. 2). Nous dirons que
- -
l'opérateur de composition U est régulier s'il existe un vaisinage de O dans C-tel
-
que la série de terme général çcnAn+" soit absolument convergente et ait une somme
égale à l'indicatrice u(h) dans ce voisinage1.
Appliquons la formule (27) de VI, p. 10, à la fonction eh", en faisant h = O;
comme Dm(ehx)= Amehx,on a U$(Dm(eh") = Amu(A);il vient donc, pour tout
h complexe tel que u(A) # O
et en particulier, pour x = O
avec p, = u,(O).
Si U est un opérateur régulier, pour tout A EC tel que les séries entières u(A) =
m
n=O
2 g,hntp et n=o p4 3
ln soient absolument conriergenies2,i l dssultede-la formule
(16) et de la formule donnant le produit de deux séries absolument convergentes
(TG, VIII, p. 16, prop. 1) que l'on a
1 Nous ferons plus tard l'étude des séries dont le terme général est de la forme cnzn (en E C , z E C ) ,
qu'on appelle séries entières; on verra en particulier que lorsqu'une telle série est absolument con-
vergente pour z = zo, elle est normalement convergente pour 1 zl < ] z , ] .
a Il résulte de la théorie des séries entières que lorsque l'une de ces séries est absolument conver-
gente dansunvoisinage vdel), l'autrexst absalumentronvergente daas un voisinage-W Vde4
FVR VI. 12 DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS 51
dans un uoisinage de O, et si on a
gour tout entier n 2 O1.
n=O
&
cnAn =
n=O
f
dnAn gour ces valeurs de A, alors cn = d,
avec
1 Ce lemme est un cas particulier d'un résultat général que nous démontrerons plus tard; en
m
(cf. III, p. 28, exerc. 24, et VII, p. 9, formule (22)). O n a n!an = @(En) =
-1
,p& J-x e-kzi2 end<. Pour tout entier n, on peut écrire
La série$oe-E2@ peut donc être intégrée terme à terme dans R (II, p. 22)
n!
w
2
cor. l), ce qui prouve que la série n = o cinAn converge absolument pour tout À E C,
m
Azn
-;
et a une somme égale à u(A) = eA212= n=02nn! 2
l'opérateur U est donc régulier.
L'application du lemme énoncé ci-dessus montre que cizn = 1/2nn!, azn+l = O
pour tout n 3 0; l'opérateur U est donc d'ordre 0. O n a
Dans la formule (35) de VI, p. 12, remplaçons x par 0, et h par x ; comme B,(O) =
b,, il résulte des relations (24) de VI, p. 8, qu'on peut écrire, pour tout entier
P>O
avec
avec
(40) T p ( x ,n) = -
(2p : Io1
l)!
B,,,,(t) (5k=O
f ( 2 p + 1 ) ( x+ k
,
désignons par B,, ( t ) la fonction périodique de période 1, égale à B,, + ( t ) dans
+ ,
l'intervalle (0, 1(. On a alors
et par suite
No 1 DÉVELOPPEMENTSEULÉRIENS FVR VI.15
D'après la formule (20) de VI, p. 7, les nombres bn/n! sont les coefficients du
développement en série formelle de S/(eS - 1); nous allons démontrer dans ce
paragraphe que la fonction z/(eZ- 1) est égale à la somme d'une série entière
absolument convergente dans un voisinage de O dans C; il résultera du lemme
de VI, p. 12, que les coefficients de cette série seront les nombres b,/n!, d'où
nous déduirons des majorations pour les nombres de Bernoulli b,.
Notons en premier lieu qu'on a
Il suffit en effet de diviser les deux membres de (2) par sin z et de faire tendre z
vers O.
et les formules (2) et (5) donnent (4) par division membre à membre lorsque
sin nz # 0.
Dans tout ce qui suit, nous supposerons toujours que n = 2m + 1 est un
entier impair; la formule (4) peut aussi s'écrire
1 + t g z t g -knn
kn
n
pour tg z fini; par rapport à u = tg z, cotg nz est donc une fraction rationnelle
dont le numérateur est de degré n - 1 et dont le dénominateur, de degré n, a les
n racines simples tg kxln; en décomposant cette fraction en éléments simples, il
vient
cotg nz = 3
k = -m
Ak
kn
u - tg-
n
avec
A, = lim cotgnz.
a-rknln kn
COS Z COS -
n
-. cos nh sin h 1
2n tg-
n
(7) cotg z = - l 2 + k2
=l
n tg - cos2- n tg -
n - (nsin?)'
knx (
valable pour tout nombre complexe z non multiple entier de x/2. On peut
1 a,
n
O pour k > m et vk(n, z) = kx(
cos2- n tg-
.
n sin -
) ( )
pOurl""m.
n
Nous allons voir que pour tout z contenu dans une partie compacte K de C
ne contenant aucun multiple entier de x, et pour tout n impair assez grand, la
sdrie de terme général vk(n, z) est normalement convergente. En effet, lorsque n tend
Z
nt g z tend vers - uniformément dans K, donc il existe un nombre
vers +a,
n
M > O tel que n tg-
cotg z =
1
-+
z n=1
2 z2 -22n2x2
la série du second membre étant normalement convergente dans tout ensemble compact K c C
ne contenant aucun multiple entier de x (développement eulérien de cotg z) .
2. Développement eulérien de sin z
Pour tout entier impair n = 2m + 1 et tout z complexe, la formule (2) de VI,
p. 15, peut s'écrire
sin nz = ( - 1)m2fi-1 fi - $1
k = -m
sin (z
= ( - 1)my-l sin z fi (. F)
k =1
sin - sin ( z + 3.
FVR VI.18 DÉVELOPPEMENTSTAYLORIENS GÉNÉRALISÉS 52
kn
sin2z -- sin", et, d'après (3) (VI, p. 15)
n
fi .
k=l
s1n2
kn = -
-
n
2n-n ', d'où, en remplaçant z par z/n
(1 - ~ ( nz)),
, avec wk(n,z) = O
sin2-n L.
sin z = z rI - -)
n=l
(1
z2
n2n2
le produit injni du second membre étant absolument et uniformément convergent dans toute
partie compacte de C (développement eulérien de sin z) .
Le th. 1 de VI, p. 17, montre que, pour O < x < TC,la série de terme général
2x
2 O est convergente. On peut d'autre part écrire, pour tout nombre
n2x2 - x2
complexe z tel que 1 zl < n,
No 3 DÉVELOPPEMENTS EULÉRIENS FVR VI.19
est absolument convergente dans le disque ouvert 1 zl < z, normalement conuergente dans tout
1
ensemble compact contenu dans ce disque, et a pour somme cotg z - -. En effet, pour
Z
IzI6 a < n, la valeur absolue du terme général dc (11) est au plus égale à
2a2k-1/n2k~2k,
et la somme d'une nombre fini quelconque de termes 2a2" 1 / n 2 k ~ z k
2
est inférieure au nombre fini n = l n2n2
--
2a
- aZy
en sommant d'abord par rapport
à k, puis par rapport à TL, on voit que la somme de la série (11) est égale à
22
n=ï z2 - n x
, ,, ce qui démontre notre assertion.
Si maintenant on somme la série (1 l), d'abord par rapport à n, puis par rap-
port à k, on a l'identité (pour Izl < n)
d'où la formule
z0(3
De ces inégalités on peut tirer une majoration du polynôme de Bernoulli
,
où B,, + (t) est la fonction périodique de période 1 égale à B,, + ,(t) dans l'inter-
valle (0, l(. La formule (16) de VI, p. 19, montre que
1 f (2p+1)(t)1 dt.
(V, p. 22, prop. 7). Soit@un entier tel qu'aucune des dérivées d'ordre h 6 2p
ne soit équivalente à une constante. Supposons d'abord que la série de terme
général g(n) ait une somme infinie, et distinguons plusieurs cas :
1" Ig(2p-i)(n)1 tend vers +co avec n; il en est de même, en vertu de l'hypo-
thèse, de Ig(2k-i)(n)1 pour 1 < k 6 @; en outre comme g(2pii) est monotone au
+
voisinage de + co, la formule (4) de VI, p. 20, donne Tp(O, n) = 0(g(2P)(n 1)) =
~(g(~P-l)(n + 1)); la formule d'Euler-Maclaurin, appliquée pour x = O, montre
que
La même formule est valable lorsque g(n) elle-même tend vers O. Enfin,
lorsque la série de terme général g(n) est convergente, on a, pour le reste
Co
rn = g(m), le développement
m=n+l
Exercices
2) Soit E l'espace vectoriel sur C engendré par les fonctions xn (n E N), eh* ( 1 E C, A # O) et
IX + 4 (P E R).
a) Montrer que les fonctions précédentes forment une base de E.,
b) Soit U l'opérateur de composition défini dans E par les conditions: U$(tn) = (n!)2,
U(ehx) = ehxpour h # O, U(lx +
pl) = lx +
pl pour p E R. L'indicatrice u(h) est la
constante 1, mais la série de terme général n!hn n'est convergente pour aucune valeur
h # O.
c) Soit V l'opérateur de composition défini dans E par les conditions V(xn) = xn, V(lx pl)+
=I X+ +
pl, V(ehx) = O pour 1 0; l'indicatrice v(h) est égale à 1 pour h = 0, à O pour
mi
2
A # O, et est donc distincte de la somme de la série n = O cr,hn, où CL,
= Vg(p).
d ) Soit W l'opérateur de composition défini dans E par
W(xn)=xn,W(ehx)=ehX, W((x+pI)=ex+";
montrer que l'on a VW # WV.
3) Soit K un corps de caractéristique 0. On dit qu'un endomorphisme U de l'algèbre
K[X, Y] des polynômes à deux indéterminées X, Y sur K est un opérateur de composition
si, pour tout polynôme f E K[X, Y], on a, en posant g = U(f), g(X + S, Y + T )
= Ux, f ( X + S, Y f T)), S et T étant deux autres indéterminées.
a) Généraliser à ces opérateurs la prop. 1 et le th. 1. En déduire une nouvelle démonstration
de la formule es + = eSeT.
b) Pour les opérateurs de composition de la forme DED@(Dx, Dy), où le terme constant de
la série formelle u n'est pas nul, définir les polynômes d'Appel1 un,, et généraliser les prop.
4 , 5 e t 6 deV1,p. 5 e t 6 .
c) On considère en particulier l'opérateur de composition U défini par U(f (X, Y)) =
f (X + +
1, Y 1) - f ( X ,Y+ 1) - f ( X + +
1, Y) f (X, Y); on appelle polynômes de
Bernoulli et on note B,, , les polynômes d'Appel1 correspondant à cet opérateur. Montrer
que l'on a B,, .(X, Y) = B, (X)Bn(Y).
§2
1) Démontrer les formules
92 EXERCICES FVR VI.23
X
où les séries du second membre sont absolument convergentes, la première pour lzl < - 2
et la seconde pour 1 zl < (exprimer tg z et Ilsin 22 comme combinaisons linéaires de cotg z
et cotg 22). En déduire que les nombres
22n(22n- 1)
2n
les coefficients
zo
n=o n!
zn
mn et pn sont entiers, dans leur produit écrit sous la forme y, n. les y, sont entiers.)
i $
2) Démontrer la formule
4) a) Démontrer la relation
Bn(l - X) = (- l)nB,(X)
-,= O pour n > 1, et la relation
(utiliser le fait que bzn
B,(1 - X) - B,(-X) = ( - l)%Xn-l.)
b) Montrer qu'on a
a ) Montrer que pour tout entier n 2 O et tout entier a > O, on a 2Szn+,(a) = O (mod. a)
(considérer la somme kZn l -t (a - k)2n l)
+ + .
b) Si Y et s sont deux entiers O quelconques, montrer que
FVR VI.24 DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS §2
c) Déduire de b) par récurrence sur n que, pour tout nombre premier fi le dénominateur
de Sn@) - bnp écrit SOUS forme de fraction irréductible, n'est pas divisible par fi (observer
quep'+I ne peut diviser r + 1).
d) Déduire de c) que le nombre
oùp parcourt l'ensemble des nombres premiers p <n+ 1 et n est pair, est un nombre entier.
Conclure que
où p parcourt l'ensemble des nombres premiers tels que p - 1 divise Zn, est un entier
(théorème de Clausen-von Staudt; utiliser l'exerc. 5 c).
* 7) On admettra que pour tout entier a > O, il existe une infinité de nombres premiers
+
dans l'ensemble des entiers 1 ma (m parcourant l'ensemble des entiers > 1; cas particu-
lier du théorème de la progression arithmétique de Dirichlet).
a) Soit n un entier >, 1, et soit s > 1 un entier tel que q = 1 (Zn+ +
l ) ! s soit premier;
montrer que si p est un nombre premier tel que p - 1 divise Znq, alors fi - 1 divise néces-
sairement Zn (dans le cas contraire, on aurait p - 1 = qd avec d entier, et fi serait divisible
pard + 1).
b) Déduire de a) que pour tout entier n > O, il existe une infinité d'entiers m > n tels que
barn - bzn soit un entier.,
8) Montrer que, pour tout nombre premier fi > 3, S2,(pk) - pkb2n,mis sous forme de
fraction irréductible, a un numérateur divisible par pZk(raisonner comme dans I'exerc. 6).
9) Dire qu'un nombre rationnel r est un entier p-adique (TG, III, p. 84, exerc. 23) pour un
nombre premier p signifie que, lorsque r est mis sous forme de fraction irréductible, son
dénominateur n'est pas divisible par p; on écrit r = O (rnod. fi) pour exprimer que r/p est
un entier p-adique, et r = r' (rnod. p) est équivalent par définition à r' - r 2 O (rnod. fi).
m 1
a) Soit m un entier rationnel; la fonction Fm(z)= -- -est analytique pour 1 zl
emz- 1 ea - 1
assez petit et s'écrit donc sous forme de série entière convergente au voisinage de O
F ~ ( Z=
)
n ( n - l)!
où les cn sont entiers p-adiques; en dkduire que les nombres an = (mn - 1) % sont entiers
, ,= a, (rnod.fi).
p-adiques; en outre on a an+ -
32 EXERCICES FVR VI.25
b) Déduire de a) que si p - 1 ne divise pas n, b,/n est entier p-adique et que l'on a
bn+p-l bn
E - (mod. p)
n+p-1 n
(congruences de Kummer). (Prendre pour m un entier dont la classe mod. p est un générateur du
groupe multiplicatif des éléments inversibles de Z/@Z(A, VII, 5 2, no 4) .)
10) Avec les notations de l'exerc. 9, montrer que les nombres mnan = mn(mn- 1) b,/n
sont entiers (écrire Fm(z)comme quotien de deux polynômes en ez). En déduire que (pour
n pair k 2) le dénominateur 6, de bn/n écrit sous forme de fraction irréductible est tel que,
pour tout entier m premier à n, on a mn = 1 (mod. 8,). En outre, si un entier d est
tel que mn = 1 (mod. d) pour tout entier m premier à n, d divise 6, (utiliser le th. de
Clausen-von Staudt et la structure du groupe multiplicatif de Z/dZ (A, VII, 9 2, no 4)).
11) a ) Soit p un n ~ m h r e p r ~ m i efr 2. Alors les propriétés süivaritesso& équivalentes: -
Ji Bm(x)e-2ntnx dx =
si n # O dans Z.
Par exemple, on a
§3
1) Montrer que, si f(2p+1)(t)est monotone dans l'intervalle (x, x + n + l), le reste Tp(x,n)
de la formule d'Euler-Maclaurin VI, p. 20, (formule (2)) a le même signe que le terme
2) Démontrer la formule
*f(x) - f ( x + 1)+f(x+2) -...- f(xf2n- 1) +$f(x-!-Zn)
avec
avec
NOTE HISTORIQUE
(Chapitres V et V I )
La distinction entre les (t infiniment petits )> (ou <( infiniment grands )>) de
divers ordres, apparaît implicitement dès les premiers écrits sur le Calcul dif-
férentiel, et par exemple dans ceux de Fermat; elle devient pleinement consciente
chez Newton et Leibniz, avec la théorie des <( différences d'ordre supérieur )>;
et on ne tarde pas à observer que, dans les cas les plus simples, la limite (ou (( vraie
valeur O ) d'une expression de la forme f ( x ) / g ( x ) , en un point où f et g tendent
toutes deux vers 0, est donnée par le développement de Taylor de ces fonctions
au voisinage du point considéré (a règle de l'Hôpital H, due vraisemblablement à
Johann Bernoulli).
En dehors de ce cas élémentaire, le principal problème dy(( évaluation asymp-
totique qui se pose aux mathématiciens dès la fin du xvne siècle est le calcul,
pour 2
k=l
log ( x + ka), n croissant indéfiniment, avec un procédé de calcul des
coefficients par récurrence.
De 1730 à 1745 se placent les travaux décisifs d'Euler sur les séries et les
l Ce sont les primitives des a polynômes de Bernoulli >) Bk(x).
FVR VI.28 FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
n
questions qui s'y rattachent. Posant S(n) = 2 f (k), il applique à la fonction
k=l
S(n) la formule de Taylor, ce qui lui donne
équation qu'il ((inverse >> par la méthode des coefficients indéterminés, en cher-
chant une solution de la forme
sans pouvoir tout d'abord déterminer la loi de formation des coefficients (III a et
d). Mais vers 1735, par analogie avec la décomposition d'un polynôme en fac-
teurs du premier degré, il n'hésite pas à écrire la formulc
sin s
1 - -sin
= a (1 -:) (1 --)x s a (1 ----)
- -n
s
- a (1 --)2x s- a
et en égalant les coefficients des développements des deux membres en série entière
1
il obtient en particulier (pour a = n/2) les célèbres expressions des séries 2-
nZk
n=l
à l'aide des puissances de x (III b)l. Quelques années plus tard, il s'aperçoit
enfin que les coefficients de ces puissances de x sont donnés par les mêmes équa-
tions que ceux de sa formule sommatoire, et reconnaît leur lien avec les nombres
introduits par Bernoulli, et avec les coefficients du développement en série de
z/(e2 - 1) (III g).
Indépendamment d'Euler, Maclaurin était arrivé vers la même époque à la
même formule sommatoire, par une voie un peu moins hasardeuse, voisine de
celle que nous avons suivie dans le texte; il itère en effet la formulc <( taylorienne ))
qui exprime f (x) à l'aide des différences f ( 2 k l)(x + 1) - f (2k +l)(x), formule
+
La fonction gamma
Nous avons défini (E, III, p. 41) la fonction n! pour tout entier n 3 0, comme
égale au produit n
O$kin
(n - k); on a donc O! = 1, ( n + l ) ! = (n + 1).n!
pour n 3 0. Nous poserons r(n) = (n - 1) ! pour tout entier n 3 1; nous nous
proposons de définir, dans l'ensemble des nombres réels x > O, une fonction
continue r(x), prolongeant la fonction I' définie sur l'ensemble des entiers 3 1.
Il est clair qu'il existe une infinité de telles fonctions; comme on a la relation
F(n + 1) = nr(n) pour tout entier n 3 1, nous nous bornerons à considérer,
parmi les fonctions continues qui prolongent r, celles qui pour tout x > O
satisfont à l'équation
(1) f(x + 1) = xf(x).
Pour qu'une solution de cette équation soit un prolongement de r(n), il faut
et il suffit qu'on ait en outre f (1) = 1.
Sif satisfait à (l), pour tout n entier > 1, on a, par récurrence sur n
pour tout x > O. Cette relation montre en particulier que les valeurs de f dans
un intervalle )n, n + 1) (n entier 3 1) sont déterminées par ses valeurs dans
l'intervalle )O, 1). Inversement, soit cp une fonction continue dans )O, l), satis-
faisant aux seules conditions y (1) = 1, lim xcp (x) = 1; pour tout entier n 3 1,
x-+o
définissonsf par la relation
FVR VIL2 LA FONCTION GAMMA g1
dans l'intervalle )n, n + 1); il est clair que f est continue dans )O, + a ( , satisfait
à l'équation (l), et prolonge I'(n).
Si f est une solution continue de (1) et prend des valeurs >O dans )O, l),
elle prend des valeurs > O dans )O, + co( d'après (2) ; la fonction g(x) = logf (x)
est donc définie et continue dans )O, + a ( et satisfait dans cet intervalle à
l'équation
(3) g(x + 1) - g(x) = logx.
Sig, est une seconde solution continue de (3) dans )O, + a ( , et si h = g, - g,
on a h(x + 1) - h(x) = O pour tout x > O; autrement dit, h est une fonction
continue périodique de période 1, définie dans )O, + a ( ; inversement, pour toute
fonction h de cette nature, g + h est une solution continue de (3).
PROPOSITION 1. -Il existe une fonction convexe et une seule g, d&nie dans )O, + a ( ,
satisfaisant à l'équation (3) et prenant la valeur O pour x = 1.
Montrons d'abord que s'il existe une fonction g satisfaisant aux conditions de
l'énoncé, elle est bien déterminée dans l'fntervalle )O, l), et par suite dans tout
l'intervalle )O, + a ( . En effet, pour tout entier n > 1, la pente de la droite joi-
gnant le point (n, g(n)) au point (x, g(x)) est fonction croissante de x, puisque g
est convexe (1, p. 36, prop. 5) ; on doit donc avoir, pour O < x G 1
n-1
x Zlog k-
k=2
k
- 1 G g(x) + log x
n n
+2 k=2
(log 1)) G x 2 log-.k -k 1
k=2
n
Comme log -tend vers O lorsque n tend vers i-
CO, on déduit de (6) que si
n-1
la solution g existe, elle est nécessairement égale, dans )O, l), à la limite de g,(x).
Or, on tire aussitôt de la relation (5) que, pour tout x fixe et >O, on a
lorsque n tend vers +CO,ce qui prouve que la série de terme général un(x) con-
verge tout x > O. Chacune des fonctions un(x) étant convexe dans )O, + CO(,ainsi
d'où
DÉFINITION1. - On désigne par r(x) la fonction > O déjinie dans l'intervalle )O, + CO(,
sati.$aisant à l'équation
(7) r(x + 1) = x ~ ( x ) ,
telle que I'(1) = 1 et que log r(x) soit conuexe dans )O, + CO(.
2. Propriétés de la fonction g a m m a
2. -Pour tout x > O, on a
PROPOSITION
nX.n!
F(x) = lim
,,, X(X + 1). . .(X+ n)
(formule de Gauss), et
FVR VIL4 LA FONCTION GAMMA $1
où y désigne la constante d'Euler, et le produit injni du second membre de (9) est absolument
et uniformément convergent dans tout intervalle compact de R ne contenant aucun entier < O
(formule de Weierstrass).
La fonction r(x) est indéJinimentdérivable dans )O, +CO(,et on a
m
- l)!
Dk(log r(x)) = 2 (-l)k(k
n=o ( x + n)k
pour k 2 2,
les séries quijgurent aux seconds membres de (10) et (11) étant absolument et uniformément
convergentes dans tout interualle compact ne contenant aucun entier < 0.
En effet, la démonstration de la prop. 1 de VII, p. 2, montre que
.,,
r(x) = lim
n
X(X +
nx(n - 1) !
+
l ) . . .(x n - 1)
d'où la formule de Gauss, puisque --- tend vers 1 lorsque n tend vers +m.
x n +
O n peut aussi écrire
n n
log -= -
n-1 n-1
log --
n-1 n-1
-
donc (avec les notations de la prop. 1)
n 1
et la série de terme général log -- -est absolument convergente et a
n-1 n-1
pour somme - y, où y désigne la constante d'Euler (V, p. 32), d'où la formule de
Weierstrass.
+
Pour 1x1 < a, on a ll/(x n)kl < l/(n - a)lcdès quen > a, donclasériedu
second membre de ( I l ) est absolument et uniformément convergente dans tout
intervalle compact de R ne contenant aucun entier <O, quel que soit l'entier
k >, 2; le même raisonnement s'applique à la série du second membre de (IO),
:1
puisque - - - <
1
+
x nI
a
n(n - a)
pour 1x1 < a et n > a. Comme ces séries
s'obtiennent en dérivant terme à terme la série
X
qui converge pour tout x > O, la série de terme général - - log
n
No 2 LA FONCTION I'DANS LE DOMAINE RÉEL FVR VII.5
La fonction I'(x), définie pour x > O, peut se prolonger à tout l'ensemble des
points x distincts des entiers 6 0 de façon à satisfaire à l'équation (7) de VII, p. 3,
dans cet ensemble: il suffit, pour - (n + 1) < x < -n, de poser
D'après la prop. 2 de VII, p. 3, les formules (8), (9), (10) et (11) de VII, p. 3
que r(x) -
et 4 sont encore valables dans cet ensemble. La formule (9) (VII, p. 3) montre
l/x lorsque x tend vers O, d'où, d'après (7) de VII, p. 3,
lorsque x tend vers - n (n entier 2 O). La fonction l / ï ( x ) peut donc être pro-
longée par continuité à R tout entier, en lui donnant la valeur O aux entiers Q O;
on a alors, pour tout x E R
1
-- - lim
X(X + 1). . . (X + n)
n-tm nx.n!
(n entier 3 1) ; r(x) a pour limite à droite + a3 aux points - 2n, - co aux points
- (2n + l), pour limite à gauche - oo aux points - 2n, + co aux points - (2n + 1)
(pour tout n E N ) . La formule (11) de VII, p. 4, montre que, pour k = 2, le
second membre est toujours 2 0 lorsqu'il est défini, donc
FVR VII.6 LA FONCTION
- -1
- -2
- -3
''Il
Fig. 1
et par suite i"'(x) a le signe de I'(x) ; I' est donc convexe pour x > O et pour
-(Zn + 2) < x < -(Zn + l ) , concavepour -(Zn + 1) < x < -Zn ( n ~ N ) ; o n
en déduit que, dans les intervalles où 'I est convexe, I"(x) croît de - m à + m, et
dans les intervalles où I' est concave, F ( x ) ddcroit de + CO à -m. D'où la courbe
représentative de I' (fig. 1).
En effet, la relation D2(logf (x)) 2 O s'écrit f (x)f (x) - ( f ' ( ~ ) )2~O. Nous
sommes ramenés à montrer que les relations a 2 O, a' 2 O, ac - b2 2 0,
+
a'c' - bt2 2 O entraînent (a a')(c + cf) - (b + b')2 2 0; or, les relations
a 2 O, ac - b2 2 O équivalent au fait que la forme quadratique ax2 + 2bxy + cy2
est 2 O dans Ra, et il est clair que si
converge simplement vers gK(x)dans 1 (II, p. 7, prop. 5), donc log gn converge
simplement vers logg,; d'après le lemme 1 de VII, p. 6, logg, est convexe
dans 1, donc (1, p. 35, prop. 4) il en est de même de log gK.
D'autre part, g est limite simple des g, suivant l'ordonné filtrant des inter-
valles compacts contenus dans 1 (II, p. 15), donc logg est limite simple des
log g,; ces dernières fonctions étant convexes dans 1, il en est de même de log g
(1, p. 35, prop. 4).
On montre facilement que les lemmes 1 et 2 sont encore valables lorsque l'on
n'y suppose plus les fonctions deux fois dérivables (VII, p. 20, exerc. 5).
Lemme 3. -Soit <p une fonction continue et >O dans un intervalle ouvert J contenu dans
(0, + CO(.Si 1 est un intervalle ouvert tel que l'intégrale g(x) = jJtx-l<p(t)dtsoit con-
vergente pour tout x E 1, g est logarithmiquement convexe dans 1.
En effet, log tx-l = (x - 1) log t est une fonction de x qui est convexe et
deux fois dérivable pour tout t > O, donc le lemme 2 est applicable.
En effet, la fonction g(x) = J," e-t t x - l dt est définie pour tout x > O (V,
p. 19) ;le lemme 3 de VII, p. 7, montre donc qu'elle est logarithmiquement convexe
dans )O, +CO(.D'autre part, en intégrant par parties, on a
et en particulier, pour x = 2
En effet, l'intégrale est convergente pour x > O et y > O (V, p. 19). D'après
le lemme 3 de VII, p. 7, la fonction x H B(x, y ) est logarithmiquement convexe pour
x > O. D'autre part, on a
=;
1
+ Io l
tx
(1 - t)Y-l - 1
t
dt.
(1 - t)Y-1 - 1
La fonction cp (t ) = est coritinue dans l'intervalle compact (O, 1);
t
comme
(n i- l)!
(25) donne pour B(x, y) le développement asymptotique au voisinage de x = O
B(x,y) = !
X
+ ~ ( tdt) + XI,' ~ + ! log
( t ) tdt +-.
+ $ JO1 p(t) (log t)" dl + 02(xn+l).
Pour n = 1, l'identification de ce développement à (24) donne en particulier
rr(y) = (1 - t).-l -1
ryi) - - JO1 dt.
UY) t
1. Prolongement à C de la fonction g a m m a
el zl
avec Ivn(z)1 6 - 1zI2(1 + - (1 + 121)); le produit infini considéré est donc
n2 2
absolument et uniformément convergent dans toute partie compacte de C; en outre, sa
valeur n'est nulle que pour les points z = - n (TG, IX, p. 80, corollaire). En
raison de la formule (1) de VII, p. 10, on pose, pour tout z complexe
La fonction F(z) est ainsi définie pour tout point z E C distinct des points
- n (n E N) ; elle est continue dans cet ensemble, et au voisinage de - n, on a
(Z + n)r(z) - ( - t)n. La formule (2) montre que l'on a r(r) = r ( z ) pour
-
n.
-
tout z distinct d'un entier négatif.
Le raisonnement qui permet de passer de la formule de Gauss (VII, p. 3,
formule (8)) à la formule de Weierstrass, repris en sens inverse, s'applique aussi
pour z complexe, et montre que, pour tout z # - n (n E N), on a
nz.n!
r(z) = lim
z(z + 1) . . . (z + n)
en convenant de poser n" = eZIOgn. Comme on a
log 1
( 3+
+- est défini, et il résulte de ce qui précède que la série de terme
(3:
général log 1 - - - (n > p) est normalement convergente dans K,; il en est
de même des séries obtenues en dérivant un nombre quelconque de fois le terme
gCnéral, puisqu'on a
FVR VII.12 LA FONCTION GAMMA 5 .2
pour z E K, et n > p. O n voit donc (cf. II, p. 68, Remarque 3) que r ( z ) est indtjçni-
ment dérivable en tous les points z E C distincts des points - n, et on a en ces points
pour k 2 2,
les séries des seconds membres de (5) et (6) étant normalement convergentes dans
tout ensemble compact contenu dans C et ne contenant aucun entier GO. On
peut écrire en outre
en convenant que lorsqu'un logarithme, dans cette formule, porte sur un nombre
réel négatif, il a l'une ou l'autre des deux valeurs limites (différant de 2ni) de
log z en ce point; la série du second membre de (7) est alors normalement con-
vergente dans tout ensemble compact contenu dans C et ne contenant aucun
entier < 0.
fi g)
2n=l (1 - =
1 .
;sm nz;
tenant compte de l'équation fonctionnelle (4) de VII, p. 11, on voit donc que:
in n
En effet on déduit de (8) que I'(it)r(- it) = - = -et
t sin nzt t sh nt
on a
-
r(- it) = r(it); de même, (8) donne
n x
F(+ + it)F(+- it) = =-=-
X
et on a
r(+- it) = r(++ it).
Soit maintenant p un entier > O quelconque, et considérons le produit
2. -Pour tout nombre complexe z distinct d'un entier < O et pour tout entier
PROPOSITION
p > O, on a
(intégrale de Raabe).
Démontrons d'abord la formule (13) pour x = O. Comme log r ( x ) - X
1
log -
J":
lorsque x tend vers 0, l'intégrale log r ( x ) dx est convergente. En outre, dans
)O, 11, la fonction log r ( x ) est décroissante ( V I I , p. 6); pour tout cc > O, on a
donc
q étant le plus grand entier tel que q/n < or. Comme Ji log ï ( x ) dx tend vers O
avec or et que -
1
2
n k=q+i
log i' log r ( x ) dx lorsque n tend vers +m
( I I , p. 7, prop. 5), on a
3. Le développement de Stirling
Soient x et y deux nombres complexes non situés sur le demi-axe réel négatif;
d'après la formule (3) de VII, p. 11, et avec les conventions de VII, p. 12 con-
cernant les logarithmes, log r(x) - log !?(y) est congru modulo 2xi à la limite
de l'expression
avec
Comme
1
f'"'(t) = ( - y '
(m - l ) ! ((y + t)"
-
(x +l t)" ).
f(2k-1)(n + 1) tend vers O lorsque n tend vers +a,
pour tout k 2 1; il en est
d'ailleurs de même de
f(n + 1) = log 1 + -
( Y
n 1) - log (1 + &) *
D'autre part, on a
son+l
log (X + t) dt = (x + n + l)(log (x + n + 1) - 1) - x(1og x - 1) ;
FVR VII.16 LA FONCTION GAMMA
Portant dans l'expression (15) on voit finalement que, lorsque n tend vers +a,
Tp(n) a une limite R,(x, y) et que l'on peut écrire
Fig. 2
où C, ne dépend que de p. Soit alors 8 le filtre ayant pour base les ensembles HA;
le critère de Cauchy montre que, suivant le filtre 8, la fonction log F(z) - g(z)
a une limitefinie8 (modulo 2ni) et que, si on pose o(z) = max (B?(z), 14(z))), on a
Pour x réel et >O, on a r(x) > O, et g(x) est réel, donc on peut supposer 6 réel,
et on a
(développement de Stirling).
- Suivant lejltre 8, on a
COROLLAIRE.
(20) r(z) -
i 2 n exp (zlog z - z -
En particulier, pour x réel et tendant vers +CD,la formule (20) s'écrit
(21) r(x) - 12nxx-'2 edX,
FVR VII.18 LA FONCTION GAMMA
(cf. v, p. 34).
On déduit de là de nombreuses formules. Par exemple, pour tout nombre com-
+
plexe cc et tout entier n, on a, lorsque n tend vers oo
(Remarquer que, pour a < x < y < a +1, o n a u ( y ) - u(x) < g(a).) En particulier, si
inf g(x) = O, il existe a u plus une solution croissante de l'équation u(x + 1 ) - u(x) = g(x)
X>O
prenant une valeur donnée e n u n point donné.
b ) O n suppose que g décroissante dans )O, + cri (. Montrer que la série
w
pour x > k. Montrer que si u est une solution convexe de l'équation u(x + 1 ) - u(x) = g(x),
FVR VII.20 LA FONCTION GAMMA s1
on a lim A(u(x); h, k ) = O quels que soient h > O et k > O (utiliser l'expression de u',
x-+m
tirée de l'exerc. 1 b) de VII, p. 19).
d) Avec les notations de c), montrer qu'il existe une constante cc telle que l'on ait u(x) =
v(x) +a, avec
où on a posé
(Remarquer que v(x + 1) - v(x) = g(x), et que lim A(v(x); h, k) = O quels que soient
X ' f W
h > O et k > O.)
3) a) Soit g une fonction définie et admettant une dérivée k-ème continue dans )O, +CG(,
telle que g(") soit décroissante dans cet intervalle et que lim g(")(x) = O. Montrer qu'il
x-+rn
existe une solution ct une seule u de l'équation u(x + 1) - u(x) = g(x) qui admette dans
)O, +CO( une dérivée k-ème croissante et prenne une valeur donnée en un point donné
(utiliser l'exerc. 1 b)).
6) Soit cc un nombre réel quelconque. Soit S, la fonction définie dans )O, +CO(,satisfaisant à
la relation
S,(x + 1) - S,(x) = xE
telle que S, (1) =O, et en outre telle que la dérivée de S, d'ordre égal à la partie entière
de (or + 1) ' soit croissante (fonction qui est unique d'après a)). Montrer que l'on a
SL(x) - Sa (1) = ccS,-l(x),
et
pour tout entierp 3 1, où C, est une constante qui, lorsque cc # - 1, est égale à
71) a) Soit g une fonction numérique continue pour x k O. Montrer que si g vérifie les
deux identités
b) En déduire que si une fonction g a une dérivée continue pour x 3 O et vérifie l'identité
elle est de la forme a ( x - +), où a est une constante (remarquer que g vérifie une identité
analogue, où p est remplacé par pn; faire tendre n vers +a,et en déduire que g'(x) =
Ji g'(t) 4.
c) Conclure de b) que la fonction I' est la seule fonction ayant une dérivée continue pour
x > 0 , vérifiant l'équation ( 1 ) de V I I , p. 1, et la formule de multiplication (12) de V I I ,
p. 14, pour une valeur de p.
(0
2) Pour tout nombre entier k > 1, on pose Sx = n-*. Démontrer que, pour - 1< r 4 1,
la série du second membre étant uniformément convergente dans tout intervalle compact
contenu dans ) - 1, l ) , et absolument convergente pour 1x1 < 1.
3) Soit s un nombre réel fixe; montrer que lorsque t tend vers + co ou vers -a,on a
et
+ it)l - i 2 . l t y - " e-(n12)ltl
4) Soit t un nombre rtel fixe et # O; montrer que lorsque s tend vers + co,on a
6) Soit V, le déterminant de Vandermonde V(1,2, . . .,n) (A, III, p. 99) Montrer que l'on a
L'idée d' <( interpoler )> une suite (un) par les valeurs d'une intégrale dépen-
dant d'un paramètre réel A et égale à un pour A = n, remonte à Wallis (III,
p. 55). C'est cette idée qui guide principalement Euler lorsque, en 1730 ((1), t.
XIV, p. 1-24), il se propose d'interpoler la suite des factorielles. Il commence par
k + l n k
remarquer que n! est égal au produit infini
'(
k=l
- k
-)
k+n
que ce produit
est défini pour toute valeur de n (entière ou non), et qu'en particulier, pour
n = +,il prend la valeur _S;V' d'après la formule de Wallis. L'analogie de ce
résultat avec ceux de Wallis le conduit alors à reprendre l'intégrale
O ( f ), Qdf1, o ( f ), o d f 1 : V, S. 9
Zox7Z,x: V, p. 19
) corps de Hardy) : V, p. 38
~ ( y (iY
e~(x)7 : V, p. 41
3
k=O
akDk:VI, p. 4
B,(x) : VI, p. 7
6,: VI, p. 7
u%(f( 4 ) ): VI, p. 9
F(x) (x réel) : VII, p. 7
B(x, y) : VII, p. 8
r ( z ) (z compIexe) : VII, p. 10.
INDEX TERMINOLOGIQUE
~ S ~ m ~ t o t(développement
i~ue -) : voir Développement asymptotique
Au-dessous (point -) d'un graphe: 1, p. 32
Au-dessus (point -) d'un graphe: 1, p. 32
Echelle de comparaison: V, p. 10
Equation différentielle à variable réelle: IV, p. 1
Equation différentielle adjointe: IV, p. 25
Equation différentielle d'ordre n: IV, p. 2
Equation différentielle du premier ordre: IV, p. 2
Equation différentielle linéaire: IV, p. 16
Equation différentielle linéaire homogène: IV, p. 2
Equation différentielle linéaire d'ordre n: IV, p. 30
Equation différentielle lipschitzienne: IV, p. 10
Equation différentielle localement lipschitzienne: IV, p. 10
Equation différentielle scalaire: IV, p. 2 et p. 30
Equivalentes (fonctions -) : V, p. 6
Escalier (fonction en -) : II, p. 4
Euler (constante d' -) : V, p. 32
Euler (formules d' -) : III, p. 9
Euler-Maclaurin (formule sommatoire d' -> : VI, p. 14
Eulérien (développement -) de cotg z: VI, p. 15
INDEX TERMINOLOGIQUE FVR VII. 29
(H) (extension -) : V, p. 41
(H) (fonction -) : V, p. 41
Hardy (corps de -) : V, p. 36
Hermite (polynômes d' -) : VI, p. 13
Homogène (équation différentielle linéaire -) : IV, p. 17
Hyperboliques (fonctions -) : III, p. 12
Raabe (critère de -) : V, p. 34
Raabe (intégrale de -) : VII, p. 14
Racines caractéristiques d'une équation différentielle linéaire à coefficients constants: IV,
p. 30
Réduit à la précision go (développement asymptotique -) : V, p. 13
Réglée (fonction -) : II, p. 4
Réglée par morceaux (fonction -) : II, p. 13
Régulier (opérateur de composition -) : VI, p. I l
Relation de caractère local: V, p. 2
Relation des compléments: VII, p. 12
Résolvante d'une équation différentielle linéaire: IV, p. 19
Reste de la formule de Taylor: 1, p. 30 et II, p. 12
Reste de la formule sommatoire d'Euler-Maclaurin: VI, p. 14 et p. 19
Reste d'un développement asymptotique: V, p. 12
Rolle (théorème de -) : 1, p. 20
FVR VII. 32 FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
Tangente à un graphe: 1, p. 19
Tangent? hyperboliquc: III, p. 12
Taylor (développement de - ) : 1, p. 30
'Taylor (formule de -) : 1, p. 29
'Termes d'un développement asymptotique: V, p. 12
TliCorèmc dc Cauchy: IV, p. 10
Théorème de Clauscn-von Staudt: VI, p. 24, exerc. 6
Théorème de la moyenne: II, p. 11
Théorème de Liouville: III, p. 30, exerc. 29
Théorème de Peano: IV, p. 6
Théorème de Rolle: 1, p. 20
Théorème dcs accroisscmcnts finis: 1, p. 23
'Théorèmes de Du Bois-Reymond: V, p. 53, exerc. 8
Théorèmc taubérien de Hardy-Littlewood: 1, p. 50, exerc. 18
INTRODUCTION ............................................
CHAPITRE I .. ....................................
DÉRIVÉES
§ 1. Dérivée première ......................................
1. Dérivée d'une fonction vectorielle ................
2. Linéarité de la dérivation ........................
3 . Dérivée d'un produit ...........................
4. Dérivée de l'inverse d'une fonction . . . . . . . . . . . . . . .
5. Dérivée d'une fonction composée . . . . . . . . . . . . . . . . .
6. Dérivée d'une fonction réciproque ................
7 . Dérivées des fonctions numériques ................
.
CHAPITRE III - FONCTIONS ÉLÉMENTAIRES ..................... I I I .1
5 1. Dérivées des fonctions exponentielles et circulaires . . . . . . . . . . . . . I I I .1
1. Dérivées des fonctions exponentielles; nombre e . . . . . I I I .1
2. Dérivée de log, x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.3
3. Dérivées des fonctions circulaires; nombre 7~ . . . . . . . . 111.4
4. Fonctions circulaires réciproques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.5
5. L'exponentielle complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.7
6. Propriétés de la fonction e2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.8
7. Le logarithme complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.10
8. Primitives des fonctions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . I I I .11
9. Fonctions circulaires complexes; fonctions hyper-
boliques ..................................... I I I .12
TABLE DES MATIÈRES .
FVR VI1 35
CHAPITRE IV .. ÉQUATIONSDIFFÉRENTIELLES. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1 Théorèmes d'existence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. La notion d'équation différentielle . . . . . . . . . . . . . . . .
2 . Équations différentielles admettant pour solutions des
primitives de fonctions réglées . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3 . Existence de solutions approchées . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. Comparaison des solutions approchées .............
5. Existence et unicité de solutions des équations lipschit-
ziennes et localement lipschitziennes ............
6. Continuité des intégrales en fonction d'un paramètre .
7. Dépendance des conditions initiales ...............
$ 2 . Développements asymptotiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Echelles de comparaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2 . Parties principales et développements asymptotiques .
3. Sommes et produits de développements asymptotiques
.
4 Composition des développements asymptotiques .....
5. Développements asymptotiques à coefficients variables
.
§ 4 Application aux séries à termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1 . Critères de convergence des séries à termes positifs . .
2 . Développement asymptotique des sommes partielles
d'une série . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
3 Développements asymptotiques des produits partiels
d'un produit infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. Application : critères de convergence de seconde espèce
pour les séries à termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
3 Comparaison des fonctions d'un corps de Hardy ....
.
4 Fonctions (H) .................................
.
5 Exponentielles et logarithmes itérés ...............
.
6 Fonction réciproque d'une fonction (H) ...........
Exercices du 5 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exercices du $ 3 ........................................
Exercices du 5 4 ........................................
Exercices de l'Appendice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
DÉVELOPPEMENTS TAYLORIENS GÉNÉRALISÉS FOR-
CHAPITRE VI . .
MULE SOMMATOIRE D'EULER-MACLAURIN ....................
5 1. Développements tayloriens généralisés ......................
1. Opérateurs de composition dans une algèbre de poly-
nômes ......................................
2. Polynômes d'Appell attachés à un opérateur de com-
position .....................................
3. Série génératrice des polynômes d'Appel1 ..........
4. Polynômes de Bernoulli .........................
5. Opérateurs de composition sur les fonctions d'une
variable réelle ...............................
6. Indicatrice d'un opérateur de composition .........
7. La formule sommatoire d'Euler-Maclaurin .........
CHAPITRE VIL .
LA FONCTION GAMMA ........................
5 1. La fonction gamma dans le domaine réel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Définition de la fonction gamma . . . . . . . . . . . . . . . . . .
FVR VI1 38 . FONCTIONS D'UNE VARIABLE RÉELLE
Note historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Index terminologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .