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BOURBAKI
ÉLÉMENTS DE
MATHÉMATIQUE
N. BOURBAKI
ÉLÉMENTS DE
MATHÉMATIQUE
INTÉGRATION
Chapitres 1 à 4
123
Réimpression inchangée de l’édition originale de 1965
© Hermann, Paris, 1965
© N. Bourbaki, 1981
SY
autres que les intégrales f(x) dx (cf. Note historique des chap.
1-11-111 du Livre IV). Ici encore, c'est la continuité uniforme de
f qui entraîne l'existence de la limite des << sommes de Riemann »;
plus généralement, elle entraîne l'existence d'une limite pour les
sommes analogues f (Si)(g(xi+,) - g(xi))(xi d d xi + 1), où l'on
I
ci
suppose seulement que g est une fonction bornée croissante dans
(a, b). Cette limite, notée
1," f (x)dg(x), et appelée intégrale de
Stieltjes de f par rapport à g, peut être considérée comme la
«somme pondérée >> de la fonction f pour la mesure p définie
dans l'ensemble des intervalles semi-ouverts )a, /3) par la relation
p()a, P)) = g(P+) - g ( a + ) ; elle n'est plus liée au Calcul diRé-
rentiel aussi étroitement que la notion usuelle d'intégrale (*).
Il en est de même des intégrales « doubles » et « triples » classiques,
associées respectivement à la mesure des aires planes et à celle des
I~xI~, = 1 =1
1xil définissent la même topologie. Par passage du
i<
s'il s'agit d'une intégrale de Stieltjes). Mais ici, les topologies dé-
finies par ces deux normes sont distinctes, et l'espace V(K),
qui est complet pour la première norme (Top. gén., chap. X, 2" éd.,
)$ 1, n06, th. 2), ne l'est plus pour la seconde. De façon précise,
on peut identifier les éléments du complété de %(K) pour la norme
f ,, à des classes de fonctions non nécessairement continues,
1 1
et le prolongement de l'intégrale se fait alors simplement en
INTRODUCTION 5
INÉGALITÉS DE CONVEXITÉ
(inégalité de Holder).
D'après la prop. 1, tout revient à prouver que, dans R2,
l'ensemble défini par les relations t , > O, t 2 0, t";g 2 1 est
convexe, ou encore (Fonct. var. réelle, chap. 1, $4, no 1, déf. 1 )
que la fonction u(t) = tFaiP est convexe pour O < t < + m .
Or, en posant r = a/p, on a D2u(t) = r(r + l ) t - r - 2 , et comme
r > O, D2tr(t) > O dans )O, + cc (, ce que démontre la proposition
(Fonct. var. réelle, chap. 1, 5 4, no 4, cor. de la prop. 8).
COROLLAIRE.
-Soient < i < n) n nombres > O tels que
ai ( 1
a, = 1,fi(1 6 i 6 n) n fonctions finies et > 0, déJinies dans X
i= 1
et telles que M ( f ,) soit fini pour 1 < i < n. Dans ces conditions,
f =A, g =
a l/P
(f22f"3"..f"n) .
(inégalité de Minkowski).
O n peut se borner au cas où M ( f P ) et M ( g P ) sont finis.
D'après la prop. 1, tout revient à prouver que, dans R ~ l'en- ,
semble défini par les relations t , > O, t 2 3 0, tflP t;lp 3 1 est +
12 INÉGALITÉS DE CONVEXITÉ chap. 1
3. Les senai-normes Np
Soit p un nombre réel fini et 2 1, et soit ,FP(X,M ) l'ensemble
des fonctions numériques finies f , définies dans X et telles que
M((f lp) soit $ni. Il est évident que, si g est une fonction appar-
1
tenant à F P ( X , M), et si f 1 < Igl, f appartient aussi à F P ( X , M ) ;
cette remarque et l'inégalité de Minkowski montrent que la
somme de deux fonctions de FP(X,M) appartient encore a cet
ensemble; compte tenu du fait que M est positivement homogène
on voit donc que ,FP(X, M) est un SOUS-espacevectoriel de l'espace
RX de toutes les fonctions numérique finies définies dans X.
Pour tout nombre p > O et toute fonction numérique finie
f définie dans X, on pose
Np(.f) = W((f(P))"P;
on a N,(Af) = I Â J N , ( ~pour
) tout scalaire 1; en outre, si p 2 1,
on a, d'après (7)
(8) N,(f + g) < N,(f) + Np@
ce qui prouve que Np est une semi-norme sur l'espace vectoriel
F P ( X , M) (Esp. vect. top., chap. II, 2" éd., Cj 1).
COROLLAIRE.
fonction numérique finie f , définie dans X , l'application p
est croissante dans )O, + (.
-
- On suppose que M ( l ) = 1 ; alors, pour toute
Np(f )
EXERCICES
1 ) Avec les hypothèses du no 1, montrer que l'cnscmble des fonc-
tions bornées dans X et telles que M ( [f 1) soit fini, est une sous-algèbre
A de RX, et que l'ensemble des fonctions bornées dans X et telles que
~ ( l f l=) O est un idéal dans A. Si en outre M(1) est fini, montrer que
l'application j ' M( ~ f ) est continue quand on munit A de la topologie
de la convergence uniforme dans X.
14 INÉGALITÉS DE CONVEXITÉ chap. 1
lité Jm<2,JG;
k =l
( (
montre le cas particulier akhk) <
Cauchy, en 1821, dé-
BIBLIOGRAPHIE
(1) O. HOLDER:Ueber einen Mittelwertsatz, Gottinger Nachricht~iz(1889). p. 3 8 4 7 .
(II) H . M I N K O W S K IGeometrie
: der Zahlen, 2' éd., Leipzig-Berlin (Teubner), 1910.
(III) G. H . HARDY,J. E. LITTLEWOOD, G. POLYA:Inequalities, Cambridge (University
Press), 1934.
CHAPITRE II
ESPACES DE RIESZ
tout x E E, on a
O n a les relations
-
- SUP
O<y<x, O<y'<x'
L(y + y') d M(x + x').
D'autre part, pour tout z tel que O d z < x + x', on a
+
x x' = z + u avec u 3 0 ; en vertu du lemme de décomposition
(5 1, no l), il existe donc deux éléments y, y' tels que O < y 6 x,
O d y' d x' et que z = y + y', u = (x - y) + (x' - y'); d'oh
et par suite M(x + x') = sup
O<z<x+x'
L(z) d M(x) + M(xf), ce qui
achève de démontrer la première partie du théorème. De plus,
nous avons montré ainsi que Cl est un espace de Riesz, et que,
pour toute forme linéaire relativement bornée L sur E, et pour
tout x 3 0, on a
L+(x) = sup L(y).
O<yQx
Un = M - inf(nL, M ) ,
U n est donc une forme linéaire positive sur E et on a inf U , = O
n
dans R ; par suite (lemme 1) U,(x) tend vers O lorsque n croît
indéfiniment, et il existe n tel que U n ( x )< 42. Le nombre lz
étant ainsi fixé, on a U,(y) < ~ / 2pour tout y tel que O < < x ,
donc la relation O < y < x entraîne
EXERCICES
des ensembles bornés appartenant à 5 (on pourra utiliser le fait que si,
dans E, (x,) et (y,) sont deux familles décroissantes minorées ayant
même ensemble d'indices filtrant à droite, on a
inf(x, + y,) = inf x, + inf y,;
pour démontrer cette formule, on remarquera que pour deux indices
quelconques B, y on a inf(x, + y,) < xp + y?).
b) Soient A un ensemble filtré par un filtre O, f une application
de A dans E ; on dit que f a une limite suivant O, pour la structure
d'ordre de E, si f (6)est la base d'un filtre borné ayant une limite dans
E (pour la structure d'ordre). Montrer que si A est un ensemble ordonné
filtrant, f une application croissante de A dans E, majorée dans A, f a
une limite suivant le filtre des sections de A, égale a sup f (x).
xsA
c ) Soient (E,) une famille d'espaces complètement réticulés, E
l'espace complètement réticulé produit des E,. Pour que sur E un filtre
borné 5 soit convergent pour la structure d'ordre, il faut et il sufit
que pour tout 1 , le filtre de base pr,(S) soit convergent dans E l ; si a,
est sa limite, a = (a,)est alors la limite de 5.
34 ESPACES DE RIESZ C h a p . II, 51
11 10) a) Soit E un espace complètement réticulé; il existe sur E une
topologie Yo(E)qui est la plus fine des topologies 9sur E pour lesquelles
tout filtre borné 3 sur E qui converge au sens de la structure d'ordre
(exerc. 9) converge vers la même limite pour .Y.
Soient E et F deux espaces complètement réticulés, J'une applica-
tion de E dans F telle que, pour tout filtre borné 5 sur E convergent
pour la structure d'ordrc, f ( 8 ) soit une base d'un filtre borné sur F
qui converge pour la structure d'ordre vers f'(1im 5). Montrer que, dans
ces conditions, f est continue pour les topologies <Y0(E)et Y,(F).
b) Déduire de a) que la topologie .Fo(E) est compatible avec la
structure d'espace vectoriel de E et que l'application x- 1x1 est con-
tinue pour cette topologie. Prouver que F,,(E) est compatible avec la
structure d'espace vectoriel ordonné de E ct en déduire que cette
topologie cst séparée.
c) Etant donné un ensemble infini quelconque A, soit E = B(A)
l'espace complètement réticulé des fonctions numériques bornées dans
A. Soit @ l'ensemble des fonctions numériques cp (finies ou non) définies
dans A, telles que cp(t) > O pour tout t E A et que, pour tout entier
n > O, l'ensemble des t E A tels que ~ ( t,<) n soitfini. Pour toute fonction
cp E@, soit V, l'ensemble des x E E tels que 1x1 < cp; montrer que les
ensembles V, forment un système fondamental de voisinages de O pour
unc topologie :T,(E) compatible avec la structure d'espace vectoriel
ordonné de E, et pour laquelle E est séparé et complet. Montrer que
la topologie ,TO(E)est plus fine que ,T,(E), mais strictement moins fine
que la topologie de la convergence uniforme dans A (définie par la
norme ljxll = sup Ix(t)l) (considérer les éléments 1 - cp, de g(A), où X
t €A
M E S U R E S S U R L E S ESPACES
LOCALEMENT COMPACTS
n
X ( X ;Ei).
-
1 <i<n
(iii) Si X est somme d'une famille d'espaces localement com-
pacts (Xj,,,,l'application f (flx,),,, est un isomorphisme de
l'espace X ( X ; E) sur l'espace somme directe topologique de la
famille (X(X, ; E)),,,.
(i) Notons que, sur X ( X ; E), la topologie de la convergence
uniforme dans X est compatible avec la structure d'espace vec-
toriel de X ( X ; E), car pour toute f E X ( X ; E), de support
(compact) S, l'ensemble f (X) = f(S) u {O) est compact, donc borné
dans E (Esp. vect. top., chap. III, $ 3, no 1, prop. 1). Comme cette
topologie Y, est localement convexe et induit sur chacun des
X ( X , K ;E) la topologie de la convergence uniforme dans K,
il en est de même de la topologie limite inductive Y sur X ( X ; E)
(Esp. vect. top., chap. II, 2" éd., $4, no 4, Remarque); en outre
est plus fine que Y,, et Y,est séparée, donc est séparée. Enfin,
42 MESURES Chap. III, $ 1
-
l'application de X dans E telle que pr, f : = fi, prj 0f : = O pour
0
2. Propriétés d'approximation
x E X, et 1 f k ( x ) = 1 pour tout x E K.
k =l
En effet, soit X' l'espace compact obtenu en adjoignant à
X un point à l'infini ~ r(Top.
, gén., chap. 1, 3" éd., § 9, no 8, th. 4);
les ensembles V , = X' - K et V k (1 < k < n) forment un re-
couvrement ouvert de X'. Soit (fk), ,,,,
une partition continue
de l'unité subordonnée à ce recouvrement de X' (Top. gén.,
chap. IX, 2" éd., 8 4, no 3, prop. 3); les fonctions fk d'indice k 2 1
répondent aux conditions du lemme.
n
en posant q0 = 1 - q j ; d'où (1) pour x E K t puisqu'alors
j =l
x -
où les q j appartiennent à X ( X , K ; R ) ; comme l'application
n
j =l
qj(x)f (xj) est canoniquement identifiée à l'élément
no 3 MESURES SUR UN ESPACE LOCALEMENT COMPACT 47
fl
est définie, étant égale à C a(x)f (x); il est clair que ,u est une
x EK
forme linéaire sur .X(X ; C), et que pour f E X ( X , K ; C), on a
f-.
Pour une généralisation, voir chap. VIL
fonction f E X ( X ; C),
OU encore
On a évidemment
d'où
Avec les mêmes notations, les relations lgl < f et lgl < f sont
équivalentes, donc on a
8. Mesures bornées
dx
Il 1
Comme les relations f < 1 et I J'lI
d l sont équivalentes,
il résulte de (20) que pour toute mesure ,u sur X, on a
-
Pour toute fonction f E X ( X ; C), on a ( f , E,) = f (x) ; comme
f'est continue, cela prouve que l'application x E, est continue.
Si x, y sont deux points distincts de X, il existe une fonction
-
f E X ( X ; C) telle que f ( x ) = 1, f(y) = O (no 2, lemme l), ce qui
prouve que E, f: E,,; donc l'application x E, est injective. En
outre, pour toute fonction f E X ( X ; C), (f, E,) tend vers O par
définition lorsque x tend vers a, donc x - E, se prolonge par
continuité à X' = X u (a).en prenant la valeur O au point w.
Cette application prolongée est encore injective, puisque r, # O
pour tout x E X. C'est donc un homéomorphisme de l'espace
compact X' sur un sous-espace de &(X ; C), puisque &(X ; C) est
séparé pour la topologie vague (Top. gén., chap. 1, 3e éd., 5 9,
no 4, cor. 2 du th. 2).
c) H est équicontinue.
d ) Pour toute partie compacte K de X, il existe un nombre
MK 2 O tel que, pour toute p E H et toute fonction f E X ( X , K ; C),
on ait IAf )( G MK I l f11-
Comme X ( X ; C) est un espace tonnelé (no 1, prop. 2),
l'équivalence des propriétés a), b) et c) résulte d'Esp. vect. top.,
chap. IV, 5 2, no 2, th. 1.
Il est clair que d) entraîne a). Enfin, si H est équicontinue,
l'ensemble des restrictions des mesures , D E H à X ( X , K ; C) est
aussi équicontinu, d'où la condition d), puisque X ( X , K ; C) est
un espace normé.
* Nous verrons au chap. IV, Cj 4, no 6, que les conditions de la
prop. 15 équivalent encore au fait que pour toute partie compacte
K de X, il existe une constante MK telle que lpl(K) < MK pour
toute mesure ,u E H.*
COROLLAIRE 1 . - Soit v une mesure positive sur X ; l'ensemble
des mesures p telles que )pl G v est vaguement compact.
des f o n c t i o n s f , X
~ ( X ;C), il existe un indice ai tel que Supp(f,) c Yai.
Si K = Supp(f), il existe un nombre fini d'indices ai (1 d i d n)
tels que les Y,, forment un recouvrement de K ; soient hi (1 ,< i 6 n)
des applications continues de X dans )O, l ( telles que le support
de hi soit compact et contenu dans Y,, pour 1 < i < n, et que
n
l'on ait 1 hi(x) = 1 dans K
i =l
( 9 1, no 2, lemme 1); les fonctions
f;. = fh, répondent à la question. Ceci montre en premier lieu
que s'il existe une mesure p répondant à la question, elle est
"
unique, car pour toute somme finie f
n
= 1 J;., où fi E X(Y,,; C),
i= 1
on doit avoir p ( f ) = 1 p,,(f;.). On aura en outre montré I'exis-
i =l
tence d'une forme linéaire p sur X ( X ; C) dont la restriction à
chaque sous-espace %(Y,; C) est p,, pourvu qu'on démontre la
propriété suivante: si (gi)lsism et (hj)lsjs, sont deux suites
finies de fonctions de X ( X ; C) telles que g, E %(Y,, ; C) pour
1 < i < m, hj E X ( Y p j ;C) pour 1
66 MESURES Chap. III, 32
dans K , on a
Or, on a
d'où m m n
1 pa,(.fii) = 1 C pu,(jgih;)
i =l i=l j=l
.
De même
n
Il est clair que cp est une forme linéaire sur Er, donc un
élément de El*.
i= 1
est un isomorphisme de C" sur E. O n sait alors que toute forme
linéaire sur E est continue, autrement dit E' est identique a u dual
algébrique E* de E, et El* s'identifie canoniquement à E. Soit
,,,,
(ef), la base duale de (e,) dans E'; pour qu'une application
f de X dans E soit faiblement continue et scalairement à support
compact, il faut et il suffit que les fonctions f, = ef of soient
n
tout .X E X, et P n
PROPOSITION
1. - L'application
(f, p) rtji dp
de 2 ( X ; E) x A ( X ; C ) dans E'* est bilinéaire.
La proposition résulte immédiatement de la déf. 1 du no 1.
En effet, pour tout z' E Et, on a (gf, z') = g(f, z'), d'où la première
assertion ; en outre
-
que @(g.a) = p(g).a pour tout vecteur a E E et toute fonction
g E X ( X ; C).
Pour prouver la continuité de l'application f J'f dp, il suffit
de montrer que sa restriction à X ( X , K ; E) est continue pour
toute partie compacte K de X (Esp. vect. top., chap. II, 2" éd., 84,
no 4, prop. 5). Notons que si la topologie de E est définie par
une famille de semi-normes (q,), celle de X ( X , K ; E) est définie
par la famille des semi-normes
9 4. Produits de mesures
1. Produit de deux mesures
THÉORÈME 1. -Soient X, Y deux espaces localement com-
pacts, Â une mesure sur X, ,u une mesure sur Y ; il existe sur X x Y
une mesure v et une seule telle que, pour toute fonction g E X ( X ;C)
et toute fonction h E X ( Y ; C), on ait
-
une application continue de X dans X ( Y , L ; C), de support
contenu dans K, l'application (x, y) u(x)(y) de X x Y dans C
est continue et a son support contenu dans K x L, donc la
restriction de co à X ( X x Y, K x L ; C) est une bijection de cet
espace sur X ( X , K ; X ( Y , L ; C)); le fait que cette restriction est
une isométrie d'espaces de Banach résulte de la relation
d'où le lemme.
Considérons alors, pour toute fonction f E .X(X x Y ; C),
le nombre v(f) = p ( jf(x,y)dÂ(x)) (que nous noterons encore
j d,u(y)Sf (x, y) dÂ(x) par abus de notation) ; si K (resp. L) est
une partie compacte de X (resp. Y), il existe un nombre a, (resp. b,)
tel que, pour toute fonction g E X(X,K ; C) (resp. h E X ( Y , L ; C)),
on ait I/l(g)l < u,Igl/ (resp. Ip(h)l Q b L h J l ) II en résulte que pour
toute fonction f E X ( X x Y, K x L ; C), on a
IS/(x, Y) di(x)l Q UK If 1
IV(
pour tout y E Y, puis f ) < aKbLl1 f 11. La forme linéaire v sur
X ( X x Y; C) est donc une mesure sur X x Y et vérifie (1) de
façon évidente, ce qui achève la démonstration du th. 1.
Y bf
a
Y dx = J d
c
f,, YI,
PROPOSITION
3. - Soient 2 E A ( X ; C), ,u E &(Y ; C). On a
(7) 11 O al = pl O /Pl.
Soient f E X+(X x Y), g E X ( X x Y ; C) telles que lgl <f ;
on a ( 5 1, no 6, formule (13))
i= 1
des fonctions complexes de la forme
n
s'identifie canoniquement au produit tensoriel @ X ( X i ; C), et il
i= 1
résulte du lemme 1 du no 1, par récurrence sur n, que ce produit
tensoriel est dense dans X ( X ; C).
Soit alors pi une mesure sur X i (1 < i < n ) ; il existe sur X
une mesure v et une seule telle que, p o u r h E X ( X i ; C) ( 1 < i < n),
on ait
OU encore
{ d ld . . .]+I
-m
f X l x .. . xn)dxn.
1
de %'(Y ; C ) dans %'(X; C ) , puisque l'on a f pl1 d f0 1 1
pour
toute fonction f €%'(Y; C ) ; nous noterons p' cette application.
Sa transposée 'p': &(X ; C) -&(Y; C ) est donc telle que, pour
toute mesure p sur X, 'pl(p)soit la mesure sur Y telle que
EXERCICES
telles que les ensembles ouverts P(f,.i) recouvrent K,. Utiliser ensuite
le fait que A est convexe et fermé).
b) O n suppose qu'il existe dans X un ensemble dénombrable
partout dense D. Montrer que toute partie convexe compacte A de
X ( X ; C) est alors strictement compacte. (Soit U l'ensemble des x 6 X
tels qu'il e x i s t e , f ' A
~ pour lequelf(x) # 0, qui est une partie ouverte de
X. Montrer, en utilisant le fait que A est un espace de Baire, qu'il existe
une fonction g E A telle que g(x) 'f O pour tout x E U n D).
il 2) Soit Y un espace localement compact non compact, dénom-
brable à l'infini, et soit (Y,) une suite croissante de parties compactes
de Y formant un recouvrement de Y et telle que Y, c Ti', pour tout
n, de sorte que toute partie compacte de Y est contenue dans I'un des
Y, (Top. gén., chap. I,"3' éd., Ej 9, no 9, cor. 1 de la prop. 15). Soit /,'Y le
compactifié de Stone-Cech de Y (Top. gén., chap. IX, 2' éd., tj 1, exerc. 7),
de sorte que l'espace WJY; R) s'identifie à l'espace des fonctions
numériques bornées et continues dans Y, et que Y est ouvert et dense
dans []Y; pour toute fonction f E +?(PY; R), Supp(f )est donc l'adhérence
dans /?Y de l'ensemble des y E Y tels que j ' ( y ) # O. On rappelle que si
Z,, Z 2 sont deux parties de Y, fermées dans Y et sans point commun, alors
leurs adhérences Z,, Z, dans PY n'ont aucun point commun (Top.
gén., chap. IX, 2' éd., tj 4, exerc. 17).
Soi1 w un point de /)Y - Y, et soit X = /jY - ( w l . Montrer qiic
sur l'espace .iY(X; R), la topologie limite inductive .Y- définie au no 1 est
identique à la topologie de la convergence un~fOfi,rnw. (Si p est une semi-
norme continue pour Y,montrer, en raisonnant par l'absurde, qu'il
existe un nombre c > O tel que p(f) < cl/,f'//pour toute fonction
f E .X(X; R). Dans le cas contraire, il existerait une suite (,fi) de fonctions
de . g ( X ; R) telle que I l . f ; , i l < 1, p(.f,) 2 n, Supp(.f,) n Y, = 0,
montrer que I'un des deux ensembles Z,, Z , est relativement compact
dans X (Top. gén., chap. X, 2' éd., tj 4, exerc. 7), et en déduire une con-
tradiction.)
En déduire que, muni de la topologie Y, l'espace X ( X ; R) n'est
pas quasi-complet.
3 ) Dans l'exemple de l'exerc. 2, on prend pour Y l'espace discret N.
Pour tout n E N , soit en la fonction de Y ( X ; R) telle que e,(n) = 1
et e,(x) = O pour x # n dans X. Montrer que l'ensemble A formé
des fonctions O et e,/(n + 1) est compact dans X ( X ; R), mais non
strictement compact. Si U est I'ultrafiltre sur N induit par le filtre des
voisinages de o dans DY = /3N, montrer que suivant & la famille des
mesures positives ( n ~ , )tend vers O uniformément dans tout ensemble
strictement compact de X ( X ; R), mais ne tend pas uniformément vers
O dans A.
98 MESURES Chap. III, § 1
avec 121 < lln et iiall < lln. L'ensemble A, est convexe et compact
dans I'espace de Banach V(B,; R), et possede la propriété suivante:
quelles que soient les fonctions f,,. . ., f, appartenant à A,, il existe un
point x E B, tel que f,(x) = . . . = f,(x) = 0; par contre, il existe
n + 1 fonctions g,, . . ., g,+,, appartenant à A, et qui ne s'annulent
simultanément en aucun point de B, (on pourra considérer l'application
1
x Hx/(1 - x Il2) de $ dans Rn).
b) Soit Bk l'ensemble B, muni de la topologie discrète, et posons
D, = PB;. Soit Y (resp. Y') l'espace localement compact somme topo-
logique des espaces D, (resp. Bi). Montrer que flY = PY'.
c) Pour tout entier n, soit K, c Ce(D,; R) l'ensemble des fonctions
numériques dont la restriction à BL = B, appartienne à A,. Soit K la
partie de %'@Y; R) formée des fonctions dont la restriction à D, appar-
tienne à K, pour tout n E N . Montrer que K est une partie compacte
et convexe de I'espace de Banach V(PY; R). Pour toute famille finie
(fi)iGiGn de fonctions de K, soit W(f,, . . ., f,) l'ensemble des y E Y'
tels queh(y) = O pour 1 < i < n. Montrer que les W(f,, . . .,fi)forment
une base d'un filtre 2B sur l'espace discret Y'. En conclure qu'il existe
un point o E DY - Y tel que la trace sur Y' du filtre des voisinages de o
dans PY soit un filtre plus fin que 2B. Si l'on pose X = DY - {a),en
déduire que K c X ( X ; R) et, à l'aide de l'exercice 2, conclure que dans
X ( X ; R) l'ensemble K est convexe, compact mais non strictement compact.
5) Montrer que si E est un espace de Fréchet et X un espace locale-
ment compact, l'espace ,X(X; E) est bornologique.
En déduire que pour tout ensemble 6 de parties bornées de
X(X ; C), qui est un recouvrement de X ( X ;C) et est tel que tout ensemble
formé des points d'une suite convergente dans X ( X ; C) appartienne
à 6, I'espace J , ( X ; C) est complet.
6) Soit ,u une mesure sur un espace localement compact X. Montrer
que l'on a [pl = sup g ( a p ) lorsque le scalaire a parcourt I'ensemble
des nombres complexes de valeur absolue < 1. (Observer que pour
toute fonction g E X ( X ; C), et tout E > O, il existe un nombre fini
d'applications hi de X dans (O, l), de supports compacts, et des scalaires
1 1 1 I
a, tels que l'on ait I/g - a i h i / < E et Ig( - lailhi < E).
Montrer que l'on a aussi Ilil= sup ~ ( h ' . ~lorsque
1
),
I'ensemble des fonctions de X ( X ; C) telles que llh < 1.
h parcourt
points l/n (n entier 2 1); soit p la mesure positive sur X définie par la
masse l/n2 en chaque point l/n et la masse O au point O ( § 1, no 3,
Exemple 1). On considère l'application continue f de X dans E, définie
par f(0) = O, f(l/n) = e,/n pour n 2 1 ; montrer que l'intégrale j f dp
n'appartient pas a E,.
2) Les espaces X et E et l'application f étant définis comme dans
I'exerc. 1, montrer que l'application A ++ A(f) de A ( X ; C) dans E n'est
pas continue pour la topologie vague. (Si g, (1 < k < n) sont n fonctions
scalaires continues dans X, montrer qu'il existe une mesure discrète A
sur X telle que Jg, d = O pour 1 d k < n, mais que Jf dAll soit 11
arbitrairement grand).
3) a) Soit E un espace localement convexe séparé quasi-complet.
Montrer que lorsqu'on munit d ( X ; C) de la topologie quasi-forte
(4 1, exerc. 8) (resp. de la topologie de la convergence strictement
compacte), l'application (f, p) ++ J f dp est (6, S)-hypocontinue, 5
étant l'ensemble des parties vaguement bornées de &(X ;C), G l'ensemble
d e s parties bornées (resp. compactes) de X ( X ;-El contenues- daris u n
X ( X , K ; E) pour un K compact convenable.
b) Pour toute partie compacte K de X, l'application (f,p) ++ jf dp
est continue dans X ( X , K ; E ) x &(X; C) lorsqu'on munit A ( X ; C)
de la topologie quasi-forte, et dans X ( X , K ; E) x A+(X) lorsqu'on
munit &+(X) de la topologie vague.
4) Démontrer le cor. de la prop. 4 du no 2 en utilisant la prop. 8
d u no 4 (se ramener au cas où E est quasi-complet, et utiliser aussi le
1, no 3 , cor. 3 de la prop. 15).
§4
1) Soient X, Y deux espaces localement compacts.
a) Montrer que l'application (p, V) ++ p 8 v de &(X; C) x &(Y ; C)
dans &(X x Y ; C) est continue lorsqu'on munit &(X;C),&(V; C)
et &(X x Y ; C) de la topologie quasi-forte ( 5 1, exerc. 8).
b) Montrer que l'application (p, v) H p @ v de A+(X) x &+ (Y)
dans &+(X x Y) est continue lorsqu'on munit A+(X), &+(Y) et
&+ (X x Y) de la topologie vague.
7 2) a) Soit X l'intervalle [O, 1 ) de R ; montrer que si (a,),,,,
est une suite finie quelconque d'kléments de X deux à deux distincts,
les n fonctions lx - a,l (1 < k < n) sont linéairement indépendantes.
En déduire que la fonction continue lx - définie dans X x X, n'est
p a s - d e la fornie -rüi(x)vi(y),ou les ui et
n
i= 1
- - - - - - - -
v i sont continues.
- - - - - - - - -
dans A'(X x Y ; C) est continue lorsque l'on munit ..&'(X ;C), .,&'(Y ; C)
ct .M(X x Y ; C) de la topologie de la convergence strictement compactc.
4) Soient X Lin espace localement compact, Y un espace localement
compact et paracompact. Montrer que l'application canonique de
.X(X x Y ; C) dans .Y (X; Y ( Y ; C)) est un isomorphisme d'espaces
vectoriels topologiques.
5 ) Soient (X,),,,, une famille infinie d'espaces compacts; pour chaque
A E L, soient u, un point de X, et 11, une mesure positive sur X,, de inasse
totale 1. Pour toute partie finie J de L, soit il(.I)la mesure sur X = n X , ,
A€L
produit des mesures y, pour A E J et des mesures E ? ~ pour A E L - J.
Montrer que, suivant l'ensemble filtrant des parties finies de L, la mesure
v(J) tend vaguement vers 11 = @) pi mais ne tend pas fortement vers p.
AeL
B 6 ) Avec les notations du no 6, montrer que, pour qu'il existe sur
X une mesure p # O telle que, pour toute partie finie J de L et toute
fonction f, E 'g(XJ; C), on ait
54 EXERCICES
.,
xtX M xtM
parties finies de X. S'il existe xO E X tel que f (x,) = + co et
a(xo)> O, on a a(x)f (x)= + cc dès que x, E M, et d'autre
XEM
part, pour tout entier n > 0, on a f 2 n . (P ), donc p*( f ) na(x,),
et par suite p*( f ) = +CO. Si au contraire a(x) = O en tous les
+
points ou f ( x ) = CO, la fonction g égale à f aux points x E M
où @(x) > 0, à O ailleurs, appartient a X,, et l'on a, en vertu des
conventions faites, p(g) = a(x)f'(x),ce q u i prouve encore la
xsM
relation pX(f ) = 1 a(x)f (x).
XEX
2. -Sur
PROPOSITION l'ensemble 3!+, la fonction p* est
croissante.
Les démonstrations sont immédiates à partir de la déf. 1.
d'où l'on déduit aussitôt que p($) < sup p*(g). Nous avons donc
8 EH
prouvé que p * ( j ) = sup p*(g); la relation p*(f) = hm ,u*(g) est
,EH
alors une conséquence du théorème de la limite monotone (Top.
gén., chap. IV, 5 5, no 2, th. 2).
PROPOSITION
3.-Pour toute famille (f,),,, de fonctions de
$+, on a
gJ = Cf,
appartiennent à Y+ et forment un ensemble filtrant
LGJ
pour la relation 6 , dont l'enveloppe supérieure est la fonction
f , ; la proposition résulte donc du th. 1.
icI
PROPOSITION
4.-Soit f une fonction de Y+. L'application
) l'ensemble &+(X) des mesures positives sur X , dans
,u ~ , u * ( f de
la droite achevée R, est semi-continue inférieurement pour la
topologie vague sur &+(X) (chap. III, 5 1, no 9).
En effet, cette application est par définition l'enveloppe supé-
rieure des applications p- ~ ( g ) où , g parcourt l'ensemble des
fonctions de X+ telles que g < f ;et par définition de la topologie
vague, les applications p ++ p(g) sont continues dans .M(X).
- - - - - - - - - - ~~
u G)
( ~ € 6
\
= sup p*(G).
d'où p*(G) < b - a. D'autre part, pour tout E > O, il existe une
fonction f e X + tellequef < cp,etf(x)= 1 pour ~ + E < x b<- E ;
d'ou p*(G) 2 b - a - 28; comme E est arbitraire, on a
C.Q.F.D.
9
114 PROLONGEMENT D'UNE MESURE. ESPACES LP Chap. IV, 81
COROLLAIRE.
- Soit 5 un ensemble de ,fonctions numériques
3 O,$ltrant pour la relation < et tel qu'il existe une partie cofinale
dénombrable Q de 5 (Ens., chap. III, 5 1, no 7); on a
(11) P* (sup f ) = sup ~ " ( f ) .
f €5 f €5
En effet, il existe une suite croissante de fonctions de Q ayant
même enveloppe supérieure que 3:si (f,) est la suite des fonctions
de 8, rangées dans un ordre quelconque, soit (f,,) une suite
partielle définie par récurrence par les conditions n, = 1,
fn,+, 3 sup(fn,,fk); il est clair que cette suite partielle a les pro-
priétés indiquées.
Remarques. - - 1) La relation (1 1) ne subsiste plus nécessairement
lorsque 5 est un ensemble filtrant non dénombruble de fonctions
3 O non semi-continues inférieurement. Prenons par exemple
X = R, p étant la mesure de Lebesgue sur R, et considérons
l'ensemble filtrant (pour 6 ) 5 des fonctions caractéristiques cp,
de toutes les parties finies M de R. O n a p*(cpM)= O quel que soit
l'ensemble fini M, car un point est contenu dans un intervalle
ouvert de longueur arbitrairement petite, et la fonction caracté-
ristique d'un ensemble réduit à un point a donc une intégrale
supérieure nulle, en vertu de la déf. 3 et de la prop. 9 du no 2.
Mais l'enveloppe supérieure de 5 est la fonction constante égale
à 1 et l'on a p*(1) = +no.
2) On observera que pour une suite décroissante (f,) de fonctions
>O, on n'a pas nécessairement p*(inf f,) = inf y*(f,), même si
n n
y*(f,) < + no pour tout n (cf. 5 4, exerc. 8 c)).
PROPOSITION 13. Pour tout suite (f,) de fonctions numériques
-
3 0, définies dans X, on a
/
17.
PROPOSITION \
- Si (A,) est une suite croissante de parties de
X , on u , u * (A,,)
~ = sup p*(~.).
18. -Pour
PROPOSITION toute suite (A,) de parties de X , on a