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Introduction:
L’intégrale de Riemann avait montré ses limites,d’abord sur le champ des fonctions inté-
grables(assez restreint) et surtout sur les permutations des limites avec les intégrales.
Henri Léon Lebesgue(1875-1941) dé…nit dans sa thèse intitulée:” Intégrale,longueur avec
une nouvelle méthode de sommation” appelée depuis intégrale de Lebesgue et qui est con-
sidérée come l’une des réussites de l’analyse mathématique moderne.
Dans la théorie de Lebesgue, les théorèmes de permutation de limite avec intégrale ont
un énnocé très simple et surtout très puissants.En outre,par sa nature même,l’intégrale de
Lebesgue est adapté aux fonctions d’une seule variable que de plusieurs.Le revers est que sa
présentation réclame de longs préliminaires théoriques.
C’est toujours un problème dans l’enseignement actuel d’essayer d’introduire le plutot possi-
ble l’intégrale de Lebesgue de façon à mettre ce formidable outil à la disposition des Sciences
de l’Ingénieur.
L’intégrale de Lebesgue a considérablement simpli…é et ampli…é l’étude des séries trigonométriques
et plus généralement toute l’analyse de Fourier et le champ des Probabilités.
I Intégrale de Lebesgue
L’intégralede Lebesgue est fondée non pas sur les fonctions continues par morçeaux mais sur
la classe plus large de fonctions appelées ”mesurables” qui seront dé…nies dans le présent
chapitre.L’avantage est que le champ des fonctions intégrables va être considérablement
élargi.Des fonctions très discontinues comme l’indicatrice de l’ensemble des nombres ra-
tionnels va être intégrable.
Dé…nition d’une tribu :
Dé…nition: Un ensemble ¿ de parties de RN est appelé tribu lorsqu’il posséde les propriétés
suivantes:
F
1
1)-Si une suite de parties de RN (An )n¸1 (A1 ; A2 ; :::; An ) 2 ¿ , alors An 2 ¿ .
n=1
2)-Si A 2 ¿ , alors:(RN n A) 2 ¿ .
Conclusion: Une tribu est un ensemble de parties de RN stable par réunion dénombrable
et par passage au complémentaire.
Proposition:Soit S Un ensemble de parties de RN ,on considère toutes les tribus ¿i contenant
\
S alors ¿ = ¿i
S½¿i
est une tribu appelée tribu engendrée par S.
Dé…nition de la tribu Borelienne: \
© ª
Si on prend S = parties ouvertes de RN alors ¿ = ¿i est une tribu appelée la
S½¿i
tribu Borellienne de RN :On la note BN :
1
Dé…nition :
Soit ¿ une tribu de RN ;une mesure sur RN est une application ¸ : ¿ ¡! [0; +1]
[
1 X
+1
telque :¸( Ai ) = ¸(Ai ) (les Ai sont des parties de RN deux à deux disjoinctes).
i=1 i=1
Dé…nition:
Soit P une propriet
On dit que P est véri…ée presque partout si ¸ (N ) = 0 où ¸ est la mesure de Lesbegue
sur RN :
Soit f une fonction dé…nie sur RN à valeurs dans R ,on dit que f est étagée,si :
[
n
1)-9A1 ; :::; An Boréliens de RN 2 a 2 disjoincts tels que : RN = Ai
i=1
Xn Y Y ½
1 si x 2 Ai Y
2)-f (x)= ¸i (x) avec (x) = ; (x) est la fonction
Ai Ai 0 sinon Ai
i=1
indicatrice de Ai :
N
Une fonction f dé…nie sur R
© prenant des valeurs
ª dans [+1; ¡1] est dite mesurable si
pourtout ¸ 2 R;l’ensemble x 2 R =f (x) > ¸ appartient a la tribu borélienne BN .
N
Proposition:
Proposition:
Soit f une fonction mesurable positive sur RN ;alors: il existe une suite de fonctions étagées
2
positives fn telle que 0 · fn · f et fn converge simplement vers f sur RN .
Z n
X
f(x)dx = ¸i £ ¸(Ai )
RN i=1
Cette limite est …nie ou égale a +1:Lorsqu’elleest …nie,on dit que f est integrable au sens
de lesbegue.
2) ZDans le cas général d’une fonction mesurable f dé…nie sur RN , on dira que f est intégrale
si jf (x)j dx est …nie.
RN
3) Soit f : RN ! C, on dira que f est mesurable (respectivement intégrable) si sa partie
réelle et imaginaire sont mesurables(respectivement intégrable).
4) Soit A un ensemble Borélien et f : A ! C: On dit que f est mesurable(respectivement
X
intégrable ) sur A si la fonction f dé…nie par:
½
X f(x) si x 2 A
f (x) =
0 sinon
est intégrable.
Proposition: Z Z Z
N
1)-8f; g : R ¡! R; 8¸ 2 C : (f + ¸g) (x) dx = f (x) dx + ¸ g (x) dx
Z RNZ RN RN
Proposition:
3
Soit f une fonction bornée ,positive et nulleen dehors d’un ensemble borné,alors f est inté-
grable.
Théoréme:
Soit fn une suite de fonctions intégrables telles que fn converge simplement vers f presque
partout.
On suppose qu’il existe une fonction g positive integrable tel que:jfn (x)j · g (x) presque
pour tout x.Alors :f est intégrable et on a:
Z Z
lim fn (x) dx = lim fn (x) dx:
n¡!1 RN RN n¡!1
Théoréme de Fubini:
Z
RN £ RM ¡! R
Soit f : une fonction intégrable c’est à dire,telque: jf (x; y)j dxdy <
(x; y) ¡! f (x; y) RN £RM
+1 ,alors:
4
Théoreme de Fubini Tonnelli:(Réciproque du Théorème de Fubini)
Théoreme de la continuité:
Sous les hypothéses précédentes on suppose que f véri…e les hypothèses suivantes:
1)-f est séparement continue par rapport à x pour presque tout t2 ]a; b[ :
2)-9g > 0 intégrable sur ]a; b[ telle que:jf (x; t)j · g (t) ; 8x 2 ]®; ¯[ et presque partout par
rapport à t.
alors f est continue sur ]®; ¯[ :
Théoréme de dérivabilité:
On suppose que f : (t; x) ¡! f (t; x) véri…e les hypothéses suivantes:
1)- @f
@x
(x; t) existe pour tout x 2 ]®; ¯[ et pour presque tout t 2 ]a; b[ :
@f
2)- @x (x; t) est continue par rapport
¯ @f à x¯ 2 ]®; ¯[ :
3)-9g > 0 intéegrable sur]a; b[ ; ¯ @x (x; t)¯ · g (t) ; 8x 2 ]®; ¯[ et presque partout par rapport
àt
alors: F (x) est dérivable sur ]®; ¯[ et on a:
Z
0 @f
F (x) = (x; t) dt
]a;b[ @x
:
5
Dé…nition d’une une norme:
Soit un espace vectoriel sur K = R ou C;une norme sur E notéek kE est une
application de E dans [0; +1[ satisfaisant à:
a)-k¸f k = j¸j : kf k 8¸ 2 C; 8f 2 E:
b)-kf1 + f2 k · kf1 k + kf2 k :
c)-kf k = 0 () f = 0:
Exemples:
1)-E = C ([¡1; 1] ; R) :
+kf1 k = sup[¡1;1] jf (x)j est une norme appelée norme de la convergence uniforme.
Z 1
+kf2 k = jf(t)j2 dt est une norme sur E:
¡1
jf j dx = 0 () f = 0 presque partout.
RN
Dé…nition: Soit fn une suite d’éléments d’un espace vectoriel normé (c’est a dire:muni d’une
norme k kE ):
2)-E = `1 (RN ) = ff N
Z = R ¡! C; f est integrableg
On pose: kf kE = jf (x)j dx :
RN Z
kf kE est une semi norme car jf j dx = 0 () f = 0 presque partout.
RN
Dé…niton:
Soit fn une suite d’éléments d’un espace vectoriel E normé (c’est a dire :muni d’une norme
k kE ):
1)-On dit que fn ¡! f () kfn ¡ f kE ¡! 0
n¡!1
2)-On dit que (fn )n est de Cauchy () (8" > 0; 9N telque8 n; m > N =) kfn ¡ fm k · ")
Remarque:
Si fn est une Suite convergente=) fn est une suite de Cauchy.
Dé…nition d’un espace de Banach:
6
Soit E un espace vectoriel normé ,on dit que E est un espace de Banach si toute suite de
cauchy de E est convergente.
-L’espace L1 (RN ) :
Soient f; g 2 `1 (RN ),on dé…nit une relation R par:f Rg () f = g presque partout
c’est une relation d’équivalence.
¡ ¢
L’espace quotient `1 RN =R des classes d’équivalence:
: © ª
f = g : RN ¡! C; g = f presque partout est noté:L1 (RN )
Proposition:
L1 (RN ) est un espace vectoriel et l’application:
L1 (RN ) ¡! Z R+
f ¡! jf(x)j dx
RN
Exemple:
Toute fonction borné sur RN est localement integrable.
3) Espace Lp (RN ); 1 · p · +1 :
R
Pour 1 · p < +1 ;on dé…nit `p (RN ) = ff : RN ¡! C tel que RN jf (x)jp dx < +1g
Le cas de p = 2 est trés important,c’est l’espace des fonctions carrées integrables.
¡R ¢1=p
On pose : Lp (RN ) = `p (RN )=R , et pour f 2 Lp (RN ); kf kLp (RN ) = RN jf (x)jp dx
Proposition:Inégalité de Holder:
7
Z µZ ¶1=p µZ ¶1=q
p q
jf:gj dx · jf (x)j dx £ jg(x)j dx
RN RN RN
Le cas de p = q = 2 correspond a l’inégalité de Cauchy-Schwartz:
Z µZ ¶1=2 µZ ¶2
2 2
jf:gj · jf j £ jgj
Rn RN RN
Proposition:Inégalité de Minkowski :
¡ ¢
Soient f et g 2¡ Lp ¢ RN alors:
1)-f + g 2 Lp RN
µZ ¶1=p µZ ¶1=p µZ ¶1=p
p p p
2)- jf (x) + g(x)j dx · jf (x)j dx + jg(x)j dx
RN RN <N
Corollaire:
¡ ¢
1) Lp RN (1 · p < +1) est un espace vectoriel sur C et l’application :
¡ ¢
Lp RN ¡! R+
f ¡! kf kLp
¡ ¢
est une norme sur Lp RN : ¡ ¢
2) Muni de la normé k:kLp ; Lp RN est un espace de Banach
Dé…nition:¡ ¢
-On dé…nit `1 RN = ff : RN ¡! C mesurable telle que:9c > 0tel que jf (x)j · c
presque partout}.
¡ ¢ ¡ ¢
-On pose L1 RN = `1 RN =R;un élement de L1 est une classe
d’équivalence dont le representant f est une fonction presque partout bornée sur RN :
Proposition:
¡ ¢
1) L1 RN est un espace vectoriel sur C et l’application :
¡ ¢
Lp RN ¡! R+
f ¡! kf kL1
¡ ¢
est une norme sur Lp RN : ¡ ¢
2) Muni de la normé k:kL1 ; L1 RN est un espace de Banach
II) L’espace D ()
1) Support d’une fonction:
Dé…nition:
Le support de f noté Supp f est l’ensemble dé…nie par :
8
Suppf = fx = (x1 ; :::; xn ) 2 RN =f(x) 6= 0g:
Proposition:
1)-Supp f est le plus petit fermé en dehors duquel f est nulle.
2)-Supp (f + g) ½ (Supp f ) [ (Supp g)
3)-Supp (f £ g) ½ (Supp f ) \ (Supp g)
4)-8¸ 2 C ¤ ; Supp (¸f ) = Supp f
5)-Supp f (¸x) = 1=¸ £ Supp f 8¸ 2 R¤ :
2) L’ensemble D () :
Soit un© ouvert de RN ; ª
D () = f : RN ¡! C = f de classe C 1 sur ; Supp f est borné :
Proposition:
1)- D () est un espace vectoriel .
2)- 8'; ª 2 D () : ' £ ª 2 D () :
Dé…nition: ¡ N¢
Soit (fn )n une suite de fonctions
¡ ¢ de D R ,on dit que :
1)-fn ¡! 0 dans D RN ;si:
n¡!+1
a)-9K compact de RN tel que suppfn ½ K 8n:
b)-La suite fn et toutes ses derivées:D®fn convergent uniformement sur K vers 0
c’est à dire :
8® 2 @N : sup jD®fn j ¡! 0 :
¡ ¢ n¡!+1 ¡ ¢
2)-fn ¡! f dans D RN , fn ¡ f ¡! 0 dans D RN :
n¡!+1 n¡!+1