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DE L'UNIVERSITÉ DE STRASBOURG
XII1
ROGER GODEMENT
des faisceaux
HERMANN
6, RUE DE LA SORBONNE, PARIS V
De toutes les idées qui circulent dans les milieux mathématiques actuels,
celle de publier un ouvrage de référence consacré à la théorie des faisceaux
est assurément l'une des moins originales : Ia plupart des spécialistes de cette
théorie en ont eu l'intention à un moment ou à Un autre, et I'on connaît
plusieurs publications - en général ronéotypées comme s'il s'agissait de tracts
subversifs - qui traitent de cette question, les plus célèbres à juste titre étant
celles que I'on doit à Henri Cartan. Mais on chercherait en vain un exposé
complet, donnant toutes les démonstrations de tous les théorèmes, et les
donnant en entier. Alors que la technique des faisceaux envahit les branches
les plus diverses des Mathématiques, une pareille situation ne pouvait être
tolérée plus longtemps par les techniciens : c'est pourquoi un spécialiste de
l'analyse fonctionnelle présente aujourd'hui un exposé complet, i. e. moins
incomplet que les autres, de la théorie des faisceaux - with a vengeance.
Il est évident qu'un tel livre serait parfaitement inutile s'il ne s'adressait
qu'aux spécialistes de la théorie des faisceaux, ou même, en raison des appli-
cations extra-topologiques de cette théorie, s'il supposait le lecteur parfaite-
ment informé des techniques classiques de la topologie algébrique. Nous
avons donc cherché à écrire un ouvrage qui ne suppose aucune connaissance
de la topologie algébrique, et par conséquent avons fait précéder l'exposé
de la théorie des faisceaux proprement dite d'un chapitre d'algèbre homo-
logique qui, nous l'espérons, sera utile à certaines catégories de lecteurs.
Outre les considérations habituelles sur les suites exactes, les foncteurs, les
complexes, etc..., ce chapitre premier traite essentiellement de trois questions
importantes : la théorie des suites spectrales ($ 4), celle des foncteurs Ext et
Tor (5 5 ) , et celle des complexes simpliciaux (5 3). Notre exposé est évidemment
beaucoup plus court et beaucoup moins complet que celui qu'on trouvera dans
le livre récent de H. Cartan et S. Eilenberg, en ce qui concerne les suites
spectrales et les Ext et Tor. Quant aux « complexes simpliciaux », il s'agit
des compIexes de chaînes (ou de cochaînes) dans lesquels on a des « opéra-
teurs de face » permettant d'effectuer formellement les calculs simpliciaux
classiques; situation que I'on rencontre non seulement dans la théorie clas-
sique des polyèdres, mais aussi en homologie singulière, en cohomologie de
fiech, et en théorie des faisceaux. Comme de plus les travaux récents de
Kan semblent prouver que ces complexes constituent le domaine naturel
de validité d'une théorie complète de I'homotopie, on peut affirmer que
la notion générale de complexe simplicial (due essentiellement à Eilenberg
et Zilber) est appelée jouer un rôle essentiel en topologie algébrique.
On trouvera en particulier dans ce paragraphe 3 un exposé à peu près compIet
de la théorie des produits (produit cartésien et cup-produit), exposé dont
la seule originalité est sans doute d'être imprimé. Nous n'avons pas cru devoir
insérer dans ce ara graphe un exposé des opérations de Steenrod; on le
trouvera dans le second volume de cet ouvrage, lorsque nous aurons à notre
disposition les techniques nécessaires (cohomologie des groupes, espaces à
groupes d'opérateurs, homologie singulière, ...j .
La théorie des faisceaux proprement dite occupe la seconde moitié de
ce livre. A l'intention des lecteurs qui sont au courant des exposés publiés
antérieurement nous allons donner quelques indications sur Ies méthodes
que nous employons, attendu que ceIIes-ci diffèrent assez sensiblement des
méthodes déjà connues, et vont du reste en général plus loin que celles-ci.
Après deux de généralités sur les faisceaux d'ensembles et les
faisceaux de modules, nous abordons au paragraphe 3 le problème central
de la théorie des faisceaux : celui du « prolongement » ou du « relèvement »
des sections d'un faisceau, La notion essentielle de ce point de vue, à cause
de sa simpIicité et de son utilité, semble être celle de faisceau Jasque : un
faisceau 3 sur un espace X est flasque si toute section de 9 au-dessus d'un
ouvert de X peut se prolonger à X tout entier. Tout faisceau 9 peut se plonger
dans un faisceau flasque (par exemple, le faisceau des germes de sections
non nécessairement continues de 4); de plus, si I'on a une suite exacte
si est flasque (ou bien, lorsque X est paracompact, si .$ est mou). La possi-
bilité de définir, sans aucune hypothèse sur X, des groupes de cohomologie
possédant ces propriétés, a été démontrée tout d'abord par A. Grothendieck
en 1955, en utilisant le fait que tout faisceau se plonge dans un faisceau injectif,
au sens de l'algèbre homologique. Coinme les recherches de Grothendieck
sur ce sujet seront publiées prochainement, nous avons préféré utiliser, au
Lieu des faisceaux injectifs, les faisceaux flasques [qui évidemment sont spécia-
lement adaptés à l'étude du foncteur -97 + I'(A)]; il se trouve que l'on peut
construire, de façon canonique, une résolution Jasque
de tout faisceau AS, qui de plus est un foncteur « exact >> par rapport à .t,;
posant
c* (x;.b) = r (e* (x;.b)), H" (x; = H" (c*(x; A)),
on obtient alors, de façon tout à fait élémentaire, les trois propriétés fonda-
mentales des groupes de cohomologie.
Le 9 4 contient aussi la démonstration, basée sur l'emploi des suites spectrales,
des célèbres ((théorèmes fondamentaux »; en particulier, toute résolution
lesquels sont bijectifs si les 9 p sont flasques (ou mous, lorsque X est para-
compact), ce qui montre bien entendu qu'il était en principe inutile, pour
définir les groupes H n ( X ;.b), de choisir une résolution flasque « canonique >>
de .6.Enfin, nous exposons en détail la suite exacte de cohomologie associée à
un sous-espace fermé, et diverses questions accessoires (relations entre la
cohomologie d'un ensemble et celle de ses voisinages, cohomologie à valeurs
dans une limite inductive de faisceaux, suite spectrale des espaces fibrés,
dimension cohomologique) .
Le 5 5 étudie les relations entre les groupes Hn(X; A) et les groupes f i n ( X ; A)
obtenus par la méthode de cech (laquelle, on le sait, ne donne pas de résultat
satisfaisant en dehors des espaces paracompacts, ou bien de catégories spé-
ciales de faisceaux). Nous montrons d'abord que tout recouvrement U de X
qui est soit ouvert, soit fermé et localement fini, définit une résolution e*(U; A)
de tout faisceau A sur X ; il en résulte des homomorphismes canoniques
Hn(U;A) + H"(X; A T ) qui proviennent du reste d'une suite spectrale. A la
V
limite, on trouve une suite spectrale reliant la cohomologie de Cech à la
<< bonne >> cohomologie. On déduit de là qu'il y a isomorphisme
Indiquons par ailleurs une circonstance importante; il existe, pour tout fais-
ceau & sur un espace X, une résolution flasque
O * ,& * 9O(X; ,$) + 9' (X; A) -r . ..
qui est un foncteur exact en .$, et dont la dzférentielle résulte d'une structure semi-
simpliciale (i. e. d'opérateurs de « face » et de « dégénérescence » analogues
formellement à ceux de la théorie des complexes semi-simpliciaux dYEilen-
berg-MacLane-Zilber). Si l'on utilise cette résolution pour définir les groupes
de cohomologie, on constate que les formules « explicites » qui donnent 1e
cup-produit dans la théorie simpliciale classique, disons la formule
le donnent aussi en théorie des faisceaux ( l ) . Cette remarque n'a pas seule-
ment l'intérêt, après tout purement pédagogique, de montrer que la théorie
multiplicative des faisceaux n'est qu'un cas particulier de Ia théorie générale
concernant les complexes « simpliciaux »; elle montre que toute notion repo-
sant exclusivement sur l'existence d'une structure simpliciale s'étend automa-
tiquement à la théorie des faisceaux; en particulier, il est clair dès maintenant
que les opérations de Steenrod peuvent se d@nir en théorie des faisceaux puisqu'elles
supposent, tout au plus, une structure simpliciale et une application diagonale.
Cette question, comme nous l'avons dit plus haut, sera exposée en détail dans
le second tome de cet ouvrage.
Enfin, le 5 7 contient des indications sommaires sur les faisceaux injectifs,
les foncteurs dérivés, et la suite spectrale des Ext qui est indispensable en
géométrie algébrique (2).
Les quelques indications qui précèdent montreront sans doute aux lecteurs
informés que notre exposé diffère sensiblement de ceux de Leray et Cartan,
bien que, de toute évidence, les idées essentielles qui le gouvernent soient dues
à ces auteurs. II semble raisonnable de penser que la théorie des faisceaux est
maintenant dans un état pratiquement finaI, attendu que d'une part elle a
(1) Sans entrer dans une discussion historique du sujet, il est indispensable de rappeler
qu'un certain nombre d'idées de base de la théorie des faisceaux et des suites spectrales
furent introduites par J. Leray en 1943 et dans les années suivarites. La notion générale
de suite spectrale fut ensuite dégagée par J. L. Koszul. Le premier exposé cohérent
de la théorie des faisceaux, basé sur la notion de « rksolution », est dû à H. Cartan.
11 semble enfin que, à côté des travaux évidemment fondamentaux de J. Leray, une
démonstration du théorkme de Rham par A. Weil, datant de 1947, ait joiié un rôle
important dans l'évolution de la situation.
LEITFADEN
A l'intention des lecteurs qui ne sont pas encore familiarisés avec les questions
traitées dans cet ouvrage, il peut être utile de donner quelques indications sur
la façon de lire celui-ci.
Il est indispensable de lire les $5 I et 2 du chapitre I, et les $5 I et 2 du cha-
pitre II. On peut alors lire le no 3. I du chapitre II (faisceaux flasques) puis les
nos 4. I à 4.4 de façon à connaître la définition et les principales propriétés des
groupes de cohomologie à valeurs dans un faisceau. Il est alors indispensable
de lire le 4 du chapitre I (suites spectrales) ainsi que ce qui concerne les
faisceaux mous au chapitre II, 5 3; on peut ensuite terminer la lecture du 5 4
du chapitre n (l'essentiel étant les nos 4.5 à 4. r O ) .
Avant d'aborder la cohomologie de cech, il est utile de lire le début du 5 3
du chapitre I, spécialement les no8 3. I à 3,5; on peut alors, dans une première
lecture du 5 5 du chapitre II, se borner aux nos 5.1, 5.3, 5.4, 5.7, 5.8, 5.9 et 5. IO,
en négligeant ce qui concerne les familles de supports.
En ce qui concerne les produits en cohomologie, il est pratiquement indis-
pensable d'étudier simultanément la fin du 3 3 du chapitre I (nos 3.6 à 3.12) et
le 5 6 du chapitre II étant donné que ces deux 55 sont étroitement liés.
De même, il est utile de lire simultanément le 5 5 du chapitre I et le 5 7 du
chapitre II, en essayant, à titre d'exercice, de se placer dans ;une catégorie
abélienne quelconque (mais possédant suffisamment d'objets injectifs). Il est
aussi utile de construire des démonstrations purement fonctorielles des théo-
rèmes fondamentaux du chapitre 11, 5 4.
Le lecteur désireux de connaître quelques applications de la théorie des fais-
ceaux, ou d'en approfondir certains aspects, pourra consulter l'article de Serre
sur les faisceaux algébriques cohérents (Annals of Math., 61 (1955), pp. 197-278),
un article de Grothendieck à paraître au Tohokzc Math. Journal, et enfin les
volumes du Séminaire de IYE.N.S.de H. Cartan consacrés aux fonctions de
VI11 LEITFADEN
Notons enfin qu'une référence telle que Théorème 4.9.3 indique qu'on doit
se reporter au no 4.9, donc au 5 4, du même chapitre, sauf mention expresse du
contraire (utilisation au chapitre II de résultats ou de définitions contenus
dans le chapitre 1).
CHAPITRE 1
ALGEBRE HOMOLOGIQUE
1. MODULES ET FONCTEURS
est exacte si et seulement sif est injectif, g surjectif, et si de plus Im(f ) = Ker(g) ;
on peut alors identifierLf à un sous-module de L, et L" aumodule quotient L/Lf.
1 . 3 . - Modules projectifs
Un A-module à gauche L est dit projectif si, pour toute suite exacte de la
forme
0+X'+X+X"+0'
la sui te correspondante
O + Hom(L, X') t Hom (L, X) +- Hom(L, XI1) + O
est exacte. En vertu du no précédent les A-modules projectifs sont donc carac-
térisés comme suit :
(PR) : Soit P : X +- X" un homomorphisme surjectif; alors pour tout homomor-
phisme f": L + X" il existe un homomorphime f : L + X tel que f " = PoJ:
Théorème 1 . 3 . 1 - Pour qu'un A-module soit projectif il faut et il sufit qu'il
soit facteur direct d'un A-module libre.
Notons tout d'abord qu'un module libre est projectif, car un homomor-
phisme d'un module libre L est déterminé par les valeurs, d u reste arbitraires,
qu'il prend sur une base de L. D'autre part, il est clair qu'un facteur direct
d'un module projectif est projectif; la condition de l'énoncé est donc suffisante.
Pour montrer qu'un module projectif L la vérifie, on écrit L = F/R où F
M O D U L E S ET F O N C T E U R S 5
soit commutatif - ce qui est possible puisqne P" est projectif et I'homomor-
phisme X + X" surjectif; puis on construit un homomorphisme P' +- X en
composant P' +- X' et X' + X; il existe alors un homomorphisme et un seul
P t X qui, sur les facteurs P" et Pr de P, se réduise aux homomorphismes
qu'on vient de définir; il est clair que celui-ci répond à la question.
Notons pour terminer que si l'anneau de base A est principal, tout A-module
projectifest libre, et réciproquement, puisqu'alors tout sous-module d'un module
libre est libre.
1. 4. - Modules injectifs
Un A-module L est injectifsi pour toute suite exacte
O+x'+X+x"+o
la suite correspondante
-
est encore exacte, autrement dit s'il vérifie la condition
(INJ) : soit j : Xr X un homomorphisme injectif; alors pour tout homomorphisme
f ' : X' t L il existe un homomorphismef:X t L tel quef' =f j
Cela signifie que tout homomorphisme dans L d'un sous-module d'un module X
se prolonge en un homomorphisme de X dans L.
Théorème I .4. 1. - Pour qu'un A-module à gazlche L soit injectif il faut et il sufit
que, pour tout idéal à gauche 1 de A et tout homomorphisme f : 1 t L il existe un x E L
tel que f (A) = A.xpour tout A E 1.
La coridition est nécessaire puisque f doit se prolonger en un homomor-
phisme A -+L.
Réciproquement, supposons-la vérifiée, et soient X un module, X' un sous-
module de X, et f un homomorphisme X'+ L. En considérant les couples
(Y, g) où Y est un sous-module de X contenant X' et g un homomorphisme
Y + L qui prolongef, on voit à l'aide d u Théorème de Zorn que f admet un
prolongement maximal (Y, g). Si Y était distinct de X, on pourrait construire
-
un x E X non dans Y, un idéal à gauche 1 de A (l'ensemble des h E A tels que
A.x E Y) et un homomorphisme h : 1 L, à savoir h + g ( A . x ) ; par hypothèse
il existerait un élément u de L tel que la relation Ax e Y impliquerait g(hx) = Au;
mais alors g serait prolongeable a u sous-module de X engendré par Y et x, d'où
une coiltradictioii.
Si par exemple l'anneau de base A est principal alors L est injectif si et seule-
ment si, pour tout A # 0, l'endomorphisme x -+ Xx de L est su-ectif.
Théorème I .2.2. - T o u t A-module est un sous-module d'un A-module injectif.
Pour le voir, considérons l'arineau Z des entiers rationnels, le groupe additif Q
des nombres rationnels, et le Z-module
MODULES ET FONCTEURS 7
Celui-ci est injectifen vertu du critère précédent, et il est clair que tout groupe
abélien cyclique (d'ordre fini ou non) se plonge dans T.
Cela dit soit L un A-module à gauche, et formons
de façon non moins évidente. Montrons d'abord que celui-ci est injectif. Soit
en effet un X E L non nul; tout revient à construire un homomorphisine
f : L + T tel que f ( x ) # O ; or soit G le groupe cyclique engendré par x dans
le groupe abélien L; comme G se plonge dans T, on peut définir f sur G -
mais comme T est un 2-module injectif, f se prolonge à L, d'ou le résultat.
Montrons maintenant que si L est projectif, f, est injectif; soient en effet X un
A-module à droite et f un homomorphisme d'un sous-module X' de X dans
c ; par dualité on en déduit un homornorphisme f:f, -+2' et en
h
le A-module
 h
1. 5. - Produits tensorieIs
Soient L un A-module à droite et M un A-module à gauche. Formons le groupe
abélien libre (L, M) ayant pour base l'ensemble produit L x M, et dans
(L, M) considérons le sous-groupe N,(L, M) engendré par les éléments qui ont
l'une ou l'autre des formes suivantes :
(x, x', X" E L; y, y', J " E M ; a E A) ; on appelle alors produit tensoriel de L par
M le groupe abélien
L C3 M = (L, M)/N,(L, Ill).
A
est exacte.
Posant f @ I =f ' et g @ I = gr, le seul point non trivial est d'établir que
Ker (g') c Im(f '). O r posons M =f (X') = Ker(g); il est clair que Im(f ') est
le sous-groupe de X @ Y engendré par les produits m @ y ( m ~ M , =Y). y
Cela dit, tout x'' E XIr est de la forme g ( x ) , où x est unique modulo M ; on peut
donc définir une application bilinéaire X " x Y -+(X 8 Y) /Im(f ') par
(x", y) + x @ y , où x est choisi par la condition que g(x) = x"; cette applica-
tion bilinéaire définit un homomorphisme X " @ Y i- ( X 8 Y)/Im(f ') qui
transforme g(x) 63 JJ en la classe de x @-Y modulo Im(f '), et qui est donc mul-
tiple à gauche de g 8 I = g', donc s'annule sur Ker(gl), ce qui prouve visible-
ment que Ker(gr)c Im(f') comme annoncé.
Si l'homomorphisme X' -+X est injectif, il n'en est généralement pas de même
de X' @ Y -+X @ Y; c'est cependant le cas lorsque Y est libre. O n dit plus
généralement qu'un A-module à gauche Y est plat si, pour tout homomor-
phisme injectif X' +- X, l'homomorphisme correspondant X' 63 Y +- X @I Y
est lui-même injectif; on trouvera au § 5 une caractérisation << interne » des
A-modules plats.
1. 6. Limites inductives
Soit I un ensemble ordonné jîltrant décroissant; supposons donnés des ensembles
~ et? pour tout couple (i, j ) tel que i > j , une application
Ei ( i 1),
il existe alors sur L une structure de A-module à droite, et sur M une structure
de A-module à gauche, telles que les applications f' et gi soient des homo-
morphismes de groupes abéliens compatibles avec les homomorphismes d'an-
neaux ui.
Dans les mêmes hypothèses, on a un isomorphisme canonique
L @ M = lim. ind. Li @ Mi ;
A Ai
O n laisse a u lecteur le soin de vérifier ces assertions, qui ne rés entent aucune
difficulté.
Dans le même ordre d'idées, notons qu'une limite inductive de suites exactes est
encore une suite exacte; autrement dit, supposons donnés un systkme inductif
d'anneaux Ai et des systèmes inductifs de niodules LI, Li, L: avec pour tout i
une suite exacte
Li --+ L*-t L:
MODULES ET FONCTEURS
L' = lim. ind. Li; L = lim. ind. Li ; L" = lim. ind. Lrli,
la suite de modules et d'homomorphismes
L1+L+L"
déduite de façon évidente des suites exactes données est encore exacte.
1 . 7. Catégories e t foncteurs
Nous aurons besoin dans la suite de cet ouvrage de quelques notions sur les
catégories et foncteurs; nous allons les exposer en nous plaçant à un point de
vue aussi « naïf » que possible.
Une catégorie est une collection ,R d'objets (qui n'est pas nécessairement un
ensemble au sens strictement mathématique de ce terme) munie des données
suivantes :
pour tout couple d'objets X, Y a ,E on se donne un ensemble Hom(X, Y) dont
les éléments sont appelés les homomorphismes de X dans Y; au lieu d'écrire
f a Hom(X, Y) on écrira souvent
(1) Certains auteurs disent << morphisme >> au lieu de << homomorphisme ».
Hom(X, Y) comme étant l'ensemble des applications continues de X dans Y
et la composition des homomorphismes comme il est d'usage de le faire. De
même, les modules à gauche sur un anneau de base donné forment une caté-
gorie moyennant des définitions évidentes pour les ensembles Hom(X, Y) et la
composition des homomorphismes.
Étant donnés des objets X , Y d'une catégorie 3, on appelle isomorphisn~ede X
dans k' tout homomorphisme u: X -> Y tel qu'il existe un homomorphisme
v : Y -+ X vérifiant
u o u = ey, u o u = ex.
A toute catégorie ,('\ est attachée une catégorie duale ,R* définie comme suit : les
objets de R* sont les objets de ,k,mais étant donnés deux tels objets X et Y,
un .k* -homomorphisme X -+ Y sera par définition un ,K-homomorphisme
Y + X, les homomorphismes se composant dans ,ft * comme dans .R.
Soient ,Q et R' deux catégories; par un foncteur covariant
homomorphisme u : X -
on entend la donnée, pour tout XE,(\;, d'un objet F ( X ) € , R I , et pour tout
Y, d'un horno~norphismeF(u): F(X) + F(Y), et ce
de telle sorte que les deux conditions suivantes soient vérifiées : si u est l'identité
il en est de même de F(u) ; on a
1. 8. Catégories abéliennes
O n appelle catégorie additive toute catégorie R munie de la structure définie
par la donnée, quels que soient X, Y E 3, d'une loi de groupe abélien sur
l'ensemble Hom(X, Y), et ce de telle sorte que l'axiome suivant soit vérifié :
(KA 1) : quels que soient X, Y , Z e 3, l'application canonique
Hom(X, Y) x Hom(Y, Z) + Hoin(X, 2)
est bilinéaire.
Les catégories additives les plus importantes sont celles dans lesquelles on peut
définir de façon raisonnable la notion de suite exacte; nous allons montrer com-
ment on peut y parvenir.
Considérons, dans la catégorie additive R, un homomorphisme
Tous les calculs valables pour les suites exactes de modules sont encore valables
ici (l) .
Considérons d'autre part deux catégories & et JI?' vérifiant les axiomes précé-
dents, et un foncteur covariant F : R + R'; on dit que F est additif si, quels
que soient X, Y E R, l'application Hom(X, Y) + Hom(F(X), F(Y)) induite
par F est un homomorphisme de groupes abéliens. S'il en est ainsi, on dit que F
est exact à gauche s'il transforme toute suite exacte de la forme
O+X+Y-zz
en une suite exacte
O -+ F(X) -+ F(Y) + F(Z)
et on dit que F est exact à droite s'il transforme toute suite exacte de la forme
X+Y+Z+O
en une suite exacte
F(X) -+F(Y) + F(Z) + O ;
si F est exact à gauche et à droite, on dit que F est exact; il est clair qu'alors F
transforme toute suite exacte dans R en une suite exacte dans 8'.
(1) On trouvera à ce sujet des renseigiiements beaucoup plus complets dans un article
de D. Buchsbaum (Exact categories and duality, Trans. Amer. Math. Soc., 80 (1955),
PP. 1-34).
Dans une catégorie R vérifiant les axiomes (KA 1) et (KA 2 ) on a la notion
d'objet proiectif (resp. injectif): A est projectif si le foncteur X -t Hoin(A, X )
est exact - en général ce foncteur est seulement exact à gauche; de même, A
est injectif si le foncteur X + Hom(X, A) est exact. Bien entendu, il n'existe
pas toujours 6 suffisamment )) d'objets projectifs, ou injectifs.
Pour parvenir à la notion de catégorie abélienne il nous reste à énoncer un axiome
qui assure Ia possibilité de former, dans R, le produit direct de deux objets :
(KA 3) : quels que soient A, B E 3, il existe un objet C E Jt et des homomorphismes
toutes les fois que U c V , ceci de telle sorte que les axiomes suivants soient
vérifiés : p z est l'identité quel que soit U ; si l'on a U c V c W, on a la relation
S1(U) -+
e(u)
3"(U)
(dont les flèches verticales sont Ies homomorphismes de restriction) soit tou-
jours commutatif. Comme un homomorphisme de 9' dans 9 " est un élément de
l'ensemble
II
ù'cx
Hom(al(U), .V(U)),
on voit que les homomorphismes de 4' dans 9" forment un ensemble que l'on
note Hom(S1, 4"). En définissant de façon évidente la composition de deux
homomorphismes 9 + 9' et 3' -t 9", on déduit de là que les preyaisscaux de
base X donnée, à ualeurs dans une catégorie donnée J?, forment une nouvelle catégorie.
Considérons le cas plus particulier où ,R est une catégorie abélienne; il en est
alors de même de la catégorie des préfaisceaux de base X à vaIeurs dans 8.
Il est tout d'abord clair que les ensembles Hom(3', 3") sont canoniquement
des groupes abéliens, un préfaisceau étant de plus nul si &(U) = O pour tout U.
L'axiome (KA 1 ) des catégories abéliennes est vérifié trivialement; l'axiome
(KA 3) l'est aussi : la somme directe 23 = $' +
3'' s'obtient évidemment en
posant
9 ( U ) = 9'(U) +
$"(U)
-4
cédent un diagramme comrriutatir el un seul de la forme suivante :
?h(V) -+ $'(V) g(V) + sl'(V) + 'Il,* (V)
J. P'; 4 P'; $ J.
97n(U) + 5"(U)+ 3(U) t $"(U) t OL* (U) ;
il est alors clair que les applications U + ?h(U), U + 3(U), U + ?"ln* (U)
définissent sur X des préfaisceaux à valeurs dans R, à condition de définir les
homomorphismes de restrictions pour ces préfaisceaux à l'aide du diagramme
précédent. De cette façon nous avons une suite
soit exacte, il faut et il suffit que, pour tout ouvert U, la suite correspondante
.. +- 9,,-, (U) +- 8,(U) + 9,+,(U) + ...
soit exacte dans la catégorie R. Ceci montre entre autres que, pour tout
ouvert U, le foncteur 9 + $(U) est exact.
SUR LES COMPLEXES
2. 1. - Modules différentiels
Théorème 2. I . I . - Soit
O + X ' - f+ X + gx " + O
une suite exacte de modules dzflentiels,. alors il existe un homomorphisme
b : H ( X " )+ H ( X ' )
tel que la suite
f"7 , 1 s "
H ( X i ) c H(X1')
soit exacte. Si de plus on a un diagramme commutatzj-de suites exactes
O+X~+)i+X"+O
J.
0 - Y ' +
z, #
Y-Y"
$. -50
alors le diagramme
H(XU) 2 H(X')
!A* J. G* #
H(Y") 2 H(YJ)
est commutatiJ
L'homomorphisme b se définit comme suit. Soit Elf E H ( X U ) , et prenons
un zn E Z ( X I 1 )représentant ,Et'; comme g est surjectif on peut écrire z" = g ( x )
pour un x e X, et comme on a g(dx) = dz" = O ,il ivient par exactitude
d x e f ( X ' ) , et même dx =f ( z f ) avec dzf = 0 ; d'autre part, comme
I m ( f ) = Ker(g), l'élément x est unique modulo un élément de la forme
+
dy f ( x l ) , et par suite dx unique modulo un élément de la forme f (dx') ;
commef est injectif, il s'ensuit que l'élément z' est unique modulo B ( X f ) ,donc
définit une classe 5' e H ( X ' ) qui ne dépend que de E": l'homomorphisme b
consiste alors à transformer 5" en 5'.
O n laisse au lecteur le soin de démontrer le Théorème précédent à titre d'exer-
cice.
U n autre résultat important est que le foncteur X + H(X) est compatible avec la
Formation des limites inductive,^. Donnons-nous en effet une famille (Xi)i 1 de
A-modules différentielles, supposons 1 filtrant décroissant, et enfin donnons-
nous pour i ),j un homomorphisme de A-modules différentiels fj : X i + Xj,
satisfaisant aux conditions de transitivité requises. II est clair que les différen-
tielles des Xi donnent à la limite une différentielle d sur le A-module
X = lim. ind. X i ,
cherché. Bien entendu l'homomorphisme considéré est bijectif dès que L est
un A-module plat, puisqu'alors le foncteur X + X 8 L est exact.
A
De même soient X un A-module différentiel à gauche et L un A-module à
gauche; alors on peut munir le groupe abélien Hom(X, L) d'une différen-
tielIe - à savoir u -+ uod - ainsi que le groupe abélien Hom(L, X) - à
savoir u + do u. Prenons un u e Hoin(X, L) tel que uod = O; il est clair que u
est nul sur B(X), de sorte que u induit un homoinorphisme H ( X ) -+ L ; de cette
façon on trouve un homomorphisme canonique
2. 2 . - Complexes
Étant donné un anneau de base A, on appeIle A-module gradué toute suite
X = (Xn),,EZ de A-modules; on dit que X, est la composante de degré n de X,
et les éléments de X, s'appellent, par abus de langage, les éléments de degré
n de X. De même, on appelle A-module bigradué toute famille X = (Xpq)p,qEZ
de A-modules.
Soit X un A-module gradué, formé de A-modules à gauche; si L est un A-
module à droite, on désigne par L @ X le groupe abélien gradué dont la
A
-
-
-
-
l
l e . . + Hn(X1)-+ H,,(X) + H,(X") + Hn-,(Xf) -+ . . a I
.-
I
1
I--______
+- HI(Xr') Ho(X1) +- Ho(X) + H0(XM)
-- -
O l
si au contraire il s'agit de complexes de cochatnes, on trouve une suite exacte de
cohomologie
1
l
O
HO(X') + - -~ - - -
.- .
.-
+
-
Soient X un complexe de A-modules à gauche et L un A-module à droite;:on
peut alors munir le groupe gradué L 63 X d'une structure de complexe à
A
l'aide des homomorphismes
E : Xo -+ A (resp. E : A -t XO)
tel que l'on ait E . d = O (resp. = O); un complexe augmenté est un complexe
muni d'une augmentation.
II est clair que, étant donné un complexe de chaînes (resp. de cochaînes)
augmenté X, on a un homomorphisme canonique
H,(X) + A (resp. A + H O ( X ) ) .
O n dit que X est acyclique si cet homomorphisme est bijectif et si de plus on a
H n ( X ) = O (resp. Hn(X) = O) pour n >, I ; cela signifie que la suite
-
(resp.
d
O t A t XO XI- ...)
est exacte.
Si X est un complexe de chaînes augmenté, on peut définir un nouveau
complexe 2 comme suit:
pour n ),O
pour n =-I >
pour n< - I
les groupes dérivés de X sont nuls. On a un résultat analogue pour les complexes
de cochaînes augmentés.
Notons enfin la notion d'homomorphisme pour des complexes augmentés : c'est
un homomorphisme de complexes, compatible avec les augmentations données.
La notion de complexe augmenté acyclique se généralise comme suit. Soit L
un A-module à gauche; on appelle résolution homologique de L toute suite exacte
de A-modules à gauche, de la forme
est commutatif. Bien entendu, X, Y et f étant donnés, il n'est pas toujours pos-
sible de trouver un homomorphisme g : X -+ Y compatible avec f.
O n a une notion analogue relativement aux résolutions cohomologiques.
2. 4. - Opérateurs d'homotopie
Soient X et Y deux A-modules différentiels, et des homomorphismes
Hom,(X,
est acyclique.
Supposons X homotopiquement trivial; il est clair que H ( X ) = O, et que
Hom(X, L) esthomotopiquement trivial, donc acyclique; or, pouru E Hom(X,L),
où m décrit les divers ensembles B, et où, pour m c B,, u décrit l'ensemble Hom(M, X) .
Cela signifie donc que tout x E G(X) s'écrit d'une façon et d'une seule sous la
forme
x = Ai. G ( ~ i ) m i
Théorème 2.5.1. - Soient (R, 9X) une catkorie avec moddes, et F, G deux fonc-
teurs covariants déJinis sur R et à ualeurs dnm la catégorie des complexes. Supposons le
foncteur F, représentable, et le foncteur G acyclique en dimension q, où p et q sont des
entiers donnés. Alors pour tout homomorphisme T : F, + G, uér$ant d o T = O il
existe zcn homomor-hisme T' : F, + G,,l tel que T = d g T f .
Pour définir l'hornomorphisme
il suffit de le faire sur une base du A-module F,(X). Par hypothèse il existe
pour tout M E 5Sn un ensemble 3, c F,(M) tel que Fp(X) admette pour base
la famille des F,(u)m ( m E B,, M E 93, u E Hom(M, X ) ) ; il suffit donc d e
définir T 1 ( X ) sur les éléments de ce type, et on pourra d'ailleurs choisir arbi-
trairement les valeurs de T i ( X ) sur ces éléments; mais comme T' doit être
(') La définition qui suit est un peu moins générale que celle que l'on doit à S. Eilen-
berg et S. MacLane; elle suffira cependant pour toutes les applications que nous avons
en vue.
naturel on aura nécessairement
T 1 ( X ) F , ( u ) m = G,, , ( u ) T 1 ( M ) m ;
en conséquence il suffit de construire les éléments T f ( M ) mc G,, ,(M)
Ceux-ci sont d u reste assujettis à la seule condition de vérifier
d ( T ( M ) m ) = O, H , ( G ( M ) ) = 0.
D'où le Théorème.
Le Théorème précédent a d'importantes conséquences, dont voici la princi-
pale.
Considérons sur R deux fonctcurs covariants F et G à valeurs dans la catégorie
des complexes de chaînes sur l'anneau de base A. Pour tout entier n, nous considé-
rerons les foncteurs covariants
Théorème 2.5.2. - Soit (R, Ab) une catégorie avec modèles, F et G deux foncteurs
covariants sur 8, à ualeurs dans la catéqorie des complexes de chaînes sur l'anneau A.
Supposons F représentable et G ag~cligue.Alors tout homomorphisme H,(F) -+H,(G)
est induit par un homomorphisme F a G, unique à une homotopie près.
h
tel que
et sa différentielle
d : X n + X,,,
est donnée par d = d' f d". Les modules dérivés de ce complexe se notent
Hn (X).
O n peut encore déduire de X deux autres complexes. Le premier, noté ' X , a
pour composantes homogènes les modules
'X. = Y xn,,
'H,("H,(X)).
O n appelle double complexe de chaînes un double complexe X pour lequel on a
r = - I et X,, = O lorsque p < O ou q < O. O n appelle double complexe de
cochaînes un double complexe X pour lequel r = +
I , et X,, = O si p < O
ou q < O; on écrit alors X P h u lieu de X,,, etc ...
O n notera que la notion de compIexe double a ;un sens dans toute caté-
gorie abélienne; mais on ne peut en général définir les termes H,(X), à moins
d'admettre qu'on peut, dans la catégorie considérée, former des sommes
directes infinies, ou à moins de se limiter aux doubles complexes pour lesquels
les sommes
sont finies (cas, par exemple, des doubles complexes de chaînes ou de cochaînes)
2. 8. Complexes d'homomorphismes
Il est clair que Hom(X, Y) est un groupe bigradué; nous allons le munir de
deux différentielles d' et du, de façon à en faire un double complexe. Étant
donné un homomorphisme u : X, -+ Y9 nous poserons
II est immédiat de voir que d' et d" sont de bidegrés (1,0) et (O,I) et que
d'd" + dUd'= 0.
On remarquera que pour x tz X et u : X, -t Yq on a
d (u (x)) = (du) ( x ) + (- I)P+ q. u (dx)
(en convenant bien entendu de prendre u =O sur X, pour r + p) ; comme u
est de degré total p+ q dans le double complexe Hom(X, Y), cette formule
exprime que l'application canonique
il s'ensuit que U P , Q applique Z,(X) dans Zq(Y) et Bp(X) dans Bq(Y), donc
définit par passage au quotient un homomorphisme H,(X) 4 Hq(Y) ; de plus,
on vérifie facilement que celui-ci ne dépend que de la classe de cohomologie
du complexe Horn(X, Y) représentée par u - d'où les homomorphismes cher-
chés.
Bien entendu, on déduit de là des homomorpl~ismescanoniques
Comme dans le cas des produits tensoriels, ces homomorphismes ne sont géné-
ralement pas bijectiii.
3. C O M P L E X E S SIMPLICIAUX
3.1. - Définitions
fitant donné un entier n > 0, nous désignerons toujours dans cet ouvrage
par A, l'ensemble 1 O , I , . . ., n des entiers rationnels compris entre O et n.
Étant donnés des entiers p, q > O, on notera Gpql'ensemble des applications
de A, dans A,; on a évidemment des lois de composition
GPq x Gqf -+ Gpr,
de sorte que l'on peut considérer l'ensemble constitué par les objets A,, A,, . ..
comme une catégorie (mais nous n'adopterons pas ce point de vue, par trop
pédant. ..) .
Soit A un anneau de base; nous appellerons complexe de chaînes sim$licial sur A
tout A-module gradué X, = (Xn),,>,muni de la structure suivante: quels
que soient p, q et f E G,,, on se donne un homomorphisme
f:xq+xpy
et ce de telle sorte que les conditions suivantes soient vérifiées : sif est l'identité,
GODEMENT 4
-
il en esl de même d e f , et si f = goh on a f = hog. O n laisse au lecteur le soin
d'interpréter cette définition dans le langage des foncteurs. Nous dirons sou-
-
vent que les homomorphismes de la forme f sont les opérateurs de face de X,.
O n appelle de même complexe de cochaînes simplicial sur A tout A-module gra-
dué X* = ( 2 ) pour lequel on a défini, quels que soient p, q et f E G,,, un
homomorphisme f: XP + Xq, avec des conditions de compatibilité similaires à
celles que nous avons énoncées ci-dessus.
Si X, est un compIexe de chaînes simplicial sur A, formé de A-modules à
gauche, alors pour tout A-module à gauche L le groupe gradué Hom(X,, L)
est muni de façon évidente d'une structure de complexe de cochaînes simpli-
cial; et pour tout A-module à droite L, le groupe gradué L @ X, est un
A
complexe de chaînes simplicial.
On définit de façori évidente la notion d'homomorfihisrne de complexes de chaînes
(resp. de cochaînes) simpliciaux : un tel homomorphisme est une application
homogène, de degré 0, compatible avec les opérateurs de face des complexes
considérés. O n voit alors que les complexes de chaînes (resp. de cochaînes)
simpliciaux sur un anneau de base donné A constituent une catégorie abélienne.
O n appelle complexe de chaines simplicial basique sur A tout complexe de chaînes
simplicial X, sur A muni de la structure supplémentaire que voici : pour
chaque n on se donne une bme du A-module X,, dont les éléments sont appelés
les simplexes de dimension n de X,, et en outre on suppose que les a faces » d'un
simplexe de X, sont toujours des simplexes de X,. Pour un tel complexe on a
une augmentation canonique X, i .A, à savoir celle qui prend la valeur I sur
chaque simplexe de dimension O de X,.
Dans les définitions précédentes, on peut remplacer, quels que soient p et q,
I'ensemble G,, par le sous-ensemble G,Q formé des applications croissantes (au
sens large) de A, dans A,; on parvient alors à la notion de complexe de chaînes
(resp. de cochaînes) semi-sz'mplicial ( l ) .
On notera d'autre part que les définitions que nous avons présentées dans ce
numéro s'étendent au cas où l'on remplace la catégorie des groupes abéliens par
une catégorie abélienne quelconque ,R; par exemple un complexe de chaînes
(resp. de cochaînes) semi-simplicial dans R est un foncteur contravariant
(resp. covariant) A + -+R, en notant A + la catégorie suivante: les objets de A +
sont les ensembles A,(n = O,I, ...) et les homomorphismes A, -+ A, sont les
applications croissantes de A, dans A,. 11 est même superflu de supposer
, abélienne; par exemple, si R est la catégorie des ensembles, les foncteurs
R
(1) A l'intention du lecteur non informé, il peut être utile de préciser que les complexes
semi-simpliciaux jouent actuellement en Topologie un rôle beaucoup plus important
que les complexes simpliciaux, bien que ce fait ne résulte pas des exemples donnés
dans ce 9. On en verra une illustration au Chapitre II, tj 6.
COMPLEXES SIMPLICIAUX 37
est non vide; on obtient alors sur l'ensemble d'indices 1 une structure de schéma
simplicial, et 1, muni de cette structure, prend le nom de nerf du recouvre-
ment %.
Un autre exemple - d'ailleurs trivial - s'obtient en posant K = A, et en
convenant que toute partie non vide de A, est un simplexe; on obtient ainsi le
schéma simplicial type de dimension n.
Soient K et L deux schémas simpliciaux; on dit que L est un sous-schéma simpli-
cial de K si L c K et si tout simplexe de L est un simplexe de K . Par exemple,
la réunion "K des simplexes de K de dimension ,< n (i.e. comportant au plus
n + I éléments) est un sous-schéma simplicial de K , en convenant que les
simplexes de lrK sont les simplexes de dimension ,< n de K ; on obtient ainsi le
squelette de dimension n de K .
On appelle homomorphisme (ou application simpliciale) d'un schéma simplicial K
dans un schéma simplicial L toute application K -t L qui transforme tout
simplexe de K en un simplexe de L. Cette définition permet évidemment de
parler de la catégorie des schémas simpliciaux.
Soit K un schéma simplicial. Nous appellerons simplexe singulier (l) de dimension n
de K toute application sim~liciale
( l ) Nous adoptons cette terminologie non orthodoxe d'une part pour éviter la confusion
avec la notion de simplexe (un simplexe est simplement une partie de K), d'autre part
pour marquer l'analogie de la notion coasidérke avec celle de siniplexe singulier d'un
espace topologique, définie au no 3.4.
ou, ce qui revient au même, toute suite s = (x,, . . ., x,) de points de K appar-
tenant à un même simplexe de K. Étant donnés un simplexe singulier s de
dimension q de K, et une application f : A, + A,, nous désignerons par f (s)
le simplexe singulier so f : hp -t K de dimension p de K.
Désignons alors par C,(K) le groupe abélien libre ayant pour base l'ensemble
des simplexes singuliers de dimension n de K ; toute application f : A, -t A,,
définit, d'après ce qui précède, un homomorphisme J' : C,(K) +- C,(K) qui,
évidemment, est une fonction « multiplicative » de f . Si donc on désigne
par C,(K) le groupe abélien gradué constitué par la suite des Cn(K), nous
obtenons sur C,(K) une structure de complexe de chaînes simflicial basique sur
l'anneau des entiers rationnels.
Étant donné un groupe abélien A, on pose plus généralement
quotient
O - t C , ( L ; A ) - t C , ( K ; A ) - + C , ( K m o d L ; A ) -+O
O 3 C*(K mod 1,; A) -+C*(K; A) -+ C*(L; A) -+ O.
Nous avons vu, dans ce qui précède, des exemples de complexes de chaînes
simpliciaux; nous allons maintenant donner, dans le cadre de la théorie des
schémas simpliciaux, des exemples de complexes de chaînes semi-simpli-
ciaux.
Nous appellerons schéma simplicial ordonné tout schéma simplicial K muni d'une
relation d'ordre telle que tout simplexe de K soit totalement ordonné; on définit
alors les simplexes singuliers croissants de K comme étant les simplexes singuliers
croissants de K, étant entendu naturellement que l'on munit les schémas
type A, de leur structure ordonnée évidente. En considérant les combinai-
sons linéaires à coefficients entiers de simplexes singuliers ordonnés de K, on
trouve de façon évidente un complexe de chaînes semi-simplicial Cz(K) ; on a
une inclusion
L'espace P(K) cherché n'est autre que l'ensemble de toutes ces applications,
muni d'une topologie que nous allons définir. Tout d'abord, pour tout sim-
plexe S de K, notons P(S) l'ensemble des f E P(K) telles que 1f 1 c S ; si S se
réduit à un sommet x de K il est clair que P(S) se réduit à un point P(x)
de P(K) ; dans le cas d'un simplexe S quelconque, P(S) est évidemment l'en-
veloppe convexe (dans l'espace vectoriel de toutes les applications K + R) de
l'ensemble des points P(x), x E S, et comme ceux-ci sont évidemment linéaire-
ment indépendants on voit que, si S est de dimension n, P(S) s'identifie - une
fois les sommets de S écrits dans un ordre déterminé - à l'ensemble J, des
points (t,, . . ., t.) de R n +l vkrifiant t y
> 0, A =I
.i («simplexe géométrique
type de dimension n f i ; cf. no 3.4). Cela dit nous munirons P(S) de la topologie
de J,, ce qui fait de P(S) un espace compact, et on dira qu'une partie U
de P(K) est ouverte si U n P(S) est ouvert dans P(S) pour tout simplexe S de
K. Étant donné que, pour deux simplexes S', Sr' de K, on a évidemment
P(Sf)n P(S") = P(S1n S"), et que P(Sr) et P(S") induisent sur P(Sf n S")
la topologie définie directement sur ce dernier ensemble, on voit que les topo-
logies définies sur les P(S) sont induites par celle de P(K), et que les P(S) sont
des parties compactes de P(K), qui bien entendu recouvrent P(K). On dit que
P(K) est le polyèdre attaché à K.
On pourrait encore définir comme suit la topologie de P(K) : chaque X E K
définit une application P(K) -t R, à savoir f -+f (x); cela dit, la topologie
de P(K) est la moins fine qui rende toutes ces applications continues.
Il est clair que l'application K -+ P(K) est un foncteur couariant défini sur la
catégorie des schémas simpliciaux et à valeurs dans celle des espaces topoIo-
e
giques : si l'on a une application simpliciale K L, l'application continue
-+
P(K) -+ P(L) qui lui correspond est définie par les conditions suivantes : elle
transforme le «sommet >> P(x) de P(K) en le sommet P(B(x)) de P(L), et, pour
tout simplexe S de K, sa restriction au simplexe géométrique P(S) est linéaire-
a@ne.
Soient K un schéma simplicial et P(K) le polyèdre associé; nous allons définir
canoniquement un recouvrement ouvert (Uz),EKde P(K) ayant pour nerf le
schéma simplicial donné K. Pour cela, nous définirons U, comme l'ensemble
des f E P(K) telles que f (x) # O. Étant donnés des éléments x,, . . ., x, de K ,
l'ensemble U,, n ... n UZnest non vide si et seulement s'il existe f E P(K)
telle que 1f 1 contienne x,, . . ., x,, i.e. si et seulement si x,, . . ., x, appar-
tiennent à un même simplexe de K : le nerf du recouvrement considéré est
donc bien K. Que les U, soient ouverts résulte naturellement de la continuité
de l'application f +J'(x). On dit que U, est l'étoile du sommet x de P(K). Plus
généralement, on appelle étoile d'un simplexe S de K l'ensemble Us = n
Ur;
xes
c'est donc l'ensemble des f E P(K) telles que l'on ait f (x) > O pour tout x E S.
On notera que si l'on forme le barycentre g, du simplexe géométrique P(S),
COMPLEXES SIMPLICIAUX 3I
alors pour tout f E US le segment fermé d'extrémités J' et g, est contenu tout
entier dans Us.
Remarquons encore que le recouvrement (Uz)xEçde P(K) est ponctuellement
jini : pour tout f E P(K), il n'y a qu'un nombre fini d'indices x tels que f c U,.
Il est facile de voir comment l'on peut construire toutes les applications
continues d'un espace topologique donné E dans P(K). Soit p une telle appli-
cation et posons Mx = p-l(UX) ; on obtient ainsi un recouvrement ouvert ponc-
tuellement fini (Mx)xEK= de E, dont le nerf est évidemment un sous-
schéma simplicial de K ; de plus, pour tout X E K y considérons la fonction
u, : f --+ f (x), définie sur P(K), et la fonction composée p, = uZop; on obtient
ainsi une famille (pz)xEK d'applications continues E-+ R qui possède évidem-
ment les propriétés suivantes : p, est toujours ), 0, est nulle en dehors de M,,
et la somme des fonctions pz est partout égale à I sur E.
Réciproquement, partons d'un recouvrement ouvert ponctuellement fini
de E dont le nerf soit le schéma simplicial K lui-même ( l ) , et d'une
partition de l'unité subordonnée au recouurement i.e. d'une famille de fonc-
tions continues p, sur E, vérifiant les conditions précédentes. Pour tout t c E il
est immédiat de vérifier que la fonction ft : x -+ ?,(t) définit un élément de
P(X); d'où une application y : t -+ft de E dans P(K). Celle-ci est continue
puisque les fonctions u,oy = y, sont continues sur E.
La construction que nous venons de définir nécessite le choix d'une partition
de l'unité subordonnée au recouvrement donné de E; mais elle n'en dépend
pas d une homotopie près (2) ; il suffit pour le voir d'observer que si l'on a deux
partitions de l'unité E K et (+Z)xEssubordonnées au recouvrement donné,
alors la famille ((1 -A)?, + h+,jXEs, pour O \< h <
I , est encore une parti-
tion de l'unité subordonnée au recouvrement donné. O n peut donc dire que tout
recouurement ouuert ponctuellement jini (MZ)= d'un espace E, de nerf K y d@nit une
classe d'applications continues E --+ P(K) deux à deux homotopes, pourvu que l'on
soit assuré de l'existence d'une partition de l'unité subordonnée au recouvre-
ment donné % de E (ce qui sera le cas si par exemple E est paracompact;
cf. Chapitre II, Théorème 3.6.1).
Lorsqu'il existe un homéomorphisme de E sur P(K) on dit que E admet une
triangulation de schéma K - une telle triangulation étant, par définition, un
homéomorphisme de E sur P(K). Un espace E est dit triangulable s'il admet,
pour un schéma sim~licialK au moins, une triangulation de schéma K.
( l ) Si le nerf est un sous schéma simplicial K' de K, on obtient des applications E + P(K)
en passant par l'intermédiaire d'applications E + P(K1).
(2) La notion d'applications homotopes est définie plus loin. (Exemple 3.7.2).
3.3. - Cochaines a valeurs dans un système de coefficients
Soit X un complexe de chaines simplicial basique; nous désignerons par S,(X)
l'ensemble des simplexes de dimension n de X, et par S(X) la réunion des
ensembles S,(X). A toute application
iES
e t pour S c T, I'homomorphisme
et une application
f ( 4 = Ij
sera définie par la formule
-
S(s) = restriction à s de a(f (s))
Dans l'espace cartésien Rn+l, nous désignerons par Jn l'ensemble des points
t = (t,,, . . ., tn) tels que l'on ait
ti.
j =Ici)
(l) Nous n'étudierons dans ce $ que les parties les plus élémentaires de la théorie de
l'homologie singulière; une étude beaucoup plus détaillée, en liaison avec la théorie
deo faisceaux, se trouvera dans le Chapitre III de cet ouvrage.
COMPLEXES SIMPLICIAUX 45
qui est un complexe simplicial (mais non un complexe simplicial basique). Plus
généralement on définit pour tout groupe abélien A les complexes simpliciaux
CS, (E mod F;A) = CS, (E mod F) 60 A
CS* (E mod F; A) = Hom(CS, (E mod F) ; A)
et l'on a des suites exactes
7
h= J (- I) i i q s ) , s E X,.
Bien entendu cette définition vaut à fortiori pour les complexes de chaînes
simpliciaux, puisque dans ce cas on a une structure semi-simplicialesous-jacente.
Avant de démontrer que d2 = O faisons la remarque suivante. Soit C*(A,)
le complexe des chaînes singulières entières croissantes d u schéma simplicial
type A, ; l'application identique un: An -t An définit un simplexe un E C;(A,),
- appelé souvent le simplexefondamental de dimension n -et il est clair que, pour
tout p, le groupe abélien C,' (il,) admet pour base l'ensemble des simplexes
f (un),f E G;,. Il résulte de là que, si X est un complexe de chaînes semi-
simplicial, alors pour tout s E X, il existe un homomorphisme CX(A,) + X, et un seul
qui applique un sur S.
Comme la définition de l'opérateur d est évidemment « fonctorielle » il
résulte de la remarque précédente que pour établir la relation dd = O il
suffit de le faire lorsque X = C*(h,) ; il suffit à fortiori de le faire lorsque
X = C,(K), K étant un schéma simplicial quelconque. O r dans ce dernier
cas il est visible que l'opérateur d eqt donné, sur les simplexes singuliers de K,
par la formule suivante:
ds = 1 (- I ) ~ F + ( ) , J E X ":
-6
Hn(Kmod L;A) t Hn(K;A) -+ Hn(L;A) +
6
H n + i ( Kmod L;A)
Si maintenant K est un schéma simplicial ordonné, la considération du
complexe C*(K) conduit à des groupes d'homologie HI;(K; A) et de coho-
mologie H+(K; A). O n notera que l'inclusion C,+(K)c C, (K) conduit à des
homomorphismes canoniques
valable quels que soient les groupes abéliens A et B. Par contre la formule
analogue pour les complexes de cochaînes est fausse en général, à moins que
les schémas simpliciaux K et L ne soient Jinis.
et plus généralement
3. 7. - Homotopies simpliciales
dit, considérons d'abord des complexes de la forme C, (K; A), où A est l'anneau
de base. Pour définir
D: C,(K; A) -+ C,(h, x K ; A)
il suffit de le faire sur les simplexes singuliers de K ; nous poserons
en posant
e((0, x)) = ûO(x), e((1, x)) = ûl(x);
il est clair que 9 est simpliciale (réciproquement, si 8 est simpliciale alors û0
et û1 sont simplicialement homotopes). Passons maintenant aux complexes
de chaînes singulières de K, L et A, x K : d'après les formules de l'Exemple
3.6.1 on est exactement dans la situation du Théorème précédent. Donc :
définis par e0 et sont homotopes, et pour tout groupe abélien A les homomor~hisme~
telle que
dPJinir par 80 et 81 smt simplicialement homotopes, et pour tout groupe abélien A les
homomorphismes
H,(E;A) - + H , ( F ; A ) , Hn(F;A) -+ Hn(E;A)
d4tiriis par ô0 et ô1 sont identiques.
En effet, les applications continues jO,
j1 et ô définissent des homomorphismes
ji , jk: CS,(E) -+ CS,(J, x E) = CS, ( JI) X CS"@).
O, : CS,(Ji x E) = CS,(Jl) X CS*(E) -t CS"(F).
Théorème 3.7.6 - L'homologie singulière d'un espace contractile E est donnée par
valeurs dans A; pour tout entier n, In est donc l'ensemble des homomorphismes
de 1, dans l'anneau de base et en particulier tout élément de I n possède une
<< valeur » sur tout simplexe de dimension n de I*.
Soit alors X un complexe de cochaînes simplicial; on a cette fois des homomor-
phismes canoniques
j,,j,: I * x X +- X
définis comme suit : pour a E I n et x E X", on pose
il est clair d'après les résultats précédents que deux homomo@hismes simpliciale-
ment homotopes sont homotopes en tant qu'homomorphismes de complexes de cochaînes.
Ce résultat nous sera utile en cohomologie de cech (chapitre II, tj 5 ) .
3. 8. Chaînes orientées et cochaines alternées
comme suit : pour X E Cq(K;9), la cochaîne 'O (A) = p E CP(K; 9) est donnée par
p(s) = .
o(s, t ) (restriction à s de i ( t ) ) ;
Sauf mention expresse d21 contraire, on suppose l'anneau de base A commutatif; tous les
produits tensoriels considérés sont relatifs à A. Étant donné un complexe
de chaînes (resp. de cochaines) simplicial X, on note C,(X) (resp. Cn(X))
sa composante de dimension (resp. degré) n.
Soit p un entier >, I . Nous désignerons par Rp la catégorie suivante : les
objets de R, sont les suites X = (X,, . . ., X,) de p complexes de chaines
simpliciaux (1) sur l'anneau de base donné A; un homomorphisme 8 : X -2 Y
est une suite d'homomorphismes Bi : X i -+ Y i de complexes simpliciaux; enfin,
on compose des homomorphismes X -+ Y et Y -t Z en composant, pour
chaque i, les homomorphismes X i -t Yi et Yi -t Z1 correspondants.
De même, nous désignerons par £, la catégorie des suites K = (KI, . . ., Kp)
de p schémas simpliciaux, un homomorphisme K + L étant une suite d'appli-
cations simpliciales Ki + Li. Si l'on associe à tout schéma simplicial K le
complexe C, (K) des chaînes singulières de K à coeficients dans l'anneau de
base A, on obtient évidemment un foncteur covariant
(1) Toutes les définitions et tous les résultats qui vont suivre s'appliquent, moyennant
des modifications triviales, aux complexes de chaînes semi-simpliciaux; on laisse au
lecteur le soin de s'en assurer.
en un élément de C.,(h,,) 8 . . . @ C , , p ( ~ md'où
>, nfcessairement une formule
Cela fait le Théorème des modèles acycliques montre que les foncteurs << pro-
duit cartésien » et « produit tensoriel », considérés sur fp, sont homotopi-
quement équivalents. Mais on a vu que toute transformation naturelle définie
sur f p se prolonge à 8,; d'où le résultat pour la catégorie R,.
Désignons par R P la catégorie dont les objets sont les suites X = (XI, . . . , X,)
de complexes de cochaines simpliciaux sur l'anneau de base A donné, les
homomorphismes entre objets de cette catégorie se définissant comme a u
no précédent. Nous allons démontrer, pour cette catégorie, l'analogue d u
Théorème 3.9.1.
Faisons d'abord la remarque suivante. Considérons, sur la catégorie R,,
une transformation naturelle
nous allons lui associer canoniquement, sur la catégorie R*, une transforma-
tion naturelle transposée
on a la relation
'(V 0 U) = 'U 0
on a la relation
'(U 8 V) = @ tv;
d ) pour toute application f : Ap + il,, la transposée de
f : C, -+ Cp est f : CP -t Cg.
/ i p :
--- ---
C*(x,;.l),)
--
X . .. x C * ( X , : . l . , )
-- --
~-~..
- ,
C
--
* ( X ,. x X X , , : .,I.,
~-
1
x . .. X"[,,))
défini comme suit : étant données des ~ ~ c h a î n e~s , C*(Xi;
a Ai), on prend
pour j,(El X . . . x a,) la cochaîne
s, X . . . X se -t E,(s,) 8 . . . 8 up(sp).
L'homomorphisme j, n'est gknéralement pas bijectif; en effet dans l'avant
dernière formule, les termes de degré n du premier membre forment le groupe
tandis qu'au second membre nous trouvons
or la formation des produits tensoriels n'est pas compatible avec celle des
produits directs injnis. Cependant, cette difficulté ne se présente pas pour
des produits directs finis, ce qui sera le cas si les complexes Xine comportent,
en chaque dimension, qu'un nombre fini de simplexes (nous dirons alors que
les Xi sont des complexes simpliciaux basiques finis). Dans ces conditions il
est clair que le Théorème 3.10. I . démontre le résultat suivant :
< <
Théorème 3.10.2. - Soient Xk(l k p) de^ cornfilexes de chatnes simpli-
ciatlx basiques finis, et &,(I ,< k 6 p) des systèmes de coe@cients sur les X k ; alors
les groupes
Choisissons une fois pour toutes, pour tout entier ), 1, une transformation
naturelle
T,: X, 8 .. . 8 X, ; .X I X . . . X X p
-I &,(XI) 8 . 8 H
Etant données des classes d'homologie E,; É H,,(Xi), l'image de F, 8 . . . 8 E,,
par cet homomorphisme se note
Sr X - X Sp;
c'est le produit cartésien des classes d'homologie données.
Par exemple, si l'on a des espaces topologiques E et F, et des classes
E=H,(E;A), y=H,(F;B),
où A et B sont des groupes abéliens, leur produit cartésien est une classe
5 x-q= H , + , ( E x F; A 8 B).
Théorème 3. I I . I . - Le produit cartésien possède les propriétés suivantes :
a ) Soient X, Y, Z trois complexes de chatnes simflliciaux, E,, -q, C des classes d'homologie
de X, Y, Z ; alors moyennant l'indentijîcation ( X X Y )X Z = X x (Y x Z),
on a la relation
E x (q X C) = (F x y ) x C.
b ) Soient X, Y deux complexes de chahes simpliciaux, 5, q des classes d'homologie
de dimensions p, q de X, Y ; alors, moyennant l'identijcation X x Y = Y x X,
on a la relation (l)
7,xF=( - 1 ) p " x y r .
C) Soit O -+X f A X -E X a O une suite exacte de complexex de chaînes sim-
pliciaux, et Y un complexe de chaînes simplicinl tel que la suite
soit encore exacte; alsrs quelles que soient les classes d'hmologie 5" et q de X" et Y ,
on a la relation
b (Er! X q) = (3S") X -q.
(1) La commutativité de l'anneau de base est essentielle si l'on veut obtenir cette pro-
priété.
Démonstration de (a). - Considérons sur les catégories R, et R, les
transformations naturelles
Tp:X1@... @XP X I X ... X X ,
-f
et par conséquent
d'associativité.
I
- p - ~ ~ ~
'D : C * ( X X . . . X X ; . I I ~ I , X . . . X . ~ , ) C * ( X ; , I I , ~ . . . @ I . , % ,;, )
-+
une suite exacte de systèmes de coejicients, et soit 33 un système de coej'icients tel que
l a suite
O - " b f @ %+ A @ % -+ A 1 f @ % +O
soit encore exacte; alors quelles que soient les classes de cohomologie 5" et 3 à valeurs
dans A'' et 3 respectivement, on a la relation
ô (5" v 3) = (85") V T,.
est exacte, hypothèse plus forte que celle de l'énoncé; c'est pourquoi un raison-
nement direct semble nécessaire). O n laisse a u lecteur le soin de détailler la
démonstration à titre d'exercice.
Notons encore la propriété suivante : étant données des cIasses
E,' E H* ( X ; - S 1 ) , Er' E HP(X;J~")
-qf E Hq(Y ;%') , -qrlE H* (Y;#')
on a la formule
(5' w 5") x (7jf w -ql') = (- 1)pq(Sr X 71') w (Elf X 7j11).
induisant sur chaque groupe A(s) une structure d'anneau commutatif avec
élément unité). O n peut alors composer le cup-produit
H*(X ;A) 8 H * ( X ;A) -+ H * ( X ;& 8 A)
avec l'homomorphisme
H * ( X ; A @ A ) -+ H*(X;cAR)
résultant de la structure multiplicative de A. O n obtient ainsi sur H*(X; A)
une structure multiplicative; il est clair que celle ci-est associative, distributive
par rapport à l'addition, compatible avec la graduation de H * ( X ; A), ce qui veut
dire que
deg (51) = deg (5) +
deg (1)
si 4 et 3 sont homogènes, anticommutative, ce qui veut dire que
TF; = (- I) deg(E) deg(7,).
Sri
si 5 et -q sont homogènes, et qu'enfin l'anneau H*(X; A) possède un élément
unité - à savoir la classe du cocycle de degré O
s + élément unité de A(s).
4. 1, - Modules filtres
m u n i de la gracliiation évidente.
Soit K -= ';KI' un module graclué, et filtrons-le à l'aide des sous-modules
K,, -: y,Kf;
il pst clair ci~i'alorsIc module gradué G(K) est isoiriorphe à K lui-rnêrne.
Soit Kuil ;i:otIule filtré, et supposoris par ailleurs K muni d'une graduatiori
par des sous-t-ricr(lul(:s KP; on dit que la filtration et la graduation de K sont
coni~clfihlc.rsi
KI, =: Ki, n El;
/i
i.e, si Ics E;, sont homogènes. Par exemple considérons un module bigradué
K = XKij; on définit la première jltration de K à l'aide des sous-modules
il est clair que chacune de ces filtrations est compatible avec chacune des
trois graduations possibles de K.
Au lieu de dire qu'une filtration de K est compatible avec une graduation
de K y nous dirons souvent que c'est une jltrution du module gradué obtenu
en munissant K de la graduation en question, et K, muni de la graduation
et de la filtration données, sera appelé un module graduéjltré.
Soit K un module gradué filtré; on dit que la filtration de K est régulière s'il
existe des entiers ni tels que l'on ait
K,n R' =O pour p > ni.
Par exemple soit K un module bigradué et munissons-le de sa graduation
totale; alors la première filtration de K est régulikre dès que l'une des conditions
suivantes est réalisée : la première graduation de K est bornée suflérieurement;
la seconde graduation de K est bornée inférieurement.
Soient K et L deux modules gradués filtrés, et f un homomorflhisme de K dans
L, i.e, un homomorphisme de A-modules tel que
f(Kp)CLp, f(Kq)cLq.
I l est clair que f définit un homomorphisme G(K)
de bidegré (0, 0).
- G(I,), homogène et
associé à f est injectif, alors f est injecti$ Si la_filtrution de L est régulière et si l'homo-
morphisnze G(K) .+ G(L) associé & f est surjectif, alors f est surjectif.
Pour démontrer la première assertion, prenons un x E K tel que f(x) == O;
commef est compatible avec les graduations, on peut supposer x Ki pour un i.
Par ailleurs, il existe p tel que x E Kp;f annulant l'image de x dans Kp/K,+,
on voit que x K,,,; donc on a x e K, pour n assez grand - mais comme
K, n R = 0
pour n assez grand on en conclut que x. = 0.
La seconde assertion se démontre de façon analogue.
SUITES S P E C T R A L E S
il vient finalement
Théorème 4.2.2. - Soit H(K), I'image de H(K,) dans H(K) ; alors, en _filtrant
H(K) par les sous-modules H(K),, on a un isomorphisme canonique
E, = G(H(K)).
Z!q -
ment surjectif; d'autre part, puisque 6: se déduit de l'application identique
Z$q, on a la relation de compatibilité 0; = 8; 6 ; pour r < s. Pour
établir que Ezq s'identifie à la limite inductive des Efir il reste donc à faire
voir que BPaq est la réunion des B;q, ce qui résulte du fait que K est réunion
des K,. D'où le résultat annoncé.
Ce résultat a la conséquence suivante. Considérons deux complexes filtrés
K et L, et un homomorphisme f : K t L, (compatible avec les graduations
et filtrations) ; on en déduit de façon évidente des homomorphismes
UH ~ ( K ) H~ ~ ( K ) ,
P
= n
P
H . ( K ) ~= O
Hn(K) + EO,,".
Examinons maintenant un autre cas important, celui où la jiltration est infé-
rieure à la graduation, i.e. où l'on a
KnnK, = O pourp>n
(la filtration de K est donc alors régulière). Etant donné que Zfq c KP+" n K P
il vient triviaIement
Epq = O pour q<0.
Considérons alors E:? O; par &?, ce groupe est appliqué dans E?f -'+l, donc
'1
sur O si r >, 2 , de sorte qu'alors tous ses éléments sont des cycles ; par conséquent
on a pour r ),2 des homomorphismes
e0+
. Eg,,
d'ailleurs surjectifs, et d'après le no 4.3 le groupe EO; O s'identifie à la limite
inductive des E? O suivant les homomorphismes en question. O n aura en
particulier un homomorphisme
E2"sO + EZO,
D'autre part, il est clair que Hn(K)p= O pour p > n ; par suite
En." -
oo - Hn(K),/Hn(K)n+ 1 = Hn(K)n
Tous les homomorphismes figurant dans cette suite ont déjà ét6 définis; il
reste donc à prouver l'exactitude de cette suite.
Pour montrer que E> O + Hl(K) est injectif, il suffit de montrer que
ES*0 t EL O
est injectif, et donc de montrer que Ef. O + E:$ est injectif (donc bijectif)
pour tout r ,> 2 ; or un élément de E: O ne peut être un bord que s'il provient,
par d,, d'un élément de E:-'* " - l a , comme Er?4 = O pour p < 0: notre asser-
tion est démontrée.
Le groupe gradué associé à H1(K) est El2 + E': (puisque EpOf # O exige
p >, O et q >, O); on a donc une suite exacte
O + ES.0 + Hl(K) + E y + O;
comme l'homomorphisme H1(K) + EO,.' s'obtient en coInposant les homo-
morphismes H,(K) + E O i et E': + E,Ov1,on voit que la seconde propriété à
établir est que E': + E4pi est injectif, ce que nous avons démontré plus haut
dans le cas où la filtration est positive.
Montrons maintenant que l'image de H1(K) dans EO,*'est identique au noyau
+
de d,. On a Eil' = ZO,.'1 (Byyl Z:pO)et d'autre part
E2,)O= Zt101 (BfrQ+ Z:, -j) = 2 2 0 1 B?O,
Le noyau de d2 est donc formé des classes des zc Z4.' tels que d z B:tO
~ i. e.
tels que dz = du avec zc E K ~ I U K Iposant
; z =u +
v on a do = O et
v ~ K ~ n K l , i.e. VEZL'; i ri
elle est donc nulle sur Er si r < n, en sorte qu'alors Er+, est canoniquement
isomorphe à Er; si r + I < n le même raisonnement montre que d,,, est
,
nulle, donc que E, = Er = Er,, ; poursuivant ainsi de suite on voit donc
+
Définissons alors
+ H'(K)
en composant la surjection ER, '-"
+ Em '-" et l'injection E2 '-" + H1(K),
et définissons de même
H ( K ) -+ En,'
SUITES SPECTRALES 85
Théoréme 4.6.2. - Soit K un comfilexe Jltré, et subfiosons qu'il exisfe des entiers
r> I et n >
r tels que l'ont ait Ef9 = O pour q # O, n. Si lajîltration de K est régu-
lière, on a une suite exacte
... + E:,o + H'(K) 5- E;-"!" E;+lA + w+l(K) + - -.
et par suite
E{ = Kp/Kp + 1 ;
par conséquent, le terme E, est identique au module gradué associé à K, la différen-
tielle d, se déduisant par passage au quotient de la différentielle d de K.
On a par suite
Ef = H(K,IKp + 1) ;
il est facile de préciser la différentielle dl. Considérons en effet la suite exacte
vérifiant d'd" +
d"dl = O. Dans ce qui suit nous considérerons K comme un
complexe « simple », en utilisant la graduation totale
dans cette suite, les termes extrêmes sont munis de d", et le terme du milieu
de la différentielle induite par d (i-e. de la différentielle égale à d sur la compo-
sante KP* et à d'' sur la composante KP+I**);comme d = d' +
d" et comme
les cocycles du troisième terme sont annulés par d", on en conclut que l'opéra-
feur
8 :"H(KP*) -+ " H ( K P + l ? * )
est induit par d'.
En conséquence, si l'on munit le groupe " H ( K ) ,qui représente la d"-coho-
mologie de K, de la graduation définie par la formule
qui définit le terme E,. En effet, il est clair que ZKq est formé des éléments
de K de la forme x = x p q +
x P + l ~4-l +
. . . tels que l'on ait
(1)
Zrf 1 1 q-1
0 = dr1xp4
O = d " x ~ + 1 7 q -+
X p + 2 , 9-2 = dUXp+2,
+
9-3
d ' X P + l , 9-2
on voit déjà que tout élément de 'E{4 peut être représenté par un
+
donc I'élément x = x P ~ xP+l#Q-l est somme de l'élément z p + l , q-1 de
Zq * l >q - 1 et de I'élément
Dans tout ce 5 on désigne par A un anneau avec élément unité. Étant donnés
des A-modules L et M, on écrira Hom(L, M) au lieu de Hom,(L, M), et
Id @ M au lieu de L @ M.
A
dont les lignes et les colonnes sont exactes; on en déduit facilement que la suite
O -t Zn-, + Zn-l 4 ZR-l-+O est exacte. Pour construire Ln, tout revient
évidemment à compléter le diagramme
en un diagramme commutatif
dont les lignes et les colonnes soient exactes, et dans lequel Ln soit projectv:
or la possibilité d'effectuer cette construction résulte du Théorème 1.3.2;
d'où le résultat.
O n peut généraliser le résultat précédent en définissant la notion de résolu-
tion projective (resp. injective) d'un com$dexe. Partons par exemple d'un
complexe L , de A-modules, dont nous supposerons la différentielle cle degré
- I. O n appelle alors résolution projectiue de L, toute suite exacte de complexes
(1) . .. -+ L*, -+ L*, -t L* -+ 0
satisfaisant aux conditions suivantes : pour tout entier n, les suites de modules et
qui figurent dans les diagrammes (2) et (3), et en définissant L*" + L*"+l
à l'aide des homomorphismes In(LP)-+ IR l(Lp). +
O n voit donc que tout revient à construire les diagrammes (2) et (3).
pour éviter toute ambiguité on peut convenir qu'on a choisi une fois pour
toutes, pour tout module X, une résolution projective X, et une résolution
injective X*. Il est clair que Extn(L, M ) est un foncteur additif covariant par
rapport à M, et contravariant par rapport à L. O n a
d'autre part
si L est projectif
Extn(L,M) =O pour n ), I
ou si M est injectif
Ip----~
Il est clair qu'on obtient ainsi des foncteurs covariants et additifs par rapport
à L et à M. D'autre part on a évidemment
' ) = L @ M.-I .
p T o r o ( ~M
on tire de là que les modules plats sont caractérisés par le fait que
Tor,(X, M) = O pour tout X.
Notons, comme conséquence des propriétés des Tor,, le résultat suivant :
Théorème 5.3.1. - Pour qu'un module à gauche L sur un anneau A soit plat,
il faut et il su@t que, pour tout idéal à droite 1 de type3n.i de A, l'homomorphisme
T l @ L + L déduit de l'injection 1 -t A soit injectif.
f
Hn(Hom(L*, M*)) + 2
pig=n
Hom(H,(L,),Hg(M*)).
Nous allons, à titre le lemme aux calculs qui vont suivre, démontrer que ces
homo~norphismessont bijectifs dans l'hypothkse (du reste beaucoup trop
restricti~~e,
[Jmme on le verra), où tous les modules Ln, Bn(L,), Zn(L,)
.
et Hn(L.\ ,sont projectifs.
Ecrivons en effet, avec des notations évidentes, la suite exacte de complexes
H(Hom(L,, M*)) -
if* 6 d'*
H(Hom(Z,, M*)) -t H(Hom(B,, M*)) --+H(Hom(L,, M*))
or pour j donné Mj* est une résolution de Mj; puisque L, est un module
projectif il reste donc
EPO= 2 Hom(L;, Mi*), iq =
Ep O pour g # O.
Comme la troisième graduation est positive, cette suite spectrale est conver-
gente, et l'on voit donc que I'homomorphisme j induit un isomorphisnie en cohomo-
1ogie .
Filtrons maintenant le triple complexe à l'aide de son troisième degré; il
vient une suite spectrale pour laquelle
or, pour p donné, les modules M*P, Z(M*P), B(M*p) et H(M*P) sont injectifs;
d'après le cas particulier étudié a u début de ce no (ou plutôt le cas « duaI »)
il vient donc
Par exemple, soit L, un complexe de A-inodules li6res; alors pour tout A-mo-
dule M on a les suites exactes
-+
--
! .o
Ce résultat permet par exemple de calculer la cohomologie singulière d'un
espace topologique en fonction de son homologie singulière entière.
2:
p+<i=n
WL*)
/
@ HAM*) - H.(L* O M*)
<+.
est bijectif lorsque to* modules L,, Z(L*), B(I,*) et H(L*) sont plats,
ou bien lorsque cette condition est vérifiée par M, au lieu de L, (le second
cas se ramenant d'ailleurs au premier si l'on remplace A par l'anneau opposé).
Cela fait, et L, étant supposé plat, on choisit une résolution projective M,,
de hl, et l'on étudie le triple complexe L, @J M,,; en le filtrant à l'aide de
son premier et de son second degré, on voit que son homologie est canoni-
quement isomorphe à celle de L, 8 M* ; en le filtrant par son troisième degré,
on trouve une suite spectrale analogue à celle d u no précédent. Finalement
on obtient le résultat suivant :
et dont le terme E" est le groupe bigradué associé à unejltration convenable de l'homolo-
gie du complexe L* @ M,.
Lorsque l'anneau de base est principal il vient ;
(1) :
(II) : soit O -t L' L ---
Ho(G; L) = L,; H"(G; L) = LG;
L" O une suite exacte de G-modules à gauche;
-- -
alors on a des suites exactes
.., H,(G; L') t H,(G; L) H,(G; L") + H,-, (G; L') . . .
t H,(G; L") 1,; + LG;--. ,
T
+O
II
et
O L'G + LC+ Lf1C Hl(G; L') t H1(G; L) -+ . . .
-
si G opère sans point fixe sur S,(F,) pour tout n. Il est clair de plus
que l'augmentation canonique Fo Z de F,, qui applique chaque simplexe
de dimension O sur le nombre 1, est un honiomorphisme de G-modules.
Si donc F, est acyclique nous aurons contruit de la sorte une résolution libre
du G-module Z , et pour tout module à droite (resp. à gauche) L on aura
les formules suivantes :
Hn(G;L) = Hn(F,@L)
G
Hn(G;L) = Hn(HomG(F,, L)).
Cela dit, si le schéma simplicial K est acyclique, on voit que C,(K) est une
résolution libre de 2. Soit alors L un G-module à gauche; on peut interpréter
comme suit Hom,(C,(K), L) : on fait opérer G sur
d--
Hom(C,(k!. L) = C*(K; L)
en posant \
Autrement dit, si K est un schéma simplicial acyclique sur lequel G opère sans point
Jixe on a, pour tour G-module L, des isomorphismes canoniques
Le cas le plus important est celui où K est le schéma simplicial G, toute partie
finie et non vide de G étant un simplexe, et G opérant sur lui-même par les
translations à gauche. On obtient alors par exemple Hn(G; L) en calculant
la cohomologie du complexe de cochaînes C*(G; L) que voici : les éléments
de degré n sont les applications f : Gn+ 1 t L vérifiant
pour tout G-module L à droite (resp. à gauche). Nous verrons dans la suite de
cet ouvrage que, dans de nombreux cas, les groupes précédents peuvent
s'interpréter à l'aide de l'espace quotient X/G.
Le lecteur désireux d'approfondir ces questions pourra consulter le Sémi-
naire 1950-51 de H. Cartan, dont la première moitié traite de la cohomologie
des groupes. Nous reviendrons du reste sur ces problèmes à propos de la théorie
des faisceaux.
CHAPITRE I I
s :M -
hT cle X, 01-1appelle section de (E, p) ail-dessus cle M toute application continue
E telle que b ( s ( x ) )= x pour tout x E M ; cela dit, attachons à chaque
ouvert U de X l'erisernhle $ ( U ) des sections de (E. P) au-dessus de U , et
(lj Ctant donnes des o~ivcrtsLTc t V c Ii, et un s e :T(Uj, l'image de s par l'application
structurale ;i;(U) -+ :T (1') est la restriction de s à :7(V). Cette terminologie s'expliquera
a u no suivant.
pour U 1 V définissons la restriction 2t V d'une section au-dessus de U comme
étant la restriction à V de l'application U -+ E correspondante; il est alors
immédiat de constater que l'application U -+ $(U) définit un .faisceau
d'ensembles de base X; c'est le faisceau cles sections de l'espace découpé (E, p).
Cet exemple est naturellement susceptible de nombreuses variantes; on
peut par exemple se limiter - dans la mesure où cela a lin sens -. aux sections
« différentiables », ou « ailalytiques », de (E, p).
que nous noterons s 4 ;lx). A chaque s E $(U) est ainsi associée une applica-
tion ? : U , à savoir x 4 S ( x ) , et celle-ci vérifie p(j(x)) = x pour tout
FAXSCEAUX D'ENSEMBLES III
Remarque 1.2.1. - Par la suite nous ne ferons aucune distinction entre un fais-
ceau d'erisembles $ et l'espace étalé (3,p) qu'on lui a associé ci-dessus; nous
désignerons donc aussi cet espace étalé par la lettre 3; (la « projection » p
étant le plus souvent otriise de la notation) et, pour toute partie M de X,
nous désignerons par 9(M) l'ensemble de ses sections au-dessus de M ; en
particulier les éléments de l'ensemble 9(U) seront identifiés aux sections
de 3; au-dessus de U. Bien entendu si M se réduit à un point x on retrouve
l'ensemble %(x), qui sera lui aussi noté simplement 4(x).
Ces identifications ne nous empêcheront naturellement pas d'adopter, tantôt
le point de vue des << espaces étalés », tantôt celui des préfaisceaux.
Remarque r .2.3. - La
démonstration d u Théorème r .2.I prouve que tout
préfaisceau d'ensembles $ définit canoniquement un espace étalé dans X, i.e,
-
un faisecau 5 d'ensembles de base X; on dit que c'est le faisceau enLgentlrepar 3;;
on notera qu'on a un homomorphisme canonique 9 5 de préfaisceaux.
1. 4. - Faisceaux simples
Soient X un espace topologique et A un ensemble quelconque. O n appelle
faisceau simple de base X et dejbre A le faisceau engendré par le pré faisceau
U + A , les opérations de restriction se réduisant à l'identité.
Il est facile de construire l'espace étalé 3; correspondant. En effet $ ( x ) est
défini comme limite inductive, d'où évidemment 3;(x) = A pour tout x
et 3; = X x A ; de plus il est clair que les sections définies à partir du pré-
faisceau considéré ne sont autres que les applications U + X x A qui,
en tant qu'applications U -+ A, sont constantes; autrement dit, la topologie
de 3; = X x A est le produit de celle de X par la topologie discr2te de A.
Pour tout ouvert U , l'ensemble 3;(U) s'identifie donc canoniquement à
l'ensemble des applications continues U + A , autrement dit à l'ensemble
des applications localement constantes de U dans A.
Par la suite, et sauf danger de confusion, nous désignerons le plus souvent
par la lettre A le faisceau simple de base X et de fibre A.
1. 5. - Faisceaux induits
Soient X un espace topologique, Y un sous-espace de X, et 9 un faisceau
de base X. Il est clair que l'ensemble des points de l'espace étalé 9 qui se pro-
jettent dans Y définit un espace étalé dans Y , i.e. un faisceau de base Y ;
on le note 91Y, et on l'appelle le faisceau induit par 9 dans Y .
Il est clair que pour toute partie M de Y, l'ensemble des sections de 91Y
au-dessus de M n'est autre que 9 ( M ) . Ceci permettrait de définir autrement
le faisceau $ / Y ,en attachant à tout ensemble U c Y , ouvert relativement à
Y , l'ensemble 5 ( U ) des sections de 9 au-dessus de U .
1. 6. - Homomorphismes de faisceaux
f ( x ) : JO ( x ) -+ % ( x )
*
n'est autre évidemment, comme section de % au-dessus de U, que l'applica-
tion x +f: ( s ( x ) ); il suit aussitôt de là que f: : 4 k est un homéomorphisme
local compatible avec les projections.
Réciproquement donnons-nous une application continue f : jb -+% compatible
avec les projections; on en déduit pour tout ouvert U une application
f ( U ) : k ( U j 4 LR(U), transformant une section six) en la section f ( ~ ( x ) ) .
O n en conclut aussitôt qu'il existe une correspondance bizlnivoque entre les homomor-
phismes de faisceaux f : A + 3 et les applications continues f : k îi 5 compatibles
auec les projections, une telle application continue étant d'ailleurs nécessaire-
ment un homéomorphisme local, et appliquant donc jb sur un sous-espace
ouvert de z.
O n notera que plus généralement tout homomorphisme f : JO -+93 de pré-
faisceaux définit canoniquement un homomorphisme du faisceau engendré
par A dans le faisceau engendré par $8.
FAISCEAUX D'ENSEMBLES "5
pour tout ouvert U de X (il est immédiat de vérifier les axiomes des faisceaux) ;
mais on ne peut plus alors interpréter % comme étant l'intersection des sous-
espaces ouverts sr de A; c'est seulement l'intérieur de cette intersection.
Soit maintenant un homomorphisme de faisceaux
de telle sorte que SI. = s, dans UI n U,. Alors pour tout i il existe iine section
et une seule siE 3i(U) qui, dans UI,, coïncide avec si,.;il est clair que s =
est le seul élément de SIBi(U) qui, dans chaque UI, induits sx - d'où évidem-
ment le résultat.
Le faisceau ainsi défini se note
et s'appelle produit direct des Si. Soit d ce faisceau. Pour tout i, on a de façon
canonique un homomorphisme de faisceaux
3 ( x ) -+ Bi( x ) ;
iEI
il est visible que celle-ci est injective, mais non surjective en général : car si
l'on se donne, pour tout i, un germe de section de Si au point x, il n'est géné-
ralement pas possible - à moins bien entendu que l'ensemble 1 soit fini -
de prolonger simultanément ces germes à un voisinage de x dans X.
Notons que la notion de p o d u i t direct possède la propriété universelle »
que voici : étant donnés des homomorphismes
pour tout ic 1.
cela dit, $ est par définition le faisceau engendré par le préfaisceau qu'on
vient de définir.
En composant les applications évidentes
91(U) -t lim. ind. %(U)
1
et
lim. ind. 91(U) + 9(U)
X
-
il existe un homomorphisme et un seul
h : lim. ind. $1 A
A
tel que l'on ait
h" =h o fX pour tout 1.
O n notera que l'on peut déterminer comme suit les ensembles ponctuels
9 ( x ) . Tout d'abord, on a des applications
La façon la plus commode de le voir est de se placer au point de vue des espaces
étalés.
-
Le raisonnement précédent montre du reste que f est continue; comme J
est évidemment compatible avec f, c'est un f-homomorphisme de f "(5))
dans $8.
Il est immédiat de vérifier que pour tout x E X, 7 induit une bijpctran de
f * (a!(%) sur %(f (x)); il est en effet clair d'après les raisonnements précédents
que f est injective; il reste alors à montrer que, quels que soient x E X et
b E %(f (x)), il existe une section s de f * ($8) dans un voisinage U de x, telle
que s(x) - b; pour cela on construit une section t de 93 dans un voisinage V
de J'(x), égale à b en f (x), on pose U =fY1(V), et on définit s par la rela-
tion s = t o f.
Cette construction montre du reste que, pour tout ouvert V de Y, on a une
application canonique de 3(V) dans f * (%) (f-l(V)), compatible avec les
opérations de restriction. Cette application est injective, mais n'est surjective
que « localement » comme on le voit facilement (on obtiendrait un contre-
exemple en supposant Y réduit à un point, et X non connexe).
Considérons enfin un f-liomomorphisme f ' : ,b-t 3; associons à toute section
S E A(U) l'application s r : x -+fl(s(x)) de U dans 3;on trouve une section
s' Ef "(93) (U); d'où immédiatement un homomorphisme A ~ > -ft "(93) qui,
composé avec f :f "(93) -+%, permet de reconstituer f'.
Le faisceau f * (3)s'appelle l'image réciproque de $3 par f.
A titre d'exemple, signalons le résultat suivant : soient X un espace, Y un
sous-espace de X, et A un faisceau de base X; alors le faisceau induit AIY
est canoniquement isomorplle à l'image réciproque de A par l'injection
canonique Y -t X.
2. 1. - Faisceaux d'anneaux
Nous avons, au chapitre 1, $1, défini d'une façon générale la notion de pré-
faisceau à valeurs dans une catégorie; si les objets de cette catégorie sont des
ensembles et si les homomorphismes de ces objets les uns dans les autres s'iden-
tifient à des applications, on pourra évidemment parler de faisceaux à valeurs
dans la catégorie en question.
Soit & un faisceau d'anneaux sur X; pour tout ouvert U, les ensembles A(U)
sont des anneaux, et pour U 2 V l'application de restriction A(U) -+&(V)
est un homomorphisme d'anneaux. 11 s'ensuit qu'à la limite les ensembles
ponctuels
Nous supposerons pour simplifier que A est un anneau dYintégrit&; dans ce cas,
l'intersection de deux ouverts non oides n'estjamais vide, car si l'on a F(n) u F(b) = X
on voit que a n E est contenu dans tous les idéaux premiers de A, donc est nul,
de sorte que l'un des idéaux a, t, au moins est lui-même nul.
Nous allons maintenant définir un faisceau d'anneaux sur X comme suit. Soit K
le corps des fractions de A; si p est un idéal premier de A, on note Ap l'ensemble
des éléments de K qui sont de la forme xly, avec x, y E A, y e p ; c'est un anneau
ayant pour unique idéal maximal p.Ac. Cela dit, pour tout ouvert non vide U
de X posons
et un seul qui « induit k S~ dans chaque U i , ce qui prouve bien que les A(U)
forment sur X un faisceau d'anneaux.
O n peut encore réaliser le faisceau précédent comme faisceau de germes de
fonctions sur X. Soit un élément f de K ; nous dirons que f est d g n i en un
point p de X si f E Ap; il est immédiat de vérifier que l'ensemble D(f )des points
où f est défini est ouvert dans X (considérer dans A 1'idéa.l des q tels que qf E A) ;
si f est défini en P, appelons uabur de f en p l'image de f dans le corps
qui n'est autre que le corps des fractions de l'anneau d'intégrité A/p; on
associe ainsi à chaque f E K une fonction définie sur l'ouvert D(f ) et à valeurs
dans les corps variables K(p) ; cela dit il est clair que A(U) n'est autre que
l'anneau des f E K qui sont définis en tout point de U.
O n notera que les f E K qui sont partout définis sur X ne sont autres que les
éléments de A lui-~nême,autrement dit que A est l'intersection des anneaux
locaux Ab (011 peut même se borner aux idéaux p maximaux) comme on le voit
immédiatement; comme de plus l'intersection de tous les idéaux premiers
de A est nulle on voit que la correspondance entre un f E K et la fonction
p +f (p) sur X est biunivoque.
Notons enfin qu'on peut déterminer facilement les anneaux ponctuels A(p) ;
pour cela il faut calculer la limite inductive des &(U) lorsque U décrit
l'ensemble filtrant décroissant des voisinages ouverts de p : évidemment, on
trouve le sous-anneau de K réunion des divers &(U) pour U 3 p; cette réunion
n'est autre que l'anneau local Ab; tout d'abord elle est évidemment contenue
dans Ab; reste à voir que tout f~ Ap appartient à un &(U) au moins - ce
qui est évident si l'on prend U = D(f ). Pour cette raison, on appelle & le
faisceau des anneaux locaux de X .
f ff ( x );
( x ) i~lod.111
on dit que c'est la valeur de j en x ; enfin on note D(f) l'ensemble des x E X où f
est défini, de sorte que chaque f~ K définit une application D ( f ) + k qui,
on le voit facilement, dépend biunivoquement de f ; plus précisément, étant
donnés f, g E K , la relation
impliquerf = ,o. Les fonctions ainsi définies sur certaines parties de X sont les
fonctions rationnelles sur X .
O n peut alors munir X d'une topologie en convenant qu'une partie de X est
ouverte si et seulement si c'est une réunion d'ensembles de la forme
d'où une structure de ,b(x)-module à gauche sur V"(x) pour tout x; ceci permet
évidemment de considérer (e" comme iin A-Module à gauche, et on obtient
de cette facon le ,[O-Module cherché %,W.On voit que la structure de -40-Module
de 9" s'obtient en imposant à l'homomorphisrne canonique de faisceaux
d'ensembles 9 + (e" d'être un homomorphis~ne de &-Modules.
Lorsque % = h muni de sa structure canonique de &-Module à gauche, o ~ i
dit que les sous-h-Modules de (e sont des faisceaux d'idéaux à gauche sur X.
est par définition le faisceau des germes de diuiseurs de X et ses sections au-dessus
de X sont par définition les diziseurs de la variété X. Un diviseur de X s'obtient
donc (d'une infinité de manières) de la façon suivante : on prend un recouvre-
ment ouvert (Ui) de X, dans chaque Ui une fonction méromorphe inversiblefi,
et l'on suppose que dans Ui n U j le rapport fi/fj est une fonction holomorphe
inuersible, i.e. ne s'annulant en aucun point de Ui n Uj.
FAISCEAUX DE M O D U L E S I31
est exacte, ceci parce que le faisceau I m ( f ) est réunion des modules
Im((e(x) + ~llq(x))
FAISCEAUX DE MODULES '33
est exacte. La question étant purement locale, on peut supposer que X est
l'espace Rn - mais alors il résulte d'un théorème classique dû à Poincaré
qu'une forme différentielle w sur Rn,vérifiant d o = 0, est de la forme dm si
son degré est >, I , et est constante si son degré est 0, d'où évidemment le
résultat annoncé.
Bien entendu, sur une variété X quelconque, on n'a pas de résultat analogue
en général - autrement dit la suite de groupes abéliens
n'est pas exacte en général; voir au no 4.7 une réponse à cette question.
on vérifie d'abord queg O f = O, puis que, étant donnée iine section s E Ab(U)
annulée par g, il existe dans tout ouvert V c U sufisamment Petit une section
t €(e(V) telle que la restriction de s à V soit l'image de t par 3 Cela signifie
en effet que le faisceau Ker(g), donné par
tel que l'on ait J; = Pri 0 f pour tout i. Autrement dit, on a la formule
Il résulte évidemment de là que la catégorie des A-Modules à gauche vérifie
l'axiome (KA 3) des catégories abéliennes (et même un axiome beaucoup
plus fort!). C'est donc, comme on l'avait annoncé, une catégorie abélienne.
et la topologie de Ce' est telle que les injections évidentes Y,i -t Cei soient des
homomorphismes de faisceaux.
O n a pour la notion de somme directe une propriété « universelle >> analogue
à celle du no précédent; on peut l'exprimer par la relation
soit exacte il suffit que %' soit facteur direct dans (e (1).
2. 8. - Produits tensoriels
et la topologie d'espace étalé de 9 63 At, est telle que si s et t sont des sections
A
de 9 et ~îIbau-dessus d'un ouvert U, alors la formule
(à condition bien entendu que & soit un faisceau d'anneaux avec élément
pour que cet homomorphisme soit surjectif il faut et il suffit que, pour tout x , le
groupe abélien % ( x ) soit engendré par les si(x) correspondant aux indices i
tels que x E U i ; d'où évidemment notre assertion.
définie dans un ouvert W de X x Y, soit une section de Yb; ces conditions sont
les suivantes : quel que soit (xo,yo)E W il existe un voisinage ouvert U de xo dans X,
zm voisinage ouvert V deyo dans Y, des sections si E 9 ( U ) et des sections t E ~lb(V),en
nombrefini, tels que l'on ait
Désignons par %(W) l'ensemble des applications u qui vérifient ces conditions;
si W' c W on a un homomorphisme de restriction %(W) -t %(W1) de façon
évidente, et il est clair que les axiomes des préfaisceaux sont vérifiés. L a vérifi-
cation des axiomes ( F I ) et (Fr) des faisceaux est triviale. Il reste, pour établir le
fait que %(x,y ) est bien le groupe des germes de sections de 9% en (x,y ) , à montre
que par tout élément de %(x,y ) « passe » une section (ce qui est clair) et
essentiellement une seule.
Il suffit évidemment pour cela de démontrer que, si l'on a des sections si E %(U)
et tSE ~lb(V)en nombre fini, telles que l'élément Xsi(x)@ti(y)E %(x)@,$L(y) soit
A
nul en u n point (x,,y,) de U x V, alors il est aussi nul au voisinage de
(xo,~ 0 )
O r puisque l'on a canoniquement
qui est bilinéaire sur l'anneau de base A, et qui est, en un sens évident, compa-
tible avec les opérations de restriction.
Réciproquement, donnons-nous un faisceau 5' de groupes abéliens sur X x Y,
et des applications A-bilinéaires
bien déterminé. Cette propriété montre que le produit tensoriel total est la
solution d'un « problème universel », analogue à celui qui conduit, en Algèbre,
à la notion de produit tensoriel de deux modules sur un anneau.
appelé image réc@roque de JIL par 3 ; rappelons que, pour tout ouvert U c X,
les sections de 9 au-dessus de U s'identifient canoniquement aux applications
continues s de U dans l'espace étalé ~îJbqui vérifient
Supposons maintenant que JI^ soit un faisceau d'anneaw sur Y; il est clair que les
FAISCEAUX DE MODULES I45
3. 1. - Faisceaux flasques.
Un faisceau 9 d'ensembles sur un espace X est dit jasque si, pour tout ouvert
U de X, l'application de restriction
-+
est surjective.
C'est par exemple le cas si S est le faisceau des germes de section d'un espace
découpé discret de base X . Comme tout faisceau est le faisceau des germes de
section d'un espace étalé dans X, on voit, en munissant celui-ci de la topologie
discrète, que tout faisceau d'ensembles se plonge dans u n faisceau jusque; de manière
précise, pour tout faisceau 3, le faisceau eo(X;9) donné par
Théorème 3. I . I . -L'image directe d'un faisceau fiasque par une application continue
est jasqùe.
Soient une application continue f : X -+ Y et un faisceau fiasque A de base X ;
posant 93 = f ( & ) on a pour tout ouvert V de Y un diagramme commutatif
par définition de l'image directe, les flèches verticales sont bijectives; la flèche
horizontale supérieure est surjective puisque A est flasque; d'ou le théorème.
une suite exacte de faisceauxJasques de groupes abéliens. Pour toute famille de sup-
ports, la suite correspondante
O -+ r+((eO)
+ r,((el) 3 .
de groupes abéliens mt exacte.
Posons en effet
SP =Ker(9 -+ %p+ i) IIm(9P-i -+ %p) ;
on a évidemment
r,(Zp) = Ker(r4(%p) -+ I'4((ep+i))
3. 2. - Espaces paracompacts
Un espace X est dit paracompact s'il est séparé et si, pour tout recouvrement
ouvert (Ui) de X, il existe un recouvrement ouvert localement j n i plus fin que
(Ui). Un tel espace est normal, la réciproque étant fausse. Tout sous-espace
fermé d'un espace paracompact est paracompact. Un espace métrisable est para-
compact (ainsi du reste que tous ses sous-espaces, puisqu'ils sont métrisables),
de même qu'un espace localement compact dénombrable à l'infini.
Nous utiliserons constamment sans référence le résultat suivant : soit (Ui)iEI
un recouvrement ouvert localementJini d'un espace normal X ; alors il existe un recouvre-
ment ouvert (Vi)iE1 tel que l'on aitcc U; pour tout i E 1.
Soit X un espace quelconque; nous appelleronsfamille paracompact$ante dans X
toute famille 4> de parties de X satisfaisant aux conditions suivantes :
(PRK I) : les Se sont fermés et paracompacts;
(PRK 2 ) : toute réunionjnie d'en~ernblesde 4> est dans 4i;
(PRK 3) : toute partie.fermée d'un S E 4> appartient à 4i;
(PRK 4) : tout S e 4i possède un voisinage appartenant à Q>.
Par exemple, si X s'identifie à un sous-espace ouvert d'un espace para-
h -
compact X, les S E X qui sont fermés dans X forment une famille paracompac-
tifiante dans X. O n obtient ainsi toute famille paracompactifiante, pourvu
que la réunion des S E Q> soit X tout entier.
Si cP est une famille de supports dans X, et Y un sous-espace de X , nous dési-
gnerons toujours par 4iIY l'ensemble des S E 4i contenus dans Y; si Y est
fermé, c'est aussi l'ensemble des S n Y, S e a.
Si 4> est paracompactifiante, et si Y est localement fermé dans X, alors @ ] Yest
une famille paracompactifiante dans Y, comme on le vérifie facilement en
écrivant Y = U n F, U ouvert et F fermé.
implique
3. 5. - Faisceaux @-mous
est surjective. Il est clair que tout faisceau Jasque est @ - I I ~ O U en vertu du
Théorème 3.3.1. D'autre part, une somme directe localement jnie de faisceaux Si
de groupes abéliens est un faisceau @-mou si tous les hJi sont @-mous;si en effet 9 est la
somme directe des Si,on a pour tout S E @ la relation
$1 s = @ (Si/
S);
notre assertion résulte donc du Corollaire d u Théorème 3.4.2.
E est non vide, et en l'ordonnant par prolongement il est inductif; soit aIors
(s, J ) un élément maximal de E : tout revient à prouver que J = 1. O r si i E 1 - J ,
prenons un relèvement si de s" à l'ouvert Ut; dans F, n Fi, s et si nc: diffèrent
que par une section de 9 ' qui, étant mou, se prolonge à Ui; donc on peut
prolonger s à F, u Fi, d'où une contradiction.
Dans le cas général, prenons une section s" E 17*,(%"), et soit S" E cIi son sup-
port; comme 9' / S" est mou, le raisonnement précédent montre qu'on peut
relever s" en une section s de 9 au-dessus de S"; soit S E 4) un voisinage de S";
on peut supposer que s se prolonge à S : tout revient à faire voir qu'on peut
supposer s nulle sur la frontière F de S. Mais comme s" est nulle sur F, la
restriction de s à F est une section de 9' qui, 9' étant @-mou, se prolonge
en une section s' de %' au-dessus de S; remplaçant s par s-s1 on obtient le
résultat cherché.
une suite exacte de faisceaux de groupes abéliens sur X ; si (et est mou, la suite
une suite exacte de faisceaux de groupes abéliens de base X . S i (e' et Ce sont @-mous, il en
est de même de 2".
une suite exacte de faisceaux @-mous de groupes abéliens de base X . Alors on a une
suite exacte
O 4 r * ( q + r*(%l) + . . ..
Ces deux théorèmes se démontrent comme les résultats analogues relatifs aux
faisceaux flasques.
de % en posant
pour tout x E X .
Soient maintenant une section s de 9 au-dessus de X, et un recouvre-
ment ouvert de X . O n appelle partition de s subordonnée à (Ui) toute décompo-
sition s = X si de s en une somme localement jnie de sections, avec la condition
que le support de chaque si soit contenu dans l'ouvert Ui correspondant. Il est
clair que s'il existe une partition de s subordonnée à un recouvrement plus fin
que (Ui), il en existe aussi une subordonnée à (Ui), obtenue en groupant
convenablement les termes de la première partition.
Théorème 3.6. I . - Soit Ce un faisceau mou de groupes abéliens sur un espace para-
compact X . Pour toute section s de 9 au-dessus de X, et pour tout recouvrement ouvert
(Ui)iE de X, il existe une partition de s subord~ndeà (UJ.
On peut supposer le recouvrement (UI) localement fini, et prendre un recou-
vrement fermé ( F i ) ,avec Fi c Ui pour tout i.
Considérons l'ensemble E des familles où J c 1, où s, est une section
de au-dessus de X, de support contenu dans Ut, et où l'on a
ri =s sur F, = UF ~ .
iEJ i EJ
Cet ensemble n'est pas vide et, en l'ordonnant par prolongement, il est inductif.
Soit donc (si)iE un élément maximal de E : tout revient à prouver que J = 1.
O r s'il existe un i E 1-J, il suffit, pour aboutir à une contradiction, de construire
une section si E 9(X) vérifiant les conditions suivantes : si = O dans X - U , et
3. 7. - Faisceaux fins
Démontrons d'abord le résultat suivant :
Théorème 3.7.2. - Soit & un faisceau d'anneaux auec unité sur un espace para-
compact X. Pour que & soit mou, il faut et il sufit que tout point de X possède un mi-
sinage U tel que, étant donnés des fermés disjoints S, T c U, il existe une section de k
au-dessus de U , égale à I sur S et à O sur T .
Considérons maintenant un faisceau 2 de groupes abélliens sur un espace para-
compact X (resp. sur un espace X muni d'une famille paracompactifiante @) ;
on dit que 9 est j n (resp. @-fin) si le faisceau d'anneaux X o ~ l z ( % ,(e) est
mou (resp. si 9?IS est fin pour tout S E @). Pour qu'un faisceau de groupes
abéliens 9, sur un espace paracompact X, soit fin, il est donc nécessaire et
suffisant qu'étant donnés deux fermés disjoints A et B de X, il existe un homo-
morphisme 9. + Ce induisant l'identité au voisinage de A et O a u voisinage
de B; et il suffit d'ailleurs de vérifier cette propriété localement pour s'assurer
que Y est fin. 11 est d'autre part clair qu'un faisceau @$n est afortiori @-mou
(Théorème 3.7.1). L'importance des faisceaux @-fins provient de cette
dernière propriété et d u résultat suivant :
Lemme 3.8. I . - Soit (Ut)iE 1 un recouvrement ouvert localement Jini d'un espace
normal X . Pour tout couple i, j et tout x E Uri supposons donné un voisinage Vtj(x)c Uu
de x. Alors on peut trouver un voisinage V(x) de tout point x de X de telle sorte que
les conditions suivantes soient vérifiées :
( a ) : la relation x a Uti implique V (x) c Vu(x);
( b ) : si V(x) et V(y) se rencontrent, i l existe un i tel que U1contienne V(x) et V(y).
Puisque le recouvrement U, est localement fini, il est trivial de réaliser la
condition ( a ) . Pour réaliser ( b ) , formons un recouvrement ouvert (Uf) avec
Uf c U t pour tout i. La condition ( a ) étant déjà réalisée, on peut supposer en
outre que XEU! implique V(x) c UJ. D'autre part, les indices i tels que V(x)
rencontre sont en nombre fini, de sorte qu'on peut en outre imposer la
condition que V(x) ne rencontre U f que si x E W.
Cela dit, supposons que V(x) et V(y) se rencontrent; il y a un i tel que x E Uf,
-
en sorte que V(x) c U: ; donc V(y) rencontre U f , ce qui prouve que 3~E UI/ ;
mais alorsy a Ut, en sorte que U t contient V(x) et V(y), d'où le lemme.
sur X. Le faisceau qu'il engendre se note gJ(X; A). Les sections de ce faisceau
au-dessus de X s'appellent les J - cochaînes sin~guliéreslocalisées de X à ualeurs
dans A.
Notons SJ(X; A) leur ensemble; on a donc une application canonique
CSJ(X; A) + SJ(X; A),
et des éléments a, p E CSJ(X; A) définissent la même cochaine si et seulement
s'il existe un recouvrement ouvert (Ui) tel que l'on ait a(s) = p(s) pour tout
J-simplexe singulier s a petit d'ordre (Ut) 9, i.e. tel que s ( J ) c Ui pour un i.
Le préfaisceau U +-CSJ(U ;A) vérifie toujours l'axiome (F2) des faisceaux. Soit en
effet une famille d'ouverts Ui, de réunion U, et donnons-nous des al a CSJ(Ui; A)
de telle sorte que les restrictions de alet uj à Uij soient égales : cela veut dire
que si s est un J-simplexe singulier d e Uij on a al(s) =s aj(s). Soit alors s un
J-simplexe singulier de U ; si s est contenu dans un Ui, l'élément ai(s) d e A est
indépendant de i - on peut donc le noter a(s); dans les autres cas, choisis-
sons u(s) arbitrairement; on définit ainsi un a a CSJ(U; A) qui, évidemment,
induit ai dans U i .
O n voit donc que l'application
CSJ(X; A) +- SJ(X; A)
est surjective si X est paracompact. O n notera que cette application n'est jamais
injective: on a vu ci-dessus, en effet, que des éléments a, p de CSJ(X; A)
définissent la même section du faisceau gJ(X; A) si et seulement s'il existe un
recouvrement ouvert U de X tel que l'on ait ~ ( s = ) p(s) pour tout simplexe
singulier s petit d'ordre 12.
Le résultat précédent permet de montrer que le faisceau gJ9J(X; A) est flasque si
l'espace X est métrisable, ou, plus généralement, si tout ouvert U de X est para-
compact. En effet il est clair que LTJ(X; A) induit dans U le faisceau gJ(U; A),
et l'on a un diagramme commutatif
Nous pouvons maintenant établir que gJ(X; A) est mou si X est paracompact,
Soit a une section de ce faisceau au-dessus d'un fermé F de X; on peut (Théo-
rème 3.3.1) la supposer définie sur un voisinage fermé Y de F; soit $ la section
de gJ(Y; A) au-dessus de Y qui se déduit de a par l'homomorphisme ( 1 ) ;
comme Y est paracompact on peut représenter $ par un élément d e CSJ (Y; A),
lequel sera, pour des raisons triviales, induit par un élément y de CSJ(X; A).
Il est alors visible que la section de gJ(X; A) au-dessus de X définie
par y induit u dans l'intérieur U de Y, et a fortiori sur F; d'où le résultat
annonce.
Notons que les résultats précédents ne s'appIiquent pas seulement aux cochaînes
singulières usuelles; en prenant pour J l'un quelconque des ensembles A, du
Chapitre 1, no 3. I , on obtient des résultats applicables aux cochaînes d'Alexander-
Spanier (ExempIe 2.4.2).
GODEMENT
4. COHOMOLOGIE A VALEURS
D A N S UN F A I S C E A U
4. 1. - Faisceaux différentiels
Soient Se* et JI~L* deux faisceaux différentiels; on dit que dl\>* est un sous-
faisceau différentiel de %* si l'on a jlbn c ten pour tout n et si la différentielle d
d e JNL* est induite par celle de Se*. D'autre part, on appelle homomorphisme de %*
dails ~ll\,*tout homomorphisme de faisceaux gradués, de degré 0, cornmutant
avec les différentielles de Ce* et .llh*. O n peut évidemment parler d e la caté-
gorie abélienne des faisceaux différentiels de base X.
Soit Se* un faisceau différcntiel; nous poscrons toujours
donc on peut identifier canoniquement T(Ljn)au ,grouje des cocycles de degré n de T(Se*),
ce que nous ferons toujours; par contre, T(%"),qui se plonge canoniquement
dans T ( P ) , ne s'identifie pas au groupe des cobords de degré n de T(%*) ; on
peut seulement dire que T(3") se plonge dans le groupe des cocycles de degré n
de T(%*).
Si par cotitre T est exact, la situation est beaucoup plus simple; des suites
exactes
O 2" + :C'L
-f $p+I O
-f j
O + an + 4 (%n +O
on déduit par T des suites exactes analogues, en sorte que le groupe des cobords
de degré n de T((e*)n'est autre que T(tEn),et que
-- - ---
1 Hn(T(!l*)) = T(Jen((f*))
--
si S est exact. 1
Par exemple, pour tout poirit x de X, on a un isomorphisme caiioriique
(il suffit pour le voir de remarquer que si l'on a une suite exacte d e préfais-
ceaux, les faisceaux engendrés forment encore une suite exacte, à cause d u fait
qu'une limite inductive de suites exactes est encore exacte).
Étant donné un faisceau ;b de base X, ori appelle résolution de A (ou plus préci-
sément, résolution cohonaologigue d e .b) toute suite exacte de faisceaux, de la
forme
(1)
@ -+ * b j - - d -
?
n ....
et il su@t que, d a m tout ouvert V c U sufisamment petit, il exisle une section s' E Se"-l(V)
telle que l'on ait s = ds' dans V .
Considérons deux faisceaux A et 93, un homornorphisme f : A >- 93, deux
résolutions 9" et d11,* de A et 93,et un hornomorphisme de faisceaux différen-
tiels g : g* + .th*; nous dirons que g est complztible avec f si le diagramme
est exacte comme on le voit en considérant les groupes ponctuels; par consé-
quent, le faisceau différentiel Ce* @ A constitue une résolution de A.
en composant la surjection
Cn(X;.%) -+ z"'i(X; A) = (Lln(X;<b)/Zn(X;
"%)
avec l'injection
Zn+i(X;,&) -+ e n +(X;A)
' = c""(X;.%n+i(X;j13)),
comme des foncteurs covariants et additifs définis sur la catégorie des faisceaux,
et à valeurs, le premier dans la catégorie des faisceaux différentiels, le second
dans la catégorie des complexes de cochaînes. Ces foncteurs sont exacts.
Considérons en effet une suite exacte
(l) La lecture de cette Remarque est inutile et même nuisible pour la compréhension
de ce $; on ne s'en servira pas avant le $ 6, où elle ne jouera du reste qu'un rôle
tout à fait secondaire.
O n notera d'autre part que l'élément f (x,) E "IO(xO)se représente (non
hiunivoquement) par une application
définie dans un voisinage ouvert U(xo) de x,, et nulle pour x, = x,; par suite
les sections de A1 au-dessus de U sont les fonctions
d f est la section de &O/& déduite def par passage au quotient; si donc on repré-
sente df comme une fonction à valeurs dans les groupes variables ?kO(x,), on
aura
rn
df (%O) f ( ~ 0 ) mod.A(x~)3
où bien entendu J"(xo) ~ k O ( x , ) est le germe de section continue d e .ho
défini par f en x,. O r représentons df (xo)par une application
l'une quelconque de ces sections, définie dans un ouvert U(xo), nous obtenons
donc la formule
df(x,,x1) =f (x1) f (x,) (XI)
valable dans un ensemble de la forme zc, E U, x, E U(x,).
C O H O M O L O G I E A V A L E U R S DANS U N F A I S C E A U I7I
équivaut a u fait que l'on a f (x, x,) = o lorsque x, est assez voisin d e x.
Avant d'étendre ces résultats à un degré p quelconque, notons qu'en posant
S P = BP(X; A) = Ap-i/Zp-l on a la relation
où l'on désigne d'une manière générale par U(x,, ..., xi) un ouvert contenant xi et dépen-
dant de x,, ..., xi;de plus, deux telles fonctions f ' et f dGnissent la même section de A+'
si et seulement si elles coïncident dans un ensemble de la forme (11 ;
(bp) : l'homomorphisme d : Al'-1 + ,%p est donne' par la formule
on va calculer la fonction df(x,, ..., x p ) qui représente la section $de &p. Si l'on
représente df par une application x -t d f ( x ) E ?&P-'(x), on aura évidemment
la relation
d f ( x o )= (xo) mod. %p- (x,)
j y
g ("YO) E 'tl,iP-2(xo)
tel que
df (#O) =f (xo) + d i (#O)
Si l'on représente j ( x o ) par une fonction g(xo, x,, ..., xPwl) définie pour
x1 E U ( x O ) etc..
, . l'assertion et l'assertion (bp- ,) montrent que la rela-
tion précédente s'écrit
COHOMOLOGIE A VALEURS DANS UN FAISCEAU I73
imposée aux cochaînes considérées ici; nous montrerons plus loin (no 6.4)
qu'en supprimant cette condition, on obtient une autre résolution d e A par
des faisceaux flasques, et présentant de plus une structure « semi-
simpliciaIe » naturelle, ce qui n'est pas le cas de la résoIution canonique.
6
HG+ l (X; A')
4
H $ ( X ; CM") -+ H$+l(X;g r )
sont conzmutatifs.
La suite exacte de cohomologie provient d u fait qu'on a une suite exacte de
complexes
Corollaire - Soit O +-Af -> A -+ A" >- O une suite exacte de faisceaux de base X.
Pour que la suite corresbondante
dans le cas ( a ) tous les faisceaux qui y figurent sont flasques : on peut donc
appliquer le Théorème 3. I .3 ; dans le cas ( b ) , tous les faisceaux qui y figurent
sont @-mous : on peut donc appliquer le Théorème 3.5.4; d'où les résultats
annoncés.
Notons encore le résultat suivant, qui nous sera utile au 5:
car alors, d'après la définition d'un produit direct (no 2.6), on aura
comme il s'agit d'un produit localemeiit fini, le résultat relatif au foncteur Co,
appliqué à la formule précédente, donne un isomorphisme canonique
rentielle (eq-
comme étant, a u facteur (- I ) P près, l'homomorphisme déduit de la diffé-
( e 9 + { de (e*; de cette façon la relation d'd"
vérifiée, et l'on peut définir la différentielle totale d = d' +
+
d " d l = O est
d" de K. Bien
entendu on peut aussi considérer K comme un co~nplexesimple en utilisant d
et la graduation par les sous-groupes
Nous devons donc, pour obtenir les termes de degré p de "Hq(K), calculer la
cohomologie de degré q du complexe
muni de la différentielle induite par celle de (e* (au signe près), de sorte qu'il
vient finalement
4. 6. - Théorèmes fondamentaux
Reprenons les homomorphismes (5) ; si les "E$q sont nuls pour q 1, ces >
homomorphismes sont bijectifs puisque la seconde filtration de K est régulière;
tenant compte de la prernière suite spectrale oii obtient donc le résultat sui-
vant :
Soit
O + ;ir, -+ 9 ' 4 il' +...
une résolution d'un faisceau k; on peut appliquer les calculs précédents au
double complexe
GODEMENT
s'identifient donc aux homomorphismes
valables pour tout complexe double positif, moyennant les formules du no 4.5
et l'identification de ,h à à O ( ( e * ) .
O n observera qu'ici les groupes
5~= Ker(!fq + % ~ + i ) ;
d'où successivement
(l) Soit (O une forme différentielle de degré sur X; en tant que section du faisceau [Zp,
le support de w est le plus petit ensemble fermé j u) ( tel que w induise dans X-/w J la sec-
tion O de Q P ; i.e. tel que la restriction à X-lwl de la forme différentielle w soit nulle,
On retrouve donc bien la notion usuelle de support d'une forme différentielle.
( a ) dans X . toute forme différentielle jèrmee de degré P ( d o = 0 ) est exacte
(O = dm);
R(I'r(9*))
4
' H"(r.v(~lL*))
J.
H q X ; .hl H:(X; 53)
sont conzmutatifs.
Il suffit pour le voir d'examiner le diagramme commutatif
soit exacte (ce qui est toujours le cas si les résolutions corisidérées sont formées de
faisceaux flasques, ou @-mous). Alors les diagrammes
Hn(I'+ (9")
4
) -
6
ô
Eln (I'<,( c l f ) )
J(
+
Soient uri espace topologique X et une famille @ de supports dails ,Y. Nous
allons montrer rapidement, sans entrer dans des détails fastidieux et par
ailleurs triviaux, comment les propriétés des foncteurs Hk(X; A) exposées
au 110 4.4 permettent de caractériser ceux-ci à des isomorphismes près.
Supposons en effet doiinés deux foncteurs additifs covariants
( I I I ) : on a
'H8(X;,b)="H$(X;&)=O pour n>,x
soit bijectif il sufit que 3 soit localement concentré sur A et que tom les S E Q, soient
contenus dans A.
Il est clair que dans les hypothèses faites l'homomorphisme considéré est injec-
tif; il suffit donc de montrer qu'il est surjectif. O r soit une section s E I',t,nA($IA),
i.e. une section de S au-dessus de A nulle en dehors d'un S E @, et notons 7
l'application de X dans l'espace étalé 9 égale à s sur A, à O sur X-A : tout
revient à montrer que 7 est continue en tout point x E X. Il suffit d'ailleurs de
faire la dkmonstration lorsque x EX. Tout d'abord, dans le cas où x E A, le
point x possède dans X un voisinage ouvert U tel que induise O dans
U -U n A; puisque la restriction de 7 à U n A est continue il est clair qu'alors
i est continue dans U, et en particulier en x. Supposons maintenant x E A- A;
comme s est nulle en dehors d'un ensemble S C A qui est fermé dans X, S est
nulle au voisinage de x; ceci démontre le Lemme.
mais si un faisceau 3 de base X est concentré sur X-A, ses sections ont pour
supports des ensembles contenus dans X-A, d'où immédiatement, en appli-
quant le Lemme 4.9.2, ui1 isomorphisme
L'un des cas les plus importants est celui où X est compact, @ étant la famille
de tous les fermés de X ; on trouve alors dans la suite précédente la cohomo-
logie à supports compacts de l'espace localement compact X -A.
Remarque 4. r o. 1 . - Sans
supposer la famille @ paracompactifiante, on peut
définir des homomorphismes
tous les faisceaux qui interviennent ici sont @-mous,de sorte qu'il vient une
suite exacte de complexes
1 Hn(Xrnod A; 2) = H $ ( X -A; Z) /
où Q, est formée des parties de X-A qui sont fermées dans X.
Le résultat précédent est non trivial parce que l'homomorphisme
II va de soi que les conditions de transivité usuelles sont satisfaites; ceci montre
par exemple que la formule
U -+ H n ( U ; 9 )
COHOMOLOGIE A VALEURS DANS U N FAISCEAU '93
définit un préfaisceau de base X ; si n = O ce n'est autre que Ce; si n ), r , ce
préfaisceau engendre un faisceau nul, car dans C*(U;Ce) tout cocycle de
degré n >, I est localement un cobord.
Énonçons maintenant le principal résultat de ce no :
soit bijectif, il sufit que l'une des conditions suivantes soit remplie :
(a) X est paraconzpact et A est fermé dans X ;
(6) X est métrisable.
En effet, dans chacun de ces deux cas on a, d'après le Théorème 3.3.1 et ses
corollaires, des isomorphismes
e*(X; (P) (A) = lim. ind. C*(X; %) (U) = lim. ind. C*(U; Ce),
2 = lim. ind. %
a
une limite inductive de faisceaux sur un espace X localement compact; alors, en coho-
mologie à supports compacts, les homomorphismes canoniques
et comme on a
H9(X; a n ( X ;.h)) = Hi+,"(X; .&)
pour i >
O, il est clair que X est de @-dimension ,< n si et seulement si
%n(X;A) est @-acyclique, ce qui prouve évidemment notre assertion.
Dans un espace de @-dimension finie, on peut améliorer les théorèmes
fondamentaux du no 4.6. En effet, au lieu d'utiliser la résolution canonique
(?*(XiA) pour former des doubles complexes, on peut, si X est de @-dimen-
sion n, utiliser la résolution @-acyclique définie par la suite exacte ( 1 ) ; si
l'on désigne encore, par abus de notation, cette résolution par t!*(X; A), il
est clair - puisque dans tous les cas JO-t P ( X ; A) est un foncteur exact en A -
que l'on obtient encore un foncteur exact %, + e*( X ; 8) ; de plus, désignant
encore par Cz(X; A) le complexe des sections A support dans @ de C*(X; A),
on voit immédiatement, puisque les faisceaux Zn(X;A) sont @-acycliques,
que le foncteur k -t CO(X; A) est lui aussi exact. Ceci dit, si l'on a sur X un
faisceau différentiel (e*, la première graduation d u double complexe Cz(X; (e*)
est bornée inférieurement et supénieurement, en sorte que les deux suites spectrales
de ce double complexe sont toujours « convergentes »,même si (e* n'est pas
borné inférieurement. O n déduit de lA, par exemple, que si X est @-dimen-
sionjnie le Théorème 4.6.2 est vrai même si les faisceaux gradués 9 * et ~ l b *ne sont pas
bornés inférieurement. Ce résultat est essentiel dans la théorie des variétés par
exemple, comme nous le montrerons dans le tome II de cet ouvrage.
cela montre que S n ( X ;A) est mou si X est de dimension ,< n ; donc, un espace
paracompact X est de dimension ,< n si et seulemfnt si tout,faisceau de base X admet une
résolution de longueur n par des faisceaux mous.
O n déduit de là que, pour un espace paracompact X , la propriété
est de nature locale. Supposons en effet que tout point x e X admette dans X
un voisinage U(x) de dimension ,< n; on peut évidemment supposer U(x)
fermé dans X (car la dimension d'un fermé est inférieure à celle de l'espace
ambiant en vertu du Corollaire au Théorème 4.9.1); pour tout faisceau jb de
base X, e*(X;A) induit dans U(x) une résolution de AIU(x) par des fais-
ceaux fins, et coinme U ( x ) est de dimension ,< n, et de plus paracompact, les
raisonnements précédents montrent que S n ( X ;A) induit dans U(x) un faisceau
mou; donc Zn(X;A) est mou (Théorème 3.4.1), et par suite nous avons le
résultat annoncé :
dim4(X) ,< n
équivaut la relation
dim(S) ,< n pour tout S E <P,
de sorte que le Théorème précédent couvre essentiellement le cas d'une famille
paracompactifiante quelconque.
Notons enfin le résultat suivant relatif aux espaces métrisables, résultat dont on
ignore s'il vaut pour tous les espaces paracompacts :
Théorème 4.15.1. - Soit X un espace compact (resp. de Zariski). Pour que X soit
de dimension cohomologique ,< n, il faut et il sufit que l'on ait
Hi( X ; Z,) = O pour tout i > n
d'ensembles fermés, irréductibles et non vides. 11 est clair (ou d u moins il est connu)
qu'une variété algébrique de dimension n au sens usuel, est d e dimension
algébrique n en tant qu'espace de Zariski. Cela dit :
il est clair que 43 est nul en dehors de l'ensemble fermé réunion des
HP-l(X-U; Z) -
montre que l'on a pour tout p la suite exacte
HP(X; Z,) -t HP(X; Z) ;
si p > n, le premier terme est nul en vertu de l'hypothèse de récurrence et
du fait que, X étant irréductible, X -U est de dimension algébrique ,< n - I ;
par ailleurs le dernier terme est nul pour p >, I puisque, X étant irréduc-
tible, Z est un faisceau flasque; ceci achève la démonstration du théorème.
Pour cela, remarquons tout d'abord que le foncteur 93 4 f *(%) est exact
(no 2. I 1) ; par conséquent, f * (e*(Y; 3))est une résolution de f * (3) = A; on
a donc un homomorphisme canonique
sont commutatifs.
-1
Hg(X;f*(93")) -4
6
H;+'(X; f *(%if))
Considérons enfin sur Y une résolution J ~ L *d'un faisceau 93; alors II'" =f * (Ab*)
est une résolution de A = f *(%); cela dit, les diagrammes
Hn(Fy( l l q * ) ) + H$(Y; 93)
J. 4
Hn(Fa(.Y*)) -+ H:(X;Jb)
sont commutatifs.
A titre d'exemple, corisidérons un espace X, un faisceau ,'b de base X , et uii
sous-espace Y de X; on sait que l'image réciproque de 2% par l'injection Cano-
nique j : Y + X n'est autre que AIY; on obtient donc, pour toute famille (@
et dont le terme E, est le groupe bigradut! associé à une filtration conuenable du groupe
gradué H* ( E; A).
Ce Théorème, dû essentiellement A J. Leray, est le point de départ de la
théorie cohomologique des espaces fibrés. O n pourrait le compléter en tenant
compte, dans B et dans E, de familles de supports; nous laissons au lecteur le
soin d'étudier cette généralisation.
on a alors
Cp(9;A) = II=p A(M,),
dim (s)
avec
quels que soient io, ,.., i,; bien entendu, seuls les systèmes d'indices pour les-
quels on obtient un simplexe singulier du nerf de 9 interviennent réellement.
De plus les opérateurs de face du complexe de cochaînes simplicial C * ( D ; A)
s'obtiennent comme suit : soit une application f : A, -z A, et soit une cochaine
a E C p ( 9 ; A) ; alors la cochaîne ?(a) E C q ( 9 ; A) est donnée par la formule
-
j'(a)jo.. .jq = restriction de ajJ(,,. .. à Mjo...j,
J/(P)
étant entendu que les sections figurant au second membre doivent être rem-
placées par leurs restrictions à lYensembIeMi, ...,p+,, sur lequel elles ont simul-
tanément un sens.
Les groupes de cohomologie de C* ( 9 ; A) se notent
u -+ n
rlin?(s) =n
*(Msn u),
on est ramené à un produit direct de faisceaux (no I .r O),d'où le résultat.
Il s'ensuit que, si A est unfaisceau, on a la formule
on aura
comme les indices i sont en nombre fini, on peut supposer U assez petit pour
que les germes de sections ainsi définis se prolongent en des sections
d'où une cochaîne I), EC"-~(!$~! n U ;A), et il est clair, en vertu du calcul
fait dans le cas ouvert, que les sections composant dS et a ont même valcur
en x ; puisqu'il n'y a qu'un nombre fini de telles sections, on peut donc sup-
poser que (dS)iO...i,, = alo...in dans Mi, ... in n U, i.e. que dF
nouveau le résultat cherché dans ce cas.
a, d'où à-
Le résultat précédent a les conséquences suivantes. Tout d'abord on en tire
évidemment le
on sait, parce que e*(%; A) est une résolution de A, que j" est bijectif, d'où,
par j', I'homomorphisme cherché.
O n a bien entendu un résultat plus précis en calculant la seconde suite spec-
trale de K : celle-ci est donnée, rappelons-le, par
Efq = HP[H$(X; e*(!B; A))].
et cette somme directe est localementjnie; supposant pour simplifier que Q, soit
la famille de tous les fermés, on a donc (Théorème 4.4.4)
(1) On aura soin de ne pas confondre, malgré les notations adoptées, le système de
coeBcients 3@(%*) sur le nerf de 9i avec le faisceau clérioé ,Wl((C*)que nous avons défini
au n o 4,' pour tout faisceau différentiel Y*.
spectrale en la différentielle évidente du complexe C* (s1Jt;Xq((E*)); on a donc
des isomorphismes canoniques
/ "Er
-
-
= HP(i?(ie*))
- -.
/
..- .--
et l'homomorphisme
pour q = O, r, ... Alors il existe une suite spectrale dont le terme E, est donnéFar
et dont le terme Etc est le groupe bigradué associé à une jltration convenable du groupe
gradué H* ( X ; A).
soient bzJcctzfs, il sufit que pour tout simplexe S du nerf de ?Il? on ait
HT(M,;&)=O pour q > ~ .
dans le cas où sblZ est ouvert, et nous en avons déduit des homomorphisrnes
canoniques Hn(sblZ;A) 4 Hn(X;A).
Prenons plus généralement une famille Q, de supports, et un recouvrement sblZ
ouvert, ou bien fermé et localement fini, et formons le double complexe
2 =O
"Epq pour q#O
pourvu que l'on puisse appliquer le Théorème 5.2.3., i.e. si % est ouvert et 4>
quelconque, ou bien si % est fermé localement fini et Q, paracompactifiante.
Dans ce cas, j" est donc bijectif, et on obtient à nouveau des honiomorphismes
canoniques
H$(%; A) 4 H$(X; A).
Nous avons donné aux no 5.2 et 5.4 deux méthodes pour définir, dans cer-
taines hypothèses, des homomorphismes
nous allons montrer dans ce no que les deux procédés conduisent aux mêmes
homomorphismes.
Soient un faisceau de base X, Ce* la résolution canonique de A, Q> une
famille de supports, et 9-t un recouvrement de X; les homomorphismes consi-
dérés se déduisent de la considération des deux doubles complexes
O r considérons le faisceau bigradué
e*(sln; c ~ * ) = ( e p ( s l n ; 9 9 ,
muni de sa graduation et de sa différentielle « totales )) - la composante de
degré n de ce faisceau différentiel est donc
&(X; A ) ,
c'est-à-dire le diagramme corninutatif suivant :
il est clair qu'alors le résaltat que nous avons en vue sera démontré, puisque
nous savons que, lorsque Ce* est la résolution canonique de A, l'homomor-
phisrne Hn(Yry(jll*)) + H$(X; figurant dans ce diagramme est l'iden-
l e .).
tité (cf. ~ x e m ~4.8.1
O r par hypothèse %* est une résoIution de .97; il en est de même, si %Il est
ouvert ou bien fermé localement fini, de (i" (33; .L) ;reste donc à montrer que,
lorsque est ouvert ou bien fermé localement fini, le faisceau differentiel
e* (%Il; %*) est lui aussi une résolution de A, OU encore que Y* C* (W; (C*) --
induit un isomorphisme des faisceaux dérivés de a* sur ceux de c"* (9t;%*).
Pour cela considérons en chaque point x le double complexe « ponctuel »
C* (%Il;V*) ( x ) des germes de sections en x du faisceau différentiel C * (?Ut; a*) ;
puisque C:* (93; P ) est une résolution de VP pour tout@,on voit que
H"e*("Jn;%p)(x)]=O pour q > ~ ,
en sorte que l'on obtient pour le double complexe en question une suite spec-
trale dégénérée; étant donné que
utilisés pour construire les deux suites spectrales en question, le triple complexe
E p ( K ) = Hq/C*[X; C p ( 9 l ; C* ( X ; A))];,
la cohomologie figurant dans cette lorrnule étant calculée à l'aide de d' + dl";
p(e* = e q m ; e* (x;A) )
on a donc à calculer la cohomologie de degré total q du double complexe
C* (X; Et*) ; mais comme le faisceau
est fin les calculs du no 4.5 montrent que les homomorphismes canoniques
Dans le cas où les MI sont ouverts, cela résulte du Théorème 5.4.1,~et dans le
cas où ils sont fermés cela résulte de la fin du no 5.2 (on notera qu'aucune
hypothèse de paracompacité n'est nécessaire).
Comme le schéma simplicial A l est de dimension 1, il est clair que l'on a
Donc les différentielles d, de la suite spectrale sont nulles pour tout r ),2, en
sorte qu'il vient des isomorphismes canoniques
comme de plus E s = O pour ), 2, on en déduit que l'on a pour tout n une suite
exacte
1 1
pour toute familIe Q> de supports dans X. Pour définir cet homomorphisme il
suffit d'associer à toute cochaine cc de degré n de 92 la cochaîne O*(%)donnée
Par
O* (a)j, .. .j, = restriction de cc,(j,)... O(jn)à l'ensemble Njo...j,, c Meti,)...ci,>.
Cela dit, il est immédiat de vérifier que, moyennant l'identification (3), les
homomorphismes (2) sont définis par des applications simpliciales de 9t
dans 3 - à savoir, évidemment, les applications
e * : c*,(D;A) + cg($;A ) ;
il est trivial de vérifier que
H",rn; A).
O n a évidemment les résultats suivants (où l'on ne considère, si est un pré-
faisceau, que des recouvrements ouverts, et, si A est un faisceau, que des recou-
vrements moins fins que des recouvrements ouverts) :
a) : si 572 est plus.@ que % le diagramme
J
H;(x; A)
est commutat$;
b ) pour qu'un élément de HG(%;A) s'annule dam k;(x;A) il faut et il sqfit qu'il
s'annule dans Ha(%; A), où % est recouvrement plu^ , i n que % convenablement choisi;
C) la réunion dans R:(x; A) des images des divers grouper Ha (%; A) est fi; (X;A)
tout entier.
On peut donc dire qu'en un certain sens le groupe I%;(x; Jb) est la « limite
inductive >) des groupes H;(D;A) lorsque 92 décrit << l'ensemble» - qui n'en
est pas un - de <i tous » les recouvrements ouverts de X. Bien entendu, on
peut, pour calculer les groupes de eech, se borner à considérer un système fon-
damental de recouvrements ouverts de X; par exemple, si X est quasi-compact,
on peut se borner à passer à la limite sur les groupes de cohomologie des recou-
vrements ouverts jnis de X.
Notons aussi, dans un autre ordre d'idées, le résuItat suivant, qui nous sera
utile plus loin :
est par définition exacte; donc, pour tout recouvrement ouvert lt on aura une
suite exacte de complexes
si l'on se borne aux cochaînes à supports dans @, il est clair que cette suite
reste exacte à gauche; tout revient donc à montrer que les homomorphismes
Ugx; A) += Cqx;Y)
sont surjectifs.
Or prenons un élément a" d u second membre, représenté dans un recouvre-
ment U = par une cochaîne P" de support S e @ ; prenons un voi-
sinage T E @ de S.
Nous pouvons, a u besoin en remplaçant U par un recouvrement 23 << 12, sup-
poser réalisée la condition
( a ) : on a U, c T pour tout x e S.
D'autre part, tout point x e X- S possede un voisinage ouvert V, tel que, pour
tout simplexe singulier s d u nerf de il, de dimension p, induise O dans
Us n V,; en modifiant à nouveau 12 on peut supposer V, = U,; or si
s = (x,, ..., x,) on a U, c Ur, pour tout k ;ils'ensuit qu'on peut supposer réalisée
la condition.
b) :si s = (x,, ..., x p ) n'a pas tous ses sommets dans S on a $S = o.
Ceci dit il existe pour tout s un élément p, de A (Us) qui s'applique sur $:
par l'homomorphisme donné A -+ A"; on peut de plus supposer $, = O si
a, = O, i.e., d'apres (b), si les sommets de s ne sont pas tous dans S; d'après ( a )
il est clair qu'on définit ainsi une cochaine e CP(U; J&) à support d a m @,
représentant p", d'où le Théorème.
Il résulte d u théorème précédent que I'on a une suite exacte de cohomologie de
V
j +(xiy
. ~
-+ Hn-(X;TI;
-
Nous allons démontrer, par récurence sur n, que les homomorphismes
Hn(IJ,A) Hn(U;A ) sont bijectifs pour tout L T E U;cela impliquera le théo-
rème; en effet, d'après les hypothèses f a ) et (6) on peiit, pour calculer les
V
groupes C* ( X ; %q), utiliser des recouvrements (Ux)+Ex tels que l'on ait toujours
Uxp.,,nE U ; d'aprPs (c) on aura donc, moyennant la propriété annoncée,
les relations 6 * ( ~ Xq); = o pour q >, I , et le Théorème résultera alors du
Théorème 5.9.1.~p u i s q ~ ~laesuite spectrale qiii y figure sera dégénérée.
Supposons donc prouvé que l'on a
il s'ensuit que C * ( X ; %q) = o pour O < q < 71; autrement dit, la suite spec-
trale d u Théorème 5.9. r . vérifie
2 =O
EPq pour 0 <q<n et p >, O.
De là et de la théorie des suites spectrales résulte que l'homomorphisme
canonique
; = fin(x ; A ) i
EO H n ( X ; A)
H;<x; A) ++ H",(x; A)
sont bijectifs.
Ce résultat, d'après le Théorème 5.9. 1, sera iine conséquence d u résultat sui-
vant :
O).-
Considérons donc 5. II existe un recouvrement ouvert U = tel que 5
soit représenté par un cocycle a de U de siipport S E a. Prenons un voisi-
nage S' E @ de S; on peut évidemrnent supposer que les Ur rencontrant S
sont contenus dans S'; soit 1, l'ensemble des i tels que Ui rencontre S.
Comme le support de a est S, chaque x E X - S possède ilri voisinage V ( x j
tel que a, induise O dans U, n V ( x ) pour tout simplexe s de U; en rempla-
çant U par un recouvrement plus fin on peut supposer chaque Ui(i $ Io)
contenu dans l'un de ces V ( x ); par suite on peut supposer a, = O dès que Ies
sommets de s ne sont pas cous dans 1,. II est clair qu'alors F est déjà repré-
sentée par un cocycle (de support S) d u recouvrement formé des Ut, i E Io,
et de l'ouvert X - S ; autrement dit on peut supposer qu'il existe un indice a E 1
tel que l'on ait U , = X - S, et Ui c S'pour i # o.
Or comme S' est paracompact il existe un recouvrement ouvert localement fini
pliis fin que U n Sr; on peut supposer que l'un des ensembles de ce nouveau
recouvrement est S' - S et que les autres sont contenus dans des U t , i # O et
que par suite ils sont ouverts dans X. Donc on peut de plus supposer U localement
jki, et un raisonnement analogue montre de même qu'on peut supposer l'exis-
tence d'un recouz~remenlouritrt (Vi)i azjec c U i p o u r iout i E 1. Ceci termine la
première partie de la démonstration.
Considérons un recouvrement ouvert localement .fini U = (Ui)*E , et supposons
qu'il existe un recouvrement ouvert avec c c Ui; nous allons démon-
trer (sans faire d'hypothèse sur X, et la famille @ n'intervenant plus) que toute
cochaine de U à valeiirs dans &; induit O dans un recouvrement plus fin que U
bien choisi. En effet, prenons pour chaque x un voisinage ouvert W, ne ren-
contrant qu'un nombre fini d'ensembles Ui.O n peut évidemment supposer
remplies les conditions suivantes :
a ) : la relation x E U i implique MT, c U t ;
b ) : la relation x E Vi i~npliqueW, c V i ;
c ) : on a x E U l dès que W, rencontre Vi.
D'autre part, puisque Ie préfaisceau .b engendre le faisceau nul, tout point
x e Us admet un voisinage dans lequel a, induit O ; ce voisinage peut être
choisi indépendant de s puisque 22 est localement fini, et par suite on peut
encore imposer la condition
d ) : la relation x E U simplique a, = O d a m W,.
Cela fait choisissons une application sim~licialecp du recouvrement 9 3 = (W,)
dans le recouvrement 23 = (Vi); on peut aussi la considérer comme une appli-
cation sixnpliciale de 23 dans 22; nous alloris montrer que cp*(a)= o.
Soit eii effet (x,, ...,x,) un simplexe singulier d u nerf de D;posant ik = cq(x,),
il est clair que ( a ),,... est la restriction de aio...inà l'ensemble
or celui étant rion vide, W,, rer.contre les W,,, a fortiori Ies Yi,, de sorte qiii.
d'après la condition (c) on a xo E U i O..i n. ; dYaprCsla condition ( a ) on a donc
WZoc U i o. ln,; 'nais alors ai,, , i n induit O dans WSo d'après la condition ( d ) ;
, ,
d'où (Théorème 5.8.1.) des suites exactes en cnhomologie de Cech; or les pré-
faisceaux ?L et 0 engendrent 0; le résultat cherché résuIte alors aussitôt di1
Théorkme précédent.
Passant à la limite on voit donc que en(X;A) est un Module sur le faisceau V
F;((!*(x; A)) = lim. ind. I'$.(e*(11;A)) = lim. ind. Cg(IX; A) = C;(X; A),
d'ou le théorènie d'isoniorphisme dans ce cas.
Dans le cas d'une famille paracompactifiante quelconque, le raisonnement
prbcédent est encore valable (quoique le Théorème 3.10.1 ne s'applique plus),
comme on le voit directement (on laisse a u lecteur le soin de faire la démons-
tration à titre d'exercice). O n obtient ainsi une autre démonstration d u théo-
rème d'isomorphisme.
O n notera que la formule
r ( F * ( x ; A)) - C*(X; A)
est encore valable si X est un espace de zariski, puisqu'alors le Théorème 3. IO.r .
s'applique. Par coiiséqrient, le groupe graduC R*(x; A) est dans ce cas
l'aboutissement d'une suite çpectraIe dont le terme E, est donné par
Et4 = HP[W(X; C]*(X;A,))] = lim. ind. Hp[Hq(X; e ( l € ;A))]
3(S)
Nous allons montrer que, noy yen na nt les isomorphismes di1 T h é o r è m ~pré-
cédent, crtte suite exacte s'ident$e à la suite exacte
Par exemple considérons une section 5" e I',p(h'r) = Hg[X; hlr) et cher-
chons 85"; pour cela nous prenons un rct:ouvrement ouvert ZX = ( U i ) i Etel ,
que, dans chaque Ui, 5" se relève en une section 5, E A (U,) - ce qui est pas-
sible même sans aucune hypothèse de paracompacité; on définit ainsi une
O-cochaîne 5 = (tl) de ZX à valeurs dans A; si tout S e @ possède un voisi-
nage dans @ (ce qui est le cas des familles paracompactifiantes, ou de la
famille de toiis les fermés) on peut visiblement supposer E; à support dans @.
Cela dit formons le cocycle d 4 ; on a
et bien entendu d [ est eIi fait un cocycle à valeurs dans Ar; la classe de coho-
mologie de X à valeurs dans A' et à support dans @ qu'il définit est 85". Pour
que celle-ci soit nulle, il faut et il suffit qu'en remplaçant au besoin U par un
recouvrement plus fin, on puisse trouver une O-cochaine 4' à valeurs dans A',
et à support dans @, telle que dE; = dE;'; mais alors en remplaçant (Si) par
(Si - 5:) cela signifie qu'on peut supposer
41 = tj dans Uij,
autrement dit que la section donnée [" de .;2"se relève globaletnent en une sec-
tion de A à support dans @. Bien entendu, ce résultat est purement et simple-
ment l'exactitude de la suite
(A)+ I1+(&") -+ (X ; oh')
8yx;J+) =H ~ F A)
;
en cohomologie de cech.
O n rapprochera ce résultat dii Théorème 4.9.2.
Nous allons maintenant interpréter les groupes ( XA ) qui sont iso-
v
morphes aux groupes H&(X-F; A) lorsque X est paracompact - ceci en vertu
du Théorème 5.10.1. d'une part, et du Théorème 4.10.1. d'autre part -
comme groupes de cohomologie « relatifs B.
Introduisons pour cela les prflaisceaux suivants :
siUcX-F
si U n F non vide;
si U n F non vide
BF(U) = si U c X - F ,
f i n ( X ; .hx-F)= Hrl(X;%x-F).
O r considérons le coinplexe
C*(X; %X-F) = lim. ind. C*(ll; 3,-,);
!)t(X)
il est clair que C*(U; %,-,) est un sous-cornplexe de C*(U; A), forme des
cochaines K telles que I'on ait
KS =O si Us rencontre F;
autrement dit, désignons par XII le schéma simplicial obtenu en munissant X
de la structure de nerf de 2.t (rappelons que I'on considère des recouvrements
de %(XI),et Fu le sous-schéma simpIicia1 de XII défini comme suit : (x,, ..., x,)
est un simplexe de FIT si et seulement si U,,,. rencontre F (ce qui exiye que
les xk soient dans F lorsque I'on suppose U, c X - F pour tout x E X - F) ;
alors C * (U ; 3, - ), esi formé des cochaînes du schéma siiîlplicial XII à valeurs dgns le
système de coe8cient.r induit par A, qui sont nulles sur les simplexes de FU; pour cette
raison il est naturel de désigner C*(U; 3,-,) par la notation
C * (X, mod F, ; A),
et à la limite de désigner le complexe C*(X; %,-,) par la notation
C*(X mod F ; .An).
... -+ A ~ ( x A)
; + H ~ F A)
; + H.+~(X
mod F; A) -+ R ~ + ~ ( x ; A+) ...
pour tout sous-espace fermé. F de X et tout groupe abélien A, suite exacte qui
s'identifie bien entendu à la suite exacte du no 4.IO.
i i [ i ( ~ ; ~ ) = Opour i>n
quel que soit le faisceau A sur X. Pour cela, il su@ de construire des recouvre-
ments ouverts arbitrairement fins de X tels que l'on ait
dès que p > n et que les indices i,, ..., ip sont distincts (i.e. que le nerf de -22
est de dimension n comme schéma simplicial); toute cochaîne alternée
de degré p > n sera alors nulle, et l'on aura a fortiori Hi(%; A) = o pour
i > n.
Par conséquent, pour que la dimension cohomologique de X soit <
n il sufit que X
admette cles recouurements ouverts arbitrairement Jins de dimension ,< n ; il suffit
même, d'après le Théorème 4.14. I ., que cette propriété soit vérifiée « loca-
lement l).
O r il est classique - quoique non trivial - que cette propriété est vérifiée par
tout sous-espace compact de Rn; on en déduit que tout sous-espace compact
de Rn est de dimension ,< n ; comme Rn est localement compact et para-
compact, on en déduit que l'espace Rn lui-même est de dimension ,< ÎZ (Théo-
rème 4.14.1.); comme Rn est métrisable, il s'ensuit que tout sous-espace de Rn
(fermé ou non) est de dimension ,< n (Théorème 4.14.2.) ; appliquant à nou-
veau le Théorème s.I 4. I . on obtient en définitive le résultat suivant :
et les différentielles
d ' : ' S P cill$,~
~ + YP+l 6 JIn!,Q
d" : ( e p 6 JIV -+ Y P 65 ,nh7 l,
+
Dans le cas général où les graduations ne sont pas bornées inférieurement nous
conviendrons de définir I'(%* % ~ l b * ) ,et plus généralement ru(%* % JI&*)
pour toute famille (9 de supports dans S x Y, par la formule précédente, affectée
bien entendu de l'indice 8.
Soient Q> et Y des fainilles de supports dans X et Y, et @ = Qi x Y la famille
produit (formée, rappelons-le, des parties fermées de X x Y qui sont contenues
dans un ensemble de la forme S X T, avec S E Qi et T E Y ) ; étant donnés
des faisceaux A et % sur X et Y, on a défini a u no 2.10 un homoinorphisine
canonique
r*(&) 8 ry(%) + r@(&% 3);
il en résulte évidemment, quels que soient les faisceaux différentiels (e* et JIIL*
sur X et Y, un homomorplzisme de doubles complexes
Nous allons déduire de là l'existence, quels que soient les faisceaux & et 91
sur X et Y, d'homomorphisn~escanoniques
par la formule
bien entendu, comme dans la Remarque 4.3.2, l'expression f (xo, ..., xp)(xPlZp,
g)
il est de plus clair que (6) est nul pour z, = z,. Par conséquent, la fonction h
représente une section du faisceau
CP+"X x Y; $3) au-dessus de U x V.
On vérifie trivialement que la section représentée par la fonction h ne dépend
que des sections représentées par les fonctionsf et g, et non du choix def, g, h; de
cette façon on obtient des applications bilinéaires
"V(U)x @(V) 4 (AG%)p+q(UX V ) ,
lesquelles sont visiblement compatibles avec les opérations de restriction. Il
s'ensuit immédiatement des hoi~ornorphismesde faisceaux
-
Théorème 6.2. I . -Soient X, Y ek Z = X X Y trois espaces, A, $ e t C troisfnisceaux
de buse X , Y et Z, et a, Y et O cP x Y trois.fàmilles de supports dam X, Y et Z,
Supposons données des résolutions (e*, JI&* et 'ïb* de A, $3 et C, ainsi qu'un homo-
morphisme
v: (E* El 011" + a*
de faisceaux d;fférentiels, compatible avec un homomorphisme
u: AG3 -+ e.
On a alors un dia,q),ammecommutatif
H*(F,b(Y*))8 H * (I'w(~iz*))+ H * (I'»(L%*))
J. 4
x Y 3) + HW(Z;el.
(Les lignes verticales sont déduites des hoinomorphisines canoniques
H*( r,((E))-.Hz(X;A), etc ...;
la prernitre ligne horizontale est déduite de u ; la seconde s'obtieiit en compo-
sant le produit cartésien avec I'homomorphisme
Hz(Z; .,b % 3 ) -+ H$(Z; C)
défini par u).
Pour démontrer ce théorème nous utiliserons comme a u no précédent des nota-
tions condensees : A* sera le faisceau différentiel C*(X;A), %** sera ;le faisceau
de doubles complexes C*(X; (e*), etc... Rappelons d'autre part que I'homo-
morphisme canonique
H * (I', (a*)) + Hg (X; 240)
se déduit du diagramme
A*
en appliquant le foncteur H*(rap(
- -
jJe %**
jCs,
9.:
...)), jj,, devient bijectif, d'où I'homo-
morphisme cherché.
Cela dit formons le diagranime suivant :
les homomorphisme figurant dans ce diagrammeont déjà été définis, à l'exception
des suivants : u* est lyhomomorphisme
est naturel (i.e. compatible avec les homomorphismes de faisceaux) et, de plus,
est compatible avec les « augmentations » canoniques des faisceaux différai-
tiels en cause. Par ailleurs les homomorphismes figurant dans le diagramme
précédent sont compatibles avec les graduation et différentielle totales de tous
les complexes multiples considérés.
Cela dit, << il est clair » que le Théorème 6.2. I . s'obtient en appliquaiit au dia-
gramme précédent le foncteur H * (rg(...)).
on pose
w x n= f;,...i , ( ~ ) & , ...j , ( ~ )drii /\ . /\ dxipA d ~ j A, . . . A -Y,,]
dans U x V (bien entendu, il est possible de définir o x m sans avoir recours à des
systèmes de coordonnées). Désignons alors d'une manière générale par le
faisceau différentiel des germes de formes différentielles de X ; la définition
précédente conduit de façon évidente à un homomorphisme
on obtient donc le résultat suivant : .ri des classes de cohomologie réelle 5 E Hp(X;R)
et 1 E Hq(Y; R) sont représentées par des formes différentielles fermées w et m, alors la
classe de cohomologie
~x-~EHP+~ X (Y;
X R)
est reprisentée par la ,forme diffi~entiellew x m.
GODEMENT
6.3. - Produit cartésien en cohomologie de cech
a
Considérons un espace X, un faisceau sur X, et un recouvrement U = (Ul)l ,
de X, que nous supposerons soit ouvert, soit fermé et localement fini. Nous
avons vu qu'alors le faisceau différentiel C* (U;A) est une résolution de A
(Théorème 5.2. r .) ,
Prenons maintenant un espace Y, un faisceau 3 sur Y, et un recouvrement
23= (Vj)jEJde Y, que nous supposerons de même nature que U. Le recou-
Pour cela choisissons une fois pour toutes, en théorie des con~plexesde cochaînes
simpliciaux, une transformation naturelle
où l'on convient bien entendu de remplacer le second membre - qui est une
section de A I, 93 au-dessus de U6...lp x Vjp...jp-l-g
- par sa restriction à
UC...$+g~Vjo-..jp+g-
Appliquons maintenant le Théorème 6.2. I . ; nous trouvons le rbsultat suivant :
v
en cohomologie de Cech. Le Théorème 6.3.1. prouve évideniment que le dia-
gramme
H ~ X *) ; + C ~ P + ~x
; B k q ( ~ 3) ( XY; A % % )
l 1
-
Soit X un espace topologique; nous appellerons faisceau de complexes de cochaînes
simpliciaux sur X tout faisceau gradué %* ( % n ) n z muni de la structure
définie par la donnée, pour toute application f : A, -+ A,, d'un homomor-
phisme de faisceaux
-
f: %P + 9,
de telle sorte dépende « multiplicativement D def comme on l'a expliqué
au chapitre I, 5 3. Pour tout ouvert U, %*((TJ)est alors un complexe de co-
chaînes simplicial, et l'on peut munir %* d'une structure d e faisceau diffkren-
tiel; pour toute famille <P de supports dans X, I?$((e*) est aussi uri complexe
de cochaînes simpIicial.
Par exemple, pour tout recouvrement U de X et pour tout faisceau A de
base X, ("*(LI; A) est un faisceau de complexes d e cochaînes simpliciaux.
O n définirait la notion de faisceau clt? cornplexes de cochoZnes semi-simpliciclux en se
limitant, dans la définition précédente, aux applications f qui sont crois-
santes (au sens large).
Soient X et Y deux espaces, (e* et JZL* deiix faisceaux de complexes de cochaînes
simpliciaux sur X et Y ; nous allons en déduire, sur l'espace X X Y, un faisceau
A
de complexes de cochaînes simpliciaux %" x J%* ; pour cela on pose
A
(ce*x 3129" = cen 6 2nn,
et, pour toute application j' : A, -+ A,, on définit
J: ( e p g 3 K p t 97 8
comme étant le produit tensoriel des homomorphisines similaires relatifs
à %* et JI&*. O n obtient évidemment de cette façon, quels que soient les
ouverts 1J et V de X et Y, un homomorphisme canonique
-
compatibles avec les opérations de restriction, d'où un homomorphisme
A
(16) T: ce* 65 m* ce*xnn*
de faisceaux différentiels, se réduisant à l'identité en degri: o. II est clair que
l'homomorphisme
(X ; A).
b) ,Yections dc 9!!
Soit a une section de S1'(X;A) au-dessus d'un ouvert U ; posant pour sim-
plifier = 4" (X; A), a se représente biunivoquement par iine application
donc définissant des sections o! et de 9" dans U et V. Pour que ces sections
coïncident dans U n V = I V , il faut et il suffit que la relation
o!(xo, . . ., x,) - O
dans un ensemble de la forme
O n remarquera - c'est une différence notabIe avec les cochaînes dyAlexander-
Spanier définies, pour un faisceau simple, dans l'Exemple 2.4.2. - qu'un
ensemble de la forme précédente n'est pas en général un voisinage de la dia-
gonale dans T_J"+l; par exemple, pour n = 1, on trouve dans U2 les ensembles
qui sont coupés par chaque verticale x = Cte suivant un voisinage d e x.
La construction précédente met en évidence l'injection canonique 9" 49 ^ + l;
considérons en effet une section a de $PR, représentée par la fonction a(%,, ..., x,) ;
considérant a comme section de dn l, soit u (xO,..., xn +1) la fonction qui
+
nous utilisons ici une convention d'écriture analogue à celle dont on a déjà
fait usage dans la Remarque 4.3.2. : étant donné un élément u E &(x), on note
u( y) toute fonction
Y
+ 2 4 ~ ) NY)
f
(') Le lecteur désireux d'éviter les caIculs explicites qui vont suivre se rapportera
à L'Appendice.
Nous pouvons maintenant expliciter l'opérateur différentiel d de 5;': : il traiis-
forme une section représentée par la fonction a(xo, ..., x,) en la section repré-
sentée par la fonction (ou plus correctement, par l'une quelconque des fonc-
tions que représente la formule suivante) :
pour
x ~ E U ( X )x, ~ E U ( Xx ,~ ) ., . ., ~ n + i e U ( xxl,
, * - ., xn);
et posons
v = U(x), V(x,) =. U ( x , x , ) , ...;
il vient
Pour les définir il suffit de construire, pour tout ouvert U de X et tout ouvert
V de Y, un homomorphisme canonique
Il cst à peu près évident en raison de ce qui précède que les propriétés établies
au chapitre I, Théorème 3. r I . I ., doivent être encore valables en théorie des
faisceaux; c'est ce que nous allons démontrer.
a) L'application ( 5 . 3) -+ 5 x -q se réduit en degré O à l'@plication canonique
r<,(A) x rly(a) -+ ro(h% $3).
Cette propriétk est triviale.
b ) Le prodztit cartésien est comnpatihïe n ~ e cLes homornorphzsmes d8 Jaisceaux.
Cette propriété aussi est triviale.
c ) L,'afiplication (5, -q) 4 5x T, est tiilinii'aire.
Cette propriété encore est triviale.
d) Le produit cartésien est associatif.
Il suffit pour le voir d'observer qu'étant donnés des espaces X, Y, Z et des
faisceaux h, 93, &? sur ces espaces, le diagramme suivant est « homotopique-
ment commutatif » -- et meme rigoureusement commutatif si l'on choisit, en
théorie simpliciale, la transformation naturelle X * @ Y* -t X * x Y* confor-
mément à la formule explicite di1 chapitrc I, Re77largz~e3.9.1 :
(A* G* Ge
J.
- A* G %* 63 c* -5- A,* 63 (IB* 63 e*)
4
( A G % ) *65 c* A* 53 (965 e)*
t t
((~65%)@e)* -+ (A Qi, % 65 e)* +- (A& ($Ge))*,
+ + i
F * ( X ; CA) @ F * ( X ; A) -t F*(Y; 43) x F * ( X ; A) -t F*(Y x X; 5 '33);
nous avons vu (chapitre 1, partie (b) de la démonstration d u Théorème 3. I 1. 1)
que dans ce diagramme le carré de gauche est commutatif à une homotopie
près; le carré de droite est d'autre part commutatif comme on le vérifie immé-
diatement sur les formules; d'où le résiiltat immédiatement.
f ) Conlptabilité du produit cartésien avec les suites exncfes.
Considérons sur l'espace X une suite exacte
Pour cela représentons 5" par un cocycle s" E F*(X; ,&") et -q par un cocycle
-
t E F* ( Y ;93) ; il existe une cochaîne .c E F* ( X ; A) telle que s" v(s! ; alors le
cocycle c/s E F* ( X ; A') représente 95".
Si donc nous désignons d'une manière générale l'application
étant donn6es des « cochaines » ~ ( x , ,..., x,) E ( e ( x p ) et p(x,, ..., x,) e ~tb(x,),
l ' h ~ m o m o r ~ h i s mprkcédent
e transforme a @ f3 en la cochaîne
Jb
O n a d'autre part un analogue du Théorème 6.2.1 :
"&
qui, eux aussi, sont compatibles avec les cup-produits définis au début de ce no.
Enfin, les propriétés énondrs au n* 6.5 pour le produit cartesien, sont valables,
moyennant des modificatioiis évidentes, pour les cilp-produits (I'associativité
et I'ani-i-commutativité ne valant que sur un faisceau d'anneaux commutatif.) .
le cup-prodiiit est hilin6aire, associatif, anti-commiztatif, et compatible avec
les suites exactes de cohomoIogie. A titre d'application, on voit qiie si A est un
faiscsau d'anneaux cornmzatatifs sur X, crlors H:,(X; A), muni du clc/~-produit,est une
sur L'anneau H * ( X ; A) = I' (A) ; c'est
alxébre graduée assocz'atiue, ar~ticom~*~zrtafiue
l'anneau de cohomologie (A supports dans a) de X à valeurs dans A.
Lorsque le faisceau A est siniple, donc s'identifie B uil anneau de base fixe A,
le cup-produit se déduit du ~ r o d u r cartésien
t par l'application diocgonale x -+ ( x , x )
de X dans X x X ; celle-ci induit en effet des homomorphismes
en les composant avec les produits cartésieiis, on obtient les cup-prodiiits. Cela
provient évidemment d u fait que, d'une manikre générale, l'image réciproque
de 5 J% par l'application diagonale lest / 63 jbb. O n pourrait donc dans ce
cas déduire les propriétés d u cup-produit de celles dii produit cartésien.
O n pourrait d u reste de cette façon obtenir aussi les ciip-produits sur un fais-
ceau d'anneaux & arbitraire. En effet, soient %' un ,&-Module à droite et ,iÙb
un ,&-Module 2 gauche; désignarit simplement par 63 le produit tensoriel sur
l'anneau des entiers rationnels, on a un homomorphisme canoniqile
GODEMENT
7. FONCTEURS DERIVES E N T H É O R I E
D E S FAISCEAUX
O + T(%) + T(JO(%))
+ T(gl(%)),
d'où le résultat.
c) A toute suite exacte
O+%l+ce+%ll+o
est associée une suite exacte
les foncteurs dérivés (à valeurs dans la catégorie des faisceaux de groupes abé-
liens de base X, ou des A-Modules si A est commutatif) se désignent par la
notation
6%tk ((e, JJIo) .
On laisse a u lecteur le soin de traduire les propriétés (a), ..., (d) dans les deux
exemples qu'on vient d'exposer.
En particulier, si l'on prend V = A il vient
Lemme 7.3.1. - Soient (e et Jin, deux &-Modules àgauche. Pour tout ouvert U de X
on a un isomorphisme canonique
et par conskquent
'E$q = HP (X; &xt"(ce, J%)).
Par ailleurs
en vertu du Lemme 7.3.2. cette suite spectrale est dégénérée, de sorte que
Hn(K) = "Eg"= Hn(&ollt((e, J* (Ab))) = Extn((e, .jlb),
de % par des &-Modules localement libres (une telle résolution sera appelée
une résolutionjnitiste de (e), et on dira. que (e est localement jnitiste si, pour tout
ouvert U c X suffisamment petit, le (&lu)-Module (e / U est finitiste.
Par exemple, les faisceaux algébriques cohérents » considérés par J. P. SERRE
(Annals o j ' Math., 61 (1g55), pp. 197-278) sont localement finitistes; il en est de
même des « faisceaux analytiques cohérents » de la théorie de Cartan-Oka.
Notons d'abord le résultat suivant :
Lemme 7.4.1. - Soit (e un &-Module à gauche localement libre; pour tout &-Module à
gauche J%, on a
8 ;) =O pour q > 1.
Il suffit pour cela de montrer que le foncteur jh -t %W,!~(%, A) est exact; or,
le problème étant de nature locale, on peut supposer (e = M , auquel cas on
obtient le foncteur J% + JW, d'où le lemme.
O n notera que le lemme précédent, combiné avec le Théorème 7.3.3, conduit à
des isomorphismes canoniques
de sorte que d'après le Lemme 7.4.1. cette siiite spectrale est dégénérée;
comme évidemment
1 &,
no - %n(%~,w&(Ce,,JIL)),
comme JZV est injectif et comme (e, est une résolution homologique d e Le, il
reste
"8yg = O ( 4 >, 1) ; '&y = %.w&((e, dbP),
mais comme 9, est composé de faisceaux localement libres, ces complexes sont
canoniquement isomorphes aux complexes
FONCTEURS D É R I V É S E N T H É O R I E DES F A I S C E A U X 267
cette formule est valable lorsque l'on a des foncteurs F, G : R' -t R", un
homomorphisme 8 : F -+ G, et des foncteurs V : R" -+ Dr et U : Dr+ D";
(II) e * ( u o v )= (e*u)*v;
cette formule est valable, comme la précédente, pourvu qu'elle ait un sens;
(III (u*e)*v=u*(o*v) =u*e*v;
cette formule est valable dès que son dernier terme est défini;
(IV) u * ( e l 0 e t l ) * v= ( u * e l * v ) ( u * e U * v ) ;
cette formule est valable lorsque l'on a des foncteurs F, G, H : R' -t R",
des homomorphismes 6' : G + H et 8" : F + G, et des foncteurs
et V : Rr -+ m l ;
U : al1-+bB1r
(VI ( + * G ) O ( U a Y )= ( V * ? ) 0 ( + * F ) ;
cette formule est valable lorsque l'on a des foncteurs
F, G : R'
ainsi que des homomorphismes
-+ R" et U,V : R" -a,
lg:F-+Get+:U-tV.
2. - Objets semi-simpliciaux
Nous désignerons par A la catégorie suivante : ses objets sont les « simplexes
, du chapitre r, 5 3, et Hom (ap, Ag) est l'ensemble
types » A,(n = o , ~...)
des applications croissantes (au sens large) de A, dans A, - étant entendu
que la composition des homomorphismes dans A est définie comme s'il s'agis-
sait d'applications, ce qui est d'ailleurs le cas.
Étant donnée une catégorie quelconque R, un objet semi-simplicial dans R
sera par définition un foncteur covariant
Noter que cette définition est orientée vers la cohomologie; le point de vue
dual s'obtiendrait en remplaçant ,R par la catégorie duale.
Soit n un entier ),O; dans l'ensemble Hom (A,, A, + ,) figurent les appli-
cations (l)
d:: An+A,+, ( o , < i , < n + 1)
qui définissent dans A,,+ les simplexes singuliers de la forme (O, .,.E,. ., n + I);
de même, dans l'ensemble Hom (A,+,, A,) figurent les applications
3,: A + A,, (O ,( i ,( n)
qui définissent les simplexes singuliers (O ,...,i - ~ , i , i , i + I ,...,n) de A,. Il
est trivial de vérifier que tout homomorphisme A, -+ A, dans la catégorie A
-
(c) : s i + , 0 dA+, = O s i - '
( d ) : s,t 0 d,f s l O di+-' = identité
( e ) : sj',+,od,l.+,-d,f-'osi
(i
(j+~<i)
Il s'ensuit que, pour définir dans une catégorie R un objet semi-simplicial F",
il est nécessaire et suffisant de se donner d'une part des objets Fn de R, et
d'autre part des homomorphismes
Pour cela il faut construire des foncteurs Fn : ,R -t R(n >, o) et des hoino-
morphismes dj : Fn + P+l,s: : Fn+l+ Fn vérifiant les relations (a) à (e)
d u no 2.
Nous procéderons comme suit. Partant d'un foncteur covariant
(A) p 0 (C * k) = p O .
(k C) = identité,
qui s'écrit plus explicitement sous la forme
p ( ~ O) C(k(&)) - p(A) 0 k(C(.h)) = identité
pour tout faisceau A de base X. Puisque les deux premiers membres de cette
relation sont des homomorphismes de faisceaux
C(A) = CO(X;Jb) + e O ( x ;A) = C(A),
tout revient à examiner leur effet sur les sections de eO(X; A). Soit donc s
une section continue de CO(X; A) au-dessus d'un ouvert U, représentée par
une section non nécessairement continue S de A au-dessus de U. L'image de s
par l'homomorphisme k(C(A)) est la section continue de O ( X ; CO(X; A))
déduite de s par l'injection canonique
cette image est représentée par une section non nécessairement continue de
P ( X ; A), à savoir s (qui est en fait continue) ; il s'ensuit que l'image de s par
p(A) o k(C(A))est représentée par la section non nécessairement continue de JO
obtenue en attanchant à tout x E U la valeur en x du germe s(x) de section de A,
valeur qui n'est autre que i(x) ; par suite l'image de s par p(,R) O k(C(Jb))est s,
ce qui prouve que p O (be) est l'identité. Considérons maintenant p O (Cmk).
On doit calculer tout d'abord la section X de CO(X;CO(X;A)) qui se déduit
de s par I'homornorphisme C(k(A)),lequel s'obtient en appliquant le foncteur C
à I ' h ~ m o m o r ~ h i s mde
e faisceaux
k(,%) : A -+ e O ( X ;A).
En notant k,(W) l'application de la fibre de x dans .b dans la fibre de x dans
e O ( X ;A) induite par k(&), on en déduit que, la section continue s de e O ( X ;A)
étant représentée par la section non nécessairement continue S de A, l'image
de s par C(k(A)) sera représentée par la section non nécessairement continue
et on doit examiner leur effet sur une section continue s de S 2 ( X ;,,b) au-dessus
d'un ouvert U, i.e. sur une section non nécessairement continue 7 de
@ ( X ; A) = CO(X;CO(X;A))
au-dessus de U, le résultat devant être une section non nécessairement continue
de A au-dessus de U.
Pour chaque xoE U, S(x,) est un germe de section non nécessairement conti-
nue de f O ( X ;k) a u point x,; on peut donc le représenter par une section
non nécessairement continue
de ,1100; or l'élément S(x) de ,!ol(x) est représenté dans .19 par la fonction S(x,xI,xZ)
des variables x,, x, E U ; par construction de P on déduit de là que p,(,,iq) (S(X))
est le germe de section non nécessairement continue de h , au point x qui est
représenté par la fonction x, -t S(x,x1,x1); si maintenant l'on applique p au
résultat trouvé, on voit que l'effet de p 0 (C *@) sur s n'est autre que la section
non nécessairement continue
x -+ S(x,x,x)
de A au-dessus de U.
Examinons enfin l'effet de P O (p*C) surs, i.e. I'image de la sections par l'homo-
morphisme de faisceaux @ (A) 0 @ (C (A)). O n doit d'abord calculer l'image de s
par p(C(Jz)], i.e. appliquer fi A s considérée comme section continue du fais-
ceau P ( X ; CO(X;Cl(&))), ce qui donne évidemment la section non nécessai-
rement continue de C(A) = <%O représentée par l'application x + S(x,x) E &o(x) ;
ceci fait, on doit encore appliquer ~ ( hau) résultat; mais comme s(x,x) est le
germe défini au point x par la section non nécessairement continue
on laisse au lecteur le soin de vérifier qu'elle coïncide bien avec celle qu'on a
définie explicitement au chapitre II, 5 6; ce point n'a du reste aucune espèce
d'influence sur la définition des produits donnée au chapitre II, 5 6.
II serait utile d'améliorer les démonstrations de (A) et (B) que nous avons
exposées ci-dessus, démonstrations dont l'obscurité n'est que trop évidente.
La situation serait entièrement trivialisée si l'on pouvait démontrer à priori
la conjecture suivante : pour tout entier n ),O, il existe un seul homomorphisme
de foncteurs F ( X ; A) + SO(X;A); on peut même, ce ri'est pas moins facile,
conjecturer que les seuls homomor+hismesde foncteurs $P(X; <th) + :B(X; A,) sont ceux
qui se déduisent des applications croissantes A, + A, et de la structure serni-simpliciale
du ,foncteur
,4', + P ( X ; A).
5. Résolutions semi-simpliciales
Aussi longtemps qu'on se place sur la catégorie des faisceaux d'ensembles de
base X , la question de savoir si 4*(X;JL) est une résolution de .l, ne se pose pas;
mais nous devons maintenant expliquer pourquoi il en est bien ainsi lorsqu'on
se place sur la catégorie des faisceaux de groupes abéliens de base X.
Reprenons pour cela les hypothèses du no 3 : on a un foncteur covariant
vérifiant les conditions (A) et (B) ; nous n'aurons du reste besoin dans ce qui
suit que de l'homomorphisme k, I'homomorphisme p ne jouant aucun rôle
dans les calculs qu'on va développer.
Considérons maintenant un foncteur covariant
cela dit, nous nous proposons de démontrer tout d'abord le résultat suivant :
supposons qu'il existe un homomorphisme de foncteurs
h : TOC->T
h O .
(T k ) = identité;
y
d
(- 1)'h. 0 (T * di:) -1 'y (-
d
q r ( T* 4 - i )
(T * d,f-,)
.
et par conséquent il suffira d'établir les relations
hn 0 (T dl,) = identité
O h ,,-, = hn 0 (T * d P 1 )
>, 0)
(72
(0 s i ,< 4.
O r on a
à valeurs dans la catégorie des groupes abéliens. Tout revient donc à construire
pour chaque X E X un homomorphisme de foncteurs
vérifiant h, 0 .
[T, k ] = identité; or T, * k n'est autre que l'injection évidente
An
XXY
EXri
S'uri
EY. d.. E y
Ext; (L. M)
Tor,A(L. M)
9 1y
ra (3)
ce 63 J%
%*.9"
9 & ~819
%"((e*)
TABLE D E S MATIERES
1. .
CHAPITRE ALGEBRE HOMOLOGIQUE
tj . - Modules
1 et foncteurs .............................................. 3
. .. Suites exactes de modules .............................
I I 3
. - Propriétés des groupes Hom (L, M) ......................
I 2. 3
r .3. - Modules projectifs ..................................... 4
1 .4. - Modules injectifs....................................... 6
I .5. - Produits tensoriels ..................................... 7
I .6. - Limites inductives ..................................... 9
I .7. - Catégories et foncteurs ................................. 11
I .8. - Catégories abéliennes ................................... '3
I .9 . - Préfaisceaux sur un espace topologique ................... 16
5 2.. GLnéralités sur les complexes ........................................ 19
2 .I . - Modules différentiels .................................. 19
2 . 2 . - Complexes ........................................... 22
2.3. - Complexes augmentés; résolutions ...................... 24
2.4. - Opérateurs d'homotopie ............................... 26
2.5. - Le théorème des modèles acycliques .................... 27
2.6. - Complexes doubles.................................... 3'
2.7. - Produit tensoriel de deux complexes..................... 32
2.8. - Complexes d'homomorphismes ........................... 33
8 3.. Complexes simpliciaux ............................................. 35
3.1. -Définitions ........................................... 35
3.2. - Chaines d'un schéma simplicial ........................ 37
3 .3. - Cochaines à valeurs dans un système de coefficients......... 42
3.4. - Chaînes singulières d'un espace topologique . . . . . . . . . . . . . 44
3.5. - La différentielle d'un complexe simplicial................. 46
3.6. - Produit cartésien de complexes simpliciaux ................ 49
3.7. - Homotopies simpliciales ................................ 51
3.8. - Chaînes orientées et cochaines alternées.................. 58
3 .9. - Équivalence entre produits cartésiens et tensoriels .......... 63
.
3 . I O - Extension aux complexes de cochaînes simpliciaux .......... 66
. .
3 I 1 - Produit cartésien de deux classes d'homologie ............. 68
.
3 . 1 2 - Applications diagonales ; cup-produit .................... 72
$ 4.. Suites s~ectrales.................................................. 75
.
4 . I - Modules filtrés ....................................... 75
4.2. - La suite spectrale d'un module différentiel filtré ............ 77
4.3. - Approximatioi~de E, par les E, ....................... 79
4.4. - Suites spectrales dégénérées ............................
4.5. - Cas d'une filtration ou d'une graduation positive . . . . . . . .
4.6. - Cas où la base ou la fibre est sphérique ................
4.7. - Les termes E,, El. E, .................................
4.8. - Suites spectrales d'un double complexe ...................
5 . Les groupes Ext;(L. M) et Tor,A(L. M) ..............................
5.I . - Résolutions projectives et résolutions injectives . . . . . . . . . . . . .
5.2. - Dérivés d'un foncteur .................................
5 . 3 . - Les foncteurs Extn(L, M) et Tor..(L. M) .................
5.4. - Complexes d'homomorphismes ...........................
5.5. - Produit tensoriel de complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5 .6. - Exemple d'application : homologie et cohomoIogie des groupes .