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Lycée Ste-Marie Fénelon – la Plaine Monceau Classe de MP

Année 2019-2020 Mathématiques

Devoir surveillé n◦ 1
du jeudi 5 septembre 2019
Durée : 4 heures
Toute calculatrice interdite

Instructions générales :

Les candidats sont priés


• de vérifier que le sujet dont ils disposent comporte bien 4 pages ;
• de traiter les trois exercices dans l’ordre qui leur convient le mieux, à condition de respecter scrupuleusement la
numérotation des problèmes et questions ;
• si possible traiter les exercices sur des copies différentes.
Enfin, les candidats sont invités à porter une attention particulière à la rédaction : les copies illisibles ou mal présentées
seront pénalisées.

Remarque importante :
Si au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le signalera
sur sa copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a été
amené à prendre.

Bon courage !

1
EXERCICE 1
Des bits d’information, c’est-à-dire des 1 ou des 0, sont transmis par l’intermédiaire d’un canal. Ce canal n’est
pas complètement fiable. On observe qu’un bit envoyé, un 1 ou un 0, peut être altéré en sortie, c’est-à-dire qu’un 1
(respectivement un 0) en entrée du canal peut devenir un 0 (respectivement un 1) en sortie.
On note b le bit envoyé et b0 le bit en sortie (b ∈ {0, 1} et b0 ∈ {0, 1}).

Après observation, on modélise la transmission d’un bit de façon probabiliste :


• Le bit envoyé définit une variable aléatoire b ; on note α la probabilité qu’un 1 soit envoyé (c’est-à-dire α = P (b = 1))
et donc 1 − α la probabilité qu’un 0 soit envoyé.
• La perturbation dans le canal est aussi modélisée de façon probabiliste :
— On désigne par p la probabilité qu’un 1 en entrée ne soit pas altéré pendant la transmission (c’est-à-dire p =
P (b0 = 1|b = 1)) et donc 1 − p désigne la probabilité qu’un 1 en entrée devienne un 0 en sortie.
— On désigne par q la probabilité qu’un 0 en entrée ne soit pas altéré pendant la transmission et donc 1 − q désigne
la probabilité qu’un 0 en entrée devienne un 1 en sortie.
1. On a écrit ci-dessus p = P (b0 = 1|b = 1). Exprimer de la même manière 1 − p, q et 1 − q en termes de probabilités
conditionnelles.
2. Un bit est envoyé. Quelle est la probabilité de recevoir un 1 en sortie ?
3. On reçoit le bit 1. Quelle est alors la probabilité qu’un 1 ait été envoyé en entrée ?
Soit n un entier supérieur ou égal à 2. On décide d’envoyer n fois le même bit b. On note b01 , b02 , . . . , b0n les n bits
obtenus en sortie et on note X la variable aléatoire qui compte le nombre de 1 en sortie. On remarque que les valeurs
possiblement prises par X sont 0, 1, . . . , n.

4. Soit k un entier entre 0 et n. Exprimer P (X = k) en fonction des paramètres p, q, α.


5. En déduire l’espérance de X en fonction des paramètres p, q, α.
6. Soit k un entier entre 0 et n. Exprimer la probabilité que le bit 1 ait été envoyé sachant que le nombre de 1 en
sortie vaut k.
Le canal est désormais supposé symétrique, c’est-à-dire que chaque bit, que ce soit un 0 ou un 1, peut être altéré
1
avec la même probabilité (1 − p). On suppose < p < 1.
2
7. a) Déterminer en fonction des paramètres p et α, l’ensemble des valeurs k prises par X pour lesquelles il est plus
probable (au sens strict) qu’un 1 ait été envoyé plutôt qu’un 0.
1
b) Que devient ce résultat lorsque α = ?
2
1
8. On suppose α = . On note f (n) la probabilité que l’interprétation de l’observation en sortie soit fausse,
2
c’est-à-dire que le bit en entrée n’est pas celui le plus probable en sortie.
a) Exprimer f (n) en fonction des P (X = k), pour des entiers k entre 0 et n.
b) Donner une expression de f (n) en fonction de n et p.
c) Écrire une fonction binome en langage Python qui prend en entrée un  entier
 naturel N et un entier naturel
N
k compris entre 0 et N et retourne la valeur du coefficient binomial .
k
d) On suppose p = 0, 95. Écrire un programme en langage Python qui prend en entrée l’entier naturel n et donne
une estimation de f (n).

2
EXERCICE 2

Dans l’espace R[X] des polynômes à coefficients réels, on considère le R-espace vectoriel H défini par
 Z 1 
H = P ∈ R[X] ; P (x)dx = 0 .
0

Dans tout le problème, on confond les polynômes et les fonctions polynômes.


On note D l’application linéaire de H dans R[X] qui à tout polynôme P ∈ H associé son polynôme dérivé P 0 :

∀P ∈ H, D(P ) = P 0 .

On identifiera polynôme constant et nombre réel.


A–
A.1) Soit P ∈ R[X].
 Z 1  Z 1
À l’aide de l’égalité P = P − P (x)dx + P (x)dx, montrer qu’il existe un unique couple (Q, λ) ∈ H × R tel
0 0
que P = Q + λ.
A.2) En déduire que D est surjectif.
A.3) Montrer que D est un isomorphisme.
On note ϕ = D−1 , l’isomorphisme réciproque. Ainsi, si A ∈ R[X], le polynôme B tel que B = ϕ(A) est l’unique
polynôme dans H tel que B 0 = A.
A.4) Soit P ∈ R[X]. On note Q la fonction définie par
Z x Z 1
∀x ∈ R, Q(x) = P (t)dt + (1 − t)P (t))dt.
0 0

On pourra considérer une primitive de P .


a) Montrer que Q ∈ H.
b) Vérifier que Q = ϕ(P ).
B – On considère la suite de polynômes (Bn )n∈N définie par B0 = 1 et par la relation de récurrence

∀n ∈ N, Bn+1 = ϕ(Bn ).

Le polynôme nBn est le n-ième polynôme de Bernoulli.


B.1) Calculer B1 et B2 .
B.2) Démontrer que pour tout entier n ≥ 2, Bn (0) = Bn (1).
C – Soit n ∈ N, on définit le polynôme Cn par

∀x ∈ R, Cn (x) = (−1)n Bn (1 − x).


0
C.1) Pour tout entier n ∈ N, exprimer Cn+1 à l’aide de Cn .
C.2) Montrer que pour tout n ∈ N, Cn+1 = ϕ(Cn ).
C.3) En déduire que pour tout n ∈ N et tout x ∈ R, Bn (1 − x) = (−1)n Bn (x).
C.4) Pour tout n ∈ N∗ , montrer que les nombres B2n+1 (0) et B2n+1 (1) sont nuls.
D – Écrire en python une procédure Bern qui prend en argument un nombre entier n et un nombre réel x et qui
affiche la valeur de l’expression Bn (x). Le programme pourra utiliser l’en-tête suivante :

import scipy.integrate as integr


from numpy.polynomial import Polynomial

3
EXERCICE 3
π/3
sinn (x)
Z
Pour tout entier naturel n, on pose un = dx.
0 cos(x)
1. Vérifier que un est bien défini pour tout n de N puis calculer u1 .
2.
Z π/3
(a) Calculer sinn (x) cos(x) dx.
0
(b) Exprimer un+2 − un en fonction de n. En déduire u3 .

3. Étudier les variations de la suite (un )n et en déduire qu’elle est convergente.


4.
h πi
(a) Déterminer un réel K élément de ]0, 1[ tel que : ∀x ∈ 0, , sin(x) 6 K.
3
2π n
(b) Montrer que, pour tout entier naturel n, on a : 0 6 un 6 K .
2
En déduire lim un .
n→+∞

5.

(a) Démontrer que la série de terme général un est convergente.


n−1 Z π/3 Z π/3
X 1 sinn (x)
(b) Montrer que : ∀n ∈ N∗ , uk = dx − dx.
0 cos(x) (1 − sin x) 0 cos(x) (1 − sin x)
k=0
Z π/3
1
(c) En déduire que la somme S de la série de terme général un est égale à dx.
0 cos(x) (1 − sin x)

Z 3/2
1
(d) À l’aide d’un changement de variable, démontrer que : S = 2 (1 + u)
du
0 (1 − u)
(e) Déterminer les réels a, b et c tels que :

1 a b c
∀u ∈ R \ {−1, 1}, = + + .
(1 − u)2 (1 + u) 1 − u 1 + u (1 − u)2

En déduire la valeur de S.

4
Lycée Ste-Marie Fénelon – la Plaine Monceau Classe de MP
Année 2019-2020 Mathématiques

Devoir surveillé n◦ 1
Corrigé

EXERCICE 1, d’après E3A 2015 MP Maths 1


1. On remarque que

1 − p = P (b0 = 0|b = 1), q = P (b0 = 0|b = 0), 1 − q = P (b0 = 1|b = 0) .

2. D’après la formule des probabilités totales pour le système complet d’événements ([b = 0], [b = 1]) :

P (b0 = 1) = P (b0 = 1|b = 1) × P (b = 1) + P (b0 = 1|b = 0) × P (b = 0) = pα + (1 − q)(1 − α) .

3. D’après la formule de Bayes :

P (b = 1)P (b0 = 1|b = 1) αp


P (b = 1|b0 = 1) = 0
= .
P (b = 1) pα + (1 − q)(1 − α)

4. La variable aléatoire X compte le nombre de succès lors de la répétition d’une expérience, dans les mêmes
conditions et de façon indépendante. Ainsi les variables aléatoires « X sachant b = 0 » et « X sachant b = 1 »
suivent une loi binomiale. Encore d’après la formule des probabilités totales :

P (X = k) = P (X = k|b = 0) × P (b = 0) + P (X = k|b = 1) × P (b = 1)

d’où    
n n k
P (X = k) = (1 − q)k q n−k × (1 − α) + p (1 − p)n−k × α .
k k

5. L’espérance d’une loi binomiale est connue. Ainsi

E(X) = (1 − α) × n(1 − q) + α × np .

6. À nouveau la formule de Bayes :


n k
 n−k
P (X = k|b = 1) × P (b = 1) k p (1 − p) ×α
P (b = 1|X = k) = = n

k n−k n k

P (X = k) k (1 − q) q × (1 − α) + k p (1 − p)n−k × α

d’où
pk (1 − p)n−k × α
P (b = 1|X = k) = .
(1 − q)k q n−k × (1 − α) + pk (1 − p)n−k × α

7. Plaçons-nous dans le cas où p = q.


(a) Étant donné que p = q :

pk (1 − p)n−k × α 1
P (b = 1|X = k) = =
k
(1 − p) p n−k k
× (1 − α) + p (1 − p)n−k ×α (1 − p)2k−n pn−2k 1−α
α +1
1
=  n−2k
p
1 + 1−α
α 1−p

1
Nous recherchons k tel que P (b = 1|X = k) > , c’est-à-dire
2

1
1 1 1
P (b = 1|X = k) > ⇐⇒ >
2 (1 − p)2k−n pn−2k 1−α
α +1 2
 2k−n
1−p 1−α
⇐⇒ 2> +1
p α
 2k−n
α 1−p
⇐⇒ >
1−α p
   
α 1−p
⇐⇒ ln > (2k − n) ln .
1−α p
 
1 1 1 1−p 1−p
Par hypothèse p > donc < 2 d’où − 1 < 1, c’est-à-dire < 1, ou encore ln < 0. Il
2 p p p p
s’ensuit que
 
1 1 ln 1−α
P (b = 1|X = k) > ⇐⇒ k > n −  α  .
2 2 ln 1−p
p

 
1 1 n 1−α
(b) Supposons α = , alors la condition devient P (b = 1|X = k) > ssi k > car ln = 0.
2 2 2 α
1
8. Restons dans le cas α = .
2
(a) Grâce au SCE ([X = k])k∈[[0,n]] , nous obtenons :
X X
f (n) = P (X = k)P (b = 1|X = k) + P (X = k)P (b = 0|X = k) .
k≤ n
2 k> n
2

1
(b) Déjà réécrivons P (b = 1|X = k) en tenant compte de α = :
2
1 1
P (b = 1|X = k) =  n−2k =  n−2k .
1−α p p
1+ α 1−p 1+ 1−p

De même
 n−2k
p
1−p 1
P (b = 0|X = k) = 1 − P (b = 1|X = k) =  n−2k =  2k−n .
p p
1+ 1−p 1+ 1−p

Maintenant, remplaçons les probabilités par les expressions :


X n  
n k

1
f (n) = (1 − p)k pn−k × (1 − α) + p (1 − p)n−k × α × n−2k
k k

p
n
k≤ 2 1+ 1−p
X n  
n k

1
k n−k n−k
+ (1 − p) p × (1 − α) + p (1 − p) ×α × 2k−n
k k

p
n
k> 2 1+ 1−p

c’est-à-dire
n

1 X
(1 − p)k pn−k + pk (1 − p)n−k × k

f (n) = n−2k
2 n

p
k≤ 2 1+ 1−p
n

1 X
(1 − p)k pn−k + pk (1 − p)n−k × k

+ 2k−n
2 n

p
k> 2 1+ 1−p

2
(c) Un peu de Python :

def binome(n,p):
if k>n:
return 0
if k==n:
return 1
resu = 1
for j in range(1,k+1):
resu = resu * (n+1-j) / j
return resu

Cet algorithme de calcul de coefficient binomial est le plus efficace dans le cas général, il permet d’obtenir
n

k avec O(k) calculs.
(d) Encore du Python :

p=0.95
def f(n):
s=0
for k in range(0,n+1):
if k < n/2:
s = s + ( (1-p)**k * p**(n-k) + (1-p)**(n-k) * p**k )
* binome(n,k) / (1 + (p/(1-p)**(n-2*k) ))
else:
s = s + ( (1-p)**k * p**(n-k) + (1-p)**(n-k) * p**k )
* binome(n,k) / (1 + (p/(1-p)**(2*k-n) ))
return(s/2)

EXERCICE 2, d’après Centrale 2014 TSI maths 1

A.
A.1) Fixons P ∈ R[X] et procédons par analyse-synthèse :
• Si P se décompose sous la forme P = Q + λ avec Q ∈ h et λ ∈ R, alors en intégrant sur [0, 1] il vient par
linéarité de l’intégrale : Z 1 Z 1 Z 1
P (x)dx = Q(x)dx + λdx = λ,
0 0 0
d’où Z 1
Q = P −λ = P − P (x)dx.
0
Ceci nous assure – sous réserve d’existence – de l’unicité de la décomposition.
Z 1 Z 1
• La décomposition précédemment obtenue convient puisqu’en posant Q = P − P (x)dx et λ = P (x)dx,
0 0
on a bien :
? P = Q + λ.
? λ ∈ R.
Z 1 Z 1
? Q ∈ H car (P (x) − λ)dx = P (x)dx − λ = 0.
0 0

Finalement il existe un unique couple (Q, λ) ∈ H × R tel que P = Q + λ .

3
A.2) Soit R ∈ R[X]. La fonction polynomiale associé possède une primitive elle-même polynomiale, notée P .
D’après la question précédente, on peut écrire P = Q + λ avec Q ∈ H et λ ∈ R. Par conséquent
R = P 0 = (Q + λ)0 = Q0 = D(Q),
ce qui prouve que tout R ∈ R[X] possède un antécédent Q dans H par D. Il s’ensuit que D est surjectif .
A.3) L’application D est déjà linéaire et surjective. Soit P ∈ Ker (D), alors P est dans H et vérifie P 0 = 0, c’est-
à-dire que P est constant et d’intégrale nulle sur [0, 1]. On en déduit que P = 0. Ceci permet d’affirmer que
l’application D est injective. Finalement D est un isomorphisme entre H et R[X] .
A.4) a) Tout d’abord la fonction Q est polynomiale, comme primitive de la fonction polynomiale P . Afin de
prouver que Q ∈ H, calculons son intégrale entre 0 et 1 :
Z 1 Z 1 Z x Z 1  Z 1 Z x  Z 1
Q(x)dx = P (t)dt + (t − 1)P (t)dt dx = P (t)dt dx + (t − 1)P (t)dt.
0 0 0 0 0 0 0

Effectuons une intégration par parties dans la première intégrale du dernier membre, en posant u(x) =
Z x
P (t)dt et v 0 (x) = 1, c’est-à-dire u0 (x) = P (x) et v(x) = x − 1 (les fonctions u et v étant bien de classe
0
C 1 sur [0, 1]) :
Z 1 Z x  1 Z 1 Z 1
Q(x)dx = P (t)dt × (x − 1) − P (x) × (x − 1)dx + (t − 1)P (t)dt = 0.
0 0 0 0 0

Ainsi Q est bien dans H .


b) Le polynôme Q est dans H et vérifie par construction Q0 = P . D’après la question A.3) le polynôme Q
est l’unique antécédent de P par D. Ceci permet d’affirmer que Q = ϕ(P ) .
B.
B.1) Utilisons la formule de la question A.4) afin de calculer B1 et B2 à partir de B0 = 1. Soit x ∈ R. Alors :
Z x Z 1
1
B1 (x) = ϕ(B0 )(x) = 1dt + (t − 1)1dt = x − ,
0 0 2
Z x  Z 1  
1 1 1 1 1
B2 (x) = ϕ(B1 )(x) = t− dt + (t − 1) t − dt = x2 − x + .
0 2 0 2 2 2 12
 
1 1 1 1 1 1
Finalement B1 (X) = X − et B2 (X) = X 2 − X + = X2 − X + .
2 2 2 12 2 6
B.2) Pour tout n ∈ N, Bn+1 = ϕ(Bn ) est une primitive de Bn . Ainsi
Z 1
Bn+1 (1) − Bn+1 (0) = Bn (t)dt.
0
Z 1
Or Bn ∈ H car Bn = ϕ(Bn−1 ) et ϕ à valeurs dans H, donc Bn (t)dt = 0. On en déduit Bn+1 (0) = Bn+1 (1)
0
pour tout n ≥ 1, c’est-à-dire Bn (1) = Bn (0) pour tout n ≥ 2 .
C.
C.1) Dérivons l’égalité Cn+1 (x) = (−1)n+1 Bn+1 (1 − x) :
0 0
Cn+1 (x) = (−1)n+2 Bn+1 (1 − x) = (−1)n Bn (1 − x)
0
d’où Cn+1 = Cn .
C.2) Prouvons que Cn+1 est dans H, à l’aide du changement de variable x = 1 − y :
Z 1 Z 1 Z 0 Z 1
n+1 n+1 n+1
Cn+1 (x)dx = (−1) Bn+1 (1 − x)dx = (−1) Bn+1 (y)(−dy) = (−1) Bn+1 (y)dy.
0 0 1 0
Z 1 Z 1
Or Bn+1 est dans H, donc Bn+1 (y)dy = 0, puis Cn+1 (x)dx = 0. Cette dernière égalité, combinée à
0 0
0
Cn+1 = Cn , permet d’affirmer que Cn+1 = ϕ(Cn ) .

4
C.3) Les suites (Bn )n et (Cn )n ont même premier terme B0 = C0 = 1 et vérifient la même relation de récurrence
d’après C.2).
Par conséquent pour tout n ∈ N, Bn = Cn . En reportant dans la relation de la question C.1) définissant
(Cn )n , il vient Bn (x) = (−1)n Bn (1 − x). En multipliant par (−1)n , on obtient comme attendu

∀x ∈ R, ∀n ∈ N, Bn (1 − x) = (−1)n Bn (x) .

C.4) Fixons x ∈ R et n ∈ N∗ . D’après la question C.3), il vient B2n+1 (1 − x) = −B2n+1 (x). En évaluant en 0 :
B2n+1 (1) = −B2n+1 (0). D’après B.2) : B2n+1 (1) = B2n+1 (0) car 2n + 1 ≥ 2. Par conséquent

∀n ∈ N∗ , B2n+1 (0) = B2n+1 (1) = 0 .

D. Programmons en python le calcul des Bn (x). À titre de vérification, on affichera B2 calculé par l’algorithme et le
polynôme B2 obtenu à la question B.1) :
import numpy as np
import scipy.integrate as integr
from numpy.polynomial import Polynomial
import matplotlib.pyplot as plt
plt.clf()

def Bern(n,x): ] calcul de B(n,x)


P = Polynomial([1])
for k in range(1,n+1):
primitive = P.integ()
nouveauPoly = Polynomial([-1,1]) * P
constante = integr.quad(nouveauPoly,0,1)[0]
P = primitive + constante
return P(x)

a, b = -5, 5
X = np.linspace(a,b,10)
Y = [Bern(2,x) for x in X]
plt.plot(X,Y,’ro’)

def P2(x): ] vraie expression du polynôme B_2


return (x*x - x + (1/6)) / 2
X = np.linspace(a,b,100)
Y = [P2(x) for x in X]
plt.plot(X,Y,’b’)

EXERCICE 3, d’après EDHEC 2008


π/3
sinn (x)
Z
Pour tout entier naturel n, on pose un = dx.
0 cos(x)
h πi
1. La fonction cosinus ne s’annule pas sur 0, , et elle y est continue, de même que la fonction qui à x associe
3
cos(x) h πi
sin(nx) Par conséquent la fonction qui à x associe est continue sur 0, , en tant que quotient, dont le
sin(nx) 3
dénominateur ne s’annule pas, de fonctions continues.
En conclusion : un est bien défini pour tout n ∈ N.
Z π/3  
sin x π/3 1
On a : u1 = dx = [− ln |cos(x)|]0 = − ln + ln 1. On conclut : u1 = ln(2) .
0 cos x 2

5
2.
π/3 π/3 π/3
√ !n+1
sinn+1 (x)
Z  Z
1 3
(a) sinn (x) cos(x) dx = . On a donc sinn (x) cos(x) dx = .
0 n+1 0 0 n+1 2
π/3 π/3
sinn+2 (x) sinn (x)
Z Z
(b) un+2 − un = dx − dx.
0 cos(x) 0 cos(x)
π/3
sinn (x)(sin2 (x) − 1)
Z
Par linéarité de l’intégration, on obtient : un+2 − un = dx.
0 cos x
Z π/3
Comme sin2 (x) − 1 = − cos2 (x), on a, après simplification : un+2 − un = − sinn (x) cos(x) dx.
0
Grâce au calcul fait à la question 2.(a), on en déduit :

√ !n+1
1 3
∀n ∈ N, un+2 − un = − .
n+1 2

√ !2
1 3 3
En appliquant la relation précédente avec n = 1, on a : u3 − u1 = − =− .
2 2 8
3
Comme u1 = − ln(2), on a finalement : u3 = ln(2) − .
8
π/3 Z π/3
sinn+1 (x) sinn (x)
Z
3. Pour tout n de N, on a : un+1 − un = dx − dx.
0 cos(x) cos(x)
Z π/3 0 n
sin (x)(sin(x) − 1)
Par linéarité de l’intégration, on obtient : un+1 − un = dx.
h πi 0 cos(x)
Sur l’intervalle 0, , les fonctions sinus et cosinus sont positives et inférieures à 1, donc un+1 −un est l’intégrale,
3
entre des bornes placées dans l’ordre croissant, d’une fonction négative. il s’ensuit : un+1 − un 6 0. On peut donc
conclure : la suite (un )n est décroissante .
Pour tout n de N, un est l’intégrale, entre des bornes placées dans l’ordre croissant, d’une fonction positive. Donc
un > 0. La suite (un )n est ainsi décroissante et minorée (par 0). On en déduit que la suite (un )n est convergente .
4.
h πi
(a) La fonction sinus est croissante sur 0, car sa derivée, cosinus, est positive sur cet intervalle. Par consé-
h πi 3 π
quent : ∀x ∈ 0, , sin(0) 6 sin(x) 6 sin .
3 3
h πi √ √
3 3
Ceci donne : ∀x ∈ 0, , 0 6 sin(x) 6 . Un réel K possible est donc .
3 2 2
(b) La fonction t 7→ tn est croissante sur R+ donc :
√ !n
πi h
n 3
∀x ∈ 0, , 0 6 sin (x) 6 . (1)
3 2

h πi 1  
1
En outre, pour tout x ∈ 0, , 6 cos(x) 6 1, d’où, par décroissance de la fonction inverse sur ,1 :
3 2 2
h πi 1
∀x ∈ 0, , 16 6 2. (2)
3 cos(x)

En multipliant les inégalités (1) et (2) membre à membre, on obtient :


√ !n
h πi sinn (x) 3
∀x ∈ 0, , 06 62 .
3 cos(x) 2

6
En intégrant, bornes dans l’ordre croissant, on trouve :
√ !n Z π/3
3
0 6 un 6 2 dx,
2 0

√ !n √ √ !n
2π 3 3 3
soit 0 6 un 6 . Or < 1, donc lim = 0 puis par encadrement : lim un = 0 .

3 2 2 n→+∞ 2 n→+∞

5.
√ √ √ !n
3 3 2π 3
(a) Comme < 1, la série géométrique de raison est convergente. Or 0 6 un 6 , donc par

2 2 3 2
comparaison de séries à termes positifs : la série de terme général un converge .
n−1
X Z π/3 n−1
X sink (x)

(b) ∀n ∈ N , uk = dx (par linéarité de l’intégration).
0 cos(x)
k=0 k=0
n−1 Z π/3 n−1

X 1 X k
Par conséquent : ∀n ∈ N , uk = sin (x) dx.
0 cos(x)
k=0 k=0
n−1 Z π/3
h πi X 1 − sinn (x)
Comme, pour tout x ∈ 0, , sin x 6= 1, on obtient : uk = dx, d’où :
3 0 cos(x) (1 − sin(x))
k=0

n−1 π/3 π/3


sinn (x)
Z Z
X 1
uk = dx − , dx .
0 cos(x)(1 − sin(x)) 0 cos(x) (1 − sin(x))
k=0


hπi 3 1 2
(c) Pour tout x ∈ 0, , 1 − 6 1 − sin(x) 6 1 donc : 1 6 6 √ .
3 2 1 − sin(x) 2− 3
n n n
sin (x) sin (x) 2 sin (x)
Comme > 0, on a donc : 0 6 6 √ .
cos(x) cos(x)(1 − sin(x)) 2 − 3 cos(x)
π
En intégrant de 0 à , on obtient :
3
Z π/3
sinn (x) 2
06 dx 6 √ un .
0 cos(x)(1 − sin(x)) 2 − 3
Comme lim un = 0, on a, par théorème d’encadrement de limite :
n→+∞

π/3
sinn (x)
Z
lim dx = 0.
n→+∞ 0 cos(x)(1 − sin(x))
Le résultat de la question 5.(b) donne alors, après passage à la limite justifié :
+∞ Z π/3
X 1
uk = dx .
0 cos(x)(1 − sin(x))
k=0

Z π/3
1
(d) On peut écrire S= cos(x) dx, ce qui donne, en arrangeant un peu :
0 cos2 (x)(1 − sin(x))
Z π/3
1
S= 2 cos(x) dx.
0 (1 − sin (x))(1 − sin(x))
" √ #
h πi 3
La fonction x 7→ sin(x) est bijective et de classe C 1 de 0, sur 0, , donc le changement de variable
3 2
u = sin(x) est licite. Ona du = cos(x) dx et en remplaçant :

Z 3/2
1
S= du.
0 (1 − u2 )(1 − u)

7

Z 3/2
1
Avec la relation 1 − u2 = (1 − u)(1 + u), on obtient bien : S= du.
0 (1 − u)2 (1 + u)
(e) Par identification ou toute autre méthode, on trouve :
 
1 1 1 1 2
∀u ∈ R \ {−1, 1}, 2
= + + .
(1 − u) (1 + u) 4 1 + u 1 − u (1 − u)2

On a alors :
 √3/2  √3/2
1 2 1 1 + u 2
S= ln |1 + u| − ln |1 − u| + = ln +
4 1−u 0 4 1 − u 1 − u 0
et après calculs :
√ √ √
 
1 4 1 
S= ln(7 + 4 3) + √ −2 = ln(7 + 4 3) + 4(2 + 3) − 2
4 2− 3 4
√ √
6 + 4 3 + ln(7 + 4 3)
et finalement : S= .
4

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