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Lycée Ste-Marie Fénelon – la Plaine Monceau Classe de MP

Année 2018-2019 Mathématiques

Devoir surveillé n◦ 2
du jeudi 20 septembre
Durée : 4 heures
Toute calculatrice interdite

Instructions générales :

Les candidats sont priés

• de vérifier que le sujet dont ils disposent comporte bien 4 pages ;


• de traiter les trois problèmes dans l’ordre qui leur convient le mieux, à condition de respecter scrupuleusement la
numérotation des problèmes et questions ;
• si possible traiter les problèmes sur des copies différentes.

Enfin, les candidats sont invités à porter une attention particulière à la rédaction : les copies mal rédigées ou mal
présentées le sont aux risques et périls du candidat !

Remarque importante :
Si au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le signalera
sur sa copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a été
amené à prendre.

Bon courage !

1
PROBLÈME 1

Pour tout couple (a, b) de nombres complexes tels que a 6= 0, on désigne par Sa,b l’application de C dans C définie
par :
∀z ∈ C, Sa,b (z) = az + b.
On désigne par G l’ensemble des applications Sa,b lorsque (a, b) ∈ C∗ × C.
L’application identité de C dans C sera notée I.
1. Démontrer que G, muni de la composition des applications, est un groupe. Est-il abélien ?
(La composition des applications pourra être notée de façon multiplicative, c’est-à-dire qu’on écrira ST pour
S ◦ T , ou S 2 pour S ◦ S.)
2. (a) Démontrer que l’application θ de G dans C∗ qui à Sa,b associe a, est un morphisme de groupes.
(b) Déterminer le noyau T du morphisme θ. Est-ce un sous-groupe abélien de G ? À quoi correspond-il géomé-
triquement ?
3. (a) Démontrer que tout élément S de G n’appartenant pas à T admet un point fixe unique u (c’est-à-dire
∃!u ∈ C S(u) = u).
Exprimer Sa,b (z) − u en fonction de z − u.
(b) Démontrer que l’ensemble Gu des éléments de G admettant u pour point fixe, est un sous-groupe de G. Est-il
abélien ?
(c) Soit S un élément de G n’appartenant pas à T ; déterminer l’ensemble des éléments de G qui commutent
avec S.
(d) Démontrer que tout sous-groupe abélien de G est contenu soit dans T , soit dans l’un des groupes Gu .
4. (a) Soient R et S deux éléments de G. Démontrer que RSR−1 S −1 appartient à T .
(b) En déduire que tout sous-groupe H de G ne contenant aucun élément de T autre que I, est contenu dans
l’un des groupes Gu .
5. Soit H un sous-groupe fini de G, non réduit à {I}.
(a) Démontrer qu’il existe un nombre complexe unique u invariant par tous les éléments de H :
∀S ∈ H S(u) = u. De ce fait, un élément Sa,b de H est entièrement caractérisé par le seul nombre complexe
a. Nous le noterons simplement Sa .
n
(b) Soit Sa un élément de H. Démontrer qu’il existe un entier n ∈ N∗ tel que Sa = I. En déduire que a est
une racine n-ième de l’unité.
(c) Soit α le plus petit réel de l’intervalle ]0, 2π[ tel qu’il existe un élément de H de la forme Seiα . Soit Seiβ un
 
β −n
élément quelconque de H, avec β ∈ [0, 2π[. On pose n = E . En raisonnant sur l’application Seiβ Seiα ,
α
montrer que β = nα. En déduire que le groupe H est engendré par Seiα , c’est-à-dire que c’est l’ensemble
des puissances de cet élément.

2
PROBLÈME 2

On dispose d’une urne contenant quatre boules numérotées 1, 2, 3 et 4. On effectue dans cette urne une succession
de tirages avec remise d’une boule, et on suppose qu’à chaque tirage, chacune des boules a la même probabilité d’être
tirée.
On note, pour tout n de N∗ , Xn la variable aléatoire égale au nombre de numéros distincts obtenus en n tirages.
On a donc X1 = 1 et par exemple, si les premiers tirages donnent 2, 2, 1, 2, 1, 4, 3, alors on a :

X1 = 1, X2 = 1, X3 = 2, X4 = 2, X5 = 2, X6 = 3, X7 = 4.

La probabilité d’un événement H est notée P (H).


L’espérance et la variance d’une variable aléatoire Zsont notées respectivement
 E(Z) et V (Z).
1/4 0 0 0
 3/4 1/2 0 0 
Soit A la matrice carrée d’ordre 4 définie par : A =  .
 
 0 1/2 3/4 0 
0 0 1/4 1
 
P ([Xn = 1])
 P ([X = 2]) 
n
On note, pour tout n de N∗ , Un le vecteur colonne défini par : Un =  .
 
 P ([Xn = 3]) 
P ([Xn = 4])
1. (a) Déterminer la loi de la variable aléatoire X2 .
(b) Calculer E(X2 ) et V (X2 ).
2. (a) Déterminer U1 .
(b) Préciser l’ensemble des valeurs qui peuvent être prises par Xn .
(c) Établir, pour tout n de N∗ , la relation suivante : Un+1 = AUn . M. Cochet : non, pas en une ligne.
3. On considère les quatre vecteurs colonnes V1 , V2 , V3 et V4 à 4 composantes, définis par :
       
1 0 0 0
 −3   1   0  0
V1 = 
3
, V2 = 
−2
, V3 = 
1
, V4 =  .
0
−1 1 −1 1

(a) Établir par récurrence, pour tout n de N∗ , la relation suivante :


 n−1  n−1  n−1
1 1 3
Un = V1 + 3 V2 + 3 V3 + V4 .
4 2 4

(b) Déterminer la loi de la variable aléatoire Xn .

4. (a) Calculer, pour tout n de N∗ , la valeur de E(Xn ).


(b) Calculer lim E(Xn ). Commenter.
n→+∞

3
PROBLÈME 3

Soit n ∈ N∗ , (a, b) ∈ Z2 , on dit que a est congru à b modulo n, et on note a ≡ b[n] si et seulement si n divise b − a.
Pour (a, b) ∈ Z∗ × Z∗ , on note a ∧ b = pgcd (a, b) et a ∨ b = ppcm (a, b).
On note Z/nZ l’ensemble quotient de Z par la relation ≡ [n]. L’ensemble Z/nZ est fini, à n éléments :

Z/nZ = 0, 1, . . ., n − 1 .

On définit les deux lois de composition internes usuelles dans Z/nZ, notées + et . par :

∀(x, y) ∈ Z2 , x+y = x+y et x · y = xy.


Il est facile de montrer (non demandé) que (Z/nZ, +, ·) est un anneau commutatif.

Première partie
1. Lister les éléments inversibles (en précisant leur inverse) de Z/6Z et ceux de Z/13Z.
2. Soit p ∈ N∗ \ {1, 2, 3, 4}. Montrer que si p et p + 2 sont premiers, alors p ≡ −1[6].
3. Montrer que le polynôme X 2 − 5 est irréductible sur Z/13Z[X].

Seconde partie
On note K13 l’ensemble Z/13Z × Z/13Z que l’on munit des lois de composition suivantes :

(x, y) ⊕ (x0 , y 0 ) = (x + x0 , y + y 0 ) ,
(x, y) • (x0 , y 0 ) xx0 + 5yy 0 , xy 0 + x0 y .

=

Pour α ∈ K13 , on note α2 = α • α.


1. Montrer que (K13 , ⊕, •) est un corps commutatif à 169 éléments.
 
2. Soit H13 = x, 0 ∈ Z/13Z × Z/13Z un sous-ensemble de K13 . Montrer que (H13 , ⊕, •) est un sous-corps
isomorphe à (Z/13Z, +, ·).

3. Désormais, on identifie H13 et Z/13Z en identifiant x et x, 0 . Trouver les éléments α de K13 tels que α2 = 5
et factoriser X 2 − 5 dans K13 [X].

4
Lycée Ste-Marie Fénelon – la Plaine Monceau Classe de MP
Année 2018-2019 Mathématiques

Devoir surveillé n◦ 2 – éléments de correction

PROBLÈME 1
l’origine de cet exercice se perd dans la nuit des temps. . .
1. Démontrons que G est un sous-groupe du groupe des bijections de C dans C.
• I = S1,0 , donc I ∈ G : G est non vide.
• Soit Sa,b et Sa0 ,b0 deux éléments de G ;

∀z ∈ C Sa,b Sa0 ,b0 (z) = Sa,b (a0 z + b0 ) = a(a0 z + b0 ) + b = aa0 z + ab0 + b.

Donc Sa,b Sa0 ,b0 = Saa0 ,ab0 +b ∈ G ; G est stable par la composition des applications.
• Soit Sa,b un élément de G ;
z0 − b
∀(z, z 0 ) ∈ C2 z 0 = az + b ⇐⇒ z= .
a
−1
Donc Sa,b est bijective et Sa,b = S 1 ,− b : ainsi G contient les inverses de tous ses éléments.
a a

Finalement G est bien un groupe .

• Par ailleurs on constate que S1,1 S2,1 = S2,2 , mais S2,1 S1,1 = S2,3 : G n’est pas abélien .
2. (a) Nous avons vu dans la question précédente que Sa,b Sa0 ,b0 = Saa0 ,ab0 +b ; on a donc :

θ(Sa,b Sa0 ,b0 ) = aa0 = θ(Sa,b )θ(Sa0 ,b0 ).

D’où l’application θ est un morphisme du groupe (G, ◦) dans le groupe (C∗ , ×) .


(b) Le noyau de θ est l’ensemble des applications Sa,b de G telles que θ(Sa,b ) = 1, c’est-à-dire a = 1.
C’est l’ensemble des applications de C dans C de la forme z 7→ z + b, ce qui correspond géométri-
quement aux translations du plan complexe. Comme il s’agit du noyau d’un morphisme de groupes,
T est un sous-groupe de G .
Il est clair que S1,b S1,b0 = S1,b+b0 = S1,b0 S1,b : le groupe T est abélien .
3. (a) Soit Sa,b un élément de G \ T , c’est-à-dire a 6= 1. Un complexe u est invariant par Sa,b si et seulement si :
b
au + b = u, ce qui équivaut à u = . Ainsi chaque similitude qui n’est pas une translation possède
1−a
un invariant et un seul .
De Sa,b (z) = az + b et u = au + b, on tire par soustraction : Sa,b (z) − u = a(z − u) .
(b) Soit Gu l’ensemble des éléments S de G tels que S(u) = u.
• I(u) = u, donc I ∈ Gu : Gu est non vide.
• Soit S et T deux éléments de Gu , c’est-à-dire tels que S(u) = u et T (u) = u. On a alors : ST (u) =
S(T (u)) = S(u) = u ; donc ST ∈ Gu : Gu est stable par la composition des applications.
• Soit S un élément de Gu , c’est-à-dire tel que S(u) = u. On sait que S est bijective. En composant les
deux membres de l’égalité par S −1 , on obtient : u = S −1 (u) ; donc S −1 ∈ Gu : Gu contient les réciproques
de ses éléments.

1
On en conclut que Gu est un sous-groupe de G .
De Sa,b (z) − u = a(z − u) et Sa0 ,b0 (z) − u = a0 (z − u), on déduit :
   
Sa,b Sa0 ,b0 (z) − u = a Sa0 ,b0 (z) − u = aa0 (z − u) = Sa0 ,b0 Sa,b (z) − u

d’où Sa,b Sa0 ,b0 (z) = Sa0 ,b0 Sa,b (z). Il s’ensuit que le groupe Gu est abélien .
(c) Soit S ∈ G \ T ; S possède un invariant unique u. Pour tout élément T de G qui commute avec S, il
vient ST (u) = T S(u) = T (u), c’est-à-dire que T (u) est invariant par S, d’où T (u) = u. Donc T ∈ Gu .
Réciproquement, tout élément de Gu commute avec S. Bilan :
l’ensemble des éléments de G qui commutent avec S ∈ Gu est le groupe Gu lui-même , où u est l’unique in-
variant de S.
(d) Soit H un sous-groupe abélien de G. De deux choses l’une :
• Ou bien H ne contient que des éléments de T , c’est-à-dire H ⊂ T .
• Ou bien H contient au moins un élément S qui n’appartient pas à T ; cet élément a alors un invariant
unique u, et les autres éléments de H, puisqu’ils commutent avec S, doivent appartenir à Gu : H ⊂ Gu .
4. (a) Utilisons le morphisme θ :
θ(RSR−1 S −1 ) = θ(R)θ(S)θ(R−1 )θ(S −1 ) = θ(RR−1 )θ(SS −1 ) = θ(1) = 1

ce qui prouve que RSR−1 S −1 appartient au noyau de θ, c’est-à-dire à RSR−1 S −1 ∈ T .


(b) Soit H un sous-groupe de G ne contenant aucun élément de T autre que I. Si R et S sont deux éléments
quelconques de H, RSR−1 S −1 est un élément de H et de T , c’est donc l’élément I : RSR−1 S −1 = I d’où
RS = SR. Le groupe H est donc abélien. D’après la question 3.(d), il est contenu soit dans T soit dans un
groupe Gu .
• Si H est contenu dans un groupe Gu , alors c’est fini !
• Si H est contenu dans T , alors comme il ne contient aucun élément de T autre que I, il est réduit à {I} ;
et dans ce cas également H est contenu dans tout groupe Gu !
Dans tous les cas H est contenu dans un groupe Gu .
5. (a) Soit H un sous-groupe fini de G, non réduit à {I}. Si H contenait un élément S1,b avec b 6= 0, il contiendrait
tous les éléments S1,kb avec k ∈ Z, ce qui est impossible puisque H est fini. H vérifie donc la condition de
la question 4.(b) et nous pouvons conclure que H est abélien et inclus dans un groupe Gu . Il existe donc un
complexe u invariant par tous les éléments du groupe H . Comme H 6= {I}, ce u est unique .
(b) Comme H est fini, la suite des puissances de Sa ne peut prendre qu’un nombre fini de valeurs. Il existe donc
deux entiers distincts p et q tels que Sap = Saq . Si p > q, on peut écrire Sap−q = I. Il existe donc un entier n
strictement positif tel que San = I .
Utilisons le morphisme θ :
θ(San ) = θ(Sa )n = an = θ(I) = 1.
Le nombre complexe a est donc une racine n-ième de l’unité .
β
(c) Par définition de la partie entière, on a : n ≤ < n + 1, c’est-à-dire nα ≤ β < (n + 1)α, ou encore
α
0 ≤ β − nα < α.
−n
Or Seiβ Seiα = Sei(β−nα) est un élément de H. Comme β − nα est strictement inférieur à α, il ne peut pas
appartenir à l’intervalle ouvert ]0, 2π[ : il est donc égal à 0 ; d’où β = nα.
On en déduit que Seiβ = (Seiα )n : tout élément de H est une puissance de Seiα , d’où Seiα engendre H .
Conclusion : tout sous-groupe fini de G (et c’est vrai aussi du singleton {I}) est engendré par un seul
élément : c’est un groupe cyclique. Géométriquement, tout sous-groupe fini du groupe des similitudes directes
2kπ
du plan est le groupe des rotations de centre fixé et d’angles , avec k ∈ Z.
n

2
PROBLÈME 2
d’après BCE 2012 ESCP
1. (a) On veut donner la loi de la variable aléatoire X2 sous forme d’un tableau récapitulant, pour chaque valeur
de X2 , la valeur de la probabilité associée.
X2 représente le nombre de chiffres différents obtenus au bout de deux tirages. Soit les deux tirages donnent
le même chiffre, soit ils donnent chacun deux chiffres différents. Les seules valeurs que peut prendre X2 sont
donc 1 et 2.
Pour X2 = 1, cela signifie qu’au deuxième tirage on tire la même boule qu’au premier tirage. On a donc
4 boules possibles au premier tirage, et une fois la première boule tirée et remise dans l’urne, le deuxième
tirage doit être identique au premier, donc pas de choix. Il y a donc 4 couples de chiffres favorables et 4 × 4
4 1
couples possibles. La probabilité d’avoir X2 = 1 est donc p([X2 = 1]) = = .
4×4 4
Au contraire, pour X2 = 2, une fois la première boule tirée (4 choix possibles) et remise dans l’urne, le
deuxième tirage doit donner une boule différente de la première, donc on a seulement 3 boules favorables au
deuxième tirage. Les couples de chiffres favorables sont donc au nombre de 4 × 3 et le nombre de couples
4×3 3
possibles est toujours 4 × 4. On en déduit p([X2 = 2]) = = .
4×4 4
Finalement, le loi de X2 est :
1
X2 = 1 p([X2 = 1]) =
4
3
X2 = 2 p([X2 = 2]) =
4

(b) L’espérance E(X2 ) de X2 existe, puisque X2 prend un nombre fini de valeurs. On utilise ensuite la formule :
P
E(X2 ) = p([X = k])k, où V est l’ensemble des valeurs prises par X2 . Ici, V = {1, 2} donc :
k∈V

1 3
E(X2 ) = p([X2 = 1]) × 1 + p([X2 = 2]) × 2 = + ×2
4 4

7
soit E(X2 ) = .
4
Pour la variance, on utilise la formule : V (X2 ) = E(X22 ) − E(X2 )2 . L’espérance de X22 s’obtient facilement
à partir de la loi de X22 (les seules valeurs prises par X2 sont 1 et 4, vu les valeurs prises par X2 ) :

1
X22 = 1 p([X22 = 1]) = p([X2 = 1]) =
4
3
X22 = 4 p([X22 = 4]) = p([X2 = 2]) =
4

D’où
1 3 13
E(X22 ) = p([X22 = 1]) × 1 + p([X22 = 4]) × 4 = + ×4 =
4 4 4
et enfin  2
13 7 52 − 49
V (X2 ) = − =
4 4 16
3
soit V (X2 ) = .
16

3
2. (a) Au premier tirage, il sort une valeur et une seule. Donc X1 ne peut prendre que la valeur 1. On a ainsi
toujours X1 = 1, d’où p([X1 = 1]) = 1 et bien sûr, on n’a jamais X1 = 2, 3 ou 4, donc p([X2 = k]) = 0 pour
k ∈ {2, 3, 4}.
 
1
0
Finalement U1 =  .
0
0

(b) Il y a 4 numéros de boules différents, donc le nombre de chiffres différents obtenus au bout de n tirages est
un entier non nul inférieur ou égal 4.
Ainsi les valeurs possibles de Xn sont 1, 2, 3 ou 4 .
(c) Pour établir la relation cherchée entre Un+1 et Un , étudions les différentes façons d’obtenir Xn+1 = k en
fonction des valeurs de Xn à l’aide du système complet d’événements ([Xn = 1], [Xn = 2], [Xn = 3], [Xn = 4]).
? Pour avoir Xn+1 = 1, il faut que les n + 1 premiers tirages donnent tous le même résultat. Cela revient
à dire que les n premiers tirages sont déjà de résultats tous égaux (probabilité p([Xn = 1])) et que le
1
dernier tirage donne le même résultat que le n-ème (même probabilité que X2 = 1, c’est-à-dire ). D’où
4
1
p([Xn+1 = 1]) = p([Xn = 1]).
4
? Pour avoir Xn+1 = 2, les deux seuls événements du SCE utilisé sont [Xn = 1] et [Xn = 2] :
• Soit les n premiers tirages sont tous égaux (probabilité p([Xn = 1]), et c’est le dernier qui diffère de la
3
première valeur obtenue lors des n premiers tirages (probabilité , comme pour p([X2 = 2])).
4
• Soit, parmi les n premiers tirages, il y a déjà deux valeurs distinctes, et dans ce cas le dernier tirage doit
donner une de ces deux valeurs comme résultat (donc seulement 2 cas favorables sur 4 pour le dernier
1
tirage, soit une probabilité de ).
2
3 1
Finalement, d’après la formule des probabilités totales : p([Xn+1 = 2]) = p([Xn = 1]) + p([Xn = 2]) .
4 2
? Pour avoir Xn+1 = 3, réfléchissons selon si [Xn = 2] ou [Xn = 3] :
• Soit, parmi les n premiers tirages, il y a déjà deux valeurs distinctes (probabilité p([Xn = 2]), auquel
cas le dernier tirage doit donner une valeur différente de ces deux premières (donc seulement 4 − 2 = 2
1
cas favorables sur 4 possibles pour ce dernier tirage, soit une probabilité de ).
2
• Soit, parmi les n premiers tirages, il y a déjà trois valeurs distinctes (probabilité p([Xn = 3]), et dans
ce cas le dernier tirage doit donner une de ces trois valeurs comme résultat (donc 3 cas favorables sur 4
3
pour le dernier tirage, soit une probabilité de ).
4
1 3
Ainsi p([Xn+1 = 3]) = p([Xn = 2]) + p([Xn = 3]) .
2 4
? Enfin, pour avoir Xn+1 = 4, on étudie selon si [Xn = 3] ou [Xn = 4] :
• Soit, parmi les n premiers tirages, il y a déjà 3 valeurs distinctes (probabilité p([Xn = 3]), auquel cas le
dernier tirage doit donner une valeur différente de ces trois 3 premières (donc seulement 4 − 3 = 1 cas
1
favorable sur 4 possibles pour ce dernier tirage, soit une probabilité de ).
4
• Soit, parmi les n premiers tirages, il y a déjà 4 valeurs distinctes (probabilité p([Xn = 4]), et dans ce
cas le dernier tirage doit donner une de ces 4 valeurs comme résultat ; mais il n’y a de toute façon que
4 valeurs possibles, donc le dernier tirage donne forcément une des 4 valeurs apparaissant dans les n
premiers tirages.
1
Et donc p([Xn+1 = 4]) = p([Xn = 3]) + 1 × p([Xn = 4]) .
4

4
Les relations obtenues s’écrivent sous forme matricielle :
      
1 1
 P ([Xn+1 = 1])   4
p([Xn = 1])   4
0 0 0  P ([Xn = 1]) 
      
  3
  p([X = 1]) + 1 p([X = 2]) 3 1
    
 P ([X
n+1 = 2])  0 0  P ([Xn = 2]) 
  
n n
= 4 2 4 2
     
 =  .
   1 3   1 3  
 P ([Xn+1 = 3])   p([Xn = 2]) + p([Xn = 3])   0 0  P ([Xn = 3]) 
      
   2 4   2 4  
   1   1  
P ([Xn+1 = 4]) p([Xn = 3]) + p([Xn = 4]) 0 0 1 P ([Xn = 4])
4 4

On reconnaît la relation attendue : Un+1 = AUn .


3. On considère les quatre vecteurs colonnes V1 , V2 , V3 et V4 à 4 composantes, définis par :
       
1 0 0 0
 −3   1   0  0
V1 = 
3
, V2 = 
−2
, V3 = 
1
, V4 =  .
0
−1 1 −1 1

 n−1  n−1  n−1


∗ 1 1 3
(a) Montrons par récurrence sur n ∈ N : Un = V1 + 3 V2 + 3 V3 + V4 .
4 2 4
• Initialisation : pour n = 1 la formule attendue donne
 0  0  0 
1+0+0+0
 
1

1 1 3  −3 + 3 + 0 + 0  0
V1 + 3 V2 + 3 V3 + V4 = V1 + 3V2 + 3V3 + V4 = 3−6+3+0
= 0
= U1 .
4 2 4
   
−1 + 3 − 3 + 1 0

La relation est initialisée.


• Supposons la formule vraie à un certain rang n ≥ 1. Alors, d’après la question précédente :
 n−1  n−1  n−1
1 1 3
Un+1 = AUn = AV1 + 3 AV2 + 3 AV3 + AV4 .
4 2 4

1 1 3
Or, des calculs rapides prouvent que AV1 = V1 , AV2 = V2 , AV3 = V3 , AV4 = V4 , donc la formule
4 2 4
devient :  n  n  n
1 1 3
Un+1 = V1 + 3 V2 + 3 V3 + V4 .
4 2 4
On reconnaît la formule attendue au rang n + 1.
La relation est donc héréditaire.

Initialisée à n = 1 et héréditaire, la relation est finalement vraie pour tout n ∈ N∗ , par le théorème de
récurrence.
(b) La loi de Xn s’obtient rapidement à partir du résultat de la question précédente :

1 n−1
  
4
 n−1 n−1 
 n−1  1   n−1  0   n−1  0   0   −3 14 + 3 12

1  −3  1  1  3  0  0 
 
Un = 3
 +3
−2
 +3
1
+  = 
0 n−1 n−1 n−1 .
4 2 4
  
3 14 − 6 12 + 3 34

−1 1 −1 1  
 
n−1 n−1 n−1
1+3 21 − 14 −3 34

5
Ainsi, par identification de la i-ème composante de Un avec p([Xn = i]), on obtient la loi de Xn :

Xn =? P ([Xn =?])

1
Xn = 1 P ([Xn = 1]) =
4n−1
3 3
Xn = 2 P ([Xn = 2]) = − n−1
2n−1 4
3 6 3n
Xn = 3 P ([Xn = 3]) = − +
4n−1 2n−1 4n−1
3 1 3n
Xn = 4 P ([Xn = 4]) = 1 + − −
2n−1 4n−1 4n−1

4. (a) Pour calculer l’espérance de Xn , on applique à nouveau la formule :


X
E(Xn ) = p([X = k])k
k∈V

où V est l’ensemble des valeurs prises par Xn . Avec les résultats précédents, cela donne :

3n
   
1 3 3 3 6
E(Xn ) = ×1+ − n−1 × 2 + − n−1 + n−1 × 3
4n−1 2n−1 4 4n−1 2 4
n
 
3 1 3
+ 1 + n−1 − n−1 − n−1 × 4
2 4 4
1 − 6 + 9 − 4 − 4 × 3n + 3 × 3n 6 − 18 + 12 3n
= n−1
+ n−1
+ 4 = − n−1 + 4
4 2 4
 n−1
3
soit : E(Xn ) = 4 − 3 .
4
 n−1
3
(b) La suite géométrique est de raison comprise strictement entre 0 et 1, donc converge vers 0. On en
4
déduit tout de suite lim E(Xn ) = 4 .
n→+∞

Il est logique de se dire que plus on fait de tirages, plus on a de chances d’obtenir tous les numéros possibles
des boules, c’est-à-dire les 4 numéros différents.

6
PROBLÈME 3
d’après École Nationale de la Météorologie 1998, maths 2

Première partie
1. Les éléments inversibles de Z/6Z sont 1 et 5 , ils sont leurs propres inverses.
Affranchissons-nous désormais des barres. Puisque Z/13Z est un corps :

tous les éléments non nuls de Z/13Z sont inversibles

avec :
1 ≡ 1 × 1 ≡ 2 × 7 ≡ 3 × 9 ≡ 4 × 10 ≡ 5 × 8 ≡ 6 × 11.

2. Soit p un entier supérieur ou égal à 4 et tel que p et p + 2 sont premiers. Prouvons que p est congru à −1
modulo 6.
Déjà p doit être impair. Donc p est congru à −1, ou à 1 ou à 3 modulo 6.
• Si p ≡ 3 [6] alors 3 | p. C’est possible pour p = 3 car p + 2 = 5, mais cette solution est exclue par l’énoncé.
• Si on avait p ≡ 1 [6] alors 3 | p + 2 ce qui est possible mais seulement avec p = 1, exclu aussi.
• Reste la seule possibilité que p ≡ −1 [6] . Ces nombres s’appellent les nombres premiers jumeaux, on
ignore s’il en existe une infinité mais on sait que la série de leurs inverses converge !
3. Un polynôme de degré deux est irréductible si et seulement s’il n’a pas de factorisation non triviale, c’est-à-dire
si et seulement s’il n’a pas de racine.
Or 5 n’est pas un carré dans Z/13Z (les carrés sont 02 = 0, 12 = 1, 22 = 4, 32 = 9, 42 = 3, 52 = 12, 62 = 10).
Par conséquent X 2 − 5 est irréductible dans Z/13Z[X] .

Seconde partie
1. Long et fastidieux !
? D’après le cours (K13 , ⊕) est un groupe abélien car c’est le groupe produit des groupes abéliens (Z/13Z, +)
et (Z/13Z, +).
? La loi • est interne.
? La loi • est commutative.
? La loi • est associative : à vous de jouer ! Il faut le faire.
? La loi • admet un élément neutre, à savoir 1 = (1, 0).
? La loi • est distributive par rapport à ⊕ : à vous de jouer ! Il faut le faire.
À ce stade, on a montré que K13 est un anneau commutatif. Il reste à prouver que K13 est un corps. Soit
(x, y) 6= (0, 0), cherchons (x0 , y 0 ) tel que xx0 + 5yy 0 = 1 et xy 0 + yx0 = 0.
En multipliant par y la première équation, il vient y = xx0 y + 5y 2 y 0 = 5y 2 y 0 − x2 y 0 d’où y = −y 0 (x2 − 5y 2 ) .

En multipliant par x la première équation, on trouve de même x = x0 (x2 − 5y 2 ) .


Examinons si x2 − 5y 2 est inversible dans Z/13Z.
? Tout d’abord si y = 0 alors xx0 = 1 donc x0 = x−1 et y 0 = 0.
? Supposons maintenant y 6= 0. Prouvons que x2 − 5y 2 n’est jamais nul. En effet sinon x2 − 5y 2 = 0, soit
(xy −1 )2 − 5 = 0, d’où xy −1 serait une racine du polynôme X 2 − 5 et il n’y en a pas d’après la question 3. de
la première partie.

7
Par conséquent x2 − 5y 2 n’est pas nul. Or un élément non nul de Z/13Z y admet un inverse. On peut donc
résoudre :

x0 = (x2 − 5y 2 )−1 x,
y0 = −(x2 − 5y 2 )−1 y.

Tout élément non nul de K13 est bien inversible. Ainsi K13 est un corps . Ensemblistement c’est (Z/13Z)2 , il
possède donc 169 éléments .
Remarque : on peut fabriquer
! plus économiquement le corps K13 comme une (sous-)algèbre de matrices, en
x 5y
identifiant (x, y) ≈ . On comprend mieux sous cette forme l’étrange loi • !
y x
2. (a) Démontrons que H = {(x, 0) / x ∈ Z/13Z} est un sous-corps de K13 :
? Bien entendu H ⊂ K13 .
? Les neutres (0, 0) pour + et (1, 0) pour • dans K13 sont bien dans H.
? Pour (x, 0) et (y, 0) dans H, on a (x, 0) − (y, 0) = (x − y, 0) qui est dans H.
? Pour (x, 0) et (y, 0) dans H, on a (x, 0) • (y, 0) = (xy, 0) qui est dans H.
? Pour (x, 0) 6= (0, 0) dans H, on a x inversible dans Z/13Z. et ainsi (x−1 , 0) existe. De plus (x, 0)(x−1 , 0) =
(1, 0) = (x−1 , 0)(x, 0) donc (x−1 , 0) est l’inverse de (x, 0) et cet inverse est dans H.
Il s’ensuit que H = {(x, 0) / x ∈ Z/13Z} est un sous-corps de K13 .
(b) Démontrons que H est isomorphe à Z/13Z grâce à l’injection canonique i : Z/13Z → K13 définie par
x 7→ (x, 0) :
? L’application i est définie sans ambigüité.
? L’application i est un morphisme de corps, puisque pour tout x ∈ Z/13Z :

i(x + y) = (x + y, 0) = (x, 0) + (y, 0) = i(x) + i(y) et i(xy) = (xy, 0) = (x, 0)(y, 0) = i(x)i(y).

? L’application i est bijective, de bijection réciproque l’application (x, 0) 7→ x.


Ainsi H est isomorphe à Z/13Z et donc Z/13Z s’identifie à un sous-corps de K13 .
Remarque : de même R est isomorphe à {(x, 0) / x ∈ R} et s’identifie à un sous-corps du corps C = R2
muni des opérations (x, y) + (x0 , y 0 ) = (x + x0 , y + y 0 ) et (x, y)(x0 , y 0 ) = (xx0 − yy 0 , xy 0 + x0 y).
3. Posons α = (x, y) et résolvons α2 = 5.
Il vient α2 = (x2 + 5y 2 , 2xy) = (5, 0). On a donc xy = 0. Par intégrité de Z/13Z, on en déduit x = 0 ou y = 0.
Mais y = 0 mène à x2 = 5, équation sans solution (question 3. de la première partie).
On en déduit que y 6= 0, donc x = 0, puis 5y 2 = 5, d’où y 2 = 1, ce qui mène aux deux solutions : α = (0, 1) et
−α = (0, −1).
Dans K13 [X] on peut donc écrire

X 2 − 5 = X 2 − (5, 0) = (X − (0, 1))(X + (0, 1)) = (X − α)(X + α) .

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