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S OLUTIONS

C HAPITRE 16 - S UITES DE FONCTIONS

Exercice 16.3

1. Pour x = 0, on a f n (0) = 0 pour tout n ∈ N donc f n (0) converge vers 0. Pour x �= 0, f n (x) ∼ 2n x = 1 d’où convergence simple vers
n→+∞ n2n x 2 nx
0. La suite de fonction converge simplement vers 0 sur R.
2. On a une primitive presque immédiate de f n :
�1 � �1
1 1
f n (x) d x = ln(1 + n2n x 2 ) = ln(1 + n2n ).
0 2n 0 2n
�1 �1
ln(n2n ) n ln 2 ln 2
Puisque n2n est de limite infinie, on a f n (t ) d t ∼ ∼ . Ainsi lim f n (t ) d t = . La convergence n’est donc
0 n→+∞ 2n n→+∞ 2n �
n→+∞ 0 2
1
pas uniforme sur [0, 1] sinon, par permutation limite-intégrale, on aurait lim f n (t ) d t = 0.
n→+∞ 0
� �
3. On peut bien évidemment étudier la fonction pour obtenir ses variations et obtenir � f n �∞,[a,+∞[ . Plus simplement, pour x � a, on majore
n
0 � f n (x) � 2 n x 2 = nx
1 � 1 . Cela donne une majoration uniforme de | f | sur [a, +∞[ par un terme qui tend vers 0. La convergence est
na n
n2 x
uniforme sur [a, +∞[.

Exercice 16.5

1. Pour x ∈ R, on a lim f n (x) = sin x.


n→+∞
p −q p +q
2. On étudie la différence (avec sin p − sin q = 2 sin 2 sin 2 ) :
� � � � � � �� � �
� � � �
�sin n + 1 x − sin x � = 2 �sin x sin 2n + 1 x � � 2 ��sin x �� � |x| � A
� n � � 2n 2n � 2n n n
� � A de limite nulle. La
On peut aussi utiliser l’inégalité des accroissements finis (sin a − sin b| � 1.|a − b|). On a donc � f n − f �∞,[−A,A] � n
convergence est bien uniforme sur les segments [−A, A] (et donc sur tous les compacts de R qui sont tous contenus dans un tel segment).
� �
3. On cherche x n tel que � f n − f �∞ � | f n (x n ) − f (x n ) soit minoré/tend vers autre chose que 0. On a, avec x n = n π
2,
π π
| f n (x n ) − f (x n )| = | sin((n + 1) ) − sin n | = 1.
2 2

Exercice 16.6

1. On a � �
t n t t t t t
g n� (t ) = e t (1 − )n − (1 − )n−1 = e t (1 − )n−1 (1 − − 1) = − e t (1 − )n−1 .
n n n n n n n
t
Puisque t ∈ [0, 1], on a facilement |g n� (t )| � en . On utilise l’inégalité des accroissements finis sur [0, t ]. La dérivée g n� est majorée en valeur
t � � t
absolue sur [0, t ] par en , si bien qu’on a �g n (0) − g n (t )� � t en . En multipliant par e −t , on obtient |e −t − (1 − nt )n | � nt .
2. On commence par l’existence de I n (x) : la fonction t �→ t x (1 − nt )n . Cette fonction est continue sur ]0, 1] et est équivalente en 0 à t x ,
intégrable sur ]0, 1] si et seulement si x > −1. les fonctions I n sont définies sur ] − 1, +∞[. On s’intéresse directement à la différence avec
�1
la fonction limite attendue : on note I (x) = t x e −t d t . Pour les mêmes raisons, cette fonction est définie sur ] − 1, +∞[. Plutôt que de
0
justifier la convergence simple de la suite de fonctions vers I en utilisant le théorème de convergence dominée, on évalue directement la
différence (la question précédente permet de l’évaluer facilement) :
�1 � � �
� t � 1 1 x+1 1
|I n (x) − I (x)| � t x ��(1 − )n − e −t �� d t � t dt = .
0 n n 0 n(x + 2)

D’une part, à x fixé, on a bien une différence de limite nulle, d’où la convergence simple de (I n ) vers I sur ] − 1, +∞[, d’autre part, pour
1 . On a donc convergence uniforme de (I ) vers I sur ] − 1, +∞[.
tout x > −1, on a également x + 2 > 1 d’où |I n (x) − I (x)| � n n

Exercice 16.7

1. Chaque K n est fermé et borné donc compact. Supposons que K n est non vide pour tout n ∈ N. Il existe alors x n ∈ K n ⊂ [a, b]. De cette suite,
on peut extraire une suite convergente x φ(n) de limite ℓ ∈ [a, b]. On montre que ℓ est dans tous les compacts donc dans leur intersection.
En effet soit n 0 ∈ N. Pour n � n 0 , on a φ(n) � n � n 0 et x φ(n) ∈ K φ(n) ⊂ K n0 . Puisque K n0 est fermé, la limite de x φ(n) est dans K n0 et ce
pour tout n 0 ∈ N. Finalement ℓ est dans l’intersection des compacts qui est donc non vide.
2. Soit g n = f − f n , fonction continue sur [a, b]. Pour tout x ∈ [a, b], la suite (g n (x)) est décroissante vers 0. Soit ε > 0. Pour tout N ∈ N, on
considère K N = {x ∈ [a, b], g N (x) � ε}. L’ensemble K N est compact : K N = g N −1 ([ε, +∞[) qui est fermé et K est borné. La suite K est
N N
décroissante car g N est décroissante : on a g N +1 (x) � g N (x) et si g N +1 (x) � ε alors g N (x) � ε. Enfin l’intersection des K N est vide. En effet

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puisque (g N ) converge simplement vers 0 alors, pour tout x ∈ [a, b], il existe n 0 tel que, pour tout n � n 0 , 0 � g n (x) < ε donc x n’est pas
dans tous les K N . On se retrouve dans la situation de la question 1 et il existe N0 tel que K N0 est vide, c’est-à-dire que pour tout x ∈ [a, b],
0 � g N0 (x) � ε et par décroissante cela reste vrai pour tout N � N0 . Pour ε > 0, on a trouvé N0 ∈ N tel que, pour tout N � N0 et tout
x ∈ [a, b], |g N (x)| < ε. La convergence de (g n ) vers 0 est uniforme sur [a, b].

Exercice 16.8

1. Soit x, y ∈ [a, b]. On a | f n (x) − f n (y)| � K |x − y| pour tout n ∈ N. En passant à la limite (simple), on obtient | f (x) − f (y)| � K |x − y| et f est
bien K -lipschitzienne.
2. On va controler la convergence en un nombre fini de points et utiliser le caractère lipschitzien pour les autres. On se donne ε > 0. On
fixe N ∈ N tel que K b − a < 3 ε . On note x = a + i b − a . Pour chaque i ∈ �0 ; N �, il existe n ∈ N tel que, pour n � n , | f (x ) − f (x )| < ε .
i i i n i i 3
N N
On note N = max(n i ). Pour tous les points x i de |a, b], si n � N � , on a | f n (x i ) − f (x i )| < 3
� ε . Soit x ∈ [a, b]. Il existe i ∈ �0 ; n − 1� tel que
x ∈ [x i , x i +1 ]. On a alors
ε
| f n (x) − f (x)| � | f n (x) − f n (x i )| + | f n (x i ) − f (x i )| + | f (x i ) − f (x)| � 2K (x − x i ) + .
3

Puisque |x − x i | � |x i +1 − x i | = b − a , on a K (x − x i ) � K b − a < 3
ε . On obtient finalement | f (x) − f (x)| < ε, et ce, pour tout x ∈ [a, b]. La
n
N N
convergence est donc uniforme.

Exercice 16.9

On fixe N + 1 points x 0 , x 1 , . . . , x N distincts de [a, b] et on considère les polynômes d’interpolation de Lagrange en ces points qu’on note
N
� N
� N

L 0 , L 1 , . . . , L N . Pour tout n ∈ N, on a P n = P n (x i )L i . Soit x ∈ [a, b]. On a P n (x) = P n (x i )L i (x), et lim P n (x) = f (x i )L i (x). Ainsi la
n→+∞
i =0 i =0 i =0
N

suite P n converge simplement vers la fonction g : x �→ f (x i )L i (x). Par unicité de la limite f = g , ce qui donne f polynomiale de degré au plus
i =0
N . De plus
N

| f (x) − P n (x)| � | f (x i ) − P (x i )|L i (x).
i =0
N
� N

En notant ℓi = �L i �∞,[a,b] , on a | f (x) − P n (x)| � ℓi | f (x i ) − P (x i )|, indépendant de x, si bien que � f − P n �∞,[a,b] � ℓi | f (x i ) − P (x i )|, de
i =0 i =0
limite nulle lorsque n tend vers +∞. La convergence est donc uniforme sur [a, b].

Exercice 16.11

On ne le dira pas à chaque fois mais toutes les fonctions qui apparaissent (fonctions, limites simples, fonctions dominantes) sont continues sur
R+ .
1. On note f n (x) = f (x)e −nx . La suite de fonctions converge simplement sur R+ vers une fonction nulle partout sauf en 0. Si on note M
un majorant de | f | sur R+ , on a, pour tout n � 1 et tout x � 0, | f n (x)| � Me −x et x �→ Me −x est intégrable sur R+ . On peut appliquer le
théorème de convergence dominée et obtenir lim I n = 0.
n→+∞
On effectue le changement de variable linéaire « u = nx ». Cela donne
�+∞ � �
u −u
nI n = f e du.
0 n
� � −u
On note g n (u) = f u
n e . On a convergence simple vers g : x �→ f (0)e
−u et domination par Me −u . On a donc
�+∞
lim nI n = f (0)e −u du = f (0).
n→+∞ 0
2. On a �+∞ � � �
u �
nI n − L = f − f (0) e −u du
0 n
� �
Pour u � 0 fixé, on a f u
n − f (0) n→+∞∼ f � (0) nu . On s’attendrait à avoir

�+∞
u
nI n − L ∼ f � (0) e −u du
n→+∞ 0 n
�+∞
� � � �
On étudie n(nI n −L) = h n (u)du où h n (u) = n f u n − f (0) e −u . Pour tout u � 0, on a lim h n (u) = u f � (0)e −u . Pour la domination,
0 n→+∞
on note M 1 un majorant de | f � | sur R+ . Avec l’inégalité des accroissements finis, on a, pour tout u � 0 et n ∈ N∗ , |h n (u)| � nM 1 u ne
−u =
� +∞
M 1 ue −u . Puisque u �→ ue −u est intégrable sur R+ , on en déduit le résultat voulu. Avec ue −u du = 1, on a
0
� �
1 � 1 1 1
nI n − f (0) ∼ f (0) ou encore I n = f (0) + 2 f � (0) + o .
n→+∞ n n n n→+∞ n2

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Exercice 16.13

→ Soit n ∈ N∗ . La fonction f n : t �→ ln(1 − t n ) est continue sur [0, 1[. On a

ln(1 − t n ) = ln(1 − t ) + ln(1 + t + . . . + t n−1 ) ∼ ln(1 − t ).


t →1

La fonction t �→ ln t est intégrable sur ]0, 1], et, par symétrie, la fonction t �→ ln(1 − t ) est intégrable sur [0, 1[. On en déduit l’existence de
In .
→ Pour tout t ∈ [0, 1[, on a lim ln(1 − t n ) = 0. La suite de fonctions ( f n ) converge simplement vers la fonction nulle (continue sur [0, 1[).
n→+∞
Enfin, si t ∈ [0, 1[, on a 0 � t n � t < 1 et
ln(1 − t ) � ln(1 − t n ) � 0.
Ainsi, pour tout n ∈ N∗ et t ∈ [0, 1[, on a | f n (t )| � | ln(1 − t )| = | f 1 (t )|. La fonction f 1 étant intégrable sur [0, 1[, le théorème de convergence
dominée s’applique et
lim I n = 0.
n→+∞

→ On effectue le changement de variable u = t n dans l’intégrale (t �→ t n est un C 1 -difféomorphisme de ]0, 1[ sur lui-même). Cela donne

1 1 ln(1 − u) 1/n
In = u du.
n 0 u

On applique le théorème de convergence dominée à la suite de fonctions g n : u �→ ln(1u− u) u 1/n . On a une domination par |g n (u)| �
� �
� ln(1 − u) �
� u u �, fonction continue et intégrable sur ]0, 1[. On obtient
�1 �1
ln(1 − u) 1/n ln(1 − u)
lim u du = d u = C < 0.
n→+∞ 0 u 0 u

Ainsi I n ∼ C .
n→+∞ n

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