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Chapitre 6 Séries Numériques-Corrigés included PSI 2015 -2016

1 Rappels de 1-ère année sur les séries numériques


X 1
1. Montrer que la série est convergente, et de somme 1.
n≥1
n(n + 1)

N
1 1 1 X
Solution Pour n ≥ 1, posons un = . On a un = − donc SN = un =
n(n + 1) n n+1 n=1
1
1− −→ 1.
N + 1 N →+∞ +∞
X 1 X 1
Il en résulte que converge et que =1
n≥1
n(n + 1) n=1
n(n + 1)
2. la série exponentielle
X xn +∞ n
X x
Montrer que la série (avec x réel) est convergente et que : ∀x ∈ R, = ex .
n! n=0
n!

Solution
On utilise ici la formule de Taylor avec reste intégral (voir cours de première année).
N Z x
x
X xn (x − t)N t
Pour tout x de R et tout N de N, on a : e = + JN (x), avec JN (x) = e dt.
n=0
n! 0 N!
On effectue le changement de variable (passage de t à u) défini par t = (1 − u)x (donc
x − t = ux et 0 ≤ u ≤ 1).
xN +1 1 N (1−u)x |x|N +1 |x| 1 N
Z Z
Ainsi JN (x) = u e du, donc JN (x) ≤ e u du, donc JN (x) ≤

N! 0 N! 0
|x|N +1 |x|
e .
(N + 1)!
an an un+1 a 1
Enfin lim = 0 pour tout a > 0 : en effet, si un = , on a 0 < = ≤ pour
n→+∞ n! n! un n+1 2
n ≥ 2a.
X xn +∞ n
X x
Ainsi lim JN (x) = 0, donc est convergente, de somme : = ex (pour tout x
N →+∞ n! n=0
n!
de R).
3. la série harmonique
X1
Montrer que la série est divergente.
n≥1
n

Solution
Z n+1 N
1 dt X1
Pour tout n ≥ 1, on a ≥ = ln(n + 1) − ln(n). Ainsi SN = ≥ ln(N + 1).
n n t n=1
n
X1
Il en résulte lim SN = +∞. La série (dite série harmonique) est donc divergente.
N →+∞ n

1
4. la série harmonique alternée
X (−1)n−1 +∞
X (−1)n−1
Montrer que la série est convergente et que : = ln(2).
n≥1
n n=1
n

Solution Z 1 Z 1
(−1)n−1 n−1 n−1
Pour tout n ≥ 1, on a = (−1) t dt = (−t)n−1 dt.
n 0 0
N n−1 1 N 1 Z 1
1 − (−t)N (−t)N
X (−1) Z X Z
n−1
Ainsi SN = = (−t) dt = dt = ln(2) − dt.
n=1
n 0 n=1 0 1 + t 0 1 + t
Z 1 (−t)N Z 1 1
Mais dt ≤ tN dt = . Il en résulte lim SN = ln(2).

0 1+t 0 N +1 N →+∞
X (−1) n−1
La série (dite série harmonique alternée) est donc convergente et sa somme est
n≥1
n
ln(2).
+∞ n
X x
5. ? Pour tout x de ]−1, 1[, montrer que = − ln(1 − x).
n=1
n

Solution
N
X xn
La fonction ϕN : x 7−→ ln(1 − x) + est dérivable sur ]−1, 1[ et ϕN (0) = 0.
n=1
n
N
1 X 1 1 − xN xN
Pour tout x de ]−1, 1[, on a : ϕ0n (x) =− + xn−1 = − + =− .
1 − x n=1 1−x 1−x 1−x
|x|N
Si on fixe x dans ]−1, 1[, un majorant de |ϕ0N (t)| sur [0, x] est .
1 − |x|
|x|N +1
On en déduit, avec l’inégalité des accroissements finis : ϕN (x) = |ϕN (x) − ϕN (0)| ≤ .
+∞ n
1 − |x|
X x
Il en découle lim ϕN (x) = 0, c’est-à-dire = − ln(1 − x).
N →+∞
n=1
n
Remarque : ce résultat sera obtenu par une autre méthode dans le chapitre des Séries entières.
+∞ +∞ +∞
X 1 π2 X 1 X (−1)n
6. Connaissant la somme S = 2
= , calculer les sommes T = 2
et U = 2
.
n=1
n 6 n=1
(2n−1) n=1
n

Solution
Toutes les séries évoquées ici sont convergentes.
+∞ +∞ +∞
X 1 X 1 X 1 1 3 π2
On a : S = 2
= 2
+ 2
= S + T , donc T = S = .
n=1
n n=1
(2n) n=1
(2n−1) 4 4 8
+∞ +∞ +∞
X (−1)n X 1 X 1 π2 π2 π2
Ensuite : U = = − = − = − .
n=1
n2 n=1
(2n)2 n=1 (2n−1)2 24 8 12
+∞ n−1 +∞
X (−1) X 1
7. Sachant que = ln 2, calculer .
n=1
n n=1
n(2n−1)

Solution

2
1 2 1
On effectue une décomposition en éléments simples et on trouve : = − .
n(2n − 1) 2n − 1 n
N N  2N
(−1)n−1

X 1 X 1 1 X
Ainsi =2 − =2 .
n=1
n(2n − 1) n=1
2n − 1 2n n=1
n
+∞ +∞
X 1 X (−1)n−1
On fait tendre N vers +∞ et on trouve =2 = 2 ln(2).
n=1
n(2n − 1) n=1
n
+∞ +∞  +∞ +∞
X 1 X 2 1  ??? X 2 X 1
Il serait ici catastrophique d’écrire : = − = − .
n=1
n(2n − 1) n=1
2n − 1 n n=1
2n − 1 n=1
n
+∞ 3
X n
8. Calculer la somme de la série .
n=1
n!

Solution
On cherche à écrire x3 sous la forme x3 = a + bx + cx(x − 1) + dx(x − 1)(x − 2).
On trouve a = 0 (se placer en x = 0) et d = 1 (considérer les coefficients dominants).
(
n b=1
Avec x = 1 et x = 2, on trouve 1 = a + b = a + 2b + 2c donc et on en déduit :
c=3
+∞ 3 +∞ +∞ +∞ +∞
X n X 1 X n X n(n−1) X n(n−1)(n−2)
= (n + 3n(n−1) + n(n−1)(n−2)) = +3 +
n=1
n! n=1
n! n=1
n! n=1
n! n=1
n!
+∞ +∞ +∞ +∞ +∞ +∞
X 1 X 1 X 1 X 1 X 1 X 1
= +3 + = +3 + = 5e.
n=1
(n−1)! n=2
(n−2)! n=3 (n−3)! n=0 n! n=0
n! n=0 n!
+∞
X
9. Pour tout nombre complexe a vérifiant |a| < 1, calculer S = nan .
n=1

N N N
X
n
X
n−1
X 1−aN
Avec SN = na , on a : SN = a (n − 1)a + an = aSN −1 + a = aSN −
n=1 n=1 n=1
1−a
N +1 1−aN
Na +a .
1−a 
1−aN 1 − (N + 1)aN + N aN +1

a N
Ainsi SN = −N a + =a .
1−a 1−a (1 − a)2
+∞
N
X a
Quand on fait tendre N vers +∞ (en utilisant lim N a = 0), on trouve : nan = .
N →+∞
n=1
(1−a)2
Ce résultat sera obtenu par une autre méthode dans le chapitre Séries entières.
 
X 1
10. Nature et somme de la série un , où un = Arctan
n2 + n + 1
Solution :
1 X
On a l’équivalent un ∼ . On en verra que la convergence de un en résulte.
n→+∞ n2

1 (n + 1) − n
De toutes façons : ∀n ∈ N, 2 = = tan(θn+1 −θn ), avec θn = Arctan(n).
n +n+1 1 + (n + 1)n
N
X π
On en déduit un = θn+1 − θn , puis un = θN +1 − θ0 = θN +1 = Arctan(N + 1) −→ .
N →+∞ 2
n=0

3
+∞  
X 1 π
En faisant tendre N vers +∞, on trouve donc : Arctan 2
= .
n=0
n +n+1 2
+∞
X 1 √ √ 
11. Nature et somme de la série un , avec un = b n + 1c − b nc .
n=1
n

Solution :

Pour tout entier k, on a l’équivalence : b nc = k ⇐⇒ k 2 ≤ n < (k + 1)2 .
√ √
Les seuls entiers n ≥ 1 tels que b n + 1c > b nc sont donc les n = k 2 − 1, avec k ≥ 2.
N
√ √ X
Pour ces entiers, on a b nc = k − 1 et b n + 1c = k. Posons S(N ) = un .
n=1
Puisque les un sont positifs, la suite N 7−→ S(N ) est croissante.
Pour étudier la valeur éventuelle de lim S(N ), il suffit de calculer par exemple lim S(N 2 −1).
N →+∞ N →+∞
N
X 1 N   N −1 N +1
X 1 1 X 1 X 1 3 1 1
Or : S(N 2−1) = 2 −1
= − = − = − − .
k=2
k k=2
2(k−1) 2(k+1) k=1
2k k=3
2k 4 2N 2(N +1)
X +∞
X
Par passage à la limite, on en déduit la convergence de un et la valeur : un =
n=1
2 3
lim S(N −1) = .
N →+∞ 4
X
12. Soit (un ) une suite de R+ . On suppose que la série n2 u2n converge.
X
Montrer qu’il en est de même de la série un .

Solution !2 !
N N N N
X X 1 X 1 X 2 2
Pour N ≥ 1, et avec Cauchy-Schwarz : un = nun )2 ≤ 2
n un ≤
n=1 n=1
n n=1
n n=1
+∞ +∞
X 1 X 2 2
n un .
n=1
n2 n=1
X
La suite des sommes partielles de la série positive un est donc majorée.
On en déduit que cette série est convergente.
un+1 vn+1
13. Soit (un ) et (vn ) deux suites à valeurs dans R+∗ , telles que ≤ pour n ≥ n0 .
X X un v n
Montrer que si la série vn converge, alors la série un converge.

Solution
un+1 un un
L’hypothèse s’écrit : ≤ . La suite n 7−→ qn = est donc décroissante, au moins à
vn+1 vn vn
partir de n0 .
On en déduit 0 ≤ qn ≤ qn0 pour tout n ≥ n0 . Ainsi : ∀n ≥ n0 , 0 ≤ un ≤ qn0 vn .
X X
Dans ces conditions on sait que la convergence de vn implique celle de un .
X X X√
14. Montrer que si les séries à termes positifs un et vn convergent, alors la série un vn
converge.
Solution

4
√ 1 X
Cela résulte de l’inégalité 0 ≤ un vn ≤ (un + vn ) et de l’hypothèse sur les séries un et
X 2
vn .
X1
15. En utilisant une minoration par une série divergente, retrouver la divergence de la série .
n
Solution  
1 1
On sait que ln(1 + x) ≤ x pour tout x > −1. En particulier ln 1 + ≤ pour tout n ≥ 1.
n n
n   X n
X 1
Par télescopage, on trouve : Sn = ln 1 + = (ln(k+1) − ln(k)) = ln(n + 1) −→
k=1
k k=1
n→+∞

+∞.
X  1

La série positive ln 1 + est donc divergente, et elle minore la série harmonique.
n
X e−un
16. Nature de la série un , où u0 est donné dans R et où : ∀n ≥ 0, un+1 = .
n+1
Solution
e−un−1 1
Pour tout n ≥ 1, on a un = > 0, donc 0 < e−un < 1, donc 0 < un+1 < .
n −un−1
n+1
e 1 X
Ainsi lim un = 0, donc lim e−un = 1 et donc un = ∼ : la série un est
n→+∞ n→+∞ n n
divergente.
 π  X
17. Pour tout n ≥ 2, on pose un = ln cos n ) ). Montrer que la série un converge et en
2
calculer la somme.
Solution
x2
Quand x → 0, on a les équivalents : ln(cos x) ∼ cos(x) − 1 ∼ − . Donc quand n → +∞ :
2
π2
un ∼ − 2n+1 .
2
X
On en déduit la convergence de la série un , par comparaison avec une série géométrique.
 π  π π π
Pour tout entier k, on a : sin k−1 = 2 sin k cos k . Posons vk = ln sin k .
2 2 2 2
  π 
Avec ces notations, et pour tout k ≥ 2, on a : uk = ln cos k = vk−1 − vk − ln(2).
n
2
X   π 
On somme de k = 2 à k = n et on obtient : uk = v1 −vn −(n−1) ln 2 = − ln 2n−1 sin n .
k=2
2
π +∞
n−1 π π X   π  π 
n−1
Quand n → +∞, 2 sin n ∼ 2 ∼ . Donc ln cos k = − ln .
2 2n 2 k=2
2 2
X
18. Soit un une série réelle, convergente mais non absolument convergente.
X X

Pour tout n, on pose u+ n = sup(un , 0) et u n = sup(−u n , 0). Montrer que u +
n et u−
n
divergent.
− −
Pour tout entier n, on a : u+ +
n − un = un et un + un = ¬un |.
X X
Si l’une des séries u+
n ou u− + −
n converge, l’autre converge aussi car un = un + un et
sumun converge.

5

Mais dans ce cas la série de terme général |un | = u+
n + un converge, ce qui n’est pas.
X X
Conclusion : les séries u+
n et u−n sont divergentes.

2 Compléments sur les séries à valeurs réelles


19. important : la constante d’Euler
n
X 1
On pose Hn = , puis un = Hn − ln(n). Montrer que la suite (un )n≥1 est convergente.
k=1
k
On note γ la limite de la suite (un )n≥1 : c’est la ” constante d’Euler ”. On a : γ ≈ 0.5772156649.
n
X 1
On retiendra donc le développement, quand n → +∞ : = ln(n) + γ + o(1)
k=1
k

Solution X
On sait que la suite (un )n≥1 a même nature que la série télescopique (un − un−1 ) (voir le
lien suite-série).
   
1 1 1 1
Soit n ≥ 2 : un −un−1 = Hn −ln(n)−Hn−1 +ln(n−1) = +ln 1 − = − 2 +o ∼
n n 2n n2 +∞
1
− 2.
2n X
La série (un −un−1 ) converge (comparaison avec série de Riemann), donc la suite (un )n≥1
converge.
20. Au delà de la constante d’Euler
X X
Soit un et vn deux séries à termes positifs, convergentes, avec un ∼ vn .
+∞
X +∞
X
(a) Montrer l’équivalence des restes : uk ∼ vk .
n→+∞
k=n k=n
+∞
X 1 1
(b) Montrer que ∼ .
k=n
k2 n→+∞ n
n  
X 1 1 1
(c) Reprendre l’exercice précédent, et montrer que : = ln(n) + γ + + o .
k=1
k 2n n
X
(d) Application Déterminer la nature de la série a1+1/2+···+1/n où a est un réel strictement
positif.

Solution
(a) Pour tout ε > 0, il existe n0 tel que : ∀k ≥ n0 , |uk − vk | ≤ ε vk .
Xp p X p X p
X
Il en résulte : ∀n ≥ n0 , ∀p ≥ n, uk − vk = (uk − vk ) ≤ |uk − vk | ≤ ε

k=n k=n k=n k=n
sumpk=n vk .
X+∞ +∞
X +∞
X +∞
X
Quand p → +∞ on obtient : ∀n ≥ n0 , uk − vk ≤ ε vk . Ainsi : uk ∼

n→+∞
k=n k=n k=n k=n
+∞
X
vk .
k=n

6
X 1 +∞ +∞
X 1 X 1 X 1
(b) Ce qui précède s’applique aux séries 2
et , donc ∼ .
n n(n + 1) k=n
k2 n→+∞
k=n
k(k + 1)
p +∞
1 1 1 X 1 1 1 1 X
Classiquement : = − donc = − donc =
k(k + 1) k k+1 k=n
k(k + 1) n p+1 k=n
k(k + 1)
1
.
n
(c) Comme dans l’exercice précédent, on pose un = Hn − ln(n).
1
On sait que lim un = γ. On a vu l’équivalent un+1 − un ∼ − .
n→+∞ n→+∞ 2n2
+∞ +∞
X 1X 1 1
Il en résulte : (uk+1 − uk ) ∼ − 2
∼ − (en utilisant la question b)).
k=n
n→+∞ 2 k=n k n→+∞ 2n
X+∞  
Mais (uk+1 − uk ) = lim uk+1 − un = γ − un .
k→+∞
k=n   n  
1 1 X 1 1 1
On obtient finalement : γ−un = − + o , c’est-à-dire : = ln(n) + γ + +o .
2n n k=1
k 2n n
RAJOUTER LA SOLUTION
n +∞
X 1 X 1
21. Trouver un équivalent, quand n → +∞, de Sn = α
si 0 < α < 1, et de Rn = si
k=1
k k=n+1

α > 1.
Solution
1 1
La fonction f : x 7−→ α
est positive décroissante sur R+∗ , de primitive F : x 7−→ .
x (1−α) xα−1
1
On en déduit, pour tout k ≥ 2 : 0 ≤ F (k+1) − F (k) ≤ α ≤ F (k) − F (k−1) (?).
k
— Dans le cas α > 1, on somme les encadrements (?) de k = n + 1 à k = n + p :
n+p
X 1
On trouve : 0 ≤ F (n+p+1) − F (n+1) ≤ ≤ F (n+p) − F (n).
k=n+1

Quand p → +∞, sachant que lim F (x) = 0, on obtient : −F (n + 1) ≤ Rn ≤ −F (n).
x→+∞
+∞
1 X 1 1
On trouve : −F (n + 1) ∼ −F (n) = α−1
. Ainsi : Rn = α

(α − 1)n k=n+1
k (α−1)nα−1
(avec α > 1).
— Dans le cas 0 < α < 1, on somme les encadrements (?) de k = 2 à k = n :
On obtient : 0 ≤ F (n+1) − F (2) ≤ Sn − 1 ≤ F (n) − F (1).
n
1 X 1 1
On a : F (n + 1) ∼ F (n) = α−1
−→ +∞. Ainsi : Sn = α

(1−α)n n→+∞
k=1
k (1−α)nα−1
(avec 0 < α < 1).
n +∞
X 1 √ X 1 1
— Par exemple : √ ∼ 2 n (avec α = 1/2), et ∼
2 n→+∞ n
(si α = 2).
k=1
k n→+∞
k=n+1
k
n
X 1 1
Rappel : ∼ ln(n) (démonstration analogue au cas 0 < α < 1, avec f (x) = et
k=1
k +∞ x
F (x) = ln(x)).

7
√ √ √
22. Pour quelles valeurs de a et b la série de terme général un = n + a n + 1 + b n + 2 est-elle
convergente ?
Calculer alors la somme de cette série.
Solution

 
 1 1/2  2 1/2
Pour tout n ≥ 1, un = n 1+a 1+ +b 1+
n n
√ 1
A l’origine, on a (1 + x)m = 1 + mx + O(x2 ) et en particulier 1 + x = 1 + x + O(x2 ).
2
 1  1/2 1  1   2  1/2 1  1
On en déduit 1 + =1+ + O 2 et 1 + =1+ + O 2 .
n 2n n n n n

 a 1 1 
Ainsi un = n 1 + a + b + +b + O 2 .
2 n n (
X a a = −2
La série un converge ⇐⇒ 1 + a + b = + b = 0 ⇐⇒ , et dans ce cas
2 b=1
 1 
un = O √ .
n n
√ √ √ √ √
On a alors, pour tout n ≥ 0 : un = n−2 n + 1+ n + 2 = vn+1 −vn avec vn = n + 1− n.
N N
X X √ √ 1
Ainsi un = (vn+1 − vn ) = vN +1 − v0 = N + 2− N + 1−1 = √ √ − 1.
n=0 n=0
N +2+ N +1
+∞
X
On fait tendre N vers +∞ et on trouve un = −1.
n=1
2 · 5 · 8 · · · (3n − 1)
23. Préciser la nature de la série de terme général un = .
1 · 5 · 9 · · · (4n − 3)
Solution
un+1 3n + 2 3 X
On a = −→ < 1. La série un est donc convergente en vertu de la règle
un 4n + 1 n→+∞ 4
de d’Alembert.

1 · 3 · 5 · · · (2n − 1)
24. Préciser la nature de la série de terme général un = .
2 · 4 · 6 · · · (2n)
Solution
un+1 2n + 1
On a = −→ 1− . On est dans le ”cas douteux” de la règle de d’Alembert.
un 2n + 2 n→+∞
— Méthode 1
1
On va comparer un au terme général α d’une série de Riemann. Posons vn = nα un , avec
n
α>0: 
vn+1 1 α 2n + 1 1 α−1 1 α−1 1 1 
= 1+ = 1+ 1+ = 1+ + O 2 1+
vn n 2n + 2 n 2n n n 2n
1 1 1 1 1 1
=1+ α− + O 2 , et il en résulte ln(vn+1 ) − ln(vn ) = α − +O 2 .
2 n n 2 n n
1 vn X
Avec α = , donc un = √ , la série (ln(vn+1 ) − ln(vn )) converge, donc la suite n 7→
2 n
ln(vn ) converge.

8
eλ X
Si on pose lim ln(vn ) = λ, on en déduit lim vn = eλ , donc un ∼ √ : la série un
n→+∞ n→+∞ n→+∞ n
diverge.
— Méthode 2 Il y avait ici une méthode plus simple, en utilisant la formule de de Stirling.

(2n)! (2n)2n e−2n 2 πn 1
On trouve un = 2n 2
, donc un ∼ 2n 2n −2n ∼ √ , et on conclut à la diver-
X 2 (n!) 2 n e 2πn πn
gence de un .
X (−1)n
25. Déterminer la nature de la série un , où un = √ n
.
n≥1
n!

Solution
X 1
La série un est alternée, son terme général s’écrivant un = (−1)n an , avec an = √
n
> 0.
n≥1
n!
1 1 √
On trouve : ln(an ) = − ln(n!) ∼ − ln nn e−n 2πn ∼ − ln n.

n n
Ainsi lim ln(an ) = −∞ donc lim an = 0.
n→+∞ n→+∞

Montrons que la suite n 7−→ ln(an ) est décroissante (il en résultera que n 7−→ an l’est aussi).
Pour tout entier n ≥ 1 :
ln(n!) ln((n + 1)!) (n + 1) ln(n!) − n ln((n + 1)!)
ln(an+1 ) − ln(an ) = − =
n n+1 n(n + 1)
n
ln(n!) − n ln(n + 1) 1 X  k 
= = ln <0
n(n + 1) n(n + 1) k=1 n+1
X (−1)n
On peut donc appliquer le théorème spécial des séries alternées : la série √
n
est conver-
n≥1
n!
gente.
√
n + (−1)n
X 
26. Nature de la série un , avec un = ln √ .
n≥2
n+α

Solution
On effectue un développement asymptotique de un .
√ (−1)n
   
n 1 1 α
un = ln( n + (−1) ) − ln(n + α) = ln 1 + √ − ln 1 +
2 n 2 n
(−1)n 1 1  α 1  (−1)n α + 1 1 
= √ − +O √ − +O 2 = √ − + O √
n 2n n n 2n n n 2n n n
X (−1)n
La série √ est convergente (théorème spécial des séries alternées.
n
1 
Toute série dont le terme général est un O √ est absolument convergente.
n n X
De ces remarques et du calcul précédent, il résulte que un est de même nature que
Xα+1
.
2n
X
Conclusion : la série un est convergente si α = −1, et divergente sinon.

9
X (−1)n
27. Déterminer la nature de la série un , où un = , avec α > 0.
n≥2
nα + (−1)n

Solution
1
La suite positive n 7−→ an = |un | = tend vers 0, mais n’est pas décroissante (si
nα + (−1)n
0 < α ≤ 1).
On ne peut donc pas appliquer le théorème spécial des séries alternées.
(−1)n (−1)n −1 (−1)n (−1)n  1 
Pour tout n ≥ 2, on a : un = 1+ = 1− + o α =
n
nα nα nα nα n
(−1) 1  1 
α
− 2α + o 2α .
n n n
(−1)n 1
Ainsi un = vn + wn , avec vn = α
et wn ∼ − 2α .
n +∞ n
X
La série vn est convergente, en vertu du théorème spécial des séries alternées.
X X X 1
Ainsi un et wn ont même nature. Mais wn converge ⇐⇒ α > (comparaison
2
avec Riemann).
X 1 1
Conclusion : la série un diverge si 0 < α ≤ , et elle converge si α > .
2 2
Remarque : une erreur grossièrement
X classique aurait été d’écrire un ∼ vn (ce qui est vrai),
puis de dire que la série vn converge (pour α > 0, ce qui est vrai), puis d’en déduire que
X
un converge pour α > 0. L’utilisation des équivalents pour statuer sur la nature d’une série
est en effet réservée aux séries à termes positifs (ou du moins dont le terme général garde un
signe constant à partir d’un certain rang).
Xn+1
28. En utilisant un produit de Cauchy, calculer la somme de la série .
2n
Solution
+∞
X 1
On reconnaı̂t le produit de Cauchy de la série géométrique (dont la somme vaut 2) par
n=0
2n
elle-même :
+∞ +∞ +∞ +∞
X n+1 X X 1 1  X 1 X 1
Effectivement : = = = 4.
n=0
2n n=0 p+q=n
2p 2q p=0
2p q=0 2q
29. Cet exercice montre l’importance de l’hypothèse de convergence absolue pour les produits de
Cauchy.
X (−1)n
On sait que la série √ est convergente mais qu’elle n’est pas absolument convergente.
n
Montrer que le produit de Cauchy de cette série par elle-même conduit à une série divergente.
Solution
n n−1
X (−1)k (−1)n−k n
X 1
Le terme général du ”carré de Cauchy” de notre série est un = √ √ = (−1) p .
k=1
k n−k k=1
k(n−k)
n−1
p n X 1 2
Pour 1 ≤ k ≤ n, on a k(n − k) ≤ , donc p ≥ (n − 1).
2 k=1
k(n−k) n
X
La série un est donc grossièrement divergente !

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