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Officiel de la Taupe 2013

Concours Communs Polytechniques - option PC

Avant de donner des énoncés avec les corrigés, je vous donne un extrait du rapport 2011.

L’épreuve orale de mathématiques comporte deux exercices.


L’énoncé du premier exercice est remis au candidat lors de son entrée dans la salle d’interrogation. Pour le
résoudre, le candidat dispose d’environ trente minutes de préparation écrite et de vingt minutes d’exposé oral.
Ce temps écoulé, un second exercice est donné au candidat qui dispose alors pour sa résolution d’environ dix
minutes d’exposé oral.
Le premier exercice, que nous appellerons l’exercice majeur, est noté sur 14 points. Il est issu d’une banque
d’exercices et est posé au même moment, par tous les examinateurs, à tous les candidats ayant le même horaire
de passage. Pour ce qui est de cet exercice majeur, l’objectif est de produire des énoncés progressifs, comportant
plusieurs questions, en évitant celles qui sont bloquantes. Le but est clairement de permettre à un candidat cor-
rectement préparé d’utiliser efficacement le temps de préparation écrite qui lui est alloué. La banque d’exercices
est bien sûr modifiée chaque année et les exercices qui la constituent abordent toutes les parties du programme
de première et de seconde année.
Le second exercice, quant à lui, est noté sur 6 points. Comme l’exercice majeur, il est issu d’une banque
d’exercices. Contrairement à l’exercice majeur qui est choisi par le coordonnateur de l’épreuve, le choix de ce
second exercice est laissé à l’examinateur. Des candidats ayant le même horaire de passage ont donc le même
exercice majeur mais pas nécessairement le même deuxième exercice. Ce second exercice ne bénéficie pas d’un
temps de préparation écrite. Il porte sur des thèmes distincts de ceux abordés dans l’exercice majeur, ce qui
permet une évaluation des compétences du candidat sur un spectre suffisamment large.
...
Bien maı̂triser le temps de préparation écrite est un enjeu important pour une bonne réussite de l’oral. La chose
n’est pas aisée et nécessite sans doute un entraı̂nement spécifique. Il faut notamment veiller lors de la préparation
écrite à ne pas rester bloqué au niveau d’une question alors que l’on peut en admettre le résultat et traiter la
suite. Il est utile à ce sujet de rappeler que les exercices se veulent non bloquants et que par conséquent, les
résultats intermédiaires sont donnés. Ajoutons qu’il est sans doute bon de lire le sujet dans son ensemble avant
de se lancer. L’idéal serait qu’un candidat ait réfléchi à toutes les questions lors de son temps de préparation
écrite.
Au niveau de l’exposé oral, il ne faut pas perdre de temps à reproduire lentement des calculs déjà effectués lors
du temps de préparation écrite. L’intérêt du candidat est de présenter de manière précise, concise et rapide tout
le travail effectué lors de la préparation écrite et de disposer ainsi d’un maximum de temps pour aborder des
questions non traitées avec une aide éventuelle de l’examinateur. Rappelons d’autre part que s’agissant d’un
oral, il est inutile de recopier au tableau tout ce qui est dit. Il faut aussi insister sur l’importance qu’il y a à faire
preuve d’énergie et de volontarisme. Même si la phase de préparation écrite ne s’est pas bien déroulée, tout est
encore possible.
Le temps alloué à la résolution du second exercice est d’une dizaine de minutes. D’autre part, cet exercice ne
bénéficie pas d’un temps de préparation écrite. Un candidat a donc tout intérêt à faire preuve de vivacité et de
réactivité et bien sûr d’une bonne maı̂trise des notions et des savoirs-faire de base.

1
Exercice 1
+∞
X an
Ensemble de définition de S(x) = , où a ∈] − 1, 1[.
n=0
x+n
1
Montrer que xS(x) tend vers lorsque x tend vers +∞.
1−a
Correction H [232-II]

Exercice 2
P
Soit an une série convergente à termes réels positifs, (bn )n∈N? une suite d’entiers naturels non nuls et
+∞
X
f (x) = an cos(2πbn x) définie sur [0, 1].
n=1 P
Montrer que an cos(2πbn x) converge normalement sur [0, 1].
Z 1
Montrer que f est continue et définie sur [0, 1]. Calculer f (x) dx.
0
N −1  
1 X k
Montrer que SN = f converge et déterminer sa limite.
N N
k=0
N −1
X 2 i πkbn
Montrer que e N vaut N si N divise bn et 0 sinon.
k=0 X
On note IN = {n ∈ N? | n divise bN } ; montrer que SN = an
n∈IN
1
On choisit bn = n! et an = .
?
n3/2
Montrer que {n ∈ N | n > N } ⊂ IN puis que N SN tend vers +∞.
Correction H [234-I]

Exercice 3
On pose, pour n ∈ N? , fn (x) = xn−1 ln x.
(n) (n − 1)!
Montrer par récurrence que fn (x) = .
x
Le montrer à l’aide de la formule de Leibniz appliquée à xn−1 ln x.
Correction H [237-I]

2
Correction de l’exercice 1 N

Pour que S(x) soit défini, il faut et il suffit que


an
• Pour tout n de N, est défini, donc ∀n ∈ N , x 6= −n
x+n
P an
• La série converge.
n x+n n
∼ |a|
a
Or
x + n n→+∞ n
|a|n P |a|n
De plus ∀n ∈ N? , 6 |a|n et
P n
|a| converge. Donc converge.
n n
P an
On déduit de ce qui précède que converge absolument, donc converge.
x+n
S est donc défini sur R \ {−N}
+∞
X an x
∀x ∈ [1, +∞[ , xS(x) = fn (x) avec fn (x) = .
n=0
x+n
P
On va appliquer le théorème d’interversion des limites à la série fn .
n n
P
• ∀x ∈ [1,
P +∞[ , |fn (x)| 6 |a| et |a| converge.
Donc fn converge normalement sur [1, +∞[.
• ∀n ∈ N , lim fn (x) = an
x→+∞
Donc, d’après le théorème d’interversion
! +∞des limites :
+∞ X  X+∞
X 1
lim xS(x) = lim fn (x) = lim fn (x) = an =
x→+∞ x→+∞
n=0 n=0
x→+∞
n=0
1−a
1
Donc S(x) ∼
x→+∞ (1 − a)x

3
Correction de l’exercice 2 N
P
∀x ∈ [0, 1] , |an cos(2πbn x)| 6 an . De plus, an est convergente
P
On en déduit que an cos(2πbn x) converge normalement sur [0, 1]
Étant la somme d’une série normalement convergente de fonctions continues sur [0, 1] :
f est définie et continue sur [0, 1]
P
Puisque an cos(2πbn x) converge normalement sur [0, 1], on peut écrire que :
Z 1 Z 1 X+∞
! +∞ Z 1 +∞  1
X X an
f (x) dx = an cos(2πbn x) dx = an cos(2πbn x) dx = sin(2πbn x) = 0
0 0 n=1 n=1 0 n=1
2πbn 0

f étant continue sur [0, 1], d’après le cours sur les sommes de Riemann :
N −1   Z 1
1 X k
lim SN = lim f = f (t) dt = 0
N →+∞ N →+∞ N N 0
k=0
N −1
kbn 2 i πkbn
X 2 i πkbn
Si N divise bn , alors, pour tout k de {0, . . . , N − 1}, est entier et e N = 1. Donc e N =N
N
k=0
bn 2 i πbn
Si N ne divise pas bn , alors, n’est pas un entier et e N n’est pas égal à 1. Donc
N
N −1 2 i πN bn
X 2 i kπbn 1−e N
e N = 2 i πbn =0
k=0 1−e N
N −1
X 2 i πkbn
Donc e N vaut N si N divise bn et 0 sinon.
k=0
X +∞
X
La notation an ne fait pas partie du programme, je vais donc la remplacer par : χIN (n)an , où χIN (n) = 1
n∈IN Pn=1
si n ∈ IN et χIN (n) = 0 autrement. Remarquons P qu’il est évident que la série χIN (n)an converge puisque
pour tout n , 0 6 an χIN (n) 6 an et puisque an converge.
Une combinaison linéaire de séries convergentes est convergente, et la somme de cette combinaison linéaire est
égale à la combinaisons linéaire des sommes.!On peut donc écrire que :
N −1  N −1 +∞ N −1
 +∞
!
1 X k 1 X X 2πkbn X 1 X 2πkbn
f = an cos = an cos
N N N n=1
N n=1
N N
k=0 k=0 k=0
Or, grâce à la question précédente :
N −1 −1
N
!
1 X 2πkbn an X 2 i kπbn
an cos = Re e N = an χIN (n)
N N N
k=0 k=0
+∞
X
Donc SN = χIN (n)an
n=1
Puisque bn = n!, il est évident que pour tout n > N , N divise bn .
Donc {n ∈ N? | n > N } ⊂ IN
+∞ +∞ 2N −1 2N −1 √
X X 1 X 1 X 1 N
Donc N SN = N χIN (n)an > N >N >N = √
n=1 n=N
n3/2 n=N
n3/2 n=N
(2N ) 3/2
2 2
Donc lim N SN = +∞
N →+∞

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Correction de l’exercice 3 N

(n) (n − 1)!
Soit HRn la propriété : fn (x) =
x
1
• f1 (x) = ln x donc f10 (x) = et HR1 est vraie.
x
• Supposons HRn vraie. Alors fn+1 = gfn avec g(x) = x. Et, en appliquant la formule de Leibniz, on a :
n+1
X n + 1 
(n+1)
fn+1 = g (k) fn(n+1−k) = gfn(n+1) + (n + 1)g 0 fn(n) .
k
k=0
(n) (n − 1)! (n+1) (n − 1)!
Par HRn : fn (x) = et fn (x) = −
x x2
(n+1) (n − 1)! (n − 1)! n!
Donc fn+1 (x) = − + (n + 1) = .
x x x
HRn+1 est vraie.
(n) (n − 1)!
On vient de démontrer par récurrence que ∀n ∈ N? , fn (x) =
x
(n)
Dérivons maintenant fn en appliquant la formule de Leibniz au produit gh avec g(x) = xn−1 et h(x) = ln x
n   n−1  
(n)
X n (k) (n−k) X n (k) (n−k)
• fn = g h = g h
k k
k=0 k=0
• On montre facilement par récurrence que
(n − 1)!
pour 0 6 k 6 n − 1 , g (k) (x) = xn−1−k
(n − 1 − k)!
(−1)k−1 (k − 1)!
pour 1 6 k 6 n , h(k) (x) =
xk
Donc :
n−1   n−1  
(n)
X n (n − 1)! n−k−1 n−k−1 (n − k − 1)! (n − 1)! X n−k−1 n
fn (x) = x (−1) = (−1)
k (n − k − 1)! xn−k x k
k=0 k=0
• Et, d’après la formule du binôme :
n   n−1  
X n X n
1 = 1 − (1 − 1)n = 1 − (−1)n−k = (−1)n−k−1
k k
k=0 k=0
On vient donc de redémontrer le résultat demandé par l’énoncé.

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