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Université de Carthage

Faculté des Sciences de Bizerte


Departement de Mathématiques
Année universitaire 2021-2022

Mini-projet

Préparé par : Moussa Traoré / Pape Ibrahima kebe

Titre :

L'ensemble de Cantor

Présenté et soutenu publiquement le .../../2022

Jury :

Président ...... FSB.

Examinateur ....... FSB.

Encadreur Mr.Naghmouchi FSB.


TABLE DES MATIÈRES

0.1 L'espace {0, 1}N . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

0.1.1 Une distance sur {0, 1}N . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

0.1.2 La topologie produit et la topologie induite par la distance d . . . . . . . 2

0.1.3 {0, 1}N un espace parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

0.1.4 Totalement discontinuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

0.2 Caractérisation de L'ensemble de Cantor : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

0.1 L'espace {0, 1}N

0.1.1 Une distance sur {0, 1}N

Dénition 0.1.1. Soient x = (xn )n≥0 , y = (yn )n≥0 deux éléments de X.


On pose d(x, y) = 2−N (x,y) avec :
N (x, y) = min{n ∈ N/xn ̸= yn }, si x ̸= y
N (x, y) = +∞ , si x = y. Alors d est une distance sur X

Proposition 0.1.2. d est une distance sur {0, 1}N .

Preuve 0.1.3. Soient x = (xn )n≥0 , y = (yn )n≥0 , z = (zn )n≥0 .


Montrons que d est une distance sur {0, 1}N :
1. d(x, y) = 0 ⇔ x = y?
d(x, y) = 0 ⇔ 2−N (x,y) = 0 ⇐⇒ N (x, y) = +∞ ⇐⇒ x = y.

2. d(x, y) = d(y, x) pour tous x,y dans X?


d(y, x) = 2−N (y,x) = 2−N (x,y) = d(x, y) car N (x, y) = N (y, x)

1
3. d(x, z) ≤ d(x, y) + d(y, z)?
Si x = y ou y = z ,on aura : d(x, y) = d(y, z) ≤ d(y, z) vraie .
y = z =⇒ d(x, z) = d(x, y) ≤ d(x, y) + d(y, z) vraie car d(y, z) ≥ 0
Si x ̸= y et y ̸= z :
x ̸= y =⇒ ∃n0 ∈ N; ∀n ≥ n0 , xn ̸= yn
y ̸= z =⇒ ∃n1 ∈ N; ∀n ≥ n1 , yn ̸= zn
(x0 , x1 , ..., xn0 ) = (y0 , y1 , ..., yn0 ) et (y0 , y1 , ..., yn1 ) = (z0 , z1 , ..., zn1 )
Si n0 ≤ n1 ; on aura :
N (x, y) ≥ n0 =⇒ 2−N (x,z) ≤ 2−n0 =⇒ d(x, z) ≤ 2−n0 + 2−n1 =⇒ d(x, z) ≤ d(x, y) +
d(y, z).
Si n1 ≤ n2 , N (x, z) ≥ n1 =⇒ 2−N (x,z) ≤ 2−n1 =⇒ 2−N (x,z) ≤ 2−n1 + 2−n0 =⇒ d(x, z) ≤
d(x, y) + d(y, z).
donc dans les deux cas : d(x, z) ≤ d(x, y) + d(y, z)
Conclusion : d est une distance sur X = {0, 1}N

0.1.2 La topologie produit et la topologie induite par la distance d

L'objectif de cette partie est de montrer que τp = τd . On note par τp la topologie produit

sur {0, 1}N et par τd celle engendrée par d. Montrons que la topologie produit sur X est celle

engendrée par d c'est à dire que τp = τd .

Théorème 0.1.4. τp = τd
S
Soit U ∈ τp =⇒ U = x∈A Cx . Soit x ∈ τd , x > 0 ; et soit δ > 0 ; B(x, δ) : la boule ouverte

de centre x et de rayon δ est un ouvert pour la topologie produit.

Montrons que B(x, δ) est un cylindre.

Preuve 0.1.5. ]0; ∞[= 1


; 21n . Soit δ > 0 =⇒ δ ∈ ]0; ∞[ = n∈Z 2n+1
S   S  1 1
n∈Z 2n+1
; 2n =⇒ ∃n! ∈
1
; 1 1 1
 
Z/δ ∈ 2n+1 2n
=⇒ 2n+1
<δ≤ 2n
.
On a d(x, y) = 2{ − min{n ∈ N/xn ̸= yn }} ≤ 2−0 = 1.
Si δ > 1 = 2−0 ; Si y ∈ X =⇒ d(x, y) ≤ 2−0 = 1 < δ donc B(x, δ) est l'espace X tout entier.
Si 0 < δ ≤ 1,=⇒ δ ∈ ]0, 1] = 1
, 1 1 1
S  
n∈N 2n+1 2n
=⇒ ∃!n ∈ N/ 2n+1 <δ≤ 2n
.
Montrons que B(x, δ) = B(x, 21n ) : On a δ ≤ 1
2n
=⇒ B(x, δ) ⊂ B(x, 21n ). ⋆

2
Soit y ∈ B(x, 21n ) =⇒ d(x, y) = 1
2N (x,y)
< 1
2n
=⇒ N (x, y) > n =⇒ N (x, y) ≥ n + 1 =⇒
1
2N (x,y) ≥ 2n+1 =⇒ d(x, y) ≤ 2n+1
< δ =⇒ y ∈ B(x, δ). ∗∗
∗et ∗ ∗ =⇒ B(x, δ) = B(x; 21n ).
Conclusion :τp = τd .

0.1.3 {0, 1}N un espace parfait

Montrons que X = {0, 1}N est parfait c'est à dire sans point isolé .

Soit x ∈ {0, 1}N , soit δ > 0, ∃n ∈ N/2−n < δ =⇒ B(x, 2−n ) ⊂ B(x, δ). pour montrer que X est

pafait montrons que B(x, 2−n ) n'est pas reduit à un point.

On a : B(x, 2−n ) ⊂ B(x, δ) =⇒ N (x, y) > navecN (x, y) = min{n ∈ N/xn ̸= yn }. Soit

x = (x0 , ..., xn , xn+1 , ....) et Y = (y0 , ...., yn , yn+1 , ....) tels que xn+1 ̸= yn+1 , et yn+i = 0 pour

tout i ≥ 2 par exemple.Alors on a N (x, y) > n c'est à dire que x,y ∈ B(x, 2−n ), donc B(x, 2−n )
contient au moins deux éléments.

Conclusion : {0, 1}N est parfait.

0.1.4 Totalement discontinuité

Soit x ∈ {0, 1}N et soit C la composante connexe contenant x. Montrons que C = {x}

Preuve 0.1.6. S'l existe y ∈ C − x =⇒ il existe n ∈ N tel que B(x, 21n ) ∩ B(y, 21n ) ̸= ∅, Or
X = [U 1 ]∪[U
˙ 2 ]∪...
˙ ∪[U˙ n ].
Il y'a deux mots de longueur n + 1 :(x0 ...xn , y0 ...yn ).
{0, 1}|n + 1 = {U i , 1 ≤ i ≤ 2n+1 } est la famille des mlots de longueur n + 1. Il existe i,j
∈ {1, ..., 2n+1 } tels que i ̸= j , x0 ...xn = U i et y0 ...yn = U j .
C = C ∩ X = 1≤l≤2n+1 C ∩ [U l ] avec C ∩ [U i ] et C ∩ [U j ] sont non vide donc :
S

Conclusion : C n'est pas connexe.

0.2 Caractérisation de L'ensemble de Cantor :

Soit X un espace metrique compact , sans point isolé et totalement discontinue.

OBJECTIF :
Montrer que X est homéomorphe à {0, 1}N .

3
Théorème 0.2.1. 1. Soit X un espace metrique compact et totalement discontinue.Alors
la famille des ouverts et fermés forme une base de la topologie associé à X.
2. Pour tout ϵ > 0, il existe une partition nie d'ouvers et fermés V = {Va : a ∈ A} telle
que diam(V) < ϵ.

Lemme 0.2.2. Soit X un espace métrique compact. Alors pour tout x,y ∈ X tels que x ̸= y,il
existe un ouvert et fermé U tel que x ∈ U et y ∈
/ U.

Preuve 0.2.3. 1. Soit U un ouvert de X tel que x ∈ U. Nous avons construit un ouvert
et fermé A avec x ∈ A ⊆ U. Si U = X , alors U lui même est un ouvert et fermé et on
aura A = U.
Supposons que U ̸= X. U est un ouvert de X =⇒ ∁U = X\U est un fermé de X or
X est compact et puisqu'un fermé dans un compact est compact alors ∁U = X\U est
compact.
D'après le lemme précédent, pour tout y ∈ X\U , ils existent Ay , By deux ouverts et
fermés disjoints avec x ∈ Ay et y ∈ By . En particulier, x ∈
/ By =⇒ {By : y ∈ X\U } est
un recouvrement d'ouverts de X\U.
C'est-à-dire X\U ⊂ ∪y∈X\U By or X\U est compact alors ils existent y1 , y2 , ..., yn ∈ X\U
tels que : X\U ⊂ By1 ∪ .... ∪ Byn =
Sn Sn
i=1 Byi ⇒ ∁( i=1 Byi ) ⊂ ∁(X\U ) = U =⇒
Tn
∁Byi ⊂ U.
i=1

De plus x ∈ ni=1 (X\Byi ). On pose V = ni=1 (X\Byi ) ; Par conséquent x ∈ V ⊂ U.


T T

2. Soit ϵ > 0, pour tout x ∈ X, U = B(x, 2ϵ ) est un ouvert contenant x.D'après 1), il existe
un ouvert et fermé Ax de X tel que x ∈ Ax ⊂ U. Par suite X = Ax . Par compacité
S
x∈X

de X ;ils existent x1 , ..., xn tel que X =


Sn
i=1 Axi .
Soit {Ax1 , ..., Axn } un sous-recouvrement ni de X , c'est-à-dire X =
Sn
i=1 A xi .
Posons V1 = Ax1 , V2 = Ax2 \Ax1 = Ax2 ∩ (X\Ax1 ), V3 = Ax3 \(V1 ∪ V2 ), ........., Vn =
Axn \(V1 ∪ V2 ∪ ... ∪ Vn−1 ). Alors V = {Vi : i = 1, ..., n} est une partition d'ouverts et
fermés de X de diamètre strictement inférieur à ϵ c'est à dire que diam(V) < ϵ.
Soit x ∈ X alors il existe itel que x ∈ Axi avec i = min{1 ≤ i ≤ n/x ∈ Axi }. x ∈ Vi
c'est-à-dire que x ∈
/ Ax1 , ..., Axi−1 et x ∈ Axi dans le cas où i > 1.

Théorème 0.2.4. PRINCIPAL

Tout espace métrique compact sans point isolé et totalement discontinue est homéomorphe à
{0, 1}N .

4
Preuve 0.2.5. Etape1 :
Comme X est sans point isolé, il existe a0 , a1 ∈ X avec a0 ̸= a1 . Il existe ϵ1 > 0 tels que
B(a0 , ϵ1 ) ∪ B(a1 , ϵ1 ) = ∅. D'après le théorème précédent , il existe une partition {U0 , ..., Un }
d'ouverts et fermés de X telle que diam(Ui ) < ϵ1 , pour tout i = 0, ..., n. Sans perte de généralité,
a0 ∈ U0 et a1 ∈ U1 . On pose V0 = U0 .
Si diam(U1 ∪ U2 ∪... ˙ n ) < ϵ1 alors on pose V1 =
Sn
˙ ∪U i=1 Ui .
Sinon V0 = V00 ∪V
˙ 01 , V1 = V10 ∪V
˙ 11 où V11 =
Sn
i=2 Ui .
Donc on aura Y = ˙ γ∈{0,1}n1 Vγ .
S

Etape2 :
Posons ϵ2 = ϵ1
. Pour tout γ dans 0, 1n1 on écrit de la même manière Vγ = ˙ {β∈{0,1}nγ } Vγβ avec
S
2

nγ ∈ . Posons m = max{nγ : γ ∈ {0, 1}n1 nγ ′ . Soit γ ∈ {0, 1}n1 \{γ ′ } tel que nγ < nγ ′ . On va
appliquer le lemme 0.2.2 d'une manière successif jusqu'à avoir

˙
[
Vγ = nγ ′ Vγβ ,
{β∈{0,1} }

On pose n2 = n1 + nγ ′ . On vient alors d'obtenir X = ˙ λ∈{0,1}n2 Vλ .


S

Etape3 :
Posons ϵ3 = ϵ2
, appliquons l'etape2 pour avoir Vλ = Vλβ ; et dans ce cas on pose
S
2 β∈{0,1}m

n3 = n2 + m. On obtient alors X = ∪α∈{0,1}n3 Vα


et ainsi de suite...
...
Pour tout x ∈ X , il existe une unique suite (xn )n∈N ∈ {0, 1}N telle que x = ∩n∈N Vx0 ...xn .
On pose h : X −→ {0, 1}N
x 7−→ (xn )n∈N .
Vérions que h est un homéomorphisme :
L'injectivité : si x ̸= y alors il existe ϵ > 0 tel que B(x, ϵ) ∩ B(y, ϵ) = ∅. Par construction il
existe n tel que X = ∪γ∈{0,1}n Vγ où diamVγ < ϵ pour tout γ ∈ {0, 1}n .
x ∈ Vα et y ∈ Vβ =⇒ γ ̸= β ; x0 ...xn−1 = γ et y0 ...yn−1 = β.
h(x) = (xn )n∈N , h(y) = (yn )n∈N =⇒ (xn )n ̸= (yn )n .
Surjectivité : Soit (xn )n∈N ∈ {0, 1}N : ∩n∈N V x0 ...xn = {x} et donc h(x) = (xn )n∈N .
Continuité : h : X −→ {0, 1}N . Soit n ∈ N\{0} et soit (x0 , ..., xn−1 ) ∈ {0, 1}n .
On a : h−1 (c[x0 , ...xn−1 ]) = Vx0 ,...,xn−1 .
Conclusion : h est un homéomorphisme.

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