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1 Officiel de la taupe 2012

Officiel de la taupe 2012

Planche 1 (OT 176)

I

Soit an n∈N la suite définie par : a0 = −4, a1 = 2, a2 = 4, et
pour tout n ∈ N, an+3 = an+2 + an+1 − an .

1. On pose bn = an+1 − an .
a) Montrer que pour tout n ∈ N, bn+2 − bn = 0, puis que
n−1
X
pour tout n ∈ N, an = −4 + bk .
k=0
 
b)Déterminer la suite bn n∈N
puis la suite an n∈N
.

On souhaite retrouver ce résultat grâce aux séries entières.

2. Montrer que pour tout entier n, |an | ≤ 2n+2 .


X
3. Montrer que le rayon de convergence R de an xn est stric-
n≥0
tement positif.
1 
On pose ρ = min , R et on considère x ∈] − ρ, ρ[.
2
+∞
X
4. On pose S(x) = a n xn .
n=0
−4 + 6x + 6x2
a) Montrer que S(x) = .
(x + 1)(x − 1)2
Officiel de la taupe 2012 2

b)Montrer l’existence et déterminer a, b et c tels que S(x) =


a b c
+ + .
x − 1 (x − 1)2 x+1

5. Déterminer la suite an n∈N
.

II
 
a
soit A ∈ M3 (R) et X = b  un vecteur propre de t A.

c
Montrer que le plan d’équation ax + by + cz = 0 est stable par
l’endomorphisme f canoniquement associé à A.

Corrigé

I
1. a) La définition de (an ) donne bn+2 = an+3 − an+2 = an+1 − an =
n−1
X
bn . Un télescopage donne an − a0 = bk . La valeur de ]q+0]
k=0
fait le reste...

b)Par construction, les suite (b2p ) et (b2p+1 ) sont constantes et


égales respectivement à 6 et 2. On peut par analyse/synthèse
trouver :
bn = 4 + 2 · (−1)n
3 Officiel de la taupe 2012

On a alors :

n−1
X
an = −4 + 4 + 2 · (−1)k
k=0
n−1
X
= −4 + 4 · n + 2 · (−1)k
k=0
1 − (−1)n
= −4 + 4n + 2 ·
2
= 4n − 3 − (−1)n

Attention l’énoncé manque peut-être de clarté, mais on DOIT oublier


le résultat trouvé (et seulement s’en servir pour voir si on ne s’est pas
trop trompé)

2. C’est une récurrence sur n. La propriété est vraie pour n ∈ J0, 2K.
Si, pour n ≥ 2, on la suppose jusqu’au rang n, alors :

|an+1 | ≤ |an | + |an−1 | + |an−2 |


≤ 2n+2 + 2n+1 + 2n
≤ 2n+2 + 2n+2
≤ 2(n+1)+2 ...

3. On remarque que si x est tel que |x| < 1/2, c’est-à-dire


X 2|x| <
n n n
1 alors, comme |an x | ≤ 4 · (2|x|) , la série an x converge
absolument : le rayon de convergence R de cette série entière est
donc tel que R ≥ 1/2.

4. a) Soit x ∈] − ρ, ρ[. Calculons S(x) à l’aide de la définition de la


Officiel de la taupe 2012 4

suite (an ) :
+∞
X
S(x) = an xn
n=0
+∞
X
2
= a0 + a1 x + a2 x + an xn
n=3
+∞
X
2
= −4 + 2x + 4x + (an−1 + an−2 − an−3 )xn
n=3
+∞
X +∞
X +∞
X
2 n+1 n+2
= −4 + 2x + 4x + an x + an x − an xn+3
n=2 n=1 n=0

= −4 + 2x + 4x + x(S(x) − a0 − a1 x) + x (S(x) − a0 ) + x3 S(x)


2 2

= (x + x2 − x3 )S(x) + (−4 + 6x + 6x2 )

Après avoir vérifié que 1 − x − x2 + x3 = (x + 1)(x − 1)2 , on


trouve l’expression demandée.
b)On bourrine : on réduit au même dénominateur et on résout
(on a ainsi démontré l’existence (HP autrement) et calculé) On
obtient alors :
7 4 −1
S(x) = + +
x−1 (x − 1)2 x+1
c) On développe en série entière pour obtenir :
1 1
S(x) = −7 · 11 − x + 4 · −
(1 − x) 2 1+x
+∞
X +∞
X +∞
X
n n
= −7 x +4 (n + 1)x − (−1)n xn
n=0 n=0 n=0
+∞
X
= (−7 + 4(n + 1) − (−1)n )xn
n=0
+∞
X
= (4n − 3 − (−1)n )xn
n=0
5 Officiel de la taupe 2012

L’unicité du développement en série entière fournit alors la va-


leur de an ...

II
Notons P ce plan, identifions vecteurs (de R3 ) et colonnes et notons λ
la valeur propre associée à X. On a U ∈ P si et seulement si t XU = 0.
Soit alors U ∈ P. Notons V = f (U ) = AU On a alors
t
XV = t XAU = t (AX)U = λt XU = 0

Donc V ∈ P...

Planche 2 (OT 178)


I
 
3 2 −2
1. Montrer que les valeurs propres de M =  2 0 4 
−2 4 0
sont 4 et −5. Montrer que M est diagonalisable et donner
ses sous-espaces propres.
On considère la surface Q d’équation

3x2 + 8yz + 4xy − 4xz + y + z = 0

2. Montrer que le point O appartient à Q.


3. Déterminer l’équation du plan tangent à Q en O.
4. On note (e1 e2 , e3 ) une base orthonormée de vecteurs propres
de M .
Officiel de la taupe 2012 6

a) Trouver l’équation de Q dans le repère (O; e1 , e2 , e3 ). Elle


sera de la forme 4X 2 + 4Y 2 − 5Z 2 = a où a est un réel à
déterminer.
b)Caractériser la surface Q.

II
Trouver le rayon de convergence ainsi que la somme de la série
(−1)n x2n
de terme général .
2n(2n − 1)

Corrigé
I
1. On calcule le polynôme caractéristique de M . Truc : additionner
les deux dernières lignes de det(M − λI3 ). On trouve χM = (X +
5)(X − 4)2 .
La matrice M est diagonalisable car symétrique réelle et on trouve :

ker(M − 4I3 ) = vect {(2, 1, 0), (2, 0, −1)}


ker(M + 5I3 ) = vect {(1, −2, 2)}

Notons ϕ(x, y, z) = 3x2 + 8yz + 4xy − 4xz + y + z

2. Euh : on calcule en posant (x, y, z) = (0, 0, 0)...


3. On a grad ϕ = (6x + 4y − 4z)~ı + (8z + 4x + 1)~ + (−4x + 8y + 1)~k.
En O = (0, 0, 0), on a donc grad ϕ(O) = ~ + ~k. L’équation du plan
tangent en (0, 0, 0) est donc :

Y +Z =0
7 Officiel de la taupe 2012

II

(−1)n x2n
Notons un = . Pour x 6= 0, |un > 0 et
2n(2n − 1)

|un+1 | 2n(2n − 1)
= x2 −−−−−−−−−→ x2
|un | (2n + 2)(2n + 1) n −→ +∞

Donc :

• Si |x| > 1, la série de terme général un (n ≥ 1) diverge grossièrement.

• Si |x| < 1, la série de terme général un (n ≥ 1) converge abso-


lument.

Le rayon de convergence cherché est donc R = 1.


Notons S la somme de la série on a, pour tout x ∈] − 1, 1[ :

+∞
0
X x2n−1
n
S (x) = (−1)
n=1
2n − 1
+∞
X
00
S (x) = (−1)n x2n−2
n=1
+∞
X
= (−1)m+1 x2m
m=0
−1
=
1 + x2
Officiel de la taupe 2012 8

Donc
Z x
0 0 dt
S (x) = S (0) −
0 1 + t2
= − arctan(x)
Z x
S(x) = S(0) − arctan(t) dt
0
 Z x 
x t
= − [t arctan(t)]0 − dt
0 1 + t2
1
= −x arctan(x) + ln(1 + x2 )
2

Planche 3 (OT 180)


  
On définit trois suites an n∈N , bn n∈N et cn n∈N par a0 = a,
b0 = b, c0 = c et :
3


 an+1 = bn


 4
3

bn+1 = an + cn

 4
 cn+1 = 1 (an + bn )



4
 
an
1. On note Xn = bn . Déterminer la matrice A ∈ M3 (R)

cn
telle que pur tout n ∈ N, Xn+1 = AXn .
2. Trouver une matrice P , inversible et telle que :
 
1 0 0
P −1 AP = 0 −1/4 0 
0 0 −3/4
9 Officiel de la taupe 2012

3. a) Montrer que Φ définie sur M3 (R) par Φ(M ) = P M P −1


est une application continue.
b)En déduire que la suite An converge vers un une matrice
de projecteur dont on déterminera l’image et le noyau.
  
4. Montrer que les suites an n∈N , bn n∈N et cn n∈N convergent.

Corrigé
1. On a :  
0 3 0
1
A= 3 0 4
4
1 1 0
2. La question revient à chercher les éléments propres de A. En fait
on donne les valeurs propres. Reste à trouver les sous-espaces
propres associés. On calcule et on obtient :

ker(A − I3 ) = vect {(12, 16, 7)}


1
ker(A + I3 ) = vect {(−3, 1, 2)}
4
3
ker(A + I3 ) = vect {(1, −1, 0)}
4
La matrice P est alors (par exemple) :
 
12 −3 1
P = 16 1 −1
7 2 0

3. a) L’application Φ est linéaire en dimension finie, elle est donc


continue.
b)Si on note D la matrice diagonale D = diag(1, −1/4, −3/4)
alors pour tout n :

An = P Dn P 1
= Φ(Dn )
Officiel de la taupe 2012 10

Comme Dn −→ diag(1, 0, 0), on a :


 
12 12 12
1 
An −→ P diag(1, 0, 0)P −1 =Q= 16 16 16
35
7 7 7

On a aussi :

Im(Q) = vect {(12, 16, 7)}


ker(Q) = vect {(1, −1, 0), (1, 0, −1)}

4. La suite (Xn ) va être donc convergente (l’application U 7−→ AU


est continue...) de limite QX0 . On obtient donc :

12
an −→ (a + b + c)
35
16
bn −→ (a + b + c)
35
7
cn −→ (a + b + c)
35

Planche 4 (OT OT 181)


I
Z 1 p
n
On considère la suite de terme général an = t 1 − t2 dt.
0

1. Calculer a0 et a1 . On pourra poser t = sin(θ).


 n+1
2. Montrer que la suite an est décroissante, que an+2 = an
n+4
et que an+1 ∼ an .
+∞
11 Officiel de la taupe 2012

3. Montrer que la suite de terme général (n + 1)(n + 2)(n +


3)an an+1 est constante.
X En déduire un équivalent de an et la
nature de la série an .
n≥0

+∞ Z 1
r +∞
X 1+t X
4. Montrer que an = dt. Calculer an .
n=0 0 1−t n=0

II
On note ω = e2iπ/7 , S = ω +ω 2 +ω 4 , T = ω 3 +ω 5 +ω 6 . Calculer
S + T et ST . En déduire les valeurs de S et T .

Corrigé

I
C’est une suite  à la Wallis ... Faisons tout de suite le changement
de variables demandé. On a :
Z π/2
an = sinn (θ) cos2 (θ) dθ
0

1. On a donc :
Z π/2
π
a0 = cos2 (θ) dθ =
0 4
Z π/2
1
a1 = sin(θ) cos2 (θ) dθ =
0 3

2. a) La suite (an ) est décroissante : calculer an+1 − an et vérifier


qu’on intègre une quantité négative...
Officiel de la taupe 2012 12

b)On intègre par parties :


Z π/2
cos(θ) sinn+2 (θ) cos(θ) dθ

an+2 =
0
 π/2 Z π/2
1 n+3 1
= sin (θ) cos(θ) + sinn+4 (θ) dθ
n+3 0 n+3 0
Z π/2
1
= sinn+2 (θ)(1 − cos2 (θ)) dθ
n+3 0
Z π/2
1 an+2
= sinn+2 (θ) dθ −
n+3 0 n+3
Z π/2
1
On a, par le même calcul : an = sinn+2 (θ) dθ. On
n+1 0
obtient donc l’équation :
n+1 1
an+2 = an − an+2
n+3 n+3
D’où la formule demandée.
c) On a : 0 < an+2 ≤ an+1 ≤ an donc :
n+1 an + 2 an+1
= ≤ ≤1
n+4 an an
Le théorème des gendarmes fait le reste.
3. a) On note un = (n + 1)(n + 2)(n + 3)an an+1 et on calcule un+1 à
l’aide de la formule trouvée au 2.b. La constante vaut 6a0 a1 =
π/2.
b)L’équivalent trouvé au 2.c. permet de dire que n3 a2n ∼ π/2. On
a donc : r
π 1
an ∼
n−→+∞ 2 n−3/2
X
La série an est donc convergente (comparaison à une série
de Riemann de paramètre 3/2 > 1)
4. Il s’agit d’un échange de symboles. Ici il est plus simple
p de passer
n
par fonction intégrables. En effet, notons fn (t) = t 1 − t2 . On
a alors :
13 Officiel de la taupe 2012

• Pour tout n, fn est intégrable sur [0, 1[ (car continue sur


[0, 1].
X
• La série de terme général fn converge simplement sur

1 − t2
[0, 1[ et sa somme g, qui est donnée par g(t) = =
r 1−t
1+t
est continue (par morceaux) sur [0, 1[.
1−t
Z 1
• La série de terme général |fn (t)| dt converge
0

On peut alors conclure que g est intégrable sur [0, 1[ et que :

Z 1
r +∞ Z 1
1+t X p
dt = tn 1 − t2 dt.
0 1−t n=0 0

Pour le calcul, faisons le changement de variables t = cos(θ) qui


est bien C 1 , bijectif et strictement monotone de [0, 1[ sur [0, π/2[.
Ce changement donne :

+∞ Z 1
r
X 1+t
an = dt
n=0 0 1−t
Z π/2 s
1 + cos(θ)
= sin(θ) dθ
0 1 − cos(θ)
Z π/2 s
cos2 (θ/2)
= sin(θ) dθ
0 sin2 (θ/2)
Z π/2
cos(θ/2)
= · 2 cos(θ/2) sin(θ/2) dθ
0 sin(θ/2)
Z π/2
=2 cos2 (θ/2) dθ
0
π
=1+
2
Officiel de la taupe 2012 14

II
On a :

S + T = ω + ω2 + ω3 + ω4 + ω5 + ω6
6
X
= −1 + ωk
k=0

= −1
ST = ω 4 + ω 6 + ω 7 + ω 5 + ω 7 + ω 8 + ω 7 + ω 9 + ω 10
= ω4 + ω6 + 1 + ω5 + 1 + ω + 1 + ω2 + ω3
6
X
=2+ ωk
k=0

=2

Les complexes S et T sont donc solution  de l’équation


√ X 2 +X
√  +2 = 0.
1+i 7 1−i 7
C’est à dire S et T sont éléments de , .
2 2
Calculons le signe de =m(S), il nous dira laquelle des deux solutions
choisir. Pour cela on va l’exprimer comme une combinaison de sinus
d’angles entre 0 et π/2. On a :
2π 4π 8π
=m(S) = sin( ) + sin( ) + sin( )
7 7 7
2π 3π π
= sin( ) + sin( ) − sin( )
7 7 7
>0

Ce qui nous permet de dire que :



1+i 7
S=
2

1−i 7
T =
2
15 Officiel de la taupe 2012

Planche 5 (OT 183)


I
1. Montrer que l’ensemble Ea des applications f de classe C 1
sur R3 , à valeurs dans R et vérifiant :

∀t ∈ R∗+ , ∀(x, y, z) ∈ R3 , f (tx, ty, tz) = ta f (x, y, z) (H)

est un espace vectoriel.


2. Montrer que si f ∈ Ea est C 2 alors les dérivées partielles de
f sont des éléments de Ea−1 .
3. Soit f ∈ E0 . Montrer que pour tout (x, y, z), f (x, y, z) =
f (0, 0, 0). Que peut-on en déduire pour E0 ?
4. Soit f de classe C 1 et telle que pour tout (x, y, z) :

∂f ∂f ∂f
x +y +z = af (x, y, z) (H’)
∂x ∂y ∂z

a) Montrer que la fonction g définie sur R∗+ par

g(t) = f (tx, ty, tz) − ta f (x, y, z)

est dérivable sur R∗+ et que tg 0 = ag.


b)Déterminer g et en déduire que f ∈ Ea .
c) La réciproque est-elle vraie ?

II
Soit E un espace vectoriel euclidien et a, b deux vecteurs uni-
taires de E non orthogonaux et formant une famille libre. 
Donner les éléments propres de ϕ définie par ϕ(x) = x− a | x b.
Officiel de la taupe 2012 16

Corrigé

I
1. Il s’agit, bien sur de montrer que Ea est une sous-espace vectoriel
de C 1 (R3 , R). On a :

• Par définition Ea ⊂ C 1 (R3 , R).


• La fonction nulle est clairement dans Ea .
• Soient f , g deux élements de Ea et λ un réel. Notons h =
λf + g. Pour tous t > 0, tous (x, y, z) ∈ R3 :

h(tx, ty, tz) = λf (tx, ty, tz) + g(tx, ty, tz)


= λta f (x, y, z) + ta g(x, y, z)
= ta h(x, y, z).

Donc h est un élément de Ea : cet ensemble est stable par


la combinaison linéaire.

2. Soit f ∈ Ea de classe C 2 et k ∈ {1, 2, 3}. Notons g la dérivée par


rapport à la ke variable de f ; c’est-à-dire g = Dk f . L’équation
(H), dérivée par rapport à la ke variable (et donc pas par rapport
à t) donne :
tDk f (tx, ty, tz) = ta Dk f (x, y, z)
Et donc g vérifie :

g(tx, ty, tz) = ta−1 g(x, y, z)

De plus g est bien C 1 et donc g ∈ Ea−1 ...


3. f est continue donc, quand t tend vers 0, f (tx, ty, tz) a pour limite
f (0, 0, 0). Or, puisque a = 0, pour tous t > 0, f (tx, ty, tz) =
f (x, y, z), la conclusion est alors claire.
Les éléments de E0 sont donc les fonctions constantes.
17 Officiel de la taupe 2012

4. a) Par composition, la fonction g est C 1 sur R∗+ . Pour simplifier


les notations notons (X, Y, Z) = (tx, ty, tz). Dérivons :

∂f ∂f ∂f
g 0 (t) = x (X, Y, Z) + y (X, Y, Z) + z (X, Y, Z)
∂x ∂y ∂z
− ata−1 f (x, y, z)
 
1 ∂f ∂f ∂f
= X (X, Y, Z) + Y (X, Y, Z) + Z (X, Y, Z)
t ∂x ∂y ∂z
− ata−1 f (x, y, z)
a
= f (X, Y, Z) − ata−1 f (x, y, z)
t
a
= g(t)
t
b)On voit donc que g est par une expression de la forme g(t) =
g(1)ta . Or g(1) = f (x, y, z) − 1a f (x, y, z) = 0. donc g est la
fonction nulle et de ce fait f ∈ Ea .
c) Réciproquement si on dérive par rapport à t dans (H), puis on
pose t = 1 on retrouve l’équation (H’)

II
Soit λ un réel. Analysons l’équation ϕ(x) = λx. On a :

ϕ(x) = λx
⇐⇒

(1 − λ)x − a | x b = 0

 de deux choses l’une : soit (x, b) est libre et alors 1 − λ = a |


donc
x = 0, soit x est un multiple de b.
Remarquons tout de suite que vect {b} est supplémentaire à vect {a}⊥ .
En effet a et b ne sont pas orthogonaux.
Faisons la synthèse :
• Si x ∈ vect {a}⊥ alors ϕ(x) = x.
Officiel de la taupe 2012 18

• Si x ∈ vect {b}, avec, par exemple x = µb, alors :



ϕ(x) = x − a | x b

=x−µ a|b b

= 1− a|b x
| {z }
6=1

On vient donc de décomposer E en une somme directe de deux sous-


espaces sur lesquels ϕ est une homothétie : ϕ est diagonalisable,

possède deux valeurs propres distinctes 1 et 1 − a | b . Les sous-
espaces propres sont donnés par la discussion ci-dessus.

Planche 6 (OT 184)


I
Existe-t-il dans R3 euclidien, un plan tangent à la surface d’équation
x2 + y 2 − z 2 et perpendiculaire au vecteur (1, 2, 3) ?

II
Trouver les solutions développables en série entière de l’équation
xy 00 + 2y 0 + xy = 0 et en déduire l’ensemble des solutions sur
]0, π[.

Corrigé
I
Notons Σ la surface étudiée (c’est un cône de révolution d’axe Oz).
Elle a pour équation ϕ(x, y, z) = 0, où ϕ(x, y, z) = x2 + y 2 − z 2 .
19 Officiel de la taupe 2012

Le plan tangent au point (a, b, c) de Σ admet pour vecteur normal le


vecteur grad ϕ(a, b, c) = 2a~ı + 2b~ − 2c~k.
Pour que ce plan soit perpendiculaire à (1, 2, 3) il faut et il suffit que
(2a, 2b, −2c) soit colinéaire à (1, 2, 3) ; c’est-à-dire qu’il existe α tel
que (a, b, c) = α · (1, 2, −3).
Or ϕ(α, 2α, −3α) = −4α2 . Donc le seul candidat est (a, b, c) = (0, 0, 0).
Problème : ce point n’est pas régulier car c’est le sommet du cône !

II
1. Souffrance calculatoire !
Supposons qu’il existe des solution développables en série entière
+∞
X
sur ] − R, R[ avec R > 0. Soit f (x) = an xn l’expression de
n=0
l’une d’entre elles.
Un calcul pénible donne que pour tout x ∈] − R, R[,
+∞
X
00 0
xf (x) + 2f (x) + xf (x) = 2a1 + (n + 2)(n + 1)an+1 + an−1 xn
n=1

Par unicité des coefficients d’une fonction développable en série


entière sur ] − R, R[, on a :
an−1
a1 = 0 et ∀n ≥ 1, an+1 = −
(n + 2)(n + 1)
Un travail supplémentaire donne :
 p
a = (−1) a
2p 0
∀p ∈ N, (2p + 1)!
a2p+1 = 0

On voit alors que :


sin(x)
∀x 6= 0, f (x) = a0 .
x
et R = +∞.
Officiel de la taupe 2012 20

2. Deux méthodes : variation d’une constante (sur ] − π, π[ ou chan-


gement d’inconnues z = xy (et espoir de trouver un cos...)
Faisons la deuxième on a :

z
y=
x
0 z0 z
y = − 2
x x
00
00 z z0 z
y = −2 2 +2 3
x x x

La fonction z est alors solution de :

z 00 z0 z0
   
z z z
x· −2 2 +2 3 +2 − 2 +x =0
x x x x x x
⇐⇒
00
z +z =0

Youhou ! on a alors z = α sin +β cos et donc

sin x cos x
f (x) = α +β .
x x

Planche 7 (OT 185)

I
Trouver toutes les matrices A ∈ M3 (R) vérifiant :

A3 − A2 − 2A = 0, tr(A) = 6, tr(A2 ) = 12 et det(A) = 8.


21 Officiel de la taupe 2012

II
x 2 2
et ex
Z
1. Montrer que pour x ≥ 2, dt ≤ 3 . En déduire que
2 t4 x
Z x t2  x2 
e e
4
dt = O
2 t +∞ x3
Z x 2
t2 ex
2. En déduire que e dt ∼
2 +∞ 2x

Corrigé

I
La première formule permet de dire que SpC (A) ⊂ 0, −1, 2 et donc que
le polynôme caractéristique de A s’écrit χA = −X p (−1−X)q (2−X)r
avec p, q, r trois entiers naturels tels que p+q +r = 3. Les trois autres
formules donnent les équations :

tr(A) = 6 = −q + 2r
tr(A2 ) = 12 = q + 4r
det(A) = 0p (−1)q 2r = 8

La seule solution est (p, q, r) = (0, 0, 3). Donc χA = (2 − X)3 . de ce


fait A est trigonalisable et on a :
 
2 a b
A=P 0
 2 c  P −1
0 0 2

Avec P une matrice inversible arbitraire.


Officiel de la taupe 2012 22

II
2 Z x t2
ex e
1. On utilise la fonction auxiliaire définie par ϕ(x) = 3 − dt.
x 2 t4
On a, pour x ≥ 2 :
2 2 2
0 2xex 3ex ex
ϕ (x) = − −
x3 x4 x4
2
2(x2 − 2)ex
=
x4
>0
Donc ϕ est croissante sur [2, +∞]. Vu que ϕ(2) > 0, on a toujours
ϕ(x) > 0...
Z x t2 2
e ex
On a l’inégalité 0 ≤ dt ≤ 3 qui induit clairement la
2 t4 x
relation de domination.
2. On intègre par parties :
Z x Z x
t2 1 2
e dt = · 2tet dt
2 2t
2 x Z x  
1 t2 1 2
= ·e − − 2 et dt
2t 2 2 2t
2 2
ex e4 1 x et
Z
= − + dt
2x 4 2 2 t2
2
" 2 #x Z   !
x
ex e4 1 et 3 t2
= − + − − e
2x 4 2 2t3 2 2t4
2
...
2  x2 
ex e
= +O
2x x3
2  x2 
ex e
= +o
2x x
L’équivalent est alors clair...
23 Officiel de la taupe 2012

Planche 8 (OT 186)


1. Montrer que x 7−→ ln(th(x)) est intégrable sur ]0, +∞[.
Z +∞ +∞
X 1
2. Montrer que ln(th(x)) dx = − 2
.
0 n=0
(2n + 1)

Corrigé
1. La fonction f : x 7−→ ln(th(x)) est continue (par morceaux) sur
]0, +∞[. On a deux problèmes potentiels :
• En 0+ . On a f (x) = ln(x + o(x2 )) = ln(x) + o(1). Comme
0+ 0+
ln est intégrable sur ]0, 1], il en est de même pour f (égale à
ln plus une fonction bornée sur in intervalle borné)
• En +∞. Un peu plus délicat. On calcule d’abord :

1 − e−2x
 
ln(th(x)) = ln
+∞ 1 + e−2x
= −2e−2x + o(e−2x )
+∞

∼ −2e−2x
+∞

Par comparaison par équivalent (ne pas oublier la valeur


absolue), f est intégrable sur [1, +∞[.
• Il s’agit de transformer f (x) en une somme. On se sert du
développement en série entière de ln(1 + u) et ln(1 − u), pour
u = e−2x qui est bien dans ]−1, 1[ lorsque x > 0. On a alors :
+∞ −2(2k+1)x
X e
f (x) = −2
2k + 1
k=0
Officiel de la taupe 2012 24

e−2(2k+1)x
Si, pour tout k ∈ N, on définit gk par gk (x) = −2
2k + 1
alors :
– Pour tout k, gk est continue par morceaux et intégrable
sur R∗+
X
– La série gk converge simplement sur R∗+ , de somme
f qui est continue (par morceaux)
X Z +∞ X 1
– La série |gk (x)| dx = converge
0 (2k + 1)2
(comparer à une série de Riemann)
Alors f est intégrable sur R∗+ (on le savait) et
Z +∞ +∞ Z
X +∞
f (x) dx = gk (x) dx
0 k=0 0

+∞
X 1
=−
(2k + 1)2
k=0

Planche 9 (OT 187)


I
Montrer que si A et B sont deux matrices symétriques réelles à
valeurs propres positives : tr(AB) ≤ tr(A) tr(B).

II
On pose :
+∞
1 − cos(xt)
Z
f (x) = dt
0 t2 (1 + t2 )
25 Officiel de la taupe 2012

1. Déterminer l’ensemble de définition D de f .


2. Montrer que f est de classe C 2 sur D.
3. Montrer qu’il existe deux constantes a et b telles que : f (x)−
f 00 (x) = a|x| + b. On laissera a sous la forme d’une intégrale
et on explicitera b.
4. Déterminer f .

Corrigé
I

On se souvient que l’application · | · définie sur Mn (R) par A |
B = tr(t AB) est un produit scalaire. Notonsk·k la norme associée.


Comme A et B sont symétriques on a A | B = tr(AB). L’inégalité


de Cauchy-Schwarz s’écrit alors :

| A | B | ≤ kAk kBk
⇐⇒
p p
| tr(AB)| ≤ tr(A2 ) tr(B 2 )

Reste à majorer tr(A2 ). Comme A est symétrique, A est diagonali-


Xn
sable et tr(A) = λk où λ1 ,. . . , λn sont les valeurs propres (posi-
k=1
n
X
2
tives) de A. De même tr(A ) = λ2k . Comme les valeurs propres de
k=1
A sont positives, on a :
n n
!
X X 2
tr(A2 ) = λ2k ≤ λk = tr(A)
k=1 k=1

L’inégalité demandée est alors claire...


Officiel de la taupe 2012 26

II
1 − cos(xt)
1. Notons g(x, t) = . À x fixé, la fonction t 7−→ g(x, t) est
t2 (1 + t2 )

continue (par morceaux) sur R+ . Il y a a priori deux problèmes.
• En 0+ . On a :
x2 /2 + o(1)
g(x, t) =
t−→0+ 1 + t2
x2
−−−−−−−→
t −→ 0+ 2

On an donc une problème artificiel.


• En +∞. On peut majorer brutalement :
2
∀t ≥ 1, |g(x, t)| ≤
t2
Z +∞
Par comparaison avec un exemple de Riemann, g(x, t) dt
1
converge absolument
Conclusion : t 7−→ g(x, t) est intégrable sur ]0, +∞[ et donc la
fonction f est définie pour tout x ∈ R. On a donc D = R.
2. Faisons le tout en un paquet.
• Pour tout t ∈ R∗+ , x 7−→ g(x, t) est C 2 sur R. On a :
∂g sin(xt)
(x, t) =
∂x t(1 + t2 )
∂2g cos(xt)
2
(x, t) =
∂x 1 + t2
• On vérifie bien que les deux dérivées partielles ci-dessus sont
intégrables (on se sert de sin(u)| ≤ |u|) sur R∗+
• Par la même occasion on voit que :
∂2g 1
∀x ∈ R, ∀t > 0, 2
(x, t) ≤ = ϕ(t)
∂x 1 + t2
27 Officiel de la taupe 2012

Comme ϕ est clairement intégrable sur R∗+ , l’hypothèse de


domination est vérifiée.
3. Calculons :
Z +∞  
00 1 − cos(xt) cos(xt)
f (x) − f (x) = − dt
0 t2 (1 + t2 ) 1 + t2
+∞
1 − (1 + t2 ) cos(xt)
Z
= dt
0 t2 (1 + t2 )
Z +∞  
1 − cos(xt) 1
= − dt
0 t2 1 + t2

Z +∞
1 − cos(xt)
On vérifie que dt converge bien absolument (le
0 t2
problème en 0+ est artificiel). On remarque que cette intégrale est
une fonction paire de x. Pour x positif, faisons le changement de
variables t 7−→ u = xt. il est clairement C 1 , strictement croissant
et bijectif de R∗+ dans lui-même. On a alors :
Z +∞ Z +∞
1 − cos(xt) 1 − cos(u)
∀x > 0, 2
dt = x du
0 t 0 u2
Par parité, on alors :
Z +∞
00 1 − cos(u) π
f (x) − f (x) = |x| 2
du −
0 u 2
Les constantes a et b sont alors évidentes.
4. Il s’agit maintenant de remarquer que f est une solution paire de
y 00 − y = −a|x| − b qui vaut 0 en 0 (par parité f 0 (0) = 0). Sa
restriction à R+ vérifie donc :

y 00 − y = −ax − b, y(0) = y 0 (0) = 0

On résout ce problème de Cauchy par la méthode de variation des


deux constantes, pour trouver :

∀x > 0, f (x) = −a sh(x) − b ch(x) + ax + b


Officiel de la taupe 2012 28

Par parité, on a alors :


∀x, f (x) = −a sh(|x|) − b ch(x) + a|x| + b

Planche 10 (OT 188)


Soit f un endomorphisme nilpotent de E (c’est à dire tel qu’il
existe k ∈ N∗ pour lequel f k = 0).
1. Montrer que Id −f est bijectif et déterminer son inverse en
fonction de f .
2. Résoudre dans Rn [X] l’équation U (P ) = X n où U (P ) =
P − P 0.

Corrigé
1. Classique : on pense à (1 − x) × (1 + x + x2 + · · · + xn ) = 1 − xn+1
puis on se souvient que f k = 0 pour calculer :
(Id −f ) ◦ (Id +f + f 2 + · · · + f k−1 ) = Id −f k = Id
de même (Id +f + f 2 + · · · + f k−1 ) ◦ (Id −f ) = Id
On en déduit que Id −f est inversible et que :
(Id −f )−1 = Id +f + f 2 + · · · + f k−1
2. Ici f est l’opérateur de dérivation et U = Id −f . On voit que
k = n + 1 et donc que U est bijectif de réciproque définie par :
U −1 (P ) = P + P 0 + · · · + P (n) .
On e déduit donc :
U (P ) = X n
⇐⇒
P = X n + nX n−1 + n(n − 1)X n−2 + · · · + n!
29 Officiel de la taupe 2012

Planche 11 (OT 190)


 
A A
Soit A une matrice de Mn (K). On considère B = ∈
0 A
M2n (K)
1. Calculer B n , puis pour P ∈ K[X], exprimer P (B) en fonction
de P (A) et P 0 (A).
2. Montrer que si B est diagonalisable alors A l’est aussi et que
ceci n’est possible que si et seulement si A = 0.

Corrigé
1. Calculons :
!
2 A2 2A2
B =
0 A2
!
3 3
A 3A
B3 =
0 A3

Un récurrence donne alors :

An nAn
 
n
∀n ≥ 0, B =
0 An

On voit alors, par un calcul simple que :


 
0
P (A) AP (A)
P (B) =  
0 P (A)
Officiel de la taupe 2012 30

2. Si B est diagonalisable alors il existe un polynôme Q, scindé à


racines simples et tel que Q(B) = 0. On a alors Q(A) = AQ0 (A) =
0.
De la formule Q(A) = 0, on déduit que A est diagonalisable. De
l’autre formule, on déduit que si λ est une valeur propre de A
alors Q(λ) = λQ0 (λ) = 0.
Or Q est scindé à racines simples, donc on ne peut avoir Q0 (λ) = 0,
il est donc nécessaire (et suffisant) que λ = 0.
En conclusion A est diagonalisable et sa seule valeur propre est
0 : A = 0...

Planche 12 (OT 191)


I
Z +∞
x
1. Établir l’existence de l’intégrale I = dx.
0 sh x
+∞
X 2
2. Montrer que I = 2
.
n=0
(2n + 1)

II Revu et revu...
Soit A une matrice symétrique réelle non nulle.
1. a) Montrer qu’il existe r réels non nuls α1 , . . ., αr et une
matrice inversible P tels que :

A = P diag(α1 , α2 , . . . , αr , 0, . . . , 0)P −1

Quel est le sens de r ?


31 Officiel de la taupe 2012

b)On considère B = P diag(1, . . . , 1, 0, . . . , 0)P −1 . Que représente


| {z }
r termes
B?

2. En utilisant l’inégalité de Cauchy-Schwartz, montrer que :

tr(A)2
≤ rg(A).
tr(A2 )

Ne pas oublier de montrer que cette formule a un sens.

Corrigé

I
On pourrait tout faire d’un coup, mais l’énoncé est clair...

1. la fonction x 7−→ f (x) = x/ sh(x) est continue (par morceaux) sur


R∗+ et positive. On a donc deux problèmes :

• En 0+ . On a x/ sh(x) −→ 1. Le problème est donc un faux


problème.

• En +∞. On a x2 f (x) ∼ 2x3 e−x −→ 0 donc, en application


Z +∞
de la règle de Riemann, f (x) dx converge.
1

La fonction f est donc bien intégrable sur R∗+ , et donc l’intégrale


I converge.

2. Cherchons à écrire f (x) comme une somme de série. Pour tout


Officiel de la taupe 2012 32

x>0:
2x
f (x) =
ex − e−x
1
= 2xe−x
1 − e−2x
+∞
X
−x
= 2xe e−2nx
n=0
+∞
X −(2n+1)x
= 2xe
| {z }
n=0 gn (x)

Alors :
• Pour tout n, la fonction gn est positive, continue par mor-
Z +∞
ceaux sur R+ et x2 gn (x) −→ 0 et donc gn (x) dx converge.
0
La fonction gn est intégrable sur R+ , donc R∗+ . De plus, un
calcul donne :
Z +∞
2
gn (x) =
0 (2n + 1)2
X
• La série gn converge simplement sur R∗+ et sa somme, f
n≥0
est continue sur ce même intervalle
X Z +∞
• La série |gn (x)| dx converge.
n≥0 0

On en conclut que f est intégrable sur R∗+ (on le savait déjà !) et


que :
Z +∞ +∞
x X 1
dx = 2 2
.
0 sh(x) n=0
(2n + 1)

II
1. a) La matrice A est diagonalisable. Supposons que son rang est r ≥
1. La valeur propre 0 est donc d’ordre n − r (avec la convention
33 Officiel de la taupe 2012

que si r = n, alors elle n’est pas vraiment valeur propre). Il y


a alors r valeurs propres (comptées avec leur multiplicité) non
nulles...
b)On voit clairement que B 2 = B : B est un projecteur de rang
r. C’est le projecteur sur l’image de A de direction le noyau de
A.
2. Avec la structure euclidienne canonique sur Mn (R), on a : A |
2
B ≤ kAk2 kBk2 . En calculant :

tr(A)2 ≤ tr(A2 ) tr(B 2 ) = tr(A2 ) rg(A)

Or tr(A2 ) = α12 + · · · αr2 > 0 et donc on peut diviser par tr(A2 )


pour obtenir le résultat annoncé.
Bonus : l’égalité n’a lieu que si et seulement si A est un multiple de
B, c’est à dire que A est un multiple d’un projecteur symétrique.

Planche 13 (OT 194)


I
Soit f un endomorphisme de E tel que f + f 4 = 0. Montrer que
E = Im f ⊕ ker f .

II
1
1. Justifier que la série de terme général un = converge.
1 + k2
+∞
X
On note an = uk .
k=n+1
Officiel de la taupe 2012 34

X
2. Montrer que an xn converge pour tout x ∈] − 1, 1[.
3. Déterminer le rayon de convergence de la série entière précédente.
Que se passe-t-il aux bornes de l’intervalle de convergence ?

Corrigé
I
Il y a deux façons de procéder.

1. Par analyse et synthèse.


a) Analyse : tout d’abord résolvons l’équation

x = y + z d’inconnues (y, z) ∈ Im f × ker f. (E)

Si on a une solution (y, z) alors, en considérant t tel que y =


f (t) :

x = f (t) + z
f (x) = f 2 (t)
f 2 (x) = f 2 (y)
f 3 (x) = f 4 (t)
= −f (t) (f 4 = −f )
= −y

On en déduit donc que si (E) a une solution, celle-ci est unique


et est donnée par :

y = −f 3 (x) = α(x)
z = x + f 3 (y) = β(x)

On a donc, entre autres montré que la somme Im f + ker f est


directe.
35 Officiel de la taupe 2012

b)Synthèse. Soit x ∈ E. On a clairement x = α(x) + β(x) et


α(x) = −f 3 (x) ∈ Im f . Reste à calculer :
f (β(x)) = f (x) + f 4 (x) = 0
donc β(x) ∈ ker f . On a donc bien E = ker f + Im f .
c) La synthèse est inutile ! En effet, on a déja montré que Im f +
ker f = Im f ⊕ ker f . Or dim E = dim Im f + dim ker f (formule
du rang !). Donc on a bien E = Im f ⊕ ker f .

II
1
1. On a clairement un ∼ 2 . Par comparaison à une série de Rie-
X k
mann convergente, un converge.
X
2. Le réel an est le reste d’ordre n de la série un . La suite (A n) est
X
convergente de limite 0 (c’est inclus dans  un converge .). La
suite an est donc bornée. Pour tout x ∈] − X 1, 1[ |an xn | = O(|x|n ).
Par comparaison à une série géométrique, an xn converge ab-
solument.
Intermède (à savoir refaire !) Par comparaison à une intégrale, on a :
Z +∞ Z +∞
dt dt
2
≤ an ≤
n+1 1 + t n 1 + t2
et donc :
1  1
arctan ≤ an ≤ arctan
n+1 n
Finalement (il faut multiplier par n puis utiliser les gendarmes) :
1
an ∼
n−→+∞ n
3. Notons An = |an xn |. Si x 6= 0 alors An > 0. On calcule :
An+1 an+1
= |x| ∼ |x| −−−−−−−−−→ |x|
An an n−→+∞ n −→ +∞
Officiel de la taupe 2012 36

La règle de d’Alembert permet alors de conclure que :


X
• si |x| < 1, la série an xn converge absolument (on le savait
déjà) ;
X
• si |x| > 1, la série an xn diverge grossièrement.
Le rayon de convergence cherché est donc R = 1.
L’équivalent Xtrouvé pendant l’intermède permet de traiter le ca
x=R=1: an diverge.
Le cas x = −1 est tout aussi simple : la suite (an ) est décroissante
et tend vers 0. LeX théorème spécial des séries alternées permet de
dire que la série (−1)n an converge.
X
Second intermède. Notons S la somme de la série un . Alors, pour
tout x ∈] − 1, 1[ :
+∞
X +∞
X n
X
n
u k xn

f (x) = an x = S−
n=0 n=0 k=0
+∞
X +∞ X
X n
n
u k · 1 xn

=S x −
n=0 n=0 k=0
+∞ +∞
S X n
X
= − x · u n xn
1 − x n=0 n=0
+∞
S 1 X
= − un xn
1−x 1 − x n=0

Planche 14 (OT 197)


 
2 1 −2
Soit A = 1 0 −1.
1 1 −1
37 Officiel de la taupe 2012

1. Donner le rang de A et le rang de A − I3 .


2. En déduire les valeurs propres de A. La matrice A est-elle
diagonalisable ?
3. Déterminer une matrice inversible P et des réels a, b, c, α,
β tels que :  
a 0 α
−1
P AP = 0 b β
0 0 c

Corrigé
1. Une lecture de A et A − I3 donne : rg(A) = rg(A − I3 ) = 2 (à
chaque fois deux premières colonnes non colinéaires et troisième
combinaison linéaire des deux autres)
2. On a déjà deux valeurs propres 0 et 1. Comme A est une matrice
complexe qui s’ignore, elle est trigonalisable et sa trace est donc
la somme de ses valeurs propres comptées avec leur multiplicité
Le calcul de la trace de A nous permet de conclure que la troisième
valeur propre de A est nécessairement 0 (qui est donc double)
La valeur propre 0 étant double et le sous-espace propre qui lui
est associé (ker A) est de dimension 1 : A n’est pas diagonalisable.
3. Considérons les vecteurs u = (3, 1, 2) et v = (1, 0, 1). Ce sont des
vecteur propres associés aux valeurs propres 1 et 0 respectivement.
La famille (u, v) est libre. Complétons cette famille pour former
une base de K3 . Tout choix va convenir !
Prenons par exemple w = (1, 0, 0) On a alors, en notant ϕ l’endo-
morphisme de K3 canoniquement associé à A :

ϕ(w) = (2, 1, 1)
=u−v
 
1 0 1
La matrice de ϕ dans la base (u, v, w) est donc T = 0
 0 −1.
0 0 0
Officiel de la taupe 2012 38

On a donc :
     −1
3 1 1 1 0 1 3 1 1
A= 1
 0 0 · 0
  0 −1 · 1
  0 0
2 1 0 0 0 0 2 1 0

Juste pour voir faisons le choix w = (1, 1, 1) On a alors ϕ(w) =


(1, 0, 1) = v et dans ce cas :
     −1
3 1 1 1 0 0 3 1 1
A= 1
 0 1 · 0
  0 1 · 1
  0 1
2 1 1 0 0 0 2 1 1

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