Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
I) Introduction :
Dans le cas où la distribution de charges présente une symétrie suffisante qui conduit à un champ
électrostatique qui ne dépend que d’une seule variable et qui n’a qu’une composante non nulle,
généralement le théorème de Gauss permet de déterminer ce champ.
II) Flux d’un champ de vecteurs :
Avant de définir le flux d’un champ de vecteurs A à travers une surface (), nous allons préciser
comment orienter la surface () et le vecteur élément de surface.
II-1) Orientation de la normale d’une surface :
Dans la pratique, on rencontre deux types de surfaces : les surfaces fermées et les surfaces ouvertes.
- Une surface fermée est une surface qui délimite un volume et sépare l’espace en intérieur et extérieur.
Par convention, la normale d’une surface fermée est toujours dirigée vers l’extérieur.
- Une surface ouverte est une surface qui s’appuie sur un contour fermé.
Si le contour est orienté, le sens de la normale n en un point de la surface est le sens de progression
d’un tire- bouchon qu’on fait progresser dans le sens de parcourt de .
Si n’est pas orienté, on choisit un point P de la surface et on oriente la normale en P
arbitrairement. Ceci permet de définir une face positive et une face négative de la surface ; la normale
n est orientée de la face négative vers la face positive. En tout autre point de la surface, la normale est
orientée de la face négative vers la face positive.
II-2) Vecteur élément de surface :
On définit le vecteur élément de surface en un point M par : dS ( M ) dS ( M )n( M )
dS ( M ) est l’élément de surface en M et n est le vecteur unitaire de la normale à dS .
II-3) Définition d’un flux d’un champ de vecteurs :
Considérant une surface ouverte () s’appuyant sur un contour fermé (). Le sens positif de () est
donné par le sens de () conformément à la règle du tire bouchon.
Soit un champ de vecteurs A défini en tout point de (). On définit le flux élémentaire, noté d , du
champ de vecteurs A à travers l’élément de surface dS , par la quantité scalaire d A.dS .
Le flux total de A à travers () sera donné par l’intégrale de surface : A.dS .
C’est-à-dire, le flux d’un champ vectoriel à travers une surface est la mesure du nombre de lignes du dit
champ traversant cette surface.
Si () est une surface fermée, le contour () n’existe plus et on note A.dS .
II-4) Flux d’un champ électrostatique créé par une charge ponctuelle :
Flux élémentaire – Notion d’angle solide :
Soit une charge ponctuelle q placée en O.
Le champ E ( M ) créé par q en M est :
q u OM
E (M ) avec u 2 et r OM
4 0 r 2
OM
1
Dr. Mahmoudi W. F. Chapitre 3 LPC1 : 2023/2024
A
Application :
1- Déterminer l’angle solide sous lequel de O, on voit un disque de rayon R et de centre C (0, 0, h).
u.dS
d 2 avec dS d d u z z u
r
d d
Soit d cos M
r2
d d m
h
r2
h y
On pose tg d d O
h cos
2
m 2
sin d d 2 (1 cos m )
0 0 x
2- Déterminer l’angle solide sous lequel du point O, on voit la portion de sphère (calotte sphérique) de
centre O et de rayon r R 2 h 2 c’est-à-dire s’appuyant sur la circonférence du disque de rayon R et
de centre C (0, 0, h).
m 2
u.dS r 2 sin d d
d 2 d sin d d 2 (1 cos m )
r r2 0 0
2
Dr. Mahmoudi W. F. Chapitre 3 LPC1 : 2023/2024
Conséquences :
- Une infinité de surface s’appuyant sur un même contour sont vues sous le même angle solide.
- L’angle solide sous lequel on voit le demi-espace ( m ) est égale à 2 .
2
- L’angle solide sous lequel on voit tout l’espace ( m ) est égale à 4 .
Flux de E sortant d’une surface fermée :
Soit une surface fermée (). On se propose de calculer le flux du champ électrostatique E créé par la
charge ponctuelle q à travers la surface fermée (). Deux cas seront envisagés : le cas où la charge q
est extérieur à la surface () et celui où la charge q est située à l’intérieur de ().
1er cas : la charge est située à l’extérieur de ()
Soit () une surface fermée qui n’entoure pas la charge q placée en O. Traçons un cône élémentaire
de sommet O et d’angle solide d . Ce cône élémentaire découpe sur S deux éléments de surfaces
dS1 et dS2 . Les angles solides sous lesquels dS1 et dS2 sont vus à partir de O sont égaux en valeurs
absolues mais ils sont de signes opposés à cause de l’orientation du vecteur normal n par rapport à u .
Il vient que le flux élémentaire du champ E à travers dS1 et dS2 est nul.
u
dS2
n2
dS1
O
q n1
On en conclut que le flux sortant de la surface () du champ électrostatique créé par une charge
ponctuelle située à l’extérieur d’une surface fermée () est nul.
2ème cas : la charge est située à l’intérieur de ()
d
est l’angle solide sous lequel du point O on voit la surface fermée (), est donc l’angle
3
Dr. Mahmoudi W. F. Chapitre 3 LPC1 : 2023/2024
Le flux du champ E sortant de la surface () est :
E .dS
i Ee ).dS
( E
i e
Soit i e
i e
qi
D’après précédemment, on a : i et e 0
0
qi
Soit
i 0
Enoncé :
Le flux du champ électrostatique E créé par une distribution de charges discontinue ou continue à
travers une surface fermée est égal à la charge à l’intérieur de cette surface divisée par 0 :
Q
E.d S int .
0
La démarche pour utiliser le théorème de Gauss est la suivante :
- On analyse la symétrie de la distribution de charges.
- On choisit une surface fermée S dite surface de Gauss. Cette surface doit passer par le point M où on
veut déterminer le champ E. Elle est choisie telle que le produit scalaire E ( M ).n est nul ou constant
( n est le vecteur normal à la surface de Gauss).
- On détermine le flux sortant de E à travers S.
- On détermine la charge Qint se trouvant à l’intérieur de S.
Q
- On déduit E de l’expression int .
0
Remarque :
- Le théorème de Gauss que nous venons de voir dans le cadre de l’électrostatique à partir de la loi de
Coulomb est valable quand les charges sont en mouvement.
ur
- Le théorème de Gauss est valable pour tous les champs de vecteurs de la forme 2 , en particulier le
r
champ de gravitation g .
III) Règles de symétries :
L’étude quantitative des phénomènes électrostatiques nécessite de relier les effets (champ, potentiel,
énergie…) aux causes qui leurs donnent naissance (distribution de charges). Ceci fait appel, en général,
à des calculs complexes. Cependant, les calculs se simplifient considérablement lorsque la distribution
présente une symétrie particulière.
III-1) Symétrie plane des champs scalaires :
On dit qu’un champ scalaire f possède la symétrie paire par rapport à un plan ( ) si les valeurs de ce
champ en deux points P et P ' symétriques par rapport à ( ) sont identiques : f ( P) f ( P ' ).
Si le plan ( ) est confondu avec le plan ( xOy ), alors : f ( x, y, z ) f ( x, y, z ).
On dit qu’un champ scalaire f possède la symétrie impaire par rapport à un plan ( ) si les valeurs de
ce champ en deux points P et P ' symétriques par rapport à ( ) sont opposées : f ( P) f ( P ' ).
Si le plan ( ) est confondu avec le plan ( xOy ), alors : f ( x, y, z ) f ( x, y, z ).
4
Dr. Mahmoudi W. F. Chapitre 3 LPC1 : 2023/2024
6
Dr. Mahmoudi W. F. Chapitre 3 LPC1 : 2023/2024
V-3) Circulation conservative de E :
La circulation conservative du champ électrostatique est traduite par E.dl 0 ou encore E.dl dV
qui permet d’écrire E gradV
D’après le théorème de rotationnel, on aura : rot E.dS E.dl 0 rot E 0
S C
(S) étant une surface quelconque s’appuyant sur un contour fermé (C)
Ceci permet de poser les implications suivantes :
E .dl 0 E gradV rot E0
V-4) Formule locale ou différentielle du théorème de Gauss :
Forme intégrale du théorème de Gauss :
Le flux sortant du champ électrostatique à travers une surface fermée est égal à la charge à l’intérieur
Q
de cette surface divisée par 0 :
E.d S int
SG
0
Dans le cas où la distribution de charge est continue et décrite par une distribution volumique , la
charge totale intérieure à SG est donnée par : Qint d
(divE ) d 0
o
(M )
Cette relation est valable quelque soit le volume , cela donne : divE ( M )
o
C’est la forme locale du théorème de Gauss, elle relie le champ électrostatique en un point M à la
source qui lui a donné naissance en ce même point.
V-5) Equation de Poisson-Equation de Laplace :
(M )
En tout point M de l’espace : divE ( M ) et E ( M ) gradV
0
(M )
div gradV V 0
(M )
Soit V 0 c’est l’équation de Poisson.
0
- Le Laplacien d’un champ scalaire V est noté V et il est défini par V div grad (V ) .
2 2V 2V 2V
En coordonnées cartésiennes, on écrit V V 2 2 2
x y z
Dans une région où la charge est absente, on aura V 0. Il s’agit de l’équation de Laplace.