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Institut National des Sciences

Appliquées de Rouen

2020/2021 - Analyse Numérique 2


Février 2021

Mise en pratique des méthodes de


Neville-Aitken, Différences-divisées
& Horner

Auteurs : Enseignants :

Manal EL MOHANI Antoine TONNOIR


Martin FLEURIAL
Table des matières
1 Cas des fonctions 1D 1
1.1 Théorie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Code . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2.1 Avec une fonction trigonométrique . . . . . . . . . . . . . 1
1.2.2 Avec une fonction C 0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.3 Avec une fonction à croissance rapide . . . . . . . . . . . 5

2 Cas des fonctions 2D : Application au MNT 6


2.1 Théorie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.1.1 Unicité de la solution au problème d’interpolation . . . . 6
2.1.2 Évaluation du polynôme d’interpolation par la méthode
de Neville-Aitken en 2 dimensions . . . . . . . . . . . . . 7
2.1.3 Évaluation du polynôme d’interpolation par la méthode
de différences-divisées et Horner en 2 dimensions . . . . . 7

3 Conclusion 7
1 Cas des fonctions 1D
1.1 Théorie
Soient f : I → R une fonction et Pn son polynôme d’interpolation sur
les points {x0 ; . . . ; xn }. L’algorithme des différences-divisées, donné ci-dessous,
donne les coordonnées βi du polynôme d’interpolation Pn dans la base de New-
ton. La base de Newton est définie ainsi

N0 (x) = 1
Ni+1 (x) = (x − xi ) Ni (x) ∀i ∈ {0; . . . ; n − 1}

Le polynôme s’exprime alors


n
X
Pn (x) = βi Ni (x)
i=0

En effet, si on pose

f [xi ] = f (xi )
f [xi+1 , . . . , xi+j+1 ] − f [xi , . . . , xi+j ]
f [xi , . . . , xi+j+1 ] =
xi+j+1 − xi

on a alors
βi = f [x0 , . . . , xi ]
Ainsi il suffit d’utiliser l’algorithme de Horner pour évaluer le polynôme en un
point a ∈ I. On rappelle l’algorithme de Horner sur Pn f :

qn = 0
qi−1 = f [x0 , . . . , xi ] + (a − xi ) qi ∀i ∈ {0; . . . ; n}

Alors Pn f (a) = q−1 . Si on développe l’algorithme de Horner, on peut exprimer


Pn f de cette façon :

Pn f (a) = β0 + (a − x0 ) (β1 + (a − xi ) (β2 + . . . (βn−1 + (a − xn−1 ) (βn )) . . . ))


= β0 1 + β1 (a − x0 ) + β2 (a − x0 ) (a − x1 ) + . . .
Xn
= βi Ni (x)
i=0

On retrouve bien l’expression du pôlynome d’interpolation dans la base de New-


ton.

1.2 Code
1.2.1 Avec une fonction trigonométrique
Considérons la fonction f (x) = cos (2πx) sur l’intervalle [0; 1]. Pour N = 20,
avec les points équirépartis ou les points tchebychev, nous obtenons la même
figure.

1
Figure 1 – Profil des interpolations pour N = 20 pour chaque méthode

Pour d’autre valeurs de N :

(a) N = 5 (équirépartis),N-A (b) N = 5 (tchebychev),N-A

(c) N = 5 (équirépartis),DD&Horner (d) N = 5 (tchebychev),DD&Horner

Les méthodes par les points de Tchebychev sont plus précises qu’avec les
points équirépartis. Comme f ∈ C ∞ , en particulier f ∈ C n+1 , on peut appliquer
la majoration de l’erreur
(n+1)
f

kf − Pn k∞ 6 kvn k∞ (b − a)
(n + 1)!
Qn
où vn (x) = i=0 (x − xi ) et a, b sont les bornes de l’intervalle I. En effet avec
les points Tchebychev on a
1
kvn k∞ 6 kTn k∞
2n

2
où Tn est le polynôme de Tchebychev, et kTn k∞ = 1. Comme f (x) = cos (2πx)
n+1
on aura pour tout n, f (n+1) ∞ = (2π) et donc
n+1
(2π)
kf − Pn k∞ 6
2n (n + 1)!

On peut alors tracer cette majoration :

Figure 2 – Majoration de l’erreur de f − Pn f avec les points Tchebychev

Qn on a pas de majoration explicite pour vn , cepen-


Avec les points équirépartis,
dant on sait que vn (x) = i=0 (x − xi ) et donc quand n augmente, vn diminue
car les écarts x − xi seront globalement plus petits que 1. Avec n = 5, on peut
s’attendre à ce que vn soit assez grand.
Prenons maintenant N = 100. On remarque ici que pour les deux méthodes
avec les points équirépartis, la méthode ne converge pas aux bords : on observe
ici le phénomène de Runge. Ce phénomène se produit lorsque la dérivée de la
fonction augmente de façon exponentielle par rapport à n, ce qui est le cas ici
n
car on a f (n) ∞ = (2π) .

3
(a) N = 100 (équirépartis),N-A (b) N = 100 (tchebychev),N-A

(c) N = 100 (équirépartis),DD&Horner (d) N = 100 (tchebychev),DD&Horner

1.2.2 Avec une fonction C 0


Considérons la fonction f (x) = |x| sur l’intervalle [−1; 1]. Cette fonction
n’étant pas C 0 , on ne peut appliquer pas la majoration sur l’erreur comme
précédemment.

4
(e) N = 20 (équirépartis),N-A (f) N = 20 (tchebychev),N-A

(g) N = 20 (équirépartis),DD&Horner (h) N = 20 (tchebychev),DD&Horner

On remarque que pour les points équirépartis, on observe encore le phéno-


mène de Runge au niveau des bords, mais pas pour les points de Tchebychev.
On peut observer aussi que les deux méthodes donnent les mêmes figures.

1.2.3 Avec une fonction à croissance rapide


Dans cette partie on considère la fonction f (x) = exp (exp (x)) sur l’inter-
valle [0; 6]. On a alors tracer la fonction et son polynôme d’interpolation pour
N = 100 sur la figure (3). On peut montrer que pour tout n, on a

f (n) (x) ∼ exp (nx) f (x)

On devrait donc observer le phénomène de Runge. En effet on remarque que


pour les points de Tchebychev avec la méthode de Horner, ce phénomène se
produit sur le bord gauche. On remarque aussi cependant que l’on n’observe
pas se phénomène autrement. Cela est peut-être dû à la nature très « lisse »
de la fonction exponentielle, mais aussi de son caractère polynômial, de part sa
représentation en série.

5
(i) N = 100 (équirépartis),N-A (j) N = 100 (tchebychev),N-A

(k) N = 100 (équirépartis),DD&Horner (l) N = 100 (tchebychev),DD&Horner

Figure 3 – f et Pn f pour les différentes méthodes

2 Cas des fonctions 2D : Application au MNT


2.1 Théorie
2.1.1 Unicité de la solution au problème d’interpolation
n o
2
Soit pn (x, y) ∈ Qn = Vect xi y j ∀ (i, j) ∈ [0; n] le polynôme d’interpola-
tion vérifiant pn (xi , yi ) = zi,j pour tout points (xi , yj ) = (ih − a, jh − a) avec
h = 2a/n. Montrons que ce polynôme est unique.
On suppose par l’absurde que ce problème admet 2 solutions différentes p1n
2
et p2n . Ainsi pour tout (i, j) ∈ [0; n]
p1n (xi , yj ) = p2n (xi , yj ) = zi,j
avec p1n ∈ Qn et p2n ∈ Qn . On pose vn = p1n − p2n . p1n et p2n sont de degrés n2 car
ils sont dans Qn , donc vn est aussi de degré n2 . On sait que
vn (xi , yj ) = p1n (xi , yj ) − p2n (xi , yj )
= zi,j − zi,j
=0
2
donc vn admet (n + 1) racines. Or vn est de degré n2 : vn est nécessairement
le polynôme nul, et donc
p1n = p2n

6
La solution au problème d’interpolation est donc unique.

2.1.2 Évaluation du polynôme d’interpolation par la méthode de


Neville-Aitken en 2 dimensions
Voici les paramètres qui ont été utilisé dans l’algorithme NevilleAitken2D :
— PtsEval : matrice de 2 lignes et de nombres de colonnes le nombres de
points d’évaluation
— PtsInterpX : vecteur de taille n + 1 qui contient les valeurs des xi
— PtsInterpY : vecteur de taille n + 1 qui contient les valeurs des yi
— ValPtsInterp : matrice carré de taille (n + 1) × (n + 1) qui contient les
valeurs des zi,j
Afin d’évaluer le polynôme pn en un point fixé (x∗ , y ∗ ), on se base sur ce qu’on
connaît au niveau de l’évaluation de points par l’interpolation en 1D. L’idée est
la suivante : on commence par évaluer pn en chaque points (xi , y ∗ ) sur chaque
colonne de la grille. C’est à dire que en faisant varier le xi et en fixant le y ∗ , on
revient à un problème d’évaluation par la méthode de Neville en 1D. Une fois
ceci fait, il suffit d’utiliser encore une fois la méthode de Neville-Aitken pour
évaluer pn (x∗ , y ∗ ), puisqu’on remarque que x 7→ pn (x, y ∗ ) ∈ Pn . On peut donc
obtenir la valeur de pn en chaque points (x∗ , y ∗ ).

2.1.3 Évaluation du polynôme d’interpolation par la méthode de


différences-divisées et Horner en 2 dimensions
On peut aussi utiliser la méthode des différences-divisées et Horner pour
évaluer pn (x, y). En effet,comme pour tout x on a y 7→ pn (x, y) ∈ Pn on a dans
la base de Newton par rapport à y :
n
X
pn (x, y) = f [x; y0 , . . . , yj ] Ni (y)
j=0

où f est la fonction telle que f (xi , yj ) = zi,j et f [x; y0 , . . . , yj ] est la différence-


divisée à x constant par rapport aux yj . On peut donc utiliser Horner pour
évaluer ce polynôme en (xi )i=0..n et obtenir un nouveau polynôme qn (y) ∈
Pn . On peut donc utiliser encore une fois les différences-divisées et Horner sur
polynôme pour obtenir une évaluation en chaque yi .

3 Conclusion
Nous avons donc pu mettre en pratique dans ce rapport les méthodes d’in-
terpolation polynômiale de Neville-Aitken et des différences-divisées & Horner.
Nous avons pu aussi mettre en évidence les différences entre les deux méthodes
par rapport à leur stabilité dans le cas de points équirépartis et de points de
Tchebychev. Enfin nous avons généralisé ces méthodes au cas bidimensionnel
pour pouvoir construit un modèle numérique de terrain.

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