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1
L2 Mathématiques Analyse appliquée CTU
1 Résolution d’équations
1.1 Exercices
Exercice 1. 1. Montrer que l’équation ex + x = 0 admet au moins une racine dans [−1, 0].
2. Montrer qu’elle a précisement une racine dans R.
3. Trouver une valeur approchée à 0, 04 près de la racine α de ex + x = 0 par la méthode
de dichotomie (utiliser une calculatrice).
4. L’équation ex − x = 0 a-t-elle une solution dans R ?
Correction 1
Correction 4
Exercice 5. 1. Soit g : R → R une fonction continue et soit (xn )n∈N la suite définie par
xn+1 = g(xn ). Montrer que si (xn )n est convergente alors sa limite l est un point fixe de
g.
Correction 5
Correction 6
Correction 7
xn+1 = g(xn ).
Étudier dans chaque cas si la méthode peut converger vers une des solutions du problème.
Dans les cas de convergence, on précisera les choix justifiables de x0 en fonction de la
racine que l’on désire approcher. Pour chacun des cas, estimer la vitesse de convergence
de l’algorithme.
3. Écrire la méthode de Newton au voisinage de la plus grande racine β. Vérifier les condi-
tions de convergence de la méthode. Comment choisir x0 pour que la méthode converge
bien vers la plus grande des racines ?
Correction 8
Exercice 9. On considère la fonction f : x 7→ x + x4/3 .
1. Que peut-on dire des solutions de l’équation f (x) = 0 sur R+ ?
2. Déterminer l’ordre exact de convergence de la méthode de Newton pour la fonction f
avec x0 > 0, c’est à dire déterminer q > 0 tel que les itérées de Newton (xn ) avec x0 > 0
convergent vers l’unique racine à l’ordre q.
Correction 9
1.2 Solutions
Solution 1 (Correction de l’exercice 1). 1. La fonction f : x 7→ ex + x est continue. De plus,
on a f (−1) = e−1 − 1 < 0 et f (0) = 1 > 0 donc par le TVI on sait que f ([−1, 0]) contient 0.
2. La fonction f est strictement croissante donc il y a unicité de la racine.
n an bn xn f (an ) f (bn ) f (xn )
0 -1 0 -0,5 -0,63212055883 1 0,10653065971
3. 1 -1 -0,5 -0,75 -0,63212055883 0,10653065971 -0,27763344726
2 -0,75 -0,5 -0,625 -0,27763344726 0,10653065971 -0,08973857148
3 -0,625 -0,5 -0,5625 -0,08973857148 0,10653065971 0,00728282473
D’après le Théorème 1.1 du chapitre 1, la solution approchée xn calculée à chaque étape vérifie
|b0 − a0 | 1
|α − xn | < n+1
= n+1 .
2 2
Pour l’instant, nous n’avons pas atteint la précision demandée car
|b0 − a0 | 1
|α − x3 | < 4
= 4 = 0, 0625 > 0, 04.
2 2
1
Par contre, 5 = 0, 03125 < 0, 04.
2
Donc la valeur approchée cherchée pour obtenir avec certitude la précision demandée est
1
x4 = −0, 59375 avec la précision 5 = 2−5 (≈ 0, 03).
2
4. Non car ex > x pour tout x ∈ R. En effet, posons g(x) = ex − x. Alors g ′ (x) = 0 ssi x = 0.
Il est facile de vérifier que 0 est un point de minimum de g et g(0) > 0.
√ √
Solution 3√(Correction √ de l’exercice 3). 1. f (x) = (x − 3)(x + 3) donc f admet exactement
2 racines : 3 et − 3. √
2. Il suffit prendre la√racine carrée de l’inégalité suivante : 1 < 3 < 4 pour voir que 1 < 3 < 2.
Il est évident que − 3 ∈ / [1, 2].
n an bn xn f (an ) f (bn ) f (xn )
0 1 2 1,5 -2 1 -0,75
3. 1 1,5 2 1,75 -0,75 1 0,0625
2 1,5 1,75 1,625 -0,75 0,0625 -0,359375
3 1,625 1,75 1,6875 -0,359375 0,0625 -0,15234375
Pour l’erreur on a la majoration suivante |l − x3 | < |a0 − b0 | 2−(3+1) = 16 1
≈ 0, 06.
n 0 1 2 3 4 5
x 1 2 1,666667 1,727273 1,732143 1,732051
4. n
f (xn ) -2 1 -0,222222 -0,016529 0,000319 0,000000
f [xn , xn−1 ] 3 3,666667 3,393939 3,459416 3,464194
n 0 1 2 3
5. xn 2 1,75 1,732143 1,732051
f (xn ) 1 0,0625 0,000319 0,000000
Solution 4 (Correction de l’exercice 4). 1. f est continue sur son ensemble de définition ]0; +∞[,
comme somme de fonctions continues.
1 1−x
Ensuite, on étudie le signe de f ′ (x) = − 1 = :
x x
— f ′ (x) = 0 ssi x = 1.
— Pour x ∈]0, 1[, f ′ (x) > 0. f est strictement croissante sur ]0, 1], lim f (x) = −∞ et
x→0
f (1) = 1. Donc f réalise une bijection de ]0; 1] sur ] − ∞; 1].
— De même, f réalise une bijection de [1; +∞[ vers ] − ∞; 1].
Donc f admet exactement un zéro en dans ]0, 1[ (qu’on appelle α) et exactement un zéro
dans ]1, ∞[ (qu’on appelle β).
2. f (0, 1) ≈ −0, 4 et f (0, 5) ≈ 0, 81 donc α ∈]0, 1; 0, 5[.
f (3) ≈ 0, 1 et f (4) ≈ −0, 61 donc β ∈]3, 4[.
3. f (3, 5) ≈ −0, 25 donc β ∈]3; 3, 5[.
4. La valeur approchée sera x2 = 3, 1875 issu de la méthode de dichotomie avec a0 = 3 et
b0 = 3, 5.
Solution 5 (Correction de l’exercice 5). 1. Il s’agit d’un résultat important dû à la continuité
de la fonction g :
g continue
l = lim xn+1 = lim g(xn ) = g( lim xn ) = g(l)
n→∞ n→∞ n→∞
Solution 6 (Correction de l’exercice 6). 1. On a f (0) = 1 et f (1/2) = −3/8 donc par le TVI
on a 0 ∈ f ([0, 12 ]). De plus f ′ (x) = 3x2 − 3 < 0 pour tout x ∈ [0, 21 ] donc f est strictement
décroissante sur cet intervalle. A fortiori elle est injective sur [0, 12 ] et donc le zéro est unique.
2. On vérifie que g(x) = x équivaut à 19 f (x) = 0.
2
3. La dérivée g ′ (x) = x3 + 23 est positive et bornée par 129
= λ sur [0, 21 ]. Comme g est croissante
1 1 1 33 1
et continue on a g([0, 2 ]) = [g(0), g( 2 )] = [ 9 , 72 ] ⊂ [0, 2 ]. On peut donc appliquer le théorème
du point fixe de Banach impliquant que xn tend vers un point fixe α de g dans [0, 21 ]. Par 2. on
a α = l.
λn
4. D’après le théorème du point fixe de Banach on a |α − xn | ≤ 1−λ |x1 − x0 |. Il suffit donc
−5 log 3−5
que le terme de droite soit plus petit que 10 . Ceci arrive si n ≥ log 3−log 4 + 1 où log est le
logarithme de base 10.
n
Solution 7 (Correction de l’exercice 7). 1. L’exemple le plus simple est xn := 2−q . Ici
xn+1 /xqn = 1 pour tout n. Le signe négatif dans l’exposant est nécessaire pour assurer que
lim xn = 0.
2. On peut poser par exemple y2n := x2n et y2n+1 := 0 pour tout n. Il est clair que yn ≤ xn
donc (yn ) converge vers 0 à l’ordre au moins q. Toutefois la suite (yn ) ne satisfait pour aucun
p la définition de la convergence à l’ordre exact p.
Solution 8 (Correction de l’exercice 8). 1.
y
8
−2.0 −1.5 −1.0 −0.5 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
−2
x
−4
−6
1− 1
xn
− e−xn
xn+1 = xn − 1 .
x2n
+ e−xn
On utilisera le Théorème 1.18 du cours et sa preuve pour assurer la convergence de ces itérées
vers la racine. Nous rappelons que d’après 1. β ∈]1, 2[. On cherche donc un δ ∈]0, ∞[ tel que
pour tout x0 ∈]β − δ, β + δ[∩]1, 2[ la suite (xn ) converge vers β. Soit N = minx∈[1,2] |f ′ (x)|. Un
calcul simple montre que N = 41 + e−2 . Soit L = maxx∈[1,2] |f ′′ (x)|. Un calcul simple montre
que L = 2 + e−1 . Selon la preuve du Théorème 1.18, il suffit donc de choisir δ ∈]0, 1[ tel que
δ NL < 1, ce qui est le cas par exemple pour δ = 12 1
.
Comment choisir x0 ? On fera quelques premières itérations (yn ) de la méthode du point
λ2
fixe étudiée au point 2. de l’exercice, initialisée en y0 = 1. On sait que |β − yn | ≤ 1−λ |y0 − y1 |.
−2 1
Nous avons vu que λ ≤ e ≤ 4 . Donc |β − yn | ≤ 3 4 1 1−n
|y0 − y1 |. On a y1 = g1 (y0 ) = 1 + e−1
donc |y0 − y1 | = e−1 < 12 . Finalement on voit que |β − yn | ≤ 61 41−n . Comme ce dernier est plus
−1
petit que δ pour n = 2, il suffit poser x0 := y2 = 1 + (1 + e−1 )e−(1+e ) .
donc l’ordre exact de la convergence de la suite (xn ) avec x0 > 0 est 4/3.
Correction 10
Correction 11
1
Exercice 12. Soit g la fonction définie par g(x) = x sin .
x
1. Déterminer l’interpolant Q de g de degré inférieur ou égal à 2 qui correspond aux noeuds
−1, 0 et 1.
2. Esquisser les graphes de g et Q sur l’intervalle [−2, 2] (utiliser une calculatrice, un logi-
ciel).
3. A partir d’une lecture graphique, donner une majoration de l’erreur sur l’intervalle
[− 32 , 32 ].
4. Commenter.
Correction 12
Exercice 13. On considère une fonction f ∈ C 4 ([−2, 5]) dont on connait uniquement les valeurs
en −2, 1, 3 et 5, à savoir
Correction 13
kπ
Exercice 14. 1. Considérons la fonction x 7→ cos(x) et fixons comme noeuds les points ,
5
pour k = 0, 1, 2, 3 et 4. Écrivez le tableau des différences divisées et obtenez l’expression
du polynôme d’interpolation P4 de cos(x) en ces noeuds.
2. Imaginons qu’on connaisse uniquement les valeurs d’une certaine fonction f en −4, 0, 1
et 9, à savoir
Correction 14
Correction 15
déterminer α et β pour que la formule soit exacte pour l’espace P1 des polynômes de
degré ≤ 1.
2. Soit q ∈ P1 satisfaisant q(a) = f (a) et q(a + h) = f (a + h). Construire q. En approchant
R a+h
f par q sur [a, a + h], donner une approximation de a f (x)dx.
3. On suppose que f est de classe C 2 sur [a, a + h]. Donner une estimation de l’erreur
d’intégration.
4. Soit {xi }i=0,...,n une subdivision de l’intervalle [c, d] de pas h. Utiliser la formule des
Rd
trapèzes sur chaque intervalle [xi , xi+1 ] pour approcher c f (x)dx. En supposant f de
classe C 2 sur [c, d], donner une estimation de l’erreur d’intégration en fonction de n
(utiliser le résultat de la question 3.).
5. RPour ϵ = 10−1 et ϵ = 10−2 , trouver n pour que cette formule de quadrature approche
3 2
0
sin(x)e−x dx avec une précision ϵ.
Correction 15
2.2 Solutions
Solution 10 (Correction de l’exercice 10). 1. On cherchera le polynôme p sous la forme de
2 Q
j̸=i (x − xj )
X
Lagrange (voir la formule (2.1) du cours) : p(x) = f (xi ) Q . Donc
i=0 j̸=i (xi − xj )
(x + 1)x(x − 1)
2. Le même travail donne : q(x) = e · .
(π + 1)π(π − 1)
3. Considérons le polynôme s(x) = x3 . Alors il vérifie clairement s(j) = j 3 pour j ∈ {1, 2, 3, 4, 5}.
De plus deg s = 3 ≤ 5. D’après l’unicité du polynôme d’interpolation on sait que s est unique
dans l’espace Pn où n + 1 est le nombre de noeuds d’interpolation. Il suit que s est unique en P4
et par conséquence aussi en P3 . Il ne sera pas unique en P5 . On peut considérer par exemple le
polynôme ω5 (x) = Π5i=1 (x − i) qui s’annule pour x ∈ {1, 2, 3, 4, 5}. Alors t = s + ω5 ∈ P5 résout
aussi le problème mais s ̸= t. Enfin, il n’existe clairement pas de polynôme dans P1 pour des
considérations de degré.
Solution 11 (Correction de l’exercice 11). On sait que f (−1) = (1 − e), f (0) = 0 et f (1) =
1 − e−1 donc le polynôme d’interpolation sous la forme de Lagrange sera
−2
−4
−6
−8
−10
−12
−14
−16
−18
3. Comme f est de classe C ∞ sur R, d’après le Théorème 2.3 du cours il existe ξ ∈ [−1, 1] tel
que f (z) − P (z) = ω33!(z) f (3) (ξ) pour tout z ∈ R. Si f (z) = P (z) alors ω3 (z) = 0 ou f (3) (ξ) = 0.
Mais ω3 (z) = 0 ssi z ∈ {−1, 0, 1} et f (3) (ξ) = e−ξ ̸= 0. Donc il n’existe aucun z hors {−1, 0, 1}
tel que P (z) = f (z).
4. Nous savons d’après le Corollaire 2.5 du cours que l’erreur est majorée par
1
sup |ω3 (x)| sup f (3) (ξ) .
3! x∈[−3/2,3/2] ξ∈[−3/2,3/2]
On peut facilement montrer par une étude de fonction que les deux bornes supérieures sont
atteintes en x = ξ = − 23 donc |f (x) − P (x)| ≤ 16
5 3/2
e < 32 .
Solution 12 (Correction de l’exercice 12). Cet exercice est proposé dans le but de donner
un exemple où le théorème d’erreur d’interpolation trouve ses limites. Il faut davantage le
prendre comme une démarche d’ouverture mathématique que comme exercice standard dont on
attendrait une résolution à l’image des autres exercices demandés.
1. On sait que g(−1) = −1 · sin(−1) = sin(1), g(0) = 0 et g(1) = sin(1) donc le polynôme
d’interpolation sous la forme de Lagrange sera
1.6
1.4
1.2
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
−1.4 −1.2 −1.0 −0.8 −0.6 −0.4 −0.2 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4
−0.2 x
25 4π 3π 3π 2π 25 2π π
f [x2 , x3 , x4 ] = (cos − cos − cos + cos ) = (3 cos − cos )
2π 2 5 5 5 5 2π 2 5 5
= −f [x1 , x2 , x3 ],
53 π 2π 2π π
f [x0 , x1 , x2 , x3 ] = 3
(cos − 3 cos − cos + 2 cos − 1)
6π 5 5 5 5
53 π 2π
= 3 (3 cos − 4 cos − 1)
6π 5 5
f [x2 , x3 , x4 ] − f [x1 , x2 , x3 ] 5
f [x1 , x2 , x3 , x4 ] = = (−2f [x1 , x2 , x3 ])
x4 − x1 3π
53 π 2π
= 3 (−2 cos + 6 cos ),
6π 5 5
54 2π π π 2π
f [x0 , x1 , x2 , x3 , x4 ] = (6 cos − 2 cos − 3 cos + 4 cos + 1)
24π 4 5 5 5 5
54 2π π
= (10 cos − 5 cos + 1).
24π 4 5 5
Finalement
P4 (x) = f [x0 ] + f [x0 , x1 ](x − x0 ) + f [x0 , x1 , x2 ](x − x0 )(x − x1 )
+ f [x0 , x1 , x2 , x3 ](x − x0 )(x − x1 )(x − x2 )
+ f [x0 , x1 , x2 , x3 , x4 ](x − x0 )(x − x1 )(x − x2 )(x − x3 )
5 π 25 2π π π
= 1 + (cos − 1)x + 2 (cos − 2 cos + 1)x(x − )
π 5 2π 5 5 5
3
5 π 2π π 2π
+ 3 (3 cos − 4 cos − 1)x(x − )(x − )
6π 5 5 5 5
54 2π π π 2π 3π
+ 4
(10 cos − 5 cos + 1)x(x − )(x − )(x − )
24π 5 5 5 5 5
f [x0 ] = 1
f [x1 ] = 2 f [x0 , x1 ] = 41
2.
f [x2 ] = −1 f [x1 , x2 ] = −3 f [x0 , x1 , x2 ] = − 13 20
f [x3 ] = 2 f [x2 , x3 ] = 38 f [x1 , x2 , x3 ] = 83 f [x0 , · · · , x3 ] = 41
520
1 13 41
Donc P3 (x) = 1 + 4 (x + 4) − 20 (x + 4)x + 520 (x + 4)x(x − 1).
1−e (1 − e)2
Solution 15 (Correction de l’exercice 15). 1. P3 (x) = 1 + x+ x(x − 1) +
e 2e2
(1 − e)3
x(x − 1)(x − 2)
6e3
2. Corollaire 2.5 avec n = 3, a = 0, b = 3.
f (a + h) − f (a)
q(x) = f (a) + (x − a).
h
Approximation de l’intégrale : On a alors en approchant f par q et utilisant la question
1 puisque q ∈ P1 :
Z a+h Z a+h
h
f (x)dx ≈ q(x)dx = (q(a) + q(a + h)).
a a 2
— Majoration large
Dans le cas où f ∈ C 2 ([a, a + h]) alors d’après le cours (cor 2.5 du chap.2)
maxξ∈[a,a+h] f (n+1) (ξ)
max |f (x) − q(x)| ≤ max |ωn+1 (x)| .
x∈[a,a+h] (n + 1)! x∈[a,a+h]
Ici,
d’une part maxx∈[a,a+h] |ω2 (x)| = (|(x − a)(x − (a + h))| = |x − a| . |x − (a + h)| ≤
h.h = h2
d’autre part, puisque f ∈ C 2 ([a, a + h]), M = maxξ∈[a,a+h] |f (2) (ξ)| existe.
On a alors
Z a+h Z a+h
h
f (x)dx − (q(a) + q(a + h)) ≤ |f (x) − q(x)|dx
a 2 a
Z a+h
M 2 h3
≤ .h dx = M
a 2 2
— Majoration plus fine
Dans le cas où f ∈ C 2 ([a, a + h]) alors d’après le cours (th. 2.3 du chap. 2) il existe
ξ ∈]a, a + h[ tel que :
(x − a)(x − a − h) (2)
f (x) = q(x) + f (ξ).
2
On a alors
Z a+h Z a+h
h
f (x)dx − (q(a) + q(a + h)) ≤ |f (x) − q(x)|dx
a 2 a
a+h
(x − a)(x − a − h) (2)
Z
≤ f (ξ) dx
a 2
Puisque f ∈ C ([a, a + h]), M = supξ∈[a,a+h] |f (2) (ξ)| existe et on obtient finalement
2
2
5. Un simple calcul montre que f ′ (x) = (cos x − 2x sin x)e−x et f (2) (x) = ((4x2 − 3) sin x −
2 2
4x cos x)e−x . Sur l’intervalle [0, 3] on a 0 ≤ |4x2 − 3| ≤ 33, |4x| ≤ 12 et e−9 ≤ e−x ≤ 1
donc |f (2) (ξ)| ≤ 45 pour ξ ∈ [0, 3]. Finalement, d’après la question précédente,
d n−1
45 33
Z X h
f (x)dx − (f (xi ) + f (xi+1 ) ≤ ≤ ϵ,
c i=0
2 12 n2
qui donne √
405ϵ−1
n≥ .
2
Pour conclure,
— ϵ = 0.1 ⇒ n ≥ 32
— ϵ = 0.01 ⇒ n ≥ 101.
y ′ = cos2 y
Correction 17
Exercice 18. Trouver la solution maximale dans Ω =]0, ∞[×R du problème de Cauchy
(
y ′ = − yt + t12
y(1) = y0
Correction 18
Correction 19
2
Exercice 20. x′ = − xt3 , x(1) = x0 ∈ R. Comment le théorème de Cauchy Lipschitz permet de
retrouver le fait que le collage de solutions n’est pas possible ?
Correction 20
Correction 21
Exercice 22. x′ = x
t
− t2 , x(−1) = x0 ∈ R
Correction 22
Exercice 23. x′ = x
t ln t
− 1, x(e) = x0 ∈ R
Correction 23
Exercice 24. x′ = x
t
− x2 , x(1) = x0 ∈ R (Ind : équation de Bernouilli)
Correction 24
3.2 Solutions
Solution 17 (Correction de l’exercice 17). 1. C’est une équation autonome.
π
2. Les solutions stationnaires sont données pour tout k ∈ Z par φk (t) = 2
+ kπ, t ∈ R.
3. En premier temps on cherchera, pour chaque k ∈ Z, les solutions maximales dans Ωk =
R×] π2 + kπ, 3π
2
+ kπ[. On peut écrire
t t
y′
Z Z
ds = 1 ds
t0 cos2 (y) t0
donc yk,c (t) := y(t) = arctan(t+c)+π(k +1) pour t ∈ R où c = −t0 +tan(y0 ). Attention :
noter que la fonction réciproque pour la fonction tan :] π2 +kπ, 3π
2
+kπ[→ R est la fonction
π 3π
f : R →] 2 + kπ, 2 + kπ[ définie comme f (t) = arctan(t) + (k + 1)π pour tout t ∈ R.
Maintenant toutes les solutions maximales dans Ω sont données par {φk : k ∈ Z} ∪
{yk : k ∈ Z, c ∈ R} car il n’est pas possible de coller les solutions (voir aussi la ques-
tion suivante).
4. Il y a une unique solution car le terme de droite satisfait les hypothèses du théorème
de Cauchy-Lipschitz (Théorème 4.12 du cours). En effet pour tout y ∈ R, |(cos2 (y))′ | =
|−2 cos(y) sin(y)| ≤ 2. Donc par le TAF on voit que le terme de droite est globalement
Lipschitz par rapport à la variable y.
5. Le point (0, 3π
4
) ∈ Ω0 . Donc le graphe sera celui de la fonction y(t) = arctan(t − 1) + π.
Solution 18 (Correction de l’exercice 18). L’équation différentielle est une équation linéaire
d’ordre 1. La solution maximale du problème de Cauchy existe donc et est unique sur R+ par
Proposition 4.26 du cours.
Pour trouver la solution, il faut d’abord résoudre l’équation homogène associée y ′ =
y
− . Il s’agit d’une équation à variables séparées dont on voit que la solution générale est
t
y(t) = ct−1 où c ∈ R est une constante.
Pour trouver la solution de l’équation avec second membre on utilise la méthode de va-
riation de la constante : on suppose la solution sous la forme y(t) = c(t)t−1 . Donc y ′ (t) =
c′ (t)t−1 − c(t)t−2 mais aussi (comme y estR une solution) yR′ (t) = −c(t)t−2 + t−2 donc c′ (t) = t−1 .
t t
Donc par intégration on a que c(t) = k + t0 s−1 ds = k + 1 s−1 ds = k + ln(t) − ln(1) = k + ln(t)
où k ∈ R est une constante d’intégration. On a donc en général y(t) = c(t)t−1 = (k + ln(t))t−1 .
Enfin, pour satisfaire la condition initiale il faut prendre k = y0 .
Solution 19 (Correction de l’exercice 19). Il s’agit d’une équation à variables séparées. L’unique
solution stationnaire est φs (t) = 1 pour tout t ∈ R. Supposons maintenant que Ω = R×]1, ∞[.
x′
R t x′ Rt
Ceci correspond à x0 > 1. On a (1−x) 2 = t et donc 0 (1−x)2
dt = 0
t dt. Par changement de
variable à gauche on obtient
1 1 t2
− =
1 − x(t) 1 − x0 2
d’où
1
x(t) = 1 − t2 1
.
2
+ 1−x 0
q q
−2 −2
Cette solution reste plus grande que 1 quand |t| < 1−x 0
. Quand t s’approche soit de 1−x0
q
−2
ou de − 1−x 0
la valeur x(t) tend vers +∞ donc on ne peut pas coller cette solution avec la
solution stationnaire.
Supposons maintenant que Ω = R×] − ∞, 1[. Ceci correspond à x0 < 1. On obtient la même
formule
1
x(t) = 1 − t2 1
.
2
+ 1−x 0
Cette fois elle reste plus petite que 1 pour tout t ∈ R donc on ne peut pas coller cette solution
avec la solution stationnaire. Pour conclure : on a montré que les solutions maximales dans
Ω = R × R sont
— φs (t) = 1 sur R si x0 = 1, q q
(
−2 −2
1 ] − 1−x0 , 1−x [ si x0 > 1,
— x(t) = 1 − t2 1 sur 0
+
2 1−x0 R si x0 < 1
Solution 20 (Correction de l’exercice 20). Il s’agit d’une équation à variables séparées. Le terme
de droite n’est pas défini pour t = 0. Comme t0 = 1 > 0 on supposera toujours que t > 0. On
voit que la seule solution stationnaire est φs (t) = 0 pour tout t > 0. Pour Ω =]0, ∞[×]0, ∞[ on a
′
− xx2 = t−3 donc en intégrant x(t) = ( x10 + 2t12 − 2t12 )−1 . Comme t0 = 1, on a x(t) = ( x10 + 21 − 2t12 )−1 .
0 q
1
Cette solution reste plus grande que 0 si |t| > 2
+1
. Il s’agit de la réunion de deux intervalles
x0
q q
dont t0 = 1 appartient à l’un : t0 ∈] 2 1+1 , ∞[. Quand t s’approche de 2
1
+1
, la valeur x(t)
x0 x0
tend vers +∞ donc on ne peut pas coller cette solution avec la solution stationnaire.
Supposons maintenant que Ω =]0, ∞[×] − ∞, 0[, ce qui correspond à x q0 < 0. On obtient la
1 1 1 −1 1
même formule x(t) = ( x0 + 2 − 2t2 ) . Elle est négative si x0 < −2 et |t| < 2
+1
ou si x0 ≥ −2
x0
q q
1 1
et t > 0. Dans le premier cas l’intervalle ] − 2
+1
, 2
+1
[ contient 1 = t0 . De plus quand t
x0 x0
q
1
tend vers 2
+1
, la solution x(t) tend vers −∞ donc on ne peut pas coller cette solution avec
x0
la solution stationnaire.
On peut conclure que les solutions maximales dans ]0, ∞[×R sont :
— φs (t) = 0 sur ]0, ∞[ si x0 = 0, q
] 2 1+1 , ∞[ si x0 > 0,
x0
q
1 1 1 −1 1
— x(t) = ( x0 + 2 − 2t2 ) sur ]0, 2
+1
[ si x0 < −2,
x0
]0, ∞[ si x0 ∈ [−2, 0]
Remarque : l’unicité de solutions (impossibilité de les coller) suit aussi du fait que le terme
2
f (t, x) = − xt3 de l’équation différentielle est localement lipschitzien dans Ω =]0, ∞[×R. En
∂ |2z|
effet, ∂x f (t, x) = −2 tx3 . Soit (s, z) ∈ Ω. Alors ∂x ∂
f (t, x) ≤ 2 (s/2) 3 pour tout x ∈ R tels que
|2z|
|x| < 2 |z| et tout t > s/2. Par le théorème des accroissements finis on voit que f est 2 (s/2) 3-
des variables séparées, on voit tout de suite que l’unique solution stationnaire est φs (t) = −1
x′
pour t ∈ R. Supposons maintenant que x0 ̸= −1. On aura x+1 = et puis par intégration
t
ln 1+x(t)
1+x0
= et − et0 = et − 1. Donc x(t) = (1 + x0 )ee −1 − 1 pour tout t ∈ R. D’après la discussion
t
ci-dessus on voit que tous les solutions maximales sont de la forme x(t) = (1 + x0 )ee −1 − 1 pour
tout t ∈ R.
Solution 22 (Correction de l’exercice 22). Il s’agit d’une équation linéaire aux coefficients
continus sur ] − ∞, 0[∪]0, ∞[. Comme t0 = −1 ∈] − ∞, 0[ on se limitera donc à Ω =] − ∞, 0[×R.
D’après la Proposition 4.26 du cours nous savons que le problème de Cauchy avec (t0 , x0 ) ∈ Ω
aura une unique solution maximale φ, elle sera définie sur tout ]−∞, 0[. Pour trouver la solution
on appliquera la méthode de variation de la constante avec a(t) = 1t , b(t) = −t2 et t0 = −1. On
Rt
obtiendra donc σ(t) = −1 u1 du = ln |t| pour t < 0 et finalement
t
t2 − 1
Z
φ(t) = (x0 + −s2 exp(− ln |s|) ds) exp(ln |t|) = −t(x0 + )
−1 2
pour t < 0. Vous pouvez vérifier en la dérivant que φ est la solution du problème de Cauchy.
pour t > 1. Cette fois la solution φ ne peut s’exprimer à l’aide de fonctions élémentaires donc
on se contente avec la formule ci-dessus. Par contre on peut facilement vérifier en la dérivant
que φ est bien la solution de notre problème de Cauchy.
Solution 24 (Correction de l’exercice 24). Ceci est une équation de Bernoulli. Les coefficients
sont définis et continus pour t ̸= 0. Donc il est clair qu’elle admet une solution stationnaire
φs (t) = 0 pour t > 0 qui satisfait la condition initiale (1, 0). Maintenant on supposera que
x0 > 0 et on cherchera les solutions dans Ω =]0, ∞[×]0, ∞[. Comme on suppose que x > 0 on
peut diviser par x2 . On obtient
x′ 11
2
= −1
x xt
et après la substitution u = x1 on obtient l’équation linéaire
1
u′ = − u + 1
t
1
et condition initiale u(1) = x0
. Ce problème de Cauchy admet la solution
1 1 t2 − 1
u(t) = ( + )
t x0 2
1
pour t > 0. On re-substitue φ(t) = u(t)
pour t > 0 tel que u(t) ̸= 0. En fait u(t) = 0 ssi
t2 −1
− x10 = 2
ssi 1− x20
= t . Si x0 ≤ 2 on a 1− x20 ≤ 0 et donc φ est définie sur tout ]0, ∞[. Si x0 > 2
2
q
en n’oubliant que t > 0 on trouve que la solution φ n’est pas définie pour t̃ = 1 − x20 < 1 = t0 .
q
2
Ceci implique que φ est définie sur ] 1 − x0
, ∞[. De plus on a lim φ(t) = +∞ donc on ne
t→t̃+
peut pas coller φ avec φs en point t̃.
Maintenant on considère Ω =]0, ∞[×] − ∞, 0[. Les calculs se passent de la même manière.
On obtient notamment
1
φ(t) = t 1 2
x0
+ t 2−1
et il faut déterminer quand le dénominateur
q s’annule. Cette fois on trouve que pour tout x0 < 0
la fonction φ n’est pas définie pour t̃ = 1 − x20 > 1. Ceci implique que φ est définie seulement
q
sur ]0, 1 − x20 [. De plus on a lim φ(t) = −∞ donc on ne peut pas coller φ avec φs en point t̃.
t→t̃−
Conclusion : la solution maximale dans Ω =]0, ∞[×R du problème de Cauchy est, en fonction
de x0 , égale à :
q
t 1 1t2 −1 pour t ∈] 1 − 2
x0
, ∞[ quand x0 > 2,
x0
+ 2
t 1 1t2 −1
pour t ∈]0, ∞[ quand x0 ∈]0, 2],
+ 2
φ(t) = x0
0 pour t ∈]0, ∞[ quand x0 = 0,
q
t 1 1t2 −1 2
pour t ∈]0, 1 − x0
[ quand x0 < 0.
x0
+ 2
Correction 25
Exercice 26. 1. Pour chacune des équations suivantes, trouver toutes les solutions de la
λt
forme e , λ ∈ C :
(e1 ) x′′ + x′ − 6x = 0 ;
(e2 ) x′′ + x = 0 ;
(e3 ) x′′ − 2x′ + x = 0.
2. (a) Donner un système fondamental de solutions puis exprimer la solution générale
pour (e1 ) et (e2 ).
(b) Donner la solution du problème de Cauchy x′′ + x′ − 6x = 0, x(0) = 1, x′ (0) = −3.
3. On considère maintenant (e3 ).
(a) A-t-on déjà obtenu un système fondamental de solutions ?
(b) Montrer que x(t) = tet est solution de (e3 ).
(c) Donner un système fondamental de solutions pour (e3 ) et décrire la solution générale.
(d) Donner la solution du problème de Cauchy x′′ − 2x′ + x = 0, x(0) = −1, x′ (0) = 1.
4. Dans les cas (e1 ) et (e3 ) calculer le wronskien du système fondamental obtenu.
Correction 26
4.2 Solutions
Solution 25 (Correction de l’exercice 25). 1. L’équation homogène associée est x′′ −3x′ −4x = 0.
Son équation caractéristique λ2 − 3λ − 4 = 0 admet deux racines λ1 = 4 et λ2 = −1. Donc il y
deux solutions de l’équation homogène linéairement indépendantes φ1 (t) = e4t et φ2 (t) = e−t .
Donc {φ1 , φ2 } est un système fondamental. Son wronskien est
e−t
4t
e
W (φ1 , φ2 )(t) = det = −5e3t .
4e4t −e−t
donc
t Z t
e−4t e−4t −e−5t e−5t − 1
Z
c1 (t) 1 0 1 1
= dt = dt =
c2 (t) 0 5 4et −et −e−t 5 0 1 25 5t
1 1 1
φ(t) = (x0 + x′0 )e4t + (4x0 − x′0 )e−t + (e−t − e4t + 5te−t )
5 5 25
pour tout t ∈ R.
Rq : le fait que φ est définie sur tout R découle aussi du Théorème 5.34 car les coefficients
(constants) et le second membre −e−t sont définis et continus sur R.
Solution 26 (Correction de l’exercice 26). 1. Toutes les équations sont des équations linéaires
homogènes ; si l’on recherche une solution sous la forme eλt , on obtient les équation caractéristique
et racines suivantes :
(e1 ) λ2 + λ − 6 = 0 λ1 = −3, λ2 = 2 e−3t , e2t
(e2 ) λ2 + 1 = 0 λ1 = i, λ2 = −i eit , e−it
(e3 ) λ2 − 2λ + 1 = 0 λ1 = λ2 = 1 et
2.(a) Les systèmes fondamentaux sont pour (e1 ) et (e2 ) respectivement : {e−3t , e2t }, {cos(t), sin(t)}
Dans le cas (e2 ) on a procédé comme en section 5.3 c) du cours. Vérifions l’indépendance
linéaire :
(e1 ) soient a, b ∈ R tels que ae−3t + be2t = 0 pour tout t ∈ R. En prenant t = 0 on voit que
a + b = 0. Et en prenant la limite pour t → ∞ on voit que b = 0.
(e2 ) soient a, b ∈ R tels que a cos(t) + b sin(t) = 0 pour tout t ∈ R. En prenant t = 0 on voit
que a = 0. En prenant t = π/2 on voit que b = 0.
(Un autre possibilité comme vérifier l’indépendance de ces fonctions est vérifier que le wrons-
kien ne s’annule pas.)
Soient S1 , S2 les espaces des solutions de (e1 ) et (e1 ), respectivement. Alors dim S1 =
dim S2 = 2 (équations d’ordre 2). On a donc trouvé un base de l’espace de solutions, c.-à-d. un
système fondamental.
e−3t
e2t
2.(b) Soit Φ(t) = la matrice fondamentale correspondante au système
−3e−3t 2e2t
φ(t) a
fondamental de (e1 ) ci-dessus. En utilisant l’écriture vectorielle on a ′ = Φ(t)
φ (t) b
où
a, b ∈ R sont
des constantes.
Il
faut les choisir
pour satisfaire
la condition
initiale. On veut
1 φ(t) a a −1 1
= = Φ(0) donc = Φ(0) . Le calcul de la matrice
−3 φ′ (t) b b −3
inverse :
−1
−1 1 1 1 2 −1 1 2 −1
Φ(0) = = = .
−3 2 1 · 2 − (−3) · 1 3 1 5 3 1