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Analyse Appliquée - Exercices

Licence Mathématiques 2ème année


Centre de télé-enseignement universitaire
Université de Franche-Comté

Table des matières


1 Résolution d’équations 2
1.1 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

2 Interpolation Polynomiale & Intégration Numérique 8


2.1 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.2 Solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

3 Équations différentielles d’ordre 1 16


3.1 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3.2 Solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

4 Equations différentielles linéaires d’ordre 2 21


4.1 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
4.2 Solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

1
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1 Résolution d’équations
1.1 Exercices
Exercice 1. 1. Montrer que l’équation ex + x = 0 admet au moins une racine dans [−1, 0].
2. Montrer qu’elle a précisement une racine dans R.
3. Trouver une valeur approchée à 0, 04 près de la racine α de ex + x = 0 par la méthode
de dichotomie (utiliser une calculatrice).
4. L’équation ex − x = 0 a-t-elle une solution dans R ?

Correction 1

Exercice 2. Soit l’équation cos x = x dans R.


1. Montrer que l’équation a une unique racine dans R ?
2. Localiser la racine dans un segment.
3. Approcher la racine par la méthode de dichotomie (utiliser une calculatrice).
Correction 2
Exercice 3. Soit f (x) = x2 − 3.
1. Combien de zéros admet f ?
2. Démontrez que f admet exactement un zéro, l, dans l’intervalle [1, 2].
3. Trouvez une valeur approchée de l par la méthode de dichotomie (utiliser une calcula-
trice). Combien vaut l’erreur après 4 itérations ?
4. Soient x0 = 1 et x1 = 2. Trouvez une valeur approchée de l par la méthode de la sécante.
Faites 2 itérations.
5. Soit x0 = 2. Trouvez une valeur approchée de l par la méthode de Newton. Faites 2
itérations.
La valeur approchée à 10−14 près de la racine carrée de 3 est

3 ≈ 1, 73205080756888.
Correction 3
Exercice 4. On considère la fonction f définie par f (x) = 2 − x + ln x.
1. Montrer que l’équation f (x) = 0 admet exactement deux solutions α et β.
2. Montrer que 0, 1 < α < 0, 5 et 3 < β < 4.
3. A-ton β ∈]3; 3, 5[ ou bien β ∈]3, 5; , 4[ ?
4. Trouver une valeur approchée de β à 1/16 près (utiliser une calculatrice).

Correction 4

Exercice 5. 1. Soit g : R → R une fonction continue et soit (xn )n∈N la suite définie par
xn+1 = g(xn ). Montrer que si (xn )n est convergente alors sa limite l est un point fixe de
g.

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2. Soit maintenant g : R → R la fonction



1, x≤0
g(x) = x
2
, x > 0.

(a) Peut-on appliquer 1. pour trouver un point fixe de g ? Pourquoi ?


(b) Construire une suite (xn )n∈N convergente et telle que xn+1 = g(xn ) dont la limite l
ne vérifie pas l’égalité l = g(l).

Correction 5

Exercice 6. 1. Montrez que le polynôme f (x) = x3 − 3x + 1 a, dans l’intervalle [0, 1/2]


une seule racine,que l’on notera ℓ.
2. Soit g(x) = x3 /9 + 2x/3 + 1/9. Montrez que les racines de f coı̈ncident avec les points
fixes de g.
3. Montrez que la suite définie par récurrence en fixant la valeur x0 = 0 et en posant
xn+1 = g(xn ) est convergente et que sa limite est la racine ℓ de f (utiliser le th. du point
fixe).
4. Combien d’itérations suffit-il de faire pour garantir une précision de 10−5 ?

Correction 6

Exercice 7. Soit q > 1.


1. Donner un exemple d’une suite (xn ) qui converge vers 0 à l’ordre exact q.
2. Donner un exemple d’une suite (yn ) satisfaisante les deux conditions suivantes :
— (yn ) converge vers 0 à l’ordre au moins q,
— pour tout p ≥ q la suite (yn ) ne converge pas vers 0 à l’ordre exact p.

Correction 7

Exercice 8. Soit f la fonction définie sur R \ {0} par


x−1
f (x) = − e−x .
x
1. Tracer les graphes de φ : x 7→ x−1x
et de ψ : x 7→ e−x . En déduire graphiquement le
nombre de racines de l’équation f (x) = 0. On localisera chacune des racines entre deux
entiers successifs.
2. Pour la fonction g suivante :
g(x) = 1 + xe−x ,
on étudie la méthode itérative avec une condition initiale x0 (bien) choisie :

xn+1 = g(xn ).

Étudier dans chaque cas si la méthode peut converger vers une des solutions du problème.
Dans les cas de convergence, on précisera les choix justifiables de x0 en fonction de la
racine que l’on désire approcher. Pour chacun des cas, estimer la vitesse de convergence
de l’algorithme.

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3. Écrire la méthode de Newton au voisinage de la plus grande racine β. Vérifier les condi-
tions de convergence de la méthode. Comment choisir x0 pour que la méthode converge
bien vers la plus grande des racines ?
Correction 8
Exercice 9. On considère la fonction f : x 7→ x + x4/3 .
1. Que peut-on dire des solutions de l’équation f (x) = 0 sur R+ ?
2. Déterminer l’ordre exact de convergence de la méthode de Newton pour la fonction f
avec x0 > 0, c’est à dire déterminer q > 0 tel que les itérées de Newton (xn ) avec x0 > 0
convergent vers l’unique racine à l’ordre q.
Correction 9

1.2 Solutions
Solution 1 (Correction de l’exercice 1). 1. La fonction f : x 7→ ex + x est continue. De plus,
on a f (−1) = e−1 − 1 < 0 et f (0) = 1 > 0 donc par le TVI on sait que f ([−1, 0]) contient 0.
2. La fonction f est strictement croissante donc il y a unicité de la racine.
n an bn xn f (an ) f (bn ) f (xn )
0 -1 0 -0,5 -0,63212055883 1 0,10653065971
3. 1 -1 -0,5 -0,75 -0,63212055883 0,10653065971 -0,27763344726
2 -0,75 -0,5 -0,625 -0,27763344726 0,10653065971 -0,08973857148
3 -0,625 -0,5 -0,5625 -0,08973857148 0,10653065971 0,00728282473
D’après le Théorème 1.1 du chapitre 1, la solution approchée xn calculée à chaque étape vérifie
|b0 − a0 | 1
|α − xn | < n+1
= n+1 .
2 2
Pour l’instant, nous n’avons pas atteint la précision demandée car
|b0 − a0 | 1
|α − x3 | < 4
= 4 = 0, 0625 > 0, 04.
2 2
1
Par contre, 5 = 0, 03125 < 0, 04.
2
Donc la valeur approchée cherchée pour obtenir avec certitude la précision demandée est
1
x4 = −0, 59375 avec la précision 5 = 2−5 (≈ 0, 03).
2
4. Non car ex > x pour tout x ∈ R. En effet, posons g(x) = ex − x. Alors g ′ (x) = 0 ssi x = 0.
Il est facile de vérifier que 0 est un point de minimum de g et g(0) > 0.

Solution 2 (Correction de l’exercice 2). 1. et 2. On peut deviner de la représentation graphique


des fonctions x 7→ cos x et x 7→ x que cos x = x pour un unique point x ∈ R. Pour le prouver,
on peut poser g(x) = cos x − x. Alors g ′ (x) = − sin x − 1 ≤ 0 pour tout x ∈ R et g ′ (x) = 0
ssi x = 3π
2
+ 2kπ. Ceci montre que g est injective. Par conséquence elle s’annule en au plus un
point. Finalement, il est clair que g(0) = 1 et g( π2 ) < 0 donc par le TVI on a que g admet une
racine dans [0, π2 ]
n an bn xn f (an ) f (bn ) f (xn )
0 0 1,57 0,785 1 -1,56920367329 -0,07761173083
3. 1 0 0,785 0,3925 1 -0,07761173083 0,53145569947
2 0,3925 0,785 0,58875 0,53145569947 -0,07761173083 0,24288548103
3 0,58875 0,785 0,686875 0,24288548103 -0,07761173083 0,08635642461

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√ √
Solution 3√(Correction √ de l’exercice 3). 1. f (x) = (x − 3)(x + 3) donc f admet exactement
2 racines : 3 et − 3. √
2. Il suffit prendre la√racine carrée de l’inégalité suivante : 1 < 3 < 4 pour voir que 1 < 3 < 2.
Il est évident que − 3 ∈ / [1, 2].
n an bn xn f (an ) f (bn ) f (xn )
0 1 2 1,5 -2 1 -0,75
3. 1 1,5 2 1,75 -0,75 1 0,0625
2 1,5 1,75 1,625 -0,75 0,0625 -0,359375
3 1,625 1,75 1,6875 -0,359375 0,0625 -0,15234375
Pour l’erreur on a la majoration suivante |l − x3 | < |a0 − b0 | 2−(3+1) = 16 1
≈ 0, 06.
n 0 1 2 3 4 5
x 1 2 1,666667 1,727273 1,732143 1,732051
4. n
f (xn ) -2 1 -0,222222 -0,016529 0,000319 0,000000
f [xn , xn−1 ] 3 3,666667 3,393939 3,459416 3,464194
n 0 1 2 3
5. xn 2 1,75 1,732143 1,732051
f (xn ) 1 0,0625 0,000319 0,000000

Solution 4 (Correction de l’exercice 4). 1. f est continue sur son ensemble de définition ]0; +∞[,
comme somme de fonctions continues.
1 1−x
Ensuite, on étudie le signe de f ′ (x) = − 1 = :
x x
— f ′ (x) = 0 ssi x = 1.
— Pour x ∈]0, 1[, f ′ (x) > 0. f est strictement croissante sur ]0, 1], lim f (x) = −∞ et
x→0
f (1) = 1. Donc f réalise une bijection de ]0; 1] sur ] − ∞; 1].
— De même, f réalise une bijection de [1; +∞[ vers ] − ∞; 1].
Donc f admet exactement un zéro en dans ]0, 1[ (qu’on appelle α) et exactement un zéro
dans ]1, ∞[ (qu’on appelle β).
2. f (0, 1) ≈ −0, 4 et f (0, 5) ≈ 0, 81 donc α ∈]0, 1; 0, 5[.
f (3) ≈ 0, 1 et f (4) ≈ −0, 61 donc β ∈]3, 4[.
3. f (3, 5) ≈ −0, 25 donc β ∈]3; 3, 5[.
4. La valeur approchée sera x2 = 3, 1875 issu de la méthode de dichotomie avec a0 = 3 et
b0 = 3, 5.

Solution 5 (Correction de l’exercice 5). 1. Il s’agit d’un résultat important dû à la continuité
de la fonction g :

g continue
l = lim xn+1 = lim g(xn ) = g( lim xn ) = g(l)
n→∞ n→∞ n→∞

2.(a) La fonction g n’est pas continue en 0, donc on ne peut appliquer 1).


xn
2.(b) Posons par exemple x0 = 2. Alors la suite (xn ) est définie par la formule xn+1 = 2
pour
tout n ∈ N. Donc limn→∞ xn = 0 mais g(0) = 1.

Solution 6 (Correction de l’exercice 6). 1. On a f (0) = 1 et f (1/2) = −3/8 donc par le TVI
on a 0 ∈ f ([0, 12 ]). De plus f ′ (x) = 3x2 − 3 < 0 pour tout x ∈ [0, 21 ] donc f est strictement
décroissante sur cet intervalle. A fortiori elle est injective sur [0, 12 ] et donc le zéro est unique.
2. On vérifie que g(x) = x équivaut à 19 f (x) = 0.

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2
3. La dérivée g ′ (x) = x3 + 23 est positive et bornée par 129
= λ sur [0, 21 ]. Comme g est croissante
1 1 1 33 1
et continue on a g([0, 2 ]) = [g(0), g( 2 )] = [ 9 , 72 ] ⊂ [0, 2 ]. On peut donc appliquer le théorème
du point fixe de Banach impliquant que xn tend vers un point fixe α de g dans [0, 21 ]. Par 2. on
a α = l.
λn
4. D’après le théorème du point fixe de Banach on a |α − xn | ≤ 1−λ |x1 − x0 |. Il suffit donc
−5 log 3−5
que le terme de droite soit plus petit que 10 . Ceci arrive si n ≥ log 3−log 4 + 1 où log est le
logarithme de base 10.
n
Solution 7 (Correction de l’exercice 7). 1. L’exemple le plus simple est xn := 2−q . Ici
xn+1 /xqn = 1 pour tout n. Le signe négatif dans l’exposant est nécessaire pour assurer que
lim xn = 0.
2. On peut poser par exemple y2n := x2n et y2n+1 := 0 pour tout n. Il est clair que yn ≤ xn
donc (yn ) converge vers 0 à l’ordre au moins q. Toutefois la suite (yn ) ne satisfait pour aucun
p la définition de la convergence à l’ordre exact p.
Solution 8 (Correction de l’exercice 8). 1.

y
8

−2.0 −1.5 −1.0 −0.5 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0

−2
x

−4

−6

L’image montre qu’il y a deux racines. Soit φ(x) = x−1


x
et ψ(x) = e−x . On a φ(−1) = 2 < e =
ψ(−1) et lim φ(x) = +∞ > 1 = ψ(0) donc par continuité il y a une unique α ∈] − 1, 0[. De
x→0−
plus on a φ(1) = 0 < e−1 = ψ(1) et φ(2) = 21 > e−2 = ψ(2) donc par continuité on sait qu’il y
a une autre racine β ∈]1, 2[.
2. Il est facile de vérifier que les points fixes de g coı̈ncident avec les racines de f .
Étude de g : on a |g ′ (x)| = |e−x (1 − x)| ≤ e−2 < 1 pour tout x ∈ [1, ∞[ et g1 ([1, ∞[) ⊂ [1, 2]
car g est décroissante sur R+ et g(1), lim g(x) ∈ [1, 2]. On peut donc utiliser le théorème du
x→∞
point fixe de Banach : pour tout x0 ∈ [1, ∞[ la suite xn+1 = g(xn ) convergera vers l’unique
point fixe β dans [1, 2]. Cette convergence est linéaire.
Par contre g ′ (x) ≥ 1 si x ≤ 0 donc on ne peut utiliser le théorème du point fixe sur aucun
intervalle de R− .
Soit α ∈] − 1, 0[ le point fixe. On voit sur le dessin de 1. que pour x < α on a e−x > x−1x
ce
qui équivaut à g(x) < x. Donc si x0 < α la suite (xn ) ne peut pas converger. Sinon, sa limite
doit être un point fixe (par continuité de g) ce qu’est absurde. Si α < x < 0, on voit sur le

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dessin que e−x < x−1 x


ce qu’implique g(x) > x (soit g(x) < 0 soit g(x) ≥ 0). Soit x0 ∈]α, 0[. On
déduit de la discussion précédente qu’il existe n ∈ N tel que xn ≥ 0. Sinon (xn ) serait croissante
et majorée donc admet une limite, mais cette limite doit être forcement un point fixe de g, ce
qui est absurde. Si x ≥ 0 alors g(x) ≥ 1. On en déduit que pour tout x0 > α la suite (xn )
converge vers β. La convergence sera aussi linéaire car elle est assurée par le théorème du point
fixe de Banach dès que xn ∈ [1, ∞[.
Finalement, si x0 = α, alors (xn ) est la suite constante α.
3. On a f ′ (x) = x12 + e−x . Donc la formule pour la méthode de Newton s’écrit :

1− 1
xn
− e−xn
xn+1 = xn − 1 .
x2n
+ e−xn

On utilisera le Théorème 1.18 du cours et sa preuve pour assurer la convergence de ces itérées
vers la racine. Nous rappelons que d’après 1. β ∈]1, 2[. On cherche donc un δ ∈]0, ∞[ tel que
pour tout x0 ∈]β − δ, β + δ[∩]1, 2[ la suite (xn ) converge vers β. Soit N = minx∈[1,2] |f ′ (x)|. Un
calcul simple montre que N = 41 + e−2 . Soit L = maxx∈[1,2] |f ′′ (x)|. Un calcul simple montre
que L = 2 + e−1 . Selon la preuve du Théorème 1.18, il suffit donc de choisir δ ∈]0, 1[ tel que
δ NL < 1, ce qui est le cas par exemple pour δ = 12 1
.
Comment choisir x0 ? On fera quelques premières itérations (yn ) de la méthode du point
λ2
fixe étudiée au point 2. de l’exercice, initialisée en y0 = 1. On sait que |β − yn | ≤ 1−λ |y0 − y1 |.
−2 1
Nous avons vu que λ ≤ e ≤ 4 . Donc |β − yn | ≤ 3 4 1 1−n
|y0 − y1 |. On a y1 = g1 (y0 ) = 1 + e−1
donc |y0 − y1 | = e−1 < 12 . Finalement on voit que |β − yn | ≤ 61 41−n . Comme ce dernier est plus
−1
petit que δ pour n = 2, il suffit poser x0 := y2 = 1 + (1 + e−1 )e−(1+e ) .

Solution 9 (Correction de l’exercice 9). 1. Clairement f (0) = 0. De plus f ′ (x) = 1 +


4 1/3
3
x > 0 pour tout x > 0 donc f est bijective de R+ sur R+ et l’équation f (x) = 0
admet 0 comme unique solution sur R+ .
f (xn )
2. Les itérées de Newton sont définies comme xn+1 = xn − ′ donc dans notre cas on a
f (xn )
4/3 1 4/3
xn + xn x
3 n
xn+1 = xn − 1/3
= 1/3
1 + 34 xn 1 + 43 xn

On voit que xxn+1


n
≤ 14 pour tout n ∈ N donc xn converge vers 0. On sait que la convergence
sera au moins linéaire d’après le Théorème 1.20 du cours. Mais on ne peut pas utiliser le
Théorème 1.18 pour conclure que la convergence est quadratique, car f n’est pas deux
fois dérivable en 0. Mais on peut calculer l’ordre de la convergence à la main directement.
Du fait que xn → 0 on voit que
xn+1 1
lim 4/3
= ∈]0, ∞[
n→∞ xn 3

donc l’ordre exact de la convergence de la suite (xn ) avec x0 > 0 est 4/3.

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2 Interpolation Polynomiale & Intégration Numérique


2.1 Exercices
Exercice 10. 1. Trouver un polynôme p de degré au plus 2 dont les valeurs aux points
x0 = −1, x1 = 0, x2 = 1 soient respectivement 5, 1 et 3.
2. Trouver un polynôme q de degré au plus 3 vérifiant q(−1) = q(0) = q(1) = 0 et q(π) = e.
3. Trouver un polynôme s de degré au plus 5 vérifiant s(j) = j 3 pour j ∈ {1, 2, 3, 4, 5}.
Existe-t-il un tel polynôme mais de degré au plus 3 ? Et de degré 1 ? Est-ce que les
polynômes que vous avez trouvés sont uniques ?

Correction 10

Exercice 11. Soit f la fonction définie par f (x) = 1 − e−x .


1. Déterminer l’interpolant P de f de degré inférieur ou égal à 2 qui correspond aux noeuds
−1, 0 et 1.
2. Esquisser les graphes de f et P sur l’intervalle [−3, 3].
3. Existe-t-il un point z ∈ R \ {−1, 0, 1} tel que f (z) = P (z) ?
4. Donnez une majoration de l’erreur d’interpolation sur l’intervalle [− 23 , 23 ].

Correction 11
 
1
Exercice 12. Soit g la fonction définie par g(x) = x sin .
x
1. Déterminer l’interpolant Q de g de degré inférieur ou égal à 2 qui correspond aux noeuds
−1, 0 et 1.
2. Esquisser les graphes de g et Q sur l’intervalle [−2, 2] (utiliser une calculatrice, un logi-
ciel).
3. A partir d’une lecture graphique, donner une majoration de l’erreur sur l’intervalle
[− 32 , 32 ].
4. Commenter.

Correction 12

Exercice 13. On considère une fonction f ∈ C 4 ([−2, 5]) dont on connait uniquement les valeurs
en −2, 1, 3 et 5, à savoir

f (−2) = 4, f (1) = 2, f (3) = −1, f (5) = 5.

1. Trouver l’unique polynôme P de degré inférieur ou égal à 3 qui interpole f en ces 4


points.
2. Quelle est la valeur de P (0) ?
3. Imaginons maintenant que, en plus des valeurs de f aux noeuds, on sache aussi que
|f (4) (x)| ≤ 120.
Quel encadrement peut-on donner de la valeur f (0) ?

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Correction 13

Exercice 14. 1. Considérons la fonction x 7→ cos(x) et fixons comme noeuds les points ,
5
pour k = 0, 1, 2, 3 et 4. Écrivez le tableau des différences divisées et obtenez l’expression
du polynôme d’interpolation P4 de cos(x) en ces noeuds.
2. Imaginons qu’on connaisse uniquement les valeurs d’une certaine fonction f en −4, 0, 1
et 9, à savoir

f (−4) = 1, f (0) = 2, f (1) = −1, f (9) = 2. (2.1)

Écrivez le tableau des différences divisées et obtenez l’expression du polynôme d’inter-


polation P3 de f en ces noeuds.

Correction 14

Exercice 15. On veut déterminer le polynôme d’interpolation P interpolant la fonction f (x) =


e−x aux points x0 = 0 ; x1 = 1 ; x2 = 2 ; x3 = 3 :
1. Déterminez les coefficients du polynôme en utilisant la méthode des différences divisées.
1
2. En utilisant des résultats du cours, montrez que pour tout x ∈ [0; 3], |f (x) − P (x)| ≤ .
4!
Vous pourrez admettre que maxx∈[0;3] |x(x − 1)(x − 2)(x − 3)| ≤ 1.

Correction 15

Exercice 16. 1. Dans la formule suivante


Z a+h
f (x)dx ≈ αf (a) + βf (a + h),
a

déterminer α et β pour que la formule soit exacte pour l’espace P1 des polynômes de
degré ≤ 1.
2. Soit q ∈ P1 satisfaisant q(a) = f (a) et q(a + h) = f (a + h). Construire q. En approchant
R a+h
f par q sur [a, a + h], donner une approximation de a f (x)dx.
3. On suppose que f est de classe C 2 sur [a, a + h]. Donner une estimation de l’erreur
d’intégration.
4. Soit {xi }i=0,...,n une subdivision de l’intervalle [c, d] de pas h. Utiliser la formule des
Rd
trapèzes sur chaque intervalle [xi , xi+1 ] pour approcher c f (x)dx. En supposant f de
classe C 2 sur [c, d], donner une estimation de l’erreur d’intégration en fonction de n
(utiliser le résultat de la question 3.).
5. RPour ϵ = 10−1 et ϵ = 10−2 , trouver n pour que cette formule de quadrature approche
3 2
0
sin(x)e−x dx avec une précision ϵ.

Correction 15

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2.2 Solutions
Solution 10 (Correction de l’exercice 10). 1. On cherchera le polynôme p sous la forme de
2 Q
j̸=i (x − xj )
X
Lagrange (voir la formule (2.1) du cours) : p(x) = f (xi ) Q . Donc
i=0 j̸=i (xi − xj )

x(x − 1) (x + 1)(x − 1) (x + 1)x


p(x) = 5 · +1·. +3· = 3x2 − x + 1
−1(−2) −1 2

(x + 1)x(x − 1)
2. Le même travail donne : q(x) = e · .
(π + 1)π(π − 1)
3. Considérons le polynôme s(x) = x3 . Alors il vérifie clairement s(j) = j 3 pour j ∈ {1, 2, 3, 4, 5}.
De plus deg s = 3 ≤ 5. D’après l’unicité du polynôme d’interpolation on sait que s est unique
dans l’espace Pn où n + 1 est le nombre de noeuds d’interpolation. Il suit que s est unique en P4
et par conséquence aussi en P3 . Il ne sera pas unique en P5 . On peut considérer par exemple le
polynôme ω5 (x) = Π5i=1 (x − i) qui s’annule pour x ∈ {1, 2, 3, 4, 5}. Alors t = s + ω5 ∈ P5 résout
aussi le problème mais s ̸= t. Enfin, il n’existe clairement pas de polynôme dans P1 pour des
considérations de degré.

Solution 11 (Correction de l’exercice 11). On sait que f (−1) = (1 − e), f (0) = 0 et f (1) =
1 − e−1 donc le polynôme d’interpolation sous la forme de Lagrange sera

x(x − 1) (x − 1)(x + 1) (x + 1)x e + e−1 2 e − e−1


P (x) = (1−e)· +0·( )+(1−e−1 ) = (1− )x +( )x
2 −1 2 2 2
2.
y x
−3 −2 −1 1 2 3

−2

−4

−6

−8

−10

−12

−14

−16

−18

3. Comme f est de classe C ∞ sur R, d’après le Théorème 2.3 du cours il existe ξ ∈ [−1, 1] tel
que f (z) − P (z) = ω33!(z) f (3) (ξ) pour tout z ∈ R. Si f (z) = P (z) alors ω3 (z) = 0 ou f (3) (ξ) = 0.
Mais ω3 (z) = 0 ssi z ∈ {−1, 0, 1} et f (3) (ξ) = e−ξ ̸= 0. Donc il n’existe aucun z hors {−1, 0, 1}
tel que P (z) = f (z).
4. Nous savons d’après le Corollaire 2.5 du cours que l’erreur est majorée par

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1
sup |ω3 (x)| sup f (3) (ξ) .
3! x∈[−3/2,3/2] ξ∈[−3/2,3/2]
On peut facilement montrer par une étude de fonction que les deux bornes supérieures sont
atteintes en x = ξ = − 23 donc |f (x) − P (x)| ≤ 16
5 3/2
e < 32 .

Solution 12 (Correction de l’exercice 12). Cet exercice est proposé dans le but de donner
un exemple où le théorème d’erreur d’interpolation trouve ses limites. Il faut davantage le
prendre comme une démarche d’ouverture mathématique que comme exercice standard dont on
attendrait une résolution à l’image des autres exercices demandés.
1. On sait que g(−1) = −1 · sin(−1) = sin(1), g(0) = 0 et g(1) = sin(1) donc le polynôme
d’interpolation sous la forme de Lagrange sera

x(x − 1) (x − 1)(x + 1) (x + 1)x


Q(x) = sin(1) · +0·( ) + sin(1) = sin(1) · x2
2 −1 2
2.
y
1.8

1.6

1.4

1.2

1.0

0.8

0.6

0.4

0.2

−1.4 −1.2 −1.0 −0.8 −0.6 −0.4 −0.2 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4
−0.2 x

3. L’erreur est plus petite que 23 sin 23 − ( 32 )2 sin 1 .


4. On ne peut pas utiliser le Théorème 2.3 du cours car la fonction g n’est pas dérivable en 0.

Solution 13 (Correction de l’exercice 13). 1. — Méthode 1 :


On a (x0 , · · · , x3 ) = (−2, 1, 3, 5). D’après la formule (2.1) du cours on a

(x − 1)(x − 3)(x − 5) (x + 2)(x − 3)(x − 5)


P (x) =4 +2
(−2 − 1)(−2 − 3)(−2 − 5) (1 − (−2))(1 − 3)(1 − 5)
(x + 2)(x − 1)(x − 5) (x + 2)(x − 1)(x − 3)
−1 +5
(3 − (−2))(3 − 1)(3 − 5) (5 − (−2))(5 − 1)(5 − 3)
3 2
31x − 90x − 295x + 690
= .
168
— Méthode des différences divisées :
Des calculs intermédiaires donnent :

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f [x0 , x1 ] = − 23 f [x1 , x2 ] = − 23 f [x2 , x3 2] = 3


1
f [x0 , x1 , x2 ] = − 6 f [x1 , x2 , x3 ] = 98
31
f [x0 , x1 , x2 , x3 ] = 168
2 1 31
P (x) = 4 − (x + 2) − (x + 2)(x − 1) + (x + 2)(x − 1)(x − 3).
3 6 168
2. P (0) ≈ 4, 1.
3. D’après le Théorème 2.3 du cours on a
∃ξ ∈] − 2, 5[
f (4) (ξ)
f (0) − P (0) = ω4 (0)
4!
f (4) (ξ)
|f (0) − P (0)| = ω4 (0)
4!
f (4) (ξ)
= 30
24
|f (0) − P (0)| ≤ 150

donc f (0) ∈ [P (0) − 150, P (0) + 150] ⊂] − 146, 155[.


Solution 14 (Correction de l’exercice 14). 1. Dans les calculs nous allons utiliser la symétrie
3π  2π  4π  π
de la fonction cos, notamment : cos = − cos et cos = − cos .
5 5 5 5
π 2π  3π  4π 
f [x0 ] = 1, f [x1 ] = cos , f [x2 ] = cos , f [x3 ] = cos , f [x4 ] = cos ,
5 5 5 5
5 π 5 2π  π
f [x0 , x1 ] = (cos − 1), f [x1 , x2 ] = (cos − cos ),
π 5 π 5 5
5 3π  2π  5 2π  5 4π  3π 
f [x2 , x3 ] = (cos − cos ) = − cos , f [x3 , x4 ] = (cos − cos ),
π 5 5 π 5 π 5 5
25 2π  π π 25 2π  π
f [x0 , x1 , x2 ] = (cos − cos − cos + 1) = (cos − 2 cos + 1),
2π 2 5 5 5 2π 2 5 5
25 3π  2π  2π  π 25 π 2π 
f [x1 , x2 , x3 ] = 2
(cos − cos − cos + cos ) = 2 (cos − 3 cos ),
2π 5 5 5 5 2π 5 5

25 4π  3π  3π  2π  25 2π  π
f [x2 , x3 , x4 ] = (cos − cos − cos + cos ) = (3 cos − cos )
2π 2 5 5 5 5 2π 2 5 5
= −f [x1 , x2 , x3 ],
53 π 2π  2π  π
f [x0 , x1 , x2 , x3 ] = 3
(cos − 3 cos − cos + 2 cos − 1)
6π 5 5 5 5
53 π 2π 
= 3 (3 cos − 4 cos − 1)
6π 5 5
f [x2 , x3 , x4 ] − f [x1 , x2 , x3 ] 5
f [x1 , x2 , x3 , x4 ] = = (−2f [x1 , x2 , x3 ])
x4 − x1 3π
53 π 2π 
= 3 (−2 cos + 6 cos ),
6π 5 5

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54 2π  π π 2π 
f [x0 , x1 , x2 , x3 , x4 ] = (6 cos − 2 cos − 3 cos + 4 cos + 1)
24π 4 5 5 5 5
54 2π  π
= (10 cos − 5 cos + 1).
24π 4 5 5
Finalement
P4 (x) = f [x0 ] + f [x0 , x1 ](x − x0 ) + f [x0 , x1 , x2 ](x − x0 )(x − x1 )
+ f [x0 , x1 , x2 , x3 ](x − x0 )(x − x1 )(x − x2 )
+ f [x0 , x1 , x2 , x3 , x4 ](x − x0 )(x − x1 )(x − x2 )(x − x3 )
5 π 25 2π  π π
= 1 + (cos − 1)x + 2 (cos − 2 cos + 1)x(x − )
π 5 2π 5 5 5
3
5 π  2π  π 2π
+ 3 (3 cos − 4 cos − 1)x(x − )(x − )
6π 5 5 5 5
54 2π  π π 2π 3π
+ 4
(10 cos − 5 cos + 1)x(x − )(x − )(x − )
24π 5 5 5 5 5
f [x0 ] = 1
f [x1 ] = 2 f [x0 , x1 ] = 41
2.
f [x2 ] = −1 f [x1 , x2 ] = −3 f [x0 , x1 , x2 ] = − 13 20
f [x3 ] = 2 f [x2 , x3 ] = 38 f [x1 , x2 , x3 ] = 83 f [x0 , · · · , x3 ] = 41
520
1 13 41
Donc P3 (x) = 1 + 4 (x + 4) − 20 (x + 4)x + 520 (x + 4)x(x − 1).

1−e (1 − e)2
Solution 15 (Correction de l’exercice 15). 1. P3 (x) = 1 + x+ x(x − 1) +
e 2e2
(1 − e)3
x(x − 1)(x − 2)
6e3
2. Corollaire 2.5 avec n = 3, a = 0, b = 3.

Solution 16 (Correction de l’exercice 16). 1. On a pour la base (1, x) de P1 :


R a+h R a+h h2
a
1dx = h = α + β et a xdx = 2 + ah = αa + β(a + h), d’où l’on déduit le système
suivant (
α+β =h
2
αa + β(a + h) = h2 + ah
h
et α = β = 2
rendent la formule exacte pour les éléments de P1 .
2. Construction de q : Le polynôme d’interpolation de Lagrange q de degré 1 est donné par
l’équation de la droite passant par les points (a, f (a)) et (a + h, f (a + h)) donc

f (a + h) − f (a)
q(x) = f (a) + (x − a).
h
Approximation de l’intégrale : On a alors en approchant f par q et utilisant la question
1 puisque q ∈ P1 :
Z a+h Z a+h
h
f (x)dx ≈ q(x)dx = (q(a) + q(a + h)).
a a 2

3. La fonction q est le polynôme d’interpolation de Lagrange de f aux points a et a + h.

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— Majoration large
Dans le cas où f ∈ C 2 ([a, a + h]) alors d’après le cours (cor 2.5 du chap.2)
maxξ∈[a,a+h] f (n+1) (ξ)
max |f (x) − q(x)| ≤ max |ωn+1 (x)| .
x∈[a,a+h] (n + 1)! x∈[a,a+h]

Ici,
d’une part maxx∈[a,a+h] |ω2 (x)| = (|(x − a)(x − (a + h))| = |x − a| . |x − (a + h)| ≤
h.h = h2
d’autre part, puisque f ∈ C 2 ([a, a + h]), M = maxξ∈[a,a+h] |f (2) (ξ)| existe.
On a alors
Z a+h Z a+h
h
f (x)dx − (q(a) + q(a + h)) ≤ |f (x) − q(x)|dx
a 2 a
Z a+h
M 2 h3
≤ .h dx = M
a 2 2
— Majoration plus fine
Dans le cas où f ∈ C 2 ([a, a + h]) alors d’après le cours (th. 2.3 du chap. 2) il existe
ξ ∈]a, a + h[ tel que :
(x − a)(x − a − h) (2)
f (x) = q(x) + f (ξ).
2
On a alors
Z a+h Z a+h
h
f (x)dx − (q(a) + q(a + h)) ≤ |f (x) − q(x)|dx
a 2 a
a+h
(x − a)(x − a − h) (2)
Z
≤ f (ξ) dx
a 2
Puisque f ∈ C ([a, a + h]), M = supξ∈[a,a+h] |f (2) (ξ)| existe et on obtient finalement
2

la majoration de l’erreur suivante :


Z a+h
h h3
f (x)dx − (q(a) + q(a + h)) ≤ M .
a 2 12
4. Approximation de l’intégrale : en utilisant la formule de Chasles et la formule des trapèzes
on a :
Z d n−1 Z xi+1 n−1
X X h
f (x)dx = f (x)dx ≈ (f (xi ) + f (xi+1 )
c i=0 x i i=0
2
Estimation de l’erreur : En notant qi le polynôme d’interpolation de Lagrange de f sur
[xi , xi+1 ], i = 0, . . . , n on a
Z d n−1 n−1 Z xi+1
X h X
f (x)dx − (f (xi ) + f (xi+1 ) = (f (x) − qi (x))dx,
c i=0
2 i=0 xi

et la même démarche que précédemment donne avec M = supξ∈[c,d] |f (2) (ξ)| :


Z d n−1 n−1
X h X h3 M 3 M M (d − c)3
f (x)dx − (f (xi ) + f (xi+1 ) ≤ Mi ≤ nh ≤ (d−c)h2 = 2
.
c i=0
2 i=0
12 12 12 12 n
On obtient donc une convergence quadratique.

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2
5. Un simple calcul montre que f ′ (x) = (cos x − 2x sin x)e−x et f (2) (x) = ((4x2 − 3) sin x −
2 2
4x cos x)e−x . Sur l’intervalle [0, 3] on a 0 ≤ |4x2 − 3| ≤ 33, |4x| ≤ 12 et e−9 ≤ e−x ≤ 1
donc |f (2) (ξ)| ≤ 45 pour ξ ∈ [0, 3]. Finalement, d’après la question précédente,

d n−1
45 33
Z X h
f (x)dx − (f (xi ) + f (xi+1 ) ≤ ≤ ϵ,
c i=0
2 12 n2

qui donne √
405ϵ−1
n≥ .
2
Pour conclure,
— ϵ = 0.1 ⇒ n ≥ 32
— ϵ = 0.01 ⇒ n ≥ 101.

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3 Équations différentielles d’ordre 1


3.1 Exercices
Exercice 17. On considère l’équation différentielle

y ′ = cos2 y

1. De quel type d’équation différentielle s’agit-il ?


2. Trouver toutes les solutions stationnaires.
3. Trouver toutes les solutions maximales dans Ω = R × R.
4. Pour chaque (t0 , y0 ) ∈ R × R donner le nombre de solutions maximales dans Ω = R × R
qui satisfont la condition initiale (t0 , y0 ).
5. Dessiner le graphe de la solution qui satisfait la condition (t0 , y0 ) = (0, 3π
4
).

Correction 17

Exercice 18. Trouver la solution maximale dans Ω =]0, ∞[×R du problème de Cauchy
(
y ′ = − yt + t12
y(1) = y0

Correction 18

Résoudre les problèmes suivants :

Exercice 19. x′ = t(1 − x)2 , x(0) = x0 ∈ R

Correction 19
2
Exercice 20. x′ = − xt3 , x(1) = x0 ∈ R. Comment le théorème de Cauchy Lipschitz permet de
retrouver le fait que le collage de solutions n’est pas possible ?

Correction 20

Exercice 21. x′ = et (x + 1), x(0) = x0 ∈ R

Correction 21

Exercice 22. x′ = x
t
− t2 , x(−1) = x0 ∈ R

Correction 22

Exercice 23. x′ = x
t ln t
− 1, x(e) = x0 ∈ R

Correction 23

Exercice 24. x′ = x
t
− x2 , x(1) = x0 ∈ R (Ind : équation de Bernouilli)

Correction 24

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3.2 Solutions
Solution 17 (Correction de l’exercice 17). 1. C’est une équation autonome.
π
2. Les solutions stationnaires sont données pour tout k ∈ Z par φk (t) = 2
+ kπ, t ∈ R.
3. En premier temps on cherchera, pour chaque k ∈ Z, les solutions maximales dans Ωk =
R×] π2 + kπ, 3π
2
+ kπ[. On peut écrire
t t
y′
Z Z
ds = 1 ds
t0 cos2 (y) t0

donc yk,c (t) := y(t) = arctan(t+c)+π(k +1) pour t ∈ R où c = −t0 +tan(y0 ). Attention :
noter que la fonction réciproque pour la fonction tan :] π2 +kπ, 3π
2
+kπ[→ R est la fonction
π 3π
f : R →] 2 + kπ, 2 + kπ[ définie comme f (t) = arctan(t) + (k + 1)π pour tout t ∈ R.
Maintenant toutes les solutions maximales dans Ω sont données par {φk : k ∈ Z} ∪
{yk : k ∈ Z, c ∈ R} car il n’est pas possible de coller les solutions (voir aussi la ques-
tion suivante).
4. Il y a une unique solution car le terme de droite satisfait les hypothèses du théorème
de Cauchy-Lipschitz (Théorème 4.12 du cours). En effet pour tout y ∈ R, |(cos2 (y))′ | =
|−2 cos(y) sin(y)| ≤ 2. Donc par le TAF on voit que le terme de droite est globalement
Lipschitz par rapport à la variable y.
5. Le point (0, 3π
4
) ∈ Ω0 . Donc le graphe sera celui de la fonction y(t) = arctan(t − 1) + π.

Solution 18 (Correction de l’exercice 18). L’équation différentielle est une équation linéaire
d’ordre 1. La solution maximale du problème de Cauchy existe donc et est unique sur R+ par
Proposition 4.26 du cours.
Pour trouver la solution, il faut d’abord résoudre l’équation homogène associée y ′ =
y
− . Il s’agit d’une équation à variables séparées dont on voit que la solution générale est
t
y(t) = ct−1 où c ∈ R est une constante.
Pour trouver la solution de l’équation avec second membre on utilise la méthode de va-
riation de la constante : on suppose la solution sous la forme y(t) = c(t)t−1 . Donc y ′ (t) =
c′ (t)t−1 − c(t)t−2 mais aussi (comme y estR une solution) yR′ (t) = −c(t)t−2 + t−2 donc c′ (t) = t−1 .
t t
Donc par intégration on a que c(t) = k + t0 s−1 ds = k + 1 s−1 ds = k + ln(t) − ln(1) = k + ln(t)
où k ∈ R est une constante d’intégration. On a donc en général y(t) = c(t)t−1 = (k + ln(t))t−1 .
Enfin, pour satisfaire la condition initiale il faut prendre k = y0 .

Solution 19 (Correction de l’exercice 19). Il s’agit d’une équation à variables séparées. L’unique
solution stationnaire est φs (t) = 1 pour tout t ∈ R. Supposons maintenant que Ω = R×]1, ∞[.
x′
R t x′ Rt
Ceci correspond à x0 > 1. On a (1−x) 2 = t et donc 0 (1−x)2
dt = 0
t dt. Par changement de
variable à gauche on obtient
1 1 t2
− =
1 − x(t) 1 − x0 2
d’où
1
x(t) = 1 − t2 1
.
2
+ 1−x 0

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q q
−2 −2
Cette solution reste plus grande que 1 quand |t| < 1−x 0
. Quand t s’approche soit de 1−x0
q
−2
ou de − 1−x 0
la valeur x(t) tend vers +∞ donc on ne peut pas coller cette solution avec la
solution stationnaire.
Supposons maintenant que Ω = R×] − ∞, 1[. Ceci correspond à x0 < 1. On obtient la même
formule
1
x(t) = 1 − t2 1
.
2
+ 1−x 0

Cette fois elle reste plus petite que 1 pour tout t ∈ R donc on ne peut pas coller cette solution
avec la solution stationnaire. Pour conclure : on a montré que les solutions maximales dans
Ω = R × R sont
— φs (t) = 1 sur R si x0 = 1, q q
(
−2 −2
1 ] − 1−x0 , 1−x [ si x0 > 1,
— x(t) = 1 − t2 1 sur 0
+
2 1−x0 R si x0 < 1
Solution 20 (Correction de l’exercice 20). Il s’agit d’une équation à variables séparées. Le terme
de droite n’est pas défini pour t = 0. Comme t0 = 1 > 0 on supposera toujours que t > 0. On
voit que la seule solution stationnaire est φs (t) = 0 pour tout t > 0. Pour Ω =]0, ∞[×]0, ∞[ on a

− xx2 = t−3 donc en intégrant x(t) = ( x10 + 2t12 − 2t12 )−1 . Comme t0 = 1, on a x(t) = ( x10 + 21 − 2t12 )−1 .
0 q
1
Cette solution reste plus grande que 0 si |t| > 2
+1
. Il s’agit de la réunion de deux intervalles
x0
q q
dont t0 = 1 appartient à l’un : t0 ∈] 2 1+1 , ∞[. Quand t s’approche de 2
1
+1
, la valeur x(t)
x0 x0
tend vers +∞ donc on ne peut pas coller cette solution avec la solution stationnaire.
Supposons maintenant que Ω =]0, ∞[×] − ∞, 0[, ce qui correspond à x q0 < 0. On obtient la
1 1 1 −1 1
même formule x(t) = ( x0 + 2 − 2t2 ) . Elle est négative si x0 < −2 et |t| < 2
+1
ou si x0 ≥ −2
x0
q q
1 1
et t > 0. Dans le premier cas l’intervalle ] − 2
+1
, 2
+1
[ contient 1 = t0 . De plus quand t
x0 x0
q
1
tend vers 2
+1
, la solution x(t) tend vers −∞ donc on ne peut pas coller cette solution avec
x0
la solution stationnaire.
On peut conclure que les solutions maximales dans ]0, ∞[×R sont :
— φs (t) = 0 sur ]0, ∞[ si x0 = 0, q

 ] 2 1+1 , ∞[ si x0 > 0,
x0

 q
1 1 1 −1 1
— x(t) = ( x0 + 2 − 2t2 ) sur ]0, 2
+1
[ si x0 < −2,

 x0

]0, ∞[ si x0 ∈ [−2, 0]

Remarque : l’unicité de solutions (impossibilité de les coller) suit aussi du fait que le terme
2
f (t, x) = − xt3 de l’équation différentielle est localement lipschitzien dans Ω =]0, ∞[×R. En
∂ |2z|
effet, ∂x f (t, x) = −2 tx3 . Soit (s, z) ∈ Ω. Alors ∂x ∂
f (t, x) ≤ 2 (s/2) 3 pour tout x ∈ R tels que
|2z|
|x| < 2 |z| et tout t > s/2. Par le théorème des accroissements finis on voit que f est 2 (s/2) 3-

Lipschitzienne par rapport de la variable x.


Solution 21 (Correction de l’exercice 21). Il s’agit d’une équation linéaire aux coefficients
continus sur R donc la Proposition 4.26 du cours assure existence et unicité sur R de toute
solution du problème de Cauchy (equadiff + condition initiale). Il s’agit aussi d’une équation
à variables séparées : on peut donc choisir la méthode que l’on veut. En utilisant la technique

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des variables séparées, on voit tout de suite que l’unique solution stationnaire est φs (t) = −1
x′
pour t ∈ R. Supposons maintenant que x0 ̸= −1. On aura x+1 = et puis par intégration
t
ln 1+x(t)
1+x0
= et − et0 = et − 1. Donc x(t) = (1 + x0 )ee −1 − 1 pour tout t ∈ R. D’après la discussion
t
ci-dessus on voit que tous les solutions maximales sont de la forme x(t) = (1 + x0 )ee −1 − 1 pour
tout t ∈ R.

Solution 22 (Correction de l’exercice 22). Il s’agit d’une équation linéaire aux coefficients
continus sur ] − ∞, 0[∪]0, ∞[. Comme t0 = −1 ∈] − ∞, 0[ on se limitera donc à Ω =] − ∞, 0[×R.
D’après la Proposition 4.26 du cours nous savons que le problème de Cauchy avec (t0 , x0 ) ∈ Ω
aura une unique solution maximale φ, elle sera définie sur tout ]−∞, 0[. Pour trouver la solution
on appliquera la méthode de variation de la constante avec a(t) = 1t , b(t) = −t2 et t0 = −1. On
Rt
obtiendra donc σ(t) = −1 u1 du = ln |t| pour t < 0 et finalement
t
t2 − 1
Z
φ(t) = (x0 + −s2 exp(− ln |s|) ds) exp(ln |t|) = −t(x0 + )
−1 2

pour t < 0. Vous pouvez vérifier en la dérivant que φ est la solution du problème de Cauchy.

Solution 23 (Correction de l’exercice 23). On procède comme pour l’exercice R t précédent. On a


t0 = e, Ω =]1, ∞[×R, a(t) = t ln1 t , b(t) = −1. Un petit calcul donne σ(t) = e u ln1 u du = ln(ln u)
d’où Z t
1
φ(t) = ln(t)(x0 − ds)
e ln(s)

pour t > 1. Cette fois la solution φ ne peut s’exprimer à l’aide de fonctions élémentaires donc
on se contente avec la formule ci-dessus. Par contre on peut facilement vérifier en la dérivant
que φ est bien la solution de notre problème de Cauchy.

Solution 24 (Correction de l’exercice 24). Ceci est une équation de Bernoulli. Les coefficients
sont définis et continus pour t ̸= 0. Donc il est clair qu’elle admet une solution stationnaire
φs (t) = 0 pour t > 0 qui satisfait la condition initiale (1, 0). Maintenant on supposera que
x0 > 0 et on cherchera les solutions dans Ω =]0, ∞[×]0, ∞[. Comme on suppose que x > 0 on
peut diviser par x2 . On obtient
x′ 11
2
= −1
x xt
et après la substitution u = x1 on obtient l’équation linéaire

1
u′ = − u + 1
t
1
et condition initiale u(1) = x0
. Ce problème de Cauchy admet la solution

1 1 t2 − 1
u(t) = ( + )
t x0 2
1
pour t > 0. On re-substitue φ(t) = u(t)
pour t > 0 tel que u(t) ̸= 0. En fait u(t) = 0 ssi
t2 −1
− x10 = 2
ssi 1− x20
= t . Si x0 ≤ 2 on a 1− x20 ≤ 0 et donc φ est définie sur tout ]0, ∞[. Si x0 > 2
2
q
en n’oubliant que t > 0 on trouve que la solution φ n’est pas définie pour t̃ = 1 − x20 < 1 = t0 .

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q
2
Ceci implique que φ est définie sur ] 1 − x0
, ∞[. De plus on a lim φ(t) = +∞ donc on ne
t→t̃+
peut pas coller φ avec φs en point t̃.
Maintenant on considère Ω =]0, ∞[×] − ∞, 0[. Les calculs se passent de la même manière.
On obtient notamment
1
φ(t) = t 1 2
x0
+ t 2−1
et il faut déterminer quand le dénominateur
q s’annule. Cette fois on trouve que pour tout x0 < 0
la fonction φ n’est pas définie pour t̃ = 1 − x20 > 1. Ceci implique que φ est définie seulement
q
sur ]0, 1 − x20 [. De plus on a lim φ(t) = −∞ donc on ne peut pas coller φ avec φs en point t̃.
t→t̃−
Conclusion : la solution maximale dans Ω =]0, ∞[×R du problème de Cauchy est, en fonction
de x0 , égale à :
 q

t 1 1t2 −1 pour t ∈] 1 − 2
x0
, ∞[ quand x0 > 2,


 x0
+ 2
t 1 1t2 −1

 pour t ∈]0, ∞[ quand x0 ∈]0, 2],
+ 2
φ(t) = x0


 0 pour t ∈]0, ∞[ quand x0 = 0,
 q
t 1 1t2 −1 2


 pour t ∈]0, 1 − x0
[ quand x0 < 0.
x0
+ 2

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4 Equations différentielles linéaires d’ordre 2


4.1 Exercices
Exercice 25. Considérons l’équation différentielle

x′′ − 3x′ − 4x = −e−t , (4.2)

munie de la condition initiale :


x(0) = x0 , x′ (0) = x′0 . (4.3)
1. Pour l’équation homogène associée, trouver un système fondamental. Calculer son wrons-
kien. Donner la forme de la solution générale de cette équation sans second membre.
2. Trouver une solution particulière de (4.2).
3. Trouver la solution φ du problème de Cauchy (4.2)-(4.3).

Correction 25

Exercice 26. 1. Pour chacune des équations suivantes, trouver toutes les solutions de la
λt
forme e , λ ∈ C :
(e1 ) x′′ + x′ − 6x = 0 ;
(e2 ) x′′ + x = 0 ;
(e3 ) x′′ − 2x′ + x = 0.
2. (a) Donner un système fondamental de solutions puis exprimer la solution générale
pour (e1 ) et (e2 ).
(b) Donner la solution du problème de Cauchy x′′ + x′ − 6x = 0, x(0) = 1, x′ (0) = −3.
3. On considère maintenant (e3 ).
(a) A-t-on déjà obtenu un système fondamental de solutions ?
(b) Montrer que x(t) = tet est solution de (e3 ).
(c) Donner un système fondamental de solutions pour (e3 ) et décrire la solution générale.
(d) Donner la solution du problème de Cauchy x′′ − 2x′ + x = 0, x(0) = −1, x′ (0) = 1.
4. Dans les cas (e1 ) et (e3 ) calculer le wronskien du système fondamental obtenu.

Correction 26

4.2 Solutions
Solution 25 (Correction de l’exercice 25). 1. L’équation homogène associée est x′′ −3x′ −4x = 0.
Son équation caractéristique λ2 − 3λ − 4 = 0 admet deux racines λ1 = 4 et λ2 = −1. Donc il y
deux solutions de l’équation homogène linéairement indépendantes φ1 (t) = e4t et φ2 (t) = e−t .
Donc {φ1 , φ2 } est un système fondamental. Son wronskien est

e−t
 4t 
e
W (φ1 , φ2 )(t) = det = −5e3t .
4e4t −e−t

Puisque W (φ1 , φ2 )(t) ̸= 0, φ1 et φ2 sont linéairement indépendantes.


2. D’après la méthode de variation des constantes on cherche la solution particulière ψ sous la

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forme ψ(t) = φ1 (t)c1


(t) + φ2 (t)c2 (t). On sait d’après la théorie (voir section 5.4 du cours) que
c1
le vecteur c = satisfait
c2
Z t
c(t) = Φ(s)−1 B(s) ds
t0
   
0 φ1 (t) φ2 (t)
où B(s) = et Φ(t) = . On a
−e−t φ′1 (t) φ′2 (t)
 ′
1 e−4t e−4t
  
−1 1 φ2 (t) −φ2 (t)
Φ(t) = =
W (φ1 , φ2 )(t) −φ′1 (t) φ1 (t) 5 4et −et

donc
t Z t
e−4t e−4t −e−5t e−5t − 1
  Z      
c1 (t) 1 0 1 1
= dt = dt =
c2 (t) 0 5 4et −et −e−t 5 0 1 25 5t

On peut donc conclure que


1 4t −5t 1
ψ(t) = φ1 (t)c1 (t) + φ2 (t)c2 (t) = (e (e − 1) + e−t 5t) = (e−t − e4t + 5te−t )
25 25

Rq : une autre solution particulière plus simple peut être ψ̃(t) = 25 1


(e−t + 5te−t ) (par rapport
1
à ψ(t) on a décompté − 25 φ2 (t) ; c’est à dire une solution de l’équation homogène). Par contre
l’avantage de ψ est que ψ(0) = ψ ′ (0) = 0.
3. On sait que n’importe quelle solution φ de l’équation (4.2) peut s’écrire comme la solution
générale de l’équation homogène plus une solution particulière ou encore
     
φ(t) a ψ(t)
= Φ(t) + pour a, b ∈ R.
φ′ (t) b ψ ′ (t)

On choisira les constantes a, b de manière que (4.3) soit satisfaite, c.-à-d.


       
x0 φ(0) a ψ(0)
= = Φ(0) + .
x′0 φ′ (0) b ψ ′ (0)

Donc (comme ψ(0) = ψ ′ (0) = 0) on a


     
a −1 x0 −1 1 1 1
= Φ(0) avec Φ(0) = .
b x′0 5 4 −1

Finalement a = 15 (x0 + x′0 ), b = 15 (4x0 − x′0 ) et

1 1 1
φ(t) = (x0 + x′0 )e4t + (4x0 − x′0 )e−t + (e−t − e4t + 5te−t )
5 5 25
pour tout t ∈ R.
Rq : le fait que φ est définie sur tout R découle aussi du Théorème 5.34 car les coefficients
(constants) et le second membre −e−t sont définis et continus sur R.

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Solution 26 (Correction de l’exercice 26). 1. Toutes les équations sont des équations linéaires
homogènes ; si l’on recherche une solution sous la forme eλt , on obtient les équation caractéristique
et racines suivantes :
(e1 ) λ2 + λ − 6 = 0 λ1 = −3, λ2 = 2 e−3t , e2t
(e2 ) λ2 + 1 = 0 λ1 = i, λ2 = −i eit , e−it
(e3 ) λ2 − 2λ + 1 = 0 λ1 = λ2 = 1 et
2.(a) Les systèmes fondamentaux sont pour (e1 ) et (e2 ) respectivement : {e−3t , e2t }, {cos(t), sin(t)}
Dans le cas (e2 ) on a procédé comme en section 5.3 c) du cours. Vérifions l’indépendance
linéaire :
(e1 ) soient a, b ∈ R tels que ae−3t + be2t = 0 pour tout t ∈ R. En prenant t = 0 on voit que
a + b = 0. Et en prenant la limite pour t → ∞ on voit que b = 0.
(e2 ) soient a, b ∈ R tels que a cos(t) + b sin(t) = 0 pour tout t ∈ R. En prenant t = 0 on voit
que a = 0. En prenant t = π/2 on voit que b = 0.
(Un autre possibilité comme vérifier l’indépendance de ces fonctions est vérifier que le wrons-
kien ne s’annule pas.)
Soient S1 , S2 les espaces des solutions de (e1 ) et (e1 ), respectivement. Alors dim S1 =
dim S2 = 2 (équations d’ordre 2). On a donc trouvé un base de l’espace de solutions, c.-à-d. un
système fondamental. 
e−3t

e2t
2.(b) Soit Φ(t) = la matrice fondamentale correspondante au système
−3e−3t 2e2t    
φ(t) a
fondamental de (e1 ) ci-dessus. En utilisant l’écriture vectorielle on a ′ = Φ(t)
φ (t) b
où
 a, b ∈ R sont
 des constantes.
 Il
  faut les choisir
  pour satisfaire
 la condition
 initiale. On veut
1 φ(t) a a −1 1
= = Φ(0) donc = Φ(0) . Le calcul de la matrice
−3 φ′ (t) b b −3
inverse :
 −1    
−1 1 1 1 2 −1 1 2 −1
Φ(0) = = = .
−3 2 1 · 2 − (−3) · 1 3 1 5 3 1

Donc a = 1 et b = 0 et finalement φ(t) = e−3t .


3.(a)-(c) Chaque système fondamental de (e3 ) est formé par deux solutions indépendantes
car dim S3 = 2. Il faut donc trouver une autre solution φ2 . On procède comme dans le cours pour
voir que la solution cherchée est φ2 (t) = te−pt/2 = tet . Une autre possibilité est chercher φ2 sous
la forme φ2 (t) = teλt . En le substituant dans l’équation x′′ −2x′ +x = 0 et factorisant eλt on voit
que nécessairement 2λ + λ2 t − 2 − 2λt + t = 0. En posant t = 0 on obtient λ = 1. Les solutions
φ1 (t) = et et φ2 sont linéairement indépendantes : soient a, b ∈ R tels que aet + btet = 0. En
prenant t = 0 on voit que a = 0, en prenant t = 1 on voit que b = 0. Donc {φ1 , φ2 } est un
système fondamental. La solution générale est de la forme φ(t) = aet + btet , t ∈ R.
3.(d) Pour trouver la solution du problème de Cauchy on peut procéder comme dans 2.(b),
c.-à-d. calculer l’inverse de la matrice fondamentale en 0. Une autre possibilité est évaluer φ(0)
et φ′ (0), puis déterminer a et b. On a φ(0) = a et φ′ (0) = aet + b(1 + t)et |t=0 = a + b. Il suit
−1 = φ(0) = a et1 = φ′ (0) = a +  b, donc a = −1 et b= t2.
−3t 2t

e e −t e tet
4) (e1 ) : det = 5e , (e3 ) : det = e2t
−3e−3t 2e2t et (1 + t)et

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