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Interférences lumineuses

I. Diffraction
La diffraction est le phénomène au cours duquel une onde qui traverse une petite
ouverture change de direction sans modification de fréquence ou de longueur d’onde.
Le phénomène est d’autant plus important que la taille de l’obstacle ou de l’ouverture
est faible.

I.1 Diffraction de la lumière par une fente

Soit une diffraction causée par un faisceau laser étroit dans une fente de dimension du
même ordre de grandeur que sa longueur d’onde. Le faisceau se diffracte en formant
des tâches lumineuses séparées par des régions sombres. L’angle entre la direction de
propagation initiale et la nouvelle direction de propagation est appelé angle de
diffraction.
La tâche centrale possède une taille plus grande et une intensité plus importante que
les autres, dont la taille et l’intensité diminue en partant du centre vers la périphérie.

 faible : tan   

λ d
D'une part θ = et d'autre part θ =
a 2D

La largeur de la tache centrale est :

d = 2D/a

La position angulaire des minima pour une fente simple est donnée par la relation
a sin θ = m.λ avec m = ±1, ±2, ±3, …

Et celle des maxima d’intensité par la relation: a sin θ = (m + 1/2).λ

I.2 Interférence par division du front d'onde

Les interférences à deux ondes par division du front d’onde résultent de la superposition
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de deux ondes issues de deux sources cohérentes (sources qui émettent des ondes de
même fréquence et qui ont un déphasage constant).
On isole spatialement deux parties d’un même front d’onde issu d’une seule source (S).
Chaque train d’ondes issu de (S) se divise en deux trains d’ondes ayant la même
référence de phase.

II. Expérience de YOUNG (diffraction par une fente double)

Soit S, une source monochromatique (une seule longueur d'onde); F1 et F2 deux fentes
sur une plaque opaque qui se comporte à cause de la diffraction de la lumière comme
deux sources secondaires.
Lorsque S émet, les fentes F1 et F2 étant ouvertes, on observe sur les parties A et B de
l'écran un éclairement uniforme. Sur la partie C on observe des bandes alternativement
brillantes et obscures: ce sont des franges d'interférence. Ce phénomène se rapproche
de celui des interférences mécaniques pour lesquels on avait des vibrations d'amplitude
maximale (correspond à une lumière intense: franges brillantes) et nulle (équivalent à
l'obscurité: frange sombre).

II.1 Interprétation: différence de marche et notion d'interfrange

2
On appelle différence de marche = F2M-F1M = d2 - d1
2
2 2 2 2  a
d 2 = F2 H 2 + H 2 M = D +  x+ 
 2
2
2 2  a
2 2
d = F1H + H1M = D +  x- 
1 1
 2
2 2 2 2
 a  a  a  a
2
2
2
d - d = D +  x +  - D2 -  x -  =  x +  -  x -  = 2ax
1
2

 2  2  2  2

Ordre de grandeurs des paramètres: a ≈ mm ; d ≈ cm et D ≈ m  a<< D et y <<D ;


0 < θ < 10°  tg θ ≈ sin θ ≈ θ rads

On peut donc poser d1 + d2 = 2D, on a:

ax
d 22 - d12 =  d 2 - d1  d 2 + d1  = 2ax   d 2 - d1  2D = 2ax d'où d 2 - d1 
D

Autre méthode

 = d2 - d1 = différence de marche

 = a.sin  a.
x/D = tan  
/a = x/D   = ax/D

II.1.1 Franges brillantes


Elles (franges brillantes ou maxima) sont observées lorsque d2 – d1 = k,
ax λD
soit = k  x = k
D a

II.1.2 Franges sombres

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λ ax
Elles (franges sombres ou minima) sont observées lorsque d2 – d1 = (2k+1) , soit
2 D
λ (2k+1) λD
= (2k+1)  x=
2 2 a

II.1.3 Interfrange

On appelle interfrange, la distance séparant


les milieux de deux franges consécutives et de
même nature.

λD λD λD
Pour des franges brillantes i = x n+1 - x n = (n+1) -n =
a a a

2(n  1)  1 λD (2n  1) λD λD
Pour des franges sombres i = x n+1 - x n = - 
2 a 2 a a

λD
L'interfrange noté i =
a

d 2 - d1
On appelle ordre d'interférence p =
λ


Pour une frange brillante, p est un entier ( p = = λ ).
λ
2k+1 λ 1
Pour une frange sombre p est un demi-entier ( p = = k + ).
2 λ 2
L'ordre d'interférence renseigne sur le numéro de la frange comptée à partir de la frange
centrale brillante pour laquelle p = 0.

II.1.4 Intensité des franges


L’expression de l’intensité en tout point du champ d’interférence due à deux ondes est
2π
donnée par l'expression générale : I = I1 + I 2 + 2 I1I 2 cos  Δ  avec Δ  2  1 
λ
Lorsque les deux ondes qui interférent possèdent la même intensité : I 1 = I2 = I0, alors
  2π   2  π 
I = 2I0 1  cos     = 4I0 cos  
  λ   λ 

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I max - I min
On calcule alors la visibilité ou contraste des franges par : V =
I max + I min

II.1.5 Déplacement de la source

La différence de marche = SS2 + S2M – (SS1 + S1M) = SS2 – SS1+ S2M - S1M =
ax s ax

Ds D
ax ax - Dx s
Pour la frange d'ordre 0 (=0), on a: s = -  x(0) =
Ds D Ds
Il y a donc une translation des franges dans le sens opposé à celle de la source.
Le champ d'interférence se déplace exactement de la même façon, si bien que la figure
d'interférence ne change pas du tout.
C'est pourquoi la position précise de la source par rapport aux trous n'a pas
d'importance. Expérimentalement, il est impossible de savoir si la source est à égale
distance des deux trous.
Si la source est déplacée sur l'axe xs, la différence de marche ne change pas.

II.1.6 Déplacement de la frange centrale


Introduisons sur le chemin du rayon S2M, une lame à faces parallèles d'indice n et
d'épaisseur e, la différence de marche des deux rayons sera différente.

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Si la lumière arrive en A au temps t1 et en B au temps t2, sans lame nous avons
t2-t1 = e/c (AB=e=c(t2-t1))

La différence de marche sans lame  = S2M - S1M = S2A+AB+BM - S1M = S2A+ BM +


e- S1M (1)

Avec la lame, nous avons : t2-t1 = e/v où v est la vitesse de propagation de la lumière
dans la lame. Or n = c/v, d’où : t2 - t1 = ne/c (AB = ne = c(t2-t1) chemin optique1)

En présence de la lame le rayon S2A+BM = S2M-AB = S2M – ne (2)

La différence de marche dans (1) donne:  = S2A + BM + e - S1M = S2M - ne + e - S1M


= S2M - S1M - ne + e = ax/D -ne + e = ax/D - e(n-1)

ax
= - e (n-1)
D

D
Pour =0; x 0 = e (n-1)
a

Si nous interposons une lame d’épaisseur e et d’indice n, la frange centrale (qui se


D
trouvait en x=0) sera déplacée sur l’écran de x 0 = e (n-1)
a

Tout le système de frange se déplace en bloc du côté où on a mis la lame.

III. Autres exemples d'interférence par division du front d'onde


On peut obtenir des franges d’interférences analogues à celles du dispositif d’Young à
l’aide d’autres types de dispositifs expérimentaux : il consiste à obtenir à partir d’une
source S deux sources S1 et S2 voisines dont les rayons peuvent interférer.

III.1 Bilentilles de Billet


Le dispositif est constitué de deux demi lentilles (L1) et (L2). Leur centres respectifs O 1

1
Le chemin optique est le produit de l’indice de réfraction n et le chemin géométrique d dans ce milieu.

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et O2 sont légèrement écartés de l’axe de symétrie du système. Chaque demi-lentille
donne une image réelle de la source A. La figure d’interférences est analogue à celle
qui serait donnée par deux sources synchrones placées en A’1 et A’2.
Les sources A’1 et A’2 sont cohérentes car issues de la même source primaire.

Expression de l'interfrange

La relation de conjugaison pour la lentille non coupée donne


1 1 1 1 1 1
- =   
OA' OA f ' OA' OA f '

En considérant les triangles homothétiques AA’1A’2 et AO1O2, on obtient :


A1' A '2 AA' b
= soit A1' A '2 =  AA'
O1O 2 OA a

λD
L'interfrange i = , appliquons ce résultat aux bilentilles: D = c - OA' et a = A’1A’2
a

λ(c - OA')
Alors i=
A1' A '2

a) Champ d'interférence

Considérons les triangles homothétiques AB’1B’2 et AO1O2, on a:


B1' B'2 AB' b (a+c)
= soit B1' B'2 =
O1O 2 AO a

A partir du champ d'interférence B’1B’2 on peut déterminer le nombre de franges


visibles:

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B1' B'2 b2 (a + c)(a + OA')
N =
i  a 2 (c - OA')

III.2 Biprisme de Fresnel


Il est formé de 2 prismes de même petit angle A, accolés par leur base. Une source
fente lumineuse S monochromatique envoie un faisceau divergent sur le biprisme.

Posons : S1S2 = a ; SO H = d ; HO = D
Si on note A l’angle du prisme alors l’angle (S1HS2) = 2A
L’angle A ≈ 1°  S1S2 = 2d.Dm avec Dm = angle de déviation minimale du prisme.
L’expression de l’indice de réfraction (n) et l’angle de déviation minimal d’un prisme,
D +A
Sin  m 
placé dans l’air, est donnée par la relation : n =  2 
A
Sin  
2
 Dm + A   D = n - 1 .A
. Si 0 ≤ A ≤ 10°, alors la relation se réduit à : n = m  
2

Expression de l’interfrange i :
λD'
On sait que i =
a
λD' λ  d + D
D’ = d + D et a = S1S2 = 2d.Dm alors : i= 
a 2d  n - 1 A

III.3 Miroir de Fresnel

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Deux miroirs plans M1 et M2 forment
un angle  petit entre eux. La source
primaire S a une image S1
symétrique de S par rapport à M1 et
une image S2 symétrique de S par
rapport à M2 : ce sont les deux
sources secondaires.

OS = OS1 = OS2 = R,  = (OS, OM1)

On place un écran dans le champ


d'interférence à une distance L de
l’arête des miroirs.
La source est monochromatique de
longueur d’onde .
 = (OS1 , OS2 ) = (OS1 , OS) +(OS, OS2 )  = -2 + 2( +  ) = 2
d  R = 2R
λD λ(L+R)
L' interfrange i = =
d 2Rε

IV. Diffraction par un réseau optique (diffraction par fentes


multiples)

IV.1 Définition: réseau par transmission et par réflexion

Un réseau optique est composé d’une série de fentes parallèles, espacées


régulièrement et qui diffracte une onde incidente. Chaque fente est appelée trait.
L’espacement entre les centres de deux traits voisins est appelé pas du réseau et noté
a. Il existe deux sortes de réseaux, le réseau par transmission et le réseau par réflexion

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Si l’on envoie un faisceau lumineux parallèle sur un réseau optique, les fentes du réseau
optique se comportent comme des sources cohérentes ; chaque fente diffracte la
lumière. Les rayons issus des différentes fentes interfèrent entre eux.

Réseau par transmission Réseau par réflexion

Remarque :
La surface d’un CD ou DVD est formée de petits motifs répétés et constitue un réseau.
On remarque que cette surface décompose la lumière blanche et qu’elle apparaît
colorée différemment selon l’orientation du disque.

IV.2 Différence de marche

Soit une source S ponctuelle et monochromatique, à l’infini, qui envoie un faisceau de


lumière parallèle et arrivant sur le réseau sous l’angle d’incidence i.

Cherchons les directions pour lesquelles l’intensité des rayons qui interfèrent à l’infini est
maximale.

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La différence de marche est :  = JK - HI = a sin - a sin i .
  Δ 
L'intensité I = 2I0 1  cos  2π   en un point serait maximale pour :
  λ0 
Δ
2π = 2πk soit Δ  kλ 0 ( k  Ζ )
λ0

La direction de ces maxima principaux est telle que : k0 = a (sin  - sin i)

Finalement : a (sin  + sin i) = k. où

 i = angle d'incidence et  = angle de déviation


 k est appelé l’ordre du spectre ou ordre d’interférence.
1
 = n est le nombre de traits par millimètre.
a
 Si N est le nombre total de traits et L la largeur du réseau : L = N.a

Cette relation fondamentale,  = a.(sini + sin), dépend des conventions d’orientation


des angles i et .

IV.3 Réseaux en spectroscopie


IV.3-1 Minimum de déviation

Pour un ordre k donné, on observe expérimentalement un minimum de déviation lorsque


i varie : Dm = m – i

dθ m cos i
sin m - sin i = k./a en différentiant cos m dm = cos i di  =
di cos θ m

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dDm dθ di dθ m
Au minimum de déviation =0 m    1 = 0  dθ m  di
di di di di
dm = di  cos m = cos i

Si m = i, la déviation est nulle, on a un ordre nul (aucun intérêt).

D  k.λ
Si m = -i, on a Dm = -2i d'où sin  m = il y a symétrie des deux rayons par rapport
 2  2a
au plan du réseau.

IV.3-2 Dispersion angulaire d'un réseau


La dispersion estime l’efficacité du réseau à séparer angulairement des lumières de
longueurs d’onde proches.

Le maximum de lumière pour une longueur d’onde est obtenu lorsque toutes les fentes
sont en phase, sin  - sin i = k./a; pour a et i fixés,  ne dépend que de .
dθ k.n 1 sinθ-sini
En différentiant : sin  = sin i + k./a on aura cos.d = n.k.d  = =
dλ cosθ λ cosθ

d/d caractérise la dispersion du réseau.

On analyse d’autant plus finement un spectre que le pas du réseau est petit, n grand et
que l’ordre k retenu est grand.

IV.3-3 Pouvoir de résolution d'un réseau


C'est l'angle minimum sous lequel on peut nettement distinguer deux images.

λ L
La résolution théorique du réseau est : R = = k = kN
Δλ a

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λ
Pour que deux raies soient résolues :  kN
Δλ

a- Limite de résolution d’un instrument d’optique


Tout instrument d’optique a sa résolution limitée par la diffraction

Un observateur sera incapable de distinguer la présence de deux objets dont les lignes

de visée font un angle  si : 𝛼 ≤ 𝛼′ ≈ 1.22 𝑑 ( = longueur d’onde et d le diamètre de
l’ouverture)

Cette relation appelée critère de Rayleigh représente la limite de résolution d’un


instrument.

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