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MECANIQUE
N. CAPRON
Année 2010-2011
N. SEROT
CINEMATIQUE
Table des matières
1 Vecteurs 5
1.1 Scalaires - Vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Vecteurs libres - vecteurs glissants - vecteurs liés . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3 Représentation d'un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.1 Base directe - Base indirecte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.2 Coordonnées d'un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4 Changement de repère dans le plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.4.1 Situation d'un repère par rapport à un autre dans le plan . . . . . . . . . 12
1.4.2 Relations de changement de repère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.5 Opérations sur les vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.5.1 Produit scalaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.5.2 Produit vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.5.3 Double produit vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.5.4 Division vectorielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.5.5 Produit mixte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1
2.11 Chaîne fermée d'un problème plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2.12 Paramétrage d'un mouvement plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
4 Mouvement de translation 59
4.1 Dénition de la translation d'un solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.2 Les diérents types de translations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
4.2.1 La translation rectiligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
4.2.2 Mouvements rectilignes particuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
4.3 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
4.4 Mouvement de translation circulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
4.5 Mouvement de translation quelconque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
4.6 Mouvement de translation instantanée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5 Mouvement de rotation 65
5.1 Angle de rotation d'un solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5.2 Vecteur rotation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5.3 Vitesses des points du solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
5.4 Détermination des vitesses des points du solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
5.5 Accélérations des points du solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
5.6 Application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
2
7 Cinématique spatiale du solide indéformable 87
7.1 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
7.2 Calcul pratique de la dérivée d'un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
7.2.1 Dérivée d'un vecteur quelconque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
7.2.2 Dérivée d'un vecteur de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
7.2.3 Rotation autour d'un axe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
7.2.4 Dérivée d'un vecteur quelconque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
7.2.5 Torseur cinématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
7.2.6 Torseur cinématique des liaisons normalisées . . . . . . . . . . . . . . . . 93
7.3 Vecteur pivotement - Vecteur roulement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
7.4 Référentiel et repère de projection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
7.5 Axe instantané de rotation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
7.5.1 Mouvement quelconque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
7.5.2 Mouvement de translation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
7.5.3 Mouvement de rotation autour d'un axe xe . . . . . . . . . . . . . . . . 98
7.5.4 Mouvement plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
7.6 Composition des mouvements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
7.6.1 Composition des vitesses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
7.6.2 Composition des vitesses angulaires, calcul de Ω ~ S/R . . . . . . . . . . . . 101
0
7.6.3 Composition des torseurs cinématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
7.7 Accélération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
7.7.1 Dénition de l'accélération d'un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
7.7.2 Champ des accélérations des points d'un solide S en mouvement par rap-
port à R0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
7.7.3 Composition des accélérations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
7.8 Calcul de la vitesse d'un point coïncident . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
7.8.1 Condition générale de roulement sans glissement . . . . . . . . . . . . . . 111
3
4
Chapitre 1
Vecteurs
Par exemple, le déplacement d'un marcheur qui décrit la diérence entre la position nale et ini-
tiale (gure1.1). On voit que les deux marcheurs de la gure 1.1 subissent le même déplacement
bien que les trajectoires soient diérentes.
ur
U
vecteur déplacement
C
A
trajectoire
D
B trajectoire
Pour avoir le "statut" de vecteur, il ne sut pas d'être une grandeur orientée, il faut aussi que
cette grandeur vérie les règles de l'algèbre vectorielle.
5
Règle de l'addition vectorielle
~ et B
La somme vectorielle ou résultante de deux vecteurs A ~ est obtenue par la règle du
triangle (gure 1.2).
ur ur ur
A+ B ur A
B
ur
ur B ur ur
A B+ A
De ces propriétés, il en résulte que l'ordre dans lequel on additionne des vecteurs n'a pas
d'importance (gure 1.3).
ur ur
ur ur ur
C B
A+ B +C ur ur ur ur
A+C + B ur B
A
ur ur ur ur
C + A+ B
ur
ur C C
ur B
A
ur
A
On peut multiplier un vecteur par un scalaire, ce qui revient à multiplier la norme du vec-
teur par ce scalaire. Si le scalaire est négatif, le vecteur change de sens (gure 1.4).
ur ur ur
U 2.U -U
6
Une grandeur orientée ne possède pas systématiquement ces propriétés. Considérons par exemple
π
la rotation d'un angle autour d'un axe. Cette grandeur est bien une grandeur possédant une
2
orientation, cependant elle ne vérie pas la propriété de commutativité.
π
En eet, sur la gure 1.5, on observe que si l'on eectue une rotation de autour de ~x puis
2
autour de ~y , le résultat obtenu est diérent qu'en eectuant la même rotation autour de ~y puis
autour de ~x.
Une rotation d'un angle ni dans une direction n'est donc pas une grandeur vectorielle.
ur
y
90° r
x
90°
r
z
ur
y ur
y
r
x r
x
ur
ur y
y
r
après rotation autour de x r
après rotation autour de y
r
x
r
x
ur
ur y
y
r
r après rotation autour de x
après rotation autour de y r
r x
x
7
1.2 Vecteurs libres - vecteurs glissants - vecteurs liés
Pour caractériser le déplacement des marcheurs de la gure 1.1, seuls importent la direction,
−→ −−→
le sens et la valeur de ce déplacement. Les déplacements AB et CD sont dits équipollents et
sont les représentants d'un même vecteur déplacement U ~.
Le vecteur U~ n'a pas de point d'application caractéristique et est appelé vecteur libre.
Considérons désormais la force exercée par une charge sur un pont roulant indéformable (gure
1.6). Il s'agit bien d'une grandeur orientée, et nous verrons que cette grandeur vérie les lois
de l'algèbre vectorielle et a donc le statut de vecteur.
Si on s'intéresse à la répartition des eorts sur les piliers du pont roulant, alors on remarque
que l'on peut déplacer le point d'application de la charge selon la droite D sans modier la
répartition de charge (gure 1.6 a). La force est ainsi caractérisée par un vecteur et une ligne
d'action. On parle alors de vecteur glissant. On utilisera la notation (D, F~ ).
On utilisera les vecteurs glissants en mécanique des milieux indéformables.
D
D
D’
z
x
O
a) b) F
Considérons désormais la force s'exerçant sur un solide déformable comme par exemple un
ressort (gure 1.7). Si on déplace la force, on modie la déformation du ressort. La force est donc
caractérisée cette fois-ci par un vecteur et un point d'application A. On parle de vecteur lié.
On le notera (A, F~ ). On utilisera les vecteurs liés en mécanique des milieux déformables.
A
F
8
1.3 Représentation d'un vecteur
1.3.1 Base directe - Base indirecte
Pour déterminer si une base est directe, on peut utiliser la règle de la main droite ; ainsi
la base (~i, ~j, ~k ) est directe, si en pointant le pouce vers ~i et l'index vers ~j , le majeur se trouve
dirigé dans le sens de ~k (gure 1.8).
Une base est dite normée si la norme des vecteurs de base est égale à 1.
π
Une base est dite orthogonale si les vecteurs de bases font entre eux un angle de .
2
Une base normée et orthogonale est dite orthonormée.
Dans toute la suite on travaillera systématiquement avec des bases orthonormées directes.
On notera une base : B(~i, ~j, ~k ).
On appelle repère une base munie d'une origine O. On le note : R(O,~i, ~j, ~k)
r r
i i
r
r k
r
j j
O
r
k
r
j
By ur B
Uy U q
Ay
A
Ux r
Ax Bx i
9
~ a pour coordonnées cartésiennes Ux et Uy (gure 1.9).
Dans le plan, le vecteur U
On notera :
~ = Ux~i + Uy~j
U notation vectorielle
µ ¶
~ = U x
U notation matricielle
Uy B
Pour la notation matricielle, il ne faudra pas oublier de préciser la base dans laquelle sont ex-
primées les coordonnées.
Ux = U.cos(θ)
Uy = U.sin(θ)
(U, θ) sont les coordonnées polaires du vecteur.
−−→
OM = x~i + y~j + z~k notation vectorielle
x
−−→
OM = y notation matricielle
z B
Pour les problèmes qui possèdent une symétrie d'axe, les coordonnées cylindriques sont souvent
plus adaptées.
−−→
On a alors : OM = r~er + z~k
Et on a les relations :
x = r. cos(θ) (1.1)
y = r. sin(θ) (1.2)
z = z (1.3)
10
Pour les problèmes de type sphérique, on utilise les trois coordonnées (r, θ, ϕ).
−−→
Le vecteur position s'exprime alors sous la forme : OM = r.~eρ
On a les correspondances :
M M
Uz
z
o Uy r
o r
Ux j r j
er
q r
r r
i uuuur r r r i uuuur r
OM = x.i + y. j + z.k r
OM = r.er + z.k
coordonnées sphériques
r
k
M
j r
r
er
o r
j
q
r uuuur
i r
OM = r.er
11
1.4 Changement de repère dans le plan
1.4.1 Situation d'un repère par rapport à un autre dans le plan
Situer un repère R(A, ~u, ~v ) par rapport à un repère R0 (O,~i, ~j ) revient à dénir :
- la position de l'origine du repère R par rapport au repère R0 ,
- l'orientation de la base du repère R par rapport la base du repère R0 .
Dans un espace à deux dimensions, un paramètre est nécessaire pour orienter la base du repère
R par rapport à la base du repère R0 .
On dit aussi que pour rendre coïncidente la base du repère R avec la base du repère R0 , on
eectue une rotation d'un angle θ.
r
r
j v r
u
q
yA
r
A i
r
O xA i
12
1.4.2 Relations de changement de repère
Il s'agit de passer des coordonnées connues d'un point M dans le plan lié au repère R0 (~i, ~j )
aux coordonnées cartésiennes du point M lié au repère R(~u, ~v ).
La situation du repère R par rapport au repère R0 est connue (les paramètres de position et
d'orientation sont dénis).
Les coordonnées cartésiennes de M dans le repère R0 sont données par les projections du vecteur
position de M sur les axes du repère R0 , soit xM et yM .
Questions :
−−→ −−→
1) Ecrire une relation vectorielle reliant OM et AM .
2) En déduire les expressions de xM et yM en fonction de xA , yA , θ, uM , vM .
π
3) Application numérique : A(3, 2)RO , M (2, 3)R et θ = .
6
r
j r
v
yM
M r
u
uM
vM
q r
yA
A i
r
O xA xM i
13
1.5 Opérations sur les vecteurs
1.5.1 Produit scalaire
~ et V~ est le scalaire déni par :
Le produit scalaire de deux vecteurs U
~ .V~ = kU
U ~ k.kV~ k. cos(θ) (1.7)
kV~ k.cos(θ) est le projeté de V~ sur U
~ (gure 1.13).
ur
V
q
ur
U
V cos q
~ .V~ = V~ .U
Puisque cos(θ) = cos(−θ), on a donc : U ~
et
14
Expression analytique du produit scalaire
Dans une base orthonormée B, on note :
Ux Vx
~ = Uy
U V~ = Vy (1.8)
Uz B Vz B
~ .V~ = Ux .Vx + Uy .Vy + Uz .Vz (d'après les propriétés du paragraphe précédant)
Alors : U
Applications pratiques
~ .V~ = 0 pour exprimer que deux vecteurs sont orthogonaux.
On pourra se servir de la condition U
~ .V~
U
cos(θ) = (1.9)
~ k.kV~ k
kU
~ =U
W ~ ∧ V~ (1.10)
V
q
U
15
Compte tenu de la dénition on en déduit :
(λU ~ ) ∧ V~ = U
~ ∧ (λV~ )
~ ∧ (V~ + W
U ~) = U~ ∧ V~ + U~ ∧W
~
~ ∧ V~ = −V~ ∧ U
U ~
U y Vy
Uz Vz
æ U ö æ V ö æ U .V - U z .Vy ö
ur ur ç x ÷ ç x ÷ ç y z ÷ U z Vz
U Ù V = ç U y ÷ Ù ç Vy ÷ = ç U z .Vx - U xVz ÷
U x Vx
ç ÷ ç ÷ ç ÷
è U z ø B è Vz ø B è U x .Vy - Vx .U y ø Ux Vx
U y Vy
même base
16
Application du produit vectoriel
On peut se servir de la condition U~ ∧ V~ = ~0 pour exprimer que deux vecteurs sont colinéaires.
On peut aussi utiliser le produit vectoriel pour calculer la distance "h" entre une droite et un
point M (gure 1.16). Si ~u est un vecteur directeur unitaire d'une droite D, et O un point de
D, alors :
−−→
h = k~u ∧ OM k (1.11)
−→ −−→
Enn, la norme du produit produit vectoriel : S = kOC ∧ OM k permet de calculer la supercie
du parallélogramme OMBC (gure 1.16).
h
D
q
C
O r
u
17
1.5.3 Double produit vectoriel
Dénition
~, B
Le double produit vectoriel de trois vecteurs A ~ et C
~ est le vecteur déni par la relation :
~ =A
X ~ ∧ (B
~ ∧ C)
~ (1.12)
~ = B(
X ~ A.
~ C)
~ − C(
~ A.
~ B)
~ (1.13)
Démonstration :
18
1.5.4 Division vectorielle
~ et B
Deux vecteurs A ~ étant donnés, existe-t-il un vecteur X
~ tel que :
~∧X
A ~ =B
~ (1.14)
Démonstration :
19
1.5.5 Produit mixte
~ , V~ , W
On appelle produit mixte de trois vecteurs U ~ le scalaire :
~ .(V~ ∧ W
U ~) (1.15)
Notation
~ , V~ , W
(U ~)
Propriétés
Le produit mixte est invariant par permutation circulaire des vecteurs :
~ .(V~ ∧ W
U ~ )=W~ .(U~ ∧ V~ ) = V~ .(W
~ ∧U
~)
Le produit mixte change de signe si l'on permute deux vecteurs. Ainsi, par exemple :
~ .(V~ ∧ W
U ~ ) = −V~ .(U
~ ∧W
~)
D
uur urr ur
W volume : (u ,v, w) = S .h
h
90° C
B
ur
ur V
U r Ar
surface ombrée : S= u Ù v
~ , V~ , W
Figure 1.17 Volume engendré par les vecteurs U ~
On peut aussi utiliser le produit mixte pour calculer la distance "h" entre un point D et un
−→ −→
plan (AB, AC) (gure 1.17).
On a en eet :
−→ −→ −−→
k(AB, AC, AD)k
h= −→ −→ (1.16)
kAB ∧ ACk
20
Application
A
r A
v
C O
r
u
D O E
B B
B
COUPE B-B
21
22
Chapitre 2
Modélisation cinématique des systèmes
Exemple : la liaison que réalise une attache de caravane autorise toutes les rotations de la
caravane par rapport à la voiture et interdit toute translation relative.
Une telle liaison possède une désignation normalisée ; on parle de rotule.
23
2.3 Degrés de liberté
Toute liaison entre deux solides limite certains mouvements relatifs de l'un des solides par
rapport à l'autre ; chaque mouvement indépendant possible s'appelle un degré de liberté.
Lorsqu'il n'y a aucune liaison entre deux solides, l'un dispose de 6 degrés de liberté par rapport
à l'autre qui sont : trois translations et trois rotations indépendantes.
r
z
Rz
r Rx Tz Ry
x r
y
Tx Ty
24
2.4.2 Liaison pivot glissant
La liaison pivot glissant autorise une rotation et une translation (gure 2.4). Elle possède donc
2 degrés de liberté. Les représentations selons les plans (~x, ~z) et (~x, ~y ) étant identiques, cette
liaison possède deux représentations planes.
r
r y
x
r
x
r
y
r
rotation selon x
r
translation selon x
25
2.4.4 Liaison rotule
La liaison rotule autorise 3 rotations (gure 2.6). Elle possède donc 3 degrés de liberté. Les
représentations selons les plans (~x, ~z), (~x, ~y ) et (~y , ~z) étant identiques, cette liaison possède une
seule représentation plane.
r
r y
x r
r y
vue peu utilisée x
r r r
rotations selon (x, y, z) ou
r r
translations selon (x, y)
ancienne représentation
26
2.4.6 Liaison linéaire annulaire
La liaison linéaire annulaire autorise 3 rotations et une translation (gure 2.8). Elle possède
donc 4 degrés de liberté. Les représentations selons les plans (~x, ~z) et (~x, ~y ) étant identiques,
cette liaison possède deux représentations planes.
r
z
27
2.4.8 Liaison hélicoïdale
La liaison hélicoïdale autorise une rotation couplée avec une translation (gure 2.10). Elle
possède donc un seul degré de liberté (il y a bien une seule mobilité indépendante et non
pas deux). Les représentations selons les plans (~x, ~z) et (~x, ~y ) étant identiques, cette liaison
possède deux représentations planes.
Cette liaison possède une liaison normalisée plus ancienne et qui est encore utilisée sur certains
schémas.
r
z r r r r
plan (x, z) ou (x, y) r r
plan (y, z)
pas à gauche
ou
r
x r
y
pas à droite
r
translation et rotation selon x couplées
anciennes
représentations
r
x r
x r
y
r
y
rotation selon z r
r
r
translations selon x et y
28
2.4.10 Liaison rotule à doigt
La liaison rotule à doigt autorise 2 rotations (gure 2.12). Elle possède donc 2 degrés de liberté.
rotation bloquée
y
x représentation plane représentation spatiale
y
plan (x, y) y y
rotations selon x et z z x
x
z x
joystick
r
x r
y
29
Schématisation
Degrés de Désignation Caractéristiques
liberté géométriques Mobilités
Projection
orthogonale Perspective
Liaison 1 0 0
2 1 Aucune
0 encastrement
2 X O
0 0
Y
0 0
Z qx 0
2 1 2
Axe ox
1 Liaison pivot O
0 0
1 X
0 0
Y
Z
2 0 lx
2 Direction x
Liaison
1 glissière
1
O
0
0
0
0
Y
1 X
pas
qx lx = q x .
Z 2 2.p
1 Liaison
hélicoïdale
1
1
O
Axe ox 0 0
0 0
ancienne Y
2 normalisation X
Z 2 qx lx
1
2 Liaison pivot
glissant
2 O Axe ox 0 0
1 Y 0 0
X
Z
1 1 qx 0
Liaison Point O
3 rotule X
O
Y
centre de
la rotule
qy 0
2 qz 0
2
30
Schématisation
Degrés de Désignation Caractéristiques Mobilités
liberté géométriques
Projection
orthogonale Perspective
Z
1 1 0 lx
Liaison appui
3 plan X
O Normale z 0 ly
Y
qz 0
2 2
Z
1 1 qx lx
Axe ox 0
4 Liaison
linéaire 2
O
qy
qz 0
X Y
2
r
1 1 z
1 Point de qx lx
ou
Liaison contact O
5 ponctuelle 2
2 O r
y Plan tangent
qy
qz
ly
0
2 ancienne r au contact
normalisation x
Droite de
Liaison Z
contact ox qx lx
1
4 linéaire
rectiligne
Plan tangent
au contact
0 ly
O
2 Y qz 0
X
2
Z
Centre O
Liaison 1 de la rotule qx 0
2 sphérique à
X
O 1 0 0
doigt Direction du
Y qz 0
2 Doigt
31
2.5 Repérage des solides
Un mécanisme est un assemblage de pièces. Un ensemble de pièces immobiles les unes par
rapport aux autres (c'est à dire en liaison encastrement) constitue ce que l'on appelle un
solide.
On verra qu'il existe de nombreuses solutions technologiques pour créer des liaisons encastre-
ment :
par vis de serrage,
par ajustement serré,
par collage,
par combinaison de plusieurs liaisons.
La première étape pour comprendre le fonctionnement d'un mécanisme consiste à déterminer
les solides qui constituent le mécanisme. Lorsque l'on disposera d'un plan d'ensemble, on pourra
colorier ce mécanisme en associant une couleur par solide. On associera aussi un numéro par
solide. Ce numéro n'a rien à voir avec la numérotation des pièces. On réservera le numéro "0"
pour le bâti.
Application : Repérer et colorier les solides du doigt escamotable de la gure 2.16.
32
B B
Z X
COUPE A-A
A A
COUPE B-B
33
2.6 Graphe de liaison
Il est ensuite possible de déterminer les mouvements relatifs entre les solides. Pour cela on
isole deux solides du mécanisme et on note les mobilités entre ces 2 solides, en les considérant
isolés du reste du mécanisme (ce qui revient à considérer les deux solides seuls sans les liaisons
avec les autres solides du mécanisme). On en déduit ainsi la liaison entre ces solides.
Une fois les liaisons identiées, on peut établir un graphe représentant les solides et les liaisons.
Ce graphe est appelé graphe de liaisons ou graphe de structure. Pour établir ce graphe on
reporte les numéros des solides dans des cercles, et lorsqu'une liaison existe entre deux solides,
on trace un arc entre ces solides en précisant le nom de la liaison.
Lorsque vous identiez une liaison, il faut adopter une écriture la plus complète précise ; si on
reprend les gures 2.14 et 2.15, on obtient :
Pour une pivot, pivot glissant, hélicoïdale préciser l'axe de la liaison. Par exemple, pivot
ou pivot glissant ou hélicoïdale (A, ~x).
Pour une glissière préciser la direction de la glissière. Par exemple, glissière selon ~x.
Pour une rotule préciser le centre de la rotule. Par exemple, rotule de centre A.
Pour une linéaire annulaire (contact sphère - cylindre) préciser l'axe du cylindre et le
centre de la sphère. Par exemple, linéaire annulaire (A, ~x).
Pour un appui plan préciser la normale au plan de contact. Par exemple, appui plan de
normale ~z.
Pour une ponctuelle, préciser la normale au plan de contact et le point de contact.Par
exemple, ponctuelle (A, ~z).
Pour une linéaire rectiligne, préciser la normale au plan de contact et la direction de la
ligne de contact. Par exemple, linéaire rectiligne selon (A, ~x) de normale ~z.
Pour une rotule à doigt préciser le centre de la rotule et les rotations autorisées. Par
exemple, rotule à doigt de centre A, rotations selon ~x et ~z.
Cela implique de dénir au préalable un repère pour représenter votre mécanisme.
Enn, on pourra aussi préciser sur le graphe de liaisons les mobilités autorisées dans la liaison.
Par exemple pour une liaison entre les solides 1 et 2, on utilisera les notations :
λ12x , λ12y , λ12z pour les mouvements de translations autorisés
θ12x , θ12y , θ12z pour les mouvements de rotations autorisés.
34
2.7 Schéma cinématique
Une fois le graphe de liaisons établi, on peut procéder à l'élaboration du schéma cinématique,
en utilisant les symboles normalisés des liaisons. Pour cela il faut reporter les points et axes des
liaisons identiées sur le graphe de liaison, en respectant bien évidemment les directions, les
intersections éventuelles d'axes, etc...Une fois les éléments géométriques des liaisons reportés,
il faut choisir le bon symbole de la liaison et la bonne orientation, en utilisant de préférence
deux couleurs pour bien distinguer les deux solides qui composent la liaison.
Application : Etablir le schéma cinématique plan du doigt escamotable (plan (~x, ~y )).
35
Le plan de la page suivante représente un coupe tube.
Colorier les diérents solides. Identier les liaisons et établir le graphe de liaisons.
En déduire le schéma cinématique dans le plan (~x, ~y ).
36
&283(''
'
$
&
&
% %
37
$ '
6(&7,21&&
&283($$
6(&7,21%%
7ROpUDQFHVJpQpUDOHV,62P
&/$66(35(3$5$72,5(,&$0,6(1/,//(
&283(78%(
GHVVLQDWHXU&516+)
(FKHOOH
0DWLqUHVDQVREMHW 3ODQG HQVHPEOH
5HSqUH
1RPEUH $ 'DWHMXLQ 5(91
YLVODPH
0ROOHWWH
&RXWHDX
*RXSLOOHHODVWLTXH
38
9LVFRXOLVVHDX
/DPH
5RXOHWWH
$[HURXOHWWH
9LVGHUHJODJH
&RXOLVVHDX 7ROpUDQFHVJpQpUDOHV,62P
&RXOLVVHDX
&/$66(35(3$5$72,5(,&$0,6(1/,//(
&RUSV
1R$57,&/( 180(52'(3,(&( 47(
&283(78%(
GHVVLQDWHXU&516+)
(FKHOOH
0DWLqUHVDQVREMHW 3ODQG HQVHPEOH
5HSqUH
1RPEUH $ 'DWHMXLQ 5(91
Le plan d'ensemble de la page suivante représente un étau de serrage. Cet étau a la particularité
d'être orientable.
Sur le plan d'ensemble, colorier les diérents solides. Identier les liaisons et établir le graphe
de liaisons.
En déduire le schéma cinématique dans le plan (~x, ~y ).
39
$
& &
% % 6(&7,21%%
(&+(//(
40
$
&283($$
(&+(//(
&283(&&
(&+(//( ,&$0,6(1&/$66(35(3$5$72,5(/,//(
(7$8
GHVVLQDWHXU&5
(FKHOOH
0DWLqUH6DQVREMHW 3ODQG HQVHPEOH
5HSqUH
1RPEUH $ 'DWHVHSWHPEUH 5(91
9LVGHVHUUDJH
%DVH
9LV+&0
5RWXOH
%DJXHGHURWXOH
%DJXHGHVHUUDJH
9LVWrWHF\OLQGULTXHIHQGXH0
$[HGHURWXOH
0RUVIL[H
3URWHFWLRQGHPRUV
9LVF\OLQGULTXH
41
%DUUHGHPRUV
&LUFOLSV
5RQGHOOH
7LJHJXLGH
0RUVDPRYLEOH
7LJHGHVHUUDJH
,&$0&/$66(35(3$5$72,5(UXH$XEHU/,//(
(PERXWGHWLJHGHVHUUDJH
1R 180(52'(3,(&( 47(
$57,&/( (7$8
GHVVLQDWHXU&5
(FKHOOH
0DWLqUH( %ORTXHXU
5HSqUH
1RPEUH $ 'DWHIpYULHU 5(91
En plus des liaisons normalisées vues dans les pages précédentes, il existe des systèmes particu-
liers de transmission de puissance ou d'accouplement entre solides qui possèdent eux aussi une
représentation normalisée ; on peut citer :
la transmission par engrenages,
la transmission par chaîne,
la transmission par courroie,
l'embrayage,
le frein,
la roue libre etc......
La page suivante nous donne la représentation normalisée de ces composants.
42
Eectuer le schéma cinématique du réducteur de la gure 2.17.
43
Figure 2.17 Réducteur
44
2.8 Graphes de liaison à chaîne ouverte et à chaîne fermée
Les graphes de liaisons peuvent être à chaîne ouverte, à chaîne fermée, ou bien combiner les
deux structures (gure 2.18).
L'étude des chaînes fermées présente une particularité : les mobilités des liaisons d'une chaîne
fermée ne sont pas indépendantes, à cause du bouclage justement de la chaîne. On cherchera
alors à déterminer les relations qui existent entre ces mobilités.
1 i 1 i
Lij Lij
Lij
0 1 i j 0 j 0 j
Lij
1 2 i j
0 3
45
2.10 Structure à une chaîne ouverte
La gure 2.19 représente un robot à 3 axes, qui présente une structure à chaîne ouverte. Les 3
mobilités dans les pivots sont ainsi indépendantes les unes des autres.
Les questions que l'on a à résoudre pour ce genre de problème sont les suivantes :
Quelle est la position du point M en fonction des angles au niveau des articulations ?
Inversement, étant donné une position du point M, existe-t-il une possibilité d'atteindre
ce point ?
En robotique, la réponse à la première question nous permettra de connaître les points attei-
gnables par le robot. On détermine ainsi ce que l'on appelle l'espace de travail du robot
(gure 2.19 en bas à gauche).
Si un point est dans l'espace de travail, la résolution de la deuxième question nous permettra de
savoir comment atteindre une position souhaitée. Cette question est souvent dicile à résoudre,
car il peut y avoir plusieurs solutions pour atteindre une position donnée (gure 2.19 en bas
à droite). Un robot est dit résolvable, si pour une position M donnée, il existe une seule
combinaison qui permet d'atteindre cette position.
−−→
Question : Exprimer le vecteur position OM = x~x0 + y~y0 + z~z0 en fonction des angles α, β et
θ et des paramètres constants a, b et c.
46
uuur r
OA = ay1
uuur r
AB = bx2
uuuur r
BM = cx3
r r
( z0 , z1 ) = a
r
( x1 , x2 ) = b
r r
( x2 , x3 ) = q
r r
x0 y1
r
r r
y2
r
y3 y2
x1
r
z1
r
x2
r
x3
a r b q
z0
r
r r
x1 x2
y01
r
r
z123 z123
zone de travail
r
x2 r
r x3
x2
r -60° < b < 60°
x3 -120° < q < 90° r
r
x2 x3
M
47
2.11 Chaîne fermée d'un problème plan
Lorsqu'un mécanisme présente une chaîne fermée, les mobilités ne sont plus indépendantes
mais liées par des relations appelées relations de fermeture. On peut établir deux types de
relation :
- la relation de fermeture géométrique,
- la relation de fermeture angulaire.
Prenons l'exemple d'une chaîne fermée de 3 solides 0, 1, 2 (gure 2.20). A chaque solide est
associé un repère que l'on positionne au centre des liaisons.
r r
repère associé : (O, x 0 , y 0 ) r r
repère associé : (A, x1 , y1 )
0 1
r r
( x· 0 , x1 ) = q 01
r·r
(x , x ) = q
1 2 12
r r
( x·2 , x0 ) = q 20
2
r r
repère associé : (B, x 2 , y 2 )
La relation de fermeture géométrique consiste à écrire la relation de Chasles entre les centres
−→ −→ −−→
de liaison : OA + AB + BO = ~0
Cette relation vectorielle peut alors être exprimée à l'aide des paramètres variables et xes
introduits lors du paramétrage. On obtient ainsi deux relations scalaires (projection selon ~x0 et
~y0 )).
48
Considérons comme exemple le mécanisme d'ouverture-fermeture d'une vanne papillon (gure
2.21).
Volant de commande
Disque obsturateur (papillon)
Le plan qui vous est fourni représente le plan d'ensemble de ce mécanisme. La rotation de 15
provoque la translation de l'écrou 5. Cette translation fait pivoter l'axe de la vanne papillon
autour de l'axe ~z.
On obtient le schéma cinématique de la gure 2.22.
0 3
2
1
On peut ensuite procéder au paramétrage de chaque pièce, en positionnant un repère par pièce.
Le repère sera xé en un point remarquable (centre de liaison, intersection d'axes de liaisons
etc...)
49
Lorsqu'un solide possède plusieurs liaisons, on introduit des paramètres xes qui repèrent ces
diérentes liaisons.
On poursuit le paramétrage sur le schéma cinématique en introduisant autant de paramètres
variables qu'il y a de mobilités dans les liaisons.
On peut ensuite écrire la fermeture angulaire et la fermeture géométrique.
Y1 Solide 1
Y0 X1
Y0
Roue 2
Roue libre
O2
q01(t)
YA(t) X0
A
O3
Roue 3
X0
XA(t)
La page suivante donne un résumé sur la méthodologie à adopter, pour l'étude cinématique
d'un système mécanique.
50
Elaboration du graphe de structure (graphe de liaison)
Comprendre le Lire le plan d’ensemble
fonctionnement
s
Isoler les couples de solide i,j hors du mécanisme
Modéliser les liaisons Lij
Identifier les mobilités de i par rapport à j
Définir sur chaque solide les Paramètre géométrique constant : côte définissant la
paramètres géométriques position relative des liaisons sur le solide
constants
51
52
Chapitre 3
Introduction à la cinématique du solide
indéformable
53
La mécanique à partir du 17ème siècle
Avec le 17ème siècle, la mécanique s'épanouit enn.
D'abord grâce aux avancées en astronomie avec l'allemand Johannes KEPLER qui formule les
trois lois cinématiques du mouvement des planètes (lois de KEPLER).
La mécanique prend son essor en Italie, grâce surtout au orentin GALILEE (1564-1642). On
peut le considérer comme le fondateur de la physique, non seulement pour l'importance des
découvertes, mais parce qu'il sait mettre sur pied une nouvelle méthode de travail. Il insiste sur
le rôle de l'expérience et surtout s'eorce de traduire les résultats par des lois mathématiques
précises. Cette apparition de la loi va permettre à la mécanique de partir sur des bases solides.
Du point de vue théorique il introduit le concept d'accélération, voit la nécessité d'une force
pour accélérer un corps (c'est le point de départ de la dynamique). Il énonce le principe de
relativité galiléenne (équivalence des référentiels dont le mouvement relatif est une translation
rectiligne et uniforme) et le principe d'inertie.
La dynamique qui vient de voir le jour avec GALILEE atteint assez vite un état de perfection
assez poussé avec HUYGHENS et NEWTON.
Au milieu du 17ème siècle, le cartésianisme frénera provisoirement les progrès de la mécanique
en France (DESCARTES (1596-1650) prône le raisonnement pur, ce qui conduit à bien des
théories illusoires). En Italie, les élèves de Galilée tombent dans l'excès contraire ; ne voulant
connaître que l'expérience, ils croient bien faire en rejetant la théorie.
Le juste milieu appartient à l'école anglaise qui, tout en laissant à l'expérience un rôle primor-
dial, se permet de risquer parfois quelques théories.
L'oeuvre de NEWTON
Dans les Philosophiae naturalis principia mathematica parus en 1687 , l'anglais Isaac NEWTON
(1642-1727) donne d'emblée à la mécanique une forme logique achevée.
Les principia donnent un statut scientique aux concepts de masse et de force ; dans cet ou-
vrage, Newton énonce les trois lois dite aujourd'hui de Newton (principe d'inertie, principe
fondamental de la dynamique, principe de l'action et de la réaction). Il propose également une
théorie complète de l'interaction gravitationnelle. Elaborant les concepts mathématiques néces-
saires à l'exploitation de la théorie (calcul diérentiel et intégral), NEWTON parvient à rendre
compte des mouvements des planètes (justication dynamique des lois de KEPLER) ainsi que
du plus grand nombre des phénomènes connus à son époque.
54
3.2 Introduction : objet de la mécanique classique
La mécanique est la science du mouvement ; elle étudie les mouvements des corps, en liaison
avec les causes qui les produisent. La mécanique classique se place à un point de vue macro-
scopique : elle n'implique aucune hypothèse sur la structure atomique de la matière. Elle laisse
de côté les mouvements des corpuscules (électrons, neutrons, etc...), mouvements qui relèvent
de la mécanique quantique. Elle se borne aux mouvements dans lesquels les vitesses restent
faibles vis-à-vis de la vitesse de la lumière, les mouvements plus rapides relevant de la méca-
nique relativiste. Néanmoins son domaine d'application est vaste : chute d'un corps, projection
d'un missile, rotation d'une toupie, propulsion d'une bicyclette, d'une automobile, également
le mouvement des astres etc...
3.2.2 Le temps
L'unité SI de temps est la seconde. Elle fut tout d'abord dénie comme la fraction 1/86400
du jour solaire moyen 1 . La vitesse de rotation de la terre ayant progressivement diminuée, la
valeur choisie pour le jour solaire moyen est celle de 1900. Il s'agit donc d'un étalon dicilement
reproductible ! Depuis 1967, la seconde est dénie à partir d'une radiation émise par l'atome de
césium 133. Plus précisément, une seconde équivaut à 9192631770 vibrations de cette radiation.
L'horloge atomique au césium est si stable qu'elle est exacte à 1 s près sur 300 000 ans.
1. jour solaire moyen : intervalle entre deux moments successifs où le soleil atteint son point le plus haut
dans le ciel ; à cause des variations saisonnières et des uctuations aléatoires, on prend la valeur moyenne sur
une année.
55
3.3 Notion de mouvement
3.3.1 Référentiel - Repère
Quand le mouvement d'un objet intervient, il faut toujours préciser par rapport à quoi ce
mouvement est déni.
Un objet peut être en mouvement par rapport à un observateur, et être immobile par rapport
à un autre. Le mouvement et le repos sont donc des notions relatives (gure 3.1).
Ceci nous amène naturellement à préciser la notion de système de référence ou référentiel.
On appelle d'abord référentiel, le corps de référence par rapport auquel est décrit le mouvement
de l'objet. En pratique un tel référentiel sera déni par un corps solide indéformable. Cela peut
être le laboratoire dans lequel on fait les observations, une voiture, etc....
Pour repérer les positions d'un objet par rapport à un référentiel R, on utilise un repère rigi-
dement lié au référentiel. Pour cela on choisit une origine xe par rapport à R et une base de
préférence orthonormée directe.
Le vecteur position d'un point peut alors être exprimé par 3 grandeurs scalaires qui sont ses
composantes par rapport à ce repère.
Diérents types de coordonnées peuvent être utilisées : cartésiennes, cylindriques, sphériques.
r
x
r
y0
à t0 à t 0 + Dt
r
x0
référentiel lié au quai
56
On dénit ainsi la vitesse instantanée par la relation :
−−→ −−→ " −−→ #
OM (t + ∆t) − OM (t) dOM (t)
V~M/R0 (t) = lim = avec O ∈ R0 (3.1)
∆t→0 ∆t dt
R0
uuuur uuuur
r OM (t +Dt ) - OM (t )
M(t+Dt VM = Dlim
t ®0 Dt
M(t)
M(t0)
r
y0
r
O
x0
O2
pignon 2
I2
I1
roue 1
O1
57
3.3.4 Accélération d'un point
L'accélération d'un point M dans son mouvement par rapport à un référentiel R0 s'obtient en
dérivant le vecteur vitesse :
" # −→ −→
dV~M/RO (t) VM (t + ∆t) − VM (t)
~aM/RO (t) = = lim (3.2)
dt ∆t→0 ∆t
RO
r
r
an (t ) at (t )
trajectoire M(t)
M(t+Dt)
r
r
aM / R0 (t ) VM (t )
r
Y0
r
VM (t + Dt )
r
X0
O
r ur
r
at
ur
V M /0 at V M /0 r r
at = 0
ur
V M /0
r
an r
an r
an
58
Chapitre 4
Mouvement de translation
r
VB / R0
B A
trajectoire du point B B
à t0
à t1
Propriétés
Un solide en translation a les propriétés suivantes :
- tous les points du solide ont des trajectoires identiques,
- tous les points du solide ont même vecteur vitesse,
- le mouvement du solide est complètement déni par le mouvement de l'un quelconque de
ses points.
59
4.2 Les diérents types de translations
4.2.1 La translation rectiligne
Une translation est dite rectiligne lorsque les trajectoires des points du solide sont des segments
de droite.
Exemple : solide guidé par une liaison glissière.
Un seul paramètre x(t) permet de paramétrer la position du solide.
x(t)
0
a(t) = 0 (4.1)
v(t) = vO = Cte (4.2)
x(t) = vO .t + xO (4.3)
60
Mouvement rectiligne quelconque
Si l'accélération est quelconque et fonction du temps on a :
Z t
v(t) = v0 + a(t).dt (4.8)
0
Z t
x(t) = x0 + v(t).dt (4.9)
0
4.3 Applications
Application 1 :
Considérons le système bielle manivelle de la gure 4.3.
Exprimer x(t) en fonction de R, L et θ(t).
On suppose θ̇(t) = ω = Cte. En déduire la vitesse de translation du piston.
OA=R
A AB=L
0
1
2
q (t ) b (t ) B 3
O
x(t )
Application 2 :
Un chariot guidé en translation atteint la vitesse de 10cm/s en 2 secondes à accélération
constante, puis se maintient à cette vitesse pendant 8 secondes, et s'arrête à décélération
constante en parcourant 12cm.
Déterminer les équations de mouvement pour chacune des 3 phases. Tracer la vitesse en fonction
du temps.
Donner la durée du cycle complet.
61
4.4 Mouvement de translation circulaire
Un mouvement de translation est dit circulaire, lorsque les trajectoires des points du solide sont
des cercles.
Par exemple, les cabines des grandes roues de manège décrivent une translation circulaire (gure
4.4).
translation circulaire
des points de la cabine
Ce type de mouvement peut être obtenu en guidant un solide à l'aide de 2 biellettes formant
un parallélogramme déformable ABCD (gure 4.5).
C D
trajectoire de A
A B
solide 1
position initiale
translation circulaire de
parallélogramme
l’essuie-glace
déformable
62
4.5 Mouvement de translation quelconque
Par combinaison de translations rectilignes et/ou circulaires, on obtient un mouvement de
translation quelconque.
C'est le cas du mouvement de la règle de la table à dessin de la gure 4.6.
mouvement de
translation quelconque
mouvement de
translation circulaire
A A
r r
VB / 0 = VA / 0
B
B
r
VB / 0
63
64
Chapitre 5
Mouvement de rotation
solide 1 r
r t
y0
r r
O VM / 0 n r dq r
VM / 0 = R 01 t
R M(t+dt) dt
q 01 M
O dq 01
Rdq 01
r q 01
x0 M(t)
r
x0
vue de dessus
65
5.3 Vitesses des points du solide
Les vitesses sont tangentes aux trajectoires.
Pendant un instant dt le point M parcourt la distance R.dθ01 (gure 5.3), la vitesse est donc :
dθ01 ~
V~M/0 = R. .t (5.2)
dt
~t est un vecteur perpendiculaire à −−→
OM et à z~0 .
On peut ainsi exprimer le vecteur vitesse du point M avec la relation :
~ 1/0 ∧ −
V~M/0 = Ω
−→
OM (5.3)
Par dénition du produit vectoriel, on obtient bien un vecteur perpendiculaire à Ω ~ 1/0 et à −−→
OM ,
~ 1/0 k.k−
c'est à dire un vecteur dirigé selon ~t et dont la norme vaut : kΩ
−→
OM k. sin(90) = R. dθ01
dt
Il en résulte que la vitesse d'un point M est proportionnelle à sa distance avec l'axe de rotation
(gure 5.2).
M1
M2
y1 r
VM1Î1/ 0
r
VM 2 Î1/ 0
r
M3 VM 3Î1/ 0
M3 M2 M1
r3 x1
r2
r1
66
5.4 Détermination des vitesses des points du solide
Connaissant la vitesse d'un point A, il est possible de connaître la vitesse d'un autre point.
En eet, si un solide tourne autour d'un axe passant par O, la vitesse d'un point quelconque B
sera perpendiculaire à OB, et sa norme sera telle que :
OB
kV~B/0 k = kV~A/0 k. (5.4)
OA
Ce qui se traduit par la construction de la gure 5.3.
C C
A A
B B
O O
OA =R r dw r
at = R. .t
dt
A
A A r dw r
an = R.w 2 .n at = R. .t
an = R.w 2 .n
r r
an = R.w 2 .n
r r r r
dt
w = Cte w w
O O O
dw dw
vitesse angulaire > 0 : accélération < 0 : décélération ou freinage
constante dt dt
67
5.6 Application
Sur un tour, on usine un cylindre de 100mm de diamètre. La vitesse de rotation de la pièce est
de 400tr/min.
Le mouvement d'avance de l'outil est négligé.
Question 1) Déterminer la vitesse de coupe de l'outil (vitesse de la pointe de l'outil par rapport
à la pièce).
Question 3) La pièce a une vitesse de 400 tr/min. Le moteur du tour est coupé. On suppose
la décélération uniforme. La pièce fait 30 tours avant de s'arrêter.
En déduire les équations de mouvement de la pièce.
Calculer le temps mis pour s'arrêter.
w
pièce à usiner
A O
outil de coupe
68
Chapitre 6
Cinématique graphique appliquée aux
mouvements plans
mécanisme étudié
69
6.1.2 Paramétrage
Dans un mouvement plan, le paramétrage du mouvement peut se faire à l'aide de 3 scalaires :
- l'angle θ01 qui repère la rotation de 1 par rapport à O,
- les coordonnées d'un point quelconque de 1. Par exemple les coordonnées (x01 , y01 ) de
l'origine O1 du repère 1.
r
y0
r
y1
r S1
x1
yO1
q 01
O1
r
O xO1 x0
70
6.2 Equiprojectivité des vitesses des points d'un solide in-
déformable
Soient A et B deux points d'un solide. Par dénition, un solide est indéformable si :
−→ −→
AB.AB = Cte (6.1)
Soit par dérivation dans le référentiel R0 :
" −→ −→ # " −→ #
dAB.AB −→ dAB
= 2AB. =0 (6.2)
dt dt
R0 R0
Soit encore :
−→ ~ −→
AB.VB∈S/R0 = AB.V~A∈S/R0 (6.4)
−→
Soit ~u un vecteur unitaire dirigé selon AB .
On a alors :
r
VAÎS / R0 Solide S
r
u
Y0 A B
r
VBÎS / R0
X0
71
6.2.1 Application au système bielle-manivelle
Le vilebrequin du micro-moteur de la gure 6.4 tourne a une vitesse de 2865tr/min.
On peut en déduire la vitesse du point B :
2.π
||V~B/0 || = AB.2865.
= 9m/s (6.6)
60
Attention : N'oubliez pas de prendre en compte l'échelle du plan.
On peut tracer cette vitesse après s'être xé une échelle des vitesses. Ne confondez donc pas
l'échelle des longueurs du plan et l'échelle des vitesses.
La direction du vecteur vitesse du point C est connue car le piston est guidé en translation.
On applique ensuite l'équiprojectivité entre les points B et C, ce qui permet de déterminer la
~C/0 || = 6.8m/s .
norme du vecteur vitesse du point C : ||V
9m/s
r
VC = 6.8m / s
0 C C
1 B
B
72
6.3 Centre instantané de rotation (CIR)
6.3.1 Dénition
Pour tout solide en mouvement plan et qui n'est pas en mouvement de translation, il existe à
chaque instant un point I du solide et un seul ayant une vitesse nulle. Ce point est appelé
centre instantané de rotation.
Remarques :
- La position du CIR est variable (gure 6.5).
- Le CIR n'est pas la représentation d'un point physique du solide S. Il peut donc se situer
à l'extérieur des frontières du solide.
- Lors du mouvement de rotation autour d'un axe xe, le CIR est le point d'intersection
entre l'axe de rotation et le plan dans lequel on fait l'étude cinématique.
- Si à l'instant t deux points du solide S ont même vecteur vitesse, alors le solide est en
mouvement de translation instantanée, et le CIR n'est pas déni.
- A chaque instant, tout se passe comme si le solide S était en rotation autour du CIR.
solide S solide S
C C
A B
B
A
I10
I10
y y
à l’instant t1 à l’instant t2
O O
x x
z z
73
6.3.2 Détermination du CIR
Pour connaitre la position du CIR, il sut de connaître 2 directions de vitesses (Points A et B
de la gure 6.6).
Puisque le solide a un mouvement de rotation autour du CIR, ce dernier se trouve à l'intersection
des perpendiculaires aux supports des vitesses.
r
support de VBÎ1/ 0
r
support de VAÎ1/ 0
r r
support de VBÎ1/ 0 support de VAÎ1/ 0
B A A
B r
r support de VCÎ1/ 0
y0
C
solide 1
solide 1
r
O x0 I10 I10
Une fois le CIR trouvé, on en déduit les supports des vitesses de tous les points du solide. Ainsi
le support du point C de la gure 6.6 est perpendiculaire à la droite I10 C .
Un vecteur vitesse est connu ainsi qu'un support de vitesse, on cherche la vitesse
d'un point quelconque C
Il est possible de déterminer la position du CIR à l'aide des 2 supports de vitesses connus (gure
6.8b)
Pour obtenir la norme des vecteurs vitesse, on peut comme précédemment utiliser l'équiprojec-
tivité (gure 6.8c). Il est aussi possible d'utiliser la propriété d'homothétie des vecteurs vitesses
(gure 6.8d).
74
r
VAÎ1/ 0
B figure a
A
I10
r
VAÎ1/ 0
B A
figure b
r
Détermination du support de VBÎ1/ 0
I10
r
VAÎ1/ 0
B A figure c
r
VBÎ1/ 0 Détermination de
r la norme
et du sens de VBÎ1/ 0 par équiprojectivité
I10
r
VAÎ1/ 0
B A figure d
r Détermination de
r la norme
VBÎ1/ 0 et du sens de VBÎ1/ 0 par homothétie
I10
75
r
VAÎ1/ 0
B
A figure a
r
direction de VBÎ1/0
r
VAÎ1/ 0
B
A figure b
C
Détermination du CIR
I10
r
VAÎ1/ 0
B figure c
A
r
VCÎ1/ 0 C r
r VAÎ1/ 0
VBÎ1/ 0
Détermination des normes et sens des
vitesses à l’aide de l’équiprojectivité
I10
r
VAÎ1/ 0
B figure d
A
r
VBÎ1/ 0 r
VCÎ1/ 0
C
76
Application : La gure 6.9 représente un système destiné à déplacer des pièces, par dépla-
cement de la barre 2. Le schéma cinématique est à l'échelle 1 : 4.
On suppose ω2/0 égal à 50tr/min, et on cherche graphiquement la vitesse du point E.
Question 1 : Trouver le CIR des mouvements des solides 1, 2 et 3 par rapport à 0 et en
~E∈3/0 .
déduire la direction de la vitesse V
Question 2 : Par équiprojectivité trouver la vitesse du point E : V~E∈3/0 . Vous choisirez une
échelle des vitesses.
0
A B
w2/0 2
1
3 D
C
E Objet à déplacer
77
6.5 Composition des vitesses
Considérons le mouvement d'un pont roulant(gure 6.10).
Pour un observateur lié au pont, le mouvement du crochet résulte de la combinaison de 2
mouvements :
- une translation selon ~z0 pour le mouvement du crochet par rapport au palan,
- une translation selon ~y0 pour le mouvement du palan par rapport au pont.
La vitesse d'un point M du crochet par rapport au pont peut ainsi s'écrire :
Palan
r
VMÎpalan/pont
Pont
r
y0
r
x0
M
r
z0
r
VMÎcrochet/palan
r
r
y0 VMÎpalan/pont r
x0
r
VMÎcrochet/palan
r
VMÎcrochet/pont
r
z0
78
~M ∈crochet/palan est ce que l'on appelle la vitesse
Si on considère un observateur lié au palan, V
relative V~M,r .
V~M ∈palan/pont est ce que l'on appelle la vitesse d'entraînement V~M,e .
~M,a :
On obtient alors la vitesse absolue V
6.6 Application :
Considérons la presse de la gure 6.11 et de la gure 6.12.
Solution :
Connaissant les trajectoires des points B et A, on en déduit que B est CIR de 2 dans son
mouvement par rapport à 0.
~C∈2/0 .
On en déduit ainsi la vitesse de V
~C∈4/5 .
La loi de composition des vitesses permet de déterminer V
79
r
VCÎ5/ 0
Echelle des vitesses :
0.1m/s
r
VCÎ4 / 5
r r
VCÎ2 / 0 = VCÎ4 / 0
D1
2
B = I 20
C A
D2
r
VAÎ2 / 0
4 3
5 1
Echelle 1 : 2
80
6.7 Théorème des 3 plans glissants
Soient 3 solides S0 , S1 et S2 en mouvement plan les uns par rapport aux autres.
On note I01 le CIR du mouvement plan S0 par rapport à S1 .
On note I21 le CIR du mouvement plan S2 par rapport à S1 .
On note I20 le CIR du mouvement plan S2 par rapport à S0 .
D'après la composition des vecteurs vitesses on a :
V~P ∈S0 /S1 + V~P ∈S1 /S2 + V~P ∈S2 /S0 = ~0 (6.9)
Chaque mouvement élémentaire est une rotation autour du CIR, et d'après la relation (5.3) :
Ce qui donne :
On en conclut le théorème :
Les CIR I01 , I12 et I20 associés aux mouvements plans 0/1, 1/2 et 2/0 sont alignés.
81
La gure 6.13 montre un système d'ouvre portail.
Un moteur entraîne le bras 1 articulé en C avec le bras 2.
Le bras 2 est en liaison pivot en D avec la porte.
Bras 2
B Bras 1
Moteur
D
A
Porte 3
Moteur
82
6.8 Points coïncidents - Vitesse de glissement
L'image de la gure 6.14 montre l'engrènement d'un pignon et d'une roue. Le contact a lieu en
deux points coïncidents I1 et I2 . Le dessin de droite est à l'échelle 1.
Pour déterminer la vitesse du point coïncident I2 entre 1 et 2, il faut préciser clairement si la
vitesse étudiée est celle du point lié à 1 ou celle du point lié à 2 (paragraphe 3.3.3).
Question 3 : En déduire graphiquement la vitesse de glissement V~I2 ∈1/2 = V~I2 ∈1/0 − V~I2 ∈2/0 .
Cette vitesse est appelée vitesse de glissement.
O2
pignon 2
zoom
I2
I1
roue 1
O1
83
Application : commande par excentrique
La gure 6.15 à l'échelle 1 :2 montre un système de transformation de mouvement de rotation
de S2 en translation de S1 .
S1 est en liaison pivot glissant avec S0 , et S2 en liaison pivot de centre O avec S0 .
Soit I le point de contact entre S1 et S2 , et C le centre du disque S1 .
Les points I et C sont situés verticalement.
On note θ̇02 = 20rad/s.
On prendra pour échelle des vitesses : 1m/s = 5cm
S1
S0
r
y1
I r
r x1
y2 r
r
x2
y0
q 02
C r
x0
o
S2
84
6.9 Roulement sans glissement
On dira qu'un solide S2 roule sans glisser sur la surface d'un solide S1 si à chaque instant
la vitesse de glissement du point de contact I est nulle, à savoir :
S2
S1 I r r
VI ÎS2 / S1 = 0
85
La gure 6.17 représente un roulement comprenant :
- une bague intérieure supposée xe
- une bague extérieure animée d'une vitesse de rotation de 500 tr/min.
On suppose qu'il y a roulement sans glissement aux points I et J ( I est le point de contact
entre une bille et la bague intérieure et J est le point de contact entre une bille et la bague
extérieure).
Question 1 : Tracer la vitesse d'une point J. On prendra comme échelle : 1.5m/s = 5cm.
Question 2 : Tracer la distribution des vitesses dans la bille. Justier.
Question 3 : En déduire la vitesse du point K lié à la cage à billes.
Question 4 : En déduire la vitesse de rotation de la cage à billes.
K
I
bague extérieure
en rotation
O
bille
bague intérieure
86
Chapitre 7
Cinématique spatiale du solide
indéformable
7.1 Propriétés
(7.2)
³ −−→´ " −−→ #
d λ(t)u(t) dλ(t) ~ du(t)
= u(t) + λ(t) (7.3)
dt dt dt
R R
(7.4)
³−−→ −−→´ " −−→ # " −−→ #
d u(t).v(t) du(t) −−→ −−→ dv(t)
= .v(t) + u(t). (7.5)
dt dt dt
R R R
(7.6)
³−−→ −−→´ " −−→ # " −−→ #
d u(t) ∧ v(t) du(t) −−
→ −−
→ dv(t)
= ∧ v(t) + u(t) ∧ (7.7)
dt dt dt
R R R
87
7.2 Calcul pratique de la dérivée d'un vecteur
7.2.1 Dérivée d'un vecteur quelconque
Soit R0 (O, ~x0 , ~y0 , ~z0 ) un référentiel.
−−→
On cherche à dériver un vecteur u(t) par rapport au référentiel R0 .
−−→
Si le vecteur u(t) = u1 (t)~x0 + u2 (t)~y0 + u3 (t)~z0 est exprimé dans la base (~x0 , ~y0 , ~z0 ), alors :
" −−→ #
du(t) du1 (t) du2 (t) du3 (t)
= ~x0 + ~y0 + ~z0 = u˙1 (t)~x0 + u˙2 (t)~y0 + u˙3 (t)~z0 (7.8)
dt dt dt dt
R0
−−→
Si le vecteur u(t) = u1 (t)~x + u2 (t)~y + u3 (t)~z est exprimé dans une base (~x, ~y , ~z) mobile par
rapport à R0 , alors :
" −−→ # · ¸ · ¸ · ¸
du(t) du1 (t) d~x du2 (t) d~y du3 (t) d~z
= ~x + u1 (t) + ~y + u2 (t) + ~z + u3 (t) (7.9)
dt dt dt R0 dt dt R0 dt dt R0
R0
· ¸ · ¸ · ¸
d (~x.~x) d~x d~x
On a : ~x.~x = 1 et donc : = .~x + ~x. = 2.a11 = 0
dt R0 dt R0 dt R0
88
On a donc :
· ¸
d~x
= a12 ~y + a13~z
dt R0
· ¸
d~y
= −a12~x + a23~z
dt R0
· ¸
d~z
= −a13~x − a23 ~y
dt R0
−−−−−−→
On construit le vecteur : Ω(R/R0 ) = a23~x − a13 ~y + a12~z
On a alors :
· ¸
−−−−−−→ d~x
Ω(R/R0 ) ∧ ~x = (7.10)
dt
R0
a23 1 0
−a13 ∧ 0 = a12 (7.11)
a12 0 a13
· ¸
−−−−−−→ d~y
Ω(R/R0 ) ∧ ~y = (7.12)
dt
R0
a23 0 −a12
−a13 ∧ 1 = 0 (7.13)
a12 0 a23
· ¸
−−−−−−→ d~z
Ω(R/R0 ) ∧ ~z = (7.14)
dt
R0
a23 0 −a13
−a13 ∧ 0 = −a23 (7.15)
a12 1 0
−−−−−−→
Le vecteur Ω(R/R0 ) est appelé vecteur instantanné de rotation de R/R0 .
Et de manière générale, la dérivée d'un vecteur de base ~u appartenant à la base R par
rapport au référentiel R0 vaut :
· ¸
d~u −−−→
= ΩR/R0 ∧ ~u (7.16)
dt R0
89
7.2.3 Rotation autour d'un axe
Considérons un solide 1 en rotation autour d'un axe xe par rapport à un référentiel R0 . On
note R1 un repère lié à 1 (gure 7.1).
r
y0
r
r x1
y1
q 01
r
r x0
z01
On a les relations :
· ¸
d~x1
= −θ̇01 sin(θ01 )~x0 + θ̇01 cos(θ01 )~y0 = θ̇01 ~y1
dt R0
· ¸
d~y1
= −θ̇01 cos(θ01 )~x0 − θ̇01 sin(θ01 )~y0 = −θ̇01~x1
dt R0
−−−−−−→
Ω(R1 /R0 ) = a23~x1 − a13 ~y1 + a12~z1
· ¸
d~x1
= a12 ~y1 + a13~z1
dt R0
· ¸
d~y1
= −a12~x1 + a23~z1
dt R0
−−−−−−→
Ω(R1 /R0 ) = θ̇01~z01 (7.17)
90
7.2.4 Dérivée d'un vecteur quelconque
Considérons deux référentiels en mouvement relatif, auxquels sont attachés les repères
R0 (0, (~i0 , ~j0 , k~0 )) et R(01 , (~i, ~j, ~k)) (gure 7.2) ; par commodité de langage, nous appellerons
le premier "référentiel xe " et le second "référentiel mobile ", étant bien entendu qu'il ne s'agit
là que d'une convention.
ur
A
R
r r
k j
R0
O1
r
i
r
k0
r
j0
r O
i0
91
7.2.5 Torseur cinématique
Nous avons vu en cinématique plane que le champ de vitesse était équiprojectif.
Or dans le chapitre sur les torseurs, nous avons aussi vu que si un champ de vecteurs est
~ appelé résultante, tel que :
équiprojectif, il existe un vecteur R
−→ ~
V~B∈S/R0 = V~A∈S/R0 + BA ∧ R (7.21)
Nous allons dans la suite chercher à exprimer cette résultante.
Considérons deux points A et B appartenant à un solide indéformable S, auquel est attaché un
repère R.
−→
Dérivons le vecteur AB par rapport au référentiel R0 :
" −→ # " −→ #
dAB dAB −−−−−−→ −→
= + Ω(R/R0 ) ∧ AB
dt dt
" −→ #R0 R
dAB −−−−−−→ −→
= ~0 + Ω(R/R0 ) ∧ AB
dt
R0
−→
Car AB est xe dans R.
Soit O un point xe de R0 :
On en déduit la relation :
−→ −−−−−−→
V~B∈S/R0 = V~A∈S/R0 + BA ∧ Ω(R/R0 ) (7.22)
92
Schématisation
Degrés de Désignation Caractéristiques Torseur cinématique
liberté géométriques exprimé dans la base Particularités
Projection
Perspective [ x, y, z ]
orthogonale
Z
Liaison 1 ì0 0 ü
2 1 Aucune
0 encastrement
2 O
V =
{ 2 /1} ïí0 0ïý
X
Y ï0 0 ï r r r
"P
î þP ,( x , y , z )
Z ìw x 0ü
2 1 2
Axe ox ï r
1 Liaison pivot {V2 /1} = ïí 0 0ý "P sur (O, x )
O ï0
1 X î 0 ïþP ,( xr , yr , zr )
Y
Z
2 Direction x ì0 Vx ü
2
Liaison 1
1 glissière
{V2 /1} = ïí0 0 ïý "P
O
93
Y
ï0 0 ï r r r
1 X î þP ,( x , y , z )
Figure 7.3
r
Z 2 ìw x Vx ü "P sur (O, x )
Liaison
1 1 Axe ox V =
{ 2 /1} ïí 0 0 ïý pas .w x
hélicoïdale O Vx =
1 ï0 0ï rrr 2p
Y î þP ,( x , y , z )
ancienne
X
2 normalisation
Z 2
ìw x Vx ü r
7.2.6 Torseur cinématique des liaisons normalisées
Liaison pivot 1
2 2 O Axe ox {V2 /1} = ïí 0 0 ïý "P sur (O, x )
glissant Y ï0 0ï rrr
1 X î þP ,( x , y , z )
Z
1 1
Liaison Point O ìw x 0ü
3 rotule O
centre de ï P =O
X {V2 /1} = ïíw y 0ý
Y la rotule
2 O centre de la sphère
2 ïw
î z 0 ïþP ,( xr , yr , zr )
Schématisation
Degrés de Désignation Caractéristiques Torseur cinématique
liberté géométriques exprimé dans la base Particularités
Projection
Perspective [ x, y, z ]
orthogonale
Z
1 1
Liaison appui ì 0 Vx ü
3 O Normale z
plan X
{V2 /1} = ïí 0 Vy ïý
Y "P
ïw ï
2 2 î z 0 þP ,( xr , yr , zr )
Z
1 1
ìw x Vx ü
Liaison Axe ox P =O
4 O {V2 /1} = ïíw y 0 ïý
linéaire 2 O centre de la sphère
X Y
ïw ï
2 î z 0 þP ,( xr , yr , zr )
r
1 z
1
1 Point de ìw x Vx ü
ou r
94
Liaison contact O ï ï "P sur (O, z )
5 ponctuelle 2 2 O
V = w Vy ý
Plan tangent { 2 /1} í y
r
2 ancienne r y ïw ï
Figure 7.4
x
au contact î z 0 þP ,( xr , yr , zr )
normalisation
1 Droite de
Liaison Z
1 contact ox ìw x Vx ü
linéaire Plan tangent "P dans le plan
4 rectiligne V =
{ 2 /1} ïí 0 Vy ïý r r
O au contact (O, x , y )
2 Y ïw ï
X
î z 0 þP ,( xr , yr , zr )
Z
2 Centre O
Liaison 1 de la rotule P =O
2 sphérique à Direction du ìw x 0ü
X
O 1
doigt Doigt {V2 /1} = ïí 0 0ý
ï O centre de la sphère
Y
2 ïw
î z 0 ïþP ,( xr , yr , zr )
7.3 Vecteur pivotement - Vecteur roulement
Soient deux solides S1 et S2 en mouvement, et en contact ponctuel en I. On suppose que ces
deux solides admettent un plan tangent commun en I noté P ; on note ~n la normale à P.
~ S /S le vecteur rotation. On peut décomposer ce vecteur en une composante normale et
Soit Ω 2 1
en une composante tangentielle (gure 7.5) :
~ pS /S = [Ω
- le vecteur Ω ~ S /S .~n]~n est appelé le vecteur pivotement de S2 par rapport à S1
2 1 2 1
~ S /S − Ω
- le vecteur Ω ~ pS /S correspondant à la composante tangentielle est appelé le vecteur
2 1 2 1
roulement de S2 par rapport à S1 .
On verra qu'à chacun de ces mouvements (pivotement et roulement), on associera une résistance
propre.
uuur
Wp S / S1
ur
2 W S2 / S1
S1
r
P : plan tangent à S1 et à S2 n
ur
I W r S2 / S1
S2
95
7.4 Référentiel et repère de projection
On se propose d'étudier le mouvement d'un système S par rapport à un solide de référence
S0 (terre, solide stellaire,...) qui peut d'ailleurs être réduit à un triède. Un triède attaché à S0
est un repère de mouvement ou référentiel.
Mais il est souvent commode (et particulièrement dans le cas du mouvement d'un solide) de
projeter les vecteurs en cause sur des axes diérents (mobiles par rapport à S0 ) que l'on distingue
alors sous le nom de repère de projection.
On prendra garde toutefois de ne pas confondre le changement de repère de projection (chan-
gement de coordonnées), et le changement de référentiel (changement d'observateur).
Application : Soit une masse ponctuelle M en rotation autour d'un axe xe.
1) Calculer la vitesse V~M/R0 de M par rapport au référentiel R0 . Vous exprimerez cette vitesse
dans R1 puis R0 .
2) Calculer la vitesse V~M/R1 de M par rapport au référentiel R1 . Vous exprimerez cette vitesse
dans R1 puis R0 .
w
r
z01
r
y1
r
y0
q r
VM / R0
0 r r
x1
q
M
r
x0
96
7.5 Axe instantané de rotation
7.5.1 Mouvement quelconque
Considérons l'axe central du torseur des vitesses : c'est par dénition le lieu des points I où
~ ~ S/R sont parallèles.
VI∈S/R et Ω
Soient I1 et I2 , deux points de l'axe central ; on a les relations :
V~I1 ∈S/R = λ1 Ω
~ S/R
V~I2 ∈S/R = λ2 Ω
~ S/R
λ1 Ω ~ S/R + −
~ S/R = λ2 Ω −→ ~
I1 I2 ∧ ΩS/R (7.24)
Soit :
−−→ ~ ~ S/R
I1 I2 ∧ ΩS/R = (λ1 − λ2 )Ω (7.25)
Le premier membre de (7.25) est perpendiculaire à Ω ~ S/R
~ S/R 6= ~0, la relation (7.25) n'est possible que si chaque membre de l'équation est nul, soit :
Si Ω
−−→ ~
I1 I2 ∧ ΩS/R = ~0
λ1 = λ2
L'axe central du torseur cinématique est appelé axe instantané de rotation. Cet axe change
~ S/R . La vitesse des points de l'axe instantané de rotation
à chaque instant en restant parallèle à Ω
est appelée vitesse de translation V ~ du solide à l'instant considéré.
97
7.5.2 Mouvement de translation
Un solide est animé d'un mouvement de translation, si à chaque instant, tous les points ont
même vitesse, ce qui se traduit pour tout point A et B du solide par :
r
r
y0 VPÎ1/ 0
r
y1
P
r
r
x1
q 01
r
Ir x0
z01
98
7.5.4 Mouvement plan
Nous avons admis pour les mouvements plans, l'existence d'un point appelé CIR dont la vitesse
est nulle. Nous allons démontrer dans ce paragraphe l'existence de ce point.
r
y0
r
y1
r S1
x1
yO1
q 01
O1
r
O xO1 x0
99
7.6 Composition des mouvements
7.6.1 Composition des vitesses
La relation de composition des vitesses a été introduite de manière intuitive au paragraphe 6.5.
Nous allons l'introduire dans ce paragraphe de manière analytique.
Soit M un point d'un solide S, en mouvement par rapport à deux référentiels R0 et R. Par
exemple une balle lancée verticalement à partir d'un chariot en mouvement (gure 7.9). Le sol
constitue le référentiel R0 et le chariot le référentiel R.
On a :
−−→ −−→ −−−→ −−→
OM = OO1 + O1 M = OO1 + x~i + y~j + z~k (7.29)
En dérivant cette relation par rapport au temps dans le référentiel R0 il vient :
Si le point M était xe dans le référentiel R, on aurait seulement les quatres premiers termes,
qui représentent donc la vitesse du point du référentiel mobile coïncidant à l'instant considéré
avec M ; c'est ce que l'on appelle la vitesse d'entraînement V ~M,e .
Les trois derniers termes représentent manifestement la vitesse de M dans le référentiel mobile :
c'est ce que l'on appelle la vitesse relative V~M,r .
En désignant par vitesse absolue V ~M,a la vitesse de M dans le référentiel xe, on obtient la
relation :
100
~ S/R
7.6.2 Composition des vitesses angulaires, calcul de Ω 0
−−−−→ ~
V~M1 ∈S/R0 = V~M2 ∈S/R0 + M1 M2 ∧ Ω S/R0 (7.34)
−− −−→
V~M1 ∈S/R = V~M2 ∈S/R + M1 M2 ∧ Ω
~ S/R (7.35)
−−−−→ ~
V~M1 ∈R/R0 = V~M2 ∈R/R0 + M1 M2 ∧ Ω R/R0 (7.36)
~ S/R = Ω
Ω ~ S/R + Ω
~ R/R (7.38)
0 0
Cette relation est très importante car elle nous montre que si l'on sait décomposer un mou-
vement complexe en rotations autour d'axes connus, on obtiendra l'expression de la vitesse
instantanée de rotation en ajoutant vectoriellement les vitesses instantanées de rotation autour
des diérents axes. On a là un moyen de calculer Ω~ S/R .
0
½ ¾
~ S/R
Ω
{V (S/Rj )} = ~
j
(7.40)
VA∈S/Rj A
½ ¾
~ R /R
Ω
{V (Rj /Ri )} = j i
(7.41)
V~A∈Rj /Ri A
101
Application : Mouvement d'un manège
Paramétrage :
Quatre repères :
R0 = (O, ~x0 , ~y0 , ~z0 ) lié au bâti 0.
R1 = (O, ~x1 , ~y1 , ~z1 ) lié à la potence 1.
R2 = (B, ~x2 , ~y2 , ~z2 ) lié au balancier 2.
R3 = (C, ~x3 , ~y3 , ~z3 ) lié à la nacelle 3.
Quatre variables :
−→
λ(t) : position du point A par rapport à R0 (OA = λ(t).~z0 ).
ψ : angle de précession qui positionne la base 1 par rapport à la base 0.
θ : angle de nutation qui positionne la base 2 par rapport à la base 1.
ϕ : angle de rotation propre qui positionne la base 3 par rapport à la base 2.
Trois constantes :
−→
a : porte à faux de la potence 1 (AB = a~y1 )
−−→
b : longueur du balancier 2 (BC = −b~z2 ))
−−→
c : longueur de la nacelle 3 (CD = c~x3 )
Questions :
~ 1/0 , Ω
2) Exprimer Ω ~ 2/0 et Ω
~ 3/0 .
102
z0 z1
z0 z1
z2 z3
A q
1
0 B
y2
q
y1
x1 2
O x2 3
x0 y y y1 y3
x1 y0 j C j
y2
j D
x1
x2
x3
103
7.7 Accélération
7.7.1 Dénition de l'accélération d'un point
Soit un point P lié au solide S en mouvement par rapport à R0 .
On appelle accélération du point P, la grandeur vectorielle :
h i
~ΓP ∈S/R = d V~P ∈S/R (7.43)
0 0
dt R0
d h~ i d h~ −→ ~ i
VP ∈S/R0 = VQ∈S/R0 + P Q ∧ ΩS/R0 (7.45)
dt R0 dt R0
Or : " −→ #
dP Q ~ S/R ∧ −
=Ω
→
PQ (7.46)
0
dt
R0
Soit :
h →i ~ −→ d h ~ i
~ΓP ∈S/R = ~ΓQ∈S/R + Ω~ S/R ∧ −
P Q ∧ Ω S/R0 + P Q ∧ ΩS/R0 (7.47)
0 0 0
dt R0
Le champ des accélérations des points d'un solide S n'est donc pas un champ
de moments.
104
P
R1
r r
k1 j1
R0
O1
r
r
k0 i1
r
j0
r O
i0
" #
dV~P ∈S/R1
représente l'accélération relative,
dt
R1
on a aussi :
" −−→ # " −−→ #
dP O1
=
dP O1 ~ R /R ∧ −
+Ω
−→
P O1 (7.50)
1 0
dt dt
R0 R1
Soit :
" # (7.51)
dV~P ∈R1 /R0
Attention : ~ΓP ∈R1 /R0 6= sauf si on pense à eectuer la dérivation en consi-
dt
R0
dérant que P est xe dans R1 , comme la notation l'indique. Comme cette obligation peut
s'avérer dicile à mettre en oeuvre, il est parfois plus simple d'utiliser la relation (7.47) pour
calculer l'accélération d'entraînement.
~ R /R est appelée vecteur rotation d'entraînement et est noté Ω
Ω ~ e.
1 0
105
La relation traduisant la composition des accélérations s'écrira :
~ΓM,c = 2Ω
~ e ∧ V~r (7.53)
où le dernier terme s'appelle accélération de Coriolis.
La gure 7.12 nous montre l'accélération de Coriolis d'une personne qui se déplace vers le centre
d'un manège 1 .
ur
We
ur ur
G M ,c V M ,r
1. Il est possible de ressentir cette accélération à la cité des sciences de La Vilette qui possède un manège de
ce type.
106
Application : Mouvement d'un pendule
Soit R(O, ~x, ~y , ~z) un repère lié au bâti d'un robot. Les deux bras 1 et 2 du robot se déplacent
dans le plan (O, ~x, ~y , ~z) du repère R (gure 7.13).
Le bras 1 a une liaison pivot d'axe (O, ~z) avec le bâti 0. Soit R1 (O, ~x1 , ~y1 , ~z1 ) un repère lié à 1.
On pose α = (~x, ~x1 ).
−→
Le bras 2 a une liaison pivot d'axe (A, ~z) avec le bras 1, telle que : OA = a~x1 . Soit R2 (A, ~x2 , ~y2 , ~z2 )
−→
un repère lié à 2. On pose β = (~x1 , ~x2 ). L'extrémité B du bras 2 est telle que AB = a~x2 .
Dans la phase de mouvement étudiée, les conditions de fonctionnement sont telles que : β =
π
−α + avec α = ωt, où ω est une constante positive.
12
ur
O Y
a 1
A
uur 2
X
uur
b X1
B
uur
X2
Questions :
1) Placer les gures de calcul.
107
7.8 Calcul de la vitesse d'un point coïncident
Dans ce paragraphe, nous allons voir comment calculer la vitesse d'un point coïncidant.
Nous allons reprendre l'exemple de deux engrenages 1 et 2 (gure 7.14).
Ces solides étant en mouvement par rapport à un repère 0 d'origine O, cherchons à établir la
vitesse du point de contact I par rapport à 0.
Cette méthode peut s'avérer dangereuse car les vitesses sont diérentes selon que le point est
considéré xé à 1 ou à 2. Il faut donc prendre garde d'exprimer correctement le vecteur position.
Une autre possibilité consiste à utiliser la relation liant deux vitesses d'un même solide :
−−→ ~
V~I∈1/0 = V~O1 ∈1/0 + IO1 ∧ Ω1/0 (7.58)
Cette grandeur représente la vitesse du point I du solide 1 dans son mouvement par rapport à
0.
−−→ ~
V~I∈2/0 = V~O2 ∈2/0 + IO2 ∧ Ω2/0 (7.59)
représente la vitesse du point I du solide 2 dans son mouvement par rapport à 0.
Ces deux vitesses peuvent être diérentes et permettent de calculer la vitesse de glissement :
108
r
02 z
O
r2
r
y2
x2 r pignon 2
x0
r q 02
VI Î2 / 0
r
VI Î1/ 0 I
r
VI Î1/ 2
roue 1
r O1 r
y1
z01
r
x0 r
x1
q 01
109
Application : commande par excentrique
Nous allons reprendre l'exemple de l'excentrique étudié en cinématique graphique.
On note respectivement R0 , R1 et R2 les repères xés sur les solides S0 , S1 et S2 .
−→ −→
On note enn : OC = e~x2 et CI = a~y01
Question : Calculer V~I∈S2 /S0 et V~I∈S1 /S0 ; en déduire la vitesse de glissement en I.
S1
S0
r
y1
I r
r x1
y2 r
r
x2
y0
q 02
C r
x0
o
S2
110
7.8.1 Condition générale de roulement sans glissement
On a vu qu'un solide 1 roule sans glisser sur la surface d'un solide 0 si à chaque instant la
vitesse de glissement du point de contact A est nulle, à savoir :
V~A∈1/0 = ~0 (7.61)
La vitesse de glissement peut être calculée à partir des relations (7.58), (7.59) et (7.60), ce qui
permet d'obtenir une relation entre les paramètres géométriques.
Dans le cas de la roue de la gure 7.16, la condition de roulement sans glissement permet
d'écrire :
−−→
V~A∈1/0 = V~O1 ∈1/0 + AO1 ∧ Ω1/0 = ~0 (7.62)
Soit :
O1
r
l01 x0
r
r x1
O
x0
A B
111
Application : Etude du mouvement d'un tricycle
Le système étudié est constitué par un tricycle (gure 7.17) en contact avec le sol horizontal
et ayant les particularités suivantes :
Les deux roues arrières sont montées sur l'essieu horizontal indéformable AB de centre O, de
longueur AB = 2e.
L'essieu horizontal de la roue avant est monté sur une fourche qui ne peut que tourner autour
d'un axe vertical ~z0 .
Les trois roues roulent sans glisser sur le sol aux points de contact respectifs A', B' et C'
On introduit :
Le référentiel R0 lié au sol, supposé galiléen, rapporté au repère orthonormé direct (O0 , ~x0 , ~y0 , ~z0 ).
Les axes (O0 , ~x0 ) et (O0 , ~y0 ) sont tracés sur le sol horizontal.
Le référentiel R1 lié à l'ensemble (châssis, essieux) rapporté au repère orthonormé direct
(O, ~x1 , ~y1 , ~z1 )
Le référentiel R4 lié à la fourche et rapporté au repère orthonormé direct (C, ~x4 , ~y4 , ~z4 ).
On notera :
θ̇12 la vitesse angulaire de la roue 2 par rapport au châssis 1 et θ̇13 celle de la roue 3.
θ̇45 la vitesse angulaire de la roue avant 5 par rapport à la fourche 4.
θ14 l'angle de braquage de la roue avant.
Le châssis qui a un mouvement plan est repéré à l'aide de la position de son centre de
gravité dans R0 : xG (t) et yG (t), et à l'aide du paramètre θ01 .
b = OG.
2b = GC .
e = OA = OB
rayon des roues : a
1) Exprimer Ω ~ 1/R , Ω
~ 2/R , Ω
~ 3/R , Ω
~ 4/R , Ω
~ 5/R , vecteurs instantanés de rotations du châssis, des
0 0 0 0 0
2 roues arrières, de la fourche, et de la roue avant par rapport à R0 .
~A∈3/R à V~G∈1/R , V~B∈2/R à V~G∈1/R , V~C∈5/R à
2) Donner les relations vectorielles qui lient V 0 0 0 0 0
V~G∈1/R0 .
Exprimer ces relations dans la base R1 .
3) Ecrire les conditions de roulement sans glissement sur le sol des 3 roues.
Expliciter la condition de roulement sans glissement pour la roue 2, et montrer que l'on en
déduit deux relations :
Expliciter la condition de roulement pour les 2 autres roues. Montrer que l'on obtient un système
de 5 équations indépendantes.
112
châssis 1
fourche 4
roue arrière
roue avant 5 droite 3
OG=b
GC=2.b
OA=OB=e
r roue arrière gauche 2
y1
rayon des roues : a B
r
y0
O
yG (t )
r
x0
G q 01
r
x4
q14
A C
r
x1
O0 r
x0
xG (t )
r r
r r z0 = z1
r r z0 = z1
z 4 = z0 r
r z2
r
z5 z3
q13 q12
q 45
x1
r
x1 B
r
x4
C A
r
r
x5 x3 r
x2
C’ A’ B’
roue 5 roue 3 roue 2
113
à savoir :
−→ ~
V~B∈S/R0 = V~A∈S/R0 + BA ∧ ΩS/R0
Lois de composition :
~ S/R = Ω
Ω ~ S/R + Ω
~ R /R
0 1 1 0
Lois de dérivation :
114
STATIQUE
Table des matières
1 Systèmes de forces 3
1.1 Actions mécaniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Notion de force . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Notion de moment d'une force par rapport à un point . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3.1 Théorème de Varignon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4 Notion de couple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.5 Systèmes force-couple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2 Equilibre 15
2.1 Systèmes, forces intérieures, forces extérieures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.2 Principe fondamental de la statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2.1 Enoncé du PFS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2.2 Principe de l'action et de la réaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3 Types d'action mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.3.1 Action mécanique du champ de pesanteur . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.3.2 Action mécanique de contact dans les liaisons normalisées . . . . . . . . . 19
2.3.3 Actions mécaniques fréquemment rencontrées . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.4 Isostatisme-hyperstatisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.5 Procédure d'isolement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.6 Méthode de résolution des problèmes de statique plane . . . . . . . . . . . . . . 25
2.7 Mise en application du PFS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3 Statique graphique 33
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.2 Force résultante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.3 Solide soumis à deux forces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.4 Solide soumis à trois forces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
3.5 Système soumis à 4 forces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.6 Principe de superposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.7 Méthode de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
4 Le frottement 45
4.1 Dénition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
4.2 Adhérence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4.3 Glissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.4 Ordre de grandeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.5 Arc-boutement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
4.6 Résistance au roulement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
1
5 Modélisation des actions mécaniques 55
5.1 Torseur d'action mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
5.2 Modèle local - Modèle global . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
5.2.1 Modélisation locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
5.2.2 Modélisation globale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
5.3 Action du champ de pesanteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
5.3.1 Modèle local . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
5.3.2 Modèle global . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
5.4 Actions de contact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.4.1 Modélisation locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.4.2 Modélisation globale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.4.3 Action mécanique due à la pression d'un uide sur une surface plane . . 67
5.5 Lois de Coulomb . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
5.5.1 Contact avec frottement de glissement entre deux solides . . . . . . . . . 69
5.5.2 Contact sans frottement entre deux solides . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
5.5.3 Contact avec adhérence entre deux solides . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
5.5.4 Étude à l'équilibre strict (α = φ0 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
5.6 Torseurs d'eorts transmissibles par les liaisons normalisées . . . . . . . . . . . . 76
2
Chapitre 1
Systèmes de forces
forces surfaciques
sur la couverture
forces linéiques
sur les liteaux
forces linéiques
sur les chevrons
albalétriers
forces ponctuelles
sur la panne
force ponctuelle
sur l’albalétrier
3
1.2 Notion de force
Avant de traiter un groupe ou système de forces, il est indispensable d'examiner en détail
certaines propriétés d'une seule force. Une force est la modélisation (représentation simpliée)
d'une action mécanique. L'unité de la force est le Newton (N).
y
mur 0 support 1
schématisation
x
A
q
A2→1
câble tendu 2
−−−→
L'action de la tension du câble 2 sur le support 1 est représentée par un vecteur force A2→1 .
−−−→
L'eet de cette action sur le support 1 change en fonction de l'intensité kA2→1 k et de l'angle
d'inclinaison θ, de même que de l'emplacement du point d'application A. Une modication de
l'une de ces trois valeurs a une répercussion sur le support 1, comme on pourrait le vérier sur
l'un des écrous qui tient le support 1 en place sur le mur 0.
Solide
F
Vecteur force
Point d’application
Ligne d’action
La ligne d'action d'une force est la droite passant par le vecteur force. Une force tend à déplacer
le solide sur lequel elle agit selon la direction de sa ligne d'action.
4
Lorsque l'on se limite à la mécanique des solides indéformables, l'expérience nous prouve qu'il
n'est pas nécessaire de lier l'action de la force à un point donné.
Considérons le chariot de la gure 1.4 mis en mouvement sous l'action d'une force.
actions
équivalentes
actions non
équivalentes
Notre expérience nous montre qu'en déplaçant une force s'exerçant sur un solide indéformable,
on modie le mouvement de ce solide.
En poussant trop haut, on pourra même aller jusqu'à faire basculer le chariot de la gure 1.4.
Il est par contre possible de glisser la force le long de la ligne d'action. Ainsi, que l'on pousse
ou que l'on tire le chariot avec la même intensité, le mouvement ne s'en trouvera pas aecté.
On parle alors de vecteur glissant. Dans ce cas, la spécication de la norme, du sens et de la
ligne d'action est une condition nécessaire et susante pour décrire une force.
On en conclut donc que deux actions mécaniques s'exerçant sur un solide indéformable sont
équivalentes, si elles ont même vecteur force et même ligne d'action. Cette conclusion découle
du principe de glissement qui établit qu'une force peut glisser le long de sa ligne d'action
sans que cela modie les eets de la force sur le solide qui subit son action.
5
1.3 Notion de moment d'une force par rapport à un point
Il est facile d'imaginer qu'une force ait tendance à vouloir déplacer un corps en translation
ou s'opposer à son déplacement. Il est également facile d'imaginer que cette tendance est d'au-
tant plus forte que la force est grande.
Il n'en est pas de même lorsqu'une force a tendance à faire tourner ou à empêcher de tourner ce
corps. Cette tendance que possède une force à imprimer une rotation porte le nom de moment
de cette force. L'unité du moment est le Newton-mètre (N.m).
F
z
F
Nous constatons que suivant la façon dont l'opérateur applique la force F~ , les eets sur l'écrou
sont diérents :
plus l'opérateur applique la force loin de l'axe de l'écrou et plus il est facile de bloquer
l'écrou, ce qui revient à dire que les eets de la même force F~ appliquée en deux endroits
diérents donnent des résultats diérents. Plus on prend une clé longue, plus il est facile
de visser l'écrou.
si l'on applique la force F~ de telle sorte que son support passe par O, on remarque que
quelle que soit l'intensité de cette force celle-ci reste sans eet.
Ces constations que l'on sent physiquement sont réunies dans la notion de moment.
6
MO(F)
F
O r a
d
A
La gure 1.6 représente un solide soumis à une force F~ appliquée en A. La norme du moment
M~ O est proportionnelle à la fois à la norme de la force et au bras de levier d, qui est la
distance de la ligne d'action de la force F~ suivant la perpendiculaire passant par le point O,
appelé pivot.
~ O k = k−
kM
→ −→ −→
OAk.kF~ k.sin(OA, F~ ) = F.d = F.r.sinα = kF~ ∧ OAk (1.1)
Le moment en O est un vecteur dont la direction est normale au plan contenant la force et le
point autour duquel le solide tend à tourner. Si le solide tend à tourner dans le sens trigono-
métrique (anti-horaire), le moment est orienté positivement. Si le solide tend à tourner dans le
sens anti-trigonométrique (horaire), le moment est orienté négativement.
~O = −
M
→
OA ∧ F~ (1.2)
d1
r
d2 r F
F
r
F
d3 = 0
7
Pour augmenter l'eet de l'action on peut donc soit :
augmenter la force,
augmenter le bras de levier.
Le vent souant sur la voile crée un moment qui doit être équilibré par un moment de sens
contraire produit par le poids des marins (technique de rappel).
er
vi
poussée
le
de
as
poids
br
bras
de levier
De même, l'ouvrier va utiliser un outil qui lui permettra d'augmenter le bras de levier an
d'avoir à fournir un eort moins important.
Pour démontrer ce théorème, considérons la force R ~ qui agit dans le plan du solide S illus-
tré à la gure 1.9. Les forces P~ et Q
~ sont les composantes obliques de R
~ . Le moment de R
~ par
rapport à O est :
~ O,R→S = −
M
→ ~
OA ∧ R (1.3)
~ = P~ + Q
Mais comme R ~ , on peut écrire :
−→ ~ −→
OA ∧ R = OA ∧ (P~ + Q)
~ (1.4)
~ O,R→S = M
M ~ O,P →S + M
~ O,Q→S (1.5)
8
P R
A
Q
Application
Calculez de cinq façons diérentes la norme du moment par rapport au point O de la force
de 600 N.
2m
A
40°
4m
9
1.4 Notion de couple
Le moment produit par deux forces égales, parallèles et de sens opposés s'appelle un couple.
L'unité du couple est le Newton-mètre (N.m).
Soit l'action de deux forces égales et opposées F~ et −F~ , ayant entre elles une distance d (gure
1.11). Ces deux forces ne peuvent se réduire à une seule force, car leur somme est nulle quelle
que soit leur direction. Leur eet se résume essentiellement à tendre à imprimer au solide un
mouvement de rotation. Le moment résultant de ces deux forces au point O est le couple C ~.
~ =−
C
→ −−→
OA ∧ F~ + OB ∧ −F~ = F.(a + d).~z − F.a.~z (1.6)
Soit
~ = F.d.~z
C (1.7)
r
y
r
x
r
z
A
O
a
d
B
-F
Nous remarquons que la norme du couple ne dépend pas de la dimension a qui situe les forces
par rapport au point O. On peut donc en conclure que le couple est identique en tout point
~ est un vecteur libre.
matériel du solide. Pour cette raison, on peut considérer que C
10
Applications
Quand un conducteur tourne à gauche, il exerce deux forces de 6 N sur son volant, tel que
montré à la gure 1.12. Déterminez le couple exercé par le conducteur. Discutez l'eet d'une
variation du diamètre d du volant.
d
r
F r
C
systèmes équivalents
r
y
r
-F
r
x
r
z
Chaque hélice du paquebot à hélices jumelles développe une poussée pleine vitesse de 300 kN.
Lors de la man÷uvre du bateau, une hélice tourne à plein régime vers l'avant et l'autre vers
l'arrière. Quelle poussée P~ chaque remorqueur doit-il appliquer sur le bateau pour empêcher
l'eet de rotation imprimé par les hélices ?
50 m
F
12 m
-F
120 m
11
1.5 Systèmes force-couple
Une force agissant sur un solide a tendance à déplacer le solide selon sa direction et a
tendance à le faire tourner autour d'un axe qui ne coupe pas sa ligne d'action.
sens du
mouvement
G F
translation
F
G
rotation
lation
trans
Pour la navette spatiale de la gure 1.14, la poussée des moteurs schématisée par la force F~
engendre le mouvement de l'appareil.
Si la force F~ passe par le centre de gravité G de la navette, le vaisseau est animé d'un mouve-
ment de translation rectiligne uniformément accéléré de même direction que F~ .
Si la force F~ ne passe pas par G, le vaisseau est à la fois animé d'un mouvement de translation
et d'un mouvement de rotation.
La représentation de ce double eet est souvent plus facile à visualiser si on remplace une
force donnée par une force parallèle et de même intensité et par un couple comme illustré à la
gure 1.15.
F -F F
G G G
F F
d C = MG(F)
12
Application
La clé illustrée à la gure 1.16 est soumise à la force de 200 N et à la force P~ . Si les éléments
équivalents de ces deux forces sont une force R ~ appliquée en O et un couple exprimé par le
~ = C.~z avec C = 20kN.m, déterminez les expressions vectorielles de P~ et R
vecteur C ~.
13
14
Chapitre 2
Equilibre
La dénition du système considéré permet de classer les actions mécaniques qui s'exercent
sur ce système.
B
1 2 r
y
3
Cm C D r
F x
A
0
Si l'on décide d'isoler le système composé des solides numérotés 1, 2 et 3, on peut classer les
eorts s'exerçant sur ce système de la façon suivante :
les poids sont des forces extérieures,
les réactions en B et C sont des actions intérieures,
les réactions en A et D sont des actions extérieures qui s'exercent sur les limites du système
et que l'on appelle eorts de liaison,
la force F~ et le couple C
~ m sont des eorts extérieurs.
15
Le graphe de liaisons est un très bon outil, pour aider à faire le bilan des actions mécaniques
extérieures s'exerçant sur un système (gure 2.2).
poids
r
poids
Cm
2
système isolé
pivot ( B, z )
r
1 pivot (C , z )
r
r 3
pivot ( A, z )
r
0 F
r
pivot glissant ( D, x )
poids
~
R ~ ~ ~ ~ (2.1)
S→S = F1→S + F2→S + ... + Fn→S = 0
~
M ~ ~ ~ ~ (2.2)
O,S→S = MO,1→S + MO,2→S + ... + MO,n→S = 0
Ce qui se traduit, dans le cadre de la statique plane (dans le plan (~x, ~y )), par trois équations
scalaires :
deux pour la force résultante,
~
R ~
x = 0 et R
S→S .~ S→S .~
y=0
~
M O,S→S .~
z=0
16
2.2.2 Principe de l'action et de la réaction
Un solide qui exerce sur un autre une action, reçoit de celui-ci une réaction qui a même
support et grandeur que l'action, mais de sens opposé. Ce qui peut s'écrire :
Le principe de l'action et de la réaction est aussi bien valable pour les actions de contact que
pour les actions à distance.
r
F 1®2
r
F 2®1
17
2.3 Types d'action mécanique
2.3.1 Action mécanique du champ de pesanteur
Dans tous les problèmes que nous résolvons, l'action de pesanteur est toujours présente mais
parfois elle peut être négligée devant les autres actions mécaniques d'intensité beaucoup plus
élévée.
L'action mécanique de pesanteur exercée par la Terre sur un solide ou un ensemble de so-
lides S est une action mécanique à distance car elle ne résulte pas d'une liaison mécanique
entre la Terre et S.
S
y
G
g
O P x
18
2.3.2 Action mécanique de contact dans les liaisons normalisées
En statique plane, les liaisons entre solides se résument à quatre familles principales :
appui simple,
articulation ou pivot,
glissière,
encastrement.
Chaque famille peut supporter ou transmettre des eorts. L'action exercée par les surfaces de
liaison des solides 0 et 1 en contact est schématisée par une force de composantes X selon ~x et
Y selon ~y et un moment éventuel de composante N selon ~z.
Action de
Type de la Schématisation Exemples
contact entre
liaison usuelle
0 et 1
1 y
Appui 0
simple x y
YA
A liaison liaison liaison
(1 inconnue) 1
x ponctuelle linéaire linéaire
A
rectiligne annulaire
variante 0
x
y
y
Articulation
ou YA
1 liaison
pivot A liaison liaison liaison
(2 inconnues) x pivot pivot rotule linéaire
0 A XA x annu-
glissant
laire
y y
Glissière 1 YA
A NA
(2 inconnues) liaison liaison liaison liaison
0 x A x glissière pivot linéaire appui
glissant rectiligne plan
y
0 A
Encastrement YA NA
(3 inconnues) 1 1
A
A XA x
0 A soudure rivet
0
variantes
19
2.3.3 Actions mécaniques fréquemment rencontrées
Câble, courroie et chaîne exible
La force exercée par un câble exible est toujours une traction dirigée selon la direction du
câble.
Poids du câble négligé
q q
F
schématisation
q q
Ressort
La force élastique du ressort est une force de traction si le ressort est étiré et une force de
compression si le ressort est comprimé.
point neutre
x
F F
F = k.x
sc
hé 0
m F x
at
isa
tio
n
Pour un ressort ayant une caractéristique linéaire, la constante élastique k est la force nécessaire
pour déformer le ressort d'une distance unitaire.
20
Vérin pneumatique et hydraulique
La force exercée par un vérin est une force de traction si nous sommes dans une phase de
rentrée de tige et une force de compression si nous sommes dans une phase de sortie de tige.
F 2 2
Pp(D -d )
F=
4
tige
piston corps
2
F PpD
F=
4
Ød
ØD
Remarque
21
2.4 Isostatisme-hyperstatisme
Il arrive que les équations de la statique ne susent pas à déterminer toutes les inconnues
du problème. Le problème est dit hyperstatique. Avant de résoudre un problème de statique,
il est donc utile de vérier que le problème est résolvable et comporte autant d'inconnues que
d'équations.
Si le système ne comporte aucune mobilité, alors on dispose de 3 équations par solide pour
un problème de statique plane.
Les inconnues du problème sont les inconnues statiques dans les liaisons. Par exemple, pour une
liaison rotule, appartenant à la famille des articulations, on a 2 inconnues pour un problème
plan.
La diérence entre le nombre d'inconnues et le nombre d'équations est appelée degré d'hy-
perstatisme. Soit :
h = Ns − 3n (2.4)
Application
Déterminer le degré d'hyperstatisme des poutres de la gure 2.9.
r r
F F
1 1
r
r F
F
1 2
22
Avant de résoudre l'hyperstatisme du problème nous allons chercher à immobiliser le mécanisme.
Pour rendre le système immobile il faut bloquer ces (mi + mu ) mobilités. On peut bloquer ces
mobilités en plaçant correctement (mi + mu ) appuis ponctuels, ce qui ajoute du coup (mi + mu )
inconnues au problème.
A chaque solide (autre que le bâti) on peut appliquer le principe fondamental de la sta-
tique ce qui fournit 3 équations par solide pour un problème plan. On notera n le nombre de
solides (sans le bâti) constituant le mécanisme.
Un problème est dit hyperstatique d'ordre h s'il manque h équations pour déterminer les in-
connues de liaison. On en déduit des remarques ci-dessus :
h = Ns + mi + mu − 3n (2.5)
Application
Soit le système de la gure 2.10. Déterminer la mobilité utile et interne, puis le nombre
d'inconnues statiques (les liaisons sont supposées parfaites et le mécanisme est supposé plan).
1 2
Moteur 1 3
Bâti 0
Remarque :
Dans le cas d'un problème hyperstatique, les actions exercées ne peuvent pas être déterminées
à partir des seules équations d'équilibre du principe fondamentale de la statique. La résistance
des matériaux permet la détermination de ces actions à partir d'équations supplémentaires liées
aux déformations.
Cependant, les équations d'équilibre du principe fondamentale de la statique peuvent être
susantes pour dimensionner un organe précis d'un mécanisme, sans pour autant calculer les
inconnues de toutes les liaisons.
23
2.5 Procédure d'isolement
Avant de passer à l'applications du PFS, il est essentiel de dénir avec précision le solide
ou l'ensemble de solide qui doit être analysé an de pouvoir représenter clairement et complè-
tement toutes les forces extérieures qui agissent sur lui.
L'omission d'une force ou l'inclusion d'une force qui n'agit pas sur le solide en question abou-
tirait à des résultats erronés.
Dès que nous avons fait le choix sur le solide ou l'ensemble de solide que l'on veut analy-
ser, on isole ce solide ou cet ensemble de solide de tous les autres solides ou éléments avec
lesquels il est en contact.
On trace ensuite le diagramme du corps libéré (DCL) qui est une représentation schéma-
tique du solide ou de l'ensemble de solide sur lequel on applique toutes les forces extérieures.
C'est seulement après avoir tracé avec précision ce diagramme que l'on applique le PFS.
1. Poutre en console
F3 F2 F1
A A
Masse m
2. Poutre
Masse m
A A
B B
m
A B A B
24
2.6 Méthode de résolution des problèmes de statique plane
La méthode proposée par l'organigramme de la gure 2.12 est généralisable aux ensembles
de solide.
OBJECTIF
Déterminer complètement les actions mécaniques
sur un solide appartenant à un mécanisme donné
La
Déterminer d’autres éléments résolution
(en isolant d’autres solides et non est-elle possible Appliquer le PFS
oui
en faisant intervenir le principe à partir des éléments
de l’action et de la réaction) du bilan Résoudre
précédent?
impossible
Mécanisme
hyperstatique RESULTATS
Toutes les actions agissant sur le
solide sont complétement connues
25
2.7 Mise en application du PFS
Le système illustré à la gure 2.13 est une presse actionnée par un vérin pneumatique. Sa
fonction globale est le poinçonnage de tôles de faible épaisseur. La presse est représentée dans
la position correspondant à l'accostage du poinçon sur la tôle. Pour poinçonner la tôle, la presse
doit exercer une force de 2500 N. Le poids des constituants est négligé. On se propose, à partir
de l'eort de poinçonnage, de déterminer la pression nécessaire au sein du vérin.
5° A (253 ; 356,29)
B (206,07 ; 378,67)
C (-43,43 ; 497,15)
D (253 ; 262)
C E (178 ; 262)
F (0 ; 0)
2 G (253 ; 102)
4
B
A
3
Caractéristiques du vérin
D = 60 mm
d = 28 mm D
E
pièce
5 à poinçonner
1
G
y
matrice
2500 N
F
x
z
Avant tout, il est essentiel d'interpréter correctement l'énoncé du problème an de mener les
investigations dans la bonne direction. Nous souhaitons déterminer la pression exercée sur le
piston du vérin générant ainsi une action mécanique de contact de la tige 4 sur le levier 2 au
point C : C ~ 4→2 .
Une fois la norme ||C ~ 4→2 || déterminée, il sera aisé d'en déduire la pression exercée au sein
du vérin à l'aide de ses caractéristiques dimensionnelles. Pour déterminer ||C~ 4→2 ||, nous allons
isoler le solide 2.
26
Isolons 2
Y42C
X42C Y32B
y C Y12A
x
z X32B
B X12A
A
[ΣFX = 0]
[ΣFY = 0]
[ΣMC = 0]
Remarques :
Il est important de noter correctement les composantes des actions mécaniques an de pouvoir
les identier aisément. X12A correspond à la composante selon ~x de l'action du poinçon 1 sur
le bras 2 exercée au point A, Y32B à la composante selon ~y de l'action de la biellette 3 sur le
bras 2 au point B.
Le moment résultant a été écrit au point C. Le choix du point d'écriture du moment résultant
peut être arbitraire ; cependant, dans de nombreux problèmes, il est choisi de manière à sim-
plier les calculs. Ici, quelque soit le point d'écriture du moment, aucune simplication ne peut
être faite.
Nous obtenons ainsi un système de 3 équations à 6 inconnues. Il nous faut donc isoler un
~ 4→2 ||.
deuxième solide pour déterminer ||C
X21A
A
N01D
X01D
y D
x
z
||F|| = 2500 N
[ΣFX = 0]
[ΣFY = 0]
Y21A + F = 0 (2.10)
[ΣMA = 0]
Remarques :
D'après le principe de l'action et de la réaction, X12A = −X21A et Y12A = −Y21A .
N01D correspond à la composante selon ~z du moment exercé par le bâti 0 sur le poinçon 1 au
point D.
Il est judicieux, dans ce cas de gure, de choisir correctement le point d'écriture du moment
résultant an de simplier les calculs. L'écriture au point A met en relation N01D et X01D ,
l'écriture au point D met en relation N01D et X21A . Par contre, le choix du point G fait inter-
venir N01D , X21A et X01D ; il apparait donc que l'expression du moment résultant écrit au point
G n'est pas la plus simple. Ici, le moment a été écrit au point A mais il aurait pu être écrit au
point D.
28
2 nouvelles inconnues apparaissent. Nous obtenons donc un système de 6 équations à 8 in-
connues.
Isolons 3
Y23B
Y03E X23B
y
B
x
z X03E
E
[ΣFX = 0]
[ΣFY = 0]
[ΣMB = 0]
29
Isolons 4+5
Y24C
X24C
x
z
Y05F
F X05F
[ΣFX = 0]
[ΣFY = 0]
[ΣMC = 0]
30
Remarque :
Lorsqu'un mécanisme est constitué d'un vérin, il est très utile d'isoler le système composé de
la tige et du corps du vérin. Ainsi l'action de l'huile ou de l'air est une action intérieure et
n'intervient pas dans les équations.
Y42C
C4→2
C
X42C
x
z
~ 4→2
Figure 2.18 Composantes de la force C
~ 4→2 ||
4.||C
Nous en déduisons p = = 2 bar.
π.D2
31
32
Chapitre 3
Statique graphique
3.1 Introduction
Pour les problèmes plans ne comportant que des forces, il est possible de résoudre les pro-
blèmes graphiquement.
Dans un problème plan, une action mécanique au point A modélisée par une force de com-
posantes XA selon ~x et YA selon ~y ainsi qu'un moment de composante NA selon ~z peut être
étudiée comme étant une force R~ A (R
~A = X ~ A + Y~A ) dont la ligne d'action est tangente au cercle
~ A ||
||N
de centre A et de rayon d tel que d = (d correspond au bras de levier).
~ A ||
||R
RA
YA
RA
NA NA
A XA A A
d
y
x
z
Ainsi, tout problème plan peut se ramener à un problème ne comportant que des forces. Nous al-
lons voir dans la suite quelques méthodes de résolution pour des systèmes relativement simples.
33
3.2 Force résultante
Soient F~1 et F~2 deux forces s'exerçant sur un système. On peut remplacer ces deux forces
par la force résultante.
Sa ligne d'action passe par l'intersection des lignes d'action de F~1 et F~2 .
En eet, pour que l'action soit équivalente il faut qu'elle ait même résultante et même mo-
ment.
Or au point d'intersection I des lignes d'actions, le moment de F~1 et de F~2 est nul. Si l'on
fait fait passer la ligne d'action de F~rs par I, son moment sera nul aussi en I.
Lorsque l'on cherche la résultante de 2 forces parallèles, on peut ajouter 2 forces opposées
F~ et −F
~ (quelconques) en un point du plan, sans modier le problème.
Enn, on additionne les 2 résultantes obtenues. On obtient la résultante F~1 + F~2 et sa ligne
d'action.
Application
Trouver les forces résultantes de F~1 et F~2 .
F2
F1
A B
34
F1
F2
A B
A F1
En eet, si les lignes d'actions n'étaient pas confondues, il en résulterait un moment, et le solide
ne serait plus en équilibre.
35
3.4 Solide soumis à trois forces
Lorsqu'un corps est en équilibre sous l'eet de trois forces de lignes d'actions non
parallèles, alors l'équilibre n'est possible, que si les lignes d'action sont coplanaires
et concourantes en un point commun. De plus, le triangle des forces est fermé.
r
F1
r
F2
r
F1
r
F3
I r
F2
En eet, soit I le point d'intersection de 2 des forces. En I le moment de ces 2 forces est donc
nul. Or le solide est en équilibre si et seulement si le moment est nul en tout point. Il doit donc
être nul en I, ce qui implique que la troisième force passe aussi par I.
De plus le triangle des forces doit être fermé pour assurer : F~1 + F~2 + F~3 = 0.
Application
Soit le système de la gure 3.6. Trouver graphiquement les actions mécaniques qui s'exercent
au niveau des liaisons. On a |F~1 | = 400N
C
F1
A
B
36
3.5 Système soumis à 4 forces
Considérons un système soumis à 4 forces (gure 3.7). On suppose :
une des forces entièrement connue,
les lignes d'actions des trois autres forces connues,
les 4 lignes d'actions non parallèles.
La méthode que nous allons présenter dans ce paragraphe permet de résoudre ce type de pro-
blème.
On peut donc se ramener à un système soumis à deux forces. On en déduit que (F~1 + F~2 )
est dirigé selon (IJ), de même que (F~3 + F~4 ). On obtient : (F~1 + F~2 ) = −(F~3 + F~4 ).
F~1 étant connue, on peut en déduire F~2 en traçant un triangle des forces. Un second triangle
des forces nous permet de trouver les normes de (F~3 et F~4 ).
droite de Culmann r r
F1 + F2
r r
F1 : connu ligne d'action de F2 connue
r
F1 r
F2
I
J droite de Culmann r r
-( F1 + F2 )
r r
ligne d'action de F4 connue r
F3
F4
r
ligne d'action de F3 connue
37
Application
Soit le système de la gure 3.8. On donne |F~1 | = 400N . Trouver les eorts dans les liaisons.
A F1 F
B E
38
3.6 Principe de superposition
Les équations de la statiques étant linéaires, on peut appliquer le principe de superposition.
Ainsi, si un système est en équilibre sous l'eet de 2 forces extérieures F~1 et F~2 , alors le principe
de superposition consiste à :
étudier le système sous l'eet de F~1 ,
étudier le système sous l'eet de F~2 ,
sommer les résultats obtenus au niveau de chaque liaison.
pivot r
F2
r B
F1
S1
S2
A C
r
F2
r B B
F1
+
A C A C
39
Application
Soit le système de la gure 3.9. On donne |F~1 | = 400N et |F~2 | = 330N . Trouver les eorts
dans les liaisons.
r B
F1
A C
r
F2
B
A C
40
3.7 Méthode de résolution
La résolution graphique d'un problème de statique plane consiste à identier l'action connue
(hypothèse de départ) s'exerçant sur le mécanisme puis à isoler successivement les solides ou
ensembles de solides soumis à 2, 3, 4 forces et plus.
Pour identier le nombre de forces qui s'exercent sur un solide, il est conseillé d'établir le
graphe de structure du mécanisme faisant apparaitre les actions extérieures.
Reprenons l'exemple de la presse pneumatique. Pour poinçonner la tôle, la presse doit exercer
une force de 2500 N. Le poids des constituants est négligé. On se propose, à partir de l'eort
de poinçonnage, de déterminer la pression nécessaire au sein du vérin.
4+5
Effort de poinçonnage
2
1
G
D
A
B
Caractéristiques du vérin
3
E
2
D = 60 mm
d = 28 mm
F
C
41
L’énoncé du problème ou permet de trouver
Solution(s)
Le(s) solide(s) soumis à dont l’action _ le support de le sens de la norme de
isolé(s) l’action de est connue
DF = (GD)
P
FP FP DF P
FP FP sens de FP : de G vers D
||FP|| = 2500 N
42
43
44
Chapitre 4
Le frottement
4.1 Dénition
Les frottements sont des interactions qui s'opposent au mouvement relatif entre deux solides
en contact.
Quelle que soit la perfection de l'usinage des surfaces de contact, on peut toujours observer, à
une échelle susamment petite, une succession de pics et de creux d'importance variable. Ces
défauts vont s'opposer au déplacement relatif des pièces, ils vont donc jouer un rôle important
dans l'étude du frottement.
Arrachements - Piqures
Stries (défauts dus à l’usinage) (défauts dus à des marques d’outil)
45
4.2 Adhérence
P
Un bloc parallélépipédique est pressé sur
un plan par une force normale P~ (son poids
ou toute autre force imposée). Naturellement,
cette force est compensée par l'ensemble des
actions exercées par le plan sur le bloc.
P
R
R
P
f0
F
F
Dynamique de forces
La résultante R~ est dans le même plan que P~ et F~ , elle est située, par rapport à la normale,
du côté qui lui permet de contrebalancer l'eet de F~ .
L'angle de R~ avec la normale n'a pas une valeur xe, il est d'autant plus grand que la trac-
tion est plus forte mais il ne peut en aucun cas dépasser une certaine valeur φ0 appelée angle
d'adhérence.
46
dont l'axe est perpendiculaire au plan et dont le demi-angle au sommet vaut φ0 . Ce cône est
appelé cône d'adhérence.
Le facteur d'adhérence f0 , ou coecient d'adhérence, est la limite supérieure du rapport
des normes de l'eort tangentiel et de l'eort normal :
||T~ ||
f0 = tanφ0 ≥ (4.1)
||N~ ||
R
N
f0
||T~ ||
On dit qu'un solide est à l'équilibre strict lorsque f0 = .
||N~ ||
47
4.3 Glissement
Supposons maintenant que la force de traction T~ est susamment grande pour faire glisser
le bloc.
R
N
Nous constatons cette fois que la résultante R ~ est inclinée de l'angle de frottement φ par
rapport à la normale, c'est-à-dire qu'elle se trouve toujours sur un cône d'axe normal au plan
et de demi angle au sommet φ, appelé cône de frottement. On dit alors qu'il y a glissement.
||T~ ||
f = tanφ = (4.2)
||N~ ||
Remarque
Dans la plupart des exercices et dans un but de simplication, on confond coecient d'adhé-
rence et coecient de frottement (f0 = f ).
48
4.5 Arc-boutement
Régulièrement utilisé, l'arc-boutement est une conséquence du frottement et de l'adhérence.
Lorsque des actions de contact sont situées dans le cône d'adhérence, il ne peut y avoir de
glissement. On parle alors d'arc-boutement.
Dans certains cas (serre-joint, roue libre, ...), ce phénomène est recherché ; et dans d'autres
(coulisseau, ...), l'arc-boutement engendre des blocages intempestifs et est à proscrire.
Application
Une colonne de décoration supporte plusieurs consoles.
P
x
200
C
65
z x B
30
On se propose d'établir la condition pour laquelle la console ne glisse pas. Pour cela, on suppose
que le contact entre la console et la colonne se limite aux points A et B. La masse de la console
est négligée devant les autres actions mécaniques.
Déterminer graphiquement la position limite Xlim du point C qui autorise l'équilibre. Cet
équilibre est-il fonction de la masse de l'objet ?
49
4.6 Résistance au roulement
Lorsqu'un coureur cycliste actionne son pédalier, il exerce un couple moteur sur la roue
arrière. La roue roule sans glisser sur le sol, l'accélération est maximale si la réaction du support
se situe sur le cône d'adhérence.
Cône
d’adhérence
Prédiction
de la vitesse R
de glissement N
T
A
Lorsque le cycliste rompt son eort, sa vitesse diminue même en l'absence de vent. C'est donc
qu'il existe une force qui s'oppose à l'avancement du vélo. Ce phénomène est appelé la résistance
au roulement.
Lorsqu'un véhicule se déplace sur un sol meuble, ses roues laissent une "ornière" dans la piste.
Ce phénomène facilement observable est du aux déformations plastiques (irréversibles) du sol.
Lorsqu'un solide roule sur un autre solide, les deux s'aaissent toujours plus ou moins lors de
la mise en contact. Dans de nombreux cas, ils reprennent leur forme initiale, du moins si les
déformations sont restées élastiques (réversibles).
mouvement
r
O O N
O
T
d
Comme le comportement réel des matériaux n'est jamais parfaitement élastique, le retour à
la forme initiale, même quand il est total, n'est pas instantané. La déformation au point de
contact entre le corps roulant et sa surface d'appui engendre une résistance au roulement. Cette
résistance n'est pas due à des forces tangentielles ; elle constitue un phénomène tout à fait dié-
rent de celui du frottement sec. Un "bourrelet" de matière se forme à l'avant du corps roulant,
tandis qu'à l'arrière les surfaces se séparent un peu trop vite ; tout se passe comme si le corps
roulant montait une pente sans n.
50
De ce fait, la pression de contact est plus élevée à l'avant de la zone de contact qu'à l'ar-
~ est décalée vers l'avant d'une certaine distance δ .
rière et la résultante R
Roue au repos
N
d
T
A A’
Roue en rotation
Remarque
Le coecient δ dépend de nombreux paramètres : élasticité des matériaux, rayon de l'élément
roulant, vitesse de déplacement, rugosité des surfaces, ...
51
Application
Le Segway est un moyen de transport motorisé qui permet de se déplacer en ville (voir gure
4.11). En termes de prestation, il est moins rapide qu'une voiture ou qu'un scooter par contre
il est plus maniable, plus écologique, moins encombrant et nettement plus moderne.
Barre
d’appui
Poignée
directionnelle
Plate-forme
La conduite du Segway se fait par inclinaison du corps vers l'avant ou vers l'arrière, an d'ac-
célérer ou freiner le mouvement (comme pour la marche à pied dans laquelle le piéton s'incline
vers l'avant pour débuter le mouvement). Les virages à droite et à gauche sont quant à eux
commandés par la rotation de la poignée directionnelle située sur la droite du guidon.
Masse à vide m 50 kg
Rayon des roues r 25 cm
Coecient de frottement sur sol sec f 0,75
Coecient de résistance au roulement δ 0,004 m
La masse du véhicule est supposée concentrée sur l'axe des roues. Le couple disponible aux
roues est de 20 N.m.
52
y0
h=1m
b = 22°
b
y1
O
g
G x1
h I
O x1
z0 a
I
x0
Questions
1. Écrire le principe fondamental de la statique appliqué aux roues.
2. Déterminer le couple résistant (moment en O des forces de pesanteur) Cp dû à la pente
en fonction de α, r, M, m, g et δ .
3. En déduire l'angle α de la pente maximale sur laquelle le véhicule peut eectuer un
démarrage sur sol sec.
4. Calculer le pourcentage de la pente maximale.
5. Dans ce cas, vérier le non patinage des roues sur le sol.
53
54
Chapitre 5
Modélisation des actions mécaniques
actions
équivalentes
actions non
équivalentes
Il est alors intéressant de trouver un outil mathématique qui s'aranchisse de la gure, et qui
puisse décrire analytiquement une action mécanique. On pourrait décrire l'action par une écri-
ture englobant le vecteur force et le point d'application de la force ; mais puisque deux forces
peuvent avoir des points d'applications diérents et avoir pour autant un eet équivalent, il est
utile de trouver un outil mathématique plus adéquate.
Une action mécanique est décrite par la donnée du vecteur force et de sa ligne d'action :
(F~ , ∆) (5.1)
55
Or on montre facilement que si F~ est une force passant par A, les notations suivantes sont
équivalentes :
a. (F~ , ∆)
b. (F~ , M ~O = −
~ O ) avec M →
OA ∧ F~
Démonstration :
Conclusion :
Une action mécanique peut, en tout point O de l'espace appelé centre de réduction, se
modéliser mathématiquement par un groupe de deux vecteurs.
un vecteur F~ égal à la force constituant l'action,
un vecteur M~ O égal au moment en un point O quelconque de la force F~ .
Pour modéliser une action mécanique, on adopte une notation appelée torseur d'action méca-
nique :
½ ¾ F M
F~ x x
{F2→1 } = ~O = F y M y (5.2)
M
O Fz Mz O,(~x,~y,~z)
Dans cette écriture on précise clairement le solide émettant l'action et le solide subissant l'action,
ainsi que le centre de réduction de l'action. On écrit ensuite soit vectoriellement, soit sous forme
de coordonnées la force et le moment.
Les torseurs font apparaître les composantes spatiales de la force et du moment ; ils seront
donc employés pour résoudre les problèmes de statique dans l'espace abordés dans le prochain
chapitre.
56
5.2 Modèle local - Modèle global
Comme nous l'avons vu au chapitre 1 , on distingue deux types d'actions mécaniques :
les actions mécaniques de contact (liaisons de contact entre solides, pression,...),
les actions mécaniques à distance (champ de pesanteur, forces électromagnétiques,...).
Le premier type d'action est une action qui s'applique sur la surface d'un solide (action surfa-
cique), le second s'exerce au niveau de son volume (action volumique).
L'analyse des actions mécaniques ne peut se faire qu'en utilisant des modèles pour représenter
les actions et leurs eets sur le solide. On distingue principalement deux modèles pour repré-
senter et étudier les actions mécaniques, le modèle local et le modèle global.
Le modèle local permet d'étudier l'action et son eet en tout point de la zone où elle s'exerce :
étude des pressions de contact, contraintes dans les matériaux, déformation du solide.
charge uniforme
p F
Dans le modèle global, la charge uniforme p est remplacée par l'eort équivalent F~ (gure 5.2).
Ce modèle fait disparaître l'eet local de l'action mais rend son utilisation pratique pour l'étude
de l'équilibre ou de la dynamique d'un solide.
Ces deux modèles ne sont pas toujours interchangeables ; si on peut déterminer le torseur d'ac-
tion mécanique à partir de la répartition locale des eorts, on ne peut faire le travail inverse
sans faire des hypothèses sur la répartition des pressions de contact.
57
5.2.1 Modélisation locale
−→
Considérons une action élémentaire dF (M ) s'exerçant sur le volume dV :
−→ →
−
dF (M ) = δ (M ).dV (5.3)
−
→
δ (M ) est la densité du champ de forces, relativement à l'élément de volume dV .
d(M)
M
dV
58
forces surfaciques
sur la couverture
forces linéiques
sur les liteaux
forces linéiques
sur les chevrons
albalétriers
forces ponctuelles
sur la panne
force ponctuelle
sur l’albalétrier
Pour disposer d'un modèle synthétique, qui permette de caractériser cette action élémentaire
en n'importe quel point A de l'espace (et non plus seulement en M ), on construit le glisseur :
( −→ ) ( −→ )
dF (M ) dF (M )
{dτ } = = −−→ −→ (5.4)
~0 AM ∧ dF (M )
M A
59
Les principaux domaines d'intégration que nous allons rencontrer sont regroupés dans le tableau
ci-dessous :
dl O
Segment dl -L/2 ≤ l ≤ L/2
L
2a
dq
Arc de dl
dl = R.dq -a ≤ q ≤ a
cercle
O
R
dS
dy
H O -L/2 ≤ x ≤ L/2
Rectangle dx dS = dx.dy
-H/2 ≤ y ≤ H/2
L
dq
dS
dr
R1 ≤ r ≤ R2
Anneau O r dS = r.dr.dq
0 ≤ q ≤ 2p
R1 R2
R
dS
Enveloppe 0 ≤ q ≤ 2p
cylindrique l dS = R.dq.dy
dy 0≤y≤l
O dq
z x
y
dV
0≤r≤R
Boule
2
dV = r sinj.dr.dq.dj 0 ≤ q ≤ 2p
O x 0≤j≤p
60
y
r.dj
j dr
r
O x
r.sinj dq
r.sinj.dq
q
z
Nous allons montrer que la relation 5.5 dénit bien une structure de torseur. Pour cela nous
allons démontrer que le champ de moments vérie la relation de transport.
Z
−−→ −−→ −→
MB = BM ∧ dF (M ) (5.6)
D
Z
−−→ −→ −−→ −→
MB = (BA + AM ) ∧ dF (M ) (5.7)
D
Z Z
−−→ −→ −→ −−→ −→
MB = BA ∧ dF (M ) + AM ∧ dF (M ) (5.8)
D D
Z
−−→ −→ −→ −→
MB = MA + BA ∧ dF (M ) (5.9)
V
−−
→ −→ −→ − →
MB = MA + BA ∧ R (5.10)
Si le modèle de l'action mécanique est de type volumique, le torseur d'action mécanique s'écrit :
( −
→ R − → )
R = δ (M ).dV
{τ } = −→ VR −−→ − → (5.11)
MA = V AM ∧ δ (M ).dV A
61
5.3 Action du champ de pesanteur
Dans tous les problèmes que nous résolvons, l'action de pesanteur est toujours présente mais
parfois elle peut être négligée devant les autres actions mécaniques d'intensité beaucoup plus
élévée.
L'action mécanique de pesanteur exercée par la Terre sur un solide S est une action méca-
nique à distance car elle ne résulte pas d'une liaison mécanique entre la Terre et S .
Le champ de pesanteur est un champ qui peut être considéré comme uniforme en tout point
d'une région localisée de l'espace. Ce champ est orienté suivant la verticale descendante.
Chaque point M est doté d'une masse dm et l'ensemble va générer par l'intermédiaire de
la gravité le poids du solide S .
S
z
M
dm
g
dF(g®S)(M)
O y
−→
Soit : dF (M ) = dm.~g = −dm.g.~z
62
On appelle centre de gravité du solide S , le point G où le moment des actions de pesanteur est
nul.
( − → )
R (g→S) = −m.g.~z
{τg→S } = −→ (5.13)
MG(g→S) = ~0 G
S
z
A G
O P y
Ainsi l'action mécanique de la pesanteur sur un solide S se modélise par un torseur glisseur au
centre de gravité du solide G.
R −−→
Nous pouvons en déduire la relation suivante : S
GM dm = ~0 .
−→ 1 R −−→
Ou encore : AG = AM dm
m S
Application
La demi-boule de rayon R = 100mm est en acier de masse volumique ρ = 7, 8kg.dm−3 .
uj
j
g M
O x
q
uq
Questions
1. Déterminer la résultante de l'action mécanique de la pesanteur.
2. Déterminer la position du centre de gravité G.
63
5.4 Actions de contact
On appelle action de contact, toute action mécanique qu'exercent deux solides l'un sur
l'autre ou un solide et un uide au niveau de leur surface de contact commune.
Soit (S) la surface de contact entre deux solides 1 et 2. On dénit ds un élément de surface
entourant un point M appartenant à la surface de contact (S).
z dF(1®2)(M)
y
x
2 2
M ds
M
P P
−
→
L'action mécanique de 1 sur 2 se caractérise par une densité du champ de forces δ12 (M ), rela-
tivement à la surface ds.
−
→
δ12 (M ) est dirigée vers la matière isolée (vers le solide 2).
64
Application : Palier lisse
On considère un arbre 1 en acier, de rayon R, monté dans un palier 2 par l'intermédiaire
d'une bague en bronze de longueur L.
z O O y
Æ2R
X.x M p.u
2 u
y z q
x x
Figure 5.10 Répartition de pression de contact uniforme
R(O, ~x, ~y , ~z) est un repère lié au palier 2, dont l'axe (O, ~z) est confondu avec l'axe de la liaison
entre les deux solides (liaison pivot glissant ou linéaire annulaire suivant les proportions de la
liaison et du jeu de fonctionnement). L'origine O est au milieu du palier 2.
Le but de l'étude est de comparer diérents modèles de pression sur la surface de contact de
l'arbre 1 et de la bague 2.
La pression de contact est supposée indépendante de la section choisie, si bien que l'étude
se ramène à celle d'un problème plan, dans le plan (O, ~x, ~y ) du repère R(O, ~x, ~y , ~z).
−−→
En un point M de la surface de contact déni par OM = R.~u et θ = (~x, ~u), la pression
de contact, représentant localement l'action mécanique de 1 sur 2, est de la forme p.~u (p > 0).
Question
1. Déterminer la pression de contact p en fonction de la composante X de la résultante du
torseur d'action mécanique de 1 sur 2.
65
Deuxième partie
On suppose :
l'arbre 1 indéformable,
la bague 2 déformable en surface (petites déformations),
la pression de contact p proportionnelle à la déformation radiale δ de la bague, au point
M considéré, c'est à dire de la forme p = kδ , où k est une constante positive liée à la
rigidité des matériaux,
la liaison entre 1 et 2 avec jeu. On note alors :
j : le jeu radial au rayon (j ≥ 0),
r : le rayon de l'arbre 1,
R : le rayon de la bague 2 (R = r + j).
L'axe (O, ~z) est l'axe de la bague 2 et l'axe (C, ~z) celui de l'arbre 1.
O
z C y
q0
M
q d
dmax a
N
1
l
u
x
Questions
2. Déterminer la déformation radiale δ pour un angle θ donné, en fonction de j et δmax
(l'angle α = (~u, ~λ) est supposé petit devant un radian). Cas particulier où j = 0.
3. Déterminer l'angle θ0 en fonction de j et δmax . Cas particulier où j = 0.
4. Déterminer la pression p pour un angle θ donné, en fonction de θ0 et de la pression
maximun pmax . Cas particulier où j = 0.
p
5. Déterminer le rapport max . Cas particulier où j = 0.
X
66
5.4.3 Action mécanique due à la pression d'un uide sur une surface
plane
fluide
R(fluide®paroi)
n
te
Pression p=C
(S)
Figure 5.12 Action mécanique d'un uide sur une surface plane
Les actions mécaniques de contact d'un uide sur une surface plane (S) se modélisent par
un torseur glisseur au centre de poussée A de la surface (S) tel que :
( −
→ )
R (f luide→paroi) = −p.S.~n
{τf luide→paroi } = −→ (5.16)
MA(f luide→paroi) = ~0 A
avec :
p la pression exercée par le uide sur la surface (S) (le uide est supposé à pression
constante),
S l'aire de (S),
~n la normale à la paroi orientée vers le uide.
Rappel
67
Application
Une plaque mince obture une ouverture semi-circulaire dans la paroi verticale d'un réservoir
de liquide dont la densité est ρ. Cette plaque peut tourner autour de la bordure supérieure du
demi-disque. Déterminer la force P~ qu'il faut appliquer pour empêcher la pression du liquide
d'ouvrir la porte. Le poids de la porte est négligeable.
h
2.a
a << h
O
a
z
P
y
x
O
y
M
q
u
68
5.5 Lois de Coulomb
Soit (S) la surface de contact entre deux solides 1 et 2. La vitesse de glissement n'est pas
toujours constante en tout point M de la surface de contact. On dénit ds un élément de
surface entourant un point M du contact et (Π) le plan tangent en M à 1 et 2. Dans la suite,
on s'intéressera au frottement au niveau de cette surface élémentaire de contact.
dFn(1®2)(M)
dF(1®2)(M)
f
2
V(MÎ2/1)
M ds
z
P t2
dFt(1®2)(M)
y
n2 x
→
−
On dénit les vecteurs unitaires →
−
n2 et t2 tels que :
−−−−−−−−→ →
→
−
n2 est la normale extérieure à 2 en M , soit : V (M ∈ 2/1).−
n2 = 0,
( −−−−−−−−→ − →
→
− −−−−−−−−→ V (M ∈ 2/1) ∧ t2 = ~0
t2 est colinéaire et opposé à V (M ∈ 2/1), soit : −−−−−−−−→ − →
V (M ∈ 2/1). t2 < 0
−
→
La densité du champ de forces au point M , δ12 (M ), est inclinée de φ par rapport à la nor-
−
→
male −
→
n2 . De plus, δ12 (M ) est dirigée vers la matière isolée (vers le solide 2).
−−→
On appelle p(M ) la pression de contact au point M telle que p(M ) = ||δn12 (M )||.
69
−
→ −−→ −→
D'après les lois de Coulomb, nous pouvons écrire δ12 (M ) = δn12 (M ) + δt12 (M ) avec les ca-
ractéristiques suivantes :
−−→
la densité de force normale δn12 (M ) est dirigée vers la matière isolée, soit :
−−→
δn12 (M ) = −p(M ).→
−
n2 (5.17)
−→ −−−−−−−−→
la densité de force tangentielle δt12 (M ) a la direction de V (M ∈ 2/1) mais lui est opposée,
soit :
−→ −→ −
→
δt12 (M ) = ||δt12 (M )||. t2 (5.18)
−→
La densité de force tangentielle δt12 (M ) est déterminée à l'aide de la relation suivante :
−→
||δt12 (M )||
−−→ = tan φ = f (5.20)
||δn12 (M )||
−
→ −
→
δ12 (M ) = −p(M ).→
−
n2 + f p(M ). t2 (5.21)
70
5.5.2 Contact sans frottement entre deux solides
z
dF(1®2)(M)
y
x
M ds
P
n2
−
→
δ12 (M ) = −p(M ).−
→
n2 (5.22)
71
5.5.3 Contact avec adhérence entre deux solides
−−−−−−−−→
On considère que la vitesse de glissement de 2 par rapport à 1 est nulle : V (M ∈ 2/1) = ~0.
f0
dFn(1®2)(M)
dF(1®2)(M)
a
2 z
M ds
P y
t2
dFt(1®2)(M) x
n2
−→
La densité surfacique de force au point M , δ12 (M ) est incliné de α par rapport à la normale
−
→ −
→
n2 . De plus, δ12 (M ) est dirigée vers la matière isolée (vers le solide 2).
−
→ −−→ −→ −
→
δ12 (M ) = −||δn12 (M )||.−
→
n2 + ||δt12 (M )||. t2 (5.23)
−→
La densité de force tangentielle δt12 (M ) est déterminée à l'aide de la relation suivante :
−→
||δt12 (M )||
−−→ = tan α (5.24)
||δn12 (M )||
72
5.5.4 Étude à l'équilibre strict (α = φ0 )
On considère que la vitesse de glissement de 2 par rapport à 1 est nulle, mais que le glisse-
−−−−−−−−→ −−−−−−−−→
ment est proche et que la direction et le sens de V (M ∈ 2/1) sont connus : V (M ∈ 2/1) = ~0
mais est sur le point d'exister.
f0
dFn(1®2)(M)
dF(1®2)(M)
2 z
V(MÎ2/1)
M ds
P y
t2
dFt(1®2)(M) x
n2
→
−
On dénit les vecteurs unitaires →
−
n2 et t2 tels que :
−−−−−−−−→ →
→
−
n2 est la normale extérieure à 2 en M , soit : V (M ∈ 2/1).−
n2 = 0,
( −−−−−−−−→ − →
→
− −−−−−−−−→ V (M ∈ 2/1) ∧ t2 = ~0
t2 est colinéaire et opposé à V (M ∈ 2/1), soit : −−−−−−−−→ − →
V (M ∈ 2/1). t2 < 0
−
→
La densité surfacique de force au point M , δ12 (M ), est inclinée de φ0 par rapport à la nor-
−
→
male −
→
n2 . De plus, δ12 (M ) est dirigée vers la matière isolée (vers le solide 2).
−
→ −
→
δ12 (M ) = −p(M ).−
→
n2 + f0 p(M ). t2 (5.25)
73
Application : Embrayage
Un embrayage sert à désaccoupler (débrayage) l'arbre vilebrequin du moteur primaire de
la boite de vitesse et à réaccoupler progressivement ces deux arbres (embrayage), à chaque
changement de vitesse.
Plateau presseur
Cage d’embrayage
Diaphragme
Volant moteur
Arbre primaire
(arbre d’entrée de
la boîte de vitesse)
Vilebrequin
(arbre de sortie du moteur)
Disque
Butée
Garniture
Levier de commande
L'embrayage, utilisant l'adhérence de deux surfaces planes appliquées l'une contre l'autre avec
un certain eort, est constitué du disque d'embrayage recouvert sur ses deux faces d'une gar-
niture de friction et monté sur un moyeu cannelé qui lui permet de coulisser sur les cannelures
de l'arbre primaire de la boite de vitesses. Le plateau de pression, sur lequel agit un ressort en
diaphragme, commandé par la pédale d'embrayage, permet d'appuyer le disque d'embrayage
sur un volant lié à l'arbre vilebrequin du moteur.
Mécanisme
d’embrayage
Friction
Butée
74
Le but de l'étude est de déterminer le couple maximum transmissible par l'embrayage.
Le disque d'embrayage est schématisé par une couronne circulaire de rayon intérieur R1 et
de rayon extérieur R2 .
R2
Cf
Cf
z F O x
O
F
R1
Soit R(O, ~x, ~y , ~z) un repère, tel que l'axe (O, ~z) soit confondu avec l'axe de symétrie du disque
d'embrayage. Le plateau de pression exerce sur le disque d'embrayage, une action mécanique
représentée, au point O, par le torseur :
½ ¾
F ~z
{τplateau→disque } = F >0 Cf > 0 (5.26)
Cf ~z O
Données numériques :
R1 = 72 mm
R2 = 105 mm
F = 3500 N
f0 = 0, 35
Questions
1. Déterminer le couple maximun transmissible Cf par le plateau de pression au disque
d'embrayage, dans les deux cas suivants :
la pression de contact p est supposée uniforme,
la pression de contact p est supposée inversement proportionnelle à l'usure, c'est à dire
à la vitesse de glissement au point considéré.
2. En déduire le couple maximun transmissible Cm par l'embrayage.
75
5.6 Torseurs d'eorts transmissibles par les liaisons nor-
malisées
En mécanique, on s'intéresse à des mécanismes composés de solides reliés entre eux par des
liaisons. Une liaison entre deux pièces autorise ou empêche certains degrés de libertés entre ces
deux pièces. Les liaisons les plus courantes ont un nom normalisé, et une représentation norma-
lisée. A une liaison est associée le torseur cinématique, qui décrit les mouvements admissibles
entre les deux solides constituant la liaison.
Tout contact entre solides se fait avec frottement ; cependant dans une première approche
simplicatrice des mécanismes, on peut négliger l'inuence des frottements.
Dans le cours de dynamique de 2ème année, vous apprendrez que le comoment des torseurs
statiques et cinématiques exprime la puissance dissipée dans la liaison. Il est nul si la liaison
est parfaite.
Pour les liaisons à paramètres indépendants, on constate alors qu'à une composante nulle
du torseur des vitesses relatives des solides de la liaison, correspond une composante non nulle
du torseur des eorts transmissibles par la liaison (gure 5.21).
Par exemple, pour une liaison pivot d'axe x~0 entre 1 et 2, le torseur cinématique s'écrit :
© ª ω 1/2x 0
V1/2 = 0 0 (5.27)
0 0 O,(~x0 ,~y0 ,~z0 )
Si l'on néglige les frottements le torseur des eorts transmissibles par la liaison s'écrit :
R21x 0
{F2→1 } = R21y M21y (5.28)
R21z M21z O,(~x0 ,~y0 ,~z0 )
La seule liaison à paramètres non indépendants est la liaison hélicoïdale. le torseur statique
2.π
a alors 6 composantes dont deux sont liées par la relation : R12x = −L12x . .
pas
Les tableaux des deux pages suivantes donnent la représentation normalisée des liaisons les
plus courantes ainsi que leur torseur cinématique et statique.
76
Schématisation
Degrés de Désignation Caractéristiques Torseur cinématique Torseur statique Particularités
liberté géométriques exprimé dans la base exprimé dans la base
Projection
Perspective [ x, y, z ] [ x, y, z ]
orthogonale
Z
Liaison 1 ì0 0 ü ì Rx Lx ü
2 1 Aucune ï
0 encastrement
2 O
V =
{ 2 /1} ïí0 0ïý {F1®2 } = ïí Ry Ly ý "P
X
Y ï0 0 ï r r r ïR
î þP ,( x , y , z ) î z Lz ïþP ,( xr , yr , zr )
Z ìw x 0ü ì Rx 0ü
2 1 2
Axe ox ï ï
r
1 Liaison pivot {V2 /1} = ïí 0 0ý F =
{ 1®2 } ïí Ry Ly ý "P sur (O, x )
O ï0 ï
1 X î 0 þP ,( xr , yr , zr ) ïR ï
Y î z Lz þP ,( xr , yr , zr )
Z
2 Direction x ì0 Vx ü ì0 Lx ü
2
Liaison 1 ï ï ï "P
1 glissière
{V2 /1} = í0 0 ý {F1®2 } = ïí Ry Ly ý
O
77
Y
ï0 0 ï r r r ïR
1 X î þP ,( x , y , z ) î z Lz ïþP ,( xr , yr , zr )
r
"P sur (O, x )
Z 2 ìw x Vx ü ì Rx Lx ü pas
Liaison ï Vx = w x .
1 1 Axe ox {V2 /1} = ïí 0 0 ïý {F1®2 } = ïí Ry Ly ý 2.p
hélicoïdale O
1 ï0 0ï rrr ïR
Y î þP ,( x , y , z ) î z
ancienne
Lz ïþP ,( xr , yr , zr ) R = - L . 2.p
X x x
2 normalisation pas
Z 2
ìw x Vx ü ì0 0ü r
Liaison pivot 1 ï
2 2 O Axe ox {V2 /1} = ïí 0 0 ïý {F1®2 } = ïí Ry Ly ý
"P sur (O, x )
glissant Y ï0 0ï rrr
1 î þP ,( x , y , z ) ïR
X î z Lz ïþP ,( xr , yr , zr )
Z
1 1
Liaison Point O ìw x 0ü ì Rx 0ü
centre de ï P =O
3 rotule O
ï F =
{ 1®2 } ïí Ry 0ý
X {V2 /1} = ïíw y 0ý O centre de la sphère
Y la rotule
2 ïR
2 ïw
î z 0 ïþP ,( xr , yr , zr ) î z 0 ïþP ,( xr , yr , zr )
Schématisation Torseur statique
Degrés de Désignation Caractéristiques Torseur cinématique
liberté géométriques exprimé dans exprimé dans Particularités
Projection la base [ x, y, z ]
Perspective la base [ x, y, z ]
orthogonale
Z
1 1
Liaison appui ì 0 Vx ü ì0 Lx ü
O Normale z ï ï ï
3 plan X
V =
{ 2 /1} í 0 V yý F =
{ 1®2 } ïí 0 Ly ý "P
Y
ïw ï ïR
2 2 î z 0 þP ,( xr , yr , zr ) î z 0 ïþP ,( xr , yr , zr )
Z
1 1 ì0 0ü
ìw x Vx ü ï P =O
Liaison Axe ox {F1®2 } = ïí Ry 0ý
O {V2 /1} = ïíw y 0 ïý
4 linéaire ïR O centre de la sphère
2 X
Point O ïw ï î z 0 ïþP ,( xr , yr , zr )
Y
2 î z 0 þP ,( xr , yr , zr )
r
1 z
1
1 Point de ìw x Vx ü ì0 0ü r
78
ou
Liaison contact O ï ï ï "P sur (O, z )
5 ponctuelle 2 2 O
V = w Vy ý
Plan tangent { 2 /1} í y {F1®2 } = ïí 0 0ý
r ï
2 ancienne r y au contact
ïw
î z 0 þP ,( xr , yr , zr )
ïR
î z 0 ïþP ,( xr , yr , zr )
normalisation x
1 Droite de
Liaison Z ì0 0ü
1 contact ox ìw x Vx ü "P dans le plan
linéaire ï ï ï
4 Plan tangent F =
{ 1®2 } ïí 0 Ly ý r r
rectiligne au contact
{V2 /1} = í 0 Vy ý
(O, x , y )
O ï ïR
2 Y ïw
î z 0 þP ,( xr , yr , zr ) î z 0 ïþP ,( xr , yr , zr )
X
Z
2 Centre O
Liaison 1 de la rotule ì Rx 0ü
2 sphérique à Direction du ìw x 0ü
ï
P =O
X
O 1 ï {F1®2 } = ïí Ry Ly ý
doigt Y
Doigt {V2 /1} = ïí 0 0ý O centre de la sphère
ïR
2 ïw
î z 0 ïþP ,( xr , yr , zr ) î z 0 ïþP ,( xr , yr , zr )
Chapitre 6
Statique dans l'espace
A présent, nous allons généraliser les principes et les méthodes développés pour l'étude de
l'équilibre dans le plan à la situation de l'équilibre dans l'espace.
Ce qui se traduit par 6 équations par solide : 3 pour la résultante statique, et 3 pour le moment
statique :
~
R ~ (6.2)
S→S = 0
~
M ~ (6.3)
O,S→S = 0
79
6.2 Méthode de résolution des problèmes de statique spa-
tial
La méthode proposée par l'organigramme de la gure 6.1 est généralisable aux ensembles
de solide.
OBJECTIF
Déterminer complètement les actions mécaniques
sur un solide appartenant à un mécanisme donné
possible
La
Déterminer d’autres éléments résolution
(en isolant d’autres solides et non est-elle possible Appliquer le PFS
oui
en faisant intervenir le principe à partir des éléments
de l’action et de la réaction) du bilan Résoudre
précédent?
impossible
Mécanisme
hyperstatique RESULTATS
Toutes les actions agissant sur le
solide sont complétement connues
80
Dans le cadre d'un problème de statique dans l'espace, l'application du principe fondamental
de la statique nous donne six équations scalaires ; le degré d'hyperstatisme h se calcule à l'aide
de la formule suivante :
h = Ns + mi + mu − 6n (6.4)
81
Application
La gure 6.2 représente un capteur utilisé pour évaluer les eorts de coupe dans une opéra-
tion de tournage. Il est constitué d'un support porte outil 1, mis en position dans le bâti 0 du
tour par trois liaisons :
−→
une rotule de centre A tel que : OA = a~x,
−−→
une linéaire annulaire de centre B tel que : OB = d~x + b~z dirigée selon ~x,
−→
une ponctuelle de centre C tel que : OC = d~x + c~y et de normal ~y .
Bâti 0
z
O
H
B
g
D
Corps 1
A
C
x
Des capteurs placés en A, B et C permettent de mesurer les diérentes composantes des eorts
de liaison.
On suppose :
que le corps 1 est indéformable,
que l'action de la pesanteur est représentable par un glisseur vertical de norme connue
égale à M.g passant par le point H de coordonnées (h, f ) dans le plan (O, ~x, ~z),
le repère lié au bâti 0 est supposé galiléen.
82
Questions
1. Etudier l'équilibre du porte-outil, et écrire le système d'équations correspondant.
2. En déduire qu'il est possible de déterminer les actions de coupe en fonction des actions
dans les liaisons et réciproquement.
3. Application numérique. On suppose connue l'action de coupe en O, dénie par :
120N 0
{Fcoupe→1 } = 770N 0 (6.6)
258N 0 (0,~x,~y,~z)
83
6.3 Résolution des problèmes plans par les torseurs
Considérons un solide S0 au sein d'un mécanisme et un repère R(O, ~x, ~y , ~z). Supposons ce
solide soumis à n actions toutes réduites en des points appartenant au plan (O, ~x, ~y ).
Le torseur de l'action i sur S0 réduite au point Pi sera noté :
© ª Xi0 Li0
τ(i→0) = Yi0 Mi0 (6.7)
Zi0 Ni0 P
i
En projetant dans la base R(O, ~x, ~y , ~z) l'équilibre du solide S0 s'exprime alors par :
n
X n
X
Xi0 = 0 (6.9) Li0 + bi .Zi0 = 0 (6.12)
i=1 i=1
n
X n
X
Yi0 = 0 (6.10) Mi0 − ai .Zi0 = 0 (6.13)
i=1 i=1
n
X n
X
Zi0 = 0 (6.11) Ni0 + ai .Yi0 − bi .Xi0 = 0 (6.14)
i=1 i=1
On remarque que les équations (6.9), (6.10) et (6.14) sont découplées des trois autres, puisque
ces trois équations ne font apparaître que les composantes Xi0 , Yi0 et Ni0 , alors que les équations
(6.11), (6.12) et (6.13) ne font apparaître que les composantes Zi0 , Li0 et Mi0 .
Si l'objectif de l'étude ne concerne des composantes d'actions mécaniques relatives qu'à l'un de
ces deux groupes, on pourra se limiter à la seule écriture des trois équations correspondantes.
On constate qu'un très grand nombre de mécanismes possèdent cette propriété, permettant
généralement de simplier la recherche de l'hyperstatisme et des inconnues de liaison.
Le plus souvent, le premier groupe d'équations constitue le système à étudier, et le problème
est dit plan ; il permet de déterminer les actions contenues dans le plan (O, ~x, ~y ) : forces selon
~x et ~y et moments selon ~z.
Ceci conduit à une écriture simpliée des torseurs d'action mécanique :
© ª X i0 −
τ(i→0) = Yi0 − (6.15)
− Ni0 P
i
Le symbole − signie que la composante est ignorée (mais n'est pas forcément nulle).
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