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ROYAUME DU MAROC FORCES ARMEES

ROYALES FORCES ROYALES AIR ECOLE

ROYALE DE L’AIR

Résistance des Matériaux

Pr. Mustafa Benyoucef

Laboratoire LR2DS, Equipe Caractérisation et Modélisation des Matériaux


Innovants

Université Cadi Ayyad - Marrakech

Cycle Ingénieur Ecole Royale de l’air

Année universitaire : 2020 - 2021

Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef


Table des matières

1 Introduction 2

2 Modélisation des liaisons 4


2.1 Modélisation et paramétrages des liaisons parfaites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.1.1 Repère local associé à la liaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.1.2 Paramétrage des liaisons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.2 Etude des liaisons parfaites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.2.1 Liaison encastrement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.2.2 Liaison pivot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2.3 Liaison glissière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2.4 Liaison hélicoïdale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2.5 Liaison pivot glissant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2.6 Liaison sphérique à doigt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2.7 Définition cinématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2.8 Liaison appui plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.2.9 Liaison sphérique (ou rotule) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.2.10 Liaison linéaire rectiligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.2.11 Liaison linéaire circulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.2.12 Liaison ponctuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

3 Modélisation des actions mécaniques 11


3.1 Torseur statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
3.1.1 Actions mécaniques et forces : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
3.1.2 Torseur statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
3.2 Actions mécaniques dans les liaisons entre solides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3.2.1 Action mécanique transmissible par une liaison parfaite . . . . . . . . . . . . . 12

4 Etude des contraintes 15


4.1 Contrainte autour d’un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
4.1.1 Vecteur contrainte sur une facette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
4.1.2 Elément de réduction du torseur des efforts de cohésion . . . . . . . . . . . . . 16
4.1.3 Théorème de Cauchy - Réciprocité des contraintes tangentielles . . . . . . . . . 17
4.2 Faisceau de contraintes en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4.2.1 Contrainte sur une facette quelconque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4.2.2 Expression de la contrainte sur une facette donnée dans le cas de l’élasticité plane 20

5 Etude des déformations 28


5.1 Déplacement et déformation autour d’un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
5.1.1 Vecteur Déplacement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
5.1.2 Allongement unitaire ou dilatation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
5.1.3 Distorsion ou glissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
5.2 État de déformation en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
5.2.1 Déformation d’un solide dans l’espace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
5.3 Déformations planes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

1
TABLE DES MATIÈRES

5.3.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
5.3.2 Déformations planes dans une direction quelconque (traité en TD) . . . . . . . 35
5.3.3 Déformation et direction principale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
5.3.4 Cercle de Mohr des déformations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

Cours résistance des matériaux 2 Mustafa Benyoucef


Chapitre 1

Introduction

La Résistance des Matériaux (RDM) ou encore la mécanique des corps déformables est la science
du dimensionnement. Elle est issue la mécanique des milieux continus, mais avec un formalisme ma-
thématique simplifié. Elle fait appel aux concepts d’équilibre des corps de la mécanique statique, aux
concepts de déplacement de la cinématique et aux propriétés des matériaux étudiés afin d’évaluer es
dimensions des pièces structurales.
La RDM permet la conception d’une pièce mécanique, d’un ouvrage d’art ou de tout autre objet uti-
litaire. La première démarche est de proposer les formes adéquates répondant à la fonction demandée
et ensuite déterminer les quantités de matière nécessaires et suffisantes pour réaliser ces formes sans
qu’il y ait endommagement de l’objet en fonctionnement. Ce dimensionnement fait appel à des calculs
prévisionnels sur le comportement de l’objet en service en tenant compte des meilleures conditions de
sécurité, d’économie et d’esthétique.
La démarche consiste à montrer que les systèmes étudiés sont en équilibre et que les forces internes
ou de cohésion ne dépassent pas des valeurs admissibles et ne produisent pas des déformations non
tolérables
Les premiers développements mathématiques de la résistance des matériaux ont été publiés en 1534
par Galilée (1564-1642). A la fin du 17 siècle, Hooke et Mariotte découvraient simultanément en An-
gleterre et en France la relation entre contraintes et déformations en élasticité. Un peu plutard, en
1680, Mariotte publia les mêmes lois que Galilée sur la flexion des poutres et expliqua la différence
entre fibres tendues et fibres comprimées. En 1807, Young (1773-1829) introduisit la notion de module
d’élasticité.

Figure 1.1 –

Après les travaux de Charles Augustin Coulomb, Henri Navier, Augustin-Louis Cauchy, entre autres,
au milieu du XIXeme siècle, la résistance des matériaux est créée en tant que science appliquée. Son
développement rapide, dû aux travaux des ingénieurs du XX eme siècle, a conduit à l’élaboration de
nombreuses méthodes de calcul analytique utilisées aujourd’hui dans les bureaux d’étude. L’arrivée des
ordinateurs a rendu possible l’exploitation de méthodes numériques pour la résolution des problèmes
liés aux structures complexes (assemblages de poutres-plaques).

3
A l’heure actuelle, les recherches en Rdm sont orientées vers l’étude :

— des petites et grandes déformations permanentes,


— des phénomènes de rupture,
— des matériaux nouveaux (superalliages, polymères, matériaux composites, céramiques).
Grace à son aspect pratique, la RDM occupe une place particulière dans les sciences appliquées,
elle fait partie intégrante de l’environnement quotidien des ingénieurs. Ses réalisations sont présentes
dans tous les domaines de l’industrie (aéronautique, automobiles, navale . . . ) et les constructions en
génie civile (ouvrages, routes, . . . ).
Dans ce cours de RDM, nous nous limitons au comportement élastique réversible des matériaux. Ce
modèle traduit assez bien le comportement des structures en fonctionnement réel. Par contre, l’élabo-
ration des matériaux et leur mise en forme introduit des comportements plastiques, élasto-plastiques
et élasto-viscoplastiques. Ces comportements pourront faire l’objet de mini projet.

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Chapitre 2

Modélisation des liaisons

Une liaison mécanique entre deux pièces (ou deux groupes de pièces) est un dispositif qui permet
à ces deux pièces d’avoir l’une par rapport une certaine liberté de mouvement. Elle permet également
la transmission de certains efforts. La modélisation des liaisons permet :
— l’étude rigoureuse de l’équilibre du solide,
— le dimensionnement des organes mécaniques participant à la liaison.

2.1 Modélisation et paramétrages des liaisons parfaites


Une liaison parfaite est définie par les critères suivants :
— les surfaces de contact fonctionnelles ne se déforment pas,
— les possibilités de mouvement sont dictées par les surfaces de contact,
— pas de frottement et donc les efforts sont transmis sans dissipation d’énergie.

2.1.1 Repère local associé à la liaison


Il est défini par le repère R(A, e~x , e~y , e~z ) qui n’est lié à aucun des deux solides en présence. En
général e~x est porté par l’axe de symétrie de la liaison ou par la normale au plan tangent commun, e~y
est défini par une autre direction privilégiée et e~z est défini de telle sorte que la base (e~x , e~y , e~z ) soit
orthonormée.

2.1.2 Paramétrage des liaisons


Pour étudier le mouvement de l’une des pièces (par exemple la pièce I) constituant la liaison, il
faut être capable de définir à tout instant sa position par rapport au repère local R(A, e~x , e~y , e~z ) .
Pour cela on associe à la pièce I un repère Ri (A, e~xi , e~yi , e~zi ) et on analyse le mouvement de Ri par
rapport à R. En général la position de i R par rapport à R dépend de six paramètres :
— les trois coordonnées de l’origine B dans R ,
— les trois angles d’Euler qui permettent d’orienter la base de i R par rapport à celle de R .

2.2 Etude des liaisons parfaites


2.2.1 Liaison encastrement
Définition cinématique
On appelle liaison d’encastrement 1 − 2 toute liaison dont les degrés de liberté dans R sont nuls.
Les surfaces de liaison sont quelconques.

5
2.2. ETUDE DES LIAISONS PARFAITES

Figure 2.1 –

Paramétrage
Le repère local R(A, e~x , e~y , e~z ) n’a pas de position particulière. Dans le cas où la surface de contact
(S) est plane, on choisit A au centre de cette surface et (A, e~x ) est perpendiculaire à (S).

2.2.2 Liaison pivot


Définition cinématique
On appelle liaison pivot 1-2 d’axe (A, e~x ) toute liaison dont le degré de liberté dans R est une
rotation Rx d’axe (A, e~x ). Les surfaces de contact peuvent être de révolution non cylindrique ou
une surface cylindrique complétée par deux surfaces planes réalisant la liaison de translation suivant
(A, e~x ). Paramétrage

Figure 2.2 – Figure 2.3 –

Paramétrage
Le paramétrage de la liaison 1-2 est défini par l’angle α

2.2.3 Liaison glissière


Définition cinématique
On appelle liaison glissière 1-2 de direction ~x toute liaison dont le degré de liberté dans R est une
translation Tx de direction ~x . Les surfaces de contact sont en général prismatiques.

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2.2. ETUDE DES LIAISONS PARFAITES

Figure 2.4 –

Paramétrage
On définit le repère R1 (A, e~x1 , e~y1 , e~z1 ) lié à 1 tel que AB
~ = x1 e~x
Le paramétrage de la liaison 1-2 est définit par le seul paramètre x1 .

Figure 2.5 –

2.2.4 Liaison hélicoïdale


Définition cinématique
On appelle liaison hélicoïdale 1-2 d’axe (A, e~x ) toute liaison dont les degrés de liberté dans R sont
donnés par une translation Tx et une rotation Rx d’axe (A, e~x ) tels que Tx = kRx , k dépend du pas
de l’hélice. Les surfaces de contact sont en général deux surfaces hélicoïdales d’axe (A, e~x ) .

Figure 2.6 –

Paramétrage
p
Les deux paramètres α et x1 sont liés par la relation : x1 = 2π α où p est le pas.

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2.2. ETUDE DES LIAISONS PARFAITES

Figure 2.7 –

2.2.5 Liaison pivot glissant


Définition cinématique
On appelle liaison pivot glissant 1- 2 d’axe (A, ~x) toute liaison dont les degrés de liberté dans R
sont : une translation Tx et une rotation d’axe (A, ~x) , ces deux mouvements sont indépendants.
Les surfaces de liaisons sont généralement cylindriques de révolution d’axe (A, ~x) et de même rayon.

Figure 2.8 –

Paramétrage
R1 = (B, x~1 , y~1 , z~1 ) est lié à 1 tel que ~x = x~1 et AB
~ = x1 ~x . Les deux paramètres α et x1 sont
indépendants.

Figure 2.9 –

2.2.6 Liaison sphérique à doigt


2.2.7 Définition cinématique
On appelle liaison sphérique à doigt 1-2 toute liaison permettant dans R une rotation Rx d’axe
(A, ~x) une rotation Ry d’axe (A, ~y ) Les surfaces de contact sont des sphères de même rayon et de même

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2.2. ETUDE DES LIAISONS PARFAITES

centre A.

Figure 2.10 –

2.2.8 Liaison appui plan


Définition cinématique
On appelle liaison appui plan 1-2 toute liaison dont les degrés de liberté dans R sont : une rotation
Rx d’axe (A, ~x) , une translation Ty de direction ~y et une translation Tz de direction ~z. Les surfaces
de contact sont deux surfaces planes telles que (A, ~x) confondu avec leur normale commune.

Figure 2.11 –

2.2.9 Liaison sphérique (ou rotule)


Définition cinématique
On appelle liaison sphérique 1-2 toute liaison dont les degrés de liberté sont trois rotations : Rx
d’axe (A, ~x), Ry d’axe (A, ~y ) et Rz d’axe (A, ~z) . Les surfaces de contact sont des sphères de même
rayon et de même centre A.

Figure 2.12 –

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2.2. ETUDE DES LIAISONS PARFAITES

2.2.10 Liaison linéaire rectiligne


Définition cinématique
On appelle liaison rectiligne 1- 2 toute liaison dont les degrés de liberté dans R sont : Rx d’axe
(A, ~x) , Ry d’axe (A, ~y ) une translation Ty de direction y et une translation Tz de direction z . La
droite de contact (∆) peut être la génératrice d’une surface cylindrique.

Figure 2.13 –

2.2.11 Liaison linéaire circulaire


Définition cinématique
On appelle liaison linéaire circulaire (ou annulaire) 1-2 toute liaison dont les degrés de liberté dans
R sont : translation Tx de direction ~x et les trois rotation Rx , Ry , Rz d’axes (A, ~x),(A, ~y ),(A, ~z). Cette
liaison peut être réalisée à l’aide d’une surface cylindrique de révolution d’axe (A, ~x) et une surface
sphérique de centre A et de même rayon R.

Figure 2.14 –

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2.2. ETUDE DES LIAISONS PARFAITES

2.2.12 Liaison ponctuelle


Définition cinématique
On appelle liaison ponctuelle 1-2 toute liaison dont les degrés de liberté dans R sont : translation Ty
de direction ~y , translation Tz de direction ~z et les trois rotation Rx , Ry , Rz d’axes (A, ~x),(A, ~y ),(A, ~z).
Les surfaces de contact possèdent un seul point en commun.

Figure 2.15 –

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Chapitre 3

Modélisation des actions mécaniques

3.1 Torseur statique


3.1.1 Actions mécaniques et forces :
a.Définitions
On appelle action mécanique toute cause capable de maintenir un corps au repos, de créer ou de
modifier son mouvement, de créer de la déformation.
Une force est l’action mécanique qui s’exerce entre deux systèmes pas forcément en contact

b.Principe des actions mutuelles


Toute action F~1,2 d’un système 1 sur un système 2 implique l’existence d’une action F~2,1 de 2 sur
1 telle que : F~1,2 = −F~2,1 .

c.Moment d’une force en un point


Le moment au point A de la force (P, F~ ) appliquée au point P :

~ = AP~ ∧ F~
M (U nitéN.m)

Relation fondamental : ~ B (F~ ) = M


M ~ A (F~ ).x + B A
~ ∧ F~

d.Moment d’une force par rapport à un axe


On définit le moment d’une force par rapport à un axe (O, ~x) comme étant la projection du M
~ A(F~ )
sur l’axe (O, ~x) avec A ∈ (O, ~x) : Mox (F ) = MA (F ).x
~ ~ ~ ~

3.1.2 Torseur statique


a.Définition
A toute force (P, F~ ) on peut lui associer le torseur statique :
( )
F~
{τs }A = ~A
M
avec
~A = M
M ~ A (F~ ) = AP~ ∧ F~

Dans le cas d’un ensemble de force (Pi , F~i ) :

12
3.2. ACTIONS MÉCANIQUES DANS LES LIAISONS ENTRE SOLIDES

( )
~ = P F~i
R
{τs }A = i
~ A = P AP~i ∧ F~i
M i

Si dans une base directe : R


~ = X~x + Y ~y + Z~z et M
~ A = LA ~x + MA ~y + NA~z on définit l’expression
analytique du torseur par :

 
 X
 LA 

{τs }A = Y MA

 Z 
NA 
x,~
(~ y ,~
z)

3.2 Actions mécaniques dans les liaisons entre solides


3.2.1 Action mécanique transmissible par une liaison parfaite
a.Définitions
Une liaison mécanique est caractérisée par ses degrés de liberté. Dans ce paragraphe nous définis-
sons les actions mécaniques transmissibles par la liaison.

b.Compatibilité entre degrés de liberté et action mécaniques transmissibles (A.M.T.)


* Cas d’un degré de liberté en translation
Considérant la liaison 1 − 2 et supposant l’existence d’une translation Ty . Dans une liaison parfaite,
la force de (Pi , df~i (1 → 2)) est perpendiculaire au plan tangent commun aux deux solides. Le travail
élémentaire effectué au cours d’un déplacement dy est :

dW = df~i (1 → 2).dy ~y = 0

Figure 3.1 – A un degré de liberté en translation, correspond une composante nulle de la résultante
du torseur associé à l’action mécanique transmissible par la liaison.

* Cas d’un degré de liberté en rotation

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3.2. ACTIONS MÉCANIQUES DANS LES LIAISONS ENTRE SOLIDES

df~i (1 → 2)) est perpendiculaire au plan tangent commun en Pi , dans ce cas df~i (1 → 2))
est sécant avec l’axe de rotation (A, ~x) ce qui implique que :
h i
~ Ax
M df~i (1 → 2) =0

Figure 3.2 – A un degré de liberté en rotation correspond une composante nulle du moment résultant
en A du torseur associé à l’action mécanique transmissible par la liaison.

1.3 Quelques exemples

a.Liaison pivot d’axe(A, ~x)


Le torseur des actions mécaniques transmissibles (T.A.M.T.) est définit par :
 
 X(1 → 2) 0
 
0 R
~x  

 0 0  ⇔ {τ (1 → 2)}A = Y (1 → 2) MA (1 → 2)
 
0 0  Z(1 → 2) N (1 → 2)
 

A x,~
(~ y ,~
z)

Le T.A.M.T. comporte cinq inconnues de liaison, on écrit alors NS = 5 (NS nombre d’inconnues
statiques)

b.Liaison glissière de direction ~x


Le torseur des actions mécaniques transmissibles (T.A.M.T.) est définit par :
 
Tx 0 0 LA (1 → 2) 
 

 
 0 0  ⇔ {τ (1 → 2)}A = Y (1 → 2) MA (1 → 2) NS = 5
 
0 0  Z(1 → 2) N (1 → 2) 
 
A x,~
(~ y ,~
z)

c.Liaison d’appui plan


(A, ~x) normal au plan d’appui, le torseur des actions mécaniques transmissibles (T.A.M.T.) est
définit par :
 
0 Rx 0
 
 X
 

T 0 ⇔ {τ (1 → 2)} = 0 M (1 → 2) NS = 3
 
 y  A A
Tz 0  0 N (1 → 2) 
 
A x,~
(~ y ,~
z)

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3.2. ACTIONS MÉCANIQUES DANS LES LIAISONS ENTRE SOLIDES

d.Liaison linéaire circulaire d’axe (A, ~x)


Le torseur des actions mécaniques transmissibles (T.A.M.T.) est définit par :
 
 0 0
 
Tx Rx  

 0 Ry  ⇔ {τ (1 → 2)}A = Y 0 NS = 2
 
0 Rz 0

 Z 

x,~
(~ y ,~
z)

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Chapitre 4

Etude des contraintes

Un solide soumis à des actions mécaniques conserve sa forme propre à l’aide de la présence de
forces internes de cohésion (actions intermoléculaires). L’étude de ces efforts de cohésion autour d’un
point introduit la notion importante de contrainte.

4.1 Contrainte autour d’un point


Hypothèses :
Le solide étudié est supposé homogène, isotrope et de masse constante :
— homogène : ses propriétés physiques sont identiques en tout point,
— isotrope : ses propriétés physique sont continues et identiques dans toute les directions,
— de masse constante.

4.1.1 Vecteur contrainte sur une facette


Soit un solide (E) soumis à un système d’actions mécaniques. On cherche à déterminer les efforts
de cohésion en un point M de (E) (figure 4-1). Pour cela on coupe le solide en deux parties (E1 ) et
(E2 ), par un plan (P) passant par le point M. La partie (E1 ) est en équilibre sous l’effet des actions
extérieures et des efforts de cohésion exercés par la partie (E2 ) . Ces efforts de cohésion sont répartis
sur la section droite (S). Pour pouvoir étudier de plus près ces forces intérieures, nous définissons
en chaque point du solide leurs intensités. L’évaluation des forces individuelles entre les atomes en
mouvement n’est pas résolue à l’heure actuelle. La mécanique des matériaux est basée sur l’hypothèse
fondamentale de la continuité de la matière. Cette hypothèse implique que l’on s’intéresse aux forces
moyennes agissant sur un grand nombre d’atomes. Dans ce cadre nous pouvons définir la force agissant
sur une surface élémentaire caractérisée par sa normale sortante.

Figure 4.1 – •

16
4.1. CONTRAINTE AUTOUR D’UN POINT

On définit la contrainte au point M sur la facette ~n par le vecteur ~ (M, ~n)


P

~ ∆F~ dF~
(M, ~n) = lim = (4.1)
X
∆S→0 ∆S dS

dS la surface élémentaire autour du point M orientée par sa normale sortante ~n et dF~ l’effort de
cohésion élémentaire de (E2) sur (E1).
En général, on décompose ~ (M, ~n) en deux composantes :
P

• contrainte normale σ : la projection de ~ (M, ~n) sur ~n


P

• contrainte tangentielle ~
τ : la projection de ~ (M, ~n) sur le plan de la facette ~n.
P

Cette contrainte agit dans le plan de la facette, on l’appelle aussi contrainte de cisaillement.

~
(M, ~n) = σ~n + τ ~t (4.2)
X

• ~t est le vecteur unitaire de la direction de et on ~τ :

~
σ = ~n. (M, ~n) (4.3)
X

et
~
τ = ~t. (M, ~n) (4.4)
X

Remarque
Le théorème des actions réciproque de la statique permet d’écrire :

~ ~
dF~ (E2 → E1 ) = (M, ~n) ∗ dS dF~ (E1 → E2 ) = (M, −~n) ∗ dS (4.5)
X X
et

On déduit :

~ ~
(M, −~n) = − (M, ~n) (4.6)
X X

1N
Unité : Dans le système international [ ] = [F ] ∗ [L]−2 = [P a] 1P a =
P
m2

4.1.2 Elément de réduction du torseur des efforts de cohésion


On exprime les efforts de cohésion s’exerçant sur la section (S) par le torseur au point G
(centre de S) :
~
~ = RR Σ(M, ~n)dS

(
~
) R s
R


{τcoh }G = ~G où (4.7)
M ~ G = RR GM ~
~ ∧ Σ(M, ~n)dS

G M

s

On verra dans la suite de ce cours comment on détermine la résultante

R ~
~ = RR Σ(M, ~n)dS
s

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4.1. CONTRAINTE AUTOUR D’UN POINT

4.1.3 Théorème de Cauchy - Réciprocité des contraintes tangentielles


Considérons un cube élémentaire appartenant à un solide soumis à un ensemble d’actions
mécaniques quelconques. Les différentes faces du cube sont définies par leurs normales sortantes.

Comme dl1 , dl2 et dl3 tendent vers zéro, on peut écrire au niveau de la face i(i = 1, 2, 3) de
centre Mi :
~
X
(Mi , ~ni ) = ~ (M, ~ni )
X
(4.8)
On néglige les variations de contraintes entre Mi et M. Il s’ensuit :
~
X
(Mi , −~ni ) = − ~ (M, ~ni )
X
(4.9)
Les éléments de réduction du torseur des forces de cohésion s’écrivent dans cette face :

~ (M, ~ni )dS


 P 

 

{τicoh }M =  (4.10)
M~Mi ∧ ~ (M, ~ni )dS
 P 

Figure 4.2 –

Etude de l’équilibre du cube


Supposons qu’en plus des forces de cohésion, le cube est soumis à un ensemble de forces à
distance définies par le torseur suivant :

f~ × ρ × dl1 × dl2 × dl3


( )
{τf orcesàdistances }A = ~0 (4.11)
M

• ρf : densité volumique des forces à distance


Appliquons le P.F.S. :
3 3
[τicoh ]M + [τi0 coh ]M + [τf orcesàdistances ] = ~0 (4.12)
X X

i=1 i0 =1

Comme dS = dSi on peut écrire :


3
~
[M~Mi ∧ Σ(M, ~n)dS + M~Mi0 ∧ Σ(M,
~ −n~0 )dSi ] = ~0 (4.13)
X

i=1

Cours résistance des matériaux 18 Mustafa Benyoucef


4.2. FAISCEAU DE CONTRAINTES EN UN POINT

En utilisant (4.9) on aboutit :


3
~
[M~Mi ∧ Σ(M, ~ni )dS − M~Mi0 ∧ Σ(M,
~ n~0 )dSi ] = ~0 (4.14)
X

i=1
3 3
[M~Mi − M~Mi0 ] ∧ Σ(M,
~ ~ni )dSi = Mi~Mi ∧ Σ(M,
~ n~i )dSi = ~0 (4.15)
0
X X

i=1 i=1

M1~0 M1 ∧ Σ(M,
~ n~1 )dS1 + M2~0 M2 ∧ Σ(M,
~ n~2 )dS2 + M3~0 M3 ∧ Σ(M,
~ n~3 )dS3 = ~0 (4.16)

Projetant (4.16) sur n~1 et en utilisant les propriétés du produit mixte :

(n~1 ∧ M1~0 M1 ).Σ(M,


~ n~1 )dS1 + (n~1 ∧ M2~0 M2 ).Σ(M,
~ n~2 )dS2 + (n~1 ∧ M3~0 M3 ).Σ(M,
~ n~3 )dS3 = ~0 (4.17)

n~1 ∧ M1~0 M1 = ~0

n~1 ∧ M2~0 M2 = n~1 ∧ dl2 n~2 = dl2 n~3 ⇒ dl2~n3 . ~ (M, ~n2 )dS2 − dl3~n2 . ~ (M, ~n3 )dS3 = ~0
X X

n~1 ∧ M3~0 M3 = n~1 ∧ dl3 n~3 = −dl3 n~2 = 0


(4.18)
Or dl2 dS2 = dl3 dS3 = dV (le volume du cube élémentaire)

~
X
(M, ~n2 ).~n3 = ~ (M, ~n3 ).~n2
X
(4.19)

L’équation (4.19) traduit le théorème de Cauchy ou réciprocité des contraintes tangentielles.

Enoncé du théorème
En tout point M d’un solide, les deux facettes perpendiculaires 1 et 2 définies par les normales
sortantes n1 et n2 , les contraintes tangentielles vérifient :

~
X
(M, ~n2 ).~n1 = ~ (M, ~n1 ).~n2
X
(4.20)

τ12 = τ21

4.2 Faisceau de contraintes en un point


4.2.1 Contrainte sur une facette quelconque
On entend par faisceau de contraintes en un point M d’un solide, l’ensemble des contraintes
~ (M, ~n) M n passant par ce point et définit dans une facette de normale ~n .
P

Cours résistance des matériaux 19 Mustafa Benyoucef


4.2. FAISCEAU DE CONTRAINTES EN UN POINT

Figure 4.3 –

Considérons un solide dans un repère orthonormé fixe R(O, ~x, ~y , ~z) et soit R0 (M, ~x, ~y , ~z) le
repère lié au point M du solide. Les trois vecteurs ~x, ~y , ~z définissent autour de ce point trois
facettes perpendiculaires.
Définissant les contraintes sur ces trois facettes par projection sur les trois axes ~x, ~y , ~z.

Convention d’indice de contrainte


• 1er indice désigne le vecteur unitaire de la normale extérieure à la facette,
• 2ème indice désigne le vecteur unitaire de l’axe suivant lequel est projeté la contrainte.

On pose dans le cas de la facette ~x.

Figure 4.4 –

σxx = ~ (M, ~x).~x τxy = ~ (M, ~x).~y τxz = ~ (M, ~x).~z (4.21)
X X X

On aura pour les trois facettes :


~
Σ(M, ~x) = σxx~x + τxy ~y + τxz ~z








~
Σ(M, ~y ) = τyx~x + σyy ~y + τyz ~z (4.22)





~
Σ(M, ~x) = τzx~x + τzy ~y + σzz ~z

Cours résistance des matériaux 20 Mustafa Benyoucef


4.2. FAISCEAU DE CONTRAINTES EN UN POINT

~
Sur une facette quelconque de normale extérieure ~n , l’état de contrainte est donnée par Σ(M, ~n)
~ ~
tel que : [Σ(M~n)] = [Σ(M )][~n] (Ecriture matricielle)
 
σxx τxy τxz
~
[Σ(M )] =  τyx σyy τyz 

 (4.23)
τzx τzy σzz

L’équation [4 − 23] définit la matrice de contrainte en M dans R0 (M, ~x, ~y , ~z). C’est une ma-
trice 3x3 symétrique à coefficient réels. Il existe donc un repère orthonormé dans lequel la
Rp (M, X, ~
~ matrice [Σ(M
~ Y~ , Z) )] est diagonalisable et s’écrit :

σX 0 0
 

[Σ(M )] =  0 σY
~ 0 (4.24)


0 0 σZ

Les directions X,
~ vecY, Z ~ et les facettes qui leur sont perpendiculaires définissent respectivement
les directions et les facettes principales.

4.2.2 Expression de la contrainte sur une facette donnée dans le cas de l’élasticité
plane
L’élasticité plane traite tous les problèmes où la déformation est proportionnelle à la contrainte.
Dans le cas d’un problème plan, l’étude des contraintes se limite à un plan généralement per-
pendiculaire à une direction principale.

Expression de la contrainte sur une facette donnée


Considérons un prisme droit infiniment petit (E) dont la section dans le plan (0, ~x, ~y ) est
un triangle rectangle élémentaire et dont l’épaisseur suivant (0, ~z) est égale à l’unité.
On pose ϕ = (~x, ~n) alors Sx = Scosϕ, Sy = Ssinϕ Pour exprimer Σ(M, ~ ~n) on applique le PFS
au prisme (E) : n o
τ (Ē → E) = {~0}
s’ensuit :
~
Σ(M, ~
~n)S + Σ(M, ~
~ x + Σ(M,
−x)S ~ y = ~0
−y)S (4.25)
~
Σ(M, ~
~ = −Σ(M,
−x) ~x) = −(σx~x + τxy ~y ) (4.26)
~
Σ(M, ~
~ = −Σ(M,
−y) ~y ) = −(σy ~x + τyx~x) (4.27)
L’équation (21) devient :

(σn~n + τnt~t)S − (σx~x + τxy ~y )Sx − (σy ~y + τyx~x)Sy = ~0 (4.28)

En exprimant ~n et ~t sur les axes ~x et ~y on obtient : ~n = cosϕ~x + sinϕ~y et ~t = −sinϕ~x + cosϕ~y


Il s’ensuit : 
 σn cosϕ − τnt sinϕ − σx cosϕ − τyx sinϕ

(4.29)
 σ sinϕ + τ cosϕ − τ cosϕ − σ cosϕ

n nt xy y
σx −σy
σn = σx +σy
+ + τxy sin2ϕ
 
2 2
cos2ϕ
~
Σ(M, ~n) = 


 (4.30)
τnt = − σx −σ
2
y
sin2ϕ + τxy cos2ϕ

Cours résistance des matériaux 21 Mustafa Benyoucef


4.2. FAISCEAU DE CONTRAINTES EN UN POINT

Figure 4.5 –

Directions et contraintes principales


~
D’après (4.30) Σ(M, ~n) est une contrainte principale si τnt ou encore :
2τxy
tg(2ϕ) = (4.31)
σx − σy

L’équation (4.31) donne les deux directions principales ϕ et ϕ + π2 . Les contraintes principales
sont données par les équations :
q
σX = σx +σy
+ (σx − σy )2 + 4τxy

 1 2

 2 2

q (4.32)
σY = σx +σy
(σx − σy )2 + 4τxy

1
− 2


2 2

Directions et contraintes principales


La construction graphique de Mohr permet :
— la détermination des contraintes normales et tangentielles sur une facette quelconque à
partir des contraintes principales,
— la détermination des contraintes principales à partir des contraintes normales et tangen-
tielles sur deux facettes perpendiculaires quelconques.
On se place dans le cadre de l’élasticité plane, de planM (~x, ~y ), tel que ~zZ
~

Calcul des contraintes principales à partir des contraintes normales et tangentielles sur
deux facettes perpendiculaires quelconques.
Nous avons déjà résolue ce problème. Les directions principales sont définies par ϕ1 tel que
tg(2ϕ) = σ2τ xy
x −σy
,Les contraintes principales correspondantes :

q
σX = σx +σy
+ (σx − σy )2 + 4τxy

 1 2

 2 2

q
σY = σx +σy
(σx − σy )2 + 4τxy

1
− 2


2 2

Essayons de retrouver graphiquement ces directions et ces contraintes principales.

Construction de cercle de Mohr

Considérons le plan orthonormé (M, ~σ , ~τ ) construisons M P = σx , M Q = σy et M O = σx +σy


2

Cours résistance des matériaux 22 Mustafa Benyoucef


4.2. FAISCEAU DE CONTRAINTES EN UN POINT

Figure 4.6 –

ce qui implique que OP = σx −σ 2


y

Parallèlement (M, ~τ ), construisons P S = τxy , on aura :

~ = τxy = 2τxy
~ , OS)
tg(OP σx −σy = tg2ϕ1 (4.33)
2
σx − σy

Soit tg(OP ~ = 2ϕ et définissons au point M le repère principal R1 (M, X,


~ , OS) ~ Y~ )
Construisons le cercle de Mohr, de centre O et de rayon R = OS :

1q
s
σx − σy 2
q
2 2
R= OP + P S = ( ) + τxy
2 = (σx − σy )2 + 4τxy
2 (4.34)
2 2
Soit AB le diamètre du cercle de Mohr pris sur l’axe (M, σ), on remarque que :
 q


 MA = σx +σy
2
+ 1
2
(σx − σy )2 + 4τxy = σX
q (4.35)
MB = σx +σy
(σx − σy )2 + 4τxy = σY

1



2 2

Figure 4.7 –

Remarque
Pour faciliter la détermination graphique des directions principales il suffit de remarquer que :
~ ,BS
~
(BP ~ = (BP
~ , BS)
2
= ϕ1 la direction principale Xest obtenue en traçant la parallèle à BS ~
passant par M .

Cours résistance des matériaux 23 Mustafa Benyoucef


4.2. FAISCEAU DE CONTRAINTES EN UN POINT

Calcul des contraintes normales et tangentielles à partir des contraintes principales en


un point M
Considérons le repère principal (M, X,
~ Y~ ) . Déterminons σn et τnt sur une facette quelconque
définie par sa normale ~n. Exprimons la relation 4.30 dans le repère R(~n, ~t) :
σx −σy
σn = σx +σy
+


 2 2
cos2ϕ
(4.36)
τnt = − σx −σ
 y

2
sin2ϕ
En utilisant cos2 ϕ + sin2 ϕ, on aboutit à l’équation :
σx + σy 2 σx − σy 2
(σn − ) + τnt
2
=( ) (4.37)
2 2
σx −σy
C’est l’équation du cercle de Mohr de centre O( σx +σ
2
y
, O) et de rayon R = 2
(on choisit
σx > σY )

Construction de Mohr
Dans le plan (M, ~σ , ~t) on reporte sur l’axe (M, ~σ ) : M A = σX , M B = σY et M O = σx +σy
2

Figure 4.8 –

La parallèle à ~n et qui passe par B coupe le cercle de Mohr en C. Soit H la projection de C sur
(M, ~σ ).
(OH,
~ OC) ~ = 2ϕ et on a les cordonnées du point C dans le plan (M, ~σ , ~t) :
σx −σy
M H = M O + OH = σx +σy
+


 2 2
cos2ϕ
(4.38)
σx −σy
HC =


2
sin2ϕ
Le point C n’est pas le point représentatif
n de la facette de normale ~n mais plutôt le point C 0
(symétrique du point C) tel que : M H = σn HC 0 = τnt et on a (OA, ~ OC~ 0 ) = −2ϕ

Remarque
τnt est maximale quand HC = ±R et on a |τnt |max = | σX −σ 2
Y
| cette condition est vérifiée pour
ϕ = ± 2 Nous avons montré que les contraintes en un point M sur les facettes perpendiculaires
π

à un plan principal de normale Z ~ sont représenté par le cercle de Mohr dont les intersections
avec l’axe (M, ~σ ) sont σX et σY . Dans le cas des facettes perpendiculaires à un plan principal
de normale X,~ les intersections du cercle de Mohr avec l’axe (M, ~σ ) sont σY et σZ . De même
dans le cas des facettes perpendiculaires à un plan principal de normale Y~ , les intersections
du cercle de Mohr avec l’axe (M, ~σ ) sont σZ et σX . D’où la construction du tricercle de Mohr
(Figure 4-10).

Cours résistance des matériaux 24 Mustafa Benyoucef


4.2. FAISCEAU DE CONTRAINTES EN UN POINT

Figure 4.9 –

Exemples d’application
Etat de contrainte uniaxiale suivant X ~
Il est défini dans le repère R1 (M, X, Y , Z) par la matrice
~ ~ ~

σ 0 0
 

[Σ(M )] =  0 0 0


0 0 0
σ > 0 traction et σ < 0 compression.

Figure 4.10 –

Etat de cisaillement pur  


Il est défini dans le repère R0 M, X, ~ par la matrice
~ Y~ , Z

0 τ 0
 
hX i
(M ) =  τ 0 0 
 
0 0 0
D’après les expressions (4.32) :σx = τ et σy = −τ .
Dans le repère R1 (M, X, ~ tel que (~x, X)
~ Y~ , Z) ~ =π :
4

τ 0 0
 
hX i
(M ) =  0 −τ 0 
 
0 0 0
Le cercle de Mohr associé est donné par la figure 4-12.

Cours résistance des matériaux 25 Mustafa Benyoucef


4.2. FAISCEAU DE CONTRAINTES EN UN POINT

Figure 4.11 –

Etat de contrainte isotrope


P~
L’état de contrainte en un point M est isotrope si quelque soit la facette, on a : (M ) = σ~n.
Quelque soit le repère, la matrice des contraintes principales est donnée par :

σ 0 0
 
hX i
(M ) =  0 σ 0 
 
0 0 σ

Toute facette ~n est face principale. Il résulte que les cercles de Mohr se réduisent à un point.

Figure 4.12 –

Cours résistance des matériaux 26 Mustafa Benyoucef


4.2. FAISCEAU DE CONTRAINTES EN UN POINT

Formulaire
~
— On définit la contrainte au point M sur la facette ~n par le vecteur Σ(M, ~n) :

~ ∆F~ dF~
Σ(M, ~n) = lim =
∆S→0 ∆S dS
~
— En général, on écrit sous la forme Σ(M, ~n) :

~
Σ(M, ~n) = σ~n + τ ~t
(contrainte normale) :
~
σ = ~n.Σ(M, ~n)
(contrainte tangentielle) :
~
τ = ~t.Σ(M, ~n)
~t est le vecteur unitaire de la direction de ~τ .

Théorème de Cauchy :
En tout point M d’un solide, les contraintes tangentielles dans deux facettes perpendiculaires
1 et 2 de normales respectivesn~1 et n~2 , vérifient :
~
Σ(M, ~
n~2 ).n~1 = Σ(M, n~1 ).n~2
ou encore
τ12 = τ21

de contrainte spatiale
Sur une facette quelconque de normale extérieure ~n, l’état de contrainte est donnée par
~
Σ(M, ~n) tel que :
~
[Σ(M, ~
~n)] = [Σ(M )][~n]
(Ecriture matricielle)  
hX i σxx τyx τxz
(M ) =  τxy σyy τzy 
 
τxz τyz σzz

Contrainte principales τnt = 0


 
Il existe donc un repère orthonormé Rp M, X, ~
~ dans lequel la matrice Σ(M
~ Y~ , Z ) est dia-
gonalisable et s’écrit

σx 0 0
 
hX i
(M ) =  0 σy 0 
 
0 0 σz

Les directions X, ~ les facettes qui leur sont perpendiculaires définissent respectivement
~ Y~ , Zet
les directions et les facettes principales.
Les directions principales sont données par :
2τxy
tan 2φ =
σx − σy

Cours résistance des matériaux 27 Mustafa Benyoucef


4.2. FAISCEAU DE CONTRAINTES EN UN POINT

Les contraintes principales :


σx + σy 1 q


 σX = + (σx − σy )2 + 4τxy
2
2 2




σx + σy 1 q
σY = (σx − σy )2 + 4τxy

− 2


2 2

Elasticité plane
En élasticité plane, le vecteur contrainte sur la facette de normale ~n est donné par :
σx −σy
σn = σx +σy
+ + τxy sin2φ
 
hX i 2 2
cos2φ
(M ) = 



τnt = − σx −σ
2
y
sin2φ + τxy cos2φ

Les contraintes σn et τnt sur une facette quelconque de sa normale ~n, sont définies à partir
des contraintes principales par :

q
σX = σx +σy
+ 1
(σx − σy )2 + 4τxy

2
2 2







 q
σY = σx +σy
− 1
(σx − σy )2 + 4τxy
2


2 2

Cercle de Mohr
Un état plan de contrainte peut être décrit dans un plan (~σ , ~τ ) sous la forme d’un cercle de
Mohr. Si une facette est définie par un angle f par rapport à la facette de référence, son point
représentatif sur le cercle de Mohr fait un angle direct -2f par rapport au point représentatif de
cette même facette de référence.

Cours résistance des matériaux 28 Mustafa Benyoucef


Chapitre 5

Etude des déformations

Contrairement à la notion de solide parfait de la mécanique du solide, le système que nous


traitons dans ce cours subira de petites déformations tout en restant rigide, lorsqu’il est soumis
à des sollicitations mécaniques. La connaissance de ses déformations permettent la détermina-
tion des contraintes en tout point du solide d’où l’importance de la notion de déformation. Nous
nous plaçons dans le cadre de solides isotropes et homogènes.

5.1 Déplacement et déformation autour d’un point


5.1.1 Vecteur Déplacement
x
Soit un point M repéré par ses cordonnée M (x, y, z) ou M y dans R(o, x, y, z) .
z R0 (o,~x,~y,~z)
La déformation du solide sous l’effet de sollicitations mécaniques déplace le point M vers M’.

Figure 5.1 –

On appelle vecteur déplacement du point M, le vecteur M~M 0 de composantes :

u(x, y, z)
−−−→0
MM = v(x, y, z) (5.1)

w(x, y, z)
u, v et w sont des fonctions continues du déplacement.

29
5.2. ÉTAT DE DÉFORMATION EN UN POINT

5.1.2 Allongement unitaire ou dilatation


−−→
Soient deux points M et N voisins d’un solide, ~n = M−−→ La déformation du solide déplace
N
kM N k
les points M et N respectivement vers M’ et N’. On appelle allongement unitaire en M dans la
direction ~n (dilatation) la quantité :
M 0N 0 − M N
ε(M, ~n) = lim (5.2)
N →M MN

Figure 5.2 –

5.1.3 Distorsion ou glissement


−−−→ −−−→
Soient deux points voisins N1 et N2 de M tels que : M N1 = d1 , M N1 = d2 et M N1 ⊥ M N2
−−−→ −−−→ −−−→ −−− →
on pose n~1 = M
−−−→ , n
N1
~2 = M −−−→ et α = (M N1 , M N2 )
N2 0 0 0 0
kM N1 k kM N2 k
(figure 5-3). Sous l’effet de chargements (sollicitations mécaniques) les points M, N1 et N2
viennent respectivement en M’, N10 et N20 . On définit la distorsion en M suivant n~1 et n~2 comme
étant :
π
γ(M, n~1 , n~2 ) = lim ( − α) (5.3)
d1 →0 2
d1 →0
appelé aussi glissement

Figure 5.3 –

5.2 État de déformation en un point


L’étude de la déformation autour d’un point concerne la caractérisation du déplacement du
solide.

Cours résistance des matériaux 30 Mustafa Benyoucef


5.2. ÉTAT DE DÉFORMATION EN UN POINT

5.2.1 Déformation d’un solide dans l’espace


Déplacement d’un solide dans l’espace
x x + dx
Soient les points M et N voisins tels que : M y et N y + dy
z R0 (o,~x,~y,~z) z + dz R0 (o,~x,~y,~z)
(dx, dy et dz petits). Sous l’effet de chargements les points M et N viennent se placer en M 0 et
N 0 (figure 5-4).

Figure 5.4 –

Les vecteurs de déplacement des points M et N sont donnés par :

−−−→0 u(x, y, z) −−→0 u + du


MM = v(x, y, z) NN = v + dv (5.4)
w(x, y, z) w + dw
avec
du = ∂u
+ ∂u
+ ∂u



 ∂x ∂y ∂z




du = ∂v
∂x
+ ∂v
∂y
+ ∂v
∂z (5.5)





du = ∂w
+ ∂w
+ ∂w


∂x ∂y ∂z
−−→
D’où l’expression de N N 0 de

 ∂u ∂u ∂u  
u + du u + du   ∂x ∂y ∂z 
    
  
u   dx 
      
−−→0       
 
N N v + dv = v + dv = + (5.6)
    
v 
 
      dy 
 ∂v ∂v ∂v  
   
     ∂x 




 
   ∂y ∂z 
 

 
w + dw w + dw
    
w
 
 dz
R0 (o,~x,~y ,~z)

∂w ∂w ∂w
∂x ∂y ∂z
| {z }
[N ]

La matrice [N ] peut se mettre sous la forme :


[N ] = [ε] + [ω] (5.7)
Avec
1 1
[ε] = ([N ] + [N ]t ) et [ω] = ([N ] − [N ]t ) (5.8)
2 2
Cours résistance des matériaux 31 Mustafa Benyoucef
5.2. ÉTAT DE DÉFORMATION EN UN POINT

ou  ∂u ∂u ∂u 
 ∂x ∂y ∂z 
 
 
[N ]t =  ∂v ∂v ∂v 
(5.9)
 
 ∂x ∂y ∂z 
 
 
 
 
∂w ∂w ∂w
∂x ∂y ∂z

est la transposée de la matrice [N ]


1 ∂u 1 ∂u
2 ( ∂y + ∂x ) 2 ( ∂z +
∂x )
   ∂u ∂v ∂w 
ε εxy εxz 
 x  ∂x
   
   
 1 ∂u 1 ∂v
 2 ( ∂y + ∂x ) ( + )
∂v ∂v ∂w 
   
εyx εy εyz 

[ε] =  =  ∂y 2 ∂z ∂y   (5.10)
   
   
 1 ∂u 1 ∂v
   
 ( + ∂x ) 2 ( ∂z + ∂y )
εzx

εzy εz  ∂w ∂w ∂w 
 2 ∂z ∂z

 

0 0 − 12 ( ∂x
∂v
− ∂y )
∂u 1 ∂u
2 ( ∂z ∂x ) 
∂w 

  

ωz ωy  
   
   
 1 ∂v 1 ∂w
0  2 ( ∂x + ∂y ) 0 − 2 ( ∂y − ∂z )
∂u ∂v 
   
 ωz

−ωx 
[ω] = 
  = 
  (5.11)
   
 1 ∂u 1 ∂w
0 
   
 ( + ∂x ) 2 ( ∂y ∂z ) 0
−ωy ∂w ∂v
ωx −
 
 2 ∂z

 

Finalement :
u + du
     
u
  
dx 
dx
     
−−→0      
N N v + dv = + [ω] dy  + [ε] dy  (5.12)
     
v 
   
 
     
     
w + dw
     
R0 (o,~x,~y ,~z)
w dz dz

Interprétation des différents termes de (5.12)

si
u + du 
   

u
 
   
−−→0 −−−→0
   
[ω] = [ε] = [0] v + dv = NN = MM
   






v 
 
 

   
   
w + dw
   
w

Ce terme traduit la translation des points N voisins de M


−−−→ → −
Si M M 0 = 0 et [ε] = [0]

Cours résistance des matériaux 32 Mustafa Benyoucef


5.2. ÉTAT DE DÉFORMATION EN UN POINT

Figure 5.5 –
       

du  ω − dz − ωz dy 
 y
ω
 x 
dx
       
       
= ωz dx − ωx − dz  =
       
⇒  dv 








 ωy 
 
 
∧  dy 




       
       
       
dw ωx dy − ωy dx ωz dz
| {z }
Rotation

Figure 5.6 –

Le deuxième terme met en évidence la rotation des points N voisins de M.


−−−→0 → −
Si M M = 0 et [ω] = [0] il s’ensuit :
  ε εxy εxz 
 x

du   
   
   
εyx εy εyz 

= définit la déformation pure du solide
 
 dv 
  
   
   
   
εzx εzy εz 
  
dw 

Etude de la matrice de déformation pure

Dans la résistance des matériaux on s’intéresse essentiellement à la déforma-


tion pure du solide.
Signification de εx , εy et εz

Cours résistance des matériaux 33 Mustafa Benyoucef


5.2. ÉTAT DE DÉFORMATION EN UN POINT

Supposons qu’on ait :

0 εxy 0  
 

0
 
 dx

  
    
0 0 
 
−−−→0 εyx
   
N1 N1 = 0 =
  
εxy dx
   
  
    
   
 0 0 0 
    

0 0
  

0 εxy 0 
 

 0 
  

 ε dy 
 xy
    
0 0  
  
−−−→0 εyx
  
N2 N2 = = 0
 

  dy  



   
   
 0 0 0  
    

0 0
 

Le point N1 se déplace de εxy dans la direction y et le point N2 se déplace.

Figure 5.7 –

−−−→ −−−→
de εxy dans la direction y ⇒ diminution de l’angle (M N1 , M N2 ) ⇒ rotation
relative autour du point M (figure 5-7) et on a 2εxy = 2εyx = π2 −α On introduit
alors la mesure de la distorsion :

2εxy = 2εyx = γxy = γyx , 2εxz = 2εzx = γxz = γzx , 2εyz = 2εzy = γyz = γzy
En résumé l’état de déformation pure d’un solide en un point M est complète-
ment déterminée pars le repère R0 (o, ~x, ~y , ~z) la connaissance des six quantités
(εx , εy , εz , γxy , γxz , γyz ) ou (εx , εy , εz , γxy , γxz , γyz )
| {z }

Expression utilisée en calcul des structure utilisant les logiciels

Cours résistance des matériaux 34 Mustafa Benyoucef


5.2. ÉTAT DE DÉFORMATION EN UN POINT

Directions et déformations principales

La matrice [ε] est symétrique à coefficient réels donc il existe un repère


0 0

ε
 X
 
 
R1 (M, X, ~ (repère principal) dans lequel [ε] =
~ Y~ , Z) 0 0 c’est-à-dire il
 



εY 


 
 
0 0 εZ
 

n y a pas de distorsion et εX , εY et εZ les allongements unitaires suivant les


directions principales.

Dilatation volumique relative

On se place dans le repère principal R1 (M, X, ~ et soit un solide cubique


~ Y~ , Z)
élémentaire de cotés a, b et c, de volume initial V. Au cours de la déformation :

a −−−−−−−→ a(1 + εX )



Allongement









b −−−−−−−→ b(1 + εY )


Allongement
V −−−−−−−→ V 0


 Déf ormation




c −−−−−−−→ c(1 + εZ )





Allongement

On définit la dilatation volumique relative par la quantité :

V 0 −V
V = (1 + εX )(1 + εY )(1 + εZ ) − 1 (5.13)

V 0 −V
V = ε| X + ε{zY + εZ} = εx + εy + εz ←
| {z }
R1 (M,X,
~ Y~ ,Z)
~ Ro (M,~x,~y ,~z)

Propriété de la trace d’une matrice. Notons au passage la faible influence de la


distorsion.

Figure 5.8 –

Cours résistance des matériaux 35 Mustafa Benyoucef


5.3. DÉFORMATIONS PLANES

5.3 Déformations planes


5.3.1 Définitions

Un solide est en mode de déformation plane si le vecteur déplacement en


tout point M est de la forme :

ε εxy 0
 
u(x, y, z)  x
 
−−−→0
 
[ε] = 0
 
M M v(x, y, z) ⇒ εyx


εy
 
 
0 0 0 0
 
Ro (M,~x,~y ,~z)

avec εx , εy et εxy ne dépendent pas de z

5.3.2 Déformations planes dans une direction quelconque (traité en TD)

Soit un solide en état de déformation plane autour d’un point M par rapport
au repère Ro (M, ~x, ~y , ~z) et R(M, ~n, ~t, ~z) tel que ϕ = (~x, ~n) On montre :
εx +εy εx −εy
εn = + + εxy sin(2ϕ)

2 2 cos(2ϕ)



(5.14)

εx −εy
= + εxy cos(2ϕ)

 γnt
2 sin(2ϕ)

2

Figure 5.9 –

Remarque On retrouve la même expression que les contraintes. Il existe une


similitude entre contrainte et déformation. Il suffit de poser εnt = γ2nt et de rem-
placer respectivement εn , εnt , εx , εy , εxy par σn , τnt , σx , σy , τxy et et inversement.

5.3.3 Déformation et direction principale

Pour que la direction (M, ~n) soit principale il faut que la distorsion γnt = 0
ce qui entraine d’après (5.14) : tgϕ1 = ε2ε xy
x −εy
= εxγ−ε
xy
y
⇒ 2 directions perpen-
diculaires ϕ1 et ϕ1 + 2 . De même on peut déduire les déformations principales :
π

Cours résistance des matériaux 36 Mustafa Benyoucef


5.3. DÉFORMATIONS PLANES

εx +εy
εX = + + 12 (εx − εy )2 + 4ε2xy
 q
2



(5.15)

εx +εy
εY = + − 12 (εx − εy )2 + 4ε2xy

 q

2

5.3.4 Cercle de Mohr des déformations

Comme pour les contraintes, on peut déterminer les déformations graphi-


quement par le cercle de Mohr. Connaissant les déformations principales εX et
εY autour du point M, alors pour une facette (M, ~n) telle que ϕ = (X,
~ ~n) En
partant de (5-14) on montre :
εX + εY 2 γnt εX − εY 2
(εn − ) + ( )2 = ( ) (5.16)
2 2 2
C’est l’équation du cercle de centre o( εX +ε
2 , 0) et de rayon R =
Y εX −εY
2 (εX >
εY )

Figure 5.10 –

D’après le cercle de Mohr, la distorsion est maximale quand ϕ = ± π4

Cours résistance des matériaux 37 Mustafa Benyoucef


5.3. DÉFORMATIONS PLANES

Formulaire récapitulatif
−−−→
— Vecteur déplacement M M 0
u(x, y, z)
−−−→0
M M v(x, y, z)

w(x, y, z) R0 (o,~x,~y ,~z)

u, v et w sont des fonctions continues du déplacement :


— Vecteur déplacement
La déformation du solide déplacent les points voisins M et N respecti-
vement vers M 0 et N 0 . On appelle allongement unitaire en M dans la
direction ~n (dilatation ou allongement) la quantité :
M 0N 0 − M N
ε(M, ~n) = lim
N →M MN
— Distorsion ou glissement Soient trois points voisins M, N1 et N2 qui
sous l’effet d’un chargement viennent en M 0 , N10 et N20 (M N10 = d1 ; M N2 =
−−−→ −−−→ −−−→ −−−→
d2 ) et M N1 ⊥M N2 . On pose n~1 = M −−−→1 , n
N
~2 = − −−→ Sous l’effet de
M N2
k M N1 k k M N2 k
chargements les points M, N1 etN2 viennent respectivement en M 0 , N10
et N20 . On définit la distorsion en M suivant n~1 et n~2 comme étant :
−−−→ −−−→
γ(M, n~1 , n~2 ) = limd1 →0 ( π2 − α) appelé aussi glissement α = (M 0 N10 , M 0 N20 )
d1 →0
— Déformation d’un solide dans l’espace
 ∂u ∂u ∂u  
u + du u + du   ∂x ∂y ∂z 
    
  
u   dx 
      
−−→0       
 
N N v + dv = v + dv = +
    
v 
 
      dy 
 ∂v ∂v ∂v  
   
     ∂x 




 
   ∂y ∂z  
  

 
w + dw w + dw
    
w
 
 dz
R0 (o,~x,~y ,~z)

∂w ∂w ∂w
∂x ∂y ∂z
| {z }
[N ]

[N ] = [ε] + [ω] [ε] = 12 ([N ] + [N ]t ) [ω] = 21 ([N ] − [N ]t )

u + du
     
u
  
dx 
dx
     
−−→0
     
N N v + dv = + [ω] dy  + [ε] dy 
     
v 
   
 
     
     
w + dw
     
R0 (o,~x,~y ,~z)
w dz dz

Cours résistance des matériaux 38 Mustafa Benyoucef


5.3. DÉFORMATIONS PLANES

1 ∂u 1 ∂u
2 ( ∂y + ∂x ) 2 ( ∂z +
∂x )
   ∂u ∂v ∂w 
ε εxy εxz 
 x  ∂x
   
   
 1 ∂u 1 ∂v
 2 ( ∂y + ∂x ) ( + )
∂v ∂v ∂w 
   
εyx εy εyz 

[ε] =  =  ∂y 2 ∂z ∂y  
   
   
 1 ∂u 1 ∂v
   
 ( + ∂x ) 2 ( ∂z + ∂y )
εzx

εzy εz  ∂w ∂w ∂w 
 2 ∂z ∂z

 

0 0 − 12 ( ∂x
∂v
− ∂y )
∂u 1 ∂u
2 ( ∂z ∂x ) 
∂w 

  

ωz ωy  
   
   
 1 ∂v 1 ∂w
0  2 ( ∂x + ∂y ) 0 − 2 ( ∂y − ∂z )
∂u ∂v 
   
 ωz

−ωx 
[ω] = 
  = 
  Dé-
   
 1 ∂u 1 ∂w
0 
   
 ( + ∂x ) 2 ( ∂y ∂z ) 0
−ωy ∂w ∂v
ωx −
 
 2 ∂z

 

formation plane Le vecteur déplacement en tout point M est de la forme :

ε εxy 0
 
u(x, y, z)  x
 
−−−→0
 
[ε] = 0 Avec εx , εy et εyx
 
M M v(x, y, z) ⇒ εyx


εy
 
 
0 0 0 0
 
Ro (M,~x,~y ,~z)
dépendent pas de z
— Déformation sur une facette quelconque

εx +εy εx −εy
εn = + + εxy sin(2ϕ)

2 2 cos(2ϕ)



εx −εy
= + εxy cos(2ϕ)

 γnt
2 sin(2ϕ)

2

— Déformations et directions principales Pour que la direction (M, ~n)


soit principale il faut que la distorsion γnt = 0 ce qui entraine :
tgϕ1 = ε2ε xy
x −εy
= εxγ−ε
xy
y
⇒ 2 directions perpendiculaires ϕ1 et ϕ1 + π2 De même on peut
déduire les déformations principales :
q
εX = εx +εy
+ + 12 (εx − εy )2 + 4ε2xy



 2

q
εY = εx +εy
+ − 12 (εx − εy )2 + 4ε2xy



2

Cours résistance des matériaux 39 Mustafa Benyoucef

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