Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1
Enfin, je remercie mes anciens élèves qui, par leurs réactions, m’ont
amené à aborder autrement que prévu ce travail.
Prof: N. LHALOUI
2
SOMMAIRE
Avant-propos
I . - Dérivabilité …………………………………………………... 11
II . Théorème et formule de Cauchy …………………...……………… 17
III . Analycité des fonctions holomorphes ………………….. ………20
IV. Théorème des zéros isolés et séries de Laurent……………..……….29
V. Logarithmes complexes, puissances………………………………... 33
VI. Fonction méromorphe et théorème des résidus …………. ………… 40
Exercices …………………………………………………….………… ……….48
3
QUELQUES RAPPELS
1. CONNEXION
1.1 Définitions :
● Soit d une distance définie sur un ensemble E. On appelle ouvert de
l’espace
métrique (E,d) toute partie A qui est voisinage de chacun de ses points. Une
topologie de E notée (E,d) est l'ensemble des ouverts de E.
● On dit qu'un espace métrique (E,d) est connexe s'il n'est pas réunion
de deux
sous ensembles ouverts non vides disjoints. Il revint au même de dire que et E
sont les
seules parties de E qui sont à la fois ouvertes et fermées :
En effet, si V est à la fois ouvert et fermé, non vide, et différent de E, V et
C
V constituent une partition de E en deux sous ensembles ouverts non vides
disjoints.
1.3 Définitions :
● On appelle composante connexe d'un point a d'un espace métrique E,
la réunion de
tous les sous ensembles connexes de E contenant a. C'est aussi le plus grand sous-
ensemble connexe de E contenant a.
● Une partie A d'un espace métrique E est dite connexe par arc, si pour
tout
(x,y) A², il existe une application f continue du segment [0,1] de R dans A tel
que,
x = f (0) , y =f(1).
● E est dit simplement connexe signifie au plutôt implique que E est
sans "trous".
Exemples :
* Le disque D = z tq z 1 est connexe. Il est simplement
connexe.
* La couronne C = z tq 0<rzR / r < Rest connexe
par arc mais
pas simplement connexe.
5
de classe C1 : (a) (resp (b)) est l'origine (resp l'extrémité) de , et Im( ) est
appelé support de .
1
(a). 2
(b) 3
b- Un chemin dans U est une juxtaposition d'un nombre fini d'arcs. Plus
précisément, c'est une application d'un intervalle [a,b] dans U, continue et C1 par
morceaux.
n n
On notera : i ou 1 ,..., n . Alors le support, Im U i est un
i 1 i 1
compact de .
c- On dit qu'un chemin est fermé ou un lacet si (a), origine de ,
coïncide avec l'extrémité (b).
d- Chemin (-). - Soit un chemin [a,b] U. Soit 1 : [a,b] U,
1(t) = (b+a-t),
alors 1(a) = (b) et 1(b) = (a). On circule sur 1 dans le sens opposé à celui de
, et on a 1 = . On note 1 le chemin opposé (-) à .
e- Chemin orienté de classe C 1 - Il sera une classe de représentations
paramétriques
de classe C1 toutes équivalentes 1, 2,..., n. Considérons 1 et 2 définis
respectivement sur
[t0, t1] et sur [u0 ,u1] elles seront dites équivalentes s'il existe un homéomorphisme
h: [u0, u1] [t0, t1] qui vérifie: h'(u) 0 et 2 = 1 h
On vérifie aisément les axiomes d'une relation d'équivalence.
Remarque :
Si est un chemin orienté, (-) possède l'orientation opposée.
f- Chemin non orienté ~ . Si 1 est une paramétrisation d'un chemin
6
orienté , ~ sera définie par une classe d'équivalence: 1 et 2 définies
respectivement sur
[t0, t1] et [u0,u1] équivalentes :
h: [u0,u1] [t0, t1] tel que 2 = 1oh et que h'(t) soit continue et non nulle
(donc de signe constant + ou -). ~ est définie aussi par une classe
d'équivalence contenant une représentation de (-). On a donc un chemin sans
orientation ~ . Autrement dit à ~ correspond deux chemins orientés
d'orientations opposées.
2.2 Intégration :
a- Soit f : [a,b] , une application continue, Soit f1 = Re (f) , f2 = Im (f).
On pose :
b b b
a f (t )dt a f1 (t )dt i a f 2 (t )dt
b- Soit : [a,b] U, un arc dans l'ouvert U de , et f : continue.
On pose :
b
f f ( z ) dz a ( f o )(t ) ' (t ) dt
n
c- Soit un chemin dans U, i ( = arc). On pose :
i
i 1
n
f f
i 1
On a :
b
y f ( z ) dz a ( fo (t ) ) ' (t ) dt
2.3 Propositions :
Soit f : [a,b] , continue, alors :
7
b b
1- a f (t ) dt a f (t ) dt .
s
2- L'application [a,b] , s a f (t ) dt est dérivable et de dérivée f.
2.4 Définitions :
Soit un arc : [a,b] U, alors '(t ) est une fonction continue de t. On
pose
b
( ) a '(t ) dt c'est la longueur de .
Si est un chemin, somme des arcs i, on a :
( ) ( i )
i
2.5 Corollaire :
Soit un chemin dans U, et f continue sur , on pose f Sup f (z )
z
, alors :
f f ( )
2.6 Théorème :
Soit un chemin dans U, et soit (fn) une suite de fonctions : , qui
converge uniformément vers une fonction f sur . Alors :
f n converge vers f
On a la même chose avec les séries de fonctions.
f f
8
EXERCICE 1 :
Montrer que E connexe par arc E connexe.
EXERCICE 2 :
Montrer que E est connexe f continue, f : E {0 , 1} est constante.
EXERCICE 3 :
Soit un ouvert non vide de . Montrer que si est connexe alors
est connexe
par arc. .
EXERCICE 4 :
Exhiber un exemple de connexe qui ne soit pas connexe par arc.
EXERCICE 5 :
Montrer que les parties connexes de R sont les intervalles de R.
EXERCICE 6 :
L'intervalle I= [0,1] R et l’ensemble V = {z tq z = 1} sont-ils
homéomorphes ?
EXERCICE 7 :
Montrer que la réunion d'une famille d'ensembles connexes dont
l'intersection n'est pas vide est un ensemble connexe.
9
CHAPITRE I
VARIABLE COMPLEXE
10
I- - DERIVABILITE
11
f P Q F
( x iy) ( x, y ) i ( x, y ) ( x, y )
x x x x
f P Q F
( x iy) ( x, y ) i ( x, y ) ( x, y )
y y y y
k
Si P et Q sont différentiables de classe C on dira que f est R-
différentiable de classe C k .
12
1.7 Algèbre des fonctions - Dérivables en un point :
Appelons EC l'espace des fonctions complexes définies dans un ouvert
connexe U de et holomorphes en un point c de U ; EC possède une structure
évidente d'espace vectoriel et, de plus, pour f E C , g E C et on a :
d ( f g) df dg
(1) (c) ( c) ( c)
dz dz dz
d ( f ) df
(2) (c) ( c)
dz dz
En effet : on a, pour z U, z c
( f g ) ( z ) ( f g )(c) g ( z ) g ( c) f ( z ) f ( c)
f ( z) g ( c)
zc zc zc
et lorsque z c le second membre tend bien vers une limite donc le premier
aussi et
l'on a :
d ( f g)
(3) (c) f ( c) g '(c) f '(c) g (c)
dz
Une fonction g inversible dans U est une fonction sans zéros, et son
inverse 1/g est, comme on le vérifie encore par la même méthode que pour la
dérivation ordinaire, une fonction holomorphe en c, avec :
d 1 g ' ( c)
( 4) ( c) 2
d z g g ( c)
d'où
d f f '(c) g (c) f (c) g '(c)
(5) (c)
d z g g 2 ( c)
13
dP n dn n
z n(n 1)...(n p 1) z n p donc z n!
dz P dz n
On définit aussi la fonction composée comme dans le cas réel.
f g
z w Z
Théorème :
f étant supposée R-différentiable de classe C 1 et défini, comme plus haut,
pour z x i y U , par :
(1) f ( z ) P( x , y ) i Q ( x , y ) F ( x , y )
Pour que f soit holomorphe en z il faut et il suffit que soient vérifiées les
conditions de Cauchy-Riemann
P Q
x ( x, y) y ( x, y )
( 2)
P ( x, y) Q ( x, y)
y x
14
cette quantité est nulle si et seulement si les conditions de Cauchy sont vérifiées.
Donc les conditions de Cauchy sont équivalentes à la condition suivante (forme
complexe des conditions de Cauchy) :
f x' ( z ) i f y' ( z ) 0
EXERCICE 2 :
Montrer que les conditions de Cauchy en coordonnées polaires (r,)
s'expriment par :
P 1Q
r ( r , ) (r, )
r
f (r, ) P(r, )i Q(r, )
1 P (r, ) Q (r, ) r 0
r r
Trouver alors les fonctions holomorphes de la variable complexe z = x + i
y dont la partie réelle ne dépend que de r z .
EXERCICE 3 :
Montrer qu'il existe une fonction holomorphe f dont la partie réelle est
P( x, y) x ² y ² .
Expliciter f.
EXERCICE 4 :
Soit f une fonction R-différentiable de classe C1 en z0. Montrer que f est
f
holomorphe en z0 si et seulement si ( z )0
z 0
16
2. THEOREME ET FORMULE DE CAUCHY
f F ( z1 )F ( z0 )
2.2 Proposition :
Soit f continue sur un ouvert connexe U de . Les conditions suivantes
sont équivalentes :
1) Pour tous chemins 1 , 2 de même origine et même extrémité, on a
1 f f.
2
2.3 Exemple :
* F ( z ) z ² est une primitive de f ( z ) 2 z sur tout .
* f ( z ) 1 z n'a pas de primitive autour de z = 0.
En vertu du lemme 2.1 et de la proposition 2.2, on a :
2.4 Corollaire
Il n'existe pas de logarithme défini dans *.
2.5 Théorème
Soit U un ouvert connexe de , f :U continue. Alors les
énoncés suivants sont équivalents
17
a) Pour tout lacet dans U, f0
2.6 Théorème :
Soit D un disque ouvert non vide, a un point de D, f une fonction
holomorphe sur D a . On suppose ( z a) f ( z )0 quand za , z a .
Alors pour tout lacet dans D a , on a :
f 0
2.8 Remarques :
a) Les théorèmes 2.6 et 2.7 sont équivalents, pour les fonctions
holomorphes sur tout l'ouvert D.
b) La formule de l'intégrale de Cauchy révèle une propriété
remarquable des
fonctions holomorphes.
A ce stade, on pourra aussi énoncer :
2.9 Proposition : (Formule de Cauchy pour les dérivées)
Si f est holomorphe dans un ouvert U, Si est un cercle de centre a
orienté positivement et dont "l’intérieur" est aussi dans U, alors pN f (o) f ,
on a :
P! f ( z)
f ( p ) (a ) dz
2i ( z a) p 1
La démonstration sera faite dans le paragraphe suivant.
18
EXERCICE 1 :
Soit f holomorphe dans le disque z R avec R > 1. Montrer que :
2 2 ei
a- I
0
f ( ) cos ² d 2 f (0) f ' (0)
2
2 2 ei
0
b- J f ( ) sin ² d 2 f (0) f ' (0)
2
EXERCICE 2 :
cos z
Calculer I ( z 0 ) d z où est un lacet.
(z z ) 6
0
EXERCICE 3 :
f g
Les fonctions z e1 / z et z e1 / z 1 z admettent-elles des primitives
sur
*
? Justifier.
19
3. ANALYCITE DES FONCTIONS HOLOMORPHES
entières, on définit :
1/ La somme f + g par f g ( z ) : a n bn z n
n0
Proposition :
L'ensemble [[z]] des séries entières sur , muni des opérations ci-
dessus, est une - algèbre. Les éléments invisibles de l'anneau [[z]] sont les
séries avec terme constant non nul.
3.2 Définitions :
N
Soit z A , on note S N ( z ) a n z n (somme partielle). Si
n 0
n
f ( z ): a n z , on dit que f converge en z (resp. converge absolument en z) si la
n 0
N
suite SN converge (resp. an z n converge absolument en z). On note alors f(z)
n 0
la somme a n z n et on écrit f ( z) an z n .
n0 n 0
20
zA, a n z n n ( à partir dun certain rang) et n est le terme général
d'une série convergente.
3.3 Exemples :
z 2 n
e z z
1 z ... ...
2 n!
2 4 2n
z z n z
cos z 1 ... ( 1) ...
2 4! ( 2 n )!
3 5 2n 1
z z n z
sin z z . .. ( 1) . ..
3! 5! ( 2 n 1)!
3 5 2n 1
z z z
sh z z ... ...
3! 5! ( 2 n 1)!
2 4 2n
z z z
ch z 1 . .. ...
2 4! ( 2 n )!
( 1) ( 1)...( n 1) n
(1 z ) 1 z z ² ... z ...
2 n!
3.4 Proposition :
a) Une série normalement convergente dans A est absolument et
uniformément convergente dans A.
b) La réciproque est fausse.
2- On a :
RSup r 0 tq an z n converge
n
1
lim a n n
1
an
lim , si cette limite existe
n a
n 1
3.7 Lemme : On a
R ( f ) R D( f ) où D( f ) est la série dérivée de f.
3.8 Théorème :
Soit f (z ) an z n , de rayon de convergence R > 0. Soit avec
n0
0 R .
1- f est continue
2- f est dérivable, et on a f ' ( z )D( f )( z )
3- La fonction f est nulle si et seulement si la série f est nulle, ie
n, a n 0
22
3.9 Corollaire :
Sous les hypothèses du théorème ci dessus, la fonction f est indéfiniment
dérivable en
z = 0, et on a :
(n)
f (0)
n, an
n!
3.10 Fonctions analytiques :
Soit f une fonction définie dans un voisinage de z z0 . On dit que f est
analytique
en z0 , s'il existe une série de Taylor an z z 0 n , convergente dans un voisinage V
n0
3.11 Théorème :
a- Une fonction holomorphe dans un ouvert U de y est -
analytique.
b- Une fonction f holomorphe dans un disque ouvert D ( z 0 , R ) y admet un
développement en série de Taylor :
(1) f ( z ) a n ( z z 0 ) n
n 0
23
Avec :
1 f(z)
(2) an
2i C ( z z 0 ) n1
dz
3.12 Remarque :
Si f est holomorphe (i.e –dérivable) sur un ouvert U alors f est
indéfiniment
-dérivable sur U. Voilà une propriété remarquable de la définition de -
dérivée cette propriété est fausse bien entendu dans le cas réel.
3.14 Définition :
On dit qu'une fonction f est entière si elle est définie et analytique sur
tout .
Exemples :
Pn ( z ) a0 a1z ... a n z n
f (z) e z
eiz e iz e z e z
cos z , sin z , shz , chz
2 2
25
EXERCICE 1 :
Soit la série de fonctions de la variable complexe z et de terme général :
e inz
un ( z)
n
1°) Quel est le domaine de convergence absolue de u n ( z ) ?
n 1
EXERCICE 2 :
Soit a R , a 1 , R
1°) Montrer que a n cos n converge et trouve sa somme.
n 0
EXERCICE 3 :
Soit f une fonction holomorphe dans le disque z R .
a- Evaluer l'intégrale I r
1 2
2 0
f r e i
2
d où r R
26
où M(r) = s u p f (z )
z r
EXERCICE 4 :
(1) n
Montrer que est continue sur Z .
n0
zn
EXERCICE 5 :
n
z
Déterminer le domaine de convergence de la série 1 z
n 0
EXERCICE 6 :
Trouver les rayons de convergence des séries U n suivantes :
n 0
n! n
a- U n z n 1
nn
b- U n 2 n z n!
a n si n pair
n
c- U n a n z avec a n
b n si n impair
EXERCICE 7 :
1°) Développer en série entière au V0 la fonction :
1
f ( z) z , R
1 2 z cos z ²
EXERCICE 9 :
1z²
Etudier l’analycité de la fonction z e au voisinage de zéro.
27
EXERCICE 10 :
2 d
Calculer I 0 a >1
a sin
28
4 .THEOREME DES ZEROS ISOLES
ET SERIE DE LAURENT
4.1 DEFINITIONS :
Soit f une fonction holomorphe dans un ouvert U de. Soit 0 et
D (c, ) le disque centré en c et de rayon . Si D (c , ) U et :
n
n ( n) (c ) ( z c )
(1) f (z) n
a ( z c ) f
n!
n0 n0
f ( p ) (c ) f (q )
( 2) pour p q ap 0 et que aq (c ) 0
p! q!
29
4.5 Série de Laurent :
Soit f une fonction analytique dans un disque D sauf peut être en son
centre a. On dit alors que a est un point singulier isolé de f. On dit que a est un
point régulier pour f s’il existe une fonction analytique dans D, qui prolonge f.
Pour l’étude des singularités isolés d’une fonction analytique, on introduit
une nouvelle notion : les séries de Laurent.
Nous verrons par exemple que les fonctions log z et z ne relèvent pas de
cette étude.
Considérons une famille de fonctions, indexée par Z,
f : ck ( z a) k ck , a
k Z
0
1
2) f2 : c n ( z a) n série entière en
za
n
1
Soit R1 Resp. le rayon de convergence de f1 Resp. f 2 ..
R 2
4.6 Définition :
Une famille c ( z a )n , sommable sur une couronne
n nZ
r z a R , R0
30
b- Réciproquement si R2 < R1 alors f est sommable sur W : R2 z a R1
, et normalement sommable sur tout compact de cette couronne W de
plus sa somme f est continue.
4.8 Théorème :
Soit f une fonction holomorphe dans une couronne W : r z a R .
Alors f est la
somme dans W d’une série de Laurent unique : cn ( z a ) n , appelée
n
développement de Laurent de f. Les coefficients cn sont donnés par :
1 f(z)
cn dz
2 i C(a, ) ( z a) n 1
1 1 0 1
3- Dans la couronne 0 z , e z n
(n)! z n
n 0 n! z
31
EXERCICE 1 :
z n 1
a) Déterminer le rayon de convergence de la série entière f ( z ) n .
n 0 2
b) Quel est la valeur du prolongement analytique de f au point 2-3i.
c) Représenter ce prolongement analytique par une série de Taylor convergente au
point 2-3i.
d) Que remarque - t-on ?
EXERCICE 2 :
1
Soit f ( z )
( z 1)( z 3)
b) z 1 2
EXERCICE 3 :
1 1
Soit f ( z ) e z
( z 1)( z 3)
a) Trouver les domaines de où la fonction f admet un
développement en série de Laurent du type an z n .
n Z
32
5. LOGARITHMES COMPLEXES, PUISSANCES
5.1 L’exponentielle complexe :
zn
La série de terme général un a pour rayon de convergence R ,
n!
u n 1 z 1
puisque pour chaque z , tend vers zéro avec . On appelle
un n n
exponentielle complexe z e z la fonction définie dans par :
z zn zn
(1) ez 1
1!
...
n!
...
n 0 n!
a p bq 1 n q n q q ( a b) n
Cn q ! q ! n ! Cn a b n !
p qn q 0
5.2 Corollaire :
On obtient immédiatement les formules d’addition en trigonométrie, par
exemple : (a, b) R 2
cos( a b) Re(e i (a b) ) Re(e ia e ib )
33
Les deux premières fonctions sont holomorphes dans tout le plan complexe et on
a:
d d e iz e izz ( e iz e iz )
z , (cos z ) ( ) sin z
dz dz 2 2i
d
z , (sin z ) cos z
dz
34
Pour inverser la fonction exponentielle, il faut donc se restreindre aux
régions de , où elle est injective. Pour R , on pose :
U z / m z 2
V e i / 0 , 2
y y
2
exp
0 U x f 0
x
V =
- O
0 , 2 . On pose pour z e i V f ( z ) ln i .
Alors :
f : V U et exp : U V sont réciproques l’une de l’autre. De plus
f est continue.
5.5 Définition :
Soit un ouvert connexe de , ne contenant pas z=0. Une branche ou
une détermination du logarithme sur est une fonction f : telle
que :
1°/ z e f (z) z
35
2°/ f est continue sur
5.6 Remarque :
Pour tout R , la fonction : V U qui a, z ei ln i
avec 2 est une branche du logarithme. Celle correspondante à
est appelée détermination principale
5.7 Exemple :
y
c1
i
i
4
x
0 1
c2 0 1
7
4 4
i
log i 0
2
3
log i 0 i
2
Plus précisément, on a :
5.8 Proposition :
Etant donnée une branche f du logarithme sur un domaine , alors :
1°/ Pour tout k Z , la fonction g définie sur par g ( z ) f ( z ) 2 i k
est une branche du logarithme
2°/ Réciproquement, si g est une branche du logarithme sur , il existe
k Z , unique tel que : z , g ( z ) f ( z ) 2 i k .
36
5.10 Définition :
Soit un domaine de , tel que 0 . Supposons avoir une
détermination du logarithme sur . Alors pour tout , z , on pose :
z e log z
On notera z dépend de log z.
5.11 Proposition :
Supposons , comme la définition précédente. Soient , .
1°) La fonction f
, z est analytique et
qui à z
f ' ( z ) z 1 .
3°) z , z z z
37
EXERCICE 1 :
Donnez une autre démonstration, que celle du cours, de la relation :
EXERCICE 2 :
Montrer que les propriétés du logarithme népérien ne se généralisent pas
aux logarithmes complexes. Par exemple si z1 et z2 arbitrairement choisis, on n’a
pas nécessairement :
log z1 z 2 log z1 log z 2
EXERCICE 3 :
Soit U
f
V
g
U avec U et V deux ouverts de et tel que :
a) g o f IdU .
b) g dérivable sur V et v V g ' (v ) 0 .
c) f continue.
1
Alors f est dérivable sur U et on a : u U , f ' (u )
g ' f (u )
En déduire que log z est analytique sur U convenable. Donner une autre
démonstration.
EXERCICE 4 :
Soit z / 2 Re ( z ) 2
1) Déterminer ' sin
2) On définit la fonction g ( z ) arc sin z de ' sur , réciproque de la
fonction
sinus. Vérifier que :
1
g ' ( z )2 z '
1 z²
38
EXERCICE 5 :
Calculer le logarithme des nombres suivants : (1 i )² où le logarithme est :
a) La détermination principale
b) La détermination définie sur 0 , A où 0 x , 0 A
4
EXERCICE 6 :
Ecrire les nombres complexes sous la forme z z e i
3
2i , ii , i i , (1 i) i , (1 i) 2
On prendra la détermination principale pour le logarithme.
EXERCICE 7 :
Quelles coupures faut-il faire dans le plan des z pour y définir les fonctions
suivantes :
1
a) f ( z ) ( z ² 1) 2
1 1
b) f ( z ) ( z 1) 2 ( z ² 1) 2
c) f ( z ) arc tg z
On prendra la détermination principale du logarithme.
39
6. FONCTION MEROMORPHE
THEOREME DES RESIDUS
6.1 Définitions :
1) Ce développement s'appelle développement de Laurent de f, autour de a.
2) La partie régulière de ce développement est cn ( z a) n
n 0
3) La partie singulière ( ou principale ) est cn ( z a) n .
n 1
4) Le résidu de f, en a, noté Res (f, a) , est le coefficient C-1. On a donc
1
avec 0 R
2i C (a, )
Re s ( f , a ) f ( z ) dz
désigne le résidu de f en c, on a :
n
D f ( z ) dz 2i Re s ( f , c j ) pour cj intérieur à D.
j 1
4°) Plus généralement si c est un pôle d'ordre N le résidu est donné par la
formule :
1
Re s ( f , c ) h ( N 1) (c ) pour h( z ) ( z c) N f ( z ) prolongée par
( N 1)!
continuité au point c.
(z)
5°) Si dans un voisinage de c on a f ( z ) , et étant holomorphes
( z)
avec
(c )
(c )= 0 , '(c) 0 , (c ) 0 , alors : Re s ( f )
' (c )
41
6.4 Lemmes de majoration de Jordan :
Soit f : R R , continue. On pose
R
f ( x)dx R lim R f ( x)dx . On suppose que cette limite existe. et que f
soit la restriction à l'axe des réels d'une fonction encore notée f , holomorphe dans
le demi-plan Im z > 0, sauf en un nombre fini de singularités isolées z 1 ,….., z n .
On considère alors le contour suivant, avec R assez grand pour que les z i soit à
l'intérieur de ce contour.
R f ( x)dx S R
f ( z ) dz 2i Res ( f , zi )
i 1
42
On a le même résultat.
On veut maintenant tendre R vers l'infini. Les lemmes suivantes sont
souvent très utiles.
Lemme 1 de Jordan :
Soit f holomorphe dans un voisinage d'un secteur U : 1 < < 2, sauf
en un nombre fini de singularités isolées z1 ,…, z n , qui appartiennent à
l’intérieur de U. On suppose z f ( z ) 0 pour z ( resp. pour z 0 )
et on considère l'arc
SR (1 , 2), du cercle C(O,R) orienté positivement, contenu dans ce secteur.
Alors
S R ( 1 , )
f ( z ) dz 0 pour R ( resp R 0)
Corollaire :
Sous les conditions 4.1 .a Supposons que z f ( z ) 0 pour z .
Alors :
f ( x) dx 2i Re s ( f , z j )
Im z j 0
dx 2
Exemple : 1 x4
2
1
Puisque la fonction f ( z ) admet 4 pôles dans , k=0 , 1 , 2 , 3 et
1 z4
seuls les pôles z0 et z1 sont dans Im z 0.
Remarques :
Si on veut calculer des intégrales convergentes du type I 0 f ( x) dx on a
plusieurs méthodes :
1) Si f est paire, alors I 1
2
f ( x) dx et on applique la méthode
précédente.
43
2) Si f est impaire ou quelconque, la méthode précédente ne s'applique
plus, en
général. On utilise alors des contours du type :
Intégrales trigonométriques :
2
Soit I 0 f (cos , sin ) d , où f ( x, y ) est une fonction rationnelle de
44
On suppose a 0 , et que f se prolonge en une fonction holomorphe sur I
m z 0, sauf en un nombre fini de points singuliers isolés z1 , ...., z n . On suppose
de plus que
lim f (z) = 0 , alors
z +
Im z 0
n ia z
f ( x ) e iax dx = 2i Re s ( f ( z) e , zj )
j 1
Im z j 0
ia z
On intègre donc la fonction g ( z ) f ( z ) e sur le contour :
Lemme 2 de Jordan :
Soit f holomorphe dans un voisinage d’un secteur 1 2 , du demi-plan
Im z 0 , sauf en un nombre fini de singularités , qui appartiennent à l’intérieur
du secteur . Si
lim f ( z ) 0 et si a 0
z
45
Alors, S R f ( z ) e i a z dz 0 qd R
zn z1
p 1 x
46
demi cercle S R est choisi tel que les singularités zi dans Im z 0 soient dans
l’intérieur du contour. On utilise alors le lemme suivant :
si f ( z ) 0 qd z , et si a 0 , alors :
n p
f ( x) e
iax
dx 2i Re s ( f ( z ) e iaz
, z k ) i Re s ( f ( z) eiaz , w j )
k 1 j 1
sin x
Exemple : Calculer I 0 x
dx
47
EXERCICE 1 : Calculer le résidu de f en z0 dans les cas suivants :
e 2 log z 1
f ( z) avec z 0 1 , z0 2 , z 0 .
( 1 z )2 z2
EXERCICE 3 : Calculer
z 3
dz où est le cercle : z
( z 2) 2 ( z 3 1) 2
EXERCICE 6 : Soit
48
log x
I 0 dx
( x 2 1) 2
Montrer que pour calculer I, on pourra être amené à considérer la fonction
log 2 z
z avec le même contour d’intégration que celui de la fonction
( z 2 1) 2
log z
z .
( z 2 1) 2
I sin x 2 dx ; J cos x 2 dx
0 0
49
50